Écho-doppler carotidien chez le diabétique

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Flash pratique Angioplastie après 80 ans Marcel TOUSSAINT et Amine MELIANI CHG, Longjumeau L'augmentation continue de l'espérance de vie a amené à élargir les indications de I'angioplastie coronaire. Chez I'octogénai- M. Toussaint re, elle est de 6,8 ans chez l'homme et de 8,7 ans chez la femme. L'angor instable réfractaire au traitement médical représente la principale indication. Toutefois, I'angioplastie primaire devient le traitement de référence à la phase aiguë de l'infarctus, en raison du risque hémorragique de la fibrinolyse dans cette tranche d'âge. La coronarographie est souvent faite tardivement dans l'impasse thérapeutique, et les lésions sont souvent diffuses, contre-indiquant alors I'angioplastie. La coronarographie met en évidence des lésions souvent complexes, multitronculaires et la fréquence des sténoses du tronc commun et de I'interventricu- laire antérieure est élevée. Le taux de succès primaire est important, dépassant 90 %. Habituellement, seule la sténose responsable de la symptoma- tologie est abordée, si bien que la revascularisation n'est complè- te que chez 50 % des patients. La mortalité immédiate est deve- nue très faible et son taux avoisine actuellement 1 à 2 %. Les complications sont maintenant rares : le pontage en urgence a disparu dans les séries récentes grâce à l'usage des stents ; les complications sont essentiellement locales, au niveau du point de ponction fémoral, à type d'hématome, avec une fréquence avoisinant 3 %. La survie à long terme est satisfaisante : elle est en effet de 97 % à 1 an et de 74 % à 4 ans dans notre série et la majorité des patients demeurent asymptomatiques au cours de la période de suivi. Les indications de I'angioplastie chez l'octogénaire sont essen- tiellement : l'angor instable résistant à un traitement médical maximal, chez des patients en bon état général, à bonne fonction rénale, bonne fonction ventriculaire gauche, et la sténose du tronc commun chez un patient inopérable. Le taux de succès pri- maire est élevé, avec une faible mortalité hospitalière et un taux de complications raisonnable. Malgré une revascularisation sou- vent incomplète, I'angioplastie, combinée à la poursuite du traite- ment médical, permet d'obtenir la disparition des symptômes. Elle permet en outre à ces patients de retrouver une espérance de vie identique à celle des sujets << sains > , de leur âge. Écho-doppler carotidien chez le diabétique Albert LAGIER Centre hospitalier d'Alès Nous avons étudié par écho-doppler Les LS sont d'autant plus fréquentes qu'il existe d'autres carotidien (EDC) une population de 523 atteintes vasculaires : diabétiques non insulino-dépendants - chez les coronariens (n = 89) 1 sur 5 présente une LS (21,4 %) ; A. Lagier (DNID) sans critère d'exclusion à I'excep- - chez les artéritiques (n = 232) selon l'index de pression systo- tion d'AVC déià constitué. lique (IPS) : 1 DNlD sur 7 est porteur de LS (si IPS < 1) ; 1 sur 5 si Les résultats ont été divisés en : - pas de Iésion : sténose inférieure ou égale à 30 % (quantifiée selon la méthode européenne ECST) ; - Iésion bénigne (LB) : sténose de 30 à 70 % etlou plaques régulières ; - Iésion significative (LS) : sténose supérieure à 70 % eVou plaques emboligènes. Nous avons identifié 13,4 % de LS (n = 70) qui se répartissent en 3,8 % de sténose (n = 20) et 11,5 % de plaques à risque emboli- gène (n = 60). Sur 523 diabétiques : 70 patients à haut risque furent identifiés et 18 avaient une indication chirurgicale insoup- çonnée (chez les autres une surveillance accrue tous les 6 mois et un renforcement thérapeutique selon les facteurs de risques : AAR statine, insuline, etc.) a été nécessaire. L'analyse des résultats a montré une absence de corrélation avec la durée d'évolution du diabète (16 LS lors du diagnostic) ou avec le sexe. II existe une forte corrélation avec I'âge après 50 et 70 ans (2,7 fois plus à 50 ans et 11,6 fois plus à 70 ans). Cependant, il existe des LS à tout âge. IPS <'0,6: Au contraire, en l'absence d'artérite, il y à peu de risque de Iésion carotidienne (6,8 % de LS). Ces résultats nous conduisent à proposer chez les DNlD la réali- sation d'un EDC en dépistage systématique quels que soient I'âge, le sexe et dès le diagnostic du diabète. Ils nous incitent à la réalisation d'un EDC systématique chez les diabétiques ayant une atteinte coronaire ou artéritique, et justifient la recherche d'une ischémie myocardique silencieuse devant toute sténose carotidienne significative (en préopératoire). En pratique : Dépistage systématique AMc p&ye No 129 - 25 mai 2004

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Flash pratique

Angioplastie après 80 ans Marcel TOUSSAINT et Amine MELIANI CHG, Longjumeau

L'augmentation continue de l'espérance de vie a amené à élargir les indications de I'angioplastie coronaire. Chez I'octogénai-

M. Toussaint re, elle est de 6,8 ans chez l'homme et de 8,7 ans chez la femme.

L'angor instable réfractaire au traitement médical représente la principale indication. Toutefois, I'angioplastie primaire devient le traitement de référence à la phase aiguë de l'infarctus, en raison du risque hémorragique de la fibrinolyse dans cette tranche d'âge. La coronarographie est souvent faite tardivement dans l'impasse thérapeutique, et les lésions sont souvent diffuses, contre-indiquant alors I'angioplastie. La coronarographie met en évidence des lésions souvent complexes, multitronculaires et la fréquence des sténoses du tronc commun et de I'interventricu- laire antérieure est élevée. Le taux de succès primaire est important, dépassant 90 %. Habituellement, seule la sténose responsable de la symptoma- tologie est abordée, si bien que la revascularisation n'est complè- te que chez 50 % des patients. La mortalité immédiate est deve- nue très faible et son taux avoisine actuellement 1 à 2 %. Les complications sont maintenant rares : le pontage en urgence a disparu dans les séries récentes grâce à l'usage des stents ; les complications sont essentiellement locales, au niveau du point de ponction fémoral, à type d'hématome, avec une fréquence

avoisinant 3 %. La survie à long terme est satisfaisante : elle est en effet de 97 % à 1 an et de 74 % à 4 ans dans notre série et la majorité des patients demeurent asymptomatiques au cours de la période de suivi. Les indications de I'angioplastie chez l'octogénaire sont essen- tiellement : l'angor instable résistant à un traitement médical maximal, chez des patients en bon état général, à bonne fonction rénale, bonne fonction ventriculaire gauche, et la sténose du tronc commun chez un patient inopérable. Le taux de succès pri- maire est élevé, avec une faible mortalité hospitalière et un taux de complications raisonnable. Malgré une revascularisation sou- vent incomplète, I'angioplastie, combinée à la poursuite du traite- ment médical, permet d'obtenir la disparition des symptômes. Elle permet en outre à ces patients de retrouver une espérance de vie identique à celle des sujets << sains >, de leur âge.

Écho-doppler carotidien chez le diabétique Albert LAGIER Centre hospitalier d'Alès

Nous avons étudié par écho-doppler Les LS sont d'autant plus fréquentes qu'il existe d'autres carotidien (EDC) une population de 523 atteintes vasculaires : diabétiques non insulino-dépendants - chez les coronariens (n = 89) 1 sur 5 présente une LS (21,4 %) ;

A. Lagier (DNID) sans critère d'exclusion à I'excep- - chez les artéritiques (n = 232) selon l'index de pression systo- tion d'AVC déià constitué. lique (IPS) : 1 DNlD sur 7 est porteur de LS (si IPS < 1) ; 1 sur 5 si

Les résultats ont été divisés en : - pas de Iésion : sténose inférieure ou égale à 30 % (quantifiée selon la méthode européenne ECST) ; - Iésion bénigne (LB) : sténose de 30 à 70 % etlou plaques régulières ; - Iésion significative (LS) : sténose supérieure à 70 % eVou plaques emboligènes. Nous avons identifié 13,4 % de LS (n = 70) qui se répartissent en 3,8 % de sténose (n = 20) et 11,5 % de plaques à risque emboli- gène (n = 60). Sur 523 diabétiques : 70 patients à haut risque furent identifiés et 18 avaient une indication chirurgicale insoup- çonnée (chez les autres une surveillance accrue tous les 6 mois et un renforcement thérapeutique selon les facteurs de risques : AAR statine, insuline, etc.) a été nécessaire. L'analyse des résultats a montré une absence de corrélation avec la durée d'évolution du diabète (16 LS lors du diagnostic) ou avec le sexe. II existe une forte corrélation avec I'âge après 50 et 70 ans (2,7 fois plus à 50 ans et 11,6 fois plus à 70 ans). Cependant, il existe des LS à tout âge.

IPS <'0,6: Au contraire, en l'absence d'artérite, il y à peu de risque de Iésion carotidienne (6,8 % de LS). Ces résultats nous conduisent à proposer chez les DNlD la réali- sation d'un EDC en dépistage systématique quels que soient I'âge, le sexe et dès le diagnostic du diabète. Ils nous incitent à la réalisation d'un EDC systématique chez les diabétiques ayant une atteinte coronaire ou artéritique, et justifient la recherche d'une ischémie myocardique silencieuse devant toute sténose carotidienne significative (en préopératoire).

En pratique : Dépistage systématique

AMc p & y e No 129 - 25 mai 2004