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Acronyme

Programme STRARserv lorganisme gestionnaire du programmeN de dossier : ANR-08-XXXX-00Date de rvision:

Document de soumission BEdition 2008

ANR2008 - Document B / franais

AcronymeECCOLIV

Titre du projet(en franais)Eco-Culture de lOLIVier comme une nouvelle fonctionnalit pour les reconqutes cologique et socitale des sols mditerranens labandon et inflammables

Titre du projet(en anglais)Eco-culture of olive trees as a novel method of regaining fire-prone and abandoned Mediterranean soils through ecology and society.

SOMMAIRE1. Programme scientifique et technique/Description du projet61.1Problme pos61.2Contexte et enjeux du projet7La culture de lolivier dans le monde et lindustrie dolive en France7La ralit Franaise en 2008: loliculture en pleine mutation8Les Bioagresseursde loliveraie9Limitation des populations des ravageurs et phytopathognes par la lutte biologique10Qualit et Fertilisation biologique du sol avec la culture inter-rang de lgumineuses10Ecologie du paysage des oliveraies pare feu10Rle et Sauvegarde de la biodiversit vgtale dans lagrosystme de loliveraie11Valorisation biotechnologique des sous produits de lolivier pour une agriculture raisonne121.3Objectifs et caractre ambitieux/novateur du projet151.4Positionnement du projet171.5Description des travaux: programme scientifique et technique18Axe 1. Intensification Ecologique des systmes de production dolives19Tache 1 (WP1) Gestion des systmes de cultures (coordination F. Dosba)19Action 1. Gestion de larbre dans son agro-cosystme (animation N. Moutier)19Action 2. Nutrition et stress hydrique (animation N. Korboulewsky)20Tache 2 (WP2) Gestion de la qualit du sol (coordination J.J. Drevon)21Action 3 Structuration biologique et qualit physico-chimique des sols (animation R. Gros)21Action 4. Fertilisation biologique du sol: Impact des cultures associes de lgumineuses sur lagro-environnement (animation J.J. Drevon)23Tache 3 (WP3) Diversit et gestion des bioagresseurs (coordination T. Mateille)23Action 5. Rponse des communauts de nmatodes phytoparasites lintensification cologique (animation T. Mateille)23Action 6. Contrle de Verticillium dahliae, agent phytopathogne majeur de lolivier (animation C. Steinberg)25Action 7. Mise en uvre dalternatives respectueuses de lenvironnement pour matriser la mouche de lolive (animation F. Warlop)27Tache 4 (WP.4) Gestion Post-rcolte des produits Bio et sous produits (coordination J. Artaud)27Action 8. Qualit chimique de lhuile et valorisation des margines (animation P. Moulin)27Action 9. Stabilisation et valorisation des rsidus solides et liquides de loliculture (animation I. Perraud-Gaime)28Action 10. Compostage et lombricompostage des sous-produits de lolivier et qualits agronomiques (animation C.Prissol)29Axe 2- Ingnierie Ecologique des paysages et territoires31Tache 5 (WP5) Ecologie du paysage et gestion de la biodiversit (coordination T. Tatoni)31Action 11. Ecologie du paysage des oliveraies pare feu (animation E. Dumas)31Action 12. Biodiversit associe la culture des crales (animation L. Affre)32Axe 3- Elaboration de nouveaux paradigmes et mthodologies34Tache 6 (WP6) Bilan et proposition de stratgies (coordination S. Roussos)34Action 13. Bilan - organisation et stockage de donnes du cycle de production (animation F. Torre)34Action 14. Transfert des acquis vers les oliculteurs (animation S. Trinquier).341.6Rsultats escompts et Retombes attendues36Tache 1 WP1. Gestion des systmes de cultures36Tache 2 WP2. Gestion de la qualit du sol36Tache 3 WP3. Diversit et gestion des bioagresseurs36Tache 4 WP4. Gestion Post-rcolte des produits Bio et sous produits37Tache 5 WP5. Ecologie du paysage et gestion de la biodiversit37Tache 6 WP6. Bilan et proposition de stratgies381.7Organisation du projet391.8Organisation du partenariat431.8.1Pertinence des partenaires43Partenaire 1: IMEP UMR 611643Partenaire 2: IRD UMR1062 CBGP45Partenaire 3: ISM2 UMR 626346Partenaire 4: INRA UMR DAP 109847Partenaire 5: INRA SupAgro Montpellier UMR122248Partenaire 6: INRA-Universit de bourgogne, UMR MSE 1229, Dijon49Partenaire 7: INRA Sophia Antipolis Unit 1254 et quipe BPI50Partenaire 8: Groupement de Recherche en Agriculture Biologique501.8.2Complmentarit des partenaires511.8.3Qualification du coordinateur du projet511.8.4Qualification des partenaires581.9Stratgie de valorisation et de protection des rsultats602. Justification scientifique des moyens demands612.1Partenaire 1: IMEP UMR 6116612.2Partenaire 2: IRD CBGP UMR 1062622.3Partenaire 3: ISM2 UMR 6263632.4Partenaire 4: INRA DAP UMR 1098632.5Partenaire 5: INRA SupAgro UMR BSR 1222642.6Partenaire 6: INRA MSE UMR 1229652.7Partenaire 7: INRA Centre Sophia Antipolis652.8Partenaire 8: GRAB66Annexes67Annexe 1: Description des partenaires (cf. 1.8.1) (1 page maximum par partenaire)68Partenaire 1: IMEP UMR 611668Partenaire 1-A: IMEP Dep 2 Equipe Populations, Communauts, Paysages (PCP)69Partenaire 1-B: IMEP Dep 3 Equipe Diversit Fonctionnelle des Communauts Vgtales (DFCV)70Partenaire 1-C: IMEP Dep 3 Equipe dEcologie Microbienne et Biotechnologies EMB71Partenaire 2: IRD UMR1062 CBGP72Partenaire 3: ISM2 UMR 626373Partenaire 4: INRA UMR DAP 109874Partenaire 5: INRA SupAgro Montpellier UMR122275Partenaire 6: INRA-Universit de bourgogne, UMR MSE 1229, Dijon76Partenaire 7: INRA Sophia Antipolis Unit 1254 et quipe BPI77Partenaire 8: Groupement de Recherche en Agriculture Biologique78Annexe 2: Biographies (cf. 1.8.4) (1 page maximum par personne) Participation >25%79

Annexe 3: Implication des personnes dans dautres contrats (cf. 1.8.4) (un tableau par partenaire) .82

Annexe 4: Verger communal de La Fare les Oliviers - Protection du village contre les incendies 84

Annexe 5 Domaine les terres de Mistral; Montagne Ste Victoire.85

1. Programme scientifique et technique/Description du projet

1.1 Problme pos

Lolivier et les oliveraies constituent lun des symboles de lagriculture et des paysages du bassin mditerranen. Si lEspagne, lItalie et la Grce produisent eux seuls plus de 75% de la production mondiale dhuile dolive, la France, deuxime pays exportateur agroalimentaire derrire les USA, ne contribue qu 2% de cette production et doit donc importer 90% de sa consommation [1]. Une situation paradoxale alors que des terres propices et consacres pendant des sicles la culture de lolivier dans les rgions PACA, Languedoc-Roussillon et Corse sont actuellement laisses labandon et rgulirement brles par des feux de fort. Lolivier et sa culture, au sens large, constituent ainsi un patrimoine prserver. Lune des stratgies possibles pour sa prennisation repose sur une production dolives faibles niveaux dintrants, telle que prconise dans le cadre dune agriculture biologique. En effet, le recours cette stratgie est dans la plupart des cas aussi rentable long terme que les autres modes de production [2]. Les travaux dj raliss [3] ont dmontr quun amnagement du paysage pens dans une optique de conservation de la biodiversit, et donc de lensemble des services cologiques que cette biodiversit assure, constitue par exemple une stratgie efficace et moindre cot pour le contrle de certains ravageurs. Le dveloppement et la gnralisation de cette agro-cologie sont essentiels dans la recherche dquilibres sanitaires des cultures, notamment des cultures prennes, beaucoup plus exposes aux pullulations des bio-agresseurs [4,5,6]. Loliveraie priurbaine, pourrait ainsi jouer un triple rle: de bouclier protecteur contre les feux de fort et les inondations, de source de produits agro-alimentaires, de cration dactivits et donc demplois dans larrire pays. En outre, dans le contexte dune exacerbation rapide des contraintes et des contrastes saisonniers qui affecteront le climat mditerranen en relation avec les volutions du climat plantaire loliculture avec des objectifs de rentabilit conomique peut constituer une alternative la dprise agricole et labandon des activits pastorales. Des terres qui par la perte de leur fonction conomique constituent des espaces priodiquement, et de plus en plus profondment et durablement, altrs par des successions dincendies. Deux oliveraies pare feu ont ainsi t implantes avec laide de ltat pour sopposer cette dynamique fortement rcessive: une La Fare les Oliviers et lautre aux pieds du massif de la Sainte Victoire, lEst de la ville dAix en Provence.Avec le projet ECCOLIV, et en partant de ces expriences nous voulons contribuer une restauration et rhabilitation des paysages mditerranens, des cosystmes naturellement caractrises par une forte inflammabilit et combustibilit de ses formations vgtales et de plus en plus vulnrables en fonction des volutions climatiques et anthropiques actuelles et futures. Le projet de recherche analysera le poids des diffrentes contraintes et proposera des solutions pour quun ensemble de freins agronomiques, biotechnologiques et socitaux soit lev afin de permettre une gnralisation dun nouveau paradigme de production agricole conomiquement viable et cologiquement durable adapte aux conditions particulires et futures des rgions mditerranennes. Diffrentes quipes de recherche provenant des instituts de recherche (CNRS, INRA, IRD), de luniversit Aix-Marseille et de SupAgro de Montpellier, en association avec des gestionnaires et groupements interprofessionnels (ACOPA, AFIDOL, CTILF, SERFEL, Lyces agricoles, moulins dolives,) travailleront ainsi sur les mmes sites exprimentaux pour une intensification cologique des systmes de production dolives. Lobjectif du projet ECCOLIV vise ainsi une production dolive sans intrant (pesticides et engrais chimiques zro) forte valeur ajoute (Olive bio) qui, tout en constituant une activit conomiquement viable et cratrice demploi contribueraient stopper la dynamique actuelle de dsertification paysagre et humaine de ces espaces mditerranens. [1] Roussos S, Rohard C, Augur C, Perraud-Gaime I, Macarie H, Le Verge S (2006) The olive industry in France. In Recent advances in olive industry. Caruso T, Motisi A, Sebastiani L (Eds), Biotechnology and Quality in Olive (Olivebioteq-2006, Marsala) p141-150[2] Reganold JP (2001) Sustainability of three apple production systems. Nature 410:926-930. [3] OILB (2002) Directives pour la protection intgre des olives. In Directives Techniques OILB III; Organisation International de la Lutte Biologique et Intgre contre les Animaux et les Plantes Nuisibles.[4] Altieri MA (1999) The ecological role of biodiversity in agroecosystems. Agric. Ecosyst. Environ. 74: 19-31.[5] Silvestri F (1922) Etat actuel de la lutte contre la mouche des olives. In La lutte contre la mouche des olives dans les divers pays. Annexe au rapport de M.F. Bilbao y Sevilla, 6me Assemble gnrale Inst. Int. Agric. 1922.[6] Tscharntke T, Dewenter IS, Kruess A, Thies C (2002) Characteristics of insect populations on habitat fragments: a mini review, Ecol. Res. 17:229-239.

1.2 Contexte et enjeux du projet En 1980 et 1989, deux grands feux ont atteint les limites Nord du village de La Fare les Oliviers dans les Bouches-du-Rhne, en menaant directement les habitations. A titre de prvention il a t envisag la cration dune zone tampon, pour protger la commune et pour viter, conscutivement la destruction de la couverture vgtale, une forte et rapide rosion des sols. Ce projet de ralisation dune coupure arbore a t confi lOffice National des Forts (ONF). Lobjectif tait de crer une bande entretenue de 80 100 m de large dans la zone de contact entre la vgtation naturelle et le village. Ce pare feu devait recourir une vgtation la moins combustible possible tout en intgrant les contraintes daphiques et bioclimatiques et le contexte culturel et conomique pour en assurer son acceptabilit sociale. En effet, la ralisation envisage devait tre intgre dans le paysage environnant et rpondre des critres de fiabilit, de gouvernance et de gestion qui en garantiraient son efficacit et sa prennit. La ncessit de prparation du sol prventivement pour une meilleure efficacit contre le feu et les diverses contraintes exposes dans lannexe 4 ont permis de proposer lamnagement dune bande de 80 120 m de large (soit une superficie de 8 ha) plante denviron 2.000 oliviers associe des essences varies pour des finalits culturales, cologiques et paysagres. Les arbres de cette oliveraie, qui ont actuellement 10 ans, commencent produire. La municipalit souhaite maintenant protger lensemble des habitations en gnralisant cette stratgie via un doublement de sa surface. A loccasion de la plantation de cette nouvelle oliveraie, nous voulons mettre en place un dispositif dtude de cet agro-cosystme innovant correspondant une oliveraie pare feu haute valeur cologique et conomiquement rentable. Lannexe 4 correspond la description de cette oliveraie qui servira de terrain exprimental pour le projet ECCOLIV. Loriginal de lautorisation du Maire pour son utilisation dans le cadre du projet ECCOLIV est communique dans le document papier. Egalement, suite aux feux trs dvastateurs de la montagne Sainte Victoire, dans les annes 90, le Conseil Gnral des Bouches-du-Rhne, a fait planter une nouvelle oliveraie sur les collines lEst de la Ville dAix-en-Provence pour protger les villages environnants. Cette oliveraie qui a galement une dizaine dannes, stend sur 12 ha et compte plus de 4.000 oliviers, pouvant tre irrigus au goutte goutte. Elle fera galement partie des oliveraies exprimentales retenues pour tudier et terme optimiser le systme dune culture haute valeur environnementale (annexe 5). Ces deux oliveraies pare feu partagent en commun une implantation sur danciennes cultures doliviers (prsence de rejets spontans) certes actuellement abandonnes, compte tenu de la dprise agrocicole et dun redploiement au profit des sols de plaine plus grand potentiel agronomique et plus accessibles. Une perte de fonctionnalit qui se traduit par un envahissement de ces parcelles par des espces beaucoup plus inflammables comme les pins dAlep (Pinus halepensis). Afin de mieux connatre la situation actuelle du secteur olicole et le poids des diffrentes contraintes agronomiques, environnementales et conomiques qui psent sur la gestion de ces nouveaux agrosystmes, des synthses bibliographiques seront prsentes sur les questions cls telles que: (a) la place de la culture de lolivier dans le monde et en France ; (b) les bioagresseurs de loliveraie et les moyens cologiques de limitation des populations des ravageurs par la lutte biologique; (c) les moyens naturels de fertilisation du sol avec la culture inter-rang de lgumineuses; (d) lcologie du paysage des oliveraies pare feu et leur rle dans la sauvegarde de la biodiversit vgtale, et donc plus globalement cologique; (e) la valorisation des dchets solides et liquides des moulins olives et de la biomasse de la taille des oliviers pour une agriculture respectueuse de lenvironnement et restauratrice de la qualit des sols soit donc durable.

La culture de lolivier dans le monde et lindustrie dolive en FranceLa superficie olicole mondiale est estime 8 600 000 hectares, dont 95 % se situent dans le bassin mditerranen. La production moyenne en olive est de 10 millions de tonnes par an dont 92 % sont utiliss pour l'extraction d'huile, le reste tant consomm en tant qu'olive de table (IOOC, 2005). En France, premier pays exportateur des produits agroalimentaires de lUnion Europenne, la superficie olicole est seulement de 35 000 hectares dont plus de 80% sont situs dans les rgions PACA et Languedoc Roussillon. La production dhuile dolive est situe entre 3.500 et 5.000 tonnes par an. Par ailleurs, la consommation dhuile dolive en France est en constante augmentation. Elle tait de 35.000 tonnes en 1980 et de 95.000 tonnes en 2006. Actuellement, 30.000 oliculteurs cultivent les oliviers rpartis dans 13 dpartements mditerranens. Certains vendent leur propre production et on les appelle domaines. Plus de 220 mouliniers extraient lhuile des olives dans leur moulin huile. Plus de 30 confiseurs prparent des olives dans leur confiserie. 18 ppiniristes agrs multiplient les oliviers. Enfin, la prsence de logos Huile dolive de France et Olive de France sur les emballages garantit que lhuile et les olives proviennent doliviers cultivs en France et dun moulin ou dune confiserie situe en France (www.Afidol.org).La France est un petit producteur dhuile dolive dans le bassin mditerranen. Cela est d essentiellement aux conditions climatiques qui limitent ltendue des zones de culture de lolivier. Lolivier est cultiv dans quatre rgions du Sud de la France: Provence Alpes Cte dAzur, Languedoc Roussillon, Rhne Alpes, et Corse. La culture de lolivier ft introduite par les phocens au 6me sicle avant le Christ Marseille. Elle a t trs importante aprs le 14me sicle et un pic a t atteint au 18me sicle. La stabilit de cette culture tait lie aux conditions conomiques, qui rendaient cette culture intressante. La production dhuile dolive gnrait une source de revenus pour la population locale; ce produit avait une valeur commerciale apprciable, qui pouvait tre utilis par lindustrie du savon et tre export. A partir du milieu 19me sicle, une forte chute de la production de la culture de lolivier se produisit due diffrents facteurs lis des problmes politiques et conomiques. Ce dclin fut amplifi par les fortes geles du 20me sicle (1929, 1956). Cependant, ces vingt dernires annes, la culture de lolivier augmente nouveau. De nouveaux moyens mis en place par le Ministre de lAgriculture, des aides suite au gel de 1956 ont permis un regain dintrt avec un impact positif la fois sur la production dhuile dolive et des olives de table [1]. Au cours des 7 dernires annes, un plan de rnovation olicole, financ par lUnion Europenne, a permis de restructurer ou de planter 3.500 ha de vergers, de moderniser les moulins huile pour les mettre aux normes europennes et daccompagner certains programme de recherche auxquels lINRA et lAfidol ont particip.Il existe en France environ deux cents cultivars dolivier [2]. Seules quelques unes font lobjet actuellement dune vritable exploitation. Les varits franaises sont souvent infodes des aires de culture ce qui leur confre des caractristiques sensorielles et chimiques particulires. En dehors de leurs aires de culture, leur production devient souvent alatoire et dcevante. titre dexemple, lolivier Aglandau se dveloppe dans les Alpes de Haute Provence et les Bouches du Rhne, lolivier Salonenque dans les Bouches du Rhne, lolivier Tanche dans la rgion de Nyons. Toutefois, certaines varits comme lolivier Picholine ont des aires de rpartition trs larges. Principales varits franaises: Aglandau (20%), Cailletier (14%), Salonenque (15%), Tanche (9%), Picholine (9%), Cayon (3%), Bouteillan (3%), Grossane (3%)Les olives sont produites pour deux raisons principales: dune part elles sont mises en conserve dans des manufactures pour la consommation dolives de table, dautre part elles sont broyes pour en extraire lhuile. Arrives maturit, toutes les varits dolives peuvent tre utilises pour la production dhuile. Mais, pour la prparation dolives de table, seules quelques varits peuvent tre utilises. En fait, les olives destines la consommation de table doivent avoir une pulpe abondante et contenir des taux de sucre important. Parmi toutes les varits existantes, certaines sont plus goteuses prpares vertes (Salonenque, Berruguette, Lucques, Picholine) tandis que dautres ne le sont pas (Tanches, Grossane, Cailletier): chaque prparation tant diffrente suivant la varit.

La ralit Franaise en 2008: loliculture en pleine mutationLoliculture en France est en pleine mutation. Par exemple, la rgion Languedoc-Roussillon connat une volution constante de la production dhuile dolive depuis 20 ans: 762 tonnes dhuile dolive produites pendant la campagne 2006/2007 contre 466 t en 1996/1997 et 156 t en 1986/1987. Loliculture en Languedoc Roussillon, comme en rgion PACA, comprend des facettes diverses, au niveau: (a) de la production: allant de lamateur au professionnel investi totalement ou partiellement sur cette production; (b) des types de production: extensive, intensive ou en haie fruitire; huile et olives de table; (c) de leur cot de production; (d) de lorganisation de la transformation: oliveron (producteur ayant son unit de transformation), moulin priv et cooprative; (e) de la valorisation des produits; (f) de lorganisation conomique dans son ensemble. Dans le contexte actuel de crise viticole, les agriculteurs du Languedoc-Roussillon sinterrogent sur les perspectives quoffre loliculture et en particulier son intensification en culture traditionnelle (dans les limites de 416 arbres/ha imposs par les AOC) ou en haie fruitire (suprieure 1000 arbres/ha comme pour dautres espces fruitires). En rgion LR, le dveloppement de la production peut passer par lamlioration des techniques de production en culture traditionnelle, la plantation de nouvelles oliveraies conduites en culture traditionnelle plus intensive ou la plantation de parcelles en haie fruitire. De nouvelles plantations doliviers permettraient doccuper les terres sur lesquelles les vignes ou les arbres fruitiers sont arrachs actuellement, dutiliser le matriel de la viticulture ou de larboriculture, et de conserver le personnel qualifi des exploitations spcialise concernes.Jusqu prsent, la production franaise valorise plutt des niches commerciales en jouant sur le lien entre varit et territoire (les AOC existantes sont la plupart mono-varitales). Dans la dynamique dintensification par llvation importante de la densit (> 1000 arbres/ha), les producteurs ont tendance se dsengager des varits traditionnelles et de leur lien au territoire. Dans quelle mesure, ces producteurs olicoles intensifs pourront-ils asseoir leur production? Quelle place cela laisse-t-il aux productions traditionnelles? Comment amliorer la comptitivit de ces productions traditionnelles bases sur des varits de terroir, avec une image rgionale forte, comparativement ces vergers en haie fruitire?Actuellement, loliculture franaise reprsente une production de niche caractrise par un haut niveau qualitatif et des prix trs levs. Une rduction des cots de production implique surtout une diminution des charges de main duvre. Cet objectif passe par une mcanisation des vergers notamment pour les oprations de rcolte. La cueillette des olives par des mthodes traditionnelles reprsente jusqu 80% des charges de main duvre et constitue environ 50 80% du total des charges oprationnelles du verger doliviers [3;4]. Des exprimentations de plantation diffrentes densits dans un mme milieu ont montr quen augmentant la densit, la production par unit de surface du verger augmente galement jusqu un certain seuil. La mcanisation des oprations de cueillette du verger permet par ailleurs une rcolte rapide maturit optimale, gage dhuiles de meilleure qualit. Laugmentation de la densit de plantation (suprieure 1000 arbres/ha) est galement un moyen de matriser les cots de production en diminuant la dure dimmobilisation des capitaux pendant la priode qui prcde lentre en production, ce qui a t mis en place et fonctionne en Espagne. Cest pourquoi, depuis 1995, une cinquantaine doliculteurs franais se sont lancs dans ce nouveau mode de conduite de lolivier. Pour la rcolte, ils utilisent des machines vendanger quils ont adaptes lolivier. Par contre, quel est limpact cologique de ces vergers?Dans le cadre de loliculture traditionnelle, il y a galement un intrt travailler avec des varits de faible vigueur afin de faciliter les travaux de taille et de rcolte. En effet, dans le cas des autres espces fruitires, larboriculture a produit des porte-greffes nanisants qui confrent aux arbres une plus faible vigueur tout en permettant de continuer cultiver les varits traditionnelles. Lutilisation de tels porte-greffes en oliculture permettrait de cultiver plus facilement des varits franaises trop vigoureuses.Outre les aspects varitaux, la rgularit de la production et la matrise de la vigueur des arbres dj en place sont actuellement deux problmes majeurs. Celles-ci peuvent tre abordes sous deux aspects: dune part, le maintien de lolivier dans un volume compatible avec la rcolte la machine (type boggy) par une forme et une taille adaptes; dautre part, la rduction du dveloppement de larbre par une meilleure gestion des intrants (irrigation notamment) en terme de doses et de priode critique dapport. Le but tant alors dapporter des doses suffisantes pour une production rgulire et de bon niveau, mais suffisamment faibles pour ne pas entraner un excs de vigueur vgtative des arbres et lalternance de production associe, do la ncessit dun apport ajust aux priodes critiques pour larbre et sa production (quantit de fruits et dhuile produits et rgularit).

Les Bioagresseursde loliveraie Comme beaucoup de plantes cultives, lolivier est affect par un certain nombre dagents pathognes constitus dinsectes, de nmatodes, de champignons, de bactries et de virus. Cependant, contrairement au pommier, lolivier ne demande que peu de traitements. De plus, conditions que lon prenne un certain nombre de mesures prventives, comme par exemple la taille annuelle pour quilibrer larchitecture et favoriser la lumire et laration, on peut viter des maladies fongiques comme lil de paon (Spilocaea oleaginea), lutilisation de biocompost, pour diminuer les risques de nmatodes ou de verticilliose (Verticillium dahliae), la plantation des bandes florales ou bien le maintien des plantes htes pour le maintien dans ou autour de loliveraie des auxiliaires, contribue la rduction de la mouche de lolive. Parmi les bioagresseurs le plus redout est la mouche de lolive, Bactrocera (Dacus) oleae. Elle hiverne sous forme de pupe dans le sol pendant 8 mois. Les premiers imagos volent en juin, ils sucent le miellat des cochenilles et des psylles. Chaque femelle ne pond quun seul uf par olive. Les larves se nourrissent de la pulpe pendant 15 jours environ. En gnral, y a 3 gnrations par an. La nymphose sous forme de pupe a lieu dans le sol. Les fruits attaqus prennent une couleur rougetre ou violace et tombent prmaturment. La qualit de lhuile obtenue partir des olives endommages, est galement altre, lhuile devenant acide. Les gobes mouches piges jaunes insectes, appts avec des attractifs, permettent de dtecter la prsence des mouches et mme den diminuer le nombre. On utilise aussi des piges englus. La lutte biologique contre la mouche de lolive a fait lobjet de nombreux travaux dans le pass par lINRA Antibes et par des chercheurs grecs et italiens, notamment en Sicile. Ces travaux ont concern deux parasitodes endophages, Psyttalia (=Opius) concolor et Eupelmus sp. A cette poque, ces parasitodes ont t considrs comme efficaces mais, en France, ils avaient beaucoup du mal sacclimater [5]. Deux points importants seront expriments dans les oliveraies pare feu du projet ECCOLIV, dune part lutilisation de plantes hte pour favoriser la reproduction in situ des auxiliaires, et dautre part, lutilisation au pied de lolivier, dun biocompost contenant des lombrics mais aussi des champignons filamenteux entomopathognes (Metarhizium, Beauveria ou de nouvelles souches sauvages isoles du sol) pour attaquer et dtruire les pupes de la mouche de lolive, pendant les 8 mois dhibernation dans le sol.La verticilliose (Verticillium dahliae) est trs rpandue dans les vergers actuels en particulier sur les jeunes arbres irrigus. Elle se manifeste gnralement au printemps, suite une infection des racines par un inoculum constitu de microsclrotes qui se conservent dans le sol, et se traduit par des desschements brusques de rameaux entiers et parfois par la mort de jeunes oliviers. Enfin, parmi les bioagresseurs de lolivier, les nmatodes phytoparasites (NPP) napparaissent pas comme un problme majeur aux dires de la filire olicole, mais la situation en France est mal documente dans la littrature. Pourtant, ils constituent une part importante des pertes conomiques dans les 10 pays les plus producteurs au monde, dont ceux du bassin mditerranen (Espagne, Italie, Grce, Tunisie), laugmentation des populations de NPP tant attribue lintensification de la culture [6,7]. Dans le projet ECCOLIV, une action propose danticiper les problmes dorigine parasitaire (en particulier les NPP) que ne manquera pas dinduire lintensification de loliculture dans le Sud de la France, avec lobjectif de rechercher une solution durable leur gestion. La Tache (WP3) gestion de la diversit des bioagresseurs va tudier la nature, le cycle de vie et leurs ennemis naturels. Limitation des populations des ravageurs et phytopathognes par la lutte biologiqueLintensification de la culture moderne de lolivier ncessite une irrigation, une fertilisation et lutilisation de pesticides chimiques chaque jour plus importants, ce qui cause des dgts environnementaux tels que: rosion irrmdiable des sols, appauvrissement et dsertification, lessivage et pollution des nappes, disparition de la flore et de la faune indignes. La concentration de la culture olicole sur des bassins de production favorise galement laugmentation de la densit des populations des bioagresseurs de lolivier, comme la mouche Bactrocera oleae, principal ravageur responsable de pertes annuelles trs importantes lchelle du bassin mditerranen. Dans un tel contexte de monoculture, avec un environnement rduit au strict minimum (sol nu, verger), la lutte phytosanitaire doit tre trs performante et systmatise, en dbit des volutions rcentes en termes de lutte raisonne. Elle saccompagne alors de lourdes consquences sur la faune, neutre ou auxiliaire, ventuellement prsente dans le verger [8]. Ce contexte productiviste entrane aussi la prsence de rsidus dans les olives et lhuile, ce qui ne satisfait pas les attentes des consommateurs.Les pistes de recherche contre la mouche (pigeage massif, lutte biologique, insecticides naturels) naboutissent pas. Les professionnels attendent des solutions concrtes pour dvelopper lagriculture biologique (la mouche de lolivier tant le dernier vritable verrou technologique) ou pour tendre vers une protection intgre du verger. Les moyens de lutte prventive et de prophylaxie disponibles aujourdhui et recommands par le Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB) concernent une stratgie diversifie [9]. Tout dabord le travail du sol en hiver sous les frondaisons, est une mthode dintervention contre les pupes qui hibernent. Ensuite, le pigeage massif est rserver des situations bien prcises doliveraies dune surface minimale de 4 hectares. La technique des arbres piges consiste disposer environ 10% de varits trs attractives, de gros calibre, en bordure ou dans la parcelle de faon attirer trs tt les femelles qui vont pondre, et ces arbres subissent un traitement. Par ailleurs, lutilisation dinsectes parasitodes ou prdateurs de la mouche de lolive, na jamais vraiment abouti, malgr de nombreux essais avec notamment Psyttalia concolor en Sardaigne. La littrature signale cependant un cortge important dinsectes parasitant B.oleae mais dont limportance a t notablement rduite suite lutilisation des insecticides [10,11]. Enfin, lenvironnement du verger reste une composante essentielle intgrer, car un verger est souvent fortement dsquilibr, dautant plus que la diversit vgtale y est limite. Dans le projet ECCOLIV, cinq quipes de recherche (P1, P2, P6, P7, P8) travailleront ensemble et en coordination avec une quipe de lAfidol pour traiter diffrents aspects de lutte contre la mouche et les pupes de mouche de lolive; les nmatodes et la verticilliose.

Qualit et Fertilisation biologique du sol avec la culture inter-rang de lgumineusesLobjectif de la lgumineuse comme culture associe rside dans sa contribution directe au cycle bio-gochimique de lazote. Elle permet donc de raliser des conomies importantes dintrant azot. Elle permet ainsi de limiter les contaminations de lenvironnement associes aux apports mal raisonns dengrais azots minraux. Indirectement, la lgumineuse peut participer au cycle biogochimique du phosphore, en particulier en sols calcaires par sa capacit acidifier la rhizosphre. Elle solubilise ainsi les formes indisponibles de P du sol et les rend biodisponibles pour ses propres besoins, ainsi que pour ceux de la culture laquelle elle est associe. Par ailleurs, la plupart des lgumineuses sont des plantes forte prfrence mycorhizienne. Elles favorisent la multiplication de ces champignons symbiotiques dans sa rhizosphre et donc la disponibilit de spores pour linfection de la culture laquelle elle est associe. Or lolivier peut tre mycorhiz par des champignons du genre Glomus, qui auraient la capacit de le protger contre Verticillium dahliae qui est le pathogne fongique tellurique le plus nocif de lolivier et qui endommage en particulier les jeunes plantations succdant la vigne ou un dfrichement (AFIDOL).En raison dun intrt accru pour lagriculture de conservation des ressources, les biotechniques permettant de diminuer lutilisation dengrais minraux avec des microorganismes favorisant laccs des lments nutritifs sont envisages pour amliorer les rendements de culture en respectant lenvironnement. Les lgumineuses sont une excellente opportunit pour rpondre ces besoins en raison de leur capacit interagir avec des microorganismes utiles du sol tels que des bactries fixatrices dazote atmosphrique et des mycorhizes augmentant considrablement la prospection du sol par les racines, et permettant en consquence de rduire les intrants N et P. Cependant le dficit hydrique peut limiter considrablement le rendement dpendant de la fixation dazote, en rduisant la formation de nodules, et en consquence la teneur en azote et sa rpartition dans la plante [12], mais aussi en diminuant labsorption de P. Or la faible disponibilit du P est un autre facteur limitant de la production de lgumineuses en particulier dans les sols calcaires de zones mditerranennes. Des diffrences inter- et intra- spcifiques defficacit dutilisation du P pour la fixation dazote sont connues chez les lgumineuses. Le haricot est souvent considr comme un faible fixateur dazote. Cependant des lignes fort pouvoir de fixation dazote ont t identifies en Amrique Latine [13]. De plus certaines lignes expriment leur potentiel de fixation dazote mme avec des apports limits de P [14].

Ecologie du paysage des oliveraies pare feuEn cologie du paysage, le paysage est concevoir comme un ensemble htrogne dlments paysagers interdpendants qui ne peuvent tres considrs comme un ensemble dentits discrtes, soulignant limportance de leffet de voisinage entre lments sur lorganisation de la diversit cologique. En effet, les lments paysagers que sont lagriculture, les espaces semi naturels et lurbanisation, sont la fois sources et refuges de diversit puisquils sont susceptibles dalimenter comme dabriter bon nombre despces, en filtrant les espces qui ne peuvent sadapter aux conditions cologiques (microclimat, composants abiotiques,etc.) imposes par la nature mme de ces occupations voire de ces utilisations du sol. Lhtrognit paysagre entretient donc les patrons de diversit cologique, et lorsque cette dernire volue, par modifications de ses facteurs de contrle, on peut sattendre alors des changements dans les communauts cologiques. Notamment, lorganisation de loccupation du sol est influence par des facteurs dorganisation socio-conomiques, eux-mmes contraints par un certain nombre de facteurs cologiques, qui peuvent entraner des mutations rapides dans les modes d'utilisations du sol, voire irrversibles lorsquil sagit durbanisation.Lagriculture forme dartificialisation de lespace, offre des conditions cologiques locales propices au dveloppement et au maintien despces dites messicoles, parfois strictement infodes ces cultures [15,16] dont la prennit dans le paysage dpend, certes des facteurs intrinsques la culture (cf. action 12, pratiques, variables cologiques,etc.), mais aussi de la permabilit de son environnement, cest--dire de la capacit qui lui est offerte diffuser au sein de la matrice paysagre [17]. Les espces auront dautant plus de facilit se maintenir dans le paysage quelles pourront bnficier de zones au sein desquelles elles peuvent persister ltat de vgtation exprime ou latente. Pour exemple, il a t dj dmontr une influence importante des sous-ensembles paysagers sur la composition et la richesse floristiques de la vgtation du vignoble du Pays dAigues [18].

Rle et Sauvegarde de la biodiversit vgtale dans lagrosystme de loliveraieDans le cadre dun vritable dveloppement durable, la protection de lenvironnement et de la diversit biologique constituent un rel dfit pour notre socit [19]. Tandis que se mettent en place des mesures pratiques et lgales de conservation des milieux naturels, accompagnes de recherches scientifiques appropries, un compartiment complet de la vgtation reste ignor: les plantes infodes aux cultures. Or, ce vaste cortge, considr par les exploitants comme des mauvaises herbes indsirables, est maintenant le plus menac de la flore, en particulier les compagnes des moissons: les messicolesou sgtales. En effet, les recensements floristiques rcents de 3 rgions franaises trs diffrentes (Nord, PACA, Corse) placent les agrosystmes au premier rang des extinctions, puisque plus du 1/3 des espces disparues y vivaient (ex. 37 sur 140 dans le Var: [20]). Rappelons que les agrosystmes totalisent prs de 21 % des espces de la flore de France, cest--dire le second plus gros contingent aprs les zones humides.La plupart (70%) des espces messicoles menaces sont diplodes [21], et appartiennent des taxons anciens dots dune faible variabilit gntique, et donc une plasticit moindre, contrairement dautres adventices (genres Amaranthus, Chenopodium). Leur amplitude cologique est reste troite, caractre frquent chez les diplodes. Hors des parcelles agricoles, les messicoles ne peuvent pas persister. Une forte "valeur patrimoniale" des espces messicoles est actuellement reconnue au regard de leur origine biogographique et de leur endmisme/raret.En Occident [22,23] comme en Orient [24,25], ces rgressions drastiques incombent aux pratiques de lagriculture intensive (emploi abusif de produits phytosanitaires et dengrais, tri des graines...). Ces dveloppements se sont traduits notamment par une rgression importante des espces vgtales adventices et messicoles; rgression documente pour lensemble de lEurope [26,27,28,29]. Face cette hcatombe, parmi les 680 espces prioritaires du Livre Rouge [30] ou protges par la loi lchelon national [31] furent donc intgres 18 messicoles (dont 7 dj disparues de France) et 25 taxons lis aux cultures dont 10 aux Oliveraies. Malheureusement, ce timide essai de prservation est tout fait caduc, puisquen pratique la protection lgale ne sapplique pas auxparcelles habituellement cultives, mme pour les taxons rarissimes (ex. Garidella) ou endmiques (ex. Odontites lanceolata, Nigella gallica). La survie des espces lies aux cultures ncessitent donc la mise en place de mesures originales de gestion conservatoire, en accord avec les exploitants et au sein despaces particuliers, afin de garder la matrise du foncier. Dans le Sud-Est, le climat mditerranen et la pauvret des sols ont frein lagriculture intensive, permettant le maintien dune riche flore messicole dans les exploitations traditionnelles [32].Parmi les 50 messicoles les plus rares moins dune dizaine bnficient dune protection en PACA. Ce sont ces oublies des lgislateurs auxquelles nous allons nous intresser, afin de leur trouver de nouveaux gtes durables avec des travaux culturaux appropris.En conclusion, la majorit des messicoles menaces de Provence, et la plupart des plantes lies aux cultures, constitue un lment part entire de notre flore. Leur rgression correspond une rosion de notre patrimoine quon ne doit plus ignorer dans les mesures de maintien de la biodiversit [33]. Leur protection lgale tant caduque, leur sauvegarde ncessite une gestion approprie en accord avec une agriculture biologique. Pour cette raison, le projet ECCOLIV, servira de modle dtude pour la sauvegarde dune riche flore messicole dans les espaces inter rang sems avec des crales, afin de maintenir des zones refuge de multiplication et de sauvegarde.

Valorisation biotechnologique des sous produits de lolivier pour une agriculture raisonneLes olives ne sont pas des fruits trs riches en huile. Ainsi, la composition moyenne des olives est: eau 40 50% (eau de vgtation ou margines); matires solides 25-35% (grignons); huile 20-25% Les huiles dolive vierges (HOV), obtenues uniquement par des moyens mcaniques, sont des systmes chimiques complexes constitus de plus de 250 composs. Ils peuvent tre classs en deux grands groupes: les substances saponifiables (de 96 98% de lhuile) et les substances insaponifiables (de 2 4% de lhuile).Les composs phnoliques sont caractristiques des huiles dolives vierges et leur confrent des proprits particulires (stabilit oxydative, saveur). La production dhuiles dolive vierges ncessite un broyage des olives, suivi dun malaxage de la pte obtenue afin doptimiser le rendement dextraction. La sparation des phases liquides (huile et margines) de la phase solide (grignons) est ralise laide de diffrents quipements au sein desquels la pte dolive est soumise laction de forces diverses qui, en fonction du systme employ, peuvent tre: la pression (systme discontinu ou traditionnel) ou la force centrifuge (systme continu). Le systme discontinu spare les deux phases liquides de la phase solide. Les deux phases liquides sont ensuite spares par dcantation ou centrifugation. Le systme continu se subdivise en trois modes de fonctionnement possible: (i) le mode trois phases qui permet de sparer en une seule opration les deux phases liquides de la phase solide mais qui ncessite lajout deau dans la pte ce qui conduit environ 120 L de margines/100 kg dolive, (ii) le mode deux phases qui spare lhuile des margines plus les grignons et qui gnralement ne ncessite pas dajout deau. Ainsi, il est produit un grignon dit humide (contenant 60-70% deau) mais plus de margines, (iii) le mode deux phases et demie ncessite un ajout deau de 5 15 L deau/100 kg dolives spare. Ce mode permet de sparer lhuile dun grignon moins humide que prcdemment (contenant 53 58% deau) et une production rduite de margines allant de 5 20 L/100kg dolives. Laddition deau dans les procds dextraction centrifuge entrane une diminution de la teneur en composs phnoliques de lhuile, une augmentation de leur teneur dans la phase aqueuse et un accroissement du volume des margines. En effet, ces composs se rpartissent lors du malaxage et de la centrifugation entre les phases huileuse et aqueuse.Lindustrie olicole mondiale, en plus de sa production principale qui est lhuile (huile dolive vierge et huile de grignons) qui a t de 2.500.000 tonnes pour anne 2003, gnre deux rsidus: lun liquide (les margines) et lautre solide (les grignons). De plus, lolivier travers la taille (annuelle, bisannuelle, de rajeunissement, etc.) ou la rcolte mcanique engendre des rsidus tels que du gros bois et selon les estimations de nombreux pays, 25 kg de feuilles et brindilles (diamtre infrieur 4 cm) sont produits par an et par arbre. Ceci se traduit par une production annuelle dans le monde denviron 20 millions de tonnes de feuilles et brindilles fraches qui pourraient tre utilises en alimentation animale [34], ou compostes sur place en les mlangeant avec des margines.En Espagne, premier pays producteur dhuile dolive, le systme biphasique a t introduit vers les annes 1970 et actuellement il y a une production de 4.000.000 de tonnes de alperujo, un sous produit solide, compos essentiellement de lignine (31%), dhemicellulose (24%), de cellulose (14%) de matires grasses (11%) de protines (6%) de sucres solubles (6,5%), de phnols solubles (1,5%) et de nombreux sels minraux tant donn que les cendres reprsentent 6% de matire sche [35]. En rgion PACA pour 2003 il y a eu une production denviron 3.400 tonnes pour lhuile dolive, 12.000 tonnes pour les margines et 8.500 tonnes pour les grignons [36]. La proportion (margines, grignon) dpend du systme dextraction. Pour les systmes modernes continus, les volumes de margines gnres sont beaucoup plus importants que pour les systmes traditionnels (presses et hyperpresses) tant donn quil y a une addition deau au cours du malaxage de la pte dolives. Les sous-produits de lolivier sont donc nombreux, de composition diffrente et dutilisation trs varie suivant les diffrents pays. Les grignons dolive sont des sous produits solides essentiellement ligno-cellulosiques contenant la pulpe dolive et du bois mais aussi des matires grasses, des sucres, des aminoacides, des polyphnols et des sels minraux. La valorisation des grignonsse fait dans diverses applications suivant les pays et le contexte [37]: (a) Valorisation des grignons dolive en alimentation: Il convient avant toute alimentation de sparer les noyaux clats de la pulpe. En 2006, la Socit Pieralisi a mis au point de nouvelles machines capables de sparer partir des grignons dolive dune part la pulpe dolive et dautre part le bois des noyaux dolives [38]. Les produits ainsi obtenus peuvent tre valoriss sparment, la pulpe pour lalimentation, les noyaux en biocombustible ou autre usage. (b) Valorisation biotechnologique des grignons dolive: Les grignons dolive ont t utiliss comme substrat pour la culture de champignons filamenteux thermophiles par fermentation en milieu solide pour la production de lipases thermostables de Rhizopus oligosporus. Les matires grasses rsiduelles des grignons dolive favorisent la production importante de biomasse et des enzymes comme les lipases [39] (Projet PRAD 02/13). (c) Compostage des grignons dolive: Les rsidus solides ou pteux gnrs de lextraction de lhuile dolive sont riches en matire organique. Le compostage est la mthode la plus utilise pour la prparation des amendements organiques et pour la fertilisation des sols. Il permet de dtoxiquer ces rsidus solides contenant des substances phytotoxiques et antimicrobiennes cause de la prsence de phnols, des acides gras et des acides organiques. Souvent pour le compostage efficace des grignons on y ajoute des dchets vgtaux ou des dchets urbains. Plus rcemment, la socit Cabries-lombricompostage, a utilis avec succs, les grignons dolive pour llevage de vers de terre (Desbois, communication personnelle).Les margines comprennent deux fractions, lune insoluble (matire organique 64,6%) est essentiellement constitue de pulpes dolives, lautre soluble et contient les sucres (12%), les lipides (4,2%), les sels minraux (7,2%) et les composs phnoliques (2,2%). Des tudes de toxicit et de biodgradabilit de ces margines ont montr que la toxicit est due la fraction soluble et que les composs phnoliques de type anthocyanes et monomres aromatiques sont trs toxiques mais biodgradables. Par contre, les composs polyphnols responsables de la coloration noire sont peu toxiques et trs difficilement biodgradables [40]. Pour des quantits importantes, le compostage des margines est la manire la plus simple pour les recycler et consiste les mlanger avec des substrats agricoles solides [41,42]. Cependant la tendance actuelle vise rcuprer dabord des molcules antioxydantes comme lhydroxytyrosol, avant dorienter les margines vers le compostage ou le traitement dpuration de leau [43].Conclusion de lexistant et du potentiel: On peut dire que lolivier par son huile dolive, est une source de produits alimentaires et cosmtiques, par ses grignons une source alimentaire pour le btail, mais aussi une source de carbone et dnergie par ses rsidus et ses tailles, pouvant servir de substrat pour la croissance de microorganismes dans les procds biotechnologiques, en particulier pour la production de biopesticides (champignons filamenteux entomopathognes, nmatophages ou des antagonistes de Verticillium). Ainsi, ces actions sinscrivent dans une politique de dveloppement durable et devraient pouvoir tre gnralises divers sous-produits ligno-cellulosiques. Les moulins ont tout intrt valoriser ces sous-produits de faon dune part obtenir des coproduits ayant une valeur marchande et dautre part ne pas devoir payer la redevance de lAgence de lEau. On rappelle que suivant les rejets, lAgence de lEau peut percevoir une redevance (principe pollueur payeur) pouvant atteindre environ 300 /par tonne dhuile dolive. Parmi les pays producteurs dhuile dolive, lEspagne et la Tunisie sont les pays pionniers quand la valorisation industrielles des sous produits solides et liquides de lindustrie olicole. LItalie, est le seul pays europen ayant dvelopp une lgislation lui permettant dutiliser lpandage des margines dans les champs doliviers, sous des conditions bien rglementes. Dans le projet ECCOLIV, le WP4, traitera de la qualit de lhuile dolive produite dans loliveraie pare feu haute valeur cologique et de la gestion et valorisation des sous produits des moulins olives.[1] Argenson C, Pelcot J-F (2004) Loliculture en Rgion Provence-Alpes-Cte dAzur. 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1.3 Objectifs et caractre ambitieux/novateur du projet Le projet Eccoliv outre la protection des zones priurbaines contre les feux de fort et lrosion des sols dont ils sont lune des consquences, vise redonner, via une nouvelle oliculture, des fonctionnalits pour la reconqute cologique et socitale des sols mditerranens labandon et inflammables. Ces propositions ncessitent quun certain nombre de verrous technologiques et conomiques soit pralablement lev. Dans les chapitres prcdents, ont t identifis et dcrits les points faibles du processus de production qui ncessitent des recherches relatives, dune part, aux techniques culturales de lolivier et dautre part, aux stratgies de transformation des sous-produits de la taille des oliviers ou des dchets solides et liquides des moulins. Les objectifs d ECCOLIV visent identifier le pourquoi de ces verrous et proposer le comment y remdier. Lide est de fournir une gamme de solutions intgrer dans les amnagements qui seront linitiative et de la responsabilit des amnageurs/dveloppeurs privs ou publics. Il ne sagit donc pas de confondre les mtiers entre recherche et action. La fourniture de cette connaissance correspond bien un produit de la recherche en rfrence un concept innovantqui ambitionne dallier des proprits a priori antagonistes dune production dolive la fois cologiquement intensive et durable La dfinition et la mise en uvre de ces nouvelles pratiques concernent plus spcifiquement laxe 1.Latteinte de nos objectifs sera atteste par ladoption de nouvelles pratiques qui se traduiront par de meilleurs usages et par un meilleur dveloppement au sens large. En ce sens, les oliveraies de La Fare les Oliviers et de la Ste Victoire, seront au centre de nos problmatiques. Des oliveraies idales en matire dexprimentation o toutes les hypothses et les questions poses pourront tre testes. Nanmoins titre comparatif et interprtatif des observations et des analyses plus ponctuelles seront menes au sein d oliveraies exprimentales installes par lINRA, ou abandonnes, depuis plus ou moins longtemps. Ces agrosystmes permettront dy estimer la biodiversit et la pression parasitaire et dintgrer et de faire le lien entre systme de production et paysage. Ces approches contribueront resituer ces parcelles au sein de paysage et de son histoire et analyser les facteurs et les conditions qui ont parfois conduit la reprise des pratiques culturales aprs une priode dabandon, plus ou moins longue. Il existe une urgence procurer cette panoplie de savoirs et damliorations dans le contexte actuel o les oliveraies sont amenes se (re)dvelopper dans le sud de la France. Des modes de gestion pour une optimisation durable, et diversifie de loliveraie constituent ainsi un rel enjeu aux plans conomique, socital et environnemental. On considre quun systme est diversifi du fait de la variabilit des conditions et contextes locaux (diversit environnementale et paysagre, diversit gntique), mais aussi des objectifs assigns cette culture. Les finalits environnementales annexes (fonction de pare-feux, rhabilitation des sols, protection contre lrosion, gtes refuges pour les plantes messicoles) viennent ainsi en appui des orientations agronomiques et dexploitation qui constituent des sources majeures de diversification selon a) les usages : production en agriculture cologiquement intensive vs appellation contrle; b) les produits: olives de table vs huile; c) le souci de valorisation des sous produits qui constitue aussi une opportunit pour la cration de nouvelles activits en biotechnologie environnementale. Ainsi, lobjectif ne vise pas de proposer une oliveraie idale cl en mains et standard, mais au contraire, de fournir des avis clairs qui contribueraient la meilleure stratgie possible compte tenu des contraintes et des attentes locales. Avec le projet ECCOLIV, et en partant des expriences doliveraies pare-feu existantes (Fare Les Oliviers et Ste Victoire), nous voulons faire travailler ensemble et fdrer durablement diffrentes quipes de recherche provenant des instituts de recherche (CNRS, INRA, IRD), de luniversit Aix-Marseille et de SupAgro de Montpellier, en association et en partenariat troit avec des gestionnaires et groupements interprofessionnels (ACOPA, AFIDOL, CTILF, SERFEL, Lyces agricoles, moulins). Sur les mmes sites exprimentaux des recherches seront mnes pour lever un certain nombre de verrous scientifiques et technologiques en vue dune intensification cologique des systmes de production dolives. Ces verrous sont le prix lev de production dolives en France qui rsulte principalement: (1) dun sous-dimensionnement des oliveraies; (2) de ladoption dun systme de culture traditionnel non irrigu et coteux en main duvre; (3) de problmes rcurrents de bio-agresseurs comme la mouche de lolive ou la verticilliose; (4) dun non- ou sous-valorisation des sous-produits rsultant de lentretien des arbres et issus des moulins dextraction de lhuile ; (5) dune absence de recherche dintgration de loliveraie dans lcologie du paysage les oliveraies pourriaient en effet constituer en zone priurbaine non seulement une ceinture verte mais galement des biens et des services.Les quipes de recherche qui collaboreront dans le projet ECCOLIV vont analyser le poids des diffrentes contraintes lies ladoption dun systme cologique de culture de lolivier (sol, arbre, cultures associes, stress hydrique, bioagresseurs) et proposer des solutions pour quun ensemble de freins agronomiques, biotechnologiques et socitaux soit lev afin de permettre une gnralisation dun nouveau paradigme de production agricole conomiquement rentable et cologiquement durable adapte aux conditions particulires et futures des rgions mditerranennes. Enfin, il sera propos et modlis une production dolive reposant sur une diminution maximale des intrants (pesticides et engrais chimiques zro). Cette stratgie sera rendue possible par une gestion globale des bioagresseurs en faisant appel leurs antagonistes naturels. Un mode de lutte qui repose donc sur la conservation de la biodiversit au sein de loliveraie et sur une meilleure intgration de loliveraie au sein de son environnement. Cette production respectueuse de lenvironnement - qui pourrait en constituer le label - devenue une activit conomiquement viable et cratrice demplois contribuerait stopper la dynamique actuelle de dsertification paysagre et humaine de ces espaces mditerranens.

Originalit du projetEccoliv: Crer des connaissances sur les nouvelles mthodes et outils de gestion des territoires conciliant production et services cologiques en fdrant 8 quipes complmentaires relevant de lingnierie cologique (Ecologie du paysage, Ecologie fonctionnelle, botanique, physiologie, arboriculture, agronomie, entomologie, nmatologie, phytopathologie, biotechnologie pour la valorisation des sous produits). Reforestation des zones mditerranennes priurbaines dvastes par les feux de fort, en crant des oliveraies modernes dune taille suffisante pour assurer leur rentabilit conomique (10 hectares/unit) Culture cologiquement intensive de varits doliviers adaptes la rcolte mcanique et irrigue avec une gestion optimise de leau. Plantation en lignes de 100 500 m de longueur, avec un arbre 5 m de distance et 10 m de distance entre chaque ligne (200 arbres/hectare). Utilisation des espaces interligne pour des services cologiques: - conservation de la biodiversit en cultivant des crales et des messicoles- enrichissement en azote grce aux lgumineuses. Crer des zones refuges et assurer ainsi la sauvegarde de la biodiversit en particulier des espces mssicoles, en voie de disparition dans la rgion Paca. Rotation des cultures entre chaque ligne, pour matriser les populations des bioagresseurs (nmatodes, champignons phytopathognes). Retour au champ sous forme de compost, de lombricompost ou dpandage des margines dune grande partie de la biomasse produite. Traiter et valoriser les sous produits agroindustriels (grignons dolive, margines). Restaurer les sols lessivs aprs des feux de fort successifs. Produire un biocarburant ou du savon de Marseille, partir des carts et des dchets dolives . Cration de 2.000 emplois directs larrire pays de la Rgion PACA Elargir le projet dautres pays mditerranens europens qui connaissent les mmes problmes de feux de fort (Portugal, Grce et Chypre) et dans le cadre dune coopration nord-sud permettre le transfert des technologies vers les pays du sud de la Mditerrane soumis un prossessus de dsertification acclr. 1.4 Positionnement du projet A notre connaissance, actuellement, il ny a pas de projet de recherche similaire ECCOLIV, regroupant autant de disciplines scientifiques pour tudier le systme de culture cologiquement intensif. Par ailleurs, ce projet sinscrit dans la logique des recherches-exprimentations menes sur lolivier en France depuis plusieurs annes. Celle-ci est mene principalement par plusieurs organismes:- lINRA de Montpellier qui a mis en place ds 1996 des programmes de recherche-exprimentation en rponse la demande professionnelle. Les programmes dvelopps portent sur les ressources gntiques, larchitecture, la pollinisation, la multiplication et, plus rcemment, sur la rsistance au froid,- lAFIDOL (Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive) qui a t cre en 1999 et qui dveloppe des programmes dexprimentation sur la protection phytosanitaire, lirrigation, le brunissement, les techniques de transformation et la valorisation des sous-produits.- le GRAB et le SRPV dAvignon qui travaillent sur la lutte biologique ou traditionnelle contre les principaux ravageurs et maladies de lolivier (mouche de lolive, il de paon, ).- la SERFEL (SICA dExprimentation Rgionale Fruits et Lgumes), situe St Gilles dans le Gard, qui a mis en place en 2003, avec la participation de lAFIDOL et de BRL, deux parcelles dexprimentation: une sur lalimentation hydrominrale de lolivier, lautre sur la taille spcifique lolive de table.- la mairie La Fare les Oliviers, avec le concours de lONF a mis en place en 2000 une oliveraie pare feu sur 8 hectares.- le Conseil Gnral des Bouches-du-Rhne qui a mis en place une oliveraie pare feu de 12 hectares dans le massif de Sainte Victoire, lest de la ville dAix-en-Provence.Des groupes par thmatiques ont t crs. Ils permettent de travailler en plus petit comit sur un thme prcis. Ils regroupent les organismes impliqus dans cette thmatique et permettent dintgrer des producteurs dans la participation aux essais. A ce jour, 6 groupes existent, notamment:- un rseau national Ressources gntiques Olivier, co-anim par J.P. Roger (CBNM Porquerolles) et N. Moutier (INRA Montpellier), qui existe depuis 1998 - 71 participants, ainsi que les sous-groupes Ressources gntiques par dpartement mis en place en 2006 pour travailler plus efficacement sur les varits de chaque dpartement,- un groupe denseignants-chercheurs de lUniversit Paul Czanne, anim par le Pr Jacques Artaud, UMR 6263, sur la composition chimique des huiles dolive en partenariat avec le Comit Technique de lOlivier, Aix-en-Provence, (Christian Pinatel) et le Service Commun des Laboratoires du Ministre des Finances, Marseille, (Directeur Michel Gurre, Dr Denis Ollivier). La Fare les Oliviers, avec le concours de lONF a mis en place en 1996 une oliveraie pare feu sur 10 hectares.

Le projet ECCOLIV a parfaitement bien sa place dans lappel doffre Systera. En effet les 4 premiers WP rentrent dans laxe 1 du projet Systerra Intensification cologique des systmes de production dolives alors que les deux autres WP rentrent respectivement laxe 2Ingenierie des paysages et territoires et laxe 4Elaboration de nouveaux paradigmes et mthodologies.

1.5 Description des travaux: programme scientifique et technique

Diffrentes quipes de recherche provenant des instituts de recherche (CNRS, INRA, IRD), de SupAgro de Montpellier, de lIUT et de luniversit Aix-Marseille et, en association avec des gestionnaires et groupements interprofessionnels (ACOPA, AFIDOL, SERFEL, CTILF, Lyces agricoles, moulins dolives,) travailleront ainsi sur les mmes sites exprimentaux pour une intensification cologique des systmes de culture de lolivier (Figures 1 & 2). Deux sites doliveraie pare feu (La Fare Les Oliviers et la Sainte Victoire), ainsi que des oliveraies traditionnelles en Languedoc Rousillon, seront slectionns de commun accord en dbut du projet, pour installer le dispositif dtude de lagro-cosystme innovant doliveraie haute valeur cologique et conomiquement rentable (Fig. 2). Le projet de recherche ECCOLIV est structur en 6 Taches ou Work Packages (WP) portant sur des oprations de recherche lies la gestion de 1) larbre; 2) la qualit du sol; 3) la diversit des bioagrsseurs et 4) la Gestion post rcolte des produits et sous produits de moulins olive. Le cinquime WP porte sur la gestion du paysage et la gestion de la biodiversit. Le dernier WP, bnficiant de lensemble des acquis exprimentaux, sera ax sur llaboration des nouveaux paradigmes doliveraie pare feu pour la reconqute cologique et socitale des sols mditerranens.Le projet ECCOLIV se dcline aussi selon trois axes oprationnels complmentaires correspondant parfaitement aux axes de lappel doffre Systerra. Laxe 1 intensification cologique des systmes de production dolives comporte 4 WP, alors que laxe 2 Ingnierie des paysages et territoires et laxe 3 Elaboration de nouveaux paradigmes comportent un unique WP par axe. Dans les schmas ci-dessous, les relations entre WP et les axes du projet Eccoliv sont illustres.

Axe 1. Intensification Ecologique des systmes de production dolives Lintensification cologique des systmes de production dolives sappuie sur le dveloppement de lagro-cologie qui dsigne lapplication des concepts et principes cologiques la conception et la gestion dcosystmes agricoles durables.Un agro-cosystme sapplique donc une production agricole qui, en plus des interactions lies au fonctionnement dun cosystme, prend principalement en compte les interventions des agriculteurs en termes ditinraires techniques, des transformateurs et la valorisation des sous-produits.Il convient donc au niveau de loliculture de promouvoir:- le respect de lenvironnement (limitation des diffrents intrants chimiques et gestion optimise de leau), limitation des interventions au niveau du sol, optimisation de la gestion de larbre et de sa production (taille, rcolte,).- le dveloppement dune oliculture conomiquement viable et fonde sur une approche scientifique globale.- llaboration de produits de bonne qualit nutritionnelle et organoleptique.Il sagit donc dans cet axe de:- rduire au maximum lutilisation dintrants chimiques ou artificiels et de renforcer toutes les interactions biologiques.- grer la fertilisation en recyclant la biomasse.- rechercher de nouveaux modes de conduite, voire de nouveaux gnotypes adapts ces agrosystmes en sappuyant sur les concepts du dveloppement architectural de lolivier

Tache 1 (WP1) Gestion des systmes de cultures (coordination F. Dosba)Lobjectif de cette tude sera de mesurer de manire comparative limpact de la mise en uvre progressive ou systmatique de lagro-cologie sur diffrents systmes de culture sur des oliveraies dj en production ou sur de nouvelles plantations.En sappuyant sur un dispositif exprimental solide, lvaluation des performances agronomiques et conomiques de productions dans le contexte dagro-ecosystmes haute valeur cologique sera aborde.Pour chaque site, un suivi exhaustif et prcis des itinraires techniques sera ralis en matire dinterventions culturales: dveloppement et conduite de larbre, apports hydriques, fertilisants organiques, protection phytosanitaire, en particulier pour la mouche de lolive.Par ailleurs, des indicateurs seront recherchs pour valuer: la croissance et le dveloppement des arbres, les effets des apports organiques lis au broyage des bois de taille, au lombri-compostage et aux cultures associes, la production en quantit et en qualit, le cot de la production et le cot nergtique global.Enfin, une approche de modlisation du systme complexe que reprsente une oliveraie haute valeur cologique sera envisage pour la gestion des intrants, lis principalement la fertilisation et lapport en eau en relation avec le WP 6 tche 13.

Action 1. Gestion de larbre dans son agro-cosystme (animation N. Moutier)Objectifs de la tche- Dfinition du dispositif exprimental mettre en place principalement sur les 2 rgions concernes, PACA et LR.- Mise en place et suivi de lagro-cosystme en intgrant les rsultats obtenus par ailleurs (ex. gestion de la biomasse, utilisation des rsidus, validation de la protection biologique contre la mouche en cours de programme)- Gestion de larbre en tudiant son architecture, sa croissance et son dveloppement en fonction des diffrents intrants et contraintes environnementales.- Matrise de la production et limitation de lalternance par les approches de la conduite de larbre notamment par la taille.- Comparaison systme agro-cologique versus systme conventionnel franais pour diffrents systmes de culture existant en France- Incrmentation de la base de donnes gnrale du consortium pour aborder la modlisation de la conduite de larbre et de sa production (croissance, dveloppement, taille, rcolte)Programme dtaill des travaux- Elaboration du dispositif exprimental: choix des vergers exprimentaux pour lensemble du consortium, dfinition des parcelles lmentaires dtude: varits, conduite des arbres et dfinition prcise du dispositif- Elaboration de stratgies de conduite du verger: mesure du dveloppement des arbres, recueil de donnes architecturales et proposition de gestion de la taille des arbres en fonction des ractions des arbres au passage en agro-cosystmes - Evaluation du bois de taille et suivi fertilisation, bois ramal fragment, lombri-compostage, pandage de margines (en relation avec les producteurs et WP 4)- Suivi hydrique sol et arbres (SERFEL en relation avec producteurs et WP1 tche 2) - Gestion de lenherbement du verger (en relation avec les producteurs et WP 2)- Suivi protection phytosanitaire, principalement mouche de lolive (en relation avec les producteurs et en application des rsultats obtenus dans WP3)- Mesures quantit et qualit rcolte (en relation avec WP4)- Cot de la production et cot nergtique global (Centre de transfert en interaction avec les producteurs exprimentateurs et WP 6 )Mthodes et choix techniques, manire dont les solutions seront apportesImplication sur les 2 vergers de rfrence pare feu (La Fare les Oliviers et Sainte Victoire) avec une implantation dun jeune verger en continuit de lexistantImplication sur les vergers exprimentaux dj en place (SERFEL et Centre de transfert avec le domaine exprimental de Montpellier SupAgro) avec possibilit dextension pour accueillir diffrents types de matriel vgtal: messicoles et culture en bandes, plants greffs versus plants sur propre racine, clones nanisants,Approche participative des producteurs impliqus Comparaison de nouveaux itinraires techniques versus tmoin en culture traditionnelle franaise:- Dsherbage mcanique / dsherbage chimique- Irrigation avec suivi tensiomtrique et estimation des besoins en eau de larbre / irrigation daprs prconisations INFOLIVE- Fertilisation organique, pandage de margines, broyage des bois de taille, lombri-compostage / fertilisation chimique- Protection phytosanitaire bio (kaolinite, auxiliaires) quand disponible / protection phytosanitaire chimique- Cultures associes / enherbement avec des graminesRisques de la tche => solutions de repli envisagesDifficults dobtention du matriel vgtal => pour lenherbement, orientation vers plantes aromatiques; pour matriel olivier innovant, substitution par des systmes de conduite diffrents avec le matriel vgtal classique Attaques de ravageurs non matrise => combinaison des approches de lutte agro-cologiues ou reprise des approches conventionnelles de la culture si pas dautre solution alternativeAccident climatique=> repli vers les autres vergers du dispositifDmobilisation des producteurs par rapport la forte implication demande sur 4 ans pour la mise en place et lapplication du protocole exprimental => prise en charge partielle du surcot li lexprimentation, intressement la production, approche participative, informations et formations, rflexions sur la valorisation conomique des agro-cosystmes.

Action 2. Nutrition et stress hydrique (animation N. Korboulewsky)Les vgtaux ont la capacit dadapter leur mtabolisme face aux conditions changeantes de leur milieu. Ltude des mcanismes impliqus, permet dune part de mieux comprendre les processus mtaboliques en jeu et dautre part de mieux cibler les actions visant amliorer les performances des individus. Ce travail permettra didentifier les meilleures conditions parmi les modes de conduites tests (cultures entre les lignes doliviers, apport nutritionnel par du compost, irrigation, etc.) pour obtenir un statut nutritionnel et hydrique des oliviers optimal, limitant ainsi les ravageurs. Cest dans cette optique que nous tudierons limpact des diffrentes pratiques sur ltat physiologique des oliviers et sur la production dolive.Lolivier est une plante caractristique du Basin Mditerranen avec lEspagne, lItalie et la Turquie comme principaux producteurs dhuile. Au cours de ces dernires dcennies, la production sest accrue de 230% et cette augmentation est en grande partie due lirrigation [1]. Outre laspect quantitatif de la production, lirrigation amliore galement la qualit des huiles ainsi produites [2]. Avec la demande croissante en eau dans le monde, lurgence dans lamlioration des pratiques dirrigation simpose dans une stratgie de gestion durable des ressources en eau [3]. Ainsi, la FAO (Organisation Mondiale de lAgriculture) a propos une mthode de calcul des apports en eau [4] mais cette approche ne prend en compte des paramtres comme:(i) la demande en eau des plantes qui varie selon la phnologie, (ii) la nature du sol, (iii) la densit de plantation, et (iv) les conditions microclimatiques de la culture. Ce travail sera ralis sur des parcelles dolivier plus ou moins irrigues pour rpondre aux questions principales suivantes:- quelle est la rponse saisonnire et interannuelle de lolivier lirrigation?- quels sont les marqueurs clefs de la rponse au stress hydrique?- en quoi lirrigation amliore-t-elle la qualit de lhuile?Les rponses apportes ces interrogations permettront de proposer une vritable stratgie dirrigation dans la perspective dune production durable dhuile dolive.En parallle, la gestion de cultures entre les lignes doliviers et lapport de compost sont autant de facteurs qui modifient des caractristiques du sol se rpercutant sur la nutrition des oliviers et donc sur leur rsistance aux pathognes et sur la qualit des olives. Ainsi, les objectifs de cette tude serontgalement:- lestimation des flux de nutriments dans ce systme (apports au sol cf tche 1, prlvements par les cultures) afin de dfinir un cahier des charges pour une gestion durable des ressources en nutriments du sol- ltude du statut physiologique des oliviers dans les diffrentes conditions de culture tests ( compost, irrigation, cultures entre les lignes doliviers et quelles espces semes) pour identifier la meilleure conduite de loliveraie.Prsentation succincte de la dmarcheDans les parcelles soumises aux diffrents modes de conduite tests, avec rptition et chantillonnage alatoire, diffrentes mesures seront ralises:a-Mesure des activits photosynthtiques et respiratoiresCes 2 processus physiologiques seront apprhends travers diffrentes courbes de rponse avec un fluorimtre et analyseur de gaz du type LI-COR 6400:-Intensit photosynthtique versus concentration interne du CO2-Intensit photosynthtique versus intensit lumineuse-Profile diurne de lactivit photosynthtiqueb-Mesure du bilan hydrique. Elle concerne la fois des mesures de la teneur en eau dans le sol, la plante et latmosphre.- Teneur volumtrique de leau dans le sol obtenue via une sonde neutron calibre pour le sol correspondant- Etat hydrique des arbres. Des fluxmtres de sve seront installs pour des enregistrements en continu avec centrale dacquisition- Mesure de la conductance stomatale sur les faces abaxiales des feuilles.c-Mesure de la croissance. Analyse des cernes ligneux et suivi de llongation des bourgeons.d-Dosage des lments minraux et des pigments photosynthtiques dans les feuilles dolivier. e-Mesures des flux de nutriments entre les lignes dolivier. Dosages des nutriments et calcul des exportations ou du retour au sol selon la conduite envisage (rcolte des graines et enlvement des chaumes, rcolte et chaumes laisss dans la parcelle, etc.)f-Acquisition de donnes mto: mini centrale dacquisition in situ.Ces rsultats seront mis en rapport avec les rsultats des autres tches, notamment les donnes physico-chimiques de sol et sur la rcolte (production et qualit des huiles).

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Tache 2 (WP2) Gestion de la qualit du sol (coordination J.J. Drevon)Action 3 Structuration biologique et qualit physico-chimique des sols (animation R. Gros)La qualit d'un sol est dfinit comme tant sa capacit assumer ses fonctions de productivit, contribuer la protection de la sant des cosystmes et de la qualit de l'eau contre les agressions anthropiques, et retrouver aprs une perturbation un fonctionnement physique, chimique et/ou biologique identique ou proche du fonctionnement initial dans un temps court l'chelle humaine [1,2,3,4,5]. Les pratiques agricoles non raisonnes conduisent une modification durable de ces proprits et dgradent sa qualit [6,7]. Dans toute culture et encore plus dans le contexte dune oliveraie cologiquement intensive, la qualit du sol et son maintien sont le cur dune gestion durable de la plantation. Nous suggrons que la conservation de la qualit du sol doliculture cologiquement intensive ncessite lapplication de pratiques culturales raisonnes, cest dire garantissant des conditions physiques et chimiques favorables une productivit vgtale importante tout en permettant une diversit et une dynamique microbienne leves. Lobjectif gnral de cette tache est de dfinir sur la base des indicateurs physiques, chimiques et microbiens, les modalits dune culture complmentaire raisonne, qui permettrait une productivit olicole importante et une gestion durable de la qualit du sol. Pour cela, le projet ECCOLIV propose de tester plusieurs modalitsde pratiques agronomiques complmentaires lolicultureet danalyser leur potentiel agronomique sur des indicateurs physiques, chimiques et microbiens de la qualit des sols. Les modalits retenues sont:Des cultures entre les rangs de lgumineuses, dune poace annuelle monospcifique, dune prairie dont la composition sera soit oriente soit spontane. Des pratiques culturales effectues au pied des oliviers: irrigation ou non, et apport ou non de compost issu de la biomasse vgtale produite sur place (taille, arrachages) et des dchets solides (grignons dolives) et liquides (margines).Actions proposes Prciser le rle de la vgtation herbace dans les relations entre la structuration physique et la structuration biologique des sols. L'homme utilise les systmes prairiaux, soit artificiels, soit naturels (pelouse, prairie, jachre) pour restaurer la fertilit des sols cultivs de manire trop intensive. Cette fertilit est relie la stabilisation du C organique et la stabilit des agrgats [8]. Le pouvoir colonisateur, la rsistance aux conditions extrmes des milieux arides [9] font des Poaces prennes des lments particulirement importants de la formation et du fonctionnement des sols. Linfluence des plantes sur la formation et la stabilit des agrgats est galement variable en fonction de lespce [10], mais est particulirement importante pour les gramines [11]. Nous dterminerons si la rhizosphre et les agrgats stables constituent des zones refuges de diversit microbienne [12], et ainsi soutiennent des niveaux de fonctions minralisatrices microbiennes importantes.Evaluer les effets dun apport de lombric compost sur la qualit des sols: Lagriculture intensive puise les stocks de matires organiques rendant les sols moins productifs [13] et plus vulnrables aux risques drosion par la pluie [14]. Les amendements organiques stimulent les microorganismes autochtones du sol dynamisant ainsi les cycles biogochimiques [15] et augmentent la disponibilit des nutriments essentiels aux vgtaux [16]. Cette allocation exogne de matire organique entrane la colonisation des sols par de nouvelles communauts de microorganismes, avec une augmentation de la biomasse microbienne du sol [17]. Il se produit donc un remaniement des communauts indignes des sols traits pouvant ainsi modifier leur diversit fonctionnelle catabolique [18] voire induire laugmentation de la biodiversit microbienne [19]. Nous dterminerons la valeur agronomique et conservatrice de la qualit du sol dun apport de lombric compost fabriqu avec des rsidus de loliculture et la ncessit ventuelle de combiner ces apports avec une irrigation ou une vgtalisation raisonne.Description des travaux faire: Indicateurs physiques de la qualit du sol : Les paramtres suivants seront suivis dans chacune des modalits et chaque anne: densit apparente, point de fltrissement, capacit au champ, porosit, stabilit structurale, granulomtrie. Indicateurs chimiques de la qualit du sol: Les paramtres suivants seront suivis dans chacune des modalits, chaque annesur des sols non rhizosphriques, rhizosphriques et des agrgats stables prlevs entre 0 et 30 cm de profondeur: calcaire actif, pH, phosphore totale et assimilable, calcium changeable, magnsium changeable, capacit dchange cationique (CEC), bore, matire organique, azote total, rapport C/N, acides humiques, acides fulviques. Indicateurs microbiologiques de la qualit du sol:Pour chacune des modalits et chaque anne, les rponses bactriennes des sols rhizosphriques et non rhizosphriques, et des agrgats stables seront values la fois en terme de taille des communauts (biomasse microbienne et fongique), d'activits (activits enzymatiques extracellulaires, minralisation du carbone et de lazote, diversit catabolique, fixation potentielle de lazote) et en terme de structure gntique de la communaut bactrienne globale (DGGE du 16S) et de la guilde des fixateurs dazote (PCR / RFLP du gne nifH). Ces donnes seront corrles aux variables physico-chimiques dcrites ci-dessus.

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Action 4. Fertilisation biologique du sol: Impact des cultures associes de lgumineuses sur lagro-environnement (animation J.J. Drevon)Lobjectif dans cette tude sera de vrifier si lamlioration de lutilisation de P pour la fixation dazote est une voie de slection favorable une meilleure adaptation des lgumineuses dans des systmes de culture mditerranens de lOlivier et si elle contribue aux services cologiques de leurs symbioses rhizobiennes et mycorhiziennes, en particulier pour la fertilit N et P du sol et ltat sanitaire pour lolivier associ.Deux lgumineuses modles (Medicago truncatula pour une lgumineuse fourragre, Phaseolus vulgaris pour une lgumineuse graine) seront tudies, pour lesquelles les teneurs des sols en phosphore et matire organique, seront suivies dans un rseau de parcelles de producteurs dune zone de rfrence du projet. Lobjectif en premire anne est didentifier la variabilit spatiale des relations symbiotiques de la lgumineuse et