DU QUÉBEC - La Terre de chez nousRien n’est acquis. Il faut toujours se remettre en question,...

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Supplément de La Terre de chez nous Hiver 2015 BOVINS DU QUÉBEC DOSSIER La gestion des pâturages GÉNÉTIQUE Votre troupeau est-il productif? MOT DU PRÉSIDENT Une nouvelle image pour le magazine

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  • Supplément de La Terre de chez nous – Hiver 2015

    BOVINSDU QUÉBEC

    DOSSIER—

    La gestiondes pâturages

    GÉNÉTIQUE—

    Votre troupeauest-il productif?

    MOT DUPRÉSIDENT

    —Une nouvelle image

    pour le magazine

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  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 3

    SOMMAIRE

    SOMMAIRE

    DOSSIER

    LA GESTION DES PÂTURAGES — 6

    UN BON PROGRAMME DE PÂTURAGE À PORTÉE DE MAIN — 7

    LES MÉLANGES COMPLEXES POUR LES PÂTURAGES EN PRODUCTION BOVINE —10

    200 JOURS DE PAISSANCE POUR 100 % DU TROUPEAU! —15

    MOT DU PRÉSIDENT

    SE RENOUVELER SANS SE DÉNATURER — 4

    LE NOUVEAU DÉFI DES RACES DE BOUCHERIE — 17

    VOTRE TROUPEAU EST-IL PRODUCTIF? — 21

    GÉNÉTIQUE

    LA PUISSANCE DES AIMANTS, VOUS Y CROYEZ? — 24

    LE COIN DU VET

    IDENTIFIANT À 9 CHIFFRES — 26

    TRAÇABILITÉ

    LE PRÉCONDITIONNEMENT, UN AVANTAGE POUR LA FILIÈRE — 27

    RÉGIE DE PRODUCTION

    AVANT DE TE LAISSER PARTIR — 29

    AGENCE DE VENTE

    ASSOCIATIONS

    ANGUS / LIMOUSIN / CHAROLAIS / BLONDE D'AQUITAINE — 30

    Supplément de :La Terre de chez nousÉditeurLa Terre de chez nousL'Union des producteursagricoles

    555, boul. Roland-Therrien,bur. 100 Longueuil (Québec)J4H 3Y9 Tél. : 450 679-8483Courriel : [email protected] Web : www.laterre.caDirecteurAndré SavardResponsable à la fédérationNathalie CôtéRédacteur en chefMichel BeaunoyerChef de pupitreJulie DesbiensCorrection-révisionMarielle BouthyetteAnne FelteauConception graphiqueJudith Boivin-Robert(La Terre de chez nous)Directrice de productionBrigit BujnowskiInfographieCéline DuprasGeneviève GayMyriam GuemmacheNancy LitjensPublicitéCourriel : [email protected]ésentants au QuébecChristian Guinard, poste 7271Sylvain Joubert, poste 7272Marc Mancini, poste 7262Ventes nationalesDaniel LamoureuxTél. : 1 877 237-9826Courriel : [email protected] venteset distributionPierre Leroux, poste 7290Tirage et abonnementsPostes 7413, 7274ImpressionImprimerie TranscontinentalDépôt légalBibliothèque et archivesnationales du QuébecBibliothèque et archivesdu CanadaISSN 0832-5634Prochaine parution13 mai 2015Réservation d’espacepublicitaire14 avril 2015Matériel publicitaire21 avril 2015

    Photo de la page couverture :La Terre de chez nous (archives)

    Ce magazine est publié en janvier, mai, juilletet novembre. Dans la présente publication,le générique masculin est employé sansdiscrimination et uniquement dans le butd’alléger le texte.

    555, boul. Roland-Therrien, bur. 305, Longueuil (Québec) J4H 4G2Tél. : 450 679-0530 Téléc. : 450 442-9348 [email protected] www.bovin.qc.ca

    Sonia Dumont : [email protected]

    Pour suggestions et commentaires : [email protected]

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  • 4 BOVINS DU QUÉBEC

    MOT DU PRÉSIDENT

    MOT DU PRÉSIDENT

    SE RENOUVELER SANS SE DÉNATURER

    e suis particulièrement fierde vous présenter la nouvelleimage de votre magazine Bovins

    du Québec. Les changements que vousremarquerez au fil de votre lecture nesont pas qu’esthétiques. En effet, afinde bonifier le contenu du magazine etde mieux répondre à vos besoins de lec-teur, un comité rédactionnel a été créé.Nos cinq secteurs de production y sontreprésentés et assureront un équilibredes sujets abordés.

    Les sections que vous connaissez etque vous aimez sont toujours présentes :le mot du président, les reportages àla ferme, les dossiers plus techniquesseront encore mis à l’avant-plan. Lecontenu demeure simple et direct. Vousy trouverez des réponses à vos interro-gations. Dans l’univers des magazinespapier, 27 ans, c’est déjà un âge véné-rable. Cependant, nous avons quandmême réussi à vous proposer une signa-ture visuelle moderne, qui facilite lalecture.

    Mais pourquoi changer maintenant?En 2012, la Fédération a mandaté uneagence afin d’établir un diagnosticde ses outils de communication et defournir des pistes d’amélioration. Ainsi,elle vous a interrogés, vous, les lec-teurs producteurs, pour mieux ciblervos besoins en information. Une de cesrecommandations visait la bonificationde Bovins du Québec, qui s’est faite encollaboration avec l’équipe de La Terrede chez nous.On vous a écoutés. Cette consulta-tion a aussi permis d’enclencher deschangements dans nos façons decommuniquer. Depuis plus d’un an, la

    Fédération a effectué un virage élec-tronique majeur avec la mise en placed’une série d’infolettres et, bientôt, nousdémarrerons le chantier de la refonte denotre site Internet. Pour l’année 2015,nous vous proposons également uneformule d’assemblées annuelles modi-fiées, répondant mieux à votre image,à vos demandes. J’en profite pour vousinviter en grand nombre, pour obtenirun accès direct à vos élus et partagervos visions.

    Rien n’est acquis. Il faut toujours seremettre en question, trouver desfaçons de s’améliorer, d’être à l’écoute.Alors, si vous avez des suggestions pourBovins du Québec, n’hésitez pas à nouscontacter via la boîte de courriel de larevue à [email protected] s’attend à la même capacité d’adap-tation de la part de notre gouvernementà Québec. Et si j’avais un simple souhaità formuler, ce serait qu’il soit à l’écoutedes producteurs de bovins comme nousle sommes. Et que cette écoute se tra-duise par des programmes adaptés ànotre réalité bovine.

    Bonne lecture! ⁄⁄

    Une nouvelle image pour le magazine.

    CLAUDE VIEL, PRÉSIDENTFédération des producteurs de bovins du Québec

    -—

    Dans l’univers des magazinespapier, 27 ans, c’est déjà

    un âge vénérable.Cependant, nous avons

    quand même réussi à vousproposer une signature

    visuelle moderne,qui facilite la lecture.

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    Supplément de La Terre de chez nous – Hiver 2015

    BOVINSDU QUÉBEC

    DOSSIER—

    La gestiondes pâturages

    GÉNÉTIQUE—

    Votre troupeauest-il productif?

    MOT DUPRÉSIDENT

    —Une nouvelle image

    pour le magazine

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  • Maintenir laDISTINCTION BOVINE

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  • 6 BOVINS DU QUÉBEC

    DOSSIER

    DOSSIER

    LA GESTION DES PÂTURAGES

    On associe toujours la production bovine avec lepaysage, les grands espaces, les pâturages. On sepromène à la campagne et on prend des photos.

    Mais obtenir de bons gains de poids pour les veaux et com-bler les besoins alimentaires des vaches nécessite unegestion appropriée de ces grands espaces. Les pâturagesfont partie d’une entreprise vache-veau et contribuent àassurer sa profitabilité. On dit que le potentiel de cessuperficies est peu exploité et pourrait être augmenté.Nous vous présentons dans ce dossier deux projets quivisent à répondre à ce constat et un reportage avec deuxconseillers expérimentés dans le domaine.

    Améliorer la gestion des pâturages dans le but de mieuxcontrôler les coûts liés à l’alimentation, c’est ce que la celluleinnovante veut faire par son projet 200 jours de pâturagepour 100 % du troupeau. Un groupe de producteurs testedifférentes techniques pour obtenir plus de ses pâturages defaçon économique. Vous constaterez que les résultats sontencourageants.

    Par ailleurs, on sait que plusieurs facteurs ont une influencesur la productivité des pâturages : le drainage, le pH, la fertilitédu sol, les espèces de plantes fourragères (graminées, légu-mineuses ou autres) ainsi que la régie de la paissance. On saitaussi que la productivité à long terme dépend largement de lasélection des espèces de plantes fourragères, de la compéti-tion entre les espèces de même que des conditions climatiquesdans lesquelles se fait la croissance des plantes. Une équipe dechercheurs réalise actuellement divers essais sur les mélangesde légumineuses-graminées qui pourraient devenir une solu-tion pour améliorer le rendement des pâturages.

    Pour commencer, un reportage de Julie Mercier qui s’estentretenue avec deux conseillers au sujet du pâturage enbandes.

    Bonne lecture! ⁄⁄

    NATHALIE CÔTÉ, AGRONOMEAgente à l’environnement et à l’assurance qualitéFédération des producteurs de bovins du Québec

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    Les pâturages forment l’assise principale de la profitabilité des systèmesfourragers en production vache-veau parce qu’ils constituent un aliment trèséconomique.

    ©FPBQ

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  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 7

    DOSSIER

    JULIE MERCIERLa Terre de chez nous

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    UN BON PROGRAMME DE PÂTURAGEÀ PORTÉE DE MAIN

    En production bovine, le pâturageconstitue une source d’alimentationà faible coût et à haute valeur nutri-

    tive. La nature nécessite toutefois un petitcoup de pouce. Ainsi, une meilleure planifi-cation et une gestion intensive des pâtu-rages permettront de maximiser simultané-ment la croissance des plantes fourragèreset celle des animaux.

    Lorsque l’on parle de gestion intensive despâturages, la paissance en bandes consti-tue le système le plus performant. Cettetechnique consiste à diviser un champ enplusieurs parcelles et à faire pâturer ces der-nières en alternance. Des clôtures amovibles,à l’intérieur du champ, sont déplacées selonles besoins du troupeau et la croissance desplantes. Ce type de pâturage maximise l’uti-lisation des végétaux, leur qualité et diminueles pertes au champ, explique le ministère del’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimenta-tion du Québec (MAPAQ).

    Aux États-Unis, l’Université Purdue a d’ail-leurs comparé l’utilisation des pâturages parle bétail en fonction du nombre de parcelles.Le fait de déplacer les bovins tous les 3 joursa généré une utilisation fourragère de 70 %par rapport à 40 % pour un déplacement àintervalle de 14 jours, ont découvert les scien-tifiques.

    Quelques étapesAvant d’envoyer paître leurs animaux, leséleveurs doivent tout d’abord porter uneattention particulière à la fertilité de leurs

    pâturages. Le ministère de l’Agriculture del’Ontario (OMAFRA) suggère une analysede sol tous les trois ans. Christian Pelletier,agronome et conseiller Bovi-Expert au Bas-Saint-Laurent, recommande de s’adresser auclub-conseil en agroenvironnement de sonsecteur. « Avant même de parler d’engrais, onparle de chaux », précise-t-il.

    Les espèces à pâturer doivent ensuite êtresélectionnées avec soin. Le choix varie selon letype de sol et la période à laquelle l’herbe serabroutée (début de saison, toute la saison ou àla fin).

    Voici quelques critères de sélection,proposés par l’OMAFRA :

    Plantes productives durant toute la saison;

    Regain rapide;

    Plantes nutritives et digestibles;

    Espèces savoureuses, appétissantes;

    Tolérance à la sécheresse et à l’hiver;

    Endurance au piétinement.

    Christian Pelletier recommande d’ensemen-cer un mélange de graminées, jumelé à dutrèfle blanc de type Ladino.

    Du côté des graminées, le brome des préset le dactyle offrent une longévité durant toutela saison, tandis qu’en fin de saison, la fétuqueprésente une persistance intéressante. Poursa part, l’alpiste roseau se débrouille plutôtbien dans des sols humides. La fléole (mil), lepâturin du Kentucky et le ray-grass peuventégalement constituer de bons choix. ➔

    —Trèfle blanc Ladino

    Trifolium repens—

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  • 8 BOVINS DU QUÉBEC

    DOSSIER

    Les légumineuses se révèlent incon-tournables pour maximiser la produc-tion. Le trèfle blanc et le lotier s’avèrentles mieux adaptés au pâturage. Le lotiernécessite cependant un peu plus detemps pour la reprise. Pour sa part, laluzerne tolère mal le piétinement, meten garde M. Pelletier. Il faut aussi limiterla proportion de trèfle et de luzerne dansle mélange pour prévenir la météorisa-tion (ballonnement). Le MAPAQ sug-gère de ne pas planter trop d’espècesdifférentes afin d’éviter la compétitionentre celles-ci et la paissance sélec-tive. Votre fournisseur de semences ouvotre conseiller spécialisé en produc-tion bovine pourront vous éclairer surle mélange adapté à vos sols et à vospratiques de pâturage.

    PrintempsLorsque le printemps arrive, la premièrechose à planter, ce sont les piquets declôtures, précise l’OMAFRA. Puis, il fautsortir les animaux très tôt, car à cettepériode, la croissance des plantes esttrès rapide. « Au printemps, ça va vite. Ilfaut rentrer les animaux rapidement aupâturage, mais ne pas les y laisser long-temps », illustre Christian Pelletier. Auprintemps, l’agronome recommande defaire pâturer les bêtes quand les plantesatteignent une hauteur de 10 cm (4 po),voire 15 cm (6 po). Pour sa part, Jean-Louis Vignola, technicien agricole à laretraite, compare la gestion du pâturageau printemps à une grosse cylindréedifficile à maîtriser. Il conseille de lais-ser une certaine période d’adaptationaux vaches durant la première semainede paissance (ex. : une demi-journée)pour permettre au rumen de s’habituerà cette nouvelle alimentation. En débutde saison, du foin sec peut compléterl’herbe fraîche.

    SuperficieLe pâturage en bandes vise à minimiserla surface à brouter tout en laissantsuffisamment d’espace pour contrer lasurpaissance. Une parcelle de petitetaille évitera que le bétail ne se promène

    de long en large et piétine son pré-cieux garde-manger, car les bovinslèveront le nez sur les herbes aplatiesou souillées par les déjections. Unesource d’eau à proximité est égalementconseillée pour empêcher que le trou-peau se déplace inutilement.

    Le MAPAQ recommande d’ajusterles dimensions des parcelles de façonà ce qu’elles soient pâturées en troisà cinq jours. Une durée de paissanceplus longue entraîne le broutage desjeunes plantules qui sont en début deleur croissance. « Les vaches n’ontpas de cœur! Pour elles, la repousse,c’est du bonbon », dépeint Jean-LouisVignola.

    Pour gérer le rythme de paissance dela bande, il s’agit d’avancer le fil de laclôture, une ou deux fois par jour, selonle degré d’intensité recherché, puis dedéplacer le fil arrière tous les trois àcinq jours. Le ministère recommande

    de s’ajuster en observant le compor-tement des animaux et la hauteur del’herbe. Les plantes ne devraient pasêtre broutées plus bas que 10 cm dehauteur (4 po) afin qu’elles poursuiventleur croissance active. Une fois la pre-mière paissance terminée, la fauchedes refus et des mauvaises herbespermet de repartir du bon pied en pré-vision du retour des animaux.

    Pour la 2e rotation, un peu plus tardau courant de l’été, Christian Pelletierrecommande d’attendre que les plantesaient atteint 20 cm (8 po) avant deremettre le bétail dans cette parcelle.

    La durée de repos des plantes aprèsla paissance varie dans le temps. Demai à juin, de 15 à 20 jours s’avèrentnécessaires. Cette période passe de 20à 30 jours en juin et juillet, puis de 30 à40 jours d’août à novembre. La duréedu repos doit être considérée dans lecalcul du nombre de parcelles.

    Dimensionnez chaque nouvelle bande de façon à optimiser la consommation d’herbe avec un minimum derefus, explique le MAPAQ.

    ©ArchivesTCN

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  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 9

    DOSSIER

    Exemple de calcul pourun troupeau de 50 vaches*Un simple calcul permet de déterminerles dimensions que doivent avoir lesparcelles. Avant de sortir la calculatrice,il faut tout d’abord choisir la durée dela rotation. Puisque cette dernière estplus courte au printemps, en raison dela pousse vigoureuse de l’herbe, et pluslongue en été ainsi qu’en automne, unevaleur moyenne de 28 jours est suggé-rée. On peut également assumer qu’unevache et son veau nécessitent environ1,25 acre pour s’alimenter au cours dela saison de pâture. Si la productivité devos sols laisse à désirer, des valeurs de1,5 ou 2 acres peuvent être employées.Voici un exemple de calcul pour un trou-peau de 50 vaches :

    50 vaches x 1,25 acre/vache-veau =62,5 acres nécessaires au total

    62,5 acres/28 jours(vitesse de rotation) = 2,23 acres/jour

    2,23 acres/jour x 5 jours (durée maxi-male de la paissance dans la mêmeparcelle) = 11,16 acres, ce qui corres-pond à la superficie maximale d’uneparcelle.

    * Tiré du document Le pâturage intensif, j’y crois, j’y vois

    Des gains $$$L’herbe représente un aliment d’unequalité exceptionnelle. Le meilleur rap-port qualité/quantité est obtenu lorsqueles plantes atteignent une hauteur sesituant entre 20 et 25 cm (8 à 10 po),révèlent les auteurs du document Lepâturage intensif, j’y crois, j’y vois, Jean-Louis Vignola et Alain Fournier. À cestade, l’herbe d’un pâturage de grami-nées contient environ 20 % de protéines

    et 1,50 Mcal/kg d’énergie nette de lac-tation (100 % de matière sèche), ce quiest presque équivalent à l’énergie del’ensilage de maïs.

    Une étude du MAPAQ réalisée auBas-Saint-Laurent et en Gaspésie apermis de constater que des veauxélevés sur de bons pâturages pesaientjusqu’à 75 kg (165 lb) de plus à la fin del’été que leurs congénères alimentésavec des pâturages de moindre qualité.Des herbages de haute valeur nutrition-nelle donnent aux veaux la possibilitéd’atteindre un gain moyen quotidiende 908 g à 1,4 kg (2 à 3 lb) sous la mèreau pâturage, témoigne M. Vignola.

    Ces performances peuvent être obte-nues à très peu de frais puisqu’une ali-mentation à base de pâturage coûteprès de deux fois moins cher que le foinentreposé, estime quant à lui ChristianPelletier. De plus, le pâturage en bandesne nécessite que très peu d’équipe-ments, tels que des abreuvoirs amovibleset des clôtures électriques temporaires.

    Lors d’une expérience menée en2011, Jean-François Cardin, de la FermeFélicien Cardin, a mesuré des gainsnotables grâce au pâturage en bandes.Les expérimentations du producteurvache-veau de Saint-Bonaventure ontdébuté en 2011. L’un des objectifs :faire du gain de poids à l’herbe. Sonprojet a nécessité des investissements

    de 2 000 $ en clôtures, abreuvoirs etautres équipements, soit l’équivalent de44 $/acre. Le producteur a appliquéune régie fort simple : une hauteur del’herbe à 20 cm (8 po) devant la clôtureélectrique temporaire et à 10 cm (4 po)derrière. Les veaux mâles ont obtenuun gain moyen quotidien de 1,3 kg/j(2,88 lb/j) tandis que celui des femellesa atteint 1 kg/j (2,27 lb/j). Le coût du gains’est élevé à 1,30 $/kg/j (0,59 $/lb/j) com-parativement à 3,15 $/kg/j (1,43 $/lb/j)avec une alimentation à base de foin.Les pâturages ont permis d’économiseren récolte de fourrage, tout en générantun gain de poids appréciable, et ce,sans ajout de grain à la ration. ⁄⁄

    —Le trèfle blanc

    et le lotier s’avèrentles mieux adaptés

    au pâturage.—

    Pierre Dupasquier envoie ses 100 vaches au pâturage. Il conseille d’utiliser un mélange de graminées,résistantes au piétinement.

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  • 10 BOVINS DU QUÉBEC

    DOSSIER

    DOSSIER

    LES MÉLANGES COMPLEXES POURLES PÂTURAGES EN PRODUCTION BOVINECAROLE LAFRENIÈRE, AGRONOMEUnité de recherche et de développement agroalimentaire de l'Abitibi-Témiscamingue (URDAAT)Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

    -

    Selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en 2011, lessuperficies en plantes fourragères sont de l’ordre de 1 085 800 ha, dont 71 % comportent du fourragecultivé tel que foin et ensilage d’herbe, et 24 %, du pâturage. Ce dernier forme l’assise principale de la

    profitabilité des systèmes fourragers en production bovine vache-veau parce que c’est un aliment très écono-mique. Par exemple, une tonne de matière sèche (MS) récoltée coûte en moyenne 130 $, alors que la mêmetonne au pâturage revient à 45 $. Le potentiel des superficies en pâturage est peu exploité et pourrait êtreaugmenté de façon significative en améliorant leur productivité.

    Plusieurs facteurs influencent la pro-ductivité des pâturages : le drainage, lepH, la fertilité du sol, la régie de pais-sance et les espèces de plantes fourra-gères comme les graminées et les légu-mineuses. De plus, la productivité à longterme des pâturages dépend largementde la sélection des espèces de plantesfourragères, de la compétition entre lesespèces de même que des conditionsclimatiques dans lesquelles se réalise la

    croissance des plantes. Les pâturagessont rarement des peuplements purs.Ce sont des mélanges de graminées oude légumineuses-graminées.

    Mélanges simples ou mélangescomplexesLes mélanges simples associent une oudeux graminées avec une légumineuse.Ils produisent les meilleurs plantslorsqu’ilssontétablisdansdespâturages

    Cette parcelle démontre un problème de paissance dû à la présence de fétuque élevée (herbe plus longue). Il serait toutefois possible d’habituer les animauxà consommer cette plante.

    ©CaroleLafrenière

    —Plusieurs facteurs influencentla productivité des pâturages:le drainage, le pH, la fertilitédu sol, la régie de paissanceet les espèces de plantesfourragères.—

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    uniformes de haute fertilité et qu’ils sontexploités intensivement. Cette situationne représente qu’une faible proportiondes superficies utilisées pour la pais-sance au Québec. La majorité des pâtu-rages sont principalement caractéri-sés par une topographie, un drainageet une fertilité qui sont très variablesentre les parcelles et parfois mêmeà l’intérieur d’une même parcelle. Enconséquence, les mélanges complexes

    pourraient constituer une solution.L’utilisation de mélanges complexes nefait pas l’unanimité parmi les interve-nants en agronomie. Toutefois, de plusen plus de résultats de recherchesdémontrent le potentiel des mélangescomplexes pour la paissance. Ceux-ciont une meilleure productivité (MS/ha)et offrent un rendement stable annéeaprès année. Dans un système dispo-sant de ressources limitées en eau et

    en nutriments, une diversité d’espècespeut permettre de se servir de cesressources plus efficacement tout endiminuant les quantités de mauvaisesherbes.

    Les mélanges complexesLe groupe de recherche de Sanderson(2005) aux États-Unis a observé unehausse de rendement dans les mélangesvariant de 2 à 9 espèces. ➔

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  • 12 BOVINS DU QUÉBEC

    DOSSIER

    Toutefois, les rendements ne semblentpas dépendre du nombre d’espèces,mais du fait d’avoir des espèces produc-tives. Le groupe a aussi noté que l’aug-mentation de rendement est de courtedurée, puisque dès la troisième annéede production, la chicorée et les légu-mineuses contribuent peu au rende-ment. Dès le printemps de la troisièmeannée de production, le dactyle étaitl’espèce dominante dans presque tousles mélanges de 3 espèces et plus, tan-dis que le nombre des espèces seméesavait diminué de moitié.

    Par ailleurs, l’équipe de Papadopoulosen Nouvelle-Écosse travaille sur un autreconcept de mélanges complexes : unelégumineuse avec un mélange de gra-minées. Cette équipe a démontré quela productivité (MS/ha/année) d’unmélange de 4 graminées est plus éle-vée que celle des mélanges de 2 ou3 espèces de graminées en associationavec le trèfle blanc (Papadopoulos, etautres. 2012). Pour les années de pro-duction 3 à 5, le rendement moyen a étéde 8 010 kg de MS/ha/année pour lesmélanges avec 4 espèces de graminées,comparativement à 6 800 kg de MS/ha/année pour les mélanges à 3 espèces degraminées, et de 6 260 kg MS/ha/annéepour les mélanges de 2 espèces degraminées en association avec le trèfleblanc. Le mélange avec 4 graminéesétait composé des espèces suivantes :fléole des prés, brome des prés, pâtu-rin des prés, alpiste roseau. Cet essai

    a été réalisé avec des taures laitièresen paissance dès que le peuplement aatteint une hauteur de 25 cm au prin-temps, et ce, durant toute la saison demai à octobre, avec en moyenne 5 rota-tions dans les conditions de la Nouvelle-Écosse. L’équipe a aussi observé que lacomposition des mélanges est impor-tante pour la production et la stabilité durendement pendant la saison et entre lessaisons. Par exemple, la fléole des préset le pâturin des prés sont des espècescompatibles. Ainsi, le fait d’avoir cesdeux espèces dans le même mélangepermet d’obtenir des rendements éle-vés d’une année à l’autre. Lorsque lasaison est plus sèche, le pâturin després a une meilleure productivité, alorsque durant les années pluvieuses, c’estla fléole des prés qui arrive première.Ces résultats démontrent l’importancedes recherches sur la dynamique desplantes dans les mélanges complexes.

    Mélanges complexes adaptésaux conditions de l’est du Canada;essais en coursDes essais sont en cours sur plusieurssites dans l’est du Canada, dont deuxau Québec (Normandin et Lévis), un enOntario et un autre en Nouvelle-Écosse.Les résultats des deux premièresannées sont présentés au Tableau 1. Onretrouve les deux essais sur chacun dessites : un pour des mélanges avec deuxespèces (une légumineuse : une gra-minée) et un autre avec des mélanges

    complexes (une légumineuse : 3 ou4 graminées). Les rendements sontdéterminés à partir d’échantillons pré-levés avant l’entrée des animaux ou lorsde la récolte mécanique pour la pais-sance simulée avec des peuplements de25-30 cm de hauteur.

    Pour la première année de production(AP1), les différences de rendement entreles mélanges à 2 espèces et les mélangescomplexes ne sont pas très grandes.Toutefois, pour la deuxième année deproduction (AP2), l’écart de rendementest important (Tableau 1). La variationannuelle du rendement, c’est-à-direl’écart entre le rendement le plus élevé etle plus faible au cours d’une même annéeen comparaison avec le rendement moyende l’essai, a été beaucoup plus faiblepour les mélanges complexes (AP1 =20 %, AP2 = 11 %) que les mélanges à2 espèces (AP1 = 36 %, AP2 = 37 %).

    Encore une fois, ces résultats démontrentque les mélanges complexes main-tiennent un rendement plus stable d’uneannée à l’autre comparativement à desmélanges simples. Deux autres annéesde récolte viendront compléter ces don-nées.

    Un autre essai est en cours avec lesmeilleurs mélanges complexes sélec-tionnés de l’essai précédent. Des dosesd’azote de 0,60 et 120 kg de N/ha sontappliquées en 2 fois : soit la moitié de

    • 1 Fléole des prés• 2 Brome des prés• 3 Pâturin des prés• 4 Alpiste roseau

    1 2

    3 4

    La productivité (MS/ha/année)d’un mélange de 4 graminées estplus élevée que celle des mélangesde 2 ou 3 espèces de graminéesen association avec le trèfle blanc(Papadopoulos, et autres. 2012)

    INFOS

    BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 12BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 12 2015-01-20 10:322015-01-20 10:32

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 13

    DOSSIER

    la dose après la première paissanceet l’autre moitié en août. Sur trois deces sites, la récolte est faite par desanimaux selon une régie de paissancetrès intensive (mob grazing). Lorsqu’unehauteur de 25 à 30 cm est atteinte, lesanimaux entrent dans les parcelles. Ilsy demeurent aussi longtemps que lesplants mesurent de 10 à 15 cm. Au sitede New Liskeard, en Ontario, durant l’été2014, certaines parcelles étaient mieuxpâturées que d’autres. Ainsi, pour éviter

    la surpaissance des parcelles les plusbroutées, les animaux ont été sortis dupâturage expérimental quand le couvertvégétal avait atteint la hauteur désiréepour ces parcelles. Ces observations sug-gèrent une différence d’appétence entreles mélanges complexes. Toutes les par-celles ayant un problème de paissancecontenaient la fétuque élevée (Photo 1).La fétuque élevée a mauvaise réputationpour lapaissance,malgré le faitqueleren-dement saisonnier est très intéressant. ➔

    —Pour éviter la surpaissancedes parcelles les plus broutées,les animaux ont été sortis dupâturage expérimental quandle couvert végétal avait atteintla hauteur désirée.—

    Tableau 1Rendement saisonnier en matière sèche des mélanges à deux et à plusieurs espèces

    Mélanges de deux espèces (essai 1) AP1* AP2** Mélanges complexes (essai 2) AP1 AP2

    Tonnes/ha/années Tonnes/ha/années

    Trèfle blanc Fléole des prés

    Pâturin des prés

    Fétuque élevée

    Dactyle

    Fétuque des prés

    Brome des prés

    6,37

    5,41

    7,65

    6,42

    7,10

    6,11

    4,17

    4,60

    4,87

    4,16

    3,89

    4,56

    Lotier Fléole des prés

    Pâturin des prés

    Fétuque élevée

    Dactyle

    Fétuque des prés

    Brome des prés

    6,31

    6,07

    6,78

    6,08

    6,15

    6,47

    5,06

    5,30

    4,66

    4,40

    4,40

    5,38

    Lotier Mélange graminées 1

    Mélange graminées 2

    Mélange graminées 3

    Mélange graminées 4

    6,91

    6,91

    6,40

    6,93

    6,59

    6,84

    6,97

    7,18

    Luzerne Fléole des prés

    Pâturin des prés

    Fétuque élevée

    Dactyle

    Fétuque des prés

    Brome des prés

    6,10

    5,49

    6,76

    5,63

    6,45

    6,32

    5,58

    5,66

    4,83

    4,36

    4,35

    5,52

    Luzerne Mélange graminées 1

    Mélange graminées 2

    Mélange graminées 3

    Mélange graminées 4

    7,54

    7,67

    7,84

    7,43

    6,48

    6,41

    6,83

    6,50

    Moyenne globale de l'essai 6,30 4,76 Moyenne globale de l'essai 7,20 6,73

    Variation annuelle 36 % 37 % Variation annuelle 20 % 11 %

    Source : PAPADOPOULOS, et autres. Performance of Forage Mixtures under a Beef Grazing Management System in the Northern Latitudes. Grappe scientifique bœuf 2009-2013. Rapport final, 2013.

    * Première année de production / ** Deuxième année de production / 1 Fléole des prés, fétuque des prés, pâturin des prés / 2 Fléole des prés, fétuque des prés,alpiste roseau, pâturin des prés / 3 Fétuque élevée, brome des prés, dactyle, pâturin des prés / 4 Fétuque élevée, brome des prés, alpiste roseau, pâturin des prés

    BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 13BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 13 2015-01-20 11:302015-01-20 11:30

  • 14 BOVINS DU QUÉBEC

    DOSSIER

    Toutefois, cette différence de brou-tage n’a pas été observée au site deNormandin (Julie Lajeunesse, commu-nication personnelle). Au site de NewLiskeard, aucun des autres pâturagesdans la ferme ne contient de la fétuqueélevée, alors qu’à Normandin, cetteespèce fait partie du peuplement depaissance depuis plusieurs années, làoù l’essai est en place. Ces observationssuggèrent qu’il serait possible d’habituerles animaux à consommer cette plante.Ceux-ci ne doivent pas avoir le choix. Ilfaudra donc adapter la régie en consé-quence si la fétuque élevée fait partie du

    système de paissance.

    ConclusionLa littérature scientifique et les essaisen cours apportent de plus en plus derésultats démontrant l’effet bénéfiquedes mélanges complexes sur la pais-sance. Avec des mélanges à plusieursespèces, la recherche sur la dynamiquedes plantes dans ces écosystèmes four-ragers est de première importance. Quelest l’effet de ces espèces sur les proces-sus de recyclage des nutriments dans lesol, l’influence des mélanges complexessur le comportement animal, l’adaptation

    de la régie des pâturages, l’utilisation deces mélanges avec la technique de miseen réserve (stockpiling)? Ce sont autantde questions auxquelles la recherchedoit répondre pour exploiter le pleinpotentiel des mélanges complexes pourla paissance en production bovine.

    Les projets en cours sont soutenusfinancièrement par la grappe Bœuf duprogramme Cultivons l’Avenir 2 d’Agri-culture et Agroalimentaire Canada, encollaboration avec la Fédération des pro-ducteurs bovins du Québec et le BeefFarmers of Ontario. ⁄⁄

    LA QUALITÉ DES CARCASSESS’AMÉLIORE AU CANADA

    Les données recueillies lors du der-nier audit réalisé par le National BeefQuality Audit (NBQA) en 2010-2011ont permis de déterminer trois princi-paux défauts affectant la qualité descarcasses, soit :

    Les abcès au foie : On estimeque les pertes économiquesengendrées par les abcès au foies’élèvent à 9,36 $/tête, c’est-à-direun total de 29,9 M$ pour l’industriebovine en 2011;

    La saleté excessive des animaux(tag) : les plaques de fumier etde boue sur la peau des animauxreprésentent une perte de 8,17 $/tête en moyenne, soit quelque26,1 M$ pour l’industrie en 2011;

    Les ecchymoses : les pertes éco-nomiques calculées reviennent à2,10 $/tête ou à 6,7 M$ au total.

    Les données de l’audit 2010-2011démontrent une amélioration parrapport à celles de 1998-1999. Ainsi,le nombre de têtes avec marquage(brand) a diminué de moitié. De même,les ecchymoses ont été sensiblementréduites grâce à de meilleurs sys-tèmes de manipulation et à une réduc-tion importante du nombre d’animauxavec cornes.

    L’audit de 2010-2011 était le troi-sième du genre. Un autre est prévuen 2018. Ces audits permettentd’identifier les principaux élémentsqui demandent des améliorations en

    regard de la qualité des carcasses debovins et ont aussi servi à élaborer lesbonnes pratiques de production duprogramme Verified Beef ProductionMC

    (VBP). Les données recueillies pro-viennent des abattoirs dans l’est etl’ouest du Canada. Pour obtenir lesdonnées complètes, rendez-vous àwww.beefresearch.ca. N.C. ⁄ ⁄

    Références citées :

    PAPADOPOULOS, Y., et autres. Sward Complexity and Grass Species Composition Affect the Performance of Grass-White Clover Pasture Mixtures. Can. J. Plant Sci.92 : 1199-1205. Doi.10.4141/CJPS2012-015, 2012.

    SANDERSON, M.A., et autres. Forage Mixture Productivity and Botanical Composition in Pastures Grazed by Dairy Cattle. Agron. J. 97 : 1465-1471, 2005.

    —Les abscès au foie

    ont engendré des pertesde 29,9 M $ en 2011.

    BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 14BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 14 2015-01-20 13:282015-01-20 13:28

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 15

    DOSSIER

    ©Celluleinnovante

    Animaux en pâturage intensif au mois de novembre.

    200 JOURS DE PAISSANCEPOUR 100% DU TROUPEAU!

    ÉRIC JOLY, AGRONOMEChargé de projets, Cellule innovante en production bovine

    Agriculture nordique axée sur la production bovine

    -

    La Cellule innovanteAfin d’habiliter les produc-teurs bovins à optimiser leursdécisions d’affaires, la Celluleinnovante a vu le jour. Celle-ci regroupe des entreprisesbovines voulant explorer denouveaux modèles d’affairesdans le but de diminuer lescoûts de production tout enamorçant une transition versun élevage de bœuf diffé-rencié. Une équipe de deuxagronomes soutient les agri-culteurs dans ce projet.

    La Cellule est chapeautéepar le créneau d’excellenceAgriculture nordique axée surla production bovine (ANPB).Créée en 2010, ANPB est issuedeladémarchedeplanificationstratégique Action concertéede coopération régionale dedéveloppement (ACCORD).Le créneau ANPB construitet anime un réseau propiceà la compétitivité et à l’excel-lence du système productif de

    la filière bovine sous condi-tions nordiques de l’Abitibi-Témiscamingue et d’autresrégions du Québec.

    Le projet 200 joursde paissanceLe projet « 200 jours de pais-sance pour des écosystèmesà courte période de végéta-tion » vise à alimenter 100 %du troupeau durant au moins200 jours au pâturage.

    Pendant les étés 2013 et2014, six techniques ont étémises à l’épreuve sur le terrainet leur pertinence économiquea été analysée. Ces techniquesse déclinent comme suit : l’in-tensification de la régie despâturages, le pâturage différé,les céréales d’automne enpâturage d’appoint, le semissans labour d’espèces amélio-rantes, l’utilisation de cultureintercalaire dans le maïs et lechou fourrager pour la semi-finition. ➔

    DOSSIER

    Depuis près d’un an, on constate une augmentation soutenue des prix de vente desbouvillons. Il semblerait que les producteurs auraient de belles années devant eux,ce qui leur donnera un certain répit. Malgré tout, au cours des dernières années, les

    agriculteurs ont dû jongler avec des décisions difficiles à prendre pour leurs entreprises.

    —Le choix des parcelles

    pour le pâturage différé doittenir compte des espèces

    présentes et de la périoded’utilisation prévue.

    BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 15BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 15 2015-01-20 14:432015-01-20 14:43

  • 16 BOVINS DU QUÉBEC

    DOSSIER

    Intensification de la régieL’intensification de la régie des pâtu-rages est une méthode à privilégier pouraccroître le nombre de jours au coursdesquels un troupeau peut être nourrisur la même superficie dès la premièreannée. Concrètement, on parle de travailen bandes ou d’utilisation d’une parcellepour une durée maximum de 3 à 4 jours.La diminution du gaspillage d’herbe estla principale cause de la hausse de ren-dement mesurée en 2013 et en 2014. Deplus, avec la régie intensive, on remarqueune augmentation du nombre de tonnesde fourrages récoltées par les animaux.

    Par ailleurs, le coût pour intensifier uneparcelle déjà existante est plutôt faible.En tenant compte du coût en matériel eten main-d’œuvre pour la mise en place etla gestion des bêtes, on dénote un écartd’environ 20 $/ha entre la gestion inten-sive et extensive dans nos essais. Aussi,avec l’intensification de la régie, le gainde rendement, mesuré par l’évaluation dela consommation volontaire de matièresèche (CVMS) des troupeaux, oscilleentre 0,5 et 1 tonne de matière sèche parhectare (t MS/ha). Ainsi, sans fertilisa-tion ou amendement supplémentaire, lesproducteurs ayant participé à l’essai ontrécolté quelques tonnes de fourrages deplus pour 20 à 40 $/t MS.

    Pâturage différéLa paissance en différé de fourrages misen réserve (stockpile) est discutée depuisquelques années. À l’aide de mesures devaleurs nutritives prises à l’automne 2013,

    on constate qu’il est possible d’obtenir del’herbe qui avoisine les 10 % de protéinebrute et les 35 à 40 % d’ADF (fibre au déter-gent acide) jusqu’à la fin novembre. Cesvaleurs sont plus qu’acceptables pour desvaches taries. Toutefois, si des vaches enlactation, en préparation au vêlage ou desanimaux en croissance en consomment,un supplément énergétique ou protéiquepourrait être nécessaire. L’échantillonnagede l’herbe mise en réserve, tout commecelui des autres fourrages de l’entreprise,permet de bien adapter la stratégie desupplémentation en minéraux en fonctionde l’état de chair des animaux.

    Le choix des parcelles pour le pâturagedifféré doit tenir compte des espècesprésentes et de la période d’utilisationprévue. Dans les parcelles échantillon-nées, le pâturin des prés et la fétuquerouge traçante ont mieux conservé leurvaleur nutritive après de fortes gelées quela fléole et l’alpiste roseau.

    Les pâturages en différé sont très éco-nomiques comparativement aux four-rages entreposés. Toutefois, une bonneplanification, une bonne gestion despâturages et des troupeaux sont impor-tantes puisqu’une utilisation à l’automneet au printemps est visée et que les préci-pitations abondantes sous nos conditionsclimatiques rendent les parcelles plus fra-giles au piétinement.

    Céréales d’automneAfin d’éviter les pertes de superficie lorsdu renouvellement d’un pâturage, du blé

    et du triticale d’automne ont été utili-sés comme plantes abris aux fourragèresimplantées en 2013 et en 2014. Dans lesconditions de l’Abitibi-Témiscamingue,trois temps de paissance sont envisa-geables quand le semis a été réalisé àla fin de mai. Les données recueilliesmontrent qu’il est possible d’obtenir unrendement permettant un coût de pro-duction moyen de 191 $/t MS pour unfourrage à 25 % de protéines brutes et à26 % d’ADF. Au printemps 2014, il y a euun certain regain des semis de 2013, maistrop de pertes hivernales ont été notéespour considérer un rendement en blé. Lesfourragères se sont toutefois implantéesavec succès là où une régie intensive depaissance a été respectée. Il faut égale-ment tenir compte du fait que la parcellene possède pas encore un horizon assezstable; il faut donc éviter de la pâtureraprès et pendant de fortes précipitations.De plus, le plein potentiel des plantes n’apas été exploité pour la plupart des par-celles étant donné que les sols en Abitibi-Témiscamingue présentent un faible pH.

    ConclusionCes trois techniques visaient à allongerla période de paissance pour diminuerles besoins en fourrages entreposés.Une saison de paissance du 25 mai au10 décembre équivaut à 200 jours. Auxextrémités de cette saison, il peut être dif-ficile de combler les besoins alimentairesde certains groupes d’animaux unique-ment avec les pâturages.

    Plusieurs producteurs peuventatteindre cette saison de paissance avec lamajorité de leur troupeau. La recette poury arriver comprend une bonne analyse dela situation, des techniques conformes àla réalité de l’entreprise, une superficie enpâturage adaptée à la taille du troupeau,le respect des trois principes de base engestion de paissance, une bonne pré-paration des fourrages et, bien sûr, desprincipes agronomiques qui permettentd’obtenir des rendements optimaux selonla réalité de l’exploitation. Pour un produc-teur motivé et bien entouré, le succès nepeut être qu’au rendez-vous.

    Bonne saison. ⁄⁄

    Le succès des techniques dépend du respect de trois principes de baseen gestion de paissance, largement connus, que nous rappelons ici.

    Le temps de paissance : les animaux ne doivent pas paître dans une parcelletrop longtemps;

    Le temps de repos : une fois qu’une plante a été broutée, elle doit régénérerson feuillage et ses réserves énergétiques;

    La densité animale : plus il y a de ruminants par hectare, plus la consommationest uniforme; plus les bouses sont distribuées uniformément, plus les bêtesincorporent de la matière organique en piétinant le sol.

    Nous détaillons ici trois des six techniques expérimentées pour améliorerla gestion des pâturages dans le but de mieux contrôler les coûts liésà l’alimentation.

    BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 16BVNP_2015-01-28_006-016_Dossier 16 2015-01-20 10:322015-01-20 10:32

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 17

    GÉNÉTIQUE

    GÉNÉTIQUE

    LE NOUVEAU DÉFI DES RACES DE BOUCHERIE

    On dit que plus le temps passe,plus les races se ressemblent.C’est ce qu’on appelle la conver-

    gence : le fait de se diriger vers un mêmepoint. Mais est-ce que ce phénomène estbien réel, particulièrement ici, auQuébec? Depuis 1995, le Programmed’analyse des troupeaux de boucherie duQuébec (PATBQ) compile et analyse desdonnées de production. Au cours desdernières années, on a passé au cribleces données pour déceler les principalestendances qui marquent la génétiquebovine québécoise. Voici quelquesconstats.

    Rappel sur la génétiquePour alléger cet article, nous n’avons com-paré que les cinq principales races pré-sentes au Québec ainsi que la populationd’animaux croisés. Les valeurs génétiquesutilisées sont tirées des ABC (abrévia-tion d’« Across breed comparison », quisignifie « comparaison entre les races ») duPATBQ. Cette méthode permet de mesu-rer le potentiel génétique de sujets issus dedifférentes races d’une façon plus précisequ’avec les données brutes, car elle tientégalement compte des performances dessujets apparentés. Les ABC estiment, pourplusieurs caractères, le potentiel géné-tique que le sujet devrait être en mesure detransmettre à ses descendants. ➔

    ÉRIC LEPAGE, AGRONOMEDirection régionale de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

    du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

    -ROGER BERGERON, M. SC., AGRONOME

    Direction du développement des secteurs agroalimentairesdu ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

    —On a passé au crible les données

    du PATBQ pour décelerles principales tendances

    qui marquent la génétiquebovine québécoise.

    Alors que les races se ressemblent de plus en plus, il importe de maintenir autant une diversité que lesparticularités propres à chacune d’entre elles.

    ©FPBQ

    BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 17BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 17 2015-01-20 10:312015-01-20 10:31

  • BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 18BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 18 2015-01-19 13:302015-01-19 13:30

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 19

    GÉNÉTIQUE

    Pour chaque population ou pourchaque race, la répartition des don-nées obéit à une distribution considéréecomme normale, qui se caractérise parune figure en forme de cloche. Celasignifie que, pour un caractère donné,un nombre beaucoup plus élevé desujets obtient des performances qui sontprès de la moyenne et que les sujets affi-chant des valeurs extrêmes (bonnes oumauvaises) sont plus rares. Rappelonsque la plupart du temps l’écart estmoindre entre les moyennes de deuxraces qu’entre les extrêmes au sein d’unemême race.

    Les caractères liés au vêlageDe façon générale, la facilité de vêlagedirecte (facilité à naître) et le poids à lanaissance ont peu changé depuis 1995,exception faite de la race Simmental, quise démarque des autres en termes deprogrès. La race Angus est toujours cellequi montre, en moyenne, le plus de facilitéau vêlage, suivie par la Limousin, les ani-maux croisés, la Hereford, la Simmentalet la Charolais. Les écarts entre les racesles plus performantes et les moins perfor-mantes pour la facilité de vêlage directeet le poids à la naissance se sont réduitsde 20 à 27 % entre 1995 et 2013.

    En ce qui concerne la facilité de vêlagematernelle (facilité à vêler), la race Angusarrivait au premier rang en 2011, suiviepar la Limousin, les animaux croisés, laSimmental, la Hereford et la Charolais.L’écart s’est resserré de 21 % entre 1995et 2011.

    Les caractères liés aux poidsAu chapitre du poids, on évalue plu-sieurs caractères : le gain de la naissanceau sevrage, le gain en postsevrage (dusevrage à un an), celui de la naissanceà un an (addition des deux précédents)et l’aptitude laitière. Cette dernière estévaluée en tant que gain de poids supplé-mentaire du veau avant le sevrage générépar la production laitière de sa mère.

    Pour le potentiel génétique du gainnaissance-sevrage, on obtenait en 2013le classement suivant : Simmental,Charolais, Hereford, Angus, animauxcroisés et Limousin. Cependant, on noteque les meilleurs progrès depuis 1995viennent des races Hereford et Limousinet que l’écart s’est, quant à lui, réduit deprès de 20 %.

    Pour ce qui est du gain en postsevrage,les races se classaient dans l’ordre suivanten 2012 : Charolais, Angus, Simmental,animaux croisés, Hereford et Limousin.Depuis 1995, les progrès les plus notablesont été réalisés par les races Hereford,Limousin et Angus. De 1995 à 2012, l’écartentre les moyennes des première et der-nière races a rétréci de 22 %.

    Sous la rubrique de l’aptitude laitière,en 2011, on arrivait au classement sui-vant : Simmental, Angus, population croi-sée, Limousin, Charolais et Hereford. Larace dont le potentiel a le plus progressédepuis 1995 est la Hereford, alors quel’écart entre la plus et la moins perfor-mante s’est réduit de 30 % de 1995 à 2011.

    La hauteur aux hanchesAujourd’hui, la tendance est aux ani-maux de taille plus modérée compara-tivement aux années 1990. Quatre descinq principales races rencontrées auQuébec ont réduit leur stature depuis1995. La diminution la plus importanteconcerne la race Simmental. De la plusgrande à la plus petite, les races se clas-saient comme suit en 2010 : Charolais,Simmental, Limousin, Hereford etAngus. Fait à souligner, de 1995 à 2010,l’écart entre les races, en ce qui a traità la hauteur aux hanches, s’est resserréde plus de 50 %. Il demeure qu’il estdifficile de définir une stature idéale.Mieux vaut se tenir loin des extrêmes etadapter la taille de ses animaux aux res-sources de l’entreprise et aux conditionsd’élevage.

    Les caractères de carcassesLa prise de mesure aux ultra-sons surles caractères de carcasses est rela-tivement récente. Comme on disposed’un nombre plus restreint de mesures,sur une période de comparaison pluscourte, il n’est pas aisé de déceler destendances fiables. Il est tout de mêmepossible de faire certaines observations.

    À l’égard de la surface d’œil de longe,la race Limousin domine, suivie dela Charolais et de la Simmental. Lesraces britanniques Angus et Herefordferment le peloton. L’amélioration estrelativement faible depuis 2005. La raceCharolais est celle qui a le plus pro-gressé. ➔

    On note que les meilleurs progrès depuis 1995 viennent des races Hereford et que l’écart s’est, quant à lui,réduit de près de 20 %.

    ©Archives/TCN

    Pour un caractère donné,un nombre beaucoup plus élevé

    de sujets obtient des performancesqui sont près de la moyenne

    et les sujets affichant des valeursextrêmes (bonnes ou mauvaises)

    sont plus rares.

    INFOS

    BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 19BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 19 2015-01-20 10:312015-01-20 10:31

  • 20 BOVINS DU QUÉBEC

    GÉNÉTIQUE

    En ce qui a trait au gras intramuscu-laire (persillage), le classement s’inverse,alors que la race Angus domine, suiviede la Hereford, et que les races continen-tales Charolais, Simmental et Limousinferment la marche.

    Pour le gras dorsal, on remarque, danstoutes les races, une légère augmenta-tion de la mesure. Elle est plus marquéepour l’Angus. Si l'on répartit les races dela plus grasse à la plus maigre, l’ordreest le suivant : l’Angus, la Hereford, laCharolais, la Simmental et la Limousin.Comme pour la hauteur aux hanches, ilest difficile de proposer une orientationunique pour la sélection de ce caractère.Un potentiel plus faible quant au grasdorsal a une incidence positive sur lerendement en viande maigre, tandis quela facilité à déposer plus de gras peutêtre considérée comme une marque derusticité.

    Que retenir de tout cela?Quelle est la meilleure race? Le meilleurcroisement? Deux questions, un millierde réponses! L’élevage bovin représenteun système complexe. Le producteur doity trouver sa place et chercher constam-ment un équilibre de manière que lesanimaux valorisent les ressources del’entreprise de façon optimale, avec laproduction de viande comme finalité.

    En matière de sélection génétique,l’éleveur devrait non pas nécessaire-ment privilégier un seul caractère ou lesvaleurs les plus élevées, mais plutôt lacombinaison de caractères qui semble laplus appropriée à sa situation. D’autrescritères d’importance doivent égalementêtre pris en considération, par exemple laconformation.

    Alors que les races se ressemblentde plus en plus, il importe de maintenirautant une diversité que les particulari-tés propres à chacune d’entre elles, envue de tirer le meilleur parti possible descroisements et de la complémentaritédes races avec, comme objectif ultime,la rentabilité de la production. ⁄⁄

    —Le producteur cherche constamment un équilibre

    afin que les animaux valorisent les ressourcesde l’entreprise de façon optimale,

    avec la production de viande comme finalité.—

    BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 20BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 20 2015-01-20 10:312015-01-20 10:31

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 21

    GÉNÉTIQUE

    GÉNÉTIQUE

    Le potentiel génétiquepour la fertilitéUn moyen simple de réduire le nombrede femelles non gestantes ou qui vêlenttardivement est d’effectuer une sélec-tion sévère chez les génisses de rem-placement en ne retenant que cellesqui seront gravides après une courtesaison de reproduction de 42 jours.On s’assure ainsi que seules les plusfertiles puissent se qualifier pour fairepartie du troupeau reproducteur.

    Procéder de cette façon exige cepen-dant de présenter à la saillie un plus grandnombre de taures qu’à l’habitude étantdonné que toutes celles qui ne seront pasgestantes après 42 jours devront être écar-tées de l’élevage. Les gains économiques

    générés par cette méthode sont biendocumentés et il semble maintenantévident que les jeunes femelles quiconçoivent tôt sont « programmées » àdevenir des vaches à la fois plus durableset plus productives. Des données compi-lées aux États-Unis sur une période de 21ans et englobant 18 000 taures ont ainsimontré que celles qui avaient mis basdans les 21 premiers jours de la saison devêlage sont demeurées en moyenne 1 ande plus dans le troupeau et ont produit750 lb de veau sevré de plus au coursde leur vie que leurs consœurs ayantvêlé dans le deuxième cycle ou plus tard(Mousel et autres, 2012).

    D’autresétudesréaliséesauMontanaont pour leur part démontré que

    des taures qui n’étaient pas deve-nues gestantes lors de leur premièresaison d’accouplement et qui avaienttout de même été conservées pour lareproduction affichaient un taux desevrage moyen de seulement 55 %à la fin de leur carrière (Glenn Selk,OSU, 2012). En supposant un taux desevrage de 85 % pour le reste du trou-peau, un poids au sevrage de 600 lb etun prix de vente de 2,50 $/lb, on peutestimer que le fait de maintenir enproduction ces femelles plus ou moinsfertiles entraîne chez ce sous-groupedes pertes de revenus de 450 $ parvache exposée à la saillie (600 lb x –30 % x 2,50 $/lb). L’impact économiquede l’aptitude à se reproduire est doncconsidérable. ➔

    VOTRE TROUPEAU EST-IL PRODUCTIF?PIERRE DESRANLEAU, T.P.

    Division bovins de boucherie, CIAQ

    -

    Nous avons vu dans le derniernuméro de Bovins du Québec quele ratio du poids de veau sevré

    par vache exposée à la saillie (PVS/VES)est un indicateur de productivité beau-coup plus précis que le simple poidsde vente des veaux, car son calcul tientcompte non seulement de la croissance,mais également des aspects reproduc-tion et mortalité, qui ont une grandeinfluence sur le nombre de livres misesen marché. Voyons maintenant les prin-cipaux facteurs sur lesquels vous pou-vez agir pour améliorer ces trois com-posantes.

    L’hétérose maternelle contribue presque deux fois plus que l’hétérose chez le veau à l’augmentation deproductivité. Source : Meat Animal Research Center, Nebraska.

    —Le ratio du poids de veau sevré par vache exposéeà la saillie (PVS/VES) est un indicateur de productivitébeaucoup plus précis que le simple poids de vente des veaux.—

    ©C

    IAQ

    BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 21BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 21 2015-01-20 10:302015-01-20 10:30

  • 22 BOVINS DU QUÉBEC

    GÉNÉTIQUE

    La vigueur hybride ou hétéroseIl s’agit du phénomène permettant auxsujets croisés de surpasser la perfor-mance moyenne de leurs parents de racepure, et ce, dans plusieurs domaines.L’avantage majeur de la vigueur hybride,c’est qu’elle influence principalement lescaractères qui ont une faible héritabilité,dont l’efficacité reproductive. Les étudesscientifiques rapportent ainsi que l’hété-rose permet d’améliorer chez les vachesle taux de gestation de 7 %, le poids deveau sevré de 15 %, la longévité de 16% et la production à vie de 30 %, alorsque chez le veau, on observe un taux desurvie plus élevé de 5 % et un taux decroissance supérieur de 4 %.

    L’addition de tous ces petits « plus »permet à un éleveur d’augmenter de20 à 25 % sa productivité annuelle expri-mée en termes de poids de veau sevrépar vache exposée à la saillie. Il estdonc essentiel pour un producteur com-mercial de faire le nécessaire afin d’ex-ploiter au maximum la vigueur hybridedans son élevage. Un petit geste trèssimple pour vous engager dans cettevoie consiste à éviter de commettre« l’erreur » courante de faire saillir unefemelle par un taureau de la mêmerace que son père; le cas type étant lataure Angus/Simmental exposée à untaureau Angus. En développant plu-tôt le réflexe d’y aller avec une troi-sième race – la Hereford par exemple –,on s’assure de maintenir un niveau élevéde vigueur hybride chez le veau à naître.

    La cote de chairOn ne saurait trop insister sur l’impor-tance d’une bonne condition de chairpuisqu’elle est directement liée auxperformances reproductives. La coteà rechercher au moment du vêlage estde 3,0 sur une échelle de 1,0 (mai-greur extrême/0,5 % de gras corporel)à 5,0 (fortement obèse/35 % de grascorporel). Pour les taures, il est mêmesouhaitable de viser une cote de 3,5, carelles auront besoin de beaucoup d’éner-gie dans la phase post-partum étantdonné qu’elles devront à la fois complé-ter leur propre croissance et trouver la

    force de revenir en chaleur au momentoù leur production de lait sera maxi-male.

    Au moyen d’Internet ou des maga-zines d’élevage, vous pouvez trouver del’information et des photos pour vousaider à vous familiariser avec ce sys-tème. Mais attention de ne pas dépasserces limites! Des femelles trop grassescoûtent plus cher en aliments, ont plusde problèmes de vêlage et sont moinsfertiles. Le meilleur moment pour éva-luer la condition de chair est de deux à

    trois mois avant le vêlage, ce qui vouslaisse assez de temps pour ajuster lerégime alimentaire des femelles qui sonttrop maigres ou trop grasses.

    L’efficacité reproductive du mâleEn Amérique du Nord, on estime à 20 %l’incidence des problèmes de fertilitéchez les taureaux de boucherie. End’autres mots, un taureau sur cinq neremplit pas correctement son rôle dereproducteur ou est carrément stérile.Une bonne condition physique dou-blée d’une excellente fertilité et d’uneforte libido sont donc des prérequisessentiels à l’obtention d’un taux degestation élevé.

    Par ailleurs, de plus en plus d’éle-veurs ont recours à la synchronisationet à l’insémination artificielle à tempsfixe (sans détection de chaleurs), carl'insémination est plus efficace pourconcentrer la période de vêlage. Lecalcul est simple : le cycle sexuel dela vache est de 21 jours. Avec la saillie

    naturelle, il y a donc en moyenne seu-lement 4,8 % des vaches qui sont sus-ceptibles de venir en chaleur chaquejour (21 x 4,8 % = 100 %).

    En induisant les chaleurs au toutdébut de la saison de reproduction, lasynchronisation permet quant à elle dedécupler le nombre de femelles ges-tantes au premier jour de la saison dessaillies, ce qui se traduit par plus devêlages dans le premier cycle (périodede 21 jours) et des veaux plus vieux etplus lourds lors du sevrage.

    De plus, grâce à ce procédé, chaquefemelle dispose de 3 chances pourdevenir gestante à l’intérieur d’unecourte fenêtre de 45 jours. L’impactéconomique est substantiel : à 2,5 lbde gain par jour, un veau né dans les 21premiers jours de la période de vêlageaura un avantage de 50 lb comparative-ment à celui qui naît dans le deuxièmecycle et un bon 100 lb de plus que celuiqui voit le jour dans le troisième. Viserà avoir au moins 60 % du troupeau quivêle dans le premier cycle constitue unseuil minimal à atteindre si l’on souhaitemaximiser le nombre de livres de veauproduites.

    La facilité de vêlageLes veaux morts à la naissance ont unimpact négatif important sur le poidssevré par vache exposée à la saillie.Et même s’ils survivent à un vêlagelaborieux, leur mère risque d’être plusdifficile à remettre en gestation etdonc d’avoir un vêlage décalé l’annéesuivante. C’est probablement ce qui

    —Un taureau sur cinq

    ne remplit pascorrectement son rôle

    de reproducteurou est carrément

    stérile.—

    BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 22BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 22 2015-01-20 14:302015-01-20 14:30

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 23

    explique pourquoi la facilité de vêlagedemeure le critère de sélection prin-cipal de la majorité des producteurs.Bien que cette stratégie soit de miselorsqu’il s’agit de sélectionner un tau-reau pour la saillie des taures, elle estbeaucoup moins pertinente dans le casdes vaches.

    En effet, si une vache adulte capablede mettre au monde un veau de 100 lbest accouplée à un taureau à grandefacilité de vêlage engendrant des reje-tons de 80 lb, elle produira vraisembla-blement un veau de 50 à 60 lb plus légerau sevrage que ce que lui aurait per-mis son potentiel génétique. Il est donccontre-productif d’utiliser un « taureauà taures » chez les femelles multipares.

    Pour éviter ce piège, il faut vous sou-venir que l’EPD (écart prévu chez la

    descendance) pour la facilité de vêlaged’un taureau est calculé en fonctiond’une utilisation chez les taures etque, par conséquent, vous bénéficiezd’une bonne marge de manœuvre siles femelles à saillir sont plus âgées.En pratique, cela signifie que vous pou-vez sans grand danger sélectionner ungéniteur dont la cote de vêlage est de5 points sous la moyenne de sa race sivous prévoyez l’utiliser strictement chezdes vaches adultes.

    Les qualités « terminales »Une fois que nous avons atteint une pro-ductivité numérique intéressante, c’est-à-dire un taux de sevrage de 85 % ouplus (nombre de veaux sevrés divisé parle nombre de femelles mises à la repro-duction l’année précédente), il importede maximiser la valeur de chaque veaud’embouche sur le marché. C’est pour-

    quoi les pères devront au préalable avoirété sélectionnés en fonction de critèresbien précis tels que le gain de poids, lamusculature, l’œil de longe ou le ren-dement en viande. Grâce à des niveauxd’héritabilité relativement élevés – 30 à50 % versus 5 à 10 % pour la reproduc-tion –, ces caractéristiques seront bienapparentes chez les veaux, pourvu queleurs géniteurs se soient eux-mêmesdémarqués dans ces domaines, géné-ralement par leurs EPD supérieurs, leurconformation bouchère exceptionnelleou leurs performances très favorablesen station d’épreuves.

    Le fait d’apporter une attention par-ticulière à ces six points de contrôle nedevrait pas engendrer de coûts sup-plémentaires tout en permettant demaximiser le poids de veaux sevrés parvache exposée à la saillie. ⁄⁄

    Erratum

    Une erreur s’est glissée dans le numéro d’automne 2014 au bas de la page 6. La façon de calculer le taux de sevrage aurait dû se lire comme suit := nombre de veaux sevrés/nombre de femelles exposées ou encore = (taux de vêlage) x (1 - taux de mortalité des veaux)

    —Il est essentiel pour un producteur commercial de faire le nécessaireafin d’exploiter au maximum la vigueur hybride dans son élevage.—

    BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 23BVNP_2015-01-28_017-023_Génétique 23 2015-01-20 14:462015-01-20 14:46

  • 24 BOVINS DU QUÉBEC

    LE COIN DU VET

    LE COIN DU VET

    D'aussi loin que l’on se rap-pelle, les aimants ont été utili-sés par les humains pour trai-

    ter différents troubles de santé, dontl’arthrite, l’empoisonnement ou la cal-vitie, ou bien pour désinfecter desplaies. En 2015, les aimants sontencore employés en médecine nonconventionnelle sous forme de col-liers, de bracelets, de matelas, etc.,pour traiter une variété de problèmesde santé. Leur efficacité ne convaincpas tout le monde et leur mode d’ac-tion s’apparente au mystère.

    La magnétothérapie en médecinevétérinairePar contre, en médecine vétérinaire, etplus spécifiquement pour la santé desvaches, la magnétothérapie est accep-tée, éprouvée et non contestée. C’est en1954 que sont apparues les premièrespublications sur les vertus des aimantspour traiter et prévenir la réticulo-périto-nite traumatique chez les bovins laitiers.Ce sont les Américains qui en ont fait lapromotion.

    La maladie du clouLa réticulo-péritonite traumatique faitréférence à une condition médicalecausée par un objet pénétrant (clou,broche) qui perfore l’estomac, laissantpasser un peu de liquide ruminal dansla cavité abdominale, ce qui engendre

    une péritonite. La réticulo-péritonitetraumatique est spécifique aux bovinspour différentes raisons. D’abord, lesvaches sont gloutonnes et s’empiffrentd’aliments, sans discernement et sanstrop mastiquer. Ce n’est que quelquesheures plus tard qu’on va les voir rumi-ner. La rumination, par un mécanismede régurgitation, ramène dans la gueuleces aliments fibreux, insuffisammentmoulus, pour qu’ils soient affinés par lamastication. On doit également rappe-ler que les bovins et autres ruminantsont un système digestif spécial com-posé de quatre estomacs, ou de façonplus précise, d’un immense estomac faitde quatre compartiments : le réseau, lerumen, le feuillet et la caillette. Les deuxpremiers compartiments, soit le réseauet le rumen, communiquent largementet c’est de là que les aliments viennentlors de la rumination.

    Un problème chez les vachesEn mangeant gloutonnement et sansdiscernement, tant au champ qu’àl’étable, la vache risque d’avaler tôt outard un bout de broche, un clou, de lalimaille d’acier ou tout autre objet effiléavec sa bouchée d’aliments. Ces objetsmétalliques, généralement plus lourdsque les aliments végétaux, auront tôtfait de se retrouver au fond du réseauou du rumen (surtout dans le réseau) etcontrairement aux végétaux, ces objets

    DR ANDRÉ CÉCYRE, D.M.V., M. SC.Coordonnateur en expertise vétérinaireFédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ)

    -

    LA PUISSANCE DES AIMANTS,VOUS Y CROYEZ?

    © FPBQ

    La magnétothérapie vétérinaire au moyen d’unsimple aimant à vache de 6 cm de long par 1½ à 2 cmde diamètre est un investissement de quelquesdollars (4 $ à 5 $/unité) qui a prouvé son efficacité.

    —L’efficacité de l’aimant

    est bien meilleureen prévention,avant l’arrivée

    des problèmes.—

    BVNP_2015-01-28_024-032 24BVNP_2015-01-28_024-032 24 2015-01-20 10:292015-01-20 10:29

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 25

    LE COIN DU VET

    —En mangeant gloutonnement et sans discernement, tant

    au champ qu’à l’étable, la vache risque d’avaler tôt ou tardun bout de broche, un clou, de la limaille d’acier ou tout autre

    objet effilé avec sa bouchée d’aliments.—

    ne reviendront pas dans la gueule pourêtre mastiqués lors de la rumination. Deplus, les contractions réseau-rumen quisont responsables de la rumination vontfavoriser la pénétration de ces corpsétrangers à travers la paroi du réseau(nid d’abeille), ce qui créera une fistule(trou), par lequel le liquide stomacal vas’écouler et venir contaminer les cavitésabdominale et péritonéale, d’où la péri-tonite. Toutefois, si le corps étranger tra-verse le réseau vers l’avant, il perforerale diaphragme et attaquera l’enveloppedu cœur, causant ainsi une péricardite.Dans ce dernier cas, l’issue est inévita-blement fatale.

    On intervient souvent trop tardCliniquement, les symptômes de réticu-lo-péritonite traumatique se traduisentpar une baisse de production du lait,une perte d’appétit, de la réticence àse déplacer, le dos voûté et une légèrefièvre de 39,5 à 40 °C (103,1 à 104 °F). Si,chez les vaches laitières, la baisse deproduction du lait retient l’attention duproducteur en début de condition, cequi lui permet d’agir rapidement, il enva autrement chez les producteurs devaches de boucherie, d’où un pronosticplus sombre en traitement curatif pourcette catégorie de bovins. Lorsque laréticulo-péritonite traumatique est dia-gnostiquée tôt, alors qu’une partie ducorps étranger se trouve encore dansl’estomac, l’administration d’un aimant

    par la gueule, combiné à une antibiothé-rapie systématique de quelques jours etla contention sur un plancher légère-ment incliné vers l’avant, permettra desauver la majorité des vaches affectées.

    La place de l’aimanten préventionToutefois, l’efficacité de l’aimant est bienmeilleure en prévention, soit avant l’arri-vée des problèmes. On évalue, chez destroupeaux comportant une excellenterégie, que 2 à 3 % des vaches vont devoirêtre traitées, réformées ou condamnéesun jour ou l'autre à cause d’un problèmede réticulo-péritonite traumatique. Pourun troupeau de 100 vaches, c’est enmoyenne 3 par année, dont au moinsune qui ne répondra pas au traitement.La clé du succès pour contrer les effetspervers des corps étrangers métalliqueseffilés tels que clous ou broches passedonc par l’administration d’un aimantà toutes les vaches du troupeau parmesure de prévention. Cela peut faci-lement être fait en même temps quela vaccination précédant la première

    saillie (ou insémination), ou lors du dia-gnostic de gestation. La vache à qui l’onadministre un aimant à 1½ ou 2 ans legardera dans son réseau durant toutesa vie. Advenant qu’un jour elle avale unobjet ferreux effilé, ce dernier ira rapi-dement rejoindre l’aimant libre ou déjàen contact avec des pièces métalliquesau fond de l’estomac. Il se collera àl’aimant, évitant ainsi d’occasionner lesdommages mentionnés précédemment.N’est-ce pas merveilleux?

    La puissance des aimants enmédecine vétérinaireLa magnétothérapie vétérinaire aumoyen d’un simple aimant à vache de 6cm de long par 1½ à 2 cm de diamètre estun investissement de quelques dollars(4 $ à 5 $/unité), qui a prouvé son effi-cacité depuis 60 ans, tant pour les pro-ducteurs laitiers que ceux de vaches deboucherie. Son efficacité est probable-ment unique pour la réticulo-péritonitetraumatique, mais elle est scientifique-ment éprouvée, non contestée, efficaceet très rentable. ⁄⁄

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    BVNP_2015-01-28_024-032 25BVNP_2015-01-28_024-032 25 2015-01-20 10:292015-01-20 10:29

  • 26 BOVINS DU QUÉBEC

    Conséquemment, les inspecteurs duministère de l’Agriculture, des Pêcherieset de l’Alimentation duQuébec (MAPAQ)seront tolérants en ce qui concernel’identification sur le site de naissance,dans la mesure où : le producteur pose les deux identifiantsofficiels à la naissance, soit le RFID(Radio Frequency Identification) et lepanneau, ET l’identifiant métallique àneuf chiffres, qui correspond aunuméroofficiel;

    le producteur indique, sur le bon decommande qui accompagne la livraisondes identifiants métalliques et à côtéde chaque numéro, la date de posede l’identifiant et la race dominante dubovin;

    le producteur conserve le bon de com-mande aussi longtemps que les bovinssont à la ferme;

    l’un ou l’autre des identifiants officiels estprésent sur l’animal en tout temps;

    à la sortie de la ferme, les deux identi-fiants officiels sont présents sur l’animal.

    Identifiants en ventechez KetchumLa compagnie Ketchum produit l’identi-fiant au coût de 0,92 $ chacun. Les frais

    de transport, les accessoires et les taxesen vigueur sont en sus. Après avoir passéla commande, il faut prévoir un délai deproduction d’environ deux semaines. Lesproducteurs peuvent commander desnuméros correspondant à leur inventaireactuel ou selon les numéros de leur pro-chaine commanded’identifiants officiels.Tél.: 1 613 342-8455 ou www.ketchum.ca/_pdfs/bon%20de%20commande.pdf.

    La Fédération ainsi qu’Agri-TraçabilitéQuébec (ATQ) ne sont pas impliquésdans le processus de commande. Ils’agit d’une relation commerciale entreun producteur bovin et un fournisseurd’intrants agricoles. Les producteurslaitiers peuvent commander l’identifiantmétallique, mais il n’y aura pas de tolé-rance réglementaire accordée par leMAPAQ. ⁄⁄

    IDENTIFIANT MÉTALLIQUE À 9 CHIFFRESJEAN-SÉBASTIEN ROY, AGRONOMEResponsable des activités de mise en marchéAgence de vente bouvillons d’abattage

    -

    TRAÇABILITÉ

    Depuis le 8 décembre dernier, les producteurs de bovins de boucherie peuvent commander des identifiants métal-liques de modèle Kurl-Lock à neuf chiffres. Ce nouveau modèle répond à un besoin exprimé depuis plusieurs années.Précisons qu’il s’agit d’un identifiant non officiel, mais complémentaire à ceux prévus à la réglementation en vigueur.

    Identifiants métalliques Kurl-Lock qu’il est doréna-vant possible de commander chez Ketchum. Il s’agitd’un identifiant non officiel, mais complémentaire àceux prévus à la réglementation en vigueur.

    ©FP

    BQ

    BVNP_2015-01-28_024-032 26BVNP_2015-01-28_024-032 26 2015-01-20 14:472015-01-20 14:47

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 27

    RÉGIE DE PRODUCTION

    RÉGIE DE PRODUCTION

    LE PRÉCONDITIONNEMENT,UN AVANTAGE POUR LA FILIÈRE

    La production bovine est orga-nisée en chaîne de valeur.Trois principes en régissent

    le fonctionnement. La première estque le prix payé pour du bœuf corres-pond à ce que le consommateur estprêt à débourser, moins tous les fraisencourus : engraissement, abattage,découpe et distribution. La deuxièmeest que chaque secteur d’activité doitêtre rentable. En dernier lieu, lesactions prises en amont (au début dela chaîne) doivent avoir des effetspositifs, et même multiplicateurs,jusqu’en aval (la fin de la chaîne).Autrement dit, personne ne doit êtregagnant au détriment de l’autre.

    Des prix élevésVoyons comment ces trois principess’appliquent à la conjoncture de la finde 2014 et du début de 2015. La baissedu cheptel bovin nord-américain, conju-guée à une demande de viande ferme età une diminution du prix des rations, acatapulté le prix des veaux d’emboucheà des sommets historiques.

    Curieusement, cette situation a misle deuxième principe à rude épreuve,surtout pour le secteur névralgique del’engraissement, qui n’a pu en profiterpour remplir son bas de laine. En fait, lahausse du coût de production de plusde 70 %, au cours des deux dernièresannées, a obligé les producteurs de cesecteur à utiliser des stratégies poursécuriser le risque encouru. Cela a,en outre, énormément limité la margeréelle de profit dans la majorité des cas.La santé de ce secteur repose sur un

    BRUNO LANGLOIS, AGRONOMEConseiller spécialisé en production bovine

    La Coop fédérée

    -contrôle serré des coûts d’exploitation et, plus que jamais, sur l’obtention de solidesperformances zootechniques.

    C’est là que doit s’appliquer le troisième principe. Deux actions peuvent être prisespar le secteur vache-veau pour améliorer simultanément la rentabilité des deux sec-teurs de production : l’amélioration de la génétique et le préconditionnement des veaux.

    Solution gagnant-gagnantPour l’éleveur vache-veau, le préconditionnement a souvent été perçu comme unecontrainte plutôt que comme une opportunité. Voyons au Tableau 1 les objectifs etles avantages de cette méthode.

    En ce qui a trait au parc d’engraissement, l’alimentation « côte à côte » et laconsommation de rations contenant moins de 50 % de fourrages sont des réalités aux-quelles les veaux sont confrontés dès leur arrivée. L’espace-mangeoire étant souventinférieur à 30 cm/veau, les « p’tits gênés » n’ont pas la vie facile. Mais là où ça peutfaire le plus mal, c’est lorsque les papilles des rumens des veaux présents ne sont pasprêtes à absorber la grande quantité de sous-produits provenant de la fermentationdes rations « haute énergie ». Dans ce cas, les veaux risquent de souffrir d’acidose ouà tout le moins de contre-performer pendant un certain temps. ➔

    Tableau 1Objectifs et avantages du préconditionnement

    Objectifs Avantages

    Acclimatation à la vie« sans maman » et à l’ali-mentation « côte à côte »Préparation du rumenaux rations à hauteteneur en énergieRéponse immunitaireefficace à la suitede la vaccinationContrôle antiparasitaireGain maigre

    Éleveur vaches-veauxMaintenir et augmenterle gain moyen quotidien(GMQ) en fin d’élevageUniformiser et améliorerl’apparence des veauxpour espérer un meilleurprix moyenRéduire la durée totaled’élevage pour un mêmepoids de venteAugmenter la souplessede mise en marchéAllonger la périodede repos des vaches

    Parc d'engraissementAcclimatation plus rapidedes veaux lors de la périodede réceptionAugmentation du GMQDiminution des fraisvétérinairesDiminution du tauxde mortalitéAmélioration de la qualitédes carcasses

    BVNP_2015-01-28_024-032 27BVNP_2015-01-28_024-032 27 2015-01-20 10:292015-01-20 10:29

  • 28 BOVINS DU QUÉBEC

    RÉGIE DE PRODUCTION

    La solution pour diminuer ces effetsnégatifs est de sevrer les veaux et deleur servir des concentrés dans unemangeoire linéaire au moins 30 joursavant la vente. Les veaux livrés serontainsi plus attrayants du point de vuede l’acheteur (veaux bien acclimatés etmeilleur persillage), et le gain moyenquotidien (GMQ) chez le producteurvache-veau sera supérieur à celui habi-tuellement observé en fin de période« sous la mère » (Tableau 2). Commeautre avantage non négligeable, l’allon-gement de la période de tarissementd’au moins 30 jours pourrait avoir uneffet bénéfique sur le taux de concep-tion et l’intervalle vêlage-conceptionl’année suivante.

    Des balisesD’un point de vue pratique, voici quelquespoints de repère utiles pour réussir le typede préconditionnement préconisé.

    Utilisez des mangeoires linéaires (plu-tôt que circulaires) pour favoriser l’ap-prentissage de l’alimentation côte à côte;

    Visez un gain modéré en fonctionde la génétique de l’animal de façonà éviter le dépôt de gras externe nondésirable;

    La ration doit être équilibrée en pro-téines, énergie, minéraux et vitamines.En général, une proportion de 35 à45 % de concentrés pendant 30 joursprépare très bien le rumen aux rationsd’engraissement;

    Faites-vous accompagner par unconseiller spécialisé en productionbovine;

    Consultez le Guide de précondition-nement et de semi-finition des veauxd’embouche de la FPBQ.

    En guise de conclusion, il est indé-niable que le préconditionnement desveaux améliore les résultats technico-économiques des fermes vache-veau.Mieux encore, ces mêmes animauxpréconditionnés performent mieux enparc, même en regard de la qualitédes carcasses, ce qui respecte tout àfait la troisième règle de la chaîne devaleur. Le premier principe de la filièrepeut alors s’exprimer positivement : lacapacité de payer les veaux augmente.Parions qu’il est alors beaucoup plusfacile d’assurer la rentabilité de tous lesmaillons. Bon préconditionnement! ⁄⁄

    Tableau 2Effets du sevrage hâtif et de l’alimentation de dérobée sur certainsparamètres

    Sevragehâtif et

    aliment A

    Sevragehâtif et

    aliment B

    Sevragenormal et

    dérobée A

    Sevragenormal etdérobée B

    Contrôle

    Âge au sevrage

    Poids à 133 j (lb)

    GMQ 133-233 j (lb)

    Poids à 233 j (lb)

    Durée de la phase

    de finition (j)

    Poids carcasse (lb)

    Indice de persillage

    Choix (%)

    Bœuf Angus

    1333903,60a

    745a

    135a

    731574a

    91,9a

    75,7a

    1333853,57a

    743a

    139a

    736598a

    100a

    76,3a

    2333903,37b

    727a

    134a

    736506b

    89,2a

    45,9b

    2333943,30b

    721a

    140a

    753493b

    91,7a

    41,7b

    2333882,64c

    645b

    156b

    738476c

    75b

    35,8c

    Source : Université d’Illinois, 2011. L’énergie des aliments A provient à 80 % de l’amidon. Pour les ali-ments B, elle provient à 80 % de fibres hautement digestibles. Un exposant différent à côté du résultatexprime une différence statistiquement significative.

    BVNP_2015-01-28_024-032 28BVNP_2015-01-28_024-032 28 2015-01-20 10:282015-01-20 10:28

  • Hiver 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 29

    AGENCE DE VENTE

    AGENCE DE VENTE

    AVANT DE TE LAISSER PARTIRGENEVIÈVE MCKENZIE, AGRONOME

    Responsable des activités de mise en marchéAgence de vente des bovins de réforme et veaux laitiers

    -DétecterLorsque les producteurs envisagent de réformer un animal, denombreux facteurs entrent en ligne de compte. Des facteursreliés à l’animal ou des considérations économiques peuventinfluencer leur décision. Le producteur doit se poser la ques-tion suivante : L’animal est-il suffisamment en santé pour êtrevendu?

    DéciderAvant de prendre la décision de réformer un animal, il fauts’assurer que celui-ci sera capable de supporter le transport.Un animal qui est ambulatoire à la ferme peut voir son cass’aggraver durant le transport vers l’encan ou l’abattoir. Ondoit donc évaluer s’il faut traiter avant de réformer, réformermaintenant, procéder à l’abattage à la ferme ou euthanasier sile risque est trop grand. Il existe au Canada des exigences enmatière de transport des animaux que les producteurs doiventconnaître. Vous pouvez consulter le site Web de l’Agencecanadienne d’inspection des aliments au www.inspection.gc.capour en savoir davantage.

    AgirQuand l’animal est jugé apte à supporter le transport, il peutêtre réformé.

    Appliquons le conceptUn animal trop maigre peut souffrir d’autres problèmes desanté ou ne pas avoir l’énergie nécessaire pour supporter letransport, peu importe la distance à parcourir. Un animal estconsidéré comme trop maigre lorsque que la cote d’état dechair est < 2 (sur une échelle de 1 à 5).

    Lignes directrices développées par la National MilkProducers Federation (NMPF) afin d’aiderle producteur à prendre les décisions appropriées.

    Ne pas transporter un animal non ambulatoire. Il peutarriver qu’un animal ambulatoire à la ferme ne puissesupporter le transport jusqu’à l’encan ou directement à unabattoir;

    Prendre rapidement la décision de traiter, de réformer,d’abattre ou d’euthanasier l’animal. Un animal malade oublessé devrait être séparé du troupeau;

    Retarder le transport d’un animal épuisé ou déshydratéjusqu’à ce qu’il soit reposé et réhydraté;

    Traire les vaches qui sont toujours en lactation juste avantle transport;

    Utiliser un transporteur qui assurera le confort et la sécu-rité de l’animal pendant le transport et l’informer des soinsparticuliers à apporter à l'animal;

    Respecter les temps de retrait des médicaments avant deréformer et de transporter un animal;

    Ne pas transporter un animal en mauvaise condition phy-sique, avec une cote de l’état de chair < 2.

    ConclusionMalgré la meilleure régie d’élevage, certains animaux nepourront jamais quitter la ferme. Donc, avant de laisser partirvotre animal, pensez à la détection et à la décision de traiter,de réformer, d’abattre ou d’euthanasier, pour éventuellementpasser à l’action. ⁄⁄

    Adapté du feuillet Too Thin – Too Fat – Or Just Right?, rédigé par Farm &Food Care, www.farmfoodcare.org et de l’article de l’Université du Minnesota« Culling and Transporting Decisions Important to Dairy Producers », parLaura Kieser, 24 mars 2012.

    1

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    7

    DétectionL'animal est-il

    suffisament en santépour être vendu?

    DécisionEst-il apte à supporter

    le voyage?

    Traiter et attendrele rétablissementavant le transport

    Réformer, car l'animalpeut supporterle transport

    Abattre à la ferme

    Euthanasier, car l'animalne se rétablira pas

    act

    ion

    Transport

    Quelques facteurs à considérer avant la réformed’un animal

    Facteurs liés à l'animal Facteurs économiques

    L'âgeLe stade de productionLa production laitièreL'état de santéLes performancesde reproduction

    Le volume et le prix du laitLe marché de la viandeLe coût et la disponibilitédes génissesde remplacement

    BVNP_2015-01-28_024-032 29BVNP_2015-01-28_024-032 29 2015-01-20 10:282015-01-20 10:28

  • 30 BOVINS DU QUÉBEC

    ASSOCIATIONS

    ASSOCIATIONS

    La direction de l’Association Charolais du Québec (ACQ) sou-haite une excellente année 2015 à tous ses membres, éleveurset amis. Nous rappelons les dates des ventes de taureaux :Saint-Martin (Beauce) – 21 février, Ferme Louber (Sainte-Mariede Beauce) – 7 mars, Vente Synergie (Sainte-Sophie-de-Lévrard) – 14 mars, Vente de l’Outaouais (Chénéville) – 21 mars,Vente Sélect bull et ses invités (Saint-Sylvestre) – 28 mars. Cesera le moment de vous procurer d’excellents reproducteursCharolais. Tous les membres de l’ACQ sont invités à l’AGA.L’événement se tiendra le samedi 7 février à Drummondville.Détails sur le site Internet de l’Association.

    Notre représentant, André Pérusse, est toujours disponiblepour répondre à vos questions. Vous pouvez le joindre au 418 423-4681, au 418 814-8899 (cell.) ou à [email protected]. Pouren savoir plus sur nos activités et obtenir des renseignements,visitez le site www.charolaisquebec.qc.ca ou écrivez-nous à [email protected]. Téléphone et télécopieur : 450 799-2433

    Laurent Jourdain, secrétaire-trésorier

    La demande pour les animaux Angus reste forte parmi leséleveurs de pur-sang et commerciaux ainsi que dans les parcsd’engraissement. Nous recevons toujours des demandes pourla vente d’animaux. Informez-nous!

    Ne manquez pas votre chance d’acheter un taureau Anguslors de l’une des ventes de taureaux cet hiver ou directementchez le producteur.

    Nous vous rappelons que vous êtes invit