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nouvelle économie... nouvelle économie... N° 952 - Vendredi 27 juillet 2018 - L'Hebdo-BOURSE PLUS 8 actualité de la nouvelle économie S4,3 milliards d’amende contre Google. La Commission européenne a infligé une amende record de 4,34 milliards d’euros à Google pour abus de position dominante sur son produit Android. Le verdict clôt une enquête de plus de 3 ans, et forme probablement la première étape d’une série d’ap- pels et de recours juridiques de la part de la maison Alphabet. L’an dernier, Google a déjà été sanction- né d’une amende record de 2,42 milliards d’euros dans l’affaire concernant son comparateur de prix. Outre l’aspect financier de cette amende, Google devra effectuer d’importants changements sur An- droid afin de s’adapter à la réglementation antitrust imposée par Bruxelles. >> Interviews propos recueillis par Yannick Urrien C’est une Française, Céline Viala, qui est à l’origine du premier portail collaboratif de développement, d’accompagnement et de financement dédié aux entrepreneurs. DreamTakeoff est une solution démocratique, participative et modulaire qui vise à aider l’entrepreneur à créer et à développer son entreprise. C’est le premier e-incubateur® de projets entrepreneuriaux et le premier e-accélérateur® de performance des TPE/PME avec des solutions participatives. Il s'agit d'un concept innovant et unique au niveau mondial issu du domaine de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire). L’idée de base est que dès lors que l’idée d’un porteur de projet est reconnue par la communauté (DreamInnov), celui-ci puisse obtenir des ressources (DreamFunding) pour financer des experts (DreamExperts) et développer son projet, ceci où qu’il se situe, quels que soient ses disponibilités, ses moyens et son réseau. Cette approche est unique au monde, comme nous l'explique Céline Viala, fondatrice de DreamTakeoff. Gros plan sur le premier portail collaboratif de développement, d’accompagnement et de financement dédié aux entrepreneurs. Céline Viala, fondatrice de DreamTakeoff : « Nous sommes une entreprise sociale et solidaire qui vise à promouvoir et à démocratiser l’innovation et l’entrepreneuriat. » L’Hebdo-Bourseplus : Êtes-vous partie du postulat qu’il est de plus en plus complexe de créer une entreprise, car on est sollicité de toutes parts mais on ne sait jamais à qui s’adresser, comme dans un labyrinthe et, face à tous ces rails, DreamTakeoff se positionne comme une sorte de gare de triage ? Céline Viala : Il y a beaucoup d’acteurs autour de l’entrepreneuriat, des acteurs publics et des acteurs privés, et la pro- blématique des experts, même dans les acteurs publics, c’est qu’ils n’ont qu’un petit nombre d’ex- perts avec lesquels ils travaillent, avec des tarifs fixes, et il n’y a pas forcément d’adéquation entre le bud- get du porteur et le montant de la prestation de l’ex- pert. Il faut plutôt laisser la libre décision au porteur, notamment à travers les solutions de crowdsourcing, de choisir lui-même l’expert qui lui convient et pas un expert poussé par l’incubateur privé ou physique, ou des CCI qui ont leurs experts qui les poussent… Pour l’instant, le projet est encore récent, nous fai- sons des partenariats avec des régions qui vont sou- der leur écosystème entrepreneurial sur la plate- forme pour utiliser nos outils, mais nous aimerions plutôt être un hub qui va ensuite reventiler vers les pôles de compétitivité, selon le secteur de l’entre- prise, ou au niveau d’autres acteurs. Par exemple, la même possibilité de donner vie à son projet et de le développer avec l’aide de la communauté. Nous sommes une entreprise sociale et solidaire qui vise à promouvoir et à démocratiser l’innovation et l’en- trepreneuriat en réduisant les inégalités d’accès à l’accompagnement et aux ressources pour dévelop- per son entreprise, et favoriser la pédagogie de l’in- novation et de l’entrepreneuriat. Notre solution est répartie en quatre étapes. DreamInnov permet aux créateurs de produits ou de services de les tester sur le marché et de voir s’ils fédèrent suffisamment d’avis favorables de la communauté, voire de cocréer avec celle-ci. DreamFunding leur permet de trouver un financement, via le crowdfunding, le crowdlending, le crowdequity ou le crowddonation, selon leurs pré- férences et via les financements publics. DreamEx- perts les met en relation avec des experts – dévelop- peurs, designers, comptables - à même de répondre à leurs besoins en fonction de leur domaine d’acti- vité et de leur budget. Enfin, DreamSales les aide à commercialiser leur offre, en France comme à l’in- ternational, via des commerciaux et une boutique en ligne. L’intention à travers DreamTakeoff est que le porteur de projet ou l’entrepreneur puisse, de façon modulaire et sur la plate-forme, effectuer le parcours complet ou aller directement à l’étape qui l’intéresse. C’est une offre intégrée et démocratique au service des entrepreneurs. Pourquoi proposez-vous les quatre types de financement participatif ? Selon le profil du porteur, la typologie ou la matu- rité du projet, le financement participatif mobilisé ne sera pas le même. Par exemple, il y a des por- teurs qui ne veulent pas se délester trop tôt de leur « cœur nucléaire », leur capital social, et donc pré- fèreront le crowdfunding ou le crowdlending. Cela dépend aussi du type de projet : les projets pouvant « prévendre » ou « offrir des contreparties », privi- légieront le crowdfunding, ceux générant déjà du cash régulier, privilégieront le crowdlending et ceux possédant un fort potentiel de croissance seront plus enclins pour se financer via le crowdequity (inves- tissement en capital social). Les projets en création privilégient le crowdfunding avec contreparties, puis le crowdlending prend le dessus. Pour les associa- tions, le crowdgiving avec réduction ou non réduc- tions fiscales est favorisé. Au cours de la vie et du développement d’une société, les différents types BGE (Boutique de gestion des entreprises) répond bien aux problématiques des créateurs. Nous avons aussi comme mission de faire des partenariats et de fédérer plusieurs incubateurs et accélérateurs selon la localisation géographique, le secteur ou les besoins de l’entreprise. Comment vous différenciez-vous ? Nous sommes innovants pour plusieurs raisons. D’une part, une solution comme celle-ci n’existe nulle part au monde. Nous avons fait un benchmark et en tant que chercheurs à la base, nous avons réa- lisé une revue de la littérature dans les bases de don- nées scientifiques internationales, et un tel concept n’existe pas. Il existe bien des solutions de co-créa- tion, de co-développement et de co-financement par- ticipatif, mais pas intégrées sur une seule et même plate-forme. Il existe des incubateurs et des accélé- rateurs en ligne, mais ceux-ci ne sont pas participa- tifs. Il s’agit essentiellement de sites vitrines qui recueillent les besoins des entrepreneurs pour leur vendre des prestations. Preuve de cette unicité, nous avons déposé la marque e-incubator® et e-accelera- tor® au niveau international. Nous possédons les quatre formes de crowdfunding (crowdgiving, crowd- funding, crowdlending et crowdequity) en plus des solutions de crowdsourcing en amont au niveau de la cocréation, et en aval au niveau du codéveloppe- ment et des ventes. Nous sommes le partenaire de plusieurs collectivités locales au niveau national, en plus d’être celles à l’origine des écoles de commerce et d’ingénieurs et des universités. Notre essence est sociétale et nous sommes agréés « ESS ». Nous avons comme objectif de devenir un « hub pour l’entre- preneuriat » et de fédérer les différents acteurs du domaine. Mais qu’apportent l’e-incubateur et l’e-accélérateur ? La différence essentielle entre un incubateur et un accélérateur réside au niveau du stade de maturité du projet. L’incubateur se positionne en amont de la création d’entreprise et l’accélérateur en aval. Nous nous adressons aussi bien à des porteurs de projet, qu’à des entrepreneurs aguerris qui ont des TPE/PME. Nous sommes en ligne et nous utilisons des solutions participatives. L’idée de base était de donner à chacun, quels que soient ses moyens finan- ciers, sa situation géographique et son réseau, la P08-13-952_P08-11-655.qxd 25/07/2018 18:16 Page8

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N° 952 - Vendredi 27 juillet 2018 - L'Hebdo-BOURSE PLUS8

actualité de la nouvelle économie

S4,3 milliards d’amende contre Google.

La Commission européenne a infligé une amenderecord de 4,34 milliards d’euros à Google pour abusde position dominante sur son produit Android. Leverdict clôt une enquête de plus de 3 ans, et formeprobablement la première étape d’une série d’ap-pels et de recours juridiques de la part de la maisonAlphabet. L’an dernier, Google a déjà été sanction-né d’une amende record de 2,42 milliards d’eurosdans l’affaire concernant son comparateur de prix.Outre l’aspect financier de cette amende, Googledevra effectuer d’importants changements sur An-droid afin de s’adapter à la réglementation antitrustimposée par Bruxelles.

>> Interviews propos recueillis par Yannick Urrien

C’est une Française, Céline Viala, qui est à l’origine du premier portail collaboratif de développement, d’accompagnement et definancement dédié aux entrepreneurs. DreamTakeoff est une solution démocratique, participative et modulaire qui vise à aiderl’entrepreneur à créer et à développer son entreprise. C’est le premier e-incubateur® de projets entrepreneuriaux et le premiere-accélérateur® de performance des TPE/PME avec des solutions participatives. Il s'agit d'un concept innovant et unique au niveau

mondial issu du domaine de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire). L’idée de base est que dès lors que l’idée d’un porteur de projet est reconnue par la communauté (DreamInnov), celui-ci puisse obtenir des ressources (DreamFunding) pour financer des experts (DreamExperts) et développer son projet, cecioù qu’il se situe, quels que soient ses disponibilités, ses moyens et son réseau. Cette approche est unique au monde, comme nous l'explique Céline Viala, fondatrice de DreamTakeoff.

Gros plan sur le premier portail collaboratif de développement, d’accompagnement et de financement dédié aux entrepreneurs.

Céline Viala, fondatrice de DreamTakeoff : « Nous sommes une entreprise sociale et solidaire qui vise à promouvoir et à démocratiser l’innovation et l’entrepreneuriat. »

L’Hebdo-Bourseplus : Êtes-vous partie du postulat qu’il est de plus enplus complexe de créer une entreprise, car on estsollicité de toutes parts mais on ne sait jamais àqui s’adresser, comme dans un labyrinthe et, faceà tous ces rails, DreamTakeoff se positionnecomme une sorte de gare de triage ?Céline Viala : Il y a beaucoup d’acteurs autour de l’entrepreneuriat,des acteurs publics et des acteurs privés, et la pro-blématique des experts, même dans les acteurspublics, c’est qu’ils n’ont qu’un petit nombre d’ex-perts avec lesquels ils travaillent, avec des tarifs fixes,et il n’y a pas forcément d’adéquation entre le bud-get du porteur et le montant de la prestation de l’ex-pert. Il faut plutôt laisser la libre décision au porteur,notamment à travers les solutions de crowdsourcing,de choisir lui-même l’expert qui lui convient et pasun expert poussé par l’incubateur privé ou physique,ou des CCI qui ont leurs experts qui les poussent…Pour l’instant, le projet est encore récent, nous fai-sons des partenariats avec des régions qui vont sou-der leur écosystème entrepreneurial sur la plate-forme pour utiliser nos outils, mais nous aimerionsplutôt être un hub qui va ensuite reventiler vers lespôles de compétitivité, selon le secteur de l’entre-prise, ou au niveau d’autres acteurs. Par exemple, la

même possibilité de donner vie à son projet et de ledévelopper avec l’aide de la communauté. Noussommes une entreprise sociale et solidaire qui vise àpromouvoir et à démocratiser l’innovation et l’en-trepreneuriat en réduisant les inégalités d’accès àl’accompagnement et aux ressources pour dévelop-per son entreprise, et favoriser la pédagogie de l’in-novation et de l’entrepreneuriat. Notre solution estrépartie en quatre étapes. DreamInnov permet auxcréateurs de produits ou de services de les tester surle marché et de voir s’ils fédèrent suffisamment d’avisfavorables de la communauté, voire de cocréer aveccelle-ci. DreamFunding leur permet de trouver unfinancement, via le crowdfunding, le crowdlending,le crowdequity ou le crowddonation, selon leurs pré-férences et via les financements publics. DreamEx-perts les met en relation avec des experts – dévelop-peurs, designers, comptables - à même de répondreà leurs besoins en fonction de leur domaine d’acti-vité et de leur budget. Enfin, DreamSales les aide àcommercialiser leur offre, en France comme à l’in-ternational, via des commerciaux et une boutiqueen ligne. L’intention à travers DreamTakeoff est quele porteur de projet ou l’entrepreneur puisse, defaçon modulaire et sur la plate-forme, effectuer leparcours complet ou aller directement à l’étape quil’intéresse. C’est une offre intégrée et démocratiqueau service des entrepreneurs.Pourquoi proposez-vous les quatre types definancement participatif ?Selon le profil du porteur, la typologie ou la matu-rité du projet, le financement participatif mobiliséne sera pas le même. Par exemple, il y a des por-teurs qui ne veulent pas se délester trop tôt de leur« cœur nucléaire », leur capital social, et donc pré-fèreront le crowdfunding ou le crowdlending. Celadépend aussi du type de projet : les projets pouvant« prévendre » ou « offrir des contreparties », privi-légieront le crowdfunding, ceux générant déjà ducash régulier, privilégieront le crowdlending et ceuxpossédant un fort potentiel de croissance seront plusenclins pour se financer via le crowdequity (inves-tissement en capital social). Les projets en créationprivilégient le crowdfunding avec contreparties, puisle crowdlending prend le dessus. Pour les associa-tions, le crowdgiving avec réduction ou non réduc-tions fiscales est favorisé. Au cours de la vie et dudéveloppement d’une société, les différents types

BGE (Boutique de gestion des entreprises) répondbien aux problématiques des créateurs. Nous avonsaussi comme mission de faire des partenariats et defédérer plusieurs incubateurs et accélérateurs selonla localisation géographique, le secteur ou les besoinsde l’entreprise.Comment vous différenciez-vous ?Nous sommes innovants pour plusieurs raisons.D’une part, une solution comme celle-ci n’existenulle part au monde. Nous avons fait un benchmarket en tant que chercheurs à la base, nous avons réa-lisé une revue de la littérature dans les bases de don-nées scientifiques internationales, et un tel conceptn’existe pas. Il existe bien des solutions de co-créa-tion, de co-développement et de co-financement par-ticipatif, mais pas intégrées sur une seule et mêmeplate-forme. Il existe des incubateurs et des accélé-rateurs en ligne, mais ceux-ci ne sont pas participa-tifs. Il s’agit essentiellement de sites vitrines quirecueillent les besoins des entrepreneurs pour leurvendre des prestations. Preuve de cette unicité, nousavons déposé la marque e-incubator® et e-accelera-tor® au niveau international. Nous possédons lesquatre formes de crowdfunding (crowdgiving, crowd-funding, crowdlending et crowdequity) en plus dessolutions de crowdsourcing en amont au niveau dela cocréation, et en aval au niveau du codéveloppe-ment et des ventes. Nous sommes le partenaire deplusieurs collectivités locales au niveau national, enplus d’être celles à l’origine des écoles de commerceet d’ingénieurs et des universités. Notre essence estsociétale et nous sommes agréés « ESS ». Nous avonscomme objectif de devenir un « hub pour l’entre-preneuriat » et de fédérer les différents acteurs dudomaine.Mais qu’apportent l’e-incubateur etl’e-accélérateur ?La différence essentielle entre un incubateur et unaccélérateur réside au niveau du stade de maturité duprojet. L’incubateur se positionne en amont de lacréation d’entreprise et l’accélérateur en aval. Nousnous adressons aussi bien à des porteurs de projet,qu’à des entrepreneurs aguerris qui ont desTPE/PME. Nous sommes en ligne et nous utilisonsdes solutions participatives. L’idée de base était dedonner à chacun, quels que soient ses moyens finan-ciers, sa situation géographique et son réseau, la

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L'Hebdo-BOURSE PLUS - Vendredi 27 juillet 2018 - N° 952 11

de crowdfunding peuvent être mobilisés et parfoispour des motivations différentes. Cela peut être pourtester un marché, pour communiquer sur samarque, ses produits ou services ou pour obtenirdes financements, d’où l’intérêt d’associer ces dif-férents types de crowdfunding sur une seule etmême plate-forme, et d’embarquer aussi la com-munauté en amont sur DreamInnov pour l’inviterà co-créer le produit/service avant de lui demanderdes fonds. De même, le financement par le marché,via les commerciaux et la boutique en ligne mise àdisposition sur DreamSales, constitue un signal posi-tif que le produit/service suscite un attrait pour lesconsommateurs, et donc les financeurs seront plusenclins à le financer sur DreamFunding. C’est uncercle vertueux.N’est-ce pas trop ambitieux que d’avoir une offremultiservice dès le départ ?En effet, c’est assez lourd. Nous sommes sur unelevée de fonds de 2 millions d’euros avec la Caissedes Dépôts pour accélérer notre notoriété, maisnous avons des partenariats avec pas mal d’autres

acteurs. Je suis universitaire, j’ai fait un doctorat surl’entrepreneuriat, je visualise bien tous les besoins,c’est une complexité, mais c’est aussi un atout. Jesuis pilote d’avion aussi et je dirai qu’il y a vraimentun manque de tour de contrôle dans le secteur del’entrepreneuriat pour centraliser les besoins etorienter les entrepreneurs en fonction de leursbesoins...N'est-ce pas le libre marché qui fait office de tourde contrôle ? Il est normal que des milliers degens aient des idées, mais c’est aussi la loi de lanature que certains réussissent et d’autres non…Michel Pébereau parlerait de ruissellement… Dream-Takeoff a plutôt pour objectif de donner une canneà pêche pour que les gens apprennent à pêcher, maispas de donner du poisson. Je suis contre tout ce quiest subventions, mais je suis pour donner des outilspour que les entrepreneurs puissent s’en sortir etl’idée de base de DreamTakeoff, dès lors qu’un por-teur a un projet reconnu comme tel par la commu-nauté, c’est qu’il puisse obtenir du capital de par l’at-trait de la communauté sur son projet.

Comment travaillez-vous, avez-vous un comitéde sélection ?Oui, nous sommes obligés de sélectionner les projets.95 % des entrepreneurs veulent des financements,mais quand on n’a pas créé son entreprise et quandle projet est bancal, il faut d’abord orienter la per-sonne vers une partie accompagnement et matura-tion de l’idée. Il y a une sélection selon les différentsservices et, après, c’est la loi de l’offre et la demande.Si la personne a besoin d’une expertise, elle poste sademande sur la solution de crowdsourcing et, si leprix est adéquat, elle a plus d’experts qui répondent…Qu’observez-vous en ce moment ? Les projetssont-ils réalistes ou y a-t-il encore beaucoup derêveurs ?Il y a encore beaucoup de rêveurs et nous devonsorienter ces personnes plutôt vers la maturation duprojet que vers le financement... Après, il y a desentreprises qui sont vraiment passionnantes, avecbeaucoup de potentiel, et qu’il est intéressant d’ac-compagner. n

Avis d’Expert

La clé du succès des startups : la capacité à analyser les données.

Aujourd’hui, l’algorithme estle point de départ de la majo-rité des startups dans le

domaine des nouvelles technolo-gies. Cependant, il ne s’agit que

d’un des éléments à prendre en compte pour les entre-prises cherchant à se faire un nom dans une industrie deplus en plus concurrentielle. Avoir un algorithme uniqueest un bon début pour une startup, mais ce n’est pas suf-fisant pour rivaliser contre des mastodontes tels queFacebook et Amazon, qui disposent de suffisamment deressources pour écraser leurs concurrents de moindreenvergure et monopoliser le marché. Dorénavant, il estessentiel de faciliter et de favoriser le développementde vastes ensembles de données pour alimenter et com-pléter ces algorithmes. Ces données doivent égalementêtre analysées et traitées à l’aide de technologies d’au-toapprentissage, comme le Machine Learning, afin deproduire des résultats pertinents. Sans cela, l’entreprisesera rapidement bridée dans sa capacité à se dévelop-per et à innover. Aujourd’hui, il est quasiment impossiblepour une startup dans la high tech de réussir sans lestechnologies d’autoapprentissage nécessaires à l’analysede vastes quantités de données, et ce pour différentesraisons.

Toujours plus de données L’utilisation de capacités d’autoapprentissage sur lesgrands ensembles de données existants peut fournir deprécieux résultats, notamment pour créer des expériencesclients uniques et personnalisées, ou rationaliser unechaîne d’approvisionnement grâce à l’automatisationou à l’aide d’alertes anticipant les problèmes potentiels.Ces deux éléments, le Machine Learning et les vastesquantités de données toujours plus riches, sont essen-tielles pour les startups d’aujourd’hui. Chez Pindrop, nousavons analysé plus de 400 millions d’appels rien que l’andernier. Nos clients ont ainsi l’assurance d’accéder à unensemble de données immensément riche. Notre tech-nologie brevetée Phoneprinting distingue les escrocs desappelants légitimes, enregistre ces informations dans

une base de données des criminels récidivistes, catégo-rise les cas de fraude et dresse les profils de leurs auteurs.Les fraudeurs s’attaquant aux consommateurs du mondeentier peuvent ainsi être identifiés et dénoncés. L’accèsà une telle quantité de données permet de signaler rapi-dement les comportements suspects, et même d’identi-fier les modes opératoires les plus sophistiqués afin d’ob-tenir une vision plus globale, et d’informer les clients entemps réels des fraudes détectées et de la méthodeemployée. Les données ont également une multituded’utilisations au-delà de la simple détection des fraudes :elles peuvent aider les entreprises à éviter les fuites d’in-formations, et servir de Proof-of-concept lors d’échangesavec des prospects.

L’omniprésence des données Dans un monde toujours plus connecté, il apparaît deplus en plus que la valeur des entreprises n’a d’égale quecelle des données auxquelles elles ont accès ou qu’ellescollectent. Pour les petites entreprises, la gestion desquantités importantes d’informations peut faire toutela différence entre réussite et faillite. Tout se joue sur leurcapacité à utiliser ces données afin d’ajuster leurapproche client en fonction de leurs objectifs, et pourrivaliser avec les startups concurrentes sur le marché,saturé, des nouvelles technologies. Proposer une solu-tion ou un algorithme unique est une chose ; mais sansdonnées, comment créer des produits répondant auxbesoins spécifiques des clients et s’adapter à l’évolutionconstante des exigences du marché ? Les startups cher-chant à soutenir leur croissance doivent gérer une mul-titude de problématiques, et notamment : Comments’assurer que les consommateurs soient au courant deleurs nouveaux produits et innovations ? Comment assu-rer un suivi idéal des clients ayant effectué un achat ini-tial ou avec qui il y a eu des interactions ? Commententretenir la fidélité des clients ? Toutes ces questionsont un point en commun : le fait que l’on puisse yrépondre en exploitant les données, volontairementpartagées par les clients (lors de leur enregistrementsur un site web, ou lors d’un achat), afin de leur four-

nir des expériences sur mesure. Les startups capablesde consigner des données sur le profil de leurs clientsexistants et de leurs prospects, et d’utiliser ces infor-mations dans leurs algorithmes afin de créer des ser-vices personnalisés sont assurément sur la voie du suc-cès. Ces données peuvent ensuite être examinées etenrichies par des programmes d’autoapprentissage afinde fournir des résultats riches d’enseignements. Et c’estprécisément cela qui va permettre à une startup deprendre l’ascendant sur la concurrence : ni l’algorithmede base, ni le volume de données collectées et stockées,mais le type de données et la capacité à les traiter et àles utiliser efficacement.

De l’importance de la protection des données Tandis qu’elles commencent à accumuler des tonnes dedonnées en provenance de leurs clients, les entreprisesdoivent bien évidemment absolument tenir compte dela mise en conformité avec le Règlement Général sur laProtection des Données (RGPD). Depuis l’entrée envigueur de cette loi, le 25 mai 2018, la protection desdonnées personnelles doit être au cœur de l’ensembledes procédures, produits et services des entreprises surtous les canaux. Les employés devront également tousêtre conscients de leurs obligations afin de protéger lesdonnées des consommateurs sur tous les canaux, y com-pris en ligne et par téléphone. Le RGPD doit donc êtrevu comme une opportunité – en particulier les petitesentreprises et les startups – de mettre en place une stra-tégie de protection de qualité couvrant les appels, lavoix, ainsi que toute autre donnée transitant sur descanaux numériques. De plus en plus d’objets sontconnectés, ce qui donne naissance à toujours plus dedonnées enrichies. Les startups doivent donc regarderau-delà de leurs algorithmes et s’intéresser aux don-nées existantes et aux connaissances à leur dispositionafin de mettre leurs idées en avant. Elles pourront ainsiséduire des investisseurs et faire face à l’hégémoniecroissante des géants de la high tech.

Nick Gaubitch, directeur de recherche de Pindrop pour l’EMEA

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>> Interviews propos recueillis par Yannick Urrien

Equiteasy est la première plate-forme automatique de levées de fonds et de transmissions d’entreprises. En effet, les investisseurs professionnels sonttrès difficiles à approcher par les entrepreneurs. De plus, il est chronophage et compliqué d’identifier précisément les acteurs susceptibles d’être intéressés, ainsi que les personnes à contacter et toutes les informations à leur transmettre. Equiteasy est une plate-forme qui permet de mettre enrelation les porteurs de projets ou leurs conseils et les investisseurs. Depuis son lancement, intervenu en décembre 2017, Equiteasy a déjà prouvé laviabilité et l’efficacité de sa plate-forme : plus de 20 projets en cours de levée de fonds, à tous les stades de maturité depuis le seed jusqu’au LBO,pour des montants allant de 300 000 à plus de 4 millions d’euros. L’entreprise vient d’annoncer un premier tour de table de 700 000 euros auprès d’ungroupe d’investissement privé. Une opération qui va permettre à la plate-forme de matching entre entrepreneurs et investisseurs d’accélérer ses développements technologiques et également son déploiement à l’international. Equiteasy s’adresse aussi bien aux non-professionnels de la financequ’aux sociétés expertes en levées de fonds ou transmissions d’entreprise. La plate-forme est faite pour les entrepreneurs qui veulent gérer eux-mêmesleurs projets de levée de fonds, mais aussi pour leurs conseillers (leveurs de fonds, banquiers d’affaires, experts-comptables, notaires, avocats...) quientendent avant tout se concentrer sur l’accompagnement de leurs clients. Quentin Ducouret, fondateur d’Equiteasy, nous présente cette structureunique en France.

Gros plan sur la première plate-forme automatique de levées de fonds et de transmissions d’entreprises.

Quentin Ducouret, fondateur d’Equiteasy :

« Si nous pouvons apporter des opportunités à des investisseursen nous assurant qu’elles collent à un certain nombre

de cases très factuelles, on aura déjà gagné une étape… »

L’Hebdo-Bourseplus : On pouvait penser que la reprise d’une entrepriseou une levée de fonds relèvent d’abord d’uncontact direct et que cela ne peut pas s’automatiser. Or, les sites de rencontre en lignefonctionnent extrêmement bien… Il y a certainsparamètres communs avec la reprise d’unesociété, puisque l’on recherche un secteur d’activité, une zone géographique avec un certain budget et l’intelligence artificielle peutaider dans tout cela. Est-ce votre métier ?Quentin Ducouret : C’est un bon parallèle. La rencontre humaine esteffectivement quelque chose d’important mais, enamont, la prise de contact et l’identification des dif-

opportunité qui correspond à un certain nombre decritères ne va pas forcément déboucher sur une opé-ration, parce qu’il y a des paramètres humains der-rière. Mais si nous pouvons apporter des opportu-nités à des investisseurs en nous assurant qu’ellescollent à un certain nombre de cases très factuelles,on aura déjà gagné une étape…Vous faites de la levée de fonds et de la transmission d’entreprises. Votre service n'est-ilpas plus efficace pour la transmission d’entreprises puisque, lorsque quelqu’un veutracheter une entreprise, il a envie de recevoir despropositions pour découvrir des affaires quipourraient l’intéresser ?Le côté original de notre plate-forme, c’est que nousadressons l’ensemble des problématiques des finan-

férentes parties peuvent clairement être automati-sées. De la même manière que sur Meetic ou Tin-der, on va vous présenter des profils qui correspon-dent a priori à ce que vous recherchez et, ensuite,c’est à vous d’aller rencontrer les gens au café ou aurestaurant… Il y a un côté paradoxal puisque nousgérons avant tout un contact humain et aucuneaffaire ne peut se faire sans un contact humain. Enrevanche, tout ce que l’on essaie de faire, c’est faireen sorte que les gens se rencontrent pour qu’il puissey avoir cette fameuse poignée de main à l’arrivée…Nous sommes dans un milieu assez factuel, parfoisfroid, et finalement les fonds d’investissement et lesinvestisseurs professionnels ont des critères très objec-tifs puisqu’ils cherchent des opportunités qui cor-respondent à un certain nombre de critères. Une

SBruxelles s’attaque à Airbnb.La plateforme communautaire Airbnb a été épin-glée par la Commission européenne, qui l’accuse dene pas être assez transparente sur ses tarifs. Selon lacommissaire Vera Jourová, chargée de la justice, desconsommateurs et de l’égalité entre les hommes etles femmes, bon nombre de personnes passent parce service pour réserver leur logement, ce qui nedoit pas être une excuse pour Airbnb. Elle indique àce sujet que « les consommateurs doivent comprendrefacilement pour quoi et combien ils sont censés payerpour les services et avoir des règles équitables, parexemple sur l’annulation du logement par le pro-priétaire ». La société américaine devra apporterplusieurs modifications pour se fier à la requête dela Commission. Elle devra ainsi préciser clairement siun hôte privé ou professionnel est à l’origine des an-nonces en ligne. De la même façon, le site web de-vra modifier ses « informations tarifaires dès la re-

actualité de la nouvelle économie cherche initiale » pour afficher le prix total en y in-cluant les frais obligatoires. Si ce n’est pas possible,Airbnb devra « informer clairement le consomma-teur que des frais supplémentaires pourraient s’ap-pliquer ». De la même façon, la Commission inviteAmazon à revoir sa politique en matière « de rem-boursement, d’indemnisation et de plainte pour dom-mages » afin que celle-ci soit plus lisible par ses clients.

SMastercard veut encouragerles cryptomonnaies.

L’entreprise américaine Mastercard vient d’acquérirun brevet qui permettrait, dans un futur proche, depayer en cryptomonnaie à l’aide d’une simple cartede crédit. Pour l’instant, les possesseurs d’une Mas-tercard ne peuvent payer qu’avec la monnaie officielleautorisée par le gouvernement du pays où ils se trou-vent. Pour la première fois, Mastercard a fait l’acqui-sition d’un brevet permettant d’effectuer des tran-sactions en cryptomonnaies avec la carte de crédit, ceserait une première mondiale.

SNetflix doit mettre en place un système d’alerte aux États-Unis.

À l’instar de Facebook avec ses Emergency Alert, leSénat américain planche sur une façon d’avertir lesutilisateurs de services comme Netflix ou Spotify d’undanger actuel ou imminent. En cas d’alerte, un ban-deau défile à la télévision et les chaînes déclenchentdes éditions spéciales quasi-instantanément. Mais com-ment alerter les citoyens qui ont les yeux rivés sur Net-flix ? Le Sénat prépare un projet de loi pour loger tousles services à la même enseigne. Introduit par les sé-nateurs d’Hawaii et du Dakota du Sud, ce projet deloi intitulé le Reliable Emergency Alert DistributionImprovement ou READI, prévoit d’étendre les mesuresde la loi actuelle à tous ces services de streaming. Outrel’intégration de notifications d’état d’urgence à cesservices de streaming, le READI act prévoit égale-ment de faire disparaître pleinement l’option qu’ontles citoyens de désactiver les alertes fédérales sur leurstéléphones.

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nouvelle économie...

L'Hebdo-BOURSE PLUS - Vendredi 27 juillet 2018 - N° 952 13

l’actualité de l’immobilierSL’immobilier français en vogue chez les étrangers.Le nombre de transactions immobilières des acquéreurs non-résidents étrangers a augmenté l’an dernier (+2%)et représente un montant total quasi stable de 5,29 milliards d’euros, indique le dernier observatoire de BNPParibas International buyers, filiale du groupe bancaire spécialisée dans l’accompagnement des particuliers non-résidents réalisant une opération immobilière en France. En ajoutant les étrangers résidents et les Français non-résidents, on arrive à un marché qui représente 8 milliards d’euros. Les Britanniques restent les acquéreursétrangers non-résidents les plus représentés en France. Malgré une baisse de près de -18% du nombre de tran-sactions par rapport à 2016 (conséquence notamment du Brexit et de la baisse de leur pouvoir d’achat lié à ladépréciation de la livre), les Britanniques étaient encore à l’origine d’une acquisition sur quatre en 2017(25,9%), devant les Belges (18,4%) et les Suisses (8,1%) d’après la classement de BNP Paribas International buyers.La place de ces acquéreurs étrangers varie fortement selon les régions. Provence-Alpes-Côte d’Azur reste la pre-mière région de France en volume total des transactions des non-résidents avec 21%, suivie de la région Rhô-ne-Alpes avec 14%. Arrivent ensuite le Languedoc-Roussillon avec 10% et l’Ile-de-France avec 8%. En PACA, cesont les Italiens non-résidents qui investissent le plus devant les Belges et les Britanniques, qui sont en tête dans9 régions, dont Rhône-Alpes et Bretagne. En région parisienne, plus de la moitié des transactions se réalisent àParis intra-muros pour un montant moyen de 819 000 euros. Généralement très présents à Paris, les italiens neseraient plus les non-résidents étrangers qui ont le plus investi dans la capitale l’an dernier. Ce serait en effetles Américains avec un montant total de 1 milliard d’euros selon BNP Paribas International buyers. Les expertsde BNP Paribas tablent sur une poursuite de la hausse mesurée des prix de l’immobilier, progression qui n’em-pêcherait pas la France, avec ses nombreux atouts, d’être une destination prisée en termes d’investissements im-mobiliers des non-résidents dans les années à venir. Ces étrangers bénéficient en France des taux d’emprunt lesplus bas d’Europe et apprécient en général la qualité de vie de notre pays et ses infrastructures de transportavec notamment le meilleur ratio nombre d’habitant/aéroport en Europe.

cements d’entreprise en haut de bilan, à la fois pourdes levées de fonds, comme pour des transmissions,donc depuis l’amorçage pour des petites entreprisesqui se lancent, jusqu’à des sociétés matures qui sontrentables. On adresse l’ensemble des problématiqueset nous sommes capables, pour chaque projet, demettre en face les bons investisseurs. Cependant,nous constatons que les investisseurs en levées defonds, c’est-à-dire les gens qui font de l’amorçage etdu capital-risque, ont déjà énormément de dossiers.Ce sont des fonds d’investissement qui peuvent étu-dier plusieurs milliers de dossiers par an, donc rajou-ter une trentaine ou une centaine de dossiers ne vapas changer grand-chose. Certains nous disent qu’ilsont déjà beaucoup d’affaires et qu’il faut avoir dumonde pour traiter tous ces dossiers. En revanche, ilest vrai que les fonds qui font de la transmission, lesinvestisseurs qui cherchent des opérations et dessociétés à reprendre, ont un peu moins de volume etils sont preneurs d’opportunités et d’apporteurs d’af-faires qui vont être capables d’identifier des dossiersdans lesquels ils vont pouvoir investir. Nous pensonseffectivement que notre plate-forme est plus adaptéeà ce type de problématique.Concrètement, prenons le cas du propriétaired'une entreprise en province qui souhaite lacéder : comment les choses se passent-elles ?Nous avons deux types d’utilisateurs. Les entrepre-neurs en direct, c’est l’exemple que vous venez deciter, mais aussi les conseils. Les trois quarts des pro-jets qui sont déposés sur notre plate-forme sont géréspar des conseils, des experts-comptables par exemple.Ensuite, pour un quart des dossiers que nous rece-vons, c’est le dirigeant en direct de l’entreprise quivient sur notre plate-forme. Nous avons deux phasesde tri. D’abord, nous échangeons avec le dirigeant et,comme nous sommes sur un modèle de volume, c’estplutôt un échange téléphonique. Nous essayons debien comprendre son projet, nous lui demandonsquelques éléments de présentation de son projet etnous décidons en interne si le dossier est éligible ounon. L’un des critères est très simple. Nous avonsune base de données et nous pouvons savoir si nousavons des contreparties à proposer. Il y a beaucoupde beaux dossiers, mais il faut encore trouver un dos-sier qui intéresse les investisseurs financiers que nousavons dans notre base… Nous avons une premièrephase avec une présélection avant l’inscription.Ensuite, il y a une inscription avec un autre filtre,c’est notre modèle économique, puisque l’entre-preneur doit payer un abonnement compris entre150 et 200 euros par mois selon sa durée d’engage-ment pour avoir accès à notre service et, après, il vapayer une commission forfaitaire fixe de 20 000 eurosle jour où il procédera à sa levée de fonds. C’est unfiltre puisque, si l’entrepreneur cherche à lever50 000 euros, notre modèle économique ne sera pasadapté à son besoin car il ne va pas payer 20 000euros de commission pour une levée de fonds de50 000 euros… Nous savons que les investisseurs quisont dans notre base regardent rarement les dossiersoù les besoins en financement sont inférieurs à300 000 euros. Le troisième filtre se situe une foisque l’entrepreneur a rempli son projet sur notreplate-forme, puisqu’il arrive en back-office chez nouspour une relecture formelle. Nous vérifions que ledossier est conforme, on ne se positionne pas sur le

fond puisque chaque investisseur doit se faire un avissur la pertinence du métier et du marché, mais nousvérifions sur la forme que les documents qui ont ététransmis sont conformes à ce que l’on attend et qu’ilssont bien à jour. Notre discours est de dire à chaqueentrepreneur qu’il peut venir s’inscrire, pour peuque son dossier corresponde aux attentes des inves-tisseurs présents dans la base, remplir son dossier etcontacter directement les investisseurs depuis la plate-forme.Il y a trente ans, un entrepreneur ou un investisseur aurait fait passer une petite annoncedans une revue professionnelle, or vous reprenezen fait le même principe…Il y a une similitude, parce que nous collectons uneoffre et une demande, et nous essayons de faire ensorte qu’il y ait une rencontre. En ce sens, c’est assezproche de ce que vous venez de décrire. Après, nousavons énormément de facteurs qui ne sont pas simi-laires. D’abord, il y a la confidentialité et, sur notresite, nous ne présentons pas les projets en cours oules entreprises qui cherchent à lever des fonds ou àse vendre. Nous fonctionnons complètement enboîte noire. Ensuite, on permet la structuration del’information, puisque nous avons construit un for-mulaire qui permet à l’entrepreneur de décrire sonprojet et son activité avec un niveau de détails etd’informations qui correspond à ce qu’attendentles investisseurs professionnels et puis il y a cettephase de sélection que nous venons d’évoquer.Après, nous permettons la prise de contact via laplate-forme puisque, lorsque l’entrepreneur a rem-pli son dossier, nous suggérons une liste d’investis-seurs, l’entrepreneur peut les sélectionner et, en cli-quant sur un bouton, il va pouvoir les informer deson projet. Nous avons un tableau de bord qui per-met en temps réel de savoir qui a pris connaissancedu message et quels documents ont été téléchargés,c’est une vision en temps réel des différentes inter-actions des investisseurs pour, ensuite, mettre en

œuvre des actions adaptées. Si vous voyez qu’uninvestisseur n’a même pas lu votre courriel qui datede dix jours, vous allez pouvoir le relancer pour luiadresser une nouvelle notification. Nous facilitons laprise de contact, mais ensuite la plate-forme est trèsouverte puisque nous savons bien que les choses nevont pas se passer exclusivement en ligne. Nous fai-sons de la structuration d’information, puis la ges-tion et le suivi. Enfin, nous sommes la seule plate-forme à avoir pris cette problématique sous l’anglede l’édition de logiciels et pas du conseil. Les acteursde ce marché sont des banques d’affaires ou desleveurs de fonds qui sont des cabinets de conseil etqui ont une offre de conseil sur mesure, or cela a desavantages et des inconvénients. Donc, nous nesommes pas une banque d’affaires, nous ne sommespas un cabinet d’avocats, nous laissons les gens uti-liser leur conseil traditionnel, car nous n’avons pasvocation à remplacer les acteurs traditionnels de cemarché. Face au conseil sur mesure, c’est l’essen-tiel du marché, nous sommes plutôt une offre deprêt-à-porter,... Nous avons vocation à faire plus devolume pour des dossiers plus simples qui nécessitentpeut-être un peu moins d’accompagnement. Onconsidère qu’il y aura toujours besoin d’un conseilspécifique sur ces dossiers du haut de bilan, parceque c’est assez complexe, mais nous comparons celaaux agences de voyages. Si vous voulez réserver unParis-New York dans trois mois, vous pouvez le faireseul sur Internet, mais si, demain, vous voulez orga-niser un voyage de 15 personnes au Bhoutan, vousallez devoir passer par une agence spécifique. C’estnotre constat. Pour des problématiques relativementsimples, on peut apporter une nouvelle propositionaux entrepreneurs et aux conseils, mais nous consi-dérons qu’il y aura toujours de la place sur ce mar-ché pour du vrai conseil à valeur ajoutée, pour descas complexes ou des situations de managementvraiment très spécifiques. n

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