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Supplément de La Terre de chez nous Printemps 2015 BOVINS DU QUÉBEC DOSSIER Les soins au vêlage REPORTAGE La Ferme JPER sur le chemin de la diversication LE COIN DU VET Le point sur le Mycoplasma bovis

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Supplément de La Terre de chez nous – Printemps 2015

BOVINSDU QUÉBEC

DOSSIER—

Les soinsau vêlage

REPORTAGE—

La Ferme JPERsur le chemin dela diversi"cation

LE COIN DU VET—

Le point sur leMycoplasma bovis

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 3

SOMMAIRE

SOMMAIRESupplément de :La Terre de chez nousÉditeurLa Terre de chez nousL'Union des producteursagricoles

555, boul. Roland-Therrien,bur. 100, Longueuil (Québec)J4H 3Y9 Tél. : 450 679-8483Courriel : [email protected] Web : www.laterre.caDirecteurAndré SavardResponsable à la FédérationNathalie CôtéRédacteur en chefBernard BlanchardChef de pupitreJulie DesbiensCorrection-révisionMarielle BouthyetteAnne FelteauDirectrice de productionBrigit BujnowskiConception graphiqueJudith Boivin-Robert(La Terre de chez nous)InfographieCéline DuprasGeneviève GayMyriam GuemmacheNancy LitjensPublicitéCourriel : [email protected]ésentants au QuébecChristian Guinard, poste 7271Sylvain Joubert, poste 7272Marc Mancini, poste 7262Susan Rooke, poste 7538Ventes nationalesDaniel LamoureuxTél. : 1 877 237-9826Courriel : [email protected] venteset distributionPierre Leroux, poste 7290Tirage et abonnementsPostes 7413, 7274ImpressionImprimerie TranscontinentalDépôt légalBibliothèque et archivesnationales du QuébecBibliothèque et archivesdu CanadaISSN 0832-5634Prochaine parution29 juillet 2015Réservation d’espacepublicitaire30 juin 2015Matériel publicitaire7 juillet 2015

Photo de la page couverture :Archives/TCN

Ce magazine est publié en janvier, mai,juillet et novembre. Dans la présente publi-cation, le générique masculin est employésans discrimination et uniquement dansle but d’alléger le texte.

555, boul. Roland-Therrien, bureau 305, Longueuil (Québec) J4H 4G2Tél. : 450 679-0530 Téléc. : 450 442-9348 [email protected] www.bovin.qc.ca

Pour suggestions et commentaires : [email protected]

VOS ASSEMBLÉES : DES OUTILS POUR DÉCIDER — 4

MOT DU PRÉSIDENT

SOINS AU VÊLAGE

INTRODUCTION — 5

PRÉPARER VOS VACHES AU VÊLAGE — 6

LE VÊLAGE PASSÉ SOUS LA LOUPE — 9

LES SOINS POSTVÊLAGE : ÇA « VEAUX » LA PEINE DE LES PRIORISER! — 12

DOSSIER

FERME JPER : SUR LE CHEMIN DE LA DIVERSIFICATION — 16

QUEL ABATTOIR POUR QUELLE MISE EN MARCHÉ? — 22

REPORTAGE

PPA BOVIN, UNE 8e CAMPAGNE! — 21

GESTION

BLONDE D'AQUITAINE / LIMOUSIN / HEREFORD / PIÉMONTAIS / PARTHENAIS / CHAROLAIS / ANGUS — 29

ASSOCIATIONS

LIMITER LES PROBLÈMES DE VÊLAGE PAR LA SÉLECTION GÉNÉTIQUE — 26

GÉNÉTIQUE

LE PRIX DU BŒUF EST BON? RAISON DE PLUS POUR S’AMÉLIORER! — 24

RÉGIE DE PRODUCTION

LE LABEL BŒUF QUÉBEC : EST-CE POSSIBLE? — 19

MINICOLLOQUE VEAUX LAITIERS : UN ÉVÉNEMENT UNIQUE — 20

AGENCE DE VENTE

LE POINT SUR LE MYCOPLASMA BOVIS — 14

LE COIN DU VET

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BOVINS DU QUÉBEC4

L'objectif de la Fédérationdemeure toujours aussi perti-nent après toutes ces années :

assurer à tous les producteurs de bovinsdu Québec le meilleur revenu net pos-sible. L’atteinte de cet objectif passeavant tout par de bonnes décisions àla ferme. Il passe également par debonnes décisions collectives. Et la based’une décision éclairée exige de détenirla bonne information.

C’est avec cette prémisse de vousfournir l’information la plus pertinentepour vos décisions que la Fédérationa tenu ses assemblées régionalesannuelles au mois de février. Les repré-sentants de la Fédération étaient pré-sents dans les 14 régions agricolesbovines du Québec. Trois présentationsont été offertes, pour bien vous infor-mer, mieux vous outiller.

Des présentations dynamiquesUne de ces présentations portait surle bien-être animal et plus particulière-ment le transport des animaux. De plusen plus, nos transporteurs se montrentfrileux à l’idée d’embarquer un animal

fragilisé. Quand il est question de bien-être animal, deux options se présententà nous : se faire organiser ou s’organiser.Pour moi, seule la seconde option tientla route. Et pour bien s’organiser, il nousfaut maîtriser la réglementation. Cetteprésentation sur le transport des ani-maux permettait de vous initier à la régle-mentation en défaisant certains mythes.

Une autre des présentations traitaitdes marchés. Vous le savez, le secteurbovin québécois œuvre dans un marchécomplètement ouvert. Les frontières sontplutôt élastiques, les territoires interre-liés. On ne peut donc pas se contenterde regarder uniquement sa propre fermeou son propre abattoir. C’est la planèteentière qui est notre référence.

Dans ce contexte, lors des assembléesrégionales, la Fédération se fait toujoursun devoir d’informer les producteurs surla situation bovine aux États-Unis, notreprincipal concurrent. D’ailleurs, saviez-vous que l’on constate une reconstruc-tion du cheptel bovin aux États-Unis?Ce qui veut dire que le cycle bovinatteindra sous peu son pic de prix pourredescendre ensuite.

Dans sa dernière présentation, laFédération abordait les dossiers chaudsde notre secteur et notamment le pro-gramme d’assurance stabilisation desrevenus agricoles (ASRA). Pourquoiavons-nous besoin d’une ASRA? Quelssont les ajustements prioritaires récla-més? Toutes ces questions trouvaientdes réponses. Tout au long de l’année,cette présentation, combinée à la pré-cédente, aura permis et permettra auxproducteurs de prendre des décisionséclairées pour leur propre entreprise ense projetant à moyen et long terme.

À titre d’exemple, les producteurs quiont assisté aux assemblées savent quemalgré les récents bons prix de mar-ché des veaux d’embouche, ils doiventdemeurer prudents. Ils savent que la déci-sion de mettre 0n à leur contrat d’assu-rance peut avoir des impacts importantset des répercussions sur le revenu deleur entreprise pour les cinq prochainesannées. Alors si c’est ce que vous aviezen tête, la prudence est de mise.

Communiquer, c’est un échangeJe vous le disais, la Fédération a laresponsabilité d’informer les produc-teurs sur les enjeux de la productionbovine. En revanche, chaque produc-teur a la responsabilité de s’informeret de se renseigner, là où l’informationest disponible, en particulier lors desassemblées. C’est du donnant donnant.Je dresse donc un bilan positif de nosassemblées régionales de février der-nier. Je souhaite toutefois une meil-leure participation. Nos assembléesrégionales ne sont plus un lieu où l’onrevient sans cesse sur le passé. Ce sontdes lieux d’échanges et d’information.Pourquoi s’en priver comme gestion-naire d’entreprise?

D’entrée de jeu, je vous parlais del’objectif de favoriser une meilleure ren-tabilité de nos entreprises bovines. Cetterentabilité passe à mon avis par votreparticipation aux assemblées régionalesd’information auxquelles vous êtes tousinvités. Ce sera donc un plaisir de vousy rencontrer l’année prochaine. Et sije me 0e à l’ambiance dans les sallesainsi qu’aux commentaires des produc-teurs présents, les présentations ont étégrandement appréciées et l’informationtransmise très pertinente pour faire deschoix éclairés.

VOS ASSEMBLÉES : DES OUTILS POUR DÉCIDERCLAUDE VIEL, PRÉSIDENTFédération des producteurs de bovins du Québec

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MOT DU PRÉSIDENT

MOT DU PRÉSIDENT

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 5

L

SOINS AU VÊLAGEGAÉTAN BONNEAU, MARIE-ÈVE DUBUC ET ANDRÉANE MARTIN, AGRONOMES, MAPAQ

En collaboration avec la Table sectorielle bovine du MAPAQ

-a période de vêlage est un moment critique pour une entreprise vache-veau : c’est le revenu des prochains moisqui est en jeu. Pour le producteur de veaux d’embouche, l’objectif est que les vêlages se fassent facilementet sans problème a&n d’obtenir des veaux en santé, qui engraissent régulièrement jusqu’au sevrage.

DOSSIER

DOSSIER

La période de vêlage est un moment critique pour une entreprise vache-veau : c’est le revenu des prochains mois qui est en jeu.

©ÉricLabonté,MAPAQ

Tout débute environ trois mois avant levêlage. L’éleveur doit évaluer la condi-tion de chair de ses vaches de boucheriea#n d’optimiser leur mise bas, leur pro-duction laitière et leur saillie.

Ensuite, durant la période de vêlage,l’éleveur doit assurer une présence etporter assistance au besoin. Il doit savoirquand il est nécessaire d’intervenir ouquand il faut laisser aller les choses.

Finalement, une fois que les vachesont vêlé, la dernière période critiquecommence, soit les 10 premiers jours devie de vos veaux. ➔

—L'éleveur doit assurer

une présence et porterassistance au besoin.

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BOVINS DU QUÉBEC6

E

Sur une échelle de 1 à 5, la cote de chair visée est 3,5.Voici les observations correspondant aux cotes 1, 3 et 5.

Cote 1En exerçant une pression avec le pouce sur l’ischion, on perçoittrès bien l’aspérité des os. Les vertèbres lombaires donnent uneforme angulaire à la longe. Les os des hanches, des côtes et del’attache de queue sont très apparents. Il n’y a donc presquepas de tissu qui recouvre les parties osseuses. La vache est tropmaigre.

Cote 3En appliquant une pression ferme sur l’ischion, on peut percevoirles vertèbres lombaires. On ne voit plus la forme angulaire dela longe. Au toucher, on remarque la présence d’une certainequantité de gras au niveau de l’attache de la queue. On s’approchede la cote idéale.

Cote 5Par une simple observation, on voit que la structure osseusen’est plus apparente et que l’animal présente vraiment une formerectangulaire. L’attache de la queue et les hanches sont entouréesde gras. L’animal est excessivement gras. Une telle conditionentraîne des problèmes lors du vêlage.

Stratégies pour atteindre la bonne coteRegroupement des vachesEn regroupant les vaches qui ont des conditions de chair similaires,il est plus facile d’obtenir une cote de 3,5. Les vaches dont la cotede chair est de 1 ou 2 peuvent être groupées avec les taures a)nqu’elles puissent ingérer des aliments plus riches. Par contre,celles qui obtiennent une cote de 4 ou 5 devraient être séparéesdes taures.

Même si un groupe de vaches a atteint la cote idéale, il estimportant de procéder à une nouvelle évaluation au cours dessemaines précédant le vêlage a)n de corriger l’alimentation desbêtes si nécessaire.

DOSSIER

PRÉPAREZ VOS VACHES AU VÊLAGEGAÉTAN BONNEAU, AGRONOMEMAPAQ Montérégie-Est

-nviron trois mois avant le vêlage, l’éleveur doit évaluer la condition de chair de ses vaches de boucherie a$nd’optimiser leurmise bas, leur production laitière et leur saillie. Pour ce faire, il procède à une évaluation physiquede l’animal. Puis, selon ses observations, il lui attribue une cote, ce qui permet d’établir son état d’engraissement

ou de maigreur. Il est possible que la vache ait un surplus ou un manque de poids. Or, des stratégies peuvent être misesen place a$n d’obtenir la cote idéale au vêlage. Mais avant tout, voici une description des cotes de chair.

DOSSIER

©Shutterstock

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DOSSIER

©GuyLapointe,MAPAQOutaouais

Cote d’état de chair 1 vuede côté et vue de derrière.

Cote d'état de chair 1

©A.Choquette,FPBQ

Cote d’état de chair 3 vuede côté et vue de derrière.

Cote d'état de chair 3

©A.Choquette,FPBQ

Cote d’état de chair 5 vuede côté et vue de derrière.

Cote d'état de chair 5

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8 BOVINS DU QUÉBEC

Qualité du foinIl est important de porter une atten-tion particulière aux différentes qualitésde foin offert aux vaches pendant la

journée. L’éleveur peut, par exemple,choisir de leur donner en alternance unexcellent foin et un autre plus pauvredans le but d’obtenir un foin de qualité

moyenne. Malheureusement, les vachesplus agressives mangeront le meilleurfourrage, et les autres, telles les jeuneset les vieilles, n’auront que le foin demoindre qualité à se mettre sous ladent. Le producteur risque alors de seretrouver avec des vaches trop grasseset d’autres trop maigres, sans comptertous les problèmes de vêlage, de saillieet autres que cela entraîne.

Accès à la nourritureSi l’accès aux mangeoires et les dimen-sions de celles-ci sont limités, les vachesdominantes empêcheront les autres dese nourrir. Pour corriger la situation, leproducteur doit prévoir un espace d’en-viron 30 po par vache pour accéder à lamangeoire. Une autre solution consisteà multiplier les mangeoires à ballesrondes pour diminuer la compétition.

Au pâturage, la compétition entreles vaches est pratiquement nulle étantdonné qu’elles peuvent trouver aisé-ment à manger.

En évaluant la cote de chair de sesvaches au minimum trois mois avantla période de vêlage, le producteurpeut revoir le régime alimentaire deses animaux. Ainsi, il met toutes leschances de son côté pour faciliter lamise bas, obtenir une bonne productionlaitière et favoriser la saillie. ⁄⁄

Régime alimentaire proposé en fonction de l’action à poser

Objectifs Régime alimentaire

Gain de poids(Cotes 1 et 2)

– Grain ou excellent fourrage(selon le temps disponible avant le vêlage)

– Pâturage de bonne qualité– Suppléments alimentaires à considérer

(ex. : ionophores)

Maintien du poids(Cote 3)

– Fourrage de qualité moyenne– Pâturage à maturité– Suppléments alimentaires à considérer

(ex. : ionophores)

Perte de poids(Cotes 4 et 5)

– Fourrage à maturité– Bon fourrage avec restriction (attention à la compétition)

—Il est important de porterune attention particulièreaux différentes qualités de foinoffert aux vaches pendantla journée.—

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D

LE VÊLAGE PASSÉ SOUS LA LOUPEMARIE-ÈVE DUBUC, AGRONOME

MAPAQ Montérégie-Ouest

-urant la période de vêlage,l’éleveur doit assurer uneprésence constante et porter

assistance à l’animal au besoin. Poursavoir quand il est nécessaire d’in-tervenir, on doit bien comprendre leprocessus d’un vêlage normal.

Il faut garder en tête qu’entre le momentoù la poche des eaux fœtales se romptet la naissance du veau, le temps estlimité. Il ne faut pas hésiter à consulter

son vétérinaire au besoin. Le tableaude la page 10 décrit les trois stades devêlage et indique le moment où il estnécessaire d’intervenir.

L’éleveur doit avoir à proximité tousles instruments propres et fonctionnelsdont il a besoin pour intervenir rapi-dement. La boîte à outils réservée auxvêlages doit minimalement contenir desgants propres, un seau d’eau savon-neuse pour nettoyer la région vaginale,

du lubri(ant conçu pour cet usage, deschaînes obstétricales et une vêleuse.De plus, la trousse doit renfermer del’iode ou un autre type de désinfectantpour le nombril du nouveau-né, ainsiqu’une étiquette d’oreille (tag) et unepince pour la poser.

Vêlages difficilesL’âge de la mère a une incidence trèsimportante sur le risque de dystocie(vêlage dif(cile). ➔

DOSSIER

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10 BOVINS DU QUÉBEC

En effet, certaines études démontrentune baisse exponentielle des dif"cultésde vêlage avec l’augmentation de l’âgede la femelle2. Les pertes économiquesliées aux dystocies sont nombreuses.

Pensons tout d’abord au taux de mor-talité chez le veau et la femelle ainsiqu’aux coûts des soins vétérinaires etde la main-d’œuvre. Les pertes écono-miques sont également liées au retourtardif des chaleurs, à la diminution dutaux de conception et à une augmenta-tion de l’intervalle entre les vêlages.

Deux principales causes expliquentles vêlages dif"ciles. La première estune disproportion entre la taille dufœtus et celle du tractus génital de la

femelle. Une sélection adéquate desanimaux reproducteurs est une bonnesolution à ce problème (pour plus dedétails, vous pouvez consulter l’articlede Pierre Desranleau dans cette revue).

La deuxième cause est la présentationanormale du fœtus. Lorsque le travailde vêlage ne progresse pas, il convientd’examiner la position et la présentationdu veau et d’intervenir a"n de corrigerrapidement la situation. Quand l’inter-vention semble plus compliquée queprévu, l’éleveur peut compter sur sonvétérinaire pour venir l’assister.

Méthode KonefalLa supervision fréquente du troupeau,comme la tournée quotidienne de l’éle-

veur ou l’utilisation de caméras de sur-veillance, permettra de réduire le tauxde complication et de mortalité durantles vêlages. Par ailleurs, certains pro-ducteurs bovins appliquent la méthodeKonefal pour favoriser les vêlages dejour. Cette méthode consiste à alimenter

DOSSIER

Trois stades du vêlage chez la vache1

Dé!nition Durée moyenne Moment de l’examen

Stade 1 Du début des contractionsutérines jusqu’à celui de la pousséeabdominale ou à la perte des eaux

De 2 h (multipares)à 12 h (primipares)

Environ 6 h après le début du stade 1 si la pousséeabdominale n’a pas commencé

Stade 2 Du début de la pousséeabdominale jusqu’à l’expulsioncomplète du fœtus

De 1 à 4 h Après 2 à 3 h de travail sans progrès et si le veaun’est pas sorti 2 h après l’apparition du sacamniotique à la vulve

Stade 3 Expulsion des membranesfœtales

Entre une ½ et 8 h On considère l’état de l’animal comme pathologiquesi les membranes sont retenues plus de 12 h

—Lorsque le travail

de vêlage ne progressepas, il faut examiner

la position etla présentation du veau

et intervenir pourcorriger rapidement

la situation.

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 11

les vaches gestantes une seule fois parjour, plus précisément en "n d’après-midi deux semaines précédant le débutde la période de vêlage. Il a été démon-tré que les contractions et la pressiondu rumen s’abaissent normalementavant la mise bas. À l’opposé, dans lesheures qui suivent la prise alimentaire,le volume de nourriture entraîne unehausse de la pression dans le rumen,suivie d’une diminution le lendemain.Certaines études sur cette méthode ontmontré que la proportion de vêlages quiont eu lieu entre 6 h et 18 h est de 85 %3.

Soins au veauDans les premières heures qui suivent levêlage, le nouveau-né devrait être assezvigoureux pour se lever et chercher àtéter sa mère. Le veau naissant est vul-nérable, car son système immunitairen’est pas complètement développé; il doitrecevoir du colostrum pour être protégé.

À propos du colostrum, rappelez-vousles trois éléments-clés : qualité, quantitéet rapidité. Le veau devrait en ingur-giter l’équivalent de deux à trois litresdans les six premières heures de vie.L’absorption des anticorps du colostrumpar le veau diminue rapidement avecle temps. Déjà, après six heures de vie,le veau ne peut absorber que 66 % desanticorps4. Un manque dans le trans-fert d’immunité passive par le colostrumpourrait entraîner des conséquencessérieuses sur l’état de santé des veaux.En effet, rendus en parc d’engraisse-ment, ces veaux sont trois fois plus sus-ceptibles de recevoir des traitementscuratifs contre des maladies5. Au besoin,l’éleveur peut conserver du colostrumcongelé de vaches matures du troupeauou des substituts de colostrum à por-tée de main pour donner des biberons.Gardez en tête qu’il importe de toujoursréchauffer le veau avant de le faire boire,

car un veau gelé aura des dif"cultés àabsorber les +uides. Si l’éleveur souhaitequ’un veau orphelin ou un jumeau soitadopté par une mère dont le veau estmort, l’adoption doit se faire immédiate-ment après la naissance et le vêlage a"n

d’augmenter les chances de succès.Il n’est pas recommandé de rempla-cer un veau mort par un veau d’unautre troupeau en raison du haut risqued’introduction de nouvelles maladies.

Maintenant que les vaches ont donnénaissance à des veaux vivants et vigou-reux sans grande dif"culté, quels soinsdoivent être prodigués aux vaches etaux veaux dans les premiers jours? ⁄⁄

DOSSIER

Bibliographie1. AGRI-RÉSEAU, Vêlages sans dommage,

[En ligne]. [www.agrireseau.qc.ca/bovins-laitiers/documents/medecine%20veteri-naire%20dec%20janvier%202012.pdf].

2. Desranleau, P. « Facilité de vêlage et poids denaissance, êtes-vous trop prudent? » Bovinsdu Québec, 2011.

3. Gaétan Bonneau, et autres, La productionvache-veau, Centre de référence en agricul-ture et agroalimentaire, 2007.

4. NDSU EXTENSION SERVICE. Preparing fora Successful Calving Season, [En ligne]. 2012.[www.ag.ndsu.edu/pubs/ansci/beef/as1207.pdf].

5. Wittum, T.E., et L.J. Perino. Passive ImmuneStatus at Postpartum Hour 24 and Long-termHealth and Performance of Calves. Am J VetRes. 1995. Sept.; 56(9) :1149-1154.

—L'éleveur peut conserver

du colostrum congeléde vaches matures.

Si l’éleveur souhaite faire une adoption entre des jumeaux à séparer et une mère dontle veau est mort, le tout doit se faire très rapidement après la naissance et le vêlage

pour augmenter les chances de succès. Ici, les jumeaux n’ont que quatre heures de vie.

©FP

BQ

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M

LES SOINS POSTVÊLAGE :ÇA «VEAUX » LA PEINE DE LES PRIORISER!ANDRÉANE MARTIN, AGRONOMEMAPAQ Mauricie

-aintenant que vos vaches ont vêlé, la dernière période critique s’amorce, soit les 10 premiers jours de vie de vosveaux. Est-ce que les mères sont en santé? Est-ce que l’alimentation offerte est idéale? Est-ce que les conditionsambiantes sont optimales? Comment tirer avantage de cette période pour augmenter vos revenus?

La première attention que l’on doitporter à la mère à la suite du vêlageest de s’assurer que son placenta soitexpulsé en moins de 12 heures. Larétention placentaire peut entraînerune métrite ou une endométrite quirisquent de rendre l’animal temporai-rement stérile1.

Une tentative de retirer manuelle-ment le placenta peut occasionner unehémorragie, une infection utérine ouencore un prolapsus. Il est recommandéde faire intervenir le vétérinaire si le pla-centa n’est pas évacué, est incomplet ousi l’état de la vache se détériore2.

AlimentationLa période qui suit le vêlage est uneexcellente occasion de reformer lesgroupes de mères selon leurs besoinsnutritionnels. Ainsi, les mères dejumeaux, les primipares et les vaches àfaible état de chair ont tout intérêt à êtreregroupées ensemble a*n de recevoirune ration optimale pour leur condition.

Une balance énergétique faible pen-dant les périodes de prévêlage et depostvêlage occasionne des problèmesmétaboliques sérieux tels que l’anœs-trus, l’amincissement et une productionlaitière faible3. L’alimentation des vaches

doit être modi*ée a*n de répondre àleurs besoins énergétiques en tant quenourricières. Au début de la lactation,par exemple, leurs besoins en énergie eten protéines augmentent et deviennentsupérieurs à leur consommation volon-taire de matière sèche (CVMS)4,5.

A*n de combler ces besoins grandis-sants, il faut offrir aux mères un four-rage de très bonne qualité en débutde lactation. En plus de posséder unecomposition supérieure, ce fourrage, quicontient moins de *bres au détergentneutre (NDF), encombre moins le rumenet augmente la consommation volon-taire. Les besoins énergétiques pour lamaintenance, la croissance et la lacta-tion doivent être entièrement comblésen premier. Par la suite, l’énergie devientdisponible pour la reproduction. Ainsi,une vache en carence tardera à reveniren chaleur et verra son taux de concep-tion diminuer2. Il est important de noterque les besoins énergétiques varientselon la température extérieure, l’humi-dité, le vent et la condition du pelage.

Conditions ambiantesLors de la mise bas des vaches, il fautchoisir un endroit sec et propre. Il estimportant de garder l’hygiène à sonmaximum dans les jours qui suivent levêlage. L’ajout quotidien de litière, engrande quantité, permet d’offrir unecouche isolante aux veaux et de les gar-der au sec. Il importe également d’amé-nager un endroit à l’abri du vent pour lesnouveau-nés, qui ne possèdent qu’une

DOSSIER

DOSSIER

Il importe d’aménager un endroit à l’abri du vent pour les nouveau-nés. L’ajout quotidien delitière, en grande quantité, permet d’offrir une couche isolante aux veaux et de les garder au sec.

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La naissance chez les bovins

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mince couche de gras pour lutter contrele froid. Une surveillance étroite est demise a"n de détecter rapidement toutproblème chez les veaux et les mères.La rapidité d’intervention est essentiellepour abaisser la mortalité néonatale.

Comment augmentermes revenus?Les 10 jours qui suivent le vêlage consti-tuent une période optimale pour identi-"er et castrer vos veaux. Une castration

hâtive permet de diminuer les risquesde complications en plus de faciliter lesopérations, compte tenu de la grosseuret de l’âge des animaux. Des frais addi-tionnels de 15 $ sont retenus à l’encanpour un veau mal castré ou qui ne l’a

pas été. En plus de ces frais, on noteune dépréciation globale d’au moins0,05 $ la livre. Pour un veau mal écornéou qui ne l’a pas été, un autre 15 $ ainsiqu’une dépréciation de 0,05 $ la livre

est prise en compte au moment de lavente. De plus, on devrait poser desboucles aux veaux rapidement a"n dediminuer le stress de l’animal, de rendrela manipulation plus fonctionnelle et defaciliter la sélection génétique par uneidenti"cation rapide des progénitures6.Finalement, un veau qui a une date denaissance erronée ou absente se voitattribuer une dépréciation d’au moins0,02 $ la livre6. ⁄⁄

Bibliographie1. Short, R.E., et autres. Physiological Mechanisms Controlling Anestrus and Infertility in Postpartum Beef Cattle. J Anim Sci, 1990. 68(3): p. 799-816.2. Parish, J.A., J.D. Rhinehart, et H.T. Boland, Beef Cattle Calving Management. Extension Service of Mississippi State University, 2009. Publication 2558.3. Roche, J.F., D. Mackey, et M.D. Diskin. « Reproductive Management of Postpartum Cows » Animal Reproduction Science, 2000. 60–61(0): p. 703-712.4. Stanley, T.A., et autres. Periparturient Changes in Intake, Ruminal Capacity, and Digestive Characteristics in Beef Cows Consuming Alfalfa Hay. J Anim

Sci, 1993. 71(3): p. 788-95.5. JORDAN, W.A., et autres. « Voluntary Roughage Intake by Nonpregnant and Pregnant or Lactating Beef Cows » Canadian Journal of Animal Science,

1973. 53(4): p. 733-738.6. Cécyre, A. « Quand chaque dollar compte! » Bovins du Québec, 2011.

La période qui suit le vêlageest une excellente occasionde reformer les groupes de mèresselon leurs besoins nutritionnels.

INFOS

—Il importe d'offrir un endroit à l'abri du ventaux nouveaux-nés, qui ne possèdent qu'une mincecouche de gras pour lutter contre le froid.—

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14 BOVINS DU QUÉBEC

LE COIN DU VET

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LE POINT SUR LE MYCOPLASMA BOVISDR ANDRÉ CÉCYRE*, D.M.V., M. SC.*Ancien coordonnateur du programme Expertise vétérinaire à la FPBQ

-e Mycoplasma bovis est préoccupant pour la majorité des propriétaires de parcs d’engraissement,tant au Québec qu’ailleurs au Canada.

Dans vos parcs, le mycoplasme semanifeste principalement sous deuxformes, soit :

la forme respiratoire qui fait suiteà un épisode de $èvre et de touxcausé par la rhinotrachéite infec-tieuse bovine (IBR) ou la $èvre dutransport (Mannheimia haemolytica,Pasteurella multocida, Histophilussomni);

la forme articulaire qui se mani-feste par de l’arthrite sept jours ouquelques semaines plus tard.

Tout commence parune pneumonieD’un point de vue clinique, la pneumonieà mycoplasmes ressemble aux autrespneumonies du complexe respiratoire

bovin. Par contre, elle n’est jamais lapremière à apparaître. La $èvre quil’accompagne est moins élevée (±40°C)que lors d’une pneumonie communeet elle évolue lentement vers la formearticulaire. Cette dernière se manifestetoutefois plus sévèrement que l’arthriteà Histophilus somni avec laquelle on laconfond souvent.

Une condition coûteuseCes infections à mycoplasmes aveclesquelles on vit depuis une vingtained’années privent les producteurs d’unmanque à gagner important lorsque l’oncomptabilise la morbidité, la mortalité,le coût des traitements, les retards decroissance et les coûts de main-d’œuvre.

Mycoplasma est bien installédans les parcs au QuébecSi un fort pourcentage de veaux arrivedans les parcs d’engraissement sansmycoplasmes dans leurs voies respira-toires supérieures, on en retrouvera chez90 % d’entre eux quelques semainesplus tard, même sans présence designes cliniques. Chez les bovins, labactérie Mycoplasma a besoin d’un enva-hisseur secondaire (IBR, M. hemolytica,H. somni) pour lui préparer le terrain etlui permettre d’établir sa virulence.

Une bactérie assez spécialeLa bactérie Mycoplasma est nonconventionnelle, car contrairement auxautres, elle est dépourvue d’une enve-loppe externe, ce qui la rend moinssensible à l’action des antibiotiques etrésistante à la fabrication de vaccins.Cela n’empêche toutefois pas l’orga-nisation VIDO (Vaccine and Infectious

Disease Organization) de l’Université deSaskatoon de continuer ses recherchesdans ce sens. Connaissant sa ténacité,il y a lieu de demeurer optimiste!

Le contrôle de Mycoplasmapasse par la prévention du CRBEntre-temps, sans vaccin ni traitementef$cace, que nous reste-t-il une fois lacondition établie? Pour le moment, toutpasse par la prévention du complexerespiratoire bovin (CRB) sous toutesses formes. Et qui dit prévention ducomplexe respiratoire bovin dit préven-tion de la rhinotrachéite infectieuse, dela diarrhée virale, du virus respiratoiresyncytial, des pasteurelloses et de l’his-tophilose. Heureusement, pour toutesces conditions, la science nous fournitun éventail de vaccins allant de perfor-mants à ordinaires.

Qui dit prévention dit vaccinationet métaphylaxie à l’occasionLa préimmunisation des veaux est doncla première mesure à prendre. Toutefois,il faut qu’elle soit effectuée selon lesnormes et chez des veaux en âge d'yrépondre adéquatement. La préimmu-nisation devrait être idéalement suivied’au moins un rappel lors du sevrageou à l’entrée au parc d’engraissement.Quant à l’administration préventived’antibiotiques à l’arrivée de sujets àrisque élevé, leur ef$cacité est complé-mentaire, principalement si l’on choisitdes antimicrobiens offrant une protec-tion homologuée contre Mycoplasma.

Des détails qui font la différencePour les producteurs de bouvillonssoucieux d’en $nir avec la bactérie

LE COIN DU VET

La préimmunisation, soit la prévention ducomplexe respiratoire bovin sous toutes sesformes, devrait être suivie d’au moins unrappel lors du sevrage ou à l’entrée au parcd’engraissement.

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Mycoplasma, cela se concrétise parl’achat de veaux prévaccinés quelquessemaines avant le sevrage. Ces veauxauront été vaccinés à la ferme d’ori-gine pour la majorité des antigènes ducomplexe respiratoire bovin (IBR, PI3,BRSV, BVD, M. haemolytica, P. multocidaet H. somni) avec un rappel à l’entrée enparc d’engraissement combiné à unevermi$cation ef$cace et à une injec-

tion de vitamine E et de sélénium. Ilfaut également veiller à maintenir leniveau de stress au minimum tout aulong de ces interventions. Compliqué,direz-vous? Peut-être pas tant que cela,car vous en faites déjà beaucoup. Pource qui ne relève pas de vous, il vousfaudra convaincre vos fournisseurs, lesproducteurs de veaux d’embouche, d’enfaire un peu plus. Par exemple en ajou-

tant quelques antigènes à leurs vaccinsactuels et surtout en vaccinant leursveaux plus près des dates d’encans, soitentre trois et quatre semaines avant.Est-ce rêver en couleurs?

—Chez les bovins, la bactérie Mycoplasma a besoin d’un envahisseursecondaire tel que IBR, M. haemolytica ou H. somni pour lui préparerle terrain et lui permettre d’établir sa virulence.—

* Au moment d’écrire ces lignes, André Cécyreétait coordonnateur du programme Expertisevétérinaire à la FPBQ. Il a pris une retraite bienméritée en début d’année. Rémi Laplante estdorénavant le coordonnateur du programme.

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16 BOVINS DU QUÉBEC

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SUR LE CHEMIN DELA DIVERSIFICATIONJULIE MERCIERLa Terre de chez nous

-a Ferme JPER mise sur la diversité. En à peine six ans, cette jeune entre-prise a réussi à monter un troupeau d’une qualité génétique appréciableet à développer la commercialisation de la viande.

HEMMINGFORD — Originaire deMontréal, Éric Ratelle ne se prédesti-nait pas à devenir éleveur de bovins deboucherie. C’est grâce à sa conjointe,Diana Lussier-Pelletier, une %lle d’agri-culteurs, qu’il découvre la production.En 2009, le couple se lance dans l’éle-vage bovin. La Ferme JPER débute surun premier site en location à Saint-Édouard-de-Napierville. L’ancienneferme laitière accueille ses premièrespensionnaires, une vingtaine de vachesde races assez disparates, selon Éric.« Au départ, le troupeau venait d’iciet là. C’était un peu n’importe quoi »,raconte Julie Saint-Hilaire, coproprié-taire de la ferme depuis 2012. Lesnouveaux producteurs ne tardent pasà constater l’importance de la valeurgénétique d’un animal. « On ne fai-sait pas d’argent. On n’était pas àla bonne place », se souvient Éric.Les associés renouvellent donc leurtroupeau et acquièrent des animaux

pur-sang de races Angus et Limousinchez Raymond Durivage, un éleveurbien connu, qui exploite la stationd’épreuves Unique Limousin.

Ce mélange s’avère un succèspuisque l’Angus présente une viandeplus persillée alors que la Limousinoffre une carcasse plus maigre. Deplus, Diana préfère les Angus tandisqu’Éric a un faible pour les Limousin!Sans infrastructure d’engraissement,la Ferme JPER se concentre d’abord surl’élevage de veaux d’embouche.

Les premières années en productionne sont guère bucoliques. Les appren-tis éleveurs triment dur, « à la fourchecomme dans le temps ». Ils persévèrentet continuent de faire leurs preuves.« On a gagné en con%ance », philosopheaujourd’hui Éric.

Les associés réussissent à obtenirune subvention du ministère de l’Agri-culture du Québec en 2012. L’argentleur sert à automatiser les opérations,notamment avec l’achat d’une rationtotale mélangée (RTM) et d’un hache-paille. C’est également en 2012 que JulieSaint-Hilaire, une amie d’enfance deDiana, devient actionnaire. La géranteadjointe de pâtisserie donnait déjà uncoup de pouce à la ferme. Son conjoint,Pascal Poupart, est aussi impliqué dansl’entreprise.

Cette même année, l’entrepriseprend le virage de la diversi%cation.

Les copropriétaires louent ainsi un2e site, à Hemmingford, qui servira àla semi-%nition et à l’engraissement.Depuis, « les projets rentrent un enarrière de l’autre », lance Éric. « Notrerêve, c’est d’arriver à en vivre, car on atous un autre emploi », poursuit Julie.En effet, Éric travaille pour RaymondDurivage, Diana œuvre comme horti-cultrice, tandis que Julie est à l’emploid’Alison Brosseau et Robert Kyle, deuxproducteurs de grandes cultures. Sanscompter que les trois associés ont tousde jeunes enfants. À la ferme, ils sedivisent les tâches de façon équitable.

Aujourd’huiL’entreprise a beaucoup changédepuis 2009. Le troupeau JPER compteaujourd’hui 45 vaches. L’expansion s’est

REPORTAGE

REPORTAGE

« L’Angus présenteune viande pluspersillée alors quela Limousin offre unecarcasse plus maigre ».

INFOS

—Le troupeau JPERcompte aujourd’hui45 vaches. L'alimentationse fait par RTM.—

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 17

pratiquement toute réalisée grâce auxanimaux de remplacement. La FermeJPER utilise l’insémination artifi-cielle. Un taureau Limousin s’assuredes retours en chaleur. Les vêlages

s’étendent de la $n novembre à la $ndu mois d’avril. De son côté, l’alimen-tation se fait par RTM. Les animaux nereçoivent aucun facteur de croissance.D’ailleurs, les associés songent à faire

la conversion vers la production bio-logique. L’élevage met en marché destaureaux de reproduction et des femellesde remplacement de races Angus etLimousin. ➔

La Ferme JPER élève des animaux de races Angus, Limousin et des hybrides Lim-Flex.

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18 BOVINS DU QUÉBEC

Il commercialise aussi des animauxLim-Flex, un croisement entre unefemelle Angus et un mâle Limousin.« On commence à se faire un nom »,se réjouit Éric. En 2014, les éleveurs ontcommencé à se faire voir dans les expo-sitions. Cette nouvelle expérience s’estavérée très enrichissante grâce auxgénéreux conseils et coups de pouce deleurs confrères exposants. « On a vrai-ment aimé et on a beaucoup appris »,résume Julie.

Les associés ne lésinent pas surles moyens d’améliorer leur élevage.Depuis le début, tous les pro(ts ontété réinvestis. De plus, Diana et Juliesont présentement inscrites au diplômed’études professionnelles (DEP) en pro-duction bovine. « La formation ouvreplus de portes », note Diana.

Pour atteindre ses buts, l’équipe a subien s’entourer. Ses membres peuventcompter sur le soutien de BernardDoré, leur conseiller Bovi-Expert, leurvétérinaire Myriam Champagne demême que leur nutritionniste DanyGagnon. Raymond Durivage et SergeDethier, deux éleveurs, les aident aussi.« Tu t’accotes sur les meilleurs.

Sans ces deux personnes, on n’en seraitpas là », assure Éric.

ViandeLe fait que les opérations soient plusmécanisées a permis au trio de mijoterun nouveau projet : la commercialisationde viande. Les débuts ont été modestesavec cinq bêtes transformées parannée. Aujourd’hui, environ 25 bovins

sont abattus annuellement. Certainsveaux sont semi-(nis jusqu’à 800 lb. Lesmâles sont engraissés jusqu’à 1 300 lb etles femelles, 1 400. L’acheteur veut rece-voir des carcasses équivalentes, peuimporte qu’il s’agisse de femelles ou demâles. Les poids obtenus s’échelonnententre 650 et 750 lb.

Les animaux sont abattus à Sainte-Eulalie, chez Alphonse Côté. La découpese déroule aux Viandes Rheintal, quidétient un permis de transformation C1.

Viande d’Angus, de Limousin ou deLim-Flex, carcasse entière, en quart ouen huitième, les clients de la FermeJPER ont l’embarras du choix. La viandeest offerte en coupe primaire. Les entre-preneurs livrent également à domicile.Bref, ils traitent leurs clients aux petitsoignons. « C’est dur de gagner desclients, mais c’est facile de les perdre »,fait d’ailleurs remarquer Julie. Leurviande est aussi offerte dans un marchéProvigo de Varennes. Bien que satisfaitsde leur cheminement, Éric, Diana etJulie continuent de se (xer de nouveauxobjectifs. « Notre rêve, c’est 150 vaches,con(e Éric. Ça prend aussi de la chanceet il faut rester terre à terre. »

REPORTAGE

Les vêlages s’étendent de novembre à avril.

©GracieusetédeJulieSaint-Hilaire

Julie Saint-Hilaire, Éric Ratelle et Diana Lussier-Pelletier sont les %ers propriétairesde la Ferme JPER. Absent sur la photo : le 4e associé, Pascal Poupart.

©JulieMercier/TCN

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 19

Les principaux objectifs de l’étude étaient les suivants :� Comprendre les dynamiques de marché, principalement au Québec;

� Repérer les tendances récentes dans le marché;

� Déterminer les conditions d’accès et de succès pour la mise enmarché d’un bœuf différencié.

AGENCE DE VENTE

À

LE LABEL BŒUF QUÉBEC : EST-CE POSSIBLE?ANDRÉ ROY, MBA

Directeur mise en marché bouvillons d’abattage, bovins de réforme et veaux laitiers

-l’automne 2014, le comité de mise en marché des bouvillons d’abattage (CMMBA) et le comité de mise en marchédes bovins de réforme et veaux laitiers (CMMBR) ont conjointement commandé une étude sur la mise en marchédu bœuf au Québec. L’étude a été réalisée par Marie-Claude Michaud, présidente de La Fibre alimentaire inc.

AGENCE DE VENTE

À propos du commerce de détailPour l’ensemble des produits vendus au détail,les ventes des supermarchés stagnent au pro#tde joueurs tels que Costco et Walmart. Les com-merces dits « ethniques », de même que ceuxs’af#chant dans le créneau du « naturel » oudu « bio », sont en croissance, mais n’occupentqu’une in#me part du marché.En ce qui concerne la viande de bœuf,Costco prend de plus en plus de place.Les chiffres les plus récents montrentque la chaîne de distribution détientprès de 20 % des parts de mar-ché du bœuf frais. Plus de 56 %de la viande de bœuf de catégorie« AAA » est vendue chez Costco.Loblaws cherche toujours sa placeau Québec. L’introduction du concept« Provigo Le Marché » représente uneautre tentative en ce sens. Il est cependanttrop tôt pour en mesurer le succès.Sobeys semble continuer sa progression et consti-tuerait la chaîne de supermarchés d’alimentationla plus disposée à travailler avec des fournisseursdu Québec.Metro serait en perte de vitesse, notamment en cequi concerne l’offre de bœuf « gril rouge Angus »,dont les ventes seraient sur une pente descen-dante importante.

Trouver le bon créneauL’industrie nord-américaine et les consommateurs semblent deplus en plus sensibles au créneau du bœuf durable et du bien-être animal. Selon l’étude, le label « Québec » n’a pas de poten-tiel de succès commercial. En fait, il faut d’abord un produitdistinctif. L’étiquette « Québec » pourrait possiblement devenirun plus. Mme Michaud prend bien soin de mettre l’industrie en

garde : le segment des produits différenciés se caractérisepar des attentes de constance dans l’approvisionnement

et la qualité. À défaut de satisfaire ce critère, il estimpossible de développer avec succès une marque

ou un label.

Un défi de tailleLa rentabilité d’un projet de bœuf différencié est liée à

la taille du marché accessible et à la capacité d’une orga-nisation de le desservir de façon économiquement ef#cace. La

valeur perçue par les consommateurs ciblés doit susciter l’achatdu produit en quantité suf#sante. Le coût global des produitsofferts doit, ultimement, permettre une pro#tabilité jugée accep-table par les partenaires d’affaires.En somme, une vision partagée ainsi qu’une collaboration etune concertation entre tous les acteurs de la chaîne de valeur(incluant les détaillants) sont les points de départ obligatoirespour entreprendre un projet d’envergure.

*L’étude présente un portrait fort

intéressant de l’industrie de la viande.Il convient ici de présenter les conclusions

les plus importantes.

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20 BOVINS DU QUÉBEC

AGENCE DE VENTE

D

MINICOLLOQUE VEAUX LAITIERS :UN ÉVÉNEMENT UNIQUEGENEVIÈVE MCKENZIE, AGRONOMEResponsable des activités de mise en marché bovins de réforme et veaux laitiers

-ans la foulée du plan stra-tégique des veaux laitiers,à l’automne 2014, le comité

de mise en marché des bovins deréforme et veaux laitiers (CMMBR) aproduit un carnet d’accompagnementpour les veaux laitiers. Le documentreprend les éléments de base à sur-veiller a$n d’améliorer le bien-êtredes veaux laitiers et les soins qui leursont apportés.

S'inscrivant également dans le pro-cessus de concertation sectorielle, leminicolloque « Pour des veaux laitiersen santé et de qualité » s’est tenu le12 décembre 2014. Organisé avec la par-ticipation des secteurs veau de grain,veau de lait, bovin de réforme et veaulaitier ainsi que des Producteurs de laitdu Québec (PLQ), ce colloque permettrad’améliorer la qualité et la santé desveaux laitiers.

Lors de cette journée, sept conféren-ciers sont venus présenter tour à tourdifférents sujets aux participants. Enmatinée, Guy Laquerre et Jean-Philippe

Blouin, de la Fédération, ont parlé dela production du veau de grain et duveau de lait. Ensuite, les participantsont pu comprendre le point de vue d’unacheteur de veaux laitiers grâce à lacollaboration de Robert Wynands, deDélimax Veaux Lourds. Par la suite, leDr Frédéric Beaulac a entretenu sonauditoire de l’utilisation judicieuse desantibiotiques. En après-midi, le Dr RéalJean a abordé la question de la santédes veaux laitiers par la gestion ef*cace

à la ferme laitière. En*n, la conférencede Catherine Lessard et StéphaneFournier, des PLQ, a traité de l’initiativeproAction.

Au cours de cette journée entière-ment axée sur le veau, 50 personnesont participé au minicolloque, dont25 producteurs et 25 intervenants dela *lière, tels que vétérinaires, agro-nomes, techniciens, etc.

Réunir simultanément tous cesacteurs de la *lière constitue un événe-ment en soi qui ne trouve aucun précé-dent dans les 20 dernières années.

Le plan de mise en œuvre 2015Cet événement a permis d’élaborer unplan de mise en œuvre intitulé « Pourdes veaux laitiers en santé et de qua-lité ». Les membres du CMMBR ontciblé, comme actions prioritaires pour2015, l’âge et le conditionnement duveau ainsi que la diffusion de l’informa-tion. L’ensemble des intervenants de la*lière sera mis à contribution.

AGENCE DE VENTE

À LA RENCONTRE DES PRODUCTEURS

Vous souhaitez en savoir davantage sur la production de veaux de grainet de veaux de lait, utiliser judicieusement les antibiotiques et améliorer lasanté des veaux laitiers? Un résumé des présentations vous est offert par lepersonnel de la Fédération des producteurs de bovins du Québec. Que cesoit lors d’une rencontre agricole, d’une réunion ou d’un événement portantsur le thème du veau laitier, nous serons heureux de vous y rencontrer!

Pour plus d’information, veuillez communiquer avec Geneviève McKenzie,au 450 679-0540, poste 8559.

Quelque 50 personnes ont participé au minicolloque, dont 25 producteurs et 25 intervenants dela $lière (vétérinaires, agronomes, techniciens, etc.).

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 21

GESTION

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PPA BOVIN, UNE 8e CAMPAGNE!QUEL TYPE DE PRODUCTEUR ADHÈRE AU PPA?

MICHÈLE DE MUNCKAgente d'information pour le Programme de paiements anticipés

-e Programme de paiementsanticipés (PPA) rassembledes producteurs de tous les

secteurs de la production bovine :veaux de grain, veaux de lait, veauxd’embouche et bouvillons d’abat-tage. Si les producteurs de veauxd’embouche sont les plus nombreuxà l'utiliser, en pourcentage, ce sontles producteurs de veaux de grain quien sont les plus grands utilisateurs,à plus de 51 %.

Il n’y a pas de pro"l type de l’utili-sateur. Certains sont en productiondepuis de nombreuses années, d’autresdémarrent à peine. Pour certains, lePPA fait partie de leur routine de "nan-cement depuis les débuts en 2008,alors que d’autres s’en servent de façonoccasionnelle.

Pour quelles raisons cesentreprises ont-elles adhéréau PPA?C’est en suivant les conseils de songérant d’institution "nancière queMartin Tessier, producteur de veaux

de grain de Saint-Germain-de-Grantham, s’est tourné vers le

PPA comme source principalede "nancement à court terme.Le PPA lui permettait alorsd’avoir accès à des liquidités

additionnelles à un tauxd’intérêt que la banque

ne pouvait lui offrir.

Jacques Fortin, producteur de veauxd’embouche et de bouvillons à Baie-des-Sables au Bas-Saint-Laurent,trouve que le PPA apporte de la )exi-bilité au "nancement de ses activitésprofessionnelles, sans compter les tauxd’intérêt qui représentent un avantagemajeur.

Y a-t-il des inconvénients au PPA?M. Tessier considère que le principalinconvénient du PPA, c’est la quan-tité de formulaires à remplir chaqueannée. Il aimerait que le processus soitquelque peu allégé. Ses vœux serontbientôt exaucés puisque Agriculture etAgroalimentaire Canada (AAC) don-nera justement aux producteurs la pos-sibilité de renouveler leur PPA pour unepériode de 5 ans à la fois, à partir de2016 en production bovine.

Recommanderiez-vous le PPAà d’autres producteurs?Tout bien considéré, M. Fortin calculeque le PPA lui a permis d’économiserenviron 4 240 $ par an, soit 33 920 $depuis qu’il l’utilise. Il le recommandedonc sans hésiter à tous les producteursbovins. M. Tessier, quant à lui, en parlerégulièrement aux producteurs qu’ilcôtoie. En faisant le même calcul queM. Fortin, il dit avoir économisé autourde 23 800 $ depuis son adhésion.

Nicolas Guay, directeur du serviceaux entreprises agricoles à la BanqueNationale, fait valoir de son côté quel’objectif de tout intervenant auprèsd’une exploitation bovine devrait êtred’abord et avant tout la rentabilité decelle-ci. Il n’hésite pas à recommanderà ses clients un outil comme le PPA.

GESTION

Statistiques du PPA en production bovine, 2014

ProductionNbre de fermesbovines àl’ASRA

Nbre de fermesbovines au PPA

% de fermesqui ont un PPA

Veaux de grain 107 55 51,4 %

Veaux de lait 144 30 20,8 %

Bouvillons d’abattage 453 29 6,4 %

Veaux d’embouche 2 900 153 5,3 %

Total 267

, pde grain de Sai

Grantham, s’estPPA comme sode "nancemenLe PPA lui pd’avoir accès à

additionned’intérê

ne po

Jacques Fortin, producteur de bouvillons du Bas-Saint-Laurent. « Certains n’adhèrent pas au PPA parce qu’AACexige la priorité de garantie sur les animaux et sur l’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA).Pour moi, ce n’est pas un frein, mais plutôt une marque de sérieux dans ma relation d’affaires avec mon prêteur,qui offre des taux plus avantageux. »

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22 BOVINS DU QUÉBEC

REPORTAGE

REPORTAGE

A

QUEL ABATTOIRPOUR QUELLE MISE EN MARCHÉ?JULIE MERCIERLa Terre de chez nous

-battoirs B ou A, inspectés ounon, pour la vente directe ouau détail, le secteur de l’abat-

tage et de la transformation s’avèrecomplexe. Bovins a tenté d’y voir plusclair.

Le Québec recense trois types d’abat-toirs : les abattoirs transitoires/de proximité, les abattoirs A et #nale-ment les abattoirs fédéraux. Chacund’eux s’adresse à un marché différent.Les abattoirs transitoires ou de proxi-mité, anciennement appelés de type B,

ne sont soumis qu’à une inspection debase, c’est-à-dire que l’inspecteur n’estpas présent de façon permanente surle plancher d’abattage. La fréquence deses visites varie en fonction du volumed’abattage, des espèces transforméeset des bonnes pratiques d’abattage.L’inspecteur se présente à l’improviste.

Ces abattoirs ne peuvent offrir leursproduits qu’à leur comptoir de vente audétail, directement dans leur établisse-ment. Ainsi, aucune revente n’est per-mise. De plus, l’exploitant doit apposerune af#che portant l’inscription « Avis :des viandes et des aliments carnés envente ici proviennent d’animaux abattuset transformés sans inspection perma-nente », bien à la vue des consomma-teurs. Un éleveur qui souhaite faireabattre des animaux à forfait pour sapropre consommation peut requérir lesservices d’un abattoir transitoire ou deproximité. Par contre, si ce producteurdésire exploiter un kiosque de vente deviande à la ferme ou la commercialiserde toute autre manière, par exempledans un marché public, il doit faireabattre ses animaux dans un établisse-ment de type A, qui possède égalementun permis de transformation C1.

Les abattoirs provinciaux A sont sou-mis à une inspection permanente dela part du ministère de l’Agriculture,des Pêcheries et de l’Alimentation duQuébec (MAPAQ). Celle-ci est assuréepar la présence d’un vétérinaire et d’uninspecteur. La viande transformée parces établissements peut être vendueau détail, à l’intérieur du territoire de laprovince. Pour leur part, comme leurnom l’indique, les abattoirs fédéraux

réalisent leurs activités sous l’inspectionpermanente de l’Agence canadienned’inspection des aliments. Ils possèdentaussi un système d’analyse des risqueset de la maîtrise des points critiques(HACCP). Leur viande peut être dis-tribuée à grande échelle et exportée àl’extérieur de la province et du pays.

Le Québec recense 23 abattoirs A(15 transforment des bovins), 52 abat-toirs transitoires/de proximité dont 39abattent des bovins, et une trentained’établissements fédéraux.

La réglementation en brefEn 2009, le MAPAQ a mis en place unenouvelle réglementation a#n de fairepasser les abattoirs de type B vers lestatut d’abattoirs de proximité. La Loivisant la régularisation et le dévelop-pement d’abattoirs de proximité est envigueur depuis le 1er juillet 2009. Celle-ciexige que les abattoirs qui ont exercésans permis entre le 14 juin 1977 et le12 mars 2009 obtiennent d’abord unpermis d’abattoir transitoire. Puis, àcompter du 1er juillet 2015, ils devrontdétenir un permis d’abattoir de proxi-mité s’ils veulent continuer à pratiquerleurs activités.

Pour obtenir ce permis, les établis-sements doivent se conformer à unesérie de règles de base. Ils doiventnotamment respecter les exigencesliées au bien-être animal, séparer lesaires d’abattage, d’habillage, d’entre-posage des carcasses et de découpes,permettre l’inspection des animaux etdes carcasses de même que respecterles normes générales d’hygiène et desalubrité.

L’abattoir transitoire ou de proximité n’estpas un endroit soumis à une inspection per-manente, ce qui signi%e que l’exploitant peutabattre des animaux en l’absence du person-nel du MAPAQ. Toutefois, pour une propor-tion des journées d’abattage, un inspecteur,sous la supervision d’un médecin vétérinaire,effectue une inspection de l’abattage et desanimaux.

©Archives/TC

N

Site Internet du MAPAQ

publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/R_19_1/R19_1.html

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 23

L’un des principaux changements estl’exigence d’un système d’assainisse-ment des eaux qui répond aux normesenvironnementales. Un certi#cat d’auto-risation du ministère du Développementdurable, de l’Environnement et de la Luttecontre les changements climatiques duQuébec est d’ailleurs nécessaire.

La Loi détaille notamment les locaux,les aires et les équipements requis pourobtenir le permis d’abattoir de proximité.À titre d’exemple, les planchers de celui-ci doivent être imperméables, lavables eten bon état. L’usine doit également com-prendre l’équipement permettant l’éclai-rage et la ventilation des locaux ainsique l’approvisionnement en eau potablechaude et froide, le lavage hygiéniquedes mains, la récupération ou l’évacua-tion des eaux usées, l’insensibilisationdes animaux avant la saignée, adaptéeaux espèces abattues, la suspensiondes bêtes lors de la saignée hygiénique,le dépouillement sans contact avec leplancher, le rinçage des carcasses, ladisposition des viandes non comestibleset des peaux de manière à ce qu’ellesne soient pas une source de contami-nation et l’inspection des carcasses,

des viscères et des abats. La listeexhaustive de tous les équipements etaménagements requis pour les locauxest disponible sur le site du MAPAQ. Deplus, vous pouvez accéder à un guided’application de la loi au www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/mapaq_guide_abattoirs_web_low.pdf.

Pour l’instant, cinq entreprises ontobtenu un permis d’abattoir de proxi-mité. Il s’agit de la Ferme Blondel,

de Saint-Joachim, de l’Abattoir depoulets Lamarche, de Racine, de laBoucherie abattoir Desorcy à Sainte-Edwidge-de-Clifton, de la BoucherieL. Geoffroy, de Saint-Félix-de-Valois,et de la Boucherie Donald Gélinasà Rouyn-Noranda. Une quarantained’abattoirs, répartis dans l’ensemblede la province, détiennent toujoursun permis transitoire, qui arrivera àéchéance le 30 juin prochain.

Un éleveur qui désire commercialiser sa viande doit faire abattre ses animaux dans un abattoirsoumis à une inspection permanente.

©Archives/TCN

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24 BOVINS DU QUÉBEC

RÉGIE DE PRODUCTION

C

LE PRIX DU BŒUF EST BON?RAISON DE PLUS POURS’AMÉLIORER!HUBERT BROCHARDCollaboration spéciale

-omment pro"ter au mieux du prix avantageux du bœuf? « Plani"ezde façon serrée et améliorez votre ef"cacité! » répond Bernard Doré,conseiller Bovi-Expert. Le spécialiste a rencontré une cinquantaine de

producteurs de bovins à la Journée bovine régionale en Montérégie-Ouest,à Salaberry-de-Valley"eld, le 6 décembre dernier.

Bernard Doré le con#rme : les pro-ducteurs ont reçu 556 $ de plus parvache entre la semaine du 10 au17 novembre 2013 et la même périodeen 2014. Le fait que ce prix intéres-sant « pourrait durer encore quelquetemps, selon les analystes » est, selonlui, une raison de plus pour améliorerses compétences de gestionnaire.

« Et pour savoir ce qu’on doit améliorer,il faut connaître sa situation #nancièreet les facteurs affectant les revenus etle retour sur les investissements, prépa-rer un plan d’action avec son conseiller

selon ses priorités et ses besoins, et…se comparer », explique M. Doré, dontles services sont offerts par l’entremisedes réseaux Agriconseils.

Quand on se compare…on se repère!Pour se situer parmi les autres éleveurs,il y a notamment le Programme d’ana-lyse des troupeaux bovins du Québec(PATBQ), qui fournit des tableaux com-paratifs très utiles, rappelle le conseiller.Il cite également une étude effectuéeen 2010 sur les coûts de productionde 54 fermes québécoises de veauxd’embouche. Par rapport aux fermes lesmoins productives, les plus rentablesavaient respectivement 10, 12 et 13 %plus de veaux nés, sevrés et vendus, etle poids de ces derniers était supérieurde 8,6 kg (19 lb), ce qui se serait traduiten octobre 2014 par un gain de 22 774 $par ferme.

« Les priorités sont donc d’avoir lemaximum de vaches gestantes qui vêle-ront sans aide, tous les ans et à lamême période, qui reconçoivent nor-malement, et ce, avec le maximum deveaux vivants, sevrés et qui se déve-loppent bien », résume M. Doré. Il sug-gère aux éleveurs plusieurs stratégiespour atteindre ces priorités et accroîtreleurs compétences. En voici quelques-unes.

Reproduction, alimentationet santé« La génétique est un investissement,pas une dépense : ne pas hésiter àsélectionner les taureaux de qualitégénétique reconnue et à se #er auxcritères d’élevage – écart prévu chezles descendants [EPD], comparaisonentre les races [ABC], conformation,qualité carcasse, tempérament, etc. »,explique M. Doré. On a aussi toutavantage à faire des croisements(triples, en rotation) pour pro#ter de lavigueur hybride, et à utiliser, judicieu-sement, des taures F1. « On négligeaussi de faire évaluer le système repro-ducteur des taureaux avant les saillies,

RÉGIE DE PRODUCTION

©Archives/TCN

—L’hiver, il faut donner

aux taureaux un enclosassez grand pour qu’ils

puissent marcher.—

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 25

poursuit le conseiller. L’hiver, il fautleur donner un enclos assez grandpour qu’ils puissent marcher. Bien sûr,il faut un programme de médecinepréventive tel que vaccins, vermifuges,etc. Un corral et une cage de conten-tion sont donc essentiels, tout commeune balance, pour faire le suivi desperformances. »

Le spécialiste souligne l’intérêt defaire analyser ses fourrages, un facteurencore négligé selon lui. « Ça permetd’ajuster la ration selon l’état de chair, parexemple. Une vache qui vient d’avoir sonpremier veau ne peut manger la mêmechose qu’une vache adulte ou tarie. »

Pour la même raison, M. Doré recom-mande d’identi&er les lots de fourrageset d’ensilage par des codes. D’autrepart, il insiste sur la nécessité d’unapport équilibré de minéraux et d’uneeau de bonne qualité, toute l’année.

À faire aussi…Bernard Doré suggère également desuivre les marchés par l’entremisedes journaux, d’Internet et de conseil-lers, de consulter les outils informa-tiques tels que le logiciel DSA Bovinet autres, de visiter des fermes etde rester curieux, de préconditionnerles veaux et de plani&er leur vente.« C’est également une bonne idée de

payer ses dettes, de faire un budgetsur cinq ans – en prévoyant une baissede l’assurance stabilisation des reve-nues agricoles vu les revenus plusélevés – et de considérer les groupesd’achat, pour la chaux ou les engrais,par exemple. »

« En améliorant petit à petit ces diversvolets de la production, on peut allerchercher une bonne partie de l’argentqu’on réservait à l’achat d’un nouveautracteur ou d’une camionnette, men-tionne Bernard Doré. Mais le principal,c’est d’être heureux d’être un produc-teur vache-veau! »

RÉGIE DE PRODUCTION

Les bons prix actuels pour la viande de bœuf devraient inciter les producteurs à renforcer leurs compétences de gestionnaires.

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26 BOVINS DU QUÉBEC

A

LIMITER LES PROBLÈMES DE VÊLAGEPAR LA SÉLECTION GÉNÉTIQUEPIERRE DESRANLEAU, TPDivision des bovins de boucherie, CIAQ

-lors que les évaluations génétiques n’ont jamais été aussi précises, notamment grâce aux écarts prévus chezla descendance (EPD) améliorés par la génomique, il est regrettable de constater que la majorité des produc-teurs de bovins se %ent encore au poids de naissance du taureau pour juger de la facilité de vêlage de ses %lles.

Bien que ce caractère soit effectivement la cause première des dystocies, il n’en demeure pas moins un indicateurgénétique peu %able, car très dépendant des effets de l’environnement.

On sait, par exemple, qu’un taureauné jumeau ou issu d’une taure seraplus léger à la naissance alors qu’ilsera plus lourd s’il vient au mondeaprès un hiver très froid, si l’alimenta-tion a été trop généreuse pendant lagestation, ou s’il est le résultat d’untransfert d’embryon et que la porteuseest une vache de grande taille. Toutesces situations n’ont rien à voir avec sonpotentiel génétique et ne sont doncaucunement héréditaires, malgré leurin%uence considérable sur le poids denaissance. On oublie souvent que larégie et l’environnement sont respon-sables de 60 % des écarts observés

en ce qui concerne ce caractère etque l’impact des gènes se limite à40 % répartis à parts égales entre letaureau et la vache. Or, le taureau est

fréquemment le seul à porter le blâmelorsque la saison de vêlage tourne malmalgré le fait que la vache contribue

autant que lui au bagage génétiquedu veau. Il est pourtant possible qu’untaureau reconnu pour être « facile auvêlage » engendre de gros veaux s’ilest accouplé à des taures dont le pro+lgénétique pour le poids de naissanceest très mauvais.

Servez-vous des EPD!L’EPD d’un taureau est beaucoup plusprécis que son poids de naissancepour vous donner l’heure juste quant àson réel bagage génétique parce queson calcul tient compte de tous lesanimaux qui lui sont apparentés et queles effets du milieu ont été éliminés.

GÉNÉTIQUE

—La régie et l’environnementsont responsables de 60 %des écarts observés sur lepoids de naissance.—

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 27

Et malgré la croyance populaire, sonutilisation est simple : un taureau dontl’EPD « poids de naissance » est de6 lb produira en moyenne des veauxplus lourds de 5 lb, comparativementà celui dont l’EPD est de 1 lb (6 lb -1 lb = 5 lb). Les EPD ne prédisent jamaisles poids absolus – 90 lb à la naissanceou 600 lb au sevrage, par exemple –,car ceux-ci dépendent beaucoup dutype de vaches que vous possédez,de votre régie, de la météo, etc.

Cependant, les EPD vous informent surles écarts auxquels vous devez vousattendre en utilisant un taureau plutôtqu’un autre. Même si l’EPD « poids denaissance » est un indicateur très utile,vous avez à votre disposition un EPDspéci*que à la facilité de vêlage dont lecalcul tient compte non seulement despoids de naissance, mais indirectementaussi des facteurs ayant une in+uencesur les cotes de vêlage fournies par leséleveurs qui participent aux différentscontrôles de performance (conforma-tion du veau, longueur de gestation,ouverture pelvienne, etc.). ➔

Les généticiens considèrent qu’il est plus ef#cace de se servir uniquement de l’EPD « facilité de vêlage » et de ne pas se préoccuper de l’EPD« poids de naissance », car l’important pour vous n’est pas tant la grosseur du veau que de ne pas avoir à intervenir lors de sa naissance.

©PierreDesranleau

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28 BOVINS DU QUÉBEC

Pour cette raison, les généticiens consi-dèrent qu’il est plus ef#cace de se ser-vir uniquement de l’EPD « facilité devêlage » et de ne pas se préoccuperde l’EPD « poids de naissance », carl’important pour vous n’est pas tant lagrosseur du veau que de ne pas avoir àintervenir lors de sa naissance. À causedes corrélations entre les caractères,il ne faut pas oublier non plus qu’unesélection continue pour de faibles poids

de naissance risque de réduire lespoids au sevrage. Il existe deux typesd’EPD relatifs à la facilité de vêlage :l’EPD « facilité de vêlage direct » etl’EPD « facilité de vêlage maternel ». Lepremier vous permet de prévoir l’écartdans le pourcentage de naissancessans assistance lorsque vous utilisez untaureau chez des taures. Par exemple, si2 taureaux sont accouplés à 100 taures

chacun, vous pouvez vous attendre àce qu’il y ait 6 taures de plus qui vêlentsans aide dans le groupe du taureau à+8, comparativement à celles qui aurontété présentées au taureau à +2. Quantà l’EPD « facilité de vêlage maternel »,il concerne spéci#quement l’aptitudedes #lles du taureau à mettre bas leurpremier veau. On peut ainsi s’attendreà ce qu’un taureau dont l’EPD est de+9 % engendre 12 % plus de #lles qui

vêlent sans assistance à 2 ans, com-parativement à celui dont l’EPD est de-3 %. Il est important de se rappeler queles EPD pour la facilité de vêlage directet maternel sont calculés à l’échelledes taures étant donné que les pro-blèmes de vêlage touchent principale-ment cette catégorie de femelles. L’EPD« facilité de vêlage direct » devient doncbeaucoup moins important à considérer

dans le cas d’un taureau utilisé stric-tement chez des vaches adultes. Parcontre, son EPD « facilité maternellede vêlage » demeure pertinent si l’onprévoit conserver ses génisses pour leremplacement. Cette stratégie contri-buera à accroître la proportion de vosfemelles capables de vêler sans aide,même lorsqu’elles seront accouplées àdes taureaux engendrant de plus grosveaux.

—L’EPD d’un taureau est beaucoup plus précis que son poids de

naissance pour vous donner l’heure juste quant à son réel bagagegénétique parce que son calcul tient compte de tous les animaux qui

lui sont apparentés et que les effets du milieu ont été éliminés.—

Les EPD pour la facilité devêlage direct et maternel sontcalculés à l’échelle des taures.Ils deviennent moins importantschez les vaches adultes.

INFOS

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PRINTEMPS 2015 — BOVINS DU QUÉBEC 29

ASSOCIATIONS

ASSOCIATIONS

L’assemblée générale annuelle (AGA) de l’Associa-tion Limousin du Québec s’est tenue le 3 mai dernier àDrummondville. Merci à tous les membres qui ont prispart à cet événement rassembleur. L’AGA constitue un lieud’échanges privilégié permettant d’établir les objectifs straté-giques de l’Association pour l’année à venir.

La Station Unique Limousin tient à remercier sincèrementtous ceux qui ont participé au succès de son encan annueldu 11 avril dernier : les acheteurs et les éleveurs des taureaux,l’opérateur de la station, Raymond Durivage, la Ferme Dany etMario Simard, chez qui la vente s’est déroulée, ainsi qu’AndréPérusse et les Encans Luc Breton. Retrouvez les résultats dela vente au www.agrireseau.qc.ca.

ASSOCIATIONLIMOUSIN

©MartinMénard/TCN

—On compte une vingtainede races de bovins deboucherie au Québec.—

Les éleveurs du Québec attendent votre visite directementà leur ferme pour l’achat de taureaux et de femelles. Vouspouvez voir les animaux à vendre au www.herefordquebec.ca.Avis aux jeunes! Si vous désirez participer au Bonanza 2015,à Fredericton au Nouveau-Brunswick, ou au spectacle Juniorde Brome 2015, contactez-nous au 418 875-2343.

André Beaumont, secrétaire

ASSOCIATIONHEREFORD

ASSOCIATION BLONDED'AQUITAINE DU QUÉBEC

L’assemblée annuelle des membres s’est tenue le 28 mars2015. Gilbert Gauthier a été réélu président, Clémence Landry,vice-présidente, et Ryland Cleary, Sébastien Desgagnés,L. Pierre Léger et Laurent Desrosiers, directeurs de notreassociation pour l’année 2015.

Nicolas Agache et Patrick McGrath, d’Évolution International(anciennement Sersia France), ainsi qu’Alain Massé, repré-sentant des ventes au Québec pour Foundation GeneticsService inc., ont traité des produits de génétique bovine ainsique des procédures de sélection pour la reproduction de larace. Vous trouverez les *chiers PDF des présentations surnotre site Internet, dans la section Animaux/Semences taureauxfrançais.

Dates des expositions 2015 :Expo de Saint-Hyacinthe du 23 juillet au 2 août 2015

Expo Ayer’s Cliff Fair du 27 au 30 août 2015

Expo de Brome* du 4 au 7 septembre 2015

Expo Richmond du 10 au 13 septembre 2015

Expo-Bœuf (Victoriaville) du 9 au 11 octobre 2015(à con*rmer)

*Cette année, il pourrait y avoir un jugement de bovins de boucherieà l’Expo de Brome, si le nombre de participants le permet. ContactezClémence Landry au 819 336-5503.www.blondaquitaineqc.com

Maureen Landry, secrétaire

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30 BOVINS DU QUÉBEC

ASSOCIATIONS

ASSOCIATIONS

ASSOCIATION ANGUSDU QUÉBEC

ASSOCIATIONCHAROLAIS

L’AGA s’est tenue le 8 février à Saint-Hyacinthe. Le conseild’administration est composé de Frédéric Gouin, président;Stan Christensen, vice-président; David Sample, Ryan Currie,Pierre Laberge, Patricia Keenan-Adank et Luc Noiseux, direc-teurs.

Un gros merci aux acheteurs et aux éleveurs de taureauxAngus qui ont participé aux ventes privées ou dans les sta-tions. Cet été, les éleveurs Angus seront présents aux expo-sitions de Saint-Hyacinthe, Cookshire, Ayer’s Cliff, Brome etShawville, et à l’Expo-Bœuf de Victoriaville.

Le programme d’identi%cation avec les boucles vertes Angus/ATQ est toujours en cours. Tous les veaux issus d’un taureauAngus y sont admissibles et les animaux avec les étiquettesAngus se quali%ent pour les programmes de la marqueAngus. Contactez Agri-Traçabilité Québec pour vos étiquettes.www.quebecangus.ca

Cynthia Jackson, secrétaire 819 877-5603

Nous remercions tous les membres présents à notre AGA du7 février dernier ainsi que le conférencier Réal Carrier.

Merci aussi aux organisateurs, aux acheteurs ainsi qu’auxenchérisseurs des ventes de taureaux de février et mars.La direction de l’Association Charolais du Québec remercieceux qui ont contribué à la réalisation de la revue L’AvantageCharolais ainsi que les commanditaires et les annonceurs.

Le Pique-nique Charolais se tiendra cet été à la Ferme Dubucet Frères, de Sainte-Eulalie. Nous invitons tous les membres etles visiteurs à venir encourager nos éleveurs aux expositionsau cours de l’été.

Téléphone et fax : 450 799-2433; [email protected] etwww.charolaisquebec.qc.ca

André Pérusse est toujours disponible pour répondre à vosquestions au 418 423-4681, au 418 814-8899 (cell.) ou par cour-riel à [email protected].

Laurent Jourdain, Secrétaire-trésorier, ACQ

Les membres de l’Association des éleveurs de bovinsParthenais du Québec désirent remercier Clémence Landry,de la Ferme Super C, pour sa participation à la 40e édition dela Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consom-mation (SAAC), les 16, 17 et 18 janvier derniers.

Par ailleurs, l’assemblée générale annuelle des membres s’esttenue le 25 avril 2015. Nous vous informerons des nouveautésà la prochaine parution du magazine.

De plus, l’édition 2015 du jugement de vaches culardesse tiendra à l’Expo de Brome, du 4 au 7 septembre 2015.Informez-vous!

Vous pouvez contacter Maureen Landry pour différentes infor-mations sur la race de bovins Parthenais au 819 336-3966, partélécopieur au 819 336-2883 ou à [email protected].

www.parthenaisquebec.com

Maureen Landry, secrétaire

ASSOCIATIONPARTHENAIS

L’AGA des éleveurs de Piémontais du Québec s’est tenuele 11 avril dernier à la salle Le Rhum Antic à Bonsecours.Quatorze éleveurs étaient présents pour discuter des pro-jets de l’année 2015. Le nouveau conseil d’administration del'Association est maintenant composé de Paul Beauregard àla présidence, de Kevin Fontaine à la vice-présidence et deMichel Dame à la trésorerie. Jean-Pierre Thibault, DominicChenier, Jean-Pierre Lavoie, Guillaume Dame, Marc Chevretteet Dany Duchesneau sont les directeurs. www.piemontais.ca

Kathia Racine, secrétaire 450 532-2706

ASSOCIATION DEPIÉMONTAIS DU QUÉBEC

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