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le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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Editorial de Madame Martine AUBRY, Présidente du Conseil de Surveillance du CHRU de Lille

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 engage la communauté des 14 000 professionnels du CHRU de Lille dans un programme d’actions au service de la santé de toute la population du Nord-Pas de Calais.

Ce nouveau Projet d’Etablissement s’est construit en associant le plus largement possible les usagers de l’hôpital, les équipes médicales, soignantes, techniques et administratives, les représentants des établissements de santé partenaires, autour d’une vision commune : un hôpital universitaire de référence au service de sa région.

Le CHRU de Lille est positionné aujourd’hui parmi les cinq premiers CHU français au plan de la recherche, de l’innovation et des prises en charge de recours régional voire interrégional et national pour certaines pathologies rares ou nécessitant des équipes hyperspécialisées et un plateau médico-technique de pointe. L’enjeu est de conforter ce positionnement d’excellence dans les cinq années à venir, en soutenant des projets de recherche ambitieux, en lien étroit avec l’Université et les établissements participant à la recherche, dans le cadre d’un campus hospitalo-universitaire unique, de dimension internationale. La qualité de la recherche qui y sera développée sera déterminante pour conserver et attirer des équipes de haut niveau et préserver la capacité d’innovation du CHRU de Lille.

L’enjeu est de garantir à la population régionale un égal accès à des soins de qualité. Les valeurs du service public rassemblent les professionnels du CHRU de Lille autour d’un projet commun qui vise à concilier prises en charge spécialisées et coordination du parcours de soins du patient, dans le cadre d’une organisation multidisciplinaire respectueuse des personnes. Le développement d’une médecine personnalisée constitue un axe majeur de l’ensemble des projets proposés par les équipes médicales et soignantes, tant dans le domaine du soin que celui de la recherche et de l’enseignement.

Une prise en charge globale et coordonnée du patient implique que l’hôpital développe la coopération interne entre les équipes et la coopération externe avec tous les ac-teurs de santé de la région. Le Projet d’Etablissement 2012-2016 du CHRU de Lille prévoit de conforter et structurer plus encore les partenariats qui existent déjà avec les établissements de santé de la région, en soutien de la dynamique de constitution des communautés hospitalières de territoire. Il vise également à développer les liens avec la médecine de premiers recours et à renforcer globalement les liens ville-hôpital.

Excellence, innovation, coopération, transdisciplinarité, attractivité : telles sont les cinq principales orientations qui guideront l’action des professionnels du CHRU de Lille dans les cinq années à venir autour d’un projet ambitieux qui vise à promouvoir une médecine d’excellence au service de l’humain.

un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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Conforter la place du CHRU de Lille parmi les 5 premiers CHU Français pour garantirà la population du Nord - Pas de Calais un égal accès à des soins innovants page 4

> Conforter le positionnement du CHU parmi les 5 CHU les plus actifs en matière de recherche page 5> Valoriser et développer une stratégie d’enseignement commune avec l’Université page 9> Conforter et développer les soins de recours et les innovations de soins page 11> Favoriser l’innovation dans le soin par de nouveaux équipements et de nouvelles thérapeutiques page 16

Structurer un CHRU multipolaire en réponse aux besoins de santé de la populationde la région Nord - Pas de Calais et de l’interrégion Nord Ouest page 18

> Répondre aux besoins de santé de la population de la région Nord - pas de Calais page 19> Structurer un CHRU multipolaire en poursuivant le déploiement de coopérations page 24

Développer une médecine personnalisée et organiser un CHU transdisciplinaire page 28

> Développer une médecine personnalisée du patient page 29> Organiser un CHU transdisciplinaire page 33> Adopter des organisations optimisées favorisant la mutualisation des ressources page 35

Développer un CHU performant, communiquant et attractif page 36

> Développer un CHU performant page 37> Développer un CHU communiquant et attractif page 40

Construire ensemble l’avenir du CHRU de Lille autour de valeurset d’une vision partagées page 48

> S’appuyer sur un socle de valeurs communes page 49> S’engager dans l’éco-citoyenneté page 51> Fonder le Projet d’Etablissement sur une vision prospective partagée page 51> Accompagner les professionnels du CHU dans la conduite de ses missions page 52> Mettre en œuvre une politique de management ouverte et concertée page 55

Moderniser le campus hospitalo-universitaire et garantir l’accessibilité pour tous page 58

> Le schéma directeur d’urbanisme page 59> Les projets immobiliers à considérer page 62

Conclusion page 66

SOMMAIRE LE PROjEt D’EtABLiSSEMENt DU CHRU DE LiLLE

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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conforter la place du cHru de lIlle parmI

LES 5 PREMiERS CHU FRANçAiS

pour garantIr À la populatIon du nord - pas de calaIs

UN égAL ACCèS À DES SOiNS iNNOVANtS

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Dans le cadre de son Projet d’Etablissement 2004-2008, puis de son Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens 2007-2011 et de ses avenants successifs, le CHRU de Lille a conforté son positionnement national dans le domaine de la recherche, du recours et de l’innovation. L’ensemble des classements nationaux confir-ment que le CHRU de Lille se positionne parmi les 5 premiers CHU de France pour la qualité des soins et de la recherche.Le CHRU de Lille est le seul CHU de la région Nord - Pas de Calais (4 millions d’habitants). Il a, par ailleurs, une vocation inter-régionale pour certaines prises en charge très spécialisées. L’Inter-région Nord-Ouest compte près de 10 millions d’habitants.

Le CHRU de Lille regroupe une communauté de plus de 14 000 professionnels de santé qui œuvrent quotidienne-ment aux progrès de la recherche, à l’intégration de l’inno-vation dans les pratiques de soin, à l’amélioration continue des prises en charge éducationnelles, diagnostiques et thé-rapeutiques et à l’enseignement. L’activité du CHRU de Lille représente chaque année plus de 100 000 patients accueillis aux urgences, plus de 200 patients greffés, près de 94 000 patients hospitalisés, près d’un million de consultations, 5 500 naissances, 950 publications dans les revues scientifiques, et l’encadrement de 900 étudiants hospitaliers. La part d’activité du CHRU de Lille dans la région est de 11% (dernières don-nées d’hospitalisation MCO disponibles 2008), restée stable jusqu’en 2006, elle a progressé depuis (+1 point) dans un contexte de forte concurrence.

L’expertise des équipes pluridisciplinaires du CHRU de Lille, reconnue notamment par la labellisation des centres de réfé-rence et des centres de compétences, s’appuie sur un plateau médico-technique et des hébergements sans cesse moder-nisés grâce à une politique d’investissement soutenue : l’éta-blissement investit chaque année près de 50 millions d’euros, effort porté à 67 millions d’euros dès 2011 en conséquence du début de la réalisation du « Projet Sud ».Concernant la recherche, le CHRU de Lille figure en 2ème position des CHU français en termes de réussite à l’appel à projets « Programmes Hospitaliers de Recherche Cli-nique », au 3ème rang en termes d’essais cliniques (cf. classe-ment SIGREC) et au 4ème rang pour la qualité et le nombre de publications scientifiques (cf. classement SIGAPS).

Le positionnement national du CHRU de Lille parmi les premiers CHU français a été conforté ces dernières années dans le cadre d’une stratégie combinant :

> une meilleure valorisation des activités réalisées (re-

valorisation du financement des Missions d’Enseigne-ment, de Recherche, de Recours et d’Innovation en application du nouveau modèle national à l’élaboration duquel le CHRU de Lille a fortement contribué, majo-ration du financement des Missions d’Intérêt Général, meilleure cotation des séjours dans le PMSI) ;> l’extension et la création d’activités nouvelles pour répondre aux besoins de santé de la région ;> l’amélioration de l’efficience des organisations internes favorisant la mobilisation des ressources en priorité dans les secteurs en développement.

Le CHRU de Lille a atteint l’équilibre financier en 2010 et renforcé sa capacité d’autofinancement, ce qui lui permet d’engager un ambitieux projet architectural dit « Projet Sud » correspondant à un investissement total évalué en juin 2008 à 307 millions d’euros (dont 183 millions d’euros au titre de la première tranche s’inscrivant dans le Plan Hôpital 2012) et ouvre la possibilité, pour l’en-semble de la communauté hospitalière, de s’inscrire dans un nouveau Projet d’Etablissement. Afin de conforter son rayonnement national, la dimension hospitalo-uni-versitaire du CHRU de Lille est valorisée et développée dans une stratégie commune avec l’Université. Il s’agit de répondre aux enjeux qui ont été soulignés par la Commission présidée par la Profes-seur Marescaux, l’ambition nationale étant de développer quelques centres de haut niveau rivalisant pour l’ensemble des trois missions soins, recherche et enseignement, avec les références mondiales en la matière. Il s’agit de position-ner des centres d’excellence attractifs pour les meilleurs talents au niveau international. Le CHRU de Lille se prépare à une évaluation de ses mis-sions et de son organisation par l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur qui vérifiera la réalité d’une stratégie cohérente favorisant les syner-gies entre les missions de recherche, d’enseignement et de soins, pour soutenir le développement d’une recherche de haut niveau tant dans le domaine de la recherche fon-damentale que dans celui de la recherche translationnelle. Le nouveau Projet d’Etablissement du CHRU de Lille a donc pour ambition de conforter son identité d’hôpital universitaire et de favoriser le développement de ses missions distinctives.

La volonté de la communauté hospitalière et universitaire est de conforter le positionnement du CHRU de Lille parmi les cinq premiers CHU de France dans le domaine de la recherche, de l’enseignement et des soins de recours.

un hôpital universitaire de référence au service de sa région

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Conforter le positionnement du CHU

parmi les cinq CHU les plus actifs en

matière de recherche

Dans un contexte devenu très compétitif, l’enjeu pour le CHRU de Lille est de demeurer parmi les cinq CHU les plus actifs en matière de recherche au plan national et de placer la recherche transla-tionnelle et clinique au cœur du dispositif ré-gional de la recherche biomédicale.

Préparer l’évaluation de l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES)

Le projet d’établissement 2012-2016, qui s’articule avec le Projet quinquennal de l’Université, est déterminant pour accroitre la performance de la recherche au CHU de Lille et pour préparer l’évaluation par l’AERES qui interviendra en 2013-2014.

Les atouts du CHRU de Lille sont nombreux. Ils tiennent principalement à l’importance des files actives de patients en lien avec l’épidémiologie des maladies chro-niques en région Nord - Pas de Calais, à la qualité des équipes de recherche et des plateaux techniques présents sur le site. Le CHRU de Lille se caractérise par un haut niveau de recherche. Il a été classé trois années de suite en 3ème position pour son implication dans les essais cli-niques (score SIGREC) et en 4ème position pour le nombre et la qualité des publications scientifiques (score SIGAPS). La recherche médicale menée par les enseignants cher-cheurs et les praticiens hospitaliers se concentre sur un certain nombre de thèmes d’excellence : le can-cer, en lien avec le Cancéropôle Nord-Ouest les maladies cardiovasculaires et métaboliques les maladies mentales et neurologiques les maladies inflam-matoires et infectieuses.

Pour maintenir ce positionnement et conférer à l’établis-sement un niveau d’excellence en matière de recherche, le CHRU de Lille souhaite en premier lieu développer le par-tenariat avec l’Université et les Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique (adossement à des équipes labellisées). La réalisation de l’objectif en matière de recherche passe par ailleurs par l’implication des pôles dans le renforcement des activités de

recherche existantes et le développement de nouveaux projets. Ce renforcement doit être envisagé en lien avec les thématiques trans-versales et décliné au sein des structures de recherche labellisées du site. Il s’agit notamment de densifier les équipes de recherche existantes au tra-vers d’une amplification du maillage entre ces équipes et les pôles hospitaliers et de renforcer les structures trans-versales. il est essentiel, pour l’établissement et pour les pôles, de maintenir un pourcen-tage d’articles A ou B élevé et ainsi remonter le

score moyen par article et de veiller à intégrer de plus en plus de patients dans des études cliniques ouvertes. Les projets des pôles permettront aussi de développer la recherche dans le domaine paramédical et sur le thème de l’éducation thérapeutique, ainsi que d’intensifier les colla-borations scientifiques au sein du G4 et avec les équipes de recherche en sciences humaines et sociales. Cela né-cessite d’allier l’encouragement des équipes les plus performantes et le soutien aux équipes prometteuses, en devenir ou ayant une produc-tion régulière et de bon niveau afin de mainte-nir un niveau de production global important.

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L’ensemble de ces objectifs nécessite à la fois de déve-lopper un environnement favorable, notamment l’accès à des méthodologies de haute technicité et d’aider la valo-risation des résultats de recherche tant au plan médical, économique que sociétal.Le CHRU doit également aller au-delà de la recherche clinique vers la recherche translationnelle en en-courageant ses équipes médicales à mener de front une re-cherche préclinique générant des hypothèses novatrices et une recherche clinique ambitieuse, fondées sur des études de cohortes ou des études interventionnelles.Le CHRU a pour objectif d’intégrer de plus en plus la recherche paramédicale à l’ensemble du dispositif de recherche.

Soutenir la recherche autour de thèmesfédérateurs et transversaux

La réflexion menée à l’occasion de ce nouveau Projet d’Etablissement a permis de dégager des thèmes fé-dérateurs autour desquels l’ensemble des pôles ont structuré leurs projets de recherche, des thèmes transversaux recouvrant les grands champs patholo-giques et des plateformes méthodologiques don-nant accès à tous les moyens pour mener une recherche clinique de qualité et aux outils biologiques et d’imagerie aujourd’hui indispensables.

> Les trois thèmes fédérateurs de recherche :

• Les biomarqueurs : Le Projet d’Etablissement 2012-2016 promeut fortement la nécessité de développer des biomarqueurs ou leur utili-sation dans la pratique en évaluant leur impact sur la prise en charge. Ce thème concerne la plupart des principaux champs pathologiques. Il s’agit le plus souvent de marqueurs biologiques, notamment sanguins, avec le cas particulier des marqueurs mis en évidence sur des tumeurs solides. Plusieurs pôles ont ciblé les marqueurs de souffrance vas-culaire et endothéliale dans leurs projets s’articulant avec le souhait du pôle d’imagerie de développer les techniques d’analyse de la perfusion tissulaire.L’identification de nouveaux biomarqueurs s’appuie sur l’étude de cohortes, avec le souhait du Centre de Biologie et Pathologie de s’investir dans la détermination de ces biomarqueurs (avec la nécessité de développer un plateau technique de pointe), en lien avec des équipes de recherche plus fondamentales, favorisant un véritable continuum entre l’innovation et l’application clinique.

• La médecine personnalisée : La personnalisation de la médecine est un des enjeux des prochaines années afin qu’à chaque patient corresponde une prise en charge individualisée. Ce thème a été ciblé dans les domaines de l’anesthésie-réanimation (intégrant la prise en charge de la douleur postopératoire), de la réanimation médicale, du diabète, de la cardiologie, de la gynécologie, du cancer, de la pres-cription médicamenteuse, du cancer, de la dermatologie, et constitue résolument un thème fédérateur de la re-cherche au sein du CHU.

• La médecine réparatrice : Ce champ regroupe à la fois l’activité de greffe et la thé-rapie cellulaire et les biomatériaux « intelligents ». L’enjeu est l’optimisation de cette approche thérapeutique soit en améliorant, par un meilleur suivi thérapeutique pharmaco-logique s’appuyant sur des biomarqueurs et une éducation thérapeutique efficace, les traitements de prévention du rejet de greffe, soit en améliorant le matériel cellulaire. Ce thème concerne la néphrologie, l’hépatologie, le dia-bète et le cancer.

> Les thèmes transversauxEn ce qui concerne la recherche, un certain nombre de thèmes transversaux se dégagent et structurent les différents projets menés par les équipes des pôles du CHU :

- En premier lieu, le cancer constitue une thématique es-sentielle, compte tenu de l’épidémiologie régionale. Les projets visent à « l’évitabilité » (facteurs de risque, dor-mance tumorale) et à la personnalisation de la prise en charge. Des liens entre recherche fondamentale et recherche clinique sont également permis par la recherche de certains cancers: mélanomes, glioblastomes, cancers digestifs, cancers de la prostate et cancers gynécologiques

- Le thème des maladies métaboliques et de leurs conséquences constitue également un thème fort, no-tamment le diabète, dans la mesure où cette pathologie, au-delà de la nécessaire personnalisation de sa prise en charge, a des conséquences multiples sur les organes (cœur, rein, cerveau, vaisseaux), a des liens avec le cancer, l’obésité et la sensibilité aux infections. Enfin, il concerne tous les âges de la vie : diabète gestationnel, enfant, adulte, sujet âgé.

- Le troisième thème transversal concerne les maladies inflammatoires, regroupant de nombreux projets rela-tifs aux Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin, à la pathologie hépatique ou encore à la mucoviscidose.

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- De nouveaux projets émergent en ce qui concerne la médecine aiguë, dont le thème fédérateur est le déve-loppement et l’utilisation des biomarqueurs endothéliaux et l’imagerie de perfusion dans la définition du pronostic à court et long termes des pathologies aiguës (intégrant réanimation, maladies infectieuses, pathologies neurovas-culaires), avec adaptation de la prise en charge.

- Enfin, le champ des neurosciences permet l’émergence de nombreux projets relatifs à la cognition et au compor-tement, intégrant des projets de neurosciences, de psychia-trie, d’imagerie et de neurophysiologie, de l’enfant et de la pharmacologie

> Les trois thèmes Méthodologiques

On peut identifier trois thèmes méthodologiques :• Une recherche clinique professionnalisée : Le projet de recherche des pôles nécessite la réalisation de protocoles de recherche clinique, avec soit des études de cohortes (de taille d’environ 500 patients), soit des études interventionnelles. La concurrence internationale nécessite que le montage et la réalisation des projets soient les plus rapides, ce qui nécessite un regroupe-ment géographique de toutes les forces impliquées dans la recherche clinique, expliquant l’investissement dans la construction de la Maison Régionale de la Recherche Cli-nique (M2RC). Cette M2RC permettra de regrouper en un même lieu à la fois les structures institutionnelles (in-tégrer le projet de la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation (DRCI) et les structures opérationnelles Fédération à la Recherche Clinique (FRC), Centre d’Inves-tigation Clinique (CIC), Centre d’Investigation Clinique et d’Innovation Technologique CIC-IT, Centre de Ressources Bilogiques (CRB...) dans lesquelles le pôle Santé publique, Pharmacie, Pharmacologie (S3P) souhaite s’investir.

Pour la partie opérationnelle, il s’agit de renforcer l’éva-luation méthodologique des projets (indispensable dans la compétition des appels d’offres), d’agrandir le plateau d’investigation clinique permettant de réaliser des études interventionnelles (validation de biomarqueurs de stratifi-cation de population, études pharmacologiques intégrant le projet de centre de phase précoce en onco-hématolo-gie et le développement du secteur recherche de la Phar-macie, études physiopathologiques).

Le deuxième aspect concerne la logistique (eCRF, outils de screening, collections biologiques, suivi de cohortes...) des essais cliniques permettant la réalisation de projets

multicentriques régionaux (à travers la mise en place des réseaux régionaux dans le cadre des GCS du CHU mul-tipolaire), interrégionaux (réseau G4), nationaux (réseaux

nationaux) ou européens. Le troisième point concerne la partie « aval » des essais cliniques avec centralisation du stockage des données (cli-nique, imagerie, biologie), de l’analyse statistique et de la modélisation, de la bioinformatique, de l’analyse d’image et de signal. Ce point passe par un renforcement des res-sources humaines qui doivent être pérennes s’inscrivant dans une aide sur le long terme pour les équipes.

Le dernier point concerne la valorisation en termes de publications avec le recours à des « medical writers ».

• Un plateau d’analyses biologiques performant : Ce dernier doit être doté de l’ensemble des techniques de pointe nécessaires à des travaux de haute valeur ajou-tée (génomique, transcriptomique, protéomique) tout en préservant l’analyse de marqueurs plus classiques avec une miniaturisation et l’utilisation du haut-débit grâce à des techniques de type Luminex.

Pour la partie anatomo-pathologique, le projet de déve-loppement des lames virtuelles est une priorité. Ce pla-

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teau hospitalier doit s’articuler avec des équipes de biolo-gie plus fondamentales.

• Un accès à une imagerie de pointe : Sous réserve de financements, le développement de la plateforme d’imagerie du vivant mis en place par l’IMPRT devrait se poursuivre avec l’acquisition de nouveaux sys-tèmes (PET-IRM par exemple) avec une part significative pour la recherche.

Le deuxième point, au-delà de la stabilisation du fonction-nement, est la possibilité de mettre en place un staff d’ingé-nieurs assurant l’analyse d’images.

Valoriser et développer une stratégie

d’enseignement commune avec

l’Université

On compte au CHRU plus de trois étudiants et internes pour deux médecins. Ce chiffre suffit à lui seul à traduire la réalité d’un hôpital où le soin se conjugue à la formation au quotidien dans les services, un hôpital où l’on forme en soignant et où l’on soigne en for-mant. Mais il n’est le reflet que d’une partie de la fonction de transmission de savoirs assurée dans l’établissement, car il n’intègre pas l’effort considérable de formation fait dans le cadre de la formation continue en direction des professionnels aguerris, du CHRU ou de la région, hospi-taliers ou libéraux, qui éprouvent le besoin de renouveler ou d’approfondir leurs compétences et peuvent le faire au sein des services hospitaliers.

Cette fonction d’enseignement est assurée par l’ensemble de la communauté médicale, praticiens hospitalo-universitaires en premier lieu naturellement mais également par les prati-ciens hospitaliers, dans des rôles naturellement distincts mais avec des contributions fortement complémentaires.

La mission d’enseignement est bien intrin-sèque du CHRU, elle est aussi distinctive par rapport aux autres hôpitaux non universi-taires. Si le CHRU veut continuer de tenir son rang et de remplir les missions qui lui sont assignées, il doit savoir, aux côtés des Facultés et des Ecoles, contribuer aux meilleurs enseignements, de même qu’il doit dispen-ser les meilleurs soins et continuer toujours à développer

une recherche performante.Les 3 orientations majeures retenues pour valoriser la mis-sion d’enseignement dans notre CHRU sont d’améliorer et faciliter les conditions d’enseignement et de formation à l’hôpital, de faire du campus un Pôle d’excellence, de rencontres et d’échanges de savoir tout au long de la carrière et enfin d’encourager et d’accompagner l’innovation pédagogique.

Améliorer et faciliter les conditions d’enseignement et de formation à l’hôpital

Les étudiants et les internes constituent des acteurs à part entière du fonctionnement et de la vie de l’hôpital. Ils sont aussi potentiellement de futurs praticiens de l’établisse-ment. Ils doivent être accueillis, accompagnés au cours de leur présence à l’hôpital (de jour comme de nuit) et éva-lués dans les meilleures conditions possibles.

L’amélioration des conditions d’enseignement proposées porte à la fois sur la dimension pédagogique (accueil, mis-sions, accompagnement, évaluation,…) et sur la dimension hôtelière (conditions de repos et de restauration).

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Cet enjeu est à la fois complexe du fait de l’augmentation régulière du numérus clausus et donc du nombre d’étu-diants accueillis à l’hôpital et impératif dans un contexte d’attentes croissantes des étudiants eux-mêmes, vis-à-vis de leurs conditions d’accueil et de formation et d’exi-gences potentiellement renforcées vis à vis des conditions d’agréments.

Faire du campus un pôle d’excellence, de rencontres et d’échanges de savoir tout au long de la carrière

La Faculté de médecine forme un très grand nombre d’étudiants qui pendant une dizaine d’années fréquentent le Campus universitaire de santé de Lille avant d’emprun-ter chacun des trajectoires professionnelles propres.Même si la densité en professionnels de santé dans la ré-gion Nord-Pas de Calais n’est pas à la hauteur des besoins de santé de sa population, il existe néanmoins une com-munauté médicale très importante, médecins hospitaliers ou libéraux, généralistes ou d’autres spécialités, qui ont tous au cours de leur carrière besoin de formations mé-dicales voire parfois simplement de la possibilité d’obtenir des conseils spécialisés ; le potentiel de compétences pré-sentes sur le Campus universitaire de santé est considé-rable. Le maintien d’un lien avec ces professionnels, le plus souvent issus de la Faculté de médecine de Lille, est donc essentiel.

Il existe de nombreuses initiatives hospitalo-universitaires

formatives en direction de la médecine générale. Le clivage reste pourtant trop important entre le CHRU et les méde-cins généralistes (culture d’intégration et de compagnonnage peu développée, entretien de liens variable). Le rôle du mé-decin généraliste dans l’adressage comme dans le suivi de patients chroniques par exemple est pourtant essentiel et l’intérêt d’améliorer le lien et la communication évident.

Aussi, un souhait fort de renforcer la place de la médecine générale dans le dispositif for-matif est exprimé dans ce Projet d’Etablisse-ment, pendant la période de formation initiale (contenu des stages, tutorat interne,…) comme pendant la période d’exercice professionnel (modalités de communication adaptées aux contraintes d’exercice des médecins généra-listes, parcours de formation personnalisés,…).

Le Projet de Maison de Santé Pluridisciplinaire Universi-taire (MSPU) de Lille Sud , qui vise à offrir un accès aux soins facilité à la population de Lille Sud, permettra égale-ment d’ajouter une dimension supplémentaire à cette dé-marche en en faisant un lieu de formation et de recherche en soins primaires avec l’attribution d’un label universi-taire. La maison de santé constituera en effet un lieu de formation à l’exercice ambulatoire pour les médecins et les autres professions de santé. Des internes en spécialité de médecine générale et des internes d’autres spécialités pourront y faire des stages, dans le cadre de maquettes labellisées par la Fa-culté de Médecine, avec un encadrement par les universi-taires référents des disciplines concernées.

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Un Maître de conférences Universitaire et un Chef de cli-nique de Médecine générale seront affectés au sein de la MSPU.

La dimension universitaire de la MSPU per-mettra l’acquisition de référentiels communs entre les différentes professions, le dévelop-pement de travaux de recherche et une for-mation des professionnels de santé en adé-quation avec les besoins de soins.

Encourager et accompagner l’innovation pédagogique

L’effet cumulé d’un ensemble de facteurs amène à stimu-ler et accompagner l’innovation pédagogique pour une formation plus performante et plus dynamique : l’aug-mentation du nombre d’étudiants et d’internes accueillis, l’impact potentiel sur l’enseignement au lit du patient et la préservation nécessaire de ce dernier, l’évolution des attentes en lien avec la diffusion de nouvelles techniques de communication et d’apprentissage notamment.

Le Projet d’Etablissement vise donc à promouvoir le déve-loppement de techniques innovantes d’enseignement théo-rique ou appliqué. Dans ce domaine, le CHRU souhaite développer, en lien avec la Faculté, l’apprentis-sage aux gestes, en particulier par la simulation. Il s’agit d’un objectif transdisciplinaire visant à intégrer les nouvelles potentialités issues des évolutions technologiques, et qui est porté par plusieurs pôles et disciplines : notamment l’anesthésie réanimation, le pôle cœur vaisseaux poumons, ou encore le pôle de biologie pathologies génétiques à tra-vers le projet de lame virtuelle.

Le CHRU souhaite également développer la formation à la reconnaissance de l’urgence vitale et de la défaillance vitale.

Il apparaît nécessaire d’approfondir l’enseignement des disciplines fondamentales pour favoriser les politiques de bon usage. En effet, l’évolution des techniques et produits disponibles, la modification du contenu des protocoles, le risque de dérive des pra-tiques vers une augmentation marginale mais régulière des prescriptions amènent à considérer comme opportun de favoriser pour l’ensemble des acteurs (étudiants comme professionnels en exercice) une réflexion permanente sur l’acte de prescription adéquate (adapté au patient, à la si-tuation, à la référence). De la même manière, la sensibili-

sation à la recherche clinique plus précoce qu’aujourd’hui apparaît fondamentale pour dynamiser la recherche future du CHRU.

Enfin, une sensibilisation accrue à la réflexion et la re-cherche sur le questionnement éthique pourrait permettre d’élargir les publics impliqués. C’est l’idée sous-jacente du projet porté par l’Espace Ethique Hospitalier et Universitaire (EEHU), visant à faire progresser l’expres-sion et le partage de ces questions au sein de la commu-nauté médicale et paramédicale.

Conforter et développer les soins de

recours et les innovations de soins

Depuis plusieurs années, en accord avec l’Agence Régionale de Santé, le CHRU de Lille a fait le choix d’un développement qualitatif de ses activités : sa vocation est de développer des innovations et de prendre en charge des pathologies lourdes nécessitant un plateau médico-technique de pointe et une expertise médicale spécialisée.Pour certaines activités de recours ou de haute spécialisa-tion, le CHRU de Lille est le seul établissement de prise en charge pour les habitants du Nord-Pas de Calais. La volonté de l’établissement est de conforter et de déve-lopper ces prises en charge pour lesquelles il se place en recours au niveau régional ou interrégional.

Rénover la réanimation et les urgences

Le CHRU de Lille constitue un centre de recours régional et interrégional dans le secteur de l’urgence et de la réa-nimation. Ainsi, le CHRU de Lille est un établissement de

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recours régional pour la prise en charge des patients réa-nimatoires et l’accueil des urgences spécialisées, notam-ment la prise en charge des polytraumatisés. Il a également une vocation interrégionale pour l’accueil des grands brû-lés et le traitement des patients intoxiqués au monoxyde de carbone, disposant d’un caisson hyperbare.

La réanimation et les urgences vont connaître dès le début de la mise en œuvre du Projet d’Etablissement un change-ment profond puisque les secteurs de réanimation médicale polyvalente vont être regroupés sur un même site et les urgences vont être mo-dernisées, en vue d’accueillir dans des conditions op-timales de sécurité la population du Nord-Pas de Calais. Cette reconfiguration architecturale majeure, première étape du « projet sud » qui vise à la modernisation de la partie sud du campus hospitalier, s’accompagnera d’une réorganisation importante des activités.

Le pôle de Réanimation sera regroupé sur une même im-plantation dans un bâtiment adjacent à l’Hôpital Salengro en cours de construction. L’ouverture du nouveau bâti-ment est l’enjeu majeur du pôle de Réanimation. Le nouveau bâtiment des réanimations qui ou-vrira ses portes en novembre 2012 permettra le regroupement des activités de réanimation localisées actuellement sur deux sites (50 lits), le regroupe-ment des activités de déchocage médical et de soins intensifs actuellement sur deux sites , la mise en œuvre complète de l’autorisation de lits de sur-veillance continue (30 lits) alors que seuls 12 lits sont actuellement installés sur le site de l’Hôpital Calmette et enfin le développement de l’activité du caisson, avec le passage de 8 à 12 places ambulatoires et de deux à trois places de réanimation au sein du plateau technique. Le Centre des Brûlés sera également installé dans ce nouveau bâtiment, à proximité immédiate de la réanimation et des urgences. Cette réorganisation architecturale complète s’ac-compagnera du déploiement de l’informatisation de l’ensemble des lits lourds, permettant l’optimisation de la prise en charge du patient et la rationalisation du fonc-tionnement des activités.

La deuxième phase de modernisation de la partie sud du campus permettra la mise en œuvre d’une porte unique de l’urgence. Le programme architectural des urgences prévoit une Zone d’Accueil et d’Orienta-tion adaptée et redimensionnée, et une sépara-tion par typologie de patients (circuit court/circuit long).

Le Projet sud est l’opération emblématique architecturale (307 millions d’euros de travaux- labellisé Hôpital 2012) et organisationnelle de cette décennie pour le CHRU de Lille. Il concerne toute la partie sud du campus hos-pitalo-universitaire du CHRU de Lille soit les deux tiers des activités médicales. Il traduit plus particulièrement les orientations du projet médical et du volet recherche du Projet d’Etablissement, en favorisant notamment la synergie des activités médicales, la modernisation des plateaux médico-techniques et l’amélioration du confort hôtelier.

Dans ce cadre, le Projet Sud permet le regroupement des réanimations, l’installation de lits de surveillance continue, et la modernisation du centre d’hyperbarie dans un nouveau bâtiment adjacent à l’Hôpital Salengro à proximité du nouveau service d’accueil des urgences et du nouveau centre de traitement des brûlés (l’instal-lation des activités est prévue entre novembre 2012 et juillet 2013).La création d’une porte unique de l’urgence, permise par la modernisation en site occupé du service des ur-gences de l’Hôpital Salengro, (opération s’étalant de juillet 2011 au printemps 2015) et l’installation à proxi-mité du SAMU SMUR Centre Anti Poison dans le cadre du projet Cœur Vaisseaux Poumons, assure un véritable trait d’union entre Hôpital Salengro et l’Hôpital Cardio-logique modernisé. Elle contribue au renforcement de la mutualisation des ressources mobilisées par l’urgence.

Le projet sud

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Par ailleurs, un rapprochement géographique de l’Unité d’Hospitalisation de Courte Durée fa-cilitera son utilisation pour des passages de quelques heures. Cette évolution architecturale s’accompagnera d’une évolution organisationnelle importante, comportant notamment l’amélioration de la prise en charge des pa-tients et des familles des la zone d’accueil et d’orientation et la séparation de l’activité en circuit court médico-chirurgical et circuit long médico-chirurgical. L’ensemble de ces démarches contribuera à l’amélioration de l’accueil des patients, leur sécurité et à la diminution de l’encombrement des urgences. La mise en œuvre du circuit court, en particulier, garantira la fluidité des différents circuits de prise en charge de patients et par là-même une meilleure satisfaction de ceux-ci. Cette réorganisation s’accompagnera d’un redimensionnement du plateau médico-technique et de son organisation mé-dicale et paramédicale.

Structurer la prise en charge des soins aigus par l’élaboration d’un schéma des “lits lourds”

Le terme de « lits lourds » concerne les lits de réanima-tion, de soins intensifs et de surveillance continue. Les lits lourds permettent de garantir l’ensemble des activités du CHRU (soins, enseignement, recherche). Le programme architectural du Projet Sud concerne essentiellement ces lits lourds ; aussi la mise en cohérence de celui-ci avec l’organisation et la politique stratégique du CHRU s’avère indispensable.

Le CHRU de Lille doit, dans les années à venir, mainte-nir son offre sur ces lits, faire face à une demande crois-sante de prises en charge (interne et externe, gestion de crise,…) et à une évolution importante des techniques requérant des structures de ce type. En tant qu’établis-sement recours pour ces prises en charge, le CHRU de Lille prend en compte les partenariats avec les autres éta-blissements de la région. Les réorganisations et modifica-tions d’activité induites par les transferts d’activité entre hospitalisation complète et ambulatoire auront probable-ment un impact majeur sur les lits lourds (recours, aval non programmé, modification des profils de patients en hospitalisation,…).

Aussi, le CHRU prévoit-il l’évolution de ces lits lourds dans le cadre de la mise en œuvre d’un schéma directeur, structuré autour des principes suivants :

L’intégration, sur un même site, de l’ensemble des ac-tivités liées au thorax, concrétisée par le projet Cœur Vaisseaux Poumons (CVP), permettra de conforter et de développer ces filières médicales, en en favorisant les sy-nergies, l’ensemble cardiologique et respiratoire n’étant pas actuellement situé sur le même bâtiment. Ce projet architectural permettra par ailleurs l’identification de la Maison Régionale de la Recherche Clinique, permettant la diffusion de la recherche clinique sur l’ensemble de la Région Nord - Pas de Calais, l’opération CVP devant être réalisée de 2013 à 2019.

La poursuite du regroupement des prises en charge de l’enfant sur le site de l’Hôpital Jeanne de Flandre contribuera à l’amélioration de la prise en charge pé-diatrique autour de compétences spécifiques et définies. La modernisation de l’Hôpital Salengro contribuera no-tamment à améliorer les conditions des prises en charge des neurosciences, de l’appareil locomoteur et des spé-cialités chirurgicales.

Le Projet Sud s’inscrit également dans la dynamique de performance et d’attractivité du CHRU de Lille, of-frant au patient une qualité de prise en charge hôtelière correspond aux standards européens actuels (l’hôpital Cardiologique a été ouvert en 1978 et l’Hôpital Roger Salengro en 1983) et concourant à améliorer les condi-tions de travail des professionnels de santé.

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le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

• la concentration des moyens : il ne doit plus y avoir de lits « éparpillés » mais des unités regroupées et structurées ;• la modularité : il faut à la fois répondre aux besoins et être en capacité de moduler les réponses dans l’avenir : sou-plesse en volume et nature des lits, identification des impacts de la modularité sur le matériel et sur la construction ;• la mutualisation des compétences et des moyens ; • une formation spécifique des personnels des lits lourds, et un partage des compétences ;• une détermination cohérente des secteurs de Soins Intensifs ; • plus spécifiquement autour des unités de surveillance continue :- la concentration des unités, y compris médico-chirurgicales.

- une responsabilité définie et non équivoque des unités de Surveillance Continue et des structures de références (Chef de Pôle, Responsables de Clinique et de Services ou d’Unité Fonctionnelle), avec notamment l’éla-boration de chartes, et l’identification des acteurs de l’unité. - l’ouverture vers les disciplines d’amont et d’aval leur garantissant une lisibilité des prises en charge. Par exemple, l’accueil de praticiens / internes spécialistes en fonction des activités réalisées doit être possible. Ils pourraient être accueillis comme membres de l’équipe de surveillance continue (participation aux tours, prescrip-tions et discussions…) et/ ou consultants (avis, actes…).

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 ne prévoit aucun nouveau site lourd sur le campus. Le capacitaire prévu (centre de réanimation, centre de traitement des brûlés, urgence, Hôpital (coeur, vaisseaux, poumons) peut inté-grer les flux connus, par le biais des réorganisations et aménagements prévus. Le projet intègre néanmoins l’ins-tallation d’autorisations obtenues dans le cadre du précé-dent projet d’Etablissement, à savoir :• l’installation des deux lits autorisés en réanimation chirurgicale d’Huriez permettant d’obtenir la pleine capa-

cité de seize lits ;• l’installation de six à huit lits de surveillance continue adossés à la réanimation chirurgicale d’Huriez ;• l’armement complet des salles de réanimation néonatale • l’installation des lits de surveillance continue pédiatrique.

La structuration des lits de réanimation et surveillance continue en neurochirurgie pourrait également être revue, sous réserve d’autorisation.

Améliorer la prise en charge des grands brûlés

Le centre de traitement des brûlés du CHRU de Lille est le seul centre de recours pour l’interrégion Nord-Ouest. Il prend en charge le traitement des brûlures à la phase aigüe pour un bassin de population de 6 millions d’habitants environ. Un nouveau bâtiment du centre de traitement des brûlés ouvrira en octobre 2012 et offrira à ce bassin de population des conditions de sécu-rité et de prise en charge optimales, avec une équipe médicale et paramédicale renforcée. Ce nouveau centre comprendra un secteur de six lits de réanimation, un secteur de six lits de surveillance continue, un secteur de quatre places d’hospitalisation ambulatoire et enfin un plateau technique contenant, dans un secteur fermé, une salle de bloc opératoire, une salle de balnéothérapie, une salle de pansements. L’entrée dans le nouveau bâtiment permettra également au centre d’assurer en son sein l’ac-tivité d’épuration extra-rénale, le monitorage hémodyna-mique et les techniques de ventilation spécifiques.

Développer l’activité de prélèvements et de greffes

Le CHRU de Lille met aujourd’hui à disposition de la ré-gion une équipe de prélèvements d’organes, permettant

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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de prendre en charge les patients de la région Nord - Pas de Calais et de la France entière. Il est également le seul centre de la région à effectuer les greffes de cœur, de foie, de rein et de cellules souches hémapoïétiques.

L’activité de transplantation rénale, hépatique et d’îlots pan-créatiques est un segment sur lequel le CHRU de Lille est aujourd’hui leader et en situation d’exclusivité régionale, in-terrégionale voire nationale en ce qui concerne les greffes d’ilots. Afin de développer encore son activité, le CHRU se donne pour objectif prioritaire d’augmenter le nombre de greffes en corrélation avec les objectifs du Schéma Interrégio-nal d’Organisation Sanitaire (SIOS). L’objectif est de porter le nombre de greffes rénales à 160 par an et à 60 greffes hépatiques. Pour cela, le pôle médico-chirurgical prévoit de développer de nouvelles indications de greffe en augmentant les transplantations chez les patients à risque, en effectuant de manière plus ordinaire les doubles greffes ou encore en facilitant l’accès à la greffe aux patients immunisés.

Pour accompagner cette augmentation du nombre de greffes, le CHRU de Lille vise également à augmenter le pool des donneurs. Le prélèvement sur donneurs vivants et sur donneurs décédés après arrêt cardiaque sera donc développé parallèlement au prélèvement de donneurs en mort encéphalique. Un logiciel spécifique CRISTAL sera mis en place au sein du CHRU, afin de mener des en-quêtes rétrospectives sur les décès dans les services de réanimation, urgences ou soins intensifs, des analyses au fil de l’eau de l’activité de prélèvements réalisée. Cela per-mettra d’améliorer le dépistage du nombre de patients en état de mort encéphalique, d’augmenter puis de stabiliser le nombre de prélèvements et d’améliorer la qualité de la prise en charge des donneurs potentiels.

Structurer les activités de neurochirurgie et de neuroradiologie

La neuroradiologie interventionnelle constitue une acti-vité hautement spécialisée qui nécessite un environ-nement pluridisciplinaire pour une prise en charge du patient selon une filière de soins coordonnée (neuro-radiologues, anesthésistes réanimateurs, neurochirurgiens, neurologues, rééducateurs).En ce qui concerne la neurochirurgie, le CHRU de Lille est le centre de référence de l’inter région Nord Ouest pour la prise en charge de la neurochirurgie pédiatrique. Il assure la permanence des soins 24H/24 et coordonne l’enseignement de neurochirurgie pédiatrique.

Un projet vaste de réorganisation de la prise en charge multidisciplinaire de la pathologie neurovasculaire aigüe est envisagé dans le cadre du Projet d’Etablissement 2012-2016. Cette réorganisation passera notamment par le re-positionnement de l’Unité de Soins Intensifs Neurovascu-laire (USINV) au 1er étage de l’Hôpital Roger Salengro (à proximité du plateau technique et de la Réanimation Neu-rochirurgicale), par l’intégration des salles de Neuroradio-logie Interventionnelle et de la Salle de Surveillance Post Interventionnelle (SSPI) dans l’enceinte du Bloc Opéra-toire de Neurochirurgie. Le pôle des neurosciences et de l’appareil locomoteur a pour projet d’améliorer la prise en charge des tumeurs cérébrales primitives et secondaires en proposant des innovations théra-peutiques et techniques (l’évaluation neuropsychologique, les biopsies en conditions stéréotaxiques, la thérapie pho-todynamique des gliomes de haut grade, l’accès à la radio-chirurgie Gamma Knife pour les tumeurs secondaires,…) et en améliorant le dépistage.

Positionner le CHU comme leader dans la prise en charge des maladies rares

Les maladies rares se traduisent par une véritable dyna-mique au CHRU de Lille tant sur un plan clinique que bio-logique. Cette dynamique a été renforcée par la mise en œuvre du plan 2005-2008 Maladies Rares, dont la réalisa-tion a permis au CHRU de Lille d’être positionné parmi les CHU en pointe sur le champ des maladies rares. En effet, l’établissement a obtenu la labellisation de 17 centres de référence et la désignation de 32 centres de compétences. Dans le prolongement de cette dynamique, le CHRU de Lille entend conforter son positionnement dans la prise en charge des maladies rares au sein de l’interrégion (G4) et poursuivre le développement de la re-cherche dans le domaine des maladies rares et notamment l’inscription de cette recherche dans un cadre européen.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Un nouveau contexte s’ouvre par ailleurs avec la mise en œuvre du Plan Maladies Rares 2011-2014. Le nouveau Plan Maladies rares modifie assez fortement le paysage du champ des maladies rares. Le positionnement de certaines équipes peut être appelé à se modifier. L’attention doit donc être portée sur la définition des filières maladies rares qui regrouperont les centres de références et les centres de compétences, et le positionnement des équipes lilloises dans le cadre de ces filières. Le Plan 2011-2014 met également une priorité sur la biologie, complètement intégrée désormais dans le dispositif Maladies Rares. Ainsi, un certain nombre de plateformes nationales de labora-toires de diagnostic approfondi dédiés aux maladies rares sera identifié au niveau national. Le CHRU de Lille ambi-tionne de se positionner parmi les plateformes nationales de laboratoires de diagnostic approfondi dédiées aux maladies rares labellisées.

Améliorer la prise en charge du patient insuffisant cardiaque

Le CHRU de Lille est le centre de référence régio-nale pour la prise en charge de l’insuffisance cardiaque avancée. La chirurgie intervient en traitement ultime dès l’inefficacité constatée des traitements conven-tionnels. Le CHRU est le seul centre habilité à réaliser des transplantations cardiaques et de l’assistance circulatoire de longue durée au Nord de Paris. Une coopération pour l’assis-tance circulatoire avec le CHU d’Amiens est en élaboration dans le cadre du G4.

Un secteur de réanimation dédié à cette activité sera or-ganisé afin de ne pas interférer avec l’activité de chirurgie cardiaque et vasculaire quotidienne et l’activité de recours régional. Ce secteur d’au moins 5 lits concernera les patients sous ECMO (ExtraCorporeal Membrane

Oxygenation, Oxygénation par membrane extra-corpo-relle), les patients sous cœur artificiel avant leur transfert dans les unités d’hospitalisation et les patients transplantés dans les deux pre-mières semaines de greffe.

Ce projet permettra d’augmenter le nombre de transplan-tations par an afin de répondre aux quotas définis par le Schéma Interrégional de l’Organisation Sanitaire (SIOS) et l’Agence de la Biomédecine de 5 patients greffés par million d’habitant dans la région, et d’amélio-rer l’accès à l’assistance circulatoire implan-table par une sélection plus « précoce » des patients.Ceci s’inscrit dans un projet plus global visant à amélio-rer la prise en charge du patient atteint d’une insuffisance cardiaque, sévère ou terminale. Dans le cadre de la prise en charge du patient chronique, le CHRU de Lille prévoit d’améliorer l’évaluation dia-gnostique et pronostique des patients, de proposer une stratégie personnalisée et innovante de traitement et de moderniser la surveillance des patients.

Favoriser l’innovation dans le soin

par de nouveaux équipements

et de nouvelles thérapeutiques

Développer de nouvelles thérapeutiques et de nouvelles technologies

Le développement et l’accès à l’innovation dans le cadre du soin médical et chirurgical, diagnostique et thérapeu-tique, sont indispensables pour faire du CHU un leader de réseaux et une référence internationale. Les avancées technologiques dans le domaine des techniques inter-ventionnelles (endoscopie, chirurgie,…) permettent de proposer une prise en charge efficace moins invasive. Ces compétences seront développées notamment dans la chirurgie endoscopique et la chirurgie assis-tée « robotisée ». A titre d’illustration, l’ablation de l’utérus par chirurgie mini invasive par l’intermédiaire d’un robot, première mondiale ayant eu lieu le 2 mai 2011 au CHRU de Lille, sera proposée à un nombre croissant de patientes, permettant pour celles-ci une durée d’hospitali-sation et de convalescence réduites.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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L’innovation sera également développée dans l’organisation des soins. A titre d’exemple, en matière de cancérologie, le CHRU s’engage à favo-riser l’accès de ses patients aux nouvelles interven-tions en chirurgie ambulatoire, à la chimiothérapie en hospitalisation à domicile, ou encore à l’innovation dans les soins de support.

innover dans le domaine de l’imagerie

Le pôle d’’imagerie et d’explorations fonctionnelles s’ins-crit dans la dynamique d’accompagnement de l’innovation en soins et en recherche par le développement d’équipe-ments et de prises en charge innovantes, notamment la téléradiologie. Il s’inscrit également dans l’approche de filières lisibles et de parcours de soins intégrés en pro-posant l’accès à un plateau d’imagerie dédié à la femme et à un plateau dédié à l’enfant.Par ailleurs, le pôle d’imagerie et d’explorations fonction-nelles prévoit de développer l’accessibilité à l’iRM 3t dédiée à la recherche et d’adapter les pro-tocoles d’exploration aux différentes spéciali-tés des neurosciences. Ceci permettra de prendre en charge des demandes d’examens IRM externes pour l’ensemble des neurosciences, de proposer des protocoles adaptés pour le diagnostic précoce et le suivi des patients après traitement, et de diffuser à l’ensemble des radiolo-gues de la région, le principe, les techniques d’acquisition et les bases d’interprétation des techniques avancées. L’ensemble des projets cliniques du Projet d’Etablissement fera l’objet d’une prise en compte spécifique des besoins exprimés en nouveaux équipements et nécessaires à leurs mise en œuvre. La conduite d’un schéma directeur de l’imagerie et des explorations fonction-nelles permettra d’analyser puis d’objectiver le dimen-sionnement du plateau médico technique dans ses aspects organisationnels, afin d’accompagner les projets médicaux

dans leur réalisation, et apporter une meilleure réponse à la demande des cliniciens et chirurgiens, aussi bien pour les patients hospitalisés que pour les patients externes.

innover dans le domaine de la biologie

L’accès aux innovations technologiques dans le cadre des plateaux techniques communs constitue une priorité pour le Pôle de Biologie-Patholo-gie-Génétique.En premier lieu, le pôle projette le développement de nouveaux biomarqueurs, nécessitant la mise en place d’un plateau commun de séquençage à haut débit, la mise en place d’un plateau de physico-chimie de haute technicité et la remise à niveau des cytomètres par l’ac-quisition d’un nouveau laser et du logiciel d’analyse adapté.Le CHRU va également créer une biothèque qui ras-semblera sur un seul site les collections à visée sanitaire, mixte (tumorothèque), et de recherche, de façon à optimi-ser les conditions de conservation de tous les échantillons du CHRU. La mise en place de la biothèque permettra d’étendre l’analyse des paramètres biologiques innovants sur des cohortes de patients plus importantes, avec un recul médical suffisant pour évaluer ces nouveaux mar-queurs diagnostiques et pronostiques, ce qui amènera à la fois un bénéfice direct et indirect pour les patients. Le pôle de biologie se place également en appui à la re-cherche et au soin sur les maladies rares et les maladies héréditaires du métabolisme. Ainsi, afin de développer l’activité du centre de Référence des Maladies Héréditaires du Métabolisme, il s’agira de créer une entité de référence et de recours alliant les activités de physico-chimie et de biochimie métabolique à des ac-tivités de génétique moléculaire, laquelle sera également partenaire du groupe de recherche EGID (European Ge-nomic Institute for Diabetes) et aura pour mission de dé-velopper les recherches cliniques et translationnelles sur les maladies métaboliques. L’approche physico-chimie sera renforcée par des innovations technologiques de haute sensibilité : la spectrométrie de masse et de Résonance Magnétique Nucléaire.

Enfin, une cellule «Biologie d’urgence» sera créée au CHRU, ayant vocation à servir d’interface unique, 24h/24 et 7j/7, entre les pôles de soins prescripteurs d’analyses d’urgence et les secteurs du pôle assurant la réalisation de ces analyses.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

structurer un cHru multIpolaIre en rÉponse

AUX BESOiNS DE SANtE DE LA POPULAtiON

de la regIon nord - pas de calaIs

Et DE L’iNtERREgiON NORD OUESt

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Répondre aux besoins de santé

de la population de la région

Nord-Pas de Calais

La réponse aux besoins de soins de la popula-tion du Nord-Pas de Calais est une priorité du Projet d’Etablissement 2012-2016.

Afin de répondre aux besoins, l’offre de soins régionale s’est développée et les taux d’équipement 2008 régio-naux atteignent pratiquement les taux moyens nationaux (2,10/2,11 en médecine, 1,58/1,62 en chirurgie, 1,43/1,60 en soins de suite et réadaptation, 1,42/1,62 en psychia-trie adulte). Toutefois, les dépenses de soins remboursées (ville et hôpital) par habitant restent inférieures de 4% à la moyenne nationale alors que les besoins sont eux supé-rieurs à la moyenne nationale.

Le CHRU de Lille est engagé dans la lutte contre les inégalités sanitaires régionales, pour une amélioration de l’état de santé de la région. Les projets médicaux des pôles et des trans-versalités ont été élaborés pour répondre aux besoins de santé de la population et pour agir positivement sur les déterminants de santé. Au-delà des activités diagnostiques et thérapeutiques qui feront l’objet de développements, les

projets intègrent des actions de prévention. Ils répondent à des objectifs élaborés par des groupes transversaux cor-respondant à des thématiques de santé publique - can-cérologie, maladies inflammatoires, maladies cardio-métaboliques, neurologie, médecine suraiguë, et à des populations spécifiques : enfant, personne âgée.

Proposer un projet en réponse aux besoins de santé caractéristiques de la population du Nord-Pas de Calais

> Le Nord - Pas de Calais : une région jeune et féconde actuellement et dans les trente années à venir mais qui devra faire face à une baisse des naissances, un départ des jeunes actifs et un vieillissement de la population

Le Nord - Pas de Calais est une région de 4 025 600 habitants. Il s’agit de la 4ème région de France en termes d’habitants.

Le Nord - Pas de Calais reste une région jeune : la part des moins de 20 ans est de 28.4% contre 25.9% en France mé-tropolitaine. L’âge moyen dans le Nord-Pas de Calais est de 38 ans contre 40 ans en France métropolitaine.

La natalité du Nord-Pas de Calais reste au dessus

Nord - Pas-de-Calais France

Part 0-14 ans dans la pop en % 20,1 18,5

Part 15-29 ans dans la pop en % 20,7 18,8

Part 30-44 ans dans la pop en % 20,1 20,5

Part 45-59 ans dans la pop en % 20,0 20,3

Part 60-74 ans dans la pop en % 11,8 13,3

Part 75 ans ou plus dans la pop en % 7,4 8,5

Répartition de la population par classe d’âge en 2008 – Source iNSEE

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

de la moyenne nationale (12.8 ‰) mais a chuté entre 1975 et 2009 de 19.1 ‰ à 14.0 ‰. Cette baisse du nombre de naissances n’a pas été régulière et un regain est constaté depuis 1995, il est moindre que celui observé au niveau natio-nal. La région Nord-Pas de Calais contribue néanmoins aux naissances en France au-delà de son poids démographique : les femmes de la région ont plus d’enfants qu’en moyenne nationale ; 100 femmes du Nord-Pas de Calais donneraient naissances à 209 bébés soit neuf de plus qu’en France.Selon les projections démographiques régionales à ho-rizon 2040, la population régionale devrait peu évoluer (+3.2 % d’habitants entre 2007 et 2040). La croissance de population reposerait seulement sur le solde naturel et un taux de fécondité encore important, le solde migratoire

étant négatif notamment aux dépends des moins de 30 ans. La structure de population va être très fortement mo-difiée d’ici 2040. Le Nord-Pas de Calais resterait la région la plus jeune de province en 2040 mais le vieillissement régional projeté en 2040 serait très supérieur à la moyenne natio-nale. L’accroissement des plus de 60 ans atteindra 56% soit + 422 000 personnes ; la part des plus de 80 ans dans la population régionale sera de 28.2 % contre 18.6 % actuellement. Ces évolutions exceptionnelles, liées à l’arrivée aux grands âges des générations nombreuses de l’après guerre, sont un enjeu primordial des politiques publiques.

> La population du Nord-Pas de Calais, plus

Taux de chômage des 15-64 ans en %

en 2008

Revenu disponible brut des ménages par habitant en 2008

Taux de CMUc en

2010

Nord - Pas-de-Calais 14.9 17 259 € 9.6

France métropolitaine 11.6 20 182€ 5.7

Pyramides des âges en 2007 et 2040 dans le Nord et le Pas de Calais - Source iNSEE, Omphale

sujette aux inégalités sociales de santé, plus pauvre, plus précaire, avec plus de facteurs de risque et avec un état de santé qui reste préoccupant mais dont l’espérance de vie croît, la mortalité baisse et qui a de mieux en mieux accès aux soinsLes déterminants sociaux de l’état de santé sont relati-

vement moins bons dans le Nord-Pas de Calais que dans le reste de la France métropolitaine. Cet état de fait peut expliquer un état de santé global moins bon et un recours aux soins plus important.

Le Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté, appelé BIP 40, mesure l’évolution des inégalités et de la pauvreté. Le

indicateurs & déterminants sociaux

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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baromètre montre une progression assez nette des inéga-lités et de la pauvreté régionale depuis 2000, au-delà de ce qui peut être constaté au niveau national.

Baromètre BiP comparé France Nord-Pas de Calais 1995 - 2005 -

Source Conseil Régional Nord Pas de Calais, Etudes Prospectives Régionales, n°12, juillet

L’espérance de vie à la naissance dans la région Nord-Pas de Calais est inférieure à la moyenne

nationale. Des améliorations sont constatées, le retard his-torique se comble mais les hommes nés dans la région en 2008 vivront en moyenne 3 années de moins que les autres français ; les femmes nées dans la région en 2008 vivront en moyenne 2 années de moins que les autres françaises.

Si les taux de mortalité baissent régulièrement depuis 1968 dans la région, on constate encore une surmortalité dans le Nord-Pas de Calais : les indices comparatifs de mortalité (ICM), toutes causes confondues, sont

les plus mauvais de France métropolitaine (22ème région sur 22) et ce à tout âge et avant 65 ans (mor-talité prématurée). L’ICM est de 127.2 ; c’est-à-dire que la mortalité régionale est supérieure de 27.2 % à celle de la France métropolitaine. L’ICM préma-turée est de 137.4 et traduit une mortalité régionale des moins de 65 ans supérieure de 37.4%.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Le cancer est la première cause de décès prématurés (avant 65 ans) du Nord - Pas de Calais. La surmortalité par cancer est telle que plus de 40 000 années potentielles de vie sont perdues chaque année par les moins de 65 ans dans la région. Les principales localisations sont le poumon chez l’homme et le sein chez la femme.

Dans une volonté d’analyse géographique synthétique, les Unions Régionales des Caisses d’Assurance Maladie (URCAM) ont réalisé une analyse des besoins de soins

en France à partir d’une combinaison d’indicateurs (âge, morbidité via les affections de longue durée, mortalité, précarité). D’après cette analyse, reprise dans l’atlas régional et terri-torial de santé 2011, le Nord - Pas de Calais est une des 6 régions de France métropolitaine ayant des besoins de soins élevés à très élevés. Environ un tiers des habitants de la région habite dans des cantons à niveau de besoins élevés ; cela représente 2.2% de la population française.

Répondre aux besoins de santé par une politique de coopération ouverte à tous les professionnels de santé

La politique de coopération du CHRU de Lille vise à per-mettre l’accès aux soins et la réponse aux besoins de santé publics de la région Nord-Pas de Calais en orga-nisant la gradation de l’offre de soins tout en répondant aux enjeux de démographie médicale et en élargissant les coopérations aux axes enseignement et recherche dans une dimension hospitalo-universitaire.La nécessité d’une accessibilité territoriale équi-table à l’ensemble de la population régionale est affirmée comme une orientation stratégique majeure du Projet Régional de Santé (PRS) et du Schéma Régional d’Organi-sation Sanitaire (SROS) Nord-Pas–de-Calais. A ce titre, les développements importants effectués ces dernières années

en matière d’offre de soins, qu’elle soit hospitalière, médico-sociale ou de premier recours, doivent permettre de « créer des liens plus importants localement sur les zones de proxi-mité, voire dans le cadre des contrats locaux de santé, entre actions de prévention, structures et professionnels ambula-toires, établissements de santé et structures médico-sociales. L’enjeu est de permettre à tout usager de trouver des ré-ponses de proximité quel que soit son lieu d’habitation et/ou de travail ».

Le CHRU de Lille s’inscrit pleinement dans cet objectif ré-gional, et souhaite, à travers sa politique de coopération, favoriser la structuration de parcours de soins lisibles pour les patients, conciliant sécurité et proxi-mité, en identifiant des projets médicaux et des équipes mé-dicales communes de territoire. Le CHRU de Lille souhaite par ailleurs conforter son rôle de recours régional,

Carte 1 : typologie représentant l’indice global des besoins de soins au niveau

cantonal - Source URCAM

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et s’engage à garantir un égal accès de la popula-tion à des soins de qualité, y compris à des soins hyperspécialisés, en accompagnant le développement concerté des prises en charge dans les établissements de la région. Il s’agit de contribuer à la pérennité, voire au dé-veloppement de structures d’hospitalisation publique de proximité susceptibles de satisfaire les besoins de la popula-tion. Le CHRU de Lille s’engage donc à soutenir, dans le cadre d’une stratégie de groupe public, les établissements de la région réunis en Com-munautés Hospitalière de territoire.

Le SROS-PRS Nord-Pas de Calais précise qu’il est déter-minant de veiller à « mettre à la disposition de chacun les ressources en santé nécessaires et adaptées à sa prise en charge. » A ce titre, la disponibilité des ressources est une donnée majeure mais également une préoccupation gran-dissante pour les structures sanitaires et médico-sociales de la région. Cette notion s’entend à la fois en termes de démographie médicale qu’en ce qui concerne les équi-pements, ou encore l’accès à des filières de spécialisées, voire de pointe.

Dans ce cadre, le CHRU de Lille s’engage à articuler les actions de coopération et le soutien à la démographie médicale pour répondre aux en-

jeux d’attractivité. Il s’agit pour cela de réunir les compétences médicales au sein d’équipes mutualisées, de garantir aux professionnels de santé un environnement favorable à la formation, à la recherche, et à de bonnes conditions de travail, afin de créer les conditions d’une fidélisation des professionnels médicaux au sein des struc-tures , et enfin de proposer des dispositifs innovants à temps partagés.

Le CHRU de Lille a pour objectif d’intégrer la dimen-sion hospitalo-universitaire dans les projets de coopération (formation, recherche, accès à des soins spé-cialisés) dans des conditions rigoureuses. A ce titre, l’en-seignement et la recherche constituent des axes majeurs de coopération.

Par ailleurs, la circulaire du 29 juillet 2011 relative à l’or-ganisation de la recherche clinique et au renfor-cement des structures de recherche clinique incite les établissements de santé à se doter de nouveaux outils hospitaliers dédiés à la réalisation de la recherche clinique. Afin de favoriser une logique de résultats, les Délégations à la Recherche Clinique et à l’Innovation peuvent main-tenant être implantées dans toutes les catégories d’éta-blissements de santé (CHU, CHR, CH, ESPIC et autres établissements privés non lucratifs et établissements pri-vés de statut commercial) qui développent une activité de recherche clinique dès lors que leur production atteint un seuil significatif, attesté par une combinaison d’indicateurs de production relatifs aux missions attendues. La réalisa-tion des missions correspondantes peuvent être mutua-lisées entre établissements de santé à travers la mise en place d’outils de coopération notamment sous la forme de groupement de coopération sanitaire (GCS) selon des logiques géographiques ou thématiques.

A ce titre, le CHRU de Lille a vocation à assurer un rôle de tête de réseau dans l’organisation régionale de la recherche clinique, pour pro-mouvoir et coordonner des structures de coo-pération inter-établissements sous la forme de gCS. La construction d’une Maison Régionale de la Recherche Clinique constituera un lieu li-sible et fédérateur pour le développement de la recherche dans la région.

L’ensemble de ces objectifs est soutenu par un partena-riat fort entre le CHRU de Lille et le Conseil Régional du Nord-Pas de Calais. La contribution du CHRU de Lille à la structuration d’une offre de soins

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

régionale graduée et coordonnée s’inscrit en cohérence avec la politique d’aménagement du territoire développée par la Région. L’établissement a déjà bénéficié ces der-nières années, d’un soutien majeur à ses investissements et à ses projets médicaux, visant une meilleure prise en charge des patients souffrant de pathologies cancéreuses. Le CHRU de Lille et le Conseil régional devraient pérenniser leur partenariat en signant une nouvelle convention cadre pour la période 2012-2014, visant à accompagner l’ex-cellence médicale et scientifique pour promouvoir une région d’avenir , favorisant les innovations et la recherche en région et à améliorer une prise en charge de proximité pour tous les patients dans le cadre d’une offre de soins gra-duée et coordonnée, en prenant en compte l’impact des iné-galités sociales et territoriales sur la santé de chacun.

Structurer un CHRU multipolaire

en poursuivant le déploiement

de coopérations

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 vise à conforter la politique de partenariats engagée ces dernières an-nées. Il s’agit de développer des partenariats dans le cadre d’une stratégie de groupe public qui n’est pas exclusive de coopérations publiques-privées. Les projets de coopérations concernent également au plan régional, la médecine de pre-mier recours et les autres CHU au plan interrégional. .

S’inscrire dans la stratégiede groupe public

Le CHRU s’inscrit pleinement dans une stratégie de groupe public. Les coopérations qu’il mène avec d’autres établissements publics de la région, viennent en appui des Communautés Hospitalières de Territoire (CHT). Ainsi, le CHRU de Lille propose d’y apporter une dimen-sion hospitalo-universitaire (recherche et enseignement), de structurer les filières de prise en charge (gradation des soins et recours régional) et de constituer des équipes communes de territoire. A ce titre, le CHRU de Lille s’engage à soutenir les Centres Hospitaliers des Communautés Hos-pitalières de territoire dans les activités évaluées comme critiques pour l’hôpital public et pour la population sur un territoire.

Aujourd’hui, le CHRU de Lille est d’ores et déjà impliqué dans plusieurs GCS visant à conforter et développer ses coopérations dans un partenariat construit et structuré. C’est le cas du gCS « Hôpitaux Publics du Sud de la Métropole lilloise » entre le CHRU, le CH de Seclin et le Centre Régional de Référence en Cancérolo-gie (C2RC), autour d’activités de chirurgie et d’anesthésie. D’autres GCS pourraient être structurés progressive-ment : le gCS HU Lille-Armentières (qui pourrait être élargi aux autres établissements de la CHT Flandres-Lys), le gCS HU CHt de l’Artois-Douaisis, le gCS « HU CHt du versant Nord-Est de la Mé-tropole ». Une démarche identique sera proposée aux établissements du Littoral.D’autres GCS, plus spécifiques, ont d’ores et déjà été constitués : le gCS « neurochirurgie » entre le CHRU et le CH de Valenciennes, créé en 2008 ; cette coo-pération a vocation à s’élargir à d’autres activités dans le cadre d’une convention intégrative.Le gCS « Pôle d’infectiologie du Nord-Pas de Calais » a été créé en 2009 entre le CHRU de Lille et le CH de Tourcoing. Cette activité pourrait être intégrée à terme dans le GCS plus global qui a vocation à conforter les actions de coopérations entre le CHRU de Lille et les trois établissements du versant nord-est de la métropole.

Sur l’ensemble de la Métropole lilloise, le CHRU de Lille poursuivra activement sa participation aux actions partena-riales du g8 qui regroupe les CH d’Armentières, d’Haze-brouck, de Bailleul, de Roubaix, de Seclin, de Tourcoing et de Wattrelos et le CHRU de Lille qui ont signé le 27 juin 2011 une convention de coopérations afin de travailler ensemble et de manière concertée à la recomposition globale de leurs activités médicales et chirurgicales afin de garantir la perma-nence des soins et la lisibilité de l’offre de soins métropolitaine publique.

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Consolider les coopérations public-privé

Le CHRU souhaite conforter sa politique de partenariat public-privé, au travers des coopérations structurées au sein de GCS déjà existants : • le gCS « Urgences de la Main – Nord-Pas de Calais », créé en 2001, qui réunit le CHRU de Lille et la Clinique Lille Sud, • le gCS Stérinord, qui permettra la mutualisation de l’activité de stérilisation de cinq hôpitaux de la métropole au sein d’une unité de stérilisation, • le gCS « Centre de Référence Régional en Can-cérologie », rassemblant depuis 2005 le CHRU de Lille et le Centre Oscar Lambret ; les deux éta-blissements ont engagés une nouvelle démarche stratégique visant à conforter leurs actions partenariales dans le domaine de la recherche et de l’organisation des parcours de soins. Le CHRU a également pour projet de structurer davan-tage son partenariat avec le centre APF « Marc Sau-telet », en vue d’une meilleure coordination des soins dispensés par les deux établissements en pathologie de l’enfant et de l’adolescent.

Développer les liens avec la médecine de premier recours

Le CHRU de Lille poursuivra sa politique volontariste en ma-tière de promotion de réseaux. Plusieurs réseaux de san-té (Réseau Méotis, Réseau des Traumatisés Crâniens, Réseau Néphronor, Réseau Pédonco, Réseau de la Mucoviscidose),et l’expérimentation en soins de ville PASBA (programme de sevrage alcoolique) doivent consolider leur positionnement d’acteurs incontournables, dans la coordination des prises en charge sanitaires, sociales et médico-sociale des patients de la région Nord-Pas de Calais.

Le CHRU de Lille souhaite également renforcer sa place d’acteur de santé au sein de son territoire, et développer les liens avec la médecine de ville. A ce titre, la rénova-tion du dispositif hop’line, plateforme téléphonique dédiée aux médecins généralistes et son ouverture aux spécialistes libéraux, devrait faciliter l’accès direct aux mé-decins séniors du CHRU de Lille.

Poursuivre la coopération interrégionale

Le CHRU de Lille, depuis 2004, s’inscrit dans une coo-pération interrégionale, à travers le gCS interrégion Nord Ouest « g4 » qui réunit les CHU d’Amiens, Caen, Rouen et Lille et vise à accroître le potentiel de recherche et d’innovations médicales des établissements, à développer l’activité en matière de soins, en particulier pour les activités relevant du Schéma Interrégional d’Or-ganisation Sanitaire, et à développer l’enseignement médi-cal, pharmaceutique et paramédical. L’ensemble des CHU de ce groupement s’engagent conjointement dans leur Projet d’Etablissement respec-tifs, à renforcer leur partenariat en vue de soutenir une politique scientifique interrégionale dans le cadre des orientations nationales de la recherche et d’optimiser au niveau de la zone Nord-Ouest l’organisation interrégionale des parcours de soins dans les domaines du Schéma Interrégional de l’Offre de Soins (neurochirurgie, neuroradiologie, chirur-gie cardiaque, greffes et traitement des brûlés) .

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Au service d’un bassin de population de près de 10 mil-lions d’habitants comparable à celui de la région pari-sienne ou de la Belgique, et réparti sur les régions de Basse-Normandie, de Haute-Normandie, du Nord- Pas-de-Calais et de la Picardie, le « G4 », réunit les Centres Hospitaliers Universitaires d’Amiens, Caen, Lille et Rouen.Mis en place depuis 2001 et structuré depuis 2005 en Groupement de Coopération Sanitaire, le « G4 » vise no-tamment à accroître le potentiel de recherche et d’in-novation des établissements, à développer l’activité en matière de soins spécialisés, à développer l’enseigne-ment médical, chirurgical, biologique, pharmaceutique et paramédical ainsi qu’à répondre aux enjeux de la démographie des personnels de soins de l’interrégion.Les membres du « G4 » sont animés par une volonté collective de gagner en qualité et en sécurité des soins, en attractivité et en potentiel d’innovations. A cet effet, le « G4 » offre aux quatre établissements un espace d’échange, de compétences pluridiscipli-naires permettant de mieux anticiper les évolutions ma-nagériales, techniques et scientifiques afin d’améliorer l’offre de soins et de répondre aux besoins des patients.Dans le cadre de son projet médical, le CHU de Lille organisé en pôles hospitalo-universitaires, s’attache notamment au développement des partenariats avec les territoires, à la structuration de filières de soins de sur-spécialité et au renforcement des capacités de recherche et d’innovation. Ainsi, le CHU de Lille réaf-firme son ambition de favoriser l’émergence de projets transversaux interrégionaux ainsi que de nouveaux axes de coopérations et inscrit son projet d’établisse-ment dans la stratégie du « G4 », dont il partage les objectifs.

Prospective scientifique :> Soutenir une politique scientifique interrégionale conforme aux orientations nationales de la recherche

et participer dans le cadre du G4 à la constitution d’un Groupement Interrégional de Recherche Clinique et d’Innovation, en cohérence avec les politiques régio-nales des 4 CHU.

Offre de soins :> Contribuer à la structuration d’une nouvelle orga-nisation interrégionale des parcours de soins dans les disciplines du SIOS (neurochirurgie, neuroradio-logie, chirurgie cardiaque, greffes et traitement des brûlés) dans le Nord-Ouest et être force de propo-sitions auprès des autorités de tutelles pour intégrer de nouvelles disciplines au titre du « SIOS II » ;> Développer une offre de soins innovante dans les domaines de l’ambulatoire, de la médecine de proximité et de la médecine personnalisée (dont l’éducation thérapeutique) ; > Consolider les actions interrégionales existantes en gérontologie, dans la prise en charge des Infec-tions Ostéo-Articulaires Complexes (IOAC), dans les disciplines liées au SIOS, en cancérologie (dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Cancer 2).

Formation et Démographie des Personnels de Soin :> Favoriser l’attractivité de l’inter région auprès des patients ;> Renforcer les ressources humaines médicales et non médicales ;> Inciter la mobilité interrégionale des profession-nels de santé et proposer des plans d’actions visant à répondre aux enjeux de démographie médicale, notamment en s’engageant dans une dynamique interrégionale concernant la révision Hospitalo-Uni-versitaire, en disposant d’un pool interrégional de CCA (Chefs de Cliniques Assistants, d’ASR (Assis-tants Spécialistes en Région et d’AS CHU, en facili-tant les échanges d’internes entre les 4 CHU.

Par ailleurs, le G4 a, depuis sa création, porté plu-sieurs actions significatives qu’il continuera de pro-mouvoir, parmi lesquelles il convient d’insister sur :> L’aide à la constitution du Cancéropôle Nord-Ouest ;> La constitution de la DIRC Nord-Ouest ;> La mise en place d’une plateforme mutualisée de «data management» ;> L’organisation d’appels à projets interrégionaux de recherche clinique ; > La réponse commune aux PHRC ; > La généralisation du logiciel de bibliométrie SIGAPS ;

> L’appui aux mises en réseau dans le cadre des la-bellisations « maladies rares » ;> La mise en place de partenariats dans le cadre d’une organisation sanitaire interrégionale (SIOS) ;> La mutualisation d’équipements lourds;> La préparation concertée de la révision annuelle des effectifs H.U ;> La mise en place d’un pool interrégional de chefs de clinique ;> La mise en place de concertations médicales et de cours interrégionaux par visioconférence.

Le « G4 » continuera également d’appuyer les structures interrégionales existantes : Pôle Interrégional en Gérontologie, Centres pour les Infections Ostéo Articulaires Complexes (IOAC), RCP (Réunions de Concertation Pluridisciplinaire) d’oncopédiatrie, Délégation Interrégionale à la Recherche Clinique, Cancéropôle, Centre de Traitement des Données.

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Poursuivre la politique de coopérations internationales

Depuis près de quinze ans, le CHRU de Lille développe une politique dynamique de relations internationales, s’ap-puyant notamment sur les jumelages hospitaliers mis en œuvre dans le respect des engagements internationaux souscrits par l’Etat français.

La coopération hospitalière internationale porte sur les trois missions du CHRU de Lille : soins, enseignement et recherche. Il convient d’y ajouter l’expertise hospitalière (participation active à des programmes d’assistance tech-nique dans de multiples domaines – soins, formation, pro-motion du savoir-faire médical et hospitalier français).

Ces actions entreprises à l’initiative des hôpitaux partenaires eux-mêmes ou en partenariat avec les collectivités territo-riales (Ville de Lille, LMCU, Conseil Régional du Nord-Pas de Calais,…) ou l’Université Lille 2 - Droit et Santé et sa Faculté de médecine, s’inscrivent le plus souvent dans le cadre d’ob-jectifs de solidarité internationale, sous la forme d’actions humanitaires ou d’aide au développement

Ces activités internationales concernent majoritairement des programmes de formation dans les pays du Sud et l’accueil de stagiaires étrangers dans les services hospi-taliers du CHRU de Lille. Le principe du compagnonnage est recherché et privilégié pour instaurer des relations de professionnels à professionnels.

Toutefois, soucieux de consolider sa place de grand CHU du Nord de l’Europe, constituant un pôle d’excellence et de

référence, le CHRU de Lille souhaite élargir le prisme ma-joritairement francophone des coopérations développées jusqu’alors (Sénégal, Liban, Congo, Bulgarie, Lituanie,…) à de nouveaux horizons : pays anglophones (Royaume-Uni, USA,…) ou émergents (Brésil, Chine,…), en vue de valo-riser le volet universitaire de la coopération internationale.

Le CHRU de Lille s’attachera également à renforcer les liens noués avec la Belgique, notamment dans le cadre de la coopération transfrontalière, surtout depuis 2009, date de son intégration dans la ZOAST (Zone Organisée d’Ac-cès aux Soins Transfrontaliers), dispositif de simplification administrative et financière en matière d’accès aux soins à l’étranger, favorisant la prise en charge sanitaire des pa-tients, dans les établissements hospitaliers situés en zone frontalière.

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dÉVelopper une mÉdecIne personnalIsÉe

Et ORgANiSER UN CHU tRANSDiSCiPLiNAiRE

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Développer une médecine

personnalisée du patient

L’objectif est de promouvoir une médecine qui prenne en compte les multiples dimensions de la maladie telle qu’elle est vécue par le malade.

Il s’agit également de développer une prise en charge diagnostique, thérapeutique ou préventive adaptée à chaque patient en s’appuyant sur des données génétiques et moléculaires issues d’expertises et d’analyses génomique, mé-tabiologique et également sur des éléments d’observations du comportement. La médecine personnalisée requiert l’utilisation de l’information indivi-duelle relative au patient pour sélectionner ou optimiser les stratégies préventives ou thérapeutiques. Ainsi, l’ob-tention d’information génétique pourrait contribuer à préciser davantage la variante génétique de la pathologie dont souffre un patient, ou encore sa prédisposition à certaines maladies. De plus, selon les données génétiques et environnementales du patient, les médecins pourront lui proposer les thérapeutiques ainsi que les doses sus-ceptibles de donner les meilleurs résultats.

Faire de la médecine personnalisée un axe fort de la recherche au CHRU de Lille

L’objectif principal des projets de recherche en médecine personnalisée est l’évaluation de l’intérêt et de l’applicabilité d’une démarche de personnalisation du diagnos-tic ou de l’approche thérapeutique, intégrant l’ensemble des facteurs possibles d’individuali-sation qu’ils soient liés au terrain (âge, genre, comorbidité, profil socio-économique, mode de vie), aux aspects bio-logiques (biologie classique, génomique, protéomique), lé-sionnels (imagerie, anatomie pathologique), thérapeutiques (associations médicamenteuses, sédentarité, habitudes ali-mentaires) ou environnementaux (lieu de vie, contact avec des agents polluants, ambiance stressante,...).

L’étude des biomarqueurs couplée au diagnostic clinique des patients représente une approche personnalisée des pathologies chroniques. La médecine personnalisée a donc pour premier objectif d’affiner le dia-gnostic en identifiant des marqueurs de dia-gnostic précoce. Elle vise également à rationaliser la prise en charge thérapeutique en passant d’une conception de masse, où les traitements sont appliqués indistinctement

à l’ensemble des malades, à une conception individuali-sée où le traitement est défini patient par pa-tient afin d’en optimiser le rapport bénéfice/risque. Enfin, elle permet d’engager le patient dans une démarche préventive, en augmentant son adhésion et son observance tout en adaptant les programmes de pré-vention au profil du patient.

Ainsi, en cancérologie, cette volonté d’une médecine per-sonnalisée vise à proposer le traitement le mieux adapté au patient, en développant les tests diagnostiques ana-tomopathologiques et biologiques, qui vont concourir à l’évaluation du pronostic et de la réponse thérapeutique ainsi que les tests « in vivo » (développement de l’imagerie fonctionnelle et des traceurs cibles).

Cet axe fort de Médecine Personnalisée se ma-térialise à travers le projet de cluster Méde-cine personnalisée auquel le CHRU de Lille va contribuer en lien avec le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) Nord de France dans le cadre d’un projet iDEX.

L’ambition globale du, cluster, qui est de démontrer les avantages concrets de la médecine personnalisée dans le domaine des maladies chroniques nécessitant des traite-ments longs et coûteux, est légitimée par la présence à Lille de leaders mondiaux dans la recherche médicale sur le diabète-obésité, la maladie d’Alzheimer, les maladies in-flammatoires de l’intestin et les maladies infectieuses res-piratoires.

Le cluster sera vecteur de développement de méthodo-logies innovantes dédiées à accélérer la recherche translationnelle et favorisera l’application du concept de Médecine Personnalisée à l’ensemble des équipes in-vesties dans ce cluster : le Labex EGID (Institut Européen sur la génomique du diabète), le projet de Labex sur l’ap-proche translationnelle des maladies inflammatoires de

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l’intestin (CARE-IBD), le projet de Labex sur les approches nouvelles de la maladie d’Alzheimer ou le projet de Labex sur les maladies infectieuses respiratoires (RespInfEx).

L’ensemble de ces équipes développe des collaborations internationales avec les plus grands centres de recherche mondiaux. Leurs projets s’appuient sur les plateformes structurées en Equipex (LIGAN-PM et Imaginex Biomed), ainsi que des Equipex en construction (YOD, SMART et IMAFORMED).Les enjeux scientifiques des équipes sont principalement la recherche de marqueurs précoces du diagnostic mais aussi de l’évolution de la pathologie. La connaissance des voies physiopathologiques permet de définir des cibles potentielles pour les traitements du futur.

Le cluster « Médecine personnalisée » favorisera égale-ment le regroupement des équipes des Pôles d’excellence sur un site unique afin de développer la multidisciplina-rité et les relations étroites entre la recherche fondamen-tale et la recherche clinique qui se fait au sein du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille.

Proposer une approche globale du patient

il s’agit de promouvoir une médecine qui prenne en compte les multiples dimensions de la maladie telle qu’elle est vécue par la per-sonne malade. Cette approche sous-tend l’articulation entre une nécessaire dimension spécialisée, voire surspé-cialisée mais aussi une prise en compte des autres pro-

blèmes de santé de la personne, dans le cas de maladies associées.

Le projet de médecine personnalisée du CHRU de Lille procède donc d’une démarche d’intégration, qui consiste à créer et maintenir, au cours du temps, une gouvernance commune entre des acteurs (et des orga-nisations) autonomes, dans le but de coordonner leurs interdépendances pour leur permettre de coopérer à la réalisation d’un projet clinique commun. Ce projet vise donc à intégrer le soin par de nouveaux outils, en conci-liant plusieurs couples de conceptions faussement oppo-sées de la médecine :

> Concilier spécialisation et approche globale du malade> Concilier standardisation nécessaire et « sur-mesure » personnalisé autour du patient> Concilier acte médical et vision continue de la prise en charge.

L’intégration des soins s’avère particulièrement impor-tante au sein d’une structure de la dimension du CHRU de Lille, et exige en premier lieu la coopération entre les sur-spécialités, à la fois en interne et en externe. Elle mi-lite également pour le développement des démarches de communication et de partenariat entre l’hôpital et la ville, et en particulier vis-à-vis du pivot que constitue le mé-decin référent. Cette coordination joue d’ailleurs un rôle essentiel dans la prise en charge de la vie du patient au cours et après la pathologie. Enfin, l’intégration exige une démarche transdisciplinaire, permettant la coordination entre les différents métiers et professions qui intervien-nent dans la trajectoire de soins de la personne.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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Plusieurs outils concrets seront développés dans le Projet d’Etablissement 2012-2016 en vue de faciliter cette inté-gration du soin :• les nouvelles pratiques cliniques multidisciplinaires (gé-néralisation de dossiers partagés, réunions de concerta-tions pluridisciplinaires par pathologie,…) ;• la généralisation de l’éducation thérapeutique du patient pour une autonomie accrue du malade ;• les suivis thérapeutiques associés à la télémédecine.

Le CHRU souhaite également accompagner l’émergence d’un nouveau métier, celui d’infirmière programma-trice, en vue de mieux organiser le parcours de soins dans le cadre d’une hospitalisation programmée et d’amé-liorer les conditions de sortie du patient.La démarche de personnalisation du soin s’appuie en pre-mier lieu sur les besoins du patient mais aussi sur ses at-tentes et ses désirs, non seulement en termes de choix thérapeutiques mais aussi de confort, de continuité avec sa vie quotidienne, de son projet de vie,…

La poursuite de cet objectif se traduit au CHRU de Lille par les principes suivants :• Promouvoir une démarche intégrée d’information, de prévention et d’éducation thérapeutique, • Intégrer une réflexion collective éthique dans les si-tuations difficiles ; • Prendre en considération toute vulnérabilité sociale, voire une situation de précarité ;• Evaluer et Traiter la douleur ;• Détecter et prendre en charge la souffrance psy-chique ;• Prendre en compte le handicap éventuel qu’il soit lié ou non à la maladie,

> Promouvoir une démarche d’éducation thérapeutique

L’éducation thérapeutique des patients se définit comme l’aide apportée aux patients et à leur entourage pour leur permettre de comprendre la maladie et les traitements, de contribuer activement aux soins et de prendre en charge leur état de santé. C’est une démarche structurée autour de référentiels et qui repose sur une acquisition de com-pétences spécifiques par les équipes médico-soignantes.

L’éducation thérapeutique est devenue aujourd’hui une nécessité du fait de l’accroissement des pathologies chro-niques dans l’épidémiologie. L’importance de l’activité en éducation thérapeutique des patients du CHRU est spé-

cifique en raison des nombreuses pathologies chroniques complexes qui y sont traitées et qui impliquent que soit impulsé et initié un processus éducatif structuré au sein de l’établissement.

L’éducation thérapeutique des patients se développe au CHRU de Lille dans pratiquement tous les secteurs de soin. Un plan pluriannuel de formation continue des soi-gnants a été mis en place dans le cadre du précédent Projet d’Etablissement (plus de 200 personnes ont été formées de manière approfondie). Une coordination transversale de l’éducation thérapeutique s’est mise en place au niveau de l’établissement. Un diplôme universitaire innovant a été mis en vue de l’habilitation d’un Master 2 en 2012.

Dans le prolongement du projet précédent, le Projet d’Etablissement 2012-2016 ambitionne de faire du CHRU un établissement de référence dans ce domaine en s’ap-puyant sur les nombreuses initiatives portées par les pôles.

Le projet 2012-2016 prévoit donc d’amplifier le mouve-ment amorcé, autour de 3 axes structurants : 1/ amplifier l’effort de formation autour d’un plan de for-mation complet avec différents niveaux, qui vont de la sen-sibilisation à la formation qualifiante de type Master ; 2/ accompagner les pôles dans leur démarche de structu-ration et de développement de leurs programmes, grâce à une équipe de coordination transversale renforcée et un comité transversal multidisciplinaire ; 3/ développer une recherche en éducation thérapeutique des patients, en lien avec les équipes de sciences humaines et sociales de l’Université de Lille.

> intégrer une réflexion éthique collective

Le CHRU de Lille et la Faculté de Médecine de l’Universi-té de Lille 2 ont créé un espace de réflexion pluridiscipli-naire, l’Espace Ethique Hospitalier et Universitaire (EEHU) de Lille, chargé de promouvoir la réflexion éthique et de développer l’exercice de la responsabilité éthique, par les professionnels de santé, au sein de la communauté hospi-talière et de la société civile. Les objectifs opérationnels de l’EEHU se déclinent en lien avec les missions des es-paces éthiques, conférées par la loi n°2004-800 du 06 août 2004 relative à la bioéthique, à savoir :

• offrir aux professionnels hospitaliers et aux étudiants un lieu d’expression, de rencontre et de réflexion sur les questions soulevées par leurs pratiques ;• encourager l’émergence de nouvelles compétences professionnelles ;

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• soutenir le questionnement éthique à partir des évo-lutions de la société ; • promouvoir la formation initiale, continue et univer-sitaire en éthique de la santé et du soin ;• favoriser le développement de la recherche en éthique et la discussion des problèmes d’éthique attachés à la recherche.

Dans cette optique, l’EEHU promeut dans le cadre du Pro-jet d’Etablissement 2012-2016 un ensemble d’actions, de démarches ou de formations à destination des patients, des équipes, de l’Institution et des partenaires extérieurs. La mise en œuvre de colloques et séminaires, de forma-tions, d’espaces de réflexion mais aussi une promotion de la recherche en éthique favoriseront une prise en charge optimisée du patient articulant soins techniques et rela-tionnels. Ce projet doit également favoriser la sensibili-sation et la formation des professionnels à l’éthique des soins et de la santé, guidés dans leur démarche de ques-tionnement ou de recherche en éthique, conscients des enjeux éthiques du soin.

> Porter une attention particulière aux popu-lations précaires

Faciliter l’accès et la continuité des soins aux per-sonnes les plus démunies, sans discrimination et dans les mêmes conditions que la population générale est un objec-tif fondamental du CHRU depuis de nombreuses années au titre de sa mission de service public. La force du dispositif est de reposer sur une prise en charge transversale et partenariale, interne et externe, débutant avant l’hospitalisation avec la prise en charge en ville par le SAMU social, le centre de santé de médecins Solidarité Lille (MSL) et l’Association Baptiste pour l’Entraide et la Jeunesse (ABEJ). Le CHRU offre également une prise en charge sociale renforcée durant l’hospitalisation, pouvant être prolongée si besoin par l’orientation vers des dispositifs spécifiques dans le cadre du

Réseau santé Solidarité Lille Métropole, dont le CHRU est un des membres fondateurs : Intervisions, Lits Halte Soins Santé, Lits d’Accueil Médicalisé

Dans le cadre du Projet d’Etablissement 2012-2016, le CHRU de Lille se fixe 2 objectifs prioritaires :1/ Repérer au plus tôt dans leur prise en charge au CHRU de Lille les freins éventuels à l’accès à la santé et la continuité des soins des patients à l’issue de la prise en charge hospitalière, afin d’organiser au mieux les relais utiles avec les partenaires de ville et les structures médico-sociales.2/ Améliorer l’évaluation, l’orientation et la prise en charge médico-sociale des patients isolés socialement et souffrant de troubles cognitifs sévères.

> Evaluer et traiter la douleur

La prise en charge de la douleur au sein du CHRU de Lille porte à la fois sur la douleur chronique rebelle, au travers du rôle joué par la structure d’étude et de traite-ment de la douleur chronique, mais aussi sur la douleur aiguë dont la prise en charge est assurée au sein des différents secteurs d’hospitalisation. Elle s’appuie sur des structures transversales que sont le CLUD (Comité de Lutte contre la Douleur) et le réseau interne douleur.Les travaux conduits à l’occasion de l’élaboration du Projet d’Etablissement ont permis de mettre en évidence un pro-jet emblématique dans le champ de la douleur chronique, avec deux dimensions complémentaires :

• L’amélioration de l’organisation de la prise en charge de la Douleur Chronique Rebelle pour répondre au cahier des charges national ;• La structuration de la prise en charge de la douleur de l’enfant.

Les principaux enjeux identifiés dans le champ de la douleur chronique sont en effet liés au contexte externe, marqué

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par la parution d’une instruction le 19 mai 2011, relative à l’identification et au cahier des charges des structures d’étude et de traitement de la douleur chronique. Dans ce cadre, le CHRU de Lille réaffirme sa volonté d’être identifié comme Centre de Référence sur le thème de la douleur chronique rebelle.Cela se traduit par la priorisation du projet d’améliora-tion de l’organisation de la prise en charge de la Douleur Chronique Rebelle, porté conjointement par l’ensemble des structures assurant cette prise en charge. Ce projet se traduit notamment par le renforcement des activités diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que par une volonté d’harmonisation des prises en charge et d’augmentation de la lisibilité médicale et universitaire sur ce sujet.Une place spécifique a par ailleurs été accordée à la prise en charge de la douleur de l’enfant, compte tenu de la nécessité de consolider et développer cette activité émer-gente au sein de l’établissement. Ainsi, la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire dédiée est envisagée, en lien étroit avec la structure d’étude et de traitement de la dou-leur chronique adulte, pour développer l’activité clinique en consultations et en hospitalisation et ainsi davantage structurer la prise en charge de la douleur de l’enfant.

> Détecter et prendre en charge la souffrance psychique

La prise en compte de la souffrance psychique est une préoc-cupation majeure du CHRU de Lille, et l’établissement conti-nue de s’investir en ce sens. Ainsi, le Projet d’Etablissement 2012-2016 a pour ambition de favoriser une meilleure prise en charge régionale des jeunes suicidants, problème majeur de santé publique puisque dans le dépar-tement du Nord, chaque année depuis 10 ans, on dénombre 1600 tentatives de suicide de jeunes de 15 à 24 ans dont 1200 sont régulées par le Samu - Centre 15. Les démarches mises en œuvre au sein du pôle de psychiatrie doivent s’articuler avec les prises en charge somatiques. A ce titre, le déploie-ment d’une équipe hospitalière de liaison en ad-dictologie permettra de structurer la prise en charge à par-tir de l’expertise du service dans le domaine des addictions avec ou sans produit, des soins, de l’enseignement et de la re-cherche à l’intérieur et à l’extérieur du CHRU de Lille. Ses mis-sions concerneront autant la prise en charge des conduites addictives des patients que l’assistance et la formation des personnels soignants des unités accueillant des patients souf-frant d’addictions. Le CHRU de Lille accompagne également l’ouverture d’une Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA), destinée à prendre en charge l’hospi-talisation complète en psychiatrie des détenus.

Organiser un CHRU transdisciplinaire

Le CHRU a à cœur d’articuler l’hyperspécialisation des prises en charge tout en garantissant au patient un par-cours de soin personnalisé et adapté à sa pathologie. Il s’agit donc de proposer une prise en charge du patient à la fois globale et personnalisée, réunissant des hyperspé-cialistes autour de plateaux communs de pointe dans le cadre de filières internes lisibles. Le CHRU vise également à encourager les synergies entre disciplines et favoriser la mutualisation des ressources afin de donner aux organisa-tions des tailles critiques suffisantes.

Promouvoir des filières de prise en charge organisées, sécurisées et lisibles

> Un projet global pour l’enfant

La prise en charge des enfants représente une part impor-tante de l’activité du CHRU de Lille. En 2010, 16% de l’ac-tivité en nombre de séjours concernent des enfants âgés de moins de 18 ans. Ces prises en charge sont réalisées sur différents sites du CHRU (Hôpital Jeanne de Flandre, Hôpital Salengro, Hôpital Huriez, Hôpital Cardiologique, Hôpital Calmette).Pour limiter la dispersion des prises en charge, le CHRU

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

poursuit la réflexion autour de l’émergence d’un Centre Médico-chirurgical et d’imagerie de l’Enfant (CMCi). Ce centre qui regrouperait, au sein d’un bloc commun les différentes spécialités et les actes réalisés sur des enfants âgés de moins de 18 ans permet-trait d’assurer les anesthésies générales dans des condi-tions de sécurité optimale et d’éviter la dispersion des équipes d’anesthésie réanimation pédiatrique sur dif-férents sites. Ce projet devrait permettre la concentra-tion des actes d’imagerie de l’enfant sur le futur CMCI (IRM, Scanner, échographies, radiologie conventionnelle) permettant de mieux répondre aux besoins en imagerie actuels notamment en termes d’accès à l’IRM, mais égale-ment à de nouveaux besoins issus de projet de dévelop-pement d’activité. A travers son Projet d’Etablissement 2012-2016, le CHRU poursuit également l’objectif de proposer à chaque enfant hospitalisé au sein du CHRU de Lille un accueil et une prise en charge adaptés. Il s’agit, en premier lieu, d’assurer une prise en charge dans un environ-nement adapté par des personnels compétents et formés, ainsi que de développer une prise en charge « sur-mesure », tenant compte des spécificités de l’enfant (coin jeux dans le service et au niveau des salles d’attente, adoption d’un mobilier adapté, aménagements de jardin). Le CHRU sou-haite également maintenir le lien de l’enfant avec l’extérieur, grâce à des outils informatiques ou au travers d’actions réalisées au sein de la maison des enfants. L’entourage de l’enfant sera également mieux pris en compte, notamment au travers d’espaces parents-enfants dédiés.

> La prise en charge intégrée de la personne âgée

La prise en charge des personnes âgées reste un enjeu majeur au CHRU de Lille, dans un contexte de vieillissement de la po-pulation important : l’augmentation du nombre de personnes âgées hospitalisées au CHRU est déjà très importante, alors

que parallèlement, on assiste à un accroissement considérable de pathologies chroniques associées au grand âge, dans toutes les disciplines. La maladie d’Alzheimer et les maladies appa-rentées représentent des co-morbidités invalidantes, dont la prise en charge en milieu hospitalier s’avère délicate. Le dé-faut d’anticipation des situations de crise au domicile ou en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépen-dantes (EHPAD) conduit à des demandes d’hospitalisation en urgence, alors qu’une programmation aurait été possible, et les conditions d’accueil et les durées de passage aux urgences s’avèrent trop longues avec des conséquences directes sur la santé des patients les plus fragiles. Le CHRU s’engage donc à mieux anticiper les situations de crise et éviter le recours systématique aux urgences ou bien, lorsque celui-ci s’avère indispensable, améliorer l’accueil et la prise en charge des personnes âgées fragiles. Cette dimen-sion est envisagée dans le cadre des nouvelles urgences, où la réflexion a porté sur des locaux et des circuits adaptés à toutes les populations notamment fragiles.

> Le parcours de soins en cancérologie

Dans le domaine de la cancérologie, le CHRU de Lille exerce ses missions de soins, d’enseignement, de re-cherche et d’innovations à 3 niveaux : local, régional, in-terrégional (Nord-Pas de Calais, Picardie, Haute et Basse Normandie). La prise en charge des cancers au CHRU de Lille représente, en 2010, une part importante de l’acti-vité puisqu’elle concerne 10% de l’activité globale de l’éta-blissement en nombre de patients et 16% de l’activité en nombre de séjours. Dans le cadre du Projet d’Etablisse-ment 2012- 2016, les objectifs d’amélioration dans ce do-maine visent, en premier lieu, à coordonner le parcours de soins. En effet, les compétences et la haute technicité des plateaux techniques constituent un atout pour le CHRU. Il s’agit désormais de coordonner le parcours de soins et de proposer une offre de soins intégrée afin de rester attractif.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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Cette offre de soins intégrée proposera non seulement un parcours de soins coordonné entre le CHU, le Centre Os-car Lambret, partenaire du CHRU dans le cadre du Centre Régional de Référence en cancérologie (CRRC), et leurs plateaux techniques, mais aussi l’accès aux techniques et aux thérapeutiques innovantes. A ce titre, le Projet d’Eta-blissement 2012-2016 prévoit le développement transversal à l’ensemble des services de cancé-rologie du CHRU des soins de support. Les soins de support recouvrent l’ensemble des soins et soutiens né-cessaires aux personnes malades mis en œuvre tout au long de la maladie, conjointement aux traitements oncologiques, et doivent être prodigués tout au long du parcours du pa-tient, dès le dispositif d’annonce puis à toutes les phases de la maladie, en cours de traitement mais également en période de rémission ou de guérison.

Cette coordination du parcours de soins sera également facilitée par la mise en place d’intervenants Pivots en Oncologie, infirmiers chargés de l’articulation de l’en-semble des interventions et prises en charge du patient, dans toutes ses dimensions (hospitalières et ambulatoires).

A titre d’illustration, la prise en charge des femmes porteuses d’un cancer gynécologique fait l’ob-jet d’un projet global d’une structuration du parcours de soins des patientes au sein du CHRU dans le cadre du d’un Programme Personnalisé de Soins (PPS). Ce projet sous-tend la mise en place d’intervenants pivot en cancérologie et la création d’une Réunion de Concerta-tion Pluridisciplinaire en Sénologie - Gynécologie interne au CHRU. Ce PPS pourrait être un préambule à la mise en place d’un Dossier Communiquant de Cancérologie (DCC) et du Dossier Médical Personnel (DMP).

Un autre axe majeur consiste en l’étude des facteurs de pré-disposition des cancers et le développement du dépistage dans la population à risque. Une politique de prévention des cancers a été mise en place depuis une dizaine d’années dans la région Nord-Pas de Calais, en raison d’indicateurs épidé-miologiques inquiétants et spécifiques : incidence et mor-talité supérieure pour les cancers des voies aéro digestives supérieures, du poumon, de l’œsophage, du sein, incidence importante du cancer du foie,…La position de recours du CHRU de Lille ainsi que les col-laborations menées dans le cadre de l’Institut de Médecine Prédictive et de Recherche Thérapeutique (IMPRT) permet-tent d’étudier les facteurs biologiques, anatomopatholo-giques et radiologiques pronostics des cancers, et de déve-lopper des outils diagnostiques, prédictifs et thérapeutiques.

Il s’agit de développer la prévention secondaire en dépistant en priorité les patients fragiles (enfants, personnes âgées,….) et la population à risque (prédisposition médicale, génétique, toxique).

Adopter des organisations optimisées

favorisant la mutualisation

des ressources :

Le CHRU, au sein de l’équipe projet relative aux blocs opératoires, salles interventionnelles et salles de sur-veillance post interventionnelles (SSPI), a élaboré un sché-ma directeur visant notamment à optimiser les ressources médicales et paramédicales chirurgicales et anesthésiques, mutualiser les salles de blocs, interventionnelles, SSPI par des regroupements géographiques, améliorer la qualité et la sécurité de la prise en charge du patient et permettre le développement de l’activité chirurgicale.

Sur le site de l’hôpital Claude Huriez, l’objectif est de partager le plateau technique opératoire entre plusieurs pôles de chirurgie de manière à optimiser les ressources humaines médicales et paramédi-cales. Le potentiel d’extension en termes de salles dans les blocs communs permet d’envisager d’y concentrer les interventions longues et lourdes avec filières d’aval en lits de Soins Intensifs Post Interventionnels, notamment la cancérologie lourde dont une partie est actuellement or-ganisée sur le site de Salengro, y compris la cancérologie de chirurgie maxillo-faciale et d’Oto-Rhino-Laryngologie et Chirurgie Cervico-Faciale. Le bloc opératoire du pôle des spécialités pourra rassembler les interventions courtes, no-tamment en ambulatoire, et permettra de mieux prendre en charge une partie de l’activité ambulatoire actuellement organisée sur l’hôpital de Roger Salengro.Ce schéma directeur envisage également la réflexion sur le regroupement des activités chirurgicales, interventionnelles et d’imagerie de l’enfant prioritairement sur le site de jeanne de Flandre à la fois en termes d’activité ambulatoire et d’activité non ambulatoire avec l’objectif de mutualiser les moyens autour d’un plateau tech-nique médico-chirurgical et de radiologie interventionnelle.

Enfin ce schéma vise à organiser le plateau technique in-terventionnel des neurosciences avec le regroupement d’activités chirurgicales, médicales et radiologiques.

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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dÉVelopper un cHu performant,

COMMUNiQUANt Et AttRACtiF

un hôpital universitaire de référence au service de sa région

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1Rapport sur la santé dans le monde, 2000, « pour un système plus performant »

2Le modèle d’Évaluation Générale et Intégrée de la Performance du Système de Santé (EGIPSS) définit la performance d’une organisation (par exemple un

établissement de santé) par « sa capacité à assumer de manière équili-brée les quatre grandes fonctions que doit remplir tout système

organisé d’action : s’adapter, atteindre des buts, produire de façon intégrée, préserver et produire des valeurs et du sens. »

Etre performant, c‘est d’abord et avant tout répondre aux besoins des usagers de l’hôpital. C’est la raison pour laquelle le CHRU de Lille a associé des représentants d’usagers tout au long de la démarche d’élaboration de son projet. Les patients, de mieux en mieux informés, de plus en plus acteurs de leur prise en charge, occupent une place impor-tante dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de santé. Ils ont été associés à l’élaboration du Projet d’Eta-blissement à la fois en tant qu’usagers de l’hôpital au travers d’enquêtes qualitatives mais également en tant que citoyens. Dans un premier temps, le CHRU de Lille a organisé des « focus » groupes : sept groupes de discussion ont été réunis et auditionnés par un cabinet extérieur afin de re-cueillir leur perception générale à chaque étape de la prise en charge du patient au CHRU de Lille et de mieux cerner leurs attentes et les axes d’amélioration du service rendu à l’usager de l’hôpital. Les participants ont été invités à s’exprimer sur le parcours patient, de la prise de contact avec le CHRU au retour à domicile.

Le CHRU de Lille a poursuivi cette démarche à travers l’organisation d’une rencontre citoyenne. Des pa-tients et médecins généralistes, réunis en tant que citoyens ont d’abord été formés : ils ont pour cela rencontré des experts, des médecins du CHRU, ont reçu de l’informa-tion, ont été invités à exprimer leurs recommandations dans la phase de priorisation des projets. Ces recomman-dations sont les suivantes :> Mettre en place une médecine personnalisée à l’hôpital et à la ville : favoriser le lien entre les professionnels de ville et l’hôpital ;> Rendre le patient actif dans sa prise en charge et le res-ponsabiliser : introduire la notion d’aidants (information, formation) ;> Rendre le CHRU plus accessible : téléphone, parking, rendez-vous ;> Motiver le personnel sur l’adaptation des métiers et des compétences ;> Favoriser les partenariats et les collaborations : per-mettre l’émergence de nouveaux projets ;> Rester un hôpital public qui doit rester accessible à tous

Développer un CHU performant

Développer une approche intégrative de la performance Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « la per-formance d’un système de santé se mesure à sa capacité à améliorer l’état de santé de la population, à répondre aux attentes des personnes et des clients du système et à assurer un financement équitable »1 . Appliquée aux établissements de santé, la notion de per-formance est aujourd’hui un des enjeux principaux de la loi HPST de juillet 2009. Privilégiant une définition mul-tidimensionnelle, le CHRU de Lille s’inscrit dans une ap-proche globale et « intégrative »2 de la performance per-mettant d’appréhender de manière équilibrée l’ensemble des dimensions qui la constitue : qualité et sécurité de la prise en charge, ressources humaines et organisations, processus internes de gestion et de décision, positionne-ment du CHRU dans son environnement, équilibre finan-cier et médico-économique et communication.

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 intègre un « volet performance », autour de six objectifs prioritaires :

> Proposer aux patients une prise en charge de qualité et sécurisée favorisant un égal accès des soins à la popu-lation 24h/24 et 7j/7 ;> Promouvoir une politique sociale favorisant l’attracti-vité de l’établissement pour des professionnels de haut niveau et une gestion efficiente des ressources humaines ; > Optimiser l’efficience des organisations, des proces-sus internes de gestion et de décision ;> Conforter le positionnement du CHRU en tant qu’établissement d’excellence, de référence et de re-cours dans son environnement ;> Préserver l’équilibre financier et la capacité d’investis-sement du CHRU de Lille ;> Améliorer la communication interne et externe.

Les projets de pôle et des groupes transversaux ont été systématiquement déclinés en valorisant leur contribution à la performance globale du CHRU de Lille.

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Les objectifs et actions du volet performance proprement dit ont été élaborés à partir d’un diagnostic réalisé notam-ment sur la base des résultats des indicateurs de perfor-mance du CHRU de Lille, notamment :

Activité :> 6ème CHU en volume d’activité Médecine Clinique Obstétrique (MCO) 2010> Positionnement régional: 39,4 % des prises en charge concernent des patients n’habitant pas en proximité du CHRU de Lille (2009)> Hausse des parts de marché du CHU de Lille: 11,19% en 2009> 4ème score SIGAPS en 2009> 3ème score SIGREC en 2009

Qualité (Indicateurs Pour l’Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins «IPAQSS» 2010) :

> Tenue du dossier patient MCO>moy CHU> Délai d’envoi des courriers> moy CHU> Dépistage des troubles nutritionnels> moy CHU> Traçabilité de l’évaluation de la douleur > moy CHU MCO et < moy CHU SSR (Soins de Suite et Réadap-tation)> Traçabilité du risque d’escarres > moy CHU> Tenue du dossier anesthésique = moy CHU

Finances :> EPRD 2010 à l’équilibre pour la 2ème année consé-cutive> Indice Agrégé de Suivi Qualitatif des Comptes Locaux (IASQCL): 19,4/20

Le volet performance identifie en conséquence 7 objectifs prioritaires, déclinés par les pôles, les trans-versalités et les fonctions « support » aux pôles :

> Garantir une médecine personnalisée et un parcours du patient coordonné ;> Renforcer l’accès à l’innovation ;> Renforcer la coopération avec les partenaires externes en matière de soins, d’enseignement et de recherche ;> Valoriser et partager les compétences spécifiques ;> Développer des organisations médico soignantes et administratives innovantes et réactives ;> Parvenir à l’équilibre financier et médico économique du CHRU de Lille, et le maintenir ;> Piloter la performance au CHRU de Lille: mesurer, évaluer, communiquer.

garantir un égal accès à des soins de qualité, efficients, 7 jours sur 7et 24 heures sur 24

Seul Centre Hospitalier Universitaire du Nord-Pas de Calais, le CHRU de Lille est l’établissement de recours régional garantissant un égal accès à des soins de qualité hautement spécialisés au bénéfice de la population qui compte 4 millions d’habitants.

Ouvert 24h/24, le CHRU de Lille assure un rôle majeur dans la permanence des soins, en com-plémentarité des autres acteurs de santé, no-tamment dans le cadre de ses services d’urgence avec en

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2010, plus de 100 000 passages aux urgences (adultes et enfants), de ses services de réanimation, de soins inten-sifs, de surveillance continue (représentant plus de 400 lits « chauds ») et des lignes de garde qu’il assume dans toutes les disciplines (177 lignes de gardes et astreintes). Il consti-tue fréquemment l’ultime recours pour garantir la perma-nence des soins dans la région, notamment lorsque d’autres établissements de la région ne peuvent plus assurer la per-manence dans certaines disciplines la nuit, les week-ends et périodes de congés ou en situation de crise sanitaire.

Répondant à ses missions de soins, d’innovation et de recherche, d’enseignement et de formation, le CHRU de Lille exerce ainsi sa responsabilité dans l’organisation et la lisibilité de ses filières de prise en charge et dans la struc-turation de réseaux de santé favorisant une harmonisation des pratiques de soins et un égal accès des patients à des soins de haute technicité.

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 du CHRU de Lille, vise à conforter la qualité de la prise en charge des patients, au travers d’investissements majeurs visant à moderniser ses secteurs « chauds » : ses urgences, son centre de traitement des brûlés, ses lits de réanimation.

Les schémas directeurs des lits lourds, des blocs ambulatoires, de l’ambulatoire sont définis de sorte à utiliser de la manière la plus efficiente possible, les ressources dédiées à ces secteurs, notamment dans le cadre de la permanence des soins.

Améliorer de façon continue la qualité de la prise en charge des patients

Le CHRU de Lille, certifié en 2011 avec une seule recommandation, s’engage dans un plan d’actions qui vise à poursuivre sa politique d’amélioration continue de la qualité. La sécurisation et l’informatisation du circuit du médicament, l’amélioration de l’accueil téléphonique, la facilitation des prises de rendez-vous, l’amélioration des conditions de sortie des patients en lien avec le médecin traitant, l’accroissement de la traçabilité de la prise en charge de la douleur, le déploiement d’un dossier médical informatisé, l’accroissement du confort hôtelier avec le multimédia au lit du malade, constituent autant d’objectifs contributifs de la performance globale du CHRU de Lille.

En termes d’objectivation des résultats, l’objectif du CHRU de Lille est d’être classé parmi les pre-miers établissements HU selon les indicateurs publiés iPAQSS. Il s’agit d’indicateurs diffusés auprès du grand public, sous l’impulsion du Ministère de la Santé et de la Haute Autorité de Santé (HAS). Ils comprennent d’une part, des tableaux de bord des infections nosoco-miales depuis 2006 et d’autre part, des indicateurs de qua-lité de la prise en charge avec la création du site Platines en 2007, les Indicateurs Pour l’Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins (« IPAQSS »). Les résultats 2010 du CHRU de Lille sont globalement satisfaisants en matière de tenue du dossier patient, d’évaluation du risque d’escarres et du dossier anesthésique. En revanche , les ré-sultats restent à améliorer en matière de traçabilité de la douleur et de délai d’envoi des courriers.Afin de parvenir à être classé parmi les premiers établis-sements HU en matière d’indicateurs IPAQSS, plusieurs démarches sont prévues. En premier lieu, le CHRU inté-grera les indicateurs IPAQSS dans le dossier informatisé SILLAGE. Par ailleurs, le CHRU mettra en place un re-cueil automatique selon le calendrier défini par la HAS. Enfin, une démarche « IPAQSS interne » est déployée, afin d’évaluer annuellement la tenue des dossiers patients sur l’ensemble des pôles par le biais des indicateurs IPAQSS national dans le cadre de la contractualisation interne.

Développer les travaux de benchmarking pour une amélioration continue des pratiques, des organisations médico-soignantes et de la performance médico-économique

Le CHRU de Lille s’engage à poursuivre ses travaux de benchmarking, en ce qui concerne les activités cliniques, médico techniques dans la dimension soin, enseignement et recherche, ainsi que les fonctions « support ».

le projet d’établissement 2012-2016 du chru de lille

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un hôpital universitaire de référence au service de sa région

Ce travail a vocation à être développé en interne (compa-raison intra CHRU de Lille), en interCHU, voire en inter établissements afin de capitaliser les organisations les plus innovantes et les plus efficientes et de comparer la per-formance des secteurs du CHRU de Lille à des secteurs comparables.

Piloter la performance Afin de piloter la performance, le CHRU prévoit de mettre en place une infrastructure alimentée de manière automatique par un système d’information cohérent et contrôlé, composée d’un ensemble d’outils d’aide à la dé-cision dédié à la mesure de la performance (indicateurs, tableaux de bord), permettant une vision transversale des organisations et adaptable aux objectifs managériaux par une possibilité de paramétrage et d’évolution.Dans une optique d’approche globale et partagée de la performance de l’établissement, le CHRU a pour projet d’exploiter, à des fins de pilotage médico-écono-mique, les données de l’Echelle Nationale de Coûts (à laquelle le CHRU est intégrée depuis 2007) et de mettre en place les outils de restitution distincts selon les besoins (experts et pôles). Les données de l’ENCC constitueront à ce titre un outil d’analyse et de pilotage médico économique, complémentaire des autres élé-ments d’information existants, comme l’outil HOSPIDIAG par exemple.Dès 2012, le CHRU de Lille s’engagera dans son nouveau contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens avec l’ARS Nord-Pas de Calais sur une amélioration de sa perfor-mance globale, en proposant une évaluation conjointe des actions qui seront entreprises dans les domaines prio-ritaires suivants : actions contributives au retour sur investissement dans le cadre du Projet Sud et organisation des activités péri-cliniques du CHRU de Lille en support de la prise en charge médicale et paramédicale des patients.

Développer un CHU communicant

et attractif

S’engager dans une démarche demarketing hospitalier et d’attractivité

Le CHRU de Lille s’engage dans une politique de marke-ting hospitalier, considérant que celui-ci n’est pas l’attribut des établissements privés et n’a pas pour unique objet la progression du chiffre d’affaires. Cette notion recoupe l’ensemble des actions contribuant à répondre de façon adaptée aux attentes des patients, des personnels et des partenaires d’un établissement. Basé sur la connaissance de ces attentes, il doit permettre d’améliorer le fonc-tionnement de l’établissement et la qualité des prises en charge, notamment en évaluant régulièrement la satisfac-tion des patients, personnels et partenaires. Le marketing hospitalier concourt à l’élaboration de la culture et poli-tique d’établissement, ainsi qu’à l’amélioration de la per-formance globale.

Les notions de marketing et d’attractivité sont liées. Une politique de marketing hospitalière efficace, qui intègre promotion et communication, devrait attirer et fidéliser patients et professionnels. La démarche « Marketing & Attractivité » du CHRU de Lille doit permettre à l’éta-blissement de mieux se connaître (études de parts de marché, évaluation régulière et qualitative de la percep-tion des usagers de l’hôpital sur le service rendu, études prospectives des besoins des patients), afin de répondre de façon adaptée et efficace aux attentes des différents publics du CHRU : les patients et leurs proches, associa-tions, professionnels de santé de premier recours et d’éta-blissements partenaires.

La volonté de l’établissement de renforcer son attractivité s’organisera principalement autour de deux publics :

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> Un CHU attractif pour les patients

- Améliorer l’accueil et l’information délivrée au patientDans sa démarche d’attractivité vis-à-vis des patients et de ses proches, le CHRU de Lille souhaite prioritairement améliorer l’information du patient avant sa prise en charge et ainsi mieux le préparer à son hospitalisation, et également améliorer son séjour au CHRU et mieux préparer sa sortie.

Dans ce cadre, le CHRU a pour objectif d’améliorer son site internet, et de développer l’utilisation de nouveaux supports (internet, SMS notamment) pour faciliter l’accès aux informations. Par ailleurs, l’amélioration des délais de prise de rendez-vous constitue un objectif fort d’amélio-ration, passant à la fois par une harmonisation des outils utilisés et par la diffusion et la généralisation des bonnes pratiques.

Le premier accueil doit aussi être amélioré. Cet objectif sera poursuivi au travers de l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques de l’accueil physique et téléphonique du patient, ainsi que la poursuite des actions de formation des agents chargés du premier accueil.

Face aux problèmes de sortie identifiés (information in-suffisante du médecin traitant, organisation insatisfaisante du retour au domicile, délai trop important d’envoi des comptes-rendus d’hospitalisation), un travail sera effectué sur la tenue et la transmission du dossier patient partagé par différents intervenants afin d’en faire un outil de par-tage d’information pour assurer une prise en charge du patient mieux coordonnée.

- Moderniser l’offre hôtelière du CHRULe CHRU souhaite ensuite promouvoir une offre hôte-lière modernisée, potentiellement personnalisable, répon-dant qualitativement aux attentes des usagers et contri-buant à l’avantage concurrentiel des pôles d’activités et à l’image de marque du CHRU.

Dans cette optique, le CHRU souhaite d’abord amélio-rer le confort des zones d’accueil pour contribuer à la sérénité du malade et de sa famille pour l’accès aux hô-pitaux et pour la phase d’accueil. La politique hôtelière de l’établissement vise également à augmenter la diversité et améliorer la qualité de la prestation restauration pour que les résidents, les patients et le personnel prennent plaisir à bien manger. Le CHRU s’engage également dans

un plan de modernisation de ses chambres Enfin, la po-litique hôtelière du CHRU vise à aider à l’hébergement des accompagnants et augmenter les lieux de rencontre «malade-famille ».

Le Projet d’établissement 2012-2016 verra se déployer un vaste programme de développement du multimédia au lit du malade qui lui offrira à la fois un accès à internet et un accès facilité à la téléphonie et à la télévision, mais aussi et à des programmes d’éducation thérapeutique du patient.

> Un CHU attractif pour les professionnels

Pour accroître son attractivité vis-à-vis des professionnels médicaux et non-médicaux, et les fidéliser, le CHRU sou-haite poursuivre une politique de Gestion Prévisionnelle des Effectifs et des Emplois, notamment dans le cadre d’un schéma-directeur de l’emploi médical et non médi-cal, permettant de développer les flux de ressources en particulier lorsqu’elles sont rares sur le marché du travail. Il cherche également à mettre en œuvre des actions rela-tives à la fidélisation des praticiens et des professionnels non médicaux du CHRU au travers d’une démarche d’at-tractivité, dans un contexte de plus en plus concurrentiel.

Pour répondre à ces enjeux, le CHRU a pour objectifs de :

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- Anticiper les besoins en recrutements et optimiser les processus de recrutement pour améliorer l’attractivité du CHRUCe premier objectif consiste à anticiper les besoins et à optimiser le processus de recrutement. L’effort portera à la fois sur l’élaboration d’un outil tant pour le personnel non médical que pour le personnel médical permettant d’avoir une vision des mouvements afin de mieux les an-ticiper et de pouvoir s’y préparer. Un autre axe de travail portera sur l’optimisation du processus de recrutement : modalités de publicité et mesures d’accompagnement. Pour le personnel médical, il convient d’organiser une ré-flexion au-delà même du CHRU à l’échelle de la région.

- Déterminer une politique d’accueil et d’inté-gration pour tous les nouveaux professionnels du CHRU Le deuxième objectif porte sur l’élaboration d’une poli-tique d’accueil et d’intégration. Le précédent volet d’ac-compagnement social s’était notamment traduit par la création des journées d’accueil et la réalisation d’un li-vret d’accueil. Il est désormais nécessaire de développer une matrice d’intégration commune et déclinable dans les pôles et départements. Cette préoccupation d’accueil des nouveaux arrivants doit aussi à l’avenir concerner les per-sonnels médicaux.

- Fidéliser les praticiens du CHU et les profes-sionnels non médicaux

Un troisième objectif vise à fidéliser les professionnels. D’une part, le CHRU souhaite fidéliser les praticiens, en reconnaissant les particularités de l’exercice de chacun, notamment au regard de l’investissement au sein des coo-pérations, de la recherche, de l’enseignement ou de la vie institutionnelle. Il souhaite également offrir aux person-nels non médicaux la possibilité d’évolution au sein d’un processus de mobilité interne rénové.

Diversifier les modes de prises en charge en développant l’ambulatoire et l’hospitalisation à domicile

L’accès à des prises en charge en ambulatoire constitue une demande forte des patients. Le PRS Nord-Pas de Calais inscrit le développement des alternatives à l’hos-pitalisation dans ses priorités de développement. Dès le Projet d’Etablissement précédent, le CHRU de Lille s’était attaché à favoriser le développement de prises en charge

alternatives. Dans le cadre de son Projet d’Etablissement 2012- 2016, le CHRU souhaite renforcer cette démarche.

> le développement des hôpitaux de jour en médecine

Le CHRU de Lille s’est engagé dans une démarche impor-tante de développement des hôpitaux de jour en méde-cine dans le cadre du Projet d’Etablissement précédent, que ce soit par exemple en neurologie, en endocrinolo-gie ou encore en néphrologie. Le Projet d’Etablissement 2012-2016 prévoit la poursuite du développement des hôpitaux de jour, notamment en immunologie clinique et en oncologie médicale.

> la poursuite de la montée en charge de l’Hospitalisation à Domicile (HAD)

HOPIDOM, service d’Hospitalisation A Domicile du CHRU de Lille est autorisé pour une activité polyvalente et a ouvert en janvier 2009. L’HAD a aujourd’hui une activité pour des patients adultes et des patient(e)s de périnatalité. L’HAD a une mission de soins à domicile, elle est donc un lien privilégié du CHRU vers le secteur de la ville et les col-laborations avec les professionnels libéraux, les associations et centre de soins sont essentielles.

En mars 2011, 45 places étaient installées avec 30 pour le secteur adulte et 15 pour le secteur périnatalité. HO-PIDOM souhaite augmenter et diversifier ses prises en charge sur trois axes : l’HAD pédiatrique, l’HAD néona-tale et l’HAD gériatrique. L’accès des enfants et des nouveau-nés à l’hospitalisation à domicile permettra un retour plus précoce des enfants ou bébés et de leur famille au domicile en garantissant un niveau de soin et une qualité de suivi adapté à la pa-thologie. Elle exigera le développement de compétences spécifiques au sein du service.

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> le développement des secteurs d’anesthésie, de chirurgie et de médecine ambulatoire

Le Projet d’Etablissement 2004 - 2008 avait contribué au développement d’un mode de prise en charge substitutif de l’hospitalisation classique, au sens de l’hospitalisation de semaine ou conventionnelle. Ainsi, progressivement le programme capacitaire en chirurgie ambulatoire a évolué au fil des années et des progrès médicaux et technolo-giques vers une hospitalisation médicale ou chirurgicale davantage centrée sur une hospitalisation de « zéro nuit ».Sur la période du projet d’établissement 2004 -2008, les indications ont évolué jusqu’à atteindre en 2010 un taux de chirurgie ambulatoire sur les gestes marqueurs de 70 % avec un niveau ambulatoire dans certaines indications clas-siques mais aussi de recours en constante progression.

L’objectif du CHRU de Lille est de poursuivre et d’accélérer ce recours à l’ambulatoire, afin d’offrir aux patients des conditions d’accueil optimales tout en garantissant la qualité et la sécurité des soins.

Aussi, le schéma directeur de l’ambulatoire, destiné à structurer le développement de ce secteur au sein du CHRU, comporte-t-il quatre grands objectifs :

Le premier objectif est de parvenir à la cible de 80% d’activité ambulatoire sur les gestes marqueurs, lorsque le profil de patient est éligible à cette prise en charge.

Le second objectif est de substituer les séjours d’une nuit, voire plus, réalisables médicalement parlant en am-bulatoire et dont l’évolution des techniques médicales ou l’amélioration de l’organisation, la fluidification de la prise en charge pourrait permettre une hospitalisation de courte durée.

Le troisième objectif sous-tendu par ces axes de déve-loppement d’activité ambulatoire est l’optimisation des ressources du CHRU à la fois en plateaux techniques et en hébergement, rendue d’autant plus nécessaire dans le contexte de tensions démographiques médicale et para-médicale

Enfin, le dernier objectif de ce schéma est de réorganiser les quelques activités ambulatoires assurées encore à ce jour de manière dispersée dans des unités de lieux adap-tées à cette prise en charge.

Développer la télémédecine au service d’une meilleure coordination du parcours du patient

Les activités de télémédecine sont définies par le décret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 comme étant des actes médicaux, réalisés à distance, au moyen d’un dispositif utilisant les technologies de l’information et de la com-munication. Elles permettent d’améliorer le parcours de soins des patients et contribuent à l’optimisation de l’or-ganisation des soins pour les professionnels de santé. La télémédecine peut répondre aux enjeux sur le territoire de santé en favorisant l’accès à l’expertise médicale, en offrant des conditions d’un suivi régulier qu’il s’agisse des maladies chroniques ou de la dépendance.

En complément du SROS, le projet régional de santé 2011-2015 intègre un programme régional de Télémédecine qui prendra en compte les cinq chantiers prioritaires du pro-gramme national de développement de la télémédecine, à savoir :

> L’imagerie médicale, comme une réponse à une pré-occupation de permanence de soins ;> La télé-imagerie pour obtenir un avis de spécia-listes pour une prise en charge adaptée et de qualité (exemple des AVC) ;> la santé des détenus ;

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> La prise en charge des maladies chroniques notamment l’insuffisance rénale, cardiaque et le diabète. Chaque ré-gion devra choisir une spécialité à développer ;> La télésurveillance et la consultation notamment dans les structures médico-sociales.

Dans le cadre des travaux du Projet d’Etablissement 2012-2016, le CHRU de Lille s’inscrit dans ce pro-gramme régional défini par le projet régional de santé et a ainsi identifié un projet trans-versal de télémédecine dans le champ notamment de la cardiologie, de la diabétologie, de la gériatrie et de la télé-imagerie. Ainsi, le CHRU développera de la télé ex-pertise (qui permet à un professionnel médical de solli-citer à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux) dans le domaine de l’immunologie clinique et de la prise en charge neurovasculaire aiguë par exemple, et développera également la télé radiologie. Le réseau TELEEG (Télé expertise Electro-EncéphaloGrammes), qui s’attache à développer des interprétations à distance des électro-encéphalogrammes réalisés sera étendu. Les coo-pérations inter-établissements seront également facilitées par la téléconsultation, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient, ou la téléassistance, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte

En complément, il s’agit également d’apporter une meilleure lisibilité de la stratégie en matière de téléméde-cine et de développer les actions de communi-cation afin de valoriser les projets émergeants et mis en œuvre. A court terme, deux structures seront donc mises en place afin de renforcer la structuration du pilotage des activités de télémédecine et de soutenir la mise en œuvre des projets de télémédecine, dans les trois domaines du soin, de l’enseignement et de la recherche :

> Une instance de gouvernance institutionnelle des

activités de Télémédecine en lien notamment avec les politiques de coopérations ;> Une structure opérationnelle d’appui et d’aide à l’ins-truction des projets sous l’angle notamment médico-économique, juridique, organisationnel et technique.

Sécuriser et moderniser la communication par un système d’information intégré

Les réformes touchant le secteur hospitalier impliquent pour les établissements de santé de mieux concilier qualité, sécurité, accessibilité des soins et maîtrise budgétaire. Elles concourent à assigner de nouvelles responsabilités aux systèmes d’informations de santé. Auparavant, les systèmes d’informations étaient tournés sur l’intra-hospitalier et étaient destinés principalement à l’usage des fonctions administratives et “ support ” ; ils se limitaient essentiellement à des applications de gestion. Désormais, les systèmes d’information revêtent un caractère stratégique tant ils interviennent au cœur de la production de soins non seulement au sein des établissements de santé mais également avec l’extérieur pour faciliter la continuité de la prise en charge des patients.

Le périmètre fonctionnel couvert par le système d’in-formation du CHRU de Lille est large : la production de soins, le système de gestion des laboratoires, la gestion de la radiographie, la gestion des rendez-vous, le processus d’anesthésie, la gestion économique et financière, le recru-tement, la rémunération, la gestion des carrières, la comp-tabilité, la facturation, le pilotage et le système décisionnel.

Dans le cadre du Projet d’Etablissement 2012-2016, un volet Système d’Information est défini posant les orientations stratégiques en matière de Système d’Information, orientations qui sont déclinées dans le cadre du Schéma Directeur du Système d’information :

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> Un Système d’Information qui contribue à améliorer la qualité et la sécurité de prise en charge du patient et aide à la prise de décision médicale et soignante.

> Un Système d’Information qui contribue à la performance médico-économique de l’établissement.> Un système d’Information qui doit permettre au patient d’être un acteur de sa prise en charge et de proposer une prise en charge personnalisée et globale.> Un Système d’Information qui doit faciliter le continuum d’accès.> Un Système d’Information qui soit en appui des activités de recherche grâce à des échanges facilités entre les professionnels et une capacité à traiter et exploiter les informations.> Un Système d’Information qui permet au CHRU Lille d’exercer plus facilement sa mission hospitalo-universitaire en matière d’enseignement et aux professionnels du CHRU Lille d’acquérir et de maintenir leur savoir-faire tout au long de leur parcours professionnel.> Un système d’Information qui garantit la sécurité des données, un fonctionnement 24/24h des applications, et qui est capable de s’adapter rapidement aux besoins de l’établissement.> Un système d’Information ergonomique qui contribue à améliorer les conditions de travail des personnels du CHRU Lille.

Pour répondre à ces orientations stratégiques, le CHRU va poursuivre la mise en œuvre de certains axes forts d’engagement :

> Le circuit informatisé du médicament et des produits de santé, afin de mettre en conformité avec la réglementation le circuit du médicament et des produits de santé du CHRU de Lille, en permettant notamment le développement de la dispensation à délivrance nominative et la traçabilité.> L’informatisation de la production de soins, Sillage phase 2, qui concerne notamment la gestion des prescriptions (médicaments, actes, examens, trans-ports), la gestion du dossier de soins et du dos-sier médical, le plan de soins, la pancarte de soins, la planification des soins et les transmis-sions ciblées.> Le Système d’Archive et de Partage des Images, PACS, qui vise à permettre l’accès à l’iconographie com-plète du patient depuis tout poste informatique aux médecins cliniciens et médico-techniques et radiologues autorisés du CHRU de Lille 24h/24, 7j/7 et 365 jours/an> L’informatisation des blocs opératoires et des sites interventionnels, en ce qui concerne la planifi-cation et la gestion de l’offre opératoire et

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interventionnelle, la programmation, la prise en charge du patient en salle d’intervention et en post-opératoire et le pilotage de l’acti-vité et du fonctionnement.

> Le projet multimédia au lit du patient, asso-ciant la télévision, le téléphone et Internet et dont le principe repose sur l’utilisation d’un écran tactile installé sur un bras articulé : il représente une op-portunité d’améliorer la qualité des prestations et de la prise en charge du patient

Certains nouveaux axes seront également développés dans le cadre du nouveau Projet d’Etablissement, permettant d’accroître la communication et l’attractivité du CHRU et de répondre à la dimension hospitalo-universitaire :

> La télémédecine et l’ouverture du système d’information vers l’extérieur en soutien aux coo-pérations, à la relation avec la médecine de ville, à la permanence de soins, au continuum d’accès et développement de l’hôpital « hors les murs ».> La prise en charge personnalisée des patients y compris le volet éducatif du patient (accès au sys-tème d’information, outils collaboratifs et dossier pa-tient partagé).> Un système d’aide aux processus de contrôle de gestion, de la facturation et des circuits financiers. > Une informatique attractive, communi-cante, sécurisée et intégrée aux pratiques professionnelles. > Un système d’information en soutien des activités de Recherche et d’Enseignement qui permet notamment le continuum soins-recherche, l’aide à la décision médicale, l’exploitation des don-nées, l’utilisation de tutoriels en ligne ou encore le dé-veloppement d’outils de simulations pour les étudiants.

Renforcer l’accessibilité du site pour les patients handicapés

Le bien-être des patients handicapés hospitalisés au CHRU constitue une préoccupation majeure pour l’Institution, et nécessite des aménagements spécifiques pour améliorer l’accessibilité.

Le CHRU s’est déjà engagé dans une démarche de sensibi-lisation de l’ensemble des acteurs de l’institution, à la pro-blématique de l’accessibilité des personnes en situation de handicap sur le campus, avec l’appui de l’Equipe Mobile de Rééducation, Réadaptation et Orientation (EMRRO). Il s’agit d’amplifier cette démarche de sensibi-lisation. L’EMRO contribue à cibler les problèmes, et à émettre des recommandations pour apporter des solu-tions concrètes. Son évaluation est précieuse dans le re-censement, la détermination des besoins et le suivi des choix de matériels. Cette sensibilisation s’accompagnera d’un axe fort de formation des professionnels de santé à la prise en compte du handicap, autour par exemple de questionnements relatifs à l’installation et la prise en charge de la douleur de l’enfant handicapé.

En ce qui concerne les travaux et aménagements, l’objectif poursuivi au travers de ce Projet d’Etablissement est la prise en compte systématique des différentes formes de handicap lors des travaux de rénovations et de rem-placements d’équipements. L’intégration d’aménagements adaptés lors de la création de bâtiments est primordiale pour faciliter la vie des patients hospitalisés et le confort au travail des équipes. Les travaux déjà réalisés sont entre autres la sonorisation d’ascenseurs, une chambre adaptée à la personne à mobilité réduite au sein de la maternité de Jeanne de Flandre, une salle de consultation de gynécolo-gie conçue dans le même objectif. L’attribution d’une en-veloppe dédiée à l’acquisition de matériel a permis d’équi-per ces pièces d’équipement spécifique, (lit, table à langer

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à hauteur variable, table gynécologique adaptée.). L’achat d’un véhicule pour les transports des patients à mobilité réduite complète les équipements dévolus au patient han-dicapé et améliore le service rendu par le CHRU. La poli-tique d’accessibilité sera poursuivie, notamment au travers de la mise en place d’une signalétique adaptée favorisant l’accès aux locaux (sonorisation – braille) ainsi que par l’amélioration de l’ergonomie des matériels.La question du handicap constitue également un axe fort de la dimension hospitalo-universitaire du CHRU de Lille, et les projets de recherche associés à la plateforme du handicap font du CHRU un pôle de référence innovant dans ce domaine.

Proposer une politique culturelle au ser-vice de l’attractivité

La politique culturelle du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille s’adresse aux différents usagers qui le fréquentent : patients, personnels, visiteurs. Inscrite au sein du CHRU de Lille depuis près de dix ans, elle par-ticipe à l’amélioration du cadre de vie et du temps vécu à l’hôpital. Elle est une invitation, faite à chacun, à venir découvrir et se découvrir à l’occasion de ces rencontres.

Cette ambition s’est notamment concrétisée à travers la réalisation de projets phares, telle la modernisation du hall et de la cour d’honneur de l’hôpital Claude Huriez dans le cadre d’une commande publique (« physalis partitura »- 2006- Katsuhito Nishikawa) la création de la « médiathèque de la cité » (2009) au sein de ce même établissement en partenariat avec la ville de Lille, ou encore la réalisation des « couloirs de la mémoire » (2010) dans le cadre de la moder-nisation du centre mémoire sur le site de l’Hôpital Salengro (Nadège Fagoo et Céline Papet). Ces réalisations, couplées à la mise en place d’un programme d’actions culturelles in-novantes ont placé le CHRU de Lille, comme établissement pionnier et de référence en matière d’innovation dans le champ de la culture et de la santé.

La politique culturelle du CHRU de Lille est un outil d’accompagnement du changement. Elle constitue un véritable laboratoire de recherche et d’expériences artistiques et culturelles en territoire de santé, visant notamment à offrir une nouvelle place à l’usager, participer au développement urbanistique du CHRU de Lille, faciliter l’ouverture de l’établissement sur la ville et son inscription dans son territoire, et développer des échanges européens et internationaux.

A titre d’exemple, le CHRU de Lille prévoit la mise en place d’un programme inter-cHu (Lille, Strasbourg, Bruxelles, Liège, Montréal) visant à inscrire la création contemporaine et notamment le design au sein de l’hôpital, en proposant l’organisation d’une série de workshops, de conférences, sur les usages à l’hôpital. Il formalisera ainsi un réseau d’hôpitaux et de professionnels de santé sur la thématique « Penser l’hôpital de demain par le biais du design ».

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construIre ensemBle l’aVenIr

DU CHRU DE LiLLE

autour de Valeurs

Et D’UNE ViSiON PARtAgéES

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S’appuyer sur un socle de valeurs

communes

Le rapport au corps et à la maladie fait de l’hôpital un lieu où l’enjeu éthique est au premier plan. En ce sens, la dé-finition d’un socle de valeurs communes au sein de notre établissement apparaît comme fondamentale.

Le CHRU a pour volonté de prôner des valeurs par-tagées, sources de cohésion de l’organisation et porteuses de sens. La poursuite des objectifs d’ex-cellence, d’innovation et de coopération que l’établisse-ment affirme à travers ses orientations stratégiques doit se réaliser dans le respect des valeurs partagées par la communauté des 14 000 professionnels qui œuvrent au quotidien au service des patients.

L’élaboration d’un nouveau Projet d’Etablissement pour la période 2012-2016 a été l’occasion de réinterroger le socle de valeurs tel qu’il avait été défini lors du précé-dent projet. Il s’agit de prendre en compte les évolutions sociétales qui touchent la communauté des hommes et des femmes qui travaillent au CHRU de Lille : le contexte médico-économique, les nouvelles thérapeutiques ou les innovations technologiques peuvent bousculer les repères des professionnels de santé. L’enjeu est bien de concilier missions et valeurs du service public d’une part, enjeux d’efficacité et de prise en compte des contraintes et élé-ments environnementaux d’autre part.

Pour redéfinir le socle des valeurs qui fondent le nouveau Projet d’Etablissement, les professionnels du CHRU de Lille ont été interrogés via des questionnaires et une table ronde a été organisée.

La communauté hospitalière et universitaire a tout d’abord réaffirmé son attachement aux valeurs du service public, valeurs intrinsèques d’un établissement public. Ces valeurs de service public ont un sens fort à l’hôpital, puisqu’elles sont le support, le socle à partager pour assurer les missions de continuité, de se-cours et de recours de l’hôpital (diagnostic, soins, traitement et surveillance, prévention, éducation pour la santé). Le CHRU réaffirme son attachement à ces valeurs républicaines et humanistes :

> L’égalité qui suppose l’absence de discrimination (race, religion, ethnie, âge…) et le devoir de soigner chacun, quels que soient son état de santé et sa situa-tion sociale.

> La neutralité qui implique que les soins soient donnés en faisant abstraction des croyances et opinions des malades. > La continuité du service public, qui est une valeur forte à l’hôpital public de par ses obligations spé-cifiques en matière d’accueil en urgence. L’hôpital doit mettre en place un système de permanence des soins, de même qu’un service minimum en cas de grève, et assurer l’ensemble des traitements, préventifs, curatifs et palliatifs.> L’adaptabilité qui suppose que les réorganisations et les mutations soient étudiées et réalisées en vue de l’intérêt général et des besoins de la population.

Dans la continuité du précédent Projet d’Etablissement, le CHRU souhaite également réaffirmer son attachement à la valeur de compétence, relevant à la fois d’un sa-voir-faire technique, précieux dans un établissement visant l’excellence, mais aussi le savoir-faire relationnel visant à appréhender le patient dans sa globalité, dans un environ-nement de plus en plus spécialisé. Cette valeur résonne avec celle de la responsabilité, qui est également une valeur forte à laquelle le personnel du CHRU est attaché. Répondre de ses actions est une dimension forte dans les métiers hospitaliers, et elle couvre à la fois les responsabi-lités professionnelles et la responsabilité humaine.

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La communauté du CHRU prône également le respect. Cette valeur forte se décline à la fois dans le respect de la di-gnité impliquant l’écoute, la relation, et le respect de l’intimité, de la parole du patient, et aussi de ses choix. Il s’accompagne du respect de l’autonomie qu’elle soit physique ou psychique, fondamentale dans le soin et dans la reconnaissance accrue des droits des patients. Cette valeur se prolonge dans la forte aspiration à la reconnaissance de chaque professionnel dans ses fonctions et ses responsabilités.

Au sein d’un CHU qui se veut communiquant, coopérant, les valeurs d’écoute et de dialogue s’avèrent égale-ment fondamentales. Le CHRU de Lille doit rester un éta-blissement attractif pour tous les professionnels de santé, proposant des conditions d’exercice répondant au mieux à leurs attentes, et préservant le dialogue, la communica-tion et l’écoute, entre personnels et vis-à-vis des patients.

Enfin, le CHRU affirme son attachement aux valeurs de solidarité et d’équité. Faciliter l’accès et la conti-nuité des soins aux personnes les plus démunies, sans discrimination et dans les mêmes conditions que la po-pulation générale est une valeur fondamentale du CHRU depuis de nombreuses années, que notre établissement continuera de promouvoir dans la conduite de son Projet d’Etablissement 2012-2016.

Le respect des droits des patients

Les droits des personnes malades et des usagers sont définis par le code de la santé publique, et le CHRU affirme au sein de son Projet d’Etablissement sa volonté de promouvoir et de garantir leur respect dans les pra-tiques quotidiennes de ses professionnels.Les patients peuvent tout d’abord revendiquer le droit d’être soignés, ce qui correspond à la mission de ser-vice public du CHRU. Le texte pose le principe d’un droit d’accès égal pour tous, sans discrimination, et de manière continue à des soins de qualité assurés par des professionnels de santé bien formés. Le droit du malade au libre choix de son praticien et de son éta-blissement de santé est aussi un principe fondamental de notre système de santé.

Par ailleurs, l’exigence du respect de la dignité des per-sonnes malades est affirmée d’une manière générale puis rappelée pour ce qui concerne la fin de vie. A ce titre l’obstination déraisonnable est prohibée, la limita-tion ou l’arrêt des traitements sont autorisés s’ils ne per-mettent plus que le « seul maintien artificiel de la vie » et les soins palliatifs sont posés comme une nécessité.

Un troisième droit fondamental des patients est celui du droit au respect de la vie privée et du secret des in-formations la concernant. Ce droit s’exerce néanmoins sous réserve du secret partagé au sein des équipes pour assurer la continuité des soins et déterminer la meilleure prise en charge possible, du signalement des situations de maltraitance afin d’assurer la protec-tion des personnes vulnérables et de l’information des proches en cas de diagnostic ou de pronostic grave afin de leur permettre d’apporter un soutien à la per-sonne malade, sauf opposition de sa part.

Enfin, au nom du droit au respect de sa volonté, aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne (sauf en cas d’urgence)

Le droit au respect de la volonté entraîne le droit de re-fuser les soins, d’interrompre le traitement ou de quitter l’établissement. Afin de garantir le respect du droit à l’information et au consentement, la personne malade a le droit de dé-signer une personne de confiance.

Pour permettre l’exercice de ce droit essentiel, chaque patient a tout d’abord le droit d’être informé sur son état de santé. L’obligation d’information est renforcée dans le cadre d’une recherche bio-médicale.

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S’engager dans l’éco-citoyenneté

Conscient de sa responsabilité vis-à-vis de ses patients, des citoyens et de la planète, le CHRU de Lille a fait du Développement Durable un des axes stra-tégiques de sa politique.

Penser global, agir en local, c’est concevoir une straté-gie locale, à partir des actions pilotes nationales, visant la transversalité, s’accompagnant d’une réflexion en amont en concertation avec les acteurs locaux, régionaux et na-tionaux, recherchant aussi l’exemplarité et l’attractivité du CHRU de Lille. Ce défi s’appuie sur une reconnaissance, à l’échelle internationale, des grands problèmes de la pla-nète et sur les réponses locales correspondantes.

Ainsi, le CHRU de Lille a défini 8 objectifs prioritaires :> La sensibilisation et la communication autour du développement durable> La diminution des consommations énergétiques> La diminution des consommations en eau> L’optimisation du tri des déchets> L’intégration de critères de développement durable dans les marchés et achats> La quantification et la substitution des produits CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques)> La promotion des éco déplacements> L’éco construction et l’éco réhabilitation

Le CHRU de Lille veut développer une offre de soins durable pour affirmer son engagement vers un haut niveau d’exigence dans l’exercice de ses différents métiers tout en assurant une attention à l’ensemble des professionnels du CHRU, une qua-lité de vie adaptée à chacun et le respect de l’environnement.

Les actions prioritaires du CHRU de Lille pour dévelop-per l’éco-citoyenneté seront les suivantes :

> Elaboration d’une charte de Développement Du-rable, rendant officiel et exemplaire cet engagement auprès de l’ensemble des usagers et parties prenantes ;> Intégration systématique du critère « coût global » dans les marchés et achats, structuration d’une dé-marche d’acquisition intégrant les critères d’achats durables, équitables, responsables ;> Consolidation d’un schéma directeur de perfor-mance énergétique sur l’ensemble des bâtiments, sur le bâti ancien et nouveau ;> Intégration de produits « bio » en restauration, par-ticipant à la limitation des impacts sur l’environnement et la santé des aliments achetés et consommés ;

> Utilisation et gestion raisonnée des antibiotiques, permettant de limiter le développement de la résis-tance des bactéries aux anti-infectieux ;> Optimisation de la valorisation matière et éner-gétique de déchets recyclables et organiques, avec la mise en place de filières citoyennes participant au développement local.

Le CHRU de Lille développera une démarche exemplaire et ambitieuse, qui a déjà été saluée, en 2011, par les Awards du Baromètre Développement Durable Hospitalier recon-nu par les Fédérations Hospitalières et les Ministères de la Santé et du Développement Durable et s’engage dans l’élaboration de son agenda 21 au sein duquel, la Responsa-bilité Sociale de l’Entreprise (RSE) constituera un des axes importants développés.

Fonder le Projet d’Etablissement

sur une vision prospective partagée

Le Projet d’Etablissement consiste à préparer les actions structurantes des 5 années à venir et en cela, il s’est construit à partir d’une vision prospective de l’évolution de son environnement, des attentes des usagers et des grandes évolutions technologiques attendues.Un travail approfondi de démarche prospective a été mené dans le cadre de l’élaboration du Projet d’Etablisse-ment, qui s’est décliné en quatre temps :

> une vision prospective d’ensemble qui gravite au-tour de cinq enjeux déterminants pour l’avenir du CHRU : la performance (développement et mesure) ; la recherche et l’innovation (émergence, structuration, valorisation) ; la coopération (dans un contexte de concurrence) ; la transversalité au service de la per-sonnalisation ; la communication et l’attractivité. > une réflexion transversale qui a permis d’approfondir

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quelques enjeux clé autour des conceptions de la méde-cine et de l’hôpital, de l’évolution des comportements individuels et collectifs, de l’évolution de l’organisation du système de santé, des politiques publiques natio-nales et de leur déclinaison régionale dans les plans et schémas régionaux.> une réflexion prospective par grande thématique transversale, qui a conduit à identifier les évolutions relatives à :

- L’épidémiologie et les pathologies, - L’évolution des attentes et des critères de choix des patients/usagers,- Les grandes évolutions techniques attendues,- Les évolutions prévisibles dans les modalités et or-ganisation des prises en charges,- Les changements prévisibles concernant les com-pétences, les métiers et les collaborations,> Une démarche prospective déclinée au sein de chaque pôle.

Grâce à ce travail prospectif, les propositions suivantes ont été développées pour prendre en compte ces évolutions :

> Résoudre le paradoxe de l’innovation : le CHRU est une organisation qui doit répondre de fa-çon prévisible aux attentes d’un vaste public et qui doit aussi rester, au fil du temps, une organisation innovante à la pointe du progrès. Pour cela, il convient d’associer durablement une gouvernance stable à une prospective ouverte et dynamique créatrice de nouveau.

La combinaison au CHRU de Lille d’une démarche de réforme en profondeur de la gouvernance hospitalière, structurée autour de 15 pôles hospitalo-universitaires, et d’une démarche ambitieuse de projet, incarnée par le Projet d’Etablissement 2012-2016, constitue une clé pour favoriser de manière ouverte et intégrative l’émergence de projets innovants.

> S’inscrire durablement dans une logique de conduite du changement respectueuse des personnes, pour s’adapter en perma-nence et de manière réactive aux besoins de prise en charge des patients et aux évolu-tions sociétales et économiques. L’association d’une démarche projet institutionnelle et d’une dé-marche de facilitation des initiatives locales constitue l’un des principes phares de la politique managériale de l’établissement pour favoriser la participation et la responsabilisation des professionnels. Elle se structu-rera autour de projets portés par des professionnels en proximité des patients, déclinés localement à l’échelle des pôles dans le cadre de la contractualisation interne et bénéficiant à ce titre d’un soutien institutionnel dans une visée partagée et avec des objectifs communs.

Accompagner les professionnels du

CHRU dans la conduite de ses missions

Pour répondre à l’ambition d’excellence, d’innovation, d’accès pour tous à des soins de qualité, et en s’inscrivant dans une logique de changement, le CHRU de Lille doit rester un établissement attractif pour tous les professionnels de santé, proposant des conditions d’exercice répondant au mieux à leurs attentes.

Cette dimension est appréhendée dans le volet social et de management du futur Projet d’Etablissement. Il tient compte également des défis posés par l’évolution de la dé-mographie des professionnels, en particulier médicaux, et par l’émergence de nouveaux métiers à l’hôpital. L’élabo-ration d’un nouveau Projet d’Etablissement constitue un temps important de refondation de la politique sociale. Il est

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l’occasion de ré expliciter la vision qu’ont les professionnels de leur établissement en termes de missions, et les valeurs qui fondent leur exercice professionnel au quotidien.

Le nouveau volet d’accompagnement social s’inscrit dans la perspective des actions déployées dans le cadre du précé-dent volet d’accompagnement social 2004-2008. Il a pour ambition de conforter les actions entreprises et de développer certains thèmes d’une gestion dynamique, qualitative et performante des res-sources humaines, pour une organisation des soins et un meilleur service rendu aux patients.

Dans sa politique de gestion des ressources humaines, le CHRU doit s’adapter à un contexte démographique, économique, social, sociétal et réglementaire en profonde mutation, anticiper et préparer au mieux les pro-fessionnels. L’enjeu prioritaire est de valoriser les ressources humaines : créer les conditions favorables à l’engagement des professionnels, développer les compé-tences, améliorer les conditions de travail et favoriser la qualité de vie au travail.

Le volet d’accompagnement social comprend pour la première fois des actions à destination des médecins. De nombreuses problématiques interdépen-dantes auxquelles doit répondre une politique de gestion des ressources humaines sont communes aux personnels médicaux et aux personnels paramédicaux : attractivité, accueil et intégration, fidélisation, parcours professionnels, gestion prévisionnelle des emplois, prévention des risques et qualité de vie au travail,…Les modalités de gestion des carrières et les modalités de formation différentes conduisent toutefois à retenir, pour chaque grande catégorie, des approches et des outils adaptés aux objectifs poursuivis.

Il a vocation à articuler l’ensemble de ces actions dans le cadre d’une politique porteuse de sens poursui-vant les objectifs d’excellence, d’attractivité et de performance. Il définit une politique en soutien de l’ensemble des professionnels de santé concourant à la mise en œuvre des projets médicaux des pôles. Autour d’une approche globale structurée selon trois grandes orientations stratégiques, il poursuit l’ob-jectif de mettre en place des actions concrètes et pragmatiques, visibles par chacun. Disposer d’ou-tils efficaces pour une gestion éclairée des trajectoires professionnelles et mettre en œuvre les accompagne-ments appropriés en sont des exemples.

Le nouveau volet d’accompagnement social s’organise autour de trois grandes orientations stratégiques déclinées en neuf objectifs généraux.

Recruter, fidéliser, développer et capitaliser les compétences

Comme bon nombre d’établissements de santé, le CHRU est confronté à des enjeux démographiques importants des professionnels de santé. Les constats réalisés sont souvent troublés par les réformes successives des re-traites ou des réformes statutaires. Pour relever ces dé-fis, le CHRU entend développer des outils de gestion prévisionnelle des emplois pour chaque spé-cialité médicale ainsi que pour chaque métier paramédical, afin de maintenir un niveau de compé-tences élevé en proximité du patient. Ces mesures met-tent en œuvre à la fois des outils de prévision et ont vo-cation à s’articuler avec les processus de formation initiale et continue. Cette démarche s’accompagnera, par ailleurs, d’une réflexion autour de l’accueil et de l’inté-gration plus particulièrement des personnels médicaux dans notre institution.

Cette orientation a aussi vocation à développer des me-sures visant à fidéliser les professionnels, no-tamment en développant l’intérêt des fonctions exercées pour les médecins et, en considérant la mobilité comme une source de richesse pour les professionnels, au-delà de sa dimension purement procédurale.

Tous les métiers présents au CHRU ont été cartographiés. Il est désormais fondamental de s’attacher à mieux défi-nir les compétences mises en œuvre pour cha-cun des métiers afin de conserver les compétences nécessaires aux prises en charge. Un observatoire des mé-tiers, favorisant les échanges internes mais aussi externes

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permettra de mieux envisager les impacts des évolutions du soin ou des fonctions support sur nos métiers.

Enfin, il convient de permettre à chacun de construire son projet professionnel et de le développer au sein du CHRU. Il s’agit de conforter les mesures mises en œuvre pour les professionnels paramédicaux en termes d’orientation professionnelle, en travaillant notamment l’articulation avec les dispositifs de formation continue et d’évaluation. Il s’agit aussi de proposer une offre de formation struc-turée, prenant mieux en compte la notion de métier. Promouvoir une culture de la formation dans les pôles et mesurer les bénéfices des actions de formation sur le terrain sont d’autres axes à développer. Pour les personnels médicaux, il importe de construire un accompagnement pour permettre à chaque médecin d’envisager son évolution au sein du CHRU.

Préserver la santéet améliorer les conditions de travail

L’allongement des carrières, le vieillissement de la popu-lation et la pénibilité de certains métiers conduisent le CHRU à anticiper les impacts sur la santé de la vie professionnelle en favorisant la prévention des risques. Ces questions appellent une approche globale. Dans cette perspective, les actions développées auront pour vocation de renforcer la dynamique mise en œuvre au-tour de la prévention de certains risques pro-fessionnels, auxquels les professionnels de santé sont les plus exposés, de structurer et d’organiser ces mesures de prévention. Tous les secteurs n’étant pas touchés de la même façon, il convient encore d’avoir une vision claire de la nature des absences, afin de dégager des solu-tions à même de répondre le plus efficacement aux problé-matiques rencontrées dans les secteurs de soins, comme pour les différents secteurs des fonctions « support ». La gestion des absences est l’affaire de chacun. Un accompa-gnement particulier sera défini afin que les questions de gestion des absences soient au sein du CHRU, approchées de façon homogène. Cet accompagnement doit permettre à chacun des intervenants l’appropriation d’une méthode.

Le nouveau volet d’accompagnement social est aussi l’oc-casion de définir une politique autour de la gestion de la restriction d’aptitude et du handicap (axe de travail innovant). Mieux accompagner les professionnels souffrant d’un déficit est un enjeu fort du CHRU au cœur de l’ensemble des politiques de gestion des ressources hu-

maines. L’objectif est de mobiliser chacun des acteurs pour favoriser une intégration ou une réintégration réussie. Ce travail est collaboratif : les processus associant notamment les pôles d’activités cliniques et médicaux-techniques doi-vent être repensés.

Améliorer la qualité de vie au travail

Notre société semble prise dans un paradoxe : le travail reste un vecteur de socialisation fort dans un contexte de chômage important et durable. Pourtant, il semble ne plus suffire à produire un bien être « transportable », « trans-missible ». Par ailleurs, la réduction du temps de travail au début des années 2000 a transformé en profondeur notre société : les loisirs, le temps passé en famille ont pris une place plus importante sinon dans les faits au moins dans les esprits. La conciliation de la vie personnelle et de la vie professionnelle est une source de préoccupation pour l’ensemble des professionnels. Le CHRU doit veiller à réduire ce paradoxe en développant un mo-dèle de gestion respectueux de chacun.

Cette orientation stratégique poursuit donc l’objectif de rendre la vie au travail plus harmonieuse no-tamment en permettant à chaque professionnel de s’ap-proprier les projets du CHRU, d’améliorer la com-munication au sein des équipes, de permettre à chacun de planifier son organisation du temps.

En matière de reconnaissance des professionnels, il faut poursuivre la politique d’évaluation indivi-duelle mise en œuvre et évoluer vers l’entretien pro-fessionnel et la suppression de la notation, au travers d’un dialogue constant, parallèlement à la mise en œuvre de la prime de fonction et de résultat. Il faut encore mieux prendre en compte les difficultés rencontrées par les professionnels à l’occasion de leur exercice. Les risques

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psycho-sociaux doivent faire l’objet d’une prise en charge spécifique, être détectés sur la base d’éléments objectivables et être traités collectivement ou individuellement.

Enfin, le CHRU poursuit l’objectif de compléter son offre en accompagnement des familles : gardes des enfants au premier chef, mais aussi logement. Il convient de développer une offre nouvelle et d’assurer une meilleure lisibilité aux actions déjà en place dans ce domaine.

Mettre en œuvre une politique

de management ouverte et concertée

Prolonger et conforter la politiquevisant à associer et impliquer largement la communauté hospitalière à l’œuvre depuis longtemps au CHRU

Le CHRU de Lille a depuis de nombreuses années porté la conviction que seules l’implication et la responsa-bilisation des acteurs, en particulier médicaux, dans un processus de concertation, permettaient dans la durée à l’établissement de faire face aux enjeux qui sont les siens et d’assumer ses missions au service du public.Le CHRU s’appuyait ainsi déjà largement sur une po-litique de management, favorisant la co-construction Direction générale/Communau-té médicale, la responsabilisation des pôles d’activité, et l’implication du management.

Cette politique de management s’est caractérisée très po-sitivement au cours des dernières années par :

> un socle de valeurs partagées par l’en-semble de la communauté hospitalière, définies dans le cadre du Projet d’Etablissement 2004/2008 ;> une clarté des orientations stratégiques de l’établissement (nécessité surtout à la taille du CHRU) et une capacité à les mettre concrètement en œuvre sur la durée du Projet d’Etablissement ;> une gouvernance partagée entre la direc-tion d’une part, la communauté médicale et soignante d’autre part ; cette gouvernance partagée se traduisant notamment par un directoire très actif, par un dialogue important entre Direction Générale et Prési-dence de la CME, par un co-portage systématique direc-tion/médecins des projets stratégiques de l’établissement ;

> une volonté de responsabilisation et d’implication des acteurs, et l’affirmation du principe de subsidiarité ascendante au bénéfice des pôles d’activité, avec toutefois à ce jour un sentiment mitigé des pôles concernant la réa-lité de ce principe dans le fonctionnement quotidien. Une contractualisation entre l’institution d’une part, les pôles d’activité d’autre part, avec, pour préserver l’unité institutionnelle, l’élaboration d’un contrat in-terne type et d’un règlement intérieur type des pôles. Le choix d’une démarche expérimentale et longue de déploiement de la contractualisation favorisant son enrichissement progressif et postulant que les projets doivent précéder les contrats (et non l’inverse) et faire l’objet d’un vrai dialogue approfondi ;> la mise en place d’un dispositif d’intéres-sement collectif des pôles, fondé sur l’atteinte des objectifs globaux, et non seulement sur les aspects médico-économiques ;> un positionnement fort du management en responsabilité des pôles, avec les trios managériaux ;> une organisation de direction en consé-quence, avec en particulier l’instauration des di-rections déléguées auprès des pôles d’activité et un ajustement du rôle des directions « support » vers de l’expertise et du soutien ;> une expression des professionnels, avec

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les conseils et les bureaux de pôle au sein des pôles d’activité, de même que les conseils d’expression au sein des secteurs non soignants ; et un dispositif formatif d’accompa-gnement au fonctionnement de ces structures ; même si force est de constater que ceci a été assez inégal, et dans le fonctionnement formel de ces structures, et dans le contenu réel des discussions y ayant lieu ; > un équilibre et une complémentarité à trouver entre cette montée en puissance des pôles et l’expression des profession-nels d’une part, le plein fonctionnement des instances statutaires d’autre part (la Commission Médicale d’Etablissement, la Commission Soins infirmiers, Rééducation et Médico-technique, le Comité technique d’Etablissement, le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de travail). Un sentiment mitigé des uns et des autres sur ce sujet, les organisations syndicales jugeant en particulier que les pré-rogatives des pôles soient parfois trop importantes, alors que les pôles considèrent parfois dans le même temps que les instances sont un frein à leur capacité d’action ;> une prise en compte des attentes des pro-fessionnels au travers du volet d’accompa-gnement social. Si celui-ci concernait en 2004/2008 par définition tous les professionnels, l’attente des mé-decins d’une démarche spécifique pour eux ne s’étant pas dans les faits vraiment concrétisée. De même que la volonté de prendre en considération les attentes spé-cifiques des cadres et ayant amené à la mise en place d’un espace d’échange, de concertation et de coordina-tiontion cadres, s’étant au final soldé par un échec.

Cette politique de management général s’est toujours voulue pour le CHRU, non un but en soi, mais le plus sûr moyen d’assumer ses missions et de faire face aux contraintes externes. Elle reste totalement pertinente à ce jour, et a même vocation à être enrichie.

impliquer les professionnels dans la concertation et le partage sur les enjeux et les orientations stratégiques de l’établissement pour répondre aux évolutions environnementales

Le contexte se caractérise par trois dimensions principales.Tout d’abord, dans un fonctionnement finan-cier en t2A (tarification à l’Activité) et un

contexte mouvant, incertain, contraint et concurrentiel, les établissements sont dans l’obligation de faire évoluer en permanence et de manière réactive leurs organisations, les changements n’ayant plus à être vécus comme anormaux, mais comme inhérents au fonctionnement des structures, l’institution devant de fait favoriser leur anticipation et leur accompagnement.

Il est dès lors encore plus nécessaire que les enjeux et contraintes fassent l’objet du plus grand partage, de sorte que les changements fassent sens pour les professionnels. Ce, d’autant plus que les valeurs traditionnelles de service public doivent aujourd’hui être confrontées à des concepts comme ceux de la performance ou de l’attractivité. La question du sens vaut tout particulièrement pour les cadres, qui sont eux-mêmes les acteurs essentiels des évolutions d’organisation et les porteurs de sens pour les équipes.

Le contexte se caractérise ensuite par la mise en œuvre des déclinaisons HPSt et la poursuite de la très forte montée en puissance des pôles d’activité, et de leurs délégations de gestion, certes moins une rupture qu’une continuité au CHRU mais qui doit faire se reposer la question de la réalité au quotidien de la subsi-diarité et du sens que chacun donne à ce principe.

Ceci est une très forte attente des pôles, d’autant plus dans un contexte relativement contraignant, où il leur est deman-dé de partager et de co-assumer ces contraintes, ce qu’ils sont tout à fait prêts à faire, à la condition d’avoir cette capa-cité d’action. Cette attente va de pair avec celle d’une nou-velle réflexion sur les dispositifs d’intéressement collectif, ou plus globalement sur leur intérêt à agir.

Le poids des pôles est enfin renforcé par le nouveau dé-coupage depuis un an en 15 pôles hospitalo-universitaires,

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effectué au regard des enjeux HU et de la volonté de pro-mouvoir des filières globales de prise en charge des patients.

Ceci renvoie à la nécessité de revisiter le contrat interne type sur les délégations et l’intéressement, préalable indis-pensable à la nouvelle vague de contractualisation interne qui débutera courant 2012, de même qu’à la nécessité de renforcer tous les dispositifs d’accompagnement en sou-tien du management des pôles d’activité. Ceci renvoie également au fonctionnement des instances, avec un centre de gravité des décisions institutionnelles s’étant déplacé vers le Président du directoire et la contractualisation avec les pôles, une volonté d’autant plus forte des instances de continuer à pleinement jouer leur rôle : CME, CTE, CHSCT, et la nécessité de bien clarifier le processus de décisions institutionnelles.

Le contexte se caractérise enfin par une évolution culturelle du rapport au travail et un contexte socio-économique, qui renforce chez les profes-sionnels, d’une part un besoin de sécurité et de repères, d’autre part une attente aiguë d’être pris en compte dans leur personne quels que soient leur métier et/ou leur sec-teur d’activité. Ceci renvoie donc à la capacité du CHRU à favoriser et à concrétiser cette expression, cette prise en compte et cette reconnaissance. Le contexte démo-graphique impose d’autant plus de le prendre en considé-ration qu’il y aura aussi concurrence entre les établisse-ments pour attirer et fidéliser les professionnels.

La politique de management général du CHRU doit prendre en compte l’ensemble de ces di-mensions.

Plus de 3 000 professionnels ont répondu à une enquête de climat social coordonnée par un organisme externe et l’ex-pression des professionnels confirme ces attentes générales.

Rassembler la communauté des professionnels du CHRU de Lille autour d’un nouveau projet de management

Il s’agit donc de formaliser et d’enrichir la politique de management du CHRU, visant à favoriser le partage des enjeux et contraintes de l’établissement, le partage de ses orientations stratégiques en conséquence, la concertation et l’association aux décisions, afin que celles-ci fassent sens et prennent au maximum en considération les pro-fessionnels et leurs attentes. Cette politique de ma-nagement confortera en particulier :> le socle des valeurs partagées par l’ensemble de la communauté hospitalière, celles-ci innervant par nature l’ensemble du Projet d’Etablissement ;> la poursuite de la gouvernance partagée entre direction d’une part, communauté médicale et soi-gnante d’autre part ;> une nouvelle étape, en termes de nature et de degré, des pratiques de délégation et de subsidiarité au bénéfice des pôles d’activité ;> une nouvelle étape dans les dispositifs d’intéres-sement et plus globalement d’intérêt à agir pour les pôles d’activité ;> les dispositifs d’accompagnement en sou-tien du management des pôles : formations, outils de pilotage, … ;> la clarification et la simplification du proces-sus de décisions institutionnelles, avec notam-ment la clarification de la place respective des instances statutaires et des pôles ; > une simplification et un ajustement de l’or-ganisation de direction en conséquence ;> la vie des structures d’expression et/ou de représentation des professionnels au sein des pôles d’activité et directions ;> la politique de valorisation et de soutien aux cadres ; avec le plein fonctionnement de l’Espace Cadres, comme voie officielle de la communauté cadre et comme ac-teur essentiel dans la définition et le suivi de cette politique ;> un projet social se déclinant en politiques transverses, mais complété d’une politique spécifique de sou-tien aux cadres d’une part, d’accompagnement des médecins d’autre part ; avec en complément du suivi gé-néral, un portage institutionnel de l’Espace de veille sociale associant organisations syndicales et DRH, et assurant un suivi particulier de quelques thématiques qui auront été identifiées comme majeures.

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modernIser le campus HospItalo-unIVersItaIre

Et gARANtiR L’ACCéSSiBiLité POUR tOUS

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Le schéma directeur d’urbanisme

Le schéma directeur d’urbanisme du CHRU de Lille établit les bases architecturales et fonctionnelles sur lesquelles viendront s’adosser les différentes opérations immobi-lières afin de leur donner une cohérence d’ensemble et d’en assurer la lisibilité. Il accompagne les évolutions d’ac-tivités et réorganisations. Il qualifie les grandes zones d’ac-tivités (plateaux techniques, hébergement, enseignement et formation, recherche, logistique médicale et non médi-cale) et schématise les différents flux (patients et visiteurs, urgence, logistique). Il procède d’une démarche prospec-tive mais reste évolutif et doit permettre de s’adapter aux nouveaux enjeux et aux évolutions de l’environnement.

Les enjeux auxquels doit répondre le Schéma Directeur d’Urbanisme sont principalement :

> le développement du site et des fonctions hospitalières,> le développement du site en cohérence avec la ville,> la facilitation des accès et la rationalisation des flux in-ternes et externes, > la modernisation des infrastructures.

Une première étude des besoins thématiques à prendre en compte en priorité a été réalisée à partir des projets déposés en avril 2011 par les pôles et en juin 2011 par les groupes transversaux.

Elle concerne notamment :> La modernisation de l’Hôpital Salengro et le plateau technique de neuro-sciences,> La reconception de Jeanne de Flandre et plus globa-lement la prise en charge de l’enfant,> La prise en charge de la personne âgée,> L’organisation des activités de recherche et d’ensei-gnement,> Le développement de l’ambulatoire,> Les schémas directeurs des lits lourds, des blocs opératoires et des SSPI,> Le développement du lien ville-hôpital,> La reconfiguration complète de la Pharmacie, > Les Soins de Suite et de Rééducation,> Le stationnement, > Les activités tertiaires,> Le pôle d’hébergement hôtelier et non hospitalier

Un outil de travail ergonomique, sécuri-sé, performant au regard de l’état de l’art et correctement maintenu

Dans un souci de maintien et d’accroissement de l’attractivité médicale dans la Région, le Schéma Directeur d’Urbanisme doit assurer un haut niveau de plateau technique et accom-pagner l’évolution des pratiques (telle que l’intégration de l’imagerie dans les blocs opératoires). Il s’agit de conforter le CHRU de Lille dans sa dimension de pôle de référence régional et d’utiliser les compétences médicales à leur plus haut niveau. Le Schéma Directeur doit accompagner les pro-jets d’activités et notamment le développement des activités ambulatoires et la prise en charge personnalisée du patient.

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L’objectif est de : > Moderniser les zones d’accueil et d’hébergement au regard des standards de vie de la population,> Identifier des zones de développement de service (notion de pôle hôtelier).

Un campus hospitalo-universitaire accueillant pour les usagers et attractif pour les professionnels de santé

Les bâtiments hospitaliers accueillant les activités de soins seront aménagés de façon à distinguer les plateaux tech-niques et l’hébergement.

Cette option, retenue dans le cadre du précédent Projet d’Etablissement vise à prendre en compte l’évolution des modes de prise en charge (plus d’activités ambulatoires) et la nécessaire évolutivité des plateaux techniques. Autour des bâtiments hospitaliers, des zones d’activités homogènes sont identifiées :

> des zones dédiées aux activités de recherche ;> une zone médico-technique avec notamment le centre de biologie ; dans ce cadre, le positionnement futur de la pharmacie doit également être défini, et doit être envisagé pour faciliter son approvisionne-ment et prendre en compte l’évolution du mode de délivrance des produits de santé ;> une zone tertiaire et de formation qui pourrait regrouper l’ensemble des services administratifs situés en proximité de l’Administration Générale ;> une zone technique et logistique compor-tant notamment la centrale électrique, la chaufferie, la centrale de cogénération et située de l’autre côté de l’avenue Oscar Lambret ainsi que le magasin hôtelier installé rue Courtois ;> des zones dédiées aux activités « sociales » de l’établissement au niveau du home : hébergement des étudiants et crèches.

La situation de proximité des hébergements par rapport au plateau technique (exemple : imagerie) doit être un atout pour l’activité médicale, en particulier pour la rapidité du diagnostic et de l’intervention.

Il s’agit d’obtenir une prise en charge mieux adaptée au patient et d’améliorer l’accessibilité à l’hôpital : plan de dé-placement urbain, politique de stationnement, transports en commun.

Un campus hospitalo-universitaire innovant, fédérant les acteurs du soin de l’enseignement et de la recherche, lisible pour les partenaires industriels et institutionnels.

L’atteinte de cet objectif est facilitée par la mise en place d’une gouvernance globale impliquant désormais Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU), le CHRU et l’Université sur les projets d’urbanisme et associant également les autres acteurs de la zone géographique (Eu-raSanté, villes de Lille et Loos, Région,…).

Un cadre et des fonctions “ supports ” efficients, adaptés à la prise en charge personnalisée du patient dans un contexte d’ouverture et de coopération

Les projets immobiliers s’accompagnent de préoccupa-tions liées à l’optimisation et l’adaptation de la prise en charge au patient ainsi qu’à l’amélioration de l’accessibilité à l’hôpital : plan de déplacement urbain, politique de sta-tionnement, transports en commun,… Il s’agit de facili-ter la circulation des patients et des professionnels sur le campus et entre établissements partenaires.

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La création d’espaces de rencontre facilitant les échanges entre les différents professionnels qui participent à la prise en charge du patient doivent être un facteur d’optimisation d’une prise en charge pluri disciplinaire.

Les grandes orientations urbanis-tiques retenues dans le cadre du Projet d’Etablissement 2012-2016

La mise en œuvre des projets du Projet d’Etablissement 2012-2016 s’envisage dans le cadre de la poursuite des opérations immobilières engagées.

Dans le prolongement des opérations de modernisa-tion mises en œuvre entre 2004 et 2010, sont engagées la modernisation de l’hôpital Swynghedauw, la construc-tion d’un bâtiment dédié à l’addictologie, la création d’une plate forme commune de stérilisation avec les hôpitaux de la métropole, la création d’un laboratoire de recherche associé au Cyclotron au Nord Est du site.

En outre, le CHRU de Lille a engagé une vaste opération de modernisation du sud de son campus comportant deux phases dont la première est relative :

> Au regroupement de 50 lits de réanimation médi-cale, la création de 30 lits de surveillance continue, la modernisation du Centre de Traitement des Brû-lés et le repositionnement du Centre d’Hyperbarie, construction débutée en septembre 2010 pour une livraison prévue au printemps 2012 et mise en service opérationnelle à compter de l’automne 2012 ; > A la restructuration des Urgences, opération initiée en février 2011 par le repositionnement de la zone d’accueil et d’orientation des Urgences et devant, par opérations tiroirs successives, être achevée en 2015 ;

> A la recomposition du plateau technique de l’Hôpi-tal Coeur, Vaisseaux, Poumons (HCVP) et la réalisation des extensions à l’actuel Hôpital Cardiologique, dont le programme a été adopté par le Conseil de Sur-veillance en juin 2011 pour un début physique d’opé-ration début 2014.> Au regroupement des activités pédiatriques sur le site de l’Hôpital Jeanne de Flandre.

En effet, les unités d’hospitalisation d’enfants n’avaient pas toutes été, à l’origine, intégrées à l’Hôpital Jeanne de Flandre. Le projet de l’hôpital mère enfant consistait en effet au rap-prochement des maternités (deux sites situés en centre ville) et de la néonatalogie située à l’Hôpital Calmette. L’unité de cardiologie infantile qui est actuellement au sein de l’Hôpital Cardiologique, et des unités de neuro-pédiatrie et de spé-cialités chirurgicales de l’enfant actuellement positionnées au sein de l’Hôpital Roger Salengro, avaient été maintenues sur ces sites en raison notamment du plateau technique dont elles dépendaient.

De même, le groupe Enfant constitué à l’occasion de la dé-marche d’élaboration du Projet d’Etablissement 2012-2016 a mis en évidence la nécessité de disposer d’un plateau technique d’Imagerie et d’Explorations dédié à l’enfant dans l’environnement immédiat de l’Hôpital Jeanne de Flandre.

13,4 millions d’euros ont d’ores et déjà été réservés, dans le cadre du programme global de financement pluriannuel des investissements du CHRU de Lille, au regroupement des activités pédiatriques sur le site de l’Hôpital Jeanne de Flandre dans le cadre de la première phase du Projet Sud telle qu’elle a été contractualisée avec l’Agence Régionale de l’Hospitalisation le 20 juin 2008 par avenant n°2 au CPOM et validée par courrier du 7 mai 2010 par Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN, Ministre de la Santé et des Sports.

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Il a été convenu, que parallèlement à l’élaboration du Projet Architectural du futur Hôpital Cœur Vaisseaux Poumons, en conséquence de l’adoption de son programme en juin 2011 par le Conseil de Surveillance, vont également être élaborés d’ici le printemps prochain le prépro-gramme de l’Hôpital dit « jeanne de Flandre 2 » (regroupement des activités pédiatriques et plateau technique d’Imagerie) et celui de la recomposition du niveau+1 de l’Hôpital Salengro correspondant aux plateaux techniques « chauds » des Neurosciences.C’est au vu de ces deux préprogrammes et du projet Architectural de l’Hôpital Cœur Vais-seaux Poumons qu’il pourra être convenu d’ici la fin du printemps 2012, de l’articulation dans le temps de ces différents projets au vu, à la fois, de la possibilité résiduelle d’investisse-ment du CHRU de Lille mais également de la prise en considération de deux autres priorités d’Eta-blissement que sont le repositionnement sur le campus hospitalo-universitaire des activités géria-triques actuellement réalisées au sein de l’Hôpital des Bateliers et la reconfiguration complète de la Pharmacie, en support des engagements pris dans le cadre du Contrat de Bon Usage du Médicament.

Au-delà du projet Sud ce sont également d’autres opéra-tions immobilières qui sont mises en œuvre ou dont les études sont engagées :

> L’implantation sur le campus de l’établissement français du sang en extension du Centre de biologie pathologie.> L’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA) qui doit accueillir les détenus dont l’état de santé le jus-tifie, incarcérés dans les établissements pénitentiaires de l’inter région Nord - Pas de Calais, Picardie et de Haute-Normandie, jusqu’à l’ouverture d’une autre UHSA dans le secteur de Rouen. Cette unité est rattachée au sec-teur de psychiatrie en milieu pénitentiaire (SMPR) géré par le CHRU de Lille.

Les projets immobiliers à considérer

Le regroupement des activitéspédiatriques sur le site de l’hôpital jeanne de Flandre

Les unités d’hospitalisation d’enfants n’ont pas toutes été, à l’origine, intégrées à l’Hôpital Jeanne de Flandre. Le projet de l’hôpital mère enfant consistait en effet au rapproche-ment des maternités et de la néonatalogie située à l’Hôpital Calmette. L’unité de cardiologie infantile qui est actuelle-ment au sein de l’Hôpital Cardiologique, et des unités de neuro-pédiatrie et de spécialités chirurgicales de l’enfant actuellement positionnées au sein de l’Hôpital Roger Salen-gro, ont été maintenues sur ces sites en raison notamment du plateau technique dont elles dépendent. Dans l’hypothèse où le regroupement de l’activité pédia-trique sur Jeanne de Flandre est envisagé dans le cadre d’un projet complet et global, ce projet doit être intégré dans la programmation et le phasage de l’ensemble des opérations du schéma directeur. Cependant, la réalisation par anticipation de certains projets médicaux (sous ré-serve de leur cohérence avec le schéma général ou de par

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leur impact majeur) doit être envisagée afin de maintenir un niveau correct de prise en charge. Dans le cadre du regroupement des activités pédiatriques, il apparaît également nécessaire de pouvoir disposer d’un plateau technique d’Imagerie et d’Explorations dé-dié à l’enfant dans l’environnement immédiat de l’Hôpital Jeanne de Flandre.

Le projet fera l’objet d’un préprogramme d’ici ce prin-temps 2012 ; il doit être :

> partagé et validé par l’ensemble des acteurs concernés, > structuré et consolidé dans le cadre de réflexions col-légiales, > et fondé sur une approche fonctionnelle des questions posées et intégrant la problématique des spécialités avec en perspective un décloisonnement des secteurs.

L’ambition est à terme de disposer d’un hôpital centré sur la prise en charge de l’enfant pouvant proposer une offre de soins spécialisés et à dimension régionale.

La recomposition du niveau +1 de l’hôpital Salengro

Ce projet vise à structurer une plateforme médico-tech-nique adaptée à l’ensemble des projets des neurosciences et à chaque filière de soins. L’objectif est de parvenir au dé-veloppement d’une plateforme commune d’image-rie et d’explorations dédiée aux neurosciences, et intervenant dans les trois dimensions : soin, recherche et enseignement. Il passe par le renforcement de la structuration du plateau « chaud » des neurosciences situé au

niveau +1 de Salengro, et par le regroupement des sites (rapprochement de l’Unité de Soins Intensifs Neuro-Vas-culaires (USINV), organisation de l’Anesthésie réanima-tion et de la Permanence De Soins (PDS), ainsi que par le développement de l’imagerie per opératoire. Le plateau du niveau +1 pourrait apporter à terme une réponse aux besoins « chauds » de l’ensemble de l’Hôpital Salengro.Ce plateau « chaud » sera conçu en articulation avec un plateau dit « froid », centré sur les activités de soins externes et ambulatoires, au sein duquel d’autres disciplines intervenant dans le champ des neuros-ciences pourraient être intégrées.

Au regard du projet proposé par les neurosciences, les prin-cipes posés sont les suivants :

> Positionnement de l’Unité de Soins Intensifs Neuro Vas-culaire (USINV) au premier étage de Roger Salengro, à proximité du plateau technique et de la réanimation neuro chirurgicale> Intégration des salles de Neuroradiologie Intervention-nelle dans l’enceinte du Bloc Opératoire de Neurochirurgie

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> Intégration de la salle de Soins et de Surveillance Post Interventionnelle (SSPI) dans l’enceinte du Bloc Opéra-toire de Neurochirurgie

L’objectif est de renforcer une filière de soins unique dé-diée à la pathologie vasculaire cérébrale aiguë, médicale ou chirurgicale, unissant toutes les compétences médicales sur un plateau technique polyvalent avec une unité de lieu.

Le projet fera l’objet d’un préprogramme d’ici ce prin-temps 2012 et appréhendé en étroite articulation avec la démarche du « Projet Sud » et la perspective de la res-tructuration de l’Hôpital Salengro.

La reconfiguration de la Pharmacie

En soutien des engagements pris par le CHRU de Lille dans le cadre du Contrat de Bon usage du Médicament et dans un souci de mise aux normes, le projet de reconfigu-ration de la Pharmacie doit être appréhendé dans l’actua-lisation du Schéma Directeur d’Urbanisme.

Outre la dimension urbanistique du projet, ce sont égale-ment les dimensions organisationnelles, logistiques et infor-matiques qu’il convient d’étudier dans le cadre d’un schéma global pour la reconfiguration de la pharmacie et d’évolu-tion de la pharmacie clinique.Plusieurs options d’implantation peuvent être envisagées. Une étude plus approfondie de chacun de ces scenarii (et notamment leurs impacts) permettra de définir celui qui est le plus adapté à la problématique.

La prise en charge des activités gérontologiques

La vétusté des locaux et l’inadaptation des conditions d’accueil des patients aux Bateliers posent la question du devenir du bâtiment et surtout du positionnement géo-graphique des activités qui s’y trouvent. Une étude com-parative est en cours sur la base de 2 hypothèses :

> la mise aux normes des Bateliers, > le déplacement des activités favorisant un regroupe-ment sur le campus du CHRU de Lille.

Concernant le positionnement de l’Unité de Soins de Lon-gue Durée (USLD), le lien avec les plateaux techniques est moins important que la connexion avec la ville (maintien du lien social patient/visiteur). Il n’est pas fondamentale-ment nécessaire que ce secteur soit géographiquement

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positionné à proximité immédiate des plateaux techniques. Pour une implantation sur le campus, plusieurs hypothèses sont possibles sur le positionnement de ce secteur.

De même, concernant le positionnement de l’Etablisse-ment d’Hébergement Pour Personnes Agées (EHPAD), plusieurs hypothèses sont également envisagées.

Si le choix d’implanter dans un même secteur l’USLD et l’EH-PAD était retenu, une distinction entre les deux secteurs de-vra être parfaitement marquée (campus spécifique).

Concernant l’activité SSR, le rapprochement du SSR gé-riatrique avec le secteur du SSR impose le redimension-nement de l’actuel plateau technique tel qu’implanté à l’hôpital Swynghedauw et la mise en place d’un plateau d’explorations fonctionnelles commun.

Des variantes à ce scénario sont également envisageables, notamment en lien avec le projet « Eurasport », le posi-tionnement en interface entre le stade de la commune de Loos et le site du CHRU ayant été évoqué. De fait, cela permettrait :

> la création d’un « pôle » dédié aux soins de suite et rééducation fondé sur une interface entre la dimension hospitalière et la ville, > une mutualisation des plateaux techniques> une synergie entre l’hôpital et la recherche et l’en-seignement.

Les Parkings et stationnements

La question des parkings et plus largement du stationne-ment s’envisage sur la base d’un certain nombre d’axes :

> une analyse des taux d’occupation des parkings du campus > une prise en compte de l’impact de la suppression

de toute ou partie du parking situé à proximité de l’hôpital cardiologique dans le cadre de la mise en œuvre du projet HCVP, > l’orientation du stationnement des personnels plutôt vers le Nord et le Sud du campus dans le respect d’une cohérence d’ensemble avec le Schéma Directeur général, > les éventuels impacts des projets (hors projet HCVP) qui pourraient réduire les capacités existantes à l’heure actuelle tels que :

- l’installation de l’Etablissement Français du Sang,- l’installation sur le site de l’addictologie,- l’ouverture de l’unité de stérilisation commune aux établissements de la métropole.

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Cette plateforme institutionnelle a repris en synthèse les grands objectifs du Projet d’Etablissement 2012-2016 du CHRU de Lille :

1. Conforter la place du CHRU de LILLE parmi les 5 premiers CHU français pour garantir à la population du Nord-Pas de Calais un égal accès à des soins in-novants 2. Structurer un CHRU multipolaire en réponse aux besoins de santé de la région et de l’inter région Nord-Ouest 3. Développer une médecine personnalisée et organi-ser un CHU transdisciplinaire4. Développer un CHU performant, communiquant et attractif 5. Construire ensemble l’avenir du CHRU autour de valeurs et d’une vision partagées6. Moderniser le campus hospitalo-universitaire et ga-rantir l’accessibilité pour tous.

Ces objectifs ont été déclinés à l’échelle des 15 pôles d’ac-tivité et de groupes transversaux :

- porteurs de thématiques médicales fédératrices de la dimension hospitalo-universitaire : acute care, cardio-métabolisme, maladies inflammatoires, neurosciences, cancérologie - garants d’une prise en charge adaptée à chaque pa-tient, avec une attention plus particulière apportée aux populations les plus vulnérables : les enfants, les per-sonnes âgées - contributifs d’une prise en charge globale et person-nalisée du patient tenant compte de sa pathologie mais aussi de sa douleur, de son handicap éventuel, de sa situation sociale et intégrant également la nutrition et la dimension psychologique- structurant de façon homogène les organisations médico-soignantes notamment les lits « lourds » (réanimation, soins intensifs, surveillance continue), les blocs opératoires, les salles de réveil post-inter-ventionnel et l’ambulatoire, dans le cadre de schémas directeurs.

Les projets ont été déclinés par les pôles et les groupes transversaux afin de favoriser les synergies entre les trois missions distinctives d’un CHU : le soin de recours, la recherche et l’enseignement. C’est la raison pour laquelle les vo-lets « recherche », « enseignement » et « médical » du projet d’établissement ne sont pas présentés de façon

indépendante mais sont intégrés dans un seul et même projet d’ensemble. Ils ont été élaborés en lien étroit avec l’Université et les Facultés de médecine, d’odontologie et de pharmacie, qui ont été associés à la gouvernance de la démarche d’élaboration du Projet d’Etablissement.

Les projets ont par ailleurs été élaborés dans le but d’améliorer la performance globale du CHRU de Lille et son attractivité auprès des patients mais aussi auprès des professionnels de santé. L’enjeu est de conforter le positionnement du CHRU de Lille parmi les 5 premiers CHU français en matière de recherche et d’innovation pour proposer à la population du Nord-Pas de Calais ( en partenariat avec les professionnels de santé de la région) et de l’Inter-région Nord-Ouest ( en coopération avec les CHU membres du G4 : les CHU d’Amiens, Caen et Rouen), un égal accès à des soins de qualité.

L’amélioration continue de la qualité de la prise en charge des patients reste une prio-rité du CHRU de Lille. Elle implique un niveau d’ex-cellence des équipes médicales, soignantes, techniques et administratives qui doivent être accompagnées, reconnues et valorisées. Le projet social et de management vise à créer les conditions favorables à l’en-gagement des professionnels, développer les compétences, améliorer les conditions de tra-vail et favoriser la qualité de vie au travail.

Le système d’information constitue égale-ment un élément clé de la qualité de la prise en charge des patients et de la performance globale de l’établissement. Plusieurs axes de dé-veloppement ont été identifiés pour les cinq années à venir : la télémédecine et l’ouverture du système d’in-formation vers l’extérieur en soutien des coopérations, à la relation avec la médecine de ville, à la permanence des soins ; la prise en charge personnalisée des patients, y compris le volet éducatif ; un système d’aide au processus de contrôle de gestion, de la facturation et des circuits financiers ; une informatique attractive, communicante, sé-curisée et intégrée aux pratiques professionnelles ; un sys-tème d’information en soutien aux activités de recherche et d’enseignement.

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 du CHRU de Lille est formalisé autour des documents suivants :

- La plateforme institutionnelle- Le projet médical, de recherche et d’enseignement

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qui intègre notamment les 15 projets des pôles hospi-talo-universitaires- Le projet « qualité et organisation de la prise en charge des patients » qui intègre le projet de soins in-firmiers et les schémas directeurs des lits lourds, blocs opératoires, ambulatoire- Le projet social et de management- Le projet « performance, marketing et attractivité » qui comprend les projets hôtelier, de culture à l’hôpi-tal et de développement durable- Le projet du système d’information.

Le Projet d’Etablissement 2012-2016 du CHRU de Lille engage la communauté hospitalo-universitaire dans un

programme d’actions ambitieux qui vise à renforcer son rayonnement européen en tant que site de référence dans le domaine du soin, de la recherche et de la formation en santé, en lien étroit avec l’Université Lille Nord de France.

Le CHRU de Lille déploiera sa dimension multipo-laire au sein de la région en coopération étroite avec les acteurs de santé de Nord-Pas de Calais et de l’Inter-ré-gion Nord-Ouest afin de garantir à la population un égal accès à des soins de qualité, dans le respect des valeurs du service public, de compétence, de respect, de reconnaissance, d’écoute, de dialogue, de solidarité et d’équité.

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