écritures itures - Aude à la...

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Le premier système d'écriture dont on ait gardé trace date du IV e millénaire avant notre ère. En Mésopotamie, l'homme s'exprime alors par des dessins appelés pictogrammes, représentant de manière simplifiée objets ou êtres vivants. ers 2900 avant J.-C., l'usage de l'écriture se généralise. Dessinés avec un calame taillé en forme de clou (en latin cuneus, d'où le nom de cette écriture, cunéiforme), les pictogrammes se modifient et deviennent moins figuratifs. Dans le même temps, naissent de nouveaux signes, nés de la combinaison de plusieurs pictogrammes et permettant d'exprimer une idée, les idéogrammes. Puis, peu à peu, l'homme se sert du pictogramme non plus pour désigner l'objet qu'il représente mais le son prononcé, à la manière du rébus. On parle alors des phonogrammes. Le premier alphabet connu date du XIV e siècle avant J.-C., on le trouve à Ugarit (Syrie). C'est une révolution : les signes notent désormais les sons les plus simples dans lesquels se décompose la langue. Deux siècles plus tard, apparaît l'alphabet phénicien qui est à l'origine des alphabets araméen (source des alphabets arabe et hébreu) et grec (origine des alphabets cyrillique, étrusque et latin). M Pictogramme du poisson grand homme Pictogramme de roi (grand et homme) Tablette cunéiforme écritures écritures itures écritures écritures ecritures itures écritures écritures écritures écritures écritur M

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Le premier système d'écriture dont on ait gardétrace date du IVe millénaire avant notre ère. En Mésopotamie, l'homme s'exprime alors par

des dessins appelés pictogrammes, représentant de manière simplifiée objets ou êtres vivants.

ers 2900 avant J.-C., l'usage de l'écriture se généralise. Dessinés

avec un calame taillé en forme de clou(en latin cuneus, d'où le nom de cetteécriture, cunéiforme), les pictogrammesse modifient et deviennent moinsfiguratifs. Dans le même temps,naissent de nouveaux signes, nés de lacombinaison de plusieurs pictogrammeset permettant d'exprimer une idée, lesidéogrammes. Puis, peu à peu, l'homme se sert du pictogramme non plus pour désignerl'objet qu'il représente mais le sonprononcé, à la manière du rébus. Onparle alors des phonogrammes.Le premier alphabet connu date duXIVe siècle avant J.-C., on le trouve à Ugarit (Syrie). C'est une révolution :les signes notent désormais les sons lesplus simples dans lesquels sedécompose la langue. Deux siècles plustard, apparaît l'alphabet phénicien quiest à l'origine des alphabets araméen(source des alphabets arabe et hébreu)et grec (origine des alphabets cyrillique,étrusque et latin).

M

Pictogramme du poisson

grand

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Les plus anciennes inscriptions en écriture latineantique datent des VIe et Ve siècles avant J.-C.

rès tôt on distingue deux types d'écriture :

la capitale, écriture lourde etostentatoire utilisée pour lesinscriptions solennelles tracéesle plus souvent sur desmatériaux durs (pierre, marbre,etc.) et pour certaines œuvreslittéraires ; la cursive, écriturecapitale de petit module, plusrapide, réservée aux documentsde la vie courante, le plussouvent rédigés sur dessupports fragiles (papyrus,tablettes de cire, etc.).Au IIIe siècle de notre ère, lacursive évolue encore, se faisantplus rapide et développantcourbes et ligatures, tandis quela capitale ne connaît guère demutations.

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stèle de Caius Julius NigerChâteau Comtal, Cité de Carcassonne

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Les peuples barbares qui s'installent en Occident adoptent,en même temps que la civilisation latine, son écriture.

mpruntant à l'alphabet latindes lettres capitales et des

minuscules, se caractérisant en outrepar la graphie spécifique de certaineslettres (telles que a, d, e et m),l'onciale née au IVe siècle est unecalligraphie réservée aux manuscritsde luxe. Elle disparaît au IXe siècle, nesubsistant après cette date que sousforme sporadique, dans des titres etdes lettrines.Le recul économique et le repli sur soides différents royaumes barbares àpartir du Ve siècle sont à l'origine desdifférentes évolutions que connaît lacursive latinejusqu'auIXe siècle. Cesécritures, d'aborddésignées par lesérudits enréférence à leur origine géographique(bénéventine, wisigothique, insulaire),sont connues aujourd'hui sous le nomd'écritures précarolines.

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Évangéliaire de la cathédrale Saint-Just

de Narbonne, IXe siècle (exemple d’écriture onciale)

Déposition de témoins

concernant le domaine

de Fontjoucouse, 834

(exemple d’écriture précaroline)

Après les invasions barbares, l'Église recueillel'héritage antique. Désormais l'écrit devient

l'apanage des monastères.

egroupés dans le scriptorium, les moines transcrivent, copient et

enluminent les manuscritsindispensables à la prière et à lacélébration des offices religieux.À la suite de la croissance économiquedu XIIIe siècle et pour répondre à unedemande accrue, née notamment dudéveloppement des universités et desécoles urbaines, des ateliers laïques,regroupant des artisans sous la directiond'un maître, produisent contrerémunération ouvrages sacrés etprofanes.

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Au cours des siècles, les supports de l'écriture, de même que les outils du scribe, ont varié,

modifiant de manière sensible les graphismes et les techniques d'apprentissage de l'écriture.

is au point en Égypte dèsle quatrième millénaire

avant notre ère, le papyrus,fabriqué à partir du roseau dumême nom, est utilisé en Occidentjusqu'au VIIe siècle, et même jusqu'auXIe siècle dans la chancelleriepontificale. Devenant de plus enplus rare et coûteux à la suite desconquêtes arabes, le papyrus est remplacé par un matériau plus solide, fait à partir de cuird'animal : le parchemin.

Ce support, dont on attribue ladécouverte aux habitants dePergame, est concurrencé à partirdu XIIIe siècle par une inventionvenue d'Orient par l'intermédiairedes Arabes : le papier, fabriqué àpartir de chiffons de chanvre et de lin.Durant tout le haut Moyen Âge,comme dans l'Antiquité, œuvreslittéraires et documents de la viecourante sont rédigés sur desfeuillets de papyrus, puis deparchemin, collés ou cousus les uns

aux autres lorsque le texte est long et conservéssous forme de rouleaux (rotulus). Connusdepuis le IIe siècle après J.-C., les livresconstitués de cahiers pliés et cousus(codex) prennent peu à peu la place desrouleaux moins maniables.Outil du scribe jusqu'au Ve siècle, le calame,roseau taillé, est remplacé par la plumed'oiseau qui ne disparaît qu'au XIXe siècle,avec la généralisation de l'emploi de la plumemétallique.

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Rouleaux de papyrus et calames en roseau

Théologia moralis, XlVe siècle ; “Rotulus”

Livre d'heures, XVle siècle :Vierge de l’Annonciation

lisant un “codex”

Minutes de Nicolas de Calidis, notaire de Lagrasse, 1392-1411

document établi sur papier

Fourniture d’un atelier de copiste en parchemin,

manuscrit allemand Xlll e siècle

Née au IXe siècle avec la dynastie carolingienne,l’écriture caroline s’impose rapidement à tout

l’Occident. Elle est tout autant témoin que facteur de l’unité du monde médiéval.

’apparition et la diffusion decette écriture est chrono -

logiquement liée à la mise en placede l’importante réforme de la liturgieréalisée par Charlemagne.La minuscule caroline n’est en aucune manière une nouvelle écriture ;elle est une harmonisation desformes préexistantes dans unalphabet simple et bien lisible.Chaque lettre est indépendante l’unede l’autre. À l’exception des lettres eet t et des lettres s et t liées entreelles par des tracés caractéristiques,les ligatures sont peu nombreuses.

La pratique de cette élégante graphieest constante jusqu’au XIIe siècle, tantdans les manuscrits littéraires quedans les chartes et autres documentsde la vie quotidienne.

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Charte de concession du fiefde Berre (Fontjoncouse), s.d.[1076-1079]

Fragment d’épi�olier, ligature �.

Après la chute de l'Empire romain au Ve siècle, l'Église prend en main l'activité éducative.

ux écoles antiques urbainessuccèdent des écoles paroissiales

destinées à former les futursdesservants des églises rurales. LaRenaissance carolingienne puis, auXIe siècle, la Réforme grégoriennefavorisent le développement des écolesmonastiques et cathédrales enOccident.

À partir du XIIIe siècle, les pouvoirspublics se préoccupent de donner unenseignement plus en rapport avec lesréalités économiques et ledéveloppement des échangescommerciaux. Les villes, commeNarbonne au XVe siècle, se dotentd'écoles consulaires.

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Chanoine, Carcassonne, Cathédrale

St Nazaire (photo © E.Teisseidre)

Enseignement dispensé

par les ordres mendiants

Maître enseignant,

Theologia moralis,

XIVe siècle

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Au XIIe siècle, période de relative prospérité aucours de laquelle l’usage de l’écrit se fait moinsrare, la minuscule caroline se modifie, donnant

naissance à l’écriture gothique, qui se caractérisepar la brisure des traits.

ême si la forme des lettresn’est pas sans rappeler

le goût du temps pour l’arc brisé, il apparaît légitime d’attribuer cetteévolution au remplacement de la plume à bec symétrique par la plume à bec biseauté à gauche.

À côté de l’écriture soigneusementcalligraphiée que les copistes emploientpour les manuscrits littéraires, apparaîtà partir du XIIIe siècle une gothiquecursive destinée à la rédaction desdocuments de gestion courante (actesprivés, livres de comptes, etc.).

L’importance prise par les courbes et les ligatures des lettres entre elless’explique par la volonté du scripteur de rédiger le plus rapidement possibleles documents qui lui sont confiés.

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Fragment de missel, x1ve siècle

Ligature des lettres d et e visible dans le mot“Herodes” (5e ligne), évangéliaire, x111e siècle

Minutes notariales de Nicolas deCalidis, notaire royal de Lagrasse,1392-1411

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La notation musicale naît au IXe siècle ; elle estdestinée à l'origine à aider les religieux, dont l'unedes missions essentielles est de célébrer Dieu, à

retenir le répertoire liturgique.

ans le domaine de la musique, la tradition orale prévaut jusque

dans la seconde moitié du IXe siècle. À cette date, apparaissent les premièrestentatives d’écriture musicale : au-dessus des mots, les scribes tracentdes signes appelés neumes afind’indiquer au chantre l’inflexion de lavoix (accentuation et ponctuation).

jusqu'à atteindre une grandecomplexité. L’écrit n’est plus désormaisun simple aide-mémoire pour le chantremais peut être à l’origine d’une véritablecréation musicale. Au XVIe siècle, sousl’influence de l’imprimerie, l’écrituremusicale tend à se codifier et serapproche de la notation telle que nous la pratiquons aujourd’hui.

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Bréviaire noté, neumes, XIe siècle Antiphonaire, notes carrées, XIVe siècle.

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En l’absence de toute ligne de portée,le positionnement des neumes à desniveaux différents marque la hauteurrelative des notes.Après l’invention des portées auXIe siècle, les neumes laissent la place àde nouveaux signes : des points puis desnotes carrées. Au cours des sièclessuivants, la notation musicale tend à seperfectionner (apparition des ligatures,des signes de pause et de mesure)

Processionnal, notation plus élaborée, 1727

Grâce au notaire, dépositaire de la puissancepublique, tout acte privé est doté d'un caractèred'authenticité et a valeur de preuve. Homme de

l'écrit par excellence, le notaire occupe une place de choix au cœur de la société.

éritier des institutions du Bas-Empireromain, le notariat public apparaît en

Italie au XIe siècle, puis se répand dans laFrance méridionale dès la fin du XIIe siècle,en liaison avec le développement des villeset des activités commerciales. En apposantau bas des documents son seing manuel,le notaire confère aux actes privés pleinevaleur juridique. Dès le début duXIVe siècle, la France est partagée en deux,entre une zone de droit coutumier (aunord) et une zone de droit écrit (au sud)où le notariat règne sans partage.

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Par les multiples fonctions qu'il exerce et grâce à samaîtrise de l'écrit et du droit, le notaire occupe uneplace importante dans la société de son temps.Personnage incontournable des grands moments dela vie, il se fait parfois le chroniqueur attentif dumonde qui l'entoure.

Seing manuel de Pierre Raymond de Fontani, notaire publicde Lagrasse, 1322

Seing manuel de Paul Stephani, notaire public de Lagrasse, 1365

Seing manuel de Guillaume Pictavini, notaire public deLagrasse, 1280

écrituresLe parfait notaire apostolique, 1775, manuel de pratique notariale

Dans les derniers siècles du Moyen Âge, l’emploiexagéré des écritures cursives, en déformant

considérablement certaines lettres, rend difficile la lecture des textes.

ans l’Italie du XIVe siècle, les érudits, désireux de

ressusciter les valeurs de lacivilisation antique, recherchent les manuscrits des auteursclassiques latins ; ils en découvrentdes copies établies en minusculecaroline. Séduits par l’élégance et la lisibilité de cette écriture qu’ilscroient contemporaine de la Romeantique, ces humanistes s’attachentà la faire connaître et à la diffuser.

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Une nouvelle forme d’écriture,imitée de la caroline, voit lejour : l’humanistique, qui serépand en France à la fin duXVe siècle essentiellement parl’intermédiaire des livresimprimés. Dans le mêmetemps, naît une écriturehumanistique cursive, reprisepar le grand imprimeur vénitienAlde Manuce et connue depuislors sous le nom d’italique.

Exemple d’écriture humanistique, 1500

Bulle du Pape Clément VII, 1527, exemple d’écriture italique

L’invention de l’imprimerie mise au point par Gutenberg au XVe siècle joue un grand rôle

dans l’évolution de l’écriture.

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L’objectif est rapidement atteint etles exemples sont nombreux de laqualité graphique et de la valeuresthétique des écritures en usageaux XVIIIe et XIXe siècles.La généralisation de l’emploi dustylo à bille a profondément modifiél’aspect de notre écriture. Celle-cidemeure cependant l’héritière del’écriture latine des siècles passés.

a typographie fixe et régularise la forme et la taille des

caractères, imposant en outreprogressivement l’usage de deuxalphabets : minuscules et capitales.Plus encore que dans les dernierssiècles du Moyen Âge, les cursives desXVIe et XVIIe siècles deviennentdifficiles à déchiffrer. Aussi, en France,les pouvoirs publics prennent-ils desmesures pour régulariser l’écriture etla rendre aisément accessible.

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Minutes de Pierre Rouch, notaireroyal de Carcassonne, 1567

Exemples d’écritures de rondes, bâtardes et coulées, “Encyclopédie” par Diderot et d’Alembert, 1751-1772

Délibération du chapitre Saint-Michel de Castelnaudary, 1735

Procédure concernant le chapitre Saint-Michel de Castelnaudary, 1711

Du XVIe au XVIIIe siècle, l'apprentissage de l'écritures'effectue sous la direction de maîtres écrivains

ou dans le cadre des petites écoles. Il s'agit d'un apprentissage manuel

qui ne concerne qu'une partie des élèves.

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Durant cette période, le nombre desmanuels de lecture et d'écriture ne cessepourtant de s'accroître, allant du simpleabécédaire (La Croix de Dieu ou Rôti-cochon) jusqu'au traité savant quiexplique en détail les différents typesd'écriture et fournit de nombreux conseilspratiques.

'époque moderne, avec ledéveloppement de l'imprimerie, marque

une étape décisive dans le passage despopulations de l'Europe occidentale de l'oral àl'écrit. Entre la Renaissance et la Révolutionfrançaise, l'alphabétisation se développe grâceà la multiplication des petites écoles tenuespar des régents ou des congrégationsreligieuses. Apprentissage des rudiments del'instruction et catéchisme sont alorsintimement liés. Chaque phase (lire, écrire,compter) de cet apprentissage est alorsindépendante des autres et de nombreuxenfants apprennent à lire, mais jamais à écrire.

CC

Livre de comptes et de raisondes familles Pech et Lieusson, 1521-1828 : essais d'écriture et de signatures, XVIIIe siècle

Registre des contrats du chapitre Saint-Just de Narbonne, 1672-1676 : essais de plume

Planches de l'Encyclopédie Diderot d’Alembert, 1751-1772

Apparue dès le milieu du XIIIe siècle comme marquede validation des actes, la signature est, pour leshistoriens, un indicateur des plus fiables pour

apprécier le niveau d’alphabétisation de la société.

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L’étude statistique des signatures apposées par les conjoints au bas des actes de mariage permetd’avoir une approche du degré d’alphabétisation des hommes et des femmes et de voir comment, peu à peu, au cours de ces derniers siècles, on est passé inélucta blement d’une culture orale à une culture scripturaire.

a généralisation de l’emploi de la signaturecomme marque d’authentification à partir

des XVe-XVIe siècles a pour conséquence de faireapparaître, à côté des signatures autographesdes personnes lettrées, des marques distinctivestracées par tous ceux qui sont incapables d’écrireleurs noms. Ces signes prennent desformes très variées : des bâtons, descroix, des lettres capitales dessinéesparfois avec une grande hésitation.Assez souvent, ces marques sontaccompagnées (à côté ou au-dessous) de l’identification de leur auteur.

CC

Contrats du chapitre cathédral Saint-Nazaire de Carcassonne, 1619-1637

Pétition signée par des citoyensde Narbonne, 1792

Minutes de jean Espes, notaire royal de Lagrasse, 1639-1641

Déjà très en progrès sous l’Ancien Régime,l’alphabétisation connaît au XIXe siècle une accélération importante, toutparticulièrement après l’institution

de la gratuité de l’école primaire en 1881.

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la fin du XVIIIe siècle, 37 % de Français sont assezinstruits pour signer leur acte de mariage, alors

qu’ils n’étaient que 21 % un siècle plus tôt. Toutefoisl’accès à l’écriture se démocratise beaucoup pluslentement que l’apprentissage de la lecture.La loi Guizot qui, en 1833, stimule le mouvement descolarisation, la loi Falloux, votée en mars 1850 quipréconise l’ouverture d’écoles de filles, la loi Duruy d’avril1867 qui développe la gratuité de l’école primaire pourles pauvres et encourage également l’instruction des filles,les lois Ferry enfin (1881-1882) qui affirment la gratuitéet l’obligation scolaires sont autant d’étapes décisives dansla voie de l’alphabétisation du plus grand nombre.

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Modèles d'écritures, frèresdes écoles chrétiennes deCarcassonne, 1843

Cahier de classe de Gaston Pratx,

école du Bastion, 1898

Cahier de classe de Paul Gau, école communale d’Aragon, 1890

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Maîtres et pédagogues insistent surl’enseignement de l’écriture, cettediscipline qu’ils considèrent commeessentielle dans une société où tous lesdocuments, dans les administrationscomme dans les entreprises, sont écritsà la main et, souvent, copiés en demultiples exemplaires.

Méthode d'écriture par Achille Mir,s.d. [vers 1850]

C'est dans les livres de comptes qu'on voit apparaître,à la fin du Moyen Âge, les écrits privés ou intimes.Moyens de transmettre une mémoire familiale oureflets fidèles d'une époque et de son histoire, ils ne

cessent de se multiplier jusqu'à aujourd'hui.

es livres de raison, qui sont avant toutdes registres dans lesquels le chef de

famille tient les comptes de la maison, fontétat incidemment, au détour d'une page, denombreux petits événements familiaux, ourelatent des faits, importants ou insignifiants, de l'histoire locale ou nationale. Ces documentstransmis de génération en génération sont unélément essentiel de la constitution d'unemémoire familiale.Souvent plus riche et plus fourni, le journalmarque, quant à lui, le début d'unepréoccupation littéraire. Ils'agit alors de laisser unrelevé fidèle et exhaustifdes faits marquants d'uneépoque et le rédacteur seveut alors chroniqueur etparfois historien.On retrouve cettepréoccupation chez lemémorialiste quin'ambitionne toutefois deparler que de chosesvécues. Il s'agit là de laisser une tracetangible des événements, une tracemanuscrite qui a valeur d'exemple.

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écriturécrituresLivre de raison de Jean-François Simon d'Azille (1753-1786)

Portrait du comte Fabre de l 'Aude (détail de la main)

Livre journal de Monsieur de Chefdebien, seigneur de Bizanet XVIIIe siècle

Peu fréquente jusqu'au début du XIXe siècle, la correspondance connaît par la suite un

développement foudroyant. Peu à peu, elle s'imposecomme un lien social essentiel.

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écriturécritures

partir de la fin du XVIIIe siècle, la lettre devient peu à peu le

principal moyen d'expression de l'écritureprivée, même si elle ne fait pas disparaîtreles autres types d'écrits intimes. Avec lamultiplication des obligations d'écrire, lesprogrès de l'alphabétisation et ledésenclavementéconomique et social, on assiste alors à uneexplosion quantitativede la correspondancequi devient unindispensable lien social.Recélant de multiplessecrets de familles oud'alcôves, empliesd'aveux, de passions, de larmes et de rêves,les lettres sont desinstruments deconfidences et le refuged'une intimité partagéeentreles correspondants. Maiselles constituent aussil'indispensable moyend'échange de multiplesréseaux politiques ou littéraires etpermettent ainsi d'instituer entre les individus unecertaine communauté de pensée et d'action.La correspondance participe donc à l'affirmation de l'individu à travers sonécriture, ressentie souvent comme unethérapie bienfaitrice.

Lettre adressée à Tournier, conseiller duroi au parlement de Toulouse, par le marquis

Comte Fabre de l’Aude (1755-1835) par Constantin-Jean-Marie Prévost (1796-1865)(Musée des Beaux-Arts de Carcassonne)

Écritoire en porcelaine de Saxe (encrier, sablier et porte-plume), milieu du XIXe siècle(Musée des Beaux-Arts de Carcassonne)

Lettre d’Armand Barbès à Charles Hugo

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Exposition réalisée par

les Archivesdépartementales

de l’Aude

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