Dr Françoise Ceccato 1 à 3 ans - Fnac

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Dr Françoise Ceccato la grande aventure de l’autonomie ! 1 à 3 ans AVIS DES SPÉCIALISTES SYNTHÈSE DU PÉDIATRE TÉMOIGNAGES DE PARENTS POINT DE VUE DE L’ENFANT Tous les conseils d’un pédiatre pour aider son enfant à bien grandir

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Dr Françoise Ceccato

la grande aventure de l’autonomie !1 à 3 ans

AVIS DES SPÉCIALISTES

SYNTHÈSE DU PÉDIATRE

TÉMOIGNAGES DE PARENTS

POINT DE VUE DE L’ENFANT

Tous les conseils d’un pédiatre pour aider son enfant à bien grandir

la g

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SommaireAvant-propos 13

Introduction 15

Un explorateur « à la maison » 16

À table ! 18

Manger : quand, où, comment, avec qui et avec quoi ? 19Du mixé aux morceaux 26Que faire dans les situations difficiles ? 30Des repas équilibrés 38

Au lit ! 44

Dormir : qu’est-ce que cela veut dire entre 1 et 3 ans ? 45Dormir où, comment, avec qui et avec quoi ? 50Si ce n’est pas facile, comment l’aider ? 56

À la toilette 62

Prendre soin de soi, se laver, se faire beau ou belle, se préparer 63

Découvrir son corps 70De la couche au pot 74Se vêtir et se chausser 80

En famille 86

Quelle place dans la famille ? 87Être jumeau, qu’est-ce que ça change ? 92Comment préparer les changements familiaux ? 96On déménage ! 100Quand la maladie entre dans la maison ? 104

Bien protégé ? 108

Comment le protéger des dangers domestiques ? 109Comment jouer en toute sécurité ? 116Comment assurer sa sécurité affective et émotionnelle ? 120Lorsque le couple va mal 126

Les défis posés aux parents 130

Pour réussir sa mission de parent 131De quoi a besoin un parent ? 137Le petit enfant et les nouvelles formes de parentalité 140Faire face à la peine 143

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Un aventurier « en dehors de sa maison » 146

Premières séparations 148

Les différents modes d’accueil (famille, crèche, garderie, AM, MAM, etc.) 149Quand tout est chamboulé ! 156L’entrée à l’école et l’école avant 3 ans 160La PMI, l’alliée de votre enfant 164

À la rencontre des autres 168

À la découverte de sa famille élargie 169Les copains et les copines 172Comment apprendre les codes de vie en société ? 175Chut ! On écoute... 180

Le plaisir de sortir 184

Mille et une choses à faire 185Les vacances et les voyages 190La place de la nature 194

Comment est-il protégé ? 200

Comment est-il protégé en dehors de chez lui ? 201Comment est-il protégé en voiture ? 204Comment est-il protégé par la société ? Que dit le droit ? 210

Nouveaux défis 216

Les médias, télévision, tablettes, etc. ? 217Les défis de société : l’environnement, la pollution, le tabac, etc. ? 221

Quelle personne est votre enfant entre 1 et 3 ans ? 226

Que d’exploits en 2 ans 228

Un petit d’homme se dresse et se met en route 229De 10 à 1000 mots : qui dit mieux ? 234De « lui tout seul » à « lui avec les autres » 240

La puissance de son cerveau 246

100 milliards de neurones à connecter 247Et 5 sens à affûter 252Ça y est : il a son mot à dire ! 260

Il a besoin de vous et des autres 264

Quels sont ses besoins fondamentaux ? 265Et pour aller au-delà ? 269Chut ! Il joue, c’est sérieux ! 274

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Ça y est, c’est parti ! 278

La pensée en construction 279Communication sans parole 284Dur-dur, au quotidien... 290Comment l’accompagner et le protéger ? 296

La santé de votre explorateur 302

Comment savoir si tout va bien ? 304

Un compagnon de route : le carnet de santé 305Est-ce qu’il grandit bien ? 309Est-ce qu’il entend bien ? 314Est-ce qu’il voit bien ? 320Comment poussent les dents d’un explorateur ? 326

Il est fort et fragile à la fois 332

300 000 petits ballons dans un grand arbre respiratoire 333Un cœur infatigable ! 340Un système digestif de taille : 5 fois la sienne ! 346

Une charpente de 206 pièces : le squelette 354Un nez, une bouche et deux oreilles 358Une voix cristalline 364Quand pipi et zizi font souci aux petits 368Un système de défense digne d’un château fort 373

SOS docteur 380

Aïe, ça fait mal ! 381Comment le soigner ? 387Comment soigner autrement ? 394Ostéopathie, chiropraxie et sophrologie pour petits 398Le pouvoir de la parole pour apaiser 402À nouvelle génération, nouvelle médecine… 408

Les mots de mon enfant 412

Remerciements 415

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On ne sait pas qui il est  On ne sait pas d’où il vient  Il est né avec la rosée du matin  Une rose entre ses mains  Voyageur de l’infini  Jeune Prince de la lumière  Tu connaissais tous les secrets de la nuit  Les chemins de l’univers. Gérard Lenorman

IntroductionOUI, il y a de quoi s’émerveiller : l’aventure de l’histoire de l’humanité se déploie sous vos yeux en 3 ans à travers votre enfant !Il a franchi, des étapes clés, et il a appris la maîtrise :• de la marche sur deux jambes pour se déplacer,• de la parole pour communiquer,•  de la vie en société  : d’abord sa famille, puis d’autres enfants et d’autres adultes à la crèche, etc.Dans son livre La plus belle histoire du langage, Pascal Picq, paléo-anthropologue, spécialiste de l’évolution de l’Homme, décrit les longs tâtonnements qui vont du premier hominidé à l’humain du xxie siècle. Ce sont les mêmes étapes que votre enfant a franchies ! Chemin fai-sant, au fil des mois, son corps s’est transformé, sa silhouette a changé. C’est amusant de regarder avec lui défiler les photos de ses trois premières années. Il a acquis de l’endurance, la conscience d’être et du monde changeant qui l’entoure.Le voilà fin prêt pour une nouvelle étape, l’école maternelle, porte d’en-trée vers la connaissance qui l’accompagnera toute sa vie !La vie de bébé est finie !C’est maintenant un petit garçon ou une petite fille que vous allez continuer à guider dans cette belle route grand ouverte qui l’attend !

Dr Françoise Ceccato, pédiatre

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Le milieu naturel d’un enfant est « sa maison », c’est-à-dire le lieu où il vit avec sa famille. Il y mange et dort, il y est soigné, lavé. C’est là qu’il apprend les bases de la vie. Il y est en sécurité. Cette histoire familiale le marquera à jamais quoi qu’il arrive, de bon ou de moins bon.

Ses parents ont un sacré défi à relever : le conduire jusqu’à l’âge adulte en pos-session de tous ses moyens, en plein épanouissement de son être. Stress, fatigue, découragements vont côtoyer fierté, tendresse et petits bonheurs au quotidien…

Un explorateur 1.« à la maison »

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À table !

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Manger : quand, où, comment, avec qui et avec quoi ?Quels sont les besoins nutritionnels de mon enfant entre 1 et 3 ans ?Votre bébé de 1 an a maintenant une alimentation bien diversifiée  : des légumes et des fruits, des matières grasses, des protéines sous forme de viande, d’œuf, de poisson ou de lait.

Le lait maternel reste un lait bien adapté pour les besoins nutritifs de cet âge. Le lait de suite ou lait de croissance est préparé pour répondre aux besoins des enfants non allaités de 10  mois à 3  ans. Il est vendu sous forme liquide ou en poudre (souvent moins cher), en grande surface et en pharmacie. Il apporte le fer, les acides gras essentiels, différentes vitamines dont la  D et les oligo-éléments nécessaires à une bonne crois-sance et au renforcement de l’immunité. Le lait de vache contient trop de protéines, et pas assez de lipides, de fer et de vitamines.

Entre 1 et 3 ans, votre bébé devient un petit enfant qui a des besoins différents des vôtres. Il apprend en obser-vant, cherche à imiter. Il a déjà des idées précises sur ce qu’il aime !

« Maman, tu me dis toujours de tout manger pour être un grand garçon. Papa et toi, vous êtes déjà grands, alors pourquoi vous continuez de manger ?» José, 4 ans.

Quels sont ses besoins en nourriture ? Les besoins énergétiques sont estimés à 100  kcal/kg de poids et par jour. Les lipides doivent représenter 35 % de l’apport énergétique global : ils sont naturelle-ment présents dans les aliments, et dans ce qu’on utilise pour cuisiner par exemple un filet d’huile, de la crème, du beurre frais. Les glucides (50 % de l’apport journalier recommandé) se trouvent sous forme de sucres com-plexes (dans les féculents, et les fibres) et de sucres simples (lactose du lait, fructose des fruits, et saccha-rose ou sucre raffiné/ajouté).

Les protéines constituent 15  % de l’AJR, soit entre 1,5 et 1,8 g/kg de poids et par jour ; il y a des protéines ani-males, facilement absorbées comme celles des viandes, poissons, œufs, lait, et des protéines végétales.

Votre enfant a besoin chaque jour de 4 repas (matin, midi, après-midi et soir) avec à chacun d’eux : lait ou laitage (500 ml à 700 ml par jour), féculents (produits céréaliers, pommes de terre, légumes secs), fruits et lé-gumes (5 portions par jour). Riz, pain, pâtes ou pommes de terre apportent l’énergie dont il a besoin pour grandir et pour explorer le monde… Les légumes peuvent être mélangés aux féculents. Tous les fruits et légumes sont bienvenus, surtout ceux de saison et s’ils sont issus de l’agriculture biologique (moins ou pas de pesticides). Riches en minéraux et en vitamines, ils facilitent la di-gestion et contribuent à la défense de l’organisme. En les préparant de diverses manières, la nouveauté est au menu pour votre enfant : légumes crus ou cuits à la va-peur, en gratin, en purée, en soupe, et les fruits en com-pote, pressés, etc.

Blandine, 3 ans et demi, mange une pomme. Arrivée au cœur du fruit, elle dit à sa mère : « Maman, j’ai trouvé la fève ! ».

Les légumes secs sont plus faciles à digérer bien cuits et à partir de 15 ou 18 mois. La viande, le poisson ou l’œuf sont servis une fois par jour, traditionnellement plutôt le midi. Les morceaux de viande maigre (volaille, jambon, bœuf, etc.) sont plus faciles à digérer que ceux de viande grasse (mouton, charcuterie, etc.).

Savez-vous que la portion d’un enfant de 2 ans ne doit pas dépasser un quart de celle de l’adulte ? Des portions adaptées à son âge lui évitent de trop manger. Les si-gnaux de faim et de satiété sont spécifiques à chacun : agitation, pleurs, énervement, baisse d’énergie, etc.

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Apports journaliers recommandés (AJR) en protéines :• De 12 à 18 mois, de 15 à 20 g de viande ou de poisson ou la moitié d’un œuf, soit 3 à 4 cuillerées à café.• De 18 à 24 mois, il est important de maintenir la règle des 4  repas, sans forcer. À noter que vers l’âge de deux ans, l’appétit peut devenir « capricieux » : c’est la période d’af-firmation de soi. • De 24 à 36 mois : environ 30 à 40 g de viande, poisson ou œuf, soit 6 à 8 cuillerées à café.

« Qu’est-ce que c’est, papa ?– C’est du sel aux herbes, répond-il.– Du sel aux herbes ? Je crois que c’est pour les vaches ! »

Mélissa, 3 ans.

Comment saler ou sucrer ? À 3 ans, les besoins en sel sont trois fois inférieurs à ceux des adultes. Les plats faits maison sont excellents, à condition qu’ils soient peu ou pas salés et peu ou pas sucrés. Ils font entrer les enfants dans la culture fami-liale, sont plus économiques, et ont souvent plus de goût mais demandent un temps de préparation. Les modes de cuisson à l’eau ou à la vapeur sont les plus sains. Les lé-gumes surgelés nature sont bons pour les petits parce qu’ils n’ont pas de sel ajouté.Les plats industriels infantiles offrent une grande variété de produits, et sont soumis à une réglementation très stricte en ce qui concerne le sucre, le sel et la qualité des nutriments. Toutefois, leur texture ultra-lisse ne permet pas de manger avec les doigts ni de s’habituer à d’autres consistances.

Des desserts profitables aux petits :• Les laitages plutôt que les crèmes, trop sucrées.• Les yaourts nature servis avec une petite cuillerée de sucre ou de compote plutôt que les yaourts déjà sucrés du commerce.• Les compotes faites maison non sucrées plutôt que celles du commerce, sauf si elles portent la mention sans sucre ajouté sur l’emballage.

Est-ce normal pour un enfant d’aimer le sucre ?Le plaisir du sucré est normal chez votre petit, nourri dès ses premières heures de vie au lait qui contient du sucre (le lactose). En effet, après un an, ses défenses sont plus efficaces et lui permettent d’éliminer par lui-même les spores de la bactérie Clostridium Botulinum qui provoque une maladie grave, le botulisme, et qui peut être trans-mise par le miel. C’est pourquoi l’OMS recommande de ne jamais donner de miel la première année de vie, même sur le bout du doigt ou la tétine pour calmer un bébé agité.

Pour Oscar, 2 ans et demi, le miel est de la « confiture d’abeille ».

Nous sommes attirés de façon naturelle par les produits sucrés et plus on en consomme, plus on en a envie… L’ex-cès de sucre dans nos sociétés entraîne de nombreuses maladies  : obésité, diabète, vieillissement accéléré, c’est pourquoi apprendre à votre enfant à limiter sa consom-mation de sucre est important pour sa santé à l’avenir. Le sucre est présent dans de nombreux aliments trans-formés industriellement, même là où on ne s’y attend pas comme dans les produits salés : pain, ketchup, plats cuisinés, charcuterie, soupes, biscottes, mayonnaise, sauces, etc. Attention aux produits transformés du commerce. Les surgelés de légumes non préparés permettent de gagner du temps et de manger sainement. En revanche, les mé-langes de légumes surgelés sont souvent trop riches en pommes de terre et favorisent le surpoids.

Comment éviter que votre jeune enfant devienne dé-pendant du sucre ? Les tentations sont partout, notam-ment pour les fêtes, les anniversaires, ou lorsque des friandises sont données en guise de récompense. Les en-fants sont très exposés. Il sera difficile de relever ce défi.

« Le sucre, c’est bon pour la langue ! » Robin, 3 ans.

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Partage d’exPérienceÀ la soupe !J’ai la chance d’avoir un garçon qui aime la soupe. Il aime en manger une forme assez dense – presque une purée – mais il aime plus que tout la réaliser. De mon côté, j’aime préparer à mes enfants des plats faits maison, non pas des plats particulièrement raffinés, mais des recettes simples que je mangeais aussi petite, et dont je choisis les ingrédients. S’il en est une où tout cela est réuni, c’est bien la soupe. Or, à l’âge où les en-fants ont la bougeotte mais où ils ne sont pas en-core assez autonomes pour jouer un long moment seuls, cuisiner peut devenir compliqué.

Après une ou deux tentatives pour réaliser une soupe lorsque mon petit garçon avait 18 mois, un dilemme m’est apparu : soit j’y renonçais car le temps d’éplucher tous les légumes, mon fils avait tendance à redoubler d’imagination pour faire toutes les choses interdites dans la mai-son, soit je le faisais participer. Et c’est ainsi qu’il a revêtu un petit tablier et est devenu « le responsable du bain des légumes ». Je plaçais devant lui différents saladiers remplis d’eau et il devait nettoyer les légumes que j’épluchais. Cela est rapidement devenu un jeu à multiples fa-cettes. Nous nommions les légumes ensemble en diversifiant les recettes de soupe. Il se montrait patient (ce qui n’était pas, en général, sa plus grande qualité) lorsque je les épluchais, puis les prenait à son tour et les faisait passer dans les différents bains avant de me les redonner pour que je les coupe.

Ensuite, il remplissait la marmite de ces légumes et j’y mettais de l’eau avant de la placer sur le feu. Il adorait ces différents jeux de transvase-ment, et surtout être responsable de tâches dif-férentes des miennes. Chacun avait ses petites missions et il s’en sentait valorisé. Il m’appa-raît avec le recul qu’il s’agissait d’un temps très riche à la fois ludique et didactique puisque ra-

pidement mon petit garçon a su reconnaître et nommer une courge, un potimarron ou un poi-reau, ou encore faire la différence entre oignons et échalotes. Il a vite découvert la notion de sai-son et le fait que tous les fruits et légumes ne sont pas tous disponibles au même moment dans la nature.

En grandissant, il était très fier que son papa le félicite pour la qualité de la soupe que nous dé-gustions le soir, et il était content d’en expliquer les nuances de recettes. Thomas n’a jamais pré-senté de difficulté à la manger alors qu’il n’aime pas beaucoup les légumes cuits, et je suis sûre que c’est en raison de sa participation active à ce plat familial.

Voilà plusieurs années que nous la préparons très régulièrement. Au fil du temps, ce ren-dez-vous du lundi soir, moment précieux du quo-tidien, s’est transformé : de jeux de transvase-ment où nous apprenions le nom des légumes, il est devenu un moment de partage et d’échanges verbaux sur nos journées respectives ou nos états d’âme… Mais ce temps à deux dans la cui-sine reste un moment complice et privilégié dans nos vies où le luxe de s’offrir du temps nous manque souvent.

Caroline, maman de Timothée, 7 mois, et de Thomas, 5 ans.

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Une eau sans sucre, sans sirop, préserve des risques de caries dentaires pendant l’enfance, et plus tard de dia-bète et de cirrhose, accrus ces dernières années par la consommation de soda et de jus de fruits. Certaines ti-sanes pour enfant sont très sucrées (jusqu’à 5  g pour 100 ml) et entretiennent ce goût du sucre qui fait refuser l’eau ensuite.

Votre enfant peut-il manger des aliments crus ? Maintenant qu’il a plus d’un an, votre enfant peut consommer plus largement fruits et légumes crus à condition que leur texture soit adaptée à ses possibili-tés de mastication et qu’ils soient bien rincés, pelés ou brossés et bien grattés à l’aide d’une éponge abrasive. De cette façon, ils sont débarrassés de la poussière, d’une partie des germes et des résidus de pesticides présents à leur surface. C’est vrai pour les produits issus de l’agricul-ture biologique qui peut utiliser des pesticides sans dan-ger pour la nature mais pas toujours sans danger pour l’homme (sulfate de cuivre par exemple).

La viande crue peut contenir des bactéries dangereuses pour les petits comme par exemple l’Escherichia Coli ou Colibacille qui peut entraîner une insuffisance rénale. Heureusement, ces bactéries disparaissent à la cuisson. Toutes les viandes, poissons ou œufs doivent être bien cuits à cet âge et tout particulièrement la viande ha-chée.

Quelle huile privilégier ?Toutes les huiles apportent la même quantité de lipides : 100 %. Leur composition est en revanche différente, d’où l’intérêt de les varier pour profiter de tous leurs bien-faits : huile de colza, de soja, de tournesol, d’olive. Pour la cuisson, l’huile de tournesol ou d’olive est toute indiquée, et pour la vinaigrette, un mélange d’huiles convient.

Quel lien existe entre le riz et l’arsenic ?Il a été retrouvé dans certains produits de l’agriculture, notamment le riz et les produits dérivés (sirop de riz brun et boissons de riz), de l’arsenic naturellement présent dans le sol et dans l’eau. Le Danemark et le Royaume-Uni déconseillent les boissons de riz aux enfants. Consommé en grandes quantités, l’arsenic inorganique augmente le risque de cancer, de maladies de peau et du sang.

Quels sont ses besoins en boisson ? La meilleure boisson, c’est l’eau, et c’est aussi la seule indispensable. Le corps de votre enfant est constitué à 75 % d’eau dont 80 % dans son cerveau. Plus un enfant est jeune, plus il est sensible à la déshydratation. Boire peu favorise les infections urinaires. Si votre enfant urine 5 à 6 fois par jour, c’est qu’il est bien hydraté.

Boire de l’eau à chaque repas, en dehors des repas, et encore davantage en cas de fortes chaleurs est une bonne habitude. Quand votre enfant a perdu 3 % de son stock hydrique, son mécanisme neuroendocrinien de ré-gulation envoie une alerte, c’est la soif. L’eau du robinet (si votre mairie confirme qu’elle est bonne) ou en bou-teille, doit être faiblement minéralisée.

Trucs et astuces• Pour freiner le risque d’addiction au sucre, ne plus acheter de bonbons • Proposer de l’eau à table• Mettre en place un accès réglementé au placard à gâteaux et essayer de ne rien don-ner de sucré entre les quatre repas. Le résul-tat, c’est la comptine du Dr Quenotte !

CompTine du dr QuenotteCaddy sans bonbon

Pas de tentationTable sans soda

C’est bon pour PapaPlacard à gâteaux Pas touche loupiotEntre deux repas On ne mange pas.

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L’avis du spécialiste

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La découverte du goûtPrenons un instant pour l’observer, tout en tentant de nous souvenir de nos premières découvertes des goûts. Au moment où l’enfant commence à manger de façon diversifiée, lorsque sa nourri-ture est mixée, nous avons tendance à mélanger les aliments entre eux (viandes et légumes), sous forme de purée. Il ne peut alors commencer l’ap-prentissage des goûts. Nous pouvons l’aider dans sa découverte. L’enfant en grandissant souhaite découvrir les aliments un par un, il ne veut plus que les aliments se touchent dans l’assiette, il dé-couvre la nourriture avec les yeux, les doigts, il la renifle, la porte à sa bouche, goûte du bout de la langue, repose dans son assiette, la remet dans sa bouche, avale ou recrache.

Un passionnant apprentissageImaginez-vous en pays inconnu : on pose devant vous une assiette avec de la nourriture dont vous ne connaissez rien et que l’on vous propose de goûter. Comment vous y prendriez-vous  ? Sû-rement que vous observeriez cela méticuleuse-ment, que vous rapprocheriez votre nez pour sentir, peut-être que vous toucheriez avec votre petit doigt avant de le porter à votre bouche, et peut-être même que ces simples repérages vous permettraient de dire si vous voulez ou non conti-nuer l’expérience. Voilà également comment les enfants goûtent et font l’apprentissage de la nourriture.

Très tôt, des goûts peuvent se dessiner, qui ne sont jamais figés, mais peuvent s’imposer briè-vement. L’enfant peut refuser la viande pendant quelques semaines, préférer les fruits et les des-serts, puis reprendre goût aux aliments salés  ; vouloir manger le dessert avant, et le plat chaud en dernier, attendre que le plat chaud refroidisse pour le manger. Lui proposer des choses variées satisfait sa curiosité ; plus les aliments sont cuisi-

nés simplement, mieux il apprécie les différentes saveurs avant de s’amuser à les associer. Il aime parfois faire des associations curieuses et créa-tives en grandissant. Il découvre aussi les diffé-rentes textures.

Apprendre à déglutirLorsqu’il découvre la nourriture en morceaux, quand il la prend dans sa bouche, il va la faire tourner avec sa langue, jouer avec, découvrir de nouvelles sensations, la mastiquer, saliver avant de parvenir à la déglutir ou la recracher. Ceci est nouveau pour lui.

Depuis tout petit, sa principale façon de se nour-rir est de téter, en poussant sa langue vers le pa-lais, afin de pousser les aliments vers la gorge et de déglutir. Il fait pareil avec la nourriture mixée. S’il a, au même moment, dans sa bouche de la nourriture molle (purée) et de la nourriture dure (jambon, viande), son premier réflexe en sentant la nourriture molle sera de pousser sa langue vers le palais. Il est surpris de sentir également un morceau dur qui l’empêche d’avaler.

En l’observant, nous savons où il en est dans son développement.

Laure Maurin, éducatrice et thérapeute narrative (www.passeusedemots.com).

Comment votre enfant apprend-il à se nourrir ?

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Partage d’exPérienceManger végétarien : risque ou vertu ?

de mon assiette. Les raisons sont purement phi-losophiques : nous refusons de cautionner les conditions d’élevage et d’abattage des animaux. Pas de viande, pas de cuir dans la maison, pas de fourrure, etc. Nous mangeons des plats sans viande à côté d’autres personnes qui en consom-ment et quand nous sommes invités, nous met-tons la viande de côté simplement. Lors de ma grossesse, je n’ai rien changé à mes habitudes alimentaires ; j’ai essayé d’éviter au maximum les pesticides et les perturbateurs endocriniens. Je suis allée consulter une nutritionniste et fait un bilan sanguin qui s’est révélé normal.

Lila -Rose n’a jamais consommé de viande mais elle a du poisson deux fois par semaine, des œufs et du lait de croissance pour son apport en proté-ines animales. Elle mange, parfois, des steaks de soja. Nous avons expliqué nos choix alimentaires à l’assistante maternelle et cela n’a posé aucun problème. Si notre fille souhaite consommer de la viande en grandissant, elle le pourra, mais nous refuserons d’acheter de la viande à la maison. »

Amélie, maman de Lila-Rose, 18 mois.

Végétarienne depuis huit ans, Amélie ne consomme ni viande ni poisson et privilégie l’alimentation locale et bio. Maman de Lila -Rose (18 mois), en-seignante, elle partage ici ses réflexions sur cette façon de s’alimenter et les précautions prises pour s’assurer de l’absence de carences dans leur régime. Lila-Rose est en bonne santé. Son alimen-tation n’est pas dénuée de protéines et les choix de ses parents sont respectés.

« C’est un mode d’alimentation simple, non contraignant, choisi avec mon conjoint, pour notre foyer. La confection des repas se déroule de la même manière que pour les familles omnivores mais sans viande ni poisson. Nos repas se consti-tuent de légumes, légumineuses (lentilles et fèves surtout), de féculents et de fruits. Nous évitons de consommer des aliments transformés par l’in-dustrie agroalimentaire dans un souci de santé.

Mon conjoint est vétérinaire, soucieux du bien-être animal, et végétarien depuis ses dix ans. Me concernant, j’ai supprimé petit à petit la viande

À table, sa mère demande à Brice, 3 ans :«- Tu aimes bien la viande, Brice ? - Oh, oui Maman, toutes les viandes. Mais c’est embêtant de tuer les poules, les canards, les veaux… Mais surtout les saucisses. Faut pas tuer les saucisses, Maman, parce que je les aime trop. »

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Pour aller plus loinCôté parents• La santé vient en mangeant et en bougeant (livret, INPS).• Guide de santé pour les enfants de 0 à 14 ans, Dr Ève Balzamo, Éd. Flammarion, 2010.• Mon bébé bio : l’alimentation naturelle de la maman et du bébé, Ralf Moll, Éd. Terre vivante, 2001. À consulter• www.naitreetgrandir.com

Côté enfant• Mon imagier des aliments, Nathalie Choux, Éd. Nathan, 2011.• À table !, Rebecca Cobb, Éd. Kaléidoscope, 2012.• Bon appétit ! Monsieur Lapin, Claude Boujon, Éd. L’école des loisirs, 2013.

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Votre enfant a soufflé sa première bou-gie. Petit à petit, il découvre le vaste monde. Ses premiers pas sont hésitants, sa démarche est chaloupée comme s’il était un peu ivre d’être enfin debout comme les grands ; à force d’entraîne-ment, son hésitation devient une belle assurance et il éclate de rire quand il vous voit courir après lui.

Il court vers vous quand vous venez le chercher : plaisir de vous retrouver et, à défaut de ne pouvoir raconter sa jour-née, de se blottir contre vous.

Comme tout être humain, votre enfant a besoin des autres. Il poussera d’au-tant plus facilement qu’il ne sera pas coupé de ses racines, sa famille. Il pui-sera des forces dans le terreau qui est ce plaisir à vivre avec des copains et de belles histoires qui font des étoiles dans ses yeux. Les vacances et les voyages resteront gravés quelque part dans sa tête, comme autant de traces qui lui per-mettront de se retrouver quand, devenu adulte, il sera parfois perdu.

2.« en dehors de Un aventurier

sa maison »

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À la rencontre des autres

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Est-ce que l’attachement aux grands-parents nuit à l’attachement aux parents ? Les grands-parents ont une place irremplaçable mais ils n’ont pas à se substituer aux parents. Votre enfant a besoin pour bien construire son identité que celle de chacun dans la famille lui apparaisse clairement et que les rôles soient bien définis entre parents et grands-pa-rents. L’amour des parents pour leurs enfants grandit en même temps que le nombre d’enfants, il ne se par-tage pas. L’amour des enfants pour leurs parents et leurs grands-parents est de la même étoffe. Le cœur des en-fants est assez grand pour battre pour tous ceux qui lui apportent sécurité, affection et soutien.

Un enfant qui voit souvent ses cousins et ses cousines perçoit assez tôt la différence entre eux et des copains ou copines. Fréquenter ses cousins-cousines, lorsque c’est possible, a un double avantage : connaître son groupe familial en créant des relations privilégiées pour toute la vie, tout en jouant avec sa classe d’âge.

Votre enfant grandit et s’intéresse de plus en plus au monde qui l’entoure. Quoi de plus rassurant pour lui que de découvrir qu’il fait partie d’une famille, avec des cousins et cousines, des oncles et tantes, des grands- parents, et plus encore ? Comprendre que ses parents ont été petits lui ouvre les portes d’une connaissance qui l’aide à grandir.

« Mamie, raconte moi Maman quand elle était petite… »Émilie, 2 ans 10 mois.

En quoi est-ce important pour les enfants de connaître leurs grands-parents ? Un enfant dont les grands-parents sont créateurs de liens entre les différentes générations s’enracine dans l’histoire familiale. Il peut trouver à leurs côtés un es-pace de rencontre pour ses oncles et tantes, ses cousins et cousines, ses arrière-grands-parents, etc.

À 3 ans, il est souvent capable de dire que le cousin An-toine est le fils de tonton Pierre et de tatie Hélène, elle-même fille de Mamie Catrinou et de Papi Jean-Paul, ou de savoir que Grand-Mamie Simone est la maman de Mamie Framboise, qui est la maman de Maman. Pourtant c’est bien compliqué ! Le lecteur est peut-être déjà perdu...

Que peuvent-ils en retirer ? Ont-ils une meilleure conscience d’eux-mêmes ? Votre enfant construit petit à petit son identité et les va-leurs sur lesquelles il va fonder son existence. En grandis-sant, aidé par ses grands-parents, il peut faire le lien entre le passé et le présent de sa famille et de la société dans laquelle il vit. De leur complicité construite avec humour et tendresse et de leur regard admiratif sur sa petite per-sonne, il se sent fort et cela lui servira même adulte.

« Papa marié avec maman. Papa déguisé avec maman. »Arthur, 2 ans et demi,

devant la photo de mariage de ses parents.

À la découverte de sa famille élargie

Bonjour ma cousine,Bonjour mon cousin germainOn m’a dit que vous m’aimiezEst-ce bien la vérité ?Je n’m’en soucie guèreJe n’m’en soucie guèrePassez par ici et moi par làAu revoir ma cousine et puis voilà !

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Partage d’exPérienceHistoire de grand-mère Fabienne et de Kayla

loisir de mettre les mains dedans, sur ses vête-ments, sur les miens et même sur ses chaussures que je n’avais pas pris le temps d’enlever. Pas de panique, il n’y avait plus qu’une seule option, la doucher. Kayla me regardait de ses grands yeux, patiemment et calmement, sans pleurer. Elle sem-blait pleine de compréhension et de bienveillance pour cette grand-mère qui s’agitait et faisait de son mieux. La suite du week-end fut une succes-sion d’instants magiques, ponctués de rires, de jeux, de câlins, de promenades. Que du bonheur ! Alors que je craignais de trouver le temps long face à une enfant trop jeune pour parler, j’ai re-découvert toute la puissance et la créativité du non-verbal, les gestes, les mimiques, les regards, les attitudes, les expressions, toute la magie de la communication sans les mots.Si les grands-parents peuvent aider et soulager les parents en gardant ponctuellement leurs en-fants, c’est aussi un beau cadeau que les parents font aux grands-parents en leur confiant ainsi leurs petits. Merci !

Fabienne, grand-mère de Kayla, 1 an.

Quelques jours après avoir fêté le premier anni-versaire de Kayla, les jeunes parents ont exprimé le souhait de passer un week-end en amoureux et nous ont proposé de venir garder leur fille chez eux. Durant cette première année, nous avions eu maintes fois l’occasion de partager des mo-ments tous ensemble et de nous occuper de Kayla, le temps d’une promenade, d’un biberon ou d’un bain. Notre fille, Cécile, n’était alors jamais bien loin. Je m’attendais, pour cette première sépa-ration de plusieurs jours, à recevoir une longue liste de recommandations et de conseils en tout genre. Or, à ma grande surprise, les consignes furent très succinctes. Quelques phrases brèves pour m’indiquer l’emplacement des vêtements et la préparation des repas.

Après une heure de jeux en tête à tête et d’émer-veillement, la première étape technique est surve-nue. Campée sur ses deux pieds, Kayla poussait fort. Après avoir attendu un moment, probable-ment trop court, je décidais de la changer. Ce n’est qu’après avoir retiré la couche sale que je réalisais que je n’avais pas d’autres couches sous la main. Les réflexes de maman revinrent rapi-dement : une main sur bébé pour l’empêcher de gigoter, je partais en tâtonnant de l’autre main, sous la table à langer, à la recherche d’une autre couche. Au bout de quelques instants qui me sem-blèrent assez longs, j’extirpais fièrement… une couche pour la piscine, à enfiler ! Ça ferait l’af-faire pour le moment, le temps de trouver le pa-quet de couches.

J’ai vite regretté ma décision et ma précipitation à la changer lorsque, quelques instants plus tard, Kayla se remit à pousser de plus belle. Retirer une couche bien pleine par les pieds, comme une culotte, sans en mettre partout relève de l’exploit. Il y en avait partout : sur Kayla qui eut tout le

Trucs et astuces• Votre enfant peut aimer voir défi-ler les photos d’un album papier ou numérique. • Les rencontres entre cousins (cou-sinades) sont un bon moment pour s’amuser et pour connaître sa fa-mille.• Savez-vous ce qui sont les Chouet-ouf au pays des Anciens ? Eh bien, ce sont les petits-enfants : « Chouette, il arrivent ! Ouf, ils s’en vont ! »

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« Ça sert à quoi les grands-parents ? Pour faire court, ça sert à aimer les

petits-enfants ».Marie-Françoise Fuchs, fondatrice de l’école

des grands parents européens (EGPE).

Pour aller plus loinCôté enfant• Timotée chez Papi et Mamie, Emmanuelle Massonaud, Éd. Gründ, 2014.• T’choupi dort chez Papi et Mamie, Thierry Courtin, Éd. Nathan, 2012.• La Pêche à la lune, Séverine Vidal-Barroux, Éd. Mango, 2016. À consulter• École des grands-parents européens (EGPE), www.egpe.org

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Entre 1 et 3 ans, votre enfant franchit des étapes décisives dans son dévelop-pement, tant sur le plan physique que psychique et émotionnel. En très peu de temps, votre bébé se transforme en petit garçon ou petite fille !

Il est intensément curieux, il lui faut ap-prendre en 2 ans ce que l’humanité a mis des milliers d’années à maîtriser : la marche, le langage, la socialisation. Pour y arriver, il va essayer, échouer, essayer à nouveau jusqu’à acquérir la maîtrise complète de ses nouvelles ca-pacités. Tous ses sens s’éveillent. Il a besoin d’être soutenu dans ses appren-tissages, rassuré quand ses émotions le débordent et encouragé sur ses compé-tences toutes neuves.

3.est votre enfant Quelle personne

entre 1 et 3 ans ?

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La puissance de son cerveau

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Entre 1 et 3 ans, votre enfant :• Organise ses nouvelles compétences  : habileté ma-nuelle, marche, langage, etc.. • Comprend de mieux en mieux le fonctionnement du monde :

« Papa c’est aujourd’hui demain ? » Pierre, 2 ans et demi.• Est conscient qu’il est une personne à part entière, avec un nom et qu’il peut avoir une action sur son entourage. Marine dit toujours « C’est à moi ! ». Sa mère lui explique qu’il ne faut plus dire « C’est à moi ! ». Elle a compris : « C’est à Marine ! ».

Comment ça marche ? Qu’est-ce que la plasticité cérébrale ?Avant même de naître, le bébé fixe dans son cerveau les informations perçues du monde extérieur. Toute image, interaction, aussi quotidienne soit-elle, laisse une trace de mémoire de l’expérience vécue en connectant des neurones. Après avoir créé ces milliards de connexions, il renforce les plus souvent utilisées, celles des habitu-des et des expériences les plus fréquentes tandis que les autres sont éliminées : c’est l’élagage synaptique.

Cette capacité du cerveau à se façonner est la plasticité cérébrale. Sa structure et son fonctionnement se modi-fient en fonction du vécu de chacun. Grandir, c’est perdre les deux tiers de ses possibilités et devenir expert du tiers le plus utilisé : la langue, les comportements, la culture…

On estime que le cerveau est mature vers 25 ans et reste modelable tout au long de la vie.

C’est à la fois une grande opportunité et une grande vul-nérabilité : vos habitudes de « grand » façonnent le cer-veau du « petit » qui sera « grand » demain !

Votre enfant a un immense potentiel cérébral !Les nombres sont tellement grands qu’on n’arrive pas à se les imaginer  : dans le cerveau d’un petit humain qui naît, il y a 100 milliards de petites cellules, les neurones. Pour que son cerveau fonctionne, il faut que les neurones soient connectés entre eux et seulement 10 % le sont à sa naissance.

Avec 10 000 connexions par neurone, il y a dans le cer-veau d’un adolescent de 15 ans 1 million de milliards de connexions, dont 90 % se sont établies après sa nais-sance.

Chaque expérience, chaque apprentissage et chaque ren-contre ont un rôle essentiel dans la fabrication de toutes ces connexions et construisent l’outil intellectuel  : c’est pour cela qu’adulte, nous avons tous des cerveaux dif-férents.

Mélusine à 35 mois  : « Comme animal de compagnie, je voudrais un phacochère ! ».À 38 mois : « Aïe, je me suis fait un torticolis au pied ! ».À  42 mois  : «  Je ne suis pas blondinette, je suis chatinette ! ».Son cerveau, immature  et fragile, triple de volume dans les trois premières années de sa vie. Les premiers circuits entre ses neurones se créent en stimulant ses cinq sens  : vue, toucher, goût, odorat, audition. Ses ap-prentissages commencent très tôt : avant même sa nais-sance, son cerveau est prêt pour apprendre le langage. Rapidement, il perçoit les émotions et les expressions du visage utiles pour interagir avec les autres. Son cerveau se nourrit de bonnes expériences, de moments de liberté, de bains de langage, de contacts rassurants et joyeux, mais dépérit quand il en manque au risque d’abîmer la construction de l’intelligence. Un environnement riche, multiculturel, varié, et toute la tendresse de l’adulte développent toutes ses capacités.

100 milliards de neurones à connecter

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L’avis du spécialiste

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Trois semaines après la fécondation, l’embryon hu-main a la forme d’une petite sphère qui comporte trois feuillets distincts. À la quatrième semaine, des vésicules issues de la couche superficielle construisent les différentes parties du système nerveux central, les nerfs et les os de la boîte crâ-nienne. La nature est généreuse, si bien que cette construction neurale aboutit à un excès de neu-rones et de connexions entre eux.

Dès la naissance de bébé, un processus d’élagage s’effectue sous l’influence des stimulations de l’environnement, conduisant à une optimisation progressive du fonctionnement du système ner-veux. Des éléments de soutien et de maturation, les cellules gliales, s’ajoutent à ce processus au cours des 12 à 18 premiers mois de vie, permettant un contrôle complet de l’organisme (par exemple pouvoir marcher). La conquête de l’environnement peut commencer.

Le développement du cerveau est dépendant des apports nutritifs, ses cellules ont une haute teneur en lipides et l’eau est son plus grand composant (77  %), tandis que son carburant est le glucose (4,2 g par heure). Chez l’adulte, le cerveau repré-sente 2 % du poids du corps, mais consomme 15 % du débit cardiaque, 20 % de l’oxygène et 25 % du glucose corporel. Il ne s’arrête jamais (même quand on dort), il faut lui fournir les matériaux pour sa construction, son fonctionnement et son entretien. Une alimentation suffisante, équilibrée en qualité et quantité, est un besoin primaire.

Un cadre sécurisant et des stimulations environ-nementales riches sont des conditions préalables aux apprentissages, consolidés et mémorisés dans le sommeil. L’existence des rêves laissait déjà supposer une activité particulière du cerveau pen-dant cette période. Le sommeil se déroule selon plusieurs cycles découpés en plusieurs phases  : endormissement, sommeil lent superficiel, puis profond, et enfin sommeil paradoxal producteur des rêves. Pour les processus mnésiques, il se passe quelque chose pour chacune de ces phases : au cours du sommeil lent se produit un vidage de la mémoire à court terme, tandis qu’au cours du sommeil paradoxal a lieu le stockage de ce qu’il faut garder en mémoire longue ; ce stockage se fait d’abord dans l’hippocampe (structure clé de la mé-moire) puis de manière assez diffuse dans le cortex cérébral. Il s’agit donc d’un véritable travail de ré-organisation des données enregistrées à l’état de veille. Chez l’enfant en maternelle, on a montré que la sieste améliore les performances de mémoire. Il y a un lien entre le besoin de faire la sieste et le degré de maturation cérébrale : l’enfant a la com-pétence de savoir s’il a besoin ou non de faire la sieste.

Dr Yvonnick Clémence, médecin généraliste.

Comment se développe le cerveau ?

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Pour aller plus loinCôté parents• Apprendre avec les neurosciences, rien ne se joue avant 6 ans, Pascale Toscani, Éd. Chronique sociale, 2012.• Le cerveau évolue-t-il au cours de la vie ? Catherine Vidal, Éd. Le Pommier, 2010.

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Votre enfant est équipé de cinq sens : la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat. Leur mission : capter les si-gnaux de son environnement et en informer son cerveau. Mais l’image qu’il a du monde qui l’entoure résulte aussi d’une construction mentale personnelle. Sans cesse, son cerveau anticipe et confronte ses perceptions à ce qu’il connaît déjà, fait des hypothèses et traite les informa-tions reçues de plus en plus efficacement. Même si par-fois il se trompe, il apprend !

La vue, pour voir jusqu’à 10 millions de couleursQui dit voir, pense œil. Mais si votre enfant voit, c’est aussi grâce à son cerveau. Son œil perçoit la lumière et transmet des flux continus d’images, par l’intermédiaire de signaux électriques, au cerveau qui les analyse. Des informations essentielles : on estime que les quatre cin-quièmes de ce que nous connaissons sont transmis au cerveau par l’intermédiaire des yeux.

Comment ça marche ? Son œil détecte immédiatement ce qui se trouve autour de lui. Il capte les rayons lumi-neux émanant des objets, rayons qui passent à travers sa cornée, fenêtre protectrice transparente située à l’avant de l’œil, puis entrent dans sa pupille, petit trou en forme de cercle noir au milieu de l’œil, enfin passent à travers son cristallin, lentille transparente qui les courbe et les concentre pour former une image nette sur la rétine au fond de l’œil. Le cristallin sert de zoom afin d’accommo-der sa vision quelle que soit la distance de l’objet qu’il observe.

La lumière se propage en ligne droite. Les rayons lumi-neux se croisent en pénétrant dans l’œil et s’inversent. L’image qui arrive sur sa rétine est à l’envers. La rétine est constituée de millions de cellules sensibles à la lumière, appelées cônes et bâtonnets du fait de leur forme  : ils détectent les rayons qui les touchent et envoient des si-gnaux le long du nerf optique jusqu’à la zone du cerveau qui remet l’image à l’endroit et interprète ce qu’il voit. Les cônes sont responsables de la vision des couleurs (rouge, vert et bleu) et des détails. Il y a davantage de bâtonnets, leur fonction principale est la vision en lumière crépus-culaire.

Et 5 sens à affûter

Âge Champ visuel

Acuité visuelle Couleurs Capacités

1 mois 55° 1/30

Noir, blanc et début des couleurs vives.

Il perçoit les contrastes, et commence à suivre des yeux.

2 à 3 mois 70° 1/20

à 1/10

Noir et blanc et couleurs rouge et vert.

C’est le début des vrais sourires en réponses.Il reconnaît ses parents.

9 mois 150° 3/10

Noir et blanc et toutes les couleurs vives.

Tout se précise : couleurs, détails, relief et contours. Il différencie proches et inconnus.

12 mois 180° 4/10

Vision de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Perception de la hauteur et de la profondeur. Il regarde par la fenêtre.

24 mois 180° 6/10

Vision totale des couleurs + distinction des couleurs pastel.

Il tourne les pages d’un livre pour regarder les images.

De 3 à 4 ans 180° 7 à 10/10

Capable de percevoir 15 000 nuances.

La vision devient mature.

15 ans 180° 14/10

Il est au maximum de ses capacités visuelles

QUE VOIT VOTRE ENFANT ?

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Comment se développe la vision  ? De tous les sens, la vue est le dernier à se mettre en place. Le fœtus commence à entrevoir seulement après le 6e  mois de grossesse, alors qu’il est capable d’entendre depuis le 4e mois. À la naissance, bébé voit flou, en noir et blanc, à environ 20  cm de ses yeux. Son système visuel est immature : il a peu de cônes, donc voit peu les couleurs ou les détails, son cristallin est rigide, empêchant l’œil d’accommoder, le nerf optique n’est pas gainé de myéline et transmet mal l’information visuelle aux aires cérébrales. Il est vite ébloui par les lumières vives. Sa vision se développe progressivement jusqu’à 6  ans à condition d’être stimulée.

L’ouïe, pour entendre jusqu’à 340 000 sons !Pour analyser ces sons, votre enfant est doté d’un sys-tème étonnant et complexe comprenant  : son oreille – avec trois parties distinctes : externe, moyenne et interne – ses fibres et ses centres nerveux (Animation sur http://www.quies.fr/wp-content/themes/quies/animation/fr/oreille.mp4).• L’oreille externe (pavillon et conduit auditif) protège le tympan.•  L’oreille moyenne protège l’oreille interne et contient trois petits os appelés osselets (qui d’après ce qu’on sait sur l’évolution, proviennent de la transformation d’os de la mâchoire du poisson). • L’oreille interne abrite l’organe de l’audition, la cochlée (et celui de l’équilibre, le vestibule).

Comment l’oreille de votre enfant traite-t-elle les sons ? « Les ondes sonores pénètrent dans le pavillon de l’oreille comme dans un entonnoir et atteignent le tympan, qu’elles font chacune vibrer à leur propre fré-quence. Chaque vibration se répercute sur la chaîne des osselets : le marteau frappe l’enclume, qui pousse l’étrier contre la cochlée, au niveau de la fenêtre ovale une ou-verture recouverte d’une membrane. La cochlée, limaçon osseux rempli de liquide, contient l’organe sensoriel au-ditif. Celui-ci vibre sous l’impact des ondes sonores qui se propagent dans le liquide cochléaire et cette vibration fait osciller la touffe de cils coiffant les cellules senso-rielles qu’il renferme. Cette oscillation déclenche la trans-formation du signal mécanique de l’onde en un signal chimique  : elles libèrent à leur base un neurotransmet-teur. Ce dernier active alors les terminaisons nerveuses

du nerf auditif. » (Anne Lefèvre-Balleydier, Christine Pe-tit, Stéphane Tanzarella, Isabelle Charrier, La Recherche, n° 402, 2006).Le mouvement des tympans est optimal quand la pres-sion est équivalente de part et d’autre. La trompe d’Eus-tache, canal entre l’oreille et le nez, permet l’équilibrage de pression.

Comment son cerveau entend-il ? Les impulsions ner-veuses sont véhiculées jusqu’au cortex auditif et déco-dées. L’implant cochléaire, quand c’est nécessaire, est un dispositif destiné à remplacer la cochlée défaillante.

Avoir deux oreilles sert à déterminer la provenance d’un son. Quand celui-ci vient latéralement, l’onde sonore parvient aux deux oreilles avec un décalage. Le cerveau enregistre ce décalage et nous informe de la direction d’où provient le son. L’analyse cérébrale s’appuie égale-ment sur la différence d’intensité du son reçu par chaque oreille.

À quoi lui sert d’entendre  ? Entendre sert à l’alerter d’un danger, à s’orienter et surtout à communiquer. Une bonne audition conditionne l’acquisition de son langage : cela implique le décodage de la parole et une boucle au-dio-phonatoire, c’est-à-dire la reproduction de ce qu’il entend et l’ajustement de ce qu’il prononce en fonction de ce qu’il entend. Votre enfant va régler sa prononcia-tion par mimétisme.

Le goût : « Hum, c’est bon ! Beurk, c’est mauvais ! »Comment votre enfant perçoit-il le goût d’une fraise, le piquant de la moutarde ou le croquant d’un gâteau ? En mettant en jeu dix mille bourgeons gustatifs, des milliers de cellules sensorielles et quelques aires cérébrales.

À quoi ça sert ? Pour nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, reconnaître les aliments était vital. Être omnivore nous permet de manger de tout et d’être moins vulnérables qu’un mangeur spécialisé. Le koala ne s’alimente qu’avec des feuilles de bambou et risque de disparaître avec la forêt. Mais c’est aussi courir plus de risque d’intoxica-tion, dont le goût nous avertit. Si votre enfant n’aime pas ce qui est amer, c’est peut-être un réflexe atavique qui a protégé ses ancêtres du poison.

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Qu’est-ce qu’une bonne santé quand on mesure moins d’un mètre et qu’on a la prétention d’explorer le monde ?

Le bilan des 1-3 ans est une sorte de contrôle technique annuel. Voyons la logistique et les premiers résultats qui nous rassurent sur le fait que notre aventurier est bien équipé : bon pied bon œil ou plus précisément, bonne taille, bonne ouïe, bonne vue et bonnes dents pour croquer la vie.

Plein d’astuces à piocher pour le proté-ger et se réjouir de le voir grandir !

4.explorateur

La santé de votre

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Il est fort et fragile à la fois

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« Quand on est simple, on est fort. Moi, je suis fort. Vous, vous êtes plompliqués ! »

Vivien, 2 ans et demi.D’où vient le hoquet ? Quand le hoquet secoue votre enfant, c’est en général que son estomac, tout près du diaphragme, est en pleine activité  : il s’agite un peu fort, donne des « coups » au diaphragme, qui se contracte et se relâche de manière incontrôlée. Des petits jets d’air sont ainsi évacués des poumons, émettant des « hics » comme le fait remarquer Éloïse, 3 ans : « J’ai le hic au fond de la bouche ». C’est fréquent chez les bébés qui remplissent vite leur petit estomac. Heureusement, ça ne dure pas.

La maman de Floriane, 27 mois, est prise de hoquet :« Tu fais quoi Maman ?– J’ai le hoquet...– Papa, Papa, Maman fait le perroquet ! »

Par où passe l’air ? Il est passé par ici et il repassera par là…Pour respirer, il faut un nez si possible dégagé, une bouche qui s’ouvre en secours, une épiglotte qui fait clapet à l’entrée du larynx (la glotte) quand on déglutit et évite aux aliments de faire fausse route. Le larynx, équipé de cordes vocales ouvrant et fermant les voies aériennes, plonge dans la trachée. La trachée est un tuyau fait d’anneaux (à palper à l’avant du cou), qui se divise en 2 grosses bronches, gauche et droite. Celles-ci pénètrent dans les poumons et à leur tour, se divisent en 2  ou 3  bronches de diamètre inférieur, qui se rami-fient, devenant de plus en plus fines jusqu’à former de toutes petites bronches, appelées bronchioles (rétrécies dans l’asthme et la bronchiolite). Elles conduisent l’air à un réseau d’étroits canaux menant à des sacs formés de grappes d’une dizaine d’alvéoles, comparables à des bal-lons microscopiques qui se gonflent et se dégonflent  :

300 000 petits ballons dans un grand arbre respiratoire

Comment fait votre enfant pour respirer ? Ce sont les muscles de son thorax qui se chargent du travail puisque les poumons n’ont pas de muscles eux-mêmes. Le mince diaphragme, muscle qui sépare la cage thoracique de la cavité abdominale, fait l’essentiel  : en se contractant, il refoule les organes abdominaux, ce qui gonfle l’abdomen et agrandit l’espace thoracique ; la dé-pression ainsi créée permet à l’air de s’engouffrer (inspi-ration). Son relâchement entraîne à l’inverse l’expulsion de l’air (expiration). Quand le diaphragme, en se contrac-tant, s’abaisse de 1 cm, c’est 1/2 litre d’air qui entre dans les voies respiratoires. Sa contraction est périodique et automatique (sous contrôle du tronc cérébral). Votre en-fant, comme vous, ne peut pas oublier de respirer !

Avec la naissance vient le 1er souffle  : votre enfant se met tout d’un coup à respirer ! Cela paraît simple alors qu’il réalise une prouesse biologique : il s’approvisionne en oxygène, carburant indispensable à ses cellules et se débarrasse du gaz carbonique, leur déchet. Les échanges de ces gaz se font dans ses poumons, un à droite avec trois lobes, un à gauche avec seulement deux pour laisser une petite place au cœur. Chacun est enveloppé d’un fin tissu en 2 feuillets, la plèvre. Respirer est vital et ne s’ar-rête jamais, c’est automatique, involontaire et quel plaisir pour votre enfant quand il réalise qu’il peut contrôler son souffle en le retenant un moment, en haletant, en souf-flant fort ou doucement !

1 an 3 ans Adulte

Contenance des poumons 0,5 litre 1 litre 4-6 litres d’air

Nombre d’inspirations au repos

25 à 30 par minute

20 à 25 par minute

12 à 15  par minute

Poids du poumon 80-100 g 200-300 g 800 à 1400 g

Nombre d’alvéoles 20-30 millions 200-

250 millions 300 millions

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Comment savoir si votre enfant respire bien ? S’il est bien coloré, non essoufflé dans ses gestes quo-tidiens, avec une respiration paisible et qu’il ne tousse pas, c’est qu’il va bien. Le médecin va l’examiner torse nu, observant le mouvement régulier du thorax, la colo-ration des lèvres et des ongles (bleus en cas de manque d’oxygène : cyanosés) et s’il respire par le nez ou bouche ouverte. Il l’ausculte avec un stéthoscope posé sur sa poi-trine et dans son dos, en le faisant respirer par la bouche. Normalement, il entend un bruit très doux, le murmure vésiculaire. Il cherche des bruits anormaux  : râles sibi-lants (asthme, corps étranger), râle crépitant (pneumo-nie), ronchi (bronchite) ou un silence (pneumothorax, pleurésie, etc.).

Son système respiratoire est équipé pour le protégerSon nez sert de filtre et de réchauffeur de l’air, son épi-glotte veille à ce que seul ce dernier puisse entrer dans le système, quelques gouttes de liquide appelé mucus sont sécrétées en permanence ; leur mission : capter tout in-trus (poussières et microbes), les faire remonter jusqu’au larynx grâce à l’ingénieux tapis roulant fait de minuscules cils et les expulser dans un réflexe de toux. La toux est un bon mécanisme de défense.

c’est là que se font les échanges gazeux. L’oxygène capté dans l’air inspiré traverse la paroi de l’alvéole, passe dans les capillaires (minuscules vaisseaux sanguins qui relient artères et veines, sur les alvéoles), où il emprunte des véhicules spécialement aménagés pour lui, les globules rouges, qui à toute vitesse vont l’apporter aux milliards de cellules du corps ; il est la vie pour chacune d’elles. En retour, les déchets gazeux sortent des globules rouges et entrent à l’intérieur des alvéoles et de là sont éliminés dans l’air expiré.

Cette organisation en trachée, bronches, bronchioles, canaux et sacs alvéolaires est souvent appelée arbre bronchique, du fait de sa ressemblance avec les branches et les feuilles d’un arbre.

300 millions d’alvéoles constituent avec les vaisseaux et les fibres élastiques la structure même des poumons.

Grâce à l’oxygène fourni à chaque cellule de son corps (muscles, cerveau, organes), votre enfant fabrique de l’énergie au sein de chacune et on dit même qu’il en a à revendre !

Prenons un exemple  : pour sauter dans vos bras, il contracte ses muscles  ; en fait c’est le résultat de la contraction de plusieurs cellules musculaires, chacune créant sa propre source d’énergie qui lui permet de bou-ger. Chaque cellule prélève dans le sang du glucose et de l’oxygène apportés par les globules rouges. Le glucose réagit avec l’oxygène et brûle, ce qui produit l’énergie indispensable aux cellules pour fonctionner ; cette com-bustion fabrique 2  déchets  : le gaz carbonique ou CO2 et l’eau. L’eau s’élimine facilement. Le CO2 ne doit pas s’accumuler dans le muscle, alors il est immédiatement embarqué à son tour par un globule rouge, capable de faire le tour du corps en une minute : une goutte de sang en contient plusieurs millions.

Trucs et astuces• Apprendre à votre enfant à respirer : ins-pirer par le nez en gonflant le ventre, retenir sa respiration et souffler par le nez en ren-trant le ventre, • L’air qui entre et sort n’est pas le même : jouer à souffler sur un miroir (ça trouble), ou sur la main (c’est chaud !),• Lui faire découvrir le plaisir qu’il y a à respirer en allant au bord de la mer, en fo-rêt, à la montagne. Un jeu à faire ensemble : fermer les yeux, se tenir bien droit et respi-rer à fond, du bon air pour du bonheur !• Et veiller à dégager le portail d’entrée qui est le nez pour laisser passer l’air.

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le conseil du pédiatreSi votre enfant a des

difficultés respiratoires

en pleine nuit et que

vous ne comprenez

pas ce qui se passe et

comment le soulager,

n’hésitez pas à appeler

un service d’urgence ou

un médecin de garde.

Partage d’exPérienceUn phoque en pleine nuit

afin qu’il respire la vapeur d’eau, ceci lui a fait beaucoup de bien. Il a pu se rendormir, j’ai laissé la casserole sur une chaise dans sa chambre pour que la vapeur d’eau se diffuse.À 9 heures, nous sommes allés voir la pédiatre qui a diagnostiqué une laryngite et lui a prescrit un médicament qui l’a soulagé.Depuis Maxime a fait très régulièrement des la-ryngites qui se manifestent toujours de la même manière, une « toux de phoque » entre 1 heure et 3 heures du matin. Cela le réveille. Je le rassure, vérifie sa température, et lui donne immédiate-ment le médicament prescrit par la pédiatre. En général, il se rendort. Le lendemain, je l’amène chez la pédiatre afin qu’elle confirme le diagnostic et me guide pour la poursuite du traitement.

Emy et Jérôme, parents de Maxime 2 ans et Marie, 6 ans.

À 8 mois, lors d’une percée dentaire, Maxime a fait sa première laryngite. Une nuit, vers 2 heures du matin, j’ai été réveillée par la toux de mon fils ; une toux bien particulière, car elle me faisait penser au cri d’un phoque.En tant qu’infirmière, j’ai vite pensé à une laryn-gite et demandé à mon mari de faire chauffer de l’eau puis j’ai pris mon bébé dans les bras. Mais en tant que maman j’étais très inquiète, car mon fils respirait fort et faisait beaucoup de bruit en toussant, c’était impressionnant.J’ai alors vérifié qu’il n’avait pas de cyanose ou de marbrures (signe d’une insuffisance respiratoire aiguë qui nous aurait conduits aux urgences), ses lèvres et ses doigts étaient bien roses, de plus il n’avait pas de fièvre. Seul son nez coulait et je l’ai mouché. Puis je l’ai tenu au-dessus de la casserole d’eau chaude que mon mari avait fait chauffer

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MES NOTES

...................., à 1 an.

Les mots de mon enfant…

...................., à 2 ans.

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...................., à 3 ans.

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Pédiatre et ancienne chef de clinique, le docteur Françoise Ceccato

a fondé l’un des premiers cabinets pédiatriques pluridisciplinaires.

Sensibilisée à la pratique narrative, elle sait écouter parents et enfants.

En s’appuyant sur son expérience, elle milite pour une parentalité

épanouie car du bonheur des parents dépend aussi celui des enfants ! 1 à

3 a

ns