El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

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STATION D’EPURATION TUNIS OUEST (EL ATTAR)

EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

Résumé analytique

SOMMAIRE

T1 - Preambule ..................................................................................................................................................3 T2 - Description du projet ................................................................................................................................3

T2.1 - Les données de base du projet ............................................................................................... 3 T2.1.1- Les bases de dimensionnement ....................................................................................... 3

T2.2 - Contenu du projet .................................................................................................................. 4 T2.3- Les éléments de choix de site de la step ................................................................................. 5 T2.4 - Les éléments de choix de site de rejet des eaux épurées ...................................................... 5

T3 - Etat initial du site ......................................................................................................................................5 T4 - Les impacts environnementaux et mesures d’atténuation.....................................................................6

T4.1 - Les impacts sur la Sebkha Sedjoumi ..................................................................................... 6 T4.2 - Les impacts sur les zones urbaines traversées....................................................................... 6 T4.3 - Les impacts sur le site d’El Attar .......................................................................................... 6 T4.4- Les impacts sur l’Oued Méliane............................................................................................. 6 T4.5 - Les impacts sur les nappes phréatiques et profondes ............................................................ 6 T4.6- Les impacts sur le petit golf de Tunis..................................................................................... 7

T5 - Les mesures d’atténuation........................................................................................................................7 T5.1 - La Sebkha Essijoumi ............................................................................................................. 7 T5.2- Les zones urbaines traversées................................................................................................. 7 T5.3 - L’Oued Méliane..................................................................................................................... 7 T5.4 - Le petit golf de Tunis ............................................................................................................ 7 T5.5 - Le milieu humain................................................................................................................... 8

T6 - Conformité du projet aux politiques opérationnelles « Safeguard Policies » de la Banque Mondiale.............................................................................................................................................................................8 T7 - Consultation du public..............................................................................................................................8 T8 - Le plan de gestion environnementale ......................................................................................................9

T8.1 - Le renforcement des capacités............................................................................................... 9 T8.2 - Le programme de la veille environnementale ..................................................................... 10 T8.3 - Les moyens à mettre en oeuvre ........................................................................................... 10 T8.4 - Les résultats attendus de la mise en œuvre du PGE ............................................................ 10 T8.5 - Estimation des actions d'accompagnement du plan de gestion environnementale (PGE) .. 11 T8.6 - Planning de Mise en œuvre du PGE ................................................................................... 11

T9 - Conclusion de l’EE ..................................................................................................................................11

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STATION D’EPURATION TUNIS OUEST (EL ATTAR)

EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

Résumé analytique

1- Préambule La présente Evaluation Environnementale (EE) est entreprise pour le compte de l'Office National de l’Assainissement (ONAS) dans le cadre de la préparation du projet de la station d’épuration (STEP) de Tunis Ouest située dans la zone d’El ATTAR à l’Ouest de la ville de Tunis.

Le rapport a été mis à jour sur la base des différentes réunions qui ont été effectuées avec les partenaires de l’ONAS et en particulier : la DGRE et la DGGR au Ministère de l’Agriculture, l’ANGED, la Direction Générale de l’Environnement Urbain et les responsables de l’ONAS.

Le projet de la STEP El Attar a pour objectif principal d'améliorer des conditions sanitaires et de vie dans les zones urbaines de l’Ouest de l’Agglomération du Grand Tunis par la mise en œuvre des installations d’assainissement et d’épuration des eaux usées.

Le présent rapport contient les éléments classiques prévus par le décret instituant les études d’impacts dont : - La description du projet - La description de l’état initial du site avant le projet - La description des impacts attendus sur l’environnement - Les mesures compensatoires ou d’atténuation - Le plan de gestion environnementale PGE

A l’horizon 2011, l’épuration dans le grand Tunis nécessite une capacité d’épuration de 340 000 m3/jours. La capacité existante totalise 170000 m3/jour (pôle Charguia/Choutrana). Celle qui est en préparation est de 80 000 m3/j (Chotrana 40 000 m3/j, Sud Méliane 40 000 m3/j). Un déficit important qui est de l’ordre de 60 000 m3/jours pour le pôle Charguia/Choutrana.

Pour faire face à l’horizon 2021, la capacité devra encore être étendue de 80000 m3/j (Tunis Ouest 2 et El Allef 40000 m3/j chacune) correspondant à l’accroissement de la demande.

Le pôle de Tunis Ouest (El Attar) desservira un bassin versant de plus de 200 km² et une population de près de un million d’habitants. Celle-ci évoluera à l’horizon 2021 vers une population de 1,5 millions d’habitants.

Dans le bassin versant d’El Attar, le taux de raccordement aux réseaux de l’ONAS ne dépasse pas les 50%. Il est largement en retard par rapport au reste de la ville dont le taux de raccordement atteint les 90%. Cette situation provient d’une volonté de l’ONAS de restreindre le développement des réseaux à cause du manque de capacités d’épuration.

Si cette situation perdure, et consécutivement au développement des réseaux d’eaux potables, les habitants seront obligés d’évacuer leurs eaux usées, en partie dans les nappes mais surtout sur les routes et le réseau hydrographique. Les stagnations des eaux usées dans les rigoles et les dépressions, favorisent l’instauration d’un état endémique pour les parasitoses et les maladies infectieuses à transmission hydrique (Typhoïde, choléra etc).

Pour toutes ces raisons, la réalisation de la Step El ATTAR, revêt un caractère d’extrême urgence.

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2 - Description du projet Le projet comporte plusieurs composantes dont les principaux sont :

- Un système de transfert des eaux usées brutes comportant deux stations de pompages et deux

conduites de refoulement - Une station d’épuration des eaux usées avec nitrification-dénitrification - Une installation de traitement tertiaire pour le phosphore - Des installations d’extraction et de traitement de l’air - Une installation de traitement des boues par méthanisation - Une conduite de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur

2.1 - Les données de base du projet Les données de base du projet définissent les qualités et les quantités d’effluents qui seront reçues dans la STEP ainsi que les objectifs de qualité qui conditionnent la conception de la station d’épuration. 2.1.1- Les bases de dimensionnement

Les débits des eaux usées proviennent de la zone de Tunis Ouest constituée principalement par les villes du Bardo, Tadhamen, El Intilaka, La Manouba, Sidi Hcine Sedjoumi et les zones Ouest jusqu’à Jedeida. Les qualités et quantités ont été définies par les études d’APS et d’APD de la STEP sont récapitulées ci-dessous : Tableau 1 : Données de base débits volumes et pollution

Capacité de la station Echéance 2011 Volumes d'eaux usées Débit moyen journalier 60 000 m3/j Débit de pointe journalière 87 000 m3/j Débit de pointe horaire 6 000 m3/h Débit minimum horaire 2 000 m3/h Débit de pointe horaire temps de pluie 7 800 m3/h Charges moyennes Charge DBO5 30 000 Kg/j Charge DCO 60 000 Kg/j Charge Azote 5 500 Kg/j Charge phosphore total 900 Kg/j Charge en MES 25 000 Kg/j Charges de pointe Charge DBO5 43 500 Kg/j Charge DCO 80 000 Kg/j Charge Azote 6 750 Kg/j Charge phosphore total 1 125 Kg/j Charge en MES 35 500 Kg/j

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2.1.2 - Les objectifs de qualité et les normes de rejet La qualité des effluents doit répondre à la norme NT106 002 qui définit la qualité des rejets dans les milieux récepteurs. Pour cette STEP deux précautions ont néanmoins été prises :

- Assurer le traitement de l’azote et du phosphore - Assurer une relative désinfection par lagunage

Les valeurs objectifs des qualités des rejets dans le milieu récepteur sont rappelées ci-dessous :

Paramètres Valeurs à respecter Unité Conformité à la norme

DBO5 < 30 mg/l Oui DCO < 90 mg/l Oui MES < 30 mg/l Oui Azote ammoniacal < 15 mg/l Plus élevé

Azote total < 50 mg/l Plus élevé Nitrites < 5 mg/l Plus élevé Nitrates < 30 mg/l Plus élevé Phosphore total 3 à 5 mg/l Plus élevé Coliformes fécaux 5 à 20 104 npp/100 ml Plus élevé Streptocoques fécaux 1 à 20 104 npp/100 ml Plus élevé

2.2 - Contenu du projet Le projet comporte un système de transfert des eaux usées brutes, une station d’épuration et une conduite de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur. i) Le système de transfert des eaux usées brutes comporte les ouvrages suivants :

- Une Station de pompage principale (SP1) implantée sur les berges de la Sebkha Essijoumi - Une station de reprise (SP2) implantée au Sud Est du croisement entre le canal Medjerda-Cap Bon et

la route MC37 - Une double conduites de refoulement d’une longueur d’environ 8 km chacune

Les deux stations de pompage (SP1 et SP2) comportent chacune des réservoirs anti-bélier de 20 m3 de capacité. La station SP1 sera équipée par un dégrillage automatique grossier

ii) La station d’épuration

Le procédé de traitement des eaux usées retenu pour la STEP de Tunis Ouest est la boue activée à moyenne charge avec digestion de la boue. La station d’épuration de Tunis Ouest à El Attar comporte les éléments suivants :

Pré-traitement physique (dégrillage, dessablage, déshuilage) Nettoyage des sables, compactage des huiles Extraction de l’air et traitement des odeurs par bio-filtration Décantation primaire, Traitement biologique des eaux par boues activées à moyenne charge Traitement de l’azote par nitrification-dénitrification dans les bassins d’aération

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Traitement du phosphate par précipitation et co-décantation Décantation secondaire et comptage des eaux épurées Recirculation des boues secondaires en tête de bassins d’aération Epaississement et digestion anaérobie des boues excédentaires Séchage par déshydratation mécanique des boues digérées Traitement de la pollution bactérienne par lagunage

iii) Le système de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur Oued Méliane via une conduite gravitaire en charge de 23 km de longueur. 2.3- Les éléments de choix de site de la step L’implantation de la step d’El Attar a fait l’objet d’une analyse technico-économique dans le cadre des études du Plan Directeur d’Assainissement du grand Tunis. La proposition du site d’El Attar a été basée sur la logique suivante :

- Sortir les effluents du bassin de Essijoumi pour éviter que les eaux brutes ou épurées ne s’y déversent - Se mettre à l’amont des périmètres potentiels de réutilisation agricole des eaux usées épurées

Cette logique qui a été confirmée par les études de faisabilité du IVème Projet d’Assainissement Urbain de Tunisie (IVème PAUT. Par la suite plusieurs autres sites ont été évalués tels que ceux de Mghira et El Allef. C’est finalement le site d’El Attar qui a définitivement été retenu. 2.4 - Les éléments de choix de site de rejet des eaux épurées Deux sites potentiels ont été envisagés pour accueillir les rejets des eaux épurées :

- L’Oued Chafrou qui se rejette dans l’Oued Medjerda qui rejoint le grand Golf de Tunis au niveau de la ville de Kalâat El Andalous

- L’Oued Méliane qui se rejette sur le petit golf de Tunis C’est ce dernier site qui a été retenu. 3 - Etat initial du site Le projet traverse les sites et bassins suivants :

- Les berges de la Sebkha Essijoumi et la localité de Sidi Hcine - La MC37 jusqu’à la colline d’El Attar - Le site de la station d’épuration sur la colline d’El Attar - Le bassin de l’Oued Chafrou/Medjerda - Le bassin de l’Oued Melah/Méliane - Le petit golf de Tunis

Pour l’ensemble de ces sites, un descriptif exhaustif a été effectué. Il a permis de définir l’état actuel des milieux traversés ou occupés par les infrastructures de pompage et d’épuration. Les milieux les plus vulnérables sont les berges de la sebkha Essijoumi, l’Oued Chafrou-Medjerda, l’Oued Méliane et le petit golf de Tunis.

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4 - Les impacts environnementaux et mesures d’atténuation 4.1 - Les impacts sur la Sebkha Sedjoumi La Sebkha Essijoumi est un milieu endoréique fermé et fragile qui reçoit les eaux de ruissellement d’un bassin versant dont la superficie dépasse les 200 km². A la côte 9,5 Ngt, la Sebkha présente un volume d’environ 30 millions de m3 soit une profondeur moyenne de l’ordre de 1 mètre. L’évaporation moyenne étant de 1,5 mètre, la Sebkha s’assèche durant 4 à 6 mois durant l’année moyenne. La Sebkha ne présente aucun pouvoir d’auto-régénération. Aucun rejet n’est prévu dans la Sebkha Essijoumi, en conséquence, aucun impact négatif n’est attendre du projet. 4.2 - Les impacts sur les zones urbaines traversées Les zones urbaines de Sidi Hcine Essijoumi sont traversées par les conduites de refoulement qui transfèrent les eaux usées brutes vers station d’épuration d’El Attar. Les seuls impacts à attendre sont ceux induits par les chantiers pendant les travaux. 4.3 - Les impacts sur le site d’El Attar Le site d’El Attar est un terrain agricole de grande superficie, l’urbanisation en est très éloignée. Aucun impact négatif n’est à attendre dans ce site. 4.4- Les impacts sur l’Oued Méliane L’Oued Méliane est régulé par les deux barrages Bir Mcherga et El Hma. Le cours terminal ne comporte que les écoulements épisodiques générés par les ruissellements des bassins versants résiduels et les débits de dévasement. La plus part du temps, le lit est sec et ne reçoit que les débits des eaux usées épurées des STEP de Sud Méliane, de Mornag et à termes ceux de la STEP Tunis Ouest. Le débit total d’eaux usées qui sera reçu sur le cours aval de l’oued Méliane serait de l’ordre de 4 m3/s. Compte tenu du fait que les dilutions potentielles sont relativement faibles, la qualité des eaux usées doit être suffisante pour qu’elle puisse générer une dynamique biologique sans effets négatifs sur l’environnement. 4.5 - Les impacts sur les nappes phréatiques et profondes La nappe qui sera touchée est la nappe d’under flow de l’Oued Méliane. Cette nappe est exploitée pour un usage agricole. Le lit de l’Oued Méliane étant relativement étroit, il y a une rapide saturation des couches superficielles et la capacité d’infiltration y devient relativement faible. L’infiltration y sera très limitée. La nappe de Mornag présente un volume de ressources exploitables qui est de l’ordre de 12,7 millions de m3. L’exploitation réelle est de l’ordre de 29,6 millions de m3 et le déficit chronique est de 9,6 millions de m3. Selon la DGRE, les conditions d’infiltration sont telles qu’il est très peu probable que la nappe de Mornag soit affectée par la pollution bactérienne. Par ailleurs, la DGGR envisage, en coordination avec la DGRE, de pousser davantage la prospective de la recharge des nappes à partir des eaux usées épurées y compris pour la nappe de Mornag. Une action en sens a été inscrite dans le cadre du programme PISEAU2 financé partiellement par le Banque mondiale.

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4.6- Les impacts sur le petit golf de Tunis L’apport d’un débit de 4 m3/s provenant des STEP de Mornag, de Sud Méliane et de Tunis Ouest n’est sans doute pas sans effet sur le littoral des banlieues sud de Tunis. Les investigations de terrain et les travaux de recherche de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis ont montré trois phénomènes importants à souligner :

- Les échanges entre le petit golfe et le large sont importants et permanents et ne sont entravés que par vent d’Est

- Dans les zones littorales, les paramètres écologiques (azote, phosphore, cholorophylle A présentent une tendance vers l’accroissement. Leurs concentrations actuelles restent, néanmoins, en deçà des limites de l’eutrophisation.

Des simulations complémentaires seront effectuées pour tenir compte des apports des STEP d’El Attar, de Sud Méliane et de Mornag pour conforter les résultats de l’analyse bibliographique effectuée dans le cadre de la présente Evaluation Environnementale. 5 - Les mesures d’atténuation 5.1 - La Sebkha Essijoumi En phase chantier, les berges de la Sebkha seront préservées de tous dépôts et la végétation protégée. Les Dossiers d'Appel d'Offres prescrivent cette protection. En phase exploitation, tout trop-plein dans la Sebkha a été évité. Un groupe électrogène de secours et deux pompes de secours ont été mis en place dans les stations de pompage SP1 et SP2, pour pallier aux éventualités de coupures de courant ou de pannes sur les pompes. 5.2- Les zones urbaines traversées Les impacts à attendre sont ceux relatifs à la phase chantier ont été régis par les cahiers des charges des entreprises. La plantation de rideaux d’espaces verts a été prévue. Elle permettra d’isoler les stations de pompage et d’épuration des implantations urbaines proches. Suite à la consultation du public, des alternatives de tracés qui éviteraient la MC37 seront étudiés en coordination avec la Mairie de Sidi Hassine. 5.3 - L’Oued Méliane Le rejet des eaux épurées sur l’Oued Méliane sera accompagné par deux séries de précautions :

- s’assurer de la fiabilité de la chaîne de traitement pour que les effluents qui seront rejetés sont toujours conformes aux objectifs formulés

- Suivre l’état du lit de l’Oued Méliane et assurer de son curage et son faucardage

5.4 - Le petit golf de Tunis Le petit golf étant vulnérable, deux séries de précautions doivent être assurées :

- S’assurer de la qualité des effluents à la sortie des STEP qui y déverseront leurs effluents (Sud Méliane, El Allef, Mornag et Tunis Ouest)

- Pour les débits résiduels et en phase de développement de l’agriculture, réaliser et assurer la mise en œuvre d'un Plan de Gestion Environnementale (PGE).

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5.5 - Le milieu humain Toutes les précautions pour la protection du milieu humain ont été prises en compte autant en phase chantiers que pour la phase exploitation. La STEP aura en outre plusieurs avantages :

- Assurer l’épuration des eaux usées pour une population additionnelle de plus d’un million d’habitants

pouvant évaluer vers un total de 1,5 million d’habitants - Assurer des volumes d’eaux épurées de 35 à 45 millions de m3 pouvant permettre la mise en valeur de

près de 10 000 ha de périmètre irrigués en arboriculture et en fourrage. - Permettre la création d’une cinquantaine d’emplois directes dans les stations de pompage et

d’épuration, près de 100000 journées de travaux en cours de travaux et peuvent induire jusqu’à 20000 emplois permanents dans les périmètres irrigués.

6 - Conformité du projet aux politiques opérationnelles « Safeguard Policies » de la Banque Mondiale Les composantes du projet de la STEP de Tunis Ouest « El Attar » ont fait l'objet d'une vérification de leur conformité avec les exigences des politiques «Safeguard Policies» de la Banque en matière de protection de l'environnement et notamment.

- 1 - Politique OP 4.01 : Evaluation environnementale - 2 - Politique OP 4.04 : Habitats naturels - 3 - Politique OP 4.09 : Lutte antiparasitaire - 4 - Politique OP 4.11 : Héritage culturel - 5 - Politique OP4.20 : Groupe indigène - 6 - Politique OP 4.30 : Relogement non volontaire - 7 - Politique OP 4.36 : Les Forêts - 8 - Politique OP 4.37 : Sécurité des Barrages - 9 - Politique OP 4.50 : Projets sur des cours d'eaux internationaux - 10 - Mesures de protection 7.60 : Projets dans des zones contestées

En conclusion, le projet de la Step El ATTAR avec toutes ses activités est conforme avec l'ensemble des les politiques «Safeguard Policies» de la Banque Mondiale analysées ci-haut. L'unique volet nécessitant une attention particulière est celui relatif aux mesures d'atténuation seront discutés et analysés dans les sections suivantes puis résumés dans le Plan de Gestion Environnementale. 7 - Consultation du public Dans le cadre du projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de transferts des eaux usées brutes et des eaux usées épurées et conformément aux procédures de la Banque Mondiale, une journée de consultation du public a été organisée le 27 février 2006. La séance s’est déroulée en trois parties :

- Une première partie a été consacrée à l’exposé du contenu du projet, de l’état initial du site, des mesures d’atténuation des impacts et du contenu du Plan de Gestion Environnementale ;

- Une seconde partie pendant laquelle, questions et réponses on été échangées entre les présents et les conférenciers ;

- Une troisième partie a été consacrée à la synthèse et aux conclusions de la journée de consultation du public.

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Les présents proviennent de diverses institutions (Elus nationaux et locaux, ONG et administrations partenaires) répartis comme suit (voir tableau de synthèse annexé à la liste des présents) :

- Les élus nationaux et locaux représentent 53% de l’assistance - Les ONG représentent 14% : - Les administrations partenaires représentent 33%.

Les principales questions et les réponses qui ont leur ont été apportées sont résumées ci-dessous :

- Qualité des eaux épurées et efficacité de traitement des nitrates et des phosphates - Mise à la disposition des agriculteurs la totalité des volumes des eaux épurées au lieu de les envoyer

dans les milieux récepteurs - Communication du dossier de l'étude d'impact à l'ATPNE afin d'étudier et donner ses observations - Ecologie de la zone humide de l'Oued Méliane - Problématique de l’assainissement dans la zone et planning de réalisation des réseaux secondaires et de

la STEP - Précautions pour les odeurs (exemple décharge de Borj chakir et les lixiviats) - Tracé alternatif des conduites de refoulement - Utilisation du canal Medjerdah Cap bon comme exutoire - Plan d’urgence, en cas de panne de la STEP - Déficit épuratoire quel plan de résorption ? - Réutilisation, quelles précautions pour assurer la régularité des débits et de la qualité - Avancer plus dans la réflexion sur la recharge de la nappe de Mornag - Réserve sur les dispositions de sécurité pour le trop plein de la STEP - Golf de Tunis : présenter les impacts cumulatifs

A la fin de la séance, le président de séance a remercié les personnes présentes pour leur présence et leur participation active aux débats et a précisé que le dossier de l’étude sera publié sur le site Web de l’ONAS et celui de la Banque Mondiale. 8 - Le plan de gestion environnementale La nature du projet qui est classé catégorie A, nécessite la mise en œuvre d’un plan de gestion environnementale (PGE) Celui-ci comportera un certain nombre d’actions dont les objectifs sont les suivants :

Un programme de gestion des travaux lors de chantier Un programme de renforcement des capacités, de formation et de sensibilisation Un programme de gestion de la qualité à l’intérieur de la nouvelle STEP Un programme de veille environnementale à l’amont et à l’aval de la nouvelle STEP

8.1 - Le renforcement des capacités Le projet vise à rassembler, organiser et former les cadres de l’ONAS pour prendre en charge le projet et notamment la mise en œuvre du PGE. Cette action qui doit précéder et accompagner le projet dans sa phase construction. Elle se traduira par la mise en place d’une mission d’assistance technique externe pour la durée du projet. Les actions qui seront développées par la mission d’appui intéressent les thèmes suivants :

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- Définition des actions de contrôle des performances dans la nouvelle STEP, - Définition d’un programme de gestion des risques encourus et notamment ceux pouvant intervenir

dans la filière de traitement des boues par méthanisation. - Mise en œuvre un programme de sensibilisation pour la mise en œuvre du PGE - Mise en œuvre un programme de sensibilisation pour la commercialisation des boues de stations

d’épuration ; - Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet (NT106 002) après une application de plus

d’une vingtaine d’années. 8.2 - Le programme de la veille environnementale Les objectifs généraux recherchés dans l’élaboration du système de gestion environnementale peuvent être résumés comme suit :

- Veiller à la conformité avec la législation et la réglementation en matière d’environnement ; - S’assurer du respect des politiques et procédures internes de la station d’épuration - S’assurer de la validité des mesures de la prévention des atteintes à l’environnement ; - Assister les équipes de l’ONAS pour l’identification des sources de problèmes et solutions de ceux-ci ; - Le respect des exigences environnementales du milieu humain ; - L’intégration des concepts environnementaux dans la gestion courante des opérations ; - L’aide à la sensibilisation des employés à la gestion de l’environnement et faciliter leur implication ; - La mesure et l’amélioration de la performance environnementale ; - La connaissance, le contrôle et la réduction des coûts de gestion de l’environnement.

Les objectifs particuliers et le plan d’action du PGE devront contenir les actions suivantes :

- Evaluation initiale des indicateurs - Contrôle et suivi des indicateurs dans la STEP - Contrôle et suivi des indicateurs à l’amont de la STEP - Contrôle et suivi des indicateurs à l’aval de la STEP - Synthèse sur l’application du PGE

8.3 - Les moyens à mettre en oeuvre Pour le bon fonctionnement et une bonne application du plan d’action il faut penser aux ressources humaines, à l’intégration et à l’harmonisation du système de gestion environnementale avec les autres systèmes en place,

- La mission d’appui au projet - Le staff de la Station d’épuration - La cellule de veille environnementale - Les indicateurs de performance du PGE

8.4 - Les résultats attendus de la mise en œuvre du PGE En dehors du suivi environnemental classique matérialisé par les programmes d’analyses et d’observations, le programme de gestion environnementale doit s’assurer de la mise en œuvre des mesures d’atténuation identifiées et notamment :

- Au niveau des nutriments : s’assurer que l’élimination de l’azote et du phosphore est effectuée conformément à la norme en vigueur

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- Au niveau du lit de l’Oued Méliane s(assurer que le faucardage et le nettoyage du fond du lit: sont effectués régulièrement

- Au niveau du delta de l’Oued Méliane : s(assurer de la mise en œuvre du suivi de la dispersion des effluents dans l’interface eau douce-eaux salées. S’assurer que les STEP de Sud Méliane, d'El Allef et de Mornag effectuent un traitement tertiaire du même niveau que celui proposé pour la STEP Tunis Ouest (El Attar)

8.5 - Estimation des actions d'accompagnement du plan de gestion environnementale (PGE) La majeure partie des actions sont inclues dans le projet. Le budget de l’assistance technique au projet est de l’ordre de 300 000 US$. 8.6 - Planning de Mise en œuvre du PGE L'ensemble ,des actions préconisées dans le cadre du Plan de Gestion Environnementale seront exécutées parallèlement à la réalisation du projet et au moins deux années après la mise en service soit un total de 50 mois environ, conformément au planning joint en annexe. 9 - Conclusion de l’EE En conclusion, le projet de la STEP EL ATTAR présente des impacts positifs sur les ressources naturelles et l'équilibre de l’écosystème dans les zones d'intervention ainsi que sur les conditions sanitaires et socioéconomiques des populations cibles. Les impacts négatifs identifiés, bien qu'ils soient minimes, méritent une attention particulière au moment de la réalisation et l'exploitation des activités projetées. A cet effet, la mise à œuvre et le suivi du Plan de Gestion Environnementale proposée revêt une importance capitale.

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STATION D’EPURATION TUNIS OUEST (EL ATTAR)

EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

TI - Introduction,.............................................................................................................................................24 TII - Cadre politique, législatif et institutionnel ..........................................................................................24 II.1 - Cadre politique.......................................................................................................................................14 II.2 - Cadre législatif ......................................................................................................................................14 II.3 - Cadre institutionnel ...............................................................................................................................15

TU III - Description du projet.........................................................................................................................25 TU III-1- Objectif du projet ...........................................................................................................................16 TU III-1A- Les choix stratégiques d’assainissement dans le grand Tunis.....................................................16 TU III.2 - Consistance du projet ....................................................................................................................18 TU III.2.1 - Contenu et organisation de la station d’épuration ......................................................................18 TU iii) Rejet des eaux épurées .......................................................................................................................19

TU iii.a - Rejet sur l’Oued Chafrou ...........................................................................................................19 TU iii.b - Rejet sur l’Oued Méliane...........................................................................................................20 TU iii.c - Dispositions techniques de rejet des eaux épurées.....................................................................20 TU iv) Sous-produits de la step d’El Attar ....................................................................................... 21

UIII-3- Les solutions alternatives .................................................................................................................21 UIII-4 - Le coût du projet..............................................................................................................................23

IV : Description de l'environnement du projet.............................................................................................23 V : Politique Opérationnelle de la Banque....................................................................................................23

UV.1 Politique OP 4.01: Evaluation Environnementale...............................................................................25 UV.2 Politique OP 4.04: Habitats naturels ...................................................................................................25 UV.3 Politique OP 4.09: Lutte antiparasitaire ..............................................................................................25 UV.7 Politique OP 4.36: Les Forêts .............................................................................................................26

VI. L’état initial du site...................................................................................................................................27 UVI.1. Données climatiques .............................................................................................................. 27

UVI.1.2 Le vent ........................................................................................................................................29 UVI.1.3 La température............................................................................................................................30

UVI.2. CADRE PHYSIQUE ........................................................................................................................30 UVI.2.1. Géomorphologie des sites et de leurs environs..........................................................................30 UVI.2.2. Géologie de la zone ...................................................................................................................30 UVI.2.3 - Les eaux souterraines ...............................................................................................................31

UVI.3. Les entités géographiques .................................................................................................................34 UVI.3.1. Le bassin de Sédjoumi...............................................................................................................34 UVI.3.2. Le bassin El Attar-Chafrou-Medjerda .......................................................................................37 UVI.3.3. L’Oued Méliane.........................................................................................................................40 UVI.3.4. Le Golfe de Tunis ......................................................................................................................41

UVI.4. Le paysage ........................................................................................................................................48 UVI.5. Les qualités de l'air et le bruit ...........................................................................................................48 UVI.6. Le cadre biologique...........................................................................................................................48

UVI.6.1. Le Milieu terrestre .....................................................................................................................48 UVI.6.2. Les pressions sur la flore terrestre de la zone ............................................................................49 UVI.6.4. Pressions sur la flore et la faune sauvage ..................................................................................50

UVII. Les impacts du projet sur l'environnement .......................................................................................51 UVII.1. Introduction .....................................................................................................................................51

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 12

Page 14: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

UVII.2 .Impacts potentiels de la phase chantier ...........................................................................................51 UVII.2.1. Impacts potentiels sur l'environnement humain .......................................................................51 UVII.2.2. Impacts sur les infrastructures existantes .................................................................................51 UVII.2.3. Impacts potentiels sur l'environnement naturel ........................................................................52

UVII.3. Impacts potentiels de la phase exploitation .....................................................................................52 UVII.3.1 - Impacts potentiels sur l'environnement humain......................................................................52 UVII.3.2. Impact sur les eaux de surface et les eaux souterraines............................................................53 UVII.33. Impact sur le milieu récepteur ...................................................................................................53 UVII-3.4- Impact sur le golfe de Tunis ....................................................................................................54 UVII-3.5 - Conclusion sur les impacts potentiels du projet .....................................................................55

UVIII - Mesures d’atténuation des impacts ..................................................................................................55 UVIII.1 - Mesures d’atténuation des impacts de la phase chantier...............................................................55 UVIII.2 - Mesures d’atténuation des impacts en phase d’exploitation .........................................................57

UVIII.2.1 - Mesures de protection de la qualité de l'air ...........................................................................57 UVIII.2.2 - Mesures de compensation prévues pour la pollution sonore .................................................57 UVIII.2.3 - Mesures envisagées pour les déchets non valorisables..........................................................57 UVIII.2.4 - Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs..................................................................................................................................................................57 UVIII.2.5 - Mesures de compensation des nuisances paysagères ............................................................58 UVIII.-2.6. Autres mesures ......................................................................................................................58

UVIII..3 Le tableau des mesures d'atténuation des impacts sur l'environnement en phase exploitation ......58 UIX - Consultation du public .........................................................................................................................60 UX- Plan de gestion environnementale (PGE)..............................................................................................64 Annexe 1- Liste des participants à la réunion de consultation du public Annexe 2- Note complémentaire sur la dispersion des polluants dans le Golfe de Tunis Annexe 3- Note complémentaire sur l’hydrodynamique de la nappe du Mornag et son interaction avec les rejets des eaux usées épurées dans l’oued Méliane

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 13

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STATION D’EPURATION TUNIS OUEST (EL ATTAR)

EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

1. Introduction La présente Evaluation Environnementale (EE) est entreprise pour le compte de l'Office National de l’Assainissement dans le cadre de la préparation du projet de construction de la station d’épuration de Tunis Ouest située à El ATTAR à l’Ouest de la ville de Tunis. L'examen environnemental préalable du projet par l'équipe de la Banque Mondiale chargée de sa préparation a permis de lui attribuer la catégorie A c’est à dire qu'il s'agit d'un projet susceptible d'avoir des effets négatifs sur la population et sur l'environnement et qui nécessite des mesures d’atténuation des impacts et un plan de gestion environnementale. La présente EE est élaborée conformément aux exigences de la réglementation tunisienne en matière d'évaluation environnementale. Elle est élaborée en conformité avec les Politiques Opérationnelles de la Banque Mondiale. Le contenu et les recommandations du présent document sont basés sur :

- l'examen des documents d'identification et de préparation du projet - les informations et les données collectées lors de la mission de préparation et des visites effectuées sur

le terrain, - les résultats des discussions et d'entretiens entrepris avec les responsables de l'ONAS - les principaux partenaires du projet (Ministre de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques et

l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement). II. Cadres politique, législatif et institutionnel II.1 Le Cadre politique Sur la plan national : La protection de l'environnement pour la Tunisie est à la fois un objectif et une orientation stratégique en vue d'assurer à sa population une bonne qualité de vie et un développement socio-économique durable. Ceci traduit la volonté de concilier les obligations de la croissance économique et d'améliorer les conditions sociales de la population d'une part, aux exigences de la conservation des ressources naturelles et de la protection de l'environnement d'autre part. Pour ce faire, la Tunisie a développé en 1995 son programme d'action national de l'environnement et du développement durable intitulé « Agenda 21 National ». Cet Agenda, constitue un guide conceptuel précieux pour les décideurs et sert à orienter les divers plans de développement économique et social du pays. La gestion des ressources naturelles en particulier, a constitué depuis plusieurs années une préoccupation majeure des responsables tunisiens. Cette préoccupation est dictée en particulier par la variabilité climatique qui caractérise la Tunisie, et par la rareté de ses ressources naturelles et leur vulnérabilité. C'est ainsi qu'une grande priorité est accordée dans les plans de développement économique et social à la protection des ressources naturelles et aux grands projets de lutte contre la pollution.

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Les études d'impact sur l'environnement (EIEs) constituent un des outils clés pour la mise en œuvre de la politique et de l'action environnementale. Elles garantissent l'intégration de la dimension environnementale dans le cycle de préparation des projets d'investissement. Ces EIEs interviennent à l'amont du processus de conception et de préparation de toute activité de développement économique susceptible d'avoir des impacts potentiels sur l'environnement et les ressources naturelles. Sur le plan international : la Tunisie a adhéré à la plupart des traités internationaux. Elle a en particulier signé et ratifié le Protocole de Montréal relatif à la protection de la couche d'ozone, la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la convention sur la diversité biologique, celle de la lutte contre la désertification, la convention de Bâle relative aux déchets dangereux, et la convention de Barcelone et ses protocoles pour la protection de la Méditerranée. II.2 Le Cadre législatif

Pour la protection de l'environnement et plus particulièrement celle des ressources naturelles, la Tunisie a mis en place un arsenal législatif et réglementaire. Il couvre un large éventail d’outils tels que les codes relatifs aux principales ressources naturelles, les multiples mesures coercitives à l'encontre des établissements pollueurs et l'obligation des EIEs en tant qu'outil de prévention. Dans ce qui suit, sont rappelés, les principaux textes juridiques régissant la protection de l'environnement en Tunisie et susceptibles de s'appliquer au projet.

- Le Code des Eaux, promulgué en 1975 et révisé en 2002 qui prévoit des mesures propres à la prévention de la pollution des ressources hydriques et traite en partie des eaux marines. Il est complété en 1985 par le décret no 56 du 2.1.85 précisant les conditions générales des rejets dans le milieu récepteur.

- Le Code de conservation des eaux et du sol (1995), qui institue le cadre d'intervention pour protéger les sols, basée sur le partenariat entre l'administration et les bénéficiaires.

- Le code du patrimoine - Loi 94-35 du 24 février 1994 relative à la protection des monuments historiques et des sites naturels et urbains.

- La Loi 88-91 portant création de l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement et modifiée par la Loi 92-115. Cette loi a introduit pour la première fois en Tunisie l'obligation de réaliser une EIE avant l'implantation de toute unité industrielle, agricole ou commerciale dont l'activité présente de part sa nature ou en raison des moyens de production ou de transformation utilisés ou mis en œuvre, des risques de pollution ou de dégradation de l'environnement.

- La Loi N° 2001-14 du 30 janvier 2001, portant simplification des procédures administratives relatives aux autorisations délivrées par le Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire dans les domaines de sa compétence. Cette loi introduit pour la première fois la notion de « cahier de charges» au lieu d'une EIE pour des activités précises et dont la liste sera fixée par décret. Ce décret est encours d'élaboration.

- Le Décret 91-362 du 13 mars 1991 fixant les procédures d'élaboration et d'approbation des études d'impact. Ce texte spécifie le contenu de l'EIE et la définit comme étant un outil permettant d'apprécier, évaluer et de mesurer les effets directs et indirects, a court, moyen et long terme des projets sur l'environnement.

- La Loi 94-122 relative au Code d'aménagement du territoire et de l'urbanisme. Le texte de loi stipule dans son article Il, que les projets d'aménagement, d'équipement et d'implantation d'ouvrages pouvant affecter l'environnement naturel par leur taille ou impacts, sont soumis à une étude préalable d'impact sur l'environnement.

- Le décret N°2005-1991 du 11 juillet 2005 relatif à l’étude d’impact sur l’environnement et fixant les catégories d’unités soumises à l’étude d’impact sur l’environnement et les catégories d’unités soumises aux cahiers des charges.

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II.3 Le cadre institutionnel La responsabilité globale de la gestion de l'environnement incombe au Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) et aux diverses agences sous tutelles: l'Office National de l'Assainissement (ONAS), l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE), le Centre International des Technologies de l'Environnement de Tunis (CITET) et l'Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGED).

Les autres ministères/agences concernés par les questions environnementales sont, entre autre : Les Ministères de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques, de l'Intérieur, de la Santé et de la Culture, l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral respectivement pour les domaines suivants : Eaux, sols, forets et parcs nationaux, services municipaux, santé publique et hygiène, la préservation du patrimoine historique et culturel, et milieu marin. III. Description du projet III-1- Objectif du projet III-1A- Les choix stratégiques d’assainissement dans le grand Tunis Le grand Tunis compte actuellement une population d’environ 2,5 millions d’habitant. 85% de cette population sont desservis par des réseaux d’assainissement aboutissant pour la plus part dans des stations d’épuration. La dernière actualisation du Plan Directeur d’Assainissement du Grand Tunis a proposé une réorganisation partielle des réseaux primaires d’assainissement des eaux usées de telle sorte que les eaux usées soient regroupées dans trois pôles d’épuration importants. La capacité actuelle existante est de 170 000 m3/j, elle sera portée à 250 000 m3/j après la mise en service fin 2006 de deux stations Choutrana II et Sud Meliane II. Ainsi, le déficit total serait de 155 000 m3/j, soit 110 000 m3/j pour la pôle Charguia-Choutrana et 45 000 m3/j pour le pôle Sud Méliane. C'est ainsi que la station Tunis Ouest (El Attar) de capacité finale de 110 000 m3/j permet de résorber Charguia-Choutrana.

Pôle d'épuration 2004 2005 2006 2008 2011 2021

Débit 179 000 185 000 200 000 210 000 240 000 280 000

Capacité 130 000 130 000 170 000 170 000 170 000 170 000 Charguia– Choutrana

Déficit 49 000 55 000 30 000 40 000 70 000 110 000

Débit 60 000 70 000 73 000 80 000 100 000 125 000

Capacité 40 000 40 000 80 000 80 000 80 000 80 000 Sud Meliane

Déficit 20 000 30 000 7 000 - 20 000 45 000

Débit 239 000 255 000 273 000 290 000 340 000 405 000

Capacité 170 000 170 000 250 000 250 000 250 000 250 000 Total Grand Tunis

Déficit 69 000 85 000 23 000 40 000 90 000 155 000 Le tableau ci-dessus récapitule les bilans de la capacité d’épuration en m3/j pour les différentes échéances. Il est à noter que les étapes de réalisation d'une STEP (programmation, obtention de financement, études, passation de marché, réalisation et mise en service) nécessite au minium 10 ans. Pour la STEP El Attar, les études sont achevées, il ne reste que la réalisation des travaux pour être prêt pour l’échéance 2011.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 16

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Le programme de la STEP El Attar

Dans le schéma adopté par le Plan Directeur d’Assainissement du grand Tunis, le pôle de Tunis Ouest a été crée ex-nihilo. Néanmoins, la création de ce nouveau pôle d’épuration s’est appuyée sur les hypothèses suivantes :

- Le développement urbain du Grand Tunis se ferait potentiellement dans les zones ouest selon les tendances observées

- Le transfert des eaux usées brutes de la ville de Oued Ellil vers la STEP Choutrana est devenu trop long ce qui engendre un temps de séjour élevé des eaux usées dans le réseau.

- La réutilisation agricole des eaux usées traitée dans le périmètre de Cebala et de Soukra, alimentés à partir de la step Chotrana étant relativement faible, les volumes d’eaux épurées sont rejetés en mer.

Le pôle de Tunis Ouest bénéficie dès sa création d’un bassin versant d’une population de près d’un million d’habitants soit un débit de 60 000 m3/j et une pollution moyenne de l’ordre de 30 000 kg DBO5/j. La station démarrerait, dès sa mise en service avec une pollution de 17 000 à 20 000 kg DBO5/j. La mobilisation des nouveaux débits s’effectuera par déconnexion du Collecteur Nord du réseau de la Step Chotrana et la réalisation des réseaux secondaires qui a été freinée volontairement par l’ONAS par manque de capacité d’épuration.

Le tableau ci-dessous récapitule les débits et pollutions du projet à l’horizon (2011).

Capacité de la station Echéance 2011 Volumes d'eaux usées Débit moyen journalier 60 000 m3/j Débit de pointe journalière 87 000 m3/j Débit de pointe horaire 6 000 m3/h Débit minimum horaire 2 000 m3/h Débit de pointe horaire temps de pluie 7 800 m3/h Charges moyennes Charge DBO5 30 000 Kg/j Charge DCO 60 000 Kg/j Charge Azote 5 500 Kg/j Charge phosphore total 900 Kg/j Charge en MES 25 000 Kg/j Charges de pointe Charge DBO5 43 500 Kg/j Charge DCO 80 000 Kg/j Charge Azote 6 750 Kg/j Charge phosphore total 1 125 Kg/j Charge en MES 35 500 Kg/j

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III.1B- Les objectifs de qualité et les normes de rejet

Les normes de rejet des eaux usées traitées dans le milieu récepteur sont régies par la norme NT106 002, qui fixe les valeurs seuil des paramètres physico-chimiques que les effluents de chaque STEP doivent respecter.

Paramètres Valeurs à respecter Unité Conformité à la norme

DBO5 < 30 mg/l Oui DCO < 90 mg/l Oui MES < 30 mg/l Oui Azote ammoniacal < 15 mg/l Plus élevé Azote total < 50 mg/l Plus élevé Nitrites < 5 mg/l Plus élevé Nitrates < 30 mg/l Plus élevé Phosphore total 3 à 5 mg/l Plus élevé Coliformes fécaux 5 à 20 104 npp/100 ml Plus élevé Streptocoques fécaux 1 à 20 104 npp/100 ml Plus élevé

Le tableau ci-dessus montre que pour l'ensemble des paramètres, la qualité des rejets est conforme aux normes sauf pour la bactériologie, pour les nitrates et le phosphore.

III.2 - Consistance du projet

III.2.1 - Contenu et organisation de la station d’épuration

Le projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de transfert des eaux usées brutes et épurées comporte les éléments suivants :

- Deux stations de pompage et doubles conduites de refoulement - Une station d’épuration des eaux usées - Une installation de traitement de phosphore - Une conduite de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur

i) Le système de transfert des eaux usées brutes comporte les ouvrages suivants :

- Une Station de pompage principale (SP1) implantée sur les berges de la Sebkha Essijoumi - Une station de reprise (SP2) implantée au Sud Est du croisement entre le canal Medjerda-Cap Bon et

la route MC37 - Une double conduites de refoulement d’une longueur d’environ 8 km chacune

Les deux stations de pompage (SP1 et SP2) comportent chacune des réservoirs anti-bélier de 20 m3 de capacité. La station SP1 sera équipée par un dégrillage automatique grossier

ii) La station d’épuration

Le procédé de traitement des eaux usées retenu pour la STEP de Tunis Ouest est la boue activée à moyenne charge avec digestion de la boue. La station d’épuration de Tunis Ouest à El Attar comporte les éléments suivants :

Pré-traitement physique (dégrillage, dessablage, déshuilage) Nettoyage des sables, compactage des huiles Extraction de l’air et traitement des odeurs par bio-filtration Décantation primaire, Traitement biologique des eaux par boues activées à moyenne charge

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Traitement de l’azote par nitrification-dénitrification dans les bassins d’aération Traitement du phosphate par précipitation et co-décantation Décantation secondaire et comptage des eaux épurées Recirculation des boues secondaires en tête de bassins d’aération Epaississement et digestion anaérobie des boues excédentaires Séchage par déshydratation mécanique des boues digérées Traitement de la pollution bactérienne par lagunage

Prétraitement physique Dégrillage mécanique fin, dessablage déshuilage, Décantation primaire

Traitement des odeurs L’air, des ouvrages couverts, est extrait et passé sur biofiltre pour l’élimination des mauvaises odeurs

Traitement biologique Nitrification et Dénitrification

Il s’effectue en bassins du type carrousel ou la nitrification et la dénitrification s’effectuent en aménageant des zones aérées et des zones d’anoxie. C’est le traitement de l’azote qui est le facteur limitant.

Déphosphatation La déphosphatation s’effectue par voie de précipitation chimique et est prévue dans les bassins d’aération.

Décantation secondaire

La décantation secondaire permet de séparer les boues partiellement stabilisées des bassins d’aération de l’eau épurée. Les boues décantées sont dirigées partiellement sur les digesteurs et en partie en tête de recirculation et mélangées avec les eaux usées brutes après décantation primaire.

Digestion anaérobie des boues

Les boues primaires et secondaires mélangées sont dirigées vers les digesteurs anaérobies, où ils subissent une méthanisation à température élevée (fermentation mésophile).

Récupération des gaz de digestion

Les gaz de digestion sont traités pour être débarrassés des produits soufrés et stockés dans des gazomètres. Une partie du gaz sera utilisée pour chauffer la boue par les chaudières et l'autre sera brûlée dans des torchères

Récupération des boues digérées

Les boues digérées sont ensuite évacuées vers une déshydratation mécanique par filtre presse. Une installation de secours par déshydratation naturelle sur lits de séchage a été prévue.

Lagunage de finition

Un lagunage de finition a été proposé. Il couvre une superficie d’une quinzaine d’hectares avec une profondeur moyenne de 1,25 mètres. Il permet un temps de séjour de 2 jours. Cette capacité est insuffisante et peut être considérée comme réserve de régulation des débits vers l’utilisation aval.

iii) Rejet des eaux épurées

Deux sites potentiels peuvent accueillir les rejets des eaux épurées : - Variante 1 : L’Oued Méliane qui se rejette sur le petit golf de Tunis - Variante 2 : L’Oued Chafrou qui se rejette dans l’Oued Medjerdah et atteint finalement le grand Golf

de Tunis au niveau de la localité de Kalâat El Andalous Dans les deux cas, des précautions importantes ont été prises pour rejeter dans le milieu récepteur des eaux épurées de qualité acceptable.

iii.a - Rejet sur l’Oued Chafrou Le rejet sur Oued Chafrou a fait l’objet d’un « véto » de la part du Ministère de l’Agriculture (Direction Générale du Génie Rural).

Le cours de l’Oued Medjerda est actuellement utilisé par le Ministère de l’Agriculture pour véhiculer les eaux d’irrigation des périmètres de Henchir Tobias et de Kalaat El Andalous. Ces débits sont lâchés au droit du

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barrage de Sidi Salem, traversent le barrage d’El Aroussia puis empruntent le lit de la Medjerda jusqu’à son exutoire au niveau du golfe de Tunis. De plus, le débit d’étiage, servirait à un certain nombre d’agriculteurs, le prélèvement s’effectue directement par pompage dans le lit de la Medjerda moyennant rétribution. Cette gestion est assurée par les CRDA (services des ressources en eau). iii.b - Rejet sur l’Oued Méliane L’Oued Méliane qui se déverse dans le petit golfe de Tunis, reçoit, en plus des rejets potentiels de la step El Attar, les eaux épurées des stations d’épuration de Mornag et de Sud Méliane. Il recevra, en outre celles de la STEP projetée d’El Allef. Le petit golf, qui est relativement ouvert aux échanges avec la pleine mer, commence à montrer des signes d’eutrophisation. Toutes les précautions ont été prises pour que la qualité des eaux épurées soit acceptable dans l’Oued Méliane puis dans le petit golfe. iii.c - Dispositions techniques de rejet des eaux épurées Partant du fait qu’il y a une opposition de principe à tout rejet dans le bassin versant de la Medjerda, nous devons rechercher les meilleures solutions pour véhiculer les rejets vers l’Oued Méliane ou ses affluents : Deux familles de solutions ont été analysées :

- La première variante passe par un col situé à la côte 118 NGT et se dirige directement sur l’Oued El Melah, affluent de l’Oued Meliane. Cette solution qui se développe sur une longueur de 12 kilomètre nécessite un pompage pour une Hmt de 35 Mce.

- La seconde variante qui est gravitaire se développe sur une longueur d’une vingtaine de kilomètres et aboutit au même point de rejet que la première variante. Le tracé de la conduite qui est plus allongé permet de desservir potentiellement l’ensemble des zones de réutilisation agricole des eaux usées épurées.

La comparaison technico-économique des deux variantes montre qu’elles sont équivalentes. C’est la variante gravitaire qui a été choisie (seconde variante). Dans ce schéma, la conduite partirait d’un stockage à la côte 90 et suivrait la route de Bouregba, El Amaïem, El Mergueb jusqu’au rejet sur l’Oued El Maleh qui se situe au droit de la localité de Sidi Frej. Elle permet d'irriguer les sites potentiels comme prévu par le projet de réutilisation agricole des eaux usées épurées envisagées par la DGGR. Toutefois, un certain nombre d’adaptations sont nécessaires. Les principales adaptations sont en relation avec le tracé de la conduite principale et la mise en jeu des stockages. Le schéma proposé serait le suivant :

- Réalisation du barrage collinaire d’El Attar pour un volume de 1 à 1,5 millions de m3 avec ses deux bassins de sécurité d’un volume de 100 000 m3 chacun, tel que prévu par les études de la DGGR

- A termes et selon la demande, réalisation des 8 retenues collinaires pour le stockage de report inter-saisonnier et en particulier les retenues N°2, 3, 6, 8, 10, 14 et 15 pour un volume global supérieur à 20 millions de m3 (voir carte jointe).

- Réalisation de bretelles de raccordement entre la conduite gravitaire de rejet et les sites de retenue de stockage

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iv) Sous-produits de la step d’El Attar Les déchets et sous produits de la step d’El Attar et leurs destinations sont les suivants :

Déchets de dégrillage : Ils sont égouttés et envoyés à la décharge de Borj Chakir à une distance inférieure à un kilomètre.

Déchets de dégraissage : Ils sont égouttés et envoyés à la décharge de Borj Chakir à une distance inférieure à un kilomètre.

Déchets de dessablage : Ils sont nettoyés au moyen d’un calibreur de sables et peuvent être envoyés sur une décharge de produits inertes (décharge de Borj Chakir)

Boues digérées : Compte tenu des nouvelles dispositions réglementaires, les boues digérées des stations d’épuration seront envoyées à la décharge Borj Chakir ou peuvent être réutilisées en agriculture. Dans le cas présent, les boues ayant subi, une digestion anaérobie mésophile. Ces boues pourraient être réutilisées en fumure organique sans qu’il y ait besoin d’une maturation complémentaire. Le tonnage de boues digérées produit se situerait à environ 15 à 20 tonnes/jour. Les besoins de la fumure organique dans les périmètres irrigués seraient de l’ordre de 10 tonnes par ha tous les 2 ans. Ainsi, la production annuelle permettrait de fournir une fumure organique suffisante pour une superficie de 1000 à 1500 ha qui pourrait faire partie des superficies à irriguer par les eaux usées épurées qui de 6000 à 10000 ha ou éventuellement, les superficies irriguées de la basse vallée de la Medjerdah qui couvrent plus de 70000 ha.

III-3- Les solutions alternatives

Lors des études de faisabilité et d’APS, plusieurs alternatives ont été étudiées. Elles ont intéressé les thèmes suivants :

- Le choix du site de la Step - Le choix du milieu récepteur - Le choix du process de traitement

III.3-1- Le choix du site de la Step Plusieurs alternatives ont été analysées :

- Site au niveau de la localité de Oued Ellil et rejet dans la Medjerdah - Site au niveau de la Sebkha Sédjoumi sur les berges de Sidi Hassine - Site au niveau de la localité d’El Attar - Site au niveau de la localité de Mghira

Les trois premières alternatives ont été étudiées dans le cadre des études de faisabilité du IVème Projet d’Assainissement Urbain de Tunisie.

(i) Site Oued Ellil : ce site a été écarté à cause de son éloignement et de la longueur de la chaîne de refoulement (plus de 20 km et une hauteur géométrique de plus de 50 mètres). Le Ministère de l’Agriculture a émis son véto quant à l’acceptation de tout rejet dans l’Oued Medjerdah et ses affluents.

(ii) Site Sidi Hassine : sur des berges de la Sebkha Essijoumi a été écarté à cause de la fragilité du milieu récepteur qui est la Sebkha Essijoumi. En effet, le volume de la Sebkha est de 30 millions de m3. Il est comparable à celui des volumes d’eaux usées qui seront traitées par la Step. Il est impensable de recevoir les eaux usées traitées dans la Sebkha Essijoumi ou celles qui pourraient s’y déverser accidentellement en cas de pannes de toutes sortes.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 21

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(iii) Site d’El Attar : Ce site a été préféré aux deux autres pour toues les raisons évoquées ci-dessus mais aussi parce qu’il assure les deux impératifs suivants :

- Sortir les eaux usées brutes et traitées du bassin versant de la ville de Tunis ; - Eviter les rejets en mer en mettant les eaux usées épurées à la disposition de l’agriculture dans un site

qui domine des zones agricoles potentielles de plusieurs milliers d’hectares (iv) Site de Mghira : Il a été introduits comme alternative au site d’EL ATTAR à cause des difficultés

techniques et du coût de l’énergie qui sont induits par la forte Hmt (100 m) nécessaires pour attendre la côte 95 Ngt dans laquelle la STEP a été placée. Les bilans économiques et les analyses de sensibilité établis dans le cadre de la présente mission d’évaluation ont montré que le site d’El ATTAR reste celui qui présente le bilan de CMLT (Coût marginal à long termes) le plus favorable et ce même dans le cas d’un triplement du coût de l’énergie.

III.3.2 - Le choix du milieu récepteur Le choix du milieu récepteur a été édicté par des considérations de sauvegarde environnementales :

- Le site de rejet dans la Medjerdah à travers l’Oued Chafrou a fait l’objet d’un véto du Ministère de l’Agriculture

- Le site de la Sebkha Essijoumi n’est pas acceptable, la quantité d’eau épurée annuelle égale celle du volume de la Sebkha et de l’apport hydrométrique annuel moyen. La Sebkha a un pouvoir limité de régénération ou d’auto-épuration. De plus une augmentation du volume des apports mettra en péril d’inondation de toutes les zones périphériques de la Sebkha situées entre les côtes 9,5 et 10 Ngt.

- Le site de rejet sur l’Oued Méliane puis le petit golfe de Tunis est acceptable. Toutes les précautions d’élimination des nutriments (azote et phosphore) ont été introduites dans le procédé de traitement des eaux usées brutes. De plus, le régime de la circulation des eaux de mer dans le golf de Tunis privilégie les courants sortants vers le large.

III.3.3 - Le choix du procédé de traitement Le procédé de traitement a été analysé lors des études de faisabilité du IVème Projet d’Assainissement Urbain de Tunisie et dans le cadre des études d’exécution de la STEP EL ATTAR. Deux procédés au moins ont été envisagés :

- Le premier est celui de l’aération prolongée qui permet une épuration adéquate pour les eaux et une bonne stabilisation pour les boues et notamment une efficacité certaine quant à l’élimination de l’azote par nitrification dénitrification.

- Le second et celui des boues activées à moyenne charge qui privilégie l’économie d’énergie tout en assurant une élimination des matières nutritives, une qualité suffisante pour les eaux épurées et une bonne stabilisation et une désinfection des boues digérées par fermentation anaérobie mésophile. Ce procédé permet en outre de produire de l’énergie électrique par la valorisation des gaz de digestion. Au moins le 1/3 de l’énergie nécessaire à l’aération peut être couverte par la méthanisation des boues.

Les comparaisons technico-économiques des deux variantes ont permis de retenir le procédé de boues activées à moyenne charge avec une décantation primaire et une stabilisation des boues primaires et secondaires par digestion anaérobie et récupération de l’énergie des gaz de digestion.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 22

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III-4 - Le coût du projet La station étant en cours d’appel d’offres, seuls le coût indicatif global pourrait être publié.

Composante du projet Coûts en millions de DT

Complexe de refoulement 20

Station d’épuration 40

Conduite de rejet et de réutilisation 10

Matériel d’exploitation 5

Total projet 75

Imprévus physiques (10%) 7,5

Aléas financiers (5%) 3,75

Etudes et supervision (5%) 3,75

Appui au PGE 2,5

Totaux 92,5 III-4 Mise en œuvre du projet : Le promoteur du présent projet est l'Office National de l’Assainissement (ONAS). Il a été crée en 1974 et doté d'un statut d'Etablissement Public à caractère Non Administratif (EPNA). Sous la tutelle du Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, sa mission principale est de promouvoir le développement du service de l’Assainissement des eaux usées, de la commercialisation des sous-produits de l’épuration des eaux usées. L’encadrement des communes et localités non prises en charge directement par l’ONAS. Pour la mise en œuvre des infrastructures telles que planifiées, l’ONAS fait appel à ses propres moyens et à des entreprises privées qui assurent, les études, les travaux et de plus en plus la gestion et l’exploitation des infrastructures réalisées. IV : Description de l'environnement du projet

Le projet de réalisation de la station d’épuration de Tunis Ouest « EL ATTAR » comporte quatre éléments principaux :

- Le transfert des eaux usées brutes. - Le traitement des eaux usées jusqu’au niveau secondaire. - Le traitement complémentaire des eaux épurées. - Le transfert des eaux épurées jusqu’à leur exutoire.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 23

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Le projet démarre sur les berges de la Sebkha Essijoumi par une station de pompage (SP1) qui refoule les eaux usées vers une seconde station de pompage (SP2) située au niveau du canal Medjerda-Cap Bon et refoule les eaux usées jusqu’à la nouvelle station d’épuration projetée de Tunis Ouest. La conduite de refoulement longe la MC 37 jusqu’au canal Medjerda Cap Bon qu’elle traverse par voie aérienne. Le site choisi pour la STEP, se situe en dehors du bassin de la Sebkha Essijoumi et à l’amont du bassin de l’Oued Chafrou. Le rejet des eaux épurées s’effectuera sur Oued El Melah affluent de l’Oued Méliane qui dirigera les rejets vers le golf de Tunis. Le projet traverse des zones géographiques diverses et variées. Les zones seront décrites sommairement dans le paragraphe ci-dessous et reprises d’une façon plus détaillée dans les chapitres spécifiques à l’état initial du site et des impacts potentiels du projet sur l’environnement. Le projet traverse les sites et bassins suivants :

- Les berges de la Sebkha Essijoumi - La localité de Sidi Hcine - La MC37 jusqu’à la colline d’El Attar - Le site de la station d’épuration sur la colline d’El Attar - Le bassin de l’Oued Chafrou en passant par les lieus dits El Hay, Bouregba, El Hmaïem, - Le bassin de l’Oued Méliane en passant par Choubène, Sidi Frej, Mohamédia Chebedda et Radès.

La carte ci-joint donne un aperçu sur le tracé des réseaux de refoulement des eaux usées brutes et épurées qui arrivent et qui partent de la station d’épuration de Tunis Ouest. D’un point de vue environnemental, les zones traversées sont celles qui sont bénéficiaires du projet soit en amont de l’épuration soit en aval.

- Les zones amont de la station d’épuration : Il s’agit des zones suivantes : Les berges de la Sebkha Essijoumi La localité de Sidi Hcine La MC37 jusqu’à la colline d’El Attar

Toutes ces zones seront raccordées à la nouvelle STEP et bénéficierons du service de l’assainissement.

- Les zones aval de la station d’épuration : Il s’agit des zones suivantes :

Le bassin de l’Oued Chafrou en passant par les lieus-dits El Hay, Bouregba, El Hmaïem,

Le bassin de l’Oued Méliane en passant par Choubène, Sidi Frej, Mohamédia Chebedda

et Radès. Toutes ces zones seront potentiellement desservies par les eaux usées épurées et devraient bénéficier d’un développement agricole conséquent.

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V. Conformité du projet aux politiques « Safeguard Policies » de la Banque Mondiale Le projet de la STEP de Tunis Ouest « El ATTAR » sera partiellement financé par la Banque Mondiale, et devrait de ce fait se conformer aux exigences des politiques opérationnelles «Safeguard Policies» de la Banque en matière de protection de l'environnement. L'ensemble des composantes du projet a fait l'objet d'un examen approfondi en vue de vérifier leur conformité avec ces politiques. Dans ce qui suit, les principales conclusions et résultats de cet examen. V.1 - Politique OP 4.01 : Evaluation environnementale Le présent projet fait l'objet, dans son ensemble, d'une évaluation environnementale conformément aux exigences de la réglementation tunisienne en matière d'étude d'impact sur l'environnement. Cette évaluation comprend, entre autre, l'élaboration d'un Plan de Gestion Environnementale. Conformément aux Décret 91-362 du 13 mars 1991, complété par le décret N°2005-1881 du 11 Juillet 2005, réglementant les procédures d'élaboration et d'approbation des études d'impact, l'ONAS, en tant que promoteur du projet, est astreint à préparer les EIEs ou des Descriptions Sommaires pour les activités identifiées (après tamisage environnemental) qu'il soumettra à l'ANPE pour examen et approbation. Aussi, en application des dispositions de la Loi 94-122 relative au Code d'aménagement du territoire et de l'urbanisme, les activités jugées ayant un impact potentiel sur l'environnement seront soumises à une EIE. En matière de préparation et d'évaluation des EIEs, la Tunisie dispose des compétences nécessaires en la matière aussi bien au niveau du secteur public que privé. L’ONAS dispose d’une large expérience dans la conduite des EIEs. Cependant, pour l'application des procédures relatives à l'évaluation environnementale du projet proposé dans le cadre du PGE, une série d'actions de formation seront dispensées dans le cadre du présent projet au profit du staff technique de l'Office qui aura à assurer la gestion du projet que ce soit en cours de travaux ou en cours d’exploitation. Cette formation pourra toucher, les partenaires de l’ONAS y compris les institutions gouvernementales et non gouvernementales et le secteur privé associé à la réalisation du projet. Le projet proposé est en conformité avec la politique en question sous condition que les recommandations du PGE particulièrement en matière de renforcement des capacités pour l'évaluation environnementale soient satisfaites. V.2 Politique OP 4.04: Habitats naturels L'OP 4.04 stipule que «Si l'évaluation environnementale montre qu'un projet va modifier ou dégrader de manière significative des habitats naturels, le projet en question incorpore des mesures d'atténuation acceptables par la Banque ». La nature et la dimension des opérations prévues dans le cadre du projet de la STEP EL ATTAR font que les risques de dégradation de l'habitat naturel ne sont pas significatifs. Au contraire, la majorité des actions programmées visent le rétablissement de l'équilibre des écosystèmes naturels (support de l'habitat naturel). Le projet est ainsi en conformité avec cette politique. V.3 Politique OP 4.09: Lutte antiparasitaire Le projet ne génère pas et ne développe pas une parasitologie spécifique. Les parasites qui risquent d’être rencontrés dans les eaux usées et parfois dans les boues des stations d’épuration sont les œufs d’helminthes et les ascarides.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 25

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D’un point de vue plus général, la Tunisie, par le biais du Ministre de l'Agriculture a adopté ces dernières années une série de mesures telles que : (i) la promotion de la lutte biologique intégrée; (ii) la multiplication de points de surveillance pour des traitements ciblés; et (iii) le contrôle des populations des parasites basé sur une approche de gestion intégrée incluant le contrôle biologique, L'ONAS a une politique active pour la protection des employés qui consiste en la réalisation des contrôles annuelle et de vaccination et des actions d’éducation sanitaire et de sensibilisation. V-4 Politique OP 4.11: Héritage culturel La composante «infrastructures» et en particulier la construction de la station d'épuration et les systèmes de transfert des eaux usées brutes et épurées requièrent des travaux de terrassement lors de la phase construction. D'une façon générale, ce genre d'opération présente un risque de dommages potentiel à l'héritage culturel quand elles sont réalisées sans études préalables d'impact sur l'environnement et sans consultation/coordination préalable avec l'institution chargée du patrimoine. Les objets d'art, d'antiquité, d'histoire naturelle, de numismatique ou tous autres objets offrant un intérêt scientifique, de même que les objets rares ou en matière précieuse, trouvés dans les fouilles ou lots des démolitions effectuées dans les terrains mis à la disposition du Maître d'Ouvrage doivent être portés sur le champ à la connaissance du Maître d'Ouvrage et aux responsables du patrimoine culturel. L'Entrepreneur ne peut en aucun cas en prévaloir le produit. V.5 Politique OP4.20: Groupe indigène Le terme "groupe indigène" désigne un groupe social ayant une identité sociale et culturelle distincte de la population dominante faisant de lui un groupe vulnérable et désavantagé par le processus du développement. Sur la base des données et informations disponibles, il n'existe pas de groupes indigènes dans les zones d'intervention du projet de la Step El ATTAR, susceptibles d'être affectés par les activités programmées. Le projet de la STEP El Attar est ainsi en conformité avec la politique en question. V.6 Politique OP 4.30: Relogement non volontaire La step El Attar et les stations de pompage ont été implantés sur des terrains qui appartiennent au domaine de l’état et qui sont à vocation agricole (céréaliculture en sec). Ces activités ne génèrent pas une forte plus value. N’étant pas occupé par des habitations, aucune activité du projet n'entraînera un relogement forcé de la population. Au contraire, le projet de la STEP El ATTAR aura un impact positif en favorisant la fixation des populations rurales dans leurs fiefs. En effet, la mise à la disposition des usagers potentiels d’importantes quantités d’eaux traitées peut favoriser le développement agricole de la région du projet et aider les populations intéressées à se fixer dans leurs parcelles. Le projet de la Step El ATTAR est donc en conformité avec la politique de la Banque OP 4.30. V.7 Politique OP 4.36: Les Forêts Le projet ne touche en rien les forêts. Aucune forêt d’importance n’est occupée par le projet. Le seul point, touché par le projet est une plantation d’eucalyptus qui occupe partiellement le site de la station de pompage SP1 implantée sur les berges de la Sebkha Sédjoumi. Les arbres enlevés seront remplacés. S’agissant d’une zone humide, leur croissance sera rapide. Les Dossiers d'Appel d'Offres prévoient une composante de plantation pour de nouvelles zones vertes intégrées dans les station des pompage et la STEP et pour le remplacement des zones touchées par le projet.

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Afin de valoriser les sous-produits de la STEP El Attar, il est possible de les utiliser pour l’irrigation et la fertilisation de forêts industrielles. La disponibilité en terrains de qualités acceptables pour cette activité devrait un facteur limitatif. Ainsi, le projet de la Step El Attar est en conformité avec cette politique. V.8 Politique OP 4.37: Sécurité des Barrages Le projet ne prévoit pas de construction de barrages ni d'autres formes liée à la retenue des eaux de surface. Les seules retenues ou barrages collinaires prévus sont ceux nécessaires à la gestion des eaux épurées. Le projet de mise en valeur agricole qui est initié par le Ministère de l’Agriculture prévoit de réaliser plusieurs retenues de stockage et de report inter-saisonnier. N’ayant pas de retenue collinaires ou barrages dans le cadre du projet, celui-ci est en conformité avec la présente politique. V.9 Politique OP 4.50: Projets sur des cours d'eaux internationaux De part sa nature et son champ d'action, le projet de la STEP El Attar n'affecte pas des cours d'eaux internationaux. L'ensemble des bassins versants concernés par les activités du projet est à caractère national. Par conséquent, le présent projet est en conformité avec cette politique. V.10 Mesures de protection 7.60 : Projets dans des zones contestées Le champ d'actions du projet n'inclut pas de zones contestées. Aucune mesure n'est requise pour la conformité du projet avec la présente politique En conclusion, le projet de la STEP El Attar avec toutes ses activités est conforme avec l'ensemble les politiques opérationnelles «Safeguard Policies» de la Banque Mondiale analysées ci-haut. L'unique volet nécessitant une attention particulière est celui relatif aux mesures d'atténuation qui seront discutés et analysés dans les sections suivantes puis résumés dans le Plan de Gestion Environnementale. VI. L’état initial du site

Le présent chapitre a pour objet de décrire l’état initial du site. Il comportera l’approche suivante :

- Un exposé des données régionales qui intéressent les différentes unités géographiques - Un exposé particulier pour chaque unité géographique - Un exposé des interactions entre les différentes unités géographiques - Un exposé sur la situation au niveau socio-culturel des zones du projet

VI.1. Données climatiques

La zone d'étude est caractérisée par un climat méditerranéen humide et doux qui passe de l'étage bioclimatique humide à l'étage sub-humide.

La mer agissant par son effet modérateur, donne une composante tempérée en particulier en hiver. Ainsi les principales caractéristiques du climat sont :

- une chaleur permanente et forte en été; - une stabilité du climat pendant le reste de l'année; - des précipitations faibles et irrégulières.

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VI.1.1 Pluviométrie

La zone d'étude appartient dans son ensemble à l'étage de végétation semi-aride et au sous-étage bioclimatique supérieur à hiver doux.

La pluviométrie est comprise entre 500 et 600 mm/an, la période allant d'octobre à février est la période durant laquelle les précipitations sont les plus importantes avec une moyenne mensuelle comprise entre 61 et 67 mm par mois. Le nombre de jours de pluie dépasse rarement 120 jours et plus du quart des pluies ont un caractère torrentiel très irrégulier à l'échelle annuelle et pluriannuelle associé à une action érosive relativement importante. Les précipitations apparaissent donc avec une fréquence moyenne de 10 à 15 jours par mois.

Le tableau suivant présente la pluviométrie moyenne, mensuelle, saisonnière et annuelle calculée à la station de Tunis-Carthage.

Tableau n°VI.1 : Données pluviométriques pour Tunis Mois S O N D J F M A M J J A Total

pluviométrie 32,5 65,5 56 66,8 59,3 57 47,2 38 27,6 10,4 3,1 7,1 465,5

jours 8 11 12 14 16 15 15 11 8 4 2 4 120

Jours par trimestre 154 183,1 107,8 20,6 465,5

Afin de se rapprocher plus des caractéristiques de la zone de l'étude qui se trouve plus près de la station Tunis-Manoubia que de la station Tunis-Carthage, le tableau ci-dessous reporte la pluviométrie mensuelle saisonnière et annuelle moyenne, calculée à la station Tunis-Manoubia durant la période 1901- 1960.

Tableau n°VI.2 : Données pluviométriques pour Tunis Ouest

Mois S O N D J F M A M J J A Total

ppm 34 56 54 62 65 49 43 40 22 10 2 7 444

jours 7 9 11 14 13 12 11 9 6 5 2 3 102

(Source : station Tunis Manoubia)

Les précipitations annuelles, qui sont de l'ordre de 450 millimètres, sont généralement enregistrées entre les mois d'octobre et de mars. Une pluie de plus de 55 millimètres par jour peut être enregistrée pendant cette période, mais d'une façon très rare. Les précipitations apparaissent avec une moyenne de 10 à 15 jours par mois. En été on enregistre rarement une pluie de 5 à 10 millimètres par jour.

L'étude des fréquences des pluies journalières à Tunis-Manoubia conduit aux résultats suivants:

Tableau n°VI.3 : Fréquence des pluies journalières

Période de retour 2 5 10 20 50

P. jour mm 30 41 54 64 80

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VI.1.2 Le vent

L’examen de la rose des vents établie pour le gouvernorat de Ben Arous montre la prédominance des vents du secteur N-NW en hiver, à E-SE en été. Du printemps à l’automne, les vents du secteur S-SW représente une troisième composante. En plus de l’effet de la température, ces vents dont le degré hygrométrique n’est pas très important en particulier au cours de la journée, constituent une source d’évaporation non négligeable. En effet, ces vents constituent une source importante d’évaporation au niveau de la sebkha Essijoumi.

Dans les tableaux suivants sont rapportés respectivement la répartition mensuelle des vents par direction et par force ainsi que l’humidité relative à Tunis-Manoubia.

Tableau n°VI.4 : Répartition mensuelle des vents par direction et par force

Mois S O N D J F M A M J J A

Vent le plus fréquent ESE NW NW NW SW NW NW SE W N NE ESE

Vent le plus fort NW NW WNW NNW WSW WNW NW NW S NW NW NNW

L’examen de la rose des vents montre que les vitesses moyennes sont de l’ordre de 5 à 8 m/s alors que les vents les plus forts sont de l’ordre de 9 à 17 m/s.

Les vents dominants « brise de terre » représentent environ 65% du total.

Tableau n°VI.5 : Humidité relative moyenne et mensuelle

Mois S O N D J F M A M J J A

06 85 88 88 86 86 86 86 87 82 78 72 80

12 54 60 65 67 69 64 61 61 55 51 46 48

18 71 74 81 82 83 78 76 75 68 63 60 64

L’évaporation mensuelle et annuelle moyenne mesurée par l’évaporomètre piche à Tunis-Manoubia est donnée dans le tableau suivant.

Tableau n°VI.6 : Evaporation moyenne mensuelle à Tunis

Mois S O N D J F M A M J J A

Emm au piche 210 140 120 93 99,2 106 127 135 123 228 291 240

Emm 120 96 75 65 61 66 87 99 139 162 196 181

La moyenne des évaporations et des précipitations à Tunis peut varier considérablement d’une année à l’autre à cause des changements climatiques. Les données de l’Institut de Météorologie disponibles indiquent que l’évaporation annuelle est de l’ordre de 1400 mm avec une variation mensuelle de 83 et de 400 mm respectivement pendant les mois de janvier et de juillet.

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VI.1.3 La température

La moyenne annuelle est de l’ordre de 20°C, elle peut atteindre en juillet, lors des vents du type Sirocco, des valeurs de l’ordre de 46°C, mais sa valeur moyenne en été est de l’ordre de 35°C. Les valeurs les plus basses sont enregistrées en décembre (10°C) et rarement, pour des conditions très particulières, la température de l’air baisse jusqu’à 5°C.

Dans le tableau ci-dessous on récapitule les températures moyennes à la station météo de Tunis-Manoubia.

Tableau n°VI.7: Température moyenne mensuelle à Tunis

Mois S O N D J F M A M J J A Moyenne annuelle

T max 30,4 25,1 20,2 15,8 14,4 15,9 18,1 20,9 24,5 29,0 30,2 30,6 23,2

T min 18,7 15,0 10,3 6,8 6,4 6,8 8,2 10,3 13,5 17,5 19,9 20,3 18,8

T moy 24,6 20,1 15,3 11,3 10,4 11,4 13,2 15,6 19,0 23,3 26,1 26,5 18,0

VI.2. CADRE PHYSIQUE VI.2.1. Géomorphologie des sites et de leurs environs

La zone El Attar est caractérisée par une surface topographique molle. Elle est comprise entre les reliefs plus rigides de Jebel Sidi Salah qui la domine vers le Nord, en culminant à 159 m d'altitude; et ceux de Okbet El Oussif qui culminent à 202 m vers le Sud.

L'altitude propre à cette zone est comprise entre 80 et 100 m environ. La parcelle réservée à la construction de la STEP couvre un terrain consacré, jusqu'à présent, aux cultures céréalières. Topographiquement, il s'agit d'un plan légèrement incliné du Nord vers le Sud, en contrebas duquel apparaît un petit talweg (Oued El Attar) orienté Est-Ouest. VI.2.2. Géologie de la zone

Le secteur de Tunis s'inscrit dans le cadre de la feuille géologique de Tunis à l'échelle 1/50.000. Tel que décrit précédemment, la future station Tunis Ouest se trouve dans le cas des deux variantes dans de vastes plaines où apparaît une structure monoclinale (12 km/10 km) orientée Nord-Sud et dont les couches sont en pente régulière vers le Nord-Est, l'Est et le Sud Ouest. Le cœur de cette structure est marqué par la présence de deux pointements triasiques que recouvrent les dépôts argilo-carbonatés du crétacé inférieur et moyen mais surtout d'alluvions récentes qui caractérisent la formation géologique la plus importante de la zone.

Les dépôts du crétacé supérieur sous-jacent (Campanien-Maestrichtien) sont, eux aussi, argilo-carbonatés et largement étalés, couvrant de grands espaces à l'affleurement. Cette formation est elle même recouverte, par endroit, par des lambeaux de calcaire éocène généralement exploités en carrière à proximité. Dans le reste des plaines environnantes et tout autour de cette structure à formations géologiques anciennes, on ne trouve plus que des dépôts détritiques plus ou moins grossiers argilo-sableux et caillouteux et qui sont à rattacher soit au pliocène continental, soit au Quaternaire ancien selon l'endroit considéré.

Le site d'El Attar se trouve sur cette même formation géologique ci-dessus décrite. Ainsi sur les matériaux calcaires durs les plus dominants, se sont formés initialement des sols fersiallitiques, qui après défrichement et sous l'effet de l'érosion hydrique, ont donné par dégradation :

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- Des rendzines rouges sur les pentes fortes (épaisseur 10-20 centimètres); - Des sols bruns calcaires rouges dans les ruptures de pente (épaisseur 20-40 centimètres); - Des sols peu évolués rouges, sur colluvions dans les replats et sur alluvions en bordure de la Sebkha.

VI.2.3 - Les eaux souterraines Deux complexes de nappes pourraient être touchés par l’aménagement :

- Les nappes de l’Oued Méliane à travers les plaines de Mornag - Les nappes de l’Oued Chafrou

VI.2.3.1- Les nappes de l’Oued Méliane i) Situation et importance des nappes de l’Oued Méliane Au total la capacité renouvelable des nappes du Gouvernorat de Ben Arous est de 29,1 millions de m3. Elle sont en situation de sur-exploitation et fournissent près de 39,6 millions de m3. L’exploitation s’effectue au moyen de 1150 puits de surface et 512 forages profonds. Les différentes autres nappes de la plaine du Mornag présentent une capacité globale qui est de l’ordre de 7,3 millions de m3. elles se composent des nappes de Khlédia, de bekbaka et de celle du Jebel Tella. La nappe du Mornag comporte une capacité qui est de l’ordre de 17,6 millions de m3 entre nappe phréatique et profonde. Elle se situe dans les alluvions récentes et les sables du miocène inférieur. ii) Bilan d’exploitation des nappes dans le gouvernorat de Ben Arous Les nappes du Gouvernorat de Ben Arous enregistrent des déficits importants. Le tableau ci-dessous précise ces déficits. Il fait apparaître que le déficit le plus important est celui supporté par la nappe de Mornag qui est exploitée à 150% de sa capacité et accuse un déficit de 9,3 millions de m3 pour une capacité de 12,3 millions de m3. L’on est en phase d’exploitation minière :

Bilan d’exploitation des nappes du Gouvernorat de Ben Arous.

Nappes Puits de surface Forages Totaux

exploitation Capacité Bilan

Nappes du Mornag 12,3 14,4 26,7 17,4 -9,3

Oligocène (Grès) 1,2 10,7 11,9 7,3 -4,6

Nappes karstiques 0 1,0 1,0 4,3 +3,3

Totaux 13,5 26,1 39,6 29,0 -10,6

iii) La recharge des nappes

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 31

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La recharge des nappes est effectuée dans la région de Khlédia avec un volume annuel de près de un million de m3/an. Elle est effectuée à partir des eaux du canal Medjerdah Cap Bon. Plusieurs projets d’amélioration des conditions d'infiltration dans la nappe du Mornag ont été élaborés par la DGRE. Ces projets pourraient permettre d’obtenir une capacité additionnelle de l’ordre de 10 millions de m3/an et ce par augmentation de la capacité de drainage de la nappe dans le lit aval de l’Oued Méliane. D’autres nappes peuvent bénéficier d’un projet de recharge :

- Projet de recharge à henchir Kharrouba : 4 millions de m3/an - Projet de recharge à lit et berges de l’Oued El Hma : 3 millions de m3/an

VI.2.3.2- Les nappes de l’Oued Chafrou L'oued Chafrou ne constitue pas un point de rejet des eaux épurées. Cependant, les périmètres irriguées projetées (2000 ha) par le Ministre de l'Agriculture trouvées en grande partie dans la plaine de Chafrou. C'est ainsi, les nappes des plaines de l'oued Chafrou à l'Ouest, celles du bassin de Manouba-Sédjoumi vers le Nord-Est, peuvent être intéressées par les infiltrations d’eaux épurées des rejets. Les eaux souterraines de la zone d'étude peuvent être divisées en :

- Nappes phréatiques; - Nappes profondes.

VI.2.3.2.1- La nappe phréatique de la Manouba La nappe phréatique de la plaine de Manouba se situe dans la dans le secteur d'étude et particulièrement le bassin versant qui contient le réseau de collecte des eaux usées. Les caractéristiques sont, d'après la D.G.R.E, présentées dans ce qui suit i) Localisation et lithologie de l'aquifère La plaine de Manouba, qui s'étend sur une superficie de 53 km2, est une dépression subsidente, limitée par le Jebel Ammar au Nord-Ouest, les collines pliocènes de l'Ariana au Nord-Est, les Jebels Aïn El Krima et Sidi Salah au Sud Ouest. Le secteur Sud-Est de cette dépression est occupé par la Sebkha de Sédjoumi . Le réservoir dans lequel se trouve la nappe de Manouba est constitué par les dépôts argilo-sableux à sablo-argileux du plio-quaternaire et du quaternaire. L'alimentation de la nappe est assurée par les apports directs (infiltration des précipitations), et par les reliefs qui l'encadrent. La nappe de Manouba est drainée par l'oued Gueriana et véhicule aussi les eaux usées vers la Sebkha de Sédjoumi, qui est l'exutoire superficiel des eaux souterraines de tout le bassin versant de Manouba-Sédjoumi La nappe possède aussi un autre exutoire, c'est la vallée de Tunis au niveau de laquelle l'écoulement des eaux souterraines se dirige vers le Bardo - Bab Sâadoun - le Lac de Tunis. L'écoulement souterrain converge vers la Sebkha et devient de plus en plus profond vers la périphérie de la plaine (zone d'alimentation). ii) Qualité des eaux souterraines

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Le secteur limité au Bardo renferme des eaux de bonne qualité (inférieures à 1,5 g/i). Par contre la salinité marque un accroissement au niveau de la région longeant la route Bardo - Oued Ellil, accroissement dû vraisemblablement, en partie, aux dépôts argilo-sableux du plio-quaternaire. Le secteur à forte salinité est localisé à l'Ouest et au Sud de la Sebkha Essijoumi (zone d'évapo-transpiration, profondeur du plan d'eau inférieure à 2 mètres). Du point de vue qualité bactériologique, les eaux de puits de surface reconnues dans la zone Essijoumi montrent qu'elles sont souvent contaminées par des germes d'origine fécale (coliformes fécaux et en particulier Eschérichia coli ainsi que les streptocoques fécaux) rendant ainsi les eaux impropres à la consommation humaine. L'origine de cette contamination est due à l'infiltration des eaux usées dans la nappe phréatique (eaux usées évacuées à ciel ouvert, ou celles déversées dans les puits perdus dont 85% de leur volume s'infiltre dans la nappe). D'un point de vue chimique, ces eaux ont une teneur élevée, en sodium (>500 mg/l), en bicarbonates (600 mg/l), en sulfates (> 250 mg/l), en chlorures (> 1000 mg/l) et en nitrates (80 mg/l). La forte teneur en nitrates et les indices d’une pollution bactériologique dans la zone Essijoumi témoignent d'une infiltration d'eaux usées ou industrielles jusqu'à la nappe. iii) Ressources et exploitation de la nappe Les ressources de la nappe sont estimées par la D.G.R.E. à environ 8,9 millions de m3/an (282 l/s). Les derniers recensements des points d'eau réalisés par la D.G.R.E. montrent que la nappe de Manouba est sous-exploitée. L'historique de son exploitation montre une baisse de 2,9 millions de m3 en 1974 à 1,09 millions m3 en 1985. Cette baisse est due, en réalité, au développement intense de l'urbanisation au profit des périmètres agricoles qui exploitaient la nappe pour l'irrigation. VI.2.3.2.2 - Les nappes profondes i) La nappe de Manouba -Fouchana Au niveau de la dépression de Manouba, la D.G.R.E. a affirmé l'existence de trois nappes superposées. Une nappe phréatique et deux nappes profondes. L'ensemble de ces nappes est renfermé dans les dépôts plio-quaternaires et quaternaires. D'après les données recueillies à partir des forages, la transmissivité croît de l'amont vers l'aval 1,50 - 4 m2/s à 50,10 - 14 m2/s. Dans la plaine de Fouchana, la transmissivité est uniforrnément faible, inférieure à 5,10 - 4 m2/s. L'exploitation de cette nappe a accusé, d'après l'annuaire de la D.G.R.E. en 1995, une augmentation remarquable par rapport à celle de l'année 1994 (1,52 Mm3/an en 1995 et 0,58 Mm3/an en 1994). Cela s'explique par le déficit pluviométrique enregistré en 1995. On note également que cette nappe est sollicitée au niveau de la zone industrielle de Ksar Said et de l'Ariana, où elle est captée par deux forages qui sont actuellement faiblement exploités. ii) Les nappes de l’Oued Chafrou Deux nappes peuvent être distinguées. La nappe phréatique qui est quasi affleurement dans les plaines de Mornaguia-El Fejja et qui est salée. Aucune exploitation n’est possible dans cette nappe.

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La nappe profonde qui se situe dans les alluvions du plio-quaternaires. Celle-ci est exploitée par 13 forages pour un volume annuel global de 1,38 millions de m3. VI.3. Les entités géographiques VI.3.1. Le bassin de Essijoumi VI.3.1.1. Le bassin versant de la Sebkha Essijoumi Le bassin versant Manouba-Essijoumi sur lequel se trouve le site de la station de pompage principale projetée couvre une aire de 230 km2, dont 30 km2 (altitude inférieure à 10 mètres) occupés par la Sebkha de Essijoumi. Ce dernier constitue l'ombilic du bassin versant "Manouba-Essijoumi " et correspond au principal exutoire naturel des eaux de surface de tout le bassin versant "Manouba-Essijoumi ". Ce bassin se situe dans le Nord-Est de la Tunisie et forme l'arrière pays de Tunis. L'ensemble de la "Manouba-Essijoumi" constitue un bassin endoréique l'eau converge vers la Sebkha où elle s'évapore. Durant la période humide, une couche d'eau recouvre la Sebkha, laissant la place, durant la saison sèche, à un mince dépôt de sel poudreux soumis à l'action de la déflation. Ce bassin est traversé par l’oued Gueriana qui constitue le cours d'eau le plus important. Ce cours d'eau joue un rôle important dans le drainage de la nappe phréatique. Cet oued, de 15 kilomètres de long, permet la collecte des eaux pluviales d'un sous bassin de 8.000 hectares intéressant les zones de Ibn Khaldoun, cité Ettahrir, cité El Hadika, El Omrane Supérieur, Ettadhamen, le Bardo, Khaznadar, Ksar Saïd, Manouba, Oued Ellil, Hraïria et Ezzouhour. Il débute en amont, dans la région de Oued Ellil et se poursuit sur une quinzaine de kilomètres environ avant de rejoindre la Sebkha de Essijoumi en aval. Le deuxième cours d'eau, mais d'importance moindre, l'oued El Melah, prend naissance aux environs de Jebel Sidi Salah (à l'Ouest de la Sebkha de Essijoumi ) et rejoint la Sebkha au Sud de Essijoumi. Le troisième cours d'eau est celui de l'oued Mansour qui prend naissance au niveau de Borj Chakir et se perd au niveau de la GP5. A l'aval, les eaux se dispersent dans les rues et les eaux rejoignent la Sebkha directement par le biais de l'oued Gueriana. Le rôle de l'oued Gueriana ne se limite pas à la collecte des eaux de ruissellement et leur évacuation vers la Sebkha, mais il reçoit en plus des eaux usées urbaines et industrielles, ce qui permet un écoulement permanent. En hiver, la profondeur moyenne d'eau dans la Sebkha est de 85 centimètres alors qu'en été, le Lac est pratiquement à sec par suite de l'évaporation. VI.3.1.2. La Sebkha de Essijoumi La Sebkha de Essijoumi est située au Sud Ouest de Tunis formant une dépression lacustre dans la plaine de Mannouba. Elle forme l'un des 3 plans d'eau de l'agglomération Tunisoise avec le lac de Tunis et la Sebkha de l'Ariana. La Sebkha est une large dépression couverte d'eau en saison humide d'une profondeur d'environ 85 cm qui tend à s'assécher en été. Elle fait partie intégrante d'un système hydraulique qui concerne un bassin versant d'une étendue assez large (environ 200 Km2). On distingue :

- Zone Fouchana - M'hamdia : Il s'agit d'une zone rurale. L'oued Méliane et la Sebkha constituent les deux exutoires naturels des eaux pluviales.

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- Zone El Mourouj : les eaux pluviales générées par cette zone sont évacuées vers la Sebkha. Un réseau primaire d'évacuation des eaux pluviales a été réalisé par l'Agence Foncière d'Habitation.

- Zone Bardo - Gueriana : C'est la région banlieue Ouest de Tunis. Elle est drainée dans sa majeure partie par deux principaux oueds (oued Bardo et oued Gueriana). La zone basse de Mellassine est directement drainée vers la Sebkha. La zone de Bardo est par contre drainée par l'oued Ezzouhour, affluent de l'oued Bardo.

- Zone Essijoumi : C'est la région située à l'ouest de la Sebkha. Le paysage général est façonné par plusieurs écoulements dont le plus important est l'oued El Melah.

La côte maximale que peut atteindre la Sebkha est de 9,5 mètres NGT déterminée pour une crue centennale. Le niveau d'eau jugé limite a été déterminé dans le cadre de l'étude de protection contre les inondations du Grand Tunis, sur la base des cartes topographiques à l'échelle 1/5.000ème et des résultats des levés topographiques. La Sebkha de Essijoumi reçoit un apport moyen de 30,9 millions de m3 réparti, à l'échelle temporelle, comme suit :

Tableau VI.8 : Bilan hydrique de la Sebkha (en millions de m3) . Mois S O N D J F M A M J J A Total

Ruissellement 2,4 3,9 3,8 4,3 4,5 3,4 3,0 2,8 1,5 0,7 0,1 0,5 30,9

Evaporation en mm 120 96 75 65 61 66 87 99 139 162 196 181 -

Etat sec sec sec - - - - - - - sec sec -

Ces valeurs montrent qu'en année moyenne, la Sebkha est asséchée durant cinq mois ce qui correspond grossièrement à l'observation courante. Néanmoins, pendant quelques années humides la Sebkha ne s'assèche pas durant l'été. Le danger réside en réalité dans l'augmentation insensible du ruissellement annuel. En effet, compte tenu de la superficie de la sebkha (28 km2), l’évaporation annuelle est d’environ 30 à 35 millions de m3. L’apport moyen a été estimé comme suit :

- Pour l’année moyenne 30 à 40 millions de m3 - Pour l’année décennale humide 50 à 60 millions de m3 - Pour l’année exceptionnelle humide 70 à 80 millions de m3

En réalité le bassin de Essijoumi présente une superficie globale de 300 km² La population attendue en 2011 dans ce bassin avoisine 1 million d’habitants. L’exutoire principal de la Sebkha se trouve actuellement du côté Sud au niveau de la GP 3 près des dépôts de la ferraille. Cet exutoire ne communique pas gravitairement avec le bassin de l’oued Méliane. Une station de pompage a été réalisée par l’ONAS pour assurer la liaison avec l’Oued Méliane et le drainage des eaux pluviales vers le golfe de Tunis.

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VI.3.1.3. Etat d’eutrophisation de la Sebkha La sebkha reçoit plusieurs sortes de rejets pollués. Les différentes sources de pollution sont inventoriées comme suit :

- Les rejets d’origine domestiques - Les rejets d’origine industrielle - Les déchets de la décharge publique de Henchir Yahoudia

Cette pollution bactériologique, chimique et organique n'a pas été quantifiée. Ces rejets riches en nutriments (nitrate et phosphate notamment) auxquels s'ajoutent les conditions de lumière, de température élevées et du faible hydrodynamisme, du sebkha peu profond ont permis une croissance abondante d'algue et de diatomées qui assure une source d'alimentation pour de nombreuses larves de chironomes. Les conditions d'extrême eutrophisation se produisent en été sous l'action de la chaleur. Ces conditions sont généralement accompagnées par les formes de nuisances suivantes :

- le dégagement d'odeur - le développement de moustiques

VI.3.1.4. Physico-chimie des eaux de la Sebkha Essijoumi Les données relatives à la qualité physico-chimique du plan d'eau sont très rares. La seule étude bibliographique est celle réalisée par le laboratoire de l'INAT dans le cadre d'une étude d'aménagement écologique et exploitation des Sebkhas de Raoued et de Essijjoumi. Il ressort de cette étude des mesures de la salinité (55 g/l en moyenne avec un maximum de 95 g/l) et la température de l'eau (10 à 35 °C), pH (6,96 à 7,16). Il est d'une importance majeure de signaler que ces analyses révèlent des concentrations en nitrates et nitrites très élevées et dépassent partout les teneurs tolérées dans les milieux hydriques.

Tableau VI.9 : Concentration des nutriments dans les eaux de la Sebkha

Element N-NO3- N-NO2

- N-NH4+ P-PO4

=

Concentration (ppm) 21,456 18,366 10 71,815

VI.3.1.5. Faune et Flore Les communautés aquatiques de la Sebkha sont formées essentiellement de plancton (Zooplancton et Phytoplancton) qui reste toujours pas très abondant dans la Sebkha de Essijoumi puisque les eaux de cette dernière sont turbides et ne permettent pas à la lumière de pénétrer, rendant ainsi difficile la photosynthèse. En ce qui concerne les vertébrés, parmi les familles citées dans l'étude précitée on distingue : les cypronodondités, les muglidés, les poecillidés. Concernant la végétation, essentiellement trois types se développent dans la sebkha en l'occurrence les algues, la végétation des berges (les Phanérogames, les Roseaux et les Eucalyptus).

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VI.3.2. Le bassin El Attar-Chafrou-Medjerda VI.3.2.1. L’aval immédiat de la STEP Du coté Ouest de la ligne de crête de la zone d'El Attar, se situe le bassin de l'oued Medjerda. A partir des reliefs de Okbet El Oussif, du Jebel Sidi Salah et des petites collines localisées au Nord-Ouest d'El Attar, les eaux pluviales sont drainées vers les plaines avoisinantes par de nombreux petits ravins qui entaillent les flancs de la structure monoclinale suivant plusieurs directions. La zone d’El Attar elle même, ne dispose que d'un petit ravin, très peu profond orienté Est-Ouest, et qui porte le nom de cette même localité. Cet oued passe ensuite à travers la plaine de Mornaguia, où il reçoit plusieurs rejets urbains et industriels, pour finir dans l’oued Chaffrou qui constitue un affluent de l'oued Medjerda. Cette partie du bassin de la Medjerda est réservée pour la réutilisation non restrictive. Un certain débit est lâché du barrage Sidi Salem pour fournir les eaux nécessaires aux plaines situées en aval de l’ouvrage et une partie non négligeable arrive dans le Golfe de Tunis. VI.3.2.2. L’oued Medjerda et ses affluents Il prend naissance dans les plateaux Constantinois algériens et traverse le nord de la Tunisie du SO au NE, avec une pente assez faible. La Medjerda débouche dans une plaine alluviale extrêmement plate, en grande partie gagnée sur la mer, avant de déboucher dans le golfe de Tunis, entre Cap Farina et Cap Gammarth. Le régime hydrologique de la Medjerda, la topographie de son réseau hydrographique ainsi que la morphologie de la basse vallée, sont de nature à favoriser l’expansion des crues et à prolonger la durée de stagnation des eaux. Le lit majeur de la Medjerda a une longueur d’environ 460 km, il comprend 5 affluents principaux qui sont les oueds Béja, Tessa, Kessab, Seliana et Mellègue. Son débit moyen annuel est d’environ 30 m3/s au minimum et 1500 m3/s au maximum. Le débit de pointe a atteint environ 2500 m3/s pendant la crue de 1969. Plusieurs barrages sont construits sur la Medjerda, le plus important est celui de Sidi Salem qui peut maîtriser 80% des eaux de cet oued. Les eaux sont de bonne qualité et les usagers en zone aval utilisent cette eau sans restrictions particulières, mais les agglomérations riveraines dépourvues de stations d’épuration y amènent quelques sources de pollution. Une étude réalisée par le ministère de la santé publique a montré que l’oued Medjerda, qui alimente près de 38% de la population Tunisienne, est soumis à des risques de pollution provenant des rejets d’origine industrielles, domestiques et agricole. On y trouve de hautes concentrations de Nitrates, de Phosphates, d’Ammoniaque et des conductivités élevées. Les principales sources qui menacent la qualité des eaux de cet oued sont l’utilisation excessive des engrais chimiques pour l’agriculture, le déversement des eaux usées urbaines non traitées et le déversement des eaux des industries agro-alimentaires. La population totale des villes situées sur le bassin de la Medjerda est de l’ordre de 1,5 millions d’habitants et la quantité des eaux usées générées par les réseaux de l’ONAS existants est de l’ordre 90 millions de m3/an. Environ 50 millions de m3/an sont rejetés dans l’oued après traitement dans 7 stations d’épuration qui sont déjà construites sur le bassin et le reste est rejeté à l’état brut. VI.3.2.3. Paramètres physiques et hydrologiques Une étude synthétique des différents paramètres physiques et hydrologiques de l’oued Medjerda, a été faite par plusieurs auteurs et les principaux résultats relatifs aux apports liquides et solides de l’oued Medjerda sont les suivants :

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- Superficie du bassin versant 21.000 km2 ; - Apport hydrique moyen 915 millions de m3/an ; - Débit en période d’étiage 1 m3/s - Débit en période de crue supérieur à 80 m3/s - Débit moyen 29 m3/s - Débit solide 10 g/l en eaux moyennes et 30 g/l en période de crue.

Soit un apport annuel de sédiments dans le golfe de Tunis estimé à 22.106 de tonnes, avant la construction des barrages L’Oued Medjerda est une pièce maîtresse dans la gestion des eaux de ruissellement dans les zones Nord de Tunis. A l’aval du barrage de Sidi Salem, le bassin versant résiduel est de l’ordre de 2600 kilomètres carré. Si l’on enlève la partie qui revient au bassin de l’Oued Chafrou au barrage de Mornaguia qui est de l’ordre de 250 km², le bassin résiduel aurait une superficie de 2350 km² . Pour un apport pluviométrique annuel moyen qui est de l’ordre de 450 mm dans la région de Tunis, le volume précipité serait de l’ordre d’un milliard de m3 et se situerait entre 200 et 250 millions de m3 par an. VI.3.2.4. Le lit aval de la Medjerda Dés le début de ce siècle, plusieurs aménagements ont été entrepris pour faire face aux fortes crues et atténuer leurs effets. La réalisation d’un émissaire à Henchir Tobbias (à environ 12 km au sud de l’ancienne embouchure), a permis de créer un nouveau lit artificiel plus court de 15 km, ce qui a conduit au déplacement de l’embouchure de l’oued Medjerda au niveau de Kalâat El andalouss. Le débit de la Medjerda se trouve alors départagé entre l’ancien lit et le nouveau. L’émissaire était destiné à faire transiter le 1/3 du volume des crues de la totalité des débits. L’ancien lit qui débouchait au niveau de Foum El Oued près d’Utique est abandonné. VI.3.2.5. Les barrages de la Medjerda : Deux types de barrages ont été réalisés sur l’oued Medjerda :

- Des barrages régulateurs (Sidi Salem et Mellègue), dont la fonction principale est l’amortissement des crues et leur régulation ;

- Des barrages pour fournir l’eau potable et l’eau d’irrigation (Béni M’tir, Kasseb, Laroussia, Lakhmess et Bouhertma) : Ces barrages ont une influence limitée sur la charge solide, à cause de la taille de leur bassin versant et du faible dépôt dans les retenues.

VI.3.2.6 L’Oued Medjerda à l’aval de Sidi Salem et Oued Chafrou La Medjerda dans la partie aval de Sidi Salem couvre 2600 Km2 (barrage Siliana non compris). Dans cette superficie sont inclus les différents affluents de la Medjerda qui sont en rive droite. Il s'agit en partant de l'amont des talwegs parmi lesquels se trouve l'Oued Chafrou qui intervient dans le mécanisme d'inondation en particulier de Kalâa El Andalous. Ses caractéristiques reportés ci-dessous sont relativement faibles, elles relèvent d'un bassin versant érodé et d'un profil faible et par conséquent d'un temps de réponse plus long.

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Les caractéristiques de l'Oued Chafrou sont les suivantes :

Tableau n°VI.10: Caractéristiques hydrauliques de l’oued Chafrou

S (km2) L (km) Tc (H) Q (50m3/s) Q (500 m3/s)

452 28 17 350 490

Les vitesses d'écoulement augmentent relativement vite et à partir de 5 à 6 m d'eau, elles atteignent et dépassent les 2 m/s et peuvent atteindre en surface les 5 m/s où l'Oued Chafrou rejoint le canal Medjerda-Cap Bon. En amont, les eaux en provenance de la Medjerda, rassemblées au niveau de la retenue de Sidi Salem, constituent une source hydrique de bonne qualité qu'il faut préserver contre toute forme de pollution. Cette source est utilisée pour l'alimentation en eau potable et pour l'irrigation. i) Le barrage collinaire sur l’oued Chafrou Le barrage collinaire projeté sur Oued Chafrou se situe à l’amont du point de rejet (variante 2). L’oued Chafrou, affluent rive droite de la Medjerda. Il prend sa source à Henchir Gorgiana au Sud Ouest de Tunis. Il coule dans la plaine de Hajj El Fejja et traverse la RN5 entre la Mornaguia et Medjez El Bab pour rejoindre la Medjerda à l’Est immédiat de la Jdeida. La plaine que l’oued traverse se caractérise par une pente très faible, elle se trouve légèrement en contre-bas par rapport aux infrastructures et aux habitations existantes notamment à l’aval de la RN5 où les terrains essentiellement agricoles sont assez plats. Un endiguement de l’oued de part et d’autre de la RN5 a été réalisé pour contenir les débordements et limiter les inondations de parcelles très fertiles. L’un des objectifs recherchés à travers la réalisation d’un barrage sur l’oued Chafrou était d’exploiter la retenue en envisageant un transit et un séjour des eaux du Nord, qui alimentent Tunis et le Cap Bon à partir du Canal Medjerda-Cap Bon, dans le but d’améliorer la qualité des eaux et de réduire leur turbidité, mais cette idée fut rapidement abandonnée en raison de la mauvaise qualité des eaux que draine l’oued Chafrou et c’est la protection contre les inondations qu’assure actuellement ce barrage dont les caractéristiques sont les suivantes :

Bassin versant : Superficie 217 km2

Pluviomètrie moyenne 450 mm/an Apport moyen annuel 7 Mm 3

Réservoir Côte de la retenue normale 49 NGT Côte des plus hautes eaux 51 NGT Volume à la côte R.N 7 Mm3

Volume aux plus hautes eaux 14 Mm3

Apport solide annuel 400.103 tonnes

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VI.3.3. L’Oued Méliane VI.3.3.1. Le bassin de l’Oued Méliane L’oued Méliane draine le versant occidental de la dorsale tunisienne. Il prend sa source dans le massif de Bargou, au voisinage de Rabäa. Sa longueur est d’environ 160 km. Il coule à peu près parallèlement à la Medjerda et se jette au sud du golfe de Tunis, entre Radès et Ez-Zahra. Son débit annuel est irrégulier, avec une moyenne de 5.106 de m3 d’eau /an. En période de crue le débit peut atteindre 200 m3/s. Trois barrages ont été édifiés sur ce cours d’eau :

- Le barrage d’oued El Kebir (en 1925), qui présente un bassin versant de 1400 km2 et une capacité de

26.106 de m3 d’eau. - Le barrage Bir M’Chergua (en 1970-71), avec un bassin versant de 800 km2 et une retenue d’eau de

50.106 m3. - Le Barrage sur l’Oued El Hma (en 1990) avec un basin versant de XX km² et une retenue d’eau de

20.106 m3 L’apport solide moyen de l’oued Méliane, qui était de 3,3 millions de tonnes avant aménagements, n’est plus que de 1,1 millions de tonnes actuellement. L'Oued Méliane draine un bassin versant d’une superficie 1996 km2, sa longueur est de 100 km alors que sa largeur varie entre 8 et 35 m. Son embouchure dans le Golfe de Tunis se situe au niveau de la ville de Radès. Les crues de l'Oued Méliane peuvent être représentés par les enregistrements effectués par la DRE au droit de la station limnimétrique du pont de la Madeleine installée depuis 1932 prés du pont-route Tunis Mornag sur le Méliane. Les traitements statistiques effectués par la DGRE (direction Générale des Ressources en Eau) sur ces enregistrements ont donné les résultats suivants :

- 2 ans: Q max = 150 m3/s - 10 ans: Q max = 680 m3/s - 100 ans: Q max = 2300 m3/s

Les précipitations exceptionnelles qui se sont abattues sur la région à l'automne 1969, ont été la cause d'écoulements exceptionnels tant par les débits atteints que par les volumes écoulés. De grandes superficies dont le site de la station d’épuration Sud Méliane ont été inondées. Cependant ces valeurs n'ont qu'un caractère théorique après la construction du barrage de Bir M'Cherga car même en supposant qu'un débit se produise lorsque le barrage est rempli, la crue en aval décroît considérablement. Le barrage Bir M'Cherga construit en 1971, contrôle une superficie de 1398 km2 et a pour principale fonction la protection du bassin aval de Méliane contre les crues et les inondations dévastatrices. Le tronçon amont de l'Oued Méliane a une débitance suffisante pour faire écouler le débit centennal. A l'aval de sa confluence avec l'Oued El H'ma sa capacité se réduit énormément et la zone reste non protégée. Sans inonder les zones riveraines, l'Oued ne peut transiter que le débit équivalent à la crue de 2 à 5 ans. Dans cette zone le cours de l'Oued présente une débitance qui ne permet que l'évacuation de la crue quinquennale voire au plus la crue décennale. Cette limitation est due à la section réduite du lit ainsi que de son état actuel (abondance de la végétation, singularités..) Ceci se traduit par des débordements fréquents qui touchent aussi bien les zones urbaines, notamment les constructions anarchiques ainsi que les zones agricoles aux alentours.

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Les superficies des zones inondables représentent près de 2630 ha pour une fréquence décennale et 7300 hectares pour la fréquence centennale. Cette superficie englobe en partie des zones urbanisées. Des travaux complémentaires pour la préservation de la vallée de Méliane sont programmés par le Ministère de l'Equipement et de l'Habitat et concerne notamment :

- le renforcement, la maintenance et l'entretien de la digue existante ; - le curage et la déforestation du lit de l'Oued Méliane dans les parties aval.

VI.3.3.2 Le barrage sur l’Oued El Hma Le barrage El Hma est prévu dans la délégation de Mornag, gouvernorat de Ben Arous à une vingtaine de kilomètres de Tunis La digue du barrage a été construite sur l’oued El Hma affluent rive droite de l’oued Méliane qui débouche dans le golfe de Tunis. L’oued El Hma prend sa source dans la région montagneuse de la dorsale tunisienne dont le point culminant est situé à Jbel Ressas à une côte de 795 m NGT. Dans la zone de la retenue d’oued El Hma, le relief est peu fragmenté, les pentes sont douces d’où des processus érosifs assez faibles, les glissements n’existent pratiquement pas. En même temps sur la totalité du bassin versant, surtout dans la partie montagneuse où les côtes arrivent jusqu’à 200-300 m et plus, le relief est fortement accidenté avec une érosion nettement prononcée et générant des volumes considérables d’apports solides. La cuvette sera créée dans la partie médiane de la vallée de l’oued El Hma. Les principales caractéristiques de la retenue sont :

- Côte de la retenue normale 102,4 mNGT - Côte des plus hautes eaux 106,2 mNGT - Capacité totale 19,75 106 m3

VI.3.3.3. Auto-épuration des eaux dans l'Oued Méliane Du faite même qu’une désinfection en bassins de maturation a été prévue, les apports résiduels de nutriments (N et P) seront relativement faibles puisque les eaux usées sont totalement épurées et débarrassées de leur charge bactérienne. Cet apport sera donc faible et sans action dommageable à l’environnement. Le transport des polluants résiduels, dans l'effluent épuré, tout le long du lit de l'Oued Méliane, sur une distance d’une vingtaine de km, permet un temps de séjour d'environ 10 heures. Cette durée, bien que visiblement réduite, devrait à priori permettre à l'effluent de bénéficier du mécanisme de l'auto-épuration qui peut être assuré par le sol, les plantes présentes dans et sur les rives de l'Oued et enfin de l'action du soleil tout le long de son trajet jusqu'au débouché en mer. Cette auto-épuration sera d’importance minime et non quantifiable. VI.3.4. Le Golfe de Tunis VI.3.4.1. Situation géographique Le Golfe de Tunis situé au nord est de la Tunisie entre 36°44’et 37° de latitude Nord, 10°15’ et 10°37’ de longitude Est, au nord ouest du seuil siculo-tunisien. D’une superficie totale d'environ 1500 km2 il représente l'exutoire naturel des Oueds Medjerda et Méliane. Il est largement ouvert vers la mer au Nord.

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La partie sud souvent appelée baie de Tunis (petit golfe) est relativement abritée des vents dominants et présente un aspect sédimentologique particulier. Cette baie est située en face de la ville de Tunis, sa surface est de l'ordre de 350 km² Vers le sud ouest de la baie se trouve le complexe lagunaire formé par les « deux lagunes nord et sud de Tunis » qui sont séparées par le canal de navigation. Chacune de ces trois parties du complexe lagunaire communique avec la baie par un canal étroit. La qualité des eaux dans cet espace marin s'est dégradée au fil des dernières années a été améliorée par des travaux de dragage et d’assainissement qui ont fait que la qualité de leurs eaux est devenue partiellement marinisée pour le Lac Nord et totalement marinisée pour le Lac Sud de Tunis. VI.3.4.2. Caractéristiques climatiques Les principales caractéristiques du climat sont :

- Une chaleur permanente et forte en été ; - Une instabilité du climat pendant le reste de l’année - Des faibles précipitations

L’été, chaud et sec, dure de 3 à 5 mois, l’hiver, frais, est irrégulièrement pluvieux. Des coups de froid surviennent souvent après des périodes anormalement chaudes. En été, la température est un élément essentiel pour l’évolution de la végétation marine. Durant deux à trois mois, la température est comprise entre 20°C au lever du jour et 30°C le soir. Les vents du sud contribuent à diminuer la température au niveau de l’interface eau/atmosphère (tranche d’eau superficielle). Les brises de terre (ouest) hivernales ont pour effet le rafraîchissement de la température des eaux de mer, par contre celles de l’est (de dominance estivale), ont pour effet la régularisation des températures des zones côtières du golfe de Tunis Les vents, vu leur violence et leur fréquence, jouent un rôle important sur les courants. En général on peut retenir que l’hiver est marqué par des vents forts et fréquents du nord et de l’ouest alors qu’en été, les vents soufflent du secteur Sud Est et sont moins forts et moins fréquents. Les données statistiques consultées ont permis de conclure que :

- Les vents dominants pendant la période hivernale sont ceux du secteur Nord-Ouest - Les vents dominants de la période estivale sont ceux du secteur Est et Sud-Est. - Les vents les plus violents sont ceux qui soufflent des secteurs Ouest et nord-Ouest - Les vents du secteur Ouest sont les plus stables et soufflent nettement plus longtemps que les autres - La moyenne annuelle de la vitesse du vent à Tunis, calculée sur une période de 20 années, est de 5,9

m/s. VI.3.4.3. Réseau hydrographique Le régime hydrologique du golfe de Tunis est commandé principalement par le réseau exoréique le plus important de la Tunisie : les oueds Medjerda et Méliane. Trois autres oueds non négligeables, mais de moindre importance, viennent aussi se jeter dans le golfe, à savoir, Oued Soltane à Bordj Cédria, Oued El Bey à Soliman et Oued Bézirk vers Korbous. Les détails relatifs aux principaux oueds ont été développés dans les paragraphes précédents. VI.3.4.4. Hydrodynamique Les principaux facteurs hydrodynamiques qui interviennent dans la dynamique littorale et dans les mécanismes de transport et de dilution sont la houle, la marée et les courants associés.

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i) La houle La houle joue un rôle déterminant dans le transit sédimentaire et par suite dans le déplacement des masses d’eau (dilution), en zone littorale et infra-littorale. Elle est le principal agent de transport du large vers la côte (transport en masse), de la côte vers le large (courant de retour) et le long de la côte (dérive littorale). Ce sont les vents soufflants au large des côtes qui engendrent les houles les plus fortes et les plus longues. Des données d’observation faites au cours de missions en mer, ainsi que l’analyse théorique de la propagation des houles dans le golfe de Tunis à partir des fetchs, montrent que :

- Les principales directions des houles dans le golfe de Tunis sont celles de direction NNE à NE ; - La houle significative décennale serait de 3,6 à 10 m d’amplitude pour des périodes de 7 à 12 s ; - La houle significative annuelle serait de 3 à 3,5 m d’amplitude pour des périodes de 5,3 à 10s.

Trois plans de houle ont été construits à partir des données océanographiques, donnant la direction de la ligne de crête à l’approche de la côte, en fonction de la direction des vents et de la bathymétrie. Les principales houles étant celles du secteur NNE à NE, elles buttent contre la côte ouest avec un fort angle d’incidence induisant une dérive littorale généralement Nord-Sud. Les eaux provenant de la Medjerda et rejetées au niveau du golfe de Tunis seront transportées par la dérive littorale N-S et seront diluées avant d’atteindre la baie de Tunis. ii) La marée Sur les côtes tunisiennes, de Tabarka au Nord, à Chebba à l’Est, la marée est de faible amplitude (30 à 40 cm). Aussi, même si les fonds sont plats, les estrans ne sont développés que sur quelques dizaines de mètres. Dans le golfe de Tunis, la marée est très faible et possède les caractéristiques suivantes :

- Marée du type semi-diurne - En mortes eaux, le marnage est de l’ordre de 12 cm. - En vives eaux le marnage est de 30 cm.

A cette marée astronomique s’ajoutent des phénomènes atmosphériques (vent, pression atmosphérique…) qui peuvent engendrer des variations du niveau de la mer de l’ordre de 50 cm. iii) Les courants On signale plusieurs types de courants dans le golfe de Tunis : Courants généraux : La circulation générale des courants dans le golfe de Tunis est tributaire, en partie, des caractères hydrologiques de la Méditerranée. En effet, des mesures hydrologiques réalisées dans le golfe de Tunis, ont permis de mettre en évidence deux principaux courants : Une branche qui vient contourner la côte ouest et se dirige vers le sud, ce qui peut bloquer les eaux et provoquer des courants giratoires. Ce phénomène est bien marqué au débouché de la Medjerda (Pimienta 1959, Bobier et al. 1980). L’autre branche se rabat suivant une direction NO-SE. A l’approche de Jbel Korbous, elle est déviée vers le sud, avant de se diriger vers le nord, au milieu du golfe de Tunis. Courants de marée : Les courants de marée dans le golfe de Tunis sont très faibles et atteignent au maximum une vitesse de 10 cm/s. Ces courants se trouvent pour la plupart du temps, masqués par les courants liés aux houles.

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Courants de houle : Après réfraction, la houle déferlante arrive sur la plage avec une certaine obliquité et donne naissance à trois types de courants :

- Un courant parallèle à la côte, ou courant de houle, entre la zone de déferlement et le trait de côte. - Un courant en dents de scie sur la plage, appelé courant de «jet de rive» ; - Un courant de retour (courants sagittaux) l’afflux d’eau à la côte, consécutif au déferlement, est

compensé par des courants de retour vers le large. Ces courants exercent une action érosive sur les fonds meubles. Ils sont capables de transporter, hors de l’espace littoral, les particules en suspension dans la colonne d’eau, vers le large.

Le long de la frange littorale du petit golfe de Tunis, on distingue deux dérives littorales : une dérive principale, allant de l’Est (Korbous) vers l’Ouest (La Goulette), charrie d’énormes quantités de sable vers le large, et une dérive dans le sens contraire qui a un effet très faible. Le long de la côte Ouest, les mesures effectuées par SOGREAH (1975) et par le LCHF (1967), montrent que la vitesse moyenne du courant littoral, de direction Nord-Sud, est généralement inférieure à 15 m/s. La vitesse moyenne des courants de houle est de 4,14 m/s Courants de dérive dus aux vents De nombreuses mesures de courants de dérive dus au vent, effectuées le long de la frange littorale Ouest du golfe de Tunis par la SOGREAH (1975) et par le LCHF (1978), ont montré que ces courants ont une vitesse de l’ordre de 2 à 3% de celle du vent. Pour un vent de 50 km/h (13,3 m/s), la vitesse du courant de dérive due au vent atteindrait 0,25 à 0,30 m/s. Ces vitesses diminuent à moins de 0,15 m/s pour des vents de 25 km/h. VI.3.4.5. Caractéristiques de dilution des eaux Trois phénomènes contribuent à diminuer la concentration de la pollution rejetée dans les eaux du Golfe : la dilution initiale de la pollution par les eaux de mer, la dispersion horizontale et la dégradation des matières biodégradables

- La dilution initiale a lieu au moment du mélange des eaux rejetées avec les eaux de mer. - La dispersion horizontale est liée au champ de courant existant sur le lieu du rejet. En effet, comme

cité ci-haut (caractéristiques hydrodynamiques), il existe au niveau du golfe de Tunis différents courants qui ont un effet considérable sur la dilution des eaux rejetées en mer. La combinaison des effets des courants locaux et des courants généraux (dérive littorale), fait que les eaux en provenance des oueds ou autres sources de rejets sont très rapidement diluées.

- Les courants de houle dont les vitesses sont les plus importantes (moyenne de 4,14 m/s), imposent au niveau du golfe de Tunis un sens privilégié de circulation des masses d’eau, sur la côte Ouest le sens va du Nord vers le Sud, et sur la côte Est et plus particulièrement au niveau de la baie de Tunis le sens de la circulation va du Sud vers le Nord (Hammam Lif vers La Goulette).

La décomposition des matières dégradables participe à la diminution du taux de concentration de certains éléments (matières organiques, bactéries, virus) mais entraîne en contre partie l'augmentation de la concentration d'autres éléments (matières minérales, algues ...). La dilution totale qui résulte de ces processus est comprise entre 200 à 1000 (la dilution est définie comme l'inverse de la concentration relative de l'eau polluée dans le mélange eau polluée-eau de mer).

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Compte tenu des conditions météorologiques, la situation la plus défavorable correspondrait à un déplacement de pollution due à un vent d'été (Est) combiné avec de la houle et de la marée (mélange vertical). La vitesse de déplacement peut atteindre 0,1 à 0,2 m/s, soit une dizaine de km par jour. Ceci est important à savoir car l'échelle de temps de variation des phénomènes de transport est plus faible comparée à celle relative à la décomposition des matières dégradables (de l'ordre de quelques jours sauf pour les bactéries et les virus où l'échelle de temps des variations est de quelques heures). VI.3.4.6. Qualité des eaux du golfe Le Golfe de Tunis constitue l'exutoire des eaux usées épurées issues de l'oued Méliane, du canal de navigation du lac de Tunis, du canal de Radès et de l’oued Hissiène au nord de la plage de Raoued. Dans la zone centrale du golfe de Tunis ont été effectuées des mesures de la température de l'eau, de la salinité, du pH, de l'azote minéral, du phosphore minéral, de la chlorophylle-a durant une période de 10 ans, toutes les deux semaines. Il est à signaler que la valeur de la chlorophylle-a exprime le taux de concentration en phytoplancton (microalgues) dont la croissance dépend essentiellement de la température, des conditions d'éclairement, de la disponibilité en sels nutritifs et de l'hydrodynamisme. Les résultats de ces mesures, ci-dessous reportés, montrent que les concentrations en azote et en phosphore inorganique au large du golfe sont généralement faibles, comparées aux recommandations formulées par le NRA en Grande Bretagne. Lesquelles recommandations sont relatives aux concentrations limites d'azote et de phosphore dans les eaux de réception risquant d'entraîner des problèmes d'eutrophisation. Tableau n°VI.13: Qualité de l’eau dans le golfe de Tunis

Paramètre N-NO2 N-NO3 N-NH4 Azote Total P-PO4 Phosphore Total Valeur (µg/l) 6 20 10 273 10 15

Les recommandations du NRA en Grande Bretagne, sont les suivantes : Phosphore total :

10 à 30 µg/l

Azote total :

300 µg/l dont moins de 50 µg/l doivent être du N-NH4 afin de protéger les poissons contre la toxicité

En ce qui concerne la zone côtière les valeurs des différents paramètres caractéristiques de la qualité des eaux sont différentes de celles enregistrées en zone centrale du golfe. Parmi les paramètres mesurés, il y a, la salinité, le pH, l’oxygène dissous et les sels nutritifs. i) La salinité La variation spatiale de la salinité des eaux du golfe de Tuis est très faible, sa valeur moyenne dans la baie est de 37,1‰. Du côté Nord et Est, c'est-à-dire plus vers le large, les salinités sont relativement faibles (<37 ‰) et marqueraient une eau Atlantique venant de la couche superficielle du canal Siculo-Tunisien. ii) Le pH La variation du pH présente deux gammes de valeur. Une zone au large où le pH varie entre 8,1 et 8,16 traduisant une eau marine ioniquement stable et une frange littorale où le pH est supérieur à 8,6. Cette élévation du pH peut être le résultat d’une photosynthèse d’algues nitrophiles qui se sont développées suite à une eutrophisation due à des apports continentaux.

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iii) L’Oxygène dissous Les valeurs enregistrées de l’oxygène dissous sont comprises entre 65% et 97%. Elles indiquent une oxygénation relativement bonne bien que les valeurs faibles inférieures à 70% montrent qu’il y à une certaine consommation de l’oxygène par la biodégradation. iv) Les sels nutritifs Au large de la baie de Tunis dans la zone centre-est du golfe de Tunis, on trouve une zone caractérisée par de faibles teneurs en sels nutritifs ce qui montre que cette zone n’est pas encore touchée par les rejets urbains. Par contre dans la frange littorale on trouve des teneurs très élevées surtout au niveau du littoral ouest de la baie de Tunis (au large de l’embouchure d’oued Méliane) où ces valeurs atteignent 569 µgN/l et 49 µgP/l. On assiste donc, dans cette zone à une amorce d’eutrophisation qui est le résultat des forts échanges avec le complexe lagunaire du Lac de Tunis, l’eutrophisation naturelle et les rejets urbains provenant de l’oued Méliane. Entre cette zone de fortes concentrations et le large, la teneur en azote total diminue progressivement jusqu’à des valeurs de l’ordre de 250 µgN/l vers le large. Néanmoins, on peut signaler l’existence d’une zone littorale, de forte concentration en phosphore. Ceci montre l’effet indirect des rejets des banlieues nord sur la qualité des eaux de la baie de Tunis, par l’intermédiaire des courants littoraux et de la dérive littorale nord-sud à ce niveau du Golfe. v) Qualité bactériologiques des eaux Un suivi continu de la qualité bactériologique des eaux du Golfe est assuré par la Direction de l'Hygiène du Milieu et de la Protection de l'Environnement du Ministère de la Santé Publique qui sous-traite les analyses à l'Institut Pasteur. Les risques de contamination microbiologique de l'eau de mer qui peuvent apparaître sont:

- pour les baigneurs : attraper des infections entériques respiratoires, de la peau, de l'oreille, du nez et de la gorge.

- la contamination des fruits de mer: l'ingestion de fruits de mer et de mollusques bivalves en particulier les moules et les huîtres organismes filtreurs, qui peuvent accumuler une forte concentration en bactéries, peut provoquer des infections virales comme l'hépatite A

VI.3.4.7. Caractéristiques d'auto-épuration des eaux La géomorphologie du Golfe au niveau du rejet (oued Méliane) correspond à une zone abritée avec une plage formée de sable fin à moyen. Il en résulte que l'auto-nettoyage par les vagues est assez lent. D'autre part, bien que la dilution soit assez importante, le transport de la pollution s'opère le plus souvent vers la zone côtière. En effet, la côte Occidentale du Golfe est de nature alluviale et est caractérisée par des plages de sable et de lagunes. La plage de Radés, quant à elle, a disparu sous l'action d'une très importante évolution régressive liée, à la fois, à la mise en réserve des eaux de Oued Méliane et une urbanisation côtière intensive. Ces considérations, conjuguées à l'importance de la zone sur les plans biologiques (ressources exploitées, herbiers) et socio-économique (tourisme, industrie, centrales thermiques, complexes portuaires ...), confèrent au milieu un caractère fragile et vulnérable. Les résultats des travaux de recherche récents montrent que les variations absolues des concentrations en nutriments inorganiques dans l'eau (azote et phosphore) par rapport aux valeurs initiales après 10 ans, tenant compte du rejet futur de la station Sud Méliane, représentent des moyennes annuelles de l'ordre de 50 mgN/m3 et 15 mgP/m3.

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Le Golfe de Tunis au niveau de l'embouchure de l'Oued Méliane est une zone qui ne connaît pas actuellement de sérieux problèmes et un niveau élevé d'eutrophisation. Toutefois, un accroissement continu des rejets de tout genre (eaux pluviales non assainies, eaux usées épurées) sans tenir compte de certaines précautions, peut perturber l'équilibre écologique de la zone. VI.3.4.8. Les caractéristiques biologiques du milieu marin i) La flore marine L’étude de la biodiversité en Tunisie a révélé que le golfe de Tunis présente la plus grande diversité en espèces floristiques sur toutes les côtes Tunisiennes, mais parmi toutes ces espèces, les plus importantes (les plus abondantes et les plus vulnérables) sont les Cymodocées et les Posidonies. Il apparaît d’après l’ensemble des prospections réalisées dans les zones littorales du golfe de Tunis, que la végétation du golfe est formée essentiellement ; par des Cymodocées (Cymodocea nodosa), et partiellement par des Posidonies (Posidonia oceanica), qui se présentent en herbiers, parfois associés à des Caulerpes (Caulerpa prolifera) ; mais avec une répartition géographique différente. Les deux divers modes d’extension et de développement des Cymodocées et des Posidonies font que les premières préfèrent les fonds instables, en l’occurrence du sédiment sablo-vaseux et l’herbier de Posidonies reste prospère sur la côte sud-est du golfe où il constitue un peuplement homogène et plus ou moins continu. L’extension des herbiers de Posidonie dans le golfe de Tunis est très limitée. En effet on n’arrive à cartographier, entre Sidi Errais et La Goulette, que des taches isolées de P.oceanica entourées par du sable qui ne s’étendent jamais au-delà de 4 à 5 m de profondeur. Des herbiers superficiels ont également été signalés au Cap Carthage et à Sidi Errais. Sur la côte occidentale du golfe de Tunis au niveau de Cap Gammarth P.oceanica ne représente que quelques touffes isolées. Le seul herbier en bon état observé au niveau du golfe est situé à son entrée Nord, à Ghar El Melh. Les herbiers constituent des faciès biologiquement riches et abritent de nombreuses espèces animales. Ils sont très sensibles aux agressions humaines et à la pollution chronique. Les herbiers doivent être protégés dans la mesure où ils conditionnent en plus de leur rôle de nurseries, une réduction de l'érosion naturelle des plages par amortissement des houles sur le fond, et piégeage des sédiments entre leurs rhizomes. ii) La faune marine La faune benthique constitue le plus important bio-indicateur. Sous l’effet des pressions externes les biotopes subissent des modifications parfois assez importantes provoquant ainsi l’apparition de certaines espèces, au détriment d’autres qui ne tolèrent pas les nouvelles conditions du milieu. Parmi les bio-indicateurs, on peut citer certains bivalves, des polychètes, des hydraires, des bryozoaires, etc, dont la présence ou l’absence, renseigne sur l’état de santé de la biocénose à laquelle il appartient. La diversité faunistique au niveau du golfe de Tunis est assez importante. On peut recenser plusieurs dizaines d’espèces de poissons de fort intérêt commercial, de crustacés, de mollusques etc. Pour les crustacés, il y a les homards, les langoustes, et trois espèces différentes de crevettes. Pour les mollusques, les seiches et les calamars constituent la ressource la plus importante, sur le plan commercial. A l’échelle du golfe de Tunis, l’on enregistre un déséquilibre au niveau de la distribution spatiale de la faune et de la flore benthique due essentiellement à la pression galopante de l’urbanisation sur les côtes du petit golfe et dont l’effet se traduit par la formation d’un substrat vaseux instable relativement riche en matières organiques.

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VI.4. Le paysage Le paysage autour d'El Attar est un paysage très commun pour la zone sud-ouest de Tunis. Il s'agit d'un paysage avec faible relief (en pente) et une occupation agricole importante (généralement de grands lots). Les villages sont rares, et il y a des fermes dispersées distantes les unes des autres de quelques kilomètres. A la sortie de l'agglomération de Sidi Hcine qui borde la Sebkha, plus on se dirige vers le site plus on gagne en altitude et le paysage se vallonne mollement et comporte dans les premiers kilomètres des oliviers et des amandiers très éprouvés par la sècheresse. Au niveau du site choisi pour l'implantation de la STEP qui se situe dans la partie basse d'un vallon, les terres (châtain clair et brunes) dédiées aux cultures céréalières (essentiellement) et fourragères (accessoirement) sont, en cette saison où les pluies automnales sont attendues pour procéder aux semailles, nues à l'exception d'un petit périmètre viticole (lui aussi éprouvé par le manque de pluie). Les terres en friche sont peu nombreuses et n'y subsistent que quelques spécimens des espèces les plus rustiques non palatables (plantes épineuses). Sur les berges de la sebkha, le paysage est totalement différent et c'est plutôt l'état de la pollution qui domine sur le paysage. En effet, le site où sera installée la station de pompage est actuellement occupé par une petite forêt d’Eucalyptus qui longe la voie express MC37. Pour construire cette station on prévoit d’abattre quelques rangées d’arbres du côté du plan d’eau de la sebkha et de garder les rangées du côté de la route, afin de camoufler ce futur bâtiment. VI.5. Les qualités de l'air et le bruit Le site proposé pour abriter la future station d'épuration de Tunis Ouest se trouve dans une zone à caractère agricole et au niveau de laquelle l'activité industrielle susceptible de générer une pollution atmosphérique demeure jusque là très modeste. Les seules sources de pollution atmosphérique et de bruit proviennent des activités rurales et agricoles mais surtout du trafic routier provenant de la MC 37 au niveau du site d'El Attar. Il est également important de signaler la présence de la décharge publique contrôlée dont les émanations sont très fortes et arrivent jusqu’au site de la future station. Celle-ci présente une importante source de nuisance pour le village d’El Attar. VI.6. Le cadre biologique VI.6.1. Le Milieu terrestre Dans ce paragraphe, ne sera traitée que la flore terrestre naturelle. La carte phyto-écologique de cette zone forme un véritable patchwork d'unités phytoécologiques de végétation montrant une grande complexité au niveau des réponses de la flore à des micro-milieux relativement contrastés bien que juxtaposés. La végétation primitive de cette zone, essentiellement occupée à l'heure actuelle par des unités de végétation cultigènes, est celle de l'oléo-lentisque à caroubier. En raison du défrichage intensif, il n'en reste que de très rares traces. La carte phyto-écologique montre que l'essentiel de la surface des terres entourant la région d'El Attar ainsi que la Sebkha est occupée par un groupement semi-aride à HB Le groupement semi-aride à Hedysarumètres coronariumètres-Bupleurumètres lanceolatumètres. Ce groupement caractérise des coteaux de marnes argileuses moyennement drainées à vocation de céréaliculture en jachère. Au centre de cette zone, on rencontre quelques pieds de Pins d'Alep, eux aussi caractéristiques d'aridité.

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Les principales espèces de ce groupement sont : - Hedysarumètres coronariumètres : C'est la sulla, une légumineuse fourragère colonisant les terrains

incultes; - Picris echioides : Appartenant à la famille des composées et s'installant dans les terrains incultes sur

le sol lourd; - Bupleurumètres lanceolatumètres : Appartenant à la famille des ombellifères à aspect de fenouil

vivant dans les jachères à sol de texture fine. A l'Ouest du bassin versant de la Sebkha de Sédjoumi , la zone, est caractérisée par une mosaïque de flores cultigènes de type semi-aride regroupant les zones SO et LO caractéristées par le groupement semi- aride à Silène colorata -Onopordon nervosus (SO). Ce groupement caractérise des sols rouges à croûte calcaire peu épaisse. Il indique la présence de terres peu productives, toutefois la qualité du sol est nettement améliorée par décrottage (défonçage de la carapace calcaire). La zone SO, que l'on retrouve isolée dans la partie Nord-Est d'El Attar, est le domaine de:

- Silènecolorata : C'est une plante de la famille des caryophyllacées à belles fleurs roses colonisant les zones sableuses ou limoneuses.

- Onopordon nervosus : Appartenant à la famille des composées qui est une plante épineuse à aspect de chardon colonisant les zones incultes et arides à sol peu profond.

- Hyperiumètres trioquetifoliumètres : Appartenant à la famille des crucifières, cette plante pousse dans les parcours.

Des prélèvements faits sur la seule végétation naturelle encore présente dans la zone d'El Attar, au niveau du ravin creusé près de la source et au dessus du village d'El Attar, ont montré, pour l'oued, la persistance de quelques touffes de joncs en partie consommée par le bétail et de quelques pieds de chardons morts. Ces chardons appartiennent aux espèces Centaurea schouwii (espèce de l'étage "humide" qui est ici en milieu azonal = lit d'oued). L'armoise (Artemisia herba-alba) caractéristique de l'étage moyen semi-aride est trouvée en haut de la colline de calcaire blanc qui surplombe le village d'El Attar, cette espèce présente une végétation encore très verte signe d'une très bonne aptitude à la sécheresse. VI.6.2. Les pressions sur la flore terrestre de la zone Dans la zone agricole située à l'Ouest de la Sebkha et dans les alentours proches, cultivés (potentiellement) à près de 100% des superficies disponibles, les biotopes sont caractérisés par:

- La disparition de la végétation primitive (défrichage général); - La coexistence de groupes végétaux caractéristiques du climat semi-aride à hiver doux (sous-étage

supérieur); - La présence de groupes phyto-écologiques dominés par Hedysarumètres coronarium, Onopordon

nervosus et Bupleurumètres lanceolatumètres plantes peu sensibles, occupant principalement les rares zones laissées incultes (ravins, jachères, zones où la croûte calcaire est très proche de la surface);

- Une forte anthropisation (cultures) en raison de la proximité de la capitale (à peine un peu plus de 10 kilomètres); "

- Une quasi monoculture (céréales) liée à la nature à dominante marneuse, des sols à l'exception de quelques cultures arbustives de petite étendue : des oliveraies, des amanderaies et des vignobles (zone Ouest);

- Une pression des troupeaux (tout au moins dans les circonstances climatologiques actuelles); - Une pression de l'habitat qui reste relativement modeste autour du village d'El Attar (le village d'El

Attar isolé au flanc de la colline compte environ 1 000 habitants) vraisemblablement en raison du manque d'eau pour des fins agricoles;

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- L'absence de zones sensibles (oued important, forêt au sens strict du terme). Bien que du côté Est de la Sebkha, et au nord du centre de fermentation des déchets solides El Yahoudia ainsi qu'au niveau du cité Ezzouhour sont aménagées deux forêts d'Eucalyptus et de Pin d'Alep, ces forêts dont la première constitue une barrière entre la Sebkha et les cités urbaines d'El Ouardia et la deuxième constitue une zone tampon entre la Sebkha et la cité Ezzouhour et forment ainsi une ceinture verte d'importance environnementale.

VI.6.3. La Faune sauvage Le site El ATTAR Concernant le site d'El Attar, les fortes densités des terres cultivées ont fait que la zone d'étude n'est pas des plus riches et des plus favorables à une grande biodiversité des gîtes et des populations. A l'exception de quelques oiseaux installés dans les quelques arbres qui bordent la source il ne semble pas pouvoir y avoir, mis à part quelques rongeurs, reptiles (serpents et lézards) et batraciens (grenouille), de vie active en raison d'une forte densité des terres cultivées (ou à cultiver). La Sebkha Sedjoumi Ceci n'est pas le cas pour le site à côté de la Sebkha qui est fréquenté comme toute zone humide par des oiseaux migrateurs. La présence de ces derniers peut être un indice de richesse du milieu en matière organique, en quelques espèces benthiques vivants dans les sédiments et peut être quelques petits poissons. D'après le Groupe Tunisien d'Ornithologie, les espèces fréquentant la Sebkha sont au nombre de 75 dont on peut citer notamment :

- L’Avocette - Le Bécasseau - Le Chevalier aboyeur - Le Flamant rose

D'autre part, la présence d'eaux polluées en certains points des berges de la Sebkha dues au rejet d'eaux domestiques et industrielles constitue une source de multiplication de moustiques du genre culex et aèdes se reproduisant sur des terrains salins et humides recouverts d'une végétation halophile. VI.6.4. Pressions sur la flore et la faune sauvage Les pressions auxquelles sont assujettis la flore et la faune sauvage, sont liées à l'aridité de la région et à l'absence de micro-niches pour les animaux dans un environnement uniformisé par la présence de grandes cultures laissant le minimum d'espace libre. La contrainte anthropique en dehors de l'agriculture est relativement faible de façon directe (faible taux d'occupation rurale) mais elle pèse certainement de façon indirecte (proximité d'une zone à urbanisation anarchique) aussi bien sur la flore que sur la faune sauvage. En ce qui concerne la sebkha les contraintes sont les suivantes :

- Les divers types de rejets hydriques dans la Sebkha : rejets d'eau usées urbaines, industrielles et pluviales

- Les déchets solides : Ce sont essentiellement l'accumulation sur les berges des déchets domestiques et des gravats de chantiers.

Les éléments précités sont capables de perturber l'hydrodynamisme dans la Sebkha et d'influencer l'équilibre écologique en conséquence.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 50

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VII. Les impacts du projet sur l'environnement VII.1. Introduction L'identification des conséquences d'un projet sur son environnement constitue l'étape clé de l’étude d'impact sur l'environnement. Ces conséquences, appelées plus couramment impacts, sont déduites de l'analyse par superposition du contenu du projet, tant en phase de réalisation qu'en phase d'exploitation et des composantes des domaines ou milieux affectés. Ce chapitre portera donc sur :

- l'identification des impacts prévisibles, directs et indirects, du projet sur les composantes de son environnement, tant pour l'aspect humain que naturel;

- l'évaluation de l'envergure ou de l'intensité de ces impacts, appréhendée tout aussi bien sur des critères qualitatifs que quantitatifs.

L'identification des impacts sera abordée distinctement pour la phase chantier et pour la phase exploitation. VII.2 .Impacts potentiels de la phase chantier La phase chantier est une étape transitoire limitée dans le temps et dans l'espace mais dont les impacts ne doivent pas être négligés. Les nuisances qu'elle est susceptible d'engendrer ne sont pas toujours provisoires et leurs effets peuvent persister après les travaux. VII.2.1. Impacts potentiels sur l'environnement humain Impacts négatifs Le chantier transformera le paysage local par la présence de matériaux stockés, de tas de déblais et des clôtures en tôle qui entourent la zone des travaux. Ceci est susceptible de générer des nuisances principalement aux habitants des sites traversés et aux usagers de la route MC37. L'impact négatif, sur la qualité de l'air, est donc matérialisé par l'augmentation des gaz d'échappements polluants et le dégagement de poussières. Bien que ces impacts représentent une nuisance pour les riverains, ils ne sont pas très importants car ils sont temporaires et limités. Impacts positifs Durant la phase chantier relative à la construction de ce projet il y aura la création de postes d’emploi temporaires pour des ouvriers de la région (Sidi Hcine, Essijoumi, Ezzouhour, El Attar, etc.). Pour un chantier aussi important, 20% du budget prévisionnel sera utilisé par de la main d’œuvre. VII.2.2. Impacts sur les infrastructures existantes Le projet traversera des ouvrages des différents concessionnaires (Sonède, Steg, Télécom) Impacts négatifs Les réseaux peuvent subir des dégradations. Ces réseaux ont été recensés par les études. Ils feront l’objet de sondages de reconnaissance et des précautions nécessaires pour éviter leur dégradation.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 51

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Impacts positifs Dans le cadre du chantier et en coordination avec les différents concessionnaires ces réseaux seront protégés et répertoriés. VII.2.3. Impacts potentiels sur l'environnement naturel Au niveau du périmètre d’étude, on est face à un milieu naturel (les berges de la sebkha de Essijoumi ) et à un agro-système (emplacement de la station de reprise et de la station de traitement); l’impact du chantier sera donc relativement important. Impacts négatifs D’abord pour le chantier de la station de pompage qui sera édifiée sur les berges de la sebkha, on prévoit l’arrachage d’une série d’Eucalyptus induisant ainsi la perte de quelques sujets. De plus, la gène que représente la présence humaine et des engins vis-à-vis de l’avifaune qui fréquente la sebkha qui pourraient être dérangés durant la période du chantier. Il faut indiquer que ces impacts ne sont que temporaires. Ensuite, on signalera que la quasi-intégralité des terrains qu’occuperont la station de reprise et la station de traitement sont en friche. Impacts positifs Les infrastructures projetées contribueront à circonscrire les rejets de pollution dans la Sebkha Essijoumi et de mieux protéger le milieu récepteur. Le projet prévoit en outra la plantation d’espaces verts dans les emprises des projets. VII.3. Impacts potentiels de la phase exploitation La phase exploitation d'un projet de station de traitement des eaux usées commence à la fin des travaux et à la mise en service de l'ouvrage réalisé. La population touchée par les impacts en phase d’exploitation, regroupe en particulier l'environnement humain et naturel des alentours du projet et en particulier la sebkha de Essijoumi. Les impacts potentiels d'un tel projet, sont relatifs en premier lieu à l'amélioration de la qualité de la vie de la population directement et indirectement concernée en plus de la protection de milieu naturel récepteur. VII.3.1 - Impacts potentiels sur l'environnement humain Le périmètre du projet intéresse les gouvernorats de Tunis et de la Manouba, étant donnée la position des sites projetés pour les différentes composantes de la station d’épuration, d’une part et les points de rejets des effluents d’autre part. Impacts négatifs Les impacts négatifs peuvent toucher les perceptions visuelles et les émanations d’odeurs. En effet, les stations de pompage et la station d’épuration constituent des éléments nouveaux dans le paysage et peuvent générer des odeurs dues à la fermentation des eaux usées.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 52

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Impacts positifs Le projet touchera une population évaluée à près de un million d’habitants à la mise en service de la STEP. A termes, la STEP recevra les effluents pour une population de plus de 1,5 millions d’habitants. En situation actuelle, l’ONAS est obligé de surseoir aux demandes de raccordements pour cause de déficit de capacité d’épuration. Si cette situation perdure, les habitants auront de plus en plus recours aux puits perdus et aux rejets directes dans la nature et sur la voirie au moyens de canaux superficiels en terre. Ce mode d’évacuation est source de création de zones de stagnation des eaux usées dans lesquelles peuvent proliférer, mouches, moustiques, parasites et germes pathogènes. Le risque de développement de zones endémiques pour les germes pathogènes à transmission hydrique est fortement présent. L’explosion de ces maladies constitue un grand risque si rien n’est fait pour accélérer le raccordement des habitants aux réseaux des eaux usées. La réalisation du projet contribuera sans doute à l’amélioration de la situation sanitaire des habitants dans la zone du projet Le taux de raccordement devra passer de 50% en situation actuelle à plus de 85% Par ailleurs, le projet prévoit de réaliser des plantations et espaces verts qui contribuent à une meilleure intégration des ouvrages dans leur environnement. Pour la STEP et les stations de pompage, le projet prévoit la couverture, l’extraction et la mise en place de biofiltres pour le traitement de l’air vicié. VII.3.2. Impact sur les eaux de surface et les eaux souterraines Impacts négatifs Le projet étant par essence un projet hydraulique, l’étanchéité des ouvrages est recherché pour tous les ouvrages et suffisamment spécifiée dans les dossiers d’appels d’offres. Néanmoins, il peut arriver que des fuites accidentelles soient constatées sur certains ouvrages. Les nappes rencontrées ne sont pas exploitées pour des usages humains. Les rejets des eaux épurées pourraient toucher la nappe du Mornag. Pour cela des précautions importantes ont été mises en œuvre et notamment les traitements complémentaires conséquents tels que : Traitement de l’azote par nitrification dénitrification Traitement du phosphore par précipitation chimique Traitement de désinfection en bassins de lagunage Impacts positifs Les quantités d’eaux usées qui seront traitées par la STEP (60 000 m3/j) sont soustraites au milieu naturel. Sans le projet, une grande partie de ces eaux usées sont soit déversés dans les nappes phréatiques par le biais des puits perdus, soit déversés dans les rigoles en terre qui sont collectées par le réseaux hydrographique qui aboutit directement dans la Sebkha Essijoumi par l’intermédiaires des oueds Bardo et Gueriana. VII.33. Impact sur le milieu récepteur Impacts négatifs L’Oued Méliane, qui constitue l’exutoire des effluents traités de la nouvelle STEP El Attar, est contrôlé par deux barrages qui se situent à l’amont du point de rejet. Ne subsistent dans cet Oued que les débits orageux

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 53

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des bassins versants résiduels à l’aval des barrages et les débits de résurgence de la nappe du Mornag qui affleure dans le cours aval de l’Oued Méliane. Les débits de ruissellement sont très épisodiques. Les débits des résurgences sont très faibles et souvent nuls. Les effluents de la STEP E Attar et celle de Mornag, de Sud Meliane et El Allef seront les seuls débits pérennes qui alimentent l’Oued Méliane.

Il faudrait que ces débits soient conformes aux normes de rejet dans le milieu récepteur. Les précautions prises dans la conception des ouvrages de la STEP El Attar sont suffisantes pour assurer cette qualité.

Selon les responsables de la DGRE, le contact des eaux épurées avec les zones de recharge est très limité. Il ne dépasse pas les 4 kilomètres entre les localités de Oudhna et Khélidia. Compte tenu des vitesses d’infiltration dans le sol, les bactéries d’origine fécale ne subsisterons pas au delà d’un temps de séjour de 3 à 4 jours. La vitesse d’écoulement des nappes étant de l’ordre de 1 mètre en 100 jours, il est peu probable que les coliformes résistent. La qualité des eaux épurées qui s’infiltrera sera améliorée par le processus de biofiltration naturelle qui s’opère dans la zone non saturée. Au delà de Oudhna, la nappe affleure, les eaux épurées ne pénètrent plus dans la nappe.

Néanmoins, en coordination avec la DGRE, un modèle de simulation de la nappe du Mornag sera exploité pour suivre la migration des micro-polluants

Impacts positifs

Les débits pérennes dans le lit aval de l’Oued Méliane peuvent favoriser le développement de faune et de flore spécifique aux zones humides (végétation hydrophile, batraciens etc..). Ce développement sera intéressant dans une zone qui manque de verdure. Cependant ces nouveaux développements devront être contrôlés dans le cadre du PGE qui a été établi dans le cadre du projet.

Par ailleurs, le séjour des eaux usées épurées dans le lit aval de l’Oued Méliane favorise la décantation des matières en suspension résiduelles des effluents ce qui améliore leur qualité avant d'arriveront au petit golfe de Tunis.

VII-3.4- Impact sur le golfe de Tunis

La baie de Tunis constitue vis-à-vis de certains rejets un déversoir pour une pollution hydrique parfois non contrôlée. En théorie, l'insuffisance du contrôle des rejets liquides peut se traduire par une série de nuisances dont principalement :

- le recul de la flore aquatique. - l'accumulation des boues contaminées - l'eutrophisation

En effet et au niveau du golfe de Tunis, les déversements en mer ont été à l'origine d'une altération des côtes fréquentées pour la baignade durant quelques saisons estivales et plus particulièrement dans les régions côtières de la Goulette et de Radès.

Le suivi de la qualité bactériologique des eaux du golfe de Tunis a montré une amélioration due en partie à la mise en œuvre des STEPs Sud Méliane et Mornag et à l’assainissement du lac de Tunis.

Cependant, la reprise du développement urbain, industriel et touristique sur la côte incite à être plus vigilant pour assurer un contrôle continu de la qualité chimique et bactériologique des eaux.

Le problème d'eutrophisation et d'accumulation des nutriments au fil du temps a fait l'objet de plusieurs études et recherches. Ces travaux ont consisté en la modélisation hydrodynamique du complexe lagunaire, de la baie et du golfe de Tunis ainsi qu'une modélisation écologique de la zone côtière de la baie de Tunis.

L’extrapolation des résultats de plusieurs simulations montre que les concentrations en nutriments restent en deçà des valeurs limites qui caractérisent les milieux eutrophes.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 54

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Le futur rejet de la STEP El Attat, avec des précautions, ne constituera pas un risque majeur sur la biodiversité dans le golfe de Tunis. Une appréciation des possibilités de dispersion-dilution dans le petit Golf de Tunis sera effectuée à partir des études conduites dans le golf de Tunis par l’ENIT (Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis)

Impacts négatifs

Les apports des eaux usées traitées peuvent constituer un danger d’eutrophisation s’ils ne sont pas correctement traités. Les précautions prises lors de la conception des ouvrages sont suffisantes pour assurer la qualité requise pour les eaux épurées.

Impacts positifs

La mise en œuvre des bassins de lagunage dans la STEP quoique de faible importance, le séjour des effluents traités dans le lit aval de l’Oued Méliane avant le débouché en mer soient autant de facteurs positifs qui améliorent la sécurité et la fiabilité de la qualité des effluents.

VII-3.5 - Conclusion sur les impacts potentiels du projet

L’analyse des impacts montre que pour la phase chantier, les impacts sont faibles et les précautions prises par les cahiers des charges sont conformes aux exigences de la protection de l’environnement.

En phase exploitation, les seuls impacts négatifs se situent au droit des rejets dans le milieu récepteur et en particulier, l’Oued Méliane, la Nappe du Mornag et le golfe de Tunis.

Compte tenu des précautions prises en phase d'exploitation, les qualités des effluents seront conformes aux normes de rejet et les risques de pollution accidentelle sont maîtrisés.

Cependant, une surveillance et un suivi du milieu récepteur et de la qualité sont nécessaires. Ella a fait l’objet d’un plan de gestion environnementale (PGE) qui est développé dans la présente note.

En revanche, les impacts positifs sont importants et nombreux :

- Amélioration de la desserte en infrastructures sanitaires pour une population cible d'environ un million d’habitants dont seulement 50% sont actuellement desservis

- Elimination de rejets existants ou potentiels du milieu naturel qui est constitué par les nappes de Manouba et de Mornag, la Sebkha Essijoumi, l’Oued Méliane et le Golfe de Tunis.

VIII - Mesures d’atténuation des impacts

Les mesures d’atténuation des impacts ont été identifiées et intégrées dans le projet. Le présent paragraphe a pour objet de présenter ces impacts et les mesures d’atténuation qui ont été prévues par le projet ou celles qui devraient être ajoutées pour s’assurer de leur réalisation en cours de travaux.

VIII.1 - Mesures d’atténuation des impacts de la phase chantier

Les mesures d'atténuation des impacts potentielles du chantier sont en majorité reliées à l'organisation des travaux dans le temps et dans l'espace. En effet, la durée pour la réalisation des travaux du génie civil, la livraison et l’installation des équipements pour la station de Tunis Ouest est fixée à 26 mois. Cependant quelque soit la durée du chantier, les nuisances dues à cette étape du projet restent limitées à la période de construction.

Les cahiers de charge de l’ONAS imposent des critères sélectifs en faveur des entreprises qui fourniront les prestations les plus respectueuses de l'environnement.

- Les chantiers doivent être signalés clairement ; - L'entreprise doit respecter le plan de limitation des nuisance qui sera élaboré par l’ONAS, notamment

pour la gestion des nuisances sonores, olfactives et celle des rejets hydriques, des déchets solides, des huiles et graisses ;

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 55

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- Elle doit garantir la sécurité du personnel et l'hygiène du chantier. - L’ONAS assurera un suivi strict de l'avancement du chantier notamment concernant les domaines

critiques tels que le maintien en état des réseaux concessionnaires, le respect du planning d'exécution et l’information du public :

Tableau 8.1 - Impacts potentiels de la phase chantier et actions d’atténuation

Activité Impact Mesure d’atténuation Responsable8.1.1 Impacts potentiels sur l'environnement humain La population directement touchée Gène pour les habitants La création de postes d’emploi

pour les ouvriers de la région Entreprise

8.1.2. Impacts sur les perceptions humaines i- Impacts visuels et paysagers Modifications paysagères Circonscrire les chantiers par des

barrières hautes Entreprise

ii- Impacts par le bruit et les vibrations

Réseau de transfert Engins bruyants Utiliser des engins insonorisés Limiter les activités pendant la journée

Entreprise

Gène pour les SP et Step Aucun gène

gaz nocifs Se conformer aux règlements du Ministère du transport ACTA (visites techniques réglementaires)

Entreprise iii- Impacts par les émissions de gaz et de poussières

Poussières Arrosages fréquents

Eaux usées Disposer de toilettes dans le chantier Entreprise

Déchets solides disposer d’un service d’évacuation des déchets solides Entreprise

iv- Impacts des eaux usées, des ordures ménagères et des rebuts de chantier

Rebus de chantier Organiser la mise en décharge des rebuts de chantier Entreprise

Respect des règles relatives à la limitation de l'accès du public au

antier, chEntreprise

Balisage des fouilles Entreprise Balisage des zones de circulation des engins Entreprise

8.1.3. Impacts sur la sécurité humaine

Menace à la sécurité publique et à celle des ouvriers.

Balisage des zones d’évolution des grues de chantier Entreprise

Rétablissement des communications à travers le chantier du réseau de transfert pour les riverains

Entreprise 8.1.4. Impacts sur la qualité de la vie et de l'espace urbain

Gène pour les accès des riverains

La remise en état aura un impact positif Entreprise

8.1.5. Impacts sur les infrastructures existantes

Les dégradations aux infrastructures

Couvertes par des assurances chantier Entreprise

8.1.6 Impacts potentiels sur l'environnement naturel

Huiles de vidange, Approvisionnement en fuel

Entreposage fuel, ciments réglementés

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 56

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VIII.2 - Mesures d’atténuation des impacts en phase d’exploitation Elles concernent les mesures à prendre en compte dans l'exploitation du projet en vue d'en limiter les nuisances potentielles identifiées. Les mesures d'atténuation en phase d'exploitation ont été classées en trois groupes :

- Mesures de protection de la qualité de l'air - Mesures de compensation prévues pour la pollution sonore - Mesures envisagées pour les déchets non valorisables - Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs

VIII.2.1 - Mesures de protection de la qualité de l'air Les odeurs, inacceptables, sont contrôlées dans le cadre du projet. Au niveau de la station Tunis Ouest, les gaz malodorants émanant du traitement anaérobie lors de la stabilisation des boues sera évacué et traité par des biofiltres. Les ouvrages de prétraitement (dégrillage, dessablage-deshuillage,) les décanteurs primaires et les épaississeurs seront couverts. L’air sera extrait et traité par des biofiltres. Pour pallier à ce problème et en plus des ces mesures de protection, un plan de gestion de la qualité dans la STEP doit être mis en œuvre et suivi. VIII.2.2 - Mesures de compensation prévues pour la pollution sonore Les mesures prévues intéresseront principalement deux composantes de la station à savoir :

- Les ouvrages de pré-traitements de la STEP : Ils seront couverts dans un bâtiment avec extraction d’air et traitement de l’air extrait par des biofiltres.

- Les bassins d'aération : L’aération est prévue par insufflation d’air au moyen de matelas d’air. Les surpresseurs seront capotés et installés dans un bâtiment insonorisé.

VIII.2.3 - Mesures envisagées pour les déchets non valorisables Tous les déchets solides non valorisables seront évacués vers la décharge contrôlée de Jbel Chakir. Les boues biologiques parfaitement stabilisées seront par contre utilisées en agriculture dès que la réglementation correspondante sera publiée. VIII.2.4 - Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs i) Eaux souterraines La conception de la STEP a été faite de sorte que l’étanchéité de toutes les installations et les ouvrages, où les eaux polluées sont traitées et transportées, soit assurée. L'utilisation d'une déshydratation mécanique par filtre presse permet de minimiser les risques d’infiltration à partir des lits de séchage des boues.

ii) Eaux de surface

L’objectif principal de la réalisation d’une station d’épuration est d’arrêter les rejets d’eaux usées brutes dans le milieu récepteur et essentiellement les eaux de surface. La station d'épuration El Attar ne doit en aucun cas contribuer à une augmentation des dégâts causés à l'environnement par déversement de l'effluent traité dans le milieu naturel.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 57

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Le rejet émis doit impérativement répondre aux critères proposés et aux normes de rejet en vigueur qui ont été bien étudiés au préalable en fonction du milieu récepteur iii) Milieu récepteur Par l'élimination des éléments nutritifs (azote et phosphore) et la réduction des germes pathogènes par un traitement complémentaires prévues dans le projet, le milieu récepteur reçoit des eaux épurées de qualité acceptable. iv) Les stations de pompage Nombre de précautions ont été prises dont les plus importantes sont les suivantes :

- Mise en place d’un groupe électrogène pour chaque station de pompage ; - Mise en place de pompes de secours, deux pompes pour chaque station de pompage ; - Mise en œuvre de deux conduites de refoulement en parallèle, l’une pouvant fonctionner en secours

de l’autre mais pour les débits moyens. v) La station d’épuration (plan de gestion de la qualité) Afin d'éviter le rejet accidentel des eaux usées brutes dans le milieu récepteur (panne, coupure de courant, etc.), un nombre de précautions ont été prises dont les plus importantes sont les suivantes :

- Mise en œuvre de quatre filières de traitement - Mise en place de trois groupes électrogènes pour maintenir le fonctionnement de la station.

VIII.2.5 - Mesures de compensation des nuisances paysagères L'ONAS a une politique très active pour l'amélioration des impacts visuels de ses stations. Ces mesures consistent surtout en l’implantation de rideaux d'arbres tels que l’Eucalyptus, le Faux-poivriers, le Jacarandas, et toutes essences supportant un fort ensoleillement et une relative aridité. Pour l'écran végétal qui doit isoler la plupart des installations, il convient de planter des massifs plus épais, associant des arbres et des arbustes. On obtient de cette façon une ceinture végétale d'aspect naturel, qui assure un masquage visuel et sonore et permet l'intégration du site dans son environnement. VIII.-2.6. Autres mesures Malgré toutes les précautions, certains paramètres ne peuvent être totalement maîtrisés au niveau de la conception du projet. En ce sens, la mise en œuvre du PGE sera fondamentale pour assurer le contrôle et le suivi de la fiabilité de fonctionnement des infrastructures projetées. VIII.3 Le tableau des mesures d'atténuation des impacts sur l'environnement en phase exploitation L'une des mesures d'atténuation la plus pertinente est l'élaboration de l'évaluation environnementale pour les activités et projets identifiés. Par référence à l'analyse des impacts des différentes composantes du projet, nous présentons ci-après un tableau récapitulant les mesures d'atténuations pour les composantes/activités ayant un impact potentiel sur l'environnement en cours de chantier et en cours d’exploitation des ouvrages.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 58

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Tableau 8.3 : Mesures d'atténuation des impacts en phase exploitation

Composantes/Activités Impacts potentiels Mesures d'atténuation Responsabilité

Mesures de protection de la qualité de l'air

Station SP1 et SP2 Mauvaises odeurs Mise en place des biofiltres ONAS

prévu dans le cadre du projet

Step El ATTAR Mauvaises odeurs

Couverture des ouvrages de prétraitement, de décanteurs primaires et des épaississeurs Mise en place des biofiltres

ONAS prévu dans le cadre du projet

Mesures de compensation prévues pour la pollution sonore

Station SP1 et SP2 Les groupes électrogènes Les groupes sont capotés insonorisés ONAS

prévu dans le cadre du projet

Step El ATTAR Les surpresseurs d’air

Les groupes sont capotés et installés dans un bâtiment insonorisé

ONAS prévu dans le cadre du projet

Mesures envisagées pour les déchets non valorisables

Produits de dégrillage Odeurs en mouches

égouttés et évacués à la décharge de Borj Chakir

ONAS prévu dans le cadre du projet

Produits de déshuilage Pollution du sol et sous sol

égouttés et évacués à la décharge de Borj Chakir

ONAS prévu dans le cadre du projet

Produits de dessablage Odeurs en mouches

Lavés par calibreur de sables séchées et évacués à la décharge de Borj Chakir

ONAS prévu dans le cadre du projet

Boues digérées non commercialisée Encombrement

physique Evacuées à la décharge de Borj Chakir ONAS prévu dans le cadre du projet

Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs

Trop plein de la station de pompage SP1

Pollution de la Sebkha Essijoumi mais aucun trop plein n’est prévu

Mise en place de groupes de pompage de secours Mise en place d’un groupe électrogène de secours

ONAS prévu dans le cadre du projet

Trop plein de la station de pompage SP2

Pollution du canal Medjerda Cap Bon Traversée de zones urbaines

Mise en place de groupes de pompage de secours Mise en place d’un groupe électrogène de secours Une panne dans la station SP2 enclenche automatiquement l’arrêt de la station SP2

ONAS prévu dans le cadre du projet

Trop plein STEP EL ATTAR Aucun trop plein

n’est prévu

Mise en place des groupes électrogènes de secours Mise en œuvre de quatre filières de traitement en parallèle

ONAS prévu dans le cadre du projet

Rejet dans l’Oued Maliane et le ptit golfe

Oued Méliane

Développement de végétation et de faune indésirables

Faucardage et entretien régulier Prévus dans le PGE

ONAS prévu dans le PGE

Nappe du Maornag Risque de contamination

Mise en place de piézomètres Suivi de la piézométrie Analyses d’eau dans les puits sous influence

Action prévue dans le PGE A assurer par la DGGR en accord avec l’ONAS.

Le rejet sur le Golfe de Tunis Risque de

contamination

Prévu par le plan de gestion de la qualité dans la step Suivi et alertes prévus dans le cadre du PGE

Action prévue dans le PGE A assurer par la cellule de veille environnementale qui sera crée à l’ONAS.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 59

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IX - Consultation du public Dans le cadre du projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de transferts des eaux usées brutes et des eaux usées épurées et conformément aux procédures de la Banque Mondiale, une journée de consultation du public a été organisée le 27 février 2006. La séance a été présidée par le Mr le Président Directeur Général de l'Office National d'Assainissement. Le représentant de la Banque Mondiale Monsieur Jaafar FRIAA, responsable du rapport environnemental du projet a été invité comme observateur. Déroulement de la séance La séance s’est déroulée en trois parties :

- Une première partie a été consacrée à l’exposé du contenu du projet, de l’état initial du site, des mesures d’atténuation des impacts et du contenu du Plan de Gestion Environnementale ;

- Une seconde partie pendant laquelle, questions et réponses on été échangées entre les présents et les conférenciers ;

- Une troisième partie a été consacrée à la synthèse et aux conclusions de la journée de consultation du public.

Les principales questions et les réponses qui ont leur ont été apportées sont résumées ci-dessous : IX.1 - Exposé introductif Le Président Directeur Général de l'Office National d'Assainissement, président de la séance, a fait un exposé introductif sur l'objet de la séance qui est la consultation publique pour le projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de transferts des eaux usées et des eaux épurées IX.2 - Exposé sur le contenu du proiet Le Chef de Département Etudes de l'ONAS a exposé le contenu technique du projet notamment :

- Le renforcement et la réhabilitation des réseaux primaires et secondaires dans le bassin versant de la station d'épuration El Attar.

- Les caractéristiques techniques de la station d'épuration et des systèmes de transfert. - Les conditions de sécurité de fonctionnement du complexe des transferts et de l'épuration

Le consultant responsable pour l'étude d'impact environnementale (SIRUS) a exposé le contenu de l'étude notamment :

- L'état initial du site - Les impacts du projet sur l'environnement - Les mesures d'atténuations, - Le plan de gestion environnemental comportant : le programme d'appui institutionnel, le programme

de la veille environnementale etc. Après l'exposé, la parole a été donnée au Public. Les présents proviennent de diverses institutions (Elus nationaux et locaux, ONG et administrations partenaires) répartis comme suit (voir tableau de synthèse annexé à la liste des présents) :

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 60

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- Les élus nationaux et locaux représentent 53% de l’assistance - Les ONG représentent 14% : - Les administrations partenaires représentent 33%.

IX- 3 - Les questions des intervenants

Les questions du public sont synthétisées somme suit:

Les organisations Les intervenants N° Questions Les questions

N°1 La qualité des eaux épurées doit permettre une réutilisation. UTAP (Union Tunisienne

de l'Agriculture et de la Pêche)

Jameleddine CHETOUI (membre du bureau exécutif) N°2

Demande de mettre à la disposition des agriculteurs la totalité des volumes des eaux épurées au lieu de les envoyer dans les milieux récepteurs

N°3 Communiquer le dossier de l'étude d'impact à l'ATPNE afin d'étudier et donner ses observations

N°4 Le traitement de l’azote et du phosphore N°5 Qualité bactériologique des eaux épurées

ATPNE (Association Tunisienne de la Protection de la Nature et de l'Environnement)

Dr ABROUGUI Président

N°6 Ecologie de la zone humide de l'Oued Méliane

N°7 Planning de réalisation des réseaux secondaires des systèmes de transfert et de la Step

N°8 Problématique de l’assainissement dans la zone, réseaux secondaires

N°9 Quelles précautions pour les odeurs (exemple décharge de Borj chakir et les lixiviats)

N°10 Réseau MC 37, tracé alternatif des conduites de refoulement

N°11 Utilisation du canal Medjerdah Cap bon en tant que point de rejet

Municipalité de Sidi Hassine Essijoumi

Mr ELLOUMI Président du conseil municipal

N°12 En cas de panne de la step y a t il un plan d’urgence

N°13 Déficit épuratoire quel plan de résorption ?

N°14 Réutilisation, quelles précautions pour assurer la régularité des débits et de la qualité

N°15 Avancer plus dans la réflexion sur la recharge de la nappe de Mornag

N°16 Dispositions de sécurité pour le trop plein de la step

N°17 Golf de Tunis : présenter les impacts cumulatifs

APNE Marsa (Association de protection de la Nature de la Marsa)

Yadh Zaher, professeur universitaire, Président

Commentaires : Choix de site : accord sur l’analyse Sebkhat Sedjoumi, accord sur les dispositions

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 61

Page 63: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Les organisations Les intervenants N° Questions Les questions

N°18 Possibilités d’extension de la Step El Attar Municipalité de Sidi Hassine Essijoumi

Mr KRAIEM Adjt au Président du conseil municipal N°19 Problème d’odeurs des station de pompage

SP1 et SP2

Association des amis du Belvédère

Mme Amna CHARFI Présidente

N°20 Nécessité d’analyser les milieux récepteurs sensibles

ANPE Mr DHAOUI N°21

Commentaires : - L’Orateur précise que l’ANPE a suivi cette étude et a veillé à ce que toutes composantes soient abordées précisément - Il suggère que les sous produits de la Step soient considérés comme une valeur marchande

Chambre des députés Mr Fadhel Malek Député N°22 Intéresser plus l’Agriculture à l’utilisation

des EE dans l’Agriculture

IX-4- Réponses aux questions

Les orateurs et le Président de la Séance se sont relayés pour répondre aux questions du public.

N° Questions Les questions Les réponses

N°1 Qualité des eaux épurées

La qualité des eaux usées épurées sera conforme aux normes tunisiennes NT 106 003 et garantie une réutilisation agricole sans risque.. Les bassins de maturation prévus dans la Step permettent une bonne fiabilité de cette qualité.

N°2 Mise à la disposition de l’agriculture ; des eaux épurées.

Toutes les quantités d’eaux épurées qui sortent de la Step sont disponibles pour l’Agriculture (25 millions de m3 en première phase) Les dispositions prises pour la Step sont rappelées :

- Soustraction des volumes d’eaux usées du littoral de Raoued à cause de la limitation de l’usage agricole dans la zone

- Mise en place de la Step El Attar dans un site qui domine la plaine de Mornaguia (Oued Chafrou)

- Implantation de la conduite de rejet des eaux usées épurées en plein cœur de la zone agricole avec un allongement de tracé de plus de 10 kilomètres

- La réutilisation pourrait démarrer dès la mise en service de la Step en 2009.

N°3 Communiquer le dossier de l'étude d'impact

Le dossier sera publié sur le site web de l’ONAS et celui de la banque (InfoShop)

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 62

Page 64: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

N° Questions Les questions Les réponses

N°4 Le traitement de l’azote et du phosphore

Le projet est allé jusqu’aux limites techniques du process choisi. Les normes tunisiennes en matère d’azote sont très contraignantes, leur application amènerait des surcoûts importants dans l’investissement et l’exploitation. Les phosphates font l’objet d’un traitement chimique complementaire .

N°5 Qualité bactériologique des eaux épurées

Le séjour dans les bassins d’aération, dans les bassins de maturation et sur le cours de l’Oued Méliane assure une décroissance bactérienne de 3 unités logaritmiques. Les effluents passeraient ainsi de 107 à 104 coliformes totaux par 100 ml

N°6 Ecologie de la zone humide de l'Oued Méliane

L’état initial des sites a été analysé dans le dossier de l’EIE même s’il n’a pas été rappelé dans l’exposé

N°7 Planning de réalisation des réseaux secondaires et de la Step Le démarrage des travaux est prévu début 2007

N°8 Problématique de l’assainissement dans la zone de Sidi Hassine, réseaux secondaires

Le réseau secondaire projeté permettra de pallier à toutes les insuffisances actuelles.

N°9 Quelles précautions pour les odeurs Il a été rappelé que l’ONAS met en œuvre systématiquement les dispositifs d’extraction et de traitement de l’air dans les SP et les steps.

N°10 Réseau MC 37, tracé alternatif des conduites

Réseau MC 37, le tracé alternatif des conduites de refoulement sera étudié avec les services techniques de la municipalité. Rendez-vous sera pris dès que possible.

N°11 Utilisation du canal Medjerdah Cap bon pour l’évacuation des eaux usées épurées

Le canal Medjerdah Cap Bon ne peut pas recevoir des eaux usées épurées même accidentellement.

N°12 Plan d’urgence pour la Step Il fait partie intégrante du PGE

N°13 Déficit épuratoire quel plan de résorption ? Le présent projet constitue la réponse à cette préoccupation.

N°14 Régularité des débits et de la qualité Le Plan de gestion Environnemental est l’outil de base qui garantira la constance de la qualité des eaux

N°15 Recharge de la nappe de Mornag

Cette réflexion a été programmée par la DGGRE en coordination avec la DGRE dans la cadre du programme PISEAU 2 partiellement finacé par la Banque Mondiale.

N°16 Dispositions de sécurité pour le trop plein de la step

La sécurité est assurée par la structure de la Step qui est répartie en quatre filières pouvant être déconnectée pour entretien sans avoir recours à des by-pass et par les bassins de maturation qui peuvent stocker les débits et volumes de trop-plein et les restituer à l’amont de la step pour retraitement.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 63

Page 65: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Questions Les questions Les réponses

N°17 Golf de Tunis : présenter les impacts cumulatifs

Les modèles effectués par l’ENIT montrent qu’en situation actuelle, il n’y a pas de problèmes mais qu’il faudrait être vigilant et c’est le rôle du PGE qui sera mis en œuvre dans le cadre du projet.

N°18 Possibilités d’extension de la Step El Attar

L’extension est possible dans le cadre du site actuel jusqu’à 2021. Au delà d’autres idées seront analysées compte tenu du développement réel de la ville.

N°19 Problème d’odeurs des stations de pompage SP1 et SP2 Voir ci-dessus

N°20 Analyse des milieux récepteurs sensibles Voir ci-dessus

Commentaires : Décharge Borj Chakir et traitement des lixiviats

Le représentant de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets, présent dans la salle a indiqué qu’un traitement sophistiqué a été prévu. Les appels d’offres lancés et le dépouillement sont en cours. Les travaux démarreront dans un proche avenir.

IX-5- Conclusion et clôture A la fin de la séance, le président de la séance a remercié les personnes présentes pour leur présence et leur participation active aux débats. Il a précisé que le dossier de l’étude sera publié sur le site Web de l’ONAS et celui de la Banque Mondiale. Il a présenté une synthèse des interrogations principales et a commenté les réponses effectuées. Il a réaffirmé que l’ONAS a bien pris note des commentaires et interrogations de l’ensemble des intervenants. Il a indiqué que si d’autres commentaires ou questionnements venaient à se poser, l’ONAS les recevra et les intégrera dans les différents dossiers dont l’EE qui sera communiqué à la Banque Mondiale. La liste des participants et leur qualité sont présentés en annexe du présent rapport sur l’EE. X- Plan de gestion environnementale (PGE) La nature du projet, classé catégorie A, nécessite la mise en œuvre d’un plan de gestion environnementale (PGE). Celui-ci comportera un certain nombre d’actions dont les objectifs sont les suivants :

Le renforcement des capacités (appui technique, formation et sensibilisation) La mise en œuvre d’un programme de veille environnementale à l’amont et à l’aval de la nouvelle

step La gestion des boues de la station d’epuration

X1. Le renforcement des capacités Le projet nécessite une importante action de renforcement institutionnel des structures de l’ONAS. Le projet comporte des infrastructures complexes, difficiles à mettre en œuvre et à exploiter. Non pas que l’ONAS ne dispose pas de ces compétences, mais encore faut-il les rassembler, les organiser et les former pour prendre

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 64

Page 66: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

en charge le projet. Cette action qui doit précéder et accompagner le projet dans sa phase construction comportera : X.1.1. L’appui technique L’appui technique à l’ONAS se traduira par la mise en place d’une mission d’assistance technique externe pour la durée du projet et qui comportera un expert dont les interventions sont intermittentes et ciblées selon les thèmes à développer. Celui-ci sera appuyé par des missions ponctuelles d’experts spécialisés dans des domaines divers. L’expert principal devra avoir un profil d’un ingénieur sanitaire ayant plus de 15 ans d’expérience en conception et en gestion des stations d’épuration et dans la mise en œuvre des plans de gestion environnementale (PGE) et notamment la mise en œuvre des plans de contrôle et du suivi de la qualité dans la STEP et les milieux récepteurs terrestres et marins. Il sera appuyé par les profils suivants :

- Un expert spécialisé dans la gestion des risques pour les circuits gaz de la STEP - Ingénieur agronome spécialisé dans l’utilisation des boues de la STEP pour la fertilisation agricole - Tout autre spécialiste dont la présence serait requise par le projet

Les actions qui seront développées par la mission d’appui intéressent les thèmes suivants :

- Définition des actions de contrôle des performances dans la nouvelle STEP, - Définition d’un programme de gestion des risques encourus et notamment ceux pouvant intervenir

dans la filière de traitement des boues par méthanisation. - Mise en œuvre d'un programme de sensibilisation pour la mise en œuvre du PGE - Mise en œuvre d'un programme de sensibilisation pour la commercialisation des boues de stations

d’épuration ; - Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet (NT106 002) après une application de

plus d’une vingtaine d’années.

(i) Définition des actions de contrôle des performances dans la nouvelle STEP,

Cette action permettra le développement et la mise en œuvre d’outils (manuels et guides) pour la gestion de la qualité et de la performance dans les stations de pompage et d’épuration. Il s’agirait, entre autres d’établir un manuel de procédures détaillé dans lequel seront explicités :

- L’établissement des procédures d’étalonnage et du contrôle de fonctionnement des différents

matériels (notamment capacités d’aération, fiabilité des capteurs etc…) - L’établissement des procédures de réaction pour les défaillances probables des matériels - L’établissement des procédures de réaction aux constats de non conformité des observations par

rapport aux standards - L’introduction de ces procédures dans les algorithmes de gestion des automates programmables en

tant que cadrage de l’aide à la décision

Cette action pourra se faire en recours à des spécialistes en gestion de stations d’épuration, des électromécaniciens et des spécialistes en programmation d’automates. Elle devra s’effectuer avant le démarrage de la réception des notes descriptives et de calcul de l’entreprise qui sera retenue pour l’exécution des travaux et fournitures de matériels de la future STEP.

(ii) Définition d’un programme de gestion des risques dans la filière méthanisation

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 65

Page 67: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

La gestion de la station Choutrana a montré que la filière de stabilisation des boues par digestion anaérobie comporte des risques dans la manipulation des gaz de digestion. Cette action vise à analyser dans les différents circuits, les risques de fuites, les risques de déflagration, les mesures de protection du personnel affecté à la gestion, la rédaction d’un manuel de procédures à suivre en cas de sinistre. Elle doit aboutir à la mise en œuvre d’un plan d’action, de la désignation de responsables de sécurité et d’un entraînement intensif pour préparer le Staff à toute éventualité. Ce programme de diagnostic et de formation devra être réalisé et encadré par un spécialiste en sécurité incendie et notamment pour les circuits gaz. Il devra être discuté et entériné par l’Agence Nationale de la Protection Civile.

(iii) Mise en œuvre un programme de sensibilisation pour la mise en œuvre du PGE L'expertise environnementale disponible au niveau de l'Office est assez développée néanmoins dans le cadre du projet, il est recommandé que le staff de l'Office, les principaux partenaires du projet, et les entreprises et ONGs locales bénéficient d'une solide formation pour les thèmes qui ont été identifiés et ceux qui seront identifiés par l’ONAS et la Mission d’Appui. Les thèmes principaux comprennent d’une manière non limitative :

- Formation pour la mise en place du PGE et ses outils - Formation pour la mise en application du PGE - Soutien à l’établissement des plans de gestion de la qualité pour la STEP - Formation pour la gestion des risques encourus pour la filière méthanisation - Formation pour la gestion et la commercialisation des boues sur la base de la réglementation dont la

publication est en cours - Et d’autres thèmes

(iv) Mise en œuvre d’un programme de sensibilisation pour la commercialisation des boues de stations d’épuration ;

La gestion des boues est en pleine mutation en Tunisie. En effet, l’entreposage dans les décharges gérées par l’Anged (Agence Nationale de Gestion des Déchets) reste assujetti aux qualités de la boue produite par les STEP et notamment la siccité et la conformité aux normes de qualité. La commercialisation des boues pour des usages de fertilisation agricole reste assujettie à la publication des textes réglementant qui sont en cours d’élaboration au Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques (DGGR) en coordination avec l’ONAS et le Ministère de la Santé Publique. La parution de ces textes est prévue pour la fin de l’année 2006. Parallèlement et dés le démarrage du projet, la mission d’appui technique aura pour tâche principale de préparer la mise en œuvre et à l’application de la nouvelle réglementation. Les experts de la mission pourront assister l’ONAS pour les actions suivantes :

- Vérification de la qualité de la boue produite et sa conformité aux spécifications de la norme

NT 106 020 et notamment pour la siccité et les métaux lourds; - Accompagner la mise en place des accords avec l’ANGED pour qu’elle puisse recevoir, dans ses

décharges, les boues produites par la STEP El Attar; - Appuyer l’ONAS dans la mise en œuvre des infrastructures nécessaires à la préparation des boues

pour la commercialisation conformément aux textes réglementaires ; - Définir, programmer et démarrer les campagnes de sensibilisation auprès des usagers potentiels

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 66

Page 68: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

(v) Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet (NT106 002) après une application de plus

d’une vingtaine d’années.

Promulguées depuis les années 80, les normes de qualité pour les eaux usées épurées sont apparues très sévères. Elles sont plus que pour certains pays occidentaux. Pour certains polluants comme l’azote et le phosphore, les concentrations sont relativement faibles et peuvent difficilement être assurées compte tenu des techniques d’épuration connues actuellement. L’adéquation des normes avec la pratique et les techniques actuelles devrait faire l’objet d’une réflexion approfondie. A cette démarche devraient être associés : le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, le Ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques, le Ministère de la Santé Publique ainsi que les organismes sous tutelle ANPE, DGRE, DGGR, etc. La norme NT 106 002 qui régit la qualité des eaux usées rejetées dans les canalisation publiques et les milieux récepteurs pourrait être assouplie sur un certain nombre de points et particulièrement les contraintes aux rejets des polluants organiques dans les canalisations publiques et les éléments nutritifs (azote et phosphore) dans les milieux récepteurs capables d’auto-régération. Si les normes de rejet pour les eaux épurées ou non sont déjà anciennes et éprouvées par l’usage, le secteur de la recharge des nappes à partir des eaux usées épurées ne bénéficie d’aucun balisage réglementaire. La DGRE se propose, en coordination avec la DGGR, d’explorer ce thème dans le cadre du programme PISEAU financé par la Banque Mondiale. L’appui technique aux équipes de l’ONAS consistera à analyser et définir les adaptations potentielles des normes de rejet à fin de les soumettre aux instances concernées. Suivre et participer à l’action qui sera menée par les DGRE et DGGR quant aux dispositions à prendre pour la recharge des nappes à partir des eaux épurées. X.2 Le programme de la veille environnementale X.2.1. Les objectifs généraux Parmi les principaux objectifs généraux recherchés dans l’élaboration d’un système de gestion environnementale, on peut mentionner :

- La conformité avec la législation et la réglementation en matière d’environnement ; - Le respect des politiques et procédures internes de la station d’épuration - La mise en place d’une emphase sur la prévention des atteintes à l’environnement ; - L’aide à l’identification des sources de problèmes et solutions de ceux-ci ; - Le respect des exigences environnementales du milieu humain ; - L’intégration des concepts environnementaux à la gestion courante des opérations ; - L’aide à la sensibilisation des employés à la gestion de l’environnement et faciliter leur implication ; - La mesure et l’amélioration de la performance environnementale ; - La connaissance, le contrôle et la réduction des coûts de gestion de l’environnement.

X.2.2. Les objectifs particuliers Il est nécessaire de mettre en place un plan d’action qui permet d’atteindre les objectifs fixés par le programme de gestion environnementale (PGE). Afin de réaliser cela, il faut identifier les actions qui seront

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 67

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prises selon un ordre de priorités clairement défini. Il est question ici de planifier des actions sur une longue période. Il est également important de tenir compte de l’évolution du système de gestion environnementale dans le temps. Pour être efficace, le plan d’action devra contenir les informations suivantes :

- Les aspects à corriger ou à maintenir à partir du registre de conformité - Les impacts sur la situation environnementale - Les actions proposées pour corriger ou améliorer la situation - Les priorités d’actions - Les responsables - Les budgets proposés - Les échéanciers ou la fréquence d’application

Une veille constante doit être mise en place par la mesure d’un certain nombre de paramètres qui peuvent donner une image de la situation environnementale et qui peuvent enclencher un certain nombre de mesures et d’actions dont l’objectif est de redresser la situation au niveau environnemental.

- Evaluation initiale des indicateurs - Contrôle et suivi des indicateurs dans la STEP - Contrôle et suivi des indicateurs à l’amont de la STEP - Contrôle et suivi des indicateurs à l’aval de la STEP - Synthèse sur l’application du PGE

Les intervenants et responsables, les résultats Le tableau ci-dessous résume les différentes actions à entreprendre dans le cadre du plan de gestion environnementale (PGE), des responsables de chaque action et des supports de présentation des résultats obtenus.

Activité Support et résultat Responsable

Evaluation initiale des indicateurs Rapport sur les indicateurs Cellule de veille/Appui technique

Contrôle et suivi des indicateurs dans la STEP Rapports d’activité STEP ONAS-Staff Step Contrôle et suivi des indicateurs à l’amont de la STEP Rapports périodiques Cellule de veille/Appui

technique Contrôle et suivi des indicateurs à l’aval de la STEP Rapports périodiques Cellule de veille/Appui

technique

Rapport de synthèse de l’application du PGE Rapports périodiques Cellule de veille/Appui technique

X.2.3. L’évaluation initiale Cette étape consiste à poser un diagnostic sur la situation des milieux récepteurs en matière de gestion environnementale, ainsi il faut :

- Identifier les exigences légales, réglementaires - Procéder à un diagnostic de la situation et déterminer le degré de conformité à la législation, à la

réglementation et aux normes de rejet - Identifier les sources d’impact des rejets de la STEP sur le milieu récepteur. - Après avoir identifié les exigences légales et les aspects environnementaux, il est recommandé

d’évaluer de façon systématique, les écarts entre la situation initiale de référence et celle observée à des cadences régulières.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 68

Page 70: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Cette approche systématique peut être élaborée sous forme de registres de conformité et gérée par une base de données géographique (SIG). X.2.4. Suivi de la qualité des eaux dans la STEP Le programme des analyses et les observations nécessaires à mettre en œuvre sont les suivants : Au niveau de la step Réaliser les analyses de la qualité des eaux par échantillonnage automatique et analyses pour s’assurer de la conformité des eaux épurées avec les normes et données de base de dimensionnement de la Step

- DBO, DCO : quotidiennement - Azote et Phosphore : mensuelle - Bactériologiques : mensuelle - Détergents et métaux lourds : trimestrielle

En cas de défaillance, enclenchement d’une sirène et avertissement dans le bureau du chef de station Au niveau des bassins de lagunage Analyse des qualités biologiques et bactériennes à l’entrée et à la sortie des bassins de lagunage :

- Eschérichia Coli, coliformes fécaux et salmonelles : mensuelle - Œufs d’helminthes, vibrions cholériques et virus : Trimestrielle

En cas de défaillance, prévoir un suivi plus fréquent dans les milieux récepteurs aval (Oued Méliane et petit golfe) et une réorganisation dans le fonctionnement des étangs de maturation

Composantes/ Activités Indicateurs de suivi et

d'évaluation Responsable Cadence

1 - Qualité de l'air

- Station SP1 et SP2 Concentration en H2S Mesure par instrument Chef de station 5/7 jours

- Step El ATTAR Concentration en H2S Mesure par instrument Chef de station 5/7 jours

2 - Pollution sonore - Station SP1 et SP2 mesure de niveau sonore Chef de station Hebdomadaire - Step El ATTAR surpresseurs mesure de niveau sonore Chef de station Hebdomadaire

3 - Mesures envisagées pour les déchets non valorisables - Produits de dégrillage Quantité stockée Chef de station Hebdomadaire - Produits de déshuilage Quantité stockée Chef de station Hebdomadaire

Produits de dessablage Situation du stockage Chef de station Hebdomadaire Boues digérées non commercialisée Situation du stockage Chef de station Hebdomadaire

4 - Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs - Trop plein de la station de pompage SP1 et SP2 Aucun trop plein n’est prévu

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 69

Page 71: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

- Trop plein STEP EL ATTAR Aucun trop plein n’est prévu

Suivi de la qualité des eaux et des boues dans la Step EL ATTAR

Eaux usées à l’entrée

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO, DCO, pH, Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Concentration en coliformes totaux, Echerichia Coli, Salmonella Typhi,

Echantillon moyen de 24 heures

Laboratoire Step 5/7 jours

Eaux épurées sortie décantation secondaire

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO, DCO, pH, Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Concentration en coliformes totaux, Echerichia Coli, Salmonella Typhi,

Echantillon moyen de 24 heures

Laboratoire Step 5/7 jours

Boues digérées Analyse de la qualité Echantillon moyen de 24 heures Laboratoire Step 5/7 jours

Composition gaz digestion Analyse de la qualité

Echantillon moyen de 24 heures Laboratoire Step 5/7 jours

X.2.5. Suivi de la qualité des eaux dans le milieu récepteur Au niveau de l’Oued Méliane Analyse des qualités biologiques et bactériennes dans un site intermédiaire (pont de la MC36 ) :

- DBO, DCO : quotidiennement - Azote et Phosphore : mensuelle - Bactériologiques : mensuelle - Eschérichia Coli, coliformes fécaux et salmonelles : mensuelle - Descriptif du biotope et évolution de ses principaux indicateurs (faune et flore) : Chaque saison

En cas de défaillance, les causes doivent en être analysées et si nécessaire, intervenir au niveau de la STEP pour corriger les défaillances qui seraient à l’origine de la déviation Au niveau du petit golfe Analyse des qualités biologiques et bactériennes au droit du rejet en mer et à une centaine de mètres du rivage :

- Azote et Phosphore : mensuelle - Bactériologiques : mensuelle - Eschérichia Coli, coliformes fécaux et salmonelles : mensuelle - Œufs d’helminthes, vibrions cholériques et virus : Trimestrielle - Descriptif du biotope et évolution de ses principaux indicateurs (faune et flore) : Chaque saison

En cas de défaillance, les causes doivent en être analysées et si nécessaire, intervenir au niveau de la STEP pour corriger les défaillances qui sont à l’origine de la déviation

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 70

Page 72: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Au niveau de la nappe d’under flow de l’Oued Méliane Deux piézomètres seront placés au niveau du lit de l’Oued Méliane. Le premier au point de rejet et le second au niveau du pont sur la MC36.

- Mesures mensuelles des niveaux piézométriques - Des prélèvements mensuels sont à effectuer.

Les paramètres à analyser sont :

l’azote total, le phosphore total, la DBO5, la DCO La contamination bactérienne. Eschérichia Coli, coliformes totaux, coliformes

fécaux et salmonelles X.4. Les moyens à mettre en oeuvre Pour le bon fonctionnement et une bonne application du plan d’action il faut penser aux ressources humaines, à l’intégration et à l’harmonisation du système de gestion environnementale avec les autres systèmes en place, ainsi qu’à l’assignation des différentes tâches et fonction au personnel adéquat. Il est important après identification des besoins en formation de s’assurer que le personnel dont le travail peut avoir un impact sur l’environnement reçoive la formation adéquate. Outre la formation du personnel le volet de la communication reste très important dans un plan d’action et on en distingue deux types :

- La communication interne se doit d’assurer le transfert de l’information et des données entre les différents niveaux c'est-à-dire de la STEP vers la direction qui en est responsable vers l’ONAS. Ce plan doit définir qui communique quoi, par quel moyen et à quel moment.

- La communication externe permettra de recevoir et de traiter les rapports reçus et émis par la direction générale et les différents partenaires.

(i) La mission d’appui au projet

Elle a été déjà développée dans les paragraphes ci-dessus

(ii) Le staff de la Station d’épuration Le Staff sera composé d’un certain nombre d’ingénieurs et techniciens.

(iii) La cellule de veille environnementale Le staff de la cellule de veille environnementale sera composé des cadres et techniciens dont le nombre

et la spécialité sont indiqués ci-dessous :

Un environnementaliste chef de cellule Une secrétaire Un biologiste milieu terrestre et eau douce Un biologiste milieu marin Un technicien supérieur DAO/GIS Deux techniciens supérieurs (chimie biologie)

Cette équipe doit disposer des équipements suivants

Equipements de bureau Equipements informatiques et de communication Software de SIG (système d’information géographique)

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 71

Page 73: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Equipement numérique multimédia (appareils photo, caméras, GPS de poche etc..) Logistique de prélèvements et d’échantillonnage Logistique de déplacements (voitures chauffeurs, embarcations)

Les indicateurs de performance du PGE Les indicateurs feront dans la plus part des cas référence aux normes et règlements en vigueur. X-4.1- Indicateurs de suivi de qualité dans la Step

Composantes/Activités Indicateurs de suivi et d'évaluation

Valeurs à observer Cadence

Qualité de l'air - Station SP1 et SP2 Concentration en H2S Inférieure à 5/7 jours - Step El ATTAR Concentration en H2S Inférieure à 5/7 jours Pollution sonore - Station SP1 et SP2 mesure de niveau sonore Inférieure à 80 dB Hebdomadaire - Step El ATTAR surpresseurs mesure de niveau sonore Inférieure à 80 dB Hebdomadaire

Mesures envisagées pour les déchets non valorisables Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs - Trop plein de la station de pompage SP1 et SP2

Aucun trop plein n’est prévu

- Trop plein STEP EL ATTAR

Aucun trop plein n’est prévu

Suivi de la qualité des eaux et des boues dans la Step EL ATTAR

Eaux usées à l’entrée

Analyse de la qualité Pramètres physicochimiques DBO,DCO,pH,Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergentsEchantillon moyen de 24 heures

Inférieures à la norme NT106 002 5/7 jours

Eaux épurées sortie décantation secondaire

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO,DCO,pH,Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Echantillon moyen de 24 heures

Inférieures à la norme NT106 002 5/7 jours

Boues digérées

Analyse de la qualité Métaux lourds, Ascaridés, Œufs d’helmintes, Echantillon moyen de 24 heures

Inférieures à la norme NT106 020 5/7 jours

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 72

Page 74: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Composition gaz digestion Concentration H2S

Inférieur à définir asiistance technique PGE

5/7 jours

X-4.2- Indicateurs de suivi de qualité dans le milieu récepteur

Composantes/Activités Indicateurs de suivi et d'évaluation Valeurs Cadence

Qualité de l'air Station SP1 et SP2 Concentration en H2S Inférieure à Tous les mois Step El ATTAR Concentration en H2S Inférieure à Tous les mois Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs Débordement de la SP1 et SP2

Visite des berges Sebkha Aucun déversement Tous les mois

Suivi de la qualité des eaux et des boues dans la Step EL ATTAR

Eaux usées à l’entrée

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO,DCO,pH,Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents

Inférieures à la norme NT106 002 Rapports mensuels

Eaux épurées sortie décantation secondaire (contrôle externe) PGE

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO,DCO,pH,Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Echantillon moyen de 24 heures

Inférieures à la norme NT106 002 Mensuelle

Boues digérées (contrôle externe) PGE

Analyse de la qualité Echantillon moyen de 24 heures

Inférieures à la norme NT106 020 Mensuelle

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 73

Page 75: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Composantes/Activités Indicateurs de suivi et d'évaluation Valeurs Cadence

Rejet dans l’Oued Meliane et le petit golfe

Oued Méliane (contrôle externe) PGE

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO,DCO,pH,Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Concentration en coliformes totaux, Echerichia Coli, Salmonella Typhi, Echantillon moyen de 24 heures

Sans changement par rapport à la situation initiale

Hebdomadaire

Nappe du Mornag (contrôle externe) PGE

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO, DCO, pH, Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Concentration en coliformes totaux, Echerichia Coli, Salmonella Typhi, Echantillon instantané dans les puits 10 unités

Sans changement par rapport à la situation initiale

Mensuelle

Le rejet sur le Golfe de Tunis (contrôle externe) PGE

Analyse de la qualité Paramètres physicochimiques DBO, DCO, pH, Conductivité, Azote, phophore, Métaux lourds, phénols, détergents Concentration en coliformes totaux, Echerichia Coli, Salmonella Typhi, Echantillon instantané dans les sites 10 unités

Sans changement par rapport à la situation initiale

Mensuelle

Evaluation écologique Oued Méliane

Echantillonnage de témoins A définir dans le PGE

Sans changement par rapport à la situation initiale ou évolution favorable

Saisonnier

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 74

Page 76: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Evaluation écologique Petit Golfe

Echantillonnage de témoins A définir dans le PGE

Sans changement par rapport à la situation initiale ou évolution favorable

Saisonnier

Evaluation écologique Sebkha Sedjoumi

Echantillonnage de témoins A définir dans le PGE

Sans changement par rapport à la situation initiale ou évolution favorable

Saisonnier

(iv) Les rapports sur les performances du PGE

Plusieurs types de rapports seront élaborés. Ils ont tous pour objectif de présenter une évaluation pertinente de la situation du fonctionnement de la step et de ses annexes et de la situation de l’environnement pour les zones traversées, les milieux sensibles et les milieux récepteurs

Les rapports d’activité du chef de station

Ce sont des rapports que l’ONAS a déjà organisés. La mission d’appui aura pour mission d’examiner la présentation de ces rapports et de leur contenu. Elle présentera ses commentaires et améliorations aux responsables de l’ONAS et en suivra la suivra l’application.

Les rapports d’activité de la cellule de veille

Ils portent spécifiquement sur les indicateurs que la cellule observe à travers les visites de terrain, les analyses périodiques qu’elle fait établir pour les indicateurs relatifs au milieu récepteur et notamment :

- La qualité des eaux dans l’Oued El Melah et l’Oued Méliane - La qualité des eaux dans le petit golfe de Tunis - La qualité des eaux dans la sebkha Essijoumi - L’état d’évolution de l’écosystème dans Oued Méliane, Golfe et Sebkha Essijoumi

Il intégrera moyennant les vérifications nécessaires,

- les rapports émanant de la STEP El Attar et ceux émanant de la DGRE quant au suivi de la nappe du

Mornag. - Les rapports d’évaluation et d’audits du bailleur de fond Le bailleur de fonds fera établir par la mission d’appui, à intervalles réguliers (tous les 6 mois) un rapport d’évaluation, qui aura pour objectif de synthétiser les rapports établis par les différents opérateurs et d’éclairer la Banque et l’ONAS sur la situation environnementale et l’état d’avancement de l’Application du PGE. Les rapports sur l’état initial du site et les rapports d’évaluation ou d’audit devront faire référence aux conditions initiales, aux quantités observées et porteront analyse des écarts entre les réalisations et les objectifs. Ils porteront un diagnostic sur l’origine des écarts et proposerons les mesures pour remédier les écarts observés. X.5. Situations d’urgence et capacité à réagir

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 75

Page 77: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

(i) Le plan d’urgence La STEP doit établir et maintenir des moyens pour garantir sa capacité à réagir lors d’incidents imprévus ou d’accidents. Elle doit identifier les accidents potentiels et les situations d’urgence ainsi que les aspects environnementaux qui y sont associés. Le plan d’urgence peut comprendre :

- La définition des responsabilités - Une liste du personnel clé - Les coordonnées des services d’urgence externes (service de gestion des barrages pour des lâchers en

cas de pollution potentielle) - Les plans de communication interne et externe - Les mesures à prendre selon les situations - Les informations relatives aux matières dangereuses, incluant l’impact éventuel de chaque matière et

les mesures à prendre en cas de déversement - Les plans de formation et les exercices permettant de vérifier l’efficacité des mesures

(ii) La mise à jour du plan d’urgence Comme le plan d’action constitue un outil de travail, il doit faire l’objet d’une mise à jour régulière en tenant compte des changements. Les résultats obtenus :

- Au niveau des opérations - Des exigences légales et autres exigences normatives - Des commentaires des parties intéressées

Le plan d’action est dynamique dans le temps et pourra faire l’objet de modifications fréquentes durant les premiers mois d’application. X.6. conclusions sur la gestion environnementale du projet En dehors du suivi environnemental classique matérialisé par les programmes d’analyses et d’observations au niveau de la station d’épuration et du milieu récepteur, la réutilisation agricole des eaux usées épurées de la station d’épuration Tunis Ouest apparaît comme perspective tout à fait intéressante. L’hypothèse « rejet zéro » dans le milieu récepteur est possible. Elle est permise par la présence de retenues collinaires en quantités et volumes suffisants pour assurer un stockage de report inter-saisonnier du quasi totalité des débits et volumes non utilisés au fil de l’eau. Néanmoins la réalisation de l’option rejet zéro reste tributaire des options du développement agricole et de la demande en eau. La planification envisagée par la DGGR est largement étalée dans le temps Celle-ci, prévoit la réalisation des périmètres identifiés sur une durée de 15 ans (3 plans de développement économique et social), ce qui met l’option « rejet zéro » à une échéance très lointaine non compatible avec le projet actuel. Le programme de gestion environnementale et les mesures d’atténuation identifiées sont rappelés ci-dessous :

- Au niveau des nutriments : procéder à l’élimination de l’azote et du phosphore conformément à la norme en vigueur

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 76

Page 78: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

- Au niveau du lit de l’Oued Méliane assurer fréquemment, un faucardage et un nettoyage du fond du lit.

- Au niveau du delta de l’Oued Méliane : assurer un suivi de la dispersion des effluents dans l’interface

eaux douces/eaux salées. S’assurer que les STEPs de Sud Méliane, d'El Allef et de Mornag assurent un traitement complémentaire comme celui proposé pour la STEP El Attar

X.7 - Estimation des actions d'accompagnement du plan de gestion environnementale (PGE) Le tableau ci-dessous résume les actions d’accompagnement qui tendent à atténuer l’effet du complexe pompage - épuration - rejet sur le milieu récepteur de la STEP El Attar. Le Tableau comporte les composantes suivantes :

- Les mesures d’atténuation - Le renforcement institutionnel - Le monitoring - Le reporting

Les mesures d'atténuation

- L’ensemble des mesures d’atténuation des impacts en phase chantier ont fait l’objet de spécifications

dans les dossiers d’appel d’offres travaux - Pour la gestion des boues, il est recommandé de créer une plate-forme de gestion des boues au sein

de la Step El ATTAR

Cette action a été prise en compte dans le programme des travaux pour un budget qui est de l’ordre de 400000 US $. Les études seront réalisées par l’ONAS.

Le renforcement institutionnel

Le renforcement institutionnel comporte les composantes ci-dessous:

Appui technique à l'ONAS pour la gestion environnementale du projet Etablissement d'un Manuel de suivi de la performance et assurance qualité Sensibilisation/formation

Informations sur le PGE et sensibilisation sur l'objectif et le contenu du PGE Ateliers d'Information sur la valorisation des boues et promotion de la demande

Le monitoring

Il concerne la réalisation d’échantillonnage et d’analtses de laboratoire dont l’objectif est d’évaluer l’évolution des paramètres de qualité dans milieu récepteur (Oued méliane, Nappe du Mornag et Golf de Tunis,)

Le reporting (inclus dans la prestation ONAS )

Il concerne l’établissement des différents rapports d’activité sur le suivi du PGE et qui sera établi par la eellule spécifique qui sera constituée par l’ONAS renforcée par la mission d’assistance technique.

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 77

Page 79: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

X-6 Estimation des actions d’accompagnement pour la mise en œuvre du Plan de Gestion Environnementale (PGE)

Le tableau ci-dessous résume les actions relatives à l’appui institutionnel aux équipes de l’ONAS pour la mise en œuvre du PGE et des actions de sensibilisation et de formation. Actions Produit escompté Quantités Budget en US Source definancement Echéancier H/mois 2- Mesures d'atténuation

Plateforme stockage boues traitées (inclus dans le programme des travaux 400000 US $)

Autres Inclus dans le DAO 4 trimestre 0 1- Renforcement institutionnel

11- Appui technique à l'ONAS pour la gestion environnementale du projet Voit TDR 10 H/mois 165 000 Inclus dans le projet 2 mois par an

12- Etablissement d'un Manuel de suivi de la performance et assurance qualité Voir TDR 2 H/mois 45 000 Inclus dans le projet

13- Sensibilisation/formation

Informations sur le PGE et sensibilisation sur l'objectif et le contenu du PGE Work shop 0,5 H/mois 10 000 Inclus dans le projet 1er trimestre

Ateliers d'Information sur la valorisation des boues et promotion de la demande Work shop 1,5 H/mois 30 000 Inclus dans le projet

Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet ONAS

3- Monitoring (analyse de laboratoire au niveau du milieu récepteur) 50 000 Inclus dans le projet Année 4 et 5

4- Reporting (inclus dans la prestation ONAS )

Total projet US Dollars 300 000

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 78

Page 80: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

X.7 Planning de Mise en œuvre du PGE L'ensemble, des actions préconisées dans le cadre du Plan de gestion Environnementale est résumé dans le planning de mis en œuvre. Ce dernier met en exergue les principaux inputs requis, les responsables chargés de l'exécution et/ou de suivi des actions, et la répartition de l'exécution des différentes actions sur la durée du projet. Actions/quantités H/mois/Années Quantités Budget 2007 2008 2009 2010 2011 H/mois 1- Renforcement institutionnel 11- Appui technique à l'ONAS pour le PGE 10 H/mois 165 000 xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx 12- Manuel performance et assurance qualité 2 H/mois 45 000 xxxx 13- Sensibilisation/formation Informations sur le PGE et sensibilisation 0,5 H/mois 10 000 xxxx Ateliers d'Information et promotion boues 1,5 H/mois 30 000 xxxx xxxx xxxx Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet Xxxx xxxx 2- Mesures d'atténuation Plateforme stockage boues traitées xxxx

3- Monitoring (analyse de laboratoire au niveau du milieu récepteur) 50 000 xxxx xxxx

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 79

Page 81: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Annexe 1: Liste des présents lors de la journée de consultation sur l'étude d'impact sur l'environnement Annexe 2- Note complémentaire sur la dispersion des polluants dans le Golfe de Tunis Annexe 3- Note complémentaire sur l’hydrodynamique de la nappe du Mornag et son interaction avec les rejets des eaux usées épurées dans l’oued Méliane

Step El ATTAR- Evaluation Environnementale – Rapport 80

Page 82: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

STEP SUD MELIANE

STEP CHOTRANA

STEP CHARGUIA

STEP COTIERE NORD

STEP EL ATTAR

STEP EL ALLEF

STEP SUD MELIANETUNISIA

TUNIS WEST

STATIONS D'EPURATIONGrand TUNIS

Plan de situation

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République Tunisienne

Ministère de l’Environnement et du Développement durable

Office National de l’Assainissement

STATION D’EPURATION TUNIS OUEST (EL ATTAR)

EVALUATION ENVIRONNEMENALE

Annexe 2

Simulation de l'impact du rejet de l'Oued

Méliane dans la Baie de Tunis

- Mai 2006 -

SIRUS , 56 Rue d’IRAN – 1002-Tunis – Tel Fax 789 438 – [email protected]

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

Introduction

Dans le cadre de l’évaluation environnementale de la step Tunis Ouest El ATTAR, il a été décidé d’explorer les possibilités de dispersion des effluents dans le Golf de Tunis. Les investigations complémentaires devaient se baser sur les travaux en cours dans l’Ecole d’Ingénieurs de Tunis sur le Golf de Tunis. Un certain nombre de simulations devaient être effectuées pour approcher le mieux possible le devenir des micro-polluants résiduels dans les eaux usées épurées issues des stations d’épuration existantes et/ou projetées. Les analyses porteront autant sur les débits et concentrations instantanés que sur leur cumul dans l’espace et dans le temps. Le présent rapport, a donc pour objet de présenter les résultats de ces simulations et de l'impact, sur le Golfe Tunis, du rejet des eaux usées épurées véhiculées par l'Oued Méliane. En effet, suite aux extensions et/ou nouvelles Stations d'Epurations prévues par l'ONAS, les rejets d'eaux traitées dans l'Oued Méliane vont augmenter énormément, pour atteindre un débit d'environ 4 m3/s. Dans ce qui suit, nous allons simuler l'impact de cette augmentation de polluant rejeté dans la Baie de Tunis. Le golfe de Tunis constitue, avec les golfes d’Hammamet et de Gabès, la partie la plus importante du littoral tunisien. Il occupe une position géographique importante par sa proximité de Tunis et ses banlieues et par la forte urbanisation de ses côtes. Cependant, ce golfe est un espace semi-fermé, surtout le petit golfe (ou la baie de Tunis), sur la mer méditerranée. Avec l’augmentation continue du flux des rejets urbains dans le golfe de Tunis (eaux usées traitées ou non, eaux industrielles), il est de plus en plus menacé par la pollution et risque de poser des problèmes environnementaux. Pour sauvegarder ce milieu marin très sensible, il faudrait déterminer la capacité de ce golfe à absorber la pollution rejetée pour ne pas la dépasser. C'est dans ce cadre que nous pouvons situer ce travail qui concerne l'étude du fonctionnement hydrodynamique ainsi que l'impact sur le transport de la pollution rejetée par l'ONAS (en particulier à travers l'oued Méliane) dans le golfe, par modélisation. Une présentation de golfe de Tunis sera proposée en début du rapport, ainsi que l’analyse des données disponibles concernant ce milieu marin. Nous présenterons ensuite les résultats des simulations du fonctionnement hydrodynamique du Golfe de Tunis avec un vent du Nord-Ouest et/ou une marée moyenne. L'objectif principal

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

de ces simulations est de prédire la structure générale de la circulation des eaux à l'intérieur du golfe. Enfin, nous présenterons les résultats des simulations de la dispersion d'un polluant quelconque (la DCO, DBO, ou un autre polluant) contenu dans les rejets, au niveau de l'Oued Méliane, dans la Baie de Tunis. L'objectif de ces simulations est de tenter de prédire la distribution, dans le golfe, des concentrations des polluants rejetés.

Notons que pour simuler le fonctionnement hydrodynamique de la baie de Tunis, qui est un milieu ouvert, nous étions obligés de simuler la totalité du golfe de Tunis. Ceci pour pouvoir imposer les conditions aux limites loin de la zone du rejet (les conditions ainsi imposées aux limites du golfe sont assez éloingnées de l'oued Méliane).

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

Chapitre I

Présentation du Golfe de Tunis

I.1. Situation géographique du golfe et de la baie de Tunis : Le golfe de Tunis est situé entre les deux parallèles 36° 42’ et 37° 10’ et les deux méridiens 10°10’ et 11°5’. Il s’étend sur une surface totale d’environ 1857 Km2, de largeur maximale d’environ 58 Km et admettant 160 Km de côtes. Sa côte joint Cap Farina à Ras Regbi (à l'extrême nord du Cap-Bon), sa frontière marine est située à 200 Km au sud ouest du canal sicilo-tunisien. La Baie de Tunis, ou le petit golfe, est une partie du golfe qui est relativement abritée (le fond du golfe). Elle est limitée par la zone côtière allant de cap Carthage à Ras El Fartas et occupe une surface totale d'environ 355 Km2 (Figure I.1).

Figure I.1 : Carte du Golfe de Tunis

I.2. Caractéristiques du Golfe de Tunis :

I.2.1. Caractéristiques des communications avec l'extérieur : Le Golfe de Tunis est ouvert sur le large, la mer méditerranée, au Nord, sur une largeur d'environ 58 Km. Il reçoit, principalement en cas de pluies, les eaux de plusieurs oueds dont le plus important est évidemment l'oued Medjerda et dont l'embouchure est située au Sud de la lagune de Ghar El Melh. Mis à part le large et les oueds, plusieurs lagunes et canaux communiquent avec le Golfe de Tunis. Nous citerons, ci-dessous, les plus importantes communications (figure I.2).

La lagune de Ghar El Melh

La lagune de Ghar El Melh se trouve au Nord-Est de la Tunisie et au Nord-Ouest du Golfe de Tunis entre le 10°08’et 10°15’ de longitude Est et entre 37°06 et le 37°10’ de latitude Nord. La lagune de Ghar El Melh a une superficie d’environ 35 Km2 et une profondeur moyenne de 0.8 m seulement. Elle communique avec le golfe à travers une passe appelée “El Boughaz“ dont la largeur est 85 m et la profondeur est de 2.5 m. Les échanges lagune - golfe dépendent de la marée : Remplissage de la lagune en marée ascendante et vidange de la lagune en marée descendante. Avec une marée moyenne, le débit échangé peut atteindre 93.5 m3/s.

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

Figure 1-12

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

Le Lac Nord de Tunis

Le Lac Nord est situé à l’Est de la ville de la Tunis. Ce lac se trouve entre les méridiens 10° et 11° Est et les parallèles 36° et 37° Nord. Il est limité au nord par la route de la Marsa (la GP9), à l’Ouest par la ville de Tunis, au Sud par la route Tunis –la Goulette et à l’Est par la banlieue nord de la ville de Tunis. Il s’étend sur une superficie d’environ 24 Km2. La bathymétrie du lac varie de –0.5 mNGT à –4.1 mNGT, avec une moyenne de –1.8 mNGT. Ce lac est en communication avec golfe de Tunis à travers le canal Kheireddine dont la largeur est de 78 m et la profondeur est de 3 m. Le débit échangé avec le golfe au niveau de ce canal, qui est fonction de la marée, peut atteindre 66.6 m3/s en marée moyenne.

Le Canal de Navigation

Le canal de navigation a été creusé en 1881 pour relier la baie au port de Tunis. Il est aligné suivant la direction WSW-ENE. Il a une longueur d’environ 15 Km, une largeur de 100 m et une profondeur moyenne de 8 m. Les échanges de ce canal avec le golfe dépendent de la demande des centrales électriques de Radès en eau de mer, pour le refroidissement, ainsi que de la communication avec le lac sud (canal et écluses de Tunis). Le débit échangé avec le golfe de Tunis peut atteindre 60 m3/s.

Le rejet des Centrales Electriques de Radès

Le canal de rejet des centrales électriques de Radès se trouve entre le canal de navigation et le lac Sud de Tunis. Il déverse, dans le fond du petit golfe, les eaux de refroidissement des différentes centrales électriques de Radès. Le débit déversé par ce canal est d'environ 60 m3/s.

Le Lac Sud de Tunis

Le Lac Sud de Tunis fait partie du complexe lagunaire de la ville de Tunis formé aussi par le canal de navigation et Lac Nord. Ce complexe lagunaire est situé au fond de la baie de Tunis. La surface du lac sud de Tunis est d'environ 7 Km2 et sa profondeur moyenne est de 2.4 m. Il communique avec le Golfe de Tunis par le canal de Radès. Ce canal est calibré à la cote –3.41 m NGT et a une largeur de 60 m et une longueur de 2100 m. L’échange entre le lac sud et le golfe est organisé par des clapets qui sont implantés dans le canal de Radés et permettent seulement l’entrée de l’eau du golfe vers le lac en marée montante. Le débit entrant peut atteindre 50 m3/s en marée moyenne.

Sabkhet Soliman

La lagune de Soliman (ou Sabkhet Soliman) est située au Nord de la ville de Soliman. Elle est bordée par Soliman plage à l’ouest, par une dune consolidée au nord, par des terres agricoles au Nord-Est, à l’Est et au Sud-Est. Cette lagune a une superficie globale d’environ 2.25 Km2 et une profondeur inférieure à 5 m. Elle communique avec la mer par un petit canal dont la largeur est de 20 m et la profondeur est de 3 m. Le débit échangé avec le golfe en marée moyenne peut atteindre 4.3 m3/s (Jaoui, 2003).

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

Les rejets de l’ONAS :

− Le Canal Khalij

Le canal Khalij se déverse dans le golfe de Tunis à environ 4 Km au nord de la plage de Raoued. Ce canal draine les eaux épurées des stations d'épuration (STEP) de Charguia, de Choutrana et de la côtière Nord. Il a une profondeur de 1 m et à une pente moyenne supérieure à 1/100ème.

Le débit déversé dans le golfe est d’environ 120 000 m3/jour.

− L'Oued Méliane

L’oued Méliane se déverse au fond du Golfe de Tunis (dans la baie de Tunis). Il draine les eaux épurées de la STEP de Sud Méliane ainsi que celles projetées par l'ONAS. Il a une profondeur d’environ 1 m.

Le débit rejeté dans la baie est d’ordre de 0.7 m3/s (soit environ 60 000 m3/ jour), et il devrait atteindre environ 4 m3/s après les nouvelles STEP prévues par l'ONAS. Toutes ces communications, mis à part les oueds, du Golfe de Tunis sont localisées sur la figure I.2 suivante.

Figure I.2 : Les communications continentales du Golfe de Tunis

I.2.2. La bathymétrie du Golfe de Tunis : La bathymétrie du Golfe de Tunis varie de –2 à plus de –100 mNGT, d’après la carte marine (figure I.3). Sur la côte Ouest du golfe, entre Cap Carthage et Cap Farina, la profondeur de l’eau atteint 50 m à environ 15 Km des plages alors que sur les côtes Est de Cap Bon, elle est atteinte à 5 km des plages. Au centre du golfe, la profondeur de l’eau varie de 70 à 100 m. La profondeur dans la baie (ou petit Golfe) n’excède pas 10 m dans sa zone Ouest délimitée par l’alignement joignant Cap Carthage à Soliman. Au centre de la Baie, la profondeur varie de 10 à 30 m.

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

I.3. Données climatologiques et océanographiques : Les importantes variables climatiques et océanographiques qui peuvent influencer l’hydrodynamique d’un hydrosystème côtier sont : le vent, les courants marins, la houle et la marée.

I.3.1. Le vent :

Parmi les données climatologies qui agissent directement sur l'hydrodynamique et la dispersion d’un effluent quelconque en mer, nous retrouvons le vent. En effet, le vent génère des courants de surface, un basculement du plan d’eau et des vagues qui peuvent influencer la dilution de l’effluent dans le milieu récepteur. Nous disposons de statistiques concernant le vent à la station de Tunis-Carthage, d’après l’Institut National de la Météorologie, sur 30 années (1970 - 1999). Ces statistiques sont présentées dans le tableau I.1 suivant. D’après ce tableau, nous remarquons que :le vent calme représente 7.9 %, les vents provenant du secteur Ouest sont les vents les plus forts et les fréquents (avec une fréquence de 20 %), et les vents les moins violents sont du secteur Sud-Sud-Est avec une fréquence de 2.5 %. D'autre part, ce tableau montre que les faibles vents (d'intensité inférieure à 5 m/s ou calmes) représentent une fréquence d'environ 76 %. Puisque le vent est un facteur qui favorise la dispersion et la dilution d'un polluant quelconque en milieu marin, les simulations de la dispersion du rejet de l'oued Méliane en mer, qui seront réalisées et présentées sous deux hypothèses :

- sans vent : c’est l(hypothèse la plus défvorable ; - avec vents à dominante Nord Est Sud Est et Sud Est Nord Ouest ;

I.3.2. La marée :

La variation du niveau de la mer est causée par plusieurs facteurs, chacun agissant à des échelles différentes. Parmi ces facteurs, on distingue la marée qui est une variation régulière du niveau de l’eau qui est due à l’attraction de la lune et du soleil sur les plans d’eau océaniques. Elle se traduit par une oscillation périodique du niveau de la mer, d'amplitudes variables dans le temps et d’un lieu à un autre, suivant les positions relatives de la terre et des astres perturbateurs. L’action de la lune est prépondérante en raison de sa proximité de la terre : C'est la marée semi-diurne. La période théorique de la marée semi-diurne, imposée par la lune, est de 12 heures 24 mn. L’oscillation du plan d’eau est accompagnée de courants intéressants toute la masse liquide. Le moment où le sommet de l’onde de marée atteint la côte est celui de la pleine mer. Lorsque le creux de l’onde atteint la côte commence l’étale de basse mer.

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

La marée en Tunisie est généralement donnée par les instructions nautiques par rapport au zéro hydrographique (ZH) ou par rapport au zéro du Niveau Général de la Tunisie (NGT). Les caractéristiques de la marée au port de La Goulette se présentent, d’après les instructions nautiques, comme suit :

La marée est principalement semi-diurne ; Le zéro NGT est situé à +0.41 mZH ; Le niveau moyen annuel de la mer est situe à +0.08 mNGT ; Marnage moyen : 0.20 m ; Marnage morte-eau : 0.12 m ; Marnage vive-eau : 0.24 m ; Marnage vive-eau extraordinaire : 0.30 m qui coïncide avec les vents nord-ouest ; Les niveaux maximum et minimum enregistrés par ICN-SOGREAH au cours de

l’année 1976 étaient respectivement – 0.30 mNGT et +0.73 mNGT. Ainsi, nous adaptons que le niveau moyen de la mer (Zmoy) est de +0.08 mNGT et que l’amplitude moyenne de la marée (ou marnage) est de 0.20 m. Cette marée sera imposée aux limites ouvertes du golfe de Tunis, au niveau du large.

Tableau I.1 : Fréquence du vent (1970 -1999) à Tunis Carthage (en %) (INM)

Vitesse de vent à Tunis Carthage Direction 1-5 6-10 11-15 ≥16

Total

N 3.1 1.4 < 0.05 - 4.5 NNE 2.7 1.1 < 0.05 < 0.05 3.9 NE 2.5 0.7 < 0.05 - 3.2

ENE 2.2 0.4 - - 2.6 E 6.6 1.5 < 0.05 < 0.05 8.2

ESE 4.5 1.2 < 0.05 - 5.7 SE 3 0.6 < 0.05 - 3.6

SSE 2.2 0.3 < 0.05 - 2.5 S 4.3 0.2 < 0.05 - 4.5

SSW 3.2 0.1 < 0.05 - 3.3 SW 7.7 0.5 < 0.05 - 8.2

WSW 6.1 1.1 < 0.05 - 7.3 W 12 7.1 0.9 < 0.05 20

WNW 1.8 1.5 0.4 < 0.05 3.7

NW 3.8 3 0.3 < 0.05 7.2

NNW 2.4 1.2 0.1 < 0.05 3.8

Total 68 22 1.9 0.1 92.1 • Fréquence de vent calme (%) : 7.9 %

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

I.3.3. La houle :

La houle est produite par l’action du vent à la surface de l’eau. Elle dépend de l'intensité du vent, de sa durée et du fetch. Dans le golfe de Tunis, d’après les estimations de "Hidrotécnica Portuguesa" (H.P., 1995), les principales directions de la houle sont généralement du Nord-Nord-Est et Est avec des clapots entre Est-Nord-Est et Sud-Est (voir tableau I.2) :

La houle significative décennale serait de 4.4 m à 5.2 m et de période 11.3 s à 13.2 s. La houle significative cinquantennale serait de 5.7 m à 6.8 m et de période 13.8 s à

16.4s. Les courants de houle sont généralement faibles mais ils sont le plus souvent responsables des transports de sédiments dans le littoral.

Tableau I.2 : Hauteur et période de la houle dans le golfe de Tunis (HP, 1995)

Période de retour (années) Site

5 10 25 50 100

Direction moyenne

(degré/au Nord)

Golfe de Tunis (Bon lieu Nord)

4.4 m 11.8 s

5.2 m 13.2 s

6.1 m 15.1 s

6.8 m 16.4 s

7.5 m 17.8 s 18

Golfe de Tunis (Bon lieu Sud)

3.8 m 10.2 s

4.4 m 11.3 s

5.2 m 12.7 s

5.7 m 13.8 s

6.3 m 14.8 s 356

I.3.4. Les courants marins :

Les courants marins sont des caractéristiques hydrodynamiques d’une zone côtière qui influencent directement la dispersion de polluants dans un milieu marin.

Les mesures in-situ réalisées vers 1950 de Gammarth à La Goulette ont montré qu’en absence de houle, sur toute le bande littorale, les vitesses moyennes sont inférieures à 0.15 m/s (HP, 1995). En effet, les courants généraux concernent surtout les eaux au large, donc n’interviennent pas ou peu au niveau des côtes. Ils sont faibles dans le golfe de Tunis. Bien que les courants de marée soient faibles sur les côtes tunisiennes, ils sont importants seulement au niveau des étranglements et des communications avec les lagunes côtières.

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Chapitre II

Simulation du fonctionnement hydrodynamique du Golfe de Tunis

II.1. Construction du modèle hydrodynamique :

II.1.1. Choix du modèle utilisé : Le Golfe de Tunis est profond (jusqu’à 100 m) et il est très probablement stratifié. Il nécessite alors l’utilisation d’un modèle à 3D. Cependant, comme première approche, nous avons choisi d’utiliser un modèle bidimensionnel, intégré sur la hauteur, pour la simulation de l’hydrodynamique de golfe bien qu’il soit moins adapté aux écoulements loin des côtes (dans les zones profondes). Néanmoins, dans les zones qui nous intéressent, soit près des côtes (jusqu'à des profondeurs d'environ 50 mètres où la stratification des eaux est peu probable), les résultats des modèles bidimensionnels, intégrés sur la hauteur, restent tout à fait valables et acceptables. Ainsi, pour la simulation du fonctionnement hydrodynamique de Golfe de Tunis et de la dispersion de polluant, nous allons utiliser le logiciel « Surface Water Modeling System » (ou SMS). Ce dernier, est un modèle à deux dimensions qui comprend différents modules pour la génération du maillage, les simulations et la représentation graphique des résultats. Le logiciel SMS ainsi que ses différents modules sont présentés en détails en Annexe de ce rapport. La première étape, en vue de simuler la dispersion de polluant dans un milieu marin, consiste donc à simuler son fonctionnement hydrodynamique moyen. En effet, la dispersion du polluant se fait principalement par transport convectif.

II.1.2. Maillage du Golfe de Tunis : La première étape dans l’utilisation d’un modèle numérique, comme le logiciel SMS, consiste à faire le maillage du domaine d’étude. Il s’agit d’une partition du milieu aquatique en éléments dans l’espace. Ainsi, nous avons procédé, à l’aide du module GFGEN, à la délimitation (à l’échelle d’une part, et la plus proche possible de la réalité d’autre part) et, ensuite, à la réalisation du maillage du Golfe. Ceci a été effectué en s’appuyant sur un fond de photo du Golfe de Tunis (la carte marine). Pour le besoin des simulations numériques, le golfe a été alors discrétisé en éléments triangulaires à 6 nœuds (il a été discrétisé en 8087 éléments, en utilisant 16588 nœuds).

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Nous avons affiné le maillage au niveau des communications existantes entre le golfe (ou la baie) et les lagunes côtières ou les points de rejets, ainsi que près des côtes. Cette opération permet d’augmenter les précisions des calculs dans les zones sensibles du plan d’eau ou à fortes variations. Sur la figure II.1, nous présentons le maillage du Golfe de Tunis que nous avons utilisé dans le cadre de cette étude. Sur la figure II.2, nous présentons un agrandissement du maillage dans la Baie de Tunis (petit golfe). La longueur du coté des éléments varie de 20 mètres (au niveau de la communication avec la lagune de Soliman) à 2000 mètres (au centre du golfe). La seconde et dernière étape dans la construction du modèle, avant d’entamer les simulations, est l’introduction de la bathymétrie (la cote du fond par rapport à l’NGT) au niveau de tous les nœuds de sommet des éléments. Celles des nœuds intermédiaires sont calculées automatiquement par le logiciel en supposant que les variations sont linéaires (voir les figures I.3). Le maillage ainsi réalisé, sera utilisé pour les simulations du fonctionnement hydrodynamique de Golfe à l’aide du logiciel SMS (module RMA2). Figure II.1 : Maillage de Golfe de Tunis (8087 Eléments triangulaires -16588 Nœuds) Figure II.2 : Le maillage de la Baie de Tunis (petit golfe)

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Dans ce qui suit, nous allons présenter les résultats des simulations du fonctionnement hydrodynamique moyen du golfe de Tunis sous l’effet d'une marée semi-diurne moyenne (la plus dominante dans le golfe).

II.1.3. Hypothèses et paramètres de calcul : En ce qui concerne le Golfe de Tunis, nous ne disposons pas de mesures de courants. A l'INSTM, les quelques mesures réalisées ne sont pas encore publiées. Nous ne pouvons par conséquent pas procéder au calage du modèle hydrodynamique. Pour les simulation, nous avons utilisé les données établies dans le cadre des travaux de l’ENIT (1997).

a)– Conditions initiales : Pour toutes les simulations réalisées, nous avons supposé que le plan d’eau est initialement au repos. En effet, les vitesses initiales dans tout le golfe sont supposées nulles et la surface de l’eau est supposée initialement horizontale.

b)– Conditions aux limites : Les conditions aux limites nécessaires au modèle hydrodynamique de golfe sont de deux types : condition de débit imposé au niveau des communications avec les lagunes côtières et condition de niveau d’eau imposé au large (marée imposée aux frontières du golfe avec le large). Sur la figure II.3, nous localisons toutes les conditions aux limites imposées pour les simulations. Pour le premier type de conditions, des débits sont imposés au niveau des huit communications dont cinq sont des débits variables en fonction de la variation temporelle du niveau de la marrée. Dans ce qui suit, nous rappelons tous ces débits déjà simulés dans le cadre de travaux antérieurs.

Lac Nord de Tunis : Il communique avec le golfe à travers le canal de Kheireddine. Le débit imposé au niveau de ce canal est le résultat de l’étude hydrodynamique récemment réalisée de cette lagune. La figure II.4 montre la variation des débits au niveau du canal de Kheireddine avec une marée moyenne. Les débits négatifs sont des débits sortants du golfe avec un maximum de 64.2 m3/s, et les débits positifs correspondent à la vidange du lac avec un maximum 66.6 m3/s.

Lac Sud de Tunis : Il communique avec le golfe de Tunis à travers le canal de Radès.

Dans ce canal, qui est équipé d'écluses à marée, l’eau ne circule que dans un seul sens : Entrée des eaux du golfe en marée ascendante. L'étude de l’hydrodynamique du lac sud de Tunis nous a fourni la variation des débits d’entrée au lac à travers le canal de Radès, en marée moyenne, présentée sur la figure II.5.

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En marée ascendante, les débits sont négatifs, correspondant au remplissage du lac (débit sortant du golfe). La valeur maximale du débit entrant est de 50 m3/s. En marée descendante, les écluses sont fermées, et le débit d’entrée est négligeable (figure II.5).

Figure II.3 : Localisation des communications du Golfe de Tunis avec l’extérieur. Figure II.4 : Débits échangés avec le golfe au niveau du canal de Khéreddine Figure II.5 : Débits échangés avec le golfe au niveau de canal de Radès

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Canal de Navigation : Le débit échangé avec le golfe à travers ce canal dépend de la demande des centrales électriques de Radès en eau de mer et du débit de sortie du lac sud de Tunis à travers les écluses de Tunis. Lorsque les écluses de sortie du lac sud, au niveau du canal de Tunis, sont fermées (en marée ascendante), la demande en eau de mer des centrales électriques de Radès, estimée à 60 m3/s est entièrement fournit par l’entrée d’eau du golfe dans le canal de navigation. Dans le cas de la vidange du lac sud dans le canal de navigation (en marée descendante, les écluses de sortie sont ouvertes), le débit échangé avec le golfe correspond à la différence entre le débit sortant du lac sud à travers le canal de Tunis et le débit utilisé par les centrales électriques pour le refroidissement. La variation des débits échangés avec le golfe, en marée moyenne, est représentée par la courbe de la figure II.6.

Figure II.6 : Débits échangés par le canal de navigation - golfe (marée moyenne)

La courbe de variation du débit est composée de deux paliers et de deux parties paraboliques : Ces paliers ont un ordonné (débit) de 60 m3/s, ils correspondent à la période de fermeture des écluses entre le lac sud de Tunis et le canal de navigation. Les deux paraboles correspondent au cas de la vidange du lac sud dans le canal, avec un maximum qui peut atteindre 19.5 m3/s

Sabkhet Soliman : Elle communique avec le golfe à travers le grau situé au nord

ouest de la Sebkha. La variation des débits échangés est présentée sur la figure II.7. Les débits négatifs correspondent au remplissage de la lagune (sortant du golfe) et atteignant 4.3 m3/s et les débits négatifs correspondent au remplissage de la lagune (entrant dans le golfe).

Figure II.7 : Débits échangés entre le golfe et Sabkhet Soliman (en marée moyenne)

Lagune de Ghar El Melh : Elle communique avec le golfe par une passe appelée « El Boughaz ». La variation des débits échangés est présentée sur la figure II.8, conformément aux résultats de l’étude hydrodynamique déjà réalisée. La partie négative du courbe représente le cas du remplissage de la lagune (débit sortant du golfe) avec un débit qui peut atteindre 97 m3/s, et l’autre partie est relative au cas de la vidange du lagune (débit entrant dans le golfe) avec un débit atteignant 93.5 m3/s.

Figure II.8 : Débits échangés par la lagune de Ghar El Melh avec le golfe,

en marée moyenne

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Les trois autres communications, elles sont à débits constants. Il s’agit du rejet des centrales électriques de Radès, dont le débit est estimé à 60 m3/s, du rejet du canal Khalij, qui est de l’ordre de 0.4 m3/s, et du rejet de l’oued Méliane dont le débit sera d'environ 4 m3/s (après les extensions des STEP prévues). Pour la seconde condition, imposée aux frontières libres du Golfe (au large), il s’agit du niveau de la marée moyenne dans le golfe. La figure II.9 montre la variation du niveau d’eau aux limites du golfe. Il s’agit d’une marée moyenne semi-diurne : La variation du niveau est périodique, de période environ 12 heures, et de marnage 0.20 m avec un niveau moyen à +0 .08 mNGT. Le niveau minimal est de –0.02 mNGT et le niveau maximal est à +0.18 mNGT. Sur la figure II.3, nous avons localisé toutes les conditions aux limites imposées au niveau des communications entre le golfe et le milieu extérieur. Figure II.9 : Marée semi-diurne moyenne imposée aux limites du Golfe de Tunis

c)– Paramètres du modèle :

Rappelons que dans les équations du modèle hydrodynamique figurent quelques paramètres qu’il faudrait définir. Ces paramètres sont principalement les coefficients de dispersion et le coefficient de Manning (ou de Chézy). Normalement, ces paramètres devraient être déterminés par calage du modèle en utilisant des mesures de terrain complètes (niveaux, vitesses, débit échangés, vent, etc.). Fautes de ces données de terrain, nous avons choisi des valeurs que nous jugeons réalistes.

Coefficients de dispersion

Concernant la dispersion au niveau de la totalité du plan d’eau, elle a été supposée isotrope. Les coefficients de dispersion Dij ont la même valeur dans toutes les directions :

Dxx = Dxy = Dyx =DyyDans les simulations réalisées, nous avons choisi une valeur de ce coefficient de dispersion de 5 m2/s, sachant qu’en général elle varie de 1 à 100 m2/s dans les milieux naturels.

Rugosité du fond

La rugosité du fond est exprimée dans les équations du modèle à travers le coefficient de Manning « n » (qu’on peut transformer en coefficient de Chézy : Ch ≅ 1/n). Ce paramètre, qui intervient dans l’expression du frottement au fond du golfe, dépend de la nature et de l’état des sédiments du golfe ainsi que de la bathymétrie. Nous avons choisi une valeur du coefficient de Chézy unique pour tout le golfe, à savoir : Ch = 40 m0.5/s (ou n ≅ 0.025).

d)– Paramètres de calcul : Pour le calcul en mode transitoire (en instationnaire), le logiciel SMS nécessite la définition de quelques paramètres de calcul, à savoir le pas de temps, la précision du calcul itératif, le nombre maximal d’itérations à chaque pas de temps et la durée totale de la simulation.

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Les valeurs que nous avons adoptées sont les suivantes :

Temps de chaque simulation : 24 heures Pas de temps : ∆t = 0.25 heures Précision du calcul itératif : ε = 0.001 m Nombre maximal d’itérations à chaque pas de temps : NMAX = 10 Durée de chaque simulation : 24 heures

(soit 2 périodes de marée semi-diurne)

II.2. Résultats des simulations de l'hydrodynamique du golfe :

II.2.1 - Le fonctionnement hydrodynamique du golfe de Tunis sans vent : Pour cette simulation, nous avons utilisé le maillage présenté précédemment et les conditions aux limites présentées plus haut (marée moyenne et sans vent). Ci-dessous, nous présentons les principaux résultats de cette simulation. Les circulations de l’eau dans le golfe sont générées par la propagation de l’onde de marée semi-diurne de période environ 12 heures. La répartition du champ des vitesses dans le golfe montre que ces vitesses sont faibles dans la quasi-totalité du golfe, mis à part très proche des communications. Il est convenable de mentionner que la vitesse maximale obtenue à l’issue de cette simulation est de 0.48 m/s. Cette dernière est observée au niveau de la communication avec la lagune de Ghar El Melh. En général, les vitesses les plus importantes sont observées au niveau des communications avec les lacs et les lagunes. Les champs des vitesses à l’intérieur du golfe sont présentés sur les figures II.10 à II.13. Ces dernières montrent les champs de vitesses (moyennées sur la hauteur d'eau) dans le golfe et la baie de Tunis (petit golfe) après 16 heures et 22 heures de simulation. Par ailleurs, l'analyse de la variation des niveaux d'eau en différents points du golfe, calculés par le modèle, nous a bien montré que la marée se transmet rapidement et sans amortissement dans tout le golfe (à cause de la grande profondeur du golfe).

Figure II.10 : Champ des vitesses dans le Golfe de Tunis après 16 heures, sans vent. Figure II.11 : Champ des vitesses dans la Baie de Tunis après 16 heures, sans vent.

Figure II.12 : Champ des vitesses dans le Golfe de Tunis après 22 heures, sans vent. Figure II.13 : Champ des vitesses dans la Baie de Tunis après 22 heures, sans vent.

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II.2.2 - Le fonctionnement hydrodynamique sous l’effet d'un vent Nord-Ouest :

Comme nous l’avons indiqué dans chapitre I du présent rapport, le vent dominant dans le golfe est celui provenant du secteur Nord-Ouest. Nous avons donc simulé l’effet de ce vent avec une marée moyenne semi-diurne sur l’hydrodynamique du golfe (avec une intensité de 8 m/s),. En effet, le vent est un facteur principal qui agit sur la répartition des vitesses à l’intérieur du golfe de Tunis par l'entraînement (dû au cisaillement à l'interface).

Les figures II.14 à II.17 illustrent la circulation des eaux, calculée, à l’intérieur du golfe avec une marée moyenne et un vent de 8 m/s du secteur Nord-Ouest. Ces figures montrent que, dans le golfe de Tunis, le vent génère des courants qui longent les côtes En effet, la circulation générale des eaux s’effectue du nord-ouest du golfe vers le sud-est en longeant les côtes du golfe et de la baie. Ainsi, l'écoulement est globalement giratoire dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et ceci apparaît plus nettement dans la baie de Tunis. Les vitesses les plus importantes sont toujours observées au niveau des communications avec les lagunes, où elles peuvent atteindre 0.48 m/s. Cependant, les vitesses augmentent aussi au niveau du Cap-Bon (la sortie de golfe).

Les résultats de ces simulations de l’hydrodynamique (U, V et h calculées par RMA2 pendant 24 heures) seront utilisés pour simuler la dispersion d'un polluant quelconque rejeté en mer par l'Oued Méliane, à l'aide du module RMA4. Ceci constitue l'objet du prochain chapitre.

Figure II.14 : Champ des vitesses dans le Golfe après 16 heures, avec vent NO Figure II.15 : Champ des vitesses dans la Baie après 16 heures, avec vent NO Figure II.16 : Champ des vitesses dans le Golfe après 22 heures, avec vent NO Figure II.17 : Champ des vitesses dans la Baie après 22 heures, avec vent NO

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Chapitre III

Simulation de la Dispersion de polluant dans le golfe de Tunis

Nous allons simuler le transport et la diffusion d'un polluant quelconque à l’intérieur de cet écosystème, pour tenter de prédire la dispersion des eaux qui seront rejetées par l'ONAS (principalement au niveau de l'Oued Méliane) dans le golfe de Tunis. Ces simulations sont réalisées en utilisant le module RMA4 du logiciel SMS, présenté en détail en Annexe du présent rapport. Rappelons que le module RMA4 utilise les résultats des simulations de l’hydrodynamique du module RMA2 pour effectuer les calculs de transport et de dispersion d’un polluant quelconque.

III.1. Dispersion d'un polluant dans la baie de Tunis, sans vent :

III.1.1. Paramètres et hypothèses de calcul : Dans chaque cas, nous avons simulé l’évolution du polluant rejeté dans le golfe de Tunis pendant 20 jours avec un pas de temps 0.5 heure. Le module RMA4 utilise alors les résultats des simulations de l’hydrodynamique (U, V et h calculées par RMA2 pendant 24 heures) qu’il suppose répétitives durant ces 20 jours. Concernant le coefficient de dispersion du polluant dans le golfe de Tunis, et fautes de mesures, nous avons négligé la dispersion. Ainsi, nous avons introduit : Dcx = Dcy = 0 m2/s (ceci correspond à un cas défavorable à la dispersion). Dans les simulations réalisées, nous avons aussi supposé que le polluant conservatif (soit un taux de disparition/augmentation nul). Ceci correspond aussi à un cas très défavorable pour quelques polluants. Pour les conditions initiales, nous avons supposé que la concentration des eaux de tout le golfe de Tunis est de :

– 3 mg/l DBO ; quand il s'agit de la DBO,

– et 1 unité ; quand il s'agit d'un autre polluant quelconque.

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III.1.2. La dispersion de la DBO rejetées par l'Oued Méliane :

Dans cette simulation, nous avons simulé la dispersion de la DBO dans la baie de Tunis. Concernant les conditions initiales et aux limites, nous avons supposé que la DBO initiale dans le golfe est de 3 mg/l, et nous avons ignoré les DBO des eaux provenant éventuellement des lacs et lagunes. En effet, nous nous sommes intéressés seulement à l’impact du rejet de l'oued Méliane après la réalisation des STEP prévues par l'ONAS. Ce rejet, dont le débit sera de l'ordre de 4 m3/s, sera caractérisé par une DBO d'environ 30 mg O2/l (les eaux usées étant traitées). Les résultats des calculs sont présentés sur les figures III.1 à III.4. Ces figures montrent la distribution de la DBO dans la Baie de Tunis après 10 jours et 20 jours, respectivement, avec des agrandissements de la zone de rejet (au niveau de l'embouchure de l'oued Méliane). La DBO se disperse dans toutes les directions autour de l’embouchure de l'Oued mais avec une dilution importante. En effet, la DBO s’accumule en face du rejet en formant des cercles d’iso-concentrations. La zone affectée tend à s’étendre en fonction du temps, mais se stabilise après presque 20 jours de rejet. La majorité écrasante de la Baie de Tunis n’est pas du tout affectée par le rejet de l'oued Méliane à cause de sa grande superficie et sa grande profondeur (figures III.1 et III.2). En effet, le débit de 4 m3/s qui sera rejeté restera négligeable par rapport à la Baie de Tunis.

L'analyse de la figure III.4, après 20 jours de rejet (le régime stationnaire est presque atteint), montre que :

– La valeur de la DBO atteint 6 mg/l (soit une réduction d'environ 90%) à une distance de 680 mètres de l'embouchure de l'Oued. – La valeur de la DBO atteint 12 mg/l (soit une réduction d'environ 70%) à une distance de 200 mètres de l'embouchure de l'Oued.

Ce résultat montre qu'au-delà de 200 mètres de l'embouchure de l'oued Méliane, les eaux de la Baie de Tunis ne seront pas considérées polluées (avec une DBO inférieure à 12 mg/l). Bien que, dans cette simulation, nous avons considéré toutes les conditions défavorables à la dispersion de la DBO dans le golfe. En effet, nous n'avons pas tenu compte du vent (qui devrait favoriser la dilution) ni de la décroissance biologique qui est généralement importante en milieu marin.

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III.1.3. La dispersion d'un polluant quelconque rejeté par l'Oued Méliane :

Dans cette simulation, nous avons simulé la dispersion d'un polluant quelconque rejeté au niveau de l'embouchure de l'oued Méliane. Concernant les conditions initiales et aux limites, nous avons supposé que la concentration initiale des eaux du golfe en polluant est de 1, et nous avons ignoré la pollution provenant éventuellement des lacs et lagunes. Nous avons supposé que le rejet de l'oued Méliane, après la réalisation des STEP prévues par l'ONAS (dont le débit sera de l'ordre de 4 m3/s), sera caractérisé par une concentration en ce polluant de 100 (soit une eau 100 fois plus polluée que celle de la mer). Dans cette simulation, nous ignorons toujours le taux de décroissance du polluant en mer, ce qui est un cas très défavorable pour quelques polluants rejetés. Les résultats de cette simulation seront valables pour n'importe quel polluant dont la concentration rejetée est 100 fois celle du golfe (comme par exemples : les coliformes totaux, l'azote, le phosphore, etc.). Les résultats des calculs sont présentés sur les figures III.5 et III.6. Ces figures montrent la distribution du polluant dans la zone proche de l'embouchure de l'oued Mélaine après 10 et 20 jours de rejet, respectivement. Comme pour la DBO, le polluant se disperse aussi dans toutes les directions autour de l’embouchure de l'Oued mais avec une dilution importante (les lignes d'iso-concentrations forment des cercles autour du point de rejet). La zone affectée par le polluant tend à s’étendre en fonction du temps, mais se stabilise après presque 20 jours de rejet. La majorité écrasante de la Baie de Tunis n’est pas du tout affectée par le rejet de ce polluant. L'analyse de la figure III.6, après 20 jours de rejet (le régime stationnaire est presque atteint), montre que :

– A 1400 mètres de l'embouchure de l'oued, la concentration en polluant est réduite à environ 90%. – A 460 mètres de l'embouchure, la concentration en polluant est réduite à environ 80%. – A 240 mètres de l'embouchure, la concentration en polluant est réduite à environ 70%.

Ce résultat confirme celui de la DBO et montre encore une fois qu'au-delà de 240 mètres de l'embouchure de l'oued Méliane, les eaux de la Baie de Tunis seront peu affectées par le polluant rejeté, bien que, dans cette simulation aussi, nous n'avons pas tenu compte du vent et du taux de décroissance du polluant en milieu marin.

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III.2. Dispersion d'un polluant dans la baie de Tunis, avec vent :

Dans cette simulation, et à juste titre d'exemple, nous avons simulé la dispersion du polluant rejeté par l'oued Méliane dans le golfe de Tunis sous l’effet du vent. Nous avons choisi de simuler l'effet d'un vent du secteur Nord-Ouest (le vent dominant dans la région de Tunis), avec une intensité de 8 m/s. Nous avons alors simulé la dispersion de la DBO, dans les mêmes conditions présentées en §III.1.2. Les figures III.7 et III.8 montrent la répartition de la DBO, calculée, après 10 et 20 jours de rejet, respectivement, en face de l'embouchure de l'Oued Méliane. Ces figures montrent que le panache de DBO en mer est dévié, par le vent Nord-Ouest, vers le sud de l'embouchure, tout en restant aussi parallèle à la côte. La dispersion de la DBO est plus importante. En effet, le vent NO génère des courants plus importants, parallèles à la côte, qui diluent beaucoup plus n'importe quel polluant rejeté au niveau de la zone côtière. Après 20 jours de rejet, l'analyse de la figure III.8 montre que :

– La valeur de la DBO atteint 6 mg/l (soit une réduction d'environ 90%) à une distance de 560 mètres de l'embouchure, mais seulement au sud de l'oued. – La valeur de la DBO atteint 12 mg/l (soit une réduction d'environ 70%) à une distance de 150 mètres seulement de l'embouchure de l'Oued.

Ce résultat montre bien que le vent favorise le transport et la dilution d'un polluant quelconque rejeté en mer, comme nous l'avons indiqué précédemment.

Notons que des vents des secteurs Nord-Est à Sud-Est génèreront le même comportement de l'effluent en face de l'embouchure de l'oued Méliane, mais avec une déviation du panache vers le nord de l'Oued. Des vents des secteurs Sud à Ouest entraîneraient l'effluent vers le large avec une dilution beaucoup plus importante (la Baie étant plus importante en allant vers le large).

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Figure III.7 : Répartition de la DBO près de l'embouchure de l'Oued, après 10 jours, avec un vent NO de 8 m/s.

-4

constituent 1- : 240.000

6.0

12.0

18.0

24.0

30.0

34

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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis

Conclusions

Dans le cadre du présent travail, nous avons essayé de prédire le fonctionnement hydrodynamique et la diffusion de polluant dans la Baie de Tunis. Ceci a été réalisé par simulation numérique en utilisant un modèle à deux dimensions. En effet, nous avons simulé le fonctionnement hydrodynamique du golfe avec une marée moyenne seulement et sous l’effet de la marée et un vent du secteur Nord-Ouest d'intensité 8 m/s, en tenant compte des échanges avec les lagunes continentales et en ignorant des apports des oueds. Les simulations ont permis d'avoir une idée sur la circulation des eaux à l'intérieur du golfe (champ des vitesses et les échanges avec le large). Nous avons ensuite simulé le transport de la pollution rejetée par l’ONAS, au niveau de l'Oued Méliane, dans la Baie de Tunis. Les résultats des simulations montrent notamment que la pollution reste bloquée dans la zone côtière. Les résultats des simulations réalisées de la dispersion, de la DBO et/ou de tout autre polluant rejeté par l’ONAS au niveau de l’Oued Méliane, montrent que la pollution reste très proche de l’embouchure de l’oued et qu’au-delà d’environ 200 mètres du point de rejet nous retrouvons presque les caractéristiques des eaux marines de la Baie de Tunis. Rappelons que ce résultat a été obtenu en supposant que le taux de décroissance du polluant est nulle, ce qui est une hypothèse très défavorable par rapport à la réalité. Le vent est un facteur favorable à la dilution du polluant tout en déviant le panache soit vers le Sud soit vers le Nord selon sa direction. Notons que ce résultat confirme aussi les mesures de la qualité des sédiments en face de l’embouchure de l’oued Méliane réalisées par l’ONAS en Avril 2004 (Etude : « Action pour l’aménagement des zones des embouchures de l’Oued Méliane et du Canal Khalij dans le Golfe de Tunis », ONAS, 2004 ). En effet, ces mesures ont bien montré qu’au-delà de 200 mètres de l’embouchure nous retrouvons les caractéristiques habituelles des sédiments marins de la Baie de Tunis.

35

Page 121: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

République Tunisienne

Ministère de l’Environnement et du Développement durable

Office National de l’Assainissement

STATION D’EPURATION TUNIS OUEST (EL ATTAR)

EVALUATION ENVIRONNEMENALE

Annexe 3

Relation entre l’Oued Méliane

et la Nappe de Mornag

- Mai 2006 -

Rapport établi par le CERTE

SIRUS , 56 Rue d’IRAN – 1002-Tunis – Tel Fax 789 438 – [email protected]

Page 122: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Ministère de la Recherche Scientifique, de la Technologie et du Développement des Compétences

CEntre de Recherches et des Technologies des Eaux

(CERTE)

RELATION ENTRE LA NAPPE DE MORNAG ET L’OUED MILIANE

LABORATOIRE DE GEOCHIMIE ET PHYSICO-CHIMIE DES EAUX

F. JARRAYA HORRICHE & A. CHAREF

Mai 2006

Page 123: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Page 1

INTRODUCTION

Le système aquifère de Mornag couvre une superficie de l’ordre de 250 km². Il s’étend depuis les collines de Khélidia au sud, jusqu’au golfe de Tunis au nord. Il est limité à l’ouest, par les collines de Rades, Mégrine, Bir el Kassâa et Jebel Tella et à l’est, par Jebel Rarouf et Errissala (Fig. 1). Le réseau hydrographique est composé par deux oueds : Miliane et El Hma.

Fig. 1 : Extrait de la carte géologique et délimitation de la nappe de Mornag

L’alimentation principale de la nappe de Mornag se fait par infiltration directe des eaux de pluie sur toute la plaine alluvionnaire et au niveau des affleurements de bordure et à partir des eaux de ruissellement au niveau de l’oued Hma en périodes de crues. Cependant, l’oued Miliane joue un rôle régulateur par drainage des eaux de la nappe en périodes des hautes eaux. La qualité des eaux souterraines est relativement bonne. Le résidu sec varie entre 0,5 et 5g/l avec une moyenne de 2 g/l.

Khelidia

J. Tella

Rades

Naasen

Mer

J. Ressas

Errissala (Crétéville)

J. Rarouf

Bir El Kasaa

O. Milane O. El Hma

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Page 2

Les ressources totale du système aquifère de Mornag ont été estimées par M. Ennabli à 30 Mm3/an (Ennabli, 1977)1. L’exploitation de la nappe en 2000 qui était de l’ordre de 47 Mm3 (DGRE, 2000)2, montre que la nappe est surexploitée. Cependant, les niveaux piézométriques mesurés au niveau du réseau de référence montrent qu’à une échelle pluriannuelle, la nappe récupère vite durant les périodes pluvieuses et la nappe indique un régime quasi-stable.

Depuis l’arrivée des eaux du Canal Medjerda–Cap Bon, la nappe de Mornag a été

soulagée puisque ces eaux ont servi, en partie, à la recharge artificielle de la nappe depuis 1993 avec un volume annuel moyen de l’ordre 1Mm3/an (DGRE, 1999)3.

LE MODELE D’ECOULEMENT DE LA NAPPE DE MORNAG

Pour modéliser l’écoulement souterrain de la napppe de Mornag, on a considéré

l’ensemble du système aquifère comme étant un seul niveau aquifère (Horriche et al., 2005)4. Le logiciel de modélisation utilisé est le programme de simulation des aquifères multicouches MULTIC, développé au laboratoire d’Hydraulique de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis (Besbes et al., 1991)5. Le maillage adopté est carré, régulier de coté 1km (Fig. 2).

Trois types de conditions aux limites ont été utilisés :

- Potentiels imposés au nord-est (la mer), au sud-est (Jebel Ressas), au sud (limite avec le

Synclinal Bakbaka), à l’ouest (Henchir Naasen) et au nord-ouest (Foundouk Choucha). - Débits imposés au niveau des grès de l’Oligocène supérieur et inférieur de Khélidia, des

affleurements de Tella et des affleurements de Rades. - Débits imposés sur l’ensemble de la plaine de Mornag pour tenir compte de l’infiltration

directe des eaux de pluie. - Débits imposés au niveau du lit de l’oued Hma pour tenir compte de l’infiltration des eaux

de eaux de ruissellement. - Drains imposés au niveau de l’oued Miliane.

1 Ennabli M., 1977 - Etude sur modèle mathématique des aquifères du Nord-Est de la Tunisie. LHM/RD/77/17. Ec. Nat. Sup. des Mines. Paris 2 DGRE, 2000 - Annuaire de l'exploitation des nappes profondes en 2000. DGRE. 3 DGRE, 1999 - Annuaire de recharge artificielle. DGRE. 4 Horriche F. ; Khanfir R. ; Y. belkhiria et Chaieb H., 2005 – Le modèle d’écoulement de la nappe de Mornag : un outil pour simuler sa recharge artificielle. DGRE. (en cours d’édition). 5 Besbes M. ; Jarraya F, Zammouri M.; 1991 – Mulitc. Simulation des aquifères multicouches en mailles carrées régulières. ENIT.

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Page 3

Fig. 2 : Délimitation de la nappe de Mornag et maillage du modèle

Calage du modèle en régime permanent

Le calage du modèle en régime permanent a été effectué durant la période des hautes eaux de 1971 (Avril 1971). A cette époque, la nappe a été considérée en état d’équilibre. En 1971, la nappe était exploitée par puits de surface et forages à raison 430 l/s. Pour le calage du modèle, on s’est référé aux mesures piézométriques effectuées en Avril 1971 au niveau du réseau de référence (Fig. 3).

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Page 4

#S #S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

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#S#S

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#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

#S

2868

5779

6582

831

620

622657

6524

3292

3274

3286

33843359

40

371

7650

799

6525

3225 642

345

300

303321

322

367

419

494484 444

495

412

395

B

151

173

891

1000 0 1000 Meters

N

Fig. 3 : Réseau piézométrique de référence (Avril 1971)

Plusieurs changements ont été apportés aux données initiales relatives aux conditions aux limites du modèle et aux coefficients de transmissivité. Le calage a été jugé acceptable après comparaison entre la piézométrie mesurée et celle calculée. Le bilan en eau calculé par le modèle après calage du modèle en régime permanent, est présenté dans le tableau 1 ci-dessous.

Page 127: El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506

Page 5

Débits en m3/s Types de flux Entrées Sorties Total

Potentiels imposés -0,125 0,004 -0,121 Mer 0,001 Foundouk Choucha -0,043 Naasen -0,031 J. Ressas -0,012 Bakbaka -0,037

Drains imposés 0,000 0,254 0,254 Aval Milane 0,046 Miliane central 0,187 Amont Milane 0,022

Débits imposés -0,564 0,430 -0,134 Pluie -0,112 Oueds El Hma -0,077 Khélidia (Grès Olig. Sup.) -0,175 Khélidia (Grès Olig. Inf.) -0,080 Rades -0,027 J. Bougarnine et J. Rarouf -0,009 Errissala -0,075 Limite Amont Miliane -0,009 Pompage 0,430

TOTAL -0.689 0.688 -0.001

Tab. 1 : Bilan en eau calculé en régime permanent (Avril 1971) Le calage du modèle en régime permanent a permis d’actualiser l’estimation des

ressources renouvelables de la nappe de Mornag à 690 l/s, soit 21,7Mm3/an. Ces ressources proviennent essentiellement des eaux infiltrées au niveau des affleurements des grès oligocène de Khélidia. Cependant, le réseau hydrographique ne contribue à l’alimentation de la nappe qu’avec un débit de l’ordre de 77l/s au niveau de l’oued El Hma. Par contre, l’oued Miliane draine la nappe sur tout son parcours avec un débit de 254l/s. La plus grande partie de drainage se trouve dans la partie centrale de l’oued. La carte piézométrique calculée par le modèle (Fig. 4), montre bien un axe de drainage le long de l’oued Miliane et un axe d’alimentation le long de l’oued Hma.

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Page 6

Fig. 4 : Piézométrie calculée par le modèle (Avril 1971)

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Page 7

Calage du modèle en régime transitoire

Pour le calage du modèle en régime transitoire, nous nous sommes référés à la

période 1971-1998, avec 27 phases d’une année chacune. Durant cette période, l’exploitation de la nappe de Mornag est passée de 430 l/s en 1971 à 990 l/s en 1998 (Fig. 5).

Evolution de l'exploitation

0

200

400

600

800

1000

1200

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

Expl

oita

tion

(l/s)

Forages Puits

Fig. 5 : Débits d’exploitation de la nappe de Mornag (1971-1998)

La variabilité des débits imposés a été calculée en en fonction de pluviométrie annuelle mesurée au niveau de la station de Tunis-Manoubia, durant la période 1971-1998 (Fig. 6).

Pluie_Tunis Manoubia

0

200

400

600

800

1000

1970

/71

1973

/74

1976

/77

1979

/80

1982

/83

1985

/86

1988

/89

1991

/92

1994

/95

1997

/98

Plui

e (m

m/a

n)

Fig. 6: Pluviométrie annuelle au niveau de la station de Tunis-Manoubia

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Page 8

Le calage du modèle en régime transitoire a été effectué en comparant la piézométrie mesurée au niveau du réseau piézométrique de référence (Fig. 7) pour chaque année à celle calculée par le modèle au centre des mailles correspondantes.

Fig. 7 : Réseau de surveillance piézométrique (1971-1998)

Lors du calage du modèle, et en faisant des regroupements avec les superficies agricoles et leurs besoins en eau, l’exploitation des puits de surface a été jugée surestimée durant la période 1988-1998. Ainsi, ce débit a été corrigé et l’exploitation totale définitive utilisée pour le calage du modèle en régime transitoire est comme indiquée par la figure 8.

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Page 9

0

200

400

600

800

1000

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Expl

oita

taio

n (l/

s)

Exploitation corrigée Exploitation initiale

Fig. 8 : Evolution de l’xploitation définitive de la nappe de Mornag (1971-1998)

Suite à plusieurs modifications des coefficients d’emmagasinement apportées aux valeurs initialement introduites, le calage du modèle en régime transitoire a été jugé acceptable après comparaison entre la piézométrie calculée par le modèle et celle mesurée au niveau du réseau piézométrique (Fig. 9).

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Page 10

Fig. 9 : Calage de la piézométrie en régime transitoire (1971-1998)

05

1015202530354045

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

111 620

0

5

10

15

20

25

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

107 495

-4-202468

101214

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

74 322 321

Calculé

Calculé

Calculé

Mesurés

Mesuré

Mesuré

0

2

4

6

8

10

12

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

62 3292 303 NaassenCalculé Mesurés

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Le bilan annuel calculé par le modèle durant la période 1971-1998 (Fig. 10), montre les périodes de déséquilibre de la nappe tout en gardant une stabilité de son régime à une échelle pluriannuelle. L’oued Miliane a toujours joué le rôle d’un axe de drainage malgré l’augmentation de l’exploitation des puits et des forages. Le débit de drainage a atteint la valeur la plus faible (102 l/s) en 1995 qui était une année sèche.

Evolution du Bilan en eau (m3/s)

-1.500

-1.000

-0.500

0.000

0.500

1.000

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Bakbaka et J. Ressas O. Hma Affleurement et pluie Mer O. Miliane Pompage Bilan

Fig. 10 : Evolution du bilan en eau calculé par le modèle (1971-1998)

Exploitation du modèle

La modèle d’écoulement souterrain de la nappe de Mornag ainsi calé en régime permanent et en régime transitoire a été par la suite exploité pour simuler des scénarios futurs d’exploitation et de recharge de la nappe. L’objectif de ces scénarios est de prévoir le comportement de la piézométrie et du bilan de la nappe et de choisir les scénarios les plus favorables pour une gestion adéquate de la nappe. La période des simulations prévisionnelles s’étend depuis 2002 jusqu’à 2030. Quatre scénario ont été simulés :

- scénario 0 : garder les mêmes conditions d’exploitation et de recharge de 2002. - Scénario 1 : augmenter linéairement l’exploitation jusqu’à atteindre une exploitataion

en 2030 égale à 1,5 celle 2002. - Scénario 2 : augmenter la recharge artificielle de la nappe au niveau de Khélidia. - Scénario 3 : appliquer la recharge artificielle de la nappe à l’aval du barrage El Hma. - Scénario 4 : appliquer les conditions des trois scénarios 1, 2 et 3.

La synthèse des différents scénarios étudiés (Horriche et al., 2005) a montré que les

rabattement supplémentaires des niveaux piézométriques au niveau l’oued Miliane seront négligeables si on poursuit la recharge artificielle de la nappe au niveau du premier sites de Khélidia et si on lance les nouvelles opérations de recharge artificielle au deuxième site de Khélidia et à l’aval du barrage Hma, même si le débit d’exploitation des puits et des forages sera multiplié par 1,5 en 2030 (Fig. 11).

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Fig. 11 : Rabattements supplémentaires en 2030 par rapport au scénario 0 CONCLUSION

Le calage du modèle d’écoulement souterrain de la nappe de Mornag en régime permanent, a été d’abord un outil indispensable pour la compréhension du fonctionnement de la nappe pour actualiser l’estimation de ses ressources naturelles renouvelables. Par la suite, ce modèle calé en régime transitoire, a permis de calculer la répartition des niveaux piézométriques et des flux de transfert avec l’extérieur, dans l’espace et dans le temps.

Parmi les résultats obtenus par le modèle de Mornag, on a mis en évidence la

relation entre les eaux souterraines et l’écoulement de surface au niveau de l’oued Miliane : La nappe de Mornag est drainée par l’oued Miliane sur toute sa longueur. Ce drainage a été confirmé par le modèle durant la période transitoire (1971-1998) et sera conservé durant les

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années futures puisque le programme de recharge artificielle de la nappe à Khélidia et à l’aval du barrage Hl Hma est déjà approuvé.

Se basant sur ce fonctionnement hydraulique, on peut dire qu’en cas de rejet d’eau

usées traitées dans le lit de l’oued Miliane, cet eau n’aura pas un effet sur la qualité de l’eau de la nappe. Cependant, et afin d’éviter tout risque de contamination éventuelle par dispersion de matières dissoutes et sa propagation verticalement, il serait indispensable de suivre la qualité de la nappe par un réseau de surveillance et de prévoir systématiquement un échantillonnage des eaux pour analyse au laboratoire. Il serait encore intéressant de caler un sous-modèle de transport de polluent limité aux alentours de la zone de rejet des eaux usées et avec un maillage fin.