D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

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DECLARATION LOI SUR L’EAU CREATION D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION SCEA DE MAILLY La Paillonnerie 18120 LAZENAY DOSSIER SUIVI PAR : Alexia JOURDIN | Julien CLOUZET 06 31 01 15 88 | 06 31 01 22 77 [email protected] [email protected] Date de réalisation : 10/06/2021 Dossier de déclaration Loi sur l’eau au titre de l’article R214-32 du Code de l’environnement www.centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr

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DECLARATION LOI SUR L’EAU

CREATION

D’UNE RETENUE

D’EAU POUR

L’IRRIGATION

SCEA DE MAILLY

La Paillonnerie

18120 LAZENAY

DOSSIER SUIVI PAR :

Alexia JOURDIN | Julien CLOUZET

06 31 01 15 88 | 06 31 01 22 77

[email protected]

[email protected]

Date de réalisation : 10/06/2021

Dossier de déclaration Loi sur l’eau au titre de

l’article R214-32 du Code de l’environnement

www.centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr

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RESUME NON TECHNIQUE

LA SCEA DE MAILLY produit des céréales et des cultures porte-graine sous contrat (oignon,

betterave). Aujourd'hui, l'agriculteur déjà irrigant veut sécuriser ses productions par la

création d’une retenue de 25 000 m3 située au lieu-dit Mailly, à Lazenay.

L'exploitation est située sur le bassin Arnon aval, en Zone de Répartition des Eaux du Cher.

Situés en zone intermédiaire, les sols de l'exploitation ont une faible réserve utile. L’irrigation

est la seule solution permettant de compenser ce handicap naturel et de garantir la pérennité

des cultures contractuelles à haute valeur ajoutée qui font vivre l’exploitation. Cependant,

avec le changement climatique, la répartition annuelle des pluies est modifiée avec moins de

précipitations sur de longues périodes en été. Ceci vide d’autant plus vite la réserve utile du

sol après chaque précipitation.

La SCEA DE MAILLY dispose aujourd’hui de trois forages d'irrigation qui dispensent de faibles

débits, notamment en période estivale. Ils sont par ailleurs régulièrement soumis aux

restrictions d'usages de l'eau du bassin de l’Arnon aval. La qualité d'irrigation n'est pas

assurée jusqu'en fin de campagne ce qui impacte les rendements mais aussi la levée des

porte-graine en septembre, et donc les revenus de l'exploitation.

L'objectif aujourd'hui serait de créer une retenue de 25 000 m3 pour substituer partiellement

les prélèvements estivaux de ces forages par des pompages l’hiver.

RAISONS POUR LESQUELLES LE PROJET A ETE

CHOISI PARMI LES ALTERNATIVES

Sur le bassin Arnon aval, les volumes estivaux seront réduits afin d'atteindre les volumes

prélevables définis dans le SAGE Cher amont et atteindre le bon état des eaux superficielles

et souterraines.

Le système de culture actuel de l’agriculteur est basé sur la production de culture de niche à

haute valeur ajoutée, tel que l’oignon porte-graine, la betterave porte-graine, la carotte

porte-graine, la trufficulture ainsi que des cultures de rente stockées telle que le maïs, le blé

et l’orge.

Plusieurs scénarii s’offrent à l’exploitant :

1) Arrêter l’irrigation de l’exploitation

Le système construit par l’exploitant depuis son installation en 1983, déjà initié par son père

avant lui, a consisté à diversifier les cultures céréalières typiques de Champagne berrichonne,

le blé et l’orge, par des cultures de niches à haute valeur ajoutée. L’exploitant a été

précurseur sur le territoire pour tester et pérenniser les cultures porte-graines telles que la

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carotte, la betterave et aujourd’hui l’oignon. L’irrigation a permis de décrocher les contrats et

de les maintenir jusqu’à présent.

La création de valeur ajoutée avec l’irrigation a été un choix stratégique, plutôt que de choisir

la voie de l’agrandissement. Stopper celle-ci signifierait une perte nette de revenus pour

l’exploitation de 136,45 ha de surface agricole utile (SAU). Qui plus est, les charges

d’amortissement du matériel d’irrigation, elles, continueraient, mettant en question la survie

de l’exploitation.

2) Diminuer son volume d’irrigation estival selon les prescriptions de l’organisme

unique AREA Berry dans sa proposition de plan annuel de répartition

En ne gardant l’irrigation que pour les cultures contractuelles, l’exploitation devrait substituer

totalement la sole en maïs par des cultures d’hiver, à savoir le blé ou l’orge par exemple.

Cependant, ces espèces étant déjà présentes, les rotations culturales seraient raccourcies et

pourraient entraîner de nombreux écueils agronomiques tels que l’augmentation des

maladies et de la pression des ravageurs, la diminution des rendements, l’apparition de

résistances aux traitements et surtout une mauvaise rentabilité économique. L’installation du

fils de l’exploitant dans les prochaines années et le maintien de la main d’œuvre permanente

et saisonnière seraient donc totalement remis en cause.

3) Stocker ses volumes d’eau estivaux dans une retenue étanche et déconnectée du

milieu avec un remplissage en hiver par son forage

Pour conserver ses cultures de diversification et développer cette production de niche,

l'agriculteur souhaite substituer tout ou partie de son volume d'eau estival actuel pour le

transformer en prélèvement hivernal stocké. L’impact des prélèvements sur l’étiage serait

donc nul puisque l’hiver est la période de hautes eaux des ressources souterraines et

superficielles.

Par ailleurs, l’exploitant s’inscrit dans une démarche de réflexion globale pour diminuer

l'impact des prélèvements pour l'irrigation. C’est pourquoi il s’est engagé dans le GIEE

System'eau avec huit autres agriculteurs. L'objectif est d'adapter les exploitations irriguées au

changement climatique.

De plus, la gestion de l'irrigation sur l’exploitation est optimisée depuis 3 ans avec l’utilisation

du bilan hydrique Net-irrig proposé par la Chambre d’agriculture du Cher. L’exploitant a déjà

réussi à économiser des tours d’irrigation grâce aux indicateurs proposés.

Des cultures de diversification pourront également être introduites dans le système, comme

par exemple la luzerne, qui est peu gourmande en eau.

Le projet de création de retenue d’eau hivernale pour l’irrigation est mûrement réfléchi par

l’exploitant et s’intègre dans la volonté de pérenniser l’entreprise pour la transmettre à son

fils.

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1) IDENTIFICATION DU PETITIONNAIRE

SCEA de MAILLY

La Paillonnerie, 18120 LAZENAY

N° SIRET : 42219462100021

Exploitant : James GOUSSARD

Tél : 06 60 59 75 65

Mail : [email protected]

2) LOCALISATION DU PROJET

Département : Cher

Commune : Lazenay

Lieu-dit : Mailly

Parcelles cadastrales : ZE 0049

Coordonnées Lambert 93 : X = 631432 Y = 6662837

Code et nom de la masse d’eau au sens de la directive cadre sur l’eau : GR0334b « L’Arnon

depuis la confluence de la Théols jusqu’à la confluence avec le Cher »

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Figure 1 : Extrait de la carte IGN (source : Géoportail)

Figure 2 : Photographie aérienne du projet (source : Géoportail)

L’exploitation

Le projet de retenue

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Figure 3 : Extrait du parcellaire cadastral (source : Géoportail)

3) NATURE, CONSISTANCE ET OBJET DE L’OUVRAGE ET

RUBRIQUE DE LA NOMENCLATURE

NATURE, CONSISTANCE ET OBJET DE L’OUVRAGE

Le projet consiste à créer une retenue d’eau individuelle, déconnectée du milieu naturel, pour

l’usage d’irrigation.

Elle sera remplie en période hivernale par un prélèvement à partir de forages existants en

substitution d’un prélèvement en période estivale.

La surface en eaux de la retenue s’élèverait à 6 120 m², soit inférieur au seuil de 3 ha pour les

dossiers de déclaration Loi sur l’eau.

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Figure 4 : Plan du projet (source : GéoBTP Bernardeau)

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Figure 5 : Coupes du projet (source : GéoBTP Bernardeau)

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Caractéristiques de la retenue

Tableau 1 : Caractéristiques de l'ouvrage

Surface d’emprise du projet (digues +

surface en eau)

9 988 m²

Surface du plan d’eau 6 120 m²

Profondeur maximale 138,90 m au niveau de l’angle nord-est de la

digue (soit une profondeur de 3 m)

Hauteur d’eau maximale 145,10 m au niveau de la revanche, soit au

plus (coin nord-est, intérieur) : 6,2 m

Profondeur de l’excavation réalisée 4,48 m (au maximum)

Hauteur de la digue (h) 4,30 au plus (digue nord-ouest, extérieur)

Avec niveau haut : 145,90 m et niveau le plus

bas : 141,6 m

Volume d’eau utile (V) 25 000 m3

Classe de barrage

selon l’article R214-112 du code de

l’environnement

Hors classe

- 2 m < h < 5 m

- V < 0,05 Mm3

- présence d’une habitation dans les 400 m

Linéaire de digue 346 m (longueur prise au milieu de la digue)

Largeur en crête de la digue 5 m

Largeur en pied de la digue 20 m au plus large

Pente des talus de la digue Intérieure 1H/2V, extérieure 1H/2V

Type de déversoir Tuyau PE lisse diamètre interne 0,20m

Capacité de débit du déversoir 0,06m3/s pour une pluie centennale de 30 min

Largeur du chenal d’évacuation 0,20 m

Profondeur du chenal d’évacuation 0,115 m

Nature des matériaux composant la digue Terre prise in situ

Nature des matériaux assurant l’étanchéité Géomembrane PEHD 1,5 mm

Emprunt des matériaux In situ

Vidange de fond Tuyau en fond de bassin communiquant avec

un puits dans la digue. Pompage dans ce

puits. Altitude du tuyau : fond + 10 cm

Revêtement anti-batillage Géomembrane PEHD 1,5 mm

L’étude géotechnique montre que le projet est réalisable avec les matériaux du site présents

en quantité suffisante et en qualité satisfaisante.

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Un levé topographique sera réalisé après travaux pour déterminer le volume d’eau réellement

stockable et vérifier la hauteur de digue.

Modalités d’exécution des travaux

Les travaux seront réalisés par l’entreprise GéoBTP Bernardeau, basée à Lignières (18). Celle-ci

dispose de nombreux engins mécaniques adaptés au terrassement de la retenue : pelles,

dumpers, bulldozer, compacteurs, atelier de traitement de sol. L’équipe est également

spécialisée dans la pose de géomembrane depuis de nombreuses années. L’entreprise fait

appel à un laboratoire extérieur pour vérifier la qualité des matériaux in situ.

Les étapes du chantier sont les suivantes :

- Amenée du matériel et implantation

de l’ouvrage avec le géomètre interne

à l’entreprise,

- Décapage et mise en stock des terres

végétales (1),

- Ancrage des futurs remblais (2),

- Terrassement pleine masse (3),

- Compactage des digues (4)

- Réglages des talus et fond (5),

- Drainage des eaux souterraines (6),

- Drainage des gaz (6),

- Etanchéité par géosynthétiques (7),

- Contrôles (8),

- Remise en état et réception du

chantier.

Le chantier est prévu à la belle saison, quand

les sols sont portants, à savoir septembre-

octobre 2021. Ce calendrier peut évoluer

selon les conditions météorologiques.

L’entreprise de terrassement dispose d’un kit

antipollution pour faire face au risque de pollution

par les hydrocarbures avec notamment de l’absorbant et des boudins anti-dérive.

Les travaux seront exécutés par une entreprise spécialisée et expérimentée, dans les règles de

l’art.

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Figure 6 : Etapes du chantier (source : Géo

BTP Bernardeau)

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Nature de l’alimentation en eau

Tableau 2 : Caractéristiques de l'alimentation en eau de la retenue

Origine du remplissage Forage n°F18124001,3 et 5

Ressource en eau sollicitée Nappe souterraine des Calcaires du

Jurassique supérieur

Prélèvement catégorisé NON IMPACTANT

(source : AREA Berry, 2021)

Période de remplissage Possible du 1er novembre au 31 mars, en

favorisant la période du 15 décembre au 31

mars, période de hautes eaux des nappes

souterraines sollicitées

Volume annuel maximum autorisé du forage 74 882 m3

Volume pompé en hiver prévisionnel 25 000 m3

Débit de remplissage 55m3/h

Durée de remplissage 19 jours

Caractéristique du rejet par trop plein

La revanche de la retenue correspond à 50 cm en-dessous du niveau de la digue dans le cas

du projet.

Le trop plein sera évacué par un déversoir en tuyau annelé enterré dans la digue. Il sera situé

à l’angle nord-ouest de la retenue.

L’eau évacuée s’écoulera ensuite à travers un chenal d’évacuation enherbée le long de la

pente de la digue extérieure en direction d’une fosse de dissipation. L’eau rejoindra une noue

enherbée ou une buse enterrée. Cette dernière acheminera l’eau vers une buse de drainage

existante en contre-bas (représentée en pointillés rouge sur la figure ci-dessous). Celle-ci

rejoint un fossé de drainage, à proximité du Domaine de Courtaubout. Celui-ci se jette

ensuite dans le ruisseau de Lury-sur-Arnon.

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Figure 7 : Plan du projet

Le déversoir de crues est dimensionné pour permettre la gestion des débits en situation

exceptionnelle de crue et en cas de dysfonctionnement du dispositif de remplissage.

La disposition 1E-3 du SDAGE Loire-Bretagne, bien qu’elle ne concerne pas les retenues de

substitution, stipule que le déversoir de crue doit pouvoir évacuer une crue centennale. Cette

recommandation a donc été prise comme référence pour calculer les dimensions du

déversoir.

Calcul des débits de crue centennale

Le projet de retenue draine un bassin versant égal à la superficie du miroir d’eau, soit 0,612

hectare, car elle est déconnectée du réseau hydrographique.

Les débits de crue sont calculés par la méthode dite rationnelle en utilisant les coefficients de

Montana de la station Météo France de Bourges.

La méthode rationnelle permet de caractériser les débits de crues de petits bassins versant

ruraux lorsqu’on connaît la surface totale du bassin versant, le coefficient de ruissellement

équivalent et l’intensité de la pluie ramenée sur le temps de concentration.

Q100 = Cr * I * A / 3,6

Avec :

Q100 le débit de crue centennale (m3/s),

Cr le coefficient de ruissellement,

I l’intensité de la pluie sur une durée t (mm/h),

A la surface du bassin versant (km²).

Ici, la retenue est totalement déconnectée du bassin versant avec 4 digues étanches. C’est

pourquoi la surface A correspond à l’hectare de miroir d’eau, soit 0,00612 km².

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Le coefficient de ruissellement Cr d’une surface en eau est égal à 1.

L’intensité I est obtenue à partir des coefficients de Montana de la station de Bourges pour la

détermination des débits de retour 100 ans.

I (t) = a * t(1-b)

Avec :

a et b les coefficients de Montana (obtenus auprès de MétéoFrance),

t les temps de concentration (min).

Tableau 3 : Intensité de remplissage de la retenue obtenue à l'aide des coefficients de Montana lors d'une

pluie centennale

t (en min) 6 15 30 60 (1h) 120

(2h)

180

(3h)

360

(6h)

1440

(24h)

Pluies 6min à 1h

I(t) = 7,843*t(1-0,535)

18,044 27,629 38,137 52,641

Pluies 1h à 6h

I(t) = 23,216*t(1-0,801)

52,437 60,193 65,251 74,902

Pluies 6h à 24h

I(t) = 45,632*t(1-0,917)

74,378 83,448

Par application de la formule de la méthode rationnelle, les résultats de débits de crue

centennale calculés avec les différents temps de concentration testés sont présentés dans le

tableau suivant.

Tableau 4 Calcul des débits de crue centennale en fonction du temps de concentration

t (min) 6 15 30 60 (1h) 120 (2h) 180 (3h) 360 (6h) 1440

(24h)

Q100 (m3/s)=

I(t)*0,00612/3,6 0,03 0,05 0,06 0,09 0,10 0,11 0,13 0,14

Dimensionnement du déversoir de crue

Les déversoirs de crue permettent l’évacuation de l’eau dès que le niveau monte au-delà de

la capacité du trop-plein. Il s’agit donc d’un dispositif qui évacue l’eau de la réserve en aval

de la digue sans que celle-ci ne subisse d’érosion.

Une fois la cote maximale atteinte, le débit de crue centennal entrant doit être évacué par le

déversoir de crue. La référence prise pour le dimensionnement est une pluie de 30 min.

1) Cas d’un déversoir laminaire :

(Source : Mémoire technique, ASA DU CEOU AMONT)

Les dimensions du déversoir à mettre en œuvre s’obtiennent par le calcul suivant :

Ld = Qe / (0,4 * hd * √2ghd)

Avec :

Ld la largeur du déversoir en m,

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Qe le débit à de crue centennale à évacuer au niveau du déversoir pour une pluie de

30 min = 0,06 m3/s,

hd la hauteur admissible sur le déversoir en m, à savoir au maximum la hauteur de la

revanche.

g le champ de pesanteur soit 9,81 m/s-²,

Figure 8 : Schéma d'un déversoir (source : Géonat)

La largeur minimale du déversoir rectangulaire s’élève à 0,10 m.

D’un point de vue technique et économique, au regard des très faibles dimensions obtenues

pour un déversoir rectangulaire, il est préférable d’étudier l’utilisation d’un tuyau enterré (PE).

2) Cas d’une canalisation déversante :

(Source : Séminaire VSA/EPFL Hydraulique des canalisations, Lausanne, 2013)

Figure 9 : Fonctionnement du système d'évacuation d'eau

Revanche :

0,50 m

Digue : 2,2 m

Largeur :

0,10 m minimum

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Le diamètre d du tuyau à mettre en œuvre peut être obtenu à l’aide de la formule de

Manning-Strickler :

Qt = Kt x St x Rht2/3 x √it

Avec :

St la surface mouillée du tuyau (m²) avec pour un tuyau plein :

St = d²/4 x π

Rht le rayon hydraulique du tuyau (m), obtenu en divisant la surface mouillée St par le

périmètre mouillé Pt ;

Pt = π x d

Rht = d / 4

It la pente motrice de l’écoulement (m/m).

Kt le coefficient de débit ou nombre de Strickler du tuyau (m1/3.s-1)

Selon le Guide d’emploi des canalisations PE et PP en assainissement, publié en 2013

par le Syndicat des Tubes et Raccords en Polyéthylène, le nombre K à prendre pour

un tuyau en Polyéthylène lisse est de 90 m1/3.s-1

La formule de Manning-Strickler est valable en considérant 3 hypothèses :

(H1) Qe conduit au remplissage complet de la conduite.

(H2) L’écoulement est uniforme. Cette condition se réfère à une situation d’équilibre entre les

forces gravitaires, moteur de l’écoulement, et les forces de frottement. L’écoulement est alors

stabilisé et il en résulte que la pente longitudinale de la conduite, la ligne d’eau et la ligne

d’énergie, correspondant à la perte de charge par unité de longueur de la conduite, sont

parallèles.

(H3) L’écoulement est turbulent rugueux. Cette condition implique que les forces de viscosité

n’ont plus d’influence et que seule la rugosité de surface est responsable de la perte de

charge.

Remarque : Il est possible de valider (H3) en vérifiant les deux conditions ci-dessous

18 < Kt < 87 m1/3.s-1 condition admise car Kt=90 est proche de l’intervalle,

Kt < 170 x (i² x Qe)1/30 condition validée car Kt < 123,9

(H3) est validé : l’écoulement est bien considéré comme turbulent rugueux.

Par conséquent, pour un tuyau PE (polyéthylène lisse), incliné de 2° (0,03 m/m) :

d8/3 = Qe / [ Kt x π/4 x 1/42/3 x √it ]

d8/3 = 0,06 / 90 x (3,14/4) x (1/4)2/3 x √0,03

d = (0,01)3/8

d = 0,19

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D’après la formule de Manning-Strickler, afin d’évacuer le trop plein lors d’une pluie

centennale de 30 min, le diamètre intérieur minimal du tuyau PE sera de 19 cm. L’entreprise

pourra donc installer un tuyau de 20 cm de diamètre interne, facilement disponible sur le

marché.

Dimensionnement du chenal d’évacuation

En sortie du déversoir, côté externe de la digue, le trop plein d’eau rejoindra un chenal

d’évacuation. Au vu des faibles débits à évacuer, il s’agira d’une noue enherbée de forme

rectangulaire.

Le principe du dimensionnement de cette dernière repose également sur la formule de

Manning-Strickler :

Qe = Kc.Sc.Rhc2/3. √ic

Avec :

Qe le débit à évacuer en cas d’une crue centennale de 30 min en m3/s,

Kc le coefficient de Strickler, ici 50 m1/3/s pour une surface enherbée (source : Traité d’hydraulique à surface libre, G. Dégoutte),

Ic la pente motrice de l’écoulement (m/m), soit la pente de la digue : soit 0,5 m/m

Rhc le rayon hydraulique (m) du chenal, avec Rhc = Sc/Pc

Pour une conduite rectangulaire et en considérant, à nouveau, que Qe conduit à son

remplissage complet :

Sc la section hydraulique (m²) du chenal avec S = y * Lc, avec :

y le tirant d’eau dans le chenal

Lc la largeur du chenal

Pc le périmètre mouillé (m) du chenal avec Pc = 2(y+Lc)

En fixant la largeur du chenal Lc à 20 cm, il est possible de résoudre l’équation suivante :

yLc x yLc2/3

/ 2(y+Lc)2/3

= Qe / (√ic x Kc)

Soit 0,2y * (0,2y)2/3 / 2*(y + 0,2)2/3 = 0,06 / (√0,50 * 50)

= 0,017

La solution unique de cette équation, résolue à l’aide du Logiciel Mathepower, est y = 0,115

Pour évacuer le trop plein lors d’une pluie centennale de 30 min, le chenal d’évacuation aura

des dimensions minimales de 20 cm de largeur et 11,5 cm de profondeur.

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Dimensionnement de la fosse de dissipation d’énergie

(Source : Traité d’hydraulique à surface libre, G. Dégoutte)

Le chenal d’évacuation de crue se termine par une fosse de dissipation afin d’atténuer

l’énergie de flux et éviter l’érosion des terrains en aval. La transition du régime torrentiel

(nombre de Froude F>1) au régime fluvial (F<1) provoque un ressaut hydraulique où la

hauteur d'eau h s'accroît brusquement pour passer de h1 à h2 (cf. figure ci-dessous).

Figure 10 : schéma d'un chenal d'évacuation de crue et d’une fosse de dissipation

Le nombre de Froude est le rapport entre l'énergie cinétique et l'énergie potentielle

gravitationnelle. L'expression de ce nombre pour une section rectangulaire est :

Fc = Vc / √gh

Avec :

- V la vitesse de l’écoulement dans le chenal (m/s) avec la formule de Manning-

Strickler :

Vc = Kc.Rhc2/3√ic

Or, Rhc = Sc/Pc = 0,115*0,20 / 2(0,115+0,20) = 0,04

D’où V = 50*0.042/3*√0,5

soit V = 3,9 m/s

- g l’accélération de la pesanteur soit 9,81 m/s-²,

- h la hauteur d’eau dans le canal, soit 0,115 m.

D’où F = 3,9 / √(9.81*0,115) = 3,66

Ici F = 3,66. L’écoulement est bien en régime torrentiel à l’entrée de la fosse de dissipation. Il

faut déterminer la longueur Lj de celle-ci afin de dissiper l’énergie du trop-plein d’eau et

éviter l’érosion des terrains à l’aval.

L’équation de Bélanger permet de calculer la profondeur du ressaut h2 :

h2 = h1 * ½[√(1 + 8Fc²) – 1]

Avec :

- h1 la hauteur d’eau à l’entrée de la fosse de dissipation d’énergie de 11,5 cm

h2 =0,115*0,5*[√(1+8*3,66²)-1]

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Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 18

h2 = 0,60

Pour un débit de 0,06 m3/s, la hauteur du ressaut h2 est de 0,60 m.

Pour finir, la longueur du bassin de dissipation d’énergie est obtenue grâce à la formule de

Smetana :

Lj = 6 (h2-h1)

D’où : Lj = 2,88 m

La formule de Sinniger et Hager et celle de Smetara conduisent à une longueur de bassin de

2,88 m de long et un ressaut hydraulique de 60 cm. La butte de la fosse de dissipation

d’énergie s’élèvera donc à environ 70 cm de hauteur.

A l’aval, le flux conservera une faible hauteur et vitesse. Les eaux rejoindront un fossé ou une

buse enterrée en sortie de déversoir au nord-est de la retenue qui les acheminera vers un

busage d’écoulement des eaux.

Caractéristiques de la vidange

Tableau 5 : Tableau récapitulatif des caractéristiques du système de vidange

Fréquence de la vidange Tous les 10 ans environ

Période souhaitée de vidange Fin de la campagne d’irrigation : septembre-

octobre

Description du système de vidange Pompage utilisé pour l’irrigation :

Tuyau en fond de bassin communiquant avec un

puits dans la digue. Pompage dans ce puits.

Altitude du tuyau : fond + 10 cm

Débit de la vidange 105 m3/h maximum si la retenue est pleine

Durée de la vidange 10 jours maximum si la retenue est pleine

Point de rejet Cultures si irrigation, fossé d’évacuation sinon

Destination du poisson Le marnage d’une retenue d’irrigation est trop

important pour permettre la présence de poissons

en quantité significative. Ceux-ci ne seront pas

introduits volontairement dans la retenue. Les

espèces susceptibles de provoquer des

déséquilibres biologiques et celles non

représentées dans les eaux douces seront éliminées.

Page 19: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 19

CADRE REGLEMENTAIRE

Loi sur l’eau et décret d’application – rubriques de la nomenclature

Le projet relève du régime de déclaration au titre de la Loi sur l’eau, article R214-1 du code

de l’environnement.

Rubrique 3.2.3.0 : Plan d’eau permanent ou non dont la superficie est supérieure à 0,1 ha

mais inférieure à 3 ha (D).

La retenue et sa digue sont « hors classe » selon l’article R214-112 modifié par le décret

n°2015-526 du 12 mai 2015 – art. 17, publication au JO du 14 mai 2015.

Autres législations ou réglementations

Urbanisme

Le code de l'urbanisme stipule que "seules les constructions nécessaires aux exploitations

agricoles et forestières sont possibles en zones agricoles et naturelles". Le projet de retenue

est nécessaire à la SCEA de MAILLY.

La commune de Lazenay possède une carte communale. La parcelle du projet est située en

zone inconstructible.

Les règles de dépôt d’un permis d’aménager sont stipulées dans le tableau suivant.

Tableau 6 : Extrait de la notice explicative pour les demandes de permis de construire, permis d’aménager,

permis de démolir et déclaration préalable (cerfa 51434#08)

Ici, le formulaire de déclaration préalable doit être utilisé pour déclarer des aménagements

dont la hauteur pour un exhaussement ou la profondeur pour un affouillement, excède 2m et

dont la superficie est supérieure à 100 m². Le délai d’instruction en mairie est d’un mois.

Code forestier

La retenue sera située en zone agricole, sur une parcelle cultivée.

Le projet n’est pas concerné par cette réglementation.

Page 20: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 20

ICPE

L’exploitation ne relève pas du régime des installations classées pour la protection de

l’environnement (ICPE).

Le projet n’est pas concerné par la réglementation ICPE.

4) INCIDENCE DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT

I. JUSTIFICATION DU PROJET

Le pétitionnaire souhaite sécuriser l’irrigation des cultures sur son exploitation car le débit de

son forage baisse significativement au cours de l’été et empêche son utilisation.

Les cultures irriguées sont variées avec des productions de niche à haute valeur ajouté :

oignon porte-graine, betterave porte-graine et de rente : maïs, blé. Elles assurent aujourd’hui

la majeure partie du chiffre d’affaire de l’exploitation. Le projet a donc un intérêt économique

certain.

La retenue aura un usage privatif réservé à l’exploitation.

II. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU MILIEU

2.1. Bassin versant

Le projet est situé sur le bassin versant du Cher, au niveau du sous-bassin de gestion Arnon

aval et de la masse d’eau GR0334b « L’Arnon depuis la confluence de la Théols jusqu’à la

confluence avec le Cher » (cf. figure suivante).

Remarque : Il appartenait auparavant à la masse d’eau GR2094 « Ruisseau de Lury-sur-

Arnon », qui a aujourd’hui été fusionné avec la masse d’eau GR0334b.

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Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 21

Figure 11 : Bassin versant du projet, en rose les limite des bassins de gestion de l’irrigation, en blanc les

contours des masses d’eau (source : Etat des lieux du CTG2Q Cher, 2018)

Page 22: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 22

2.2. Cours d’eau et nappe concernés par le projet

Le site est situé sur un plateau à faible pente en direction du nord-ouest.

Le cours d’eau le plus proche est le ruisseau de Lury-sur-Arnon, un affluent de l’Arnon, et

l’Arnon. Ils s’écoulent respectivement à 1,2 km au nord et à 2,9 km à l’ouest du site.

La première nappe souterraine rencontrée correspond aux calcaires de l’Oxfordien supérieur

et du Kimméridgien inférieur, autrement appelés calcaires du Jurassique supérieur. Ils ont ici

une épaisseur de 403 m selon le log géo-hydrogéologique régional LISA (SIGES Centre). Les

forages existants sur l’exploitation prélèvent dans cette nappe.

Le projet se situe à 147 mNGF d’après la carte topographique IGN. Le toit de la nappe en

basses eaux s’élève à 125 mNGF, d’après la campagne de mesure en basses eaux de

septembre 2005 réalisé par la DIREN Centre (cf. figure ci-dessous). Lors de la campagne en

hautes eaux de 2001, le secteur de Mailly n’a pas été prospecté. Toutefois, à l’est du projet,

entre Morthomier et Sainte-Thorette, la campagne de mesure de Janvier 2001 en hautes eaux

(Iwaco, 2001) montre un différentiel de +5 m avec les basses eaux (DIREN Centre, 2005).

Ainsi, la différence de niveau entre la crête piézométrique, estimée 130 mNGF en hautes

eaux, et le projet situé à 147 mNGF s’élève à 17 m. Le projet n’impactera pas la nappe sous-

jacente.

Figure 12 : Carte piézométrique de la nappe des Calcaires du Jurassique supérieur, campagne 2005 – DREAL

Centre-Val de Loire (source : SIGES Centre)- (1/50 000)

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Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 23

2.3. Description du site d’implantation

Végétation en place et espèces présentes

Le projet est situé sur une parcelle agricole implantée en orge d’hiver pour la campagne

2020-2021.

Intérêt paysager du site

Le site sera visible depuis le chemin d’accès conduisant à Mailly (Chemin de Mailly) et depuis

la route communale Bourg de Lazenay-Les Cocuas.

L’intégration paysagère est prévue avec l’implantation de chênes truffiers, de part et d’autre

de la retenue et à distance suffisante du pied de digue. Par ailleurs, plusieurs haies de

cotonéasters sont déjà implantées autour du site (cf. figure ci-dessous).

Figure 13 : Eléments paysagers autour du site (1/8 000)

Existences de zones humides

La loi de 2008 sur la préservation des zones humides demande un diagnostic préalable à tout

projet. Il s’appuie sur une typologie de profils de sols permettant de définir si les sols

prospectés relèvent réglementairement des sols de zones humides ou non. Les observations

sur le terrain concernent notamment les phénomènes d’oxydo-réduction. Les signes

rédoxiques et réductiques sont aussi appelées taches d’hydromorphie. Cette typologie est

annexée à la Circulaire du 18 janvier 2010 (Figure ci-après).

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Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 24

Figure 14 : Classes d’hydromorphie du groupe d’étude des problèmes de pédologie appliquée (GEPPA, 1981)

La pédologue de la Chambre d’agriculture du Cher, Nelly DUIGOU, a effectué un diagnostic

des zones humides sur le site du projet. Il s’est appuyé sur les données bibliographiques

locales disponibles et sur une visite de terrain en juillet 2020.

La carte des sols à l’échelle 1/50 000 est disponible sur tout le département. Elle a été réalisée

à partir d’un sondage tous les 15 à 20 ha. C’est une représentation subjective de la continuité

pédologique. Elle est à utiliser dans les limites de sa conception.

L’observation de terrain se fait par sondage à la tarière ou par observation de profils sur

fosse.

Contexte géologique

Dans ce secteur, l’assise calcaire de Champagne Berrichonne (Oxfordien Supérieur et

Kimméridgien inférieur) affleure.

Contexte pédologique

La carte des sols à l’échelle 1/50 000 indique que la parcelle où la réserve est en projet,

présente des sols Calcosols, de texture argileuse, superficiel, à ressuyage rapide.

La carte des sols et la légende sont annexées au dossier. L’étiquette concernant à la plage de

sol étudiée est la « 10/110/202 ».

Description de la fosse observée

Figure 15 : Position de la fosse et du sondage réalisés

Fosse

Sondage

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Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 25

La fosse est localisée vers le milieu de la parcelle. Compte tenu de la topographie de la

parcelle et de la localisation de la fosse, cette observation est suffisante.

La fosse a été creusée sur une profondeur de 50 cm. Le sol est peu épais.

C’est un sol argileux, carbonaté, à forte charge en cailloux, à vitesse de ressuyage rapide.

La réserve utile est de l’ordre de 60 mm.

Les photographies de la fosse prises ont toutefois été perdues suite à un virus informatique.

Un nouveau sondage, cette fois-ci à la tarière, a été réalisé le 4 juin 2021 afin de fournir un

appui visuel (cf. Figure ci-dessous).

Figure 16 : Sondage à la tarière réalisé le 4 juin 2021

Le projet n’est pas situé sur un sol de zone humide.

Existence et localisation de zones fragiles ou intéressantes faisant l’objet d’une

protection

Le site du projet n’est pas situé en :

- zone Natura 2000,

- zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I ou II,

- réserve de biosphère,

- arrêté de protection de biotope,

- aire de protection d’un captage d’eau potable.

Page 26: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 26

2.4. Inventaire des usages existants

La parcelle du projet est actuellement cultivée annuellement par l’exploitant.

Le chemin adjacent donne accès aux parcelles cultivées.

Les usages actuels sont exclusivement agricoles.

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Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 27

III. INCIDENCES DU PROJET

3.1. Incidence sur la quantité d’eau

La retenue sera alimentée par les forages existants n° MISE F18124001, 3 et 5 actuellement

utilisés l’été pour l’irrigation des cultures. Les forages sont équipés d’un compteur

mécanique.

Le volume de 25 000 m3 qui sera prélevé en hiver l’est aujourd’hui l’été. La volonté de

substituer les prélèvements provient de l’absence d’un débit suffisant à l’étiage, lorsque le

niveau de la nappe baisse.

Les prélèvements auront lieu l’hiver entre le 1er novembre et le 31 mars suivant. La période de

recharge effective des nappes est plutôt située entre le 15 décembre et le 31 mars. La

retenue sera donc remplie préférentiellement sur cette période-là.

Les prélèvements étant effectués en hiver au moment des hautes eaux, le projet sera

bénéfique pour la nappe à l’étiage par rapport à la situation initiale.

3.2. Incidences sur la qualité des eaux

La retenue sera utilisée pour l’irrigation des cultures. A ce titre, l’eau sera pompée entre le 1er

novembre et le 31 mars et utilisée du 1er avril au 31 octobre au maximum.

Il n’est pas prévu de rejet dans le milieu en période d’exploitation.

La phase travaux pourrait entraîner des incidences sur l’environnement. Toutefois, les

particules fines ne seront pas entraînées vers un cours d’eau car aucun ne se situe à proximité

de la parcelle. L’entreprise de terrassement prévoit un kit antipollution pour faire face au

risque de pollution par les hydrocarbures avec notamment de l’absorbant et des boudins

anti-dérive.

Les eaux souterraines ne seront pas impactées par le terrassement qui restera suffisamment

superficiel. En effet, la différence de niveau entre la crête piézométrique, estimée 130 mNGF

en hautes eaux, et le projet situé à 147 mNGF s’élève à 17 m. Or, le terrassement prévoit une

excavation de 4,48 m. Ainsi, Le projet n’impactera pas la nappe sous-jacente.

Lors d’éventuels travaux d’entretien, une vidange ne sera pas nécessaire avec une

programmation de l’intervention à la fin de la période d’irrigation, quand le niveau de la

retenue est au plus bas.

Le projet de retenue n’aura pas d’incidence, en phase travaux, exploitation ou entretien, sur la

qualité des eaux.

3.3. Incidence sur les caractéristiques environnementales du site

Zones humides

Le site n’est pas situé en sol de zone humide.

Le projet de retenue n’aura pas d’incidence sur les zones humides.

Page 28: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 28

Paysage

Le site sera visible depuis la route communale Bourg de Lazenay-Les Cocuas et depuis le

chemin d’accès conduisant au domaine de Mailly. Ces routes sont peu et très peu

fréquentées.

La retenue sera de taille modeste. Elle aura des digues enherbées de 4,3 m au maximum au

nord. Elles seront légèrement plus basses à l’est côté chemin d’accès au domaine de Mailly et

au sud côté chemin d’accès aux parcelles agricoles, au regard de la topographie.

Une intégration paysagère est prévue avec l’implantation de chênes truffiers, de part et

d’autre de la retenue. Les arbres feront quelques mètres de hauteur à l’âge adulte, ce qui

atténuera considérablement l’impact visuel vertical de la retenue. Par ailleurs, plusieurs haies

de cotonéaster sont déjà implantées à proximité du site.

L’impact visuel de la retenue sur le paysage sera limité par les futures parcelles de chênes

truffiers.

Zones fragiles ou intéressantes répertoriées dans l’analyse de l’état initial

Le site, sur une parcelle cultivée, n’est pas situé sur une zone fragile ou intéressante d’un

point de vue environnemental.

Le projet de retenue n’aura pas d’incidence sur une zone fragile ou intéressante.

Répartition des espèces nuisibles

Lors de la création de la retenue, le matériel de terrassement amené sera propre et indemne

de résidus végétaux d’espèce potentiellement nuisibles.

Les digues seront semées pour assurer un enherbement rapide de façon à limiter le

développement d’espèces indésirables.

Les espèces nuisibles animales telles que le ragondin seront régulées par l’exploitant pour

limiter les dégâts pouvant être occasionnés sur les digues.

La création de la retenue n’occasionnera pas la présence d’espèces nuisibles ou aptes à se

propager hors du site.

3.4. Incidences sur les usages de l’eau

Le projet a pour objet de garantir une bonne qualité d’irrigation sur la campagne d’avril à

septembre, notamment pour cultiver des productions à forte valeur ajoutée, telles que les

porte-graine.

La retenue sera créée pour l’usage d’irrigation, l’incidence sera positive pour cet usage.

Page 29: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 29

3.5. Protection des tiers

Santé et salubrité publique

La retenue sera relativement éloignée des habitations : à 100 m du Domaine de Mailly, à 580

m du domaine du Chagnat, à 780 m du domaine de l’Erable, à 1,2 km du Domaine de

Beaulieu et à 1,2 km du Gîte Le Noir. En outre la réserve sera située à 1,9 km du siège

d’exploitation La Paillonnerie.

Par ailleurs, l’eau stockée et utilisée par aspersion dans les parcelles ne sera pas de nature à

provoquer des problèmes de santé ou salubrité publique.

Le projet ne portera pas atteinte à la santé ou à la sécurité publique.

Sécurité civile (onde de submersion en cas de rupture de digue)

En cas de rupture de digue, la vague de submersion inonderait la parcelle agricole sur

laquelle est implanté le projet. L’eau s’écoulerait vers le nord-ouest en suivant la pente du

terrain.

L’habitation la plus proche est située à 100 m au nord, légèrement surélevé par rapport à la

retenue.

Le projet n’aura pas d’incidence sur la sécurité civile.

IV. INCIDENCE DU PROJET SUR UN OU DES SITES NATURA 2000

Le site n’est pas classé en zone Natura 2000. La zone Natura 2000 la plus proche est située à

3,15 km. Il s’agit de la FR2400531 « Ilots de marais et coteaux calcaires au nord-ouest de la

Champagne Berrichone » (zone spéciale de conservation).

Celle-ci est composée de plusieurs sites à cheval sur les départements de l’Indre et du Cher,

traversés par la Théols et l’Arnon. Le site de Varroux est une pelouse thermophile sur butte

calcaire avec un cortège intéressant d’orchidées très souvent accompagnés d'espèces rares

au niveau régional comme l'Anémone pulsatille, l'Inule de montagne et le Lin de Léon ainsi

que des formations à Genévriers.

La fiche d’incidence sur les sites Natura 2000 est jointe en annexe.

Le projet de retenue n’aura pas d’incidence sur un site Natura 2000.

V. COMPATIBILITE DU PROJET

5.1. Compatibilité avec la Directive Cadre sur l’Eau et la Loi sur l’eau et les milieux

aquatiques

L’article R214-1 du code de l’environnement précise les ouvrages et les activités soumis à

autorisation (A) ou déclaration (D) :

Page 30: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 30

Rubrique 3.2.3.0 : Plan d’eau permanent ou non dont la superficie est supérieure à 0,1 ha

mais inférieure à 3 ha (D).

Le projet est uniquement soumis à déclaration au titre de la rubrique 3.2.3.0.

5.2. Compatibilité avec le SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021

Masse d’eau

La masse d’eau sur laquelle se situe le projet est GR0334b « L’Arnon depuis la confluence de

la Théols jusqu’à la confluence avec le Cher ».

Objectifs et mesures

Né de la loi sur l’eau de 1992, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux

fixe pour chaque bassin versant hydrographique métropolitain les orientations

fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau dans l’intérêt général et dans

les principes de la loi sur l’eau.

Ce document d’orientation à portée juridique s’impose aux décisions de l’État en matière de

Police des eaux, notamment des déclarations d’autorisation administrative (rejets,

urbanisme…), de même qu’il s’impose aux décisions des collectivités, établissements publics

ou autres usagers, en matière de programme pour la gestion de l’eau.

Le projet est situé sur le bassin Loire-Bretagne, unité Loire moyenne. Il est concerné par le

chapitre 7 du SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021 qui traite de la maîtrise des prélèvements

d'eau, notamment le paragraphe 7D « Faire évoluer la répartition spatiale et temporelle des

prélèvements, par le stockage hivernal ». Les retenues de substitution permettent d'exploiter

des ressources en eau hivernale en période d'étiage. Elles sont conçues de façon à être

étanches et déconnectées du milieu naturel en période d'étiage.

Le paragraphe 7D-3 précise : « Dans les ZRE, les créations de réserve de substitution pour

l’irrigation […] ne sont autorisées que pour des volumes inférieurs à 80% du volume annuel

maximal prélevé directement dans le milieu naturel les années antérieures. » Le volume

maximal antérieurement prélevé par la SCEA de Mailly s’élève à 71 348 m3 en 2020. 80% de

ce volume correspond à 57 078 m3. Le projet consiste à substituer 25 000 m3, ce qui est

inférieur aux 80% du volume annuel maximal prélevé les années antérieures.

Tableau 7 : Volumes prélevés sur la SCEA de Mailly de 2000 à 2020

Année Volume prélevé étiage (m3)

2000 15 400

2001 21 100

2002 21 700

2003 29 700

2004 22 600

2005 22 000

2006 34 000

2007 17 300

2008 27 523

2009 37 667

2010 46 994

2011 58 776

2012 50 330

2013 54267

2014 18 841

2015 60 745

2016 64 275

2017 69 338

2018 53 469

2019 70 850

2020 71 348

Page 31: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 31

Par ailleurs, le chapitre 1E « Limiter et encadrer la création de plans d’eau », bien qu’il ne

concerne pas les réserves de substitution, demande le respect de plusieurs critères :

- La retenue sera remplie en période hivernale du 1er novembre au 31 mars. Les

prélèvements pour l’irrigation auront lieu du 1er avril au 31 octobre. La vidange se fera

via les prélèvements pour l’irrigation, durant la campagne d’irrigation, pour atteindre

un niveau bas en septembre.

- La retenue sera isolée du réseau hydrographique. En effet, elle sera entourée de 4

digues et étanche sur les côtés et le fond. Elle sera remplie par un forage captant les

eaux souterraines.

- La retenue ne comportera pas de dispositif de vidange particulier puisque les

pompages pour l’irrigation assureront de fait ce rôle. Un déversoir servira

d’évacuateur de la crue centennale, bien que la superficie du bassin corresponde au

miroir d’eau de la retenue, à savoir 1 ha.

- L’accumulation de sédiment devrait être minime au regard de l’origine souterraine de

la ressource en eau. Dans le cas où des travaux d’entretien seraient nécessaires, les

sédiments seraient curés en période de basses eaux en septembre, et étalés sur une

parcelle agricole voisine.

- Il n’est pas prévu de dispositif de piégeage des espèces indésirables type pêcherie. En

effet, si la vidange complète de la retenue devait être prévue pour réaliser des

travaux, alors il serait possible de pêcher au filet lors de la période de basses eaux en

septembre.

Le projet est compatible avec les chapitres 7D et 1E du SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021 qui

encadrent la création de plans d’eau et les prélèvements pour l’irrigation, bien que le présent

projet ne soit pas soumis aux dispositions du paragraphe 1E.

Réservoirs biologiques

Le cours d’eau de l’Arnon est classé en tant que réservoir biologique dans le SDAGE Loire-

Bretagne 2016-2021 au titre de la migration des anguilles.

La retenue est complètement déconnectée du milieu superficiel, notamment de l’Arnon.

Le projet n’aura pas d’incidence sur le réservoir biologique de l’Arnon.

Zone de répartition des eaux (ZRE)

Le projet est situé sur la ZRE du bassin versant du Cher qui concerne les eaux superficielles et

souterraines.

Les prélèvements seront gérés par l’organisme unique de gestion collective des prélèvements

AREA Berry dès la campagne 2022.

La SCEA de Mailly dispose déjà d’une autorisation de prélèvement pour ses forages de

74 882 m3.

Page 32: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 32

Le projet est compatible avec le SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021.

5.3. Compatibilité avec le SAGE Cher amont

Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est un outil de planification

stratégique à l’échelle d’un bassin hydrographique cohérent. Son objet est la recherche d’une

gestion équilibrée et durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques.

Le projet est situé sur le SAGE Cher amont. Les trois enjeux identifiés par la commission

locale de l’eau du SAGE sont les suivants :

1) satisfaire l’alimentation en eau potable et les exigences écologiques,

2) améliorer la qualité des eaux en luttant contre les rejets,

3) repenser l’aménagement des rivières et assurer leur entretien.

En déclinaison des enjeux retenus, le projet de SAGE est organisé autour de 5 thèmes et 19

objectifs. Le thème n°2 concerne la gestion quantitative de l’eau. Il est précisé l’objectif de

« Satisfaire l’alimentation en eau pour l’irrigation en préservant les cours d’eau à l’étiage »,

avec la disposition « Accompagner la création de retenues de substitution et collinaires » et

sa déclinaison « Créer des retenues de stockage d’eau pour limiter les prélèvements en

période estivale ».

Le projet de retenue de substitution est compatible avec le SAGE Cher amont.

5.4. Compatibilité avec le PGRI Loire-Bretagne 2016-2021

Le plan de gestion des risques d’inondation 2016-2021 du bassin Loire-Bretagne a pour

objectif d’assurer la sécurité des populations, de réduire les dommages individuels et les

coûts collectifs, et de soutenir les territoires après la survenue d’une inondation.

Ce plan de gestion s’impose entre autres, aux documents de planification urbaine, aux

schémas de cohérence territoriale et aux plans de préventions des risques.

Le projet de retenue de substitution n’est pas situé en zone inondable. La compatibilité avec

le PGRI est sans objet.

5.5. Compatibilité avec les documents d’urbanisme

La commune de Lazenay possède une carte communale. Elle ne fait pas partie d’un plan local

d’urbanisme (PLU). La parcelle du projet est située en zone inconstructible. Le document

d’urbanisme ne présente pas de contre-indication à la création de retenue d’eau.

Le projet est compatible avec la carte communale de Lazenay.

5.6. Compatibilité avec les périmètres de protection de captage d’eau potable

Le projet se situe en dehors de tout périmètre de protection de captage d’eau potable.

Page 33: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 33

5.7. Compatibilité avec les plans de préventions des risques naturels

L’objet du plan de prévention des risques est de délimiter les zones exposées directement ou

indirectement à un risque et d’y réglementer l’utilisation des sols. Cette réglementation va de

l’interdiction de construire à la possibilité de construire sous certaines conditions.

Tableau 8 : Plans de prévention des risques (PPR - N : naturel, T : technologique)

PPR Concerne le projet

PPRN Inondation Non

PPRN Retrait gonflement des argiles Non

PPRN Séismes Non

PPRN Mouvement de terrain Non

PPRN Cavités souterraines Non

PPRT Installations industrielles Non

Le projet est compatible avec les PPR existants.

5.8. Compatibilité avec les arrêtés de biotope

Le projet se situe en dehors de tout périmètre d’arrêté de biotope.

5.9. Compatibilité avec le règlement sanitaire départemental

Le règlement sanitaire départemental du Cher, validé en 1985, présente des items sur les

fossés évacuant les eaux pluviales et les mares pour l’abreuvement. Il n’existe pas de mesures

spécifiques aux retenues pour l’irrigation.

Le projet est compatible avec le règlement sanitaire départemental du Cher.

VI. MESURES CORRECTIVES OU COMPENSATOIRES ENVISAGEES

Il n’est pas prévu de mesures correctives ou compensatoires car la seule incidence relevée est

la consommation de foncier agricole sur une emprise de 7900 m². Or le projet a été réfléchi

de façon globale sur l’exploitation pour justement augmenter la valeur des productions

agricoles.

Page 34: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 34

5) MOYENS DE SURVEILLANCE OU D’EVALUATION DES

PRELEVEMENTS ET DEVERSEMENTS PREVUS

Les dispositifs d’auscultation à mettre en œuvre dans ce projet sont issus du guide pratique

du CEMAGREF de 2006 intitulé « La surveillance et l’entretien des petits barrages », cf.

tableau ci-dessous.

Tableau 9 : Dispositif d'auscultation recommandé pour un petit barrage (source : CEMAGREF, 2006)

MESURES A PREVOIR IMPORTANCE DU BARRAGE

h < 5m et h²√V < 5

Cote du plan d’eau non

Mesures topographiques non

Mesure de la piézométrie non

Mesure des débits

- En cas de géomembrane non protégée une

mesure globale des débits à l’exutoire du

système de drainage

- Dans les autres cas, mesure si débits

significatifs

Bien que le rapport du CEMAGREF de 2006 ne l’estime pas nécessaire, une échelle

limnimétrique sera installée afin que l’exploitant connaisse le niveau d’eau restant dans le

plan d’eau. De plus, il existe un compteur volumétrique sur le forage en entrée de la retenue

pour connaître la quantité remplie et un en sortie pour le volume utilisée pour l’irrigation des

cultures.

L’exploitant assurera une surveillance régulière de l’ouvrage avec une inspection visuelle des

digues et des ouvrages a minima une fois par an. Celle-ci permettra de déceler d’éventuelles

fuites, détérioration des talus, du déversoir, du chenal d’évacuation, ouvrages de pompage,

etc. ainsi que la présence potentielle d’espèces invasives.

En cas de détérioration des ouvrages, ceux-ci seront réparés dans les meilleurs délais. En cas

de présence d’espèces invasives, celles-ci seront éliminées en prenant les précautions

nécessaires pour éviter leur dissémination.

Les berges seront végétalisées avec un semis d’espèces herbacées type ray-grass. Un broyage

annuel est prévu pour éviter l’apparition d’espèces arbustives ou arborescentes. En effet, la

végétation ligneuse est totalement proscrite sur les digues pour éviter la création de renards

d’eau, comme le prévoit l’arrêté du 27 août 1999.

En cas de présence excessive de sédiments dans le fond de la retenue, un curage pourra être

opéré à l’aide d’un engin mécanique type pelleteuse. Ce type de travaux intervient

généralement tous les 10 ans. Le curage aura lieu en période de basses eaux, après la

campagne d’irrigation, à savoir entre septembre et novembre. Les potentielles eaux

résiduelles en fond de retenue pourront être pompées par le système en place et déversées

dans le fossé d’évacuation prévu à cet effet. Les sédiments pourront être étalés sur les

parcelles agricoles de l’exploitation.

Page 35: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – CREATION D’UNE RETENUE POUR l’IRRIGATION SCEA DE MAILLY – page 35

ANNEXES

Annexe 1 : Fiche d’incidence sur les sites Natura 2000

Annexe 2 : Situation du projet au 1 : 50 000ème sur carte IGN

Annexe 3 : Diagnostique agro-pédologique

Annexe 4 : Carte des sols (1/20 000)

Page 36: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Etude de son projet d’installation Premium – page 36

Chambre d’agriculture du Cher

Z.A du Détour du Pavé

2701 route d’Orléans

18230 Saint-Doulchard

Tél : 02 48 23 04 00

Fax : 02 48 65 18 43

Mail : [email protected]

Antenne de Saint-Amand-Montrond

794, rue Pelletier Doisy

18200 Saint-Amand-Montrond

Tél : 02 48 96 18 02

Fax : 02 48 61 59 94

Page 37: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

ANNEXE 1

PRÉFECTURE DE LA RÉGION CENTRE

Formulaire d’évaluation simplifiée des incidences au titre de Natura 2000

en application de l’article R.414-23 du code de l’environnement

Préambule :

Ce formulaire est à remplir par le porteur de projet et fait office de dossier d’évaluation des incidences Natura 2000 lorsqu’il démontre, par une analyse succincte du projet et des enjeux, l’absence d’incidence sur un (ou des) site(s) Natura 2000 ou leur caractère négligeable.

Si une incidence non négligeable ne peut être facilement exclue sans analyse plus approfondie, un dossier complet d’évaluation doit être établi.

Où trouver des informations sur Natura 2000 ?

Vous pouvez contacter le service en charge du traitement de votre demande de déclaration, d’autorisation ou d’approbation.

Vous pouvez également contacter le Service Environnement de la Direction Départementale des Territoires (DDT) ou le Service Eau et Biodiversité de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL).

De nombreuses informations sont disponibles sur le site Internet de la DREAL Centre :

- Liste des sites Natura 2000 de la région Centre par commune : www.centre.developpement-durable.gouv.fr/acces-aux-sites-relevant-de-la-a187.html (ZSC) www.centre.developpement-durable.gouv.fr/acces-aux-sites-relevant-de-la-a342.html (ZPS)

- Fiches descriptives, cartes et documents d’objectifs des sites Natura 2000 : www.centre.developpement-durable.gouv.fr/les-sites-natura-2000-en-details-a186.html (ZSC) www.centre.developpement-durable.gouv.fr/les-sites-natura-2000-en-details-a341.html (ZPS)

- Carte interactive des zonages sur la nature (carmen) : http://carmen.application.developpement-durable.gouv.fr/11/nature_region2.map

- Fiches descriptives des milieux et espèces Natura 2000 : www.centre.developpement-durable.gouv.fr/les-habitats-et-especes-d-interet-a189.html (directive « Habitats ») www.centre.developpement-durable.gouv.fr/les-oiseaux-d-interet-a343.html (directive « Oiseaux »)

Page 38: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

NOM, PRENOM et QUALITE du responsable du projet pour les personnes morales :

GOUSSARD James, Exploitant

[email protected] EMAIL :

TELECOPIE : 06 60 59 75 65 TELEPHONE :

ADRESSE : La Paillonnerie

18 700 LAZENAY

NOM et PRENOM du demandeur ou RAISON SOCIALE pour les personnes morales :

SCEA DE MAILLY

STATUT JURIDIQUE : SCEA (particulier, collectivité, société, autre…)

COORDONNEES DU PORTEUR DE PROJET :

Page 39: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

Joindre obligatoirement une carte de localisation précise du projet, de la manifestation ou de l’intervention sur fond de carte IGN au 1/25000 ou au 1/50000 (une impression à partir du Géoportail www.geoportail.fr peut servir de support) et un plan descriptif du projet (plan cadastral, plan de masse, etc.).

A PROXIMITE DU (DES) SITE(S) NATURA 2000 SUIVANT(S) :

A 3,25 km du site FR2400531 : "Ilots de marais et coteaux calcaires au nord-ouest de la Champagne Berrichone"

A L’INTERIEUR DU (DES) SITE(S) NATURA 2000 SUIVANT(S) :

Domaine de Mailly LIEU(X)-DIT(S) :

COMMUNE(S) CONCERNEE(S) : Lazenay

Localisation :

1 DESCRIPTION DU PROJET, DE LA MANIFESTATION OU DE L’INTERVENTION

Intitulé et nature du projet, de la manifestation ou de l’intervention :

Préciser le type d’activité envisagé : manifestation sportive (terrestre, nautique, aérienne, motorisée ou non, etc.), création d’équipements ou d’infrastructures (chemins, dessertes, parkings, voies d’accès, aménagements pour l’accueil du public, etc.), constructions, canalisations, travaux en cours d’eau ou en berges, création de plan d’eau, prélèvements, rejets, drainages, curages, abattages d’arbres, plantations, etc.

Création d'une retenue de substitution pour l'irrigation agricole déconnectée du milieu superficiel, avec 4 digues dont l'échantéité est assurée par une Géomembrane PEHD 1,5 mm.

Page 40: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

Préciser la durée (en nombre de jours, de mois) et/ou la période (saison, entre JJ/MM/AA et JJ/MM/AA) approximative ou exacte des travaux, de la manifestation ou de l’intervention si elles sont connues.

Septembre - Octobre 2021

Durée et période des travaux, de la manifestation ou de l’intervention :

Étendue du projet, de la manifestation ou de l’intervention :

SURFACE APPROXIMATIVE DE L’EMPRISE GLOBALE DU PROJET : (préciser l’unité de mesure : m

2, ha, etc.)

ET / OU

9 988 m²

LINEAIRE TOTAL CONCERNE PAR LE PROJET OU LA MANIFESTATION : (préciser l’unité de mesure : m, km, etc.)

NOMBRE PREVU DE PARTICIPANTS : (dans le cas de manifestations sportives ou culturelles)

SURFACES CONCERNEES PAR TYPE DE TRAVAUX OU D’AMENAGEMENT : (préciser si nécessaire pour chaque aménagement unitaire. Exemples : surfaces imperméabilisées, construites, défrichées, etc.)

9 988 m² de surface agricole actuellement cultivée en orge d'hiver

LINEAIRES CONCERNES PAR TYPE DE TRAVAUX OU D’AMENAGEMENT : (préciser si nécessaire pour chaque aménagement unitaire. Exemples : linéaires d’infrastructures, de canalisations, de travail en cours d’eau ou fossés, etc.)

Page 41: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

2 DESCRIPTION DES INCIDENCES DU PROJET, DE LA MANIFESTATION OU DE

L’INTERVENTION SUR UN (DES) SITE(S) NATURA 2000

Milieux présents sur l’emprise du projet :

Cocher les cases concernées et joindre dans la mesure du possible une ou des photo(s) du site avec le report des prises de vue sur la carte de localisation.

□ zone urbanisée ou construite

□ routes et accotements

□ autre milieu artificialisé (préciser si possible : carrière, terrain de sport, camping, etc.)

□ jardin, verger, zone maraîchère, vigne

□ grande culture

□ friche

□ jachère

□ prairie (préciser si possible pré de fauche ou pâture)

□ autre milieu ouvert (préciser si possible : lande, fourré, etc.)

□ forêt de feuillus

□ forêt de résineux

□ forêt mixte

□ plantation de peupliers

□ bosquet

□ haie (préciser si possible : haie arbustive ou arborée, continue ou non, etc.)

□ vieux arbres (préciser si possible : alignements, isolés, têtards, etc.)

□ cours d’eau (préciser si possible la périphérie : bancs de sables, fourrés, forêt, etc.)

□ plan d’eau (préciser s’il est compris dans une chaîne d’étangs)

□ mare (préciser si possible si elle est végétalisée ou non)

□ fossé

□ autre zone humide (préciser si possible : roselière, tourbière, etc.)

□ autre milieu (préciser si possible : grotte, falaise, etc.)

Pour chaque milieu, on fera mention, dans la mesure du possible, des activités qu’ils supportent et de leur fréquence (exemple : mare servant toute l’année à l’abreuvement des troupeaux ; prairie fauchée tous les ans ; terrain de sport régulièrement utilisé ; etc.).

Page 42: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

Types d’incidences potentielles générées par le projet, la manifestation ou l’intervention :

Cocher les cases potentiellement concernées et si possible les milieux/espèces susceptibles d’être touchés pour chaque type d’impact. Préciser également si l’impact est avéré ou éventuel.

□ destruction du milieu par travail ou décapage du sol, installations ou constructions, changement d’occupation du sol, comblement de zones humides, abattage d’arbres ou de haies…

Préciser :

□ détérioration du milieu par piétinement, circulations de véhicules motorisés ou non, drainage et assèchement…

Préciser : La retenue prendra la place d'une culture. Toutefois, il s'agit d'assurer une meilleure valeur ajoutée aux productions agricoles de l'exploitant.

□ détérioration du milieu par pollution directe ou indirecte (traitements, rejets…)

Préciser : Les engins de terrassement accèderont au chantier depuis un chemin d'accès habituellement utilisés pour la circulation des engins agricoles. La parcelle agricole, au niveau de l'emprise du chantier, sera tassée mais remise en état à la livraison finale.

□ détérioration du milieu par abandon des pratiques de gestion courante, déprise, enfrichement…

Préciser :

□ perturbation d’espèces par la fréquentation humaine, les émissions de bruits, de poussières, l’éclairage (notamment de nuit), la rupture de corridors écologiques…

Préciser :

Page 43: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Modèle 2010-11

3 CONCLUSION

Il est de la responsabilité du porteur de projet de conclure ici sur l’absence ou non d’incidences de son projet. En cas d’incertitude, il est conseillé de prévoir une évaluation complète.

Le projet est-il susceptible d’avoir une incidence notable sur un (ou des) site(s) Natura 2000 (le cas échant, par effet cumulé avec d’autres projets portés par le demandeur) ?

□ NON : ce formulaire accompagné du dossier de demande est à remettre au service en charge de l’instruction.

□ OUI : un dossier complet doit être établi et transmis au service en charge de l’instruction

du dossier.

Commentaires éventuels :

Fait à : Lazenay Le : 10/06/2021

Signature : James GOUSSARD

Page 44: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

ANNEXE 2

Ressources cartographiques : geoportail.gouv.fr

Situation géographique du projet :

(Coordonnées géographiques Lambert 93 : X = 631432 Y = 6662837)

Distance à la zone Natura 2000 : FR2400531

« Ilots de marais et coteaux calcaires au nord-ouest de la Champagne Berrichonne »

Page 45: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

THEMATIQUE

Diagnostic

agropédologique

James GOUSSARD

La Paillonnerie

18120 LAZENAY

[email protected]

DOSSIER SUIVI PAR :

Nelly DUIGOU et Alexia JOURDIN

Nelly : 06 31 01 23 59

[email protected]

Alexia : 06 31 01 15 88

[email protected]

Date de réalisation : juillet 2020

Date de rendu : octobre 2020

Visite sur site

Rendez-vous au bureau

Analyse au bureau

www.centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr

ANNEXE 3

Page 46: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 2

SOMMAIRE

Contexte de l’étude .......................................................................................... 3

Méthode .................................................................................................... 3

Projet de réserve n°1 ............................................................................... 4

Projet de réserve n°2 ............................................................................... 6

Discussion ................................................................................................. 7

Page 47: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 3

Contexte de l’étude

James GOUSSARD souhaite réaliser deux réserves d’eau pour l’irrigation dans le cadre de la

sécurisation de sa production pour les années à venir.

La loi de 2008 sur la préservation des Zones humides demande un diagnostic préalable à tout

projet. Ce compte-rendu décrit les sols des parcelles où les réserves d’eau sont prévues.

Le diagnostic des sols de zones humides fait appel aux spécialistes en pédologie et s’appuie

sur une typologie de profils de sols permettant, à partir d’observations sur le terrain

concernant notamment les phénomènes d’oxydo-réduction (signes rédoxiques et

réductiques = taches d’hydromorphie), de définir si les sols prospectés relèvent

réglementairement des sols de zones humides ou non.

Cette typologie des sols de zones humides a été conçue par des scientifiques et est annexée

à la Circulaire du 18 janvier 2010 (Figure 1). Il s’agit naturellement de la base scientifique et

réglementaire sur laquelle les pédologues de la Chambre d’agriculture du Cher s’appuient

pour renseigner les exploitants dans le cadre des études préalables au drainage.

FIGURE 1 : CLASSES D’HYDROMORPHIE DU GROUPE D’ETUDE DES PROBLEMES DE PEDOLOGIE APPLIQUEE (GEPPA, 1981).

Méthode

La caractérisation de zones humides s’appuie sur les données bibliographiques locales

disponibles et sur une visite de terrain.

La carte des sols à l’échelle 1/50 000 est disponible sur tout le département. Elle a été réalisée

à partir d’un sondage tous les 15 à 20 ha. C’est une représentation subjective de la continuité

pédologique. Elle est à utiliser dans les limites de sa conception.

L’observation de terrain se fait par sondage à la tarière ou par observation de profils sur

fosse.

Page 48: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 4

Parcelle n°1 à la Paillonnerie

Fosse n°1

Projet de réserve n°1

Parcelle à « La Paillonnerie » :

L’agriculteur indique que la parcelle n’est pas drainée et que la culture de l’orge est possible,

avec des rendements tout à fait satisfaisants. Ces deux informations indiquent une vitesse de

ressuyage du profil bonne à moyenne.

Contexte géologique

Dans ce secteur, l’assise calcaire de Champagne Berrichonne (Oxfordien) est recouverte de

matériaux divers : calcaire lacustre, alluvions et recouvrements éoliens.

Page 49: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 5

Contexte pédologique

La carte des sols à l’échelle 1/50 000 indique que la parcelle où la réserve est en projet,

présente des sols bruns, de texture argileuse à argilo-limoneuse, épais, à ressuyage bon à

moyen.

La carte des sols et la légende sont annexées au dossier. L’étiquette concernant à la plage de

sol étudiée est la « 11/109/202 ».

Description de la fosse observée

La fosse a été creusée sur une profondeur de plus de 2,50 m. Le sol est très épais, l’assise

calcaire n’a pas été vue. La fosse est localisée dans le 1/3 bas du versant de la parcelle.

Compte tenu de la topographie de la parcelle et de la localisation de la fosse, cette

observation est suffisante.

0-30 cm : texture limono-argileuse, pas d’effervescence à l’acide, pas d’éléments grossiers,

très peu de signes rédoxiques (1%), structure polyédrique ;

30-75 cm : texture argileuse, quelques revêtements argileux, pas d’effervescence à l’acide, pas

ou peu d’éléments grossiers, très peu de signes rédoxiques (1%), structure polyédrique ;

75-100 cm : texture argileuse, revêtements argileux, pas d’effervescence à l’acide, pas ou peu

d’éléments grossiers, signes rédoxiques (>10%), structure polyédrique.

D’après les observations pédologiques, ce sol est classé en catégorie IIIb des classes

d’hydromorphie GEPPA. Ce n’est pas un sol de zone humide.

La réserve utile de cette parcelle est estimée à 130 mm.

Page 50: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 6

Fosse n°2

Parcelle n°2 à Mailly

Projet de réserve n°2

Contexte géologique

Dans ce secteur, l’assise calcaire de Champagne Berrichonne (Oxfordien Supérieur et

Kimméridgien inférieur) affleure.

Contexte pédologique

La carte des sols à l’échelle 1/50 000 indique la parcelle où la réserve est en projet, présente

des sols Calcosols, de texture argileuse, superficiel, à ressuyage rapide.

La carte des sols et la légende sont annexées au dossier.

Description de la fosse observée

La fosse a été creusée sur une profondeur de 50 cm. Le sol est peu épais.

C’est un sol argileux, carbonaté, à forte charge en cailloux, à vitesse de ressuyage rapide.

La réserve utile est de l’ordre de 60 mm.

Ce n’est pas un sol de zone humide.

Page 51: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 7

Discussion

Au-delà du diagnostic « Zones humides », la conversation entre M. GOUSSARD, son fils, et les

conseillers de la Chambre d’Agriculture (Alexia JOURDIN -irrigation, Nelly DUIGOU-sol et

Thomas BEILVERT-biodiversité) a été variée et très intéressante.

Les principaux points abordés ont été le chaulage et le fonctionnement biologique du sol.

Le chaulage

Maintenir le pH à la neutralité est un indispensable agronomique en grandes cultures et en

production de fourrages.

La dose de valeur neutralisante à apporter est à choisir en fonction du pH initial et de la CEC.

Par exemple, il est inutile d’apporter une grosse dose sur un sol à faible CEC, car le surplus de

calcium sera perdu vers la profondeur.

Le tableau ci-dessous donne les doses à épandre :

Le produit à épandre peut être du calcaire broyé (sauf si nécessité de redressement rapide,

où la chaux sera préférée).

Page 52: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

Chambre d’agriculture du Cher – Diagnostic agropédologique – 8

Matières organiques de sols

Par l’intermédiaire des microorganismes, les matières organiques du sol permettent

d’apporter et de recycler des éléments fertilisants et d’améliorer la stabilité structurale du sol

(limiter la battance).

Il est important de garder en mémoire que les microorganismes du sol ont besoin de

carbone frais comme source d’énergie. L’exportation de résidus de cultures ou de fourrages

doit donc être raisonnée. L’apport d’effluents organiques compense en totalité ou en partie

ce qui a été exporté. La mise en place de couverts (sous réserve des conditions

météorologiques estivales et automnales) permet de piéger du carbone atmosphérique et de

nourrir les organismes du sol.

Il pourrait être intéressant de réaliser une analyse biologique de sol dans une parcelle

représentative de l’exploitation. Le diagnostic permettra de connaitre l’influence des

pratiques de ces 20 dernières années et donnera des éléments pour piloter les 20 prochaines,

en terme de matière organique

La fiche présentant la prestation d’analyse biologique est jointe à ce rapport.

Page 53: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION
Page 54: D’UNE RETENUE D’EAU POUR L’IRRIGATION

ANNEXE 4 : Carte des sols (1/20 000)