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Thème 2 - Les dynamiques de la mondialisation : La mondialisation en fonctionnement

Le vin, longtemps symbole des civilisations méditerranéennes, est aujourd’hui un produit mondialisé. Le monde du vin se

réorganise, il est de moins en moins dominé par l’Europe. Le marché mondial du vin, très concurrentiel, ainsi que la filière vinicole

apparaissent en pleine restructuration.

Pb : En quoi le vin est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ?

Carte 1 : Les superficies viticoles (production de raisins) dans le monde en 2010.

Carte 2 : Le marché mondial du vin en 2010.

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Document 3 : Le vin trinque à la mondialisation, par RAPHAËL SCHIRMER géographe à l’université de Bordeaux,

laboratoire CNRS Ades, in Libération, 25 septembre 2010. «A l’origine, le vin est un produit de la mondialisation, dès la conquête de l’Amérique par les colons espagnols (premières vignes plantées au Chili

en 1548). Les grands vignobles ne peuvent durer dans le temps que s’ils ont accès à de vastes marchés de consommation. Les Anglais, grands

amateurs de vin, ont eu un rôle majeur pour les vignobles de Bordeaux, Porto ou encore Marsala. La nouveauté aujourd’hui réside dans le

caractère presque universel de la consommation du vin. L’Asie fait figure de nouvel eldorado : à mesure que le niveau de vie augmente, la

consommation de vin se développe. Elle est synonyme d’un idéal de modernité, véhiculé par les médias. Surtout dans les classes moyennes et

supérieures des métropoles : New York, Shanghai, Bombay… Le Japon et la Chine produisent des vins de qualité croissante, souvent grâce à des

partenariats entre des entreprises locales et des groupes européens.

«L’Italie est un vieux pays exportateur, mais son envolée est assez récente. Elle est due à l’affirmation qualitative de nombreuses régions, épaulée

par un œnotourisme très développé et une image très valorisante sur le marché américain, faite de «lifestyle» à l’italienne. Ce que la France n’a

pas réussi à faire. Il y a un problème entre notre image de grand raffinement et de luxe, et la majeure partie de la production française qui ne colle

pas à ce discours. Les prix sont parfois surcotés.

«De nombreux acteurs font pression pour davantage libéraliser le marché des vins ainsi que les méthodes de production. En fait, le pouvoir de

pilotage des vignobles est passé des mains du monde viticole aux puissantes entreprises de production, voire à la grande distribution. Celle-ci a

besoin de volumes conséquents que les méthodes traditionnelles ne permettent pas. On se rappellera la question de l’aromatisation des vins grâce

à des «tisanes» de copeaux de bois, qui permettent de se passer de fûts de chêne et surtout d’un long vieillissement, forcément coûteux. Or, cela

touche directement la définition même du vin, héritée de la fin du XIXe siècle, et reconnue internationalement grâce à l’Organisation internationale

de la vigne et du vin (OIV). Cette définition du vin (issu uniquement de raisins ou de moûts de raisins) a permis de maintenir un tissu rural dense et

vivant, des savoir-faire anciens, et une forte typicité du vin.

«Toutefois, l’OIV est menacée : les Etats-Unis l’ont quittée en 2000, et l’OMC ne la reconnaît pas pour l’instant. La Chine, simple observatrice à

l’OIV, devrait faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre selon qu’elle adhère ou non.

«Les paysages de vignoble sont admirables, mais ils reposent sur des équilibres fragiles, souvent bâtis dans la longue durée. Il serait consternant

de les sacrifier. Le risque est d’évoluer vers des vins industrialisés, provenant de n’importe où sur la planète, avec une bien faible valeur ajoutée

pour le producteur.»

Document 4 : Vin/Vin 2020 Une certitude, la France du vin doit faire sa révolution culturelle, celle des mentalités, passer des seuls vins de vigneron aux vins « au goût du

consommateur », du « produit » au « business » : « c’est de marketing qu’il faut parler, de rapport qualité prix, d’étiquette…bref de commerce » et

penser export jusqu’à l’obsession. D’une vision franco-française, passer à une vision mondiale, ne plus se tromper de concurrent, sortir le nez du

guidon coté producteur, et surtout coté décideur, renoncer à la tentation d’une nouvelle prohibition, cesser de « cacher ce vin que l’on ne saurait

voir (et boire), que l’on voudrait bien pouvoir vendre en tout bien tout honneur. Sortir enfin de notre schizophrénie. « Le vin n’est pas bon pour les

étrangers, un poison pour les Français ». C’est un produit de convivialité, de plaisir, de culture, « qui ne se déguste qu’avec modération ». Il ne faut

rien cacher, ni de ses bienfaits, ni des risques de l’excès de sa consommation mais affirmer à travers le vin, à l’instar des Espagnols, Canadiens ou

Anglais, une attitude positive et confiante, revendiquer notre « art de vivre à la française ». Ils ont fait le choix raisonné de la clarté et de la

responsabilité, celui d’une politique d’éducation, la promotion de la culture du goût au détriment de l’ivresse.

VIN/VIN 2020, Plan Stratégique de valorisation de la filière vitivinicole Française à l’Horizon 2020, Michel ROUMEGOUX, Chargé de mission

auprès du Ministre de l’agriculture et de la Pèche, Décembre 2008.

Document 5 : Salon Vinexpo Asia-Pacific 2012, Hong-Kong.

Vinexpo Asia-Pacific a enregistré 15 785 visiteurs venus de 24 pays, fréquentation en augmentation de 25% par rapport à 2010. Le salon international est la plus large vitrine au monde du vin et des spiritueux en Asie. 10 500 m² de stands ont été attribué à 1 050 exposants venus de 28 pays. Chaque visiteur pouvait découvrir des vins des grands pays producteurs (France, Italie, Espagne, Allemagne, Chili, Etats-Unis, Autriche, Argentine, Portugal,…).

Document 6 : Les principaux pôles dans les échanges mondiaux.

Extrait de la Matinale d'Europe 1, jeudi 31 octobre 2013 à propos d'une enquête de Morgan Stanley (Banque d'investissement) sur les perspectives du marché mondial du vin.

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Questions :

1. Le vin : un produit inscrit dans la mondialisation. (Documents 1, 2 et 3)

a) Quels sont les principaux espaces de production de raisins et de consommation de vin ?

b) Quelles sont les principales étapes de la diffusion mondiale du vin ?

c) Quels sont les facteurs de la mondialisation du vin ?

2. Quels sont les acteurs de la filière vinicole ? (Documents 1, 3-6)

d) Quels sont les acteurs traditionnels de la filière vinicole ?

e) Quels sont les nouveaux acteurs du vin sur le marché mondial ?

f) Montrez que les stratégies commerciales de ces différents acteurs sont différentes.

g) Pourquoi peut-on dire du vin qu’il « s’industrialise » ?

3. Comment le marché mondial du vin s’organise-t-il ? (Document 2, 5-6)

h) Quels sont les principaux pays exportateurs et importateurs de vin ? Dans quel sens les flux se dirigent-

ils ?

i) Quelles sont les conséquences de ces évolutions sur la production et la commercialisation du vin

français ?

Schéma du marché mondial du vin à compléter à la fin de l’étude :

Sources : Manuel Nathan HG TS 2012 + Dossier Geoconfluences : http://geoconfluences.ens-

lyon.fr/doc/typespace/vin/VinScient.htm