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N° 332 - Supplément à l’Humanité du 18 décembre 2008 - PAGE 1 2 place du Colonel-Fabien - Paris 19 e - Comité de rédaction: Élisabeth Ackermann - Gérard Busque - Brigitte Dionnet - Patrice Falguier - Jacques Fath - Joëlle Greder - Madeleine Hivernet - Cécile Jacquet - Jean-Louis Le Moing - Frank Mouly - Denis Rondepierre - Gérard Streiff Directeur : Jean-Louis Le Moing Tél.: 0140401167 - Rédaction: Patrice Falguier Tél.: 0140401359 - Cécile Jacquet Tél.: 0140401106 - Télécopie: 0140401246 - Mèl: [email protected] Relecture: Jacqueline Lamothe •- Conception et maquette: DGC / Zouhaïr Nakara 34 e Congrès du PCF 11-12-13-14 décembre 2008 – La Défense (92) Rapports Contributions et débats Textes adoptés et votes Nouveau Conseil national

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N° 332 - Supplément à ll ’’HHuummaanniittéé du 18 décembre 2008 - PAGE 1

2 place du Colonel-Fabien - Paris 19e - Comité de rédaction : Élisabeth Ackermann - Gérard Busque - Brigitte Dionnet - Patrice Falguier - Jacques Fath - Joëlle Greder - Madeleine Hivernet - Cécile Jacquet - Jean-Louis Le Moing - Frank Mouly - Denis Rondepierre - Gérard Streiff

Directeur : Jean-Louis Le Moing Tél. : 0140401167 - Rédaction : Patrice Falguier Tél. : 0140401359 - Cécile Jacquet Tél. : 0140401106 - Télécopie : 0140401246 - Mèl : [email protected] : Jacqueline Lamothe •- Conception et maquette : DGC / Zouhaïr Nakara

34e Congrès du PCF11-12-13-14 décembre 2008 – La Défense (92)

■ Rapports ■ Contributions et débats

■ Textes adoptés et votes ■ Nouveau Conseil national

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Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter labienvenue au 34e Congrès. La bienvenue, et surtoutun travail fructueux. Vous attendez toutes et tous

beaucoup de nos travaux. Vous y êtes engagés depuis desmois, avec énergie et passion. Les communistes que vousreprésentez ici en attendent eux aussi beaucoup. Ils vousont délégués en vous confiant le mandat de réussir cecongrès. Et cette attente, nous le savons tous, va bien au-delà de nos rangs.Depuis que chacun dans le pays prend conscience de la gra-vité de la crise dans laquelle le système capitaliste est entré,des conséquences qu’elle peut avoir, qu’elle a déjà sur desmillions de vies, dans nos quartiers, notre pays, en Europe,partout dans le monde, les salariés cherchent comment faireface. Beaucoup s’inquiètent, mais beaucoup déjà se mobi-lisent et se disent que ça ne peut plus continuer comme cela,que les responsables de cette crise ne peuvent pas être ceuxqui nous expliquent tous les matins comment en sortir pouren vérité rester aux manettes et continuer à s’en mettre pleinles poches. Ces salariés guettent tous les signes de résistanceet d’espoir, et ici en France, ils suivent avec attention ce qui

peut se passer de neuf à gauche pour ouvrir des perspecti-ves face à la politique de la droite et de Nicolas Sarkozy, etengager sans tarder la reconstruction d’une alternative poli-tique de changement. Lundi, en rentrant dans vos départe-ments, vos communes, vos entreprises, vous en croiserezpar dizaines qui vous interrogeront : alors, au Parti com-muniste, vous avez décidé quoi? Chers camarades, je vousle dis, nous ne pouvons décevoir cette attente.

Une situation d’urgence

Nous vivons une situation d’urgence. Des dizaines de mil-liers de précaires et d’intérimaires ont pris la porte depuisl’été pour payer l’addition laissée par les actionnaires sur lecomptoir des marchés financiers. Des dizaines de milliersd’ouvriers sont cloués au chômage technique et s’angois-sent chaque jour qui passe de ce qui les attend. La crise dulogement prend des allures de catastrophe, le pouvoird’achat fond comme neige au soleil, les hôpitaux sontasphyxiés et l’inquiétude grandit sur le droit à la santé.Quant à l’éducation de nos enfants, le pays vient de pren-dre conscience, grâce à la mobilisation des enseignants, que

Bureau et rapport d’ouverture du 34 e congrès

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Amiot Claire (63) • Annoot Pierrick (80) • Apourceau Cathy (62) •Auguste François (38) • Baché Alain (40) • Bartoli Katy (13) • BeckerEmmanuelle (75) • Benoist Lydie (91) • Bessac Patrice (75) • BidardHélène (75) • Borrely Pascal (92) • Borvo Nicole (75) • BurricandMarie-Christine (69) • Bramy Hervé (93) • Brulin Céline (76) • Brynhole Marc (45) • Buffet Marie-George (93) • Cadays-DelhomeCorinne (93) • Cailloux Gisèle (92) • Calabuig Bernard (95) • Carrazoni Amandine (11) • Cassan Lyliane (09) • Celton Sophie (13)• Chabalier Jacques (37) • Chanvillard Isabelle (69) • ChassaigneAndré (63) • Cirera Daniel (93) • Clérin Cédric (93) • Cohen Laurence (94) • Cohen-Seat Patrice (75) • Coppola Jean-Marc (13)• Corbeaux Eric (59) • Cullié Marie-Claire (81) • Dartigolles Olivier (64) • De Almeida Isabelle (21) • Decan Françoise (87) • Delaporte Laurianne (41) • Dimicoli Yves (75) • Dionnet Brigitte (93)• Dubertrand Michel (33) • Fath Jacques (92) • Finet Colette (80) •Garcia Nicolas (66) • Gau Jean-François (75) • Gauthier Elisabeth(91) • Gayraud Martine (30) • Gelot Joséphine (07) • Genevée Frédérick (94) • Gerin André (69) • Goïta Isabelle (92) • Gonthier

Maurin Brigitte (92) • Grador Dominique (19) • Greder Joëlle (82)• Gruner Michèle (88) • Guzman Michèle (77) • Haloui Fabienne(84) • Hayot Alain (13) • Hénin Jacky (62) • Hornyak Caroline (72)• Iborra Julien (78) • Injey Robert (06) • Jacquart François (07) • Karman Jean-Jacques (93) • Kraria Yamina (33) • Lafaurie Anne(94) • Laurent Michel (93) • Laurent Pierre (75) • Lebail Danièle(69) • Le Hyaric Patrick (93) • Lejarre Béatrice (67) • Le Moing Jean-Louis (41) • Le Pollotec Yann (93) • Lerou Jacques (64) • Lorand Isabelle (94) • Marchand Nicolas (94) •Marino Morabito Antoine (01) • Mazet Annie (26) • MendelsohnChristine (13) • Mordillac Caroline (72) • Nègre Jean-Charles (93) •Obadia Alain (75) • Palau Mathilde (66) • Parny Francis (95) • PaulDaniel (76) • Perez Martine (12) • Peyge Catherine (93) • PourreFabienne (94) • Roulot Eric (78) • Roussel Fabien (59) • Ricca Michel(44) • Rizzi Michel (75) • Salon Jean-Paul (24) • Sandoval Véronique(75) • Sfrecola Alain (04) • Valeyre Francine (38) • Vieu Marie-Pierre (65) • Vignasse Joëlle (40) • Wojciechowski Bozena (94) •Wurtz Francis (67)

LE BUREAU DU CONGRÈS

Rapport de Pierre Laurent

Il revient à Brigitte Gonthier-Maurin, séna-trice des Hauts-de-Seine et secrétaire dela fédération communiste, d’ouvrir les tra-vaux du 34e Congrès, dont le premier actea été d’élire son bureau.

Vendredi midi, les délégués du 34e

Congrès du PCF sont allés à larencontre des salariés qui, chaque jour,se croisent par milliers sur la dalle deLa Défense. Pendant plus de deuxheures, ils ont distribué – avec un cer-tain succès – des milliers de fac-simi-lés de billets de 500 euros et un tractreprenant les principales propositionsdu PCF. Une initiative originale qui tran-che avec ce qui se fait habituellementdans les congrès et qui traduit l’étatd’esprit des communistes aujourd’hui.Réunis pendant quatre jours à laGrande Arche de La Défense, les militants ont certes réfléchi à l'orientationpolitique et à l’avenir de leur Parti. Comment en serait-il autrement au vu desdifficultés que connaît le PCF ces dernières années. Mais ils l’ont fait sansoublier la réalité de la crise et les conséquences qu’elle génère pour lespeuples appelés à en payer l’addition. Comme c'était déjà le cas lors descongrès locaux et départementaux, la crise sera au cœur de la plupart desinterventions. Elle est la référence pour analyser la période, envisager lariposte et les rassemblements à construire. C’est à l’aune de cette réalité –et des 1800 amendements issus des congrès départementaux – que labase commune a été profondément modifiée. A la veille du Congrès, lesmédias avaient annoncé l’éclatement du PCF, les 850 délégués réunissous la Grande Arche ont apporté une réponse différente en votant à prèsde 70 % pour la base commune. Un document qui réaffirme l’actualité ducommunisme et le besoin de transformations urgentes et profondes auPCF. Patrice Falguier

La crise bouscule la donne

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les suppressions de postes et des réseaux d’aide, les fameuxRased, signifiaient tout simplement l’abandon de dizainesde milliers d’enfants à leurs difficultés scolaires…Devant la colère et les angoisses qui grandissent, le gouver-nement de Nicolas Sarkozy n’oppose que cynisme et arro-gance. Le Président de la République prétend tous lesmatins solutionner la crise, présente tous les deux jours unpseudo plan de relance. Mais à chaque nouvelle annonce, cesont les mêmes, les actionnaires, et surtout la classe desgrands capitalistes, qui se sentent rassurés, qui comptent cequ’ils vont encaisser, et les mêmes, la grande masse dessalariés, qui font ceinture. Nicolas Sarkozy occupe le ter-rain en promettant de refonder le capitalisme, mais aucunedes racines de la crise n’a pour le moment été égratignéepar l’avalanche d’annonces présidentielles. Tout est fait aucontraire pour relancer à plein régime la machine financièrecapitaliste, alors qu’elle nous conduit à nouveau à coup sûrdans le mur.J’écrivais ces lignes quand au début de la semaine le com-ble du cynisme a été atteint avec l’amendement du députéUMP Marini, qui préconisait de déduire de leurs impôts lespertes boursières des actionnaires. C’est probablement ceque ces messieurs appellent moraliser le capitalisme ! Maiscette sinistre comédie ne s’arrête pas là : le gouvernement apris ses distances avec ce prétendu franc-tireur. Ce petitmanège est désormais connu. Il fait florès au gouverne-ment. Rachida Dati s’enflamme pour l’emprisonnementdes mineurs dès 12 ans. Christine Boutin veut enfermer lesSDF à l’asile… François Fillon et Nicolas Sarkozy tempè-rent les ardeurs de leurs ministres devant les caméras, et euxqui mènent au pas de charge une politique ultra-réaction-naire se font passer pour des modérés. En vérité, ni Mon-sieur Marini, ni Rachida Dati, ni Christine Boutin ne sontdes ultras égarés. C’est toute la politique du gouvernementqui est marquée de cette violence antisociale et de cetteinhumanité. Que propose en effet Nicolas Sarkozy quand ils’agit de faire face à la crise de l’automobile? Tout simple-ment de faciliter le recours au chômage technique, autre-ment dit d’utiliser les moyens de l’Etat contre le monde dutravail. Et pendant qu’il encourage ainsi le chômage, lafusion imposée à l’ANPE et à l’UNEDIC laisse en souf-france cent mille dossiers qui risquent de priver les alloca-taires de leurs droits ! Et que dire du nouveau patron del’UMP, le « chouchou du Président », Xavier Bertrand, quiavant de prendre les rênes du parti sarkozyste aura mis ladernière main à cette grande avancée sociale : la retraite à70 ans !Alors oui, cette politique, nous sommes plus que jamaisdécidés à la combattre, à la faire reculer, à rassembler dansl’action pour d’autres choix ! Nous en prenons ici l’engage-ment, Contre chacune des mesures qui prétendra fairepayer la crise aux travailleurs, il se trouvera des communis-tes pour organiser la riposte et favoriser le rassemblement !Notre peuple peut compter sur la détermination de nosmilitants, sur celle de nos élus, et je veux notamment saluerici en votre nom à tous le courageux travail d’opposition, deproposition et de rassemblement de nos parlementaires,députés et sénateurs, qui dans les hémicycles de la Républi-que honorent nos valeurs et la gauche face à cette droiteultra-réactionnaire.Et d’ailleurs cette volonté de combat grandit dans le pays.Les résultats des élections prud’homales le montrent, lajournée d’action unitaire de tous les syndicats envisagéepour le début de l’année 2009 peut la renforcer encore.Nous l’avons nous aussi senti lors des multiples rencontres-débats que nous avons organisées sur la crise, ou en faisantsigner par dizaines de milliers nos pétitions contre la priva-tisation de La Poste. Des idées, des solutions nouvellestrouvent un écho plus important. La crise bouscule bien descertitudes. Amplifier ces ripostes et construire les cheminsvers de profonds changements politiques, voilà bien le sensdes décisions que nous avons à prendre.

Une force à l’offensive

Je veux vous dire une chose à ce propos. En débutant nostravaux, camarades, n’en doutons pas, ce que nous décide-rons dans cette salle comptera. Nous ne nous laissons pasimpressionner. Nous ne sommes pas ce parti de quantité

négligeable que décrivent certains à longueur de colonnes,quand ils ne préfèrent pas nous ignorer purement et sim-plement. Les salariés, les travailleurs que nous côtoyonstous les jours, le peuple tout entier, la gauche auront besoinde toutes leurs forces pour relever le défi de la crise et luiouvrir, à l’opposé d’une relance des solutions capitalistes,des issues progressistes. Nous sommes lucides sur les diffi-cultés que nous traversons. Mais cela ne peut en aucun casnous le faire oublier : nous sommes une de ces forces ! Et nosinitiatives peuvent beaucoup compter dans la période quis’ouvre.C’est pour cela que nous sommes là, que vous êtes là : pourremettre cette force à l’offensive, pour la rénover si profon-dément qu’elle retrouve toute son énergie, toute sa créati-vité, toute son efficacité !Nous voilà donc avec ce congrès au défi de conclure utile-ment nos débats d’orientation pour nous hisser à la hau-teur de la situation. Ces débats sont maintenant engagésdepuis dix-huit mois. Ils ont débuté à l’été 2007 au lende-main des résultats d’une élection présidentielle marquée parla victoire de Nicolas Sarkozy, une nouvelle défaite de lagauche et un score historiquement bas de notre parti qui anourri le doute sur l’avenir même de notre organisation. Ilsse concluent aujourd’hui dans un autre contexte, totale-ment inédit, au cœur d’une crise majeure du système capi-taliste mondialisé qui ouvre sans nul doute pour les annéesà venir une nouvelle période politique. Présenté ces deuxdernières décennies comme « la fin de l’histoire », le capi-talisme mondialisé est aujourd’hui remis sur la sellette. Lesforces, qui comme nous le combattent et proposent de ledépasser, ont devant elles de nouvelles responsabilités et denouvelles opportunités pour faire prévaloir un autre modede développement, une autre vision de l’avenir de l’huma-nité. Ces dix-huit mois écoulés sont à eux seuls une belleleçon de choses de l’accélération de l’histoire dans laquellenous sommes plongés. Faire preuve de clairvoyance politi-que dans cette situation extrêmement évolutive n’est pas lemoindre des défis que nous ayons à relever. En nous écou-tant, en nous respectant, en allant au bout de nos confron-tations d’idées, nous en sommes, j’en suis convaincu, collec-tivement capables.Nous avons beaucoup travaillé et échangé. Samedi après-midi, nous adopterons tous ensemble le texte qui fixeranotre cap pour trois ans. Ce cap sera alors notre loi com-mune.Nous voulons tous, je crois, parvenir à conclure ce débatdans la clarté et en nous rassemblant, pour pouvoir,demain, mettre en œuvre avec efficacité nos choix majori-taires.Je veux insister sur ce point. Des journalistes nous interro-gent ces jours-ci sur l’éclatement du Parti communiste.Quelle drôle d’idée ! Vous qui sortez de plusieurs mois dedébat, de vos conférences de section, de vos conférencesdépartementales, vous pouvez en témoigner. Est-ce l’écla-tement qui a marqué nos débats? Non, c’est au contraire unprofond désir d’unité. Ici, nous ne sommes pas à Reims, aubal des ego et des écuries présidentielles, nous sommes dansun parti d’idées et d’action où le respect doit être la règle.Nous allons faire des choix clairs, prendre des décisions,parce que la situation, celle du pays, de la gauche, commecelle de notre parti l’exige. Notre diversité demeurera, nousla respecterons dans nos directions, parce que c’est unacquis sur lequel aucun communiste n’a l’intention de reve-nir, et surtout pas, je peux vous l’affirmer, la nouvelleéquipe qui nous allons élire dimanche. Non, ce n’est pas decela qu’il s’agit, la page que nous allons ouvrir, c’est celledu rassemblement des communistes autour de choix majo-ritaires clairs et cohérents. Et notre unité n’en sera que plusefficace parce qu’elle sera justement bien campée sur deuxjambes : respect de notre diversité, et respect des choix de lamajorité.Cette clarté et cette cohérence nous sont nécessaires pourl’action. Et la crise nous invite évidemment à l’action surtous les terrains. Elles nous sont nécessaires pour compren-dre le monde, ses évolutions, ses contradictions, ses poten-tiels, pour démêler le vrai du faux dans l’intense affronte-ment politique et idéologique qui se livre actuellement.Elles nous sont indispensables pour rendre lisible et mobi-

lisateur notre projet politique, pour sortir du flou, des hési-tations, des tergiversations que l’on nous prête trop sou-vent, même quand c’est à notre corps défendant, pour bri-ser le silence médiatique dans lequel on cherche à nousenfermer. Clarté et cohérence nous sont tout simplementindispensables pour repasser sans tarder à l’offensive.

Des discussions profitables

Reconnaissons-le : au lendemain de l’élection présidentielle,le défi n’était pas mince. La crise « existentielle » devantlaquelle notre résultat électoral nous plaçait, l’urgencequ’elle nous imposait, nous avaient dans un premier tempsconduit à envisager la tenue d’un congrès extraordinairefin 2007. Nous avons finalement pris le temps, procédantpar étapes, réunissant d’abord une assemblée nationaleextraordinaire des animateurs de section il y a un an icimême, travaillant ensuite sur la base de son mandat par ate-liers thématiques, puis en mai-juin derniers au cours detrois rencontres nationales dont les discussions furent lar-gement profitables.Toujours avec la même volonté d’approfondir notreréflexion, nous avons réalisé une importante étude sur laperception du communisme et du Parti communiste par lesFrançais, qui a été comme vous le savez présentée lors denotre université d’été. L’université d’été elle-même, relan-cée cette année avec succès, a également constitué unmoment de formation et d’échanges apprécié. Enfin, les 15et 16 novembre derniers, la tenue de la rencontre pour unnouvel internationalisme avec plus de cinquante organisa-tions présentes venues de quarante pays a constitué unautre enrichissement précieux. Et je ne parle pas des trèsnombreuses soirées ou journées de travail organisées dansles sections et les fédérations. C’est donc ainsi que le tra-vail sur la base commune a progressivement mûri.Les communistes nous avaient prévenus. Pas question dese laisser enfermer par avance dans un débat d’options pré-déterminées, dans la répétition d’opinions ou de clivagesdéjà cent fois entendus. Ils ont tenu parole. Et en effet, dansce débat, nous avons tous bougé.Il faut dire que la vie aussi s’est chargée de nous faire bou-ger. Je ne cite que deux exemples. La campagne des élec-tions municipales et cantonales, qui loin d’avoir été uneparenthèse dans nos débats nous a au contraire apporté denouveaux éléments de réflexion. Sans infirmer les problè-mes politiques nés de l’élection présidentielle, ses résultatsont confirmé la persistance de nos atouts et validé nosdémarches de rassemblement quand elles étaient menées defaçon offensive, et résolument ancrées dans la proximité surun travail de projets. Il faut redire, ici, le courage et ladétermination de tous ces communistes qui, après le choc dela présidentielle, ont su repartir avec esprit de conquête etd’ouverture dans cette bataille électorale, surprenant tousceux qui avaient déjà inscrit sur leurs tablettes notre déclin.Non seulement, les pronostics ont été déjoués mais des vil-les et des cantons ont été gagnés ou regagnés. Le pays peutcompter sur ces milliers d’élus et leur association,l’ANECR. Ce n’est pas un mince point d’appui.L’accélération de la crise financière mondiale, l’entréegénérale du système capitaliste en crise et en récession ontelles aussi bouleversé la donne de nos débats. Nous avonsréagi avec force et sans tarder. Notre campagne « la Bourseou la vie » entamée avant l’été nous y avait préparés. Lamanifestation du 27 septembre sur les salaires avait aussidonné le ton. Nous avons très vite pris la mesure de la criseet de l’importance de ses conséquences politiques. Celanous a évidemment poussé à approfondir et à enrichir nosanalyses.Au fond, plus que du temps, je crois que nous avons eu rai-son de prendre de la hauteur. Nous avons ainsi progressi-vement mûri un choix, celui de resserrer nos débats autourde trois grandes questions : l’analyse de la nouvelle époquedans laquelle nous sommes entrés avec le déploiement de lamondialisation; le projet politique de changement que nousestimons nécessaire et possible de faire avancer dans leséchéances politiques à venir ; la question de l’avenir duParti communiste, de son utilité comme de ses nécessairestransformations. Tout montre aujourd’hui que nous avonseu raison de faire ce choix. Lors du vote sur le choix de la

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base commune, une large majorité des communistes qui sesont exprimés ont validé ce choix, considérant qu’il était leplus fécond pour pousser notre réflexion commune. Levote, il est vrai, a également été marqué, chez ceux qui ontvoté pour la base commune comme chez ceux qui ont votépour les textes alternatifs présentés mais aussi chez d’au-tres qui n’ont pas pris part à ce vote, par de fortes exigen-ces d’amélioration et de clarification. Notre responsabilitéest aujourd’hui d’entendre tout cela et de mener à bien tousensemble le travail d’enrichissement attendu. J’y viens,mais je crois qu’il était utile de mesurer le chemin parcouru.Nous allons donc enrichir la base commune, comme nousen donnent mandat nos conférences fédérales et de section.Je crois que nous pouvons le faire autour de cinq grandesidées forces qui structurent déjà le texte de base commune,qui ont de fait largement structuré nos débats, et qui sontdonc en mesure, je le crois, de nous rassembler très large-ment. Je veux m’y attarder maintenant dans l’esprit de cla-rification et de cohérence que nous appelons tous de nosvœux.

La réalité de la mondialisation

Première idée essentielle : nous vivons bel et bien un nouvelétat du monde.La mondialisation est la réalité durable de notre monde.Les révolutions des savoirs et des connaissances, les révolu-tions technologiques et informationnelles, le nouveau rap-port des hommes à la planète tout entière ouvrent deschamps de progrès et de mise en commun inédits. Cespotentiels accroissent la responsabilité de l’homme surl’avenir du genre humain, de la planète et de ses ressources.La démocratie devient un enjeu mondial. La maîtrisehumaine, la conscience des choix mis en œuvre à tous lesniveaux devient cruciale. Mais le capitalisme qui dominefaçonne la mondialisation au profit des seules logiquesd’exploitation et de domination.Nous vivons un monde dans lequel il n’y aura plus de solu-tions humaines durables sans solidarités et coopérationsdans tous les domaines, sans rapprochement entre les peu-ples, or le capitalisme mondialisé aliène, divise, et opposetoujours plus pour perpétuer ses logiques de rentabilité.Comprendre ces enjeux est de la première importance pourforger une conscience de classe de notre temps. Cettedimension de la lutte et du projet politique que nous por-tons est devenue déterminante.Le texte expose quelques grands traits majeurs de ces enjeuxde transformation du monde. Les communistes ont appré-cié ces éléments d’analyse. L’ampleur de la crise et, là aussi,les événements de ces derniers mois, de ces dernières semai-nes ne font qu’en souligner l’exacerbation. Nous devronssans nul doute renforcer le texte en ce sens.Des camarades estiment parfois que la nouveauté de cesenjeux n’est pas si grande, et qu’au fond, le capitalisme seratoujours le capitalisme. C’est mésestimer la radicalité destransformations en cours. La crise dans laquelle vient d’en-trer cette nouvelle phase du capitalisme est mondiale et glo-bale. Elle éclate après des années de maturation et d’aggra-vation et place concrètement le monde devant une alterna-tive historique : relancer ce système ou le dépasser.

Crise du système

C’est évidemment la deuxième idée essentielle, je diraismême structurante, que je veux souligner : la crise du sys-tème capitaliste mondialisé ouvre sans nul doute une nou-velle période politique, qui sera marquée pour longtempspar l’affrontement entre les forces de conservation ou derelance de ce système et les forces qui proposeront de ledépasser pour entrer dans une nouvelle ère de l’humanité.Après avoir nié farouchement les signes avant-coureurs decette crise mondiale – rappelons-nous les propos rassurantsde nos gouvernants sur la crise des subprimes à l’été 2007,la présentation de Jérôme Kerviel comme un trader fouisolé, les mensonges éhontés de Christine Lagarde sur lesprévisions de croissance alors même qu’il devenait évidentque la récession se profilait – les dirigeants capitalistes ontaujourd’hui reconnu le caractère historique de cette crise.Mais là où ils parlent tous de refonder le système, rien ne sepasse réellement.

Les Français ont découvert éberlués les sommes engloutiesdans le soutien aux marchés financiers. Eux qui avaientintégré les discours sur l’absence de marges de manœuvresse sentent floués, et ressentent colère et indignation. Lesrepères de chacun sont bousculés. Des idées que les campa-gnes de culpabilisation idéologique avaient enfoui ressur-gissent. Oui, de l’argent, du crédit, on peut en débloquer !La question est bel et bien de savoir à quoi on l’utilise, dansquels buts, avec quels critères et qui a le pouvoir d’en déci-der !Des financements publics massifs ont été décidés. Or, qu’ils’agisse des 360 milliards d’euros mobilisables pour le plande sauvetage des banques, des 10 milliards d’euros directe-ment accordés aux six grandes banques françaises, des20 milliards d’euros accordés à un fonds stratégique d’in-vestissement, des 22 milliards d’euros destinés aux PME oudes 26 milliards du plan de relance rendu public la semainedernière, aucune contrepartie sérieuse n’est exigée enmatière d’emplois, de critères de crédits, de politique indus-trielle, de relance du pouvoir d’achat populaire, d’investis-sements dans la formation, les qualifications et les salaires.La bête est nourrie, gavée même, mais pour produiredemain les mêmes monstres, les mêmes dérives, les mêmesexcès, les mêmes gâchis.Le rôle des financements publics, la nécessité d’interven-tions d’Etat et de régulation des marchés est aujourd’huireconnue par ceux-là même qui les diabolisaient. C’est untournant dans le débat idéologique. Mais soyons clairs, il nesuffira pas de réguler ou de moraliser les marchés. Lesréformes qu’il faut mettre en œuvre doivent faire reculer leslogiques dominantes du système capitaliste, et permettre decommencer à s’émanciper de ses règles fondamentales. Unenouvelle page de la lutte des classes s’ouvre en France, enEurope et dans le monde. Et nous avons des propositionsnovatrices pour nous y engager avec audace. Oui, camara-des, osons sans complexe notre communisme du XXIe siè-cle, en nous tournant vers les enjeux d’avenir de ce nouveaumonde !De nombreux camarades souhaitent que dans cet espritnous renforcions les références à la montée de luttes politi-ques de grande portée dans le monde. C’est totalement jus-tifié.Oui, nous avons tous en ce moment l’Amérique latine aucœur. Veneeezuela, Bolivie, Equateur, Brésil, Uruguay…des voies nouvelles émancipent avec courage ces peuples dela domination américaine. D’énormes enjeux de solidaritéet de coopération politique s’ouvrent à nous. Et nousrépondrons présents !Mais c’est tout le monde qui bouge. L’élection de BarackObama a résonné comme un symbole d’avenir aux oreillesde peuples du monde entier qui n’en pouvaient plus de l’ar-rogance belliciste de l’administration Bush et des stratégiesde domination impériale aussi bien militaires, économiquesque politiques et culturelles. Nous le savons bien, cettehirondelle ne suffira pas à faire le printemps. Mais noussommes avec tous les peuples qui poussent les portes d’unautre monde. Nous sommes plus que jamais aux côtés despeuples d’Afrique, du peuple palestinien qui vit une hon-teuse colonisation, des peuples irakien et afghan, des peu-ples qui en Europe même secouent des politiques réaction-naires qu’elles ne supportent plus. Nous saluons ici avecchaleur le mouvement populaire de la jeunesse et des tra-vailleurs de Grèce.

Nos ambitions

De toute cette situation, nous tirons une troisième idéeessentielle : rien ne serait plus fou dans ces conditions qued’en rabattre sur l’ambition de changement radical qui estau cœur de notre engagement communiste. Tout appelle aucontraire à l’approfondissement de cette ambition transfor-matrice.La crise qui se développe, sa globalité, la gravité de sesconséquences déjà prévisibles, l’ampleur des engagementsfinanciers mis en œuvre par les dirigeants capitalistes dumonde entier pour tenter de la juguler à leur manière, mon-trent clairement qu’aucune issue ne peut être envisagée àcette crise sans changer d’échelle dans la résolution des pro-blèmes.

Les débats du congrès de Reims du Parti socialiste ont été,comme l’avait titré l’Humanité, pris à contre-pied par lacrise. Et non pas seulement parce que le spectacle affligeantde la guerre des chefs tranchait avec les préoccupationspopulaires, mais plus fondamentalement parce qu’aucunresponsable politique, a fortiori s’il se prétend à gauche, nepeut proposer de solutions crédibles à la crise qui ne s’atta-quent pas aux racines du mal : la prééminence dans toute lasociété des logiques d’accumulation et de rentabilité finan-cières capitalistes. Après l’élection présidentielle, le PS s’ap-prêtait à trancher entre les meilleures manières d’assumerson social-libéralisme ; après la crise, il s’est agi de trancherentre les meilleures manières de réaffirmer son ancrage àgauche. L’aménagement du système à la marge, les panse-ments sociaux ne suffisent effectivement plus à donner lechange.Comme l’affirme le texte de base commune, plus personneà gauche « ne pourra se dérober à une confrontation d’idéeset de projets publique, permanente et exigeante, dans lapopulation comme entre les forces sociales et politiques surla question des moyens, des ruptures auxquelles il faudraprocéder pour parvenir à changer réellement la vie dans lemonde tel qu’il est ».Ces grands axes de transformation, qui permettraient cesruptures et la mise en œuvre de réels moyens du change-ment, nous en proposons trois : la promotion en toutes cir-constances d’un nouveau mode de développement humain,socialement solidaire, générateur de nouveaux progrès, éco-logiquement durable ; la mise en chantier d’une véritablerévolution démocratique : la refondation de l’Europe et desgrands principes qui régissent le monde.Les discussions que nous avons eues l’ont montré. Avecl’ambition d’un nouveau mode de développement, il nes’agit pas pour nous de céder à un effet de mode, de noyerune pincée d’écologie dans trois doses de revendicationssociales chimiquement pures. Non, il s’agit bien de prendreréellement la mesure qu’en tous domaines le mode de déve-loppement capitaliste, qui fait du profit et de la rentabilitél’alpha et l’oméga de tout marché, est entré dans des impas-ses historiques, et génère pour ces raisons un processusrépété et chaque fois amplifié de crises toujours plus gra-ves. Aussi, c’est en chaque domaine que nous voulons pen-ser autrement le développement humain : travail, emploi,production, industrie, énergie, transport, consommation,alimentation, climat, urbanisation, ruralité, culture, loge-ment, information, santé… Nous ne voulons plus d’unesociété qui ignore l’être humain, le pressure, l’exploite et leprive de moyens d’intervention réels, du pouvoir de maîtri-ser sa vie. Ensemble, nous voulons retrouver le pouvoir surnos vies, et sur l’avenir commun de la planète et de l’huma-nité !A l’aune de cette ambition, plusieurs questions sont reve-nues très fortement : celle du travail et de ses finalités ; cellede la production et de la politique industrielle ; celle de laprofondeur des enjeux écologiques ; celle de la maîtrisepublique et sociale des marchés ; celles de l’appropriation etdes nationalisations ; celle du crédit et de ses critères… etd’autres encore. Nous enrichirons le texte en conséquence.La révolution démocratique est un autre axe structurant denotre projet. La crise financière l’a révélé avec éclat. Lesgrands lieux de pouvoir échappe aujourd’hui au contrôledémocratique. La conquête ou la reconquête du pouvoird’intervention des citoyens doit à nos yeux concerner aussibien la vie politique institutionnelle, actuellement vidée desens par la présidentialisation et l’hypermédiatisation desmœurs politiques, que la vie sociale en général, et évidem-ment la vie économique. La confiscation du pouvoir à l’en-treprise par les actionnaires est un archaïsme et une aberra-tion à l’heure où la financiarisation de la société fait lapreuve de son échec flagrant. La démocratie sociale doitdevenir un enjeu central de la démocratisation de toute lasociété.Cet enjeu démocratique est pour nous un enjeu de libertés.Les dérives autoritaires du pouvoir sarkozyste sont extrê-mement graves. Du contrôle de l’audiovisuel à l’enferme-ment des mineurs, de la mise au pas des juges à l’encadre-ment policier de toute la société, des dérives homophobes àla chasse aux sans-papiers, c’est à une attaque généralisée

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que nous assistons. Il est temps de fédérer tous ces fronts derésistance et nous devrons décider au cours de ce congrèsdes initiatives fortes en conséquence.Nous pourrions également décider de redonner un nouvelélan à la campagne pour imposer le vote de la loi contre lesviolences faites aux femmes. Aux côtés des associationsféministes, notre parti et Marie-George Buffet sont forte-ment impliqués dans cette bataille, qui vient de franchiravec la création d’une mission parlementaire une nouvelleétape. Nous pouvons gagner cette bataille.Mais notre ambition démocratique n’est pas seulementpropositionnelle. Nous voulons la décliner quotidienne-ment dans notre démarche et notre pratique politique. Nosélus sont en pointe sur cette question. Des expériencescomme celle de la bataille sur le référendum en 2005 oucelle des élections municipales doivent nous encourager àdévelopper à tous niveaux et en toutes circonstances denouvelles démarches politiques participatives. L’interven-tion populaire est pour nous la clé de processus de transfor-mation durables et réussis. Toute notre activité politiquedoit porter la marque d’une implication citoyenne recher-chée, organisée, revendiquée. Avons-nous réellementconscience que de très nombreux salariés, d’électeurs degauche, de jeunes à la recherche d’un engagement sont dis-ponibles pour une telle démarche? A nous de prouver quenous y croyons.

L’enjeu européen

Enfin, il semble évident que les dimensions européennes etmondiales du projet politique que nous portons sont deve-nues déterminantes. La légitimité des traités qui régissentla construction de l’Union européenne est atteinte. Celledes grandes institutions commerciales et financières inter-nationales, dont les responsabilités dans la crise actuellesont évidentes, aussi. Dans le monde entier, ces questionssont désormais en débat. L’impasse des guerres engagéesen Irak et en Afghanistan est totale. La situation au Pro-che-Orient est dramatique, insupportable pour le peuplepalestinien, et elle est aussi sans perspective de solution.L’instabilité du monde est entretenue par la crise financièremondiale, les rivalités de puissance qu’elles engendrent etles remèdes purement capitalistes pour le moment retenuspour traiter cette crise.En organisant les 15 et 16 novembre dernier à Paris unerencontre inédite de partis communistes et progressistesvenus de quarante pays sur le thème « construire un nouvelinternationalisme », notre parti a clairement marqué savolonté de faire face à ces défis et d’écrire de nouvellespages de la convergence politique des forces d’alternativeau capitalisme. C’est un chemin ardu mais il est incontour-nable et plein de promesses. Nous nous y engageons aveccombativité et esprit de suite.Le 60e anniversaire de l’OTAN sera l’occasion d’une mani-festation internationale le 4 avril 2009 à Strasbourg. C’estune grande initiative dans laquelle notre parti s’engage éga-lement pleinement contre les politiques militaires etnucléaires agressives de l’OTAN, pour un monde de justice

et de paix. Nous pourrions en faire un moment privilégiéde mobilisation populaire notamment pour le retrait destroupes d’Afghanistan et la reconstruction de ce pays, etpour que la France renonce à son intégration dans le com-mandement militaire de l’OTAN!Je veux évidemment m’attarder quelques instants sur l’en-jeu européen. Vous le savez, se tiendront en juin 2009 danstous les pays de l’Union les élections au Parlement euro-péen. Dans la situation de crise historique du système capi-taliste mondialisé, le modèle ultra-libéral qui structuredepuis des années la construction de l’actuelle Union euro-péenne est directement mis en cause. La contestation contreles dogmes de cette construction – politiques de dumpingsocial, pression contre les salaires, les dépenses sociales etles dépenses publiques, déréglementation et privatisationsystématiques – n’a cessé de s’amplifier ces dernièresannées. Les trois « non » français, néerlandais, irlandais ontrésonné comme des coups de tonnerre dans le ciel euro-péen, et la crise de légitimité des politiques de l’Union estdésormais patente. Pendant des années, pour maintenirhors du contrôle citoyen les marchés financiers, ils nous ontvanté la fable de l’indépendance de la BCE et de l’intangi-bilité des critères de Maastricht. Mais quand il s’est agi devoler au secours de ces mêmes marchés, toutes les barrièresqui étaient infranchissables pour financer les salaires et lesservices publics se sont subitement levées. C’est insuppor-table ! Car ce sont précisément ces politiques qui font lacrise sociale, politique, démocratique de l’Europe. Il n’estpas tolérable que l’Europe continue de vivre sous le vetodes marchés financiers, de leurs appétits de profit ! NicolasSarkozy nous avait promis monts et merveilles au début desa présidence de l’Union. Cette présidence se termine dansla gabegie spéculative et la récession. C’est un terrible échecpour celui qui prétendait tout régler, tout régenter et sortirpar le haut l’Europe de la crise dans laquelle elle s’enlise. Ilest temps d’ouvrir une nouvelle page pour l’Europe !

Listes de rassemblement

Le moment est venu de donner beaucoup plus de poids,dans chaque pays comme au Parlement européen, aux idéeset aux forces qui contestent cette orientation et réclament larefondation sociale et démocratique de l’Union. Et c’estpossible, car ces idées et ces forces existent et grandissentdepuis des années.Tout sera évidemment fait pour leur barrer la route, à com-mencer par le mode de scrutin. Mais nous sommes décidésà bousculer les portes. Nous avons lancé, vous le savez, le24 octobre dernier, un appel qui connaît déjà un réel échopour constituer des listes de rassemblement. Cet appel,nous l’adressons à toutes les forces sociales et politiques,aux hommes et aux femmes des courants politiques pro-gressistes, comme au mouvement syndical, social et asso-ciatif, à toutes celles et tous ceux qui dans leur diversité par-tagent les grands axes d’un projet transformateur de l’Eu-rope et se reconnaissent dans cette démarche derassemblement. Nous souhaitons avec elles, avec eux,constituer des listes qui feront événement et mener une

campagne de dimension européenne, propre à illustrer leFront progressiste européen que nous voulons contribuer àconstruire dans la durée pour changer en profondeur lespolitiques de l’Union.Cette démarche est largement approuvée par les commu-nistes. Des camarades s’inquiètent parfois que nous nouseffacions dans cette campagne. Eh bien, je veux les rassurer.Non seulement, nous n’allons pas nous effacer, mais parceque nous croyons au potentiel de cette démarche, et à cequ’elle peut bousculer, nous allons nous y engager de tou-tes nos forces, comme nous l’avons fait pour le référendum.Et si nous réussissons, personne, je peux vous l’assurer, nesera déçu du voyage !A ces camarades qui, inquiets, comptent déjà le nombre decommunistes qu’il y aura sur ces listes pour se rassureravant qu’elles ne soient constituées, je veux encore dire unechose. Evidemment nous voulons la réélection de deuxdéputés communistes, mais nous voulons beaucoup plus.Ne partons donc pas petits bras. Nous ne sommes qu’audébut de notre bataille. Nous sommes heureux que le toutnouveau Parti de gauche et d’autres amis disent déjà bancoavec nous. Mais il y en a beaucoup d’autres à gagner ànotre démarche. Alors, décidons à ce congrès d’engager dèsqu’il sera terminé une grande campagne publique pourmettre en débat le contenu et la démarche de cette liste. Etvous le verrez, nous serons surpris de la portée de notre ini-tiative. Les frontières de ce rassemblement ne sont pas écri-tes d’avance. Nous pouvons les faire bouger et changer lepaysage dans lequel on voudrait enfermer les scénarios decette élection. 2005 nous l’a appris. Nous avons tout àgagner à être conquérants. N’oublions pas cette leçon !

Politiques transformatrices

C’est dans le même esprit que je veux en venir à la qua-trième idée force de notre congrès : l’enjeu central de notreprojet politique est bien d’ouvrir en toutes circonstancesdes chemins concrets aux politiques de changement trans-formatrices que nous jugeons indispensables pour amélio-rer la vie de notre peuple.Le titre de notre base commune le dit clairement : nous vou-lons un monde nouveau et nous voulons le construire auquotidien. Celles et ceux qui souffrent et aspirent à unesociété plus juste n’attendent pas. Notre ambition de chan-gement est grande et elle est immédiatement concrète. Nousne la remettons pas à plus tard. C’est le sens profond denotre démarche communiste, celle qui nous a animés à cha-cun des grands moments de notre histoire.Nous savons que la mise en mouvement de dynamiquespolitiques populaires, de dynamiques à vocation majori-taire est une clé de la réussite. Toutes nos expériences, qu’el-les aient abouti ou échoué, nous le confirment. Il n’y a pasd’automatisme, d’emboîtement idéal dans les processus dechangements. La politique, c’est de savoir provoquer et desaisir toutes les occasions de progresser. Voilà pourquoinous voulons travailler de manière conjuguée et perma-nente aux luttes, aux rassemblements, aux interventionspopulaires, aux constructions politiques susceptibles de

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porter des objectifs de transformation sociale audacieux.Nous refusons, dans cette démarche, toute hiérarchie préé-tablie. Définir notre projet politique de changement, c’estindissociablement énoncer les contenus des transformationsnécessaires et les moyens politiques de leur réalisation.C’est autour d’objectifs de transformation, de leur co-éla-boration, de leur appropriation populaire que nous vou-lons construire les cadres, les fronts, les alliances adaptésaux problèmes rencontrés et aux échéances affrontées.Mais de la même façon, et indissociablement, notre ambi-tion constante doit être d’ouvrir devant chaque problèmerencontré, chaque échéance politique, le chemin possibled’une perspective de changement réel. Et de prendre pourcela les initiatives politiques appropriées. C’est ce que nousfaisons par exemple pour l’Europe. C’est ce que nousvisons avec l’ambition du Front progressiste et citoyen pro-posé dans la base commune.Je ne détaille pas ici la démarche clairement exposée dansnotre texte d’orientation. Elle est largement approuvée parnos conférences. Mais je veux insister sur l’importance decette ambition transformatrice dans la situation politiqueactuelle.Alors que la crise capitaliste appelle des changements degrande portée, que des forces sociales et politiques existentdans notre peuple pour de telles avancées, l’alternative poli-tique à la droite sarkozyste semble durablement en panne.Et ce n’est sûrement pas le congrès du PS qui a levé ce doutedans le peuple, bien au contraire.Soyons-en certains, camarades, Nicolas Sarkozy n’est pasdans cette situation un simple spectateur. Il travaille en per-manence, idéologiquement et politiquement, à défaire tou-tes les possibilités de rassemblement transformateur face àsa politique. En cherchant à fédérer autour de ses propressolutions, comme il le fait aujourd’hui dans la crise. Maisen agissant aussi directement sur la recomposition du pay-sage politique. Si nous le laissons faire, soyez-en sûrs, le cas-ting de la gauche, il s’en occupera aussi. Vous êtes-vous par-fois demandé ce qui valait le même engouement médiati-que à des personnalités aussi différentes que FrançoisBayrou, Ségolène Royal ou Olivier Besancenot? Une seuleidée en vérité : tous les trois désespèrent de la gauche. Pourle premier, elle n’existe plus et devrait se ranger devant lecentre moderne qu’il incarne ; pour la seconde, elle est rin-garde sauf à s’allier avec le Modem ; et pour le troisième,elle est dans sa plus grande part infréquentable. Ne nous ytrompons pas, ce qui est flatté dans cette promotion hété-roclite, c’est une seule idée : la gauche n’est plus et ne seraplus pour longtemps majoritaire dans ce pays. Tous celleset ceux qui ne pensent pas ainsi sont décrétés vieux jeu,archaïques, dépassés.

Eh bien, nous refusons cette voie du renoncement. Noussommes lucides sur l’état de la gauche mais ne nous y rési-gnons pas. D’autant que nous le constatons tous les jours,dans les luttes sociales et démocratiques se construisent desrassemblements qui témoignent de fortes exigences detransformations sociales. De très nombreux électeurs degauche, de toutes sensibilités, sont prêts à faire du neuf et àfaire front ensemble. A toutes et tous nous tendons la mainet nous lançons cet appel : ensemble, faisons émerger à gau-che des réponses alternatives crédibles au capitalisme! Faceà la crise, c’est le meilleur chemin vers de nouveaux ras-semblements victorieux !

L’avenir du PCF

C’est pour travailler avec esprit de conquête à ces rassem-blements victorieux que j’en viens à la cinquième idée queje souhaitais développer devant vous : celle des choix quiconcernent l’avenir de notre parti. Aucune des ambitionsque je viens d’exposer, et qui sont celles auxquelles nousvoulons consacrer tous nos efforts, n’ont d’avenir sans uneambition de même ampleur pour le développement de notreparti. Vous le savez, le choix que proposent de retenir labase commune et la très grande majorité des communistesest celui d’engager de profondes transformations de notreparti, parce que, je cite, « la voie de telles transformationsnous apparaît plus féconde que celle de la constitutiond’une autre force politique aux contours incertains ».Notre projet politique a de fortes exigences. Notammentcelles, comme nous le rappelons dans le texte que nousallons adopter, d’être capable de penser les bouleverse-ments du monde, d’en déceler les potentiels émancipateurs,de faire de la politique une grande affaire populaire etcitoyenne, d’élaborer des idées et des projets transforma-teurs, d’unir les forces susceptibles de les porter, deconstruire les majorités de changement, les chemins politi-ques de ces transformations… Excusez du peu, mais dans lasociété qui est la nôtre, dans l’affrontement de classe quenous vivons, cela ne va pas de soi, loin s’en faut.C’est ancré dans ces exigences que nous renouvelons notrechoix du PCF, c’est-à-dire d’un parti de ce projet, de cetteambition, capable en permanence de rassembler et d’impul-ser les idées et les énergies nécessaires à sa mise en œuvre.Mais c’est en raison des mêmes exigences et du fossé évi-dent qui séparent les réalités de notre parti des besoins denotre projet que nous affirmons la nécessité de ses transfor-mations. Nous ne faisons donc pas deux choix, sur lesquelson pourrait alternativement tirer à hue et à dia, en ne rete-nant qu’une de ces dimensions, mais un seul choix, clair etcohérent : celui du PCF et indissociablement de ses profon-des transformations.

C’est un choix dénué d’ambiguïté. Soyons très clairs : descamarades proposent d’entrer dans un autre processus,progressivement constitutif d’une nouvelle force politique,dont les communistes seraient une des parties prenantes. Cen’est pas le choix retenu. D’autres à l’inverse se seraientbien passés de l’ambition de transformation affichée, lajugeant trop ambiguë ou risquée. Ce n’est pas non plus lechoix majoritairement retenu.Notre choix est celui de l’audace pour nous-mêmes aussi.Nous qui faisons le pari de l’espérance révolutionnaireaurions peur de nous révolutionner nous-mêmes? Des mil-liers de jeunes cherchent en ce moment, face à cette sociétéinhumaine, les voies de leur engagement. Des milliers desalariés remettent en ce moment en cause des contraintesqu’ils avaient jusque-là intégré comme indépassables. Desmilliers d’électeurs de gauche s’interrogent sur les lieux lesplus efficaces pour poursuivre ou renouveler leur engage-ment. Soyons conquérants, ouvrons leur nos portes, et libé-rons dans notre propre parti toutes les intelligences ! Fai-sons de ce parti un lieu beaucoup plus efficace pour toutescelles et tous ceux qui s’y engagent !Le Congrès peut aujourd’hui nous permettre de franchirune étape. Soyons lucides : le chantier des transformationsque nous ambitionnons sera alors pour l’essentiel devantnous. Actons de premières évolutions proposées, qui éma-nent des réflexions déjà engagées. Et pour le reste, décidonsde mener activement ces transformations tous ensemble, enmobilisant la créativité de nos militants, en respectant leursouveraineté, en évaluant les transformations engagées. Enun mot, cessons de nous faire peur et faisons confiance auxcommunistes dans la conduite de ce chantier.Voilà, chers camarades, les réflexions que je voulais vousprésenter. Nous avons devant nous trois jours de débat surla base commune avant notre vote final samedi. Nousaurons deux séances plénières de débat général, la premièrecet après-midi, la seconde demain après-midi ; une matinéede travail en ruches vendredi au cours de laquelle chacuneet chacun d’entre vous pourra individuellement s’exprimer ;et enfin samedi notre journée de vote sur les amendements.Pour ce travail, nous proposons d’innover. Dès vendredimatin, après une nuit de travail de la commission des amen-dements, vous disposerez d’un document amendé sur lequelchacun d’entre vous pourra réagir. La restitution de vosréflexions aux membres de la commission, vendredi midi àl’issue des ruches, nous permettra d’améliorer encore letexte dont une seconde version vous sera distribuée samedimatin avant le vote des amendements en séance plénière.Les conditions sont donc réunies pour un excellent travailcollectif. Bon congrès à tous et merci de votre écoute ! �

La discussionJean-Claude Collin – JuraLe capitalisme de la jungle est en criseprofonde. Cette crise atteint les fon-dements du capitalisme. Depuis plusde 25 ans le capitalisme réduit d’an-née en année les salaires et les pen-sions dans le seul but d’augmenter lesdividendes des actionnaires.Aujourd’hui les salariés ne peuventplus rembourser leurs crédits et c’estle blocage du système. Pour les com-munistes, l’augmentation des salaireset des retraites est la priorité. Le mes-sage que nous devons envoyer à tousles travailleurs, c’est d’être pleine-ment à leurs côtés. Il nous faut despropositions précises comme uneSécurité sociale à 100 %, le retour dela retraite à 60 ans, le retour du droità l’école dès 2 ans, etc. Pour la crédi-bilité de nos propositions, il nous fautétablir un budget national des recet-tes car l’argent existe. Toutes les clas-ses sociales sont touchées par la crisesauf pour les familles très riches.

L’argent doit aller à ceux qui produi-sent la richesse dans notre pays : lessalariés, les ouvriers et les paysans.

Michèle Guzman

Seine-et-MarneLa réflexion sur la mise en œuvre denotre politique doit donner la prio-rité aux problématiques locales oudépartementales. Au plus près deslieux de vie dans le débat et les mobi-lisations mises dans les mains de nosconcitoyens. Ceci demande uneréorganisation du Parti dont larichesse est l’intervention militante.Nos expériences comme en 2005, cel-les des 1000 rencontres montrent lespotentialités lorsqu’on fait appel àl’intelligence du peuple. Il n’y a pasde communistes qui ne doutent pas,c’est responsable. La diversité estune source d’enrichissement, ellen’en remet pas en cause la démocra-tie, pour nous c’est la colonne verté-brale pour une autre société, comme

celle de faire de la politique autre-ment. La souveraineté des adhérentsn’est pas seulement lors des consul-tations. Elle se mesure par lesmoyens donnés à chacun d’être encapacité de mener son activité là oùelles/ils sont. C’est cela qui aconfirmé la nécessité d’existenced’un Parti communiste avec uneambition de reconquête.

Aymeric Seassau

Loire-AtlantiqueLa crise et les enjeux de classesactuels rendent nécessaire l’existenced’un parti communiste aux côtés decelles et ceux qui souffrent. Certainsici ne le pensent pas, c’est leur droit.Mais les communistes en ont assezdes divisions et des débats qui sepassent ailleurs et sans eux. Ceux quiveulent une autre force doivent défi-nir cette hypothèse et la soumettreau vote. Tranchons dans la clarté etmettons-nous au travail pour porter

notre visée à la hauteur des enjeux,définir une stratégie de rassemble-ment durable, ouvrir et renforcer unparti plus efficace avec des équipesd’animation plus proches des préoc-cupations populaires. Il y a du tra-vail et il n’y aurait rien de pire qu’uncongrès de doutes ou de renonce-ments. La formidable force du mot« communisme » n’a jamais euautant d’éclat que lorsqu’il s’inscritdans une conception originale de lagauche et des rassemblements utilesau mouvement populaire. Contri-buons ensemble à « ouvrir à nou-veau les larges avenues par où passel’homme libre pour construire unesociété meilleure. »

Corinne Cadays-Delhome

Seine-Saint-DenisEnseignements des municipales à LaCourneuve. Réélection de GillesPoux maire communiste, malgré laperte du canton en 2004 et des légis-

latives. Mise en œuvre d’une démar-che portant l’espoir des change-ments sur les contenus et proposi-tions avec les habitants – élabora-tion du projet de ville, de la liste encommun avec création d’un collec-tif. Un rassemblement populairefédérant toutes les énergies de gau-che, militants de Mars aujourd’huiparti de gauche, du PT, de LO etmilitants associatifs, citoyens. Descommunistes validant cette démar-che à tous les moments importantsen AG et pleinement engagés avecles habitants dans une campagnepublique, populaire dans toutes lescités. Sûrement une expériencelocale de ce que pourrait être le« front progressiste et citoyen » quenous voulons construire, qui portedes exigences importantes, dont uneactivité régulière dans les cités, desmodifications dans nos pratiques,notre rapport aux autres sans gom-mer notre identité.

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Hélène Masure – OiseNotre congrès va-t-il donner unsignal fort à la société? Face à la crisedu système capitaliste, énonçons clai-rement nos solutions et la méthodepour agir. Par exemple, organisonsune journée d’action citoyenne pourinterpeller dans chaque ville deFrance les banques sur l’usage desfonds que nous avons déposés. Déci-dons une campagne des européennesaussi ample et ouverte que celle duNON au référendum, en donnanttous les éléments à nos concitoyens.Unissons-nous sur ces deux points.Et voyons si l’expérience valide notreprojet et l’utilité du Parti. Mais nousne changerons pas seuls. Commentfaire pour être à la hauteur de notreambition? Ne craignons pas, nousqui voulons la révolution, de noustransformer. Portons dans nos prati-ques notre projet et notre volonté dedémocratie jusqu’au bout. Auxcamarades de toutes sensibilités jedis : ne faites rien qui puisse affaiblirou faire éclater le Parti. Travaillonsensemble.

Jean-François Téaldi

Hauts-de-SeineLe réseau des communistes deFrance Télévisions, récemment créé,attend beaucoup de ce congrès. Ladroite casse l’audiovisuel public, lessalariés ont besoin d’un PCF encapacité avec d’autres d’ouvrir uneperspective vers un communisme duXXIe siècle. L’abandon depuis desannées de l’activité dans les entrepri-ses, des décisions en contradictionavec les luttes, nous ont coupés dumonde du travail. Les débats du CNétaient trop souvent en décalage avecles préoccupations des salariés. Man-que de cohérence, absence de déci-sions, comment les militants pou-vaient-ils être conquérants ? Arrê-tons de regarder le passé. Les jeunesqui adhèrent veulent un PCF utile àleur avenir. Nous attendons de lafuture direction des orientations clai-res, construites ensemble, avec nosdifférences pour les porter dans lesentreprises. Nous appelons cecongrès à réaffirmer la nécessité d’unPCF transformé, fraternel, d’unedirection qui débatte, mais une foisle débat tranché qui impulse et metteen application les décisions prisespar l’ensemble des communistes.

Marc Brynhole – LoiretNous ne tenons pas un congrès àusage partisan personnel. Nous lefaisons pour tracer les réponsessociales et politiques, efficaces, auxsouffrances comme aux espoirs !Après un an et demi où les analysesde nos échecs ont parfois pris le des-sus, il est temps, et ce travail a com-mencé, d’écrire une nouvelle page :celle de la pertinence des proposi-tions, de leur popularisation, du ras-semblement, de la construction del’alternative politique. Ce congrèsdoit donner ce signal. Rien n’estjamais écrit d’avance. Oui, il y a unparti politique qui ose affronter lecapitalisme dans toutes ses dimen-sions et qui veut ouvrir une perspec-tive concrète de changement. Notreresponsabilité dans l’action est enga-gée : la crise, la vie n’attendent pas.

Patrice Bessac – ParisUne page de l'histoire se tourne :celui de la domination absolue dulibéralisme sur les consciences. Lekrach n'est pas seulement financier,il est aussi idéologique. Allons-nousfondamentalement changer d'atti-tude ? Ce Congrès sera-t-il celui decommunistes déterminés à penser

leur combat dans la période histori-que nouvelle ouverte par la crise ducapitalisme. Trois choix fondamen-taux déterminent l'avenir. 1) Nousextirper de la dialectique des erreurspour nous plonger dans la refonda-tion positive des idées communistesdu XXIe siècle. 2) Une rupture fon-damentale de notre attitude dans lerassemblement. Pour réussir, le Particommuniste doit être déterminé àgagner à la fois sur le terrain del'unité et sur le terrain de ses idées,de son combat. 3) le Parti commu-niste. Oui, une révolution est néces-saire. Il faut sortir de l'impuissance.Se transformer, c'est parler clair,c'est agir clair, c'est prendreconscience que notre système dedirection doit changer, que nousmenons depuis quinze ans bientôtles mêmes débats et qu'il est tempsde tourner la page.

Françoise Guiche – ParisLe capitalisme a déclaré la guerresociale à la classe ouvrière. C’estpourquoi il nous faut mener le com-bat idéologique là où se créent lesrichesses, où prennent corps les iné-galités et les souffrances sociales.C’est un enjeu central dans laconstruction du rassemblementpour changer la société. La volontéd’une transformation profonde de la

société et la construction d’unemajorité politique pour y parvenirnous mettent en phase avec lesattentes des salariés. Une grandemajorité des communistes sont sala-riés. C’est un potentiel pourdéployer notre organisation vers leslieux de travail. Créons à l’échelledes fédérations ou des bassins d’em-plois des sections d’entreprise parcorps de métier ou par zone géogra-phique. L’objectif est de faire vivrenotre projet et notre stratégie à par-tir des questions liées au travailjusqu’aux enjeux planétaires. Don-nons à l’activité de proximité duParti sur le lieu de travail une placecentrale. C’est une priorité majeure.

Vincent Bony – LoireFace à la crise, le Congrès, à l’imagede notre fédération, doit travailler àrassembler toutes les énergies com-munistes. C’est possible. Nous nepouvons pas rester immobiles dansun paysage de la gauche radicale etde la gauche tout court en pleinerecomposition. Prenons des initiati-ves pour riposter à la droite et auMedef. Prenons des initiatives pourenrichir le débat idéologique pourune perspective émancipatrice. Dansce débat, gardons l’avenir du com-munisme et du PCF ouvert. Nousavons tout intérêt à entrer dans unrapport de construction conflictuelleavec l’ensemble de la gauche sociale

et politique pour y viser une hégé-monie culturelle nouvelle. Notrecongrès doit poser des actes positifset constructifs pour rassembler lescommunistes dans leur diversité, jus-que dans la direction nationale, avecune ambition commune : porter l’es-pérance communiste dans le sièclede tous les possibles.

Eric Roulot – YvelinesOu nous apparaissons comme unparti vivant à la recherche d’unenouvelle efficacité et là tout devientpossible. Ou nous donnons l’imaged’un parti divisé et là je crains lepire. Travaillons sur ce qui nous ras-semble, ne focalisons pas sur ce quinous divise. Les salariés attendentdu PCF qu’il se rassemble, qu’il setransforme. Le résultat des électionsprud’homales montre que les sala-riés n’hésitent pas à faire confiance àune organisation qui appelle impli-citement au dépassement du capita-lisme dès lors qu’elle inscrit sonaction dans une démarche offensive,constructive, unitaire et de proxi-mité. Carton rouge aux diviseurs etencouragement à ceux qui portent ledrapeau de l’union. Voilà le messageclair dispensé par les salariés le3 décembre. Nous devons être atten-tifs à ce message d’espoir ! J’espèreque le Congrès va porter essentielle-

ment sur ce qu’attendent les salariés.Ne laissons pas passer le train duchangement. Montons dedans etchargeons-le de notre énergie, pourarriver le plus tôt possible à la« gare » du communisme.

Eric Corbeaux – NordNous avons une grande responsabi-lité, conforter le dynamisme, la com-bativité de nos forces militantes etélus qui sont en bagarre sur le ter-rain contre la politique de Sarkozyet du patronat. Nationalisons noscombats : celui des maires commu-nistes qui résistent au service mini-mum, celui des militants qui luttentcontre la privatisation des servicespublics, celui des métallurgistes,sidérurgistes, ouvriers équipemen-tiers jetés au chômage alors que lesactionnaires continuent de s’en met-tre plein les poches comme àRenault ou à Arcelor Mittal. Nosdébats, nos choix de congrès doiventporter cette ambition. Les déléguésdu Nord dans l’unité ont expriméune conviction profonde pour unchangement radical, populaire etcitoyen de la société. Il faut plus decommunisme et un PCF plus fort etplus influent, ce qui est un atoutpour notre ambition de rassemble-ment. Il est urgent d’entrer en cam-pagne pour les élections européen-nes pour élire le maximum de dépu-tés communistes.

Aline Parmentier – Haut-RhinPour devenir un parti plus large ennombre et en diversité, il y a une exi-gence : s’ouvrir à toutes celles et tousceux qui souffrent et qui se rangentdu côté des exploités. Pourquoi lePCF n’apparaît-il pas pour ce qu’ilest aux yeux de ceux qui cherchentles voies d’un combat efficace ? En36, le PCF, par la voix de MauriceThorez, a su tendre la main à tousles travailleurs. Sachons dans laFrance d’aujourd’hui, plus quejamais, nous appuyer sur les diffé-rentes potentialités, dans les domai-nes social, politique et culturel, sus-ceptibles de participer, tant auxmouvements de résistance à la poli-tique régressive de la droite et duMedef, qu’aux mouvements detransformations sociales et politi-ques de dépassement du capitalisme.Non, ouvrir le PCF à des hommes etdes femmes qui n’ont pas « forcé-ment les mêmes références et lamême culture que nous », ce n’estpas vouloir la dissolution du PCF.

Asensi François

Seine-Saint-DenisLe communisme politique du sièclené en 1920 est dans la phase ultimede son extinction. En France, sa voixest inaudible - 1,93 % - un scoregroupusculaire. La base commune

ignore tous les possibles sur l’avenirdu communisme. Les rassemble-ments en fronts sectorisés et décou-plés des séquences électorales repro-duiront le désastre politique de laprésidentielle. Pourtant le front auréférendum a été puissant, rassem-bleur et victorieux. Restera commehorizon pour les communistes leremake d’une gauche plurielle reloo-kée. C’est-à-dire une dépendancetotale à un PS ultra-dominateurrecentré social-libéral. La nouvelleforce politique vise, sans que les for-ces qui y concourent renoncent àleur identité et leur mode d’organi-sation respectifs, à conquérir uneculture hégémonique pour transfor-mer la société.

Roger Martelli – Val-de-MarneLongtemps j’ai rêvé d’un PCFrénové, radicalement transformé,métamorphosé, avec quelquescamarades je disais « refondé ». J’aiexpliqué que cette novation était laseule manière de conjurer le déclin.Longtemps on m’a dit que je nevoyais pas les signes de la remontéeet que la refondation signifiait laliquidation. Depuis que je suis auComité central, le PCF est passé de16 % législatifs à 11 % puis à 5 %.J’étais un liquidateur, mais les choixqui ont conduit au désastre, eux,n’ont rien de liquidateur… Il n’estplus temps de changer l’appareil ; le

communisme ne reprendra des cou-leurs que dans la convergence, dura-ble et pas seulement en fronts ponc-tuels, de toutes les sensibilités alter-natives. Au lieu de cela, alors quecela bouge à gauche, on veut écarterceux qui partagent des options dif-férentes de celles de la majorité. J’aiété plusieurs fois réélu « malgré »mes divergences, puis avec « mes »divergences. Ce qui se prépare estune régression. Cela n’altérera pasmon parti pris : communiste.

Eliane Chazal – Haute-SavoieLa Haute-Savoie, département épar-gné par le chômage, subit de pleinfouet la crise de l’industrie automo-bile. Le Parti communiste aura sonutilité grâce à des propositions for-tes. Il sera révolutionnaire s’il s’at-taque à la racine du mal : le capita-lisme qui détruit les hommes, lasociété et la planète. Le projet doitdéfinir une nouvelle croissance res-pectueuse de l’environnement et,satisfaire les besoins humainssociaux et sociétaux. Redéfinissonsce qu’est le travail, son rôle dans lasociété, le rôle de l’entreprise, laplace du salarié et de ses droits. Jesouhaite qu’un manifeste soit écritaprès le Congrès pour servir d’outilaux adhérents et démontrer que leParti communiste est capable de

réfléchir à un projet de société pourque la gauche redevienne un espoirpour les salariés et tous ceux quisouffrent.

Jean-Michel Ruiz – Val-d’OiseDans le Val-d’Oise, le texte officiel,baptisé à tort « base commune », aété rejeté nettement par trois fois :vote d’octobre, AG de sections,congrès départemental. Une motiona été votée au congrès disant que « leCongrès devrait donner à une direc-tion pluraliste le mandat précis per-mettant d’engager un travail deconfrontation et d’expérimentation,en prise avec l’actualité des différen-tes hypothèses ». Sur les directions,je ne comprends pas que des diri-geants mettent en opposition« expression de la diversité » et« efficacité d’une direction ». Auniveau départemental, nous souhai-tons favoriser l’expression de ladiversité et la retrouver à tous leséchelons de la direction. Nous vou-lons construire la « maison com-mune » que doit être une fédéra-tion… et que devrait être une direc-tion nationale. Les camarades duVal-d’Oise n’engagent pas une pré-tendue « liquidation » du commu-nisme mais au contraire, en combat-tant l’immobilisme, veulent êtremieux communistes dans une orga-nisation de notre temps.

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34e congrès la Discussion

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Jean-Paul Duparc

Alpes-MaritimesUn congrès utile, c’est d’un mêmemouvement répondre aux questionsposées par la vie au peuple deFrance (le projet) et travailler auprésent et à l’avenir du commu-nisme politique. Urgence populaireà contester l’injustice, mais aussi leréalisme et l’efficacité du capita-lisme. Les débats publics sur la crisemontrent un besoin d’identifier cequi se passe (320 milliards pour lesbanques, 26 pour la « relance », et0,75 pour le pouvoir d’achat desménages !) Avec une prise deconscience de classe, de la domina-tion d’une oligarchie financière, cequi dessine les contours du rassem-blement populaire à constituer pourla battre dans tous les lieux de pou-voirs. Il y a l’appétit pour des solu-tions crédibles et de haut niveau.Des issues politiques. Les fronts pro-gressistes et citoyens posent unenouvelle démarche. Partir des ques-tions posées par la vie, construiredes réponses, dessiner les rassemble-ments. A propos de la diversité dansle Parti, c’est chacun-e d’entre nous.Il n’y a pas de personnalité quiaurait le monopole d’incarner cettediversité.

Nicolas Marjault – Deux-SèvresQuoi de neuf ? Molière. Pourparaphraser Sacha Guitry, je dirai :quoi de neuf ? Karl Marx. KarlMarx est plus que jamais incontour-nable pour démasquer derrière leménage américain exproprié, l’étu-diant grec précarisé, l’intérimaire del’automobile jeté, une seule et mêmelogique implacable, celle du capital.Quoi de neuf aujourd’hui ? JeanJaurès, plus que jamais incontourna-ble pour articuler le cadre nationaldu combat pour l’égalité socialeavec l’horizon international d’unesouveraineté démocratique àconstruire. Quoi de neufaujourd’hui ? Le Parti communisteplus que jamais incontournablepour porter le combat idéologiquede la rue aux urnes, de la cage d’es-calier au Palais Bourbon. Sur de telsfondements, peut-on sincèrementremettre en cause la raison d’être duParti communiste? Qu’on le veuilleou non, un parti marxiste tournévers l’éducation populaire a plusque jamais sa raison d’être. Enconséquence, le Congrès sera à lahauteur du Parti communiste si labase commune est à la hauteurd’une visée communiste.

Alain Hayot

Bouches-du-RhôneLa crise du Parti ne peut s’analyseren dehors de celle qui frappe toute lagauche face à la crise globale ducapitalisme et aux tentatives derecomposition politique. Donner auPCF un nouveau souffle exige quenous relevions 3 défis majeurs : 1)Celui du projet où nous devons pré-coniser un nouveau mode de déve-loppement social et écologique, unedémocratie participative etcitoyenne et un parti pris de la mon-dialité. 2) Celui de créer une nou-velle dynamique politique de ras-semblement plus citoyenne et en lienavec ce projet transformateur. 3)Reconstruire le Parti en le révolu-tionnant et en donnant des signesclairs d’ouverture à la société tellequ’elle est. Toute attitude de repli,de retour en arrière vers des repèreset des valeurs qui ont échoué ailleurset ici ne doit pas être à notre ordredu jour. Le communisme, disait

Marx, est mouvement contre l’ordreétabli. Dans la société mais aussidans le Parti.

André Gérin – RhôneOn a enfin diagnostiqué ma mala-die : je suis trépané de la « matricebolchevique ». Je veux savoir queltraitement on me propose. Je ne suispas rassuré parce qu’on m’a dit queje n’étais pas réformable, que je suisfigé, immobile et sectaire. En fin decompte, j’ai préféré changer demédecin et consulter les communis-tes de France pour soigner l’illusionplurielle, meurtrière, du gouverne-ment Jospin. Une majorité de com-munistes s’est prononcée pour lemaintien du PCF pendant la prépa-ration du Congrès. Cette explicationfranche entre communistes a com-mencé. Personne ne pourra l’arrêter.Mettons fin à une union exclusive,étriquée avec le PS. Ne renouvelonspas la piètre expérience de la nébu-leuse des collectifs antilibéraux ennous fourvoyant avec Mélenchon etson Parti socialiste bis. Ne laissonspersonne décider à notre place.Appelons les communistes à secouerle cocotier en coresponsabilité. Poursoigner notre maladie, nous avons ledevoir de respecter la souverainetédes communistes.

Alain Sfrecola

Alpes-de-Haute-ProvenceLe Congrès veut répondre auxbesoins d’adaptation de notre partià l’évolution de la société. Après levote majoritaire de la base com-mune, les communistes ont amendéle texte. Cet apport important nedoit pas dénaturer le texte mais l’en-richir. C’est dans cet état d’espritd’initiative et d’innovation que nousdevons travailler. Pour mettre enmusique tout cela, nous avonsbesoin d’une direction. Une direc-tion qui anime, réagisse, travaille,propose, communique et soit identi-fiable dans l’opinion publique. Cer-tains se sont élevés en criant à unechasse aux sorcières. Contrairementà ceux qui veulent faire croire à unepurge, toutes les sensibilités sontreprésentées dans la liste proposéepour le nouveau CN. Je finirai parune citation qui reflète le PCF dedemain : « Seul on va plus vite,ensemble on va plus loin ».

Catherine Peyge

Seine-Saint-DenisLes élus sont des communistescomme les autres. Je suis maire deBobigny, succédant à deux grandsmaires fondateurs en quelque sortede la ville. Actuellement nous rêvonsde la venue de la Comédie françaisedans notre ville, alliée à la MC 93.Nous constatons, lors des élections,que la carte électorale des municipa-les est bien loin de coïncider avec

celle par exemple de la présiden-tielle. Les élus de grande proximitéont le grand bonheur de pouvoiragir, parler, écrire, faire ressentirqu’ensemble, malgré tout, on estplus fort et que l’espoir existe. Nousne devons pas sacrifier un grammede notre ambition d’embellir la vie.Nous prenons des mesures de ges-tion pour faire face à la crise, maisnous refusons de sacrifier ce quiconstitue le ferment, le ciment denotre ville, la démocratie sous tou-tes ses formes, et la démocratie mar-che de pair avec la beauté. La vie estdure, nous le savons. Nous voulonscréer des espaces échappant au capi-talisme sauvage. Mais c’est déjàbeaucoup de travail.

Claude Bernard

Seine-MaritimeLa crise du capitalisme que nousvivons est historique, elle trouve sesracines dans la recherche de rentabi-lité effrénée. Renault et PSA ontlancé deux plans similaires avecl’objectif d’une « rentabilité immé-diate sans croissance ». Les ravagessociaux promettent d’être trèslourds : fermeture de 2 équipemen-tiers dans notre département. Face àcela, une urgence s’impose aux yeuxdes communistes : agir pour dessolutions immédiates et des mesuresstructurelles pour sortir durable-ment de la crise. Dans leur diversité,les communistes mesurent leur res-ponsabilité pour défendre le peupleet perçoivent que la situation peutdonner une nouvelle actualité aucommunisme, une nouvelle utilité etun espace au PCF. Empêcher lessuppressions d’emplois, s’opposeraux fermetures d’équipementiers,redistribuer les profits vers les salai-res : ce sont des axes porteurs detransformation, des priorités. Notrepeuple porte dans sa résistance et sesexigences la voix de choix nouveaux.Mieux le montrer sera utile au mou-vement populaire.

Jérôme Marcuccini – IsèreL’Isère vient d’achever un congrèsextraordinaire d’unité et de cohé-sion, malgré nos divisions passées.Ce texte, par son processus inéditd’élaboration et sa qualité, est unacte majeur. Nous devrons le fairevivre, notamment en favorisantl’unité dans la diversité, par une plusgrande collégialité, en rompant avecla verticalité. Mais, dans un parti oùcertains dénoncent « la dictature dela majorité », il y a urgence à débat-tre de ce qu’est la démocratie carnous avons mis la démocratie à l’or-dre du jour de notre révolution. Laplace des femmes nécessite un débaturgent quand nous ne comptons que37 % de femmes. Enfin, il y aurgence, avec les élections européen-nes, de donner un relais au NON

français et irlandais. Nous devonspermettre de transformer le NON àl’Europe libérale en adhésion à uneEurope sociale, à une Europe despeuples.

Elisabeth Gauthier – EssonneDans la crise économique mondiale,nous devons développer une lignepolitique très offensive. 1) Proposerune grille de lecture permettant desmobilisations s’opposant aux causeset conséquences de la crise. 2) Desactes politiques en haut et en baspeuvent créer une dynamique telleque l’appel de constituer un frontprogressiste à l’occasion des élec-tions européennes. L’actualité àgauche, c’est la nécessité de dépasserles formes obsolètes de l’union de lagauche en crise pour bâtir de nou-velles constructions politiques tellesqu’un front populaire et citoyen, àl’opposé du renoncement et pourcréer les conditions que nos idéesdeviennent majoritaires. 3) Une tellestratégie demande l’action perma-nente de notre parti et sa proprerévolution. Un parti, c’est une pre-mière étape de rassemblement. Unparti vivant, c’est un espace où il y acréativité, doute, dispute construc-tive, expérimentation, et décisionsvéritables et efficaces car co-élabo-rées collectivement et par consé-quent assumées par tous.

Alain Bolla – VarLes 250 amendements varois tradui-sent attentes et exigences. Le défi dedépassement du capitalisme montepartout et une des conditions de laconstruction d’une autre mondiali-sation impose de pousser le proces-sus de dépassement jusqu’à l’aboli-tion. Est affirmée la nécessité del’exigence du PCF à mettre en œuvreun projet communiste ouvrant lavoie à un processus de rassemble-ments transformateurs. L’activitésur les lieux de travail est un élémentmajeur de la construction des résis-tances et des solidarités dans lariposte à la droite. Les communistesvarois expriment leur volonté d’unedirection nationale en phase avec leschoix majoritaires, permettant auxcommunistes d’exercer leur pleinesouveraineté. D’une direction quiplace l’activité autonome du Particomme élément incontournabled’efficacité politique, mais aussi delisibilité et de confiance pour l’enga-gement des communistes. Emploi,salaire, service public, protectionsociale, des signes forts pour l’actionsont attendus.

André Perez – AveyronLes communistes aveyronnais sontà la fois inquiets et en colère devantl’image que s’évertue à donner denous, la veille du Congrès, certainsdes nôtres qui, s’appuyant sur « les

médias sarkozistes », ne cessent demarquer des buts contre notre camp.Nous ne voulons pas revenir au cen-tralisme démocratique, mais ce quiest ressenti douloureusement est quenous avons dérivé vers un parti entendances qui, loin de favoriser lacréativité de chacun, transforme lesadhérents en spectateurs ou suppor-ters de leaders autoproclamés. Ladiversité est dans chacun d’entrenous. Elle constitue une richesse dèslors qu’elle est mise au service d’uneseule volonté, celle de bâtir le meil-leur du commun. La diversité estcorsetée, rabougrie lorsqu’elle s’ins-crit dans des tendances, où ce qui estpris en compte n’est pas l’idéedébattue, mais celui ou celle qui laporte. Les communistes aveyronnaisappellent à l’unité dans le cadred’une diversité respectée, mais aussidu respect d’une éthique.

Nadia Boyer – VaucluseDans l’intérêt du pouvoir d’achatdes salariés et pour s’inscrire dans lecadre d’un nouveau mode de déve-loppement, il faut mettre en avantnotre politique agricole qui s’inscritcontre la disparition programméedes petits et moyens exploitantsfamiliaux parce que c’est une aber-ration sociale, économique et écolo-gique. Agriculteurs et consomma-teurs sont victimes du capitalisme,notamment par la carte blanchedonnée à la grande distribution parSarkozy lui-même. L’agriculturedoit être soustraite aux lois du pro-fit : il en va de la souveraineté et de lasécurité alimentaire de la France. Ilen va aussi de l’avenir de la planètenourricière et de la survie de popula-tions entières aujourd’hui déciméespar des tragédies alimentaires.

Jean-Pierre Icre – AriègeLors de la conférence fédérale,amendement adopté en faveur de lacréation d’une force politique danslaquelle le PCF serait reconnucomme tel et respect de l’identité dechacun. Confirme les décisions pri-ses de créer un front commun pourles européennes. Références àEGAL 09 (Ensemble pour la gaucheantilibérale en Ariège) lors des légis-latives et cantonales (PCF, Mars,associatifs, altermondialistes), lePCF ne s’est pas dilué. Nécessité decréer une force politique pour faireune alternative crédible à gauche,pas supplétifs du PS. Toutes les sen-sibilités proposées au conseil dépar-temental et au secrétariat. Tout fairepour éviter la sclérose du PCF. Nepas rester sur l’échec des collectifsantilibéraux. Continuer à travaillersur les 125 propositions.

SUITE DE LA DISCUSSION

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34 e congrès les Commissions

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Le travail

en « ruches »

Vendredi matin, les délégués se sont réunis « en ruches »– par table de dix – pour donner leur avis sur le texte et

proposer des modifications. Une façon de faire qui permet àtous les congressistes qui le souhaitent de prendre la paroleet d'être partie prenante des modifications qui serontapportées à la base commune, puisqu'à l'issue de cetteséance, un délégué par table sera mandaté pour transmettreà la commission du texte les suggestions et propositionsd'amendements discutées.Avant, Pierre Laurent avait donné quelques éléments sur laréunion de la commission du texte et les premièresmodifications de la base commune qu’elle propose de reteniraprès l‘examen des 1800 amendements et vœux issus descongrès départementaux.

LE CONGRÈS EN CHIFFRES (sur la base du rapport de la commission des mandats présenté par Annie Mazet)

873délégué-e-s de 95 fédérations

341femmes soit 39,6 %

205 délégués ont adhéré il y a moins de 4ans283 délégués sont des élu-e-s (116 femmes)

471délégués travaillent dans le secteur public,

269 travaillent dans le privé et 42 dans le secteur associatif

12,1 % des jeunes ont moins de 30 ans

588 délégués (68,37 %) sont membres

d’un syndicat ou d’une association

Ouvriers 61Employés 223 Agents de maîtrise175Enseignants ou formateurs 125 Délégués se sont déclarés cadres111

245 y exercent des responsabilités

Cette rencontre avait pour objectif de nourrir laréflexion des communistes, d’écouter et

d’échanger avec un certain nombre de forces et depersonnalités progressistes, notamment communis-tes, d’Europe et du monde choisies pour leur repré-sentativité, pour la cause dont ils sont porteurs, pourl’expérience progressiste dans laquelle ils sont enga-gés ou pour leur compétence particulière. Dirigeants

politiques, syn-dicalistes, uni-versitaires, res-ponsables alter-mondialistes…la participationfut marquéepar la diversité. C’est ce quenous voulions :non pas une« grand-messe »réunissant l’en-semble de nospartenaires etrelations inter-nationales —c'eût été ingéra-

ble — mais une rencontre permettant une vraieréflexion collective sur la question de l’internationa-lisme. Bien sûr, cette question en a soulevé d’autresqui lui sont liées, en particulier l’état du monde etl’enjeu politique de l’alternative.Qu’est-ce que l’internationalisme ? N’est-ce pasd’abord la conscience d’une communauté d’intérêtset de valeurs comme base de l’action, par exempledans les combats pour la paix, contre les logiques del’OMC ou encore dans les luttes de salariés apparte-nant à une même branche ou à une même firmetransnationale… Bref, cette rencontre a soulevé desinterrogations de fond à partir du réel. Cela corres-pond à un internationalisme qui ne soit ni affichagede principe, ni structure formelle, mais définition encommun d’objectifs concrets, sur des convergencestangibles, avec des objectifs définis. Un internatio-nalisme qui se construit dans la vie et dans les luttes.A l’évidence, tout le monde n’a pas exactement lamême vision. Mais le débat est lancé ! Il s’est dégagéde cette rencontre le sentiment commun que l’on aavancé ensemble malgré les différences et les diver-gences. Il s’est passé quelque chose d’important.L’enjeu, maintenant, ce sont les suites. Comment oncontinue ? Comment construire quelque chose denouveau et dans la durée?�

Comment construire un

nouvel internationalisme?

Le Congrès ovationne une délégation d'étudiants des IUT d'Ile-de-Franceen lutte contre la loi LRU.

Intervention de Jacques Fath

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34e congrès la Discussion

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REPRISE DE LA DISCUSSION

GÉNÉRALE

Laurent Perea – DordogneLa crise actuelle révèle la profon-deur des dégâts causés par les politi-ques d’adaptation libérales, lesrenoncements collectifs et les pertesde repères qu’elles ont provoqués, leprofond désenchantement politiquequi en est l’aboutissement aveccomme seule perspective la bipolari-sation politique et la démocratied’opinion. Cela nous amène à agirpour un mode nouveau de dévelop-pement durable et solidaire pourrendre au travail sa finalité, ouvrir lechantier d’un processus d’appro-priation sociale et de refonte des ins-titutions. Des luttes se développentdans un nouveau rapport à la politi-que où notre communisme peut pui-ser sa force dans le social. Dans cecontexte, abordons la réflexion surle Parti sans la réduire, parce que laconstitution d’un front comme nousle souhaitons nécessite une organi-sation comme le PCF, pour contri-buer à l’animer, et que renoncer àcela reviendrait à renoncer à ce frontprogressiste large, ouvert, porteurd’une possibilité de renouer avecl’espoir de changer la société.

Laurianne Delaporte

Loir-et-CherLa crise mondiale actuelle nousmontre que nous avons besoin decommunisme. Nous pouvons le voiravec un regain de nos valeurs, leretour de certains de nos ancienscamarades. Il faut d’ailleurs réussirà leur faire toute leur place. Il fautégalement profiter d’opportunitéspour faire une plus grande place à lanouvelle génération. Notre concep-tion du communisme passe par ladémocratie et pour cela il faut accep-ter les avis divergents et faire un tra-vail de conviction. Et si notre mes-sage ne passe pas, peut-être manque-t-il de clarté. Il faut intégrer que nousne devons rien attendre des grandsmédias, qui sont dirigés par la classedominante. Mais nous avons desoutils à notre portée, notre travail deterrain et notre presse, l’Humanité,que nous devons diffuser massive-ment. Il y a de grandes attentes,beaucoup de camarades espèrentsortir de ce congrès avec un plan deroute qui nous redonne confiance,avec un message clair pour répondreà la crise. Nous devons donc dépas-ser nos divisions car les Françaisattendent des réponses.

Jacques Chabalier

Indre-et-LoireLa commission des candidatures duCongrès a acté la nécessité d’unedirection nationale qui soit un col-lectif dirigeant, s’impliquant dans lamise en œuvre des choix des com-munistes. Le respect de la diversité

doit être au cœur de la constructionde cette direction : la diversité desexpériences et des parcours, avecdavantage d’élus, de militants d’en-treprises, de jeunes. La diversitéc’est aussi l’exigence de la parité,que nous devons faire vivre commeune exigence démocratique incon-tournable. La diversité c’est aussi,sur le critère d’une direction qui agitet rassemble les communistes, le res-pect des différents courants d’idéesqui traversent notre parti ; la volontéde Marie-George Buffet et de l’en-semble de la commission est deconstruire une liste commune pourla direction nationale, respectueusede chacun.

Elammar Abdelilah – YonnePrenons conscience que les genssouffrent dans les quartiers, les vil-les, du chômage, du pouvoir d’achatet d’une précarité en général. Met-tons un frein, unissons-nous pourmettre fin à ce sarkozyland déjà auxeuropéennes qui se profile à l’hori-zon et la présidentielle. Ensuitemontrons à la population que leParti communiste propose une alter-native et un espoir pour l’avenir.Profitons de ce congrès pour redon-ner de la force et de la combativité,un nouvel élan à ce parti, car sur leterrain de nombreuses personnesattendent.

Patrice Cohen-Séat – ParisCe n’est pas le seul Parti commu-niste français qui est en crise, c’esttout le mouvement progressiste. EnEurope, les forces de gauche sontbattues un peu partout. Celles quicombattent le capitalisme sont lami-nées. Le mouvement syndical etassociatif est sur la défensive. Mani-festement, les forces de progrèsn’ont pas réussi à adapter les objec-tifs et les formes de leurs combats àun monde que les dernières décen-nies ont radicalement chamboulé.C’est donc à la nécessité d’une révo-lution culturelle que sont confron-tées toutes les forces qui veulentcontinuer d’agir pour l’émancipa-tion humaine. Décidons à ce congrèsd’engager un processus de transfor-mation profonde de notre parti.Ouvrons ce processus à toutes celleset tous ceux qui sont à la recherched’un engagement politique visant audépassement du capitalisme. Etdécidons de le conclure à notre pro-chain congrès par des décisions quiseront bien, elles, extraordinaires etdonneront un nouvel élan à notrecombat communiste.

Frédéric Senamaud

Haute-VienneJe souhaiterais rapidement interve-nir sur la question du rassemble-ment. Nous ne sommes pas en faced’une option « pour ou contre » lerassemblement. C’est l’essence

même de notre parti. Elle dépasse leParti, lui donne toute son utilité,pour notre peuple. La véritable iden-tité de notre parti réside dans cettecapacité à rassembler sur des luttes.C’est cette conception qui a large-ment contribué à la victoire du NONen 2005. C’est l’absence de cetteconception qui a conduit à l’échec del’élection présidentielle. Témoignagesur notre fédération : Ruptures desannées 1980, mais jamais de recul surla nécessité du rassemblement.Municipales, cantonales, législatives,combat commun, désormais 1 élec-teur sur 4 se prononce. Oui pour unebase commune qui réaffirme au plannational pour les européennes lanécessité du rassemblement.

Georges Pingault – VienneElu d’une commune de l 200 habi-tants, pour que La Poste reste ser-vice public, j’organise une réuniond’intervention de la population :plus de 70 participants, explicationdes choix de la direction de La Postequi met en application les orienta-tions politiques nationale et euro-péenne. Sur les conséquences d’uneprivatisation, une discussion s’en-gage, ainsi que sur les servicespublics de l’école, des hôpitaux. Uncollectif est constitué de 14 person-nes qui ont rédigé une pétition, etchacune d’elles a fait le porte à portesur toute la commune. Résultat : 820signatures déposées par une déléga-tion au CDPPT. Chacune de cesactions a été diffusée dans la presse.Cette action n’a pu être possiblequ’avec la lecture de la Terre, l’Hu-manité. C’est un exemple de rassem-blement de lutte avec une orienta-tion politique. C’est en partant despréoccupations des gens que l’onpeut avancer politiquement. Jedemande à la direction de nous don-ner des clefs pour agir.

Charles Beauchamp – NordAffirmons notre combat contre lecapitalisme. Affirmons nos fonda-mentaux marxistes. Affirmons laréalité de la lutte des classes. Affir-mons des propositions claires duPCF en direction du monde du tra-vail. Dans le Nord Pas-de-Calais desentreprises ferment, licencient,intensifient le chômage partiel. L’ar-gent des dividendes des actionnairesest disponible pour augmenter lessalaires. Les communistes du Nordet du Pas-de-Calais dénoncent etproposent. Mais quelles réponsesapporte le PCF? C’est le statut desgrandes entreprises qui est posé.Nous devons être clairs dans nos exi-gences contre les licenciements, lechômage partiel dans ces grandsgroupes. Revendiquons aussi lacréation d’un fonds de solidaritéfinancé par les groupes pour main-tenir salaires et emplois des PMEsous-traitantes. Le Congrès doits’emparer de ces questions. Nosréponses sont attendues.

Paul Boccara – Val-de-MarneLa crise financière formidable et sondéveloppement en crise économiqueet sociale manifeste un changementhistorique. Après trente ans d’effon-drement des forces anticapitalistes,nous avons un effondrement majeurqui affecte le cœur du système : labanque et la finance. D’énormesfonds publics sont mobilisés poursauver les banques, mais sans chan-ger les critères du crédit. Avec notreproposition d’un vaste pôle publicfinancier, reprise par bien d’autres,nous avons la responsabilité de ren-dre populaire d’autres critères ducrédit : des crédits à taux d’intérêttrès abaissés pour les investisse-ments matériels et de recherche. Etcela, avec des taux d’autant plusabaissés, jusqu’à zéro, qu’avec cesinvestissements sont programmés de

bons emplois avec des bons salaireset de bonnes formations rémuné-rées. Cela renvoie aux interventionsdes travailleurs dans leurs entrepri-ses. Mettons en place partout descollectifs « entreprises », des collec-tifs « services publics », des collectifs« formation ».

Fernand Tuil – OisePalestine/solidarité : Nous sommesengagés dans ce combat pour que laPalestine ait un Etat viable et enpaix. Cela ne suffit pas. Sommes-nous à la hauteur des responsabili-tés qui sont les nôtres? Parti contreles injustices, parti de résistance. Lepeuple palestinien vit la plus grandeinjustice de ce siècle. 60 ans d’humi-liation, de souffrance, d’indignité,honte au silence international sur leblocus de Gaza et de sa non-inter-vention. Défendre le peuple palesti-nien, c’est défendre les droits del’homme. 70 % vivent à l’extérieurde la Palestine et beaucoup dans descamps de réfugiés (59). Soutenonsaussi les anticolonialistes israéliensqui mènent un combat remarquable.Ne pas intervenir c’est non-assis-tance à peuple en danger. Je lanceun appel : menons la lutte au mêmeniveau que celle pour la libérationde Mandela. J’aimerais rendre hom-mage aux maires communistes quiont eu le courage de se jumeler avecles camps de réfugiés palestiniensainsi qu’à l’Humanité qui s’est ren-due sur place pour la campagne desdroits à l’éducation des enfantspalestiniens.

Pierre Mothet – AllierIl faut changer la mondialisation :prendre conscience qu’aujourd’hui20 % de la population mondialevivent avec 80 % des richesses. Pren-dre conscience du massacre fait aucontinent africain par les pays occi-dentaux qui n’amène que misère,famine et génocide. Changer en tota-lité l’économie mondiale qui grâceau capitalisme permet d’exploiter lesplus opprimés. « La libre circulationdes hommes » de la Déclaration uni-verselle des droits de l’hommen’existe pas ; celle des capitaux, si,pour mieux exploiter les hommes.C’est ça aussi être communiste.

Yves Dimicoli – ParisOrganiser l’action révolutionnairedes communistes. Ni se déchirer aunom d’une prétendue « métamor-phose », ni faire de la « transforma-tion » du PCF un mot vide. Garderle PCF et le transformer oui, maispour développer son originalité.Ancrer notre travail aux luttes

« Ils vivent en France, ils bossent en France : régularisation des sans-papiers », une exigence portée par les900 délégués du 34e Congrès.

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concrètes à partir des entreprisesavec des propositions précises.Avancer dans une construction poli-tique non délégataire et rassem-bleuse. Tenir l’ambition d’un dépas-sement effectif du capitalisme. Avecla crise financière, tournant histori-que entraînant une perte de crédibi-lité de la recherche de « solution demoindre mal » chère au PS. Aidonsla gauche à rompre avec l’idée quetout dépendrait du dosage de l’inter-vention redistributrice de l’Etat faceaux dégâts sociaux du marché.Nécessité de pouvoirs décisionnelsdes salariés et maîtrise sociale detous les marchés. Organiser le travailcommun: développer les luttes ; for-mation des communistes ; démocra-tiser le PCF. Besoin pour cela d’unnouvel élan avec un(e) nouveau(elle) secrétaire national(e).

Olivier Dartigolles

Pyrénées-AtlantiquesVa-t-il se passer quelque chose auPCF ? Certains prévoyaient divisionet éclatement. Nous répondons res-ponsabilité et ambition. Crise excep-tionnelle dont personne ne peut pré-voir la durée ni l’ampleur, horizonbouché à gauche, inquiétudes surl’avenir de notre combat : besoind’un congrès utile, porteur d’initiati-ves et de propositions. Avec une tri-ple ambition : bien comprendre lesenjeux d’une nouvelle période histo-rique, apporter des réponses à lahauteur des défis, notamment pourun nouveau mode de développe-ment, engager très rapidement lestransformations de notre organisa-tion. Comment à la fois poursuivreet transformer le PCF ? En précisantle champ, la nature, l’objet de cestransformations, des ruptures néces-saires, ne pas en rester aux mots. Lefaire rapidement dans le cadre desdécisions souveraines et majoritairesdes communistes. Il n’y aura pas decréativité sans confiance. Besoind’une nouvelle étape démocratiquedans notre fonctionnement. Làencore, ne pas perdre de temps.

Marie-Pierre Vieu

Hautes-Pyrénées Ma conférence départementale étaità l’unanimité pour continuer lePCF. Cela n’empêche pas les doutes,et les convictions. Quand tout bougedans le monde, à gauche, nous nenous en sortirons pas seulement enfaisant mieux et plus. Dans cecongrès, le mot même de métamor-phose fait peur, car connoté. Mais cequi ne se dit plus, n’existe plus ; c’estcela qui me fait peur ! Nous nousfélicitons de notre démarche de ras-semblement pour les Européennes etsimultanément on jette l’opprobre,doute publiquement des qualités dedirigeants, de ceux qui se sont inves-tis sans réserve pour cette démarche.Notre congrès doit acter une doubleambition. Le PCF doit rester la mai-son commune de tous les communis-tes. Il nous faut ensuite sortir del’immobilisme, car l’immobilismec’est la régression. Si tel n’était pasle cas, alors je prendrai mes respon-sabilités, participerai et conduiraiune liste alternative dont l’existencemême serait motivée par ce que jeviens de dire. Et lundi je n’en seraipas moins une secrétaire départe-mentale qui met en œuvre l’orienta-tion décidée par les communistes.

Bernard Calabuig - Val-d’OiseIl faut qu’il se passe quelque choseau PCF. Nous ne pouvons nouscontenter des analyses et des propo-

sitions mille fois entendues, reprisesdans le texte. Jamais la distorsionentre les intentions proclamées« aller vers une transformation duParti » et le contenu d’un texte n’aété aussi grande. Ne rien bouger,c’est créer les conditions de l’immo-bilisme qui conduit fatalement à larégression. Soit nous optons pourune rénovation de façade, commenous le faisons depuis trois décen-nies. Alors, nous nous inscrironsdans la continuité, et au point oùnous en sommes ce sera vite la dispa-rition. Soit nous faisons le choix dela transformation/métamorphose.Mais dans ce cas il faut oser ouvrirce débat sur la nature de celle-ci. Iln’y a pas à mon sens de 3e voie. Celaveut dire que notre parti doit devenir« la maison commune » de tous lescommunistes sans aucune exclusive.

Isabelle Chanvillard – RhôneJ’attends de ce Congrès qu’on sedote d’un projet clair, vivant, com-préhensible et pratique, comme ontessayé de le transformer les commu-nistes sincèrement et sereinementdans leurs sections, leurs fédéra-tions… J’attends aussi que l’on sedonne une direction en capacité deporter ce projet qui rassemble lescommunistes, une direction quiparle d’une seule voix, celle qu’ontdécidé les communistes dans leurmajorité. C’est la somme des deuxqui fera un Parti communiste utile,ouvert qui serve à refaire le monde,étape par étape, avec tous ceux quinous rejoindront dans le Parti oùviendront combattre à nos côtés lapolitique de classe menée par Sar-kozy. Cette bataille ne doit pas nousfaire oublier qu’à l’heure de l’anni-versaire de la « déclaration desdroits de l’homme » les droits desfemmes sont encore bafoués et laparité loin d’être gagnée, y comprisdans notre parti.

Elisabeth Maugars

Indre-et-LoireSens des mots parité et égalité(parité = répartition politique égalehommes/femmes ; égalité : conceptpolitique égalité en droits). La réa-lité du travail des femmes devraitfaire scandale, des milliers travail-lent à temps partiel imposé. La mortd’une femme sous les coups de soncompagnon tous les deux joursaussi, mais c’est un fait divers. C’estla domination patriarcale. Marie-George a présidé le colloque contreles violences faites aux femmes.Cette loi écrite en réseaux témoigned’un mouvement de fond qui seconstruit et est en marche pour obli-ger à ce qu’elle soit discutée à l’As-semblée nationale. Relèverons-nousle défi de la lutte des classes et le défide l’égalité ? Le nouveau mondenous regarde, féministes et commu-

nistes : mettre l’émancipationhumaine au cœur de la transforma-tion de la société. Libérer les intelli-gences, travailler en réseaux et entransversalité nos compétences et àégalité est notre défi.

Daniel Cirera

Seine-Saint-DenisDébordant la base « commune », lescommunistes ont ouvert le débat surle communisme du XXIe siècle, sur ledevenir du Parti, avec la volonté deconcilier besoin d’unité et besoin dedébat. Ce débat juste amorcé ne peutêtre clos. Le Congrès doit donner unmandat prioritaire et impératif à ladirection : - Organiser les résistanceset les batailles face à la crise et Sar-kozy. – Conduire la campagne desélections européennes. – Organiserle débat sur les grandes questionsactualisées par la crise que se posentles communistes dans leur diversité :sur la pertinence du communisme au

XXIe siècle, les conditions politiquesde la transformation sociale dudépassement/abolition du capita-lisme, aujourd’hui sur le parti qui enporte cette conception renouvelée,avec les transformations et les rup-tures que cela implique pour le PCF.Ce débat se conclurait fin 2009 avecun congrès qui déciderait une orien-tation et élirait la direction la mieuxà même de le porter.

Jean-Marc Coppola

Bouches-du-RhôneAu moment où se cherche le monde,tiraillé entre l’emballement financieret l’aspiration des peuples à vivredebout, j’attends de la créativité pourconstruire ensemble un message d’es-poir. J’attends de ce congrès qu’ilaffirme mieux les valeurs que nousportons : la solidarité, la justice et leprogrès social, l’émancipationhumaine. Pour cela nous devonsmieux travailler la crise politique, le

déficit démocratique pour dépasser ladélégation de pouvoir qui traverse leParti et la société. Pour aider les fem-mes et les hommes à investir la politi-que, pour empêcher une poignée dedirigeants du monde de la finance àgarder le pouvoir. A la préhistoired’Internet où Facebook révolutionnela politique, nous devons urgemmentinvestir la révolution information-nelle pour la démocratie, pour la lisi-bilité et l’enracinement de notre parti,au risque d’être hors jeu. Démocratieet révolution informationnelle doi-vent nous pousser à nous enrichir dela diversité et à organiser différem-ment notre parti, nos directions, noscongrès.

Micheline Amore – IsèreEn Isère, de récentes difficultés ontopposé élus et militants se concluantpar la perte d’un poste de députéaprès une double candidature auxlégislatives. Les communistes de

Les jeunes communistes parti-cipent, en ce moment, à un

rassemblement unitaire devantl'ambassade de Grèce à Paris. Ilsexpriment ainsi leur solidarité à lapopulation grecque, contre la poli-tique répressive et antisociale dugouvernement qui poursuit lesréformes libérales mises en placepar ses prédécesseurs. Depuis dessemaines la jeunesse grecque estparticulièrement mobilisée face àla privatisation des universités, aumanque de moyens pour l'éduca-tion et un avenir fait de précaritégénéralisée.Les sources du malaise qui frappela société grecque sont présentespartout en Europe : précaritéaccrue, taux de chômage élevé, difficultés grandis-santes à s'insérer sur le marché de l'emploi… EnFrance aussi les enseignants, les parents d’élèves, lesétudiants et les lycéens sont mobilisés contre l'atta-que généralisée de la maternelle à l'université. Lesjeunes font une fois encore l'actualité par leurs capa-cités à se mobiliser. Si partout ils se mobilisent, c'estque partout ils sont les premières victimes des rava-ges du capitalisme.C’est pourquoi à la JC nous proposons des mesuresconcrètes pour donner la chance aux jeunes des’émanciper des contraintes sociales du capitalisme :des allocations permettant de sécuriser les parcours,de nouveaux droits pour construire sa vie dignementet permettre le développement des capacités de cha-

cun. Nous voulons construire une société fondée surles besoins humains et non sur la maximisation dutaux de profit. Les jeunes font de la politique maisrejettent celle qui sclérose, divise. Faire de la politi-que, s'organiser avec les jeunes est un défi quotidiendans une société qui oppresse, divise, tente d’insinuerle fatalisme dans les consciences. Rassembler des jeu-nes qui subissent la précarité, construire du commun,aller à la rencontre d’autres jeunes, agir avec eux, n’arien d’évident.Le communisme est toujours une idée neuve, maisforce est de constater que nous avons du mal à incar-ner l’avenir. Le PCF et le MJCF doivent donc tour-ner leurs efforts vers une génération qui demande laparole et cherche des perspectives.�

Intervention de Pierrick Annoot

Se tourner vers

la jeunesse

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Grenoble, accusés de compromis-sion avec la droite et le Modem alorsque le seul accord a été passé avec lePS. Après 11 heures de débat ilsdécident d’investir le champ de lapolitique municipale. L’organisa-tion des assises de la chimie, leur tra-vail concernant l’emploi/formation,les pôles de compétitivité, les nano-technologies, les projets Giant etCampus ont permis de nouvellesconvergences. Syndicalistes, mili-tants, élus ont prouvé qu’ensemble,ils étaient capables d’obtenir desvotes majoritaires sur leurs proposi-tions à Grenoble et à la Metro. L’in-tersyndicale des universités nousdemande de relayer politiquementson combat pour l’enseignementsupérieur, la recherche et la défensedes personnels et étudiants.

Mehdi Mokrani – Val-de-Marne1. La question d’une nouvelle forceest posée. Pas qu’aux communistes,elle est posée à tous ceux qui veulentchanger la société. Se poser cettequestion, ce n’est pas mettre en dan-ger le PCF, c’est le considérercomme une force adaptable auxnouveaux enjeux. 2. Pour transfor-mer le PCF, nous avons besoin de 4grands chantiers : - Révolution idéo-logique (l’anticapitalisme ne suffitpas, nous devons être féministes,antiracistes, banlieusards, panafri-cains…). - Révolution organisation-nelle : nouvelle proximité et nouvellesouveraineté élargie. Reconnais-sance de la diversité. Il nous fautdébattre pour décider ensemble dumode de gestion de notre diversité. -Révolution stratégique : nouveauxmoyens d’action pour les luttes, tra-vail de rassemblement avec les

autres organisations. - Révolutionindividuelle et participative : permet-tre l’évolution des communistes, ilsdoivent pouvoir être auteurs, acteurset décideurs de leur action.

Pierre Zarka – Seine-St-DenisNous n’abordons pas le fait que lecommunisme est lié à l’échec del’étatisation, au collectivisme, à lanégation de l’individu et dissocionsriposte de construction d’un nou-veau type de mouvement populaire.Les luttes sont fragmentées, ne pas-sent pas par elles-mêmes à la politi-que. D’où un fossé avec ce qui sortdes urnes. L’apport du féminismeest de considérer que l’on commenceà s’émanciper par la lutte politiqueavant que celle-ci n’atteigne son but.Si ses caractéristiques le permettent.Or plus personne ne viendra à lapolitique par les chemins empruntésau XXe siècle. Le Parti est né sur lemode de la prise du pouvoir, sur unsentiment de supériorité. Alors que

la source de crédibilité est dans lepartage de responsabilités. De ne pasle prendre en compte nous enfermedepuis 40 ans dans un face à facePC-PS. D’où l’interrogation surl’organisation politique. Il est dra-matique de traiter ceux qui s’inter-rogent comme des adversaires. Celanous pousse vers une culture sec-taire. Faire ou laisser faire, c’estcondamner la moindre tentative denovation.

Hervé Poly – Pas-de-CalaisAu-delà de nos divergences sur lesorientations nationales, les commu-nistes du Pas-de-Calais affirmentleur volonté d’unité. Une très largemajorité des communistes en Franceont exprimé leur volonté du main-tien du Parti communiste français etrespect du choix majoritaire dans lerespect du débat d’idées. C’est surces bases que nous devons travailler.Je me félicite de cette volonté debâtir une liste commune pour mar-

quer notre unité et mettre en échecceux qui prennent notre parti enotage. Cette volonté d’unité, c’estdans l’action que nous devons lamettre en œuvre, notamment parnotre manifestation du 6 décembredernier (500 personnes, 200 000tracts) et rejoint par d’autres forcesplus radicales à gauche pour le res-pect des habitants d’un départementsinistré. Unité des communistes duNord et du Pas-de-Calais pour 10mesures phares pour le respect deshabitants de notre région. Unitéautour de Jacky Hénin des 10 fédé-rations de la circonscription grandnord-ouest pour les élections euro-péennes. L’unité se vérifie dans l’ac-tion.

Laurence Cohen

Val-de-MarneQue veut dire être de gaucheaujourd’hui ? Les vieux schémasn’ont plus cours. Il s’agit de créerdes dynamiques populaires majori-taires à partir des aspirations humai-nes, des luttes. Tout n’est pas àinventer, il faut puiser dans nosexpériences, notamment celles desmunicipales et cantonales. Dans leVal-de-Marne, le PCF a travaillé àêtre le ciment des rassemblements derésistance, dans une perspective deprojets solidaires et partagés. Rom-pre avec les logiques d’exploitationet de dominations, être convaincusde la pertinence du communismenous interroge sur la force politiquenécessaire. Si le PCF est l’organisa-tion politique structurée qui peutporter le communisme du XXIe siècle,soyons lucides et exigeants. Pour-quoi notre force organisée est-elle enrecul dans les milieux populairescomme parmi les intellectuels ?Pourquoi la diversité des listes élec-torales à l’image de nos quartiers nese retrouve pas dans le Parti? Besoinde révolutionner nos pratiques afind’éviter tout repli, tout isolement.

Martine Gayraud – GardAvons-nous les capacités de releverles défis qui sont devant nous et deprendre la mesure des changementsà opérer dans notre parti ? J’ai enviede dire oui, parce que j’ai confiancedans les capacités des communistes,leur volonté d’affronter ensemble lesdifficultés pour les dépasser.Aujourd’hui elles nous figent plusqu’elles nous permettent d’être dansle mouvement, il faut sortir de cettesituation, s’en donner les moyens etpour cela procéder aux rupturesnécessaires, culturelle et structurelle.Il faut produire des actes politiquesforts, il ne s’agit pas seulement del’écrire, il faut le faire, par exemplesur la volonté d’ouvrir notre parti,la construction de fronts, la questionde la démocratie. Notre congrès doitdéfinir plus clairement dans quel

processus de transformation pro-fonde nous nous engageons et pourcela mettre en place une directionrenouvelée à parité capable de pro-duire du commun, rassemblée surdes objectifs précis.

Gabriel Gau – ParisLes communistes ont exprimé leurchoix lors du vote de notre basecommune: c’est celui de la continua-tion et de la transformation pro-fonde du PCF. La volonté des mili-tants étant qu’il ne s’engage pasdans son propre dépassement dansles trois prochaines années, pasbesoin de le répéter comme si c’étaitl’enjeu essentiel. Malgré cela, débatardu sur les termes de la transforma-tion. Ce congrès est la dernièrechance du PCF. Faire ce pari et j’aiconfiance : pour apparaître un partide notre temps (analyse du monde,projet…), plus à l’offensive (riposte,communication plus audacieuse, findes tendances), rassembleur (frontset européennes) et faire le choixindispensable d’un parti ouvert dansses structures mêmes (changer lesstatuts). Faisons ce pari, rassembléset avec enthousiasme !

Michel Dubertrand – Gironde Nous avons l’ambition d’avoir uncongrès ancré dans la vie réelle, sanséluder le besoin de « voir loin » ,d’analyser les 3 dernières années etles précédentes. L’objectif de fronts,de rassemblements, nécessite un tra-vail constant sur la construction dela résistance, de la riposte et de l’al-ternative s’appuyant sur des expé-riences. L’action du PCF 33 contrela fermeture de l’entrepriseSOGERMA, l’utilité de l’apportspécifique du parti, dans la créationd’un comité de soutien pour mobili-ser à l’extérieur de l’entreprise, l’es-poir que cela a engendré chez lessalariés, l’obligation dans laquelle sesont retrouvés tous les élus de laCommunauté Urbaine de Bordeauxde « geler » les aides publiques àEADS, et le « dégel » de ces aides dèsque la pression est relâchée, montrela nécessité de rassembler des majo-rités d’opinions sur la transparenceet le but des aides et pour des nou-veaux droits et pouvoirs des salariés. Cette expérience a aussi été utilepour dynamiser la lutte actuellecontre la fermeture de Ford Blan-quefort (et la suppression de milliersd’emplois induits), pour exiger, avecla population, la transparence sur lemystérieux repreneur et ses proposi-tions précises.

Colette Finet – SommeA Longueau, ville de 5 200 habi-tants, par une campagne électoralede proximité ancrée dans la vie auquotidien de la population, et parune gestion municipale de même

On ne peut que comprendre et partager l’exaspé-ration que suscitent, non plus seulement dans le

monde du travail mais dans toute la société, la politi-que de l’actuelle Union européenne et le type deconstruction qui l’incarne. Le problème est que l’exas-pération ne suffit pas pour faire bouger les rapportsde force. Pas plus d’ailleurs que certains slogans d’ex-trême gauche, prétendument révolutionnaires, et d’au-tant plus sonores qu’ils sont creux, qui appellent à« supprimer », à « interdire », à « abolir », maisn’avancent aucune proposition opérationnelle dont lemouvement social puisse se saisir concrètement pourconquérir des positions au détriment des forces domi-nantes.Au demeurant, ne sous-estimons pas la capacité deces dernières à brouiller les pistes. Nicolas Sarkozyillustre à merveille cette tentative de récupérer auprofit des siens la volonté de changement de celles etde ceux-là même qu’il écrase (…) Il surfe sur l’ab-sence, à gauche, d’une bataille politique de l’enver-gure et de la qualité requises sur la crise systémiqueen général et sur celle du modèle libéral européen enparticulier. C’est vrai en France et en Europe. Il a surallier à cette stratégie politique nombre de ses pairsdu Conseil européen, désemparés, admiratifs etreconnaissants.C’est là un défi majeur lancé à la gauche européenne,alors même que nous sommes confrontés à une crisehistorique du capitalisme dont tous ses dirigeantssont coresponsables, et les peuples victimes. Ce seraitquand même un comble qu’un Nicolas Sarkozypuisse jouer les matadors et faire des émules enEurope au moment où la consommation des ména-ges s’écroule, que les plans sociaux déferlent et ques’exacerbe l’angoisse sociale dans toute l’Union !C’est précisément pour contribuer à créer les condi-

tions permettant de relever ce défi que le Parti com-muniste a pris son initiative du 24 octobre dernier envue des élections européennes du 7 juin prochain.Une nouvelle et belle expérience nous attend. Dansla clarté et la transparence. Elle est inédite. Elle estprometteuse. Elle concerne tous les communistes,dans leur diversité. Nous pouvons nous montrer uti-les à notre peuple, utiles à notre cause. Et, je l’espère :porteurs d’espoir.�

Intervention de Francis Wurtz

Un front progressiste

européen

Marie-George Buffet a tenu à rendre

hommage à Francis Wurtz et au travail

qu’il a accompli au Parlement européen.

Le Congrès l’a ovationné debout.

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nature, nous faisons de la démocra-tie et de l’intervention citoyenne unlevier formidable pour redonner dupouvoir aux citoyens : dans nosquartiers populaires, chez les che-minots et au travers de notre inter-vention dans les luttes. C’estl’exemple de la bataille menée poursauver notre classe-passerelle et,plus généralement, pour maintenirà deux ans l’accueil des enfants à lamaternelle. C’est dans ce contexteque 21 nouveaux adhérents sontvenus nous rejoindre. Aujourd’hui,Longueau a retrouvé son identitéde véritable commune de gaucheavec un maire communiste…comme elle l’était en 1925… maisavec, enfin, une femme commemaire.

Raymond Navarro

Bouches-du-RhôneAppel à l’unité du Parti, un vétérandes Bouches-du-Rhône. Quelquesmots sur notre responsabilité decongressiste. Il est impensable quenous sortions désunis de ce congrès.Des dirigeants sont passés du douteà la certitude qu’il fallait tourner lapage du PCF. C’est leur droit, maisce n’est pas le choix des communis-tes des Bouches-du-Rhône et de ladirection. Le congrès départemen-tal a débattu, entre autres, de lamétamorphose et du nom du Parti ;les interprétations ont été levées etchacun s’est écouté. Attention, iln’y a pas d’un côté les garants duParti et les liquidateurs de l’autre ;nous sommes tous en recherche deréponses de questions. Cherchons,mais retrouvons le chemin del’unité, dans le respect de la diver-sité mais sans tendance. Les com-munistes attendent un engagementclair dans ce sens. La menace d’uneliste alternative ou de plusieursn’est pas le bon choix. Il y a unénorme chantier à ouvrir sur lestransformations du Parti, faisons-lesans tarder, dépassons nos désac-cords et sortons unis.

Hervé Bramy

Seine-Saint-DenisLa crise est là. Elle remet en jeu lalutte idéologique. Le vieux mondecapitaliste est derrière nous, maisquel avenir se profile ? Apportonsnotre réponse. Pas pour l’inventerà la place du peuple. Le choix n’estpas entre un parti à améliorer etautre chose à construire, mais dansnotre capacité collective à réflé-chir, à créer pour faire vivre dansles luttes notre « intellectuel collec-tif ». Il nous faut un parti trans-formé mais pas dénaturé, qui mêleriposte et démarche pour consti-tuer des fronts en conservant sonautonomie. Un parti qui combat lecapitalisme attentif aux autreshorizons. Un parti qui noue démo-cratie, décisions majoritaires,

diversité et souveraineté. La confé-rence a débattu, sans concessionset sans mots couverts. Les commu-nistes de Seine-Saint-Denis ontdécidé leurs priorités : jeunesse,salariés, logement, Europe. Lareconquête politique et idéologi-que est à l'ordre du jour. Viendrale temps de la reconquête électo-rale. Y a-t-il plus belle tâche à réa-liser avec tous les communistes ?

Xavier Compain

Côtes-d’ArmorLa présidence française de l’Unioneuropéenne aura été un échec, faceaux enjeux alimentaire et agricolemondiaux. Aux mesures d’urgence,vitales pour sauver les paysans, lasurdité gouvernementale renvoie« aux joies du capitalisme ». Parcequ’il est fort de ces ancrages paysanset ruraux que personne ne peut luicontester à gauche, le PCF porte uneperspective aux luttes paysannes,aux attentes populaires. Nous pro-posons un nouveau mode de déve-loppement. Il est de nourrir l’huma-nité. D’autres choix doivent préva-loir. Sortir l’agriculture etl’alimentaire du carcan libéral del’OMC. Une PAC rémunératrice,solidaire, durable. La tenue d’unGrenelle des prix agricoles. Gouver-nement et Président de la Républi-que ont choisi le renoncement. L’es-poir est grand, quant à la détermina-tion du PCF, de faire jouer à laFrance un rôle majeur, agricole etalimentaire face au défi de la faim ence XXIe siècle.

François Périnet – EssonneLes communistes du centre univer-sitaire d’Orsay sont confrontés àune volonté gouvernementale dedéménagement brutal de leur site.L’objectif est un rapprochementgéographique avec des centres tech-niques (présents ou à relocaliser) degrands groupes industriels. Sontvisées une destruction/restructura-tion de la recherche et sa réorienta-tion vers les secteurs donnantmatière à profit rapide. On met letout sur l’innovation et le moinspour la création de connaissancesnouvelles pourtant indispensables àl’innovation ultérieure. Pour lePCF, appliquons la devise du milieuscientifique : « Pour exister, il fautcoopérer ; pour coopérer, il fautexister ». Le PCF, par un mouve-ment de balancier dont il est tropfriand, est passé d’une conceptionde parti guide à un effacement quin’aide pas débats et luttes. Il ne fautpas de retour à l’arrogance stérilemais il faut sortir de l’humilité silen-cieuse. Pour construire avec lesautres, apportons notre brique desens et de perspective. Elisons unedirection qui s’engage pleinement etcroit au PCF.

Michel Ceruti

Lot-et-GaronneLes communistes du Lot-et-Garonne ont voté à 66 % la basecommune amendée et demandent unvéritable fonctionnement démocra-tique de bas en haut, de haut en baset une direction nationale qui fassede la diversité une richesse, du com-mun et non l’inverse. La responsabi-lité du PCF est rehaussée. Si le capi-talisme en crise mondiale ne peut serefonder, le communisme peut trou-ver les réponses à cette crise, à condi-tion d’opérer des ruptures avec celuidu XXe siècle de conception étatique,voire dogmatique, et comprendrecomment il en est arrivé là aprèsavoir créé tant d’espérance. Aumoment où libéralisme, social-libé-ralisme, social-démocratie sont enéchec et sans politique de rechange,être plus offensifs avec ce que nousappelons le communisme du

XXIe siècle. Remplacer la notion dedépassement du capitalisme par pro-cessus de rupture et de construc-tion… Nous avons décidé de travail-ler à rassembler pour construire descomités « anti-crise » dans chaqueville et canton. Oui, dans cet espritnous pouvons oser l’avenir avec leParti communiste français.

Camille Barré

Hauts-de-SeineCamarades, je suis moins inquièteaujourd’hui qu’hier pour notreparti, même si certains voudraientrevenir à des temps anciens radieuxqui sont réinventés et nous serventde légendes. Cueillons ce qu’il rested’écume, de cet espoir qu’ils ontporté et agissons. Des sensibilités nesont pas entendues, pourtant le cen-tralisme est bien mort dans notreorganisation. Je m’interroge sur cesquerelles qui se reproduisent congrèsaprès congrès, ce vent de couloir meglace. Aussi sympathiques que lesquerelles des enfants terribles deCocteau, mais au regard de l’enjeutout ça n’est pas très sérieux. Agis-sons, la matière est bien là ! Vivantecomme nous. Utilisons la puissancedu Net, c’est à notre portée, créonsde nouveaux réseaux, plus de digi-code, plus de porte close, portonsl’offensive et gardons ce souci d’êtreproche et d’incarner aussi physique-ment sur le terrain un nouvel espoirmais, je vous en conjure, tous ensem-ble agissons !!!

Jean-Pierre Morenon – SavoieUne insuffisance chronique de notreanalyse du capitalisme sur le proces-

sus de création monétaire et le man-que de lisibilité de notre projet ontconduit, conduisent à la tentationd’aller trouver notre âme ailleurs.Sur le premier point, il nous fautengager un effort de formation desmilitants. Sur le deuxième point, ilnous faut travailler à rédiger le pro-jet de développement des commu-nistes de France. Nous en avons laresponsabilité historique, bien au-delà du peuple de France.

Eric Le Bour – FinistèreDans le Finistère, nous sommesextrêmement inquiets sur ce qui tou-che le quotidien des gens, pour l’em-ploi et les salaires (pêche, agricul-ture, agroalimentaire, poste, santé,éducation, énergie). Tout cela n’estpas acceptable. Face à cela, les gensveulent simplement un parti politi-que en phase avec leurs préoccupa-tions par des propositions concrètesrépondant à leurs aspirations. Toutcela réclame, et c’est ce qui est res-sorti lors de mon congrès départe-mental, un PCF beaucoup plusoffensif. Surtout ne pas être en deçàdes enjeux. Etre utile aux gens. Lesjeunes ne veulent pas militer commenous en avons l’habitude. Laissons-les-nous bousculer. Quelles placesont-ils envie d’occuper ? Ne pasrépondre à leur place. Surtout ne passe refermer. S’ouvrir. Se décom-plexer. Redevenir crédible avec uneréelle perspective pour les gens. Unechose dont je suis sûr, le rassemble-ment ne se fera pas seul, travaillonsà être les meilleurs rassembleurs àgauche.�

Pour aider à développer dans la société et dansl’entreprise une contre-offensive politique à la

guerre idéologique que mènent les forces du capital,nous avons la chance de disposer de l’Humanité et del’Humanité Dimanche. Ils nous permettent d’êtredans la confrontation idéologique, de disposer d’ana-lyses, de décryptages, de points de vue que l’on n’en-tend malheureusement jamais ailleurs. Ce ne sont pasles images glamour des puissants de ce monde quisont à la Une de l’Humanité. Les Unes de l’Huma-nité et de l’Humanité Dimanche ce sont les salariés,les ouvriers, les créateurs. A y regarder de près, c’estbien un remodelage complet, pour un formatage desesprits, une police générale de la pensée, qu’ont entre-pris les mandataires et les valets du système capita-liste en crise pour tenter de sauver leur système.L’information est travaillée pour que celles et ceuxqui souffrent acceptent leur sort, parce qu’il n’yaurait pas d’alternative à leur insupportable situa-tion. Il devient de plus en plus flagrant qu’il y a deuxtypes de presse : Une presse d’acceptation de la criseet du système. Et il y a l’Humanité et l’HumanitéDimanche qui sont les journaux du débat pour desissues progressistes. De plus en plus les rubriquessociales disparaissent des médias. L’Humanité etl’Humanité Dimanche sont aujourd’hui les référentsde la question sociale. Non pas pour égrener, commeune fatalité, la baisse du pouvoir d’achat, la liste desplans sociaux, mais pour aider au rassemblement afinde les empêcher et progresser vers une sécurisation del’emploi, du travail et de la formation et pour unenouvelle répartition des richesses issues du travail. Aun moment où la violente crise du capitalisme appellel’après-capitalisme, l’Humanité et l’Humanité

Dimanche sontles journauxréférents dudébat d’alterna-tive à gauche.Evidemment ,pour toujoursmieux mener cesmissions, l’Hu-manité doitpouvoir vivre.Comme toute lapresse, l’Huma-nité subit dou-loureusement lapression de l’ar-gent sur sonf o n c t i o n n e -ment. Fondamentalement, l’efficacité pour mener ledébat d’idées c’est l’élargissement de la diffusion del’Humanité et de l’Humanité Dimanche qui sera déci-sif. Cela dépend de chacune et chacun d’entre nous.Nous pouvons produire un acte militant, individuel,en réalisant un abonnement de parrainage militant àl’Humanité Dimanche. Imaginons mobiliser 10 000adhérents sur cette initiative. Ce serait un apport de1 million d’euros à l’Humanité et cela permettraitd’entrevoir l’élimination des déficits de l’Humanité.Cela mettrait 10000 lecteurs de plus en contact avecles idées d’émancipation humaine. Cela élargiraitconsidérablement notre audience dans la société. Celacontribuerait à modifier le rapport de force social etpolitique. Alors allons-y ! Faisons vivre l’Humanitépour des futurs d’humanité.�

L’Humanité, un élément

essentiel du pluralisme

Intervention de Patrick Le Hyaric

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Rapport de la commissionLa commission a examiné plus de 1800 amendements et vœuxqui nous sont remontés des conférences départementales. Letexte amendé par la commission que vous avez sous les yeux intè-gre intégre plusieurs centaines de ces demandes, soit sous laforme d’ajouts amendements précis, soit sous la forme de réécri-tures partielles ou totales de paragraphes entiers. Le texte quenous vous proposons est donc largement modifié pour tenircompte de la discussion des communistes.Le travail des ruches nous a permis de préciser encore ce travail.Leur restitution a exprimé une large satisfaction des réécrituresproposées et nous a conduit à ajouter encore plus de soixantemodifications au texte. Une remarque préalable avant d’en venir aux amendementsproposés: de nombreux vœux souhaitent à la rédaction après lecongrès d’un texte plus court et plus lisible à vocation populaire,qui rende accessibles les grands choix de notre congrès et lesgrands traits de notre projet. Le texte de base commune dans saforme actuelle ne répond pas à ce besoin. Nous pourrions doncadopter le principe de la rédaction d’un tel document sous la res-ponsabilité de la future direction nationale.Pour ce qui est des amendements, nous avons choisi de retenirtous ceux qui allaient dans le sens d’une clarification et d’uneprécision de nos choix politiques fondamentaux, en refusantd’entrer dans trop de détails programmatiques pour en rester àl’esprit de projet qui est celui du texte.

Dans l’introduction et la première partie du texte, nous ajoutonsdes paragraphes entiers pour caractériser la crise historique danslaquelle le système capitaliste mondialisé est entré et la nouvellepériode de luttes politiques et idéologiques que cela ouvre.Nus soulignons à plusieurs reprises le caractère contradictoirede cette situation, marquée par des opportunités nouvelles demise en cause du capitalisme, et des obstacles importants à latransformation des attentes de changement en dynamiques poli-tiques victorieuses. Nous insistons dès l’introduction sur l’ambi-valence de la situation créée: période tout à la fois critique et enmême temps très ouverte.Tout en caractérisant d’emblée les enjeux de la crise actuelle,nous renforçons le paragraphe sur la France en dénonçant plusclairement la violence de la crise sociale provoquée par la poli-tique sarkozyste.Nous réécrivons largement le paragraphe sur les nouvellesconflictualités, notamment pour les renforcer sur les questions dela paix ( Caucase et OTAN notamment, à propos duquel noussoulignons l’enjeu du 60ème anniversaire qui donnera lieu à uneimportante manifestation le 4 avril 2009 à Strasbourg). Nous ren-forçons également le chapitre sur « les conditions de luttes trans-formées ». De très nombreux amendements nous demandaientun renforcement du texte notamment sur l’Amérique latine.Nous avons réécrit avec un double souci. Mieux montrer la por-tée des luttes et des mouvements politiques qui mettent en causeles dominations capitalistes; mais en même temps conserver l’idée

que la situation reste profondément contradictoire et que, sansl’invention de réponses politiques nouvelles, l’aspiration à chan-ger le monde continuer de buter sur de terribles impasses.

La discussionLe débat sur l’introduction et la première partie, « Unenouvelle époque, un autre monde », a d’abord porté sur lamondialisation, les délégués rappelant qu’elle était« devenue notre quotidien », puis sur l’aggravation de lacrise de la gauche et l’ampleur de la révolutioninformationnelle, sur l’intervention des salariés dans lagestion. La discussion sur le nouvel état du monde aévoqué la question des « nouvelles conflictualités ». Unlarge échange de vues a eu lieu sur la victoire de BarackObama : autant il convient de ne pas sous-estimerl’importance de cette élection, autant des délégués ont misen garde contre toute espèce d’illusion ; le Congrès a doncappelé à « la vigilance des progressistes américains ».Autre sujet d’échange : Cuba, ses acquis et ses limites.

Vote sur l’introduction

et la première partie

Pour 79 % – contre 14 % – abstentions 5 % – 0,9 % n’ontpas pris part au vote.

Rapport de la commissionDe très nombreux amendements nous sont parvenus sur laseconde partie, allant largement dans le sens d’un assentiment àla démarche proposée, en voulant la plupart du temps la préci-ser et la clarifier. Nous ajoutons d’emblée un paragraphe demandé par plusieursconférences pour inscrire plus clairement les orientations denotre projet dans la visée et la démarche communiste qui nousaniment.Nous renforçons à plusieurs endroits du texte la dimension par-ticipative, de co-élaboration, de notre démarche démocratique.Nous réécrivons et précisons le paragraphe sur l’unité desexploités et des dominés en caractérisant mieux les enjeuxd’unité du salariat dans les conditions actuelles.Sur les grands axes de transformation du projet, tout en écartantdes amendements programmatiques trop détaillés, nous renfor-çons le texte sur les enjeux alimentaires et agricoles; le nouveautype de croissance, en notant que plusieurs conférences ontdemandé la suppression du membre de phrase (et non la décrois-sance) que nous proposons de maintenir malgré son caractèrelapidaire; l’éducation; le travail et les salaires; nos propositionsen matière du pôle public financier; les médias; la nouvelle répu-blique; le droit de vote des résidents étrangers; les migrations.Sur notre politique de rassemblement, il y a eu beaucoup de dis-cussions et peu d’amendements. L‘exposé de la démarche estlargement approuvée. Des précisions sont toutefois apportées

au paragraphe sur les leçons des expériences passées, en indi-quant toutefois que cette analyse doit se poursuivre. Nous actualisons évidemment le paragraphe sur la gauche, eninsistant sur la situation nouvelle créée par les enjeux de la crise,et par l’état de recherche politique dans lequel cette situationplace de nombreux hommes et femmes de gauche.Sur notre proposition d’un Front progressiste et citoyen, nousavons ajouté un paragraphe qui résulte de plusieurs amende-ments. L’un, adopté dans plusieurs fédérations, insiste sur l’im-portance de cette proposition et le fait qu’elle vise à ouvrir unenouvelle page de l’histoire de la gauche. L’autre venant de lafédération du Nord demandait l’intégration de trois dimensions:la nécessité d’ancrer cette démarche dans des constructions etdes luttes de proximité; le besoin qu’elle se construise sur descontenus qui ait le courage d’affronter le capitalisme et ses logi-ques; l’objectif du renforcement de l’influence du Pcf pourconforter la réussite de cette démarche. Nous avons intégré àdifférents endroits ces trois demandes.Enfin, nous avons réécrit les paragraphes sur les élections euro-péennes et le nouvel internationalisme, sur la base du travail etdes orientations déjà engagés et largement approuvés par ledébat des communistes.

La discussionApprofondissement, clarification, enrichissement : ce sont

les mots qu'a employés Pierre Laurent en présentant letexte amendé livré à la discussion et au vote des délégué-e-s. C'est la tonalité générale qui a imprégné la teneur deséchanges nombreux et respectueux sur cette partie dutexte. C'est ainsi (entre autres) qu'un débat s'est instauréautour des questions telles : quel nouveau type decroissance ou quel positionnement vis-à-vis du concept dedécroissance? A noter également la volonté exprimée depréciser le contenu de la maîtrise publique et sociale ducrédit et de la monnaie. Celle d'enrichir la portée ducombat contre la domination patriarcale en y intégrant lalutte contre l'intégrisme, le sexisme et les violences faitesaux femmes. L'ensemble des interventions (plusieursdizaines) s'inscrivant dans la volonté largementapprouvée d'un approfondissement des pratiquespolitiques de rassemblement par une démarcheparticipative et de co-élaboration pour une efficacitérenouvelée des combats émancipateurs.

Vote sur la deuxième

partie

Pour 7711,,8899 %% – contre 1177,,5577 %% – abstentions 77,,4433 %% –33,,1111 %% n’ont pas pris part au vote.

Introduction et état du monde

L’avenir du Parti communiste français

Projet et rassemblement

Discussion sur le texte

Rapport de la commissionLa troisième partie du texte sur l’avenir du PCF a évidemmentsuscité de nombreux débats. Nous proposons d’intégrer desamendements à partir de plusieurs grands choix qui ont rassem-blé la grande majorité des communistes dans ces débats.Premièrement, un choix unique et clair: le choix du PCF et indis-sociablement de sa profonde transformation. Ce n’est pas l’uneou l’autre de ces deux dimensions. Ce sont bien les deux dansun même choix.Ce choix n’allait pas de soi après l’élection présidentielle.

Aujourd’hui, nous disons clairement que nous choisissons lePCF et que nous voulons repenser son avenir en lien direct avecnotre analyse renouvelée du monde et le projet tel que nous ledéfinissons aujourd’hui.Nous actons donc le fait que ce choix s’accompagne d’un chan-tier profond de transformations du parti que nous nous enga-geons à conduire avec audace, sous la responsabilité de la futuredirection, avec cette fois un dispositif de travail concret: unecommission nationale dont nous définissons clairement le rôledans un amendement ajouté au texte.

Nous insistons sur une double dimension: ce processus sera placésous la souveraineté des communistes, à qui il se sera fait appelà toutes les étapes; ce processus sera libre et respectueux de tou-tes les opinions et suggestions exprimées dans le parti. Il ne s’agitpas de rouvrir le débat que nous tranchons aujourd’hui, maisbien d’ouvrir sans tabou le chantier des transformations dans lecadre du choix majoritaire exprimé. Dans cet esprit, nous actons et précisons plusieurs pistes detransformations déjà largement approuvées: le renforcement dela formation; l’ouverture du Parti à toutes ces femmes et hom-

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Vote sur le texte amendé

pour 68,70 %

contre 24,06 %

abstentions 7,23 %

Ce rapport porte sur la gestion financière et la réalisa-tion budgétaire du Conseil national des années 2005,

2006 et 2007.Si nous constatons moins de marges de manœuvre au niveaunational, nous décelons un potentiel de moyens importantpar des liens renforcés entre les différentes structures duParti : CN, fédérations, même si le Conseil national supporteun tiers des difficultés de trésorerie des fédérations. D’où lanécessité de mieux élaborer les budgets dans les fédérationset de bien penser aux dépenses lorsque l’on décide une ini-tiative, et surtout qui finance?Les comptes du CN témoignent d’une amélioration sensi-ble de la situation financière par une meilleure maîtrise desdépenses, et par un effort significatif sur les recettes que l’ondoit à l’ensemble du Parti, des militants et des structures.Si 2005 enregistre un excédent pour la 2e année consécutive,2006 et 2007 sont des années d’équilibre avec de faibles défi-cits, d’où la nécessité de constituer un fonds de roulementdans l’attente du versement de l’aide publique. Une nécessitéd’autant plus grande que les taux d’intérêt des banques aug-mentent.Dans la dernière période, il n’a pas été seulement recherchéà inverser la tendance lourde du déficit structurel, mais il aété recherché de construire des budgets équilibrés, en antici-pant le financement des initiatives et des campagnes électo-rales. Ce fut le cas pour la présidentielle. Pratiquons à l’iden-tique pour les prochaines européennes et régionales.Reflet de la dynamique de notre politique, les cotisationsreprésentent environ 12 % des recettes du CN en moyennesur les 3 exercices, les contributions des parlementaires31,5 %, la souscription près de 18 % et l’aide publique 28 %.Dans la partie dépenses, les engagements pris ont été tenusà hauteur en moyenne de la moitié des charges (51 %) pourl’activité et les initiatives politiques et un cinquième du bud-get (21 %) pour les salaires et cotisations sociales.

La Commission souhaite attirer votre attention sur le faitqu’il n’y a pas eu de plan social depuis 2002, et qu’il n’y apas eu d’inflation de la masse salarialeConcernant les perspectives, après une gestion rigoureuseces dernières années, en ayant réalisé l’exploit de provision-ner des dépenses importantes – présidentielle et congrès –aujourd’hui l’objectif est d’équilibrer et de provisionnerpour les prochains exercices.La Commission souhaite attirer l’attention sur l’année 2007,caractérisée par un plan structurel qui découle des résultatsdes élections présidentielle et législatives avec la perte de 5députés. Ce plan court jusqu’à fin 2009 et a permis environ1 million d’euros d’économie.Malgré des provisions, il faut intégrer des impasses de tréso-rerie, récurrentes depuis plusieurs années, comme le déficitde la Société immobilière Carrefour de Châteaudun (SICC)et l’endettement global des fédérations à l’égard du CN aucours des 2 dernières années.Quelques mots sur l’année 2008 où notre budget avoisinerales 10 millions d’euros.Nous notons aussi une gestion plus rigoureuse par :• La restructuration de notre presse, la suspension de Trans-

parence• Une nouvelle organisation du travail interne à la direction

nationale• La location de 2 étages du siège et ainsi augmenter les

recettesCes éléments sont une invitation à travailler autrement et àtraduire ces contraintes en dynamique positive, en s’ap-puyant sur ce que la Commission souligne :• les efforts faits amènent des résultats• la tenue des engagements est une pratique à poursuivre• et la réalisation des initiatives offensives sur les recettes et

la nouvelle politique financière sont à amplifier.Avant de conclure je voudrais livrer au Congrès l’informa-

tion suivante: par le croisement des comptes consolidés 2006des principaux partis politiques en France, je vous confirmeque le PCF est bien la 3e force politique de notre pays, quiconforte l’appréciation que nous portions au lendemain desélections municipales et cantonales en terme de nombred’élus.Je ne livre pas cette information par esprit de compétition.Je voulais juste vous faire partager cet élément pour valori-ser l’engagement militant qui permet d’obtenir les moyensd’une indépendance plus forte vis-à-vis des institutions quene le sont l’UMP et le PS.C’est une singularité à souligner et à amplifier pour renfor-cer notre parti pour animer une démocratie vivante etmoderne.Ce rapport suivi d’un débat doit déboucher sur une valida-tion politique. Avec tous ces éléments, la Commission pro-pose que nous donnions quitus au trésorier national en exer-cice pour la période 2005 à 2007.�

Rapport de Jean-Marc COPPOLA

mes de gauche, à tous ces salariés, à tous ces jeunes qui peuventfaire leur notre projet, avec le lancement d’une campagne natio-nale donnant à voir cet appel; la priorité donnée dans notre tra-vail à la jeunesse et les changements souhaités en matière de pro-motion de la diversité d’origine dans le parti comme parmi lesélus; la qualité nouvelle de travail que nous souhaitons avec lesélus…Nous actons également le principe de la réunion entre deuxcongrès d’une ou plusieurs assemblées nationales des animateursde section , et confirmons le besoin de remettre en chantier larévision de nos statuts.

La discussionSur cette partie consacrée à l’avenir du PCF, plusieurs

amendements sont adoptés sans réel débat, tant ilsparaissent évidents. Il en est ainsi de la proposition deréaffirmer le besoin de renforcer le Parti ou encore sur lanécessité de constituer un groupe de travail afin de mettreen forme de façon populaire les idées essentielles de cequ’on appelle « communisme ». D’autres amendements àl’inverse sont refusés comme celui visant à réintroduiredans cette partie du texte la notion de lutte des classes. Lacommission considérant que celle-ci est largementprésente dans tout le document. En fait, l’essentiel de ladiscussion portera sur les transformations à apporter auPCF. Plusieurs délégués souhaitent en effet réintroduire laphrase faisant référence à la « métamorphose » du Parti.Un avis que ne partage pas la majorité des congressistesqui, sur cette question, suivront l’avis de la commission

pour qui le problème est moins de se positionner parrapport à telle ou telle expression que de travaillerconcrètement à ces transformations. Dans cet esprit,plusieurs pistes seront alors avancées en matière desouveraineté des adhérents, de transversalité dans le Parti,ou encore de démocratie et à l’articulation « respect de ladiversité/efficacité ».

Vote sur la troisième partie

Pour 68,26 % – contre 25,85 % – abstentions 5,48 %

Rapport de la Commission nationale

de contrôle financier

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34e congrès le texte adopté

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Nous avons une conviction : avec l’éclatement et l’aggravation de la crise finan-cière mondiale depuis août 2007, avec l’amplification d’une crise globale,sociale, économique, écologique et politique de tout le système capitaliste mon-

dialisé, le monde est à un tournant historique. Sans transformations d’ampleur, qui com-mencent à émanciper le monde des règles fondamentales du capitalisme, nous irons versun enfoncement durable dans les crises et les régressions sociales. Le besoin de dépasse-ment du système capitaliste, qui est le sens de notre engagement communiste, est confortépar cette situation.Mais dans cette phase critique que traversent notre monde, notre pays confronté à lapolitique brutale de la droite et de Nicolas Sarkozy, les forces de gauche, notre propreparti ne relanceront pas un nouvel espoir de changement sans repenser les objectifs et lesens de ce changement dans les conditions du XXIe siècle, sans inventer les voies et lesmoyens de ces transformations dans le monde tel qu’il est devenu. Bien des voix, bien desévénements, bien des échecs subis nous invitent au renoncement. Ce n’est pas notrechoix. Les potentiels d’émancipation sont réels. Si la situation est critique et comportedes dangers, paradoxalement, elle est également porteuse d’espoir. Mais nous sommeslucides : pour que la contestation du système capitaliste mondialisé et les tentatives pours’en libérer remportent des succès significatifs et durables, il est nécessaire qu’une ambi-tion politique collective, partagée dans notre société, s’affirme pour formuler un projetd’émancipation de notre époque, et que se construise dans les luttes le rassemblement desforces susceptibles de porter ce nouveau projet.Le chantier est immense, mais il n’attend pas. Il y a urgence. Le peuple souffre dure-ment de l’état du monde et de la politique mise en œuvre par Nicolas Sarkozy et le Medef.Il cherche à retrouver espoir en l’avenir sans avoir le sentiment que la politique lui per-met aujourd’hui de trouver les réponses. Nous voulons contribuer, avec lui, à lever cesinterrogations.Nous, communistes, qui fondons notre engagement sur l’ambition de dépassement dusystème capitaliste et de toutes les aliénations du monde actuel, sommes à un momentcharnière. L’enjeu est sans conteste d’entrer dans une nouvelle étape de notre histoire.

Elle exige de donner au combat que nous menons une ambition et une intensité beau-coup plus grandes. Nous engageons donc avec ce congrès un important travail de refon-dation de nos analyses, de notre projet, de l’avenir de notre parti.

Nous sommes face à quatre défis :• Nous avons changé de monde et d’époque. Nous vivons une mutation de civilisation,

la crise de la mondialisation capitaliste s’amplifie, et tout cela change très profondé-ment les conditions du combat que nous menons.

• La politique mise en œuvre depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, qui amplifie avec vio-lence le cours des politiques néolibérales menées dans notre pays depuis des années, faitmal à notre peuple, abîme notre pays et ses atouts, dégrade son rayonnement. L’ave-nir de la France est en jeu.

• La crise de la gauche s’aggrave. Elle n’offre pas de perspective de changement crédi-ble, et la droite encourage son éclatement entre social-libéralisme et protestation sansprojet pour qu’elle ne soit plus susceptible de lui disputer le pouvoir. Le risque existede l’effacement de toute perspective de changement transformateur à vocation majo-ritaire.

• L’originalité du communisme français, conjuguant la critique globale du système etune visée de transformation sociale radicale, le souci du développement de luttes popu-laires et d’idées nouvelles de transformation, avec une ambition et une implication dechangement immédiat, est plus nécessaire que jamais. Et pourtant, elle est menacée.

Nous voulons relever ces défis et nous en mesurons la difficulté. Nous ne le ferons passeuls. Nous ne résoudrons pas tous les problèmes qui sont devant nous avec ce congrès,mais nous nous donnons un cap clair pour avancer et travailler : agir sans attendre pourconstruire un nouvel espoir avec toutes celles et ceux qui, comme nous, souhaitent ne passe résigner au monde actuel et en France à la politique du pouvoir de droite en place ;engager le chantier de profondes transformations de notre parti pour qu’il devienne laforce utile à ce projet.

INTRODUCTION

UNE NOUVELLE ÉPOQUE, UN AUTRE MONDE UNE CRISE MAJEURE DU CAPITALISME

Vouloir un monde nouveau,

le construire au quotidien

Le monde dans lequel nous vivons désormais appelle-t-il et permet-il encore la mise enœuvre d’un projet de changement réel dans notre pays? De la réponse apportée à cettequestion dépend en grande partie la crédibilité du combat que nous menons. Or, si cha-que individu a conscience que son avenir dépend peu ou prou de ce qu’on appelle lamondialisation, celle-ci est majoritairement vécue comme un obstacle majeur à un telprojet de changement. C’est l’une des principales difficultés auxquelles nous nous heur-tons.La mondialisation, qui est devenue notre quotidien, qui fait la réalité durable de notremonde, peut effrayer ou donner espoir. Elle ne ferme pas la porte à des changementsémancipateurs. Au contraire, elle peut être un facteur de progrès immense, de mise encommun inédite pour l’humanité et la planète. Le processus de mondialisation actuel aété et demeure piloté par les exigences d’un capitalisme financier et ultralibéral qui sou-met la nature et toutes les activités humaines, le vivant lui-même, à la recherche exclu-sive du profit. C’est l’obstacle à lever.Nous puisons aujourd’hui dans une analyse renouvelée et actualisée de l’état du mondela conviction qu’un autre mode de développement, une autre conception du développe-ment humain, un autre mode de production que celui du capitalisme sont nécessaires etpossibles. Il s'agit d'aller vers une transformation sociale et sociétale radicale. Mais lescombats à mener doivent partir des réalités d’aujourd’hui, non d’un monde qui a vécu.Nous avons changé d’époque et sommes entrés dans une véritable mutation de civilisa-tion. Nous vivons un état du monde en transformation permanente, très instable, unenouvelle phase du capitalisme et une nouvelle période historique marquée par une accu-mulation de crises et de processus de transformations dans tous les domaines qui sontautant de défis pour le monde et pour l’humanité. Ne pas le voir, se tromper d’époque,c’est apparaître, même à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d’unmonde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cher-che à se construire. C’est surtout ne pas agir sur les bons leviers, les lieux de pouvoir quidécident réellement de l’avenir, les représentations qui façonnent les consciences.Il nous faut mesurer l'ampleur et la nature des défis auxquels les peuples sont aujourd'huiconfrontés et contribuer aux réponses politiques nécessaires face aux grands enjeux pla-nétaires indissociables de la paix et la sécurité, de la démocratie, du développement dura-ble et solidaire de la planèteLes dimensions européennes et mondiales des luttes et du projet politique dont nousvoulons être porteurs sont devenues déterminantes. Nous vivons un monde dans lequelil n'y a pas de solution émancipatrice durable sans solidarités et coopérations dans tous

les domaines, sans rapprochement entre les peuples, contre un capitalisme mondialisé quiles divise et qui les oppose.Comprendre le monde dans lequel nous vivons est essentiel pour forger une consciencede classe de notre temps ainsi que des repères idéologiques et politiques qui permettentd'analyser ce monde nouveau et d'agir en connaissance de cause.Quels sont, à grands traits, quelques-uns des enjeux de ce nouvel état du monde?

Une crise historique du capitalisme

C'est une crise mondiale du système capitaliste qui a éclaté après des années de matura-tion et d'aggravation. Avec la crise financière de 2007-2008 et son développement encrise sociale et économique, avec la crise écologique, le monde est à un tournant histo-rique. L'enjeu n'est pas la moralisation du capitalisme ou la simple régulation des mar-chés mais la mise en cause des règles fondamentales du système capitaliste et l'émanci-pation de ces règles par des transformations profondes, en s'appuyant sur la montée desrevendications sociales, des exigences d'interventions publiques et des aspirations auchangement. Le besoin d'un dépassement du capitalisme gagne en crédibilité. Dans cenouveau contexte, l'apport de fonds publics massifs pour sauver les banques, sans avan-cer d'autres dispositifs de crédit pour le progrès social est fortement dénoncé, comme lalogique de rentabilité financière poussée à son paroxysme, et comme l'absence de réponseà l'urgence écologique.Cette crise met en lumière la sauvagerie du règne de l'argent, du capitalisme, d'un systèmequi ne vit que pour le profit, qui exploite sans états d'âme, qui pille et gaspille les ressour-ces de notre planète sans se soucier des générations à venir, ni même du devenir de l'es-pèce humaine.Jamais le capitalisme ne s'est autant trouvé sur la sellette. Jamais, même parmi ses défen-seurs les plus ardents, ne se sont entendues autant de voix pour affirmer qu'il est impos-sible de continuer comme ça. Ainsi s'ouvre une période d'intenses débats et combatspolitiques. La crise du capitalisme qui secoue le monde débouche sur une phase politi-que nouvelle.Cette crise systémique bouleverse toutes les situations. Elle peut avoir des conséquencesconsidérables et pour une part imprévisibles. Les souffrances et les peurs qu'elle engen-dre peuvent pousser au pire, à des réponses autoritaires et populistes.Mais cette situation nouvelle peut permettre une profonde politisation populaire. Descentaines de milliers de femmes et d'hommes peuvent s'organiser pour combattre ensem-ble. Des millions de salarié-e-s, de citoyen-ne-s peuvent se retrouver, dans la rue et dans

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les urnes, pour créer les conditions d'une véritable alternative politique de progrès socialet humain.L'enjeu est plus que jamais celui du dépassement du capitalisme, de l'action et des ras-semblements, pour en faire reculer ses logiques et ses pouvoirs, avec le monde du travailet de la création, avec les peuples. Une nouvelle phase dans l'histoire politique de notrepays peut s'ouvrir. Rien n'est donné d'avance mais nous devons tout faire pour y contri-buer. C'est une autre page de la lutte de classe qui s'ouvre en France, en Europe et dansle monde.

Nouvelle phase de la mondialisation capitaliste

La domination capitaliste s’intensifie et s’étend à toute la planète, à tous les champsd’activité humaine. La libre circulation des capitaux a permis la mondialisation d’uncapitalisme financiarisé à outrance, piloté par l’exigence de rendements financiers exor-bitants, poussant à la surexploitation des mains-d’œuvre, à leur mise en concurrenceexacerbée, à un productivisme sans limite. La déréglementation financière et commer-ciale a poussé un ultralibéralisme forcené des échanges, une mondialisation des proces-sus mêmes de production, au service des plus grands groupes capitalistes transnatio-naux. Elle pousse à la marchandisation de toutes les activités humaines, à une mise enconcurrence planétaire, à la déstabilisation et à la précarisation des salariés, à la priva-tisation des services publics, à la diminution drastique des dépenses sociales, au recul dessouverainetés économiques et alimentaires, à un pillage intensifié des ressources natu-relles en particulier au Sud et en Afrique… mais aussi à une interdépendance accrue detoutes les économies. Les grandes organisations internationales, comme le FMI, la Ban-que mondiale, l’OMC, instruments de ces processus de domination, ou des instancescomme le G8 ou le G20, sont de plus en plus en contradiction avec les besoins des peu-ples et les exigences du développement.Cette mondialisation sous domination capitaliste creuse des inégalités redoutables entrepays et régions du monde, comme au sein de chaque pays. La contre-offensive néo-libé-rale, qui a pris forme dans les années 80 et 90, doit faire face à une critique grandissantede la domination des marchés et des institutions chargées de les « réguler ». Elle génèredes ravages sociaux, écologiques et sociétaux grandissants, des contradictions explosi-ves et des inquiétudes sur le devenir même de la planète. D’autant que le fait nouveaude ces dernières années est l’enchaînement des crises, financière, énergétique, environ-nementale, alimentaire, agricole, avec la résurgence d’« émeutes de la faim », affirmantet amplifiant une crise systémique de longue durée, une crise du mode de production, deconsommation et du type de développement. Des centaines de millions d'êtres humainssont ainsi privés de droits essentiels à la vie. Face aux nouveaux défis de l’humanité, lemode de développement capitaliste éprouve les limites historiques de son efficacité. Lecapitalisme présentait sa globalisation comme la fin de l’histoire. Mais l’avenir du déve-loppement humain appelle son dépassement.

L’avenir de la France en jeu

Dans ce processus de mise en concurrence à l’échelle du monde, l’avenir de la France estdoublement mis en jeu : parce que des conquêtes sociales, démocratiques, culturelles,marquantes de son histoire, empreintes des valeurs fondatrices de notre République(liberté, égalité, fraternité) sont menacées d’être mises en pièces alors qu’elles consti-tuent autant d’avancées de civilisation; parce que les forces capitalistes de notre pays ontdécidé non plus de composer avec ces acquis mais de tourner la page et de les liquiderpour se jeter à corps perdu dans la compétition capitaliste mondialisée. La politique deNicolas Sarkozy marque de ce point de vue une accélération brutale, des ruptures sansprécédent. Code du travail, Sécurité sociale, services publics, école publique, enseigne-ment supérieur et recherche publique, laïcité, libertés publiques, création culturelle, ins-titutions républicaines, ouverture au monde… Tout ce qui fonde une conception pro-gressiste de la nation française, son originalité, sa laïcité, son principe de citoyenneté, estsur la sellette. Le patronat prétend réduire à néant les droits issus, en 1945, du pro-gramme du Conseil national de la Résistance. L’avenir de la France est aussi en ques-tion dans la crise très profonde qui est celle de toute la construction européenne, crisede projet, de confiance et de crédibilité.La politique du gouvernement et du Président de la République aggrave la crise et sesconséquences déjà dévastatrices pour l'économie et pour notre peuple : plans de licencie-ments massifs, mise au chômage technique, pression sur les salaires, mise en cause géné-ralisée des droits… Cette politique aggrave les souffrances sociales provoquées par laperte de l'emploi, l'affaissement du pouvoir d'achat, l'angoisse du lendemain, la préca-rité, la peur de l'exclusion, qui n'épargnent aucune catégorie sociale, mais aussi la pres-sion patronale et la mise en concurrence au travail.La vulnérabilité du monde du travail, des familles populaires augmente avec la mise encause des protections sociales, des services publics, des systèmes éducatifs et de santé,avec des mesures de régression comme le travail du dimanche, la retraite à 70 ans, le pro-jet de privatisation de La Poste… Pour pouvoir continuer des « réformes » qui sont autantd'agression sociale, tout est fait pour tenter de légitimer une société de concurrence sys-tématique, de compétition au détriment des plus faibles, d'individualisme forcené, decontrôle sécuritaire maximum et d'arbitraire. La prison à 12 ans, les chiens policiers et lafouille au corps dans une salle de classe, le traitement du délit comme un fait de terro-risme, la criminalisation des immigrés… jusqu'à la conception répressive de l'hôpital psy-chiatrique… ce sont les fondements de notre démocratie qui sont en danger. La bataillepolitique pour les libertés, pour des institutions garantissant le respect des principes del'Etat de droit, pour l'émancipation citoyenne et les droits humains - qu'il s'agisse desdroits civils et politiques, des droits sociaux et culturels - devient primordiale.

Ce sont non seulement les couches populaires, mais la grande majorité de la populationqui est en effet frappée ou menacée par cette politique réactionnaire, par l’insécuritésociale, par des choix économiques qui affaiblissent notre pays. Les grands groupes fran-çais ou transnationaux détruisent plus qu’ils ne contribuent au développement de l'in-dustrie, de l’emploi et de la ressource fiscale en France, fondant à l’instar des groupestransnationaux leurs stratégies financières sur la mise en concurrence des territoires, lepompage des aides publiques, des fiscalités à bas coût qui asphyxient nos finances publi-ques.De plus en plus, l'Etat se désengage de ses missions de services publics essentielles touten asphyxiant fiscalement les collectivités locales.Ces politiques et ces stratégies tournent le dos au développement national, à la construc-tion d’une Europe de progrès, à l’atout que pourrait justement représenter l’engage-ment de notre pays dans un mouvement de transformation sociale à l’échelle européenneet mondiale.

Révolution informationnelle, révolution des connaissances

Révolution informationnelle, biogénétique, nanotechnologies… La croissance exponen-tielle des nouvelles technologies de l’information et de la communication, leur diffusiondans la société, le nouvel âge dans lequel sont entrées les connaissances bouleversentnotre quotidien. Ces révolutions accroissent de façon spectaculaire les capacités d’ex-pression et de création des êtres humains, qui n’ont jamais eu autant de possibilitésd’agir sur leur milieu de vie, pour le meilleur comme pour le pire. Les problèmes éthi-ques soulevés, les choix de civilisation sont considérables. Il est indispensable d'analy-ser le sens et les conséquences de cette révolution informationnelle. Elle pousse au déve-loppement de la formation et de la recherche. L’accélération de ces changements, eneffet, bouleverse en continu le travail, les technologies, les sciences, les produits, laconsommation, les rapports au territoire et à la nature, change la structure, l’organisa-tion, la localisation des activités salariées, déplaçant le centre de gravité des chaînes defabrication vers les bureaux d’étude. La création de richesses dépend de plus en plus del’appropriation des connaissances, des savoirs, des compétences. Cette révolution, quitouche au rapport du capital et du travail, transforme les rapports dans la production,les rapports sociaux, en appelle de nouveaux. Elle pousse à une extension qualitativedes libertés et des droits humains alors que le capitalisme cherche à criminaliser les mou-vements sociaux, l'action syndicale et politique.Avec ces révolutions, les besoins et les possibilités d’intervention et d’association desproducteurs que sont les salariés sont plus grands que jamais. Ces activités information-nelles accroissent les exigences de partage, ouvrent des champs immenses à la diffusionde l'information, au développement et à la mise en commun des capacités créatrices dessalariés et des individus, ce que Bill Gates nomme avec mépris le « communisme infor-mationnel ». Cela exacerbe les antagonismes capitalistes, en créant des conditions objec-tives de son dépassement. Mais le capitalisme, lui, veut exploiter cette révolution dansle seul but d’accroître la rentabilité financière des capitaux. Il organise le partage dessavoirs sous le contrôle des multinationales pour faire « rendre plus de valeur aux action-naires ». Il cherche à mettre la main sur tous les médias. Il capte et asservit les intelligen-ces sans diffuser les pouvoirs. Il bride, verrouille, domine, contrôle, instaure les péages,marchandise. Le partage et la mise en commun de ces potentiels contre leur confiscationcapitaliste est un des grands enjeux du XXIe siècle, pour des sociétés du savoir partagé.

Un salariat mondial en plein bouleversement

Les transformations du capitalisme étendent le champ des dominations de l'exploita-tion et des atteintes au droit comme le droit du travail et les droits syndicaux. Mais elleélargit aussi celui des résistances. Le mouvement de « salarisation » des populations acti-ves se généralise à tous les pays. Ce mouvement est marqué par de profondes contradic-tions. La crise du travail, de sa finalité est une dimension importante, notamment dansdes pays comme le nôtre, où la financiarisation malmène l’entreprise et le travail, oùl’intensification de l’exploitation provoque des souffrances grandissantes, une augmen-tation des accidents du travail, des maladies professionnelles et des suicides. Cela s’op-pose aux potentiels de rapprochement des salariés, à leurs aspirations croissantes à sevoir reconnaître l’utilité sociale de leur travail, à s’émanciper dans le travail, à pouvoirmaîtriser celui-ci, notamment dans son organisation. Cela suppose aussi la prise encompte de leurs aspirations à être justement payés, à être respectés, à intervenir dans lesgestions, à évoluer, à se former, à bénéficier de temps libre, à s'épanouir, se cultiver.Face à la crise, pour maintenir les dividendes à un niveau élevé, ce sont les salariés, leursrevenus, leurs emplois, leurs outils de travail qui sont visés.Si des luttes sociales et politiques mettant en cause les conditions de l’exploitation capi-taliste mondialisée se développent dans de nombreuses régions de la planète, si la for-mule « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » n’a jamais été autant d’actualité, lecapital a beaucoup d’avance sur les salariés en la matière. La mise en concurrence, lechômage, la précarisation, l'instrumentalisation de l'immigration qui accompagnentl’extension du salariat constituent de puissants facteurs de division des milieux populai-res. La conscience des intérêts collectifs recule ou se cherche face à des puissances capi-talistes qui en se mondialisant semblent s’être mises hors de portée des luttes, d’autantplus que les convergences internationales, même européennes, demeurent balbutiantes.Le rejet de la mondialisation peut fort bien aller de pair dans ces conditions avec le déve-loppement de comportements individualistes ou catégoriels, de nationalismes ou de com-munautarismes qui apparaissent faute de mieux comme la seule manière de se protégeret de ne pas perdre ses acquis ou ses valeurs dans la compétition mondiale. La périodedans laquelle nous sommes entrés nécessite donc un énorme travail politique et idéolo-

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gique de mobilisation et de solidarisation des salariés et des peuples notamment avec lesmigrants. L'exigence de régularisation des sans-papiers fait partie de notre combat.

Une crise très profonde des modes de développement

Notre époque est aussi celle d’une prise de conscience que l’avenir même de la planèteest menacé si on continue comme cela. Un productivisme aveugle, obéissant prioritaire-ment aux lois du profit, gaspille les ressources naturelles, met gravement en cause leséquilibres naturels, les écosystèmes et la biodiversité. Il est aujourd’hui responsable d’uneaugmentation considérable des émissions de gaz à effet de serre. La réponse à la criseénergétique est devenue un enjeu majeur pour l’avenir. Les désastres climatiques tou-chent d'abord les plus pauvres de la planète. Le pillage des ressources naturelles qui s’estaccéléré ces dernières décennies aiguise les conflits pour leur appropriation. Crisessociale, financière, écologique, crises du travail, de l’emploi, de l’énergie, de l’eau, del’alimentation, de la consommation, crises démographique, urbaine, démocratique s’ag-gravent et se nourrissent les unes les autres. Le capitalisme les instrumentalise à son pro-fit. Une conviction s’affirme que ces crises appellent d’autres avancées de civilisation, quinon seulement remettent en cause les modes de production et d’échange capitalistes, lafinanciarisation de l’économie, la recherche effrénée du profit, mais au-delà l’ensembledes rapports de domination, d’exploitation et d’aliénation qui gouvernent le monde, lesêtres humains et la nature depuis des millénaires.Il s’agit d’inventer un mode de développement humain durable, non productiviste, nonconsumériste, préservant la planète pour notre génération et celles qui viennent tout enmaintenant et en poursuivant l’ambition d’égalité et de justice dans la réponse auxbesoins sociaux. Le capitalisme n’est pas ce système d’avenir. Il est incapable de répon-dre aux besoins de l'humanité et de protéger le devenir de la planète. Le temps court desprofits est incompatible avec le temps long des écosystèmes. Le dépassement de la criseécologique devient un élément majeur de la transformation sociale et du développementhumain.

Révolution des consciences et nouveau rapport au monde.

Dans la mondialisation, les rapports au temps et à l’espace se transforment. Les migra-tions humaines s’amplifient, favorisant le brassage des cultures mais aussi le choc des iné-galités. Les forces capitalistes s’emploient à imposer leur vision du monde et leursvaleurs. La mondialisation a pris des formes d’« occidentalisation » du monde avec desstratégies et des processus néo-impérialistes d’hégémonie économique, sociale, cultu-relle, idéologique.Une culture de guerre permanente, la fameuse thèse du « choc des civilisations », avecen effet miroir l’irruption d’intégrismes et de fondamentalismes instrumentalisant lesquestions des identités, des religions, nourrissent des thèses d'extrême droite, de préten-dues oppositions civilisationnelles entre des « communautés » présentées comme anta-goniques, avec comme corollaire des reculs de la démocratie et des valeurs universellesd’émancipation humaine, un refus mutuel de la reconnaissance légitime de la diversitéculturelle et au bout du compte d’une communauté de destin pour des avancées commu-nes de civilisation.Malgré cela, l’aspiration à des valeurs de progrès et de solidarité a cependant résisté etde nouvelles aspirations à l’émancipation ont émergé. La conscience sociale de l’unicitédu monde a véritablement progressé.Dans ce chahut des consciences, des sentiments très contradictoires cohabitent, d’au-tant que d’autres interrogations essentielles ont surgi sur la responsabilité humaine dansle devenir de notre civilisation : sur la notion de progrès, sur le travail, sur la place de l’in-dividu, sur les enjeux éthiques, démocratiques, sociaux, écologiques, culturels et scien-tifiques : un nouvel universalisme perce dans la mondialisation.

Nouvelles conflictualités

Nous vivons un état du monde issu d’une transformation radicale du système des rela-tions internationales depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union sovié-tique il y a quelque vingt ans. Les Etats-Unis ont cherché une hégémonie sans rival dansune logique de guerre permanente – dite « guerre contre le terrorisme » – qui a pris toutesa dimension après le 11 septembre 2001. Mais cette stratégie néo-impérialiste, qui seheurte aux réalités d’un monde beaucoup plus complexe que la rhétorique idéologiqueutilisée par George Bush et son administration, a débouché sur un fiasco et un désastrehumain et social en Irak et en Afghanistan. Elle nourrit une impasse dramatique dans leconflit israélo-palestinien où l’injustice choquante subie par le peuple palestinien ali-mente les tensions dans toute la région et au-delà. L'impasse dramatique atteinte dansce conflit suscite une profonde inquiétude. La France et l'Union européenne doivents'engager résolument pour obtenir d'Israël l’application des résolutions de l’ONU, la finde l'occupation, le démantèlement des colonies et un règlement politique dans la justice,le droit et dans la sécurité pour tous. Sans une solution de cette nature aboutissant à lacréation d'un Etat palestinien souverain à côté de l'Etat d'Israël, c'est la paix et la sécu-rité au Proche-Orient et en Méditerranée qui restent sérieusement menacées. L'idée d'uneUnion pour la Méditerranée rapprochant les peuples dans une véritable coopération nepeut sérieusement voir le jour, à l'inverse du projet de N. Sarkozy, sans des avancéesdécisives sur la question de la Palestine.La confrontation russo-américaine dans le Caucase a brutalement exacerbé les tensionsen aggravant les risques pour la sécurité internationale. Cette situation inédite depuis lafin de la guerre froide rappelle l'importance d'une mobilisation politique et citoyennepour la paix à la hauteur des dangers et des nouveaux enjeux.La volonté des Etats-Unis d'élargir l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie, d'étendre leur

influence et leur domination en Europe centrale, avec l'installation d'un système d'armesanti-missiles sophistiqué en Pologne et en République tchèque, encourage la militarisa-tion, l'escalade militaire en Europe et les tensions internationales.Le 60e anniversaire de l'OTAN sera l'occasion d’initiatives internationales contre laguerre, contre la thèse dangereuse et manichéenne de la « guerre des civilisations », contreles politiques militaires et nucléaires agressives de l'OTAN, pour un monde de justice etde paix. Notre parti s'engage pleinement au succès de ces initiatives qui seront desmoments privilégiés de mobilisation populaire pour le retrait des troupes d'Afghanistanet la reconstruction de ce pays, pour le désarmement concernant le nucléaire et tous lestypes d'armes, pour la diminution des budgets militaires, pour le respect du droit despeuples et de leur dignité. Cette exigence signifie notamment la fermeture du camp deGuantanamo et le bannissement de toutes les pratiques illégitimes de ce type prises enviolation des droits élémentaires de la personne et du droit international. Nous agissonspour que la France renonce à son intégration dans le commandement militaire del'OTAN et contribue elle-même à un nouvel ordre de sécurité préventive et collective enEurope et dans le monde, par le désarmement, la résolution des conflits, la dissolutionde l'OTAN. Le combat pour la paix reste plus que jamais un enjeu décisif avec le refusdes politiques de puissance alimentées par la course aux matières premières et aux res-sources énergétiques.Dans ce monde où les dépenses militaires atteignent à nouveau des chiffres records, lesEtats-Unis restent dominants, mais, en dépit d’une puissance inégalée, ils ne sont plus encapacité de maîtriser à leur guise les relations internationales. Aussi, ils essayent commejamais d’embarquer les puissances moyennes, comme celles de l’Union européenne, sousl’étendard de l’OTAN, dans leur logique de guerre prédatrice et néo-impérialiste.En même temps, de nouvelles puissances riches de milliards d’êtres humains et de trèsanciennes civilisations, Chine, Inde, Brésil, Russie… émergent ou réémergent. Les choixpolitiques économiques, écologiques de ces Etats-continent pèseront très lourd sur l'ave-nir de la planète. L’hégémonie occidentale dans l’histoire du capitalisme est en ques-tion. Même profondément déstructurés par la poussée du capitalisme néo-libéral et parla poursuite du pillage de leurs richesses, les pays d’Afrique contestent désormais lesrelations de domination qui les étouffent. En Amérique latine, les changements politi-ques expriment des résistances croissantes et collectives à l'hégémonie des Etats-Unis.Aux anciennes oppositions Est-Ouest et Nord-Sud, succède une autre configurationmondiale marquée par l’exacerbation des concurrences, des contradictions et des riva-lités de puissances entre capitalismes, par des tensions protectionnistes, des nationalis-mes, des guerres économiques violentes, des conflits politico-religieux, des guerres civi-les dans des Etats déliquescents, des terrorismes… Le nouvel état du monde a produitune véritable mutation de la conflictualité internationale.Au cœur des désordres de ce nouveau monde, l’Union européenne devient un enjeuessentiel, et c’est notamment faute de refonder démocratiquement son projet et ses rela-tions au reste du monde, qu’elle connaît une crise qui ne cesse de s’aggraver.Son modèle néo-libéral, sa carence démocratique, sa volonté d'alignement sur les choixessentiels de l'OTAN l'ont conduite à une crise structurelle, à une crise de légitimité pro-fonde auprès des peuples européens. Ses dirigeants s'acharnent pourtant à vouloir conti-nuer dans la même voie malgré un NON majoritaire lors de 3 référendum populaires. Ilscherchent à imposer l’application du Traité de Lisbonne alors que celui-ci est caduc.Face à leurs propres contradictions et face à la récession économique qui arrive, les diri-geants européens, présidés par la France, sont même dans l'incapacité d'appliquer lesfonctionnements institutionnels qu'ils se sont donnés.L'exigence d'une bataille au quotidien pour imposer des changements, pour refonderune construction européenne correspondant aux intérêts des peuples se fait particuliè-rement pressante en France et dans tous les pays européens où des luttes et des mouve-ments sociaux - comme en Grèce en décembre 2008 - expriment l'urgence d'alternativesdémocratiques, sociales, écologiques et pacifiques.Paix, sécurité et développement sont donc aujourd’hui des défis planétaires qui ont par-tie liée. Tout commande d’agir tout à la fois pour favoriser les conditions d’une maîtrisedémocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial, pourrendre les ressources naturelles bien commun de l'humanité, pour relancer vraiment ledésarmement, pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité, la paixet le développement durable, pour obtenir des changements profonds des politiques etde la conception de l’Union européenne.

Des conditions de luttes sociales et politiques transformées

Dans ce processus extraordinairement contradictoire qu’est la mondialisation, la bataillefait donc rage en tous domaines pour faire prévaloir ou bien des logiques de dominationsrenforcées, ou bien des issues d’émancipation. Le cours de la mondialisation n’est pasjoué pour toujours, mais les conditions du rassemblement de celles et ceux qui ont inté-rêt à se libérer des rapports d’exploitation sont transformées.La crise du système capitaliste et la mise en échec des politiques de puissance néo-impé-rialiste au Proche-Orient et en Asie - où les conflits s'exacerbent dangereusement - n'em-pêchent pas la mise en œuvre de stratégies d'exploitation et de dominations impérialesaggravées. Le capitalisme cherche à profiter du choc de sa crise pour imposer, dans uneformidable bataille idéologique, de brutales régressions sociales, des politiques néo-libé-rales renforcées et logiques de guerre réadaptées. Mais le contexte dans lequel s'appli-quent ces politiques n'est plus le même. La Bourse et les spéculateurs, les dogmes dunéo-libéralisme et l'obsession du marché sont discrédités. Les logiques de guerre sontlargement rejetées.Le capitalisme lui-même est mis en cause. L'inquiétude grandit mais la confiance est

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profondément ébranlée. La colère, les revendications, les luttes se développent contre leseffets ravageurs du capitalisme et du néo-libéralisme.Aux Etats-Unis, la victoire de Barack Obama est une défaite sévère du néo-conserva-tisme réactionnaire et belliciste de G. Bush. Cette élection, quels que soient les préoccu-pations pour l’avenir et les choix de la prochaine administration des Etats-Unis, est unévénement qui a suscité l’espoir de toutes celles et ceux qui agissent contre le racisme etles discriminations. Elle témoigne des énormes attentes populaires, sociales et démocra-tiques qui marquent la société aux Etats-Unis comme dans la plupart des autres payscapitalistes développés. Cette situation nouvelle et complexe sollicite la vigilance desprogressistes américains qui ont toute notre solidarité.Nous vivons une nouvelle étape dans un mouvement de contestation populaire grandis-sante face aux dégâts du capitalisme financiarisé et mondialisé. Les luttes qui se déve-loppent sont souvent importantes. Comme pour le CPE en France, elles connaissent depremiers succès significatifs. De nouvelles perspectives et volontés de lutte se concréti-sent avec la création de la Confédération syndicale internationale (CSI), notamment àl’occasion d’une journée mondiale de luttes (7-10-2008) revendiquant le travail décentpour l’ensemble des travailleurs du monde. Le rejet croissant de la mondialisation capi-taliste pousse partout à des mobilisations, au besoin de résistances et de solutions poli-tiques, à des solidarités nouvelles. Les NON français, néerlandais et irlandais en Europeen témoignent.En réalité, tout montre qu'avec les politiques et les stratégies mises en œuvre et leursconséquences, le capitalisme et ses modes de gestion parviennent à des contradictionsaiguës, des limites. On touche à l'ingérable et à l'insupportable.En Amérique latine, ces limites ont été atteintes voici déjà une dizaine d'années sur cecontinent martyrisé hier par quelque deux décennies de dictatures, traité comme champd'expérimentation de politiques ultra-libérales dévastatrices, étranglé par la dette. Lespeuples latino-américains, avec l'émergence de nouvelles forces politiques et sociales, ontimposé, chacun à leur façon, dans leur contexte national, des changements politiques degrande portée, des transformations institutionnelles, sociales et économiques visant lajustice et la protection sociale, l'extension de la démocratie et de l'intervention citoyenne,la réaffirmation de leur souveraineté, la récupération de leurs ressources nationales, lerefus des ingérences de Washington et l'unité de l'ensemble des peuples d’Amériquelatine, fondée sur les convergences et la coopération régionale. Qu'elles se réclament dela gauche, de l'exigence démocratique ou du socialisme du XXIe siècle, ces expériences tra-duisent une aspiration populaire profonde à la dignité, à l'égalité, à la liberté.

Le Parti communiste français affirme sa solidarité avec l'ensemble des expériences pro-gressistes latino-américaines, notamment avec Cuba et le peuple cubain qui affrontedepuis près d'un demi siècle l'ingérence des Etats-Unis et un blocus illégitime dont l'ONUdemande la levée depuis 1992.En Afrique, on a vu une résistance inédite des pays du continent contre la politique néo-libérale et dominatrice de l’Union européenne alors que cette politique aggrave la pau-vreté, les inégalités, les tensions et les crises. Les aspirations démocratiques, le besoin desécurité et de paix, l'exigence du développement dans toutes ses dimensions sociales,économiques, culturelles… la mise en cause des pratiques néo-coloniales et des domina-tions conduisent de plus en plus à des rejets des politiques néo-libérales et de libre-échange sans limite, imposées notamment par les institutions financières internationa-les. Face à la crise alimentaire, des mobilisations populaires ont témoigné de ces résis-tances nouvelles.La France doit changer radicalement de politique en Afrique. Elle doit, avec l'Unioneuropéenne, favoriser en particulier de véritables coopérations respectant les souverai-netés, aidant à la solution des conflits, contribuant à la réalisation des Objectifs du Mil-lénaire de l'ONU pour diminuer la pauvreté par deux d'ici 2015.En Europe et sur les autres continents, le besoin d'alternatives et de changements démo-cratiques se fait sentir avec insistance sans pour autant trouver leur chemin, malgré desaspirations au changement de plus en plus fortes. Cette crise des alternatives politiquespèse sur les forces de progrès. La division des forces de gauche, l'échec des modèlessociaux-démocrates, notamment européens, et le ralliement progressif de forces s'enréclamant aux politiques néo-libérales, qui elles aussi échouent, accroissent le désarroi.Sur le plan idéologique, le clivage gauche/droite est brouillé. Les partis qui prétendentcontester le système et les logiques capitalistes, communistes ou non, sont très affaiblis.La déception, la colère ou la démobilisation électorale qui suivent leurs expériences gou-vernementales pèsent lourdement. Dans un contexte de forces de gauche défaillanteselles peuvent alimenter des dynamiques de droite extrême et populiste.Dans ce contexte profondément contradictoire, toute la question est de savoir si les for-ces et mouvements qui s’expriment seront capables d’inventer de nouvelles réponses,de rassembler politiquement les victimes aujourd’hui divisées et dispersées du capita-lisme mondialisé. Les tentatives et les échecs, comme les nôtres en France, montrentl’extrême difficulté à surmonter les obstacles. Mais ce mouvement est en marche. Nousvoulons repenser notre projet avec cette ambition.

UN NOUVEAU PROJET, UN NOUVEAU CHEMIN POUR LE CHANGEMENT

Ce sont tous ces défis contemporains qui nous mobilisent. Des échecs subis, des difficul-tés rencontrées, nous tirons des leçons, mais sûrement pas celle de renoncer au momentoù le besoin d’ouvrir de nouveaux chemins au développement humain n’a jamais étéaussi pressant.Nous voulons contribuer à construire une société et un monde débarrassés de toutes lesexploitations, aliénations, dominations des êtres humains et de la nature. C’est dans cebut qu’en s’appuyant sur les potentiels de l’époque actuelle, nous combattons pourdépasser le capitalisme qui bride toute émancipation humaine, par un processus detransformations et de ruptures. Nous voulons le faire en partant des contradictions duréel sans jamais s’en détacher, en donnant à voir le sens dans lequel il est possible detransformer la société, l’Europe, le monde : c’est au sens véritable du terme la démarcheet la visée communistes.Notre ambition demeure d’ouvrir dans un délai rapproché une perspective de change-ment progressiste réel. Cette perspective de changement à la fois ambitieuse (changer lemonde) et immédiatement concrète (des changements tout de suite) qui marque l’origi-nalité communiste dans la gauche française, est un processus conflictuel qui n’avancerapas tout le temps et partout du même pas. Elle suppose la coexistence prolongée avecdes forces contraires. Nous ne voulons laisser passer aucune occasion de le faire avan-cer. C’est donc en travaillant en permanence à des rassemblements à toutes les échellesoù c’est possible, localement, en France, en Europe, dans le monde, que redeviendrontpossibles petites et grandes conquêtes anticapitalistes. Notre affaiblissement et la crisede la gauche font douter du maintien de cette ambition. Mais c’est précisément y renon-cer qui est l’une des principales causes de perte de crédibilité de la gauche.Affirmer cette ambition, définir et rendre crédible un projet politique de changement, afortiori dans une situation où domine l’idée de son impossibilité, y compris à gauche,c’est indissociablement énoncer le contenu des transformations qui seraient nécessaireset les moyens politiques de leur réalisation.Le sens et l’ambition de notre projet politique reposent sur des idées forces, dont nousvoulons faire nos axes de travail dans la durée, car il n’y aura pas de raccourci avec cesexigences si nous voulons réussir le changement :• Impulser et créer en permanence les conditions d’une intervention populaire, d’une

maîtrise citoyenne et démocratique des processus de changement.• Agir, dans les conditions de la société et du monde d’aujourd’hui, pour l’unité des

exploités et des dominés, en combattant pied à pied les logiques de domination, lesidées de division sur lesquelles s’appuient les forces capitalistes, en favorisant à tousles niveaux, local, national, européen et mondial, tous les rapprochements nécessaires.

• Favoriser l’élaboration, à partir des contradictions du système et des besoins qui s’ex-priment, des grands objectifs d’un projet de changement à vocation majoritaire, tra-vailler à les rendre crédibles, animer la confrontation à gauche sur ces choix et faire

vivre sans attendre ces axes de transformation partout où c’est possible.• Construire en toute circonstance les luttes, les rassemblements, les dynamiques, les

majorités citoyennes et politiques susceptibles de porter ces réformes, ces choix detransformation et d’obtenir des avancées en ce sens. Ce qui suppose l’articulation per-manente entre des constructions populaires pour les discuter, les élaborer, les soute-nir et les mettre en œuvre ; des constructions unitaires avec des cadres, des fronts, desalliances adaptés aux contenus portés et aux échéances affrontées ; et la recherche durassemblement de la gauche le plus large possible sur ces idées de transformation.

Au fond, l’objectif auquel nous ramènent toutes ces orientations d’action est celui-là :œuvrer à ce que des millions de femmes et d’hommes, divers par les courants de penséedans lesquels ils se reconnaissent, par les organisations politiques et sociales dont ils sesentent proches, soient suffisamment unis et résolus pour rendre incontournables deschangements dont ils auront acquis la conviction qu’ils sont indispensables.Nous prenons dans cet esprit plusieurs grandes initiatives politiques de ripostes et de ras-semblements. Ces initiatives, toutes nécessaires à nos yeux, cherchent à dépasser lesoppositions ou les hiérarchies stériles entre « bas » et « haut », entre luttes et projet,entre contenus du rassemblement et formes politiques de ce rassemblement, entreconstructions citoyennes et constructions politiques. La réussite du changement impli-que que toutes ces dimensions se nourrissent les unes des autres. Nous savons qu’ellesn’avancent pas forcément toutes du même pas. Il faut plutôt savoir provoquer et saisirtoutes les occasions de progresser. Il n’y a pas d’automatisme à leur enchaînement oud’emboîtement idéal. Nous pensons que c’est en travaillant de manière conjuguée etpermanente à toutes ces dimensions d’une construction politique majoritaire de chan-gement qu’elle peut réussir.

A – DEUX FILS ROUGES DE NOTRE DÉMARCHE

Démocratie et intervention citoyenneDans tout ce que nous allons entreprendre, nous voulons mettre la démocratie, l’inter-vention et la participation active des citoyens au cœur de la construction du change-ment. Face aux dérives autoritaires et à la confiscation des pouvoirs de décision quicaractérisent les processus de mondialisation actuels et les tentatives de réponses ducapitalisme à la crise de son propre système, la conquête et l’exercice par les citoyens depouvoirs de décisions, leur participation active deviennent une exigence universelle, unecondition de la construction d’une autre mondialisation humaine et solidaire, à tous leséchelons, en France, en Europe et dans le monde. Leur implication est le ressort du déve-loppement d’un mouvement populaire porteur d’exigences transformatrices qui se for-gent dans les ripostes, les luttes électorales, le débat et la promotion d’idées neuves.

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Placer cette souveraineté du peuple au centre de notre pratique et de nos actes politi-ques est et doit mieux être la marque de fabrique de notre démarche, de notre identitécommuniste d’aujourd’hui.Il s’agit d’un levier formidable, comme l’ont montré aussi bien la campagne pour le« non », que les élections municipales ou la conduite démocratique de nombreux mou-vements sociaux.Dans les élections municipales, l’élaboration des projets et des listes, la conduite descampagnes et aujourd’hui des gestions ont marqué cette originalité. Les élus communis-tes sont un point d’appui essentiel pour faire vivre cette démarche qui vise à redonneret à partager en toute circonstance le pouvoir aux citoyens, notamment à travers leurréseau national « démocratie participative». Gagner un nombre grandissant de ces élusest un de nos objectifs.Nous devons pousser en toute occasion cette démarche participative de co-constructiondans la vie politique, avec l’atout que constitue le fait d’être un parti de militants etd’élus sur le terrain. Elle doit aussi être portée dans la sphère économique, car la démo-cratie ne doit pas s’arrêter à la porte des entreprises.

Unité des exploités et des dominésNous voulons aussi faire reculer en toute circonstance les divisions qui affaiblissent lesalariat et le mouvement populaire. Combattre toute forme d’exploitation, d’oppres-sion, de domination suppose de rassembler toutes celles et tous ceux qui en sont victi-mes, dans la lutte pour s’en libérer.Or, les conditions de cette lutte se sont considérablement modifiées. La mondialisationrapproche les humains en même temps que la domination capitaliste aiguise les antago-nismes, divise les exploités. Conjuguer l’affirmation de l’individu et le sens du collectifest devenu un enjeu. Le renouvellement du monde du travail avec le doublement dunombre des femmes salariées depuis les années soixante et le développement du secteurdes services, les nouveaux modes d’organisation du travail rendus possibles par les nou-velles technologies de l’information, l’explosion de la précarité, de la parcellisation, desemplois à temps partiels, la mise en concurrence exacerbée à l’échelle européenne etmondiale ont brouillé les repères anciens et affecté la conscience de classe.Pourtant la domination du capitalisme mondialisé est le fait d’une classe, celle des grandscapitalistes, qui a conscience d’elle-même et qui exerce son pouvoir sur l’immense majo-rité par des choix politiques.Face à elle, en prenant la lutte des classes dans son contenu contemporain, nous voulonsaider à construire l’unité de toutes celles et tous ceux qui ont intérêt à s’émanciper desdominations actuelles. Nous voulons contribuer à la prise de conscience de leur intérêtcommun en reconstruisant des solidarités à partir de leurs différences de situation, deleurs engagements multiples, de leur affirmation à l’autonomie et à l’épanouissementpersonnel : ouvriers, techniciens, employés ou cadres, femmes et hommes salariés de tou-tes catégories, précaires, intellectuels, sans-papiers, sans-emploi, paysans, créateurs, étu-diants, retraités, artisans. Nous voulons renforcer le combat contre la dominationpatriarcale, l’intégrisme, le sexisme et les violences faites aux femmes, contre l’homo-phobie et la lesbophobie, contribuer à construire une égalité réelle entre les femmes et leshommes.Dans cette bataille, l’unité du salariat, par le rôle qu’il joue dans la société, est décisive.Le salariat représente aujourd’hui en France 92 % de la population active et son poidsà l’échelle mondiale ne cesse de croître. Avec les mutations du travail, le processus decréation de richesses tend à s’élargir à d’autres catégories. Les activités de conception,de recherche, de formation, de gestion, autrefois séparées de l’acte productif, tendent às’y intégrer toujours davantage. La coopération entre salariés de plusieurs entreprises enest une autre caractéristique. Ainsi, la mise en concurrence généralisée des travailleursportée par le capitalisme crée des obstacles à leur unité, mais elle n’est pas la seule logi-que à l’œuvre. Parallèlement et en contradiction avec elle, se créent aussi progressivementles conditions objectives de l’émergence d’une nouvelle conscience de classe. Cette ques-tion, dans sa contradiction, appelle une réflexion politique renouvelée.

B – UN DÉBAT INDISPENSABLE SUR LES GRANDS

AXES DE TRANSFORMATION

La réussite du changement passe par une confrontation d’idées et de projets, publique,permanente, exigeante, dans la population comme entre les forces sociales et politiques.La question des moyens, des ruptures auxquelles il faut procéder pour parvenir à chan-ger réellement la vie dans le monde tel qu’il est, est incontournable. Il est des réformesstructurantes auxquelles les forces de la gauche ne pourront se dérober sous peine deminer leur crédibilité, car c’est sur cette question que bute le rassemblement.Voilà pourquoi nous mettons en débat trois grands axes de transformation que nousjugeons nécessaires. Ces réformes sont à nos yeux des issues possibles aux immenses blo-cages du système actuel, des alternatives à ses logiques destructrices. Ce n’est donc pasune perspective lointaine que nous remettons à plus tard, encore moins un idéal inacces-sible. Nous savons qu’une société ne se transforme pas d’un bloc. Nous voulons faireavancer des changements ici et maintenant.Quels sont à nos yeux les trois grands axes de changement incontournables?

1. Un nouveau mode de développement

Notre projet, c’est d’abord dans tous les domaines la promotion d’un nouveau mode de

développement, qui soit tout à la fois durable, renouvelable sur le plan écologique etgénérateur de nouvelles conquêtes et solidarités sociales, d’épanouissement individuel etd’émancipation humaine ; démocratique et citoyen sur le plan politique, dans la gestiondes villes comme des territoires, dans celle des lieux de production comme de consom-mation et de services, ce qui implique de dépasser l’économie de marché capitaliste pouravancer vers une économie solidaire et de partage.Cela suppose notamment de promouvoir :• Un véritable droit à la qualité de la vie, qui s’affirme dans un rapport plus accessible,

plus équilibré, plus raisonnable, plus maîtrisé avec la nature ; dans la protection degrands biens communs de l’humanité comme l’eau, l'énergie, la biodiversité, l'éduca-tion, la santé, le logement, des dérives de la marchandisation, notamment au traversd’une maîtrise publique ; dans un droit à la ville et à des territoires solidaires, quienglobe la qualité du logement, de l’urbanisme, de l’aménagement des territoiresruraux, des transports, des équipements scolaires, sportifs, culturels, de santé, de loi-sirs, des espaces verts, la qualité de l’air, de l’eau ; dans une autre conception de laconsommation, moins inégale, plus responsable socialement ; dans la garantie de lasouveraineté et de la sécurité alimentaire des peuples, une alimentation de qualitéappuyée sur des agricultures respectueuses des territoires, du principe de précaution,et situées le plus près possible des lieux de consommation, ainsi que sur une pêchedurable.

• Un nouveau mode de production, avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés, unnouveau type de croissance, qui fasse reculer les gâchis du chômage et de la précarité,qui réponde aux besoins des populations en créant de nouveaux emplois stables et dequalité, en faisant reculer les inégalités et en préservant l'environnement et qui repenseles contenus de cette croissance : comment produire, en faveur de qui et pour répon-dre à quels besoins ? Une politique industrielle et énergétique qui, appuyée sur unegrande politique publique de recherche poussant la recherche fondamentale sur tousles fronts de la connaissance, mette l’innovation au service de productions nouvelles,utiles socialement, capables de relever les défis d’un développement écologique, pluséconome en énergies en ressources et en transports.

• Une société de partage informationnel, indépendante des pouvoirs financiers, politi-ques ou religieux, qui diffuse les savoirs et les cultures, favorise la diversité, l’échange,la mise en commun, l’éducation populaire, libère les capacités créatrices des indivi-dus ; une société qui réhabilite la science et le progrès des connaissances en assurant samaîtrise sociale effective.

• De nouvelles solidarités de progrès social, qui fassent reculer les inégalités, n’oppo-sent ni les générations, ni les salariés entre eux, mais soient construites sur des droits,garantis pour tous, tout au long de la vie à l’emploi, à la formation, à des salaires etdes revenus décents, à la retraite à 60 ans, au logement, permettant par l’accès au savoiret à la culture, le développement des capacités de chaque être humain en prenant encompte les situations de handicap.

Une intervention publique au service des solidarités par la responsabilisation sociale desentreprises, une réforme de la fiscalité locale et nationale fondée sur la justice sociale, ladémocratisation et le développement des services publics. Une nouvelle place, un nou-veau rôle pour les collectivités territoriales disposant des libertés et des moyens de répon-dre aux besoins des populations et des territoires en associant pleinement les citoyens àl’élaboration des décisions.• Une éducation publique et laïque qui favorise l'appropriation des cultures et l'accès

aux savoirs dès la petite enfance, permette l’acquisition par tous et toutes des outils dela compréhension du monde, garantisse la réussite à chacun et lui permette de s’épa-nouir.

• Une conception du travail débarrassée de ses aliénations, qui fasse reculer les précari-tés et les inégalités, favorise les créativités, reconnaisse les qualifications, où les tra-vailleurs conquièrent du pouvoir sur la conception, le contenu et la finalité de leur tra-vail ; un accroissement de la part du temps de vie disponible par la réduction du tempsde travail sans diminution de salaire.

Une revalorisation du travail par l’augmentation des salaires, l’amélioration des condi-tions de travail et d’emploi. Un nouveau partage de la rémunération entre capital et tra-vail indispensable à une sortie durable de la crise.• Une protection sociale étendue à tous les âges de la vie, de la naissance au grand vieil-

lissement, qui assume l’accès de tous aux progrès de la santé comme un choix de civi-lisation partagé, refusant notamment la marchandisation du corps humain.

• Une reconnaissance nouvelle des droits de la jeunesse à l’autonomie dans l’accès aurevenu, à la formation, au logement, à l’emploi, à la culture dès la sortie du systèmeéducatif secondaire.

• Des financements nouveaux et élargis pour tous ces progrès sociaux qui mettent àcontribution la masse croissante des capitaux et des revenus financiers et favorisentainsi leur réorientation vers le développement humain, en utilisant autrement l’argentdes profits, des fonds publics et du crédit.

• Une maîtrise sociale et démocratique des marchés, comme outil essentiel d’un nou-veau mode développement.

Cette nouvelle maîtrise publique des marchés, aujourd’hui dominés par le capitalismefinancier, est une condition d’un mode de développement respectueux des droits sociauxet des défis écologiques. Cette maîtrise passe notamment :• Par une autre gestion de la production et du marché des biens et services, donnant des

droits de regard et des pouvoirs d’intervention et de décision aux salariés dans lesentreprises et aux consommateurs dans la cité. Avec de nouveaux critères d’efficacitésociale et environnementale.

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• Par une appropriation publique et sociale des biens communs de l’humanité (eau, éner-gie…), une maîtrise publique du développement avec une conception étendue, renou-velée et démocratisée de pôles, de services et d’entreprises publics. Cela passe par denouveaux types de nationalisations, de nouvelles formes d’appropriation sociale, àtous les échelons territoriaux, appuyées sur des droits et des financements nouveaux.

• Par un marché du travail où domine la sécurisation des parcours d’emploi et de for-mation, à l’opposé de la précarisation actuelle, allant progressivement vers un dépas-sement de l’exploitation et des aliénations du salariat actuel. Il faut libérer une mar-chandise particulière, la force de travail, de la loi de l’offre et de la demande capitalis-tes, pour marcher très vite pour le plein emploi.

• Et par une maîtrise publique et sociale du crédit et de la monnaie pour faire reculer lerôle des marchés avec la création d'un pôle public financier regroupant notamment laCaisse des dépôts, les caisses d'épargne, Oséo, la Banque Postale, la Société de Prise deParticipation de l’Etat, la Société de refinancement des activités des établissements decrédit, le Fonds stratégique d’Investissement, travaillant avec les banques mutualis-tes ; avec également des directions démocratisées et émancipées des banques privées,des fonds régionaux publics, et une bataille acharnée pour réorienter l'action de laBCE au service du développement durable et de l'emploi. L'objectif serait de promou-voir des crédits pour les investissements matériels ou de recherche avec des taux d'in-térêts d'autant plus abaissés que sont programmés de bons emplois et formations. Lepôle public et les fonds régionaux pourraient être saisis par les travailleurs à l’appuide leurs propositions de gestion nouvelle dans les entreprises, pour l’emploi, la for-mation, les conditions de travail, d’autres productions.

2. Une société de libertés, une démocratie

participative

Liberté, égalité, fraternité

Notre projet, c’est celui d’une société d’individus libres, égaux en droits, autonomes etsolidaires entre eux. Nous ne voulons ni d’une société de caserne, ni d’une jungle oùrègne le chacun pour soi.Nous croyons à l’initiative et à une créativité libérée. Nous voulons la pleine égalité desdroits et refusons toutes les dominations.Nous voulons mener de front combat anticapitaliste et combat féministe. Nous agissonsen faveur d’une égalité réelle pour les femmes fondée sur des conquêtes nouvelles pourleur émancipation, sur de nouveaux droits, de nouveaux rapports entre les femmes et leshommes, loin de la logique de domination patriarcale pesant sur leur vie publique ou pri-vée.Nous croyons à la diversité et refusons toutes les discriminations. C'est une dimensionessentielle du combat communiste. Nous croyons à la fraternité, à la laïcité et refusonstous les racismes et tous les communautarismes. Nous luttons pour une culture d’éman-cipation, d’ouverture à l’autre et refusons toutes les censures. Nous affirmons que lepotentiel de la révolution numérique et informationnelle peut mettre en partage lessavoirs, la culture et l’information, et refusons les prétentions capitalistes à les enfermerdans les logiques de marchandisation.Nous luttons pour une société de libertés, le respect des individus, de leur dignité, deleur orientation sexuelle, de leur identité de genre, parce qu’elle est le chemin d’uneémancipation partagée.L'accès à l'information sous toutes ses formes devient une condition décisive de lacitoyenneté. Mais, avec les moyens modernes de communication, se développent despouvoirs prodigieux et de plus en plus sophistiqués de conditionnement de l'opinionpublique. La constitution de très grands groupes multinationaux donne à quelque- unsle pouvoir de façonner à l'échelle mondiale l'imaginaire et les représentations. Nous lut-tons pour la création d'un grand pôle public de l'information, pour la défense de laliberté et de l'indépendance de la presse, pour contribuer au pluralisme en soutenant pardes fonds publics importants les médias menacés par la suppression de la publicité.

Des pouvoirs nouveaux pour une démocratie citoyenne

et participative, pour une nouvelle République

Notre projet, c’est l’exigence démocratique poussée jusqu’au bout, une démocratie quidépasse la représentation et la délégation de pouvoir au profit d’une citoyenneté active,une démocratie de co-élaboration, de co-décision, et de co-évaluation une démocratiequi s’étende à l’Europe et aux institutions internationales. C’est pourquoi, nous refusonsla présidentialisation et la pipolisation de la vie politique, les dangers de pouvoir person-nel qu’elles comportent. Nous combattons aussi l’idée qui tend à présenter le bi-par-tisme comme compatible avec l’exercice effectif de la souveraineté populaire. De sur-croît, à l’heure du progrès des connaissances, de la diffusion des savoirs et de la circu-lation accélérée de l’information, ce sont des conceptions archaïques. Nous refusonsaussi que les salariés continuent d’être exclus des principaux pouvoirs de décision éco-nomiques au profit d’actionnaires tout-puissants qui se moquent de l’intérêt général,que la citoyenneté politique des salariés s’arrête aux portes de l’entreprise.Révolutionner la démocratie, c’est promouvoir trois grandes réformes :• La démocratisation de nos institutions, de nos modes d’élection (à la proportionnelle),

du rôle du Parlement, de l’élaboration des lois débouchant sur une nouvelle républi-que, notamment en remettant en cause l’élection du Président de la République ausuffrage universel et la coïncidence des élections présidentielle et législatives issues du

quinquennat ; la création d’un statut de l’élu(e) qui permette dans toutes les assem-blées élues de démocratiser l’accès à la fonction d’élu(e) et de revaloriser son rôle.

• La promotion à tous les niveaux d’une démocratie participative ouvrant en perma-nence à tous les citoyens l’accès à de réels pouvoirs d’élaboration et d’intervention surles choix et réaffirmant le droit de vote et d’éligibilité des étrangers.

• La création d’une véritable démocratie sociale qui développe de nouveaux droits etpouvoirs décisionnels pour les salariés et leurs syndicats dans les entreprises et les terri-toires, qui repense le rôle et la responsabilité des entreprises dans l’intérêt général. Ils’agit d’engager un processus de démocratisation sociale et économique d’ensemble quimette en cause la concentration des pouvoirs dans les mains d’actionnaires, de fonds, depuissances financières toujours plus importants et toujours plus éloignés du contrôledémocratique. La reconnaissance de la citoyenneté, de l’exercice des droits politiques etde l’activité des partis sur les lieux de travail doit être reconnue.Ces trois grands axes de démocratisation doivent être poussés jusqu’au niveau des ins-titutions et des pouvoirs de l’Union européenne, ainsi qu’au niveau des instances inter-nationales.

3. Refonder l’Europe et changer le monde

Nous voulons affirmer un nouvel humanisme dans une ambition de “mondialité”. Par-ler de mondialité c’est concevoir une solidarité humaine à l’échelle du monde, c’est met-tre en chantier un projet commun aux femmes et aux hommes du monde entier : celui defaire humanité ensemble.

Changer l’Union européenne en profondeur,

en refonder les principes

Les forces politiques qui ont piloté les traités successifs de l’Union, en l’enfonçant dansun processus néo-libéral et atlantiste, ont conduit la construction européenne dans uneimpasse. Les NON français, néerlandais, et irlandais et plus généralement nombre demanifestations de désenchantement et de colère vis-à-vis des politiques et du fonction-nement de l’actuelle Union européenne attestent d’une véritable crise de légitimité deschoix actuels auprès de millions d’Européennes et d’Européens. La prétention scanda-leuse de vouloir faire revoter les citoyens irlandais doit être combattue. Il faut être clair :le traité de Lisbonne est caduc.Notre projet, c’est celui d’un changement de cap des politiques et de la conception del’Union européenne, avec la construction de coopérations entre les peuples jusqu’à lamise en chantier d’un nouveau traité fondateur de l’Union européenne.Le besoin d’une construction européenne donnant des atouts à chacun des peuples pourfaire face aux nouveaux enjeux du monde, leur apporter des réponses est pressant. Maisque d’aspirations positives mais déçues parmi les Européens ! Aspirations à passer de lamise en concurrence des peuples à une ère du vivre ensemble, de la solidarité, de la coo-pération ; aspirations à mettre l’Europe au service des autres nations qui étouffent sousles dominations et à travailler ensemble à un monde de paix ; aspirations à être écoutés,respectés, partie prenante des choix fondamentaux. Favoriser l’expression de ces atten-tes, aider nos concitoyens à mesurer l’ampleur des brèches ouvertes, notamment depuisla victoire du NON, débattre des obstacles à lever pour ouvrir la voie à des changementsprofonds, travailler dans la durée aux convergences les plus larges en France et enEurope : telle est notre ambition.Nous voulons participer à la constitution d’un front progressiste européen, qui partageles grandes lignes d’un projet transformateur dans lequel d’innombrables Européenspeuvent se reconnaître. Nous développons à cette fin des rapports étroits de coopérationavec des formations politiques d’une grande diversité, notamment au sein du PGE etdu groupe de la GUE, mais aussi avec des personnalités progressistes, des militants syn-dicaux ou associatifs, des acteurs des rassemblements sur l’ex-projet de traité constitu-tionnel ou du forum social européen. Cette démarche va de pair avec la recherche departenariats de collaboration, d’échanges, avec les partis communistes et progressistesd’Europe et des DOM-TOM…L’urgence d’une nouvelle politique et d’un nouveau projet européen se fait sentir. C’estdans cet esprit que nous mènerons la campagne des élections européennes de 2009.

Un monde solidaire pour garantir la paix

Il n'y a pas de solution humaine, durable, dans ce monde, sans solidarités et coopérationsdans tous les domaines, sans rapprochement entre les peuples, sans partage des biens etdes ressources, des savoirs et des cultures.Dans chaque domaine, il devient désormais indispensable d’agir du local au mondial.Les batailles contre les délocalisations, pour faire de l’eau un bien commun sont desexemples éloquents de ces liens nouveaux entre toutes les échelles de batailles.Les migrations se développent dans le monde, hors continents mais aussi dans les conti-nents, conséquences des guerres, de la misère, aggravées par la crise du capitalisme mon-dialisé. La liberté absolue pour la circulation des capitaux s'accompagne d'une limita-tion, voire d'une interdiction de celle des femmes et des hommes. Les migrations ne sontpas un danger, elles sont un atout pour un développement fondé sur les coopérations,pour la construction d'une « mondialité », une humanité disposant des moyens de vivre,libre d'aller et venir dans un monde ouvert et multiple.Paix et développement sont les deux faces d’un même combat, car inégalités de dévelop-pement, concurrences exacerbées, logiques impériales et rivalités de puissance fournis-sent les ingrédients permanents d’un dangereux cocktail fauteur de guerres.Nous voulons unir contre les logiques de guerre, pour la non-prolifération et la destruc-

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tion multilatérale des armes nucléaires, pour la reconquête de la maîtrise publique etdémocratique des moyens de défense contre toutes les ventes d’armes, pour la dissolu-tion de l'OTAN et une conception de la sécurité favorisant la relance du combat pour ledésarmement. Nous réaffirmons le rôle prépondérant de l’ONU et nous agissons pourla transformation des grandes institutions internationales, la création d’une monnaiecommune mondiale la promotion de logiques de co-développement, de maîtrises publi-ques et collectives et de principes de multilatéralisme à l’opposé des stratégies prédatri-ces, unilatérales, hégémoniques et guerrière du capital.

C – ÊTRE À L’INITIATIVE POUR DE NOUVELLES

DYNAMIQUES POLITIQUES À VOCATION MAJORITAIRE

Mettre en débat les grandes transformations nécessaires et se donner les moyens politi-ques de leur réalisation sont les deux faces d’un même problème. Pour favoriser de nou-velles dynamiques populaires, des initiatives politiques s’imposent. Nous proposonsd’agir dans les directions suivantes :

Amplifier toutes les ripostes

Face à un pouvoir et un patronat qui font le choix de répondre à la crise de système ducapitalisme en imposant de nouveaux sacrifices au monde du travail, de nouvelles régres-sions sociales et démocratiques, la première des exigences est de combattre le découra-gement et la division des forces de résistance, de rendre espoir à notre peuple, donc nepas laisser le gouvernement et le patronat poursuivre leur travail de destruction, de nepas banaliser la moindre atteinte à la dignité de notre peuple, la moindre injustice, lamoindre remise en cause de nos libertés et de nos avancées sociales.Amplifier toutes les ripostes, jusqu’à les rendre victorieuses, est la première des exigen-ces auxquelles nous voulons consacrer toutes les forces du Parti communiste, de ses mili-tants, de ses élus. En favorisant les mobilisations et les rassemblements les plus larges,nous voulons arracher toutes les améliorations possibles et mettre en échec les réformesravageuses pour les salariés, le peuple, le pays que veulent imposer Sarkozy, la droite etle Medef.Riposter, c’est faire face à la domination idéologique de la droite, d’autant que ce matra-quage fait des dégâts et qu’une partie de la gauche fait sienne les idées de renoncement.C’est le sens de notre campagne « la Bourse ou la vie », que nous voulons amplifier,parce qu’elle lie les questions les plus quotidiennes, comme le pouvoir d’achat, aux raci-nes de la domination financière. C’est une campagne essentielle, à partir de laquelle nousvoulons intervenir sur toutes les questions, du local au mondial, en démasquant la réa-lité du raisonnement ultralibéral et en portant nos propositions alternatives. La ripostedoit être articulée à la prise en main dans ces luttes de grands axes de transformationsociale.Comme parti politique, nous considérons que la responsabilité des partis de gauche estdirectement engagée. La passivité, la division ou le sectarisme, alors que la droite chargesabre au clair, sont des éléments favorisant le découragement au sein du mouvementpopulaire, ouvertement visé par le pouvoir actuel. Nous agissons et nous continueronsd’agir pour faire grandir la résistance à cette offensive destructrice et pour que la gau-che soit un des acteurs de ce combat.Nous travaillons à ce que le plus grand nombre d’hommes et de femmes de progrès puis-sent agir ensemble. Tout doit être fait pour rassembler dans la riposte les citoyens, lessalariés, les intellectuels, les forces politiques et sociales qui le souhaitent.

Des constructions majoritaires pour le changement

La riposte, les luttes de conquêtes sont indispensables au rassemblement sur des choixpolitiques alternatifs. Elles ne suffisent pas à elles seules. Il faut s’atteler, à l’appui de cesluttes, à cette construction en intégrant dans le contenu même de son élaboration l’ob-jectif d’être portée et garantie par une dynamique populaire majoritaire.

Des leçons de nos expériences passées.

Cette dynamique est celle d’un mouvement populaire qui prend conscience des obsta-cles qui se dressent devant lui pour les lever, qui assume le caractère pluraliste de cetteconstruction et qui en arbitre les débats.La stratégie de rassemblement de notre parti a inspiré de nombreuses expériences. Cel-les-ci ont déjà été examinées de manière approfondie et doivent continuer à l'être. Depuisles années 80, après l’échec d’alors de l’union de la gauche et de son gouvernementauquel nous avions participé, nous avons affirmé : « Primauté au mouvement popu-laire ». Aujourd’hui, il nous faut tirer les leçons de nos tentatives successives pour per-mettre une réelle appropriation populaire des objectifs et des conditions du changement,expériences qui nous ont fait éprouver la très grande difficulté de ce défi. Nous avons eneffet beaucoup tenté depuis vingt ans, dans un contexte il est vrai très difficile, marquépar la vague néolibérale qui a bouleversé le champ politique, emporté une partie de lagauche et décrédibilisé la politique elle-même. Nous avons changé beaucoup de nosconceptions et de nos pratiques, et nous avons aussi tâtonné et commis des erreurs. Nousn’avons pas toujours accordé cette « primauté » à nos actes et à nos décisions politiquesL’expérience de la gauche plurielle a ainsi été marquée à plusieurs reprises par des renon-cements, par une surdité de notre part vis-à-vis du mouvement social et progressiste.Elle a débouché sur un échec grave de la gauche et de notre parti, aggravant notre pertede crédibilité. L’expérience du rassemblement antilibéral, après la victoire du « non » aété marquée à chacune de ses étapes par un rétrécissement de sa représentativité dans le

peuple de gauche. Nous n’avons pas su proposer un objectif, un cadre et une méthodequi auraient permis de prolonger la dynamique de 2005, de garantir la maîtrise par lescitoyens du développement de ce rassemblement et d’éviter la confusion qui a marquél’échec de cette tentative. Confusion nourrie par des divergences entre plusieurs des com-posantes de ce rassemblement sur les finalités mêmes de cette construction. Les deuxexpériences de la gauche plurielle et du rassemblement antilibéral sont très différentes.Il est nécessaire de continuer à les analyser. Elles ont buté sur un problème qui demeu-rera central : comment construire un rassemblement à partir du contenu d’objectifs pré-cis conçus et garantis par l’intervention populaire?A l’inverse, le formidable travail citoyen lors de la campagne du « non », puis notre tra-vail sur les listes et les projets municipaux ont mis en évidence l’efficacité d’une démar-che d’appropriation populaire réussie. Nous tirons notamment de toutes ces expérien-ces une conviction renforcée que rien n’est plus efficace que de mettre l’essentiel de nosefforts au service de l’intervention populaire et citoyenne. Et qu’une condition essen-tielle est de ne jamais perdre ou laisser s’amoindrir notre pleine autonomie d’expressionet d’action.La crise d’alternative à gauche.C’est donc par un processus démocratique d’amplification de l’intervention du peuple,des citoyennes et des citoyens, du monde du travail favorisée par un effort constant etdes initiatives politiques de notre parti que nous voulons recréer les conditions d’unealternative de changement, du rassemblement de la gauche sur un projet de transforma-tion mobilisateur. Notre objectif demeure une majorité, un gouvernement, une prési-dence de la République qui impulseraient une politique de gauche porteuse de grandesréformes transformatrices alternatives au capitalisme.Aujourd’hui, cela paraît inaccessible, tant la crise et les divisions de la gauche sont pro-fondes. Ces divisions entre forces de gauche se manifestent par des prises de positiondifférentes voire opposées sur des mesures essentielles décidées par le pouvoir sarkozystece qui affaiblit d’autant la riposte. Elles sont éclairantes quant à la vision que les uneset les autres se font de l’avenir.La gauche vit une véritable crise d’alternatives. Alors que les élections locales demars 2008 ont été un succès pour elle, sa victoire aux élections nationales demeure impro-bable. Cela concerne toutes les forces de gauche, dont aucune ne peut prétendre à elleseule reconquérir le pouvoir et qui ont subi trois échecs successifs à l’élection présiden-tielle. Ce problème se pose aussi à l’échelle de l’Union européenne. Dans leur grandemajorité, les pays membres étaient gouvernés il y a quelques années par des partissociaux-démocrates qui n’ont pas résisté à une vague de droite ultra-libérale populisteet autoritaire.En France et en Europe, chaque force de gauche est confrontée aux défis de réponsesréelles et durables aux questions de l’issue à la crise et de l’alternative politique donc,dans l’un et l’autre cas, à la nécessité de réformes de structure opposées à celles du capi-talisme mondialisé. La crise actuelle frappe au cœur ce système, dans sa logique même.Elle marque l’échec historique des politiques néolibérales et des « thérapies de choc »appliquées depuis deux décennies en France, en Europe, dans le monde. Cette crise et cetéchec mettent à l’ordre du jour l’urgence d’autres solutions. L’heure est à construire lacontre-offensive des forces populaires et progressistes, des forces porteuses de l’intérêtgénéral et non de l’intérêt du capital et des actionnaires.Cela implique des exigences fortes et, à gauche, des remises en cause. Le Parti socialistene va pas en ce sens en faisant cause commune avec le Parti socialiste européen qui portela coresponsabilité avec la droite des politiques actuelles de l’Union européenne, ni LesVerts en se rangeant derrière les porte-drapeaux du néolibéralisme au sein du Parti Verteuropéen. C'est une impasse de se convertir au social-libéralisme et de chercher unealliance avec le centre droit, le MoDem, ou bien d'affirmer que le débat est clos, qu’au-cun effort ne rendra possible un rassemblement de la gauche pour le changement et enpratiquant un sectarisme diviseur et démobilisateur.Ces impasses ne peuvent qu’accroître la crise d’alternative actuelle, le doute portant surla possibilité de solutions de gauche à la crise et sur la gauche elle-même, renforcer ledécouragement alors que la droite et le patronat sont à l’offensive et rendre hautementimprobable la victoire sur une droite mobilisée et rassemblée.Le Parti communiste refuse et refusera cette voie du renoncement. Pour lui, il ne peut yavoir d’alliance politique possible qu’à gauche, pour une politique de gauche, sur uncontenu politique osant s’attaquer aux logiques du capitalisme, permettant des amélio-rations réelles dans la vie de notre peuple et pour battre la droite durablement. C’estavec ces objectifs que sa participation à des majorités ou à un gouvernement peut êtreenvisagée.Nous sommes pleinement conscients de la très grande difficulté que nous rencontronsnous-mêmes face à cette question de la crédibilité d’un rassemblement majoritaire desforces de gauche rendant possibles de réelles transformations. Sinon comment expliquerque les électeurs nous aient placés au plus faible niveau électoral de notre histoire lorsde la présidentielle de 2007?Mais il n’est pas vrai que la question soit tranchée. Nombreux sont celles et ceux qui,comme les communistes, ne veulent pas que la gauche soit dominée par les idées derenoncement et qui souhaitent un projet combatif et audacieux.Le non de gauche en 2005, le vote lors des élections locales de 2008, l’aspiration d’ungrand nombre d’électeurs, de militants socialistes, Verts, d’extrême gauche à faire duneuf et à faire front ensemble, la création d’un nouveau parti de gauche témoignent dela persistance des valeurs de gauche, progressistes, avivées par la faillite des politiquesnéolibérales. La crise du capitalisme aiguise toutes les critiques portées contre ce sys-tème inhumain et les rend considérablement plus audibles dans la société.

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De plus, dans le développement des luttes sociales et démocratiques, se construisent desrassemblements où s'impliquent des forces politiques de gauche, des syndicats, des asso-ciations, des salariés et des citoyens. Au travers de ces luttes, des révoltes profondescontre l’ordre actuel, des exigences de transformation, de construction d’issues à la criseremettant en cause le système capitaliste se font jour.Voilà pourquoi nous faisons le choix de l’intervention populaire et citoyenne, de l’émer-gence d’une nouvelle dynamique politique transformatrice se nourrissant de l’apportinnovant de ces luttes, de la relance d’un débat de projet mieux ancré dans les enjeuxcontemporains, la confrontation d’idées, la ténacité dans la volonté de rassemblementde toutes celles et ceux qui souhaitent amorcer de nouvelles dynamiques, refaire émer-ger à gauche des réponses alternatives crédibles à celles du capitalisme.

Une grande initiative de rassemblement : la construction

d’un front progressiste et citoyen

Notre démarche suppose donc une construction populaire permanente, pour discuter,élaborer et porter des projets de changement jusqu’à leur réussite ; une construction uni-taire permanente avec des cadres, des fronts, des alliances adaptés aux contenus portéset aux échéances affrontées ; la volonté continûment affichée d’inscrire ces constructionsdans le cadre d’une transformation durable de la société et du monde.C’est pourquoi nous proposons d’ouvrir dans la durée un cadre de débat et d’élabora-tion politiques inédit : de créer partout où c’est possible, dans les quartiers et sur les lieuxde travail, dans les ripostes engagées, des lieux de rencontre où, quelles que soient leursformes, les citoyens, les salariés, avec toutes les forces politiques et sociales qui le sou-haitent, avec des intellectuels, des créateurs, les acteurs du mouvement social, puissentse rencontrer, s’informer, confronter leurs analyses et propositions pour riposter etconstruire ensemble les fronts les plus larges possibles visant des objectifs politiques pré-cis. Il s’agirait de travailler à faire naître une véritable dynamique politique nationaled’action et d’élaboration d’un nouveau projet politique de transformation.Ces espaces pourraient prendre des formes diversifiées, évoluer en fonction des besoinset des possibilités du processus initié. L’essentiel, c’est leur objectif : animer en perma-nence une dynamique populaire et citoyenne la plus large possible pour construire lesréponses aux questions posées, dans la vie, par les luttes sociales et démocratiques : quel-les réformes une politique, des institutions, un gouvernement de changement devraient-ils promouvoir? Et les imposer dans le débat politique.Ces espaces doivent devenir le lieu d’un véritable bouillonnement démocratique où tou-tes les idées visant au changement pourront s’exprimer et se nourrir les unes les autres.Et où celles et ceux qui le souhaitent pourront prendre ensemble des initiatives politiques(de travail, de luttes, de débat et de batailles d’idées, d’éducation populaire…) et créerpour cela les formes (comités populaires, collectifs, fronts…) permettant de les mener àtous les niveaux, du local au national et au-delà, avec l’objectif de faire grandir des exi-gences et de gagner.Le Parti communiste proposera et prendra lui-même les initiatives permettant aux for-mations de gauche d’exposer et de confronter leurs analyses et leurs objectifs, leurspoints communs et leurs différences, d’entreprendre un travail de construction de répon-ses de gauche progressistes en liaison avec les ripostes indispensables, et aux citoyensd’intervenir dans ce débat et de contribuer à ses évolutions.L’ambition visée est celle de la construction d’un Front progressiste et citoyen liant ledéveloppement de cette dynamique citoyenne et l’objectif d’une union de forces politi-ques de gauche déterminées à construire dans notre pays une majorité de changement.Il y a dans la société les bases sociales et les attentes d’un rassemblement de cetteampleur, construit à partir de la vie réelle, dans la proximité et dans l’action, par l’in-tervention populaire, la co-élaboration d’objectifs précis de progrès social et démocra-tique et des grandes réformes structurantes qui les rendraient possibles. Une telle pers-pective ouvrirait une nouvelle phase de l’histoire de la gauche, une nouvelle page ducombat de notre peuple pour le changement. Les communistes s’engagent dans cettedémarche en étant pleinement eux-mêmes, avec la volonté d’agir et de travailler avectoutes celles et tous ceux qui voudront faire rayonner une telle dynamique politique,Oui, nous voulons rassembler une majorité pour battre Sarkozy, la droite, le Medef etleur politique, pour trouver une issue de progrès social et humain à la crise du capita-lisme, pour que ça change ! Ce processus impliquerait des étapes, des rendez-vous qui devront être définis pourmesurer et rendre compte de l’avancement de ce travail et pour lui donner de nouvellesimpulsions.Dans cette démarche, nous pensons que ni l’action des forces politiques représentati-ves, ni la dynamique citoyenne et populaire – liées par leur objectif, mais autonomesl’une de l’autre – ne doivent être chapeautées par quelque cartel que ce soit. Les partisqui le veulent concourent – et c’est notre choix – à faire vivre ces lieux de citoyenneté, à

donner toute l’ampleur possible aux fronts d’idées et de luttes qui s’y forment. Laremontée de l'influence du Parti communiste, pleinement engagé dans cet effort, y contri-buera.Ce travail politique n’est pas prédéterminé par la question des alliances ou des frontsélectoraux, car ce serait réduire à tout moment le champ des acteurs visés par cettedémarche, et du même coup sa portée.En revanche, il sera nécessaire de prendre en permanence les initiatives politiques uni-taires, d’alliances les plus adaptées, en sachant que notre autonomie, comme celle lar-gement revendiquée des autres acteurs sociaux et politiques, doivent être respectées etvécues comme des atouts et non des handicaps.

Les élections européennes de 2009

Toute notre bataille pour le changement se joue désormais à la fois à l’échelle de notrepays, de l’Europe et du monde. Les élections européennes doivent être l’occasion demettre en avant nos ambitions de changement et de rassemblement à l’échelle del’Union.L'ambition que nous nous fixons pour cette échéance électorale est à situer dans lecontexte de la crise historique du capitalisme, qui met directement en cause le modèle quistructure l'actuelle Union européenne, ses politiques, ses institutions et ses traités. Nousvoulons faire en sorte qu'une part significative de la vague de contestation, qui ne cessede monter à l'encontre d'un modèle de société qui a failli, s'exprime à cette occasionpour des candidates et des candidats porteurs d'un réel projet de transformations pro-fondes, de refondation de la construction européenne en faveur de l'emploi, du progrèssocial, de la citoyenneté, de l'écologie, de la solidarité et de la paix. Il s’agit de promou-voir un modèle social européen ambitieux avec la sécurisation de l’emploi et de la for-mation, l’extension des services publics, grâce à de nouveaux pouvoirs et à un refinan-cement des banques par la Banque centrale européenne pour le développement social.En coopération avec des partis progressistes de toute l'Europe, du PGE qui vient d'adop-ter sa plateforme électorale pour 2009 et du groupe de la GUE au Parlement européen,nous souhaitons donner à cette campagne une dimension européenne propre à illustrerle Front progressiste européen que nous voulons contribuer à construire. Cette démar-che va de pair avec la recherche de collaborations et d’échanges avec les partis commu-nistes et progressistes d’Europe et des DOM-TOM.Pour en créer les conditions, le Parti communiste français a lancé, le 24 octobre 2008, unappel aux forces politiques et sociales, aux hommes et aux femmes représentant des cou-rants politiques progressistes, comme au mouvement syndical, social et associatif, danstoute leur diversité, qui partagent les principaux axes d'un tel projet transformateur etse reconnaissent dans cette démarche de rassemblement. Cet appel a déjà reçu des répon-ses positives.Dans cette campagne, qui va se mener sur le terrain, le Parti communiste entend mobi-liser ses adhérentes et adhérents et ses élus, ses propositions, son esprit d'initiative et sapropre capacité d'agir.Immédiatement, nous voulons engager avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent,par des centaines de rencontres publiques dans tout le pays, un travail d’élaboration àpartir de la vie des grands axes de critique et de transformation de l’Union européenneque défendront ensemble les militants et les candidats de cette liste. Les communistes(qui décideront par leur vote, comme pour toutes les élections, de ces candidatures) sontdécidés à s’engager de toutes leurs forces dans ce débat puis cette campagne conqué-rante.

Un nouvel internationalismeFace au capitalisme mondialisé, les résistances et les forces alternatives ont besoin ellesaussi de d’une vraie dynamique de rassemblements et d’action collective. Nous devonslà aussi changer d’échelle.La Rencontre internationale des 15 et 16 novembre 2008 organisée par notre parti a ras-semblé 43 délégations ou personnalités de tous les continents, dans une grande diversité.Ce fut un événement salué par l'ensemble des participants qui ont apprécié de pouvoirréfléchir ensemble sur la façon de construire des convergences et des solidarités dans lemonde, et des coopérations renforcées en Europe, face au capitalisme mondialisé, aux fir-mes transnationales, aux enjeux planétaires auxquels tous les peuples sont confrontés.Cette Rencontre a témoigné du besoin de contre-offensive et de solidarité internatio-nale dans une conception adaptée à notre époque : un internationalisme de nouvellegénération. Un tel internationalisme doit se construire dans le concret et dans la durée.Il a été décidé d'une rencontre lors du Forum social de Belem en janvier 2009. Un élana été donné. D'autres rencontres et initiatives seront organisées. Ce nouvel internationa-lisme concerne aussi la solidarité nécessaire avec l'ensemble des partis communistes etdes forces progressistes des DOM-TOM.

Faut-il, dans ces conditions et avec de telles ambitions une force politique pour animerce combat? Nous le pensons.Nous voulons repenser l’avenir du PCF en lien direct avec les exigences du monde actuelet du projet tel que nous le définissons aujourd’hui.Penser les bouleversements du monde, quand tant de forces veulent enfermer cette pen-sée ; faire de la politique une grande affaire populaire et citoyenne quand tout est faitpour éloigner le plus grand nombre de nos concitoyens de la politique ; élaborer des idées

d’émancipation quand tout est fait pour les discréditer ; unir des forces de transforma-tion susceptibles de porter un projet politique quand tout est fait pour les diviser, lesopposer ; construire des majorités de changement quand l’état de la gauche donne le sen-timent que c’est impossible… tout cela appelle une organisation, un parti qui mette encommun et rende efficace l’énergie de celles et ceux qui veulent contribuer à cetteconstruction.Dire le besoin de cette force dans les conditions d’aujourd’hui ne suffit pas. Les questions

L’AVENIR DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS

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que nous nous posons sur l’avenir de notre parti sont de même ampleur que celles quinous poussent aujourd’hui à repenser le monde, l’espérance révolutionnaire, les proces-sus de changements, la place qu’ils doivent faire à l’intervention populaire. Nous aussi,nous devons changer d’époque.Crise de projet, crise de la politique, crise de la gauche, crise des partis politiques, crisedu communisme et du PCF… nous sommes confrontés à de tels défis, qu’il nous fautaussi nous révolutionner pour construire, à partir du meilleur de ce que nous sommes,une force porteuse d’avenir, identifiée à un projet d’émancipation du XXIe siècle, unie surce projet. Une force dynamique, capable de mettre sa créativité politique au service del’intervention populaire, de larges rassemblements à vocation majoritaire, ouverte à tou-tes celles et ceux qui souhaitent s’engager dans ce combat.Avec un réseau de dizaines de milliers de militants, répartis sur l’ensemble du territoireet des milliers d’élus, Le PCF dispose d’atouts indéniables. Des acquis précieux, quenous ne voulons pas perdre. Il est une force qui compte et que nous voulons renforcer.Mais son affaiblissement des trente dernières années montre combien il lui faut se renou-veler pour que des millions de nos concitoyens, et notamment la jeunesse, reconnaissenten lui une utilité et une efficacité.Pour répondre aux défis de changement qui s’imposent à nous, nous faisons le choix duPCF et de sa profonde transformation pour devenir cette force. La voie des transforma-tions du PCF nous apparaît plus féconde que celle de la recherche de la constitutiond’un autre parti aux contours incertains.Avec ambition nous engageons ce chantier de transformations novatrices du PCF. Ilfera appel à la créativité politique des communistes et sera placé sous leur souveraineté.Il poussera le travail sur la nature des évolutions, des transformations, des rupturesnécessaires.

UN CHOIX COMMUNISTE DU XXIe SIÈCLE

Nous devons affronter une contradiction évidente. Nous pensons que le communismedoit continuer d’être une référence fondamentale de notre action. Le communisme abeaucoup apporté aux combats d’émancipation. Dans notre pays, le PCF, depuis sacréation, a largement contribué au développement des libertés et aux grandes conquê-tes sociales. Aujourd'hui, les valeurs de mise en commun, la volonté de mettre fin auxexploitations, aux aliénations et aux dominations prennent de l’actualité avec les évolu-tions du monde actuel. Notre visée, repensée à l’aune des enjeux contemporains,conserve toute son actualité.Mais il nous faut en même temps reconnaître que la crise du communisme brouille la per-ception des valeurs qui sont les nôtres et notre image. Il nous faut analyser avec luciditéles éléments objectifs et subjectifs de cette des difficultés auxquelles nous sommesconfrontés notamment : les échecs tragiques des expériences qui se sont réclamées ducommunisme au XXe siècle ; le poids persistant dans les représentations de nos conci-toyens du rapport qui a été le nôtre avec le modèle soviétique, l’écart considérable quisépare notre vision du communisme d’expériences, d’ailleurs elles-mêmes fort différen-ciées, qui s’en réclament aujourd’hui ; les difficultés politiques que connaissentaujourd’hui nombre de partis communistes dans le monde, et leur grande hétérogénéité.Assumer notre choix communiste aujourd’hui, à partir d’une analyse renouvelée etactualisée du monde, nous renvoie donc au besoin impérieux de confronter ce qui est àdépasser, et ce qui est en train d’émerger pour faire vivre une conception neuve du com-munisme, de partage et de liberté pour chacune et chacun, en somme une espérance révo-lutionnaire en prise avec les réalités et les aspirations de notre temps.Nous devons faire beaucoup plus pour donner sens à notre projet contemporain, sans enrester aux mots, pour au contraire leur donner du sens dans leur pleine actualité ; pourrendre visible au plus grand nombre, notamment aux jeunes, que la continuité de notrechoix s’accompagne de ruptures, fondatrices d’une nouvelle conception du commu-nisme. Nous ne nous reconnaissons dans aucune expérience, passée ou actuelle, qui nieles droits de la personne, ne serait pas fondée sur le respect de toutes les libertés fonda-mentales et la volonté de développer la démocratie comme ressort du développementhumain. Oui, le sens profond de notre action est bien d’aller vers une société et un monded’émancipation humaine. Nous devons faire vivre cet idéal comme une perspective quien permanence guide notre action.Tant que notre démarche communiste ne sera pas perçue pour ce qu’elle est aujourd’hui,notre combat sera entravé. Nous devons changer notre image, notamment en nous enga-geant à retravailler les symboles qui nous identifient dans la société afin qu’ils puissentmieux donner à voir le communisme du XXIe siècle qui est le nôtre.

UN PARTI ANCRÉ DANS LES ENJEUX CONTEMPORAINS

ET LE DEBAT D’IDÉES

De l’analyse du monde que nous esquissons aujourd’hui découle une exigence : il nousfaut reprendre avec une vigueur renouvelée et avec constance un travail d’analyse, uneffort théorique pour comprendre les bouleversements du monde, saisir ses contradic-tions. Le mouvement populaire a plus que jamais besoin d’une pensée émancipée del’idéologie dominante, une pensée créative, imaginative, en perpétuel mouvement. Nousdevons y contribuer en faisant de la confrontation d’idées un atout. La pertinence denotre projet est une condition de notre efficacité. L’actualisation de notre projet, sonancrage dans les enjeux contemporains suppose un éveil permanent aux réalités émer-gentes, aux innovations, une culture de travail, de recherche théorique, de débat, deconfrontation d’idées, d’expérimentations, une ouverture résolue à toutes les énergiesintellectuelles et militantes qui veulent penser les enjeux de dépassement du système capi-taliste.

Nous devons traduire cette volonté politique sans tarder en actes, en repensant progres-sivement les lieux et les outils de ce travail théorique et intellectuel permanent, en don-nant à voir cette ambition dans la société, en étant beaucoup mieux un lieu où se confron-tent toutes les pensées émancipatrices, celles issues de la pensée de Marx, qui nous a fon-dés et connaît aujourd’hui un renouvellement important dans le monde, et toutes cellesqui émergent dans les bouleversements de la pensée et du monde actuels. Ce bouillon-nement doit aller de pair avec une meilleure mise en commun des expériences militan-tes pour construire du savoir de la pensée et un véritable intellectuel collectif.Nous devons dans le même esprit répondre à la demande d’un travail de formation mili-tant, qui mêle théorie et pratique, beaucoup plus exigeant. Nous restructurons pour celaun dispositif de formation moderne et adapté à tous les niveaux du Parti et nous en fai-sons une de nos priorités.Il nous faudra utiliser toutes les compétences et se doter des outils informationnels (visio-conférence, cyber-école) pour offrir dès la section cette formation jusqu’à une offre per-manente au niveau national.Dans le débat des idées, l’Humanité et l’HD sont des outils indispensables d’informationet des appuis pour les luttes. L’ensemble de la presse communiste doit prendre toute saplace dans l’activité militante des communistes, en ayant notamment l’ambition de créerdes comités de diffusion.

UN PARTI D’ACTION, DE LUTTES ET D’INTERVENTION

POPULAIRE ET CITOYENNE

Pour placer la démocratie, l’appropriation populaire des objectifs et des conditions duchangement, les efforts de rassemblement au cœur de notre projet politique, toute notreactivité doit être prioritairement tournée vers la mise en mouvement de l’interventionpopulaire. Parti d’action, impliqué dans la construction des luttes, nous voulons aidercette intervention à se déployer comme mouvement politique et à nourrir son élabora-tion. Cela implique un effort de créativité et d’ouverture sur des formes de l’engagementpolitique dans la société d’aujourd’hui, plus participatives, plus démocratiques, plusdiversifiées.Et parce que nous faisons de la réappropriation de la politique par le peuple une clé duchangement, nous voulons recréer une activité d’une tout autre ampleur dans et autourdes lieux de travail et dans les quartiers populaires où elle fait gravement défaut, en cher-chant à mieux comprendre pour y parvenir les potentiels mais aussi les obstacles nou-veaux qui se dressent devant cet objectif.Une priorité de nos efforts doit porter sur l’implantation et le renforcement du Partidans les lieux de travail, les bassins d’emplois, par filières et par secteurs d’activité. Elleconstitue un enjeu essentiel dans la construction du rassemblement pour changer lasociété. L’objectif est d’y faire vivre notre projet et notre stratégie à partir de l’ensem-ble des préoccupations des salariés, depuis les questions liées au travail et à la vie quo-tidienne jusqu’aux enjeux planétaires.A partir de nos expériences, la coordination de notre activité dans ces lieux de travail etdans les quartiers populaires devra être réorganisée et mieux impulsée, et un des objec-tifs sera la création de structures de proximités (sections, cellules, collectifs, réseaux,points de rencontres…).Tout cela signifie également que nous devons tourner davantage le fonctionnement detoutes nos structures (cellules, sections, fédérations, collectifs…) vers l’aide à la créati-vité et au rayonnement militant de chaque adhérent et de chaque élu : dans leurs lieux devie et d’activité, dans les structures de proximité ou les réseaux dans lesquels ils agis-sent, dans les territoires ruraux et urbains dans lesquels ils sont ancrés. Nous devons,pour favoriser l’engagement, donner à chacune et chacun les moyens de déployer l’ac-tion politique, le débat de propositions, le rassemblement du plus grand nombre.Cet effort vise également à favoriser l’intervention politique des militants à l’échelleeuropéenne et mondiale, notamment dans le cadre des activités du Parti de la gaucheeuropéenne, du groupe Gauche unitaire européenne/gauche verte nordique et de la miseen pratique d’un nouveau type d’internationalisme.En retour, l’élaboration de nos orientations doit donner à une grande place à leursréflexions, à leurs suggestions, à la confrontation et à la diffusion de leurs expériences.La mise en commun de cette activité sans cesse démultipliée doit être sensiblement ren-forcée pour permettre de lui donner force, sens et efficacité. Les différents échelons decoordination, local, départemental, régional, national doivent mieux jouer leur rôle ence sens, en s’appuyant davantage sur la richesse de l’expérience militante. Les collectifsde travail du Conseil national notamment doivent s’attacher à toujours mieux associerl’ensemble du potentiel créatif militant dans sa diversité d’expériences, avec plus detransversalité, et veiller à ce que ces expériences et leurs productions soient mises à dis-position de tous. Des nouveaux outils de circulation de l’information doivent être mis enplace pour cela.Sur le plan de l’expression publique du Parti nous engageons un travail pour mutua-liser les expériences et les connaissances avec l’engagement de notre part d’une véri-table communication politique communiste en rapport avec notre époque et nos ambi-tions.

UNE FORCE OUVERTE ET RENOUVELÉE

Devenir le parti porteur de ce projet, regagner en influence, c’est devenir un parti bienplus large en nombre et en diversité de forces militantes. Cela ne va pas de soi. Il nousfaut décider de donner à cette ambition le sens d’une initiative politique majeure, d’unecampagne nationale, visibles dans la société. :En ouvrant le Parti communiste aux femmes et aux hommes de gauche qui cherchent les

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voies d’un combat plus efficace, aux salariés dans leur diversité d’aujourd’hui, à toutescelles et ceux qui veulent transformer l’ordre actuel sans avoir forcément la même his-toire, les mêmes références, la même culture que nous.En faisant en sorte que ces adhérentes et ces adhérents se sentent pleinement à l’aisedans un parti qui les respecte à égalité avec tous les autres.En nous tournant vers celles et ceux qui ont quitté le Parti communiste et travailler aveceux à trouver les moyens pour qu’ils prennent leur place.Ouvrir et renouveler le Parti, c’est aussi donner la pleine mesure de notre engagementféministe, que nous conjuguons désormais au combat anticapitaliste au lieu de l’y subor-donner. Etre vraiment un tel parti, c’est rompre en notre sein avec un modèle et des pra-tiques issus d’une époque où les femmes étaient minorées, voire absentes de la repré-sentation politique, sans parité. La fragilité de nos progrès en la matière doit nous teniren alerte.Ouvrir et renouveler le Parti, c’est, dans toutes nos pratiques, nos luttes et notre organi-sation, faire du combat contre le racisme et toute forme de discrimination une constantede notre existence. Créer les conditions pour que la représentation politique à des postesd’élus ou de responsabilité dans le Parti porte la diversité à l’image de la société.

LE PARTI PRIS DE LA JEUNESSE

Nous engageons un travail d’ampleur, durable, visible avec la jeunesse, qui cherche lesvoies d’un engagement politique renouvelé, que nous pouvons aider à faire émerger enfavorisant leur implication directe. Ce renouvellement ne peut se faire sans la démons-tration de l’action collective et leur implication dans les organes de direction.Au travail, dans les quartiers populaires, les lycées, les universités, nombreux sont les jeu-nes à la fois très proches des engagements qui sont les nôtres et très éloignés de nos tra-ditions d’engagement et d’expressions politiques. Ce sera, en coopération et dans le res-pect de l’autonomie du MJCF et de l’UEC, un axe prioritaire du renouvellement et detransformation du Parti communiste.Porteurs d’espoirs et impliqués dans les luttes de la jeunesse, les jeunes communistessont une force pour crédibiliser la perspective de transformation révolutionnaire de lasociété.Pour nous y inscrire, nous devons privilégier l’écoute, le débat, les formations, les encou-rager et les accompagner afin de favoriser leurs capacités de création d’initiative.Mettons collectivement en lumière chaque jour notre parti pris de la jeunesse par lerenouvellement, la mise en responsabilités, surtout quand elle bouscule les habitudesacquises.

UN PARTI ACTIF ET CRÉATIF

DANS TOUS LES LIEUX DE DÉCISIONS

Pour transformer la société, nous faisons le choix de participer concrètement à la ges-tion et œuvrons à une conception nouvelle et démocratique des politiques publiques,des institutions à tous les niveaux, une nouvelle République, une autre Europe, unautre monde. Les élus communistes, leurs partenaires, sont des militants qui mettentleur mandat électif au service de la population de leur territoire en faisant vivre nosvaleurs de justice sociale, d’égalité, de fraternité et de solidarités. Ils sont à l’initiatived’actions et constituent un point d’appui aux luttes menées dans l’intérêt de la popu-lation.Mais leur principal atout est de parier sur des pratiques et des conceptions de démocra-tie participative, d’intervention citoyenne et d’exercice de leur mandat. Par leur expé-rience et leur créativité, ils démontrent qu’il est possible d’assumer des responsabilitéset de faire de la politique autrement, de construire des pôles de résistance, d’expérimen-tation de rassemblement et de pratiques politiques renouvelées fondées sur la co-élabo-ration, le partage des décisions entre élus et citoyens. Cela ne se fait pas sans débats, niparfois contradictions. Renforcer leur nombre, créer de nouveaux rapports de force,s’appuyer sur leur place et leur rôle sont un atout formidable. Leurs expériences sontsources de réflexion et de richesses pour le Parti et réciproquement. Leur partage impli-

que de développer des pratiques de travail en commun entre élus, adhérents et respon-sables communistes.

UNE FORCE SOLIDAIRE, UN PARTI D’ÉDUCATION POPULAIRE

ET DE PROMOTION CULTURELLE

Notre engagement est aussi un engagement éthique, fait de valeurs que nous voulonsfaire vivre au quotidien. Nous ne sommes pas un parti qui renvoie l’émancipation àdemain, qui en attendant sacrifierait ses militants. L’engagement militant qui est le nôtreest une source d’épanouissement dont il faut refuser le dénigrement. Oui, nous avonsbesoin d’un militantisme renouvelé, innovant, imaginatif, audacieux et fraternel. Parta-geons les expériences positives de notre activité. La solidarité au quotidien, dans la cité,sur le lieu de travail, la convivialité, l’accès à la connaissance, à la culture, l’éducationpopulaire, le partage des savoirs sont des dimensions importantes de la vie et de l’acti-vité d’un parti comme le nôtre, de ses rapports à la société. Les structures du Parti doi-vent être des pôles d’initiatives d’éducation populaire pour permettre au plus grandnombre de « comprendre le monde pour pouvoir agir ».

UN PARTI DÉMOCRATIQUE,

OÙ LES ADHÉRENTS SONT SOUVERAINS

La vie démocratique de notre parti traverse un moment critique. Nous n’avons pas su,dans la dernière période, notamment au niveau de la direction nationale qui est forte-ment critiquée sur ce point, allier trois exigences indispensables : le respect de la diver-sité et la libre expression des opinions dans les débats que nous considérons désormaiscomme un acquis irréversible ; le respect des décisions majoritaires ; et l’efficacité dansle travail comme dans l’action.Des changements doivent être apportés dans plusieurs directions :1/ Donner à chaque adhérent la réelle maîtrise des débats qui se font jour en les assumantplus clairement, en favorisant par de nouveaux outils la circulation permanente et trans-parente des idées en présence, la transversalité et les échanges d’expériences.2/ Garantir, entre les congrès, la consultation et la souveraineté des adhérents, pourtrancher ces débats quand cela est nécessaire.3/ La tenue entre deux congrès d’une ou plusieursa ssemblées nationales des déléguésde section. Une Assemblée nationale qui soit, à la fois, un rendez-vous permettant defaire un bilan d’étape sur la mise en œuvre de nos orientations, un lieu d’échanges surles expériences en cours et l’occasion de définir des initiatives fortes pour l’année à venir.4/ Mieux assurer la cohérence et l’efficacité du travail des communistes, des directionsà tous les niveaux quand les décisions majoritaires sont prises et qu’elles deviennentdonc le bien commun des communistes. Le fonctionnement même de la direction natio-nale sera modifié en ce sens.5/ Sur la base de l’exigence d’une profonde transformation démocratique de notre partiet des expérimentations que nous engageons, une commission nationale sera créée dèsaprès le congrès sous la responsabilité du conseil national. Composée notamment de secré-taires de section, de responsables de fédération, d’élus… Elle impulsera un travail deréflexion, libre et respectueux de tous, avec les communistes sur le militantisme du XXIe siè-cle, sur les transformations nécessaires du PCF et la révision de nos statuts. Les commu-nistes seront associés et consultés au fur et à mesure de l’avancée du processus.Les communistes ont l’ambition de faire face avec audace et créativité à la crise de lapolitique, de la gauche, et du communisme lui-même, pour permettre à des centaines demilliers de femmes et d’hommes, qui veulent agir pour dépasser le capitalisme, de s’en-gager politiquement.Aujourd’hui nous nous tournons résolument vers les jeunes, les salariés, les hommes etles femmes des quartiers populaires, des milieux ruraux, les militants syndicalistes, asso-ciatifs, les gens de cultures les intellectuels. Vers les hommes et les femmes qui veulentune gauche qui s’assume, vers celles et ceux qui souffrent au quotidien des logiques capi-talistes et qui entendent agir pour faire prévaloir contre ce système une perspectived’émancipation humaine.�

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MM. et Mmes Esquerre (Alternative libertaire),Alleg (Contre le colonialisme), Prévost(UNEF), Chassaigne (président de l’ANECR),Rinaldo (CNL), Sangla (réalisateur), Trillat(réalisateur), Therame (écrivain), Cherin(Théâtre Paul-Eluard Bezons), Mignot (metteuren scène), Darle (Le temps des poètes), Dental(Collectif Féministe Rupture), Hervieu (FCPE),Delevacq et Markidès (ARAC), Dugast etPoggiale (Mouvement de la Paix), Dupont(SNUIPP- FSU), Ristat (écrivain),Grattepanche (RESF), Delcluse et Jallant(Pionniers de France – Enjeu), Surduts(CADAC), Guinot, Sanchez, Blanche et LeReste (CGT), Krivine et Barthonnat (LCR),Laguiller, Vial, Jambon et Belet (LO),Mélenchon, Coquerel, Debons et Galland (Partide gauche), Bartolone et Lamy (PS), Sarre,Laurent et Bechtler (MRC), Duflot, Brulé etMace (Les Verts), Aounit (MRAP), Couderc(Rassemblement à gauche), Picquet (Unir),Renard (vétérans), Lenoir (Amis de laCommune de Paris), Keranguyader (Ligue del’Enseignement), Nay (Coordination nationalede défense des hôpitaux de proximité), Rojtman(Collectif national Droits des femmes), Torrez(Mutuelle de France), Vaquette (CPVC),Flahot, Rocher et Dagramville (PRG), Gonneau(Gauche cactus), Berthet et Piot (Union desjeunes avocats), Chabrol (SNESUP), Levart(Artisans du monde), Aschieri (FSU), Créange(Secrétaire général de la FNDIRP).

Je veux d’abord dire mon émotion en présentant le salut del’Amicale des vétérans, quand, au congrès précédent, c’était

Louis Baillot, hélas décédé depuis.Les vétérans ne se veulent pas et ne sont pas d’anciens combattants.Combattants d’hier, ils sont également combattants d’aujourd’hui.Face aux dégâts engendrés par le capitalisme, c’est bien vers unesociété reposant sur une autre logique qu’il faut se diriger. Dans nosanalyses comme dans nos propositions, nous rompons avec lesapproches productivistes, avec les approches étatistes.La perspective communiste est celle de l’émancipation humaine.Notre parti a depuis très longtemps lié intimement ses analyses, sespropositions propres à la recherche du rassemblement de toutes lesforces, de tous les courants attachés à la démocratie. Agir pour untel rassemblement a été, depuis les années 30, une dimension essen-tielle de l’identité communiste.Nous nous impliquerons résolument dans tous ces combats, convain-cus que le communisme, que le Parti communiste français ont del’avenir.�

Intervention de Daniel Renard,

Président de l’Amicale des vétérans (extraits)

Ils y étaient aussiListe non exhaustive des invités

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34e Congrès du PCF : les candidatures

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Commission des candidatures : rapport de Jacques Chabalier

Lors de l’initiative nationale du 7 juin dernier à Marseille consacrée au projet et aurassemblement, un intervenant donnait sa vision du communisme : « Il ne s’agi-rait pas tant de rêver d’une autre forme sociale, mais d’examiner ce qui se passe,

d’étudier les contradictions en mouvement, de voir quels sont les possibles qui affleurent.Et d’inscrire les grandes réformes que nous pourrions populariser au cœur de ces contra-dictions, en favorisant la confrontation d’idées pour ouvrir une nouvelle donne dansnotre société. »C’est avec cet objectif que les communistes ont réfléchi et travaillé jusqu’à ce week-end,au cours de toutes les étapes de la préparation de notre congrès.C’est avec cet objectif qu’il nous revient maintenant, comme l’ont fait précédemment lescongrès locaux et départementaux, de débattre et d’élire la direction nationale de notreparti.

Quelles sont les réflexions qui ont conduit

aux propositions qui vous sont faites?

Nous ne séparons pas d’abord l’élection de notre direction de la construction de notreprojet politique, de notre visée communiste.La base commune que nous venons d’adopter et les orientations qu’elle contient nousdonnent un socle commun et couronnent tous les efforts de création et d’intelligence detous les adhérents du Parti communiste français, de toutes cel-les et tous ceux qui ont participé à cette belle aventure. C'est unmoment fort que nous venons de vivre, qui donne à notre futuredirection le mandat impératif de mettre en œuvre ces orienta-tions, de leur donner vie au quotidien.Nous avons donc besoin d'une direction créatrice, composée defemmes et d'hommes en lien avec les forces vives au plan écono-mique, social, culturel, scientifique… Une direction qui impulseet fasse fructifier les apports de chaque adhérent-e.Notre conception de la politique, originale dans le paysage poli-tique français, peut nous permettre de retrouver la place et l’in-fluence qui doivent être les nôtres : nous plaçons au cœur detoute démarche de progrès l’intervention des citoyens avec tou-tes les exigences démocratiques que cela appelle au sein de notreorganisation comme au sein de la société.Comme pour nos directions locales, nous avons donc besoind’une direction nationale qui dirige, certes, sur la base des orien-tations que se donnent les communistes, mais qui veilleconstamment à la valorisation des apports de chacun, qui fassele choix de libérer les intelligences.La formation, la circulation des informations, leur mise à jourà mesure des évolutions constantes de notre société et du mondeet des potentiels de luttes qui se dégagent, deviennent, pour unparti comme le nôtre, des priorités politiques.Les propositions qu’a faites Robert Injey dans ce domaine lorsdu Conseil national du 19 novembre dernier ont rencontré unaccueil extrêmement favorable dans ma fédération l’Indre-et-Loire comme je le pense dans toutes les autres.Je me permets de les rappeler : « A l’heure où la bataille idéologique est présente partout,où la philo, l’histoire, la géographie, tendent à disparaître ou à devenir optionnelles, àl’heure où la complexité du monde est grandissante, le besoin de comprendre pour pou-voir agir est énorme », disait-il, en proposant que les organisations du Parti, et plus par-ticulièrement les sections, soient des pôles d’initiatives d’éducation populaire.Disposons-nous aujourd’hui d’une direction nationale à même, par son efficacité, deporter au niveau où il le faut les exigences d’un combat émancipateur du XXIe siècle?Nous savons tous que non, les communistes le savent et en ont débattu : ce n’est ni d’uneamélioration de l’existant dont nous avons besoin, ni d’un ravalement de façade, maisd’un acte majeur : celui de repenser dans sa conception et ses pratiques la direction denotre parti : ce doit être un des grands acquis de notre 34e Congrès.Il serait cependant absurde, par un de ces spectaculaires mouvements de balancier dontnous sommes parfois coutumiers, de mettre toutes nos difficultés sur le dos de la direc-tion nationale sortante.Gardons le sens de la mesure : notre direction n'a évidemment pas à rougir de tout cequ'elle a accompli. Elle a su faire preuve de force dans l’adversité, elle a su remobiliserle Parti en 2007 pour les élections législatives, quelques jours à peine après le douloureuxrésultat de la présidentielle, elle a su le faire cette année pour les municipales et canto-nales. Vous avez pu faire part, dans la discussion générale, d’expériences de rassemble-ment intéressantes et réussies. Elle a été présente au quotidien dans la riposte à Sarkozy,et a su également être capable de réactivité dans les propositions pour faire face à lacrise actuelle du système capitaliste, et les menaces de chaos social qu’elle comporte. Lacampagne « la Bourse ou la vie », que nous continuerons d’impulser avec ténacité, mon-tre notre capacité à mettre le doigt avec beaucoup d’anticipation sur ce qui est l’enjeumajeur de la période : la crise actuelle du capitalisme et les désastres sociaux qu’elle vaaccentuer menacent, si ne sont apportées des réponses novatrices, l’humanité et ses capa-cités de développement.Malgré un ostracisme médiatique évident, la direction nationale a pu par des expres-sions publiques et des initiatives publiques réussies remettre, par exemple, la question del’augmentation des salaires dans les débats en cours.

Ne pas rester en l’état

Pour autant, aucun camarade à ma connaissance ne souhaite que les choses restent enl’état. Nous savons que nos décisions sont attendues par les communistes.Vous l’avez confirmé à plusieurs reprises lors de vos interventions depuis le début duCongrès.Consciente de cette situation, qu’ont confirmée d’ailleurs les auditions des membres sor-tants de la direction nationale eux-mêmes, le mérite principal de la commission natio-nale des candidatures a été d’engager la réflexion sur la direction le plus en amont pos-sible, après les 3 initiatives du printemps dernier, dont celle de Tours sur le Parti où lesujet a été naturellement abordé ; dès lors, tous les éléments ont été mis sur la table, des

commissions départementales se sont mises en place pour permettre aux communistesde débattre de cette question, les comptes rendus de la commission nationale ont étérendus publics, Marie-George Buffet a rapporté sur le sujet lors du CN du 24 octobre.Dans le cadre du Congrès, la commission des candidatures, comme j’ai eu l’occasion devous le dire hier après-midi, continue son travail, en lien avec les fédérations, pour abou-tir à nos objectifs communs.Bien sûr, puisque je parlais de sens de la mesure, il nous faut là aussi être nuancés : fairevivre la souveraineté des adhérents n’est pas chose facile, cela suppose des actes de direc-tion, et une vigilance constante qu’il n’est pas toujours simple d’assurer.Mais c’est peut-être la première fois dans l’histoire de notre parti qu’il y a sur ce sujetune telle volonté de transparence, de préparation en amont avec les fédérations et lescommunistes, dans le cadre de la préparation d’un congrès.Ce qui ressort justement de ces semaines de réflexion et de débats, c’est la nécessité dese doter d’un véritable collectif dirigeant, qui ait plaisir à travailler ensemble.Le CN ne doit plus être un lieu de représentation, où on cherche d'abord à incarner lesidées de sa sensibilité, mais un collectif d'hommes et de femmes préparés à l'exercice deresponsabilités par leurs activités politiques militantes, électives ou syndicales, associa-tives, reconnus pour leurs compétences et leurs qualités d'écoute, de rassemblement,d'impulsion ; des dirigeants du Parti en capacité réelle de dégager le temps et l'énergie

nécessaires pour participer à la direction d'un parti national.Il doit également bénéficier des travaux de camarades en capa-cité de nous apporter dans tel ou tel domaine le fruit de leursrecherches.Nous avons besoin de dirigeants qui se remettent en cause quiévaluent leurs actes et les remettent en question ; des camaradesen capacité d'être chacune et chacun des porte-parole de notreparti.Cette direction, il nous revient de la mettre en place.

Un Conseil national réduit

Les communistes attendent que, pour améliorer son l’efficacité,le nombre de membres qui composent le CN soit réduit. Les pro-positions qui vous sont faites (178 membres) montrent cettevolonté.Prenons bien en compte qu’aux 254 membres sortants se sontrajoutées, fort heureusement évidemment, 49 propositions denouveaux camarades : l’effort est donc significatif ; et il convient,je pense, de remercier tous les camarades qui ne seront pasreconduits dans cette responsabilité. Il va sans dire qu’ils pour-suivent leur implication et activité militante, que nous auronsbesoin, dans les formes à définir avec eux, de leur apport et deleur compétence.Les communistes attendent aussi que notre direction soit davan-tage à l’image des capacités militantes et dirigeantes de notreparti : une direction véritablement nationale, la plus proche pos-sible des potentiels militants et de leur disposition sur le terri-

toire. La commission travaille à réduire la disproportion entre larégion parisienne et la province. 43 % de camarades sont issus de la région parisiennedans les propositions actuelles, contre 46 % dans le CN sortant.Un effort tout particulier a été réalisé, dans les nouvelles candidatures, pour permettrel’apport de camarades ayant une expérience de militants d’entreprises, avec des respon-sabilités syndicales : le nombre de ces camarades correspond à 18 % de la liste contre11 % précédemment. Il conviendra de poursuivre cet effort à l’avenir, d’accentuer notreréflexion à destination des grandes zones industrielles et bassins d’emplois ; comme ilconviendra d’avancer sur la présence de militants des quartiers populaires.Nous avons également besoin de pouvoir nous appuyer sur un nombre plus importantd'élus, qui nourrissent nous le savons des liens de proximité avec les citoyens en susci-tant au quotidien leur intervention. Ils sont 49 dans les propositions faites (parlementai-res, maires, conseillers généraux, conseillers régionaux). Il y a aussi dans cette liste denombreux autres élus (conseillers municipaux, adjoints, conseillers communautaires).Beaucoup enfin, doit être fait pour amplifier encore le renouvellement nécessaire et per-mettre au CN de bénéficier de l’apport et de l’expérience de jeunes dirigeants du Parti.La moyenne d'âge de la liste proposée est de 47 ans, elle est sensiblement équivalente àcelle des membres sortants du CN, mais la part des moins de 30 ans est en progrès : 8 %contre 3 %, ce qui est supérieur à la situation du Parti. C'est aussi l'intérêt de réduire lenombre de membres du CN.Tenir ces objectifs suppose beaucoup d'efforts avec son lot d'avancées et de difficultés.Rien ne sera parfait au sortir de ce congrès, mais un cap est, je crois, fixé qu’il nous fau-dra poursuivre.Beaucoup, nous le savons, dépendra aussi de notre capacité à mettre en œuvre les orien-tations que nous avons adoptées, de notre capacité à déployer pleinement notre poten-tiel militant.Il ne s’agit pas ici de rappeler tous les critères autour desquels les communistes attendentdes actes nouveaux de la part de la direction nationale : curiosité et ouverture sur lasociété et le monde, réactivité, appétit de travail et d’expérimentations sont des qualitésexigées par les évolutions de la société et du monde ; exigées aussi par les choix que nousavons faits ensemble en ce week-end de congrès national.Je souhaite seulement en mettre un en avant particulièrement sensible, me semble-t-il,chez les camarades, celui d’une direction en lien direct avec les communistes et leursfédérations avec des dirigeants à l'écoute et disponibles.La nouvelle direction aura à explorer de nouvelles formes de consultations et de liensavec les communistes. L’état actuel provoque beaucoup d’inégalités, d’insatisfaction oude frustration.Il est souvent demandé que le CN, à l’image des fédérations, aide davantage à l’activitélocale ; cela permettrait de revitaliser les liens avec les fédérations. Cela serait égalementune aide précieuse pour la direction nationale qui serait dès lors à même de nourrir leprojet politique du Parti, et d’évaluer la mise en œuvre des initiatives à partir des expé-riences de terrain, du vécu des militants au plus près des réalités et des citoyens de ce

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34e Congrès du PCF : les candidatures

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pays. Cela ne pourrait que redonner de la confiance aux communistes dans l’activité duParti et redonner sens et valeur aux tâches d’organisation et de promotion du militan-tisme. Il est bien que les secrétaires départementaux non membres du CN (42 dans lespropositions actuelles) puissent continuer à être invités aux sessions de notre direction.Bob Injey, dans son rapport au CN du 19 novembre, avait beaucoup insisté sur cettenotion de vie démocratique et de souveraineté des adhérents. Nos choix de congrès vali-dent cette orientation.Nous avons tous fait cette expérience dans nos congrès départementaux, ce fut le casdans mon département : les communistes expriment avec force l’exigence d’être enten-dus en disposant des éléments pour comprendre et prendre leur décision.Notre conception même du communisme, conçue non comme une prise de pouvoir maiscomme le pouvoir rendu aux citoyens, ne peut que nous engager à faire vivre cetteconception dans le Parti et dans nos pratiques de direction.La parité dans nos organismes est étroitement liée à cette exigence incontournable du res-pect de la démocratie ; c’est pour cette raison que la liste qui vous est proposée est àparité. La parité est dans nos statuts, mais pourquoi serait-elle brutalement ressentiecomme une contrainte?Ne doit-elle pas être vécue comme une dimension essentielle de notre projet commu-niste, sans laquelle il serait vain de parler d’une réelle souveraineté des adhérent(e)s.C’est donc bien une nouvelle efficacité de direction qui est recherchée ; avec, tant pispour les répétitions, un objectif essentiel et tout simple à exprimer : faire en sorte que lescommunistes se reconnaissent dans la direction nationale de leur parti.Loin de réduire notre diversité et nos différentes sensibilités, nous pensons que cette nou-velle façon de travailler, qui privilégie travail individuel et collectif, implication de cha-cun(e) pour décider et animer les initiatives les plus audacieuses et les plus efficaces, peutau contraire renforcer cette diversité et surtout en faire enfin véritablement une richesse.La proposition de liste à laquelle depuis des mois la commission a travaillé est une listequi a la volonté de respecter la diversité et toutes les sensibilités aujourd'hui représentéesau sein de notre parti. Cette démarche va de pair avec la volonté de faire en sorte quecette diversité se nourrisse de la mise en œuvre des décisions souveraines des communis-tes.La commission a enregistré 3 listes alternatives à celle qu'elle vous propose : menées res-pectivement par André Gérin, Marie-Pierre Vieu, et Nicolas Marchand. Nous respec-tons ce choix politique, conforme à nos statuts : il est le reflet des débats d'orientation ausein du Parti. La discussion s’est poursuivie pour aboutir autant que possible à la fusionavec ces listes. La commission a rencontré et échangé avec les représentants de ces troislistes. Celle conduite par Marie-Pierre Vieu et celle Nicolas Marchand ont confirmé leurvolonté d’aller au bout de leur démarche. Les propositions faites à la demande de lacommission par les représentants de la liste d’André Gerin posaient dans un nombreimportant de fédérations des problèmes graves et ne correspondaient pas aux critèresd’une direction nationale composée de camarades souhaitant travailler ensemble.La future direction nationale devra de toute façon poursuivre et travailler dans le sensdu rassemblement des communistes.

Rassembler les communistes

Nous avons besoin de tous les communistes, quel que soit leur avis à un moment donné ;avançons avec tous, dans ce congrès comme à l’avenir. Chacun est souverain, chacun ason apport, sa richesse, sa part d’humanité à livrer sans crainte ni retenue à l’apprécia-tion des autres et à nos échanges communs ; c’est le sens, à mon avis, que l’on peut don-ner au mot collégialité entre adhérents et au sein de nos directions. Pour une raison sim-ple : nous sommes tous, avec nos différences, communistes. Nous sommes conscients quece parti, nous nous devons de le transformer pour qu'il puisse mieux porter un projetmoderne d'émancipation humaine, mieux faire vivre la visée communiste au XXIe siècle.La direction nouvelle devra avoir l'audace de travailler en ce sens et le faire une fois deplus avec tous les communistes et bien au-delà avec toutes les femmes et tous les hom-mes qui n'acceptent plus aujourd'hui les reculs de civilisation que cherche à imposer lecapitalisme et sont en recherche de réponses politiques, confrontés au désarroi que pro-voque l'état actuel de la gauche française. Beaucoup aujourd'hui regardent, avec plusd’attention peut-être que nous ne l'imaginons, le ou les messages que notre congrès valeur adresser.C’est également très en amont, dès le mois de septembre et la publication du projet de

base commune, que la conception des autres responsabilités de direction a été évoqué.Le Conseil exécutif national aurait vocation à réunir tous les camarades en charge d'uneresponsabilité de secteur dans notre parti et ayant la disponibilité et la volonté d'assu-mer véritablement cette charge. Le CEN aurait la responsabilité de la mise en œuvre desdécisions du Conseil national, il serait un véritable exécutif au lieu de reproduire, commec’est le cas actuellement, les travers du Conseil national. Il serait donc chargé de l'orga-nisation de la bataille politique quotidienne, dans ses aspects militants et médiatiques.Il aurait à assurer le suivi de nos campagnes, anticipant les problèmes survenant à l'ho-rizon et organisant la progression de notre travail politique. Pour des raisons d’effica-cité, son nombre serait également réduit : il pourrait être composé d’une trentaine demembres contre 45 actuellement.

Une coordination nationale

Je vous rappelle cependant que selon nos statuts son élection relève du Conseil nationalsur proposition du ou de la secrétaire nationale.Il est également proposé, pour améliorer l’efficacité et la lisibilité des responsabilités, lamise en place d’une coordination regroupant les tâches essentielles de l’activité du Parti :vie du Parti (implantation, renforcement, liens avec les fédérations et les sections, comi-tés régionaux), l’activité sur les lieux de travail, la communication, presse et médias, larelation aux collectivités territoriales, la coordination des travaux et initiatives sur notreprojet ; le monde de la connaissance et de la création ; l’animation du pôle moyens ; lesrelations extérieures (partis de gauche, syndicats, associations, institutions).Cette coordination serait constituée de camarades occupant aujourd’hui une responsa-bilité fédérale ou ayant une responsabilité nationale où leur compétence est reconnue.Elle serait animée par Pierre Laurent qui a montré sa capacité d’innover et de rassem-bler.Pour donner le temps et les moyens à cette équipe de se construire et de se souder, ilvous est proposé que Marie-George Buffet conduise la liste au CN comme secrétairenationale de notre parti.Marie-George a exprimé le souhait de ne pas refaire un mandat complet de secrétairenationale mais d’aider avec la nouvelle équipe à passer le gué. Cela supposera donc cer-tainement de nous réunir à nouveau en un congrès d’actions et d’initiatives politiques,ce qui nous permettra de faire un nouveau point sur la direction nationale.Avant de reconduire donc éventuellement Marie-George dans les responsabilités quisont les siennes, et dans les conditions qu’elle a elle-même exprimées, je voudrais laremercier, en votre nom à tous je le sais, de son apport, de sa capacité à porter et à fairevivre, dans un contexte difficile, des idées et un projet novateur, pleinement révolution-naires, qui répondent à l’aspiration des femmes et des hommes de ce pays à vivre mieux,à se dégager de ce système qui les étouffe et les brime, qui casse leur vie.Je voudrais également la remercier, comme secrétaire départemental, de sa disponibi-lité, de son attention aux situations auxquelles nous sommes confrontés, de son ouver-ture et de sa capacité à se nourrir des réalités de terrain telles que nous les ressentons.Dirigeante courageuse et à visage humain, les communistes l’apprécient et lui doiventbeaucoup.Voilà les propositions que je voulais vous faire. Nous avons fait le choix de nous enga-ger dans la voie de transformations importantes de notre parti ; nous voyons bien que latransformation de notre direction n’est en rien un acte mineur ; elle est un enjeu politi-que qui conditionnera beaucoup l’avenir. Bien sûr, rien n’est parfait, tout est toujoursen construction continue : mais il faut fixer un cap et il me semble que ces propositionssont dans leur ensemble conformes à l’esprit dans lequel la commission a travaillé, et auxattentes et aux exigences que les communistes ont portées dans le débat du Congrès.Dans son très beau texte de conclusion du congrès départemental des Bouches du Rhône,Pierre Dharréville, nouveau secrétaire départemental disait ceci : « Nous sommes un partid’hommes et de femmes qui ont soif de partage, de rencontres, de bonheur ; nous som-mes un parti de militantes, de militants qui cherchent les voies d’une action toujoursplus efficace au service des peuples du monde, de gestes qui libèrent. »Donnons-nous une direction qui travaille au quotidien pour permettre à cette richesseexceptionnelle de se déployer pleinement.J’ai la conviction que nous sommes sur le point de réussir, mais c’est d’abord à vousd’en juger.�

Jean-Jacques Karman

Seine-Saint-DenisLa question centrale du Congrèsest l’existence du Parti commu-niste. Sur cette question centraleil était possible d’une conver-gence, mais la direction du PCF arefusé. Je suis l’un des initiateursdu texte n° 3 qui a réalisé 25 %. Ilanalysait la crise du capitalisme etles réponses communistes à lahauteur de la gravité de cette crisecontrairement à la base com-mune. Sur cette base nous avonsprésenté une liste alternativeouverte à la discussion. Alors quenous avons déposé notre listejeudi, c’est simplement cette nuitque l’on nous a mis devant l’obli-gation de maintenir notre liste,

car la direction du PCF voulaitchoisir entre les bons et les mau-vais. Le PCF doit être le parti detous les communistes, personnel-lement je souhaite que mes idéesdeviennent dominantes dans leParti par la conviction et l’actionet non pas par l’éviction de quique ce soit. Je suis plus que jamaiscontre la thèse stalinienne : « Quel’on se renforce en s’épurant ». Levrai problème du PCF c’est sonéloignement du marxisme.

Amadou Deme – EssonneOn a besoin aujourd’hui de direc-tions qui fassent vivre les orienta-tions décidées majoritairement :avoir des hommes et des femmesdépartementalement et nationale-

ment qui soient en capacité d’in-venter, de rassembler, d’innover àpartir des réalités de chaque ter-rain. Conduire une liste, c’est unesacrée responsabilité. Choisir unepremière secrétaire n’est pas unequestion secondaire, même s’ilfaut toujours s’appuyer sur untravail d’équipe aux responsabili-tés partagées et le rôle du premierreste indivisible. Donc désacrali-sons les directions, sans banaliserl’enjeu de la direction nationale.En ce sens et nos statuts nous lepermettent, des camarades ontchoisi de se réunir sur des listesalternatives, c’est leur choix. Maisà bien y regarder, la vraie diver-sité, la compétence, l’expérienceet la responsabilité, c’est la liste

que conduira Marie-George Buf-fet, parce qu’elle tient compte detout le travail qui s’est engagédans l’ensemble de nos fédéra-tions. Donc l’unité et l’efficacitépolitique du Parti sont là.

Marie-Pierre Vieu

Hautes-PyrénéesJe m’inquiétais jeudi que notrecongrès participe du rassemble-ment de tous les communistes,nous permette de poursuivre letravail sur les transformations duPCF sans exclure aucune deshypothèses, s’affirmant dans ledébat. Hier, était souligné que cestransformations, « arrêtons d’enparler, passons aux actes », mon-trent le besoin de sortir d’unedémocratie de droit au sommet denotre parti et d’aller à la démo-cratisation de tout notre parti. Jesuis à 100% d’accord avec cela :

avancer dans cette direction, tra-vailler un communisme émanci-pateur en lien avec les combatsd’aujourd’hui, trouver les formesorganisationnelles pour ce faire,c’est commencer déjà à sortir lePCF de la matrice de 1920 commetu y appelais toi-même Marie-George en décembre dernier. Il nenous est plus permis, même d’enparler, avec la résolution adoptée.Notre liste alternative a un senspolitique : rien d’autre, à aucunmoment elle n’a été objet de négo-ciations de place. Je crois à l’unitédu PCF mais l’unité n’est pasl’unanimité. Oui je respecte et jerespecterai la souveraineté descommunistes.

André Chassaigne

Puy-de-DômeJe regrette d’abord l’insuffisancede la représentation du monde

La discussion

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34e Congrès du PCF : la discussion sur les candidatures

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rural dans la liste conduite parMarie-George Buffet. Ainsi, seule-ment deux propositions pourl’Auvergne, dont la mienne, audétriment difficilement acceptabledu secrétaire fédéral de mondépartement. Je souhaite dédra-matiser la présence de listes alter-natives. Il faut accepter, tranquil-lement, le résultat des métamor-phoses du Parti communistefrançais, et dans le respect mutuel.Et surtout, ensuite, qu’une direc-tion opérationnelle réponde auxterribles enjeux d’une crise auxconséquences d’une extrême gra-vité pour la population de notrepays. Le Parti communiste fran-çais a de l’avenir. Porter la toge demembre du Conseil national nefait pas tout. C’est en bas que sefont les rassemblements, que seconduisent les luttes. C’est en basqu’il faut être communiste, dans laqualité des relations avec les genset le sens des actions conduites. Jetermine avec quatre vers d’Aragondans « La rose et le réséda » :« Quand les blés sont sous la grêle/ Fou qui fait le délicat / Fou quisonge à ses querelles / Au cœur ducommun combat ».

Fabien Gay – GirondeUn CN n’a pas vocation à être unparlement du Parti, où les tendan-ces s’affrontent. La diversité n’estpas que la représentation de ligne.Un CN est l’assemblée des anima-teurs nationaux, qui doiventconstruire du commun dans le res-pect de chacun, pour faire appli-quer les décisions majoritaires descommunistes. Le CN doit êtrecomposé d’hommes et de femmes,avec un parcours et des compéten-ces différentes, qui permettent lastimulation des idées et dégagerune ligne claire. Merci aux sor-tants et qu’ils sachent qu’ils serontencore utiles dans leur militan-tisme. Je fais un rêve, mais puisquenous sommes communistes,rêvons. Il faut l’unité du Parti, cequi ne nous exempt pas d’un tra-vail de réflexion et de transforma-tion de notre organisation. L’unitéest réclamée par les communisteset par tous ceux qui souffrent.L’unité, la droite et Sarkozy l’ontpour casser nos acquis sociaux etprécariser la société. Pour riposterà la droite, pour porter l’espoird’un changement d’une société,pour tout cela, nous nous devonsl’unité.

Dominique Grador – CorrèzeEn tournant le dos au mandat reçu

de l’AG de décembre 2007, ladirection a pris la responsabilité dediviser, sur une base d’évictiond’abord d’un texte, puis d’un bul-letin de vote, enfin des directions.Ce faisant, elle a choisi la respon-sabilité de conserver là où leCongrès devait transformer. Lamétamorphose est sortie du texteet ceux qui la défendaient avec leplus d’impatience peut-être, le plusde conviction sûrement, ont étémis à l’écart. C’est dans le cours dece débat que des camarades, dansune grande diversité d’approches,ont choisi de porter ensemble uneexigence démocratique et uneambition de transformation. S’estimposé à eux le choix de faire uneliste alternative, non pour deman-der des places, mais simplementpour laisser toutes ses chances à latransformation de notre parti, aurayonnement de ses valeurs et descombats de classe qui sont plusque jamais d’actualité.

Bernard Calabuig – Val-d’OiseLe neuf de notre congrès, c’est lesaut culturel que nous sommes entrain de franchir. Enfin nous pou-vons discuter sereinement des lis-tes alternatives, cela n’a rien dedramatique. La liste de Marie-Pierre Vieu s’inscrit dans une pen-sée politique et non dans un « mar-chandage de places ». Nous vou-lons que la « famille » communistevoie que dans ce Parti il y a deshommes et des femmes qui ontenvie, de façon déterminée, defaire vivre de la transformation.Oui, il faut que le communisme,son parti, se refonde, pour vivre. Ilfaut ouvrir le chantier de la trans-formation. Nous ne sommes pas laliste d’un courant ; nous sommesdivers. La seule chose qui nousrassemble, c’est notre détermina-tion à engager ce chantier, noussommes la garantie, de ce point devue, que cela ne restera pas lettremorte au lendemain du Congrès.

Nicolas Marchand

Val-de-MarneNos efforts avec Paul Boccara -encore ce matin la proposition dediscuter sur 10 noms - se sontheurtés à un mur, comme s'ils'agissait d'exclure des dirigeantsqui ont mené la bataille pour pour-suivre le PCF en le transformant etdes animateurs de l'activité dansles entreprises, si décisive et affai-blie. Pourtant les décisions duCongrès, après des années dedoute existentiel et de projets de« nouvelle force », peuvent jeter

les bases d'une unité nouvelle.Nous avons fait ensemble beau-coup bouger le texte de base com-mune, dans le sens des idées quej'ai défendues avec d'autres. Maisil y a le rendez-vous des actes: del'action face à la crise, avec nospropositions précises; du front auxeuropéennes et aussi de la rivalitéavec Mélenchon; des transforma-tions effectives du Parti, notam-ment pour l'action dans les entre-prises; du chantier de la formationet de la culture marxiste; et d'uncongrès de changement de la direc-tion. Obligée à se maintenir, notreliste va renforcer le CN de cama-rades utiles au travail et auxbatailles à venir.

Jean-Paul Stef – DrômeLe rapport de la commission detransparence est fidèle. Les cama-rades nous ont dit, un parti un etindivisible dans la Drôme. Nousvoulons une base commune, nousavons une base commune quenous voulons enrichir. Nous vou-lons une direction nationale opé-rationnelle, efficace, audacieuse etdiverse. La forme Parti n’est pasdépassée. Je voterai pour la listeconduite par Marie-George Buffet.Marie-Pierre je n’ai pas peur, ni de

Politis, ni des collectifs antilibé-raux, ni de la transformation duParti sans aucune exclusive, ni dela diversité ! Poursuivons ensemblenotre aventure révolutionnaire.

André Gérin – RhôneNous voulons discuter, nous vou-lons prendre toute notre place ausein du Conseil national. Or la dis-cussion est interrompue. Il y va dela souveraineté des communistes,du respect des communistes quiont voté pour les textes alternatifs.Nous n’avons pas fini de régler lesproblèmes apparus depuis 1989avec les refondateurs et CharlesFiterman puis sous la direction deRobert Hue avec la « mutation ».Face aux convulsions sociales etpolitiques terribles qui nous atten-dent, nous avons besoin d’un Particommuniste qui renoue avec lemonde du travail, la classeouvrière, les milieux populaires.

Patrice Voir – IsèreLa presse en parle, beaucoupattendent des communistes queleur congrès les rassemble sur deschoix clairs. Avec le vote de notretexte à 70 % nous avons franchiune première étape. Nous avonsmaintenant à élire une directionnationale qui fasse vivre les choixde notre congrès, une direction,bien sûr, ouverte, composée de ladiversité des points de vue, maisengagée, déterminée à travaillercollégialement à partir de l’orien-tation votée. C’est essentiel si nousne voulons pas reproduire ce qui a(à juste titre) conduit à la défiancedes adhérents vis-à-vis de la direc-tion nationale sortante. C’est laliste conduite par Marie-GeorgeBuffet, composée à partir de critè-res (compétences, volonté de tra-vailler ensemble, capacité de ras-semblement) élaborés collective-ment à partir du bilan de ladirection sortante. C’est la liste

que conduit Marie-George Buffetqui répond aux exigences d’effica-cité

Nicolas Garcia

Pyrénées-OrientalesIl faut une direction qui en soitune, les communistes en ont marredes clans, des débats sclérosés, ilsattendent la mise en œuvre de leursdécisions, des propositions confor-mes aux chemins qu’ils ont choi-sis, que soient créées les conditionsde la souveraineté, de la citoyen-neté communiste. Une directionqui porte l’identité révolution-naire, un projet émancipateur basésur le dépassement du capitalismeet rassembleur du plus grand nom-bre pour le construire et le mettreen œuvre. La diversité n’appar-tient à personne, elle est de tous,elle est largement sur la liste queconduit Marie-George. Si descamarades s’accrochent à leurplace, comment permettre lerenouvellement, un jeune secré-taire fédéral, une jeune commu-niste, des enfants de l’immigrationqui nous font cruellement défaut.Notre parti veut une direction quin’en rabatte ni sur le dépassementdu capitalisme ni sur le rassemble-ment, ce qui vaut pour la sociétévaut pour le Parti. Le moment estvenu de la transformation de notreparti, l’époque du dépassementarrive, pour être plus et mieuxcommuniste, nous le faisons touset ensemble.

Robert Injey – Alpes-MaritimesNous avons fait un acte fort avecla large adoption de la base com-mune enrichie par nos débats.Avec des décisions fortes sur l’am-bition politique, sur le choix duParti et de ses transformations.J’invite certains camarades à êtremoins donneurs de leçons sur laquestion. De même sur la questionde la métamorphose, des camara-

COORDINATION GÉNÉRALE : Jean-Louis Le Moing • COOR-DINATION : Patrice Falguier, Monique Dagorn • SECRÉTARIAT:Yvette Chesne, Sylvie Bauer • RELECTURE : Jacqueline Lamothe• RÉDACTION : Elisabeth Ackerman, Obey Ament, Lucien Atencia,José Cordon, Patrick Coulon, Emilie Darreau, Alain Feuchot, MarieGrillon, Cécile Jacquet, André Larenaudie, Christine Lelong, Micheline Moulin, Annie Perronet, Marie-Jo Proisy, Aly Ndiaye,Jean Y’Dom, Gérard Streiff, Alain Vermeersch • MAQUETTE :Zouhaïr Nakara (DGC), Jean-Charles Lardeau • INFORMATIQUE:Vincent Benoist, Jordi Montanard

ONT COLLABORÉ À LA RÉALISATION

DE CE NUMÉRO

REPORTAGE PHOTO :Fabrice Nicolle, Cati Leclère

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34e Congrès du PCF : la discussion sur les candidatures

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des y mettent des choses différen-tes jusqu’à la dissolution du Parti.C’est la raison pour laquelle je suiscontre cette expression. N’abusonspas les communistes en jouant surles mots. Par ailleurs, si des trans-formations sont en cours, c’estsous l’impulsion de Marie-GeorgeBuffet (assemblée nationale dessections, travail transparent sur lesdirections). Aujourd’hui nousavons un acte fort à faire avecl’élection des directions vers lescommunistes qui veulent del’unité. En direction du peuple degauche qui en a ras-le-bol de ladanse des égos, en direction de ladroite qui se félicite des divisions àgauche. Aujourd’hui l’acte fortc’est de se rassembler largementsur la liste conduite par Marie-George Buffet.

Francis Wurtz – Bas-RhinNous sommes tous et toutes venusau congrès, jeudi, avec, en tête,l’image, véhiculée par les médias,d’un parti éclaté. Or, ce qu’ontmontré nos discussions, nos votes,tout comme le soutien massif ànotre stratégie pour les électionseuropéennes, ce sont des commu-nistes capables à la fois de s’expri-mer dans leur diversité et de déci-der très majoritairement d’orien-tations claires. C’est pourquoi ceserait bien qu’on aille jusqu’aubout de cette démonstration, ennous donnant non pas une direc-tion et plusieurs directions-bis,comme c’était malheureusement lecas au Conseil national sortant,mais une direction qui, à la fois,reflète notre diversité et s’engage àmettre en œuvre les orientationstrès majoritairement décidées parle Congrès. Voilà pourquoi, pourma part, je me prononcerai pour laliste présentée par la commissiondes candidatures et conduite parMarie-George Buffet.

Joëlle Greder

Tarn-et-GaronneJ’ai décidé de poser un acte politi-que en participant à la listeconduite par Marie-Pierre Vieu.Face à la politique de la droite, lacrise de la gauche, aux graves dif-ficultés de notre parti, le texteadopté n’est pas à la hauteur de lasituation. La co-construction d’ungrand rassemblement anticapita-liste et la métamorphose de notreparti sont indispensables pour

créer les conditions d’une alter-nance à gauche. Je suis attachée audéveloppement de la démocratiedans le Parti. Une grande avancéea été la reconnaissance du plura-lisme de choix. L’unité du Parti nese construit pas par la contraintemais par la lutte commune et ledébat politique. Le communisme abesoin de démocratie et de liberté.

Marie-George BuffetJe voudrais d’abord remercier iciJoëlle pour le travail qu’elle afourni comme présidente duConseil national, mais aussi pourtout le travail militant que je suissûre qu’elle continuera à porter. Jevoudrais dire aussi que si la diver-sité est une richesse, c’est parcequ’elle est dans le travail, dans laconfrontation et la constructiondu commun. Si cette diversité doitnous permettre d’inventer, deconstruire, elle doit aussi nousaider à animer, à impulser le com-bat communiste. Et cette diversité,j’y tiens profondément. Il n’y apas, dans cette salle, des hommeset des femmes qui seraient du côtéde la diversité et des hommes etdes femmes qui seraient du côté dela fermeture . La liste présentéepar la commission des candidatu-res est porteuse de la diversité descommunistes et d’une volonté àtravailler ensemble. Des camara-des des listes alternatives serontélu-e-s au Conseil national, et aulendemain de ce congrès nousdevrons travailler ensemble. Alors,je le dis ici, je mettrai toutes mesforces dans les mois qui viennent àfaire en sorte que ce Conseil natio-nal, au lieu d’être un parlement oùon refait en permanence le

congrès, soit vraiment une équipeau service des communistes, auservice du combat communiste, auservice du mandat que les déléguésnous ont donné clairement hier.Alors Joëlle, ensemble, conti-nuons.

Claude Nastorg – LotLa composition du CN pose pro-blème, nous avions deux choixpossibles. Soit élire un organismeefficace où l’efficacité de chacunserait le critère principal pour éva-luer l’apport de chacun des mem-bres sortants lorsqu’il faudra,dans trois ans, au congrès pro-chain, renouveler ce CN. Soitmaintenir l’armée mexicaine qui,depuis plus d’une décennie, tientlieu de CN, où manifestement uncertain nombre de membresdeviennent des militants enentrant dans le cénacle et cessentde l’être dès qu’ils en sortent. Pourma part, j’ai signé et voté le texte 3,mais j’ai refusé de faire partie de laliste correspondante, et du fait dusystème de la liste bloquée, je vaisêtre obligé de voter cette liste et dumême coup d’augmenter le nom-bre de membres du CN, c’est-à-dire de faire le contraire de ce queje viens d’énoncer. Cette situationaberrante nous conduit dans uneimpasse. Le peuple a besoin etveut un parti communiste efficace.Si nous ne répondons pas sur ceterrain, le peuple ira voir ailleurs.

Wilfrid Lunel – Ille-et-VilaineQu’aura été le 34e Congrès euégard aux attentes des communis-tes et à la situation du Parti ?Quant à moi, avec de nombreuxcamarades, j’éprouve de très vives

inquiétudes. Les communistescontinuent d’attendre l’ouverturedu grand chantier sur le commu-nisme du XXIe siècle et du Partipouvant le porter. Et avec d’autres,très nombreux également, je pensequ’il fallait bâtir une direction àpartir du pluralisme qui existe et atoujours existé dans le Parti. Or, lefutur CN va résulter de tractationsde couloir. C’est une pratique anti-démocratique, qui dessaisit lescommunistes et les divise, quand ilfaudrait en appeler, dans la diver-sité, à leur intelligence créatrice. Jeredoute le pire d’une directionainsi construite, en terme d’effica-cité face à nos tâches.

Hubert Prevaud

Haute-GaronneMilitant syndicaliste, signataire dutexte « Renforcer le PCF, renoueravec le marxisme », qui a fait15 %. Les camarades, signatairesde ce texte, ont fait acte de candi-dature, mais les critères de diver-sité ne s’appliquent pas à cescamarades en nombre modeste. Lacause de l’affaiblissement du Partiauprès des salariés est à trouverdans la participation au gouverne-ment1997-2002 qui a participé àun programme de privatisations.Présentons un programme denationalisations. La privatisationde l’aérospatiale était une erreurgrave aux conséquences lourdes.La crise confirme les perspectivespour le marxisme. Gardonsconfiance dans ces idées, qui pro-gresseront dans la société et dansle PCF, et que sur la base de cesidées, le PCF accomplisse sa tâchehistorique : le renversement del’ordre capitaliste.

Yvan Coppin – Pas-de-CalaisAujourd’hui, à l’heure où le Particommuniste axe son congrèsautour de la diversité, il est impor-tant que l’ensemble des sensibili-tés ait la possibilité de s’exprimerà l’intérieur des structures natio-nales, départementales et localesde notre organisation. Il estaujourd’hui anormal qu’aucuncamarade ayant signé pour le texte« Renforcer le PCF, renouer avecle marxisme » ne soit présent et nepuisse participer aux travaux duConseil national, avoir la possibi-lité de s’y exprimer et de défendreles idées marxistes à l’intérieur denotre organisation. La démocratiedans le Parti s’obtiendra par laconfrontation des idées et non parla marginalisation de camaradesdéfendant des propositions diffé-rentes.�

LE VOTE SUR LE CONSEIL NATIONAL

Inscrits : 873 Votants : 844 Blancs et nuls : 26 Exprimés : 818

Liste conduite par Marie-George Buffet : 554 voix, soit 67,72 %

Liste conduite par Marie-Pierre Vieu : 134 voix, soit 16,30 %

Liste conduite par André Gérin : 84 voix, soit 10,26 %

Liste conduite par Nicolas Marchand : 46 voix, soit 5,62 %

Marie-George Buffet est réélue secrétaire nationale du Parti

communiste français.

La commission nationale de contrôle financier (présidée par Michel Duber-trand) et celle des conflits (présidée par Marc Brynhole) sont également élues.

Je verse: ………………………

Nom: ...................................................................... ........................

Prénom:..........................................................................................

Adresse : ..........................................................................................

.................................................................................................................

.............................................................Code postal........................

Chèque à l’ordre de “ANF PCF”

2 place du Colonel-Fabien - 75167 Paris Cedex 19

www.pcf.fr/souscrire�

Souscription

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34e Congrès du PCF : le Consei l national é lu

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Le nouveau Conseil nationalListe présentée par la

commission de transparence

des candidatures conduite

par Marie-George Buffet :

554 voix (67,73%)

BBUUFFFFEETT MMaarriiee--GGeeoorrggeeABILY GaëlleADENOT DominiqueAMORE MichelineANNE QUIN-VIARD LilianeANNOOT PierrickAPOURCEAU Cathy ASSASSI ElianeASTEGIANI Marie-FranceAUDOUBERT SabineAUGUSTE FrançoisAURY ThierryBAGNAROL PascalBARDEAU ElsaBARILLOT LoreneBARRE CamilleBAUQUEL JoëlleBAYLE SylvieBENOIST Lydie BESSAC Patrice BIDARD HélèneBOCCARA FrédéricBOCQUET Alain BOLLA AlainBOLZINGER Jean-François BONNERY StéphaneBONY VincentBORVO NicoleBOURSIER Marie-PierreBOUSQUET Jean-Louis BOUSSINOT AnnetteBRAMY HervéBROSSAT IanBRULIN CélineBRYNHOLE Marc CADAYS CorinneCAILLOUX GisèleCARBONNIER MichèleCARLIEZ Joël CARMOUSE Michèle CARRAZONI AmandineCELTON SophieCHABALIER JacquesCHANVILLARD Isabelle CHASSAIGNE AndréCIRERA DanielCOHEN LaurenceCOHEN-SEAT PatriceCOLONEAUX StéphaneCOMPAIN XavierCOPPOLA Jean-Marc CORBEAUX EricCORNEVIN Jean-Pierre CROQUETTE MartineDAGUERRE CathyDANGLOT Jean-ClaudeDARTIGOLLES OlivierDE ALMEIDA IsabelleDELMAS Chantal

DEME AmadouDEMESSINE MichelleDENIS PhilippeDERKAOUI MeriemDHARREVILLE PierreDIMICOLI YvesDIONNET BrigitteDUBERTRAND Michel DUMAS CécileDUMAS CécileDURAND DenisEVERBECQ MarcEYCHART Marie-ThérèseFATH JacquesFAVIER ChristianFAYAUD SimoneFERNANDEZ GaétanFINET ColetteFITER Françoise FROSTIN Jean-LouisGARCIA NadineGARCIA NicolasGARNIER GillesGAUTHIER ElisabethGAYRAUD MartineGEBUHRER OlivierGENEVEE Frédéric GIBELIN Jean-lucGOBERT Marie-JeanneGOMEZ ManuelaGONCALVES ValérieGONTHIER-MAURIN BrigitteGOYET ThierryGRUNER MichèleGUICHE FrançoiseGUZMAN MichèleHALOUI Fabienne HAYOT AlainHELAL KarimHENIN JackyHERNANDEZ AuroreIBORRA JulienINJEY Robert JACQUART FrançoisJARRY KarineJEANTILS JosianeJLALJI BrahimJOLY PascalJUTEL ChristianKACEL NadhiaKOSTER Jean-VincentKRARIA YaminaLABORDE SébastienLACAZE PierreLAFAURIE AnneLAHELLEC GérardLATOUR PatriciaLAURENT MichelLAURENT PierreLE HYARIC PatrickLE MOING Jean-LouisLE POLLOTEC Yann LEBAIL DanièleLECROQ EmilieLEDROLLE Isabelle

LEFLON MichèleLEJARRE BéatriceLOUMI SabrinaLUNEL WilfridMATHURIN IsabelleMAZET AnnieMAZET GérardMAZUY LouisMENDELSOHN Christine MERCIER CélineMO ColetteMOKRANI MedhiMONNET YannickMOULY FranckMUZEAU RolandNEGRE Jean-CharlesOBADIA AlainPALLOIX Marie-Françoise PARMENTIER AlinePARNY FrancisPELLICER DavidPEREZ MartinePERNOT MireillePEYGE CatherinePHILIPPE KatiaPOLY HervéPOURRE FabiennePRIMET RaphaëlleRAUZE MarjolaineRELINGER JérômeRICA MichelRONDEPIERRE DenisROULOT EricROUMEJON MarcROUSSEL FabienRUIZ Jean-MichelSALON Jean-PaulSANDOVAL VéroniqueSATGE DominiqueSAVARY NadineSAVOLDELLI PascalSFRECOLA AlainTEALDI Jean-FrançoisTORREZ-VEIT BéatriceVALEYRE FrancineVAUVILLIERS SylvieVERMOREL NathalieVIEU-CHARRIER CatherineVIEUX-MARCAUD Marie-FranceVOIR PatriceWOJCIECHOWSKY BozenaWURTZ FrancisZAMICHEI IgorZOUGHEBI Henriette

Liste Marie-Pierre Vieu :

134 voix (16,38%)

176 candidats validés.

Sont élus :

VVIIEEUU MMaarriiee--PPiieerrrreeCALABUIG BernardGRADOR DominiqueMANSAT Pierre

LORAND IsabelleMATHIEU PierreCHASTAGNER MagalieALFONSI GillesTRICOT CatherineMARTIN ChristianLARUE SylvieBRIANT GéraldJAOUEN RositaSTIERLIN PhilippeBARBE CaroleBANDINI DimitriTRICOT-DEVERT SylviePROULT DavidNEMO Marie-LuceHERVY Christian DELPAS KarineAUTES ErwanBERGER CendrineBRAOUZEC PatrickCASSAN LilianeGATIGNON StéphaneJOLLET AnneALAPETITE JulienDECAN Françoise

Liste André Gerin :

84 voix (10,27%)

168 candidats validés.

Sont élus :

GGEERRIINN AAnnddrrééBURRICAND Marie-ChristineKARMAN Jean-JacquesANDREANI CarolineDANG-TRAN EmmanuelFAINZANG ClaudeBERNABE FrédéricNEGRI DominiqueJALADE EricDEBEAUVAIS FabienneBARBAZANGE PaulBENOIT FlorianeMEYER Jean-PierreBECOURT CorinneTABAGLIO ChristianNOIZET PascualeDE POILLY Alain

Liste Nicolas Marchand :

46 voix (5,62%)

168 candidats validés.

Sont élus :

MMAARRCCHHAANNDD NNiiccoollaassROUSSILLON MarineSANCHEZ RichardSTANCIU MoniqueDURAND Jean-MarcBARAN FrançoiseBORELLY PascalMARTIN CatherineJANVIER Alain

La Commission nationale des conflits

BBRRYYNNHHOOLLEE MMaarrcc,, PPrrééssiiddeennttBONY Vincent - BRUN MoniqueGOITA Isabelle - LOUAIRE MartinePEREA Laurent - PONDEMER Claude

Commission nationale de contrôle financier

DDUUBBEERRTTRRAANNDD MMiicchheell,, PPrrééssiiddeennttAURY Thierry - CARO FrançoiseLEBFEVRE Joël - LEMEUR SylvieLOPEZ Fernande

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34e congrès le discours de clôture

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On nous avait promis un Congrès à feu et à sang, desfractures, une oraison funèbre. A tel point que jesuis arrivée jeudi avec le ventre noué ; je ne recon-

naissais plus mon parti dans les articles que je lisais dans lapresse. Mais les communistes ont préféré le débat, l’échange,la détermination à changer le monde. Vous avez préféré lamodernité de notre combat face au système capitaliste. J’aientendu de la révolte, de l’envie de riposter face à la droite,des idées pertinentes pour sortir notre pays de la crise. Ethonnêtement, si j’osais faire un comparatif avec tout ce quej’entends dans les médias de propositions contre la crise, onpeut être fiers.Et l’on a d’autant plus de raisons d’en être fiers que noussommes, comme tous les citoyens, concernés par cette crise.Comme salariés de l'audiovisuel public ou agents deLa Poste, comme ouvriers syndicalistes ou professeursmobilisés, comme élus aux côtés des populations, nous som-mes, nous les communistes, dans la vie et dans les luttes. C'estça qui fait notre ancrage populaire.Et c’est pourquoi nous avons entendu, dans nos débats, tousles interrogations, les exigences, les envies qui s’exprimentdans le pays et que partagent les communistes. Et toutes cesparoles ont dit cette recherche permanente des innovationsnécessaires pour trouver les voies du changement, les voies dela plus grande efficacité, les voies de grandes victoires futu-res pour notre peuple ! Il s'agit, comme nous l'avons décidétrès majoritairement dans le vote de notre base commune,d'être suffisamment confiants en nos valeurs pour savoir sesaisir systématiquement de tous ces progrès qui effleurentdans notre société ; il s'agit d'être toujours du côté de la curio-sité, de la créativité, de l'inventivité. Il s'agit de la même façond'être suffisamment sûrs de notre engagement, de notre pro-jet pour s'engager pleinement dans les fronts progressistes lesplus larges entre toutes celles et tous ceux qui portent ausside la résistance, du progrès social, de l'émancipationhumaine.Il n'y avait pas de peur dans ce Congrès, mais de la comba-tivité.Cette combativité, c'est par exemple après la rencontre-débatque l'on organise dans son usine sur l'avenir de l'automobile,proposer là encore de tenir ces réunions dans la durée pourlà encore avancer, avec tous les ouvriers, les cadres, les élus,les habitants de la région, sur toutes les réponses politiquesqu'exige le développement durable de notre industrie.(…)Cette combativité, c'est aussi cette capacité à faire lever ledébat sur la société qui pourrait être la nôtre, et de ce faitparticiper à la constitution d’un rassemblement populaire,des mobilisations les plus larges possibles pour au pouvoirchanger enfin la vie ! Et c'est cette combativité que tous ettoutes ensemble, militantes et militants communistes, nousavons décidé de déployer le plus efficacement possible enengageant les transformations de notre parti.

Poursuivre le PCF et le transformer

Beaucoup a été dit sur cette question des « transformations ».Les communistes ont décidé de poursuivre le Parti commu-niste français et de le transformer, l’un ne va pas sans l’au-tre. C'est ce choix démocratique qui fonde aujourd'hui notretravail. Notre travail à toutes et tous. J'ai entendu quelquefois dans des interviews que ce parti était incapable de seréformer. Eh bien avec vous je fais le pari de notre intelli-gence collective. Je fais le pari de notre humanisme collectif.Je fais le pari de notre volonté de changer les choses pourdire oui, ces transformations nous allons les mener à bien etnous allons les effectuer tout en étant dans l’action !Vous avez élu la nouvelle direction de notre parti.Cette direction a un mandat clair, le texte que vous avezadopté. Je dis aux camarades des autres listes élus au Conseilnational : travaillons-y tous et toutes ensemble. Vous pouvezcompter sur moi pour animer ce travail collectif. Une foisque nous aurons mis en place le comité exécutif et la coordi-nation sous l'impulsion de Pierre Laurent, la nouvelle équipeprendra très rapidement les initiatives nécessaires et je feraitout pour que cette nouvelle équipe puisse très rapidementêtre en pleine responsabilité.Nous allons donc engager ce travail pour que, dans la proxi-mité militante et la bataille politique nationale, nos idéesheurtent de front le fatalisme ambiant, aiguillent la colère enespoirs de changement, fassent monter une nouvelleconscience de classe à l'image des réalités sociales de notreépoque ! Ce week end, il y a bien eu un événement à gauche.Il s'est déroulé ici, dans cette salle à La Défense. Ici, ce sontles représentants d'un collectif militant de plus de 130 000

hommes et femmes au contact quotidien de millions de nosconcitoyens, des hommes et des femmes engagés dans lemonde syndical, dans le monde associatif, élus dans de trèsnombreuses collectivités locales qui se sont réunis. Et ici, cecollectif humain a décidé de se transformer pour, dans ladurée, avec le peuple de gauche, ouvrir de grandes perspec-tives de progrès social et démocratique ! Depuis des annéesnous dénonçons le système capitaliste. Nous avançons despropositions, une visée, un projet pour dépasser ce systèmequi impose ses logiques mortifères à tout ce qui fait notre vie.L'eau, l'air, l'énergie, privatisés ! La culture, l'éducation, lapensée, marchandisés ! Les hommes et femmes dominés etexploités.On nous dit qu'il n'y a pas d'alternative et qu’il faudrait justemoraliser ce système ! (…) Eh bien si ! Nous pensons commebien d'autres qu’un autre monde est possible. Les forces pro-gressistes ont, ces dernières années, perdu la bataille du lan-gage. Et les exploités, les dominés, tous ces hommes et cesfemmes ont perdu le droit de nommer les choses par leurnom. Nicolas Sarkozy nous a même volé le travail pour lais-ser ces copains coquins nous exploiter ! Et aujourd’hui onn’a plus droit de dire chômage technique. Il faut dire activitépartielle. Il ne faut plus dire exploitation. Il faut dire créa-tion de valeur ! Il ne faut plus dire licenciements, mais plansocial !Aussi, chers camarades, prenons l’engagement de regagner labataille des mots utiles à la lutte des classes contemporaine.Et prenons l’engagement d’oser toujours parler de ce quifâche les possédants. Osons parler des salaires, de laïcité, durejet du tout sécuritaire, de notre croyance en la possibilité deréussite de chaque enfant ou de notre combat contre toutesles violences faites aux femmes ! Et plus que jamais, soyonspartie prenante de tous les mouvements sociaux en cours età venir. De la communauté éducative à la bataille contre laloi Boutin en passant par les luttes contre le chômage tech-nique et les plans de licenciements ; ou pour le service publicaudiovisuel !

Des fronts progressistes pour changer

J'entends que l'horizon est bouché à gauche ! Eh bien ce bou-chon, nous allons le dynamiter avec ces espaces de luttes etde débats que l'on aura contribué à faire vivre dans nos vil-les et nos entreprises, avec ces idées que l'on saura rendredominantes dans la bataille idéologique, avec notre résolu-tion permanente à dialoguer et à construire avec toute la gau-che ! Nous allons le dynamiter pour ouvrir un large frontd'espoirs et de possibilités de changement réel ! J’ai beaucoupentendu ces quatre jours l’exigence d’un Congrès pour l’ac-tion ! Je suis d’accord. Toute la combativité que nous avonsmontré ce week-end, à nous maintenant de la déployer le pluslargement possible dans la société.Nous avons hier participé au soutien du pouvoir d’achat. 40millions d’euros ont été distribués aux travailleurs de LaDéfense ! Plus sérieusement, notre campagne « La Bourse oula vie », je vous fais la proposition de lui faire franchir unenouvelle étape.Je vous propose que fin janvier, nous tenions une grande ini-tiative nationale de rassemblements populaires sur tous lessites de production touchés par la crise, les sites industriels,les banques, les pôles d'emplois tertiaires comme ici à laDéfense ! Avec les salariés, avec nos élus et les populationsconcernées, nous pourrons faire bloc, nous pourrons fairenombre pour dire tous ensemble, partout en France, « il n'ya pas de fatalité à la crise » !Et en parallèle, je vous propose d’être à l’initiative d’unegrande campagne de défense des libertés ! Entre les attaquescontre le pluralisme dans les médias, la prison à 12 ans et lamise au pas de la justice, le climat de peur entretenu par ladroite, la concentration extrême des pouvoirs entre les mainsde Nicolas Sarkozy, les chasses aux sans-papiers, l’asphyxieorganisée des communes et de la démocratie locale, les res-trictions des droits des députés à l'Assemblée nationale,l’abandon du mouvement associatif, la coupe est pleine.C’est notre République, celle du peuple, qu’ils sont en traind'assassiner ! Et la République, il est hors de question quenous la laissons dépérir sans réagir ! Ce sont nos droits, cesont nos libertés, ce sont nos formes de vie commune qui sonten jeu ! Alors oui lançons une grande campagne « touche pasà nos libertés » !Aussi je vous fais la proposition de travailler, au plus vite, àun appel pour constituer un large front politique, syndical,associatif, citoyen de défense et de promotion des libertés !Enfin, chers camarades, cette année sera aussi l’année del’Europe ! L’Europe que nous voulons n’est pas celle des

grands d’Europe qui hier se sont à nouveau retrouvés ensommet européen.Ils ont décidé de continuer l'Europe libérale et de forcer lesIrlandais à ravaler leur NON au traité de Lisbonne.Dès hier, contre ce coup d’Etat, nos amis du Sinn Fein sontentrés en campagne ! Eh bien nous aussi soyons en campa-gne !

Des objectifs d’actions

C'est pourquoi je vous propose, dans la droite ligne de l'ap-pel voté par le Conseil national le 24 octobre, de porter enEurope la volonté de changement qui se nourrit, jour aprèsjour, des puissantes luttes sociales qui se multiplient dansnotre pays et sur tout le continent !Oui entrons en campagne pour de nouvelles règles du jeu cas-sant la domination de la finance et des multinationales. Pourun nouveau modèle social-européen privilégiant la coopéra-tion et l'échange. Pour le développement durable et une réelledémocratisation de l'Europe. Pour une Europe libérée de latutelle américaine et de l’OTAN et de la guerre, une Europequi soit un levier pour changer le monde ! Et le 4 avril, àStrasbourg, à la manifestation contre les soixante ans de l’Al-liance atlantique! Le PCF sera en nombre et se fera entendre!Et je réitère ici cet appel aux forces politiques et sociales, auxfemmes et aux hommes représentatifs des courants politiquesprogressistes, comme du mouvement syndical, social et asso-ciatif, dans toute leur diversité, qui partagent de tels objectifset se reconnaissent dans cette démarche. Ensemble, avec nospartenaires de tout le continent, nous pouvons faire ce largefront progressiste européen pour faire événement, en juin, etobtenir un score permettant que des députés communistes etdes députés partageant cette volonté de transformer l'Europesoient nombreux au Parlement européen.Enfin, en étant dans ce combat politique, ces luttes et cescampagnes, auprès de tous nos concitoyens, nous pourronsfaire vivre les choix adoptés hier !A cette fin, je vous propose de lancer au plus tôt une largeadresse à tous ces hommes et ces femmes qui sontaujourd’hui et seront demain victimes de la politique de ladroite et qui veulent réagir et se battre !Je vous propose une adresse leur ouvrant largement les por-tes de notre parti, une adresse offensive pour mieux faireconnaître nos objectifs, une adresse populaire allant à contre-courant de tous les fatalismes, une adresse ambitieuse faisantpart de notre détermination à être d’un nouvel espoir à gau-che !Ces hommes et ces femmes ont leur place dans ce Parti, leparti communiste français. Ils y ont leur place pour fairerayonner leurs exigences et leurs idées, donner plus de forceà leur mobilisation. Ils y ont leur place pour lui donner uneplus grande efficacité, une plus grande influence !Chers camarades,Nous avons avec ce congrès ouvert une nouvelle page denotre combat. Nous sommes enfin pleinement entrés dans cenouveau siècle où fleurissent à nouveau sur la planète cesidées de partages et de commun qui nous sont si chères.Et c'est bien cela qui nous rassemble. C'est bien cela qui nousunit ! Aussi prenons bien la hauteur que requiert cette nou-velle époque et repartons au combat.Dans l’enthousiasme, avec toujours le souci de l’inventivité,avec l'état d'esprit de chercher toujours ce qui nous unit plu-tôt que ce qui nous divise, avec cette ouverture et cette déter-mination à rassembler, il y a un autre monde qui nousattend ! Permettez-moi d'ajouter une touche personnelle. Jeressens cet après-midi une immense fierté. Nous avons réussiavec ce congrès quelque chose de fort. Après toute cettepériode difficile que nous avons vécue après la présidentielleet les mois qui ont suivi, les communistes ont montré à la foisleur détermination mais aussi leurs immenses qualitéshumaines. J'ai envie de vous dire simplement merci à voustous et à vous toutes !Alors allons-y ! Nous avons tout à y gagner !�

Clôture du 34e Congrès

Allocution de Marie-George Buffet

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