du Cotentindu Cotentin ancien cotentin.pdf · nature des murs: › Dans les murs en pierre, ils...
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Caractéristiques
et conseils pour
l’apprécier
et le respecter
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› Des habitations orientées vers le sudLes ouvertures des habitations étaient pratiquées sur lesfaçades bénéficiant de la meilleure exposition au soleil, lesfaçades nord étant pratiquement aveugles.
› Des bâtiments juxtaposés
Cette configuration produit des ensembles plus ou moinsréguliers, selon que les extensions prolongent ou non levolume des constructions.
› Des cours ouvertes,clôturées ou fermées
Le bâti des exploitationsagricoles est toujours groupé. Il est disposé en fileslinéaires ou bien se referme autour de la cour avec uneconfiguration en L, en U ou en rectangle.
Les cours peuvent resterouvertes, être clôturées demurs bas ou être ferméespar de hauts murs.
Dans ce dernier cas, l’entréeest généralement commandéepar un portail monumental.
cour ouvertecour clôturée
ou fermée
› De grands volumes bâtis
Les dimensions des constructions sont souvent importantes. Dans la région des marais de Carentan,elles affirment un caractère particulièrement massif.
Le Cotentin possèdeun bâti ancien d’unintérêt incontestable.Les châteaux,manoirs et anciennesfermes seigneurialesy sont très nombreux
et l’habitat plus modeste est, dans l’ensemble,d’une facture remarquable. L’intérêt de ce bâtiréside dans la qualité des matériaux utilisés,dans le soin apporté à leur mise en œuvre ainsique dans une abondance de détails architecturauxqui constituent un apport décoratif de premièreimportance.
Une identitéarchitecturale
particulière
› Des constructions diversifiées L’organisation de la vie rurale a généré uneimportante variété de constructions.Aux habitations, s’ajoutent des annexes autrefoisnécessaires aux besoins domestiques (caves,puits, boulangeries…) ainsi que des bâtimentsagricoles (granges, étables, charretteries…).
les murs
Grès
Schiste
Granit
Calcaire
Poudingue
Pierre volcanique
Diorite
St-Vaast-la-Hougue
Valognes
Bricquebec
Périers
Barneville-Carteret
Les murs anciens, maçonnés à la terre, possèdent une forteépaisseur qui leur garantit une assise ainsi qu’une bonneinertie thermique.
Non enduits à l’origine, ils étaient également dépourvus de joints, dumoins dans les secteurs éloignés des bassins calcaires, faute de chaux. Les pierresdu parement extérieur étaient inclinées pour éviter que l’eau de pluie ne pénètre àl’intérieur du mur.
À noter, les pigeonniers muraux,escaliers extérieurs
et contreforts,trèscourants dansle Cotentin.
Le matériau communément employédans le Nord du département, appelé“mâsse”, est un mélange de terre argi-leuse et de fibres végétales, utilisé sansossature, sous forme de parois de forteépaisseur. Ces murs reposent toujours
sur un soubassement en pierre qui limite les remontéesd’humidité, empêchant la terre de se déliter.
Habituellement, la terre ne rentre que pour partie dans lacomposition des bâtiments, le reste étant réalisé enpierre. Une certaine hiérarchie commandait l’utilisationdes matériaux: la terre était surtout employée pour lesbâtiments agricoles ; dans les habitations, elle se trouvaitplutôt reléguée sur les façades les moins en vue.Toutefois,dans les marais, les bâtiments intégralement réalisés enterre sont nombreux et les habitations dont la façadeprincipale est en mâsse ne manquent pas.
Deux principaux matériaux de construction ont été employéspour monter les murs : la pierre et la terre.La pierre représente la plus grande part des constructions.Toutefois, dans les marais, la proportion des bâtiments enterre, par son importance, constitue une des principalescaractéristiques de cette région.
Schiste
Granit
Grès blanc
Poudingue
Calcaire
Grès orange
Ste-Mère-Église
Carentan
La Haye-du-Puits
Les constructions en pierre
Les constructions en terre
Une grandevariété de minérauxLes pierres les plus utili-sées sont le schiste brun,le granit gris aux nuancesocres ou roses, le grèsblanc, ocre ou brun, lepoudingue ocre teinté derose ou de rouge et le cal-caire blanc qui tire parfoissur le jaune. Parmi lespierres remarquables, ilconvient de citer le grèsorange de Vasteville et leschiste vert présent surCherbourg et ses environs.Différents minéraux ontpu être associés, produi-sant de séduisants appa-reils polychromes.
Plusieurs types d’appareils:
› la pierre de taille, surtout présente sur lesmanoirs et les maisons de maître
› les moellons ébauchés et équarris, pierresfaçonnées en rectangles courts, assez réguliers
› les appareils irréguliers, en pierres peuretaillées, de différents calibres.Près de Cherbourg, ce type de maçonnerie estsurtout constitué de pierres allongées.
Cherbourg
Les menuiseries anciennes sont d’une grande simplicité de conception: fenêtres àgrands carreaux et volets constitués de planches assemblées par des traverseshorizontales. Les volets sont parfois remplacés par des barreaux métalliques.
Les portes peuvent recevoir unvolet mobile en partie haute, leviquet, dont l’ouverture se trouvedans certains cas protégée pardes barreaux de bois.
À battant simple ou double,les portes sont fréquemmentsurmontées d’une imposte vitrée. Impostes et vantaux peuvent êtrele support d’une décoration des-tinée à personnaliser la maison.
les ouvertureset menuiseries
Les ouvertures sont toujours plus hautes quelarges. Leur disposition reflète la distributionintérieure ou bien répond à un ordonnance-ment géométrique pouvant traduire unerecherche de composition. Les fenêtres sontparfois étroites. Les petits jours situés dansl’axe des travées de fenêtres, juste au-des-sous du toit, utilisés en lieu et place deslucarnes, sont particulièrement typiques.
La réalisation des encadrements dépend de lanature des murs:› Dans les murs en pierre, ils sont habituellementen pierre de taille. Le linteau peut néanmoinsêtre en bois et les jambages en moellons;› Dans les murs en mâsse, ils sont le plussouvent en bois. Plus rarement, ils peuventêtre en pierre ou en brique. Sur certains bâti-ments agricoles, il arrive que les jambages,voire les linteaux, soient absents.
Les linteaux forment la partie la plus richeet techniquement la plus diversifiée desencadrements en pierre.Les linteaux droits monolithiques sont lesplus courants. Ils peuvent être soulagés parun arc de décharge ou reposer sur des cor-beaux. Les arcs surbaissés sont fréquents.Ceux constitués de deux éléments clavés sontcaractéristiques des environs de Valognes. Lesarcs en plein cintre, plus nombreux qu’ailleurs
dans le dépar-tement, sontsouvent agré-mentés d’unlarmier.
Recherche de composition
Proportions des fenêtres
Jour au-dessus des fenêtres et portes
Les menuiseries
Les ouverturesLes toits sont à deux pentes comprises entre45 et 55 degrés.Au cours du 20e siècle, le chaume a progres-sivement été remplacé par l’ardoise et la tuilemécanique. La tôle a permis de préserver denombreux bâtiments.
La pierre bleue, épaisse ardoise bleu-vert auxjoints maçonnés est caractéristique des cou-vertures du Nord de la presqu’île du Cotentin.
Autre particularité, les tuilesfaîtières décorées de motifs en relief,appelées “taffaîtes”, ainsi que lespigeons et épis de faîtage,“les gaudions”.
Les lucarnes sont majoritairement en pierre,hormis dans la région des marais où ellessont plutôt en bois. Plus hautes que larges,elles sont situées à l’aplomb des façades,rarement en retrait.
On trouve surtout des lucarnes en bâtière(deux versants), à croupe (trois versants) etdes lucarnes-frontons. Sur les toitures enpierre bleue, elles prennent parfois la formedes soulèvements courbes de toiture, commesur les toits de chaume.
Les lucarnes des manoirs ont la plupart dutemps une fonction décorative. Elles présentent une grande variété de formes etsont souvent agrémentées de motifs sculptés.
Les souches decheminées sontsystématiquementimplantées dansl’axe du faîtage, àmême les pignons
ou sur les murs de refend. Elles sont souventde facture soignée. L’usage de pierre de tailleest fréquent, même sur les édifices modestes,afin d’assurer la pérennité de l’ouvrage.
Toiture en pierre bleue
Taffaîte
Lucarne en bâtière
Lucarne à croupe
Lucarne-fronton
Lucarne sous soulèvement
Lucarne décorée
la toiture La couverture
Les lucarnes
Les cheminées
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Ce dépliant a été réalisé et réédité par le Conseil d’Architecture,d’Urbanisme et de l’Environnement de la Manche.
Dans sa version originelle, il a bénéficié du concours financier du Ministèrede la Culture et de la Communication (DRAC de Basse-Normandie)
dans la collection conseils du c.a.u.e.
dans la collection découverte du c.a.u.e.
Les maisons anciennes de la MancheComment les restaurer sans les dénaturerAbbé Lelegard, dessins : P.CornanguerManche Tourisme 50008 Saint-Lô cedex
Pour restaurer en NormandieG. Letenoux - éditions Serg
Maisons de NormandieJ.Fréal, Hachette Littérature
L’architecture rurale française - Normandie M.A.Brier et P.Brunet, Berger Levrault Éditeur
La maison rurale française - La Basse-NormandieJ.L.Boithias et C.Mondin, éditions Créer
Habitat rural du Clos du CotentinCollectif, édité par l’Association du Cotentin - Amis dumusée de la Glacerie
Architecture et vie traditionnelle en NormandieG. Letenoux, Berger Levrault Éditeur
Architecture rurale en Basse-NormandieP.Brunet et J.J.BertauxCatalogue d’exposition, Musée de Normandie5 octobre - 16 novembre 1980, Caen 1980
pour en savoir plus
en bref
L’élagage en question, 2e édition 2007
La ferme revisitée, 2e édition 2007
Les secrets de la terre, 2e édition 2007
Un avenir pour la haie, 2e édition 2003
Le bâti ancien du Sud Manche, 2e édition 2007
Le bâti ancien du Saint-Lois et du Coutançais, 2e éd. 2007
L’architecture de la Reconstruction, 1999
Maisons et bois en Normandie, 2000
if (taxus baccata L.), arbre éternel, 2e édition 2007
Les arbres remarquables de la Manche, 2e édition 2007
c.a.u.e. de la Manche 2, place Général de Gaulle 50000 Saint-Lôt.02 33 77 20 77 f.02 33 77 20 80
e-mail : [email protected] site internet : www.caue50.fr
Édifié par les hommes qui ont façonné le bocage, avecdes matériaux tirés du sol et transformés sur place, le bâtiancien entretient un rapport profondément harmonieuxavec le paysage. Ce bâti possède une indéniable valeur esthétique. Ilfait partie intégrante de notre patrimoine. C’est la raisonpour laquelle nous vous invitons, dans le Cotentin, à leredécouvrir...En plus de constituer un patrimoine respectable, lestechniques de construction du bâti ancien pourraientrapidement apparaître comme une source supplémentaired’inspiration pour l’architecture de demain.À la question : quelle planète laisserons-nous en héritage?Certains éléments construits (torchis-pan de bois, gazond’argile, mâsse) portent des réponses adaptés aux notionscontemporaines de développement durable. Certainsmodes de construction modernes (métal, bois…) peuventles compléter efficacement.