Dr. Martina BAYE ‘‘LA COMMUNICATION EST UN LEVIER ...

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www.interactivconsulting.com C4D Magazine N°004 Décembre 2018 1 Magazine trimestriel sur la Communication pour le développement (C4D) • Version webzine : www.interactivconsulting.com • Directeur de publication : Alphonse ATEBA NOA Décembre 2018 N° 004 Pour un changement social durable par la communication UNE PUBLICATION DE B.P.: 16257 Yaoundé Tél : (237) 242 676 285 Web : www.interactivconsulting.com Email : [email protected] [email protected] Agence spécialisée en communication pour le développement GRATUIT AVEC LE SOUTIEN DE LA CRTV ‘‘LA COMMUNICATION EST UN LEVIER ESSENTIEL DANS L’ATTEINTE DE NOS OBJECTIFS’’ La coordinatrice du Programme National Multi sectoriel de Lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvenile parle du rôle de la C4D dans la réduction de la mortalité de la mère et de l’enfant au Cameroun. Lire notre dossier sur le sujet ACTU C4D p.08 C4D.COM 2019 La 2 ème édition du salon professionnel sur la Communication pour le développement qui se tiendra à Yaoundé le 21 février 2019 connait des innovations. Décryptage pp. 24-25 Consommation du bois légal La campagne qui change les habitudes. Opinion pp.26-29 Andragogie Des enjeux coopératifs d’une discipline avec la C4D dans la valorisation des ressources humaines. Dr. Martina BAYE pp. 15-22

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www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 1

Magazine trimestriel sur la Communication pour le développement (C4D) • Version webzine : www.interactivconsulting.com •Directeur de publication : Alphonse ATEBA NOA

Décembre

2018

N° 004

Pour un changement social durablepar la communication

UNE PUBLICATION DE

B.P.: 16257 Yaoundé Tél : (237) 242 676 285 Web : www.interactivconsulting.com

Email : [email protected] [email protected]

Agence spécialisée en communication pour le développement

GRATUIT

AVEC LE SOUTIEN DE LA CRTV

‘‘LA COMMUNICATION EST UN LEVIER ESSENTIEL DANS L’ATTEINTE DE NOS OBJECTIFS’’

La coordinatrice du Programme National Multi sectoriel de Lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvenile parle du rôle de la C4D dans la réduction de la mortalité de la mère et de l’enfant au Cameroun.Lire notre dossier sur le sujet

ACTU C4D

p.08

C4D.COM 2019La 2ème édition du salon professionnel sur la Communication pour le développement qui se tiendra à Yaoundé le 21 février 2019 connait des innovations.

Décryptage

pp. 24-25

Consommation du bois légalLa campagne qui change les habitudes.

Opinion

pp.26-29

AndragogieDes enjeux coopératifs d’une discipline avec la C4D dans la valorisation des ressources humaines.

Dr. Martina BAYE

pp. 15-22

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Annonce

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 3

Editorial

es milliers d’enfants et de femmes continuent de mourir chaque année au Cameroun des causes pourtant évitables mal-gré de nombreux efforts

faits dans l’amélioration et l’accessibili-té des services de santé dédiés notam-ment à la mère et l’enfant.Du point de vue de la communication, bien qu’il existe un plan stratégique intégré de communication pour la lutte contre la mortalité maternelle, néona-tale et infanto-juvénile élaboré depuis 2016, l’offre de communication reste insuffisante en termes d’interventions de proximité focalisées sur la promotion des pratiques de santé et l’amélioration de la demande de services de santé avec, pour ne point arranger les choses, des disparités entre les différentes régions du pays.C’est fort de cette réalité que le Gouvernement, avec des partenaires techniques et financiers (PTF) au rang desquels l’UNICEF, l’UNFPA et la Banque Islamique de Développe-ment (BID), se sont engagés à initier et à appuyer l’élaboration et la mise en œuvre des micros plans intégrés de communication (MPIC) à l’échelle de cinq (05) régions et 35 districts de santé au Cameroun. La rubrique FOCUS de ce quatrième numéro de C4D MAG est consacrée à la communication en faveur de la mère et de l’enfant au Cameroun. Un état des lieux sur cette question nous est dressé dans une interview du Coordonnateur national du Programme Multisectoriel de Lutte contre la Mortalité Maternelle, Néona-tale et Infanto-juvénile au Cameroun (PLMI), Dr Martina BAYE . Le PLMI qu’elle dirige est le cadre institutionnel de coordination, de promotion et de renforcement de l’engagement multi-sectoriel pour une plus grande synergie dans l’action en faveur de la survie de la mère et de l’enfant. C’est sous son impulsion et sa coordination que seront

notamment mis en œuvre les 40 MPIC qui sont présentés dans leurs objectifs, leurs cibles, leurs axes d’interventions prioritaires, dans ce numéro de C4D Magazine. Et pour coller à la problématique du changement de comportements qui requiert en plus de l’information et de la sensibilisation des cibles, une véri-table pédagogie des populations en vue du changement des comportements souhaité, la présente édition de C4D Magazine fait une part belle à l’andra-gogie, cette science de l’éducation qui « apprend à enseigner aux adultes». Pour comprendre cette discipline, l’andragogue, Alphonse WABO, expert consultant en Communication pour le développement chez INTER’ACTIV CONSULTING, donne, dans la rubrique OPINION, quelques clefs pour faire faire changer les comportements par (et dans) les communautés.Enfin, comme dans les trois numéros précédents, il existe toujours des dis-positifs de communication au cœur des actions du développement qui méritent d’être présentés et décryptés . Nou-velle revue de ces best practices dans les RUBRIQUES BONNES PRATIQUES, ECHOS DU WEB et surtout DECRYP-TAGE.Bonne lecture et bonne et heureuse année 2019 qui va consacrer bientôt les UN AN de C4D Magazine, votre publication dédiée à la promotion de la Communication pour le développement au Cameroun et au-delà. Pour fêter ce premier anniversaire, l’équipe de C4D Magazine vous donne rendez-vous le 21 février 2019 au Hilton Hôtel de Yaoundé où cet heureux événement sera célébré en marge de la 2ème édition du Salon professionnel dédié à la Communication pour le développement, C4D.com et organisé, comme l’année dernière, par INTER’ACTIV CONSULTING.

Bonne lecture et bonne fin d’année 2018.

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Gabin Nguidjol

AU CHEVET

DE LA MERE

ET L’ENFANT

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Sommaire

Directeur de publicationAlphonse ATEBA NOAConseil éditorialMartial ONGONORedacteur en chefGabin NGUIDJOLSecrétaire de rédactionLouis Blaise ONGOLOEquipe de rédactionAlphonse ATEBA NOA, Martial ONGONO, Gabin NGUIDJOL , Thierry NSIMI NOMO, Louis Blaise ONGOLO, Armand KOUAYEP, Marielle DIYANI, Steve NGAN

Trimestriel d’information sur la Communication pour le développement (C4D)

N° 004 - décembre 2018

EDITO

ACTU C4D

FOCUS

DECRYPTAGE

OPINION

FICHES PRATIQUES

ECHOS DU WEB

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Maquette et mise en pagesDouglas NYOUBIIllustrations Alexandre NGOYONGRelations publiquesSerge NZIE, Adeline GUIAKAMImpressionCOLORIX

C4D Magazine

Version webzine : www.interctivconsulting.com

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Tél. : (+237) 242 67 62 85 E.mail : [email protected] - [email protected]

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l’initiative du gouverne-ment et avec l’appui de son partenaire, UNICEF, le Cameroun s’est enga-gé depuis plusieurs mois dans le processus d’éla-

boration de la stratégie nationale pour la communication pour le dé-veloppement (C4D). L’élaboration du document a été confiée à un expert international, Savita Varde-Naqvi du cabinet Management & Development Consulting Inc. Elle est appuyée par un consultant national, Ange Youmbi.

Le processus d’élaboration de ladite stratégie de communication a déjà fait l’objet de quatre ateliers parti-cipatifs organisés dans le deuxième semestre de l’année 2018. Le premier du genre s’est tenu à Mbalmayo du 20 au 23 juin 2018 et a connu la partici-pation d’une cinquantaine d’experts et d’acteurs de la C4D venus de plu-sieurs administrations sectorielles, des organismes de développement et de la société civile. Il a été consacré

C4DUNE STRATEGIE NATIONALE EN GESTATION AU CAMEROUN

Le processus engagé depuis plusieurs mois est en cours de finalisation. Un atelier de validation technique du draft final vient de se tenir en novembre dernier à Kribi.

Aà la « relecture et de la validation du draft 0 de l’analyse diagnostique de la stratégie nationale de communica-tion pour le développement ».

Les trois autres se sont tenus respec-tivement à Ebolowa et Kribi pour pas-ser en revue le draft proposé par les deux experts C4D, et procéder à la va-lidation technique du draft final. Nul doute qu’au terme de ce processus participatif et itératif, le Cameroun disposera d’un bel outil de plaidoyer supplémentaire pour la prise en compte de la communication dans les projets de développement au Ca-meroun. Vu l’ampleur de la tâche, il serait sans doute utile de parachever l’œuvre ainsi amorcée en dotant le pays d’un Comité de Pilotage dédié à la mise en œuvre et le suivi-évalua-tion de la stratégie de communica-tion ainsi élaborée.

Gabin NGUIDJOL

Le Prodel tend la main aux médiasEncore très peu connu, le Projet de développement de l’élevage (Prodel), a organisé un atelier le vendredi 12 octobre 2018 à Yaoundé, pour susciter l’adhésion et l’accompagnement des médias dans la promotion de ses activités. Le Prodel a ainsi mis sur pied un cadre de collabora-tion avec les médias pour la vulgarisation de ses activités et ses actions. Le Prodel a pour objectif d’améliorer la productivité des systèmes de production sélectionnés, la commercialisation de leurs produits pour les bénéficiaires ciblés et d’apporter une réponse immédiate et efficace en cas de crise éligible ou d’urgence dans le secteur de l’élevage au Cameroun.

Actu C4D

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Actu C4D

u’est-ce que la commu-nication ?» ; « Qu’est-ce qu’un plan de communi-cation ? » ; « Spécificité de la communication pour le développement »

; « Méthodologie pour élaborer un plan de communication pour le développement » ; « Le film documentaire : de l’idée à la réalisation ». C’est par ces cinq modules que les participants à la session de formation continue en communica-tion pour le développement (C4D) sont entrés de plein pied dans l’univers de la C4D pendant trois jours, du 1er au 3 novembre 2018, au Centre Jean XXIII de Mvolyé à Yaoundé. Le thème de cette session était : « Elaborer et mettre en œuvre un plan de communication pour le développement ». A ces modules, s’est ajouté, à la demande des partici-pants, celui sur la communication de crise. Une demande qui complétait le tableau des attentes exprimées par les participants au départ, à savoir : « ac-quérir les notions de base sur la com-munication en général, et sur la com-

munication pour le développement en particulier » ; « connaître la démarche méthodologique pour élaborer un plan de communication » ; « connaître les outils essentiels de la communication pour le développement » ; « connaître les spécificités de la communication pour le développement » ; « différence entre journalisme et communication ».

Cas pratiquesLes participants étaient issus des projets de développement, des sociétés parapubliques, des sociétés privées, de l’administration publique, à l’instar du Projet de développement des chaînes des valeurs agricoles (PDCVA), du Projet Central Africa Backbone (CAB), de la Société de développement du coton (SODECOTON), de la Société de développement de la production animale (SODEPA), du Cabinet spécialisé dans la propriété intellectuelle EKEME Lysaght, du Ministère de l’Education de Base.

Dans une ambiance bon enfant et de manière interactive, l’équipe

FormationINTER’ACTIV CONSULTING LANCE SES PROGRAMMES

La première session d’un programme de formation continue des responsables et personnels des services de communication des organisations s’est déroulée du 1er au 3 novembre 2018 à Yaoundé sur le thème « élaborer et mettre en œuvre un plan de communication pour le développement ».

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des formateurs, entièrement composée du personnel du Cabinet Inter’Activ Consulting, Agence conseil spécialisée en communication pour le développement, a su lever les incompréhensions des apprenants sur les notions de base de la C4D, leur a expliqué les différents mécanismes de la pratique de cette discipline, dans une approche par problèmes, la pédagogie par projet, non sans s’appuyer sur des cas précis propres aux éventuels problèmes de chaque structure représentée, chaque module étant assorti d’un cas pratique. Une belle expérience qui s’est soldée par la remise des supports de formation et des attestations aux participants, qui ont par ailleurs mis sur pied le réseau des apprenants de Inter’Activ Consulting.

LBO

Remise d’attestation de fin de formation à un participant

Echange entre participants et une formatrice

Les participants suivant un module

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« Cette formation a été une très belle opportunité pour moi. Heureusement, j’ai su la saisir. Les problèmes de développement sont tout le temps d’actualité. Beaucoup de choses sont faites, mais soit ne sont pas connues, soit ne sont pas bien dites avec les outils de communication appropriés. Je garde de cette formation, la qualité impressionnante des modules, et la façon dont ils ont été dispensés aux participants. Le climat a été bon enfant et plein d’acquisitions nouvelles et enrichissantes. Que de telles initiatives continuent et que la communication pour le développement ne fasse pas long feu. Ma profonde gratitude au cabinet Inter’Activ Consulting et à l’équipe des experts formateurs ».

Réactions des participants

« C’est une bonne session de formation continue. Pour moi, il est question de continuer à se former, pour ne pas dépérir professionnellement dans ce monde de vitesse, où tout va tellement vite. Acquérir le savoir qui va dans le sens de contribuer efficacement au changement d’at-titude pour le développement est un privilège, un atout qu’il va falloir rentabiliser au sein de la SODECOTON pour laquelle je travaille ».

« My gratitude for the intensive training. That training gave me an opening and basic knowledge on communication for developpement (C4D). The advantage we have to lern well was the frendly and patience in teaching and ensuring we get to know the lesson ».

« Je suis ravie d’avoir pris part à cette session de formation. Depuis un an que je connais le cabinet Inter’Activ Consulting, c’est notre deuxième contact. Le premier était lors de leur salon professionnel C4D.Com en février 2018. Le deuxième, c’est à la faveur de cette formation à laquelle je viens de prendre part. J’ai enfin eu l’opportunité de découvrir la communication pour le développement (C4D). Tous les modules qui nous ont été dispensés, nous ont donné tous les contours de cette discipline axée vraiment sur la promotion des actions de développement. Les formateurs maîtrisent vraiment leurs domaines de compétence. Ici, il faut bien maîtriser les stratégies efficaces, les activités, les outils de communications appropriés. Je vais exploiter à fond tous les supports qui nous ont été remis».

Abdoullahi BabaChef de la Division de la

communication à la SODECOTON

SHWIRI ESHWA CHUMBOWResponsable de

la communication à la SODEPA

SEKE à NDJERECellule de communi-

cation du ministère de l’Education de Base

Estelle TCHOUAPIStagiaire en communi-

cation au projet CAB

Roseanne EBALEResponsable de la communication au

Projet de développement des chaînes des valeurs

agricoles«Inter’Activ Consulting est le premier cabinet où je fais un stage en communication, et ils sont mes mentors en communication. Je viens de prendre part à une formation très riche en contenus, donc vraiment appropriée à mon secteur d’activité. Les formateurs ont donné de leurs personnes, des leurs savoirs, et nous ont transmis des connaissances de manière digeste et fluide. Tous les modules que nous avons suivis nous ont vraiment davantage édifié sur la C4D. J’en ferrai bon usage dans mon projet, le PDCVA ».

Actu C4D

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Actu C4D

e concept reste le même. Un évènement annuel sur un jour d’activités non-stop, dans un lieu précis, entre 8 heures 30 et 17 heures. Une fois encore, le

Hilton hôtel abritera le salon qui se tient le jeudi 21 février 2019. Il regrou-pera 200 participants sur invitation représentant toutes les catégories so-cio-professionnelles ciblées. Il s’agit notamment des responsables des Projets de développement, Organisa-tions et coopérations internationales, Organisations non gouvernemen-tales, Fondations d’entreprises, Asso-ciations et organisations à caractère humanitaire, Départements ministé-riels à forte charge sociale, Agences conseil en communication, médias/rubriques spécialisés, Ecole de for-mation dans les métiers de la com-munication, entreprises des secteurs public et privé, experts et C4D. C4D.Com 2019 sera articulé autour de la cérémonie d’ouverture dont les moments forts seront le témoignage plaidoyer de l’UNICEF et la confé-rence inaugurale du Guest Speaker

en la personne du Professeur Daniel Anicet NOAH, sur le thème de l’édition. La conférence inaugurale est d’ailleurs la première innovation de cette édition. Le salon comptera aussi avec la pré-sentation des cinq « Best practices » de la Communication pour le Déve-loppement(C4D) de l’année en cours, et dont les présélections se feront en janvier 2019. A cet effet, un appel à propositions des « Best practices » est déjà ouvert à toutes les institu-tions ayant mené une campagne C4D pertinente durant l’année 2018. C’est au terme de ces présentations que seront retenues les cinq meilleures pratiques appelées à compétir, pour l’élection du vainqueur du Grand prix C4D de l’année.

C4D magazine a 1 an !Un moment fort de cette édition, d’ailleurs classé dans le registre des innovations, porte sur la célébration du premier anniversaire de C4D Magazine, le trimestriel spécialisé dans la C4D et dont le premier numéro avait été présenté à la première édition du salon en février 2018. Chemin faisant,

C4D.Com, Acte 2LE SALON SE PRÉPARE ACTIVEMENTLa deuxième édition du salon professionnel sur la communication pour le développement se tiendra le 21 février 2019 au Hilton hôtel sur le thème : Recrutement des talents et gestion des compétences dans la C4D, un impératif absolu pour la réussite des projets de développement au Cameroun.

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ce magazine est à son quatrième numéro. Ce qui, pour le Comité d’organisation, nécessite une attention particulière pour toute l’équipe qui anime le magazine, les lecteurs et les institutions qui l’ont accompagné durant l’année. La cérémonie de clôture sera quant à elle, marquée par la remise du Grand prix C4D de l’année. Un moment qui donnera à découvrir le successeur de Moto Action, vainqueur de l’édition précédente. L’évènement se déroule toujours sous le parrainage institutionnel du Minis-tère de la Communication. Initiative de l’agence Inter’Activ Consulting, C4D.Com est un évènement dédié aux acteurs de la communication pour le développe-ment. Il s’agit d’une plateforme nationale d’échange, de partage et de promotion de bonnes pratiques sur la C4D. La première édition s’est déroulée le 15 février 2018, et a connu, de l’aveux des participants, un succès dans toutes ses articulations.

LBO

Une séquence de la table ronde de la 1ère édition

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Actu C4D

e bio c’est l’avenir ! Cette maxime sonne comme un slogan publicitaire et pourrait être (c’est pas en-core le cas), la signature

du nouveau plan de communication dont vient de se doter le Mouvement Africain Pour la Promotion de l’Em-ploi en Milieu Rural (GIC - MAPER). Un plan de communication élaboré et mis en œuvre grâce à un finan-cement du Fonds Migration et Dé-veloppement (FMD) dont les princi-paux contributeurs sont : la Banque Africaine de Développement (BAD), la République Française, le FIDA et la Commune de Njombé-Penja où le projet est logé.

La toute nouvelle stratégie de com-munication de GIC-MAPER est un outil stratégique de planification

PromotionPLAIDOYER POUR UNE ECONOMIE VERTE

Le projet développé par le Groupe d’initiatives com-munes « GIC MAPER » dans la localité de Njom-bé-Pendja, Région du Littoral, s’est doté d’un plan de communication pour la promotion d’une agriculture saine en milieu rural.

L

pour assurer une communication cohérente et efficace dudit projet qui s’est, par la même occasion, do-tée d’une identité visuelle forte et en parfaite harmonie avec l’objet et les objectifs du projet. Dans le même sillage, et à la faveur de la mise en œuvre de la stratégie de communi-cation du Fonds Migration et Déve-loppement, un documentaire réalisé par Hella Tounessi est en cours de tournage pour donner de la visibilité aux projets innovants financés par le FMD dont le projet de GIC-MAPER.

Tout ceci constitue un ensemble d’outils de communication par les-quels le Coordonnateur du Projet de valorisation des déchets agri-coles en engrais organiques, Joseph MOUKWELE, aura l’opportunité d’ac-centuer le plaidoyer en faveur de l’avènement d’une économie verte dans la commune de Njombé –Penja. Un apport considérable dans les ef-forts en C4D dans ce pan de l’activité de l’économie verte.

Le Groupe d’initiatives communes « GIC MAPER » a pour objet, la pro-motion d’une agriculture saine pour les hommes et l’environnement. Une véritable mission qu’ils portent et défendent à travers le Projet de Va-lorisation des Déchets Agricoles en engrais organiques.

Gabin NGUIDJOL

Prévention des incendies On sensibilise dans les marchés de la capitale économiqueEn prélude à la journée internationale de prévention des catastrophes qui s’est célébrée le mercredi 17 octobre 2018, une sensibilisation contre les incen-dies dans les marchés de Douala a été menée le vendredi 12 octobre 2018, par les autorités de la capitale économique. Les marchés des arrondissements de Douala III et Douala V ont accueilli cette campagne pilote. Herman Tchaketong Adjota, le Chef de la division de la police et de l’organisa-tion administrative dans les services du Gouverneur de la Région du Littoral, a échangé avec les commerçants sur les mesures préventives et les attitudes à adopter pour se prémunir des incen-dies dans les espaces marchands en particulier, et des autres catastrophes en général. Il est apparu pendant les échanges que l’ignorance de certaines mesures de sécurité et l’imprudence de certains commerçants sont à l’origine de nombreux cas d’incendies dans les marchés. Il a également été expliqué aux commer-çants qu’il y a plusieurs types de feu. Le feu de classe A généré par le bois ; celui de classe B généré par l’hydro-carburant ; le feu de classe C, lié au gaz ; le feu de classe D généré par les métaux, le feu de classe E généré par les huiles de cuisine ; l’incendie hors classe, d’origine élec-trique. « On n’éteint pas le feu de bois comme celui causé par une bouteille de gaz ou autre », précise Nadège Simegni, représentante d’une société partenaire à l’initiative. De plus, à chaque type d’in-cendie, correspond un matériel appro-prié pour en venir à bout. L’intervenante précise que, les boutiques doivent être ventilées, surtout celles dans lesquelles on vend des produits tels que la pein-ture.

Source : Cameroon tribune,ed. du 16 octobre 2018

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Actu C4D

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l’occasion de la célébra-tion de la 33ème journée mondiale de l’habitat le lundi 1er octobre 2018, sous le thème : « gestion

des déchets solides municipaux », Jean-Claude MBWENTCHOU a rap-pellé que la gestion efficace des dé-chets solides renvoie à des actions précises. Il s’agit entre autres, de la pré-collecte, la collecte, le trans-port, le traitement, la réutilisation ou l’élimination des déchets solides issus des activités humaines. Ces ac-tions concourent à réduire les effets des déchets solides sur la santé hu-maine et environnementale, et sur le cadre de vie. L’objectif poursuivi à travers ces mesures est de prévenir tout contact humain avec les subs-tances dangereuses, en mettant en place des systèmes adéquats de trai-tement et d’évacuation des déchets.

Le choix de Douala, la capitale économique du Cameroun, pour la célébration de cette journée n’était pas anodin. De l’avis de tous les observateurs et spécialistes des questions environnementales, cette cité, comme la plupart des autres grandes villes à travers le triangle national, est plus que jamais concernée par la problématique de gestion des déchets solides. L’illustration par la quasi-totalité des drains et des canalisations diverses bouchés par les bouteilles et autres objets plastiques de tous formats, jetés à l’emporte-pièces dans la nature. A tout çela, s’ajoutent les déchets résultant des téléphones portables et autres appareils électroniques et électroménagers usés. La pollution des villes est ainsi en nette augmentation. Pour y faire face,

Mobilisation socialeUNE JOURNÉE COMMEORATIVE CONTRE LES DÉCHETS SOLIDESLa 33ème journée mondiale de l’habitat célébrée le 1er octobre 2018, a été l’occasion pour le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain de mettre en lumière des actions fortes à mener dans les principales métropoles du Cameroun.

La perennisation des acquis de projets selon PECKribi, la cité balnéaire du Came-roun a réuni du 26 au 28 septembre 2018, une dizaine d’acteurs du sui-vi & évaluation et de la C4D venus de l’Unité de Coordination du Pro-gramme Conjoint du C2D Santé, du Programme National de Dévelop-pement Participatif, de Inter’Activ Consulting et de Projects Experts Consulting, dans le cadre du pre-mier niveau de formation (PEC Training). La rencontre était placée dans le cadre de la mise en route du projet de formation en suivi des projets, concept du cabinet Projects Experts Consulting (PEC). Il s’est agi pour les participants, au cours de ces trois jours de formation, de maîtriser les différents leviers qui concourent à la capitalisation et la pérennisation des acquis de projets au premier rang desquels la Com-munication pour le développement (C4D). Le module dédié sur ce point spécifique de la formation, a été animé par Gabin Nguidjol, Expert en C4D et par ailleurs Directeur de la Stratégie et de la Production chez INTER’ACTIV CONSULTING.

Jean-Claude MBWENTCHOU pense que l’une des solutions serait entre autres l’ouverture du secteur de la collecte des déchets à la concurrence, la restructuration du système global de la gestion des déchets, la mise en route du projet de construction d’un centre de stockage des déchets industriels à Douala.

Louis Blaise ONGOLO

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Actu C4D

C

JAMAIS 1 SANS 2 !

Le Cameroun vient de se doter de deux stratégies de communication pour promouvoir l’accès au partage équitable des avantages issus de l’exploitation de ses ressources génétiquse. L’une est nationale, l’autre est locale.

PROCESSUS APA

onformément à sa Straté-gie Nationale sur l’Accès au partage des Avantages (APA) élaborée en 2012, le Cameroun à travers son

administration sectorielle concernée, le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Déve-loppement Durable (MINEPDED), a dé-cidé de se doter d’outils stratégiques en communication pour contribuer d’une part à la conservation et l’uti-lisation durable des ressources gé-nétiques issues de la biodiversité camerounaise, et d’autre part, à la valorisation économique et la préser-vation des connaissances tradition-nelles associées.

Sur le plan national, l’élaboration de la stratégie de communication sur le Protocole de Nagoya et l’APA au Came-roun, financé notamment par la GIZ, a été confié à la Consultante inter-nationale Marie Christine SARBONI, auteure du livre : Réussir vos actions de communication réaliser un audit de communication, renforcer son image et son identité́, construire un médiaplanning, élaborer et gérer un plan de communication, paru chez Dunod en 2012. La stratégie proposée a été enrichie au cours d’un atelier qui s’est tenu les 13 et 14 septembre 2018 à Douala. L’atelier a rassemblé quelques communicants et respon-sables de la communication des ins-titutions et organismes qui œuvrent dans le secteur de l’environnement,

quelques responsables d’associa-tions régionales et sous-régionales qui promeuvent la gestion équitable du massif forestier de la sous-ré-gion Afrique centrale notamment, et quelques experts nationaux invités, dont ceux de INTERACTIV CONSUL-TING.

Expérience piloteDans un registre plus local et sur des financements du Fonds pour l’En-vironnement Mondial (FEM) et du PNUD, un plan de communication lo-cal et spécifique aux ressources géné-tiques Echinops Gigantenus et Mon-dia Whitei a été confié à un expert national, Alphonse ATEBA NOA, par ailleurs Directeur Général de INTE-RACTIV CONSULTING, l’agence spécia-lisée en communication pour le dé-veloppement au Cameroun. L’expert recruté devait par ailleurs proposer quelques supports de communica-tion sur l’APA en vue de la promotion et l’appropriation des deux plantes au sein des deux communautés de Magha-Bamumbu et Lewoh, dans le département du Lebialem, Région du Sud-Ouest Cameroun, terreaux respectifs de Echinops Gigantenus et Mondia Whitei.

Selon les responsables du MINEPDED, l’expérience pilote de ces deux plantes aux vertus culinaires, théra-peutiques, et aromatiques devra être dupliquée partout au Cameroun où les ressources génétiques associées

Sensibilisation sur le bois légal« Le bois légal, c’est génial », c’est le slo-

gan de la campagne de communication

grand public qui a démarré en décembre

2018 en vue de sensibiliser les Camerou-

nais sur l’importance de choisir des pro-

duits en bois durables et à stimuler les

demandes de bois d’origine légale. Ladite

campagne est organisée dans le cadre du

projet « Essor des demandes publiques

et privées en sciage d’origine légale au

Cameroun », financé par le programme

FAO-UE FLEGT. La campagne porte sur

le numérique via les médias sociaux, le

porte à porte dans les marchés du bois à

Yaoundé pour sensibiliser les menuisiers

et les professionnels du secteur, la dis-

tribution des prospectus et les affiches,

la diffusion des spots radio, les tables

rondes. Le tout pour cibler les consom-

mateurs urbains qui peuvent contribuer

à améliorer la légalité et la durabilité du

secteur du bois au Cameroun.

aux savoirs traditionnels peuvent être ren-tables aux communautés qui les exploitent. Dans cette perspective, la communication devra toujours être au centre de la gestion des relations entre de potentiels fournisseurs (communautés) et des probables utilisateurs (partenaires privés) afin de promouvoir l’accès au partage équitable des avantages (APA) gé-nérés.

A.G.N.

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ur les réseaux sociaux, la campagne de sensibilisa-tion contre les bouteilles plastiques, lancée par la Société anonyme des brasseries du Cameroun

(SABC) sur le thème : « Faisons un geste pour l’environnement », fait flo-rès. Quelques photobooths parmi la centaine déjà postées sur Facebook et en compétition pour primer la meil-leure, sont suffisamment expressives du succès de ladite campagne. Anicet signe :« j’adore des sacs réutilisables ». « Je recycle les fiantes de poulets, cochons en bio gaz et engrais pour nos différents besoins au lieu de les déver-ser dans la nature », affiche Sédrique. Sandrine ne se laisse pas conter et clame : « je compresse mes bouteilles en plastique après usage pour un bon recyclage et une meilleure protection de la nature ». Pendant ce temps, Cé-lestin signe : « je traite les eaux usées avant leur déversement dans la na-ture ». Agathe clame son geste utile : « je trie et recycle tous mes déchets ».

ConvivialitéCe sont des affiches dépouillées, portant les photos des signataires, la mine positive, avec à leur côté, un globe terrestre stylisé aux formes humaines. Dans les établissements scolaires telle qu’au Lycée de Tsinga à Yaoundé, et les événements pro-fessionnels tels que le Salon pour la Promotion des Etudes Françaises au Cameroun (SAPEF) qui s’est tenu au Palais des Congrès de Yaoundé, les séances de sensibilisation sont un moment de convivialité durant lequel, Vanessa Nana, Chef Service RSE de SABC, sous le slogan : « aimer la vie c’est protéger l’environnement » par-tage avec les élèves et les visiteurs,

l’implication de la SABC dans les ac-tions RSE environnement. Il s’agit en somme d’une campagne de sensibi-lisation des élèves des lycées et col-lèges aux dangers de la pollution par les bouteilles plastiques. Les séances de sensibilisation com-mencent par la distribution des flyers à l’ensemble des élèves présents. Ensuite, certains d’entre eux sont in-vités à lire devant leurs camarades les messages inscrits en anglais et en français sur les flyers. Ensuite, un responsable du Groupe SABC explique pourquoi les bouteilles en plastique doivent être systémati-quement compressées après usage avant d’être déposées dans des bacs à ordures. Et, place aux séances de démonstrations. Cette campagne met en exergue les actions simples à mener au quotidien afin que les bouteilles en plastique et les déchets d’autres natures ne se retrouvent pas dans la nature. Des actions qui conduisent à la préserva-tion de l’environnement, avec comme recommandation phare, la compres-sion des bouteilles plastiques après usage et de les mettre dans un bac à ordure approprié. Libre donc à qui veut, de participer au jeu concours : « mon geste pour l’environnement » à travers une photobooth à partager sur les réseaux sociaux. Le concept est un partage de la vision du groupe SABC pour l’environnement avec le public.La gestion des déchets est une res-ponsabilité individuelle et un acte ci-toyen. Au Cameroun, au sens de la loi n°96/12 du 5 Août 1996, la protection de l’environnement est un devoir de tous les jours qui s’impose à tous.

LBO

S

Actu C4D

RSEL’ACTION FORTE DE LA SABC POUR L’ENVIRONNEMENT Une campagne en cours de cette société brassicole dans les établissements scolaires et autres rencontres événementielles, recommande de compresser les bouteilles en plastique avant de les jeter dans des bacs appropriés.

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 13

Actu C4D

LA FORTIFICATION VOLONTAIRE DES ALIMENTS EN PARTAGE AVEC LES MÉDIAS

Lors de sa journée portes ouvertes aux médias le jeudi 20 septembre 2018, l’entreprise agro-alimentaire a partagé son expérience dans la lutte contre les carences en micronutriments.

a été un moment d’échange important entre les responsables de Nestlé Cameroun et les médias, le jeudi 20 septembre 2018,

dans l’usine de la multinationale agro-alimentaire à Bonabéri dans la capitale économique du Cameroun. Ladite rencontre a fait l’objet de plusieurs retombées médias, dont les comptes rendus, les reportages les interviews, publiés notamment par l’Economie Quotidien, Mutations, Cameroun Tribune, la CRTV, Canal 2 International, STV ... Nestlé Cameroun a partagé sa contribution à la lutte contre les carences en micronutriments essentiels que sont l’iode, le zinc, la vitamine A, le fer, à travers la fortification volontaire de ses produits. « Les carences en micronutri-ments encore appelées « faim cachée » constituent un problème majeur de santé publique chez les jeunes de 0 à 5 ans au Came-roun. D’après leurs statistiques, 68% des enfants de cette tranche d’âge souffrent d’anémie ferriprive (MICS1, 2011), 39 % souffrent de carence en vitamine A et 35% des décès chez ces enfants sont liés à la malnutrition », explique Ros-tand Banz, Chef de Département Communication institutionnelle et Affaires publiques.

PortionUn défi que Nestlé Cameroun, dans sa posture d’entreprise ci-toyenne s’est engagé à relever, par

la fortification d’une grande majo-rité des aliments mis à la disposi-tion des consommateurs. L’occa-sion a permis d’apprendre que, les produits tels que « Bouillon Maggi » est fortifié à hauteur de 15% en Fer et de 30% en Iode de l’apport journalier recommandé par por-tion. Le lait en poudre NIDO est fortifié à hauteur de 21% en Fer, 24% en Zinc et 18% en Vitamine A de l’apport journalier recomman-dé par portion. La céréale infantile CERELAC est quant à elle fortifiée à hauteur de 45% en Fer, 40% en Zinc, 49% en Vitamine A et 65% en Vitamine C de l’apport journalier recommandé par portion. D’après ses responsables, Nest-

Ç

Nestlé Cameroun

lé Cameroun a choisi la fortification alimentaire comme moyen de lutte contre les carences en micronu-triments, parce qu’elle répond aux orientations de la Décision N°982/D/MINSANTE/SESP/SG/DAJC/DPS/SDAN du 03 décembre 2008, portant création, organisation et fonctionne-ment du Comité Technique National de pilotage et de coordination pour la fortification alimentaire. Pour l’en-semble des médias ayant pris part à cette rencontre, il était bon de mettre à la disposition du public, toutes ces informations utiles et rassurante pour la santé des consommateurs.

Source : L’Economie quotidien, ed. du 25/09/18

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Actu C4D

COMME UN PARFUM DE PLAIDOYER POUR LES ARCHIVES À YAOUNDÉ

La capitale politique du Cameroun a abrité du 24 au 30 novembre 2018, une conférence inédite en terre africaine, sous le thème : « Archives : Gouvernance, Mémoire et Patrimoine ».

e pas investir sur les archives c’est désin-vestir sur l’avenir ». Telle est la substance du discours intro-ductif de Jean Louis

ROY, Président-Directeur Général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, invité d’honneur de la 8ème Conférence Internationale des ar-chives (ICA), qui s’est déroulée du 24 au 30 novembre 2018 à Yaoundé. Sous le patronage du gouvernement du Cameroun, cette édition a regrou-pé environ 500 délégués venus de 63 pays de cinq continents (Europe, Amérique, Océanie, Asie, Afrique). L’occasion a donné lieu à sept jours de rencontres et d’échanges entre professionnels et parties prenantes de la gestion du système d’informa-tion. Une communion sur les défis

relatifs à la gestion documentaire et à l’archivistique. Le triptyque gou-vernance, mémoire et patrimoine a eu tout son sens, tant et si bien que le plaidoyer pour la gestion efficace et efficiente des archives, la conser-vation, le traitement du patrimoine archiviste en Afrique en particulier et dans le monde en général, a été porté haut. ICA Yaounde 2018 a également été l’occasion d’assermenter 398 profes-sionnels de l’archivistique par devant le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi. Un acte fort, qui a permis de sortir du placard ces acteurs de la gestion du système d’information et de les placer au-devant de la scène. Un autre temps fort de la Conférence ICA est cette exposition qui a permis de mettre en lumière toutes les réalisations et bonnes

pratiques dans le domaine du record management. Cette articulation a ainsi mis en évidence, 11 institutions internationales publiques et privées, des multinationales, des fondations au rang desquelles, Family Search, Sponsor majeur de l’événement, le ministère de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), l’Organisation de la propriété intellectuelle (OAPI), la Société nationale de raffinage (SONARA). Toutes ont ainsi présenté aux visiteurs, leurs réalisations et innovations dans le domaine archivistique. L’organisation de la conférence a été confiée à Inter’Activ Consulting, agence conseil spécialisée en Com-munication pour le Développement basée à Yaoundé au Cameroun.

Marielle DIYANI

«N

8ème Conférence annuelle du Conseil International des Archives

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 15

Mortalité maternelle et infantile au Cameroun

u Cameroun, la situation de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant reste préoccupante même si les interventions jusque-là entreprises par le Gouvernement et ses partenaires natio-naux et internationaux ne sont pas restées vaines. Selon l’enquête MICS réalisée en 2014, plus de 6 000 femmes meurent chaque année au Cameroun pendant la grossesse ou à l’accouche-ment, et 103 enfants sur 1000 ont une forte probabilité de mourir avant l’âge de 5 ans.Pour inverser cette tendance, le Gouvernement, avec l’appui technique et financier de ses par-

tenaires internationaux, a mis en place le Projet Appui à la Santé Maternelle Néonatale et Infantile (PASMNI) avec pour objectif, d’agir prioritairement dans les Régions où les indicateurs sont les plus mauvais à savoir le Nord, l’Ex-trême-Nord, l’Adamaoua, l’Est et le Centre. Le PASMNI qui couvre 35 Districts de Santé dans ces cinq Régions, a sept axes d’intervention dont la Mobilisation communautaire et sociale qui concerne essentiellement des activités de communication pour le développement (C4D).En quoi consiste ces activités de communication ? Quel en est le processus et le timing ? Qui en a le lead et quels sont les acteurs de leur mise en œuvre dans les Régions et Districts de santé concernés ?C4D Magazine fait la revue des troupes.

A

La communication peut-elle être une thérapie gagnante ?

Focus

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Comment réduire la mortalité maternelle au Cameroun par la com-munication? Grâce à un appui de l’UNICEF et de

l’UNFPA, une équipe de consul-tants en communication pour le développement de INTER’ACTIV CONSULTING a animé un sémi-naire sur ce sujet du 8 au 10 no-vembre 2018 à Garoua dans la région du Nord Cameroun. » Ce post daté du 12 novembre 2018 et naïvement publié sur un compte privé sur le réseau social LinkedIn, a dévoilé le grand intérêt que ce sujet suscite dans l’opinion au Ca-meroun et au-delà : près de 3000 vues en 72 heures seulement et un taux d’engagement avoisinant les 30%. Jamais ce compte privé n’avait enregistré pareilles per-formances en si peu de temps en termes de « like », share, « com-ment ». Et dans ce flot de réactions, quelques interrogations dignes d’intérêt de quelques internautes : « Nous dans le Nyong et Kellé on n’a été oublié ou nous ne sommes pas bénéficiaires ? », s’est interro-gé Idriss Lissom, Chef de Chaîne chez Radio Culture FM ; « Quels sont les freins à la lutte contre la mortalité maternelle au Came-

roun ?» a demandé Winner Mode, « A quand la région de l’Ouest ? », s’est interrogé Victor Signing, pro-ducteur audio-visuel.

Le poids des traditions

Cet intérêt montre sans doute à quel point les attentes sont grandes quant au rôle de la com-munication dans la réduction de la mortalité maternelle, infantile et juvénile au Cameroun, et sans doute dans d’autres pays où l’am-pleur du phénomène est compa-rable, pour des raisons similaires, au Cameroun. Car bien que l’offre de services de prévention et de soins soit en deçà des besoins de

la population, il reste que même le minimum disponible n’est pas uti-lisé dans la proportion souhaitée. Pour ne citer que quelques exemples, seules 58% des femmes enceintes effectuent quatre consultations prénatales au cours de leur grossesse au Cameroun, 36% des femmes accouchent en-core à domicile et moins de 35% des femmes accouchant dans les formations sanitaires acceptent de bénéficier d’une consultation post-natale trois jours au plus après l’accouchement. Les facteurs déterminants de ces déficits comportementaux sont entre autres le poids des traditions

IMPOSSIBLE N’EST PAS COMMUNICATION !

Le processus d’élaboration de 40 micro plans intégrés de communication pour cinq régions et 35 districts de santé au Cameroun suscite un grand intérêt de l’opinion et une large mobilisation des acteurs.

«

Focus

Présentation du Consultant national en C4D, Alphonse Ateba Noa

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 17

Focus

et des préjugés sociaux, le faible niveau d’éducation des femmes, la non-implication des hommes chefs de famille dans la plupart des cas, la négligence des mères et des gar-diennes d’enfants en rapport avec l’hygiène générale de la mère et de l’enfant, les grossesses précoces chez la jeune fille, etc. Ces statistiques déficitaires et ces facteurs déterminants montrent à suffisance qu’au-delà de la problé-matique de disponibilité de l’offre de services et des soins, le pro-blème est avant tout d’ordre com-

Atelier de groupe à Ngaoundéré

Restitution des travaux de groupe

portemental et pourrait en grande partie connaître un début de réso-lution par la communication. C’est fort de ce constat qu’un Plan stra-tégique Intégré de Communica-tion (PSIC) a été élaboré en 2016 sur un appui de l’UNICEF dont le but est d’encadrer toutes les ac-tivités de communication des ac-teurs sur le terrain concernant la santé de la mère et de l’enfant.

Processus

Afin de rendre opérationnelle cette stratégie de communication

au niveau décentralisé, le gouver-nement a initié une série d’ateliers régionaux consistant à élaborer 40 micro-plans de communication dans cinq régions et 35 districts de santé du Cameroun à savoir l’Adamaoua, le Centre, l’Est, l’Extrême-Nord, Nord, avec pour objectif de contextuali-ser le mieux possible les stratégies et activités proposées à la situation réelle et spécifique de chaque loca-lité prise individuellement. Le pro-cessus a mobilisé en trois mois et en quatre ateliers régionaux de trois jours chacun, près de 150 partici-pants représentatifs de toutes les catégories socio-professionnelles pressentie pour contribuer à la mise en œuvre des micro-plans élaborés : responsables centraux et régionaux du Ministère de la Santé publique, démembrements régionaux et lo-caux des départements ministériels à forte capacité de mobilisation sec-torielle et communautaire, agences du système des Nations-unis, no-tamment l’UNICEF, et UNFPA, or-ganisations à base communautaire, leaders communautaires et chefs re-ligieux. Au moment où nous mettons sous-presse, seul l’atelier de Ma-roua, plusieurs fois reporté, restait à organiser pour compléter à 40, le nombre de micro-plans de communi-cation élaborés.Les mêmes acteurs sectoriels et communautaires devront être im-pliqués dans la mise en œuvre des mico plans ainsi élaborés, de ma-nière à induire, grâce à des actions de plaidoyer, de mobilisation sociale, de communication pour le changement de comportement, et de renforce-ment des capacités, le changement de comportements attendu au sein des populations.

Alphonse ATEBA NOA

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Focus

’aucuns verront le verre à moitié vide, d’autres à moitié plein, tant la question de la mortalité maternelle et infantile

au Cameroun est critique. Et c’est justement pour enrayer le fléau là où le besoin se fait le plus sentir que les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Nord et certaines localités de la Région du Centre, sont celles où le gou-vernement, avec l’appui technique et financier de la Banque Islamique de Développement (BID), l’UNICEF et l’UNFPA notamment, a entrepris de contextualiser les stratégies de communication à mettre en œuvre.Dans leur forme et leur conte-nu, chacun des 40 micro-plans de communication intégrés comprend une analyse diagnostique, un cadre stratégique, un plan d’action opé-rationnel et un cadre de suivi-éva-luation de la mise en œuvre. La

première partie, l’analyse diagnos-tique, recense les causes directes et les facteurs déterminants sous-jacents de la mortalité maternelle et infantile dans chacune des uni-tés opérationnelles du secteur de la santé concernés par ce pro-gramme d’activités, passe en revue les actions à capitaliser et évalue les besoins à satisfaire en terme de communication.

31 décembre 2021

La deuxième partie, le cadre stra-tégique définit les objectifs de com-munication à atteindre au terme des trois années de mise en œuvre, identifie et segmente les cibles de communication à adresser et ré-pertorie les thèmes clés, les ap-proches, les canaux et les supports de communication à exploiter. La troisième partie, le plan d’action opérationnel présente les activités prioritaires à mettre en œuvre dans

chacune des cinq Régions et des 35 districts de santé, repartit les rôles entre les différents acteurs locaux de la mise en œuvre, et dégage, pour chacune des activités, les coûts estimatifs et les indicateurs de suivi et d’évaluation à atteindre. La quatrième partie enfin, définit pour chaque activité ou groupe d’activités proposées, les indica-teurs de performance à suivre et à satisfaire au terme des trois années de mise en œuvre.L’ensemble du dispositif straté-gique et opérationnel ainsi mis en place à travers ces 40 micro plans élaborés, a pour objectif de réduire au 31 décembre 2021, la mortali-té maternelle, néonatale et infan-to-juvénile dans les quarante uni-tés opérationnelles concernées par cet ambitieux programme de micro planification de la communication..

Gabin NGUIDJOL

Offensive 40 MICRO PLANS POUR SAUVER LA MERE ET L’ENFANT

Les Régions de l’Ada-maoua, de l’Est, du Nord, de l’Extrême-Nord, et certaines localités de la Région du Centre, sont prioritaires dans la dé-marche communication-nelle du PLMI.

D

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 19

Focus

ept groupes d’acteurs seront en charge des mi-cro-plans de communica-tion en élaboration pour la lutte contre la morta-

lité maternelle, néonatale et infan-to-juvénile. Il s’agit des 5 Délégués régionaux de la Santé Publique des Régions concernées, notamment : du Centre, de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord ; des 35 Chefs de Districts de Santé concer-nés ; des Points focaux communi-cation au niveau des Régions et des Districts de Santé ; des organisa-tions à base communautaires ; des Agents de santé communautaires ; des membres de la communauté ; des sectoriels régionaux et locaux de quelques administrations secto-rielles impliquées. Les interventions globales de ces acteurs se feront à trois niveaux, notamment au niveau régional, dans les Districts de Santé et dans

les communautés. De manière pré-cise, les Délégués régionaux de la Santé Publique des cinq Régions concernées porteront les diffé-rentes campagnes dans un rôle de coordination technique des activi-tés, d’abord dans la Région, ensuite dans les Districts de Santé.

Encrage communautaireA ces deux niveaux, les points fo-caux communication se chargeront de la mise œuvre des aspects opé-rationnels, bien que supervisés par les 35 Chefs de Districts de Santé concernés, lors des campagnes de communication organisées dans ces démembrements. Leurs inter-ventions se feront aussi bien dans les formations sanitaires que dans les communautés. Outre ces intervenants directs au niveau des Régions et des Districts de santé, les organisations à base communautaire (OBC) seront for-tement impliquées, compte tenu

Mise en œuvre des micro PICUN TRAVAIL À PLUSIEURS NIVEAUX DE RESPONSABILITÉDu Délégué Régional de la Santé Publique en passant par les Chefs de District de santé jusqu’aux membres de la communauté, les acteurs sont stratifiés. Chacun a un niveau d’impli-cation qui puisse permettre une adhésion de toutes les couches sociales vulné-rables concernées.

Sde leur encrage communautaire et de leur influence sur les populations. Leur rôle est essentiellement atten-du dans la mobilisation communau-taire. Elles devront ainsi préparer le terrain à l’action des Agents de santé communautaire (ASC) et des pairs éducateurs (PE) qui s’occupent concrètement des actions d’infor-mation et de sensibilisation sur le terrain, évidemment sous l’impulsion des Points focaux communication des Délégations régionales et des Districts de Santé, et en cohérence avec les actions de communication retenues dans les micro-plans de communication telles que planifiées. Une action qui devra davantage être porteuse avec la contribution, elle aussi importante des membres de la communauté, constitués des leaders traditionnels, des leaders religieux, des leaders associatifs, des chefs de famille.

Louis Blaise ONGOLO

Des participants à un atelier préparatoire à une campagne de terrain

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Focus

e questionnement est reve-nu sur toutes les lèvres au cours du processus d’éla-boration des micro plans de communication dans quatre des cinq régions du

Cameroun. « Qui va financer ces mi-cro-plans ? Est-ce le ministère au ni-veau central ? Est-ce l’Unicef, ou sont-ce d’autres partenaires du Cameroun ? ». A chaque fois, en session plénière ou dans les coulisses de l’atelier, un chef de district de santé, un point fo-cal communication d’une formation sanitaire ou un responsable régional de la santé publique est revenu, avec ses mots propres et son style à lui, sur cette interrogation.

C’est dire si le sujet préoccupe les acteurs de terrain que sont les pres-tataires de santé. Eux qui, habitués à ce genre d’exercice, sont devenus, comme chats échaudés, plus que sceptiques. Normal, les budgets des micro plans élaborés varient de 20 à 40 millions chacun et tout le monde a vite fait le petit calcul en multipliant par le nombre de micro plans à finan-cer et qui aboutit inévitablement à un montant autour du milliard de francs cfa. S’il est généralement dit que « la santé n’a pas de prix », il reste tout de même que rien que pour la seule com-munication sur la santé de la mère et de l’enfant, ce montant peut effrayer. Alors, où va-t-on trouver cet argent ?

Pour la Coordonnatrice nationale du Programme de lutte contre la morta-lité maternelle, néonatale et infan-to-juvénile (PLMI), Dr Martina Baye, « sûrement qu’il y a un peu de finan-cement pour contribuer à la mise en œuvre de ces micro plans, mais pas beaucoup. Les délégations et les dis-tricts de santé devraient penser aussi à contribuer directement à leur ni-veau à la mise en œuvre de ces plans sans attendre toujours tout du niveau

Financement C’EST LE NERF DE LA GUERRE QUI MANQUE LE PLUS !

C

central. On devrait les encourager dans ce sens. Ils devraient développer des re-lations privilégiées avec les médias lo-caux par exemple afin de leur permettre de mettre en œuvre à moindre coût cer-taines activités », conclut-elle.

Contribution des élitesMême son de cloche chez le partenaire du gouvernement, l’Unicef, qui recom-mande que les actions de plaidoyer soient menées à tous les niveaux pour mobiliser des ressources inclusives né-cessaires au financement durable des activités et donc à la pérennisation des acquis du projet PASMNI. Ce plaidoyer devra être mené au niveau central par l’Etat et l’ensemble de ses partenaires, au niveau régional par les responsables des délégations régionales de la san-

té, et au niveau local par les chefs de district de santé. C’est à ce niveau no-tamment qu’on attend la contribution des élites, les opérateurs économiques locaux, les élus locaux, les collectivités territoriales décentralisées, les commu-nautés religieuses, et autres associa-tions caritatives, etc.

Vu sous cet angle, mobiliser sur trois ans 20 à 30 millions de FCFA par District de santé pour sauver la vie des 6000 mères qui meurent chaque année en donnant la vie au Cameroun, ou encore celle des 103 enfants sur 1000 qui dé-cèdent chaque année avant d’atteindre l’âge de quatre ans, devient un jeu d’en-fant. Pourvu simplement que tout le monde accepte de jouer le jeu.

AAN

Environ un milliard de francs cfa à mobiliser sur trois ans. Est-ce possible ?

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 21

FocusINTERVIEW

Qu’est-ce que le PLMI ?Le PLMI, est le Programme National Mul-tisectoriel de Lutte contre la Mortalité Maternelle, Néonatale et Infanto-juvénile au Cameroun. Créé par arrêté N°095/CAB/PM du 11 novembre 2013, sa mise en œuvre est effective depuis 2014. C’est un cadre pour la coordination, la promotion et le renforcement de l’engagement mul-tisectoriel pour une plus grande synergie dans l’action visant l’amélioration des indicateurs de santé maternelle et infan-to-juvénile.

Quelle place la Communication oc-cupe-t-elle dans ce Programme et quelles en sont les priorités ?La communication a été identifiée comme levier essentiel dans l’atteinte des objec-tifs assignés au PLMI. Quatre objectifs majeurs sont poursuivis, notamment : contribuer à la réduction de la Mortalité Maternelle, Néonatale et Infanto-juvénile (MNI) à travers un appui communication-nel aux interventions à haut impact à l’ho-rizon 2021. Il s’agit entre autres d’élever le niveau des connaissances de 100% des groupes cibles, sur les causes et facteurs aggravants de la Mortalité maternelle,

néonatale et Infantile (MNI). Deuxième-ment, il est question de promouvoir au-près de 100% de ménages les offres de services, de prévention et de soins dispo-nibles dans les formations sanitaires et les avantages de les utiliser. En troisième lieu, il s’agit de susciter l’intérêt d’au moins 80% des décideurs pour la mise en place des services de santé MNI. En fin, il faut amener au moins 80% des groupes cibles (acteurs et bénéficiaires) à se mobi-liser et à s’impliquer effectivement autour de la mise en œuvre des interventions à haut impact.

Le PLMI s’est dotée en 2016 d’une stra-tégie de communication pour la pé-riode pluriannuelle 2017-2021. Quelle évaluation pouvez-vous faire à mi-par-cours de sa mise en œuvre ? En effet, cette stratégie de communica-tion s’appuie sur trois stratégies que sont : le plaidoyer, la mobilisation sociale, la communication pour le changement de comportement.À mi-parcours, le bilan est encourageant. Des actions de plaidoyer d’envergure na-tionale ont été menées et des outils de communication sur un large éventail de

Nous plaidons pour l’augmentation des investissements

Dr Martina BAYE

La Coordonnatrice du Programme National Multisectoriel de Lutte contre la Mortalité Maternelle, Néonatale et Infanto-juvénile(PLMI) au Cameroun reprécise la place et les enjeux de la communication de la santé de la mère et de l’enfant pour la promotion des actions dudit programme.

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Focus

thématiques liées à la Santé de Reproduction ont été produits ; les ministères partenaires ont été accompagnés dans le processus d’ap-propriation des enjeux de la promotion de la Santé de reproduction, santé de la mère de l’enfant et de l’adolescent.Au niveau de la communication de masse, on peut citer la production et la diffusion par les médias audiovisuels de spots et micropro-grammes ; la mise en ligne du site web du PLMI et le renforcement des capacités des animateurs des radios communautaires sur l’élaboration des programmes liés à la SR-MNEA.

Avez-vous jusqu’ici rencontré des obsta-cles majeurs à la mise en œuvre de cette stratégie ? Si oui, lesquels ?Les principaux obstacles concernent prin-cipalement l’insuffisance des ressources fi-nancières, matérielles et humaines ; la faible implication des acteurs communautaires et leaders d’opinion dans le processus d’infor-mation et de sensibilisation des populations en matière de santé de la reproduction et les interventions éparses de communication sur le terrain par différents acteurs.Ces limites contribuent de manière signifi-cative à l’augmentation du déficit d’informa-tion sur l’offre de services de prévention et de soins et compromettent la promotion de bonnes pratiques en faveur de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto- juvénile.

Le PLMI est engagé depuis quelques mois dans un vaste processus d’élaboration de 40 micro-plans de communication pour la lutte contre la MMNI dans 5 Régions et 35 Districts de Santé. Pourquoi seulement ces régions et ces Districts de santé et pas les autres ?L’analyse situationnelle des différents do-maines d’intervention a montré que les dis-parités régionales se sont accentuées ces dernières années tant en termes de gravité des problèmes que de la couverture des in-terventions à haut impact. Les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Nord et certaines zones du Centre, sont celles ou la situation reste généralement la plus critique. Ces zones ont été identifiées comme zones prioritaires d’intervention. Par-mi les goulots d’étranglement empêchant la couverture effective des interventions à haut

impact dans ces zones figurent les facteurs qui influencent négativement la demande des services. La communication devrait contri-buer à adresser certains de ces problèmes.

Quels sont les résultats concrets que votre programme attend de ces micro-plans ?Au terme de chaque atelier, il est attendu des participants qu’ils fassent une bonne analyse diagnostique de leur zone d’action et qu’ils contribuent à l’identification des actions clées de communication à inscrire dans chacun des micro-plans à élaborer.

Si vous aviez un plaidoyer à faire en direc-tion de la communauté nationale au sujet de la communication en faveur de la lutte contre la MMNI, sur quel point précis in-sisteriez-vous en particulier ?Nous plaidons pour l’augmentation des in-vestissements pour résorber le déficit en res-sources humaines, matérielles et financières dédiés à la communication pour la santé en général et pour la santé de la reproduction, santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, en particulier. Par ailleurs, il serait hautement souhaitable que les lea-ders communautaires et les leaders d’opinion s’engagent résolument dans la sensibilisation des populations en matière de santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’ado-lescent.

Propos recueillis par Alphonse ATEBA NOA

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 23

Focus

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Décryptage

C’est le défi d’une campagne de sensibilisation baptisée « le bois légal, c’est génial !», initiée par le Centre pour la Re-cherche Forestière Internationale (CIFOR) et ses partenaires, visant à déblayer le marché du bois légal au Cameroun.

e marché camerounais est encore largement dominé par des sciages d’origine informelle et illicite, dont les effets dévastateurs à la fois sur l’économie et les

forêts ainsi que les populations qui en dépendent sont indéniables. Alors que la lutte contre l’exploitation illégale des forêts est devenue une priorité internationale, les initiatives mises en place pour favoriser la léga-lisation du sciage artisanal, épicentre de l’exploitation illégale du bois restent encore focalisées sur la satisfaction des exigences des législations du mar-ché international. Pendant qu’au niveau local, la contri-bution du commerce du bois dans l’économie camerounaise demeure très marginale. La part de marché des circuits légaux d’exploitation du bois ne représente que 12 à 18% du volume de vente au regard des 830.000 m3 de bois absorbés annuellement par la de-mande privée (source CIFOR). Une tendance favorable est en train de prendre corps, celle d’une demande qui ne tient plus seulement compte du prix sans se soucier de l’origine infor-melle du bois qu’elle consomme. Selon une étude, 50% de consommateurs en effet seraient prêts à acheter 10% des produits issus du bois (source CIFOR). Ces consommateurs reconnaissent en effet que la légalité est liée au profes-sionnalisme et à la qualité et à la fiabi-lité des produits. Afin d’apporter une plus grande im-pulsion de cette tendance qui a ex-

primé son attachement au bois légal, le CIFOR a élaboré une campagne de sensibilisation pour stimuler une de-mande d’origine légale et convaincre les exploitants de ne proposer que des produits légaux sur le marché du bois domestique.

Axe de communicationCe défi naturellement doit passer par l’atteinte de trois objectifs : convaincre les autorités à adopter une politique d’achat de bois légal ; sensibiliser les entrepreneurs de Bâtiment et travaux publics (BTP) de la nécessité d’adop-ter dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), un ap-provisionnement exclusif en sciage lé-

gal ; susciter un changement progres-sif des habitudes vers l’adoption du bois légal, en dépit du surcoût associé à la légalité et de la faible capacité du sciage artisanal à satisfaire le marché. La stratégie créative mise en place pour cette campagne bâtie autour de la légalité comme axe de com-munication et du slogan « LE BOIS LÉGAL, C’EST GÉNIAL ! », offre aux différentes cibles, la promesse d’une qualité durable : « POUR LA QUA-LITE DES PRODUITS ET POUR LA SURVIE DE NOS FORETS, EXIGEZ DU BOIS D’ORIGINE LEGALE ! ». Un bénéfice associé à chaque catégorie de cible garantit comme bénéfice, un environnement plus sain (« ACHETEZ

CIFOR en campagne

DE LA LÉGALITÉ POUR UNE COMMERCIALISATION DURABLE DU BOIS CAMEROUNAIS

L

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Décryptage

LE BOIS LÉGAL, SAUVEZ NOS FORÊTS »), plus de modernité (« ACHETEZ DES CANAPÉS LÉGAUX ET À LA MODE ») ou plus d’économie (« ACHETEZ DES ESPÈCES DURABLES À BON PRIX »)…Déclinés sur des dépliants et flyers, ces messages épousent un ton didactique et incitatif permettant de connaître les espèces les mieux indiquées pour les ouvrages et leurs coûts, mais aussi les procédés d’identification du bois d’origine légale. L’univers coloriel chatoyant et très moderne, renvoie directement à celui de l’environnement. Des illustra-tions sans équivoque renvoient l’observateur directe-ment à la thématique du bois d’utilisation.La stratégie des moyens porte dans un premier temps sur un plaidoyer en direction du cœur de cibles de cette campagne, constitué des entreprises de bâ-timent et travaux publics (BTP), et dans un second temps en direction des vendeurs de bois et menui-siers. « L‘engagement est un premier pas vers un changement profond dans la manière dont le bois est approvisionné pour les travaux publics ». L’activation digitale (Web et réseaux sociaux) est celle qui a rete-nu les faveurs des initiateurs pour le déploiement au niveau des médias. Divers supports présentant des visuels variés ont été élaborés à cet effet. Prospectus et flyers web, spot vidéo, rédactionnel sont ainsi les supports visibles sur, le site du CIFOR et de ses parte-

naires (FAO-UE FLEGT, Sweden, UKAID, ANCOVA BOIS…), Facebook, tweeter, YouTube et les journaux en ligne (Initia-tives Afrik’, VOA...). On peut cependant s’interroger sur l’impact de cette communication ayant privilégié le canal numérique en l’absence d’une stratégie digitale. La campagne « le bois légal, c’est génial ! » souffre d’un faible référencement faute de mots clés générés ou de hashtag. Ce défaut de transversalité est aussi perceptible dans l’absence de liens hypertexte qui pourtant auraient permis un accès au spot vidéo de la campagne qui marque le pas sur place autour de 700 vues trois mois après sa diffusion sur You Tube). A noter enfin qu’il y a encore du travail à faire pour développer la pénétration des supports digitaux auprès de l’audience camerounaise, en comparaison avec la notoriété des canaux classiques tels que l’affichage routier ou la presse écrite. Sur le plan créatif, l’argumentaire et les illustrations choisis par le CIFOR, malgré un côté volontariste avéré, pèchent malheureusement par leur faiblesse démonstra-tive. Des images sans valeur ajoutée qui démontrent cer-tainement la difficulté à différencier visuellement le bois illicite du bois d’origine légale. En attendant les retombées de cette campagne, l’on peut néanmoins citer la création d’un groupe de travail ad-hoc chargé d’accompagner le ministère des Forêts et de la Faune dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Essor des demandes publiques et privées camerounaises en sciages d’origines légales » et surtout l’édition à moyen terme, d’un annuaire des fournisseurs de bois légal en gestation au Cameroun pour permettre aux entreprises de s’approvisionner en bois d’origine légale. Dans le champ des actions visant à préserver notre cou-vert forestier, la campagne « le bois légal, c’est génial ! » est une initiative de plus en matière de changement de comportements. Son originalité réside dans le fait qu’elle a su trouver le moyen de lever les verrous qui plombent la consommation locale et battre en brèche l’idée fallacieuse selon laquelle, les acheteurs locaux font peu de cas à la légalité du bois en ne s’attachant qu’au prix.

Thierry Nsimi Nomo

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OPINION OPINION

ANDRAGOGIE ET SES ENJEUX COOPERATIFS AVEC LA C4D DANS LA VALORISATION DES RESSOURCES HUMAINES

ujourd’hui, dans la première moitié du XXIème siècle, nous assistons à une complémentarité de la science et de la technique car : « Jamais la science

et la technique n’ont démontré avec un tel éclat l’étendue de leurs pouvoirs et de leurs potentialités » Faure, E (1972). D’abord, les connaissances se sont accrues à un rythme exponentiel. Actuellement plus que jamais l’expression de Socrate : « Ce que je sais c’est que je ne sais rien » prend toute sa signification. Non seule-ment les applications pratiques de la science se diversifient de façon presque illimitée, mais les délais entre les découvertes théoriques et l’utilisation pratique s’amenuisent inlassablement. Ces années, d’un côté dans le domaine de la science, on parle des sciences de l’éducation qui mettent en exergue la science de l’éducation des adultes et de l’autre côté, le développement des technologies de la performance humaine qui se font soutenir par les techniques de communication pour le développement (C4D).Les répercussions du développe-ment scientifique et technique des deux entités (Andragogie et C4D) se font sentir dans presque tous les domaines de l’activité humaine.

ALe facteur technique de communi-cation pour le développement (C4D) a permis l’industrialisation et la modification profonde des ressources humaines dans le chantier du déve-loppement, tandis que la science de l’éducation des adultes a soutenu la mouvance, la participation et la moti-vation de cette industrialisation.Par ailleurs, la révolution scientifique a permis la découverte et la canali-sation de nouvelles sources d’énergie telles l’électricité, le pétrole, le gaz, l’atome, qui ont influencé non seule-ment le travail humain mais aussi les moindres gestes de la vie quotidienne. L’accélération des médias de com-munication, le progrès de l’hygiène et de la médecine, de la technologie de l’information et de la communication (TIC), ainsi que des réseaux sociaux ne peuvent rester sans effet sur la vie humaine. Les problèmes auxquels l’homme doit faire face changent mais ils de-meurent toujours aussi cruciaux. Ces problèmes se situent non seulement au niveau des besoins d’apprentissage et de communication, mais aussi au niveau des besoins primaires tels qu’exprimés par Maslow, A. (1943) : se nourrir, se vêtir, se reposer, se reproduire, sans oublier ceux des besoins secondaires : estime de soi, amour, sécurité, actualisation et besoins physiologiques. Suivant leurs préoccupations premières, les spécialistes ont parfois tendance à

estimer que leur champ d’étude est celui qui est le plus susceptible d’apporter une ou des solutions aux problèmes actuels. Ils suivent en cela la tendance générale de parcellarisation, caractéristique des sociétés industrialisées.La technologie de communication édu-cationnelle en général est le seul facteur déterminant de toutes ces évolutions technologiques, sociales et économiques que nous observons sur le plateau de développe-ment des ressources humaines. Quel est le pouvoir éducationnel dans ces modifications de la vie humaine ? Que deviennent l’éduca-tion et la communication technologique de l’homme dans son approche coopérative, son contenu et dans ses formes ?

Conceptualisation de la C4D et de l’AndragogieLa C4D est un système de communication qui mobilise les techniques et les outils pour soutenir la participation active des populations pour une appropriation soute-nue des actions de développement. Dans son approche, elle intègre le plaidoyer, la mobilisation et l’Information, Education et Communication (IEC) pour assurer le chan-gement de comportement des membres de la communauté.Dans le contexte français, la terminologie de l’Andragogie est incertaine. On utilise tantôt éducation des adultes, tantôt formation des adultes, formation continue, éducation popu-laire et même de plus en plus l’expression « éducation permanente ». En ce qui concerne la notion d’adulte, la même indécision existe aussi bien en anglais qu’en français. On

Par Alphonse WABO, Expert en Andragogie

et en C4D

OPINION

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 27

OPINION

emploie de plus en plus continuing education, ce qui correspond à forma-tion continue, comme synonyme d’adult education. L’Andragogie est définie par son père fondateur Malcolm Knowles (Février 1967), comme l’art et la science d’édu-quer les adultes ou tout simplement l’art et la science d’apprendre aux adultes à entreprendre. Pour lui, l’Andragogie recouvre donc un ensemble de pro-cessus, de structures et d’activités qui ont pour objet de développer chez les individus adultes, pris isolément ou en groupe, l’acquisition des connaissances, ainsi que des aptitudes, des capacités et des compétences d’ordre intellectuel, sensible, physique, artistique, profession-nel et social.Pour l’UNESCO, l’Andragogie désigne l’ensemble des processus organisés d’éducation, quels qu’en soient le conte-nu, le niveau et la méthode, qu’ils soient formels ou non formels […] et qui font partie de développement des aptitudes des adultes, d’enrichissement de leurs connaissances, l’amélioration de leurs qualifications techniques ou profession-nelles […] pour leur épanouissement intégral et leur participation à un déve-loppement socio-économique et culturel équilibré et indépendant.

Cas de la mouvance andrago-gique dans l’ingénierie de la formation au CanadaPour donner suite au rapport Parent qui a déclenché le début du mou-vement de l’éducation des adultes au Canada en 1964, la Direction générale de l’éducation des adultes permanente était créée en avril 1966 et remplacée en octobre 1972 par la Direction Générale de l’Education des Adultes (DGEA). Pour atteindre son objectif, la DGEA a mis sur pied deux programmes de formation : le programme de formation des travail-leurs et le programme de formation du citoyen.Pour ce qui est du programme de formation des travailleurs, le Gouver-nement du Canada avait eu à consta-ter (1) que la plupart des techniciens sur le terrain donnaient de très bons résultats par rapport aux ingénieurs sortants des différentes Universités, (2) et que ces techniciens étaient mal payés au prorata-temporel de leurs productions. Fort instruit de ces

constats, le Gouvernement canadien a ainsi demandé à la DGEA de créer des départements d’éducation des adultes dans les Universités cana-diennes pour la formation de ces techniciens chevronnés. C’est ainsi que la mouvance andragogique a fait son chemin dans le système éducatif canadien pour le renforcement des capacités cognitifs (savoirs), des attitudes (savoirs-être) et psycho-moteurs (savoir-faire) pour les travailleurs adultes. Par ailleurs cette formation intensifiée d’une durée totale de 12 mois donnait un crédit éducation avec un Diplôme d’Ingé-nieur aux participants à la sortie. Ces derniers reprenaient le travail avec des nominations et des reclasse-ments salariaux. La motivation des travailleurs était ainsi assurée et le développement du pays s’en suivait.Par ailleurs, cette même mouvance andragogique avait été appliquée dans l’ingénierie de la formation aux Etats Unis, en Australie et au Japon : ce qui leurs a permis d’assurer un développement soutenu, durable,

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motivé et rapide. Beaucoup d’autres pays européens ont suivi la même reforme avec le conseil de l’UNES-CO et de l’Institut de Coopération Internationale de la Confédération Allemande pour l’Education des Adultes (DVV) en Allemagne. Nous avons vu que l’Education des Adultes ou l’éducation permanente est en pleine croissance dans les pays d’Amérique du Nord, les pays Asiatiques et les pays Européens et que les gouvernements de ces pays du Nord allouent de plus en plus de crédits à cette science de formation d’adultes. L’objet ultime étant d’ap-porter aux employeurs une main-d’œuvre plus qualifiée et, partant, une meilleure rentabilité.

Promotion de l’Education des Adultes en Afrique et au Came-roun

L’UNESCO a donné un coup de pouce supplémentaire en Education des Adultes à partir de 1964 en créant l’Institute of African Adult Education au Nigéria. Et plus tard, l’UNESCO a étendu ses activités en Tanzanie avec le lancement de l’Experimental World Literacy Project (Projet expéri-mental d’alphabétisation mondiale).En Afrique, plus de 70% de la recherche en éducation des adultes se concentrent sur l’alphabétisation,

ce qui est compréhensible sur un continent ou l’alphabétisation reste un sujet d’actualité pour les politi-ciens, les praticiens de l’éducation des adultes et les chercheurs. « Les principaux éléments de l’éducation des adultes y compris l’alphabétisa-tion, l’éducation à distance, l’éduca-tion corrective, le développement communautaire et la formation continue y ont été étudiés systémati-quement », Michael Omolewa, 1995.La recherche en éducation des adultes a beaucoup négligé le processus d’apprentissage et la re-production du savoir dans la société autochtone africaine. Et pourtant, nous savons qu’en dépit de l’alpha-bétisation et du système moderne d’éducation des adultes, les afri-cains, plus particulièrement dans les zones rurales en marge de la tech-nologie moderne, des autoroutes de la communication et des réseaux sociaux, ont un système d’éducation des adultes hautement développé, opérant et efficace. A partir de 1992, en dehors du Nigéria, l’Education des Adultes a connu un développement timide avec les gouvernements des pays africains suivants : Kenya, Bostswana, Ghana, Zambie, Afrique du Sud et Cameroun.Au Cameroun l’Education des Adultes a été soutenue par le gouvernement du Cameroun, avec

le Décret N° 57/DF/503 du 21 Novembre 1967 sur la réorganisa-tion de l’Education Populaire et le Mouvement des Jeunes. Mais au paravent, en 1960 les « ABBA » ou les maisons du dialogue ont été créées par le gouvernement dans les régions du Centre et du Sud.En revanche, l’Education des Adultes est encore considérée comme une activité marginale en Afrique, les financements alloués à la recherche sont quasi-inexistants. Comme le dit Shirley Walters, il faut que les Edu-cateurs d’Adultes essaient de former une communauté de recherche qui soit en mesure de mettre à profit les maigres ressources au crédit du développement andragogique en Afrique.

Coopératisme entre l’Andragogie et la C4D

Le fondement de base de l’Andra-gogie se repose sur les principes d’apprentissage de l’adulte-appre-nant. Ces principes sont axés sur les caractéristiques suivants : physio-logiques, concept de soi, émotion et anxiété, expérience, motivation, caractéristiques liés à l’âge, aux styles d’apprentissage/ capacités et aux périodes de développement et de transition.

OPINION

www.interactivconsulting.com C4D Magazine • N°004 • Décembre 2018 29

L’approche holistique entre l’Andra-gogie et la C4D s’appuie sur deux principes andragogiques qui sont l’expérience et les capacités d’ap-prentissage.Expérience de l’apprenant adulteest un facteur déterminant sur l’importance est réservée à ses acquis expérientiels. Ayant vécu plus longtemps que le jeune, l’adulte a accumulé plus d’expériences. Il a aussi une réflexion plus poussée sur ce qu’il a vécu. Il devient alors une meilleure ressource en terme d’aide à l’apprentissage.

A partir du principe de respect de l’expérience de l’adulte, nous pouvons utiliser des techniques de communication et des outils de communication pour amener ces

apprenants adultes à optimiser leurs expériences.Pour ce faire, son vécu peut s’expri-mer à travers :

Brainstorming Exercices de simulation Etude de cas Analyse critique Démonstration Discussion en groupe Pratique d’habiletés éducatives Supervision Exposés par les apprenants Résolution des problèmes.

Nous pouvons ajouter à ces tech-niques de communication, des outils de communication empruntés de la technologie éducationnelle ou de la C4D comme :

Les cartes de visualisation ZOPP en allemand (Ziel-OrientietePro-jekt-Planung)

Le tableau Krafft Les Affiches éducatives Les figurines pour le tableau de

flanelle Les boîtes à images Les dépliants éducatifs Les livrets éducatifs Les vidéogrammes Le film éducatif Etc.

Capacités d’apprentissageSi l’objectif spécifique de l’andragogie est la relation d’aide éducative à l’apprentissage entendu comme changement de comportement déli-bérément recherché par les adultes en apprentissage, il est bon de se rappeler que l’aide apportée à l’adulte peut être envisagée en fonction de trois formes de savoir :

Le savoir : L’aspect cognitif, l’acquisition ou l’approfondissement de connaissances, le côté théorique de l’apprentissage.

Le savoir-être : La prise de conscience du changement de son moi, le changement d’attitudes, de comportements, la croissance intérieure et l’actualisation de soi.

Le savoir-faire : Les habiletés, l’acquisition ou l’approfondissement d’opérations, de techniques et de moyens.Pour faciliter l’acquisition de ces trois capacités d’apprentissage cognitif (savoirs), d’attitudes (savoirs-être) et de psychomoteur (sa-voir-faire) par les apprenants adultes, nous sommes obligés de faire recours aux outils de communication de la C4D. Par exemple : pour ces capacités de savoir, savoir-être et savoir-faire à la fin de la cédule de formation ou d’apprentissage, il faut nécessairement utiliser les ou-tils de communication ou de la C4D tels le film, le vidéogramme dans la phase de motivation comme le conseille Robert GAGNE (1998) dans son boucle d’apprentissage.

Pour assumer les autres phases d’apprentissage de rétroaction, de performance et d’évaluation, d’autres types d’outils de communication de la C4D s’avèreront nécessaires. On peut citer : les cartes ZOPP de visualisation, le tableau Krafft, le tableau ZOPP, les Affiches éduca-tives, les figurines pour le tableau de flanelle, les boîtes à images, les dépliants éducatifs, les livrets éducatifs et j’en passe.

OPINION

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30

03 ETAPES POUR ELABORER UN MICRO PIC˟

Fiche pratique

BON A SAVOIR

L’élaboration d’un micro-plan intégré de communication (PIC) commence par une analyse diagnostique sommaire qui dresse un état des lieux de la problématique soulevée et dont la synthèse peut être résumée en réponse aux questionnements répertoriés sur la ligne d’entête comme dans le tableau suivant :

C’est le cadre où sont opérés les choix stratégiques susceptibles de contribuer le plus efficacement possible à la résolution du / des problèmes de communication identifés.

SMART : Specifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel.

a/ La définition des objectifs SMART et en lien avec la communication et dont les niveaux d’actions s’opèrent en terme de : (i) cognitif ; (ii) affectif et (iii) conatif, et dont les résultats se mesurent en terme de niveaux de connaissances; d’attitudes et de pratiques (CAP).

ANALYSE DIAGNOSTIQUE

CADRE STRATEGIQUE

Bénéfi-ciaire ?

Quels sont les CAUSES MAJEURES du comportement a changer / des mau-vaises pratiques/

Quels sont les FACTEURS DETERMI-NANTS / FREINS qui justifient ces mau-vaises pratiques

Quels sont les REPONSES EXISTANTES en termes de com-munication

ACTEURS IMPLIQUES dans la mise en œuvre

BESOINS EN TERMES DE COMMUNI-CATION

Bénéficiaire 1

Bénéficiaire 2

Bénéficiaire 3

Le cadre stratégique comprend cinq (O5) parties :

L’élaboration d’un Micro Plan Intégré de Communication (Micropic) se fait en trois étapes :

l’analyse diagnostique qui fait la revue de la communication existante ;

le cadre stratégique qui définit le mix de communication ;

le plan opérationnel qui fixe le cadre de mise en oeuvre.

b/ L’identification des cibles ou groupes cibles de com-munication qui sont susceptibles d’influencer le chan-gement souhaité. Elles sont très souvent regroupées en bénéficiaires, prescripteurs, autres acteurs et dé-cideurs.

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Fiche pratique

e/ Les thèmes de message sont des idées de message à adresser à chaque groupe cible pour favoriser à terme le changement souhaité. Les messages définitifs sont gé-néralement développés sur la base de ces thèmes géné-riques au cours de la phase de production du matériel de communication.

Le plan d’action opérationnel décrit les composantes qui permettent la mise en œuvre de la stratégie de communication élaborée. Il se subdivise en quatre (4) grandes parties :

Le plan d’action qui est l’outil opérationnel de la stratégie de communication, un tableau de bord qui facilite l’exécution et l’évaluation des actions et activités retenues. Il renseigne les activités et actions pertinentes retenues pour la période couverte par la stratégie de

communication. A chaque action, correspondent une cible, un délai d’exécution, les moyens à mettre en jeu, le principal responsable et les éléments d’évaluation de son exécution. Il peut se structurer comme dans le tableau ci-dessous :

PLAN D’ACTION OPERATIONNEL

ACTIVIE CANAUX SUPPORTS / OUTILS

STR

ATEG

IE 1

Activité1 / approche1Canal1 Canal 2Canal 3

Support 1Support 2 Support 3Support 4Support 5

STR

ATEG

IE 1

Activité1 / approche2Canal1 Canal 2

Support 1Support 2 Support 3Support 4

Activité2 / approche2 Canal1 Support 1

ACTIVITES CIBLES BUDGET RESULTATS AT-TENDUS

INDICATEURS TIMING RESPONSABLE PARTENAIRES

STRATEGIE 1

Activité 1Cible 1Cible 2Cible 3

XX FCFARésultat 1Résultat 2

Indicateur 1Indicateur 2Indicateur 3Indicateur 4

Année1 Responsable en chef

Partenaire 1Partenaire 2Partenaire 3

Activité 2Cible 1Cible 2Cible 3

XX FCFARésultat 1Résultat 2

Indicateur 1Indicateur 2Indicateur 3Indicateur 4

Année1 Responsable en chef

Partenaire 1Partenaire 2Partenaire 3

A

d/ La sélection des canaux susceptibles de véhiculer les messages retenus. A ces canaux correspondent des sup-ports/ outils à exploiter. Ce volet est très souvent résumé comme dans le tableau ci-contre :

c/ L’arbitrage du mix de communication à utiliser simultanément en fonction de la spécificité des cibles, du rôle qu’il joue dans l’atteinte des objectifs fixés et dans le contexte de la C4D ; les stratégies ou approches de communication les plus usitées sont, entre autre, le plaidoyer, la renforcement des capacités et des systèmes, la mobilisation sociale, la communication pour le changement de comportement.

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Le chronogramme est calqué sur le plan d’action et restitue en un coup d’œil le timing d’exécution des activités. Il est aussi généralement pluriannuel comme dans le tableau ci-dessous :

Le tableau de suivi & évaluation permet de surveiller et analyser de façon continu ou périodique le déroulement des activités prévues dans le plan opérationnel de communication pour : (i) s’assurer de l’exécution dudit plan ; (ii) détecter les écarts éventuels et apporter des mesures correctives ; (iii) s’assurer que les ressources et les activités permettent d’obtenir les résultats escomptés. Il peut prendre plu-sieurs formes comme le cadre de performances ci-dessous.

Stra

tég

ie

Activités Indicateurs

Valeur de référenceCible / Année

d’évaluation Respon-sables

Fréquence de collecte

Source de données / vérification

Méthode de collecte

ValeurAnnée deréférence

Source 201X 202X 202X

STR

ATEG

IE1 Activité 2 Indicateur 1

Indicateur 20 Année 1 Source

11 1 1 Respon-

sable 1Annuelle Rapport d’activités Routine

Activité 2 Indicateur 1Indicateur 2

0 Année 1 Source 1

2 2 2 DS Mensuelle Rapport d’étude 1 Routine

APPROCHE ACTIVITES ANNEE 2019 2020 2021

MOIS J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

Approche 1 Activité1

Activité 2

Approche 2

Activité1

Activité 2

Activité1

D

C

Fiche pratiqueLe budget qui est généralement pluriannuel comme dans le tableau ci-dessous :

APPROCHE ACTIVITES Année Année 1 Année 2 Année 2 TOTAL SUR LES 3 ANS

Unité Prix total (FCFA) Prix total (FCFA) Prix total (FCFA)

 Approche 1

Activité 1 Unité 1 1 000 000 500 000 500 000 2 000 000

Activité 2 Unité 2 1 000 000 500 000 500 000 2 000 000

SOUS TOTAL 3 2 000 000 1 000 000 1 000 000 4 000 000

Approche 1

Activité 1 Unité 1 6 000 000 6 000 000 6 000 000 18 000 000

Activité 2 Unité 2 5 000 000 5 000 000 5 000 000 15 000 000

Activité 3 Unité 3 2 000 000 2 000 000 2 000 000 6 000 000

SOUS TOTAL 1 13 000 000 13 000 000 13 000 000 39 000 000

…. …. …. …. …. ….

TOTAL GENERAL (Années 1+2+3) 55 900 000

B

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Echos du web

01

C’est une campagne de sensibilisation-choc clairement destinée à marquer les esprits diffusée sur internet et dans la presse, à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Elle met en scène des personnes autistes qui posent à visage découvert, avec juste leur prénom et, écrivent en lettres blanches, le nombre de jours qu’elles ont, depuis leur naissance, passés « en captivité ». Le message, délivré par le Collectif autisme, est tout aussi direct : ‘’Prisonniers du système français, 500 000 autistes restent privés de leurs droits’’, affirme ce collectif, qui regroupe plusieurs associations de parents. Une enquête réalisée par ce collectif auprès de 538 familles en prélude à la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, révèle que les enfants ne béné-ficient pas d’une éducation adaptée et dénonce ces maltraitances.

Feed SA est une organisation caritative dédiée à l’alimentation des personnes défavorisées dans toute l’Afrique du Sud. Sa stratégie de campagne était de montrer aux gens que faire un don à cet organisme de bienfaisance est un moyen simple de nourrir un enfant qui meurt de faim. Des autocollants ont été placés dans des paniers de supermarchés, montrant les enfants affamés men-diant de la nourriture. Chaque fois que le client place un article dans son panier, il semble qu’il remet la nourriture à l’enfant. Les décalcomanies indiquent: «Vous voyez comme il est facile de nourrir les affamés?» Outre les décalques dans les paniers, des boîtes de collecte étaient postées à chaque sortie du magasin. Les décalques ont touché le cœur des acheteurs chaque fois qu’ils ont placé un nouvel article dans leur panier. Avec cette campagne de marketing social, Feed S.A fait appel à tous ceux qui n’ont pas à s’inquiéter de la faim. Notamment, ceux qui vont régulièrement au supermarché et s’approvisionnent en nouveaux aliments. Cette campagne, relayée par la télévision et les affiches routières, a augmenté de 26% les dons attendus par l’organisation.

La campagne invite à signer une pétition pour demander la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le respect du droit des personnes autistes en France.

Lobiying

ALEX EN CAPTIVITÉ DEPUIS 2563 JOURS

LA C4D ONLINESynthèse de Armand KOUAYEP

C’est le concept de la campagne signée par l’organisation caritative Sud-africaine Feed S.A pour plaider en faveur des enfants affamés.

« UNE CHANCE POUR UNE VIE MEILLEURE COMMENCE AVEC UN VENTRE PLEIN »

Marketing social

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Echos du web

Le Ministère public du Travail au Brésil se lance dans la lutte contre l’exploitation des enfants au travail. Le message est simple « Travail des enfants. Si vous vous taisez, il ne s’arrêtera pas » et appelle aux témoignages, tandis que l’image démontre une bouche fermée comme si elle était sous le poids d’un tas de briques, qu’un enfant tente de porter avec ses deux bras. L’agence conseil en communication One qui a créé pour le compte du ministère le concept en images, met en lumière la triste réalité.

Les personnels de santé sont pris pour cible dans les zones de conflit au mépris du droit international humanitaire. Depuis 2016, Mé-decins du Monde a déjà recensé plus de 400 000 personnels de santé tués au cours des guerres dans les territoires en conflit de par le monde. Il est devenu courant de bombar-der les hôpitaux, d’abattre les médecins, les aides-soignants, les brancardiers, les sages-femmes. Délibérément. Quelle que soit leur nationalité. Car les belligérants savent qu’avec une seule balle dans la tête d’un médecin, on tue des dizaines, des centaines de personnes, explique le porte-parole de l’Ong internationale.Le public est appelé à l’aider à rester Mé-decins du Monde en signant et en parta-geant une pétition en ligne sur le site www.targetsoftheworld.org. Quatre visuels ont été diffusés sur le web et en affichage dans le métro parisien. La campagne s’affiche-ra également partout en France durant la période hivernale soutenue par la diffusion de quatre spots radio.Présent en France et dans 80 pays, Méde-cins du Monde est un mouvement interna-tional indépendant de militants actifs qui soignent, témoignent et accompagnent le changement social.

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Initiée par le Ministère public du Travail au Brésil, la campagne « Travail des enfants. Si vous vous taisez, il ne s’arrêtera pas » invite à une mobilisation du corps social à dénoncer le travail des enfants.

« TRAVAIL DES ENFANTS. SI VOUS VOUS TAISEZ, IL NE S’ARRÊTERA PAS »

Plaidoyer

Testimonial03

MÉDECINS DU MONDE POUR LA PROTECTION DES SOI-GNANTS DANS LES ZONES DE CONFLITA travers Targets of the World, Médecins du Monde lance un appel aux Etats membres des Nations-Unies pour la protection des soignants dans les zones de conflit.

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Résumé du Projet Contexte ; Porteur du projet (la structure de mise en œuvre de l’activité) Problématique ; Enjeux de l’activité de communication.

Axes stratégiques de la campagne Objectifs de communication ; Cibles de la communication (Bénéficiaires, parties prenantes…).

Résumé des approches de communication mises en œuvre Thèmes, canaux et supports utilisés Résultats obtenus

Zone (s) d’intervention de l’activité de communication

Durée de la campagne de communicationPartenaires Techniques et Financiers (PTF)Budget de l’opération (si possible)

Rappel des points clés de la campagne le problème ; l’objectif ; les cibles ; les messages/ Canaux / supports/ Résultats.

Format : Powerpoint ou vidéo

Durée de la présentation : 10 -15 minutes

APPEL A PROPOSITIONS POUR

Vous avez mené une campagne innovante de communication

pour le développement. Présentez-la à la 2ème édition de C4D.com qui se tient le 21 février 2019 au Hilton hôtel à Yaoundé, et soyez parmi les 5 lauréats primés.

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CANEVAS DE PRÉSENTATION DE L’APPROCHE DE COMMUNICATION

Thème :

“Recrutement des talents et gestion des compétences

dans la C4D, un impératif absolu pour la réussite des

projets de développement au Cameroun”

Sous le parrainage du Ministère de la Communication

Contactez-nous à l’adresseInter’Activ Consulting Tél. : (+237) 242 67 62 85Fax : (+237)242 20 65 26 / 699 94 92 93E.mail : [email protected] [email protected]

Agence spécialisée en communication pour le développement

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Mots et expressions de la C4D

CARTOGRAPHIE ORGANISATIONNELLEC’est le répertoire des organisations et institu-tions existantes travaillant dans la zone cible, en vue d’identifier des partenaires potentiels et d’ex-plorer les synergies et les possibilités de collabo-ration dans la mise en œuvre du plan de commu-nication pour le développement.

CARTOGRAPHIE SOCIALELa cartographie sociale traduit l’information dans un dessin, une photo ou une image qui présente les données de référence en fonction du lieu géographique. Les parties prenantes dessinent ou aident à dessiner des cartes qui décrivent certains éléments pertinents à ceux qui sont à l’étude. Par exemple, en utilisant une carte du village, les parties prenantes peuvent tracer l’emplacement des différents services de com-munication agricole pour représenter facilement les progrès dans un domaine où les lacunes dans d’autres.

ENTRETIEN AVEC DES INFORMATEURS CLESComme son nom l’indique, l’entretien avec des informateurs clés implique un entretien en tête-à-tête avec des gens choisis pour leurs compé-tences sur le sujet ou le problème en question. Ces informateurs sont sélectionnés pour leur âge, leur expérience, leur position, leur autorité et/ou leur participation à des activités relatives au problème à l’étude. Par exemple, pour obtenir des informations sur les ressources en communi-cation à l’intérieur d’un village, ainsi que sur leur accès et leur utilisation, le chef ou le représen-tant du village pourrait servir d’informateur clé. Pour les activités dans les écoles, dans le cadre de partage de connaissances sur le changement climatique, un professeur de sciences ou un prin-cipal pourraient très bien être les personnes in-terrogées en entretien.

GROUPE DE DISCUSSIONLa technique de Focus Group de Discussion (FGD) consiste à réunir un groupe d’intervenants pour parler d’un sujet spécifique. Elle profite de la dyna-mique de groupe et permet aux interlocuteurs de se laisser guider par un animateur qualifié pour exami-ner les questions en profondeur. Les groupes de dis-cussion devraient idéalement être homogènes avec six à huit membres. La composition des groupes de discussion est déterminée par certains facteurs re-liés aux objectifs et à la conception du projet.

INDICE DE PARTICIPATIONC’est un indicateur qui permet d’appréhender les ré-alisations d’un projet tel que perçu par les parties prenantes. L’obtention de cet indicateur implique la collecte, la discussion et la sélection de récits de terrain sur les changements pertinents tels que perçus par les individus directement ou indirecte-ment, suite à un programme. La sélection des récits les plus importants se fait par un panel d’interve-nants désignés. Ce processus vise à promouvoir le dialogue continu et l’apprentissage au sein du per-sonnel et des parties prenantes d’un programme, ceci afin d’améliorer son impact.

PRE-TESTC’est l’évaluation des réactions du public ciblé au prototype ou aux exemples de matériels de com-munication pour le développement, afin d’améliorer leur qualité et leur efficacité avant la production et la distribution finale. Le pré-test (ou prétesting) est la collecte systématique d’informations sur un pro-totype ou une version préliminaire du matériel de communication, auprès de répondants représentant son public cible.

Synthèse de Armand Kouayep

Depuis le 29 juin 2016, Charles Ndon-go tient les rênes de la CRTV. 30 mois après sa nomination, les résultats parlent d’eux-mêmes. Ils sont le fruit d’un ensemble de réformes institu-tionnelles qui ont doté l’Office des ins-truments efficaces. Un statut du per-sonnel, un règlement intérieur digne de ce nom, et bien d’autres supports ont vu le jour. Toutes ces réformes re-posent sur un management moderne des ressources humaines. L’ancien di-recteur de l’information TV qui a fait l’essentiel de sa carrière à la CRTV a placé le salarié au cœur de ses pré-occupations. Ainsi, un nouvel organi-gramme taillé sur mesure a vu le jour. Ce dernier a pris en compte tous les

équilibres possibles afin de garantir l’adhésion et la performance. Ainsi, sous Charles Ndongo, les employés ont eu droit à une amélioration des conditions de travail. La signature de la convention collective tant attendue, est venue apporter une bonne dose de motivation nécessaire pour l’épanouissement du personnel et l’ardeur au travail. Au rang des avantages, figure également une assurance maladie de qualité. En retour, les salariés de la CRTV devraient se montrer dignes de ces attentions de la hiérarchie qui a instauré une certaine émulation du personnel par le biais de la promotion de l’excellence. Les retraités ne sont

A la faveur de la résolution n° 00018 du conseil d’Administration du 29 juin 2017, un nouvel organigramme est entré en vigueur. Il est à la base des performances actuelles de l’Of-fice. Plus léger et moderne dans sa configuration, il vise plus d’efficacité et d’efficience dans la coordination des services et consacre la dispari-tion d’environ 150 postes. Soit 200 millions de FCFA d’économie sur la masse salariale. Concrètement, il s’agit d’une nouvelle organisation des services avec une refondation des

directions en six pôles, à savoir, un pôle de Coordination générale et cinq pôles opérationnels.

Le pôle de coordination générale Il est composé de sept nouvelles structures, à savoir, la Division de la Coopération et des Relations Institu-tionnelles ; la Division des Nouveaux Médias ; le Département de la Comp-tabilité matières ; le Département du Courrier, de la Documentation et des Archives administratives ; le Dé-partement du Suivi de la Diversité

Deux ans et demi déjà que Charles Ndongo préside aux destinées de la CRTV. Son management moderne fort apprécié a conduit aux changements considérables et palpables dans tous les domaines d’activités au sein de l’office.

Pour mettre un terme à la navigation à vue, une nouvelle organisation des services de l’office est en vigueur depuis le 29 juin 2017. Par la même occasion, une nouvelle équipe a été mise sur pied, puis légèrement réajustée au mois de juin 2018. Cette équipe respecte un certain nombre d’équilibres.

LES 30 PREMIERS MOIS DE CHARLES NDONGO À LA TÊTE DE LA CRTV

UN MANAGEMENT À LA HAUTEUR DES AMBITIONS

Performance

pas en reste. Depuis l’année 2018, le concept de l’Initiative à Résultats Rapide a permis une accélération de la liquidation de leurs droits.

L’objectif de toutes ces initiatives à mettre à l’actif de Charles Ndongo, est de servir aux téléspectateurs de la CRTV des émissions de qualité. A ce niveau, les choses se sont considérablement améliorées. La CRTV, plus que jamais, est devenue une télé de rendez vous avec des programmes de haute facture. Une meilleure couverture des grands évènements comme la dernière élection présidentielle. En dehors de la qualité de la ressource humaine, ce succès est assuré grâce à l’acquisition d’un matériel de haute qualité et une meilleure organisation des services qui repose sur un certain nombre d’innovations. A ce niveau, une Divison des Nouveaux Médias a été créée et aide à la promotion des contenus et des programmes de la CRTV et au delà. Tout comme la nouvelle chaîne thématique CRTV News dont la création a renforcé le réseau CRTV pour le plus grand plaisir des téléspectateurs. L’amélioration de la gouvernance à la CRTV se poursuit avec le manuel de procédures en cours d’élaboration, la réhabilitation de la comptabilité et l’inventaire général du patrimoine de la CRTV.

Annonce

Le nouvel organigramme adopté à la session extraordinaire du Conseil d’Ad-ministration de la CRTV du jeudi 29 juin 2017 a permis la redistribution des rôles à la CRTV. Ces nominations légèrement réajustées à la session extraordinaire de juin 2018 ont pris en compte un en-semble de réalités socioculturelles et démographiques. Ainsi, le choix des hommes et des femmes devant jouer les premiers rôles au sein de l’office a

tenu compte de ce sacro-saint principe de l’équilibre régional cher à notre pays. Ainsi, chaque région du pays est ainsi bien représentée au niveau des postes clés. Cette équipe a également tenu compte du dosage entre les anciens et les jeunes. Des professionnels chevronnés et dotés d’une bonne connaissance de la maison ont été appelés à des fonc-tions permettant de capitaliser leur

expérience. A côté de cela, le rajeunis-sement du top management est égale-ment remarquable au niveau des postes stratégiques. Les choix de la nouvelle équipe ont intégré l’approche genre aux niveaux des postes de décision. On re-trouve par exemple cinq femmes sur dix chefs de station. En fin de compte, rien n’a été laissé au hasard.

Des équilibres sociologique et démographique ont été pris en compte. UNE ÉQUIPE TAILLÉE SUR MESURE

culturelle et Linguistique ; la Cellule de la Recherche et des Etudes des publics et le Bu-reau CRTV Europe-Amérique.Dans le nouveau dispositif structurel, cinq structures ont été maintenues et réajustées, il s’agit de la Division des Systèmes d’infor-mation ; la Division des Activités de souve-raineté ; la Division de la Communication; le Département des Affaires juridiques et du Contentieux et la Cellule du Contrôle de ges-tion.

Les pôles opérationnels Ils regroupent les différents domaines d’acti-vité de la CRTV en cinq pôles opérationnels, dont le Pôle CRTV Radio, le Pôle CRTV Télé-

vision ; le Pôle CRTV Technologies et Solutions le Pôle CRTV Administra-tion et le pôle CRTV Services.Les Pôles CRTV Radio et CRTV Té-lévision s’en trouvent enrichis d’une Direction de l’Antenne chacune ; avec pour mission : la programmation des contenus, la gestion des programmes de flux et la conservation à travers l’archivage immédiat et la gestion de la documentation sonore et audiovi-suelle. Une Direction des Rédactions en lieu et place de la Direction de l’in-formation. La nouveauté ici est l’avè-nement de trois Rédacteurs-en-chef, responsables des tranches précises matinée, soirée, week-end et jours fériés.La création des Départements du Contrôle de la qualité des journaux permet de relever le niveau profes-sionnel, la valeur et la densité des journaux (parlés et télévisés). De même, la mise sur pied d’une Rédac-tion des Sports, avec des services spécialisés, rend possible à l’avenir, le suivi transversal de l’actualité spor-tive.

Regroupement de services tech-niquesPour une meilleure coordination, les services techniques de la radio et de la télévision ont été mis en synergie au sein du Pôle CRTV Technologies et Solutions, placé sous l’autorité d’un Directeur Central et comprenant : une Direction des Technologies et So-lutions Radio comptant deux départe-ments (moyens d’exploitation radio et équipement radio), une Direction de la Diffusion dotée de deux départements (gestion des émetteurs et transmis-

sions, multiplexages), et une Direction des Technologies et Solutions TV en charge des moyens d’exploitation et des équipements mobiles TV. A cela s’ajoute le Département de la Mainte-nance.Le pôle Administration fédère l’en-semble des services administratifs, répartis entre trois directions : la Di-rection des Ressources humaines et de la Stratégie sociale ; la Direction de l’Administration et des Finances ; et la Direction du Patrimoine et des Infrastructures.Quant au pôle CRTV Services, il re-groupe l’ensemble des structures d’appui à l’activité d’édition de la CRTV avec en outre la possibilité de servir leur expertise aux prestataires extérieurs à la CRTV.

Des structures à la mesure des attentes Pour répondre aux attentes sociocul-turelles prenant en compte le sexe, l’âge, la langue, l’origine, les convic-tions religieuses etc., il a été créé un Département du Suivi de la Diversité culturelle et Linguistique. De même, les préoccupations des publics de la CRTV feront l’objet d’une plus grande écoute avec l’avènement d’une Cel-lule de la Recherche et des Etudes des publics. La création d’une Direction Régionale du Littoral regroupant l’ensemble des services locaux de l’Office prend en compte le caractère spécifique du Littoral tant au plan social et poli-tique, que du point de vue économique et commercial.

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