École Lucie Guimet (Neuville-sur-Saône)

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École Lucie Guimet - Classe de CM2 Graines de lecteurs Récits

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L'histoire de la classe de CM2 de l'École Lucie Guimet Avec l'aimable collaboration de Anne Vantal

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École Lucie Guimet - Classe de CM2

Graines de lecteursRécits

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Histoire écrite par une classe de CM2de l’école primaire Lucie Guimet (Neuville-sur-Saône)

Enseignant : Grégory Gouzil

Avec l’aimable collaboration de Anne Vantal

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Une fillepas comme les autres

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Chapitre 1 - Prologue

Je m’appelle Léa et l’histoire que j’aimerais vous raconter a commencé il y a 5 ans quand j’ai rencontré Théo pour la première fois…J’avais neuf ans et j’étais une fille plutôt banale : mes parents étaient divorcés depuis quelques années et j’allais chez mon père une semaine sur deux.Un jour, lorsque je suis rentrée de l’école, j’ai découvert chez lui une femme enroulée dans une serviette de bain, avec de longs cheveux noirs et frisés : elle m’a souri et elle m’a dit qu’elle s’appelait Théodora mais qu’on pouvait l’appeler « Théo ». Elle avait un drôle d’accent car elle était grecque et j’ai tout de suite compris qu’elle ne serait pas comme les autres « amies » de Papa.

En effet, jour après jour, nous nous sommes rapprochées et Théo est très vite devenue extraordinaire à mes yeux. Elle m’a fait découvrir son pays et sa culture : tout d’abord la cuisine grecque, avec la moussaka – un plat avec des aubergines, de la viande et une sauce délicieuse – et les fameux yaourts « à la grecque ». Ensuite, elle m’a emmenée dans une librairie pour me faire découvrir les histoires de personnages grecs célèbres comme Ulysse, un roi aventurier, et Alexandre le Grand, un autre roi fort et courageux.

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Et puis, on est parti chaque année ensemble en Grèce : j’y ai fait la rencontre de Vassili, son fils, et grâce à lui, j’ai découvert l’île grecque d’Isthminia, ses plantes, et il m’a même appris à plonger.Tout cela a duré quatre ans et puis, un soir, brusquement, j’ai retrouvé mon père très fâché : il avait bu du whisky et n’était pas du tout en forme. C’est à ce moment-là que j’ai appris que Théo et lui s’étaient séparés… J’ai essayé de savoir pourquoi mais il a refusé de me répondre : il m’a même INTERDIT de la voir ! J’étais en larmes et je suis allée me coucher en espérant que tout s’arrangerait le lendemain.

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Chapitre 2 - Je rêve ?

Le lendemain matin, je me suis réveillée et j’ai entendu Papa téléphoner à Théo dans le salon. J’ai pensé que c’était un rêve ! Je me suis collée derrière la porte de ma chambre et j’ai entendu mon père dire :– Je suis vraiment désolé pour cette dispute qui nous a séparés. […]– On pourrait peut-être dîner ensemble ce soir avec Vassili, toi et Léa ? […]– Super, je t’embrasse : à ce soir !

J’ai entendu Papa raccrocher, s’approcher de la porte de ma chambre et je me suis mise à stresser. Et BOUM !! Mon père a ouvert brusquement la porte et je suis tombée par terre. Lorsque je me suis relevée, il m’a demandé :– Tu as tout entendu, pas vrai ?J’avais tout entendu bien sûr et je lui ai dit que j’étais très heureuse qu’il se soit réconcilié avec Théo. Papa a ajouté que ce n’était pas tout et qu’il y avait une autre bonne nouvelle : Théo était enceinte et un petit frère allait bientôt naître ! Alors là, je n’en croyais pas mes oreilles…

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Et puis POUF !! Je venais de tomber de mon lit : je me suis pincée et j’ai d’un coup compris que tout cela n’était qu’un rêve… Je suis allée voir dans le salon et j’ai trouvé mon père qui dormait sur le canapé avec un verre d’alcool posé devant lui.À ce moment-là, j’étais vraiment désespérée ! J’aurais tellement aimé qu’ils se réconcilient : pour moi, ils étaient faits l’un pour l’autre… Mais, bon, c’était ainsi : je suis donc allée me recoucher et comme je n’arrivais pas à dormir, j’ai alors essayé d’imaginer un plan pour le lendemain.

Fuguer : non, ce serait trop dangereux… Profiter d’un moment de faiblesse de Papa : pourquoi pas… Après tout, ce n’était pas de ma faute s’il buvait du whisky à chaque fois qu’il était triste : alors, autant en profiter ! Et puis, il m’a peut-être interdit de voir Théo mais pas Vassili : et si je cherchais alors son numéro dans le téléphone de Papa ? Je pourrais peut-être organiser un rendez-vous… J’ai fini par m’endormir, pleine d’optimisme.

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Chapitre 3 - Le téléphone

Le lendemain matin (et cette fois, c’était réel !), je me suis levée assez tôt et j’ai vu Papa encore en train de dormir : il avait apparemment trop bu de whisky… Cette journée commençait finalement bien car mon plan pouvait marcher : je suis alors allée fouiller dans son téléphone et j’ai trouvé le numéro de Vassili. Il ne l’avait pas effacé…

J’ai tout de suite appelé mais je suis tombée sur le répondeur :« Zaloute ! Z’est Vazili : zé né souis pas là pour lé moment. Merzi de laizer oune mézage après le bip ! »Je ne lui ai pas laissé de message : c’était trop risqué s’il rappelait…Alors que mon père venait de partir travailler, j’ai remarqué qu’il avait oublié de prendre son téléphone portable : j’en ai profité pour essayer de rappeler Vassili et là, il a répondu. Nous nous sommes donné rendez-vous à la sortie du collège, après les cours du mercredi matin.Ce jour-là, je lui ai donné une lettre pour Théo et nous avons beaucoup parlé : il m’a dit qu’il

avait lui aussi essayé de savoir pourquoi ils s’étaient séparés brutalement mais qu’il n’avait pas appris grand-chose. La seule chose que Théo lui avait dite, c’était qu’elle ne s’entendait plus avec mon père. Par contre, j’ai appris grâce à lui que Théo était repartie en Grèce. Avant de nous quitter, il m’a promis qu’il transmettrait ma lettre à Théo.

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Puis, nous nous sommes revus plusieurs fois de suite, toujours les mercredis après-midis. Grâce à Vassili, j’ai pu avoir des nouvelles de Théo qui répondait à mes lettres. Nous avons aussi visité ensemble un musée d’art grec, il m’a aidé à faire mes devoirs de grec ancien (j’avais commencé à l’étudier depuis que j’étais en troisième) et nous avons même été déguster des spécialités grecques. J’adorais tous ces moments passés avec lui : c’était mon petit jardin secret !

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Chapitre 4 - Le voyage scolaire

Lorsque je suis entrée au lycée, j’ai continué le grec ancien et dès la rentrée, notre prof nous a proposé de faire un voyage à Athènes en Grèce. Je me suis dit que c’était maintenant ou jamais : ce voyage, c’était sûrement la chance de ma vie si je voulais revoir Théo en cachette de mes parents… Mais il fallait désormais arriver à les convaincre sans éveiller leurs soupçons : j’ai donc croisé les doigts, en imaginant nos retrouvailles…

Lorsque je suis rentrée à la maison, j’ai tout de suite demandé l’autorisation à Maman qui a accepté. Mais il fallait maintenant que Papa dise oui lui aussi. Le week-end suivant, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai posé la même question : il a réfléchi un long moment… et puis il a accepté, à mon grand soulagement ! J’ai ensuite recontacté Vassili et je lui ai raconté mon plan pour le voyage scolaire. Il m’a répondu qu’il allait voir s’il pouvait faire quelque chose… Je savais qu’il allait faire de son mieux et deux jours plus tard, il m’a rappelé pour me dire qu’il avait donné le programme du voyage à Théo : elle allait peut-être pouvoir se libérer pour venir me voir… J’étais très heureuse parce que mon espoir de la revoir commençait à renaître.

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Quelques semaines plus tard, ce fut le grand départ pour la Grèce. Dès le premier jour, nous sommes allés tout en haut d’Athènes, au pied du Parthénon : j’ai trouvé ce lieu magnifique, avec ses colonnes et son fronton.

Et alors que nous étions en train de pique-niquer, j’ai soudain aperçu de grands cheveux noirs bouclés… Le plan de Vassili avait fonctionné ! Théo est arrivée vers moi en souriant, elle m’a serré dans ses bras et elle m’a dit :– Zé souis très heureuze de té revoir, ma pétite Léa !C’était si merveilleux de la retrouver ! Son accent grec m’avait tellement manqué !Nous avons discuté ensemble un long moment : je lui ai raconté que j’étais maintenant au lycée, que j’étudiais le grec ancien et que je m’ennuyais sans elle… De son côté, elle m’a dit qu’elle travaillait maintenant à Athènes et que je lui avais aussi beaucoup manqué. Lorsque je lui ai demandé pourquoi elle s’était séparée de mon père, elle m’a répondu que ce n’était pas des histoires pour une petite fille de mon âge. J’étais un peu déçue mais l’essentiel, c’était avant tout de la revoir ! Ensuite, nous avons fait un petit tour dans Athènes et Théo m’a servi de guide. Et puis, il a fallu nous quitter : nous nous sommes promis de nous revoir bientôt et j’ai rejoint ma classe pour le reste du voyage.

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Chapitre 5 - Retour à Isthminia

À mon retour de voyage scolaire, Maman m’a demandé comment ça s’était passé   : je lui ai répondu que j’avais beaucoup aimé Athènes et surtout le Parthénon. Et puis je lui ai avoué :– J’ai revu Théo là-bas.

– Mais… tu l’as rencontrée par hasard ? demanda-t-elle très surprise.Et là, j’ai bien été obligée de tout lui expliquer : les rendez-vous avec Vassili, le plan que l’on avait fait pour le voyage…À ma grande surprise, elle ne m’a pas grondée : elle m’a seulement fait remarquer que ce n’était pas bien de mentir, même pour aller voir quelqu’un que l’on aime beaucoup. Elle m’a ensuite demandé pourquoi et je lui ai expliqué que je voulais absolument la revoir car j’étais trop triste sans elle. Elle m’a écoutée jusqu’au bout et puis elle m’a dit sincèrement :– Ne t’inquiète pas : je pense qu’à ta place, j’aurais fait la même chose…On a ensuite parlé toutes les deux de Théo, de Vassili et de la Grèce et on s’est aperçu que Maman avait finalement beaucoup de points communs avec Théo : la cuisine, la lecture, la danse… Et puis elle a ajouté :– J’aimerais bien moi aussi faire sa connaissance. Que dirais-tu d’un petit séjour en Grèce l’été prochain ?

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Alors là, j’ai explosé de joie, je me suis précipitée dans ses bras et je lui ai glissé à l’oreille : « Tu sais Maman, tu vas rencontrer un rêve ! ».L’été qui suivit, Maman et moi, nous sommes donc parties en Grèce rejoindre Théo sur l’île d’Isthminia.

Dès le début, j’ai vu qu’elles étaient faites pour s’entendre : cela m’a fait énormément plaisir. Pendant un mois, nous avons fait découvrir à Maman cet endroit où j’avais passé mes vacances il y a quelques années. Je me suis même amusée à lui apprendre tout ce que Vassili m’avait enseigné : les noms des plantes, ce que l’on trouvait dans la mer… Le jour du départ, maman et Théo ont beaucoup pleuré : elles étaient devenues de vraies amies.

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Chapitre 6 - Épilogue

Dix ans plus tard…– Tu dois faire ce que je te dis : je suis Alexandre le Grand !!– Tu parles : tu ne sais même pas faire la macédoine…– Ulysse et Alexandre : arrêtez de vous chamailler !– Sinon, on ne vous emmènera pas chez mamie Théo…– Oh non, s’il te plaît papa !– Ah, merci Vassili…Eh oui, comme vous vous en doutiez peut-être, Vassili n’est pas resté un simple ami et il est même devenu mon mari : nous avons eu deux adorables enfants… Enfin « adorables » : ça dépend des jours ! Et Théo est revenue en France pour être auprès de ses petits-enfants.Ce dimanche-là, nous sommes allés chez elle pour y manger – des aubergines bien-sûr ! – et passer l’après-midi : pendant que les enfants jouaient dans le jardin, nous avons discuté ensemble de nos prochaines vacances.– Et pourquoi z’emmènerais pas les enfants à Isthminia ? a proposé Théo.

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Cette proposition a bien sûr été accueillie avec des cris de joie par les enfants qui étaient ravis de pouvoir enfin découvrir le pays où leur père avait grandi. Et deux mois plus tard, nous nous sommes envolés pour la Grèce… À notre arrivée à Isthminia, Ulysse et Alexandre étaient survoltés à l’idée de découvrir cette île grecque et Vassili et moi, nous étions très émus de retrouver l’endroit où notre histoire d’amour avait commencé.Dès le deuxième jour, nous sommes allés à la plage et pendant que Vassili était avec les enfants dans l’eau, Théo s’est rapprochée de moi et elle m’a dit en souriant :– Ton père et moi, nous nous zommes enfin réconziliés…

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17 classes primairesdu département du Rhône ont

lu, rencontré et écrit avec :

Timothée de Fombelle, Colas Gutman, François Place, Anne Vantal

Avec les Éditions Célestines : http://petits livres.free.fr

19- 25 mAI 2014

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