N° 2 – Janvier 2015

« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous

ayez le droit de le dire »

Voltaire, écrivain français du XVIIIe siècle et défenseur de la liberté de pensée et d’opinion.

Hugo Da Silva

Adjia Guisse

Aïchata Keita

Alison Lenoir

Salim Nasri

Emilie Paul

Benjamin Pecqueur

Nolwenn Pigalle

Niouma Sakho

Inès Vermont

EDITO Les attentats du 7 janvier dernier nous ont tous émus. Nous avons décidé de consacrer ce numéro 2 du JDS non pas aux événements en eux-mêmes, mais à la liberté de la presse. Depuis quand la liberté d’expression existe-t-elle en France ? Quel est le sort des journalistes qui critiquent les hommes politiques de leur pays ? Qui défend les droits des journalistes dans le monde ? Voici quelques questions essentielles, auxquelles nous avons essayé de répondre dans ce numéro. Bonne lecture, Les journalistes en herbe du Collège les Saules

SOMMAIRE ¤ Petite histoire de la liberté de la presse p 1-2-3

¤ Reporters sans frontière p 4

¤ Le dessin de presse p 5-6

¤ La situation de la presse en Russie p 7

¤ La liberté de la presse dans le monde p 8

¤ Le cas de Raif Badawi p 9

¤ Cartooning for peace p 10-11-12-13

¤ Je suis Charlie, Grand Corps Malade p 14

NUMERO SPECIAL

« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

PETITE HISTOIRE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE

«Soutenons la liberté de la presse, c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement. »

Voltaire

Qu’est-ce que la Presse ? La presse désigne l’ensemble des moyens de diffusion de l’information écrite, et par extension l’ensemble des médias d’information. La presse peut se diviser en différentes catégories, en fonction du rythme de parution (quotidiens, hebdomadaires, mensuels…), du contenu (presse généraliste et presse spécialisée), de sa nature (information, divertissement, scientifique…) et du support (papier et en ligne). Qu’est ce que la liberté d’expression ? La liberté d’expression est intimement liée à la liberté de la presse, elle est considérée comme une liberté fondamentale qui est en lien avec la liberté de réunion, la liberté de manifestation et le respect d’autrui. Les limites de la liberté d’expression correspondent à la protection d’autres droits. L’incitation à la haine raciale, nationale, religieuse est interdite, tout comme l’appel à la violence physique ou la diffamation, la calomnie, le négationnisme, l’atteinte à la propriété intellectuelle et le secret professionnel. •Diffamation : La diffamation représente le fait d’entacher la réputation d’une personne vis-à-vis les autres par des paroles, des écrits ou des gestes suscitant, par exemple, du mépris, du ridicule, de la haine ou encore de la moquerie. •Calomnie : La calomnie est une « critique injustifiée et mensongère, inventée avec le dessein de nuire à la réputation ou à l'honneur ». •Négationnisme : Le terme « négationnisme » est un néologisme créé en 1987 par l'historien Henry Rousso pour désigner le fait de contester la réalité du génocide mis en œuvre contre les Juifs par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est-à-dire la négation de la Shoah. Le négationnisme consiste ainsi à prétendre, soit qu'il n'y a pas eu d'intention d'exterminer les Juifs, soit que les moyens de réaliser cette extermination, notamment les chambres à gaz et les homicides, n'ont pas existé.

Qu’est ce que la censure ? La censure correspond à la vérification et à l’examen critique par le gouvernement des publications, œuvres littéraires, théâtrales ou cinématographique avant d’en autoriser ou non la diffusion au public. Il s’agit d’une limitation idéologique, politique ou morale déterminée par une autorité, généralement par le gouvernement.

Dessin de Kianousch. Courrier International

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La conquête de la liberté de la presse en France La presse écrite est apparue en France en 1631 avec le médecin du roi Théophraste Renaudot qui obtient du ministre Richelieu le monopole de la presse. Il lance la feuille d'information hebdomadaire La Gazette qui tire son nom de "gazetta", une monnaie qui équivaut à Venise au prix d'un journal. La Gazette sera l'organe officieux du pouvoir, Louis XIII y écrira régulièrement. En France, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) rédigée le 26 août 1789, proclame la liberté de pensée et d’opinion. Article 11 : « tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement ». Ce texte est fondamental car il met fin à la censure et permet une liberté de la presse. Dès lors, une multitude de journaux sont publiés. A la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, de nombreux régimes politiques se succèdent. La liberté de la presse est mise à mal, mais de nombreux intellectuels se battent pour rétablir cette liberté. Il faudra attendre la loi du 29 juillet 1881 pour que soit garantit l'indépendance des médias. Article 1 : « l’imprimerie et la librairie sont libres ». Article 5 : « Tout journal ou écrit périodique peut être publié sans autorisation préalable » La liberté d’expression n’est pas totale. Par exemple, on ne peut porter atteinte à la dignité des personnes, ou les messages incitant à la haine, à la violence sont interdits.

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, Jean-Jacques François Le Barbier, vers 1789. Le tableau est conservé au Musée Carnavalet à Paris.

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

La liberté de la presse dans le monde La France est un des premiers pays du monde a autorisé la liberté de presse. En 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme s’inspire de la Déclaration française de 1789. Article 19 : « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Signature à Paris de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par 43 pays le 7 décembre 1948.

La liberté de la presse, pourquoi est-ce si important ? La liberté de la presse est le droit que les journalistes ont de donner au public toutes les informations sur les événements qui se passent dans le monde. Les citoyens ont le droit d’être informé. Ce droit est essentiel car l’information permet à chacun de se forger sa propre opinion, son propre avis. Journée mondiale de la presse En 1993, la journée du 3 mai a été proclamée journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies. Depuis, cette journée est «l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, évaluer le niveau de liberté de la presse partout dans le monde, défendre les médias contre les atteintes à leur indépendance et rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier. » 3

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

REPORTERS SANS FRONTIERE : UNE ASSOCIATION INCONTOURNABLE

Présentation de RSF RSF est une association, fondée en 1985 à Montpellier par 4 journalistes : Robert Menard, Rémy Loury, Jacques Molènat et Emilien Jubineau. Aujourd’hui, il existe deux pôles :

- un bureau dédié à la censure sur Internet et les nouveaux médias - un pôle consacré à l’assistance des journalistes en zones difficiles (assistance matérielle, financière

et psychologique des journalistes) Les missions de RSF :

1. « Une vigilance partout sur la planète » Chaque année, environ 500 journalistes sont arrêtés, 1 000 autres agressés ou menacés et plus de 500 médias sont censurés. Autant de violations aux conséquences lourdes qu’il faut pouvoir recenser pour mieux les combattre.

2. Lutter contre la censure

Dans le monde, un citoyen sur trois n’a pas accès à Internet librement. Les « net-citoyens » occupent désormais une place essentielle dans le monde de l’information. Pourtant, ils sont de plus en plus victimes de menaces et de la censure des gouvernements, qui se sentent mis en danger par ce nouvel espace de liberté que représente le Net. En 2008, RSF a lancé la journée mondiale contre la cyber-censure, pour rendre hommage aux net-citoyens qui continuent de s’exprimer librement malgré la répression.

3. Soutenir et protéger les journalistes

RSF apporte son soutien aux demandes de protection ou d’asile des journalistes en exil et propose des bourses d’assistance aux journalistes en situation d’urgence ainsi qu’à leurs familles. Ces aides ponctuelles permettent aux journalistes poussés à l’exil, agressés ou poursuivis en raison de leurs activités, de subvenir à leurs besoins de première nécessité, de payer leurs frais médicaux ou de se mettre en sécurité. En 2012, 166 bourses d’assistance ont été attribuées. Enfin, pour protéger les journalistes sur le terrain, RSF propose le prêt de gilets par balles ou encore a mis en place une hotline « SOS presse ».

Hugo Da Silva et Aïchata Keita 4

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

LE DESSIN DE PRESSE

M.Kofi Annan, Secrétaire général de L’ONU, à l’occasion du séminaire « Désapprendre l’intolérance » : « J’ai toujours pensé que les dessins humoristiques occupent une place prépondérante dans la presse. Ils jouent un rôle particulier en façonnant l’opinion publique, car une image a généralement sur le cerveau un effet plus fort et plus direct que des mots et aussi parce qu’il y a beaucoup plus de gens qui sont prêts à regarder un dessin qu’à lire un article »

Le dessin de presse consiste à illustrer l'actualité, il en propose une interprétation. Avant l'arrivée de la photo dans la presse, le dessin était, avec la gravure, le moyen de représentation le plus couramment utilisé.

Geluck

Le dessin satirique, est une variante du dessin de presse qui, avec ou sans texte ajouté, et surtout par l'humour, la satire ou le trait d'esprit, prétend éveiller le spectateur à un certain degré d'émotion ou de réflexion.

Un dessin satirique de l'américain Donald Addis illustrant le pouvoir des médias sur l'esprit des spectateurs

La caricature est une exagération des traits à des fins humoristiques. C’est une pratique extrêmement ancienne, elle prend racine dans les figurations grotesques de L’antiquité et du Moyen âge.

Chedly Belkhamsa, Liberté d'expression

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Quelques dessinateurs français AUREL Aurel (de son vrai nom Aurélien Froment) est né en Ardèche en 1980. Dessinateur de presse il travaille pour le quotidien Le Monde, les hebdomadaires Marianne et Politis.. Passionné de musique il dessine pour Jazz magazine et mêle dès que l'occasion se présente son dessin à la musique. Dessinateur-reporter, il publie depuis 2007 un grand reportage par an dans Le Monde diplomatique, co-signé avec le journaliste Pierre Daum.

Pesticides et Abeilles (Le Monde, 8 juillet 2012)

CABU

Jean Cabut, dit Cabu, est un caricaturiste, dessinateur de presse et auteur de bande dessinée français. Il a participé à de nombreux journaux satiriques comme Charlie Hebdo ou Le Canard Enchaîné. Il a collaboré en outre à plusieurs émissions de télévisions comme Récré A2, il est une des victimes de l’attentat du 7 janvier 2015

Caricature de l’animatrice de Récré A2 : Dorothée

PLANTU Jean Plantureux, dit Plantu, est un dessinateur de presse et caricaturiste français. Après avoir débuté des études de médecine, il propose ses dessins à plusieurs quotidiens avant d'être engagé au journal Le Monde. Son premier dessin est publié en 1972. Celui-est consacré à la guerre du Viêt Nam. Depuis 1985, un dessin de Plantu apparaît quotidiennement sur la une du journal.

1983 : L'Afrique, ses conflits et ses famines sont un sujet récurrent de dessins engagés.

Nolwenn Pigalle et Niouma Sakho 6

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

LA SITUATION DE LA PRESSE EN RUSSIE Des journalistes sont emprisonnés Depuis 2012 et le retour de Vladimir Poutine au pouvoir pour son troisième mandat présidentiel, le pays connaît une vague de répression des libertés et des droits. Un arsenal législatif, policier, idéologique, médiatique est mis au service de la répression de toute expression critique. En Russie, deux journalistes, Aleksandr Tolmatchev et Sergueï Reznik, sont actuellement emprisonnés. Ils sont connus pour leurs enquêtes sur la corruption et leurs critiques des autorités locales. - Aleksandr Tolmatchev a été récemment condamné à neuf ans de réclusion criminelle. - Sergueï Reznik a été déjà condamné en novembre 2013 à 18 mois de colonie pénitentiaire, il est de nouveau poursuivi pour “outrage à des représentants de l’Etat” et “fausse déclaration”. Son procès est en cours, le journaliste est en prison en attendant son jugement. Une journaliste a été assassinée Anna Politkovskaïa était une journaliste russe et une militante des droits de l’homme. Elle a été assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Anna Politkovskaïa était connue pour son opposition à la politique du président Vladimir Poutine et sa couverture du conflit tchétchène. En Russie « l’affaire Politkovskaïa » est considérée comme élucidée, alors même que celui qui a ordonnée le meurtre est toujours recherché. Dix suspects ont été arrêtés. Les enquêteurs privilégient l'hypothèse selon laquelle sa mort est liée à ses activités professionnelles. Les journalistes russes n’ont pas le droit de s’exprimer comme ils le veulent ; ils ne sont pas en sécurité dans leur pays et les médias indépendants subissent des pressions qui les obligent à revoir leur ligne éditoriale mais malgré toutes ces restrictions incessantes, nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à donner de la voix.

Alison Lenoir et Benjamin Pecqueur 7

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE «

LE CLASSEMENT DE LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE

1) Le Top 3 des pays les plus tolérants

La Finlande conserve son rang de meilleur élève, en occupant pour la quatrième année consécutive la première place du classement. Elle est talonnée, comme dans la dernière édition, par les Pays Bas et la Norvège.

2) Le Top 3 des pays où la presse est en danger À l’extrême opposé, en queue de classement, le « trio infernal » réunit à nouveau le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée, des pays où la liberté de la presse est tout simplement inexistante. Malgré les quelques rares turbulences qui ont pu les traverser en 2013, ces pays continuent de représenter des trous noirs de l’information et de véritables enfers pour les journalistes.

3) Le cas de la Syrie

Depuis mars 2011, la Syrie (177e, 0) incarne ce cas de figure à l’extrême, au point d’occuper désormais le rang de pays où la liberté de l’information et ses acteurs sont le plus en danger, aux portes du « trio infernal ». La crise syrienne apporte également son lot de répercussions dramatiques dans toute la région.

La France se situe à la 39èmeposition et perd deux places.

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

Un exemple de liberté brisée, Amnesty internationale nous interpelle :

Créée en 1961 par Peter Benenson, Amnesty International est un mouvement mondial et indépendant rassemblant des personnes qui œuvrent pour le respect, la défense et la promotion des droits humains. Amnesty International se donne pour mission de mener des recherches et des actions visant à prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble de ces droits.

Le cas de Raif Badawi

Le 16 janvier, Raif Badawi, blogueur saoudien, devait subir une nouvelle série de 50 coups de fouet : celle-ci a été repoussée pour « raisons médicales ». C’est une première victoire qui doit nous pousser à accentuer encore notre mobilisation ! La flagellation de Raif Badawi est de nouveau reportée après les recommandations d'un comité de médecins saoudiens.

Raif Badawi est un écrivain et blogueur saoudien créateur en 2008 du site Free Saudi Liberals sur lequel il militait pour une libéralisation morale de l'Arabie saoudite. Accusé d'insulte à l'islam, il est emprisonné depuis juin 2012 tout comme son avocat Waleed Abu al Khair.

En mai 2014, les autorités saoudiennes ont condamné Raif Badawi à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet. Il a été reconnu coupable d’avoir insulté l’islam dans ses écrits et sur son site Internet, créé pour encourager le débat public.

Vendredi 9 janvier 2015, Raif a reçu la première série de 50 coups de fouet extrêmement douloureux. Un témoin a déclaré : « Il était silencieux, mais on voyait qu’il souffrait terriblement. » Raif doit maintenant subir une nouvelle série de 50 coups de fouet, probablement tous les vendredis pendant 19 semaines. Cela ne peut pas continuer.

L’Arabie saoudite a condamné l’attaque contre Charlie Hebdo, à Paris, en la qualifiant d’acte « lâche ». Le lendemain, ses autorités ont flagellé Raif Badawi pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Nous devons dénoncer cette hypocrisie….

Amnesty International France et reporters sans frontières se sont rendues devant l’Ambassade d’Arabie saoudite pour exiger ensemble l’arrêt immédiat des flagellations subies par Raif Badawi.

#JeSuisRaif. C’est le hashtag qui est apparu dans les réseaux sociaux ces derniers jours pour soutenir Raif Badawi. 9

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

Cartooning for peace

Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, et Plantu, journaliste caricaturiste au journal Le Monde, ont réuni, le 16 octobre 2006 au siège des Nations unies à New York, douze des plus grands dessinateurs de presse du monde autour d’un colloque intitulé «Désapprendre l’intolérance». De ce colloque est née l’initiative « Cartooning for Peace / Dessins pour la paix », afin de promouvoir une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou culture, avec le dessin de presse comme moyen d’expression d’un langage universel. Ainsi, depuis le lancement de cette initiative en 2006, de nombreuses expositions de dessins de presse et des rencontres ont été organisées. Cartooning for Peace permet la rencontre de caricaturistes célèbres de toutes les nationalités avec un large public, afin de favoriser les échanges sur la liberté d’expression ainsi que la reconnaissance du travail journalistique des dessinateurs de presse. Cartooning for Peace se propose d’apporter protection et assistance juridique aux dessinateurs de presse travaillant dans des contextes difficiles, ainsi que soutien et conseils dans l’exercice de leur métier. So

uti en et conseils

Caricature de Nassim analysée par Emilie

Nacim Benmammar est né en Algérie en 1977, il est diplômé en relations internationales et travaille en tant que journaliste et dessinateur. Il publie son premier dessin politique dans Le Soir d’Algérie en 1997. En 1998 il travaille comme dessinateur et illustrateur au Jeune Indépendant et Algérie Hebdo. Depuis 2002, il travaille avec Courrier international, Le Monde, La Dépêche du Midi et Ouest France. En 2006, il remporta le prix Crayons de Porcelaine, Presse étrangère au salon international de Saint Just Le Martel.

Je vois une arme sur une machine à écrire, il y a du noir et du gris et un peu de rouge sur l’arme. Je pense que lorsqu’on appuie sur un bouton de la machine, cela tire une balle. En Algérie, on ne peut pas dire des choses qui dérangent sinon les journalistes risquent de mourir, il n’y a pas de liberté d’expression. On peut aussi interpréter le dessin en disant que les journalistes peuvent dire des choses blessantes. Les journalistes doivent respecter des règles de déontologie : ils ne doivent pas mentir, ils doivent vérifier leurs informations et ne doivent pas accepter de l’argent. 10

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

Caricature de Zlatkovsky analysée par Benjamin.

Mikhail Zlatkovsky vit et travaille comme caricaturiste politique à Moscou. Entre 1999 et 2001, il part pour les États-Unis puis revient à Moscou où il est directeur artistique d’un groupe de presse. Il a gagné plus de deux cents récompenses à travers le monde et est considéré par ses pairs comme l’un des plus importants d’entre eux. Ses dessins sont de grandes fresques où il traite les grands thèmes de la liberté et de la démocratie. Aujourd’hui, il lui est interdit de dessiner Vladimir Poutine. Il a également reçu la Légion d’Honneur en 2009. On voit un homme tenant un journal avec des trous dedans. Il porte une veste marron, des cheveux marron et représente le lecteur classique de journaux. On voit que l’homme est étonné, il a la bouche ouverte et les yeux grands ouverts. Les « trous » représentent les articles découpés, ils ont été censurés par le pouvoir. En Russie, la liberté d’expression n’est pas totale et les journalistes sont souvent menacés, ils subissent de fortes pressions et parfois même sont emprisonnés ou assassinés.

Caricature de Krauze analysée par Adjia.

Andrzej Krauze est né en 1947 en Pologne. Il commence à pratiquer la caricature dans un journal satirique appelé Szpilki alors qu’il est encore étudiant. Puis après avoir gagné un concours, il confectionne des affiches de théâtre. Il s’installe à Londres en 1979 et y réside encore. Andrzej publie ses dessins dans The Times, The Independent, The Sunday Telegraph, The Observer et depuis 1989, dans The Guardian. Depuis 2001, il publie ses dessins dans le quotidien polonais Rzeczpospolita. Je vois un homme avec un costume en train de parler et il coupe ses paroles avec une grosse paire de ciseau. Les couleurs utilisées sont sombres. Ce dessin dénonce l’autocensure car en Pologne les journalistes ne peuvent pas toujours dire ce qu’ils pensent. Son visage exprime la souffrance, la tristesse, le déchirement de ne pouvoir dire ce qu’il pense. • L’autocensure : c’est ce que nous nous interdisons de dire. 11

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

Caricature de Kap analysée par Aïchata.

Jaume Capdevilla – plus connu sous le nom d'art de Kap – est un dessinateur et caricaturiste espagnol né en 1974. Ses dessins sont publiés par plusieurs journaux de Barcelone, dont La Vanguardia et El Mundo Deportivo. A droite, on voit un monsieur bien habillé avec un costume et une cravate. Il bâillonne un journaliste avec un billet américain. L’homme élégant sourit mal sainement et il semble énervé, il est vert de rage. A gauche, on voit un journaliste avec un micro portant le mot « Presse ». Ce journal semble surpris par ce qui lui arrive, il ne peut pas s’exprimer. Le dessinateur Kap dénonce la corruption c'est-à-dire que le monsieur en costume achète le silence du journaliste. Il refuse que le journaliste dise ce qu’il a à dire.

Caricature de Boligan analysée par Niouma.

Boligan : Originaire de Cuba, Angel Boligán Corbo est diplômé des Beaux-arts de La Havane en 1987. Il vit au Mexique depuis 1992, où il travaille comme caricaturiste pour le Journal El Universal, le magazine Conozca Más et le magazine politique Humor El Chamuco. Il est également le fondateur de l’agence CartonClub (le club de la caricature latine). Je vois un oiseau avec des ailes en forme de journal accrochées à un bâton comme un drapeau. Comme on peut le constater, il y a peu de couleurs, le blanc symbolise la pureté, la paix et le noir exprime le côté sombre, la violence. L’oiseau est une colombe, symbole de paix, qui porte dans son bec une branche verte d’olivier, lui aussi un symbole de paix. La colombe est représentée cette fois-ci avec des ailes en forme de journal pour symboliser la liberté d’expression, le journalisme. Le dessinateur ne représente pas le drapeau d’un pays en particulier car il souhaite que dans tous les pays la liberté d’expression puisse existée et soit respectée. 12

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« LA LIBERTE DE LA PRESSE DANS LE MONDE »

Caricature de Pov analysée par Nolwenn.

Pov William Rasoanaivo dit « Pov » est malgache mais a fait ses études de journalisme à Berlin. Il débute le dessin de presse en 1997 à Madagascar, au sein du quotidien Midi Madagasikara, il y est toujours journaliste et chargé des dessins éditoriaux pour les rubriques Culture et société. Depuis 2006, il réalise également les dessins éditoriaux de deux journaux mauriciens : le quotidien l’Express et l’hebdomadaire L’Express Dimanche. Pov a déjà reçu plusieurs distinctions dont le Prix RFI – Reporters sans frontières (France) catégorie dessin de presse en 2003 et le prix francophone de la liberté de la presse en 2010. Je vois un homme qui a la bouche cousue et il tient un stylo plume. Ce stylo plume est relié à un fil qui a cousu la bouche de l’homme. Avec son tee-shirt blanc, on voit qu’il milite pour une presse libre et le drapeau qui apparait est celui de l’île Maurice. Le drapeau et l’inscription signifient que la liberté de la presse existe sur l’île Maurice officiellement. Or, ce journaliste s’est cousue la bouche : il s’auto- censure car il ne veut pas se mettre en danger. La liberté d’expression n’est pas garantie dans ce pays.

Caricature de Boligan analysée par Inés.

Je vois un homme mort avec du sang sur ses vêtements. Il tient un crayon à papier qui est relié à plusieurs autres crayons qui forment un arbre. Il dessinait pour un journal dont le titre est Charlie Hebdo, il semble avoir été tué pour ses dessins. L’arbre aux crayons peut représenter des personnes, ce qui signifie que de nombreuses personnes sont derrière Charlie Hebdo, qui le soutiennent. Cela veut aussi dire qu’en France la liberté d’expression est fragile. L’arbre peut aussi signifier que malgré la mort du caricaturiste ce n’est pas la fin, d’autres dessinateurs reprendrons la relève.

« Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. » Périclès

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Paroles de la chanson «#JesuisCharlie»

Cette chanson a été rédigée dans la nuit du 7 au 8 Janvier 2015 suite à l'attentat touchant 12 personnes au Charlie Hebdo.

7 janvier 2015, j’ai pas envie d’aller au lit Je préfère prendre un stylo car ce soir je suis Charlie Nos artisans d’la liberté ont rencontré leur destiné Ce soir j’écris pour eux parce que je sais pas dessiner Soyons 66 millions à avoir la même idée Pour que leurs cartouches d’encre à eux ne soit plus jamais vidées Laissons des traces indélébiles pour que l’avenir puisse savoir Que leur talent et leur courage ne vivent pas que dans nos mémoires Écrivains parolier dessinateurs graffeurs Musiciens poètes peintres et sculpteurs Célébrités anonymes, professionnels et amateurs Faisons en sorte que cet élan s’affiche plus loin que sur Twitter Des hommes sont morts pour défendre la liberté d’expression Mais leurs idées doivent rayonner et ne subir aucune pression Contre l’obscurantisme avec honneur et insolence A nous de prendre les crayons pour que leur combat ait un sens J’ai mal à l’être humain, comment en est-on arrivé là ? Perdu dans c’vacarme la fraternité chante a capela La barbar’ie grandie sans aucune trace de dignité en 2015 le monde a perdu toute humanité Je suis Charlie je suis Charlie je suis Charlie je … Si seulement les mois qui viennent pouvaient me faire mentir Si seulement ce drame abjecte pouvait nous faire grandir Puissions-nous nous réunir pour croire ensemble a l’embellie Quoiqu’il advienne j’ai un stylo car ce soir je suis Charlie Je suis Charlie je suis Charlie je suis Charlie je…

Grand Corps Malade

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