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Les présidents changent mais notresociété reste et prospère !!!

A nouveau président, nouveau bureau et nou-veaux objectifs. Bien sûr, il, est hors de ques-tion de tout changer mais nous pouvons nouspermettre maintenant d’être toujours plusambitieux dans nos choix. Depuis maintenantdix ans que notre confédération existe, la re-présentativité et l’image de la SFPIO ont évo-lué, le nombre de nos membres a triplé pourdépasser le millier ce qui fait de notre sociétéun acteur majeur du monde dentaire. Cela estle fruit du travail de tous les présidents quim’ont précédé et de leurs bureaux. Qu’ils ensoient tous sincèrement remerciés.Notre confédération est aussi plus à l’écoutedes omnipraticiens car c’est le rôle de la SFPIOde rendre la Parodontologie accessible à tous.Le cycle de Parodontologie dirigé par AlainBorghetti affiche une fois encore complet (60praticiens formés chaque année) ce qui en dit

long sur la qualité et la rigueur de l’enseigne-ment qui y est prodigué toujours dans un es-prit de partage des connaissances. La SFPIOn’est pas réservée à une élite, elle est au servicede tous mais elle ne cédera pas aux sirènes du« business médical » et encore moins du « nonprouvé scientifiquement  »… notre statut desociété savante nous rend dépositaire d’unecertaine philosophie basée sur les données ac-quises de la science, à nous de savoir les fairepartager par le plus grand nombre.Dans cette optique, la SFPIO se devait demonter un cycle d’implantologie. C’est chosefaite et il débutera début octobre. Nousl’avons voulu collégial, c'est-à-dire qu’il nefera pas la promotion d’un système implan-taire plutôt qu’un autre mais il se basera surtous les systèmes qui ont une approchescientifique (ceux qui publient et qui font dela recherche) et pas uniquement commer-ciale de l’implantologie. Nous devons nous adresser à nos quarantemille consœurs et confrères mais cela ne doitpas nous empêcher de mettre la barre hautequant à la qualité du programme scientifique.Le congrès de Strasbourg en a été le parfaitexemple avec des conférenciers de tout pre-mier plan et une organisation parfaite qui

montre bien que rigueur scientifique etconvivialité ne sont pas du tout incompati-bles. Je tiens à chaudement féliciter Henri Te-nenbaum, Yves Reingewirtz ainsi que toutel’équipe autour d’eux, pour leur travail et lessouvenirs que nous en garderons. Souhai-tons que nous soyions encore plus nom-breux à chaque congrès annuel et qu’il soitpour tous, libéraux et universitaires, omni-praticiens ou exclusifs, un grand moment deconfraternité et de partage. Retenez déjà lesdates du congrès 2011 qui aura lieu à Aix enProvence les vendredi 10 et samedi 11 juin.Cela sera l’occasion de venir en famille danscette autre très belle ville car le congrès auralieu juste avant le lundi de Pentecôte.D’ici là, nous nous retrouverons à l’ADF sur« l’espace S » ou lors de la séance de la SFPIO,présidée par Jean Luc Ardouin, et qui auralieu cette année, exceptionnellement, lemercredi. Bonne rentrée à tous et au nom de tout lebure au, merci de votre confiance.

Xavier STRUILLOUPrésident de la SFPIO

E D I T O R I A L

Directeur de la publicationXavier STRUILLOURédacteur en ChefYves REINGEWIRTZAttachée de directionCaroline DENIAUDAvec la collaboration de :Pascal AMBROSINIAlain BORGHETTIPatrick BOULANGEPhilippe BOUSQUETHervé BOUTIGNYStephan DUFFORTEric MAUJEANVirginie MONNET-CORTIDavid NISANDNicolas PICARDChristian VERNERSéverine VINCENTEditeurSociété Françaisede Parodontologie9, rue Boileau44000 NANTESTél. 02 40 08 06 63Fax. 02 40 08 06 47E-mail : [email protected]:/www.sfparo.orgn° ISSN 11621532Conception et réalisation :Empreinte - Patrice BECKERLYON - Tél. 04 78 51 47 26

PrésidentXavier STRUILLOU

Président ScientifiqueChristian VERNER

Réprésentant EFPResponsable du cyclede ParodontologieAlain BORGHETTI

TrésorierPatrick BOULANGE

Secrétaire Général¨Philippe BOUSQUET

ResponsableObjectif ParoYves REINGEwIRTz

Responsabledu projet EuroperioVirginieMONNET-CORTI

Président Scientifiqueadjoint Responsabledu cycled’implantologieEric MAUJEAN

Responsable desrelations avecles facultésHervé BOUTIGNY

Responsable desrelations avec lespartenaires del’industrieStéphan DUFFORT

Responsable adjointedes relations avec lespartenaires del’industrieSéverine VINCENT

Responsable adjointedu cycle deParodontologieCarolineFOUQUE-DERUELLE

Responsabledes projetsinternationauxPascal AMBROSINI

Responsable adjointdu cycled’implantologieNicolas PICARD

Responsable relationavec la presseDavid NISAND

MEMBRES DU BUREAU NATIONAL DE LA S.F.P.I.O.

Photo de couverture :Congrès Strasbourg 2010 :Un public de connaisseurslors de la remise des prixLaboratoires ;Matthieu Leininger,Pierre Simonis,Christian Verneret Xavier Struillou

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Rendez-vous SFPIO

ADF : Séance SFPIOMercredi 24 novembre 2010 15h30-18h

Responsable scientifique : Jean-Luc ArdouinConférenciers : Caroline Fouque-Deruelle,

Stéphan Duffort, Jean-François Duffort

Chirurgie plastique parodontale,Greffe conjonctive.

Programmes internationauxCongrès de l’AAP à Honolulu

du 30/10/ au 02/11/2010

Academy of Periodontology’s Annual Session

Grande Bretagne Glasgow6-9 Octobre

19th Annual scientific meeting of the EuropeanAssociation for Osseointegration

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C’est Adrien zELLER, Président de la Ré-gion Alsace disparu il y a quelques mois,qui a accepté de mettre à la dispositionde la SFPIO le magnifique amphithéâtredu siège de la Région Alsace. Philippe Ri-chert, nouvellement élu à la tête de la Ré-gion a prolongé cet accord et nous a ainsipermis de tenir une séance inauguralecentrée autour de deux intervenants,Yves Bur, confrère élu député et Vice-Pré-sident de l’Assemblée Nationale, et leProfesseur Christian Boitard, Directeurd’institut à l’INSERM. Abordant le thèmede la parodontologie au cœur de lasanté, le premier a insisté sur les difficul-tés économiques à permettre la prise encharge de l’ensemble des actes hors no-menclature et la nécessité, pour ne pasdire le devoir de la SFPIO, en tant que re-présentants de la spécialité parodontale,d’expliquer , justifier, convaincre les pou-voirs publics d’une prise en charge despathologies parodontales ; cette respon-sabilisation des organismes sociaux s’esttrouvée confortée par la présentation du

évènement sous la baguette de Gerd Al-brecht accompagné par l’orchestre et lechœur RSO de Prague.Les différentes manifestations scienti-fiques programmées au Palais desCongrès se sont succédées durant troisjours. D’abord les ateliers pratiques dupremier jour, avec trois Laboratoires par-tenaires. zimmer, représenté par PhilippeBousquet et Olivier Jame qui ont pré-senté les aménagements osseux préim-plantaires  ; représentant Expanscience,Guy Daculsi et zahi Badran ont rappeléles règles de la cinétique de résorptioncontrôlée des biomatériaux afin de justi-fier l’indication d’un substitut osseux bi-phasique  ; Satelec, représenté par Jé-rôme Surmenian, a décrypté les règles dela décortication alvéolaire sélective afinde permettre une accélération du mou-vement dentaire orthodontique.Puis vendredi et samedi la salle Schu-mann a accueilli les conférences pharesdont Henri Tenenbaum nous propose ci-dessous un compte-rendu. La salle Tivoli était l’hôte des séancescommunications, cliniques et rechercheet de la séance du Collège Nationale desEnseignants en Parodontologie présidéepar Philippe Gibert. Différents prix ont ré-compensé les meilleures présentations. Les premières communications cliniques,orchestrées par Philippe Bousquet,Jacques Hassid et Jean-Nicolas Hassonont récompensé le tandem Pierre Simo-nis et Yves Reingewirtz (Strasbourg) pourla présentation « Traitement parodontalpréimplantaire  »  ; deux autres présenta-tions ont également été saluées par lejury, celle de l’équipe montpelliéraine deBlandine Romestand (B Romestand, MDelvalle, V Orti et P Gibert) qui ont tentéde répondre à la question « Parodontites

Strasbourg 2010,un grand congrès autour d’un thème d’actualitéYves REINGEWIRTZ

L’assistance lors de la séance inaugurale à la Maison de Région ; au premier plan àdroite, le past-président JL Ardouin entouré de Christian Verner et Yves Estrabaud.

modérateur et Président scientifique ducongrès, le Professeur Henri Tenenbaum,qui a rapporté des résultats récents mon-trant une implication des parodontitesdans la mortalité. Le second intervenant,diabétologue de formation, a rappelé lesliens étroits existant entre atteintes paro-dontales et malades diabétiques, et lanécessité de poursuivre les travaux de re-cherche expliquant les interrelations desdeux pathologies afin de permettre unemeilleure prévention. Il a également re-commandé une approche diagnostiquecommune réunissant les représentantsdes deux spécialités, l’amélioration théra-peutique permettant alors en corollairedes informations épidémiologiques pré-cieuses.Ponctuant cette introduction magistrale,les participants ont alors rejoint le cœurhistorique de Strasbourg pour vivre, sousl’imposante nef de la Cathédrale, l’’ouver-ture du 72 ème Festival de Musique deStrasbourg. La chance aidant, Mozart etle célébrissime Requiem inauguraient cet

Strasbourg vient d’accueillir le congrès international annuel de la SFPIO. Près de 400 confrères venus des six coins de l’hexa-gone, d’Europe de l’Est et du pourtour méditerranéen se sont retrouvés durant trois jours pour partager l’actualité en parodon-tologie et en implantologie. A quelques encablures des institutions européennes, la Maison de Région et le Palais de la Musiqueet des Congrès ont hébergé les différentes manifestations.

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agressives : quelles étiologies ? », et cellede l’équipe de Paris VII, avec FrédéricRouche (Frédéric Rouche, Francis Mora etPhilippe Bouchard) qui ont traité de«  Traitement des récessions gingivalespar la technique de l’enveloppe : quel in-térêt ? » ; les prix d’une valeur de 800, 400et 300 euros ont été remis par les Labora-toires GABA. Le prix Recherche Sunstar (montant 1500euros) a été attribué par Virginie Monnet-Corti assistée de Yves Charbit à CatherineBisson-Boutelliez (Nancy) qui, a su nousentretenir avec brio des bactéries sulfato-réductrices Desulfovibrio sp. et de leursinteractions avec les cellules épithéliales. Les communications cliniques du secondjour, jugées cette fois par Christian Vernerassisté de Matthieu Leininger et Pierre Si-monis ont retenu le travail de JérômeSurmenian, Jean-David Sebaoun etSerge Dibart (Boston)  pour leurs résul-tats sur l’accélération du mouvementdentaire orthodontique suite à une dé-cortication alvéolaire sélective. Une men-tion particulière a été attribuée aux tra-vaux de Nizar Bennani (Paris VII)  «  Ges-tion des alvéoles d’extraction  » et deBrernda Mertens (Strasbourg)  : «  Pro-blèmes et solutions posés par une réha-bilitation fonctionnelle et esthétique glo-bale ». Les prix d’un montant de 500, 300et 200 euros ont été remis par les labora-toires Pierre Fabre.Autres moments forts de ce programme,avec les Laboratoires Pierre Fabre  etd’une part, la présentation de la semainede santé gingivale et d’autre part, la re-mise à Kenza Saadi-Thiers (Montpellier-

orale  », «  L’association entre l’estime deson corps, l’autocritique et la santéorale  » et «  Démarches psychologiquesdans la pathogénèse des maladies paro-dontales  ». Le prix Poster remis par leJournal de Parodontologie et d’Implan-tologie Orale récompensait ainsi l’impor-tant travail de recherche de Mlle Dumi-trescu déjà vivement félicitée lors de lacompétition Recherche pour son travailintitulé «  L’implication des facteurs psy-cho-sociaux dans l’association de l’obé-sité et de la parodontite ».

Si l’intérêt scientifique et l’organisationde ce congrès ont été salués par la majo-rité des présents, ce succès a été le fruit, ilfaut le souligner, de la haute qualité desexposés des conférenciers, des efforts etde la collaboration de l’ensemble des La-boratoires partenaires, de l’extrême assi-duité de l’équipe étudiante, et du travailméticuleux des deux bureaux, national etrégional. Que tous en soient vivement re-merciés ; avec l’émotion du devoir accom-pli et plein de nostalgie, le flambeau a puêtre transmis à la nouvelle équipe SFPIOdirigée par le nouveau Président XavierStruillou et à la Présidente du prochaincongrès SFPIO, Caroline Fouque-Deruelleet son équipe auxquels sont adresséstous les vœux de réussite pour le congrèsSFPIO-Aix-en Provence 2011. �

Strasbourg) du prix CNEP ; et avec les La-boratoires Expanscience, qui ont remis leprix ParoActiv’ 2010 à Annie Nguyen (Pa-ris V-Strasbourg) et zahi Badran (Nantes)pour leurs articles « Greffe de conjonctifenfoui, une revue de littérature  » et« Données actuelles sur les bisphospho-nates en parodontologie  » publiés res-pectivement dans Réalités cliniques etdans le Journal de Parodontologie etd’Implantologie Orale.C’est enfin Alexandrina Dumitrescu quiétait récompensée par le jury composéde Patrick Boulange et Jacques Metzgeravec trois posters « L’anxiété et la compa-raison sociale, la sociabilité et la santé

Christian Boitard et notre confrère et vice-président de l’Assemblée Nationale, Yves Bur, entourantYves Reingewirtz et Henri Tenenbaum

Passation de pouvoirs : Jean-Luc Ardouin remercie les membres du bureau national, de gauche àdroite  : David Nisand, Yves Reingewirtz, Nicolas Picard, Xavier Struillou -nouveau Président-, EricMaujean, Christian Verner, Philippe Bousquet, Caroline Fouque-Deruelle, Patrick Boulange et, mas-quant Virginie Monnet-Corti, Alain Borghetti

Strasbourg 2010, un grand congrès autour d’un thème d’actualité

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COMPTE RENDU DES SEANCES PLÉNIERESDU CONGRES DE LA SFPIOSTRASBOURG 4 et 5 juin 2010Henri Tenenbaum

La première séance du vendredi matinétait placée sous l’égide du Comité d’In-terface INSERM/Odontologie, soulignantainsi tout l’intérêt que portent des struc-tures de recherche nationales à la théma-tique abordée, les relations entre maladiesparodontales et maladies systémiques. La présidente de séance, Elisabeth Del-court-Debruyne, a donné successivementla parole à 4 experts dans ce domaine :

• Mariano Sanz de Madrid, avec le talentqu’on lui connait, a introduit le rôle del’odontologiste qui devrait se situer deplus en plus au cœur de la prise en chargede la santé globale des patients. Les ré-percussions multiples des infectionsorales en général et des pathologies pa-rodontales tout particulièrement sur dif-férents organes ont été mises en exergue.Trois des interactions parmi les plus étu-diées ont ensuite été approfondies par lesautres conférenciers de cette séance.

• Salomon Amar de Boston nous a parleavec brio des relations entre maladies pa-rodontales et maladies cardiovasculaires.De nombreuses études récentes, tantépidémiologiques que biologiques pourcomprendre les mécanismes de la rela-tion, permettent d’affiner nos connais-sances dans le domaine et laissent espé-rer une intégration prochaine par les car-diologues de la nécessaire détection desparodontites afin d’améliorer encore laprise en charge des patients atteintsd’athérosclérose en particulier.

• Philippe Bouchard de Paris, très impli-qué dans l’étude de ces interactions, aabordé les relations maintenant bien éta-blies entre diabète et parodontites ainsique celles qui semblent émerger avec

l’obésité. Ces liens soulignent l’impor-tance des processus inflammatoires pré-sents dans ces différentes pathologies.Même si le lien avec l’obésité est loind’être aussi évident que celui avec le dia-bète, la réalisation d’études où certainsfacteurs de risque communs aux deuxpathologies pourraient être éliminés serasusceptible de clarifier la relation.

• Jean-Luc Davideau de Strasbourg a faitle tri dans les résultats parfois contradic-toires des études portant sur les relationsentre parodontites et naissances préma-turées et/ou nouveaux nés de faible poidsà la naissance où, là encore, la réaction in-flammatoire plus ou moins sévère induitepar la présence d’une pathologie paro-dontale chez des femmes jeunes semblejouer un rôle déclenchant. Des études oùcertains facteurs de risque comme le ta-bac sont des critères de non sélection desparticipants apportent des informationsqui semblent mettre en avant le risqueque constituent les parodontites dans lasurvenue de naissances prématuréeset/ou de nouveaux nés de faible poids.

La séance du vendredi après-midi , pré-sidée par Alain Borghetti, nous a ap-porté des informations essentiellespour appréhender de la manière la plusraisonnée le choix souvent difficile deconservation de dents dont la paro-donte est dégradé mais stabilisé oud’avulsion suivie de la mise en placed’implants. Le fil directeur de cetteséance était le pronostic à long terme :

• David Nisand de Paris nous a montréque les traitements non chirurgicaux per-mettaient dans de nombreux cas d’at-teinte parodontale modérée d’espérer la

conservation prolongée des élémentsdentaires sans perte de support supplé-mentaire. Ces traitements dits non chi-rurgicaux, qui sont en réalité des traite-ments étiologiques par détartrage/surfa-çage associés ou non à des traitementsantimicrobiens, concernent la majoritédes patients atteints de pathologies pa-rodontales et doivent pouvoir être effec-tués par les omnipraticiens.

• Peter Eickholz de Francfort a fort judi-cieusement complété la première pré-sentation qui vient d’être évoquée enabordant les résultats à long terme destraitements chirurgicaux. Lorsque lespoches parodontales sont profondes, en-core plus si elles concernent les zones in-ter radiculaires des dents pluriradiculées,nous disposons aujourd’hui d’optionschirurgicales dont l’efficacité est établie.Le conférencier a souligné les critères dedécision chirurgicale et de choix du typed’intervention.

• Jean-Pierre Bernard de Genève, spé-cialiste reconnu en implantologie, a ana-lysé, à la lumière de travaux récents quiapparaissent sur les résultats à longterme des traitements implantaires, laconfusion qui a longtemps existé entreles notions de survie et de succès des im-plants et qui a pu conduire à éliminer desdents conservables pour les remplacerpar des implants supposés à meilleurpronostic à long terme. Si le recours auximplants dans les situations d’édentationreprésente souvent la solution à privilé-gier, la conservation de dents dont le pa-rodonte est atteint par un processus pa-thologique est souvent possible et doitêtre envisagée en priorité.

Quatre séances plénières ont été organisées avec pour objectif de placer les pathologies parodontales et leurs traitementsau cœur de la santé des patients.Des orateurs de renom, français et étrangers, ont répondu à notre invitation pour faire un point sur les problématiques lesplus actuelles.

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Le samedi matin, Pascal Ambrosini a pré-sidé une séance passionnante sur la ré-génération parodontale avec ses acquisactuels et ses espérances futures :

• Anton Sculean , qui a pris récemment laresponsabilité du très réputé départementde parodontologie de Berne et qui a beau-coup publié sur les amélogénines, a fait lepoint sur leur utilisation en régénérationparodontale avec des résultats sensible-ment voisins de ceux obtenus avec lesmembranes parodontales mais avec unetechnique de mise en place simplifiée. Il aaussi montré que l’adjonction de maté-riaux de substitution osseuse n’apportaitpas de gain supplémentaire par rapport àl’emploi des seules amélogénines.

• Marie-Laure Colombier et CorinneLallam de Paris ont présenté les travauxencore expérimentaux, mais tellementprometteurs, sur les RGTA qui sont desmimétiques d’héparanes sulfates avecun tropisme spécifique pour les zones in-flammatoires dont elles parviennent àmodifier l’évolution pour la diriger versdes phénomènes de régénération. Cetteorientation semble ouvrir la voie à uneapproche thérapeutique tout à fait nova-trice qui s’affranchit pour une part del’étiologie bactérienne des pathologiesparodontales pour se consacrer à sesconséquences inflammatoires.

• Thomas Van Dyke de Boston nous a per-mis de poursuivre le rêve de nouveauxtraitements, toujours axés sur le volet in-flammatoire des maladies parodontales,qui semblent tout aussi spectaculaires.

C’est par l’utilisation de dérivés des oméga3 dénommés résolvines que la réaction in-flammatoire devenue chronique pourratrès avantageusement revenir vers l’ho-méostasie du parodonte, accompagnéed’une restitution quasi intégrale, au moinschez l’animal pour l’instant, des tissus pa-rodontaux détruits par la maladie.

• Enfin, Howard Tenenbaum de Torontoa dressé un superbe panorama des tech-niques de régénération actuellement dis-ponibles et de leur fiabilité encore pro-blématique, ce qui souligne encore sic’était nécessaire l’attente de nouvellesapproches qui soient moins dépen-dantes de paramètres techniques. Il aégalement démystifié les craintes déme-surées apparues ces dernières années àpropos des conséquences bucco-den-taires de l’utilisation des biphosphonatesdans diverses situations pathologiqueset notamment l’ostéoporose.

Seule la dernière séance du samediaprès-midi, présidée par Pierre Barthet,a été entièrement consacrée aux im-plants en abordant les complicationsqu’ils peuvent générer et la manièredont ces complications peuvent êtreprises en charge :

• Jean-François Keller de Lyon a fait l’étatdes lieux sur ces problèmes que nousrencontrons de plus en plus fréquem-ment au fur et à mesure de l’augmenta-tion du nombre d’implants posés et del’allongement du temps d’observation. Ila tout particulièrement insisté, commel’avait déjà fait précédemment Jean-

Pierre Bernard, sur l’importance de distin-guer la survie du succès. La gestion descomplications péri-implantaires est sou-vent difficile et très chronophage venantlargement obérer le succès que certainsont tendance à vouloir attribuer à des im-plants, certes toujours présents maisavec parfois des pertes osseuses péri-im-plantaires qui font douter de leur péren-nité future.

• Andrea Mombelli de Genève a passéen revue l’ensemble des traitements anti-infectieux disponibles pour la prise encharge des péri-implantites. Malgré lepeu de données encore disponibles dansla littérature et grâce à ses nombreux tra-vaux personnels sur ce sujet, il nous aprésenté plusieurs orientations théra-peutiques, en fonction de l’importancedes lésions et de la perte osseuse péri-implantaire, qui vont du nettoyage mé-canique associé aux antiseptiques locauxjusqu’à l’utilisation raisonnée des anti-biotiques par voie locale ou systémique.

• Hugo de Bruyn de Gand, qui a eu latâche toujours difficile de clôturer uncongrès, l’a fait avec sa verve habituelleen insistant sur le pronostic aléatoire destraitements chirurgicaux des pathologiespéri-implantaires. Ce constat des difficul-tés que pose la prise en charge des péri-implantites découle l’impérieuse néces-sité de bien poser l’indication de mise enplace d’implants, en particulier chez despatients qui sont à risque de voir apparaî-tre de telles pathologies parce qu’ils sontfumeurs et/ou présentent des antécé-dents de maladie parodontale. �

Don à l’associationOligocytesNouvelle formule pour la soirée de gala du congrès 2010 dela SFPIO :un dîner de bienfaisance a réuni une centaine de convives etpermis de recueillir et remettre un don de 1500 euros à l’as-sociation Oligocytes. Cette association a été créée en 1992 ;elle aide à financer la recherche sur le traitement des tumeurscérébrales gliales malignes ou gliomes.Tout don personnel peut être remis directement à l’association :contacter le secrétariat de la SFPIO.

Compte rendu des séances plénières du congrès de la SFPIO

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RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS CLINIQUES ET RECHERCHE LAURÉATESDES PRIX GABA, SUNSTAR, PIERRE FABRE ET PRIX POSTER-JPIO

retrouvez l’intégralité des résumés des conférences du congrès sur www.sfparo.org

Blandine Romestand, Fréderic Rouche et Pierre Simonis (de gauche àdroite), les lauréats du prix communications cliniques GABA

Simonis P. et Reingewirtz Y.(Strasbourg)

Traitement parodontalpré-implantaire

Depuis l’avènement de l’im-plantologie la prise en chargedes édentements a évolué defaçon considérable. Les théra-peutiques prothétiques utili-sant des racines artificiellespour remplacer des racinesdentaires comme support deprothèse, font désormais par-tie des « données acquises dela science  ». (Margossian2009) D’autre part, le rempla-cement de dents perduespour des raisons parodon-tales par des implants permetd’éviter la mise en place deprothèses adjointes iatro-gènes et amène une amélio-ration du pronostic des dentsrésiduelles. Néanmoins desétudes récentes ont montréque les taux de survie des im-plants placés chez des pa-tients présentant des antécé-dents de maladie parodon-tale étaient plus faibles quechez les patients indemnes

de maladies parodontales ouque les implants présentaientplus de complications biolo-giques (Karousis 2003, Pjetur-son 2003, Buser 2002, Roos-Jansaker 2006, Schou 2006, Si-monis 2010). Cela est poten-tiellement dû à la colonisationdu sillon péri-implantaire parles bactéries des poches paro-dontales adjacentes (Mombelli1995). En outre la spécificité his-tologique de la jonction épithé-liale et conjonctive péri-implan-taire de type cicatriciel (Ikeda2002) peut participer à la rela-tive fragilité des implants vis-à-vis des péri-implantites. Aussi, ilapparaît primordial de mettreen place un traitement paro-dontal efficace avant d’envisa-ger la mise en place d’implantsdentaires, de contrôler de façonreproductible son efficacité,d’adapter le design implantaireet notamment de la jonction pi-lier implant à la situation paro-dontale ainsi que d’assurer unesurveillance adaptée des im-plants après leur mise en place.Au travers de données de la lit-térature et d’exemples cli-

niques, nous aborderons unprotocole clinique de traite-ment et de contrôle parodontalpré-implantaires.

Romestand B, Delvalle M, Orti Vet Gibert P (Montpellier)

Parodontites agressives : quellesétiologies?

Si la bactériologie des paro-dontites agressives est de nosjours établie avec la présencesignificative de Aggregatibac-ter actinomycetemcomitans,Porphyromonas gingivalis, Pre-votella intermedia dans desproportions conséquentes, ilreste toutefois un nonconsensus au niveau des dif-férentes étiologies. De plus,nous sommes parfoisconfrontés à certains cas oùles signes cliniques sont ca-ractéristiques de la patholo-gie mais où la bactériémie estnon significative.Qu'en est-il alors de l'établis-sement d'un diagnostic fia-ble? A partir de cas cliniquesde parodontite agressive oùl’absence de facteurs bacté-riens impliqués semble prou-vée, nous évoquerons les dif-férentes étiologies possiblesdes parodontites agressives(génétique (1) mais aussi vi-rale (2) et leur influence sur lesplans de traitement parodon-taux et implantaires. En s’ap-puyant sur la présentation denos différentes étapes théra-peutiques de parodontiteagressive (de l’identificationbactérienne (3) aux traite-ments chirurgicaux), nous il-lustrerons nos propos enmontrant les difficultés ren-contrées pour stabiliser cettepathologie dont tous les mé-canismes d’action n’ont pasencore été mis à jour.

Prix Communications cliniques GABA Rouche F, Mora F et Bouchard P(Paris VII)

Traitement des récessionsgingivales par la technique de

l’enveloppe : quel intérêt?

Les techniques de chirurgieplastique parodontales ac-tuelles permettent la correc-tion totale des récessions gin-givales dans les classes I et IIde Miller ou partielle dans lesclasses III. L’utilisation d’unegreffe de conjonctif sous épi-théliale semble pouvoir au-jourd’hui être considéréecomme un «  gold standard »dans les procédures de traite-ment des récessions gingi-vales (Chambrone et al. 2008,2009). Si l’enfouissementcomplet du greffon conjonc-tif sous un lambeau pédiculéavancé coronairement appa-raît comme une technique dechoix (Harris et al. 2002,Hirsch et al. 2005, Cairo et al.2008), la technique de l’enve-loppe (Raetzke 1984) et sesmodifications montre égale-ment de très bons recouvre-ments (Vergara & Cafesse2004, Abundo et al. 2009)ainsi qu’une grande stabilitésur le long terme (Rossberg etal. 2008). La technique ellemême apparaît comme signi-ficativement plus fiable etprévisible (Georges et al.2009). Le but de cette présen-tation est d’illustrer parquelques cas cliniques l’effica-cité de la technique de l’enve-loppe dans le recouvrementradiculaire des récessions gin-givales. La méthode utiliséefait appel au protocole prin-ceps modifié associé à desprélèvements sans déchargeset avec une incision unique(modifiée de Bruno 1994). Lerecul clinique est de 6 mois à 1an. Les résultats montrent lerecouvrement complet dans

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les récessions de classe I et IIainsi que la très bonne inté-gration esthétique dès le courtterme. En conclusion et dansla limite des défauts parodon-taux initiaux, la technique del’enveloppe permet l’obten-tion de résultats au moinsaussi satisfaisants que le lam-beau déplacé coronairementavec greffe conjonctive sousépithéliale. De plus, l’absenced’incisions de décharges etl’environnement de la pochefavorable à la bonne vasculari-sation du greffon font de cettetechnique un protocole parti-culièrement intéressant dansla fiabilisation du recouvre-ment. Son application à plu-sieurs dents dans la techniquedu tunnel (Allen 1994) sembleégalement bénéficier d’unetrès bonne efficacité clinique(Tozum et al. 2005), y comprisdans le recouvrement desclasses III (Aroca et al. 2010).

Prix RechercheSUNSTAR

Bisson-Boutelliez C, Massin F,Miller N, Ambrosini A et

Lozniewski A (Nancy) Interactions entreDesulfovibrio sp.

et les cellules épithélialesDesulfovibrio spp., bâtonnet àGram négatif anaérobie, peutfaire partie de la flore intesti-

nale et coloniser le parodonte.Ces bactéries ont été identifiéesdans les poches parodontalesde patients atteints de paro-dontite sévère. Leur rôle poten-tiel dans la pathogénèse des pa-rodontites reste inexploré. Le but de cette étude est d’éva-luer certains aspects de viru-lence développés par d’autresparodontopathogènes  : La ca-pacité de ces bactéries à enva-hir et à survivre dans les cellulesépithéliales, et à induire une ré-ponse cytokinique de cesmêmes cellules.Matériel et méthodes  : Diffé-rentes souches de Desulfovibrioont été co-cultivées avec lescellules KB. Les cellules conta-minées ont été incubées avecune solution antibiotique pourtuer toutes les bactéries extra-cellulaires, et la capacité d’inva-sion des bactéries est évaluéepar comptage des unités for-mant colonies obtenues à partirdes lysats de cellules euca-ryotes. Des inhibiteurs du cy-tosquelette ont été testés. Leprotocole d’invasion est pro-longé jusqu’à 72h et parallèle-ment les niveaux d’interleu-kines 6 (IL-6) et d’IL-8 sont ex-plorés par ELISA (Enzyme-Lin-ked Immunosorbent Assay).Les cellules contaminées sontobservés avec un microscopeélectronique à transmission etmicroscope confocal.Résultats : Le nombre de bacté-ries intra-cellulaires varient

parmi les souches testées. Lesobservations en microscopieconfirment la localisation intra-cellulaire de Desulfovibrio fairfiel-densis et Desulfovibrio desulfuri-cans. L’invasion de ces bactériesdiminue et augmente avec l’uti-lisation d’un inhibiteur des mi-crotubules et des microfila-ments d’actine respectivement.Les cellules KB contaminées parces bactéries secrètent des ni-veaux de cytokines significative-ment supérieurs aux contrôles. Conclusions  : Cette étude meten évidence pour la premièrefois l’invasion de D. fairfieldensiset D. desulfuricans dans les cel-lules épithéliales, dans un mo-dèle in vitro, par un mécanismemicrotubule dépendant. La ca-pacité de ces bactéries à survi-vre dans les cellules et à modu-ler la réponse immunitaire épi-théliale peut contribuer à l’ini-tiation et à la progression desmaladies parodontales.

Prix CommunicationsCliniques PIERRE FABRE

Surmenian J, Jean-David Sebaoun,Serge Dibart (Boston)

Accélération du mouvementdentaire orthodontique suiteà une décortication alvéolaire

sélective

Suite à une décortication al-véolaire sélective – définie

comme la scarification chirur-gicale du cortex alvéolaire –des malocclusions sévèrespeuvent être traitées ortho-dontiquement en six mois enmoyenne. Combinée avec unegreffe osseuse, cette tech-nique multiplie de façon signi-ficative les possibilités de trai-tement pour corriger, avec desrésultats cliniques stables, lescas d’encombrement sévèrede l’arcade ou de problèmessquelettiques limites. La biolo-gie du mouvement dentairerapide après décortication al-véolaire sélective se traduitpar une diminution passagèrede la densité osseuse, ce quiengendre une zone localiséede moindre résistance. Lesétudes sur animaux ont dé-montré que la déminéralisa-tion-reminéralisation (ostéo-pénie) constitue le fondementde l’orthodontie rapide et il aété émis l’hypothèse que lastabilité du résultat orthodon-tique est due à une accéléra-tion du renouvellement tissu-laire ainsi qu’à une augmenta-tion de l’épaisseur de l’os corti-cal à la suite de la greffe. Unplan de traitement bien établiassocié à une bonne compré-hension de l’action biologiquesous jacente permet une ma-nipulation locale du métabo-lisme de l’os alvéolaire afind’obtenir des résultats à la foisrapides et stables.

Virginie Monnet-Corti remettant le prix Recherche Sunstar à la lauréate,Catherine Bisson-Boutelliez

Jérôme Surmenian félicité par Christian Verner et Matthieu Leininger(lunettesless), lauréat du prix Communications cliniques Pierre Fabre

Résumés des communications Cliniques et Recherche

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20OBJECTIF PARO - Septembre 2010

Mertens B, Boulaamaim T, etTenenbaum H (Strasbourg)

Problèmes et solutions poséspar une réhabilitation

fonctionnelle et esthétiqueglobale

L´objectif de toute thérapeu-tique parodontale est de ten-dre vers la conservation desdents sur l´arcade pour des rai-sons fonctionnelles et/ou es-thétiques. Pourtant l´orienta-tion du traitement parodontalpeut, de part la perte d´attachetrès importantes combinées àdes lésions interradiculaires declasse 3 ainsi qu´à une exi-gence esthétique forte nousamener à extraire des dentspour une meilleure réhabilita-tion fonctionnelle et esthé-tique du patient. La gestion etla planification du plan de trai-tement devient plus difficilelorsque l´exigence primaire dupatient se traduit par un refusstricte de la prothèse amoviblemême pendant les phasestransitoires. Ainsi la décision etle moment d´extraction doitêtre bien planifié afin de pou-voir satisfaire la demande dupatient.Le cas clinique de parodontitechronique sévère généraliséechez un patient de 42 ans, sanspathologie générale associéemais fumant 10 cigarettes parjour depuis l´âge de 11 ans,présentant un kyste récidivanten zone antérieur du maxillaire,présenté ici nous montre enquoi la gestion d´un cas com-plexe associé à un refus caté-gorique de prothèse amovibleet à un motif esthétique pri-maire, peut s´avérer un vrai dé-fit tant dans la gestion du se-vrage tabagique que lors de laréhabilitation esthétique etfonctionnelle globale.Ce cas clinique est présentéétape par étape montrant lesdifférents problèmes rencon-trés ainsi que leur solutionschoisies. Il est illustré de photoscliniques et s´appuie sur lesdonnées de la littérature scien-tifiques.

Bennani N , Mora F et Etienne Det Bouchard (Paris VII)

Gestion des alvéolesd’extraction

L’extraction d’une dent est tou-jours accompagnée d’une alté-ration marquée du volume tis-sulaire. La largeur crestale subitune perte horizontale impor-tante (30% à 3 mois et environ50% après une période de 12mois) (Schropp et al. 2003). Lesétudes animales ont confirméque la résorption ostéoclas-tique se développe dans la ré-gion coronaire de l’os vestibu-laire souvent fasciculé (Araùjo& Lindhe 2005). Ainsi la pertede la fonction osseuse aprèsune avulsion dentaire s’accom-pagne d’une réduction volu-métrique (verticale et horizon-tale) importante de la crêtevestibulaire. Ceci a pour consé-quence un effondrement mar-qué des tissus mous de recou-vrement. Il semble que des altérationspost-extractionnelles similairesse produisent également chezl’homme constituant ainsi unréel préjudice en particulierdans le secteur esthétique. Denombreuses études ont pro-posé différentes techniques depréservation du volume os-seux crestal en utilisant destechniques de régénération tis-sulaire à l’aide de matériaux desubstitution osseuse, de mem-branes auxquels on peut ad-joindre des greffes gingivalesd’épaississement dans le butd’optimiser le profil de crête etlimiter la réduction du contourvestibulaire (Araùjo et al. 2008 ;Fickl et al. 2008). D’autres ontsuggéré la mise en place im-médiate d’implants pour limi-ter le remodelage osseux (Pao-loantonio et al. 2001; Araùjo etal. 2005, 2006). En conclusion, le principal ob-jectif est de préserver le volumedes tissus, l’anticiper ou l’opti-miser dans le cadre d’une im-plantation différée. Au traversde quelques cas cliniques, diffé-rentes techniques de préserva-

tion d’alvéoles d’extraction sontillustrées ainsi que le suivijusqu’à la réhabilitation finale.

Séance Poster

Dumitrescu AL , M. Kawamura,L. Zetu et S. Teslaru (Tromso, Norvège)

L’implication des facteurspsycho-sociaux dans l’associationde l’obésité et de la parodontite

La présente étude envisaged’établir la relation entre lesdéterminants psychologiquescomme facteurs de risquepour les maladies parodon-tales et l'obésité, dans uneétude de cas selon un échan-tillon de 79 sujets (19-69 ans).Après avoir réalisé l’examenclinique parodontal, les sujetsont été invités à remplir unesérie de questionnairesconcernant la personnalité detype A, l'anxiété, la dépression,l'anxiété dentaire, le désespoir,l'intelligence émotionnelle, lestress, l'estime de soi, l'opti-misme et la joie de vivre. Après

une analyse bi  -variable, lespersonnes qui avaient unesurcharge pondérale étaientprédisposées d’être fumeuses,anxieuses et dépressives tan-dis que le niveau d'optimismeet de joie de vivre de ces per-sonnes était très bas. Principa-lement, c’étaient des femmes,le nombre plus élevé de siteset des dents avec PD> 6mm etCAL> 5mm. Les patients ayantun PD moyen de plus de 3 mmet qui saignaient à l’examen >25% présentaient une valeurélevée d’anxiété dentaire etun niveau inférieur d'estimede soi. Les analyses de régres-sion linéaire multiples ont ré-vélé que l'anxiété dentaireétait associée positivementavec le nombre de dents avecPD> 6 mm et avec les raisonsde la visite chez le dentiste,tandis que la joie de vivre étaitassociée à la fréquence del'utilisation du fil dentaire.Nous avons conclu qu'il existesuffisamment de preuves pourune association entre les dé-terminants psychologiques, laparodontite et l'indice demasse corporelle. �

Alexandrina Dumitrescu lors de sa présentation dans la séanceCommunication- Recherche, puis, face à Patrick Boulange et JacquesMetzger, lors de la séance poster.

Résumés des communications Cliniques et Recherche

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24OBJECTIF PARO - Septembre 2010

Objectif Paro reçoit Philippe Bousquet,

Maître de Conférences à la Faculté de Chirurgie Dentaire deMontpellier, président de la SFPIO Languedoc-Roussillon etresponsable du cycle SFPIO d’implantologie

Interview

OP : Pouvez-vous nousprésenter le cycle SFPIO d’im-plantologie ?

Philippe Bousquet : La SFPIOsouhaitait développer une for-mation en implantologie, surle même modèle que le cyclede parodontologie, qui a unsuccès important depuis plu-sieurs années. Ce projet a étépréparé afin d’offrir quelquechose de différent des propo-sitions habituelles en implan-tologie. La première session vadébuter en 2010. Le cycle as-sure une progression en 3 ni-veaux sur une année permet-tant ainsi une assimilation destechniques. C’est une forma-tion avant tout clinique, qui vadébuter par l’abord du patientdans sa globalité, les proto-coles des techniques chirurgi-cales et prothétiques. Cecidoit permettre aux prati-ciens, dès le premier stage, detraiter les cas les plus courants.

Le deuxième module sera plusciblé sur l’esthétique en im-plantologie et les réhabilita-tions totales des maxillairesédentés. Les moyens chirurgi-caux et prothétiques qui per-

mettent une meilleure intégra-tion esthétique des implants ,particulièrement dans les sec-teurs antérieurs maxillaires, se-ront développés  . Le dernierniveau sera consacré aux tech-niques d’augmentation os-seuse. Des travaux pratiquessur modèle permettront deréaliser des augmentations si-nusiennes, des greffes os-seuses, et de se familiariseravec la piezzo-chirurgie.

OP : Pourquoi choisir cetteformation parmi tous lesstages proposés actuelle-ment ?

Philippe Bousquet  : A l’heureactuelle beaucoup d’enseigne-ments en implantologie sontproposés via des firmes com-merciales. Le principe des cy-cles de la SFPIO est de privilé-gier le message scientifique, leprogramme a donc été éla-boré en fonction des tech-niques qui ont fait leurspreuves. Le but est de formerdes confrères à un exercice cli-nique, dans leur cabinet. Nospartenaires industriels nousont suivi sur cette voie, les tra-vaux pratiques seront réalisés

avec plusieurs systèmes im-plantaires différents qui fontpartie des systèmes majeurs,reconnus à travers le monde etprésentant un recul scienti-fique indiscutable. Les sta-giaires pourront manipuler cessystèmes et connaître leurspoints forts, et peut être égale-ment leurs faiblesses…..maisdans tous les cas l’enseigne-ment restera indépendant.

Ce cycle n’est pas en concur-rence avec les enseignementsuniversitaires de type DU, quise déroulent sur plusieurs an-nées, un ou plusieurs jours parsemaine. La plupart des ensei-gnants de ce cycle ont suivi ouparticipent à des enseigne-ments de diplôme universi-taire. Pour le cycle SFPIO, Lesstagiaires auront une forma-tion de base, autant chirurgi-cale que prothétique, qu’ilspourront mettre en pratiquetrès rapidement, entre chaqueniveau. Comme toute forma-tion, elle pourra être approfon-die au fil du temps.

Ce type de cycle peut être unebonne formation avant d’abor-der un Diplôme Universitaire.

OP : Y a-t-il des pré requisà l’inscription ?

Philippe Bousquet : Il n’y a pasde pré requis pour s’inscrire aucycle d’implantologie. Bien en-tendu il est souhaitable d’avoirdes notions de chirurgie et deparodontologie, pour pouvoirprogresser plus rapidement,mais une remise à niveau peutêtre rapide et faite quelquestemps avant le stage. Les pra-ticiens qui seront intéresséspar ce stage sont des prati-ciens qui souhaitent progres-ser dans leur exercice en inté-grant la chirurgie et la pro-thèse implantaire.

OP : Quel est le profil desparticipants ?

Philippe Bousquet  : Les ni-veaux peuvent être très diffé-rents dans ce type de stage ; lenombre étant limité, chacundoit pouvoir obtenir des ré-ponses aux questions qu’il sepose au quotidien. Chaqueconfrère pourra bénéficier del’expérience des formateurs etles travaux pratiques, en petitsgroupes de 5 ou 6 auront uneplace importante dans cet en-seignement pratique. �

Le choix d’OP pour commen-ter le premier article de cetterubrique s’est tourné vers ungroupe d’auteurs ayant à sonactif, depuis une dizaine d’an-née, une vingtaine de papiersconsacrés au même sujet. Ba-sés sur un protocole expéri-mental sensiblement iden-tique et reproductible, le bila-

teral critical-size, 6mm supra-alveolar, periodontal defect,les auteurs étudient les résul-tats histologiques et histo-morphométriques consécu-tifs à l’adjonction de subs-tances (biomatériaux asso-ciés à des protéines morpho-géniques en général) dans letraitement de défauts infra-

osseux parodontaux ou péri-implantaires. A l’origine de cemodèle expérimental, un fin-landais émigré aux USA, etqui a été l’un des « moteurs »du dernier Europerio deStockholm, Urs Wikesjö. Nousavons interrogé l’un desmembres de son équipe, Giu-seppe Polimeni, à propos de

son récent article publié dansle Journal of Clinical Perio-dontology, «  Regenerativepotential and healing dyna-mics of the periodontium: acritical-size supra-alveolarperiodontal defect study  »(Polimeni G, Susin C, wikesjöUME J Clin Periodontol 2009;36: 258-264).

Philippe Bousquet

Questions autour d’un article

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26OBJECTIF PARO - Septembre 2010

OP : We have observedthat you don’t talk anymoreof membrane, but exclusivelyof space-providing devices. Why? 

It has been observed thatspace-provision is a fundamen-tal prerequisite to obtain perio-dontal regeneration (Polimeniet al. 2005). On the other hand,the rationale of utilizing a mem-brane as a method to create a“barrier” has been challengedby a series of studies investiga-ting this feature ( wikesjö  et al2003., Polimeni et al. 2004). Inother words, you may be able toget periodontal regeneration inabsence of a barrier but you willnever get periodontal regene-ration in absence of space.

OP : Space providing isfundamental to obtain rege-neration. In your own clinicalpractice, which system doyou use to get this objective?In association with any bio-material?

Space provision can be provi-ded by the periodontal defectitself. Three-wall defects ornarrow two-wall defects havethe anatomical features to pro-vide space for periodontal re-generation. when the defectdoes not have this anatomicalcharacteristic, the risk of flapcollapse onto the root surfaceor onto the bone is high, andthis, in turn, will occlude theavailable space necessary tostart the cascade of events ty-

pical of  the periodontal rege-neration process. In my clinicalpractice, I utilize ePTFE devicesin cases where defects are notspace-providing. If I need abiomaterial to support themembrane device, my firstchoice is autogenous bone ora biomaterial that does not in-terfere with periodontal/boneformation. (Trombelli et al.1999).

OP : When will we be ableto use safety BMP (2,5..) forperiodontal or periimplantdefects?

I am not sure that BMP is at themoment the best candidate tosupport periodontal regenera-tion. On the other hand, it has

been observed that BMP mayplay a fundamental role in pe-riimplant defects since it canprovide re-osseointegration( Hanisch et al. 1997) . Studiesinvestigating this role are ontheir way.

OP : Different productsused in USA (DFDBA, acellularallogenic dermal graft…) arenot allowed in France. Do youthink that French citizens areoverprotected?

Scientific studies did not showa significant adjunctive effectof these products comparedto others that are already onthe market in France. I do notthink French citizens are over-protected. �

Questions d’OBJECTIF PARO à Giuseppe Polimeni

DiscussionLe modèle expérimental développé dans les années 1990 par Ulf Wikesjö ne cesse d’ap-porter de nouveaux éclaircissements sur les capacités régénératrices du parodonte oul’évidence de certaines BMP à favoriser la fermeture de défauts infra-osseux supra-alvéo-laires. Dans cette nouvelle étude, la grande expérience de Giuseppe Polimeni et Urs Wi-kesjö les conduit à ne plus parler de membrane en PTFEe, mais exclusivement de dispo-sitif mainteneur d’espace et de protection du caillot. Car les auteurs le soulignent claire-ment dans leur discussion, le dispositif PTFEe devient aujourd’hui un instrument de pré-servation d’une part du caillot, afin de favoriser toutes les étapes de la cicatrisation, mi-nute après minute (fibrine au contact de la racine), heures après heures (processus in-flammatoire), jours après jours (résolution de l’inflammation), semaines après semaines(conjonctif peu mature, puis mature à 4 semaines ; os peu immature à 4 semaines, lamel-laire à 24 semaines au niveau apical et coronaire) ; et d’autre part un instrument de pré-servation d’espace, cette expérience ayant montré que les zones comprimées, où l’es-pace s’est trouvé réduit, affichaient une moindre régénération parodontale.

Le but  des auteurs est d’éva-luer sur un modèle animaldans un choix thérapeutiquealéatoire le potentiel régéné-rateur du parodonte et les dy-namiques respectives de cica-trisation des ses différentscomposants dans des condi-tions optimales de cicatrisa-tion-régénération de la plaie.Des défauts parodontaux su-pra-alvéolaires de 6mm sontréalisés chirurgicalement sursix chiens Beagle, aléatoire-ment du côté gauche ou droit.Des mainteneurs d’espace enPTFEe comportant des poresde 300µm et favorisant la sta-bilité de la plaie et le maintiende l’espace sont implantés auniveau d’un quadrant d’unemâchoire par animal. Le défautet le dispositif mainteneurd’espace sont enfouis sous lelambeau afin d’obtenir une ci-catrisation par première inten-tion. L’analyse histométriqueest réalisée à 8 semaines.Les résultats  montrent une ci-catrisation sans problèmechez tous les animaux. L’ana-lyse histométrique montre

que la régénération cémen-taire (2,99 +/- 0,22 mm) étaitsignificativement plus impor-tante que celle du LAD (2,54+/- 0,18 mm) et de la régénéra-tion osseuse (2,46 +/- 0,26mm). La surface de la plaie ré-vèle un effet significatif non li-néaire sur le cément (logβ =1,25, p<0,001), le LAD ((logβ =

1,24, p<0,001), et la nouvelleformation osseuse ((logβ =1,36, p<0,001). Une relation li-néaire significative a été éta-blie entre le cément, le LAD etl’os régénéré indiquant queleur formation pouvait êtresupposée parallèle.Les auteurs concluent que, enprésence de conditions opti-

males de stabilité du caillot, lesprocessus de cicatrisation etde régénération sont favoriséset conduisent à une régénéra-tion parallèle du cément, duLAD et de l’os alvéolaire. Da-vantage, le maintien de l’es-pace influence favorablementles possibilités de régénéra-tion parodontale. �

Questions autour d’un article

Questions autour d’un article

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28OBJECTIF PARO - Septembre 2010

Objectif Paro : Quels ont étéles promoteurs de la parodonto-logie en France  ? De quelle fa-çon l’Alsace a-t-elle apporté saquote-part dans la constructionde la paro française ?

Professeur Pierre Klewansky :Les descriptions des maladies pa-rodontales ont été nombreusesdepuis des siècles, les affectionsétant présentes dès l’aube del’humanité. Mais toutes les an-ciennes références aux manus-crits mentionnent les maladiesdes dents et de leur environne-ment sans utiliser une terminolo-gie spécifique adaptée à une ap-proche systématique.C’est en France en 1723 quePierre Fauchard rédigea « Le Chi-rurgien Dentiste » publié en 1728qui décrit une approche diagnos-tique et thérapeutique des affec-tions dentaires et des tissus avoi-sinants. Une deuxième éditionparue en 1746 décrit la parodon-tite chronique marginale sous leterme de «  scorbut des gen-cives  ». Au cours des siècles sui-vants, en dépit de nombreusestentatives thérapeutiques envisa-gées, les pertes dentaires duesaux caries et aux parodontopa-thies sont importantes.Les premières études épidémiolo-giques en 1944, puis les études cli-niques expérimentales en 1961 et1965 ont mis l’accent sur l’étiolo-gie responsable majeure  : l’infec-tion bactérienne. L’intérêt grandis-sant pour une nouvelle approcheraisonnée des thérapeutiques a

été à l’origine de la création de so-ciétés spécialisées. C’est ainsi quefut créé à Paris le « Cercle de paro-dontologie » en 1966 qui devien-dra en 1970 la « Société Françaisede Parodontologie ».La promotion de la parodontolo-gie a été considérablement amé-liorée par le biais des universités.C’est en effet le décret du 9 juin1966 modifié par l’arrêté du 29août 1972 qui sera à l a base de ladiffusion des connaissances enparodontologie en créant un troi-sième cycle de Sciences Odonto-logiques. L’instauration de certifi-cats d’Etudes Supérieures en pa-rodontologie entérine alors laspécialité comme une disciplineclinique à part entière. Ce troi-sième cycle est validé par les CESet un diplôme de Doctorat dutroisième cycle en SciencesOdontologiques.Ces nouvelles obligations devaientalors pousser l’évolution des re-cherches fondamentales et cli-niques dans le cadre universitaire.Sur le plan administratif il est im-portant de noter que le décret du25 janvier 1990 mettait à parité lespersonnels hospito-universitairesodontologiques avec ceux des dis-ciplines médicales. La constitutiond’un corps d’assistants hospitalo-universitaires, de maîtres de confé-rences et de professeurs des uni-versités- praticiens hospitaliersachevant la structure de l’ensei-gnement odontologique. Ce sont toutes ces évolutions éta-lées sur plusieurs décennies qui

ont permis à la parodontologied’occuper une place à part en-tière au sein des universités parl’accession à un statut hospitalo-universitaire. L’obligation de pro-céder à l’élaboration de Doctoratsdu troisième cycle explique alorsl’éclosion des recherches danstoutes les disciplines odontolo-giques. Par ailleurs, il faut signalerque les départements de paro-dontologie ont été bien souventà la base de la création de col-lèges et de cercles de parodonto-logie locaux et régionaux qui, fi-nalement associés sur le plan na-tional à la Société Française deParodontologie formeront un vé-ritable «  maillage de diffusion  »de cette nouvelle discipline pourla mise à niveau ou la formationcontinue des praticiens.A cette même époque, un certainnombre d’enseignants et de prati-ciens profiteront d’opportunitéspour aller se perfectionner ou serecycler dans d’autres pays d’Eu-rope ou aux Etats-Unis, bénéfi-ciant ainsi de structures d’ensei-gnement déjà rodées dans la spé-cialité. Ils ont à leur retour parti-cipé très activement à la promo-tion de la parodontologie tantdans le cadre universitaire quedans les sociétés savantes.

OP  : On connaît les liensétroits que vous avez tissés aveccertains des leaders de la paro-dontologie américaine, notam-ment lors de rencontres organi-sées à Philadelphie ou Boston.Pouvez-nous nous préciser l’ap-

port de l’expérience américainedans votre réflexion ?P.K. : A Strasbourg, l’enseignementde la parodontologie a débuté en1960 dans le cadre de la section Pa-thologie. Après 1970, une équipecomposée de sept enseignantsprend en charge le départementde parodontologie. Des liensétroits avec le Doyen et Professeurwalter Cohen et les enseignants del’Ecole de Médecine Dentaire del’Université de Pennsylvanie à Phila-delphie permettront des échangessuivis et fructueux qui se sont main-tenus pendant plus de 25 ans. Ilsont entre autre été pérennisés àl’Université Louis Pasteur de Stras-bourg par l’attribution en 1986 dutitre de « Docteur Honoris Causa »au Professeur walter Cohen, paro-dontologiste mondialement re-connu. Les séminaires communsentre les deux départements ontété à l’origine de séjours prolongésdes enseignants de Strasbourg àPhiladelphie en 1977. Par la suite,des enseignants de Philadelphieont été accueillis à Strasbourg dansle cadre de l’université et du Col-lège de Parodontie de l’Est.Il faut préciser que d’autres facul-tés (celles de Nice et de Paris)avaient également tissé des liensétroits avec les « Pennboys ». Tousces faits expliquent que l’ensei-gnement de la discipline a pu s’ef-fectuer d’une façon harmonieuseet concertée entre les ensei-gnants et les praticiens, apportantune homogénéité des curicculumgrâce aux nombreuses rencontres

La paro d’aujourd’hui n’a pas acquis ses certitudes par ha-sard. Si les patients bénéficient de plans de traitementspermettant une approche conservatrice, si les perspec-tives de dents au parodonte réduit ont pu être améliorées,si les maladies parodontales peuvent être combattues etleurs méfaits réparés, c’est à des générations de praticienset chercheurs qu’en revient le mérite. Nous ouvrons, dansla rubrique « Ils ont construit les cairns de la paro et de l’im-planto  », nos colonnes à nos maîtres, nos pionniers, noscréateurs de génie et de talent qui ont su, parfois à contre-courant des idées reçues et bien souvent dans l’enthou-siasme d’équipes de laboratoires, transformé des idéesempiriques en solutions thérapeutiques fiables et repro-ductibles. Premier invité de cette rubrique, le ProfesseurPierre Klewansky, à l’origine du département de parodon-tologie à la Faculté de Chirurgie Dentaire de Strasbourgdont il a assuré la responsabilité de 1970 à 1995.

Les Professeurs Pierre Klewansky (àgauche) et Robert Frank discourant,lors du congrès 2010, aux pieds de lacathédrale de Strasbourg.

de la paroet de

l’implanto

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30OBJECTIF PARO - Septembre 2010

organisées périodiquement danstoutes les régions de France.A cette occasion, on ne peut pas-ser sous silence les forts liensd’amitiés qui se sont établis entreles enseignants de tous les dépar-tements de parodontologie.Durant cette période, les candi-dats au Doctorat en SciencesOdontologiques travaillaientdans le cadre des laboratoires deleurs Facultés.

OP  :  Quelle a été la place dela  recherche française dans laconstruction de la parodontolo-gie européenne ?P.K. : A Strasbourg, la rechercheétait déjà présente dans le cadred’une Unité de Recherche associéeau CNRS et à l’INSERM dirigée parle Professeur Robert Frank qui étaitégalement éditeur des presti-gieuses revues « Le Journal de Bio-logie Buccale  » (Paris), «  Archievesof Oral Biology » (Londres et New-York) et «  Calcified Tissue Re-search » (Berlin et New-York).Ce fait n’était pas unique ; à Paris leProfesseur Robert weill effectuaitses travaux de recherche sur lesdents au sein du laboratoire du Pro-fesseur Robert Courrier au Collègede France et à Nantes, le ProfesseurBertrand Kerebel dirigeait dans lecadre d’une unité INSERM un im-portant laboratoire dédié aux re-cherches structurales et ultra-struc-turales sur les tissus calcifiés adultesen voie de développement. Par lasuite, la création de la FondationDentaire de France à permis le re-crutement de jeunes chercheurs etle financement de projets de re-cherches à Strasbourg.Toutes ces structures ont donc étéà l’origine de l’importante crois-sance de travaux, de thèses et depublications qui ont activementcontribué à la construction de laparodontologie européenne. Les nombreuses Rencontres, Jour-nées d’études, Séminaires organi-sés en Europe ont, dès 1970, contri-bué à la présentation des travauxet à leur diffusion dans le cadre desJournaux et Revues spécialisées.

OP : 1984-2010 : près de 30ans ont séparé les deux congrèsde la SFP à Strasbourg. Vousavez assisté à l’ensemble des

séances magistrales des deuxcongrès. Dans quel domaine sesituent selon vous les princi-pales avancées ?

P.K.  : Une étude comparative desmoyens thérapeutiques utilisés en1983 et en 2010 (date des deuxcongrès de la SFP/SFPIO à Stras-bourg) fait apparaître les améliora-tions de ces 27 dernières années.C’est en premier lieu l’informationdu grand public, mieux éduquépar les médias, Internet et les ca-binets dentaires, qui a banalisél’utilisation des brosses, des fils,des goupillons interdentaires etdes hydropulseurs. Les aides àl’hygiène bucco-dentaire diffuséedans les magazines sont facile-ment accessibles dans les rayonsde la parapharmacie. La mise enœuvre de la «  thérapeutique ini-tiale » a pris une place prépondé-rante et s’applique à des patientstrès réactifs et mieux informés.Les ajustements occlusaux ont étérecadrés mais restent appliquésaux cas patents de disharmoniesocclusales. Les contentions tou-jours utiles ont été améliorées parl’apport de nouveaux matériauxplus faciles à manipuler. Mais c’estl’infection bactérienne qui est tou-jours placée en tête des étiologies.Aujourd’hui, on considère que 5 à10% des parodontopathies peu-vent être considérées commeagresssives car dues à une florebactérienne spécifique. Ce sontelles qui devront être traitées avecle plus d’attentions. Les espècesbactériennes Porphyromonas gin-givalis, agregatibacter actinomy-cetem comitans et Prevotella in-termedia sont les plus patho-gènes. Bien que la flore responsa-ble soit plutôt complexe quemono-spécifique, toutes lessouches de A.a. n’étant pas iden-tiques et peuvent être différen-ciées en fonction de leur pathogè-nicité, les difficultés pour la stabili-sation sont réelles. Il est intéres-sant de noter le titre de la confé-rence du Professeur Ben Ham-mond en 1983 «  La vaccinationest-elle possible ? Analyse à partirdes spécificités bactériennes  »,malheureusement, cette proposi-tion reste toujours d‘actualité.Les techniques chirurgicales

avaient dans les quarante der-nières années occupé une placeconsidérable. Très variées, les di-verses modalités de chirurgies àlambeaux de toutes sortes (to-taux ou partiels), les ostéoplastiesplus ou moins importantesétaient autant de sujets exaltantstoujours très présents dans tousles congrès. Il en a été de mêmepour la chirurgie muco-gingivaleet les greffes avec ses nom-breuses indications cosmétiquesou fonctionnelles qui, il faut bienle reconnaitre, ont donné lieu àbien des traitements inutiles oupeu indiqués, pudiquement nom-més « sur-traitements ». Aujourd’hui, ces interventions ontété replacées dans un contexteplus restrictif, et leur efficaciténettement augmentée par desmodifications opératoires tellesque la technique de l’enveloppeou les tunnelisations pour les ré-cessions gingivales multiples oul’utilisation d’un greffon conjonc-tif enfoui se substituant à la tech-nique de Bernimoulin.Le traitement des poches est réa-lisé avec des incisions très limitéeseffectuées avec des lames ophtal-miques, de petits décolleurs et letraitement des surfaces radicu-laires contaminées avec de l’EDTA.Ces approches permettent la ré-duction des poches infra-osseusesavec ou sans apport de substitutsosseux, ou d’os de récupération au-togène. L’utilisation de protéinesde la matrice amélaire est égale-ment un élément positif pour la ré-attache au niveau du cément traité.La régénération tissulaire guidéepar membrane préconisée en 1985a été améliorée en préservant lecaillot sanguin, stabilisé grâce à cedispositif d’écartement. Enfin, l’utili-sation de fils de suture fins (6/0) estégalement un facteur de réussite.Aujourd’hui comme hier, le butde la reconstitution du paro-donte détruit reste d’actualité.L’utilisation de protéines de lamatrice amélaire (EMD) ou desagents mimétiques synthétiquesdes héparanes sulfates proté-geant les nombreux facteurs decroissance de la dégradation pro-téolytique sont étudiés en re-cherche animale.

L’inflammation à l’origine despertes osseuses peut être éliminéepar les résolvines pour obtenir unehoméostase de l’os reconstitué. Finalement, comme en 1983, larégénération du parodonte resteencore aléatoire chez l’homme.Le congrès de 2010 a tenu à in-clure quelques exposés consa-crés au rôle des infections oralesdans des pathologies systé-miques, faisant état des associa-tions éventuelles, d’affectionscardio-vasculaires et de parodon-tites. De nombreuses publica-tions parues ces cinq dernièresannées ont avancé l’hypothèsed’une association causale due à laprésence de bactéries patho-gènes retrouvées au niveau dubiofilm sous-gingival.Par ailleurs, les liens entre mala-dies parodontales et diabète ontété explorés depuis de nom-breuses années. C’est ainsi quel’on peut considérer le rôle dutraitement parodontal dans lecontrôle de la glycémie.D’autres études récentes suggè-rent que les maladies parodon-tales augmenteraient le taux denaissances prématurées et denouveau-nés de faible poids.Enfin, même l’athérosclérose pour-rait âtre aggravée par les méca-nismes d’action potentiels des pa-rodonto-pathogènes sur les cel-lules endothéliales ; on a démontréen effet le rôle de Porphyromonasgingivalis (P.g.) sur la régulation descathepsines B et S, protéases pré-sentes dans le développement dela maladie athéromateuse.En fait, toutes ces conférencesdestinées à démontrer les liensexistant entre les infections paro-dontales et des pathologies orga-niques ont toujours été d’actua-lité. En compulsant les pro-grammes des Entretiens de Ga-rancière, on retrouve en effet l’or-ganisation d’une table ronde enseptembre 1984 sur les «  Théra-pies odontologiques et maladiescardio-vasculaires ». Elle était pré-sidée par le Professeur Cabrol. Comme quoi, les points d’interro-gation demeurent… mais c’estbien là l’intérêt majeur des forma-tions continues au sein de nos so-ciétés scientifiques. �

Ils ont construit les cairns de la paro et de l’implanto

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31OBJECTIF PARO - Septembre 2010

NOUVEAUTÉSdes partenaires de la S.F.P.I.O.

A présent, nous proposons  les avancées les plus récentes en dentisterie digitale aux labo-ratoires, aux professionnels de l’implantologie et aux patients. La société BIOMET annoncele partenariat entre BIOMET 3i, l’un des leaders dans l’industrie de l’implant dentaire, et RE-NISHAw PLC, leader dans la fabrication de scanners dentaires pour laboratoires, afin d’of-frir des solutions digitales complètes aux professionnels du dentaire et aux patients dumonde entier. Pour RENISHAw, qui fournit des produits en ingénierie de précision à dessecteurs aussi divers que l'aérospatiale et la neurochirurgie, c’est l’opportunité d’étendreson expertise dans l’industrie dentaire.Les praticiens peuvent désormais offrir aux patients des chapes et armatures en zircone etchrome cobalt et des barres.Les solutions numériques proposées par BIOMET3i et RENISHAw sont les suivantes:• Chapes et armatures 3i Incise • Scanners de contact Renishaw• Logiciel CAD 3i Incise • Fraiseuses Renishaw pour laboratoires

Aller partout, tout en finesseLa paro en douceurSatelec® présente un kit de trois inserts ultrasonores de traitement des poches parodon-tales : PerioPrecisionTM.Composé d’un micro-insert droit (TK1-1S) et de deux micro-inserts à double courbureavec orientation gauche (P2L) et droite (P2R), PerioPrecision vous permet de réaliser unprotocole complet de Traitement Ultrasonore des Poches.Ces instruments sont les plus fins du marché, idéalement adaptés au débridement des pa-rodontes fins et des zones étroites (chevauchement coronaire et proximité radiculaire no-tamment).Gradué tous les 3 mm comme une sonde pour mesurer les poches, le TK1-1S désorganiseet élimine le biofilm et des petites concrétions, délicatement, suivant la surface radiculairedans la poche.La boîte autoclavable de trois clés dynamométriques vertes indique, selon le Color Co-ding System* de Satelec, que le réglage des ultrasons à faible puissance est conseillé, afinde préserver le sens tactile du praticien et par sécurité. Aussi, les clés protègent les insertsde toute déformation.

Finesse et profondeur de coupe en chirurgie osseuseDeux nouveaux inserts scies sont aujourd’hui disponibles et adaptables sur le Piezotome2™ et l’Implant Center 2™ de Satelec®. Plus fins, plus longs, ils offrent de nouvelles oppor-tunités cliniques. Détails des indications des trois inserts scies disponibles :

• Le BS1, insert générique, dispose d’une profondeur de coupe de 6 mm pour les actesclassiques de découpe d’os cortical mais également, pour les traitements orthodon-tiques chirurgicaux (Piezocision) et les distractions osseuses.

• BS1 Slim : Accéder aux coupes profondes (9 mm). Avec son profil affiné, le BS1 Slim estutilisé lors de coupes en profondeur d’os cortical très dense.

• BS1 Long : Limiter la multiplication des instruments nécessaires à la prise de greffonLe BS1 Long (15 mm) est destiné à faciliter la prise de greffon notamment en zone ra-mique par son passage sur toute la longueur du greffon.

RENISHAW PLC

SATELEC-ACTEON Equipment17 avenue Gustave EiffelF-33708 MERIGNACTel: +33 556 34 06 07Fax: +33 556 34 92 92E-mail: [email protected]

*système de code couleur

Les piliers SnappyTM Abutment 4.0 et 5.5Le pilier idéal pour les restaurations postérieures est désormais disponible endeux hauteurs de pilier.Nobel Biocare a le plaisir de communiquer sur l’élargissement de sa gamme trèspopulaire de pilier Snappy™ avec deux hauteurs de piliers plus grandes. Dès à pré-sent, le Pilier Snappy™ est disponible en 4.0 et 5.5 mm. Grâce à son profil et à saconception, le pilier Snappy™ Abutment permet une utilisation clinique sans mo-dification. De plus, le transfert d’empreinte inclus qui se clipse sur le pilier, rend laprise d’empreinte aisée. Le pilier Snappy™ Abutment est une solution prothétiquefacile à utiliser, qui convient parfaitement dans les cas de restauration prothétiqued’édentement partiel et unitaire.

Facile d’emploiLe pilier SnappyTM Abutment est facile d’utilisation et garantit une précision op-timale. De plus, tous les composants prothétiques et ceux nécessaires à la restau-ration à savoir le pilier, la vis de pilier, le transfert d’empreinte, le capuchon de ci-catrisation et la chape en plastique provisoire sont fournis dans un seul et uniqueemballage. C’est pourquoi le Pilier Snappy offre une solution prothétique renta-ble, fonctionnelle et qui permet un gain de temps.

Une restauration efficaceLe pilier Snappy™ Abutment est placé sur l’implant et la vis est serrée à 35 Ncm àl’aide du tournevis mécanique Screwdriver Unigrip et la clé à torque manuelle deprothèse Manual Torque wrench. Une fois le pilier Snappy™ sécurisé, le transfertd’empreinte est ajusté, la flèche sur le dessus du transfert étant orientée en vesti-bulaire. Le matériau d’empreinte est ensuite injecté autour du transfert et l’em-preinte est prise. Cette technique permet d’obtenir une empreinte précise du pi-lier Snappy™ Abutment et bien ajustée par rapport à la limite cervicale du pilier.Le laboratoire de prothèse peut ensuite utiliser une réplique de pilier pour prépa-rer la restauration définitive. De plus une chape provisoire est incluse pour fabri-quer une prothèse provisoire, ce qui permet au patient de repartir du cabinet den-taire avec une dent fonctionnelle. La restauration finale de la couronne est fabri-quée selon une technique conventionnelle. Pour se faire, NobelProcera™ fournittoute une gamme de restaurations, pour toutes les indications, à la fois esthé-tiques et rentables.

Modèles et taillesLe conditionnement du Snappy™ Abutment a été amélioré et contient tous lescomposants nécessaires, à savoir le pilier définitif, le transfert d’empreinte utilisépour la prise d’empreinte et la chape provisoire pour la fabrication de la prothèseprovisoire. Le code 4 ou 5 est inscrit sur les composants mis à disposition, suivantla hauteur du pilier utilisé : le pilier Snappy Abutment 4.0 ou le pilier Snappy Abut-ment 5.5. Le pilier Snappy™ Abutment est disponible pour tous les systèmes d’im-plants Nobel Biocare, NobelReplace, Brånemark, NobelActive, et pour toutes lesplates-formes NP, RP, wP et 6.0.

Le code 4 ou 5 est inscrit sur lescomposants, suivant la hauteur dupilierutilisé. Le pilier SnappyTMAbutment estdisponible pour tous lessystèmes d’implantsNobel Biocare etpour toutes les plates-formes NP, RP,wP et 6.0.

Le conditionnement duSnappyTMAbutment a été amélioré etcontient tous lescomposantsnécessaires, à savoir le pilierdéfinitif,le transfert d’empreinte utilisé pourlaprise d’empreinte et la chapeprovisoirepour la fabrication de laprothèse provisoire.

Nobel Biocare™ (NOBN, SIX Swiss Exchange) est leader mondial en dentisterie restauratrice et esthétique innovantes. En tant que fournisseur de solutionscomplètes, Nobel Biocare™ offre la gamme de solutions la plus étendue de la dent à la racine, de l’édentement unitaire à l’édentement complet. La gammede solutions couvre les implants dentaires (y compris les marques clef telles NobelActive™, Brånemark System®, et NobelReplace™), les prothèsespersonnalisées et les équipements (NobelProcera™), la chirurgie guidée et les bio-matériaux.Nobel Biocare, forte de 2250 employés, a réalisé un chiffre d’affaires de 581,4 millions d’euros en 2009. Le siège social se trouve à Kloten (Canton de Zurich)en Suisse. Il existe sept sites de production qui sont situés au Canada, en Israël, au Japon, en Suède et aux Etats-Unis. Nobel Biocare possède 35 filiales.

Nobel Biocare Holding AGDr Kai Klimek, DDSGlobal Manager Market CommunicationPostfachCH – 8058 Zurich-AirportTel.: +41 (0) 43 211 42 40 / Fax: +41 (0) 43 211 42 [email protected]

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