DU MEME AUTEUR Hypothèse extraterrestre, 1994 Réflexions ...

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DUMEMEAUTEURGuyTrédanielÉditeurLesObjetsvolantsnonidentifiésunpilotedeligneparle,1993Hypothèseextraterrestre,1994Réflexionssurl’aïkido,1995Jean-GabrielGreslé

EXTRATERRESTRES,SECRETD’ÉTATL’affaireRoswell©ÉditionsRamsay,Paris,1997

Ques'est-il réellementpasséaunorddeRoswell,Nouveau-Mexique,en juillet1947?Undemi-siècledesecretd'Étatetdedésinformationn'atoujourspaslevélevoilesurl'énigmeextraterrestrelaplusinquiétantedecettefindemillénaire.

Un rappel des faits... Roswell, juillet 1947, un aéronef d'origine inconnues'écrasesurlesol,àproximitéd'installationssecrètesaméricaines.Destémoinsdécriventl'objetetmentionnentl'existenced'humanoïdesvictimesducrash.L'und'eux est encore en vie. Les descriptions sont précises et dépassentl'entendement.L'USAirForcedébarrasse le site sansattendreetembarque lesdébris récupérés dans des camions pour une destination inconnue. Descommuniquésàlapressefontétatducrash,maisétablissentensuitequ'ils'agitdeballonsmétéo.

Aux États-Unis, en 1947, on est en pleine guerre froide et au top desexpérimentationsnucléaires.Touteintrusiond'appareils,«quelsqu'ilssoient»,dans lecieldesUSApouvaitêtreundémentigraveà l'efficacitéde ladéfenseantiaérienne.

Cetteenquêteméthodiqueetpassionnante,établiesurdesdocumentsdéclassifiésdu FBI et de la CIA - témoignages signés, comptes rendus d'agents desrenseignements et du contre-espionnage - démontre irréfutablement que desincursions répétées se produisaient alors au-dessus des installations atomiqueslesplussecrètesdesÉtats-Unis.Desenginsd'unemaniabilitéexceptionnelleetdes manifestations lumineuses inconnues défiaient, parfois à basse altitude,touteslestentativesd'interceptionparlesavionsdechasseaméricains.

Ilestimpossibleaujourd'huid'attribueràunenationterrestrelapaternitédecesincursions...

jean-CabrielGresléareçuuneformationdepilotedechasseauxÉtats-Unis,auseindelaprestigieuseUSAirForce.Affectéenescadredechassedansl'arméede l'air, il a poursuivi sa carrière àAir France, où il fut commandant de bord

pendantvingtans.

Avant-proposQuand je suis arrivé aux États-Unis à la fin d’avril 1952, j’étais élève-pilote français affecté pour deux ans dans l’US Air Force. Ma seulepréoccupationétaitderéussiràsuivreunprogrammede formationquel’ondisaitredoutable.Jen’avaisjamaisentenduparlerd’extraterrestres,sinondansLaGuerredesmondesdeH.G.Wells.C’estparunsoird’été,en Caroline du Nord, le 19 juillet de la même année, que j’eus monpremiercontact,trèsindirect,aveclephénomèneovni.Vers dix heures du soir, ce samedi-là, nous étions un petit grouped’élèvestropfatiguéspoursortirdelabaseaérienne.EnfoncésdanslesfauteuilsduCadetClub,stratégiquementplacésdevantdesventilateurs,nousécoutionsà la radioun concert, classique. Il nous fallut quelquesinstants pour réaliser que la musique s’était arrêtée et qu’une voixanonymenousannonçait une interruptiondesprogrammes.Deséchosradars non identifiés venaient semble-t-il d’apparaître au-dessus duPentagoneetdelaMaisonBlanche,enpleincentred’unezoneinterditeà la circulation aérienne. L’inquiétude du commentateur inconnu étaitévidente ; trop peut-être car nous avons imaginé tout d’abord unmontage adroit pour présenter une émission de science-fiction. Il n’enétait rien. Après une demi-heure environ d’attente et de musiqued’ambiance, lamêmevoix,cette foisembarrassée,nousannonçasansexplicationque leprogrammeprévuallait reprendre.Le lendemainet lesurlendemain, radios et journaux ne parlaient que du survol deWashingtonpardes«échosradar»quimanifestaientdesperformances«impossibles»commedesarrêtssurplaceetdesdemi-toursenépingleàcheveux,effectuésàdesvitessesirréalisablesàl’époque.Incroyablemaisvrai,lesamedisuivant,àpeuprèsàlamêmeheure,lescénariosereproduisitdemanièreabsolumentidentique.Nous avions, bien entendu, fait le siège de nos instructeurs militairespour en savoir plus. Nous avions appris quelques détailssupplémentaires, le fait par exemple que les intercepteurs chargés deprotéger cette région particulièrement sensible avaient décollé avec unretarddeseizeminutes,aulieudesdeuxminutesprévues.Pourceseulmotiflecommandantdugroupedechasseavaitétémuté,maiscegenred’informationnousintéressaitpeu.Pendantunvoldenuit,uninstructeuretsonélèveavaientfaitunebien

curieuse rencontre : une sorte de fuselage sans ailes, bizarrementéclairé,quiavaitcroiséleuravion.Lesilences’étaitfaittrèsvitesurcetincidentmais,àvraidire,nousétionsaucœurd’unevaguedechaleurtelleque toutenotreénergieseconcentraitsur lesvolset lescoursausol.Nousn’avionsmêmeplus la forcede rêver.Curieusement, lesujetdesincursionsd’appareilsinconnus,pourtanttrèslargementévoquéparla presse, n’est jamais apparu dans les conférences auxquelles nousassistionsetn’ajamaisfaitl’objetdecommentairesofficielsdelapartdenosinstructeurs.Les années d’Escadres de Chasse qui suivirent l’obtention de mes «ailesd’argent»del’USAirForceetdemonbrevetdepilotemilitairenecomportent aucun épisode évoquant les ovnis, sinon quelques erreursd’identificationvitecorrigées.Néanmoins,mon intérêtpour lesujetétaitvifetj’ailu,peuaprèsleurparution,laplupartdesouvragesdisponibles.Ceuxquiavaientdel’importanceserontreprisendétaildansl’étudequivasuivre.C’est en1966, alors que j’étais copilote àAir France, que j’ai enfin puvérifierquedeschosesétrangessedéroulaientparfoisdans leciel.Aucoursd’unvol sanshistoire,deRiodeJaneiroàSaoPaolo,alorsquenous survolions l’Atlantique Sud vers Florianopolis, sur la côtebrésilienne,unéchosurprenantapparutsurl’écrandenotreradarmétéo.Ilallaitàpeuprèsdanslamêmedirectionquenous,maisnousdépassaitavecunerapidité incroyable.Nousavionsàcemomentunevitessede890kilomètresàl’heureetpourtant,l’engininconnu,quiavaitàpeuprèslemême type d’écho qu’unBoeing 707, nous dépassa très vite. Nousavons pu vérifier qu’il parcourait dix milles nautiques en quinzesecondes, soit 74kilomètresà laminute,par rapportànotreavion.Lecalculmontrequ’ilsedéplaçaitàplusde5300kilomètresàl’heureousil’onpréfèreenvironMach4,8!Hélas,nousn’avons rienvuetpourtantnousétionscinqpersonnesaupostedepilotageàcemoment-là : lecommandantdebord, lesecond-pilote,l’officiermécanicien,unradionavigant,carlescommunicationsenAmériqueduSudétaientparfoisexécrables,etunvisiteur.Nousvolionsau-dessus d’une couche continue d’altostratus, à l’altitude de 10 800mètres.L’enginquinousdépassaitdevaitavoirunealtitudeplus faible,cequeconfirmait la légère inclinaisonde l’antenne radarvers lebas. Ildevait voler dans la couche de nuages ou au-dessous, sinon nous

l’aurionsvu...àmoinsqu’unetechniqueoriginaleneluiaitpermisdeserendre invisible. En tout cas, aucun avion ni aucune fusée deconstruction humaine ne peut se déplacer à une telle vitesse à unealtitudeaussibasse,carladensitédel’airestbeaucouptropforte.Mêmeunestructureenacierinoxydablen’yrésisteraitpas!Lecommandantdebord,rencontréquelquesjoursaprèsnotreretourenFrance devait me confier qu’un de ses amis du Deuxième Bureau luiavaitdemandéquelquesdétails supplémentairessurnotreobservation,maisavait refusé toutediscussiongénéralesur lesujet.Cevoleut lieuvers la findesannéessoixante.Cette imprécisionpermetdemaintenirl’anonymatdurestedel’équipage.Lemystèredemeurequantàcequenousavonsbrièvementrencontrécejour-là.Jenecroisguèreà l’hypothèsed’unBellX-6quiaurait faituneincursionauBrésilouàcelled’unprototypeaméricainourussecapable,avantlespremièresmissionsApollo,debattredetelsrecordsdevitesseàmoins de dixmillemètres d’altitude.Ces possibilités éliminées, il nereste plus beaucoup de candidats humains. J’ai quitté ce jour-là ledomaine des spéculations théoriques pour entrer dans celui del’expériencepersonnelle.Unpasavaitété franchi,mais l’énigmerestaitentière.Presque vingt ans plus tard, dans la nuit du 26 au 27 juillet 1984, seproduisit un incidentassezsemblable.Nousétionscette foisenvoldenuit,danslarégiondeDétroit,àlafrontièreduMichiganetduCanadaetnousn’étionsquetroisaupostedepilotage.Lecielétaitcomplètementdégagéetlavisibilitéparfaite.LacroisièreduvolAirFrance6842,deLosAngelesàMontréal,touchaitàsafin.J’allaiscommencerlespréparatifsde procédure de descente quand je vis clairement, derrière la tête ducopilote, légèrement au-dessus de l’horizon, une ligne lumineusehorizontale,biendistincte,quiparaissaitattachéeàungroupeserrédesphères métalliques luisantes. Cette traînée était très dense, commeéclairéedel’intérieur,etavaitunestructuregrumeleuse,différented’unetraînéede condensationmais aussi de celle d’une fuséeaudécollage.Sacouleur,d’unblanclaiteux,avaitdestonalitésroses.J’aieuleréflexedetendre lebrasetdecomparer la longueurde lastructureéclairéeetsonépaisseuràmamainouverteafindepouvoirévaluersesdimensionsangulaires.Lesecondpilote,quantà lui,chronométrasondéplacemententre le passageànotre traversdroit et ungisement de45degrés : il

dura quinze secondes. Bien entendu, l’officier mécanicien participa àl’observationainsiqu’unstewardquiétaitentréauposte.Lemobilecontinuadanslamêmedirection,parallèleà lanôtre, jusqu’àn’êtreplusqu’unpoint lumineuxquiseperditvers l’horizondans lecielétoilé.J’avais déjà décroché mon micro pour demander des explications aucontrôleurde lanavigationaériennequi suivait notrevolquandcelui-cinousappelapournousdemandercequenousavionsvuànotredroite.Après une description succincte, nous avons eu la surprise d’entendresurlafréquencedeuxavionsdelignequiconfirmaientnotreobservation:un Olympic Airways et un Lufthansa. Je sautai sur l’occasion etdemandai au responsable du contrôle aérien pourquoi il nous avaitinterrogésplutôtquel’undesdeuxautresappareils.Ilnousréponditquenousétionslesmieuxplacéspourobserverl’intrus.C’étaitlapreuvequece dernier apparaissait, lui aussi, sur les écrans radar au sol, ce quiposait un petit problème technique. En effet, les contrôleurs civils nevoient sur leurs larges écrans que les six à dix avions qu’ils ont encompte et dont les transpondeurs émettent sur le même code. Si letranspondeur est en panne ou qu’unmauvais code est affiché, l’aviondevientinvisible!Dedeuxchoses l’une,ou l’enginquenousavionsobservé transmettaitsur le code approprié - c’était donc un avion expérimental américain,mais de conception particulièrement révolutionnaire, il n’avaitcertainementrienàfaireàproximitédesvoiesaériennesciviles-oubieniln’étaitnicontrôléniidentifiéetlemystères’épaississait.Lecontrôleur,interrogésurcepoint,affirmaquedesshérifsavaientétéalertéspardescoups de téléphone et qu’il était passé sur «radar-primaire», ce qui luipermettaitdedétectertouslesavions,mêmeceuxquin’avaientpasdetranspondeur. Il avait ainsi été en mesure d’observer le passage del’appareil inconnu. À la réflexion, cette explication n’était pas trèscrédible. Il est infiniment plus probable que ce sont les radars de ladéfense aérienne commune du Canada et du nord des États-Unis, leNORAD,quil’avaientavertidufaitqu’unengintrèsrapideetnonidentifiéallaitinterféreravecl’espaceaériencivildontilavaitlacharge.Un dernier détail allait nous permettre d’évaluer la vitesse du mobileinconnu : le contrôleur nous affirma qu’il n’y avait pas eu risque decollisioncarnousn’étionsjamaispassésàmoinsdedixmillesnautiques

l’unde l’autre.Cettedistance,environdix-huitkilomètres,correspondaitbienànotrepropreimpression.Laissonsdecôté lesdémonstrationsgéométriques.Nousavonscalculéqueledéplacementdel’appareilinconnuétaitaumoinsaussirapidequeceluidel’échononidentifiédétectéprécédemmentau-dessusduBrésil.En tenant compte du fait que l’altitude du bolide était légèrementsupérieureàlanôtre,ilestprobablequ’ilsedéplaçaitàMach5ouplus!Le surlendemain j’étais de retour à Los Angeles et je fis prévenir lesautorités américaines, par les « opérations » d’Air France, que je metenais à leur disposition pour leur donner plus de détails sur notreobservation.J’attendstoujoursuneréactiondeleurpart ! Inutilededirequ’unrapportcompletfutrédigéettransmisàmonemployeurparlavoiehiérarchique. Il ne provoqua pas non plus la moindre interrogationultérieure.Cette introductionunpeu longuepermetdéjàdecomprendrepourquoi,professionnellement, j’avais toutes les raisons d’être intrigué par laprésence d’engins ou de prototypes inconnus qui, de temps à autre,dérangeaient la bonne ordonnance de nos vols, ne serait-ce qu’enentraînant des communications radio supplémentaires. Au-dessus deDétroit,lapertedetempsentraînéeparnotrebrèverencontreavaitbienétédedixminutesetavaitfailliretarderledébutdenotredescenteversMontréal.Quelquesconfrèresavaienteffectuédesrencontresbeaucoupplus rapprochéeset toutaussi inexplicablesque lesmiennes.Nousenparlionspeu,pourdesraisonsévidentes,et jamaisendehorsducadredenotreprofession.Si j’ai décidé, après ma retraite, de rompre le silence, c’est que j’aidécouvert sur le problème qui nous intéresse quelques aspectsinquiétants qui apparaîtront dans ce livre. Disons simplement, pour nepasmettrelacharrueavantlesbœufs,quel’histoiredelasecondepartieduXXesièclen’estpeut-êtrepasaussibienconnuequel’onpourrait lecroire.Ilsepasseetils’estpassé,danslecieletsurlaTerre,uncertainnombre d’événements dont on ne parle pas encore à l’école. Denombreux documents militaires, mis récemment à la disposition deschercheurs,enattestentpourtantlaréalité.C’est à une véritable enquête, n’exigeant rien d’autre qu’une attentionsoutenue,quecelivrevousconvie.Toutessesconclusionsreposentsur

des preuves écrites, sur des témoignages de professionnels del’observation et sur des règlements officiels restés trop longtempsinconnus. Il ne sera jamais fait appel à la crédulité du lecteurmais aucontraire à son discernement. Dans la mesure où des rechercheslongues et patientes, s’étendant sur plusieurs années, sont iciconcentrées en un livre qui sera lu en quelques heures, qu’il me soitpermisdedireunefoisencore:«MesdamesetMessieurs, vous êtes priés d’attacher vos ceintures carnousallonstraverserquelqueszonesdeturbulence!»J.-G.GRESLE

PréfacePour de nombreuses personnes, les « soucoupes volantes » sont unsujet peu sérieux, qui prête à sourire. Si l’on y ajoute la moindrehypothèsesuruneéventuelleprésence«extraterrestre»àproximitédelaTerreoudans lesystèmesolaire, l’incrédulité laplus totales’affiche.Dansnotre pays cartésien, il ne fait pasbon s’écarter du conformismescientifiquesil’onestchercheuroutechnicien,dusolidebonsensdanslesautrescas.Ilestvraiquelesujetévoquésemblebienrelever,fauted’informations concrètes, de la conviction personnelle ou de lapréférencephilosophique.Ilestraisonnabledepenserqu’uneinvasiondusystèmesolaireetdenosespacesaériensnepasseraitpasinaperçue.Elleseraitdétectéeparnosmoyens sophistiqués de protection, radars, radiotélescopes ou autres.Lesobservateursprofessionnelsquesontlesastronomes,lespilotesdeligne,lesmétéorologistes,lesofficiersdequartsurlesnaviresdehautemeret lescontrôleursde lanavigationaérienneobserveraientbienviteles signes d’une telle présence. Or l’on répète et l’on imprime, depuisbientôt un demi-siècle, que les radars ne détectent pas et que lesobservateurs professionnels ne voient jamais le moindre «objet volantnon-identifié» réel. Les mêmes « autorités » affirment que lesobservations rapportées par de braves gens sans qualification peuventtoujours s’expliquer par des erreurs d’interprétation, des illusionsd’optiqueoularechercheobsessionnelledenotoriété.Cependant, depuis le milieu des années soixante, à peu près unAméricain sur deux croyait à la réalité des ovnis et dix pour centpensaientenavoirobservéun.Cesproportionssontrestéesàpeuprèsconstantesdepuiscetteépoqueetdenombreuxsondagesd’opinionlesontconfirmées.CerteslesÉtats-UnisnesontpaslaFrance,certesRenéDescartes et Pascal sont nés dans l’Hexagone et les particularités denos voisins d’outre-Atlantique ne nous concernent pas directement.Toutefois,detellesproportionsdonnentàréfléchir.Ellespourraientbienentendu refléter unmalaisemoderne général et avoir des explicationspsychologiques ou sociales ; néanmoins, elles poseraient déjà un vraiproblème, même si elles étaient la seule manifestation de ce qu’il estconvenud’appelerle«phénomèneovni».Cen’estpaslecas.Ilestmaintenantbienconnuquecertainesobservationsontétéréalisées

par des techniciens qualifiés. Il est arrivé très souvent que plusieurstémoinsaientsuiviensemblelesévolutionsd’enginsquiressemblaientàdesavions,ouàdesdisquesvolants,maispossédaientencored’autrescaractéristiques inhabituelles, ou réalisaient des manœuvresimpossibles,commedesaccélérationsénormesaprèsunephasedevolstationnaire.Detelsévénementssontraresmaislesjournauxlocauxlesrapportent parfois, tandis que les grandes agences commeAssociatedPress, France-Presse ou Reuter semblent le plus souvent s’endésintéresser.Quelquesapparitionsd’enginsinhabituelsdansleciel,oulaconfirmationde certaines performances aériennes inexplicables, si elles avaient étéeffectivement vérifiées, auraient dû suffire à provoquer des étudespousséesde lapart desautoritéset tout particulièrementdesautoritésmilitaires.Eneffet,danslemondeoùnousavonsvécudepuislafindelaSecondeGuerremondiale,lesmenacesd’agressionentrelesdeuxblocsrivaux, soviétique et américain, ont été constantes. La présence den’importequelphénomène inconnudans lesespacesaériensdespaysimpliquésrisquait,auminimum,degêner lesmoyensdeprotectionmisenœuvre. N’importe quel objet, ou interférence donnant l’illusion d’unobjet,risquaitenapparaissantsurlesradarsd’êtreinterprétécommeuneattaque adverse et de provoquer le déclenchement intempestif d’uneriposte nucléaire. Il est donc certain que les États-Unis, et trèsprobablementl’Unionsoviétique,nepouvaientpasfairel’économied’unexamen poussé de tous les événements anormaux qui pouvaientsurvenirau-dessusdeleursterritoiresrespectifs.Lestracesdecettepréoccupationlégitimedespouvoirspublicsexistent.Il estpossibleenparticulierdevérifierquedesphénomènes inconnus,quiressemblaientfortauxinsaisissables«soucoupesvolantes»décritespar les témoins civils, inquiétaient, dès la fin desannéesquarante, lesresponsables de la protection des installations de recherche nucléaire,pourtantsituéesaucœurduNouveau-Mexique.L’un des aspects les plus étranges du problème qui nous occupe estconfirmé par deux messages de l’Agence France-Presse, datésrespectivementdu8etdu9juillet1947.Ilsmentionnentlarécupérationd’une«soucoupevolante»par la509eescadredebombardementdel’aviationaméricaine,stationnéesurunebaseaérienneprochedelavillede Roswell, toujours au Nouveau-Mexique. Cette unité d’élite était

connue pour avoir réalisé le lancement des bombes atomiques surHiroshima et Nagasaki. L’année précédente, elle avait participé à lacampagned’essaisnucléairessur l’atolldeBikini.LeRoswellArmyAirFieldabritait, en1947,sixenginsopérationnelsprêtsàêtre lancésparsesquadrimoteursB-29.Après une conférence de presse, tenue le soir même à Fort Worth(Texas)parlegénéralcommandantlarégionaérienne,la«soucoupe»s’était transformée en un simple ballon météo. Les débris avaient étéincorrectementattribuésàunenginexotiqueparlemajorJesseMarcel,officier de renseignement de la base aérienne, qui avait d’ailleurspubliquement reconnu son erreur. La méprise était peu vraisemblablemais l’explication officielle devait tenir pendant plus de trente ans,jusqu’en 1978, malgré des rumeurs récurrentes concernant larécupérationdanscetterégiond’uneépaved’origineinconnue.L’affaire devait prendre à cette date un tour très différent. Le majorMarcel, devenu lieutenant-colonel en retraite, fit à un chercheuraméricain, Staunton Friedman, un certain nombre de confidences.L’histoire du ballon avait été inventée par les militaires pour cacher ladécouverte,danslespâturagesd’unéleveurdemoutonslocal,dedébrisinformes et nombreux. Certains possédaient des caractéristiquesmécaniques inexplicables. Ils ne semblaient pas, en tout cas, avoir eupourorigineunetechnologieterrestre.Uneémissiontéléviséerelançaledébat.Desenquêtesfurenteffectuéessurplacepardesjournalistes.Peuaprès,desécrivainscommeCharlesBerlitz et Kevin Randle retrouvèrent de nombreux témoins{1}, lesinterrogèrent longuement et publièrent, vers la fin des années quatre-vingt,destentativesintéressantesdereconstitutiondesfaits{2}.Ilsembleclair,à laréflexion,que l’ensembleduproblèmeconstituéparles incursions de mystérieux « objets volants non-identifiés » dansl’espace aérien d’un pays concerne d’abord et surtout la défensenationale.Danslaplupartdesnationseuropéennes,lesserviceschargésdelaprotectionopérationnelleduterritoireopèrentdansunsecretaussitotal que possible afin de ne pas donner le moindre avantage auxennemispotentiels.Cefonctionnementdiscretestnormaletparfaitementlégal. Ilnefacilitepas le travaildeshistoriens,mais il restesoumisauxautoritéscivilesquiencontrôlentàlafoislesméthodesetlesrésultats.

Aux États-Unis, en 1947, les responsables intéressés au premier chefparlesapparitionsd’enginsinconnusfurenttoutnaturellementleschefsd’état-major et les généraux commandant les régions les plusconcernées.Rien ne justifierait l’évocation d’un «secret d’État » si les militairess’étaientcontentésdefairediscrètementleurtravail,souslecontrôledesreprésentants élus des citoyens.Or, une anomalie devient évidente aucoursdesannées.LesresponsablesdelaDéfensedénienttouteréalitéauxciblesnoncontrôléesquiévoluentparfoissanslamoindrediscrétionau-dessus du territoire qu’ils ont la charge de protéger. Ils affirment àplusieursreprisesqueleurseffortsderecherchedanscedomainen’ontjamaisaboutiaumoindrerésultatconcretetqu’enfait,malgrétousleursefforts, ilsn’ont jamaisrientrouvéquipourraitressembleràunvéhiculematériel,moinsencoremanufacturé,d’origineinconnue.Soit.Danscecaslesovnisquittaientledomainedeladéfensenationale,auquel ils n’avaient jamais véritablement appartenu. Ils entraient danscelui des problèmes de société, de la psychologie des foules, de lasociologie et, pourquoi pas, de la superstition, des modes ou desreligionsmodernes.Roswell,malgrélenombreetlaqualitédestémoins,devenaitunecuriositédeplusdansunmondeoùellesabondentet lesgenssérieuxpouvaients’occuperd’autrechose.Ce scénario rassurant est désormais compromis car des documentsincontournables prouvent que des survols d’aéronefs inconnus ontconstitué, dès 1946, un problème particulièrement épineux pour lesresponsables de la défense. D’autres éléments démontrent que lesservices techniquesde l’USAirForceavaient tirédès le23septembre1947 des conclusions précises quant à la matérialité des enginsobservés. Ils confirment que leurs performances étaient parfaitementmesurables. Tous reflètent une inquiétude légitime, mais une donnéenouvelle vient troubler l’image, somme toute normale, que certainespiècesd’archivespermettentdereconstituer.Danslamesureoùlapreuveestfaitequeleproblèmeconcernaitbienladéfense aérienne et par là-même les autorités militaires et leur chefsuprême,lePrésidentdesÉtats-Unis, ilconcernaitaussi, ipsofacto, lesélecteurs et leurs représentants qui sont la partie essentielle de toutenation.Cesonteuxeteuxseulsquidoiventdéciderdans lecasd’uneinvasion, identifiéeounon,dudegréde la ripostequipeutaller jusqu’à

unedéclarationdeguerreetlamobilisationgénérale.C’estprécisémentencelaquel’évocationd’unsecretd’Étatdevientinévitablecarilapparaîtqueleprocessusdémocratiquenormals’estinterrompuquelquepart.Eneffet, il n’existe aucune trace de la moindre déclaration officielleconcernantces incursionsaériennes incontrôlées,parfoisau-dessusdesites stratégiques importants, alors que leur réalité était établie. Cedysfonctionnement est étrange, tout comme le sont les contre-véritésflagrantesquelesautoritésaccumulentdepuisbientôtundemi-siècle.C’est avec une certaine inquiétude que la rédaction de ce livre a étéentreprise. J’ai commencé aux États-Unis une formation de pilote dechasseauseindel’USAirForceenavril1952alorsquejen’avaispasvingtans.J’aireçumesailesd’argentenjuin1953avantdeterminermaformationsurchasseur-bombardierF-84Thunderjetàlafindelamêmeannée. J’ai gardé de cette époque une connaissance correcte dufonctionnementdecetteorganisationet leplusprofond respectpour laqualitédeshommesquiassuraientsabonnemarche.C’estpourquoi jepouvais difficilement accepter les thèses en vogue selon lesquelles lefaux-pasdeRoswellétaituneillustrationdel’incompétencedesofficiersquienavaientétélesacteurs.Tout semble indiquer, au contraire, que le comportement de tous lesparticipants a été celui de professionnels hautement qualifiés. Pour lereste, si des actions discutables ont été conduites, si des décisionspolitiques ont enfreint certaines règles constitutionnelles, l’Air Force nedoitpasendosseruneresponsabilitéquin’étaitpaslasienne.L’étude qui va suivre s’appuie autant que possible sur des documentsofficiels et sur des déclarations écrites, faites sous serment, ou «affidavits».Cetteformedetémoignage,particulièreaudroitanglo-saxon,peutêtreutiliséeparun tribunaletpossède lamêmevaleurdepreuvequ’unedépositionfaitedevantunjugeouunjury.Decefaitelleexposeson signataire, en cas d’affirmations inexactes, à des peines gravespunissantlesfaux,usagesdefaux,etinsultesàmagistrat.Cespiècesdudossier seront de première importance dans notre reconstitution desfaits.En ce qui concerne Roswell, certains affirment que lamoindre activitémilitairegénèretoujoursdesdocumentsnombreux.Siuneactivitéliéeau

secret que nous évoquons avait effectivement eu lieu, disent-ils, elleaurait laissé derrière elle une piste indélébile de feuillesdactylographiées, pour traduire à peu près l’expression américaine depaper trail. Ilssehâtentdeconclureque riennes’estpasséàRoswellcar ils n’ont trouvéaucunedocumentationmilitaire qui concernerait cetévénement.Fautededécouvrirdetellestraces,quisemblenteneffetneplusexister,ilestpresqueaussiintéressantdevérifiersilesarchivesquidevraient couvrir cette période n’ont pas été censurées ou modifiées.Uneenquêterécented’unserviceofficieldecontrôlede l’administrationfédérale, le General Accounting Office, équivalent américain de notreCourdescomptes,révèlequecertainsdocumentshistoriques,couvranttrèslargementlapériodecrucialedejuillet1947,semblentavoirdisparu.Oubienilsontétépurementetsimplementdétruits,illégalementetsansordreparuneagenceinconnue,oubienilssontconsidéréscommetropsensiblesetontété transférésen lieusûr.Ledétaildecesdisparitionsseraétudiéauchapitre10.Lesélémentsconcernantl’énigmedeRoswellpeuventêtreclasséssoustrois rubriques différentes. Ils forment en réalité trois faisceauxconvergentsd’indicesetdepreuves.Desdocumentsofficiels,détenuspardifférentesarchives fédérales,ontété déclassifiés{3}, soit en 1968 pour apparaître en annexe du rapportCondon{4}, soit à partir de 1978 en application de la loi Freedom ofInformationandPrivacyAct{5}.Ilsétablissentquedesincursionsrépétéesd’enginsvolantsinconnusseproduisaientau-dessusdesinstallationsderecherchenucléaire desÉtats-Unis dès1947, et qu’ils sepoursuivirentaucoursdesannéescinquante.Desrèglementsetdesloisdémontrentquelesrapportsconcernantcesengins, appelés successivement « aéronefs non-conventionnels », «disques volants », puis « objets volants non-identifiés », étaientconsidéréscommeintéressantladéfensenationaledesÉtats-Unis,puisduCanada.Toutedivulgationd’informationsàleursujettombaitsouslecoupdesloisréprimantl’espionnage.Desaffidavits,complétéspardes interviewspubliéesou téléviséesdesprincipauxtémoins,permettentdereconstituer,enpartie,lesévénementsimportantsquisesontdéroulésauNouveau-Mexiqueaudébutdumois

dejuillet1947.Iln’estplusnécessairedeconstruireunethèsepurementthéorique.Desdocuments, qui seront pour la plupart reproduits et traduits dans leprésent ouvrage, donnent désormais des jalons précis et permettentd’établir certains faitsdéterminants.Dansundomaineoù lescertitudessont rares, où la désinformation est de rigueur, il existe, grâce auDépartement de la Justice des États-Unis, une masse d’élémentsincontournables,garantisenquelquesortepar l’AttorneyGeneralquiapris la responsabilité d’autoriser leur déclassification. Des textes déjàconnus, comme par exemple les annexes du rapport Condon ou lesmémoiresducapitaineRuppelt,premierdirecteurdu«ProjetBlueBook»serontégalementutilisésici.

1PremiersélémentsLa fin de la Deuxième Guerre mondiale marquait aussi l’entrée del’humanitédansl’èreatomique.Lesbombesd’HiroshimaetdeNagasaki,en termes de capacité de destruction, n’avaient aucune communemesure avec les moyens utilisés jusqu’alors. La victoire si chèrementacquise des Alliés, loin de marquer l’abandon de la course auxarmements nucléaires, débouchait sur la production industrielled’uraniumàusagemilitaire.La menace potentielle que représentait la mise en œuvre de cettenouvelleformed’énergienedoitpasêtresous-estimée.Quinzeansplustard, en I960, les États-Unis possédaient 50 missiles à longue etmoyenne portée et 1 735 bombardiers stratégiques, tous dotés decharges nucléaires dont la puissance avait décuplé depuis Hiroshima.L’Union soviétique, quant à elle, ne possédait que 35 missiles et 145bombardiersintercontinentaux.En1970,lesÉtats-Unispouvaientmettreenœuvre1054fuséesbalistiquesintercontinentaleset656vecteursdeportée intermédiaire, tous pointés sur la Russie, tandis que pour cettedernière, les chiffres étaient respectivement de 1 299 et 304.L’importancedel’aviationdebombardementclassiqueétaitdéjàdevenuetrèssecondaire.Ce redoutablearsenaldevait finalementsestabiliseràun niveau incroyablement dangereux. Les accords SALT-1 du 26 mai1972 limitaient le nombre de lanceurs nucléaires à 2 250 pour chacundesdeuxblocs,dont1320seulementpouvaientêtreéquipésde têtesmultiples!Le16octobre1945,enrecevantdel’arméeaunomdel’équipedeLosAlamosun«certificatd’appréciation»,RobertOppenheimerdéclara:«Silesbombesatomiquesviennentgrossirlesarsenauxd’unmondeenguerre perpétuelle, ou ceux des nations qui la préparent activement,alors,letempsviendraoùl’humanitémaudiralesnomsdeLosAlamosetd’Hiroshima.«Lespeuplesdoivents’uniroupérir.Cetteguerrequiadéjàtantravagélemondevientd’écrirecesmots.Labombeatomiquelesépelleafinquetousleshommespuissentenfinlescomprendre.»Lamêmeannée,BertrandRusselécrivaitdans leGlasgowForward:«Unechoseetuneseulepeutsauverlemonde,etc’estunechosequeje

n’imagine pas pouvoir proposer. C’est que l’Amérique entre en guerrecontre laRussie dans les deux années qui viennent, puis établisse unempiremondialenutilisantlabombeatomique.Elleneleferapas{6}.»Le 28 novembre 1945, dans un discours à la Chambre des Lords, lephilosophe évoqua la destruction de Londres au cours d’une futureguerremondiale. Il prévoyait que les bombes nucléaires deviendraientmeilleurmarchéetquedesenginsutilisantlafusionverraientlejour.Enmai1946,JohnvonNeumanetlephysicienRalphSawyeraffirmaientque des essais nucléaires étaient indispensables afin d’assurer laprotection des unités de l’US Navy. Les 1er et 25 juillet, sur l’atoll deBikini,aucoursdel’opérationCrossroads,desbombesatomiquesfurentlancées devant 40 000 spectateurs sur une impressionnante flotille devaisseaux militaires réformés, peuplés de poules, de chèvres, decochonsetderats.En 1947, les États-Unis d’Amérique étaient fermement engagés dansune politique de surarmement d’autant plus inquiétante que personne,parmi les plus grands spécialistes, ne prévoyait que l’Union soviétiquepuissemettreaupointsaproprebombeatomiqueenmoinsdedixans.L’idée d’un gouvernement mondial, imposé par la force et sous lamenacede l’armesuprême,qu’unseulpaysaumondepossédait,avaitétéplusieursfoisévoquée{7}.L’expansion industrielle qui allait marquer la seconde moitié du XXesiècle était parfaitement prévisible. L’économie dans son ensembletablaitd’ailleurs,pourunfonctionnementharmonieuxdusystèmedelibreentreprise,suruneaugmentationde6%l’andelamassemonétaireetdelaproductionindustrielle.Unetelleprogressiongéométriqueentraînaitun doublement tous les douze ans de la consommation d’énergie etportait enelle, à court terme, lesgermesd’unecrisede surproduction.Elle pouvait laisser prévoir un niveau de pollution jamais atteint, deseffetsàlongtermesurl’environnementetdescatastrophesécologiques.La disparition de la mer d’Aral et la destruction de Tchernobyl ontconfirmécescraintes.IncursionsenScandinavieDès le début dumois de juillet 1946, des aéronefs d’origine inconnuecommencent à hanter l’espace aérien suédois. Ils ressemblent à des

avions sansailesouàdes« fusées». Ils sont observéspar plusieurscentaines de témoins, le plus souvent à des altitudes comprises entre300et1000mètres.Lesmanœuvres,parfoisviolentes,comprennentdespiquésoudescabrésimpressionnants.Détectésparlesradarsmilitaires,leurs vitesses mesurées sont souvent proches de 800 kilomètres àl’heure, toutefois il leurarrivedesedéplacerbeaucoupplus lentement.Lasituation,quipourraitavoirétécrééepardes journalistesenmaldecopie, prend un tour beaucoupplus intéressant dans lamesure où lesautoritésmilitairesinterviennent.Le 11 juillet, un message secret de l’ambassade des États-Unis àStockholm est adressé au Département d’État. (Il a été déclassifié enapplicationduFreedomofInformationandPricacyAct.)Depuis plusieurs semaines, de nombreux rapports font état d’étrangesmissilesressemblantàdesfusées,observésdanslesdeuxdela'Suèdeet de la Finlande [..] Desmembres de la légation en ont vu unmardiaprès-midi.L’undecesobjetss’estposésurlaplageprèsdeStockholmcemêmeaprès-midisanscauserdedommages,etdesfragments,àencroire la presse, sont étudiés par les autorités militaires [..] La nuitdernière, l’état-major a publié un communiqué donnant la liste desdifférentsendroitsoùcesenginsontétéobservéset incitant lepublicàrédigerdesrapportssurtoutphénomènesonoreoulumineuxsortantdel’ordinaire [..] Notre attaché militaire poursuit ses investigations [..] Sixunités de la flotteAtlantique sous le commandement de l’amiralHewittsont arrivées à Stockholm ce matin. Si les missiles sont d’originesoviétique[..]leurbutpeutêtrepolitique,soitenrapportavecd’actuellesnégociations monétaires [...] soit pour contrebalancer le prestige quenousretironsdenosrécentsessaisàBikini.Le30juillet,sixcentsrapportssontdéjàparvenusauxautorités.Le13août, leNewYorkTimesprécisequel’état-majorgénéralsuédoisdécrit la situation comme « extrêmement dangereuse » et ne pourratolérerpluslongtempsdetellesviolationsdesonterritoire.Le général James Doolittle, pour les États-Unis, et le général DavidSarnhoff,pourleRoyaume-Uni,sontenvoyésenmissionauprèsdeleurscollègues suédois. Le premier est un expert réputé en matière debombardement stratégique à longue distance, le second en combat

aérien. Ils travaillenten liaisonavec lecolonelC.R.Kempf,chefde laDéfense suédoise. Le résultat ne se fait pas attendre et le secret vabloquerunepartiedesinformationsciviles.LeDailyTelegraphdu22août1946précise:L’état-major général deNorvège vient de publier unmémorandumà lapresse lui demandant de ne plusmentionner les apparitions de fuséesau-dessusdu territoirenorvégienmaisde transmettre tous les rapportsqu’elle pourrait recevoir au Département du Renseignement du HautCommandement... En Suède, l’interdiction se limite aux mentions deslieux où les fusées ont été observées en train de se poser{8} oud’exploser.Le23août1946,leForeignOfficedéclarequedesexpertsanglaisdeladétection aérienne par radar reviennent de Suède et ont soumis augouvernement britannique un rapport sur l’origine des « fusées ».L’hypothèseque les techniciensrussesaientpumettreaupointde telsenginsestrejetéeparleconseillerscientifiquedelasectionIVduMI-6,service du renseignement militaire. Ces surprenants « missiles »manifestent en effet des caractéristiques « impossibles » en termesd’aérodynamiqueclassique.S’ilssemblentdotésd’unesortedemoteurdefuséepourlapropulsion,ilssontcependantdépourvusdetoutmoyenvisible de sustentation. Toutes les fusées connues luttent contre lapesanteurenenvoyantverslebas,àtrèsgrandevitesse,unemassedegazimportante.Unvolprolongéàl’horizontaleestàlarigueurpossible,maisàconditionquelecorpsdelafuséeresteàpeuprèsverticalpourque la poussée soit opposée au poids. Certains se souviendront del’ATARvolantprésentéausalonduBourget.LesintrusquienvahissentlecieldeSuède,puisdeNorvège,nesemblentpasutilisercettetechnique,repriseparlesHawkersSiddeley«Harrier»anglais.Quelques-unsdes témoins,et tousceuxquiétudient les rapports, sontdes techniciens de l’aéronautique. Les engins qui sont observés enScandinavie utilisent à l’évidence une technologie totalement inconnueen 1946. La situation reste d’ailleurs inchangée près d’un demi-siècleplustard,etnilaNASA,nilesmeilleursspécialistesdumondenesaventàcejourmettreenœuvredesfuselagessansailescapablesd’évolueràfaible vitesse et de manœuvrer comme des avions classiques à

relativementbassealtitude.Ce détail ne semble pas avoir beaucoup préoccupé les scientifiquescivils, pourtant il prouve que les engins responsables de la vagued’observations scandinaves utilisaient des principes originaux. Lesgénéraux envoyés parWashington et Londres, spécialistes réputés enaéronautique,nepouvaientpasavoirtiréd’autresconclusions.Au début de septembre, la vague d’observations se déplace vers lePortugal,leMarocpuisobliqueverslaGrèce.Le5septembre1946,lePremierministregrec,M.Tsaldaris,confiedansune interviewàun journal londonienque, le 1er septembre, un certainnombre de « projectiles volants » ont été observés au-dessus de laMacédoineetdeSalonique.L’annéesuivante,leprofesseurPaulSantorini,élèved’AlbertEinsteinetspécialistedessystèmesdeguidagedesmissiles,serachargé,avecuneéquiped’ingénieurs,d’enquêtersurcetteaffaire.Vingtansplus tard, le24 février 1967, deuxansaprèsavoir quitté le laboratoire dephysiqueexpérimentale de l’institut polytechnique d’Athènes dont il était ledirecteur,PaulSantorini préciseraaucoursd’une interviewaccordéeàRadioAthènes:Nous avons rapidement établi qu’il ne s’agissait pas de missiles.Cependant,avantquenouspuissionsensavoirplus,l’armée,aprèsavoirconféré avec des officiels étrangers, nous donna l’ordre d’interromprenos investigations. Des scientifiques étrangers vinrent en Grèce paravionafind’avoiravecmoidesentretienssecrets.L’auteurdecettedéclarationdevaitconfierquelquesannéesplustardàRaymondFowler{9}cetterévélation:Unecouverturemondialedesecretentourait laquestiondesovniscar,entre autres raisons, les autorités hésitaient à révéler l’existence d’unepuissancecontrelaquelleiln’existaitaucunepossibilitédedéfense.ConséquencesimmédiatesEn 1946, il n’est pas certain que les spécialistes du renseignementmilitaireaienteffectivementtirédesconclusionsdéfinitivesensefondantsur les événements de Scandinavie. Toutefois, si aucune explicationsatisfaisantenepouvaitrendrecomptedesfaitsincriminés,ilfallaitbienenimaginerd’autres.Lesénormesproblèmesposésparlesséquellesde

laSecondeGuerremondiale peuvent expliquer le peud’intérêt porté àdesphénomènesénigmatiques,maissansconséquencesimmédiates.LesmémoiresduPrésidentTrumannementionnentàaucunmomentlesincursionsd’objets volantsnon-identifiésenScandinavieouailleurs, cequiestunpeusurprenant.Eneffet,dèslemoisdejuin1947,lesÉtats-Unis vont commencer à se passionner pour d’étranges engins vitesurnommés«soucoupesvolantes»parlesjournalistes.Lechefdel’ÉtatrestemuetsurlacréationduprojetBlueBook,pourtantbienconnuedupublic,surlesincursionsd’échosradarsinexpliquésau-dessus de la Maison Blanche en juillet 1952 et sur la vagued’observationsquiseproduisitcettemêmeannée.LegénéralMarshall,leschefsd’état-majoretlePrésidentdesÉtats-Unisavaient pourtant dû prendre connaissance des résultats de l’enquêtemenée sur place par le général Doolittle dès les premières semainesd’octobre 1946. Ni le chef de l’exécutif américain ni ses conseillersmilitairesnepouvaientignorerlesfaitsquenousvenonsd’évoquer.UnplanderéformecompletdesforcesarméesdesÉtats-Unisavaitétédemandé par le Président Truman au contre-amiral Sidney Souers etsoumis à l’avis de différents experts. Il devait déboucher sur un projetlégislatif très important, le National Security Act, qui modifiaitconsidérablement l’organisationde l’exécutifet luidonnaituneefficaciténouvelle. Il est évident que le Président des États-Unis semblait sepréparer,dès1946,àunaffrontementmilitaireplutôtqu’àlapaix.Il est toutefois impossible de savoir, aujourd’hui, si la menacereprésentée par la présence inconnue qui s’était manifestée en 1946avaitmodifiéouaccéléré lecalendrierd’une réformequiétait,de l’avisdetouslesexperts,toutàfaitindispensable.Dès1947,l’exécutifsedoted’unorganismecentralisédeconseillerstrèsperformants,leNationalSecurityCouncil,ouConseilnationaldesécuritéquicomprendàl’origine:legénéralGeorgeMarshall,secrétaired’État;l’amiralJamesForrestal,secrétaireàlaDéfense;lessecrétairesdel’USArmy, de l’US Navy et de l’US Air Force ; le directeur du NationalSecurityResearchBoard,ArthurHill.Cet organisme s’adjoindra bientôt un «état-major permanent» dont lesmembres«hautementcompétents»nesontpascités,maissontchoisispour «leur objectivité et leur absence d’affiliation politique ». Dans les

termesmêmesduprésidentTruman,son intentionétait«quecetétat-major serve d’organisation permanente, quelle que soit l’administrationen place, car il [était] d’une importance vitale pour le programme desécuriténationalequ’unecontinuitéexistedanssonfonctionnement».Dans la suite des mémoires du président Truman{10}, cet « état-majorpermanent » apparaît sous le nom de « comité spécial » du Conseilnational de sécurité. L’année 1947 voit la création de la CentralIntelligence Agency, ou « Agence centrale du renseignement », lafameuseCIA.Le général Hoyt Vandenberg remplace le premier directeur central duRenseignement ou DCI, le contre-amiral Souers, qui souhaite « seconsacrer à des activités civiles », si l’on en croit l’ouvrage cité. Enréalité, celui-ci est nommé Acting Secretary du Conseil national desécurité, c’est-à-dire chef du « comité spécial permanent » de cetorganisme,postequ’iloccuperad’août1947àjanvier1950.Àcettedate,ildeviendra«consultantspécial»duPrésident{11}. IlestbiendifficiledecroirequelessouvenirsdeHarryTrumanétaientdéfaillants,d’autantquesonlivrefutpubliédès1956.Lesilencetotalduchefdel’État,dixansaprèsledébutdesfaits,surunesituationpréoccupantetouchantladéfensenationale,nepeutsejustifierquesileproblèmeposépardesincursionsd’enginsinconnusprésentaitencore, au moment où il rédigeait ses mémoires, une importancestratégiqueconsidérable.Unautredétailconfirmecettesupposition.Unseul organisme, parmi tous ceux qui furent créés au moment de laréorganisation des forces armées, fait l’objet d’une autocensure : lecomitépermanentquevadirigerensecretl’amiralSouers.Lesmembresdetouslesautres,ycomprisceuxquisupervisentlesactivitésmilitairesdansledomainedunucléaire,sontclairementidentifiés.Sans entrer dans des détails qui font depuis des années partie del’histoire, il suffit de dire que la refonte complète des forces armées,engagée pendant le premiermandat du Président Truman, a doté sonpaysd’unestructure trèscentraliséeetbeaucoupplusperformantequela précédente. En particulier, les services du renseignement des troisarmes{12} transmettentà l’Agencecentraledu renseignement, toutes lesdonnées importantesqu’ilscollectent.Pendant lespériodesdecrise, le

directeur de la CIA siège avec les membres du Conseil national desécurité et ses services fournissent, en temps réel, une synthèse detouteslesinformationsquiluiparviennent.L’efficacitédecesystèmetientaussidansl’intégration,l’imbrication,desindustriesdepointe,aéronautiqueetélectroniqueparexemple,dansunensemble cohérent où la recherche fondamentale et le développementne sont jamais séparés, où les civils trouvent leur place auprès desmilitaires, comme le montrent un certain nombre de documents quiserontétudiésparlasuite.Il est possible que cette introduction surprenne des lecteurs déjàfamiliarisésaveclesujetdes«objetsvolantsnon-identifiés».Habituésàdesenquêtessurleterrain,àdesrécitsd’apparitionsdansleciel et àdes réflexions sur leur signification, ils sont généralementpeuenclins à considérer ce sujet comme relevant d’emblée de la défensenationale.C’estpourtantlecas.Il est évident que le problème posé par la présence d’engins aériensinconnusau-dessusdu territoiredesEtats-UnisétaitbienduressortduDépartement de la Défense. Ce problème est devenu par la suitetellement complexe que des scientifiques de valeur, dotés deshabilitationsduplushautniveau,ontparticipéàsonétude.Ilestfaciledevérifierquelepublicetsesreprésentantsélus,àl’exceptionduprésidentTrumanetdesonsuccesseurlegénéralDwightEisenhower,enontétépratiquement exclus. La plupart des documents qui seront présentésconfirmentcetétatdechoses.Il faudracomprendrequandetcomment lesecret légitimecouvrantdesactivités normales de défense nationale a pu se transformer en unvéritable complot du silence. Les raisons politiques et les moyenspratiquesdesamiseenœuvreposentunintéressantproblèmequiseraétudiéauchapitre10.Dans la mesure où l’essentiel de la reconstitution qui va suivre sedéroule dans les sphères du pouvoir, il était indispensable de préciserdansquelcontextelesévénementss’étaienteffectivementdéroulés.Lesacteurs principaux étaient sous-secrétaires d’État, ministres,, générauxd’état-major ou directeurs des services de renseignement. Les seulscivils, si l’on peut dire, à être intervenus étaient des physiciens, des*,anciens des études stratégiques ou des membres du Commissariat à

l’énergie atomique{13}. Les noms de Vannevar Bush, de RobertOppenheimer, d’Edward Teller, de Theodor von Karman, de John vonNeuman et du docteur Condon apparaissent en effet dans certainsdocuments. La portée réelle de leur action ne peut toujours pas êtreétablieaveccertitude.

2Nouveau-Mexique,1947L’un des États les moins peuplés et les plus pauvres de l’Union, leNouveau-Mexique, doit probablement à son isolement le discutableprivilège d’avoir abrité les installations les plus secrètes de l’après-guerre.AprèsavoirdissimuléleManhattanProjectàLosAlamosetservidezoned’essaisàlapremièrebombenucléairedel’histoire,à«TrinitySite », ses collines arides servaient encore de champ de tir pour lesfuséesV-2etd’autresprojetsaussisecrets.LepolygoneîletirdeWhiteSandsestunénormerectangleîle190kilomètressur45,bordéausudparlazonemilitairedeFortBliss.Ilallaitpermettrelamiseaupointd’uncertain nombre d’armes stratégiques. L’entrée de cet espace étanttotalementinterditeaupublic,nulnepouvaitsavoirexactementcequis’ydéroulaitniquellesarmesnouvellesyétaientperfectionnées.Sursabordureorientale,Alamogordoet labaseaériennedeHolloman,réputéelaplussecrètedesÉtats-Unis,semblaientmonterlagarde.Plusàl’est,prèsdelafrontièreduTexas,leterraind’aviationmilitairedeRoswellabritaitl’uniqueescadredebombardementatomiquedumonde,le509eBombGroup,équipéedequadrimoteursB-29.Au nord, près d’Albuquerque, s’étendaient le centre de recherche deSandia, qui abritait le Armed Services Spécial Weapons Project, et labaseaériennedeKirtlandoùse trouvait leSpécialWeaponCommand.Los Alamos, plus proche de Santa Fe, faisait déjà figure de haut-lieuhistorique, mais des recherches nucléaires se poursuivaient dans sesinstallations.Cettecontréeingrate,difficiled’accès,parseméederéservesindiennes,était surtout connue en 1947 pour son élevage et ses étendues semi-désertiques, écrasées de chaleur pendant plus de six mois par an.Paradis des archéologues amateurs, le Nouveau-Mexique recélaitencore de nombreux artefacts anciens, des poteries par exemple,remarquablementbienconservéesgrâceàlasécheresseendémique.Larégionquis’étenddunord-ouestaunorddeRoswellallaitconnaître,si les témoignages dont nous disposons sont exacts, une séried’événementsinattendus.La reconstitution qui va suivre est, pour l’instant, la plus probable.Elles’appuie, pour les événements censés s’être déroulés àWhite Sands,

sur les seules interviews de Mr. Kaufman et sur ses déclarationstélévisées. Pour tout le reste, c’est-à-dire pour l’essentiel, lareconstitution des faits apparaît comme particulièrement solide car ellereposesurunnombreconsidérabledetémoignagesconvergents.WhiteSandsProvingGroundLe1erjuillet1947,unéchononidentifiéapparaîtsurlesécransradardela baseaérienned’Holloman, proched’Alamogardo.Unengin d’origineindéterminéesembleévoluerau-dessusdelarégionoù,deuxansplustôt, les premiers essais nucléaires avaient été réalisés. S’il s’agit d’unavion, ilse trouveaubeaumilieud’unezone interditeetdangereuse. Ildoitêtre interceptéauplus tôt, secourus’ilestperduetguidéde toutefaçon vers un terrain d’aviation autorisé. Il est établi que le premierréflexe des opérateurs du radar consista à demander aux installationscouvrantlamêmezonedeconfirmerleurobservation.Lapossibilitéd’unfonctionnementdéfectueuxfutainsirapidementéliminée.Le lendemain 2 juillet, l’intrus est toujours là. Sans le moindre doutepossible, il est maintenant identifié comme un véhicule aérien necorrespondantàaucuntypeconnu.Ilsepeutquedestémoinsausolouune mission aérienne de reconnaissance aient pu l’approcher et endonner une description précise. Ses performances, observées sur lesécrans cathodiques, permettent en tout cas de conclure qu’il ne peuts’agird’unavionoud’unhélicoptèreconventionnel.Cetteconclusionestrenforcéeparplusieurs témoignages.Unopérateurdeconfiance,FrankKaufman,estspécialementdéplacéparlegénéralMartinScanlondepuisla base de Roswell, qui se trouve à environ 160 kilomètres de là. Ilassurera une veille pratiquement permanente pendant plus de vingt-quatreheuresd’affilée.Cetémoinsembleavoireutoutelaconfiancedeses chefs car il participera aux opérations de récupération après êtreretournéàsabaseaérienned’origine.Pendantcetemps,uneéquipedespécialistesseprépareàWashington.Lewarrantofficer{14}quil’organise,RobertThomas,resteencontactavecFrankKaufmanqui lui recommanded’êtrepatient.L’aéronefmystérieuxapparaît et disparaît, semble « voleter d’un endroit à l’autre » pourreprendrel’expressionimagéed’unobservateur,maisriend’importantnesepasse.Prémonitionouordressupérieurs, l’équipeconstituéedécolledelacôte

est,avecunimportantmatériel,le4juilletverstroisheuresdumatin,etseposesur labaseaériennedeRoswell endébutd’après-midi.Aprèsuneconférencerapideaveclesresponsableslocaux,chacunseprépareàuneattented’uneduréeindéterminée.Elleserabrève.Trois stations radar indépendantes suivent les évolutions de l’appareil.Au nord, celle de Kirtland, près d’Albuquerque, protège le centre derecherchesatomiquesdeSandia ;ausud,celledeHollomandéfend lepolygone d’essais de White Sands ; plus à l’est, celle de la base deRoswell garde les seules bombes nucléaires du monde et leursbombardiers.L’importancestratégiquedessitesquiabritentces installationsest tellequeleséquipementslesplussophistiquésdel’époqueysontimplantés.Le principemême du radar et la présence desmontagnes duCapitanrendentdifficileunsuivipermanent.Leséchosdusolmasquentparfoislevisiteurmaisilréapparaîttoujours.Brusquement,à23heures20,l’échoradarcommenceàfluctuerpuissembleéclater.Cettemanifestation est parfaitement inhabituelle. Avant qu’un avion nes’écraseausol,satracedisparaîtdesécransquandilpasseen-dessousdel’horizonduradar.C’esttout.Lesvariationsobservéesimpliquent,surla fréquencededétection,uneémissionparasitequiaurait renforcé lesondes réfléchies par la cellule de l’engin, comme le ferait untranspondeurmoderne.Toutefois,cedispositifn’étaitpasencoreinventéen1947.Lapremièrefoisqueje l’aiutilisé,enécoledepilotage,c’étaiten avril 1953, au cours de manœuvres avec l’armée auxquellesparticipaient nos T-33. Un très petit nombre de nos avions étaientéquipés de cet appareil d’identification. L’IFF{15}, comme il s’appelaitalors,étaittellementsecretquenousdevionsimpérativementledétruireenvol,dans lecasd’uneéjectionoud’unatterrissageforcé,au-dessusduterritoiredesÉtats-Unis!Pouvait-il s’agir d’un signal de détresse ou du dysfonctionnement d’unmodeinconnudepropulsion?Était-ceunmoyend’attirerl’attention?Entoutcas, ilsembleque lapossibilitéd’un«crash»-unécrasementdel’engin au sol - ait été immédiatement évoquée. Un impressionnantdispositifderécupérationfutaussitôtmisenœuvreparlabaseaériennedeRoswell.Danscettemêmesoiréedu4juillet,deuxjeunesgens,JamesRagsdale

et Trudy Truelove, s’apprêtaient à profiter pleinement de ce week-endprolongéde fêtenationale.Voyageant à bordd’une Jeep, parfaitementadaptée à la conduite tout-terrain, ils avaient établi leur campement àunesoixantainedekilomètresaunorddeRoswell.La nuit était agitée d’averses brutales, vite évaporées dans ce climatdésertique, et de rafales de vent. Une activité orageuse intermittenteponctuait d’éclairs l’obscurité ambiante. Dans un grondement detonnerre, un objet lumineux, éblouissant comme un arc de soudeur,survola leurcampementà trèsbassealtitudeet leurparuts’écraserausolunkilomètreplusloin,endirectiondusud-est.Trèscourageusement,ils sautèrent dans leur voiture et se mirent en route vers ce qu’ilscroyaientêtreunaccidentd’avion.À la même heure, plusieurs témoins, dont un groupe d’archéologuesamateurs, se souviennent d’avoir observé la chute d’un objet lumineuxdanscettemêmerégion.Lesdéclarationsdecertainsd’entreeuxontétérecueillies par Kevin Randle et sont détaillées dans son ouvrage déjàcité.Danslesminutesquisuivirent,lesjeunesgenscommencèrentàprendreconsciencedeladifficultédeleurentreprise.Aucunepisten’existaitetleterraindevenaitdeplusenplusaccidenté.Leurspharesn’avaientqu’uneportée limitée et, quand ils découvrirent finalement des morceaux deferrailleetlasilhouetted’unobjetindistinctenfoncédansuntalus,ilssetrouvaientsurlacrêted’unesortedefalaise.Ilsdécidèrentd’arrêterleurvéhicule et de continuer à pied mais leur lampe torche dispensait unéclairageinsuffisantpourleurpermettrededescendreentoutesécurité.Ilsécoutèrentlonguementet,n’entendantaucunappelougémissement,ils décidèrent d’attendre que le jour se lève avant de continuer leurexploration.Nul ne sait si leur nuit fut calme,mais au petitmatin ils décidèrent deleverlecampetderetournersurleslieux.Unaéronefdeformeinsoliteressemblantàunfuselagesansailes,largeetaplati,s’étaitfichéaupiedd’une falaise et des débris de toute sorte jonchaient les environs.Unedéchirure était bien visible dans la partie gauche de l’appareil et descorpssemblaientavoirétéprojetésparlechocàl’extérieurdel’engin.Lapartieavant,enfoncéedanslesol,étaitdétériorée.L’arrière,soulevédeplusieurs mètres, ressemblait un peu au bord de fuite d’une aile dechauve-souris. Rien n’évoquait vraiment les fameuses soucoupes

volantes popularisées par la presse depuis le 24 juin, car la formegénérale n’était pas circulairemais allongée. Figée en position assise,unesilhouettegracile,d’apparencevaguementhumaine,semblaitaussimortequecellesquigisaientsurlesol.JimRagsdalemenaitprudemmentsaJeepsurleplateauquisurplombaitlelieudel’accident.Ilramassaitenchemin,malgrélesprotestationsdesa compagne, des débris d’apparence inhabituelle{16} et les entassait àl’arrière de son véhicule. Tous deux décelèrent très tôt, depuis leurposition élevée, l’approche d’un impressionnant convoi militaire. Ilseurenttoutjusteletempsdevoirl’épaveplantéedanslesoletdenoterlaprésencedecorpsqu’ilsprirentpourdescadavresdenains.Trudy était de plus en plus inquiète et craignait d’être arrêtée enpossession illégalededébris ramasséssur la scèned’unecatastropheaérienne. Elle n’avait certainement pas envie non plus d’être surpriseavec un garçon en flagrant délit de... camping sauvage. Les couplesillégitimesétaient fortmalvuspar lasociétépuritainede l’époque.Unearrestationouunsimpleinterrogatoireauraitdonnéàleurescapadeunepublicitépeuenviable.Avec des ruses d’Apache et beaucoup de chance, les deux amisréussirent à quitter les lieux sans être vus, à se débarrasser de leursencombrants souvenirs et à rester inconnus pendant plus de quaranteans.Seulesleursfamillesavaiententenduparlerdeleursaventures.L’opérationmilitaireDès que l’accident est suspecté, dans la nuit du 4 au 5 juillet, laprocédureclassiquedesecoursencasdecatastropheaérienneestmiseenœuvre.Ellecomprendl’utilisationd’enginsdelevage,devéhiculesdetransport lourd et d’ambulances. Le départ du convoi routier s’esteffectuédenuitafindepermettreune interventiondès le leverdu jour.Destémoinsontnotéquedesavionsdereconnaissanceétaientarrivéssurleslieuxaprèslescamions.Levoyagesedéroulesansencombreparl’anciennerouteprincipale285puishors-piste.Dèsleurarrivéesurlazonedusinistre,lesmembresdelapolicemilitaire,sous lecommandementdumajorEasley,bouclent larégion, rassemblent les archéologues et ne laissent passer dans lesmailles de leur filet que James Ragsdale et son amie Trudy. Très

rapidement,lescheminsd’accèssontcondamnéspardesbarragesetuncordondesoldatsentoure lesabords immédiatsde l’aéronefaccidenté.Les civils ont déjà été escortés à l’écart. Ils seront ensuite acheminésvers labasedeRoswell, interrogéspendantplusieursheures,puis liéspar serment, menacés, et finalement relâchés. Le chef de l’équiped’archéologues,CurryHolden,jadisdirecteurdel’institutd’anthropologiedel’universitéduTexas,àLubbock,futretrouvéalorsqu’ilavaitquatre-vingtseizeans,justeàtempspourconfirmerlesfaits.Les soldats de garde reçoivent l’ordre de tourner le dos à l’appareil etauxcorps.Seulunpetitgroupeformédespécialistesetdeneufofficierspourraapprocher.Pourplusdesûreté, lescamionset lesvoituressontplacésendemi-cercleetinterdisentl’accèsdusite.L’examendel’épavecommence, tandis que d’autres militaires râtissent les abords. Encertains endroits, des aspirateurs industriels sont utilisés. Deux sous-officiers venus spécialement de Washington par le même vol que lewarrant officer Thomas photographient lesmoindres débris et repèrentleur position par rapport à une grille de référence formée de cordeauxtendus. Ce sont de vrais professionnels qui ne se contentent pas deprendredesphotos;ilsfilmentlascène,lesalentoursetledéroulementdetouteslesopérations.Un soldat revêtu d’une lourde combinaison antiradiation et tenant uncompteur Geiger s’approche le premier de l’engin. Il effectue desmesures à l’extérieur et à l’intérieur pendant quinze longues minutesavantdecéder laplace.Aucuneradiationnociven’estdétectéecar lesofficierss’approchentdescorpsetdelacarlinguesansrevêtirdetenuespéciale. Kaufman, le radariste dont nous avons déjà parlé, est là. Ilaccompagne,semble-t-il,lewarrantofficerThomas.Ilsesouvientd’avoirété très impressionné par l’un des humanoïdes qui était en positionassise, un peu à l’écart, tellement immobile qu’il semblait mort. Il estpossiblequecettecréatureaitétébienvivante,peut-êtresimplementenétatdechoc.Les neuf officiers ont certainement conscience de vivre un momenthistorique. Pendant toute la durée des mesures de radiations, ilsattendent, tournés vers l’engin et les corps, visiblement impressionnéspar ce qu’ils voient. L’atmosphère est tendue. Les rares paroles qu’ilséchangent montrent bien qu’ils se savent confrontés à une situationtotalement nouvelle, sans aucun précédent. Chacun, dans son for

intérieur, sent confusément qu’ils ne ressortira pas indemne de cetteexpérience{17}.Les affectations d’origine sont variées. Le warrant officer Thomas,HowardFletcheretuntroisièmehomme,dontonsaitpeudechosesinonqu’il s’appelle Lucas, sont arrivés la veille deWashingtonDC.Adair etHarrisviennentdelacôteouesttandisquelelieutenant-colonelLovejoyfait partie d’une unité spéciale de White Sands. Trois officiersappartiennent à la base aérienne de Roswell : le colonel WilliamBlanchard,commandantdelabase,lemajorEasley,commandantdelapolicemilitaire,etO.W.Henderson,surnommé«Pappy»,quiassureraentantquecommandantdebordletransportversWashington,puisverslabaseaériennedeWrightdans l’Ohio,d’unepartiedesdébriset descorps.FrankKaufman,bienqu’attachéàl’état-majordela509eescadrede bombardement, n’a pas un grade suffisant pour être considérécommefaisantpartiedugroupedesresponsables.Les vérifications enfin terminées, les officiers s’approchent de l’enginaccidenté. La carlingue n’est pas énorme et ses dimensions sontévaluéesàmoinsdedixmètresde longsurquatrede large.Sa formegénérale est celle d’un trapèze allongé, renforcé de trois nervureslongitudinales. L’engin ressemble à une sorte de planeur hypersoniqueouauxpremièresversionsdelanavettespatiale,beaucoupplusqu’àunavionclassique.Devenuefamilièredepuisaveclesavionsàailesdelta,cetteformeparticulièren’avaitpratiquementjamaisétéutiliséeen1947.Sans aller jusqu’à démontrer une origine exotique, l’aspect de l’engindevait être assez surprenant pour troubler des spécialistes del’aéronautiqueoudurenseignementscientifique.Pratiquementrienn’estconnu des instruments, de la propulsion ou d’éventuelles réservesembarquéesdevivresoud’eau.Aucundesspécialistesprésentsn’enajamaisparlé,àl’exceptionde«Pappy»Henderson.Iln’estpascertainqu’ilaitétéautoriséàétudierendétaill’intérieurduvéhicule.UnmajorvenudeWashingtons’occupetoutspécialementdescadavres.Lesspécialistesquilesmanipulentportentdescombinaisonsprotectricesetdesgantsdecaoutchouc.Cinq membres d’équipage sont découverts, le dernier enfoui dans lesprofondeursduvaisseau.Quatrecadavresserontplacéssur lesordresdu major dans des sacs spéciaux doublés de plomb puis chargés à

l’arrièredeplusieursambulances.LesergentMelvinBrownreçoitl’ordredemonter dans l’une d’elles avec, bien entendu, l’interdiction formelled’ouvrir les sacs. Le mode de transport du survivant n’est pas connumais ne doit pas avoir posé de problème car un témoin, RoyMusser,affirmel’avoirvumarchersurlabaseparsespropresmoyens.La noria des avions de reconnaissance avait commencé. Lesobservateursrecherchaientprobablementdesindicessupplémentairesetprenaient,enattendant,desphotosetdesfilmsdelazoned’impact.Lespremierscivilsalertésfurentcertainementlespompiersdelaville.Ilsfurent réquisitionnéset se joignirent au convoi. L’und’eux,DanDwyer,raconta en détail à sa fille, Frankie Rowe, sa participation auxévénements relatés. Il mentionna la présence de deux sacs contenantdescorpsetd’unêtrevivant,chauve,vêtud’unecombinaisoncollante,qu’ildécrivitcommeayantlatailled’unenfantdedixans.Cedernierfutemmenéàbordd’unvéhiculeindéterminé.Aucoursdesesconfidences,DanDwyer,affirmaquedesofficiersdelapolice deRoswell qu’il connaissait avaient été réquisitionnés ainsi quedesmembresdelapolicedel’État.Leurprésenceétaittoutàfaitlogiqueet même indispensable, car les militaires n’ont en principe aucuneautoritésurlescivils.Un témoignage annexe, celui de Mr. William M. Woody, confirme laprésencedel’arméesurleslieux.Letémoinetsonpèreavaientobservéla chute d’une « météorite » suivie d’une traînée lumineuse longue «commedixfoislediamètredelalune».Ilsavaientessayédeuxoutroisjoursplustarddedécouvrir lepointdechute.Sessouvenirs font l’objetd’unaffidavitsignéle28septembre1993:[..]NousavonstraverséRoswellverslenordparlaroutenationale285.Àenvirontrentekilomètresaunorddelaville[..]nousavonsvuaumoinsun soldat en uniforme, en faction au bord de la route. En continuant,nous avons vu d’autres sentinelles et des véhicules de l’armée. Ilsstationnaient aux pistes d’accès des ranchs, aux croisements, etc.,partout où il aurait été possible de quitter la route principale pour allerversl’estouversl’ouest,etilsétaientarmés,certainsavecdesfusilsetd’autresavecdesarmesdepoing[..JNousnoussommesarrêtésàunpostedegardeetmonpèreademandéàunsoldatcequi sepassait.Celui-ci s’estmontré très gentil et a dit qu’il avait l’ordre de ne laisser

personnequitterlaroute285ets’engagerdanslacampagne.Encontinuant vers lenord,nousavonsvuque la route247,quimènevers l’ouestàCoronaétaitbloquéepar la troupe [..] femesouviensdemon père disant que l’armée recherchait quelque chose qui avait étésuivipendantsadescente. Il estpossiblequ’il aitapprisceladusoldataveclequelilavaitparlé,maisjen’ensuispascertain.L’affidavitsignéparJimRagsdaleestbref:Unenuit de juillet 1947, je soussigné famésRagsgale,me trouvais encompagnie d’une femme dans une zone située approximativement àquarantemiles{18}aunord-ouestdeRoswell,Nouveau-Mexique,pendantuntrèsfortorageavecdenombreuxéclairs.Moietmacompagneavonsobservéun flash intenseetcequinousestapparucommeunesourcelumineuse brillante se dirigeant vers le sud-est. Plus tard, au lever dujour,enconduisantdanscettedirection,moietmacompagnesommesarrivésdevant un ravin, prèsd’une falaise, qui était couvert desdébrisd’uneépaveinhabituelle:ilyavaitlàlesrestesd’unaéronefendommagéetuncertainnombred’êtresdepetitetailleendehorsduvéhicule.Tandisquenousobservionslascène,moietmacompagneavonsvuarriverunconvoi militaire qui a pris possession de la zone. Suite à l’arrivée duconvoi,nousnoussommesrapidementéloignésde l’endroit, je jureparla présente que le rapport fait ci-dessus est précis et véridique etreprésenteaumieuxcequejesaisetcedontjemesouviens.SuitedelarécupérationLa principale difficulté concernait les corps. Contrairement à ce qui sepassedansunaccidentaériennormal,ilétaitprimordialdepréserverlescadavres de telle façon qu’un examen complet de leur anatomie et deleur métabolisme puisse avoir lieu. Même s’ils étaient seulementsoupçonnésd’apparteniràuneespèce inconnue, il importaitdenepasmodifier leurs fluidescorporelsafindenepascompromettreuneétudeultérieure. Impossible donc de les embaumer en injectant un produitchimique.Dèsledébutdel’après-mididu5juillet,l’entreprisedepompesfunèbresBallard,àRoswell,commenceàrecevoirdesappelstéléphoniquesd’unofficier de la base aérienne. Le jeune employé, Glenn Dennis, doitrépondreàunepremièresériedequestionssurladisponibilitéimmédiate

decercueilsdepetitesdimensionsquipourraientnéanmoinsêtrescelléshermétiquement.L’intérêtdesoncorrespondantseporteensuitesur letraitementdecorpsbrûlésouayantétéexposésauxéléments.Existait-ilàsaconnaissanceunproduitchimiqueprotecteurquinemodifieraitpasla composition sanguine ? Le jeune homme répond de son mieux,suggère l’emploi de neige carbonique pour conserver les corps etimagine qu’une ou plusieurs personnalités importantes sont mortesaccidentellementsurlabase.L’occasion lui est offerte en fin d’après-midi d’aller se renseignerdirectement. Son activité habituelle se double en effet d’un emploioccasionneldeconducteurd’ambulance.Devantemmenerà l’infirmeriedelabaseunaviateurvictimed’unechuteenmoto,ilentendbien,parlamême occasion, en apprendre plus. Au volant de son ambulance, ilaccède sans difficulté avec son blessé au service des urgences, puis,comme les lieux lui sont familiers, il se dirige vers le distributeur deboissons fraîches. Il remarque au passage des ambulances arrêtéesprès de l’entrée principale. Elles sont gardées,mais il aperçoit par lesportes ouvertes des caisses contenant des débris d’apparencemétallique,cequileconfortedanssonidéepremière.Certainsmorceauxontunaspectbizarre;l’und’eux,enparticulier,estcouvertd’inscriptionsqu’ilprendpourdeshiéroglyphes.Ilcroisedanslecouloirunejeunefemmequ’ilconnaîtbien.Celle-ci,aulieudelesaluercommed’habitude,sembletrèseffrayéeparsaprésenceetluiconseilledepartirauplusvite.Sonavertissementarriveunpeutroptard.Il est aperçu par un officier grisonnant à qui il demande en touteinnocencesiunaccidentn’apaseulieu.Dèsqu’ilmentionnelescaissesqu’ilaremarquées,celui-ci,sansrépondre,donnel’ordreàdeuxpoliciersmilitaires de le mettre dehors au plus vite. Un troisième larron, uncapitaineauxcheveuxroux, le traitede«filsdechienne», le faitentrerdans un bureau et commence à le menacer grossièrement. Le jeunehomme fait alors preuve d’un grand sang-froid.Au lieu de s’excuser, ilprécise à ses interlocuteurs qu’il est civil et n’a aucun compte à leurrendre, cequi est parfaitement exact.Ceux-ci, unpeudésarçonnés, lerelâchent après une simple vérification d’identité. Ils profèrent toutefoisdesmenacesdemortimagéesmaisprécisespourlepersuaderd’oubliercequ’ilavu.Le lendemain, leshérifducomté,GeorgeWilcox,viendra

raconter au père du jeune Glenn que son fils s’est mis dans unemauvaise situation sur la base aérienne et qu’il devrait lui conseillerd’oubliercequ’ilavaitvu.Malgré toutes les précautions prises, la sécurité n’est pas parfaite. Unentrepreneur, Roy Musser, perché sur un échafaudage et occupé àrepeindre l’arrière de l’hôpital de la base aérienne, aperçoit un êtrebizarre, mince, chauve, de la taille d’un enfant, sortir d’une voiture etentrersousbonnegardedansunédificeproche.DeuxchirurgiensétrangersàRoswelldemandentàuneinfirmière,restéemalheureusementanonyme{19}, de les assister dans l’autopsie d’un descorps récupérés.Lachaleuretuneodeurépouvantable lesempêchentde termineret ilssortent tous troisauboutdedixminutes.Cette jeunefemme est bien celle qui avait essayé de faire sortir Glenn Dennis del’infirmeriesansêtrevu.Elleacceptededînerlesoirmêmeaveclejeunehomme, au mess de la base, mais sera incapable de toucher à sanourriture ou à sa boisson. Elle est bouleversée par ce qu’elle a vécumaiselledonneàsonamiuncertainnombredeprécisionsconcernantlescadavres.Lesproportionsdubrasetdel’avant-brasdescréaturesexaminéessontdifférentesdesnôtres.Lesmainssontétroites,dépourvuesdepouceetlesquatredoigtsportent commedepetites ventousesà leurextrémité.Latêteestproportionnellementplusgrandequecelledesêtreshumainset les os sont souples comme ceux d’un bébé. Les yeux sont grandsmaisenfoncésdans lesorbites, lenezestàpeinemarqué, labouche,réduiteàunesimple fente sans lèvres,porteà l’intérieurdeuxplaquesrugueuses très dures à la place des dents. Les oreilles n’ont aucunpavillon et les orifices sont à peine protégés par un léger bourrelet dechair.La jeune femme glisse à son compagnon des croquis dessinés demémoirequidonnentquelquesdétailssurlescréatures.Elledisparaîtra,dèslelendemain,versuneaffectationaussisecrètequ’inattendue.Glenn Dennis recevra d’elle une lettre mentionnant un code postalmilitaire. Sa propre réponse lui sera retournée d’Angleterre avec lamention:«Décédéedansunaccidentaérien».Le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Mexique, Joseph Montoya,second personnage de l’État, sera amené à Roswell depuis la base

aérienne de Kirtland près d’Albuquerque afin d’examiner les corps etquelqueséchantillonsdesdébris.Trèsaffectéparcetteexpérience,ilsereposeraquelquesheuresaudomiciled’unami,RubenAnaya.Àcetteépoque,lesliensethniquesentrepersonnesd’originemexicaineétaient forts. Un réflexe de protection et de discrétion vis-à-vis desanglophones permettait de se confier les secrets les plus graves sansrisque d’indiscrétion. Trois hommes, Pete et Ruben Anaya ainsi queMosesBurola,connaîtrontpendantdesannéesunepartiedusecretdeRoswellsansjamaisenparlerendehorsdeleurpetitgroupe.Beaucoupplus tard, longtemps après la mort du lieutenant-gouverneur, ilsdonnerontàquelquesenquêteursdesprécisionsquiconcordententoutpointaveclesautrestémoignages.

3L’incidentimprévuDès le 6 juillet aumatin, la réussite de l’opérationmilitaire, accompliedans la plus grande discrétion, était pratiquement assurée. Les corps,une partie des matériaux et le survivant avaient quitté Roswell sansencombre.Lapresselocaleétaitpasséeàcôtédel’événementouavaitacceptédesetaire.Tous les témoins directs s’étaient, sous serment, engagés à garder lesilence sur ce qu’ils avaient vu. Selon toute probabilité, ils étaientpersuadés de la nécessité du secretmilitaire en cette période d’après-guerredéjà troubléepar lespremiers signesde la guerre froide. Ils seconsidéraientcertainementcommedescitoyensloyauxetresponsables.Dans leur immensemajorité, ilsallaient rester fidèlesausermentqu’ilsavaientprêté,effrayéspeut-êtrepourcertainsdesconséquencesd’uneindiscrétion. Les lois qui réprimaient l’espionnage et la trahisonprévoyaient la peine demort dans les cas les plus graves ; les épouxRosenberg allaient en être, quelques années plus tard, la tristeillustration.Lesaventuresde«Mac»BrazelUn cow-boy efflanqué, aux bottes éculées, surnommé«Mac»Brazel,allait troubler ce calme apparent. Il se présente dans lamatinée du 6juilletaubureaudushérifWilcox.Celui-cisait,bienévidemment,qu’unengind’origineinconnueaétérécupérélaveille.Ilétaitpeut-êtremême,avec ses adjoints, sur le terrain. Il est en tout cas impossible que despoliciers civils, placés sous sa juridiction, aient été engagés dans unequelconque opération sans que leur chef, responsable élu aux Etats-Unis,enaitétéinformé.Le fermier raconte qu’il a trouvé sur son ranch, situé au sud-est deCorona,unegrandequantitédematériauxendommagésetdedébrisneressemblantàriendeconnu.Ilenaremplisespochesetposequelqueséchantillons sur le bureau du shérif. Celui-ci adopte alors une attitudeambiguë : il est obligé de prévenir l’armée mais il avise aussi FrankJoyce,unjournalistedelastationderadiovoisine,KGFL,dutémoignagede «Mac» Brazel. Il serait difficile d’accuser George Wilcox d’avoircommisuneindiscrétioncarlelieudecettenouvelledécouverteestsitué

à plus de cinquante kilomètres à l’ouest de celui de la récupérationterminée la veille par l’armée. Rien n’indiquait, à priori, que les deuxaffairessoientliées.Ilpouvaitentoutcasprétendrenepasavoirétablilelienentreelles.C’estde touteévidencegrâceàce fonctionnairedepoliceque l’arméeseraempêchéed’occultertotalementlavérité.Sanssonindiscrétion,lesévénementsquisesontdéroulésdanslarégionRoswelln’auraientpeut-êtrejamaisétéconnus.L’officierderenseignementattachéàla509eescadredebombardement,lemajorJesseMarcel,reçoitl’appeltéléphoniquedushérifetserendenpersonneaubureaudecedernier. Ilestaccompagnéparunofficierducontre-espionnage, le capitaine Sheridan Cavitt. Les deux hommesexaminentlesdébrisetdécidentdeserendresurleslieuxensefaisantaccompagner par le propriétaire. Rien de plus difficile en effet que detrouver un endroit déterminé dans ce paysage dénudé où les routessecondaires sont des chemins à peine carrossables, sans le moindrepoteauindicateur.Marcel suit le camiondu fermierdanssavoituredeservice tandisqueCavittconduituneJeepCargo.Letrajetseterminehors-pisteetlestroishommes arrivent à la tombée de la nuit. Ils décident d’attendre le jourdans la cabane rustiqueet inconfortablede«Mac»Brazel.Dansuneinterview recueillie en 1978 par Léonard Stringfield, Jesse Marcelprécisera que le fermier avait tiré jusqu’à sa cabane unmorceau de «près de dix pieds de diamètre ». Cet élément, examiné le soir mêmeavecuncompteurGeiger,neprésentaitaucunetracederadioactivité{20}.Le lendemain matin, 7 juillet 1947, ils découvrent enfin à quelqueskilomètresdelà,dansunpâturage,uneétendued’environ«troisquartsdemilesurdeuxà trois centspiedsde large{21}»,parseméededébristrèslégers,pourlaplupartgristerne.Laradioactivitéestunefoisdeplusmesuréeetserévèlenormale.LemajorMarceletsonadjointpassentlamatinée à examiner le site, à chercher des morceaux cachés par lavégétation, essentiellement des yucas et une herbe très drue, et àexaminerleterrainrocailleux.Surplace,lestroishommesn’aurontpasleloisird’effectuerde testsbienscientifiquesmais ilspourront jugerde larésistanceexceptionnelledecertainsmatériaux.Lesunsressemblaientvaguementàdelafeuilled’aluminium,d’autresà

de petits longerons en balsa, et tous présentaient des caractéristiquessurprenantes : la flammed’unbriquetnesuffisait pasà lesbrûleret lalamed’uncanifneparvenaitpasàlesentamer.LaseconderécupérationJusqu’àlatombéedelanuit,lesdeuxofficiersremplissentleursvoitures,uneBuick 1942 et une Jeep « pick-up », d’unmaximumde débris. Ilsdécidentd’effectuerunpremiervoyageverslabasedeRoswell.«Mac»Brazel,quiétaitlibredesesmouvements,disparaîtalorspendantprès de vingt- quatre heures et son absence a dû inquiéterconsidérablement les autorités militaires. Il risquait de parler à desjournalistes, de faire des déclarations intempestives sur les ondes den’importequellestationradiooumêmed’allerseconfieraurédacteurenchefd’unepublicationinternationale.LecolonelBlanchard,commandantde la base aérienne, devait être très conscient du fait que la moindreerreur pouvait compromettre la sécurité de la première opération, quivenaitd’êtreréaliséedansleplusgrandsecret. Ildécida,probablementaprèsavoirconsultéWashington,defairelapartdufeu.Sonofficierdes relationspubliques, le lieutenantWalterHaut,estalorschargéde rédigeruncommuniqué inexact,mentionnant la récupérationd’undisquevolantpar le fermier,alorsque lesdébris,d’après tous lestémoignages, ne suggéraient aucune formé particulière. Ce documentestenvoyéauxmédias.En pleine vague d’observations de disques volants aux États-Unis, lanouvelle fait l’effetd’unebombe.Le lieutenantHautsesouvientencoredunombreconsidérabledecoupsdetéléphonequiinondèrentlecentralde la base aérienne. Reprise par de nombreux journaux, l’informationparvientàl’AgenceFrance-Pressele8juilletaumatin.Lemêmejour,«Mac»Brazelestretrouvé.Ilestimmédiatementarrêté,leplus illégalementdumonde,par lapolicemilitaire. Ilserabrièvementprésenté sous bonne garde à la presse, fera une déclaration inepteconcernant la découverte d’un ballon météo au mois de juin, et seraséquestré sur la base aérienne pendant une semaine entière. Il enressortirafurieuxmaispossesseurd’uncamionflambantneuf.Iln’aplusdedettesetsoncompteenbanqueprésentepourlapremièrefoisdesavie un solde positif confortable. Il cessera de parler directement de sa

découverte, sinon pour affirmer qu’il ne donnera plus jamais,volontairement,d’informationsauxautoritésmilitaires!L’éleveur une fois sous contrôle, la récupération du 5 juillet peut êtreconsidérée comme définitivement réglée. Elle sera par la suitelittéralementoblitéréeetlesarchivesquilamentionnaientdisparaîtront.

Les débris récupérés par la 509e escadre de bombardement ont étéemportés vers des destinations secrètes. Les témoins militaires ontdisparu,pourcertainsgrâceàdesmodificationsdenumérosmatriculeset à des changements d’affectation. Plusieurs semblent avoir bénéficié

depromotionsappréciables.D’autres, bienque surveillés jusqu’à la finde leur vie, n’ont jamaisposé, semble-t-il, debiengravesproblèmesàleurssupérieurs.Quelquesofficiersdehaut rangcomme legénéralExonont finalementacceptédeparler.Ilsajoutent,aujourd’hui,leurstémoignagesàlamassedes informations récentes dont disposent désormais les chercheurs,maislessouvenirsdesprotagonistescivils,bienqueplusmodestes,sontpeut-êtrelesplusintéressants.Tousconfirmentlareconstitutiondesfaitsquivientd’êtreprésentée.Dans la pratique, cette seconde récupération n’entraînait pas dedifficultés supplémentaires bien graves pour les responsables, enparticulier pour le colonel Blanchard qui semble avoir été le maîtred’œuvred’unepartiedel’opération.Bienaucontraire,ellearrivaitàpointpourdétournerl’attentiondelapremière.Le 8 juillet, ces nouveaux débris sont chargés dans une «Superforteresse » B-29 qu’ils remplissent à moitié. Quatre boîtes trèslégères contenant des échantillons et une pièce détachée de formetriangulaire, longue d’un peu plus d’un mètre, destinées au généralRamey,sontdébarquéesàFortWorth(Texas).Danslepremierlivresurcesujet,TheRoswellIncident{22}lemajorMarcelraconte:De toute façon, l’après-midi suivant [le 8 juillet], nous avons chargél’ensembledansunB-29surl’ordreducolonelBlanchardetnousavonstouttransportéàFortWorthparvoieaérienne.Ilétaitprévuquejevolejusqu’auterraindeWrightdansl’Ohio,maisquandnoussommesarrivéssurlabasedeCarswellàFortWorth,legénéral[Ramey]s’yestopposé.Ilaprisleschosesenmain,aditàlapressequecelan’étaitqu’unballonmétéo et m’a donné l’ordre de ne parler aux journalistes sous aucunprétexte, j’ai été retiré du vol et quelqu’un d’autre a été désigné àmaplacepourconvoyer lesmatériauxàWrightField.ToutaétéenvoyéàWright-Pattersonpouranalyse.Lesdébrisrécupérésnepouvaientpasêtreceuxd’unballonmétéocarilsn’auraientcertainementpas«rempliàmoitié»unavionaussiénormequ’une « Superforteresse » B-29. De même, il aurait été absurde detransporterparavionàl’autreboutdesÉtats-Unislesquelquesdizainesdekilosd’unbanalengincivilparfaitementidentifié.LesdéclarationsdumajorMarcelconfirmentlamanipulation:

JusteaprèsnotrearrivéeàCarstuell,FortWorth,onnousaditd’apporterunepartiedecesdébrisdanslebureaudugénéral,parcequ’ilvoulaityjeteruncoupd’œil.C’estcequenousavonsfaitetnouslesavonsétalésparterresurdupapiercraft.Cequenousavonsapportén’étaitqu’unpetitepartiedesdébris.Ilyenavaitbiendavantage.IlsemplissaientlamoitiéduB-29quiétaitdehors.LegénéralRameyaautoriséquelquesjournalistesàprendreunephotode ces objets. Ils ont pris une photo de moi accroupi, tenant un desmorceaux lesmoins intéressantsdeceuxquiavaientétérécupérés.Lapresseapuprendre ce cliché sansavoir pour autant la permissiondes’approcherassezprèspourtoucherlesmatériaux.Maisils’agissaitbiendesmorceauxauthentiques.Cen’étaitpasunephototruquée.Ensuite,ils ont enlevé tous les débris de notre épave et lui ont substitué desmorceauxd’uneautreprovenance.Ilsontalorsautoriséd’autresphotos.EllesontétéprisestandisquelavéritableépaveétaitdéjàenrouteversWrightField.Les seules photos disponibles et parues dans différents ouvragesmontrenttouteslesmêmesdébris.Sil’undesclichésprisparlapresse,comme semble l’indiquer le troisième paragraphe de cette déclaration,montraiteffectivementdeséchantillonsauthentiques,iladisparu.Bienquerisquée,lamanœuvredugénéralRameyallaitjeterundiscréditdurablesurlarécupérationàRoswelld’un«disquevolant»oudetouteautremachineinconnue.LecommuniquéremislaveilleàlapresseparlelieutenantHautallaitainsiêtre,pendantplusdetrenteans,balayédesmémoires.Pourtant,qued’invraisemblancesdanscescénario!Comment l’officier de renseignement de la seule escadre debombardementatomiquedumondeaurait-ilétéincapabled’identifierdesdébrisd’unsimpleballon-sondedetypeRawin?Denombreuxéleveursenavaienttrouvédansleurpacages,auNouveau-Mexiqueouailleurs,etnes’étaientjamaistrompés.Commentcroireuninstantqu’unranchercomme«Mac»Brazeletdeuxofficiersspécialistesdurenseignementetducontre-espionnageaientpuprêterdespropriétésinexplicablesàdevulgairesmorceauxdeplastique,deboisetderubanadhésif?A-t-onjamaisvudubalsaoudelafeuille

d’aluminiumrésisteràlalamed’uncanifouàlaflammed’unbriquet?Si, par une aberration surprenante, le major Marcel avait pu seméprendrecomplètementsur lesdébrisqu’ilavaitmanipulés,commentaurait-ilconvaincu lecommandantde labaseaériennedeRoswellquelesélémentsrécupérésétaientd’originetotalementinconnue?Parquelmiracle aurait-il réussi à faire partager son erreur d’appréciation àl’officierducontre-espionnageCavittquil’accompagnait?Cettethèseestabsurde.IlestchoquantdelavoirprésentersansrireparlegénéralRameyen1947,puisprèsd’undemi-siècleplus tard,par lecolonel Weaver, représentant officiel de l’US Air Force. Comment lesjournalistes duWashington Post, d’ordinairemoins crédules, ont-ils pul’accepteraussifacilement?Curieusement, la première déception passée, le public semble plutôtsoulagé.Lesagencesdepressen’insistentpasetlesilencedureraplusd’unquartdesiècle.C’est l’officierde renseignement JesseMarcelquipermettrapar son témoignage, tout incomplet qu’il soit, de reconstituerenpartie, trenteetunansplus tard, lesévénementsdecettesecondeopérationetdecréerunebrèchedansladissimulationofficielle.Sixmoisaprèslefiascoquenousvenonsdedécrire,ilrecevaitlegradedelieutenant-colonel.IlfutalorsaffectéauPentagone,oùilparticipaàladétectiondesfuturesexplosions atomiques russes. Une telle responsabilité ne pouvait pasavoirété larécompensed’unebévue.Ilestplusprobableque,pour lesbesoinsduservice,ilavaitétécontraintdejouerunrôlepeuglorieux.Son témoignage tardif est confirmépar le colonelThomasJ.DuBose,quiétaitenjuillet1947chefd’état-majordugénéralRamey,commandantde la VIIIe Air Force. Celui-ci devait décrire, au cours d’interviewsfilmées, la supercherie réalisée par son supérieur hiérarchique. Sesdéclarationssontcomplétéesparunedépositionsoussermentsignéeen1993.Beaucoupmoins importante que l’autre, plus facile à faire passer pourdes débris de ballons météo ou des morceaux de réflecteurs, ladécouverte de « Mac » Brazel n’avait qu’une importance secondaire.Connuedepuisplusdequinzeans,ellen’atoujourspasréussiàprouverquelesmatériauxrecueillisavaientuneorigineinconnue.Commeilsontdepuis longtemps disparu, ils ne peuvent plus constituer de preuve

matérielle. En concentrant ses tentatives d’explications sur la seulerécupération effectuée sur le terrain proche de Corona, l’Air Forcedétournaitunefoisdeplusl’attentiondesenquêteursdeladécouvertelaplusdifficileàexpliquer.Cettestratégieprésentaituninconvénient.Quand,audébutdesannéesquatre-vingt-dix,l’affairedeRoswellquittaledomainedelalégendepourentrerdansceluidesspéculationsraisonnables,grâceauxtémoignagesetauxaffidavits, lesautoritésfurent incapablesdeprésenter lamoindreexplication alternative crédible à la plus importante des deuxrécupérations.L’histoireduballonpouvaitàlarigueurexpliquerladécouvertefaitepar«Mac » Brazel, mais ne s’appliquait en aucune manière à celle duvaisseau et de son équipage. L’officier de renseignement de la baseaérienne deRoswell pouvait-il ignorer son existence, lui dont lemétierétaitdesavoir?C’estbienimprobable.L’éleveurn’étaitpasseulquand ilavaitdécouvert lechampauxdébris.Le fils de ses voisins, le jeune Proctor, chevauchait avec lui. Celui-ciavait, lui aussi, ramassé des échantillons variés et les militaires n’ensavaientrien.Demême,l’unedesfillesdeBrazelavaitaidésonpèreàremplirplusieurssacsàgrainsvidesdecesdébrisencombrants.D’autrepart,lesparentsdujeuneProctor,FloydetLoretta,avaientreçulavisitedeleurfilsetde«Mac»Brazellejourmêmedeleurdécouverte.Ilsavaienteuxaussimanipuléquelquesmorceauxauxcaractéristiqueshorsducommun.Trèsaucourant,commetoutlemondedanslarégion,dubouclagedelapropriétédeleurvoisinparl’arméeetdesincroyablesprécautionsprisespar lesautorités, ilsnecrurentévidemmentpasauxexplicationsofficielles.Iln’a jamaisétépossibledesavoirceque«Mac»Brazelavait révéléaux officiers qui le retenaient sur la base de Roswell. Après avoir étérelâchépar lesmilitaires, il fut, jusqu’à la findesavie,d’unediscrétionexemplaire. Il estpossiblequesesdéclarationsn’aient rienapportédenouveau à ses geôliers. Sa collaboration avec les deux officiers qu’ilavait accompagnés sur ses pâturages avait été initialementdésintéressée. Sa bonne volonté évidente ne suggérait en tout casaucune arrière-pensée. Pendant sa détention, le souci primordial desautorités militaires fut sans doute de le persuader de se taire et

d’accepter de se dédire, moyennant de substantielles compensations.Dans la mesure où, dès le 6 juillet au soir, il n’était plus seul sur sapropriétémaisaccompagnédeJesseMarceletdesonadjoint,sesfaitsetgestesavaientétéobservésenpermanence. Ilsuffisaitauxautoritésdelirelerapportdel’officierderenseignementpourlesconnaîtredansledétail.Choqué,nouslesavons,parl’attitudedesautoritésàsonégard,«Mac»Brazeladûminimiser,sinoncacher,cequ’ilavaitditauxjournalistesdelastationderadioKGFL.Peut-êtremêmea-t-ilréussiàdissimulerlefaitqu’ilavaitétéinvitéparsondirecteur,WaltWhitmoresenior,àpasserlanuitdans lapropriétédecelui-ci etqu’il lui avaitaccordéune interviewcomplète. Les deux hommes avaient longuement parlé et desdéclarations détaillées avait été enregistrées à cette occasion. WaltWhitmorejuniorsesouvientparfaitementdesdéclarationsdesonpèreàcesujet.Letransportdesdébrisdécouvertspar«Mac»BrazelPlusieurs témoignages sous serment établissent les modalités dutransportdesmatériauxrécupéréssurlesterresde«Mac»Brazel.Surl’ordreducommandantdelabaseaérienne,lecolonelBlanchard,une«Superforteresse » B-29 les avait acheminés de Roswell à Fort Worth(Texas). Elle avait à son bord cinq passagers dont certains avaientmanipulélesmatériaux.Undesmorceauxaperçusparuntémoin,RobertShirkey, ressemblaitàde l’acier inoxydablematetmesuraitàpeuprès45centimètressur60.Robert Porter, qui était à l’époque sergent-chef et affecté à Roswellcommemécaniciennavigant,témoignedansunaffidavitdu7juin1991:Àcetteoccasion,j’étaismembredel’équipagequitransportaitversFortWorth des morceaux de ce qui nous avait été présenté comme unesoucoupe volante. Parmi les personnes à bord se trouvaient lelieutenant-colonelPayne Jennings, commandant en secondde la baseaérienne, le lieutenant-colonel Robert I. Barrowclough, le major HerbWunderlichet lemajorJesseMarcel.LecapitaineWilliamE.Andersonnous a dit que ces débris provenaient d’une soucoupe volante. Aprèsnotrearrivée,lechargementaététransférédansunB-25.Onm’aditquelesmatériaux allaient être acheminés versWright Field àDayton dans

l’Ohio.Un autre affidavit, signé par Robert A. Slusher, confirme et complètecelui-ci. Il précise qu’un entrepreneur des pompes funèbres était venuprendreenchargeunepartiedelacargaison.Ilavaitétéreconnuparl’undes membres de l’équipage. Que venait faire ce spécialiste, sinonsuperviser un transport de cadavres ? La présence à bord du majorMarcelpendantlesvolsalleretretourestelleaussiconfirmée:J’ai été affecté à Roswell Army Air Field de 1946 à 1952. Le 9 juillet1947,j’aiembarquésurunB-29quiarouléausoljusqu’àlazonedelabaseoùse trouvaient lesmunitionspourprendreunecaissequenousavonschargéedanslasouteàbombesdel’avant.QuatreMP{23}armésgardaientcettecaissequiavaitapproximativementquatrepiedsdehaut,cinqpiedsdelargeetdouzepiedsdelong{24}.NousavonsquittéRoswellvers seizeheures.L’officierdesopérationsaériennesdecevol était lemajor Edgar Shelley. Le vol vers Fort Worth s’est déroulé à bassealtitude, environ 4 000 ou 5 000 pieds{25}. Nous volions d’habitude à25000pieds{26}aveclapressurisation.NousétionsobligésdevolerplusbasàcausedesMPvoyageantdanslasouteàbombes.En arrivant à FortWorth, nous avons été accueillis par six personnesdonttroisMP.Ellesontprislacaisseencharge.LacaisseaétémisesuruntracteurplatàmunitionsetemportéesouslagardedeleursMP.L’undes officiers présents était un major, l’autre un lieutenant. La sixièmepersonneétaitunemployédespompesfunèbresquiavaitétéenclasseavec l’un des membres de l’équipage, le lieutenant Félix Martucci. Lemajor Marcel est arrivé à l’avion en Jeep et est monté à bord. Noussommes restésenviron trenteminutesàFortWorth avant de rentrer àRoswell.Le vol de retour se déroula à plus de 20 000pieds et la cabine futpressurisée.Aprèsêtre rentrésàRoswell,nousnoussommesaperçusque le contenude la caisseétait classifié.Des rumeurs ont couruquenousavionstransportédesdébrisprovenantd’unaccidentaérien.Jenesaispass’ilyavaitounondescorps.Lacaisseavaitétéfaitesurmesure;elleneportaitaucuneinscription.Nousavons ramené lemajorJesseMarcelsurcevol.Lepiloteétait lecapitaineFrederickEwing;lecopiloteétaitlelieutenantEdgarLzard.Lesergent David Tyner* était mécanicien navigant ; le navigateur était

James Eubanks ; étaient aussi présents le technical sergeant ArthurOsepchook et le caporal Thaddeus Love. Les MP sont aussi revenusavec nous, [surcharge manuscrite]* Le lieutenant Elmer Landry (?)participaitauvolcommeassistantdumécaniciennavigant{27}.Ce vol était inhabituel dans la mesure où nous sommes rentrésimmédiatementaprèsavoirdéchargénotrecargaison.C’étaitunvolnonprogrammé;normalement,nousétionsprévenuslaveilleavantunvol.Leretour nous a pris environ trois heures et quart. Il faisait encore jourquandnoussommesarrivésàRoswell.LelieutenantMartuccinousaditquenousavionsfait«unvolhistorique».Cestémoignagescontredisentcomplètementlaversionofficielle.S’ilsneconstituentpas,àeuxseuls,unepreuveabsolue,ilssuggèrentfortementquedesévénementsexceptionnelss’étaientbiendéroulésauNouveau-Mexiqueencedébutdejuillet1947.

4LesélémentsmatérielsLenettoyagede laprincipalezoned’impact,celleque les témoignagesles plus récents situent à cinquante kilomètres environ au nord deRoswell, semble avoir étémené à bien dans des délais très brefs. Lapremièredestinationdesdébrisetdescorpsnefaitaucundoute:cefatlabaseaériennedeRoswell.L’aéronefpresqueintact,dontlaformeestsuffisammentoriginalepouravoirétéremarquée,peutdifficilementavoirété transporté dans une caisse,même de grandes dimensions. Aucuntémoignage ne le décrit sur la base, pourtant très fréquentée, et sontransportprèsdelavilleneseraitcertainementpaspasséinaperçu.Sadestination est donc, à ce jour, inconnue. L’engin peut, théoriquementavoirétédémonté,maisc’estpeuvraisemblablecar ilapparaîtcommeassezmassif.Deplus,nultémoignagenedécritcetteopération.Commeaucun hélicoptère de transport lourd n’existait à cette époque, c’estprobablement par la route et de nuit qu’il a été déplacé vers l’une desbasessecrètesdel’ÉtatduNouveau-Mexique.La plus proche,White Sands près d’Alamogordo, constitue une bonnehypothèse. Elle est gigantesque, cent cinquante kilomètres du nord ausud et plus de soixante kilomètres de large. Elle abritait en outre unterrain d’aviation tellement secret que son nom, Holloman Air ForceBase,n’étaitjamaismentionnéàl’époque.La base de recherche atomique de Sandia, près d’Albuquerque,possédait elle aussi un terrain d’aviation militaire très bien équipé,KirtlandAirForceBase.Reste lapluséloignée,LosAlamos,berceauduManhattanProject,quiavaitpermis lamiseaupointdespremièresbombesatomiques.Situéeau nord-est de Santa Fe, elle était encore active à cette époque ettoujoursaussibienprotégée.Quant aux morceaux de l’épave et aux débris divers recueillis sur lapropriété de «Mac»Brazel, tous les témoignages semblent confirmerque leurdestinationavait été,aprèsquelquesdétourspour certains, labase aérienne de Wright, près de Dayton dans l’Ohio. Ce qui allaitdevenir legigantesquecomplexedeWright-Pattersonabritait alors l’AirInstitute ofTechnologyet l’AirMatérielCommand, dirigépar le généralNathan Twining. Ce service comprenait entre autres un organisme durenseignement, le T-2, nommé un peu plus tard l’Air Technical

Intelligence Center, ainsi que l’Engineering Division T-3. Ces deuxorganismesallaientparticiperauxpremièresanalyses.Le brigadier-général Thomas Jefferson Du Bose a consigné dans unaffidavit des éléments importants concernant la destination desmatériauxrécupérés{28}:Enjuillet1947,j’étaisaffectéàlabaseaériennedeFortWorth,Texas{29}.J’étaischefd’état-majordugénéralRogerRamey,commandant laVIIIeAirForce.J’avaislegradedecolonel.Au début de juillet, j’ai reçu un appel téléphonique du major-généralClementsMcMullen,commandantensecondduStratégicAirCommand.Il m’a demandé ce que je savais de l’objet récupéré à proximité deRoswell, Nouveau-Mexique, dont la presse avait parlé. J’ai appelé lecolonel Blanchard, commandant la base aérienne de Roswell et lui aidemandédem’envoyer lesmatériauxàFortWorth,dansunconteneurscellé.J’enaiinformélemajor-généralMcMullen.Après l’arrivée de l’avion avec les matériaux, j’ai demandé aucommandant de la base aérienne, le colonel Al Clark, de prendre enchargelesmatériauxetd’enassurerpersonnellementletransportparB-26 pour le major-général McMullen à Washington DC[..] Le matérielmontrésurlaphotoprisedanslebureaudumajor-généralRameyestunballonmétéo[..]destinéàdétournerl’attentiondelapresse.Une interview de cet officier fut diffusée en 1995 par Channel 4 enAngleterre. Il y confirme publiquement la substance de ce document.Noussavonsainsiqueladestinationd’unepartieaumoinsdesdébrisfutbien l’AirMatériel Command àWright Field. Lesmatériaux transportésavaient une grande importance du fait de leur origine, qui était déjàconnuede l’état-majorduStratégieAirCommand.LapresseavaitbienététrompéeparlegénéralRameyetlemajorMarcelavaitétécontraintdejouerlacomédie.L’étudedesmatériauxLe témoignage du général ArthurE.Exon est important pour plusieursraisons.Vétérantde135missionsdecombat commepilotependant laSecondeGuerremondiale,iltotalisaplusdetroiscentsheuresdevolenthéâtre d’opérations. Obligé de sauter en parachute au-dessus del’Allemagneen1944,ilpassaunandansuncampdeprisonniersavantd’être libéré en avril 1945. Après la guerre, il effectua un complément

d’études à l’Air Institute of Technology et se trouva affecté au quartiergénéraldel’AirMatérielCommand,àWrightArmyAirField{30},sous lesordresdugénéralTwining.Ilrestasurcettebase,oùiloccupadifférentspostes,jusqu’àsonaffectationauPentagone,en1955,aveclegradedecolonel. Quelques années plus tard, en 1964, il prendra lecommandementdelabasedeWright-Pattersonetserapromubrigadier-généralle20août1965.Alors qu’il avait encore le grade de major, équivalent de commandantdans l’armée française, et qu’il suivait un stage de formation, il appritl’arrivéedansleslaboratoiresdelabased’échantillonsdematériauxauxcaractéristiquessurprenantes.Ildéclaraenmai1990àKevinRandle:NousavionsapprisquedesmatériauxarrivaientauterraindeWright[..]De nombreux échantillons furent apportés dans notre laboratoire sansqueleuroriginesoitconnue.D’aprèslegénéralExon,leschefsdeslaboratoiresdelabasemirentsurpied un projet spécial d’étude approfondie de ces matériaux. Nul neconnaissaitleurorigine.Certainsoptaientpourl’Unionsoviétique,maislaplupart pensaient à une origine extraterrestre. Le futur général, quiterminaitàl’époqueunstageàl’AirInstituteofTechnology,n’eutjamaisaccèsauxrésultats.Les différents témoignages concernant les échantillons étudiés serecoupentassezbienetfontétatdequatretypesprincipauxdedébris{31}:• Une sorte de plastique d’apparence métallisée qui se froissaitfacilementmais reprenait seul sa formeoriginale de surfaceplate, trèslisseetsanslamoindretracedepliure.•Unematière trèsmince,extrêmement légèreet trèsrésistantedont lacouleurévoquaitdelafeuilledeplomboud’étain.Beaucoupplussombrequedupapierd’aluminium,elleréfléchissaitpeulalumière.Elledissipaittrèsrapidementlachaleurd’unchalumeauoxyacétiléniquesansbrûlernise déformer et se révélait d’une solidité extrême. Rien ne semblaitpouvoir tordre, couper ou casser cette matière qui aurait résisté auxchocs répétés d’unemasse de huit kilos au cours d’essais, assez peuscientifiques, effectués sur le ranch même de Brazel. Ce derniertémoignageprovientdumajorMarcellui-même.

• Des barres de section en I, très légères et résistantes. De couleurclaire,ellesévoquaientunpeu lebalsa,maisseulementpar leur faibledensité.Ellesportaientpourcertainesdesinscriptionsenrelief,coloréesenrosepâleouparme.DécritsparlefilsdumajorMarcel,lescaractèresou symboles inconnus qui les décoraient n’étaient ni du russe ni dujaponais.•Desfilsépaisquiressemblaientàdunylon,lespluslongsnedépassantpasquelquescentimètres.Untémoignagenonconfirméleurattribuelescaractéristiquesdesfaisceauxdefibresoptiquesmodernes.D’autres matériaux sont mentionnés, comme par exemple « duparchemin qui ne brûlait pas » et quelque chose ressemblant à de labakéliteouàduplastique.Lesmatières dont étaient faits ces échantillons présenteraient, si ellesétaient disponibles sur le marché mondial, un intérêt considérable. Leplastique autolissant qui efface de lui-même ses plis les plusmarquésrévolutionnerait à lui seul une partie de la technique spatiale. Desmatériaux comme le mylar aluminisé possèdent bien une certainemémoire moléculaire, mais ils conservent après pliage des marquesimpossiblesàéliminer,cequidiminueleurpouvoirréfléchissant,dansuncollecteurd’ondesélectromagnétiquesparexemple.Unerécentemissionrusse a partiellement échoué car un important panneau de ce type nes’est pas déplié correctement après avoir été stocké à l’avant d’unefusée.Leseulmétalquisoitlégeretplusrésistantquel’acier,letitane,estloind’avoir les caractéristiques des éléments récupérés sur le terrain de «Mac»Brazel.Une feuillemincede titaneseraitbriséeparuncoupdemasseet,surtout,elleprendraitfeutrèsrapidementsielleétaitchaufféeparunchalumeau.Le polycarbonate est bien un plastique très résistant aux chocs maissousuneforteépaisseur.Ilbrûletrèsbienetlerayonnementsolairefinitpar ledégrader.Endehorsdes faisceauxde fibresoptiques, il n’existetoujours pas de matériaux qui présentent des caractéristiquessemblablesàcellesquiavaientétéremarquéesàRoswell.Ladestinationdescorpsetautopsies«Pappy»Hendersonétaitpilote,commandantdebord,etresponsabled’uneescadrille,lepremierAirTransportUnit,utilisantdesavions-cargo

C-54. C’est lui qui assura le convoyage, entre la base aérienne deRoswelletcelledeWright,d’unecaissedegrandesdimensions:vingtetun pieds, soit plus de six mètres de long. Elle aurait pu, à la rigueur,contenirunepartiedu«fuselage»récupéréàconditionquecelui-ciaitpu être découpé. Il semble plus raisonnable de penser qu’elle necontenaitquedesdébrisetpeut-êtreunepartiedescorps.C’estgrâceau témoignage de son épouse Sappho Henderson, de sa fille MaryKathrynGoodeetdel’undesesamis,M.Kromschroeder,quel’onapuconnaîtrelaparticipationdeO.W.Hendersonàlapremièrerécupération,auxcôtésducolonelBlanchard,etautransportdesmatériauxversl’AirMatérielCommand.Onluidoitunedescriptionsommairedes«étrangers» qu’il fit à sa fille et à son épouse. Cette dernière déclara dans unaffidavit:En1980ou1981, ilpritun journaldansuneépiceriedeSanDiego,oùnousvivions.L’undesarticlesdécrivaitlecrashd’unovnidanslarégiondeRoswellavecdescorpsnon-humainsdécouvertsàcôtéduvaisseau.Ilmemontral’articleetmedit:«Jeveuxquetulisescetarticle,carc’estune histoire vraie. Je suis le pilote qui a transporté l’épave de l’ovni àDaytondansl’Ohio.J’imaginequejepeuxt’enparlerdanslamesureoùilslemettentdanslejournal.Celafaitdesannéesquej’auraisvouluteleraconter». «Pappy» ne parlait jamais de son travail à cause de sonhabilitation.Ildécrivitlesêtrescommeétantpetitsavecdestêtes[trop]grossespourleur taille. Ilme dit que lematériau dont était fait leurs costumes étaitdifférentdetoutcequ’ilavaitvuauparavant.Ilmeditqu’ilsavaientuneapparenceétrange.Jecroisqu’ilamentionnéquelescorpsavaientétémisdansdelaneigecarboniquepourlespréserver?Àl’époqueoùilm’adit cela, il n’avait pas connaissance du livre [TheRoswell Incident] quiavaitétépubliéausujetdecetincident.Le transport initial des corps vers la base deRoswell est bien attesté.Plusieurs témoignages le certifient, depuis leur découverte près duvéhicule«étranger»jusqu’àleurarrivéeàlabasemilitaire.Lesdéclarationsde l’employédespompes funèbresGlennDennissontdepremière importance car elles confirment d’autresobservationsplusfragmentaires.C’estgrâceàluiquel’onpossèdequelquesinformations

sur l’autopsie interrompuede l’undescadavres,car ilavait recueilli lesconfidences de la jeune infirmière disparue{32}. La présence de deuxchirurgiens ou médecins légistes étrangers à la base est, elle aussi,attestée.Lesélémentsquisuiventsonttirésd’unaffidavitsignéle8juillet1991parGlennDennis,etcontresignéparWalterG.Haut{33}.D’après Glenn Dennis, la jeune fille était entrée pendant son servicedans la salle où l’autopsie était en cours, pour y chercher desmédicaments. Les deuxmédecins lui avaient demandé de rester pourprendre des notes sous leur dictée. Les seuls détails connus de cetévénementproviennentdessouvenirsdu jeunehommeet sonaffidavitcomprenddescroquis, réalisésaumomentdes faitssur les indicationsde la jeune infirmière. Ils représentent la faceet leprofild’une tête,unbras et deux vues différentes d’unemain droite et d’unemain gauche.L’undesdocteursauraitdit:«Nousn’avonsjamaisrienvudesemblable;iln’yariendansleslivresdemédecinequiressembleàça.»La climatisation avait été coupée pour empêcher que la puanteur serépande dans tout l’hôpital et l’atmosphère était irrespirable. Ilsdécidèrentdoncdefairetransporterlescorpsdansl’undeshangars.LescorpsdécritsetdessinésparGlennDennisneressemblentenrienaucadavredel’inconnuequiadéfrayélachroniquependantl’été1995etdontlatélévisionnousaobligeammentmontrél’autopsie.Cettepéripétiedoitêtreconsidérée,jusqu’àpreuveducontraire,commen’ayantaucunrapportavecRoswell.Selon un affidavit signé par le lieutenant Robert Shirkley, qui était aumomentdesfaitsofficierdesécuritéauservicedesopérationsaériennesde la 509e escadre de bombardement, les corps avaient été disposésdans le hangar 84. Une partie du personnel qui avait participé à larécupération,àlagardeouautransportdesdébrisetdescorps,avaitétémutéetdispersédansdifférentesbasesenmoinsdequinzejours.Leseulnomconnuquipuisseêtreassociéàuneautopsiedescadavresestceluidumédecinlégistedelabaseaérienne,leDrJesseB.JohnsonJr,maisildécédaavantd’avoirpuêtreinterrogéparlesenquêteurs.Ilexistepeudecertitudesconcernantlastructureanatomiquedesêtresinconnussinonlesdétailsquiprécèdent.Destémoignagesrecueillisparun chercheur américain, Léonard Stringfield auprès de deuxmédecinsdonnentquelquesprécisionsquisemblentrecouperletémoignagedela

jeune infirmière. Ils doivent cependant être pris avec beaucoup deréservecarilsnesontattestésparaucundocument.IlspourraientmêmeconcernerdesévénementsautresqueceuxdeRoswell.Lesêtresétaienthumanoïdeset leurs tailless’échelonnaiententre troispieds et demi et quatre pieds et demi{34}. Leur poids était proche dequarantelivres{35}.Latêteétaitplusgrandequ’unetêtehumaineetpossédaitdeuxgrandsyeuxronds(bienqu’unesourcedécrivedesyeuxorientauxoumongols,enfoncés et très écartés). Le nez, peu défini, n’était qu’une simpleprotubérance.Laboucheétaitunepetitefentedébouchantsurunecavitéfermée de faibles dimensions. Elle ne semblait pas fonctionnelle pourl’ingestion de nourriture ou comme moyen de communication et nepossédait pas de dents. Les oreilles ne comportaient ni lobes, niprotubérancesdechair,seulementdesouverturesdechaquecôtédelatête.La pilosité était presque complètement absente, hormis un léger duvetnoté par l’un des témoins. Le cou, ainsi que le corps, étaitmince. Lesbras, longs et maigres, atteignaient pratiquement le genou. Lesmainsavaientquatredoigtssanspouceopposableavecunelégèrepalmeentrelesdoigts.La couleur de la peau allait du beige, légèrement hâlé ou brun, à unesortederosegrisâtreetmêmedegris-bleupour lescorpsconservésàtrès basse température. La texture était décrite comme reptilienne, lapeau était souple, extensible et mobile sur les tissus musculaires ouosseux. Il n’existait aucun muscle strié, aucune odeur1 ou trace detranspiration.L’examen microscopique des tissus révélait une structure présentantcomme une trame de lignes perpendiculaires. La peau était granuléecommecelledecertainslézardstelsquel’iguaneoulecaméléon.Aucun organe de reproduction ou de parties génitales. Volume etstructure cérébrales inconnus. Le fluide corporel était incolore et necontenait ni globules rouges,ni lymphocites,ni transporteurd’oxygène.Aucun tube digestif, aucun canal digestif ou intestinal, aucune zonerectalenesontdécrits.Une confirmation de l’existence de cadavres non-humains détenus parlesautoritésprovientdudocteurLaJuneFoster{36},spécialisteréputéede

lastructuredesosetprincipalementdescolonnesvertébrales.Elleétaittitulaire d’une habilitation élevée car elle avait souvent travaillé pour leFBI. C’est à Washington DC qu’elle fut convoquée pour l’examenanatomiquedecorpshumanoïdes.Ellecroitpossiblequel’undesêtresaitétévivantetnesoitmortquepeude temps avant l’examen qu’elle effectua. Le séjour de la spécialistedanslacapitaleduraunmois.Elleenrevinttrèsaffectée,d’autantqu’onlui avait fait savoir qu’en cas d’indiscrétion de sa part elle risquait deperdresaclientèleoumêmesavie.Encequiconcerne lescorpsdontelleétudialacolonnevertébrale,elleconfirmelesdimensionsanormalesde la tête, l’étrangeté des yeux et le fait qu’il ne s’agissait pas dereprésentantsdel’espècehumaine.Croquisprovenantdel’affidavitdeGlennDennisUntémoignagedesecondemainestfourniparMaryKathrynGoode,fillede«Pappy»Henderson.Iln’estpastrèsdétaillémaisrecoupelesautres.Ilfutsignéle14août1991:Mon père était Oliver W. Henderson. Pendant mon enfance, il nousarrivaitsouventdepasserlasoiréeàregarderlesétoiles.Unefois,jeluiai demandé ce qu’il cherchait. Il me dit: «Je cherche des soucoupesvolantes.Ellessontréelles,tusais.»En1981,pendantunevisitechezmesparents,monpèrememontraunarticle de journal décrivant l’écrasement au sol d’un objet volant non-identifiéetlarécupérationdecorpsétrangers[àlaTerre]prèsdeRoswellauNouveau-Mexique. Ilm’a dit qu’il avait vu le vaisseau détruit et lescorpsdécritsdanscetarticle,etqu’ilavaittransportélesdébrisdanssonavionversl’Ohio.Ildécrivitles«étrangers»commeétantpetitsetpâles,avecdesyeuxenamandeetdegrosses têtes. Il dit qu’ilsavaientuneapparence humanoïdemais qu’ils étaient différents de nous. Il pensaitqu’ilyavaittroiscadavres.Il me dit que le sujet avait été top secret et qu’il lui était interdit d’en

discuteravecquiquecesoit,maisqu’ilconsidéraitavoirledroitdem’enparlerdanslamesureoùtoutavaitétépubliédansunjournal.Ladisparitiondel’aéronefetdusurvivantLes seuls témoignages concernant ces événements, sur la baseaérienne de Roswell, proviennent des gardes, des officiers et dequelquesemployésadministratifscivils.Rien pour l’instant ne permet de savoir comment ou vers quelledestination l’aéronef endommagé fut initialement transporté. Letémoignage de Robert E. Smith, un aviateur de la première «unité detransport»deRoswell,confirme l’importancedesdébris récupéréset laparticipation de «Pappy »Henderson à leur transport. Il décrit le plusgrandmorceauqu’ilaitmanipulécommeayantunelongueurdeprèsdeseptmètres.DenombreusescaissesfurentchargéesàborddeplusieursavionscargoC-54et lesopérationsdemanutentionprirententresixethuitheures.Cetémoinnecroitpas,pourplusieursraisons,àl’explicationd’un accident survenuà un avion,mêmeexpérimental. Il a brièvementtouché un morceau d’une substance inconnue qui reprenait sa formeinitiale après avoir été froissée ; il se souvient avoir rempli plusieurscaisses de terre récupérée sur les lieux du sinistre ; les restes d’uneépaved’avion,encasd’accident,n’étaient jamais transportésparavionversunedestinationinconnuemaistoutsimplementjetésaurebus.Deplus,RobertSmithavait notédes convoisde camionsarrivant à labase et de curieux « inspecteurs » en civil qui montraient des cartesd’identiténon-militaires,d’un type inconnu,quand ilsétaientarrêtésparune sentinelle. Il apporte un élément nouveau, le fait que la baseaérienne de Wright était en chantier et partiellement fermée en juillet1947.IlpensaitqueladestinationlaplussûrepourlesmatériauxauraitétélesinstallationsduManhattanProjectàLosAlamos.Cen’estqu’unesupposition.Aucuntémoignagesérieuxnepermetdesavoirdansquellesconditionset par qui le survivant, s’il a jamais été autre chosequ’un fantôme, futhébergé.Sonhypothétiquesurviedura-t-ellequelquesheures,quelquesjoursouquelquesmois?Fut-ilrenduàsessemblablesouretenucommeotage?Nul, à vrai dire, ne le sait et lesbruitsqui courentà sonsujetn’ontpourl’instantaucunebasesérieuse.Plusieurstémoignagessupplémentairesfontétatd’unêtrevivant.Àdeux

reprises,aucoursdel’émissiondeChannel4,destémoinsconfirmerontsonexistence.La filledeDanDwyeraffirma:«L’und’euxétaitencorevivant etmarhait« There was one that was still alive and was walkingaround.»PhyllisMacGuire, filledushérifWilcox,déclaraquesamèreluiavaitsouventparlédecorpsetd’unsurvivant{37}.

5LessuitesdeRoswell(1947-1948)Desévénementsaussi importantsque les récupérationseffectuéesparl’arméedanslarégiondeRoswellontnécessairementlaissédestraces.Leseulmoyendelesoccultercomplètementauraitétéd’enterrerdansledésertl’épavedécouverteainsiquetouslesdébrisetdefairedisparaîtretous les témoins. Cette solution radicale n’a pas été celle que lesresponsables ont choisie, pour au moins une excellente raison : ilsespéraient retirer des études de ce véhicule et des matériaux quiauraient dû le composer des connaissances originales qui leurpermettraient d’atteindre, sans coup férir, une supériorité technologiqueabsoluesurlerestedumonde.Certains éléments ont étémasqués depuis près d’un demi-siècle pourdesraisonsqu’ilestpossibled’imaginer.Lagrandedifficultévientdecequedenombreuxdocumentssemblents’êtrevolatilisés,lorsmêmequ’ilsétaientmentionnésparexempledanscertainesarchives.L’inactionduFBIA priori, le FBI ou les autorités aéronautiques civiles étaient aussicompétentsquelesmilitairespours’occuperd’unecatastrophesurvenueàunaéronefd’origine indéterminée.Qu’il n’aitpasété immatriculéauxUSA ne changeait rien à l’affaire. Si une activité d’espionnage étaitsuspectée,leFBIétaitcompétentdepleindroit.Quel’arméeaitdamélepion au Département de la Justice posait au pire un problème decompétence.Ilpouvaitêtrerésoluàl’amiablecarlaséparationdestroispouvoirs, en principe mieux garantie aux États-Unis qu’en France, nechangerienaufaitquelepouvoirjudiciaire,lelégislatifetl’exécutifsonttousdescomposantesd’unmêmegouvernement.Le désengagement apparent du FBI du problème causé par denombreux rapports concernant les ovnis tient en une phrasemalheureuseetentroisdocuments.Le19septembre,HarryKimball,agentspécial,prévientsondirecteur,leredoutable Edgar Hoover, d’une maladresse d’un responsable durenseignementmilitairequisouhaiteraitqueleBureaufédéralparticipeàla collecte des informations concernant les « disques volants » maisseulement de ceux qui sont des erreurs flagrantes d’appréciation. Sa

lettrecontientlaphrasesuivante:«LesservicesduFBIserontretenuspour rechercher tout ce qui s’avère être, dans de nombreux cas, descouverclesdepoubelles,deslunettesdecabinetetautresdétritus.»Iln’enfallaitpaspluspourprovoquerlesfoudresdudirecteurdel’agencefédérale.Dans une réponse cinglante, envoyée le 27 septembre 1947,au général GeorgeMcDonald, chef adjoint d’état-major de PAir, EdgarHoover annonce à son correspondant qu’il interdit à ses agents degaspillerleurtempsàlapoursuitedesobjetsenquestion.Le dernier document est un ordre formel envoyé à tous les agentsrégionaux.Ilestbrutal:Disques volants - Effet immédiat. Le Bureau a interrompu toutes sesactivitésd’investigation tellesqu’ellesétaientdéfiniesdans lasectionBdubulletinofficielduBureau[..]endatedu30juillet1947.L’enchaînement de cet échange de correspondance semble, à laréflexion, assez peu convaincant. S’il avait voulu continuer à faireparticiper le Bureau fédéral d’enquêtes à la collecte des donnéesconcernantles«disquesvolants»,toutlaisseàpenserqu’EdgarHooverauraitdemandéetobtenudesexcuses.Ilavaitdisposéauminimumd’unmois et demi, entre la fin juillet et la mi-septembre, pour réfléchir auxdifficiles problèmes que n’allaient pasmanquer de poser les intrusionsaériennes«étrangères».Si l’onyajoute ladécision,peut-être illégalemais inévitable, prise par le Président et ses conseillers de verrouillerl’ensemble du sujet vis-à-vis du public, le directeur dut percevoirclairement qu’il n’avait rien à gagner en s’engageant dans ce domaineparticulièrementdifficile.L’implicationdel’AirMatérielCommandSi, pour des raisons de sécurité, le Président en exercice a préférélaisser à l’armée le soin de protéger le pactole qu’elle avait récupéré,c’est probablement à des établissements de recherche de haut niveauscientifiqueque l’étudeaété finalementconfiée.Les témoignagesdéjàétudiés montrent clairement que les laboratoires d’aéronautique deWright-Patterson ont été mis à contribution. Malgré leur maîtrise enaéronautique, ils n’ont certainement pas été les seuls. Les centres derecherchesecretsdeLosAlamos,deSandiaàAlbuquerquemaisaussicelui de Brook-haven ont pu participer à des études ponctuelles de

certaines parties de l’engin récupéré. Les services du renseignementscientifique,leG-2del’armée,laCIAetlesplushautsresponsablesdela sécurité des États-Unis ont toujours, comme le démontrent desdocuments écrits qui seront présentés, participé à la collecte desinformationsetàleurprotection.L’ouvrage du capitaineEdwardRuppelt{38}, premier directeur du «projetBlue Book{39}», mentionne l’intense activité qui régnait sur la base deWright-Patterson,dèslemoisdejuillet1947.Ilécritpage22:Vers la fin juillet 1947, le couvercle de la sécurité militaire étaitsolidementfermésurcequiconcernaitlesovnis.Lesraresmembresdela presse qui osaient demander ce que l’Air Force faisait à ce sujetrecevaient le même traitement que celui auquel vous auriez droitaujourd’hui [en1955]sivousdemandiez lenombredesengins thermo-nucléaires stockés dans les arsenaux des États-Unis. Personne, endehorsdequelquesofficierssupérieursvenantduPentagone,nepouvaitsavoir ce que faisaient ou pensaient les gens de l’Air TechnicalIntelligenceCenter{40}, enfermés dans leurs baraquements préfabriquésentourésdebarbelés.Les rapports décrivant des engins aériens inconnus devaient recevoirtoute leur attention car certains provenaient d’observateursprofessionnels,pilotesdechasse,contrôleursaériensetradaristes.Commencée en avril 1947, une véritable « vague » d’observationsatteignit des proportions inquiétantes au milieu de l’été. Elle allaitconnaîtreunepublicitémalvenuequandl’expression«soucoupevolante»futinventéeparlapresse,àlasuitedelarencontreinattenduevécueparunhommed’affaires,KennethArnold,auxcommandesdesonavionprivé.Ilavaitvudesenginsquiressemblaientàdesdisqueséchancrésou à des ailes volantes en forme de croissant.C’est leur déplacementrapide et bizarre qu’il avait comparé aux ricochets d’une soucoupe surunesurfaced’eau.Quoiqu’ilensoit,cetteexpressionallaitpermettrederidiculiser aux yeux du public un sujet qui risquait fort de provoquer lapaniques’ilserévélaitréel.Lepremierrésultattangibledeseffortdel’ATICfutuneétudefondéesurdes observations réalisées par du personnel militaire. Elle est connuegrâceàunmémorandumadressé le23septembre1947par legénéralNathanTwining,commandantl’AirMatérielCommand,àsonsupérieurle

général Schulgen. Cette synthèse concernant les «disques volants{41}»esttombéedansledomainepublicdepuis1969.Cedocumentestd’uneimportanceconsidérable,nonseulementparsesconclusionsmaisaussiparsesrecommandations.Dèssonsecondparagraphe,ilaffirmequelephénomènedécritn’estniunefictionnilerésultatd’hallucinations,maisbienréeletqu’ilexistedesobjetsaériensayantàpeuprès la formededisquesetdesdimensionscomparables à celles des avions de l’époque ! Il précise que lesperformances de ces engins, en particulier une extrêmemaniabilité etdes taux de montée exceptionnels, s’accompagnent d’une capacitéd’évasionquanddesappareilsaméricainslesapprochent.Cen’estpastout.Ladescriptiondecesmystérieuxaéronefsestprécise.Ils ont une apparencemétallique, leur forme générale est circulaire ouelliptique, à fond plat, ils ne laissent derrière eux aucune trace de gazd’échappement ou de traînées de condensation, leurs vitesses sont leplussouventsupérieuresàcinqcentcinquantekilomètresàl’heure(300nœuds) et ils évoluent, sauf en trois occasions, dans le plus completsilence. Pour clore ce catalogue, il leur arrive de se déplacer enformation«bientenue»detroisàneufsappareils.Cettesynthèseestencoretroppeuconnuealorsqu’elleaétépubliéeilyaplusdevingt-cinqansetqu’ellereprésentel’opinionprofessionnelledespécialistesde l’aéronautique.Poureux les«disquesvolants»étaientbien réels. Les documents qui étayent leur conviction ont été, pourcertains,divulguésdepuisdesdécennies.Sans fournir à proprement parler une preuve des récupérations deRoswell, les recommandations faites à la fin du texte sembleraientquelque peu exagérées si elles n’étaient fondées que sur de simplesobservations, même confirmées, pour certaines d’entre elles, par desradarsmilitaires. Les renseignementsdont disposait le généralTwiningdevaientêtresuffisammentprobantspuisqu’ildemandequedesdossierscomplets concernant les disques volants soient transmis aux servicessuivants : l’armée de terre et la marine nationale, la Commission del’énergie atomique, la Commission nationale de recherche et dedéveloppement{42}, le conseil scientifique de l’Air Force, la NACA,administrationde l’aéronautiquecivile, l’organisationRANDet laNEPA,organismederecherchesurlapropulsionatomiquedesavions.

De plus, le général Twining voudrait que les commentaires et lesrecommandationsdesdifférentsorganismes luisoientenvoyésdansundélaidequinzejoursetque,parlasuite,desrapportsdétaillésluisoientexpédiés chaque mois au fur et à mesure de l’avancement desinvestigations. Ce texte de deux pages communique une impressiond’urgencequifriselapanique.Lefaitquesonrédacteur,loind’avoirétésanctionnépourexcèsd’imagination,soitdevenuàbrèveéchéancechefd’état-major de l’armée de l’air confirmerait, s’il en était besoin,l’importanceetl’exactitudedesconclusionsdesonauteur.Ce document ne doit pas être considéré comme la totalité desconnaissances du général Twining en lamatière, ni, probablement, decertainsdesesdestinataires.Sonniveaudeclassification,SECRET,estrelativementbas.Ilautorisaittoutofficieràenprendreconnaissance.Deplus,s’ilaétédéclassifiépourêtre jointàun rapportofficieldestinéaupublic,c’estqu’ilnerévélaitpascequel’onvoulaitàtoutprixdissimuler,c’est-à-direlarécupérationparl’arméed’undesenginsobservés.Finalement,laseuleréactionofficielleconnuedupublicseralacréation,le30décembre1947, duprojetSign, unorganismechargéd’étudier «lesobservationset lesphénomènesatmosphériquesquipourraientêtresupposésconstituerundangerpourlasécuriténationale».Ce style alambiqué et prudent ne laisse pas présager des révélationstrèsspectaculaires.Ilestd’ailleurspréciséqu’uneprioritémoyenne(2A)est assignée à ce projet ainsi que la classification DIFFUSIONRESTREINTE.UneétudemenéeparG.E.Valley,conseillerscientifiquedePAirForce,dans le cadre de ce projet{43} confirme les conclusions du généralTwining. Ce membre du prestigieux Massachussett Institute ofTechnology précise la forme de certains appareils volants observés etquelques-unesdeleursparticularités.Cesélémentssontpourlaplupartdéjàconnus,mais leurconfirmationdansundocumentofficielduprojetSignn’estpassansintérêt.Les«objetsvolants»sontclassésentroisgroupes:Groupe1

Les rapports les plus nombreux indiquent l’observation diurne d’objetsmétalliquesenformededisquesdontlediamètreestapproximativementégal à dix fois leur épaisseur.Certaines indications suggèrent que leurcoupe pourrait ne pas être symétrique mais ressembler plutôt à unecoquilledetortue.Les rapports s’accordent sur le fait que ces objets sont capables degrandes vitesses et d’accélérations importantes ; ils sont souventobservésengroupe•,parfoisenformation.Illeurarriveaussid’osciller.Groupe2Lesecondensemblederapportsfaitétatdelumièresobservéesdenuit.Ellessont,ellesaussi,capablesdefortesvitessesetaccélérations.Ellessont plus rarement observées en groupe. Elles apparaissentgénéralementcommedesobjetslumineuxbiendéfinis.Groupe3Lesrapports[..]concernentdesobjetsquiressemblentàdiversessortesdefuséesassezsemblables,dansleplusgrandnombredecas,àdesV-2.Il est important de préciser que cette étude, de même que celle dugénéralTwining,n’arienàvoir,àpriori,avecles«soucoupesvolantes»dontparlent lesjournauxàsensationouquiconstituent l’essentieldelalittérature dite « ufologique », mais s’appuient sur des observationsmilitaires.Cesontdessynthèseseffectuéespardesspécialistesdurenseignementou des sciences physiques pour les services de la défense nationale.Leur qualité et leur rigueur sont indiscutables. Leurs conclusions sontdestinées aux chefs d’état-major et aux responsables de la sécuritéd’établissementsstratégiquescommel’AtomicEnergyCommission.Néanmoins,dansnombredecas, lesconclusionsdesufologuesou lesdescriptionsdes témoinscivilsconcordentparfaitementaveccellesdesspécialistes. Possédant des moyens de recherche limités, avec desformations techniques souvent insuffisantes mais avec beaucoup depatience, ces « amateurs » ont réussi à produire, parfois très tôt, desouvragesdequalité.Danscedomaine,plusieurs journalistesd’enquêteont permis au public américain, dès le début des années soixante, deprendreconsciencedel’ampleurduproblèmeposéparlesovnis.

6PremièresdifficultésDès1948, lesresponsablesde ladéfensedesEtats-Unisseretrouventdans une situation inextricable. En décidant de cacher au public unesituation qu’ils nemaîtrisaient pas, ils se sont imprudemment engagésdansunesortedepiègeinfernal.Ilsavaient,bienentendu,lesmeilleuresjustifications du monde. La découverte d’une technologie inconnue,exotiqueausensfortduterme,leurpermettaitd’espérerdesretombéesscientifiquesetmilitairesimportantes.Ilétaitraisonnabledecomptersurladécouvertedeprocédésoriginauxdepropulsionetdesustentationquileur permettraient peut-être un jour de combler le retard évident del’aéronautique«made inUSA»surcelledesvisiteurs.D’autrepart, lesecretleplusabsolus’imposaitpouréviterunelevéedeboucliersdelapartdurestedumonde,alliésetennemispotentielsconfondus,anxieuxd’avoiraccèsaupactole.Même si l’épave retrouvée était d’origine « extraterrestre », lacatastrophe aérienne de Roswell pouvait avoir été accidentelle. Unvéhiculeétranger,depassagedanslesystèmesolaire,pouvaitavoirétévictimed’unepanneous’êtreperdudansl’immensitédel’espaceavantdes’écrasersurTerre.Lavagued’observationsde1947rendaitintenablecescénariorassurant.Succédant à celle de 1946, elle prouvait que le vaisseau découvertn’était pas seul. Ses « compagnons » n’étaient que trop visibles etdonnaient lieu journellementàdestémoignagescivils.Trèsrapidement,l’augmentation de rapports inexplicables, provenant des basesatomiquesetstratégiquesdusud-ouestdesÉtats-Unis,allaitdonnerunedimensionnouvelleauproblème.Ilfallaitbienconclurequelesvisiteursconnaissaientl’existencedesbasesderecherchelesmieuxdissimuléeset cette découverte avait de quoi inquiéter les responsables de ladéfensenationale.Certes, lesincursionsétrangesnes’accompagnaientd’aucuneactionagressive,maispourcombiendetemps?L’invasion, pacifique tant qu’elle s’était déroulée en Scandinavie puisprès de la Méditerranée, changeait de signification en paraissants’intéresser aux activités américaines dans le domaine nucléaire. LechoixdeRoswell,parexemple,pouvait-ilsérieusementavoirétéuneffetdu hasard ? Cette base abritait l’escadre de bombardement qui avaitpulvérisé successivement Hiroshima et Nagasaki, celle qui venait en

1946 de participer aux essais nucléaires deBikini et qui possédait lesseules bombes atomiques opérationnelles au monde ainsi que desvecteurs capables de les délivrer à peu près n’importe où sur notreplanète. Aucun stratège n’aurait accepté de croire à une telleaccumulationdecoïncidences.GrâceàladéclassificationparleFBId’unepartiedesesarchives,ilestpossible aujourd’hui de reconstituer le dilemmeauquel se sont trouvésconfrontéslesspécialistesdeladéfensenationaledesUSA.Unrapportdequarante-troispages,destinéauxresponsablesdurenseignementetdelaprotectiondesinstallationsdelaCommissionàl’énergieatomique,détaille les apparitions d’aéronefs non-conventionnels sur quatre sitesstratégiques et sur la base aérienne de Roswell, de 1947 à 1950.D’autres installations, comme Oak Ridge où la production d’uraniumenrichibattaitsonplein,étaientsurvoléespardesenginssemblables.SiladissimulationdesrécupérationsduNouveau-Mexiquen’avaitpaseulieu, une étude mondiale de ces faits aurait peut-être été concevable.N’ayantrienàcacher,lesÉtats-Unisauraientpudéciderqueleproblèmeconcernaitlemondeentieretquel’OrganisationdesNations-Uniesallaittrouver,danscettesituationimprévue,l’occasiondefairesespreuves.Laprudence,uneévidentevolontédesuprématiemondiale,outouteautreraison,semblentavoirfaitécartercettesolution.Certainesconséquencesfurentimmédiates.Lemaintien d’un très haut niveau de secret imposa un cloisonnementradical de l’information. En dehors d’un «noyau dur» aussi réduit quepossible, nul ne devait connaître la vérité sur Roswell, pas plus lesofficiersdu renseignementque laplupartdesgénéraux.Le«besoindesavoir » s’étendait sans aucun doute à un certain nombre descientifiques, mais les informations qui leur étaient communiquéespouvaientsans inconvénient rester limitées. Ilestparfaitementpossibled’étudier une cellule ou d’analyser un échantillon sans savoir d’où ilsproviennent.IlestàpeuprèscertainquelesmembresinitiauxduConseilnationaldesécurité, ledirecteurde laCIAetbienentendu lePrésidentTruman et ses conseillers militaires immédiats devaient connaîtrel’indicible secret. Le général Twining et quelques pontifes de l’AtomicEnergy Commission comme Teller, peut-être Oppenheimer et Condon,

devaient être dans la confidence. Vannevar Bush, président du JointResearch and Development Board, était nécessairement impliqué.L’identitédetouslesautresdemeureaustadedesconjectures.Lesconséquencesd’untelsecretsurlefonctionnementdesservicesdurenseignement et sur les prévisions stratégiques à long terme ont étécertainement considérables. On ne néglige pas impunément uneinconnue de cette importance sans obérer gravement la valeur desrésultats. En tout cas, si le Président Truman avait eu la moindretentationdedominationmondiale,ilauraitcertainementdûlaréviseràlabaisse. Tout projet inconsédéré risquait de provoquer une réactionimprévue des visiteurs. Ils pouvaient fort bien descendre à très bassealtitudeau-dessusdesprincipalescapitalesdumondeouseposersurlebâtimentdesNations-UniesàNewYorkafindeprésenterleurslettresdecréance.Enoutre,ilsavaientcertainementlesmoyensd’utiliserlaforcesilapersuasionéchouait.LesconclusionsinterditesUn exemple de dysfonctionnement des services du renseignement,provoquépar lecompartimentagede l’information,estbienconnu. Ilseproduisit au sein même de l’Air Technical Intelligence Center et ilconfirmeenpartiecequiprécède.Desanalystesquiavaientenchargeledossierdesobservationsde«disquesvolants»etautres«aéronefsnon-conventionnels », comme les désignaient les documents de cetteépoque, décidèrent qu’ils avaient assez d’éléments pour effectuer unesynthèse.Leurraisonnementétaitrigoureusement identiqueàceluiqueferaitn’importequellepersonnesensée.Puisquelamatérialitédesenginsobservésétaitétablie,enparticulierpardesobservationsvisuellesconfirméespardesradars,maisaussipardescalculs permettant d’établir des corrélations et de démontrer que lesphénomènes incriminés n’étaient jamais aléatoires, trois possibilitésexistaiententhéorie:- Les engins pouvaient être des prototypes secrets américains, maiscette éventualité improbable n’en était pas une pour les services dePATICquiconnaissaienttouslesprojetsencours.-Ilsauraientpu,enprincipe,êtredesarmessecrètesmisesaupointpardes ingénieurs allemands faits prisonniers par l’Union soviétique.Cependant, les évaluations des services du renseignement opérant en

Russie montraient à l’évidence que ce pays avait un important retardtechnologiqueetindustriel.-Aucunautrecandidatterrestren’étantsurlesrangs, l’hypothèsed’uneinterventionextraterrestreétaitlaseuleenvisageable.Ces officiers rédigèrent un rapport en ce sens et le transmirent par lavoiehiérarchique.LecapitaineRuppeltdécritl’affaireencestermes:[..]Lesgensde l’ATICdécidèrentque lemomentétait venude rédigerune « estimation de la situation ». La situation était les ovnis (sic),l’estimation qu’ils étaient extraterrestres. C’était un document plutôtépais, relié d’une couverture noire, imprimé sur du papier de formatstandard.EstampilléssurledevantsetrouvaientlesmotsTOPSECRET.Il contenait l’analyse des cas dont je vous ai parlé et de beaucoupd’autres similaires. Tous les rapports émanaient de scientifiques, depilotes et d’observateurs également crédibles et chacun était de lacatégorieinconnu.Le rapportCondon, dans sapartie historique{44}, affirme que le généralHoytVandenberg,chefd’état-major,doncmembreduConseilnationaldesécurité et faisant nécessairement partie du petit groupe des initiés,refusa lesconclusionsdesespropresexperts. Ilordonna ladestructiondetouslesexemplairesdurapportetfitsavoirquelathèseextraterrestreétaitinacceptablecarsesauteursn’apportaientpaslapreuvematérielledeleursaffirmations!Pourmieuxmarquerlechangementdepolitique,leprojetSigndisparutetcédalaplaceauprojetGrudge,unmotquisignifierancœuretrancuneàlafois.Créé par une décision du 11 février 1949, le nouveau projet semblaitdestinéàenterrerdéfinitivementlesujetdesovnis.Lesincursionssurlesinstallations de recherche continuaient,mais l’état-major espérait peut-êtrequecetaspectinévitableduproblème,s’ilsecantonnaitàdeszonesinterditesaupublic,pouvaitêtretenusecret.Ilestpossibled’imagineruneautreraisonàcechangementdepolitique.Le30janvier1949,unenginétaitapparuà17heures54au-dessusd’ElPaso(Texas)oùilavaitétéobservéparenvirondeuxcentspersonnes.À17heures55,unautreengin,oulemême,étaitvuàRoswell(Nouveau-Mexique)paraumoinsdeuxcentspersonnes.Ilsedéplaçaitd’ouesten

estàl’altitudede600mètres(deuxmillepieds).À18heures,ilétaitau-dessus d’Alamogordo, où plusieurs centaines de personnes purentobserversonpassagedunordausud.Ledocument,de1950,n’estpasen assez bon état pour que l’altitude ou les autres caractéristiques decettedernièreobservationsoientlisibles.Cetteparade,s’ils’agissaitbiendecela,avaitétéobservéepardetropnombreux témoins et avait pu provoquer chez les responsables unréflexe de dissimulation à tout prix d’une situation potentiellementexplosive.Un rapportduFBI, transmis le31 janvier1949audirecteurpar l’agentspécial en poste à San Antonio (Texas), se réfère à une conférencehebdomadaireàlaquelleparticipaient lesreprésentantsdesservicesderenseignementdel’armée,leG-2,delamarine,del’AirForceetduFBI.Lesofficiersde renseignementde la IVearméeavaientabordé lesujetdes«aéronefsnon-identifiés»ou«phénomènesaériensnon-identifiés»connussouslesnomsde«boulesdefeu»ou«disquesvolants».Cedocumentpréciseque«cesujetestconsidérécommeTopSecretparlesofficiersderenseignementdel’arméedeterreetdel’AirForce».Ledernierparagrapheestleplussignificatif:Ces deux derniers mois, divers phénomènes inexpliqués ont étéobservésàproximitéde l’installationde l’AEC{45}àLosAlamos,oùcesphénomènessemblentàprésentseconcentrer.Les5,6,7,8,11,13,14,20et25décembre1948,desobservationsontétéfaitespardesagentsspéciauxde /OfficeofSpécial Investigation{46},despilotesde ligne,despilotesmilitaires, des inspecteurs de la sécurité de LosAlamos et descitoyens privés. Le 6 janvier, un objet similaire a été observé dans lamêmerégion.L’inquiétudeofficielleestparfaitementcompréhensibleet facileàétablir.Un mémorandum est publié par le directeur du renseignement auquartiergénéralde l’USAirForce, le15 février1949. Il concerne les«aéronefsnon-conventionnels»etremplacedeuxdocumentsde l’arméequiétaientenvigueurprécédemment{47}.L’Air Intelligence Requirements Mémorandum numéro 4 énonce lesprocédures à suivre pour transmettre les rapports concernant lesmystérieuxenginsvolants.

Nousavons là le premier exempled’un règlement interneà l’Air Forcequiconcernespécifiquement lacollected’informationssur lesappareilsinconnus observés sélectivement dans le voisinage des zones derecherche atomique. Ce ne sera pas le dernier mais, en 1949, lesautorités hésitent visiblement à promulguer des textes qui démontrentexactement le contraire de ce qu’elles affirment publiquement. Cettepremièreversionseraréservéeauxcommandantsdesrégionsmilitairesmaisn’atteindrapasleséchelonsinférieurs.La suivante, accompagnée d’une lettre adressée à Edgar Hoover, estplusconciseetsadiffusionplusrestreinteencore.Signéeparledirecteurdurenseignementdel’AirForce,lemajor-généralCabell,ellenecompteque six destinataires : les directeurs du renseignement de l’armée deterre,delamarineetdesgardes-côtes,l’assistantdusecrétaired’Étatàlarecherchescientifiqueetaurenseignement,ledirecteurduFBIetceluidelaCIA.Personned’autre!Cesdeuxréglementationssontenfaitdesprojetsquidéboucheront,troisans plus tard, sur un ensemble juridique complet. Celui-ci s’appliquaitencore à l’ensemble des forces armées et à certains civils en janvier1994{48}.En1950,seulslesplushautséchelonsdurenseignementmilitaireetleschefsd’états-majorsyontaccès{49}.Est-il possible de conclure, contrairement à ce que pensaient lespremiers scientifiques consultés, que le déchiffrage de l’épave et desdébrisserévélaitbeaucoupplusarduqueprévu?Lasciencemodernen’estenaucunemanièreachevée.Lesmoyens techniquesréduitsdontdispose l’humanité, principalement en astronautique, ne permettentmêmepasdequitterlesystèmesolaire.Lesraressondesquitententdele faire, comme Galilée, emploient un système trop long et tropcompliqué pour être utilisable par des explorateurs humains. Mais laphysique n’a qu’un peu plus de trois siècles et ni Pascal, ni Lavoisier,n’auraient pu comprendre, à leur époque, le fonctionnement d’untransistoroud’unecalculette.Reconstitueretmaîtriserune technologiequirisqued’avoiruneavanceconsidérablesurlanôtrepeuts’avérertrèsdifficile.Quoiqu’ilensoit,en1950,troisansaprèslesrécupérationsdeRoswell,

lesrèglementssecretsquiontétéprésentésmontrentdeuxpoints : lesspécialistesmanifestaientunbesoind’ensavoirplussurlesdescriptionset les performances des engins en question et l’étude des élémentsobtenusprèsdeRoswellnedonnaitpaslesrésultatsescomptés.Ce raisonnement simple est confirmé par le rapport d’un scientifiquecanadien,envoyédeWashingtonDCàsondirecteur.LerapportdeWilburSmithLe Dr Smith était un spécialiste du magnétisme qui travaillait pour legouvernementcanadien.Ilsemblebienqu’ilparticipaitaussiàunprojetdiscretd’étudedesovnis.Lors de sa rencontre à l’ambassade du Canada avec un scientifiqueayant des activités dans le domaine de la défense nationale, WilburSmith,aprèsavoirévoquésespropresrecherchesthéoriques,interrogeasonvis-à-vissur lesujet trèsà lamodedes«soucoupesvolantes»etsur un livre très controversé qui parlait de l’écrasement sur le solaméricain d’un de ces engins. Les réponses à ses questions, qui sontreprisesdanssonrapport,sontsurprenantes:-CesujetareçulaplushauteclassificationdelapartdugouvernementdesÉtats-Unis,d’unniveausupérieuràceluidelabombeàhydrogène.-Les«soucoupesvolantes»existent.-LeurmodusoperandiestinconnumaisuneffortimportantestpoursuiviparunpetitgroupedirigéparleDrVannevarBush.-L’ensembledusujetestconsidéréparlesautoritésaméricainescommeétantdelaplusextrêmeimportance.Lapersévéranced’unchercheuraméricain,WilliamSteinman,apermisderetrouverdans le journalpersonnelmanuscritdeW.Smith{50} lenomduscientifiqueaméricainqu’il avait interrogé. Il s’agit duDrSarbacher,anciendirecteurduWashington InstituteofTechnology.Dansune lettredu 29 novembre 1983, ce dernier devait confirmer la substance dessouvenirs de son interlocuteur en ajoutant quelques détails inédits. Ilmentionneaussilepeuderésultats,en1950,desétudesmenéesparlegroupequedirigeaitVannevarBush.À la question du principe de fonctionnement des disques, la seule

réponseavaitété:«Nousn’avonspasétécapablesdereproduireleursperformances.»Encequiconcernait leurorigine :«Toutcequenoussavons,c’estquenousnelesavonspasfabriquésnous-mêmesetqu’ilest trèsprobablequeleuroriginenesoitpasterrestre.»Finalement, leprofesseur Sarbacher avait affirmé que le sujet était classifié « deuxpointsplushaut»que labombeàhydrogèneetqu’àcettedate ilavaitsans doute reçu la plus haute classification jamais attribuée par legouvernementdesÉtats-Unis.Cettepartiedudossierpermetdeconclureàlaréalité,sinondeRoswell,dont le nom n’est pas prononcé, mais d’un nombre indéterminé derécupérations de véhicules «extraterrestres» et de corps non-humains.Dans sa réponse à William Steinman, le Dr Sarbacher précise quecertains des êtres découverts avaient une structure corporelle quirappelaitcelledesinsectes.Fautederecoupementsindiscutables,cettedernièreprécisiondoitêtrepriseavecunecertaineréserve.L’étudemenéeparLincolnLaPazL’étude du Dr LaPaz est un ensemble de quarante-trois pages d’uneimportanceconsidérable{51}. Elle couvre la période qui va de décembre1947 à mai 1950 et concerne en grande partie des rapportsd’observations choisis pour le nombre d’éléments qu’ils contiennent. Ilestpréciséque«parmilestémoinsdecesphénomènessetrouventdesscientifiques, des agents spéciaux, des pilotes de ligne, des pilotesmilitaires,desinspecteursdelasécuritédesinstallationsdeLosAlamosetdenombreusespersonnesdontlacompétencenepeutpasêtremiseendoute».Datée du 25 mai 1950, cette étude, destinée à l’état-major de la IVearmée et à divers spécialistes du renseignement, est à ce jour la pluscomplète qui ait été déclassifiée. Elle décrit et analyse deux cent neufcasdephénomènesanormauxoud’enginsvolants,observéspendantlapériode considérée au voisinage de bases de recherche atomique,d’installations militaires comme Camp Hood au Texas et du centred’essai de fusées de White Sands{52}. Le document est accompagnéd’unelettrerédigéeparlelieutenant-colonelDoyleRees,commandantle17e district de l’Office of Spécial Investigations, organisation durenseignement scientifique et technique de PUS Air Force. Elle est

destinée à son directeur, le général de brigade Joseph F. Caroll, etcontientplusieursinformationsimportantes.Dès le premier paragraphe, il est précisé que «la fréquence desphénomènes aériens inexpliqués dans la région du Nouveau-Mexiqueétait telle que l’organisation d’un plan de collecte des informations lesconcernantdevaitêtreentreprise».Touslesrapportsconcernésavaientété communiqués à l’Air Matériel Command, en application des AirIntelligence Requirements numéro 41, ainsi qu’à d’autres agencesmilitairesetgouvernementalesintéressées.Les qualifications exactes du Dr Lincoln LaPaz sont précisées par lasuite.Ilétaitàcetteépoquedirecteurdel’institutd’étudedesmétéoritesetchefdudépartementdemathématiquesetd’astronomieàl’universitéduNouveau-Mexique.Entantquemathématicien,ilavaitétéchargéderechercheaupolygoned’essaiduNouveau-Mexique,en1943et1944.Ilavaitétéparlasuitedirecteurtechniquedesopérations,sectionanalyse,auquartiergénéraldelaIIeAirForcede1944à1945.Cesprécisionsnesontpas inutilescarellespermettentde restituer lestitresetlesqualificationsexactesdeLincolnLaPaz,quecertainsauteurs,maisaussiquelquesdocumentsdéclassifiés,fontpasserpourunsimplemétéorologiste{53}.Un autre passage donne une idée de la situation et restitue un peul’ambiancetenduequidevaitprésiderauxréunionsconsacréesàcesujet:Le17février1949,etdenouveaule14octobre1949,desconférencesont eu lieu à Los Alamos, Nouveau-Mexique, afin de discuter duphénomènedesboulesde feuvertes. Lesorganismessuivantsétaientreprésentés à ces réunions : la IVe armée, le service des armementsspéciaux des forces armées, l’université du Nouveau-Mexique, le FBI,l’Atomic Energy Commission, l’université de Californie, l’US Air ForceScientificandAdvisoryBoard, ladivisionde recherchegéophysiquedel’Air Matériel Command de l’US Air Force, et l’Office of SpécialInvestigations (IG)de l’USAirForce.Aucuneexplication logiquen’apuêtrefournie.Nousavonscependantconclu,d’unefaçongénérale,quelephénomèneétaitréeletqu’ildevraitêtreétudiéscientifiquement.

Ledernierparagrapheestparticulièrementinstructif:Cerésuméd’observationsdephénomènesaériensaétépréparédanslebutd’insistersurlefaitquecesmanifestationssesontproduitesdefaçoncontinuelle dans le ciel duNouveau-Mexiquependant les dix-huitmoisqui viennent de s’écouler et qu’elles se poursuivent. En outre, cesphénomènes ont lieu au voisinage d’installations militaires etgouvernementalessensibles.Ledocumentestdatédu25mai1950. Iladoncété rédigémoinsd’unmoisavantledébutdelaguerredeCorée.Latensioninternationaleestconsidérable car l’Union soviétique possède désormais la bombeatomique. La guerre froide se met en place et un climat d’incertituderègne au niveau de l’état-major. Des incursions incontrôlées d’enginsinconnus au-dessus des centres de recherche nucléaire du Nouveau-Mexique représentent, dans cette situationdangereuse, des faits d’uneexceptionnelle gravité dont l’état-major se passerait bien. Il importe entout cas de dissimuler coûte que coûte ces violations du territoire desÉtats-Unis,carl’imagequelePrésidentTrumanveutdonnerdesonpaysexcluttoutefaiblesse.LeFBIestintégré,qu’illeveuilleounon,dansledispositifmilitaire.Ilfaiten effet partie, depuis l’année précédente, de l’intelligence AdvisoryCommittee, qui est la plus haute instance de supervision durenseignement aux États-Unis{54}. Dans cette période de crise, sonappartenance au Département de la Justice n’a qu’une importancerelative. Cet organisme fédéral va devenir destinataire de certainesinformationssecrètes.Lesdocumentsconfidentielsquecetteagenceadéclassifiés,etquisontutilisés ici, proviennent de cette troisième composante dugouvernement{55}.L’interprétationqueleDr.LaPazdonnedesphénomènesqu’ilétudieestintéressante et prouve de surcroît qu’il n’est pas au courant de lasituation réelle et des découvertes faites à Roswell, à moins qu’il nepuisse pas les mentionner dans le document qu’il rédige. Sesconclusionsbizarressontparfaitementlogiques:Àmonavis,lespreuvesaccumuléesdémontrentsanslemoindredoutepossible que les boules de feu ayant fait l’objet des rapports

appartiennent à deux catégories distinctes. Celles de la premièrecatégorie(lamajorité)sontdeschutesdemétéoritesinhabituelles,maiscertainementpasimpossibles,endépitdeleurdimensionapparente,deleurvitesseetd’autrescaractéristiques;cellesde lasecondecatégorie(laminorité)sontdesmissiles téléguidésaméricainsenpérioded’essaiqui évoluent au voisinage des installations qu’ils sont destinés àdéfendre...L’idée que le premier groupe puisse être constitué de météoritesvéritablesestpeucrédible,malgré lesqualificationsdu rédacteur,car ildonne par ailleurs une liste de onze caractéristiques anormales quidémontrentexactementlecontraire.Lesecondgroupedécritenfaitdes« aéronefs non-conventionnels », tels que les documents secrets decette époque les présentent. Les détails des 209 observationsrépertoriéesdans lasuitedu rapportconfirmentcettehypothèse.LeDrLaPazestcertainementprudent,maisiln’estpasdupe.Ilprécisedanslasuitedesesconclusions:L’interprétation que je donnede la seconde catégorie est celle que j’aidéjàproposéeen réponseàuneobjectionsoulevéepar leDrTelleraucoursdesapremièreconférenceàLosAlamos, le17janvier1949.Ellen’apasétépriseausérieuxàcetteoccasionet jedoutequ’elle lesoitaujourd’hui...Je dois insister sur un seul autre point, c’est que, si jeme trompe enpensantquecesenginstéléguidésontpouroriginelesUSA,alorsilestcertainqu’uneétudeintensivesystématiquedecesobjetsnedevraitpasêtreretardéejusqu’audébutdelaprochaineannéeuniversitaire.Un bon nombre des interlocuteurs du Dr LaPaz devait savoir, sans lemoindre doute possible, que les aéronefs observés n’étaient pasd’origineaméricaine.Ilyavaitpeudechancepourqu’ilsaientétéconçusenUnionsoviétique.En effet, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et grâce à lamissionALSOSdirigéeparSamuelGoodsmit,lemythedelasupérioritéscientifique allemande s’était écroulé. Heidenberg n’avait même pasréussi à faire fonctionner un embryon de pile atomique alors que lesÉtats-Unis maîtrisaient la fabrication industrielle de l’uranium, duplutonium et possédaient deux modèles opérationnels de bombe

atomique. Les « armes secrètes allemandes » découvertes àPeenemünde,malgré leur originalité, n’avaient rien de scientifiquementnouveau.Les réussites soviétiques incontestables dans quelques domainestechnologiquesneleurauraientcertainementpaspermisdefaireévoluerà basse altitude des « missiles » aussi révolutionnaires que ceux quiétaient observés auNouveau-Mexique.Mêmeennégligeant les autresfacteurs,ladistanceétaitbeaucouptropconsidérable.LedocumentTOPSECRETORE32du9juin1950,«Estimationdeseffetsdelapossessiondebombesatomiquespar lesSovietssur lasécuritédesÉtats-Unis{56}»nementionnenullepart lapossibilitéque l’URSSpossèdeautrechoseque des bombardiers ou des sous-marins à long rayon d’action pouracheminerdesenginsnucléairesverslesUSA.Puisque les appareils qui survolaient les installations américaines nepouvaient pas avoir été mis en œuvre par l’Union soviétique, il étaitlogiqued’évoqueruneorigineétrangère,ausensfortduterme,c’est-à-direnon-humaineou,sil’onpréfère,«extraterrestre».Si lesmilitairesn’avaientrienrécupéréd’extraordinaireàRoswell, ilestcertain que les recommandations du Dr LaPaz auraient été suiviesd’effetsetqu’unprogrammed’étude«intensiveetsystématique»auraitété lancé. Il est aujourd’hui établi que jamais une étude globale duphénomènerelatéicin’aétépubliquemententreprise.Avecdetrèsraresexceptions,lesrecherchesscientifiquessérieuses,commecellequivientd’être évoquée, n’ont jamais été publiées et leur portée a toujours étéminimisée. Certains projets raisonnables, comme celui d’équiper lesinstallationsmilitaires sensibles de caméras automatiques équipées defiltres et de quelques instruments de mesure, comme desmagnétomètresetdescompteursGeiger,ont toujoursété refuséssansexplication.Cet ensemble d’éléments suggère fortement, à lui seul, que lesresponsables disposaient d’une source d’informations précises de bienmeilleure qualité que de simples témoignages. Ce raisonnement n’estpasnouveau.UnexempleancienapparaîtdansunautremémorandumduFBIintituléFlyingDiscsetdatédu19août1947.Danscedocument,unlieutenant-colonelseconfieàunagentspécialdela section de liaison du FBI avec les forces armées. Il manifeste les

doutes que provoquent les actions récentes de ses supérieurs et del’état-majorencequiconcerneles«objetsvolants».Onylit:LecolonelXaffirmaqu’il fondaitsonraisonnementsurcequisuit : il fitremarquer que, quand des objets volants avaient été observés au-dessus de la Suède, les « hauts gradés » du ministère de la Guerreavaient exercé une pression considérable sur les services durenseignement de l’Air Force pour qu’ils effectuent des recherches etrecueillentdesdonnées,afindepouvoiridentifierlesintrus.LecolonelXaffirmaque,aucontraire,alorsquenousavionsfaitdesrapportssurdesobjetsinconnussurvolantlesÉtats-Unis, les«hautsgradés»navaientmême pas semblé concernés... Il affirma que ce qui précède l’avaitamené à la conclusion que ces objets existaient bien et qu ’ily avaitquelqu’unaugouvernementquisavaittoutsureux.Lincoln LaPaz fondait sa conviction qu’une partie des engins observésétaientd’origineaméricainesurlemêmetypederaisonnement.L’étude conduitepar ce scientifiqueest d’une importance considérable.Tous lescasrépertoriésontétéchoisisparcequ’ilscomportaientassezd’élémentsprécisetqu’ilsavaientcommeoriginedestémoinsqualifiés.La caractéristique la plus inquiétante des observations est leurconcentration sur des sites atomiques. Les documents militairesactuellement déclassifiés montrent que, pendant la même période,l’usinedeséparationd’isotopesd’OakRidge,dans leTennessee, làoùsefabriquait l’uraniumenrichidesbombesnucléaires,recevait lemêmetypedevisitesquiprovoquaient lesmêmesréactionsd’inquiétudechezlesresponsables.La concentration sur les centres stratégiques{57} et dans leur proximitéimmédiate est impressionnante.Elle suffirait à écarter définitivement, àelleseule,touteexplicationrassurantefaisantappelàdesphénomènesnaturelsmal connus.Compte tenu de trois observations importantes{58}réalisées àRoswell, on peut se demander si les incursions observéesn’étaient pas le fait d’une intelligence qui connaissait la position descentres d’étude militaire les plus secrets et s’intéressait à tous lesaspectsdelarecherchenucléaireaméricaine.Étaienteneffetrégulièrementsurvoléspardesenginsaériensinconnus:- LosAlamoset ses laboratoiresoù lapremièrebombenucléaireavait

été mise au point par l’équipe de Robert Oppenheimer. Les étudespréliminaires de la bombe thermo-nucléaire s’y déroulaient pendant lapériodeconsidérée;- Oak Ridge où la production industrielle d’uranium enrichi augmentaitd’annéeenannée;- Sandia, près d’Albuquerque, où les ogives nucléaires et les bombesatomiquesétaientassemblées;-FortHood,auTexas,quiétaitlepremiercentredestockagedesogivesopérationnelles;- Roswell où était stationnée la seule escadre de bombardement aumondequiaitétédotéedel’armeatomique;- lepolygoned’essaisdeWhiteSands.Danssazonenord,se trouvaitTrinitySite,oùavaiteulieul’explosiondelapremièrebombeatomique.PlusauSud,WernervonBraunprocédaitàlamiseaupointdesfuturesfuséesballistiquesintercontinentales.Les implications stratégiques d’une telle situation étaient d’autant plusgravesquelesperformancesdesaéronefsinconnusétaient,àlafindesannées quarante, hors de portée des technologies humaines les plusperformantes. Des engins observés en vol stationnaire silencieuxaccéléraientensuitepouracquérirdesvitessessupérieuresàcelled’unaviondechasse, toujourssans lemoindrebruit.Desmobiles lumineuxétaientvusparfoisàfaibledistanceetàbassealtitude.Decefait,leursdimensionsapparentesétaientconsidérables.Unpoingfermé,uneballede tennis ouune tasseà café, tenusàbout debras, sont des imagessouventutilisées.Ellescorrespondent,engros,àunevoituredetourismeregardéeàunecinquantainedemètres!La plupart des caractéristiques notées dans les rapports sont encoreaujourd’hui impossiblesà réaliseravec lesmoyens techniques lesplusmodernes. Un disque léger, gonflé à l’hélium, pourrait probablementsimulerune«soucoupevolante»et impressionner les témoinspardeslumières adroitement placées. Il serait bien incapable de basculer surplacepuisd’accélérerassezvitepourdisparaîtreàl’horizonenquelquessecondes,letoutconfirméparuneobservationradar.La propulsionMHD, c’est-à-dire «magnétohydrodynamique », dont onparletant,neseraitprobablementpascapabledemaintenirundisqueen

volstationnaireàtrèsbassealtitudesanssouleverunénormenuagedepoussière. Cette forme de propulsion, dont la possibilité théorique estconnue depuis longtemps, ne viole pas le principe de la réaction. Elledevraitdoncaccélérerl’airambiantautourduvéhiculeetleprojeterverslesolpourassurerlasustentation,exactementcommedanslecasd’unefuséeoud’unhélicoptèrequandilsrésistentàl’attractionterrestre.Les prouesses techniques des «avions non-conventionnels» observésau-dessusdesbasesatomiquesduNouveau-Mexique,duTexasouduTennesseerendenttrèsimprobablelathèsed’uneconstructionterrestre,fut-elle inspirée par d’hypothétiques « armes secrètes » allemandes.Cette conviction devait s’accompagner, pour les responsables de ladéfenseen1950,d’unetotaleincapacitéàprévoircequevoulaientetcequ’allaientfaireceuxquilesmettaientenœuvre.Survenant après la vague d’observations de 1947, alors que lesspécialistes essayaient certainement encore de décrypter ce qu’ilsavaient trouvé au nord et au nord-ouest deRoswell, les incursions quiavaientlieuau-dessusdebasesmilitairessecrètesetdesvillesvoisinesétaient des plus inquiétantes et furent, très logiquement, cachées aupublic.Laréalitédeleurexistencen’étaitconnuequedequelquesinitiés,comme le confirment les listes de destinataires très restreintes sur lesdocumentsquiontétéprésentés.L’implication directe, dans le problème posé par les aéronefs non-conventionnels, d’un scientifique comme Edward Teller, « père de labombeàhydrogène»estdémontréepar le secondpassagecitépage72. D’autres noms apparaissent dans ce document : celui duDr F. N.Wyckoof, directeur de la recherche géophysique, celui du Dr TheodorvonKarman,directeurduconseilscientifiquedePAirForce,etceluid’unautre membre de cet organisme, le Dr Joseph Kaplan. Le Dr H. E.Landsberg, directeur exécutif du comité de géophysique, apparaît luiaussidans le textedu rapport{59}.Depar leur fonction,VannevarBush,président du Joint Research and Development Board, ainsi que le DrLloyd Berkner, secrétaire général de cet organisme, étaient forcémenteuxaussiaucourantdelasituation.Bien que la liaison entre ces manifestations et les récupérations deRoswell ne soit pas complètement établie, ces deux ensemblesd’événementsétaientdetouteévidenceliésauxactivitésdesÉtats-Unisdansledomainenucléaire.

Ilestfaciled’imaginer laperplexitédesautorités.C’est lasourcemêmede leur supériorité sur le reste du monde, largement illustrée parHiroshima,Nagasaki,lesessaisdeBikinietlamiseaupointdelabombeà hydrogène, qui semblait attirer l’attention d’une agence inconnue,disposant de moyens techniques extraordinaires. L’US Air Force serévélait bien incapable d’assurer la protection des installationsstratégiques situées aux États-Unis et la maîtrise de l’espace aériennational.Cettesituationsansprécédentdevaitêtreàtoutprixdissimulée,àlafoisaupublicetauxennemispotentielsdesÉtats-Unis.

7LaprotectiondusecretLes incursions d’aéronefs non-conventionnels ne se produisaient pastoutesdans les zones contrôléespar l’armée. Lesobservations civiles,après la vague de 1947, avaient diminué et n’avaient pas posé deproblèmemajeur;cependant,desgroupesplusoumoinsbienorganisésde citoyens inquiets désiraient aller au fond des choses. Par ailleurs,alors que les agences de presse censuraient d’elles-mêmes la plupartdes messages concernant les « soucoupes volantes », les journauxlocauxs’endonnaientà cœur joie.Certainsamateursorganisaientdesréseauxqui leurpermettaientdecollecter lesnouvellesconcernantcesphénomènes. Cet état de choses inquiétait fort justement lesresponsables.Lepublicrisquaiteneffetdeconstituerunetroisièmeforcequiauraitconsidérablementcompliquélaconfrontationdéjàdifficileentrelesmilitairesetlesvisiteurs.Les intrus et leurs aéronefs non-conventionnels semblaient disposer,quand ils le désiraient, d’une technologie furtive presque parfaite. Ilsétaientenparticuliercapablesd’apparaîtreetdedisparaîtresurplaceetce faitavaitétéplusieurs foisconfirmépar radar.Lecorollairedecetteremarqueestqueleursapparitionspubliquesétaientprobablement,dansla plupart des cas, délibérées. Le but véritable de certains carrouselsaériens,trèsbiendocumentés,ayanteudescentainesoudesmilliersdetémoins, pouvait être de faire connaître publiquement la réalité de leurprésence.Cetteostentationduphénomèneinquiétaitlesresponsablesetleur faisait craindre qu’une divulgation complète puisse intervenirinopinément.Le moyen le plus simple de diminuer le risque constitué par lesobservations faites ailleurs que sur des bases militaires était de lesexpliquer par des phénomènes naturels, des observations d’objetsastronomiques, météores ou planètes, ou de prototypes d’avions trèssecrets.Lesexplicationsdevaientsurtoutêtreprésentéesavecsérieux,par des autorités reconnues, scientifiques de préférence. De 1947 à1952, les déclarations officielles fournies par l’Air Force étaient encoreacceptées sans difficulté. Elles reprennent à peu près toutes lamêmeantienneetcherchentànoyerstatistiquement lesobservations lesplusintéressantesdansunemassed’erreursd’interprétation.Un parfait exemple en est le rapport officiel du projet Grudge{60}.

InitialementclasséSECRET,cedocumentestuneexcellenteillustrationdesaffirmations inexactesdont l’USAirForceabreuve lepublicdepuisprès d’un demi-siècle. Il contient cependant un élément surprenant :malgré un recours abusif aux «explications» d’origine astronomique{61},23%desrapportssontencoreclassés«inconnu».Envoicilapartielaplustypique:CONCLUSIONSETRECOMMANDATIONSA.Iln’existeaucunepreuvequelesobjetsdécritssoientlerésultatd’undéveloppementscientifiqueavancé ;etdece fait ilsneconstituentpasunemenace directe pour la sécurité nationale. En conséquence, il estrecommandé que l’ampleur des investigations et de l’étude des objetsvolants non-identifiés soit réduite. Le quartier général de l’AMCcontinuera à enquêter sur les rapports dans lesquels des applicationstechniquesréalistessontclairementindiquées...B. Toutes les preuves et leur analyse montrent que les rapportsconcernantlesobjetsvolantsnon-identifiéssontlerésultat:-d’uneinterprétationerronéededifférentsobjetsconventionnels;-d’uneformeatténuéed’hystériecollectiveetdeguerredesnerfs;-delafabricationindividuelledetelsrapportsdanslebutdetromperoud’obtenirunepublicitépersonnelle;-d’affabulationsdepersonnespsychopathes.C. Il est prouvé que la mise en œuvre programmée d’objets aérienssuffisamment inhabituels jointe à la diffusion de propagandepsychologique causerait une forme d’hystérie collective. L’utilisation decesméthodescontreunennemidonneraitdesrésultatsidentiques.L’entreprise de désinformation est engagée. Ce galimatias ditexactement le contraire de ce que révèlent les documents qui ont étéprésentés. Il affirme contre toute évidence, au paragraphe A, que lesobjets décrits ne sont pas le résultat d’un développement scientifiqueavancéetqu’ilsnemenacentpaslasécuriténationale.Cescontrevéritésfurent publiées au moment même où l’Air Intelligence Requirementnuméro4venaitd’êtrepromulgué.Le27décembre1949, l’AirForceallaitencoreunpeuplus loindans la

désinformationen faisantsavoirparsonbureaude relationspubliques,dansundocumentportantlamention«diffusionimmédiate{62}»,quel’AirForceinterrompaitsonprojet«soucoupesvolantes»:L’AirForceainterrompusonprojetspéciald’enquêteetd’évaluationdesrapportsde«soucoupesvolantes»sur labasede l’absencedepreuve(sic) montrant que ces observations soient autre chose que celles dephénomènesnaturels.L’abandondeceprojet,quiétaitmisenœuvreparl’AirForce,areçul’accorddesDépartementsdel’arméedeterreetdelamarine.[..]CeprojetavaitétéinitiéilyadeuxanssurlabaseaériennedeWright-Patterson,Ohio,auquartiergénéralde /AirMatérielCommand.Depuisjanvier 1948, quelque 375 incidents avaient fait l’objet de rapports etd’investigations. Des consultants scientifiques venant d’universités etd’autres agences gouvernementales (sic) assistaient les enquêteursspéciaux.L’Air Force a déclaré que la poursuite de ce projet ne se justifiait pasdanslamesureoùlesincidentsultérieurs[..]confirmentsimplementlesconclusionsdéjàtirées.Sixmoisplustard,le8septembre1950,lesdirecteursdurenseignementrecevaient la nouvelle version des procédures de collecte et detransmission d’informations sur les «aéronefs non-conventionnels{63}».Elle était destinée aux commandants des principales unitésopérationnellesdel’AirForceetauxattachésmilitairesdesambassades.Malgré les dénégations officielles, les observations se poursuivaient etnelaissaientpasderépitàl’arméedel’air.Changeantd’avisunefoisdeplus, elle devait publier le 3 avril 1952 cette piteuse mise au point,toujoursaveclamention«diffusionimmédiate»:L’Air Force n’a pas interrompu son étude des objets non-identifiés(popularisés sous le nom de « soucoupes volantes »). Il est vrai quecetteétuden’estplusunprojetspécialmaisaprisuncaractèregénéral(sic).Celasignifiequel’AirForceutiliselesvoieshiérarchiquesnormalespoureffectuerl’évaluationdecesobservations.Les plus grands efforts sont faits pour enquêter sur les observationsrapportéesàl’AirForce.Danslaplupartdescas, ilaétédémontréque

ces observations n’étaient que celles de ballons météo et dephénomènesnaturels...Lepublicdevaitcontinueràcroirequelesrapports,envoyésdebonnefoiaux bases aériennes les plus proches, étaient pris en considération etsoigneusementétudiés.Danslecascontraire,ilauraitfalluexpliquerauxtémoins pourquoi leurs observations, qui auraient été considéréescomme éléments de preuve valides dans un procès, étaient rejetéessansjustificationparlesmilitaires.Sous la pression de l’opinion, qui commençait à mettre en doute lesexplicationsofficiellesrassurantes,leprojetGrudge,pratiquementmisensommeil depuis 1949, allait renaître de ses cendres en changeant denom.LeprojetBlueBookBlue Book arriva à point nommé au tout début d’une énorme vagued’observations'quicommençaauprintempsde1952.Cetorganismefutcréé par l’Air Force Letter 200-5 du 29 avril 1952, peut-être à la suited’observations particulièrement inquiétantes. Les événements étudiésparLincolnLaPaz,s’étaientproduitsenmajoritéàproximitédebasesderecherchemilitaires. Ilsavaientcertainement incité les responsablesdelasécuritéàunevigilanceaccruedanstouslesdomaines.Augranddamdesautorités, lesenginsquiapparaissaient inopinémentsur les écrans radar et disparaissaient après quelques manœuvres «impossibles»,ouceuxquiétaientvusenpleinjourpardesdizainesdetémoins devenaient trop voyants. Les observations, faites par de tropnombreux civils, étaient reprises par les journaux locaux, difficiles àmuselerdiscrètement.Mêmegardéessecrètes,ces incursionsposaientun problème grave à la défense aérienne, car ils risquaient à toutmoment d’être confondus avec une formation de bombardierssoviétiques.IlestprobablequeBlueBookavaitsurtoutpour fonctionderassurer lepublicetdeluidonnerl’impressionquel’AirForce,considéréecommelagrande spécialiste du sujet, étudiait avec intérêt les éléments que lestémoinsluienvoyaient.Pourlaplusgrandepartied’entreeux,iln’enétaitrien.Toutd’abord, certains témoignagesétaient tellement imprécisqu’ilétait impossibled’en tirer lamoindredonnéeutile.D’autresétaientplus

fondésmaisBlueBook ne disposait pas desmoyens nécessaires à laréalisation d’enquêtes convenables. Bien entendu, les cas les plusintéressants parvenaient aux autorités habilitées, mais les témoins nerecevaientjamaislamoindreconfirmationenretour.L’ouvrageducapitaineRuppelt,déjàmentionné,fournitquelquesindicesintéressants;cependant, lechoixmêmedecepremierresponsableestsurprenant. Ses capacités personnelles et son talent d’organisateur nesont pas en cause, mais il était absent de l’US Air Force pendant lapériode cruciale de 1947 à 1950. Il était retourné à l’école, comme denombreuxsoldatsàlafindelaguerre,pourterminersesétudesgrâceau« GI Bill{64} Sa seule activité en dehors des cours, avait consisté enquelquesvolseffectuéscommenavigateurréserviste.Ilavaitobtenuundiplôme d’ingénieur mais ne connaissait rigoureusement rien auxproblèmesposésparlesovnis.Àsonretourdansl’armée,affectéàl’AirTechnicalIntelligenceCenter,àWright-Patterson, il avait rassemblé, à la demande du général Cabell,directeur des services de renseignement, une série de témoignagesanciens sur les «disques volants ». Le capitaine Ruppelt est-il naïf ouironiquequand ildéclare :«Comme j’avaiseffectué leclassementdesanciensrapportssurlesovnis,j’étaisl’expert(sic)etj’héritaidoncdujob.Ilreçut lenomde“ProjectBlueBook”et j’enfusresponsablejusqu’àlafindel’année1953.»Lenouveaudirecteurnedisposequededixhommespourétudier desmilliersderapportsanciens,effectuersurleterrain«plusieursdouzainesd’enquêtes » et classer chaque compte rendu envoyé à l’une desinnombrables bases aériennes des États-Unis par des témoins civils.Sonservicedoitencoregérer lesobservationsvisuelles transmisesparle Ground Observers Corps, qui complétait le maillage trop lâche desradarsde la défenseaérienne.BlueBookarrive tout justeà classer laplupartdesobservationsquiluiparviennentetàeffectuerdesétudessurquelques cas intéressants. Cet organisme n’a tout simplement pas lesmoyens, ni la mission, de réaliser la moindre synthèse générale. Sonchefsefaitd’ailleurspeud’illusions:Hormis cette avalanche de textes imprimés et de mots, l’histoirecomplète,factuelleetexactedesovnisn’avraimentjamaisémergéqu’enderaresoccasions.Enretourdesonintérêtpourlesovnis,lepublicdanssonensemblen’aeudroitqu’àdeladésinformation.

[..]J’aireçudesdouzainesdedemandesdeconférencessurlesovnis.Ilm’était impossible d’y répondre favorablement à cause des règlementsde la Défense nationale. J’ai certes effectué de nombreux briefingsofficiels,maisseulementencomitérestreintpourdesgroupesassociésaugouvernementetaprèsautorisationspéciale...J’ai donné des conférences spéciales destinées aux technicienssupérieurs des laboratoires de Los Alamos, appartenant à l’AtomicEnergyCommission,làoùlapremièrebombeatomiqueavaitétémiseaupoint [..] La même chose se produisit sur la base de Sandia, prèsd’Albuquerque,quiappartenaitelle-aussiàl’AEC.À cette époque, les règlements officiels de l’US Air Force nementionnaientni«disquesvolants»,ni«aéronefsnon-conventionnels»,ni«ovnis».Lasimpleconnaissancedeleurexistenceétaitréservéeaux officiers supérieurs, aux élèves des écoles du renseignement et àquelquesprivilégiés.Lesujetdesovnisfutseulementajoutéauxcyclesdes cours sur le renseignement programmés par l’École decommandement et d’état-major de l’Air Force ainsi qu’aux classes del’Ecole du renseignement. Il ne faudrait cependant pas croire que lesconférences organisées par le directeur de Blue Book ou les coursdonnésauxécolesd’officiers supérieursmentionnaientRoswell ouunepossibleorigineextraterrestredesengins.Ilestpossiblenéanmoinsquele directeur du projet Blue Book en ait su un peu plus que ce qu’ilmentionnedanssesmémoires.Le livred’oùsont tiréscespassages{65}connaîtraunesecondeversionoù l’auteuraffirmeque, toutcomptefait,en y réfléchissant bien, il ne croit paspersonnellement à la réalité desovnis.Après son départ, l’organisation qu’il avait dirigée va se trouverprogressivementvidéedesasubstance.Ellenecompteraplus,aucoursdes années soixante, qu’un officier et un sous-officier chargé del’administration. Un astronome connu, Allan Hynek, servira de cautionpendantplusdeseizeansauxmensongesetàladésinformationlaplusévidente.La situation se dégradera tellement vers la fin de cette période queGerald Ford, futur président des États-Unis, accusera l’Air Forced’incompétence dans le traitement du problème posé par les ovnis. Il

demandera la constitution d’un comité d’investigation duCongrèsmaisn’obtiendra en retour qu’une étude civile. Devenu président des États-Unis, il fera voter, en 1974, une loi sur l’accès aux informationsconfidentiellesquipermetdepuisauxchercheursd’avoiraccèsàcetypededocumentsmilitaires.LaCommissionRobertson:delaphysiqueàl’actionpsychologiqueL’US Air Force n’avait évidemment pas lemoindre pouvoir décisionneldans lapolitiquesuivieenmatièred’ovnis.LesmémoiresduPrésidentTrumannelaissentaucuneillusionàcesujet.Du 14 au 18 janvier 1953 se déroulent au Pentagone, officiellement àl’initiativedelaCIA,lestravauxd’unecommissiond’expertsscientifiquesdirigéeparleDrRobertson.L’identitédesesmembrescivilsétaitencoretenue secrète dans l’ouvrage de Ruppelt, paru en 1956 ; celle desmilitairesétaittoujourscensuréequinzeansplustard,en1969,lorsdelaparutiondesminutesdececomitéenannexedurapportCondon{66}.Cefait est surprenant mais la raison de cette discrétion apparaîtraclairement par la suite. Les résumés qui suivent sont, pour l’essentiel,tirésdecetouvrage.LeDrH.P.Robertson,présidentdelacommission,membreduCaliforniaInstitute of Technology, avait été membre du département demathématiques à l’université de Princeton de 1928 à 1947, date àlaquelle il avait rejoint « Cal. Tech. ». Il s’était distingué par sesrecherchesencosmologieetsur larelativité.Pendant laguerre, ilavaitété connu pour ses importantes contributions à la rechercheopérationnelledesforcesalliéesàLondres.Après laguerre,de1947à1952,ilfutdirecteurderecherchedugrouped’évaluationdessystèmesd’armespourlecompteduSecrétariatd’ÉtatàlaDéfense,puisde1954à1956conseillerscientifiqueduHautCommandementalliéenEurope.LeDrSamuelA.Goudsmit,alorsqu’ilétaitencoreétudiantàLeiden,enHollande, avait découvert avec son condisciple George Uhlenbeck lespindel’électron.Admistousdeuxàl’universitéduMichigan,ilsavaientmis sur pied une école de recherche théorique fondamentale enphysique.SamuelGoudsmitétaitparticulièrementconnudanslesmilieuxdu renseignement comme ayant été le chef scientifique de la mission

ALSOS, qui avait accompagné en Allemagne l’avance des troupesalliées vers la fin des hostilités pour déterminer si les scientifiquesallemands avaient progressé dans la mise au point d’une bombeatomique.Aprèslaguerre, ilétaitrestémembredel’encadrementdelasection de physique avancée du laboratoire national de Brookhaven àLongIsland.Ilfuttrèsproched’AlbertEinsteinjusqu’àlamortdecelui-ci.Luis Alvarez, prix Nobel de physique en 1968, était professeur dephysique à l’université de Berkeley et vice-président de l’AmericanPhysicalSociety.Pendant la guerre, il avait étémembredu laboratoiredesradiationsduMassachussetts InstituteofTechnologyetcontribuéàlamiseaupointduradard’approcheconnusouslenomdeGCA.Verslafin des hostilités, il avait travaillé à Los Alamos sous la direction deRobertOppenheimeràlamiseaupointdelapremièrebombeatomique.Aprèslaguerre,ilréalisadesdécouvertesimportantesdansledomainedeshautesénergies.Trèsjeuneingénieur,leDrLloydBerkneravaitparticipéàl’expéditiondel’amiral Byrd dans l’Antarctique. Avant la Seconde Guerre mondiale, ilétaitphysiciendanslegroupederecherchesurlemagnétismeterrestrede l’institutCarnegieàWashington.Chefde lasectionradarduBureaudel’aéronautiquedel’USNavyaudébutdelaguerre,ilétaitdevenuverslafindeshostilités«secrétaireexécutif»duResearchandDevelopmentBoard, dirigé par Vannevar Bush au Département de la Défense. En1949,ilétaitassistantspécialdusecrétaired’ÉtatàlaGuerreetdirecteurduprogrammed’assistancemilitaireà l’étranger.C’est luiquidécidadeplacerunconseillerscientifiquedanschaqueambassadeaméricaine. Ilfut le concepteur de l’année géophysique internationale. Bien qu’ayanteffectué l’essentiel de sa carrière dans la réserve, il atteignit le gradeincroyabledevice-amiral.Le Dr Thomton Page avait participé pendant la guerre à des étudesd’armementetde rechercheopérationnelleauseinduNavalOrdnanceLaboratory de l’US Navy, principalement pour les sous-marins.Professeur d’astronomie à la Wesleyan University à Middletown,Connecticutt, à partir de 1958, il devint en 1968 vice-président pourl’astronomiedel’AmericanAssociationfortheAdvancementofScience.Ilétaitspécialistedel’étudedesnébuleusesplanétaires.Les plus hauts responsables du renseignement{67}, pour la plupart desconseillers scientifiques de la CIA, ainsi que le général de brigade

William Garland, commandant de l’ATIC, viennent présenter à ceschercheurs les observations d’ovnis les plus intéressantes et quelquesfilmsd’amateurs.D’aprèsRuppelt,lestravauxcommencentle12,etnonpasle14,parunrésumédesétudesmenéesparBlueBooksur1593 rapportsdont lespremiers datent de 1947. Ces cas, triés sur le volet, ont été retenusparmi 4 400 dossiers constitués par l’ATIC. Le pourcentage de casinexplicables, après élimination de toutes les identifications, certaines,probablesousimplementpossibles,resteélevé.Ilestde26,94pour100,cequiestconsidérable{68}.Pendant les jours suivants, les physiciens et les spécialistes durenseignementvontregarderquatrefilms.Deuxontétéprisdanslazoned’essais de White Sands en avril et mai 1950 et proviennent decinéthéodolites.Leurorigineestdoncindiscutable.UnautreaététournéauMontana le15août1950parNickMariana,managerde l’équipedebase-balldeGreatFalls.Ilmontredeslumièrestraversantlecielenvolde formation. Le dernier, celui de Tremonton, a été fourni par unphotographe professionnel de la marine, le warrant officer Delbert C.Newhouse. il a été filmé près de Salt Lake City,pendant un voyagefamilial.Contre l’avisdesexpertsmilitairesquiviennentprésenter lespiècesdudossier, les membres de la Commission Robertson vont tirer desconclusionssurprenantes:En tant que groupe, nous ne croyons pas impossible que des corpscélestes soient habités par d’autres créatures intelligentes. Il n’est pasnonplus impossibleque ces créaturesaient puatteindreunniveaudedéveloppementleurpermettantdevisiterlaTerre.Néanmoins,iln’existeriendans les rapportsquenousvenonsde lirequi indiquequ’une telleéventualitésoitentraindeseproduire.Il est tout à fait surprenant qu’un groupe de cinq scientifiques croieunanimement possible, en 1954, que des corps planétaires soienthabitéspardesespèces intelligentescapablesdenous rendrevisite. Ilestdommagequel’originedeleurconvictionnesoitpasprécisée.Leursconclusions officielles et leurs recommandations sont beaucoup plusdiscutables:

1. [..] Les soussignés membres de la Commission de consultantsscientifiques se sont rassemblés pour évaluer toute menace quepourraientposerlesobjetsvolantsnon-identifiés(soucoupesvolantes)àla sécurité nationale, et faire des recommandations à ce sujet. LaCommission a reçu de plusieurs agences de renseignement etprincipalement de l’Air Technical Intelligence Center des éléments depreuve, et a passé en revue une sélection des incidents les mieuxdocumentés.2. Suite à ses études, la Commission conclut : Que les élémentsprésentés, concernant les objets volants non-identifiés ne fournissentaucune preuve que ces phénomènes puissent constituer une menacephysiquedirecteàlasécuriténationale.Nous croyons fermement qu’il n’existe aucun résidude casmettant enévidence des phénomènes attribuables à des objets de fabricationétrangère capables d’actes hostiles, et il n’existe aucune preuveindiquantunenécessitéderéviserlesconceptsscientifiquesactuels.LestermessontpratiquementlesmêmesqueceuxdurapporttechniqueduprojetGrudgeprésentépage82:lesobjetsobservésnereprésententpas de menace physique directe et ne suggèrent aucun conceptscientifique original. Aucun « objet de fabrication étrangère » n’a étédécouvert.Leparagraphesuivantdéveloppeune thèseoriginalecar il affirmequelesrapportseux-mêmesconstituentunemenaceaubonfonctionnementdesinstitutions:3- Que l’accent mis continuellement sur les rapports concernant cesphénomènesconstitue,encestempsincertains,unemenacedirecteaubonfonctionnementdesorganismeschargésdelaprotectiondel’État.Nous citerons comme exemples [...] l’entretien d’une psychologienationalemorbidedanslaquelleuneadroitepropagandehostilepourraitinduire un comportement hystérique et uneméfiance néfaste à l’égarddesautoritésdûmentconstituées.4– Afin de renforcer de manière effective les moyens nationauxpermettantdereconnaîtrerapidementdesindicesvéritablesd’uneactionhostile, et d’y réagir de manière appropriée, et afin de diminuer les

dangers concomitants auxquels nous avons fait allusion ci-dessus, laCommissionrecommande:Que les agences de défense nationale prennent des mesuresimmédiates pour dépouiller les objets volants non-identifiés du statutspécial qui leur a été conféré, et de l’aura de mystère qu’ils ontmalheureusementacquise;Quelesagencesdedéfensenationalemettentenœuvre,enmatièrederenseignement, de formation et d’éducation publique, une politiquedestinéeàpréparer lesdéfensesmatériellesetmoralesde lanationdefaçonàcequ'ellepuissereconnaîtrepromptementdevéritablesindicesd’intentionoud’actionhostileetyréagisseleplusefficacementpossible.Nous suggérons que ces buts peuvent être atteints grâce à unprogramme intégré destiné à rassurer le public quant à l’absencecomplète de forces inamicales derrière le phénomène, à entraîner lepersonnel[militaire]à identifieretàrejeter les indicationsfaussesd’unemanièrerapideeteffective,etàrenforcerlesmoyensétablisd’évaluationetderéactionrapidesauxvéritablesindicesd’uneactionhostile.Signé:H.P.ROBERTSON,ChairmanCaliforniaInstituteofTechnologyLloydV.BERKNERAssociatedUniversitiesLuisALVAREZUniversityofCaliforniaS.A.GOUDSMITBrookhavenNationalLaboratoriesThorntonPAGEJohnHopkinsUniversityIl semble bien que la Commission Robertson ait été tout autre chosequ’une revue objective du sujet concerné. L’ambiguïté de sesconclusions n’est pas acceptable de la part d’un groupe de personneshabituéesàunegranderigueurscientifique.Desexpressionscomme«l’absence de menace physique directe à la sécurité nationale », parexemple,endisenttropoupasassez.S’ilexistaitunemenacephysiqueindirecte; quelle était sa nature? D’autre part, à aucun moment la

question primordiale de la réalité concrète des ovnis n’est abordée.Quelleétaitdonclafonctionvéritabledecetaréopage?Affirmer, en janvier 1953, qu’il n’existait aucune preuve indiquant unenécessité de « réviser les concepts scientifiques actuels », revenait àrejeter, sans la moindre justification, tous les témoignages solides surlesquelssefondaient lesconclusionsduDrLaPaz,ainsiquetoutes lesobservations réalisées au-dessus des sites stratégiques. En fait, ceséléments importants ne semblent pas avoir fait partie des donnéesprésentées aux membres de la Commission Robertson. Il est doncraisonnable d’imaginer que les éminents docteurs en science n’étaientpas venus au Pentagone pour étudier et pour comprendre, mais pourimpressionner le public par leurs titres universitaires. Peut-être mêmeavaient-ils reçu l’autorité nécessaire pour imposer une politiquedéterminée.Malgré leurs implicationsdansdesprogrammesde recherchemilitairessecrets, aucun des membres civils de la Commission n’avait unequalificationsuffisanteenmatièrederenseignementpourcontredire lesexpertsde laCIAoude l’ATIC.Or,si l’onencroit le rapportofficiel, ilstranchent à plusieurs reprises contre l’avis des experts. Le majorFournet,parexemple,présentedescastrèssolidesetmontrequ’ilapuéliminer toutes les explications sauf celle d’une origine extraterrestre.L’ensembledesaprésentationestfroidementrejetée.Desfilmsquelesservices d’analyse de l’US Navy ont déclarés authentiques sontconsidéréscommeirrecevables.Ilest trèsprobableque l’ensembledecettemanifestationn’étaitqu’uneentreprisededésinformationdeplus,miseenœuvreparlaCIA,agissantsur ordre supérieur. L’année 1952 avait vu se dérouler une vaguemondiale d’observations d’une ampleur jamais atteinte. Aux États-Unismême,lapresseetlaradioavaientfaitunelargepublicitéauxincursionsd’échos non-identifiés au-dessus de Washington. Il fallait à tout prixrassurerl’opinionpubliquesansdonnerl’impressiond’ensavoirtrop.Aucoursdel’année1953,denouveauxmoyensdecollationnementdesrapportsmilitaires vont voir le jour. De plus, toute indiscrétion au sujetdes ovnis devient une infraction aux lois punissant les activitésd’espionnage.Certains civils occupant des fonctions sensibles, commeles commandants de bord des compagnies de transport aérien ou lescommandantsdelamarinemarchande,seronteuxaussiconcernés.Aux

États-UnisetauCanada,desrèglementstrèsprécisettrèscontraignantsles obligeront à transmettre les détails de chaque rencontre d’unphénomèneaériennon-identifiéensuivantuneprocédurespéciale.Tousles éléments de cesmessages étant considérés commevitaux pour lasécuriténationale, leurcommunicationàdes tiers tombaitsous lecoupdesloisréprimantl’espionnage.LeprojetBlueBookperdrabienvite lepeud’importancequ’il avait.LecapitaineRuppeltdemanderaetobtiendrasamutation.IlseraremplacéparlelieutenantBobOlsson,secondéparunsimpleaviateur,pasmêmeunsous-officier,lepremière-classeMaxFutch!Les points saillants de ces règlements particuliers, très mal connus,doivent être soigneusement étudiés. Il serait inutile, pour l’instant, d’entirerdesconclusionsdéfinitives.LesrèglementssecretsdesannéescinquanteDeuxrèglementsvontpermettred’organiserunecollectedesdonnéesenprovenance du personnel de l’US Air Force, mais ils fonctionneronttoujoursàsensunique.Les informationsseront recueilliesgrâceàdesprocéduresdétaillées reprenant les éléments des instructions secrètes,réservéesauxcommandantsderégionsmilitaires,quiontétéprésentéesprécédemment{69}. Ces règlements resteront en vigueur, sans grandchangement,jusqu’àlafindesannéessoixante.Lepremierconcerneexclusivementlepersonneldel’USAirForce.C’estlerèglementinterneAFR200-2.Ilesttrèsimportant,carilprouvequelesforces armées ont recueilli pendant plus de seize ans, en dehors ducadre fixépourBlueBook,des informationsquiconcernaient lesobjetsvolantsnon-identifiés.Pourcertainsspécialistes,cetextedémontreraitàlui seul la réalité matérielle du phénomène ovni. Aucun législateur, eneffet, n’aurait accepté de le promulguer sans vérifier que le sujetintéressaitbien ladéfensenationale.Unenouvelleversion,AFR81-17,sera publiée le 19 septembre 1966 pour autoriser la transmission,pendant sixmois, de quelques informations en provenance des forcesaériennesàlaCommissionCondon.Danslaversiondecedocumentsignéparlechefd’état-majordel’USAirForce, le généralCurtisE. LeMay, le préambuleaffirmeque lesovnisprésentent, pour ses services, un intérêt «intense et légitime».L’ensemble est dans la droite ligne dumémorandumdu 23 septembre

1947 signé par le général Twining1 et de la version secrète du 8septembre1950,transmiseparlegénéralCabellaudirecteurduFBI.Dans cette mise en œuvre des recommandations de la CommissionRobertson, interdictionest faiteauxcommandantsdesbasesaériennesmilitairesdedonneraupublic lamoindreexplicationsincèreconcernantlesovnis.Laconfidentialitédusujet concernenonseulement lescivils,maisencore tous lesmilitairesn’ayantpasun«besoindesavoir».Laréalité de la politique de silence imposée à FUS Air Force est ainsiétablie. Les informations officielles destinées à la presse ne peuventprovenirquedubureaudusecrétairegénéraldePAirForce,etd’aucunautre.Lescommandantsdesbasesaériennesnesontautorisésàdonnerdesinformations aux témoins que quand elles sont négatives. Si uneexplication banale peut être trouvée, passage d’un avion ou confusionavec une étoile, par exemple, le responsable local est alors autorisé àrassurer le public, sans révéler les noms des témoins qui étaient àl’originedurapport.L’analysecomplètedecedocumentestpassionnantecarellepermetdesrecoupements très instructifs. Elle serait longue et superflue dans lecadre de ce travail. La liste des destinataires révèle l’existence deservices hautement spécialisés comme PAir Force System Command,Foreign Technology Division{70}, sur la base aérienne de Wright-Patterson.LequartiergénéraldePUSAirForceàWashingtonreçoitunecopiedetoutes les informations.Ledernierparagraphedudocumentdétaille lesprocédures de transmission des éléments les plus importants, lespreuves physiques (photographiques ou matérielles). Celles-ci doiventêtreexpédiéesauDépartementdestechnologiesétrangèresàl’attentionde l’Aerial Phenomena Branch, ou «section des phénomènesaériens»{71},quis’occupedetouteslesmanifestationsliéesauxovnisetdel’analysedesépaves.Lemêmepassageprécise:Toutéchelonde l’AirForcerecevantdesmatériauxprovenantd’unovnidefaçonsupposéeoucertainelesprotégerademanièreàlespréserverde toutedégradationoualtérationdesurfacequipourraitdiminuer leurvaleuraucoursd’unexamenoud’uneanalyseeffectuéeparunservicederenseignement.

Leseconddocumentmontrequeleslégislateursavaientjugénécessairede donner aux autorités les moyens légaux d’imposer le silence, auxÉtats-Unis et au Canada, non seulement aux militaires mais aussi àcertains civils, ceux précisément qui étaient le mieux placés pourobserver en vol des manifestations inconnues ou des aéronefs non-conventionnels.LaréglementationinternationaleJANAP-146{72}s’adresseauxpilotesdeligne et aux commandants de lamarinemarchande des deux pays etcomplète les collectes purement militaires des informations. AdresséeauxDépartementsdel’arméedeterre,delamarineetdel’AirForce,lalettre de promulgation de ce règlement précise que cette publication,non-classifiée, a été rédigée conjointement avec les autoritéscanadiennes. Les instructions qu’elle contient concernent lacommunicationetlarédactiondesrapports«d’observationsvitalespourlerenseignement.»Ce document existe en plusieurs versions{73}. La plus récente, JANAP146 (E) est désormais disponible dans son intégralité. Promulguée enmars 1966, elle a fait l’objet d’une modification le 17 mai 1977. Unedirective du secrétaire de PAir Force, du 7 janvier 1994, cite cette «instruction» parmi les textes législatifs ou réglementaires en vigueur àcettedate.CepointesttrèsimportantcarilpermetdedémontrerqueladisparitionduprojetBlueBookn’apasmodifiélesprocéduresdecollected’informationssensiblessurles«objetsvolantsnon-identifiés»etles«aéronefs non-conventionnels » par PAir Force et que celles-ci étaienttoujoursenvigueuren1994.Curieusement,toutepersonnes’adressantauxautoritésafindesavoirsiuneétudedesovnisesttoujoursencoursauseindePAirForcereçoitundocumentintituléUFOFACTSHEET,OU«faitsconcernantlesovnis».Onylitcesaffirmationssurprenantes:Avec la suppression du Projet Blue Book, les règlements de l’US AirForceétablissantetcontrôlantleprogrammed’investigationetd’analysedesovnisontétéabolis...Depuisl’abandonduProjetBlueBook,aucunepreuven’aétéprésentéequipourrait justifierune investigationsupplémentairedesovnispar l’USAirForce...

LapérennitédelarèglementationJANAP146(E)et lacomparaisondeses versions anciennes et récentes prouvent exactement le contraire.Parexemple,lesdécretsdepromulgationdu31mars1966etdu17mai1977 qui présentent le texte original et sa modification sont rédigésexactementdanslesmêmestermes:1. JANAP 146 (E), « Instructions pour la rédaction de rapportsconcernant des observations vitales pour le renseignementmilitaire duCanada et des États-Unis »{74} (CIRVIS-MERINT), est une publicationNON-CLASSIFIEE rédigéesous ladirectionde l’état-majordeDéfenseCanadien et des chefs d’états-major généraux desÉtats-Unis{75}.Cettepublication est promulguée pour guider et informer les membres desForces Armées du Canada et des États-Unis ainsi que tout autreutilisateurdesmoyensdetransmissionmilitairesdecesdeuxpays.Le chapitre 1 précise que la publication concerne exclusivement lesdonnéesd’importancesvitales(etcesdeuxmotssontsoulignés)pourlasécurité des États-Unis et du Canada. De plus, elles doiventcorrespondrepourlesforcesarméesàunbesoin«trèsurgent»d’actiondéfensiveoud’enquête.Ce document s’applique expressément à certains civils, comme lescommandants de bord des avions de ligne ou les commandants denaviresdelamarinemarchande,quipouvaientêtreamenésàobserverdes mouvements d’avions ennemis, de fusées, de sous-marins, oud’ovnis. Au chapitre 2 sont détaillées les informations justifiant de laprocédureprévue.Enpremier lieuviennent lesavionshostilesounon-identifiés,isolésouenformation,puislesmissiles.Entroisièmepositionsetrouventlesobjetsvolantsnon-identifiés.Ensixièmepositionilssontde nouveaumentionnés sous la dénomination ancienne d'aéronefs deconception non-conventionnelle{76}. Cette référence aux désignationsantérieuresà1952n’estprobablementpasuneffetduhasard.Elleesteneffetbeaucoupplusprécisequecelleassezvagued’«ovni».Lesprocéduresprévuesdanscettepublicationneconcernaientque leséquipagesdel’aéronautiqueoudelamarinemarchandedesEtats-Uniset du Canada. Il n’en existe aucune trace dans les réglementationsspécifiquesàAirFrance.Pourtant,toutadditifauxrèglesinternationalesdoitêtreportéàlaconnaissancedescommandantsdebordsurvolantlarégion où ces particularités sont en vigueur. Desmessages utilisant lenomde code «CIRVIS » sont parfois entendus sur les fréquences du

contrôledelanavigationaérienne.Leséquipagespensentqu’ils’agitde«service»etquecestransmissionsconcernentl’entretiendesmoyensdenavigation.Unetelleextensionde lacollectedesdonnéesavaitbesoind’unebasejuridiquesolide.Elleexistaitdanslesloisréprimantl’espionnage.Celles-cisontrappeléeàlaSectionIII,pages3à7:208.Militairesetcivils.LatransmissiondesrapportsCIRVISestdéfiniepar le US Communication Act de 1934, tel qu’amendé, et par leCanadianRadioActde1938,telqu’amendé.Toutepersonneviolantlesprovisions de ces textes de loi peut être poursuivie de ce fait. CesrapportscontiennentdesinformationsaffectantladéfensenationaledesÉtats-UnisetduCanada.Toutepersonneeffectuantunetransmissionouunedivulgationnonautoriséed’untelrapports’exposeàdespoursuitesau titre 18, chapitre 37 duCodepénal américain, ou à l’application duCanadianOfficialSecretActde1939,telqu’amendé.Aveclereculdutemps,ilestclairquecesontlesautrescatégoriesquin’ontjamaisservi,saufpeut-êtrecellequiconcernelessous-marins.Eneffet, les territoires des États-Unis et du Canada n’ont jamais, fortheureusement, été survolés par des escadres de bombardiers hostilesoupardesmissiles!Les autorités accordaient une telle importance aux incursionsincontrôléesviséesparcedécret,qu’unpilotequineseraitpasarrivéàtransmettreassezviteunmessageCIRVIS,du faitd’unencombrementde la fréquence sur laquelle il travaillait, avait le droit d’utiliserfrauduleusement le code PAN-PAN-PAN, (prononcé « panne-panne-panne ») qui est normalement réservé aux situations d’urgence. Pireencore, dans un des exemples donnés, il apparaît même que le mot«emergency»,ouletermeMAYDAY,équivalentparlédes-o-s,pouvaientêtreutiliséspourobtenir lesilence radio,aumépriscompletdes règlesinternationalesquiréserventcetteexpressionauxsituationsdedétresselesplusgraves.LerèglementJANAP146violedoncunecoutumequidatedelamarineà voile et est encore bien vivante dans le monde. Cette entorse auxusagesétablismontrequeleproblèmeposéparlesovnisétaitpeut-être

considéré comme encore plus crucial que ne semblent l’indiquer lesdocumentsprésentés.Les adresses où les messages CIRVISdevaient être envoyés étaient,pourlesÉtats-Unis,àpeudechoseprèslesmêmesquecellesprévuesparAFR200-2,cequiconfirmelacomplémentaritédesdeuxrèglementsétudiés. Après la création du NORAD{77}, qui regroupait au sein d’uneentitécommuneunepartiedesmoyensdedétectionetdedéfensedesÉtats-Unis et du Canada, le commandement de la défense aérienne,resté sur la based’Ent dans leColorado, était destinataire de tous lesmessagesconcernésparJANAP-146etparAFR200-2.Lamodificationde1977{78}comportequelquesnouveautésetprécisionsintéressantes.Lesphotographiesdoiventêtreenvoyéesaudirecteurdela Defense Intelligence Agency, agence du renseignement militaire nedépendantpasde l’AirForce,pour lesÉtats-Unis,auNationalDefenseheadquarters,àOttawa,pourleCanada.Dans les rapports concernant des objets non-identifiables, et non pasnon-identifiés, de très nombreux détails sont demandés quant à ladescription et le nombre des engins, leur trajectoire et leur mode dedisparitionainsiquelesmoyensutiliséspourl’observation{79}.Les textes législatifs démontrent à eux seuls la réalité d’une présenceinconnue dont les autorités ont toujours nié l’existence. Les expertss’accordentaumoins surunpoint, aucun responsablen’accepterait delégiférersurdesélémentsdontlaréaliténeseraitpasétablie.

8LerapportCondonetlafindeBlueBookDepuis juillet 1947, de nombreux documents attestent la volonté dugouvernement américain de dissimuler les événements qui se sontdéroulés à cette époque dans la région de Roswell. Les méthodesutiliséessontalléesdelasuppressionpureetsimpledel’informationauxfaux témoignages. Alors que des alertes répétées survenaient sur lesbases stratégiques{80}, des déclarations officielles assuraient que lesovnis étaient des produits de l’imagination populaire ou des erreurs deperception. Les réglementations militaires et civiles, ainsi que lesdocuments officiels que nous avons étudiés prouvent tous la mêmechose : d’une part, des engins d’origine totalement inconnuefréquentaient trop assidûment l’espace aérien des États-Unis ; d’autrepart,lesresponsablesdelasécuriténationalecherchaientàcomprendrece qui se passait ; ils essayaient même, probablement, de concevoirsansgrandsuccès,uneparadeàcesincursions.En attendant d’y parvenir, ils faisaient de leur mieux pour que leurimpuissance totale reste ignorée des contribuables qui continuaient depayer fort cher des systèmes de défense inadéquats. Dans lesdocuments gardés secrets{81}, des analystes tiraient toujours la mêmeconclusion :puisque lesenginsmystérieuxn’étaientpasconstruitsauxÉtats-Unis,nienUnionsoviétique,alors il fallaitbien leur imagineruneorigine étrangère à l’humanité. Jusqu’à la fin des années soixante, lepublicdanssonensemble,etsesreprésentantsélusdansleurimmensemajorité,ignoraienttoutdeladissimulationdecesfaitsimportants.Loin d’avouer que la collecte des informations sur les « aéronefs non-conventionnels » représentait pour elle une préoccupation majeure etuneactivité importante, l’USAirForceentretenait l’illusionque leprojetBlueBook,avecsesmaigresdotationsenpersonneletenmoyens,étaitlasommetotaledeseffortsqu’elleavaitengagésdanscedomaine.Unastronome connu, leDrAllenHynek, attribuait contre toute évidence àdescorpscélestesvariés,commeVénus,ouàdesphénomènesnaturelscomme les gaz desmarais ou des vols d’oiseauxmigrateurs, l’originedes témoignages lesplusdétaillés.Sesexplications inacceptablessontindissolublementassociées,dans l’espritdupublic,auprojetBlueBooketàl’USAirForce,dontl’imagecommençaitàsouffrir.Certainsparlaientmêmed’incompétence.

Lesobservationsdevéhiculesinconnus,delumièresetplusrarementdequelquesoccupantsconnaissaienten1965unenetterecrudescence.Enjuin et juillet les bases chilienne et anglaise de l’Antarctique avaientobservé des aéronefs de forme et de performances inconnues et lesavaientphotographiés.Uneénormeformationdelumièresavaitbalayéleciel desÉtats-Unis, dunordau sud, dans la nuit du2au3août de lamêmeannée.Elleavaitétésuiviepardesmilliersdetémoins.Cinqpannesd’électricité importantes,dont lescauses réellesne furentjamaisdéterminées,frappèrentl’AmériqueduNord.EllescommencèrentàCuemava,auMexique,le23septembre5etsepoursuivirentle9novembréparlegigantesqueblackoutdeNewYork, qui affecta trente millions de personnes jusqu’au Maine et à lafrontière canadienne.D’autres pannes inexpliquées touchèrent ensuite,le 26 du même mois, Saint Paul dans l’Indiana, puis, les 2 et 5décembre, le Texas, leNouveau-Mexique et le nord duMexique. Le 2décembre 1965, Holloman Air Force Base, les installations du centred’essai deWhiteSands, le centre d’entraînement de l’USArmy à FortBliss, plusieurs aéroports civils dont celui d’El Paso et la villa duPrésident Lyndon Johnson furent privés d’électricité pendant plusieursheures.Aucundes systèmesde sécurité ou des groupes électrogènesde secours ne fonctionnèrent. La lecture des journaux de l’époquedémontrel’inquiétudedupublicetlagênedesresponsables.Quelques scientifiques, comme le Dr James McDonald, physicien àl’université d’Arizona, commençèrent à critiquer ouvertement letraitementparlesautoritésdestémoinsquipensaientavoirvu,souventàcourtedistance,desenginsétranges.Ledésintérêtaffichédel’AirForcepourunproblèmequipassionnaitetinquiétaitàlafoislepublicavaitdéjàprovoquédesremousàlaChambredesReprésentants.UneinterventiondeGeraldFord,alorssimpledéputé,avaitfaitplanerlamenace de la constitution d’une commission d’enquête parlementaire.L’Histoire amontré, au cours du «Watergate » et de « l’Irangate » lepouvoir dont disposent, aux États-Unis, ce genre d’organismes. Afind’éviterd’êtrepubliquementmiseenaccusationpourincompétencedansl’étude des ovnis, l’Air Force proposa la constitution d’un grouped’universitairescivils,auseind’uneuniversité irréprochable,àseule finderéaliser,auxfraisdescontribuables,uneanalyseglobaledecesujet.

L’université de l’État du Colorado accepta d’abriter une commissiondirigéeparleDrEdwardU.Condon,unphysiciendontlescompétencesscientifiquesne faisaient aucundoute.Cette annonce fit naître dans lepublicunespoirénormeetcertainspensèrentquelemurdusilenceallaitenfin,sefissurer.Si les compétences en physique du directeur de ce projet étaientindiscutables, sonmanquedemotivationne l’était pasmoins.Dès sonentréeen fonction, il nedissimulapassondédainamusépour le sujetqu’il était censé étudier en toute objectivité. Il préférait, en général,interroger des témoins marginaux plutôt que des techniciens ou desscientifiques.Ilconsultabiendes«spécialistes»dusujet,commeleDrHyneketsonamiJacquesVallée,maisl’associationdupremieraveclespires mensonges de l’US Air Force et du second avec des projetsmilitairesdehautniveau,pouvaientlégitimementlesrendresuspectsdepartialité en faveur des thèses officielles. Par contre, le Dr Condonn’hésitapasà récuser l’astrophysicienJohnMcDonaldsous leprétexteincroyable que ce scientifique avait déjà une opinion sur les ovnis. Laseule association « civile » qui participa aux études de la commissionCondon fut NICAP (National investigation committee on aerialphenomena), qui comptait parmi lesmembres de son comité directeurl’amiralHillenkoeter,anciendirecteurdelaCIA.UnmémorandumdeRobert Low,administrateurduprojet, provoqua ladémissiond’unmembredel’équipe,leDrDavidSaunders,outréparcequ’ilavaitdécouvert{82}.Cedocumentprécise:L’astuce consisterait, je crois, à décrire le projet de telle façon qu’ilapparaisse au public comme une étude totalement objective, maisprésenteà lacommunautéscientifique l’imaged’ungrouped’incrédulesessayant d’être objectifs mais ayant un espoir pratiquement nul detrouverunjourunesoucoupe[volante].Le curriculum vitae du Dr Condon montre à l’évidence qu’il était unmembreéminentde l’establishmentmilitaro-industriel. Ilévoquesans lamoindreréserveceuxdesmembresdelaCommissionRobertson.Ilestaujourd’hui probable que sa véritable mission était surtout d’empêchertouterévélationintempestive.Ancienélèvedel’universitédeGôttingenoùilavaitcotoyéDavidHilbert,MaxBometJamesFranck,ilavaitaveccedernierdonnésonnomàun

principedephysiquemoléculaire.IlavaitétéconsultantpourleNationalDefense Research Committee, organisme chargé de projets militaires,avant d’organiser le Laboratoire des radiations au MassachussettInstituteofTechnology.Audébutde laguerre, ilavaitaidé lephysicienhongrois Szilard à convaincre le président Roosevelt d’accélérer lestravauxdemiseaupointdelapremièrebombeatomique.Condonavaitmême,àpartird’avril1943,assurélafonctiondedirecteur-déléguédeladernière phase du Manhattan Project, à Los Alamos, auprès du DrOppenheimer. Après la guerre, il avait été nommé par le PrésidentTruman directeur du Bureau of Standards, équivalent en France duBureauinternationaldespoidsetmesures.Ilexisteuneautre raison, toutaussi convaincante,denepascroireausérieux de l’étude entreprise sous sa direction. Un rapport spécial del’USAFScientificAdvisoryBoard{83}demars1965donnelesconclusionsd’un comité de cet organisme. Elles sont, avec deux ans d’avance,identiquesàcellesquetirera,en1968,leDrCondon.Lerédacteurdurapportaffirmeparexempleque,pendantles19ansquisesontécoulésdepuisl’observationdupremierovni,«iln’yaeuaucunepreuvequelesobjetsvolantsnon-identifiésaientreprésentéunemenacepour lasécuriténationale». Ilpréciseauparagraphesuivant :«En19ansetplusde10000observationsenregistréesetclassées, ilapparaîtqu’il n’existe aucun cas certifié et acceptable qui sorte clairement ducadreactuellementconnudelascienceetdelatechnologie.»Pourtant, les membres du comité recommandent qu’une étudescientifique plus poussée soitmenée par une université indépendante.Une phrase précise que cette entreprise sera aussi une évaluation duprojetBlueBook.Lamanœuvrequivasedéroulerestuneformeparticulièrementadroitede désinformation, destinée à la fois au public, aux députés et auxsénateurs.Dansunpremier temps, le projet enquestion va se trouverdoté d’un statut qu’il n’a jamais eu : celui d’entreprise sérieuse, maisunique,d’étudeofficielledesovnis.Ilfautpourcelalefaireconnaître:Lesrapportsdu«projetBlueBook»doiventêtretrèslargementdiffusésparmilesmembreséminentsduCongrèsetd’autrespersonnesprivées,sansqu’ilsaientàenfairelademande,afind’aiderunpeupluslepublicàcomprendrel’approchescientifiquequiaétésuivieparl’AirForcedans

sontraitementduproblèmedesovnis.Lerapportspécialdesconseillersscientifiquesdel’AirForce{84}confirmelapauvretédesmoyensdontdisposaitleprojetBlueBooketpréciseque« le présent programmede l’Air Force a été correctement organisé endépit du fait que lesmoyens qui lui étaient affectés ont été tout à faitlimités».Undocumentd’accompagnementdestinéaudirecteurmilitaireduconseilscientifiquedel’AirForcerecèleuncertainnombred’erreursflagrantes.Ilaffirmeparexempleque la réglementationAFR200-2,quenousavonsétudiéeauchapitre6,estdestinéeauprojetBlueBook;or,nousavonsvu que cet organisme n’était pas destinataire des messages. Letroisièmeparagraphetentededonner l’illusionquetous lesservicesdel’état-majorétaient,enquelquesorte,àladispositiondeceservice:Ilaétédéterminéparl’assistantduchefd’état-majoradjointdesPlansetOpérations, que le projetBlueBookest unprogrammeutile quimérited’être soutenu par toutes les agences d’état-major et par tous lesprincipauxcommandements,etquel’AirForcedoitcontinueràenquêtersur tous les rapportsd’ovnisetà lesanalyserafindes’assurerquedetelsobjetsne représententpasunemenaceànotresécuriténationale.L’assistantduchefd’état-majoradjointdesPlansetOpérationsaconcluque la Foreign Technology Division (FTD){85} de la base aérienne deWright-Pattersondoitcontinueràexercerlesresponsabilitésqui luisontactuellementassignéesencequiconcernelesovnis.La première phrase de ce paragraphe n’est confirmée par aucundocument.Ellenepeutêtreque totalement fausse.Ladernièrephraseestambiguëcarelledonnevaguementl’impressionqueleFTDtravaillepour Blue Book tout en affirmant que ce service a des responsabilités(nonprécisées)encequiconcernelesovnisetqu’ildoitcontinueràlesexercer.Le rapport de laCommissionCondon fut remis le 31 octobre 1968 ausecrétaire général de l’Air Force par le président de l’université duColorado. Un autre exemplaire fut transmis le 15 novembre 1968 àl’Académie nationale des sciences. Cette assemblée approuva, aprèsquelques hésitations quant à laméthode suivie, cet ouvrage imposantdontl’élaborationavaitcoûtéunpeuplusd’undemi-milliondedollarsauxcontribuablesaméricains.

En janvier 1969, une version intégrale du rapport Condon destinée aupublicfutpubliéeparBantamBooks,àNewYork.Peu avant la publication de ce rapport, à partir du 28 juillet 1968, uncomité permanent du Congrès, le House Committee on Science andAstronautics, écouta le témoignage d’un certain nombre d’hommes descienceréputés,dontleDrJamesMcDonald.Leursréservesconcernantletravaildel’équipedel’universitéduColorado, lacritiqueexplicitedesconclusions de son directeur et l’affirmation que l’hypothèseextraterrestre ne pouvait pas être rejetée, passèrent totalementinaperçues.Les conclusions du Dr Condon reçurent au contraire toute la publiciténécessaire.Présentéesaudébutdel’ouvragepourquenulnepuisselesmanquer, elles ne s’écartent jamais de la thèse officielle. Ellesreprennentlesaffirmationshabituellesetlesdemi-véritésquiontdéjàéténotéesauparavant.Elles recommandent surtout la suppressionpureetsimpleduprojetBlueBook{86}.Envoiciquelquesextraits,delaplumeduDrCondon:Notreconclusiongénéraleestquel’étudedesovnis,pendantlesvingtetune dernières années, n’a apporté aucun enrichissement auxconnaissances scientifiques. Un examen attentif des résultats connus,telsqu’ilsnousontétéprésentés,nousamèneàconclurequ’uneétudeintensive prolongée des ovnis ne se justifie pas par l’espoir que lasciencepourraitygagner.L’histoiredesvingtetunedernièresannéesarégulièrementamenédesofficiersdel’USAirForceàconclurequ’aucundes objets aperçus, ni aucune des prétendues observations connuessous le nom de rapports d’observation d’ovnis, ne dénote le moindredanger ni lamoindremenace à la sécurité nationale [..] Nous n’avonsaucune raison de mettre en doute les conclusions de l’Air Force,affirmantque l’ensembledes rapportsétudiésàce journeposepas lemoindreproblèmededéfensenationale.Onaprétenduque lesujetavaitétéétouffépar l’institutiond’unsecretofficiel. Nos conclusions sont tout autres. Nous n’avons trouvé aucunepreuve d’un secret concernant les rapports d’ovnis [..] Ce qui a étéincorrectement appelé secret n’est rien de plus qu’une politiqueintelligentededélaisdans ladivulgationdesdocuments,de telle façon

que lepublicnesoitpas troublépar lapublicationprématuréed’étudesincomplètesdesrapports.Lesujetdesovnisaétéprésentéaupublicdefaçonmalhonnêteparunpetit nombre d’individus qui lui ont donné, par écrit ou au cours deconférencespubliques,uncaractèresensationnel.Jusqu’ici,autantquenousayonspuenjuger,peudepersonnesontétéabuséesparuncomportementaussi irresponsable,maisquelqu’aitpuêtrel’effetproduit,ilaétéentièrementnéfaste.La désinformation risquant d’être dévoilée par une étude objective desfaits,ilimportaitdedécouragerparavanced’éventuelsétudiantsetleursdirecteursdethèsed’aborderlesujetdesovnis.Curieusement, les recommandations qui suivent semblent avoir étésuiviesavec zèle,mêmedansnotrepays, oùelles furent pourtant trèspeuconnues:[..]Nousrecommandonsfortementauxéducateursdes’abstenird’inciterleursétudiantsàproduiredestravauxscolairesfondéssurdeslivresoudesmagazinesconsacrésauxovnis.Lesprofesseursdontlesétudiantssontfortementmotivésdanscedomainedevraientessayerderéorienterleur intérêt vers des études plus sérieuses, comme l’astronomie ou lamétéorologie,etversuneanalysecritiquedesargumentsaboutissantàdeshypothèsesfantaisistes,surlabasederaisonnementsfallacieuxoud’informationserronées.Nousespéronsquelesrésultatsdenotreétudeseront utiles aux scientifiques et aux personnes responsables de ladéfinition d’une politique générale vis-à-vis du public et de la façond’aborderceproblème,aveclequelnousvivonsdepuisvingtetunans.Cetappelauconservatismeetàlaprudencenepouvaitmanquerd’êtreentenduetsuivi.Ilrestequelesannexesdecerapportcontenaientdesdocuments accablants et que certains des cas étudiés sont, encoreaujourd’hui,passionnants.LacontroversedéclenchéeparlapublicationdurapportCondonseradecourte durée. L’accélération des missions spatiales, l’enthousiasmeprovoquéparlesmissionsApolloetlaconquêtedéfinitive,-croyait-on-de notre satellite naturel vont totalement occulter cet événement. LeprojetBlueBookseraabandonné,endécembre1969,dansl’indifférencegénérale. Ses archives, soigneusement aseptisées, iront dormir àWashington où chacun peut vérifier que Roswell n’y est même pas

mentionné.Lamanœuvrededésinformationévoquéeplushautavaitétécouronnéedesuccès.LeDépartementde laDéfensesedébarrassaitd’unservicetrop voyant qui avait fini par cristalliser l’espoir qu’avait le public deconnaître un jour la vérité sur les incursions d’engins inconnus qui semanifestaient trop souvent. Les conclusions du rapport Condon,entièrementnégativesauxyeuxdelaplupartdeseslecteurs,justifiaientl’abandon de Blue Book et allaient permettre aux autorités d’affirmerqu’ellesavaientcessétouteimplicationdansl’étudedesovnisdepuislasuppressiondeceservice.Officiellement, jusqu’en1992,aucunservicedépendantduDépartementdelaDéfenseneprit lamoindrepartàunequelconqueétudedesobjetsvolantsnon-identifiés.Les apparitions de véhicules inconnus et de lumières bizarresconnaîtrontuneinterruptionnotableauxÉtats-Unispendantladuréedesmissions Apollo. Dès septembre 1973, avantmême l’ultime retour desdernierséquipagesdeSkyLab,ellesreprendrontdeplusbelle.La promulgation de la loi Freedom of Information and Privacy Act, enautorisant la déclassification de nombreux documents, a permis dedécouvrir que des «aéronefs non-conventionnels » et des « disquesvolants » manifestaient une préférence marquée pour les bases demissiles intercontinentaux et les zones de stockage d’ogivesnucléaires{87}.Cettemêmepériodeverral’astronomeAllanHynek,libérépar la disparition de Blue Book, s’intéresser enfin, jusqu’à sa mort en1986,auxapparitionsd’ovnisau-dessusdel’AmériqueduNord.

9Lathèsedel’USAirForceEncequiconcerneRoswell, la thèseofficielledéfenduepar l’AirForcepourraitserésumertrèssimplement:«Ilnes’estjamaisrienpassésurcette base aérienne en juillet 1947, sinon peut-être la récupération demorceaux de ballons en néoprène. » De nombreux documentscontredisentcetteaffirmation.Elleétaitpourtantsoutenueenjuillet1994,dans un document officiel qui se voulait la réponse définitive à uneenquêtediligentéecontre leDépartementde laDéfensepar leGeneralAccountingOffice,équivalentdenotreCourdescomptes.Letitredecedocument,quicompteplusdemillepages,est:REPORTOF AIR FORCE RESEARCH REGARDING THE » ROSWELLINCIDENT».Lerapportdel’USAirForce,ourapportWeaverLesautoritésmilitairesétaienteneffetsoupçonnéesden’avoirpassuivi,à l’occasiondesévénementssurvenusàRoswellaudébutdumoisdejuillet1947,lesprocéduresadministrativeshabituelles.Ils’agissaitdonc,enquelquesorte,d’un«auditopérationnel».Les témoignages montraient, par exemple, que la récupération d’uneépaved’origine incertaineetdematériauxdiversavaitentraîné lamiseenœuvre d’une « Superfortress »B-29 pour en transporter une partieverslabaseaériennedeFortWorthauTexas.Laseconderécupération,qui n’était niée par personne, aurait dû entraîner des dépensessupplémentaires en carburant et en heures de vol ; elles devraientapparaîtresurdesdocumentscomptables.Chaquedéplacementaérienfaitl’objetd’unplandevoletimpliquel’envoidemessagesdedépartetd’arrivée.Destracesécritesdecesopérationsdevraientexisterdanslesarchives. Par ailleurs, si les témoins ne s’étaient pas trompés, letransport des matériaux mais aussi du personnel entre Washington,Roswell, Fort Worth et la base de Wright dans l’Ohio avait dûs’accompagner de la délivrance d’ordres de mission et d’envois demessages.Ayant été éconduits sans ménagement par les responsables de l’AirForce, certains chercheurs américains comme Staunton Friedman,physicienréputé,réussirentàintéresserundéputédel’ÉtatduNouveau-

MexiqueauproblèmeposéparlesactionscontradictoiresdesautoritésàRoswell.Celui-ci,ledéputéSchiff,demandaauSecrétariatàlaDéfense,commeilenavaitledroit,deluidonnerdeséclaircissementsàcesujet.On lui conseilla de consulter les archives de Blue Book qui, nous lesavons,nerecèlentpaslamoindreréférenceàRoswell.Trèsmécontent,ilsetournaalorsversleGeneralAccountingOffice,espérantobtenirdefaçondétournéeunaccèsauxarchivesmilitairesqu’ilsupposaitexister.Loin d’avoir un avis personnel sur la question, le député souhaitaitdisposer d’éléments objectifs qui lui permettraient de répondre sansdétouràsesélecteursquandcesujetseraitévoqué.À la suite de son intervention, leGAOporta à l’attention du secrétaired’État à la Défense William Perry, le 15 février 1994, le fait que sesservicesentamaientunauditgénéral«deladoctrineetdesprocéduresdu Département de la Défense (DoD) en matière d’acquisition, declassement, d’archivage et de destination de tout documentgouvernemental officiel concernant un ballon météo, un avion et toutaccidentaériensimilaire».Le23février1994,cettenotificationfuttransmiseàl’inspecteurgénéraldu Département de la Défense qui avertit à son tour les servicesconcernésparl’enquête.Lemémorandumprécisait:«LeGAOsouhaiterépondredans lesplusbrefsdélaisà lademandedudéputéSchiffafindedissipertouteinquiétudequantàuneréticenceduDépartementdelaDéfense. » A cet effet, il désirait passer en revue tous les incidentsaériensimpliquantdesballonsmétéoetdesaéronefsinconnus,telsque,«ovnisouavionsétrangers,ainsique les faits impliquant l’écrasementau sol d’un ovni en 1949 [il s’agit bien entendu de 1947] à Roswell,Nouveau-Mexique [...]ainsiqu’unedissimulationéventuelledeces faitsparleDépartementdelaDéfense».Aucoursd’uneréuniontenuedanslesbureauxdel’inspecteurgénéralle28février1994,ilfutpréciséquel’auditconcerneraitdesdocumentsduDépartement de la Défense et, le cas échéant, d’autres entités del’exécutif. Toutefois, la plus grosse partie de l’effort porterait sur lesarchivesetlessystèmesdeclassementdel’USAirForce.L’enquêtefutofficiellementdiligentée,àpartirdecettedate,souslenuméroGAOcode701034. Ce titre assez vague ne doit pas masquer le but exact desrecherches. L’incident visé par le biais de l’audit est précisé dans undocumentremisauxautoritésparleGAO.Ils’agitbiendelarécupération

supposéeparlesUSArmyAirForcesd’unesoucoupevolanteet,oudesesoccupantsnon-humainsàlasuited’unaccidentaériendanslarégiondeRoswellenjuillet1947.Le rapport de PUS Air Force ou « rapport Weaver», du nom de sonsignataire,présenteainsil’historiquedesfaits:Quand lesUSArmyAirForcesdevinrent finalement l’USAirForce,enseptembre 1947, elles héritèrent de l’équipement, du personnel, de ladoctrine et des procédures, de l’USAAF. En l’occurrence, l’Air Forcehéritaaussidel’allégationqu’elleavaitdissimulél’«incidentdeRoswell»etavaitcontinuédelefairependant47ans{88}.Cette remarque,vaguementhumoristique,est inexacte.Nulleallégationdecegenrenesubsistaitenseptembre1947quandl’AirForceobtintsonautonomie par rapport à l’armée de terre. Après les déclarations dugénéral Ramey à la presse, l’affaire avait été définitivement classée,dansl’espritdupublic,commeayantétélerésultatd’uneerreurcommisedebonne foiparunofficier.L’explicationdu«ballonmétéo»avaitétéacceptée sans difficulté, les témoins concernés se taisaient et rien nedevait filtrer de cette affaire jusqu’au témoignage du Major Marcel en1978.Avantcettedate,Roswellétaitunnon-événement.Le « rapportWeaver » nous donne une chronologie et des détails quiparaissentsurprenants.Le14janvier1994,l’USAirForceapprendparunarticleduWashingtonPostqu’uneenquêteduGAOvaêtrediligentéecontreelle.Unmoisplustard, le 15 février 1994, cet organisme fait savoir officiellement ausecrétairede laDéfensequ’ilentreprend l’auditdontnousavonsparlé.Le 23 février, la notification d’enquête est transmise aux servicesintéressésparl’inspecteurgénéralduDépartementdelaDéfense.Le28février,uneréunionpréliminairealieudanssonbureau.Officiellement,c’estaucoursdecetteréunionquelespartiesintéresséesapprendrontlaraisondel’informationouvertecontreelles.Cette affirmation est contredite par le fait que, dès lemois de janvier,l’organismecompétentde l’USAirForce{89} avait lancéuneenquêtedegrandeenverguredansplusieurssystèmesd’archives.Portéedurapportdel’USAirForce

Malgré son titre, le rapport Weaver n’est évidemment pas destiné auGeneralAccountingOfficemaisplutôtaupublicetàlapresse.Sonstyleironique serait inacceptable dans une communication adressée à unservice officiel. Des témoignages importants comme celui du généralExon sont passés sous silence. Des citations tronquées sont utiliséespour soutenir la thèsequi innocente l’AirForce.Cesprocédésseraienttrèsmalacceptésparunjugefédéral.Deplus,laméthodechoisieparlerédacteurestrisquée.ElleconsisteàprétendrequelesseulesinformationsdontdisposeleDépartementdelaDéfense, au sujet de Roswell, ne proviennent que des journaux et dequelques livres écrits par des amateurs de sensation. Le dernierparagraphede la page3, intitulé L’« incident deRoswell » : ce qui futoriginellementrapportéen1947,neditfinalementriend’autre:Selon la première histoire (parue dans un journal) un officier durenseignementde la509eescadredebombardementstationnéesur labaseaériennedeRoswell, lemajor fesseA.Marcel,aurait récupéréun«disque volant» dans les pâturages d’un éleveur non-identifié duvoisinage, et ce disque aurait été transporté par voie aérienne vers «l’état-majorgénéral{90}».L’auteuroubliesimplementdementionnerquecesinformationsfaussesavaient été transmises aux journalistes par le lieutenant Haut,responsable des relations publiques de la base de Roswell, sur lesordresdesoncommandant,lecolonelBlanchard.Cedétailchangetout.Faute de pouvoir expliquer, ou justifier ce faux-pas, le colonelWeaverpréfère le taire. S’il donne, paf la suite, une description correcte desdébris présentés à la presse par le général Ramey, il omet lestémoignages décrivant une substitution et affirmant que les véritablesspécimensavaientdéjàquittéFortWorthaumomentdelaprésentationauxjournalistes.Aplusieursreprises,l’auteurcensurelespartiesdestémoignagesquiledérangentetnefaitdireautémoinquecequiconfortesathèse.Ilseraitfastidieuxderecensertoutesleslacunesetlesincohérencesdudocument tant elles sont nombreuses. Les déclarations capitales deGlennDennis,ainsiquecellesdeWaltherHautlui-même,sontpasséessoussilence. Ilsétaientpourtant tous lesdeuxbienvivantsen1994,ettout à fait accessibles. Ils se sont toujours prêtés de bonne grâce aux

questions des enquêteurs. Le rapport Weaver ne mentionne pas nonpluslesdéclarationsdugénéraldebrigadeThomasJeffersonDuBose{91}probablement parce qu’elles confirment la substitution des faux débrisauxvrais.Celui-ciaffirmeeneffet,àlafindesonaffidavit:Après l’arrivéedesmatériauxparavionenprovenancedeRoswell, j’aidemandéaucommandantde labase, lecolonelAlClark,d’enprendrepossession et de les emmener personnellement, dans un B-26, augénéralMcMullenàWashington,DC.J’aiavertilegénéralMcMullenetilm’a dit qu’il ferait parvenir ces matériaux par courrier personnel àBenjamin Chidlaw, général commandant en chef de l’Air MatérielCommandsurlabasedeWright{92}.L’ensembledecetteopérationaétéconduitdanslesecretleplusstrict.Il semblerait qu’aucun journaliste n’ait interrogé l’Air Force pour luidemanderpourquoicetémoignagen’avaitpasétéutilisé,ouauminimumdiscuté, alors que son existence était bien connue. Le rapport de l’AirForceauraitdûaumoinspréciserlesraisonsdesonexclusion.L’affidavitdu14mai1993deWaltherHaut,ancienofficierdesrelationspubliquesdeRoswell,établitlatotaleresponsabilitéducolonelBlancharddans le communiqué si controversé qu’il avait transmis à la presse. Ildonneenoutreplusieursdétailsinédits:Enjuillet1947,j’étaisaffectéàRoswellArmyAirBase,autitred’officierdesrelationspubliques.Àenviron9heuresdumatin,le8juillet,j’aireçuun appel du colonel William Blanchard, commandant de la base, medisantqu’ilétaitenpossessiond’unesoucoupevolanteoutoutaumoinsdepiècesdétachéesd’un telengin. Ildéclaraqu’ellesprovenaientd’unranchsituéaunord-ouestdeRoswelletque l’officierderenseignementde la base, lemajor fesseMarcel, allait convoyer lesmatériaux àFortWorth.LecolonelBlanchardmeditd’écrireuncommuniquéàlapresseausujetde cette opération et d’en donner une copie aux deux journaux et auxdeuxstationsderadiodeRoswell.Il considérait que lesmédias locaux devaient avoir la primeur de cetteinformation. Je suis allé d’abord à KGFL, puis à KSWS, puis auDailyRecordetfinalementauMomingDispatch.Lelendemain,j’ailudanslesjournauxque legénéralRogerRameyavaitdéclaréque l’objetétaitunballonmétéo.

Jecroisque lecolonelBlanchardavaitvu lesmatériauxcar ilétait trèsaffirmatif quantà leurprovenance. Il n’yapas lamoindrechancepourqu’il les ait confondus avec un ballon météo. Il n’y a pas non plus lamoindrechancepourquelemajorMarcelsesoitlui-aussitrompé...Ces deux documents sont tout simplement censurés par le colonelWeaver. Il va tenter de persuader ses lecteurs que les matériauxrécupérés dans les champs de «Mac» Brazel avaient une origineconnue, sans être nécessairement celle que le général Ramey avaitinitialementprésentéeauxjournalistes.Illuifautpourcefairediscréditerle major Jesse Marcel et aller glaner dans les témoignages les plusvagues des éléments qui pourraient conforter cette nouvelle thèse del’AirForce.Commentdiscréditerletémoinprincipal?En 1978, la découverte de l’importance des incidents de Roswellsemblaitreposersur letémoignagedumajorJesseMarcel, trèsdétailléen ce qui concerne les caractéristiques exotiques des spécimensrécupérés. Ces éléments, et eux seuls, suggèrent qu’ils pouvaientprovenir d’une technologie inconnue. Il fallait donc accréditer la thèse,jadis présentée aux journalistes par le général Ramey, selon laquellel’officierderenseignementdelabaseaériennes’étaittrompé.Brazel se rendit ensuite à Roswell le 7 juillet et contacta le shérif, quiapparemment mit le major Marcel au courant. Le major Marcel et unhommeencivilaccompagnèrentBrazelchez luipour ramasser le restedesmorceaux.L’«hommeencivil»n’étaitautrequelecapitaineSheridanCavitt,agentdu contre-espionnage. Il avait assistéMarcel dans la récupération desdébris. Weaver précise, quelques pages plus loin : « Sheridan Cavitt,lieutenant-colonel de l’USAir Force, en retraite, est le derniermembresurvivantdestroispersonnesayantnotoirementrécupéré lesmatériauxauranchFoster{93}.»Cetteaffirmationsertdecautionàlasuite,quiestbeaucoupplusdiscutable:Le lieutenant-colonelCavitt, seul témoin vivant qui ait vu le vrai terrainaux débris et les matériaux découverts [..] décrivit une petite zone dedébris qui ressemblaient à des tiges carrées comme du bambou (sic),d’une section d’un quart à un demi pouce{94}, qui paraissaient très

légères, ainsi qu’une sorte de matériau métallique qui réfléchissait lalumière et qui était aussi très léger [..] [Il déclara :] « Jeme souviensd’avoir identifié cette matière comme pouvant être celle d’un ballonmétéo.»Ce témoignage tardif est très surprenant. Si cet officier du contre-espionnageavaitformellementidentifiélesdébriscommeprovenantd’unballon, il aurait commis une faute grave en laissant volontairement,commeilleprétend,nonseulementsoncollègueMarcelmaisaussitoutl’état-major de la base aérienne deRoswell, son commandant en tête,s’enferrer sans intervenir dans une énorme erreur d’identification. Enl’absence d’éléments autrement plus convaincants, cette déclarationtardiven’estpasacceptable.Pour étayer cet aveu trop récent, il fallait que l’Air Force établisse lecaractère banal desmatériaux.Pour ce faire, le colonelWeaver utilisedescitationsincomplètes,maislamanœuvren’estpastrèsadroite.Cesdéclarations contiennent en effet, dans les parties qu’il oublie deprésenter, des éléments incompatibles avec les technologiesaéronautiques de l’époque. Les affidavits sur lesquels s’appuie l’AirForce étant des documents publics, facilement accessibles, il estpossiblederétablirl’intégralitédescitationstronquées.TémoignagedeJesseA.Marcel,médecin,(filsdumajorMarcel).Onzeansaumomentdesfaits.Affidavitdatédu6mai1991.Passagecitépar lerapportWeaver,page14: Ilyavait troiscatégoriesdedébris:unesubstanceressemblantàdelafeuillemince,épaisseetgris métallique ; un matériau cassant brun-noir ressemblant à unematièreplastique,commedelabakélite{95};ilyavaitaussidesfragmentsqui ressemblaient à desmembrures en I. Sur la surface intérieure desmembrures en I se trouvait comme une sorte d’écriture. Cette écritureétait d’un ton magenta-violet et semblait en relief Les signes étaientcomposésdecourbesetdéformésgéométriques.Ilsneressemblaientpasdutoutniàdurusse,nidujaponaisniàaucunautre langage (sic)étranger. Ils ressemblaientàdeshiéroglyphesmaisn’avaientaucunelettreenformed’animaux[..]

Cette partie du témoignage pourrait s’appliquer à des matériauxrelativement ordinaires, en tout cas elle ne suggère rien d’inconnu àl’époque de l’observation. Elle sera réutilisée ultérieurement pouraccréditerlathèseselonlaquellelessymbolesgravéssurlesmembruresn’étaient rien d’autre que des dessins décoratifs à demi-effacés sur duruban plastique adhésif. Il manque à cette citation le paragrapheprécédent:(5)Unenuit, j’aiétéréveilléparmonpèreaumilieudelanuit{96}.Ilétaittrès excité par des débris qu’il avait ramassés dans le désert. LesmatériauxremplissaientsaBuick1942.Ilenapportaquelquesmorceauxqu’ilétalasurleplancherdelacuisine.(6)et(7)sontidentiquesaufragmentcitéparl’AirForce(8)Monpèremeditquecesdébrisavaientété ramasséssur les lieuxd’unaccidentaérienaunord-ouestdeRoswell.Ilavaitlesentimentqu’ilsétaient très étranges et il est possible qu ’il ait utilisé l’expression«soucoupevolante»en liaisonaveccesmatériaux. Ilétaitcertainqu’ilsneprovenaientpasd’unballonmétéo.TémoignagedeLorettaProctor(anciennevoisinedeW.W.Brazel).Afjidavitdu5mai1991.PassagecitéparlerapportWeaver(page14):[...]Brazelvintdansnotreranchetnousmontra,àmonmarietàmoi,unmorceaudematériauqui,selonlui,provenaitd’ungrandamoncellementdedébrissurlapropriétéqu’il exploitait. Lemorceauqu’il nousapportaétait decouleurbruneetressemblait à du plastique... « Mac » nous dit que l’autre matériauressemblait à du papier d’aluminium. Il était très flexible et ne pouvaitêtrenifroissénibrûlé.Ilyavaitaussiquelquechosequ’ildécrivitcommedurubanadhésif imprimé.Lacouleurde l’impressionétaitunesortedeviolet[..JVoicilerestedeladéclarationsousserment:Lemorceauqu’ilnousapportaétaitdecouleurbruneetressemblaitàduplastique. Lui etmonmari essayèrent de couper et de brûler cet objetmaisilsn’yarrivèrentpas.

Il était extrêmement léger, fe n’avais jamais rien vu de semblableauparavant.La suite de cette citation est correctement transcrite, mais nousdécouvrons que les propriétés inhabituelles de cette matière «qui nepouvait être ni coupée ni brûlée» avaient été vérifiées par le mari deLoretta Proctor et « Mac » Brazel agissant ensemble. Ce détail estsoigneusementcachédanslaversiondel’AirForce.Cen’estpasleseul.Lespassagessuivantssontcensurés:(6)Quelquetempsaprès,monmari,monfrèreetl’undesesamisvirent«Mac»àRoswell,entourépardessoldats.Ilpassadevanteuxsansleuradresserlaparole.L’arméelegardacinqousixjours.Quandilrentra,ildéclara que l’armée lui avait dit que l’objet qu’il avait trouvé était unballonmétéo. «Si j’en vois un autre, dit-il, je ne le dirai pas. » Il étaitfurieux d’avoir été tenu éloigné de chez lui pendant aussi longtemps.Aprèssonretour,ilrefusad’abordercesujet.(8)Lemorceaudematériauquej’aivuneressemblaitenrienàundébrisdeballonmétéo.J’aidéjàvudesballonsmétéo.Jen’avaisjamaisrienvudesemblable.Lefaitquelerancheravaitdéjàtrouvésursesterresdesballonsmétéorendunemépriseencoreplusinvraisemblable.Unmorceaudeballonennéoprènepeutêtrefacilementcoupéparuncouteaudepocheetcalcinéparlaflammed’unbriquet.Àcetteépoquè,lesréflecteursradar,faitsdepapier à chocolat collé sur des membrures en bois, n’avaient riend’exotique.TémoignagedeBessieBrazelSchreiber(filledeW.W.Brazel).Quatorzeansaumomentdesfaits.Affidavitdatédu22septembre1993-Ce témoignage tel qu’il apparaît dans le document de l’Air Force esttranscrit sans modification, probablement parce qu’il ne contredit pasvraiment la thèse du ballon-sonde et n’introduit pas, comme lesprécédents,d’éléments inexplicables. Il est toutefois importantdenoterqu’il ne contredit pas non plus les observations plus surprenantes desautrestémoins.LajeunefilleavaitchevauchéavecsonpèreetsonfrèreVernon sur le terrain aux débris. Tous trois avaient rempli des sacs à

alimentspourbestiauxaveclesmorceauxrécupérés.TémoignagedeSallyStricklandTadolini(voisinedeW.W.Brazel).Neufansaumomentdesfaits.Affidavitdu27Septembre1993-Ledocumentdel’AirForcerapportesesdéclarationsencestermes:[..] Ce que Bill nous a montré était un morceau de ce que je penseencore aujourd’hui avoir été du tissu. Cela ressemblait à du papierd’aluminium,àunesortedesatin,àquelquechosedesolidecommeducuir bien tanné, et pourtant ce n’était en fait ni l’un ni l’autre de cesmatériaux[...JCelaavaitàpeuprès l’épaisseurd’ungantdepeautrèsminceetune teintemétalliqued’unargent-grisâtremat, l’unedes faces[étant]unpeuplussombrequel’autre.Jenemesouvienspasqu’ilyaiteudessusdesdessinsoudesinscriptionsenrelief[...]Cepassageestlaretranscriptionfidèle(etpartielle)duparagraphe7del’affidavit.Lasuite,censuréeparl’AirForce,estbeaucoupmoinsbanale:(8) Bill fit passer à la ronde [ce morceau de dix centimètres sur vingtcentimètresenviron]etnousl’avonstoustouché.Jefaisaisbeaucoupdecouture et, pour cette raison, il me fit une grosse impression. Il neressemblaitàaucun tissuque j’aie touchéauparavantnidepuis. Ilétaittrèssoyeuxousatiné,aveclamêmetexturesurlesdeuxfaces.Pourtant,lorsquejelefroissaisdansmesmains,jeressentaislamêmeimpressionqu’en froissant un gant de cuir. Quand on le relâchait, il reprenaitinstantanément sa forme initiale, s’aplatissant très vite sans garder lamoindretracedepli.J’aifaitcelaplusieursfoisetlesautresaussi.Jemesouviensquecertains l’ontétiréentre leursmainsen le faisantclaquer,mais je ne crois pas que quiconque ait essayé de le couper ou de ledéchirer.(9) Bien que je n’aie rien vu d’autre qu’un morceau de tissu, je mesouviensd’avoirentendudesdiscussionsconcernantcequidevaitêtreunepartiedelacarlingue,quel’ondisaittrèsdifférente.Jemesouviensaussi d’avoir entendu «Mac» Brazel faire référence à (ce sont sespropres termes) «toutes ces saloperies qu’il y a partout là-bas ». Cessouvenirsme laissentàpenserqu’il yavait làbienautrechosequ’unegrandequantitédetissu.

Cetémoignageestprécis.Iln’évoquepasduplastiqueordinairecarnosscientifiques n’ont toujours pas réussi àmettre au point desmatériauxpossédantcespropriétés.Lesrecherchesentreprisesparl’AirForceLerapportdel’USAirForcedécritendétailleseffortsdéployésparsesservices dans leur recherche d’indices concernant une éventuelleopérationsecrètedéclenchéeàRoswellenjuillet1947.Ilestaffirméenparticulier qu’aucune recherche secrète destinée à exploiter un typequelconquedevaisseauspatialextraterrestrerécupéréparl’AirForcenepourraitavoir lieusansqu’unSpécialAccessProgramnelementionne.Cetteaffirmationn’estpasexacte.Valablepourlesprogrammesdel’AirForce,cetteaffirmationnel’estpasnécessairementpourlesautres.L’USNavy,l’USArmy,l’AtomicEnergyCommissionetlaNASA,pourneciterque ces organismes, peuvent avoir leurs propres systèmes declassement sans que le colonelWeaver le sache ou lementionne.Deplus,unsujetaussisensiblequel’étuded’unvéhiculen’appartenantpasà une technologie humaine justifierait de toute façon d’un traitementparticulier.Enfait,lesmoyensdedissimuleruneentreprisetrèssecrète,comme celle qu’a certainement dû nécessiter l’étude de l’épaverécupéréeaunorddeRoswell,sontmultiples.Quantaux recherches infructueuseseffectuéesdans lesarchives,ellessont minutieusement détaillées{97}. Elles permettent à l’Air Forced’affirmeravecautoritécequen’étaitpasRoswell:Cen’étaitpasunaccidentd’avioncar,entrele24juinetle28juillet,cinqavionssesontécrasésauNouveau-Mexiqueet cesdossiers-làétaientparfaitementàjour.Ce n’était pas un accident de missile car les seuls essais en coursconcernaientdesfuséesdemêmetypequelesV-2allemandesetilssedéroulaientdansl’immensepolygonedeWhiteSands.Cen’étaitpasunaccidentnucléairemettantencausel’unedesbombes,six en tout, que possédait à cette époque la 509e escadre debombardementatomiquedeRoswell.LeFédéralRecordCenterdeSaintLouisavaitétéconsultéàcesujet.RestequelesarchivesdePex-AtomicEnergy Commission n’avaient pas pu être examinées car ellescontenaient des informations secrètes de très haut niveau et, bienentendu,l’AirForcen’avaitpasàsesubstituerauGAOpourlesparties

del’enquêtequinelaconcernaientpasdirectement.Cen’étaitpasunvaisseauextraterrestre{98}:Larecherchedel’AirForcen’amisenévidenceabsolumentaucunindiceque ce qui s’est passé près deRoswell en 1947 ait concerné un typequelconque de vaisseau extraterrestre. C’est là que se situe, bienentendu, le cœur du débat. Les tenants de l’hypothèse «ovni» quiobtiendront une copie de ce rapport prétendront que le « secret esttoujours en place ». Néanmoins, nos recherches ne donnent aucunepreuved’aucunesorte{99}, qu’un vaisseau extraterrestre se soit écraséprèsdeRoswellouquedesoccupantsnon-humainsenaientétéretirés,aucoursd’uneopérationmilitairesecrèteoudetouteautrenature.Celanesignifietoutefoispasque,audébut,l’AirForcen’aitpasétéconcernéeparlesovnis.Cependant,àcetteépoque,ovnisignifiait«objetsvolantsnon-identifiés»,cequi,prisdanssonsens littéral,désignesimplementun objet aérien qui n’est pas immédiatement identifiable. Ce terme nefaisaitpasréférence,commec’estlecasdenosjours,àl’équivalentdevaisseauxspatiauxextraterrestres.Àsesdébuts,l’AirForcen’avaitpasencoreinventélesigle«ovni».Lesservicesdu renseignementmilitaireet l’état-majorneparlaient jusqu’en1950, comme lemontrent les documents présentés, que de « disquesvolants » et d’aéronefs, ou d’avions, «non-conventionnels{100}». Ladéfinition que donne de ces objets le paragraphe de la directive dugénéral Cabell, déjà citée, est « aéronef ou objet en vol qui, par sesperformances, ses caractéristiques aérodynamiques ou des élémentsinhabituels,neseconformeàaucuntyped’avionconnuànotreépoque.» Cette définition n’a aucun rapport avec ce que prétend Weaver. Leterme « ovni » n’a jamais signifié « vaisseau spatial extraterrestre »,sinon dans la littérature de science-fiction. La suite de l’exposé estintéressante car elle confirme l’intérêt des responsables de la défensenationale pour les « objets volants inconnus » qui hantaient l’espaceaérien:Desarchivesdecetteépoqueré-examinéespar lesenquêteursde l’AirForce, ainsi que les documents cités par les auteurs déjàmentionnés,indiquent, par contre, que l’Air Force s’inquiétait sérieusement de sonincapacité à identifier de façon adéquate des objets volants inconnus

observés dans l’espace aérien américain. Cependant, tous lesdocumentsanciensmontrentquecetteinquiétuden’avaitpastraitàdesétrangers à la Terre, hostiles ou non, mais à l’Union soviétique. Denombreux documents de cette époque évoquent la possibilité que desprototypesd’avionssecretssoviétiquesaientévoluédansl’espaceaériendes États-Unis. C’était cela, bien entendu, le souci majeur de la toutenouvelleAirForcedontlamissionétaitdeprotégercesmêmesdeux.Cepassageestexactdanssalettre.Sonrédacteuroubliesimplementdedire que l’hypothèse d’une origine russe avait été depuis longtempsabandonnéeetquepersonne,en1994,neluiaccordaitpluslemoindrecrédit.LaCIAl’avaitdéjàréfutéeen1949.Enoutre,etcontrairementauxaffirmations du colonel Weaver, plusieurs documents internes à l’AirForce, comme par exemple le mémorandum du général Twining,envisageaient que les disques volants puissent appartenir à unetechnologieétrangèreàlaTerre.EnannexeDdurapportCondon1,uneétudeadresséeaugénéraldebrigadePutt, chefd’état-majoradjointetdirecteurduBureauderechercheetdedéveloppementdel’air,envisageaussicettepossibilité:Laprésentelettredonne{101}entermestrèsgénéraux,unedescriptiondela probabilité d’une visite en provenanced’autresmondes, en tant queproblème technique, ainsi que des remarques concernant l’emploi devéhicules spatiaux comparés aux descriptions des objets volants. MrCollbohmenremettradescopiesaucolonelMcCoyàWright-PattersonlorsdubriefingdelaRANDquidoits’ytenirdansquelquesjours.Lerapportdel’AirForcenesecontentepasd’affirmerqu’ilnes’estrienpassé à Roswell au début de juillet 1947 ; il cherche, de surcroît, àdonner l’impression d’un vide, d’une absence totale de tout indicepermettantd’accuserl’AirForced’avoirdissimuléaupublicl’ampleurdeson implication dans le problème des ovnis. Il affirme, dans leparagraphesuivant,quelaseuleactivitéinhabituelledontlesarchivesdel’AirForceaientgardé la traceest,pendantunmois,ungrandnombred’appels téléphoniquesdepersonnes intéresséespar le fameuxdisquevolant dont les journaux avaient parlé. « L’objet s’était révélé être unballon-cible.»

CetteinformationauraitétédécouvertedansleJulyHistoricalReportforthe509thBombGroup{102}dumoisdejuillet1947.Pourquoifaireappelàcejournaldel’escadron?Pourquoinepasutiliserlesarchivesofficiellesquiconcernent le fonctionnementde labase?Riennepeut remplacer,commepreuvesirréfutables,leslistesdesplansdevol,lamaincourantedesofficiersdepermanence, lesmessagesenvoyéspar leservicedesopérations aériennes, les rapports mensuels ou les piècesadministratives et comptables ; or, aucune mention n’est faite de cesdocuments.C’est l’enquêteduGAOquiapportera,unanplustard,uneréponseàcettequestiontroublante:toutescesarchivesontdisparu{103}.MaislecolonelWeaversegardebiendementionnercedétail.IlpréfèreparlerdudépartenpermissionducolonelBlanchard.Lerédacteurdudocumentdel’AirForcesembleeneffetfairegrandcasde la disparition du commandant de la base de Roswell, parti enpermission,paraît-il,le8juillet1947.Siunechoseaussiimportantequela récupération d’un vaisseau extraterrestre s’était produite près de labasequ’il commandait, il aurait repoussé ses congés. Il est cependantnoté que ce départ est un peu surprenant et que des détracteursaffirment que le colonel Blanchard utilisa cette excuse pour faussercompagnie aux journalistes et se rendre sur place afin de diriger lesopérationsderécupération.Pourquoides«détracteurs»?L’affidavit, signé le 7 juin 1991par lemaster sergentRobertR.Porter,jetteunéclairagedifférentsurcedépartinopiné:J’étais membre de l’équipage qui convoya des morceaux de ce qu’onnousavaitditêtreunesoucoupevolanteversFortWorth.Lepersonneldebordcomprenait:lecolonelPayneJennings,commandantensecondde labase, le lieutenant-colonelRobertE.Barrowclough, lemajorHerbWunderlichetlemajorJesseMarcel.LecapitaineWilliamE.Andersonadit que ça provenait d’une soucoupe volante. Après notre arrivée, lesmatériauxontététransférésdansunB-25.AprèsnotreatterrissageàFortWorth,lecolonelJenningsnousaditdenous occuper de l’entretien de l’avion, après quoi nous pourrions allerprendrenotredéjeuneraprèsavoirpostéungarde.Quandnoussommesrevenus de déjeuner, on nous a dit que les matériaux avaient ététransportésversunB-25[..]

Laprésenceàborddulieutenant-colonelPayneJennings,commandantensecondde labasedeRoswell, remetencause la thèsed’undéparten permission de son supérieur. Si le colonel Blanchard avait étéeffectivementabsentdelabase,sonsecondauraitautomatiquementprissaplace.C’estdoncensaqualitédecommandantdelabasedeRoswellqu’ilauraitquittésonposte, le jourmêmedesaprisede fonction,pouraccompagner à FortWorth les échantillons suspects. Cet abandon deposteestencoreplusimprobablequeledépartenpermissionducolonelBlanchard au moment d’une crise. À moins, bien entendu, que cesmatériaux aient eu une telle importance que le plus haut responsabledisponible ait été tenu de les acheminer en personne. Nous sommesdoncramenésauproblèmeprécédentetWeavern’ariendémontré.En tout cas, et contrairement à ses déclarations, c’était le lieutenant-colonel Payne Jennings, et non le major Marcel, qui convoyait lesprécieuxdébris.Cedernierallaitsimplementjouer,surordre,lerôlequel’onsaitauprèsdesjournalistes.Rien dans tout cela n’accrédite vraiment la thèse d’un ballon maissuggère, bien au contraire, que des événements d’une extrêmeimportanceétaienteffectivementsurvenusàRoswell.Lanouvellethèsedel’USAirForceDans un chapitre intitulé « Ce que fut l’incident de Roswell», unenouvellethèseestproposéeparl’USAirForcepourrendrecomptedesdébris récupéréspar «Mac»Brazel sur son ranch. Il est affirméque,trèsprobablement,ilsprovenaientd’untraindeballonsappartenantàunprojet ultra-secret qui se déroulait alors à White Sands, prèsd’AlamogordoauNouveau-Mexique.LecolonelWeaverprécise,souslarubriqueBalloonResearch{104}:Dès le 28 février 1994, l’équipe de recherche de l’AAZDdécouvrit desréférences à des essais de ballons qui se déroulaient à AlamogordoAAF{105} (actuellement Holloman AFB) etWhite Sands en juin et juillet1947, ainsi qu’à des tests de mise au point de « ballons à altitudeconstante » [..] Un mémorandum du quartier général de l’AMC{106}, de1946,futretrouvé.IldécrivaitunprojetdeballonàaltitudeconstanteetspécifiaitquelesélémentsscientifiquesrecueillisdevaientêtreclassifiésTOPSECRETpriorité1A.Sonnométait“ProjetMogul”(annexe19).Le

projetMogulétaitalorsunprojetsensible,classifié,dont lebutétaitdedéterminer l’état d’avancement de la recherche soviétique en matièred’armement nucléaire. Puisque les frontières de l’Union soviétiqueétaientfermées,legouvernementdesÉtats-Unisavaittentédemettreaupoint une méthode de détection à grande distance d’explosionsnucléaires. Un moyen de détection acoustique à long rayon d’action,portéparballons,avaitétéproposéen1945augénéralSpaatzparleDrMauriceEwing,del’universitédeColumbia,commesolutionpossible(leguidageatmosphériqued’ondesdepressiondebasse fréquenceaétéétudiédès1900).Ledocumentde l’AirForceaffirmequedessurvivantsdeceprojetontété retrouvés après une longue enquête.Des déclarations signées ontétéobtenuesetfontl’objetd’annexesdétaillées.Noyéedansdelonguesconsidérations techniques,unephraseaffirmeque leprojetMogulétaitunerecherche«sensibleetcompartimentée{107}».Cedétail,s’ildevaitêtreconfirmé,seraitde laplushaute importance. Ilpourrait expliquer, au moins pendant que ces recherches étaientactivementpoursuivies, lescontre-vérités transmisesà lapressepar legénéralRameyetlemensongesurordredumajorMarcel.Lesprojets«compartimentés»sonteneffet lesplussecretsquisoient. Ilsportentengénéral la mention TOP SECRET suivie d’un signe qui explicite leurnature{108}.Lesconclusionsdudocumentde l’AirForce reprennentpourl’essentielcettethèsenouvelle:Les recherches de l’Air Force n’ont pas permis de localiser ou dedévelopper le moindre indice permettant de dire que l’« Incident deRoswell»aétéunévénementOVNI (sic).Tous lesélémentsmatérielsdisponibles, bien que ne concernant pas directement Roswell par lui-même,indiquentcommesourcelaplusprobabledesmorceauxd’épaverécupéréssurleranchBrazell’undestrainsdeballonsduprojetMogul.BienqueceprojetaitétéTOPSECRETàl’époque,aucunindiceprécisnesuggèrequ’unehistoireaitétéinventéeparlesservicesofficielspourservirdecouvertureafind’expliquerunévénementtelqueceluiquis’esteffectivementdéroulé.Il semble que l’identification de cette épave commeétant les élémentsd’unballonmétéorologique,ainsiquelesjournauxl’ontécritàl’époque,sefondaitsurlefaitqueriennedifférenciaitphysiquement(endehorsdeleurnombreetdeleurconfiguration)lesballonsMoguldesballonsmétéo

ordinaires. De plus, il semble qu ’il y ait eu, de la part du colonelBlanchardetdumajorMarcel,uneréactionexagéréequileurafaitparlerde la récupération d’un «disque volant», alors qu’à cette époquepersonne ne savait avec certitude ce que ce terme signifiait dans lamesureoùiln’étaitemployéquedepuisdeuxsemainesenviron.Demême,aucunindice,danslesarchivesofficiellesdecettepériode,nesuggèrelamoindreaugmentationd’activitéopérationnelleoudesécuritémilitaire, ce qui n’aurait pas manqué de se produire si, nous avionsréellementeuaffaireà lapremière récupérationdematériauxet,oudepersonnes venant d’un autre monde. L’armée des États-Unis d’après-guerre (commecelled’aujourd’hui,d’ailleurs)n’avaitpas lacapacitéderapidement identifier, récupérer, coordonner, dissimuler et déjouerl’attention du public pour un tel événement. L’affirmation qu’elle ait puréaliserunpareilexploitsansenlaissersubsisterlamoindretraceécritesuspectependant47ansestincroyable.Unepartiedel’argumentationdel’AirForces’articulesurcepointprécis:le projet Mogul était d’une importance stratégique telle qu’il pouvaitjustifier le niveau de confidentialité qui recouvre tout ce qui touche àl’incident de Roswell. Cette affirmation ne peut pas être exacte, et cepourplusieursraisons.Lapremièrevientdu fait que lesballonsutiliséspar cenouveauprojetétaient, jusqu’au2 juillet1947,dumêmemodèlequeceuxutiliséspourles sondages météorologiques{109}. Tout ce qui a déjà été dit, quant àl’impossiblitéd’attribuerdescaractéristiquesextraordinairesàdesdébrisdenéoprène,restedoncvalablepourMogul.La seconde est beaucoup plus grave, car il semble que le niveau deconfidentialitédeMogulaitététrèsexagéréparl’AirForce.Toutd’abord,aucundocumentnevientdémontrerqueleprojetaitétéeffectivement«compartimenté.»S’ilavaitétévraiment«sensible»etsecretentre1946et 1947, il ne l’était plus en 1949, puisque la détection de la premièrebombeatomiquesoviétiquenefutpasréaliséeparunengindecetypemaisplussimplementenrecueillant,grâceàdesavionsvolantàhautealtitude,lessubstancesradioactivesproduitesparl’explosionnucléaire.Deux documents{110} fournis par le FBI contredisent les affirmations ducolonelWeaver et montrent à l’évidence que le nom du « projet » enquestion était déjà bien connu en août et septembre 1947. L’anecdote

qu’ilspermettentdereconstitueresttrèsexplicite.Unedame,ayanttrouvédanssonjardinunfragmentd’appareild’origineinconnue,leporteaubureaulocalduFBI.Celui-ciconsulteunecertaineMrs.Whodonqui appartient au corps des ingénieurs de l’armée.Cettepersonne lui suggère que l’instrument pourrait appartenir à l’opérationMogul.Lapièceesttransmiseàl’AirMatérielCommandquil’examineetprécisedansundocumentseulementclasséCONFIDENTIELquel’objeten question n’a rien à voir avec Mogul mais ressemble plutôt à unfragmentdétériorédehaut-parleur.Sur trois pages dactylographiées, dont l’une est unmémorandumnon-classifiéduFBI,ilestfaitcinqfoismentiondel’opérationMogul.Deplus,untamponparfaitementlisibleportésurledocumentconfidentielmontrequ’ilestpassédansledomainepublicdepuisle6novembre1978.Aucun projet TOPSECRET« compartimenté » n’aurait fait l’objet d’untraitementaussicavalier.Sonsigleauraitété toutaussisoigneusementcaché que son activité principale. Seules quelques rares personnesayant«besoindesavoir»auraientétédanslaconfidence.Jamaisl’AMCnel’auraitmentionnédansundocumentdestinéàêtrelu,lessignaturesqu’ilporteentémoignent,pardenombreuxagentsduFBI.Cette seconde raison de mettre en doute la nouvelle explicationproposéepar lecolonelWeaverestprobablement laplusconvaincante.Puisque l’existencede l’opérationMogulétait très largementconnue{111}dès1947,pourquoitantdemystère?Pourquoin’avoirpasavouédepuislongtempsaupublicunesupercherieencore justifiableà cetteépoque,mais n’ayant plus la moindre raison d’être dès le début des annéescinquante,quandcetteméthodededétectiondesexplosionsatomiquesfutdéfinitivementabandonnée?Dans lasuitedesesconclusions, lereprésentantde l’AirForcesembleseulement s’attacher à brouiller les cartes et ses arguments spécieuxdeviennentfranchementinacceptables:Il faut noter ici qu’il y a peu de références dans ce rapport à larécupérationdesupposés«corpsnon-humains».Ilya,àcela,plusieursraisons.Premièrement, l’épave récupérée provient d’un des ballons duprojet Mogul{112}. Il ne contenait pas de passagers extraterrestres.Deuxièmement, les groupes pro-ovnis qui optent pour la théorie descorpsnon-humainsnepeuventmêmepassemettred’accordentreeux

quantà l’aspect,aunombreetà l’emplacementdescorpscensésavoirétérécupérés.Deplus,ilaétéprouvé,etmêmepardesufologues,quecertaines de ces affirmations sont fausses. Troisièmement, quand detelles allégations sont faites, elles sont souvent attribuées à despersonnes utilisant des pseudonymes ou désireuses de ne pas êtreidentifiées publiquement, probablement pour éviter d’éventuellesrétorsions(bienqu’iln’aitjamaisétéprouvéquequiconquesoitmort,aitdisparu, ou ait de quelque manière souffert du fait du gouvernementdurantles47annéesquiviennentdes’écouler{113}).Quatrièmement, nombre d’auteurs des allégations les plus énormesconcernantdes«corpsnon-humains»viventde l’« incidentdeRoswell».Bienque le faitd’avoirun intérêtcommercialdansunsujetnerendepasunepersonneautomatiquementsuspecte,iln’ensoulèvepasmoinsd’intéressantesquestionssurl’authenticitédesontémoignage[..]Enfin, lespersonnesqui sesontprésentéesetquiontdonné leurnomont pu, de bonne foi, « dans le brouillard du temps{114} », interpréterincorrectementdesévénementspassés.Larévisiondesarchivesdel’AirForcen’apaspermisde localiserunseulélémentdepreuve indiquantquel’arméedel’airaitpuprendreunepartquelconqueàuneopérationde récupération de corps “non-humains” ou à une dissimulationprolongée.[..] Ce rapport est conçu comme une réponse officielle au GAO, etcommeunepreuvede l’effortconsidérabledéployépar l’AirForcepouraider les fonctionnaires de cette administration. Ils demanderont sansdoute une copie de ce rapport comme base pour formuler le rapportofficiel de leurs efforts. Il est recommandé que ce document serve derapportdéfinitifdel’AirForceencequiconcernelesujetdeRoswell,nonseulement pour le GAO mais aussi pour toute demande ultérieure derenseignements.RICHARDL.WEAVER,Col.,USAF,DirecteurducontrôledelaSécuritéetdesProgrammesspéciauxPeu de commentaires sont nécessaires. L’ironie qui imprègne cetteconclusion serait particulièrement mal venue si ce document était,commeson rédacteur leprétend,une réponsedéfinitiveà l’enquêteduGeneralAccountingOffice.Personne, par exemple, n’a jamais imaginéque les ballons du projet Mogul aient pu abriter des cadavres

d’extraterrestres.Quedirede l’argumentselon lequel les«groupespro-ovnis ne peuvent se mettre d’accord entre eux quant à l’aspect, aunombreetàl’emplacementdescorps»sinonqu’iln’apassaplacedansuneétudequiseveutofficielle?Ilestparfaitementinexactd’affirmerque«quandde tellesallégationssont faitesellessontsouventattribuéesàdespersonnesutilisantdespseudonymes».LeseulcasdecegenreestceluideF.Kaufmanquiavaiteffectivementsouhaitégarder l’anonymat,au début de ses confidences, en utilisant un pseudonyme. Il l’aabandonné depuis et apparaît sous son vrai nom, à visage découvert,danslesinterviewsqu’ilaaccordéesparlasuite.Lesautrespersonnes,dont les affidavits ont été présentés ici, n’avaient pas cette latitude etdevaient faire lapreuvede leur identité,devant témoin,avantdesignerleursdéclarations.En dernier lieu, il estmaladroit de la part deWeaver de récuser « lespersonnesquiontdonné leurnom»ensuggérantqu’ellesontpu«debonne foi, dans le brouillard du temps, interpréter incorrectement desévénements passés ». C’est oublier un peu vite qu’il utilise lui-mêmeleurstémoignagesàplusieursreprisesdansledocumentqu’ilarédigé.Il est impossible de prendre à la légère un document de plus demillepages, quand il émane du représentant officiel d’un service aussiprestigieux que l’US Air Force et qu’il utilise des arguments aussidiscutables.Sa parution intervint peu de temps avant celle du compte rendu d’uneenquête diligentée contre le Département de la Défense et l’armée del’air par leGeneralAccountingOffice.Cetteenquête,dont lagenèseaété présentée au début de ce chapitre, avait une cause extrêmementgrave : des responsables de l’armée avaient trompé un député en luiaffirmantquelesarchivesduprojetBlueBookcontenaientlesréponsesaux questions que celui-ci avaient posées sur Roswell. Or, aucuneréférencedecegenren’existait.Jamaisunetelleentorseauprincipedela séparation des pouvoirs n’aurait été autorisée sans une raisondéterminante.Cetteactionsurprenantedonnait l’impressionque leDépartementde laDéfense avait cherché à dissimuler, une fois de plus, un secretinavouable.C’estbienluietsesactionsenrelationaveclesévénementsréputéss’êtredéroulésàRoswellquiétaitdirectementviséparl’enquêteduGeneralAccountingOffice.

10CritiquedelathèseofficielleLa parution du document adressé au sénateur Schiff par le GeneralAccounting Office est un événement majeur dans l’étude de Roswell.Cette fois, c’est un service fédéral officiel qui mène une enquêteapprofondie sur ce sujet, à la demande d’un membre du Congrèsaméricain agissant en sa qualité de représentant élu des citoyens duNouveau-Mexique. Les éléments qui se trouvent dans cette étuderésultent d’un « audit » administratifmenépar des spécialistes qui ontcompulsé desmonceauxd’archives couvrant plusieurs années, afin detrouver les tracesécritesdesopérationsconduitesàRoswell.Celles-ciétaientauthentifiéespardesaffidavitsetdiverstémoignagesquiontétéprésentésdanslespremierschapitresdecetouvrage.LebilandesrechercheseffectuéesparlesenquêteursduGAOestrelatésanslamoindreambiguïtédanslesextraitsquivontsuivre:UNITEDSTATESGENERALACCOUNTINGOFFICEWASHINGTON,D.C.205-48NATIONALSECURITYANDINTERNAIAFFAIRSDIVISIONB-26204627Juillet1995TheHonorableStevenH.SchiffHouseofReprésentativesCherMonsieurSchiffLe8 juillet1947, lebureaudesrelationspubliquesde labaseaériennemilitaire de Roswell, Nouveau-Mexique, communiqua la nouvelle del’accidentetdelarécupérationd’un«disquevolant».Lepersonneldesforces aériennes de la 509e escadre de bombardement de Roswell(RAAF) fut félicité pour cette récupération. Le lendemain, la presseannonça que le général commandant la VIIIe Air Force à Fort Worth,Texas,avaitfaitsavoirquelepersonneldelaRAAFn’avaitpasrécupéréun«disquevolant»maisunballonmétéoendommagé.Aprèsbientôt50ans,lessuppositionscontinuentausujetdecequiaété

accidenté à Roswell. Certains observateurs croient que l’objet étaitd’origineextraterrestre.Dansle«Rapportdesrecherchesdel’AirForceconcernant l’incident deRoswell », l’Air Force ne nie pas que quelquechosesesoitproduitprèsdeRoswell,maisaffirmequel’originelaplusprobabledel’épaveprovenaitdulancementd’unballonappartenantàunprojetgouvernementalclassifiédestinéàdéterminer l’avancementdelarecherchesoviétiqueenmatièred’armementnucléaire.Ledébatsurcequis’estécraséàRoswellcontinue[..JRésumédesrésultatsInquietde lapossibilitéque leDépartementde laDéfense(DoD)aitpune pas vous communiquer toutes les informations disponibles sur cetaccident, vous nous avez demandé de déterminer quelles étaient lesobligations légales liées aux rapports d’accidents aériens similaires etd’identifier toute archive gouvernementale concernant l’accident aériendeRoswell.En 1947, les règlements de l’armée exigeaient que tous les rapportsd’accidentsaérienssoientconservésdefaçonpermanente.Nousavonsidentifié quatre accidents aériens ayant fait l’objet de rapports par lesForces aériennes en juillet 1947. Tous ceux concernant des appareilsmilitairessesontproduitsaprèsle8juillet...Lamarinen’atrouvélatraced’aucunaccidentaériensurvenuauNouveau-Mexiqueenjuillet1947(àcette époque, les accidents concernant les ballons n’étaient pasarchivés).Dans notre recherche de documents concernant l’accident deRoswell,nous avons appris que certaines archives gouvernementales couvrantles activités de la base aérienne de Roswell avaient été détruites etd’autres non. Par exemple, les archives administratives de la base demars1945 à décembre 1949 ont été détruites, ainsi que les messagesenvoyés depuis Roswell d’octobre 1946 à décembre 1949. Lesbordereauxdedestructiondedocumentsn’indiquentnil’organisationoupersonnequi adétruit cesarchives, ni la date, ni l’identité de l’autoritéayantdonnél’ordredeprocéderàcettedestruction.Les autres archives gouvernementales que nous avons passées aucrible,ycompriscellesquiavaientétéantérieurementinterditesaupublicà cause d’une classification{115}, ainsi que les observations d’objets

volants non-identifiés de 1946 à 1953 (rapport spécial numéro 14 duprojet Blue Book) ne mentionnent pas d’accident aérien ou derécupérationd’unobjetaérienprèsdeRoswellenjuillet1947.Demême,les réponses des différents services de l’exécutif à nos demandesd’informations n’ont produit aucun autre document gouvernemental surl’accidentdeRoswell.RecherchedesarchivesDansnosrecherchesdedocumentsgouvernementauxsur l’accidentdeRoswell, nom nous sommes intéressés tout particulièrement àl’identificationetàlarévisiondesarchivesprovenantdesunitésmilitairesaffectéesàlaRAAF{116}en1947.Ellescomprennentla509eescadredebombardement, la 427e unité des bases aériennes de l’Air Force et la1395ecompagniedelapolicemilitaire(aviation).Desimprimésdesuividesdocuments,obtenusgrâceauCentrenationaldes archives du personnel à Saint Louis, Missouri, montrent quel’archiviste de la base aérienne de Walker (anciennement RAAF) atransféré en 1953 au conservatoire de l’armée à Kansas City leshistoriques des unités stationnées à Walker Air Force Base. Ceshistoriquescomprennentceuxde la509eescadredebombardementetdelaRAAFdefévrier1947àoctobre1947inclus;celuidelalmunitédetransportaérien{117}dejuillet1946 jusqu’à juin 1947; et celui de la 427e unité des bases aériennesmilitairesde juin1946à février1947.Nousn’avonspaspu localiser lamoindre documentation montrant que les archives de la 1395ecompagniedepolicemilitaire (aviation) aient jamais été transféréesauconservatoireduCentrenationaldesarchivesdupersonnelouversl’undesesprédécesseurs.Endehorsdeshistoriquesdesdifférentsgroupes,nousavonseffectuédesrecherchessur l’«accidentdeRoswell»dansd’autresarchivesgouvernementales.Danscetteoptique, l’archivisteenchefduCentrenationaldesarchivesdu personnel nous a procuré de la documentation montrant que lesarchivessuivantesontétédétruites:(1)touslesdocumentsconcernantles finances, la comptabilité, les fournitures, les bâtiments et leursabords, ainsi que tous les domaines administratifs sans exception demars 1945 jusqu’à décembre 1949 et (2) tous les messages en

provenance de la base aérienne de Roswell sans exception d’octobre1946 jusqu’endécembre1949.D’aprèsceresponsable, lesbordereauxde destruction n’indiquent pas, comme ils le devraient, l’identité del’autoritéayantdonnél’ordred’effectuercettedestruction.L’archivisteenchef du Centre nous a déclaré que son expérience personnelle lui amontré que de nombreux documents administratifs couvrant cettepériodeontétédétruitssansaucunementiondel’autoritéresponsable...Au cours de notre recherche de documents d’archives au quartiergénéralduFBI,nousavonstrouvéunmessagepartélétype,du8juillet1947, provenant de l’antenne duFBI àDallas, Texas, à destination duquartier général et de l’antenne de Cincinnati dans l’Ohio. UnreprésentantduFBIaconfirmél’authenticitédecemessage.D’aprèscedocument,unresponsableduquartiergénéraldelaVIIPAirForce avait informé par téléphone l’antenne du FBI à Dallas de larécupération près de Roswell d’un disque de forme hexagonalesuspenduparuncâbleàunballondegrandetaille.Lemessageaffirmaitde plus que le disque et le ballon étaient en cours de transfert, pourexamen, vers le terrain d’aviation de Wright (actuellement Wright-PattersonAirForceBase).D’aprèsleresponsabledelaVIIIeAirForce,l’objet récupéré ressemblait à un ballon météo de haute altitude munid’un réflecteur radar. Le message précisait qu’aucune enquêtesupplémentaire n’était diligentéepar leFBI. (Une copiedu télétypeestjointeenannexe II.)Commesuividumessagedu8 juillet,nousavonsexaminé les résumésmicrofilmésdesantennesduFBIdeDallasetdeCincinnati. Un résumé du bureau du FBI à Dallas, rédigé le 12 juillet1947, donne leséléments essentiels dumesssagedu8 juillet.Aucunemention de l’accident ou de la découverte d’un objet aérien àRoswelln’apparaîtdanslerésumédubureaudeCincinnati.Puisque lemessage du FBI faisait état du transport pour examen desdébris de l’accident aérien de Roswell vers le terrain deWright, nousavonstentédedéterminersidesrèglementsdéfinissant lesprocéduresdemanutentionpourdetelsdébrisexistaient.Nousn’avonspasréussiàlocaliser la moindre réglementation applicable. En dernier lieu, nousavonsexaminélesarchivesdel’AirMatérielCommand(WrightField)de1945 à 1950pour trouver des preuves que des officiers responsablesavaient été impliqués dans cette affaire. Nous n’avons trouvé aucundocumentmentionnantl’accidentdeRoswelloul’étudepardupersonnel

de l’AirMatérielCommanddedébris récupérésà lasuited’unaccidentaérien.[..]Demandes d’informations aux agences fédérales Nous avons envoyédeslettresàplusieursagencesfédérales,leurdemandantdenousfaireparvenir tout document gouvernemental qui pourrait avoir un rapportavecl’accidentdeRoswell.Danscetteoptique,nousavonspriscontactavecleDépartementdelaDéfense,leNationalSecurityCouncil,l’OfficeofScienceandTechnologyPolicydelaMaison-Blanche, laCIA, leFBI,etleDépartementdel'Énergie{118}[..]Notre recherche des archives gouvernementales fut compliquée par lefaitquecertainesdecellesquenoussouhaitionsconsultermanquaient,sans qu’une explication soit toujours offerte. De plus, les règlementsrégissant la conservationdesarchivesou leurdestinationn’étaientpasclairsouavaientchangépendant lapériodeétudiée.Nousavonsaussiinterrogé le National Security Council, le bureau des Sciences etTechnologiesdelaMaison-Blanche,leDépartementdel’Énergie,leFBI,leDoD{119} et la CIA afin de déterminer quels types de documents cesagencespossédaientsurl’accidentdeRoswell.Nousn’avonspasétéenmesuredevérifierparnous-mêmes les renseignementsqu’ilsnousontfournisdansleursréponsesécrites...Sincèrementvôtre,RICHARDDAVISDirecteur,NationalSecurityAnalysisEn annexe du document présenté ci-dessus se trouvent les réponsesdes différentes agences Gouvernementales interrogées par le GeneralAccounting Office. Elles sont toutes négatives. Aucune trace d’aucunesorten’apuêtretrouvéeconcernantRoswell,àl’exceptiond’unmessagedu FBI prévenant Washington que des morceaux d’un ballon-sondeallaientêtreexpédiésverslabaseaériennedeWright.Dans les termes mêmes du rédacteur, «les réponses des différentsservicesdel’exécutifn’ontproduitaucundocumentgouvernementalsurl’accidentdeRoswell».L’ampleuretlaminutiedesrecherchesmenéesdirectementpar leGAOmontrentqu’ilest inutiled’espérer trouverdans

lesdocumentsaccessiblesaupublic lamoindre informationconcernantlesrécupérationsintervenuesenjuillet1947auNouveau-Mexique.Cettecertitudeestcependanttempéréepardeuxéléments.Tout d’abord, l’impossibilité pour les enquêteurs du GAO d’avoir puaccéder à certaines archives laisse ouverte la possibilité qu’ellespuissentcontenireffectivementlesélémentsquisemblentavoirdisparu.Cetteéventualitéestnotéedansledernierparagraphedurapport.Par ailleurs, l’importance sans précédent des destructions constatées,quienglobentsurunepériodedetroisansaumoinsdespansentiersdel’histoiredelabasedeRoswell,laisseespérerqu’ellessontpourl’instantinaccessibles mais qu’elles ont été simplement déplacées plutôt quedétruites. L’existence de bordereaux de destruction d’archives vierges,trouvés en leur lieu et place, renforce un peu cette hypothèse. Il estsouhaitablequ’ellesoitexacte,carlespiècesconcernéesappartenaientauxarchivespermanentesdesÉtats-Unis.Ellesnedevraientenaucuncas disparaître, car elles contiennent des documents historiquesirremplaçables.Le détail des disparitions illégales de pièces officielles, précisé par lerapportduGAOaupremierparagraphedelapageprécédente,esttoutàfaitclair.Ledossierconcernant la1395ecompagniedepolicemilitaire,celle qui avait participé sous les ordres du major Easley à la plusimportante des deux récupérations, a bien entendu disparu. Il devaitcontenirdesélémentstropexplicites.Les déclarations de l’archiviste en chef aux enquêteurs du GeneralAccountingOfficenemanquentpasd’intérêtet s’intègrentparfaitementdansl’hypothèsed’une«stérilisation»desarchivesdestinéeàocculterla moindre trace de Roswell. Ce responsable déclare en effet que,d’après son expérience personnelle, de nombreux documentsadministratifs couvrant cette période ont été détruits dans les mêmesconditions que les autres. À bien y réfléchir, les incidents survenus àRoswell avaient, de toute façon,momentanément provoqué un très vifintérêtdans lesmédias.Celui-ciavaitdûse répercuterdans les forcesarmées.Chaqueofficierquiavaituncollèguedans la régionpouvait luiavoir demandé des explications, parfois sous forme de message trèsexplicite.Certainsdevaient connaîtredesdétails inéditsou lenomdesparticipants. Or, il ne fallait pas que la moindre mention de Roswellviennemettreendéfautlathèseofficielle.

Qui veut trop prouver ne prouve rien. L’ensemble des destructionsd’archives découvertes par le GAO est beaucoup trop spécifique pourêtrel’effetduhasardoud’unlaisser-allergénéraldel’administration.Enfait, c’est le bon fonctionnement du système d’archivage fédéral qui apermis de déterminer avec précision l’ampleur de ces disparitionsinexplicablesetillégales.Loin d’exonérer l’Air Force ou de confirmer la thèse défendue par lecolonel Weaver, les anomalies constatées par le GAO affaiblissentconsidérablement deux de ses arguments. Le premier, selon lequel ladissimulationd’unvaisseauextraterrestreparl’administrationfédéraleetle Département de la Défense aurait laissé des traces écrites ne tientplus,puisquelesdocumentsconcernantlefonctionnementdelabasedeRoswellpendantlapériodecruciale,etau-delà,ontdisparu.Lesecond,selonlequel«Mogul»expliquelesactionsdel’AirForcenetientpasnonplus. Ilest inconcevablequedesdégradationsd’une telleampleuraientpuêtreperpétréespourprotégerlesecretd’unprojetdontlenométaitdéjàbienconnudès l’été1947etquiétaitabandonnédès1949.Le ton général et la concision du rapport présenté ne doivent passurprendre.LebutduGeneralAccountingOfficen’étaitpasdedénoncerleDépartement de laDéfenseou touteautre partie de l’administration,mais de faire à un député en exercice un rapport objectif de sesrecherches. La réserve dont il fait preuve rend plus frappante encorel’énormitédecequ’ildécrit.Deux éléments plaident en faveur d’un véritable secret d’Etat couvrantles événements survenus à Roswell en juillet 1947 : l’étendue desdisparitions d’archives et la durée d’un secret qui se prolonge depuisprèsd’undemi-siècle.LesfaiblessesdelathèseofficielleAu cours du chapitre précédent, ce sont surtout les erreurs deméthodologie, comme par exemple les citations tronquées destémoignagesoulesoublis,quiontétérelevéesdansl’ouvrageducolonelWeaver. Il faut cependant noter que les faiblessesdudocument publiéparl’AirForceenjuillet1994nes’arrêtentpaslà.Cerapportdeplusdemillepages,enapparenceadresséauGeneralAccountingOffice,mais

en réalité largement diffusé dans la presse, se présente comme unethèse officielle. Si les faiblesses qu’il comporte sont démontrées, ellesrenforceront l’idée que le Département de la Défense continue sonœuvre de désinformation. Ce point à lui seul serait une indicationsupplémentairedel’existenced’unvéritablesecretd’État.Le colonel Weaver s’appuie sur des suppositions non démontrées etdonne des protagonistes, en particulier du major Marcel et du colonelBlanchard, une image caricaturale et inacceptable. Le premier estaccuséd’incompétencecariln’auraitpasétécapabledereconnaîtrelesdébris d’un ballon-sonde et aurait inventé de toutes pièces un disquevolant inexistant. Le second, faisant preuve d’un « enthousiasme »exagéré, aurait accrédité cette thèse sans la vérifier. Oubliant toutediscrétionetsondevoirderéserveentantquecommandantd’unebaseaérienne stratégique, il aurait prévenu la presse sans en avertir sessupérieurs.Sicettethèseétaitfondée,ilfaudraitconsidérerlemajorMarcelcommeunaffabulateuret lecolonelBlanchardcommeunofficier irresponsable,recherchantlapublicité,coupabledemensongesinutilesàdestinationdupublic et trahissant allègrement son devoir de réserve. Or, il estinconcevable que deux officiers exerçant les fonctions importantes decommandementetderenseignementdansl’unedesbasesaérienneslesplussensiblesdumondeaientpuprésenterde telles faiblesses.Siparextraordinaire les faits incriminés avaient été démontrés, le généralRamey et ses supérieurs auraient relevé le colonel de soncommandementetmutél’officierderenseignement.LabaseaériennedeRoswell recélait six bombes atomiques opérationnelles. En laisser lachargeàdesincapablesauraitétéinadmissible.Cettepartie fondamentalede lathèseofficielleestdonc inacceptable. Ilconvientde lui substituerunehypothèseplusplausibleetplussimple :les militaires impliqués dans les événements de Roswell étaient touscompétents. Cette évidence est amplement confirmée par les faits.NomméauPentagoneàunpostedetrèshauteresponsabilité, lemajorMarcelfutpromusixmoisplustardaugradedelieutenant-colonel{120}.LecolonelBlanchard,quantàlui,futrapidementpromuaugradedegénéraletsacarrière,parlasuite,peutêtreconsidéréecommebrillante.La thèse officielle de l’US Air Force est nécessairement inexacte. Laréalité est bien celle que confirme le général DuBose dans son

témoignage.LemajorJesseMarcelnes’estjamaistrompésurlanatureexceptionnelle des débris qu’il avait recueillis sur le ranch de «Mac »Brazel.Ceux-ci nepouvaientpasprovenir d’unballonmétéoetdesesréflecteurs, car ils auraient été immédiatement reconnus par tous lesprotagonistesetenparticulierparl’intéressé.L’histoiredu«projetMogul», en se fondant sur le même type de ballons que la précédente, estdonc,finalement,uneinventiontoutaussimaladroitequelapremière.Lesmatériauxdécouvertsavaientdoncbiendespropriétésinconnuesetleur analyse pouvait présenter un intérêt scientifique et technologiqueconsidérable.Néanmoins,MarceletCavittauraient-ilsenvisagépourcesdébrisuneorigine«étrangère»ou«extraterrestre»,s’ilsn’enavaientpasdéjà rencontré lorsd’uneprécédente récupération?C’est trèspeuprobable car bien d’autres possibilités théoriques existaient ; celle, parexemple, de leur appartenance à un prototype américain accidenté.N’étantnidesingénieurs,nidesscientifiques, leurpremièreréactionendécouvrant des éléments qu’ils ne connaissaient pas aurait été, trèsprobablement, d’en faire vérifier la provenance par des spécialistescompétents.Lesdeuxofficiersn’auraient jamaisenvisagé,pourdesdébris informes,uneorigineaussi incongruequ’une«soucoupevolante»,objetdontoncommençait à peine à parler, avant d’avoir exploré toutes les autreshypothèses. Par contre, s’ils avaient déjà rencontré des matériauxsimilaires, quelques jours auparavant, dans des circonstances qui nepouvaient leur laisser aucun doute quant à leur origine, leur certitudes’expliqueaisément.LemajorMarcelétaitprésentsurlabaseaériennele6juillet,puisqu’ilyreçut l’appel du shérif de Chavez County. En tant qu’officier derenseignement, il avait forcément eu connaissance de la premièrerécupération,celledontiln’ajamaisparlé.Ilestplusqueprobablequ’ilyavaitparticipéensaqualitéd’officierderenseignementde labase.Lespoliciers de l’air, sous le commandement du provost marshall Easley,avaientétéutilisés, leshérifWilcoxavaitprêtésesadjointspourgarderlesroutesetlespompiersdelavilledeRoswellfaisaientpartieduconvoiqui s’était rendu sur les lieux. Des spécialistes étaient arrivés deWashingtonle4juilletdansl’après-midi,encivilpourcertains,'créantunremue-ménageévident.Mais surtout, et cepoint est fondamental, tousles participants avaient été interrogés sur ce qu’ils avaient vu puis liés

par serment dans les heures qui avaient suivi leur intervention. Cestâchesconsidérables,surtout lapremière,étaientduressortde l’officierderenseignementattachéàlabasedeRoswell.Il n’existait aucune raison au monde pour que le colonel Blanchard,commandant de l’escadre, se soit privé des services de son officier leplus spécialisé dans des circonstances aussi exceptionnelles.Même sidesagentsdeplushautniveau,arrivésdeWashington,avaientprisencharge l’ensemble des opérations, l’agent en poste, précisément parcequ’il connaissait l’environnement au sein duquel il exerçait, devaitobligatoirement être utilisé, au moins comme adjoint{121}. Les «révélations » tardives de l’intéressé, en 1978, n’étaient donc nicomplètes, ni sincères, car il n’a jamais mentionné sa participation àl’événementleplusimportant,lapremièrerécupération.Decefait,toutesses déclarations doivent être utilisées avec circonspection. Sadescriptiondesdébrisn’estpasremiseencause,maisseulementdanslamesureoùelleestconfirméepardestémoinsindépendants.En résumé, puisqu’il était présent sur la base aérienne de Roswellpendantlapériodecruciale,JesseMarcelétaitforcémentaucourantdel’importanterécupérationquivenaitd’avoir lieu.Lemêmeraisonnements’appliquesansaucuneréserveaucapitaineCavitt.MembreduCounterIntelligence Corps, service de contre-espionnage de l’armée, il a dûparticiper,luiaussi,àlaprotectiondusecret.Iln’existeaucuneraisondepenserqu’ilaitpuenavoirétéexclu.Dans cette optique, l’apparente indiscrétion du major Marcel en 1978semble bien avoir été une seconde manœuvre de diversion, très peudifférentedecelledontilavaitétél’élémentcentralenjuillet1947.Enyregardant de plus près, les « révélations » de l’intéressé commencentalors que des enquêteurs entraînés, comme Léonard Stringfield etStauntonFriedman,s’approchentunpeutropprèsdel’intolérablesecret.L’idée d’un accident aérien et de la récupération d’un aéronef étrangerpar l’armée dans la région de Roswell retrouvait des défenseurs. Endétournantunefoisdeplusl’attentiondupublicetdeschercheursverslechamp aux débris dont on connaissait de toute façon l’existence, lapossibilité d’une récupération antérieure passait au second plan.Puisqu’ellen’était fondée,audébutdesannéesquatre-vingt,suraucunélément solide, il paraissait logique de s’attacher à la récupérationindiscutable, celle qui avait été effectuée chez « Mac » Brazel. En

décrivant avec une apparente sincérité ses actions dans la région deCorona,JesseMarceldissimulaitunefoisdeplus ladécouverte laplusimportante.Il semble donc probable que non seulement le major Marcel ne s’estjamais trompé sur la nature exotique des débris dont il a parlé, maisencorequ’iln’ajamaisviolésonobligationderéserve,mêmeen1978.Ila, en effet, toujours dissimulé sa connaissance de la premièrerécupération,celleduvaisseauetdescorps.Iladonc,trèscertainement,agi une fois de plus sur ordre{122} et ses confidences récentes sontincomplètes.LestardivesdéclarationssoussermentducapitaineCavitt,devenu colonel, représentent très probablement l’autre face de lamanipulation. Jesse Marcel attirait l’attention sur le terrain aux débrispour protéger la découverte principale ; son collègue et ami Cavittaffaiblissaitsontémoignageoul’annulaitdansl’espritdupublic.Plusieurs témoins « placent » le colonel Blanchard parmi les premiersofficiers s’approchant de l’épave. Ces témoignages sont presquesuperflus.Parcourtoisieprofessionnelleetpourdesraisonspratiques,leresponsablelocalesttoujoursassociéauxinterventionsquisedéroulentdansleszonesvoisinesdesoncommandement.Ilestceluiquiconnaîtlemieuxl’environnementphysique,humainetmêmepolitiquedanslequelilexercesa fonction. Ilauraitété inconcevableque lecommandantde labasedeRoswellnesetrouvepasaucentredelarécupérationeffectuéepardupersonnelplacésoussesordres.À moins qu’il n’ait été relevé de ses fonctions, la « chaîne decommandement»passaitobligatoirementparlui.IlestpossiblequelestémoignagestardifsdesgénérauxDuBoseetExonsoientdumêmeordrequeceuxdeMarceletCavitt.Lesecondneparleque de Y existence des matériaux, sans nous livrer la moindreinformation précise à leur sujet. Le témoignage du premier, bien queprobablement véridique est, lui aussi, délibérément incomplet. Commecelui de Marcel, il ne mentionne que des éléments notoirementdécouverts dans le ranch de « Mac » Brazel. Il ne suggère à aucunmoment qu’il puisse en exister d’autres. DuBose, chef d’état-major dugénéral Ramey, commandant de la VIIIe Air Force dont dépendaitRoswell, nepouvait évidemment rien ignorerde laplus importantedesdeuxrécupérations.

Ilestdoncprobablequetouslesofficiers,sansexception,ontparticipéàlaprotectiondusecret,mêmependantlesannéesquatre-vingt,quandilsdonnaientl’impression,parleursdéclarationsauxchercheurcivils,d’êtreprisd’untardifaccèsdefranchise.Quant à «Pappy» Henderson, il avait certainement une appréciationclairedePénormitédeladécouverteàlaquelleilsavaientparticipé,maisil n’en a parlé qu’après avoir lu dans la presse les informations qu’ildissimulaitàsesprochesdepuisplusdetrenteans.Endéfinitive,lesdéveloppementsrécentsquereprésententl’enquêteduGeneralAccountingOfficeetleplaidoyerprodomodel’AirForcesouslasignature du colonel Weaver confirment une fois de plus l’existenced’unedésinformationactivedupublic,maiscettefoisprèsdecinquanteans après les faits. Les anomalies constatées par l’enquête du GAOfournissent un élément nouveau en confirmant la disparition pure etsimpledesdocumentsque l’AirForceprétendavoirétudiés.LecolonelWeaver cait preuve d’un certain cynisme quand il affirme dans saconclusion:«Larévisiondesarchivesdel’AirForcen’apaspermisdelocaliserunseulélémentdepreuveindiquantquel’arméedel’airaitpuprendrepartàunequelconquerécupérationdecorps“non-humains”ouà une dissimulation prolongée. »Comment aurait-il pu « réviser » desarchivesquiavaientdisparu?

11RécapitulationL’ensemble des éléments qui viennent d’être présentés forme un toutcohérent. Il a simplement besoin d’être perçu dans une perspectivecorrecte pour donner une image suffisamment précise de ce qui s’esteffectivementpasséàRoswell,desdécisionsquiontétéprisesàcetteoccasionetdessuitesinéluctablesquiendécoulent.Lesévénementsquise sont déroulés dans les étendues semi-désertiques du Nouveau-Mexique, en juillet 1947, ne forment pas un assemblage de faitshistoriquesbizarres, incompréhensibleset sansgrandesconséquencesactuelles. Bien au contraire, ils représentent encore aujourd’hui unproblèmemajeurpourl’exécutifdesEtats-Unis,pourleDépartementdela Défense, ainsi que pour les historiens et pour les citoyens quicherchentàlescomprendre.LesdeuxrécupérationsdeRoswellLa partie essentielle des événements survenus dans la région deRoswell est, sans conteste possible, la découverte d’un vaisseaud’origine inconnue et de corps humanoïdes n’appartenant à aucuneespèce terrestre. Des affidavits en nombre suffisant, des témoignagesenregistrésetdesmoisderechercheontpermisd’éliminerlesfailles,lescontradictions et les incohérences. Des recoupements multiplesétablissent laréalitédecequiestdécritdanslespremierschapitresdecelivre.Il est inutile de revenir sur le détail de ce qui a déjà fait l’objet d’undéveloppementsuffisant.LesélémentsoriginauxdelathèsedéfendueicipermettentuneinterprétationnouvelledesactionsdesofficiersMarceletCavitt.Les importantes fonctionsqu’ilsoccupaientsur labaseaériennedeRoswelletauseindela509eescadredebombardement impliquentsans restriction qu’ils étaient compétents. La conséquence de cettehypothèse est qu’ils ont probablement tous deux participé à ladésinformation du public et de la presse, particulièrement dans leursdéclarationsrécentes.ToutcequitoucheauxdeuxrécupérationsdeRoswell,maissurtoutàlaplusimportanted’entreelles,lapremière,futoccultéaussicomplètementquepossible,àtelpointquepersonneoupresquen’imagina,entre1947

etledébutdesannéesquatre-vingt,quelesforcesarméesaméricainesavaientpus’approprierunvéhiculeaérienn’appartenantàaucunenationterrestre.Ilfautbiennoterquelenombredepersonnesindispensablesàl’étude de cet engin et à la protection du secret fut certainement trèslimité.Lesmembresdugrouperestreintqu’ilsontforménesontpastousconnus. Les rares identités établies sont celles des officiers ayantparticipéauxopérationsinitialesderécupérationsurlesitedel’accidentet, bien entendu, leurs supérieurs hiérarchiques jusqu’au chef d’état-majorgénéral.Il est certain que la décision originelle de protéger les découverteseffectuéesauNouveau-Mexiqueen juillet1947nepouvaitvenirqueduPrésidentdesÉtats-Unis.HarryTrumanprenaiteneffet trèsausérieuxles responsabilités attachées à sa haute fonction. Il ne laissait àpersonne,etsurtoutpasàsesconseillersmilitaires,lesoindedécideràsa place. Il y avait même une divergence de vues, notée dans sesmémoires{123},entresonsecrétaireàlaDéfense,l’amiralForrestal,etlui-même quant aux attributions du Conseil national de sécurité. LePrésident rejetait catégoriquement l’idée que cet organisme puissefonctionner de manière autonome, comme une sorte de « cabinetministériel»inspirédumodèlebritannique.Pourlui,laprésidenceétaitlaseulesourcededécisionetderesponsabilité.Sesconseillers,mêmelesplusprestigieux,n’étaientlàquepourluienfaciliterl’exercice.Vannevar Bush est dit avoir dirigé l’étude scientifique de l’épave. Iloccupait des fonctions importantes, était un homme de scienceexceptionnel et un organisateur hors pair, ce qui rendait logique sadésignation commedirecteur dugroupe initial.Sonnoma, de surcroît,été mentionné par le Dr Sarbacher dans sa conversation avec lephysiciencanadienWilburSmith.Bienentendu,aucundocumentofficielneconfirmecefait,puisque lesarchivessont totalementvidesdetouteréférenceàRoswell.LegénéralNathanTwining,rédacteurdumémorandumdu23septembre1947dontdelargesextraitsontétéétudiés{124},nepouvaitpasmanquerd’être dans le secret. Il exerçait un commandement au sein de l’AirMatérielCommandetsetrouvaitdanslarégion,àAlamogordoArmyAirField,àpartirdu8juillet.Saconnaissancedusecretrendbeaucouppluscompréhensiblel’urgencedesesrecommandations.CertainsmembresduScientificAdvisoryBoard,commeJosephKaplan

etunphysicien,leDrE.Teller,sontmentionnésparLincolnLaPaz.John Von Neuman avait participé au Manhattan Project dès la fin de1943àlademandedeRobertOppenheimeretildevintl’undespremiershauts-commissairesdel’AtomicEnergyCommission,le23octobre1954.Saparticipationavaitétécrucialedans laconceptionde l’implosiondesbombesatomiques.SaréputationdemathématicienetdethéoriciendesjeuxétaitànulleautrepareilleetilformaitavecEdwardTeller,Theodorevon Karman, Léo Szilard et EugeneWigner un groupe très soudé dephysiciensd’originehongroise.Ilsétaientsurnommés«lesMartiens{125}».Ilesttrèspossiblequ’ilsaienttousconnulesecretdeRoswell.Les premières autopsies ainsi que les analyses biologiques, furenteffectuéespardeschirurgiensetdespathologistesassermentés,cequiaugmente un peu le nombre de personnes ayant eu accès auxinformationsinterdites.LagestiondusecretLadécisiondemaintenirlesecretleplusabsolusurcetteaffairefutsansdoute prise sans lamoindre hésitation.Dans les domaines affectant ladéfense nationale, la Constitution laisse en effet au Président, qui estaussilechefsuprêmedesarmées,unetrèsgrandelatitude.Le 26 juillet, Harry Truman signe le National Security Act qui crée leConseilnationaldesécuritéetleSecrétariatàlaDéfense.Uneanomalierelevéedanssesmémoiresdonnepeut-êtredes indicationsprécieusessurl’organismequifutlepremiergestionnairedesproblèmesposésparlesrécupérationsdeRoswell.Page58,ildéclareeneffet:L’amiralSouerssouhaitaitretourneràlaviecivileetjeluiavaispromisdele laisser libre de le faire dès que l’armée de terre, la marine et leDépartement d’État se seraient mis d’accord pour lui trouver unremplaçant.Environsixmoisplus tard, legénéralHoytVandenberg futunanimementrecommandéet je lenommaidirecteurpermanent.Jefusheureux,cependant,quel’amiralSouersacceptederesterconsultantdeVandenberg.Dansl’ouvragepubliéparlaCLAen1994,TheCIAunderHarryTruman,laversionproposéeesttrèsdifférente.Ilestindiquéquelecontre-amiralSidneySouersfutnommé,dèslemoisd’août1947,àlatêted’uncomitépermanent du Conseil national de sécurité en tant que secrétairegénéral, ou Executive Secretary. Il restera à ce poste jusqu’en janvier

1950.Le18septembre1947, leCentral IntelligenceGroupdevient laCentralIntelligenceAgency{126}.La trèscélèbreCIAsetrouvaitainsiplacéeà ladispositiondusecrétairegénéraldelaNSC.Loin d’être un simple « consultant » du directeur de la CIA, commel’affirmel’autobiographieduPrésidentTruman,SidneySouersétaitdonc,en pratique, son supérieur hiérarchique. Il est hautement probable quec’est lui qui coordonna, jusqu’en 1950, les recherches initiales sur leséléments récupérés à Roswell ainsi que les modalités de maintien dusecret.Ilétaitidéalementplacépourquerienneluiéchappe.Encasdezèled’unserviceoud’unindividu,ilpouvaitinterveniraunomduConseiletprendretouteslesdispositionsnécessairespoursupprimeroucontenirledanger.Lesréunionspléniairesdecetorganismeétaientespacéesendehors des périodes de crise. C’est donc son «état-major permanent»qui gérait l’essentiel des affaires, courantes ou non, et son secrétairegénéralquidétenaitlevéritablepouvoir.Le 23 septembre 1947, le général Twining transmet sonmémorandumsur les «disques volants » augénéralSchulgen. Le17décembre, unedécisionduConseilnationaldesécurité, laNSC4-A,autorise laCIAàconduiredesopérationsclandestinesde«guerrepsychologique».Le12février 1948,uneautredirectiveautorise laCIAà collecter directementdes informations auprès de citoyens américains ayant des contacts àl’étranger. En pratique, cela revient à donner à cet organisme, crééinitialementpourcentraliserlerenseignement,l’autorisationdecréersespropresréseauxderenseignement.Le18juin1948,unedirectiverenforceconsidérablementl’autoritédelaCIA dans la conduite des actions subversives{127}. L’Agence n’est plussupervisée, de très loin, que par le Département d’Etat, celui de laDéfense,ainsiqueparlesJointChiefsofStaff{128}.PendanttoutelaprésidencedeHarryTruman,lesystèmerestasouslecontrôle du Président, qui était un responsable élu. La discrétion quientourait les activités du comité permanent du Conseil national desécuriténeviolaitprobablementpasl’espritdelaConstitution.Lesrèglesconstitutionnellesexigeaientcependantqu'unpetitnombrededéputésetde sénateurs soient mis au courant d’une version expurgée de lasituation.Ilestpossiblequel’exécutifsesoitacquittédecetteobligation.

Le responsableduDépartement de la Justice, l’AttomeyGeneral, ainsique le directeur duFBI, EdgarHoover, devaient être avisés, aumoinspartiellement,delasituation.Le2novembre1948,lePrésidentTrumanest rééluavecune largemajoritéet lesdémocratescontrôlent lesdeuxchambres,cequifacilite,s’ilenestbesoin,latâchedel’exécutif.Uneorganisationcivilecapabledecompléterlesavoir-fairedesservicesspécialisés de l’Air Force est créée. Il s’agit de l’organisation RAND,assistéedanssesdébutsparJohnvonNeuman{129}.Le20juin1949,lePrésidentsigneleCentralIntelligenceAgencyAct,loiquiconfirmel’étenduedespouvoirsduDirectorofCentralIntelligence,ouDCI.CeposterevientdésormaisdedroitaudirecteurdelaCIAquicoiffetoutes lesautresagencesde renseignement,militairesetciviles.Le10août 1949, un décret augmente considérablement les pouvoirs dusecrétaired’ÉtatàlaDéfense.Le23septembre1949, lePrésidentTrumanannonceofficiellementqueles Russes viennent d’essayer avec succès leur première bombeatomique, très en avance sur les prévisions de la CIA. C’est l’un desavionsduLongRangeDétectionSystem,parfaitementaupointdepuisledébutdel’année,quiapermisle3septembrederecueillirdel’airchargéderadioactivité{130}.Enjanvier1950,JamesS.Lay,assistantducontre-amiralSidneySouersdepuis septembre 1947, le remplace à la tête de la commissionpermanente du Conseil national de sécurité et prend la fonctiond’ExecutiveSecretary.C’estprobablementluiquiassureradorénavantlagestiondudossierdeRoswelletdesesramifications.En 1950, le FBI devientmembre de l’intelligence Advisory Committee,c’est-à-dired’ungroupedeconseiletdesupervisiondelaCIAenmatièrede renseignement. À ce titre, son directeur, Edgar Hoover, est tenuinformédetouslesdéveloppementsimportantsconcernantles«disquesvolants»,cequiexpliqueenpartielarichessedeladocumentationquepossède aujourd’hui PAgence fédérale. C’est grâce à elle que lesdocuments présentés au cours des précédents chapitres ont étéobtenus.LedirecteurduFBIn’étaitpaspourautantnécessairementaucourant de la nature exacte des récupérations effectuées en 1947 auNouveau-Mexique.LegénéralGeorgeMarshall,secrétaired’Etatde janvier1947à janvier

1949,devientsecrétaired’ÉtatàlaDéfensele21septembre1950.Ilfaitnécessairementpartie, luiaussi,despersonnesquisontaucourantdel’indiciblesecret.Le7octobre1950, le lieutenant-généralWalterBedellSmithdevientlequatrièmeDirectorofCentralIntelligence.À ce poste, il est sans aucun doute mis au courant de la situationconstituéepar les récupérationsdeRoswell, leursséquelleset les faitsnouveaux que contituent les survols d’Oak Ridge (Tennessee) et desinstallationsnucléairesduNouveau-Mexique.Fin1950,si l’onencroit lesdéclarationsduDr.Sarbacher, l’enginvenud’ailleursn’avaittoujourspaslivrésessecrets.Le23octobre1951,ladirectiveNSC10/5augmenteencorelespouvoirsdelaCIAdanslaconduitedesactionsclandestines.LeproblèmededéfensenationaleSurvenantimmédiatementaprèslavagued’observationsdel’été1947etlesrécupérationsdeRoswell,lesapparitionsdeboulesdefeuvertes,demétéores atypiques, de disques volants et d’aéronefs non-conventionnelsau-dessusdesbasesderecherchesatomiquesobligelesautorités,sanslamoindrealternative,àclasserl’ensembleduproblèmeconstitué par ce que la population civile continue de nommer «soucoupesvolantes»danslacatégorie«SecretDéfense».Lesrèglesnormalesducodemilitaireinterdisentdoncleurdivulgation.L’invasionde laCoréeduSudpar laCoréeduNord le25 juin1950, laconstitution d’un arsenal atomique et la mise au point de la premièrebombe thermonucléaire font peut-être passer au second plan lesproblèmes posés par la présence dans l’environnement terrestre devisiteursinconnus.Loindelesrésoudre,cependant,lerisqued’unconflitmondial les complique considérablement. Les engins encombrantscontinuent leurs survols des installations de recherche et des basesmilitaires des États-Unis. Ils utilisent une technologie très supérieure àcelle que possèdent alors les nations les plus avancées du globe. Lesunités chargées de la défense aérienne sont, de ce fait, totalementimpuissantes devant des disques volants qui semblent parfois lesnarguer. Si cette situation venait à être révélée, soit aux citoyensaméricains, soitauxalliésdesÉtats-Unis, lesconséquencespourraientdevenirdramatiques.Parailleurs,latensioninternationalerendpossible,

à tout moment, une attaque du continent américain par les forcesaériennes de l’Union soviétique. Même si les probabilités sont faibles,elles ne sont pas nulles. La présence d’engins insolites, qui risquentd’êtreconfondusavecdesbombardiersennemis,compliquelatâchedesunitésdedéfenseaérienne.Ces considérations montrent, sans la moindre ambiguïté, que lesdirigeantsdesÉtats-Unisnepouvaientpas,mêmes’ils le souhaitaient,révéler au public la véritable nature du problème. Les documentsprésentésci-dessousconfirmentcettesituationsansprécédent.Ainsi,lafonctionprincipaledesforcesdedéfenseaérienneestrappeléedanslaversiondu20juillet1962del’AirForceRégulation,ouAFR200-2:UNIDENTTFIEDFLYINGOBJECTS(UFO){131}

[..]LeprogrammeUFOpermetd’assurerunepromptetransmissiondesrapports et une identification rapide, nécessaires pour le succès de laseconde des quatre phases de la défense aérienne-détection,identification,interceptionetdestruction.Toutes les informations disponibles montrent que ce programme nepouvait pas être appliqué aux ovnis ; ils avaient des performancesbeaucoup tropsupérieuresàcellesdes intercepteursde l’époque.Si leprogrammed’étudedel’épaverécupéréeprèsdeRoswelletdesdébrisne donnait pas des résultats encourageants, il était de la premièreimportance d’accumuler les informations sur les performances et lescaractéristiques des disques volants. Les réglementations déjàétudiées{132},restéeslongtempssecrètes,confirmentcebesoinvitald’ensavoirplus.Avant1953,leniveaudeconfidentialitédecesrèglements,destinésauxgénéraux commandant des régionsmilitaires, aux attachés de l’Air ouauxchefsdurenseignement,excluait laplusgrandepartiedesofficiersaméricainsdelasimpleconnaissancedeleurexistence.En1953,mêmeles pilotes de chasse de l’US Air Force ignoraient encore jusqu’à leurexistence{133}.Il n’est pas certain que la découverte d’un engin procédant d’unetechnologieétrangère,ausensfortduterme,auraitconstituéàelleseuleun problème relevant de la défense nationale. Elle aurait certainementétécachéeaupublicmaisn’auraitpasmodifiésensiblementlecoursdes

événements,saufsielleavaitprovoquéunerévolutionscientifique.C’estleproblèmedesincursionsinconnuesetincontrôlablesd’enginsaériensau-dessus des bases de recherchemilitaires et dans l’espace nationaldesÉtats-Unisquireprésentaitàlafoisunemenaceetunrisque.Lamenaceétaitsurtoutpotentielle,caraucunexempled’attaqueoudedestruction d’un objectif survolé n’avait été rapporté. Elle pouvaitnéanmoinssurvenir à toutmoment. Le risqued’uneperte considérablede prestige des États-Unis aux yeux du reste du monde étaitindiscutable. L’existence d’une force techniquement supérieure,inaccessibledoncinvulnérable,auraitsansnuldouteaffaiblidurablementlaconfiancedesalliésdel’Amérique.LadésinformationdespopulationscivilesUneformeouuneautrededésinformation,àdestinationdupublicmaisausside l’étranger,étaitprévisible.Nulnedevaitprendreconnaissancedel’inavouablesecret.La vague d’observations de 1952 et la mise enœuvre du projet BlueBook surviennent juste avant l’essai réussi de la première bombe àhydrogène,le1ernovembredelamêmeannée.Du 4 au 8 janvier 1953 se déroulent les travaux de la CommissionRobertson.Lesconclusionsdecetorganisme,largementdiffuséesdanslapresse,sontunemanœuvred’actionpsychologiquemanifeste.Elleestcependant parfaitement légale dans la mesure où les autorisationsnécessairesàl’entreprisedesactionsclandestinesavaientétédonnéesàlaCIAparleConseilnationaldesécuritéentre1947et1951.Après son élection le 4 novembre 1952, Dwight Eisenhower devientPrésident des États-Unis le 20 janvier 1953. Il était certainement aucourantdelarécupérationdeRoswell,puisqu’ilétait,enjuillet1947,chefd’état-majorgénéral.Le9février1953,legénéralWalterBedellSmithdonnesadémissiondupostedeDirectorofCentral Intelligence,demandesamiseà la retraitede l’armée et devient sous-secrétaire d’État dans la nouvelleadministration.Ilconnaissaitforcémentluiaussi,deparsesfonctions,lesecretdeRoswell.Lacontinuitéétaitassurée.Les années qui vont suivre verront se développer une autonomiedangereusedelaCIA,maisaussidel’état-majorpermanentduConseil

national de sécurité. L’organisme centralisateur du renseignement,originellement chargé de la synthèse des données qui lui parvenaientdes différentes agences nationales, organisait ses propres réseaux àl’étranger. Il obtint de surcroît, par mandat présidentiel, le droitd’intervenir sur le territoire même des États-Unis et d’agir sansl’autorisationduDépartementde laJustice.LaCIAétantstatutairementplacée sous la dépendance du Conseil national de sécurité et de sonétat-major permanent, l’organisme chargé de gérer les séquelles deRoswell,sinotrehypothèseestexacte,vapouvoirdisposer,dèsledébutdesannéescinquanteetpratiquementsanscontrôle,demoyensd’actionconsidérablesettotalementsecrets.ParledécretNSC5412/1,NelsonRockefellerdevientchefd’un«comitéad hoc » qui remplace, ou tout au moins complète, l’état-majorpermanent du Conseil national de sécurité. Cet organisme, le SpécialGroup,modifielesrèglesquis’appliquentauxopérationsclandestineseten prend, de facto, la direction. Ses membres sont surnommés les «Mages».Ilestprobablequecegroupea,sinondirectementprisencharge,toutaumoins suivi attentivement, pendant toute la présidence de DwightEisenhower,lesproblèmesinduitsparlaprésencesurTerred’uneforce«étrangère».Lespossibilitésd’actionsclandestinesdecetorganisme,dans tous les domaines, étaient énôrmes, lesmoyens demaintien dusecretredondants.Les membres du Spécial Group étaient initialement des civils. Ilsappartenaient tous à la nébuleuse des anciens les plus prospères desgrandes universités américaines telles que Yale et Harvard. Bonnombres d’entre eux appartenaient au Council on Foreign Relations,groupederéflexionprochedelafamilleRockefeller.Ilsdisposaientainsid’unlienetd’unevoiedecommunicationsupplémentaires.Lesréunionsles plus sensibles pouvaient se tenir chez n’importe quelmembre. Lesprocédures fédérales ne s’appliquaient évidemment pas auxorganisations civiles sans but lucratif et moins encore aux réunionsd’amis.Lesmoyens dont disposaient les personnes chargées de perpétuer ladissimulationcommencéeenjuillet1947devaient,entoutétatdecause,êtreénormes.L’USAirForcerestaitdansleprojecteurdel’actualité.Lepublicetlaplusgrandepartiedel’arméeimaginaientqu’ellepossédaitun

pouvoir de décision, une autonomie et une responsabilité qu’elle n’ajamaiseus.LeprojetBlueBookcristallisaittoujoursl’attentionalorsqu’iln’étaitdéjàplus,vers lafindesannéescinquante,qu’uneentreprisededésinformation.Levéritable travailsepoursuivaitailleursmais ildevint,parlasuite,deplusenplusdifficiled’enretrouverlatrace.L’OfficeofScientificIntelligence,auseindelaCIA,conservaitencoreen1956unservice,la«Divisiondessciencesappliquées»,quis’occupaitdes « aéronefs de type non-conventionnel{134} ». Rien n’indiquecependant qu’il ait fait autre chose que classer des dossiersd’observations.Verslafindesonsecondmandat,lePrésidentEisenhowerpeutencore,théoriquement, demander des comptes aux services spécialisés quigèrent l’ensembleduproblème,mais ilestbien improbablequ’ilaitusédecedroit. Ila lui-mêmeapprouvépardécretuneformed’organisationquiretireenpratiqueaugouvernement fédéral toutmoyendesavoircequefontcertainsservicesderenseignementetd’action.Lanécessitédeprotégerlessecretscouvrantlesproblèmesdedéfensenationale, souvent invoquée pour refuser aux historiens lacommunicationdedocumentsclassifiés,apparaîttrèslargementcommeun prétexte. Le ou les groupes inconnus qui contrôlent l’ensemble duparamètre « extraterrestre » utilisent en permanence les moyensconsidérables des différentes agences de renseignement, militaires etciviles,maislarelationestàsensunique.Lasupervisiondesélusdelanation,pourtantprévueparlaloi,n’apratiquementplusaucunmoyendes’exercer.Lefinancementdel’opérationLefonctionnementdecertainsorganismes,quin’apparaissentjamaissuraucunbudget, dépendnécessairement, dans toutenationmoderne, definancements occultes mais légitimes. Pour des raisons de défensenationale, il est souhaitable que nul ne sache exactement combien unpaysdépensepourcertainsélémentsdesessystèmesdeprotection,detélécommunication ou d’attaque. De même, l’organisation d’une largepartie des services de renseignement doit rester totalementconfidentielle. De ce fait, certaines dépenses échappent complètementaux contrôles parlementaires habituels. Elles sont le plus souvent

imputéesàd’autresministèresqueceluidesarméesousontprélévéessurdescomptessecrets.Labudgétisationdesrecherchesoccasionnéesparlesdécouvertesfaitesau Nouveau-Mexique en 1947 pouvait se confondre avec celle desorganisationsquilesmettaientenœuvre,AirMatérielCommand,NEPA,Atomic Energy Commission, Brookhaven National Laboratory ou toutautre.Desorganismescivils comme l’organisationRAND,qui travaillaitouvertement à des projets militaires sensibles, pouvaient contribuerponctuellementàdesrecherches«exotiques»sansattirerl’attention.La symbiose très fructueuse qui existait entre certains groupesfinanciers, les industries aéronautiques, celles de l’armement et legouvernement fédéral, rend illusoire tout espoir de découvrir où lesrecherchesontétémenées.L’imbricationsystématiquede la recherchefondamentaleetdudéveloppementindustriel,auxÉtats-Unis,représenteun énorme avantage pour ce pays. Elle contribue largement à saprospéritémaisrendtrèsdifficiletouteenquêtedugenredecelledontlesrésultatssontprésentés ici.Unexempledécouvertdans lesdocumentsdéclassifiésparleFBIillustreracetteaffirmation.Undocumentrelatantl’observationd’unobjetlumineuxau-dessusd’OakRidge (Tennessee)estadresséàuncertainMrWilliamFrey.L’adressedecet«assistantpourlasécurité»estrévélatrice:AirMatérielCommandNEPADivision{135}

FairchildEngineandAirplaneCorporationPostOfficeBoxEOakRidge(Tennessee)La compagnie de construction aéronautique bien connue, Fairchild,étudie donc des moteurs atomiques pour avions, ce qui est déjàsurprenant,maisellesemblefairepartiede l’AirMatérielCommand; letoutsepasseàOakRidgeoùsefabriquel’uraniumdestinéauxbombesatomiques.Ce surprenant mélange est courant et complique considérablement latâchedeschercheurs.D’autresexemplesd’osmoseentrelesrecherchesmilitairesetl’industriecivileexistent. Ilsont,pourcertains,un rapportévidentavec lesavionsnon-conventionnels. Au cours des années cinquante et soixante, par

exemple, des études sur Y antigravitation auraient été entreprises parplusieurs constructeurs aéronautiques américains si l’on en croit unarticle de Donald Keyhoe, récemment confirmé par un article dans leJane’s.Laphysiquenepermettaitpasd’envisagersérieusement,àcetteépoque, la création d’une antigravitation artificielle applicable à desappareils de construction terrestre. Il est permis de penser que cesétudes étaient le fruit d’indiscrétions délibérées, révélant à quelquesindustrielstriéssurlevoletcertainesperformancesdesdisquesvolants.Desfirmescivilesdeconstructionaéronautiqueparticipaientainsi,peut-êtresanslesavoir,auxrecherchessuggéréespar l’étudedel’épavedeRoswell.Cebilandesrecherchesmontreàl’évidencequeledoubleproblèmedela récupération d’un vaisseau d’origine inconnue, effectuée au nord deRoswell en juillet 1947, et des « objets volants non-identifiés » necomporte aucune incohérence, n’entraîne aucune contradiction. Si lasituation provoquée par ces deux ensembles complémentairesd’événements est envisagée d’emblée sous l’angle de la défensenationale des États-Unis, elle devient aisément compréhensible. Lesnombreux exemples de désinformation présentés ici fournissent deséléments supplémentaires de preuve car ces actions étaient renduesnécessaires pour protéger la confiance qu’une partie du monde avaitdans les États-Unis. Les documents disponibles sont pour la plupartmilitaires, même quand ils proviennent du FBI qui est pourtant uneagence fédéralecivile. Ilssoutiennentsans lamoindre réserve la thèsequivientd’êtredéveloppée.L’essentieldesrecherchesaportésurla,périodequivade1946àlafindes années’ soixante c’est-à-dire, en gros, de la vague d’observationScandinave à la publication du rapport Condon. Les plus récentsdéveloppementsquesontlapublicationdurapportdel’AirForce,rédigépar lecolonelWeaveren1994,etceluienvoyéaudéputéSchiffpar leGeneral AccountingOffice en juin 1995,montrent à l’évidence que lesproblèmes posés par une probable présence non-humaine dans notreenvironnement demeurent d’actualité.En fait, aucunedesbarrièresquiinterdisent au public, depuis un demi-siècle, l’accès à des informationsprécisesn’esttombée.Detouteévidence,lasituationcrééereste,danssonensemble,couverteparunsecretd’État.

12ObjectionsetquestionsDe nombreuses polémiques se sont développées au sujet deRoswell.Certaines,àn’enpasdouter,étaientartificiellementprovoquéesafindecompléter les manœuvres officielles de désinformation, comme lapublicationdesconclusionsde laCommissionRobertsonoudu rapportCondon.Leurseulbutétaitdeprotégerl’essentieldusecret.Iln’enrestepas moins qu’un certain nombre d’objections demeurent. Leursarguments,psychologiquesouscientifiques,méritentd’êtreévalués.Questionn°1Unévénementautrequ’uneprésence«étrangère»nepourrait-ilpasêtreà l’originedusecret?Uncrimecontre l’humanitéparexemple;ouuneexpérience scientifique ayant eu des conséquences désastreuses,expliquerait la discrétion officielle dont l’existence est amplementdémontrée. Les histoires d’extraterrestres et de vaisseaux spatiauxauraientétéinventéespourdissimulerl’inavouable.Cette thèse a été sérieusement proposée à plusieurs reprises afind’expliquer le silence embarrassé des autorités dès que Roswell estévoqué.Cettehypothèseestbienentendumoinsbizarrequecelled’unevisitevenued’ailleurs.Plus le temps passe et moins cette éventualité apparaît commevraisemblable. En effet, au cours des dernières décennies, lesmalversationslespluschoquantesetlesrévélationslesplusatrocesontété dévoilées par la presse ou par des commissions d’investigationparlementaires.Ellesétaientsouvent lerésultatdedécisionsdélibéréesprises par des responsables politiques, ou d’initiatives plus ou moinstoléréesde leursservicesdiscrets.Depuis la finde laSecondeGuerremondialejusqu’ànosjours,lesexemplesnemanquentpas.Cescrimesontpourlaplupartétédénoncésdanslesjournauxouvusàlatélévisionet leur réalité a été démontrée sans provoquer de réactions politiquesexcessives.Ilestdonctrèsdifficiled’imaginerquelacte,commisen1947par le gouvernement américain, pourrait excéder en horreur lesrévélationsauxquellesnousnoussommeshabitués.L’opinionpubliqueestconditionnéeàvoirsansréagirtouslesgénocides,toutes les forfaitures et tous les meurtres imbéciles, sans oublier les

crimes les plus aveugles des fanatiques religieux. Il est difficiled’imaginerquel’onchercheencore,aprèsundemi-siècle,ànouscacherune horreur de plus. Les promoteurs de cette thèse n’ont d’ailleursjamais proposé le moindre exemple concret qui pourrait expliquerl’établissementverslafindesannéesquaranteetlemaintienjusqu’ànosjoursd’untelsecretd’État.Questionn°2La découverte, dans la région de Roswell ou ailleurs, des preuvesmatérielles indiscutables de la présence d’une espèce intelligenteinconnue,disposantd’unetechnologiesupérieureàlanôtre,pourrait-elleexpliquer, sinon justifier, l’institution, puis lemaintien pendant un demi-siècle,d’unsecrettotalsurcetteprésence?Un certain nombre de spécialistes, historiens, sociologues, experts enstratégie militaire, ainsi que des étudiants en histoire des religions,acceptentvolontiersdediscuter,enprivé,desproblèmesmultiplesquenemanqueraitpasdeposer,sielleétaitrenduepublique,ladécouvertede notre planète par une espèce capable de voyages interstellaires.Selon lesspécialitéset lescentresd’intérêtdechacun, lesconclusionsvarientquelquepeu.Nouspourrionscependantnousattendre,danslespays occidentaux, à un choc conceptuel, c’est-à-dire à une remise encause profonde de la vision que nous avons de nous-mêmes en tantqu’espèce.Schématiquement,l’humanitécontemporaineseconsidèrecommedotéed’intelligence,ausensleplusgénéraldeceterme.L’espècehumainesesitueindiscutablementausommetdel’évolutionanimalesurTerre.Cettepositiondominantenoussertunpeud’alibiquandnousdoutonsdenosqualitésfoncièresréelles.L’hommeestcequ’ilest,mais ilreprésenteàsespropresyeuxcequelanature,ouDieu,aréussiàfairedemieux.L’idée d’un contact rapproché avec d’autres êtres, avec des entitésbiologiques qui pourraient être beaucoup mieux armées que nousintellectuellement,adequoiinquiéter.Lesexemplesrécentsdeprimitifsrattrapéset submergéspar notre cultureoccidentaleabondent. Indiensd’Amériquedunordoudel’Amazonie,EsquimauxetPapous,ontvutousleurs acquis culturels s’évanouir au contact de l’alcool, desmoteurs àexplosion et des transistors. La preuve que notre « science » pourrait

n’êtrequ’uneapproximationetnostechniqueslesplusavancéesbonnesàmettreaumuséeavec la tailledusilexet lanavigationàvoile,auraitsurnossociétésdeseffetsdestructeurs.Lerésultatseraitcertainementdésastreuxpourl’économiemondialeetcetaspectduproblèmenepeutpaslaisserindifférentslesresponsablesdespaysmodernes.Laprésencepossibled’êtres intelligents inconnus réveilleenoutrenospeurs ancestrales et peut-être des souvenirs archaïques. L’homme estbeaucoupplusrégiparsonirrationnel,parsesdésirs,sescraintesetsesphobies que par la logique dont il est si fier. Notre conscient est trèslargement dominépar nos préférences et nos croyances.Nous tenonsbeaucoup à ces vagues certitudes et tout ce qui pourrait remettre encausenosconvictionsprofondessevoitrejetéavecladernièreviolence.Au contraire, notre isolement apparent nous rassure car il exclut toutecomparaison. Ilnouspermetainsideconservernos«valeurs»etnoshabitudeslesplusdiscutables.Les nations développées bénéficient de standards de vie qui sont,matériellement, les plus hauts jamais atteints dans l’Histoire. Elles nesouhaitent pas voir ces avantages menacés par un choc culturel quipourrait dépasser tout ce que nous avons connu jusqu’ici. Une visitevenue de l’extérieur pourrait sonner le glas de la plupart des projetsscientifiquesoutechniquesdumoment.En 1947, le problème se posait de façon très immédiate pour lesresponsables desEtats-Unis. La supériorité et le prestige de leur paysdanslesdomainesscientifiquesettechniquesrisquaientd’êtreremisencausesil’ondécouvraitqu’ilsétaientincapablesdeprotégerleurpropreespaceaériencontredes incursions inconnues.Parailleurs, l’économiemondiale restait fragile et le souvenir de la crise de 1929 était encoredans toutes lesmémoires.Lapolitiqued’affrontemententre lesnationsoccidentaleset leblocsoviétiquepromettaitbienplusdebénéficesquelareconstructiondesdommagesdeguerre.Onespéraitdescommandesmilitairesàveniruneffetd’entraînement importantsur les industriesdepointe.Après la SecondeGuerremondiale, l’énormemajorité des citoyens dumonde aspirait à la paix. C’est avant tout sur cette idée quel’Organisation des Nations-Unies avait été créée. Une présence«extraterrestre», surtout si elle ne représentait aucune menace deconquêteoudeconflit,risquaitderelativisernosoppositionsterrestreset

de montrer clairement leur ineptie. Les « colombes » auraient pucompromettre les contrats d’armement et la recherche dansl’aéronautique militaire, sans parler de l’énergie atomique à usageoffensif.Dansunscénariounpeudifférent,lapressionpopulairedanslemonde entier pouvait imposer une mise en commun des ressourcesindustrielles et scientifiques pour faire face à une menace inconnuevenuedel’espace.Toutepolitiqued’affrontementEst-Ouestauraitétéàpriori exclue. La situation risquait même de déboucher sur une formelarvéedesocialismecommunautaire,odieuseauxdécideursaméricains.Pour toutes ces raisons, la prudence des autorités, décidant dedissimuler à tout prix l’évidence d’une présence non-humaine sur laTerre,seraittoutàfaitcompréhensible.Questionn°3Peut-on admettre une coïncidence entre les premiers pas de l’hommedans l’espaceet la découvertede laTerrepar uneespèce venued’unautre système solaire ? De plus, il n’est pas possible d’envisager unerelation de cause à effet entre l’explosion de la première bombeatomiqueetuneéventuellevisitevenued’unautresystèmesolaire.Unequasi-simultanéitéentrelespremierspasdel’espècehumainedansl’espaceetunevisiteprovenantd’unsystèmeplanétairevoisinseraiteneffet peu probable. La seconde éventualité, quant à elle, estphysiquement impossible si nos visiteurs viennent d’un autre systèmestellaire.Silepremieressainucléaire,effectuéaunordd’Alamogordole16 juillet 1945, avait alerté notre plus proche voisine, Proxima duCentaure,situéeà4,2années-lumièreduSoleil,l’informationnepouvaitlui parvenir qu’en 1949. Trop tard,même avec une baguettemagique,pour que nos visiteurs puissent arriver au Nouveau-Mexique en juillet1947. Nous devons donc supposer que les inconnus découverts àRoswell étaient déjà présents dansnotre systèmesolaire lors denotrepremière utilisation de l’énergie atomique. Ils ont pu alors détecter lestroispremièresexplosionsnucléairesdel’histoiredel’humanitéetmêmeobserver les essais réalisés en 1946 dans l’atoll de Bikini, avantd’intervenir.Enparcourant le livredeMM.RibeetMonnet,LaVieextraterrestre{136}nousvoyonsque lachaînedesastéroïdes,Marsou laLunepourraient

sans difficulté servir de bases avancées à des astronefs d’origineterrestre dans quelques dizaines d’années. Elles pourront de mêmeabriterdesinstallationsfixesetdesexploitationsminièrespermanentes.Il serait logique pour des visiteurs venus de l’extérieur de s’établirinitialementauxmêmesendroits.Nousn’avonspeut-êtrepasencore lemoyendedétecteràcoupsûrunetelleprésence.Àplus forte raison,siuneoccupationdiscrètedusystèmesolaireavaiteulieubienavantledéveloppementdel’astronomie,elleavaittouteleschances de passer inaperçue. Cette éventualité est évoquée par CariSagan,conseillerscientifiquedel’USAirForce.Ilpensequ’unevisitedusystèmesolairepourraitinterveniravecunepériodede150000ans.Questionn°4Pourquoin’ya-t-iljamaiseudecontactofficieletpublicentrelesvisiteurset nous ? Pourquoi, s’ils existent, limitent-ils leurs visites à desapparitionsfurtivesouàdespassagesrapidesdansleciel?Lemélanged’ostentation et de discrétion qui semble ressortir des témoignagesconnusestincohérent.Uneexpéditioncommecellequivientd’êtreévoquéepourraitêtredetrèslonguedurée. Il est permisde concevoir un voyagesans retour qui seprolongerait pendant des siècles ou des millénaires. Une telle duréeimpliqueraituneadaptationprogressiveàl’espaceetprobablementàuneformedepesanteur très faible.Par lasuite,unséjourprolongésuruneplanète massive serait à la fois difficile et inconfortable. Les «explorateurs»auraientleloisirdenousobserveràdistanceetd’étudierl’incroyable richesse de la vie sur notre planète, mais pourraient êtreincapables, après de longues périodes en apesanteur, de vivre sur laTerresansuneadaptationprolongée.Parailleurs,ilexistepeut-êtreaussidesrèglesrigidesquiinterdisentauxcultures interstellaires d’entrer prématurément en contact avec descivilisationsrelativementprimitivescommelanôtreafin,précisément,deleur éviter un choc culturel trop brutal. Il est possible de surcroît quenotre recours aux guerres, aux génocides et aux oppositions armées,plutôt qu’à la diplomatie, nenouspermette pasencored’être acceptésdans une communauté comme celle qui nous visite. Notre maîtriseélémentaire de certaines forces de la nature, comme par exemple la

désintégrationdel’atome,risqued’inquiéterceuxquinousrendentvisiteet expliquerait une partie des manifestations qui se sont dérouléesdepuislafindelaguerre.L’observationpassiveauraitalorscédélaplaceàdesinterventions.Pour autant, nos progrès, les solutions originales que nous avonstrouvéespournotresurvie,nosorganisationssocialesetnosculturessirichessontpeut-êtreétudiéesavecungrandintérêt,commenousavonsnous-mêmeobservépendantvingtansdestribusprimitivesdeNouvelle-Guinée. Elles ont été protégées pendant ce temps de tout commerceavecl’extérieurafindepermettreauxethnologuesderépertorierdansledétail leurs caractéristiques originales... avant leur destructionirrémédiablesousl’influencedelacivilisationmoderne.Il n’est cependant pas impossible que des contacts plus ou moinspermanents aient été établis avec des groupes humains sélectionnés.Des témoignages existent dans ce domainemais il est très difficile deséparer le bon grain de l’ivraie. Ce vaste sujet, difficile à cerner,nécessiteraitàluiseuluneétudeparticulière.Questionn°5Lesêtres réputés«extraterrestres»que les témoinsdécriventsontengénéralhumanoïdesetassezsemblablesànouspourêtredescousinsproches. Est-il vraisemblable que des évolutions totalement séparéesaboutissentàdesstructurespresqueidentiquesalorsquelaviesurTerresembleavoiressayédesformestrèsdifférentes?Lascience-fictionelle-mêmeabiensouventimaginédesmonstrestrèsdivers.Cette dernière remarque, souvent utilisée comme objection à la réalitéd’uneprésenceextraterrestre,vacomplètementàl’encontredesthèsesdéfenduesparcertainssociologuescommeBertrandMéheust.Selonlui,les entités non-humaines décrites par les témoins ne seraient, dans laplupart des cas, que des souvenirs de livres ou de films d’anticipationscientifique.Cettethéorienecadrepasdutoutaveclaréalitécarjamaisaucunmonstreàtentaculesouauxyeuxpédonculésn’aétéobservéparles témoins. Ce genre d’invention fut pourtant une constante dans lesbandesdessinéeset lesnouvellesparuespendantetaprèslaSecondeGuerre mondiale. La Guerre des étoiles nous a offert, elle aussi, unepanoplie particulièrement riche d’extraterrestres qui va de l’ours en

pelucheàlabaleinelubriqueenpassantparunegalerieimpressionnantederobotsetd’hybridesdetoutessortes.Riendetelcependantdanslessouvenirsdes«contactés».L’objection d’improbabilité opposée à la forme humanoïde, comme ellel’avait été en son temps à l’existence desmétéores ou au vol du pluslourd que l’air, n’a bien entendu aucune base scientifique. Nous nedisposonspourl’instantd’aucunélémentdecomparaison,moinsencorede statistique, dans ce domaine, puisque nous ne connaissons aucunexemple d’évolution hormis celui que nous avons plus ou moins bienreconstituésurTerre.Ilestpossible,sansplus,quelaformegénéralequiestlanôtrelibèrelesmembressupérieurs,autoriseledéveloppementdelamain,permettelavision en relief et assure un développement cérébral important. Il estaussiconcevablequel’évolutiondelavieorganiséeàbasedecarbones’oriente systématiquement, pour une raison inconnue, vers unestructuredéterminée.Ilestvisiblequ’unvélociraptor,unmégathérium,unlémurienetunhommeontdesformesgénéralesassezproches.Unedernièrepossibilitéaétéévoquée.LesêtresdécouvertsàRoswell,etd’autresobservésdepuis,pourraientêtredeshybridesoudesmutantsartificiellement élaborés en partant de matériel génétique humain.Physiologiquement proches de nous, ils seraientmieux adaptés à desséjours sur Terre que leurs... « constructeurs ». Dans ce cas, leurapparenceprochedelanôtres’expliqueraitaisément,maiscelledeleurscréateurs resterait un complet mystère. Cette hypothèse peut êtred’autant mieux envisagée que nous serons très bientôt en mesure deréaliser ce genre d’exploit. Les progrès de la génétique sontextraordinairement rapides. Alors que la structure des chromosomesn’étaitpasencoreconnueen1955,quaranteansplustard,desmicrobessur lesquels étaient greffés des lambeaux de code génétique humainproduisaientàbasprixdel’insulineetdeshormonesdecroissance.Questionn°6Est-il vraiment possible demaintenir pendant un demi-siècle un secretqui aurait été partagé par plusieurs dizaines, et plus probablementcentaines,depersonnes?Certainsconjurésauraientparléetdestracesexisteraientauniveaudesarchivesmilitaires. Iln’yapasd’exemplede

complotréussiquisoitrestéinconnudupublicpendantaussilongtemps.Cette objection est tellement importante qu’un chapitre entier a étéconsacré à établir que les moyens de réaliser un tel exploit existaientbienauseinde l’administrationaméricainependant lesprésidencesdeHarryTrumanetdeDwightEisenhower.Il faudrait noter en outre que les conspirations réussies ou les secretsd’état correctement occultés ne parviennent jamais, par définition, àl’attention du public et que, de ce fait, les exemples sont difficiles àtrouver.Cependant,danslecasdeRoswelletdelaprésenceinconnuequi visitait les bases atomiques desÉtats-Unis, si la confidentialité estpresquerestéesans faillependantune trentained’années,ellen’existeplusvraimentaujourd’hui.Ledébatn’estpasclos,ilestdésormaistombédansledomainepublicetdesinstancesofficiellesyparticipent,bongrémalgré.FautedenotesdeserviceetdedocumentsofficielsmentionnantexpressémentlesrécupérationsintervenuesàRoswell,lestémoignagesrecueillisontpermisunereconstitutionprobabledesfaits.Ladestructiond’archivesdont leGAOapuconstater l’ampleurest toutaussi révélatrice que la découverte d’un mémorandum oublié dont onpourraittoujoursnierl’authenticité.ThèsesnégligéesUn certain nombre d’objections et de thèses ont été passées soussilence.Ellesparaissent toutesreleverde lasuperstition,de l’ignoranceoudelamauvaisefoi.Ilétaitinutiledeciterquelquespersonnesquisemblentavoirfaitcarrière,depuis lemilieudesannéescinquante, dans lanégationà toutprixduphénomènelui-mêmeetlerejetdetouslestémoignagesleconcernant.Ladémarchegénéraledecesauteursparaît,audemeurant,fortsimple:puisque lesovniset lesextraterrestresn’existentpas, les témoignageslesconcernantnepeuventêtrequelerésultatd’erreursdeperception,demensonges délibérés ou de pures inventions de cerveaux dérangés.Certains' théoriciens ont échafaudé des thèses séduisantes maiss’appuyantsuruneconnaissancemarginaledesfaits.Leursconclusionssont à la fois logiques et fausses, car fondées sur des élémentsincomplets.Iln’estpasnécessaired’endireplus.Un important domaine n’a pas été abordé, c’est celui des objectionsscientifiquesconcernantl’impossibilitéthéoriqueoupratiquedesvoyages

entre systèmes stellaires. Elles sont toutes fondées sur desconsidérations tirées de l’état actuel de nos connaissances. Ellesressemblent toutes à la démonstration mathématique, en 1903, del’impossibilité du vol d’un objet plus lourd que l’air. Non seulement lesoiseaux et les chauves-souris volaient déjà de façon observable maisencorelesfrèresWright,quin’avaientpasentenduparlerdecettethèsemagistrale,peut-êtreparcequ’elleétaitrédigéeenfrançais,osèrentcetteannée-làfairevolerleur«objetpluslourdquel’air».Il suffitd’observer l’évolutionde l’aéronautiqueenunsiècle,cellede laphysique entre 1904 et 1927 et l’utilisation commerciale actuelle dessatellites artificiels, que l’homme a tout juste mis en œuvre pour lapremière fois ilyaquaranteans,pour tempérer lescertitudes.Que lesscientifiquescontemporainsimaginentlesréactionsdeBiaisePascaloud’IsaacNewtons’ilssetrouvaienttransportésànotreépoque!

13ConclusionsTous les éléments recueillis et analysés au cours de cette étudeconfirmentlareconstitutiondesfaitssuivants:Aucoursdelapremièresemainedejuillet1947,peut-êtrelesoirmêmede la fête nationale des Etats-Unis, se produisit un événement d’uneportée considérable. Un véhicule ne procédant pas d’une technologiehumaineconnue,suiviparplusieursradarsmilitairespendantdeuxjoursenviron,s’écrasaàunecinquantainedekilomètresaunorddelavilledeRoswellauNouveau-Mexique.Dès le lendemainmatin,unecaravanedesecoursarrivéesur les lieuxprésumés de l’accident découvrait l’épave d’un engin aérien d’origineindéterminée, dont l’avant était enfoncé à la base d’une falaise. Descorpshumanoïdesfurentdécouvertsprèsdel’épaveetàl’intérieur.Lestémoignagespermettent depenser quequatreou cinq cadavres furentainsiretrouvés.Ilestpossiblequ’ilyaiteuunsurvivant.La formede l’aéronefet lesmatériauxdont il était fait suggéraientuneorigine exotique mais aucun témoin ne lui attribue l’apparence d’undisque. Suffisant pour contenir les passagers découverts, l’engin étaittrop petit pour imaginer qu’il puisse avoir été capable d’effectuer destrajets interplanétaires ou des vols spatiaux prolongés. En applicationdesrèglesmilitaireshabituelles,l’incidentfutgardésecretetlestémoinscivilsliésparsermentetconvaincusdegarderlesilence.Silapremièreapparitionseproduisit,commel’indiqueletémoignagedeFrank Kaufman, dans la région de « Trinity Site », lieu de la toutepremière explosion d’une bombe atomique, cet endroit particuliersuggère un lien logique avec les essais nucléaires que les États-Unisvenaient d’effectuer, en 1946, sur l’atoll de Bikini. Le lieumême de larécupération principale, à proximité de la base aérienne de Roswell,semblait avoir un rapport avec l’arme nucléaire. La 509e escadre debombardementyabritaiteneffetsixbombesatomiquesopérationnellesquipouvaientêtretransportéespardesquadrimoteurspressurisésB-29àpeuprèsn’importeoùsurlaTerre.Ladatedel’accident,le4juillet,jourdelafêtenationaledesÉtats-Unissemblait, elle aussi, avoir été délibérément choisie. Dans ce casl’accidentn’enétaitpasun.Cetteentreprisedevenaitunemanœuvrequi

nepouvait pasêtrepriseà la légère.Une seconde zone situéeplusàl’ouest, sur le ranch Foster qu’exploitait un éleveur de moutonssurnommé«Mac »Brazel, devait livrer une grosse quantité de débrisd’origine exotique, probablement similaires aux matériaux quiconstituaientl’enginrécupérél’avant-veille.Des autopsies doivent avoir confirmé rapidement que lesmembres del’équipagen’appartenaientpasàl’espècehumaine.Les preuves obtenues furent sans aucundoute présentées rapidementaux autorités, c’est-à-dire aux chefs d’état-major et au Président desÉtats-Unis lui-même. Le décision de préserver à tout prix le secret decettedécouvertenepouvaitfaireaucundoute.L’espoird’accéderàunetechnologie avancéeet l’alibi d’un risquedepaniquedans le public nepouvaientquerenforcerladéterminationduprésidentTrumanetdesesconseillers.À cette série d’événements extraordinaires, survenus au milieu d’unevagued’observationsd’enginscirculaires inconnus,bienvitenommés«soucoupes volantes » par les journalistes, devait ajouter,moins de sixmoisplus tard,unnouvelélémentbeaucoupplus inquiétant.Lesbaseslesplussecrètes,cellesoùlesbombesatomiquesfuturesétaientmisesaupoint,OakRidgeoùcommençaitlafabricationindustrielled’élémentsfissibles à usage militaire et la base aérienne de Roswell elle-même,furentsurvoléspardeslumièresintensesdecouleurverteetdesenginsenformededisque.Cesincursionsintéressaientexclusivementladéfensenationalecarellesmenaçaientlasécuritédesinstallationsconcernées.Ellesfirentl’objetderéunionsdespécialistesdu renseignementetducontre-espionnagequisont confirméespar denombreuxdocuments.Cet aspect duproblèmedevait êtredissimuléà tout prix, aupublic américain, auxobservateursétrangers et aux ennemis déclarés des États-Unis. Une entreprisenationalededésinformationàtrèsgrandeéchellefutmiseenplacedèsledébutdesannéescinquanteetfonctionnetoujoursaujourd’hui.Desdestructionsnon-réglementaireset anonymesdeplusieursannéesd’archives sont venues contrebalancer les effets de la loi sur la libertéd’accèsà l’information,mais il fallut attendre l’année1995pourqu’uneenquêteduGeneralAccountingOfficefinisseparlesrévéler.Touscesélémentspermettentdeconclureàl’existence,outre-Atlantique,

d’un véritable secret d’État. Seule une action conjuguée de groupesrestreints, dépendant à l’origine du National Security Council, a pupermettred’enassurerlapermanence.Personne, jusqu’ici, n’a proposé d’hypothèse alternative plausible pourexpliqueruneconjurationdusilence,dontpeud’observateursaujourd’huinient la réalité. L’embarras des autorités devant un problème sansprécédent et les réflexes hérités de la Seconde Guerre mondiale nepouvaient, logiquement, que conduire à la situation que nousconnaissons.Unnombresuffisantd’indicesetdepreuvesindirectespermetd’affirmerque, selon toutes probabilités, nous ne sommes pas la seule espècepensante dans l’univers et qu’une présence intelligente, probablementnon-humaine, réside ou apparaît dans notre environnement prochedepuisun temps indéterminé.Cetteprésence fut responsable,en juillet1947,decequenouspourrionsappelerl’affairedeRoswell.Depuiscetteépoque,endehorsdesapparitionsspécifiquesobservéesau-dessusdesbasesderechercheatomique,ellesemanifesteunpeupartoutdans lemonde.Le public n’a jamais été mis au courant officiellement des violationsrépétées des territoires nationaux de tous les pays dumonde par desenginsaériensd’origineexotique.Decefait, lasituationquivientd’êtredémontrée pour les États-Unis est devenue depuis longtemps unproblèmeplanétaire.Lesilencegênédetouteslesautoritésest,luiaussi,unedonnéefondamentale.La situation dont les grandes lignes viennent d’être tracées comporteencore quelques zones d’ombre. L’affaire de Roswell et ses suites,même si leur matérialité peut être considérée comme démontrée,demeurent en partie énigmatiques. Les entités ou personnesresponsablesde lamiseenœuvredesaéronefsnon-conventionnelsetautres disques volants restent non-identifiées. Espèce terrestreinconnue,mutantsouvisiteursvenusdel’espace,manipulateursadroitsou victimes, à l’époque, d’un véritable accident, nous ne savonspratiquementriend’eux.Nousnepouvonsmêmepasêtrecertainsqu’ilssont les concepteurs des engins aux performances surprenantes qu’ilsutilisent.La supériorité technologique ne paraît faire aucun doute. Elle est

évidentedanslemémorandumdugénéralTwiningetimplicitedanslefaitque ce sont eux qui nous rendent visite et non pas l’inverse. Notreignoranceestnéanmoinstellequenousnepouvonsmêmepassavoirsiles véhicules prodigieux que les témoins décrivent représentent lesummum de leurs capacités en aéronautique, ou s’ils ne sont aucontrairequedesappareilsprimitifs, adaptésànotreenvironnementetne risquantpasdenous fairebénéficier, dans le casd’unaccident, detransfertstechniquesjugéstropimportants.Il serait particulièrement imprudent de prêter aux êtres mystérieux quisont intervenus dans les affaires des États-Unis d’Amérique despouvoirs, des intentions ou des préférences humainementcompréhensibles.Nouspouvonssimplementremarquer,aujourd’hui,quel’affaire de Roswell n’a pas été, pendant le demi-siècle qui vient des’écouler, le prélude à une invasion armée de la Terre.C’est peu. Lesrarescommunicationsquecertainespersonnespensentrecevoirdenosvisiteursnecontiennentquedesinformationspratiquementvidesdetoutcontenuutilisable.Ellesexposentdespréceptesmorauxetdesconseilsécologiques,certesrespectables,maisdénuésd’originalité.Ilssonttousarchiconnus.Lemoyendeconvaincrelesresponsablesterrestresdeleurbien-fondénesontjamaisprécisés.L’undeséléments lesplus facilementvérifiablesduproblèmeposéparcetteprésenceconcernel’espècehumainedanssamajorité.Unecécitécollective et individuelle frappe un pourcentage important de nosconcitoyensquand ilssontconfrontés,directementounon,ausujetquivient d’être étudié. Parler de désinformation et de complotgouvernementaux est devenu un cliché particulièrement indigent car iln’explique pas la passivité ou le rejet actif du sujet manifesté par denombreuxcontemporains.Leshypothèseslesplusdiversespeuventêtreproposéespourexpliquercetteattitude. Ilestprobablequ’elleasurtoutdes racines émotionnelles profondes, peut-être ancestrales. Aucunejustificationrationnelleoulogiquenepeutêtreimaginée.Tournerledosàuneréalité,surtoutsielleestperçuecommepotentiellementdangereuse,apparaît comme une option risquée ou même suicidaire. Elle seraitparticulièrement inappropriée chez des spécialistes de la défensenationale,desagentsducontre-espionnageoudespilotesdeligne.Les documents disponibles se comptent par dizaines demilliers.Ceuxquiontété retenus ici représententune fraction infimede1600pages

d’archivesquiproviennentduFBI,etcouvrentlapériodeallantde1947à1972.Ilenexisteauminimum45000autresquipeuventêtreconsultésàWashingtonDCcarilsontétélégalementdéclassifiés.Larecherchedespreuvesd’uneprésenceétrangèreàlaTerretoucheànosconvictionslesmieuxancréesdansuncertainnombrededomainesdélicats.LesconceptionsphilosophiquesetscientifiquesquiprévalentenOccident considèrent que l’être humain est l’aboutissement de quatremilliardsd’annéesd’évolution.Celanesignifieaucunementqu’ila,pourautant, une quelconque supériorité sur ses voisins stellaires. Unedémarcheprudente, dans cedomaine, devrait être de rigueur.Nombrede certitudes valorisantes seraient balayées si l’humanité devaitdécouvrirqu’ellen’estfinalementqu’uneespècedotéed’uneintelligencemédiocre,auregarddecequelanaturearéaliséailleurs.Si l’énigmedeRoswellgardeenpartiesonopacité,aucunedénégationofficielle, aucune désinformation n’a réussi à la faire complètementdisparaître.Ilestdeplusenplusévidentqueletemps,loindediminuerl’intérêtqu’ellesuscitedans lepublic,avivesonenvied’ensavoirplus.Lesdocumentsexistantssuffiraientàconvaincrelesrationalisteslesplusexigeants, pour peu qu’ils sachent lire l’anglais et qu’ils s’arment depatience.Il est possible que le message originel que les visiteurs souhaitaienttransmettre aux autorités américaines ait été finalement très simple ettrès explicite, bien qu’utilisant un moyen détourné : «Vous n’êtes pasconfrontés à une agence humaine. Vous ne pouvez pas évaluer nospossibilités,maisellessonttrèssupérieuresauxvôtres.«Nous savons que vous êtes responsables des destructions des villesd’Hiroshima et de Nagasaki, effectuées par votre 509e escadre debombardement qui est stationnée àRoswell. Votre campagne d’essaisdanslePacifiqueadenouveauattirénotreattention.«Noussurveillonsdetrèsprèsvosrecherchessurlesarmesatomiques.Nousconnaissonsparfaitementleslieuxoùellessepoursuivent.« Nous pouvons apparaître à vos populations où et quand nous ledésirons.Sinécessaire,nouspouvonsfaireconnnaîtrenotreprésenceetvotreimpuissanceaumondeentier.»Il est de plus, évident, avec le passage du temps et la poursuite desapparitions, qui semanifestaient toujours avec une certaine discrétion,

qu’unautremessageétaitimplicite:«Noustoléronsvotresurarmement.Nousacceptonslefaitquevousêteslanationlapluspuissanteduglobe.Nousn’entravonspasvosrecherchesmilitairesetlaconstitutiondevotrearsenalnucléaire.«Ergo:Vosbutsactuelsnenousparaissentpastropambitieux.»En effet, si l’engin accidenté au nord de Roswell était bien apparuinitialementau-dessusouàproximitédeTrinitySite,lesymboleétaitclairetrenvoyait lesautoritésàleurutilisationdelabombeatomique.Mêmesil’accidentaériendeRoswellavaitbienétéimprévu,doncinvolontaire,lesincursionsrépétéesau-dessusdesinstitutsderecherchenel’étaientpas. Dans ces conditions, il est probable que toutes ces «communications»avaientune raisond’êtreetqu’ellesn’ontpascessétantquelesautoritésaméricainesn’ontpasréagifavorablement.Ilestcependantpeuprobablequelesliaisonsentreles«visiteurs»etlegouvernement des Etats-Unis soient longtemps restées au stade del’analyse transactionnelle. Les possibilités en électronique et enprotection du secret des communications ont fait suffisamment deprogrès,danslesannéesd’après-guerre,pour laisser imaginerquedesvoies de communication permanentes ont pu être établies depuis fortlongtemps. Hélas, aucunmessage adressé par les « extraterrestres »auxresponsablesmilitairesaméricainsn’aétédéclassifiéàcejour.LaremarquetrouvéedanslerapportduGeneralAccountingOffice,«ledébat sur ce qui s’est écrasé à Roswell continue », est peut-êtrel’indication que les révélations vont se poursuivre à l’approche ducinquantièmeanniversairedeRoswell.Enattendantd’autrespublicationsofficielles, lebutdece livreauraétéd’éveiller l’attentionduplusgrandnombreàunproblèmequin’estenrienthéorique,mêmesisonurgencereste difficile à évaluer. En tout cas, il semble qu’une approcheraisonnableetsimple,débarrasséedetoutenotiondeparanormal,soitlaseulequiconvienne.Nousnoushabitueronscertainementunjouraufaitque,dansl’immenseunivers que la science nous a permis de découvrir, nous sommesprobablementmoinsseuls,maisaussimoinsexceptionnels,quenouslepensions.Favières, 77-220, le 19 juin 1996 (derniers compléments novembre1996).

ANNEXESFac-similésettraductionsSurvolsdesbasesatomiquesauxUSA(1947-1950)Documentsutilisés1.ÉtudedeLincolnLaPaz(n°7)du25mai1950(46pages).2.DocumentsconcernantOakRidgedu21octobre1950(22pages).3. Tous documents FBI portant la mention : Protection of VitalInstallations[BureauFile#65.58300].

Sitesconcernésparlessurvols

LosAlamos(Nouveau-Mexique)[siteduManhattanProject]29,4%

Albuquerque(Nouveau-Mexique)BasedeSandia[ArmedServicesSpécialWeaponProject]KirtlandAirForceBase[SpécialWeaponsCommand]ensemble:18,7%

CampHood(Texas)[NuclearWeaponsStorageSite]KilleenBase(Texas)[rechercheshautementsensibles]ensemble:15,3%

Alamogordo(Nouveau-Mexique)WhiteSandsProvingGroundsHollomanAirForceBaseensemble:9,6%

BaseaériennedeRoswell(Nouveau-Mexique)*[509eescadredebombardementatomique]1,4%OakRidge(Tennessee)[AtomicEnergyCommission,noninclusNuclearEnergyforthePropulsionofAircraft]noninclusdansl’étudedeLaPaz

*Troisobservationsseulement(sur209)sontmentionnéesau-dessusdelabaseaériennedeRoswell,cependant l’uned’ellesaeu200 témoinsenviron.Ilsontobservéunenginquisedéplaçaitd’ouestenestàfaiblevitesse,àbassealtitude(environ600mètres)etsansbruit.

U.S.DepartmentofJusticeFédéralBureauofInvestigation2nov.1995FOIPANo.403177Ref:SoucoupesVolantes

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Aucasoùvousseriezdans la régiondeWashingtonDC,vouspouvezsansaucunechargeétudiercesdocumentsdansnotresallede lectureFOIPA,auquartiergénéralduFBI,parsimplerendez-vousprisquarante-huitheuresàl’avanceentéléphonantau(202)324-3477.

Sincèrementvôtre,J.KevinO’Brien,chefdelasection«FreedomofInformation-PrivacyAct»

DivisionInformationetRessources*FBI.

Ce document reproduit dans The CIA under HarryTruman, page 1737apportelapreuvequel'amiralSidneySouers,loind’êtreretournédanslavie civile et de ne plus être que consultant du directeur duRenseignement,commel'affirmentlesmémoiresdeHarryTruman,étaithiérarchiquement au-dessus de lui et lui transmettait les ordres duNational Security Council dont il était lui-même membre et secrétairepermanent.TOPSECRETNATIONALSECURITYCOUNCILWASHINGTONcopieN°2de3copies17décembre1947MÉMORANDUM POUR LE DIRECTEUR DU RENSEIGNEMENTCENTRALSUJET:OpérationspsychologiquesREFERENCE:NSC4-A

Au cours de sa quatrième réunion, le Conseil national de sécurité amodifié puis approuvé la directive destinée au directeur duRenseignementcentralcontenuedansNSC4-A.Cette directive, telle qu’approuvée par ieConseil national de sécurité,esttransmiseparlaprésentepourtouteactionappropriée.

SIDNEYW.SOUERSSecrétaireexécutifTOPSECRET

OfficeMémorandumGOUVERNEMENTDESÉTATS-UNISÀ:DIRECTEURDUFBIDATE:22mars1949DE:AGENTSPECIALSANANTONIOSUJET:PROTECTIONDESINSTALLATIONSVITALESDOSSIERDUBUREAU#65-58300CONFIDENTIEL

Référence : lettre envoyée de San Antonio au directeur, datée du 31janvier1949,quirésumaitunediscussionquiavaiteulieuaucoursd'unerécente réunionhebdomadaireduRenseignementduG-2,de l'ONI,del'OSIetduFBIdans la IVerégionmilitaireetqui traitaitdes«aéronefsnon-identifiés » ou « phénomènes non-identifiés », connus par ailleurssous les noms de « disques volants », « soucoupes volantes » et «boulesde feu». Ilest répétéquecesujetestconsidérécommesecretparlesOfficiersduRenseignement,tantdel’arméedeterrequedel’AirForce.

G-2,IVearmée,nousavisedufaitquelesujetmentionnéplushautestmaintenantdésignésousleterme«aéronefnon-conventionnel»etquelesinvestigationsconcernantcesujetontreçulenomde«ProjetGrudge».

G-2,IVeArmée,nousaaviséle16février1949qu’uneconférences’étaittenueàLosAlamos,Nouveau-Mexique,afind’étudiercequel’onnommele « phénomène des boules de feu vertes » qui a commencé auxenvirons du 5 décembre 1948. Il a été mentionné que cette questionavait été classée « secrète » et que l’enquête était désormais sous laresponsabilité principale du T-2* de l'US Air Force, Air MatérielCommand.

Le Dr Lincoln LaPaz, de l’université du Nouveau-Mexique, a fait partd’uneobservationdésignéesouslenomd’«incidentdupicdeStarvation», qu’il avait lui-même effectuée et dont les caractéristiques suivantesmontrentque lephénomènenepeutpasêtreclassécommeunechute

normaledemétéore:1. La lumière était brillante dès le début (sans aucune périoded’augmentationdel’intensitélumineuse)etsonintensitéaétéconstantependanttouteladuréeduphénomène.2.Lumièrevert-jaunede5200Angstrôms.3.Trajectoireessentiellementhorizontale.4.Trajectoireparcourueàvitesseangulaireconstante.5.Duréed’environdeuxsecondes.6.Aucunbruitn’accompagnaitlephénomène.

*T-2étaitleservicechargédurenseignementscientifiqueauseindel’AirMatérielCommand.

HEADQUARTERSUNITEDSTATESAIRFORCEWASHINGTONTHE INSPECTOR GENERAL USAF 17TH DISTRICT OF SPECIALINVESTIGATIONSKIRTLANDAIRFORCEBASE.NEWMEXICODR/msDossiern°:(24-8)-2825mai1950SUJET : Résumé des observations de phénomènes aériens dans larégionduNouveau-Mexique,décembre1948-mai1950À : Général de brigade Joseph F. Caroll Directeur des EnquêtesspécialesQuartiergénéralUSAFWashington25,DC

1.Aucoursd’uneréuniondeliaisonavecd'autresagencesmilitairesetgouvernementales de renseignement et d’enquête, tenue en décembre1948,ilfutconcluquelafréquencedesphénomènesaériensinexpliquésdans la région du Nouveau-Mexique était telle qu'un programmeconcerté de collecte de ces observations devait être entrepris. Le typed’organisation et la situation géographique des unités de ce districtétaient particulièrement bien adaptés à la collecte de ces informations.Decefait,depuisdécembre1948,cedistrictaassumélaresponsabilitéde la collecte et de la transmission des renseignements de baseconcernant lesphénomènesaérienssedéroulantdanscettezone.Cesrapports ont été distribués à l’Air Matériel Command, USAF, enapplication de l’Air Intelligence Requirement numéro 4, ainsi qu’àd’autresagencesmilitairesetgouvernementalesintéressées.

2.Voustrouverezci-joint, faisantpartiedecerésumé,unecompilationdes observations de phénomènes aériens qui ont été faitesprincipalementdans larégionduNouveau-Mexiqueetont fait l'objetderapportsde lapartduBureaudecedistrictàpartirdedécembre1948.Cette compilation d’observations visuelles ne représente pas la totalitédes rapportsobtenus,maiscomprendseulementceuxdontunnombresuffisantdedétailsdisponibles justifiait l’inclusion.Parmi lestémoinsdeces phénomènes se trouvent des scientifiques, des agents du Bureaudes enquêtes spéciales (IG) USAF, des pilotes de ligne, des pilotes

militaires, des inspecteurs de laSécurité deLosAlamos, dupersonnelmilitaire et un certain nombre d'autres personnes ayant des fonctionsvariéesmais dont la rigueur ne fait aucundoute.Cette compilation faitressortirlescaractéristiqueslesplusimportantesdechaqueobservationet permet son évaluation et son classement dans l’une des troiscatégories [suivantes] : (1) phénomène de boules de feu vertes, (2)disquesouvariationsdecetteformeet,(3)météoritesprobables.3.Jointàcerapportsetrouveuneanalysedesapparitionsdeboulesdefeu vertes effectuée par le Dr LaPaz. Le Dr LaPaz est directeur del’institut d’étude des Météorites et chef du département demathématiquesetd’astronomieà l’universitéduNouveau-Mexique. Il aétémathématicienchargéderechercheauCentred'essaisduNouveau-Mexique au titre de l’OSRD1, et directeur technique des opérations,sectionAnalyse,auquartiergénéraldelaIIeForceaérienne,en1944-1945. Depuis 1948, le Dr LaPaz est consultant de ce district à titrebénévoleencequiconcernelesenquêtessurlesboulesdefeuvertes.

4. Le 17 février 1949, puis de nouveau le 14 octobre 1949, desconférencesontététenuesàLosAlamos,Nouveau-Mexique,danslebutdedébattreduphénomènedesboulesdefeuvertes.Desreprésentantsdes organismes suivants étaient présents à ces réunions : IVe armée,Armed Forces Spécial Weapons Project2, université du Nouveau-Mexique, FBI, Commissariat à l’énergie atomique des États-Unis,universitédeCalifornie,Conseilscientifiquedel’USAirForce,divisiondela recherche géophysique de l'AirMatériel Command, USAir Force etBureau des enquêtes spéciales (IG)USAF. Aucune explication logiquenefutproposéeencequiconcernel’originedesboulesdefeuvertes.Laconclusion générale fut, cependant, que le phénomène existait et qu’ildevaitêtreétudiéscientifiquementjusqu’àcequecesévénementsaientétéexpliquésdefaçonsatisfaisante.Deplus,lesapparitionscontinuellesde ces phénomènes inexpliqués au voisinage d’installations sensiblesprovoquentuneinquiétude[légitime],

5. La Division de recherche géophysique, Air Matériel Command,Cambridge,Massachussetts,a récemmentsignéuncontratavecLand-

AirInc.,HollomanAirForceBase,Alamogordo,Nouveau-Mexique,pourune étude scientifique limitée des boules de feu vertes. Le résultat decetteapprochescientifiqueauproblèmeserasanslemoindredoutedelaplusgrandeutilitépourdéterminerl’originedecesphénomènes.

6. Ce résumé des observations de [ces] phénomènes aériens a étérédigé afin de mettre l’accent une fois de plus sur le fait que de telsphénomènessesontdérouléscontinuellementdans l’espaceaérienduNouveau-Mexiqueaucoursdesderniers18moisetqu’ilscontinuentdese produire, et, deuxièmement, sur le fait que ces phénomènes seproduisent au voisinage d’installations militaires et gouvernementalessensibles.

DOYLEREESLieutenant-colonel,USAFCommandantduDistrictOrganismechargédelafabricationdesogivesnucléairessurlabasedeSandia,prèsd’Albuquerque,Nouveau-Mexique.

piècesjointes:1.Résumédesobservations2.Photodel'observation175aveccommentaires3.LettreduDrLaPazauLt-colRees,du25mai504.Graphiqueindiquantlesmaxima

*OSRD signifieOffice of Spécial Research andDevelopment, c’est-à-direBureauderechercheetdedéveloppementspéciaux,soitl’équivalentdenotreDirectiondesapplicationsmilitaires.

Dossiern°:(24-8)-28Sujet:RésumédesobservationsdephénomènesaériensdanslarégionduNouveau-Mexique,décembre1948-mai195025mai1950

DESTINATAIRES:6 copies Directeur des Enquêtes spéciales (OSI), quartier général del'USAirForce.1copieGénéralcommandantl’AirMatérielCommand,baseaériennedeWright-Patterson, Ohio, à l’attention du directeur du Renseignementtechnique.

1copieGénéralcommandantleSpécialWeaponsProject3,KirtlandAFB,Nouveau-Mexique.Àl’attentiondeJ-2.1 copieGénéral chef d’état-major de la IVearmée,FortSamHouston,Texas.Àl'attentiondeACofS,G-24.1 copie Officier commandant la base aérienne d’Holloman, Nouveau-Mexique.1copieOff iciercommandantlelaboratoirederecherchedel’AirForce,Cambridge,Massachussetts.1copieDirecteurde laSécuritéde laCommissionà l’énergieatomiquedes États-Unis, Los Alamos, Nouveau-Mexique. À l’attention de Mr.Wells.1copieBureaufédérald’investigations(FBI),ElPaso,Texas.1 copie Bureau fédéral d’investigations (FBI), Albuquerque, Nouveau-Mexique.1copieConseilscientifiquedel'AirForce,lePentagone,àl’attentionduDrJosephKaplan5.1copieDirectiondelarechercheetdudéveloppement,lePentagone.Àl'attentionduDrLandsberg,directeurducomitédegéophysiqueetdegéographie.1copieArchives.

1.Àl’exceptiondelaphotographie,lesphotocopiesdetoutescespiècessontenmapossession.J.G.G.2.Ils’agit,bienentendu,du17sdistrictdel'OSI.3.Cf.note2,pageprécédente.4.Responsableduservicedurenseignementscientifiquedel'USArmy.5.Présidentdecetorganisme(NDT).

CONFIDENTIEL/DÉFENSEDÉPARTEMENTDEL’AIRFORCEQUARTIERGENERALDEL’USAIRFORCEWASHINGTON25DCHon.J.EdgarHooverDirecteur,Bureaufédérald'investigationDépartementdelaJusticeDisquesVolants

CherMrHoover,

La lettre jointe, « Rapport d’informations sur les aéronefs non-conventionnels, » vous est transmise pour information et pour toutecoopérationquevousseriezenmesured'apporter.

Ainsiqu’ilestprécisédanslalettre,ilestsouhaitéquelesujetsoitmisdans une perspective convenable en tant que partie intégrante desbesoins normaux de l’US Air Force en renseignements intéressant latechniqueaéronautique.

Respectueusementvôtre,

1piècejointea/sC.P.CABELLMajorgénéralUSAFDirecteurduRenseignement

Voirlalettre#38Series1949datée25/3/49Ce document contient des informations affectant la défense nationaledes États-Unis dans le cadre des lois réprimant l’espionnage, titre 18,sections 793 et 794 du Code des USA. Sa transmission ou la

communication de son contenu sous quelque forme que ce soit à unepersonnenon-autoriséeestinterditeparlaloi.CONFIDENTIEL/DÉFENSE

CONFIDENTIEL/DÉFENSEDÉPARTEMENTDEL’USAIRFORCEQUARTIERGENERALDEL'USAIRFORCEWASHINGTON25DCAFOIC-CC-18septembre1950SUJET : Collecte des informations concernant les aéronefs non-conventionnnelsÀ:Générauxcommandantlesprincipalesrégionsaériennes,zonesd’identification,les[secteurs]d’outremerettouslesattachésdel'air[desambassades]desÉtats-Unis.

1. Les Forces aériennes des États-Unis ont un besoin permanent derapports et d’analyses techniques concernant les observationsd’aéronefs non-conventionnels qui pourraient dénoter l’avancéetechnologiqued’unepuissanceétrangère.Unaéronefnon-conventionnel,ausensdecettedirective,estdéfinicommeunaéronefouunobjetenvol qui, par ses performances, caractéristiques aérodynamiques ouparticularitésinhabituelles,necorrespondàaucuntyped’avionconnu.

2. Il est souhaité que les informations concernant les aéronefs non-conventionnelssoienttransmisescommesuit:

a. Un rapport séparé sera transmis pour chaque incident. Aucuneinformationautrequecellesayanttraitàl’aéronefnon-conventionnelneserainclusedanscerapport.

b. La priorité de transmission accordée au rapport sera celle jugéeadéquatepar l’autoritéqui le fera suivre,en fonctiondesonapparenteauthenticité et de l'importance des renseignements [militaires] qu’ilcontient.

c.Les rapportsserontadressésauGénéralcommandant l'AirMatériel

Command,àl'attentiondelaMCIS.(MCISsignifieprobablementMatérielCommandIntelligenceSection.)

d. Les rapports acheminés par des moyens de transmission [radio-électriquesdevrontcomprendre,danslamesuredupossible:(1)unedescriptionsuccinctedel'objet(oudesobjets);leurforme,leursdimensions, leurnombre, le typedeformationdans lecasd’ungroupe,leurs caractéristiques aérodynamiques, la présence d’une traînéed'échappementoudecondensation,lesystèmedepropulsion,lavitesse,lebruit [associé], lesmanœuvres, lemodededisparitionet touteautrecaractéristiquepertinenteouinhabituelle. (2) L’heure de l’observation de0 à 24, la zonehoraire et la duréedel’observation. (3) Lemode d’observation : visuel ou électronique, en vol (donner lavitesse, l’altitude et le type de l’avion) ou à terre. Tout type d’équipementoptiqueouélectroniqueutilisédevraêtredécrit. (4) La position du témoin pendant l'observation, en précisant aussiexactementquepossiblelalatitudeetlalongitudeet,outouteréférenceà unpoint de repère connu. Laposition de l'objet (ou des objets) parrapport à l’observateur avec indication de distance, de direction etd’altitude. (5) Des renseignements sur l’identité de l’observateur (ou desobservateurs)etdestémoins,uneévaluationdeleurcrédibilitéetdeleurexpérienceainsiquetoutautre facteurpermettantd’estimer lavéracitédel’observation.(6)Lesconditionsmétéorologiquesetlesvents(relevéssurtélétypes)àl’heureetsurleslieuxdel’observation. (7) Toute activité ou conditions, météorologiques ou autres, quipourraientexpliquerl’observation. (8) L’existence éventuelle de preuves matérielles de l’observation :débris,photographiesouautres. (9) L'interception ou action entreprise pour permettre l’identification.(Unetelleactiondevraêtreentreprisedanstoutelamesuredupossible

enapplicationdesdirectivesexistantesdeladéfenseaérienne.)

e.Lesrapportstransmispardesmoyens[radio-]électriquesdevrontêtresuivisdansundélaidedix(10)joursparunrapportécritsurimpriméAF112.Cerapportcontiendralesmêmesinformationsquecellesspécifiéesà l’alinéa2dci-dessuset,dans lamesuredupossible,comprendradescroquisetdesdéclarationsdécrivantlesfaits,signésparlestémoins.

f. Les rapports écrits des observations devront suivre la mêmeprocédurequecelledécritedansleparagraphe2ci-dessus,danslecasoù le rapport initial n’a pas été transmis par des moyens [radio-électriques.

g.Toutespreuvesmatériellesdel’observationdevrontêtretransmisesleplus rapidement possible au général commandant l’Air MatérielCommand, à l’attention de la MCIS, sous couvert d’une lettred’accompagnement identifiant l’envoi comme faisant partie du rapportd’observation.

3. Il est souhaitéqu’aucunepubliciténesoitdonnéeàcetteactivitédecollecteetd’analyse.

PARORDREDUCHEFD’ÉTAT-MAJORC.F.CABELLMajorgénéralUSAFDirecteurduRenseignement

Copiespourinformation:-Directeurdurenseignement,G-2,arméedeterre-Directeurdurenseignementnavalparintérim-Commandantparintérimdesgardes-côtes-AssistantspécialpourlaRecherche[scientifique],

Départementd’État-DirecteurduFBI-DirecteurdelaCIA

16octobre1950

Ladescriptiondel’objetvuparlesoldatEdwardD.Rymer,affectéàunepatrouille de sécurité du Commissariat à l'énergie atomique, quiapprochal’objetà lafaibledistancedecinquantepieds(50)1,àenviron15h20le15octobreest,ensubstance,cequisuit:quandilfutobservépour la première fois à l’altitude estimée de douze (12) à quinze (15)millepieds2, l’objetressemblaitàunavioncommençantà«écriredansleciel»,La«traînée»qu'illaissaitderrièreluiestestiméeàenvironunquart(1/4)demilledelongueur3.L'objetcommençaalorsunedescentecontrôlée, presque verticale, à une vitesse plus faible que celle d’unavionenpiquéetla«queue»suivitl'objet.«Cela»semblaprendrelaformed’ungrosprojectileavecunetraînéeouunruban,aussigrosquele corps du projectile, qui suivait sa trajectoire mais restait attaché [àl'engin]. L'objet se mit en pallier, sa vitesse diminua, et il passa à 70yards4 de Rymer et d'un autre observateur qu'il avait arrêté (JohnMoneymaker).Rymeravait communiquépar téléphoneque cet objet «tombait».Alorsquelavitessedel'objetdevenait inférieureàcelled’unhommeaupas,Rymeressayades’enapprocher,maisquandilarrivaàmoinsdecinquante(50)piedsdedistance,l’objets'éloignaverslesud-est,àenvironsixpiedsdehauteurau-dessusdusol;ilfitunemanœuvrepresquemécaniquepourpasserau-dessusd’uneclôtureàouraganengrillagedeneuf(9)piedsdehaut5,fituneautremanœuvresimilairepourpasserau-dessusd'unsauleetd'unelignetéléphonique,prit finalementde l'altitude et de la vitesse et passa au-dessus d’une colline distanted'environunmille6.Quand Rymer se trouva à cinquante (50) pieds de l’objet, celui-ci luiparutdelatailled'unecartede5cmsur127(similairesàcellesquisontdélivrées aux véhicules qui doivent entrer dans la « zone de contrôled'OakRidge»)portantunequeueenrubandevingt(20)piedsdelong8,dontlesdeuxpremierspiedsétaientbienvisiblesetlesderniersdix-huit(18) pieds presque transparents et divisés en plusieurs segments. Lessegments de la queuepuisaient alternativement d'une faible « lueur ».Sur toute sa longueur, la queue était traversée d'une ligne noire quipourraitêtredécritecommeun«fil».Lacouleurdel’ensembleétaitd'ungrisbleutésemblableàlacouleurdudessusd’un«fourneauàbois».Le

«corps»del’enginhochaitdoucementdehautenbasetlaqueueflottaitdans la brise comme un ruban ou un ver et suivait la trajectoire du «corps»del’objet.Iln'yavaitpasdeventàcemoment-làI(L'aéroportdeKnoxvilleàrelevéunventdehuit(8)millesàl'heure9).Deplus,vuàunedistance de cinquante pieds, l’objet ne semblait pas plus grand quequandilsetrouvaitàdeuxcentdix(210)piedsdedistance,etquandildisparutau-dessusdelacollineàun(1)milledelà, ilavaittoujourslesmêmes dimensions apparentes qu'à seulement cinquante (50) pieds,maisle«corps»avaitalorslaformed'une«vessie»oud'une«poire».Enétantinterrogéplusavant,Rymeraffirmaquel’objetavaitdûchangerdetailleentrelapremièreobservationetlemomentoùils'estapprochédusol;ilafalluqu'ilgrossisseenpassantau-dessusdelacollinesinoniln’auraitpasétépossibledelevoiràdetellesdistances.L'objet est apparu deux fois de plus pendant les dix (10) minutessuivantesetRymerapuobtenirdedeuxautrestémoinsqu’ilsconfirmentavoirvulamême«chose».En dehors de Rymer, les trois observateurs [deux lignes et demiecensurées]

1.Quinzemètres.2.Troismillesixcentsàquatremillecinqcentsmètres.3.Environquatrecentsmètres.4.Unesoixantainedemètres.5.Troismètresenviron.6.Seizecentsmètres.7. Il voulait probablement dire « une carte de cette dimension tenue àboutdebras».8.Sixmètres.9.Treizekilomètresàl’heure.

21octobre1950

FAO#8,Boîtepostale379,Knoxville,Tennessee

OBJETSOBSERVÉSAU-DESSUSD’OAKRIDGE,TENNESSEE(Référence:Résumédesinformations[concernant]lesujetci-dessus,endatedes13et17octobre1950.)

Onze (11) documents sont joints à ce résumé afin de clarifier lesinformations contenues dans les deux (2) précédents résumésd’informations sur le SUJET. Ces documents comprennent desdéclarationssignéesparlestémoins,desinformationsgénéralessurlesobservations précédentes d’objets étranges au-dessus d'Oak Ridge etdes compte rendus d’observations radar. Les sources disponibles lesplussûresontétéutiliséespourlarédactiondecerapport.Lesarchivesdupersonneletlesrapportsd'enquêteduFBIconcernantlestémoinsontétéétudiésafindedéterminerleurvéracité, leur intégritéet leur loyautévis-à-visdugouvernementdesÉtats-Unis.Les avis des responsables de la division chargée de la sécurité duCommissariatà l’énergieatomique,OakRidge ;duservicedesécuritéde la division de la NEPA1, Oak Ridge ; du FBI de Knoxville ; desradaristesde l’AirForceet desescadronsdechasse,Knoxville ; et del’OSI2 de Knoxville, Tennessee, n'ont pas pu permettre d'arriver à uneexplicationadéquateduSUJET.Néanmoins,leshypothèsesfondéessurdesplaisanteriesdemauvaisgoût,unehystériecollective,desballonsdetoutes sortes, des vols d’oiseaux (avec ou sans toiles d’araignée ouautresobjetsaccrochés),deschutesdefeuilles,desnuagesd’insectes,des conditions météorologiques particulières, des reflets, des cerf-volants,desobjetsjetésdepuislesolouportésparlevent,lafolieetdenombreux autres phénomènes naturels ont été rejetées à cause de lasimultanéitéd’observationsvisuellesetdedétectionsparradar;àcausedelacompétencedestémoins;àcausedesdescriptionsconcordantesd’objets vus par des personnes différentes ; et à cause de leurimpossibilité.

D’une manière générale, les opinions peuvent être classées en troiscatégories. Premièrement, les objets sont des phénomènes physiquesquiontuneexplicationscientifique ;deuxièmement, lesobjetssontdesengins expérimentaux (provenant d'uns source indéterminée) ; latroisièmecatégorieestsimilaireà lasecondemaisaveclanotiond’unevolonté d’agression et de démoralisation. Les explications fantastiquesontétéleplussouventrejetées.Cesobjets ont suivi seulement deux séquences régulières apparentes.Lapremièreestquelesobjetsontétéobservésà lamêmeheuredeuxjoursconsécutifsetlasecondequelevolsedirigeaitverslenord-estousud-ouest,quisontdesdirectionsparallèlesauxplissementsde terrainlocauxouprovenaientdecettedirection.

3cop.GénéralcommandantlaIIIearmée1cop.FBI,Knoxville,Tennessee1cop.MajorMartin,Sect.duG-2,1cop.OSI,Knoxville,TennesseeIIIearmée1cop.DivisionAEC,OakRidge,Tennessee1cop.Archives

1.NuclearEnergyforthePropulsionofAircraft,divisionderecherchesurlapropulsionnucléairedesavions.2. Office of Spécial Investigations, service chargé du renseignementscientifiqueauseindel'USAirForce.

AFFIDAVIT

(1)MonnomestSapphoHenderson.(2)Monadresseest:8338SaleAve.WestHillCa.92103.(3)Jesuisretraitée.(4) Mon mari était Olivier Wendell Henderson, qui était surnommé «Pappy » car il était plus âgé que les autres pilotes de son escadrilledurant la Seconde Guerre mondiale et que ses cheveux étaientprématurément gris. Nous nous sommes connus pendant la SecondeGuerre mondiale, alors qu'il volait avec le 446° escadron debombardement;ilavaitpilotédesB-24etavaiteffectué30missionsau-dessus de l’Allemagne pour lesquelles il avait été décoré de deuxDistinguished Flying Crosses et de la médaille de l'Air avec quatregroupesdefeuillesdechêne1.(5) Après la guerre, il rentra aux États-Unis et fut affecté à la baseaériennedeGalveston,puistransférésurlabasedePuebloavantd’étreenvoyéàRoswell (plus tardWalkerAirForceBase), oùnoussommesrestés13ans.(6)PendantsonaffectationàRoswell,ildirigeaitlaGreenHornetAirline»2 qui utilisait des C-54 et des C-47 pour transporter des personnesimportantes,desscientifiquesetdumatérielentreRoswelletlePacifiquependant les essais nucléaires3. Il avait une habilitation Top Secret àcause de ses responsabilités. Après avoir quitté l'armée, il dirigea uneentreprisedeconstructionàRoswell.Ilestmortle25mars1986.(7)En1980ou1981, ilpritunjournaldansuneépiceriedeSanDiego,où nous vivions. L'un des articles décrivait le crash d'un ovni dans larégion deRoswell, avec des corps non-humains découverts à côté duvaisseau. Ilmemontra l'article et ilmedit : « Je veuxque tu lises cetarticle, car c'est une histoire vraie. Je suis le pilote qui a transportél’épavedel'ovniàDaytondansl'Ohio.J'imaginequejepeuxt’enparlerdanslamesureoùilslemettentdanslejournal.Celafaitdesannéesquej'auraisvouluteleraconter.»«Pappy»neparlaitjamaisdesontravailàcausedesonhabilitation.(8) Ildécrivit lesêtrescommeétantpetitsavecdestêtes [trop]grosses

pourleurtaille.Ilmeditque lematériaudontétaient faits leurscostumesétaitdifférentdetoutcequ'ilavaitvuauparavant.Ilmeditqu’ilsavaientuneapparenceétrange.Jecroisqu'ilamentionnéquelescorpsavaientétémisdansdela neige carboniquepour les préserver.À l'époqueoù ilm'a dit cela, iln'avait pas connaissance du livre [ TheRoswell Incident^ qui avait étépubliéausujetdecetincident.(9) Je n’ai pas été payée et n’ai reçu aucun objet de valeur pour fairecettedéclarationquiestvéridiqueaumieuxdemessouvenirs.

Écritdevantmoisouslafoidusermentle9juillet1991[illisible],notairepublicdansetpourleComtédeLosAngeles,ÉtatdeCalifornie1.Équivalentdespalmessur lesdécorations françaises.O.Hendersonavaitdonc,enfait,reçuquatre«médaillesdel’Air».2. Allusion à un vengeur masqué de films et de bandes dessinées, leFrelonVert.3.CeuxdeBikinien1946.

ExtraitsdelaréglementationJANAP146(E)Modificationn°2

LESCHEFSD’ÉTAT-MAJORWashington,DC2030117mai1977LETTRE NATIONALE DE PROMULGATION US POUR LAMODIFICATIONN°2DEJANAP146(E)

1. LA MODIFICATION N° 2 AUX INSTRUCTIONS CANADA - ÉTATS-UNIS, POUR LA TRANSMISSION DES OBSERVATIONS VITALESPOUR LE RENSEIGNEMENT (CIRVIS-MERINT), est un documentNON-CLASSIFIÉmisaupointsousladirectiondel’état-majorcanadiende la Défense et des chefs d'état-major des USA. Ce document estpromulgué pour guider, informer et être utilisé conjointement par lesforces armées du Canada et des États-Unis ainsi que par d’autresutilisateurs des réseaux de transmission militaires canadiens ouaméricains.

CHAPITREIDESCRIPTIONGÉNÉRALEETBUTDESINSTRUCTIONSPOURLATRANSMISSIONDESOBSERVATIONSVITALESPOURLERENSEIGNEMENT

101.ButLe but recherché par cette publication est de fournir des instructionsstandard pour la transmission des observations vitales pour lerenseignemententempsdepaixetleuracheminementverslesautoritésmilitairesappropriées.

102.Champd’applicationa. Cette publication est limitée à la transmission d’informationsd’importancevitalepourlasécuritédesÉtats-UnisetduCanadaetcelledeleursforcesarméesetqui,del’avisdel’observateur,nécessitentuneactiondéfensive trèsurgenteet,ouuneenquêtepar les forcesarmées

desÉtats-Uniset,ouduCanada*1.b.Lesprocédurescontenuesdanscettepublications’adressentaux:(1)AvionscivilsetcommerciauxdesUSAetduCanada.(2)Avionsmilitairesetgouvernementauxautresqueceuxopérantsousdesdirectivesdetransmissiondistinctes.(3)VaisseauxmarchandsopérantsouspavillondesUSAouduCanada.(4) Vaisseaux militaires ou gouvernementaux autres que ceux opérantsousdesdirectivesdetransmissiondistinctes.(5) Certains autres vaisseaux des USA ou du Canada, y compris lesbateauxdepêche.(6) Les installations militaires recevant des rapports provenantd’observateurs civils oumilitaires, au sol ou enmer, sauf s’ils opèrentselondesdirectivesdetransmissiondistinctes.(7)Desagencesgouvernementales ou civiles susceptibles de produiredesrapportsàlasuited’informationsenprovenanced’observateurs,ausolouenmer.

103.Identificationdesmessagesa.Lesrapportsprovenantdesources[situées]envolouausolserontidentifiés par lemotCIRVIS, prononcéSEUR - VICE*2, utilisé commepremiermotdutexte,(voirchapitreII) b. Les rapports transmis par des sources [situées] en mer serontidentifiés par le mot MERINT, prononcé MEUR - ENT’, utilisé commepremiermotdutexte,(voirchapitreIII)

*1,Lescomptesrendusd’observationquinenécessitentpas,de l’avisdu rédacteur dumessage, une interception immédiate ou une enquêteurgente,nedoiventpasêtretransmisenutilisantlaprocédureCIRVIS. *2. Les prononciations figurées sont partie intégrante du texte de laréglementation.CIRVISestdecefaitprononcé,enanglais,exactementcommelemot«service»,probablementafind’entreteniruneconfusionvolontaire. J’ai plusieurs fois entendu ce sigle pendant ma carrière de

commandantdebordet j’ai toujourscruqu’ilconcernaitdesproblèmesdemaintenanceoudeservice,concernantl’organisationdelanavigationaérienne,danslazonequejesurvolais.104.PhotographiesLesplusgrandseffortsdevrontêtrefaitspourconfirmerlesobservationsvitales pour le renseignement par des photographies en aussi grandnombre que possible. Les films non développés, les négatifs et lesphotographies devront être transmis avec un bref rapport écrit et touteautreinformationpermettantsonidentification,commeilestpréciséplusloin. Les films seront développés et un tirage de chaque photo ainsiqu’unebobinedefilmneufserontretournésàl’intéressé.a.PhotographiesdetypeCERVIS.Lesfaireparveniraudirecteurde laDefense IntelligenceAgency (DIA/ [DC-6]),Washington,DC 20301, ouauquartiergénéraldelaDéfensenationale,Ottawa,Ontario,KIAOK2,àl’attentiondudirecteurgénéralduRenseignementetdelaSécurité.

CHAPITREIIRAPPORTSCIRVISSECTIONI-GÉNÉRALITÉS

201.Informationsàtransmettreetquandlestransmettrea.Lesobservationsviséesparcechapitre,tellesqu’ellessontpréciséesauxparagraphes102b(1),(2),(6),et(7),doiventêtretransmisescommesuit:(1)Pourlesobservateursenvolousurdesbasesterrestres(a)Missiles(b)Objetsvolantsnonidentifiés1(c)Sous-marinshostilesounon-identifiés(e)Groupesdevaisseauxmilitairesdesurface,hostilesounon-identifiés1.Lescaractèresgrasn’existentpasdans le texteoriginal. Ilsontétérajoutéspourmettreenévidence le faitque lesovnisnesontpascitésune fois mais deux. La première dénomination, UnidentifiedFlyingObjects en anglais, est utilisée depuis 1952 environ, la seconde,

Unconventional Aircraft, plus ancienne, était utilisée ainsi que celle deFlyingDisesavantcettedate.(f)Vaisseauxdesurfaceisolés,sous-marins,ouaéronefsdeconceptionnon-conventionnelle,soitselivrantàuneactivitésuspectesoitobservésdans des lieux ou sur des routes et pouvant être interprétés commeconstituant une menace pour ies États-Unis, le Canada ou les forces[armées](g) Toute activité inexpliquée ou inhabituelle qui pourrait indiquer unepossible attaque contre le Canada ou les États-Unis ou à travers leurterritoire,ycomprislaprésencedetoutgroupenon-identifiéoususpectdans les régions polaires ou dans toute autre région reculée oufaiblementpeuplée(2)Aprèsl’atterrissage(a)Rapportsqui,pourquelqueraisonquecesoit,n’avaientpaspuêtretransmisenvol(b)Aéroports,bases,stationsmétéorologiquesouaidesàlanavigation,non-répertoriés(c) Tout objet en vol, en mer, balistique ou en orbite qui, d’aprèsl’observateur, pourrait constituer unemenacemilitaire contre lesÉtats-Unis ou le Canada, ou pourrait présenter un intérêt pour les autoritésmilitairesougouvernementales

SECTIONII-PROCÉDURES

202.Généralitésa. Les procédures de communication utilisées seront essentiellementcellesprescritespar lesystèmede transmissionou leserviceemployé.Des efforts constants devront être faits par les avions transmettantinitialement des rapportsCIRVIS, pour vérifier que lemessageCIRVISestbienreçuparlastationappropriée.b. Tous les efforts seront faits pour vérifier l’authenticité des rapportsCIRVIS. Dans la mesure du possible, une authentification sera

demandée.c. Pour l’USAir Force, l’« autorité principalement responsable » de cesujet (OPR)*1est l’adjointauchefd'état-major,Renseignement (AFIN),WashingtonDC20330.*1. OPR, acronyme de Office of Primary Responsability, autoritéresponsabledesprisesdedécisiondansundomainedéterminé.

203.Préséance(prioritédetransmission)a. Pour éviter tout délai de transmission d’un rapport CIRVIS à unestation au sol, lemot «CIRVIS» prononcé trois fois sera utilisé avantl’appel pour imposer le silence sur la (ou les) fréquence^) utilisées, àl’exclusiondesmessagesd’URGENCEoudeDÉTRESSE,afind’assurerunacheminementrapide.b. Dans les cas où cette procédure ne suffirait pas à faire obtenir lesilence radio de toutes les communications en cours excepté cellesprévuesen203a,lesignalinternationald’urgence«XXX»transmistroisfoisou«PAN»enphonieprononcétroisfoisserontutiliséspourfaciliterlatransmissionverslastationdestinataire.c. En transmettant ou en réexpédiant des messages CIRVIS par descompagnies de télécommunication commerciales, les organismes dugouvernement américain utiliseront le sigle de priorité XVURGENCE /GOUVERNEMENTALE, les organismes du gouvernement canadienutiliserontlesigleRUSH.d. Les priorités appropriées suivantes seront utilisées dans latransmissiondetouslesmessagesCIRVIS,enfonctiondesmoyensdetélécommunicationutilisés:SilenceradioCIRVISCIRVISCIRVISSignalinternationald’urgenceXXXXXXXXXouPANPANPANPrioritémilitaireZouFLASHTransmissionscommercialesXVGOVT/EMERGENCYpourlesactivitésgouvernementalesdesÉtats-Unis.RUSH

pourlesactivitésgouvernementalesduCanada.

206.Adresses

a. Il est impératif que tous les rapports CIRVIS arrivent aucommandementmilitaireappropriédanslesdélaislespluscourts.Decefait, les rapports doivent être transmis aussitôt que possible aprèsl’observation.Pour lesstationsausol,desprocéduresd’acheminementdesrapportsCIRVISpar lesréseauxdetélécommunicationmilitairesetcivilsdesEtats-UnisetduCanadaontétédéfinies,detellefaçonquelesprocédures en vigueur utilisées par les pilotes et le contrôle de lanavigation aérienne puissent être suivies. Quand un pilote civil oumilitairenepeutétabliraucuncontactavecunestationterrestre,ildevraessayerde faire relayer lemessageCIRVISpar lesautresavionsaveclesquelsilpourraitêtreencontactradio[...] b. Stations de télécommunication. Les stations de télécommunication(comprenanttouteinstallationcivileoumilitaireduCanadaoudesÉtats-Unis, telle que tour de contrôle, station radio navale côtière, contrôled’approche,centredecontrôlerégionalet touteautre installation [decetype])quirecevrontunmessageCIRVISdevrontl’acheminercommesuitimmédiatementaprèslaréception: (1) À la réception d’un rapport d’observation CIRVIS, les stationsmilitairesaméricainesfixesdetélécommunicationdevrontletransmettreauxadressessuivantes:(a)Servicedecommandementopérationneldelarégionconsidérée(b) Commandant en chef du North American Air Defense Command(CINCNORAD/IN),baseaériennedeEnt,ColoradoSpring,Colorado.(c)CommandantenchefduStratégieAirCommand(CINC-SAC),baseaériennedeOffut,Nebraska.(d)Chefd’état-majordel’USAirForce(CSAF/IN),WashingtonDC:Deuxpagesd’adresses,quicomprennentenparticuliercellesdeschefsd’état-major de la marine et les commandants des forces anti-sous-marines, permettent de comprendre l’étendue de la collecte desinformationsCIRVISetMERINT.

SECTIONIII-SÉCURITÉ

208.Militairesetcivils

La transmission des rapports CIRVIS est assujettie au CommunicationAct des États-Unis, de 1934, telle qu’amendée, et au Radio Act duCanada,de1938, telqu’amendé.Toutcontrevenantpeutêtrepoursuivien application de ces lois. Ces rapports contiennent des informationsaffectant la défense nationale des États-Unis et du Canada. Toutepersonne effectuant une transmission non autorisée ou dévoilant lecontenud’untelrapportpeutêtrepoursuivieenapplicationdutitre18duCodedesEtats-Unis793,chapitre37,ouduCanadianOfficialSecretActde1939,telqu’amendé.Celan’impliquepasquelesmessagesCIRVISdoiventêtreclassifiés.Lebut[decerappel]estd’insistersurlanécessitéde ne transmettre de telles informations que par les voies officielles,exclusivement.

Lasuitedecetteréglementation,toujoursenvigueurau7 janvier1994,concernelesvaisseauxdeguerreetlesnaviresdelamarinemarchande.Les différences essentielles concernent les destinataires des rapports,quisontengénéral lesautoritésnavalesdesÉtats-UnisetduCanada.Du fait de la présence d’unités navales américaines dans le mondeentier, c’est en réalité une couverture de la Terre entière qui se trouveassurée.J.G.G.janvier1997

Listedesdocumentsutilisés

1LettredeKevinO’Brien,ChiefofFOIPASection2nov.1995

2OfficeMémorandum:FlyingSaucersandFlyingDiscs8août1947

3Subject :FlyingSaucer (2pages),adresséauCommandingGeneral,ArmyAirForces(AC/AS-2)Référenceauprojet«MOGUL»25août1947

4OfficeMémorandum:InstrumentfoundonfarmnearDanforth(Illinois).Quatreréférencesàl’«opération«MOGUL»23sept.1947

5GénéralSchulgenàLiaisonSectionFBI(«Noprojectsimilartoflyingdises»)HeadquartersArmyAirForces5sept.1947

6OfficeMémorandum(lettred’accompagnementduprécédent)16sept.1947

7Reportsofflyingdises(2pages)

RéserveauFBIl’étudedes«...ashcancovers,toiletseatsandwhatnot.»19sept.1947

8Lettred’EdgarHooveraumajor-généralG.McDonaldFBI,USDepartmentofJusticeRéponseaudocumentprécédent27sept.1947

9MessageàtoutesstationsduFBI:FlyingDiscsInterruptiondetouteactivitéàcesujet6oct.1947

10MémorandumdugénéralTwining:AMCOpinionConcerningFlyingDises(2pages)23sept.1947

11OfficeMémorandum:FlyingDiscsRequêtedugénéralSchulgentransmiseparl’agentReynold.(MentionmanuscritedeEdgarHoover)7oct.194712NationalSecurityCouncilIntelligenceDirectiveN°1NSCID1CIADuties&Responsibilities(3pages)

13MémorandumforDirectorofCentralIntelligence:Psychological Opérations NSC 4-A (3 pages signées par Sidney W.

Souers,ExecutiveSecretary)

14InvestigatingandReportingof«FlyingDisc»Incidents(2pages)HQAirDefenseCommand,parordreduLieutenantGénéralStratemayer

15FlyingDises,SecurityMatter-XFBISanFrancisco,USDepartmentofJustice

16 Mémorandum for the Assistant Director for Spécial OpérationsGalloway.Fonctionsadditionnellesdubureaudes«opérationsspéciales»(5pagessignéesR.Hillenkoeter,DCI)

17ResponsabilityandControlforOPC.ResponsabilitédonnéeàlaCIApourles«opérationsnoires»DocumentCIA/TOPSECRET(5pages)

18 Office Mémorandum : Flying Dises (2 pages) Informationsconfidentiellessurles«disquesvolants»fourniesauFBIparunmembrede l’AMC,«...who is theprincipal technicianat theNuclearEnergyforthePropulsionofAircraftResearchCenteratOakRidge(Tennessee)»

19ProtectionofVitalInstallationsBureauFile65-58300(2pages)«...UnidentifiedAircraft,...FlyingDises....ThismatterisconsideredtopsecretbyintelligenceofficersofboththeArmyandtheAirForces.»

ConfirmationdusurvoldeLosAlamos12déc.1947

17déc.19474févr.194812févr.194822mars194819oct.194824janv.194931janv.194920Dossier:ProtectionofVitalInstallationsBureauFile65-58300Explosiond’un«disque»danslarégiondeRoswell,danslanuitdu30janvier1949

21AirIntelligenceRequirementsMémorandum4,UnconventionalAircraft(5pages)HeadquartersUSAirForce,DirectorateofIntelligence

22Officemémorandum:FlyingDisesConfirmationd’uncolonelappartenantàl’AMC,dufaitquelesovnissontconsidéréscommedesmissilesmanufacturés

23Dossier:ProtectionofvitalInstallationsBureauFile65-58300Letermeofficieldevient«UnconventionalAircraft»Annoncedelacréationdu«ProjectGrudge»etStarvationPeakIncident(observationréaliséeparleDrLaPaz)

24SummaryofAerialPhenomenainNewMexicoOfficeMémorandum,USGovernment

25SummaryofObservationsofAerialPhenomenaintheNewMexicoArea,Dec.1948-May1950InspectorGeneralUSAF-17thDistrictOSI(3pages)

26AnomalousLuminousPhenomena(SeventhReport)LincolnLaPaz,DirectorInstituteofMeteorites(39pages)

27Lettredumajor-généralCabellàEdgarHooveraccompagnementdudocumentn°28,ci-dessous

28 AFOIC-CC-1 Reporting Information on Unconventional Aircraft (2pages)10févr.194915févr.194914mars194922mars194923août195025mai195023mai1950datecensurée8sept.195029Observationsau-dessusdeOakRidge(Tennessee)Vingt-deuxpagesconcernantdesincidentsde1947au19décembre1950

30AerialObjects«FlyingSaucers»OfficeMémorandum,USGovernment

31AirForceRégulationN°200-2UnidentifiedFlyingObjects,Reporting(4pages)Origine:DepartmentoftheAirForce

32JANAP-146(D)JointArmyandNavyPublicationCIRVIS(24pages)

33AirForceRégulationN°200-2UnidentifiedFlyingObjects(UFO)(7pages)

34AirForceRégulationN°200-2UnidentifiedFlyingObjectsIntelligenceActivities(7pages)

35JANAP146(E)Canadian-UnitedStates(CIRVIS/MERINT)voirdocument38

36AirForceRégulation80-17UnidentifiedFlyingObjectsResearchandDevelopment

37UFOFactSheet(3pages)DepartmentoftheAirForce

38CHANGEN°2toJANAP146(E)(45pages)

39ReportonAirForceResearchConcerningtheRoswellIncident(signéparlecolonelWeaver)

40 Resuit of a Search for Records Concerning the 1947 Crash NearRoswell,NewMexico(Report to the Honorable Steven H. Schiff, House of Représentatives)(19pages)UnitedStatesGeneralAccountingOffice21oct.195029juil.195212août19541fév.195914sept.195920juil.1962mars1966sept.196611janv.197717mai1977juillet1994juillet199541AFFIDAVITSDESTÉMOINSDEROSWELLBessieBrazelSchreiber(fillede«Mac»Brazel)HelenCahill(filledeDanDwyer,pompierdeRoswell)GlennDennis(employédespompesfunèbres,témoindirect)ThomasJeffersonDuBose(généraldebrigade,retraité)BarbaraDugger (petite-fille du shérifWilcox)KathrynGoode (fille de «Pappy»Henderson)L.M.HallWalterHaut(officierdesrelationspubliquesdeRoswell,retraité)SapphoHenderson(veuvede«Pappy»Henserson)

JasonKellahin(journalisteauRoswellMorningDispatch)AliciaKnight(époused’untémoindel’accidentprincipal)JohnKromschroeder(amide«Pappy»Henderson)WilliamFD.Leed(colonelderéserve)PhillisMcGuire(filledushérifWilcox)ArthurMcQuiddy(rédacteurenchefduRoswellMorningDispatch)L.W.Maltais(amid’untémoindel’accidentprincipal)JesseA.Marcel(filsdel’officierderenseignementdelabase)BudPayne(jugedepaixretraité)Robert Porter (master sergeant retraité) Loretta Proctor (voisine de «Mac»Brazel)JamesRagsdale(témoindirect)John«Jud»Roberts(directeurdelastationderadioKGFL)FrankieRowe(filledeDanDwyer,pompierdeRoswell)RobertShirkey(lieutenantsurlabasedeRoswell)LydiaA.Sleppy(employéeàlastationderadioKOAT)RobertA.Slusher(participaautransportdesdébris)RobertE.Smith(participaauchargementdesdébris)SallyStriclandTadolini(voisinede«Mac»Brazel)ElisabethTulk(filledushérifWilcox)DavidWagnon(connaissaitl’infirmièredisparue)GeorgeWalsh(directeurdesprogrammesstationderadioKSWS)WilliamWoody(témoinovnietblocagedesroutesparl’armée)EarlZimmerman(barmanducercledesofficiersdeRoswell)

42AIRFORCEPOLICYDIRECTIVE13-2PrécisequeJANAP146(E)étaittoujoursenvigueur,sansmodification,àcettedate.7janv.1994

Bibliographie

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Je tiens à remercier un groupe d’amis dont les connaissancestechniques, dans les domaines du renseignement scientifique et ducontre-espionnage, ont été d’une aide précieuse. Nous avons, depuisplusieursannées,échangédesidéesetconfronténospointsdevuesurlesujetabordédanscelivre.Tousontparticipéàl’étudedesdocumentsmilitaires et contribué ainsi à débarrasser ce travail de certainesimprécisions.Obligationderéserve,activitépubliqueetquelquesautresraisons,toutesaussi impérieuses, interdisent aux noms de ces amis d’apparaître icicommeilsledevraient.J’espèreque,dansunfuturproche,tousceuxquiontcontribuéauxrecherchesserontconnus.

Enattendantcejour,jelesremerciedeleurdiscrètecontribution.

J.-G.G.

Cetouvrage,composéparPARISPHOTOCOMPOSITION36,avenuedesTernes,75017PARISImpressionréaliséesurCAMERONparBRODARDETTAUPINLaFlèchepourlecomptedesÉditionsRamsayenavril1997ImpriméenFranceDépôtlégal:avril1997N°d’impression:1054S-5ISBN:2-84114-265-550-0811-5RAR806

{1} Dans l’appendix B de son livre, The Truth about... cité ci-dessous,KevinRandledonnelesnomsde46témoinsdirectsetde75témoinsdesecondemain(pages192-198).{2} Charles Berlitz, William Moore, The RoswellIncident, New York,Berkley Books, 1988. Kevin Randle, The UFO CaseBook, New York,Warner BooksEdition, 1989. KevinRandle,DonaldSchmitt, The Truthabout the UFOCrash at Roswell, New York,M. Evans and Company,1994.{3} Un document ou une information sont dits «classifiés » quand ilsquittent le domaine public à la suite d’une décisionministérielle qui enrestreintl’accèsauxtitulairesd’uneautorisationspécialeou«habilitation». En France les premiers degrés pour les informations concernant ladéfensenationalesontconfidentiel-défense,secret-défense,trèssecret-défense, etc. dont la connaissance est réservée aux titulaires d’unehabilitation correspondante. Les classifications correspondantes auxÉtats-Unissontconfidential,secretet topsecret.La«déclassification»est l’opération inverse, qui diminue le niveau de classification d’undocumentou lesupprimepurementetsimplement.Tous lesdocumentsutilisésdanscetouvrageontétélégalementdéclassifiés.{4}Cetouvrageseraétudiéendétailauchapitre8.{5}FreedomofInformationandPrivacyAct,ouFOIPA,loisur l’accèsdupublic aux documents classifiés. Promulguée le 4 juillet 1974, sous laprésidencedeGeraldFord.{6} l.W.Poundstone,Prisoner’sdilemma,NewYork,Doubleday,1989,p.70.{7}DéclarationsduSénateurdel’Idaho,GlenTaylor,le24Octobre1945.Prisoner’sDilemma,p72.{8}Plusieursatterrissagessemblentavoirétérépertoriés.{9}RaymondFowler,UFOs:InterplanetaryVisitors,NewYork,ExpositionPress,1974,pp.105et106.

{10}HarryTruman,Memoirs,vol.2,YearsofTrialandHope,pp.56-60.{11} CIA Historical Staff, The CIA under Harry Truman, Michael WarnerEditeur,Washington,1994,p.XXXVIII.{12}LeG-2etl’A-2pourl’arméedeterre,l’OfficeofNavalIntelligencepourlamarine, l’AF-OSI et l’ATICpour l’Air Forceainsi que leDépartementd’État, le FBI et le directeur du renseignement de l’Atomic EnergyCommission.LesArmyAirForcesdeviennentl’USAirForce.L’arméedel’airacquiertainsisonautonomievis-à-visdel’arméedeterre.{13}AtomicEnergyCommissionouAEC.{14}Warrantofficerestungradedetransitionentresous-officieretofficier.{15} IFF ou IdentificationFriend or Foe, permet de reconnaître un avionamiparrenforcementdesonimageradar.{16}AffidavitdeJamesRagsdale,signéle27janvier1993.{17} D’après les enquêtes effectuées par Randle et Schmitt, plusieursparticipantsfurenttellementchoquésparcetteexpériencequ’ilsnes’enremirentjamaiscomplètement(cf.chap.1,note27).{18}Environsoixantekilomètres.{19}Untémoignageindiquecependantqu’elleavaitreçusixmoisplustôt,àsasortied’école,legradedesous-lieutenant.{20}VoirKevinRandle,TheTruthabouttheUFOCrashatRoswell,p.49.{21}Soit1100mètressur60à90mètres.{22}NewYork,BerlitzetMoore,BerkleyBook,Putnams&Sons,1980,pp.68à82.{23}Membredelapolicemilitaire.{24}1,2mpar1,5mpar1,6m.2.1200à1500m.{25}1200à1500m.{26}Environ7800m.{27}ÉtoileetsurchargemanuscriteontétérajoutéesparR.Slusterdansle

textedactylographié.{28}Le textecompletest traduitplus loinetnousnouscontentons icidequelquesextraits.{29}ElledevintplustardCarswellAirForceBase.{30} «Army Air Field» est l’ancienne désignation des bases aériennesmilitaires.{31}Listedestémoinsquisesouviennentavoirmanipulélesdébris,ouquiendonnentunedescriptiondesecondemain[@=affidavit]:lerancherWilliam «Mac »Brazel ; BessyBrazel Schreiber, sa fille@ ; le jeuneWilliamD.Proctor, qui chevauchait avec«Mac»Brazel ; sesparentsFloydetLorettaProctor@; lemajorJesseMarcel[TheTruth...p.27];GeorgeA.Wilcox,shérifdeChavezCounty,[idem,p.34];JayTulk,songendre,mari de sa fille Elisabeth [idem, p. 34] ; Elisabeth Tulk@ ; lecapitaineSheridanCavitt,ducontre-espionnage@;JesseMarceljunior,âgédeonzeansàl’époque@;ViaudMarcel,samère[p.38];lemajorEdwin Easley, provostmarshall de la base de Roswell (titre officiel ducommandant de la police militaire sur une base) ; le colonel WilliamBlanchard,commandantlabasedeRoswell;lebrigadier-généralRogerRamey, commandant la VIIIe Air Force ; le brigadier-général retraitéThomasJ.DuBose@ ;SallyStricklandTadolini@ ;LewisS.Rickett,sous-officierducontre-espionnage.{32} Selon un affidavit signé par David Wagnon, l’infirmière, fraîcheémoulueducollège,venaitd’êtrenomméeaugradedesous-lieutenant,troismoisplustôt.Elleavaitunevingtained’annéesetelleétaitbrune.{33} L’affidavit, complété d’une note manuscrite a été reproduit dansplusieursouvrages.{34}Unmètredixàunmètrequarante.{35}Unpeuplusdedix-huitkilogrammes.{36}Cf.TheTruthabouttheUFOCrashatRoswell,déjàcité,p.71

{37}«Theyevenfoundsomebodiesandoneofthernwasstillalive.{38} Edward Ruppelt, Report on Unidentijïed FlyingObjects, Doubleday,1956.{39}BlueBookfutlepremierprojetofficield’étudedes«disquesvolants»dont lepublicentendraparler,en1952.Cetorganismeseraétudiéplusloin.{40}Servicedurenseignementtechniquedel’AirForce,enbrefATIC.{41}EllefutinitialementrévéléeaupublicenannexeRdurapportCondon,paruenjanvier1969,pages894et895.{42}JointResearchandDevelopmentBoard.{43}RapportCondon, page898, appendixT, InterprétationofReports onUnidentifiedFlyingObjects,Projectsign,numéroF-TR-2274-IA{44}CondonReport,oeuvredéjàcitée,p.506,§2.{45}AtomicEnergyCommission.{46}AF-OSI,servicederenseignementtechniquedel’AirForce.{47} Ils sont intitulés Department of the Arrny Collection MémorandumNumber7du21janvier1948etlettreCIGID425.1du25mars1948.{48}Cf.AirForcePolicyDirective13-2du7janvier1994.{49}Lesamateursou lesspécialistesdu renseignementpourrontétudieren annexe (pages 319 à 356) les fac-similés et les traductions de cestextes.{50} Voir le fac-similé de ce document dans l’ouvrage de Jean GabrielGreslé,Hypothèseextraterrestre,Paris,éditionsdelaMesnie,1994.{51}AnomalousLuminousPhenomena(seventhreport)fileN°(24-8)-2825May1950.Sesdestinatairesprécisésdans la lettred’accompagnementsont:ledirecteurdesSpécialInvestigations,quartiergénéraldel’USAF;legénéralcommandantl’AirMatérielCommand,Wright-PattersonAFB;le directeur du renseignement technique ; le général commandant le

Spécial Weapon Command, Kirtland AFB ; le général commandant leprojet d’armements spéciaux des forces armées, base de Sandia,(Nouveau-Mexique) ; le général commandant la IVe armée, Fort Sam,Houston(Texas).{52}C’estdanssapartieseptentrionalequelapremièrebombeatomiqueavaitétéexpérimentéeavecsuccès.C’estaussi làque lesanciensV-2allemandsétaientencoursd’expérimentationdès1946.{53}Mentionnép.132.{54}Cf. lemémorandumTopSecretdu12 juillet1949,signépar l’amiralHillenkoetter,DirectorofCentral Intelligence,§3, intitulé "Membresdel’IAC».{55}Ils’agitbienentendudelabranchejudiciaire.{56}Cf.TheCIAunderHarryTruman,p.327à333.{57} Los Alamos (Nouveau-Mexique) 29,4% des observations.Albuquerqueet la basedeSandia,SpécialWeaponProject (Nouveau-Mexique) 18,7 %. White Sands Proving Grounds et Alamogordo(Nouveau-Mexique) 9,6%.CampHoodetKilleen (Texas) 15,3%.Soit73%au-dessusdesitesstratégiques.{58}Lapremière,le30janvier1949avaiteuenvirondeuxcentstémoins,quiavaientvupasserunmobilevertlumineuxsedéplaçantlentementàbassealtitude.{59}QuelquesextraitsdurapportduDrLaPazsonttranscritsenannexe.{60}TechnicalReportISP102-AC49/15-100,d’août1949,publiédanslerapportCondon,p.509.{61} La planète Vénus est fréquemment utilisée pour expliquer deslumièresprochesdel’horizon.{62}DocumentN°629-49du27déc.1949(réf.BlueBookSpécialReportN°14,page7).{63}Cf.pages137et138,fac-similésettraductionsenannexe(pages333à337).

{64} Loi qui autorisait chaque soldat américain à bénéficier d’autantd’annéesd’étudesgratuitesqu’ilenavaitpassédansl’armée.{65}CaptainEdwardJ.Ruppelt,ThereportonUnidentifiedFlyingObjects,NewYork,Doubleday,1956.{66}EllessontreproduitesenappendiceUdurapportCondon,pages905à 921. Le directeur de Blue Book, participa aux travaux de cetteCommission,maisseulementàtitredetémoin.{67}LeDrMarshallH.Chadwell,directeur-adjointdel’OSI/CIA;RalphL.Clark,directeur-adjointdéléguéde l’OSI/CIA ; le lieutenant-colonelL.C.OderetMrD.B.Stevenson,membredel’état-majordel’OSI;MrPhillipG.Strong,chefdesopérationsde l’OSI ;MrStephenPossony,chefdugroupespéciald’étudeàl’AFDepartmentofIntelligence;lemajorDexeyFournet,QGdel’AirForceIntelligence,UFOProject;lelieutenantR.S.Neasham,dulaboratoired’interprétationphotographiquedel’USNavy.{68}Cf.ReportonUnidentifiedFlyingObjects,déjàcité,pages210-211.{69}L’AirForceRégulation,ouAFR,200-2du26août1953reprendàpeuprès les termes de l’Air IntelligenceMémorandum, numéro 4 présentépage132.{70} AFSC, Air Force System Command. Le (FTD) Foreign TechnologyDivision, ou « département des technologies étrangères », pouvaits’intéresser à des technologies non-humaines ou, plus prosaïquement,se contenter d’étudier les avions russes ou chinois livrés par desdéserteurs.{71}TechnologyDivision,sectionE.LeprojetBlueBookn’estmentionnénullepartdanscetexte.{72}LesinitialesJANAPsignifientJointArmyandNavyPublication,c’est-à-direpublicationcommuneàl’arméedeterreetàlamarine.

{73}NouspossédonsaussilaversionJANAP146(D)etlaversion146(E)incluantlamodificationn"2du17mai1977.Delargesextraitsdecettedernièresonttraduitsenannexe,pages344à350.{74} Canadian-United States Communications Instructions for ReportingVitalIntelligenceSightings.{75}Ils’agitdesJointChiefsofStaffquiregroupentleschefsd’états-majordesquatrearmes,Army,Navy,AirForceetMarineCorps.{76}«Aircraftsofunconventionaldesign».{77}NorthAmericanAirDefense(commandementdedéfenseaériennedel’AmériqueduNord).{78}CHANGEN°2dansletexte.{79}Voirenannexe,pp.344-350{80}Ellessonttrèsbiendocumentéesetplusieurscopiessontdonnéesenannexe.{81} Plusieurs sont tombés dans le domaine public depuis le début desannéesquatre-vingt.{82}VoirDavidSaundersetRogerHarkins,UFO?Yes,Cleveland(Ohio),TheWorldPublishingCompany,février1969.{83} Conseil scientifique de l’US Air Force dont faisait partie le Dr CariSagan,l’astrophysicienbienconnu.{84}AppendixAdurapportCondon,pages811à818.{85} La Foreign Technology Division ou «Division des technologiesétrangères»estbienunorganismespécialisédansl’étudedesovnis,cequidonneunsenstoutparticulieràl’adjectifforeign,«étranger».{86}Cedernierayantperdutoutecrédibilité, ilne jouaitplussonrôlequisembleavoirétésurtoutderassurerlepublic{87}Voirenannexe,p.321uneétudedétailléedecesujet.{88}ReportofAirForceResearch...p.2,finduparagraphe4.{89}SAF/AAZ,serviced’auditinterneattachéausecrétariatdel’AirForce.{90}RapportWeaver,page4,premierparagraphe.

{91}Témoignagepartiellementprésentép.93etp.94.{92}Elledevintplustardl’énormecomplexedeWright-PattersonAirForceBase.{93}Autrenomduranchqu’exploitait«Mac»Brazel.{94}Sixàtreizemillimètres.{95}Matièreplastiqueisolantetrèsanciennequiétaitdéjàutiliséedanslespremierspostesradio.{96}Larépétitionfaitbienpartiedutextedel’affidavit.{97}RapportWeaver,p.10.{98}Mêmedocument,p.12,paragraphe1etsuivants.{99}Soulignédansletexte.{100}Lestermessont,leplussouvent,«flyingdises»et«unconventionalaircrafts».{101}Page844.{102}Rapporthistoriquedela509eescadredebombardement.{103} Ledébutduprochainchapitre, consacréaux résultatsde l’enquêtemenéeparleGAOpourlecomptedudéputéSchiff,donneraledétaildecesdisparitions.{104}Delapage16,deuxderniersparagraphes,àlapage20.{105}AAF,ArmyAirField fut remplacévers la finde1947parAFB :AirForceBase,quandl’AirForceobtintsonautonomieparrapportàl’arméedeterre.{106}AirMatérielCommand.{107}«ProjectMogulwasacompartmentedsensitiveeffort».{108} Top secret / noforn, abréviation de NO FOReign National, interdittoutecommunicationàunétranger.{109} Voir page 18, troisième paragraphe: «Flight A through Flight 7(November 20, 1946 - Jüly 2, 1947) were made with neoprenemeteorologicalballoons.»

{110}Voirlesfac-similésenannexe.{111}UnelectureattentivedesdéclarationsdesscientifiquesinterrogésparWeaver fait apparaître que ce sont les données enregistrées par lesappareilsquiétaientclasséesTOPSECRET.{112} Nous passons ici, sans la moindre justification, de la simplesuppositionàl’affirmationsansréserve.{113} Weaver ne lit pas les journaux, sinon il saurait que de multiplesexactionsmortellesontétédénoncéespar lapressedepuis laSecondeGuerre mondiale et qu’elles étaient imputées à des services officielsaméricains.{114}Lesguillemetssontdansletexteoriginal:«inthefogoftime».{115}Detype«SecretDéfense»ouau-dessus.{116}SigledeRoswellArmyAirField.{117}Unitédetransportaériendontfaisaitpartie«Pappy»Henderson.{118}Nouveaunomdel’AtomicEnergyCommission.{119}AcronymedeDépartementofDefense.{120} Pour la petite histoire, son service annonça au président HarryTruman, en 1949, qu’une première explosion atomique réalisée parl’Unionsoviétiqueavaitétédétectée.LeprojetMoguln’yétaitpourrien.La méthode utilisée était une mesure de radioactivité par des avionsvolantàhautealtitude.{121} Il ne s’agit pas ici d’une vague supposition mais d’une procédurenormale, que j’ai étudiée, entre autres sujets, quand j’étais AviationCadetdansl’USAirForceen1952-1953.{122}Ilpouvaitdifficilementrefusercarsonfils,devenumédecin,était lui-mêmedansl’arméeàcetteépoque.{123}HarryTruman,op.cit.,p.60.{124}Voirpages116à119duprésentouvrage.

{125}Cf.APrisoner’sDilemma,déjàcité,pp.66et67.{126} La fonction de la CIA était de collationner toutes les informationssensibles en provenance des différents services de renseignementmilitairesetcivilsetd’enréaliserlasynthèsepourlecompteduConseilnationaldesécurité.{127}Ils’agitdeladirectiveNSC10/2,quiremplacelaNSC4-A.{128} Organisme qui regroupe des chefs d’état-major des trois armes,Army,NavyetAirForce.{129}Cf.APrisoner’sdilemma,déjàcité.{130}MémoiresdeHarryTruman, volume2,YearsofTriât andHope,p.306.{131}Objetsvolantsnon-identifiés.{132}DepartmentoftheArmyCollectionMémorandum,N°7du21janvier1948 ; Air IntelligenceRequirementsMémorandumN° 4, du 15 février1949;AFOIC-CC-1,ReportingofInformationonUnconventionalAircraftdu8septembre1950.{133}Jepuisentémoignerpuisquej’étaisàcetteépoquepilotedechassebreveté,affectédansl’USAirForce.{134}Non-ConventionalTypeofAirVéhicules.{135}Grouped’étudedemoteursatomiquespourlapropulsiondesavions.{136}ÉditionLarousse,Paris,septembre1990.