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Bulletin Trimestriel d’information du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel N° 15 ECHOS DU PRAPS EDITORIAL Des journalistes engagés pour une transhumance transfrontalière apaisée FOCUS Le géo référencement ou Webmap- ping des réalisations et activités: un outil efficace de suivi des réalisations du PRAPS A LA LOUPE Redynamisation des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les pays du Sahel : Quelles contributions du PRAPS ? VIE DU PRAPS UNITE REGIONALE DE COORDINATION UNITES NATIONALES DE COORDINATION BURKINA FASO MALI MAURITANIE NIGER SENEGAL TCHAD REGARDS DES ACTEURS ALBUM SOMMAIRE ÉDITORIAL Septembre 2019 DES JOURNALISTES ENGAGES POUR UNE TRANSHUMANCE TRANSFRONTALIERE APAISEE Plus d’une soixantaine de journalistes de la radio, de la télé, de la presse écrite et de la presse en ligne, provenant de 14 pays de la CEDEAO et du CILSS: Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo ont été formés sur les quesons de pastoralisme et de transhumance au Sahel et en Afrique de l’Ouest avec l’appui du CILSS à travers ses trois (3) projets régionaux: le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS ), le Projet Régional de Dialogue et d’Invesssement pour le Pastoralisme et la Transhumance au Sahel et dans les pays Côers de l’Afrique de l’Ouest (PREDIP), le Projet Elevages et Pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’Ouest (PEPISAO) et ses partenaires. Les médias sont considérés par nombre d’individus comme le 4ème pouvoir au regard de leur grande capacité de mobilisaon selon les contextes. En effet, plusieurs idéologues ont défendu que le personnage qui s’appuie sur les médias pour défendre une cause, aussi noble soit-elle, porte en lui les prémices de la réussite de son acon. Les médias servent de courroie de transmission entre les communautés à la base et les acteurs de développement. Ils sont les piliers de la démocrae, le lieu de confrontaon des idées, le véhicule de l’informaon, ils jouent un rôle important dans le développement». Le pastoralisme est aujourd’hui reconnu par tous comme le mode de producon le plus viable dans l’environnement fragile du Sahel. Il contribue considérablement aux économies naonales et régionales. Mais ce secteur d’acvités est hélas méconnu de nombreux groupes cibles entraînant une grande marginalisaon des acteurs qui rent leurs revenus de cee acvité. Le regard péjoraf porté sur le pastoralisme et la transhumance s’est accentué et s’est invité dans les médias faisant oublier à certains acteurs des médias, leur responsabilité dans la promoon de la paix dans leur communauté. Cee situaon a entrainé ces dernières années, des cas malheureux de conflits liés aux acvités de transhumance avec ses lots de drames humains. Souvent, à la recherche du sensaonnel, du ‘’scoop ‘’, des journalistes manquent à leur devoir d’imparalité, dans le traitement et la diffusion de l’informaon, asant ainsi, des conflits par les informaons et messages sgmasant véhiculés. Conscient du rôle incontournable des journalistes dans leurs communauté et en vue de changer les percepons négaves sur le pastoralisme et parculièrement sur la transhumance, le CILSS et ses partenaires (Acng For Life, Care Danemark) se sont donnés pour misions de mere en place une masse crique de journalistes formés à travers l’organisaon de plusieurs ateliers d’informaon et de sensibilisaon sur la transhumance et les enjeux liés au commerce du bétail au profit des journalistes des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Les ateliers de Ouagadougou en avril 2018, de Lomé et Accra en 2019 s’inscrivent dans cee dynamique. En effet, ils parcipent à mieux faire connaître le pastoralisme aux journalistes et à les accompagner pour une amélioraon du traitement des informaons et leur meilleure diffusion. Il s’agit également pour le CILSS de renforcer leur compréhension de ce mode de producon animale et sa contribuon au développement de toute la sous-région, aussi bien dans les pays sahéliens que côers. Disposer à son acf de plus d’une soixantaine de journalistes dans l’espace CEDEAO et CILSS, sensibilisés et formés sur le pastoralisme c’est une opon importante faite pour les amener à jouer leur paron dans la diffusion d’informaons construcves, de bonnes praques, pour susciter l’adopon de comportements posifs en faveur de la consolidaon de la cohésion sociale et du développement économique. Ces journalistes engagés à la cause d’une transhumance transfrontalière apaisée, restent le gage d’une cohésion sociale pour une pleine parcipaon aux économies des pays. Maty Ba-Diao, Coordonnatrice Régionale

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Bulletin Trimestriel d’information du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel

N° 15

ECHOS DU PRAPS

EDITORIAL

Des journalistes engagés pour une transhumance transfrontalière apaisée

FOCUS Le géo référencement ou Webmap-ping des réalisations et activités: un outil efficace de suivi des réalisations du PRAPS

A LA LOUPE

Redynamisation des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les pays du Sahel : Quelles contributions du PRAPS ?

VIE DU PRAPS

U N I T E R E G I O N A L E D E C O O R D I N AT I O N

U N I T E S N AT I O N A L E S D E C O O R D I N AT I O N

Burkina Faso Mali Mauritanie niger senegal tchad

REGARDS DES ACTEURS

ALBUM

SOMMAIRE ÉDITORIAL

Septembre 2019

DES JOURNALISTES ENGAGES POUR UNE TRANSHUMANCE TRANSFRONTALIERE APAISEE

Plus d’une soixantaine de journalistes de la radio, de la télé, de la presse écrite et de la presse en ligne, provenant de 14 pays de la CEDEAO et du CILSS: Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo ont été formés sur les questions de pastoralisme et de transhumance au

Sahel et en Afrique de l’Ouest avec l’appui du CILSS à travers ses trois (3) projets régionaux: le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS ), le Projet Régional de Dialogue et d’Investissement pour le Pastoralisme et la Transhumance au Sahel et dans les pays Côtiers de l’Afrique de l’Ouest (PREDIP), le Projet Elevages et Pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’Ouest (PEPISAO) et ses partenaires.

Les médias sont considérés par nombre d’individus comme le 4ème pouvoir au regard de leur grande capacité de mobilisation selon les contextes. En effet, plusieurs idéologues ont défendu que le personnage qui s’appuie sur les médias pour défendre une cause, aussi noble soit-elle, porte en lui les prémices de la réussite de son action. Les médias servent de courroie de transmission entre les communautés à la base et les acteurs de développement. Ils sont les piliers de la démocratie, le lieu de confrontation des idées, le véhicule de l’information, ils jouent un rôle important dans le développement».

Le pastoralisme est aujourd’hui reconnu par tous comme le mode de production le plus viable dans l’environnement fragile du Sahel. Il contribue considérablement aux économies nationales et régionales. Mais ce secteur d’activités est hélas méconnu de nombreux groupes cibles entraînant une grande marginalisation des acteurs qui tirent leurs revenus de cette activité. Le regard péjoratif porté sur le pastoralisme et la transhumance s’est accentué et s’est invité dans les médias faisant oublier à certains acteurs des médias, leur responsabilité dans la promotion de la paix dans leur communauté. Cette situation a entrainé ces dernières années, des cas malheureux de conflits liés aux activités de transhumance avec ses lots de drames humains. Souvent, à la recherche du sensationnel, du ‘’scoop ‘’, des journalistes manquent à leur devoir d’impartialité, dans le traitement et la diffusion de l’information, attisant ainsi, des conflits par les informations et messages stigmatisant véhiculés. Conscient du rôle incontournable des journalistes dans leurs communauté et en vue de changer les perceptions négatives sur le pastoralisme et particulièrement sur la transhumance, le CILSS et ses partenaires (Acting For Life, Care Danemark) se sont donnés pour misions de mettre en place une masse critique de journalistes formés à travers l’organisation de plusieurs ateliers d’information et de sensibilisation sur la transhumance et les enjeux liés au commerce du bétail au profit des journalistes des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Les ateliers de Ouagadougou en avril 2018, de Lomé et Accra en 2019 s’inscrivent dans cette dynamique. En effet, ils participent à mieux faire connaître le pastoralisme aux journalistes et à les accompagner pour une amélioration du traitement des informations et leur meilleure diffusion. Il s’agit également pour le CILSS de renforcer leur compréhension de ce mode de production animale et sa contribution au développement de toute la sous-région, aussi bien dans les pays sahéliens que côtiers.

Disposer à son actif de plus d’une soixantaine de journalistes dans l’espace CEDEAO et CILSS, sensibilisés et formés sur le pastoralisme c’est une option importante faite pour les amener à jouer leur partition dans la diffusion d’informations constructives, de bonnes pratiques, pour susciter l’adoption de comportements positifs en faveur de la consolidation de la cohésion sociale et du développement économique. Ces journalistes engagés à la cause d’une transhumance transfrontalière apaisée, restent le gage d’une cohésion sociale pour une pleine participation aux économies des pays.

Maty Ba-Diao, Coordonnatrice Régionale

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Le webmapping traduit par «cartographie en ligne» ou « géo référencement» permet aux gestionnaires de projets, à l’aide de divers outils en ligne de produire, concevoir, trai-ter et publier des données, des cartes numériques par le biais de site web. Ainsi, les utilisateurs peuvent y accéder en les visualisant sur ledit site. En d’autres termes, le web-mapping grâce à la combinaison de plusieurs technologies affiche des données spatiales via des cartes numériques au profit de divers publics cibles afin de leur permettre d’ac-céder à l’information spatialisée selon leurs attentes.deux fois plus élevés alors que dans les autres pays, les revenus moyens restent très en dessous de la moyenne régionale.

Dans le cadre du PRAPS, il est prévu une grande di-versité d’infrastructures : points d’eau pastoraux, parcs à vaccination, postes vétérinaires, aménagements pas-toraux, marchés à bétail, magasins d’aliments de bé-tail, aires d’abattage, centres de collecte de lait, etc.

le PRAPS a conçu sa plateforme de webmapping afin d’assurer un meilleur suivi des activités prévues, les ré-alisations physiques en lien avec le Cadre de résultats du (CdR) du projet ou les activités hors CdR et pour per-mettre à l’ensemble des acteurs du projet de suivre à temps réel l’avancement du projet dans son ensemble.

Le projet dès sa conception a placé en son cœur les béné-ficiaires et autres acteurs en suscitant leur entière implica-tion, leur adhésion et leur appropriation des activités pré-vues et exécutées de façon participative. La mise en place de cette plateforme répond entres autres aux besoins de transparence, de redevabilité, de coordination et d’infor-mation des acteurs à tous égards et aussi du grand public.

La plateforme webmapping du PRAPS est principalement or-ganisé autour de cinq thématiques: les infrastructures de santé, les iInfrastructures d’élevage, les aménagements pastoraux, les points d’eau pastoraux et les évènements (ateliers, forma-

tions, réunions, rencontres, etc.) du projet autour desquels les informations sont collectées et traitées en vue de leur diffusion.

De façon pratique, les différentes données spatiales sont col-lectées au sein des pays de mise en œuvre du projet: Burki-na Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad, via l’Outil KoBotoolbox par les différents acteurs de mise en œuvre et sont centralisées au sein des départements de Suivi–évalua-tion qui s’assurent de leur qualité avant de les transmettre à l’Unité Régionale de Coordination (URC) du PRAPS–CILSS qui assure la mise à jour de la plateforme après la cohérence avec le Cadre de résultats du projet des activités planifiées.

Les différentes couches qui composent la plateforme web-mapping renseignent toutes les personnes désireuses de suivre le PRAPS à travers chaque pays ou au niveau régio-nal. Au niveau de la synthèse régionale portée par le CILSS, les informations mettent en évidence le niveau d’exécution des réalisations: EN COURS, NON REALISE ET REALISE.

La plateforme webmapping du PRAPS reste un ou-til dynamique qui se met à jour selon les évolutions des différentes réalisations du projet afin de don-ner des informations adéquates aux utilisateurs finaux.

Pour visiter la plateforme webmapping du PRAPS ; deux pos-sibilités s’offrent à vous :

1. Allez sur le site web du PRAPS: https://praps.cilss.int et ensuite cliquer sur l’onglet WEBMAPPING

2. Taper directement sur votre navigateur l’url suivant:

https://qgiscloud.com/praps/Sigpraps

Une fois la plateforme affichée vous pouvez accéder au menu principal en haut à droite en cliquant sur Maps &Tools (Cartes et outils) ensuite cliquer sur Layers & Legend pour voir la liste des couches. Vous pouvez cocher ou décocher les couches en fonction de vos besoins d’informations.

FOCUSLe géo référencement ou Webmapping des réalisations et activités

UN OUTIL EFFICACE DE SUIVI DES REALISATIONS DU PRAPS

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La mobilité pastorale constitue le fondement de l’élevage pastoral et agro-pastoral et constitue une stratégie très importante de production animale et de mise en marché du bétail en Afrique de l’Ouest. Depuis quelques décen-nies, ces systèmes d’élevage ont connu des évolutions importantes qui se sont traduites, entre autres, par l’am-plification de la mobilité des animaux des pays sahéliens vers les pays côtiers (Bénin, Togo, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Guinée, etc.). Le déplacement des troupeaux transhumants et l’exploitation pastorale des ressources naturelles entraîne l’exacerbation des conflits entre les éle-veurs transhumants et les autres usagers des ressources naturelles, notamment les agriculteurs des pays côtiers.

La stratégie d’intervention du PRAPS est de promouvoir la mobilité des troupeaux, à la fois localement « micro mobilité» et à travers la transhumance « macro mobilité» ou mobilité transfrontalière ». Le PRAPS a ainsi inscrit de faciliter le dia-logue transfrontalier sur la mobilité du bétail en soutenant les cadres de concertation comme les Comités Nationaux de Transhumance (CNT) et aussi les cadres transfrontaliers existants ou à mettre en place pour d’une part gérer dura-blement les ressources communes et d’autres parts réduire les conflits d’accès à ces ressources. L’action du PRAPS vise ainsi à renforcer les organisations d’intégration écono-mique régionale (UEMOA / CEDEAO) dans leurs rôles de fa-cilitateurs et de régulateurs des mouvements transfrontaliers.

La 5eme réunion de haut niveau entre les pays sahéliens et les pays côtiers pour une transhumance apaisée qui s’est tenue à Cotonou en novembre 2018, avait recomman-dé le renforcement des cadres et comités existants dans les pays sahéliens ainsi que la redynamisation des CNT.

C’est pour progresser dans cette voie que le PRAPS a or-ganisé avec l’appui du Consortium APESS/RBM du 4 au 5 octobre 2019 à Accra, une rencontre afin d’évaluer le niveau d’avancement du processus de création et d’opérationnali-sation des CNT dans trois pays sahéliens (étapes franchies, fonctionnement des dispositifs, portage politique, difficul-tés rencontrées, etc.) et de définir les moyens permettant d’améliorer l’efficacité de l’intervention de ces dispositifs.

Les Comités Nationaux de transhumance dans le disposi-tif de la gouvernance de la transhumance transfrontalière

Au niveau régional, les transhumances dans l’espace CE-DEAO sont régies par la Décision ADEC.5/10/98 (1998) et le Règlement C/REG.3/01/03 du 28 janvier 2003 qui en précise la mise en œuvre. Suite à l’adoption de ces textes commu-nautaires, les pouvoirs publics dans plusieurs pays sahéliens ont consentis des efforts pour préserver la mobilité pasto-rale au moyen d’instruments juridiques divers. La Charte pastorale au Mali, la Loi d’orientation sur le pastoralisme au Burkina Faso et l’Ordonnance relative au pastoralisme au Niger traduisent la volonté politique de ces Etats de légifé-rer sur les questions de la mobilité et de la transhumance.

A LA LOUPE

Redynamisation des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les pays du Sahel : Quelles contributions du PRAPS ?

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Toutefois, ces acquis restent sans effet significatif à cause du retard accusé dans la mise en place des dispositifs insti-tutionnels permettant d’appliquer les législations pastorales.

La Décision A/DEC.5/10/98 de la CEDEAO relative à la régle-mentation de la transhumance transfrontalière a recomman-dé la mise en place de Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les pays de départ et d’accueil de la transhu-mance pour la prise en charge efficace des flux de transhu-mance transfrontalière. En raison de l’aggravation du climat de tensions entre les transhumants transfrontaliers provenant du Sahel et les populations autochtones, les pouvoirs publics des pays d’accueil de la transhumance et notamment le Togo et le Bénin ont fait diligence pour créer des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dotés de relais aux échelles locales.

A l’inverse, dans les pays sahéliens, les CNT trainent à se mettre en œuvre. L’opérationnalisation de ces dispositifs de gouvernance pour la prise en charge efficace de la transhu-mance dans les pays sahéliens constitue une mesure priori-taire et urgente, compte tenu de l’exacerbation des conflits vio-lents entre les transhumants transfrontaliers sahéliens et les agriculteurs des zones d’accueil situées dans les pays côtiers.

Le Comité national de la transhumance est un cadre de concertation et d’orientation en matière de transhumance dont la mission est d’apporter un appui aux Ministères en charge des ressources animales afin d’analyser la situa-tion pastorale, d’élaborer et de mettre en œuvre des stra-tégies en vue de l’organisation et de la bonne conduite de la transhumance et de toutes les activités connexes.

Dans la plupart des pays, il se décline à trois échelles : national, régional et provinciale voire communale avec des missions complémentaires pour une bonne prise en charge de la transhumance aux différentes échelles.

Etat des lieux et processus d’opérationnalisation des CNT : principaux acquis dans trois pays du PRAPS

L’opérationnalisation des CNT sont à différents stades d’avan-cement dans les trois pays du PRAPS : Organes du niveau central et déconcentré mis en place au Burkina Faso, proces-sus assez avancé au Niger et en cours de démarrage au Mali.

Acquis du CNT au Burkina Faso

• Création du Comité National de Transhumance(CONAT) composé de 16 membres, par Décret n°2007-407/PRES/PM/MRA du 03 juillet 2007 portant création, attributions, composition et fonctionnement

• Création de 13 Comités Régionaux de Transhumance (CORET) conformément au découpage administratif du pays (13 régions au total), par arrêté de Gouverneur desdites régions, composé chacun de 20 membres statutaires en moyenne ;

• Création de 23 Comités Provinciaux de Transhumance (COPT) sur 45 prévus, par arrêté du Haut-Commissaire, composé chacun de 18 membres en moyenne sur financement du budget national ;

Le processus d’implantation des relais régionaux du CONAT s’est fait à partir de 2014 et 2015 avec le soutien de la coopération japonaise et la composante nationale du PRAPS (2016-2017).

L’appui du PRAPS-Burkina a permis de finaliser la mise en place des CORET (celui de la Cascade) et d’amorcer un début de fonctionnement de certains des organes du CNT. Les six CORET qui relèvent de la zone d’intervention du PRAPS ont pu se concerter la pour une gestion apaisée des ressources et

bénéficié de renforcement de capacités sur la prévention et la gestion des conflits sur financement du PRAPS/Burkina FasoF. L’appui du PRAPS a aussi permis l’organisation de concertations décentralisées sur la transhumance (36 rencontres en 2017 et 33 en 2018) & la délivrance systématique des certificats de transhumance par les services techniques compétents (2 385 CNT et 1 437 CIT en 2017).

A LA LOUPE Redynamisation des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les

pays du Sahel : Quelles contributions du PRAPS ?

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Acquis du CNT au Mali

Le processus de mise en place du CNT a démarré en 2018 avec l’appui du PRAPS/Mali. Le processus est à présent bien amorcé avec une feuille de route retenue pour poursuivre l’opérationnalisation du CNT. Celle-ci comporte les étapes suivantes:

- l’élaboration des projets de textes de création du CNT et ses organes par un comité de rédaction désigné ;

- l’organisation les 22 et 23 octobre 2019 à Bamako de l’atelier national de validation des textes de création du CNT ;

-Introduction des textes validés dans le circuit officiel pour approbation et signature du Décret portant création du CNT par le Conseil des Ministres ;

- la mise en place du CNT et de ses organes déconcentrés ;- Diffusion du texte adopté afin d’informer les acteurs

concernés.L’appui du PRAPS/Mali a permis l’organisation des

concertations régionales sur la transhumance au Mali, sous l’égide de la Direction Nationale des Productions et Industries Animales (DNPIA) et des réseaux des pasteurs dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. Ces rencontres ont permis d’amorcer la réflexion sur la mise en place du CNT (configuration des relais au niveau des régions, des cercles, des communes et des villages, structuration, attributions & fonctions).

Principaux acquis dans la mise en place des CNT au NIGER

Le Niger a opté pour une démarche ascendante de la base au sommet. Le processus a ainsi démarré par la mise en place de comités régionaux (CRT) pour amorcer le processus de mise en place de CNT. Ce processus se met en place à travers plusieurs étapes : (i) l’encadrement des communautés des éleveurs et pasteurs du Niger, (ii) l’information la sensibilisation et le plaidoyer auprès des acteurs concernés sur la nécessité de mise en place des comités régionaux de transhumance, (ii) le renforcement des capacités des comités régionaux de transhumance (CRT). Les principaux acquis du processus sont ainsi résumés :

- 5 comités régionaux de transhumance mis en place (Zinder, Tahoua, Diffa, Tillabéry et Dosso) par des arrêtés des Gouverneurs desdites régions ouvrant la voie à la mise en place et au fonctionnement des cadres régionaux, départementaux et locaux de transhumance;

- la formation des membres des comités régionaux de Dosso et de Tahoua est en cours par le ROPEN.

- Un projet de décret portant création, composition, attributions et fonctionnement de CNT est transmis au Secrétariat Général du Gouvernement (SGG) pour adoption.

- Autres dispositifs de renforcement de la prise en compte du pastoralisme dans la Politique Foncière Rurale au Niger : élaboration d’une politique foncière, adoption par Décret d’un Schéma d’Aménagement Foncier (SAF) à Dosso en 2018. Ce processus est en cours dans trois autres régions (Tillabéry, Maradi et Zinder).

Au Niger, l’appui du PRAPS a permis d’amorcer le processus de mise en place de redynamisation des instruments de gouvernance et notamment la mise en place et l’opérationnalisation des cadres de concertation entre acteurs du Pastoralisme et de la transhumance tels qu’ils ont été prévus par les textes de la CEDEAO ainsi que les lois et règlements de la république du Niger. Cela s’est fait à travers l’organisation en 2017 de trois rencontres transfrontalières (Région de Tillabéry avec les régions frontalières du Mali et du Burkina, Régions de Zinder, Diffa frontière avec les Régions frontalières du Nigeria, Région de Tahoua avec le Nigeria pour la sensibilisation et le partage de l’information, le plaidoyer auprès de l’ensemble des acteurs concernés (autorités administratives et coutumières, collectivités territoriales, services techniques de l’État, projets et ONG etc.). Le processus est aujourd’hui repris en main par d’autres partenaires telles que la FAO (Directives volontaires des régimes fonciers), la coopération suisse à travers le projet PASEL et notamment des actions de renforcement des capacités de membres des CRT.

L’accompagnement de la mise en place et de la formation des Comités Régionaux se fait avec l’appui du ROPEN- Maroobè, une organisation de la société civile pastorale au Niger.

A LA LOUPE Redynamisation des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les

pays du Sahel : Quelles contributions du PRAPS ?

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Les défis de l’opérationnalisation des CNTLes défis majeurs auxquels les CNT font face pour pouvoir pleinement jouer leur rôle dans la gestion de la transhumance restent :

• Le financement durable de leur fonctionnement ;

• Le renforcement de la représentation des acteurs (OP, acteurs locaux etc…) dans les organes statutaires des CNT et leurs démembrements au niveau régional et local ;

• Les mécanismes innovants pour une information régulière et flexible aux éleveurs sur la situation pastorale pour des réponses rapides et adaptées ;

• L’animation technique des CNT : quelles répartitions et responsabilités (Etats, OP etc….) ;

• Leur mise en réseau : i) entre pays sahéliens et entre pays sahéliens et pays côtiers ; ii) pertinence, modalités et missions d’une plateforme régionale des CNT.

Tous ces défis devraient être adressés aussi bien par les pays que les différentes institutions à travers les projets en cours dont le PRAPS.

Parmi ces défis, celui du financement durable du fonctionne-ment des CNT reste central. Les organisations intergouverne-mentales, OIG (CEDEAO, UEMOA, CILSS) avec l’appui de leurs partenaires devraient appuyer la réalisation d’une étude de faisabilité sur les mécanismes de financement qui per-mettent d’assurer la durabilité des cadres de concertation en prenant en compte les sources de financement que peuvent être la dotation de l’Etat, les prélèvements communautaires, mais aussi les taxes sur les marchés et les prélèvements sur les recettes provenant de la délivrance de certificats interna-tionaux de transhumance (CIT).

D’autres actions que les OIG pourraient entreprendre en vue d’améliorer le fonctionnement des CNT pourraient être :

• Soutenir la mise en place d’une plateforme régionale des CNT associant les 3 pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Niger) et les pays côtiers voisins (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) qui donnerait une plus-value aux rencontres de haut niveau

• Harmoniser dans l’ensemble des pays les prélèvements sur les taxes (marchés à bétail, les troupeaux à la porte d’entrée dans les pays d’accueil) ;

• Appuyer la capitalisation des expériences des OP sur leur dispositif de veille et de suivi des troupeaux, pour la prochaine réunion des CNT ;

• Assurer une meilleure évaluation du disponible fourrager dans les pays d’accueil et la cartographie des postes d’entrée et de sortie des troupeaux en direction des pays côtiers.

Les efforts des États en vue de l’opérationnalisation des CNT devraient se focaliser sur :

• La recherche d’une bonne représentativité des OPR au sein des organes statutaires des CNT ainsi que leur forte implication dans les activités menées par les CNT ;

• La mise en œuvre des mécanismes de financement durable des CNT (allocation d’une ligne budgétaire dédiée, quota de reversement provenant des dispositifs de prélèvements/taxations sur les importations extra-africaines de produits animaux…) ;

• la formulation d’un plan de travail pour la mise en œuvre des feuilles de route définies par les groupes de travail lors de l’atelier, en vue de (i) renforcer le fonctionnement des CNT ; (iv) travailler à améliorer la qualité des concertations au niveau local et mieux valoriser les conclusions et recommandations dans les concertations aux niveaux national et régional.

A LA LOUPE Redynamisation des Comités Nationaux de Transhumance (CNT) dans les

pays du Sahel : Quelles contributions du PRAPS ?

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L’état d’embonpoint des animaux à travers la note d’état corporel (NEC) fait partie des indicateurs pastoraux inclus dans la version 2.0 du Cadre harmonisé, l’outil fédérateur d’analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Afin de faciliter son intégration et son appropriation par les pays du PRAPS, l’Unité régionale de coordination (URC) a commandité une étude pour l’élaboration d’un guide standardisé afin d’harmoniser l’approche pour l’appréciation de l’embonpoint des animaux à travers la note d’état corporel. Le guide harmonisé a retenu cinq (5) espèces sur lesquelles la NEC peut être conduite. Il s’agit des bovins, camelins, caprins, ovins et les asins.

La notation de l’état corporel est une méthode, appliquée permettant de déterminer de façon rapide, à vue d’œil, la quantité de graisse corporelle que les animaux (bovins, ovins, caprins, camelins et asins) ont sur leurs os. Cette appréciation des réserves énergétiques corporelles a pour finalité d’évaluer l’état réel de santé d’un animal, la qualité et la quantité de son alimentation. Pour être efficace, la notation de l’état corporelle des animaux doit se faire au cours des différentes phases d’évolution des réserves corporelles notamment pendant les périodes de reproduction et de lactation chez les femelles pour traduire la valeur nette de l’embonpoint dudit animal.Dans la perspective de rendre plus opérationnels les acteurs du projet notamment les Responsables nationaux en charge de la Gestion des crises pastorales du PRAPS et les cadres du Système d’alerte précoce (SAP) des 6 pays du PRAPS, l’URC a organisé un atelier régional de

formation des formateurs sur ce guide. Ladite rencontre s’est tenue du 22 au 26 juillet 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Au regard des différentes expériences du terrain, les participants ont au cours de l’atelier, contribué à enrichir le guide. L’appréciation de l’embonpoint des animaux se fait selon une évaluation du flanc droit plutôt que sur le flanc gauche (où la proéminence du rumen peut fausser la note et de l’arrière des animaux. La notation a six (6) niveaux allant de 0 à 5 selon l’état réel des animaux. Pour bien apprécier l’état d’embonpoint des animaux, il est important de connaître leurs caractéristiques zootechniques, d’où le partage par les participants de leurs connaissances sur les principales races présentes au Sahel, les caractéristiques du squelette, les points à observer (de l’arrière et du flanc), les zones de palpations, etc.

Pour permettre aux participants de se familiariser avec l’utilisation du guide, deux sorties de terrain ont été organisées dans deux marchés à bétail de Ouagadougou. La méthode d’appréciation de la NEC sur les bovins a été appliquée par les participants sur le marché à bétail de l’Abattoir de Ouagadougou et celle sur les petits ruminants a quant à elle été appliquée au Marché à bétail de Tanghin.

VIE DU PRAPS

APPRECIATION DE L’EMBONPOINT DES ANIMAUX A TRAVERS LA NOTE D’ETAT CORPOREL (NEC): VERS UNE HARMONISATION DES METHODES D’EVALUATION

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Après avoir participé à la formulation du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) en contribution à l’ensemble des Task Force, lancé le projet en 2015 avec 6 pays que sont le Burkina Faso, la Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad et les avoir accompagné pour la mise en oeuvre quatre (4) années durant et bouclé la revue à mi-parcours du Projet au printemps dernier (avril 2019), le Chargé de projet à la Banque mondiale communément appelé (Task Team Leader – TTL), Christian BERGER est appelé à de nouvelles fonctions au Bureau de la Banque mondiale à Dhaka au Bangladesh.Une cérémonie d’au-revoir à M. BERGER et de présentation de la nouvelle Chargée du PRAPS à la Banque mondiale, Mme Caroline PLANTE s’est déroulée dans les locaux du Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse dans Sahel (CILSS) à Ouagadougou au Burkina Faso. Ladite cérémonie présidée par le Secrétaire Exécutif Adjoint du CILSS, Ibrahim Lumumba IDI-ISSA, a réuni l’Unité Régionale de Coordination du PRAPS-CILSS et l’équipe de management du Secrétariat Exécutif.

Tour à tour les Experts et la Coordonnatrice régionale du PRAPS ont pris la parole pour une présentation succincte de l’état d’avancement des activités à eux confiées, les difficultés rencontrées et les perspectives pour la suite du projet qui prend fin en décembre 2021.

Quelques projets et programmes mis en œuvre au CILSS et développant des synergies avec le PRAPS ont été présentés à l’équipe de la Banque mondiale. Il s’agit notamment du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS) financé par le Groupe de la BAD, du Projet élevages et pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’Ouest (PEPISAO), du Projet Régional de Dialogue et d’Investissement pour le pastoralisme et la transhumance (PREDIP) et du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS). Ces exemples de collaboration ont été appréciés à leur juste valeur et méritent d’être poursuivis conformément aux résultats attendus.

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Christian BERGER passe le témoin à Caroline PLANTE pour la coordination du PRAPS à la Banque mondiale

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Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel Burkina Faso (PRAPS-BF) a réalisé au profit des bénéficiaires, différents types d’infrastructures (Postes vétérinaires, Parcs de vaccination, Marchés à bétail, Pistes à bétail, Aires d’abattage, Forages pastoraux…). Si à date, de nombreuses infrastructures sont achevées entièrement, quelques chantiers résiduels sont encore à parachever ou à entreprendre (mares, boulis…). Dans l’interview qu’il a accordée au spécialiste communication du PRAPS-BF, un représentant des bénéficiaires de parc de vaccination de la Région Nord du Burkina apprécie. Pour Monsieur Saïdou SAWADOGO, Président du Conseil villageois de développement (CVD) de Somiaga dans la Province du Yatenga, Région du Nord l’infrastructure (parc de vaccination) dont a bénéficié son village, va soulager les producteurs en élevage de sa circonscription. Dans l’interview qu’il a accordée au Spécialiste en Communication du PRAPS- BF, le responsable du Conseil villageois de développement dit toute sa satisfaction et celle des éleveurs de sa localité, d’avoir pu bénéfier d’une telle infrastructure. Je me nomme SAWADOGO Saïdou (S.S), Président du Conseil Villageois de Développement (CVD) à Somiaga, Province du Yatenga, Région du Nord.

Question : que faites-vous dans la vie ?S.S : Je pratique l’élevage, l’agriculture et les cultures de contre saisons. Je fais l’élevage des petits et gros ruminants ainsi que celui de la volaille.Je suis marié et père de 6 enfants (3 filles et 3 garçons) dont l’âge varie entre 9-20 ans.Votre village est bénéficiaire d’un parc de vaccination

réalisé par le PRAPS-BF, depuis quand cela a été fait et quels sentiments vous animent de pouvoir bénéficier de ce parc ?S.S : Je n’ai pas la date exacte à laquelle nous avons été bénéficiaires du projet, mais toujours est-il qu’il y a de cela quelques temps, nous avons été informés que nous bénéficierons d’un parc de vaccination et suite à cette information nous avons été formés pour pouvoir gérer le parc et effectivement aujourd’hui, ce parc est une réalité. Nous sommes contents de la réalisation du parc de vaccination au profit du village.Nous rendons grâce à DIEU et nous remercions

grandement le PRAPS-BF, ce projet qui aujourd’hui nous a permis de bénéficier de ce parc,va nous soulager énormément. Auparavant, nous faisions 15 km pour aller vacciner nos animaux et avec la réalisation de ce parc, c’est une distance de gagnée et ce temps qui est gagné en distance, nous permettra de nous consacrer à autre chose et de pouvoir vacciner sur place. Nous disons merci au PRAPS-BF et à tous ceux qui accompagnent ce projet pour mettre à notre disposition l’ensemble des infrastructures qui nous permettront d’atteindre nos objectifs, mais surtout, de pouvoir subvenir à nos besoins tels que se soigner, scolariser nos enfants grâce aux produits de la vente des animaux bien portants.

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Amélioration de la santé animale, SAIDOU SAWADOGO, un bénéficiaire se prononceUNITES NATIONALES DE COORDINATION-BF

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Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?Comme préoccupations actuelles, nous pouvons noter le manque de moyens pour élever les animaux, l’accès difficile aux aliments de bétails et la non maîtrise des questions de santé animale.Aujourd’hui, le Burkina Faso connaît de sérieux problèmes d’insécurité, quelle est la situation chez vous ?S.S : Ici à Somiaga, nous sommes confrontés à moins de difficultés en termes d’insécurité, mais dès lors que le Burkina Faso tout entier connait un problème d’insécurité, on peut dire que nous sommes tous concernés par ce problème ce qui freine les activités à tous les niveaux. Nous prions que le Seigneur nous accompagne et nous éloigne des difficultés liées au problème d’insécurité. A Somiaga ici nous n’avons pas encore beaucoup de difficultés en matière d’insécurité qui impacte sur nos activités en tant que telle. Quelles perspectives ce parc de vaccination vous offre-t-il ?S.S : Comme que je l’ai indiqué tantôt, l’obtention de ce parc de vaccination nous permet de vacciner sur place notre bétail. Toute chose qui peut augmenter le taux de vaccination, car n’ayant plus une grande distance à parcourir, les éleveurs pourront sortir nombreux les animaux aux séances de vaccination.

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Amélioration de la santé animale, SAIDOU SAWADOGO, un bénéficiaire se prononceUNITES NATIONALES DE COORDINATION -BF

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Du 05 au 09 Août 2019, s’est tenue à Ségou/Mali la 4ème édition de la foire pastorale des partenaires d’exécution et bénéficiaires du Projet Régional d’Ap-pui au Pastoralisme au Sahel PRAPS- Mali.

La foire pastorale de Ségou avait comme objectif d’aug-menter les revenus des pasteurs et agropasteurs à tra-vers la promotion et la commercialisation du bétail et des produits pastoraux et aussi d’informer et de sensibiliser les pasteurs et les agropasteurs sur les itinéraires tech-niques en faveur du développement du pastoralisme.

En prélude à la foire des missions d’information et de sen-sibilisation ont été organisées dans les cercles de San, Tominian et Niono. La cérémonie d’ouverture de la foire a eu lieu sous la présidence de Madame la Ministre de l’Elevage et de la Pêche Mme KANÉ Rokia MAGUIRAGA et en présence d’importantes personnalités notamment, le Gouverneur de la Région de Ségou, le Directeur National des Pro-ductions et les Industries Animales, le Directeur National des Services Vétérinaires, le Coordonnateur National du PRAPS Mali, les représentants des Organisation de Pas-teurs et Agropasteurs et plusieurs d’autres invités.

La foire pastorale de Ségou, quatrième du genre après celles de Kati en 2016, de Kayes en 2017 et de Sikas-so en 2018 est un espace de promotion du sous-secteur de l’élevage qui s’inscrit dans le cadre des activités de la composante 3 du Projet Régional d’Appui au Pastora-lisme au Sahel (PRAPS –Mali) à savoir la composante ‘’ facilitation de l’accès aux marchés’’.Le lancement de cette édition de 2019 a été couplé à celui de la dixième édition de la vente promotionnelle de mou-tons ‘’opération Tabaski’’, deux activités de grande enver-gure pour le département de l’élevage et de la pêche.

La cérémonie d’ouverture a comporté trois étapes : les différentes interventions, la remise d’un kit de transforma-tion de lait au groupement de femmes de Niono, la visite guidée des stands et des espaces d’exposition du bétail sur pied dans le cadre de la foire pastorale et de l’opéra-tion Tabaski.

Trois interventions ont marqué cette cérémonie d’ouver-ture dont les mots de bienvenue du maire de la commune urbaine de Ségou, l’intervention du Représentant des pasteurs et agro- pasteurs, l’intervention du Président de la Chambre Régionale de l’Agriculture de Ségou, le dis-cours de lancement de la foire pastorale et de la vente promotionnelle par Madame le Ministre de l’Elevage et de la Pêche, Dr KANÉ Rokia MAGUIRAGA.

Dans son intervention, Dr KANÉ Rokia MAGUIRAGUA, a tout d’abord, rappelé l’objectif de développement du PRAPS qui est « d’améliorer l’accès à des moyens et services de productions essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs dans des zones transfrontalières sélectionnées et le long des axes de transhumance dans les six pays du Sahel, et d’amé-liorer la capacité de ces pays à répondre à temps et de façon efficace en cas de crises pastorales ou d’ur-gences », ses composantes, sa zone d’intervention au Mali qui couvre 10 régions, 39 cercles et 220 communes ainsi que la durée du projet.

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4ème édition de la foire pastorale organisée avec l’appui du PRAPS-Mali

UNITES NATIONALES DE COORDINATION-MALI

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Ensuite, elle a cité de façon non exhaustive, les réalisations du projet de son démarrage à ce jour, dont des marchés à bétails, des magasins de stoc-kage d’aliments bétail, des parcs de vaccination, des aires d’abattage, des étals de boucherie, des bour-goutières, des périmètres pastoraux, des pistes de transhumance, des gites d’étage, des forages, des services de santé animale et de production et des industries animales construits et ou réhabilités ; des activités de renforcement des capacités, du finan-cement d’activités Génératrices de Revenus ( AGR) au profit des femmes et des jeunes, des centres de services pour faciliter la commercialisation du Bé-tail, des acquisitions de matériels et équipements au profit des services techniques de mise en œuvre et des bénéficiaires (véhicules, équipements et maté-riels de santé animale, équipement de collecte, de transport, de transformation, de conservation et de commercialisation de lait, équipements de transport et de transformation de la viande, etc.).

Enfin, avant de terminer son discours et de décla-rer ‘’ la foire pastorale 2019 lancée’’ Mme la Ministre de l’Elevage a tenu à remercier la Banque Mondiale, le CILSS, la CEDEAO et l’UEMOA, les Services techniques spécialisés impliqués dans la mise en œuvre du projet pour leur appui et accompagnement constant.

Les résultats atteints sont entre autres :- 5 296 têtes dont 27 bovins, 5 266 ovins, 03 che-vaux vendus pour une valeur de Sept Cent Quatre- Vingt Quatorze Mille Quatre- Cent Francs (794 400) FCFA. - 20 stands aménagés ayant accueilli 20 ex-posants dont 11 femmes avec divers produits d’élevage (viande fraiche et rôtie, lait et produits lai-tiers (fromages, yaourt, ghee, savons etc.), peaux, sous-produits d’abattage, produits de cueillette, mé-dicaments vétérinaires et certains produits de croise-ment dans le cadre de l’amélioration de la production de lait cru local, vendus pour une valeur de 3 743 000 FCFA. - Des activités connexes développées ont fait l’objet d’exposition autour du site. Ces activités ont porté sur la vente d’eau et divers produits alimentaires (restaurants). - Un espace a été aménagé pour l’exposition vente d’animaux équipé de mangeoire et d’abreuvoir et doté d’aliments bétail (20 tonnes) et de l’eau.- 380 personnes dont 220 hommes, 95 femmes, et 65 jeunes ont participé/visité le site de la foire. - 300 tonnes de tourteaux de soja ont été négo-ciées avec le Moulin Moderne du Mali par l’entre-prise KEITALA NEGOCE-SARL pour une valeur de 105 000 000 FCFA.- Des propositions d’affaires pour l’achat de lait frais du centre de collecte de Konobougou ont été faites par la laiterie DANAYA NONO de Niono pour ap-

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4ème édition de la foire pastorale organisée avec l’appui du PRAPS-Mali

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Placé sous le slogan « Par la vaccination, nous garan-tissons la sécurité de notre cheptel », le coup d’envoi officiel de la campagne nationale de vaccination du bé-tail 2019/2020 contre les principales maladies animales a été donné, samedi 12 octobre 2019, dans la localité d’Achram, relevant de la Commune de Soudoud (Wi-laya du Tagant ), par le Ministre du Développement ru-ral, M. Dy Ould Zein. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du wali du Tagant, du Coordonnateur national du PRAPS-Maurita-nie, des Directeurs centraux dudit Ministère, des élus locaux de la wilaya et des représentants des organisa-tions socioprofessionnelles de pasteurs et d’agro-pas-teurs.Objectif, vacciner 2 000 000 de têtes de bétail contre la PPCB et 4 000 000 de têtes contre la PPR

Le but de la présente campagne de vaccination du cheptel qui s’étalera sur plusieurs mois est de « réduire la prévalence et l’in-cidence des principales maladies contagieuses sur l’ensemble du territoire national».

Au même titre que la campagne précédente, et ce, conformé-ment aux plans nationaux stratégiques, d’éradication de la Peste des Petits Ruminants (PPR) et de Contrôle de la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB), l’objectif fixé cette année par la Di-rection des Services Vétérinaires (DSV) est de vacciner 2 000 000 de têtes de bétail contre la PPCB et 4 000 000 de têtes contre la PPR.« La vaccination contre les autres maladies se fait à la de-mande ou au besoin », a indiqué un responsable de la direction des services vétérinaires.

Des appuis multiformes du PRAPS pour l’amélioration de la santé animaleDepuis la mise en œuvre de ses activités en 2016, le PRAPS-MR, à travers sa composante C1 (Amélioration de la santé animale), ne lésine pas sur les moyens, en vue d’appuyer le Ministère du Développement Rural (MDR).

Tableau : Les objectifs et la répartition des équipes de vacci-nation pour la campagne nationale de prophylaxie du cheptel 2019-2020

WilayaEquipe Objectifs

DSV PRAPS DSV PRAPSHodh Charghi 6 5 491 370 702 168Hodh El Gharbi 4 5 367 870 702 808Assaba 5 5 378 602 661 177Gorgol 4 3 249 206 468 931Brakna 3 4 175 567 651 234Trarza 3 3 135 041 328 525Adrar 1 3 0 33 750Dakhet Nouadibou 1 2 0 10 452Tagant 2 2 63 566 268 680Guidimahka 3 3 152 797 236 048Tiris Zemmour 1 2 0 6 641 Inchiri 1 2 0 28 337Noaukchott 1 2 4603 9 097Total 35 40 2 018 622 4 107 848

Lors des trois dernières campagnes nationales de vaccination du cheptel (2016/2017, 2017/2018 et 2018/2019), le PRAPS Mau-ritanie a consenti des appuis multiformes au Ministère et à ses différentes directions. Ce qui a permis d’impulser et de donner un véritable coup d’accélérateur à la couverture vaccinale du cheptel mauritanien et ce, en termes d’amélioration quantitative et qualita-tive. Ainsi dans l’optique de garantir la disponibilité et la sécurisa-tion des vaccins pour les années à venir, le PRAPS a fait l’acqui-sition au profit de la Centrale des Achats des Intrants de l‘Élevage (CAIE) en Mauritanie de lots cumulés de près de 13 millions de doses de vaccins auprès de laboratoires internationaux. En ce qui concerne l’appui logistique aux services vétérinaires en matériels de conservation et amélioration de la chaine de froid des vaccins, le PRAPS-MR a fait l’acquisition d’une trentaine de véhicules 4x4 ainsi que de 10 motos destinés à appuyer la campagne annuelle de vaccination du cheptel. La convention entre le PRAPS-MR et la Direction des services vétérinaires (DSV) a permis de prendre en charge chaque année une quarantaine d’équipes de vaccina-tion. Sur le plan de la Construction/réhabilitation des Postes de santé vétérinaires et de parcs de vaccination, grâce à l’appui du projet, un total de 19 postes de santé vétérinaires ont été réhabi-lités/construits et plus d’une centaine de nouveaux parcs de vaccination a été implanté dans 09 wilayas d’intervention.

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Amélioration de la santé animale UNITES NATIONALES DE COORDINATION-MR

Lancement de la Campagne nationale de vaccination du cheptel 2019-2020

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Le coup d’envoi de cette importante réunion, organisée par la Coordination Régionale de la Composante Santé Animale (CRCSA) du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS), a été donné, par M. Ahmedou BOUH, Secrétaire Géné-ral du Ministère Développement Rural de la Mauritanie.

Du 05 au 9 août 2019, une vingtaine de participants, venant des PRAPS pays (Burkina, Faso, Mali, Niger, Sénégal et Tchad) et de l’Unité de Coordination du PRAPS-Mauritanie, en sa qualité de pays d’accueil, ont pris part à cette rencontre sur le Thème : « Stratégie de contrôle de la PPCB et de la PPR et mise en œuvre des Plans nationaux stratégiques de ces maladies ». Les participants à cette sixième réunion de concertation sont es-sentiellement les directeurs Généraux et/ou des Directeurs natio-naux des Services vétérinaires (Délégués de l’OIE), l’expert santé animale ou le point focal santé animale à la DGSV/DNSV, le point focal santé animale au laboratoire de production des vaccins et ou de diagnostic vétérinaire, les experts invités du CIRAD et la Directrice par intérim du CRSA, les représentants des départe-ments centraux du Ministère du développement rural en Maurita-nie (ONARDEL, CAIE), etc.

Les objectifs généraux visés par cette réunion de concertation étaient d’ évaluer l’état d’avancement de l’élaboration et de la mise en œuvre des PNS PPR et PPCB, d’évaluer les progres-sions des pays dans l’adoption des bonnes pratiques et outils me-surés par les nouveaux indicateurs, d’harmoniser les protocoles de suivi de la qualité des vaccins et de suivre l’antibiorésistance, et faire le point sur l’état d’avancement des autres activités des composantes Santé animale dans les pays.

Les objectifs spécifiques visaient, entre autres, à permettre aux participants de :• Faire le point sur l’élaboration, la validation, la mise en œuvre des PNS PPR et PPCB;

• Maitriser l’utilisation des nouveaux indicateurs composites de la

composante santé animale ;

• Faire l’évaluation de la mise en œuvre du PRAPS pour le premier semestre 2019 sur la base des indicateurs composites ;

• Convenir d’un protocole de suivi de la qualité des vaccins ;

• Convenir d’un protocole concernant la mise en œuvre du suivi de la PPCB dans les abattoirs ;

• Convenir d’un protocole de suivi de l’antibiorésistance ;

• Évaluer l’état d’avancement des indicateurs intermédiaires ;

• Assurer le suivi de l’état d’avancement des activités des composantes Santé animale dans les pays, notamment le dérou-lement des campagnes de vaccination 2018-2019 ;

• S’informer sur les préparatifs de la campagne de vaccination 2019-2020 (commande et réception des vaccins, contrôle de la qualité des vaccins) ;

• Convenir d’une démarche concernant les enquêtes de séromo-nitoring à réaliser durant les dernières années du PRAPS ;

• S’informer sur les capacités en matière de mobilisation des res-sources pour les campagnes de vaccinations à venir ;

• Partager les expériences, développer le partenariat et la collabo-ration entre les pays et les institutions et projet en santé animale.

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Amélioration de la santé animale UNITES NATIONALES DE COORDINATION-MR

Sixième Réunion de Concertation des Composantes Santé Animale (C1) du PRAPS

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Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) Niger est progressivement en train de parachever la construction de toutes in-frastructures prévues dans son cadre de résul-tats.En effet, le 13 septembre 2019, en marge de la fête annuelle des éleveurs du Niger ou Cure Salée, le Mi-nistre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Monsieur Albadé Abouba et la Représentante Rési-dente de la Banque Mondiale au Niger, Mme Joëlle DEHASSE ont visité le marché à bétail de la com-mune d’Ingall construit par le PRAPS-Niger.Ce marché, flambant neuf est une infrastructure de collecte, construite sur une superficie de trois hec-tares et disposant d’une clôture, d’un bloc administra-tif, de deux hangars, d’un parc couloir de vaccination, de trois enclos, d’un abreuvoir en béton armé, d’un forage de 5m3 avec installation solaire, de deux blocs latrine hommes et femmes et de deux dispositifs de collecte des déchets solides et organiques.Le nouveau marché à bétail d’Ingall se situe dans une zone réputée pour la richesse de son pâturage en élé-ments minéraux et ou chaque année les éleveurs du Niger se retrouvent pour célébrer la fête annuelle des éleveurs ou la Cure Salée.Prenant part à la fête annuelle des éleveurs du Niger et à la visite du site du marché à bétail d’Ingall, la Re-présentante Résidente de la Banque Mondiale au Ni-ger, Mme Joëlle DEHASSE, a exprimé toute sa joie de voir cette infrastructure construite par le PRAPS au profit des populations pastorales de la Commune Ru-rale d’Ingall. Elle a aussi souligné avec bonheur que la réalisation de cette infrastructure est une manifes-tation de l’excellence des relations qui existent entre son institution et le Niger. Elle a noté avec satisfaction que toutes les exigences de la Banque mondiale ont été respectées notamment l’observation des mesures des sauvegardes environnementales et sociales.Il faut noter qu’en 2019, 29 marchés sont en train d’être construits par le PRAPS-Niger et tous sont à un niveau assez avancé.

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Facilitation de l’accès aux marchésUNITES NATIONALES DE COORDINATION-NE

Un marché à bétail en construction à Ingall

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Les premiers essais du Système intégré de lyophilisation (SIL) fourni par le PRAPS Sénégal à l’Unité de production de vaccins de l’ISRA, pourraient démarrer avant la fin de l’année. Toutes les pièces du puzzle ont été livrées et le montage est terminé à plus de 80%. Pour faire l’état des lieux, le Dr Ibrahima Niang, Coordonnateur du PRAPS et son équipe ont effectué une visite de travail au pôle de recherches de Hann le 03 octobre 2019.En compagnie du Dr Yaya Thiongane, responsable de l’Unité ‘’ISRA Production de vaccins’’, des techniciens et de la Directrice du Laboratoire, l’équipe du PRAPS a eu droit à une visite guidée de près deux heures. Les livrai-sons ont démarré par le bioréacteur le 06 août 2018 et ont été clôturées le 18 septembre 2019 par la remplisseuse, boucheuse, sertisseuse.

Entre temps, le lyophilisateur de 40 000 flacons de 5ml,

le groupe Eau glacée, le charriot de chargement et l’unité de production vapeur propre (adoucisseur eau, osmose inverse, chaudière à gaz, générateur vapeur propre), le régulateur de tension de 250 KVA ont été livrés entre le 23 mars 2019 et le 12 septembre 2019. La climatisation centrale et le plafonnier prévus dans l’avenant du contrat seront livrés incessamment. Le choix du fournisseur est déjà fait.

Il est à remarquer que la phase des tests devrait se pour-suivre jusqu’à la fin du premier trimestre 2020. L’entrée en production effective devrait advenir en juin 2020. Avec un budget prévisionnel de 750 millions de francs CFA, le système intégré de lyophilisation a finalement coûté 2 milliards de F CFA environ, dont 1,8 milliard financé par le PRAPS-SN et 150 millions par l’ISRA pour construire le bâtiment devant abriter les différentes composantes

du Lyophilisateur. D’autres aménagements seront sans doute nécessaires. Il faut rappeler que c’est le président Macky Sall, en per-sonne, qui avait porté le plaidoyer du lyophilisateur auprès du Groupe de la Banque mondiale. Il avait été informé par les Services vétérinaires et le ministre de l’Elevage et des Productions animales que les ruptures de vaccins étaient préjudiciables à la couverture sanitaire du cheptel. Dès sa conception donc le PRAPS Sénégal portait déjà dans ses gènes la fourniture d’un Lyophilisateur à l’ISRA. Le pari est gagné.

Le vœu de ‘’ISRA productions de vaccins’’ et de l’équipe du PRAPS-SN, c’est de voir le Chef de l’Etat, inaugurer ce bel outil aux perspectives heureuses pour la santé ani-male. Le SIL permettra, en effet, à l’ISRA de quintupler sa production de vaccins et de couvrir entièrement les besoins nationaux et même de servir les pays africains importateurs de vaccins.

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Amélioration de la santé animale: vaccination du cheptelUNITES NATIONALES DE COORDINATION-SN

Le PRAPS gagne le pari de la lyophilisation

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Malgré son potentiel bovin inestimable, la filière lai-tière sénégalaise cale sur la faible productivité des vaches locales, l’insuffisance et la faible valeur nutri-tive des pâturages naturels, les fortes variations sai-sonnières de la production, l’éloignement des sites de productions des zones de grande consommation, le faible investissement de l’Etat dans les filières lai-tières locales, les difficultés d’accès au crédit, les coûts élevés de production, le manque d’organisation des éleveurs, la chaleur qui altère vite le lait, sans oublier l’impraticabilité des pistes de production, sur-tout pendant l’hivernage où les plus grandes quanti-tés de lait sont produites.

A cela s’ajoutent l’utilisation généralisée du lait en poudre y compris par les éleveurs eux-mêmes, les coûts exorbi-tants des aliments de complémentation et des intrants, la mauvaise connaissance des effectifs et des performances zootechniques et l’absence de recensement de la popu-lation animale. Et pourtant, le Sénégal qui souffre de mal-nutrition protéique chronique, a tout à gagner dans la pro-motion de la filière laitière locale. La production de lait cru a fait un bond important en pas-sant de 185 millions de litres en 2011 à 232 millions en 2016. Cette tendance s’est améliorée de l’ordre de 3% en 2017 et 2018, en attendant l’évaluation de la campagne de collecte de lait en 2019. Cette production ne couvre ce-pendant que 40% de la consommation nationale et revêt un caractère saisonnier très marqué.

C’est pourquoi, en vue de réduire une facture laitière de l’ordre de 60 milliards de FCFA par an, le Gouvernement a pris d’importantes mesures à travers l’insémination arti-ficielle et l’importation de races bovines exotiques depuis 1965.

Rien qu’en 2017, 1077 génisses gestantes ont été im-portées dans le cadre d’un partenariat entre l’Association nationale pour l’intensification de la production laitière (ANIPL) et le ministère de l’Elevage. Les génisses ont été subventionnées par l’Etat à hauteur de 44 % du coût total des importations. Pour rendre les produits laitiers locaux plus compétitifs, le lait pasteurisé élaboré à partir du lait cru a été exonéré de taxes.Cette volonté politique se manifeste aussi à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui fait de l’autosuffisance en lait une question de sécurité et de souveraineté ali-mentaires.

Ainsi le Projet d’appui au développement de la filière lai-tière (PRADELAIT), a été hissé au rang des projets prio-ritaires. Il est établi, en effet que des investissements ap-propriés dans l’élevage permettront, non seulement de contribuer à l’accélération de la croissance économique, mais aussi d’améliorer la sécurité alimentaire, les reve-nus des pasteurs et la résilience des communautés pas-torales. Pour renforcer le gouvernement dans son option d’atténuer l’hémorragie de devises, le PRAPS Sénégal s’est investi dans la réduction des importations de lait et produits laitiers à travers la construction de 11 infrastruc-tures de transformation et de collecte de lait, la promotion de la culture et de la constitution de réserves fourragères, en réponse à l’insécurité alimentaire du bétail et le sou-tien à la commercialisation des produits laitiers d’origine animale.

VIE DU PRAPS

VALORISATION DU LAIT LOCALUNITES NATIONALES DE COORDINATION-SN

LE PRAPS SENEGAL S’ENGAGE

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C’est dans ce cadre que le projet a financé plusieurs for-mations sur la transformation du lait. Exemple : en parte-nariat avec l’Institut de technologie alimentaire (ITA), la Direction des Industries animales (DIA) du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA) a organisé du 19 au 30 août 2019, un atelier de formation des forma-teurs sur les techniques de transformation et de conser-vation du lait. La formation s’est déroulée au Centre de formation des métiers de l’alimentation de l’ITA, à Dakar. Elle a été financée par le PRAPS-SN. Quinze (15) per-sonnes dont douze (12) femmes ont pris part à l’atelier. Une femme députée, dans la législature en cours, figurait parmi les participants. A terme, tous les participants sont appelés à partager leurs connaissances avec les struc-tures représentées. La technologie du lait est complexe et délicate. Le traite-ment et la transformation du lait ont pour but sa conser-vation entière ou celle de certains de ses constituants. Cette activité ne s’accompagne pas nécessairement de l’élimination des micro-organismes pathogènes présents dans le lait. Pour cette raison, les procédés de conserva-tion sont souvent complétés par des procédés d’assainis-sement.Ainsi, le PRAPS encourage les fermiers locaux et les entreprises pastorales à améliorer fortement leurs tech-niques de traite, de transport, de transformation et de conservation du lait.

Grâce à une série de formations et de séances de sensi-bilisation les procédés artisanaux rudimentaires cèdent la place à plus d’ingéniosité, de savoir-faire et de savoir-être. Ces changements ont des conséquences heureuses sur la qualité des produits et les aspects socioéconomiques

des entreprises pastorales.

Le Ministère de l’Elevage s’est également tourné vers l’or-ganisation et la professionnalisation de la filière lait. Dans le cadre de l’appui à la structuration des filières et la diffu-sion à grande échelle des résultats de la recherche dans le domaine de l’élevage, le processus de mise en place de l’interprofession laitière est déjà lancé. Quatre collèges constitués de Producteurs, de Collecteurs, de Transfor-mateurs et de Distributeurs ont été installés dans chaque région et au niveau national.

En définitive, ce sont les représentants de ces collèges qui vont former le Bureau national constitutif de l’Interpro-fession Lait. Le processus a été conduit par le Fonds na-tional de développement agro-sylvo-pastoral (FNDASP) sur financement du PRAPS Sénégal. Parallèlement, les opérations de constitution de réserves fourragères se poursuivent à travers la préservation des pâturages, la fauche du fourrage naturel et la valorisation des sous-pro-duits agricoles. A cet effet, le PRAPS Sénégal a mis dix motofaucheuses équipées et autant de botteleuses à la disposition des pasteurs et agropasteurs. Les opérations de culture et de constitution de réserves fourragères sont régulièrement synchronisées avec la lutte contre les feux de brousse, la réalisation de pare-feu et les mises en dé-fens en collaboration avec les Inspections régionales des Eaux et Forêts.

Entre autres spéculations, le PRAPS travaille à vulgariser le néma ou maralfalfa. Le néma est une espèce prolixe très prisée par les animaux. Le projet appuie l’Association pour la défense des intérêts des producteurs de Podor (ADIPP), à travers la démultiplication de périmètres four-ragers le long du fleuve Sénégal.

En somme, le soutien du PRAPS aux pasteurs et agro-pasteurs vise à faire de l’élevage la mamelle nourricière du PSE et donc la rampe de lancement d’un décollage économique réussi.

VIE DU PRAPS

VALORISATION DU LAIT LOCALUNITES NATIONALES DE COORDINATION-SN

LE PRAPS SENEGAL S’ENGAGE

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L’atelier de formation sur la méthodologie d’élaboration des plans nationaux de formation des services publics vétérinaires s’est ouvert le 16 septembre 2019, à l’hôtel « Le Lagon 2 », situé sur la Corniche Est, à Dakar (Sé-négal). La cérémonie d’ouverture a été présidée, au nom du Ministre de l’Elevage et des Productions animales, par Dr Ibrahima Niang, Coordonnateur du PRAPS- Sénégal. Cette session de formation est organisée sur l’initiative de la Coordination régionale de la Composante santé ani-male (CRCSA) du PRAPS, l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE).A l’origine de cette activité, une recommandation de la ré-union de concertation organisée à Dakar du 03 au 06 mai 2017, qui avait clairement manifesté le besoin d’appuyer les pays pour élaborer leurs plans de formation (PdF) en santé animale, en vue de renforcer les services publics vétérinaires avec des cadres compétents et en nombre suffisant (vétérinaires, ingénieurs des travaux d’élevage,

agents techniques, vétérinaires spécialisés, etc.). L’objectif général de cette session de formation était d’ou-tiller et de renforcer les capacités des agents concernés par la gestion et la planification de l’utilisation des res-sources humaines des services publics vétérinaires sur la méthodologie d’élaboration des plans nationaux de for-mation.Les résultats attendus étaient les suivants :

- l’état des lieux des ressources humaines affectées aux services publics vétérinaires nationaux et les politiques et stratégies de développement des ressources humaines sont présentés par chacun des pays ;

- les procédures techniques permettant l’élaboration d’un plan national de formation des services publics vétéri-naires y compris l’élaboration de référentiels emplois et compétences ont maitrisées ;- la démarche organisationnelle et rédactionnelle des plans de formation des services publics vétérinaires est conçue de manière participative et maitrisée par tous les participants ;- un canevas harmonisé de rédaction du plan national de formation des services publics vétérinaires est validé par tous les participants ;- les procédures techniques relatives à la budgétisation et au financement du plan national de formation des ser-vices publics vétérinaires sont maitrisées par tous les par-ticipants ;- les outils de suivi-évaluation du plan national de forma-tion des services publics vétérinaires sont maitrisés par tous les participants ;- une feuille de route de mise en œuvre et de suivi du plan de formation est élaborée par les participants de chaque pays.

VIE DU PRAPS

Amélioration de la santé animale

UNITES NATIONALES DE COORDINATION-SN

Elaboration des plans nationaux de formation des services publics vétérinaires

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N’Djaména, la capitale tchadienne a abrité du 23 au 25 sep-tembre 2019, la 1ère édition de la rencontre de concertation de haut niveau sur la transhumance transfrontalière apai-sée. Des acteurs du secteur de l’élevage venant du Tchad, du Nigeria, du Niger, du Cameroun et de la République Cen-trafricaine, se sont penchés sans ambages, sur toutes les questions qui touchent à la transhumance. A l’issue de cette première rencontre, les participants ont formulé plusieurs recommandations. Ils soutiennent que le processus engagé doit être renforcé et intensifié, au vu des enjeux de l’espace de dialogue ainsi constitué.

Des concertations au niveau localLes participants recommandent que la concertation de Haut Niveau puisse se nourrir des concertations locales sur les sites stratégiques pour la transhumance. Les problèmes de la transhumance se gèrent sur le terrain. Ici la nature des questions à traiter concerne celle de la transhumance, mais aussi de la sécurité des populations pastorales et le soutien aux éleveurs victimes de ces zones de conflits. Les pays comme les OP devraient améliorer la prépara-tion de ce dialogue annuel en s’appuyant sur une struc-ture de présentation du bilan des activités de soutien à la transhumance transfrontalière, à la prévention des conflits et à l’amélioration de la sécurité des personnes et des biens dans les zones considérées.

Sécurisation du foncier pastoralLa question de la sécurisation du foncier pastoral a suscité beaucoup d’échanges à la suite de la présentation du pro-jet gouvernance des terres pastorales et de l’expérience du Niger. Ce thème devra faire l’objet d’un développement spé-cifique lors des prochaines rencontres pour intégrer les tra-vaux en cours au Nigeria, au Tchad et en RCA notamment.

Les participants recommandent que les institutions tech-niques et les programmes régionaux (CILSS, CBLT, PRAPS) procèdent à une cartographie approfondie des interventions très diversifiées dans cet espace (humanitaire, sécuritaire et développement) de manière à favoriser plus de synergie et pertinence des actions conduites en faveur des éleveurs impactés par cette crise. La rencontre recommande que la suite de ce processus d’animation implique plus directement les organisations d’in-tégration régionale CEEAC et CEDEAO pour un meilleur portage politique, d’une part, et des institutions techniques de coopération (CBLT et CEBEVIRHA) pour une meilleure internalisation des enjeux de développement local? d’autre part.

Institutionnalisation de la concertationLes participants invitent instamment les Etats, les institutions régionales et les organisations des éleveurs et des pasteurs à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer l’institutionnalisation de la concertation et sa pérennisation, Les participants invitent le RBM et APESS à renforcer leur base organisationnelle dans les cinq pays et dynamiser leur coopération et interaction pour garantir un meilleur portage des initiatives de concertation par la société civile au niveau local. La rencontre confirme l’intérêt de concentrer un focus du dialogue au sein de cet espace centré sur le lac Tchad, et propose d’organiser la prochaine rencontre à Ndjamena au carrefour de la CEEAC et de la CEDEAO.

VIE DU PRAPS

BASSIN DU LAC TCHAD

UNITES NATIONALES DE COORDINATION-TD

Des bases pour une transhumance transfrontalière apaisée

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D’autres sujets ont été abordésEn plus ces recommandations, au cours de ce conclave, les participants venus d’Afrique Centrale et de l’Ouest ont abordé divers sujets relatifs à l’amélioration de la gestion des flux de transhumance transfrontalière, en vue de fournir aux décideurs politiques des informations leur permettant de prendre des décisions stratégiques et opérationnelles aux déplacements des animaux entre ces pays. Il s’agit notam-ment de susciter une dynamique de concertation de haut niveau entre les acteurs du sous-secteur de l’élevage en gé-néral et des systèmes d’élevage mobiles en particulier. L’état de mise en œuvre des programmes majeurs qui touchent au pastoralisme et à la transhumance transfrontalière en cours en Afrique de l’Ouest et au Sahel notamment les projets, PRAPS, PREDIP, PEPISAO etc. a été évalué. Les grands chantiers de la communauté régionale pour construire une vision partagée sur les systèmes d’élevage mobile en Afrique de l’Ouest et au Sahel ont été passés aussi au crible.

Des facteurs qui freinent le développement de l’ElevageEn ouvrant la rencontre le Directeur général du ministère de l’Elevage et des Productions Animales du Tchad, M. Mbaï-dingatoloum Fidèle Molélé, a souligné que, malgré les atouts dans le secteur de l’Elevage, la faiblesse des échanges in-terrégionaux des produits animaux persiste du fait des mul-tiples obstacles tarifaires et non tarifaires qui entravent la circulation des animaux et de leurs produits vers un marché pourtant prometteur. A cela, complète-t-il, l’émergence des groupes terroristes qui sont à l’origine de la baisse de ni-veau de sécurité des populations rurales en particulier les éleveurs.

Le CILSS et la CEDEAO assurent de leur disponibilitéM. Philippe Zoungara, représentant le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), a noté effectivement que, des différents facteurs conjugués entrainent des masses de déplacements liés à la rareté des ressources et l’insécurité qui ne facilitent pas le développement du sous-secteur élevage dans la sous-ré-gion. Il a assuré en tout cas, de la disponibilité du CILSS, à appuyer toutes les initiatives tendant à faciliter les flux transfrontaliers des animaux. Le chef de division technique de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation de la CEDEAO, M. Ablassé Bilgo, soutient que ces différents pays sont en quelque sorte un seul pays, dans le cadre de la transhumance parce que les animaux ne connaissent pas de frontières.

Il a souhaité que ces frontières puissent trouver une solution, pour permettre les mouvements sans risque, et accéder à des ressources naturelles sans limite territoriale. Le repré-sentant de l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS), M. Al Hadj Djafarou a encou-ragé les partenaires à continuer à appuyer ce genre d’ac-tions pour le progrès que peuvent accomplir les différents acteurs aux bénéfices universels qui en résulteront. M. Al Hadj Djafarou a rassuré que les éleveurs joueront pleine-ment leur partition pour une transhumance transfrontalière apaisée. A cet effet, le représentant de l’APESS a invité les organisations d’éleveurs-pasteurs à un engagement sans faille. Le Directeur général du ministère tchadien, de l’Elevage et des Productions Animales, M. Fidèle Mbaïdingatoloum Mo-lélé, en clôturant les travaux de la 1ère édition de la ren-contre de concertation de haut niveau sur la transhumance transfrontalière apaisée, a promis de transmettre les recom-mandations formulées aux plus hautes autorités.

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BASSIN DU LAC TCHAD

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Des bases pour une transhumance transfrontalière apaisée

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Une délégation composée des techniciens des minis-tères de l’Elevage et des Productions Animales, de l’Economie et de la Planification du Développement, de la direction générale des Marchés Publics et du PRAPS-Tchad, après avoir sillonnée, les zones d’interventions du projet, a réceptionné, provisoirement les 100 parcs de vaccination construits au profit des éleveurs tcha-diens.Au Tchad, le secteur de l’élevage qui constitue l’une des ma-melles de l’économie nationale éprouve d’énormes difficul-tés pour rendre son envol. L’élevage, toujours pratiqué de façon traditionnelle peine à s’imposer véritablement. Parmi les facteurs handicapant ce secteur, la prise en charge sani-taire figure en bonne place. Les campagnes de vaccination entreprises par le gouvernement et ses partenaires donnent difficilement les résultats escomptés parce qu’entre autres, les éleveurs ne disposent pas de parcs adaptés pour faire vacciner leur bétail.

Dans l’optique, de corriger ces insuffisances, le Projet Ré-gional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) Tchad a inscrit dans son agenda, la construction de parcs de vacci-nation appropriés. Ainsi, après avoir effectué des missions de terrain, des sites consensuels ont été retenus pour le dé-marrage des travaux.Au total,à ce stage du projet, ce sont de 100 parcs de vac-cination aux mêmes caractéristiques qui sont achevés. Ils s’étendent sur une superficie de 400 m2 chacun, avec son couloir de vaccination.Pour de nombreux d’éleveurs, ces parcs viennent réelle-ment soulager leurs longues souffrances car pendant les campagnes de vaccination, ils recouraient à des branches d’arbres pour des parcs de fortune afin de vacciner leurs animaux. Ces éleveurs expriment leur reconnaissance au projet PRAPS, pour avoir soigner leur mal à la racine.

Ils ont salué et le féliciter le PRAPS-Tchad qui, en plus de ces parcs de vaccination, a mis également à leur disposition des aliments de bétail et des vaccins pour prévenir contre certaines pathologies animales qui décimaient leur bétail.La plupart des éleveurs souhaitent que, la campagne de vaccination des animaux soit réadaptée à leur période de transhumance pour couvrir tous les éleveurs. Ces derniers observent que les campagnes de vaccination sont entre-prises pendant la période de chaleur où les éleveurs sup-portent très mal cette canicule suffocante et refusent de fré-quenter les sites de vaccination pour protéger leur bétail.Comme doléance, des éleveurs souhaitent avoir d’autres infrastructures pour faciliter leurs activités. Il s’agit notam-ment de l’eau et des abris à annexer aux parcs.

C’est ce que traduit Alkhali Adoum Hissein, membre du comité de gestion du parc de la localité de Bolong dans la province du Guerra en ces termes:» il faut de l’eau potable à côté de chaque parc pour alimenter à la fois les éleveurs, les agents vaccinateurs et les animaux.’’ Car observe-t-il, les éleveurs et les agents vaccinateurs soufrent pendant la pé-riode de vaccination par manque d’eau.

Dans la province de Wadi-Fira, un peu plus à l’Est, le chef de canton Tourounga, quant à lui souhaite que: ‘’ des abris soit construits à côté de chaque parc pour permettre aux agents vaccinateurs de se reposer après le travail. Il soutient que, dans cette zone désertique, en plus de sauver la vie des ani-maux, il faut que les personnes qui y travaillent soit à l’abri.En somme, pour nombre d’éleveurs, après la construction et la réception provisoire, leurs calvaires du passé seront des lointains souvenirs. Selon eux, désormais, la vaccination se fera avec beaucoup plus d’aisance dans des conditions opti-males. Les expressions de joie se lisent sur les visages des éleveurs.

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Amélioration de la santé animale au Tchad

UNITES NATIONALES DE COORDINATION-TD

100 parcs de vaccination construits opérationnels pour faciliter les activités des éleveurs

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Les infrastructures pastorales réalisées au profit des éle-veurs au nord du Tchad sont visibles. Le marché à bétail de Mao, chef-lieu de la province du Kanem démarrera bientôt, après avoir répondu aux attentes des personnes affectées par le projet. Dans le sud Borkou, sur les neuf puits pasto-raux à réhabiliter, sept sont déjà réaliser et opérationnels.Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) section du Tchad, financé par la Banque mondiale et coordonné par le CILSS, connait des avancées dans son exécution. Aux côtés des chantiers achevés et réceptionnés, les travaux des autres infrastructures pastorales entamées, il y a quelques mois avancent bien dans l’ensemble des zones d’intervention du pro-jet. Pour s’assurer de l’état d’avancement des chantiers, de la bonne exécution des travaux de construction des infrastructures, et surtout d’inspecter des mesures de sauvegarde environne-mentales, sociales, une mission conjointe du PRAPS-Tchad et du ministère de l’Elevage et des Productions Animales a séjour-né dans deux provinces du pays dans lesquelles la réalisation des infrastructures connaît un léger retard. Il s’agit notamment les provinces du Kanem et du Borkou dans le nord du Tchad.

Les membres de la mission composée essentiellement, des techniciens en plus de constater physiquement les travaux, ont échangé dans ces provinces avec toutes les parties prenantes pour corriger certaines insuffisances qui pourraient handicaper la bonne réalisation des infrastructures.Dans la province du Kanem, la mission a tenu une séance de travail avec les autorités municipales, le service technique de l’élevage, les représentants de l’entreprise, les représentants des organisations des producteurs, les représentants des comités de gestion de grief et de gestion du marché à bétail de Mao. Au cours de cette rencontre, les autorités municipales ont rassuré de leur engagement pour la réinstallation des personnes affectées par le projet sur le nouveau site du marché à bétail, pour per-

mettre à l’entreprise d’effectuer les travaux de construction dudit marché dans le délai.Dans le même sillage, la mission s’est rendue au Sultanat du Kanem, pour échanger avec le représentant du sultan monsieur Mallah Alifa, un garant, par son implication personnelle dans la réussite de ce projet de construction du marché à bétail de Mao, qui est un bien commun de sa population.Une visite sur le site de réinstallation provisoire de 84 usagers vulnérables recensés sur l’ancien marché à bétail de Mao a per-mis de constater de l’engagement des autorités municipales pour la construction des hangars en tôle au profit de ces personnes en vue de réinstallation, comme en témoigne la réalisation des premiers hangars déjà achevés.

Dans le Borkou, les membres de la mission ont visité les puits pastoraux réalisés par le PRAPS-Tchad, dans cette zone déser-tique du Tchad où l’accès à l’eau constitue un véritable problème de survie. Les puits pastoraux de Burkinga Olomanga, Burkinga Atchi et Niney enfouies dans le sable mouvant du désert puis réhabilités par le PRAPS, ont constitué la première étape de la visite.Le vice-président du comité de gestion du puits de Burkigna Atchi, M. Albachar Allafouza, relève qu’en cette période, les éle-veurs abreuvent encore leur bétail dans les marres, et c’est à partir du mois d’octobre qu’ils envahissent les puits. Pour éviter les échecs du passé, tout en remerciant le PRAPS pour cette ré-alisation, il a souhaité que l’ensemble des puits réhabilités soient recouverts.Parallèlement à cette rencontre, l’experte genre et sauvegarde sociale du PRAPS-Tchad, Zenaba Mahamat Alkhassim s’est en-tretenue avec un groupe des femmes de la localité de Burkinga Atchi. Ces femmes, actrices principales du secteur de l’élevage dans cette contrée du pays confient que la réhabilitation de ces puits a soulagé considérablement leurs souffrances. Elles expri-ment leur reconnaissance au PRAPS-Tchad et émettent d’autres doléances tendant à améliorer leur quotidien: la réparation de la pompe du puits, la fourniture d’un moulin à céréales, la construc-tion d’un centre de santé et d’une école pour leurs enfants.

VIE DU PRAPS

Suivi des infrastructures pastorales du PRAPS UNITES NATIONALES DE COORDINATION-TD

Les mesures de sauvegarde environnementale et sociale

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REGARD DES ACTEURSSékou SANGARE, Commissaire de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau de la CEDEAO

‘‘... La transhumance est une question prioritaire....depuis quelques décennies, elle se complexifie...’’ En marge de la réunion de la 6è Réunion de haut niveau sur la transhumance transfrontalière apaisée entre les pays sahéliens et les pays côtiers qui s’est tenue du 8-10 octobre 2019 à Accra, au Ghana, le CILSS et ses partenaires : AFL et CARE ont organisé un atelier d’in-formation et de sensibilisation sur la ‘‘ transhumance transfrontalière apaisée et le commerce au Sahel et en Afrique de l’Ouest au profit de 15 journalistes de 13 pays de la CEDEAO et du CILSS.Dans ce cadre, Mme Mariam SOMDA/OUATTARA, jour-naliste au quotidien d’Etat SIDWAYA du Burkina Faso et un groupe de journalistes se sont entretenus avec le Commissaire de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau, Sékou Sangaré qui donne sa vision sur la transhumance.La transhumance est un maillon fort dans le dévelop-pement économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel est une priorité dela Commission écono-mique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Interview

Sidwaya (S) : Quelle lecture faites-vous de la transhu-mance frontalière?Sékou Sangaré (S.S.): La transhumance transfrontalière est un mode d’élevage basé sur la mobilité des éleveurs et de leurs troupeaux. Elle s’impose, car à un certain moment de l’année, notamment pendant les périodes sèches, il n’y a pas d’eau pour que les animaux puissent s’abreuver ni de pâturage. A cause de ces deux éléments majeurs, les éleveurs sont obligés de se déplacer. Mais, ce déplace-ment peut se faire en vue d’accéder à des marchés pour vendre le bétail à de meilleurs prix et subvenir ainsi à leur besoin domestique. Ils se déplacent des pays qui sont reconnus en matière

d’élevage notamment, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le nord du Nigéria.S : Quels sont les couloirs existants au sein de la CE-DEAO ?S.S. : Dans notre région, nous avons trois grands couloirs. Le couloir central qui rassemble autour du Ghana, des pays comme la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Nigéria, le Burkina, le Mali, le Niger dont une partie du cheptel se déplace énormément vers les pays côtiers. Il y a un grand courant d’échange au niveau du couloir central. Le couloir de l’Est est également une zone de transhumance autour du Tchad qui implique la République du Tchad, la Répu-blique Centrafricaine, le Cameroun, le Niger et le Nigéria. Nous avons organisé en fin septembre à Ndjamena une réunion autour de ce couloir de l’Est. Le troisième grand couloir regroupe la Gambie, le Sénégal, la Guinée Bissau, la Sierra Leone, le Libéria et la Côte d’Ivoire autour de la Mauritanie. Les animaux ne respectent pas les différents couloirs qui sont délimités et cela engendre parfois des conflits avec les agriculteurs.

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REGARD DES ACTEURSSékou SANGARE, Commissaire de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau de la CEDEAO

‘‘... La transhumance est une question prioritaire....depuis quelques décennies, elle se complexifie...’’

S : La transhumance est l’une des priorités de l’orga-nisation. Quelles sont les principales actions qui sont mises en œuvre au niveau de la commission pour son développement ?S.S. : La transhumance est une question prioritaire. Le fait nouveau c’est que depuis quelques décennies, elle se complexifie par le changement climatique, les conditions de vie difficiles, le déplacement prématuré des animaux, car la saison sèche arrive plutôt que dans le passé. Il y a aussi l’accroissement de la population, l’augmentation des superficies agricoles. En sus, l’espace fait l’objet de beaucoup de compétition entre les agriculteurs et les éle-veurs qui veulent successivement des champs et de l’eau.ou du fourrage pour leur bétail. A cela s’ajoute le terrorisme qui donne l’occasion à certains de faire des amalgames, car tous les conflits dans l’espace ne sont pas uniquement entre agriculteurs et éleveurs.

S : La CEDEAO prône la libre circulation des personnes et des biens. Pour la filière de la transhumance, il y a des obstacles qui débouchent malheureusement sur des conflits. Quelles en sont les causes?S.S. : Il s’agit d’une mauvaise application et compréhen-sion. Selon la réglementation, le cheptel doit être accom-pagné par des bergers qui doivent avoir un âge minimum de 18 ans. Il faut également au minimum un gardien pour 50 bœufs, mais l’on peut trouver des situations où un ber-ger de moins de 18 ans dirige 300 ou 500 bœufs. Dans ce cas, la surveillance n’étant pas efficace, des problèmes peuvent provenir. Il arrive aussi que les troupeaux ne res-pectent pas l’utilisation de ces couloirs de transhumance et se créent d’autres couloirs pour accéder aux pays voi-sins. Après leur installation, s’il n’y a pas d’infrastructures d’accueil comme l’eau, les aménagements, il peut y avoir des conflits, car les animaux ont besoin de se nourrir.S : Des règlementations communautaires ont été adoptées pour faciliter la transhumance. Quels sont

les principaux obstacles à leur domestication au ni-veau des pays ?S.S. : Nous voulons une transhumance apaisée, sans mort d’homme dans un contexte de non-violence qui passe dans un cadre réglementaire où les règles sont définies et connues de tous. Nous avons une réglementation de-puis 1998 sur les règles de la transhumance. Elle précise que aller d’une zone à une autre (dans un autre pays) il faut que l’animal ait une carte internationale de transhu-mance indiquant le nom du propriétaire, la zone de départ et souligne si l’animal est porteur sain pour permettre de faciliter l’identification et mieux gérer les difficultés. Pour une transhumance, il faut en plus, des comités nationaux de transhumance, connaître le trajet du troupeau des jours à l’avance, le statistique. Dans les pays d’accueil, il est nécessaire d’organiser les couloirs de transhumance pour faciliter le déplacement des animaux et ce, sans qu’ils n’empiètent les cultures, les plantations des agriculteurs. Depuis 2003, il y a une deuxième réglementation exé-cutive notifiant les dispositions pratiques à prendre. Elle est basée sur le dialogue et le respect des textes. C’est pourquoi, au niveau local, il convient de créer des possi-bilités de rencontre à l’approche des périodes de transhu-mance et respecter les textes. Par exemple, les bergers ne peuvent rentrer dans un pays que pendant le jour pour être accueillis. En cas de conflits, il faut que les sages, au niveau local, composés de représentant des élus, des éleveurs, des agriculteurs puissent se retrouver pour gérer les conflits.S : Le poids économique des pays comme la Côte d’Ivoire et le Nigéria n’impacte-t-il pas les décisions de la CEDEAO sur la transhumance ?S.S. : La Côte d’Ivoire et le Nigéria sont aussi des pays à la fois agricoles et d’élevage. La Côte d’Ivoire, malgré toute sa puissance dans la production du cacao, produit beaucoup d’anacardes, mais est également un grand pays d’élevage. C’est la même situation au Nigéria les éleveurs qui y sont se déplacent avec leur troupeau tout comme les éleveurs du Mali et d’ailleurs. Le Nigéria ; a défini récem-ment des politiques qui permettront de sédentariser les petits et gros éleveurs de sorte que ce qu’ils vont chercher ailleurs, ils les trouvent sans se déplacer sur plusieurs dis-tances, car le véritable problème, c’est de faire des cen-taines de kilomètres avec un animal. Celui-ci dépense toute son énergie dans le déplacement et dévient très peu productif. Conséquence, la viande d’un tel animal n’est pas de bon goût. L’éleveur a intérêt à mieux valoriser son animal s’il veut le vendre. Que le déplacement se passe dans un rayon de distance optimale qui ne dégrade pas la qualité du bien économique.

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REGARD DES ACTEURSSékou SANGARE, Commissaire de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau de la CEDEAO

‘‘... La transhumance est une question prioritaire....depuis quelques décennies, elle se complexifie...’’

S : Quand une puissance comme le Nigéria décide de fermer ses frontières, cela n’impacte pas la transhu-mance ? Qu’est-ce que la CEDEAO fait pour y remé-dier ?S.S. : Je crois que la fermeture de la frontière du Nigéria n’est pas liée à la question de la transhumance. Il y a des transhumants Nigérian qui vont au lac Tchad par exemple. Une décision a été prise par le gouvernement fédéral pour des raisons liées à la mauvaise application des textes de la communauté par les uns et les autres. Au sein de la CEDEAO, nous encourageons la valorisation des produits de la région ; malheureusement, les pays membres de la-commission exportent des produits comme le riz, les pou-lets, le poisson les réemballent avec les étiquettes locales et essayent de les réexpédier sous forme de label de la production nationale. C’est compte tenu de cette situation que le gouvernement du Nigéria a essayé de mettre en place une période probatoire pour évaluer ces mesures. Si chacun décide d’être sérieux dans l’application des textes, nous pouvons développer un bassin d’emplois, créateur de revenus pour les populations. Le poids économique des pays comme la Côte d’Ivoire e la communauté par les uns et les autres. Au sein de la CEDEAO, nous encourageons la valorisation des produits de la région ; malheureusement, les pays membres de la commission exportent des produits comme le riz, les pou-lets, le poisson les réemballent avec les étiquettes locales et essayent de les réexpédier sous forme de label de la production nationale. C’est compte tenu de cette situation que le gouvernement du Nigéria a essayé de mettre en place une période probatoire pour évaluer ces mesures. Si chacun décide d’être sérieux dans l’application des textes, nous pouvons développer un bassin d’emplois, créateur de revenus pour les populations.S : Quels sont les freins à l’application des mesures ?S.S. : Les freins qui existent découlent de la mauvaise ap-plication et de la méconnaissance des textes. Il faut que chaque pays, aussi bien les pays de départ que ceux d’ac-cueil soient conscients que l’élevage est une activité éco-nomique. Il rapporte aussi bien aux pays du Sahel, à leurs éleveurs, à la population, mais aussi aux pays qui les ac-cueillent. Nous consommons du yaourt importé alors que chaque matin, des femmes au Sahel jettent des volumes de calebasse de lait parce qu’elles n’ont pas été achetées. Pourquoi ne pas développer nos marchés intérieurs et faire en sorte que les produits du Sahel puissent être valo-risés. Depuis le mois de juillet à Lomé nous avons eu une réunion avec les organisations professionnelles, nous les

appuyons avec des moyens pour préparer des projets de transformation de la mini laiterie. Nous allons accélérer ce processus.S : Quel est l’apport de l’élevage au sein de l’espace com-munautaire ?SS : L’élevage représente après le pétrole, un volume d’échange de plus d’un demi-milliard de dollars annuelle-ment au niveau de la région. Il y a des revenus extrême-ment importants qui sont dégagés dans un contexte où la filière élevage est moins valorisée. Une ville comme Lagos de plus de 20 millions d’habitants consomme par jour plus de 600 camions de bœufs. Chaque camion a, au moins, 40 animaux.S : Quel est l’impact de la recrudescence de l’insécuri-té sur l’économie de l’élevage?S.S. : Au Burkina tout comme au Mali, le bétail quitte de plus en plus dans les zones de conflits pour venir dans des zones dites sûres. Au Niger c’est le même constat. La réunion de concertation de haut niveau a souligné un autre cas : de plus en plus, les éleveurs vont en transhumance et ne reviennent plus. Nous allons prendre des dispositions pour mieux gérer cette situation. Il faut pour y remédier, un retour à la paix et à la sécurité dans l’ensemble des pays.

Cette priorité a été prise en compte au sommet des chefs d’Etat tenu à Ouagadougou. Des moyens doivent être don-nés aux Forces de défenses et de sécurité pour protéger la population et contrer le terrorisme, le grand banditisme, car tant qu’il y a de l’insécurité, aucune activité ne peut prospérer. Nous venons en outre, de mettre en place un instrument financier qui permettra d’apporter des innova-tions et des financements aux exploitations agricoles dans la région qui sera gérée par la banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Nous nous fixons un objectif de 80 millions de dollars.

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De la visite des réalisations du PRAPS - Sénégal

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ALBUM DU PRAPS

Visites des réalisations du PRAPS Burkina Faso

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ALBUM DU PRAPS

Visites des réalisations du PRAPS Mali

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ALBUM DU PRAPS

Visites des réalisations du PRAPS Tchad

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- Du 19 au 21 novembre 2019: Concertation de haut niveau sur la transhumance dans le bas-sin Ouest (Mauritanie, Mali, Sénégal, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Libéria et Sierra Leone) à Dakar, organisée par la CEDEAO, RBM et CILSS.

- 12 et 13 décembre 2019: 6è réunion du Co-mité technique régional du PRAPS ( CTR-6) à Niamey

Bulletin Trimestriel d’information du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel

Boulevard Moammar El Kadafi. 03 BP 7049 Ouagadou-gou 03-Téléphone : +226 25 49 96 00 - Fax : +226 25 37 41 32Site web : www.cilss.int - praps.cilss.intCourriel : [email protected] : @cilssinfos - Facebook : systeme.cilss DIRECTEUR DE PUBLICATION

Dr Djimé ADOUM , SE-CILSS

DIRECTEUR DE PUBLICATION DÉLÉGUÉE

Maty BA DIAO, Coordonnatrice Régionale du PRAPS

DIRECTRICE DE REDACTION

Régina BANDE, Experte en Communication PRAPS-CILSS

ONT COLLABORE A CE NUMERO

Romuald SOMDA, PRAPS -Burkina Faso

Maimounatou TOURE, PRAPS- Mali

Danifaba DEWA, PRAPS- Mauritanie

Saidou DAOURA, PRAPS- Niger

Yoro SARR, PRAPS -Sénégal

Souleymane Abderamane, PRAPS -Tchad

Régina BANDE, PRAPS-CILSS

Marian SOMDA/OUATTARA, Sidwaya, BF

Elysée YAO, SOIR INFO, RCI

Edwige YARO/BOTONI, Experte C2- PRAPS-CILSS

Mathieu SOSSOU, Stagiaire

CONSEILLER A LA REDACTION ET A L’ EDITION

Dank Koulou Abdoul Karim, Chef de l’Unité d’Appui au Management Communication-Information - documentation du CILSS

ECHOS DU PRAPS

« ... En cas de crise, les hommes fuient et ce sont les femmes et les enfants qui restent sur place. Dans le cadre de certains conflits et dans certains pays, des femmes sont parfois prises avec leurs enfants et sont transformées en esclaves sexuelles. Cela doit s’arrêter. Nous sommes là pour que la situation change. Nous intervenons pour qu’elles fassent l’objet de l’attention des organisations et des gouvernants .....Aujourd’hui nos efforts et mérites sont reconnus et j’ai reçu de nombreuses décorations. En décembre, mon pays envisage de me rendre hommage en me dédiant un film qui raconte ma vie...» : Kahdy Fall Tall, présidente fondatrice de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO)

Parole digne d’intérêt:

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