Ecole de Travail Social RABELAIS · mundoaccueille à nouveau Beatriz JANIN et témoigne merci pour...

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1 LR3Lettre d’information trimestrielle RABELAIS (Travail social) RESSOURCES & RECHERCHE Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR) 9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS [email protected] Direction technique ETSR : Chantal LARVET Chef d’établissement : Jacques LEVY, Proviseur N° 04 - 25 JUIN 2015 Intentions Cette Lettre parait alors que se sont tenues récemment à l’ETSR les matinées Réinsertion après la prison’, ‘Roms, intégration, travail social’ et la rencontre avec Mathieu BELLAHSEN autour de son ouvrage Santé mentale, vers un bonheur sous contrôle’. Nous poursuivons la préparation de la Biennale ‘Parcours migratoires’ (février/mars 2016) par nos lectures et par la diffusion d’un appel à contribution. Ce numéro reste marqué par les questions de handicap dans la continuité des précédentes conférences. Dans la rubrique ‘In Europe’ nous achevons notre lecture de ‘Social problems in Europe’ alors que la rubrique ‘Por el mundo’ accueille à nouveau Beatriz JANIN et témoigne d’une initiative d’inclusion au Honduras communiquée par Handiplanet. merci pour vos offres de stages et d’emplois (ASS et CESF) Sur cette boite électronique : [email protected] A l’attention de Mme LARVET, Directrice Les 3èmes années AS partent en stage pour 10 semaines consécutives au 21 septembre, suivies de 10 semaines alternées pour une fin de stage au 21 mars 2016. Sommaire Retours sur la conférence de Mathieu BELLAHSSEN : ‘Santé mentale, vers un bonheur sous contrôle’ ……………………… page 2 Logement …………………… page 5 Transmission, suite et fin de : ‘Exil et transmission ou mémoire en devenir’, de Fethi BENSLAMA ………………..… page 7 Approches du Handicap / Emploi - Formation ………………….. page 10 ‘ Sur le bout des doigts’, suite et fin de de France MARTAGEX ………………..… page 17 Ressources sur les Roms ..……………..… page 19 Ressources sur les prisons ..……………..… page 20 In Europe …………..…….. page 24 SUITE et fin de ‘ Social problems in Europe’ Por el mundo ………………..… page 26 La transmisión de lo traumático, de B.JANIN Educación inclusiva, Honduras Ressources privilégiées ..……………..… page 29 Ressources Logement ..……………..… page 31

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1

LR3Lettre d’information

trimestrielle

RABELAIS (Travail social)

RESSOURCES & RECHERCHE

Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR)

9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS

[email protected]

Direction technique ETSR : Chantal LARVET Chef d’établissement : Jacques LEVY, Proviseur

N° 04 - 25 JUIN 2015

- Retours sur la Conférence de Beatriz

-

-

-

Intentions

Cette Lettre parait alors que se sont tenues récemment à

l’ETSR les matinées ‘Réinsertion après la prison’, ‘Roms,

intégration, travail social’ et la rencontre avec Mathieu

BELLAHSEN autour de son ouvrage ‘Santé mentale, vers

un bonheur sous contrôle’.

Nous poursuivons la préparation de la Biennale ‘Parcours

migratoires’ (février/mars 2016) par nos lectures et par la

diffusion d’un appel à contribution.

Ce numéro reste marqué par les questions de handicap

dans la continuité des précédentes conférences.

Dans la rubrique ‘In Europe’ nous achevons notre lecture

de ‘Social problems in Europe’ alors que la rubrique ‘Por el

mundo’ accueille à nouveau Beatriz JANIN et témoigne

d’une initiative d’inclusion au Honduras communiquée par

Handiplanet.

merci pour vos offres de stages et d’emplois (ASS et CESF)

Sur cette boite électronique :

[email protected]

A l’attention de Mme LARVET, Directrice

Les 3èmes années AS partent en stage pour 10

semaines consécutives au 21 septembre, suivies de 10

semaines alternées pour une fin de stage au 21 mars

2016.

Les

Sommaire

Retours sur la conférence de Mathieu

BELLAHSSEN : ‘Santé mentale, vers un bonheur

sous contrôle’

……………………… page 2

Logement …………………… page 5

Transmission, suite et fin de : ‘Exil et

transmission ou mémoire en devenir’, de Fethi

BENSLAMA ………………..… page 7

Approches du Handicap / Emploi - Formation

………………….. page 10

‘ Sur le bout des doigts’, suite et fin de

de France MARTAGEX

………………..… page 17

Ressources sur les Roms

..……………..… page 19

Ressources sur les prisons

..……………..… page 20

In Europe …………..…….. page 24

SUITE et fin de ‘ Social problems in Europe’

Por el mundo ………………..… page 26

La transmisión de lo traumático, de B.JANIN

Educación inclusiva, Honduras

Ressources privilégiées

..……………..… page 29

Ressources Logement

..……………..… page 31

2

matinées Approches du handicap

Mercredi 10 Juin 2015 - matin

s’est tenue la conférence de Mathieu BELLHASSEN

Santé mentale : regard critique Les étudiants de 1ère et 2ème année ASS ont eu à lire des extraits de ‘Santé mentale, vers un bonheur sous contrôle’ Il semblait en effet important de ’contrebalancer’ un discours dominant pétri de certitudes quant au diagnostic et au traitement des troubles psychiques. Les notions d’adaptation (à quoi ? à qui ?) n’allant pas de soi, l’émergence du concept de ‘santémentalisme’ a retenu toute note attention. De surcroit, étudiant les pionniers, fondateurs généreux et militants de l’hygiène mentale En amont des données techniques, des échanges de bonnes pratiques, des ‘recettes’ du métier (d’ASS), des ‘bonnes adresses’, il semble primordial d’inscrire ici le sens (de l’intervention, de l’engagement, .. du diagnostic).

‘ Le piège avec la santé mentale est le suivant :

concept progressiste il y a cinquante ans, les

acteurs de terrain ne peuvent que se féliciter de la

prise en compte de cette problématique sanitaire

et sociale. Aussi, comprendre que la santé

mentale est devenue en si peu de temps un

instrument pour gouverner les hommes n’est pas

chose aisée. Pourtant ? il n’est plus question ici

de prendre en charge la santé des individus et de

la population pour elle-même mais pour un autre

objectif : celui de la santé de l’économie

Dans cette perspective, la santé mentale positive

est un vecteur central qui applique à l’intime la

norme de la concurrence. Nous nommerons

‘santé-mentalisme’ l’articulation de la santé

mentale et du néolibéralisme. Celle-ci est au

service de la nouvelle raison du monde et

fonctionne comme un opérateur qui transforme le

rapport de l’homme à lui-même, aux autres et au

politique. L’alliance entre santé mentale et

néolibéralisme s’est construite en une

cinquantaine d’années et trouve son expression la

plus cohérente depuis une décennie. ‘

Mathieu BELLAHSSEN est psychiatre de secteur,

cofondateur de UTOPSY, membre du collectif des

39 contre la nuit sécuritaire

Sa récente publication : ‘La santé mentale, vers un bonheur sous contrôle’. Editions La Fabrique, Paris, 2014, Préface de Jean

OURY

-------------------------------------------------------------------

Introduction

(Extrait de l’ouvrage)

Le concept de santé mentale intervient dans une

époque donnée. Il est une construction qui

s’insère dans le jeu des normes du temps présent.

Or, tout est fait pour que nous envisagions la

santé mentale comme une notion allant de soi,

qu’il est naturel de traiter socialement et

politiquement

Dans leur ouvrage la Nouvelle raison du monde.

Essai sur la société néolibérale, 1 Pierre DARDOT

et Christian LAVAL retracent les origines et la

forme actuelle du capitalisme qu’ils nomment

néolibéralisme. Le néolibéralisme.se construit au

milieu du XXème siècle en opérant une rupture

vis-à-vis du libéralisme classique. Ils démontrent

notamment comment la théorie d’Adam Smith sur

‘la main invisible du marché » censée réguler

d’elle-même la marche du monde capitaliste ne

correspond plus au monde actuel. La rupture du

néolibéralisme consiste à créer un cadre à

l’intérieur duquel les individus seront dits ‘libres

de choisir’ entre un nombre fini d’alternatives. Ce

cadre va se composer d’une série de normes

produites par les institutions internationales et les

Etats. Progressivement, la logique de marché qui,

jusque-là, s’appliquait traditionnellement à

certains espaces de la société (le commerce,

l’industrie, …) tout en laissant les autres vacants

(la culture, l’éducation, la santé, …) va imposer le

principe de concurrence à tous les domaines de la

vie des hommes. Cette nouvelle norme dite

néolibérale introduit la concurrence partout,

jusqu’à l’intérieur des Etats et des individus.

Margaret Thatcher dévoile clairement la méthode

qui doit en passer par les âmes, par l’individualité

des acteurs : ‘Economics are the method. The

1 Pierre DARDOT et Christian LAVAL, ‘La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale’, Paris, La Découverte, 2010

3

object is to change the soul’2. Créer un nouveau

rapport de l’humain à son intériorité est un des

enjeux.

Reprenant des outils de l’analyse foucaldienne

pour penser la fabrique d’une subjectivité

néolibérale, DARDOT et LAVAL montrent que le

dispositif normatif mis en place s’appuie sur la

figure de l’auto-entreprise. Si tout est

concurrence, chaque espace devient une

entreprise, aussi infime soit-il. Comme toute

entreprise, faire fructifier son capital, investir et

innover sont les maitres mots qui s’appliquent

pour que la performance, la compétitivité

deviennent les buts de la ‘gouvernance’. Ainsi,

l’individu doit gérer ses espaces intimes à l’image

de l’auto-entrepreneur qu’il devient dans ce cadre

normatif. Une fois doté de son capital santé ,

culturel, social et intellectuel, il entre dans la

course pour maximiser ses profits. En faisant

preuve d’empathie, en étant concerné par le

développement durable, il le plus de chances de

voir ses projets se réaliser pour investir dans

l’avenir.

Tout devient possiblement récupérable par ce

processus de subjectivation néolibéral. Si nous

prenons l’exemple de la psychanalyse, elle peut

elle aussi être un moyen de maximiser son

psychisme afin d’avoir une plus-value sur le

marché du travail. Tous les dispositifs touchant au

psychologique peuvent être pris dans les mailles

de ces processus ainsi que tout ce qui relève de la

contestation politique. Former les mentalités à un

certain type de raisonnement tel que la

maximalisation de son capital individuel ancre la

rationalité néolibérale comme une donnée

naturelle et incontestable à l’intérieur des

individus. L’individu est libre de choisir la façon

d’arriver aux objectifs fixés. Mais cette liberté,

présentée comme s’opposant à tout arbitraire

susceptible de s’abattre sur l’individu, est en

réalité une liberté conditionnelle, une liberté

contrainte à l’intérieur du cadre de la concurrence

appliqué à toutes les sphères de l’humanité.

Dans cette perspective, la santé mentale positive

est un vecteur central qui applique à l’intime la

norme de la concurrence. Nous nommerons

‘santé-mentalisme’ l’articulation de la santé

2 Sunday Times du 7 mai 1988, cité par Pierre DARDOT et Christian LAVAL dans ‘La nouvelle raison du monde,..’, page 412.

mentale et du néolibéralisme. Celle-ci est au

service de la nouvelle raison du monde et

fonctionne comme un opérateur qui transforme le

rapport de l’homme à lui-même., aux autres et au

politique. L’alliance ente santé mentale et

néolibéralisme s’est construite en une

cinquantaine d’années et trouve son expression la

plus cohérente depuis une décennie. La santé

mentale devient un enjeu dans l’art de gouverner,

ce que Foucault nomme la gouvernementalité. Le

santé-mentalisme est l’un des aspects de la

gouvernementalité néolibérale qui a pour but de

‘conduire les conduites’ des individus afin de les

amener à prendre la décision que l’on attend

d’eux. Elle consiste à raisonner en auto-

entrepreneurs : ‘Les tendances à ne pas

s’inquiéter, à être sociable, le degré d’optimisme,

la faculté de résistance, d’adaptation au

changement sont d’autres traits psychologiques

fréquemment associés au niveau global de

bonheur et de bien-être cités dans les recherches

académiques.3

Que la santé soit un objet de gouvernement n’est

pas une chose nouvelle. La mise en place de la

salubrité publique puis de l’hygiène publique

correspond à un tournant dans les modes de

gouvernement que Foucault décrit comme le

passage d’une souveraineté disciplinaire à une

société centrée sur les mécanismes de sécurité.

C’est le début de la biopolitique, cette pratique

politique qui se centre sur le vivant et sur les

corps, à l’aide de nouveaux instruments de

mesure ciblant une nouvelle entité : la population.

Les statistiques deviennent un outil central pour

appliquer une norme générale issue du calcul

statistique à des comportements particuliers, ceux

des individus. Il se crée une police, au sens large

du terme, à même d’endiguer les révoltes, les

contestations, les épidémies. Un changement

profond dans la manière de gouverner se produit

alors. Dans les processus disciplinaires tels qu’ils

se pratiquent en prison ou à l’asile, l’édiction

d’une norme est nécessaire afin de séparer le bien

du mal, le normal du pathologique. Dans les

dispositifs de sécurité, les courbes statistiques

produisent une continuité dans les phénomènes

3 Centre d’analyses stratégique, ‘La santé mentale, l’affaire de tous. Pour une approche cohérente d e la qualité de vie. Paris, La Documentation française, 2010, page 28

4

observés ; la fabrique de la norme se fera dans un

second temps, une fois que les différentes

normalités auront joué entre elles. Foucault

nomme ce processus le jeu des normalités

différentielles. La santé mentale s’inscrit dans ce

type de dispositif car elle n’est ni définie par

avance ni définie une fois pour toutes : ‘La santé

mentale n’est pas un concept statique, il fluctue

sur un continuum4’. Son contenu change en

fonction des normalités traversant le social. Par

exemple, ce que l’on définit comme étant de la

souffrance au travail, du bonheur, une santé

mentale positive, varie en fonction de l’état du

corps social à un instant donné. La santé mentale

dans sa forme actuelle est un processus de

normalisation visant à transformer le rapport des

individus, des groupes et de la société dans le sens

d’une adaptation à une économie concurrentielle

vécue comme naturelle. Cette dernière se

présente aux citoyens et aux gouvernants comme

une essence existant depuis la nuit des temps et

non comme le résultat de constructions

sociopolitiques. On peut ainsi lire que : « une large

majorité de Français se reconnait dans les

propositions qui mettent en avant une forte

responsabilité personnelle dans le bien-être ; 71%

sont tout à fait ou plutôt d’accord avec l’idée que

« leur bien-être psychique ou psychologique ne

dépend que d’eux-mêmes » et 83% déclarent

« préférer chercher eux-mêmes la solution à leurs

problèmes ». Mais 79% des Français estiment que

la santé mentale doit devenir un objectif de

l’action publique5 »

Le travail de la langue est important pour disposer

de nouvelles fictions sur l’homme et le monde.

Tout le champ sémantique déployé vise à

identifier l’ensemble des espaces humains à une

entreprise se plaçant dans le jeu de la

concurrence. Ce champ sémantique travaille en

nous, malgré nous. Nous pensons6, rêvons7,

parlons avec ces mots qui ont souvent changé de

sens sans que l’on s’en aperçoive. Des mots qui

traduisent une certaine vision, une certaine

proposition sur ce qu’est le monde mais ne

4 Centre d’analyses stratégique, ‘La santé mentale, l’affaire de tous,… »,page 24. 5 Ibid, page 12 6 Victor KLEMPERER, « LTI, la langue du IIIème Reich : carnets d’un philologue », Paris, Albin Michel, 1996. 7 Charlotte BERADT, « Rêver sous le IIIème Reich », Paris, Payot et Rivages, 2002

peuvent pas le résumer complètement. Le piège

avec la santé mentale est le suivant : concept

progressiste il y a cinquante ans, les acteurs de

terrain ne peuvent que se féliciter de la prise en

compte de cette problématique sanitaire et

sociale. Aussi, comprendre que la santé mentale

est devenue en si peu de temps un instrument

pour gouverner les hommes n’est pas chose aisée.

Pourtant, il n’est plus question ici de prendre en

charge la santé des individus et de la population

pour elle-même mais pour un autre objectif : celui

de la santé de l’économie.

Il en est de même avec les notions de bien-être,

de bonheur, de qualité de vie : comment s’y

opposer ? N’est-ce pas un progrès d’amener ces

problématiques sur le devant de la scène ? En

réalité, il s’agit d’analyser et de lutter contre la

reprise de ces notions dans le champ dominant

proposé et de savoir ce qu’ils viennent masquer et

légitimer comme politique. Par exemple,

comprendre que la santé mentale s’insère dans

une légitimation du discours de l’adaptation est

important pour comprendre les enjeux : ‘La santé

mentale est la capacité de s’adapter à une

situation à laquelle on ne peut rien changer’. Que

penser des personnes qui ne s’adaptent pas à une

situation à laquelle elles ne peuvent rien changer,

qui refusent de s’adapter, voire qui concourent à

changer la situation ? Dans cette définition

normative les révolutionnaires peuvent aisément

être considérés comme porteurs de problèmes de

santé mentale, disqualifiant par là les luttes

sociales au profit d’une vision du monde

réactionnaire et aseptisée. S’il n’existe pas pour le

moment d‘alternative claire au capitalisme

financier, faut-il désespérer d’en construire une ?

Même si la difficulté est extrême, maintenir la

possibilité que les concepts détournés et

retournés puissent continuer à se situer dans un

autre champ de pratique, de pensée et

d’expérience, est important. Il est essentiel aussi

de garder en mémoire leur emploi le plus

contemporain. Il n’existe pas d’usage anodin des

concepts, ils peuvent être des mots d’ordre à

certains moments et des pièges à d’autres. La

question qui se pose est de savoir comment

inventer des espaces vivants de création et de

transmission, dans le contexte de récupération

généralisée et quasi immédiate de la rationalité

5

néolibérale. Si les hommes se définissent par les

pratiques qu’ils instituent, il s’git de créer « des

forces sociales, des modèles alternatifs, des

modes d’organisation et des concepts qui

pourraient laisser espérer un au-delà du

capitalisme8 » DARDOT et LAVAL voient dans le

commun « l’émergence d’une façon nouvelle de

contester le capitalisme, voire d’envisager son

dépassement9 : commun » est devenu le nom

d’un régime de pratiques, de luttes, d’institutions

et de recherches ouvrant sur un avenir non

capitaliste ». Certaines pratiques dans le champ

qui est le nôtre, celui de la psychiatrie, ouvrent à

cette perspective pour « instituer

l’inappropriable ». Car il s’agit de ne pas laisser

tomber, de ne pas prêter le flanc au déclinisme

rampant avec ses positions cyniques et

désabusées.

Logement,

Les HLM tentent de faire face à l'émergence d'une "France à deux vitesses"

Logement social Publié le lundi 29 juin 2015

(source : IRDSU)

Le Creusot, ville emblématique des territoires en déclin de l'ère postindustrielle, a accueilli le 23 juin l'Union sociale pour l'habitat pour une journée d'échanges autour de la question "Territoires en décroissance : quels projets ? Quelles réponses des Hlm ?" Des projets, il y en a pléthore : rénover et entretenir le parc vieillissant, développer de nouveaux services aux habitants (eux aussi vieillissants), démolir sans forcément tout reconstruire, et ne pas s'interdire de construire mais à dose "homéopathique" et en ciblant des populations spécifiques. Autant d'activités qui supposent des financements. Or les HLM ont la nette impression qu'il "n'y en a que pour les territoires tendus".

"Le mouvement HLM a accompagné l'industrialisation du pays et se retrouve aujourd'hui en difficulté. […] Il existe un vrai risque de rupture territoriale." C'est forte de ce constat, posé par Eric Philippart, directeur général

8 Pierre DARDOT et Christian LAVAL, ‘Commun’, Paris, La Découverte, 2014 9 Ibid

de l'Opac de Saône-et-Loire, que l'Union sociale pour l'habitat (USH) a organisé, le 23 juin 2015, au Creusot (Saône-et-Loire), un colloque consacré aux "territoires en décroissance". Sous l'effet de la désindustrialisation des territoires ruraux, entamée dans les années 80, nombre de bailleurs sociaux, qui avaient accompagné l'émergence d'un habitat ouvrier dès les années cinquante, sont aujourd'hui à la tête d'un patrimoine vieillissant, qui connaît une vacance de plus en plus élevée. Revenus locatifs en baisse, taux de chômage en hausse, absence de dispositifs de financement et de subventions adaptés… Les organismes HLM de ces territoires "en mutation", "en renouvellement", qu'ils peinent en réalité à qualifier, partagent quoi qu'il en soit cette même crainte de voir émerger "une France à deux vitesses".

Les trois territoires les plus tendus captent 80% des aides à la pierre

"Nous sommes face à la mutation d'un parc menacé de déclin", résume Christian BAFFY, président de la fédération des entreprises sociales pour l'habitat (ESH), se disant "tout à fait favorable" à ce que le mouvement HLM "augmente ses fonds de mutualisation" pour financer la réhabilitation de ces logements. Il envisage de porter à "300 voire 400 millions" l'enveloppe dédiée à la rénovation du parc dans le cadre du pacte Etat/HLM de 2013 et de l'Agenda HLM de 2014 (contre 250 millions d'euros aujourd'hui). Selon lui, "nous devons faire notre propre ANRU ». Pour Marie-Noëlle LIENEMANN, cette mutualisation "ne doit pas dispenser" le mouvement HLM "de demander à l'Etat de faire son boulot". Fustigeant l'idée que les territoires les moins dynamiques "paient pour les plus riches", la présidente de la fédération des coopératives HLM appelle au lancement d'un plan national de requalification du patrimoine. Alain CACHEUX, président de la fédération des OPH, souligne à cet égard que sur les 450 millions d'euros d'aides à la pierre alloués par l'État aux bailleurs sociaux en 2013, "la seule ville de Paris en a capté près de 100 millions, l'Île-de-France près de 200 millions, et si on ajoute les régions Rhône-Alpes et Paca, alors ces trois territoires dits les plus tendus ont bénéficié de 80% des aides !". Autrement dit, "les 19 autres régions se sont partagées 90 millions d'euros".

Un distinguo "inacceptable"

Une tendance que le règlement financier de l'ANRU pourrait asseoir encore davantage, à

6

entendre Alain CACHEUX. Selon lui, l'UESL-Action Logement, qui finance le NPNRU (Nouveau Programme national pour le renouvellement urbain) à hauteur de 5 milliards d'euros, souhaiterait flécher les financements de démolition prioritairement vers les zones tendues, opérant ainsi un distinguo "inacceptable" entre les territoires. "Le monde HLM doit être vigilant quant au poids d'Action Logement sur le règlement financier de l'ANRU, abonde Jean-Pierre CHOEL, directeur général de l'ESH PROMOCIL, soulignant que "le 1% est aussi généré à Maubeuge [Nord]", où se situe son siège social, et mettant en garde contre la tentation de créer "un règlement financier de seconde zone". "Vos observations seront répétées", assure en réponse Jean-Louis Dumont, président de l'USH. Du côté des élus, le discours n'est pas différent. Conseillère régionale (PS) de Bourgogne venue introduire les débats, Florence OMBRET déplore ainsi ne pas "se reconnaître" dans la politique du logement du gouvernement, ciblée prioritairement sur les zones tendues.

Gare aux PLH "trop optimistes

De l'avis de tous, la programmation de la construction et de la rénovation des logements doit donc se faire au plus près des besoins locaux, et s'appuyer sur des objectifs réalistes. C'est ainsi que la ville du Creusot a négocié avec l'ANRU, dans le cadre du PNRU, de déroger à la règle du "un pour un" : les logements sociaux démolis (logements ouvriers des années cinquante devenus obsolètes) n'ont pas tous été reconstruits. Si bien que cette ville, qui comptait 50% de logements sociaux avant la première vague de rénovation urbaine, a vu cette part progressivement se réduire au gré des démolitions. "Il nous reste encore un secteur à déconstruire, et à terme, nous serons à 35% de logements sociaux", précise le maire (PS) André BILLARDON. Mais tous les élus de ces territoires en perte de vitesse n'ont pas la même propension à assumer cette "décroissance". Certains adoptent "une vision trop optimiste" de leur politique de l'habitat, "complètement déconnectée des besoins réels", déplore ainsi Christophe BOUSCAUD, directeur général d'Orne Habitat, évoquant des programmes de construction lancés "pour faire du chiffre", là où la demande est inexistante.

Un manifeste de l'habitat social dans les territoires en déprise

"Sur les régions Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine, Champagne-Ardenne et Auvergne, 30.000 logements sont construits chaque année, alors que le point d'équilibre se trouve entre 15.000 et 18.000", illustre Eric PHILIPPART, s'appuyant sur un diagnostic partagé par les cinq associations régionales HLM en question, et dont l'objectif est d'aboutir à un "manifeste de l'habitat social dans les territoires en déprise" qui sera remis à la ministre du Logement lors du congrès HLM de Montpellier en septembre prochain. Dans cette même logique, Laurent GOYARD, délégué général de la fédération des OPH, enjoint les élus à associer les bailleurs à l'élaboration de leurs PLH, à "se focaliser davantage sur la qualité des logements et leur localisation, plus que sur leur nombre". "Il ne faut pas s'interdire de construire, mais la construction doit être homéopathique et dédiée à des publics très ciblés, […] les plus modestes, les plus jeunes et les plus âgés." "La vacance du patrimoine des OPH atteint dans certains territoires jusqu'à 20%", ajoute-t-il, s'appuyant sur une étude conduite par la fédération des OPH. 8.350 à 16.700 logements de son patrimoine seraient à démolir chaque année, pour un coût annuel de 167 à 334 millions d'euros. 33.500 logements seraient en outre à réhabiliter "de façon plus ou moins lourde", sur dix ans, pour un coût de 84 millions d'euros annuels. Des opérations qui globalement "pourraient coûter en subventions nationales 144 millions d'euros par an", dont une partie serait probablement prise en charge par l'ANRU dans le cadre du NPNRU.

Des aides spécifiques aux territoires détendus ? La fédération des OPH formule une série de préconisations à l'égard des pouvoirs publics pour accompagner les bailleurs sociaux, les engageant à "réorienter partiellement les aides d'État et d'Action Logement dans les territoires détendus", "entériner de plein droit les exonérations de TFPB sur les logements vacants depuis plus de trois mois", ou "encore accorder par dérogation des hausses de loyers" ou revoir "les exigences liées aux diagnostics de performance énergétique (DPE)". Au-delà des mesures du ressort de l'exécutif, les organismes HLM doivent "travailler ensemble, en inter-bailleurs, ne pas se concurrencer", ajoute Christophe Bouscaud, soulignant que dans ces territoires détendus, la concurrence est parfois déjà sévère avec le marché privé. "Nos métiers changent", ajoute Eric PHILLIPART, "nous nous orientons de plus en plus vers des métiers de services", notamment "destinés aux plus âgés". AEF

7

Transmission, La thématique de la prochaine Biennale ‘Parcours

migratoires’ (mars 2016) concernera la

Transmission. Le Groupe-Ressources ‘Migrations’

a commencé à ouvrir cet axe par différents textes.

Cette rubrique accompagne l’avancée vers la

Biennale par des lectures de textes en relation

avec ce thème. Nous poursuivons aujourd’hui

notre lecture du texte de Fethi BENSLAMA.

‘ EXIL ET TRANSMISSION

OU MEMOIRE EN DEVENIR ‘ de Fethi BENSLAMA

Directeur de la revue INTERSIGNES

SUITE …. Une autre jeune femme algérienne dont le père est mort pendant la guerre d'Algérie dans des circonstances non élucidées, a été assaillie par l'obsession que son père a été tué par l'armée française, au moment où elle avait commencé les démarches d'acquisition de la nationalité ; elle a dû les interrompre et commencer une psychothérapie. L'histoire de Samia que je vais vous rapporter, commence deux ans avant notre première rencontre, lorsque sa famille qui travaillait comme famille d'accueil à l'Aide Sociale à l'Enfance, dut abandonner le projet d'adoption qu'elle avait, pour Péguy, placée chez elle, depuis la petite enfance. Les services administratifs découvrirent, subitement, alors que le projet était fort avancé, que Mr et Mme K., père et mère de Samia, étaient de nationalité algérienne (Mme K., précisons-le, est née en France) et que l'adoption ne peut s'effectuer au profit de ressortissants dont la juridiction du pays d'origine, ne reconnaît pas elle-même l'adoption. La procédure fut interrompue et Péguy, de nationalité française, demeura dans le statut qui était le sien, celui d'enfant pupille de l'Etat placé chez Mr et Mme K.. Ce coup d'arrêt a provoqué un bouleversement considérable dans la vie de cette famille d'accueil. Péguy qui était arrivé chez les K. alors qu'elle était nourrisson, se considérait, en effet, comme leur enfant ; au point qu'à l'école, elle refusait de répondre de son propre nom de famille. Elle avait fini par trouver cette solution, d'écrire sur ses cahiers : Péguy B. (son patronyme) famille K. C'est ainsi que cet enfant, tout en connaissant sa filiation naturelle, avait construit lui-même un montage, une fiction qui lui permettait de faire

face à sa situation. Je dois dire, que je n'ai jamais vu chez un enfant, la volonté stupéfiante que J'ai observé chez Péguy de vouloir devenir la fille de cette famille nourricière. Péguy s'est mise à ressembler aux autres enfants du couple K., à parler l'arabe comme eux, bref à se fondre totalement dans le paysage familial. C'est à la suite d'un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie, que Mr et Mme K. avaient décidé d'être candidats pour l'adoption de Péguy ; Péguy est restée plusieurs jours dans le coma, veillée jours et nuits par la famille K. La promesse fut faite alors, que si elle se réveillait, Mr et Mme K. l'adopteraient. La sortie de Peguy du coma fut considérée comme une renaissance, et Mr et Mme K. entreprirent les démarches d'adoption, qui se heurtèrent, au bout de quelques mois à l'obstacle que j'ai indiqué. Je dois préciser ici, pour donner une vue d'ensemble de ces faits, que Peguy avait des grands-parents maternels très âgés qui étaient d'accord avec le projet d'adoption. La famille K. avait, non seulement obtenu leur consentement, mais les a intégrés dans son cercle et leur portait aide et assistance. J'ai reçu Mr et Mme K. aussitôt que l'administration leur avait signifiée, l'impossibilité de poursuivre la procédure d'adoption. Ils étaient défaits, ils pleuraient et exprimaient un sentiment d'injustice. Un mois après, quand je les ai revus, J'ai constaté un bouleversement frappant dans leurs attitudes, dans leurs discours, et jusqu'à l'habillement même. Je ne pouvais pas ne pas remarquer que Mme K. portait un foulard, certes léger, mais qui lui couvrait une partie des cheveux. La première chose qu'elle me dit, est qu'ils viennent de découvrir que leur religion leur interdisait l'adoption, et que même si on leur proposait aujourd'hui de réaliser l'adoption de Péguy, ils la refuseraient. Il est vrai que la loi coranique non seulement ne reconnaît pas l'adoption, mais l'interdit sous la forme que l'on appelle plénière, c'est-à-dire avec le changement de nom et de la filiation de l'enfant. Pourtant, jamais auparavant Mr et Mme K. n'avaient fait référence à la loi religieuse. Les services de l'Aide Sociale à l'Enfance, les éducateurs et moi-même, les connaissions depuis dix ans, c'était un couple moderne dont les quatre enfants étaient élevés avec peu de références à la tradition islamique, à peine les fêtes importantes étaient-elles prises en compte. Or, voici que leur discours devient religieux, très conservateur, et qu'une fermeture, un repli s'est fait subitement jour, et ne cessera par la suite de se durcir ; au point que nous commencions à nous poser la question de la poursuite de la collaboration avec eux, eux qui accueillent par ailleurs deux autres enfants.

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Tel est donc le premier mouvement de ce que j'appellerai plus tard, un jeu de billard généalogique. D'un coup, le refus de la juridiction nationale, renvoie à la loi religieuse ; plus précisément à l'interdit sous sa forme radicale, car l'interdit d'adoption dans l'Islam, se fonde assez explicitement sur l'interdit de l'inceste. Il se passe donc pour Mr et Mme K. comme si l'interruption de la procédure d'adoption, les avaient confrontés à un vide référence devenu intolérable ; nécessitant le recours, à l'autre souveraineté, pour s'abriter derrière elle. Le deuxième mouvement, se produisit un an et demi plus tard, quand la fille du couple K., Samia née en France, ayant atteint l'âge de la majorité, prit la nationalité française. Cet acte déclencha une crise importante dans la famille K. Déjà, depuis que ses parents opérèrent cette reconversion rapide à la tradition religieuse, Samia vivait mal la pression conservatrice, faite de surveillance et de suspicion, que lui faisait vivre ses parents. Mais avec la prise de nationalité française, le conflit pris une tournure ouverte, car Mr et Mme K. voulaient que Samia ne garde que la nationalité algérienne. La situation s'était dégradée, au point que Samia refusa d'aller au lycée, puis disparut. Pendant quinze jours, elle ne donna pas signe de vie à ses parents. Mr et Mme K. ont vécu dans une angoisse innommable, la période où Sarnia avait disparu, sans donner de ses nouvelles. Dès qu'elle les contacta à nouveau, ils lui proposèrent de venir me voir. Elle finit par accepter, avant même de revenir à la maison de ses parents. Lors de la première rencontre, je vis entrer dans mon bureau une jeune fille qui, d'aspect extérieur, ne faisait pas plus de 15 ans. Je découvrais par la suite, que sa maturité affective n'était pas loin de ce seuil. Manifestement, c'était une adolescente en grande difficulté, triste, au regard fuyant, secouée de tics, mal dans son corps, ne sachant où se mettre, dans un état d'énervement permanent. Les premières paroles furent pour me demander l'adresse d'une église. Pourquoi donc ? Parce que, me dit-elle, elle se sent chrétienne et souhaite pratiquer cette religion ; qu'elle était venue me voir uniquement pour me dire cela. Je lui propose alors de me parler du christianisme et de sa foi. Samia fut incapable d'évoquer le moindre élément spirituel du christianisme. Cette constatation déclencha chez elle, un torrent de propos très virulents sur l'Islam, sur sa haine de cette religion, sur le fait qu'elle ne se considère pas comme arabe et qu'elle souhaite changer de nom et de prénom. Qu'elle regrette de ne pas l'avoir fait. Je pensais à ce moment-là, qu'elle se référait à la possibilité de changer de prénom que l'accès à la nationalité française permettait, si le

candidat le souhaitait. La condamnation de ses parents de leur attitude religieuse, de leur appartenance nationale, était tout aussi violente. La véhémence du ton de Samia était telle, que je me demandais par moment, si elle n'allait pas quitter tout à coup le bureau en claquant la porte. Au bout d'une demi-heure, j'ai subitement demandé à Samia, s'il y avait quelque chose qu'elle aimait faire, qui n'a aucun rapport avec ses parents ou avec sa famille. Elle fut surprise par ma question, et me dit aussitôt qu'elle voulait être écrivain, et que tout ce qui l'intéressait actuellement dans la vie, c'était l'écriture et la lecture. De fil en aiguille, mise en confiance, elle déclina son modèle : George Sand. Elle connaissait plusieurs textes de cet écrivain et surtout de nombreux détails biographiques. Par chance, j'avais eu l'occasion de visiter la magnifique propriété de George Sand à Nohan, où il y avait un musée consacré à elle, et où se déroulait un excellent festival annuel de musique. J'ai pu alors, entrer en communication avec Sarnia autour de George Sand. Je voyais qu'elle prenait du plaisir à me parler et j'étais sûr qu'elle allait revenir me voir. La figure de cet écrivain restera, par la suite, pendant plus d'un an que durèrent les entretiens, présente entre nous, comme un pacte représentant un nouage essentiel qui a une valeur évidemment identificatoire pour Samia, mais cette identification que j'acceptais,- qui rendait possible le transfert - , est ce qui a permis, ce que j'appelle une mémoire en devenir, c'est une mémoire qui ne commence pas à partir d'une trace culturelle ou ethnique de l'origine maghrébine de Samia. Pendant neuf mois, Samia manqua peu de rendez-vous avec moi. Il lui arrivait même de venir en dehors des horaires prévus. Progressivement, commençait à se défaire cet écheveau de haine dans lequel elle se sentait enfermée, où régnait la confusion entre le national, l'ethnico-linguistique et le religieux. Etre algérien ou arabe, ne signifiait pas nécessairement être musulman et inversement, avoir la nationalité française n'excluait pas d'être musulman des différences aussi simples, n'étaient pas évidentes pour elle, parce que ses parents eux-mêmes, avaient rendu ces catégories homothétiques et inclusives les unes des autres. C'est évident que pour qu'une mémoire se constitue, il faut une lisibilité, donc des lignes distinctes et des espacements. Mais ne fallait-il pas qu'elle puisse d'abord s'accepter et être acceptée comme femme, dans l'idéal de l'écriture de la langue française, pour pouvoir supporter telle ou telle référence identitaire de ses parents. Samia commençait, en effet, à savoir assumer son origine, sans passer

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par la foi réactive, ni par la religiosité de ses parents. Mais au fur et à mesure qu'elle avançait sur le chemin de l'autonomie et l'affirmation d'elle-même, la haine de Samia pour sa mère s'accroissait, ses provocations, notamment à caractère sexuel, devenaient fréquentes. Elle s'habillait de plus en plus légèrement et affichait de nombreuses fréquentations avec les garçons. Dès qu'elle voit sa mère passer dans la cité, elle se jette au cou ou sur les genoux du premier garçon qui est devant elle. Les parents me demandèrent rendez-vous pour me parler de ce que Samia leur faisait subir comme humiliation au regard des voisins et de la famille. " Ce sont des robes à viol qu'elle porte ", me dit Mme K. qui s'inquiétait beaucoup pour la virginité de sa fille. Comme si Samia avait entendu sa mère, pendant les vacances d'été, elle s'est mise à plusieurs reprises en situation de danger, et fut effectivement violée. La mère vécut dramatiquement la perte de la virginité de sa fille. Elle pensait, qu'elle touchait là, le fond de l'humiliation et de l'indignité. " Samia nous a tout fait, me dit-elle, la nationalité, le rejet de la religion, le viol, que peut-elle faire de plus ? " C'est le père qui m'a le plus surpris. Il montra beaucoup de sollicitude et de compassion envers sa fille, qui me dit un jour ; " il a fallu que je me fasse violer et que je perde ce morceau de peau, pour que mon père s'intéresse à moi et me dise qu'il m'aime ". Assez rapidement, comme si l'irréparable avait été commis, et qu'il n'y avait plus rien à perdre, un calme s'est installé dans la famille. L'atmosphère s'est détendue et l'on pu envisager, sereinement pour Samia une formation de bibliothécaire en Bretagne. On crut donc bon de l'éloigner de la cité et de la famille. Au bout de six mois, Samia décide de vivre avec Eric, un jeune garçon breton. Puis, elle se trouva enceinte de lui. Le jour où la mère apprit la nouvelle, elle s'évanouit. Elle décida de rompre totalement les liens avec Sarnia. Ce qu'elle fit. Vers le huitième mois de la grossesse, Eric écrivit une lettre à Mme K. pour lui annoncer qu'il pense donner à son enfant, aussi, un nom arabe. Le jour même où elle reçoit la lettre, sans dire à son mari, le véritable motif de son absence, elle fait un voyage éclair chez sa fille, et revient avec la promesse d'Eric de se marier avec Samia et de se convertir préalablement à l'Islam. Ce fut fait, qui plus est dans une cérémonie qui associa les deux familles. Ce n'était pas un simulacre de conversion, car lors de la dernière visite de Samia pour me montrer son bébé, elle me dit sur un ton amusé, qu'il a fallu,

elle musulmane non croyante, " qu'elle tombe sur le seul breton capable de devenir musulman pratiquant ". Elle m'apprit aussi que la mère et la sœur d'Eric ont commencé à s'intéresser à l'islam, à trouver des points communs : conversation donc plutôt que conversion. Et pendant ce temps, au milieu de tout ce tumulte, Samia continue à adorer George Sand. Voilà précisément ce que les ethnopsy écraseront en produisant face à des sujets en exil des explications culturelles de leurs symptômes et en leurs administrant les signes de leur appartenance ethnique comme traitement. C'est ce point George Sand, point étranger à la mémoire des traces qui a permis l'ouverture d'une mémoire en devenir pour Samia, laquelle mémoire en devenir a rendu possible en retour l'acceptation de son origine. Partant de ce point étranger, l'utilisant comme un levier, le sujet a pu devenir actif et engager son avenir ; il n'est pas resté seulement prisonnier d'une dette du passé, qu'il va payer par sa douleur ou sa folie, mais a ouvert un rapport de créance au futur. Je propose donc cette définition du transfert, et je finirai par là, définition valable à mon sens pour les étrangers comme pour les autochtones : c'est l'introjection d'un point d'étrangeté radical auquel le sujet s'identifie et à partir duquel il prend connaissance de son passé comme une mémoire en devenir. Plutôt que de lui fournir d'emblée une compréhension sur sa culture, l'étranger a donc droit aussi, à ce point d'étrangeté du transfert.

Biennale ‘Parcours migratoires’

(février - mars 2016)

THEMATIQUE ‘ Transmissions ’

Appel à contribution

reçues jusqu’au 10 septembre 2015 sur :

[email protected] format préconisé : 3 pages maximum, incluant la présentation du (des) intervenant(s), l’argument et l’angle disciplinaire, les références bibliographiques et un résumé de l’intervention, les modalités (conférence, groupe clinique, stand documentaire) et supports (poster, article, revue de presse, revue de questions, diaporama, film, interviews, etc.).

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matinées Approches

du handicap

HANDICAP /

Emploi - Formation La conférence du 12 juin n’avait pu se tenir dans

le contexte de forte sollicitation pour nos

partenaires. Nous produisons ici quelques

informations de base et ressources utiles sur ces

questions.

46 337 demandeurs d’emploi reconnus

travailleurs handicapés en Ile de France soit 5,31

% du total des demandeurs d’emploi.(données

POLE EMPLOI décembre 2013)

85 % des handicaps acquis au cours de la vie

80% des handicaps ne sont pas visibles

1 actif sur 2 connaîtra un handicap au cours de sa

vie

Dans 90% de cas, l’adaptation au poste de travail

n’est pas nécessaire

Parmi les 63 millions de Français

• 1,5 millions sont malvoyants, 60 000 sont

aveugles

• 6 millions sont malentendants, 450 000 atteints

de déficience auditive

sévère ou profonde, 100 000 personnes utilisent

le langage des signes

• Plus de 8 millions de personnes sont touchées

par une déficience

motrice, 370 000 personnes utilisent un fauteuil

roulant

• Selon l’OMS en 2020, 33% de la population

française sera touchée au moins une dans sa vie

par un trouble de santé mentale.

Les différentes catégories de

bénéficiaires

1. Les travailleurs ayant la Reconnaissance

de la Qualité de Travailleurs Handicapés (RQTH)

attribuée par la Commission des droits et de

l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH,

qui a repris depuis le 1er janvier 2006 les

compétences et fonctions anciennement dévolues

aux COTOREP) ;

2. Les victimes d'accidents du travail ou de

maladies professionnelles (AT-MP) ayant

entraîné une incapacité permanente au moins

égale à 10% et titulaires d'une rente attribuée au

titre du régime général de sécurité sociale ou de

tout autre régime de protection sociale

obligatoire ;

3. Les titulaires d'une pension d'invalidité

attribuée au titre du régime général de Sécurité

Sociale, de tout autre régime de protection sociale

obligatoire ou au titre des dispositions régissant

les agents publics à condition que l'invalidité des

intéressés réduise au moins des deux tiers leur

capacité de travail ou de gain;

4. Les personnes mentionnées à l’article

L.394 du code des pensions militaires d’invalidité

et des victimes de la guerre

5. Les personnes mentionnées aux articles

L.395 et L.396 du même code, notamment :

les conjoints, concubins et partenaires liés par un

PACS d’un militaire bénéficiant d’une pension

pour aliénation mentale, ou d’une personne

mentionnée à l’article L.394 décédée ou disparue

dans des circonstances définies dans cet article

(cf. 4)

les personnes ayant la charge de l’enfant mineur

d’une personne citée au 4) ou titulaire d’une

pension pour aliénation mentale les orphelins de

guerre et pupilles de la nation de moins de 21 ans

les enfants de moins de 21 ans de militaires

titulaires d’une pension pour aliénation mentale,

et de personnes mentionnées à l’article L.394

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(cf.4) dont de décès, la disparition ou l’incapacité

de pourvoir à leurs obligations et à leurs charges

de famille est imputable aux situations énumérées

a cet article.

6. Les titulaires de la carte d'invalidité

définie à l'article L. 241-3 du code de l'action

sociale et des familles ;

7. Les titulaires de l'allocation aux adultes

handicapés (AAH) ;

8. Mais aussi : Les personnes ayant déposé

auprès de la MDPH une demande de

reconnaissance de la qualité de travailleurs

handicapés.

Ce qu’impose la loi aux

employeurs. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits

et des chances des personnes handicapées stipule

que tout établissement d’au moins 20 salariés

doit employer 6% de travailleurs handicapés.

Dans le cas contraire, une contribution calculée

en fonction du nombre de salariés manquant doit

être versée à l’AGEFIPH pour les rétablissements

privés et au FIPHFP pour la fonction publique. Les

modalités de calcul sont fixées par décret avec un

maximum de 600 fois le SMIC (5.658 € sur

l’activité 2013) horaire par bénéficiaire non

employé.

Les établissements privés de 20 salariés et plus

qui n’ont entrepris aucune action en matière

d’insertion des personnes handicapées depuis

plus de 3 ans sont sévèrement sanctionnés

financièrement depuis 2010 :

1 500 Smic horaire pour toute unité travailleur

handicapé manquante soit

14 145 euros par unité manquante sur 2013

(année d’activité).

Les établissements qui ont été actifs mais qui

n’ont pas atteint leur obligation d’embauche de

6% de travailleurs handicapés dans leur effectif

continueront à s’acquitter de leur contribution à

l’AGEFIPH et au FIPHFP sur la base de 400 à 600

Smic horaire, selon leur taille, par unité travailleur

handicapé manquante.

Tous les employeurs privés ou publics, quel que

soit leur effectif, peuvent bénéficier des services

de Cap emploi.

Les principales modalités

d’acquittement

1. Le recrutement direct de personnes

handicapées

2. Le recours à la sous-traitance avec le

milieu protégé et adapté

3. La conclusion d’un accord de branche, de

groupe ou d’entreprise

4. L’accueil de stagiaire de la formation

initiale et professionnelle

5. Le versement annuel d’une contribution

financière à l’AGEFIPH

_________________________________________

Le 5 décembre 2014 s’est tenu, à l’initiative de

le séminaire : ‘ Réussir le recrutement et le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap ’- Les outils et les bonnes pratiques des entreprises franciliennes, Retrouvez les informations sur le site :

www.prithidf.org

et dans le N° de septembre de la Lettre LR3 _______________________________________

Appel à contribution

Les références de ressources multiformes (mémoires, articles, ouvrages, films, émissions) sont collectées sur la thématique :

Logement / Précarité

jusqu’au 10 septembre 2015 sur : [email protected]

Merci pour vos envois.

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Ressources Handicap

CAP EMPLOI

L’offre de services

Aux personnes reconnues travailleur handicapé,

CAP EMPLOI propose :

- Evaluation et diagnostic

- Définition et/ou validation d’un projet

professionnel

- Accès à la formation

- Appui à l’accès à l’emploi

Aux employeurs privés ou publics,

- Information sur l’emploi des personnes

handicapées

- Sensibilisation de l’employeur et des équipes de

travail à l’emploi de personnes handicapées

- Conseil pour le recrutement de personnes

handicapées

Aide au recrutement de personnes handicapées

Outils mobilisables dans le parcours

d’insertion professionnelle.

Formations courtes :

- Parcours vers l’emploi

- Objectif métier

- Réussir son entretien de recrutement.

Prestations Ponctuelles Spécifiques par

déficiences :

- Evaluation des capacités fonctionnelles dans le

cadre d’un projet professionnel

- Identification et mise en œuvre des techniques

de compensation

- Appui à la validation du projet professionnel /

Bilan approfondi pour demandeur d’emploi

- Appui conseil à l’entreprise dans le cadre d’une

embauche

Dispositifs de remise à niveau

FLE à visée professionnelle : Communication orale

et écrite, sensibilisation à l’informatique

Compétences Clés Mathématiques, Français,

Anglais, Informatique et ISF.

Bilan d’ Evaluation Approfondie (BEA)

Avoir une vision de ses potentialités, de ses atouts

et de ses limites.

Se projeter dans un projet professionnel tenant

compte de ses capacités et de ses intérêts.

Les dispositifs de formation

Programme Qualifiant Région Compétences

Achat Pole emploi

POEI / POEC

Chéquiers qualifiants

Financement individuel AGEFIPH

CRP

Formations collectives AGEFIPH

Alternance : contrat de professionnalisation et

d’apprentissage.

Entreprise d’Entrainement Pédagogique

Modalités de financement de l’AGEFIPH d’un

parcours individuel de formation.

L’AGEFIPH finance en priorité les actions qui

s’inscrivent dans un objectif de certification ou de

Les financeurs de Cap Emploi

Financé par l' AGEFIPH(Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées), le FIPHFP(Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique) et Pôle Emploi dans le cadre de la cotraitance. Cap emploi apporte un service de proximité aux employeurs publics et privés et aux personnes handicapées pour toutes les questions liées au recrutement et au parcours vers l'emploi. Elle s’adresse aux bénéficiaires:

• sans activité professionnelle, inscrit ou non à Pôle Emploi,

• ou salariés en CDD ou déclarés inaptes à leur poste de travail et devant envisager un reclassement externe,

• et dans une démarche active d’accès ou de retour à l’emploi en milieu ordinaire de travail

• et ayant besoin, au regard de leur handicap, d’un accompagnement spécialisé de leur parcours d’insertion professionnelle

• ainsi qu’aux employeurs privés ou publics, quel que soit leur effectif, y compris ceux qui ont signé un accord d’établissement, d’entreprise, de groupe ou de branche, au titre de l’emploi des personnes handicapées, une convention avec l’AGEFIPH ou le FIPHFP

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diplôme ou qui ouvrent des perspectives réelles et

sérieuses d’insertion professionnelle à court ou

moyen terme, y compris les contrats en

alternance.

Les principes d’intervention de l’ AGEFIPH sont les

suivants :

- Une mobilisation du droit commun en

priorité.

- Une intervention en complémentarité du

droit commun ce qui implique une

recherche systématique de

cofinancement (DIF, chéquier qualifiant,

AIF de Pôle Emploi…).

- La priorité est donnée aux parcours des

publics les plus éloignés de l’emploi

Les formations non éligibles au financement

AGEFIPH ?

La Formation Initiale ne relève pas du champ

d’intervention de l’ AGEFIPH.

Les formations du secteur paramédical non

réglementé (naturopathie, aromathérapie …) ou

du développement personnel (sophrologie,

hypnose …), ne relèvent pas du champ

d’intervention de l’A AGEFIPH ; ceci même si la

formation est inscrite au RNCP ; formations se

déroulant hors du territoire national.

Discrimination zéro

Film accessible sur le portail handicap inter-

académique Ile-de-France

http://handicapiledefrance.greta.fr

Dans le cadre de la politique régionale pour

l'égalité et la lutte contre les discriminations, le

Conseil Régional d'Île-de-France a retenu les

GRETA franciliens en 2013, pour réaliser un film

valorisant les personnes en situation de handicap

qui, grâce à la formation ont non seulement

développé leurs compétences mais se sont

insérées professionnellement de façon durable.

Une première projection du film a été organisée

le 25 septembre 2014 au GRETA M2S en présence

des trois Délégués Académiques à la Formation

Continue, des représentants de la Région, des

entreprises franciliennes ayant ou non participé

au film, des témoins, et du réseau des GRETA

constitué par les chefs d'établissements et les

conseillers en formation continue (f/h).

Reconversion – Formation – Emploi

Ce film vous présente 12 témoignages de réussites professionnelles de personnes en situation de handicap. L’objectif de ces interviews est à la fois de valoriser et d’encourager ces personnes à croire en leur avenir professionnel et d’inciter les entreprises à accueillir et recruter des profils différents. Ce film bénéficie d’un cofinancement du Conseil Régional d’Ile de France pour son engagement dans « l’Egalité réelle et la lutte contre les discriminations en Ile de France » et d’un financement des GRETA d’Ile de France qui dispensent les formations. Le réseau des GRETA est fortement impliqué dans l’accompagnement de ce public et accueille en formation chaque année plus de 1000 personnes en situation de handicap. A travers le récit de leurs difficultés et de leurs réussites raconté avec leurs mots, ces témoins (5 hommes et 7 femmes), nous donnent envie de continuer à lutter contre les préjugés discriminants et à construire des partenariats avec les entreprises, les financeurs et les prescripteurs.

L’insertion sociale et professionnelle réussie des personnes en situation de handicap grâce aux différents dispositifs de formation Le Programme Régional Qualifiant Compétences (PRQC) est un dispositif de formation qualifiant ou certifiant (env. 1000 actions de formation dans 25 domaines professionnels) financé par le Conseil Régional d’Ile de France pour favoriser l’insertion durable des demandeurs d’emploi... Outil de sécurisation des parcours, ce programme facilite l’articulation entre l’accès à la qualification et la qualification. Ainsi François, grâce à une formation d’accès à la qualification, a préparé son examen d’entrée en formation d’Aide Médico-

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Psychologique (AMP) et a suivi la formation d’AMP d’un an jusqu’à l’obtention de son diplôme d’Etat qui a été le couronnement de tous ses efforts. Dans ce parcours, il faut souligner

combien l’AGEFIPH a compté dans le financement de cours de soutien et d’heures d’interprètes en Langue des Signes Française....... ...........................

La Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE)est un dispositif financé par le Pôle Emploi qui permet à des demandeurs d’emploi, de bénéficier d’un parcours de formation préalable à l’embauche pour acquérir les compétences nécessaires à cet emploi. Grâce à ce dispositif, Nadine et Sitti ont pu être recrutées par l’hôtel Hilton et Nicole par « les Halles Auchan ».

Les contrats de professionnalisationsont des contrats de travail qui offrent un parcours de formation alternée (entreprise/centre), avec un objectif de qualification. La durée de ce contrat est de 6 mois à 2 ans. Le financement est assuré par l’OPCA de la branche. C’est le cas de Kinzie qui a obtenu brillamment son « BTS d’Assistant Manager » et de Samira qui a réussi son titre professionnel de « secrétaire assistante ». Hervé a aussi bénéficié de ce dispositif qui lui ouvrira les portes d’un contrat de travail durable.

L’Atelier de Pédagogie Personnalisé (APP)est un lieu de formation organisé autour d’un centre de ressources. Il accueille tous les publics et propose des parcours de formation individualisé ayant pour objectif l’insertion sociale et professionnelle. Vous allez le comprendre à travers le témoignage de Boochamah.

L’Entreprise d’Entrainement Pédagogique (EEP) remplit toutes les fonctions d’une entreprise au sein d’un marché économique recréé, composé par les 3200 EEP, existant dans 30 pays. Elle met en œuvre des formations individualisées, adaptées à tous les publics et validées par des certifications dans les métiers du tertiaire. Les stagiaires sont mis en situation de travail, apprennent en faisant, et acquièrent des compétences, des savoir-faire et savoir-être. Dans l’académie de Créteil, 2 EEP ont été créées par les GRETA en Seine St-Denis et Val de Marne. Les témoignages de Catherine, Henri et Samira parlent d’eux-mêmes et montrent la pertinence de ce dispositif soutenu par les fonds de l’ AGEFIPH

Le bilan de compétences permet au bénéficiaire, salarié ou demandeur d’emploi, d’analyser ses compétences professionnelles et

personnelles, ses aptitudes et ses motivations, ses valeurs, afin de définir un projet d’évolution de carrière ou de reconversion professionnelle. Cette démarche demande un fort investissement et un engagement personnel, c’est ce que nous fait comprendre Romain à travers le récit de son parcours très réussi.

Annonce du

SIICLHA 2015

10 EME SEMINAIRE INTERUNIVERSITAIRE INTERNATIONAL SUR LA CLINIQUE DU HANDICAP - SIICHLA

Naitre, grandir, vieillir

Handicap : transitions et

remaniements psychiques

Université Nanterre La Défense

Vendredi 27 et

samedi 28 novembre 2015

http://www.siiclha.com

Retours sur le

SIICLHA 2014

Dans le n° de septembre de la Lettre LR3, des

retours sur un des ateliers du SIICLHA 2014: ‘La

continuité psychique contre la tragédie’. Retour

sur les interventions de : A. LIATARD – A.

GACQUIERE : « Je parle fort dans ma tête » ; C.

SARRALIÉ : « Un élève comme les autres … « ; et

A. BOISSEL : « Je ne suis pas un autre ! » :

Traumatisme crânien et continuité psychique.

Responsable : Anne BOISSEL (UP7)

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Les savoirs de l’Economie sur le handicap de Elena LASIDA in ‘Handicap, une encyclopédie des savoirs’, coordonné

par Charles GARDOU, Ed. Erès, 2014

Le handicap en tant que tel n’apparait pas comme

objet d’étude de la science économique. Pourtant sa

place dans la société et les réponses apportées aux

personnes concernées interrogent nécessairement

l’économie. On peut distinguer deux manières de poser

la question économique en lien avec la problématique

du handicap : d’une part, à partir des besoins

spécifiques des personnes ; d’autre part, à partir de

leurs compétences singulières. Du point de vue de

besoins, le handicap est abordé à travers le secteur du

médico-social qui produit les services nécessaires, mais

aussi à travers la politique sociale, susceptible d’être

abordée en termes de compensation ou de lutte contre

les discriminations. Une autre approche économique

conduit à considérer le handicap comme source de

compétences singulières, analysées dans le milieu du

travail, et plus généralement, comme générateur

d’utilité sociale. Ces deux approches conçoivent

différemment les personnes en situation de handicap :

si, dans la première, elles apparaissent comme

bénéficiaires (consommateurs), dans la deuxième, elles

deviennent acteurs sociaux (producteurs).

Elena LASIDA, économiste, est professeure à la

faculté des sciences sociales et économiques

de l’Institut catholique de Paris. Elle dirige le

master Economie solidaire et logique de

marché, dans le cadre duquel elle mène une

recherche d’évaluation d’utilité sociale d’une

association pour des personnes affectées

d’une déficience mentale. Elle est l’auteur de

nombreuses publications, dont Le gout de

l’autre. La crise, une chance pour réinventer le

lien (Albin Michel, 2011) ; Oser un nouveau

développement. Au-delà de la croissance et de

la décroissance (Bayard, 2010) ; ‘L’économie

aux frontières de l’humain’, dans Repenser

l’humain. La fin des évidences (avec Jean-Luc

Dubois, dir. Jean-Luc BLAQUART et Jean-

Baptiste LECUIT, L’Harmattan, 2010) ; ‘Le don

fondateur du lien social, le cas de l’économie

de marché’, Transversalités (n°126, 2013) ; ‘La

fragilité en économie : chance ou menace ?’,

dans ‘La fragilité, faiblesse ou richesse ?’ (dir.

Marie BALMARY, Lytta BASSET, Xavier

EMMANUELLI et Jean-Marie GUEULLETTE,

Albin Michel, 2009)

Une politique sociale : inégalité et cout social Les services aux personnes en situation de

handicap relèvent à la fois du secteur privé lucratif

ou non, et du secteur public. La protection sociale

inclut les aides aux personnes et les subventions

aux organismes qui les prennent en charge. Nous

abordons ici le médico-social en termes de

politique publique et sous un angle plutôt macro-

économique. Ce secteur bénéficie, nous l’avons

vu, d’une réglementation et d’aides particulières.

Cette politique publique, qui représentent

naturellement un cout pour la société, véhicule

une conception de la solidarité. Par l’action des

acteurs publics au niveau, régional,

départemental et communal, elle ambitionne de

préserver la cohésion sociale et de réduire les

inégalités. 10 En France, depuis cinquante ans, les

dépenses de protection ont crû plus vite que le

produit intérieur brut : leur poids a doublé,

passant de 15% du PIB en 1959 à plus de 33% en

201011. Cette évolution n’est pas propre à notre

pays. Les dépenses de protection sociale

augmentent en effet avec le revenu : les pays les

plus riches consacrent une part importante de

leur revenu à la protection sociale et, au fur et à

mesure que leur richesse augmente, ces dépenses

s’élèvent plus que proportionnellement. Or la

rose, survenue en 2008, et se prolongeant

aujourd’hui, réduit les ressources de la protection

dans le même temps qu’elle en augmente les

dépenses, provoquant ainsi un déficit public

grandissant. Parmi les prestations sociales, celles

liées au risque ‘emploi et pauvreté’ enregistrent la

hausse la plus importante, compte-tenu de

l’augmentation des indemnisations de chômage.

Notons que, sur le total des prestations sociales,

les deux rubriques les plus importantes sont la

10 On se reportera avec profit à l’étude intitulée Secteur social et médicosocial. Regards croisés, enjeux et perspectives, KPMG, 2013. 11 Cf. La protection sociale en France et en Europe en 2010, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREEES), 2012. Les données chiffrées concernant la protection sociale, citées dans ce chapitre, proviennent de cette source.

16

‘vieillesse-survie’ (45%) et la ‘maladie’ (27%). La

rubrique ‘invalidité et accident de travail’

représente un peu moins de 7%. Ce chiffre est loin

d d’indiquer l’effort public global consenti pour les

personnes en situation de handicap car il omet

d’importantes contributions comme les dépenses

de santé essentiellement financées par

l’assurance maladie. Par ailleurs, une évaluation

fiable du ‘cout social total’ du handicap

impliquerait de prendre en compte le cout, à la

fois financier et en termes de travail, supporté par

les personnes en situation de handicap elles-

mêmes, leur entourage et autres

accompagnateurs. La mesure des couts cachés du

handicap12 appelle des recherches permettant

d’apprécier les contributions des particuliers aux

politiques de maintien à domicile.

Sur le plan de la politique sociale, deux points

méritent d’être soulignés. D’une part, le handicap

occupe une place particulière en termes de

besoins sociaux : une déficience du corps ou de

l’esprit génère une dépendance. Pour variable

qu’elle soit, ce qui rend celle-ci particulière est

qu’elle s’ajoute aux dépendances liées au cours de

la vie, notamment à la petite enfance et à la

vieillesse. Le handicap, source supplémentaire

d’exclusion sociale et de pauvreté, vient majorer

les besoins liés à l’âge ou à la situation

économique ou sociale d’origine. D’autre part,

l’approche économique ne peut en l’occurrence

faire l’impasse d’une réflexion sur la justice. Aussi

la question du handicap fait-elle débat entre

tenants de l’égalitarisme13, qui s’appuient sur le

principe d’un égale respect dû à chacun.

Cependant ce principe st différemment interprété

à l’intérieur même de ce courant de pensée. Une

tendance, dit l’égalitarisme de chances, conduit

certains à mette l’accent sur les implications

socio-économiques et à concevoir l’égalité en

matière de revenus, de richesses et de conditions

de vie. Une autre tendance, qualifiée

d’égalitarisme démocratique, amène les autres à

s’intéresser essentiellement aux implications du

12 A.TRIOMPHE, M.FARDEAU, « Le budget social du handicap : quel sens, quel usage ? » dans A.TRIOMPHE, Economie du handicap, Paris, PUF, 2006. 13 G. DEMUIJNCK, D.GRENIER, C. Le CLAINCHE, « Ce que les valides doivent aux handicapés : une discussion normative des politiques sociales en faveur des personnes handicapées », dans A.TRIOMPHE, Economie du handicap, Paris, PUF, 2006.

principe d’égal respect en matière de participation

sociale et politique. Le premier courant

correspond à une politique de compensation du

handicap dans une perspective d’égalisation des

chances ; le deuxième renvoie à une politique de

lutte contre les discriminations et prône la pleine

place des personnes en situation de handicap

dans la société. La lutte contre leur exclusion

relève moins de compensations du handicap que

d’une action sur a société, invitée à les

reconnaitre, avec leurs singularités, comme des

contributeurs à part entière.

Cette problématique, qui sous-tend celle du cout

social des services, questionne la vision du

handicap comme besoin social et celle des

politiques publiques qui cherchent à remédier aux

inégalités. Dans un cas comme dans l’autre,

l’économie ne peut pas seule apporter une

réponse, le handicap ne se résumant pas à un

problème d’inégalité de chances réparable par

une politique de redistribution des opportunités.

Un marché : l’accès à l’emploi

Une de ses dimensions est l’entrave qu’il

représente dans l’accès au marché du travail.

Nous changeons de perspective : il s’agit non plus

d’analyser le cout social des services aux

personnes en situation de handicap mais de

s’intéresser à ce qu’elles apportent à l’économie.

Cependant, si l’accès à l’emploi est seulement

perçu comme un droit, nous restons dans

l’optique d’une réponse à des besoins et à des

droits. C’est pourquoi nous le considérons à la fois

comme l’exercice d’un droit et comme une forme

de contribution à un projet collectif. Sur le plan du

droit, toute personne reconnue handicapée par

l’Administration publique bénéficie de l’obligation

d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) et, à

ce titre, d’un accès privilégié au marché du travail.

Selon les statistiques publiques14, en 2011 en

France, deux millions de personnes de 15 à 64 ans

(soit 5% des personnes de cette tranche d’âge)

déclarent disposer de cette reconnaissance

administrative. Cette obligation d’emploi

concerne aussi les personnes ayant un problème

de santé durable accompagné de restrictions dans

la vie quotidienne ou dans l’exercice d’une activité

professionnelle. En ce sens, la population définie

14 L’accès à l’’emploi des personnes handicapées en 2011, DARES analyses, Octobre 2013, n°066.

17

au sens large comme handicapée comprendrait

9,7 millions d’individus. Or, plus âgée et moins

diplômée que la moyenne, elle reste assez

éloignée du marché du travail. En 2011, le taux de

chômage des personnes reconnues handicapées

atteignait 21%, soit plus du double de celui de

l’ensemble des personnes en âge de travailler

(pour elles, ce taux était de 9%).

Les employeurs disposent de cinq modalités de

réponse à l’obligation d’emploi, qui peuvent se

conjuguer15 : emploi direct de bénéficiaires de

l’OETH ; emploi indirect via des contrats de sous-

traitance, de prestations de service ou de mise à

disposition avec des établissements agréés du

secteur protégé ou des entreprises adaptées ;

mise en œuvre d’un accord agréé de branche, de

groupe, d’entreprise ou d’établissement relatif à

l’emploi de personnes en situation de handicap ;

versement d’une contribution financière à

l’Association de gestion du fonds pour l’insertion

professionnelle des personnes handicapées

(AGEFIPH) ; recours à des stagiaires en situation

de handicap (possibilité peu utilisée). Equivalent-

emploi temps plein (EQTP), les travailleurs

reconnus handicapés représentaient, en 2011,

3,1% de l’ensemble des établissements concernés.

Cette proportion marginale demeure donc

éloignée des 6% exigés par la loi. Pourtant, seuls

7% des établissements assujettis répondent à

l’obligation d’emploi en versant une contribution

financière à l’AGEFIPH. On constate ainsi que des

dispositions qui se veulent compensatoires ne

parviennent pas aujourd’hui à égaliser les

chances, comme en témoigne le taux de chômage

de la population en situation.

Faut-il alors recourir à une discrimination

positive ? Une autre voie se dessine : par-delà les

manques à compenser et sans nier les difficultés

que le handicap peut induire (lenteur, maladresse,

impossibilité de réaliser certaines tâches, etc.),

elle appelle à considérer d’autres formes de

compétence susceptibles d’apporter une valeur

professionnelle ajoutée. Nous pensons, entre

autres, à l’absence d’une faculté physique qui

engendre parfois l’essor d’autres facultés à mettre

à profit en situation de travail. De même, si le

rythme pour des personnes affectées d’une

15 L’emploi des travailleurs handicapés dans les établissements de plus de vingt salariés du secteur privé , DARES analyses, Novembre 2013, n°070.

déficience mentale est différent (production

éventuellement plus lente), il peut être

générateur d’un bien-être associé à une cadence

moins éprouvante, qui se traduit par un

supplément de qualité tant de la vie personnelle

que du travail réalisé. La perte de quantité se

compense par un gain de qualité. C’est également

vrai en termes de lien et de coopération entre les

employés. Plus que la compétence, qui de fait

fréquemment source de rivalité, la fragilité

partagée relie par les interdépendances qu’elle

crée. Le travail prend alors une dimension

collective16.

La visée se transforme : les conditions du monde

du travail, qui n’est plus exclusivement un droit à

conquérir, sont adaptées pour faire place à la

contribution singulière des personnes en situation

de handicap. Le principal obstacle se situe donc

non pas au niveau des moyens mis à leur

disposition, mais dans le regard que l’on porte sur

elles.

….

L’article se poursuit par : ‘Une valeur

économique : l’utilité sociale’.

Sur le bout des doigts

Nous communiquons la fin du récit de France MARTAGEX17, Educatrice spécialisée auprès de jeunes sourds. Cette pratique, ma recherche avec les fils que je

tricote à chaque rencontre, m’amène à des jeux

avec les langues… Je signe en même temps que je

parle. Des linguistes pourraient qualifier cette

pratique : « d’hérésie, d’antinomie

contreproductive, de tentative IMPOSSIBLE » à

juste titre, la syntaxe est forcément mauvaise…

Ordonner sa pensée dans un ordre différent

simultanément entre le français oral et les signes

avec les mains : peine perdue !

Je baragouine véritablement dans le grand écart

entre les deux langues… soutenue par l’énorme 16 E.LASIDA, ‘Le goût de l’autre. La crise, une chance pour réinventer le lien’, Paris, Albin Michel, 2011. 17 France MARTAGEX est éducatrice spécialisée dans le

1er secteur de pédopsychiatrie de Paris.

18

soulagement et joie que je constate à chaque fois

chez ces parents et ces enfants, dans le fait d’avoir

accès à une information compréhensible dans un

même « espace –temps ».

C’est au cœur de cette gymnastique linguistique

que le lien transférentiel se tisse, à la croisée des

chemins et des mondes.

Ce qui m’importe, c’est ce qui circule, pas le choix

des langues, mais la communication, l‘envie de

s’adresser, quel que soit LE ou LES véhicules

linguistiques.

Parfois 3 langues s’invitent en séance : la langue

des signes Pakistanaise la langue des signes

Française, et le Français…

Un jour des parents étrangers sourds m’ont

demandés : « Ce n’est pas gênant qu’on apprenne

à la maison à notre enfant la langue des signes

Tchéchène pour son apprentissage de la Langue

des signes Française ?

Au fil du temps, les jeux permettent à ces parents

et ses enfants d’inventer une langue : celle de leur

rencontre.

Cette langue émerge à des endroits, à des points

de contact toujours bouleversants.

… Au moment d’un cri… dans la rage irrépressible

comme la survie de cette petite fille malienne que

j’ai évoquée, dans le rire aussi parfois… Toutes ces

émotions sont susceptibles de créer des

ouvertures dans le mur invisible que crée la

surdité et qui le plus souvent en recouvre bien

d’autres.

Pour ces parents et ces enfants c’est une porte

potentielle à l’instar de Winnicott, au travers de

laquelle peut s’ouvrir un temps d’appropriation et

se vivre l’expérience d’une transmission possible,

avec l’humanisation du lien qui se restaure peu à

peu.

Pour finir, j’aimerais partager un moment

singulier qui résonne encore pour moi. IL vient

d’une de ces rencontres qui creusent des petites

rides, des sillons dans la pratique, multipliant les

champs des possibles, parce-qu’ il a fallu créer à

l’endroit du vide. De ces rencontres qui

permettent aux aventuriers de la clinique que

nous sommes en pédopsychiatrie de grandir,

d’être plus vivants dans son implication

professionnelle, parce-qu’ on a été plus loin…

Des jumeaux sourds sont arrivés en France, toute

leur famille ayant péri dans leur maison sous une

bombe. Les deux frères ont pu échapper à cette

catastrophe, parce-qu’ au moment de l’explosion,

ils jouaient au foot à l’extérieur.

Après un long périple pour survivre, et avoir

traversé plusieurs pays, ils sont arrivés en France

et ont franchi la porte de notre CMP, sans parents

et sans langue.

Il s’agissait alors de soutenir ces frères face au

traumatisme de cette perte violente… Nous

équipe, nous étions aussi démunis qu’eux dans

cette recherche de support, de contenant capable

de soutenir un élan, quelque chose de vivant,

quelque chose qui tienne dans le temps.

Au fur et à mesure des séances et de

l’apprentissage de la L.S.F dans une école, l’un des

jumeaux a pu mettre en résonnance des signes

des images mais aussi sa vie…

Le foot était un élément fort, récurrent,

permettant le lien entre les cassures, ruptures et

deuil, le pays de l’origine, celui de l’exil ; le foot

était un signifiant chargé de vie mais de mort

aussi, de par son histoire…

En L.S.F. le signe « foot »(le poing droit qui tape

sur le plat de la main gauche) est assez proche du

signe « naissance »(le poing droit glisse sous le

plat de la main gauche), la configuration des

mains est identique, seul le mouvement diffère.

Ce garçon avait un désir impérieux, irrépressible,

militant : il voulait jouer au foot ! Ce désir pouvait

laisser dans l’expectative, fasse à l’empreinte

indélébile que cette passion avait laissée pour ces

deux frères…

Un jour il me raconte que dans son enfance il

avait toujours joué à une même place : ailier droit,

son frère étant dans une parfaite symétrie ailier

gauche au foot. Il a tapé son poing, sur l’autre

main.

Et sans transition m’a révélé qu’il était positionné

et né à droite du ventre maternel, et son frère à

gauche, en faisant glisser son poing droit sous sa

main gauche. Dans l’espace se déployait des

correspondances, des signes, des images, des

signifiants, la mise en lien des mains, des clivages,

d’une histoire en quête de sens.

Ces deux signes : « foot » et « naissance », ont pu

être mis en résonnance, et porter quelque chose à

la place de l’absence.

19

La correspondance, l’association en langue des

signes, fait aussi parti de la richesse de la clinique

de ces peintres de l’indicible que sont les enfants,

les adolescents et parents sourds.

La Langue est ce qui habille la vie, peut la

transmettre, permettre de la supporter, voir la

réinventer.

Quand du bout des doigts, l’absence prend corps,

pour tracer dans l’espace du sens…

…Il n’est pas rare de voir se construire entre ces

enfants et ces parents des portes et des passages

qui les amènent à quitter un mur invisible.

France MARTAGEX, Educatrice spécialisée

Ressources

sur les Roms

Une conférence tenue le 27 mai 2015 traitait le

thème :

‘ Intervenir auprès des populations Roms ‘

La rencontre s‘inscrivait dans le domaine de la

santé, à l’initiative de Fadelle M’BINGT,

enseignante à l’ETSR et réunissait des étudiants

ASS, CESF et des professionnels.

Françoise BITATSI TRACHET. Chercheur en Pratiques Sociales.

Coordinatrice prévention/formation dans un réseau ville-hôpital d’accès aux soins.

Jocelyne LORET. Educatrice de Jeunes Enfants

Chargée de mission bidonvilles, médiatrice santé dans un réseau ville-hôpital d’accès aux soins.

nous ont transmis leur enthousiasme, leur savoir

et savoir-faire.

Contexte des enjeux :

Les populations Rom de Roumanie et de Bulgarie

représentent en France environ 15000 personnes.

Elles vivent en France depuis parfois plusieurs

années dans des conditions d'habitat précaire,

souvent indigne, souffrant d'une stigmatisation

importante. Limitées dans leurs droits jusqu'à la

levée de la mesure transitoire au 1er janvier 2014,

elles peuvent à présent travailler légalement en

France.

En tant qu'intervenants sociaux, nous avons sans

doute déjà été interpellés sur les situations

rencontrées par de ces populations. L'accès à des

droits équivalents aux autres Européens va nous

amener à les recevoir, tant pour des ouvertures

de droits que pour des problématiques liées à la

santé.

C'est pourquoi, il semble important de les

connaître pour intervenir le plus efficacement

possible.

La formation visait à apporter des bases sur

l'organisation familiale, le rapport à la santé et

aux soins, précédée par un rappel socio-historique

et législatif des Roms en France et en Europe en

général.

Et plus spécialement :

Apporter des connaissances sociologiques et

historiques sur les populations Roms de Roumanie

et de Bulgarie :

- l'organisation familiale et sur les

représentations socioculturelles de la

santé et de la maladie,

- leur accès aux droits et aux soins dans le

pays d’origine.

Comprendre les blocages et les difficultés

auxquels se heurtent ces migrants.

Handicap / Enfance, Ecole, Education

La thématique : L’Ecole inclusive et les autres lieux d’accueil des situations de handicap prendra finalement la forme de cours et TP au Semestre 1, où seront traités les questions (techniques et symboliques) relatives au diagnostic et à la reconnaissance du statut d’enfant en situation de handicap ; L’Ecole, lieu de socialisation, d’apprentissage ; Les autres lieux d’accueil du handicap : IME, CMP, CAMPS, etc.

- Ouverture à tout contributeur et demandeur via [email protected]

20

Présenter des expériences d'interventions socio-

sanitaires et les résultats qu'elles apportent.

Présenter des outils pour mener le plus

efficacement possible une intervention collective

de prévention ou d’information.

Proposition de BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES :

AUZIAS Claire « Samudaripen, le génocide des

Tziganes » Edition Esprit frappeur, 2000.

AUZIAS Claire « Roms, Tziganes, Voyageurs,

l’éternité et après ? » Edition Indigène,

Montpelier 2010.

BERNAOLA REGOUT D et GODARD P « Bidon,

bidon, bidonville » Edition Syros, 2009.

CIUCIU Anina et collectif « Avava Ovava, Et nos

enfants aimants rachèteront l’innocence du

monde » Ed Al Dante, Paris La voix des Roms,

2014

DACHEUX Jean-Pierre et DELEMOTTE Bernard

« Roms de France, Roms en France, le peuple du

voyage » Edition Cédis/le passager clandestin,

Paris 2010.

DACHEUX Pierre « Ce qu’on dit des Roms (et ce

qu’il faut savoir) » Edition le passager clandestin,

mars 2015.

FASSIN Eric et collectif « Roms et riverains, une

politique municipale de la race », Edition La

Fabrique, Paris 2014.

LIEBIG Etienne « De l’utilité politique des Roms »

Edition Michalon, Paris 2012.

MONY Myriam « Entre laïcité et diversités, quelles

perspectives éducatives pour les jeunes

enfants ? » Edition ERES, collection 1001BB, N°

116.

MORO Marie-Rose « Enfants d’ici, venus

d’ailleurs » Edition Poche.

MORO Marie-Rose « Parents en exil,

psychopathologie et migrations » Edition PUF

2001.

OLIVERA Martin “Roms en (bidon)villes” Edition

Rue d’ULM, coll “La rue ? parlons-en ! » 2011,

84p.

PIESERE Leonardo « Roms, une histoire

européenne ». Edition Bayard, Paris 2011.

PIGANI Paolo « N’entre pas dans mon âme avec

tes chaussures », Ed Liana Levi, 2013.

THIERY Sébastien (dir) « Considérant qu’il est

plausible que de tels événements puissent

survenir. Sur l’art municipal de détruire un

bidonville ». Edition Post Edition, Fécamp, 2014.

YOORS Jan « Tsiganes. Sur la route des Roms

Lovara » Edition Phébus, collection Libretto, Paris

2011.

RAPPORTS/GUIDES :

Ligue des droits de l’homme « Les Roms ont des

droits - guide à l’usage des collectivités

territoriales et des acteurs locaux », LDH Paris

2014.

Romeurope « Ceux qu’on appelle les Roms.

Luttons contre les idées reçues. Rapport

Romeurope, Paris 2013.

Romeurope « Roms et discrimination : du constat

à la mise en œuvre de solutions concrètes » Guide

Pratique Edition Romeurope 2012.

Ressources

PRISONS

Les questions liées à la réinsertion après la prison ont donné lieu au sujet de l’épreuve DC4 – Politiques sociales du DEASS / session 2015. L’Observatoire international des prisons a publié son rapport ‘LES CONDITIONS DE DÉTENTION EN FRANCE ‘ À l’heure où la répression de la délinquance et du crime s’est installée au cœur du débat public, le rapport de l’OIP apporte un autre éclairage sur la réponse pénale, la vie et le travail derrière les murs des prisons. En 13 chapitres, l’Observatoire vise à offrir un outil de référence permettant: .. un décryptage des politiques pénales et pénitentiaires des années 2005-2011; .. une radiographie de l’univers carcéral français, dix ans après les rapports parlementaires et deux ans après l’adoption de la loi pénitentiaire.

21

Sommaire du Dossier de presse, 7 décembre 2011 : 13 thématiques, 3 fils rouges 1. Politique pénale 2. Politique pénitentiaire 3. Régimes différenciés 4. Sécurité 5. Discipline 6. Santé 7. Psychiatrie 8. Addictions 9. Suicides 10. Liens avec l’extérieur 11. Travail 12. Enseignement et formation 16 13. Droits sociaux 17

Nous revenons ici sur plusieurs thèmes évoqués par nos partenaires lors de la récente conférence ‘ Réinsertion après la prison’ (19 mai, ETSR) et mis en évidence par le dossier de presse de l’OIP.

6. Santé (pages 140 à 175) Alors que les besoins sanitaires de la population incarcérée sont bien plus importants que ceux de la population générale, l’accès aux soins reste difficile en détention, notamment pour des consultations spécialisées. La prévalence de la tuberculose est dix fois plus élevée en détention qu’à l’extérieur. Plus de la moitié des arrivants rencontrent des problèmes d’addiction aux drogues et/ou à l’alcool… Les conditions d’hygiène et de surpopulation dans certains établissements apparaissent incompatibles avec un bon niveau de santé, comme le montrent de nombreux rapports des DRASS et DDASS. La triple exigence posée au travers de la normalisation des soins engagée en 1994 – les médecins exerçant en détention ne sont plus employés par l’administration pénitentiaire mais par l’hôpital public ; les soins dispensés ont vocation à être de même niveau que ceux dispensés à la population générale ; les détenus plus considérés comme des patients ordinaires –semble aujourd’hui remise en cause. L’institution carcérale tente d’imposer depuis quelques années aux personnels soignants la notion de « partage opérationnel d’informations », leur enjoignant d’enrichir un cahier de liaison électronique (CEL) des informations de nature médicale dont ils sont seuls détenteurs ou de participer à des commissions pluridisciplinaires. Face à la « demande incessante » de

l’administration pénitentiaire « de tout connaître de la personne, de sa vie passée, voire de prédire ses actes pour le futur » pointée du doigt par le Contrôleur général, il est attendu des autorités sanitaires qu’elles réaffirment la primauté tout à la fois du respect du secret médical, de la qualité de la relation thérapeutique et de l’indépendance des équipes médicales. 7. Psychiatrie (pages 176 à 207) Les évolutions conjointes de la psychiatrie et de la justice pénale ont abouti à un transfert de prise en charge des personnes les plus marginalisées et atteintes de troubles psychiques sévères de l’hôpital vers la prison. Saturé, et souffrant d’un manque patent de solutions d’accueil adaptées, le secteur de psychiatrie générale laisse à la rue nombre de personnes atteintes de troubles mentaux jusqu’à ce que leurs symptômes les fassent basculer dans la criminalité ou la délinquance. En parallèle, les autorités judiciaires prononcent de moins en moins de non lieux pour irresponsabilité pénale. Les procédures rapides, prédominantes en matière délictuelle, sont peu propices à la détection de la maladie mentale et les expertises se font rares. Magistrats comme jurés ont, en outre, tendance à sanctionner plus sévèrement les auteurs d’infractions atteints de troubles mentaux, estimant qu’ils présentent une double dangerosité, psychiatrique et criminologique. Résultat: plus de 20 % des détenus seraient atteints de troubles psychotiques. Or, la prison ne peut être considérée comme un lieu de soins : elle est en elle-même pathogène, accroissant ou générant des maladies mentales. Les personnels soignants sont en sous-effectif et les locaux mis à leur disposition ne leur permettent pas toujours de dispenser des soins de qualité dans le respect de l’éthique médicale. Quant aux conditions d’hospitalisation d’office des détenus ne pouvant être maintenus en détention, elles s’avèrent souvent désastreuses: patients placés dans des chambres d’isolement, aux murs nus, sans mobilier, et fréquemment attachés à leur lit. Alors que seuls 2 à 5 % des auteurs d’homicide et 1 à 4 % des auteurs d’actes de violences sexuelles sont atteints de troubles mentaux, la figure du « fou criminel » gagne les esprits et l’approche sécuritaire contamine les politiques de santé publique, quand bien même ce sont davantage les ruptures de soins et l’isolement social que les troubles psychiques en eux-mêmes qui favorisent

22

le passage à l’acte. Loin de remédier à cette situation par des politiques de renforcement de la psychiatrie générale, d’insertion et de prévention de la délinquance, les pouvoirs publics mettent en place des dispositifs judiciaro-sanitaires visant à palier en aval à l’impossible soin psychiatrique en milieu carcéral, telles les unités hospitalières spécialement aménagées, souvent nommées «hôpitaux prisons ». 8. Addictions (pages 208 à 227) La politique de lutte contre les drogues et les toxicomanies développée entre 2005 et 2011 se situe à rebours des recommandations d’instances de l’ONU (Office contre la drogue et le crime, Organisation mondiale de la santé). Alors que ces dernières insistent sur la nécessité de considérer la dépendance aux stupéfiants comme un état pathologique à part entière appelant des réponses de santé publique, les autorités françaises mettent l’accent sur une logique de sécurité publique et de répression. L’emprise de stupéfiants ou l’ivresse manifeste sont ainsi devenues des circonstances aggravant la peine encourue. Une sanction spécifique a été créée pour les infractions d’usage commises par des agents de service public ou de transports (loi du 5 mars 2007). « La criminalisation et les pratiques répressives entravent les initiatives de promotion sanitaire, perpétuent la stigmatisation et augmentent les risques sanitaires auxquels » les personnes « peuvent être exposées », déplore le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de toute personne à jouir du meilleur état de santé possible. La pénalisation accrue de l’usage de drogues favorise une présence massive des publics ayant des conduites addictives en prison – près d’un tiers des entrants en prison sont toxicomanes. Or, l’offre de soins en prison est insuffisante au vu des besoins et l’approche sanitaire de réduction des risques ne parvient pas à s’imposer face à celle de la lutte contre les trafics ou la consommation. Les programmes d’échange de seringues restent aux portes des prisons ; diverses pratiques dérogatoires aux protocoles de soins se sont développées, dont la distribution de traitements de substitution pilés ou des sevrages rapides. Ces méthodes ont pour double conséquence de favoriser les consommations à risque et de susciter une réaction de distanciation vis-à-vis du dispositif de soins.

11. Travail (pages 284 à 305) Soustrait à l’application du droit commun, le travail carcéral s’exerce dans des conditions dignes du XIXe siècle. Comme l’indique le règlement intérieur de certaines maisons d’arrêt, « la personne détenue qui travaille n’est pas un salarié » bénéficiant de la protection du droit du travail, « sauf pour les règles d’hygiène et de sécurité ». Les règles du salaire minimum ne s’appliquant pas aux détenus, leurs rémunérations mensuelles nettes en 2010 n’ont pas dépassé, en moyenne, 318 euros par mois pour un équivalent temps plein. Le travail des détenus consiste le plus souvent à effectuer des tâches simples, répétitives, sans grande valeur ajoutée, ni lien avec le marché de l’emploi (ensachage de couverts en plastiques, mise en filets d’oignons, assemblage de brochures…). En dépit des conditions dans lesquels il s’exerce, le travail carcéral est très prisé par les détenus, car il s’agit pratiquement de la seule source de revenus. En raison de la faible offre de postes, travailler s’avère en détention reste un privilège : en 2010, le taux d’emploi des détenus a été de 24 %. La loi pénitentiaire a été l’occasion d’un nouveau renoncement à satisfaire aux exigences de l’Organisation international du travail (OIT) d’offrir aux personnes détenues des garanties similaires aux travailleurs libres en matière de rémunération, protection sociale et sécurité au travail. Le travail carcéral reste ainsi aux antipodes de l’objectif affiché de favoriser la réinsertion des détenus. Comme le souligne la directrice de l’agence Pôle emploi spécialisée dans l’accompagnement des sortants de prison: « Ce qui domine lorsqu’ils parlent de leur travail en prison, c’est la révolte. Ils ont l’impression d’avoir été exploités. Leur vision du travail serait meilleure s’ils étaient davantage respectés et mieux mis en valeur. » 12. Enseignement et formation (pages 306 à 323) Les dispositifs en charge de l’éducation et la formation professionnelle en prison sont dans une situation persistante de crise structurelle et budgétaire. Ce, malgré les besoins de la population carcérale: plus d’un quart des détenus sont illettrés ou éprouvent des difficultés à lire, et près de la moitié n’ont aucun diplôme. En 2010, le taux de personne ayant bénéficié d’une formation professionnelle n’a pas dépassé 8,6 % et le taux de personnes scolarisées 24,6 %. Alors que les ministères de la Justice et de l’Education nationale se sont engagés à offrir aux

23

personnes détenues une « éducation de qualité équivalente à celle dispensée dans le monde extérieur », la majorité des créations de postes réclamées par les unités d’enseignement en prison entre 2005 et 2010 ont été refusées pour des raisons d’économie budgétaire. Et les fonds de fonctionnement de ces unités ont été réduits de près de 3,5 %. Les services de l’enseignement se trouvent dès lors dans l’incapacité de répondre à toutes les demandes et sont contraints de prioriser les formations de bas niveaux au détriment des niveaux plus élevés, notamment l’enseignement de second degré. Ils n’ont plus le temps nécessaire pour procéder au repérage systématique de l’illettrisme auprès des entrants. Et moins de la moitié des personnes repérées comme illettrées et un septième des personnes éprouvant des difficultés de lecture ont pu accéder à une formation générale. Les crédits dévolus à la formation professionnelle sont marqués par la même tendance: les sommes versées par le ministère de l’Emploi et le Fonds social européen (les deux principaux financeurs de la formation professionnelle) se sont amenuisées de 15,8 % entre 2006 et 2010, alors même que les coûts des prestations se sont accrus et que la population détenue a augmenté de 5,4 %. L’offre de formation professionnelle a dès lors été réduite et le temps moyen de formation est tombé à 144 heures en 2010, contre 191 heures dix ans auparavant. La pratique consistant à rémunérer tous les détenus stagiaires a été remise en cause: nombre de formations ne sont plus rémunérées, avec pour effet de détourner les détenus de ces cursus professionnalisant au profit de postes de travail non qualifiants, à la seule fin de bénéficier d’un revenu. 13. Droits sociaux (pages 324 à 334) Majoritairement issue de milieux défavorisés, la population pénale se trouve souvent dans une situation de grande précarité en détention et sort appauvrie économiquement et socialement de son expérience carcérale. Outre la perte fréquente de leurs éventuels acquis (emploi, logement…), les personnes détenues doivent simultanément faire face à une diminution de leurs ressources et à une augmentation de leurs dépenses : elles se retrouvent tout à la fois exclues du bénéfice de nombreuses prestations sociales – tel le revenu de solidarité active (RSA) – et confrontées à un coût mensuel de la vie intramuros qui s’élève à plus de 200 euros.

En 2008, estimant que 35 % de la population incarcérée disposait de moins de 50 euros par mois, la Chancellerie a reconnu que « certaines personnes détenues connaissent cette difficulté dès l’incarcération. D’autres le deviennent par la perte des minima sociaux liés à l’incarcération, la rupture, l’absence ou la perte d’un emploi en détention ». Elle ajoutait que l’absence de ressources suffisantes en prison « crée une dépendance qui pèse psychologiquement et économiquement » sur la personne détenue et « son environnement familial », avec pour effet de la soumettre à « une situation de grande vulnérabilité » en détention et d’aboutir à une « remise en liberté sans ressources ou sans assistance, laquelle favorise les nouveaux passages à l’acte délinquant ». Pour autant, toutes les propositions visant à ce que la population incarcérée accède à une quote-part du RSA – de la même manière que la population hébergée en établissement sanitaire et social – ont été rejetées lors de la discussion parlementaire de la loi pénitentiaire. En refusant aux détenus l’accès aux « revenus convenables d’existence » dont bénéficient les personnes exclues du travail ou les travailleurs pauvres, les pouvoirs publics ont pris la responsabilité de les maintenir dans une situation de grande pauvreté pendant leur incarcération et à leur libération. « A-t-on besoin de fabriquer des récidivistes et des exclus qui, les uns comme les autres, sont des charges lourdes pour la collectivité? », interpelle le président d’Emmaüs.

Pour les ressources (OIP, ANVP, GENEPI, L’ILOT), Se reporter au précédent N° de la Lettre LR3.

In Europe ‘ Social problems in Europe - Dilemmas and possible solutions’ - Edited by Edyta JANUSZEWSKA and Stephane RULLAC, Ed. L’harmattan, 2013

In this N° of the Letter, extracts from :

‘ Determinants of social work with refugees and immigrants’, byProf. Krystyna M. BLESZYNSKA The College of Social Sciences, Warsaw University of Life Sciences, Poland

Last part.

24

6 -Individual conditioning of integration processes 7-Immigration career and processes of integration 6 -Individual conditioning of integration processes Data gathered during my studies indicate that people originating from the same country have many different ways of dealing with adaptation and acculturation problems and that they employ different strategies of growing into the new society. Their behavior is mostly determined by such factors as age, health, family status, gender, education and professional competences, social status, religion, migration experiences, intelligence, temperament and personality, learnt strategies of dealing with stress and the level of social, language and cultural skills. Most generally speaking an immigrant’s young age and good health, medical or technical education, broad interests, high level of social, language and cultural skills as well as an earlier migration experiences favor the integration process. Women, who generally possess skills of creating and reconstructing social networks in a larger capacity than men, also cope better. Exceptions are women who come from countries whose culture limits their freedom: socialized to live dependant on men and family, they have problems with lives that are independent or require a larger degree of involvement outside of home. A factor that significantly motivates the task of coping with acculturation difficulties is the responsibility for family and especially children. People emigrating with families to a new environment much more readily resolve the problems connected with the organization of their life styles and with the budgeting of living costs. They also encounter more protective and friendly behavior from the community. In some cases, especially amongst people originating from clan structured societies, a high level of self-sufficiency and a create barriers to integration, favouring the distancing of migrants from others and limiting their after work activities to the areas of family life. Social status also plays a significant role. Migration to another country in most cases involves permanent or temporary loss of status and hence the need to rebuild it. Taking into account the importance of social status in creating self-awareness and feelings of self-worth, this is a traumatic event and one that spurs to

compensating activities. Some of these (such as escape, rebellion, self-marginalization, growth of ethnic prejudices or involving oneself with criminal or terrorist hierarchies) endanger relations with the host society or lead the migrant onto a path of self-destruction. Constraints limiting the ability to integrate may also stem from a migrant’s state of health. Mental and physical conditions are the most sensitive indicators of immigration success. Health problems are exacerbated by acculturation difficulties and can develop into psychosomatic illness, and into emotional and psychotic disorders that limit the ability to function in day-to-day life. The situation is especially difficult people who had health and emotional problems while still in their home country and for those with traumatic refugee experiences. Social integration of these aforementioned groups is therefore largely dependent on the effectiveness of the medical, psychological and rehabilitation care offered to them. Finally, religiousness is also a significant factor in giving meaning to a migrant’s experiences and in helping to overcoming consecutive crisis situations in their lives. Internalized moral norms mitigate the negative feelings experiences during the acculturation process, especially those directed at oneself and at other people. They also effectively protect against the feelings of anomie and of being lostin the often unintelligible order of the new society. Belonging to a religious community assists in overcoming the feeling of being uprooted and of dwelling in a social vacuum. During the initial stages of emigration it allows people to find new groups of reference, protecting them from isolation and enabling access to the local social resources. However, religiousness is not always an unequivocal factor facilitating acculturating and social integration. Fundamentalist orientations impede finding oneself in the new axionormative order and generate many conflicts with the society. Spiritual searching may on the other hand lead to involvements and dependences on sects which abuse and isolate their members. 7-Immigration career and processes of integration The assimilation of immigrants into a host society is a long-term process which goes through tree, and sometimes, four, stages, characterized equally by the specificity of the tasks and problems as by the varying degrees of readiness to integrate with the receiving society.

25

The critical role in the process of immigration

career is played by the growing in stage which is

also a period of creating many dimensional ties

with the receiving country. It initiates the most

important changes in the life of n immigrant, by

being a physical and mental passage from the left

behind society to the existing one. During this

period the subject stands in need of getting to

know the new environment, obtaining means of

livelihood, providing oneself and one’s family with

apartment and safety, reorganizing every-day life,

developing cultural skills, as well as reconstructing

contacts with other people. The feeling of

endangerment generating a strong need of

affiliation causes the situation where the basic

frame of social reference, such as the left behind

national community (especially family and

friends), the community of Polish diaspora

together with the multi-ethnic local society,

becomes extremely important. Searching for a

group with which the immigrant could identify

himself, obtaining the feeling of strong ties and of

belonging, plays a significant role. In most cases in

the initial period of putting down roots the

immigrant’s local diaspora becomes such a group.

The integration stage is characterized by intensive

efforts to stabilize living circumstances and to

broaden social networks. During this period the

immigrants hone their professional skills and

develop their abilities to function in the new

country. They also begin initiating contacts

outside the boundaries of their own ethnic group,

especially in their work life.

During the stage when an immigrant starts putting

down roots their day-to-day life is already quite

stable and developed cultural kills enable effective

coping, not only with every-day problems, but

also with constantly emerging new situations. The

broadening scope of involvement increases

interest in local society and its institutions, and

social networks become more permanent

enabling the re-establishment of a subject’s social

capital. However, these processes proceed

differently in socially isolated environments where

focus is concentrated on relations within a

subject’s own group. In these situations a

subject’s overly strong connection with their new

found community may create barriers to building

relations with people outside their own perceived

group.

The final stage – withdrawal or return emigration

– is characteristic of cyclical refugees and

immigrants completing their stay in a given

country, of people with unsuccessful acculturation

processes and of immigrants experiences sudden

and usually unfavorable changes in their life

situations (retirement, heavy illness, or loss of life

partner, source of income or property). They have

a tendency to end or limit relations with others, as

well as tending to withdraw from their existing

forms of social involvement.

The loosening of ties with the local environment is

accompanied by reactivation of social networks in

the country of origin.

Conclusion

Action aimed at supporting the social integration

of immigrants requires taking into account both

the characteristics and circumstances of the

immigrant as well as the conditions offered by the

society of the receiving country. The

aforementioned conditions should at least include

the following: medical care, advice services,

education, mobilization of local community

institutions, social work, employment,

sociocultural animation and legal care.

Seriousness consequences could result from

possible communication problems and

misunderstandings and so it is important and

urgent to develop multicultural skills amongst the

medical and public order services and to create

easily accessible databases in order that

translators of any language can be found quickly.

A matter of critical importance in the integration

process is also the de elopement of the

competences of social services. They should be

structured in a way as to include such intercultural

competences as conflict mediation, an

understanding of migration, immigrants and the

mechanisms of social integration, and knowledge

of procedures and laws governing relations with

immigrants and refugees. The development of

these competences is conditional on training

reaching employees throughout the various

regions of Poland.

A key role in the process of integration is played

by the advice and training programs aimed not

only at migrants but also at members of the host

society. It is necessary to train and organize

immigration advisory services aimed at the

26

complex and comprehensive evaluation of the

potential and the needs of immigrants and to

support their settlement into a new country and

society. This support should cover legal, social,

psychological, vocational and educational issues.

A special role falls on educational and carrier

guidance, whose task to diagnose the capabilities

and the training needs of immigrants and to

supporting the re-establishment, development or

acquisition of vocational skills in order to facilitate

entry into the labour market. The need to protect

immigrants from social exclusion also creates new

challenges for the adult education system. Ti

becomes important and necessary to include

within the scope of their semi activities that assist

immigrants to develop knowledge of the culture,

language, customs and social structure of the host

country.

The development of courses and training schemes

specific to people outside Europe becomes

particularly important.

Different tasks are incumbent on educational

institutions working with the residents of the host

country, especially with children and yogi people.

The range of necessary operations required in this

area includes the integration of inter-cultural

education into teacher education programs and

school programs at all levels, the preparation of

teacher counselors, professionally active teachers

and of psychological-pedagogical support staff for

work with culturally different students for whom

the polish is a foreign language. It is also

important to develop a model of civilities that

prepare children and young people arriving in

Poland for the task of studying in Polish schools.

Finally a large responsibility rests with local

authorities, social workers, agencies, NGOs and

social-cultural animators, who have the task of

introducing migrants into the community where

intend to settle, as well as developing a sense of

citizenship within them and a readiness for social

participation. However, efforts in this area should

not be aimed at the immigrants settling in a

region but also communities, who are not always

ready to coexist with people of other faiths, who

speak different languages and who represent

different ethnic groups and cultures.

Summary

The following text discusses the basic determinant

the result of research done on a multi cultural

society and the process of integration of refugees

and immigrants, conducted by the author over 20

years in the world’s most multicultural community

of California, and founded by the Kosciuszko

Foundation and private sponsors. The subject

discussed are the phenomenon of cross-cultural

migration in the modern world, the problems and

conditions affecting the social integration of

migrants, the factors determining the immigration

process, as well as the level and scope of

integration policy applied by social works.

(Next N°: a special table ‘Trajectory of immigration career ‘) source : K. BLESZYNSKA, Polscy Amerikanie. O strategiach wrastania w warunkach niejednorodnosci kulturowej, 2009

___________________________________

Por el mundo

La transmisión de lo traumático In Beatriz JANIN, ‘Las crisis y los niños”,

’ El sufrimiento psíquico en los niños ‘

Psicopatología infantil y constitución

subjetiva, Noveduc, Buenos-Aires, abril de

2012.

El miedo al futuro, la dificultad para hacer

proyectos, ¿cómo incide en los niños ¿

‘Este país no existe’, ‘se cae todo’, ‘el derrumbe

es total’ ‘lo que se viene es peor’, ‘la Argentina se

hunde’, fueron aseveraciones cotidianas e los

adultos. Frases que se asocian en los niños a

imágenes de películas, de cuentos, a las propias

pesadillas, a lo vivenciado y a lo transmitido,

ligadas a la angustia con la que son dichas. ¿Como

tramitarlas?, ¿cómo ayudarlos a sostener deseos

y proyectos en medio de estas profecías ?

Vaticinios del horror, de la soledad (‘no va a

quedar nadie’). Y una imagen siniestra de

transgresión a ultranza: ‘todo esta permitido’.

Mas de un paciente adolescente me dijo: ‘muchos

se llenaron de plata’…con un tono entre

cuestionador y admirativo… Si esos son los

‘vencedores’ de hoy, ¿cómo procesar el que sus

padres sean ‘perdedores”?

27

Un niño de siete anos, en una sesión en un

hospital de la ciudad de Buenos-Aires jugando con

muñecos que luchaban todos contra todos, se

mataban y volvían a empezar (en una pelea

confusa y violenta), frente al intento de la analista

de ordenar la pelea en buenos y malos, afirma : ‘la

ley no existe et si existe, no sirve para nada’. En la

misma sesión, cuando la analista le dice (en el

juego) : ‘los policías apresaron a los ladrones’, el

nene se ríe y le contesta : ‘te engañaron, cuando

los detengas se sacan las caretas y vas a ver que

los ladrones son policías disfrazados’ (Eso cobra

un sentido particular al ser afirmado por un niño

de una familia de escasos recursos, en un país en

el que la policía suele estar involucrada en hechos

delictivos). Es un niño encoprético en el que se

reitera la transgresión a toda norma. Pero lo

novedoso fue que planteaba la transgresión como

legitima.

Quizás todo sea posible… o imposible…en un

mundo caótico, sin ninguna regla clara.

A los niños, la contradicción entre palabras y

acciones, entre principios morales, normas y

actos, les dificulta constituir su propio sistema

normativo, pero también sentirse parte de un

mundo protector, que sostiene reglas claras. El

mundo pasa a ser peligroso, impredecible.

¿Cómo constituir la propia subjetividad en un

mundo sin reglas ¿ Cómo organizar el

pensamiento si o que predomina es la confusión

más absoluta, si la transgresión es la norma ¿

Cómo ayudar a este niño a organizar el caos

interno que lo desborda si el mundo le ofrece otro

caos en el que él no tiene un lugar ¿ Lo único que

impera es la violencia, en tanto la justicia, que

podría ponerle freno, “no existe”.

Cuando la opción es entre el sometimiento a un

poder omnímodo y la identificación con ese

poder, los niños y los adolescentes quedan

encerrados en una disyuntiva tramposa que

arrasa con posibilidades elaborativas propias.

Freud sostiene que la ética supone une limitación

de lo pulsional. Considerando el movimiento de la

pulsión sexual y el entramado de Eros y Tanatos

en ella, podemos decir que la ética implica una

limitación en el movimiento de retorno de la

pulsión, es decir, en el efecto de la pulsión de

muerte. Al proponer nuevos caminos, los

principios éticos se oponen al cerramiento, a la

descomplejizacion que implica la desaparición de

la pulsión misma como motor y a la vez fortalecen

el movimiento de búsqueda permanente, como

derivación a otras metas.

Pero cuando en una sociedad predomina la

transgresión de las normas éticas, los niños

quedan atrapados en un mundo de terrores en el

que se combinan las representaciones parentales

con las propias escenas temidas. Así, las

representaciones que en cada uno reverberan y

que remiten a persecuciones, muertos, miseria…,

¿ cómo les son transmitidas si muchas veces no

son hablables, ni pensables siquiera para nosotros

mismos ¿ A qué historias fantásticas remitirán en

ellos ¿ A qué vivencias de padres, abuelos,

bisabuelos ¿

La idea de une debacle, de un no-futuro o de un

futuro espantoso, produce la inundación de

afectos y fantasmas ligados a lo temido por uno

mismo y por las generaciones que lo precedieron.

Serge TISSERON afirma, con relación a la

transmisión transgeneracional de los traumas:

“Cuando una generación, después de un

traumatismo que puede ser un duelo, pero que

también puede ser cualquier tipo de experiencia

traumatizante, no se hace el trabajo de

elaboración psíquica, resulta en consecuencia un

clivaje que va a constituir para las generaciones

ulteriores una verdadera prehistoria de su historia

personal” (S.TISSERON, 1995, 18)

Pero también agrega: “Pero en cualquier

generación, el traumatismo no elaborado puede

ser objeto de una puesta en forma creadora” (id,

20).

Es decir, los niños son receptores de las historias

de sus padres y abuelos. Historias muchas veces

traumáticas, que en las situaciones de crisis

vuelven como si fueran actuales. Y deberán apelar

a salidas creativas para poder elaborar traumas

ajenos. Salidas creativas que a veces implican un

esfuerzo muy importante al aparato psíquico,

sobre todo si los adultos no acompañan en esa

búsqueda.

Pienso que si lo traumático tiene siempre que ver

con las posibilidades metabolizadoras de cada

uno, hay situaciones en las que los recursos de la

mayoría de la gente se ven desbordados.

En este sentido, cuando se deja de pensar en

términos de futuro, de proyectos, el pasado

vuelve, ya no como historia, como relato de

28

sucesos pasados, sino como retorno de lo temido,

inundando y aplastando al presente.

Durante la crisis de 2001 en la Argentina, pude

observar que lo temido para cada uno de mis

pacientes era diferente la miseria, el caos social, el

ser víctima de un acto delictivo, la segregación, la

guerra, la persecución política, etcétera. Es decir,

el pasado en su aspecto temido volvía como único

futuro posible, en una especie de cierre que no

permitió otro tipo de circulación.

Y me pregunto: ¿es posible la construcción de la

idea de futuro sin sueños, aunque estos sean

utópicos ¿

En el próximo número de LR3, veremos ‘La

historia’, ‘La culpas’, ‘Los duelos’ y ‘Los proyectos’,

para concluir el capítulo 10 ‘Las crisis y los niños’.

Un modelo para capacitar a docentes

y promover la educación inclusiva,

Honduras Descripción del proyecto Los miembros del Comité de Educación de los municipios de OROCUINA y APACILAGUA del departamento de CHOLUTECA, preocupados por el elevado número de niños y niñas con discapacidad y con necesidades educativas especiales en los centros educativos de la zona, solicitaron al Instituto Psicopedagógico Juana LECLERC, apoyo técnico en la capacitación de los docentes y la implementación del proceso de Inclusión en los centros educativos de la zona para dar respuesta a las necesidades educativas especiales de la población escolar. Esta iniciativa desarrollada con el apoyo técnico y financiero de la organización cooperante Ayuda en Acción se pone en marcha con la participación de 38 docentes provenientes de diferentes centros educativos de la Secretaría de Educación participantes del proyecto. El proyecto consiste en el diseño, implementación, evaluación y seguimiento de una propuesta participativa de Educación Inclusiva, con la participación de todos los involucrados: niños y niñas con discapacidad, padres de familia, autoridades educativas, maestros y maestras de los centros educativos que participaran en el proyecto, personal técnico del Instituto Juana LECLERC y de la Universidad de Educación Especial de la Secretaría de Educación. Objetivo y metodología

El desarrollo de esta experiencia se realiza con una metodología participativa, iniciando con un proceso de formación a través de un diplomado en Atención a la Diversidad por medio del cual se brindan a los y las participantes los conocimientos necesarios para la implementación de procesos de Inclusión en los centros educativos de la zona. En el desarrollo del proceso se involucran a los diferentes actores (padres de familia, los mismos niños y niñas con discapacidad integrados en escuelas regulares, maestros de escuelas regulares, maestros itinerantes que apoyan a los niños y niñas integrados, autoridades educativas). En ésta etapa el Comité de Educación realizó un proceso de selección de las y los docentes de centros educativos de los niveles pre básico y básico para recibir el diplomado de Atención a la DiversidadimpartidoporpersonaltécnicodelInstitutoPsicopedagógico Juana LECLERC ; éstos docentes tienen bajo su responsabilidad hacer el efecto multiplicador de los conocimientos y la organización de los comités de apoyo al a inclusión en sus respectivos centros educativos. Los Contenidos temáticos de la capacitación fueron los siguientes: Necesidades educativas en el aula (unidad 1), Tipos de discapacidad y Problemas de Aprendizaje (unidad 2), Detección de Necesidades Educativas y Planificación individual de Atención (Unidad 3), Educación Inclusiva (Unidad 4). Desarrollo del proyecto El proyecto se desarrolló en las siguientes etapas: Diagnostico: En esta primera etapa se utilizaron instrumentos y técnicas de investigación (encuestas, cuestionarios, preparación de grupos focales, talleres informativos) que arrojaron información sobre la situación educativa de los niños, niñas y jóvenes con discapacidad en las zonas de influencia del proyecto. Se planificaron y programaron jornadas de trabajo bajuna metodología participativa, orientada a la realización del diagnóstico, un perfil para la selección de los centros educativos y un listado de los docentes participantes en el proyecto. Implementación: Desarrollo de jornadas de concientización dirigidas al personal de los centros educativos seleccionados, con la finalidad de organizar equipos de apoyo a la inclusión a nivel de los centros educativos, conformados por el director, como principal responsable del proceso, los padres de los alumnos integrados, un representante de la sociedad de padres de familia del centro educativo, el alumno integrado, un compañero(a), el maestro de grado, un maestro del grado subsiguiente y el maestro itinerante de métodos y recursos. Capacitación de los involucrados en temas de Atención a la Diversidad

29

con el propósito de lograr una atención educativa de calidad a todos los alumnos y de manera particular a los que presentan algún tipo de discapacidad. Tuvo como factor fundamental, la formación y capacitación de los involucrados en temas específicos relacionados con el proceso de inclusión y discapacidad (cf Proceso de Inclusión) Consolidación: Fortalecimiento del proceso de Inclusión a través de la estrategia de los equipos de apoyo en cada centro educativo, en coordinación con la Secretaria de Educación del municipio de Orocuina. Organización de la Mesa de Educación Inclusiva como un espacio en donde se comparten las experiencias de los centros educativos y se recuperan las buenas prácticas de cada experiencia. Seguimiento, evaluación: El proceso de evaluación y seguimiento se hace en forma participativa mediante: Encuentros que faciliten a los participantes el intercambio de impresiones y experiencias, Visitas de observación directa en los salones de clase para verificar la organización y actualización constante de expedientes conformes al Proceso de Inclusión, Jornadas de verificación de las condiciones de los salones de clase como iluminación y ventilación, la disposición del mobiliario, la metodología de enseñanza aprendizaje y las estrategias didácticas utilizadas por los maestros. En ésta etapa el Comité de Educación elaboró un plan de seguimiento para lo cual se nombraron docentes responsables del seguimiento y monitoreo en cada zona. El plan contiene las siguientes actividades: Diseño de instrumentos de verificación de las acciones, visitas de monitoreo y seguimiento, providencia de materiales de apoyo a la integración, Avances en la implementación de la Mesa Inclusiva para compartir buenas prácticas y fortalecer los procesos de inclusión, Jornadas de trabajo en cada Centro educativo, Fortalecimiento del equipo de seguimiento mediante la realización de círculos de estudio. Resultados, Valoración y perspectivas de futuro Los resultados obtenidos fueron los siguientes: -Coordinación efectiva con la Secretaria de Educación, -Concientización de los involucrados directos e indirectos, -Capacitación de los docentes participantes, -Efecto multiplicador de la capacitación por docentes participantes, -Desarrollo de las capacidades de los niños y niñas con discapacidad incorporados a los centros educativos, a través de las adecuación es curriculares que favorecen su desempeño y garantizan su éxito en la escuela,

-Desarrollo de círculos de estudio con otros docentes interesados de diferentes centros educativos de la zona. La experiencia una vez validada, servirá como modelo de práctica comunitaria para todos los municipios del país. Esta experiencia servirá de base para la creación de un espacio de intercambio de experiencias exitosas en CONCORDE: Red de instituciones y organizaciones nacionales y cooperantes que trabajan en pro de la educación en el país. Su extensión permitirá la promoción del derecho a la educación de la niñez y juventud con discapacidad y la sostenibilidad del proceso. En la actualidad, se pretende replicar la experiencia en los departamentos del país que cuenten con equipos de apoyo psicopedagógicos consolidados, quien extenderán a su vez la responsabilidad de la conducción del proceso. Entrevista con Olga Marina Mendoza CARCAMO (Instituto Juana LECLERC) - See more at: http://es.handiplanet-

echanges.info/Members/v--sekercioglu_886/un-

modelo-para-capacitar-a-docentes-y-promover-la-

educacion-inclusiva

honduras?set_language=es#sthash.eWkAA7D4.dp

uf

Source : ce texte est issu de HANDIPLANET – ECHANGES / Fiches Expériences.

Ressources

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Ils et elles contribuent à nos initiatives et vous font partager ici leurs ressources (lectures, revues, sites),

GENERIQUES

(Histoire et mémoires de l’immigration),

lire l’actualité, sur le site :

http://www.generiques.org

30

Colloque ‘Travail et créativité’ Paris (ESCP Europe) - 19 et 20 novembre 2015 En lien avec la parution du récent numéro d’Education permanente, un colloque est organisé par le Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD-CNAM), en partenariat avec HEC, le Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (CNAM/CNRS), l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe), la Société d’ergonomie de langue française, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.

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29-30 / 10 / 2015

‘ PRATIQUES INCLUSIVES AVEC DE JEUNES ENFANTS PRESENTANT DES DEFICIENCES MULTIPLES ET SEVERES : DEFIS POUR LES FAMILLES ET LES PROFESSIONNELS EN INTERVENTION PRECOCE ‘

Conférence européenne organisée par AIR-Besançon et le Prof. SCELLES (Clipsyd, University of Nanterre) en collaboration avec EAECI-Eurlyaid et avec le soutien de l’UNAPEI, l’APF, le CESAP et l’ANECAMSP

renseignements sur le site :

http://european-

conference.airhandicap.org/

Jeunes diplômés , votre avenir nous intéresse !

Ce questionnaire constitue la première étape d’une enquête, intitulée « QVID » pour « Que vont-ils devenir ? ». Cette enquête s’intéresse à la question - encore mal connue - de l’insertion, des parcours, et de la mobilité professionnels des jeunes travailleurs sociaux. Elle est organisée, depuis 2010, par le PREFAS GRIF, association regroupant aujourd’hui 16 centres de formation d’Ile de France. Elle s’adresse à l’ensemble des étudiants de ces centres s’apprêtant à passer les diplômes d’Etat d’assistant de service social, d’éducateur de jeunes enfants, d’éducateur spécialisé ou de conseiller en économie sociale et familiale. Les synthèses sont en ligne (www.prefas-grif.fr ; programme qvid). L’enquête QVID consistera à vous proposer à intervalles réguliers (15 mois ; 5 ans ; 10 ans après le DE ) un questionnaire portant sur différents aspects de votre situation professionnelle et sociale. Des études qualitatives pourront également être proposées à un nombre plus réduit d’anciens étudiants. Le questionnaire qui vous a été distribué porte sur vos parcours professionnel et de formation avant et pendant votre formation en travail social : les études que vous avez suivies, vos expériences de travail, vos stages, et les départements où ils se sont déroulés. Le remplir vous prendra environ vingt minutes. Tous les questionnaires QVID sont anonymes et le PREFAS GRIF s’engage à préserver votre anonymat à tous les stades du traitement de l’enquête __________________________________________________________________________________

VOTRE CENTRE DE FORMATION ET LE PREFAS GRIF VOUS REMERCIENT DE VOTRE CONTRIBUTION A CETTE ENQUETE !

APHP ; BUC-Ressources ; Centre Saint Honoré ; CRAMIF ; EFPP ; EPSS ; ENS ; ETSUP ; HORIZON ; IFSY ; IRFASE ; IRTS

Ile de France (Montrouge/Neuilly sur Marne) ; IRTS Paris (Parmentier/Melun) ; ETS Rabelais ; ANDESI ; IRIS __________________________________________________________________________________

L’insertion professionnelle des étudiants en travail social Enquête QVID 15.0 - Questionnaire « sortie de formation » 2015

ASS, CESF, EJE, ES

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LOGEMENT - PRECARITE Cette sélection d’ouvrages accompagnera les étudiants (ASS et CESF) qui chaque année traitent des questions de logement, mal logement, précarité. Egalement pour nos partenaires, des ressources fondamentales sur ces questions. Nous en poursuivrons l’inventaire au fil des numéros de la Lettre.

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Je vous salis ma rue : Clinique de la désocialisation

Broché – 7 mars 2007

de Sylvie QUESEMAND ZUCCA (Auteur), Xavier Emmanuelli (Préface)

---------------------------------------------------------------------------------------------------------- Depuis dix ans, le Dr Sylvie QUESEMAND ZUCCA partage ses activités entre son

cabinet de psychiatre psychanalyste et l'équipe mobile Réseau Souffrances et

Précarité de l'hôpital Esquirol, qui intervient en liaison avec le Samu social de

Paris auprès de SDF dans la rue ou les centres d'hébergement. Dix ans de «grand écart entre deux univers»,

mais aussi de va-et-vient entre deux expériences et deux pratiques qui se sont enrichies l'une l'autre. Au cours

de ces années, le monde de la rue s'est agrandi, compliqué, diversifié, peuplé de nouveaux individus : des

femmes, de plus en plus nombreuses, des jeunes errants, des étrangers sans papiers, des personnes âgées

égarées... Un monde avec ses territoires, ses rites et ses routines, mais où la souffrance, la violence et l'alcool

sont omniprésents. Sylvie QUESEMAND ZUCCA analyse les effets, sur la durée, de cette vie sur les personnes

sans abri : la perte des repères fondamentaux que sont l'espace, le temps, le langage, le rapport à l'altérité et

donc à l'échange. Elle montre, sans pathos, comment l'inutilité sociale, la honte, la relégation produisent une

lente déshumanisation. Attentif et inquiet, son témoignage nous rappelle que les bords extrêmes de notre

société révèlent une part centrale de sa réalité.

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Souffrance psychique des sans-abri:

Vivre ou survivre

Broché – 9 novembre 2012

de Alain MERCUEL (Auteur) ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Qui n’a jamais ressenti une gêne devant un SDF allongé sur le trottoir ?

Pourtant, chaque jour ce sont des histoires de vie et de survie qui se jouent dans la

rue. Qui sont ceux qui en arrivent là ? Quels sont leurs parcours ? Quels sont les

facteurs de risque qui peuvent conduire à l’exclusion ? Comment soigner la souffrance psychique dans de telles situations ? Alain MERCUEL, médecin, psychiatre engagé sur le terrain auprès des SDF, nous emmène à la rencontre de ces « habitants de nulle part », près de ceux qu’on ne veut pas voir. Un témoignage salutaire pour changer le regard, comprendre les enjeux du soin psychique dans la rue et repenser un lien qu’on peut tisser même avec les plus cassés, les plus exclus, les plus fragilisés par leurs troubles. Alain MERCUEL est psychiatre, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Il dirige une unité d’accès aux soins psychiatriques

pour les plus exclus : le SMES (santé mentale et exclusion sociale).

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LOGEMENT ----------------------------------------------------------------------------------------------------------

L'invisibilité sociale

Broché – 11 mars 2009

de Guillaume Le Blanc (Auteur) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------

La capacité de se maintenir dans l'espace public ne repose pas uniquement sur

les seules performances des sujets. Elle dépend largement des règles sociales

qui légitiment une vie ou, au contraire, la précarisent. La visibilité et l'invisibilité

ne sont nullement des qualités naturelles mais des modes sociaux de confirmation ou d'infirmation des

existences. Le déclassement, la relégation, l'absence de travail marginalisent les individus au point de les

effacer en les retirant de toutes les formes de participation : le subalterne, le précaire, l'exclu sont alors de

moins en moins audibles, de moins en moins visibles. Il est urgent que la philosophie prenne le parti des sans-

voix et des invisibles si elle veut contribuer à une critique de la normalité sociale. Pour cela, elle doit repartir

de ce que peuvent les vies ordinaires afin de penser au plus près de leur activité : car une vie cherche moins à

être reconnue qu'à faire œuvre, à pouvoir participer de manière irréductible à la cité. A la jonction de la

philosophie sociale et de la philosophie politique, cet ouvrage propose, à partir de cette question, une

discussion théorique des principales sources contemporaines de la théorie sociale (Honneth, Butler,

Nussbaum) mais aussi de la phénoménologie (Ricœur, Levinas, Merleau-Ponty).

http://www.franceculture.fr/oeuvre-l-invisibilit%C3%A9-sociale-de-guillaume-le-

blanc.html

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Les cliniques de la précarité : Contexte social, psychopathologie et dispositifs

Broché – 11 juin 2008

de Jean FURTOS (Auteur), Collectif (Auteur), Guy DARCOURT (Préface)

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L'objectif de cet ouvrage est d'abord d'apporter un éclairage novateur sur la

notion de précarité et ses implications psychopathologiques, avec pour souci

constant la prise en compte du contexte social, économique et anthropologique.

Il s'agit de proposer une conception élargie des pratiques de

santé mentale, qui ne peuvent pas être réduites à une bonne pratique de la psychiatrie, mais qui s'ouvrent à la

clinique psychosociale où de nombreux partenaires (médecins et soignants, psychologues, travailleurs sociaux)

interagissent avec la psychiatrie, au sein d'un champ où le cœur des métiers est à la fois préservé et

sensiblement modifié. Il est ici question des plus démunis sur le plan économique, comme des plus vulnérables -

nouveau-nés, enfants, adolescents, demandeurs d'asile - cependant, toute précarité pathogène n'appartient pas

nécessairement à la marge de la société. L'ouvrage est le reflet d'une réflexion pluridisciplinaire, enrichie de la

comparaison avec d'autres cultures. Les contributions font état de réflexions et de pratiques en pays

francophones, mais les orientations des pays anglo-saxons sont aussi abordées. Enfin, une large place est faite

aux dispositifs mis en place et notamment aux Equipes mobiles psychiatrie-précarité (EMPP). Ce livre s'adresse

aux psychiatres, pédopsychiatres, psychologues, psychanalystes, mais aussi aux médecins libéraux et hospitaliers

d'autres spécialités, ainsi qu'aux praticiens paramédicaux et intervenants sociaux intéressés par les cliniques de

la précarité. II peut être utile aux élu(e)s locaux et décideurs politiques ainsi qu'aux praticiens et chercheurs des

sciences humaines.

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De la précarité à l'auto-exclusion

Broché – 6 octobre 2009

de Jean Furtos (Auteur)

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Tout sujet humain plongé dans un environnement excluant est susceptible, pour

se protéger de cette souffrance, de développer un syndrome d'auto-exclusion :

une sorte de grève de la subjectivité avec soi-même et avec autrui, qui arrête le

mouvement du temps dans une forme de disparition du sujet. Le conflit entre les

droits de l'homme et les flux abstraits d'argent, de marchandises et d'individus, en attente d'une régulation nouvelle des grands groupes humains, est affirmé

comme le déterminant majeur de l'auto-exclusion, qui touche non seulement les plus démunis, mais aussi ceux

qui semblent avoir " tout pour être heureux " : en effet, la précarité ici définie se différencie radicalement de la

pauvreté, qu'elle peut à l'évidence accompagner et produire. La précarité, dans sa forme actuelle, est la misère

des pays riches, exportable dans le monde entier. --------------------------------------------------------------------------------------------------

Les naufrages avec les clochards de Paris

Poche – 6 février 2003

de Patrick DECLERCK (Auteur) --------------------------------------------------------------------------------------------------

Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont ivres et peinent à

mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos

regards se détournent. Qui sont ces marginaux aux visages ravagés ?

Ce sont les clochards. Fous d'exclusion. Fous de pauvreté. Fous

d'alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois. Du marché

du travail et de ses contraintes. Mais au-delà, c'est contre la vie même

qu'ils se révoltent. Hallucinés, ivres, malades, c'est un autre et

impossible ailleurs dont ils s'obstinent à rêver furieusement. Patrick

DECRELCK, psychanalyste et ethnologue, a suivi la population des

clochards de Paris durant plus de quinze ans : dans la rue, dans les gares, dans les centres d'hébergement, au

centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, au Samu social. En 1986, dans le cadre de Médecins du

Monde, il a ouvert la première consultation d'écoute destinée aux SDF en France

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Le sang nouveau est arrivé: L'horreur SDF

Poche – 18 octobre 2007

de Patrick DECLERCK (Auteur) --------------------------------------------------------------------------------------------------

Clodo est là pour enseigner cette terrible vérité : la normalité est sans

issue. Sous le masque bienveillant de nos démocraties se cache cette

totalitaire injonction : Citoyen sera productif ou lentement, et sans

bruit, mis à mort. Qu'on ne s'y trompe pas. La souffrance des pauvres

et des fous est organisée, mise en scène, nécessaire. La République

tout entière verse des larmes de crocodile à la mémoire de nos chers

disparus de la rue. Clodo vivant embarrassait ; voici son cadavre,

garanti pur misérable hypothermique, déclaré d'utilité publique.

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Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR)

9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS

[email protected]

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Les impensés de la mesure

Évaluer les parcours de formation et d'insertion

Cédric FRETIGNE -------------------------------------------------------------------------------------------------

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De cet ouvrage, nous signalerons tout

spécialement le chapitre 4 dédié aux

‘Compétences à habiter’, à partir d’une

situation en FJT, mais l’ensemble de

l’ouvrage intéressera les travailleurs sociaux

soucieux de clarifier leur rapport aux

questions d’évaluation.

Comment des formateurs d'adultes ou des agents d'insertion font-ils avec les demandes qui leur sont faites

d'accompagner des bénéficiaires de minima sociaux et/ou des demandeurs d'emploi de longue durée sachant

que les parcours d'insertion feront l'objet d'une évaluation ex nihilo? Comment ces professionnels de la

relation avec et sur autrui aménagent-ils leurs pratiques de travail ordinaires pour répondre positivement aux

demandes de résultats quantifiables tout en garantissant une écoute et une prise en compte individuelle de

chacun? Dans quelle mesure une place est-elle faite, dans les dispositifs d'évaluation, à des indicateurs

qualitatifs prenant en compte la progression des apprentissages et l'amélioration de la situation quand bien

même celle-ci ne se traduirait-elle pas par une sortie du dispositif ou un retour à l'emploi ? Fruit de la

collaboration avec six professionnels de structures associatives distinctes, spécialisés dans le champ de

l'accompagnement social et professionnel, de la formation d'adultes et de l'insertion par le logement, l'ouvrage

analyse pour la première fois leur métier et les réalités sociales qu'il embrasse.

Cédric FRETIGNE est Professeur à l’Université Paris est Créteil Val de Marne et membre du laboratoire de

recherche REV-CIRCEFT. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, ses travaux portent aujourd’hui principalement sur la

formation et l’insertion professionnelle des jeunes et des adultes.

Prochaine édition : Lettre N°05 - début Septembre 2015

merci pour vos contributions à la Lettre Sur cette boite électronique :

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