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www.eldjazaircom.dz Revue mensuelle - N° 79 - Octobre - 2014 EDITION SPÉCIALE

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www.eldjazaircom.dzR e v u e m e n s u e l l e - N ° 7 9 - O c t o b r e - 2 0 1 4

EDITION SPÉCIALE

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DITORIAL

L’Entente sportive sétifienne est en finale de la Ligue des champions d’Afrique. Cette performance, réjouissante pour tous les Algériens, est loin de constituer un événement banal à inscrire sur une feuille de match qui rejoindra les archives d’un club au riche palmarès. Elle était peut-être attendue par les inconditionnels de l’ESS, habitués à voir leur équipe relever les défis les plus difficiles, mais il n’en demeure pas moins qu’elle constitue aussi un coup d’éclat qui nous rappelle que le légendaire second souffle sétifien n’est pas mort. Feu Abderrahmane Bouguermouh avait réussi à donner toute la mesure à son don de visionnaire en l’immortalisant

à travers le mythique Kahla ou beida, réalisé en 1978, un film de toute beauté qui a crevé l’écran par son humanisme. Le jeune Rabie, déterminé à aider sa sœur handicapée, en comptant sur la popularité de son frère qui était considéré comme une des vedettes de l’Entente, traduisait merveilleusement cette communion ayant toujours uni la population sétifienne à son équipe phare. C’est ce second souffle, fruit de cette extraordinaire communion, qui avait permis à l’Entente, pourtant reléguée en seconde division, d’accrocher à son tableau de chasse deux succès internationaux, en gagnant en 1988 la Coupe d’Afrique des clubs champions avant d’offrir à l’Algérie la Coupe afro-asiatique, l’année suivante. L’histoire de ce second souffle n’est pas une invention à mettre sur le compte d’un talentueux journaliste à l’inspiration démesurée. Elle est intimement liée à des générations de footballeurs pétris de qualités qui en ont fait une « marque de fabrique » sétifienne. Si, par le passé, elle avait été marquée de l’empreinte des Koussim, Laribi, Griche, Fellahi, Salhi, Adjissa entre autres, aujourd’hui elle est symbolisée par une nouvelle génération déterminée à suivre l’exemple de ses ainés. La qualification ramenée de Lubumbashi traduit bel et bien cet état d’esprit qui a toujours caractérisé une Entente porteuse d’espérance et d’espoir même dans les moments les plus pénibles. Oui, il s’agit d’une rencontre de football et d’un succès qu’il vaudrait mieux relativiser. Qu’à cela ne tienne, nous n’allons pas quand même nous emporter parce qu’une équipe algérienne va jouer la finale de la Ligue des champions d’Afrique, vingt-six ans après son premier sacre dans cette compétition. Nous n’avons pas l’intention d’épiloguer sur une victoire amplement méritée, mais de rappeler à tous ces revanchards, qui ont mis à profit le tragique décès d’Albert Ebossé pour vomir toute leur haine de l’Algérie, que l’image de notre pays ne sera jamais ternie comme le souhaiteraient certains cercles agissant en coulisses. La mort du joueur camerounais dans des circonstances tristes nous a émus et l’impact qu’elle a laissé ne s’effacera pas de sitôt. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Ce que nous refusons, par contre, c’est qu’elle serve d’alibi à tous ceux qui voudraient éliminer le nom de notre pays des tablettes internationales. Dès le début, nous savions que notre voix ne sera pas entendue dans le vacarme créé par les « émeutiers » anti-algériens à la suite de la mort du joueur de la JSK, c’est pourquoi nous nous réjouissons aujourd’hui de la victoire de l’Entente de Sétif, arrachée de haute lutte dans des conditions hostiles, en étant sûrs, cette fois-ci, que la présence d’un club algérien en finale d’une compétition continentale constitue un argument de poids qui fera taire tous les aboyeurs qui ont fait de l’ingratitude leur sport favori. L’Entente saura leur rappeler qu’en dépit de certains phénomènes négatifs, qui ne sont pas au demeurant propres à l’Algérie, la grandeur de notre pays demeurera intacte.

Par AMMAR [email protected]

AMMAR KHELIFAamar.khel i fa@eld jaza i rcom.dz

La victoire des Grands !

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Octobre - 2014

Le magazine promotionnel de l'Algérie

Revue offerte, ne peut être vendue Copyright Comesta média Edité par Comesta média : Dépôt légal : 235-2008 / ISSN : 1112-8860 www.eldjazaircom.dz

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N°79

Sétif en grand Messaoud Hadjadj, directeur des affaires locales

Charisme et compétence toutes optionsAssemblée Populaire de Wilaya de Sétif

Une force de propositionsUniversité Ferhat Abbas-Sétif 1

Une politique scientifique et une offre de formationUniversité de Sétif II

Des ambitions à la hauteur de la notoriété sétifienneGrands transferts hydrauliques à Sétif

Le stress hydrique conjugué au passé composéPlus de 40.000 hectares supplémentaires seront irrigués

Sétif veut redevenir le grenier nationalExtension de l’aéroport, réhabilitation et dédoublement de routes

Le développement sur la voie expressDirection de la santé et de la population

Programme ambitieuxDr Abdelaziz Behar, professeur de chirurgie

La simplicité des grands hommesDirection de la culture

Des sites inestimables à préserverDaïra de Sétif

L’innovation au quotidienSétif, ville propre et verte

Plus qu’un slogan… une réalitéMouloud Cherifi, chef de la daïra d’El Eulma

Rigueur et don de soiAPC d’El Eulma, réalité et ambitions

De l’économie de bazar à la production de richessesMessaoud Zeggar, l’un des pionniers de la diplomatie de l’ombre

Le long parcours du soldat secret de la résistanceDaïra d’Aïn Arnat

Prêt pour le grand décollageDaïra de Salah-Bey

De facilitations en facilitationsDaïra d’Aïn Oulmène

La « débureaucratisation » du service public

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Le colonel Karim BAÏBEN, chef d’état-major au niveau du commandement régional de la Gendarmerie nationale à Constantine

Le général-major Abdelghani HAMEL, directeur général de la Sûreté nationale

Le général-major Mohamed Salah BENBICHA, directeur du service national au MDN.

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Contacts : Sarl COMESTA MEDIA N° 181 Bois des Cars 3 - Dely-Ibrahim - Alger AlgérieTél. : 00 213 (0) 661 929 726

+213 (21) 360 915Fax : +213 (21) 360 899 E-mail : [email protected]

[email protected]

Fondateur Directeur Général: Ammar KHELIFA

Directeur de la rédaction Smail ROUHA

Coordinatrices : Meriem KHELIFAChahrazed KHELIFA

Ils ont contribué avec nous :Dr. Mohamed Larbi Ould-Khelifa, président de l’Assemblée populaire nationale

Mohamed Abdou Bouderbala, directeur général des douanes

Abderrahmane Raouya, directeur général des impôts

Kamel Garaoui, Ex-officier supérieur de l’ANP

Aïssa Kasmi, ancien cadre de la Sûreté nationale

Yves Bonnet, directeur du Centre de recherche international du terrorisme

Maître Serge Pautot, ancien coopérant, avocat au barreau de Marseille, vice-président du Club pour le commerce et l’industrie franco-algérien (CCIFALG)

RédactionAmmar BELHIMERMohamed MEBARKILeïla BOUKLIBoualem TOUARIGTEl-Yazid DIBSmail ROUHAOuiza KANACHERadia ZEKRISalim FAROUKMeriem ALI MARINARafik BITOUT Salim HOURAMohamed ABEDHassina AMROUNIAdel FATHIAnis LABDAOUI

Direction Artistique :Halim BOUZIDSalim KASMI

Reporter PhotographeAbdessamed KHELIFA

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Mohamed BOUDERBALI, wali de SétifAbdelmadjid TEBBOUNE, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville

Messaoud HADJADJ, directeur des affaires locales de la wilaya de Sétif

Mohamed TALEB, chef de daïra de Sétif

Mouloud CHERIFI, chef de la daïra d’El Eulma

Le professeur Chakib-Arslane BAKI, recteur de l’Université Ferhat-Abbas de Sétif,

Nacerdine OUAHRANI, Président de l’APC de Sétif

Salim LAKEHAL, président de l’APC d’El-Eulma

Le professeur El Khier GUECHI, recteur de l’Université El-Hidhab,

Fateh KEROUANI, président de l’APW de Sétif

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Octobre - 2014

Le magazine promotionnel de l'Algérie

Copyright Comesta média Edité par Comesta média : Dépôt légal : 235-2008 / ISSN : 1112-8860 www.eldjazaircom.dz

Beni-Ourtilane

La daïra qui a transformé son isolement en atoutAhmed Hadj Azzam, président de l’APC de Hammam Sokhna

Une icône de la gestion localeAïn Azel

Une commune où le développement se traduit sur le terrainGuenzet

Une commune qui réapprend à vivreCommune d’Ain Kébira

Un passé glorieux, un avenir prometteurEntente Sportive de Sétif

L’étendard du football national On ne peut ressusciter les hommes mais on peut toujours les évoquer

Mokhtar Arribi, le légendaireAbdelhamid Kermali

Le vénéré CheikhANP

Ministère de la Défense Nationale

Service national : esprit d’équité, sens du devoir et formationGENDARMERIE NATIONALE

Services de communication et de presse

Un maillon fort du haut commandement Ces officiers supérieurs qui font honneur à l’uniforme

Le colonel Karim Baïben, une compétence certifiée conforme aux ambitions de la gendarmerie nationaleGroupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mila

Au service de la nation et du citoyenDGSN

Séminaire algéro-français sur le crime organisé

« La France reconnait l’efficacité des services de sécurité algériens »HABITAT

Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville

« Notre objectif est de parvenir à des délais de réalisation n’excédant pas 18 mois »

DEVELOPPEMENT LOCALAPC de Tadjenant, wilaya de Mila

Le sens des affaires au service du développement local

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De par sa position géographique enviée, au confluent de six wilayas, passage obligé pour les flux faisant mouvement d’Est en Ouest et du Sud vers le Nord, et son industrie en constante expansion, la wilaya de Sétif, terre reconnue de bâtisseurs et, surtout, région céréalière-pilote, s’affirme de plus en plus comme un pôle de développement à rayonnement régional.

Par Anis LABDAOUIAN

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7N° 45 . El-Djazaïr.com . Décembre 2011.

La fleur de lotus, réalisée par l’ancien wali, Noureddine Bedoui, garnit la place du 8-Mai-1945 de Sétif.

gr A NDSétif Mohamed Bouderbali, wali de Sétif

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SÉTIF EN GRAND SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 798 Octobre 2014

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L’essor du développement dans la wilaya de Sétif démontre, ces dernières années, sans nul doute les efforts consentis par l’Etat pour l’édification d’un développement durable et continu. Des avancées considérables dans divers secteurs au profit de la wilaya et de

ses habitants, proclamées formellement et inscrites dans les programmes initiées par le président de la République Abdelaziz Bouteflika dont les résultats tangibles et concrets sont édifiants sur tous les plans. « Des objectifs d’autant plus importants, quand on sait que la wilaya n’a jamais manqué de moyens », souligne Mohamed Bouderbali, wali de Sétif, qui précise que « l’Etat ne ménage aucun effort pour aller dans le sens des préoccupations qui sont manifestées sur le terrain et se mesurent aux différents investissements publics qui sont consentis à l’endroit du citoyen. » En effet, en plus des enveloppes allouées au titre des différents programmes de développement, la wilaya de Sétif a bénéficié de moyens colossaux acquis soit au titre du programme complémentaire, soit au titre de la visite du président de la République en 2012, soit plus de 4.200 milliards de centimes, et les milliards non moins importants qui ont marqué la dernière visite de travail et d’inspection du Premier ministre dans cette

wilaya au mois d’octobre 2013. « Autant de moyens qui sont venus consolider cette dynamique de développement dans la wilaya et qui doivent plus que jamais être mis à profit dans différents secteurs, en liaison directe avec le quotidien et l’amélioration du cadre de vie du citoyen », dira le wali. Concernant le développement local, Mohamed Bouderbali rappellera qu’« une enveloppe conséquente est consacrée aux plans communaux de développement qui dépasse les 15 milliards de dinars pour la couverture de 1.300 opérations de développement à travers la wilaya. » Sétif est une région qui, d’année en année, se métamorphose et connait une évolution et un développement tous azimuts. En matière d’habitat, la wilaya réalise actuellement et compte réaliser dans les toutes prochaines années plus de 100.000 unités, tous types confondus (logement social, promotionnel aidé, rural et promotionnel). Une wilaya aspirant à atteindre également le taux record de couverture en gaz naturel de 95 %, actuellement de l’ordre de 88%. Une wilaya comptant un réseau de routes très performant et judicieusement maillé : l’autoroute Est-ouest, la future voie express Sétif-Jijel, les routes nationales dédoublées et réhabilitées, les chemins de wilaya, les chemins communaux. Une wilaya ambitionnant de consolider ses potentialités en alimentation en eau potable et l’irrigation. Des projets matérialisés notamment par les grands transferts hydrauliques touchant près de deux millionsd’habitants pour être alimentés en eau potable et près de 40.000 hectares consacrés à l’irrigation des terres agricoles. Une wilaya drainant plus de 3500 investisseurs potentiels renforcés par la réalisation d’une mégazone à Ouled-Saber, les pôles universitaires, l’important programme du logement, les structures de la santé, de la culture, et de jeunesse et sports avec des pôles spécialisés à travers les quatre coins de la wilaya. Au vu de ses atouts et de ses capacités, Sétif s’écrira désormais en lettres majuscules. Sétif en grandEvoquer Sétif, c’est évoquer le dynamisme, la volonté, l’audace. Evoquer Sétif, c’est parler de bâtisseurs, de professionnels, de créateurs. Evoquer Sétif, c’est évoquer les grandes opérations, les grandes intentions, les projets d’envergure et structurants. Evoquer Sétif, c’est évoquer un avenir prometteur et prospère.Depuis quelques années, la capitale des hauts plateaux vit aurythme d’une métropole, d’une wilaya, qui avance, qui évolue grâce au dévouement des responsables locaux qui s’y sont succédé depuis près d’une décennie. La vision futuriste, l’intelligence et aussi l’adhésion logique et coutumière des bâtisseurs, constructeurs et industriels locaux ont fait que Sétif connait une telle envergure.En plus des différents programmes normaux retenus pour la wilayade Sétif, depuis 1999, des projets structurants sont en train d’être réalisés à travers les différents coins de la wilaya notamment au niveau du chef-lieu et des grandes agglomérations. Des projets conférant à la wilaya des missions de commandement, qu’elle tente d’assumer, et dont elle détient les leviers.

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SÉTIF EN GRAND SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 9Octobre 2014

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Complexe de 50.000 places

Le projet du complexe omnisports de 50.000 places qui retient une attention particulière et a tenu en haleine toute la population de la région, notamment les sportifs, a connu récemment un dénouement positif, à la suite de l’attribution à l’entreprise publique Cosider et à la société espagnole Sacyr-Construccion qui a réalisé le stade de Benfica Lisbonne (Portugal) pour l’étude et le suivi après le visa du conseil du gouvernement en date du 15 juillet 2014. Les modalités de mise en service sont en train d’être initiées. Rappelons que ce complexe sportif s’est vu consacré « la première enveloppe financière de l’ordre de 1600 milliards de centimes et dont les travaux de réalisation dureront près de 36 mois », précise Tarek Krach, directeur de la Jeunesse et des Sports de la wilaya de Sétif, qui n’a pas omis de souligner qu’une piscine olympique et un centre épique occuperont une partie du site devant procurer des millions d’heures de travail à la main-d’œuvre des hautes plaines sétifiennes. S’étendant sur une superficie de 80 hectares, le futur complexe sera implanté à Aïn Romane (périphérie Est de Sétif), non loin de la future mégazone industrielle de 700 hectares, il comportera un stade de 50 000 places (27 000 pour les tribunes basses et 23 000 pour les tribunes hautes), un stade d’athlétisme avec gradins de 3000 places, trois terrains répliques, dont un avec gradins de 1000 places, une structure d’hébergement (hôtel) de 200 lits, un restaurant de 400 couverts, un auditorium de 400 places, un espace média, un parking de plus de 6000 places et d’autres équipements.

Le Centre anticancer et le Centre mère et enfant

Dans le secteur de la santé, des projets structurants sont au programme, deux d’entre eux sont déjà mis en service, il s’agit du Centre anticancer et de l’hôpital mère et enfant à El Bez à l’occasion de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal le 29 octobre 2013. En ce qui concerne le CAC , la partie oncologie et l’installation du premier accélérateur ont été entamées, les deux restants sont en cours, la phase de câblage est achevée, la livraison définitive est prévue au début de ce mois d’octobre. Un nouvel hôpital de 240 lits à El Eulma, récemment lancé pour un montant de 200 milliards de centimes, et occupant une superficie de 15 hectares, viendra dans quelque temps concrétiser les efforts de l’Etat dans l’amélioration de la couverture sanitaire du citoyen,

Gare routière, tramway et dédoublement de la voie ferréeLe secteur des transports est de son côté concerné par la construction et l’équipement d’une gare routière, au coût global de près de 800 millions de dinars. Après des tergiversations sur le choix du terrain, le lancement de cette opération connaitra son épilogue dans les prochains jours, l’arrêté d’expropriation du terrain situé à El Hassi a été signé, et l’enquête parcellaire est en cours. L’autre opération concernant ce secteur est celui du tramway qui connaît, quant à lui, une évolution conséquente, étant donné que l’ordre de service a

été délivré à l’entreprise Maquette en 3D de la future gare ferroviaire

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El-Djazaïr.com N° 7910 Octobre 2014

A LA UNE

El-Djazaïr.com N° 6410 Juillet 2013

SétifDOSSIER

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réalisatrice, le 30 avril dernier, pour une durée de réalisation de 40 mois. Sétif est aussi concernée par la réalisation d’une voie ferrée entre Sétif et El Gourzi dans la wilaya de Constantine, sur une longueur de 17,75 km en première phase et 35,6 km en deuxième phase. La première phase a atteint le taux d’avancement de 87%, alors que la deuxième est au stade de l’étude, une enveloppe de 250 milliards de centimes a été allouée à ce grand projet.

Piste d’atterrissage et pénétrante Le réseau routier est concerné par d’autres projets d’envergure. L’extension de la piste d’atterrissage de l’aéroport du 8 mai 1945 de Sétif. Un projet structurant qui ramènera la piste actuelle à 3200 ml, pour lequel une enveloppe de 150 milliards de centimes est mobilisée, la pénétrante reliant le port de Djen- Djen à l’autoroute Est-ouest à El Eulma, sur un tronçon de 55 km (qui concerne la wilaya de Sétif).

Mégazone industrielleUn autre mégaprojet s’ajoute à la wilaya dans le secteur del’industrie, la zone industrielle d’Ouled Saber. Ce projet, retenu au titre du programme quinquennal 2010-2014, s’étend sur 780 hectares extensibles à 1000 hectares et offrira le foncier industriel aux investisseurs nationaux et étrangers tout en développant des pôles industriels de haut niveau. « Une enveloppe de 670 milliards de centimes est mobilisée par l’Aniref, l’expertise foncière étant achevée, les indemnisations consignées, le projet est en phase de levée des contraintes et libération de l’assiette, le dossier technique se trouve au niveau de la commission sectorielle », précise Aissa Belouaf, directeur de la PME/PMI à la wilaya de Sétif. Sur un autre registre, M. Belouaf souligne que plus de 7800 dossiers d’investissements ont été déposés au niveau du Calpiref dont 45 ont eu l’aval. Ces projets concernent plusieurs activités notamment l’industrie agroalimentaire et la construction.

Centrale électriqueDans le chapitre énergie, Sétif enregistre la réalisation d’une Dans le chapitre énergie, Sétif enregistre la réalisation d’une centrale électrique qui devra produire 1200 MW. Elle permettra, entre autres, de satisfaire la demande locale et

nationale en énergie électrique et sécuriser en grande partie le pays à moyen et à long terme de façon significative. Le taux d’avancement des travaux est de l’ordre de 36,88 %. Quant au taux d’électrification, il avoisine les 98% alors que le taux de raccordement en gaz est de 87%, précise Mohamed Meziani, directeur de l’Energie à la wilaya de Sétif.

Nouveau marché de gros

Le secteur du commerce bénéficie de son côté, d’un nouveau marché de gros du côté de Sfiha dans la commune de Sétif, un projet qui vient à point nommé, puisqu’il permettra l’exploitation de milliers de tonnes de produits agricoles, et de surcroit engendrera près de 2500 postes d’emplois permanents.

Grands transferts hydrauliquesLa capitale des hauts plateaux s’enorgueillit d’avoir bénéficie d’un projet que les habitants de la région surnomment, projet du siècle. Cette opération concerne deux systèmes de transferts hydrauliques, le premier à partir du barrage d’Ighil Emda, situé prés de Kherrata dans la wilaya de Bejaia vers le nouveau barrage à Mahouane à une vingtaine de kilomètres du Nord de Sétif, et le deuxième, relie le barrage d’Irraguène dans la wilaya de Jijel vers le barrage construit à Draa Diss dans la localité d’El Eulma. Pour ces deux grands projets, l’Etat a débloqué la somme de 1,2 milliard de dollars, touchant près de 28 communes pour une population de plus d’un million d’habitants pour l’alimentation en eau potable, et destinés aussi à l’irrigation de près de 40.000 hectares.

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Diréction de l’administration locale SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 11Octobre 2014

Messaoud Hadjadj, directeur des affaires locales de la wilaya de Sétif

Charisme et compétence toutes options

« Tahya El Djazaïr » ou vive l’Algérie. C’est à Sétif, le 8 mai 1945 que ce cri de ralliement patriotique retentit pour la première fois, clamé par le chahid Saâl Bouzid. Aujourd’hui encore, ce cri se fait entendre, mais à travers l’effort d’une nouvelle génération de bâtisseurs, armés de savoir et de volonté, pour faire de cette région un modèle de développement qui reflète le visage d’une Algérie algérienne éveillée, consciente et travailleuse. En poste dans la capitale des Hauts plateaux depuis quatre ans, le Directeur de l’Administration locale de la wilaya de Sétif, nourri des mêmes principes, inscrit sa mission dans cette optique de revitalisation tous azimuts. A la tête d’une structure polyvalente, cet homme gère, supervise et contrôle un nombre incalculable d’actions, avec la mentalité d’un ancien moudjahid et l’esprit d’un intellectuel pour qui le terrain n’a aucun secret.

Par Mohamed MEBARKI

Messaoud Hadjadj, directeur des affaires locales, et Tayeb Belaiz, ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales

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Diréction de l’administration locale SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7912 Octobre 2014

La wilaya de Sétif a connu ces quinze dernières années une évolution remarquable dans tous les

domaines. Elle est même devenue une référence pour de nombreux hauts responsables qui n’hésitent pas à la citer, même dans les réunions publiques, en tant qu’exemple à suivre en termes de réalisations et de performance. Le président de la république lui-même s’est prêté avec beaucoup de satisfaction à ce genre de commentaires lors de ses différents déplacements à

Sétif. Chaque visite de Bouteflika dans la capitale des Hauts

plateaux lui procurait davantage d’agréments.

Nous avons été témoins. A chaque visite, nous avions l’impression que le chef de l’Etat prenait un juste plaisir à venir étancher sa soif à la fontaine monumentale avant d’aller poser une première pierre, inaugurer une infrastructure

nouvellement réalisée ou inspecter des projets

en cours de réalisation. Y’a-t-il un secret derrière

cette marche sétifienne réussie vers le progrès ? Force

est de reconnaître le fait que

De g. à dr. le général-major Abdelghani Hamel, DGSN, Messaoud Hadjadj et le colonel Mohamed Benaired, DRH à la DGSN

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Diréction de l’administration locale SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 13Octobre 2014

nous nous sommes bien intéressés à cette question, en sollicitant l’aide des premiers concernés, c’est-à-dire les opérateurs économiques locaux dont certains ont réussi à atteindre un niveau d’intégration industrielle fort appréciable, et quelques intellectuels imprégnés des réalités de leur région. En deux mots comme en mille, il y’ a lieu d’admettre que les progrès réalisés par la wilaya de Sétif ne sont les fruits ni d’une recette miraculeuse, ni d’une formule magique, mais l’aboutissement d’un effort réel mené par des femmes et des hommes aux convictions majeures dont la sueur continue d’irriguer une bonne partie de cette fameuse terre noire qui a donné le nom de cette ville. Qu’ils soient issus de la région ou en fonction officielle, ces femmes et ses hommes, qui ont su évacuer la résignation de leur répertoire traduisent fidèlement un état d’esprit conquérant et innovateur, à travers lequel ils ont inscrit leur action. Certains sont

connus du grand public, alors que d’autres demeurent peu connus parce qu’ils sont astreints à assumer leurs missions dans l’ombre. Parmi ces derniers, on peut citer le Directeur de l’Administration locale de la wilaya de Sétif. Fort d’une longue et précieuse expérience professionnelle qui lui a permis, durant son parcours, de côtoyer de nombreux walis qui ont marqué de leur empreinte le développement local, Messaoud Hadjadj offre aujourd’hui l’image d’un responsable plein d’assurance qui maitrise parfaitement son sujet.

Rigueur, collégialité et disponibilitéEn poste dans la wilaya de Sétif depuis octobre 2010, cet énarque est en train de rehausser le prestige et la valeur d’une fonction peu médiatisée, malgré son extrême importance et les immenses charges y afférentes. La

structure qu’il dirige occupe une place prépondérante au sein de l’édifice administratif de la wilaya, dans la mesure où, en plus de la gestion des ressources humaines, elle est aussi maitre d’ouvrage et partie prenante du processus de développement. A vrai dire, tout ou presque passe par ce véritable pivot à qui incombent l’organisation et la coordination entre les différents acteurs de la vie publique au niveau d’une wilaya occupant la seconde place en termes de population après la capitale. Une forte pression démographique qui ne lui fait nullement peur, et face à laquelle il oppose d’énormes capacités d’organisation doublées d’une extraordinaire endurance qui ferait envier n’importe quel athlète de haute performance ! Mais comment cet homme fait-il pour pouvoir répondre en temps réel à des charges aussi multiples et variées qui vont de la gestion des projets à l’animation locale, en passant par le suivi des

Le général-major Abdelghani Hamel, DGSN, inspectant le projet de l’école régionale de police de Sétif en compagnie de Messaoud Hadjadj, du colonel Mohamed Benaired, de Mohamed Bouderbali, wali de Sétif, et de Fateh Kerouani, P/APW de Sétif

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Diréction de l’administration locale SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7914 Octobre 2014

carrières du personnel, la coordination avec les différents services tels que la police, les douanes, la protection civile et l’Inspection générale des finances ? D’où tire-t-il toute cette énergie qui lui permet d’absorber toute cette pression et tenir le coup avec ce rythme infernal ? C’est une question d’organisation certes, mais les qualités intrinsèques dont est doté ce cadre supérieur y sont aussi pour quelque chose. Administrateur par vocation, consciencieux par conviction et meneur d’hommes au sens noble du terme, Messaoud Hadjadj est parvenu à hisser sa fonction de DAL au niveau du sacrifice. « La pression ; s’il y’a pression, je la garde toujours pour moi-même. Je fais tout pour m’empêcher de la communiquer à mes collaborateurs », avoue-t-il. Lorsque

nous avons pu constater de visu que ce haut responsable aux lourdes charges travaillait dans un bureau ouvert à tout le monde où il continue de recevoir des citoyens issus de toutes les catégories sociales, même en dehors des jours de réception et des heures de travail, nous avons saisi toute la dimension humaine d’une personnalité hors du commun de par sa disponibilité sans faille et son dévouement sans limites au service public. Etant à la tête d’une structure polyvalente, considérée comme une véritable école de l’administration au vu des missions qui lui sont dévolues, de la gestion et suivi des projets, du budget, des ressources humaines et des établissements publics au contact avec les différentes institutions, cet homme est un vrai moteur de

recherche de la vie publique sétifienne. Fonctionnel 24 heures sur 24, il assure les missions régaliennes de la DAL selon une conception rationnelle, libérée des carcans protocolaires. Invités à donner leur avis sur ce responsable hors pair, ses proches collaborateurs sont unanimes : cet homme au tempérament de feu ne prend jamais de décision unilatérale. Quel que soit le sujet à traiter, ils sont mis à contribution et conviés à exposer leur opinion en toute liberté. Au contact d’un responsable pareil, ils sont assurés d’être à bonne école, et c’est le moins que l’on puisse dire. Avec ses 20 daïras et ses 60 communes, la wilaya de Sétif a besoin de ce genre d’animateurs au charisme avéré et à la compétence prouvée et approuvée.

M. M.

La fleur du lotus en face du siège de la wilaya de Sétif

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Les Walis de la wilaya de Sétif

MOHAMED BOUDERBALI

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Assemblée Populaire de Wilaya de Sétif SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7916 Octobre 2014

Assemblée Populaire de Wilaya de Sétif

Une force de propositions

La force d’une wilaya se mesure par son APW qui par son renforcement et son élargissement jouera le rôle d’une force de proposition et de participation à la prise en charge des préoccupations communes de la population de la wilaya, notamment en matière d’aménagement du territoire et d’amélioration du cadre de vie des citoyens.

Par Leila BOUKLI

Fateh Kerouani, président de l’APW de Sétif

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Assemblée Populaire de Wilaya de Sétif SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 17Octobre 2014

s é t i f

Sétifien de souche, Fateh Kerouani, actuel président de l’APW de Sétif, a fait un premier mandat en tant que vice-président. Architecte de formation,

il fait une spécialisation en acoustique urbaine et architecturale à l’Ecole d’architecture de Grenoble. A la question, y a-t-il une incompatibilité, entre le politique et l’architecte ? Non, répond-il. « L’œil de l’architecte est l’œil de la raison, l’œil de l’art. Un bon architecte est un bon politique. Il acquiert de par sa formation des notions hautement esthétique. L’APW est, selon moi, porteuse de véritables valeurs politiques pour le bien de la société et je sais qu’il faut donner de soi-même, pour pouvoir fonder cette nouvelle culture et cette nouvelle façon de voir la collectivité locale. Je suis dans les fondations et j’espère qu’un jour un bel édifice verra le jour, l’Algérie. »

Un choix politique« La politique, j’y suis venu bien après l’université, au contact de professeurs en sciences humaines, devenus des amis aujourd’hui. Ce sont des personnes engagées, de gauche, progressistes, mais c’est aussi mon

histoire personnelle », souligne ce fils du chahid Mohamed Kerouani, qui n’a pas connu son père, dont un grand lycée de la ville porte aujourd’hui le nom. « J’ai fait sur moi une longue introspection. On est seul et on a une grosse charge symbolique. Ce qui a contribué grandement à mes choix politiques. Je suis personnellement contre la politique de la chaise vide,

c’est pourquoi, il faut rejoindre les partis pour construire, une vraie classe politique et comme dit, l’un de mes vice-président, Haddani Layachi, un ami, lorsque nous avons grandi, le FLN nous l’avons trouvé à la maison. C’est cette conviction qui m’a amené à adhérer au FLN. »

Le plus grand constructeur, c’est l’EtatL’APW est la plus inconnue des institutions. Les missions et les prérogatives qui sont les siennes, gagneraient à être connues. « Nous ne sommes pas un service public immédiat, ma vision de cette collectivité locale est que nous sommes une force de propositions, parce que les choses sont bien dites. Il y a deux instances au niveau de la wilaya avec à sa tête le wali et une instance délibératrice, l’APW. Le premier sujet débattu est le budget de wilaya primitif (BP) et un budget supplémentaire (BS) équivalent à la loi des finances. Les rentrées de la wilaya sont le produit de l’économie locale, Une partie va au budget national, une partie nous est rétribuée. Alger, Oran, Sétif ont le plus grand nombre. Nous avons donc un budget, le budget de la wilaya vient en appoint. »

Le P/APW Kerouani accueillant le Premier ministre Abdelmalek Sellal à Sétif en octobre 2013

De g.à d. : Fateh Kerouani, P/APW de Sétif, Tayeb Belaiz, ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Bouderbali, wali de Sétif, et le général-major Abdelghani Hamel, DGSN.

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Assemblée Populaire de Wilaya de Sétif SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7918 Octobre 2014

L’organisation L’APW est dotée de 9 commissions permanentes. A la tête de chaque commission, un vice-président élu par ses pairs. Tous les secteurs socioéconomiques y sont représentés. Chacun prépare des dossiers relatifs à son secteur, il y a ensuite un suivi et un accompagnement, mais aussi, une mission de contrôle. Le constat est lu devant l’exécutif et l’assemblée qui entendra, en plus de toutes les informations et questionnements, les réactions. « Notre travail est sanctionné par des recommandations avec obligation de résultat et de moyens pour l’exécutif. » Le président, les vice-présidents, sont permanisés à la tête des neuf commissions, ils ont aussi pour missions de recevoir le public, et de faire face aux éventuels mécontentements, et proposition. Il existe des représentations dans les différents démembrements des neuf commissions. «Durant, 5 ans, APW-APC, sommes liés. Nous avons, un droit de regard sur tout ce qui se fait, tant sur le plan économique, que social. L’APW devrait, selon moi, se hisser au niveau de force de proposition performante, nous sommes les mieux placés, pour faire

le bonheur des collectivités locales.» Et d’ajouter : « En cas de nettoyage, par la wilaya à grande eau, de la voie publique par exemple, nous sommes en mesure de débusquer certains coins et détails, occultés à l’œil nu. »

Emplois et développement intégré Pour ce qui est de l’emploi et du développement local, le P.APW,

donne deux exemples , qu’il considère comme un geste salutaire pour le pays . « M. Zoukh, ex-wali de Sétif, a eu l’idée de financer un programme de formation d’apiculture destiné aux populations des zones montagneuses, en mettant à leur disposition dix ruches pleines et dix ruches vides et en créant des coopératives sur fond de wilaya, dans de vieilles bâtisses restaurées, devenues un «Rucher école». De même, que trois fois milles hectares de plantation d’oliviers entrant dans le développement intégré ont été cédés. L’accompagnement sur le terrain se fait par l’APC. Ces deux actions, nous dit Kérouani Fatah, donnent de l’emploi et ajoutent de la richesse à la région. Elles devraient être multipliées autant que faire se peut. »

Force de propositions«Il est dans nos cordes, ajoute-t-il, d’appeler 28 communes, deux économistes, pour un brainstorming et ainsi mettre en place, un cadre pour dire comment on peut s’enrichir, soit en matière politique ou en gestion.» «Les Plans communaux de développement, il y en a toujours. Au-delà de cette vision, de ces demandes, on doit se retourner sur soi-même. Je voudrais un maire

Mohamed Bouderbali, wali de Sétif, s’enquérant du projet du nouveau pôle urbain El-Bez, en compagnie de Fateh Kerouani

Le P/APW Fateh Kerouani répondant aux questions de notre journaliste

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N° 79 El-Djazaïr.com 19Octobre 2014

qui fasse le tour de sa géographie. Pour moi, la dimension partisane passe au second plan par rapport à la dimension de développement locale, humaine et économique. Si je suis au plus prêt, l’intelligence de l’approche ralliera la population. Je dis souvent qu’il faut aller vers la reconquête de l’estime de soi, je vous renvoie au concept de harraga. Pour éviter de tels dérapages, il nous

faut une reconstruction de l’image de ce beau pays qui est le nôtre. Les référents, les repères ne devraient pas manquer. Concrètement, j’ai institué au niveau de l’APW de Sétif, un club des ambassadeurs de la wilaya.» Ce club va regrouper selon un règlement intérieur, toutes les figures et personnalités dont la notoriété est d’ordre national et/ou international dans les secteurs et domaines

suivants:

la glorieuse révolution de •Novembre,

histoire, politique, religion;•

arts et littérature,•

sciences, économie, sports.•L’accès au club est validé par une commission ad hoc sur dépôt de dossier de candidature par tous les citoyens.

Le P/APW Fateh Kerouani et Mohamed Bouderbali, wali de Sétif

Une vue générale de la ville de Sétif

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Assemblée Populaire de Wilaya de Sétif SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7920 Octobre 2014

Tous les 8 mai, sont divulgués les noms des nouveaux ambassadeurs. « Je me revendique du fait local »« Le 8 mai 2014, le club a vu le jour avec 4 ambassadeurs du secteur de Novembre 1954, que sont les 4 Sétifiens de l’équipe FLN de football, soit Makhloufi, Kermali, Arabi, Rouaï. Donne droit à la distinction d’ambassadeurs, simplement être né à Sétif et/ou y avoir résidé, y avoir construit sa notoriété. Le but: apaiser les esprits par un travail mémorial. Une manière de construire la mémoire collective locale du fait local. Réconcilier les uns les autres pour reconstruire l’estime de nous même. »

InitiativesInviter la diaspora scientifique par tous les canaux, pour un forum scientifique et économique de la wilaya de Sétif. « Nous pouvons avoir une technologie et un savoir-faire gratuitement. Fonder un forum en tant qu’espace d’échanges, de grandes idées, savoir-faire et faire savoir autour d’un brainstorming sur des thématiques et secteurs,

sans oublier les locaux pour les impliquer dans le développement local.» Actuellement, s’assène-t-il, « c’est l’économie de savoir ; sans savoir, il n’y pas de décollage. La collectivité locale est incontournable pour le développement global du pays. Il nous faut créer ce carrefour d’échanges, ce dynamisme inhérent à la population de Sétif, qui ne manque pas de ressources économiques, parce que très commercial.»

Pour Fatah Kerouani, le rapport au volant des Sétifiens, toujours sur les routes, est lié, à ce dynamisme commercial. Un atout, de taille.Autre rêve, tout à fait réalisable, voir autour du 70e anniversaire du 1er novembre et/ou lors du 70e anniversaire du 8 mai 1945, défiler les maires des villes martyrs du bassin méditerranéen.

L. B.

Mohamed Boudrebali, au centre, en visite d’inspection sur terrain en présence de Fateh Kerouani, à sa droite, et du Dr Nacerdine Ouahrani, président de l’APC de Sétif, à sa gauche.

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Les Présidents d’APW de Sétif

Rabeh HARBOUCHE

Mohamed GHATOUCHE

Lamri LAKHEL

Mustapha HAKIMI

Ahmed BEN BAOUCHE

Karim ABDAOUI

Messaoud OUNIS

Said LOUAMRI

Mustapha SALHI

Lefkir SLIMANI

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Université Ferhat Abbes SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7922 Octobre 2014

Université Ferhat Abbas-Sétif 1

Une politique scientifique et une offre de formation

Le développement et la qualité de vie d’une Nation dépendent de son niveau culturel et scientifique, lui-même largement dépendant de la valeur de son enseignement supérieur. L’Université Ferhat-Abbas de Sétif accueille actuellement plus de 30.000 étudiants encadrés par près de 1500 enseignants-chercheurs.

Par Leila BOUKLI

Le professeur Chakib-Arslane Baki, recteur de l’Université Ferhat-Abbas de Sétif, accompagnant le Président Abdelaziz Bouteflika lors de sa visite à Sétif en mai 2012

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Université Ferhat Abbes SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 23Octobre 2014

La première image qui nous accroche en passant le portail de cette université, sise à quelques encablures du centre de la ville de

Sétif, est l’étendue des espaces verts et la beauté des rosiers, qui ont, tout le loisir de se faner sur leurs tiges, tant la nature est ici respectée. C’est aussi ces allées bordées d’arbres aux différentes essences, ces bancs clairsemés sur lesquels quelques étudiants semblent converser ou lire un livre, en attendant le prochain cours. Mais, sa renommée vient aussi et surtout de ses 1.500 enseignants-chercheurs, de ses nombreux laboratoires de recherche dotés d’équipements de pointe. L’université Ferhat-Abbas-Sétif 1, constitue à n’en point douter, comme le rappellera très justement, dans l’entretien qu’il nous a accordé, le professeur Chakib-Arslane Baki, recteur de cette université, un immense bureau d’étude, un précieux centre d’expertise dont il est absolument nécessaire de tenir compte dans le contexte actuel de mondialisation de l’économie. L’homme à une longue expérience du monde estudiantin. Ce docteur d’Etat

en parasitologie, obtenu à l’Institut Pasteur de Lyon, a été enseignant à l’université d’Oran dès 1973 où il a occupé les fonctions de chef de département, puis de directeur de l’Institut de biologie à Oran, en 1978, enseignant à Bab Ezzouar, il sera le premier recteur de l’université de

Tlemcen en 1989, directeur des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral en 2005, recteur de l’université Ferhat-Abbas de 2006 à nos jours. Le professeur Chakib-Arslane Baki, avant de nous parler plus en détail, de son université, plante le décor en soulignant que « plus que jamais le développement et la qualité de vie d’une Nation dépendent de son niveau culturel et scientifique, lui-même largement dépendant de la valeur de son enseignement supérieur.» «C’est dans cette optique, ajoutera-t-il, qu’un très gros effort d’investissement a été consenti par l’Etat, sous la conduite du président de la République, au cours des dix dernières années, puisque depuis 2003, il y a eu la construction de 38.000 places pédagogiques nouvelles et de 80 laboratoires de recherches nouveaux, avec leurs équipements spécifiques.»

36 ans d’existence à ce jour Sur une étendue de près de 170 hectares, le campus universitaire Ferhat-Abbas de Sétif-1, a été inauguré en 1978, par le défunt

Le professeur Chakib-Arslane Baki accueillant le Premier ministre Abdelmalek Sellal, enprésence du Professeur Guechi El-Khier, recteur de l’Université El-Hidhab de Sétif

Le professeur Chakib-Arslane Baki répondant aux questions de notre journaliste

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président Houari Boumediene, avec 250 étudiants seulement, inscrits en tronc commun; technologie, sciences économiques et langues étrangères. Aujourd’hui, ce sont plus de 30.000 étudiants, près de 1500 enseignants-chercheurs, quelque 1200 travailleurs entre personnel administratif, technique et de services. Ces derniers ont à gérer quatre campus, une

bibliothèque centrale, 38 laboratoires de recherche agréés, une unité de recherche en optique et photonique, des résidences pour filles et garçons, d’une capacité d’hébergement de 15.000 lits, onze restaurants intégrés dont trois centraux, un impressionnant parc autobus pour le transport des étudiants, sans compter de nombreux espaces verts

et jardins. Le prix de l’hébergement, la restauration et le transport, sont, comme dans l’ensemble des structures universitaires de ce pays, symbolique, nous fera remarquer le Pr. Baki. 1,20 DA/le repas ; 40 DA/mois la chambre, 15 DA/mois l’abonnement au transport. En somme, toutes les conditions sont réunies pour réussir.

Les disciplines enseignées Les 30.000 étudiants, dont une forte proportion de filles (58%), sont répartis dans cinq facultés et deux instituts.

la faculté de médecine avec •trois départements, pharmacie, chirurgie dentaire, médecine,la faculté de sciences économiques, •commerciales et de gestion,la faculté des sciences où sont •dispensés les enseignements en physique, chimie, informatique, mathématiques,la faculté des sciences de la nature •et de la vie,la faculté de technologie qui •enseigne les matières suivantes: génie civil, électronique, électrotechnique, génie des procédés…,

Noureddine Benhenni, secrétaire général de l’Université Ferhat Abbas

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l’Institut d’architecture et des •sciences de la terre,L’institut Optique et mécanique •de précision, qui a la particularité d’être l’unique du genre en Algérie et de recevoir des étudiants de toutes les régions du pays.

La bibliothèque centrale Cette bibliothèque est riche en titres et exemplaires, pour le confort des nombreux étudiants qui la fréquentent. Le nombre de titres s’élève en effet à 86.236 et 415.564 exemplaires. S’ajoute à cela le fonds documentaires des différentes facultés, soit 30.691 titres et 138.760 exemplaires. Le nombre total est de 116.927 titres répartis en 554.324 exemplaires. Ce qui veut dire que chaque étudiant de l’université a à sa disposition environ 18 exemplaires de chaque.

Les études post-graduées et la rechercheLes 1500 enseignants-chercheurs de l’UFAS activent dans 199 projets de recherches universitaires agrées (CNEPRU). Mais aussi 104 projets de recherches dans le cadre du programme national de recherche (PNR), mis en place par l’Etat. Rappelons à ce propos que les PNR sont destinés à prendre en charge, les préoccupations sociétales et de développement du pays. Ces travaux de recherche sont effectués dans 38 laboratoires de recherche agréés et une unité de recherche en optique et photonique. Un très gros effort d’investissement, nous dira le Pr Baki, a été consenti par l’Etat au cours des dix dernières années, sous la conduite de Son excellence le chef de l’Etat, puisque

depuis 2003, pas moins de 38.000 places pédagogiques nouvelles et 80 laboratoires de recherches nouveaux avec leurs équipements spécifiques ont été réalisés.

Les publications s c i e n t i fi q u e s internationales Les publications scientifiques classent l’Université de Sétif à la quatrième place après Constantine, Oran et Houari Boumediene dans les bases de données Thomson Reuters et Scopus. A titre d’exemple entre 1979 et 1999, soit en 20 ans, précisera, le recteur de l’UFAS-1, il y a eu 162 publications internationales, alors que pour la seule année 2013, ce sont 167 articles qui ont été publiés dans des revues scientifiques internationales indexées. En une année, plus qu’en vingt ans. Il

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El-Djazaïr.com N° 7926 Octobre 2014

n’y a pas de mystère à cela, nous fait-il remarquer. Aujourd’hui, les conditions de travail sont là ! Dans la seule année 2013, ajoute-t- il, il y a eu aussi soutenance de 140 mémoires de magister, 52 doctorats en sciences et 90 DEMS en médecine. Cela aussi grâce à une politique volontariste de soutien, entreprise par l’Etat à travers le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a consisté à encourager toutes les initiatives visant à promouvoir la recherche et à faciliter la réalisation des thèses et mémoires – équipements de laboratoire, octroi de bourses et stages de formation au doctorat, encouragement de la mobilité des enseignants-chercheurs…

La coopération et les échanges internationaux Sur ce plan, le Pr Baki tient à dire que l’université de Sétif entretient des relations avec de nombreuses universités étrangères, ce qui permet l’accueil d’un grand nombre de spécialistes

La résidence universitaire Ahmed Rouabeh

Le wali Mohamed Bouderbali s’entretenant avec quelques étudiantes

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N° 79 El-Djazaïr.com 27Octobre 2014

étrangers pour l’encadrement des écoles doctorales ; pour donner des conférences dans les diverses spécialités et dans le cadre des manifestations scientifiques organisées par l’université, tout le long de l’année. Ces relations sont concrétisées par des conventions bilatérales avec de prestigieuses universités à travers le monde.A ce propos, notre visite a coïncidé avec la tenue du 14e workshop de physique quantique qui s’est tenu du 6 au 10 septembre 2014 et qui a vu la présence de 21 spécialistes venant de 11 pays ( Afrique du Sud, Inde, Chine, Corée du Sud, France, Allemagne, Hongrie, Pologne, Russie, République tchèque), des universités algériennes et auquel ont pris part un nombre impressionnant d’étudiants, intéressés qu’ils étaient par les exposés, discussions et débats de haute facture qui témoignent, sans aucun doute, de la qualité du travail effectué dans ce campus. Sans compter les témoignages favorables faits par ces étrangers, à travers les messages de remerciements et de félicitations, adressés aux organisateurs, aussitôt revenus chez eux. Certains se sont

Le professeur Chakib-Arslane Baki présidant le colloque international sur le thème « Produits et applications de l’innovation et de l’ingénierie financières entre l’industrie financière conventionnelle et l’industrie financière islamique»

Institut des sciences de la nature et de la vie

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même proposés de revenir en famille, dans la région, pour un séjour en touriste. Le Pr Chékib-Arslane Baki conclura cet entretien, en affirmant que « dans le contexte international d’enseignement supérieur et de recherche, les universités, acteurs majeurs du développement économique et social, apportent toujours leur contribution aux questions économiques, technologiques, sociétales, stratégiques par leur politique scientifique et par leur offre de formation. Chez nous, le déséquilibre qui existe encore entre l’appareil économique et l’appareil de formation, source d’incompréhension, est à l’origine d‘un fossé qu’il nous appartient de combler… Nous nous y attelons !»

Centre de développement des technologies avancées

Le professeur Chakib-Arslane Baki

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Université Ferhat Abbes SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 29Octobre 2014

Ouverture de l’année universitaire 2014- 2015Le coup d’envoi officiel des activités pédagogiques de l’université Ferhat-Abbas de Sétif-1 a été donné le 14 septembre dernier, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté le wali, les autorités civiles et militaires, le corps professoral, les responsables pédagogiques, scientifiques, administratifs et cadres de l’université ainsi qu’un nombre important de bacheliers nouvellement inscrits. L’ouverture solennelle de l’année universitaire 2014-2015 a été faite au sein de l’auditorium Mouloud-Kassem-Naït-Belkacem où, rappelons-le, le chef de l’Etat avait en 2009 présidé l’ouverture de l’année universitaire 2009-2010 et prononcé à l’occasion un discours mémorable où il

rappelait l’importance de la recherche scientifique et technologique pour notre pays, mettant l’accent, une fois de plus, sur la nécessaire ouverture du monde universitaire sur le monde économique et sociale. Cette année encore, le recteur restera dans son allocution d’ouverture, dans la même ligne, en insistant sur la nécessaire collaboration entre les deux mondes. Il soulignera, à ce propos, que l’université Ferhat-Abbas de Sétif, avec ses 1500 enseignants-chercheurs et ses nombreux laboratoires de recherche, dotés faut-il le souligner, d’équipements de pointe, constitue à n’en pas douter, un immense bureau d’étude, un précieux centre d’expertise, dont il est absolument nécessaire de tenir compte, dans le contexte actuel de mondialisation de l’économie. Le Pr Baki n’a pas

manqué de rappeler, que cette rentrée coïncide avec le 60e anniversaire de la glorieuse Révolution de novembre, en disant que rien n’aurait été possible aujourd’hui sans le sacrifice des enfants de Novembre. La mission d’édification effectuée par des hommes et des femmes, mus par leur attachement à leur patrie et le souci d’en être digne. Mais aussi le travail des générations suivantes pour assurer aux générations présentes les conditions nécessaires à leur épanouissement, et, partant, garantir la place honorable que l’Algérie mérite, dans le concert des nations. Quant au cours inaugural, donné par le Pr Abdelmadjid Lacheheb, et comme pour prouver le rôle de la recherche scientifique dans la prise en charge des préoccupations de la société, au-delà des frontières, il portera sur les

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El-Djazaïr.com N° 7930 Octobre 2014

maladies infectieuses émergentes en mettant l’accent sur deux maladies qui ont occupé les devants de la scène ces derniers mois : l’infection par le virus Ebola qui fait rage en Afrique centrale, de l’Ouest et de l’Est, avec plus de 2.400 morts, et le MERS Coronavirus qui sévit au Moyen-Orient et qui a déjà emporté de nombreuses victimes en Arabie Saoudite. Le Pr Lacheheb insistera longuement sur les mesures préconisées, afin de se prémunir contre ce fléau, surtout en cette période de Hadj. Devant un public de néophytes, avec une majorité d’étudiants inscrits en première année de médecine, le conférencier n’aura de cesse de rappeler qu’il est de la responsabilité de chacun de prendre les mesures indiquées pour faire barrage à ce qui risque de devenir un grave problème de santé publique à l’échelle planétaire. Il apportera à l’appui de son exposé les textes législatifs et réglementaires, promulgués par l’Etat algérien et les décisions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ce sujet préoccupant. La cérémonie à laquelle ont assisté, rappelons-le, le wali, les autorités civiles et militaires, le corps professoral, les responsables pédagogiques,

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Université Ferhat Abbes SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 31Octobre 2014

scientifiques, administratifs et cadres de l’université, ainsi qu’un nombre important de bacheliers nouvellement inscrits, s’est achevé par une collation offerte par l’université. Et c’est ainsi qu’elle aura permis autour d’une boisson, aux uns et aux autres, de débattre largement et de combler les questions restées en suspens avec l’aide des spécialistes sur place, qui ont spontanément répondu présents. La cérémonie achevée, les étudiants ont aussitôt rejoint les bancs de leurs facultés respectives, sous l’œil bienveillant du recteur qui les appelle affectueusement mes enfants.

L. B.

Une vue aérienne de l’Université Ferhat-Abbas

Commémoration de la Journée du 19-Mai, journée de l’étudiant

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Le Professeur El-Khier Guechi, recteur de l’université Sétif II

Le profil du sage

Université El-Hidhab SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7932 Octobre 2014

El Khier Guechi est recteur de l’université Sétif II depuis la création de ce pôle en 2012. Titulaire d’un doctorat d’Etat avec une thèse consacrée à la Cour internationale de justice, obtenu de l’université de Glasgow en Ecosse, il est considéré comme un éminent spécialiste en droit international, un professeur émérite et une personnalité nationale d’envergure, estimée pour ses connaissances encyclopédiques et sa haute probité scientifique.

Par Mohamed MEBARKI

Homme de droit sur le plan professionnel et dans la vie de tous les jours, il jouit d’un grand respect, non seulement en milieu universitaire, mais parmi la population sétifienne qui voit en lui une référence et une autorité morale dont la parole et

l’attitude font foi. Sa désignation à la tête de l’université Sétif II a été favorablement accueillie aussi bien par la communauté universitaire que par la société civile qui a interprété cette nomination comme un gage de bon augure pour le présent et l’avenir du pôle universitaire nouvellement créé. Fort d’une longue expérience professionnelle de 34 ans dans l’enseignement supérieur, il n’a cependant ni le tempérament ni l’état d’esprit d’un carriériste dont le gabarit et la consistance sont évalués en nombre d’années. Il a été, depuis 1980, successivement maitre-assistant stagiaire, maitre-assistant confirmé, chargé de cours, maitre de conférences et professeur de l’enseignement supérieur. Au niveau pédagogique, il a encadré des dizaines de thèses de magister et de doctorat. Au niveau académique, il est l’auteur de nombreuses contributions publiées dans des revues spécialisées et de plusieurs ouvrages ayant pour thème le droit international, les conflits internationaux et leur arbitrage, en plus de ses multiples interventions en tant que spécialiste et avis autorisé lors de séminaires où il est convié selon son statut d’ès qualité. Au plan politique, il est aussi reconnu en tant que personnalité nationale de grande dimension intellectuelle. Et c’est à ce titre qu’il a été invité dans le cadre des consultations autour du projet de révision constitutionnelle. Il a notamment plaidé en

faveur de la constitutionnalisation de l’instance nationale de lutte contre la corruption, du Conseil économique et social, du droit à un meilleur environnement, à une eau pure et à une alimentation saine ainsi que de la préservation de la nature et du développement durable. Il a en outre appelé, lors de l’audience qui lui a été accordée par Ahmed Ouyahia, à la prise en charge constitutionnelle de la liberté académique, de la liberté de la recherche scientifique et du droit à la culture. Ses prises de position en faveur d’une liberté d’expression responsable et éclairée ne souffrent aucun parti pris ou une quelconque allégeance conjoncturelle, négociée en coulisses. Le docteur El Khier Guechi est réputé pour sa transparence, son attitude courageuse et sans concession à l’encontre des opportunismes et des opportunistes. Il est immunisé contre ce genre de comportement, grâce à son immense sens de discernement et à une clairvoyance qui le hisse au rang des visionnaires. A vrai dire, tout chez cet homme respire une intégrité élevée à un niveau magistral, et une force de caractère en mesure de pulvériser l’immobilisme, la résignation et les alibis de mauvaise foi, quelle que soit la forteresse derrière laquelle ces défectuosités cérébrales se barricadent. Si la perfection absolue demeure du domaine divin, les qualités dont dispose le docteur El Khier Guechi traduisent une volonté inébranlable à la recherche de l’idéal humain. Sage, éclairé et modeste, malgré l’aura dont il est jouit, il réunit en lui toutes les valeurs qui font l’Homme ; l’Homme avec un grand H. Tant mieux pour Sétif, tant mieux pour l’Algérie !

M. M.

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Université de Sétif II

Des ambitions à la hauteur de la notoriété sétifienneSortie des entrailles de l’université Ferhat-Abbas, l’université de Sétif II, qui accueille aujourd’hui plus de 20 000 étudiants inscrits dans trois facultés, compte consolider davantage son autonomie afin d’assurer une meilleure prise en charge pédagogique aux cadres de demain. Son recteur, le docteur El Khier Guechi représente sous tous les aspects l’homme qu’il faut pour mener à bon terme cette mission. Il possède le savoir, l’intégrité et la volonté nécessaires pour réussir un tel pari. El Hidhab n’est plus une extension d’El Maâbouda, mais un pôle universitaire porteur d’ambitions à la hauteur de la notoriété de Sétif.

Par Mohamed MEBARKI

Le professeur El Khier Guechi, recteur de l’Université El-Hidhab, accueillant le Président Abdelaziz Bouteflika en visite dans la wilaya de Sétif

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La notoriété de la région de Sétif doit énormément à ses opérateurs économiques, réputés pour leur esprit d’initiative et leur

sens des affaires. C’est une évidence qu’aucun Algérien, un tant soit peu raisonnable, n’est en mesure de nier. Sa renommée en Algérie et au-delà des frontières a été établie grâce au génie de ses footballeurs, de Mokhtar Aribi à Yessaâd Bourahli en passant par Rachid Mekhloufi, Mourad Kemicha, Bourouba, Messaoudi, Layachi et Abdelhamid Salhi, Griche, Adjissa, les Matem, les Fellahi et les Koussim. Tous ces joueurs talentueux et tant d’autres, dont certains ont quitté ce bas monde dans l’anonymat le plus absolu,

ont grandement contribué à asseoir durablement et confortablement la suprématie sétifienne pendant des années, en marquant de leur empreinte le sport roi en Algérie et à l’étranger. Pour ceux qui ne le savent pas encore, pour des raisons qui les dépassent bien sûr, Rachid Mekhloufi était considéré comme une grande star de la même manière que le sont aujourd’hui Messi ou Cristiano Ronaldo. « L’homme qui fait la pluie et le beau temps. » Ce titre en une lui a été consacré par le prestigieux magazine français France-Football, à l’issue d’une rencontre ayant opposé l’AS Saint-Etienne à l’Olympique de Marseille, durant laquelle l’Algérien avait illuminé de sa classe le stade Geoffroy Guichard. Quelques années

Titulaire d’un doctorat d’Etat en droit international obtenu de l’université de Glasgow, auteur de plusieurs ouvrages consacrés au droit, à la jurisprudence et aux conflits internationaux et fort d’une expérience pédagogique qui dépasse les 20 ans, il est très certainement bien placé pour livrer un avis autorisé sur les carences qui empêchent l’enseignement des sciences sociales de progresser, et de proposer une approche académique adaptée à même de permettre à ces sciences d’avoir un impact positif sur l’évolution sociale du pays.

Le Président Bouteflika inaugurant le projet de 10 000 places pédagogiques

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plus tard, en 1975, ce grand monsieur de la balle ronde hissait l’Algérie sur la plus haute marche du podium, en lui offrant une médaille d’or plus que méritée. Sa gloire, elle la tire également du sacrifice de ses enfants en mai 1945 et durant la guerre de libération nationale, Guejati, Cheikh Laïfa et Guessab entre autres. Et sa renommée, elle l’emprunte légitimement à Cheikh Al Ourtilani, à Abdelhamid Benzine, à Kateb Yacine, à Cheikh Al Ibrahimi et Ahmed Taleb, à Belaïd Abdesselam, à Nouredine Aba et à des générations d’universitaires qui ont fait leurs classes au Lycée Kaïrouani ou à Ibn Rachik. Sétif est une ville rebelle de longue tradition qui refuse le fatalisme quelle que soit son origine doctrinale. Elle l’a prouvé en mai 1945 et elle continue de le prouver aujourd’hui en

Institut des Sciences humaines et sociales

Le professeur El-Khier Guechi saluant le Premier ministre Abdelmalek Sellal

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refusant de baisser les bras face aux séquelles du sous-développement et aux multiples défis qu’impose le renouveau socio-économique auquel aspire une population avoisinant les deux millions d’âmes. C’est une réalité qu’aucune force obscurantiste n’est en mesure d’occulter. Ses entreprises, son commerce et sa mutation urbaine reflètent parfaitement sa volonté d’aller de l’avant. Son université, qui porte le nom d’un des intellectuels les plus en vue du mouvement de libération nationale, n’a aucunement l’intention de subir le progrès venu d’ailleurs, mais d’en produire, car il y va de l’honneur de Sétif. Créé en 1978, le centre universitaire de Sétif, dont la première pierre a été posée par Houari

Une vue générale sur l’Institut des Sciences humaines et sociales

Mohamed Bouderbali, wali de Sétif, et le professeur El-Khier Guechi, recteur de l’Université El-Hidhab

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Boumediene quelques mois avant sa disparition tragique, est devenu une grande université aux infrastructures imposantes qui ne se contente pas uniquement de former les cadres de demain, mais d’offrir aussi toutes les conditions objectives et favorables au développement de la matière grise dans tous les domaines. La charge est vraiment lourde, et le travail à mener est plus que considérable, notamment en ce qui concerne les filières des sciences sociales, insiste le docteur El Khier Guechi, recteur de l’université de Sétif II, un pôle nouvellement réceptionné regroupant trois facultés, droit et sciences politiques, sciences sociales et humaines, lettres et langues où poursuivent leurs études

plus de 20 000 étudiants encadrés par 600 enseignants dont 100 de rang magistral. Tout en soulignant l’apport précieux apporté par la wilaya dans la consolidation infrastructurelle de cet établissement, le recteur n’hésite pas à faire une lecture critique et sans concessions de la conception dévalorisante dont est victime l’enseignement des sciences humaines en Algérie. Titulaire d’un doctorat d’Etat en droit international obtenu de l’université de Glasgow, auteur de plusieurs ouvrages consacrés au droit, à la jurisprudence et aux conflits internationaux et fort d’une expérience pédagogique qui dépasse les 20 ans, il est très certainement bien placé pour livrer un avis autorisé sur les carences

qui empêchent l’enseignement des sciences sociales de progresser, et de proposer une approche académique adaptée pour permettre à ces sciences d’avoir un impact positif sur l’évolution sociale du pays. « Nul doute que la création d’une université des sciences humaines et sociales a des conséquences très importantes, dont la plus importante serait de donner une occasion de développer ces sciences et leur permettre de jouer le rôle qui est le leur dans cette nouvelle réalité sociale en perpétuel renouvellement au niveau local et mondial. En effet, il leur incombe de contribuer à mieux comprendre les différents faits, phénomènes, transformations et changements sociaux, culturels,

Inauguration de l’année universitaire 2013/2014

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politiques et économiques profonds qui touchent le monde d’aujourd’hui dans les divers domaines ; les analyser et proposer les meilleures solutions et les voies appropriées pour en réduire les effets négatifs », soutient-il à travers une de ses publications diffusées sur le site officiel de l’université. Le docteur El Khier Guechi, qui ne cesse d’appeler à une véritable révolution intellectuelle visant la réhabilitation des sciences humaines et sociales, en leur consacrant plus de moyens tant matériels qu’humains, suggère la promotion de la diversité linguistique et l’amélioration du niveau des formateurs en les rendant plus créatifs. Selon lui, c’est à ces conditions que l’université serait en mesure de mieux saisir les enjeux qui se dissimulent derrière les différentes manifestations sociales. « Les orientations des individus, la psychologie du citoyen, ses revendications, son civisme, son appartenance, sa participation, le travail collectif, la solidarité sociale, l’acceptation de l’autre, la responsabilité commune, la culture de la tolérance, le dialogue et les solutions civiles aux divergences et conflits » forment un processus complexe et

Sortie de promotion

Le professeur El-Khier Guechi, recteur de l’Université El-Hidhab de Sétif

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profond qui nécessite l’implication directe de l’élite universitaire pour « atteindre une maturité sociale dont le socle est un homme circonspect ».Homme de conviction, le recteur de l’université de Sétif II estime que « ce qui se passe actuellement dans un certain nombre de pays arabes comme l’extrémisme, les protestations, les

manifestations, la violence politique ou ce qu’on appelle le printemps arabe prouve à quel point nous devons nous intéresser davantage aux sciences en question pour mieux appréhender ces changements ». Dans le même registre, il cite en référence le rapport mondial des sciences sociales publié par l’Unesco et le Conseil

international des sciences sociales en 2010, réalisé par des sociologues de diverses nationalités, mettant en relief « le besoin de plus en plus pressant aux sciences sociales comme moyen pour faire face aux grands défis que rencontre l’humanité : la pauvreté, les épidémies et les changements climatiques ». Homme de savoir,

Fête de clôture de l’année universitaire

Le restaurant universitaire

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El Khier Guechi est aussi reconnu en tant que personnalité nationale de grande envergure. Et c’est à ce titre qu’il a été invité dans le cadre des consultations autour du projet de révision constitutionnelle. Il a notamment plaidé en faveur de la constitutionnalisation de l’instance nationale de lutte contre la corruption, le Conseil économique et social, le droit à un meilleur environnement, à une eau pure et à une alimentation saine ainsi que la préservation de la nature et du développement durable. Il a en outre appelé, lors de l’audience qui lui a été accordée par Ahmed Ouyahia, à la prise en charge constitutionnelle de la liberté académique, la liberté de la recherche

Le professeur en droit public de l’université de Sétif, El Kheir Guechi, reçu en audience par le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, chargé de mener les consultations sur le projet de révision constitutionnelle.

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Le pôle «El Hidhab» de l’université de Sétif ou la naissance d’un nouveau fleuron

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scientifique et le droit à la culture. Cet homme résume en lui toutes les qualités d’un penseur affranchi des pesanteurs dogmatiques. Musulman éclairé, cet immense intellectuel est un défenseur acharné de la liberté de penser, à condition qu’elle soit cadrée par un sens de la responsabilité en éveil continu. Doté d’un esprit critique qui ne connaît ni la complaisance, ni l’indulgence, il a déclaré une guerre totale à la médiocrité et à ses extensions comportementales, mais sans excès. Sans faire dans l’éloge injustifié, il sait applaudir lorsque la raison d’applaudir s’impose à lui, tout en gardant une attitude mesurée. Selon lui, et de l’avis même d’un grand nombre d’universitaires, les moyens assurés par l’Etat sont tout simplement exceptionnels. Concernant l’université de Sétif II, il nous a assuré qu’au moins 6 sur 13 projets inscrits sont sur le point d’aboutir à la réalisation d’un rectorat, d’une bibliothèque centrale, d’une école doctorale, de 5 laboratoires de recherche et d’un centre intensif des langues. « Habité » par sa région avec laquelle il entretient une relation d’appartenance saine qui alimente son patriotisme et nourrit

son universalisme, il aspire plus que jamais à amarrer l’université qu’il dirige aux besoins exprimés par certains secteurs d’activité liés au développement local. Il vient de lancer un appel à sa tutelle pour l’ouverture des filières sciences vétérinaires et hydraulique. Etant connu pour être une région agro-pastorale par excellence, en plus des autres atouts, Sétif s’apprête à recevoir des millions de mètres cubes d’eau destinés à l’irrigation à partir de la wilaya de Jijel grâce au système de transfert en cours de réalisation. Bien imprégné de la réalité socio-économique de la wilaya, El Khier Guechi ne fait pas seulement montre d’une anticipation

qualitative, mais lie l’ensemble de sa réflexion à la problématique posée par le développement humain, tant au niveau local qu’au niveau national.Sous sa direction, l’université de Sétif est appelée à connaître une évolution de qualité dans un avenir très proche. Jouissant d’un grand respect au sein de la communauté universitaire et parmi ses concitoyens, il possède l’envergure idéale pour engager Sétif sur une voie royale et contribuer efficacement à faire de cette ville un pôle de l’enseignement supérieur, et une matrice féconde de l’intelligence et du génie. Sétif mérite bien cette prière ! Une prière qui sera très certainement exaucée tant que des hommes de la qualité d’El Khier Guechi existent et sont en mesure d’apporter leur concours à tous les niveaux. Le recteur de l’université de Sétif II n’a nullement la prétention de rivaliser avec les meilleurs établissements de la planète. Il n’en fait même pas allusion, car c’est un homme sage et réaliste. Il sait que le chemin à parcourir, pour répondre aux normes pédagogiques permettant l’accès à la performance, est long. C’est donc en connaissance de cause qu’il se limite

« Habité » par sa région avec laquelle il entretient une relation d’appartenance saine qui alimente son patriotisme et nourrit son universalisme, il aspire plus que jamais à amarrer l’université qu’il dirige aux besoins exprimés par certains secteurs d’activité liés au développement local.

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à semer les grains de la réussite, en assumant sa part de responsabilité intellectuelle et scientifique, sans bruit, ni extravagance. A titre d’exemple et afin de mieux illustrer l’attitude du docteur El Khier Guechi, Sétif II vient d’inaugurer sa troisième année d’existence, alors que l’université américaine de Harvard est à sa 350e année d’exercice et à son 45e prix Nobel ! Ceux qui reprochent aujourd’hui à l’université algérienne d’avoir failli à sa mission, doivent se rendre au plus vite à l’évidence et reconnaître que ce sont les universitaires qui ont porté le coup de grâce à cette université. S’ils veulent que nous leur rafraichissions la mémoire, nous ne voyons évidemment aucun inconvénient pour y répondre, quitte à remuer le couteau dans la plaie. Du moment que c’est pour la bonne cause, nous saurons résister à la douleur. Dans ce cas, il faut revenir 36 ou 37 ans en arrière, c’est-à-dire à la fin des années 1970. Après la disparition tragique de Houari Boumediene, le régime avait procédé à un changement de cap idéologique plus ou moins timide certes, mais suffisamment puissant pour ébranler les certitudes révolutionnaires

d’une élite universitaire gauchiste et gauchisante. Au lieu de lire la conjoncture politique qui prévalait en s’y adaptant pour mieux résister au ras-de-marée intégriste, l’élite qui se définissait comme progressiste avait préféré battre en retraite avant d’abandonner carrément la lutte. Il faut dire ce qu’il en est. L’université algérienne a été trahie par la félonie des

uns et l’infantilisme des autres. L’Etat algérien n’est pour rien dans cette mascarade. Ce sont les universitaires eux-mêmes qui ont lâché prise devant les forces rétrogrades en désertant les lieux. Le docteur El Khier Guechi sait mieux que quiconque qu’on ne décrète pas un universitaire. En conséquence, son rôle consiste à réunir les conditions idéales à un tel processus pour que l’université algérienne retrouve ses facultés créatrices et à rappeler que si par le passé le nom de l’université algérienne fut intimement lié à feu Mohand Isaâd, à Benachenhou, à Ahmed Mahiou, d’autres noms sauront la reconstituer. L’espoir est permis. En ce qui nous concerne, nous saisissons cette occasion pour rappeler que si l’université algérienne fut trahie par certains, de nombreux universitaires ont sacrifié leur vie pour que cette Institution demeure debout, de feu Salah Djebaïli à Djilali Liabes, en passant par M’hamed Boukhobza, Youcef Sebti, Djilali Belkhenchir, Abderrahmane Fardeheb, et tant d’autres assassinés durant la décennie de tous les malheurs.

M. M.

Le recteur de l’université de Sétif II n’a nullement la prétention de rivaliser avec les meilleurs établissements de la planète. Il n’en fait même pas allusion, car c’est un homme sage est réaliste. Il sait que le chemin à parcourir, pour répondre aux normes pédagogiques permettant l’accès à la performance, est long. C’est donc en connaissance de cause qu’il se limite à semer les grains de la réussite, en assumant sa part de responsabilité intellectuelle et scientifique, sans bruit, ni extravagance.

La résidence universitaire El-Hidhab 4

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Le Président Abdelaziz Bouteflika signant l’attestation d’honneur de Fahima Deffar, chargée du dossier gaz à la direction des mines et de l’industrie de Sétif.

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Fahima Deffar

Sa fonction lui vaut l’appellation de Madame Gaz

Ce sobriquet, loin de la contrarier, la fait sourire, tant il est vrai. Dans un avenir proche, toute la wilaya devra son raccordement au gaz à la volonté de cette femme, pur produit de l’élite sétifienne. Elle a obtenu son diplôme d’ingénieur en électronique-option instrumentation, à l’université Ferhat-Abbas, en 1994. Tout de suite après, Fahima va donc travailler à la direction de l’Energie et des Mines ex-Mines et industrie où elle est chargée de plusieurs dossiers, dont le plus épineux aura été la desserte de la wilaya en gaz naturel. Aujourd’hui, elle parachève son travail, il ne reste que quatre communes à pourvoir. Les travaux sont en cours. Après cela, tout Sétif sera raccordé !

Par Leila BOUKLI

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Youcef Yousfi, ministre de l’Énergie, très attentif aux explications de Fahima Deffar

Son entêtement à aller de l’avant, dans la tâche qu’on lui a confiée, à vouloir par son sérieux balayer les obstacles dans cette ville de Sétif, qu’elle

connait bien pour y être native et où il est encore difficile de s’imposer par sa compétence, lorsqu’on est une femme, à des postes de responsabilités, ont fait qu’elle a su s’imposer avec doigté, comme seule une femme sait le faire, auprès de ses collègues et d’une population qui doutait des compétences du sexe dit faible. «Aujourd’hui, ce sont ses mêmes personnes qui me réclament.» Et pour étayer ses dires, Fahima Deffar paraphrase le président-directeur général du groupe Sonelgaz, lequel a dit après présentation de l’avancement du projet, que Sétif «est une wilaya qui sait où elle va, et le dossier est entre de bonnes mains ».

Les pouvoirs publics décident en 2004 d’investir dans le gaz« Nous étions à 40% en 2004, avec seulement 13 communes raccordées au réseau gaz, concentré au cœur de la wilaya, qui en compte 60, avec un relief des plus accidentés, surtout dans

les régions montagneuses. Ce qui, dit- elle, est un gros inconvénient pour faire arriver le gaz au fin fond nord de la wilaya. Mais les moyens de la wilaya restaient en deçà de l’objectif tracé. Il fallait d’abord une stratégie. Le hasard a voulu que ce soit moi qui l’élabore et qui l’expose avec conviction devant qui de droit, qui m’en confie la charge, alors que je chapeautais le bureau de l’électricité, des énergies nouvelles et renouvelables.» Une stratégie axiale que l’Etat a pris en charge, la wilaya, quant à elle, a eu à sa charge les localités traversées par ces axes, régions nord-est et nord-ouest qui revenaient à moindre coût. «L’adhésion de la Sonelgaz, notre partenaire, nous a été d’un grand apport. Les résultats sont là ! De 80.000 foyers on est passé à plus de 230.000 foyers. L’approvisionnement des restants, éloignées et difficiles d’accès, n’est qu’une question de temps. Si pour le premier quinquennat 2005-2009, une enveloppe de 12 000 millions de dinars a été allouée au dossier, pour le parachèvement, 2010-2014 ce sont 7.000 millions de dinars. Fahima Deffar a toujours en mémoire les paroles du chef de l’Etat, lors de sa première visite à Sétif en 2005 : «Faites l’impossible pour atteindre l’objectif tracé. » «Je pense y être arrivée avec la collaboration de tous les

partenaires, Sonelgaz, le financement de la wilaya et le programme de l’Etat. C’était, une synergie qui s’était installée à l’époque avec les différents programmes quinquennaux. Il nous a fallu en premier lieu, nous dit-elle, avec aux lèvres, un sourire qu’elle ne perd jamais, malgré les difficultés rencontrées, rassurer et convaincre la population que l’arrivée du gaz concernerait tout le monde. Les besoins de raccordement pour les chefs-lieux secondaires se font encore ressentir .Pour la troisième et dernière tranche, il reste 20.000 foyers à pourvoir.»

Femme, mère et haut cadre«Avec trois enfants, j’avoue que cela n’a pas toujours été facile, nous dit-elle. J’ai certes bénéficié de l’aide et du soutien de mes parents, de mon époux, de mes collègues et des responsables locaux, qui ont cru en moi. Ce n’est pas facile pour une femme d’aller sur chantier, d’oublier sa féminité, de patauger dans la gadoue, d’aplanir les difficultés et oppositions où autres par tout temps. Ma satisfaction est de savoir aujourd’hui les familles sétifiennes au chaud, que la relance économique des communes enclavées est enclenchée et aboutira, j’en suis certaine ! » Malgré sa réussite, dix ans après, Fahima n’a pas changé d’un iota. Digne, elle évoque le fait que par rapport à son investissement et à sa montée en compétence, elle mériterait d’avoir un meilleur traitement. Qu’à cela ne tienne ! L’Algérie a besoin de tous ses enfants.«J’aime mon Algérie et je suis prête à mener à bien une autre aventure, aussi difficile soit-elle. Je suis du genre à relever les défis, les challenges. Je sais m’adapter. Il faut croire en ses capacités et ne pas hésiter à se lancer des défis d’abord à soi-même, à sa famille immédiate et à la société en générale. Le reste viendra.» Une sacrée femme Fahima , d’où irradient chaleur, énergie et volonté, un exemple qu’on souhaiterait voir décupler dans notre pays !

L. B.

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Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, et Mohamed Bouderbali, wali de Sétif

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Grands transferts hydrauliques à Sétif

Le stress hydrique conjugué au passé composé Les grands transferts hydrauliques, initiés dans la wilaya de Sétif pour satisfaire les besoins en eau potable d’une population estimée à 1,8 million d’habitants et apporter un surcroît de ressources pour l’irrigation, constituent l’opération structurante la plus prometteuse pour une région qui aspire à être le grenier national et se situer ainsi dans le juste prolongement d’une stratégie de sécurité alimentaire.

Par Anis LABDAOUI

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HYDRAULIQUE SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7946 Octobre 2014

s é t i f

Aborder le secteur des ressources en eau dans la wilaya de Sétif, c’est nécessairement parler en premier lieu du mégaprojet du transfert des eaux In Salah-Tamanrasset initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ce projet constitue,

indéniablement, un des acquis d’envergure dont a pu bénéficier cette vaste région du pays.De par son importance économique et stratégique, l’ouvrage n’est pas sans impact positif certain sur toute cette région désertique et très peu développée où l’activité est limitée et l’emploi rare, selon les spécialistes. Partant de ce constat, un projet similaire structurant a été entrepris dans la région des hautes plaines sétifiennes, projet unique dans la région depuis l’indépendance du pays. Ce projet concerne deux systèmes de transferts hydrauliques. Le premier à partir du barrage d’Ighil Emda, situé près de Kherrata dans la wilaya de Bejaia, vers un nouveau barrage à Mahouane à une vingtaine de kilomètres au nord de Sétif, et le deuxième reliant le barrage d’Irraguène dans la wilaya de Jijel vers le nouveau barrage construit à Draâ Diss dans la localité d’El Eulma. Pour ces deux transferts, une enveloppe de 1,2 milliard de dollars a été débloquée par les pouvoirs publics, selon Menad Charef, directeur des Ressources en eau de la wilaya. A sa réception, ce projet consolidera le développement social et économique de toute une région par l’alimentation en eau potable d’une population estimée à 1,8 million d’habitants et l’extension du périmètre de l’irrigation à grande échelle sur une superficie de près de 40.000 hectares,et se situer ainsi dans le juste prolongement d’une stratégie de sécurité alimentaire. « Pour ce faire, une démarche pragmatique et étudiée a été mise en place, en collaboration avec les responsables du secteur et les autorités locales qui ne lésinent sur aucun effort pour nous accompagner dans notre stratégie », dira-t-il. Le transfert Est, à partir du barrage d’Erraguène (Jijel) vers celui projeté à Draa Ediss, précisera Menad Charef, permettra, au moyen d’un volume transféré de 189 millions de m3 par an, de renforcer l’alimentation en eau potable de 15 agglomérations totalisant une population de 750.000 citoyens, et de surcroit favorisera l’irrigation des

plaines de la région Est, c’est-à-dire du coté d’El Eulma, essentiellement céréalières, sur une étendue de 20.000 hectares. Le second transfert, dit système Ouest, issu du barrage d’Ighil Emda (Kherrata) vers les hauts plateaux permettra, au moyen d’un volume de près de 119 millions de m3 par an, à travers le barrage projeté à Mahouane, dans la commune d’Ouricia, de renforcer l’alimentation en eau potable de 13 agglomérations pour une population de 1,1 million d’habitants, ainsi que l’irrigation des hautes plaines sétifiennes sur une superficie de plus de 16.000 hectares, ajoutera le directeur des ressources en eau de la wilaya de Sétif.

En état de réalisation avancé, ce projet, selon le responsable du secteur, va interconnecter

cinq grands barrages dont trois nouveaux : Draa Eddis et Mahouane

réceptionnés durant l’exercice 2013, et celui de Tabellout au

plus tard le premier semestre de l’année 2015. Lors de sa

dernière visite dans la région le 15 juin dernier, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, a insisté, auprès des entreprises chargées de la réalisation de ces projets, sur la nécessité de livrer le barrage dans les délais prescrits afin

de permettre la mise en service effective.

En plus de ces projets structurants, la wilaya de

Sétif a bénéficié d’autres projets d’envergure à l’issue

des visites officielles effectuées par le président de la République

Abdelaziz Bouteflika le 8 mai 2012, et celle du Premier ministre Abdelmalek Sellal

le 29 octobre 2013. A ce sujet, Menad Charef citera, entre autres, le raccordement aval du barrage Mahouane pour l’approvisionnement de 13 communes pour une population avoisinant le 1,1 million d’habitants à l’horizon 2040, pour un montant de près de 5,8 milliards de dinars, le raccordement aval de Draa-Diss pour l’approvisionnement de 15 communes pour une population de 750.000 habitants toujours à l’horizon 2040, et le raccordement aval du barrage de TichyHaf dans la wilaya de Bejaia, pour l’approvisionnement de 6 communes. En outre, la wilaya a bénéficié d’autres projets d’envergure à même de subvenir aux besoins des populations en eau potable et de meilleure qualité. Dans ce sens, le responsable du secteur rappellera le projet de rénovation de la chaine d’adduction du couloir Tizi N’bachar, Amoucaha, Ouricia et Sétif à partir de la source d’Oued El Bared, dont le taux d’avancement est de l’ordre

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HYDRAULIQUE SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 47Octobre 2014

de 45 %, et dont la réception permettra la mobilisation de 450l/s, soit 16.500 m3/jour, l’approvisionnement en eau potable des communes de Babor et Serdj El Ghoul à partir de la source El Ma Labiodh, et dont la mise en service ne saurait dépasser ce mois d’octobre 2014. Tandis que du côté du nord de la wilaya, il est prévu le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Bouandas et les agglomérations secondaires à partir de la source Samta d’une capacité de production de 80 l/s.Au plan de l’assainissement, les services des Ressources en eau ont axé leurs actions sur la poursuite de l’extension des réseaux d’assainissement des centres urbains et des agglomérations secondaires groupées, la fourniture et la pose de plus de 100 km de canalisation d’assainissement.En matière de protection des villes contre les inondations, la wilaya a bénéficié d’une enveloppe conséquente pour éliminer les points noirs menaçant la vie des citoyens et leur sécurité. Dans ce contexte, une vingtaine de villes et cités sont à l’ordre du jour, à l’instar d’El-Eulma, Ain Oulméne, Amoucha, Ouled Saber. La protection de l’environnement n’est pas en reste non plus, selon toujours Menad Charef qui soulignera que « la protection de notre milieu naturel constitue l’une de nos préoccupations ». La wilaya de Sétif dispose de six stations d’épuration dont deux lagunes, à Sétif, El Eulma, Aïn Oulmène, Bougaa, Hammam Soukhna et Beni Fouda. Le volume épuré est estimé à 9.184.000 m3/an, destiné à l’irrigation de 2000 hectares de terres agricoles, dont les cultures à pratiquer sont définies par une commission récemment installée pour l’utilisation des eaux non conventionnelles. Ceci en attendant la réception

de quatre stations d’épuration par procédé de lagunage naturel sises à Bir El Arch, Tella, El Oualdja et Ain-Lahdjar. Ces stations devraient épurer un volume de 2 millions de m3/an, destiné à l’irrigation de 400 hectares de terres agricoles, ajouter à cela la proposition au titre de 2015, de la station d’épuration d’Aïn Azel dans le sud de la wilaya. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la mobilisation des eaux superficielles constitue une autre solution pour l’irrigation. Présentement, la wilaya dispose de 13 retenues collinaires, dont 4 retenues ont été transférées à la direction de la pèche et des ressources halieutiques pour encourager le développement de l’aquaculture, en exploitation d’un volume global de 6,66hm3 destinées à l’irrigation de 1200 hectares de terres. Actuellement, le programme de l’hydraulique agricole dispose de 4 retenues collinaires en cours de réalisation. Il s’agit da la réalisation de 3 retenues dans les communes de Ain Abessa, Beni-Oucine et Djemila afin de mobiliser 2 millions de m3/an destinés à l’irrigation de 450 hectares de terres agricoles et la réalisation d’un petit barrage d’écrêtement à Ksar El Abtal de capacité de 500.000 m3 pour la protection contre les inondations de la localité de Kasr El Abtal. Le directeur des ressources en eau de la wilaya de Sétif clora son intervention par une vision d’espoir légitime. Il dira à ce propos que « dans un avenir très proche, avec tous ces projets lancés et en cours de lancement, la région de Sétif n’aura plus à se soucier de ces problèmes d’alimentation en eau. Le meilleur est à venir, cela est notre engagement et notre promesse envers nos chers concitoyens. »

A. L.

Le barrage de Ain-Abassa

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AGRICULTURE SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7948 Octobre 2014

Plus de 40.000 hectares supplémentaires seront irrigués

Sétif veut redevenir le grenier nationalLa wilaya de Sétif est en passe de reconquérir son statut de « grenier » au regard d’une tendance « très nette » à l’accroissement des productions agricoles. Au plan de la céréaliculture, vocation première de la région des Hauts plateaux, la wilaya occupe la seconde place au niveau national et la première en tant que producteur de lait frais avec plus de 245 millions de litres de lait en 2011-2012. Une production couvrant 8 % des besoins nationaux.

Par Anis LABDAOUI

De g. à d. : Fateh Kerouani, P/APW de Sétif, Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Bouderbali, wali de Sétif

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AGRICULTURE SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 49Octobre 2014

Il n’y a pas de territoire sans avenir, il n’y a que des territoires sans projets. Fort de la démarche intégrée mise en œuvre sur le terrain et des grands projets structurants

comme les grands transferts hydrauliques qui sont destinés à irriguer près de 40.000 hectare, le secteur agricole, important et créateur de richesses, s’est indéniablement positionnée sur les fiches des préoccupations majeures des responsables de la wilaya comme élément indispensable du développement durable. Au vu de des spécificités de la région et des moyens dont dispose la wilaya, les services de la direction de l’agriculture n’ont ménagé aucun effort pour donner une nouvelle dimension au secteur. Les résultats enregistrés, ces dernières années, reflètent amplement l’évolution de ce créneau. Ainsi, en terme de céréales, les superficies emblavées au cours de la campagne 2013-2014 sont de l’ordre de 188.390 ha, toutes espèces confondues, selon Ali Zerarga, directeur des services agricoles, soulignant « les composantes de l’itinéraire technique ont connu une nette amélioration en raison de la disponibilité des intrants dés le mois d’août auprès de la CCLS et la diminution des prix de la semence et des engrais en particulier en plus du soutien de 20% pour les engrais». C’est ainsi que la vente des céréales a augmenté par rapport à la campagne écoulée atteignant ainsi une quantité de 104.984 quintaux de semences toutes espèces confondues, ajoute-t-il. Quant aux engrais de fond, ils ont connu une nette

progression par rapport à 2012-2013. Ce qui permet l’évolution de la superficie engraissée atteignant les 28.939 hectares. Il est aussi prévu l’irrigation d’appoint des céréales sur environ 8.505 ha, soit la couverture des 80% du programme de multiplication, d’autant plus que les mesures de soutien pour le développement de l’irrigation ont incité les céréaliculteurs à déposer des demandes auprès du CTW (Centre technique de wilaya). Concernant le crédit RFIG, 553 agriculteurs ont bénéficié de cette mesure. Pour la production laitière, à l’instar des autres productions agricoles, elle a connu des résultats probants, notamment pour la filière lait, qui a bénéficié, selon toujours les propos du directeur, de soutiens conséquents pour la réhabilitation et la promotion de la production laitière. La décision n° 10 du 13 janvier 2009, portant réévaluation et

augmentation des primes allouées au dispositif de soutien, qui sont passées de 13 DA à 21 DA a été accueillie avec satisfaction par les professionnels de la filière et notamment les éleveurs, clarifie-t- il. Si la filière lait constitue aussi un des éléments forts dans cette wilaya, celles ayant trait aux viandes, à l’apiculture et l’oléiculture ne sont pas sans retenir la plus haute attention des responsables du secteur. Pour les viandes rouges, la production a atteint les 91.444 quintaux et 127.503 quintaux en ce qui concerne les viandes blanches. Ce qui révèle la bonne santé de la filière. Quant à l’oléiculture, le directeur des services agricoles révèle que le verger oléicole de la wilaya, qui compte 16.839,75 ha, et connaitra un accroissement dans le cadre du programme de développement de l’oléiculture 2009/2014. Pour la campagne en cours, il est assigné à la wilaya de Sétif 2.380,25 ha d’oliviers, superficie qui sera réalisée collectivement entre la DSA

et la conservation des forêts. Aussi pour encourager l’agriculture,

il a été décidé de réhabiliter la Cassapiicole, sur fond

de wilaya, l’acquisition de 10.000 ruches

pleines et 5000 ruches vides ainsi que 500 lots d’outillages, et la plantation arboricole et oléicole sur 1000 ha qui v i e n d r a i e n t s’ajouter aux 1000 ha plantés en 2013. Par ailleurs, la

direction des services agricoles

a réalisé près de 39 km de pistes et la

réhabilitation de 139 km, facilitant en grande

proportion le travail des fellahs de la région.

A. L.

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HABITAT SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7950 Octobre 2014

OPGI Sétif

Un programme ambitieux en perpétuelle améliorationSans aucune complaisance, il faut reconnaître qu’aujourd’hui la question des délais de réalisation et de livraison de logements est dépassée à Sétif. L’office a bénéficié, au titre du plan quinquennal 2010-2014, d’un plan de charge conséquent : 15 000 logements sociaux et 200 à caractère promotionnel. A noter que le nombre de logements attribués à ce jour est de 4.253 unités à travers la wilaya. Sur ce chiffre global, il ya lieu de signaler que 2.530 logements ont été distribués dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire dont 1.733 dans le chef-lieu.

Par Leila BOUKLI

Fadel Assadi, directeur général de l’OPGI, accueillant le Premier ministre Abdelmalek Sellal

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HABITAT SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 51Octobre 2014

La ville de Sétif, la plus peuplée d’Algérie, après la capitale, Alger, a quelque deux millions d’habitants. Si on ajoute à ce chiffre les

personnes qui y viennent travailler et par la suite s’y installer, il est clair qu’en matière de logements la demande ne cesse de s’accroitre. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre du directeur général de l’OPGI, Fadel Assadi, architecte de son état, promotion 1995, diplôme obtenu à l’université de Biskra, sa ville d’origine. Il a bien voulu nous parler de ses méthodes pour satisfaire l’importante demande des citoyens en matière d’habitat, de ses rapports avec les promoteurs qu’ils soient nationaux ou étrangers, des difficultés rencontrées pour le recouvrement des créances mais aussi de la situation dont il a hérité à son arrivée à ce poste en février 2013 et de ses propres réalisations en la matière, avec des améliorations sur les matériaux de construction et d’autres accessoires, tels que parabole et interphone,

Le wali Mohamed Bouderbali remettant les décisions d’attribution de logement aux bénéficiaires

Cité réalisée par l’OPGI de Sétif

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HABITAT SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7952 Octobre 2014

l’objectif étant de réduire au maximum les modifications qu’entreprendraient les futurs locataires, mais aussi de la série de mesures prises pour l’entretien du patrimoine immobilier existant. A ce poste de directeur général depuis février 2013, il trouvera à son arrivée un programme social-locatif de 26.500 logements entrant dans le quinquennal 2010-2014 et un patrimoine de gestion de 50.309, finis et habités. Il lui fallait gérer le recouvrement des loyers non payés. Une créance sur ce plan, de plus de 38 milliards de centimes que des brigades de recouvrement des loyers ont tenté d’assainir en faisant du porte-à-porte, en proposant des échéanciers de paiement. Cette formule a, selon lui, fonctionné. La preuve, dit-il, « c’est que le taux de recouvrement des créances qui était, fin 2012 de 48%, est passé fin 2013 à 55%, un bon pourcentage, par rapport au taux national qui est de 32%. Quant aux récalcitrants, ils ont été poursuivis en justice.» Pour la réalisation des programmes, Assadi Fadel rappelle qu’à son installation, il y avait 8.410 logements non lancés et pratiquement 6.000 logements en souffrance, difficulté dû au désistement d’entreprises et au problème d’assiettes foncières… « La première des choses que j’ai entreprise, c’est de rencontrer les différents partenaires pour connaitre les raisons de leur désistement et éventuellement négocier le retour des entreprises vers les chantiers. Après négociation, plusieurs entreprises ont repris non sans avoir auparavant réglé leurs problèmes administratifs. A ce jour, on a pu lancer 6.124 logements avec marché et ordre de

service de démarrage de travaux (ODS). Durant le mois en cours, soit septembre, on a conclu le lancement de 1.350 unités dont les passations de marché sont en cours, les 936 restantes, seront lancées avant la fin de l’année» révèle notre interlocuteur. « Quant au programme quinquennal de 26.508 logements, on en a pu

achever, avancera-t-il, 10.094 avec des améliorations sur les matériaux de construction et d’autres accessoires, tels que parabole et interphone. Notre objectif étant de réduire au maximum les modifications qu’entreprendraient les futurs locataires, en plus de la réservation de logements au rez-de-chaussée pour les conciergeries dans des cités moyennes de 500 logements et plus. Sans compter les espaces verts et aires de jeux pour les enfants et de détente pour adulte. »

Le nombre de logements attribués à ce jour est de 4.253 unités à travers la wilaya. Sur ce chiffre global, il y a lieu de signaler que 2.530 logements ont été distribués dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire dont 1.733 dans le chef-lieu. Le problème qui se pose actuellement, soulignera l’actuel directeur général de l’OPGI de Sétif, concerne en premier lieu l’entretien du patrimoine immobilier. Pour ce faire, « nous avons pris une

série de mesures, pour 2014 avec une enveloppe financière de

10 milliards de centimes sur fonds propres de l’OPGI

pour la prise en charge des parties communes

sur les terrasses, les cages d’escaliers, les vides sanitaires et éventuellement le ravalement des façades pour rafraîchir les ensembles », précise le directeur de l’OPGI de Sétif. En prévision,

un programme de logements

p ro m o t i o n n e l s sera initié par

l’office. On peut dire que par rapport aux

programmes réalisés et à réaliser par l’Etat,

la crise de logement que connait le pays sera résorbée

d’ici trois à quatre ans. Avec à chaque fois des améliorations, normes sismiques, matériaux de construction pour le confort du citoyen. Assadi Fadel, conclura l’entretien, en lançant un appel fort aux citoyens pour la sauvegarde de leur habitat et environnement. L’Etat a entrepris, comme aucun autre pays au monde ne l’a fait, faut-il le rappeler, un effort considérable, pour que chaque citoyen puisse bénéficier d’un toit. Reste à ce dernier de l’entretenir et d’éviter, pour son confort et celui de sa famille, de le détériorer. Il en sera le premier bénéficiaire !

L. B.

Fadel Assadi, directeur général de l’OPGI

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HABITAT SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 53Octobre 2014

Agence nationale d’amélioration et de développement du logement

Le premier promoteur localTous les programmes de l’Agence d’amélioration et de développement du logement (AADL) avancent au grand bonheur des souscripteurs. Tous les plans d’aménagement sont supervisés par les services de l’AADL. La préoccupation majeure est d’avoir des cités intégrées d’autant que l’AADL est maître d’ouvrage unique pour les logements et les équipements. L’entreprise qui réalise, pour le compte de l’AADL, les logements, prend en charge également les VRD et les équipements. Ce qui donne, à la fin, des cités clé en main en avec tout ce qu’il faut pour bien y vivre. De ce fait, tous les travaux de VRD, équipements, électrification, réseaux eau potable, fibre optique… démarrent en même temps.

Par Salim HOURA

Bonne nouvelle. «Nous escomptons livrer tous les logements de notre nouveau programme à partir du premier trimestre 2017 » affirme Abdelouahab Gali, directeur régional de l’AADL (Agence nationale pour l’aide et le développement du logement) de Sétif.Pour

répondre à la forte demande de logements, la direction régionale de Sétif s’est vue doté d’un plan de charge de 20 000 logements location-vente sur les 230 000 initiés dans le cadre du programme AADL 2013. Pour la wilaya

de Sétif, il est prévu la réalisation de 10 000 logements. De ce programme, la moitié est en phase d’études dont 3 000 unités au niveau du nouveau pôle urbain de Bir-Ensa au chef-lieu de la commune de Sétif et 2000 au niveau de la commune d’El-Eulma, en attendant les 5 000 restants. Par ailleurs les wilayas de Batna, Bordj Bou-Arréridj et M’sila relevant de la direction régionale de Sétif, ont eu respectivement 4 000, 3 500 et 2 500 logements dans le cadre de la formule location-vente. « En ce qui concerne la wilaya de M’Sila, l’OPGI interviendra avec une maîtrise-déléguée

Abdelouahab Gali, directeur régional de l’AADL

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HABITAT SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7954 Octobre 2014

pour accélérer la réalisation d’une partie du programme » révèle Abdelouhab Gali. Près de 60% des logements qui seront réalisés dans le cadre de la formule location-vente AADL sont des F4, alors que les logements restants seront des F3, souligne Abdelouahab Gali. La superficie des logements F3 est de 70 m2 contre 85 pour les F4. Ainsi, tous les programmes avancent au grand bonheur des souscripteurs. Tous les plans d’aménagement sont supervisés par les services de l’AADL. La préoccupation majeure est d’avoir des cités intégrées d’autant que l’AADL est maître d’ouvrage unique pour les logements et les équipements. L’entreprise qui réalise, pour le compte de l’AADL, les logements, prend en charge également les VRD et les équipements. Ce qui donne, à la fin, des cités clé en main en avec tout ce qu’il faut pour bien y vivre. De ce fait, tous les travaux de VRD, équipements, électrification, réseaux eau potable, fibre optique… démarrent en même temps dans le cadre du plan Master (Plan d’occupation des sols).Par ailleurs, et dans le cadre du programme propre à l’AADL, il est prévu la réalisation de 152 F3 de 85 m2 promotionnels dans la commune d’Ain-Azel. Une première expérience en dehors du chef-lieu de wilaya, après les 30 logements promotionnels réalisés à Batna.

Une gestion assouplie, mais rigoureuse Pour répondre à la forte demande en logements dans la wilaya de Sétif, les responsables de l’AADL œuvrent sans relâche à l’assainissement et la vérification des listes des postulants au logement en application des critères arrêtés par le ministère de l’Habitat. C’est ainsi que les inscriptions électroniques au nouveau programme de logements de type location-vente de l’AADL, ont atteint des pics. C’est ainsi que 66.644 dossiers de souscripteurs par internet ont été admis au niveau de la direction-régional répartis entre Sétif (34 522), M’sila (6129), Batna (18331) et Bordj Bou-Arreridj (7664). Tous ces dossiers ont été traités au niveau local avant d’être assainis au niveau de la direction centrale. Les noms des souscripteurs ayant déjà bénéficié d’un prêt, d’un logement ou d’un lot de terrain, seront rayés des listes. Néanmoins, et pour rassurer les souscripteurs, Abdelouahab Gali insiste en affirmant que « l’ordre chronologique d’inscription, seul critère pris en considération lors de la distribution de logements, sera respecté». En effet, concomitamment à l’opération de la remise des clés qui suivra, les dossiers des bénéficiaires seront soumis une nouvelle fois au fichier national du logement pour vérifier la véracité des documents et informations fournis. Le but

Siège de l’AADL à Sétif

Cité des 500 Logements d’El-Eulma

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HABITAT SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 55Octobre 2014

de cette opération est aussi de vérifier si le souscripteur n’a pas bénéficié, durant la

période allant de l’opération d’inscription électronique au paiement de la deuxième

tranche, d’un logement subventionné par l’Etat. D’ailleurs, l’opération de convocation des bénéficiaires pour le retrait des ordres de versements équivalent à 10% de la valeur global du logement s’effectue au fur et à mesure que les dossiers sont assainis, indique le directeur régional du premier promoteur régional. Dans ce registre, il y a lieu de signaler que 700 souscripteurs

ont effectués leur premier versement au niveau de la wilaya

de Sétif contre respectivement 100 à M’sila et 100 à Bordj Bou-Arreridj.

Une formation assurée sur terrain

Pour combler le déficit en matière de managements, la direction régionale de Sétif a adopté une nouvelle

stratégie pour le suivi des projets axé sur le recrutement de l’effectif technique «car nous sommes en train d’installer des directions de projet, comprenant des ingénieurs, des architectes et des techniciens, au niveau de chaque chantier pour un suivi rigoureux », révèle Abdelouahab Gali. Cette stratégie permettra, en outre, une formation adéquate des recrues et un gain de temps. D’autant que la démarche de la partie algérienne est de tirer profit du savoir-faire des entreprises étrangères via un cahier des charges qui impose au partenaire étranger de «recruter au moins 30% de la main-d’œuvre algérienne». Présentement, l’AADL de Sétif œuvre avec un effectif de 71 employés en maîtrise.

Un plan de charge conséquent Depuis sa création, l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement de Sétif a livré 2800 logements location-vente dans le cadre du programme 2002, répartis entre Sétif (1000), El-Eulma (500), Batna (1000), Bordj Bou-Arreridj (300), et Bejaïa (500). Il faut savoir qu’avant la restructuration de 2013 la wilaya de Bejaia dépendait de la direction régionale de Sétif. En parallèle, l’AADL de Sétif a réalisé plusieurs logements socio-participatifs. On citera 320 logements à El-Eulma, 428 à Batna, 270 à M’sila, 120 à Bejaia. Dans le cadre du logement participatif aidé (LPA), ce sont 1292 logements qui sont en cours de réalisation à Sétif. Notons qu’avec un tel programme, le secteur de l’habitat, un vecteur important de l’économie locale, va, non seulement bénéficier de nouvelles opportunités, mais réconforter son plan de charge et celui des matériaux de construction, une branche active du côté des Hauts-Plateaux sétifiens.

S. H.

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TRAVAUX PUBLICS SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7956 Octobre 2014

Extension de l’aéroport, réhabilitation et dédoublement de routes

Le développement sur la voie express En plus de tous ces projets relatifs au désenclavement et à la facilitation des flux humains et des échanges dans la région, d’autres projets sont en cours afin de consolider la région de Sétif dans sa position de métropole régionale.

Par Anis LABDAOUI

Le wali Mohamed Bouderbali en visite d’inspection

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TRAVAUX PUBLICS SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 57Octobre 2014

En préambule, le directeur des travaux publics de la wilaya a tenu à confirmer à l’opinion sétifienne que tous les projets du

secteur sont lancés dans leur totalité, et que d’ici fin 2014, plus de 80% des réseaux routiers sur les routes nationales et les chemins de wilaya seront en bon état. Une introduction que le responsable tenait à glisser, avant d’entamer les réalisations et le programme en cours de son secteur. En effet, à la lecture des chiffres et autres informations liés à ce secteur, il en ressort que des efforts considérables sont accomplis pour améliorer la majeure partie du réseau routier, et ainsi permettre une fluidité dans la circulation routière pour le bien-être du citoyen. Les routes n a t i o n a l e s , c o n s i d é r é e s comme colonne importante du réseau font objet d’un intérêt particulier. C’est ainsi que Moussa Salaâ, directeur du secteur, énumérera les performances réalisées par ses services. On citera : la réalisation du dédoublement de la RN9 sur 15 km entre Amoucha et les limites de la wilaya de Bejaia ; la réalisation du dédoublement de la RN 75 sur une distance de 12 km entre Sétif et Guidjel toujours sur le même axe ; le lancement des travaux du dédoublement de la RN 75 sur 50 km entre Guidjel et les limites de la wilaya de Batna, le taux d’avancement étant de 40% ; sur l’autre sens, du côté nord de la wilaya, la même route nationale connaît des travaux de réhabilitation entre la commune de Ain Roua et les limites de la wilaya de Bejaia sur une distance de 20 km ; la RN 74 connaît, elle aussi, des travaux de

réhabilitation, en voie d’achèvement, sur une distance de près de 50 km entre la daïra Bougaa et les limites de la wilaya de Bejaia ; côté Sud, ce sont des travaux de renforcement de la RN 28 sur 17 km entre Aïn Oulmène et Mezloug qui ont été enclenchés ; à l’Est de la wilaya, la RN 77 A connaît des travaux de réhabilitation sur 30 km de linéaire entre El Eulma et les limites de la wilaya de Mila, et aussi des travaux en voie d’achèvement,

au niveau de la RN 77 sur 15 km entre Beni Azziz et les limites de la wilaya de Jijel ; d’autres travaux sont enregistré au niveau de la RN 9 A et la RN 9 B en voie d’achèvement sur une distance de 20 km.Les chemins de wilaya ne sont pas en reste non plus, souligneMoussa Salaâ. Les réalisations concernent le CW 113 sur 34 km entre Guellal et Ras El Ma, des travaux de réhabilitation du CW 118 sur 34 km en voie

d’achèvement, de même que le CW 45 sur 24 km entre Bouandas et Beni Mohli, des lancements de travaux concernent aussi le CW 45 sur 8 km, le CW 4 sur 20 km, le CW 118 sur 9 km, le CW 113 sur 7 km, le CW 10 sur 05 km et le CW 169 sur 9 km. Le programme en cours comprend aussi la réalisation de 160 km de chemins communaux principalement situés dans la région Nord de la wilaya. En plus de tous ces projets relatifs au désenclavement et à la facilitation des flux humains et des échanges dans la région, d’autres projets sont

en cours afin de consolider la région de Sétif dans sa position

de métropole régionale, à l’instar de l’étude lancée

et en voie d’achèvement, de l’autoroute Sétif

-Barika dans la wilaya de Batna, sur une distance de 120 km, du lancement des travaux de d é p l a c e m e n t des contraintes et la procédure d’expropriation, pour la pénétrante Djen-Djen dans la wilaya de Jijel et

El Eulma dans la wilaya de Sétif. Dans

le même contexte, le directeur des travaux

publics ajoute que le lancement de l’aire de

repos sur l’autoroute Est-ouest du coté d’El Eulma est

en voie d’achèvement ainsi que l’attribution de l’aire de Ain Trick dans la commune de Sétif. Les services des travaux publics enregistrent cette année la réalisation d’un parc régional à Ain Roumane du coté de Ouled Saber sur la RN 05, ainsi que l’acquisition de plus de 31 engins pour le parc matériel du secteur. En conclusion, Moussa Salaâ évoquera le projet de réalisation de l’extension de l’aéroport de Sétif de 2400 à 2900 ml et le lancement de l’étude à 3200 ml.

A. L.

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SANTÉ SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7958 Octobre 2014

Direction de la santé et de la population

Programme ambitieux Abdelkader Baghdous, l’actuel directeur de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, est un énarque, diplômé en gestion hospitalière. Il cumule 27 ans dans le secteur, entre centre hospitalo-universitaire (CHU) et direction de la Santé et de la population (DSP). Il nous dit aimer ce milieu difficile, où il gère la détresse, la vie humaine, mais tient à souligner que la prise en charge des malades dans notre pays, malgré tout notre déficit, rivalise avec certains pays huppés.

Par Leila BOUKLI

Abdelmalek Boudiaf s’enquérant de la prise en charge des malades

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SANTÉ SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 59Octobre 2014

2005-2014 : programme de développementUn grand programme de développement, nous apprend-il, a été réalisé à Sétif entre 2005 et 2014. Il y a eu l’hôpital d’Aïn Azel de 160 lits, un bijou, précise-t-il, et cinq polycliniques à travers la wilaya.

Réalisations récentes Ce qui a été réalisé récemment:- L’hôpital «Mère et enfant» à El Bez de 220 lits et le Centre anti-cancer (CAC) de 160 lits. Cette réalisation importante a permis à la direction de la santé de prendre en charge 1.500 malades en oncologie, de Sétif et des wilayas limitrophes.« L’installation de trois accélérateurs linéaires ont permis la prise en charge effective dès juillet du traitement des malades. Actuellement, nous en sommes à 45/jour. L’objectif pour la fin de l’année est de 240 malades/jour, ce qui va nous permettre de prendre en charge les malades et de réduire les délais de rendez-vous. Parce que le registre du cancéreux donne, rien qu’à Sétif, entre 800 et 1200 nouveaux malades/an.» Programme 2014Ce qui est en cours :- Un hôpital de 240 lits à El Eulma et la

clinique de médecine dentaire (CHU) ; cinq polycliniques en construction, dont deux seront mises en service avant la fin 2014.- Un hôpital de 60 lits à Beni Aziz- Trois unités d’hémodialyse à Beni Aziz, Aïn Azel et Beni Ourtilane, plus un mini-complexe des urgences médico-chirurgicales à Ain El Kébira. Abdelkader Baghdous déplorera,

toutefois, l’Insuffisance du personnel paramédical et le déficit en nombre de médecins dans certaines spécialités, telles que gynécologie, réanimation, radiologie...

2015-2019«Pour 2015-2019, compte tenu du ratio démographique et de la spécificité d’isolement de certaines localités, à l’instar de Bouandes, au nord de la wilaya, on a demandé, précisera l’actuel directeur de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, la réalisation d’un nouveau CHU de 500 lits, de trois hôpitaux de 60 lits et de sept polycliniques.»Un programme ambitieux pour le secteur de la santé qui va permettre dans moins de dix ans une couverture sanitaire parfaite à condition que les ressources humaines suivent, notamment pour le paramédical et autres spécialités, manquantes dans certaines localités de la wilaya de Sétif, deuxième après Alger, compte tenu de la densité de sa population.

L. B.

Abdelkader Baghdous, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, attentif aux recommandations du Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence de Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé et de la Population

Abdelkader Baghdous, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Sétif.

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Portrait SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7960 Octobre 2014

Dr Abdelaziz Behar, professeur de chirurgie

La simplicité des grands hommes Sur un tableau vert, couleur de l’espoir, placé à droite de son bureau de chef de service chirurgie du CHU de Sétif, où il a accepté de nous recevoir, malgré un calendrier chargé, une série de maximes transcrites à la craie, glanées, au gré de ses lectures, et bien rangées sur un côté, de touchantes lettres de reconnaissance écrites sur de simples feuilles de cahiers d’écoliers, attirent notre attention. Notamment celle d’une petite fille de 8 ans qui dessine un gros cœur en bas de page, lui rappelant qu’elle lui doit la vie. Et cette pensée de l’astronome danois Tycho Brahé, datant de 1620, tombant comme un diktat, dans cet environnement fait de souffrances, où écoute, professionnalisme et attention ne sont pas de vains mots. « La puissance et la richesse sont éphémères, seul l’art et la science perdurent. » Ces deux exemples nous aident à cerner, bien avant qu’il n’ouvre la bouche, la personnalité, les qualités humaines et l’amour du métier, de ce brillant professeur qui a choisi de mettre son temps et sa science au profit et service de gens humbles dans un hôpital où les conditions de travail sont pourtant loin d’être idoines. Travailler dans ces conditions et réussir, malgré tout, relève parfois du miracle. « Ma grande fierté est de voir mes patients et leur famille satisfaits. Ils nous confient leur vie. Leur salut, leur sourire chaleureux, lorsqu’ils me croisent en ville sont pour moi inestimables ! »

Par Leila BOUKLI

Le professeur Behar et son équipe médicale, à l’extrême droite de la photo

Le professeur Behar saluant Abdelmalek

Boudiaf, ministre de la Santé et de la Population

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Portrait SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 61Octobre 2014

Pour ce passionné d’astronomie, collectionneur de timbres, ce choix n’est pas fortuit. Abdelaziz Behar est né à Sétif d’un père employé des PTT et d’une mère au foyer, qu’il vénère. « Etudiant, je me contentais de ma bourse, mes parents, dont j’étais la fierté, étant dans le besoin. » Il fait ses

classes primaires au collège d’enseignement général Mohamed Khémisti et au lycée Kérouani, jusqu’au baccalauréat, sciences expérimentales, qu’il obtient, avec mention Bien. « J’étais le seul, dans tout l’Est algérien. » Puis, il part à Alger faire ses sept années d’études médicales. Il sort du lot en étant major de promo en première année et au CPEM. Il fait son résidanat toujours à Alger, où il est formé par les professeurs Kamel Daoud et Bachir Mentouri. Il optera donc, pour la spécialité de chirurgie générale. A la question du professeur Kamel Daoud, son mentor, sur ce qui avait motivé son choix, Abdelaziz Behar lui répond sérieusement : « Alors que j’étais en seconde, j’ai vu un film où l’acteur américain Burt Lancaster campait le rôle d’un chirurgien, mafieux dans son adolescence. Rattrapé par son passé, il est attaqué par ses anciens compagnons et se défend de la seule arme en sa possession : son bistouri. En sortant de la séance, le déclic. Je me dis, plus tard, je serais chirurgien .Ainsi, est née ma vocation ». Ses études terminées, il fera comme tout bon citoyen son service militaire à Tamanrasset où il lui arrivait, nous raconte-t-il, de remplacer le gynécologue d’alors, le Pr Barkat, en permission. Il se souvient que le médecin réanimateur, un indou, était aussi, en congé. « J’ai dû faire une césarienne par anesthésie locale sur une femme touareg. La patiente l’a très bien vécue, elle dormait à la fin. J’ai constaté, durant les deux ans restés à Tam, que cette ethnie a un seuil de tolérance à la douleur supérieur au nôtre. » Autre souvenir de cette période, avec son ami de toujours le Pr Oulmane, l’intervention sur l’artère fémorale d’un appelé du service. « Elle a duré trois heures. Nous lui avons fait, se remémore-t-il un greffon saphène sans amputation. C’est un cas qui a été présenté à la Société algérienne de chirurgie à Alger en 1983. Nous n’étions pas, peu fiers, de lui avoir sauvé le membre. » Après le service national dans le Grand Sud où il a pu connaître et apprécier les gens du sud, et leur mémorable hospitalité, il rejoint, nous dit-il, le service de chirurgie du CHU de Sétif, en tant que chef de service, par décision ministérielle. « Il y avait des Russes à l’époque et pas encore de concours. Je présente ma thèse de DESM. » A son arrivée, il était, il est vrai, déjà inscrit à une thèse de doctorat en sciences médicales, avec comme sujet « Facteurs de gravité du kyste hydatique du foie », sous

la direction du Pr Mentouri, série monocentrique de 205 cas opérés par l’auteur. Deux ans après, le Dr Behar, passe docent, le concours national de chefferie de service et celui de professeur. « J’ai été doyen de la Faculté de médecine de Sétif ; président du conseil scientifique du CHU de la ville, membre du conseil de l’ordre, vice-président de la Société algérienne de chirurgie, vice-président et rapporteur du CPNS et actuellement, je suis aussi, au comité pédagogique régional de spécialistes. » Le professeur Abdelaziz Behar a formé l’ensemble des chirurgiens de la wilaya de Sétif et des environs. Le service de chirurgie assure la formation d’étudiants en gastro-entérologie, des internes, des résidents de première année de tronc commun, quatrième et cinquième année chirurgie générale. Il y a entre 40 à

50 résidents, dans ce service, toutes années confondues. « Nous réalisons 1200 opérations par an, toutes

spécialités confondues. Parallèlement, j’ai dirigé il y a deux ans, une thèse sur la

maladie de Crohn. C’est la première thèse, précise -t-il, de DESM de

chirurgie, soutenue à la faculté de médecine de Sétif. »Avec un large sourire aux lèvres, le Pr Behar avoue : « Lorsqu’on réside dans une ville comme Sétif, le poste qu’on occupe depuis des années fait de nous automatiquement une personnalité publique, soumise à la critique positive ou négative. Aussi, lorsqu’un malade se fait opérer par un

autre chirurgien, le praticien a le droit à l’erreur, moi non.

Je le vis et je me dis que c’est la rançon de la gloire. Je ne suis pas un

prophète, les autres ont fait ce qu’ils pouvaient. Seuls ceux qui n’opèrent

pas n’ont pas de problèmes. » Parlant du transfert du malade au médecin, il dira :

« Avec le chirurgien la relation malade-médecin n’est pas seulement virtuelle, elle est palpable, parce qu’elle se fait par le sang. Le métier de chirurgien est une vocation. Celui qui cherche le lucratif ne réussit pas. Le public permet au médecin de s’épanouir, pas le privé. Aujourd’hui, la médecine algérienne est quantitative mais non qualitative. Celle d’avant était beaucoup plus rigoureuse. On choisissait le métier par vocation, par amour de l’humain, actuellement, le choix se fait dans un but beaucoup plus mercantile. » Epoux d’une doctoresse généraliste, le couple, sans le vouloir, influence la vocation de leurs deux filles. « Semha, l’ainée, qui porte le nom de sa grand-mère, fait chirurgie comme moi, dit-il, la seconde, par amour des enfants, pédiatrie. »La réputation du Pr Behar ayant dépassé les limites de la wilaya, ses filles doivent aujourd’hui se faire un prénom, le nom est acquis. C’est un legs difficile !

L. B.

Le professeur Abdelaziz Behar

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Zitouni Alibi, directeur de la culture de la wilaya de Sétif.

CULTURE SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7962 Octobre 2014

Direction de la culture

Des sites inestimables à préserver La wilaya de Sétif dispose de potentialités touristiques indéniables. Les sites archéologiques notamment celui de Djemila, la réserve nationale de Babor classée patrimoine mondial, les nombreuses stations thermales existantes sont autant d’atouts pour la promotion d’un tourisme culturel, climatique et thermal.

Par Leila BOUKLI

La cité regorge, il est vrai, de vestiges de civilisations anciennes : byzantine, romaine ou encore fatimide. Pour leur mise en valeur, deux musées ont été réceptionnés, à Beni Fouda (site romain) et Beni Ourthilane (épopées coloniales et cultuelles). Chef de

service de l’administration, depuis 1996, Zitouni Alibi est depuis cette année à la tête de la direction de la culture de la wilaya. Nous l’avons rencontré, pour ensemble,

évoquer la richesse du patrimoine culturel sétifien, soit tous les biens matériels (architecturaux et archéologique) et immatériels (expressions orales, rites et traditions, arts et savoir-faire artisanal), légués par les civilisations qui se sont succédé de la préhistoire à nos jours, sans oublier les sites nouvellement découverts et à préserver et du large programme de réalisations en matière de culture à Sétif et dans les 60 communes que compte la wilaya. A ce propos, Zitouni Alibi nous apprend que la direction de la culture

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CULTURE SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 63Octobre 2014

concocte chaque année un riche programme comprenant des visites guidées à travers les différents sites historiques que recèle la région, tels que les fameuses zaouïas et mausolées de Beni Ouarthilane, les vestiges romaines de Cuicul à Djemila, site classé patrimoine mondial ou encore les fameuses escargotières de Bir Ensa et Mezloug, autant de lieux qui constituent de véritables réserves de la mémoire historique collective des hautes plaines sétifiennes. N’oublions pas le gisement de Aïn Lahnach, datant de deux millions d’années, qui renvoie au premier homme d’Afrique; la ville antique romaine de Djemila, qui compte 19 siècles d’existence, le site chiite d’Idjkane, à 60 km au nord-est de Sétif ; le mausolée de Scipion l’Africain, héros romain de la deuxième guerre punique qui a vaincu Carthage, ou encore la Galta Ezarga, Mons, Jardin Barral…Ceci pour le passé mais présentement et en ce qui concerne l’effort dans le domaine de l’investissement, la wilaya de Sétif a bénéficié d’un large programme notamment la réalisation d’un théâtre régionale à Sétif de 800 places ; d’un théâtre de plein air à El Eulma de 3.000 places ; d’une école régionale des Beaux arts à Sétif d’une capacité de 200 places, avec internat, d’un institut de musique de 200 places, d’une bibliothèque de lecture publique de wilaya. En outre, il est prévu la réalisation d’une nouvelle maison de la culture à El Hidhab, d’une salle de spectacle de 2500 places, qui sera implantée à Ouled Saber, nouveau pôle de loisirs et de détente. En matière de livres, un gros effort a été consenti, puisque pas moins de 8 bibliothèques de lecture publique ont été implantées, au niveau des APC de Salah Bey, Rasfa, Boutaleb, Hammam Souhna, Tela, Taya, Ain Lahjar, Beida, Bordj. Six sont opérationnelles, deux en phase d’ouverture. A noter que 54 bibliothèques ont été réalisées dans le programme FCCL (Fonds commun des collectivités locales), géré par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, et l’APC. Le secteur a aussi bénéficié de certaines opérations d’équipement pour les 62 bibliothèques et d’opérations d’aménagement pour une ancienne maison de la culture où se trouve une salle surexploitée par tous les secteurs, apprend-on. De plus, une commission de lecture donne son aval pour l’édition de nombreux titres présentés, imprimés à la charge du ministère de la Culture et diffusés au niveau de toutes les bibliothèques de lecture publique. La wilaya bénéficie chaque année d’un quota.Aussi, pris en charge annuellement par le ministère de la Culture, les cinq festivals, depuis institutionnalisés, dont un international, celui de « Samah El Soufi », un festival arabe de « Djemila », un festival local de « lecture en fête » en

direction des enfants avec en marge des ateliers de dessins, lecture , dictée…, un autre local « de la chanson sétifienne », une manière d’encourager la découverte et le lancement de nouveaux talents, éventuellement et le cinquième et dernier, celui « des Arts locaux ». Itinérant, il sillonne six wilayas, pour une meilleure connaissance de l’autre.Chaque année, la direction de la dulture propose périodiquement des projets d’évènements. En 2014, par exemple la wilaya de Sétif a bénéficié du financement des « Journées nationales des arts plastiques », « théâtraux, primés », « chanson traditionnelle ». Des projets sont aussi financés par la wilaya tels que « le Salon national du livre », organisé chaque 8 Mai. Pour animer les réjouissances ramadanesque et la saison estivale dans les 60 APC que compte la wilaya, des soirées musicales chaabi, andalou, madih, pièces théâtrales et autres sont organisées. N’omettons pas les dates spécifiques, 1er Novembre, 8 Mai 1945, 5 Juillet, le Mois du patrimoine, le 8 Mars et autres où tous les secteurs concernés organisent à travers les APC activités et festivités. Reste qu’à Sétif comme ailleurs, l’accès à ses vestiges est un chantier à défricher et à défendre de la menace du béton, dégradation et incivisme de beaucoup. L. B.

Mme Nadia Labidi, ministre de la Culture à l’ouverture du 10e festival arabe de Djemila

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CULTURE SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7964 Octobre 2014

Khalil Hedna, écrivain, journaliste

«Je m’inspire de Ferhat Abbas»La wilaya de Sétif a une spécificité. Elle adopte toute personne établie dans la région, et sétifien de cœur. Khalil Hedna, le tient de son grand-père. Lequel, pour étayer ses dires, lui raconte un jour le parcours de Ferhat Abbas. « Né à Taher, wilaya de Jijel, l’homme fini par être député et premier Président du Club de l’Union sportive musulmane de Sétif-USMS en 1933. Ce docteur en pharmacie, journaliste, écrivain est en outre une importante figure politique, qui deviendra le premier président du GPRA. Ferhat Abbas a beaucoup donné à la cité. C’est mon exemple ! Il faut aimer sa terre natale, son douar pour aimer la Nation entière ! »

Par Leila BOUKLI

Son diplôme de journaliste en poche, obtenu à Constantine, Khalil Hedna débute dans la presse écrite régionale avant de se spécialiser «

dans la communication d’entreprise » en soutenant son master à l’Union des écoles européennes, basé à Sétif. En 1999-2000, il intègre la Chaine III

de la Radio algérienne en tant que correspondant sportif tout en exerçant le métier de correspondant local pour différents quotidiens nationaux. Il finit par produire une émission hebdomadaire à Radio Sétif sur « l’histoire locale ». Entre temps, il fonde deux journaux au niveau de la wilaya Galou fi Sétif traitant du patrimoine local et El Wifak, journal de l’entente

de Sétif, premier du genre au niveau national. Les deux ont cessé de paraître pour des raisons de financement. Il ne se démoralise pas pour autant et crée avec un groupe de journalistes en 2013, la première chaine-TV ou il est responsable des émissions sportives, sociales et culturelles. « Celle qui a eu le plus d’impact est incontestablement Galou aala Sétif . J’y racontais la ville

Khalil Hedna intervenant sur les ondes de la Chaine III

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CULTURE SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 65Octobre 2014

en donnant une âme à la cité. Nous avons été sollicités par d’autres télévisions privées, nationale et arabes, pour produire sous une autre forme la même thématique. Mon expérience dans la presse écrite, à la radio et dans l’audiovisuel, m’a amené à l’écriture de livres. J’en compte sept à ce jour. Ils traitent du patrimoine et de la communication notamment institutionnelle », révèle notre interlocuteur, qui précise que « le premier a été écrit en 2008. C’est un recueil de 800 proverbes en arabes dont 400, traduits en français. L’aventure a été possible grâce à Nourredine Bedoui, alors wali de Sétif, qui m’a toujours encouragé et aidé. Je l’en remercie.»Les trois autres ouvrages sont beaucoup plus techniques. Communication en entreprise, Gestion de la communication, La communication dans la poche, un abécédaire de termes techniques utilisés dans la communication et le journaliste. Suivront La boucherie exhumée : 8 mai 1945 et Henry Dunant, le Sétifien. « J’y décris le vécu de cet homme, fondateur de la Croix-Rouge internationale – CRI- et initiateur de la convention de Genève. En 1853, il faisait parti de la compagnie genevoise où il chapeautait l’implantation à Aïn Arnat de la première colonie suisse en Algérie. Il a construit le premier moulin moderne à l’époque à Oued Dhab. Il existe toujours. C’est aujourd’hui un lieu de pèlerinage pour tous les passionnés de l’œuvre de l’humaniste Henry Dunant. Il y a un mois, j’ai écrit l’histoire de la Sonelgaz sous le titre « De EGA à Sonelgaz. Un métier et des hommes », souligne Khalil Hedna, actuellement

responsable de la communication dans cette institution à Sétif. Une manière, dit-il, d’inculquer au personnel de la Sonelgaz d’abord, aux étudiants ensuite, la culture d’entreprise de 1864 à nos jours, agrémenté de témoignages, photos, participation des agents de Sonelgaz ex-EGA, à la guerre de libération.En chantier, un livre en langue nationale sur l’histoire de l’Entente de Sétif Witak El Djazair. Il paraitra l’an prochain avec, là aussi, des témoignages, des photos inédites … Ce sera un document beaucoup plus historique. Khalil est aussi artiste-peintre. Une passion. « J’ai exposé deux fois à Alger et à Sétif. Les calendriers de Sonelgaz Est ont été illustrés par mes tableaux. » A 43 ans, Khalil à deux enfants de 6 et 12 ans, comme lui, curieux de tout ! Il y veille.

L. B.

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Groupement d’entreprises Indjaz

Les bâtisseurs de demainDisposant d’une grande expérience à l’échelle locale et nationale, le groupement d’entreprises Indjaz a l’ambition et les moyens de se placer dans une position de leader en tant que promoteur immobilier capable d’apporter une réponse d’ensemble aux particuliers et aux entreprises.

Par Rafik BITOUT

La wilaya de Sétif connaît ces derniers temps, certes, des projets de construction de grande ampleur mais également une forte demande. En perspective de l’important développement des activités, notamment dans le logement, qui enregistre une forte croissance et dans le cadre du programme quinquennal initié par

le président de la République, le groupement d’entreprises Indjaz, comprenant, entre autres, le groupe Choubkha, le groupe Bouras, l’ETP Raischems, le groupe Touati, l’ETP Zouaoui, l’Emivar et l’ETP Bara Noui, s’est assigné comme objectif de développer des projets en commun et de concurrencer les entreprises étrangères. En fait, le groupement d’entreprises Indjaz présente l’avantage de permettre à ses composants de postuler pour de grands marchés. Dans cette configuration, le maître d’ouvrage n’a qu’un seul interlocuteur « le mandataire » du groupement qui centralise entre ses mains l’organisation du chantier, ce qui a pour conséquence de rationaliser les dépenses et donc de réaliser des économies. Ainsi, les membres du groupement peuvent se prêter entre elles des engins et du matériel pour éviter d’en acheter ou d’en louer. Disposant d’une grande expérience à l’échelle locale et nationale, le groupement d’entreprises Indjaz a l’ambition et les moyens de se placer dans une position de leader en tant que promoteur immobilier capable d’apporter une réponse d’ensemble aux particuliers et aux entreprises.Pour répondre à cette demande, le groupement d’entreprises Indjaz préconise, selon Hacene Touati, une nouvelle formule : le

logement participatif non aidé. Une formule destinée aux catégories aisées. « Une formule, certes, réalisable et prise en charge par les entrepreneurs, pour peu que les autorités publiques nous accordent un abattement fiscal sur l’assiette foncière et l’exonération des taxes », précise Hacène Touati. Le souhait du groupement est de mettre en chantier un gigantesque programme de réalisation de logements locatifs destinés à la tranche d’âge (18-25 ans) à travers le pays, formule préconisée par le groupe Touati. « Cette catégorie de jeunes constitue, indique Hacene Touati, l’avenir du pays. Il est urgent de la réintégrer dans le circuit de la formation et du travail. En la stabilisant, l’Algérie n’aura aucune peine à rejoindre les nations travailleuses.» « L’industrialisation du bâtiment est une priorité pour mon entreprise», affirmait Abderrahmane Raischems, patron de l’ETP Raischems, convaincu qu’il est nécessaire d’anticiper l’émergence de véritables alternatives à la construction traditionnelle, d’autant que le secteur du bâtiment a déjà intégré une certaine dose d’industrialisation en adoptant des composants préfabriqués en atelier. En effet, en copiant l’organisation rationalisée du travail dans l’industrie et en standardisant les produits, le bâtiment pourra augmenter les volumes produits et baisser les coûts unitaires par la vertu des économies d’échelle. Ainsi, la standardisation des procédés constructifs, pourvoyeuse d’économies d’échelle, devrait permettre de construire durablement moins cher, ou à tout le moins de modérer la hausse des coûts de construction.

R. B.

BâTIMENT SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7966 Octobre 2014

Hacène Touati, directeur général du groupe Touati et membre du Groupement d’entreprises Indjaz

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Chambre de Commerce et d’Industrie«El Hidhab» (CCI) de Sétif

L’interface entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques

INDUSTRIE SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 67Octobre 2014

La CCI El-Hidhad compte relancer le partenariat avec l’Université Ferhat-Abbas pour une relation orientée vers une synergie entre le monde du savoir et celui de l’entreprise en tant que facteur essentiel dans le développement de l’entreprise, de l’économie et ses perspectives, de l’innovation et de la recherche.

Par Rafik BITOUT

Désormais dirigée par Amar Seklouli, directeur général du groupe SAFCER, ancien président de la chambre de commerce Soummam (1996-2000) et membre fondateur du Forum des Chefs d’entreprises algériennes. (FCE), la Chambre du commerce et de l’Industrie El-Hidhab CI représente

un cadre de dialogue et de concertation et une sorte d’interface entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques. « La CCI El-Hidhab est une force de propositions à même d’aider les pouvoirs publics à légiférer dans le sens d’une meilleure complémentarité avec les opérateurs économiques, acteurs de la vie économique et du monde de l’entreprise », indique Amar Seklouli qui précise que « l’une des plus importantes missions dévolues aux chambres de commerce est de mobiliser des compétences fortes et diversifiées : conseillers, experts, enseignants...» Quant aux avantages d’adhérer à une chambre du commerce et de l’industrie, Amar Seklouli souligne qu’ « adhérer à une CCI, c’est d’abord se faire connaître, s’informer auprès d’elle en participant aux journées d’étude et d’information, aux séminaires et aux forums, se faire accompagner dans des projets, suivre ses recours auprès des commissions.» Il faut savoir que les CCI algériennes, et à travers le monde fonctionnent de la même manière, à savoir une organisation bicéphale : une administration dirigée par le directeur et une équipe d’élus pour un mandat renouvelable par un président. Le directeur et son administration sont désignés et œuvrent à ce titre en qualité de fonctionnaires de la CCI alors que les élus représentent leurs pairs pour un mandat et doivent donc défendre les intérêts de la profession et mériter la confiance des opérateurs qui ont voté pour eux et sont responsables devant l’assemblée générale des élus. Ces derniers proches du terrain, ils anticipent sans cesse les besoins des entreprises en leur proposant

des prestations innovantes. La CCI El-Hidhab prend également part aux travaux des différentes commissions et comité local chargé de l’investissement. Comme elle assure un soutien à l’entreprise par la vulgarisation et la compréhension de la réglementation par l’organisation de journées d’étude et d’information, colloques, forums et séminaires, notamment en ce qui concerne la loi de finances et le nouveau code de l’investissement. D’ailleurs, elle organise des cycles de formation destinés à l’amélioration des performances managériales des chefs et cadres d’entreprises afin d’accompagner l’entreprise dans sa mise à niveau et son processus certification ISO. Néanmoins Amar Seklouli regrette que la CCI El-Hidhab ne puisse disposer d’un espace adéquat et du registre des opérateurs économiques inscrits au registre du commerce même s’il souligne que « la CCI El-Hidhab continuera à promouvoir l’investissement et le partenariat dans la région de Sétif » où le climat des affaires est dans l’ensemble favorable compte tenu des possibilités offertes par les différents programmes, notamment quinquennaux, qui portent sur des projets et marchés très importants. En effet, tout investisseur, pour peu qu’il apporte une plus-value, a l’embarras du choix aussi bien dans l’agroalimentaire, les matériaux de construction et le BTPH et l’industrie électronique grand public. Sur un autre plan, la CCI El-Hidhad compte relancer le partenariat avec l’Université Ferhat-Abbas pour une relation orientée vers une synergie entre le monde du savoir et celui de l’entreprise en tant que facteur essentiel dans le développement de l’entreprise, de l’économie et ses perspectives, de l’innovation et de la recherche. Sur ce point, Amar Seklouli insisté sur l’urgence d’assurer un accompagnement «effectif et efficace» aux jeunes désirant s’investir dans le monde économique.

R. B.

Amar Seklouli, directeur général du groupe SAFCER, 1er vice-président de la CCI El-Hidhab

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Daïra de Sétif SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7968 Octobre 2014

Daïra de Sétif

L’innovation au quotidienLes services en charges de l’établissement des passeports et de la Carte nationale d’identité biométriques sont ouverts 7/7j, sans interruption du samedi au vendredi et cela jusqu’à 18 heures.

Par Salim HOURA

Tayeb Belaiz, ministre d’État, ministre des Collectivités locales, écoutant les explications de Mohamed Taleb, chef de daïra de Sétif

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Daïra de Sétif SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 69Octobre 2014

La question de la réhabilitation du service public est un très important et prioritaire dossier. Ce dossier est un chantier ouvert,

à la fois simple et complexe qui requiert vigilance et souci permanent d’appliquer les directives et les orientations pour recadrer la relation entre l’administration et les citoyens.. D’autant que la modernisation de l’administration et l’amélioration de la qualité du service public figurent en priorité dans le plan d’action du gouvernement portant mise en œuvre du programme du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit, en fait, de concrétiser les engagements pris par le chef de l’Etat qui avait fait de la prise en charge des préoccupations des citoyens et de l’amélioration de leur cadre de vie l’un de ses soucis majeurs. Dans ce cadre, la wilaya de Sétif présente décisions des favorables à même de permettre de mener à bien cette mission, comme les

réalisations en cours de nouveaux sièges administratifs, d’extension de locaux et de consolidation de l’encadrement comme en témoigne l’intérêt primordial accordé par les services de la daïra à ce dossier, souligne Mohamed Taleb, chef de daïra de Sétif qui n’exclut pas de

prendre de nouvelles initiatives favorables et propices pour donner davantage de crédit à l’opération de réhabilitation du service public et d’assurer l’humanisation de l’administration. Pour preuve, les services de la daïra, sélectionnée comme l’une des principales daïras-pilotes du pays pour le lancement du nouveau mécanisme administratif du passeport biométrique et électronique, notamment ceux chargés de

l’établissement des passeports et de la Carte nationale d’identité

biométriques sont ouverts tous les jours de la semaine, sans interruption du samedi au vendredi et cela jusqu’à 18 heures. Une première en Algérie.

Votre passeport en cinq étapes

Opérationnels depuis 2012, les services de daïra

en charge de l’établissement des passeports et de la

Carte nationale d’identité biométriques ne cessent

d’innover. Lors de notre passage à la daïra de Sétif, Mohmed Taleb, chef de daïra, a bien voulu nous

Les engagements du Chef de l’État concrétisés

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Daïra de Sétif SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 7970 Octobre 2014

retracer les différentes phases de dépôt et de délivrance de passeport biométrique. Ainsi, les prises en charge des demandeurs sont établies préalablement sur rendez-vous téléphonique. Une mesure accueillie avec satisfaction par le citoyen auquel on évite ainsi les longues attentes. Pour les besoins de cette nouvelle procédure de délivrance, des bureaux ont été aménagés à cet effet et équipés de tout le matériel nécessaire en la circonstance. Rendez-vous pris, et une fois convoqué, le demandeur est orienté à l’intérieur d’un bureau où il devra procéder à un premier enregistrement du dossier pour obtenir un numéro d’identifiant national identique tant pour le

passeport que pour la carte d’identité électroniques. Il passera ensuite dans un autre bureau pour une saisie complémentaire des données et la vérification et certification de toutes les pièces fournies. Selon les explications fournies par Mohamed Taleb, une centaine de demandes peuvent être traitées quotidiennement. Quant à la durée moyenne du traitement d’un seul dossier, il a aussi indiqué qu’elle tourne autour d’une vingtaine de minutes.Il précisera aussi qu’une fois les données collectées, elles seront transmises au niveau du fichier central national du passeport et de la carte d’identité électroniques pour leur établissement. «Le document prêt,

les services de la daïra se chargeront d’appeler le demandeur pour sa récupération», dira encore le chef de daïra de Sétif qui précisera que « pour la bonne marche de l’opération, nous avons introduit le pré-contrôle du dossier ». En clair, le demandeur se fera contrôler son dossier bien avant son dépôt afin de lui éviter de mauvaise surprise. S’agissant de la durée de la délivrance du document de voyage, elle n’excède pas la quinzaine comme nous l’avons constaté de visu. D’autant que la daïra de Sétif dispose de deux postes pour la réalisation de l’empreinte biométrique dont la minutie nécessite plus d’attention car ses informations alimentent le fichier national de l’état

Le wali Mohamed Bouderbali suit de près l’amélioration de la qualité du service public

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Daïra de Sétif SétifDOSSIER

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civil. En effet, des bureaux et des salles conviviales ont été aménagés pour le dépôt et le traitement des demandes en un minimum de temps et avec un maximum d’efficacité. En outre, le siège de la daïra de Sétif offre une image d’un service public nettement amélioré et fortement débureaucratisé. Le siège est doté d’une salle d’accueil très spacieuse, climatisée, dotée de tableaux d’affichage électroniques, de sièges d’attente confortables…

Des SMS en guise de convocationPour convoquer les citoyens dont les passeports biométriques sont prêts, la daïra de Sétif a innové. En effet, un SMS est envoyé au demandeur pour se présenter au service des passeports biométriques. Dans le message on lit : « Bonjour ! Votre passeport biométrique est prêt. Veuillez, vous présenter à la daïra de Sétif pour le retirer, tous les jours y compris

les vendredi et samedi de 8h à 18h, munis des pièces ci-après, récépissé de dépôt, acte de naissance S12 et un timbre fiscal de 2 000 dinars. Merci. Le chef de daïra ». Cas d’espèce rare et unique certainement en Algérie, ces services méritent d’être signalés et connus pour féliciter l’initiative qui répond parfaitement aux attentes des citoyens.

41 960 passeports biométriques établis

Si les services de la daïra de Sétif sont parvenus à traiter actuellement une centaine de dossiers par jour pour l’établissement du passeport biométrique, c’est d’abord grâce au nouveau siège qui offre toutes les commodités d’accueil aux citoyens, et ensuite le renforcement du personnel en charge de la nouvelle procédure de traitement des dossiers au fur et à mesure que le dispositif avance. L’expérience acquise depuis

le lancement de l’opération a permis d’activer la procédure de traitement des dossiers. C’est ainsi que pas moins de 41 960 passeports biométriques ont été établis sur 59349 dépôts, en plus de près de 15.000 passeports ordinaires et plus de 20 000 cartes nationales d’identités, entre janvier 2012 et août 2014. A la lumière de ces chiffres et du traitement des dossiers, on peut avancer, sans risque de nous tromper, que la daïra de Sétif, retenue au préalable comme daïra pilote, a réussi l’opération de modernisation de son administration grâce à la mise sur rails du système de la biométrie. Pour preuve, la délivrance d’une carte nationale d’identité ne nécessite même pas une vingtaine de minutes

Votre «carte grise» en un laps de tempsA la faveur de cette automatisation du fichier des cartes d’immatriculation, les citoyens pourront dorénavant retirer leur carte grise auprès de toute daïra

Mohamed Taleb et Mohamed Bouderbali lors d’une opération de démolition d’habitat illicite

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du territoire national. Cette mesure, mise en oeuvre dans le cadre de la modernisation de l’administration algérienne, permet d’alléger les procédures d’établissement et de délivrance de ce document, et de réduire l’attente qui pouvait durer jusqu’à six mois, voire deux années lorsque le citoyen attend sa carte grise depuis une wilaya autre que celle où il réside. Lors de sa visite de travail et d’inspection, le ministre de

l’Intérieur et des Dollectivités locales, Tayeb Belaïz, a assisté, au siège de la daïra de Sétif, à une démonstration concluante effectuée avec la wilaya d’Illizi, permettant la délivrance de la carte grise au bout d’un laps de temps très court. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait annoncé la réalisation d’un centre national de formation, perfectionnement et recyclage des fonctionnaires des collectivités

locales. Un projet qui sera implanté à la sortie Est de Sétif sur une superficie de 5 ha, doté de 600 chambres et de toutes les commodités pédagogiques permettant une formation de qualité. Au vu de l’importance du volet inhérent aux ressources humaines, dès l’an prochain, chaque wilaya sera dotée d’un centre de formation de moyenne capacité.Toutes ces innovations traduisent, en fait, la volonté de l’Etat d’en finir avec des pratiques archaïques et obsolètes qui n’ont plus raison d’être aujourd’hui dans un monde marqué par des avancées considérables dans tous les domaines. Ces efforts d’amélioration des prestations de services et de changement du comportement que connaissent l’organisation des services des communes et le fonctionnement des administrations locales constituent assurément des petits pas dans l’exigence de la bonne gouvernance, de la lutte contre la bureaucratie, de la correction des dysfonctionnements en direction d’un service public en nette performance.

S..H.

Tayeb Belaiz s’enquérant de la structure chargée de l’établissement des passeports biométriques de la daïra de Sétif

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Sétif, ville propre et verte

Plus qu’un slogan… une réalitéEn dépit d’une explosion démographique, la ville de Sétif demeure l’une des villes les plus propres d’Algérie, fruit d’une dynamique instaurée depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies par les anciens responsables et dictée par les habitants. La ville est au centre de tout, et aucun événement, même indépendant de la ville, ne va à l’encontre des règles qui régissent son fonctionnement

Par Salim HOURA

Le wali Mohamed Bouderbali procédant à l’inauguration d’infrastructuresde base en présence de Nacerdine Ouahrani, P/APC de Sétif, et de FatehKerouani, P/APW de Sétif

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« Les réalisations, actuellement en cours dans la ville de Sétif constituent un modèle pour les autres villes arabes en matière de conduite des extensions

urbaines. La ville de Sétif dispose d’une identité, d’un patrimoine et d’un capital susceptible de garantir sa prospérité et son évolution», affirmait Ghassan Samman, représentant de l’Organisation des villes arabes (OVA) lors l’ouverture des travaux du colloque sur «La gestion urbaine», organisé à la maison de la culture Houari-Boumediene de Sétif, dans le cadre de la célébration de la Journée arabe de la ville. Une lapalissade pour quelqu’un qui a vu la transformation de Sétif. Aujourd’hui Sétif se transforme… Sétif grandit… Mais au-delà d’une simple croissance, c’est un développement humain pour la ville qui est recherché. Certes, le

Une vue générale de la ville de Sétif

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cœur de ville reste le point central de sa croissance. Les nouveaux quartiers côtoient les anciens, qui sont réhabilités. Les grands projets préparent Sétif pour l’avenir. L’habitat social se développe avec des écoles, des

parcs et des jardins, des équipements sportifs et culturels, des commerces et des bureaux... Depuis de nombreuses années, la Ville est présente dans tous les quartiers par un investissement important sur les équipements

scolaires, les équipements de proximité, les équipements culturels et les équipements sportifs. Cela permet de créer un maillage complet d’équipements et de services publics support de la qualité de vie dans tous

La ville de Sétif drapée de blanc de neige

Plus de 30.000 plants d’ornement mis en terre, dans le cadre de la campagne de reboisement 2012-2013

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les quartiers. Ainsi, mixité culturelle et humanisme forment le socle de son développement. Aussi, pour préserver la santé publique et la propreté de la ville, tout un programme a été établi par Dr Nacerdine Ouahrani, président de l’Assemblée populaire communale de Sétif. Un programme axé sur l’éducation environnementale. « La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de la promouvoir grâce aux efforts de tous », souligne le chef de l’exécutif communal. Pour se faire, un programme d’aménagement et d’embellissement a été tracé.

Une ville propre En dépit d’une explosion démographique, la ville de Sétif demeure l’une des villes les plus propre d’Algérie, fruit d’une dynamique instaurée depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies par les anciens responsables et dictée par les

habitants. La propreté de la capitale des Hauts-Plateaux est assurée par pas moins de 400 fonctionnaires et plus d’une centaine d’agents qui collectent pas moins de 280 tonnes de déchets et autres ordures ménagères chaque jour. La flotte de camions qui sillonne les 19 secteurs qui relèvent du parc de Sétif est composée de 36 camions bennes-tasseuses. Par ailleurs, le ramassage des ordures ménagères des agglomérations secondaires a été confié à des microentreprises de collecte de déchets créées dans le cadre de l’Ansej. Concernant les routes, il faut noter que la majorité des artères de la ville a été réhabilitée. Outre le ramassage des ordures, la réfection de l’éclairage public et des feux tricolores, la ville de Sétif connaît ces derniers temps une véritable dynamique d’amélioration urbaine. Cette dernière consiste à doter les cités de l’antique Sitifis en espaces verts. Plusieurs points-pilotes ont été

pris en charge par les jardiniers de la commune.

Le plan vert Sétif : une ville belle et propre. Ses espaces vers et ses larges avenues bordées d’arbres la rendent encore plus belle. Sétif, une ville où les grands boulevards donnent une image très reluisante de la cité d’Aïn-Fouara et de ses habitants. Le secret ? Les Sétifiens sont poussés par l’effort jusqu’à s’acquitter de cette facture envers la nature partout où ils vont. Si la ville est un exemple, ses habitants ont tendance à ne pas perdre leurs habitudes urbaines dès qu’ils sortent de leur fief. Un constat mis à profit par les autorités locales qui ne lésinent point sur l’effort. Pour maintenir ce civisme, un « plan vert » a été élaboré par l’APC, selon Nacerdine Ouahrani. Un plan axé sur des campagnes de sensibilisation et des actions concrétisées sur le terrain.

Vue générale de Sétif

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L’objectif est de donner une esthétique à la ville et de consolider la culture de l’environnement au sein de la communauté, en particulier les élèves « futurs écocitoyens».

Un parking à étagesLe glas a sonné. Après la lutte contre les marchés informels, c’est au tour des parkings sauvages au milieu des tissus urbains. Au vu des déficits en aires de stationnement à Sétif, et pour améliorer le problème du stationnement et aider à lutter contre la création d’aires de garage sauvages, les autorités locales comptent réaliser un parking à étages. Présenté comme non seulement une solution mais une autre source de recettes pour la collectivité, le parking à étages serait en mesure de régler une partie du problème. Seulement, la municipalité n’a pas les moyens pour la réalisation d’un tel ouvrage, dont le coût dépasse largement le milliard de dinar. Aussi,

les autorités locales ont lancé un avis d’appel d’offres. Cet avis d’appel d’offres concerne en particulier les investisseurs privés intéressés par cet appel à manifestation d’intérêt. La réalisation des parkings à Sétif réglera non seulement le problème du stationnement, mais générera des postes de travail et mettra, dans une certaine mesure, un terme aux parkings «clandestins». Disposés à investir dans un tel créneau, certains opérateurs économiques qui ne manquent ni d’idées ni de moyens financiers, y songent sérieusement. Pour le P/APC de Sétif, le parking est une priorité. «Cette question est l’une de nos préoccupations ; nous devons régler le problème de son financement», souligne le Dr Ouahrani, premier magistrat d’une cité qui étouffe. Le seul et unique parking communal, situé en face du stade Mohamed Gassab, devrait faire l’objet d’un lifting. En pleine expansion urbanistique, la ville a besoin de ce genre d’infrastructures de base.

Une maquette en 3D du parking à étages

Azzedine Bentriou, directeur des services techniques de l’APC, et Mohamed Bouderbali, wali de Sétif

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Un système enterré et automatisé pour les orduresDans le but d’améliorer le côté esthétique des quartiers tout en diminuant les nuisances olfactives et permettre une grande capacité de stockage, les autorités locales ont investi dans un nouveau système enterré et automatisé pour la collecte des déchets ménagers. La réalisation de 30 bacs à ordures enterrés a coûté 100 millions de dinars, selon Azzedine Bentriou, directeur des services techniques de l’APC, qui révèle l’existence d’un projet de 20 autres bacs enterrés à ordures. La collecte de déchets sous terre présente un certain nombre d’avantages par rapport à la collecte avec les conteneurs habituels: une

intégration paysagère discrète, une meilleure esthétique, un accès aux personnes à mobilité réduite. En outre, les bornes sont sécurisées et fermées pour empêcher les chiffonniers de manipuler les déchets ménagers. Il s’agit également d’une solution qui prend très peu de place et est donc parfaitement adaptée en ville. Le système est en plus, grâce à la structure en acier, particulièrement résistant au feu. L’ouverture des deux bornes peut se faire par clé ou par code d’accès et code-barres. Les deux bornes sont hermétiques, ce qui empêche l’émanation des odeurs nauséabondes. Les deux bornes sont équipées aussi d’ascenseurs sécurisés fonctionnant avec une batterie électrique autonome pour la collecte des déchets. Les éboueurs ne sont désormais plus obligés de

manipuler les déchets, ce qui va réduire les risques de contamination par des maladies liées au contact avec les ordures. Autre avantage de ce système, la possibilité de mettre en place plusieurs bacs sur un même site de sorte à susciter un système de tri des déchets, pour pouvoir les recycler. Il est question, en somme, d’une solution clé en main pour les collectivités locales qui souhaitent améliorer la qualité de vie des habitants en dissimulant les points de collecte des ordures domestiques.

250 millions de dinars pour le parc roulantLa prise en charge quotidienne des déchets n’est pas une sinécure. « Pour des pannes lourdes,

Sétif by night

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l’immobilisation de pas moins de 12 bennes-tasseuses complique la tâche de nos équipes soumises à une forte pression. Le problème des pannes perturbe fortement les interventions de nos agents et du matériel sur-utilisé. La municipalité qui avait l’année dernière signé un gros contrat de plus de 700 millions de dinars avec la SNVI qui devait nous livrer 18 bennes-tasseuses, n’a réceptionné que deux camions. Cette situation complique davantage notre mission. Je profite de l’opportunité pour informer mes concitoyens qui doivent s’impliquer dans la préservation de leur environnement », indique le chef de l’exécutif communal.

Un aquaparc à Aïn-FouaraEtudié et approuvé par le Calpiref, sanctionné par la décision du wali accordant une grande importance à l’amélioration urbaine et aux questions relatives au bien-être du citoyen, le projet d’aquaparc s’étendra sur une superficie de 9 000 m2. Prévu initialement du côté d’Aïn Arnat, le projet sera finalement implanté au niveau du nouveau pôle des sports et divertissement d’Ouled Saber où les autorités locales ont réservé une assiette de 120 hectares. Jouxtant le futur complexe sportif de 50 000 places couvertes, le parc sera composé de 3 piscines dont une pour enfants. Pour rentabiliser un tel patrimoine communal, les concepteurs du projet prévoient des locaux commerciaux, un restaurant, un petit hôtel et une salle des fêtes. Avec ces fonds de commerces, la municipalité engrangera de substantielles recettes. L’on apprend qu’une enveloppe de 100 millions de dinars sera injectée dans le projet.Avec la réalisation d’un tel projet, la masse juvénile de la capitale des Hauts-Plateaux devra bénéficier d’un espace de loisirs et divertissement.

100 millions de dinars pour réaménager le parc d’attractionsLe parc d’attractions de Sétif, situé en plein centre ville sur l’emplacement d’une ancienne caserne, d’une superficie de quelque 50 ha dont 13 ha sont représentés par un espace gazonné, a été créé en septembre 1985. Géré d’abord par une entreprise spécialement créée, il fut repris par la commune de Sétif en 1998. Deux lacs artificiels y sont implantés où les jeux de pédalo entraine, en été surtout, la grande foule. Il existe différentes attractions dans ce parc. Des manèges, un zoo où se trouvent de nombreux animaux, des locaux commerciaux, des fontaines, ainsi que des terrains de tennis et de boule font la joie des Sétifiens surtout pendant les week-ends. Néanmoins avec le temps, sa

situation commençait à se dégrader. Aussi, lors de sa visite d’inspection dans la wilaya de Sétif, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a accordé une enveloppe de 100 millions de dinars pour son réaménagement. «Le montant alloué sera consacré à l’aménagement de fond en comble du parc qui aura à court terme un autre visage. L’éclairage, les espaces verts ainsi que le lac artificiel seront réhabilités. Pour ce qui est des manèges, le contrat liant la commune à l’exploitant n’expire qu’en 2016.Une réflexion sera à ce sujet lancée prochainement. Un nouveau cahier des charges sera dès lors établi. Le document doit répondre aux exigences de l’heure. L’actuel ou le futur exploitant doivent équiper le parc de manèges de standards internationaux», a souligné Nacerdine Ouahrani, président d’APC de Sétif.

Le parc d’attractions accueille quotidiennement plus de 10.000 visiteurs

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Une forêt récréative à ZenadiaL’aménagement de la forêt de Zenadia en forêt récréative sur 192 ha est également un de ces grands projets qui permettra aux habitants de la ville de Sétif, et même des alentours, de bénéficier d’une immense zone de détente et de loisirs. A ce sujet, il y a lieu de signaler qu’une enveloppe de 200 millions de dinars a été accordée par le Premier ministre Abdelmalek

Sellal aux autorités locales pour l’aménagement de cette forêt, trésor naturel en péril du fait qu’elle est devenu un lieu de tous les maux de la société et une véritable décharge sauvage et ce, en l’absence d’une concrète politique pour la protéger. Son aménagement en forêt récréative permettra aux familles sétifiennes de passer des moments agréables en toute détente d’autant qu’il est prévu l’aménagement d’espaces de sécurité.

Réhabilitation des espaces verts et aménagements urbains Une grande attention est accordée à l’aménagement des grands boulevards de Sétif et de ses principales entrées qui annonceront une image somptueuse de la ville. C’est ainsi que plusieurs opérations relatives au bitumage des rues et des voies, à la réhabilitation des réseaux divers, à la réfection de l’éclairage public et à l’aménagement des espaces verts et des aires de jeux ont été initiées. En outre des actions de réhabilitation et d’entretien des jardins publics de la ville de Sétif ont été lancées avec pour objectif d’offrir aux habitants du chef-lieu des espaces idoines de détente et d’oxygénation. Ces opérations ont concerné entre autres les jardins Emir-Abdelkader et Chellal-Tayeb au centre ville, ainsi que les deux espaces verts El-Maaouda et Bouaraoura à l’Est et l’Ouest de la ville. Les travaux prévus porteront sur le nettoyage des espaces, leur embellissement, la plantation d’arbres et arbustes d’ornement, le renforcement de l’éclairage public, l’aménagement de voies et leur pavage. La requalification de ces espaces est appelée à terme à atténuer la pression actuellement exercée sur La Gendarmerie nationale assurera la sécurité à la forêt de Zenadia

Le parc d’attractions, l’un des endroits privilégiés par les familles sétifiennes

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le parc d’attractions et le jardin Emir-Abdelkader qui ne désemplissent point. D’ailleurs, l’espace qui abritait l’ex-Souk de l’informel, plus connu sous l’appellation (Souk Abacha) a été transformé en espace de détente et de loisirs. Par ailleurs, l’APC de Sétif a consacré une enveloppe conséquente pour l’entretien de 84 écoles primaires de la commune. Les travaux ont porté sur l’étanchéité, la peinture, les sanitaires, l’électricité, les bâches à eau ainsi que d’autres commodités pour les personnes aux besoins spécifiques. Par ailleurs, des écoles datant de l’ère coloniale ont bénéficié d’opérations de réhabilitation.

L’Observatoire du 8-Mai45

Initié par les autorités locales, le projet de l’observatoire du 8-Mai-1945 sera implanté à la cité El Hidhab sur une superficie de 40 000 m2. La première pierre a été posée le 8 mai 2012 par le président de la République lors de sa visite à Sétif. D’une autorisation de programme (AP) de 300 millions de dinars, l’Observatoire du 8-Mai-1945 sera doté d’un auditorium de 600 places, d’unesalle d’expositions, d’une

médiathèque, d’une bibliothèque et d’autres dépendances en rapport avec la thématique historique et mémorielle. D’une architecture agréable et aérée, inspirée, selon la maquette du projet, d’un style mêlant le moderne au traditionnel, cet observatoire constituera un lieu d’étude, de recherches et de rencontres avec pour objectif la sauvegarde de la mémoire collective de la nation.

Une administration modernisée et moderne La modernisation de l’administration et l’amélioration de la qualité du service public figurent en priorité dans le plan d’action du gouvernement portant mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour les cinq prochaines années. Pour assurer le bon déroulement des retraits de documents administratifs (extrait de naissance, fiche familiale, fiche individuelle, certificat de résidence et autres), certaines APC s’y sont préparées. Comme c’est le cas au niveau de l’APC de Sétif qui, en prévision du grand rush de la rentrée scolaire, a pris les devants. Sur place, les documents sont délivrés en un minimum de temps du fait qu’ils sont informatisés. Mieux

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encore. Selon Nacerdine Ouahrani, P/APC de Sétif, désormais le 12 S et le 12 N sont délivrés dans toutes les communes. « Plus besoin de revenir à son lieu de naissance pour retirer ces documents», s’est-il félicité. En effet, ce sont pas moins de 13 antennes qui ont été ouvertes à travers la commune et dotées de les moyens. En fait, c’est une administration moderne et modernisée, ouverte sur les grandes mutations que connaît notre pays et un service public de qualité à la mesure des aspirations du citoyen. Aussi envisage-t-elle de se doter, après la publication d’une revue interne de sensibilisation, d’un site internet pour permettre à l’ensemble de ses partenaires et résidants de communiquer efficacement. Elle mettra des services en ligne pour permettre aux administrées d’effectuer des opérations via internet.

S. H.

A la fontaine symbole Aïn Fouara, où il a pris une gorgée d’eau, le Président Bouteflika s’est livré à un véritable bain de foule, parmi la population qui l’avait reçu avec ferveur

Le siège de l’Assemblée populaire communale de Sétif.

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Les Présidents d’APC de Sétif

Tayeb BALOUT

Belkacem MEBARKI

Med Lamine MEZAACHE

Aissa FELLAHI

Taher MEDOUR

Ali ZERROUKI

Hocine SOUALMI dit Hacene

Ibrahim BELHOUKI

Med Tayeb MEZAACHE

Mohamed FARE

El-Hadi TABHIRT

Med Saleh BELLA

Merrar MUSTAPHA

Lahcen BRARMA

Ahmed KAMECHE dit Ghoufi

Rabia GHERZOULI

Zouaoui HELFAIA dit Hacene

Mohamed DIB

Nacerdine OUAHRANI

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Daïra d’El-Eulma SétifDOSSIER

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Mouloud Cherifi, chef de la daïra d’El Eulma

Rigueur et don de soiIl est à l’image de la daïra qu’il dirige depuis presque trois années. Il voue un véritable culte aux vertus du travail. Il entretient l’espoir en s’appliquant à lui donner corps. Son ambition rejoint celle d’El Eulma et de l’Algérie toute entière : signer un bail illimité avec le progrès. Aux yeux de nombreux Eulmis, Mouloud Cherifi représente plus qu’un chef de daïra. C’est un responsable dévoué à sa tâche qui force le respect.

Par Mohamed MEBARKI

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Daïra d’El-Eulma SétifDOSSIER

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Mouloud Cherifi, chef de la daïra d’El Eulma, fait partie de cette nouvelle race d’administrateurs

qui rejettent absolument l’étiquette de simples bureaucrates. L’allure volontaire, l’esprit en éveil et la mise sobre, il dégage un air de confiance en soi qui ne trompe pas. Ses propos sont mesurés et son ambition aussi. Même quand il exprime sa passion pour son métier, il le fait sans aucune démagogie. Chez cet homme, la voix de la raison est plus forte que le bruit et la fureur des discours sans fin. A l’instant même où nous l’avons abordé pour parler de la daïra, son présent et son devenir, nous avons su qu’il était insensible à l’encensement et immunisé contre les effets des éloges intéressés. S’il a accepté bien modestement d’évoquer pour nous son parcours, c’était uniquement dans le but de nous authentifier son choix d’embrasser sans la moindre contrainte une carrière dans l’administration publique. Une carrière qu’il a débutée en 1993 avec le grade d’administrateur dans la wilaya de Boumerdès, avant d’occuper le poste d’attaché au

cabinet et ensuite celui de chef de cabinet, de 1995 à 2008, au sein de la même structure et auprès du wali de Bejaïa. Durant cette période trouble où l’Algérie était menacée dans son existence en tant qu’Etat et en tant que nation, Mouloud Cherifi est appelé

à accomplir son service national au niveau de l’Ecole d’administration militaire d’Oran. Novembre 2010, il est promu chef de daïra et chargé d’assumer cette mission pendant une année à Bou Saâda dans la wilaya de M’sila, avant d’être muté à El Eulma

Mouloud Cherifi, chef de la daïra d’El Eulma, souhaitant la bienvenue au Premier ministre Abdelmalek Sellal en visite de travail et d’inspection

Mouloud Cherifi, chef de la daïra d’El Eulma, accueillant Mohamed Bouderbali, wali de Sétif

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Daïra d’El-Eulma SétifDOSSIER

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où il exerce cette fonction depuis décembre 2011. A la tête d’une des plus anciennes et importantes daïras du pays, sur les plans économiques et démographiques du moins, il estime sans complexe que beaucoup reste à faire, à condition de pouvoir compter sur le concours de tout le monde, APC, société civile et citoyens.

Servir le citoyen sans rechigner à la besogne !El Eulma est une ville ambitieuse qui veut accéder au rang des centres urbains les mieux performants que ce soit dans l’industrie, l’agriculture, le commerce, le sport ou la prise en charge des problèmes liés à la

Mouloud Cherifi, chef de la daïra d’El Eulma, écoutant les doléances des citoyens

Une vue générale de la ville d’El-Eulma

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Daïra d’El-Eulma SétifDOSSIER

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gestion des questions urbaines. En sa qualité de garant officiel du prolongement de l’autorité de l’Etat au niveau local, le chef de la daïra est tenu par l’obligation de maîtriser tous ces dossiers. Mouloud Cherifi en est pleinement conscient. C’est pourquoi, et afin d’optimiser ses chances de réussite, sans rien laisser au hasard ou aux circonstances, il a institué une coordination permanente avec les présidents des assemblées communales dépendantes de sa tutelle. Bien sûr, en théorie, tout paraît clair dans la mesure où il suffit de mettre en œuvre et d’appliquer les lois de la République ; mais la réalité du terrain a ses raisons que la raison bureaucratique ne devrait pas ignorer pour une meilleure prise en charge des différents problèmes posés. C’est d’ailleurs cette évidence qu’il a déjà eu le temps d’apprendre, à travers ses précédentes affectations de Boumerdès à Bejaïa, puis à Bou Saâda, qui lui offre l’assurance nécessaire afin d’affronter toutes sortes de situations inédites dans de bonnes conditions psychologiques et morales. Certes, ses études supérieures en sciences économiques et à l’Ecole nationale d’administration lui ont servi de rampe de lancement, mais c’est surtout son apprentissage environnemental ainsi que son contact direct avec une société en pleine mutation qui lui a servi de tremplin et de cycle motivateur. Estimant que les charges qui lui incombent ne sont en fait que la traduction fidèle d’une confiance placée en lui par l’Etat algérien, il considère qu’il a désormais une dette à honorer envers la République et le citoyen. Elevé dans le strict respect de l’étique et de l’honneur, pour lui, il n’y a qu’une seule et unique façon de payer cette

Mouloud Cherifi, lors de la réunion des chefs de daïra présidée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.

Stèle commérant les événement du 7-aoüt-1958

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dette: servir le citoyen sans rechigner à la besogne. Natif d’Azazga dans la wilaya de Tizi-Ouzou où il a accompli sa scolarité jusqu’à l’obtention du baccalauréat, M. Mouloud Cherifi vit, travaille et se donne à fond pour la ville et la circonscription d’El Eulma sans essayer de se donner une bonne conscience, en prêtant le flanc aux affabulations. Chez cet homme de 43 ans et père de trois

enfants, la responsabilité, quel que soit son degré, doit obligatoirement réunir deux critères : la compétence et la disponibilité. Deux qualités qu’il possède et qu’il est en train de dépenser sans aucune

modération au profit d’une population qui

reconnaît les siens au degré de leur engagement, et non

selon leur lieu de naissance.

M. M.

Cité des 500 logements réalisés par l’AADL de Sétif

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APC d’El Eulma, réalité et ambitions

De l’économie de bazar à la production de richesses

El Eulma n’est plus cette localité mi-rurale mi-urbaine vivant à l’ombre de Sétif. Grâce au commerce et à l’esprit entreprenant de ses opérateurs, elle est devenue un grand centre urbain offrant toutes les conditions d’un décollage économique dont l’impact touchera très certainement tout l’Est algérien. Jalouse de ses spécificités, elle ne voudrait ressembler ni à Sétif ni à Constantine. Elle veut plutôt tirer profit de ses propres atouts pour contribuer efficacement à la relance économique de l’Algérie. En attendant le prochain découpage administratif qui fera d’elle une wilaya, elle a déjà commencé à prospecter toutes les voies susceptibles de la mener vers une prospérité basée sur le développement durable. Ce n’est nullement une utopie, mais une vision réaliste qui tire son essence du vécu eulmi et des ambitions qui en découlent. L’un des ses illustres enfants qui n’est autre que le prestigieux Messaoud Zeggar, connu sous le nom de guerre Rachid Casa, a débuté dans le commerce avant de passer à la fabrication du matériel dont avait besoin l’Armée nationale de libération, pour devenir ensuite une pièce maitresse dans le renseignement. L’évocation du parcours de ce valeureux combattant n’est nullement le fruit du hasard. Aujourd’hui, le destin fabuleux de Rachid Casa constitue bel et bien une référence et un point de repère pour toute une génération d’entrepreneurs décidés à hisser El Eulma au rang des villes créatrices de richesses.

Par Mohamed MEBARKI

Salim Lakehal, président de l’Assemblée populaire communale.

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L’Algérie du travail et du progrès n’est pas un mythe. Nous sommes allés à sa rencontre lors de notre séjour à El Eulma, une des

agglomérations les plus dynamiques du pays. Et ce que nous avons vu est tout simplement exceptionnel ! La localité entière dégage une énergie et une volonté comparables à celles qui caractérisent les grands centres urbains producteurs de richesse. Favorisée par sa position stratégique, El Eulma compte bien exploiter à bon escient l’ensemble des atouts dont elle dispose pour concrétiser les ambitions légitimes nourries par ses opérateurs économiques, les autorités locales et sa population qui a connu une croissance fulgurante en moins de dix ans. De 140 000 en 2008, sa population a grimpé jusqu’à 240 000 habitants en 2014. Ce boom démographique est expliqué

en partie par la formidable expansion de l’activité commerciale dopée, il est vrai, par l’existence du marché connu sous le nom d’une ville émiratie célèbre pour sa vitalité dans le domaine de l’import-export. Un marché qui attire une moyenne hebdomadaire de 70 000 visiteurs et potentiels clients des quarante huit wilayas ! Animée par plus d’un millier d’opérateurs ayant acquis une grande expérience marchande, cette structure, unique en son genre au niveau du territoire national, a non seulement propulsé la ville d’El Eulma au rang de plaque tournante du commerce international, mais a généré des ressources financières importantes au profit de la commune. C’est donc grâce aux taxes et aux autres impositions générées par ce marché que l’Assemblée populaire communale peut se targuer de pouvoir couvrir 60% de ses projets de développement, ainsi que ses dépenses

courantes. Lors de l’entretien que nous avons eu avec lui, Salim Lakehal, le jeune P/APC d’El Eulma, ne s’est nullement contenté de nous énumérer les actions entreprises par la commune depuis qu’il est à la tête de cette institution élue. S’exprimant avec cette spontanéité que l’on retrouve chez tous les Eulmis, il a parlé de sa ville avec une passion et une ferveur qui nous ont permis de découvrir un homme enthousiasmé par sa responsabilité, et un responsable profondément attaché aux valeurs humaines. Loin de tout esprit partisan, il s’est prêté gracieusement à nos questions, même celles qui fâchent, en faisant montre d’une grande franchise, n’hésitant pas à reconnaître les insuffisances d’une mairie dont le cahier des charges est plus consistant que celui de nombreuses wilayas. Usant d’un langage de terroir qui en dit long sur son ancrage social et culturel prononcé,

Salim Lakehal, P/APC d’El-Eulma, saluant le Premier ministre Abdelmalek Sellal.

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il ne s’est encombré d’aucune réserve pour nous aider à comprendre le rôle joué par le commerce dans l’évolution d’une ville qui voit grand, et l’impact économique et social de son marché dont la réputation, bien établie au niveau national, a dépassé les frontières de l’Algérie. Pour lui comme pour de nombreux citoyens avec qui nous avons évoqué l’avenir de cette gigantesque plateforme marchande et son impact sur une réalité socio-économique en pleine mutation, la réorganisation du marché Dubaï, imposée aussi bien par sa croissance que par le volume de ses activités, va doter El Eulma d’une véritable ville commerciale. Et ce n’est pas tout, car l’ambition d’un grand nombre d’importateurs ne s’arrête pas au niveau du simple échange mercantile. Par rapport à ce volet, le P/APC se montre optimiste, et il a toutes les raisons du monde pour l’être, quant à une reconversion de dizaines d’importateurs vers une activité productrice créatrice d’emplois stables et permanents.

Dans la pure tradition eulmieD’après ce que nous avons pu constater sur le terrain, le tissu industriel d’El Eulma ne tardera pas à être renforcé par la création d’unités de production destinées à répondre aux besoins du marché local tout en s’inscrivant, à moyen terme, dans une perspective exportatrice. Bien déterminé à s’adapter à cette nouvelle situation, le P/APC s’emploie déjà à trouver des solutions au problème posé par la saturation du foncier industriel en sollicitant le concours des localités avoisinantes. Faisant partie de cette nouvelle race de P/APC ne dissimulant guère leur désir de révolutionner le rôle des assemblées populaires communales, en libérant les énergies et les initiatives dans le but de voir ces institutions de base occuper une place prépondérante dans le développement durable, Salim Lakehal affirme qu’il est prêt à relever le défi. En affichant sa disponibilité à accompagner cette tendance innovatrice, l’APC d’El Eulma traduit dans les faits cet esprit d’entreprenariat

inné qu’un certain Messaoud Zeggar avait réussi à transformer en une doctrine patriotique au service d’un peuple luttant pour son émancipation. Combien d’Algériens savent-ils que cet illustre militant de la cause nationale, forcé par les conditions sociales pénibles endurées pas sa famille au même titre que la majorité des Algériens subissant l’injustice coloniale à quitter les bancs de l’école pour se consacrer au commerce, avait crée sa propre de fabrique de bonbons alors que son âge ne dépassait guère 13 ans ? Combien d’Algériens savent-ils que Messaoud Zeggar alias Rachid Casa, enfant d’El Eulma, est le pionnier de la fabrication du matériel militaire ? Ayant été le véritable initiateur et animateur de la diplomatie de l’ombre, des pans entiers de l’extraordinaire itinéraire de cet homme prestigieux n’ont pas été porté à la connaissance du large public, mais certaines de ses performances qui ont permis à l’ALN et au GPRA d’entreprendre des négociations avec la puissance coloniale dans de meilleures conditions

Amara Benyounes, ministre du Commerce, inaugurant un marché de gros à El-Eulma, en présence de Mohamed Bouderbali, wali de Sétif, et de Salim Lakehal, P/APC d’El-Eulma.

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ont été largement médiatisées. C’est cet homme qui a réussi à faire du commerce une arme efficace au service de la révolution. Certains de ses concitoyens qui n’avaient appris le rôle qu’il a joué au sein du mouvement national que le jour de ses obsèques, en novembre 1987, et auxquelles avait assisté Abdelaziz Bouteflika, n’hésitent pas à avancer que l’activité commerciale à grande échelle qui fait aujourd’hui la réputation d’El Eulma plonge ses racines loin dans l’histoire de ce village qui s’est vite débarrassé de son image de bourg colonial pour devenir en un temps record une ville hautement urbanisée.

Innovation et promotion de l’initiativeSans qu’il ne l’avoue explicitement, le P/APC ne fait pas moins illusion à cet aspect caractérisant l’ascension phénoménale de l’activité commerciale et ses retombées financières sur le fonctionnement d’une commune qui attend beaucoup de la future pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen à El Eulma. L’entrée en service de cette importante infrastructure autoroutière coïncidera certainement avec la promotion de la ville chère à Lamine Débaghine, une autre figure prestigieuse de la lutte de libération nationale, au rang de wilaya dans le cadre du prochain découpage administratif avalisé par le président de la république et attendu avec un grand espoir par toute une population. Pour la majorité des Eulmis, cette perspective n’est engendrée par aucun sentiment hostile envers Sétif, mais comme l’a affirmé Abdelmalek Sellal durant la dernière campagne électorale, le projet de découpage administratif est devenu une nécessité absolue exigée par de nombreux facteurs. Lors de son passage par El Eulma en avril dernier, le Premier ministre avait déjà évoqué

les nombreux projets d’envergure dont bénéficiera la population de cette localité, notamment celui des grands transferts d’eau à partir de la wilaya de Jijel et qui permettra l’irrigation de plus de 40 000 hectares de terres agricoles. Un tel projet permettra aussi à El Eulma, et cela sans aucun doute, de préserver ses atouts en tant que région agro-pastorale par excellence, et de développer le segment de l’agro-alimentaire. En sa qualité d’élu, le P/APC est bien imprégné

de cette réalité porteuse d’espoir, en s’impliquant dans la bataille engagée par Bouteflika visant à lever toutes les lenteurs bureaucratiques susceptibles de bloquer la concrétisation des projets et de freiner la promotion de l’investissement. Conscient du fait que l’APC est appelée à intégrer l’évolution urbaine, économique et démographique dans ses prérogatives, monsieur Salim Lakehal n’a pas manqué de nous illustrer les grands efforts de modernisation ayant touché les différents paliers de la structure communale, afin que cette dernière puisse faire face aux formidables

enjeux liés à la croissance que connaît El Eulma. Ainsi, l’outil de travail a été renouvelé et le taux d’encadrement est passé de 2,7% à 8,5%. Dans ce cadre, le P/APC a tenu à souligner les efforts déployés afin d’optimiser le rendement d’une institution décidée à jouer pleinement son rôle dans l’animation locale. L’APC d’El Eulma a consacré, à titre d’exemple, 40 milliards de centimes pour l’achat de matériel de nettoyage et de collecte des ordures ménagères. Entre 2012 et 2013, elle a dépensé plus de 130 milliards de centimes dans l’aménagement urbain et la réhabilitation des routes et du réseau AEP et assainissement. Il

y’a lieu de signaler ici que toutes les charges sont assumées

financièrement par une APC animée de bonne volonté et ouverte aux contributions citoyennes. Bénéficiant d’une bonne accessibilité que ce soit par la route, le chemin de fer ou par voie aérienne (aéroports de Sétif et de Constantine), la ville d’El Eulma compte bien exploiter cette situation pour améliorer

la performance des opérateurs économiques.

Mais cet objectif reste tributaire de la réalisation

d’une nouvelle zone d’activités économiques assurant des

prestations diversifiées et créatrices de valeur ajoutée : transport ferroviaire, stockage des containers, gestion et maintenance du parc de containers, manutention et entreposage, transport routier, collecte et distribution des marchandises, conditionnement, étiquetage, tri et contrôle de la qualité. Dans le but d’éviter les effets négatifs dus essentiellement à la non maitrise de l’expansion économique, l’APC d’El Eulma propose la réhabilitation de l’ancienne ligne de chemin de fer et sa transformation en ligne de tramway, ainsi que la réalisation d’un « boulevard urbain » tout au long de la nouvelle ligne de tramway ; ce qui permettra l’émergence d’un nouveau centre-ville. Dans toutes les communes que nous avons eu le plaisir de visiter

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à travers l’ensemble du territoire, ce ne sont pas les idées innovatrices qui manquent, mais à El Eulma, nous avons décelé cette forte capacité de concrétisation qui avait animé les premiers Eulmis qui s’étaient engagés dans l’importation, voila plus d’une vingtaine d’années.

Une ville et des perspectives Ayant acquis une très grande expérience et un savoir-faire évident au contact d’autres mentalités marchandes en Egypte, dans les pays du Golfe, en Chine, en Turquie ou en Indonésie, cette première génération a décidé de transformer radicalement le visage d’El Eulma, en faisant de cette ville un carrefour d’échanges d’envergure internationale. Les autorités locales ont, dans ce sens, le mérite d’avoir parfaitement saisi l’importance d’une telle opportunité et ses retombées positives sur l’évolution de la région. Il y’a lieu de le reconnaître. Pour que leurs efforts ne soient pas vains, l’Etat est appelé à les soutenir dans leur démarche de reconquête de l’informel et sa réintégration en tant qu’activité légale. A El Eulma, des dizaines d’importateurs ont exprimé

leur intention d’investir localement dans le domaine de la production et de créer des centaines d’emplois. Une telle perspective ne mérite-t-elle pas une attention particulière de la part du gouvernement et du Premier ministre ? A ce niveau, les enjeux sont énormes et le processus de reconversion industrielle évoqué par quelques importateurs du marché Dubaï constitue plus qu’un sujet d’actualité, mais une priorité de dimension nationale à laquelle les pouvoirs publics au niveau central doivent s’intéresser de très près. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, Mohamed Djellab, ministre des Finances, Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines et Amara Benyounès, ministre du Commerce, pourraient initier un mini-conseil du gouvernement à El Eulma même, et exclusivement consacré à cette question. Si l’APC de cette localité s’en sort à merveille en ce qui concerne l’aménagement urbain, la rénovation des routes, la création d’espaces verts, la réhabilitation des réseaux AEP et assainissement, la construction des écoles, l’éclairage public, l’amélioration des prestations administratives et la subvention d’un club de l’élite professionnelle,

en l’occurrence le Mouloudia d’El Eulma, la problématique posée par le marché dit Dubaï et les perspectives qu’elle propose dépassent largement le cadre local. Comme il a été exposé par le P/APC, le secteur du commerce à El Eulma a besoin d’une véritable stratégie multisectorielle à moyen et long terme. Certes, la commune a bénéficié d’un programme de plus de 5000 logements tous segments confondus dans le cadre du plan quinquennal 2004-2009, comme elle projette la réalisation d’un pôle urbain de 10 000 logements, sans compter les dizaines de lotissements réservés à l’auto construction. Ce n’est certainement pas suffisant pour absorber une forte demande évaluée à quelques 18 000 cas, mais une raison de plus qui pousse les autorités locales à privilégier une démarche pragmatique orientée vers la recherche de solutions durables et rentables sur le plan financier. Une telle option, si elle est bien menée, permettra à toute la région de sortir du carcan de l’assistanat, et fera d’El Eulma une des places fortes de l’économie de marché ou le travail constituera la seule et unique valeur marchande.

M..M.

Photo de famille avec les meilleurs lauréats de la ville d’El-Eulma

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La ville d’El Eulma, située à 26 kilomètres à l’est de la ville de Sétif sur la route de Constantine, doit son importance historique à la riche zone agricole à laquelle elle appartient, zone de céréales et de pâturages. Elle occupe aussi une place particulière dans l’histoire. La présence humaine dans cette région est très ancienne. Le site d’Aïn Hanech, à 6 km au nord-ouest de la ville, est un nom célèbre dans l’histoire de l’homme. On y a retrouvé, en 1947, les traces des plus anciennes présences humaines après les découvertes faites en Afrique de l’Est (Ouganda, Ethiopie, Tanzanie) quelques années plus tôt.

Par Boualem TOUARIGT

El-Eulma

Sur la terre des premiers hommes

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On a retrouvé de part et d’autre du ravin de l’oued Boucherit des outils préhistoriques

et des ossements d’animaux disparus depuis. Les chercheurs ont pu retrouver des associations entre les outils et divers types d’animaux anciens, associations qui caractérisent les débuts de la période du Pléistocène c’est-à-dire anciens de 1.700.000 ans. Le gisement d’Aïn Hanech serait ainsi contemporain de celui de Gomboré en Ethiopie où a été trouvé le plus ancien ossement connu de l’Homo erectus.El Eulma est aussi proche du site de Mechta El Arbi, situé sur la route de Constantine, à proximité de Chelghoum Laïd, où l’on découvrit à partir de 1907 des ossements d’individus datant du paléolithique supérieur. On donne le nom de « homme de Mechta El Arbi » à cet individu qui se rattache à l’homo sapiens.

Le géographe Marc Côte parle d’une ancienne agglomération romaine qui se serait appelée « Ab Portum ». Il s’agirait plutôt de la ville de « Ad Portum » qui signifiait un col ou un passage

entre deux montagnes qui a été relevée par Claude Lepelley dans sa description de l’Algérie romaine. Cette appellation pouvait s’expliquer par la présence d’une frontière, celle séparant la Maurétanie sétifienne de la Numidie et qui aurait été marquée par les oueds Endjass et Dehemcha. Sa richesse agricole a fait de cette région un vaste espace très tôt urbanisé pendant la période romaine. L’Algérie exportait alors plus de 10 millions de quintaux de blé par an vers Rome. L’historien Salluste écrivit que le général Metellus trouva dans la province d’importants champs de blé et de nombreux troupeaux. Il révéla un réseau routier très dense et beaucoup d’agglomérations. Tite Live mentionna les grandes quantités de blé que Massinissa fournissait aux armées romaines, grâce à l’existence de nombreuses routes en bon état. La ville de Djemila (Cuicul) est certainement la ville romaine la mieux conservée

Un cimetière romain retrouvé à El Eulma en avril 2007 durant les travaux sur la route de Guelt Zergua.

Un cimetière romain retrouvé à El Eulma en avril 2007 durant les travaux sur la route de Guelt Zergua.

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du pourtour méditerranéen. Fondée par l’empereur Nerva en 96 après Jésus-Christ, cette cité a été retrouvée entière avec ses différents quartiers et ses services publics étonnants pour l’époque. Elle tranchait avec l’austère et rigide Timgad (colonia Marciana Traiana Thamugadi) construite par la troisième légion selon un plan militaire très strict alors que Cuicul a cherché à s’adapter à son terrain, ce qui lui donna un aspect plus humain. Djemila a été inscrite en 1967 au patrimoine de l’humanité. La présence romaine est aussi attestée par les vestiges de la ville de Colonia Julia Zraia, la Tamasnat berbère évoquée par le géographe El Bekri, où l’on mit au jour un grand nombre d’inscriptions dont la plus importante a été transférée au musée du Louvre à Paris. Les traces de l’empire romain ont été trouvées également à Sétif, capitale de la Maurétanie sétifienne, Medjana (Castellum Medianum), Bordj

Ghedir (Lemellef), Ras El Oued (Thamallula), Satafis (Aïn Kébira), agglomérations qui témoignent de l’urbanisation des populations berbères de l’époque. L’histoire de l’architecture chrétienne accorde une place importante à la basilique de Tarlist datant du 6e siècle qui devait se trouver sur l’actuel site sis à 15 km à l’est d’Aïn Azel où fut édifié plus tard le mausolée de Sidi Khalef. On trouva aussi des traces de présence romaine dont une mosaïque transportée à Sétif près de la fontaine dite « Aïn Temouchent » à 4 km à l’est de Sétif. La ville d’El Eulma eut donc très tôt une vie intense dans une région agricole très riche par ses céréales et ses troupeaux, très

Djemila-Ville romaines (30 km d’El Eulma)

Ruines romaines à Mons 15 km d’El Eulma

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urbanisée, disposant d’un réseau routier dense et en bon état.La région fut aussi très présente pendant la période islamique. On y situe le lieu d’origine de la tribu berbère des Koutama à proximité de l’actuelle agglomération de Béni Azziz. Cette tribu a été relevée par les auteurs romains sous le nom d’Ucutumani dès le cinquième siècle. Des vestiges existent dans le massif à Ikdjane et au djebel Zouahra. Cette confédération de tribus berbères fut à l’origine de la création du royaume chiite des Fatimides qui s’installèrent ensuite en Egypte où ils fondèrent la ville du Caire. La région garda son importance stratégique pendant la période hammadite. En 1152, les troupes almohades sous le commandement d’Abdelmoumène infligèrent une défaite aux troupes des Béni Hillal. La région perdit de son importance stratégique et politique pendant la période ottomane où s’installa un pouvoir plus tournée vers

la Méditerranée. L’urbanisation recula. La richesse agricole de la région amena la puissance coloniale à exproprier par la

force des terres fertiles qu’elle accorda à la colonisation agraire de type capitaliste qui favorisa l’implantation de vastes propriétés privilégiant l’appel à une main-d’œuvre agricole locale. La répression de l’insurrection d’El Mokrani accéléra les mesures d’expropriation. En 1862, l’administration décida de la création d’une commune sur le territoire dénommé alors « territoire des Eulmas » du nom des habitants du lieu, sur le site de la fontaine romaine de Taftikia. On lui donna le nom de Saint-Arnaud, en hommage à Armand Leroy dit Achille de Saint Arnaud. Après avoir été renvoyé de l’armée, la carrière militaire de cet officier commença en Algérie sous la protection de Bugeaud comme capitaine de la légion étrangère. Il se distingua au siège de Constantine. Il fut promu général de division après l’expédition de 1851 en Kabylie. Il s’est fait connaître par sa pratique des enfumades à grande échelle. Il est à côté du prince Louis Napoléon Bonaparte lorsque celui-ci mène son coup d’état du 18 brumaire.

Ruines Fatimides à Beniaziz

Le maréchal Saint-Arnaud

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Il est alors nommé ministre de la Guerre. Maréchal de France la même année, il dirige la campagne de Crimée où il meurt le 29 septembre 1854 du choléra. Victor Hugo avait dit de lui : « Il avait les états de service d’un chacal. »Lieu de la révolte populaire de 1871 dirigée par El Mokrani, la région fut marquée par les massacres et les expropriations qui s’en suivirent. Des tribus entières furent anéanties, exilées, dépossédées par la force et chassées vers les montagnes. Depuis, les populations furent toujours considérées comme « rebelles » par l’administration coloniale et étroitement surveillées. En 1945, le mouvement national connut une très forte accélération dans la lutte politique qui allait plus tard déboucher sur la révolution du 1er novembre. A la fin de l’année 1944, le sentiment national avait fait d’importants progrès. L’exaspération des Algériens était à son comble. L’unité des forces patriotiques (PPA, modérés, oulémas) s’était

renforcée et avait entraîné un grand mouvement d’adhésion. Les services de renseignements de l’administration coloniale considéraient la région de Sétif comme vivant dans un « climat

pré-insurrectionnel ». On signala que dans la nuit du 23 au 24 mars 1945, des inscriptions hostiles au colonialisme et réclamant l’indépendance étaient apparues dans les rues de plusieurs villes de l’Est : Constantine, Tébessa, Aïn Beida, Saint Arnaud, Djidjelli, Philippeville… Le premier journal clandestin algérien, L’Action algérienne put apparaître à la fin de 1944, grâce à l’action des militants de la région de Sétif comme Mahmoud Guenifi qui fournirent à l’équipe de rédaction installée à Alger le papier d’impression. Le gouvernement général signalait qu’en mars 1945, la structure du mouvement nationaliste les AML, dirigée par Borhane Eddine Gati installée à Sétif, réclamait 30.000 bulletins d’adhésion et 10.000 cartes. C’est Sétif qui accueillit le

Concours d’Agriculture à Saintarnaud en 1891

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premier siège des AML avant son transfert à Alger en janvier 1945. En avril 1945, le général Duval signalait les menaces de révolte et justifiait à l’avance les mesures qui avaient été déjà préparées : « A Sétif, il est et demeure établi que le PPA est en train d’organiser l’insurrection générale. » Un rapport du secrétaire général du gouvernement du 25 avril 1945 confirme que la répression était en préparation bien avant le 8 mai 1945: « Il faut par des mesures appropriées arrêter le mouvement et faire comprendre à la masse que nous ne sommes pas décidés à nous laisser faire. » C’est dans la région du Constantinois, où les militants nationalistes étaient les plus nombreux que furent identifiées les zones considérées comme les plus sensibles.

B. T.

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Messaoud Zeggarl’un des pionniers de la diplomatie de l’ombre

Les habitants d’El-Eulma (ex-Saint Arnaud), ville située dans la wilaya de Sétif, furent étonnés de voir un panel si impressionnant accompagner Messaoud Zeggar dit Rachid Casa à sa dernière demeure, en cet hiver de 1987. Un panel où l’ancien chef de la diplomatie algérienne, du temps de Houari Boumediene, l’actuel président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, brillait par sa présence, lui qui n’était pas, au demeurant, de bonne publicité à cette époque. Ce n’est qu’à cet instant fatidique en entrerrant le fils de leur ville que les Eulimis réalisèrent qu’ils vennainent de mettre sous terre un illustre enfant de l’Algérie, un patriote de la première heure et un combattant infatigable qui part, après avoir subi les affres de l’envie et des complots. Les complots de ceux qui ne pouvaient pas se mesurer à lui, au temps de la guerre de libération nationale, ni mener la guerre de l’ombre qui fut la sienne.

Le long parcours du soldat secret de la résistance

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Portrait SétifDOSSIER

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Messaoud Zeggarl’un des pionniers de la diplomatie de l’ombre

Le long parcours du soldat secret de la résistance

Les habitants d’El-Eulma (ex-Saint Officiellement, Messaoud Zeggar est décédé des suites d’une crise cardiaque qui l’avait terrassé dans l’un

des ses hôtels à Madrid (Espagne), lieu de son exil volontaire après sa sortie de prison pour un délit aussi farfelu qu’étrange. C’est au moment de son enterrement que les Algériens découvrirent cet homme pétri de qualités et au parcours patriotique exemplaire. L’un des artisans de la guerre secrète que menait le Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales, ancêtre des services secrets algériens, aux services français de la DST, réputées pour leurs coups tordus et les liquidations physiques perpétrés dans les territoires mêmes des Etats européens, à l’instar de la bombe qui avait secoué Evian, l’assassinat d’Européens proches du GPRA et de militants nationalistes algériens. Au procès de Zeggar au Tribunal de Blida, d’illustres personnalités, connues pour leur patriotisme, sontvenues plaider la cause de cet homme qui a tout donné à son pays. Il s’agit

de Kasdi Merbah, Slimane Hofman, Abdelmadjid Aouchiche, Abdellah Chengriha, Mohamed Amir. Tous ces témoins avaient confirmé que Zeggar n’a fait que rendre service à son pays.

Patriote conséquent et révolutionnaire aux mains d’orLe colonel Abdelhafid Boussouf doit sa nouvelle recrue de poids, durant les deux premières années de la Révolution, à Hadj Ben Alla, ex-officier de l’ALN qui a été chargé par les chefs de la Révolution de la structuration de la zone II de la Wilaya V historique. Celui qui deviendra coordinateur du FLN au temps de Ben Bella et après le départ de Khider, découvrit Zeggar à Oran, en 1956. Quelques temps avant sa mort, Ben Alla avait rendu hommage à son ancien compagnon de lutte à El Moudjahid, le 20 novembre 2008, à l’occasion du 21ème anniversaire de la disparition de l’homme le plus proche de Boussouf et de Boumediene, du moins sur le volet des renseignements et du travail de l’ombre. Hadj Ben Alla disait : « Ce négociateur hors-pair et

artisan de l’embryon de l’industrie d’armement de l’ALN au Maroc, appartenait avant 1954 au Parti du peuple algérien (PPA) ».Ben Alla avait connu Zeggar en 1948. « Il fréquentait un marchand de bonbons proche du PPA », soulignait l’homme qui était à l’origine de son incorporation au sein de l’ALN à Oran. Zeggar avait hébergé Ben Alla qui était en mission au profit de l’ALN à Oran, en 1956, parmi sa famille à Medina Djedida. Zeggar, habile homme d’affaires et négociant perspicace, avait déjà ses entrées au port d’Oran. Il livrait des denrées alimentaires à l’entreprise qui s’occupait de la gestion de ce lieu d’affaires à l’ouest du pays. « Il assurait la liaison entre le nouveau chef de la zone II de la Wilaya V historique et le Commandement de la Révolution, à travers Nafissa Hamoud qui prendra, par la suite, le maquis de la Kabylie au sein de l’équipe de santé de la Wilaya III historique conduite par le médecin Lalliam », avait indiqué le défunt Ben Alla. « C’était un homme pétri de qualités exceptionnelles. Son intelligence, son esprit d’initiative, son côté débrouillard et son penchant

Messaoud Zeggar (à droite) en compagnie du défunt Houari Boumediene et de l’actuel Président de la République Abdelaziz Bouteflika

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Portrait SétifDOSSIER

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à concocter les astuces les plus invraisemblables pour arriver à son objectif, m’avaient incité à l’envoyer au Maroc », disait Ben Allah qui était à l’origine de l’aventure fort bénéfique à la Révolution de Zeggar et qui sera derrière la naissance d’une histoire glorieuse, traversant de bout en bout la légende du MALG de Boussouf. Homme secret et organisé. Il préparait tout à l’avance. Il ne pouvait pas agir autrement, en ces temps de guerre totale que livrait la puissance coloniale au peuple algérien et à ses combattants. Il prouva son sens aigu de l’organisation lorsqu’il avait implanté une usine de Bazookas (mortiers), à Nador, en plein Rif marocain, sous couvert d’usines d’ustensiles de cuisine. Zeggar préparait ses entreprises en faveur de la Révolution dans les menus détails. C’est ainsi qu’il avait mis à la tête de cette usine des gens de son patelin (El-Eulma) pour s’assurer d’un contrôle total de l’embryon de l’industrie d’armement de l’ALN qui fut une prouesse en ces temps de guerre, au point que même le pays hôte ne savait rien de ce qui se tramait dans les monts du Rif. Parmi les hommes de Zeggar à l’intérieur de cette usine secrète, il y avait Djillai Mohamed Seghir, Zeggar Abdellah, Mansouri Khaled, Zeggar Abdelhamid, Oufi Mustapha, Mezenane Ali, Touati Mohamed, tous natifs de la ville d’Eulma. A rappeler que dans cette entreprise de doter l’ALN d’une industrie d’armement et dans l’organisation des réseaux d’achat d’armes au profit de la Révolution, il y avait, aussi, Mansour Boudaoud.Personne ne sait, jusqu’à ce jour, comment faisait Zeggar pour introduire les pièces de Bazookas à l’intérieur du territoire marocain. Son cousin et proche collaborateur, M. Djillali Mohamed Seghir, avait indiqué, lors de l’hommage rendu à Zeggar, l’année passée, que le défunt avait installé cette fabrique de mortier à la demande de Boussouf et de Boumediene. Mohamed Seghir a été, aussi, catégorique sur la question du matériel de transmissions acquis par l’ALN. Il avait affirmait qu’il tenait l’information de Boussouf lui-même qui lui avait dit : « 90 % de ce matériel a été fourni par Zeggar ».

Un habile homme d’affaires au service de la RévolutionDans son témoignage écrit, lu à l’occasion du 21ème anniversaire de la disparition de Zeggar, M. Dahou Ould Kablia, premier responsable de l’Association des anciens membres du MALG, avait relevé le rôle principal joué par Rachid Casa dans l’affaire d’achat d’équipements de transmission utilisés par les troupes américaines dans les bases mises à leur disposition par l’OTAN au Maroc, durant la IIème Guerre mondiale. « Un poste de radio-marine de grande capacité a été acquis par Zeggar et transporté de nuit dans la région de Nador », soulignait Ould Kablia. Ce poste a été transformé en poste d’émission pour la radio Sawt El Djazaïr qui émettait de Nador, à partir du 16 décembre 1956.« A partir de cette date, il devient le collaborateur le plus proche et le plus efficace du colonel Boussouf, puis il s’occupa de la logistique, en complémentarité avec Mansour Boudaoud », avait encore relevé M. Ould Kablia. Selon l’actuel président de l’Association des anciens du MALG, à partir de 1957 jusqu’à 1960, Zeggar développe une mission au port de Tanger puis dans les pays limitrophes, en Espagne en particulier.« Dans le sillage de la mise en oeuvre des filières d’achat d’armes et d’équipements

organisées et efficaces, Boussouf avait fait de Zeggar son homme de confiance pour les missions secrètes de caractère politique », selon le témoignage de l’actuel ministre délégué auprès du Ministère de l’intérieur, chargé des Collectivités locales, M. Ould Kablia. « Son champ d’action devient l’Angleterre et les Etats-Unis d’Amérique, où il se voit ouvrir les portes les plus importantes du microcosme de la politique et des finances de ce pays, tant pour les hommes du parti démocrate, les frères Kennedy, que ceux de la finance, dont le président de la Chase Manhattan Banque et gouverneur de la ville de New York, Nelson Rockefeller », avait écrit M. Ould Kablia. C’est dans ce champ que Zegar va prouver ses compétences, son habilité et son sens d’organisation et d’approche opérationnel. L’Egypte d’Abdenasser qui était parmi les deniers pays à reconnaitre le GPRA, avait attiré l’attention de Zeggar qui, au même titre que son chef immédiat, le colonel Boussouf, se posait des questions sur l’attitude de l’Egypte qui cherchait à contrôler les structures de l’ALN, par tous les moyens. Là, aussi, la prouesse de « mister Harry », comme il plaisait aux militaires américains installés au Maroc durant la IIème Guerre mondiale de l’appeler, fut légendaire. Son coté astucieux fut remarquable et d’une pertinence hors pair, au point où il

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Portrait SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 103Octobre 2014

Zeggar qui s’est reconverti aux affaires après l’indépendance, fut l’artisan de la diplomatie parallèle initiée par le président Boumediene après la rupture des relations entre les USA et l’Algérie, dans le sillage de la guerre israélo-arabe 1967. Le défunt Messaoud Zeggar a été l’un des artisans majeurs de ce qui est appelé la diplomatie de l’ombre, après l’indépendance du pays. La diplomatie de l’ombre qui caractérisait, à des proportions importantes, l’action diplomatique algérienne dans le monde, explique la place qu’occupait l’Algérie dans le concert des nations. El Djazaïr.com reproduit le portrait de Messaoud Zeggar, paru dans son édition du n°22 de janvier 2010, dans le souci de marquer la part de la diplomatie de l’ombre en particulier dans l’âge d’or de la diplomatie algérienne.

mit hors jeu le « grand frère » égyptien épaulé dans son entreprise de faire une OPA sur la révolution algérienne par l’inénarrable Fethi Dib. C’est dans ce contexte, relève-t-on, que Zeggar avait rédigé une fausse lettre qu’il avait signé au nom de De Gaulle et qu’il avait transmise à l’ambassade de l’Egypte, à travers un colonel français qui travaillait à l’Elysée. Dans cette fausse lettre, De Gaulle avait demandé à son homologue le «grand frère » Abdenasser de cesser de fournir de l’aide militaire à la Révolution algérienne moyennant un soutien économique de la France à l’Egypte. Une proposition qu’avait acceptée le « grand révolutionnaire arabe », dans une vraie lettre transmise au colonel qui collaborait avec Zeggar et que ce dernier avait remis au colonel Boussouf, soulevant de la sorte l’étonnement des dirigeants de la Révolution. Zeggar s’est aguerri dans le travail du renseignement, au point de placer un équipement d’écoute à l’intérieur même du bureau du président français. Il avait également récupéré un document secret du bureau qu’il avait remis aux responsables de la Révolution. Un document qui a été d’un apport avéré à l’équipe des négociateurs d’Evian, conduite par le défunt Krim Belkacem.

L’artisan de la diplomatie parallèle de Boumediene face aux USAPatriote infatigable, Zeggar qui s’est reconverti aux affaires après l’indépendance, fut l’artisan de la diplomatie parallèle initiée par le président Boumediene après la rupture des relations en les USA et l’Algérie, dans le sillage de la guerre israélo-

arabe 1967. De par ses relations avec les personnalités américaines, dont Georges sénior, il put déjouer plus d’un coup contre l’Algérie, tel la menace de frappe des USA contre l’Algérie, en 1967, où la sixième flotte américaine lorgnait du côté de Cherchell, ainsi que la tentative d’assassinat d’un président arabe.Zeggar accompagnait les orientations patriotiques de Boumediene, dans les domaines politique et économique. Il lui a été d’une grande aide, au moment où Boumediene avait décidé de nationaliser les hydrocarbures. C’est dans ce contexte que Zeggar avait prouvé tout son savoir-faire, en allant arracher la neutralité des USA, dans la guerre qui opposait l’Algérie à la France dans cette affaire. Zeggar avait, en parallèle, développé une activité intense en faveur du peuple palestinien. Il avait pu, dans ce cadre,

pénétrer dans les arcanes opaques du Vatican, pour arriver jusqu’au Pape Jean Paul II et le sensibiliser sur la question du statut d’El-Qods, ville sainte de Palestine, annexée par l’entité sioniste. Dans une lettre adressée par un proche collaborateur du Pape à Zeggar, il était question d’une rencontre entre le souverain pontife et l’ancien «malgache» et officiellement homme d’affaires algérien, pour explorer la possibilité de plaider pour un statut international de cette ville sainte pour les musulmans et les chrétiens. Ceci se passait au début des années 80 du siècle passé. C’était les prémices des changements initiés par Chadli. Le début de la campagne de «déboumediénisation» qui emporta dans son sillage cet illustre révolutionnaire et infatigable homme de l’ombre, doté d’une loyauté rare

Messaoud Zeggar ( au centre) en compagnie de Nelson Rockefeller, gouverneur de la ville de New York

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Miloud Fellahi, chef de daïra d’Aïn-Arnat

Daïra de Ain-Arnat SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 107Octobre 2014

Daïra d’Aïn Arnat

Prêt pour le grand décollage Le réseau d’assainissement, l’eau potable, le gaz et l’électricité, la fibre optique, les routes et trottoirs bénéficient d’une attention particulière. Le projet structurant d’extension de la piste de l’aéroport 8-Mai-1945 constitue un argument en faveur d’une infrastructure aéroportuaire à la hauteur des ambitions sétifiennes.

Par Leila BOUKLI

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Daïra de Ain-Arnat SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79108 Octobre 2014

Située à 7 km de la capitale des Hauts-Plateaux, Aïn Arnat est l’une des vingt daïras que comptent les 60 communes de la wilaya de Sétif, dont quatre, Aïn

Arnat, Mezlough, Ouricia et Ain Abessa, comptant 14.000 habitants, dépendent d’elle. C’est la première croissance démographique au niveau de la wilaya de Sétif. L’un de ses atouts est son potentiel en sol important. Son agriculture repose essentiellement sur la céréaliculture, d’ailleurs elle fut le grenier à blé de la Rome antique. Elle bénéficiera du mégaprojet inscrit dans le cadre des grands transferts d’eau, avec le barrage d’El Maouane, commune d’Ouricia, qui sera opérationnel en 2015, et de la réalisation, à Mehdia, d’une centrale électrique, qui va alimenter tant Sétif que les wilayas limitrophes et faire ainsi face à la demande grandissante du

citoyen, en énergie électrique. Son autre atout est l’existence d’une base industrielle héritée des plans quinquennaux, notamment dans le domaine du plastique et des industries diverses créées par le privé. De plus,

l’aéroport civil international de Sétif est situé dans la ville d’Aïn Arnat plus précisément dans la localité de Khalfoun. Elle compte quatre casernes militaires et des écoles d’aviation en cours de construction, de cadets, l’école des paras, une base de 3.000 gendarmes. Miloud Fellahi, un énarque en est le chef depuis 2008.

Nous l’avons rencontré.Le chef de daïra est fier d’avancer

qu’il n’existe aucun bidonville, dans les quatre communes

sous sa responsabilité. « J’ai lutté pour cela, toutefois la daïra continue, sans connaitre de problèmes majeurs, à reloger les occupants d’habitats précaires. Je tente toujours de reloger les citoyens dans les daïras et communes d’origine ». Pour ce qui est des opérations

de relogement, sociaux, LPA, LSP, Miloud Fellahi

rappelle que durant le mois de Ramadhan dernier,

il a fait démolir une ancienne cité à Ouricia, à la suite de quoi

80 familles ont été logées. De plus,

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Plus de 1200 familles sétifiennes seront relogées à Aïn Arnat

Daïra de Ain-Arnat SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 109Octobre 2014

sur les trois listes de distribution de 300 logements sociaux dans les communes d’Ouricia, un seul et unique recours, souligne-t-il, a été enregistré pour toute l’opération de relogement ; à Ain Abasa, ce seront 20 logements ; Mezlough, 25 logements ; Ouricia et à Mezlough bénéficieront aussi respectivement de 160 logements, LPA et 178 logements LSP. Ajoutons les 430 logements sociaux qui sont en cours de réalisation, dont 280 achevés. 150 ont un taux d’avancement dépassant les 65%. Ces logements, seront attribués incessamment. Ce sont, précisera le chef de daïra, plus de 1200 familles sétifiennes qui viennent d’être relogées à Ain Arnat Pour ce qui est de la scolarité, le chef de daïra nous apprend que trois groupes scolaires seront opérationnels cette année ; deux à Aïn Arnat, un à Ouricia et un lycée à Aïn Arnat, localité de Mehdia. Ces groupes scolaires ont la particularité d’être mitoyens à

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Daïra de Ain-Arnat SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79110 Octobre 2014

la cité des 1500-Logements, ce qui facilitera la scolarité des enfants. Parmi les gros projets rentrant dans le programme local, deux opérations d’amélioration urbaine concernent la commune de Aïn Arnat et celle d’Ouricia avec respectivement des enveloppes de 35 milliards et de 25 milliards de centimes. Ainsi, le réseau d’assainissement, l’eau potable, le gaz et l’électricité, la fibre optique, les routes et trottoirs, bénéficieront d’une attention particulière.En matière de communication, le chemin de wilaya 141 vient d’être achevé et relie la commune de Mezlough en passant par la commune d’Aïn Arnat, Aïn Abasa pour se terminer, à Tizi N’Béchar Une nouvelle ville vient d’être programmée dans la localité de Mehdia, commune d’Aïn Arnat. « Le choix du terrain et les études, sont achevés. Nous sommes dans l’attente de l’aval du ministère de l’Habitat », nous dit le chef de daïra. Autres gros projets : le barrage d’El

Maouane, commune d’Ouricia, qui sera opérationnel en 2015, d’une capacité de 148 millions de m3. Les objectifs attendus de ce mégaprojet, inscrit dans le cadre des grands transferts d’eau, sont le renforcement de l’alimentation en eau potable pour la population de 13 communes et une affectation pour l’irrigation d’une superficie de 16.800 hectares et à Mehdia, la réalisation d’une centrale électrique, en cycle combiné à réfrigération atmosphérique sèche, qui va alimenter tant Sétif que les wilayas limitrophes, et faire ainsi face à la demande grandissante du citoyen, en énergie électrique. Les travaux en cours dépassent les 30%. D’un coût avoisinant le milliard de dollars, il est prévu que cette centrale, d’une puissance totale de 1200 MW, sera réalisée en 39 mois. En charge du projet, une entreprise coréenne, en collaboration avec les services de la Sonelgaz. Abordant la lutte contre les lenteurs administratives, Miloud Fellahi nous dit avoir instruit sa daïra

et communes, à combattre sans merci le phénomène de la bureaucratie. C’est ainsi que pour l’état civil et pour faciliter la tâche aux citoyens, les communes travaillent même le samedi, de même qu’à la daïra pour la remise de papiers tels passeport, permis, carte nationale. Un service minimum est assuré pour la grande joie des citoyens qui l’expriment. Quant à la biométrie, elle a été initiée ici, le 16 juin 2013. Ce service fonctionne très bien malgré un cadre non adéquat, dû à l’exigüité des lieux. « Le service travail actuellement dans une salle d’attente aménagée, que nous avons sacrifiée ».L’environnement, dans cette daïra d’Aïn Arnat, on y pense, puisqu’un privé de la commune de Mezlough a créé une unité de ramassage et de transformation du plastique. Sur ce plan, toutefois, beaucoup reste à faire Le sport et la culture n’y sont pas oubliés. En cours de réalisation, deux stades. L’un de 3.000 places à Ouricia

Miloud Fellahi s’entretenant avec notre journaliste

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Daïra de Ain-Arnat SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 111Octobre 2014

et un autre de 5.000 places à Aïn Arnat en plus d’une piscine semi-olympique, des stades de proximité dans chacune des localités. Deux salles omnisports à Aïn Arnat et à Aïn Abasa. Il existe des centres culturels au niveau de chaque commune ; des maisons de jeunes bien structurées,

bien équipées et souvent affichant complet et quatre bibliothèques publiques équipées, à la disposition des élèves, étudiants et du public en général. On peut dire qu’Aïn Arnat est une daïra calme, où il fait bon vivre.« Cette daïra recèle des richesses à

caractère agricole en plus des activités commerciales et industrielles. Il y a de l’informel, certes, que je combats en créant des petites zones, des marchés de proximité fonctionnels sur les quatre communes, mais là c’est un autre combat ! »

L. B.

Miloud Fellahi a fait l’Ecole nationale d’administration d’Alger, il y obtient son diplôme option économie et finances, en 1989. Depuis, il assume diverses fonctions. Il commence par être administrateur à l’inspection générale des finances (IGF) à Constantine. Originaire de N’Gaous , il décide de se rapprocher de sa famille et devient chef du personnel à la wilaya de Batna pendant un an et demi, puis chef de service animation locale, chef de service du budget patrimoine de la wilaya, directeur de l’administration locale par intérim (DAL), chef de daïra à El Oued et depuis 2008, chef de la daïra de Aïn Arnat.

La verdure, symbole d’une région faite de beauté créée par la fécondation de cultures ancestrales porteuses de valeurs humaines : paix, art, savoir-vivre..

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Daïra de Salah-Bey SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79112 Octobre 2014

Daïra de Salah-Bey

De facilitations en facilitationsLes services de la daïra de Salah-Bey répondent d’une manière efficace et sans aucune difficulté bureaucratique aux attentes des administrés et des citoyens en général. La carte d’identité nationale est délivrée en une vingtaine de minutes après dépôt du dossier. Il en est de même pour la carte grise. Le passeport est obtenu en quinze jours, le temps nécessaire à l’enquête policière.

Par Salim HOURA

Yahia Seffar, chef de daïra de Salah-Bey.

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Daïra de Salah-Bey SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 113Octobre 2014

Dans le cadre de la modernisation du service public, des actions visant à

moderniser et à améliorer les prestations fournies en direction des administrés ont été initiées par les pouvoirs publics. L’introduction du passeport biométrique électronique constitue l’une des principales mesures prises dans ce cadre. Parallèlement à cette première mesure, une opération de numérisation des registres et actes de naissances a été menée et achevée au niveau de la majorité des communes de la

daïra. Cette opération a permis, dans une première étape, de faciliter et

d’accélérer la délivrance des actes de naissance au niveau

des communes concernées et a abouti, dans une seconde étape, à la constitution d’un fichier national des actes de naissance. A terme, cette opération mettra fin aux désagréments causés aux citoyens notamment durant les périodes de grande affluence. A ces mesures

décidées au niveau national, il y a lieu d’ajouter

localement l’opération de décentralisation vers les

daïras de certaines activités centralisées actuellement au

niveau des services de la wilaya.

Yahia Seffar expliquant à notre rédacteur le mode de fonctionnement mis en place pour faciliter ladélivrance de documents administratifs.

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Daïra de Salah-Bey SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79114 Octobre 2014

Il s’agit en premier lieu, des cartes d’immatriculations automobiles, dont le traitement a été décentralisé vers l’ensemble des daïras de la wilaya. Cette opération de rapprochement de l’administration des administrés a permis d’améliorer les prestations fournies en leur direction, en matière notamment de délais d’établissement des documents et d’éviter les désagréments causés par la multitude de déplacements vers les services de la wilaya. Ces mesures seront consolidées par d’autres opérations dont l’impact ne sera que positif vers les administrés de la wilaya. Pour se rendre compte de visu de l’efficacité et de l’apport de ces mesures, El-Djazair.com s’est rendu sur plusieurs sites de daïra, dont la daïra de Salah-Bey. Le constat a été plus que positif .Loin de nous l’idée de caresser dans le sens du poil l’administration, encore moins ses premiers responsables, mais la logique veut qu’il faut rendre à César, ce qui appartient à César. En effet, les services de la daïra de Salah-Bey répondent d’une manière efficace et sans aucune difficulté bureaucratique aux attentes des

administrés et des citoyens en général. Il faut dire que la daïra de Salah-Bey tend à faire figure d’exception concernant la délivrance des passeports, cartes grises, permis de conduire et autres documents administratifs. En effet, l’opération est d’une telle fluidité étonnante que l’on se demande si c’est vrai tant le spectre de la bureaucratie plane encore sous d’autres cieux. La carte d’identité nationale est délivrée en une vingtaine de minutes après dépôt du dossier. Il en est de même pour la carte grise. Le passeport, dont la validité est passée à 10 ans pour les personnes âgées de plus de 19 ans, est obtenu en quinze jours, juste le temps nécessaire à l’enquête policière. « D’ailleurs, point de rendez-vous pour le dépôt du dossier du fait de l’éloignement de certains douars », souligne Yahia Seffar, chef de daïra de Salah-Bey. Le mode d’organisation mis en place y est pour beaucoup. « Nous avons divisé nos services en deux groupes : l’un pour les cartes grises et les permis, l’autre pour les passeports biométriques et carte d’identité national » précise le premier responsable de la daïra,

qui regrette, néanmoins, l’absence de mobiconnect pour pouvoir convoquer par SMS les citoyens dont les passeports biométriques sont prêts. Néanmoins, ce mode d’organisation a permis la délivrance de 2355 passeports biométrique à fin août 2014, soit un traitement de 30 dossiers par jour. Pour ce faire, une cellule de saisie des données a été créée au niveau de la daïra. Il faut dire que la réussite de l’opération, lancée dans un premier temps au niveau de la daïra de Sétif, sélectionnée comme l’une des principales daïras-pilotes du pays, est pour beaucoup dans l’élargissement de l’opération.Pour rappel, Salah-Bey, daïra de 75 000 habitants s’étendant sur une superficie de 743,84 km2, dépend de la wilaya de Sétif. Elle est située entre les wilayas de Batna et M’sila, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu. Elle est considérée comme une région à caractère agropastoral parmi l’une des plus déshéritées de la wilaya. Son relief est rocailleux, montagneux, semi-aride et le sol est réputé pour son caractère ingrat.

S. H.

La réconciliation entre l’administration et le citoyen

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APC de Salah-Bey SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 115Octobre 2014

AN

EP N

° : 148577

Commune de Salah-Bey

L’agriculture, l’indéniable atout de prospérité La commune tient trop à sa vocation agricole qui la caractérisait dans le temps malgré la baisse du débit de sa forte nappe phréatique. Un problème qui devrait connaître son épilogue avec la connexion de la commune aux grands transferts hydrauliques à partir des barrages d’Ighil Emda dans la wilaya de Bejaia et Erraguene dans celle de Jijel, sensés régler définitivement le problème du manque d’eau potable et irriguer pas moins de 40.000 hectares de terres agricoles au niveau de la wilaya de Sétif.

Par Salim HOURA

Ali Cherama, président de l’APC de Salah-Bey

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APC de Salah-Bey SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79116 Octobre 2014

AN

EP

: 148

577

La commune de Salah-Bey peut s’estimer parmi les plus chanceuses en matière de terres agricoles. D’autant

que dans le domaine de l’agriculture, la commune a reçu toutes les aides à travers plusieurs programmes de développement agricoles, notamment celui de la modernisation du secteur agricole et le développement de la production dans tous les domaines. Situé à une altitude de 978 m, la commune de Salah-Bey, localisée dans un bassin agricole au cœur d’un amphithéâtre de montagnes (Bou Taleb, Ouled Tebben), aspire à retrouver sa vocation agricole, d’autant que les populations ont regagné leurs terres désertées durant la décennie noire lorsque le chef-lieu de daïra, ainsi que ses localités et mechtas éparses, a subi les affres d’un terrorisme des plus barbares. Les plaies se sont cicatrisées. Place au développement socioéconomique pour un avenir certain et prospère. «Pour peu que les investisseurs privés s’y mettent de la partie » souligne Ali Charama,

président de l’Assemblée populaire communale de Salah-Bey, qui croit au développement économique pour un avenir serein. Sa situation géostratégique lui permet de se développer davantage dans la mesure où elle offre un potentiel économique important aussi bien agricole que dans l’activité d’élevage ovin et bovin. Pour peu que les agriculteurs locaux s’investissent dans la céréaliculture et la production sous serres. D’autant que le problème d’irrigation devrait trouve son épilogue avec la connexion de la commune aux grands transferts hydrauliques à partir des barrages d’Ighil Emda dans la wilaya de Bejaia et Erraguene dans celle de Jijel, sensés régler définitivement le problème du manque d’eau potable et irriguer pas moins de 40.000 hectares de terres agricoles au niveau d la wilaya de Sétif, ainsi que la réalisation du barrage de Soubella au Sud de Aïn-Oulmène. A ces projets, il ya lieu d’ajouter l’apport de la station d’épuration de lagunage « biologique » au Sud d’Aïn-Oulmène, prévue pour le traitement des eaux usées des

communes de Ain-Oulmène et de Salah-Bey, et pour l’irrigation de plus 150 hectares de terres environnantes. A titre indicatif, quelques 180hectares de terres sont exploités par une quarantaine d’exploitants agricoles dans le domaine de la céréaliculture. « Si nous utilisons à bon escient les terres agricoles et la production sous serres, nous redeviendrons le silo de la wilaya en matière de produits et nous réduirons le chômage dans la région » indique Ali Charama, président de l’APC de Salah-Bey.

Un bassin de décantation pour l’irrigationCependant la modernisation du secteur exige une vraie prise de conscience chez les fellahs à travers leur sensibilisation pour s’enquérir des nouveaux moyens techniques de production, afin de ne point compromettre leur réussite agricole en cas de manque de pluviométrie, car il existe des techniques modernes pour les labours semailles que le fellah doit impérativement prendre en compte pour qu’il ne soit pas tout le temps angoissé par le manque

Salah-Bey par la route de Maâffar

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APC de Salah-Bey SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 117Octobre 2014

AN

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de pluviométrie. En matière de ressources en eau, la commune ne se plaint pas puisque l’eau est desservie au quotidien en attendant l’adduction du réseau AEP aux grands transferts hydraulique et la réalisation de châteaux d’eau pour une enveloppe financière de 830 millions de dinars. D’ailleurs, les responsables locaux ont pris les devants en décidant de diagnostiquer le réseau d’AEP pour son éventuel renouvellement pour une meilleure maitrise de la distribution. En outre, il est prévu la réalisation d’un bassin de décantation des terres agricoles et l’élevage. Une méthode d’arrosage agricole qui se veut bien plus respectueuse de l’environnement que les traditionnels pompages dans les nappes phréatiques et les rivières

Une centrale électrique en projet Pour ses besoins énergétiques, la commune de Saleh- Bey a bénéficié d’un projet d’une nouvelle centrale électrique d’une capacité de 800 mégawatts. Cette infrastructure énergétique dont la réalisation est confiée à un groupement algéro-

libano-coréen s’étendra sur une superficie de 30 ha, au lieudit Maâdouma, non loin de la station de transformation d’énergie électrique. Composée de six groupes électrogènes, cette centrale électrique a pour but l’augmentation des capacités de production de l’énergie électrique. Celle-ci va, sans nul doute, satisfaire la demande sans cesse croissante. Une fois réceptionnée,

cette infrastructure créera pas moins de 1000 emplois permanents. Présentement, l’électrification de la commune est à un taux de 99%, reste les nouvelles constructions réalisées dans le cadre de l’habitat rural qui seront branchées une fois les travaux achevés. Pour le moment aucune réclamation n’est faite dans ce domaine, pour le Gaz, la ville est branchée à 1OO% en milieu

Ali Cherama feuilletant le dernier numéro d’El-Djazair.com

La forêt domaniale de Salah-Bey

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APC de Salah-Bey SétifDOSSIER

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urbain et 98% en milieu rural et c’est d’ailleurs l’une des rares communes où l’on trouve un douar branché au gaz de ville. Un acquis pour les citoyens auxquels il rend un grand service sachant que la commune de Salah-Bey culmine à une altitude de 978 m où le mercure descend parfois à plusieurs centigrades sous le 0 en hiver.

Déficit en infrastructures de santéCertes la commune de Salah-Bey n’est distante que de 9 km de la daïra de Aïn-Oulmène qui dispose d’un hôpital de 240 lits. Mais, il n’en demeure pas moins que la réalisation d’une polyclinique au chef-lieu de la commune, demeure le souhait d’Ali Cherama, qui souligne le manque d’infrastructures de santé, notamment de salles de soins. En effet, la commune enregistre l’existence d’un seul centre de soins datant de 1984 appelée à faire face aux besoins d’une population qui avoisine les 30.OOO habitants et de deux salles de soins loin de répond pas aux besoins de la commune. Alors que les cas urgents sont transférés vers l’hôpital d’Aïn-Oulmène. En matière

d’éducation, la commune dispose suffisamment d’infrastructures d’enseignements pour répondre aux besoins. D’ailleurs les écoles ne sont exploitées qu’à hauteur de 60% de leurs capacités. A titre indicatif, le nouveau lycée de Salah Bey a connu un taux de réussite de 71,30% de réussite à l’examen du baccalauréat session 2014

Un pôle urbain de 1000 logements En matière de réseau routier le chef de l’exécutif communal aspire à l’élargissement de la RN 28, à l’entrée sud de la commune, dans le cadre du prochain programme, au même titre que le projet de contournement de la ville afin d’éviter le passage des poids lourds par le centre-ville. Le problème du transport ne se pose pas au niveau de la commune vers toutes les directions, élus et citoyens sont satisfaits, même le transport scolaire enregistre des satisfactions. Il en est de même pour le logement puisque la commune a bénéficié d’’unpôle urbain de 1000 logements avec tous ces équipements, en plus de 220 logements CNEP-Immo. Par ailleurs, la commune a bénéficié d’un

quota de 140 logements dans le cadre d l’habitat rural et de 150 logements LSP qui sont en voie d’achèvement. En outre, la commune a dégagé une assiette foncière de 50 hectares pour la réalisation de 4300 logements dans 4 lotissements différents. Alors que pour l’extension du PDAU ( plan de développement et d’aménagement urbain), une assiette de plus de 130 hectares a été dégagée..

Un PCD consistant Vingt-trois opérations de développement ont été lancées au titre du Programme communal de développement 2013 visant l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Parmi ces projets, dont certains sont en chantier et d’autres programmes à l’être, on citera le projet d’aménagement urbain, en cours d’exécution, la réalisation de 2 salles de sports, le revêtement de plusieurs ruelles de la ville, la rénovation du réseau AEP. En outre la commune a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 100 millions de dinars dans le cadre du PCD 2014.

S. H.

Le projet de la forêt récréative (villégiature) en maturation

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Daïra d’Ain Oulmène SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 119Octobre 2014

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Daïra d’Aïn Oulmène

La « débureaucratisation » du service public La mise à niveau du service public constitue l’essentiel des préoccupations des responsables de la daïra d’Aïn Oulmène dans la wilaya de Sétif, où la modernisation des prestations et l’amélioration de l’accueil des citoyens sont une réalité palpable.

Par Salim HOURA

Abdelmadjid Ghaib, chef de daïra d’Aïn Oulmène, et Abdelkader Ouali, ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.

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Daïra d’Ain Oulmène SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79120 Octobre 2014

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Depuis le lancement de l’opération de modernisa t ion des services p u b l i c s , quelque 35

435 pièces ont été établies, souligne Abdelmadjid Ghaib, chef de daïra d’Aïn Oulmène. Ces documents se déclinent, entre autres, en 3566 passeports biométriques, 9500 cartes grises et 7675 cartes d’identité nationale. Si le passeport biométrique est remis dans la quinzaine de jours qui suit son dépôt, les cartes d’identité nationale et les cartes grises sont délivrées le jour même du dépôt des demandes. Un fait saillant de la réforme du service public dans cette daïra où la modernisation du service

public n’est pas un vain mot. En effet, la plateforme biométrique de la daïra

d’Aïn Oulmène est connectée au Centre des titres sécurisés (CTS)

d’El Hamiz, à Alger. La réussite de l’opération, lancée dans

un premier temps au niveau de la daïra de Sétif, sélectionnée comme l’une des principales daïras-pilotes du pays, est pour beaucoup dans l’élargissement de l’opération des autres daïras notamment d’Aïn Oulmène où les fonctionnaires chargés

d’un tel dossier ont bénéficié d’une formation

idoine. D’ailleurs, les citoyens sont unanimes à

estimer que cette décision est un grand pas sur le chemin de la

réforme du service public. Il faut savoir que la daïra d’Aïn Oulmène

est une circonscription administrative Abdelmadjid Ghaib, chef de daïra d’Ain Oulmène

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Daïra d’Ain Oulmène SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 121Octobre 2014

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située dans la wilaya de Sétif. Son chef-lieu est situé sur la commune éponyme d’Aïn Oulmène. La daïra regroupe les quatre communes d’Aïn Oulmène, Guelal, Ksar El Abtal et Ouled Si Ahmed.

Des moyens matériels adaptés pour la modernisation du service publicAfin de donner forme aux mesures décidées au titre de la reforme des prestations de l’administration, il était nécessaire de renforcer certains sièges de daïras et communes en moyens matériels et humains nécessaires, comme ce fut le cas pour la daïra d’Aïn Oulmène qui s’est dotée d’un tableau électronique à affichage dynamique aussi bien pour une meilleure communication interne qu’externe. Ce qui a grandement contribué à faciliter la tâche aux citoyens, tout en réduisant la pression sur les préposés aux guichets. Toutes ces mesures ont fait que depuis mai 2013, les services da la daïra d’Aïn Oulmène ont totalement numérisé la délivrance des documents administratifs.

Un développement planifié La daïra d’Aïn Oulmène a connu de grands chantiers en matière de réaménagement, l’objectif étant d’améliorer le cadre de vie du citoyen et le désenclavement tant sur le plan urbain que sur le plan rural. A cet effet, le réaménagement des centres urbains se poursuit selon une stratégie favorisant la longévité des ouvrages. Ce qui explique la priorité donnée à

la réhabilitation des réseaux d’AEP, d’assainissement, des avaloirs, avant même le revêtement des différentes artères de la ville. L’aspect esthétique non plus n’est pas épargné avec notamment la création d’espaces verts. En effet, dans le cadre du programme PCD, une enveloppe de 364 680 000 de dinars a été mobilisée pour financer 31 opérations dont 5 sont achevées et 20 en cours alors que les 6 restantes sont en cours de validation au niveau des services de contrôle financiers.

Siège de la daïra d’Aïn-Oulmène

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Daïra de Beni-Ourtilane SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79122 Octobre 2014

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Una daïra bien nantieCes opérations se sont soldées par la réalisation de plusieurs infrastructures socioéconomiques de base. En matière d’éducation, la daïra d’Aïn Oulmène dispose de 72 écoles primaires, de 16 CEM et de 6 lycées en attendant la réception de 3 groupes scolaires au niveau des communes d’Aïn Oulmène, Ksar El Abtal et Ouled Si Ahmed, ainsi que la réalisation de 2 CEM à Ouled Si Ahmed et Guelal, à même de répondre à une demande sans cesse croissante d’une population scolarisée estimée à 29 206 élèves tous cycles

confondus. En matière de logements, il a été procédé à la distribution de 1365 logements socio-locatifs alors que 760 autres unités sont en attente de distribution. Concernant l’habitat rural, 455 aides ont été attribuées depuis 2008 contre 270 logements promotionnels aidés. Un quota, certes, en deçà de la demande estimée à 18 746 dont 9394 pour le social, 7793 pour l’habitat rural et 1559 promotionnel. Pour rappel, la daïra d’ Aïn-Oulmène a bénéficié en 2012 d’un quota de 2.110 logements, dont 640 publics locatifs, 400 LPA, en plus de 370 logements

ruraux, selon M.Ghaib. Cette daïra a bénéficié durant la période 2002-2008, au titre des différents plans de développement, de 1.570 logements de type rural répartis à raison de 390 unités pour Aïn Oulmène, 480 pour la localité d’Ouled Sidi Ahmed et plus de 690 unités pour les communes de Kasr El Abtal et de Guellal. Cependant, si l’électrification de la daïra connaît un taux appréciable, il n’en est pas de même pour le taux de pénétration en gaz qui connait certain retards.

S. H.

Siège de l’APC

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Daïra de Beni-Ourtilane SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 123Octobre 2014

Beni-Ourtilane

La daïra qui a transformé son isolement en atout Beni Ourtilane est connue pour ses produits agricoles du terroir, tels la figue, l’huile d’olive et le miel. Une région à vocation agricole par excellence, où une foire se tient chaque année

Par Rafik BITOUTIsolée de par sa position géographique, éloignée des grands axes routiers, la daïra de Beni-Ourtilane est l’une de ces rares régions du nord du pays à être demeurée complètement «indemne» de toute activité industrielle et entièrement vouée à l’agriculture et à l’élevage. Néanmoins, sur le plan de la prestation

de service public, la daira de Beni Ourtilane, à l’instar des autres daïras, est connecté au Centre national de biométrie d’El Hamiz. Quelque 1684 passeports biométriques ont été, depuis, délivrés. « Il faut dire que quand le traitement a été généralisé à l’ensemble des communes de la wilaya, le service s’est nettement amélioré et les délais sont respectés, entre 25 et

30 jours maximum » souligne Youcef Takbou, chef de daïra de Beni Ourtilane. Sur le plan de développement, et dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des citoyens, une enveloppe financière été allouée pour la réhabilitation des routes de l’éclairage public et quelques aménagements urbains. Imposé par le relief de ses territoires montagneux qui a longtemps constitué un obstacle pratiquement inexpugnable face à toute entreprise de désenclavement, l’isolement de Beni-Ourtilane est probablement en passe de devenir un atout de développement pour cette daïra.Forcés par l’isolement à demeurer les pieds boulonnés dans leurs terres, les habitants de cette région continuent de

Youcef Takbou, chef de daïra de Beni Ourtilane.

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Daïra de Beni-Ourtilane SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79124 Octobre 2014

travailler la terre qu’ils peuvent aujourd’hui s’enorgueillir de fournir au restant de leurs congénères le plus gros de leur nourriture. De par son relief accidenté et un faible potentiel foncier, où se posent en plus la problématique de l’indivision et du morcellement des terres, la commune de Béni Ourtilane se caractérise par une agriculture de montagne traditionnelle

Un secteur agricole pourvoyeur de richessesConscientes de la vitalité du secteur agricole, dans la mesure où les agriculteurs sont pratiquement les seuls agents économiques locaux, et face à l’exode des familles vers les villes et les pays étrangers, les autorités locales ont arrêtées des mesures à même de trouver des moyens pour sauvegarder les terres exploitables et permettre une stabilité et une amélioration des conditions de vie de la population locale mais aussi les richesses locales notamment les produits traditionnels du terroir, tels que le miel, les figues, fraîches et sèches, l’huile d’olive, la production animale. Une ferme pédagogique pour l’insertion des déficients mentauxUne ferme pédagogique destinée à l’insertion professionnelle des déficients mentaux âgés de plus de 18 ans sera réceptionnée avant de la fin de l’année en cours dans la commune de Beni Ourtilane. Toutes les démarches relatives à l’aménagement de l’ancien centre psychopédagogique pour déficients mentaux, d’une superficie 2.500 m2, destiné à abriter ce projet, premier du genre en Algérie, ont été finalisées. Quinze (15) spécialistes ont bénéficié d’un stage

de formation en vue de la prise en charge de cette catégorie d’handicapés, a-t-il indiqué lors de cette rencontre tenue au centre psychopédagogique pour déficients mentaux de la localité de Beni Ourtilane. Les futurs pensionnaires de la ferme pédagogique seront formés à la production animale, grâce à la création d’unités d’élevage ovin, à l’aviculture et à la cuniculture. Le projet de ferme pédagogique, qui contribuera également au développement local, donnera davantage de chances d’insertion socioprofessionnelle aux personnes concernées.

Prise en charge des maladesCette localité, située dans une zone montagneuse, au relief accidenté, et mitoyenne avec les communes de Beni Mohli, Beni Chebbana et AïnLegradj qui jouissent d’une forte densité de population, souffre d’un énorme déficit en structures sanitaires. Le nouvel hôpital, constitué d’un service d’urgence et d’un autre de gynécologie- obstétrique, soulagera, à coup sûr, les habitants de cette petite localité qui commence à sortir peu à peu de l’isolement, notamment avec l’inscription de plusieurs projets de développement local relatifs à la réfection du réseau routier et le raccordement au réseau de gaz naturel. Pour faire face au déficit de spécialistes, un programme spécial de prise en charge en médecine spécialisée et en chirurgie à l’hôpital de Beni Ourtilane au profit des patients de cette localité a été tracé en collaboration avec la direction de la Santé de la wilaya de Sétif. L’hôpital de ce chef-lieu de daïra montagneuse, située à l’extrême nord de la wilaya de Sétif, recevra, au titre de ce programme, des praticiens spécialistes et des équipements pour les salles d’opérations.

R. B.

Vue sur Beni Ourtilane

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APC de Bougaà SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 125Octobre 2014

Commune de Bougaâ

Rattraper le temps perdu D’importants projets sont en cours de réalisation dans la région nord-ouest de la wilaya de Sétif, notamment dans la daïra de Bougaâ et ses environs qui connaît une dynamique de développement « à la mesure des sommes importantes consenties par l’Etat pour l’amélioration du niveau de vie de la population ».

Par Meriem ALI MARINA

Salah Hadji, président de l’Assemblée populaire communale de Bougaâ

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APC de Bougaà SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79126 Octobre 2014

La ville de Bougaâ est située à 45 km au nord-ouest de Sétif et à 80 km au sud de Bejaia. C’est une région montagneuse dont les

pentes sont considérablement fortes.Marginalisée des années durant, Bougaâ refait, le moins que l’on puisse dire, surface, d’autant qu’elle fait l’objet d’un intérêt particulier des autorités locales qui boostent la cité avec des projets d’envergure. D’importants « projets sont en cours de réalisation dans la région nord-ouest de la wilaya de Sétif, notamment dans la daïra de Bougaâ et ses environs, qui connaît une dynamique de développement à la mesure des sommes importantes consenties par l’Etat pour l’amélioration du niveau de vie de la population », nous a affirmé le premier responsable de l’APC Salah Hadji, qui a reconnu que l’Etat, par le biais des services de la wilaya de Sétif, à leur tête le wali, s’est penché sur la localité ces dernières

année particulièrement depuis 2010. Pour preuve, le montant des PCD alloué à la commune de Bougaâ est de 150 millions de dinars sachant que ce montant a triplé puisque, auparavant il n’était que 5 milliards de centimes. « Il faut l’avouer, notre problème n’est nullement en termes de moyens financiers. Ce qui nous agace le plus souvent, c’est l’inexistence d’entreprises capables de prendre en charge tous nos projets inscrits. La plupart de ces entreprises préfèrent aller soumissionner ailleurs que dans notre commune évitant ainsi les avenants, notre région étant montagneuse à 80% », a précisé le P/APC qui a fait cependant part de son « désir » de prendre en compte l’épineuse question du logement. Salah Hadji a dans ce cadre assuré que seuls 440 logement sont en cours de réalisation dont 120 prêts à être distribués mais pas pour « l’heure » pour ne pas susciter la colère des citoyens. « On ne peut en aucun cas remettre la stabilité de notre commune

en question. On a adressé une correspondance au wali de Sétif pour l’informer de notre désir de retarder de quelque temps la distribution de ces logements afin d’éviter une contestation populaire », a assuré l’élu qui a rappelé que la commune dispose actuellement d’une assiette de 60 ha pour l’implantation des futures constructions. Evoquant le transport scolaire, le président de l’APC de Bougaâ a assuré que « faute » d’un parc roulant communal, l’APC s’est engagée avec des opérateurs privés afin de prendre en charge ce volet. Selon lui, tous les élèves bénéficient du transport, chacun dans son école et à travers tous les villages de la commune. Toujours dans le secteur de l’éducation, Salah Hadji qui a fait part de la réalisation « prochaine » d’un lycée dans la cité Yalaoui, a assuré que le chauffage est garanti dans tous les établissements scolaire. « La plupart de nos établissements scolaires sont raccordés au gaz de ville. Dans, le cas contraire, certaines

L’agriculture, un élément fort du développement durable.

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APC de Bougaà SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 127Octobre 2014

classes sont chauffées au traditionnel poêle à mazout. Le bien-être de enfants est une ligne rouge à ne pas franchir », a-t-il assuré à ce propos. D’autre part, le même responsable s’est montré optimiste quant à la couverture de 100% en gaz de ville de toute la commune à l’horizon 2015.

Un hôpital de renommée nationaleA propos du secteur de la santé, il convient de noter que la commune de Bougaâ dispose d’un hôpital de 240 lits. « L’un des meilleurs à l’échelle nationale », a indiqué le P/APC. Néanmoins le même responsable a relevé un manque de médecins gynécologues. Un problème en voie de résolution, selon lui, puisque le directeur de la santé et de la population de wilaya a promis de régler cet épineux problème en mettant à la disposition de ces spécialistes les 8 logements de fonctions existant au niveau de cette infrastructure. A noter dans le même registre que l’hôpital Saïd Ouamri, de la commune de

Bougaâ, s’est doté l’année dernière d’un nouveau centre d’hémodialyse. Désormais, ce centre évitera aux 80 patients issus de la commune souffrant d’insuffisance rénale, le déplacement au chef-lieu de wilaya. Cette structure a bénéficié, pour sa réalisation, d’une enveloppe de 40 millions de dinars.

Le tourisme thermal On ne peut évoquer la daïra de Bougaâ sans citer le complexe thermal

Hammam Guergour (appelé AdSava par les Romains). Culminant à plus de 1600 mètres et située à 55 kilomètres au nord-ouest de Sétif, à 5 km de Bougaâ, et un peu plus de 50 km au sud-est de la wilaya de Bejaïa, la

station se distingue particulièrement par

la radioactivité de ses eaux, classées troisième

au monde après Brembach en Allemagne et Jachimov en

Tchécoslovaquie. Dans le cadre du développement du tourisme thermal en Algérie, le gouvernement avait décidé de construire un complexe thermal, au milieu des années 1970, au niveau d’un ancien site romain surplombant le village de Hammam Guergour sur une superficie de 14 hectares. Depuis son inauguration en 1987, la station thermale Hammam Guergour ne cesse de prendre de l’ampleur et de l’estime pour tous ceux qui ont un jour franchi le seuil du complexe. Située dans un site paradisiaque, la station thermale Hammam Guergour reste à ce jour une perle dans son secteur.

M. A. M.

Une vue générale de la ville de Bougaâ

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APC Hammam Soukhna SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79128 Octobre 2014

Ahmed Hadj Azzam, président de l’APC de Hammam Sokhna

Une icône de la gestion locale

Hammam Sokhna est réputée pour son hammam. Au-delà de ce pléonasme, cette commune qui ne s’est pas livrée à la mainmise des intégristes du FIS, lors des élections municipales de juin 1990, porte d’autres marques de distinction. Son maire est une véritable icône locale, jouissant d’une grande estime pour ses inlassables efforts à assurer à cette localité un essor économique et social harmonieux. C’est aussi l’une des rares APC qui présente ses bilans annuels au débat public ! Quand on regarde ce tableau, on comprend mieux pourquoi Ahmed Hadj Azzam, le P/APC, est à son quatrième mandat.

Par Mohamed MEBARKI

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APC Hammam Soukhna SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 129Octobre 2014

Située à moins de 50 km de la ville de Sétif, la commune de Hammam Sokhna est très connue pour ses eaux

sulfatées aux vertus thérapeutiques avérées. Sa station thermale, qui connait une affluence record pendant la haute saison évaluée entre 14 et 15 000 curistes par jour, offre, selon une étude allemande, un traitement des mieux adaptés aux pathologies dermatologiques et musculaires, ainsi que le rhumatisme. Cette ressource naturelle considérée par les autorités communales comme

un moyen durable en mesure de booster le développement local

nécessite des investissements en infrastructures d’hébergement

et de récréation pour que la commune puisse tirer profit au maximum d’un atout aussi important. Personnalité connue et reconnue pour son militantisme et son attachement à sa région, Ahmed Hadj Azzam, le président de l’Assemblée communale, se démène

depuis des années pour faire de la petite localité

de Hammam Sokhna une destination touristique

dotée de touts les commodités modernes. Ses efforts n’ont pas

été vains, grâce à son endurance

Ahmed Hadj Azzam en compagnie de Fateh Kerouani, P.APW de Sétif

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APC Hammam Soukhna SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79130 Octobre 2014

et à sa persévérance. Ce qui fut pour lui un rêve est aujourd’hui une réalité sur le point de se concrétiser. En effet, un complexe sportif et touristique moderne est en cours de réalisation. Lors de notre visite du projet, nous avons été frappés par l’originalité et aussi l’audace de sa conception. Il s’inscrit avec harmonie dans un environnement verdoyant. Une fois réalisée, cette infrastructure va certainement permettre à la commune de « respirer » un peu mieux sur le plan financier. Même si cet aspect reste important aux yeux du P/APC, ça ne constitue qu’un élément faisant partie d’un ensemble d’idées dont la finalité est la modernisation d’un des plus anciens villages agricoles réalisés sous l’ère de Houari Boumediene. En s’engageant dans la revalorisation urbaine de ce véritable patrimoine datant de l’époque de la révolution agraire, Ahmed Hadj Azzam veut

La maison de jeunes de Hammam-Sokhna

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APC Hammam Soukhna SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 131Octobre 2014

d’abord honorer son mandat d’élu, contribuer à l’ouverture de nouvelles perspectives au profit de ses concitoyens et rendre hommage à une personnalité charismatique qui a marqué non seulement l’histoire de l’Algérie, mais l’histoire de l’humanité. A vrai dire, son admiration pour Boumediene l’accompagne depuis l’âge d’or de la Jeunesse du FLN, une ancienne organisation de la jeunesse parrainée par le vieux parti unique et connue sous le sigle JFLN. Cela ne fait pas de lui pour autant, un passéiste enfermé hermétiquement par une nostalgie improductive, car Ahmed Hadj Azzam est aussi, et surtout un homme du présent qui sait se projeter dans le futur. Il est considéré, à juste titre d’ailleurs, comme le principal architecte et concepteur de cette commune née en 1984 seulement. A

vrai dire, tout le mérite lui revient si Hammam Sokhna n’est plus cette petite bourgade oubliée quelque part sur la route menant de Sétif à Batna. Elle est aujourd’hui une agglomération urbanisée et structurée avec ses établissements publics, ses écoles, ses CEM, son lycée, son centre culturel, son auberge, ses lotissements et ses espaces verts que certains P/APC des grandes villes devraient s’inspirer. Ahmed Hadj Azzam n’est décidément pas du genre à considérer l’environnement comme un sujet mineur. Bien au contraire, l’écologie constitue pour lui un thème majeur qui ne devrait être occulté sous aucun prétexte. Sa commune a certes besoin de l’apport d’investissements productifs et créateurs d’emplois, mais cela ne devrait pas se faire aux dépens de la vocation de la région. Le P/APC en

est conscient et il entreprend tout ce qui est en son pouvoir pour imposer cette démarche anti-pollution. C’est par rapport à ce volet qu’il refuse de « brader » ses terres à des investisseurs pollueurs. Peu de présidents d’APC ont ce souci qui lui tient à cœur ; et c’est tout à son honneur. Dans le domaine du logement, l’APC a décroché le projet d’un pôle urbain de 1200 unités. En matière d’infrastructures publiques et d’équipement, l’APC a déjà dépensé 54 milliards de centimes (programme communal de développement et programme sectoriel). Ce n’est là que quelques exemples chiffrés tirés d’un programme ambitieux destiné à renforcer les capacités d’accueil dans le cadre d’un investissement créateur d’emplois et de richesses.

M. M.

Placette du centre-ville

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APC Hammam Soukhna SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79132 Octobre 2014

Hammam Sokhna n’est pas u n i q u e m e n t un lieu de villégiature qui attire des milliers

de visiteurs à la recherche d’un repos accessible même aux petites bourses. C’est aussi un centre de vie où les archaïsmes et les idées rétrogrades sont en train de reculer, malgré le poids de la tradition. Si la rue appartient encore aux hommes, un des postes les plus névralgiques de la commune est confié à une femme. Elle est Secrétaire générale de l’APC. En un mot, c’est elle la cheville ouvrière autour de laquelle s’articulent toutes les actions de la mairie. Khenenou Radhia est licenciée

en droit. Elle a commencé sa carrière dans l’administration communale au service du contentieux, où elle a fait preuve de sa compétence avant que le P/APC ne lui propose la fonction de SG. Mise en confiance par Ahmed Hadj Azzam et forte du soutien de sa famille, elle s’est engagée dans sa nouvelle tâche, avec quelques appréhensions et beaucoup de détermination afin de relever ce qu’elle considérait comme un défi. Au contraire de ce que l’on pourrait craindre, sa désignation n’a provoqué aucun séisme parmi les fonctionnaires et encore moins parmi la population qui s’est vite solidarisée avec cette femme. En un temps record, elle a réussi son examen de passage, en

faisant montre d’une très grande disponibilité vis-à-vis des citoyens. Quant à la maitrise des dossiers, elle sait qu’elle peut compter sur la présence d’un homme de la valeur d’Ahmed Hadj Azzam. Sachant qu’elle n’a pas le droit à l’erreur, elle ne peut empêcher le doute de l’envahir par moments, mais elle arrive toujours à se ressaisir, en se rappelant qu’avec l’actuel P/APC, elle est sûrement à bonne école. Il lui reste beaucoup à apprendre, mais dans une commune où elle a grandi et à laquelle elle est profondément attachée, mais il y a de fortes chances qu’elle finisse par s’imposer, car elle possède les clés de la réussite : force de caractère et endurance.

M. M.

L’APCde Hammam Sokhna se distingue

Une femme au poste de Secrétaire générale !Sur les 1541 communes que compte l’Algérie, combien y a-t-il d’APC ayant confié le poste-clé de Secrétaire général à une femme ? Quel que soit le chiffre, il ne pourra sûrement pas exprimer une règle générale où Hammam Sokhna fait déjà figure d’exception.

Par Mohamed MEBARKI

Radhia Khenenou, secrétaire générale de l’APC

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N° 79 El-Djazaïr.com 133Octobre 2014

Aïn Azel

Une commune où le développement se traduit sur le terrain Gâtée par la nature, la commune d’Aïn Azel se caractérise surtout par le gisement polymétallique (en particulier du plomb et du zinc) et par la nappe d’eau souterraine qui va de Châaba-El-Hamra jusqu’à Ain-El-Kahla. Grâce à l’implication de ses « fils » et surtout responsables locaux, la commune connait une véritable dynamique en matière de développement.

Par Meriem ALI MARINA

Ahmed Madjor, président de l’Assemblée populaire communale d’Ain-Azel

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El-Djazaïr.com N° 79134 Octobre 2014

La commune de Aïn Azel est située à 50 kilomètres au sud de Sétif et constitue la frontière de la wilaya de Sétif avec celle de

Batna, sa population est estimée à environ 54 000 habitants. Avec ses 138 960 habitants, la daïra de Aïn Azel ayant sous sa coupe Aïn Lahdjar, Bir Haddada et Beïda Bordj est la première daïra de la wilaya, en termes de superficie (747,960 km²). Le chef-lieu de la daïra et commune connaît, ces dernières années, une véritable dynamique en matière de développement. La région, ayant enfanté de grands martyrs et de nombreux lettrés, redevient depuis un certain temps fréquentable. Grâce à l’implication de ses « fils » et surtout responsables locaux, elle a réappris à revivre. Nous y avions été, en ce mois de septembre. Après une brève entrevue avec le chef de daïra,

c’est le P/APC qui nous reçoit dans son bureau. Ahmed Madjor, d’une incroyable spontanéité, s’est félicité d’emblée de tout ce qui a pu être réalisé dans sa commune, ces derniers temps. « Avant que je ne vienne aux commandes de la commune, je ne cessais d’interpeller mes concitoyens dans les rues, ruelles, places publiques et cafés. Je me souviens de leur avoir promis beaucoup de choses. A l’heure actuelle, je ne saurais dire que tout a été fait, mais nous y arriverons tous ensemble dans un tout proche avenir », a-t-il assuré à El Djazair.com. L’actuelle Assemblée communale a le mérite d’avoir réalisé un tribunal dans le territoire de la commune. Avant cette date, les habitants de Aïn Azel et sa région se trouvaient contraints de se déplacer à Aïn Oulmène en empruntant une route vétuste de 20 km pour se faire délivrer certains documents administratifs tels que le casier judiciaire, les jugements ou

pour suivre une affaire pendante en justice. Et ce n’est pas tout. A bien scruter les documents en notre possession, on ne pourrait nier que la commune de Aïn Azel soit un modèle en termes de développement local. Ainsi, le PCD, obtenu en cette année 2014, est « équivalent à celui d’une vingtaine d’années », si l’on reprenait les dire du premier responsable de la commune. Il a, dans ce contexte, assuré que le pourcentage des routes bitumées à travers la commune a avoisiné les 82% en 20132, alors qu’il n’était que de 49% en 1999. La liste des réalisations dans la commune de Aïn Azel est encore longue. Dans cette commune « la problématique de l’approvisionnement des populations en eau potable est définitivement résolue », a assuré le P/APC. Chiffres à l’appui, il a indiqué à ce propos, que la dotation en eau quotidienne par habitant est en constante amélioration puisqu’elle a culminé cette année

Siège de l’APC

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N° 79 El-Djazaïr.com 135Octobre 2014

à un ratio moyen de 90 litres par jour par habitant. Même chose pour l’assainissement. Toujours selon les données de Ahmed Madjor, le taux de raccordement au réseau public d’assainissement dans les cités est estimé à 93% alors que le taux pour les habitations dites « éloignées », est de 46%.

Défis relevés Contrairement aux échos parvenant d’ici et là, la commune de Aïn Azel n’est pas du tout confrontée à ce casse-tête nommé logement. Le premier responsable de la commune, qui a rappelé que sa municipalité a bénéficié d’un programme de 810 logements depuis 2008, a assuré que 190 logements sociaux ont été distribués en juillet dernier sans qu’il y ait la moindre contestation des listes des bénéficiaires. «La liste avait été longtemps placardée dans le hall de la commune. Toute le monde s’est accordé à dire que ce sont les véritables nécessiteux qui en ont bénéficié », a indiqué Ahmed Madjor qui a fait part de la distribution prochaine (dès que les travaux seront achevés) de 400 autres logements inscrits en 2011. Par ailleurs, la commune de Aïn Azel a bénéficié de

250 logement (vente location) dont 50 de Cnep-Immo sont en attente de distribution. Quant au logement rural, la daïra de Aïn Azel a bénéficié d’un programme total de 43 27 aide à cette formule de logements dont 840 pour le chef-lieu de la commune. 94,04% de ces constructions sont achevées. Dans cette commune, tout semble aller pour le mieux, l’objectif étant de réunir toutes les bonnes possibles aux populations locales y compris en matière d’établissements scolaires. Là, aussi, les chiffres reflètent une réalité qu’on ne peut mettre en doute. A titre illustratif, le nombre d’établissements scolaires réalisés dans cette commune a connu un bond significatif. Alors que ce nombre n’était que de 27 établissements (21 primaires, 4 CEM et 2 lycées) en 2004, il est passé à 32 en 2014 (25 primaires, 5 CEM et 2 lycées).

Un nouveau centre d’hémodialyse Aïn Azel dispose d’un hôpital de 120 lits, inauguré en 2006, comprenant un pavillon de soins d’urgence, deux blocs opératoires, un scanner et des services de pédiatrie, de médecine interne, de chirurgie générale et de

gynécologie et obstétrique et un autre service de médecine de travail, un service de chirurgie dentaire et une pharmacie publique. Prochainement, ce secteur sera renforcé par un centre d’hémodialyse. Le montant de sa réalisation est estimé à 45 millions de dinars. Il est également question de la réalisation d’un établissement de santé de proximité pour quelque 30 millions de dinars.

Projets en cours de réalisationDans le cadre des différents programmes initiés dans la commune de Aïn Azel, il a été enregistré jusqu’en septembre dernier, un peu plus de 120 opérations dont le montant global est estimé à 6.111.645.513.00 DA. Quinze de ces opérations concernent le secteur de l’éducation pour un montant de 503.960.000.00 DA. Tout est pris en compte par les autorités locales de Aïn Azel, y compris la frange des jeunes. Dans ce cadre, il est question de la réalisation d’une piscine semi-olympique (opérationnelle). Sont coût est estimé à 230.000.000.00 DA. Côté infrastructures administratives, il est question de cinq opérations portant réalisation d’un centre correctionnel,

Ahmed Madjor présidant la réunion de l’exécutif communal

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APC de Ain Azel SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79136 Octobre 2014

d’une sûreté urbaine, d’un nouveau siège de la daïra, d’un centre d’impôts et d’un bureau de poste pour un montant de 1.806.000.000.00 DA. Et afin de mettre un terme à la problématique des ordures ménagères, il est question de la réalisation d’un Centre d’enfouissement technique. Toujours s’agissant des projets en cours de réalisations, Aïn Azel aura sous peu une gare routière et une station urbaine de transport de voyageurs. Le tout pour un montant de 250.000.000.00 DA. Pour chapeauter l’ensemble de ces réalisations, les responsables locaux ont mis en service récemment un marché couvert qui faciliterait beaucoup la vie quotidienne du citoyen. Mais le projet qui mettra fin aux supplices des populations

locales particulièrement en période hivernale, serait assurément celui du raccordement de huit zones d’habitations au gaz de ville. Ils sont la fierté de la commune Aïn Azel a été depuis toujours une pépinière d’intellectuels et de sportifs. Les premières vagues ont été formées à l’école municipale, située derrière l’ancienne APC au centre-ville. L’école municipale était composée de deux blocs, séparés par la rue, le premier, contigu à la mairie, comprenait de classes et des logements à l’étage et le second composé du bureau du directeur, du terrain de tennis, de classes et de logements pour les enseignants (l’école coloniale était

située dans ces locaux). Le directeur de l’époque Mansour Hamouda était une personnalité charismatique, dynamique et compétente. Il finira sa carrière en apothéose en tant que cadre supérieur du ministère de l’éducation nationale. Aïn Azel a également vu naître l’ancienne ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar. Cette commune a vu naître des sportifs de haut niveau. A citer entre autres, Abdelkader Chadi, pugiliste international, né le 12 décembre 1986 à Aïn Azel, et Hamza Kramou, Nabil Kassel, également boxeur. Noureddine Staïfi, chanteur de la chanson sétifienne, est lui aussi originaire de Aïn Azel.

S. H.

La piscine communale

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La mise en œuvre de la stratégie nationale d’intégration et de promotion de la femme a provoqué des changements

bénéfiques au profit de la femme rurale. Il convient de relever dans ce sens la prise de conscience de la femme rurale et son adhésion au programme de développement. Les réalisations de la femme rurale en 52 ans d’indépendance sont en effet, un immense acquis autant pour le pays que pour la femme algérienne. Et d’aucuns ne pourraient le nier : cette contribution a permis, au cours des 10 dernières années, de transformer profondément le monde rural. La femme rurale de ces dernières

années a su s’imposer y compris dans l’administration des collectivités locales. Le meilleure exemple nous vient de la daïra de Aïn Azel où Mme Fouzia Bougatoucha ingénieur en urbanisme, occupe le poste de chef de du bureau des équipements. Elle est ainsi chargée du suivi des projets du développement inscrits dans tous les programmes confondus « depuis le choix du terrain jusqu’à la réception finale passant par l’implantions du projet ». Dans sa déclaration à El Djazaïr.com, elle a affirmé « n’avoir aucune contrainte dans sa tâche ». « On effectue des sorties hebdomadaires sur le terrain à travers les quatre communes de la daïra et je vous assure que je suis très à l’aise dans ce que je fais comme métier

», affirme Fouzia Bougatoucha qui, aux côtés de ses collègues masculins, « veille » à ce que les projets soient supervisés les uns après les autres. Elle a dans ce cadre rappelé une de ses « missions » qui consiste à relever « tous points noirs pouvant entraver la bonne réalisation de ces projets». « Par la suite, ces manquements sont signalés aux directions respectives pour qu’une solution soit trouvée », a en outre assuré notre ingénieure en urbanisme. « Elle est dynamique et connait très bien son métier », a affirmé pour sa part Ahmed Major, président de l’APC de Aïn Azel, comme pour témoigner des aptitudes de cette femme. Et cela fait cinq ans depuis qu’elle est sur le même rythme.

M. A.

Fouzia Bougatoucha, chargée du suivi des projets du développement

L’exemple de la détermination de la femme rurale

Par Meriem ALI MARINA

APC de Ain Azel SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 137Octobre 2014

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APC de Guenzet SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79138 Octobre 2014

Guenzet

Une commune qui réapprend à vivre Dans un paysage montagneux qui va des Bibans aux Babors, et occupant le triangle Bordi Bou Arréridj-Sétif-Béjaïa, se trouve Guenzet, perché sur un relief tourmenté. C’est à la fois un chef-lieu de commune et de daïra. La localité est distante d’environ 300 km à l’est d’Alger, à une quarantaine de kilomètres de Bordj Bou Arréridj et à 85 km de Sétif. Administrativement, Guenzet est rattachée à la wilaya de Sétif. Sa population est estimée à environ 3 541 habitants sur une superficie de 147 km2. La paix retrouvée, la région renaît de ses cendres.

Par Meriem ALI MARINA

Bachir Sadoune, président de l’Assemblée communale de Guenzet

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APC de Guenzet SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 139Octobre 2014

Plusieurs opérations importantes visant l’amélioration du cadre de vie des citoyens de Guenzet (nord-ouest de Sétif) sont en cours de

parachèvement. « D’énormes efforts ont été consentis dans ce sens », a affirmé Bachir Sadoune, président de l’Assemblée communale, dans une déclaration à El Djazair.com. « On a inscrit en 2014, 16 Programme communaux de développement (PCD) pour une enveloppe de 950 millions de dinars. On également hérité de l’Assemblée sortante beaucoup d’autres opérations. On a un passif de 25 opérations. Le wali de Sétif s’est rendu compte de l’énorme retard qu’accusé cette région en termes de développement », a soutenu Bachir Sadoune. « C’est pourquoi, a-t-il noté, il était d’abord

question d’assainir tout en assurant dans la foulée que 23 opérations de développement vont être clôturées d’ici le 31 décembre de l’année en cours. Seules deux opérations vont chevaucher sur l’année 2015. » Ces opérations concernent le réseau AEP, le désenclavement et la mise à niveau. Malgré toutes les contraintes, l’APC de Guenzet a pu lancer l’ensemble de ses projets en mars 2014. Comme partout ailleurs dans les zones les plus reculées de l’Algérie, à Guenzet et ses environs, durant les années 1990, tous les efforts étaient concentrés sur la lutte antiterroriste et la protection des populations rurales. La paix retrouvée, place aux réalisations et aux projets. A ce propos, reconnaît le premier responsable de la commune, le cadre de vie des populations locales « s’est nettement amélioré » ces dernières années.

La preuve par les chiffres Passant en revue les projets en cours, on apprend que 2700 foyers à travers 22 villages seront prochainement raccordés au gaz de ville. «Les études ont été achevées. On attend l’appel d’offres», a affirmé le chef de l’exécutif de l’APC de Guenzet. S’agissant du logement, l’aide à l’habitat rural est la formule la plus adaptée au relief de la région. «Un quota de 130 logements nous a été attribué en 2013. Ils ont été distribués en dix jours », a encore relevé notre interlocuteur qui a insisté sur l’accompagnement du bénéficiaire, car dans le cas contraire, les « 70 millions seront déboursés » avant même l’entame de la construction. Toutes les demandes déposées au niveau des services concernés de la commune « ont été satisfaites ». Pour le premier responsable de la commune

Une vue générale de Guenzet

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APC de Guenzet SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79140 Octobre 2014

de Guenzet, l’objectif principal est de rénover le centre urbain. « Il n’est un secret pour personne. La plupart de nos concitoyens habitent les grandes villes. A un certain moment, pour une raison ou une autre, ils ont dû abandonner leurs maisonnettes qu’ils ont retrouvées pas la suite dans un état délabré. Ce n’est pas beau à voir. Donc il fallait leur prêter main-forte pour la (re) construction », a explicité notre interlocuteur. L’élu a en outre noté que toutes les craintes s’agissant de l’obtention des permis de construction « sont définitivement » résolues. « Au sein

de notre commune, le permis de construire est déposé le dimanche et récupéré le jeudi », a-t-il fait savoir. Sur un autre registre, Bachir Sadoun s’est réjoui de la propreté de la localité. « Ce n’est nullement pour exagérer, mais je dirais quand même que notre commune fait partie des municipalités les plus propres de l’Algérie. Nos équipes sillonnent chaque nuit les rues du chef-lieu de la commune ainsi que tous les villages pour acheminer par la suite les ordures ménagères vers des endroits conçus spécialement à cet effet », nous a-t-il déclaré. Pas

trop loin du centre urbain, difficile de ne pas constater l’installation de nouveaux lampadaires d’éclairage public à Guenzet. Pour le P/APC, l’éclairage public est « un problème résolu depuis bien longtemps », tout comme celui du nouveau lycée d’ailleurs qui sera réceptionné en 2015. D’autre part, pour les habitants de Guenzet, le problème du manque de l’eau potable ne sera réglé que lorsque la localité sera connectée au barrage de Tichy Haf, situé dans la commune de Bouhamza (Bejaïa). Un projet pilote qui couvre 26 communes réparties sur trois wilayas.

Demeure familiale de la Martyre Malika Gaid sur la photo.

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APC de Guenzet SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 141Octobre 2014

L’ombre de Malika GaïdQui pourrait le nier ? L’Algérie a enfanté des héroïnes, ayant marqué l’histoire de ce pays. Les exemples ne manquent pas. Parmi ces dignes filles de l’Algérie, Malika Gaïd, dont les habitants des montagnes des Ath Yaâla, dans la daïra de Guenzet, se souviennent. Née le 24 août 1933 à Belcourt (Alger), au sein d’une famille modeste mais lettrée, elle entra à l’école primaire, puis suivit les siens à Bordj-Bou-Arréridj et obtint le certificat d’études primaires (CEP), en 1945. Admise à l’école paramédicale de Sétif, en 1948, elle en ressortit en 1951 avec un diplôme d’infirmière sage-femme et travailla à l’hôpital de Kherrata durant quelques mois. Elle fut mutée à Lafayette (Bougaâ), ensuite à Guenzet où elle fut maintenue jusqu’en été 1956. Durant cette période, l’esprit patriotique et la foi révolutionnaire qui animaient la jeune Malika l’amenèrent à s’engager dans l’aide illimitée à la révolution en fournissant des médicaments –subtilisés à l’administration

coloniale –, en soignant les moudjahidine, en prodiguant des conseils dans le domaine

médical et en assurant l’assistance voulue dans le secret absolu. A la

demande du colonel Amirouche, chef de la Wilaya III, elle quitta

la région de Béni Yala pour la vallée de la Soummam, et là

elle fut intégrée au service médical de l’ALN, lors du Congrès historique du 20 août 1956. Elle suivit partout l’état-major du célèbre révolutionnaire. Elle mourut les armes à la main dans une grotte-hôpital dans la région de Iwakouren

près de M’Chedellah (Bouira) le 27 juin 1957.

Sur le chemin menant à Guenzet (en provenance de

Sétif) dans son village natal, Timengache, son parcours de

combattante est illustré sur une plaque commémorative vue sur

l’enceinte de la demeure familiale. C’est une jolie maison avec de belles vues sur

Guenzet et autres villages.

M. A. M.

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APC de d’Ain Kébira SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79142 Octobre 2014

Commune d’Aïn Kébira

Un passé glorieux, un avenir prometteur Terreau du nationalisme, Ain Kébira, la ville natale de l’ancien chef du gouvernement Bélaïd Abdesselam, arbore fièrement ce passé révolutionnaire qu’elle garde jalousement dans la mémoire collective.

Par Assem MADJID

Rabah Lekdim, Président de l’Assemblée populaire communale d’Aïn-Kebira

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N° 79 El-Djazaïr.com 143Octobre 2014

Le relief accidenté de Ain Kébira, ville située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Sétif, chef-lieu de wilaya, constitue une barrière

naturelle aux urbanistes. Les petites collines la surplombant segmentent la ville en plusieurs quartiers, dispersés sur tout le territoire communal. Le noyau principal, l’ancienne ville, « sommeille », quant à lui, dans une cuvette ceinturée par les dites collines, étrangement vallonnées, offrant à la nature sauvage des lieux de splendides paysages. Ce relief freine considérablement le développement urbain de cette ville, érigée en commune mixte du temps de la France coloniale. Devenue chef-lieu de daïra au milieu des années 1980, elle n’en continue pas moins d’être

soumise aux caprices de Dame Nature bien que les responsables locaux essayent tant bien que mal de la sortir de l’isolement, fort préjudiciable pour toute la région. Pourtant, l’histoire de Ain Kébira est auréolée d’un passé glorieux et que ce soit le 8 mai 1945 ou durant la guerre de libération, celle-ci est jalonnée de hauts faits d’armes. Le Président d’APC, Rabah Lekdim, élu FLN, évoque avec fierté ce passé avant de dresser un tableau sur la situation de sa commune, des projets réalisés et ceux en voie de l’être. Terreau du nationalisme, Ain Kébira, la ville natale de l’ancien chef du gouvernement Bélaïd Abdesselam, arbore fièrement ce passé révolutionnaire qu’elle garde jalousement dans la mémoire collective. Date charnière dans l’histoire de notre pays, le 8 mai 1945 a vu cette ville basculer dans

les atrocités du colonialisme. « Ain Kébira a payé un lourd tribut. Fief du soulèvement dans la région, elle a subi les atrocités les plus odieuses et les plus criminelles que l’histoire de l’humanité ait connues. Pas moins de 2000 citoyens ont été massacrés dans cette région et 20 autres condamnés à la peine capitale. Je citerai entre autres, Azil Tayeb, Guerfi Mohamed ainsi que Bélaïd Abdesselam condamné, quant à lui, à une peine de prison alors qu’il n’avait que 16 ans. La mort de l’administrateur de l’époque, tué par des Algériens pour se défendre avec les moyens du bord, et de 17 autres Français, a provoqué un véritable génocide. Dans le registre des chouhada de la glorieuse Révolution, Maâmèche Said, Bouriachi Larbi, Kaddour Boulhia, sont tombés au champ d’honneur autant que des

Siège de l’APC

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APC de d’Ain Kébira SétifDOSSIER

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dizaines d’autres martyrs, tous issus de la commune de Ain Kébira», a déclaré le P/APC dans une rétrospective des évènements avant de tourner la page du passé pour se consacrer au présent.

Une nouvelle cimenterie en constructionUn présent difficile bien que la daïra de Ain Kébira soit dotée d’une imposante cimenterie, dépendant de la commune de Ouled Adoual, et d’une unité BCR, toutes deux pourvoyeuses d’emplois. Mais seules, elles ne résorbent pas le chômage si l’investissement privé ne vient pas en appoint à ces deux unités publiques qui, réunies, emploient presque 2000 travailleurs. Un nombre somme toute non négligeable, mais jugé insuffisant pour une commune de 43.000 habitants, voire plus si on se réfère à l’exode rural qu’a connu cette commune, notamment durant la

décennie noire. « Une nouvelle ville, Hai Ain Touila, a vu le jour au milieu des années 1990. Ses habitants ont été contraints de quitter leurs terres pour fuir le terrorisme », a enchaîné Rabah Lekdim pour expliquer la nécessité d’attirer les investisseurs privés en vue de créer des entreprises génératrices d’emplois. Il y a lieu de signaler que des efforts sont déployés dans ce sens en dotant cette daïra d’une zone industrielle de 100 hectares de superficie. Située à Ouled Toumi et limitrophe à la cimenterie et à l’unité BCR, celle-ci ouvre de nouvelles perspectives aux investisseurs et bien évidemment aux habitants de la région. Cette dernière bénéficiera également d’une deuxième cimenterie d’une capacité de 6000 tonnes par jour qui passera incessamment à la phase de production et contribuera, de ce fait, à résorber le chômage et à donner un nouveau souffle à cette daïra que ne regroupe que trois communes.

Atténuer la crise de logementEn plus de l’exode rural, une croissance démographique galopante engendre tout naturellement une crise de logement comme c’est le cas dans pratiquement toutes les villes du pays. Les 440 logements sociaux en cours de réalisations et les 40 autres de formule LPA sont loin de répondre aux fortes demandes introduites par les citoyens. « On souhaiterait bénéficier d’autres formules à même d’atténuer la crise de logement dont notre commune souffre », a encore déclaré le P/APC dans un appel lancé aux autorités de la wilaya de Sétif d’autant que le foncier urbain se raréfie à cause du relief fortement accidenté. Le peu qui existe est savamment exploité comme les 100 hectares dégagés pour la construction de 500 logements. « Ce projet à l’étude nous permettra de souffler et donnera à notre commune un nouveau visage comme il contribuera grandement à

Vue générale d’Aïn-Kebira

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répondre à l’attente des nécessiteux », a encore souligné Rabah Lekdim qui, au passage, n’a pas omis d’indiquer que 180 logements sociaux ont été distribués en 2012. Pour sédentariser la population rurale et donner une nouvelle impulsion au secteur agricole, le logement rural est aussi une autre préoccupation de la commune d’Ain Kébira. « 80 unités de cette formule ont été distribuées en 2013. Un chiffre en deçà de nos attentes alors que les agriculteurs tendent de plus en plus à s’installer à la campagne pour travailler leurs terres. » L’électrification est un autre volet sur lequel s’est attardé le P/APC de cette agglomération. Celle-ci a presque touché tous les quartiers de la ville et s’est même étendue à plusieurs douars de la commune. Un programme de renouvellement des câbles électriques et des postes transformateurs est en cours pour venir à bout des récurrentes coupures d’électricité.

L’aménagement urbain, l’autre priorité A ce titre, et en vue d’améliorer le mode de vie des citoyens, les responsables locaux ont entrepris de grands travaux dans les quartiers de Ain Akhrib, El-Djebasse, El-Bahia, le village agricole, les cités 18-Février, Ouled Toumi, Mebras Saïd, et Siari Khelifa. D’autres cités seront aménagées dans un court délai. « Je citerai les cités 400, 300 et 200Logements » a indiqué le P/APC. L’alimentation en eau potable et en gaz naturel est un autre défi pour le premier responsable de la commune bien décidé à le relever. Tout en souhaitant l’acquisition d’une station d’épuration d’eau, il a énuméré les réseaux d’épuration réalisés jusque-là. Ainsi, la cité Siari Khelifa en a bénéficié et plusieurs autres quartiers le seront également dans un avenir très proche. Des réseaux d’alimentation en eau potable sont en cours de réalisation, notamment en zone rurale à Ouled Khaled qui souffre d’un manque crucial de ce liquide, contrairement au gaz naturel qui touche pratiquement toutes les zones, y compris les plus reculées. Ce gaz alimentera bientôt les douars Z’kerma, R’hahla, El-Guettar, Lekrakra, Tameslit et Merdj Midoune,

tous programmés durant l’actuel mandat grâce à un montage financier un peu original auquel participent la commune, la Sonelgaz et le citoyen. Les secteurs de l’Education et des Sports et enfin celui de la Jeunesse connaissent également un essor considérable à travers différents projets tout aussi importants les uns que les autres. Pour le premier, un lycée et un CEM sont en cours de réalisation ainsi qu’un groupe scolaire B1 et une cantine d’une capacité de 200 repas par jour.

De nouvelles infrastructures en perspectives En plus, l’aménagement des écoles est une autre priorité à laquelle la commune accorde un grand intérêt. Comme d’ailleurs l’intérêt qu’elle porte au volet sportif. Le stade communal perché au sommet d’une colline ne répond plus aux normes. « Nous souhaiterions l’acquisition d’un complexe sportif pour d’un côté effacer les traces du colonialisme et, de l’autre permettre à nos jeunes de pratiquer différentes disciplines.» En dehors de ce souhait, l’APC a construit six terrains de proximité durant l’année

La ville d’Aïn-Kebira

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APC de d’Ain Kébira SétifDOSSIER

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écoulée et compte en bâtir trois avant la fin de l’année en cours. Une piscine semi-olympique en cours de réalisation ainsi qu’une auberge d’une capacité de 60 lits bien que cette dernière relève du secteur de la Jeunesse. Un autre problème est soulevé par le P/APC et qui revêt une importance particulière. L’hôpital de la commune est loin de satisfaire les besoins de la population. D’une capacité de 120 lits, cet établissement sanitaire date d’une époque lointaine et la nécessité de doter la ville d’un autre hôpital se fait de plus en plus ressentir. Le projet de construction d’un nouveau bloc des urgences est en soi une bonne initiative mais la ville d’Ain Kébira mérite un hôpital à la grandeur de son nom. Enfin, il est à noter qu’une agence de voyageurs est en phase d’étude et que le passage à l’étape de la réalisation ne saurait tarder. Dans le registre des vœux, le premier responsable de la commune souhaiterait que sa commune soit dotée d’un centre de formation professionnel et que, pour des considérations purement économiques, la route de wilaya reliant Sétif à Babor et à Jijel soit érigée en route nationale.

A. M.

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Sport SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79148 Octobre 2014

Sétif, région attirante et mystérieuse. Une histoire aussi riche que mouvementée. Berceau de la lutte politique dans les années 1940. Théâtre

des massacres du 8-Mai 1945, où près de 45000 victimes tombèrent sous les balles assassines du colonialiste. Des massacres précurseurs et annonceurs du déclenchement de la plus glorieuse des guerres de révolution qui permit à notre cher pays de recouvrer son indépendance, sa souveraineté, sa liberté. Une région qui a offert, durant la glorieuse guerre, à l’Algérie ses glorieux héros. Une région qui a connu, dès la proclamation de l’indépendance, un développement tous azimuts. Une région où le dynamisme de ses habitants et sa position géographique vont concourir à faire de Sétif une wilaya riche. Sans connaitre les effets néfastes du développement rapide, Sétif explose. Ce dynamisme édicté dans le sport permit à Sétif de hisser haut, comme elle l’avait fait durant la période coloniale, le drapeau algérien, à une époque où tout un peuple était avide de victoires, de moments de joie. L’Entente de l’Algérie (Wifak El Djazair) avec sa pléiade de joueurs décrochait en 1988 le titre de champion du continent, devenant ainsi le porte-drapeau du football national et

ouvrant la voie et l’appétit aux autres clubs, ainsi qu’à la mémorable épopée de l’Equipe nationale. Les vertus de joueurs extraordinaires, d’entraineurs consciencieux, de supporters fidèles ont constitué des moments forts, des instants magiques et indélébiles que la mémoire ne pourra jamais effacer. L’Entente, ce qu’elle a enfanté de légendes, cette équipe aux couleurs mythiques, noir et blanc, des tons opposés mais unis dans la même

équipe ont donné du sens à plusieurs générations de Sétifiens et d’Algériens.L’Aigle noir, les Noir et Blanc, l’ESS, le WRS, l’EPS, peu importe tant qu’il s’agit de l’Entente. Cette Entente qui a fait vibrer, battre les cœurs, chavirer des millions d’Algériens demeurera toujours une grande équipe.

Histoire de l’Entente sportive sétifienneTrois mois après l’indépendance, l’Entente entamait sa première saison en octobre 1962, avec un effectif nanti déjà de bagages et d’expérience. Les Sétifiens entraient dans le bain de la compétition le 14 octobre 1962, avec le début officiel du Critérium de l’Est. Les équipes de la région étant réparties en quatre groupes, l’Entente faisait partie du groupe 4 avec un effectif composé des Ferchichi, Saâdna,Bourouba, Guidjali, Boulekfoul

Lakhdar, El Hadi Benmahmoud, Benkari, Koussim, Kemicha, Neggache, Kharchi, Mattem. Au fil des matchs, l’équipe ne cessait de s’améliorer dans son jeu et dans son organisation sur le terrain. Avec une excellente circulation de la balle et un mouvement incessant de ses individualités les plus en vue, démontrant toutes ses capacités, l’Entente décrochait sa première Coupe d’Algérie un certain 11

Les vertus de joueurs extraordinaires, d’entraineurs consciencieux, de supporters fidèles ont constitué des moments forts, des instants magiques et indélébiles que la mémoire ne pourra jamais effacer. L’Entente, ce qu’elle a enfanté de légendes, cette équipe aux couleurs mythiques, noir et blanc, des tons opposés mais unis dans la même équipe ont donné du sens à plusieurs générations de Sétifiens et d’Algériens. Cette entente qui a fait vibrer, battre les cœurs, chavirer des millions d’Algériens, demeurera toujours une grande équipe.

Anis LABDAOUI

L’équipe qui a remporté la prem

ière Coupe d’Algérie en 1963

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N° 79 El-Djazaïr.com 149Octobre 2014

mai 1963 contre l’ES Mostaganem sur le score de 2 à 0. L’année suivante, l’équipe aux racines familiales allait connaitre quelques problèmes. L’entame de la saison 1963-1964 a été marquée par le départ du président du club Brahim Dekoumi. Néanmoins, comme la saison précédente, l’Entente s’illustrait avec brio en coupe. L’équipe se dote ainsi d’un nouveau statut sur la carte footballistique de l’époque en se forgeant une renommée incontestable et respectée par la majorité de ses adversaires, avec des joueurs chevronnés et plein de lucidité. Après avoir survolé les premiers tours régionaux, l’équipe écarta tour à tour le NAHD, le SCMO, puis l’USMA aux demi-finales, avant de s’offrir une deuxième Coupe d’affilée, le 15 mai 1964, en s’imposant devant les Constantinois du MOC sur le score de 2 buts à 1. Deux autres années plus tard, les Ententistes renouèrent avec le succès en remportant, le 18 juin 1967 face à la JSM Skikda, leur troisième Coupe d’Algérie grâce à une réalisation du baroudeur et buteur maison Koussim. Une idylle venait de naitre entre Dame Coupe et l’Entente de Sétif. En effet, sur sa lancée, l’Entente parviendra à remporter sa quatrième Coupe d’Algérie devant le NAHD, couronné par le titre de champion. Le premier doublé de l’histoire de l’Entente jalonnée de succès.

La traversée du désertPassées les heures de gloire, l’ESS n’a pas été épargnée par les difficultés et la malchance durant une longue période. Après sa chevauchée fantastique durant toute une décennie, l’Entente filait un mauvais coton et allait connaitre une véritable traversée du désert, occasionnée par des velléités de grandeur chez certains et la mauvaise organisation au sein du club, malgré la présence de joueurs huppés et talentueux, une période pendant laquelle les Noir et Blanc ne parvinrent plus à atteindre les sommets, hormis deux qualifications au stade des demi-finales de Coupe d’Algérie en 1975 et 1976. Le choix d’une politique de rajeunissement à grande échelle s’imposait. Cette stratégie portera ses fruits en 1980 lorsque l’Entente renoua avec le succès en s’imposant en finale de Coupe d’Algérie devant l’USM Alger, douze ans après son dernier sacre. Une cinquième étoile scintilla dans ciel sétifien. Un trophée accueilli à sa juste valeur d’autant qu’il permit à

ESS: 1977/78

1988, l’ESS remporte la Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe

Ali Benaouda, dit Layass, l’un des fondateurs de l’Entente sportive sétifienne

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El-Djazaïr.com N° 79150 Octobre 2014

l’Entente de représenter l’Algérie, pour la première fois de son histoire, en Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe.

Le sacre continental Certes, la première participation de l’Entente à une compétition continentale a permis aux joueurs de se frotter au gotha africain, même si l’équipe sétifienne fut éliminée en quarts de finale par les Camerounais de l’Union de Douala. L’espoir brisé d’une génération de joueurs talentueux, Griche, Khalfa, Saoud,… qui a préféré raccrocher, cédant le terrain à une autre pleine de fougue et animée de grande volonté, tels les Adjissa, Zorgane, les frères Bendjaballah et autres. Douée, cette génération concurrença en 1986 le jumbo JET de Tizi Ouzou avant de lui ravir le titre de champion d’Algérie une saison plus tard. Une consécration venue récompensée cinq années d’apprentissage et d’efforts. Ce sacre leur permet de prendre part à la Coupe d’Afrique des clubs champions. Une première dans les annales de l’Entente de Sétif, même si la saison d’après l’équipe rétrograda en seconde division. Comme une « bête » blessée », l’Aigle noir sortit ses griffes pour « arracher » haut la main le titre de champion d’Afrique des clubs en battant à Constantine un certain 9 décembre 1988 l’équipe Nigériane d’Iwanwanyou, par 4 buts à zéro. Et le trophée continental quitta Sidi Rached pour Sidi El Khier. L’Entente

entrait dans la légende en inscrivant ses lettres de noblesses. Deux années plus tard, l’Entente récidiva en remportant sa Sixième Coupe d’Algérie avant de s’adjuger la Coupe afro-asiatique face au Essad du Qatar. C’est ainsi que Sétif l’Africaine devint Sétif l’Afroasiatique. Un trophée dédié, comme convenu, particulièrement par les joueurs, au défunt Mokhtar Arribi décédé le 4 septembre 1989. Un hommage à la hauteur de ce grand Monsieur du sport national. Après cette période faste et pleine de prestige, l’équipe fait peau neuve et renouvelle ses batteries. Conséquence, pour la deuxième fois depuis l’indépendance, l’Entente plonge en deuxième division. Une traversée du désert qui durera jusqu’au 1997. Cependant, les changements d’effectif

et la valse des entraineurs contraignirent l’Entente à jouer les seconds rôles.

Le renouveau Le début de la décennie 2000 marque le retour des Aigles au premier plan. Sous l’impulsion de son président, Abdelhakim Serrar, l’Entente devient une véritable machine à gagner et remporte 8 titres entre 2007 et 2010. Les Sétifiens s’illustrent également à nouveau sur le plan continental en atteignant la finale de la Coupe de la CAF 2009 perdue face au Stade Malien. De victoires en trophées « El Kahla oua El Baydha » se réimpose sur la scène internationale en remportant en 2007 le titre de champion arabe des clubs aux dépens du club Faycali de Jordanie. La même année, les partenaires de Hadj Aissa s’octroient avec panache le titre de champion d’Algérie. Une dynamique ayant permis aux Ententistes de remporter en 2008, pour la deuxième année consécutive, le sacre arabe face au club Marocain du Widad Casablanca. Il était dit que le vent du triomphe soufflera toujours sur la cité d’Aïn-Fouara. Sur le plan local, l’Entente de Sétif marquera de son empreinte le football national. Durant cette période, le trophée de la Coupe d’Algérie atterrira par deux fois en 2010 et 2012 à Aïn-Fouara. Et sous la houlette du nouveau président Hamar, le club remportera le titre de champion d’Algérie en 2013 tout en s’illustrant, de surcroit, dans les compétitions continentales.

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L’Entente reçue par le wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, après sa première qualification de son histoire en finale de la Ligue des champions d’Afrique dans sa nouvelle version

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N° 79 El-Djazaïr.com 151Octobre 2014

On ne peut ressusciter les hommes mais on peut

toujours les évoquer

Mokhtar Arribi, le légendaireMokhtar Arribi, le légendaireMokhtar Arribi, le légendaireMokhtar Arribi, le légendaireMokhtar Arribi, le légendaireMokhtar Arribi, le légendaireMokhtar Arribi, le légendaire

H o mm a g e

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El-Djazaïr.com N° 79152 Octobre 2014

La carrière de Mokhtar Arribi

débuta en 1942. Il avait à

peine 18 ans lorsqu’il évolua

au sein de l’USFMS aux

côtés d’autres gloires du

football sétifien. Sa frappe

meurtrière, ses dribbles déroutants le

destinaient à un avenir prometteur. Joueur

confirmé, il gagna Alger où il fait les beaux

jours du Mouloudia, de la grande époque.

A 21 ans, il tenta fortune en France pour une

carrière professionnelle. Dans l’hexagone,

Mokhat Arribi portera durant neuf ans les

couleurs du FC Sète s’affirmant comme

l’un des atouts maîtres du club Héraultais

avec lequel il remporta la Coupe de France.

Ses 147 buts inscrits durant cette période

lui ouvrirent les portes de l’équipe de

France B. Bien que stable, car guère tenté

par des attraits aléatoires des transferts,

Arribi fera une pige à l’AS Cannes où il

retrouva un certain Abdelhamid Kermali.

A Toulouse, il côtoiera Abdelhamid

Bouchouk et Said Brahimi, deux autres

membres de la glorieuse équipe du FLN.

Auparavant, Mokhtar Arribi participa au

fameux match France-Afrique du Nord,

organisé au lendemain du tremblement

de terre qui a ébranlé Orléansville en

1954, qui s’est soldé sur le score de trois

buts à un en faveur de la sélection Nord-

africaine. En 1956, il monta à Lens avant

de devenir entraineur-joueur à Avignon.

Les qualités footballistiques de Mokhtar

amenèrent les plus hautes instances de

l’hexagone à lui proposer la nationalité

française et à porter le maillot tricolore.

Mal leur en prit. Arribi, à l’instar des autres

joueurs algériens, donna une véritable

leçon de patriotisme en répondant à

l’appel de la Nation et du FLN en avril

1958 pour rejoindre Tunis. Avec l’équipe

du FLN, Arribi, entraineur-joueur de la

glorieuse équipe, sillonnera les grandes

villes et capitales du monde telles que

Moscou, Berlin, Prague, Pékin, …pour

défendre la cause nationale et montrer au

monde, avec des joueurs braves et armés

de courage et de nationalisme, qu’un

talent footballistique peut s’imposer sur

l’arène diplomatique face à la troisième

puissance mondiale colonialiste.

Après l’indépendance, Zinzin, comme on

aimait l’appeler, revint à Sétif pour prendre

les rênes de l’Entente avec laquelle il

remporta la première Coupe de l’Algérie

indépendante. Toute une vie consacrée au

football sétifien et algérien. Dans l’histoire

du football sétifien, jamais un entraineur

n’aura été aussi plébiscité et vénéré

comme l’était Mokhtar Arribi. Durant toute

Une année de contraste. Deux dates, deux événements. 5 juillet 1988, Mokhtar Arribi, les genoux à terre, le regard perdu, le visage triste : l’Entente de Sétif rétrograde en seconde division. 9 décembre 1988, Mokhtar Arribi, les bras dressés, le poing fermé, les yeux brillant de bonheur : l’Entente de Sétif remporte la Coupe d’Afrique des clubs champions.

Anis LABDAOUI

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N° 79 El-Djazaïr.com 153Octobre 2014

sa carrière, il a toujours su se retirer avec panache. Le 4 septembre 1989,

à l’âge de 65 ans, Mokhtar Arribi tirait sa révérence suite à une tumeur à

l’oreille. Son dernier vœu a été exaucé. Ses poulains de l’époque portèrent

son cercueil drapé de noir et blanc. Les couleurs de son Entente.

A.L.

Mokhtar Arribi en compagnie de Mahieddine Khalef

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El-Djazaïr.com N° 79154 Octobre 2014

Abdelhamid Kermali

Le vénéré ChEIkh

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L’histoire du football algérien retiendra surtout les chaudes larmes du « Cheikh » Abdelhamid Kermali lorsqu’il conduisit l’EN, en 1990, à son unique titre continental.

Anis LABDAOUI

L’histoire du football algérien retiendra surtout les chaudes larmes du « Cheikh » Abdelhamid Kermali lorsqu’il conduisit l’EN, en 1990, à son unique titre continental.

Anis LABDAOUI

L’histoire du football algérien retiendra surtout les chaudes larmes du « Cheikh » Abdelhamid Kermali lorsqu’il conduisit l’EN, en 1990, à son unique titre continental.

Anis LABDAOUI

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N° 79 El-Djazaïr.com 155Octobre 2014

Affectueusement surnommé le « Cheikh », Abdelhamid Kermali débuta sa carrière au sein du doyen des clubs des Hauts-Plateaux (l’USMS) avant de rallier l’Hexagone. Evoluant, tour à tour, sous les couleurs de Mulhouse, de Cannes et de l’Olympique Lyonnais, il

répondit présent à l’appel de l’Algérie qui luttait pour son indépendance. Kermali rejoignit, en 1958, la glorieuse équipe du FLN en compagnie des Bentifour, Arribi, Zitouni, Mekhloufi, Amara, Kerroum et autre Ouliken. Après une carrière de joueur brillante et éblouissante, Abdelhamid Kermali restera le premier entraîneur à avoir offert à l’Algérie la Coupe d’Afrique des Nations en 1990 et à avoir qualifié la sélection junior à la phase finale de la Coupe du Monde en 1979. Avec l’Entente de Sétif, il remporta le trophée afro-asiatique. En cette période de vaches maigres, le football algérien peut s’enorgueillir de la contribution d’un homme qui a bourlingué plus de 60 ans d’un stade à un autre, d’une contrée à une autre et d’un pays à un autre. Kermali, qui s’est distingué beaucoup plus comme manager, fait partie de cette race d’hommes passionnés qui ont fait et marqué l’histoire du football algérien. Kermali était né à Akbou (Béjaïa) le 27 avril 1931. Son enfance et adolescence sont faites de pauvreté, de difficultés mais aussi de rêves devant l’aider à sortir de l’ornière. Son contact avec l’école n’a pas dépassé le seuil du cours de fin d’études primaire. Kermali qui a été découvert par Lyas Benaouda, Abid et Abdelkader Laklif, ces dénicheurs de talents qui sillonnaient les terrains des quartiers populaires, fit son entrée en équipe seniors en 1948 à l’âge de 17 ans, à l’occasion d’un certain USFMS-AS Bône. Kermali gagne vite en maturité et s’imposera rapidement comme un incontestable titulaire du flanc droit

de l’attaque usmiste. Ses prouesses emballent les initiés, savourant à chaque spectacle le style. Kermali qui s’est fait un nom à côté de Souna, Sahraoui, Assassi, Safsaf, Selami, Lakhlif II, Zaiar, Kari Amara Djeridi et bien d’autres figures, sur un coup de tête, prend un jour le chemin de l’Hexagone. Mulhouse sera la première étape. La première saison (1955/56) en France sera un régal pour les amateurs de la technique raffinée. Son entrée remarquable attire les recruteurs. Les sollicitations de l’AS Cannes (un club de D II) où évolue un autre Sétifien, feu Mokhtar Arribi, ne laissent pas indifférents la nouvelle star qui voit désormais grand. Après un round de négociations, Kermali opta pour Cannes où évoluait le grand Mustapha Zitouni.

Le défunt Kermali et ses compagnons d’armes, Abdelkader Mekhloufi et Abdelhamid Salhi, honorés par le Président Bouteflika

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El-Djazaïr.com N° 79156 Octobre 2014

Un palmarès bien rempliA la Croisette, le petit Sétifien explose, étale toute sa classe, impressionne coéquipiers et adversaires. Malgré, un handicap de gabarit, « Karboua » se comporte tantôt comme ailier tantôt comme avant-centre, et des fois comme passeur. A l’issue de la saison (1956/1957), l’Olympique Lyonnais fait les yeux doux à Kermali. La présence d’une importante communauté d’émigrés à Lyon, le pousse à rejoindre l’Olympique. Kermali réalise à côté d’autres vedettes une saison exceptionnelle. La seconde s’achève pour lui et pour bon nombre de professionnels algériens, un dimanche 13 avril 1958. A l’appel de la patrie, Kermali (Lyon), Arribi (Avignon), Bouchouk (Toulouse F.C), et Mekhloufi (As Saint Etienne) formant le groupe des Lyonnais, ont transité par la Suisse et l’Italie et rejoint dimanche 20 avril 1958, Tunis où allait débuter l’épopée de la glorieuse équipe du FLN. A l’indépendance, le Cheikh réintègre l’USMS avant de rejoindre l’Entente en 1966, avec laquelle il décrocha en 1967, une Coupe d’Algérie en qualité d’entraîneur joueur, Le « sorcier » va bouleverser le jeu de l’ESS. Un football vivace, fait de petites passes, prend la place des longs dégagements et des folles chevauchées. Ce technicien de premier ordre est devenu, en matière de stratégie, un pionnier. Il peut se targuer d’être le premier entraîneur à avoir introduit le 4-3-3 en Algérie. Axé sur un plan, préalablement, élaboré en fonction de l’adversaire, le jeu à Kermali ne laisse rien au hasard. La griffe du Cheikh ayant donné à l’aigle noir sétifien une âme, une personnalité, la spécificité d’équipe technique. La méthode du Vieux a fait de lui l’un des techniciens les plus sollicités. Il est l’un des rares coachs à avoir drivé des formations de l’Est (USMan, CSC, USC, HBCL, CABBA, USMS et ESS), du Centre (MCA)

et l’ES Mostaganem, de l’ouest du pays. Sa réputation a, faut-il le rappeler, dépassé les frontières. Kermali a dirigé l’Itihad (Libye), Ras El Kheima (Emirats) et l’AS Marsa (Tunisie) où il a effectué durant trois saisons un travail de titan. Ses trois passages au MCA (1983, 1988 et 1999) sont les autres faits saillants d’une longue et brillante carrière Il a même sacrifié sa vie familiale qui a été, des décennies durant, reléguée au second plan. Dieu merci, de nombreux sportifs qui ont côtoyé ce personnage d’une extrême gentillesse en dehors du périmètre vert lui sont reconnaissants. L’entraîneur Kermali a marqué son temps et a tiré sa révérence un certain 13 avril 2013. Pour toutes ces raisons, une juste reconnaissance pour un homme exceptionnel

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Sonorité et magie du verbe

El-Yazid Dib

« Ma seule inspiration, c’est l’actualité et l’éveil qui vient vous agresser, titiller vos méninges pour aller jeter vos délires sur une page blanche. » Ainsi explique sa verve abondante la grande plume et le chroniqueur hors pair qu’est Lyazid Dib dit El Yazid Dib, connu pour sa grande culture, son sens aigu de l’observation, ses écrits vifs, parfois acerbes mais dont la plume est d’une élégance romanesque où l’on décèle quelques résidus lyriques. Poète à l’adolescence, il se retrouve dans la communication par passion, au point de s’inscrire à un master en la matière. Cette passion s’érige, selon lui, dans la tête de quiconque voudrait fuir un monde devenu trop encombrant, dans une espèce d’évasion. Dans un style très personnel, El Yazid nous suggère de combattre, au lieu de battre ; de convaincre plutôt que de vaincre, la liberté étant une quête permanente.

Par Leila BOUKLI

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Portrait SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79158 Octobre 2014

A son actif, deux recueils de poésie Les lamentations de Gâpian édité en 2001, Cendres et fumées paru en 2003, préfacé par Azzedine Mihoubi, ministre-écrivain. Aujourd’hui, il ne fait plus de poésie mais comme la muse s’est évadée avec

ce jeune versificateur, le vers, la rime, la césure, l’hémistiche, le sonnet, l’ode se retrouvent aléatoirement dans ses chroniques journalistiques, les jeudis dans le Quotidien d’Oran ou mensuellement dans nos colonnes. Il y traite un peu de tout. De la politique, de l’économie, de l’Afghanistan, du social, de l’Algérie, de Ben Laden, des Amériques, de la liberté d’expression à celle de la presse en passant par les massacres du 8 mai 1945 ou en faisant le portrait de personnages atypiques …L’ouvrage d’El Yazid Dib se veut le témoignage d’une multitude d’évènements fortement controversée. Chantre infatigable de la ville de Sétif, qui l’a vu naître, un 25 juillet 1954 et qu’il n’a jamais quittée, il y habite. Sa compagne de toujours et lui-même se sont appliqués à communiquer cet amour à leurs cinq enfants. Barde, trouvère, rêveur, amant des muses, le poète jongleur de rimes de Sétif, aimant sa ville jusqu’à l’ivresse, écorché vif,

comme toute âme sensible, adjure : « Laissez en paix mon inspiratrice, voler et planer, comme elle l’a toujours fait, irrattrapable au-dessus de sa source, Aïn El Fouara ! Ma muse qui me sert de témoin éclairé, lumineux et visible, à moi l’obscur mais dont les écrits sont clairs.»Il triture, malaxe, entremet la force et la beauté de chaque

mot employé. La similitude remplace la précision quand la réalité cède sa place à la métaphore.

La langue française, dit-il, nous permet des tournures pour éviter la diffamation

ou toucher les éventualités et les susceptibilités. « J’écris ce que je

pense et c’est tout. Sans rancune mais avec un peu d’amertume. Je crois savoir faire sans ambages la différence entre nation et pouvoir, hommes et institutions. Mes écrits ne dénoncent personne et ne blâment quiconque, ils expriment une inquiétude. » C’est pour beaucoup un vrai régal que de lire ses chroniques hebdomadaires dans le Quotidien d’Oran ou mensuellement dans nos colonnes.

« La chronique telle que je la pratique s’avère au-

delà du commentaire un bris dans la placidité de l’actualité.

Une écuelle pouvant à peine contenir les affres et les remous de

la quotidienneté. J’essaie d’aller aux entrailles de cette actualité avec tout ce

Son pere Said

El-Yazid Dib, enfant El-Yazid Dib, étudiant El-Yazid Dib, à l’université El-Yazid Dib avec Rachid Boudjedra El-Yazid Dib avec Abdelkader Ouali El-Yazid Dib avec Azzedine Mihoubi

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Portrait SétifDOSSIER

N° 79 El-Djazaïr.com 159Octobre 2014El-Yazid Dib, enfant El-Yazid Dib, étudiant El-Yazid Dib, à l’université El-Yazid Dib avec Rachid Boudjedra El-Yazid Dib avec Abdelkader Ouali El-Yazid Dib avec Azzedine Mihoubi

Sa mere Messaouda Kacem

qu’elle peut entraîner comme scories. Ainsi, je la dépouille de la réalité et la mets dans une enchère médiatique. Je crois que mes chroniques ont aussi cette propension à s’éloigner de l’envie d’imposer une vue quelconque sur le sujet traité. Mes écrits offrent au lecteur beaucoup d’ingrédients, d’aide à la suggestion et à la formulation d’un avis libre et agréé. La fiction est une œuvre de l’esprit, la chronique est l’enfant du fait du jour. » Lyazid a eu la bonne idée de répondre positivement à la demande de ses nombreux ami(e)s et lecteurs (trices), de faire une compilation de 614 pages, où il se pose en « témoin obscur » – titre quelque peu intrigant –, du livre où les thèmes qu’il traite sont par contre d’un éclairage éblouissant.« Un témoin ne peut rester dans l’obscurité, ni des prétoires ni de la salle des pas perdus. Il doit être identifié comme tel car en termes d’orthodoxie juridique un témoin est cette personne neutre qui témoigne en justice, une personne qui a vu ou entendu une chose ou un dire et qui pourrait attester de sa réalité et éventuellement témoigner. » Quant au concept obscur, El Yazid l’a expliqué à Rennes, ville jumelée à sa ville, où il a été l’invité de l’Association des amis de l’Algérie en

2010, en ses termes : « A l’horizon le plus élevé un petit œil voit tout sans que personne ne le voie. Lui, est obscur mais ses déclarations claires. » Galou, goulna (ils ont dit, nous disons) est un autre de ses ouvrages qui regroupe cette fois ses billets et que Yasmina Khadra, écrivain connu et reconnu, responsable du Centre

culturel algérien à Paris, a préfacé :« Pour vivre pleinement sa vie, il faut savoir aimer de

chaque croyance un saint ; de chaque culture un chant et de chaque journaliste

une chronique. Ecrire est aussi une conviction forgée dans une vocation

éclairée, c’est un projet de partage, une générosité, ce à quoi aspire El Yazid. Il sait prendre ce qui se passe de sérieux dans ce monde et en faire une histoire dont la trame voulue violemment lente au début est souvent apaisante à la chute. Il se définit obscur, délicat et poli, sensible et vulnérable. » Cet écrivain, juriste de formation, cadre supérieur des douanes, ne se décrit pas comme journaliste par circonstance mais

chroniqueur de circonstances. El Yazid Dib est venu dans le

monde de la communication par passion. Il croyait y trouver

refuge. La chronique lui est tel un bistouri, il scrute, ausculte et

dissèque toute l’actualité politique, économique et sociale. Ses articles sont

repris par de nombreux site web. Il est

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Portrait SétifDOSSIER

El-Djazaïr.com N° 79160 Octobre 2014

également cité dans d’innombrables ouvrages, CNRS de Paris, par Kamel Bouchama, ministre-écrivain, Achour Cheurfi, journaliste, dans son dictionnaire des écrivains algériens et dans son anthologie algérienne. Ses chroniques, replacées dans leur contexte temporel, ont apporté un éclairage d’une rare pertinence. Il met en exergue toutes les turpitudes de la vie politique, économique et sociale de l’Algérie entre 2001 à ce jour. Et laisse une empreinte dédiée à une lecture autrement formulée des acteurs qui y ont évolués. El Yazid Dib dit ne pas aimer parler de son métier. « Oui, assène-t-il, je préfère la prose et la chronique au code des douanes. Oui, je préfère les lettres aux chiffres. J’aime mon pays à mourir. » Une aubaine pour nous, ses lecteurs !

L.B.

El Yazid Dib est un habitué des distinctions puisque déjà en 1973, il recevait le Prix du concours de poésie. Intellectuel accompli, il crée et dirige une Revue culturelle El izdhihar en 1974. Il est de plus, entre 1976 et 1977, responsable et animateur du Ciné-Club sous l’égide de l’UNJA. Il publie de pièces poétiques dans des journaux et revues de France, du Maroc et de Tunisie entre 1972 et 1975. Récemment, il a été honoré de nombreuses fois, notamment par : l’Union des écrivains algériens à Batna en 2002 ; l’Association des journalistes de Sétif, en 2006 ; à la parution du Témoin obscur en 2011, il a reçu les félicitations du chef du gouvernement ; la même année, la mairie de Sétif le décorait de « la palme de la ville ». Ses textes ont été adaptés par la Compagnie de Théâtre militant Paci-Bés, sous la direction du sociologue écrivain

Il est :titulaire d’une licence en droit et sciences •administratives,titulaire d’un diplôme de l’Ecole supérieure des •douanes de Paris,expert international en diagnostic, agréé par l’OMD •de Bruxelles•

Il prépare : un master en communication,•un recueil de nouvelles• Le quai des fonctionnaires pour la fin 2013un roman• Rien à déclarer.

El-Yazid Dib avec Yasmina Khadra

El-Yazid Dib avec Ali Haroun

El-Yazid Dib avec Khalida Toumi

El-Yazid Dib dedicacant un livre à sa femme

El-Yazid Dib, avec Miloud Brahimi

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Sétif autrefois… repères et symboles

On a pris ce pli séculier de vouloir toujours identifier Sétif par un simple triptyque commun : « l’Entente, Sidi El Khier et Ain Fouara ». Cette imprudence, nous semble-t-il, brave un tant soit peu toute l’histoire de la ville. Sétif en fait ne peut se confiner dans un tel moule au demeurant sans ancrage lointain. Il est l’histoire, la lutte, la révolution, la culture, l’art et la bonne chose. C’est la patrie certes de Sidi El Khier, alias Madani Khier, mort vers 1850, la ville de l’ESS fondée en 1958 et le lieu d’implantation de la fontaine Ain Fouara érigée en 1899. Mais Sétif va plus loin. Ceci n’est pas notre propos. Il est l’exclusivité d’historiens. Nous nous limiterons à raconter la ville, ses repères, ces symboles. Nous ne remercierons pas assez Monsieur Khekifa Ammar fondateur et directeur général du magazine Eldjazair.com, enfant de la ville de nous avoir donné cette grande opportunité de le faire.

Par El Yazid Dib

A Sétif l’épi connaît sa floraison au mois de mai. Ailleurs aussi. La différence c’est que dans cette contrée où l’on compte plus de 832

chahid intra-muros, le Mai ne se compte plus comme une mensualité d’une éphéméride. Qu’il soit de calendrier grégorien ou hégirien. Ce n’est plus une chronologie, ni un repère temporel. C’est une éternité. Un arrêt mobile. Terrible et atroce, mais rédempteur. L’histoire est ici comme une hirondelle. Aux premiers bourgeons, le souvenir se lève altier pour venir pointer ses affres dans chaque cavité citoyenne. Il se réveille, en désobéissance à l’oubli et vient chaque année encore tarauder l’amnésie. Il le fait comme le fera un papillon raflant dans la stricte douceur le nectar vivifiant. Le printemps est le signe de la beauté et du merveilleux. Mais, Mai à Sétif est autre chose. Le Mai d’une année qui passe sera un autre mai pour une année qui se consomme. Que le 8 Mai 1945 reste une date historique dans l’éveil des cœurs. Le sursaut national n’était en finalité que salutaire. Il est aussi une évocation, une perception et une autre première

conscience. Itérative et recommençant le décompte du 8 jusqu’à l’infini. La narration de l’évolution historique des nations a été de tout temps empreinte de hauts faits et de mémorables moments. L’histoire de l’Algérie combattante demeure dans toute sa dimension, une leçon de bravoure, une démonstration de l’effort et un accord dans les énergies patriotiques variées. Le 8 mai devrait ainsi être perçu par tous comme un crime atroce impardonnable tant la froideur du meurtre commis à grande échelle est restée là, simplement dans le discours. Justice doit être rendue. Il ne s’agit pas d’un banal homicide. Le temps y a consigné gravement un

génocide interrégional. Sétif, Guelma, Kherrata, Constantine et autres bourgs sont en permanence dans un état de veille. Cette attente ne saura connaître son épilogue sans qu’il y ait un châtiment à juste valeur de la barbarie subie. L’union de la nation, sous peine d’explosion, doit savoir comment négliger le goût volcanique, impropre et impur, qui remue l’esprit des prétendants au « trône » de l’Histoire. Les péripéties douloureuses de l’Histoire vont et s’étendent de l’occupation à l’indépendance. Rien ne différencie un fait d’un autre. Des événements génocidaires de 1945 à l’expérience chimique aux essais nucléaires de Reggane, passant par les enfumages de douars et de déchras, l’unité de la demande doit être unique et exclusive. La repentance, la reconnaissance et le dédommagement sont, par principe une voix nationale vers la voie de la raison et de la justice universelle. Ainsi l’ensemble du corps social sétifien voudrait en faire un indicateur digne et fort de la longue marche vers l’indépendance. C’est une station importante dans la postérité de la région, voire de la nation.

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Les portes La ville de Sétif était ceinturée par un nombre important de portes. Le mur d'enceinte qui aurait été édifié sinon fortifié par l'armée coloniale sur les vestiges de la muraille byzantine comportait 4 portes, celle d'Alger, de Biskra, de Constantine et de Bejaia. Cependant, une nouvelle porte avait été réalisée par la suite à l'extrémité est des deux lycées actuels Mohamed-Kérouani et Malika-Gaid. On l'appelait « bab djid ». Nouvelle porte. La tradition orale, à défaut d'histoire express ou d'édits à portée de main, affirme que toutes les portes de Sétif auraient été démolies, autrement dit, démantelées pour permettre aux engins très lourds et encombrants des forces alliées engagées dans la Seconde Guerre mondiale de s'offrir une pénétration urbaine facile et aisée. Notons cependant qu’il ressort de quelques textes épars traitant du sujet que ces accès, entrées principales de la ville, auraient été érigés au courant de l'année 1872. Date à laquelle Sétif commença à connaître un début d’urbanisation. Seule la porte dite de Bejaia, du moins l'ouvrage double arc-voûté en pierres qui la cadrait et qui se nommerait « Porte de Napoléon » existe encore à l’entrée sud du parc d’attraction. Ces œuvres contenaient en tant que telles des portes à double battant constituées de bois dur

et assorties d'une ferronnerie serrurière de l'époque d’entre loquets, système de fermeture, verrous, pentures et gonds à sceller et autres métallerie artisanale. Où sont donc passées ces portes? Elles existent toujours, ces portes en bois. Elles sont entreposées au niveau du parc communal. Nous les avons vues. A les voir là où elles sont, défiant l’usure et le temps, la nature et ses caprices ; une réincarnation vous met en face de ce qu’elles purent subir comme agression. Gisant dans un mutisme meurtrier depuis très longtemps, soit depuis 1942, date probable de leur disparition, ils sont là en attente d’autre chose. Ces portes, grands panneaux en bois, servent à ce jour comme mur de soutènement à un logement de fonction sis au sein même du parc municipal. Elles forment en vérité un rempart sur lequel est adossée cette construction. Au moins ainsi elles ont échappé à la destruction idiote ou à leur livraison en bûches aux âtres des cheminées. Un travail peu coûtant peut remettre en relief ces « œuvres ». A la place du jet d’eau toujours tari du rond-point de « bab Biskra » une reconstitution de la construction initiale de ladite porte, ferait belle œuvre. Le rond-point de trémie de Tbinet, comporterait la copie de la porte de Constantine et ainsi de suite pour toutes les portes qui restent. Elles n’ont rien de sentiment colonial. Leur réinstallation n’affectera en rien l’histoire. Bien au contraire elle permettra au moindre coût de ressusciter une mémoire urbaine et de l’esthétique pas plus. Loin de toute polémique politicienne ou « révolutionnaire ». Elles semblent vous dire dans leur triste désolation Monsieur le Wali, s’il vous plaît, faites quelque chose !

La medersa Dans le faubourg de la gare (langar) à 10 mètres à vol d’oiseau de l’actuelle wilaya, il y avait dans le temps une parcelle de terrain inoccupée. Les différents témoignages corroborent la thèse selon laquelle c’est une dame sétifienne qui en aurait fait don à l’association des oulémas musulmans. Ce fut en l’an 1948. C’est sous les auspices justement de cette association que l’école « arabe » la medersa fut créée. L’entrepreneur qui la réalisa serait Ketfi Allaoua. Le

financement provenait de l’association et des œuvres de bienfaisance dont faisaient preuve les âmes charitables et les esprits généreux. Elle faisait partie des 143 écoles érigées à travers le pays dont Dar el hadith à Tlemcen. En fait, cette école est venue rassembler en un seul site les classes déjà fonctionnelles mais éparpillées à travers la ville. La première rentrée scolaire, après la bénédiction inaugurale de cheikh El Ibrahimi, eut lieu le 1er janvier 1950. Elle aurait pu réunir quelque 380 élèves. L’organisation pédagogique était scindée dans le temps en cours du jour et en cours du soir. Ceux-ci s’exerçaient de 17heures à 19 heures au profit des enfants scolarisés normalement aux écoles publiques. Le régime étant mixte, on y voyait, sans nul tabou dans la même rangée des garçons et des fillettes. Dire que les oulémas en savaient quoi dire et quoi faire. Le régime scolaire y pratiqué s’étendait de la première à la cinquième années au bout de laquelle un examen d’aptitude devait s’effectuer à Constantine auprès de l’institut Ibn Badis. Les lauréats eurent la possibilité de poursuivre les études, après Constantine, soit à Tunis, soit au Caire. Si Aissa Zerroug et Tahar Debbah furent parmi ceux qui allèrent au Caire. Comme le corps professoral était composé d’érudits enseignants, tels que Si Adel, Kaddour Belfradj, Kara, Abdelhamid Benhala, Torki Lamamra (docteur), Salah Bentama, Hafnaoui Zaguez (écrivain), la direction fut aussi assurée par des illustres personnages à l’image de Ali Marhoum, puis par Boualem Baki qui se trouvait à l’époque sous une mesure judiciaire l’assignant à résidence à Sétif. L’enseignement y prodigué visait d’abord à fournir l’apprentissage de la langue arabe. Les sciences, l’histoire, la géographie et l’arithmétique furent des matières aussi essentielles que l’initiation à la prière et au chapitre « el ibadat » dans le fikh islamique. La medersa produisit plus de 1000 élèves, en l’espace de sa courte durée. Car, devenue un nid de patriotisme, l’autorité coloniale décida de sa fermeture en 1957. Son directeur d’alors M. Adel fut porté disparu. Elle se dénomme actuellement Ecole Bachir El Ibrahim.

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Le lycéeLe nom de Kérouani résonne encore dans les longs couloirs et les vastes salles de ce lycée. Il ne s’agit pas de l’élève Mohamed Kérouani, cet écolier qui fréquenta les bancs de ce collège de Sétif d’octobre 1942 au 22 février 1954, mais du vaillant lycéen, enfant de la ville tombé au champ d’honneur le 16 octobre 1961. Construit en 1872, cet ensemble scolaire d’une superficie de 26 380 m² connut différentes appellations. De l’Ecole coloniale à l’Ecole mixte de Sétif et Nouveau Lycée, il prit le nom d’Eugène-Albertini et ce, à partir de 1951. Il est considéré comme l’un des plus importants établissements scolaires d’avant-indépendance, à l’instar de Bugeaud d’Alger, Saint-Augustin de Annaba et Hihi-Mekki de Constantine. Il avait accueilli en ses préaux et dortoirs les enfants internes de tout le département de Sétif de l’époque Bejaïa, M’Sila, Bordj Bou Arréridj, Jijel et parfois ceux des Aurès. Feu Abdelwahab Benboulaïd, fils du grand héros des Aurès, y a fait ses études en 1962-1963. Si maintenant, chaque levée de regard à l'égard de ce monument rappelle un temps accompli, chaque passage sur les flancs de ses bâtiments suggère le rappel d'un fait coquin, d'un geste puéril ou d'une intention buissonnière, la méditation est irrésistible quand l'esprit s'évade avec douceur de la morosité de ce jour pour se laisser voguer libre au rythme du temps d'alors et flâner, élève de l'époque, dans l'espace des quatre cours ou sur l'asphalte de la cour sud. Là, l'émotion vous étouffe. Le soupir vous étrangle au moment même où le souvenir caressant vous ligote sans liens ni menottes, pour

vous mettre volontaire et sans défense face à des visages de personnes connues. Beaucoup de ces visages s'extirpent à l'instant de la remémoration et se greffent au vôtre. Il y en a des martyrs, il en reste des survivants. La mort postindépendance a fauché dans la fatalité ceux qui ont survécu. Du 8 Mai 1945 au 5 Juillet 1962, en passant par le salutaire et final assaut du 1er Novembre 1954, le lycée a semé les embryons déclencheurs de la conscience nationale pour produire les éléments actifs et libérateurs du pays. L'élève d'antan, enfant insoucieux aux conditions précaires mais le plus souvent studieux et hardi, a été le chef moudjahid dans la guerre, le ministre, le directeur général, le cadre supérieur, le professeur, le magistrat, l'écrivain et le poète, le... dans la République algérienne libre et indépendante d’aujourd’hui.

Ain El FouaraLe 4 juin 1894, un conseiller municipal du nom de Bastide, évoqua amèrement son inquiétude face à la menace de tomber en ruine de « la fontaine de la place nationale ». Tout en optant de s’inscrire dans une position d’attente de fonds afin de « la démolir et de la reconstruire complètement », M. Aubrey, maire de la ville, prit cette délibération comme substrat d’un projet qui allait à jamais marquer la cité. Il partit durant l’été 1896

à Paris où devait se tenir prochainement un salon universel. Féru par son idée, il demanda au Directeur des Beaux-arts son intercession en vue d’avoir pour sa ville un décor urbain symbolique et chargé d’émotion ou « une statue pour décorer la future fontaine de la place nationale ». Dans une lettre datée du 3 février 1898, le maire est tout heureux de lire une missive émanant du directeur des beaux-arts lui annonçant : « (...) M. de Saint-Vidal pense avoir terminé son œuvre pour le prochain Salon où il désirerait qu’elle figurât ; elle serait dès la clôture du Salon expédiée à Sétif. » La statue représentant une femme nue à la longue chevelure, tenant à chaque main une amphore d’où coulait une eau limpide, est l’œuvre sculptée de Francis de Saint-Vidal. Elle est assise et mise en relief sur un socle assez conséquent avec tout un environnement architectural. Cette assise homogène tenant lieu de piédestal a été conçue par un architecte local, un certain Eldin, connu alors pour avoir fait ses marques dans le Théâtre de Sétif. Francione entrepreneur de son état avait la charge des travaux d’érection du socle et de la mise en place de la statue, travaux qui seront entièrement achevés en 1899. En 1997, sujet d’un attentat terroriste, inouï et étrange, elle se trouve par l’effet dévastateur d’une bombe nocturne totalement désarticulée, démise et désagrégée. L’on voyait son cou, une

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partie de sa tête, son épaule, un de ses vases joncher le parvis. La réprobation fut générale. Elle aurait vécu, voire résisté cent ans. Et c’est grâce à l’intervention dynamique et salutaire du wali de l’époque, Adelkader Ouali envers qui la population reste reconnaissante, que la nymphe s’est réintronisée une seconde fois sur son socle.

La mosquée Abou Dher El GhifariA Sétif, il n’y a pas que la mosquée dite Mesdjed el attik jouxtant la légendaire fontaine Ain Fouara qui soit investie d’une certaine ancestralité locale. « Djamaa langar » mosquée du faubourg de la gare demeure aussi un monument incontournable dans l’histoire contemporaine de la cité. Située à l’angle de la rue Hafied-Mohamed pratiquement au centre-ville, à une rue perpendiculaire à la rue du 1er-Novembre (ex-rue de Constantine), la mosquée a été longtemps un lieu, de foi et de dévotion, mais aussi de culture et de savoir.Cette mosquée qui aura pour nom dès 1962 Abou Dher El Ghifari, fut inaugurée le 20 octobre 1931. Elle connut un élan nationaliste, à l’instar de tous les lieux de culte musulman. D’ailleurs, cet endroit sera à l’éternité consigné comme étant le prélude physique au commencement des événements atroces du 8 mai 1945. C’est d’ici que la procession initialement anodine et pacifique prit son départ pour manifester le désarroi populaire. La suite sera connue. Un massacre. Un

génocide à grande échelle. La postérité a gardé comme tradition symbolique cet itinéraire qui, d’année en année, ne se désemplit pas de marcheurs venus marquer la souvenance persistante des douloureux événements.L’honneur de ce quartier un peu mythique est également d’abriter dans un pâté de lots un autre monument de rayonnement scientifique et religieux. Madrasset El Feth rappelée ci-haut, qui, sous la bénédiction inaugurale de cheikh El Ibrahimi, connut sa première rentrée le 1er janvier 1950. De souvenir d’enfant, les cris se bousculent encore dans la bouches de ceux qui mômes entonnaient le tenant lieu de l’Adhan. A savoir « awou ech3al ! awou edhrab ! » Ceci se faisait en référence à la lumière qui apparaissait de son minaret pour rompre le jeûne, durant le mois sacré de ramadhan. Mais aussi aux coups de canon qui rugissaient à partir, nous disait-on, du champ de tir (les 600-Logements actuellement). L’on jubilait à cor et cri en multipliant les appels. L’on ne peut évoquer la mosquée de langar sans pour autant citer l’illustre cheikh Rabeh Belmeddour, un Zitounien accompli.La mosquée étant par origine et essence destinée à accueillir les résidents des quartiers limitrophes, est d’une capacité limitée. Elle aurait pu garder ce charme d’antan. Elle aurait pu ne pas se voir profaner par un modernisme qui altère dans son sillage toute noblesse d’un passé élogieux. Mettre de la faïencerie mal émaillée n’est qu’un acte irrémédiable.

Le théâtreA Sétif, l’unique théâtre, que l’on surnomme d’ailleurs sans raison et toujours « le théâtre » date de la fin du XIXe siècle. Il aurait été inauguré en novembre 1896, deux années avant la venue de la fontaine monumentale Ain El Fouara. L’architecte serait un certain Fernand Imbert. D’une capacité théorique initialement prévue de 323 places, il n’en reste que 275, peut-être moins dispatchées en fauteuils d’orchestre et d’avant-scène, en stalles d’orchestre et en baignoires. Il y avait la fosse d’orchestre et l’entrée des artistes. Sous l’intitulé de « Théâtre » arboré

fièrement au fronton de l’immeuble, les inscriptions « Musique » « Drame » et « Comédie » en disent long sur la vie culturelle qui y fut. Le chapeau, son faîte, à la forme triangulaire, laisse vers les cieux brandir la lyre, symbole de muse et d’inspiration lyrique. Les armoires de la ville y sont incrustées. C’est sous un tel monument historique que se sont produites les innombrables comédies universelles. En 1946, César Vezzani de l’opéra de Rome et Cavallera Rusticana de la Scala de Milan ont été sur scène à Sétif. En 1948, un vendredi 3 décembre la célèbre cantatrice Fathia Khair y faisait son entrée par son œuvre Scandale au théâtre. Cet espace eut également à connaître les vedettes du disque, de la radio, de la scène et de l’écran de l’époque. Dans le cadre de la tournée du théâtre arabe de l’Opéra d’Alger, des personnages illustres, comme Mahieddine, Kalthoum, Touri, firent vibrer l’assistance par la présentation de Aicha bou zbayl. Dans le même décor. La période postindépendance a connu de grandes activités sur le plan culturel, sur la place locale. Plusieurs groupes musicaux et troupes de théâtre se sont constitués. Ainsi, le sentiment révolutionnaire se formait également dans le patrimoine de la culture arabo-musulmane. Car le colonialisme français

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visait à éclipser, voire à anéantir toute expression de l’être national algérien : religion, traditions et culture. Un jeune Algérien, boy-scout, natif et résidant à Sétif, n’a pas manqué, avant le déclenchement de la révolution armée, de dénoncer publiquement les positions racistes qu’affichait la direction du théâtre à l’égard de quelques sociétés culturelles musulmanes. Sa lettre de dénonciation fut un début de combat. A l’intention des conseillers municipaux, elle fut publiée le vendredi 4 juin 1954 sous le titre « Sétif : le scandale du théâtre municipal » dans la République algérienne, organe du Manifeste du peuple algérien dont le directeur politique était Ferhat Abbès. Ce jeune laissa la scène et le théâtre de Sétif et rejoignit un autre théâtre, celui des batailles et de la lutte armée. Vaillant combattant, héros intrépide, il mourut en martyr. J’ai cité, Si Hacéne Belkhired. Ce théâtre, que l’on surnomme toujours le théâtre, aurait l’insigne honneur, après un siècle d’appellation anonyme, de porter le nom de ce maître, de cet artiste, de ce glorieux chahid.

L’Entente sportive sétifienneL’Entente comme l’USMS ou le SAS (Stade Africain de Sétif) n’ont pas cessé au cours du temps éméché d’entretenir une légende. Ils ont fait et font la célébrité de la capitale des hauts-plateaux sétifiens. Celle-là est due à la hargne, cette rage de vaincre qui caractérisait dans la préhistoire les pionniers, ces fondateurs de la région sétifoise qui se rattachaient, dit-on, au groupe de l’homme dit de « Cro-Magnon néanthropien » Le mérite incontestable greffé à l’équipe demeure dans son entière plénitude. Le fait de rendre hommage à cette équipe historique ne se justifie pas seulement par ses victoires successives ou son palmarès, mais reste astreint à une réalisation très appropriée dans le temps. L'Entente avait créé le bonheur national. En devenant une fierté nationale elle a construit le plaisir et le désir d'être encore algérien en ces moments où la gaieté s'est enfuie des rues d'Alger et des autres villes. En cette nuit du 18 mai 2007, l'Algérie

oubliait ses élections pour chavirer, tous ensemble, gouvernants et gouvernés, candidats et électeurs, dans le bien-être et le ravissement que procurait cet exploit international. Le président de la République était de la mise de par son message d'encouragement et de félicitations. Des tripes de ce club, il se dégage viscéralement qu'à chaque réussite soit tout au long de son parcours, l'Entente n'aurait pas reçu autant de consécrations sans l'apport inestimable, voire inégalable de ses supporters. Hooligans parfois, pantois une autre, mais éternellement au chevet du club. Parmi les objectifs que devaient s’assigner les dirigeants, il existe celui de provoquer et de maintenir une adhésion totale autour du club. Raffermir les rangs, attirer les ex-faiseurs de l’Entente, fédérer enfin toutes les énergies possibles. Et de ne pas se positionner dans une posture de chasse à l’autre, de tenir un langage belliqueux ou de ramener à sa propre personne tous les exploits. L’attraction terrestre et sa nature ne seront comprises qu’une fois la dérision tourne en vertiges et provoque la nauséeL’Entente n’est-elle pas le résultat de tant de sacrifices ? De Layass, à Serrar, en passant par Kermali, Makhloufi, Aribi, Salhi, Koussim, Matem et autant de notoriétés et de symboles, tous sétifiens. Parler de l'Entente sportive sétifienne, est également un hommage à rendre à ses dirigeants. Abdelhakim Serrar, alias hakoumi est, entre autres,

une denrée rare. Peut-il être le dernier survivant de la race des vainqueurs ? Enfant tonitruant de la ville, il sait taire son histoire d'ancien défenseur du club qu'il dirige ou de l'équipe nationale, préférant s'adonner à des explications convaincantes d'ordre managérial. Face à son cercle. Il devra néanmoins circonscrire ce trait d’indispensabilité dont certains malintentionnés tentent de l’en persuader.

Nos oublisIls sont nombreux. Beaucoup de repères et de symboles rattachés à la ville n’ont pu être traités dans cette panoplie narrative. Elle ne peut de ce fait être exhaustive. Sétif grouille d’autres endroits, monuments, sites ou vestiges l’ayant fait qui n’ont pu être narrés ici. Nous citerons le saint patron Sidi El Khier, la mosquée El Atik, Ben Badis (ex-église sainte Monique) Bilal (ex-église Notre dame de Lourdes), le Château Giraud, les innombrables fontaines publiques, la muraille byzantine, les bains romains, les jardins d’autrefois, les écoles dites laïques, l’USMS fondée en 1932, le SAS etc.

Ce dont Sétif a besoinN’étant pas un simple triptyque, Sétif est la ville de pas mal d’érudits et de savants. De martyrs et de moudjahidine. D’exploits et de gloires. Le 8 Mai 1945 est un phare illuminant par son climat historique tout le grand berceau des hauts-plateaux. Un complexe du 8 Mai 45 digne d’un mémorial des saints à la dimension de l’événement doit voir le jour. Une zone de méditation, un département de recherche et d’études historiques, une esplanade de commémoration, une immense stèle, seraient telle une gratitude à rendre à l’égard de la postérité et des personnes qui l’ont faite. Sétif aussi doit avoir son musée national. Un musée est une agence de voyage culturel et historique. Une halte méditative. Sétif dispose-t-il d’une bibliothèque à la dimension de son ampleur culturelle ? N’avions-nous pas dit que les grands édifient à la mesure de leur grandeur ?

El Y. D

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Il était une fois à Sétif…, une insouciance et des souvenirs

Par El Yazid Dib(El Yazid Dib à 6 ans)

Même la neige ne tombe plus. Elle ne fait plus le bonheur de ces enfants, qui, malgré des

chaussettes trouées et doublées ou des pantalons usés et rapiécés, trouvaient innocemment un immense plaisir à essayer de faire « leur papa Noël » en dehors de tout esprit rituel. « Noël » n’était qu’un bonhomme de neige, et la neige qu’un jouet divin, devant l’indisponibilité d’autres jouets. En ces temps, la vie n’était que belle pour nos pauvres petites têtes.Cette génération se souvient qu’en termes de jouets, le génie enfantin en faisait des miracles. Des bidons

d’Esso ou de Shell, l’on usinait des voitures et des camions où les boîtes à chiquer servaient de roues. Les boîtes à sardines de remorques. Des épées, fabriquées de cerceaux de fils barbelés, se créaient sous nos doigts efflanqués et que l’on aiguisait sur les rails de la voie ferrée au passage des trains dont on ignorait la provenance, la destination et ce qu’ils transportaient. Nous jouions à la carotte, aux billes et aux noyaux d’abricots.Nous préférions, indigènes et indigents que nous étions, avoir les crayons de couleurs neufs, à chaque rentrée scolaire. L’on n’usait le vert et le rouge sur des pages quadrillées que pour exceller à dessiner en rouge une étoile que partageaient le vert et le

blanc. Le drapeau. La rue Mansouri-Khier ex-rue du 3e Tirailleur-Algérien, lieu natal de votre serviteur, perpendiculaire à la rue de Constantine, naissait du siège de la garde mobile (groupement de gendarmerie). Elle permettait l’accès, en passant par les pâtes Audureau (makkarouna), à l’école Péguin (chkoulat lehdjar) actuelle école Khabbaba-Abdelwahab. Elle connut aussi le fruitier Saïd Dellali, le gargotier Lahcene Bâa, le confiseur Salah Guerbouza etc. Ce fut le faubourg de la gare dont le phare n’était autre que sa mosquée (Djamâ langar). Cheikh Belmeddour, sain et mystique, y officiait tel un grand maître spirituel. Feu Larbi Guechi était pour nous, enfants de quartier,

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le leader de la révolution, tant que les tanks et les jeeps de la garde mobile ne désemplissaient guère les parages de sa demeure. Feu Si Lemtaï était ce « rebelle » insaisissable. Celui que toute la France recherchait vainement. Il fut un mythe et une légende. Ce que nous entendions alors se dire sur des gens au maquis, engagés contre la faim et le froid pour nous délivrer de ces roumis, convenait à ces dignes batailles de Saladin. Dans ma mémoire se bouscule encore vaguement le souvenir d’avoir rencontré un homme qui sera peu après chahid. Mohamed Hachichi, un cousin maternel. Il était venu dire adieu à sa tante, ma mère. Comme les cheikhs Laïfa, Laid Dhahoui, Aggoun, Belkhired, Ghedjati, Guessab, Kérouani, et tant d’autres héros que mon crâne d’enfant, inculte alors, n’a pu retenir et qui allèrent se coller éternellement à l’identité révolutionnaire de la ville, des personnes vivantes font encore l’épopée de Sétif l’histoire. La ville demeure reconnaissante et fière de ses enfants. Et Ils sont nombreux. La révolution était vive dans nos jeux comme dans les anachids que l’on fredonnait tout mômes. Sétif entier entonnait le même refrain. Il fut un lieu qui donna un sens au sentiment patriotique. Comme Guernica, Ville martyre, Sétif cherche toujours son Picasso. Le 8 mai est à Sétif ce qu’est la prise de la Bastille à l’élan de la révolution française. De ce mai naissait le fœtus rédempteur de Novembre. Dans quel registre va-t-on retrouver ce Sétif des années d’art et de culture ? Les voûtes du théâtre municipal, d’où s’échappait de la flûte deAbbés Rézig, l’air sétifien mélodieux et enchanteur, assemblaient une pléiade de gens qui savait écouter et percevoir. La dépravation ne trouvait pas des sons dans ses chansons. L’accordéon de Rahmouni hissait les fibres de l’âme, avant que ne les hissent le rap et le raï. La galanterie se trouvait alors chez des maestros ; elle se personnifiait qualitativement, entre autres, chez Moussa Mario et Mohamed H’sani. Comme l’humour, la joie de vivre se mêlait parfaitement à la témérité et à l’érudition observable chez Paypi et

Khièr Télaidj. Il y avait une certaine manière d’être beau, élégant et distingué. Ce théâtre est de nos jours et depuis ce temps-là en éternelle restauration. Il s’est vu accueillir la crème de Sétif dans ces soirées glaciales. Maintenant, après avoir été contenu des années durant dans une clôture de chantier en zinc, il s’ouvre sous la présidence d’un maire connecté à la culture, aux arts et aux activités connexes. Il ne chôme plus. Sous la lyre, symbole de muse, qui chapeaute l’édifice, se gravent encore, au-dessous de « théâtre », les termes génériques de « Musique », « Drame » et « Comédie ». Si la musique continue à se faire autrement et en d’autres endroits, qu’en est-il du drame et de la comédie ? Le drame nous le vivons. Nous ne sommes pas obligés d’être dans nos loges, nos balcons, nos stalles ou strapontins ni d’avoir besoin de scènes ou d’estrades pour le voir. Le drame est en nous, comme l’est la tragédie qui nous pousse à réduire jusqu’à la dérision le théâtre, jusqu’à la mort le goût et jusqu’à l’humour la mort.La ville n’aurait pas eu besoin d’un musée, autant qu’elle conservait à ciel ouvert des chefs-d’œuvre et des merveilles que les citadins ne cessaient d’admirer et en faisaient des repères innés et parfois localement identitaires. Les portes de Sétif ont disparu. Seule, celle de Bejaia résiste au temps. La muraille byzantine, les vestiges environnants n’étaient-ils pas des lieux de prédilection de nos jeux de gamins ? Combien de fois a-t-on roulé nos galettes au gré du temps printanier dans les prés d’El Maâbouda, de Draâ ben Kherbache ou sur le mont de Rassidour (le ruisseau d’or) ?Les fontaines publiques, outre Ain Fouara la mythique et Ain Droudj, donnaient ce cachet de ville désaltérante aux voyageurs assoiffés. Ain M’zabi, Ain Moro, Ain Sbeaïss, Ain Bouaroua, Ain Zemit, Ain Mraouana – seules ces deux dernières subsistent – étaient installées comme des caravansérails autour de la vie, qui, par l’eau fraîche, se revigorait. Des fontaines de jouvence et des

monuments de souvenance. Une restitution fidèle visant à faire renaître ces sources de vie serait un hommage à tous les enfants de Sétif, si l’autorité locale s’intéressait à cette récupération historique et artistique. Même la politique se faisait, autrefois, autrement. Si Belgacem Mébarkia, Ahmed Goufi dit Ellasso, Bouzid Gharzouli ou Khababa, furent de ces maires affables et très attentifs. Véritables chefs de mairie. La politique était pour nous une indifférence, tandis que les loisirs se bâtirent en art et savoir. Partir au cinéma, c’était comme partir à une autre école. On y apprenait. Où sont ces cinémas, l’Abc, Les variétés, Le Colisée et le Star ? Leur emplacement, certes est là, mais contient qui, une salle de politique et de réunions de partis, qui un centre commercial vide et inoccupé ou un assemblage de baraques qui, enfin, ne sert à rien. Dans le temps, on se vautrait, en ces salles, dans le velours râpé de couleur pourpre, sous les yeux vigilants de Miloud ou Laid Belekfoul, placeurs invétérés qui nous empêchaient de grignoter les cacahuètes en dehors de l’entracte après le visionnage du Pathé journal ou du « prochainement ». Des portraits de géants de l’écran agrémentaient le hall. Il y avait Marlon Brando, Steve Reeves, John Wayne etc. On y a vu là les Dix commandements, Samsam et Dalila, Mangala fille des indes et autres « blockbusters ». L’évocation cinématographique, diversifiée, présentait alors une panoplie culturelle riche. Des productions hollywoodiennes à celles de Cairo-vision et Kappoor-vision. On y a ainsi « regardé » Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell, La faute de l’abbé Mouret d’Emile Zola et Abi faouk echadjara avec Abdelhalim Hafez. Les terrasses de cafés s’assimilaient parfaitement à du mobilier urbain, au temps où le trottoir avait sa vocation exclusive et se séparait de la chaussée par une bordure en pierre et non en béton précontraint. Les chaises en osier, sous des parasols, rassemblaient en toute quiétude, à la Potinière, au café Hadj el Larbi ou à l’Univers, des gens

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Contribution SétifDOSSIER

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affectueux qui seront des figures de proue à la cité. Il y avait de la marque. Mokhtar Aribi, docteur Amrane, le pharmacien Smati, l’usmiste Keskes, Seklouli dit Kaddour Maza, Khier Zitouni, Mohamed Tali et tout un panel de personnalités notables de la ville. Le jardin d’Orléans, avec ses menues ruines romaines au sein desquelles s’élevait une colonne dite du duc d’Orléans, donnait l’envie incessante aux hommes de se promener dans son immense et touffue végétation. Il est situé dans ce que l’on appelait naguère le « faubourg des jardins » que domine toujours le château Giraud. Hélas, au lieu de devenir un lieu de « culte » artistique et pédagogique, ce château sert de recasement socio-administratif en guise de logements améliorés. Il va, a-t-on appris récemment, servir de résidence d’Etat. Tant mieux. L’académie y a séjourné quelque temps. Le jardin Barral, ses bains romains et le jardin des sports connurent les moments de détente de personnes âgées, ainsi que les bêtises que firent leurs rejetons. D’un musée, la ville en voulait. L’ex-palais de justice est aussi l’ex-musée de Sétif. Comme le théâtre, qui vibra longtemps sous l’air comique de Boualem Errouge, il connaîtra les affres et les balafres du temps. En décrépitude, il n’attira, le pauvre, aucune attention bienveillante à son égard. Après plus de vingt ans de réfection, l’on ne connaîtra le musée que par un écriteau posé sur son fronton. Le côté cour étant pris pour le siège d’une administration publique. Le bon sens aurait voulu qu’il soit dédié dans toute son entièreté à l’activité muséale. Une esquisse virtuelle lui redorerait davantage de relief et de blason s’il était mis en valeur environnementale. Dans le temps, il existait sur son devant tout un lot de baraques dentaires qui lui faussait la vue. Au bonheur des citadins, ces baraques furent remplacées par un beau jardin qui nécessite encore un entretien permanent ; cette esquisse à laquelle tous les enfants de Sétif

aspirent se confinerait à prolonger le tracé jusqu’à ce qu’il débouche droitement sur Ain Fouara. La rue sera ainsi devenue piétonnière et regarnie de ses anciens pavés, comme dalles de sol. Sétif sans sa gare n’aurait pu connaître les pleurs aux moments des adieux ou les joies dans les retrouvailles. Tout se mêle sur ces quais, les départs forcés vers l’exil, vers le contingent ou le retour des lointaines contrées. Son fronton et sa façade gardent à ce jour cette architecture millimétrée, si ce n’est l’effacement des écriteaux de « Service » « Voyageurs » « Consigne » ou « Buffet » arborés sur chaque porte et incrustés dans de la faïence. Je suppose qu’un peu de diluant et beaucoup de volonté les aideraient à réapparaître. La silhouette de Nouari el Manchot, dans nos souvenirs, rode toujours sur les quais, suant derrière son chariot hygiénique de millefeuilles et de gâteaux à la crème.C’était là où descendaient, entre autres, les résidents de la banlieue et qui étaient internes au lycée Mohamed Kérouani ex-Eugène Albertini. Cet autre monument scientifique qui avait produit outre des leaders politiques, des cadres militaires et des ministres. Des poètes et des écrivains. La cour sud et la salle de dessin entrecroisaient l’art et le sport. A propos de cet établissement, tout le monde se souvient que les pigeons bâtissaient leurs nids dans l’angle du L, au milieu du Y, dans la cavité du C, ou au-dessus des traits des deux E ; toutes ces lettres géantes formaient son intitulé. Le «LYCEE » dominait la bâtisse. Le zèle injustifié de certains avait fait disparaître à jamais ces caractères inoffensifs, nonobstant la hargne de Douadi et Cherad, anciens encadreurs du lycée. Cet établissement après une décision louable des pouvoirs publics pour sa rénovation connaît, en 2011, une impasse budgétaire et les travaux se trouvent carrément à l’arrêt. Que dire encore de ce hameau ? De sa gloire sportive ? De ce club entente que l’on suivait partout lors des déplacements. L’on « brûlait le

train » à destination d’Alger ou de Constantine et l’on dormait dans les bains maures ou à la pleine lune juste pour être dans les gradins avec cette quête parolière de « ammi dakhalni maak (tonton fais-moi entrer). L’on escaladait l’enceinte du stade Guessab. Les Salhi, Koussim, Bourouba nous faisaient rêver. Des pages et des pages n’en pourraient contenir tous ces hauts faits. Le souvenir est exquis et provoque à son propriétaire des satisfactions à foison, surtout lorsque la réalité est intenable, par-devant l’altération quotidienne de tout repère, de tout indice et de tout symbole. Le souvenir n’est qu’une notion de la perception personnelle des choses, des êtres et des faits. Il sera un concept collectif, quand le repère est commun à tous les témoins d’une même époque. Sétif est donc ce repère personnel et collectif. Il demeure civilisationnellement malséant pour que les élus locaux, censés venir des souches urbaines de la ville, se taisent sur l’épuisement des lueurs évocatrices et se rendent compagnons, quand ils ne sont pas auteurs ; des travaux de tort dans la relation charnelle et envoûtante qui relie la ville à ses citadins. Alors, comment à titre d’illustration, autoriser le tramway à venir blesser par son tracé l’artère principale de la ville ? Il ne devra pas se faufiler dans l’espace situé entre Ain Fouara et le carrefour de la wilaya. Qu’il aille se faire ronronner ailleurs par les contours côtiers de la cité. Nous aurions appris que le wali actuel partage grandement notre vœu. Tant mieux. Ce ne sont là que quelques évocations furtives, personnelles dont la mélancolie visuelle ne cesse d’agresser les yeux sétifiens d’un enfant qui, loin d’être l’historien de la ville, invite quand même les âmes positivement nostalgiques à venir glaner entre ces lignes des souvenirs… inachevés et des annales en voie de dépérissement.

El Y. D.

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ARMÉE NATIONALE POPULAIRE

N° 79 El-Djazaïr.com 169Octobre 2014

Est il nécessaire de rappeler que le service national est la participation des citoyens aux missions dévolues à l’Armée Nationale Populaire par la Constitution notamment la sauvegarde de l’indépendance, de la souveraineté, ainsi qu’à la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays. En dehors de la contribution que chaque citoyen doit à la nation, c’est aussi, de l’avis du Général Major, Mohamed Salah BENBICHA, directeur du service national au MDN, une passerelle entre l’institution militaire et la société. C’est également, l’occasion idoine pour l’appelé, de découvrir son pays, et de lier pendant et au-delà de la durée du service national, des relations avec ses compatriotes provenant des 48 wilayas. L’appelé devient alors, le messager de l’armée, auprès des siens. Il y apprend la discipline, la rigueur, la vie militaire collective, et l’amour de son pays. A travers, une formation adaptée à sa catégorie, à son niveau, il acquerra, un esprit de dévouement, d’abnégation, de sacrifice et le sens du devoir, au service de la Nation. De plus, il effectue une période d’emploi qui lui permet en pratique d’acquérir de l’expérience en actualisant ses connaissances acquises lors de sa formation. Une fois son devoir accompli, il est versé dans la réserve et il peut être mobilisé chaque fois que le pays lui fait appel, soit pour le défendre et/ou en cas de catastrophes naturelles ou autres. Toutefois, le citoyen qui n’a pas régularisé sa situation à 25 ans, s’il ne se manifeste pas, est déclaré insoumis et passe par la juridiction militaire, pour régulariser sa situation.

Par Leila BOUKLI

MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE

Service national : esprit d’équité, sens du devoir et formation

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MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE

Service national : esprit d’équité, sens du devoir et formation

MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE

Service national : esprit d’équité, sens du devoir et formation

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Service national : esprit d’équité, sens du devoir et formation

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Service national : esprit d’équité, sens du devoir et formation

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ARMÉE NATIONALE POPULAIRE

El-Djazaïr.com N° 79170 Octobre 2014

Si, en 1974, ce devoir citoyen était réglementé par un code, qui ne changera pas 40 ans durant, la nouvelle Constitution de 1989 redéfinissait, rappelons-le,

les missions de l’armée et en même temps la durée, revue à la baisse, passée de 24 à 18 mois.Actuellement, ce devoir est codifié par la loi n° 14-06 du 09 août 2014, qui

tient compte des préoccupations des jeunes Algériens, avec nonobstant des droits mais aussi des obligations. Cette loi est donc venue, à la suite d’une forte demande du citoyen, qui trouvait, nous dit le général-major Mohamed-Salah Benbicha, directeur du service national, la durée de ce service national, de 18 mois, contraignante, surtout pour les étudiants. Le souci majeur du haut commandement avec

à sa tête, le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’armée nationale populaire, aura été de donner suite à cette demande.C’est ainsi qu’a été initié le projet de loi ; présentée au Secrétariat général du gouvernement, APN et Sénat, et après, vote et approbation, elle est soumise au chef de l’Etat qui la signe, avant de paraître au Journal

Le Président Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale

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ARMÉE NATIONALE POPULAIRE

N° 79 El-Djazaïr.com 171Octobre 2014

officiel. C’était, d’ailleurs, rappelons-le l’une des promesses faites, dans le programme électoral de son excellence le Président Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale.

Caractère obligatoire maintenuLe premier amendement, sans doute le plus important, est la réduction de la durée du service national de 18 à 12 mois. Cependant, le caractère obligatoire de ce service est maintenu, autrement dit tous les Algériens en âge d’accomplir leur devoir national, seront toujours concernés et ont obligation de se faire recenser à l’âge de 17 ans auprès des APC de leur lieu de résidence ou dans les représentations diplomatiques, pour les Algériens résidant à l’étranger. Le deuxième amendement qui intéresse

tous les Algériens, qui effectueront leur service national sur une année, est que celle-ci leur sera comptabilisée comme annuité de travail, de cotisation pour l’âge de la retraite et en même temps comme expérience professionnelle.

Ce que prévoit la nouvelle loi sur le service nationalLa loi relative au service national a été publiée le 8 septembre dernier, au Journal officiel. Constituée de 77 articles, le texte fixe la durée d’incorporation sous les drapeaux à 12 mois à tous citoyens algériens âgés de dix-neuf (19) ans révolus et interdit le recrutement de ceux qui ne disposent pas seulement de carte de dispense ou de carte pour ceux ayant satisfait à leurs obligations, mais aussi de tout document justifiant la position vis-à-vis du service national à l’exemple du sursis, de report d’incorporation.

« Tout citoyen ne justifiant pas de sa situation régulière vis-à-vis du service national ne peut être recruté dans le secteur public ou privé, ou exercer une profession ou une activité libérale », stipule l’article 7.A ce propos, la direction du service national invite les citoyens se trouvant dans ces situations, à se rapprocher de ses structures afin de bénéficier de l’un de ces justificatifs. Le texte précise aussi que « tout citoyen devant occuper une fonction ou un poste de responsabilité au sein des institutions de l’État et des organismes en dépendant, ou être investi d’une fonction élective, doit être dégagé des obligations du service national ». Sur la visite médicale, la loi précise : « Hormis les cas de force majeure et les cas d’infirmités ou de maladies de diagnostic grave et définitif, confirmées par deux comptes rendus médicaux, dont un au moins émanant d’une structure de santé

Le Président Bouteflika accueilli à l’Académie militaire de Cherchell par le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah,vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire

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ARMÉE NATIONALE POPULAIRE

El-Djazaïr.com N° 79172 Octobre 2014

publique, et par un procès-verbal de constatation de l’empêchement établi par la Gendarmerie nationale, les citoyens qui ne répondent pas à l’ordre de convocation de la sélection médicale, sont déclarés aptes d’office et perdent le droit à la demande de dispense », selon les articles 17 et 19.Pour la dispense du service national, le texte souligne qu’elle peut être accordée aux demandeurs, « même après l’incorporation », qui apportent « la preuve qu’ils représentent un cas social digne d’intérêt ». Quant au sursis sollicité pour les études, la loi indique qu’il « ne peut être accordé aux citoyens diplômés s’étant inscrits à des cursus de même niveau ou d’un niveau inférieur ».

Garantie de retrouver son poste de travailChaque citoyen accomplissant son service national est « placé auprès de son employeur public ou privé, dans une position dite de service national ». Ainsi, le citoyen est réintégré « immédiatement » dans son poste de travail d’origine, selon l’article 68, ou à un poste équivalent, même en surnombre. Il s’agit d’un « droit », précise le même texte en ajoutant que l’application de cette réintégration ne peut en aucun cas excéder les six mois, après l’accomplissement du service.Toujours au même chapitre, la personne réintégrée dans son poste bénéficie de tous les droits, précise la

loi, qu’elle avait acquise au moment de son incorporation au service national. « Le temps de service national est compté pour sa durée effective dans le calcul de l’ancienneté de service exigé pour l’avancement et la retraite », souligne la loi. « Il est considéré comme une période d’expérience professionnelle pour le recrutement », ajoute la même source. Ces dispositions qui ne se faisaient pas systématiquement jusque-là sont importantes. D’une part parce que de nombreux citoyens, qui ont eu la chance de décrocher un emploi, dans les conditions de chômage actuelles, n’étaient pas sûrs de le retrouver une fois le Service national accompli. Et d’autre part, la période de Service

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ARMÉE NATIONALE POPULAIRE

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national non comptée comme année d’ancienneté n’était pas prise en compte. Cette loi est venue prendre en charge les préoccupations des jeunes Algériens et arrêter des dispositions à leur avantage leur donnant la priorité à l’issue de l’accomplissement du Service national d’embrasser une carrière militaire s’ils répondent aux conditions de recrutement en vigueur. Pour leur permettre de se prendre en charge, l’allocation a été revue à la hausse de manière conséquente, les citoyens convoqués à la sélection médicale, à l’incorporation et lors de leur cessation définitive d’activité, victimes de blessures à l’occasion de leur déplacement entre leur lieu de résidence et la structure du Service national ou l’unité d’incorporation, ont droit à réparation dans les conditions fixées par le code des pensions militaires » (Art.64)Quant à « la promotion du militaire du service national à un grade supérieur,

elle peut avoir lieu, stipule la loi, dans son article 72 :• pour mérite particulier qui intervient en récompense à une action d’éclat, un fait d’arme ou un acte de bravoure ;• à titre posthume, en reconnaissance du sacrifice du militaire décédé en service commandé ou tombé au champ d’honneur ». De même, « le militaire du service national qui se trouve en position d’activité au-delà de la durée légale du service national, perçoit une solde d’activité de son grade correspondant à celui du militaire de carrière ou servant en vertu d’un contrat ». (Art.63)

Régularisation vis-à-vis du Service national des citoyens de 30 ans et plusA noter enfin que l’opération de régularisation de la situation vis-à-vis du service national des citoyens âgés de trente (30) ans et plus au

31 décembre 2011, décidée par le président de la République, chef suprême des armées, ministre de la Défense nationale, se poursuit pour ceux nés en 1981 ou antérieurement. Depuis mars 2011 jusqu’au 26 juin 2014, le nombre de citoyens ayant bénéficié des mesures présidentielles s’élève à 104.976, dont 2.157 résidant à l’étranger. Dans le cadre de ces mêmes mesures, 447.552 retardataires des classes de 2002 à 2009, ont également été régularisés pendant cette même période. Le général-major Mohamed-Salah Benbicha tient à rappeler à tous les citoyens que les portes des centres et bureaux du service national, à travers l’ensemble des wilayas leur sont toujours ouvertes où le meilleur accueil leur sera réservé. Dans le cas où ils rencontreraient des difficultés, qu’ils se rapprochent des responsables qui sont toujours attentifs à leurs doléances.

L. B.

Les éléments de l’ANP aux côtés des citoyens

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GENDARMERIE NATIONALE

El-Djazaïr.com N° 79174 Octobre 2014

Partant d’une conviction que la communication est devenue un facteur vital pour le développement des institutions et l’établissement d’un climat de confiance et de transparence, les services de sécurité algériens ne cessent d’améliorer cet aspect et de déployer tous les moyens nécessaires pour relever et les défis et être à la hauteur des missions assignées.

Par Radia ZEKRI

Services de communication et de presse

Un maillon fort du haut commandement

Une institution républicaine ouverte sur le monde

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GENDARMERIE NATIONALE

N° 79 El-Djazaïr.com 175Octobre 2014

La Gendarmerie nationale est parmi les institutions de l’Etat qui ont franchi un grand pas en matière de communication, notamment durant la

dernière décennie. Dès le retour de la sécurité après dix ans de tragédie nationale causée par le terrorisme, le département du général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, a mis en œuvre une nouvelle politique de communication interne et externe. En effet, les bureaux de presse et de relations publiques ont été transformés dès l’année 2002 en cellules de communication dont la cellule centrale a été confiée à l’époque au colonel (actuellement promu général), Smaïl Hellab qui a œuvré à l’instauration d’une nouvelle définition des tâches de la communication et des relations avec la presse. Le colonel Abderrahmane Ayoub (actuellement général directeur des Ressources humaines) lui a succédé en 2003. Ce dernier a passé plusieurs années de travail professionnel à la tête de la direction de communication permettant à l’institution militaire de s’ouvrir davantage à l’opinion publique en établissant un partenariat solide avec la presse nationale permettant de faire valoir les missions nobles assurées au profit de la sécurité nationale. Des missions dévouées durant de longues années à la lutte anti-terroriste avant de retourner progressivement aux missions traditionnelles de lutte contre le crime ordinaire et organisé qui a profité de la tragédie nationale pour gagner du terrain. Réussir de telles missions ne pouvait être possible sans une communication confiée aux professionnels appelant les citoyens à s’impliquer dans l’instauration de la paix et de la sécurité par une coopération nécessaire avec leurs services de sécurité. Cette nouvelle stratégie de communication a, également, œuvré pour soigner l’image de la Gendarmerie nationale notamment après les incidents regrettables en Kabylie où les hommes en vert étaient mal jugés et n’étaient plus les bienvenus. Des évènements causés, faut-il le rappeler, par une manipulation atroce des ennemies de la paix et des mains étrangères qui ont tenté de diviser les Algériens et leurs services de sécurité.

Or, la politique efficace de communication et de proximité initiée par le haut commandement a permis de mettre la lumière sur ces intentions malsaines et rétablir progressivement la confiance et la vraie image de la gendarmerie nationale. Réaliser une telle tâche ne pouvait se faire sans un partenariat avec la presse nationale qui, depuis la création des cellules de communication à plusieurs échelles, a commencé à avoir accès à l’information vérifiée et à tous les sujets qui préoccupaient la population. En effet, l’opinion publique a commencé à découvrir les vraies missions de ces corps de sécurité et tous les efforts que ces derniers fournissent pour le maintien de la paix, de la stabilité et de la quiétude. Pour ce faire, la presse nationale a été pleinement associée à toutes les activités de la Gendarmerie nationale et rapportait en toute transparence les différents évènements qui se passent dans toutes les régions du pays. Il faut reconnaitre que ce travail de transparence totale et de partenariat avec la presse a permis à l’institution de retrouver son image de marque et de se débarrasser de certaines étiquettes qui lui ont été collées volontairement après les évènements de la Kabylie notamment celle de la « hogra », alors qu’en réalité il s’agit d’enfants d’Algérie qui se sacrifient pour son bien-être.

Décentraliser la communication, un défi relevéOuvrir la communication à tous les niveaux n’est pas une décision facile pour un corps militaire dans tous les pays du monde mais la Gendarmerie nationale a mis en œuvre tous les moyens nécessaires permettant un accès à l’information dans tous les coins du pays sans devoir passer par le commandement. En effets, des officiers et sous-officiers ont été formés pour assurer la communication aux groupements territoriaux et établir des relations avec la presse locale, ce qui a permis à chaque région d’avoir sa propre cellule de communication censée fournir à la presse les informations nécessaires, communiquer les différentes activités de lutte contre le crime et assurer un travail de proximité et de sensibilisation

au profit de la population. Une politique qui a permis de voir des hommes et des femmes en tenue militaire mais qui mènent un tout autre combat que celui d’armes. Pour réussir cet aspect, le commandement de la Gendarmerie nationale a renforcé son domaine de formation et donné une grande importance à la formation spécialisée à tous les niveaux dont la communication. Quelques années de travail dans ce sens ont permis à l’institution de connaitre un élan en la matière et de passer même à d’autres aspects « plus prestigieux », à l’instar de la création de différentes publications dont la revue mensuelle de la gendarmerie, un site électronique et la communication via Intranet et Internet à l’exemple de la communication de l’activité quotidienne à la presse par voie électronique. Depuis quelques années, la presse nationale reçoit quotidiennement toutes les affaires importantes traitées par les différents services de la Gendarmerie nationale, des études et analyses sur la lutte contre les différents fléaux sociaux et des statistiques dans différents domaines notamment celui lié à la sécurité routière. En outre de cette communication à distance, des conférences de presse sont tenues régulièrement au niveau du commandement central, des commandements régionaux et des groupements territoriaux sur différents sujets liés à la sécurité. La direction de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale est confiée depuis 2009 au lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud et les cellules de communication ont changé d’appellation en 2014 pour devenir des services de communication et de presse. Elles sont de plus en plus développées par des professionnels et adaptées aux nouvelles conjonctures nationales et internationales et elles participent davantage aux différentes manifestations nationales et internationales. En somme, la communication à la gendarmerie est devenue un maillon fort auquel le haut commandement accorde une grande importance et pour lequel des moyens humains et matériels considérables sont consacrés.

R. Z.

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GENDARMERIE NATIONALE

El-Djazaïr.com N° 79176 Octobre 2014

Ces officiers supérieurs qui font honneur à l’uniforme

Le colonel karim Baïben, une compétence certifiée

conforme aux ambitions de la gendarmerie nationale Le colonel Karim Baïben, chef d’état-major au niveau du

commandement régional de la Gendarmerie nationale à Constantine, est de cette race d’officiers supérieurs qui font

honneur à l’uniforme et au grade qu’ils portent, par leur compétence, leur ouverture d’esprit ainsi que par leur humilité débordante. Cet homme est né pour être gendarme et il l’a été. C’est un choix, nous assure-t-il, sans le moindre complexe. En tous points de vue, Karim Baïben est bien à l’image de cette gendarmerie qui progresse à pas de géant dans un monde plein de défis. L’improvisation et le travail approximatif n’ont plus de place au sein de cette institution portée par des hommes de grande valeur morale qui veillent à la sécurité des biens et des personnes, selon les normes appliquées par les meilleures gendarmeries du monde. Et c’est en grande partie grâce à l’apport de cette nouvelle génération d’officiers supérieurs formés qualitativement en Algérie et à l’étranger que le niveau des performances s’est nettement amélioré durant ces dernières années. Karim Baïben en fait partie ; lui qui est à peine âgé de 50 ans fait déjà figure d’ancien. Formé à l’Académie interarmes de Cherchell et à l’Ecole des officiers des issers, il a bénéficié d’un stage

de perfectionnement de longue durée à l’Institut des hautes études sécuritaires en France et d’une formation de cycle aux Etats-Unis

d’Amérique. Si on ajoute son expérience acquise sur le terrain, il y a lieu de reconnaître forcément qu’avec cette génération, la gendarmerie

nationale se trouve bel et bien entre des mains sûres et des « têtes » qualifiées.

Par Mohamed MEBARKI

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GENDARMERIE NATIONALE

N° 79 El-Djazaïr.com 177Octobre 2014

A peine sortie de la décennie noire qui avait failli hypothéquer son avenir au moins pour 50 ans, l’Algérie a entamé un vaste et

profond programme de modernisation de ses services de sécurité auquel l’Etat a consacré des moyens financiers et humains à la hauteur des attentes exprimées à la fois par les pouvoirs publics et les populations des villes et des campagnes. La remise à niveau des services de sécurité s’était imposée en tant que choix stratégique en pleine lutte contre le terrorisme, puisqu’elle avait été entamée au milieu des années 1990. Et le travail effectué dans ce sens par feu Ali Tounsi au lendemain de sa prise de fonction à la tête de la DGSN constitue bel et bien une référence et un point de repère que l’on ne pourrait effacer. Mais c’est surtout après la mise en œuvre des dispositions contenues dans la loi portant réconciliation nationale que le processus en question a atteint sa vitesse de croisière grâce au retour progressif de la paix et de la sérénité à travers toutes les régions

du pays. Après avoir maté militairement le terrorisme, non sans avoir mis à nu son idéologie sanguinaire basée sur une interprétation criminelle de certains textes religieux dont l’authenticité a toujours posé un immense problème, l’Algérie ne pouvait qu’opter pour cette voie afin de consolider ses acquis.C’était en quelque sorte une revendication populaire à laquelle l’Etat avait répondu politiquement et matériellement, en

engageant ses meilleurs cadres dans un mouvement réfléchi et planifié par des officiers supérieurs qui ont fait leur preuve aux maquis, en milieu urbain et dans la démystification idéologique du terrorisme. De nombreuses voix, qui avaient gardé un silence suspect durant la sanglante décennie, s’étaient alors élevées pour dénoncer cette politique qu’elles ont qualifiée de « course à l’armement » menée par un Etat « dominé par ses tendances répressives », mais ont omis, en même temps, avec un art consommé de l’hypocrisie, de faire la moindre allusion au programme de soutien à la relance économique (2001-2004), au programme complémentaire de soutien à la croissance (2004-2009), accompagnés des programmes spéciaux destinés aux Hauts plateaux et au Sud. Malgré les multiples tentatives de manipulation visant à donner une mauvaise publicité au plan d’action destiné à élever le niveau de performance de ses services de sécurité, l’Algérie a persévéré dans sa démarche dont le but était de doter ses institutions sécuritaires des capacités opérationnelles nécessaires afin de faire face aux périls

Entamée sous l’impulsion et la supervision directe du général-major Ahmed Bousteila, la redynamisation de ce corps d’armes selon des normes adaptées aux nouveaux défis a été confiée à des officiers supérieurs ayant fait leurs preuves à travers les différentes responsabilités qu’ils ont assumées.

Le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale

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représentés par la criminalité sous toutes ses formes. Au même titre que l’ANP ou la DGSN, la gendarmerie nationale n’a pas tardé à opérer sa mue, en inscrivant les objectifs de modernisation en bonne place dans ses plans de charge. Entamée sous l’impulsion et la supervision directe du général-major Ahmed Bousteila, la redynamisation de ce corps d’armes selon des normes adaptées aux nouveaux défis a été confiée à des officiers supérieurs ayant fait leurs preuves à travers les différentes responsabilités qu’ils ont assumées. Ces jeunes cadres supérieurs pétris de qualités et bardés de diplômes obtenus dans de grandes et prestigieuses écoles ne constituent pas une exception liée à une génération donnée, mais une tendance qui se généralise au fil des années, grâce aux nouvelles méthodes de formation introduites par le commandement de la Gendarmerie nationale.Le colonel Karim Baïben fait justement partie de cette catégorie d’officiers supérieurs qui veillent directement à la bonne marche du programme de modernisation tracé par le général-major Ahmed Bousteila, et de l’évaluation des objectifs atteints dans le cadre de ses responsabilités territoriales. Il occupe le poste de chef d’état-major au niveau du commandement régional de Constantine dont les compétences territoriales s’étendent à quinze wilayas, où se concentre plus du tiers de la population algérienne. C’est un gendarme intégral ! Il est ce qu’on pourrait appeler un pur produit de cette institution où il a gravi tous les échelons, après une formation fondamentale effectuée à l’Académie interarmes de Cherchell au début des années 1980, avant de suivre une formation professionnelle à l’Ecole supérieure de la gendarmerie des Issers. Il a été chef instructeur, chef d’escadron, adjoint-commandant de compagnie, chef d’état-major de groupement, commandant de groupement, chef de division police judiciaire au niveau du commandement central et chef d’état-major ; poste qu’il a occupé à Oran avant d’assumer les mêmes charges à Constantine. Et c’est aussi un homme qui connaît l’Algérie sur le bout des doigts, puisqu’il a sillonné le pays de sud en nord et d’est en ouest, de Freha dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à Ghardaïa en

passant par Biskra, Blida, Tipasa et Bordj Bou Arreridj. Cette extrême mobilité imposée par le devoir, à laquelle Karim Baïben ainsi que la majorité écrasante du personnel des corps constitués, les militaires et les gendarmes notamment, sont non seulement tenus à se conformer, mais à s’y adapter, représente bien une contrainte majeure à dépasser. En un mot comme en dix, il faut vraiment aimer son métier et vénérer l’Algérie pour contenir les effets négatifs de ce « nomadisme moderne » et empêcher qu’ils influent sur l’équilibre familial. Le colonel Karim Baïben est suffisamment armé mentalement et psychologiquement pour gérer cet élément d’ordre privé certes qui a son importance dans la carrière

d’un gendarme quel que soit son grade. Nous en avons eu la certitude à l’issue de l’entretien qu’il nous a accordé dans son bureau, agencé avec style et où régnait un ordre impeccable. Son sens de la famille n’avait d’égal que son engagement sans concessions au service de l’Algérie et des Algériens. Il nous a parlé avec passion de son métier, en nous assurant que les « désagréments » causés par le changement de lieu de résidence au rythme des affectations professionnelles ne sont rien devant la satisfaction morale générée par le sentiment du devoir accompli. Pour lui comme pour bon nombre de ses collègues, la gestion de cette question dépend de la force de caractère de l’individu. En conclusion, nous avons été fortement impressionnés par la consistance morale

de cet officier supérieur qui nous a ouvert son cœur sans la moindre hésitation, en nous évoquant sa propre expérience et en nous faisant découvrir de l’intérieur une institution qui possède toutes les potentialités pour revendiquer une place parmi les meilleures gendarmeries du monde. Et comment pourrait-il en être autrement, du moment que tous les instruments essentiels à une évolution adaptée à son environnement lui ont été consacrés !Le colonel traduit parfaitement cette réalité caractérisant la mutation moderniste d’une gendarmerie exerçant ses missions de police judiciaire, de police administrative et de police militaire avec une grande compétence et un sens élevé de la responsabilité. Des compagnies territoriales au détachement spécial d’intervention, en passant par les brigades territoriales, les sections de recherches, les unités de sécurité routière, les unités de garde-frontières et les formations aériennes, tout indique qu’il y a eu un énorme investissement en moyens humains et matériels pour atteindre ce résultat. Le colonel Karim Baïben a fait preuve d’un esprit didactique de niveau professoral afin de nous expliquer et de nous démontrer avec des exemples concrets comment la gendarmerie a réussi à adapter ses dispositifs en fonctions des nouvelles donnes, que ce soit dans la lutte antiterroriste, la traque des criminels transfrontaliers ou la sécurité routière. En ce qui concerne la sécurité routière, il nous a assuré que la gendarmerie procède régulièrement à des analyses statistiques qui lui permettent en temps réel de déterminer avec précision les axes les plus dangereux et les tronçons mortels, et de se déployer en conséquence, en engageant des moyens conséquents y compris la surveillance aérienne. Tout en appelant au civisme des citoyens, et à maintenir une surveillance accrue sur les routes, il est toutefois convaincu de la nécessité d’adopter une attitude répressive à l’encontre des inconscients qui sèment la terreur et le deuil. Durant la période allant du 2 au 8 septembre, 91 personnes sont mortes et 1084 autres blessées dans des accidents de la route sur l’ensemble du territoire national, selon les chiffres donnés par un bilan de la Gendarmerie nationale. 13 morts et plus de 130 blessés par jour ! C’est une véritable hécatombe

Nous avons été fortement impressionnés par la consistance morale de cet officier supérieur qui nous a ouvert son cœur sans la moindre hésitation, en nous évoquant sa propre expérience et en nous faisant découvrir de l’intérieur une institution qui possède toutes les potentialités pour revendiquer une place parmi les meilleures gendarmeries du monde.

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qui interpelle la conscience collective des Algériens afin que chacun s’implique selon ses moyens et ses capacités pour dire « Barakat », ça suffit ! Il faut dire ce qu’il en est. La gendarmerie s’apprête à introduire de nouvelles technologies de surveillance et à doubler ses effectifs sur les axes routiers. La solution pour réduire ce fléau n’en demeure pas moins humaine, et elle se trouve en partie chez les usagers de la route. En ce qui concerne la lutte contre le trafic de stupéfiants, la colonel Karim Baïben, ayant exercé comme chef d’état-major dans l’Ouest du pays, est mieux placé que quiconque pour mesurer les efforts déployés par la Gendarmerie nationale. Depuis le début de l’année en cours, le dispositif mis en place par la gendarmerie a permis la saisie de 50 tonnes de kif traité, ce qui représente un taux de 60% du total des saisies réalisées par tous les services de sécurité confondus depuis le début de l’année à travers l’ensemble du territoire national. Comme quoi, si par rapport aux affaires judiciaires, aux enquêtes et à la résolution des crimes, la Gendarmerie nationale sollicite de plus en plus l’option technologique, maitrisée à 100%, pour ce qui est de la lutte contre les narcotrafiquants, c’est beaucoup plus une question de flair et de professionnalisme « inné » qui reflètent bien la qualité des recrutements et de formation assurée par une institution où le mérite est désormais synonyme de performance.

M. M.

Le colonel Karim Baïben a fait preuve d’un esprit didactique de niveau professoral afin de nous expliquer et de nous démontrer avec des exemples concrets comment la gendarmerie a réussi à adapter ses dispositifs en fonction des nouvelles donnes, que ce soit dans la lutte antiterroriste, la traque des criminels transfrontaliers ou la sécurité routière.

Une élite à toutes épreuves

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La licence, qu’elle a obtenue de l’université de Sétif, en poche, elle a rejoint l’académie interarmes de Cherchell où elle a suivi une formation de base d’une année, avant de passer deux autres années de formation spécialisée à l’Ecole des officiers des Issers. Mais comment a-t-elle « osé » emprunter cette voie qui, on doit le reconnaître, n’est pas de tout repos, alors qu’elle

aurait pu s’embarquer dans une autre « aventure » moins contraignante physiquement et mentalement ? Lorsque nous l’avons rencontrée au siège du commandement régional de la gendarmerie à Constantine, nous avons tout de suite décelé chez elle cette force de caractère propre aux personnes déterminées. Maintenant, dire qu’elle a « osé », c’est donner du crédit à une vision machiste troublée par les arrière-pensées et les idées préconçues, tout en entretenant le doute sur une Institution républicaine dont la respectabilité n’est plus à prouver. Elle était rayonnante dans son uniforme vert ! Malgré une timidité toute féminine, cette jeune femme dégageait une assurance que beaucoup d’hommes ne possèdent pas. Si elle est là où nous l’avions rencontrée, avec le grade de sous-lieutenant et une fonction au sein de la cellule de communication 5e C.R./G.N., c’est tout simplement parce qu’elle l’a voulu. C’est plutôt une question de conviction et de volonté. En s’engageant dans la Gendarmerie nationale, Souhir Lahmar est convaincue de la justesse de son choix. Elle le clame assez fort et le revendique. Pour elle, il s’agit, entre autres arguments, d’un message qu’elle transmet à toutes les femmes qui continuent encore de subir les pesanteurs de l’archaïsme et de l’interprétation erronée des traditions. Elle a l’intention d’apprendre son métier, de progresser et de prouver aussi que sa présence dans un corps majoritairement masculin n’est pas un alibi, mais le résultat d’une stratégie globale mise en œuvre par le président de la République dans le but de promouvoir le rôle de la femme dans la société. Pour nous, l’exemple de Souhir et des autres femmes qui ont choisi de s’engager et de faire carrière dans l’armée, la gendarmerie ou la police traduit une réalité que certains politiciens ont tendance à occulter. A l’opposé de certaines formations politiques et de certaines personnalités qui font des discours sur la réhabilitation du rôle de la femme sans oser passer à l’acte, les services de sécurité servent aujourd’hui de référence en matière de promotion des Algériennes. L’ANP, la gendarmerie et la DGSN offrent aujourd’hui toutes les conditions favorables pour que les femmes s’intègrent sans difficulté et démontrent une compétence et un savoir-faire équivalents ou supérieurs à ceux des hommes.

M. M.

Souhir Lahmar est une jeune licenciée en sciences de la communication qui a tout pour réussir dans le secteur de l’audiovisuel. Elle aurait pu prendre cette option qui lui aurait assuré la célébrité, et pourquoi pas devenir une star de la télévision. Un rêve de jeune tout à fait légitime qu’elle n’a même pas eu la peine de chasser, car il ne lui a jamais traversé l’esprit. Cette tête qu’elle a bien plantée sur les épaules lui a suggéré de choisir un autre métier qu’une partie de la société continue de considérer comme un métier d’homme : intégrer le corps de la Gendarmerie nationale et porter l’uniforme de cette prestigieuse Institution.

Par Mohamed MEBARKI

Sous-lieutenant Souhir Lahmar, major de promotion des officiers de la Gendarmerie nationale des Issers (2013-2014)

Une force de caractère à toute épreuve !

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On ne peut en aucun cas évoquer le bien-être des citoyens et leur quiétude sans songer directement à ces hommes et femmes qui, chacun dans son poste, veillent au petit grain. Dans cette vaste et profonde Algérie portée dans les cœurs, la politique adoptée au plus haut sommet de l’Etat, et par le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, ne lésinant pas sur les moyens afin de hisser le niveau des rangs de ce prestigieux corps de l’Armée nationale populaire aux standards internationaux, se traduit de plus en plus sur le terrain.

Par Meriem ALI MARINA

Groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mila

Au service de la nation et du citoyen

Le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui, commandantdu groupement de la wilaya de Mila

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« Nul ne peut le nier. Tout ce qui a été tracé dans ce cadre, est au jour d’aujourd’hui une réalité palpable », a déclaré d’emblée à El-Djazaïr.com le lieutenant-colonel Samir

Gherbaoui, commandant de groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mila qui s’est dit « fier » du travail accompli par ses hommes sur le terrain. Des chiffres à l’appui, l’officier a relevé la sensible augmentation du nombre d’affaires élucidée « parfois en des temps records » par les éléments de la gendarmerie de Mila ayant trait aussi bien avec le grand banditisme qu’avec la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Cela témoigne du travail remarquable accompli quotidiennement au nom de la loi par les éléments de ce corps dont l’efficacité est avérée. Ainsi, les éléments de la Gendarmerie nationale du groupement de la wilaya de Mila ont enregistré quelque 667 infractions économiques durant le premier trimestre de l’année en cours. Ce n’est pas tout. La contrebande étant un phénomène très répandu dans notre pays, les éléments de la gendarmerie doublent de vigilance. Ce qui leur a permis l’arrestation d’un individu durant la même période en possession de 15 920 produits pyrotechniques. La drogue, les

psychotropes et les boissons alcoolisées font également, et souvent partie « du butin ». Durant le premier trimestre 2014, toujours selon les données du lieutenant-colonel Samir Gherbaoui, ses éléments ont élucidé 52 affaires et arrêtées 74 individus. La quantité saisie est estimée à 3.642 kilos de kif traité. A propos, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mila a assuré de la « baisse » de ce genre d’affaires en comparaison à la même période de l’année d’avant et ce « grâce à la multiplication des patrouilles et au renforcement des barrages routiers à travers le territoire de la wilaya ». Deux autres délits viennent se greffer à tant d’autres. Il s’agit de la falsification de billets de banque. Deux affaires ont été élucidées durant le premier trimestre 2014. Deux individus avaient été arrêtés et un total de 356 billets de 200 DA, un billet de 1000 DA et du matériel informatiques avaient été saisis. L’année d’avant, 90000 DA en faux billet avaient été restitués. La vente et la possession illégale d’armes à feu, interdites par la loi, constituent également l’autre front sur lequel les gendarmes sévissent. E, atteste le nombre d’affaires élucidées (12) durant la même période, de janvier à juillet 2014. Dix-huit individus ont été arrêtés. La présence continuelle sur le terrain des éléments du groupement de la wilaya de Mila a aussi permis l’arrestation d’un

groupe de malfaiteurs « spécialisé » dans le vol de bétail activant à l’échelle nationale. De par sa position géographique (carrefour entre plusieurs wilayas), Mila connait, outres les autres crimes, celui du vol du cuivre et aluminium particulièrement sur l’axe Oued Seguane Tleghma. Des quantités considérables sont souvent saisies par les éléments. Conscients de l’ampleur du phénomène, il a été décidé d’un plan spécial pour le contrecarrer. Ce plan consiste en la mobilisation des éléments jour et nuit. Un même plan spécial a été également mis en place afin de lutter contre les vols des véhicules. Le bilan positif des éléments de la gendarmerie de la wilaya de Mila, selon le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui, est la preuve « formelle » de la parfaite connaissance des spécificités de la région et des mentalités de ses habitants, une situation qui « facilite » leur travail au quotidien. « Aujourd’hui, dit-il, nous arrivons à élucider des affaires de criminalité en un temps record. Cela est dû, en premier lieu, à la formation de qualité que le commandement a mise en place pour former nos enquêteurs, mais aussi à la détermination de nos élément à lutter contre la crime sous toutes ses formes. » « La quiétude de nos concitoyens est une ligne rouge à ne pas franchir », a en outre affirmé notre officier. Pour ce faire : les éléments de la gendarmerie de la wilaya de Mila « soutiennent » qu’il est judicieux de traiter les affaires, surtout celles liées au banditisme et à la criminalité, à « la racine », l’objectif étant de « démanteler » les réseaux responsables de ces fléaux et de mettre hors d’état de nuire leurs cerveaux.

Une couverture sécuritaire de 100 %La présentation qui nous a été faite par le premier responsable de la Gendarmerie nationale au niveau de la wilaya de Mila, le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui, en matière de déploiement des services de la gendarmerie, nous a permis de constater que presque tout le territoire est couvert. Autrement dit, cette wilaya, qui s’étale sur une superficie de quelque 3480,45 km² comptant 32 communes, est prise en charge par 32 brigades territoriales, soit un taux de couverture sécuritaire de la gendarmerie estimé actuellement

Une lutte quotidienne contre toutes formes de criminalité

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à 100 %. Toujours selon les explications du commandant de groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mila, l’ensemble des 32 brigades territoriales est appuyée dans ses missions par une brigade de recherches, une section de police judicaire siégée au niveau du groupement de wilaya et un groupe sio-technique. Le tout vient s’ajouter à 03 sections de sécurité et d’intervention (SSI), chargées essentiellement de réprimer le crime sous toutes ses formes. Les SSI accompagnent à ce titre les unités territoriales dans les opérations de grande envergure, lors des descentes inopinées ciblant les noyaux durs de la criminalité.

Occuper le terrain pour moins d’accidents Le réseau routier de la wilaya de Mila n’est pas négligeable. En chiffres, la wilaya compte 9 routes nationales (339,066 km), 18 chemins de wilaya (324,170 km), 111 chemins communaux (1522,280 km) et 41 km de chemin de fer. La wilaya est aussi traversée par 53 km (autoroute Est-ouest). C’est pourquoi, la présence des gendarmes sur tous ses axes routiers est rassurante à plus d’un titre. Outre la sécurisation, une des missions de la Gendarmerie consiste en l’application rigoureuse du code de la route, les accidents de la circulation étant devenus ces dernières années une véritable problématique. A ce propos, la

sécurité routière dans la wilaya de Mila est dotée de moyens nécessaires et est prise en charge par un escadron de sécurité routière (ESR). Sur le terrain, le travail des gendarmes n’est pas uniquement celui de la répression. « La loi est claire, certes, nous tenons à ce qu’elle soit respectée à la lettre, néanmoins, nos éléments ne verbalisent pas uniquement les contrevenants. Ils tiennent à la moindre occasion à leur expliquer que les conséquences des dépassements dangereux, de l’excès de vitesse et du non-respect du code de la

route de manière générale ne peuvent être que désastreuses », a soutenu le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui. Et les efforts des gendarmes ne sont pas vains. Cette « politique » a porté ses fruits : les accidents de la circulation dans la wilaya de Mila ont régressé de 50 % durant le premier semestre de l’année en cours. Celui des décès aussi. A titre de comparaison, durant le premier trimestre 2013, il a été question de 337 accidents (30 décès) contre 287 accidents durant la même période de l’année en cours (23 décès). Le premier responsable de la gendarmerie nationale de la wilaya de Mila n’a su dissimuler sa « satisfaction » quant aux résultats obtenus.

Travail de proximité : une priorité pour le gendarmeLe travail du gendarme, selon les explications du lieutenant-colonel Gherbaoui Samir, ne « se résume » pas uniquement à la lutte contre la criminalité et à la prévention routière. Le gendarme s’attelle, a-t-il explicité, aussi au travail de proximité. « A la Gendarmerie nationale on a tendance à surpasser tout obstacle empêchant le rapprochement des citoyens des gendarmes. Ici à Mila, on n’oublie pas qu’on est un corps constitué mais les relations avec nos concitoyens sont au beau fixe », a affirmé le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui. Pour lui, un gendarme est avant tout un citoyen qui doit d’abord

La contrebande menace l’économie nationale et les postes d’emploi

Des équipements sophistiqués pour traquer les «terroristes de la route»

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écouter pour aider son prochain. Le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui accorde une importance capitale à ce sujet assurant qu’il n’est nullement question de creuser un fossé entre ce corps de l’armée nationale populaire et les citoyens. « Bien au contraire, cette relation doit être bâtie sur une confiance et un respect mutuels », a insisté le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui qui occupe ce poste depuis 2013. Chose vérifiée. Un déplacement d’une heure à peine en compagnie de l’officier à travers rues et ruelles du chef-lieu du centre-ville de Mila, nous a permis de constater de visu l’inexistence réelle d’aucun barrage entre ce corps constitué et les citoyens.

Parcours d’un… officier « Impressionné» depuis toujours par la rigueur et la discipline du corps de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui n’a pas hésité à rejoindre le corps après une année d’études universitaires à l’Université de Jijel. L’Académie militaire interarmes de Cherchell où il achève sa première formation, au grade de lieutenant de Gendarmerie nationale en 1995, fut le début de la carrière pour cet officier « attentionné ». Les événements tragiques que traversait l’Algérie à cette époque ne l’avaient nullement découragé à intégrer les rangs de ce corps constitué. Au cours de sa carrière professionnelle dans ce corps de l’armée, le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui est passé par plusieurs fonctions, notamment adjoint-chef de compagnie d’El Mgheir (wilaya d’El Oued) pendant deux ans, chef de compagnie Labiodh Sidi Cheikh (wilaya d’El Bayadh) pendant trois ans et chef de compagnie territoriale de Beni Saf (Ain Témouchent) également pour une durée de trois ans. Compte tenu de son expérience sur le terrain, le lieutenant-colonel Samir Gherbaoui s’est vu confié le poste de chef d’Etat-major du groupement territorial de la wilaya de Rélizane. Un poste qu’il occupe deux ans durant jusqu’à ce qu’il soit appelé à la fonction de commandant de groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Mila. « La Gendarmerie nationale m’a beaucoup donné », a-t-il affirmé.

M. A. M.

Jeune, dynamique et « aimant son métier ». Telles sont, entre autres les qualités du chef de compagnie territoriale de la Gendarmerie

nationale de Mila, le Commandant Hamid Elahouel. Personne ne peut nier l’évolution de la Gendarmerie nationale qui est très nette. La stratégie du haut commandement de ce corps constitué a été en premier lieu d’investir dans la ressource humaine. « De par sa polyvalence et sa double casquette, sa formation, son professionnalisme, la gendarmerie a adopté une sélection très rigoureuse dans son recrutement. Si tous les jeunes veulent s’incorporer au sein de la Gendarmerie nationale en contrepartie il est exigé une qualité morale et un niveau d’instruction. Condition sine qua none, pour avoir, en fin de parcours un gendarme à même de servir son pays et le citoyen », a déclaré récemment dans un entretien à El Djazair.com le général Abdelhafid Abdaoui, commandant du 4e commandement régional d’Ouargla. Le message est bien reçu. C’est dire qu’à la gendarmerie nationale, pas

de place aux « bras cassés ». Servir sa nation et s’assurer de la quiétude de ses concitoyens débute par un recrutement et une formation de choix. C’est le cas du chef de compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Mila qui intègre ce corps en 1995. Son parcours lui est témoin. Après une formation de deux ans, dite militaire à l’Ecole de gendarmerie de Sid Bel Abbes, il rejoint l’Ecole des Issers qu’il quitte au garde de lieutenant. Les postes de responsabilités ? Il en connait puisqu’il assume pendant quatre ans le poste de chef de section GGF et l’intervention. Affirmant qu’exercer dans un milieu urbain n’a rien de comparable avec un poste de GGF aux frontières, le chef de compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Mila, a indiqué que les portes de sa compagnie sont toujours grandes ouvertes aux citoyens. « On a appris à écouter nos concitoyens et à contribuer à solutionner leurs problèmes quand on n’est pas dépassé », a précisé le commandant Hamid Elahouel.

M. A. M.

Le commandant Hamid Elahouel

Le rajeunissement n’est pas un vain mot

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Contrairement à tout ce qui se dit, la Gendarmerie nationale n’est pas uniquement ce corps constitué dont les hommes et femmes en « vert » interviennent et appréhendent des individus en infractionaux lois de la République. Cette vision a bel et bien changé.

Par Meriem ALI MARINA

L’Adjudant Hmana Benmehdi, chef de brigade de Gendarmerie nationale de Tadjenanet

« Il n’existe aucun barrage entre les gendarmes et les citoyens»

Proximité. Aujourd’hui d’énormes efforts ont été faits dans le cadre de la communication de la Gendarmerie nationale avec les citoyens. Il est surtout question de rapprochement des éléments de ce corps constitué avec les citoyens. Dans le cadre du renforcement de ses capacités, en matière

de communication et dans le dessein d’assurer une meilleure qualité du service public tout en améliorant ses prestations et son image auprès des populations, la Gendarmerie nationale a entrepris plusieurs actions de proximité et d’écoute. Une stratégie payante au vu des résultats obtenus grâce au concours des citoyens. L’adjudant Hmana Benmehdi, chef de brigade de gendarmerie nationale de Tadjenanet dans la wilaya de

Mila, est l’exemple vivant de cette stratégie de proximité. En poste depuis 2010, après avoir été chef de brigade de Hamma Bouziane dans la wilaya de Constantine, l’adjudant Hmana Benmehdi s’est forgé une autre réputation que celle d’un chef de brigade de gendarmerie nationale. C’est le gendarme citoyen. « Dans ce même bureau (dans lequel nous sommes reçus) pas mal d’affaires familiales et entre amis ont été réglées à l’amiable », nous confirme d’emblée le chef de brigade de Tadjenanet. « En quatre ans d’exercice au sein de cette localité, je me considère comme un membre de la communauté. Entre les gendarmes et les citoyens, il n’existe aucun barrage. Notre porte est, tout le temps, grande ouverte. Nous sommes toujours à leur l’écoute. C’est ce qui a permis de créer un climat de

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confiance totale entre les deux partie », assure-t-il, rappelant avoir été « intermédiaire bienfaiteur » dans bon nombre d’affaires qui n’ont pas été renvoyées devant les juges. Dans ce cadre, notre chef de brigade qui n’a pu cerner toutes les affaires dans un seul chiffre, s’est dit, par contre, marqué par une dispute entre deux tribus. « Normaliser la relation entre les deux camps nous a pris beaucoup de temps. Des efforts y ont été consentis certes, mais en fin de parcours, les choses ont repris leurs cours normal », se souvient l’adjudant Hmana Benmehdi. Il s’agit d’un malentendu entre les aârch Kratla et Boukhourse. Du sang aurait coulé, n’eût été « la sagesse » de l’adjudant Hmana Benmehdi qui a intégré les rangs de la Gendarmerie nationale en 1985.

Marché hebdomadaire de Tadjenanet : rien n’est laissé au hasard Tadjenanet est un nom berbère qui signifie (prairies), djenen. Anciennement appelée Saint-Donat, la commune est une ville de l’est de l’Algérie, située dans la wilaya de Mila et abritant quelque 55 000 habitants. La ville est connue surtout pour son marché hebdomadaire, considéré comme le premier de l’Est

algérien. Grâce à lui, le progrès économique et social de la ville s’est nettement ressenti ces dernières années. Il tend à prendre une place de rang international dans la mesure où il constitue un espace de grandes et multiples transactions commerciales. Il est réglementé et suscite beaucoup d’intérêts pour l’activité locale en emplois indirects. La commune aspire ainsi à devenir une métropole commerciale indéniable. Cependant, cela ne devrait pas se faire dans l’anarchie. C’est pourquoi, la veille de la tenue de ce même marché, les gendarmes relevant de la brigade locale, à leur tête l’adjudant Hmana Benmehdi, redoublent de vigilance. « Notre présence est continuelle (barrages fixes et patrouilles) particulièrement sur tous les axes menant au marché, l’objectif étant, d’un côté, veiller à la sécurité routière et faciliter la circulation automobile. D’autre part, qui dit marché, dit marchandise. Alors, pour nous pas question de laisser étaler une marchandise impropre à la consommation et surtout pas facturée », a noté l’adjudant Hmana Benmehdi. Il a dans ce cadre relevé, à titre illustratif, la saisie de l’équivalent de 3,2 millions de dinars de marchandises non facturées jusqu’au mois d’août écoulé.

M. A. M.

Les portes de la Gendarmerie, et même le cœur des gendarmes, sont tout le temps grandes ouvertes

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GENDARMERIE NATIONALE

N° 79 El-Djazaïr.com 187Octobre 2014

Une attention particulière est accordée à la question de l’environnement et à la santé publique aux niveaux national et international. Dans le cadre de la coopération bilatérale, les gendarmeries algérienne et française ont tenu un séminaire de trois jours (du 23 au 25 septembre) à l’Ecole de police judiciaire de la gendarmerie à Zéralda (Alger).

Par Radia ZEKRI

Séminaire algéro-français sur l’environnement

Débat et recommandations face aux multiples atteintes

Le général Mohamed-Tahar Benamane, directeur de la sécurité publique et de l’emploi au commandement de la gendarmerie nationale, et Jean Baptiste Faivre, conseiller à l’ambassade de France à Alger, ont coprésidé la rencontre

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GENDARMERIE NATIONALE

El-Djazaïr.com N° 79188 Octobre 2014

Les atteintes à l’environnement se sont multipliées et la nécessité d’un débat plus large sur cette question ainsi qu’une coordination adéquate des

efforts s’imposent. C’est le peu qu’on puisse relever de cette rencontre traitant des atteintes à l’environnement et à la santé publique et à laquelle ont pris part de hauts responsables des deux institutions sécuritaires, des représentants de l’ambassade de France à Alger et les représentants de différents ministères concernés dont celui de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, de la Santé, de l’Intérieur et de la Justice. Lors de son intervention à l’ouverture des travaux de trois jours, le général Mohamed-Tahar Benamane, directeur de la sécurité publique et de l’emploi au commandement de la gendarmerie nationale, a rappelé les proportions alarmantes qu’ont connues les atteintes à l’environnement au cours des dernières années et la prise de conscience de l’opinion internationale à ce sujet, d’où la nécessité de débattre

des solutions adéquates. « Les atteintes à l’environnement sont à leur plus haut niveau en raison des développements industriels et technologiques », a-t-il averti, expliquant que ces dépassements sont à l’origine des changements climatiques et de la dégradation de la biodiversité. « Une situation qui a contraint les pays à se presser pour signer des conventions et promulguer des lois internes relatives à la protection de l’environnement et de la santé publique. » Le général Benamane a, par ailleurs, noté que l’organisation du séminaire par la Gendarmerie nationale en collaboration avec son homologue française vise essentiellement à diagnostiquer la situation, à échanger les connaissances et les expériences dans le domaine de la préservation de l’environnement, à débattre les lois en vigueur et à sortir avec un ensemble de recommandation au profit de l’environnement en général et de la santé publique en particulier.Pour sa part, Jean-Baptiste Faivre, conseiller à l’ambassade de France à Alger, a affirmé que la rencontre d’Alger, s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la

Gendarmerie nationale algérienne et la Gendarmerie française représentée par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, et ce, en vue d’échanger les expériences et de relever les défis communs en matière de protection de l’environnement et de formation des cadres algériens dans ce domaine. Concernant le partenariat bilatéral, le responsable français l’a qualifié d’intense notamment après les visites échangées dernièrement, en prélude à la réunion de la commission mixte de haut niveau algéro-française, prévue le 4 décembre prochain à Paris.Par ailleurs, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, chef du service de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale, a expliqué que le séminaire de trois jours et qui a réuni des cadres des ministères de l’Intérieur et des Collectivités locales, de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, de la Justice, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Santé, la Population et de la Réforme Hospitalière, de l’Agriculture, de l’Industrie et lesMines, de la Défense nationale et de l’ensemble des acteurs du domaine de la lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, visait un ensemble d’objectifs à court, moyen et long terme.Il s’agit, explique-t-il, lors d’un entretien avec El-Djazaïr.com, de faire un état des lieux des dispositifs et des systèmes judiciaires des deux pays, relatifs aux atteintes à l’environnement et à la santé publique, d’échanger les informations et les expériences pour dégager les bonnes pratiques en matière de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, de renforcer davantage la coopération bilatérale dans ce domaine, de sensibiliser les participants à la nécessité d’opter pour une approche multisectorielle et une meilleure efficacité opérationnelle.Il a, également, été question de mettre l’accent sur la nécessité de créer des pôles et des organismes spécialisés dans le traitement judiciaire des atteintes à l’environnement. Des objectifs réitérés dans un ensemble de recommandations par lesquelles le séminaire de l’Ecole de police judiciaire a été sanctionné.

R. Z.

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D G S N

N° 79 El-Djazaïr.com 189Octobre 2014

L’efficacité des services de sécurité algériens dans la lutte antiterroriste est réitérée à chaque manifestation internationale traitant de la criminalité transfrontalière. Contrairement aux voies qui se sont élevées d’ici et d’ailleurs, contre les forces de sécurité algériennes au lendemain de l’assassinat de Pierre Hervé Gourdel et même avant lors de l’attentat de Tiguentourine, la France a tenu à reconnaître les efforts et l’efficacité de ces forces face au terrorisme.

Par Radia ZEKRI

Séminaire algéro-français sur le crime organisé

« La France reconnaît l’efficacité et les efforts des services de sécurité algériens »

Le général-major Abdelghani Hamel, DGSN, le vice-amiral Marin Gilier, directeur de coopération, de sécurité et de défense au ministère français des Affaires étrangères

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D G S N

El-Djazaïr.com N° 79190 Octobre 2014

Intervenant à un séminaire algéro-français sur le crime organisé, tenu du 29 septembre au 1er octobre, à l’Ecole supérieure de police Ali-Tounsi à Alger, le

vice-amiral Marin Gilier, directeur de coopération, de sécurité et de défense au ministère français des Affaires étrangères, a affirmé que l’assassinat de Gourdel est un drame qui a touché les deux pays soulignant que les services de sécurité algériens ne ménagent aucun effort pour lutter contre le terrorisme et toutes les autres formes de crime organisé transfrontalier. « L’assassinat de Pierre-Hervé Gourdel est un lâche acte terroriste et un drame algéro-français. Je tiens à souligner, dans ces circonstances, la coopération et le soutien des services de sécurité algériens et l’efficacité de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste, reconnus par les autorités françaises. Nous remercions, également, l’Algérie pour les efforts fournis pour le développement de la coopération bilatérale en matière de sécurité », a affirmé le vice-amiral. L’officier supérieur français a, par ailleurs, assuré que la coopération algéro-française dans le domaine de la sécurité s’améliore davantage, soulignant l’efficacité de la partie algérienne dans le renforcement de cette coopération. Il a, de même, indiqué que la coopération bilatérale et internationale s’impose devant l’ampleur qu’ont prise certaines formes de criminalité organisée dont le terrorisme. M. Marin Gillier a précisé que l’idée de la tenue du séminaire sur le crime organisé était l’idée du patron de la police algérienne lors de sa visite de travail et d’amitié à Paris en novembre 2013. « Il s’agit d’une manifestation exceptionnelle par son ampleur et qui fait partie d’un ensemble d’activités que nous

menons ensemble », souligne-t-il expliquant que c’est une nouvelle occasion pour les experts en sécurité des deux pays pour diagnostiquer la situation sécuritaire, échanger leurs expériences en la matière et acquérir de nouvelles connaissances permettant de mettre à jour les stratégies de lutte contre toutes les formes d’insécurité notamment transfrontalières. « La France a cumulé une expérience dans la lutte contre le trafic de drogue, l’immigration clandestine, la délinquance financière et l’Algérie a, pour sa part, modernisé ses moyens de lutte, adapté son arsenal juridique et prouvé sa maitrise des nouvelles technologies de communication lui permettant d’atteindre un niveau supérieur en matière de sécurité », a noté le vice-amiral. Pour sa part, le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, a affirmé que la coopération entre les polices algérienne et française a atteint un niveau supérieur à plus d’un titre. « Le séminaire que nous organisons ensemble sur le crime organisé est une preuve de confiance réciproque entre les deux pays, de respect mutuel et d’une volonté des services de police des deux pays à lutter efficacement contre le crime, à consacrer la loi et à respecter les droits de l’homme », a-t-il déclaré à l’ouverture des travaux du séminaire de trois jours auquel ont pris part des officiers et des experts en sécurité des deux pays. Rappelant les proportions alarmantes que connaît le crime organisé transfrontalier et les nouvelles menaces auxquelles fait face le monde, le DGSN a indiqué que la rencontre d’Alger vise, entre autres, à redynamiser la coordination intersectorielle, la coopération internationale, l’échange d’expérience entre

les experts des deux pays et le développement des connaissances et du savoir-faire des services en charge de la sécurité. « Les défis communs imposés par le crime organisé imposent la coopération au niveau régional, continental et international », a noté le général-major Hamel citant parmi les menaces grandissantes le terrorisme, le trafic d’armes, la contrebande, l’immigration clandestine et le trafic d’armes. Concernant cette dernière forme de criminalité, il indique que les services de la sûreté nationale ont saisi, au cours des huit premiers mois de l’année en cours, plus de 51 tonnes de kif traité. Une forme de criminalité citée comme exemple parmi plusieurs autres qui menacent plusieurs pays à la fois. Le patron de la police a, par là même, mis en exergue la stratégie nationale consacrée à la lutte contre le crime organisé, basée sur l’étude de toutes les formes d’insécurité sans négligence aucune, le développement de la ressource humaine mettant en avant la formation spécialisée et les nouvelles technologies de communication. Il s’agit, également, ajoute le général-major, de la modernisation des moyens d’investigations, de la réadaptation des instances juridiques et du renforcement des prérogatives des officiers de police. « Ce sont quelques volets parmi d’autres sur la stratégie nationale de lutte contre le crime et qui apportent des résultats positifs. La réussite d’une telle stratégie ne pouvait être atteinte sans l’appui efficace et l’intérêt particulier accordé à la sécurité par l’Etat algérien et particulièrement par le président de la République Abdelaziz Bouteflika », a tenu à mentionner le général-major Hamel.

R. Z.

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HABITAT

N° 79 El-Djazaïr.com 191Octobre 2014

Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville

« Notre objectif est de parvenir à des délais de réalisation n’excédant pas 18 mois »

Le souci de modernisation des entreprises de réalisation a conduit le gouvernement à engager la restructuration de la SGP Indjab en cinq grandes entreprises régionales. Ces nouvelles entreprises seront implantées à Annaba, Alger, Oran, Ouargla et Béchar et leurs capacités de réalisation seront renforcées par de nouveaux équipements et l’acquisition d’unités industrielles de production de logement, révèle dans cet entretien accordé à l’agence APS, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville. Le lancement d’un programme de logement de location-vente AADL III est envisagé dans le cadre de la mise en œuvre du prochain plan quinquennal (2015-2019). Tous les engagements pris par les pouvoirs publics en 2012 relatifs au lancement de près de 2.226 000 logements (tous segments confondus) ont été tenus, souligne le premier responsable du secteur.

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HABITAT

El-Djazaïr.com N° 79192 Octobre 2014

Monsieur le ministre, à quelques mois de la clôture du plan quinquennal 2010-2014, peut-on connaître les taux de réalisation pour les différents segments de logements (LPL, AADL, rural et promotionnel) ?

Abdelmadjid Tebboune: Il est indéniable qu’en cette fin de période de plan quinquennal, le secteur de l’habitat connaît un net regain d’activité.Cette accélération dans les rythmes de réalisation est l’expression d’une franche volonté politique d’agir en vue de tenir les engagements pris. Nous pouvons confirmer ainsi que tous les projets inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 seront effectivement lancés au plus tard dans les deux prochains mois. Concernant les réalisations et la réception des projets, nous escomptons atteindre un taux de 85% d’ici la fin de l’année en cours. A travers ces données, nous considérons avoir tenu les engagements pris en 2012 relatifs au lancement de près de 2.226 000 logements (tous segments confondus). Bien plus, à ces chiffres, il convient d’ajouter les programmes inscrits hors

plan quinquennal et annoncés par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Ils concernent le lancement en 2013 de 230 000 nouveaux logements AADL et de 150 000 logements promotionnels publics. A cela, il faut également ajouter les nouveaux projets inscrits à l’occasion des visites effectuées par le Premier ministre à travers le pays et qui prévoient la réalisation de près 350 000 logements. Lors de la dernière réunion d’évaluation tenue par le secteur à la fin du mois de juillet dernier, les chiffres transmis par les responsables des structures déconcentrées font ressortir le lancement de près de 97 % des projets et un taux de réalisation évalué à près de 70%. Le total des lancements concerne ainsi près de 2 191 000 logements. Le logement public locatif occupe le premier rang avec près 919 000 logements, suivi par les segments du logement rural (872 650 logements) et du promotionnel aidé – LSP et LPA –(263 700 logements). Le segment de la location-vente est également concerné à travers la réalisationde 10 500 logements relevant de l’achèvement du programme AADL 1 de 2001 auxquels s’ajoute le lancement de 94 800 logements

relevant du programme AADL2. Le logement public promotionnel (LPP) est également concerné avec près 30 454 logements.

Le segment de la location-vente suscite indéniablement un fort engouement auprès de la classe moyenne. Quelles sont les dispositions arrêtées en vue de faire face à cette forte demande ?

Abdelmadjid Tebboune: les programmes de logements location-vente ont été lancés au début de l’année 2001 à l’initiative du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika dans un but social visant la sauvegarde de la classe moyenne. Il faut se souvenir que l’Algérie avait au cours des années 1970 et au début des années 1980, une classe moyenne forte et homogène unique dans le monde arabe, qui était un fort garant de la stabilité du pays. Cette classe moyenne a été gravement touchée par la crise économique à partir de 1986 et ses conséquences en termes de fermetures d’unités économiques et de perte de pouvoir d’achat. Ces difficultés se sont accentuées au cours des années 1990 par un climat

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HABITAT

N° 79 El-Djazaïr.com 193Octobre 2014

d’insécurité et ont également affecté le niveau de vie cette classe moyenne. Le programme location-vente est donc venu mettre fin à une injustice qui pénalise une catégorie de citoyens qui ne pouvait pas prétendre à un logement social, mais qui d’un autre côté ne pouvait pas également accéder à un logement promotionnel. Avec l’avènement du gouvernement Sellal en 2012, il a été décidé de relancer le programme de location-vente. Cette relance a été décidée en partant de la conviction partagée par de nombreux experts étrangers qu’il s’agit de la meilleure formule pour répondre à la demande de la classe moyenne. Après avoir assaini la question des dossiers déposés en 2001 et 2002, nous avons ouvert de nouveau la souscription pour les nouveaux demandeurs à l’occasion de l’opération AADL II par le biais du web. Actuellement, nous sommes dans la phase de contrôle de la véracité des informations communiquées par les postulants. Les voies de recours ont été ouvertes au citoyens et nous relevons que sur près de 18 000 recours présentés près de 70 % concernent la double inscription entre conjoints. Sur ce point, il convient de rappeler que les dispositions du décret de 2013 sont claires, les époux ont droit à un seul logement. Le problème des postulants âgés de plus de 70 ans s’est également posé. Il est universellement admis qu’on ne peut accorder de crédit à une personne de cette catégorie d’âge. Cependant par souci humanitaire, les dossiers de ces postulants sont étudiés au cas par cas tout en s’assurant que la personne concernée n’est pas le prête-nom d’un indu demandeur. Dans le cas où le postulant a la capacité de payer son logement au comptant, sa demande sera également acceptée. De même pour le cas des veuves, celles-ci sont de pleins droits bénéficiaires du droit acquis par l’époux défunt.

A la suite du programme AADL II, envisagez-vous monsieur le ministre le lancement d’un programme AADL III ?

Abdelmadjid Tebboune: Actuellement, nous nous attelons à l’achèvement de l’assainissement des inscriptions effectuées en 2013. Il est probable que près de 450 000 demandes soient acceptées. Nous avons demandé

pour faire face à cette demande l’inscription de 400000 logements AADL supplémentaires pour le prochain plan quinquennal. Après l’achèvement de l’assainissement des dossiers de 2013, à la fin de l’année en cours, nous pourrons envisager de nouvelles inscriptions dans le cadre de la mise en œuvre du prochain plan quinquennal.

Les programmes de logements publics locatifs continuent de susciter à l’occasion de leur distribution de vives tensions. Quelles sont les mesures définies par le gouvernement pour gérer les impatiences des citoyens et veiller au respect des règles de transparence et d’équité ?

Abdelmadjid Tebboune : Il convient de souligner au préalable que les tensions liées aux passe-droits et à la non-éligibilité des postulants ont été fortement réduites avec la mise en place d’un fichier national du logement. Dans la période récente, le fichier national a permis l’exclusion de près de 5 000 indus postulants. Il faut savoir que chaque wali est tenu de transmettre les listes arrêtées par les commissions de daïra. Ces listes sont soumises automatiquement au fichier national. Ce dernier est un véritable filtre qui élimine tout demandeur ayant déjà bénéficié d’une aide de l’Etat.Les tensions persistent cependant en

ce qui concerne la priorité dans l’accès au logement. Je saisis cette occasion pour rappeler au citoyen que l’Etat a pris la décision de satisfaire toutes les demandes exprimées. Le citoyen doit donc s’armer de patience.Il faut savoir que nous avons entamé un recensement à travers les 1541 communes du pays pour cerner le niveau des demandes après contrôle par le biais du fichier national du logement. Les demandes de logement retenues s’élèvent à près de 720 000 alors que le prochain plan quinquennal (2015/2019) prévoit la réalisation de 1.2 million de logements sociaux. Les programmes de logement seront affectés selon les demandes exprimées. La commune qui demande 100 logements aura 100 logements. L’erreur commise dans le passé est que les programmes étaient affectées à la wilaya avec pour conséquence l’implantation de la majorité des logements dans les chefs-lieux de wilaya. Toujours dans le souci de juguler la crise du logement, il convient de rappeler qu’un arrêté interministériel (Intérieur, Finances, Habitat) prévoit de mettre à la disposition des citoyens des parcelles de terrain dans les régions du sud et des hauts-plateaux en vue de la construction de leur habitation. Ces facilités permettront de réduire davantage le nombre des demandes exprimées notamment pour le segment du logement social.

Des logements de standings

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HABITAT

El-Djazaïr.com N° 79194 Octobre 2014

Le logement public promotionnel (LPP) est une nouvelle formule destinée à une frange de la population, disposant de revenus intermédiaires, longtemps marginalisée dans les programmes de logements publics. La demande solvable pour ce segment est-elle aujourd’hui en voie d’être satisfaite ?

Abdelmadjid Tebboune: La mise en place de la formule du logement promotionnel public est intervenue dans une démarche de diversification de l’offre de logement qui était jusque-là dominée par le segment du logement social. Il faut rappeler quele logement public locatif est réservé aux citoyens justifiant d’un revenu inférieur à 24 000 DA, le logement AADL concerne pour sa part une population justifiant d’un revenu compris entre un montant supérieur à vingt-quatre mille dinars (24 000 DA) et égal à six (6) fois le salaire national minimum garanti (SNMG). Le LPP concerne enfin les postulants dont le revenu est compris entre six (6) et 12 fois le salaire national minimum garanti (SNMG) soit près 220 000 DA.

Pour le LPP, il n’y a pas de difficultés particulières les projets sont lancés en fonction de la demande exprimée. A ce jour, la demande inscrite auprès du promoteur public, l’ENPI, se situe à près de 43 000 demandes. Alger concentre l’essentiel de cette demande (61%) avec près de 25 000 dossiers déposés. A Alger, près de 15 000 logements ont été lancés dans différents sites (Oued Fayet, Sidi Abdallah, Bouinane) auquel il faut ajouter des assiettes foncières récupérées suite à l’éradication de l’habitat précaire. Les délais de réalisations de ces logements sont fixés à 24 mois à compter de la date du lancement des projets.S’agissant des taux d’intérêt appliqués à cette catégorie de logement, il convient de souligner que le projet de loi de finances pour 2015 est venu conforter les dispositions concernant la bonification des taux d’intérêts appliqués aux crédits contractés par les citoyens. Je saisis cette occasion pour souligner que cette diversification de l’offre de logement a boosté l’épargne des citoyens de manière décisive. L’épargne nationale n’a jamais été aussi élevée qu’en 2014.C’est un fait avéré

que la chute des ventes de voiture ont atteint de près de 40%. Les programmes publics de logements lancés ont redonné espoir aux citoyens quant à la possibilité d’accéder à un logement. Cet espoir retrouvé a ainsi bouleversé les habitudes de consommation des ménages algériens.

Vous avez évoqué souvent la mise à disposition des citoyens de parcelles de terrains pour l’auto-construction ? Ces mesures concerneront-elles toutes les wilayas ?

Abdelmadjid Tebboune: En redynamisant les agences foncières de wilaya et dans une étape ultérieure, les agences foncières communales, nous envisageons d’ouvrir l’accès au foncier dans les wilayas des hauts plateaux et du Sud. Dans ces régions, le problème de la disponibilité des terrains n’est pas posé. Nous envisageons de faciliter l’accès au foncier pour encourager l’habitat individuel qui correspond par ailleurs aux mœurs et aux coutumes de vie des populations de ces régions.

La Cité des 500 logements d’El-Eulma réalisés par l’AADL

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HABITAT

N° 79 El-Djazaïr.com 195Octobre 2014

A maintes occasions, vous avez souligné que le défi majeur pour le secteur est d’industrialiser le bâtiment. L’introduction de nouveaux procédés de construction est-elle aujourd’hui une réalité concrète dans les chantiers de réalisation?

Abdelmadjid Tebboune: Les méthodes de construction traditionnelles sont condamnées pour des raisons liées à la qualité du bâti mais aussi en raison de la longueur des délais de réalisation. Les pays développés qui ont pu juguler leur crise de logement sont parvenus à ce résultat par le gain de temps dans le rythme de réalisation. Un logement est ainsi réalisé dans un délai de six mois à un an. En Algérie nous avons connu des délais de réalisation de 4 à 5 ans. Au début des années 1990, ces délais se sont allongés pour atteindre 7 années. La qualité du bâti, la réduction des délais de réalisation, l’amélioration de l’attractivité du secteur pour les jeunes demandeurs d’emplois nous imposent de moderniser nos chantiers. Notre objectif dans un premier temps est de parvenir à des délais de réalisation n’excédant pas 18 mois.

Pouvez-vous nous donner davantage de précisions concernant les logements distribués au début de l’été dernier ?

Abdelmadjid Tebboune : Conformément aux instructions du chef du gouvernement, nous avons mis à la disposition des walis au début du mois de juin dernier près de 230 000 logements en vue de leur distribution ou de leur préaffectation. L’opération a connu des contretemps, mais l’ensemble de ces logements sera distribué au plus tard avant la fin de l’année en cours. A ce jour, 69 500 logements ont été distribués, dont près de 7000 pour la seule ville d’Alger. Les opérations de distribution se poursuivent pour la capitale qui bénéficie d’un quota de 22 000 logements.

L’Algérie a conclu, au cours des deux dernières années, une série d’accords-cadres avec de nombreux pays (Portugal, Espagne, Italie, Etats-Unis d’Amérique…) pour la création de joint-ventures. Ces partenariats ont-ils abouti à des expériences réussies ?

Abdelmadjid Tebboune: Nous avons dans un premier temps envisagé un partenariat dans le cadre de la constitution de joint-venture. Cette démarchea buté sur des difficultés, aujourd’hui seul trois sociétés mixtes sont opérationnelles. La formule joint-venture a connu des entraves liées aux modalités de gestion de ces sociétés et à leur relation avec l’environnement économique. Pour dépasser ces écueils, nous avons préféré opter pour la constitution de groupements. Cette formule est plus facile à gérer, le groupement est créé devant notaire avec un objet défini, la réalisation d’un programmede logement de 5000 ou 10 000 logements. Cette formule est en cours de mise en œuvre et fonctionne bien. Il convient de relever ici qu’à l’exception notable de Cosider, les entreprises publiques de réalisation relevant du secteur sont de faible envergure. Les 27 entreprises de la SGP Indjab n’ont pas livré plus de 1200 logements en une année. En fonction de cette réalité, la SGP Indjab après l’approbation du Conseil des participations de l’Etat (CPE) a été dissoute et restructurée en cinq grandes entreprises régionales. Ces nouvelles entreprises seront basées à Annaba, Alger, Oran, Ouargla et à Béchar, seront renforcées par de nouveaux équipements et dotés d’unités industrielles de

réalisation de logement. Concernant l’industrialisation du bâtiment, il faut rappeler que nous avons lancé un appel aux partenaires étrangers en vue de la réalisation d’investissements touchant à l’industrie du bâtiment.

Lors de vos interventions, vousne manquez pas de souligner la nécessité de bannir la réalisation de cités-dortoirs. Quelles sont les mesures prises par votre secteur pour promouvoir une meilleure qualité architecturale et favoriser l’émergence d’un cadre bâti harmonieux ?

Abdelmadjid Tebboune: Le rejet des cités-dortoirs s’appuie sur les instructions du Chef de l’Etat qui a réitéré récemment cette volonté à l’occasion du message adressé aux architectes. Aujourd’hui, nous œuvrons pour réaliser des cités intégrées.Les logements construits sont accompagnés de tous les équipements publics requis (poste, centre de santé, école, crèche …) La première expérience réussie dans ce domaine nous l’avons lancée à Sidi Abdallah, et, à cette occasion, il a été même lancé la réalisation d’équipements récréatifs.

Quelles sont les dispositions envisagées par votre secteur pour améliorer la gestion de l’immobilier ?

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HABITAT

El-Djazaïr.com N° 79196 Octobre 2014

Abdelmadjid Tebboune: Le problème de réhabilitation se pose pour le patrimoine hérité de l’époque coloniale. Dans les grandes villes, la réhabilitation d’une partie de ce patrimoine a démarré en 2013 avec le concours d’entreprises spécialisées étrangères (espagnoles et italiennes). Cependant, il faut admettre qu’une partie des immeubles est fortement affectée par l’œuvre du temps et ne peut être réhabilitée. Beaucoup d’immeubles ont été bâtis avant 1930, et pour la seule capitale près de 13 000 immeubles représentant près de 78 000 logements posent un sérieux problème de restauration. Les immeubles menaçant ruine et devant être évacuées sont estimés à près de 1170 bâtisses. Les opérations de réhabilitation en cours dans la capitale concernent près de 211 immeubles. Suite à la réunion tenue récemment par le chef du gouvernement concernant la capitale, il a été décidé de procéder à la démolition de certains sites et de leur substituer des espaces verts. Ceci si on exclut, les 1.8 million de logements hérité de la période coloniale, il est aisé de conclure que notre patrimoine est globalement jeune et est loin d’être menacé d’effondrement.

El Djazaïr.com : Vous avez récemment déclaré que le plan 2015-2019 verra la résorption de la crise du logement. Quelles sont les données actuellement disponibles qui autorisent un tel optimisme ?

Abdelmadjid Tebboune: Tous les engagementspris par le gouvernement seront tenus, le premier touche àl’éradication de l’habitat précaire à la fin de l’année 2015, le second concerne la résorption de la crise du logement à la fin de l’année 2018.Les programmes de logements réalisés au cours des deux derniers plans quinquennaux ont déjà satisfait une part de la demande. La demande évaluée actuellement à près de 700 à 800 000 logements pourra être aisément résorbée au cours du prochain plan quinquennal si l’on considère l’envergure des programmes prévus et les dispositions de facilitation pour l’auto-construction dans les régions des hauts plateaux et du sud pays.

A cela il faut ajouter la promulgation de près de 70 textes réglementaires facilitant l’intervention des différents opérateurs dans le secteur, les dispositions en vue de la modernisation et de l’industrialisation. C’est dire qu’à l’orée du prochain plan quinquennal, les acteurs intervenant dans l’acte de bâtir seront mieux préparés pour juguler définitivement la crise. Il convient de rappeler le colossal effort de l’Etat algérien qui consacré lors du plan quinquennal en cours près de 63 milliards de dollars au secteur de l’habitat, soit l’équivalent du PNB

d’un pays voisin. Les réalisations accomplies dans le secteur de l’habitat ne sont pas une illusion. Le dynamisme de ce secteur est étayé par la forte croissance de la consommation nationale en ciment et en acier. Elle peut être aussi vérifiée auprès des banques avec le constat de la forte demande sur les crédits immobiliers. A titre d’exemple, la consommation des crédits pour le secteur est passée de 212 milliards à la fin de l’année 2012 à 425 milliards de dinars en 2013, et devrait atteindre 750 milliards de dinars à la fin l’année en cours

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DEVELOPPEMENT LOCAL

N° 79 El-Djazaïr.com 197Octobre 2014

Tadjenanet est sans conteste la « capitale » de la pièce détachée d’origine ou d’adaptation. Avec l’« explosion » du parc automobile nationale, elle est devenue au fil des années une destination incontournable pour des dizaines de milliers d’Algériens, grossistes, revendeurs et simples usagers à la recherche d’une pièce de rechange. Son marché qui offre aussi d’autres produits d’importation, de l’habillement aux cosmétiques, attire chaque semaine une clientèle évaluée à des milliers de personnes. Cette activité commerciale intense a poussé les autorités communales à s’adapter à cette donne dans le cadre d’un ambitieux programme de développement infrastructurel et social, sans perdre de vue la vocation agricole de la région. Un défi que l’APC de Tadjenanet est en train de relever avec beaucoup de succès.

Par Mohamed MEBARKI

APC de Tadjenanet, wilaya de Mila

Le sens des affaires au service du développement local

Djamel Guerriche, président de l’Assemblée populaire communale

AN

EP N

° : 148919

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DEVELOPPEMENT LOCAL

El-Djazaïr.com N° 79198 Octobre 2014

Réputée pour son marché hebdomadaire qui lui assure une bonne partie de ses recettes fiscales, la commune de Tadjenanet, dépendant

territorialement de la wilaya de Mila, offre aujourd’hui un visage nettement plus attractif que celui qu’elle présentait dans les années 1990. A cette époque, la région était sous la menace des incursions terroristes, sans qu’elle soit pour autant totalement soumise au diktat des bandes criminelles. Mais toujours est-il que le climat d’insécurité ne constituait pas moins un frein à l’essor de l’activité commerciale. Ce n’est qu’après l’avènement de la Concorde civile et la réconciliation nationale que cette localité est enfin parvenue à consolider confortablement sa position en tant que place forte du négoce à grande échelle, brassant des dizaines de milliards et attirant grossistes et détaillants des quatre coins du pays. Il est vrai que la commune ne donne aucun signe ostentatoire d’opulence comme on pourrait s’y attendre, mais pour

ceux qui l’ont connue il y a quinze ou vingt ans, il n’existe aucune commune mesure entre ce qu’elle était et ce qu’elle est aujourd’hui. Sa physionomie urbaine a pris de la consistance et sa configuration rurale n’est pas restée en marge du processus de modernisation. Si la commune de Tadjenanet demeure encore modeste par sa taille et son poids démographique estimé à quelque 60 000 habitants, elle est néanmoins grande par sa contribution au développement de l’ensemble de la wilaya. C’est grâce à ses aviculteurs que la wilaya de Mila ait pu décrocher la première place au niveau national dans la production d’œufs. Djamel Guerriche, le président de l’APC, cite cette performance comme un indice révélateur des potentialités que recèle une commune qui veut absolument jouer les premiers rôles dans la relance économique de la région. Pour ce militant de la première heure, comme pour de nombreux élus, peu importe le chef-lieu de wilaya dont dépendrait Tadjenanet, l’essentiel est que cette dernière soit intégrée dans tous les plans de développement.

Adoptant une vision très pragmatique, le P/APC refuse catégoriquement d’accréditer les rivalités supposées et les faux clivages véhiculés par une minorité aveuglée par le sectarisme. En ce qui concerne Djamel Guerriche, il s’agit d’une attitude improductive que les élus sont tenus à éliminer par tous les moyens, en renforçant le dialogue à tous les niveaux et en multipliant les canaux de communication. Sociologiquement, cette région possède de nombreux point communs avec les Aurès ; historiquement, elle reste profondément influencée par Sétif et administrativement, elle dépend depuis 1984 de la wilaya de Mila. Cette fusion sociale est vécue à Tadjenanet comme un élément enrichissant permettant à sa population de dépasser toutes les considérations régionalistes étroites et paralysantes, en se plaçant dans une optique nationale tout à fait libérée des séquelles du passé. Aujourd’hui, il est question d’installer les bases d’une société capable d’intégrer les notions de modernité sans causer de conflit avec son héritage autochtone.

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Ça ressemble à tous points de vue à un débat d’intellectuels. Oui, c’est tout à fait vrai ; à la différence près que ce sont des élus d’une commune de l’Algérie profonde qui le développent, non pas pour remplir le vide, mais pour réfléchir profondément à la meilleure manière qui leur permettra de répondre efficacement aux attentes de leurs électeurs.Le P/APC de Tadjenanet est, à tous points de vue, porteur de cette dimension puisée sur de convictions citoyennes inébranlables qui traduisent l’ancrage social de son auteur. Djamel Guerriche est conscient du fait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, et que parallèlement à l’obligation de résultat, il n’en demeure pas moins tenu à maintenir le même niveau de réflexion atteint par feu Abdelhakim Chettih,

commissaire de police à la retraite et ancien P/APC de Tadjenanet, décédé en 2011 à la suite d’un malaise cardiaque. Homme de rigueur et à la moralité parfaite, ce dernier avait placé la barre très haut en termes d’engagement. « Je souhaite que le code communal soit un texte avant-gardiste qui saura faire

du président de l’Assemblée populaire communale un centre de décision dans un contexte de collégialité et de démocratie participative. Il faudrait également regarder du côté de la tutelle (daïra). Un cadre de concertation avant tout rejet des délibérations ou des décisions communales serait apprécié pour le bien de la continuité du service public. Et, là, en toute franchise, je dois dire qu’une certaine discordance sépare parfois le texte du terrain. C’est selon. Le ministre en charge des Collectivités locales parle sans cesse d’allégements, de facilitations et de fluidité, alors qu’en pratique, la réalité est tout autre. Moi, je crois en cette révolution sans fracas, ni tracas qui s’enclenche et se poursuit sous son pilotage, pour faire amarrer la collectivité au bon sens, au bon endroit et à la bonne destination. » A travers

L’équipe de football de Tadjenanet qui a accédé en Ligue 2 professionnelle

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L’APC de Tadjenanet ne se contente nullement de consommer ses revenus fiscaux, en se donnant bonne conscience. Ses ambitions se situent au-dessus de cette conception étriquée et éculée de la gestion des fonds publics.

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ces propos tirés d’une interview accordée par feu Abdelhakim Chettih à notre magazine, on décèle la forte personnalité d’un maire qui savait hausser le ton dans l’intérêt exclusif de la collectivité. Sa disparition a laissé un vide que Djamel Guerriche n’a pas l’intention de combler en jouant à l’illusionniste, mais en perpétuant le même état d’esprit dynamique exprimé par le défunt. L’héritage est certes lourd à porter. Mais lorsqu’on est profondément pénétré par le respect de la parole donnée, aucun obstacle ne devrait nous arrêter pour aller dans le sens voulu par l’Histoire et les 60 000

habitants de Tadjenanet. L’actuel P/APC ne possède peut-être pas cette « force de frappe orale » du défunt Chettih, mais il est suffisamment imprégné de principes moraux lui permettant d’agir dans la bonne direction et d’assurer la continuité d’un service public qui revendique une plus grande liberté d’action pour bien tenir le rôle d’animateur économique et social. Au sein de l’APC, on n’hésite pas à énumérer fièrement les différentes réalisations dans les domaines des infrastructures (habitat, agriculture, établissements scolaires, réseaux routiers, AEP, assainissement, éclairage

public, jeunesse et sport), tout en faisant savoir que la collectivité pourrait mieux faire. L’APC de Tadjenanet ne se contente nullement de consommer ses revenus fiscaux, en se donnant bonne conscience. Ses ambitions se situent au-dessus de cette conception étriquée et éculée de la gestion des fonds publics. Son statut de « capitale » de la pièce détachée pour véhicules, quelle soit d’origine ou adaptée, lui fait gagner des points en finance et en réputation. Et les performances de ses équipes de foot, hand et volley-ball lui assurent une plus grande médiatisation. Cette réalité prometteuse ne lui fait pas

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néanmoins perdre de vue la nécessité de réunir tous les atouts dans le but d’attirer davantage d’investisseurs. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’elle a inscrit en projets la réalisation de deux zones industrielles destinées à accueillir des PME spécialisées dans les matériaux de construction, la menuiserie etc. Le foncier ne pose aucun problème au niveau de cette commune accessible par l’autoroute Est-ouest, la RN 5 et le chemin de fer. Cet avantage non négligeable qui devrait normalement contribuer grandement à son attractivité ne nécessite-t-il pas une véritable campagne promotionnelle?

Djamel Guerriche en est conscient. Selon lui, les choses ne sont pas aussi simples comme on aurait tendance à le croire. Toutefois, cette option pourrait d’ores et déjà être mise en œuvre avec les moyens du bord, en attendant de voit plus clair dans les projets à venir. « Nous avons des ambitions au sein de la wilaya de Mila. Il faut que les gens intègrent cette idée. Nous aspirons à devenir un pôle commercial, agricole et sportif et aller de l’avant dans tous les domaines », clame le P/APC qui nous rappelle qu’en plus de la salle omnisports d’une capacité de 500 places

et un siège Sonelgaz, la mairie projette la réalisation de plusieurs équipements collectifs dont un centre culturel, une gare routière et une gare ferroviaire. Si tout est conçu dans le même esprit avec lequel avait été réalisée l’auberge de jeunesse, un véritable joyau architectural, la tendance à Tadjenanet ne sera pas seulement mécanique, mais touristique aussi. Etant entre de bonnes mains, sa destinée est promue à un bel avenir. Il n’y a aucun doute.

M. M.

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