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Vendredi 9 mars Atelier 1 : Reprendre le pouvoir sur l’Intelligence artificielle, combattre le transhumanisme

Atelier 2 : Reprendre le pouvoir sur la transformation numérique des entreprises : robots, travail, automatisation

Atelier 3 : Reprendre le pouvoir sur les GAFAM et les NATU

Atelier 4 : La Blockchain outil de « dépérissement de l’état » ou utopie libertarienne ?

Atelier 5 : Le coopérativisme de plateformes, une alternative aux plateformes propriétaires

Atelier 6 : Reprendre le pouvoir sur les réseaux et médias sociaux.

Atelier 7 : Quelle politique industrielle du digital en France et en Europe ?

Atelier 8 : Fab14, le sommet mondial des fablabs à Paris en 2018

Samedi 10 mars Atelier 9 : Les communs numériques et les tiers lieux, moyens et lieux de reprise du pouvoir ?

Atelier 10 : Reprendre le pouvoir sur la transformation numérique des services publics

Atelier 11 : Reprendre le pouvoir sur la gouvernance d’Internet / neutralité du Net

Atelier 12 : Reprendre le pouvoir sur les données

Atelier 13 : Prendre le pouvoir sur la propriété intellectuelle et les brevets

PROGRAMME

ÉDITO3e États généraux de la révolution numérique

EGRN.FR9 & 10 mars 2018REPRENONS LE POUVOIR !

Le PCF organise sur les lieux mythique de l’Espace Nie-meyer, les 9 et 10 mars les 3e États généraux de la Révo-lution numérique sur le thème de «reprenons le pouvoir».« La révolution numérique » est au cœur des contra-dictions qui travaillent nos sociétés. De la neutralité du net aux Communs, en passant par les données, la blockchain, les jeux vidéo ou l’Intelligence artificielle, elle pose des questions de pouvoir, dans un cadre à la fois lo-cal et mondialisé. Il existe une tension très forte entre les

opportunités d’émancipation que cette révolution ouvre et les nouvelles formes d’aliénations et de dominations qui se développent dans son sillage. Il est donc urgent que les citoyens reprennent le pouvoir et se dotent des outils, des organi-sations et des institutions nécessaires pour l’exercer.C’est pourquoi, à un moment où les forces politiques et sociales se réclamant de la transformation sociale sont en crise, et où les acteurs de la révolution numé-rique qui se réclament des valeurs des Communs, de la coopération et de l’esprit hackeurs, voient leurs ambitions étouffées et dévoyées par la société capitaliste actuelle, il a semblé nécessaire au Parti communiste français, de faire que ces deux mondes se rencontrent pour débattre, se confronter et peut être construire ensemble. Loin de toute fascination technophile ou effroi technophobe, les États généraux de la Révolution numérique sont un lieu ouvert de construction d’une véritable pensée politique critique de la révolution numérique débouchant sur des luttes émancipatrices.Il agit d’organiser le débat, la confrontation et la construction à partir de treize ateliers thématiques mêlant un panel d’experts, de praticiens/praticiennes, de syndicalistes et de responsables du PCF, dans un échange interactif avec des mi-litant-e-s, des actrices et acteurs du numérique comme des citoyen-ne-s curieux.Cette démarche de débat se double d’une action d’éducation populaire visant à sensibiliser tout le monde aux enjeux politiques de la révolution numérique et à les rendre intelligibles à chacune et à chacun, avec le concours de celles et ceux, chercheuses, chercheurs comme militant-e-s qui sont les plus en pointe sur ces questions. A cet effet, le hall de l’Espace Niemeyer sera occupé par une expo sur les enjeux de la Révolution numérique et divers stands d’associations actrices du numérique progressiste. Les États généraux sont ouverts à toutes et tous.Yann Le Pollotecresponsable national du PCF en charge de la Révolution numérique

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AVEC : Jean-Gabriel Ganascia, chercheur en intelligence artificielle au Laboratoire informatique de Paris 6, Lip6, président du comité d’éthique du CNRS, auteur du Mythe de la Singularité • Sophie Péne, professeure en sciences de l’information à l’Université Paris Descartes et coordinatrice du rapport sur l’intelligence artificielle au Conseil national du numérique • Yann Le Pollotec, membre de l’exécutif du PCF, responsable Révolution numérique.

16h -18h - Coupole

Atelier 1 : Reprendre le pouvoir sur la transformation numérique des entreprises : robots, travail, automatisation.

Le thème du « grand remplacement » des emplois humains par les robots est souvent mis en avant mais les études de prospective sont divergentes : pour certaines,il s’agit de 47% d’emplois menacés, pour d’autres, il ne serait question que de 9 % d’ici 2025 avec pour la création d’un emploi qualifié dans le secteur du numérique la création de cinq autres postes. Tout dépend de la capacité d’un métier à évoluer au gré des mutations technologiques, de l’acceptabilité sociale de l’automatisation, de son intérêt économique et de sa soutenabilité écologique.Plus qu’une hypothétique fin du travail, il s’agit d’une transformation profonde de l’emploi, de sa structure, de sa localisation et de son contenu. On exerce sur les travailleurs une pression à se former en permanence, à être flexible, mobile, à coopérer tout en étant toujours plus compétitif, avec l’injonction d’intensifier son travail, tout en développant ses liens sociaux. Il y a donc tension entre les potentialités émancipatrices du numérique et une réalité faite d’une intensification de l’exploitation et d’aliénation.Le numérique est au cœur d’un affrontement de classe : le capital entend utiliser le numérique afin de détruire de l’emploi, de faire pression sur les salaires, mais d’autres choix sont possibles en utilisant le numérique pour améliorer l’efficacité sociale du travail, développer de nouveaux services publics et activités qui eux-mêmes créeront de nouveaux emplois.La conception, l’innovation et la création sont de plus en plus socialisées tout en permettant une individualisation et une décentralisation de la production. Le numérique pourrait être un moyen de contrôle des entreprises, pour protéger les salariés, les soulager la pénibilité, pour

VENDREDI 9 MARS14h - Coupole

Introduction Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, sénateur de Paris

14h10-16h - Coupole

Atelier 1 : Reprendre le pouvoir sur l’Intelligence artificielle, combattre le transhumanisme.

De l’hôpital à la prison, en passant par les transports, l’école, la finance, la politique, la justice, l’entreprise, la sécurité, l’énergie, l’intelligence artificielle (IA) est déjà là et modifie nombre d’aspects de notre vie.Par opposition à cette IA existante, les milieux influencés par le transhumanisme ont introduit la notion d’une IA forte, qui serait capable d’avoir conscience d’elle-même et d’avoir du sens commun. Aujourd’hui une telle IA, pour reprendre les propos de Jean Gabriel Ganascia, relève du fantasme. Ce qui relativise les appels cultivant le catastrophisme en dénonçant une IA en passe de prendre pouvoir sur l’humanité voire de la détruire. Derrière ces appels alarmistes se trouvent mêlées une vision réductionniste de l’intelligence, une vision réactionnaire et eugéniste du mouvement des sociétés humaines et les intérêts bien compris de certains groupes de la Silicon Valley qui entendent se substituer aux états et mettre en avant leur vision transhumaniste de l’avenir de l’humanité. Rien de mieux pour mobiliser des fonds publics comme privés que de jouer au pompier pyromane comme le fait Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla, qui propose d’équiper les humains d’implants intracérébraux afin de les rendre plus intelligents pour éviter d’être asservi par l’IA forte.Loin des discours apocalyptiques, l’IA réelle pose de vrais problèmes éthiques et politiques. En effet, le fonctionnement d’un programme d’IA est opaque pour les humains, et dépend de son apprentissage.Construire les institutions, les cadres réglementaires et éthiques de l’usage de l’IA devient une question politique majeure et urgente. Le rapport de la CNIL “Comment permettre à l’homme de garder la main ? Les enjeux éthiques des algorithmes et de l’intelligence artificielle” et les propositions qu’il contient, constituent une base de travail qu’il convient de débattre, d’amender, d’exploiter, de développer et surtout de traduire en actes.

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une esthétique, Facebook un mode de représentation de soi…Cette puissance normative du capitalisme de plate-forme bouleverse l’ensemble des cadres. Avec Uber par exemple, il promeut l’abandon du salariat et des droits conquis qui lui sont attachés. En perspective, ce sont l’éducation, l’accès à la santé, et finalement l’ensemble des services publics qui sont en passe d’être absorbés et décomposés dans ce nouveau modèle.

AVEC : Pierre-Yves Gosset Framasoft • Olivier Ertzscheid chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Nantes • Ian Brossat maire adjoint à Paris, membre du conseil national du PCF

16h - 18h - salle bleue (1er sous-sol)

Atelier 4 : La blockchain, outil de “dépérissement de l’état” ou utopie libertarienne ?

Une blockchain est une base de données en réseau, comparable à un « grand livre comptable » qui serait répliqué à l’identique sur chaque nœud du réseau.

Aucune autorité centrale ne contrôle la blockchain (états, notaires, banques, assureurs…), il n’y a donc plus de tiers de confiance. Si le Bitcoin est l’exemple le plus médiatisé d’une Blockchain, celle-ci touche tous les secteurs utilisant un tiers de confiance pour garantir une transaction, une identité, faire valoir un droit... : la finance, la banque, les assurances, la collecte des impôts, le vote, l’état-civil, la validité des diplômes, le cadastre, la traçabilité de l’alimentation, la propriété intellectuelle des contenus, le commerce de l’énergie...La blockchain est elle un outil de dépérissement de l’État pour aller vers un communisme libertaire ou la réalisation d’une utopie anarcho-capitaliste d’un capitalisme distribué ?L’obsession de s’affranchir des tiers de confiance, pose la question politique de la confiance dans la société et dans ses institutions, de l’entreprise à l’État. Il y a derrière cette conception une vision du monde, où la démocratie est considérée comme dangereuse et nuisible, où l’on considère qu’une société parfaite est une société d’individus passant des contrats automatisés par du code informatique. L’utopie d’un marché universel sans intermédiaire, libre et non faussé, est au centre de cette vision.Mais la blockchain est aussi un terrain de luttes. Elle peut aussi

mieux les informer et accéder à nombre de données pour disputer le pouvoir au patronat sur la gestion et les choix stratégiques.La révolution numérique nous met au pied du mur du dépassement de la condition salariale, non pas pour aller vers une société d’« entrepreneurs de soi » comme les chauffeurs Uber, mais pour construire une société de libres producteurs associés qu’appelait Marx de ses vœux.

AVEC : Jean-Luc Molins UGICT-CGT • Arthur De Grave Oui-Share • Patrice Flichy, chercheur au Laboratoire techniques, territoires et sociétés, auteur des Nouvelles Frontières du travail à l’ère numérique • Aymeric Seasseau, membre du CN du PCF responsable Travail, emploi, entreprise.

16h - 18h - salle rouge (1er sous-sol)

Atelier 3 : Reprendre le pouvoir sur les GAFAM (Google-Amazon-Facebook-Apple-Microsoft) et les NATU (Netflix-AirBnb-Telsa-Uber).

La capitalisation boursière de Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft (les fameux GAFA-M) dépasse désormais les 3000 milliards de dollars. C’est deux fois et demi la capitalisation de l’ensemble des valeurs du CAC 40 français, et dorénavant plus que le PIB de l’Allemagne ! Dans leurs caisses, un trésor de 546 milliards de dollars, à l’abri des paradis fiscaux, prêts à être mobilisés pour dessiner un monde compatible avec leurs objectifs.Mais la puissance considérable de ces acteurs est-elle avant tout financière ? La croissance géométrique de leur valeur boursière n’est pas seulement indexée sur leur profitabilité, certes éblouissante, mais principalement sur l’estimation du caractère stratégique de la situation qu’ils occupent, sur leur capacité probable à opérer de multiples “ponctions” économiques à tous les endroits de notre quotidien, à le marchandiser.Mais cette ébullition boursière n’est pas seulement l’hommage rendu par les marchés aux capacités de surveillance et d’intrusion des GAFAM. C’est leur puissance normative qui est aussi célébrée.“Le code, c’est la Loi” selon la formule de l’avocat Lawrence Lessig. La puissance des algorithmes ne se mesure pas seulement à l’aune de leur efficience, mais par leur capacité à prescrire des comportements, à imposer un imaginaire dominant comme le cinéma américain avait su le faire au siècle dernier : Waze nous assigne une manière de parcourir la ville, AirBnB une conception du voyage, Instagram

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pouvoir. La valeur créée par l’activité est répartie équitablement entre les travailleurs et est réinjectée dans l’économie locale. Revenir au salariat, c’est bénéficier de tous ses avantages sociaux : congés, assurance maladie, retraite.Un développement local avec une union internationale, pour concurrencer des plateformes globales. Pour lutter, il faut s’unir. Mutualiser les moyens à notre disposition, dont le logiciel en tant qu’outil de production, pour bénéficier d’économies d’échelle. Mais aussi nos voix, afin de peser dans le débat public. Montrons qu’il existe une alternative !

AVEC : Kevin Poperl, de Coopcycle • Carlo Vercellone, professeur des universités en Sciences de l’information et de la communication, Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, UFR Culture et Communication • Sylvie Mayer, réseau Economie sociale et solidaire du PCF.

18h - 20h - salle rouge (1er sous-sol)

Atelier 6 : Reprendre le pouvoir sur les réseaux et médias sociaux

Les grandes plateformes comme Facebook ou Twitter ont pris le pouvoir sur les données. Pris le pouvoir sur nos vie privées qu’elles sont en mesure d’ausculter avec notre consentement enthousiaste. Mais aussi pris le pouvoir sur l’information en devenant l’une des principales portes d’entrée vers les fameux contenus... Un phénomène accru par la diffusion des smartphones. Ainsi, plus d’un internaute sur deux reconnaît s’informer prioritairement par le biais des réseaux sociaux, c’est à dire en acceptant de se soumettre aux flux de recommandations, d’agrégations et de hiérarchisations fournis par les grandes plateformes « sociales ». Leur place centrale de « médiateur » entre « consommateurs » et « producteurs » d’information, c’est à dire le média, pèse bien sûr sur ce dernier, conduit pour exister et s’assurer une visibilité, à anticiper les critères de traitement et d’exposition des algorithmes. Une logique qui conduit à la fois à l’uniformisation de l’information, mais aussi à la survalorisation du sensationnalisme et du buzz, sur la rationalité. Mais ces plates-formes pèsent aussi d’un poids considérable sur nos imaginaires, nos modes de représentation de nous mêmes, une mise en scène de soi conduisant à une théâtralisation du quotidien à laquelle tout peut être sacrifié. Pourtant, nier à ces espaces des facultés objectives de socialisation, de mise en relation et d’animation du débat public serait artificiel.

être utilisée et développée pour des structures autogestionnaires ou coopératives échappant à l’État comme au marché, y compris dans le cadre de développement d’économie circulaire ou de la gestion démocratique de communs mondiaux. L’usage de la blockchain peut aussi offrir à certains pays une autre voie que la construction d’un État-Nation à l’européenne.Il existe un doute fort sur la soutenabilité écologique de la blockchain en raison de son caractère énergivore.

AVEC : Laurence Allard, chercheuse à l’Université Paris 3-IRCAV, enseigne à l’Université Lille 3 • Antoine Yeretzian, cofondateur de Blockchain France • Igor Zamichiei, membre de l’exécutif du PCF.

18h - 20h - Coupole

Atelier 5 : Le coopérativisme de plateforme, une alternative aux plateformes propriétaires

Le modèle de développement de plateformes propriétaires telles que Uber, Airbnb ou encore Deliveroo, qui utilisent leur algorithme pour mettre en relation un « prestataire » de services et un « client », est au fond un modèle d’exploitation d’une position dominante. Dominante parce que les acteurs qui produisent le service vendu par la plate-forme, sont isolés et dépendants. Dominante également parce que les coûts de déploiement du service (développement logiciel, marketing….) sont tels qu’ils interdisent l’arrivée de nouveaux entrants, de concurrents. Dominante aussi parce que c’est une spécificité du capitalisme immatériel que de s’inscrire dans une économie de la rente, avec un coût marginal d’exploitation qui tend vers zéro et une rentabilité exceptionnelle. Dominante enfin parce qu’elles se comportent de manière normative, re-définissant des pans entiers de l’activité humaine, à commencer par le travail et l’emploi.Face à ce modèle prédateur, l’émergence de plateformes coopératives n’est-elle pas un moyen de se réapproprier son outil de travail et tous les terrains que ces plates-formes tentent de préempter : la mobilité, le voyage, la gastronomie, mais aussi la finance, la santé, l’éducation… ?Par exemple, de nombreuses coopératives de coursiers se créent en France et en Belgique. Coopcycle porte le projet d’une coopérative de livraison à Paris. Autour du logiciel du même nom, CoopCycle élabore un projet économique et politique alternatif. Il propose un modèle de fédération de coopératives, regroupant les travailleurs du secteur. Le modèle coopératif permet aux travailleurs de reprendre le

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berne, mais avec un fort potentiel de créativité chez nos jeunes chercheurs et ingénieurs, quelle stratégie globale pour la France et pour l’Europe dans le domaine du numérique ?

AVEC : Sébastien Elka, revue Progressistes, ingénieur • Isabelle De Almeida, présidente du conseil national du PCF, responsable de la bataille à l’entreprise.

18h - 20h - salle verte (1er sous-sol)

Atelier 8 : Fab14, enjeu du sommet mondial des fablabs à Paris en juillet 2018Le congrès mondial des fablabs se tiendra en juillet 2018, en France, à Paris et à Toulouse. Depuis 2010, les créations de fablabs, de makerspaces, d’hackerspaces se sont multipliées dans le monde et particulièrement en France qui est le second pays en la matière. Ils ont échappé à leurs créateurs américains. Dans une démarche « arts et métiers », leurs activités se sont diversifiées de la mini-industrie à l’agriculture, en passant par le prototypage, la création artistique et l’éducation populaire, en fonction des communautés les portant, des situations et des cultures locales. Car les fablabs sont avant tout des aventures humaines collectives où l’on agit localement et en utilisant une intelligence mondiale mutualisée.Avec la mise en réseau et la libre publication des projets, ils permettent de créer des « communs mondiaux d’innovation partagée » alors que dans les entreprises privées, dominées par la logique du profit à court terme, 90 % des innovations finissent au placard.Ils constituent des tentatives de relocalisation de la production dans le cadre d’une vision circulaire de l’économie et de lutte contre l’obsolescence programmée, qui rejoint l’ambition du rapport “fabriquer à Paris”Rien que le fait qu’un handicapé puisse venir au fablab de Rennes[1] concevoir, produire et partager une prothèse de main dont le coût unitaire sera de moins de 1000 € et en faire un projet mondial[2] alors que l’industrie ne propose que des prothèses similaires à des prix allant de 15.000 € à 45.000 € est en soit une petite révolution bien concrète et bien utile.Via le net, chaque fablab, makerspace, hackerspace peut participer et contribuer aux projets d’autres fablabs, makerspaces, hackerspaces, ainsi plus de 30 000 personnes dispersées à travers le monde ont pu s’investir, par exemple, dans la conception d’une automobile open source.

Elles témoignent d’un appétit pour le débat et l’échange, du besoin de mise en commun de nos indignations comme de nos espoirs.Que cette aspiration soit aujourd’hui captée et monétisée ne réduit pas la portée de l’événement inédit que constitue la construction possible d’agoras à l’échelle mondiale. La question posée est celle de l’émancipation de ces réseaux et médias sociaux, et des conditions de cette libération.

AVEC : Nikos Smyrnaios, enseignant chercheur à l’Université de Toulouse 3 • Ariel Kyrou essayiste sur le numérique • Fabien Gay, PCF, sénateur.

18h - 20h - salle bleue (1er sous-sol)

Atelier 7 : Quelle politique industrielle du digital en France et en Europe ?

La France, en matière d’industrie numérique (informatique, télécoms, électronique, …) et de services, n’a plus de véritable stratégie, si ce n’est le tout start-up de la « French tech » et la soumission aux intérêts des grands groupes américains ou transnationaux. L’absorption d’Alcatel par Nokia en témoigne, comme la tentative de constituer un cloud souverain qui a échoué. La stratégie européenne de Lisbonne qui devait faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable, accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale » a aussi lamentablement été mise en échec. La stratégie « Europe 2020 » qui lui a succédé, est à son tour dans l’impasse. Malgré les succès d’entreprises comme Thalès, Atos, Sagem-Safran ou Dassault-Systèmes, les États-Unis domine l’essentielle des grands groupes qui font la révolution numérique alors que l’Inde et la Chine montent en charge et en gamme.

Que cela soit dans les secteurs de l’automobile, de l’énergétique, du spatial, des télécommunications, de l’aéronautique, de la santé, du maritime, du ferroviaire, de la sécurité, de l’armement ou de la logistique, la maîtrise du couple intelligence artificielle et big data sera stratégique. C’est pourquoi, dans le cadre de coopérations européennes et internationales, il faut à notre pays une stratégie nationale pilotée par la puissance publique qui embrasse les questions de culture, de formation, de recherche fondamentale comme appliquée et d’outil industriel.Face à cette situation inquiétante pour la France et l’Europe, avec des budgets de R&D publics comme privés qui sont en

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Ces jeunes pensent nouveaux modes de production, coopérative, économie sociale et solidaire, économie circulaire, lutte contre l’obsolescence programmée, réparabilité, mise en commun.Ces jeunes et moins jeunes, se retrouvent aussi dans des réseaux d’ateliers coopératifs de fabrication et de création numérique que sont les fablabs, les hackers et makers spaces, les communautés de développement de logiciels libres, mais aussi dans les jardins et habitats partagés, les amaps, les plateformes numériques coopératives, contre-modèles des plateformes propriétaires à la Uber. Ces tiers lieux, avec nombre de contradictions, préfigurent l’une des institutions d’une possible « République des communs ». Avec leurs limites et leurs fragilités, ce sont des lieux concrets de prototypage, d’expérimentation d’une société post-capitaliste.Alors, plutôt que de gâcher son argent à aider des start-ups aux réalisations et à l’utilité sociale souvent douteuse, l’État devrait, s’il veut vraiment développer en France l’innovation technologique, jouer le rôle d’incubateur de ces tiers lieux, en liaison avec une véritable politique de recherche publique.

AVEC : Michel Bauwens, fondation P2P auteur Manifeste pour une véritable économie colllaborative, vers une société des Communs • Michel Lallement, chercheur au CNAM, auteur de « Makers. Enquête sur les laboratoires du changement social » • Alain Obadia, PCF, président de la Fondation Gabriel Péri.

10h - 12h - salle rouge (1er sous-sol)

Atelier 10 : Reprendre le pouvoir sur la transformation numérique des services publics

Toutes les opportunité sont bonnes pour faire reculer les services publics au bénéfice du tout-marché. Alors que la numérisation ouvre des pistes pour les moderniser, étendre les services aux usagers et les améliorer, elle est le plus souvent mise au service de leur recul : on remplace le contact humain par une borne automatique, un gardien de la paix par une caméra, un enseignant par un télé-conférencier, un médecin par une procédure de télé-médecine, etc.Le « numérique » est devenu le principal allié de la révision générale des politique publique (RGPP) et de l’ensemble des politiques visant à réduire en permanence les effectifs de fonctionnaires, à diminuer la dépense publique, et à

Ainsi, la coopération et le partage battent-ils la concurrence libre et non faussée, non seulement sur le terrain de l’innovation et l’efficacité, mais aussi sur celui des prix.

AVEC : Matei Gheorghiu, co-organisateur de Fab14 enseignant à aux université de Dauphine, d’Evry, à l’Institut Mines Télécom et membre du Conseil scientifique du réseau des Fablabs • Alexandre Rousselet, co-organisateur de Fab14, co-fondateur du fablab de Moulins • Emmanuel Gilloz (sous réserve), créateur de l’imprimante 3D Foldarap, Nicolas Bonnet, président du groupe PCF-Front de gauche au conseil de Paris, auteur du rapport “Fabriquer à Paris”, membre du conseil national du PCF.

Samedi 10 MARS10h - 12h - Coupole

Atelier 9 : Les communs numériques et les tiers lieux, moyens et lieux de reprise du pouvoir ?

Refusant l’isolement social du télétravail à domicile, mais aussi l’atmosphère stressante, hyper contrôlée et étouffante de l’entreprise où parfois le voisin de bureau est plus vécu comme un concurrent que comme un collègue, de plus en plus de travailleurs exercent une partie plus ou moins grande du temps de leurs activités professionnelles dans ce qu’on appelle des tiers lieux : espaces de co-travail, fablabs… où ils retrouvent une certaine socialisation, où se construisent sur la base de la force des « liens faibles », de nouvelles formes de solidarité, d’entraide et de coopération. Ces territoires deviennent des lieux de politisation à partir du travail.De plus en plus de jeunes ne supportent plus de faire des « jobs à la con », c’est-à-dire un travail où ils ne trouvent pas de sens, d’être privés de protection sociale, d’avoir une autre hiérarchie que celle de la compétence. Nombre d’entre eux veulent créer et entreprendre, et non point pour créer une start-up, la revendre au plus offrant pour faire fortune et avoir, à 30 ans, une Rolex.Non, l’objectif de ces jeunes n’est pas de faire fortune, mais de créer, d’entretenir, de rendre accessible via un réseau numérique des « communs mondiaux d’innovation partagée ». Ils ne supportent pas, qu’à cause de la recherche du profit maximum, nombre d’innovations technologiques pertinentes et utiles restent dans placards.

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position de législateurs de fait par leur position dominante.

AVEC : Benjamin Loveluck chercheur associé au CNRS auteur de Réseaux, libertés et contrôle. Une généalogie politique d’internet • Benjamin Bayard, militant de la neutralité du Net • Francis Wurtz, PCF, député européen honoraire.

14h - 16h - salle rouge (1er sous-sol)

Atelier 12 : Reprendre le pouvoir sur les données

La numérisation progressive de l’ensemble des activités humaines est pourvoyeuse d’une masse inouïe et croissante de données. Ces données numériques constituent aujourd’hui 98% des données que nous produisons (contre 1 % il y a 30 ans), représentant un volume de 20 Zettaoctets (20 milliards de Teraoctets).Avec la multiplication des terminaux connectés permettant de capter et diffuser des données, l’internet des objets notamment, ce chiffre pourrait être multiplié par 8 d’ici 10 ans. Une évolution rendue possible par les capacités croissantes de stockage, de traitement et d’acheminement de l’information.Ce formidable trésor de données est constitué des mails que nous écrivons, nos publications sur les réseaux sociaux, nos films et photos de vacances, nos achats mais aussi désormais les coordonnées de notre géolocalisation, ou encore nos variables biologiques captées par notre montre connectée...Ces données sont l’objet de toutes les convoitises au coeur d’un modèle d’exploitation économique d’un nouveau genre, qu’on peut qualifier d’un capitalisme de la donnée. Elles constituent d’une part, à partir d’informations produites gratuitement par les citoyens, une immense base d’expertise statistique à partir de schémas de corrélation plutôt que de causalité. D’autre part, cette accumulation inédite de données ouvre des perspectives inquiétantes de profilage des personnes, par exemple pour définir des profils à risque aux fins de moduler les tarifs assurantiels. La lutte contre la confiscation de l’information et son exploitation commerciale par une poignée de plateformes est l’enjeu d’un combat politique nouveau : celui de la maîtrise citoyenne de la donnée.

AVEC : Antonio A. Casilli, maître de conférences en humanités numériques à Télécom ParisTech et chercheur à EHESS • Serge Abiteboul, chercheur à l’ENS Paris et directeur de recherche à l’Inria • Marie-Pierre Vieu, PCF, députée européenne.

accompagner la privatisation des missions de service public.Mais, au-delà de la question de la dépense, la logique d’État plate-forme remet en cause de façon beaucoup plus profonde le champ et la nature de l’intervention publique. Elle promeut des services publics sans administration, constitués d’une série « métiers » numérisables, discrétisables sous forme d’algorithmes. Dans cette logique, l’État plate-forme n’est plus qu’une instance de mobilisation et de supervision de ressources privées, conduisant à une porosité toujours plus grande entre puissance publique et les acteurs privés de ce nouveau marché.Le numérique ne peut plus être un prétexte à cette logique libertarienne de destruction du service public. Il peut, par contre, constituer un levier permettant de moderniser et d’étendre l’intervention publique, et surtout d’inventer des formes nouvelles de dialogue et d’agrégation entre service public et intervention citoyenne.

AVEC : Isabelle Mathurin, membre du conseil national du PCF, responsable de la bataille pour les services publics • Jacques Priol, spécialiste de la gestion des données publiques, auteur de Big data des territoires • Véronique Decker, directrice d’une école élémentaire à Bobigny, auteure de Trop classe ! Enseigner dans le 9-3 et de L’école du peuple.

14h - 16h - Coupole

Atelier 11 : Reprendre le pouvoir sur la gouvernance d’Internet/ neutralité du Net

Au cœur du devenir de l’internet, la neutralité du réseau est une question décisive. De quoi s’agit-il ? Des principes qui organisent le réseau depuis ses origines et gouvernent son architecture physique comme logicielle : la possibilité d’émettre et de recevoir à égalité de droits ; l’absence de distinction de traitement des flux de données selon la nature des services et les contenus ; et enfin, le principe d’unicité du réseau Internet, le réseau des réseaux.

Ces principes sont aujourd’hui directement menacés, notamment par les opérateurs de télécommunications qui voient, par exemple, dans la priorisation sur leur infrastructure de certains flux de données, une source potentielle de revenus qu’ils disputent aux opérateurs de services : une telle démarche conduirait à la création d’un internet à plusieurs vitesse, et donc à la fin de l’internet.Si l’accès à l’internet est effectivement devenu une liberté fondamentale, les conditions pratiques d’exercice de cette liberté ne peuvent être laissées à la seule appréciation des opérateurs de télécommunications ou de services, qui seraient placés en

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l’Université Paris Lumières, cofondateur avec Silvère Mercier du collectif Savoirscom1 et auteur du blog : https://scinfolex.com/ • Guillaume Roubaud-Quashie, PCF, directeur de la revue Cause commune.

16h - 16h30 - Coupole

Conclusion Yann Le Pollotec, responsable du secteur révolution numé-rique du PCF.

14h - 16h - salle bleue (1er sous-sol)

Atelier 13 : Prendre le pouvoir sur la propriété intellectuelle et les brevets

La révolution numérique, avec les réseaux « pair à pair » et la possibilité de dupliquer une information à un coût marginal presque nul, a remis en cause la notion de propriété intellectuelle. Cela peut permettre comme jamais de partager les connaissances et les savoirs et de créer des biens communs numériques. Il y a un véritable affrontement entre les partisans du « libre » et ceux qui veulent tout breveter et tout cadenasser.Mais, en même temps, cela pose les questions du respect des droits d’auteurs et de la rétribution de ceux-ci, du juste retour sur investissements en R&D. Ceci implique de créer une toute autre économie politique reposant sur le marché basé sur la seule valeur d’échange.Les licences creative commons se veulent une réponse aux questions nouvelles posées par la révolution numérique et aux limites actuelles des législations sur le copyright. Leur but est de fournir un outil juridique qui garantisse à la fois la protection des droits de l’auteur d’une œuvre ou d’une création et la libre circulation du contenu de cette œuvre ou création, ceci afin de permettre aux auteurs de contribuer à un patrimoine d’œuvres et de créations accessibles librement par tous.Cependant la notion de licence à réciprocité, ou Peer production licence, dépasse les licences Creative Commons. Elle a été inspirée par Dmytri Kleiner, fondateur du collectif et du manifeste TeleKommunisten.net, dans le but de permettre la création de communs à l’échelle supérieure, et de créer l’écosystème nécessaire.Ainsi, la Peer Production Licence ne rejette pas la clause non commerciale, mais l’adapte afin de promouvoir le développement d’une nouvelle économie, organisée sur un mode décentralisé et tournée vers la production de biens communs. Ce qui permet de dépasser le cadre où les licences étaient « communistes » mais les pratiques d’exploitation « capitalistes ». Car si vous utilisez une licence qui permet à tout le monde d’utiliser une ressource, sans obligation de réciprocité, alors même les grandes entreprises multinationales pourront le faire. Les CC ne suffisent pas parce qu’elle donnent lieu à du pillage. Par contre la réciprocité, c’est la dissémination d’un modèle différent.

AVEC : Danièle Bourcier, Creative commons France • Lionel Maurel, responsable de la valorisation de l’information scientifique et technique à

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Benjamin LoveluckRéseaux, libertés et contrôle - Une généalogie politique d’internet, chez Armand Collin

Evgeny MorozovLe mirage numérique, pour une politique des big-data, éditions Les prairies ordinaires

LES LIVRES

Jean-Gabriel GanasciaLe mythe de la singularité au SeuilIntelligence artificielle : vers une domination programmée éditions du Cavalier bleu

Arthur De GraveL’économie du partage pour partager l’économie, Fondation Jean Jaurès

Patrice FlichyLes nouvelles frontières du travail à l’ère numérique au Seuil

Olivier ErtzscheidL’appétit des géant s: pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes, éditions C&F

Michel BauwensSauver le monde : vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer éditions Des liens qui libèrentManifeste pour une véritable économie collaborative. Vers une société des communs, éditions Mayer Charles Leopold

Michel LallementL’âge du faire. Hacking, travail, anarchie, Paris, Le Seuil, Les makers, enquête sur les laboratoires du changement social, au Seuil

Antonio CasilliQu’est-ce que le Digital Labor ? éditions de l’INALes liaisons numériques : Vers une nouvelle sociabilité ? au Seuil

Alain ObadiaNous avons le choix, Fondation Gabriel Péri

Jacques PriolLe Big data du Territoire, éditions Fyp

Trebor ScholzLe coopérativisme de plateforme – 10 principes contre l’upérisation et le business de l’économie du partage éditions Fyp

Serge AbiteboulTerra data, qu’allons-nous faire des données numériques ? Cité des sciencesLe temps des algorithmes, dans quelle société voulons nous vivre, éditions Essais le Pommier

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