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INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE DE RENNES Etude sur la réalisation des tests cliniques permettant d’établir le diagnostic de « céphalée cervicogène » VALETTE François Année 2010-2011

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INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE

DE RENNES

Etude sur la réalisation des

tests cliniques permettant

d’établir le diagnostic de

« céphalée cervicogène »

VALETTE François

Année 2010-2011

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Ministère de la Santé et des sports

Région Bretagne

Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes

Etude sur la réalisation des

tests cliniques permettant

d’établir le diagnostic de

« céphalée cervicogène »

Travail Personnel présenté par :

VALETTE François

En vue de l'obtention du Diplôme d'État de Masseur-Kinésithérapeute

Année scolaire 2010 – 2011

Sommaire

I. Introduction ....................................................................................................................1

II. Méthodologie ................................................................................................................ 10

A. Réalisation du questionnaire (cf annexe 4) .............................................................. 10

1. La première partie du questionnaire .................................................................... 11

2. La deuxième partie du questionnaire ................................................................... 11

B. Critères de diagnostic recherchés ............................................................................ 12

III. Bilan des déficiences.................................................................................................. 13

A. Bilan de la douleur spontanée ................................................................................. 13

B. Bilan de la douleur provoquée ................................................................................ 17

1. A la palpation ..................................................................................................... 17

2. La mobilité ......................................................................................................... 24

IV. Tests complémentaires recommandés par l’HAS ........................................................ 27

A. Endurance musculaire ............................................................................................ 27

B. Test de repositionnement cervicocéphalique ........................................................... 28

V. Résultats de l’enquête ................................................................................................... 29

VI. Discussion : ............................................................................................................... 30

A. Les limites .............................................................................................................. 30

1. Biais induits à l’échantillon de population ........................................................... 30

2. Biais induits par des facteurs non pris en compte ................................................ 30

3. Biais temporels du mémoire ................................................................................ 31

B. Comment interpréter mes résultats face au caractère subjectif de la douleur ? ......... 31

1. Subjectivité de la douleur .................................................................................... 31

2. Tests objectifs ..................................................................................................... 32

3. Interprétation des résultats : ................................................................................ 33

C. Intérêt de ces tests ? ................................................................................................ 33

VII. Conclusion : ............................................................................................................... 34

Résumé :

La céphalée a un impact socio-économique important dans notre société. Malgré les progrès

médicaux en matière de traitement de la douleur, les maux de tête représentent un fléau

auquel il est difficile de remédier. Parmi ceux-ci, existe un syndrome mal connu des

thérapeutes : la céphalée cervicogène (elle est confondue avec la névralgie d’Arnold, qui n’est

qu’une étiologie parmi d’autre). Ce travail a pour but de dépister des patients atteints de

céphalées liées à une souffrance cervicale dans une patientèle de cabinet libéral. Pour cela un

questionnaire associé à une série de tests cliniques a été proposé à ces derniers. Cette écrit se

compose donc d’une revue de littérature permettant de définir ce syndrome et d’encadrer les

critères diagnostiques. Ensuite il décrit les différents tests, relate les obstacles de leur mise en

place et les difficultés rencontrées pour conclure à un diagnostic kinésithérapique. Cette étude

a été effectuée sur 6 patients présentant des douleurs cervicales irradiants vers la face

postérieure de tête. Mon protocole m’a permis de poser un diagnostic probable de céphalée

cervicogène et d’affirmer que quatre patients n’en présentent pas. Il a mis en évidence la

difficulté du diagnostic, de l’interprétation subjective de la douleur et de la nécessité d’étude

sur des tests objectifs.

Mots –clés :

Céphalée cervicogène Cervicogenic Headache

Migraine Migraine

Cervicalgie Neck pain

Rachis cervical Cervical spine

Examen segmentaire Segmental review

Névralgie d’Arnold Neuralgia occipital

1

I. Introduction

Selon l'Organisme Mondial de la Santé (OMS), certaines céphalées (mal de tête

intense et persistant) ou céphalalgies (toute douleur de tête, quelle que soit la raison) [1]

comptent parmi les affections du système nerveux les plus répandues (la migraine est au 19e

rang mondial des causes d’années de vie en incapacité). Ces pathologies touchent un grand

nombre de personnes et de façon permanente : dans les pays industrialisés, les céphalées de

tension affectent à elles seules les 2/3 des hommes et plus de 80% des femmes. La plupart des

études en population ont privilégié la migraine qui, bien que la plus fréquemment étudiée,

n’est pas la plus répandue. Les céphalées sont un réel fardeau pour les personnes touchées :

souffrances personnelles et familiales, altération de la qualité de vie sociale et professionnelle

prédisposant à d’autres maladies comme la dépression. Elles ont un impact important sur la

société active en raison des pertes d’heures de travail et des baisses de productivité. Au

Royaume-Uni, la migraine est responsable de la perte de quelques 25 millions de journées de

travail par an. Les céphalées sont un motif majeur de consultation des généralistes. Une

enquête consacrée à des neurologues a établi qu’environ un tiers de leurs patients consultent

pour des céphalées. L’OMS explique que les céphalées courantes ne nécessitent pas d’examen

spécial et les médecins sont généralement capables de les diagnostiquer et de les prendre en

charge. Les obstacles sont donc plutôt d’ordre clinique (le personnel de soins est peu formé

car ce sujet n’est pas jugé prioritaire), social (le public est peu informé, voire ne se considère

même pas céphalalgique) ou politique/économique (les gouvernements refusent de

reconnaître ce problème pour des raisons budgétaires).

En rhumatologie, souvent évoquée mais rarement démontrée, la responsabilité d’une

affection du rachis cervical à l’origine d’une céphalée reste l’objet de débat, et du fait de la

fréquence des associations : cervicalgies — céphalées — migraines, les cervicales sont parfois

accusées par excès, d'être à l'origine de ces pathologies.

C’est en 1860 que Hilton parle pour la première fois de douleur dans la partie

antérieure ou latérale de la tête pouvant venir probablement d’un dérangement issu des

premières vertèbres cervicales [2]. Depuis, de nombreux chercheurs ont décrit des symptômes

similaires en donnant des noms différents, rendant la lecture de la littérature difficile et

brouillonne. Le terme «céphalée cervicogène» (Cervicogenic Headache ou CGH) a été

introduit dans la littérature médicale en 1983 par Sjaastad et al.1

Vue dans Sjaastad O, Saunte C, Hovdahl H, et al. ―Cervicogenic‖ headache. An hypothesis. Cephalalgia 19831

2

Quatre corporations ont contribué à la distinction de cette pathologie [3] : les thérapeutes

manuels prétendent pouvoir diagnostiquer les céphalées par détection manuelle des anomalies

rachidiennes cervicales ; les spécialistes des céphalées pensent que la CGH peut être

diagnostiquée sur un ensemble de caractéristiques cliniques (sans détections manuelles) ; les

spécialistes de la douleur s’orientent plus sur la sédation de la douleur par un bloc

anesthésiant d’une structure cervicale ou de son innervation comme critère de diagnostic ; et

des avis contradictoires sont retrouvés parmi les neurologues.

La plupart des auteurs admet qu'une pathologie du rachis cervical peut provoquer une cervico-

occipitalgie, une névralgie postérieure (type d'Arnold). Certains auteurs pensent même qu'une

partie des douleurs cervico-occipitales sont à l'origine de céphalées. Il est admis par un certain

nombre que ces céphalées postérieures peuvent être à l'origine de migraines vraies, voire

d'Algie Vasculaire de la Face.

L'IHS (International Headache Society) reconnaît l'existence de céphalées d'origine cervicale

mais pas celle de la « migraine d'origine cervicale ». Les céphalées d'origine cervicale sont

des céphalées postérieures affectant la portion de la tête située en arrière du plan passant par

les oreilles mais toutes les céphalées postérieures ne sont pas d'origine cervicale, certaines

sont psychogènes, et d’autres sont à forte composante posturale (céphalées dites de tension).

(Cf annexe 1, classification des céphalées proposée par l’IHS).

Les causes rachidiennes de souffrances cervicales concernent toutes les structures innervées

du cou : les vertèbres et racines postérieures des nerfs cervicaux, les disques et ligaments

intervertébraux ainsi que la peau, les muscles, les aponévroses et les vaisseaux. (Cf Tableau

I).

Les messages douloureux concernant la tête et la nuque sont transmis par les trois types de

structures suivantes :

Les nerfs cervicaux [4] :

Les nerfs qui assurent la sensibilité de cette région sont les branches postérieures des trois

premières racines cervicales, plus particulièrement la seconde, qui constitue le Grand Nerf

Occipital ou nerf d'Arnold.

La branche postérieure de C1 (nerf sus-occipital) est une branche uniquement motrice

des muscles sub-occipitaux et paravertébraux (il n’y a aucune preuve qu’elle soit source

de céphalée ou migraine mais elle peut entrainer la contracture des muscles qu’elle

3

innerve). L’anastomose avec C2 donne également un rameau communiquant avec le

nerf vague.

La branche postérieure de C2 (grand nerf occipital d'Arnold ou GNO).

Le nerf C2 se divise en deux lors de la traversée du ligament atloïdo-axoïdien postérieur : en

une branche ventrale mixte, et une branche postérieure qui se dirige en arrière et latéralement

dans un espace limité par l’articulation de C1-C2 latérale et la membrane atlanto-axoïdienne.

Le ganglion spinal de C2 volumineux est adhérent à la capsule postérieure de l’articulation

C1-C2 latérale. Ce ganglion peut être source de douleur suite à des lésions de cette

articulation. Le trajet sinueux du GNO peut être divisé en trois portions et deux coudes.

Premièrement, le nerf est oblique en bas et en arrière, contournant le bord inférieur du muscle

oblique inférieur (premier coude). Ensuite le nerf se dirige en haut et vers la ligne médiane, se

rapprochant du ligament nuchal et croisant successivement la face dorsale des muscles

oblique inférieur, grand et petit droit postérieur. Le deuxième coude correspond à la traversée

du muscle semi-épineux, le nerf s’orientant en haut et en dehors, il perfore l'aponévrose

cervicale superficielle et la lame tendineuse du muscle trapèze à son insertion occipitale, puis

devient sous-cutané. L’orifice est étroit et inextensible. Il émerge du trapèze 2 cm environ en

dessous et en dehors de la protubérance occipitale externe. Ces terminales sensitives se

distribuent au cuir chevelu de la région pariétale et occipitale latérale laissant la zone rétro-

auriculaire à la branche antérieure de C2 (qui innerve également la peau de l’angle de la

mâchoire).

La branche postérieure de C3

Elle sort par le foramen intervertébral C2-C3, où elle est en rapport étroit avec l’articulation

zygapophysaire C2-C3, ce qui laisse penser qu’elle est plus vulnérable au Whiplash2 (appelé

« coup de fouet cervical » ou « coup du lapin »). Elle émerge en dehors et en dessous de la

protubérance occipitale externe et se ramifie dans la partie médiane du cuir chevelu.

La convergence entre des afférences spinales cervicales de la colonne vertébrale et des

afférences cervicales de l'occiput aboutie à une douleur projetée cervico-occipitale.

Le nerf trijumeau :

Le nerf trijumeau (Vème paire de nerf crânien) assure entre autre l’innervation sensitive de

toute la face par trois branches : le nerf ophtalmique V1 (sensibilité de la région frontale et

pariétale), le nerf maxillaire V2 et le nerf mandibulaire V3.

2 Flexion du cou suivi d’une flexion rachis supérieur avec extension brutale du rachis cervical inférieur.

4

Le noyau trigéminal est en continuité avec les cornes postérieures des trois segments

supérieurs de la moelle spinale. Cette colonne de substance grise constitue le nucléus

trigémino-cervical. Il reçoit les afférences du nerf trijumeau et des trois nerfs cervicaux.

La convergence des afférences cervicales et

trigéminales permet une projection cervico-

trigéminale. La douleur provenant de structures

rachidiennes cervicales supérieures peut être

perçue dans la région frontale, orbitale ou

pariétale du crâne.

Le système sympathique cervical[5] :

Il peut véhiculer des influx douloureux à la tête et entraîner des perturbations au niveau des

réflexes (réflexe cervico-colique, réflexe cervico-oculaire, réflexe tonique du cou).

Dans le cou, le tronc sympathique possède 3 ganglions : le ganglion supérieur situé à la base

du crâne, le ganglion moyen situé en regard de C6, le ganglion cervical inférieur (ganglion

stellaire) situé en arrière de l’artère vertébrale. Ces ganglions contiennent les neurones post-

ganglionnaires qui empruntent deux chemins : soit ils atteignent les nerfs spinaux (C1, C2, C3

sont reliés au ganglion sympathique supérieur) par les rameaux communicants gris, soit ils

innervent les organes effecteurs de la tête en suivant les artères.

Lien entre les trois systèmes :

Il existe une convergence d’influx nerveux des trois premières racines cervicales sur le

noyau du V, ainsi que des anastomoses entre ces racines cervicales supérieures et le nerf

facial (VII), le nerf grand hypoglosse (XII) et le nerf spinal (XI). Des anastomoses sont

également présentes avec le sympathique cervical (cf annexe 2). Des preuves de laboratoire

[3] ont démontré que différents sites de la moelle spinale au niveau C1 C2 répondent à la

stimulation électrique du nerf trijumeau ou des racines des nerfs spinaux C1 ou C2. D’autres

montrent que la stimulation trigéminale sensibilise les neurones centraux et augmente leurs

réponses à la stimulation cervicale et vice versa.

Figure 1 : lien entre le système trigéminal et le

système cervical supérieur [3]

5

Des études faites sur des humains volontaires ont montré les types de douleur projetée

pouvant se produire à partir de structures cervicales vers le crâne [3] : la stimulation électrique

des racines postérieures de C1, comme celle des muscles suboccipitaux produit une céphalée

frontale. Celle du GNO produit une céphalée dans la région frontale et pariétale homolatérale.

Il y va de même pour la stimulation du disque intervertébral C2-C3 et de sa distension par des

injections de produits de contraste qui produisent des douleurs dans la région occipitale.

D’autres études parlent de soulagement des céphalées après anesthésie des structures

cervicales en cause (l’anesthésie des articulations de C1-C2 ou C2-C3 soulagerait des

céphalées frontales et occipitales). Ces observations tendent à mettre en évidence la nature

réciproque des interactions trigéminales et cervicales et confortent la projection crânienne de

la douleur cervicale.

Il apparaît donc logique qu'une pathologie du rachis cervical supérieur puisse être responsable

de céphalées surtout à composante occipitalgique.

Différents théories sur les causes :

La raison d'être de la plupart des théories est l'observation, le plus souvent sur un petit

nombre de cas, soit d'une constatation clinique reproductible sur examen, soit d’une réponse à

la stimulation de la structure, ou d’un soulagement des symptômes après un traitement visant

la structure en cause. On peut les rassembler en 3 groupes :

a. Par irritation directe des fibres nerveuses :

Certains auteurs rapportent qu’un conflit articulaire de C1C2 (entorse, arthrose,

traumatisme) entraînerait une irritation du nerf C2 par compression du ganglion C2. La

névralgie de la branche C3 est assez voisine de celle de C2, par contact/conflit avec les

articulations zygapophysaires proches [6,7].

Maigne [8] décrit trois types de céphalées d’origine cervicale dont le point commun est le

dérangement intervertébral mineur (DIM) de l’articulation C2-C3 homolatérale à la

céphalée, qui serait à l’origine d’irritation des branches antérieures ou postérieures de C2-C3.

Le DIM représente une souffrance mineure du segment mobile vertébral, c'est-à-dire bénigne,

réversible, mécanique ou réflexe qui est mise en évidence par l’examen segmentaire vertébral

et souvent très nettement amélioré par des manipulations vertébrales. Il s’explique par le

pincement d’une frange synoviale voire même d’un repli synovial méniscoïde. Ces DIMs dits

“actifs” sont responsables de douleurs locales ou à distance par l’intermédiaire des

manifestations réflexes qu’ils déterminent dans le métamère correspondant et qui constituent

le ―Syndrome cellulo-périosto-myalgique vertébral segmentaire‖.

6

Une théorie de l'étiologie est la compression de la branche postérieure de C2 lors de la

traversée musculaire au niveau du cou, déclenchée lors de mouvements de flexion maximale

qui met en tension le nerf sous le muscle oblique inférieur (contracture liée à une mauvaise

posture) ou à une fibrose lors de la traversée du muscle splénius et du tendon du muscle

trapèze [6, 7] aboutissant à un syndrome canalaire.

b. Par douleur duremérienne [6] :

Une des causes avancées est un attachement des tissus conjonctifs sous-occipitaux à la dure-

mère reliant celle-ci au muscle droit postérieur de la tête et au ligament nuchal. Sa traction

mécanique par mise en tension musculotendineuse entraîne son mouvement [9, 10], pouvant

être source de CGH.

c. Par douleur référée [6] :

Une douleur rachidienne (articulaire, osseuse, discale ou autre) peut se projeter dans le

territoire du même métamère en l’absence de toute irritation directe des fibres nerveuses. Ce

mécanisme est le « phénomène de convergence », traduisant le fait que la structure causale et

la structure douloureuse sont innervées par des nerfs différents. Ceci est expliqué au niveau

céphalique par la relation entre les nerfs cervicaux et le trijumeau, des expériences sur des

humains et animaux le prouvant.

Ce mécanisme est le plus étudié dans le syndrome myofacial douloureux de Travell [11].

Une perturbation fonctionnelle douloureuse et réversible de l’appareil locomoteur caractérise

ce syndrome. L’origine est la présence de points détentes, nommés « trigger points ». Ce sont

des zones sensibles dans les muscles et fascias dont la pression donne naissance à une douleur

et une sensibilité référée. Des phénomènes neurovégétatifs et proprioceptifs accompagnent

parfois ces douleurs. Les muscles en question sont le sterno-cléido-mastodïdien, le splénius de

la tête et du cou, le trapèze, le temporal, le semiépineux et le masseter.

Dans son analyse de la littérature, Bogduk [3] fait le tri entre les différentes causes de CGH :

les causes rares comprennent l’anévrisme de l’artère vertébrale et de l’artère carotide interne,

les tumeurs de l’infection de la fosse crânienne, le syndrome cervicolingual (subluxation de

l’articulation C1C2 entraînant l’étirement de C2) et la névralgie de C2 (irritation par fibrose

périarticulaire, tumeurs nerveuses ou malformations vasculaires). Les causes fréquentes sont :

la céphalée de C3 (douleur de l’articulation zygapophysaire C2C3), représentant 53% des

céphalées après whiplash, et la céphalée de C1C2 latérale. La cause supposée de ces

céphalées est l’arthrose des articulations cervicales supérieures, mais rien n’est prouvé en

raison de la grande fréquence d’arthrose cervicale passé un certain âge. Les causes réfutées

7

sont la névralgie occipitale (il pense qu’il y a confusion avec la névralgie de C2) et le

syndrome de Barre Liou (irritation des nerfs sympathiques proches de l’artère vertébrale).

Epidémiologie :

D’après certaines études réalisées sur la population danoise, les taux de prévalence de CGH

dans la population générale varient de 0,4% à 2,5%3 [2,12], alors que pour les patients

évoquant une plainte de maux de tête, les estimations fournies sont de 15% à 20% avec un

indice de confiance de 95% = 8%-32% [2, 12, 13] (15% pour Sjaastad). La variation la plus

élevée a été trouvée chez les patients ayant des maux de tête en centre, avec des estimations

de prévalence de 0,4% à 80% (80% pour Maigne). Une partie de cette variation peut être

attribuée à la différence de méthodologie utilisée dans ces études, ainsi qu’à la différence des

critères diagnostiques utilisés pour définir CGH (s’ils sont précisés) rendant les comparaisons

difficiles. Haldman [2] remarque, après une analyse des données descriptives de diverses

études de patients atteints de CGH (âge, sexe, etc) une répartition entre les sexes de 4 pour 1

en faveur des femmes et une moyenne de la durée des symptômes de 6,8 ans. Ces sujets

semblent former un groupe relativement homogène de population, avec un âge moyen de 42,9

ans.

Les critères diagnostiques : [2, 15]

Pour pouvoir annoncer que le patient est atteint d’un CGH, il faut pouvoir la diagnostiquer.

De nombreux auteurs ont publié des critères diagnostiques issus de leur expérience et des

revues de littérature précédentes.

- Les symptômes qui suivent font consensus. La douleur commence dans le cou ou la

région occipitale4 et peut ensuite se propager à d'autres zones de la tête (frontales, temporales,

et périorbitaires) lors de mouvements du cou. La douleur a tendance à être sourde, sans

élancement, et peut être d’intensité modérée à sévère. L'examen révèle une sensibilité et des

résultats palpatoires anormaux dans les tissus cervicaux paravertébraux, ainsi qu’une

diminution de l'amplitude des mouvements cervicaux.

- Parmi toutes les publications (L’International Association for the Study of Pain ou

IASP et la World Cervicogenic Headache Society ou WCHS), on retrouve fréquemment

l’utilisation d'injections d'analgésiques des nerfs C2 et C3, des articulations et des disques en

3 Sjaastad O, Fredriksen TA. Cervicogenic headache: criteria, classification and epidemiology. Clin Exp Rheumatol 2000

4 D’Amico D, Leone M, Bussone G. Side-locked unilaterality and pain localization in long-lasting headaches: migraine, tension-type

headache, and cervicogenic headache. Headache 1994;

8

regard permettant le soulagement de la douleur avec essais cliniques à l’appui mais il n’y a

pas de consensus sur les différentes techniques, et les résultats variables sont peu comparables

entre eux (durée de soulagement entre autre) [2, 3].

- D’autres critères sont évoqués mais souffrent de controverse. Par exemple ; Sjaastad

préconise que la position des maux de tête doit être strictement unilatérale, tandis que d'autres

admettent une localisation unilatéraux avec déplacement ou bilatéraux. Sjaastad a également

inclu des symptômes qui l'accompagnent, tels que nausées, vomissements, bouffées de

chaleur, étourdissements, phono et photophobie, vision floue, dysphagie, et absence de

réponse aux médicaments vasoactifs de la migraine5. Deux autres critères, sujets à discussion,

sont la présence ou non d’anomalie d’imagerie et d’antécédents traumatiques. La présence

d’arthrose, tumeur, fracture [2] est évoquée, mais beaucoup de CGH ne présentent pas ces

signes, ils seraient donc seulement utiles pour l’orientation du diagnostic kinésithérapique (la

présence de traumatisme dans la whiplash est évidement nécessaire).

Maigne en 1981, rejoint par le groupe Quebec Headache Study Group, énonce des critères

similaires mais en plus, préconise la recherche de symptômes d’une atteinte cervicale comme

la douleur à la pression C2-C3 homolatérale, des cellulalgies dans les territoires de C2-C3 au

niveau du cou et dans la région sus orbitaire ainsi que la possible reproduction de la douleur

par rotation cervicale homolatérale.

Parmi toute une série d’études, certains auteurs (Paumard, Hall [16]) ont essayé de définir des

critères plus précis mais ne sont pas repris par les grands groupes d’experts. Les plus

importants sont : une diminution de flexion-extension accompagnée par d’une dysfonction

douloureuse des articulations cervicales hautes, une hypoextensibilité musculaire, un

problème de C1-C2 [16] entraînant une diminution de rotation en flexion de la tête

importante, une reproduction de la douleur par palpation du ligament nuchal, de la branche

C2, des articulations entre C0 et C3, et la recherche de contractures, d’infiltrats sub-

occipitaux, et des Trigger points dans les muscles facio-cervicaux [5,11]. (Cf Tableau II)

Le diagnostic différentiel :

Lorsque la céphalée est accompagnée d’autres signes, le patient doit être6

adressé

systématiquement à son médecin traitant pour un complément diagnostique. Ces signes

peuvent être une fièvre, une tumeur, une sinusite, des perturbations de l'articulation temporo-

mandibulaire, des problèmes visuels (diplopie oculaire, perte d’une partie du champ visuel)

5 Bovim G, Sjaastad O. Cervicogenic headache: responses to nitroglycerin, oxygen, ergotamine and morphine. Headache 1993

6 D’après l’article 2 du décret n°98-879 du 8 octobre 1996, relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession de masseur-

kinésithérapeute, modifié le 27/06/2000.

9

ou auditifs, une céphalée de Horton, des vertiges vrais, des signes neurologiques tels que des

fourmillements dans le bras, des troubles de l’équilibre, un syndrome de Bernard Horner. Il en

est de même lorsque la céphalée s’inscrit dans un contexte traumatique, le médecin prescrit

une radiologie pour éliminer toute suspicion de fracture, entorse ou subluxation.

Un des facteurs influençant la différence des taux de prévalence est le chevauchement entre le

diagnostic kinésithérapique de CGH, de la migraine sans aura (MH) et des céphalées de

tension (tension-type headache ou TTH). D’après différents auteurs (cf. tableau III [2]), la

CGH est significativement différente de MH et TTH si on utilise les critères IHS et de

Sjaastad. Les patients avec MH ne remplissent pas les critères les plus importants pour CGH,

qui sont la topographie de la douleur (départ cervical) et irradiation dans la région occipito-

frontale, les provocations des maux de tête par des mouvements de cou et/ou une pression

externe sur le cou (cf annexe 3).

Les bilans réalisés pour la cervicalgie :

Il faut rappeler les bilans qui doivent être réalisés de manière standard dans un cabinet :

l’interrogatoire, l’inspection statique faite avec un fil à plomb, le bilan de la douleur

subjective et objective (palpation de la peau, muscle, os), le bilan de la sensibilité, les tests

neuroméningés, la compression et distraction discale, le Spurling test, le bilan musculaire (par

extensibilité et la palpation de contracture). De plus, l’observation et la mesure de la mobilité

globale et analytique, active et passive sont pratiquées. La fonction cervicale (questionnaire

Neck Pain and Disability Scale (NPDS)) et la mesure de l’endurance musculaire des muscles

clés de la statique rachidienne, le repositionnement cervical sont également à bilanter.

Problématique :

Face à une telle complexité diagnostique, le thérapeute est confronté à diverses alternatives

dont la difficulté est le choix des tests diagnostics car ils ne reposent pas sur de la clinique

basée sur des preuves, mais sur un foyer de signes convergents. D’où la question :

« Quels seraient les moyens pour ne pas passer à côté d’une céphalée d’origine cervicale

parmi une patientèle cervicalgique dans un cabinet libéral ? »

Ce travail a pour but de définir et de rassembler l'ensemble des arguments parmi les

nombreux avis contradictoires, qui permettent d'établir la vraisemblance de l'origine cervicale

des douleurs céphalalgiques.

10

II. Méthodologie

L’enquête a pour but de détecter les dysfonctionnements du rachis cervical, sources de

céphalée, au sein d’une partie de la patientèle cervicalgique de deux cabinets7.

Un questionnaire a été attribué au patient, avant une série de tests effectués par le

kinésithérapeute. Au fur et à mesure de l’exposé seront précisés les résultats trouvés dans le

groupe de patients examinés. Le premier questionnaire est rempli seul par le patient, sans aide

du kinésithérapeute. Cela permet également de savoir si les informations données par le

patient au départ sont en corrélation avec l’examen effectué ensuite.

A. Réalisation du questionnaire (cf annexe 4)

Il a pour but de faire ressortir, parmi une série de symptômes, ceux nécessaires à l’édification

du diagnostic kinésithérapique, en se basant sur les mots du patient. Le questionnaire a été

modifié plusieurs fois ; ces modifications résultent de ma réflexion et de celle des deux

kinésithérapeutes.

En raison de l’abondance des questions, une majorité d’entre elles ont été posées de manière

fermée, tout en laissant la possibilité au patient de pouvoir préciser sa réponse. La difficulté a

été de tourner les questions de manière simple et compréhensible, afin que toute personne

puisse y répondre, il fallait pour cela utiliser des mots clairs et peu techniques. Chaque

personne ayant une représentation propre de ses troubles, c’est au kinésithérapeute

d’interpréter correctement le ressenti du patient.

Les résultats de l’enquête sont résumés dans les annexes de 5 à 10.

o Critères d’inclusion des patients :

Présenter une cervicalgie aigüe, sub-aigüe ou chronique, avec une irradiation en

direction du crâne

Accepter de répondre à un questionnaire

Se soumettre à quelques tests

o Critères d’exclusion :

La suspicion d’infection par la fièvre : dans ce cas il est important de le reconduire

vers son médecin

Présence de douleur du rachis autre, non associée à une cervicalgie

Toutes les cervicalgies secondaires à une pathologie connue et diagnostiquées par le

médecin traitant.

7 Cabinet d’Olivier Vicquelin et Patricia Couturier.

11

1. La première partie du questionnaire

Nommée « à propos de vous », elle prend en compte les renseignements généraux des

patients suivants :

Description de la population : (sur 6 personnes)

Concernant l’âge : Concernant le sexe :

- 1 est entre 30 et 40 ans - 3 sont de sexe féminin

- 3 ont entre 40 et 50 ans - 3 sont de sexe masculin

- 2 ont plus de 60 ans

Concernant la profession : concernant le statut familial

- 2 sont en arrêt de travail de longue durée - 2 sont célibataires

- 1 est en arrêt de travail depuis 4 mois - 2 sont pacsés

- 1 continue de travailler - 2 mariés

- 2 sont à la retraite

Concernant les loisirs :

- 3 continuent leurs activités loisirs (marche, lecture, cinéma)

- La plupart ont arrêté leur rare activité physique

Concernant les motifs de prescription : la douleur céphalique s’inscrit dans un contexte pour

- 1 dans une entorse du rachis cervical

- 1 dans des rachialgies cervico-lombaires

- 2 dans des douleurs cervicales et céphalées

- 2 dans des cervicarthroses

Seulement deux personnes sont anxieuses par rapport à leur maladie, les quatre autres

estiment être plus angoissées par d’autres facteurs notamment le contexte de leurs symptômes

(SIDA déclaré, arthrose chronique, AVP moto).

Médicaments : myorelaxant, Doliprane, lidocaïne pour le traitement de base.

2. La deuxième partie du questionnaire

Elle est nommée « à propos de votre douleur », elle se subdivise en deux, dans un premier

temps les douleurs cervicales et dans un deuxième temps les céphalées. Cette différenciation

laisse la possibilité aux patients de bien dissocier leurs troubles et de préciser s’ils ne voient

pas de lien évident. Cette partie est ciblée sur l’intensité, la localisation de la douleur et les

12

éventuels symptômes accompagnants. Elle comporte une série de questions associée à un pain

drawing et une échelle visuelle analogique.

B. Critères de diagnostic recherchés

« L’abord du kinésithérapeute se concentre non pas sur la recherche de la pathologie, ce qui

est le rôle du médecin, mais sur la recherche d’éléments susceptibles de comprendre le ou les

mécanismes perturbateurs, et ainsi de proposer un traitement. » d’après Fransoo [17].

Parmi tous les critères retrouvés dans la littérature, le choix des tests a été fait en fonction de

leur faisabilité dans un cabinet libéral. Les recommandations de l’HAS [18, 19] ont été suivies

et complétées par l’analyse de revues de littérature.

1) Les signes attendus d’une implication du rachis cervical sont :

a) Une douleur dans le cou ou la région occipitale (point de départ), se propageant à

d'autres zones de la tête (frontales, temporales, et périorbitaires), similaire à celle

apparaissant :

i) lors de mouvements du cou (notamment la rotation de la tête en flexion =

problème de l’articulation C1C2) ou la posture maintenue ;

ii) à la pression externe des articulations du rachis cervical supérieur ou de la région

occipitale, non obligatoire pour la palpation du ligament nuchal et de la branche

C2.

b) Des cellulalgies dans les territoires de C2, C3 au niveau du cou, du vertex occipital et

dans la région sus orbitaire (signe de friction et du pincé-roulé).

c) Une douleur unilatérale sans changement de côté pendant la crise, elle peut être

strictement bilatérale.

d) Un DIM C2-C3 homolatéral à la céphalée.

e) Une limitation de la mobilité du rachis cervical (surtout en flexion-extension).

f) Une hypo-extensibilité musculaire, des contractures et des triggers points des muscles

sub-occipitaux, du cou et myofasciaux.

2) Les caractéristiques de la douleur :

a) Sourde, sans élancement, non lancinante, d’intensité modérée à sévère, non pulsatile.

b) Episodes de durée variable.

c) Fluctuante sur fond continu.

d) Démarrant habituellement dans la région cervicale.

3) Autres signes supplémentaires et non obligatoires :

13

a) Des nausées, vomissements, photophobie, vision floue du côté symptomatique de

manière peu fréquente.

b) Une absence de réponse aux médicaments vasoactifs de la migraine.

c) Une diminution de la douleur par : collier cervical, repos, changement de position.

d) Des antécédents de traumatismes directs ou indirects.

e) Des signes divers radiologiques (arthrose).

Seule l’association des différents signes (5 à 7 critères selon Vincent [20]) rend probable le

diagnostic kinésithérapique de CGH. Au moindre doute, le patient doit être réorienté vers son

médecin traitant. Les tissus mous ne sont pas visibles à la radiographie et pas assez détaillés

sur le scanner ou l’IRM d’après Fransoo. Il n’y a que peu de corrélation entre l’imagerie et les

symptômes cliniques, elle ne sera donc utilisée que comme complément au diagnostic [17].

Rappels sur les tests statistiques évaluant les degrés de fiabilité ou de validité [17] :

Les méthodes statistiques évaluant la fiabilité d’un appareil ou d’un test se font à l’aide de

deux coefficients de fiabilité (pour mon mémoire) :

- le kappa (k) est utilisé pour les mesures qualitatives (variables nominales) ;

- le coefficient de corrélation interclasse (CCI) est utilisé pour les mesures quantitatives

(variables continues).

Ces coefficients de corrélation évaluent la fiabilité intra ou inter examinateur.

Valeurs kappa 1-0.81 0.80-0.61 0.60-0.41 0.40-0.21 0.20-0.00

Fiabilité parfaite importante modérée passable légère

Valeurs du CCI < 0.75 0.75 à 0.90 > 0.90

Fiabilité légère à modérée bonne importante

III. Bilan des déficiences Les résultats sont présentés en annexe 5 à 10

A. Bilan de la douleur spontanée Le patient consulte en général pour la douleur, il paraît évident de bien l’évaluer pour mieux

la traiter.

Difficultés de mise en place ou d’interprétation : La difficulté est telle que des causes

autres que fonctionnelles peuvent être à l’origine de douleur cervicale. Une douleur donnée

peut posséder de multiples causes. Celle-ci est un moyen pour le kinésithérapeute d’évaluer

14

de manière subjective le ressenti du patient, alors qu’en règle générale il ne s’agit pas d’un

signe de choix pour l’établissement du diagnostic Ici sa topographie, sa fréquence et son

intensité sont des éléments de première importance. L’analyse subtile du ressenti du patient

revient au thérapeute qui doit reconnaître les signes évocateurs. Il veille à ne pas influencer le

patient lors de son interrogatoire. Elle sera recherchée en plus lors de l’évaluation de toutes

les structures cervicales.

Les outils permettant de nous aider : (Recommandations de l’HAS [18, 19])

Concernant la topographie de la douleur : Le pain drawing : il s’agit d’une figure d’un

tronc d’homme vierge sur laquelle le patient doit préciser la ou les localisations de sa douleur

et le sens des irradiations possibles (cf annexe 4). Morgalis a trouvé une fiabilité importante

(k = 0.85) [17].

L’intensité : L’échelle visuelle analogique du type « Huskisson » est simple, rapide et assez

reproductible, elle est une bonne indication générale pour la douleur perçue. Elle évalue l’état

subjectif relatif du patient [21].

Dans la CGH, la plainte la moins bien supportée sont les maux de tête, dont la cause serait un

dysfonctionnement au niveau du rachis cervical haut, renvoyant au concept de douleur

projetée (située à distance du foyer responsable). Ceci constitue une difficulté d’interprétation.

Le praticien de santé a, en effet, pour habitude de penser qu’une douleur à un endroit

correspond à un dysfonctionnement de ce dernier, sans penser d’emblée aux douleurs

projetées.

Localisation :

Le patient atteint de la CGH souffre d’une douleur de topographie occipito-nucale avec une

irradiation sur l’hémi-crâne homolatéral, que R. Maigne [22] décrit sous trois formes

différentes, elles peuvent être isolées ou associées :

- la forme occipitale : correspondant à l’irritation des branches postérieures de C2

(partie latérale du vertex) et de C3 (partie médiane du vertex). Sa forme aiguë est la

classique névralgie d’Arnold mais elle est rare, la forme chronique est plus fréquente.

- la forme occipito-temporo-maxillaire : elle est issue de l’irritation des branches

antérieures de C2 ou C3 (innervant la partie retro-auriculaire et de la peau de l’angle

de la mâchoire).

15

- la forme sus-orbitaire : sa topographie est sus-orbitaire parfois occipito-sus-orbitaire

et peut parfois diffuser de l’autre côté lors de crises aigues. R. Maigne explique que ce

phénomène est lié à la convergence du nerf trijumeau (qui innerve la face) avec les

trois nerfs crâniens supérieurs.

-

Figure 2 : les trois types de céphalées ; a : forme occipitale ; b : la forme occipito-temporo-mandibulaire ; c : la

forme orbitaire

Parmi les critères retenus, on cherchera une douleur prédominante sur le côté homolatéral à la

douleur du rachis cervical, le patient arrive en général à préciser que la douleur est présente de

manière plus importante d’un côté et est ressentie différemment que les douleurs de migraine

qui sont d’emblée bilatérales.

Difficultés de mise en place ou d’interprétation : la céphalée occipito-temporo-maxillaire

est souvent confondue avec les douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire ou des

muscles masticateurs ; la céphalée sus-orbitaire quant à elle, peut être associée ou non à des

signes vasculaires du même côté (rhinorrhée, larmoiement), voire à ceux d’une migraine mais

siégeant seulement d’un côté.

Toutes ces informations sont issues de l’interrogatoire et du questionnaire, elles doivent être

complétées par le bilan de la douleur provoquée lors de la palpation qui est décrite ci-après.

Parmi les patients consultés :

tous souffrent de cervicalgie chronique, avec un épisode aigu actuel

les facteurs déclenchant ou augmentant la douleur sont :

pour tous liés à la rotation brutale de la tête et à des facteurs de stress

2 expriment des douleurs à l’activité physique et mentale

description de la douleur :

Elle est constante pour 3 personnes et intermittentes pour les autres

16

Elle s’accompagne toujours de sensation de raideur et de courbature

4 patients la perçoivent de manière pulsatile

3 patients déclarent une douleur épisodique sur fond continu

2 patients la décrivent comme sourde et très forte pendant les crises

Moments de la journée pendant lesquels ils ont le plus mal : pour 4 la douleur est variable

mais seulement en journée, pour 1 c’est le matin avec sensation de dérouillage matinal,

enfin un autre présente des douleurs la nuit le réveillant à 4h du matin.

La précision du moment de la journée lors duquel le patient a davantage mal permet de

différencier un problème mécanique d’un problème inflammatoire. Pour le patient ayant une

douleur de type inflammatoire le réveillant la nuit, les céphalées rentre dans un contexte de

VIH diagnostiqué depuis 20 ans. Il est donc suivi par un médecin.

Comme les irradiations ont toutes un point de départ cervical, il a été demandé

si elles sont toujours du même côté lors des crises :

Pour 3 personnes, le côté est identique dont 2 à droite

2 personnes présentent une alternance entre les côtés

Seule une personne présente de manière systématique une douleur bilatérale

si elles sont du même côté que les cervicalgies, et sinon y a-t-il un côté

prédominant :

2 personnes présentent systématiquement une corrélation avec la douleur

cervicale

2 ont une douleur prédominante sur un côté, pas forcement en lien avec les

douleurs cervicales

Seulement un patient déclare ne pas faire la différence entre les maux de tête banaux et

les crises de douleurs

Aucun patient ne présentait de migraine avant ces symptômes

Présence de troubles visuels du côté de la céphalée lors des crises : 3

Présence de troubles auditifs du côté de la céphalée lors des crises : 3

Présence de larmoiement, rhinorhée du côté de la céphalée lors des crises : 1

Présence de troubles de l’équilibre : 2 (mais pas systématique)

Pour 5 patients, le traitement kinésithérapique actuel est un second recours, l’autre traitement

n’ayant pas fonctionné auparavant.

Pour la cotation de la douleur, elle varie d’un patient à l’autre :

17

Figure 3 : Douleur ressentie, évalué par l'EVA

B. Bilan de la douleur provoquée

1. A la palpation

a) de la peau

C’est un témoin fidèle de l’état des structures sous jacentes [23], il est nécessaire d’aller

explorer les infiltrats (diminution de la mobilité et augmentation de l’épaisseur du pli de peau,

sensation grumeleuse, associées à une hyperesthésie) dans les zones spécifiques des différents

dermatomes innervant le tissu cutané. C’est un élément constituant le syndrome cellulo-téno-

myalgique de R. Maigne.

Position pour l’examen : elle varie selon la zone à atteindre, le patient est en procubitus pour

atteindre la zone postérieure et en décubitus dorsal lorsque la face antérieure doit être

explorée. Cette position est utilisée afin d’obtenir un relâchement optimal des muscles et un

confort du patient.

Technique du pincé-roulé :

Principe : Le kinésithérapeute maintient un pli de peau pincé de manière ferme entre le pouce

et l’index et le fait rouler entre les doigts dans un sens, puis dans l’autre. On effectue cet

examen de manière bilatérale et symétrique, de bas en haut. On doit doser le pincement de

manière à ne pas provoquer de douleur chez le patient sur des plans cutanés normaux.

Intérêt : Cet examen est mis en œuvre afin de repérer la présence de cellulalgie au niveau :

- du cou : les régions sous occipitales et temporales étant innervées par les branches

postérieures de C2 et C3.

- du visage : les régions sus orbitaire et maxillaire inférieur innervées par les branches

antérieures de C2 ou C3.

0

2

4

6

8

10

patiente G patiente H patient L patient F patiente C patient M

pendant les crises

en dehors des crises

18

La cellulalgie signe une affection cervicale sous jacente. Elle est recommandée par l’HAS par

accord professionnel. En même temps, il est possible de demander au patient si la sensation

est moins bien perçue par rapport au côté controlatéral. Les nerfs en question sont des nerfs

sensitifs, leur souffrance peut induire une hypoesthésie.

Difficultés de mise en place ou d’interprétation : Il peut être difficile de doser la pression

effectuée afin de saisir le pli de peau. Il est parfois difficile à prendre entre les doigts surtout

chez les personnes corpulentes au niveau cervical et au niveau de la bosse de bison pour les

femmes. Les personnes dont le seuil de douleur est peu élevé vont réagir à cette manœuvre

sans qu’il y ait de présence notable de cellulagie.

Figure 4 : Métamère d'après Bogduk

Les signes spécifiques aux céphalées selon R. Maigne [8] :

Signe de la friction du cuir chevelu :

Principe : Celui-ci remplace la manœuvre du « pincé roulé ». Il consiste à appuyer fermement

avec la pulpe des doigts le cuir chevelu sur le crâne et à le mobiliser par des petits

mouvements de va-et-vient. Le territoire correspond à l’innervation de la branche postérieure

de C2 (partie latérale) et de C3 (partie médiane) au niveau du scalp et la région rétro-

auriculaire pour la branche antérieure de C3.

Intérêt : Cette manœuvre est indolore sur un cuir chevelu normal. Elle est très désagréable et

même douloureuse en cas de CGH, du côté où est retrouvée la douleur articulaire postérieure

C2-C3. Elle traduit une hyperesthésie cutanée. Certains l’appellent le « signe du shampoing ».

19

Difficulté de mise en place ou d’interprétation : Ce test se réalise de manière comparative,

la pression doit être la même des deux côtés. Cette mesure est subjective au patient, elle ne

décrit une sensation que sur une partie des

dermatomes, qui ne sont pas aussi bien décrits

dans la littérature que les dermatomes du membre

supérieur avec des points spécifiques à chaque nerf.

Il peut exister des chevauchements de territoires,

pouvant ne pas permettre la différenciation des

dermatomes.

Pincé-roulé de la peau de la région de

l’angle de la mâchoire :

Principe : Identique au pincé-roulé de la face

postérieure du cou.

Intérêt : Il signe une irritation de la branche antérieure de C2.

Difficulté de mise en place : On peut appliquer les mêmes remarques que pour le signe de

friction. De plus, il ne faut pas confondre avec les douleurs liées à l’articulation temporo-

mandibulaire, ou une contracture du ptérygoïdien médial.

Signe du sourcil :

Principe : On réalise un pincé-roulé du sourcil de la racine à la queue en débordant avec le

côté opposé en faisant varier la force du pincement.

Intérêt : Le signe est positif si le pli est douloureux voir épaissi sur toute ou une partie. Le

signe n’est retrouvé que du côté céphalalgique. Il peut être positif même si le patient ne se

plaint pas de douleur occipitale. J. Y. Maigne annonce un indice kappa modéré [6].

Difficulté de mise en place : Il faut faire attention à ne pas confondre avec la douleur

migraineuse qui a une localisation proche.

Figure 6 : Graphique représentant les zones douloureuses lors de la recherche des cellulalgies

00,5

11,5

22,5

3

infiltrat cou

friction niveau C2

friction niveau C3

angle mâchoire

signe du sourcil

prédominance droite

prédominance gauche

deux côtés simultanés

Figure 5 : Test de friction du cuir chevelu

20

b) des muscles

Une souffrance intervertébrale induit des conséquences directes et indirectes sur les structures

musculaires périphériques, un examen palpatoire de ces structures s’inscrit donc de manière

logique dans l’examen.

Principe : Le patient est installé en décubitus dorsal. La palpation musculaire effectuée par le

kinésithérapeute devra être effectuée de façon comparative avec le côté opposé, avec la pulpe

des doigts et de manière perpendiculaire aux fibres musculaires, sur tout le corps musculaire

et tendon, muscle en position d’étirement.

Intérêt : Le but de la palpation sera de déterminer la présence de cordons myalgiques

pouvant être due à une souffrance de certains segments vertébraux. Il s’agit d’un faisceau

musculaire douloureux à la palpation au sein du corps charnu d’un muscle. Ces cordons

roulent sous les doigts qui les palpent. Ceux-ci sont situés dans des myotomes. Travell décrit

des trigger points qui sont susceptibles de provoquer, par la palpation, une douleur décrite

comme similaire à la douleur ressentie au quotidien, leur présence permet d’affiner le

diagnostic kinésithérapique. Actuellement, il y a une controverse sur la fiabilité inter-

examinateur [6].

On palpera les muscles :

Les muscles sous occipitaux :

R. Maigne évoque un rôle important dans l’entretien des dysfonctionnements par des cordons

myalgiques persistant parfois après traitement vertébral. La pression sur les points gâchettes

de ces muscles peut reproduire la douleur occipitale et même temporale. Ces muscles sont

innervés par la branche postérieure de C1, la douleur signe sa souffrance. Parmi ceux-là, les

plus importants sont : le splénius du cou et de la tête, le semi-épineux de la tête et du cou, le

multifidus ainsi que les droits postérieurs de la tête. La branche postérieure de C2 (GNO)

passe à proximité de ces muscles, elle peut être facilement irritée par ces cordons. Leur

présence renforce donc la découverte de DIM C2-C3 pour le diagnostic de CGH.

Le muscle sterno-cleido-mastoïdien et les scalènes :

Ils sont innervés par un rameau de C2 avec le n. spinal (XIème paire) qui forme l’innervation

proprioceptive. Selon R. Maigne et Travell, l’irritation de ces cordons myalgiques

déclencheraient des douleurs cervico-occipitales, fronto-sus-orbitaires et retro-auriculaires.

Le trapèze supérieur :

21

Sa douleur signe une rameau de C3 et C4, son point gâchette donne une douleur référée au

niveau postérolatéral du cou, souvent associée à une céphalée temporale homolatérale. Ce

muscle participe au cisaillement du GNO.

Difficulté de réalisation ou mise en œuvre : Selon Travell, le thérapeute doit faire la

différence entre les douleurs projetées au niveau frontal par les points gâchettes des muscles

frontaux et grands zygomatiques, au niveau temporal par les points gâchettes du muscle

temporal, au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire et de l’œil par les points gâchettes

du masséter, et les céphalées issues du rachis cervical. Il faut faire attention, car la plupart des

muscles, même normaux, possèdent des zones que l’on peut qualifier de « cordons », cela ne

révèle que l’hétérogénéité musculaire. En revanche, ceux-ci ne sont pas douloureux à la

palpation, ils ne sont donc pas considérés comme « myalgiques ». Inversement certains

muscles sont douloureux à la palpation mais on n’y décèle pas de cordon en son sein, dans ce

cas, c’est le corps musculaire entier qui est douloureux et tendu par rapport au même muscle

controlatéral.

Figure 7 : Résultats des trigger points

c) des vertèbres :

Il permet de mettre en évidence le ou les segments vertébraux responsables, douloureux à

l’examen. Deux signes sont à rechercher systématiquement [23] :

Le premier est une constante de toutes les souffrances vertébrales segmentaires

quelqu’en soit la nature : c’est la douleur articulaire postérieure et particulièrement de

C2-C3

le second est la douleur à la pression sur les épineuses

0

1

2

3

muscle sous occipital SCM et scalènes trapèze supérieur

gauche

droite

deux côtés

22

Position de l’examen pour l’intégralité des tests : Pour R. Maigne, l’examen du rachis

cervical s’effectue avec le patient en décubitus dorsal. Cette position est effectuée afin

d’obtenir un relâchement des muscles, la tête reposant dans les mains du thérapeute placées

côte à côte en supination.

Difficultés de repérage : L’examen segmentaire vertébral se révèle être parfois imprécis pour

déterminer la vertèbre sollicitée en fonction de la morphologie du patient. De plus, la

disposition particulière des vertèbres du rachis cervical ne permet pas d’évaluer tous les

niveaux, la C1 ne présente pas de processus épineux, alors que ceux des vertèbres C4 à C6

sont de petite taille, impalpables. Par ailleurs la présence de contractures importantes au

niveau des muscles périphériques aux vertèbres entraîne chez certaines personnes des

douleurs sur quasiment la totalité de la colonne cervicale lors de la palpation.

Difficulté pratique ou d’interprétation : Des erreurs peuvent être commises par des

pressions excessives, non précises ou encore des pressions insuffisantes faussant les résultats.

Toute manœuvre doit être faite avec une pression mesurée, progressivement plus insistante et

identique de chaque côté. L’examen doit être lent, minutieux, répété et comparé de manière

controlatérale.

Pression axiale sur les processus épineux :

Principe : Le kinésithérapeute avec la pulpe du pouce (pouvant être renforcé par le deuxième

superposé) effectue une pression verticale vers le bas sur les processus épineux de C2 et C3.

Elle doit être ferme, lente et maintenue quelques secondes, répétée 2 ou 3 fois.

Figure 8 : Action du doigt du kinésithérapeute sur le rachis lors de l’examen segmentaire vertébral.

A : Pression axiale sur les épineuses, B : Pression latérale sur les épineuses, C : pression sur les

massifs articulaires postérieurs D : Pression sur le ligament inter-épineux

23

Intérêt : Comme elle est systématiquement douloureuse, elle sert à préciser la localisation de

la vertèbre douloureuse. Cette technique entraîne une coaptation des massifs articulaires

postérieurs, et en cas de souffrance segmentaire, elle provoque une douleur décrite comme

importante chez le patient (peut être signe d’un DIM). L’absence de processus épineux en C1

favorise l’accès du processus épineux de C2.

Difficultés de mise en place ou d’interprétation : La douleur à la pression peut être due à la

sensibilité du périoste de l’apophyse (la friction de la même zone permet de différencier la

structure douloureuse), ou au pincement d’un infiltrat sensible entre le doigt et l’épineuse, la

recherche de cellulagie précédente permet d’être plus précautionneux lors de cette examen.

Propriétés métrologiques : D’après Cleland [24], il existe une valeur de kappa allant de 0.49

à 0.6 pour les processus épineux de C2 et C3.

Pression sur les massifs articulaires postérieurs :

Principe : Le kinésithérapeute repère le massif articulaire postérieur d’étage en étage (il se

situe latéralement à environ 2.5 cm de l’épineuse) en contournant la masse des spinaux. La

pression s’effectuera avec la pulpe du 2ème doigt de manière oblique en dedans et en avant.

Intérêt : D’après R. Maigne, il n’y a pas de souffrance d’un segment vertébral sans qu’une

des deux articulations ne soit douloureuse.

Difficulté de mise en place ou d’interprétation : Les dysfonctionnements isolés du rachis

cervical supérieur ne sont pas clairement objectivables (J.Y. Maigne annonce une fiabilité

modérée du kappa), mais toute perturbation isolée ou non à une répercussion sur l’ensemble

du rachis cervical supérieur.

Cas particulier du processus articulaire postérieur C2-C3 :

Principe : Elle est la plus haute que l’on peut palper, au ras de l’occiput, avec la pulpe de

l’index. Il glisse lentement de bas en haut, le long des gouttières paravertébrales, par des

mouvements de va-et-vient.

Intérêt : La douleur à la palpation de C2-C3 traduit un DIM portant sur l’un des segments du

rachis cervical, car cette portion est la fonction entre le rachis cervical inférieur (avec des

caractéristiques biomécaniques identiques fonctionnant en bloc pour les vertèbres de C3 à C7)

et le supérieur (dont ces deux segments C0-C1 et C1-C2 sont distincts et représentent plus de

la moitié de la mobilité et des mouvements fins du rachis cervical). Il est un des éléments

incontournables dans les diagnostics du CGH.

24

2. La mobilité

a) globale active

Maitland considère que l’amplitude du rachis cervical ne doit jamais être prise séparément du

facteur douloureux. Le thérapeute se doit de réaliser, région par région, une analyse

quantitative et qualitative de la mobilité dans les trois plans de l'espace : en regardant le

patient se mouvoir, en repérant les zones de raideurs localisées, en demandant au patient de

décrire la survenue de la douleur ou son augmentation. L’ensemble des possibilités et

l’importance des douleurs sont notés sur l'étoile de R. Maigne (bonne reproductibilité intra

examinateur CCI = 0.57 à 0.99) [7, 17].

Position lors des tests : Le patient est assis pour les mesures actives sauf la rotation qui se

réalise en décubitus dorsal si on utilise un inclinomètre. Il faut dans tous les cas empêcher la

participation de l’épaule.

Propriétés métrologiques : L’inclinomètre est de faible coût, fiable par son bon niveau inter

examinateur (ICC = 0.76), il est recommandé en flexion, extension et inclinaison latérale par

l’HAS. Le mètre ruban présente une fiabilité mitigée de nos jours mais il est pratiqué de

manière standard par de nombreux kinésithérapeutes [25]. La provocation de la douleur

possède une kappa modérée à bonne pour J.Y. Maigne dans sa revue de littérature [6].

Flexion-extension :

Principe : Le patient doit fléchir la tête en avant comme dans un mouvement

d’acquiescement et regarder ensuite le plafond. Lors du déplacement, on regarde si le

mouvement se fait de manière harmonieuse ou hésitante, puis le sujet doit déclarer s’il y a

provocation de la douleur.

Intérêt : Le kinésithérapeute peut mesurer la distance menton-sternum, en flexion la norme

est de 0 cm et de 20 cm en extension. L’amplitude angulaire chez les patients sains est

environ de 120°. La fiabilité de l’évaluation de la douleur lors du mouvement de flexion est

de k = 0.53 et de k = 0.67 pour l’extension [24]. De plus certains auteurs précisent que la

flexion augmente l’étirement du GNO et l’extension participerait à son cisaillement entraînant

une douleur plus importante.

D’après une étude menée par Jull [26] :

• – dans une population de CGH, on a une mobilité angulaire de 85° ± 11° ;

•– dans le groupe de la migraine, des céphalées de tension et le groupe contrôle,

l’amplitude est de 100,5° ± 14,4° ;

25

Il n’existe pas de différence de mobilité entre le groupe migraine, céphalalgie de tension et le

groupe contrôle. En revanche, on note la réduction de mobilité des cervicales dans le groupe

de CGH. Elle a été confirmée par Zito [6].

Difficulté de mise en place : Le patient doit tenir une position parfois douloureuse en fin de

mouvement pour permettre la mesure du kinésithérapeute. C’est pour cette raison qu’on lui

préfère l’inclinomètre s’il y a une hypomobilité. Celui-ci en revanche doit être positionné

dans un plan sagittal pour être exact.

Rotation :

Principe : Le patient doit tourner la tête d’un côté et de l’autre. Il doit être capable de bouger

la tête suffisamment loin pour permettre au menton d’être pratiquement dans l’alignement

avec son épaule. Il faut observer si la rotation est totale et si le patient ne « rajoute pas

d’extension ou de flexion ».

Intérêt : L’évaluation de la douleur provoquée a une fiabilité moyenne (k = 0.63 à k = 0.46)

[24].

Difficulté d’interprétation : La norme est de 85° d’amplitude, mais comme la mesure n’est

pas fiable, la comparaison au côté controlatéral est plus intéressante. La position de

l’inclinomètre n’est pas facile à maintenir.

Inclinaison latérale :

Principe : Le patient doit toucher son épaule avec son oreille, en s’assurant qu’il ne

compense pas avec une élévation de l’épaule vers l’oreille. Normalement, il doit pouvoir

incliner latéralement sa tête de 45° vers chaque épaule. Elle est également quantifiée par la

distance tragus-acromion.

Intérêt : Identique à la rotation.

Difficulté de mise en place et d’interprétation : Il n'y a pas de distance précise,

l’importance est l’asymétrie d’amplitude résultant de la douleur.

b) passive

Globale :

Elle permet d’envisager l’aspect qualitatif du mouvement. On peut tester en même temps

l’extensibilité musculaire.

Principe : A la fin du mouvement actif, le thérapeute analyse passivement la fin de course

ainsi que l’éventuelle douleur obtenue.

26

Intérêt : Sohier décrit que selon le type d’arrêt, il est possible de distinguer la structure

générant la pathologie articulaire. Si la fin de course est peu élastique et précédant une

douleur, le conflit serait issu de la mise en tension de la capsule des articulaires postérieures.

En cas de limitation par butée osseuse, l’arrêt est dur.

Difficulté d’interprétation : Aucune preuve n’existe à ce jour sur la fiabilité de ces tests,

l’analyse est totalement laissée à l’appréciation du kinésithérapeute.

L'extensibilité musculaire [23]

Principe : Le thérapeute apprécie l'extensibilité du muscle en le mettant en course externe de

manière passive avec le patient assis. Il note la douleur et la diminution de mobilité.

Intérêt : Il permet de mettre en évidence si le muscle est source de douleur et si c’est celui-ci

qui limite le mouvement. Une souffrance à l’étirement fait partie des signes traduisant une

souffrance musculaire qui devra être traitée.

Les muscles en question :

Elévateur de la scapula : le thérapeute met la colonne cervicale en flexion, rotation et

inclinaison controlatérale et place une contre-prise sur l'insertion scapulaire.

Trapèze supérieur : le thérapeute positionne la tête en flexion, rotation homolatérale et

une inclinaison controlatérale et exerce une contre-prise en regard du moignon de

l'épaule.

Sterno-cleido-mastoïdien : la tête est mise en extension, rotation et inclinaison

homolatérale, ensuite le patient réalise une expiration.

Mobilité spécifique cervicale haute

L’amplitude des mouvements du cou comprend les mouvements fondamentaux suivants :

flexion, extension, rotation gauche et droite, inclinaison latérale gauche et droite. Ces

mouvements sont souvent associés, pour donner à la tête et au cou la capacité de mouvements

très diversifiés. Bien que le rachis cervical soit impliqué dans sa totalité dans les mouvements

de la tête et du cou, la plus grande amplitude des mouvements est distribuée : C0-C1 réalise

20 à 30° environ de la flexion-extension du cou, le reste est fait par les autres vertèbres

cervicales. Et presque 50% de la rotation (environ 45°) siège entre C1 et C2. En général,

l’inclinaison latérale se fait par toutes les vertèbres cervicales, ce mouvement ne se fait pas de

façon isolée mais avec une composante de rotation.

27

Une diminution notable d’un mouvement spécifique peut être provoquée par un blocage de

l’articulation réalisant le mouvement le plus important. C’est pour cette raison que l’on teste

la mobilité cervicale haute active/passive :

Principe : Le thérapeute doit relever l’harmonie du mouvement et la douleur provoquée sur

un sujet assis pendant :

- la flexion-extension (ciblant C0-C1) : mouvement de « oui » avec le menton rentré en

flexion et poussé en avant en extension.

- la rotation de l’articulation C1-C2 en flexion (test flexion-rotation) décrit, par

Greenman [16].

Intérêt : Il met en évidence un dysfonctionnement C1-C2 ou C2-C3. Il existe une

réduction de mobilité de la rotation homolatérale

(inférieure à 32°) à la céphalalgie dans cette

position de flexion chez Hall [6, 16, 17]. Ce test

était positif chez 86 % des sujets pour des

céphalées d’origine cervicale du côté de la

douleur et chez aucun des sujets du groupe de

contrôle. Ces mêmes études prétendent que ce

signe est négatif pour les migraines et céphalées

de tension.

Difficulté d’interprétation : Ce signe a été

décrié en biomécanique en évoquant sa mauvaise

localisation par manque de blocage sous-jacent.

Ce problème est constante dans tout test analytique du rachis cervical. De plus,

pour une mesure fiable, le test est décrit avec l’utilisation d’un CROM (cervical

range of motion), non présent au cabinet.

IV. Tests complémentaires recommandés par l’HAS

A. Endurance musculaire

L’HAS recommande l’évaluation en endurance des fléchisseurs et extenseurs de cou[16].

Les fléchisseurs :

Principe : Le patient est en décubitus, tête en position référentielle, et décolle ensuite la tête

de 2 cm de la table. Il doit maintenir la position statique le plus longtemps possible.

Figure 9 : test de rotation en flexion

28

Intérêt : C’est un reflet des capacités du sujet, comme pour le lombalgique. Il permet de voir

la progression du sujet lors de sa prise en charge mais informe surtout sur la capacité

musculaire du patient. Dans notre cas, on recherche un dysfonctionnement musculaire qui

passera par une perte d’endurance. Ce test possède une bonne reproductibilité (en inter

examinateur CCI = 0.67 à 0.78) [17]. Le temps moyen pour les patients sains est de 39 ± 26

secondes et de 24 ± 13 pour les cervicalgiques.

Difficulté de mise en pratique : Il est préconisé d’appliquer un point de 1.5 kg pour les

femmes et de 2 kg pour les hommes. En accord avec le kinésithérapeute qui encadre ce travail,

ces recommandations n’ont pas été appliquées, rajouter un poids sur un rachis en souffrance

ne permet pas d’obtenir des résultats fiables mais surtout a un effet psychologique difficile à

supporter pour le patient.

Les extenseurs :

Principe : Le patient est en procubitus pour l’extension, tête en position référentielle, et

décolle ensuite la tête de 2 cm de la table. Il doit maintenir la position statique le plus

longtemps possible.

Intérêt : Comme pour les fléchisseurs, il nous informe du dysfonctionnement musculaire. Le

temps pour les sujets sains est compris entre 115 à 150 secondes pour les hommes et 83 à 178

secondes pour les femmes. Pour des patients cervicalgiques, les hommes : 80 secondes ; les

femmes : 60 secondes. Il n’y a pas de données de fiabilité.

B. Test de repositionnement cervicocéphalique

L’HAS recommande l’utilisation de la mesure de repositionnement de la tête pour quantifier

l’altération de la proprioception cervicale [18,19,27]. Ce test a été proposé par Revel dans les

années 1990. Il est conçu pour la pratique quotidienne, rapide et reproductible.

Principe : Il utilise un matériel simple et peu coûteux : un casque léger de cycliste ; un

pointeur lumineux fixé dans un plan sagittal à l’aide de morceaux d’adhésif, l’extrémité de la

source lumineuse globalement dans le plan frontal passant par le tragus des oreilles ; des

lunettes opaques (lunettes de piscine avec un adhésif épais) ; une cible avec 20 cercles espacés

de 1 cm. Le sujet est assis, pieds à plat, mains sur les cuisses, vision occultée par les lunettes.

La cible est placée à 90 cm du patient pour permettre la conversion en degrés des

déplacements linéaires du rayon lumineux. Au départ, le patient prend une pose confortable

qui lui semble neutre, l’examinateur ajuste la cible de manière à ce que le rayon lumineux se

projette au centre de celle-ci, et il invite le patient à mémoriser cette position. Ensuite,

29

lentement, le patient réalise un mouvement actif de la tête et sans temps d’arrêt, doit retrouver

le plus précisément sa position initiale de référence. A

l’arrêt, on mesure la distance d’écart qui représente

l’erreur de positionnement céphalique. 10 essais sont

effectués pour chaque mouvement de la tête de

chaque côté, on réalise une valeur moyenne qui

permet de quantifier la capacité proprioceptive du

patient.

Intérêt : Il permet de rendre compte de l’état du

patient et de mesurer l’impact des techniques de

rééducation. Quelque soit le mouvement, les sujets

sains restent dans un cercle moyen de 3.5 cm de rayon et les cervicalgiques un rayon de 6 cm.

Le cercle de 4.5 cm matérialise le seuil entre les cervicalgiques et les populations saines avec

une valeur discriminative de 89 % ; d’après Revel [17], il n’y a aucune corrélation entre le

repositionnement de la tête et les caractéristiques de la douleur. Ce test peut se réaliser à tout

moment, ne demandant qu’une participation du sujet. L’auteur conclut donc que le

changement dans le repositionnement céphalique pourrait résulter d’une pathologie

structurelle ou d’une altération dans la fonction des muscles sub-occipitaux, riches en fuseaux

neuromusculaires proprioceptifs.

Difficulté de mise en place : Ce test nécessite d’investir un peu de temps à l’élaboration du

système. Il demande que le laser soit positionné dans un axe sagittal, parallèle au sol, le

pointeur lumineux commençant au niveau de l’axe biauriculaire.

V. Résultats de l’enquête

Après analyse des résultats, seule Mme. G. présente 6 critères de céphalée cervicogène: une

cellulalgie des territoires C2 et C3 côté gauche ; un dysfonctionnement musculaire par la

présence de cordons myalgiques du côté droit et une faible endurance musculaire ; un déficit

important de mobilité active côté droit en raison de douleur ; un test de rotation en flexion

douloureux de manière plus important à droite, un caractère de la douleur épisodique, non

pulsatile de manière plus intense en crise ; une douleur cervicale irradiant vers l’occiput de

manière bilatérale. Donc d’après Vincent [20], si au moins 5 critères sont retrouvés, le

Figure 4 : test de repositionnement céphalique

30

diagnostic possède une sensibilité de 100 % et une spécificité à 86.2 %, on peut émettre

l’hypothèse que Mme. G est atteint de céphalée lié à un problème cervical.

Les autres patients ne présentent que 1 à 4 critères obligatoires , on peut émettre l’hypothèse

qu’ils ne présentent pas de céphalée en lien avec le rachis cervical.

Il faut noter pour M. L. (4 critères) la corrélation importante de ses douleurs musculaires à

gauche, de l’examen segmentaire douloureux pour le côté gauche, et du test de rotation en

flexion gauche positif. Il ne possède par contre pas de déficit de mobilité important.

VI. Discussion :

Cette partie traite, dans un premier temps des limites de mon mémoire ; dans un

deuxième temps de l’interprétation de mes résultats, et pour finir de l’intérêt des ces tests dans

la prise en charge kinésithérapique.

A. Les limites

1. Biais induits à l’échantillon de population

Le nombre de patients (6) n’est pas un échantillon représentatif pour tout type d’étude. Il faut

rappeler que cette pathologie n’est pas beaucoup répandue (seulement 14 à 18% des maux de

tête sont d’origine cervicale, et aucune étude ne peut dire la proportion de céphalée

cervicogène parmi les cervicalgiques).

2. Biais induits par des facteurs non pris en compte

Dans mon protocole, je m’attache à trouver certains symptômes mais ceux-ci peuvent avoir

plusieurs origines différentes, que mon protocole ne prend pas en compte et qui aurait pu

perturber mon bilan. On peut prendre l’exemple de la posture. Il est possible qu’une attitude

de déviation rachidienne issue du niveau thoracique soit à l’origine d’une attitude cervicale

source de douleur. C’est une des hypothèses avancées pour les troubles de M. « L ». Dans un

contexte de VIH, celui-ci subit un traitement lourd, aujourd’hui efficace mais ayant une

conséquence : une hépatomégalie qui entraine une déformation rachidienne. On peut aussi

prendre l’exemple des douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire qui peuvent aussi être

une source de céphalée, un bilan de cette structure permettrait un diagnostic différentiel plus

complet.

31

3. Biais temporels du mémoire

Ce mémoire a été réalisé sur des patients en cours de traitement, soignés entre autre pour des

cervicalgies. Cette thérapie peut avoir une influence sur les bilans, qui pourraient avoir une

sensibilité amoindrie.

B. Comment interpréter mes résultats face au caractère

subjectif de la douleur ?

1. Subjectivité de la douleur

C’est la plus grande difficulté de mon mémoire. Le diagnostic kinésithérapique repose

essentiellement sur l’identification d’une douleur spontanée avec des caractéristiques très

précises et d’une douleur provoquée par actions manuelles. La douleur est une « expérience

sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle,

ou décrite en termes évoquant une telle lésion ». Cette définition est celle de l’IASP. La

dernière partie de la définition signifie, d’après l’HAS, que tous les types de douleur sont

ressentis comme si un tissu était lésé : le fait qu’une lésion réelle existe ou non ne modifie pas

le ressenti de la douleur. Cette définition assez vague témoigne de la nature subjective de la

douleur autant que de sa complexité. La douleur est une expérience subjective qui interfère

autant avec le psychique et le social qu’avec les fonctions physiques. C’est une construction

multidimensionnelle où il est difficile de faire la part des signes objectifs – biologiques – de la

maladie et celle de l’expérience subjective d’inconfort et de dysfonctionnement. De plus, le

patient se présente en général dans un schéma de douleur chronique laissant la possibilité à

d’autres structures adjacentes, de s’ajouter à la première, perturbant le bilan.

Pour le patient, il est difficile de décrire des symptômes de manière précise sur leur

localisation, leur fréquence et leur description. J’ai remarqué lors de l’examen que le patient

n’exprime pas de la même façon sa douleur, utilisant des mots différents ou même ne

déclarant pas toutes les sensations ressenties, rendant plus difficile la tâche du thérapeute pour

l’interprétation. Il serait intéressant de compléter mon questionnaire par une recommandation

de l’HAS [30] qui préconise l’utilisation de 16 mots qualifiants la douleur (élancement,

pénétrante, décharges électriques, coups de poignard, en étau…déprimante), dont on demande

une cotation de l’intensité sur une échelle allant de 0 (absente) à 5 (extrêmement fort). De

plus, la douleur d’après le patient n’est pas toujours du même côté suivant le jour, se

déclenchant par d’autres mouvements que ceux réalisés la première fois par le

kinésithérapeute. Comme le signale l’HAS, l’évaluation de la douleur ne peut se faire que sur

32

plusieurs jours. Ceci peut retarder donc l’élaboration du diagnostic, rajoutant une difficulté

supplémentaire pour le thérapeute. C’est à lui que revient donc la tâche de faire la différence

entre les signes évoquant une CGH et les autres signes rajoutant en plus une part de

subjectivité dans cette interprétation. Il est du devoir du thérapeute de faire un diagnostic

kinésithérapique précis afin d’orienter directement le patient vers un traitement adéquat. Mais

des études ont montré que le risque de poser un diagnostic faux lors de la présence de maux

de tête est de 50% ! [16]. C’est pour cela que des examens objectifs sont nécessaires.

2. Tests objectifs

Un des problèmes majeurs dans l’élaboration du diagnostic est le manque de test spécifique à

la céphalée cervicogène. En effet, jusque ici, le diagnostic kinésithérapique s’établit sur un

ensemble de symptômes et de tests nécessitant une expérience importante du kinésithérapeute

pour prétendre à une fiabilité élevée. De plus, la seule patiente qui présente des critères

probables de CGH montre une absence de corrélation entre ses différents signes, peut on alors

confirmer ce diagnostic ? C’est pour ces raisons que deux tests ont été développés :

- Le test d’endurance des fléchisseurs profonds [31]. J’ai réalisé les tests en endurance

des muscles du cou de manière globale mais ils ne m’apportent pas un critère diagnostic

visant la céphalée cervicogène. Les fléchisseurs profonds, eux, représentent les principaux

acteurs du contrôle segmentaire et de la stabilité du rachis cervical. Le test se base sur

l’hypothèse que les patients souffrant de cervicalgie (spécialement de céphalées)

présenteraient une stratégie neuro-motrice altérée au regard de la synergie des muscles

fléchisseurs de la nuque. De plus, Watson [17] a confirmé la différence entre patients

souffrants de céphalées d'origines cervicales et les patients sains. Ce test présente une bonne

reproductibilité (CCI = 0.92). Le test peut se réaliser avec appareil de biofeedback comme le

sphygmomanomètre et un EMG de surface qui permet l’observation de la contraction des

fléchisseurs superficiels. Il est demandé au patient de appliquer une pression de 30 mmHg en

réalisant un rentré de menton isolant ainsi une action des fléchisseurs profonds. Je ne l’ai pas

réalisé car je n’en avais pas pris connaissance avant la réalisation de l’enquête. Ce test donne

une mesure fiable , objective, reproductible permettant un suivit de la progression du patient.

Cependant je n’ai pas trouvé de chiffres pour objectiver la céphalée de manière spécifique.

- Le test de rotation en flexion (test flexion-rotation). D’après Hall [16], il présente une

sensibilité élevée (91%) et la spécificité (90%) avec un kappa = 0.85. Comme préciser dans le

paragraphe B-2-b), ce test est positif chez 86 % chez les patients de céphalées cervicogènes.

33

Il existe un autre moyen qui permettrait de confirmer l’hypothèse d’un diagnostic probable

[3], il s’agit du bloc diagnostique des nerfs C2 ou C3, des articulations C1-C2, C2-C3 et des

muscles. Je l’ai écarté de mes critères car un kinésithérapeute ne peut pratiquer ce type

d’examen mais dans la collaboration avec le médecin il serait intéressant de pouvoir comparer

les tests manuels et l’injection.

3. Interprétation des résultats :

Parmi les 6 patients de mon enquête, seule une, Mme « G », présente 6 critères de diagnostic

majeurs que j’ai proposé en début de mémoire. Cependant, nous n’avons pas de lien fort entre

eux, voir même plutôt de l’incohérence : les cellulagies sont à gauche, les douleurs

musculaires à droite mais la rotation droite est la plus limitée en actif et lors du test de rotation

en flexion. De plus, cette personne possède un âge avancé, elle ne rentre pas dans l’âge moyen

et souffre d’arthrose ce qui pourrait être une cause. En plus, ce n’est pas sa plainte première.

Peut-on alors en conclure qu’elle est atteinte de CGH ? Il serait possible de le déterminer avec

un soulagement par injection mais l’intérêt est de pouvoir le faire en cabinet. D’où le test de

rotation en flexion. D’après mon enquête, la patiente « G » est positive à ce signe. Ceci

renforce mon diagnostic. En revanche, le patient « L » est à la limite (35°) de l’amplitude

seuil avec un arrêt du à la douleur, si on en croit Hall, on pourrait poser le diagnostic probable

de céphalée cervicogène. De plus, il possède 4 critères majeurs ce qui représente le deuxième

chiffre le plus important de mon enquête. Cependant ce test souffre de critique en raison du

manque de blocage du rachis cervical sous jacent, et il est difficile d’avoir une mesure fiable

avec un inclinomètre standard sans aide extérieure [2]. De plus, en réalisant mon mémoire, je

me suis rendu compte que ce test ne peut être pratiqué sur des patients ayant des douleurs qui

limitent de façon importante la flexion passive. C’est le cas pour les patients « F » et « C ».

Pour finir, les patients « J », « C », « F », « M » ne possède pas assez de critères majeurs, ni

de test de rotation en flexion positifs, je peux poser le diagnostic qu’ils ne sont pas atteint de

CGH

C. Intérêt de ces tests ?

On ne connait pas la cause exacte de la céphalée cervicogène et il semblerait que cette

pathologie présente un ensemble d’origine seul ou associé. Ce qui apporte tout son intérêt à la

mise en place de ces tests, qui orientent sur une cause probable, et donc permettent de

déterminer une stratégie thérapeutique. En effet, la littérature rapporte que le traitement de ce

34

syndrome se résume en quatre options, dont un seul peut être réalisé par le thérapeute manuel

[25] :

- La chirurgie (neurotomie par radiofréquence). Cependant sa justification actuelle semble

être fondée sur quelques études de cas.

- L’injection thérapeutique. Les résultats sont divers : l’emploi d’agents anesthésiques sur

le nerf C2, de solution saline dans les points sensibles des muscles cervicaux et l’injection

de corticoïdes péridurales présentent des effets à court termes ; mais une étude

randomisée sur l’injection de toxine botulique dans des muscles paravertébraux qui

permettrait la diminution significative de la douleur et l’augmentation de la mobilité

cervicale.

- Les médicaments sont utilisés de manière standard, ceux dévolus à la migraine ne

présentent aucun effet.

- la manipulation est le traitement le plus efficace à court terme [2]. En plus de diminuer

la douleur, cette manipulation améliore le fonctionnement segmentaire du rachis à ce

niveau.

- En complément, il est possible d’ajouter le rôle de la physiothérapie : le massage des

zones cellulagiques résiduelles peut présenter un intérêt certain en complément du

traitement vertébral.

La rééducation serait utile : elle comporte des exercices de gain amplitude par des étirements,

des mobilisations surtout actives ; des exercices de renforcement musculaire par le travail

d’endurance avec biofeedback ; des exercices de proprioception couplet à une activité

oculocéphalogyre. Cet ensemble permettrait un gain fonctionnel du rachis cervical et une

diminution de la douleur.

Le kinésithérapeute a donc une place importante dans la prise en charge des patients atteint de

céphalée cervicogène, à condition bien-sûr de bien le diagnostiquer.

VII. Conclusion :

Cet unique stage en libéral a été très formateur. Il m’a apporté des nouvelles

connaissances et surtout des nouvelles expériences dans la prise en charge de patients

douloureux ayant des symptômes flous. Parmi les différentes formes de cervicalgies, de

nombreux patients se plaignent de douleurs céphaliques depuis de nombreux mois, sans

qu’aucun diagnostic précis ne soit posé et que le traitement standard ne permet qu’un

35

soulagement plus ou moins efficace et éphémère. C’est cette corrélation qui est à l’origine de

mon interrogation : comment diagnostiquer des patients atteints de céphalée lié au rachis

cervical parmi une patientèle de cervicalgique en cabinet libéral ?

Ce protocole a mis probablement en évidence un patient souffrant de céphalée

cervicogène, mais il manque de certitude. Cependant, le nombre de patients étant trop petit, il

serait intéressant d’appliquer ce protocole sur un échantillon à grande échelle en le comparant

aux résultats du test de rotation en flexion et de l’endurance des fléchisseurs profonds. De

plus, il en est ressorti la nécessité d’une identification plus précise des symptômes à

rechercher et l’importance de tests objectifs réalisables de manière simple avec peu de

matériel. Ceci est réclamé de manière quasi constante par les auteurs, précisant l’importance

des critères d’« évidence-based medecine » dans les études à venir. Cela permettrait une

meilleure orientation dans la prise en charge du patient afin de le sortir du cercle vicieux de la

douleur.

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frequent intermittent headache. Part 1: Subjects with single headaches. Cephalalgia 2007

Annexe 1 : Classification des céphalées proposé par l’IHS A) Céphalées primaires (idiopathiques)

1. Migraine

2. Céphalées de tension

3. Cluster-Headache

4. Varia (Céphalée au froid, céphalée coïtale, céphalée à la toux, etc.)

B) Céphalées secondaires (symptomatiques)

1. Traumatique (Traumatisme crânio-cérébral)

2. Vasculaire artériel AVC ischémique, Hématome intracérébral

Hémorragie sous arachnoïdienne, hématome sous-dural

Malformation (Shunt artério-veineux)

Dissection d’une carotide / d’une vertebrale

Artérite (Horton), Crise hypertensive

Vasculaire veineux Thrombose du sinus ou des veines cérébrales

3. Trouble de circulation du LCR Hydrocéphalie (occlusive; arésorptive)

Pseudotumor cerebri, syndrome hypoliquorrée

4. Inflammatoire Primaire intracrânien

Méningite, Encéphalite, Abcès cérébral (Granulomatoses p.ex.

Sarcoïdose)

Primaire extra crânien

sphère ORL (Sinusite, Otite, Pulpite) Ophtalmologique

(Uvéite, etc.) Systémique (Pneumonie, Pyélonéphrite, etc.)

5. Néoplastique Tumeur cérébrales primaires, métastases cérébrales

Méningiose (carcinomateuse, leucémique, lymphatique)

6. Toxique Médicamenteux, toxiques industriels, etc.

Exposition aiguë / chronique (dérivés nitrés, abus d’ergotamine,

Intoxication au plomb et CO, etc.)

Manque (Analgésiques, etc.)

7. Métabolique Hypoxie, Hypercapnie, Hypoglycémie, Dialyse, etc.

8. Dégénératifs Céphalées spondylogènes, syndromes de dysfonction de

l’articulation mandibulaire, etc.

9. Névralgies Idiopathiques

Symptomatiques (lors de pathologies mentionnées de

B 1 à B 8)

* Traduit et modifié d’après: Headache Classification Committee of the International

Headache Society: Classification and diagnostic criteria for headache disorders, cranial

neuralgias and facial pain. Cephalalgia 1988(8)Supplement 7;13–7.

Annexe 2 image du Netter [13]

Figure 5 : schéma anatomique du plexus cervical

Figure 6: territoire de l'innervation sensitif de la tête et cou

Annexe 3 : diagnostic différentiel entre CGH, MH, TTH d’après Pommerol (modifié

CÉPHALÉES

D’ORIGINE

CERVICALE

MIGRAINE AVEC

OU SANS AURA

CÉPHALÉES DE

TENSION

EXAMEN

NEUROLOGIQUE

CLASSIQUE

NÉGATIF NÉGATIF NÉGATIF

EXAMEN ACTIF :

Douleur

mobilité

Provoqué par des

mouvements du

rachis cervical

Déficit de mobilité +

Non aggravé

Sans réduction de

mobilité

Non aggravé

Sans réduction de

mobilité

Point de départ des

douleur

cervical céphalique ?

ANTÉCÉDENTDE

TRAUMATISME

CERVICAL

Oui non possible

EXAMEN PASSIF

GLOBAL

Diminution des

amplitudes

normal normal

DYSFONCTION

VERTÉBRALE

Dysfonction

articulaire :

-Cervicales sup +++

-Cervicales inf +

Dysfonction

articulaire

Fréquent en

cervicales et en

dorsales hautes

possible

TROPHICITE Amyotrophie des

sous occipitaux

normal Normal ou sub

normal

PALPATION

MUSCULAIRE

Palpation des triggers

points douloureux,

surtout sur semi

épineux et muscles

sub-occipitaux

Non ou diffus Beaucoup de triggers

présents

PRESSION SUR

LE CRÂNE

Possibilité d’être

douloureuse

La pression sur le

crâne soulage

souvent

La pression diffuse

sur le crâne aggrave

et reproduit la

douleur

PALPATION

NERVEUSE DES

RACINES

Palpation des nerfs

douloureux

Reproduction des

symptômes par

mobilisations

nerveuses sur C1-C2-

C3++

Ne reproduit pas la

douleur : motif de

consultation

Ne reproduit pas la

douleur : motif de

consultation

TEST

D’IRRITABILITÉ

NEURALE

Possible sur les

cervicales

Souvent présent,

surtout si antécédent

traumatique

Topographie Obligatoirement

bilatérale

Obligatoirement

bilatérale

Point de départ cervical

Aggravation par les

efforts

non oui non

Annexe 4 :

A propos de vous :

Prénom : Age : Sexe : F M

Profession : En arrêt de travail ? : OUI NON

Loisir(s) : fumeur : OUI NON

Statut familial : Nombre d’enfant(s) :

Motif précis de consultation :

Avez-vous des antécédents médicaux ou chirurgicaux? : OUI NON

Si oui, lesquels :

Y-a-t-il une (des) pathologie(s) du dos, des cervicales connues au sein de votre famille ? OUI NON

Si oui, lesquelles ? :

Etes vous actuellement stressé(e), tracassé(e), tendu(e), voir anxieux par des facteurs environnementaux

(professionnels, familiaux…) ? : OUI NON

Par votre maladie ? OUI NON

Actuellement, avez-vous d’autres maladies ou troubles associés à votre cervicalgie ?

OUI NON

Si oui lesquelles : (pulmonaire, hépatique, gastrique, tumorale…)

A propos de votre douleur :

Cette partie concerne uniquement les douleurs cervicales

Depuis quand avez-vous mal aux cervicales ? :

S’agit-il d’un premier épisode ? OUI NON

Ou s’agit-il d’une douleur chronique ? OUI NON (supérieur à trois mois)

A votre avis, y-a-t-il eu un facteur déclenchant ? : OUI NON

Si oui, lequel ? :

A quel moment de la journée avez-vous le plus mal au dos ? :

MATIN JOUR SOIR VARIABLE

NUIT Précisez l’horaire :

• Y-a-t-il des facteurs qui diminuent votre douleur ? (repos, médicaments, mouvements, positions, minerve

…) :

Qu’est-ce qui, d’après vous, déclenche ou augmente votre douleur ? (toux, montées/descentes d’escaliers , gestes,

mouvements..)

La douleur est-elle : CONSTANTE INTERMITTENTE

PULSATILE LANCINANTE

la douleur est-elle associée à des courbatures et des raideurs ? : OUI NON

La douleur est elle toujours que d’un seul coté ? OUI NON si oui lequel

Reste-elle toujours au même endroit ? : OUI NON

Avez-vous déjà été traité pour votre cervicalgie ? OUI NON

Si oui, par quoi et quel en a été le résultat ?

Indiquez par un trait sur cette ligne, l’intensité de la douleur que vous avez ressentie durant la semaine passée.

Cette partie concerne les éventuelles douleurs irradiantes vers la tête :

(n’hésitez pas à commenter ce que vous ressentez)

Avez-vous des céphalées ? :

Si oui, pendant vos crises :

o toujours d’un seul coté du crâne ? OUI NON si oui lequel :

o pensez-vous qu’elles précèdent vos douleurs cervicales ? ont-elles un point de départ cervical ? OUI

NON

o les douleurs cervicales sont-elles du même coté que vos céphalées ? OUI NON

o la douleur est elle pulsatile : OUI NON de manière épisodique OUI NON

lancinante OUI NON

o sont-elles accompagnées de larmoiements, gonflements de narine et rhinorhée ?

OUI NON si oui d’un coté en particulier ?

o avez-vous des troubles de l’équilibre ? (sensation d’une démarche ébrieuse, de vertiges, des nausées) :

o avez-vous des troubles de l’audition ? (sifflements, hypoacousies, acouphènes)(précisez le côté)

o avez vous des troubles visuels ? (fatigabilités, picotements dans les yeux, points brillants) (précisez le côté)

o avez-vous des troubles psychiques comme des pertes de mémoires, des problèmes de concentration, et

une fatigabilité mentale ?

o avez-vous reçu un traitement ? OUI NON est-il efficace ? OUI NON

si oui lequel :

o faites-vous la différence entre vos céphalées liées à des douleurs cervicales et des maux de tête banals ?

OUI NON

o êtes vous sujet à des migraines avant vos troubles ? OUI NON

Indiquez par un trait sur cette ligne, l’intensité de la douleur que vous avez ressentie durant la

semaine passée.

coloriez les parties du corps douloureuses :

BILAN

Nom :

Latéralité :

Bilan imagerie :

DOULEUR : EVA :

PALPATION :

Os :

pression articulaire postérieur

C1 C2 C3 C1 C2 C3

Pression processus épineux

C2 C3 C2 C3

Muscle : points gâchettes/cordons myalgiques (comparaison de la pression des deux cotés)

palpations corps musculaire et insertions

Scalène / SCM

Sub occipitales

trapèze

Peau : élasticité, mobilité, infiltrat (douleur, diminution de mobilité, épaississement)

signe de friction cuir chevelu -face occipital

-face retroauriculaire

pincé roulé sur angle de la mâchoire

signe du sourcil

signe de la joue

Commentaire :

MOBILITE

extensibilité musculaire

élévateur

trapèze

SCM

mobilité globale active : étoile de maigne :

mobilité globale passive

F° : distance menton sternum :

Rot° : menton art° AC:

Incli : tragus art° AC:

mobilité spécifique passive

test en flexion extension de C0-C1 :

test de rotation en flexion :

Test Endurance des fléchisseurs :

extenseurs :

test de repositionnement cervical

distance par rapport au centre de la cible : rotation G puis droite, F°, E°

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Commentaires :

Annexe 5 Mde G (femme)

Informations : 77 ans, retraiter lingère, marié, aucun enfant, non fumeuse

Loisirs : voyage, spectacles, marche, conférence

ATCD médicaux et chirurgicaux : arthrose depuis 20 ans, cancer guéri

pathologie connue au sein de la famille : lombalgie, arthrose

Stressée actuellement

N’est pas indisposée lors de la consultation

trouble associé à la cervicalgie : vertige nausée douleur lombaire

Pas de douleur toux, pas de fièvre

Douleur : depuis : environ 20 ans (chronique)

Facteur déclenchant : pas de cause initiale apparent

Douleur augmente stress, mauvaises positions, rotation brutal

Douleur calmée : au repos, bain, massage, médicaments

Douleur intermittente, non lancinante et épisodique, dérouillage matinal, non pulsatile

EVA (semaine passée) : 3 hors crise et 8 pendant les crises

Localisation : plutôt située au niveau parmédian de la nuque, irradiant sur la face occipital sur le

territoire de C3.

Point de départ : cervical

Larmoiement, rhinorhée côté douloureux : non

Trouble de l’audition côté douloureux : non

Troubles visuels côté douloureux : non

Traitement contre ces douleurs : oui mais inefficace à long terme

Trouble de l’équilibre : oui (apparemment non lié au cervical)

Sujet à migraine avant les troubles : non

Bilan kinésithérapeute : Cellulagie : surtout à gauche C2 C3

Friction : surtout à gauche C2 C3

Sourcil : non

Angle de la mâchoire : non

Cordons myalgiques : douleur à droite pour SCM, sous occipitaux, trapèze

Mobilité global active :

Mobilité global passive : la fin de mouvement sont souple mais douloureuse surtout flexion

extension

Spécifique

-flexion extension : douloureux impossible à réaliser

-Rotation en flexion : douloureuse à la rotation droite : 30° , 40° à gauche

-Examen segmentaire vertébral, douleur provoquée : Pression axiale sur les épineuse : C2

Pression sur les articulaires postérieures de C1 C2 bilatérale

Extensibilité musculaire : trapèze droit

Endurance : 15 secondes, non testé pour les extenseurs

Repositionnement céphalique : Rotation Droite Rotation gauche Flexion Extension

8 cm 8.8 cm 5 cm 6 cm

Annexe 6 Melle H (femme)

Informations : 40 ans, animatrice, pacsé, aucun enfant, non fumeuse

Loisirs : voyage, spectacles, natation

Aucun ATCD médicaux et chirurgicaux

Aucune pathologie connue au sein de la famille

Stressée actuellement

N’est pas indisposée lors de la consultation

Aucun trouble associé à la cervicalgie

Pas de douleur toux, pas de fièvre

Douleur : depuis : environ 2 ans (chronique)

Facteur déclenchant : pas de cause initiale apparent

Douleur augmente stress, mauvaises positions, mouvements, efforts physiques, port de charges

Douleur calmée : au repos, minerve, bain, massage, médicaments

Douleur intermittente, variable durant la journée, pulsatile et épisodique

EVA (semaine passée) : 3 en dehors des crises et 6 en crise

Localisation : plutôt située au milieu de la nuque, face supérieur des épaules irradiant sur la face

occipito-frontal jusqu’à l’oreille de manière bilatérale.

Point de départ : cervical

Larmoiement, rhinorhée côté douloureux : non

Trouble de l’audition côté douloureux : sifflements deux côtés

Troubles visuels côté douloureux : surtout à gauche

Traitement contre ces douleurs : oui efficace médicaments, massage décontracturant

Trouble de l’équilibre : non

Différence entre céphalée et maux de tête : oui

Sujet à migraine avant les troubles : oui

Bilan kinésithérapeute : Cellulagie : territoire de C3 à gauche

Friction : à gauche

Sourcil : non

Angle de la mâchoire : non

Cordons myalgiques : surtout à gauche trapèze / splénius

Mobilité global active :

Mobilité global passive : pas d’arrêts dur, seul la douleur limite

Spécifique

-flexion extension : douloureuse et non limité

-Rotation en flexion : faiblement douloureuse, 45° pour les deux côté

-Examen segmentaire vertébral, douleur provoquée : Pression axiale

sur les épineuse : C2 C3 Pression sur les articulaires postérieures de C2 à droite

Extensibilité musculaire : aucune douleur

Endurance : fléchisseurs 120 secondes, extenseur 250 secondes

Repositionnement céphalique :

Rotation Droite Rotation gauche Flexion Extension

6.3 cm 8.6 cm 4.1 cm 5.5cm

Annexe 7 L (homme)

Informations : 48 ans, directeur artistique , pacsé, aucun enfant, fumeur

Loisirs : art, lecture, ciné, marche

ATCD médicaux et chirurgicaux : SIDA déclarée depuis 1991, discopathie dégénérative

pathologie connue au sein de la famille : migraine vrai pour la mère

Stressée actuellement

N’est pas indisposée lors de la consultation

troubles associés à la cervicalgie : lombalgie

Pas de douleur toux, pas de fièvre (dure à dire par rapport au traitement en cours )

Douleur depuis : début des années 1990 crise actuelle depuis octobre 2010

douleur déclenchant : stress, problème de distinction avec pathologie lourde.

Douleur augmente mauvaises positions, mouvements, toux, escalier, tensions

Douleur calmée : au repos, mouvements doux e la tête grande inspiration

Douleur constante, jamais la journée réveil le matin vers 4H, pulsatile et épisodique

EVA (semaine passée) : 2 en dehors, 7 en crise

Localisation : plutôt située au milieu de la nuque, face supérieur des épaules irradiant sur la face

occipito-frontal gauche.

Point de départ : cervical (pas toujours)

Larmoiement, rhinorhée côté douloureux : non

Trouble de l’audition côté douloureux : non ( sifflements hypoaccousie côté droit) ne supporte

pas le bruit en crise

Troubles visuels côté douloureux : lancement derrière l’oreille, mouches, photophobie

Traitement contre ces douleurs : kinésithérapeute, médicaments

Trouble de l’équilibre : oui

Sujet à migraine avant les troubles : non

Différence entre les maux de tête et céphalées : oui : problème cervical = céphalée unilatéral et

troubles digestifs = maux de tête banaux

Bilan kinésithérapeute : Cellulagie : rien à signaler

Friction : face occipital au niveau du vertex, bilatéral

Sourcil : rien à signaler

Angle de la mâchoire : rien à signaler

Cordons myalgiques : à droite de manière importante : SCM et trapèze, à gauche SCM

Mobilité global active :

Mobilité global passive : les fins de mouvements sont limité par la

douleur à gauche

Spécifique

-flexion extension : douloureuse mais réalisé

-Rotation en flexion : douloureuse gauche (35°)

-Examen segmentaire vertébral, douleur provoquée : Pression axiale

sur les épineuse : C2

Pression sur les articulaires postérieures de C1 C2 à gauche

Extensibilité musculaire : rien à signaler

Endurance : 172 secondes (fléchisseurs) 180secondes (extenseurs)

Repositionnement céphalique :

Rotation Droite Rotation gauche Flexion Extension

4.1 cm 4.7 cm 2.7 cm 4.1cm

Annexe 8 F (homme)

Informations : 31 ans, cadre technique, célibataire, aucun enfant, fumeur

Loisirs : moto, bricolage

ATCD médicaux et chirurgicaux : opération de l’épaule

Aucune pathologie connue au sein de la famille

Stressée actuellement

N’est pas indisposée lors de la consultation

trouble associé à la cervicalgie : diagnostiqué pour une entorse cervical

Pas de douleur toux, pas de fièvre

Douleur : depuis : il y 5 mois

Facteur déclenchant : depuis sans AVP moto

Douleur augmente douleur au sternum pendant la respiration, rotation de la tête

Douleur calmée : au repos, minerve, médicaments myorelaxant

Douleur intermittente, variable durant une demi journée, non lancinante et épisodique

EVA (semaine passée) : 7 en dehors des crises et 9 en crises

Localisation : plutôt située au épaule gauche, zone C7 irradiant sur la face latéral occipitale gauche

Point de départ : cervical

Larmoiement, rhinorhée côté douloureux : non

Trouble de l’audition côté douloureux : non

Troubles visuels côté douloureux : non

Traitement contre ces douleurs : non

Trouble de l’équilibre : non

Sujet à migraine avant les troubles : non

Bilan kinésithérapeute : Cellulagie : tout le cou

Friction : surtout à gauche occiput et retrauauriculaire

Sourcil : non

Angle de la mâchoire : non

Cordons myalgiques : tout les muscles du coté gauche

Mobilité global active : douleur limite tout mouvement

Mobilité global passive : impossible

Spécifique

-flexion extension : non réalisé

-Rotation en flexion : non réalisé -Examen segmentaire vertébral, douleur provoquée : Pression axiale sur les épineuse : pour

toute

Pression sur les articulaires postérieures de pour toutes

Extensibilité musculaire : impossible

Endurance : < 5 secondes

Repositionnement céphalique : Rotation Droite Rotation gauche Flexion Extension

5.2 cm 4.3 cm 2.3 cm 4 cm

Annexe 9 C (femme)

Informations : 49 ans, aide soignante, célibataire, 1 enfant, fumeuse

Loisirs : jardinage, TV

ATCD médicaux et chirurgicaux : invalidité pour 10 ans

Aucune pathologie connue au sein de la famille

Stressée actuellement

N’est pas indisposée lors de la consultation

trouble associé à la cervicalgie : lombalgie, problème de dégénérescence maculaire

Pas de douleur à la toux, pas de fièvre

Douleur : depuis : 10 ans (chronique)

Facteur déclenchant : pas de cause initiale apparent

Douleur augmente stress, jardinage, mouvement brusque en rotation

Douleur calmée : au repos, minerve, obscurité, silence, décontractant, sieste

Douleur constant, variable durant la journée, non lancinante et épisodique

EVA (semaine passée) : 9 en crise, 3 en dehors

Localisation : plutôt située au gauche de la nuque, irradiant sur la face occipito-frontal gauche.

Point de départ : cervical

Larmoiement, rhinorhée côté douloureux : oui

Trouble de l’audition côté douloureux : ne supporte pas le bruit en crise

Troubles visuels côté douloureux : oui mais problème génétique à l’œil

Traitement contre ces douleurs :

Trouble de l’équilibre : vertige

Sujet à migraine avant les troubles : non

Différence entre les maux de tête et céphalées : oui

Bilan kinésithérapeute : Cellulagie : toute la nuque

Friction : tout la face postérieur de l’occiput jusqu’au vertex, avec un nette intensité à droite

Sourcil : rien à signaler

Angle de la mâchoire : des deux côtés

Cordons myalgiques : tous les muscles à droites

Mobilité global active :

Mobilité global passive : la limitation est la douleur pour tous

mouvements

Spécifique

-flexion extension : douloureuse

-Rotation en flexion : douloureuse deux côtés

-Examen segmentaire vertébral, douleur provoquée : Pression axiale

sur les épineuse : C2C3

Pression sur les articulaires postérieures de C2C3 bilatérale

Extensibilité musculaire : tous sont douloureux à l’étirement

Endurance : 10 secondes.

Repositionnement céphalique : Rotation Droite Rotation gauche Flexion Extension

6.4 cm 5.6 cm 4.5 cm 5.4cm

Annexe 10 M (homme)

Informations : 75, retraiter, marié, deux enfants, non fumeur

Loisirs : velo, TV,

Aucun ATCD médicaux et chirurgicaux

Aucune pathologie connue au sein de la famille

Stressée actuellement

N’est pas indisposée lors de la consultation

trouble associé à la cervicalgie : arthrose

Pas de douleur toux, pas de fièvre

Douleur : depuis : 8 ans (chronique)

Facteur déclenchant : pas de cause initiale apparent

Douleur augmente stress, mauvaises positions, mouvements,

Douleur calmée : au repos, médicaments

Douleur intermittente, variable durant la journée, non lancinante et épisodique

EVA (semaine passée) : 3 et 5 pendant les crises

Localisation : Point de départ : cervical

Larmoiement, rhinorhée côté douloureux : non

Trouble de l’audition côté douloureux : non

Troubles visuels côté douloureux : non

Traitement contre ces douleurs : médicament

Trouble de l’équilibre : non

Sujet à migraine avant les troubles : non

Différence entre les maux de tête et céphalées : oui

Bilan kinésithérapeute : Cellulagie : non

Friction : niveau branche postérieur de C2

Sourcil : non

Angle de la mâchoire : non

Cordons myalgiques : tous les muscles à droite

Mobilité global active

Mobilité global passive ; douleur en fin de mouvement

Spécifique

-flexion extension :

-Rotation en flexion : -Examen segmentaire vertébral, douleur provoquée : Pression axiale sur les épineuse : C2

Pression sur les articulaires postérieures de C2, C3 bilatérale

Extensibilité musculaire : trapèze

Endurance : flexion 30secondes extension non testé.

Repositionnement céphalique :

Rotation Droite Rotation gauche Flexion Extension

8.8 cm 8.3 cm 4.5 cm 5.6cm