Edito | C'est la rentréeC’est la rentrée. Tout le monde, ou presque, a bien profité de ses...

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Numéro 117 Vendredi 24 août 2018 Page 5 La voix des partisans : de l'audace pour la Constituante! Page 7 La section socialiste de Crans-Montana Page 2 La Tribune des élu-es, Esther Waeber- Kalbermatten et Mathias Reynard Edito | C'est la rentrée... C’est la rentrée. Tout le monde, ou presque, a bien profité de ses vacances. Pour certain-es, c’est la montagne, le mayen, un air un peu plus frais. Pour d’autres, la mer, la plage, le sable fin. Pour d’autres encore, les voyages en découverte, les contrées lointaines, inconnues, que l’on traverse sac au dos et yeux écarquillés. Cet été, d’autres voyageur-euses ont pris la mer pour rejoindre une autre rive. Une embarcation de bois avec 450 migrant-es à bord partis de Lybie avait été repérée en juillet dernier dans les eaux internationales. L’Italie et Malte avaient alors échangé quelques messages pour se débarrasser de ce convoi indésirable. Au final, et après plusieurs jours d’errance en mer, les migrant-es étaient débarqués dans la ville sicilienne de Pozzallo, une fois l’engagement pris de cinq pays de l'Union européenne - la France, l'Espagne, le Portugal, Malte et l'Allemagne - de prendre chacun 50 migrants. On apprenait récemment la prochaine émigration d’un habitant de la jolie commune de Gland vers une autre terre d’accueil. Là, pas de tractation nécessaire, la famille Schumacher n’a pas à se soucier de l’accueil qu’on lui fera à Majorque. Une propriété achetée au prix de 34 millions abritera bientôt les migrant-es… d’un autre monde. Il y a bel et bien ici-bas plusieurs mondes parallèles. Il y a ceux qui fuient la misère, et puis d’autres qui fuient le fisc… Bonne rentrée à toutes et à tous ! Barbara Lanthemann, présidente du PSVR

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Numéro 117Vendredi 24 août 2018

Page 5La voix des partisans : de l'audace pour la Constituante!

Page 7 La section socialiste de Crans-Montana

Page 2La Tribune des élu-es, Esther Waeber-Kalbermatten et Mathias Reynard

Edito | C'est la rentrée...

C’est la rentrée. Tout le monde, ou presque, a bien profité de ses vacances. Pour certain-es, c’est la montagne, le mayen, un air un peu plus frais. Pour d’autres, la mer, la plage, le sable fin. Pour d’autres encore, les voyages en découverte, les contrées lointaines, inconnues,

que l’on traverse sac au dos et yeux écarquillés.

Cet été, d’autres voyageur-euses ont pris la mer pour rejoindre une autre rive. Une embarcation de bois avec 450 migrant-es à bord partis de Lybie avait été repérée en juillet dernier dans les eaux internationales. L’Italie et Malte avaient alors échangé quelques messages pour se débarrasser de ce convoi indésirable. Au final, et après plusieurs jours d’errance en mer, les migrant-es étaient débarqués dans la ville sicilienne de Pozzallo, une fois l’engagement pris de cinq pays de l'Union européenne - la France, l'Espagne, le Portugal, Malte et l'Allemagne - de prendre chacun 50 migrants.

On apprenait récemment la prochaine émigration d’un habitant de la jolie commune de Gland vers une autre terre d’accueil. Là, pas de tractation nécessaire, la famille Schumacher n’a pas à se soucier de l’accueil qu’on lui fera à Majorque. Une propriété achetée au prix de 34 millions abritera bientôt les migrant-es… d’un autre monde.

Il y a bel et bien ici-bas plusieurs mondes parallèles. Il y a ceux qui fuient la misère, et puis d’autres qui fuient le fisc… Bonne rentrée à toutes et à tous !Barbara Lanthemann, présidente du PSVR

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Obstacles franchis

Esther Waeber - Kalbermatten, Conseillère d'Etat

La proportion de femmes dans les commissions administratives atteint 33,3 % durant la période administrative 2018-2021. Cela représente une augmentation de six points par rapport à la période précédente. L'objectif fixé par le Conseil d'État a ainsi été atteint. Les femmes sont mieux représentées dans tous les domaines que lors de la dernière législature. Je me réjouis que la

proportion de femmes dans les commissions administratives augmente régulièrement depuis 1993 et que l'obstacle d’un tiers des membres ait été franchi. Je suis déterminée à faire en sorte que cette stratégie persiste.Reflétant la société actuelle, les femmes sont plus fortement représentées dans les commissions traitant des affaires sociales (45,8 %), de la santé (38,4 %), de l'éducation et de la formation (35 %). On observe aussi une proportion croissante de femmes dans les commissions liées à la culture, à l’art et au sport (31,9 %), au travail et à l'emploi (29,4 %), aux finances (29 %), ainsi qu’à la chasse et à la pêche (34,7 %). Quant aux commissions ayant trait à l'agriculture (14%), à la sécurité publique (16%), ainsi qu’à l'environnement et à la construction (22%), elles restent fortement sous-représentées.

La volonté politique et une stratégie proactive ont porté leurs fruits. L’Office cantonal de l'égalité et de la famille (OCEF) se réjouit du succès de la stratégie adoptée par le Conseil d'Etat en 2011, stratégie poursuivie en 2014 et 2017. Mon Office et moi-même saluons l'engagement du Gouvernement et des services en faveur d'une meilleure représentation des femmes dans le secteur public et dans la vie professionnelle. En effet,

les groupes mixtes obtiennent une meilleure productivité et des solutions plus durables que les groupes composés d'hommes ou de femmes uniquement. Pour l'avenir, je souhaite une augmentation de la représentation féminine, non seulement au sein des commissions, mais aussi dans la vie politique et économique.

Engagement à l’APF contre la traite des êtres humains

Mathias Reynard, Conseiller nationalCet été, la session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a eu lieu à Québec et a réuni 300 parlementaires venus des quatre coins du monde. J’ai pu y présenter le rapport que je prépare au nom de la section suisse sur la problématique de la

traite des êtres humains. La traite est définie au niveau international comme le recrutement, par la menace, la tromperie voire le recours à la force, d’une personne en vue de l’exploiter dans une autre région ou pays. Il peut s’agir d’exploitation sexuelle mais aussi d’exploitation de la force du travail, dans des secteurs tels que le travail domestique, la restauration, l’hôtellerie, la construction ou l’agriculture. Au moment du départ de son pays, la victime n’est pas consciente de ce qui l’attend. Une fois dans le pays de destination, on exige souvent d’elle qu’elle rembourse de prétendues dettes liées à son transport et son hébergement. C’est un engrenage infernal et

la victime, isolée, ne sait pas vers qui se tourner. En Suisse, quelques associations (Au Cœur des Grottes à Genève, ASTREE à Lausanne, le FIZ à Zurich) s’engagent pour sortir les victimes de cet enfer.Ce phénomène de marchandisation de la vie humaine représente une forme d’esclavage moderne. Peu médiatisé et peu connu, il concerne pourtant tous les pays, y compris la Suisse. L’Organisation internationale du Travail (OIT) évalue son ampleur à 40 millions de victimes par année, dont une majorité de femmes.Mais il ne s’agit sans doute encore que de la pointe de l’iceberg. Notre rapport, réalisé en collaboration

avec les parlements d’une dizaine de pays francophones, montre que la plupart des pays ne possèdent pas de données sur ce phénomène, n’en mesurent pas l’ampleur et n’en font pas une priorité politique.Nous avons pu, lors de cette session de l’APF à Québec, sensibiliser de nombreux parlementaires à cette réalité ignoble et pourtant peu combattue. L’objectif est à présent d’aboutir, dans l’année qui suit, à une forme plus concrète et contraignante de résolution, afin d’adopter des mesures de lutte contre la traite des êtres humains dans l’espace francophone.

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La Voix du Parlement | Inondations et glissements de terrain, le Valais en fait-il assez ?

Serge Fellay, député Martigny

Les catastrophes naturelles font souvent la une des journaux, et 2018 n’est pas en reste. Alors que dans le monde, les élé-ments naturels se déchaînent et que le réchauffement clima-tique est souvent mis en avant, les réunions entre chefs d’état débouchent sur des discutions ardues avec des objectifs loin-tains et non respectés. En Suisse,

le débat peine aussi à trouver un bon consensus afin de faire avan-cer notablement ce dossier.En Valais, nous ne sommes pas en reste en ce qui concerne les événements catastrophiques dus à la nature. Glissements de terrain qui mettent en dangers des habitations ou génèrent des fermetures de routes, torrents qui se déchainent et finissent par déborder, pluies diluviennes très localisées qui occasionnent des inondations, rien ne nous a été épargné. Hormis les trauma-tismes et pertes matérielles que cela provoque, ils nécessitent fré-quemment des mesures urgentes qui sont généralement coûteuses. Cette réalité devrait faire réfléchir les élus. En attendant, nous devons tout faire pour atténuer les risques qui nous guettent.

Où en est-on en Valais ?Inondations.Le projet Rhône 3 avance len-tement, entrecoupé de recours, oppositions et études de faisabi-lité. Nouveau projet et pourtant, en octobre 2000, notre fleuve nous a démontré sa force dévas-tatrice et la nécessité de cette nouvelle correction. Plus proche de ma région, la sécurisation de la Dranse, qui, malgré les éva-cuations de 2000 et 2006, aura attendu 2018 pour connaître le début des travaux. Glissements de terrain.Alors que le permafrost fond de plus en vite, que les forêts sont malmenées et que cer-tains ouvrages de protection deviennent obsolètes, le canton peine à se donner les moyens pour l’entretien de ces derniers. Et cela sans compter qu’avec l’aug-

mentation des risques naturels, de nouveaux travaux de génie civil seront nécessaires pour lut-ter contre les éléments naturels. En conclusion, on peut constater que le double frein à l’endette-ment avec ses diminutions de budget dans tous les secteurs a fait prendre du retard au canton dans tous les domaines, et que ce retard devra être rattrapé un jour si on ne veut pas se faire dépasser par les événements. Le gouvernement actuel, avec sa proposition de réduire les axes routiers cantonaux, a peut-être trouvé une solution. Malheureu-sement cela est certainement loin de suffire pour éviter que les mesures urgentes et crédits com-plémentaires soient la normalité, avec tous les risques que cela fait encourir à la population.

Parole aux syndicats |

Survie des petits commerces et petites entreprises de proximité.

Christian RoduitMembre du Syndicat SEVDéputé-suppléant

Chaque année, de nombreux magasins, cafés, entreprises artisanales et autres ferment leurs portes. Il est temps de réfléchir à notre responsabilité individuelle. Dans chaque village ou quartier, le secteur des commerces et de l’artisanat est pourvoyeur de nombreux postes de travail. Ces emplois sont sources de revenus

pour les travailleurs et aussi pour les collectivités publiques. Ces secteurs participent aussi à la vie sociale comme un bureau de poste, qu’il est très difficile de garder ouvert. Que faire pour sauver ces emplois, et surtout pourquoi la population ne fait pas ses courses dans nos magasins de village ou de quartier, ou ne fait pas gagner nos petites entreprises ?Pourquoi nos bistros se vident? Un bistro qui se vide entraine moins de discussions sur la vie locale. La population s’exprime moins. Combien de fois les idées viennent d’une discussion autour d’un verre…Pour nos magasins, on achète les compléments qui nous manquent, car selon les excuses que j’entends : ‘’Un marché complet reviendrait beaucoup trop cher ‘’. Cette excuse est la plus souvent

évoquée, mais est-ce vraiment un juste motif ?Pour ma part, je ne le vois pas sous cet œil, et il faudrait exactement faire le contraire. Les produits de base sont souvent au même prix. Achetons tout ce que l’on peut à l’épicerie du coin et achetons les compléments dans les grandes surfaces. On aurait tout à gagner. Moins de stress pour effectuer des kilomètres en voiture. On participerait ainsi à moins de pollution, moins de consommation d’essence etc. Cette manière de consommer serait aussi dans un esprit écologique. Un esprit que défendent mes valeurs socialistes et syndicales.Pour les entreprises locales, ne serait-il pas nettement mieux de travailler avec elles. Une entreprise où l’on connait personnellement le patron et qui

emploie à 100 % des gens du coin sans aller chercher ailleurs et faire du dumping salarial. Des entreprises où les employés sont fidèles, ce qui est un gage de stabilité et de fiabilité.Ces questions, chacun doit se les poser et la revitalisation commerciale dans les villages est l'affaire de tous. Que chacun réfléchisse à sa manière de consommer !

Pour ma part, j’ai choisi, je consommerai et aiderai les entreprises au maximum locales dans un quartier, un village, un canton que j’aime.

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La voix des partisans | De l’audace pour la Constituante !

Le coup de rouge de Dédé | Fait soif !

Il paraît qu’une vache laitière s'abreuve de 7 à 12 fois par jour, avec à chaque fois une consommation comprise entre 10 à 20 litres d'eau.Au sommet de son alpage, mon ami Marius consomme lui aussi une certaine quantité de liquide. Parfois, il consent à boire de l’eau quand il gouverne mais ce sont bien souvent d’autres nectars parfumés qui lui donnent du cœur à l’ouvrage. Car les paysans de montagne, de nos jours, transpirent particulièrement dans leurs activités, surtout durant cet été caniculaire. Mais heureusement pour Marius, il n’a pas eu besoin de faire appel aux hélicoptères de l’armée pour apporter de l’eau à ses bêtes, étant donné que son alpage se trouve dans une verte contrée, véritable pot de chambre du Valais où il pleut bien plus que

partout ailleurs. Certains esprits chagrins diront que l’armée suisse a enfin servi à quelque chose durant cet été 2018. De mon côté, je suis moi-même ravie que les hélicoptères du commandant Machin abreuvent ces bestioles afin qu’elles continuent à fournir du lait, ce qui me permettra l’hiver venu de ripailler devant une bonne fondue. Mais fondamentalement, comme bon nombre de mes congénères, je me sens peu concernée par les causes et les conséquences de cette canicule. Tant que je peux profiter tranquillement des terrasses les doigts de pieds en éventail dans mes tongues aérodynamiques, que ma plantation de cannabis dans ma cave reçoit suffisamment d’eau et que la bière coule à flots dans mon gosier à l’apéro chez Marius,

le réchauffement climatique se situe à des années-lumière de mes préoccupations. C’est vrai. Qu’y puis-je si le niveau des mers va encore monter et peut-être engloutir des îles paradisiaques dans le Pacifique, que des villes auront les pieds dans l’eau, que les cyclones souffleront avec encore plus de force dans des contrées lointaines, que des régions entières connaîtront des records de chaleur, que les feux de forêts seront toujours plus nombreux et dévastateurs, que le nombre de réfugiés climatiques augmentera encore et encore, que certaines espèces d’animaux disparaîtront et que cette foutue barrière de corail tout là-bas s’éteindra peu à peu ? Ce qui m’importe, c’est que ces scientifiques de malheur essayant de conscientiser toute une

population de consommateurs nantis me foutent la paix durant mes vacances. L’ours blanc qui dérive sur son iceberg n’a qu’à se mettre au surf. Le réchauffement climatique attendra que je termine mes congés. Et encore ! Car il paraît que ledit réchauffement aura pour conséquence de redistribuer la répartition géographique des régions productrices de vin dans le monde. Ainsi, on verra enfin des vignes dans la Vallée d’Illiez et Marius pourra se convertir en vigneron car il n’aura plus de vaches. Ce qui lui enlèvera le souci de chasser le loup carnivore qui guette ses génisses car c’est bien connu, le loup n’aime pas le raisin.

Jean-Henri Dumont L’été passant, le projet de candidature JO-Sion 2026 est oublié presque comme s’il n’avait jamais existé. Il a pourtant fait l’objet d’un débat démocratique intense, avec ses limites et ses excès. Si un processus démocratique implique l’échange d’opinions différentes, il ne faut pas confondre des différences d’opinions légitimes avec des arguments fallacieux. Les

tromperies de certains ne peuvent et ne doivent pas être oubliées au nom d’une pseudo-réconciliation démocratique. Car la démocratie ne peut exister qu’au moins à quatre conditions : l’éducation ou la formation, la transparence ou l’information, la responsabilité et l’honnêteté. Pour les élu-es, on peut y ajouter l’intérêt général.

D’aucuns affirmaient qu’il n’y avait pas de salut pour le Valais sans les JO-Sion 2026. Pourtant les Valaisannes et les Valaisans s’étaient déjà engagés pour un ambitieux projet éminemment fédérateur en approuvant la révision de la Constitution cantonale par une Assemblée constituante (ci-après Constituante). Il s’agit de réécrire la charte fondamentale qui lie les habitant-es du canton en une société dans laquelle chacune

et chacun trouve une place, en supprimant les anachronismes et en ajoutant des perspectives nouvelles. Une démarche aussi fondamentale exige de l’engagement et surtout de l’audace.

Par le processus démocratique initié pour l’élection à la Constituante, le PSVR a déjà fait preuve d’audace en fixant l’exigence d’avoir sur ses listes des candidates et candidats de tous âges, émanant pour environ 50% de la société civile (hors parti) et respectant la parité femmes-hommes. Avec des sensibilités diversifiées et des expériences variées, les constituant-es devraient favoriser l’émergence d’une nouvelle charte correspondant réellement au Valais du 21ème siècle.

Au-delà de la désignation des candidates et candidats, le PSVR et la Gauche citoyenne ont déjà mené des premières réflexions sur le mode participatif. Il ne s’agit pas de séduire, mais bien de construire une société basée, dans l’intérêt général, sur des valeurs de dignité, d’intégrité, de justice, et de solidarité. Il faudra avoir l’audace de faire des propositions claires et ambitieuses sur les thèmes des institutions démocratiques, des droits fondamentaux, de la laïcité, de la formation, de l’économie, du développement durable, de la santé, de l’action sociale, de la culture, de la sécurité, de la justice….

Sans tabou, n’est-ce pas la promesse d’un beau projet de société ?

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Livres de chez nous | Mon cœur dans la Montagne – Manuela Gay-Crosier

Grand Prix du Livre de Montagne FIFAD 2018Manuela Gay-Crosier ose à peine se considérer comme une auteure. Et pourtant, ce roman primé récemment est son quatrième ouvrage. Artiste dans l’âme, elle se consacre à la peinture et à l’écriture, Manuela Gay-Crosier a participé à quelques expositions de peinture et publié

trois précédents romans, tous parus aux éditions Baudelaire. Le dernier roman paru en 2017 est inspiré de son village. «Salvan, c’est un peu mon village puisque mon ancêtre côté maternel y a vécu et fondé une famille. D’ailleurs je retrace un pan de son histoire dans ce roman. Il s’agissait d’un immigré tyrolien venu travailler le bois dans la région.»Passionnée d’histoire, Manuela Gay-Crosier a fouillé le passé pour planter l’histoire dans un décor particulier. «L’époque que j’ai choisie est mouvementée, c’est une période de grands changements dans la vie des vallées grâce aux divers développements, en premier lieu dans les transports, puis dans le tourisme et dans la vie en général.»

« L’histoire de ce roman se déroule en deux temps, à deux époques.Dans un premier temps, on fait la connaissance de Virginie, une jeune fille qui travaille à l’office du tourisme et qui désire mettre sur pied une exposition d’un peintre anglais ayant séjourné dans la région il y a environ 150 ans et décédé 100 ans auparavant. Durant la préparation de cette exposition, Virginie se voit confier un carnet par le descendant du peintre. Ce carnet retrace la vie d’une certaine Mathilde. Peu à peu Virginie découvre la vie d’autrefois dans cette partie de la Vallée du Trient. Dans un deuxième temps, on revit l’évolution râce à l’arrivée du train dans la vallée. Arrivée du train dans la plaine du Rhône en 1859, déclencheur du tourisme dans la vallée du Trient. Salvan comptait

alors 14 épiceries, 7 boulangeries, 5 boucheries et rivalisait avec Zermatt. Londres n’est plus qu’à deux jours en chemin de fer et les Anglais sont nombreux à venir dans la région.»Manuela Gay-Crosier prend ce Grand Prix comme un cadeau, presque surprise. Elle a déjà écrit un prochain roman et attend la réponse du comité de lecture avec une certaine inquiétude. Elle sera présente au prochain Salon du livre suisse à Sion en septembre et au Village du livre à St-Pierre-de Clages. Sans pression, elle souhaite poursuivre ses activités, perchée au hameau des Jeurs, dans la commune de Trient, en accueillant hôtes et saisons avec un sourire qui fait plaisir à voir.

Parole à la Gauche | Chronique d'une semaine ordinaire

Lundi... aucune nouvelle des agresseurs qui s'en sont pris à des jeunes femmes sortant d'un bar.- Une constitution qui admette l'égalité des femmes et des hommes, dit-elle. La population cubaine est invitée à jeter un œil sur un nouveau projet de constitution, distribué largement afin que chacun puisse réagir.- Il n'y a plus d'aspirine, pour une bête question de logistique.- A Zurich, on laisse les vieux crever de chaud par nécessité écologique.Mardi... deux sont dans un état grave.- Les communes veulent plus de pouvoir. Je comprends bien que certaines communes manquent d'armoires où ranger les casseroles- Des milliards de francs issus du deuxième pilier sont en déshérence, normal, ce système est fait pour des emplois stables, commente l'invité de la rédaction.Mercredi... y-a-t-il des témoins ?- Doris va en Chine, peut-être un marché potentiel pour car postal, énonce cyniquement le commentateur. On fouille les bureaux, trop tard, ils sont partis avec la caisse et continuent à faire des affaires sur Marseille.- La violence viendrait de la migration, que faire ?- Acétone balancée dans l'atmosphère serait anti-grêle... d'autres idées ?Jeudi, personne n'a rien vu.- 2/3 des ponts allemands sont bancals, chut... le nucléaire vieillit aussi, et étrange affaire c'est en Italie qu'ils tombent...- La violence exercée sur les animaux réputés de boucherie déborde.Vendredi...- Coup de gueule des femmes de droite ! L'angélisme des femmes de gauche, les mauvais garçons seraient souvent issus de l'immigration et elles ne voudraient pas le voir... sauf que pour le voir, il faudrait ne pas se baser sur une rumeurSamedi...- Il faut pondre un article, penser à quelque chose d'essentiel... La nouvelle Constitution et ses sept valeurs auxquelles j'adhère : liberté, respect, ouverture, cohésion, justice, innovation, développement durable.Dimanche...- Yannick s'est refait une virginité, il garde en option le retour aux affaires. Très bien, cela m'inspire une réflexion faite par un chercheur canadien qui disait à peu près cela à propos des hommes d’état : « L'homme d’état, quoi qu'il en soit du caractère instaurateur de son action, n'est jamais le créateur premier, mais toujours déjà lui-même une création de la communauté dont il prend les affaires en main. Il n’a donc pas d'obliga-tion à l'égard de ce qu'il a fait, mais à l’égard de ce qui l'a fait ».- Tiens, ça me fait penser que je bosse cette nuit. Lundi j'y retourne, je bosse en psy... Claudine Oggier

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La chronique des Jeannes | La rentrée 2018

- L’été passe toujours trop vite, c’est déjà la rentrée.- Comment avez-vous vécu la canicule ?- Mal. Je ne supporte plus la chaleur, l’âge, sans doute. Dire qu’à une époque, il ne faisait jamais assez chaud, j’allais me baigner sur les plages de sable noir à Santorin en plein cagnard, après les cours, j’étais folle !- L’après-midi, je restais à l’intérieur de mon appartement, que j’essayais de refroidir avec des ventilateurs. - L’été fut également chaud du point de vue de la violence faite aux femmes. On en connaît mieux l’ampleur grâce à « MeToo ». - A Genève, dans le collège où sévissait Ramadan, un prof a été mis à pied : il envoyait à des élèves des vidéos où il se montrait à poil.- Cela paraît invraisemblable... Mais que se passe-t-il dans la tête de certains hommes ?- Yannick Buttet a finalement été condamné à 30 jours-amendes avec sursis pour avoir harcelé sa maîtresse, mais rien n’a été retenu contre lui pour son comportement au Conseil national.- Récemment, à Genève toujours, une femme a été agressée par cinq hommes en sortant d’une boîte de nuit, quatre autres, qui descendaient l’escalier, sont remontées pour prêter main forte à l’infortunée... et se sont fait battre à leur tour. Les mecs se sont acharnés contre elles quand elles étaient à terre, leur donnant des coups de pied à la tête. L’une d’entre elles fut plusieurs jours dans le coma. Une violence gratuite. Des politiciennes demandent qu’on durcisse les lois.- L’été avait commencé en France par l’affaire Benalla, le garde

du corps de Macron, qui s’est permis de violenter des manifestants, sous le nez de CRS pourtant formés et aguerris. Ce fut le coup d’éclat de trop. Benalla fut mis en garde à vue, Macron obligé de s’en séparer. - Le pont qui s’est écroulé à Gênes, provoquant une quarantaine de morts, des blessés et des sans-abris, est aussi une forme de violence. La société responsable, l’Etat, n’effectuent pas les travaux nécessaires, au mépris des gens. - Pareil pour les pesticides, qui tuent ceux qui les répandent et les abeilles.- Pour les médicaments dangereux, le surplus de sucre dans les sodas et la nourriture, l’huile de palme, etc. On ne met jamais la santé publique en priorité, mais le fric, toujours le fric.- Depuis lundi 20 août, la Grèce est enfin libérée du joug européen, après dix ans de mesures d’austérité, mais le pays est à genoux, le chômage élevé et la dette représente 180% du PIB, une des plus élevées du monde, derrière le Japon : 248% ! Les Etats-Unis sont à 74%, la France 97%, la Suisse 34%.- Autre point chaud : le congé parental. Une initiative demande 38 semaines, ce qui fait hurler la droite ! Ce serait bon non seulement pour les mères, les pères et les enfants, mais aussi pour l’économie, selon certaines recherches. - La rentrée va être intéressante...

Huguette Junod

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La vie des sections | Section socialiste de Crans-Montana

Pascal Rey, président e la section, et Philippe Frossard, secrétaire/trésorier.

Une vingtaine de personnes ont participé à la dernière assemblée générale du Parti socialiste de Crans-Montana, ce 15 août.La section du Parti socialiste de Crans-Montana existe depuis trois ans et compte environ 35 adhérent-es. La section s’est agrandie lors de la fusion des communes de Chermignon, Mollens, Montana et Randogne, et regroupe dorénavant les socialistes de ces quatre communes, ainsi que celles et ceux de Lens qui ont rejoint la section en janvier 2017.Philippe Frossard, secrétaire et trésorier de la section, semble particulièrement à l’aise au sein de ce comité ; avec le président Pascal Rey, Toni Bujak vice-président et Georges Emery, membre du comité, la section se montre proactive et dynamique.En 2018, par exemple, la section a proposé trois apéros-café. On y développe un thème local proposé par les membres, on prend connaissance, analyse et prend position. Puis, pour finaliser la réflexion, on rédige un dossier que l’on soumet parfois aux autorités locales. Le camarade Yves Duc avait proposé comme sujet la centrale de chaufferie à bois et à gaz de la Moubra. Le dossier ensuite rédigé a été adressé au Conseil municipal en avril 2018, accompagné d’un communiqué de presse expliquant la démarche et la prise de position du PSCM. En juin 2018, même démarche, cette fois proposée par Marco Altherr et consacrée au projet d’Acqualoisirs, initié en 2005, homologué par le Canton en 2014, après que le projet de concours ait été modifié. Le

PSCM demandait le retrait du projet, qui ne correspond plus à la mise à l’enquête, et suggérait une nouvelle étude quant aux besoins et à la localisation d’une installation de bains dans la station, mettant l’accent sur les attentes des habitant-es et des milieux touristiques qui ont certainement évolué depuis 2005 ce d’autant plus qu’un autre projet thermal, Aquamust, semble pouvoir se concrétiser. D’autres thèmes préoccupent encore les camarades du Haut-Plateau. Un Conseil général, par exemple, correspondrait davantage aux besoins d’une commune de près de 11'000 habitant-es. L’émigration, pour ne pas dire l’exil de la population vers la plaine, inquiète Philippe Frossard et les siens. Et encore, comment intégrer et impliquer davantage de jeunes et de femmes dans la vie de la section (le comité est du reste exclusivement masculin, mesdames ! Annoncez-vous…)Autre sujet d’inquiétude, un seul élu sur la commune, un allié du Centre Gauche-PCS, et le risque de perdre le seul siège de l’AdG aux prochaines élections communales à la suite de la fusion et de la future réduction des membres du Conseil communal.Le PSCM sait se montrer critique envers la gestion peu professionnelle des investissements décidés avant la fusion des communes. Crans-Montana a bien entendu hérité de quelques cadeaux empoisonnés d’anciennes municipalités à majorité PDC. La nouvelle commune pourrait par exemple devoir débourser investir 25 millions de francs pour la remise en état du terrain à la suite du Projet russe d’Aminona, parti en vrille ces derniers mois. Mais les socialistes demandent surtout une politique qui tienne davantage compte des villages dans tous les domaines et qui ose, aussi, aborder les thèmes sociaux !La toute puissance de quelques personnages n’est pas sans conséquence sur la politique de la région. Le parti majoritaire et certains caciques conservateurs cherchent toujours à tirer les ficelles, et ce pas forcément pour le bien être des habitant-es. Ceux-ci voient disparaitre les commerces locaux, pour qui les loyers sont tout simplement devenus inaccessibles, la poste qui ferme un bureau à la station et qui limite à Chermignon son service à un partenariat avec une épicerie, le travail au noir et les salaires qui dans certaines branches sont insuffisants. Tout cela peut expliquer l’exode vers la plaine, et c’est, entre autres, ce que les camarades du Haut-Plateau veulent combattre.

Site internet du PSCM : https://partisocialistedecransmontana.com/

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Bimensuel – 7e année | www.lepeuplevs.ch | Rédaction : Barbara Lanthemann – PSVR – Rue de Conthey 2 – 1950 Sion – [email protected] | Abonnement annuel : CHF 90.– | Abonnement de soutien : CHF 120.– | Abonnement pour les membres JSVR : CHF 50.– |  Tarifs de publicité : CHF 200.– (1/8 page) / CHF 400.– (1/4 page) / CHF 800.– (1/2 page) / CHF 1600.– (page complète) | Administration et publicité : Le Peuple.VS – Rue de Conthey 2 – 1950 Sion – 079 443 76 41 – [email protected][email protected]

Le vengeur masqué

APEROS-CONFERENCES

> 16 février 2018 < SION | 18H30

MAISON DU PEUPLENON à No-Billag

> 25 février 2018 < LAUSANNE | 12H45 ESPACE DICKENS

Journée de formation -

centenaire de la grève générale

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Toutes les infos sur la page facebook

Jeunesses socialistesdu Valais romand

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> 6 septembre 2018 <Sion - 19h

Séance de groupe du Grand-Conseil

> 22 septembre 2018 <Berne

Manifestation pour l'égalité

> 13 octobre 2018 <Monthey

Matinée des élu-es

> 13 octobre 2018<Monthey

Congrès extraordinaire

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Les irréguliersNotre monde est rempli d’irrégulières et d’irréguliers. Les sans-papiers, les sans travail, les sans domicile fixe, les sans dents… L’évêque de Sion vient d’ajouter à cette liste les sans église. Celles et ceux qui, hors du chemin de sa très sainte église catholique, ont construit une histoire, un couple, un parcours de vie, et ça, pas à la régulière…Pour rassembler tout ce monde sous son aile salvatrice, Jean-Marie Lovey en appelle aujourd’hui à régulariser tout ce fouillis. Les pas mariés, les mariés qu’à moitié, les démariés et les rema-riés. Toutes ces brebis égarées doivent absolument remettre un peu d’ordre dans leur vie si elles veulent un jour se retrouver parmi le peuple des élu-es…Manquent à l’appel les sous-mariés. Ces couples pour qui on a mis en place un mariage de seconde classe mais qui ne figurent pas dans la liste des irréguliers. Pour ceux-là, le prélat a peut-être une autre solution, à l’instar de ce bon docteur qui veut soigner l’homosexualité par l’homéopathie. Il suffit donc d’avaler la bonne dose de boulettes sucrées pour remettre en place le cerveau, et le reste, je suppose ! Quant à savoir quel type de boulettes il faudrait faire avaler aux prêtes pédophiles, la question est sans réponse. On y réfléchit encore…

MANIFESTATION À BERNESAMEDI 22 SEPTEMBRE 201813h30 - SCHÜTZENMATTE Organisée par l'Union syndicale valaisanne, Unia, SSP et Syndicom, la manifestation mettra l'accent sur la discrimination salariale dont sont victimes les femmes en Suisse.

Malgré la Constitution et la Loi sur l’égalité, les femmes gagnent en moyenne près de 20% de moins que les hommes pour un plein temps. A la retraite, elles touchent des rentes inférieures de 37%. Des bus sont organisés par les syndicats valaisans pour vous conduire gratuitement à Berne.Vous pouvez vous inscrire par mail à l'adresse: [email protected]