DU GRAS - Espace des sciences · Une partie des rayons lumineux est captée par la ... des deux...

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Environnement La pollution même à la maison Géochimie Surprise sous le manteau ! L’actualité scientifique en Bretagne n° 324 - Octobre 2014 - 3 www.sciences-ouest.org Le bon et le mauvais côté DU GRAS L’effet des oméga-3 marins sur l’obésité La sensation de faim mieux comprise L’influence de différents acides gras sur le cerveau DOSSIER Informatique Ils repèrent les contenus illicites Archéologie C’était l’heure du bombardement

Transcript of DU GRAS - Espace des sciences · Une partie des rayons lumineux est captée par la ... des deux...

Environnement La pollutionmême à la maison

Géochimie Surprise sous le manteau !

L’actualité scientifique en Bretagne n°324 - Octobre 2014 - 3€ www.sciences-ouest.org

Le bon et le mauvais côté

DU GRAS

L’effet des oméga-3 marinssur l’obésité

La sensation de faim mieuxcomprise

L’influence de différentsacides gras sur le cerveau

DOSSIER

Informatique Ils repèrentles contenus illicites

Archéologie C’était l’heuredu bombardement

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À L’ESPACEDES SCIENCES 19

L’AGENDA DE LA RÉDACTION 20

L’ÉPREUVE PAR 7BRUNO CLÉMENTbiologiste cellulaireUne interview non scientifique 22

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST3

DÉJÀ DEMAIN LES BRÈVES

CE QUE JE CHERCHEPar ADÈLE RENAUD, chimiste. « Je cherche à développer des cellules solaires transparentes. » 4

C’ÉTAIT L’HEURE DU BOMBARDEMENT 4LA POLLUTION MÊME À LA MAISON 5DU SON 3D AU CASQUE 6PLANTER L’ÉLECTRODE AVEC PRÉCISION 7

DÉJÀ DEMAIN LES ACTUS

ILS REPÈRENT LES CONTENUS ILLICITES 8

SURPRISE SOUS LE MANTEAU ! 9

LE DOSSIER

COUVERTURE : ONAIRJIW - FOTOLIA.COM, CHRISBERIC/FOTOLIA.COM, FRED TANNEAU/ AFP, INRA.

AFRICA STUDIO/FOTOLIA.COM

n°324 OCTOBRE 2014

POINTE SÈCHE PAR WILLIAM AUGEL

DR

L’HOMME À PLEIN RÉGIME 10 à 18LA SENSATION DE FAIM DÉCRYPTÉE 12/13

LE BON GRAS DU POISSON 14/15

L’OBÉSITÉ SE TRANSMET-ELLE ? 15

OMÉGA-3 : GARE À L’OVERDOSE 16

ÉTUDES AU CŒUR DES CELLULES 17

NE RIEN FAIRE, ÇA FAIT QUOI ? 18

Suivez-nous sur Twitter @sciences_ouest et sur www.sciences-ouest.org

Comment on a interdit aux enfants de marcher ?Axé sur l’urbanisme et les déplacements en ville, un article butiné il y a quelques jours sur Internetrésonne étrangement avec ce dossier surl’alimentation et la santé. Car cette dernière nedépend pas seulement de ce que nous ingurgitons,mais bien de nos comportements et mode de vie en général. Or l’inactivité physique a récemment été étiquetée comme un comportement à risque etdevient une donnée qui commence à être prise en

compte par les chercheurs qui travaillent sur lemétabolisme. Le traitement des questions de nutrition et santés’élargit aussi en Bretagne : de Brest à Rennes,nutritionnistes, biologistes, spécialistes despathologies liées au foie ou à l’obésité forment desregroupements et croisent leurs approches sur les effets des acides gras marins ou issus desproduits laitiers.

NATHALIE BLANCRÉDACTRICE EN CHEF

Nutrition et santé : une approche qui s’élargit

CÉLINE DUGUEY

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« Je cherche à développer des cellules solaires transparentes. »

CE QUE JE CHERCHE

ADÈLE RENAUD, CHIMISTE

Déjà demain

«

4 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

Je cherche une alternative moinschère aux cellules photovoltaïquesactuelles, constituées de deuxcouches de silicium. Il existe déjà des

solutions avec des composés chimiques quiregroupent des propriétés d’absorption lumi-neuse et de conduction du courant adaptées.Mais le rendement est plus faible. L’idée dema thèse était donc d’utiliser deux couchescaptant chacune une partie de la lumière dusoleil pour élargir au maximum la gammedu spectre lumineux absorbée. J’ai remplacéchaque plaque de silicium par un film poreuxqui conduit le courant(1), recouvert de molé-cules organiques sensibles à des longueursd’onde différentes. Les deux couches photo-sensibles ainsi obtenues sont séparées parun électrolyte qui permet le transfert decharges électriques. Une partie des rayonslumineux est captée par la première couche,et les autres longueurs d’onde traversentl’électrolyte, puis sont absorbées par laseconde. La difficulté réside dans le choix dufilm. Plus il est conducteur, plus il est foncé.Or, il doit être transparent pour laisser passerla lumière qui doit atteindre les moléculesorganiques. Nous cherchons aussi à le syn-thétiser sous forme de nanoparticules quioffrent une surface de contact plus impor-tante. Les molécules photosensibles vien-nent ainsi s’y fixer en plus grande quantité etcaptent davantage de lumière. Théorique-ment, ce type de cellule atteint jusqu’à 42 %de rendement maximal(2). Ces recherchespourraient, à terme, contribuer au dévelop-pement industriel de nouvelles cellules pho-tovoltaïques transparentes comme des vitresintelligentes ! »

PROPOS RECUEILLIS PAR KLERVI L’HOSTIS(1)Un semi-conducteur en dioxyde de titane pour l’un, en dioxyde de gal-lium et cuivre pour l’autre. (2)En laboratoire, les cellules photovoltaïquesstandards atteignent 23 % de rendement.

Rens. : Adèle Renaud Tél. 02 23 23 67 [email protected]

DR

Adèle Renaud est membrede l’équipe Chimie du solideet matériaux de l’Institut dessciences chimiques deRennes, à l’Université deRennes 1.

Elle a reçu le deuxième prix de thèse de l’École nationalesupérieure de chimie de Rennesle 8 septembre dernier.

UN FONDS POUR DÉVELOPPERL’ALGOCULTURE� Hervé Balusson, dirigeant du groupe Olmix,vient de lancer Breizh Algae Invest, un fondsd’investissement pour soutenir la filière algueen Bretagne. Il s’agit d’optimiser la récolte etde soutenir les entreprises innovantes de cesecteur.

Rens. : www.olmix.com

LE BATEAU GONFLABLE TRAVERSEL’ATLANTIQUE� La jeune entreprise Tiwal, qui a créé undériveur gonflable inédit(1) et qui a reçu denombreux prix ces derniers mois, vient d’ouvrirune filiale commerciale à Boston, aux États-Unis.Elle souhaite ainsi faciliter la commercialisationde son bateau outre-Atlantique.(1)Lire Sciences Ouest n° 321- juin 2014.

Rens. : www.tiwal.com

ENTREPRISES

LES ÉCHOS DE L’OUEST

À deux pas du Parlement de Bretagne,en bord de Vilaine, des recherchesarchéologiques démarrent place

Saint-Germain à Rennes. Jusqu’en janvier,une fouille de l’Inrap(1) précède les travauxdu métro. Ouvert au public lors des Journéesdu patrimoine, ce chantier a attiré la foule(4600 visiteurs en deux jours).Le premier décapage a révélé l’empreinte

du quartier bombardé dans la nuit du 8 au9 juin 1944, puis rasé après la guerre. Prèsde l’église, les archéologues ontretrouvé les restes d’une maison,évacuée en urgence, effondréesur tous ses objets : vaisselle,luminaires, outils.

« Cet ensembleest très émouvant,souligne Laurent Beuchet,le responsable de la fouille. Les occupants onttout perdu. Un pot contenait des dizaines depièces de monnaie. C’était le fond de caisse d’unartisan, probablement un cordonnier. Ce réveil(photo) et deux montres à gousset se sont arrê-tés à l’heure du bombardement, juste avantdeux heures du matin. »

Les archéologues dressent le plan du quar-tier, avec ses venelles, ses boutiques, ses piècesà vivre, ses couloirs, ses escaliers, ses caves etses arrière-cours. Le sol brûlé d’une autre mai-son, avec ses piliers pour entraver les che-vaux, était l’atelier d’un maréchal-ferrant.Sous le carrelage en terre cuite du 17e siècle,des poutres en bois apparaissent, datantpeut-être du Moyen Âge. « C’est la premièrefois que nous fouillons un quartier médiéval(2)

à Rennes. Nous devrionsaussi trouver les

remparts. »

L’histoire del’urbanisme du quar-

tier, fortifié dans lesannées 1440, troué parune porte de la ville puisdensifié au 19e siècle, seraalors connue. Les archéologues

chercheront des installationsantiques sur la rive. L’étude des allu-

vions racontera l’histoire du cours dufleuve. Plus profond dans le sol, le pollendonnera des indications sur le climat du bas-sin rennais, depuis 5000 ans.(1)Institut national de recherches archéologiques préventives. (2)Fouillél’an dernier, le couvent des Jacobins était quant à lui un site médiévalmais religieux.

Rens. : Laurent Beuchet Tél. 02 23 36 00 [email protected]

Au centre-ville de Rennes, les archéologues fouillent un quartier médiéval détruit en 1944.

C’était l’heure du bombardement

HERVÉ PAITIER / INRAP

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L’ATLAS QUI RECENSE LA VIE DE L’OCÉAN AUSTRAL � Plus de 9000 espèces, 800 cartes et 100 photos couleur...C’est ce que présente, entre autres, l’Atlas biogéographique de l’océan Austral, publié à la fin d’août par le Comitéscientifique pour la recherche antarctique. Un ouvrage sansprécédent auquel collaborent quatre-vingt-onze institutionsprovenant de vingt-deux pays, dont la France, avec le CNRS,les universités, mais aussi l’Institut Paul-Émile-Victor, basé à Brest. Les scientifiques ont ainsi rassemblé lesconnaissances concernant les espèces océaniques, desmicrobes aux baleines, et examinent l’évolution, la génétiqueainsi que l’impact possible du changement climatique.Rens. : atlas.biodiversity.aq

D es substances chimiques dans l’air desmaisons sont soupçonnées d’être liéesaux allergies, à l’asthme, aux bron-

chites chroniques et aux rhinites chez l’en-fant. Arnaud Dallongeville les étudie dansle cadre de sa thèse, qu’il soutiendra en 2015à l’Irset(1). Il a présenté ses recherches lorsd’un séminaire à l’EHESP(2), le 9 septembre.Pendant un an, il a traqué dans cent cin-quante logements bretons les polluants bio-logiques (moisissures, allergènes) etchimiques : aldéhydes (bois aggloméré, pein-ture), COV(3) (solvant, colle, fumée), COSV(4)

(phtalates dans le linoléum, musc synthé-tique d’une bougie) et trihalométhanes (eaupotable). Plus de trente polluants ont été sys-tématiquement détectés et analysés au labo-ratoire. Cette recherche s’inscrit dans unprogramme de santé environnementale del’Inserm, qui suit 3 500 familles depuis2002(5). Rendez-vous le 23 octobre, à 18 h 30au Café de l’Espace des sciences, pour ren-contrer les chercheurs de l’Irset. (1)Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail. (2)Écoledes hautes études en santé publique : Laboratoire d’étude et de rechercheen environnement et santé. (3)Composés organiques volatiles. (4)Composésorganiques semi-volatiles. (5)La cohorte épidémiologique Pélagie.

Rens. : Olivier Blanchard Tél. 02 99 02 25 [email protected]

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST5

UN APPEL À L’AUTONOMIE � Des tourteaux de soja, les vaches en mangent des tas. Etcela pèse dans la balance des importations du premier bassinlaitier français. Sachant qu’en plus cette matière premièredevrait à terme être moins disponible. Construit à la demandedes deux Régions Bretagne et Pays de la Loire, le projet Apela(Autonomie protéique des élevages laitiers et allaitants) vafédérer les acteurs de la production agricole pour développerla production de protéines végétales dans l’Ouest. Il impliqueune vingtaine de partenaires (organismes de recherche,organismes professionnels et acteurs économiques). D’unedurée de quatre ans pour un coût total de 3,4 millions d’euros,il constitue la seconde brique(1) de la Milk Valley®, projetstructurant de la filière laitière du grand Ouest. Il a étéprésenté le 17 septembre dernier, durant le Space(2).(1)Après le projet Profil : lire Sciences Ouest n° 318 - mars 2014. (2)Salon international des productions animales.Rens. : [email protected]

UNE <X>PERIENCE SUR LE DROIT À L’OUBLI� À travers sa nouvelle plate-forme participative<x>perience, l’Institut derecherche technologique B-com propose auxinternautes une expérienceinédite : s’informer surl’avancée des recherchesmenées dans le cadre duconsortium mais surtout,pouvoir confronter ses idées,croiser des commentairesautour des grands enjeux dunumérique. Le premier thèmede réflexion retenu concernele droit à l’oubli numérique.Rens. : www.b-com.com/en/xperience

LES MOULES SORTENT DE LEURS BIGOUDIS ! � Du 22 au 24 septembredernier, le programmeeuropéen Life muletteperlière a relevé les bigoudis- des tubes grillagés - danslesquels des moulesperlières bretonnes étaientinstallées depuis trois mois,dans trois cours d’eaubretons (Bonne Chère, Loc’het Elez). Il s’agissaitd’expérimenter le taux desurvie et la croissance decette espèce au bord del’extinction dans le Massifarmoricain.Rens. : www.life-moule-perliere.org

INNOVATION

UN “PASS” POUR FACILITER LA CROISSANCE RAPIDE � Le pôle Images et Réseaux va gérer le Pass French Tech dans le grand Ouest. Cedispositif, créé dans le cadre de la FrenchTech (nom collectif pour désigner tous lesacteurs de l’écosystème de start-up français),facilite l’accompagnement des entreprises en hypercroissance.Rens. : www.lafrenchtech.com

UN DIRECTEUR DÉJÀ CONNU POUR LE CERV� Ronan Querrec, déjà au Centre européende réalité virtuelle (Cerv) depuis dix ans, vientd’en prendre la direction. Il succède ainsi àPierre De Loor. Ce centre, qui fête ses dix ansce mois-ci, est l’une des plus importantesstructure dédiée à la réalité virtuelle enFrance.Rens. : www.cerv.fr

CHANGEMENTS DE TÊTES

CC BY SA PBSOUTHWOOD AT OLD WIKIVOYAGE WTS

CC BY SA JPBAZARD

UN NOUVEL ARRIVANT À L’ENIB � Romuald Boné est arrivé à la direction de l’Écolenationale d’ingénieurs deBrest (Enib) le 1er août dernier. Il était avant directeur de l’Eni Val de Loire. Il succède à Jacques Tisseau.Rens. : www.enib.fr

CIRO CC BY ND

HERVÉ PAITIER / INRAP

L’EUROPE FACE AU RÉSEAU� Comment l’Europe peut-elle faire respecter ses lois et protéger ses citoyens à l’heure d’Internet ? C’est laproblématique autour delaquelle se sont réunis juristeset informaticiens venus dedifférents pays, lors d’uncolloque organisé le 12septembre dans le cadre de la chaire européenne JeanMonnet “Union européenne et société de l’information” de Télécom Bretagne enpartenariat avec la chaire deCyberdéfense et cybersécuritéSaint-Cyr/Sogeti/Thales.Rens. : http://cejm.univ-rennes.eu

Audio www.espace-sciences.org/cafe/pollutions-maison

La pollutionmême à la maison

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Retrouvez ces ouvrages en prêt au 3e étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - pôle Sciences et vie pratique.www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

Une technologie spatialisele son du casque, selon les mouvements de la tête.

L’instant avant la rupture

Con les écrase. Des physiciens étudient le phénomène.

L e son d’une salle de cinéma simuléedans un casque ! La société rennaise3D Sound Labs développe une techno-

logie qui donnera l’impression d’avoir trentehaut-parleurs autour de soi, en haut ou enbas, proches ou lointains. Cette innovationarrivera sur le marché en 2015, après uneprésentation au Consumer Electronics Show(CES) à Las Vegas, en janvier prochain.Pour améliorer le réalisme de l’écoute, le

son est modifié en fonction des mouvementsde la tête, grâce à des capteurs de position(gyroscopes). « L’écoute du son en 3D dépendaussi de la forme de l’oreille de chacun,explique Xavier Bonjour, le président de lasociété. À partir d’images de sa propre tête(visage, nez, menton, oreilles) que l’auditeur photographie au smartphone, et grâce à desalgorithmes performants, nous espérons propo-ser, un jour, l’individualisation de l’écoute. »Les marchés visés sont la vidéo sur tablette

et smartphone, le jeu vidéo, la téléconférence,la communication militaire, la musique(écoute ou création musicale 3D), l’art, maisaussi la santé. Un projet pour améliorer lesprothèses auditives a permis à 3D SoundLabs d’être lauréat (le seul Breton) duConcours mondial Innovation 2030(1). Créée en janvier dernier, la société effectue

actuellement une levée de fonds (un milliond’euros) auprès des investisseurs. Elleemploie six personnes. Née grâce à l’incu-bateur breton Emergys et suivie par EIT ICTLabs, l’organisme qui aide au développe-ment des start-up scientifiques, 3D SoundLabs collabore avec Supélec, les laboratoiresrennais d’Orange Labs et le CNRS.

(1)www.innovation-2030.entreprises.gouv.fr/fr/resultats.html

Rens. : Xavier Bonjour Tél. 06 84 77 66 [email protected]

LIVRES Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

PLANTES DES CÔTESROCHEUSES DEBRETAGNE � L’armérie maritime, lelichen en arbre gris, la verged’or des rochers... font partiedes cinquante plantesreprésentatives des côtesrocheuses du littoral breton.Ce travail botanique, oùchaque plante est décrite(répartition de l’espèce, sesvertus médicinales outoxiques), est accompagné demagnifiques aquarelles.

Viviane Carlier, Loïc Tréhin, Yoran Embanner,2014.

SOUS LA LUMIÈRE, LES HOMMES� Écrites par l’auteur dePhotoniques, la revue de laSociété française d’optique,les courtes biographies pagesrelatent le cheminement detrente savants qui ont faitl’histoire de l’optique. Du géniebâtisseur Fresnel au pionnierde la photographie Niépce, lasélection montre la diversitédes champs scientifiques qui intègrent l’optique et sesapplications : télescopes,lasers, photographies...Riad Haidar, EDP sciences, 2014.

EDP SCIENCES - LE POMMIER - YORAN EMBANNER

6 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

LES ÉCHOS DE L’OUEST

Déjà demain

AGRONOMIEUNIVERSITÉ

U� Accompagner l’agriculture du grand Ouest vers la durabilité, c’est l’objet de laconvention-cadre signée le 17 septembredernier lors du Space par les centres Inra del’Ouest (Rennes-Bretagne-Basse-Normandieet Angers-Nantes), Agrocampus Ouest et leschambres d’agriculture de Bretagne et desPays de la Loire.Rens. : www.rennes.inra.fr

UN PANORAMA DE L’ÉCONOMIE DE LA SANTÉ EN BRETAGNE� Le centre technique et de transferttechnologique rennais ID2Santé (ex-Critt Santé)vient de faire paraître un panorama économiquede la santé dans la région, disponible sur sonsite. La Bretagne est la troisième régionfrançaise dans les biotechnologies, et disposed’un fort potentiel de développement.Rens. : www.id2sante.fr

SANTÉ

Du son 3D aucasque

LE CAMPUS NUMÉRIQUE BRETON AVANCE� UEB C@mpus réunit les établissementsd’enseignement supérieur de Bretagne. Ilcomprend des équipements et des servicesen ligne pour faciliter l’enseignement àdistance et la recherche en réseaux. Il a étéinauguré le 30 septembre en simultané danscinq villes connectées : Brest, Rennes,Lannion, Saint-Brieuc et Lorient.Rens. : https://numerique.ueb.eu

DU LABO À L’ÉCOLE :SCIENCE ETAPPRENTISSAGE � Philosophe de formation,membre de La main à la pâte,l’auteur aborde la question :pourquoi faut-il enseigner lascience aux enfants etcomment le faire dès le plusjeune âge ? Grâce à larecherche en neurosciences,l’auteur décrit les capacitésnaturelles des enfants dansl’apprentissage des sciences,l’acquisition de nouvellescompétences scientifiques.Elena Pasquinelli, Le Pommier, août 2014.

Q ue se passe-t-il quand on écrase du den-tifrice sur sa brosse à dent ? La questionintéresse des chercheurs de l’Institut de

physique de Rennes, spécialisés dans l’étudedes matériaux amorphes mous. « Ils n’ontpas de structure bien organisée, à l’inverse ducristal, explique Jérôme Crassous. Ils subis-sent d’abord une déformation plastique, irré-versible, puis arrivent au point de rupture. « C’est ce qui arrive dans les glissements de ter-rains : lorsque la charge est trop importante,d’un coup, ça glisse comme un liquide. » Pourcomprendre cette mise en écoulement, leschercheurs ont utilisé un sable modèle,constitué de millions de petites billes de verre

régulières, dont ils ont empli des poches delatex. « On constate des réarrangements suc-cessifs, alignés dans des directions privilégiées,à 45 ° de direction de la force initiale exercée.C’est ce qui va mener à l’écoulement. Cet angleavait déjà été calculé, mais c’est la première foisqu’on peut le voir expérimentalement. »Cette découverte a été publiée dans la

revue Physical Review Letters. « Maintenant il nous reste à comprendre pourquoi, lors de la rupture, l’angle d’écoulement n’est plus de45 ° ! » Une question précise sur laquelle sepencher.

Rens. : Jérôme Crassous Tél. 02 23 23 57 [email protected]

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EDP SCIENCES - LE POMMIER - YORAN EMBANNER

POUR DES RECHERCHES SUR LA SANTÉ� Financée par des fonds européens, Fit for Health 2.0 est une plate-forme Internet qui permet de rassembler desinformations et de trouver des partenaires dans le milieu de la recherche sur la santé. Pour ceux qui préfèrent unaccompagnement local et personnalisé, Entreprise EuropeOuest propose également des mises en relation ainsi qu’unsuivi individuel. www.fitforhealth.eu

Rens. : Entreprise Europe Ouest Tél. 02 99 25 41 57, [email protected]

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LE CHU DYNAMISE L’ACCÈS DES PATIENTS À L’INNOVATION � Deux projets du CHU de Rennes viennentd’être labellisés Fédérations hospitalo-universitaires. Ces projets fédèrent lesaspects recherche, enseignement et soinsautour d’une thématique en lien avec desenjeux de santé publique prioritaires, afin dedynamiser la recherche et de favoriser l’accèsaux soins, notamment en accélérant ladiffusion d’innovations. Les thématiquesrennaises sélectionnées concernent les soinsen cancérologie dans les domainespulmonaire, urologique, dermatologique ethématologique d’une part, et les technologiesmédicales innovantes d’autre part. Rens. : www.chu-rennes.fr

EUROPE

Récompensés en juin, des informaticiens de Rennesont développé un logiciel d’aide à l’acte chirurgical.

BIOGAZ EN BRETAGNE : PREMIER BILAN� Lors du salon international Space qui s’esttenu à Rennes du 16 au 19 septembre dernier,l’Ademe, l’État, le Conseil régional de Bretagneet l’association Aile ont établi un premier bilandes deux plans biogaz, visant à développer laméthanisation, menés depuis 2007. Au 1er janvier 2014, ils ont recensé 72 projetsfinancés, à hauteur de 37 millions d’euros, et 41 unités de production déjà enfonctionnement, représentant 500000 tonnesde matières organiques valorisées et 11 mégawatts de puissance électrique.L’ensemble des projets devrait porter à 960000 tonnes la quantité de déchets valorisés.Rens. : www.ademe.fr/bretagne

D ans les cas les plus sévères de la mala-die de Parkinson, la stimulation céré-brale profonde peut atténuer

considérablement les troubles moteurs. Elleconsiste à implanter dans le cer-veau des électrodes qui stimu-lent certaines structuresanatomiques profondes,comme le noyau sous-thalamique(1). Dans lecadre du programmede recherche Acous-tic(2), l’équipe Medicis,du Laboratoire trai-tement du signal etde l’image (LTSI) del’Université deRennes 1, a déve-loppé un logiciel afin d’as-sister les neurochirurgiens lors de cetteintervention délicate(3). « Le positionnementdes électrodes doit être très précis pour éviter leseffets secondaires », explique Pierre Jannin,responsable du projet et chercheur à l’In-serm. Mais sur l’imagerie à résonancemagnétique du patient (IRM) qui sert deguide au chirurgien, le noyau sous-thala-mique se distingue à peine. « Le nouveau logi-ciel projette l’IRM du patient à opérer sur une

IRM de cerveau en 3D obtenue à partir de lacompilation numérique des images médicalesd’une cinquantaine de patients », précise-t-il.Les contours de la cible à stimuler se voient

alors plus facilement et le che-min que les électrodes doi-vent emprunter pourl’atteindre est calculéautomatiquement.« L’outil permetaussi une évalua-tion postopératoire.Il met en corréla-tion la position desélectrodes et lesrésultats cliniquesvisibles sur le scan-ner du patient. »Testé depuis un anau CHU de Rennes

par la neurochirurgienne Claire Haegelen,le logiciel sera bientôt déployé à l’hôpital dela Pitié-Salpêtrière de Paris.(1)Lire Sciences Ouest n° 285 -Mars 2011. www.espace-sciences.org/sciences-ouest/285/dossier/dans-le-monde-du-cerveau-0. (2)http://acoustic.univ-rennes1.fr, projet financé par l’Agence nationale de la recherche(ANR). (3)Tiziano D’Albis, ingénieur au LTSI et premier auteur de l’articlede recherche, a reçu l’Iscas Olympus Best Paper Award lors de la 28e conférence Computer Assisted Radiology and Surgery (Cars), au Japon.

Rens. : Pierre Jannin Tél. 02 23 23 45 [email protected]

Planter l’électrode avec précision

DR

UNE ALGUE ROUGE POUR COMBATTRE LA LEUCÉMIE� « Dans le domaine médical, il est rare de mener aussi loin des recherchessur des algues », commente Éric Deslandes, directeur du Lebam(1), à Brest, au sujet des travaux que son équipe mène depuis six années avec celle deChristian Berthou, directeur scientifique de l’Institut Leucémie Espoir(2). Les chercheurs ont en effet isolé la capacité d’une molécule extraite d’alguesrouges à stimuler la défense immunitaire en cas de leucémie. La moléculealgale pourrait également le faire dans le cas d’infections polyrésistantes. Ces résultats prometteurs encouragent les chercheurs à se préoccuper del’approvisionnement en algues pour garantir des quantités et des qualitéscompatibles avec une utilisation médicale. Les travaux ont d’ores et déjàdonné lieu à un brevet, déposé en juin dernier et devraient aboutir à la créationd’une société au début de 2015 pour poursuivre les recherches.(1)Laboratoire d’écophysiologie et de biochimie des algues marines. (2)Dans le cadre du programme SC2310.

Rens. : Éric Deslandes, [email protected] Berthou Tél. 06 61 49 25 28, [email protected]

JEAN-FRANC�OIS RENAUD CC BY ND

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Déjà demain

8 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

À l’heure du numérique,les vidéos prolifèrent.Du sketch de quelques

minutes à l’émission littéraire,en passant par les films pira-tés, tout circule, tout se diffuse.Dans ce foisonnement, lesvidéos malveillantes, aucontenu pédopornographique

ou terroriste notamment, s’in-filtrent sans problèmes. EnIslande, la police a fait appelà une jeune PME spécialiséedans l’analyse d’images àgrande échelle, VidentifierTechnology, pour l’aider àfouiller efficacement dans lesdisques durs saisis. Des cher-

cheurs de l’Irisa de Rennes(1)

sont directement impliquésdans cette démarche.

Une mémoire infinie

« Je travaille depuis de nom-breuses années avec un col-lègue de l’université deReykjavík, explique Laurent

INFORMATIQUE Des chercheurs de l’Irisa collaborent avec une PME islandaise pouraider les policiers dans leur recherche de vidéos malveillantes.

Ils repèrent les contenus illicites

Trouver rapidement son plus proche voisin :un défi mathématique et informatique

Pour classer les images, le logiciel développé par Laurent Amsaleg analyse de nombreuxdétails de chaque image. Pour chacun, il va observer plusieurs critères. La quantité de

pixels noirs ou blancs, par exemple. Cela se traduit par un point, qui vient se placer dans unplan où est recensé le même critère analysé dans chaque détail de chaque image vueprécédemment. Il s’agit ensuite de repérer si certains points sont très proches. Cela signifiealors que, pour cette caractéristique, les deux éléments d’image se ressemblent. Maisplusieurs milliers de détails sont analysés sur chaque image, et pour chaque détail, plusd’une centaine de critères. Il faut donc chercher des points proches dans un espace àplusieurs centaines de dimensions. Et quand il faut traiter des dizaines de milliards de points,il faut des algorithmes rusés pour faire cela rapidement ! C’est un domaine de recherchecomplexe, qui intéresse beaucoup de scientifiques notamment à l’Inria(1) aujourd’hui. CD(1)Lire Sciences Ouest n° 319 - avril 2014.

Rens. : Laurent Amsaleg Tél. 02 99 84 74 44, [email protected]

Amsaleg, chercheur CNRS àl’Irisa et responsable du projet.En 2003, nous avons encadréensemble deux étudiants... quiont ensuite créé VidentifierTechnology ! Nous leur avonsalors transféré une partie denos connaissances », ajoutel’informaticien. Les cher-cheurs avaient mis au pointune approche efficace pourtrouver rapidement desimages qui se ressemblentdans des bases conte-nant des millions dephotos. Sur ce terreaufondamental, ils ont fait germer un logiciel

capable de repérer descontenus malveillants,en se basant sur unemémoire visuelle.Pour chaque imagequi passe dans lelogiciel, des critèresprécis sont analysés :texture, couleur,contraste... dans dif-férentes zones trèsfines. Ces critères sontmémorisés par le logi-ciel et comparés à ceuxdes images vues précé-demment. S’il y a coïn-cidence, ou ressemblanceavec une image précé-dente, alors le logiciel peutla ranger automatique-

ment. Sinon, un opérateurhumain - ici un policier -prend le relais et la classe(malveillante ou non, parexemple). « Au fur et à mesure,cette mémoire va s’accroître.Plus le temps passe, plus le logi-ciel aura analysé d’images, etplus il sera capable de les clas-ser rapidement. Un des enjeuxest de rendre cette mémoire infi-nie en gardant la même vitessede réponse ! Et qu’elle puisseêtre partagée et enrichie par lespolices de différents pays. »

Des logos trop simples

L’autre défi repose sur lareconnaissance d’image. « Comment déterminer ce quel’on retient d’une image pour

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Ce bloc de basalted’environ 1 kg est unmorceau de plancherocéanique prélevé à 1700 km au-dessous duniveau de la mer, au largedu Mexique.ARNAUD AGRANIER

I l y a quatre ans, ArnaudAgranier, géochimiste duLaboratoire domaines

océaniques de l’IUEM(1), parti-cipait à la campagne océano-graphique Parisub(2), au largedu Mexique... À cet endroit,un “point chaud” est à l’ori-gine d’un petit alignement devolcans sous-marins qui vientrecouper l’axe de la dorsaleocéanique, véritable chaînede montagnes volcaniquesqui traverse l’océan Atlan-tique sur plus de 8 000 km.C’est là que se crée en perma-nence le plancher océanique,qui sera plus tard recyclé dansle manteau terrestre, situé plu-sieurs dizaines de kilomètresau-dessous, au niveau deszones de subduction. L’objectifdes chercheurs : récolter deséchantillons des laves quiconstituent l’essentiel de ceplancher. Ces roches (desbasaltes) sont produites par lafusion du manteau.

Deux cents échantillons

Comme il est impossible deforer jusque dans ce manteau,trop profond, connaître lacomposition du plancherocéanique est la seule façond’obtenir des indications surla chimie de cette enveloppe.L’équipe de Parisub est reve-nue à Brest avec plus de deuxcents échantillons. Cent vingtont été analysés de 2010 à2013 par Bérangère Mougeldans le cadre de son doctorat(3). Une fois au laboratoire, les

morceaux de roches sont sys-

tématiquement dissous ensolution par les géochimistes,grâce à des acides très puis-sants. Puis, des gouttesmicroscopiques de ces échan-tillons sont passées au cribled’appareils ultrasophistiqués(spectromètres de masse...)capables de lire la signaturechimique des roches. Les cher-cheurs s’intéressent particu-lièrement à la compositionisotopique des laves, qui per-met de remonter aux rochessources dont elles sont issues.

Des roches liquéfiées

Et surprise... Publiés en juil-let dernier(4), les résultats deBérengère et Arnaud mon-trent que les laves de la cam-pagne Parisub ont conservédans leur chimie le “fantôme”d’anciennes roches continen-tales... « Cette découverterejoint une hypothèse émise en2012 par un chercheur améri-cain(5), précise Arnaud Agra-nier. Il avait imaginé qu’àcertains endroits la croûtecontinentale arrive à se mélan-ger avec le manteau. Dans des zones où elle est riche enpyroxenites à sulfures qui sontdes roches très denses capablesde rivaliser avec la densité dumanteau. Mais il n’en avaitpas trouvé la preuve. »

L’œil du chercheur

C’est chose faite aujour-d’hui grâce aux échantillonsprélevés minutieusement parles chercheurs. Outre le côtéinédit de la découverte, ces

résultats montrent aussi l’in-térêt des outils utilisés pendantles campagnes océanogra-phiques. « Lors de cette cam-pagne, nous avons bénéficiédes moyens les plus perfection-nés du moment, expliqueArnaud Agranier. Nous étionsà bord de l’Atalante(6) dont lesondeur multifaisceaux carto-graphiait la zone. La nuit, nousmettions à l’eau le robot auto-nome, Aster X, capable deplonger jusqu’à 70 m du fondde l’océan (à 2 000 m sous lasurface) pour faire des relevéscartographiques encore plusprécis. Ils nous ont, par exem-ple, permis de repérer des siteshydrothermaux que nous neconnaissions pas, et que nousavons ensuite pu explorer grâceau submersible habitable Nau-tile pour y effectuer les prélève-ments. »Et c’est là toute la différence

avec des campagnes de dra-gage, plus systématiques :transposé grâce au Nautile aufond de l’océan, l’œil du géo-logue de terrain permet unesélection précise des échan-tillons.

NATHALIE BLANC

(1)Institut universitaire européen de la mer (UBO,CNRS, IRD). (2)Panache-Ride Submersible.(3)Encadrée par Arnaud Agranier, BérangèreMougel a soutenu sa thèse à la fin de 2013. Elleest actuellement en postdoctorat à l’Institut dephysique du globe de Paris (IPGP). (4)DansNature communications. (5)Cin-Ty Lee de l’uni-versité de Rice à Houston (Texas). (6)Le petit frèredu Pourquoi pas ?

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST9

GÉOCHIMIE Des Brestois ont trouvé des traces de croûtecontinentale dans le manteau. Une découverte inédite.

Surprise sous le manteau !

CONTACTArnaud Agranier Tél. 02 98 49 87 [email protected]

CONTACTLaurent Amsaleg Tél. 02 99 84 74 [email protected]

l’identifier ? » Pour les vidéos,la notion de mouvement entreen ligne de compte. « Mais surnotre dernier projet commun,cela s’est complexifié », ajoutele chercheur. Il s’agissait derepérer des logos sur lesvidéos, un élément souventprésent sur les vidéos terro-ristes. « Le problème est qu’ilsapparaissent souvent en petit,en mauvaise qualité et sontgraphiquement très simples cequi ne nous arrange pas. » Peude couleurs, peu de textures...finalement peu de singularitésauxquelles s’accrocher. « Avecma collègue Ewa Kijak, noussommes parvenus à mettre aupoint un détecteur spécifique.Il prend en compte la notion demouvement justement, car lelogo, dans une vidéo, c’est sou-vent un élément qui reste fixe...même s’il peut y avoir du mou-vement derrière ! » Les conte-nus passent à travers deuxfiltres, pour isoler les imagesavec logo puis analyser ledétail de l’image. Et chaquefois qu’il y a un doute, un poli-cier prend la main.

Chacun reprend sa route

Ces travaux, financés dansle cadre d’un appel à projetseuropéen, viennent de se ter-miner et la nouvelle briquetechnologique est intégrée aulogiciel proposé par la société,qui est déjà utilisé en Chine,en Scandinavie ou encore auxÉtats-Unis. « Nous nous retrou-verons sûrement sur un autreprojet. C’est un échange trèsstimulant, nos deux anciensétudiants nous apportent desproblématiques complexesauxquelles nous n’aurions sansdoute pas pensé au départ. Etnous leur apportons enéchange des contributionsscientifiques essentielles à leurdéveloppement. »

CD

(1)Équipe projet Texmex commune au centre derecherche Inria de Rennes - Bretagne Atlan-tique et à l’UMR 6074 Irisa.

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LE DOSSIER DE

Après une alimentationtrop riche, c’est mainte-nant l’inactivité physiquequi présente un risquepour notre santé. Elle estpointée du doigt par TheLancet(1) dans une étudepubliée en juillet 2012 et

menée dans 122 pays représentant 89 % dela population mondiale. Ces comportements,surtout s’ils sont associés, entraînent“l’homme moderne” vers des pathologiescardio-vasculaires, des maladies métabo-liques, comme le diabète de type 2 dont letaux de prévalence (nombre de personnestouchées par rapport à la population totale)ne cesse d’augmenter, et des cancers. Ces

inquiétudes avaient déjà été relevées par le ministère de la Santé, qui avait lancé leProgramme national nutrition santé (PNNS)en 2000, suivi par le Programme nationalpour l’alimentation (PNA).

Le plan breton sur la nutrition

Ces incitations à rapprocher les labora-toires et les industriels pour qu’ils travaillentensemble sur la qualité nutritionnelle desproduits alimentaires étaient dirigées vers lesconsommateurs. Elles avaient trouvé unécho en Bretagne qui avait été la seule régionà décliner un plan régional (le Programmenutrition santé Bretagne - PNSB) en 2003(2).« Les actions du PNSB ont suscité des réflexionset des habitudes de travail collaboratif qui se

poursuivent aujourd’hui au sein de la commis-sion nutrition - santé du pôle de compétitivitéValorial(3) », précise Hélène Le Pocher, conseil-ler technologique à ID2Santé(4) et animatricede cette commission pour Valorial.

Plus près de l’hôpital et des patients, lesrecherches liées à la nutrition ne manquentpas non plus en Bretagne. Et des regroupe-ments thématiques se sont opérés. AuCHRU(5) de Brest, le professeur en nutritionJacques Delarue est à l’origine de la création,en 2012, d’une Structure fédérative derecherche (SFR) en alimentation et nutritionhumaines dédiée à l’étude de l’influence desoméga-3 d’origine marine sur des patholo-gies liées à l’obésité (lire p. 14 à 17). Tandisqu’à Rennes, un Groupement d’intérêt scien-

L’HOMME À PLELA RECHERCHE BRETONNE SUR L’ALIMENTATION ET LA SANTÉ SESTRUCTURE EN RÉPONSE À DES PROBLÈMES DE SANTÉ PUBLIQUE.

10 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

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LEIN RÉGIMEtifique (Gis) nommé : Alimentation, nutri-tion, métabolisme, santé est en cours de créa-tion. « Nous souhaitons travailler en cohérencesur des problématiques de santé publique quisont aujourd’hui traitées par des équipes dechercheurs et de praticiens dans différentes dis-ciplines, dans différents établissements et quine se côtoient pas forcément », explique BrunoClément, directeur de l’Unité Inserm 991(6) etcoordonnateur du Gis. Trois axes ont étéidentifiés : l’épidémiologie, c’est-à-dire l’étudede la distribution et des déterminants desmaladies dans la population ; la physiopa-thologie du foie et de l’appareil digestif, enparticulier les altérations du métabolisme dufer, des lipides, de l’alcool... qui peuventconduire au cancer ; et les comportements.« L’étude des comportements est un aspectessentiel, précise Bruno Clément. Il s’agit decomprendre ce moment-clé où la personne passed’une consommation “normale” à une consom-

mation déséquilibrée à l’origine de dysfonction-nements qui vont avoir un effet sur sa santé.

Pour cela, nous associons des spécialistes ensciences humaines et sociales, en science du

P.14/15Le bon gras du poissonFRED TANNEAU / AFP

P.16Oméga-3 : gareà l’overdoseINRA

P.17Études au cœurdes cellulesDR

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La troisième étudeindividuelle nationale

des consommationsalimentaires (Inca 3) estactuellement en cours.4000 Français répartis sur 472 communes vontêtre sollicités pour décrireleurs consommationsalimentaires pendant troisjours et leurs habitudes devie : exercent-ils uneactivité physique ?Consomment-ils des

compléments alimentaires ? Commentpréparent-ils et conservent-ils leurs aliments... ? Cette étude vise à mieuxconnaître l’état nutritionnelde la population française età poursuivre, renforcervoire modifier la politiquenutritionnelle en France.Lancée en février 2014 pourune durée d’un an, Inca 3est menée par l’Agencenationale de sécurité

sanitaire de l’alimentation,de l’environnement et dutravail (Anses), sous l’égidedes ministères en chargede l’alimentation et de lasanté et en collaborationavec l’Inpes(1) et encoordination avec leprogramme debiosurveillance de l’InVS(2).

NB(1)Institut national de prévention etd’éducation pour la santé.(2)Institut de veille sanitaire.

Rens. : www.anses.fr

Dis-moi ce que tu manges…

Sciences Ouest 324.qxp_24p.21x29,7cm 03/10/14 16:35 Page11

Il donne sa bonne odeur au fromage dechèvre. Est-ce pour cette raison qu’ilouvre l’appétit ? L’acide caprylique, unacide gras que l’on retrouve dans les pro-

duits laitiers, joue en effet un rôle dans l’ap-parition de la sensation de faim. Et cettecaractéristique ne lui donne pas que des amis,notamment parmi ceux qui cherchent desremèdes miracles contre l’obésité. Pour éviterqu’il ne soit décrié à tort, et les produits laitiersavec lui, Fanny Lemarié, une doctoranted’Agrocampus Ouest, consacre son énergie àcomprendre comment il agit sur notre corps.

De l’estomac au cerveau

« L’acide caprylique fait partie des acides gras

dits à chaîne courte, explique Vincent Rioux,biochimiste qui encadre ce travail, c’est-à-dire que leur chaîne carbonée - leur squeletteen quelque sorte - contient entre quatre et dixcarbones contre seize en moyenne. Ils sont pro-pres aux produits laitiers. » L’acide caprylique,une fois digéré, passe dans l’estomac. « Làil rencontre une hormone, la ghréline, poursuitVincent Rioux. Ces deux molécules vont se lieret le complexe va cheminer jusqu’au cerveau,pour déclencher une sensation de faim. »

Des rats au régime

Pour tester ce phénomène, la jeune cher-cheuse a nourri des rats avec différentesquantités d’acide caprylique. « Nous avons

12 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

LE DOSSIER DE

UN ACIDE GRAS PRÉSENT DANS LES PRODUITS LAITIERS DÉCLENCHE LA SENSATION DE FAIM. DES BIOCHIMISTES CHERCHENT COMMENT.

LA SENSATION DE FAIM DÉCRYPTÉE

comportement (unité d’éthologie du CNRS-Uni-versité de Rennes), en neurosciences (unité derecherche Inra de Saint-Gilles), et des équipescliniques du CHU et des établissements privésde Saint-Yves et Saint-Grégoire. »

Les premières cohortes de patients

La première réunion du comité scienti-fique a eu lieu à la fin d’août dernier et lepremier objectif des chercheurs est de consti-tuer, d’ici au début de 2015, des cohortes depatients pour commencer à travailler sur lesdifférents axes de recherche. À Brest commeà Rennes, les études sont menées de façontransversale : en partant toujours de cas cli-niques concrets (des patients) pour aller versla pathologie cellulaire, en passant par desmodèles animaux. Avec bien sûr pour objec-tif de revenir vers les malades « pour améliorerleur prise en charge de façon globale », appuieBruno Clément. Ainsi, les équipes derecherche seront étroitement associées à lacréation d’une nouvelle structure hospitalo-universitaire pluridisciplinaire, mise en placepar le Pr Dominique Guyader du service desmaladies du foie au CHU de Rennes, danslaquelle des patients présentant différentespathologies (obésité, anorexie, alcoolisme...)seraient accueillis.

NATHALIE BLANC(1)Revue médicale britannique, www.thelancet.com/series/physical-activity. (2)Lire Sciences Ouest n° 212 - juillet/août 2004 sur :www.sciences-ouest.org. (3)Le pôle de compétitivité Valorial, l’alimentdemain a été créé en 2005. (4)Ancien Critt Santé Bretagne. (5)Centrehospitalier régional et universitaire. (6)Foie, métabolismes et cancer.

CHRISBER

IC/FOT

OLIA.COM

CONTACTSHélène Le Pocher Tél. 02 23 23 47 [email protected] Delarue Tél. 02 98 01 80 [email protected] Clément Tél. 02 23 23 38 [email protected]

Sciences Ouest 324.qxp_24p.21x29,7cm 03/10/14 15:54 Page12

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST13

constaté que la dose ingérée ne change rien aucomportement alimentaire. Car la quantité decomplexe ghréline-acide caprylique reste à peuprès stable dans un régime enrichi en acidecaprylique ou dans un régime totalementexempt de cet acide gras. » En clair, les ratsau régime enrichi en acide caprylique nemangeaient pas plus que leurs voisins“témoins ” et les rats qui n’en goûtaient pasne mangeaient pas moins ! Ce dernier pointintrigue les chercheurs, car cela signifie queles rats ont produit eux-mêmes cet acidegras. « C’est ce que nous allons étudier à partirde maintenant », ajoute Vincent Rioux.Fanny Lemarié va également partir à larecherche d’autres protéines, hormones ouautres, qui pourraient interagir avec cetacide. En attendant les résultats, vous pou-vez continuer à déguster votre fromage dechèvre en toute sérénité.

CÉLINE DUGUEY

CONTACTVincent Rioux Tél. 02 23 48 55 [email protected]

Les acides gras sont des lipides présentsdans les matières grasses animales et

végétales. Certains peuvent être produits parle corps humain à partir de molécules debase, d’autres proviennent directement denotre alimentation. Ils se présentent presquetoujours sous forme de triglycérides : troisacides gras associés à une molécule deglycérol. Une fois dans le corps, les acidesgras sont digérés et passent dans le sang. Ils peuvent alors être stockés dans le tissuadipeux, utilisés par des cellules pouragrandir leur paroi, ou, pour la majorité, êtredirigés vers le foie. Là, des enzymes lestransforment. Elles peuvent, par exemple,ajouter des atomes de carbone à leur“squelette”, ou des doubles liaisonschimiques entre certains atomes de carbone.La présence de ces doubles liaisons

caractérise les acides gras dits insaturés.Plusieurs enzymes exécutent cette tâche.L’équipe de Vincent Rioux vient d’ailleurs depublier sa découverte d’une nouvelle enzyme :baptisée FADS3, elle est capable d’ajouterune double liaison entre les treizième etquatorzième carbones de l’acide trans-vaccénique, que l’on trouve dans les produitslaitiers. Une découverte étonnante, car lesenzymes du même type déjà connues chezl’homme ne travaillent pas au-delà duneuvième carbone ! Une fois passés entre les mains des enzymes, les acides grastransformés peuvent être utilisés par le foie,pour produire une partie de l’énergieindispensable au fonctionnement du corpshumain. CD

Rens. : Vincent Rioux Tél. 02 23 48 55 [email protected]

COMPRENDRE

Les acides gras, une source d’énergie!

La consommation de matière grasse laitièrea chuté de 20 % au cours des vingt dernièresannées. Les produits laitiers se sont vuconcurrencer par les margarines et les huilesvégétales, préconisées pour leurs bénéficessur l’activité cardio-vasculaire. Beurres,crèmes et fromages sont, au contraire,accusés d’être pourvoyeurs de “mauvais”gras, de favoriser le cholestérol. Au granddam des industriels laitiers !

Pour parer à ce phénomène, le Centrenational interprofessionnel de l’économielaitière, organisation interprofessionnelleassociative, s’investit dans le financement dedifférents projets scientifiques visant à mieuxcomprendre leurs mécanismes d’action et àdéceler des qualités jusqu’ici ignorées.

C’est le cas des recherches menées à Rennes par Vincent Rioux et ses collèguesd’Agrocampus Ouest. Ils ont montré quecertains acides gras du lait peuvent améliorernotre rendement de production de graissesconsidérées comme bénéfiques, notammentles oméga-3 et 6. Ils poursuivent actuellementleurs recherches sur un autre acide graslaitier, l’acide caprylique, impliqué dans lasensation de faim (lire ci-dessous).

CD

JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Mal aimés les acidesgras du lait ?

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LE DOSSIER DE

14 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

En cas de suralimentation, les acidesgras marins n’aident pas à perdredu poids mais évitent certainescomplications. Ils limitent voire

empêchent certaines conséquences néfastessur le métabolisme et potentiellement la sur-venue d’un diabète de type 2. L’équipe duLaboratoire régional de nutrition humainedu CHRU de Brest, dirigée par le professeurJacques Delarue, a confirmé et illustré lesthéories allant en ce sens. Les chercheurs ontsuivi de près les indicateurs de quatre com-plications métaboliques qui se manifestentlors de la suralimentation, avant même laprise de poids. Pour ce faire, ils ont surali-menté des volontaires sains après leur avoiradministré de l’huile de poisson en quantitésignificative. Les sujets de l’étude ont ainsi

absorbé 1,8 g d’acides gras oméga-3 d’ori-gine marine chaque jour pendant sixsemaines ce qui représente 360 % des recom-mandations d’apport en acides gras envigueur en France pour la population géné-rale. Précisons qu’il est possible de consom-mer jusqu’à 5 g d’oméga-3 marins par jour,sans risque de toxicité pour l’organisme(1).

Dépasser les recommandations

Le bénéfice de la dose d’huile de poissonest avéré. Les chercheurs ont observé que cesoméga-3 marins limitent l’excès de produc-

tion d’acides gras par le foie (lipogenèse) etl’augmentation des triglycérides dans lesang. Ils préviennent même totalement l’in-sulino-résistance et l’augmentation de lapression artérielle, induites par la surali-mentation. L’équipe de Jacques Delarue rédige actuel-

lement la publication qui présentera ledétail de ces résultats. « Ce que nos travauxmettent en évidence c’est le bénéfice potentielpour des personnes prédisposées au diabète detype 2, au syndrome métabolique ou à la sura-limentation, d’une ingestion d’oméga-3 marinssupérieure aux quantités habituellementrecommandées. Il ne s’agit pas pour autantd’une recommandation formelle », précise lenutritionniste. Et de souligner que « La pré-vention repose d’abord sur l’activité physique

LES ACIDES GRAS MARINS LIMITENT VOIRE EMPÊCHENT LESDYSFONCTIONNEMENTS MÉTABOLIQUES LIÉS À LA SURALIMENTATION.

LE BON GRAS DU POISSON

Les chercheurs ont suralimenté desvolontaires sains après leur avoiradministré de l’huile de poisson enquantité significative.

Avec le saumon, le hareng,le thon et le maquereau, la sardine fait partie despoissons dits gras, riches en oméga-3.FRED TANNEAU / AFP

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L’obésité lors de la grossesse prédis-pose-t-elle au risque d’obésité et dediabète chez l’enfant ? Des travauxexistants mentionnent que oui et

que ce lien existe indépendamment de latransmission génétique. En tenant comptede cette hypothèse, l’équipe brestoise deJacques Delarue s’est demandé, toujoursdans le cadre du projet Metab n-3 mené parla Structure fédérative de recherche brestoise(lire article ci-contre), si l’administrationd’oméga-3 marins réduit la transmission durisque à la progéniture, en l’occurrence chezdes rates gestantes.

Le fœtus s’imprègne

La réponse est positive : ces acides grassemblent protéger de la transmission durisque materno-fœtal. Sans eux, le fœtuss’imprègne, via le placenta, des anomaliesde la mère qui le marquent et peuvent semanifester plus tard chez lui également ycompris lorsqu’il devient adulte. La concen-tration anormale dans le sang maternel decertaines molécules (glucose, acides graslibres...) laisse son empreinte. La program-mation métabolique de l’enfant est ainsiinfluencée par le dérèglement métaboliquede la mère. Les oméga-3 marins empêchentcette empreinte, du moins en ce qui concernela prise de poids et la sensibilité à l’insuline(insulino-résitance). Par contre, les quantitésadministrées expérimentalement aux ratesne sont pas transposables aux humains.L’équipe s’apprête à publier le détail de cesexpérimentations.

Et après la naissance ?

De leur côté, les chercheurs de l’unité Ali-mentation et adaptations digestives, ner-

veuses et comportementales (ADNC), du centre Inra de Saint-Gilles (Ille-et-Vilaine)(1),étudient l’influence que peut avoir l’alimen-tation de la mère gestante et allaitante sur lecomportement et la santé de ses petits. Pource projet, ils ont nourri, pendant leur gesta-tion et la lactation, un groupe de minitruiesavec un régime trop gras et trop sucré, pen-dant qu’un groupe témoin avait droit à unrégime classique. Depuis que les porceletssont nés, les chercheurs réalisent différentesmesures. « Nous avons déjà remarqué que leslaits des mères soumises au régime gras étaientbeaucoup plus riches en lipides, explique DavidVal-Laillet, directeur de l’unité ADNC respon-sable du projet, et l’activité des bactéries quipeuplent leur système digestif est modifiée etchez leurs porcelets aussi. »Depuis le début dusevrage, l’ensemble des porcelets reçoit unrégime équilibré, mais des différences persis-

tent. « Nous testons actuellement la motivationde ces porcelets pour le gras et le sucre, ainsi queleurs capacités cognitives, car nous savons quel’obésité et la malnutrition précoces affectentcertaines fonctions cérébrales, notamment le cir-cuit de la récompense et les zones de l’appren-tissage. Nous voulons voir si cela se transmet dela mère aux petits. » Dès 2015, les prochainsrésultats devraient permettre de dire si cesanomalies comportementales et cérébralesperdurent à l’âge adulte.

MLG/CD

(1)Également membre de la Structure fédérative de recherche sur l’étudedes oméga-3 d’origine marine sur les pathologies liées à l’obésité, dirigéepar Jacques Delarue.

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST15

régulière et le maintien d’un poids normal. Unapport en oméga-3 marins plus élevé que lesrecommandations actuelles pourrait donc venircompléter ces préconisations chez les individusprédisposés. »

Thon, sardine, maquereau, saumon

Cette expérimentation s’inscrit dans lecadre du programme Metab n-3 lancé parla Structure fédérative de recherche en ali-mentation et nutrition humaines que dirigeJacques Delarue (lire p. 10 à 12). Les acidesgras testés sont ceux présents dans les pois-sons gras, c’est-à-dire le thon, la sardine, lemaquereau, le hareng et le saumon. Lelaboratoire a choisi de les utiliser sous forme

d’huile de poisson pour pouvoir ajuster pré-cisément la quantité administrée.

Prévenir les risques de cancer du foie

Aujourd’hui la Structure fédérative derecherche en alimentation et nutritionhumaines s’intéresse à la capacité de cesoméga-3 marins à prévenir une complica-tion de l’obésité et du diabète assez fré-quente. 20 % des personnes souffrantd’obésité et de diabète de type 2 présententune « stéatose hépatique, c’est-à-dire uneaccumulation de graisse dans les cellules dufoie. Cet état peut parfois évoluer vers uneinflammation puis vers une fibrose du foie qui,elle-même, peut entraîner une cirrhose voire un

cancer du foie », explique Jacques Delarue.Il est admis que les oméga-3 marins permettentde diminuer la stéatose hépatique. Mais est-cequ’en aval ils empêchent l’évolution vers l’in-flammation et/ou la fibrose ? » C’est la ques-tion sur laquelle les chercheurs souhaitentdorénavant travailler, sous réserve d’obtenirun financement pour leurs recherches.

MICHÈLE LE GOFF

(1)Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA - EuropeanFood Safety Authority).

CONTACTJacques Delarue Tél. 02 98 34 71 [email protected]

CONTACTSJacques Delarue Tél. 02 98 34 71 [email protected]

David Val-Laillet Tél. 02 23 48 50 [email protected]

LES CHERCHEURS ÉTUDIENT LE CARACTÈRE TRANSMISSIBLE DEL’OBÉSITÉ PENDANT LA GROSSESSE ET APRÈS LA NAISSANCE.

L’OBÉSITÉ SE TRANSMET-ELLE?

Nés d’une mère au régimetrop gras et trop sucré, cesporcelets vont-ils garderune attirance vers cesproduits ?INRA

Sciences Ouest 324.qxp_24p.21x29,7cm 03/10/14 15:55 Page15

Les oméga-3, c’est donc montré, sontbons pour la santé. Ils protègent dudiabète, sont bons pour le cœur...L’Anses(1) recommande d’augmenter

leur proportion dans notre alimentation, afind’équilibrer la balance oméga-6/oméga-3notamment. Mais tout n’est pas si rose. Carà très haute dose, il semblerait que les rôles s’inversent ! Dans le cadre du projetMetab n-3 (lire p. 14-15) financé par laRégion Bretagne, une équipe du centre Inra de Saint-Gilles(2), près de Rennes, s’estdemandé si les effets délétères d’une prise depoids pouvaient être différents en fonctiondes acides gras ingérés. Elle a choisi lecochon, son modèle de prédilection, pourmener ses expériences.

Trois régimes déséquilibrés

Pendant plusieurs semaines, l’équipe anourri trois groupes de huit miniporcs - unerace développée spécifiquement pour larecherche(3) - avec des régimes différents. « Les trois régimes étaient isocaloriques,explique David Val-Laillet, chargé derecherche à l’Inra. Ils apportaient la mêmedose de lipides, une dose beaucoup trop élevée,correspondant à 150 % des besoins énergétiquesnormaux ! Mais le premier groupe recevait cettedose sous forme d’huile de poissons, riche enoméga-3, le second sous forme d’huile de tour-nesol, riche en oméga-6 et le troisième sousforme d’acides gras saturés : du saindoux ! »Une fois l’obésité installée (les animaux

présentaient un surpoids de 20 à 25 kg, soit la moitié de leur poids moyen normal),les chercheurs ont mesuré plusieurs para-mètres : la perméabilité de la barrière intes-tinale, qui protège des inflammations, laperméabilité de la barrière hémato-encépha-lique, qui sépare la circulation sanguine ducerveau et, enfin, l’activité cérébrale. « Nosprécédents travaux avaient déjà montré un lien entre l’obésité et une baisse de l’activité ducortex préfrontal(4) et du circuit de la récom-pense, qui influencent significativement lescomportements alimentaires. »

Dans le cerveau des cochons

Pour évaluer ces différents paramètres, lesscientifiques ont utilisé la plate-forme d’ima-gerie dédiée(5), située à quelques centaines demètres de l’élevage. « Nous anesthésions lesporcs et leur injectons une molécule marquée :du glucose, le carburant des neurones, détailleDavid Val-Laillet. L’imagerie par tomographied’émission positronique détecte ce radioélément,et permet de suivre les zones du cerveau qui en consomment le plus, donc qui sont les plusactives. » Scanners et prélèvements biolo-giques post mortem ont complété les analyses.

Les effets s’inversent

Les résultats ont étonné les chercheurs. « Il y a bien des différences entre les régimes.Les effets néfastes de l’obésité ne sont donc pasdus uniquement à la prise de poids. Mais notrehypothèse de départ était que le régime au sain-

doux montrerait les effets les plus délétères, etque celui aux oméga-3 serait le moins mauvais.Et c’est presque l’inverse ! » Si le saindoux n’ob-tient pas le meilleur résultat, les oméga-3décrochent les pires ! Les miniporcs du groupeoméga-3 présentent en effet la plus forte per-méabilité au niveau de l’intestin et de la bar-rière hémato-encéphalique, ainsi que la plusforte baisse d’activité du circuit de la récom-pense. « Les acides gras composent en partie lesparois des cellules. Par ailleurs, les oméga-3 sontconnus pour leurs propriétés fluidifiantes,notamment dans le sang. Mais ils peuvent aussifluidifier les membranes cellulaires ! Nos résul-tats montrent que lorsqu’il y a trop d’oméga-3dans ces membranes, les barrières de l’intestinet du cerveau deviennent poreuses. C’est la dosequi fait le poison ! » Ces expériences ont étémenées avec des doses extrêmes. « L’étape sui-vante consiste à refaire les expériences avec desdoses proches de celles recommandées parl’Anses. Pour voir si les effets anti-inflammatoirespositifs des oméga-3 prennent le dessus. » Bienmanger est un véritable jeu d’équilibre !

CÉLINE DUGUEY

(1)Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environ-nement et du travail. (2)Unité Alimentation et adaptations digestives, ner-veuses et comportementales (ADNC) ; membre de la Structure fédérativede recherche sur l’étude des oméga-3 d’origine marine sur les patho-logies liées à l’obésité, dirigée par Jacques Delarue. (3)Lire Sciences Ouestn° 271 - décembre 2009. (4)Lire Sciences Ouest n° 284 - février 2011.(5)Plate-forme Prism Ani-Scans, pilotée par Charles-Henri Malbert, res-ponsable de l’étude Metab n-3 à l’Inra.

LE DOSSIER DE

ADMINISTRÉS EN SURDOSE CHEZ DES PORCS, LES ACIDES GRAS OMÉGA-3N’ONT PAS L’EFFET POSITIFQUI LES REND SI POPULAIRES.

OMÉGA-3 : GARE À L’OVERDOSE

16 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

CONTACTDavid Val-Laillet Tél. 02 23 48 50 72 [email protected]

Grâce à une plate-formed’imagerie dédiée, leschercheurs ont pumesurer l’activité ducerveau chez des porcsrendus obèses avecdifférents acides gras.INRA

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Un oméga-3 peut en cacher un autre.Dans son laboratoire de biologie del’Institut de recherches sur la santé,l’environnement et le travail (Irset)

à l’Université de Rennes 1, Odile Sergent ena fait la démonstration. Elle les étudie depuis2006 pour leurs interactions avec les mem-branes cellulaires. « Les oméga-3 sont desacides gras à longue chaîne. On sait qu’ils arri-vent à s’insérer dans les membranes cellulairesau niveau de zones appelées radeaux lipidiques.Il s’agit là de propriétés biophysiques, qui n’ontrien à voir avec leur rôle dans le métabolismedu cholestérol, par exemple. »

Ils désorganisent la membrane

Odile Sergent et ses collègues(1) s’intéressentplus particulièrement aux membranes cel-lulaires fragilisées, notamment au contactd’agents chimiques : toxiques issus de l’en-vironnement (hydrocarbures) ou de nosmodes de vie (alcool ou hydrocarbures libérésquand on cuisine des grillades). Leurs expé-riences ont lieu in vitro, c’est-à-dire sur descellules en culture ou sur des microstructuresisolées des membranes de ces cellules, qu’ilsmettent en contact avec les produits toxiques.Les chercheurs regardent ensuite les modifi-cations de fluidité des membranes, grâce àune technologie (la Résonance paramagné-tique électronique ou RPE) qui utilise desacides gras marqués. « Comme les oméga-3,les toxiques agissent aussi au niveau desradeaux lipidiques de la membrane, explique-t-elle. Ils peuvent les désorganiser ou les agrégerce qui finit par activer des voies de signalisationintracellulaires induisant la mort des cellules. »Or, il s’avère que dans certaines conditions - des cellules de foie de rat intoxiquées surdes temps courts (cinq heures) -, certainsoméga-3, comme le DHA, arrivent à contre-carrer cet effet, tandis que d’autres, comme

l’EPA(2), l’aggravent (voir photo). Dans lecadre d’un projet lancé en 2013 parID2Santé(3) et la structure de recherche portéepar Jacques Delarue (lire p. 10 à 12), le labo-ratoire rennais a pu tester de nouveaux déri-vés d’oméga-3 synthétisés par la sociétéfinistérienne Polaris sur des cellules de foie(4).Depuis deux ans, Normand Podechard, undes collègues d’Odile Sergent, réalise cesmêmes expériences in vivo, sur des larves dezebrafish, un petit poisson très utilisé dansles laboratoires. « L’effet des deux oméga-3 esttrès net et très facile à voir dans ces larves trans-parentes », confirme-t-elle.

En passant par l’obésité

Odile Sergent poursuit ses travaux sur descellules de foie avec des temps d’intoxicationplus longs et, surtout, avec un nouveau para-mètre : elles sont surchargées en acides gras,comme dans les cas d’obésité. En parallèle,Normand Podechard mène des travaux invivo sur des larves de zebrafish obèses. « Notreobjectif est de voir si les sujets obèses sont plussensibles que les autres aux agressions des pol-luants. Et de voir ensuite si les oméga-3 peuventavoir un effet bénéfique, ou non. » Elle aimeraitaussi continuer à décortiquer le mécanismebiologique de la cellule pour comprendrecomment, dans ce nouveau contexte, la dés-organisation de la membrane conduit à lamort cellulaire.

NATHALIE BLANC(1)Notamment Dominique Lagadic-Gossmann de l’équipe Stress, membrane et signalisation (SMS), dirigée par Marie-Thérèse Dimanche-Boitrel. (2)Le DHA (acide docosahexaénoïque) et l’EPA (acide eicosapen-taénoïque) sont des acides gras insaturés oméga-3 à longue chaînecarbonée de respectivement 22 et 20 carbones. (3)Ex-Critt Santé Bretagne(Centre de recherche, d’innovation et de transfert de technologies). (4)Descellules de la lignée WIF-B9, qui sont des hybrides d’hépatomes de ratcroisés avec des fibroblastes humains. On y trouve donc les enzymes dumétabolisme des foies de rat et de l’homme.

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST17

UNE BIOLOGISTE DÉCORTIQUE L’ACTION DES OMÉGA-3 SUR LA MEMBRANEDE CELLULES FRAGILISÉES, MIMANT NOTAMMENT L’OBÉSITÉ.

ÉTUDES AU CŒUR DES CELLULES

CONTACTOdile Sergent Tél. 02 23 23 48 [email protected]

Le foie, une plaque tournanteStockage, transformation, distribution :

le foie est une vraie plaque tournante dumétabolisme. Interposé entre l’intestin et lereste de l’organisme, il exerce une multitudede fonctions, dont celle de faire le ménage ! Il est équipé de différentes enzymes qui luipermettent de traiter les différents éléments(lipides, glucides, protéines, métaux…)apportés par l’alimentation. Si les apportssont réguliers et équilibrés, le métabolisme

du foie l’est aussi. Mais si un élément (alcool,lipides, fer, médicaments...) ou un sous-produit de sa transformation arrive en excès,cela peut provoquer des lésions etendommager le fonctionnement du foie. En règle générale, celui-ci est capable deréparer ces lésions.

NB

Bien que très ressemblants, les deuxoméga-3 DHA et EPA n’ont pas le mêmeeffet sur ces cellules de foie de rat en culture, intoxiquées à l’éthanol : tandisque le DHA protège contre l’agression ,l’EPA renforce le phénomène d’agréga-tion des radeaux lipidiques dans lesmembranes cellulaires (points verts, )qui conduit à la mort des cellules.

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COMPRENDRE

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UN DOSSIER SUR L’OBÉSITÉ�Réalisé en collaboration avec ArnaudBasdevant, nutritionniste, chercheur(1) etprésident du Plan national obésité, ce dossierest accessible sur le site de l’Inserm. Denombreux articles, liens et vidéos détaillentles causes, les complications, et les dernièresrecherches sur cette pathologie qui concerneaujourd’hui 35 % des adultes dans le monde.(1)Unité Inserm 872, Paris.

Rens. : www.inserm.fr/thematiques/circulation-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/obesite

UNE NOUVELLE AGENCE DE CONSEIL�Nutri&Co est une agence de conseil pour le développement de produits en nutrition-santé née à la fin de 2013 à Clohars-Carnoët, dans le Finistère. Elle propose auxentreprises agroalimentaires de les guiderdans leur démarche d’innovation et dedéveloppement de produits en nutrition-santé.

Rens. : Virginie Auffre Tél. 06 62 70 25 [email protected], www.nutri-and-co.fr

POUR TOUT LE MONDE

C’est en s’intéressant aux sportifs queles chercheurs du laboratoire Mou-vement, sport, santé (M2S) basés àBruz (près de Rennes), sur le campus

de Ker Lann, ont commencé à travailler sur l’inactivité physique, un état mal connu,car trop souvent lié à l’obésité et donc à undésordre alimentaire. « Nous voulions nousaffranchir de l’obésité pour bien comprendre lesmécanismes en cause dans les effets de l’inac-tivité, explique Frédéric Derbré, enseignant-chercheur du laboratoire M2S. Des étudesrécentes chez l’animal montrent que la baissed’activité musculaire est visible sur le méta-bolisme musculaire dès le deuxième jour. Les lipides sont moins oxydés, ce qui augmentela masse grasse du sujet ; un état inflamma-toire s’installe notamment au niveau des muscles et du foie (lire Comprendre p. 17)conduisant à déréguler l’absorption du glucosepar ces tissus. »

Dialogue entre muscle et foie

Ce dernier symptôme s’explique par le faitque les muscles captent normalement 80 %du glucose qui arrive dans l’organisme pour

le transformer en énergie. Si ces derniersdemeurent inactifs, le glucose reste doncdans le sang et favorise le développementd’une insulinorésistance.

Il est rapporté que l’insulinorésistance liéeà l’obésité (ou syndrome métabolique) setrouve parfois associée à des troubles dumétabolisme du fer, en particulier au niveaudu foie. Ce thème est donc le dénominateurcommun qui a incité les chercheurs de KerLann à rencontrer ceux de l’Unité Inserm991, basée à l’hôpital Pontchaillou à Rennes,spécialisés dans les pathologies du foie. « Il existe très probablement un échange entreles deux systèmes : glucose/muscle et fer/foie,explique Olivier Loréal, directeur derecherche Inserm(1), et nous voulons travaillersur ce dialogue. » « Le muscle est, bien sûr, untissu contractile, mais aujourd’hui, il est de plusen plus considéré aussi comme un organe quiabsorbe et sécrète, ajoute Frédéric Derbré, aumême titre que le foie. » La confirmation deces nouvelles interactions entre deux sys-tèmes qui, jusque-là étaient étudiés demanière indépendante, a convaincu lesdeux équipes d’officialiser leur collaboration

et de répondre conjointement à des appelsà projets.

Des résultats à croiser

Dans des travaux débutés en janvier der-nier, ils poursuivent l’analyse de l’effet del’inactivité physique sur des cellules muscu-laires de souris, commencée par Frédéric Der-bré, en la couplant avec le suivi de cellulesde foie. Les résultats sont en cours d’analyse,mais des anomalies ont déjà été mises enévidence côté foie.

Dans un deuxième temps, les chercheurscroiseront les facteurs : ils partiront demodèles où existe un excès de fer pour voirl’impact de l’inactivité ou de l’activité phy-sique. Un projet qui devrait s’étaler sur troisannées. Et qui, au final, pourrait peut-êtreconcerner les personnes en surpoids.

NATHALIE BLANC(1)Et responsable de l’équipe Fer et foie : aspects physiologiques etpathologiques.

LE DOSSIER DE

COMMENT L’INACTIVITÉ PHYSIQUE SE TRADUIT-ELLE À L’INTÉRIEUR DUCORPS ? DES CHERCHEURS EN DÉCORTIQUENT LES MÉCANISMES.

NE RIEN FAIRE, ÇA FAIT QUOI?

18 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

POUR LES ENTREPRISES

PROCHAIN DOSSIER : LA LGV

DE LA VEILLE EN NUTRITION-SANTÉ�Destinée aux entreprises, cette page Web vise à rassembler l’ensemble desinformations traitant de la thématique denutrition-santé et relayées par lesorganismes de soutien à l’innovation enBretagne. Elle a été mise en place parBretagne Développement Innovation en juindernier, avec le soutien des partenairesrégionaux.

Rens. : www.invest-in-bretagne.org/bretagne-terre-de-nutrition-sante.html

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACTSFrédéric Derbré Tél. 02 90 09 15 87 [email protected]

Olivier Loréal Tél. 02 23 23 38 [email protected]

GRADT- FOTOLIA.COM

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CONFÉRENCES14 OCTOBREVoyager dans l’espace� Yaël Nazé,astrophysicienne à Liège,vous propose de vousenvoler vers l’espace. Vous découvrirez commentl’homme a réussi às’arracher à l’attractionterrestre, à choisir la bonneroute dans l’Univers... Un voyage passionnant !

20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libreRencontre suivie d’une séance dedédicaces : Voyager dans l’espace(CNRS Éditions, 2013)

21 OCTOBRELe sport, la médecine et la science� Les courses d’endurancefont aujourd’hui l’objet d’unengouement très fort. PierreRochcongar, responsable de l’Unité de biologie etmédecine du sport au CHU de Rennes, fera le point surles bienfaits et les risques decette pratique, en présence deSandra Levenez, championnedu monde de duathlon 2014.En lien avec le Marathon VertRennes Konica Minolta.20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libreConférence traduite en langue dessignes français

28 OCTOBREOne-maths show ! � En interaction avec lepublic, François Sauvageot,mathématicien, propose de démontrer que lesmathématiques sontprésentes dans notrequotidien et qu’elles sontaccessibles à toutes et tous.

20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libreRencontre suivie d’une séance dedédicaces : Je n’ai jamais rien comprisaux maths, mais ça je comprends(Tana Éditions, 2014)

4 NOVEMBREVoir la quantique

� Lévitation, chat deSchrödinger, téléportation...La physique quantique estétrange ! Julien Bobroff,physicien, vous présenterades astuces qui permettentde jeter un œil dans cetunivers. Et expliqueracomment les designers, les graphistes et les artistespeuvent aider lesscientifiques.

20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libre

À MORLAIX24 OCTOBREDiabète et insuline� Par Raoul Duhirel,endocrinologue à Saint-Malo.

20h, IUT Morlaix, amphithéâtre Yves-Laurent - Entrée libre mais réservationconseillée au 02 98 63 85 64

À SAINT-MALO6 NOVEMBREVoir le cerveau penser !

� Par Denis Le Bihan,médecin et physicien,directeur de Neurospin,Commissariat à l’énergieatomique de Saclay.

20h30, théâtre de la ville, Saint-ServanEntrée libre mais réservation conseilléeau 02 99 81 62 61

CAFÉ DESSCIENCES23 OCTOBREDes pollutions dans la maison� Avec Nathalie Bonvallot,Philippe Glorennec et ArnaudDallongeville, de l’Institut derecherche sur la santé,l’environnement et le travail.

18h30, café des Champs Libres,Rennes - Entrée libre

OCTOBRE 2014 N°324 SCIENCES OUEST19

Pour en savoir plus et s’abonner à nos lettres d’information :www.espace-sciences.org et @espace_sciences

À L’ESPACE DES SCIENCES

EXPOSITION

ENTREZ DANS LA FOURMILIÈRE !

Elles sont des milliers. Elles avancent, transportent des feuilles,construisent leur nid, nourrissent leur reine. Tout cela se dérouleen direct devant vos yeux, dans la fourmilière mise en place aucœur de l’exposition Mille milliards de fourmis. Les petites bêtes

qui évoluent dans cet élevage sont des fourmis Atta. Originaires des régionstropicales, elles vivent en symbiose avec un champignon qui les nourrit etqu’elles cultivent en lui apportant des feuilles et des fleurs préalablementmâchées. Grâce à des loupes placées le long des parois, vous pourrez observeren détail et en action les ouvrières, mais aussi les soldates avec leursmandibules remarquables. Laissez-vous prendre au jeu et entrez dansl’univers des fourmis ! Et pendant le mois d’octobre, vous pouvez prolongerl’expérience sur l’Île des sciences, le monde virtuel de l’Espace des sciences,en partant à la chasse aux fourmis !Rens. : Salle Eurêka, www.espace-sciences.org/exposition, www.ile-sciences.org

GRAD

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TOLIA.COM

COLLÈGES

UNE ANIMATION ÉLECTRIQUE !

Le 9 septembre dernier, l’Espace des sciences, en partenariat avecERDF, a inauguré À la découverte des réseaux électriques, unenouvelle animation à destination des collèges de Bretagne.Comment est produite l’électricité ? Comment est-elle acheminée

de la centrale jusqu’aux supermarchés, aux lampadaires et aux maisons ?Et que se passe-t-il en cas de panne, de tempête ? Grâce à des manipulationssur maquettes, et à une préparation préalable avec les enseignants, les élèvespourront comprendre le trajet du courant, l’utilité des différentes tensions,mais aussi le travail des électriciens, sur le terrain et dans les centres dedistribution.Rens. : Christophe Leroy Tél. 02 23 40 60 59, [email protected]

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20 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

L’agenda de la rédaction

ET AUSSI... COLLOQUES ET CONFÉRENCES

APPELS À PROJETS � La Meito, avec le soutien de la Région Bretagne, lance un appel à projets sur le thème Expérimentation de solutionsinnovantes de cybersécurité destinées aux PME bretonnes. Date limite de dépôt des dossiers de candidature : 1er décembre. Renseignements :www.meito.com/accueil/appels_a_projets/projets_en_cours � Le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a lancé le 1er appel à projetsTerritoire zéro gaspillage zéro déchet. Les collectivités candidates devront transmettre leur projet à l’Ademe avant le 14 novembre. Renseignements : Tél. 02 99 85 87 00 - www3.ademe.fr/bretagne/porteurs-projets/index.asp

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PLOUFRAGAN (22)28 OCTOBRE L’orchestre, des instrumentsà la musique � Venez fabriquervotre instrument demusique en familleà partir d’objets du quotidien. Enmêlant la scienceet la musique, vous pourrez ainsidécouvrir commentse propage un son,pourquoi est-ilgrave ou aigu,qu’est-ce qui ledéfinit... ? 10h Zoopôle - Espace dessciences et métiersSur réservationTél. 02 96 94 43 99www.esm22.fr

BREST (29)20 OCTOBRE L’hépatite C � Dans le cadredes lundis de lasanté du CHRUde Brest. Par le Dr FlorenceTanné, praticienhospitalier duservice d’hépato-gastroentérologie.18h30Fac de droit,d’économie et degestionEntrée libreTél. 02 98 00 80 80 www.univ-brest.fr/medecine

RENNES (35)28 OCTOBRE L’explorationde l’Univers, la révolutionAlma � L’Alma est un télescope depointe dédié à l’étude durayonnement des objets lesplus froids del’Univers.Maryvonne Gérin,directrice duLaboratoire deradioastronomieà l’Observatoirede Paris, vous enlivrera les secrets.19hDiapasonEntrée libreTél. 02 23 23 55 68culture.univ-rennes1.fr

1. Une expérimentation inédite. 5000 km etsix heures séparent Rennes et Montréal et pour-tant le public des deux côtés de l’Atlantique est invité à assister au même spectacle, en mêmetemps ! Miscible est une performance artistiqueunique née de la collaboration entre le serviceculturel et des chercheurs de l’Université deRennes1, la Société des arts technologiques deMontréal et deux artistes français et montréalais.

2. Un public acteur d’un spectacle en tempsréel autour de l’éveil des sens. Amenés àmanipuler différents liquides, les publics assis-teront à de drôles de réactions chimiques quigénéreront des images et des sons à Rennescomme à Montréal.

3. Exploration sensitive. En première partiede soirée, chacun pourra échanger avec artisteset chercheurs, goûter des cocktails chimiquesd’influence québécoise, créer des images avecsa voix ou mouvoir le sable d’un bac avec la seuleombre de ses mains...

RENNES (35)16 OCTOBRE

Le Diapason - Entrée LibreTél. 02 23 23 55 68culture.univ-rennes1.fr

CHARTRES-DE-BRETAGNE (35)MOMENTS INTIMES DU 10 OCTOBRE AU 15 NOVEMBRE Médecin de campagne � Denis Bourges a suivi jouraprès jour le quotidien de sonpère puis de Christophe, tousdeux médecins de famille. Il nous livre ici un road-moviephotographique où se racontentune intimité, une écoute, unlien social. Imprimant ainsi lerapport que nous entretenons à notre corps, à la maladie, à la vie, mais aussi à notredisparition.

Le Carré d’ArtEntrée gratuiteTél. 02 99 77 13 27www.galerielecarredart.fr

3 RAISONS D’ALLER VOIR

NUIT ARTS & SCIENCESLes sens en éveilPAR MARIE-AUDE LEFEUVRE, RESPONSABLE DUSERVICE CULTUREL DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES1

LORIENT (56)13 OCTOBRELa longuetraversée desfemmesofficiers de lamarinemarchande � JasminaStevanovic,doctorante auCentre derecherche sur lesliens sociaux del’Université ParisDescartes/CNRS,porte un regardethnographiquesur un mondeprofessionnel auprisme du genre.18h30Amphithéâtre de lastation IfremerTél. 02 97 84 87 37www.ccsti.org

RENNES (35)IL FAUT SAUVERLE SOLDAT... JUSQU’AU 31 OCTOBRE Chirurgie de la GrandeGuerre : soins et secours � À l’occasion du centenairede la Première Guerremondiale, la bibliothèqueuniversitaire Santé vouspropose une exposition surl’organisation des secours etdes soins aux blessés. Vous ydécouvrirez une sélection delivres issus des collectionspatrimoniales de Rennes 1 etd’objets de collections privéeset de celles du Conservatoiredu patrimoine hospitalier deRennes.

BU Santé - Campus de VillejeanTél. 02 23 23 34 52www-scd.univ-rennes1.fr

BREST (29)15 OCTOBRE L’astronomieau féminin � Par Yaël Nazé,astrophysicienneà l’Université de Liège. En partenariatavec Lesconférences dupôle KerichenVauban.20h30 Auditoriumd’OcéanopolisEntrée libreTél. 02 98 34 40 40www.oceanopolis.com

SAINT-GILLES (35)LE VENT A DEL’AVENIR ! JUSQU’AU 30 OCTOBRE Éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc � Dans la baie de Saint-Brieuc, d’ici à 2020, centéoliennes seront installéesproduisant l’équivalent de laconsommation annuelle de790000 habitants. Unemanière de compenser le faitque la Bretagne ne produitque 12 % de l’électricitéqu’elle consomme. Ce projettitanesque est ici présenté à travers une expositionpédagogique très instructive !

La Maison de l’économie et dutourisme des Côtes-d’ArmorTél. 02 99 64 69 14www.cotesdarmor.com

VANNES (56)14 OCTOBRE Le cerveaupour allié enclasse ? C’estla classe ! � Par ÉricGaspar, porteurdu projetNeurosup etprofesseur demathématiquesau lycée public J.-F.-Champollionde Lattes (34). 20hCampus de TohannicEntrée gratuiteTél. 02 97 01 71 62www.univ-ubs.fr

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ET AUSSI... SORTIES ET EXPOSITIONSEXPOSITIONS... MUSÉES... CONFÉRENCES... COLLOQUES...

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L’ÉVÉNEMENT DU MOIS

AMOURS DE PLUMESET DE POILS

Àchaque saison, de l’Arctique à l’Antarctique, la terreentière résonne de chants, de sons, de cris amoureuxdes animaux. La danse et les offrandes sont souventles meilleurs instruments pour attirer l’être convoité,

donnant lieu à des situations attendrissantes et parfois cocasses.Ours, manchots, baleines, albatros, oiseaux et animaux de toutessortes s’évertuent à séduire pour se reproduire. Témoignagesprécis captés sur pellicule, images étonnantes de leurscomportements, naissances, transmission du savoir... Voilà unmonde surprenant que la 14e édition de ce festival vous donne àdécouvrir ! Au programme : des longs-métrages d’animation en2D et 3D, des documentaires animaliers, des rencontres avec descinéastes et des animations. En partenariat avec Nat Geo Wild.

BREST (29)DU 20 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE Festival du film de l’aventure océanographique

OcéanopolisTél. 02 98 34 40 40www.oceanopolis.com

CÔTES-D’ARMOR (22)À TABLE ! DU 4 NOVEMBRE AU 13 DÉCEMBRE La santé dans l’assiette� “Roule la science”, la remorque itinéranted’ArmorScience, part en tournée avec à sonbord une exposition pour petits et grands,autour de l’équilibre alimentaire, des bonnespratiques pour bien manger, des gestes desécurité sanitaire et des produits de qualitéde notre terroir.

Langueux (4-8/11), Ploufragan (18-29/11), Yffiniac (2-6/12), Plérin-sur-Mer (9-13/12)Tél. 02 96 46 60 50www.armorscience.com

LES ACTUS DE BRETAGNE ENVIRONNEMENT� Vivarmor Nature invente un nouvel outil pour les pêcheurs à pied � La Communauté de communes du pays des Abers incite seshabitants à rénover leur habitat sur www.bretagne-environnement.org

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BRETAGNE JUSQU’AU 19 OCTOBRE Fête et Festival des sciences � Venez à larencontre deschercheurs etdes doctorantsbretons dans lesvillages dessciences deLorient (56) et dePleumeur-Bodou(22) du 9 au 12octobre, de Brest(29) du 17 au 19octobre et danstoutel’agglomérationrennaise.www.espace-sciences.org/festivalwww.fetedelascience.fr

AFFICHES

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PLOËRMEL (56)19 OCTOBRE Conteur d’eau � Voilà une joliebalade à ladécouverted’endroitsinattendus oùl’eau est reine.Laissez-vousguider au fil del’eau parl’enchantementd’un conteur etles éclairagesd’un technicien. 14h30Sur réservationTél. 02 97 22 74 62www.cpie-broceliande.fr

LORIENT (56)20 OCTOBRE Du poisson à la molécule,le centretechniqueIDmer � Rillettes debar, terrines delangoustine,collagène etpoudre d’arêtes :comment sontélaborés lesnouveauxproduitsalimentaires? Le temps d’unevisite, venez ledécouvrir. 10h IDmerSur réservationTél. 02 97 84 78 00 /02 97 84 87 37www.ccstilorient.org

PLEUBIAN (22)30 OCTOBRE Sortieornithologique� Le sillon deTalbert est l’undes sites majeurspour l’observationdes oiseaux dansles Côtes-d’Armor.Venez y découvrirquelques espècesemblématiquesqui viennenthiverner ounicher au cœurde cette réserve. 10hMaison du SillonTél. 02 96 16 54 67www.mairie-pleubian.fr

FOUESNANT(29)21 OCTOBRE Au Royaumede Soizic la bernique et Norbert le crabe vert � Venez enfamille découvrirle milieu marin,le marais, le bois,la Mer Blanche à travers deslégendes “biende chez nous”mais égalementdes temps dejeux, d’enquêteset de dessins. 14hOffice de tourismeSur réservationTél. 02 98 51 18 88 www.tourisme-fouesnant.fr

LAVAL (53)MARCHE VERSL’INFINI JUSQU’AU 29 MARS 2015 Entrez en matière � Prêt pour une baladenumérique inédite dansl’intimité de la matière ? Cet exposition met l’Univers à portée de vos mains, letemps d’une partie de chasseaux particules élémentaires,d’un voyage au cœur desatomes, d’une danse avec lesétoiles les plus lointaines...grâce à six machinesinteractives (écrans tactilesmultipoints, capteurs Kinect®,réalité augmentée...).

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22 SCIENCES OUEST N°324 OCTOBRE 2014

Président de l’Espace des sciences : Jacques Lucas.Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc.Rédaction : Julie Danet, Céline Duguey, Nicolas Guillas, MichèleLe Goff, Klervi L’Hostis. Comité de lecture :Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (informationet communication), Daniel Boujard (génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Thierry Bulot (sciences humaines et sociales), Valérie Deborde (délégation CNRS Bretagne-Pays dela Loire), Alain Hillion (télécommunications), Isabelle Krull (télécommunications), Christian Le Bart (sciences humaines et sociales), Gérard Maisse (agronomie), Dominique Petit (directrice du CCSTIde Lorient), Paul Trehen (biologie-environnement), Christian Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Sandie Lanoë, tél. 02 23 40 66 59,[email protected]é :AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, [email protected]. sciences ouest est publié grâce au soutiende la Région Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine. Édition:Espace des sciences. Réalisation:Pierrick Bertôt création graphique,35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°324 : 4000 ex. Dépôt légal n°650. ISSN 1623-7110.

Toute la science en Bretagne. sciences ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences,Centre de culture scientifique technique et industrielle (association)Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41

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1Qu’auriez-vous fait si vousn’aviez pas été chercheur ?Marin. J’étais attiré par lecôté à la fois dangereux,

mystérieux et fascinant de la mer. Et plus j’y pense, plus j’y trouve desanalogies avec le métier dechercheur : l’aspect technique de lanavigation, la nécessité de navigueren tenant compte des éléments, eten anticipant. Lofer, abattre,empanner... Et puis le fait que l’onpuisse piloter en solitaire ou enéquipe.

2Aujourd’hui,qu’avez-vous trouvé?Dans ma carrière, j’aitrouvé des personnes

investies, croyant au progrès,désintéressées, qui ne comptent nileur temps ni leur argent, bref, despersonnes formidables.

3Le hasard vous a-t-ildéjà aidé?Non, la recherche estun travail qui a un côté

besogneux, qui est jalonné debeaucoup d’échecs. Un jour, il sepasse quelque chose, le puzzle semet en place et tout devient clair.Mais il ne s’agit pas de hasard. C’est grâce au travail et au temps.La recherche, c’est le contraire del’immédiateté.

4Qu’avez-vous perdu?Pas grand-chose... Peut-être un peu de folie avecl’âge ? Car si on cherche

avec acharnement, on trouve

finalement peu de grandes chosesen exerçant ce métier. Mais on ycroit toujours ! Et quand il ne sepasse rien de la journée, on se ditque ce sera pour demain... et ainside suite.

5Que vaudrait-il mieuxne pas trouver?Rien. Il faut tout trouver.La recherche est le propre

de l’homme. La connaissance,gratuite, c’est ce qui fait la grandeurde l’homme. Donc la question n’estpas de savoir ce qu’il faut chercherou trouver, c’est de savoir ce qu’onva faire après avec...

6Quelle est la découvertequi changerait votre vie?Bien sûr, en priorité, ceserait tout ce qui permet de

soulager les souffrances. Mais en yréfléchissant, je choisirais plutôt unedécouverte d’ordre philosophique :comprendre pourquoi et comment,malgré tous les progrès réalisés enscience, malgré l’art, la beauté,l’harmonie de la nature, l’hommepeut encore devenir barbare etinhumain.

7Qu’est-ce qui vous feraitdouter de la rationalité?Je suis un féroce défenseurde la rationalité dans la

patrie de Descartes. Car elle permetde lutter contre l’obscurantisme.Après, il y a la poésie, la musique,l’amour... mais c’est autre chose !

(1)Foie, métabolismes et cancer.

L’épreuve par 7

DR

BRUNO CLÉMENT, 57ANSBIOLOGISTE CELLULAIRE, DIRECTEUR DE L’UNITÉINSERM 991(1)Interviewé par téléphone par Nathalie Blanc

« J’aimerais comprendre commentl’homme peut encore devenir barbare »

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Le centre ID2Santé a pour missions d’accompagner les entreprises santé de la région Bretagne dans leur développement et de soutenir les projets d’innovation en lien avec les applications santé humaine. L’objectif d’ID2Santé est de positionner la santé en Bretagne comme un facteur de développement économique.

ID2Santé (anciennement CRITT Santé Bretagne) a changé d’identité a�n d’a�rmer son rôle de pilote de la �lière santé en région Bretagne et du DIS (domaine d’activité stratégique) « santé et bien-être pour une meilleure qualité de vie » au niveau européen.

Ainsi :- Les axes thématiques du centre ID2Santé sont élargis et deviennent : technologies médicales, e-santé, nouvelles approches thérapeutiques / biotechnologies et prévention, nutrition santé a�n de traiter d’une nouvelle approche de la santé intégrée pour développer la médecine de demain, à la fois préventive, prédictive, participative et personnalisée.- Une connexion s’accentue entre les besoins des acteurs santé et les savoir-faire issus des biotechs, de l’agro, des TIC, de la santé animale et des SHS (sciences humaines et sociales) présents en région.- Une collaboration est renforcée avec le pôle de compétitivité Atlanpole Biothérapies puisqu’ID2Santé est le relai du pôle en région Bretagne.

ID2Santé poursuit ses missions d’animation de la commission nutrition santé du pôle de compétitivité Valorial. Le centre ID2Santé, composé de 9 personnes, basé à Rennes intervient sur l’ensemble de la région Bretagne. Il réunit les acteurs de la recherche, du soin, du territoire et les entreprises pour traiter des problématiques santé d’envergure.

Contact : Anne Claude Lefebvre, Directrice, [email protected], Tél. +33 (0)2 23 23 45 81 www.id2sante.fr, 2 avenue du Pr Léon Bernard - CS 34317 - 35043 Rennes Cedex - France

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Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 RennesTél. 02 23 40 66 40

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13 > 17 oct.

2014Brest . France . Le Quartz

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