ECONOMIE INTERNATIONALE Le texte en vert vous...

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1 ECONOMIE INTERNATIONALE Le texte en bleu correspond aux diaporamas du cours de M. Cheikbossian (qui tournent en ce moment entre les étudiants car ils ne sont pas sur l’ENT). Le texte en noir correspond aux corrections, modifications et ajouts faits par le prof durant le cours. Le texte en rouge correspond au plan du cours. Le texte en vert vous renvoit aux figures, graphiques vus en cours. Vous pouvez trouver les graphiques sur l’ENT ainsi que le plan. I. Introduction I.1 Qu’est-ce que l’économie internationale • L'économie internationale étudie la manière dont les États souverains interagissent à travers le commerce des biens et services, à travers les flux monétaires et à travers l'investissement. Chaque échange de B/S entre deux pays a nécessairement une contrepartie monétaire ou financière. Les flux réels et les flux monétaires et financiers sont nécessairement liés. • L'économie internationale est un sujet ancien dont l'importance ne cesse de grandir dans un contexte de mondialisation des économies. Sujet point de départ de la science économique moderne avec notamment l’ouvrage de D. Hume (1758 : « balance du commerce extérieur »). • L'essor du commerce, des flux monétaires et des investissements transfrontaliers lie aujourd'hui les nations plus étroitement qu'elles ne l'ont jamais été. • De 1967 à 2006, le poids du commerce international dans l'économie européenne a presque doublé (en pourcentage du PIB). • De leur côté, les États-Unis présentent un degré d'ouverture commerciale plus faible que les pays européens. Le degré d’ouverture est la somme des exportations et importations rapportés au PIB du pays en question. Figure 1.1 : importations et exportations (en % du PIB) : 1967-2006 Figure 1.2 : taux d’ouverture en 2006 : plus un pays est petit en termes de PIB, plus son taux d’ouverture est élevé. I.2 Les gains à l’échange • Le commerce international est un jeu à somme positive le plus souvent bénéfique aux deux parties.

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ECONOMIE INTERNATIONALE

Le texte en bleu correspond aux diaporamas du cours de M. Cheikbossian (qui tournent en ce moment entre les

étudiants car ils ne sont pas sur l’ENT).

Le texte en noir correspond aux corrections, modifications et ajouts faits par le prof durant le cours.

Le texte en rouge correspond au plan du cours.

Le texte en vert vous renvoit aux figures, graphiques vus en cours.

Vous pouvez trouver les graphiques sur l’ENT ainsi que le plan.

I. Introduction

I.1 Qu’est-ce que l’économie internationale

• L'économie internationale étudie la manière dont les États souverains interagissent à travers le

commerce des biens et services, à travers les flux monétaires et à travers l'investissement. Chaque échange de B/S

entre deux pays a nécessairement une contrepartie monétaire ou financière. Les flux réels et les flux monétaires et

financiers sont nécessairement liés.

• L'économie internationale est un sujet ancien dont l'importance ne cesse de grandir dans un contexte

de mondialisation des économies. Sujet point de départ de la science économique moderne avec notamment

l’ouvrage de D. Hume (1758 : « balance du commerce extérieur »).

• L'essor du commerce, des flux monétaires et des investissements transfrontaliers lie aujourd'hui les

nations plus étroitement qu'elles ne l'ont jamais été.

• De 1967 à 2006, le poids du commerce international dans l'économie européenne a presque doublé

(en pourcentage du PIB).

• De leur côté, les États-Unis présentent un degré d'ouverture commerciale plus faible que les pays

européens. Le degré d’ouverture est la somme des exportations et importations rapportés au PIB du pays en

question.

Figure 1.1 : importations et exportations (en % du PIB) : 1967-2006

Figure 1.2 : taux d’ouverture en 2006 : plus un pays est petit en termes de PIB, plus son taux d’ouverture est élevé.

I.2 Les gains à l’échange

• Le commerce international est un jeu à somme positive le plus souvent bénéfique aux deux parties.

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• Il permet d’échanger des compétences, des dotations en facteur de production ou en ressources

naturelles. Les pays peuvent utiliser celles-ci pour fabriquer ce pour quoi ils sont le plus productifs

(comparativement à d'autres choix de production), et échanger les produits contre d'autres B&S.

• Lorsque les pays se spécialisent, ils peuvent gagner en efficacité en tirant parti des économies d'échelle.

• La migration et l'emprunt international sont également des formes d'échange mutuellement profitables

car ils favorisent la production et le commerce de biens.

La migration et l’emprunt international sont également des formes d’échanges mutuellement profitables car ils

favorisent la production et le commerce des biens. Dans l’ensemble les pays participants au CI gagnent. Cela dit,

même si au niveau agrégé un pays est gagnant le CI entraine aussi souvent une redistribution des revenus à

l’intérieur des pays entre différents groupes d’individus.

• Le commerce international peut nuire aux détenteurs des ressources utilisées de manière intensive dans

des industries en concurrence avec les importations.

• Le commerce peut affecter la distribution des revenus au sein d'un pays.

• Le commerce peut générer des conflits entre pays mais aussi entre des groupes sociaux différents au

sein de ces pays (travailleurs/détenteurs de capital).

I.3 La structure des échanges

• Des différences de climat et de ressources naturelles peuvent expliquer pourquoi le Brésil exporte du

café et l'Arabie saoudite, du pétrole.

• Les différences de productivité peuvent expliquer la spécialisation de certains pays dans la fabrication

de certains produits.

• Les différences de dotations en facteurs de production (capital ou travail, par exemple) sont une autre

explication.

Les échanges de produits appartenant à la même branche = commerce intra-branche.

Figure 1.3 : structure du commerce des pays de l’UE : Flux d’importation et d’exportation de l’UE avec des pays

hors UE.

Plus de 2/3 du commerce des pays de l’UE à 27 se fait au sein même de l’UE.

Les pays de l’UE échangent avec toutes les zones du monde et on constate que les flux d’M et d’X à destination ou

en provenance d’une zone donnée sont à peu près équilibrés.

I.4 Les politiques commerciales

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Le fait que le CI soit un jeu à somme positive est probablement l’un des résultats théoriques les plus importants et

anciens de la science économique. Cela dit depuis l’émergence des Etats Nations les gouvernements se sont

toujours préoccupés des effets de la concurrence internationale sur l’économie domestique ; ces gouvernements

ont tenté de protéger certains secteurs par le biais de politiques commerciales qui peuvent prendre différentes

formes.

Les décideurs politiques affectent le commerce par le biais :

• des droits de douane (taxes sur les importations/exportations) ;

• des quotas (limitation des importations/exportations) ;

• des subventions à l'exportation (aides financières aux exportateurs) ;

• ou à travers d'autres types de régulation (mise en place de normes contraignantes concernant la qualité

des produits) qui excluent les produits étrangers du marché domestique au profit des produits nationaux.

I.5 Finance Internationale : La Balance des Paiements

• Un gouvernement mesure la valeur des exportations et des importations, ainsi que la valeur des actifs

financiers qui entrent et sortent de son pays.

• Ces données sont enregistrées dans la balance des paiements, qui reflète la structure des échanges

extérieurs d'une économie.

I.5 Finance Internationale : le Taux de Change

• Les taux de change affectent le commerce mondial parce qu'ils permettent de déterminer :

• combien de biens étrangers je vais pouvoir acheter avec une certaine somme d'argent exprimée dans

ma monnaie domestique ;

• combien de biens domestiques les étrangers vont pouvoir acheter avec une somme d'argent exprimée

dans leur propre monnaie.

I.6 Finance Internationale et Commerce International

• Le commerce international concerne les transactions transfrontalières réelles de biens et services.

• Ces transactions impliquent généralement un transfert physique de biens ou un engagement concret de

ressources économiques.

• L'étude des relations financières internationales analyse les transactions monétaires entre pays.

• Elle concerne, par exemple, l'achat de dollars (ou d'actifs financiers) américains effectués par les

Européens.

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II. Un aperçu du commerce mondial

II.1 Qui commerce avec qui ?

En 2007, la production mondiale de bien était de 50 000 milliards de dollars. Par ailleurs, la valeur totale du

commerce mondial de B/S était de 16 000 milliards de dollars.

Environ 30% delà production mondiale sont donc vendus en dehors des frontières nationales.

• En 2006, 65 % des exportations françaises allaient vers les autres pays européens, 67 % de ses

importations provenaient de ces mêmes pays.

• Les 27 pays de l'Union européenne réalisaient plus de 66 % de leurs échanges commerciaux avec

d'autres pays de l'Union.

• Les États-Unis, le Japon et la Chine représentaient 42 % du PIB mondial, mais les échanges

commerciaux avec ces pays ne représentaient que 11 % du commerce total des pays de l'UE.

Figure 2.1 : commerce de la France et de l’UE avec leurs principaux partenaires en 2006.

50% des X/M de la France se font avec les pays de la zone euro.

II.2 Le modèle de gravité

• Ce modèle est empirique et met en évidence la taille (en terme de PIB) et la distance comme les

principaux éléments explicatifs du commerce international.

• Les cinq principaux partenaires commerciaux de la France sont tous européen : l'Allemagne, la

Belgique, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni.

- À part la Belgique, tous ces pays ont un PIB parmi les dix plus élevés au monde.

- Le PIB mesure la valeur totale des biens et services produits dans une économie.

• En fait, la taille d'une économie est directement reliée au volume d'importations et d'exportations.

Figure 2.2 (a) : le commerce de la France avec les pays de l’UE à 15 (2006)

Corrélation positive entre la taille du pays en PIB et la part des échanges de ce pays en pourcentage du CI avec

l’UE.

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Par exemple, le PIB allemand représente environ 20% du PIB européen. La part de l’Allemagne dans les échanges

commerciaux de la France avec l’UE est de 25%.

Figure 2.2 (b) : commerce de la France avec 10 pays de l’élargissement (2006).

Avec ces pays le premier partenaire commercial de la France est la Pologne ; le PIB de la Pologne dans l’UE est de

2,5%.

La taille en termes de PIB est un des premiers facteurs explicatifs du CI.

II.2 Le modèle de gravité

D’autres facteurs que la taille (PIB) permettent d’expliquer le CI :

- La distance entre les marchés influence les coûts de transport et donc le coût des importations et

des exportations.

- Les affinités culturelles : deux pays ayant des liens culturels forts sont susceptibles d'avoir

également des liens économiques forts.

- La géographie : l'accès à l'océan et l'absence de barrières naturelles (montagnes) facilitent le

transport des marchandises.

- Les compagnies multinationales : elles diffusent par le biais de leurs divisions de nombreux biens et

services dans le monde entier.

- Les frontières : le passage des frontières implique des formalités coûteuses en temps et parfois en

argent (droits de douane) L'existence de frontières est susceptible d'indiquer également des

différences de langues ou de devises, qui ne facilitent pas non plus le commerce.

Dans sa forme simple, le modèle suppose que la taille et la distance sont les deux variables essentielles pour

expliquer le commerce :

- Tij = A x Yia x Yjb / Dijc où :

• Tij est la valeur du commerce entre le pays i et le pays j ;

• A est une constante ;

• Yi est le PIB du pays i ;

• Yj est le PIB du pays j ;

• Dij est la distance entre le pays i et le pays j.

• a, b et c sont des paramètres dont les valeurs estimées sont proches de 1

Les études économétriques permettent d’estimer les coefficients a, b, c (en général tous positifs) : le volume des

échanges internationaux entre deux pays augmente avec le PIB de chacun des deux pays et diminue avec la

distance entre ces pays.

Le plus souvent l’estimation de ces paramètres est proche de 1 de telle sorte que cette relation simple est une

bonne approximation de la structure réelle du commerce entre deux pays.

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En dépit de sa simplicité, ce modèle explique très bien la structure réelle des flux de commerce. On

s'en sert surtout pour identifier et quantifier les couples de pays qui entretiennent des relations

commerciales intenses.

Les estimations des modèles de gravité montrent qu'une augmentation de 1 % de la distance entre

deux pays est associée à une diminution de 0,7 à 1 % du commerce bilatéral.

À côté de la distance, les frontières accroissent le coût et le temps nécessaire aux relations

commerciales: effet frontière.

o Des études empiriques ont montré que, même dans les pays appartenant à une zone

d’accords commerciaux (ex: NAFTA), les flux commerciaux entre deux régions d'un même

pays sont plus importants qu'entre deux régions situées à même distance mais dans deux

pays différents.

II.3 Globalisation: Le monde est-il devenu plus petit?

• L'effet négatif de la distance sur le commerce identifié par le modèle de gravité est significatif mais il a

diminué au cours du temps du fait des transports et de la communication modernes.

Deux grandes vagues de mondialisation :

1840-1914 : chemins de fer, bateaux à vapeur, télégraphie. Interrompue par les guerres et la grande

dépression de 30s. On estime qu’entre 1840 et 1870 le volume des échanges internationaux a été

multiplié par 4 ; multiplication par 2 entre 1870 et 1900.

1950-aujourd'hui : elle s'appuie sur la téléphonie, les avions, Internet, les fibres optiques et les

télécommunications par satellite à haut débit.

Mise en place du GATT (45) : réduction multilatérale des barrières commerciales en ramenant le tarif moyen sur

les M pour les produits manufacturés de 40%en moyenne pour les pays industrialisés en 47 à environ 5% milieu

80.

La libéralisation s’est limitée aux biens manufacturés depuis 47 en excluant le secteur agricole.

Figure 2.3 : essor, déclin… et nouvel essor du CI depuis 1870

II.4 Qu’échangeons-nous ?

• Quels types de biens sont échangés sur les marchés mondiaux et en quoi la nature des biens échangés

a-t-elle évolué ?

- Avant la première vague de mondialisation (1840) : échange de métaux précieux : biens avec une

valeur importante mais ne pesant pas lourd

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- Pendant la première vague de mondialisation le CI s’étend à des marchandises primaires (baisse coûts

de transport) : céréales, charbon, bois, acier.

- Aujourd'hui, les produits manufacturés comme les automobiles, les ordinateurs, les vêtements et les

machines représentent en volume la majorité des échanges mondiaux.

o Les services comme les transports internationaux, les assurances et les dépenses effectuées

par les touristes comptent pour 20 % du volume total des échanges.

o Les échanges de produits d'extraction (pétrole, charbon) et les produits agricoles représentent une part modeste du commerce mondial.

Figure 2.4 : la composition du commerce mondial, 2005.

Dans le passé, les produits agricoles et miniers représentaient une part plus importante des échanges.

• Au début du XXe siècle, les pays développés exportaient en majorité des biens manufacturés et

importaient principalement des produits primaires.

• Aujourd'hui, les biens manufacturés occupent une part dominante à la fois pour les exportations et les

importations.

Figure 2.5 : les biens manufacturés en pourcentage du commerce de marchandises

La structure du commerce des pays en développement a également changé au cours des dernières années.

• Dans les années 1960 et 1970, ces pays exportaient avant tout des produits primaires et importaient

des produits manufacturés.

• La structure de leur commerce s'est inversée au début des années 1990 et les produits manufacturés

constituent aujourd'hui l'essentiel de leurs exportations (90 % dans le cas de la Chine).

II.5 Les échanges de services

• Les échanges de services ne représentent qu'un cinquième du commerce mondial. En effet, un certain

nombre d'entre eux sont difficilement échangeables.

- La plupart d'entre eux sont difficilement échangeables parce qu'ils impliquent une certaine proximité

avec le client : coiffeur

• L'outsourcing (ou l'off-shoring) de services désigne les cas où on fait appel à des prestataires étrangers.

- Une entreprise peut délocaliser dans un pays étranger son centre d'appels (comme la plupart des

opérateurs de téléphonie mobile français).

Figure 2.7 : évolution des échanges de services dans l’économie mondiale (1964-2005)

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III. Le modèle Ricardien

III.1 Introduction

Deux arguments essentiels permettent d'expliquer pourquoi les pays participent au commerce international.

• Les différences de capacité entre les pays : les différences concernant le travail, les qualifications, le

capital, les ressources naturelles génèrent des avantages en termes de production pour certains pays.

• Les économies d'échelle dans la production (une échelle large est plus efficace) génèrent également des

avantages dans la production : intérêt de spécialisation dans une production pour diminuer le coût moyen en

délaissant la production d’autres biens.

• Le modèle de Ricardo (chapitre 3) explique que ce sont les différences dans la productivité du travail

qui fondent les différences en termes de production et aboutissent à la réalisation de gains à l'échange.

- Les différences de productivité sont souvent dues à des différences de technologies.

• Le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson (chapitre 4) explique que ce sont les différences de dotation en

termes de travail, de qualifications, de capital, de terre et autres facteurs de production qui génèrent des

différences de performance dans la production, conduisant à la réalisation de gains à l'échange.

III.2 De l’avantage absolu (A. Smith) à l’avantage comparatif (Ricardo)

- On considère 2 pays et 2 biens.

- On note les productions mensuelles respectives d'un travailleur dans chacun des deux secteurs :

Tee-Shirt Automobiles

France 60 15

Chine 100 5

Définition : Un pays a un avantage absolu pour un bien si sa productivité pour la production de ce

bien est plus élevée que celle d'un autre pays

- Ici, La France dispose vis-à-vis de la Chine d'un avantage absolu dans la production d'automobiles et

la Chine dans la production de tee-shirts.

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Si on suppose que la Chine est plus efficace dans la production des deux biens. A-t-elle encore intérêt

à échanger avec la France ?

Tee-Shirt Automobiles

France 60 15

Chine 100 20

La France n’a aucun avantage absolu. Selon Smith la Chine a intérêt à participer à l’échange international.

Apport de Ricardo : même dans le cas où un pays a une productivité du travail supérieure aux autres pays dans

tous les secteurs, ce pays peut avoir intérêt à se spécialiser et à échanger avec l’autre pays.

On va regarder les coûts d’opportunité :

- Pour produire 1 unité supplémentaire d'automobile, la France doit renoncer à 4 unités de textile.

- Pour produire 1 unité supplémentaire d'automobile, la Chine doit renoncer à 5 unités de textile.

Coût d’opportunité de la production d’automobile en termes de textiles : France: 60/15=4; Chine:

100/20=5 : Il est moins coûteux (en termes de réduction de la production textile) d'accroître la

production automobile en France (4<5).

La France a un avantage comparé dans la production d'automobile et la Chine a un avantage comparé

dans la production de textile.

Définition : Un pays a un avantage comparatif pour un bien si sa productivité relative pour la production

de ce bien (par rapport à d'autres biens) est plus élevée que celle d'un autre pays.

III.3 Economie à un facteur

Les hypothèses du « modèle » sont:

1. Le travail est l'unique facteur de production.

2. La productivité du travail dans chaque pays est constante, mais différente d’un pays à l’autre.

3. L'offre de travail est constante dans chaque pays.

4. L'économie ne produit que deux biens : le vin et le fromage

5. Situation de CPP : La concurrence permet aux employés d'être payés au salaire de marché, qui est

fonction de leur productivité, et ils peuvent travailler dans l'industrie qui leur offre le salaire le plus élevé.

6. L'économie mondiale est composée de deux pays : l'un domestique, l'autre étranger.

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La technologie est décrite par un coefficient technique aLi (i = {V, F}) qui représente la quantité de

travail nécessaire à la production d'une unité de bien i ;

aLi est l’inverse de la productivité du travail. Avec une unité de travail, on peut produire 1/aLi quantité

de bien i ;

- aLV est la quantité de travail utilisée dans le secteur viticole pour fabriquer une unité de produit (soit

1 litre de vin). aLF est la quantité de travail utilisée pour produire une unité de produit (soit 1 kilo de

fromage) dans l'industrie du fromage.

- Par exemple, aLV = 2 signifie qu'il faut 2 heures de travail pour produire 1 litre de vin dans le pays

domestique et une heure de travail permet de produire 1/ aLV = 1/2 litre de vin.

- Plus aLV (ou aLF) est élevé, plus la productivité du travail est faible.

Comme l'offre de travail est constante, le nombre total d'heures travaillées dans le pays domestique est

une constante notée L.

- La frontière des possibilités de production d'une économie illustre le nombre maximal de biens qui

peuvent être produits étant donné un montant fixé de ressources.

- Soit QF la quantité produite de fromage et QV la quantité produite de vin. La frontière des

possibilités de production est donc définie par l'équation suivante : aLFQF + aLVQV = L

Figure 3.1 : Frontière des possibilités de production (FPP) du pays domestique

aLFQF + aLVQV = L ( : QF = L/aLF si QV = 0 et QV = L/aLV si QF = 0)

• QV = L/aLV – (aLF /aLV) QV : équation de la FPP, avec une pente égale à – (aLF /aLV ).

• Quand l'économie utilise toutes ses ressources, le coût d'opportunité de la production de fromage est la

quantité de vin à laquelle on renonce : (aLF /aLV)

• Exemple, aLF = 1 et aLV = 2: on renonce donc a 2 litre de vin pour produire 1 kg supplémentaire de

fromage.

En général, la production de l'économie domestique est définie par

aLFQF + aLVQV ≤ L Cela décrit ce qu'une économie peut produire au maximum, mais pour déterminer ce

que l'économie va effectivement produire, nous devons déterminer le prix des biens.

• Soit PF le prix du fromage et PV le prix du vin.

• Comme la productivité du travail est constante, le salaire horaire est égal à la valeur de ce qu'un

travailleur peut produire en une heure ;

• Du fait de la concurrence, les salaires sont égaux dans chaque secteur de production

- Le salaire horaire des fabricants de fromage est égal à la valeur de marché du fromage produit en 1

heure : PF/aLF.

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- Le salaire horaire des fabricants de vin est égal à la valeur de marché du vin produit en 1 heure :

PV/aLV.

• Comme les travailleurs souhaitent avoir les salaires les plus élevés possible, ils vont travailler dans

l'industrie qui paie le mieux.

• Si PF /aLF > PV/aLV PF /PV > aLF /aLV : les travailleurs ne vont produire que du fromage.

- L'économie se spécialisera dans la production de fromage si le prix relatif du fromage (par rapport

au vin) est supérieur au coût d'opportunité de la production de fromage.

• Si PF /aLF < PV /aLV PF /PV < aLF /aLV : les travailleurs ne vont produire que du vin.

- L'économie se spécialisera dans la production de vin si le prix relatif du vin (par rapport au fromage)

est supérieur au coût d'opportunité de la production de vin.

• Si le pays domestique veut consommer à la fois du fromage et du vin (en l'absence de commerce

international), les prix relatifs doivent s'ajuster de telle manière que les salaires soient égaux dans le secteur du vin

et dans celui du fromage.

Si PF /aLF = PV /aLV ou PF /PV = aLF /aLV

- les travailleurs ne seront pas incités à travailler dans une industrie plutôt que dans l'autre, et la

production des deux biens peut s'effectuer.

- La production (et la consommation) des deux biens est possible lorsque le prix relatif d'un bien est

égal à son coût d'opportunité.

III.4 Economie à un facteur et commerce international

• Le pays domestique a un avantage absolu dans les deux types de production : aLF < a*LF et aLV < a*LV

• Un pays peut être plus efficient dans la production de tous les biens, mais il aura un avantage

comparatif dans une seule production; celle qui utilise les ressources de la manière la plus efficiente.

• Supposons que le pays domestique soit plus efficient dans la production de F que dans la production de

V. On a : aLF /aLV < a*LF /a*LV ou aLF / a*LF < aLV /a*LV

Coût d’opportunité de production de F plus faible dans le pays domestique

• Même si un pays est le producteur le plus (moins) efficace dans la production de tous les biens, il à intérêt à

participer au commerce international.

• Pour déterminer les gains à l’échange international, il faut déterminer les prix relatifs à l’ouverture au

commerce international

- Rappelons qu’en autarcie, le prix relatif d’un bien est égal à sont coût d’opportunité i.e. PF /PV =

aLF /aLV.

• Pour calculer les prix relatifs dans une situation où il y a du commerce international on doit déterminer

la fonction d’offre mondiale et la fonction de demande mondiale pour chaque bien.

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• On suppose toujours que le pays domestique a un avantage comparatif dans la production de F, donc

aLF /aLV < a*LF /a*LV.

Graph

- Si PF /PV < aLF /aLV , i.e. le prix relatif de F est plus faible que le coût d’opportunité de production

dans le pays ayant un avantage comparatif dans la production de F, alors aucun pays ne produira le

bien F et donc l’offre mondiale de ce bien sera nulle.

- Symétriquement si PF /PV > a*LF /a*LV, alors PV /PF > a*LV /a*LF et le prix relatif de V est plus élevé

que le coût d’opportunité de production dans le pays ayant un avantage comparatif dans la

production de V (le pays étranger). Cela implique qu’aucun pays ne produira le bien V et donc l’offre

mondiale de ce bien sera nulle.

• Si maintenant on a aLF /aLV < PF /PV <a*LF /a*LV

- Les travailleurs domestiques (respectivement, les travailleurs étrangers) vont se spécialiser dans la

production du bien F (respectivement, le bien V) puisque son coût d’opportunité de production est

inférieur à son prix relatif.

- Si PF /PV = aLF /aLV <a*LF /a*LV alors les travailleurs domestiques sont indifférent entre produire F ou

V mais les travailleurs étrangers continuent de produire uniquement V.

- Si aLF /aLV <a*LF /a*LV =PF /PV alors les travailleurs étrangers sont indifférent entre produire F ou V

mais les travailleurs domestiques continuent de produire uniquement F.

• La demande relative mondiale de fromage est la quantité de fromage demandée dans tous les pays

relativement à la quantité de vin demandée dans tous les pays, pour chaque niveau de prix relatif PF /PV.

• Lorsque ce prix relatif augmente, les consommateurs de tous les pays ont tendance à acheter moins de

fromage et plus de vin de telle sorte que la quantité relative de fromage demandée baisse.

Figure 3.2 : offres et demandes relatives mondiales

III.5 Les gains à l’échange

• Les gains à l'échange proviennent de la spécialisation de chaque pays dans le type de production qui

utilise les ressources de la manière la plus efficace. Ensuite on exporte le bien dans lequel on s’est spécialisé et on

utilise le revenu en important d’autres B/S.

Avantage comparatif dans le secteur de production où la productivité marginale du W relative à l’autre secteur est

la plus forte. Utiliser les ressources de la manière la plus efficace = produire le bien pour lequel on a un avantage

comparatif.

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Les travailleurs domestiques gagnent davantage d'argent dans l'industrie du fromage parce que le prix

relatif du fromage est plus élevé à l’ouverture (i.e.aLF/aLV < PF /PV <a*LF /a*LV) qu’en autarcie (i.e. PF /PV

= aLF /aLV).

Les travailleurs étrangers gagnent davantage d'argent dans l'industrie du vin parce que le prix relatif

du vin est plus élevé à l’ouverture (i.e. aLF/aLV < PF /PV<a*LF /a*LV) qu’en autarcie (i.e. PF /PV = a*LF

/a*LV).

• Sans commerce, la consommation est restreinte à ce qui est produit.

• Avec le commerce, la consommation augmente dans chaque pays du fait de l'augmentation de la

production mondiale consécutive à la spécialisation de chaque pays dans la production du bien dans lequel il a

un avantage comparatif.

- Si le pays domestique décide de produire du vin, il doit sacrifier 1h de travail pour produire 1/ aLV

litres de vin.

- Ce pays peut aussi utiliser cette heure de travail pour produire 1/ aLF kilos de fromage, qu’il pourra

ensuite échanger contre (1/ aLF)*(PF /PV) litres de vin

- Comme aLF/aLV < PF /PV on a (1/ aLF)*(PF /PV) > 1/ aLV

Le pays domestique a intérêt à utiliser 1h de travail pour produire du fromage en échange de vin plutôt que de

produire lui même du vin.

• A l’ouverture au CI, le prix relatif d'équilibre de F doit être entre aLF /aLV = 1/2 et a*LF /a*LV = 2

- Supposons que PF/PV = 1 à l'équilibre. (1 kilo de F s'échange contre 1 litre de V)

- Si le pays domestique ne participe pas au CI, il peut utiliser 1h de travail pour produire1/aLV = 1/2

litre de V. S'il participe à l'échange, il peut utiliser 1h de travail pour produire 1/aLF = 1 kilo de F, et

en vendant cette quantité au pays étranger au prix de marché, il obtiendra 1 litre de V.

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- Si le pays étranger ne participe pas au CI, il peut utiliser 1h de travail pour produire1/a*LF = 1/6 kilo

de F. S'il participe à l'échange, il peut utiliser 1h de travail pour produire 1/aLV = 1/3 de litre de V, et

en vendant cette quantité au pays domestique au prix de marché, il obtiendra 1/3 de kilo de F.

III.6 Les salaires

• Les salaires relatifs sont les salaires dans le pays domestique rapportés aux salaires dans le pays

étranger.

• Bien que le modèle de Ricardo prédise que les prix relatifs s'égalisent entre pays après l'échange, il ne

prévoit pas que les salaires relatifs fassent de même.

• Les différences de productivité (technologiques) déterminent les différences salariales dans le modèle

ricardien.

• Supposons que PF = 12 € le kilo de F et que PV = 12 € le litre de V et que le prix relatif PF/PV = 1.

• Dans la mesure où les travailleurs domestiques se spécialisent dans la production de fromage après

l'introduction du commerce, leur salaire horaire va être (1/aLF)PF = (1/1)12 = 12 €

• Dans la mesure où les travailleurs domestiques se spécialisent dans la production de vin après

l'introduction du commerce, leur salaire horaire va être (1/a*LV)PV = (1/3)12 = 4 €

• Le salaire relatif des travailleurs domestiques est ainsi 12/4 = 3

Le salaire horaire domestique est supérieur à celui de l’étranger (12>4) car la productivité du travail est plus forte

dans l’économie domestique dans deux secteurs : avantage absolu dans la production des deux biens mais

désavantage comparatif dans V.

• Le salaire relatif se situe entre les productivités relatives des deux pays.

• Le pays domestique est 6/1 = 6 fois plus productif en ce qui concerne le fromage, et seulement 3/2 =

1,5 fois plus productif en ce qui concerne le vin.

• Ces relations impliquent que les deux pays ont un avantage de coût dans la production.

Si le salaire est plus élevé dans l’économie domestique c’est simplement que la productivité du travail moyenne est

plus forte qu’à l’étranger.

• Dans le modèle ricardien, les salaires relatifs reflètent les productivités relatives dans les deux pays.

Vérification empirique ?

Certains prétendent que les pays à bas salaire paient des salaires bas malgré l'augmentation de la productivité,

entraînant un désavantage de coût pour les pays à salaires élevés.

15

Figure 3.3 Coûts horaires du travail en Europe

Corrélation positive entre les deux variables.

III.7 Discussion

• Le modèle ricardien peut s’étendre à une économie avec n biens

• Si la productivité relative d'un pays dans la production d'un bien est plus élevée que le salaire relatif,

alors le bien sera produit dans ce pays.

• Si chaque pays se spécialise dans la production du bien pour lequel il a un avantage comparatif et

échange ce bien contre ceux qu'il souhaite consommer, tout le monde bénéficie du commerce. (Si un pays essaie

de produire tous les biens, il gaspille les ressources.)

• Le modèle ricardien est caractérisé par une spécialisation mondiale extrême.

• En réalité, cette spécialisation n'est pas aussi marquée, pour trois raisons principales.

- L'existence de plusieurs facteurs de production limite les possibilités de spécialisation (chapitres

HOS).

- Le protectionnisme.

- Les coûts de transport réduisent ou empêchent le commerce, ce qui est le cas pour un grand

nombre de services (coupe de cheveux, réparation automobile) qui sont des biens non échangeables

et représentent une part importante du revenu national.

Trois idées reçues sur l’avantage comparatif

1. L'ouverture au libre-échange ne peut profiter qu'aux économies les plus efficaces.

Faux : Les bénéfices du libre-échange ne dépendent pas d'un avantage absolu (dans la production d'un bien), mais

de l'avantage comparatif. En effet, un pays peut être moins productif dans la production de tous les biens mais

avoir néanmoins un avantage comparatif dans la production d’un bien car ce qui compte ce ne sont pas les

productivités absolues du travail dans les différents secteurs mais les PORDUCTIVITES RELATIVES.

2. La concurrence des pays à bas salaires est injuste et pénalise les pays développés.

Faux : si dans un pays le coût du travail est plus faible que dans un autre pays c’est car la productivité du travail

est plus faible et la spécialisation et l’échange international entrainent un gain positif pour tous les pays participant

au CI et pour tous les travailleurs.

3. Le commerce international permet aux pays riches d'exploiter les pays pauvres.

16

Faux : Le droit du travail est parfois moins favorable aux travailleurs dans certains pays, en comparaison de ce qui

se passe dans les pays occidentaux. Cela n'est pas lié à l'existence du commerce mais simplement au

développement institutionnel des pays en question.

Les consommateurs bénéficient du libre-échange parce qu'ils peuvent acheter des biens moins chers (parce que

produits de manière plus efficace ailleurs que chez eux).

IV. Le modèle Heckscher-Ohlin-Samuleson (HOS)

IV.1 Introduction

• Une explication réaliste du commerce international doit prendre en compte les différences dans la

productivité du travail mais également les différences de disponibilité des facteurs de production.

• Le modèle Heckscher-Ohlin énonce que les différences de dotations en facteurs de production (travail,

qualifications, capital, terre, etc.) génèrent des différences entre pays qui expliquent pourquoi le commerce

apparaît.

Deux notions fondamentales :

- Les pays ont une abondance relative des facteurs de production.

- Les processus de production utilisent les facteurs selon une intensité relative.

On considère le cadre suivant :

1- On a deux facteurs de production : le travail et la terre

2- Les dotations en terre et en travail diffèrent selon les pays, et influencent la productivité.

3- L'offre de travail et l'offre de terre sont inélastiques, donc constantes dans chaque pays.

4- Seuls deux biens sont produits et consommés, par exemple la nourriture et les vêtements.

5- Les facteurs sont rémunérés en fonction de leur productivité marginale et du prix de marché du bien

qu'ils contribuent à fabriquer.

6- On suppose l'existence de deux pays seulement : le pays domestique et le pays étranger.

IV.2 Les possibilités de production

17

• Lorsqu'il y a plus d'un facteur de production, le coût d'opportunité associé à chaque production n'est

plus constant et la frontière des possibilités de production n'est plus une droite. Pourquoi ?

Élargissons le modèle du chapitre précédent en autorisant deux facteurs de production, le travail et la terre. Soit :

- aTV = hectares de terre utilisés pour produire un vêtement.

- aLV = heures de travail utilisées pour produire un vêtement.

- aTN = hectares de terre utilisés pour produire un kilo de nourriture.

- aLN = heures de travail utilisées pour produire un kilo de nourriture.

- L = offre de travail de l'économie.

- T = offre de terre de l'économie.

• Les possibilités de production sont influencées à la fois par les quantités de terre et de travail

disponibles :

- aTNQN + aTVQV ≤ T

- aLNQN + aLVQV ≤ L

• On fait l'hypothèse que la production d'une unité de vêtement utilise le travail de manière intensive, et

que chaque unité de nourriture utilise la terre de manière intensive :

- aLV /aTV > aLN/aTN aLV /aLN > aTV /aTN

On peut également la reformuler en énonçant que la production de vêtements est intensive en travail, alors que la

production de nourriture est intensive en terre si LV /TV > LN /TN

Cela ne veut pas dire que pour produire une unité de V il faut plus de W que pour une produire une unité de N ;

c’est le rapport L/T qui compte.

Figure 4.1 : FPP avec deux facteurs de production.

• Le coût d'opportunité des vêtements en termes de nourriture n'est pas constant.

- Il est faible lorsque l'économie produit peu de vêtements et beaucoup de nourriture.

- Il est élevé lorsque l'économie produit beaucoup de vêtements et peu de nourriture.

• Pourquoi ? Parce que lorsque l'économie consacre toutes ses ressources à la production d'un seul bien,

la productivité marginale de ces ressources tend à être faible, de telle manière que le coût d'opportunité de la

production tend à être élevé.

• Les équations précédentes représentent une situation où les facteurs sont non substituables.

- Chaque quantité unitaire de facteur est constante le long de chaque segment constituant la frontière

des possibilités de production.

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• Dans le cas où les facteurs sont substituables, la frontière des possibilités de production n'est plus

coudée mais est une courbe (concave).

- Les quantités unitaires de facteurs varient pour chaque niveau de production.

4.3 Prix et production

• La frontière des possibilités de production décrit ce qu'une économie peut produire. Pour déterminer ce

qu'elle va effectivement produire, on doit prendre en compte les prix des biens.

• En général, l'économie devrait choisir un niveau de production maximisant la valeur de la production,

notée Y : Y = PVQV + PNQN

- avec PV le prix des vêtements et PN le prix de la nourriture.

On définit une droite d’iso-valeur c'est-à-dire à prix des biens donnés, c’est la droite qui représente l’ensemble des

paniers de production des deux biens pour une valeur totale de la production Y constante.

La pente de la droite d’iso-valeur est donnée par le prix relatif :

La valeur de la production est maximisée au point de tangence le plus haut entre la frontière des possibilités de

production (FPP) et la droite d’iso-valeur.

Au point Q la pente de la FPP est égale à celle de la droite d’iso-valeur qui est donnée par le prix relatif

:

Donc au point Q le cout d’opportunité de production de V en termes de N est égal au prix relatif.

4.4 La combinaison des facteurs de production

Les entreprises vont choisir différentes quantités de facteurs pour produire les deux biens ; leur choix va dépendre

du cout des facteurs de production c'est-à-dire du taux de salaire w (rémunérations du travail) et du cout

d’utilisation de la terre comme par exemple le taux auquel la terre peut être louée à d’autre r (cas où je suis

propriétaire de ma terre).

Lorsque w augmente par rapport à r les entreprises veulent utiliser moins de travail et plus de terre pour fabriquer

de la nourriture et des vêtements.

Le prix relatifs du facteur travail par rapport à celui du facteur terre = w/r

Figure 4.3 Intensité factorielle

19

Dans chaque secteur le ratio des facteurs de production utilisé (ratio terre/travail) dépend du cout relatif des

facteurs w/r.

Donc NN décrit le ratio terre/travail utilisé dans la production de biens N.

VV décrit le ratio terre/travail dans la production de bien V.

Ce qu’on observe sur ce graphique c’est que pour un prix relatif donné w/r, le ratio terre/travail est plus élevé dans

le secteur N que dans le secteur V, et ceci est valable quelque soit w/r (les droites ne se croisent jamais).

On dit que la production de nourriture est relativement intensive en facteur terre alors que la production de

vêtements est relativement intensive en facteur travail.

Remarque : Cela ne veut pas nécessairement dire, par exemple, que pour produire une unité de N il faut plus de

terre que pour produire une unité de V ; pour déterminer l’intensité factorielle il ne faut pas prendre en compte les

montants absolus mais les montants relatifs.

4.5 Prix des facteurs et prix des biens

Supposons que les deux biens soient produits. Dans ce cas dans chaque secteur, les hypothèses de CPP

garantissent que le prix de chaque bien est égal à son cout de production (donc profit nul).

Le cout de production dépend du cout des facteurs mais aussi de l’intensité de l’utilisation des facteurs dans la

production.

Exemple si r le taux d’intérêt de la terre augmente, cela augmente le cout de production (et donc le prix de vente)

des deux biens mais la production de nourriture est relativement intensive en terre cette hausse de r a un impact

plus important sur la hausse du prix du bien N que sur celui de V.

Il existe donc une relation entre le prix relatif des biens et le prix relatif des facteurs (w/r).

Figure 4.4 Prix des facteurs et prix des biens.

SS : si w/r augmente : le prix du travail augmente plus que celui de la terre. Cela aura un impact plus important

sur la hausse du bien qui est intensif en travail : PV/PN augmente relation croissante

Si w/r diminue ça va surtout augmenter le prix du bien intensif en terre, PV/PN décroit.

Désormais nous disposons de deux relations :

- L’une reliant le prix relatif des facteurs w/r aux quantités relatives de facteurs utilisés T/L dans chaque

secteur de production dans chaque secteur : VV et NN.

- L’autre qui associe le prix relatif des facteurs au prix relatif des biens : SS

Nous pouvons donc en déduire une relation entre le prix relatif des biens et le ratio des quantités de facteurs

utilisées dans chaque secteur.

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Figure 4.5 : du prix relatif des biens au choix des combinaisons des facteurs de production.

On met les deux graphs précédents ensemble.

Si on prend un prix relatif donné (Pv/Pn)1 on en déduit un prix relatif des facteurs (w/r)

1 et un ratio (t/l) dans les

deux secteurs avec celui des vêtements plus faible que celui de la nourriture.

Supposons (Pv/Pn)2 plus grand que dans la situation précédente : cela implique (w/r)

2 plus élevé (car relation

croissante comme vu précédemment) et on déduite les nouvelles utilisations factorielles c'est-à-dire (Tv/Lv)2 et

(Pn/Ln)2. Donc quand le prix relatif de v augmente le prix relatifs des facteurs augmente et le ratio terre/travail

augmente dans les deux secteurs de production car la terre est relativement moins chère.

Théorème de Stolper-Samuelson : si le prix relatif d’un bien augmente, alors le cout réel d’utilisation ou la

rémunération réelle du facteur utilisé de manière intensive dans la production de ce bien augmente alors que le

cout d’utilisation réelle ou la rémunération réelle de l’autre facteur diminue.

Dans une économie concurrentielle, les facteurs de production sont rémunérés à leur productivité marginale.

Par ailleurs la productivité marginale de chaque facteur est décroissante.

Dans notre exemple la terre étant plus utilisée dans chaque secteur la productivité marginale a diminué. Le travail

étant moins utilisé dans chaque secteur sa productivité marginale a augmenté et sa rémunération est également

augmentée.

Dans cet exemple on a un effet de redistribution des revenus au bénéfice des travailleurs et au détriment des

propriétaires terriens.

4.6 Dotations en facteurs de production

Comment évolue le niveau de production de chaque bien lorsque les ressources de l’économie changent ?

Théorème de Rybczynski : à prix des biens constants, lorsque la dotation de l’économie dans un facteur de

production augmente, l’offre de bien qui utilise ce facteur de manière intensive augmente également, alors que

l’offre de l’autre bien diminue.

Figure 4.6 : dotations et possibilités de production

Considérons une situation initiale une FPP (courbe la plus à gauche) : on a l’équilibre à la pente de la tangente à

la courbe d’iso valeur qui nous.

Supposons que le facteur travail augmente de façon exogène : si la dotation en facteur t augmente cela va

déplacer la FPP des deux biens vers le haut. On va avoir une distorsion plus importante vers Qn. Cela vient du fait

que N est intensif en travail.

Dans ce cas il faut déterminer les nouvelles quantités produites : pente parallèle à la première qui est tangente à la

nouvelle FPP. Nouvelle Qn2 et Qv2.

La droite des prix relatifs n’a donc pas changé.

21

Cclion : la hausse du facteur t se traduit par une hausse de la production du bien qui est intensif dans ce facteur

cad une hausse de la production de n et par une baisse de la production de V.

Une économie avec un ratio T/L élevé est susceptible d’avoir une production relative de nourriture élevée et un

prix relatif de la nourriture bas.

Théorème HO : une économie a un avantage comparatif dans la production du bien qui utilise de manière

intensive le facteur dont elle est relativement bien dotée.

Remarque : ne pas oublier le terme « relativement » lorsqu’on parle d’abondance.

4.7 Commerce international

Supposons deux économies : économies domestique et étrangère.

On suppose que l’économie domestique est RELATIVEMENT abondante en travail c'est-à-dire que le pays

domestique est relativement abondant en travail et le pays étranger est relativement abondant en terre l L/T >L*/T*

Cependant on suppose que les deux pays ont la même technologie et que leurs consommateurs ont les mêmes

gouts (fonctions d’utilité identiques dans les deux pays)

Comme le pays domestique est relativement abondant en travail et que V est intensif en travail le pays domestique

a un avantage comparatif dans la production de V.

Dans la mesure où V est un bien intensif en travail la FPP du pays domestique sera associé à un ratio

vêtement/nourriture plus élevé.

Pour chaque niveau de prix relatif Pv/Pn donné le pays domestique produira ainsi une quantité relative de

vêtements plus importante que le pays étranger.

Le pays domestique aura une offre relative de vêtements plus élevée que celle du pays étranger.

A l’instar du modèle ricardien le modèle HOS prédit une convergence des prix relatifs avec le développement du

CI. A l’ouverture au CI, on a un marché unique avec un prix unique pour chaque bien.

Par rapport à la situation autarcique :

- Le prix relatif de V à l’ouverture augmente dans le pays domestique et baisse dans le pays étranger car le

pays domestique est relativement abondant en travail et V aussi.

- Dans le pays domestique la hausse du prix relatif de V par rapport à N conduit à une hausse de la

production relative de V et une baisse relative de la consommation.

- Le pays domestique devient donc exportateur de V dans lequel il a un avantage comparatif et importateur

de nourriture

22

- Symétriquement la baisse du prix relatif de V dans le pays étranger fait qu’il devient importateur de V et

exportateur de N

Figure 4.7 le commerce international entraine une convergence des prix relatifs.

En abscisse on a la quantité relative de vêtement MONDIALE.

L’offre augmente avec le prix relatif.

OR est l’offre relative de V de l’économie domestique.

OR* est celle de l’économie étrangère.

DR = demande relative commune aux deux économies.

Le point 1 est l’équilibre autarcique de l’économie domestique

3 est l’équilibre autarcique de l’économie étrangère.

2 est l’équilibre à l’ouverture avec en particulier un prix relatif comprit entre les deux situations autarciques.

Théorème HO (Version 2) : une économie exporte le bien dont la production utilise de manière intensive le

facteur de production relativement abondant et importe le bien dont la production utilise de manière intensive le

facteur de production relativement rare.

Dans chaque pays la valeur des biens consommés doit être égale à la valeur des biens produits.

où DV représente la consommation domestique de V et DN la

consommation domestique de N. Et Qv et Qn = production.

Dn – Qn = importations de N

Pv/Pn = prix relatif des V

Qv – Dv = exportation de V

Pente de la contrainte de budget est :

Figure 4.9 : l’ouverture et l’élargissement des possibilités de production

Courbe décroissante= FPP

Graph à récupérer.

A l’autarcie on est au point 2 on la droite d’iso valeur qui est tangente à la FPP mais aussi à la courbe

d’indifférence des consommateurs. En ce point ce qui est consommé correspond à ce qui est produit dans chaque

bien.

L’ouverture au CI des deux économies entrainaient une hausse du prix relatif de V donc la pente de la droit d’iso

valeur devient plus forte : on a une nouvelle pente à l’ouverture de la droite de budget qui est plus pentue.

23

A l’équilibre de production le nouveau point de tangence donne les qtés produites Qv et à l’équilibre de

consommation doit aussi être tangente à cette droite donc déplacement de la courbe d’indifférence vers le haut

pour qu’elle reste tangente à la pente de la courbe d’iso valeur Dv

Au point 1 on a l’équilibre pour l’économie domestique en ouverture internationale.

Le CI permet de se placer sur une courbe d’indif plus élevé (plus de BE) avec une consommation des deux biens

plus élevé qu’en autarcie.

4.8 L’égalisation de prix des facteurs

Contrairement au modèle ricardien, le modèle HOS prédit que les prix des facteurs finissent par s’égaliser.

Le théorème HOS : à l’équilibre de LE les prix des facteurs s’égalisent entre pays.

Ceci s’explique d’abord par l’égalisation des prix des produits, ensuite par la relation directe existant entre les prix

des produits et les prix des facteurs.

Intuitivement le CI contribue à stimuler la demande mondiale des biens produits avec les facteurs relativement

abondants (et donc relativement peu cher pour l’économie domestique avant l’ouverture), ce qui a pour effet

l’augmentation de la dde de ces facteurs et donc l’augmentation de leur prix.

La théorie HOS décrit en fait un échange implicite de facteurs de production.