Écologie industrielle à Genève

27
Ecologie industrielle à Genève Premiers résultats et perspectives Pour obtenir ce document: Tél. 022 327 47 11 www.geneve.ch/environnement-info Pour toute question: Tél. 022 327 43 44 [email protected] www.geneve.ch/gedec

Transcript of Écologie industrielle à Genève

Page 1: Écologie industrielle à Genève

Ecologie industrielleà Genève

Premiers résultats et perspectives

Pour obtenir ce document:Tél. 022 327 47 11www.geneve.ch/environnement-info

Pour toute question:Tél. 022 327 43 [email protected] www.geneve.ch/gedec

Page 2: Écologie industrielle à Genève

ECOLOGIE INDUSTRIELLE:DE QUOI S’AGIT-IL?

«Ecologie industrielle»: l’expression peutsurprendre...

Ces deux termes ont ici un sens bien précis:

• «Ecologie» réfère à l’écologie scientifique, qui étudieles différents milieux où vivent les organismesvivants.

• «Industriel» désigne, au sens large, l’ensemble desactivités économiques dans la société technologiquemoderne.

Dans cette optique, la consommation des ménages,les services de santé, les télécommunications, l’infor-matique, la finance, le tourisme, les loisirs, etc., sontconsidérés comme des activités industrielles, aumême titre que l’agriculture, l’extraction des matièrespremières, et la fabrication des produits.

L’écologie industrielle a pour objectif de faire évoluerle système économique, non durable dans sa formeactuelle, pour le rendre viable à long terme et compa-tible avec le fonctionnement normal des écosystèmesnaturels.

Direction de la publication : GEDEC - Rédaction : Suren ErkmanConception, réalisation : www.alibi.ch - Photographies : David Mayenfisch - Impression : Imprimerie Genevoise SA

(impression sur papier 100% recyclé Cyclus Print) - Genève 2005

Page 3: Écologie industrielle à Genève

PRÉFACE page 3

INTRODUCTION page 7

CONTEXTE page 13

PREMIERS RÉSULTATS page 19

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DU GROUPE DE TRAVAIL ECOSITE page 29

ANNEXE 1 page 39

ANNEXE 2 page 45

ANNEXE 3 page 47

SOMMAIRE

Page 4: Écologie industrielle à Genève

3

Douze ans après le Sommet de la Terre, à Rio deJaneiro, force est de reconnaître que la notionde développement durable se traduit encoretrop peu dans les faits. Pourtant, le tempspresse. Car, malgré quelques évolutions posi-tives, l’état de la planète continue à s’aggraver.

Mais comment déterminer les meilleures mesures àprendre? Quelles actions faut-il engager en priorité?Dans quels domaines des mesures en faveur del’environnement seraient-elles les plus efficaces?

C’est précisément pour aider à répondre à de tellesquestions qu’a été effectuée la première étude du«métabolisme industriel» cantonal, permettantd’estimer les quantités des principales ressourcesmatérielles utilisées par l’économie genevoise.

Comme l’étude le fait apparaître nettement, lesprincipaux consommateurs de ressources, à Genève,sont les ménages et le secteur tertiaire. Ce constat neconstitue pas une surprise, compte tenu des spéci-ficités de l’économie genevoise. Mais ces résultatsconfirment, de manière chiffrée, l’importance etla pertinence des efforts entrepris pour encouragerune consommation ménageant mieux les ressourcespar les ménages et les consommateurs individuels, etpour inciter à un usage plus efficace des ressourcesdans le secteur tertiaire.

L’étude du métabolisme des activités économiquesoffre un cadre général pour élaborer une stratégieconcrète de développement durable, et permet devérifier la pertinence des actions entreprises. Sur cettebase, il devient possible de nouer un dialogue prag-matique et fructueux entre les domaines, intimementliés, de l’économie et de l’environnement.

A la suite de cette première étape, le projet Ecositeva engager des actions visant à mettre en pratiqueles principes de l’écologie industrielle à Genève.

Notre canton fait ainsi œuvre de pionnier, en étantl’une des toutes premières collectivités publiquesà donner une base légale à l’écologie industrielle,par le biais de la Loi sur l’action publique en vued’un développement durable.

Robert Cramer, Conseiller d’Etat

PRÉFACE

Page 5: Écologie industrielle à Genève

INTRODUCTION

Page 6: Écologie industrielle à Genève

7

Au cours des deux derniers siècles, le niveau de viede la population genevoise a considérablementaugmenté. Comme dans la plupart des autresrégions du monde, ce bouleversement a résultéde l’extraordinaire développement du systèmeindustriel.

Toutefois, cette évolution s’est également accom-pagnée d’effets dangereux pour la santé humaineet pour l’environnement en général. Ces impactsnégatifs ont pris une telle ampleur qu’il convientaujourd’hui de modifier en profondeur le mode defonctionnement de la société industrielle.

Une première tentative de réponse à la dégradationde l’environnement a vu le jour dès les années1960, notamment avec la mise en place progressivede politiques de traitement de la pollution. Cesmesures ont rendu de grands services, mais il apparaîtde plus en plus clairement qu’elles ne suffisent pasà atteindre un développement durable.

Il convient donc d’élaborer et de mettre en œuvreune stratégie plus large, favorisant un bien meilleurusage de l’ensemble des ressources, consomméespar une population mondiale en augmentation etdont les attentes en matière de consommation vontcroissant.

Tel est l’objectif de l’écologie industrielle, qui ambi-tionne de rapprocher le fonctionnement du systèmeindustriel de celui des écosystèmes naturels, pourassurer leur survie mutuelle à long terme.

L’écologie industrielle, un domaine qui s’est déve-loppé au cours des années 1990, constitue uneapproche particulièrement novatrice des enjeuxenvironnementaux. En 2001, le canton de Genèvea été la première collectivité publique à donner unebase légale à cette démarche pionnière, en intro-duisant la notion d’écologie industrielle dans la loisur l’Agenda 21 du canton de Genève.

Selon les termes de l’article 12 de cette loi, qui viseà encourager la pratique de l’écologie industrielle àGenève, l’administration cantonale a lancé le projetEcosite en 2002.

La première phase du projet a consisté à effectuerune étude des flux de ressources constituant la basedes activités économiques dans le canton de Genève.Cette étape préliminaire avait pour but de mieuxcomprendre le fonctionnement de «l’écosystèmeindustriel genevois», afin d’identifier les problèmesprioritaires et de déterminer en connaissance decause les actions à entreprendre.

INTRODUCTION

Page 7: Écologie industrielle à Genève

8

Il faut souligner que la description des flux de res-sources est ici purement quantitative. En effet, dansle cadre de la première phase de l’étude du méta-bolisme cantonal, il s’agissait de déterminer lesquantités des principales ressources consommées àGenève. Naturellement, il conviendrait aussi deprendre en compte les aspects qualitatifs : unetonne de chlore, par exemple, présente un risquepotentiel pour l’environnement et la santé humainebien supérieur à une tonne de sable. De plus, lavalorisation d’une tonne de chlore est plus intéressanteque celle du sable, d’un point de vue économique.Cette approche qualitative, complémentaire à ladescription quantitative, pourrait être envisagéedans un deuxième temps.

La présente publication offre une synthèse de la pre-mière phase du projet Ecosite. Elle expose brièvementles principaux résultats de l’étude du «métabolisme»genevois. Finalement, elle présente quelques conclusionset propositions, formulées à partir de ces résultats.Ces propositions ont pour objectif de poursuivre etd’approfondir la démarche pionnière de l’écologieindustrielle, contribuant ainsi à orienter Genève surla voie d’un développement durable.

Page 8: Écologie industrielle à Genève

CONTEXTE

Page 9: Écologie industrielle à Genève

13

Le 23 mars 2001, le Grand Conseil dela République et Canton de Genèvea adopté une «Loi sur l’action publiqueen vue d’un développement durable(Agenda 21)».1

Cette loi, entrée en vigueur le 19 mai2001 (révisée en novembre 2002),donne les bases juridiques pour laréalisation d’un Agenda 21 cantonal.Son Article 12, intitulé «Ecosite»,directement inspiré de la notiond’écosystème industriel, stipule que«l’Etat favorise la prise en comptedes synergies possibles entre activitéséconomiques, en vue de minimiserleur impact sur l’environnement».

Sur cette base, l’administration can-tonale, sur mandat du Conseil d’Etat,a mis sur pied fin 2001 un groupe detravail «Ecosite». Ce groupe de travailcomprend des représentants de plu-sieurs départements de l’adminis-tration cantonale, ayant pour but demettre en œuvre cet Article 12, dansle cadre du processus de l’Agenda 21cantonal genevois (la compositiondu groupe de travail figure dansl’Annexe 2).

L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE

L’Article 12 «Ecosite» fait référence à une approcheparticulièrement novatrice des questions d’environ-nement et de développement économique: l’écologieindustrielle.

Dans l’expression «écologie industrielle», le terme«écologie» renvoie à l’écologie scientifique, et l’adjectif«industriel» désigne, au sens large, l’ensemble desactivités humaines dans la société technologiquemoderne (production, mais aussi consommation,tourisme, santé, agriculture, loisirs, etc.).

L’objectif général de l’écologie industrielle est defaire évoluer le système industriel dans son ensemble,pour le rendre viable à long terme et compatibleavec le fonctionnement normal des écosystèmesnaturels.

En pratique, il s’agit d’utiliser les ressources de manièrebeaucoup plus efficace. A cette fin, il semble logiquede s’inspirer de la Biosphère (sans pour autant chercherà la copier servilement), puisque les écosystèmesnaturels représentent le seul exemple connu à cejour de système vivant hautement évolué et viableà long terme.

A l’image des écosystèmes naturels, on s’efforcenotamment d’utiliser les déchets des uns commematières premières pour d’autres. Toutefois, l’écologieindustrielle offre une perspective bien plus large quela seule valorisation des déchets, puisqu’elle vise,en optimisant l’usage de l’ensemble des ressources,à rendre l’économie plus robuste et plus compétitive,tout en minimisant les impacts sur l’environnement.

Cela suppose de nouvelles interactions entre les diffé-rents agents économiques (les entreprises, les orga-nismes publics, les consommateurs, les ménages) :c’est l’idée qu’exprime l’article de loi «Ecosite» enparlant de «synergies possibles entre activités éco-nomiques».

1 Le texte de cette loi est disponible sur le site de l’Etat de Genève:http://www.geneve.ch/agenda21

CONTEXTE

Page 10: Écologie industrielle à Genève

14

LE MÉTABOLISME DES ACTIVITÉSÉCONOMIQUES

Tous les organismes vivants sont doués d’un méta-bolisme : pour croître, survivre, se reproduire, ilsconsomment (puis rejettent) des ressources sousforme de matière et d’énergie. Naturellement,l’espèce humaine ne fait pas exception à cette règle.

Par analogie, on peut considérer qu’une entreprise,une société, un pays, une région, ont un métabo-lisme. On parle ainsi de «métabolisme des activitéséconomiques» ou de «métabolisme industriel».Lorsque l’on s’intéresse à un territoire géographiquedonné, on parle plutôt de «métabolisme régional»ou de «métabolisme territorial».

Dans la perspective de l’écologie industrielle, si l’onentend modifier à bon escient le fonctionnementdu système économique actuel, il importe de biencomprendre son métabolisme.

Le métabolisme des activités économiques d’unerégion permet de comprendre le fonctionnementdes bases matérielles nécessaires aux activité humainesqui s’y déroulent : les flux de ressources utilisés pourla production des secteurs primaire et secondaire,mais aussi le tourisme, l’Internet, le commerce, lesservices de santé, la vie quotidienne des ménages, etc.

Concrètement, l’étude du métabolisme des activitéséconomiques consiste à établir une comptabilitéphysique, décrivant l’ensemble des ressources maté-rielles (matériaux, énergie) utilisées par les activitéséconomiques, y compris la consommation desménages. Pour plus de renseignements relatifs àla méthodologie utilisée, le lecteur peut se référerà l’Annexe 1.

La comptabilité physique des activités économiquesest appelée à devenir un outil de base pour la miseen œuvre du développement durable, avec troisfonctions principales : diagnostic (état des lieux),aide à la décision (notamment pour orienter les poli-tiques publiques), évaluation et suivi.

On peut également considérer de telles études demétabolisme comme un outil de développement etde promotion économique, à double titre :

• en faisant apparaître de nouvelles opportunitéséconomiques (par la détection de ressources valo-risables);

• en contribuant à renforcer l’attractivité et la com-pétitivité d’une région.

Comme toute méthodologie, l’étude du métabo-lisme des activités économiques n’est pas une finen soi. C’est un outil parmi d’autres, au service dela mise en œuvre du développement durable, parti-culièrement pertinent pour une stratégie d’écologieindustrielle.

Au sein du groupe de travail Ecosite, il est doncapparu judicieux de commencer par effectuer uneétude globale du métabolisme des activités écono-miques sur le territoire du canton de Genève. Cepremier état des lieux doit servir à identifier lesdomaines prioritaires, puis à déterminer les actionsles plus judicieuses et les plus efficaces dans le cadrede l’Agenda 21 genevois. Les principaux résultatsde cette étude préliminaire sont présentés dansles pages suivantes.

Page 11: Écologie industrielle à Genève

PREMIERS RÉSULTATS

Page 12: Écologie industrielle à Genève

L’étude préliminaire du métabolismedes activités économiques du cantonde Genève visait un objectif immédiat:obtenir une vue d’ensemble, unephotographie du métabolisme totaldes activités économiques (y comprisles ménages) sur le territoire genevois.Ce premier état des lieux doit servirà identifier les domaines prioritaires,puis à déterminer les actions les plusjudicieuses et les plus efficaces dansle cadre de l’Agenda 21 genevois.

Il aurait été beaucoup trop long et coûteux d’étudierchacune des ressources utilisées sur un territoirecomme le canton de Genève. Dans le cadre de cetteétude, les sept ressources suivantes, considéréescomme particulièrement pertinentes, ont été retenues:

• l’énergie (électricité, combustibles, carburants)

• les matériaux de construction

• les produits alimentaires

• les métaux (fer, cuivre, aluminium)

• les plastiques

• le bois (y compris le papier et le carton)

• l’eau

Les paragraphes suivants donnent une synthèse dumétabolisme de l’ensemble des sept ressources étu-diées. L’Annexe 1 offre des précisions concernantl’étude et donne également, à titre d’exemple, ledétail des résultats concernant le métabolisme dela ressource «bois».

L’étude de métabolisme, effectuée par le bureauESU-services (Uster, ZH), a été validée par plusieursexperts représentant différents services de l’admi-nistration cantonale genevoise (voir l’Annexe 3). Leschiffres concernent l’an 2000, année pour laquelledes données étaient disponibles lors de la réalisationde l’étude.

19

PREMIERSRÉSULTATS

Page 13: Écologie industrielle à Genève

21

MÉTABOLISME DE GENÈVE: FLUX ET STOCKS TOTAUX

La Figure 1 résume l’ensemble des flux de ressourcesqui entrent et sortent du Canton de Genève durantl’année 2000, choisie comme année de référencepour cette première étude.

Flux entrants

Comme on peut le constater sur ce graphique, lesflux de matière entrants les plus importants, enterme de tonnage, sont l’eau et les matériaux deconstruction. En troisième place, on trouve les aliments.

Plus précisément :

• L’eau est la masse la plus importante consomméeà Genève, avec 62 millions de tonnes (soit 62 millionsde m3). Cette quantité représente l’eau potablepompée dans le lac Léman (80%) et la nappesouterraine de l’Arve (20%). Les ménages sontles plus gros consommateurs (24 millions de m3),suivis par le secteur tertiaire (15 millions de m3) etle secteur secondaire (14 millions de m3).

• En deuxième place, on trouve les matériaux deconstruction, qui représentent le principal flux dematière solide: 1,3 millions de tonnes (soit prèsde 70% des matériaux consommés).

• En troisième place, viennent les produits alimen-taires, avec 300'000 tonnes (16%).

• Puis viennent le bois et le papier (140'000 tonnes),les métaux (60'000 tonnes) et les plastiques(40'000 tonnes).

Quant à la consommation totale d’énergie primaire,elle s’est élevée à 37'500 TJ (térajoules) pour l’année2000.

Il est difficile de comparer directement l’énergie auxflux de matière. En effet, l’énergie n’est pas expriméeen tonnes, mais en joules (ici en térajoules; 1 téra-joule = 1 milliard de joules).

Néanmoins, pour faciliter la comparaison, on peutexprimer l’énergie en tonnes d’équivalents-mazout.Les 37'500 TJ d’énergie primaire consommée à Genèvereprésentent ainsi 870'000 tonnes d’équivalents-mazout, soit un peu moins que les matériaux deconstruction (1,3 millions de tonnes), mais près dutriple de la consommation d’aliments (300'000 tonnes).

Flux sortants

Sur un total de 600'000 tonnes de déchets produits,environ 350'000 tonnes (63%) sont recyclées, et160'000 tonnes sont incinérées à l’usine d’incinérationdes ordures ménagères (UIOM) des Cheneviers.

Il faut également tenir compte des produits alimen-taires digérés. Une partie est évacuée dans le réseaudes eaux usées (flux sortant vers la STEP). Le reste(flux sortant de 100'000 tonnes, en bas du graphique)est émis sous forme de CO2 par le corps humain,lors de la respiration.

Stocks

Au total, le stock de matériaux à Genève a augmentéde 1,1 million de tonnes en 2000. Cette augmentationreflète l’accroissement du nombre de bâtiments etdu parc automobile. Le stock total de ressources en2000 s’élève à 74,7 millions de tonnes. Pour l’essentiel,ce stock représente les matériaux constituant lesbâtiments et les routes.

Bilan des masses et de l’énergie

Conformément au principe de conservation de la masseet de l’énergie, le bilan des masses est équilibré :le total des flux entrants (63,74 millions de tonnes)est identique au total des flux sortants (62,64 millionsde tonnes) et du stock additionnel (1,1 millions detonnes). Il en va de même pour l’énergie : on retrouveun flux sortant d’énergie de 37'500 TJ, dissipéesous forme de chaleur, équivalant aux 37'500 TJd’énergie primaire consommée.

140bois/papier

1’300matériaux

construction

61’900eau

300prod. aliment.

40plastique

60métaux

37’500TJ énergie

Genèveet extérieurdu canton

PRODUCTION CONSOMMATION DÉCHETS

UIOM

Décharge

Recyclage

STEP62’000

350

30

160

74’700(Stock Total)

37’500 TJ(chaleur)

1’100(Stock additionnelpour l’an 2000)

100 prod. aliment. digérés

Figure 1: flux totaux de ressources pour le canton de Genève, pour l’année 2000 (UIOM = usine d’incinération des orduresménagères; STEP = station d’épuration des eaux usées). L’épaisseur des flèches donne une idée approximative de l’importancerelative des flux de ressources.

Les chiffres indiquent des milliers de tonnes pour les flux de matière; pour l’énergie, des térajoules (1 TJ = 1 milliard de joules).

(N.B.: le flux de 100'000 t. sortant, en bas, représente la partie des aliments digérés, éliminée sous forme de CO2 par le corpshumain durant la respiration.)

Page 14: Écologie industrielle à Genève

2322

EQUIVALENCE CO2 DES FLUX

La masse n’est pas la seule manière de mesurer lesflux de ressources. On peut aussi les évaluer demanière indirecte, en comptabilisant les émissionsde gaz à effet de serre résultant de la productionet de l’utilisation des ressources.

Parmi les différents gaz à effet de serre rejetés dansl’atmosphère du fait des activités humaines, le plusimportant est le gaz carbonique (ou dioxyde decarbone, CO2). Mais il y en a d’autres : le méthane,certains oxydes d’azote, les chlorofluorocarbures(CFC), etc. Par commodité, on exprime habituellementl’ensemble des émissions de gaz à effet de serre enune seule unité, l’«équivalent-CO2».

On peut distinguer quatre catégories d’émissionsde gaz à effet de serre :

a) les émissions liées à la fabrication des produits.Par exemple, les processus de fabrication desordinateurs, des appareils ménagers, des aliments,des plastiques, des voitures, etc., génèrent desémissions de gaz à effet de serre. Ou encore,l’extraction et le raffinage de ressources commele pétrole, qui en émettent également.

b) les émissions résultant de l’utilisation de ces bienssur le territoire du canton. Par exemple, la consom-mation de mazout (pour le chauffage des bâti-ments) et d’essence (pour les transports) génère desémissions de CO2 à Genève lors de la combustion.

c) les émissions liées au transport de ces biens,depuis leur lieu de production jusqu’au lieu deleur consommation, à Genève.

d) les émissions liées à l’élimination des produits enfin de vie, résultant pour l’essentiel de l’incinérationdes déchets.

Les émissions liées à l’élimination des produits nesont pas prises en compte ici, car on peut les consi-dérer comme marginales par rapport aux autres.

Quant aux émissions dues aux transports, elles nesont pas négligeables, mais, faute de donnéesdisponibles, il n’était pas possible de les évaluer pré-cisément dans le cadre d’une étude préliminaire.Toutefois, pour certaines ressources, les émissionsrésultant du transport des biens depuis leur lieude production (ou d’extraction) jusqu’à Genève sontincluses en partie dans la catégorie «fabrication».Elles représentent les émissions dues au transportdes produits jusqu’en Suisse, dans un centre de distri-bution régional. Par ailleurs, les émissions dues à ladistribution des produits à l’intérieur de la Suissesont partiellement incluses dans les émissions liéesà la ressource «énergie» (qui comprend l’utilisationde carburants à Genève).

La Figure 2 ci-après indique les émissions de gaz àeffet de serre (exprimées en équivalents-CO2) résultantde la consommation des ressources sur le territoiredu canton de Genève durant l’année 2000.

Du point de vue des émissions de gaz à effet de serre,on voit que l’énergie apparaît comme la ressource laplus importante. Puis viennent les aliments, les métaux,et en quatrième place les matériaux de construction.

Sauf pour l’énergie, il faut relever que ces émissions ontlieu principalement en dehors du canton, car la plupartdes biens consommés à Genève sont produits à l’exté-rieur. Ces émissions indirectes sont ici prises en compte.

Les émissions totales dues à l’énergie s’élèvent environà 2,8 millions de tonnes d’équivalents-CO2. La majeurepartie de ces émissions (env. 2,1 millions de t.) résultede l’utilisation de l’énergie (en hachuré), essentiellementlors de la combustion du mazout et de l’essence. Untiers seulement (env. 750'000 t., en foncé) résulte de laproduction des agents énergétiques (émissions lors del’extraction et du raffinage du pétrole, notamment).

A l’inverse, pour les autres ressources, les émissionsrésultent pour l’essentiel de la production et sontmarginales au stade de l’utilisation (l’usage de plas-tiques, de papier, etc., ne génère pratiquement pasde gaz à effet de serre).

Pour donner un point de comparaison, on peutfaire remarquer que le poids des gaz à effet de serreémis par la consommation d’énergie dans le canton(2,8 millions de tonnes) est plus que le double des1,3 million de tonnes de matériaux de constructionutilisés annuellement à Genève! Cela donne une idéede l’importance considérable de la consommationd’énergie d’origine fossile (principalement le pétrole),par rapport aux autres ressources.

La dernière valeur, tout à droite, concerne le bois.On voit que la production de bois se traduit par unevaleur négative, ce qui peut surprendre. L’explicationest toute simple : les arbres prélèvent dans l’air duCO2 pour leur croissance. Le bois consommé àGenève correspond ainsi à l’absorption nette d’environ81'000 tonnes de CO2-équivalents. En revanche, lacombustion du bois (notamment dans les chaufferies)émet une faible quantité de CO2.

FIGURE 2: EMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE, EN MILLIERS DE TONNES D’ÉQUIVALENTS-CO2.

2'000

1'750

1'500

1'250

1'000

750

500

250

0

-250

x 1’000 tonnes

CO2 - éq

Energie Aliments MétauxMatériaux

deconstruction

PlastiquesPapier/carton Eau Bois

Production Utilisation

Page 15: Écologie industrielle à Genève

24

Importance relative des secteurséconomiques

L ‘étude du métabolisme cantonal met en évidencele fait que deux secteurs économiques apparaissenttrès nettement comme les principaux consommateursde ressources à Genève : premièrement les ménages,deuxièmement le secteur tertiaire. Cela ressort claire-ment du tableau ci-dessous, qui indique la part relativede la consommation des différents secteurs pour lesressources considérées.

Conclusions et propositions

Ces premiers résultats, et les conclusions qu’il estpossible d’en tirer, ont permis au groupe de travailEcosite de formuler à l’intention du Conseil d’Etatdes propositions pour la suite du projet. Ces conclu-sions et propositions sont présentées dans les pagessuivantes.

FIGURE 3: IMPORTANCE RELATIVE DES DIFFÉRENTS SECTEURS ÉCONOMIQUESPOUR LA CONSOMMATION DES PRINCIPALES RESSOURCES À GENÈVE

Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Ménages

Eau 6% 25% 27% 42%

Energie (chaleur) 3% 10% 30% 57%

Energie (électricité) 3% 12% 60% 25%

Métaux (fer) 2% 13% 40% 45%

Bois 2% 26% 35% 36%

Plastiques 2% 10% 39% 49%

Matériaux de construction 2% 6% 43% 49%

Aliments – 4% 45% 51%

Note: la consommation d’aliments au sein du secteur primaire peut être considérée comme négligeable(Source : M. Faist-Emmeneger, ESU-Services, 2004).

Page 16: Écologie industrielle à Genève

CONCLUSION

Page 17: Écologie industrielle à Genève

29

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONSDU GROUPE DE TRAVAIL ECOSITE

Sur la base des résultats de l’étude préliminairedu métabolisme des activités économiquesgenevoises, il est possible de formuler à l’inten-tion du Conseil d’Etat une série de conclusionset de propositions.

Propositions générales

Clarifier la notion de durabilité

L’étude du métabolisme des activités économiquesfournit des informations intéressantes sur les quan-tités de ressources utilisées. Elle fait bien ressortir lecaractère non durable de l’économie genevoise,sous sa forme actuelle. Le métabolisme genevoisest à l’image de l’économie industrielle moderne :elle consomme plus de ressources que la planètene peut en offrir ou en renouveler, et produit plusde déchets que l’environnement ne peut en absorber.De plus, l’économie genevoise présente une fragilitéparticulière, du fait que le canton dépend très largementde l’extérieur pour son métabolisme.

Sur la base de ce constat, une question cruciale sepose : pour une ressource donnée, quel niveau deconsommation peut-il être considéré comme durable?Malgré sa simplicité apparente, il s’agit d’une questiontrès complexe, pour laquelle on ne dispose pasencore de réponses satisfaisantes. Ces réponsespeuvent du reste être très variées, selon la ressourceet la région considérée, et selon les critères retenuspour déterminer la notion de durabilité.

A Genève, des objectifs chiffrés ont déjà été formuléspour la consommation d’énergie et le recyclage desdéchets. L’utilité de tels objectifs chiffrés ne fait pasde doute. Mais il conviendrait de déterminer demanière plus précise la validité de ces objectifs, cequi n’est possible que si l’on dispose d’une meilleurecompréhension de la notion de durabilité pour uneressource donnée. C’est pourquoi, l’une des prioritésest de mieux comprendre la notion de durabilitéd’une ressource, dans le contexte genevois. Lesrésultats conduiront peut-être aussi à fixer de nouveauxobjectifs, dans d’autres domaines ou pour d’autrescatégories de ressources ou de déchets.

CONCLUSION

Page 18: Écologie industrielle à Genève

31

Rôle des différents acteurs économiques

Le tissu économique genevois est principalementcomposé d’une multitude de petits acteurs : ménages,nombreuses entreprises des secteurs primaire, secon-daire et tertiaire. Il y a peu de grandes entreprisesindustrielles à Genève consommant beaucoup dematières premières.

Par conséquent, l’amélioration du métabolisme can-tonal ne résultera pas simplement de quelquesmesures spectaculaires destinées à un petit nombrede grands acteurs, mais surtout de nombreusesmesures individuelles et ponctuelles.

Par ailleurs, l ‘étude du métabolisme cantonal metclairement en évidence le fait que deux secteurséconomiques apparaissent très nettement commeles principaux consommateurs de ressources àGenève : premièrement les ménages, deuxièmementle secteur tertiaire.

Il convient donc d’agir en priorité dans ces deuxdomaines et le groupe de travail Ecosite ne peutque recommander que les programmes déjà enplace soient poursuivis avec résolution. Il s’agit detoutes les mesures de promotion et d’incitation pro-posées par le plan directeur cantonal de l’énergie,ainsi que des mesures relatives au recyclage desdéchets du plan de gestion des déchets 2003-2007.La mise en place et le suivi de ces mesures sontassurés par le service cantonal de l’énergie (SCANE)et le service cantonal de gestion des déchets(GEDEC). Dans le cas particulier du canton deGenève, le secteur secondaire est un consommateurmoins important de ressources. Il a fait par ailleursl’objet de multiples restructurations et il est carac-térisé par un chômage structurel désormais important.Quant au secteur primaire, son influence sur laconsommation globale de ressources à Genève estassez négligeable.

Dès lors, s’il est moins prioritaire d’agir dans cesdeux secteurs, ils peuvent aussi apporter leur contri-bution aux économies de ressources, dans la mesureoù un tel apport est économiquement intéressantpour les entreprises concernées.

Dans l’esprit de l’écologie industrielle, il s’agit doncavant tout de créer des opportunités de collabo-ration entre entreprises, dans le but d’économiserles ressources. La valorisation d’une ressource parplusieurs agents économiques (par exemple de l’eaude refroidissement utilisée successivement par plu-sieurs entreprises) ou la mutualisation de certainsinvestissements (par exemple dans le domaine del’énergie) doivent permettre des gains à court termepour les entreprises et leur donner une meilleureassise économique à long terme, tout en améliorantleur performance et leur image environnementales.

On peut citer le projet Genève Lac Nations qui doitservir d’exemple réussi. Ce projet en cours de réali-sation consiste en l’alimentation conjointe en chaleuret en froid d’une grande industrie de biotechnologieet d’un quartier entier de la ville comportant plusieursorganisations internationales grâce à l’eau pompéedans le lac.

La principale raison d’être du groupe de travailEcosite réside précisément dans la recherche denouvelles opportunités de ce genre. Les mesuresconcrètes permettant d’y parvenir sont exposéesci-dessous (voir «Propositions spécifiques pour unmeilleur usage des ressources»).

Le rôle primordial de l’Etat

L’Etat joue un rôle économique primordial : il est lepremier acheteur (commandes publiques), il possèdeet gère le plus grand parc immobilier, il est le plusgros entrepreneur en génie civil (routes, infrastructures,etc.). Surtout, il demeure le principal employeur ducanton, avec plus de 10% des emplois. Sur un autreplan, c’est encore lui qui est responsable de l’édu-cation et de la formation des jeunes générations.

Etant donné l’importance de son rôle économique,l’Etat est également appelé à jouer un rôle exem-plaire. Il incombe à l’Etat de mettre lui-même enpratique les mesures qu’il recommande au reste dela société, en particulier dans les trois domaines cléque sont l’énergie, la mobilité et le tri des déchets.

Dans son rôle de prescripteur, l’Etat doit continuerà s’engager résolument, avec des objectifs chiffrés,en faveur des programmes permettant un usageplus efficace des ressources, notamment dans lestrois domaines cités précédemment (énergie, mobi-lité, tri des déchets), en priorité pour les ménageset le secteur tertiaire. Les programmes déjà lancéspar l’Etat dans ces domaines vont dans le bon senset il importe de ne pas relâcher les efforts entrepris.Pour l’Etat, cela implique également de valoriser lestravaux effectués, et de diffuser les informationsutiles auprès de tous.

L’établissement d’une comptabilité publique constitueaujourd’hui l’une des tâches essentielles de l’Etat.Cette comptabilité donne une vue, aussi précise quepossible, des flux financiers générés par les diffé-rentes activités économiques. Dans l’optique dudéveloppement durable, il serait souhaitable désormaisde compléter cette comptabilité financière par unecomptabilité «matérielle» ou «physique», décrivantles flux des ressources indispensables à toute activitééconomique.

Une telle comptabilité physique est un instrumentcrucial pour l’aide à la décision et la mise en pratiquedu développement durable: pour le suivi et l’évaluationobjective de la situation, pour le diagnostic et ladétection de problèmes, pour la prospective. Laméthodologie du métabolisme des activités écono-miques constitue précisément la base d’une tellecomptabilité matérielle.

Par conséquent, le groupe de travail Ecosite suggèred’examiner l’opportunité et la faisabilité de la miseen place par l’Etat d’un système de comptabilitéphysique. La mise en place d’une telle comptabilitépourrait être effectuée en collaboration avec l’Officecantonal de la statistique, et de manière cohérenteavec les initiatives similaires existant au niveaufédéral et international. En effet, cette démarches’inscrit dans une tendance qui s’affirme aussi bienen Suisse (Office fédéral de la statistique) que dansl’ensemble des pays industrialisés : en 2004, l’OCDEa officiellement recommandé à ses pays membresde procéder à des études de métabolisme de leursactivités économiques.

Page 19: Écologie industrielle à Genève

3332

Propositions spécifiques pour unmeilleur usage des ressources

Dans une démarche d’écologie industrielle, on s’efforcede rendre les flux de ressources aussi cycliques quepossible. Il en découle diverses propositions pourles ressources concernées, classées ci-après parordre décroissant d’importance quantitative.

Energie

Il ressort clairement de l’étude de métabolisme quel’énergie est la ressource qui pose le principal pro-blème à Genève.

Premièrement, Genève dépend beaucoup de l’exté-rieur pour son approvisionnement en énergie, car ilfaut importer les carburants (pour les transports),les combustibles (pour le chauffage), ainsi qu’unebonne partie de l’électricité.

De plus, la consommation d’énergie des Genevoisn’est clairement pas durable. Dans le cas des émissionsde gaz à effet de serre, qui, à Genève, découlent à80% de l’utilisation de combustibles et de carburantsfossiles (principalement le pétrole), il semble que laquantité durable soit de l’ordre de 1-2 tonnes deCO2 équivalent par personne par an. Genève sesitue nettement au-dessus, avec environ 9,5 tonnespar habitant par an (y compris les émissions dues àla fabrication des biens hors du canton et à leurtransport jusqu’à Genève).

L’étude du métabolisme montre bien que laconsommation énergétique est essentiellement dueà des activités locales, se déroulant sur le territoirecantonal et relevant principalement des ménageset du secteur tertiaire : 50% de l’énergie totale estutilisée pour le chauffage, 25% pour les transports,le solde pour les différentes activités économiques.Comme déjà signalé, des programmes sont encours sur ces sujets dans le cadre du plan directeurcantonal de l’énergie.

Au-delà des programmes destinés aux ménages etau secteur tertiaire, le groupe de travail Ecositepropose, dans la perspective de l’écologie indus-trielle, d’intensifier les travaux selon trois axes d’action.

En premier lieu, il faudrait s’attacher à valoriser lachaleur perdue dans les différentes activités écono-miques. Grâce aux moyens financiers et à l’aidetechnique apportés par le SCANE, il s’agit de détecterles installations (existantes ou projetées) produisantdes rejets importants de chaleur ou de froid, decoordonner les acteurs concernés par la productionde ces rejets avec d’autres acteurs potentiellementintéressés par leur utilisation, et de faciliter laconcrétisation de tels projets de valorisation. Il està noter ici que la valorisation d’une ressourceperdue débouche généralement sur un gain financierpour les entreprises ou les entités concernées. Lecas du projet CADIOM (chauffage à distance basésur l’incinération des ordures ménagères) en est lebon exemple.

En second lieu, l’on pourrait améliorer l’efficacitéénergétique dans les différents procédés industriels,ce qui nécessite d’affiner la connaissance de leurmétabolisme. Dans le cadre du plan directeur can-tonal de l’énergie, le SCANE propose des auditsénergétiques aux entreprises intéressées. Les infor-mations retirées de ces audits devraient être syn-thétisées (afin de garantir la confidentialité) et trans-mises aux branches concernées afin que le plusgrand nombre d’entreprises d’une même branchepuisse en profiter. Dans cet esprit, les entreprisesgrosses consommatrices d’énergie pourraient effec-tuer un audit énergétique avec l’aide technique etfinancière du SCANE, notamment dans le cadre desmesures d’accompagnement de la nouvelle tarificationde l’électricité. Dans ce cas également, l’améliorationde la performance énergétique débouche systé-matiquement sur des économies financières pourles entreprises concernées.

Enfin, les ressources offertes par l’écosystème genevoisdevraient être encore mieux valorisées. Les énergiesrenouvelables (solaire, bois, géothermie, biogaz etc.)restent, aujourd’hui encore, largement sous-exploitées.C’est le rôle de l’Etat que de favoriser l’émergencede projets concrets.

Eau

En terme de masse, l’eau est la principale ressourceconsommée à Genève. Toutefois, compte tenu desspécificités de l’écosystème de la région genevoise,la consommation d’eau ne pose pas de problèmeparticulier. En effet, Genève a la chance de disposerde ressources abondantes en eau, ce qui ne signifiepas, naturellement, que l’on puisse la gaspiller ! Ladurabilité de l’approvisionnement en eau paraît doncassurée, du moins tant qu’il reste possible d’utiliserl’eau du Léman (ce qui ne serait plus le cas en cas dedégradation de la qualité de l’eau du lac, par exemple).

Toutefois, la consommation d’eau ne se réduit passeulement à une question de quantité. Les aspectsqualitatifs ne sont pas moins importants et doiventfaire l’objet d’une attention constante : pureté deseaux, biodiversité liée aux milieux aquatiques, rena-turation des cours d’eau, etc.

Matériaux de construction

Les matériaux de construction, essentiellement legravier pour la construction des routes et la fabri-cation de béton, représentent le principal flux deressources solides (1,3 millions de tonnes transportéeschaque année sur les routes). Or, la consommationde gravier pose un double problème.

Premièrement, les ressources locales en gravier sontlimitées. Au rythme actuel de son exploitation, legravier issu des gravières genevoises devrait suffirepour une cinquantaine d’années, si l’on en croit lePlan directeur des gravières. Toutefois, de l’avis desprofessionnels du secteur, les réserves exploitablesseront épuisées d’ici 15 à 20 ans, ce qui n’est claire-ment pas durable. Il faudrait donc beaucoup detransports pour faire venir le gravier de loin lorsqu’iln’y en aura plus de disponible à Genève.

Deuxièmement, à l’autre bout de la chaîne, au furet à mesure que l’exploitation de gravières diminue,on dispose de moins en moins d’endroits adéquatspour y déposer les déchets de construction et dedémolition.

L’étude du métabolisme met bien en lumière l’exis-tence d’un sérieux problème à Genève avec legravier pour la construction. D’une manière géné-rale, le domaine des matériaux de construction est

Page 20: Écologie industrielle à Genève

3534

donc identifié comme une priorité pour l’action.Cette action a déjà commencé avec la réalisationde diverses études destinées à mieux appréhenderla problématique, notamment : une étude appro-fondie du métabolisme des matériaux de construction,une étude sur les différents débouchés pour lesmatériaux recyclés et une étude économique. Ladernière a montré que l’usage généralisé de maté-riaux recyclés ne devrait pas entraîner de surcoûtspour le secteur de la construction. Quant à l’étudede métabolisme, elle a mis en évidence qu’il étaitpossible de doubler les réserves genevoises degravier en utilisant systématiquement les débouchéspossibles pour les divers matériaux recyclés.

Il convient maintenant de travailler à l’améliorationde la qualité des graves recyclées, de façon à enaméliorer l’acceptation par les milieux de la cons-truction. Ce travail revient au GEDEC, dans le cadredes autorisations d’exploiter délivrées aux installa-tions de recyclage des matériaux de construction. Ilfaudra également s’assurer que les matériaux utilisésne posent pas de problèmes techniques particuliers.A ce sujet, l’étude qui a été réalisée sur les débouchéspropose un certain nombre de possibilités quidoivent encore être validées sur le plan technique.

Enfin, différentes mesures devront être prises poursensibiliser les milieux de la construction à l’usagedes produits recyclés, notamment par la constructiond’ouvrages de démonstration, ainsi que par l’utili-sation systématique de graves recyclées sur leschantiers de l’Etat. A ce sujet, le Département duterritoire a lancé la construction de deux espacesde récupération entièrement réalisés en matériauxrecyclés. Par ailleurs, le Département des constructionset des technologies de l’information prépare, dansle cadre du programme Ecologie au travail, unedirective consacrée à l’utilisation de matériaux recycléssur les chantiers de l’Etat.

Aliments

Après les matériaux de construction, les alimentsconstituent le principal flux de ressources consom-mées à Genève.

Pour produire les 322'000 tonnes de nourritureconsommées en une année par les Genevois, il fautdisposer d’une surface de terrain agricole équivalentà 2'500 m2 par habitant et par année. Or la surfacedisponible à Genève n’est que de 300 m2 par personnepar an, et de 1'500 m2 en Suisse. Ceci explique que85% des aliments consommés proviennent de l’exté-rieur du canton.

A priori, cette situation n’est pas durable. Toutefois,elle peut l’être si l’on raisonne en termes de surfacesnécessaires à la production, à une échelle plus largede type régional et transfrontalier.

A noter, comme le montre bien l’étude de méta-bolisme, que la majeure partie de cette surface estutilisée pour produire le fourrage destiné à l’alimen-tation du bétail. En effet, la quantité totale de fourragenécessaire pour nourrir le bétail (afin de produire lelait et la viande mangés à Genève) est plus de sixfois supérieure à la quantité totale de nourritureconsommée dans le canton.

Papier et bois

La majeure partie du bois consommée à Genèvel’est sous forme de fibres de bois dans le papier. Orle taux de ramassage du vieux papier pourrait encoreêtre amélioré d’une part, et d’autre part l’utilisationde papier recyclé devrait se généraliser, ce qui estloin d’être le cas aujourd’hui. Ceci est très impor-tant, dès lors que des forêts vierges sont encoreet toujours détruites pour alimenter la demandemondiale en papier.

Concernant le bois proprement dit, l’étude montreque le flux de déchets de bois de démolition estquatre fois supérieur au bois produit par la forêtgenevoise. Un flux annuel de 13'000 tonnes de boisusagé est même exporté à l’étranger pour y êtrevalorisé sous forme de panneaux de particules. Pouréviter de longs transports, la valorisation énergé-tique de ce flux sur le territoire du canton apparaîtdonc comme une priorité.

Métaux

La plupart des métaux sont déjà très bien recyclés,avec un taux moyen de l’ordre de 90%, notammentdans le secteur secondaire. Toutefois, on ignoreencore quel est le niveau de consommation durablepour ces ressources. La priorité en ce domaineconsiste donc à déterminer, pour les différentsmétaux, le seuil de consommation durable à longterme.

Plastiques

Pour les plastiques également, il conviendrait d’abordd’estimer les niveaux de consommation considéréscomme durables. Toutefois, les plastiques actuelsétant produits à partir du pétrole, leur consommationn’est clairement pas durable. Quant à leur élimi-nation, la meilleure option semble être, en l’étatactuel des connaissances, l’incinération avec valori-sation de la chaleur dégagée lors de la combustion,telle qu’elle se pratique aujourd’hui à Genève.

Aspects qualitatifs

L’étude de métabolisme met en lumière les quantitésde ressources consommées et démontre qu’ilfaudra sérieusement améliorer le métabolisme ducanton si l’on entend le rendre plus durable. Maisil convient de ne pas perdre de vue les aspects quali-tatifs. En effet, certains flux de ressources, mêmerelativement faibles, méritent une attention parti-culière car ils peuvent contenir des substances dange-reuses pour l’environnement ou la santé. On penselà en particulier aux métaux lourds, ainsi qu’à diversessubstances organiques polluantes.

Outre quelques produits de grande consommation,comme par exemple les piles, c’est en particulierdans les entreprises du secteur secondaire que l’onrencontre ce genre de substances. C’est pourquoi,dans le cadre de la recherche, mentionnée précé-demment, de nouvelles opportunités de collabo-ration entre entreprises, il conviendra de garder àl’esprit également ces aspects. A titre d’exemple dela façon dont on entend s’y prendre pour mettreen évidence des possibilités de collaboration, onpeut citer l’expérience pilote en cours consacrée àla recherche de synergies entre activités industrielles.

Une vingtaine d’entreprises genevoises, représentantautant de branches économiques, fournissentactuellement de manière volontaire l’intégralité deleurs données relatives à l’usage des ressources età la production de déchets. A l’aide d’un pro-gramme informatique spécialisé, ces donnéesseront ensuite croisées entre elles, ainsi qu’avec desdonnées représentatives d’autres branches écono-miques, de façon à révéler de nouvelles possibilitésde collaboration. Cet essai, financé par l’Etat dansle cadre du projet Ecosite, a suscité d’emblée un grandintérêt auprès des entreprises qui ont tout de suitevu l’intérêt potentiel qu’elles pouvaient en retirer.

Un premier pas vers ledéveloppement durable

La compréhension du métabolisme des activitéséconomiques constitue une première étape indis-pensable pour engager le canton de Genève surla voie du développement durable.

Les conclusions et propositions présentées iciconcernent au premier chef les actions de l’Etat.Cela découle du fait que le projet Ecosite se dérouledans le cadre de la «Loi sur l’action publique en vued’un développement durable».

Toutefois, la mise en œuvre de l’écologie industrielleet du développement durable est un processus delongue haleine, qui nécessite, en plus d’une volontépolitique et d’un engagement de l’Etat clairementaffirmés, la coopération de tous les acteurs de lasociété : les collectivités locales, les entreprises, et,bien sûr, tous les citoyens ayant à cœur de préserverla qualité de vie d’aujourd’hui et de demain.

Page 21: Écologie industrielle à Genève

ANNEXES

Page 22: Écologie industrielle à Genève

Figure 4 : Schéma de principe pour l’étude du métabolisme des activités économiques à l’échelle d’un territoire, en l’occurrencele canton de Genève (UIOM = usine d’incinération des ordures ménagères; STEP = station d’épuration des eaux).

LA METHODOLOGIE DU METABOLISMEDES ACTIVITES ECONOMIQUES

En 2002, le groupe de travail Ecosite a mandatél’étude préliminaire du métabolisme du cantonde Genève. Cette étude a été réalisée par MmeMireille Faist Emmenegger et M. Rolf Frischknecht,du bureau ESU-services, à Uster (ZH), en asso-ciation avec M. Laurent Cornaglia, du bureauManeco à Genève, et M. Stefan Rubli, deWertstoff-Börse GmbH, à Zurich.

La méthodologie choisie pour l’étude du métabo-lisme genevois a été développée depuis le débutdes années 1990 par le Prof. Peter Baccini et sescollaborateurs à l’Ecole polytechnique fédérale deZurich (EPFZ). Cette méthodologie est particulièrementbien adaptée pour analyser le métabolisme des acti-vités économiques à l’échelle régionale.

La Figure 4 illustre le principe d’une telle compta-bilité physique, appliquée à l’échelle d’un territoiretel que le canton de Genève.

ANNEXE 1

PRODUCTION

Matièrespremières

et produits,provenant

de Genève oude l’extérieur

du canton

FLUX DE RESSOURCES ENTRANTS FLUX DE RESSOURCES SORTANTS

CONSOMMATION

(Par les secteursprimaire,

secondaire,tertiaire,

et les ménages)

DÉCHETS

Stock

Décharge

Recyclage

UIOM

STEP

Ressource 1 Déchet 1

Déchet 2

Déchet 3

Ressource 2

Ressource 3

Page 23: Écologie industrielle à Genève

40

Comme on peut le voir sur le schéma, les activitéséconomiques sont décrites en trois étapes :

• à gauche, les ressources (matières premières, produitsdivers), qui constituent les flux entrants; ces fluxproviennent soit du canton de Genève, soit del’extérieur (du reste de la Suisse ou de l’étranger);

• au milieu, l’étape de la consommation des ressour-ces nécessaires aux différents secteurs de l’éco-nomie (secteurs primaire, secondaire, tertiaire, etménages); on voit qu’une partie des ressourcess’accumulent sous forme de stock (routes, bâtiments,etc.);

• à droite, enfin, les flux sortants, qui sont les déchetsrésultant de la consommation des ressources.

En pratique, l’étude du métabolisme consiste essen-tiellement à établir des bilans de masse, en estimantou en mesurant les flux de matière et d’énergie.Cette approche découle directement du principe deconservation de la masse et de l’énergie : «Rien nese perd, rien ne se crée» (principe de Lavoisier). Parconséquent, tout flux de ressources qui entre dansun système (une région, une entreprise, un ménage,etc.) en ressort tôt ou tard, ou s’y accumule sousforme de stock.

L‘étude comprend les trois secteurs économiquesainsi que les ménages. Les secteurs sont eux-mêmesdifférenciés en sous-sections, sur la base de lanomenclature de l’Office fédéral de la statistique.

Les limites spatiales et temporelles du systèmeétudié sont les suivantes : le territoire délimité parles frontières politiques du Canton de Genève, pourla période du 1er janvier au 31 décembre 2000.

Naturellement, il faut rester conscient du fait queces limites sont relativement arbitraires. Le méta-bolisme du canton de Genève se caractérise par unetrès forte proportion de ressources importées del’extérieur. De ce fait, il conviendrait, dans une étapeultérieure, de mieux caractériser les échanges avecle reste de la Suisse et l’étranger, principalementla France voisine.

Dans un premier temps, les études de métabolismes’effectuent souvent à partir de données et de statis-tiques préexistantes, ce qui permet de se faire unebonne idée du système étudié à un coût minimal.C’est l’option qui a été retenue pour la premièrephase de l’étude du métabolisme genevois.

Par conséquent, il faut souligner que les chiffresprésentés dans cette étude sont des approximations.Ces résultats préliminaires donnent une visionglobale, une évaluation des ordres de grandeur, trèsutiles pour une première approche, mais ils doiventêtre considérés avec une certaine prudence.

Il serait trop long de présenter ici en détail les résultatsd’une telle étude. Toutefois, pour le lecteur inté-ressé, l’étude complète, intitulée «Métabolisme desactivités économiques du canton de Genève –Phase 1» (Décembre 2003), peut être obtenue surdemande auprès du Service cantonal de gestion desdéchets, Département du territoire (DT), Chemin de laGravière 6, CH-1227 Les Acacias.

EXEMPLE: LE BOIS

A titre d’exemple, on trouvera ci-dessous les résultatsde l’étude concernant la ressource «bois» (y comprispapier et carton).

Les flux considérés représentent aussi bien laconsommation directe de bois (bois de construction,bois pour meubles, etc.), que la consommation indirecte,sous forme de papier et de carton. Pour l’année2000, la consommation totale de bois, directe etindirecte, équivaut à environ 140'000 tonnes.

Bois

La consommation directe de bois est d’environ44'000 tonnes. La majeure partie, soit 38'000tonnes, est importée de Suisse ou de l’étranger. Lesforêts du canton de Genève ne produisent que4'000 tonnes de bois par an.

Il est intéressant de noter que le stock de boisimmobilisé dans les bâtiments des trois secteurséconomiques et des ménages, soit environ 1,3millions de tonnes, est trois fois plus grand que lestock total de bois dans les forêts genevoises.

Le bois est utilisé pour moitié environ dans lesménages (meubles et construction). Le bois dechauffage ne représente que de l’ordre de 10% dela consommation totale (utilisé principalement dansdeux chaufferies à haute capacité, au Centre horti-cole de Lullier et à la chaufferie de Troinex).

Le détail des flux et stocks de bois apparaît dansla Figure 5 ci-dessous.

Les flux de 2,7, 1,7 et 0,4 milliers de tonnes quittantles secteurs primaire, tertiaire et les ménages, repré-sentent les quantités de bois brûlées dans deschaufferies. Le flux de production des menuiseries(fenêtres, etc.) est estimé à 2'700 tonnes.

Plus de la moitié du bois usagé (55%) est récoltéséparément, ce qui correspond à 16'000 tonnes. Lamajeure partie (13'000 tonnes) est exportée enItalie, dans une fabrique de panneaux agglomérés.Environ 1'000 tonnes, qui ne peuvent pas être recy-clées, sont incinérées au Cheneviers.

Une petite quantité de bois est recyclée : le boisusagé propre (1'900 tonnes) est valorisé en étantbrûlé dans une chaufferie pour serres horticoles.

EXTÉRIEURDU CANTON

Figure 5: Flux de bois dans le canton de Genève, en milliers de tonnes par an.

Sylviculture

CANTON DE GENÈVE

SylvicultureGE

322 Distri-bution

Secteurprimaire

66 -0,3

Secteursecondaire

122 +0,3

Secteurtertiaire

332 +3,8

Ménages

820 +7,2

UIOM

Recyclage

37,5

2,3

4,2 8,2

2,7

15,5

17,9

2,7

0,4

0,9

1,9

0,9

0,9

4,0

1,0

13

3,6

1,7

7,2

5,1

5,2

Page 24: Écologie industrielle à Genève

Papier

La consommation totale de papier est d’environ80'000 tonnes pour 2000, entièrement importé deSuisse ou de l’étranger. Ce flux comprend les jour-naux, les papiers graphiques (magazines, papier àcopier), le papier hygiénique et de ménage. Commeil n’y a plus de fabrique de papier à Genève, le recy-clage s’effectue hors du canton. Ces 80'000 tonnesde papier nécessitent pour leur production environ70'000 tonnes de fibres de bois, soit quasiment ledouble de la consommation directe de bois !

Comme l’indique la Figure 6, les principaux consom-mateurs de papier sont le secteur tertiaire (42'000tonnes) et les ménages (39'200 tonnes).

Une quantité importante de papier, près de 45'000tonnes (soit plus de la moitié de la consommationtotale), est encore éliminée en incinérateur ou à lastation d’épuration des eaux. Il semblerait possi-ble de recycler au moins la moitié de ces 45'000tonnes de papier, ce qui représente environ 14'000tonnes pour les ménages et 8'000 tonnes pour lessecteurs secondaire et tertiaire.

A Genève, on récupère plus de vieux papier quel’on ne consomme de papier recyclé. En effet, laquantité de vieux papier récupéré en vue du recy-clage se monte à 35'000 tonnes. En revanche, laquantité de papier recyclé utilisé à Genève estestimée à 27'000 tonnes seulement, soit 34% dela consommation totale de papier.

Carton

La consommation de carton est d’environ 16'000tonnes en 2000, en provenance exclusive du restede la Suisse ou de l’étranger (voir la Figure 7). Celacorrespond à une quantité de bois d’environ 2'000tonnes seulement, car le carton contient une impor-tante proportion de fibres recyclées.

Ce flux est mal connu, mais on suppose que 50%du carton utilisé est brûlé en usine d’incinérationménagère et que le reste est recyclé. Il devrait êtrepossible de recycler au moins la moitié de la quan-tité de carton brûlée en incinérateur.

EXTÉRIEURDU CANTON

Figure 6: Flux de papier du Canton de Genève, en milliers de tonnes, pour l’année 2000. Faute de données, les stocks depapier (archives) n’ont pas pu être calculés. Ils ne devraient néanmoins représenter qu’une petite part du papier consommé.

Production

CANTON DE GENÈVE

Distri-bution

Secteurprimaire

Secteursecondaire

Secteurtertiaire

Ménages

Recyclage79,6

0,2

28,2

23,6

42,0

6,3

39,2

0,1

0,1

1,3

3,2

16,4

19,4

27,0

12,2

UIOM/STEP

35,0

EXTÉRIEURDU CANTON

Figure 7: Flux de carton du Canton de Genève, en milliers de tonnes, pour l’année 2000.

Production

CANTON DE GENÈVE

Distri-bution

Secteurprimaire

Secteursecondaire

Secteurtertiaire

Ménages

Recyclage15,9

0,1

10,5

4,5

5,3

3,3

7,8

0,05

0,05

3,0

3,0

1,0

1,0

4,7

3,1

UIOM/STEP

7,1

Page 25: Écologie industrielle à Genève

45

LISTE DES MEMBRESDU GROUPE DE TRAVAIL ECOSITE

Président

M. Daniel Chambaz, directeur,service cantonal de gestion des déchets

Représentants de l’administration cantonale

M. Alexandre Epalle, directeur,service cantonal du développement durable

Mme Emanuela Dose Sarfatis, adjointe au directeur,direction des affaires économiques

M. Philippe Möschinger, directeur,fondation pour les terrains industriels de Genève

M. Daniel Rohrbach,responsable de la gérance des zones industrielles,fondation pour les terrains industriels de Genève

M. Olivier Ouzilou, directeur,service cantonal de l’énergie

M. Richard de Senarclens, adjoint,direction des bâtiments

Consultants extérieurs

M. Peter Baccini, ETHZ-EAWAG, Zurich

M. Suren Erkman, ICAST, Genève

Secrétariat

M. Eric Zellweger,Evaluanda, Genève

ANNEXE 2

Page 26: Écologie industrielle à Genève

47

LISTE DES EXPERTS CONSULTÉS

L’étude du métabolisme des activités économiquesdu Canton de Genève a fait l’objet d’une évaluationapprofondie au sein de l’administration cantonalegenevoise. Les experts suivants ont été consultés:

M. Michel Agassiz, directeur,service cantonal de géologie

M. Philippe Burri, directeur,office des transports et de la circulation

M. François Cupelin, directeur,service cantonal de protection de l’air

M. Gilles Gardet, directeur,direction de l’aménagement du territoire

M. Christian Keimer, adjoint de direction,service de l’agriculture

M. Gilles Mulhauser, directeur,service des forêts, de la protection de la nature etdu paysage

M. Roland Rietschin, directeur adjoint,office cantonal de la statistique

Mme Aline Sauter, ingénieure,service cantonal d’étude de l’impact surl’environnement

M. Charles Stalder, directeur,domaine de l’eau

ANNEXE 3

Page 27: Écologie industrielle à Genève