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Départements de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli) Rapport d’évaluation intérimaire conjointe BAD/BID de performance du Projet ISLAMIC DEVELOPMENT BANK BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT

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Départements de l’évaluation des opérations2013

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RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIEProjet d’alimentation en eau potable

de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Rapport d’évaluation intérimaire conjointe BAD/BID de performance du Projet

ISLAMIC DEVELOPMENT BANK

BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT

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3 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli) DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013

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Départments de l’évaluation des opérations2013

RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIEProjet d’alimentation en eau potable

de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Rapport d’évaluation intérimaire conjointe BAD/BID de performance du Projet

ISLAMIC DEVELOPMENT BANK

BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 iii

TABLE DES MATIÈRESEQUIVALENCES MONETAIRES ET ABREVIATIONS vREMERCIEMENTS viiDONNEES DE BASE DU PROJET ixRESUME DE L’EVALUATION xii

I. LE PROJET 11.1. Pays et contexte stratégique 11.2. Description du Projet d’AEP de la ville de Nouakchott (Aftout-Essahli) 21.3. Le financement du projet d’AEP de la ville de Nouakchott Aftout Essahli 3

II. APPROCHE ET METHODOLOGIE DE L’EVALUATION 5

III. EVALUATION DE LA PERFORMANCE 63.1 Pertinence 6 3.1.1 Pertinence des objectifs 6 3.1.2 Pertinence de la conception 73.2 Efficacité (Atteintes des résultats) 9 3.2.1 Réalisation des extrants 9 3.2.2 Réalisation des effets directs 10 3.2.3 Réalisation des effets indirects 14 3.2.4 Contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations 163.3 Efficience 163.4 Durabilité 173.5 Performance globale du projet 22

IV. AUTRES EVALUATIONS 234.1 Impact sur le développement institutionnel 234.2 Performance de l’Emprunteur 234.3 Performance de la BAD et de la BID 244.4 Facteurs ayant affecté la performance d’exécution et des résultats 25

V. CONCLUSIONS, LEÇONS ET RECOMMANDATIONS 265.1. Conclusion 265.2. Principales Leçons 265.3. Principales recommandations 28

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iv République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

ANNEXESAnnexe 1 – Modèle logique d’intervention 30Annexe 2 – Critères d’évaluation 32Annexe 3 – Schéma du projet Organisation institutionnelle du secteur de l’eau et de l’assainissement 33Annexe 4 – Couverture du réseau SNDE à Nouakchott 35Annexe 5 – Résumé de l’étude ex-post sur les impacts environnementaux 36Annexe 6 – Schéma du réseau prévu après Aftout 39Annexe 7 – Principaux tableaux 40Annexe 8 – Analyse Coût-Bénéfices 42 1. Introduction 42 2. Hypothèses et résultats de l’estimation des productions d’eau potable 42 3. Hypothèses et résultats de l’évaluation des charges 44 4. Hypothèses et résultats de l’évaluation des recettes (AFTOUT) 47 5. Calcul du taux de rentabilité financier : 50 6. Calcul du taux de rentabilité économique : 51Annexe 9 – Diagnostic des principales fonctions de la SNDE 54Annexe 10 – Bibliographie 58

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 v

ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES ET ABRÉVIATIONSÉQUIVALENCES MONÉTAIRES

Unité Monétaire Évaluation (Aout 2003)

Réévaluation (Novembre 2007)

Achèvement (Mars-2011)

Post-évaluation (Décembre-2012)

1 UC 435,382 MRO 400,332 MRO 434,189MRO 458,701 MRO

1 UC 1.15966 EUR 1,08804 EUR 1,137 EUR 1,182 EUR

1 UC $ des EU 1,624 $ des EU 1,573 $ des EU 1,535 $ des EU

Année fiscale(1er janvier – 31 décembre)

Poids et mesuresSystème métrique

Liste des sigles et abréviationsAEP Approvisionnement en Eau Potable

AEPA Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

APD Avant-projet détaillé

BAD Banque africaine de développement

BID  Banque islamique de développement

EIES Etude d’impact environnemental et social

DI Dinar islamique

DSP Document de stratégie par pays

EU Etats-Unis d’Amérique

DSRP Document stratégique de réduction de la pauvreté

MICS Multiple Indicator Cluster Survey

OMD Objectifs du Millénaire pour le développement

ONAS Office national d’assainissement

ONEP Office national de l’eau potable

OPEV Département de l’évaluation des opérations de la BAD

RAP Rapport d’achèvement de projet

REPP Rapport d’évaluation de performance du projet

SNDE Société nationale de l’eau

SONEDE Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux

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vi République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

TRIE Taux de rentabilité interne économique

TRIF Taux de rentabilité interne financière

UC Unité de compte

UGP Unité de gestion du projet

PGES Plan de gestion environnementale et sociale

NIE Notice d’impact environnemental

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 vii

REMERCIEMENTS

Le présent rapport d’évaluation intérimaire a été préparé par une équipe conjointe des départements de

l’évaluation des opérations du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et du Groupe

de la Banque islamique de développement. L’équipe est composée notamment de :

• Anasse Aissami, Chef de Division, Évaluations spéciales et projets – BID/GOE ;

• Ahmed Ag Aboubacrine, Spécialiste supérieur en évaluation – BID/GOE ;

• Joseph Mouanda, Chargé supérieur d’évaluation – BAD/OPEV ; et

• Clément T. Bansé, Chargé d’évaluation – BAD/OPEV.

L’équipe a bénéficié des orientations et avis techniques avisés de Manaï Hédi Mohamed, Chef de

Division (BAD/OPEV).

Le rapport a été rédigé, d’une part, sur la base des notes techniques préparées par Babacar Dieng (Consultant

international – Spécialiste Eau et Assainissement), Sidna Ndah Mohamed-Saleh (Consultant local – Statisticien

Socio-Economiste) et Mohamed Abdellahi Ould Selme (Consultant local – Environnementaliste), et d’autre

part, à partir des résultats des missions effectuées en Mauritanie du 22 au 27 septembre 2012 et du 7 au 22

décembre 2012.

L’évaluation a bénéficié des commentaires des départements opérationnels de la BAD et de la BID, à

travers notamment Chanda Osward Mulenga, Losa Fabio Beniamino, Moumni Monia, Bensassi Belgacem

et El-Ouahabi Mohamed de la BAD ; ainsi que Idrissa Dia, Papa Abdoulaye Sy et Sohail Mitha de la BID.

La gestion administrative et le secrétariat ont été assurés par Mmes Diop Myrtha, Ruby Adzobu et Imen

Trabelsi pour la BAD, ainsi que par MM. Sidi Aziz El-Hilali et Viqaruddin Ansari pour le compte de la BID.

L’équipe d’évaluation adresse ses sincères remerciements aux autorités de la République islamique de

Mauritanie et à toutes les personnes qui ont été rencontrées au cours des missions de terrain, notamment

Mohamed Lemine Ould Dhehbi – Directeur général des projets et programmes d’investissement, Dr.

Mohamed Ould Lemrabott – Directeur de la mobilisation des ressources et de la coordination de

l’aide extérieure (DMRCAE), Oumar Ould Moulaye Idriss – Chargé du portefeuille de la BID, Sidi Ould

Mohamed Lamine, Directeur – Unité de gestion du projet Aftout Essahli, Abdallahi Ould Hedyetti –

Directeur administratif et financier de l’UGP, Mohamed Khalifa Ould Biyah – Directeur général SNDE,

Zekaria Heyine – Conseiller chargé de la coopération et du développement – SNDE, Ahmed Salem Ould

Abderraouf – Directeur de l’exploitation de Aftout – SNDE, et Zeini Sidi Mohamed – Représentant

de la BID en Mauritanie.

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viii République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Nos remerciements vont aussi à l’endroit des partenaires au développement basés à Nouakchott, qui

ont bien voulu partager leur expérience.

Rakesh Nangia

Directeur,

Département de l’évaluation des opérations de la Banque africaine de développement (BAD/OPEV).

Mohameden M. Sidiya

Directeur,

Département de l’évaluation des opérations du Groupe de la Banque islamique de développement

(BID/GOE).

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 ix

DONNEES DE BASE DU PROJET

A. Données préliminaires1. Pays République islamique de Mauritanie

2. Titre du Projet Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout-Essahli)

3. Secteur/Thème Adduction d’eau potable et assainissement

4. Emprunteur Gouvernement de la République islamique de Mauritanie

5. Bénéficiaires Populations de Nouakchott et des zones rurales situées le long de l’adduction

6. Organe d’exécution Société nationale de distribution d’eau (SNDE)

B. Données financières du projetTableau 1 : Dates et montants des prêts et dons

N° du prêt/don BAD BID

P-MR-EA0-004 P-MR-EA0-007 P-MR-EA0-008 2MAU96 2MAU0112Type (prêt/don) Prêt initial Prêt suppl. Don Prêt initial Prêt suppl.

Date d’approbation 24/09/2003 28/05/2008 14/05/2010 01/09/2003 08/09/2007

Date de signature 16/12/2003 12/11/2008 27/05/2010 15/10/2003 05/12/2007

Date de mise en vigueur

08/03/2004 07/05/2009 27/05/2010 14/08/2004 07/06/2008

Date de clôture du prêt

31/12/2009 reportée au 31/12/2010

31/12/2010 31/12/2010 14/08/2008 18/10/2010

Date du premier décaissement :

25/05/2006 25/05/2009 16/08/2010 16/06/2008 27/10/2009

Montant du prêt/don 10Millions d’UC 9,46Millions d’UC 3,59Millions d’UC 7 millions DI (équiv. A 9,66

millions de dollars des EU)

4,17 millions DI (équiv. à 6,25 millions de

dollars des EU)

Montant décaissé: 22 946 733,19 UC 11,17millions DI (equiv. à 16,75 millions de dollars des EU

% Décaissé: 99,50%  100% (en termes de DI)

Montant annulé (en UC)

102 266,81 UC, soit 0,5 % du montant du financement global du prêt

 N.A

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x République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Tableau 2 : Répartition du financement initial du projet

Sources En millions de MRO En millions d’UC % du totalDevises M.L Total Devises M.L Total

FADES 23,59 0,98 24,57 67,54 2,81 70,35 45,16%

FKDEA 7,26 0,86 8,12 20,78 2,46 23,24 14,92%

FSD 6,52 0,86 7,38 18,66 2,46 21,12 13,56%

BID 2,34 -  2,34 6,69  - 6,69 4,29%

FAD 3,49 -  3,49 10  - 10 6,42%

Gvt mauritanien   8,51 8,51   24,4 24,37 15,64%

Total 43,2 11,2 54,41 123,67 32,1 155,8 100,00%

Source : Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire OWAS/ BAD, mai 2008.

Tableau 3 : Répartition du financement révisé en 2007 du projet, par source (UC)

Sources Évaluation en 2003 Réévaluation en 2007 % du totalDevises M.L Total Devises M.L Total

FADES 67,54 2,81 70,35 150,34 2,81 153,15 46,36%

FKDEA 20,78 2,46 23,24 45,98 2,46 48,44 14,66%

FSD 18,66 2,46 21,13 36,75 2,46 39,21 11,87%

BID 6,69   6,69 11,90 0,00 11,90 3,60%

FAD 10,00   10,00 25,01 0,99 26,00 7,87%

OPEP  -     5,40 0,00 5,40 1,63%

Gvt mauritanien  - 24,37 24,37 10,91 35,34 46,25 14,00%

Total 123,67 32,10 155,78 286,29 44,06 330,35 100%

Source : Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire OWAS/ BAD, mai 2008.

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xi

Tableau 4 : Répartition du financement révisé selon les différents volets du projet

Sources de finan-cement

Estimation 2003 (en million d’UC)

Coût réévalué en 2007 (en millions d’UC)

Degré d’augmen-

tationDevises M.L Total Devises M.L TotalA Ouvrage de prise et

station de pompage (Lot 2)

FSD & RIM 7,95 1,73 9,68 20,9 9,05 29,95 209,40%

B Ouvrages de traitement d’eau (Lot 1)

FKDEA & RIM

12,86 2,86 15,72 40,66 2,27 42,93 173,09%

C Conduite de transfert de l’eau brute (Lot 4)

FADES-FKDEA-FSD-OPEP & RIM

79,88 19,9 99,78 178,89 24,2 203,1 103,53%

D Réserve d’eau prétraitée de Nouakchott (Lot 3)

BID & RIM 6,69 2,49 9,18 14,42 2,41 16,83 83,33%

E Conduite de transfert d’eau potable et réservoir de Nouakchott (Lot 5)

BAD & RIM 9,16 3 12,16 24,17 3,99 28,16 131,58%

F Consultations, contrôle et supervision des travaux

FADES-FKDEA-FSD

& RIM

4,55 0,39 4,94 4,62 0,4 5,02 1,62%

G Appui institutionnel et gestion du projet

FADES & RIM

2,59 1,73 4,32 2,63 1,76 4,39 1,62%

Total 123,68 32,1 155,8 286,29 44,1 330,4 112,07%

Source : Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire OWAS/ BAD, mai 2008.

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xii République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Tableau 5 : Coûts réels du projet, par composante

Lot# Composante Montant en millions de $ des EU Variation (Évaluation vs actuel)

Évaluation (2003)

Réévaluation (2007)

Montant actuel

1 Ouvrage de traitement d’eau 22,32 58 57,56 158%

2 Ouvrage de prise et station de pompage

13,75 43,7 39,04 184%

3 Reserve d’eau prétraitée de Nouakchott au PK 17

13,03 22,6 22,60 74%

4 Conduite de transfert de l’eau potable d’Aftout au réservoir (PK 17)

141,68 272,6 273,31 93%

5 Transport de l’eau au système de distribution existant

17,27 38,2 37,93 120%

6 Expropriation des terres 0,45 13,6 0,75 67%

7 Services de consultation 1,00 1,00 0%

8 Supervision des travaux 5,50 10,70 95%

9 Appui institutionnel 3,50 3,50 0%

10 Gestion du projet 1,50 5,00 233%

TOTAL 220,00 448,7 451,39 105%

Tableau 6 : Coûts estimatifs et réels du projet selon la source

Source de financement Montant du financement en millions de dollars des EU (% du Total)

Évaluation ActuelBID (Lot # 3) 9,66 (4,4%) 16,75 (3,7%)

FADES (Lots # 1,3, 4,7,8 & 9)* 99,90 (45,4%) 215,11 (47,7%)

FSD (Lots # 2, 4 & 8) 30,00 (13,6%) 55,19 (12,2%)

FKDAE (Lots # 1, 4 & 8) 33,00 (15%) 68,19 (15,0%)

OPEP (Lot # 4) 6,60 (3%) 14,8 (3,3%)

BAD (Lot # 5) 13,00 (5,9%) 33,66 (7,5%)

Gvt Mauritanien (Lots #1-6,8 & 10)* 27,84 (12,7%) 47,69 (10,6%)

Source : Rapport d’achèvement du Projet BID – 2012* Il est à noter que le FADES a appuyé aussi le Gouvernement en finançant partiellement les lots 1 et 3.

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xiii

C. Taux de rentabilitéRentabilité BAD BID Évaluation

conjointe (BAD/BID)

  Évaluation Achèvement Évaluation Achèvement

Taux de rentabilité économique

TRIE (2008): 16,4%TRIE (2003): 17,4%

- -  TRIE: 15,9%

Taux de rentabilité financière TRIF (2008): 3,9%TRIF (2003): 4,2%

- - TRIF: 0,33%

D. Notations de performance

Critères d’évaluation

BAD BID Évaluation conjointe

(BAD/BID)RAP Revue du

RAPRAP Revue du

RAPA EVALUATION DE LA PERFORMANCE

1 Pertinence et qualité à l’entrée Satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant

Satisfaisant Satisfaisant

2 Efficacité (Réalisation des objectifs)

Très satisfaisant

Satisfaisant Très satisfaisant

Satisfaisant Satisfaisant

3 Efficience Satisfaisant Satisfaisant satisfaisant Peu satisfaisant

Peu satisfaisant

4 Durabilité Peu satisfaisant

Peu satisfaisant

Très satisfaisant

Peu satisfaisant

Très peu satisfaisant

B  Performance Globale Peu Satisfaisant 

AUTRES EVALUATIONS

5 Impact institutionnel         Très peu satisfaisant

6 Performance de l’Emprunteur Satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant

Satisfaisant Satisfaisant

7 Performance de la Banque Satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant

Satisfaisant Satisfaisant

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xiv République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION

Le projet La présente évaluation intérimaire porte sur

la performance du projet d’alimentation en

eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout

Essahli). Le projet comprend une phase de

production et une phase de distribution. Ces

deux phases étaient initialement prévues pour

se dérouler concomitamment, mais la distribu-

tion a connu, pour diverses raisons, un retard

considérable. Ce décalage production-distri-

bution justifie le caractère intérimaire de cette

évaluation d’autant plus que la manifestation

complète de la chaîne des résultats du projet ne

sera possible qu’après achèvement de la phase

distribution prévue pour 2014. Cette évaluation

intérimaire permet d’examiner, entre autres,

dans quelle mesure les résultats escomptés par

le projet sont susceptibles d’être atteints. Elle

vise à faire le point sur ce qui fonctionne bien,

ce qui ne fonctionne pas si bien et pourquoi,

afin d’en tirer les enseignements et formuler

les recommandations idoines au profit des

populations bénéficiaires.

En termes d’effets directs, des améliorations

étaient attendues au niveau de : (i) la capacité

opérationnelle de la SNDE en vue d’améliorer

la qualité des services fournis ; (ii) la capacité

de production d’eau potable par la SNDE ; (iii)

l’accès pérenne à un système d’alimentation en

eau potable tant pour les utilisateurs abonnés

au réseau qu’aux non abonnées ainsi qu’aux

populations rurales situées le long des conduites.

Financé conjointement par le Gouvernement

mauritanien et les partenaires au développement

dont le Fonds africain de développement (FAD)

et la Banque islamique de développement (BID)1,

le projet avait pour coût estimatif total initial de

près de 220 millions de dollars des EU ; ce coût

est passé à 451millions de dollars des EU, en raison

du retard accusé après le démarrage du projet en

2004 ainsi que d’une hausse considérable des prix

des matériaux, des tarifs du fret maritime et des

variations de change.

Approche et méthodologie de l’évaluationL’évaluation s’est déroulée en quatre phases

principales2. Du point de vue méthodologique,

l’évaluation s’est effectuée sur la base : (i) d’une

analyse documentaire ; (ii) des entretiens menés

avec les principaux acteurs ; (iii) des visites de

terrain effectuées dans les zones d’intervention du

projet ; (iv) des observations directes structurées

autour des infrastructures construites  ; et (v)

une mini-enquête auprès des populations et des

discussions par groupe pour évaluer les effets et

impacts du projet.

L’enquête auprès des utilisateurs a été réalisée

sur un échantillon de près de 500 ménages. La

méthode d’échantillonnage par quotas3 a été

1 Les autres partenaires étant : le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), le Fonds Kkoweïtien de développement économique arabe (FKDEA), le Fonds saoudien de développement (FSD) et le Fonds de l’OPEP.2 (i) L’élaboration d’un document d’orientation ; (ii) la collecte des données préliminaires sur les effets et impacts du projet ; (iii) les missions de terrain  ; et (iv) l’analyse des informations collectées en vue de l’élaboration du REPP initial et final.3 L’échantillon par quotas a été constitué sur la base des données d’information disponibles a priori permettant de segmenter la population et correspondant aux données du MICS 2011 relatives à la répartition des ménages à Nouakchott selon le mode d’approvisionnement en eau potable.

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xv

privilégiée. L’impact environnemental a été évalué

à travers : (i) une analyse de la notice d’impact

environnemental effectuée avant le démarrage

du projet, en 2001 ; (ii) un examen de l’EIES qui a

porté sur la phase des essais de performance et de

l’exploitation en 2010 ; et (iii) une évaluation des

impacts réels du projet après deux ans d’exploi-

tation. L’analyse combine à la fois les méthodes

avant/après et avec/sans le projet. L’une des limites

de la méthodologie reste la difficulté d’avoir un

groupe de comparaison appropriée.

Principales constatationsA. Évaluation de la performance

Pertinence des objectifs et de la conception

La pertinence des objectifs du projet est

jugée satisfaisante. Le projet est en phase avec

les politiques et stratégies de développement du

Gouvernement mauritanien d’une part, et avec

les priorités de la BAD et de la BID d’autre part. Il

répond aussi à un besoin spécifique des populations

de la ville de Nouakchott et des zones rurales situées

le long de l’adduction.

• Le projet est en parfaite adéquation avec les

politiques et stratégies de développement

du pays, définis en particulier dans le Cadre

stratégique de lutte contre la pauvreté

(CSLP) et les Objectifs du Millénaire pour le

développement (OMD). Par ailleurs, à travers

une alimentation pérenne en eau potable et

le renforcement des capacités des acteurs

du secteur eau et assainissement, le projet

contribue à améliorer les conditions de vie

des populations concernées, et la BAD et la

BID en font une priorité dans leurs stratégies

respectives d’assistance au pays.

• Le projet répond à un besoin spécifique des

populations de la ville de Nouakchott et des

zones rurales situées le long de l’adduction.

En effet, les populations de Nouakchott

faisaient face à une pénurie hydrique critique

en raison du déficit de production d’eau et

d’un réseau vétuste et insuffisant. Quant

aux villages situés le long de l’adduction, ils

s’alimentaient auparavant à partir des eaux

traitées du fleuve, encourant des risques

importants de maladies hydriques.

La pertinence de la conception du projet est

jugée satisfaisante. Les hypothèses/risques et

les mesures d’atténuation ont été bien identifiés

pendant la phase conceptuelle du projet. Les

choix techniques opérés ont semblé judicieux. Ils

induisent néanmoins des effets sur les coûts et

imposent des exigences en matière d’exploitation

et de maintenance.

• Les hypothèses et risques clés identifiés

concernaient : (i) la non-réalisation ou l’in-

suffisance des investissements nécessaires à

la réhabilitation et l’extension des réseaux de

distribution d’eau potable à Nouakchott ; (ii)

le retard dans la mobilisation des ressources

et la réalisation des réseaux d’assainissement

des eaux usées à Nouakchott ; (iii) les faibles

capacités institutionnelles et organisation-

nelles de la SNDE ; et (iv) l’insuffisance ou

l’absence d’appropriation des acquis du

projet par les différents intervenants. Les

mesures d’atténuation proposées n’avaient

pas été suffisamment analysées.

• Les choix techniques opérés quant à l’uti-

lisation d’une technologie de pointe, des

Page 18: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

xvi République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

ouvrages et équipements de haute qualité,

des processus de traitement et des systèmes

de gestion de haut niveau, ainsi qu’un niveau

de sécurité approprié, ont des avantages

certains. Ils engendrent toutefois des consé-

quences en termes de coûts et imposent

des exigences en matière d’exploitation, de

maintenance et de qualité du personnel.

Les moyens, l’efficience et l’organisation

actuelle de la SNDE ne répondent pas à

ces conditions. En outre, dans le cadre du

projet Aftout, la SNDE n’a pas tiré parti des

expériences communes de la BID et la BAD

en matière d’accompagnement des sociétés

d’eau (cas du Burkina Faso et du Cameroun,

par exemple).

Efficacité

L’efficacité du projet est dans l’ensemble

jugée satisfaisante. Le projet a réalisé des extrants

physiques de qualité qui ont permis d’accroître

de façon significative la capacité de production

d’eau potable. Toutefois, la composante de l’appui

institutionnel n’a produit des résultats satisfaisants.

• Le projet a réalisé des extrants physiques

(stations, réservoirs, conduites, système de

télégestion, alimentation électrique, etc.)

fonctionnelles et exécutés dans le respect

des règles de l’art. L’achèvement satisfaisant

des réalisations physiques a permis au projet

d’améliorer de façon significative la capacité

de production d’eau potable par la SNDE,

l’eau étant désormais disponible en quantité

suffisante. Le système conçu a une grande

capacité à répondre à une demande supplé-

mentaire jusqu’à l’échéance de 2030, avec des

réservations disponibles pour l’installation

d’équipements complémentaires en vue d’ac-

croître davantage la capacité de production.

• La composante de l’appui institutionnel n’a

par contre pas donné des résultats satisfai-

sants. En effet, bien qu’une étude-diagnostic

détaillée de la SNDE ait été faite, très peu

d’activités de renforcement institutionnel

ont été entreprises durant la phase de

production. En outre, les actions de renforce-

ment des capacités de la SNDE actuellement

menées par la SONEDE (Tunisie) et l’ONEP

(Maroc) semblent être en déphasage avec les

besoins actuels de l’operateur mauritanien.

Toutefois, les effets du projet sont encore

limités en termes d’amélioration de l’accès

des populations bénéficiaires à l’eau potable,

en raison notamment :(i) du décalage entre les

phases production et distribution ; (ii) de l’existence

d’un ancien réseau fonctionnel vétuste  ; (iii) des

insuffisances de gestion, au niveau de la SNDE,

des services d’eau potable, couplées à de faibles

rendements techniques et financiers, ce que l’appui

institutionnel apporté n’a pu surmonter ; et (iv) de

l’absence d’un réseau d’assainissement adéquat.

• Globalement, l’accès pérenne des popula-

tions de Nouakchott à l’eau potable se fait

progressivement, mais reste encore limité

faute de système de distribution adéquat.

La consommation moyenne dans la ville

de Nouakchott est encore inférieure aux

50 litres/jour/personne que certains experts

préconisent comme norme. Certains

ménages de Nouakchott rencontrent encore

des difficultés pour accéder à l’eau potable,

Page 19: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xvii

notamment dans les zones qui ne sont pas

encore raccordées au réseau et où les acteurs

privés continuent de spéculer. En milieu

rural, seuls les villages de Keur Macène et

Béni Nadji, situés près de la prise d’eau, ont

bénéficié d’un accès permanent aux services

d’eau potable.

• Même si la nouvelle station de traitement du

PK17 fournit près de 84 000 m3 d’eau addi-

tionnelle par jour, une bonne partie (environ

58%) de cette eau est perdue en raison des

fuites dans l’ancien système de distribution.

Avec l’augmentation de la production d’eau

potable, la forte pression dans le réseau de

distribution et la mauvaise qualité de cet

ancien réseau, les fuites d’eau ont augmenté,

entraînant des inondations dans certaines

zones basses de la ville. Par ailleurs, près de

80% de l’eau potable consommée (environ

11 millions de litres) deviennent des eaux

usées qui, comme à Nouakchott, sont en

partie rejetées dans le sous-sol à travers les

systèmes d’assainissement autonomes.

Efficience

L’efficience du projet est jugée peu satisfai-

sante. La rentabilité économique du projet est

certaine. Toutefois, sa rentabilité financière est

négativement affectée par le niveau exceptionnel

des investissements consentis. De même, l’enver-

gure du projet rend difficile l’analyse coût-efficacité,

les comparaisons étant peu opportunes.

• Le projet est économiquement rentable, avec

toutefois une viabilité financière plombée

par le niveau exceptionnel du coût des

investissements. Pour pouvoir avoir un

taux de rentabilité financier de l’ordre de

3%, il faudra cumuler au moins les options

suivantes : une augmentation du prix de l’eau

de 20%, un rendement maximum de réseau

de 80% et une possibilité de subvention des

investissements de plus de 10%, ainsi que

toute autre initiative de la SNDE tendant à

réduire les charges d’exploitation.

• Les ratios de coût-efficacité sont difficilement

comparables. Le cout d’investissement, par

exemple, est de 282 $ EU par habitant ou 2

274 $ EU par m3 d’eau produit par jour. La

comparaison de ces ratios avec ceux d’autres

projets dans des pays de la sous-région n’est

pas évidente à faire du fait de la grande dif-

férence observée dans la nature des projets

(solutions techniques, consistance…) et de

leur montage financier.

Durabilité

Dans l’ensemble, la durabilité du projet est

jugée très peu probable. La durabilité du projet

est actuellement compromise par sa viabilité envi-

ronnementale, financière et technique. L’évaluation

révèle ainsi la nécessité de : (i) renforcer davantage

l’engagement du Gouvernement mauritanien et

le soutien sociopolitique, (ii) surmonter les défis

énormes auxquels la SNDE fait face pour assurer

de façon autonome l’entretien et le fonctionnement

optimal des ouvrages hérités du projet Aftout, et

(iii) trouver urgemment des solutions idoines quant

à l’assainissement de la ville de Nouakchott.

• La viabilité technique du projet est renforcée

par un niveau de conservation satisfaisant de

Page 20: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

xviii République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

la source de production, de faibles risques

de conflit liés à l’usage des eaux du fleuve

Sénégal et la qualité de la technologie

adoptée pour les ouvrages et équipements

mais aussi pour le système de gestion. Ces

équipements posent toutefois d’énormes

défis à la SNDE en termes d’exploitation et

de maintenance.

• Le réservoir installé au PK17 permet d’assurer

l’autonomie en eau potable de la ville de

Nouakchott durant 48 heures en cas de

défaillances des infrastructures installées en

amont. Toutefois, l’utilisation des procédures

de maintenance qui ne respecte pas les

normes du constructeur peut occasionner

des arrêts prolongés au niveau de la produc-

tion. Une telle éventualité présenterait des

risques énormes de pénurie d’eau potable

à Nouakchott.

• Les insuffisances actuelles en termes de

maintenance préventive risquent en effet

d’endommager les équipements de base.

Pour pallier de façon transitoire cette

situation qui compromet la durabilité

des nouvelles installations à moyen et

long termes, la SNDE a contractualisé la

maintenance des nouvelles installations

aux sociétés privées ayant installé les équi-

pements. La soutenabilité de ce dispositif

reste un enjeu s’il ne permet pas un réel

transfert de savoir-faire au personnel de la

SNDE à travers des formations adéquates.

En plus de  la capacité de distribution

qui reste encore très limitée, la SNDE

rencontre aussi des difficultés au niveau

commercial, avec un taux de facturation et

une estimation des branchements illicites

non maîtrisés.

• En termes d’engagement durable du Gouver-

nement, un cadre juridique principalement

marqué par des lois et décrets portant sur le

code de l’eau existe, tout comme des attribu-

tions pertinentes du ministre de l’Hydraulique

et de l’Assainissement, ainsi que la durée et

les conditions d’exercice de la délégation

de la distribution d’eau potable à la SNDE.

Toutefois, il existe un contrat-programme

entre l’Etat mauritanien et la SNDE, datant de

1996 et pour une durée de trois ans, qui définit

le cadre de gestion du service d’alimentation

en eau potable, mais il n’a toujours pas été

renouvelé. Ainsi a priori, il n’existe plus de

bases contractuelles entre l’Etat et la SNDE.

• Du fait de l’absence d’un système d’assainis-

sement adéquat, le projet aura des consé-

quences environnementales importantes

sur la ville de Nouakchott. Compte tenu

de l’augmentation de la production d’eau

potable, la forte pression dans le réseau de

distribution et la mauvaise qualité de cet

ancien réseau, les fuites d’eau ont augmenté

et favorisé des inondations dans certaines

zones basses de la ville.

Performance globale du projet

Compte tenu de ce qui précède, la perfor-

mance globale du projet est, à ce stade,

jugée peu satisfaisante en raison notamment

du décalage entre la production et la distribution,

ce qui retarde la manifestation des effets escomptés

et engendre des risques liés à l’exploitation et la

Page 21: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xix

maintenance des infrastructures par la SNDE.

La réalisation des infrastructures de production

et celles en cours sur la distribution permettra

d’améliorer significativement les effets induits

sur les conditions de vie des populations. Cette

amélioration est toutefois tributaire d’une prise

en compte des mesures idoines pour atténuer

les risques de durabilité liés à l’inefficacité opéra-

tionnelle de la SNDE ainsi qu’au mauvais système

d’assainissement liquide et solide de la ville de

Nouakchott.

Leçons et recommandationsA. Principales leçons

Leçon 1  : Pour plus d’efficacité, une approche

holistique d’intégration des différents volets

du projet (production et distribution d’eau,

restructuration de la gestion du service de l’eau,

assainissement et changement de comportements

des utilisateurs par la sensibilisation) est nécessaire

pendant la conception, mais elle demeurera

insuffisante si les conditions de mise en œuvre

ne sont pas réunies.

Leçon 2 : Au cours de la formulation de projets

d’une telle envergure, une meilleure prise en

compte de dispositions claires est capitale en

ce qui concerne aussi bien le financement et la

gestion de l’exploitation et la maintenance des

ouvrages et équipements qu’une plus grande

implication du secteur privé dans le secteur de

l’eau.

Leçon 3  : Le leadership et l’engagement du

Gouvernement dans la mobilisation des

partenaires au développement est nécessaire dans

ce type de projet de grande envergure.

Leçon 5  : Utiliser une unité de gestion du

projet autonome par rapport à la structure en

charge de l’exploitation du système peut certes

permettre d’assurer une bonne mise en œuvre,

mais ne garantit pas le renforcement des capacités

opérationnelles de ladite structure.

Principales recommandations

Au Gouvernement mauritanien

• Dans le cadre de la réforme, procéder

à la transformation de la SNDE et de ses

structures d’appui en prenant toutes les

mesures nécessaires à travers une révision

du contrat-programme SNDE-État.

• Accélérer la mise en œuvre du système d’as-

sainissement de Nouakchott afin de fournir

un environnement sain aux populations

de cette ville, et ainsi atténuer les impacts

environnementaux négatifs occasionnés

notamment par la quantité d’eau usée

déversée dans la nature.

• Mener une nouvelle réflexion sur la poli-

tique de tarification de l’eau qui puisse à

la fois assurer le bon fonctionnement et la

durabilité des équipements sans toutefois

pénaliser les populations.

À la SNDE

• Développer un nouveau plan stratégique

et entreprendre une réforme globale de

l’entreprise en vue d’assurer son efficacité

opérationnelle et la disponibilité des

ressources nécessaires au fonctionnement

et à l’entretien. L’appui qu’elle bénéficie

Page 22: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

xx République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

actuellement de la part de l’Etat et des

partenaires au développement constitue

un atout important.

• Entreprendre un audit technique des

principales fonctions de la société et

élaborer un plan d’action de gestion des

risques, qui devrait être mis en œuvre

et suivi afin de réduire progressivement

les goulots d’étranglement affectant la

SNDE.

• Négocier un contrat-programme avec

la tutelle sur la base d’objectifs clairs,

de cibles chiffrées et de l’allocation des

ressources correspondantes. Le plus

récent contrat-programme entre la SNDE

et l’État date d’ailleurs de la fin des années

90.

Aux partenaires au développement (notam-

ment la BAD et la BID)

• Envisager des actions concrètes pour

faire face au risque lié à la capacité réelle

de la SNDE à assurer la maintenance des

infrastructures vitales pour le pays, étant

entendu qu’une pénurie prolongée d’eau à

Nouakchott peut avoir des répercussions

sur la paix sociale.

• Appuyer les efforts du Gouvernement de

Mauritanie pour améliorer, dans les meilleurs

délais, l’assainissement liquide et solide de

la ville de Nouakchott, notamment par le

biais d’une assistance technique et financière

permanente, afin que le projet atteigne but

ultime qui consiste à améliorer les conditions

de vie des populations bénéficiaires.

Page 23: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 1

I. LE PROJET

1.1 Pays et contexte stratégiqueLa Mauritanie est un pays d’environ 3,5 millions

d’habitants en 2011 et d’une superficie de 1.030.700

km2 dont 90% est désertique. Les épisodes de

sécheresse récurrents ont contribué à un exode

rural massif vers les centres urbains à travers le

pays et surtout dans la capitale, entraînant ainsi

une urbanisation anarchique et non planifiée ainsi

qu’une forte pression sur les infrastructures d’eau

potable et d’assainissement existantes.

La capitale Nouakchott a connu une croissance

démographique exceptionnelle, passant de 5

500 habitants en 1960 à 558 195 habitants en

2000 et environ 870 073 habitants en 2012. La

superficie de la capitale est passée de 1 800

hectares en 1970 à 100 000 hectares, avec une

occupation anarchique du sol. Les besoins en

eau de la ville ont été en constante augmen-

tation ces dernières années. Ils sont estimés à

plus de 100 000 m³/j en 2010, 170 000 m³/j en

2020 et 226.000 m³/j en 2030. Cette évolution

s’est traduite par une forte augmentation des

inégalités d’accès à l’eau (80% de la population

se ravitaillent hors du réseau).

Ainsi, le champ de captage d’Iddini, qui dispose

d’une capacité maximale de 55.000 m3/jour et

exploite la nappe du Trarza la seule ressource

en eau disponible qui alimentait jusqu’alors la

ville de Nouakchott –, n’était plus en mesure

de satisfaire les besoins de cette dernière. Le

réseau d’alimentation en eau de la ville de

Nouakchott est par ailleurs caractérisé par une

extension limitée (730 km pour une superficie

de 100.000 ha, soit moins de 8m de conduites

par ha), ainsi que par des conduites de faible

diamètre (inférieur ou égal à 63mm)4. Ces

caractéristiques expliquent les indisponibilités

de l’eau aussi bien pour les ménages branchés

au réseau de la Société nationale de l’eau (SNDE)

que pour les usagers utilisant les services fournis

par la diversité des acteurs privés (gérants de

bornes- fontaines, fontainiers, charretiers et

abonnés à la SNDE qui revendent de l’eau), qui

provoquent la spéculation et la flambée des

prix de l’eau.

Le dernier problème que connaît le réseau d’ali-

mentation en eau potable de Nouakchott est

relatif à la dégradation de la qualité de l’eau, qui

est consécutive à deux phénomènes :

La faiblesse de l’étanchéité des adductions d’eau

potable est susceptible de soumettre le réseau aux

pollutions externes d’origine fécale provenant de

systèmes d’assainissement inappropriés (manque

de réseau d’assainissement) ;

la multitude des intervenants dans la longue

chaîne de distribution, en particulier pour les

ménages non raccordés au réseau de distribution

occasionne de nombreuses manipulations et

de mauvaises conditions de stockage qui aug-

mentent les risques de contamination de l’eau

du réseau.

4 Ebaye Ould Dah Ould Sidi M’Bey, « Analyse du processus de l’accès à l’eau potable à Nouakchott » (http://www.cridem.org/imprimable.php?article=48146 ).

Page 24: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

2 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

1.2 Description du Projet d’AEP de la ville de Nouakchott (Aftout-Essahli)Pour résoudre l’ensemble des problèmes d’eau

susmentionnés qui freinent le développement

économique et social de la capitale, le Gou-

vernement mauritanien a décidé de mener en

2001 une étude visant à satisfaire les besoins en

eau potable de la ville de Nouakchott jusqu’à

l’horizon 2030 à partir des eaux du fleuve Sénégal

(Projet d’Aftout Essahli). L’objectif sectoriel de ce

projet est d’améliorer l’accès à l’eau potable et

contribuer ainsi à l’amélioration des conditions de

vie des populations à travers : (i) une réduction

des dépenses de santé  ; (ii) un accroissement

des revenus ; (iii) une création d’emplois dans les

secteurs de l’industrie et du tourisme ; et (iv) une

amélioration de la fréquentation scolaire.

En termes d’effets directs, des améliorations

étaient attendues au niveau de : (i) la capacité opé-

rationnelle de la SNDE, améliorant ainsi la qualité

des services fournis; (ii) la capacité de la SNDE à

produire de l’eau potable; (iii) l’accès pérenne à un

système d’alimentation en eau potable tant pour

les utilisateurs abonnés au réseau qu’aux popula-

tions qui s’alimentent à travers les charretiers ou

qui vivent le long des conduites.

Ces effets directs devaient contribuer à moyen

terme à : (i) améliorer la gestion des ressources

d’eau souterraine  ; (ii) réduire la pénibilité du

portage de l’eau potable  ; (iii) développer les

secteurs industriel et touristique ; et (iv) réduire

l’incidence des maladies hydriques.

Les réalisations physiques devant permettre

d’atteindre les objectifs et effets indiqués ci-dessus

sont : (i) des ouvrages de prise et d’exhaure d’eau

brute du fleuve Sénégal à Aftout (à plus de 170

km de Nouakchott) ; (ii) 2 conduites d’eau brute

en parallèle de 1100 mm de diamètre et d’une

longueur de 6 kilomètres ; (iii) des ouvrages de

prétraitement au niveau du site de Béni-Nadji ; (iv)

une conduite de 1400 mm sur une longueur de 170

km ; (v) une réserve de stockage d’eau prétraitée de

129 000 m3 au PK17 de la route Nouakchott-Rosso ;

(vi) cinq réservoirs anti-béliers ; (vii) des ouvrages

de traitement (station pompage, filtre à sable,

système de production d’eau chlorée) au PK17;

(viii) une conduite d’un diamètre de 1200 mm

et d’une longueur de 19 km ; et (ix) un réservoir

surélevé d’une capacité de 1 000 m3 au PK17 et

un réservoir semi-enterré d’une capacité de 5000

m3 au lieu-dit « château d’eau de Nouakchott ».

Le schéma général du système des réalisations du

projet est présenté dans la figure ci-après (voir aussi

le schéma du projet en annexe 3).

Figure 1 : Schéma général des réalisations physiques du projet

Page 25: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 3

Ces réalisations physiques sont accompagnées

d’un appui institutionnel à la SNDE comprenant :

(i) la fourniture d’équipements et d’outillage ; (ii)

la réalisation d’une étude organisationnelle qui,

après sa validation, sera accompagnée d’un plan

de mise en œuvre.

1.3 Le financement du projet d’AEP de la ville de Nouakchott Aftout EssahliLe financement du projet Aftout Essahli était

assuré par : le Fonds africain de développement

(FAD), le Fonds arabe pour le développement

économique et social (FADES), le Fonds koweïtien

de développement économique arabe (FKDEA),

le Fonds saoudien de développement (FSD), la

Banque islamique de développement (BID) et le

Fonds de l’OPEP. Le coût estimatif total initial du

projet était d’environ 220 millions de dollars EU,

auquel il faut rajouter le complément de finance-

ment pris en charge par les bailleurs de fonds lors

de leur réunion à Nouakchott les 22 et 23 juillet

2007. Le financement total actuel s’élève à environ

451 millions de dollars EU, conjointement assuré

par les bailleurs de fonds et l’État mauritanien

comme suit :

L’exécution du projet a connu du retard, après

son démarrage en 2004, en raison des principaux

facteurs suivants :

• des lenteurs dans la mise en place de l’unité

de gestion du projet et notamment dans le

recrutement du personnel devant l’animer ;

• des délais importants dans le processus

d’acquisition des biens et services, princi-

palement dans les étapes conduisant à la

sélection des entreprises devant réaliser les

travaux (préparation des dossiers d’appel

d’offres, lancement et adjudication des

marchés, etc.)

• une augmentation sensible du coût, qui est

passé de 155,78 millions d’UC (220 millions

de dollars des EU) au moment de l’évaluation

Tableau 1 : Sources de financement du projet

Sources Financement initial M $ EU

Financement final M $ EU

Le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) 99,9 215,11

Le Fonds koweïtien de développement économique arabe (FKDEA) 33 68,19

La Banque islamique de développement (BID) 9,66 16,75

La Banque africaine de développement (BAD) 13 33,66

Le Fonds saoudien de développement (FSD) 30 55,19

Le Fonds OPEP 6,6 14,80

La République islamique de Mauritanie (RIM) 27,84 47,69

TOTAL 220,0 451,39

Source : SNDE-UGPA, Rapport d’avancement, août 2007 – Rapport d’achèvement BID, 2010.

Page 26: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

4 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

initiale, à 330,35 million d’UC (451 millions de

dollars des EU), essentiellement imputable

à un accroissement considérable des prix

des matériaux, aux tarifs de fret maritime

(augmentation des coûts des hydrocarbures)

et aux variations de change.

Page 27: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 5

II. APPROCHE ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉVALUATIONLe but de l’évaluation est de contribuer à l’amé-

lioration des politiques, stratégies, et opérations

actuelles ou à venir des deux institutions, en tirant

des leçons et en formulant des recommandations.

L’évaluation s’appuie sur les critères internatio-

nalement admis pour l’évaluation des activités

d’aide au développement : pertinence, efficience,

efficacité, impact et durabilité. Les autres impacts

du projet sur le développement, la performance

de l’Emprunteur ainsi que celle de la BAD et de

la BID sont aussi examinés. L’évaluation s’inspire

par ailleurs des normes de meilleures pratiques

en matière d’évaluation d’opérations dans le

secteur public5, ainsi qu’elles sont adoptées par

le groupe de coopération de l’évaluation des

banques multilatérales.

L’évaluation s’est déroulée en quatre phases

principales6. Du point de vue méthodologique,

l’évaluation s’est effectuée sur la base : (i) d’une

analyse documentaire  ; (ii) d’entretiens avec

les principaux acteurs  ; (iii) de visites de terrain

effectuées dans les zones d’intervention du

projet,  pendant la mission exploratoire et la

mission d’évaluation; (iv) d’observations directes

structurées entreprises autour des infrastructures

construites ; et (v) d’une mini-enquête auprès des

populations et des discussions par groupe pour

évaluer les effets et impacts du projet.

5 Normes des meilleures pratiques en matière d’évaluation d’opérations dans le secteur public, Edition révisée, 2012.6 (i) L’élaboration d’un document d’orientation ; (ii) la collecte de données préliminaires sur les effets et impacts du projet ; (iii) les missions de terrain ; et (iv) l’analyse des informations collectées en vue de l’élaboration du REPP initial et final.

L’enquête auprès des utilisateurs a été réalisée

sur un échantillon de près de 500 ménages7. La

méthode d’échantillonnage par quotas a été

privilégiée. L’échantillon par quotas a été constitué

sur la base des données d’information disponibles

a priori qui ont permis de segmenter la population

et qui correspondent aux données de l’enquête

MICS 2011 portant sur la répartition des ménages

à Nouakchott selon le mode d’approvisionnement

en eau potable.

L’impact environnemental a été évalué à travers : (i)

une analyse de la notice d’impact environnemental

effectuée avant le démarrage du projet, en 2001 ;

(ii) un examen de l’EIES qui a porté sur la phase

des essais de performance et de l’exploitation en

2010 ; et (iii) une évaluation des impacts réels du

projet après deux ans d’exploitation.

L’analyse combine à la fois les méthodes avant/

après et avec/sans le projet. La méthode avant/

après est particulièrement renforcée par le fait que

le projet constitue le plus grand investissement

consenti pour palier la situation de pénurie

hydrique que connaissait la ville de Nouakchott.

L’une des limites de la méthodologie reste la

difficulté d’avoir un groupe de comparaison

appropriée.

7 Un total de 496 dont 429 ménages de Nouakchott répartis entre les différents moughataa, et 27 ménages des localités de Keur Macène, Mbario et Béni Nadji desservies en eau potable par le projet.

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6 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

III. ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE

3.1 Pertinence3.1.1 Pertinence des objectifs

Il s’agit des objectifs en parfaite adéquation

avec les politiques et stratégies de déve-

loppement du pays, définis en particulier

dans le Cadre stratégique de lutte contre la

pauvreté (CSLP) et les Objectifs du Millénaire

pour le développement (OMD). Les différents

documents du CSLP I, II, et III donnent les grandes

orientations stratégiques de développement

du pays dans les différents secteurs, y compris

l’hydraulique et l’assainissement, tandis que la

déclaration de politique sectorielle du secteur de

l’eau donne plus de détails sur les orientations en

matière d’hydraulique et d’assainissement.

Deux actions importantes ont été menées dans ce

sens. Premièrement, en 2002, la Mauritanie a ratifié

les Objectifs du Millénaire pour le développement

(OMD) et s’est engagée à « réduire de moitié d’ici

2015 la proportion de la population privée d’un

accès régulier à l’eau potable et à l’assainissement

». Deuxièmement, depuis 2005, une concertation

avec les différents acteurs impliqués dans le secteur

de l’eau a été engagée afin d’assurer une meilleure

visibilité du secteur et un meilleur renforcement

de la coordination.

L’objectif principal du développement du secteur

de l’eau retenu dans le CSLP est « d’améliorer

l’accès à l’eau et à l’assainissement en quantité,

en qualité et à des prix abordables pour tous de

façon durable ». La réalisation de cet objectif passe

par les axes suivants : (i) amélioration de l’accès à

l’eau potable, (ii) connaissance et protection des

ressources en eau, (iii) amélioration des conditions

d’assainissement, (iv) promotion du partenariat

public-privé, et (v) renforcement des capacités

des acteurs du secteur.

Au niveau du secteur de l’hydraulique urbaine,

l’atteinte des objectifs devait se faire principa-

lement par (i) le renforcement de la capacité de

production et de distribution de la SNDE, (ii) la

réhabilitation et l’extension du réseau public de

distribution d’eau potable à Nouakchott – afin de

faire face à la demande croissante en eau et amé-

liorer le taux de desserte –, (iii) l’amélioration du

niveau de service dans les quartiers périphériques

et les quartiers pauvres, à travers la promotion

de l’accès directe au réseau public d’eau potable

(branchements privés), (iv) la recherche de l’équi-

libre financier du secteur de l’hydraulique urbaine,

tout en maintenant une grille tarifaire favorable

aux catégories pauvres, (v) le choix d’une option

institutionnelle de partenariat public-privé pour la

gestion de l’exploitation de l’eau potable en milieu

urbain, et (vi) le renforcement de la sécurisation de

l’alimentation en énergie électrique des grandes

villes, en vue de la production d’eau potable.

Au niveau de l’assainissement, l’objectif fixé

était d’atteindre un taux de couverture en

assainissement des eaux usées en milieu urbain

(et pour la ville de Nouakchott en particulier) de

l’ordre de 65%. Après la mise en œuvre du cadre

institutionnel à travers la création de la direction

de l’assainissement et de l’office national de

l’assainissement, les actions suivantes avaient été

retenues : (i) finaliser les schémas directeurs d’ur-

banisme et d’assainissement, finaliser les études

sur les technologies d’assainissement déjà initiées,

Page 29: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 7

(ii) rechercher des financements pour réhabiliter

et étendre le réseau d’assainissement collectif

existant et mener les autres actions de la politique

d’assainissement des eaux usées à Nouakchott.

Quant à l’hydraulique rurale, l’objectif était de

passer d’un taux d’accès à l’eau potable de 49%

en 2004 à 70% en 2015.

À travers une alimentation pérenne en eau

potable et le renforcement des capacités des

acteurs du secteur, le projet vise à améliorer

les conditions de vie des populations, ce qui

fait partie des priorités retenues par la BAD

et la BID dans leurs stratégies respectives

d’assistance au pays. D’ailleurs, le projet Aftout

touche directement le secteur de l’alimentation

en eau potable et, par ricochet, l’amélioration

des conditions de vie des populations, y compris

celles des zones périurbaines et rurales. Ce secteur

a été jugé prioritaire et le demeure aux yeux de

la Mauritanie ainsi que de la BAD et la BID. Le

projet prévoit par ailleurs le renforcement des

capacités d’un des principaux acteurs du secteur

de l’eau potable en Mauritanie, en l’occurrence la

SNDE, mais aussi des opérateurs privés du secteur.

Cette dimension constitue un levier important de

développement reconnu à la fois par la BAD, la

BID et les autorités de la Mauritanie.

Le projet répond à un besoin spécifique des

populations de la ville de Nouakchott et des

zones rurales situées le long des conduites.

La situation critique de l’alimentation en eau

potable de Nouakchott, caractérisée par un

déficit de production d’eau et un réseau vétuste

et insuffisant, était devenue l’une des principales

préoccupations des autorités politiques et de la

population. Cette situation a créé, par exemple en

2005, des cas de choléra puisque les eaux usées

s’étaient infiltrées dans le réseau d’eau potable

non étanche et sans pression (par manque d’eau).

La carte 1 figurant en annexe 4 donne le niveau

de desserte des différentes zones de la ville et

montre que la partie de la ville convenablement

alimentée se trouve dans le centre et un peu

au sud dans les communes de Ryad et Arafat.

Ainsi, avant le projet Aftout, quelque 73% de la

population urbaine n’étaient pas directement

alimentés à travers le réseau de la SNDE. Cette

frange de la population se ravitaillait alors en eau

à l’aide de citernes, bidons, barriques, avec tous

les risques y afférant.

L’augmentation de la capacité de production et

les travaux de réhabilitation et d’extension du

réseau d’alimentation en eau potable devraient

permettre de résoudre de façon appropriée les

besoins en eau de la population de Nouakchott

et des localités situées le long de la prise d’eau. Par

le passé, ces villages consommaient les eaux de

surface non traitées du fleuve et encouraient, de

ce fait, d’importants risques de maladies hydriques.

3.1.2 Pertinence de la conception

Les expériences communes que la BID et la

BAD ont accumulées en accompagnant les

sociétés d’eau ayant bénéficié de précédents

projets n’ont pas profité à la SNDE dans le

cadre du projet Aftout. Les partenaires du pays

ont mis en commun leurs efforts pour contribuer

à résoudre efficacement et durablement un gros

problème auquel un seul partenaire n’aurait pas

pu s’attaquer. En plus des autres partenaires de

développement, la BAD et la BID ont contribué

conjointement à ce projet. Toute la valeur ajou-

tée de ce partenariat pour un projet d’une telle

Page 30: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

8 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

envergure, réalisé dans le même secteur et dans

la même sous-région, réside sûrement dans la

manière dont le projet a été mené.

La mise en place d’une structure indépendante

du futur exploitant qu’est la SNDE, afin d’assurer

la maîtrise de l’ouvrage, est jugée efficace, compte

tenu de l’envergure et de la complexité du projet

ainsi que de la faiblesse des capacités de la SNDE.

Néanmoins, le projet n’a pas suffisamment pris

en compte la nécessité de renforcer les capacités

de la SNDE afin de lui permettre de jouer pleine-

ment son rôle dans la gestion des infrastructures

découlant du projet. Les expériences que la BAD

et la BID ont accumulées en accompagnant, dans

le cadre de précédents projets (au Burkina Faso

et au Cameroun), des sociétés d’eau n’ont pas

été valorisées pour le compte de la SNDE au

cours du projet Aftout. Et pour cause  : la BAD

ne s’est pas impliquée dans la deuxième phase

du projet (extension et réhabilitation du réseau)

pour pouvoir faire valoir ses exigences en matière

de restructuration de la SNDE. En effet, les autres

institutions impliquées (en dehors de la BID) n’ont

pas formulé de telles exigences.

Les hypothèses, risques et mesures d’at-

ténuation ont été bien identifiés lors de

l’évaluation ex-ante. Les hypothèses et risques

majeurs identifiés au cours de l’évaluation du

projet concernent : (i) la non-réalisation ou

l’insuffisance des investissements nécessaires

à la réhabilitation et l’extension de réseaux de

distribution d’eau potable à Nouakchott ; (ii) un

retard dans la mobilisation de ressources et la

construction de systèmes d’assainissement des

eaux usées à Nouakchott  ; (iii) la faiblesse des

capacités institutionnelles et organisationnelles

de la SNDE, qui ont besoin d’être renforcées, (iv)

l’insuffisance ou l’absence d’appropriation des

acquis du projet par les différentes intervenants

(Administration, SNDE et bénéficiaires).

Quant aux mesures d’atténuation de risques,

le Gouvernement mauritanien avait promis de

garantir le financement des études et travaux

de réhabilitation et d’extension du réseau de

distribution ainsi que des infrastructures sanitaires.

Certains partenaires comme la BAD avaient fait de

la fourniture de preuves d’obtention de finance-

ments des conditions non suspensives de l’accord

de prêt. En ce qui concerne les risques liés aux

capacités institutionnelles et organisationnelles de

la SNDE, il était prévu que, dans le cadre du projet,

une étude organisationnelle définissant l’appui à

moyen et long termes en faveur de la société soit

financée, et que d’autres études, une assistance

technique et des équipements soient réalisés.

Afin de palier le risque des connexions sauvages

au réseau, il a été décidé de permettre aux

populations habitant les zones traversées par les

conduites d’être desservies en eau grâce à des

points de piquage. Le projet a intégré une étude

de l’AEP de ces populations à partir de ces points

de piquage.

Les faiblesses de la SNDE, jugées comme risque

projet, n’ont pas été prises en compte de façon

satisfaisante pendant la conception et la mise en

œuvre du projet.

Les choix techniques opérés avaient des

avantages certains. Ils ont néanmoins

aussi des conséquences en termes de coûts

et imposent des exigences en matière

Page 31: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 9

d’exploitation et de maintenance. Le rapport

APS relatif au projet présente quelques variantes

envisageables qui touchent en particulier

au tracé de l’ouvrage d’amenée d’eau vers

Nouakchott, à la nature de cet ouvrage (canal

ou conduite), ainsi qu’au lieu d’implantation des

ouvrages de prétraitement et de traitement.

Les raisons évoquées pour justifier le choix des

trois premiers points sont parfaitement accep-

tables. Mais ce n’est pas toujours le cas quant

au choix du lieu d’implantation des ouvrages

de traitement. Deux principaux arguments

sont avancés pour justifier ce choix. D’abord,

le temps de transfert de l’eau de Béni Nadji à

Nouakchott, qui est de près de trois jours en

moyenne. Ce temps étant relativement long,

un traitement supplémentaire serait nécessaire

à Nouakchott du fait de la dégradation de la

qualité de l’eau – après trois jours de trajet dans

les conduites – si la station de traitement se

trouvait à Béni Nadji. Ensuite, les réductions

des charges de fonctionnement de la station du

PK17, à cause de sa proximité avec Nouakchott

par rapport à une station située à Béni Nadji,

c’est-à-dire à près de 170 km de Nouakchott.

Cela dit, l’APS n’a pas suffisamment étudié les

éventuels avantages (y compris la réduction

des coûts d’investissement) d’avoir une station

unique à Béni Nadji et, éventuellement et en

cas de nécessité, un dispositif de traitement

d’appoint à Nouakchott, ainsi que de l’eau

potable le long de l’adduction pour les futures

alimentations des localités limitrophes.

En somme, il ressort que la solution définitive

retenue et détaillée par la suite par l’APD présente

des avantages certains (une technologie de pointe,

des ouvrages et équipements de grande qualité,

une mise en œuvre de qualité, des processus de

traitement et des systèmes de gestion de haut

niveau, un niveau de sécurité satisfaisant). Cette

solution a cependant des conséquences sur le

coût du projet, qui est relativement important.

Par ailleurs, les infrastructures et équipements du

projet auront des exigences relativement fortes en

matière d’exploitation, de maintenance et de qua-

lité du personnel de même que les équipements

requis qui ne sont pas en adéquation avec les

moyens, l’efficience et l’organisation actuelle de

la SNDE.

Une hausse des coûts du projet que les raisons

évoquées ne peuvent, à elles seules, justifier.

Au niveau de l’estimation des coûts et eu égard

à la hausse du coût du projet à l’achèvement, on

a constaté que les coûts initiaux ont été sous-es-

timés, ce qui en rajoute aux effets induits par les

retards enregistrés dans le démarrage du projet

ainsi qu’à l’augmentation des prix des matériaux

et des tarifs de fret maritime précédemment

mentionnés.

La pertinence est dans l’ensemble jugée

satisfaisante.

3.2 Efficacité (Atteinte des résultats)3.2.1 Réalisation des extrants

Des extrants physiques fonctionnels réalisés

dans le respect des règles de l’art. Toutes les

réalisations physiques attendues du projet (sta-

tions, réservoirs, conduites, système de télégestion,

alimentation électrique, etc.) ont été achevées

dans les délais contractuels et conformément aux

prescriptions retenues dans l’étude APD ; de plus,

elles fonctionnent convenablement.

Page 32: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

10 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Toutefois, au niveau de la composante de l’appui

institutionnel, l’étude organisationnelle de la

SNDE a été menée en collaboration avec la société

d’eau du Maroc (ONEP) et avec la participation

d’experts d’autres sociétés d’eau (Tunisie, France,

Burkina Faso). Elle a permis de faire un diagnostic

détaillé assorti d’une proposition de plan d’actions

chiffré qui n’a pas été mis en œuvre. En outre,

l’étude d’AEP des populations des villages situées

le long des conduites a été également réalisée. La

SNDE a bénéficié également d’un lot de matériels

informatiques pour renforcer le service com-

mercial, et un lot d’outillages pour la réparation

et l’entretien des réseaux d’eau. Il était prévu

également l’acquisition d’un camion-grue destiné

à l’entretien des pompes hydrauliques, mais elle

a été annulée par la suite. Dans l’ensemble, la

composante Renforcement des capacités de la

SNDE cofinancée par la BAD et le FADES n’a pas

connu une exécution satisfaisante.

3.2.2 Réalisation des effets directs

Puisque les réalisations physiques ont été

achevées avec satisfaction, le projet a pu

améliorer de façon significative la capacité

de la SNDE à produire de l’eau potable. Le

projet a en effet permis à cette société de produire,

pour le compte de Nouakchott, 55 000 m3/jour

« Dans le passé, à cause de la rareté de l’eau et pour satisfaire les besoins en eau, un ménage pouvait être raccordé à plusieurs points différents sur le réseau du quartier. Maintenant, ce problème est réglé ».

Cadre, Tevragh Zeina

en 20078, avec le maximum permis par le champ

de captage d’Iddini : plus de 90 000 m3/jour en

20129. La SNDE table sur une production de 150

000 m3/jour en 2020 et 190 000 m3/jour en 2030.

Le projet a permis de résoudre le problème de

disponibilité de l’eau, puisqu’il y en a désormais en

quantité suffisante. Pour l’essentiel, la production

du champ de captage d’Iddini est maintenue pour

sauvegarder ses équipements et infrastructures.

En termes d’adaptation à la demande, le système

conçu peut largement répondre à une demande

supplémentaire jusqu’à l’échéance de 2030

(226.000 m3/jour pour une population estimée

à cette échéance à 1.600.000 habitants, soit une

disponibilité de plus de 100 litres par habitant

et par jour). Des réservations sont dès à présent

disponibles pour l’installation d’équipements com-

plémentaires en vue d’accroître la production et

répondre à une demande accrue en eau potable.

Le faible niveau d’appui institutionnel en

faveur de la SNDE n’a pas permis au projet

d’améliorer sensiblement la capacité

opérationnelle de cette société. Même si le

projet a permis d’accroître considérablement la

capacité opérationnelle de la SNDE en matière de

production d’eau potable – avec un rendement

hydraulique du dispositif de production Aftout

– PK17 de l’ordre de 98% –, force est de constater

que sa capacité de distribution d’eau reste encore

très limitée à cause de la vétusté du réseau et

du retard accusé par les travaux d’extension et

de réhabilitation. Par ailleurs, cette entreprise

n’a pas augmenté sa capacité d’entretien et de

8 BAD (2008), Proposition de financement supplémentaire (ADF/BD/WP/2008/49 et ADF/BD/WP/2008/49/Add.1).9 Le niveau de production se situait à 3 017 209 m3 au mois de juillet 2012, soit plus de 97 000 m3/jour en moyenne.

Page 33: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 11

maintenance du système d’eau potable afin de

l’adapter au niveau de technicité des nouveaux

ouvrages et équipements ; les recommandations

formulées dans l’étude d’APD n’ont pas été tota-

lement respectées (un camion grue n’a pas été

mis à disposition, certains profils de personnels

techniques n’ont pas été recrutés, certaines forma-

tions complémentaires n’ont pas été organisées).

Enfin, la SNDE a reçu du matériel informatique afin

d’améliorer sa capacité de gestion commerciale

et technique, mais les résultats escomptés ne

sont pas encore perceptibles. Les actions en cours

sur le renforcement des capacités de la SNDE

par la SONEDE (Tunisie) et l’ONEP (Maroc) ne

répondent pas de façon appropriée aux exigences

opérationnelles liées au projet, notamment en

ce qui concerne les capacité d’entretien et de

maintenance requises ainsi que les réformes

nécessaires pour améliorer l’efficience du réseau

et la mobilisation des ressources. En outre, les

ressources humaines de la SNDE, jugées par ailleurs

pléthoriques, sont difficilement reconvertibles.

Par conséquent, le renforcement du personnel

passe par le recrutement d’une main- d’œuvre

hautement qualifiée, même si sur le marché du

travail, la SNDE se heurte à la rivalité des sociétés

minières et au du secteur privé, qui proposent des

conditions de travail plus attractives.

Parce que la disponibilité de l’eau à

Nouakchott et la réhabilitation et l’exten-

sion du réseau de distribution imposent

de nouvelles exigences opérationnelles, la

SNDE a besoin de corriger ses insuffisances

dans le domaine de la gestion des services de

l’eau potable. Les infrastructures de production

d’eau potable réalisées dans le cadre du projet

alimentent un ancien réseau de distribution (avec

ses imperfections) ainsi qu’un nouveau réseau

en cours de réalisation. L’ancien réseau étant de

défectueux, la pression relativement bonne du

nouveau dispositif de production occasionne

beaucoup de fuites d’eau et fait en sorte que

certaines zones de la ville où le réseau est encore

de mauvaise qualité (El Mina, Sebkha) soient

presque déconnectées et donc mal alimentées.

Les zones industrielles situées à l’extrême limite

du réseau ne sont pas aussi bien desservies.

S’agissant du rendement global du réseau (volume

d’eau facturé/volume produit), il connaît une

baisse tendancielle depuis 2008 – de 56% à 49% en

2010 et 42% en 2011 –, en raison notamment de la

forte pression occasionnée par la mise en service

du projet sur le réseau. La situation semble se

stabiliser, quoiqu’à un niveau toujours faible (41%)

pendant les trois premiers trimestres de l’année

2012 (voir tableau en 7.5 en annexe 7). Encore

une fois, une bonne partie de l’eau produite est

perdue en raison des fuites dans l’ancien système

de distribution.

Au niveau commercial, le recouvrement connaît

quelques progrès  ; l’État règle actuellement la

totalité de ses factures d’eau, mais le montant total

des arriérés reste encore important (6 244 millions

d’Ouguiyas10 en 2011 dont 53% pour l’Adminis-

tration et l’armée). Le taux de recouvrement de la

SNDE, légèrement inférieur à 80% entre 2008 et

2011, commence à frôler 90%, ce qui peut paraître

comme une bonne performance, même si l’on

n’a aucune idée du taux de facturation (ménages

recevant une facture) et des branchements

illicites (et autres formes de vol d’eau). Selon la

10 SNDE, Rapport d’activité 2011.

Page 34: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

12 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

direction commerciale, les principales difficultés

de recouvrement sont liées à des facturations

litigieuses parce que les relevés de compteurs ne

sont pas toujours exacts – les compteurs étant

très souvent difficilement accessibles (cas de

compteurs enterrés).

La qualité du réseau en cours de réhabilitation et

d’extension limite celle du service de la SNDE. C’est

ainsi que plus de la moitié des interviewés (57%)

se plaignent de pénuries occasionnelles d’eau.

Au niveau des services de la SNDE, des amé-

liorations sont enregistrées en ce qui concerne

les coupures d’eau et traitement de plaintes,

lesquelles étaient plus nombreuses avant la mise

en service du projet Aftout. Toutefois, les résultats

de l’enquête montrent qu’un peu plus de la moitié

des abonnés de la SNDE (51,2%) reconnaissent

avoir déposé une plainte auprès de la SNDE. Les

motifs évoqués concernent la facturation (36%

des cas), le compteur (29,3%), le réseau (14,7%)

ou la disponibilité de l’eau (14,7%). Quant à la

qualité de l’eau, elle ne fait l’objet que de 2,7%

des motifs de plainte. En ce qui concerne la suite

réservée aux plaintes, 67,8% des sondés n’en sont

pas satisfaits. Néanmoins, la majorité (85,4%) des

utilisateurs de Nouakchott qui ont participé au

sondage considère que les coupures d’eau sont

devenues moins fréquentes qu’avant la mise en

service du projet, et quand elles ont lieu, elles sont

moins longues (86,5%).

En somme, comparée à quelques sociétés d’eau

de la sous-région (voir tableau 7.1 en annexe 7),

la SNDE doit faire des progrès afin d’améliorer

surtout l’efficacité de ses ressources humaines et

augmenter sa productivité (rendement, nombre

d’abonnés, chiffre d’affaires).

Près de deux ans après la mise en service des

infrastructures du projet, l’accès pérenne

des populations de Nouakchott à l’eau

potable est progressif mais encore limité,

faute de système de distribution adéquat.

La consommation spécifique par habitant,

calculée à partir des données de production

de la SNDE et des estimations de la population,

est passée de moins de 40 litres11 avant le projet

Aftout à plus de 50 litres actuellement ; et elle

devrait atteindre facilement l’objectif de 60 à

80 litres à la faveur des travaux de réhabilitation

et d’extension du réseau. L’enquête permet par

contre de situer la consommation moyenne

en eau des ménages à 262 litres par jour (soit

environ 45 litres/jour/personne12), 79,4% de ces

ménages consommant moins de 400 litres par

jour (environ 70litres/jour/personne). En somme,

le niveau de consommation moyenne par habi-

tant dans la ville de Nouakchott dépasse les 40

litres d’eau potable par jour et par personne

(correspondant aux besoins en eau pour la

boisson, la cuisson, l’hygiène et le nettoyage)

11 Bien entendu, la moyenne cache d’énormes disparités.12 Pour une taille moyenne des ménages de 5,8 habitants.

«Beaucoup de plaintes de l’asso-ciation et des abonnés membres de l’association ont été déposées, mais nos demandes n’ont pas été satis-faites. Nous ne sommes pas satisfaits de la SNDE ».

Association pour la protection des consommateurs

Page 35: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 13

exigés pour les citadins13. Il reste toutefois en

deçà des 50litres/jour/personne que certains

experts14 préconisent comme norme.

La consommation moyenne d’eau du ménage

rural, estimée à 283,5 litres (environ 49 litres/jour/

personne), est légèrement supérieure à celle d’un

ménage urbain habitant Nouakchott. Cette situa-

tion traduit probablement les difficultés que ren-

contrent encore certains ménages de Nouakchott

pour accéder à l’eau potable, notamment dans les

zones qui ne sont pas encore raccordées au réseau

et où on assiste encore à la spéculation des acteurs

privés. De ce fait, les opinions des utilisateurs sur

l’évolution du prix de l’eau ne sont pas tranchées.

L’accroissement de la consommation d’eau

potable a été rendu possible par la mise en service

du réseau de distribution d’eau dans des zones

naguère privée d’eau ainsi que par l’aménagement

de nouvelles zones d’habitation suite à l’amé-

lioration des conditions d’alimentation en eau

– zones de recasement, par exemple (voir carte de

l’annexe 5 sur le réseau en cours d’extension et de

réhabilitation). La SNDE reconnaît avoir récupéré

des abonnés inactifs (un millier d’abonnés par

mois en moyenne) – puisqu’ils n’avaient pas d’eau

dans leur réseau.

En termes de mode d’approvisionnement en eau

potable dans la ville de Nouakchott, même si l’on

note une modification en faveur des robinets, les

charrettes sont encore largement utilisées pour se

procurer de l’eau. En effet, depuis la mise en service

du projet Aftout Essahli, l’approvisionnement en

13 PNUE : Programme d’action 21, CNUED, Rio, 1992. Voir para. 18.58a - (http://www.un.org/french/events/rio92/agenda21/index.html)14 C’est le cas de l’expert américain P. Gleick.

eau par charrettes n’a reculé que de 61,5% à 50,3%,

tandis que la proportion des ménages utilisant le

robinet intérieur fonctionnel est passée de 11,2%

à 24,2%. En général, les modes d’approvisionnent

à travers le robinet (intérieur et extérieur) ont

connu une amélioration, tandis que ceux qui

nécessitent un transport ont décliné. Ainsi, 38,5%

des utilisateurs abonnés ont déclaré avoir par le

passé eu recours à des charrettes ; depuis la mise

en service du projet Aftout, ils ont désormais

accès à l’eau à partir de leur robinet. En termes de

distance, il n’y a quasiment pas de changement

significatif pour ceux qui s’approvisionnent auprès

d’une fontaine ; environ 17% des ménages restent

éloignés de plus de 1km de la fontaine publique

la plus proche.

Il y a en effet un décalage important entre le volet

production – qui s’est achevé en 2010 – et le volet

distribution, dont les travaux de réhabilitation

et d’extension du réseau en cours pendant la

« Avant l’arrivée du projet, le seau prenait beaucoup de temps pour se remplir sous le robinet ».

Jardinier, Sebkha

« Parfois, les charretiers refusent de nous vendre l’eau et préfèrent les quartiers éloignés du robinet, comme Tarhil et Mellah, pour gagner plus d’argent. C’est une forme de spéculation ».

Chef de ménage, Arafat

Page 36: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

14 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

mission d’évaluation ne devront s’achever qu’au

plus tard en 201415. Ce déphasage constitue un

handicap dans l’amélioration de l’accès pérenne

à l’eau potable pour les populations bénéficiaires.

Par ailleurs, même si la nouvelle station de traite-

ment du PK17 fournit un surcroît de quelque 84

000 m3 d’eau à la ville par jour, une bonne partie

(environ 58%) de cette eau est perdue en raison

des fuites enregistrées dans l’ancien système de

distribution.

En milieu rural, certains villages situés le long de

l’adduction d’Aftout (Keur Macène, Béni Nadji)

ont le plus bénéficié d’une amélioration de l’accès

pérenne aux services d’eau potable. L’enquête a

révélé que la majorité des 67 ménages enquêtés

en milieu rural sont abonnés à la SNDE, soit 95,5%

contre 4,5% de non-abonnés. Quant aux autres

villages situés le long de l’adduction et n’ayant pas

encore bénéficié de raccordement en raison du

changement de la politique de l’État en matière

d’alimentation des villages (encouragement du

15 Ce décalage se justifierait essentiellement par le fait que face aux défis technologiques que représentait le projet Aftout, les autorités ont opté pour une démarche prudente en décidant de ne mobiliser des ressources nécessaires à la réalisation de la phase de distribution que lorsque la phase de production serait réalisée à au moins 60%, à en croire l’Unité de gestion du projet.

regroupement), la situation en termes d’accès à

l’eau potable ne s’est pas améliorée.

Relativement à la qualité de l’eau au point de

consommation, l’enquête auprès des ménages

révèle une forte baisse de la proportion de

consommateurs qui trouvent l’eau polluée  : de

47,5% avant la mise en service du projet Aftout, le

taux est passé à 22,8%. Pour 44,9% des utilisateurs

du premier groupe, les origines de cette pollution

seraient liées à la vétusté du réseau, au manque

d’entretien ou à la négligence des services de la

SNDE. Quelque 17,3% des utilisateurs accusent les

conditions de transport d’eau, tandis que 16,2%

trouvent que la pollution a affecté l’eau consom-

mée seulement avant octobre 2010. Quant à la

perception de la qualité de l’eau distribuée par

Aftout, 50,6% des utilisateurs conscients d’une

certaine pollution affirment avoir détecté un goût

de javel et d’autres produits utilisés ainsi qu’une

couleur ou un goût anormal. De même, une 21%

d’entre eux imputent cette pollution présumée

aux charrettes et à la négligence des revendeurs,

qui ne respectent pas les meilleures pratiques

en matière d’hygiène. La vétusté du réseau et

les moyens de stockage sont aussi cités par 9,9%

d’usagers. Alors qu’elles étaient majoritairement

insatisfaites de leur accès à l’eau avant l’avènement

du projet d’Aftout (76,1%), les populations rurales

visitées sont désormais presque toutes satisfaites

(97%).

3.2.3 Réalisation des effets indirects

Le projet a contribué à améliorer la gestion

des ressources souterraines en optimisant

l’utilisation des eaux de surface. En réalisant

ses ouvrages de production, le projet permet de

rabaisser la part de la nappe souterraine du Trarza

«Notre quartier est alimenté en eau à travers le réseau. La vétusté de ce réseau rend l’eau du robinet sale pendant quelques secondes avant qu’elle ne prenne sa couleur normale ».

Membre de l’Association pour la protection des consommateurs

Page 37: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 15

à la production d’eau potable pour Nouakchott

de 55.000 à 36.000m3/jour, avec une possibilité de

descendre plus bas en cas de besoin. En effet, les

responsables de la SNDE ont convenu de pour-

suivre l’exploitation du champ de captage afin de

maintenir cet outil de production. Celui-ci permet

ainsi d’éliminer le risque d’intrusion d’eau saline

dans cette nappe et de préserver sa ressource,

qui est rarement renouvelable (nappe fossile).

À titre illustratif, pour le mois de juillet 2012, les

statistiques de la SNDE indiquaient un niveau de

production totale d’eau potable à 3,01 millions

de m3, dont 2,5 millions de m3 d’eau de surface

(près de 84%).

La pénibilité du portage d’eau potable réduite

notamment en milieu rural. Le temps consacré

à la collecte de l’eau a surtout été sensiblement

réduit dans les villages de Keur Macène et Béni

Nadji. L’enquête a révélé que, pour plus de 98%

des personnes enquêtées en milieu rural, le temps

nécessaire à la recherche de l’eau a diminué d’en-

viron 2 heures et demi par jour depuis la mise en

service d’Aftout. Pour les quartiers de Nouakchott

précédemment non desservis ou disposant d’un

réseau non fonctionnel, le temps consacré à la

collecte de l’eau se réduit au fur et à mesure de

l’avancement des travaux de réhabilitation et

d’extension du réseau de distribution. Un total

de 24.000 abonnés de la ville de Nouakchott est

concerné. L’amélioration attendue ne sera obtenue

qu’à la fin des travaux du réseau de distribution.

En ce qui concerne les autres villages situés le long

des conduites du projet Aftout, les conditions

d’alimentation en eau n’ont pas encore changé

parce que les ouvrages prévus ne sont pas encore

réalisés. La forte pression de l’eau du réseau et la

mauvaise qualité du réseau certaines zones de la

ville ont été déconnectées (Sabkha, El Mina et

une partie de Teyerat), et il faut attendre la fin

des travaux de réhabilitation du réseau pour les

satisfaire.

Une réelle réduction de l’incidence des

maladies d’origine hydrique pour le bien des

deux villages (Keur Macène et Béni Nadji)

situés en bordure du fleuve. Les statistiques

disponibles (annuaire statistique) ne fournissent

pas d’informations chiffrées pour les années

2009 à 2011. Les échanges avec les personnels de

santé, des écoles ou des éléments de la population

indiquent que la proportion des maladies d’origine

hydrique a fortement baissé, surtout pour dans les

deux villages (Keur Macène et Béni Nadji) situés en

bordure du fleuve. Les populations de ces villages

consommaient principalement et directement les

eaux du fleuve.

Pour la ville de Nouakchott, 19,7% de consomma-

teurs ont signalé d’éventuelles maladies d’origine

hydrique en 2009 contre 7,2% en 2012. Un tiers des

enquêtés ont déclaré que leurs dépenses de santé

n’ont pas baissé, tandis que 30,6% ont affirmé

avoir dépensé moins depuis la mise en service

du Projet Aftout Essahli. Les types de maladies

présumées liées à la consommation de l’eau sont

« Dans le passé, nous quittions parfois nos foyers vers 7 h, pour aller chercher de l’eau et laver nos habits au fleuve et revenir à 11 h avec quelques bidons remplis d’eau ».

Chef de ménage, Zone rurale

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16 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

en grande partie des diarrhées (69,8% en 2009

et 63,6% en 2012). Au stade actuel, il est difficile

d’attribuer au projet une incidence significative sur

les maladies hydriques. Par contre, les personnes

rencontrées font surtout état de cas d’épidémie

de choléra qu’a connus la ville de Nouakchott en

2005, suite à l’intrusion des eaux usées des fosses

dans les conduites non étanches de l’ancien réseau

de la SNDE.

3.2.4 Contribution à l’amélioration

des conditions de vie des populations

La non-finalisation du volet distribution

et le manque de système d’assainissement

adéquat limitent les effets du projet sur

l’amélioration des conditions de vie des

populations de Nouakchott. La matérialisation

des risques liés aux réseaux d’alimentation et

d’assainissement restreint l’impact du projet sur

l’amélioration des conditions de vie des ménages.

Les statistiques disponibles n’ont pas permis de

mettre en évidence, en termes quantitatifs, les

effets positifs sur l’augmentation des revenus

des bénéficiaires, la fréquentation scolaire, les

dépenses de santé, et la création d’emploi.

3.3 EfficienceLe taux de rentabilité interne financier (TRIF) du

projet (partie production) est relativement faible

et s’élève à 0,33% ; ce ratio était estimé à 4,16%

dans le rapport d’évaluation de la BAD (2003) et

à 3,9% dans la réévaluation (2008). Cette variation

est due au fait que plusieurs éléments relatifs aux

charges (comme les salaires, les frais de location…)

n’étaient pas pris en compte dans le premier calcul.

Pour la BID, le TRIF était de 6,9% en 2003.

Cependant, le taux de rentabilité interne écono-

mique est de 15,9% alors qu’il était respectivement

de 17,4% et 16,4% dans les évaluations de 2003

et 2008. Ces valeurs presque identiques sont

acceptables.

En termes de coût-efficacité, le cout d’investis-

sement est de 282 $ EU par habitant ou 2 274 $

EU par m3 d’eau produit par jour (voir tableau 2

ci-contre). Il n’est pas aisé de comparer ces ratios

avec ceux d’autres projets réalisés dans des pays de la

sous-région parce que ces projets sont notoirement

différents (solutions techniques, consistance…),

tout comme leurs montages financiers.

Tableau 2 : Couts unitaires du projet Aftout

Investissement projet production en $ EU 451 890 000

Investissement projet distribution en $ EU 134 000 000

Cout total investissement (production + distribution) en $ EU 545 393 734

Population desservie à l’échéance 2030 1 600 000

Capacité de production à l’échéance 2030 en m3/jour 198 720

Cout investissement par population desservie (en $ EU/hbt) 282

Cout investissement projet production (en $ EU/m3/j) 2 274

Cout d’investissement total par m3 produit par jour (en $ EU/m3/j) 2 948

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 17

L’efficience du projet est dans l’ensemble jugée

peu satisfaisante en raison du niveau élevé du

coût des investissements.

3.4 Durabilité3.4.1 Viabilité technique 

Concernant la conservation de la source de

production  (quantité et qualité), les volumes

d’eau prélevés à la source (fleuve Sénégal) pour

l’alimentation en eau potable de Nouakchott

sont insignifiants par rapport au débit du fleuve

(1,8% du volume de transit du fleuve Sénégal). De

ce fait, ils ne constituent pas un risque à court,

moyen et long termes. La qualité d’eau retenue

à la source a, sur le plan physique, chimique

et bactériologique, fait l’objet d’une étude

minutieuse au cours de la période préliminaire

au projet. La teneur en matières en suspension

est relativement élevée pendant les périodes de

hautes eaux (juin à octobre-novembre), ce qui

peut augmenter les risques de consommation de

produits coagulants pendant l’exploitation. Les

analyses bactériologiques montrent une présence

élevée de germes totaux, et donc de grandes

possibilités de contamination dans cette zone du

fleuve située en aval des grandes agglomérations

(Richard Toll et Rosso)16. Les activités pratiquées le

long du fleuve ne constituent pas des risques de

dégradation significative de la qualité physique,

chimique et bactériologique de l’eau du fleuve.

Les risques de conflit liés à l’usage des eaux du

fleuve Sénégal sont très faibles, car ces eaux sont

gérées de manière organisée et consensuelle dans

le cadre de l’OMVS, qui est une institution de

référence en la matière. Par ailleurs, le même type

16 Certains habitants du village de Keur Macène ont signalé qu’ils buvaient directement cette eau auparavant.

d’usage pour l’alimentation en eau potable se

pratique au Sénégal, sur l’autre rive du fleuve.

La technologie adoptée aussi bien pour les

ouvrages et équipements que pour le système

de gestion est de pointe. Ces ouvrages et équipe-

ments fonctionnent pour le moment convenable-

ment. L’utilisation de la haute technologie adoptée

charrie le problème de disponibilité de l’expertise

nécessaire et des pièces de rechange, qui, après les

deux premières années de mise en marche, peut

se poser avec plus d’acuité. La disponibilité des

réactifs et de l’énergie pour le fonctionnement du

système est plutôt bien assurée pour le moment ;

et il en est de même pour l’acquisition des réactifs

par les partenaires financiers. Des dispositions

pour assurer la continuité par la SNDE doivent

être prises dans les meilleurs délais.

Les ouvrages de la prise sont alimentés par

l’énergie hydroélectrique du barrage de Manantali

(OMVS) alors que ceux du PK17 sont alimentés

par le réseau de SOMALEC (qui dispose de

sources variées). Le fait d’avoir une source unique

d’alimentation en énergie pour les ouvrages de

la prise peut présenter un risque. À l’usage, ce

risque est apparu faible dans la mesure où les

ruptures de fourniture électrique sont rares et

de courte durée. Les capacités de stockage d’eau

du système permettent par ailleurs de faire face

à ces situations.

Le réservoir installé au PK17 permet d’assurer l’au-

tonomie en eau potable de la ville de Nouakchott

durant 48 heures en cas de défaillances des

infrastructures installées en amont. Toutefois,

En ne respectant pas les normes imposées par

le constructeur, les procédures d’entretien sont

Page 40: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

18 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

susceptibles d’orchestrer des arrêts de production

prolongés. Une telle éventualité risquerait bien

de causer de graves pénuries d’eau potable à

Nouakchott. D’ores et déjà, les contre-performances

observées dans l’entretien préventif risquent en

effet d’endommager les équipements de base.

Certes, le personnel embauché par la station est

essentiellement issu d’entreprises ayant eu en

charge les travaux de la station ; mais il n’est pas

suffisamment qualifié pour assurer les entretiens

préventifs et curatifs. Pour remédier de façon

transitoire à cette situation qui peut compromettre

la durabilité des nouvelles infrastructures, la SNDE

a, après la période de garantie, sous-traité l’entretien

des nouvelles installations aux sociétés privées ayant

installé les équipements, pour une durée de 3 ans17.

La soutenabilité de ce dispositif à moyen et long

termes reste problématique s’il ne permet pas un

réel transfert de connaissances et expertises à la

SNDE à travers des formations adéquates.

Les ouvrages des sites du PK17 et de Béni Nadji

bénéficient d’un système de surveillance mis en

place par les services de sécurité. Les conduites

de transport d’eau sont enterrées ; les ouvrages

annexes (regards, réservoirs d’équilibre) sont en

béton et fermés, et donc moins exposés aux

risques de détérioration.

3.4.2 Engagement durable de l’Emprunt-

eur (cadre légal/règlementaire inclus)

Le cadre juridique est principalement marqué par

l’existence de la loi n° 2005-030 du 02/02/2005

portant Code de l’Eau. Le décret n° 2008-187 du

19 octobre 2008 fixant les attributions du ministre

de l’Hydraulique et de l’Assainissement et 9 autres

17 Au moment de l’évaluation, les négociations étaient en cours pour la prorogation desdits contrats

décrets d’application, dont le décret n° 2008-070

relatif à la durée et aux conditions d’exercice de

la délégation de la distribution d’eau potable à la

SNDE. L’organisation institutionnelle du secteur

de l’eau et de l’assainissement est présentée en

annexe 3.

En 1996 et pour une durée de trois ans, un

contrat-programme définissant le cadre de gestion

du service d’alimentation en eau potable a été

signé entre l’État mauritanien et la SNDE ; mais

il n’a toujours pas été renouvelé. Ainsi a priori, il

n’existe plus de bases contractuelles entre l’État et

la SNDE. La SNDE semble n’avoir aucune obligation

de résultats par rapport aux enjeux et problèmes

posés en matière d’eau et d’assainissement. De

ce fait, la question de l’efficacité de ce dispositif

institutionnel – ou du moins de l’efficacité des

institutions en charge de la gestion de l’eau et de

l’assainissement – peut légitimement être posée.

S’agissant de la participation du secteur privé

dans le secteur de l’eau, elle est prévu dans des

dispositions institutionnelles. Quelques entreprises

locales ont été impliquées dans la réalisation des

travaux du projet ainsi que ceux de réhabilitation

et d’extension du réseau qui sont en cours.

3.4.3 Soutien socio-politique

Soutien pour le renforcement des fonctions

Exploitation et entretien. En ce qui concerne la

formation des personnes-ressources chargées de

l’exploitation et de la maintenance des ouvrages

et équipements d’alimentation en eau potable de

Nouakchott, les initiatives suivantes sont en cours

de réflexion et de montage : contrats d’entretien

avec les fournisseurs de matériels du projet Aftout,

perfectionnement sur le tas du personnel de la

Page 41: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 19

SNDE chargé de l’exploitation des ouvrages de

production  ; la création future d’un centre de

métier ainsi que des opérations ponctuelles de

formation ont aussi été réalisées. L’ensemble de

ces initiatives mérite d’être activé pour une mise

en œuvre plus rapide.

Rôles et responsabilités des différents acteurs

de distribution peu connus. Le secteur de l’eau

potable a la particularité de polariser beaucoup

d’acteurs ; et pour être efficace, il nécessite une

organisation et une distribution des rôles. Les

principaux acteurs présents dans le secteur de

l’eau potable dans la ville de Nouakchott sont : les

structures étatiques (directions, sociétés et offices

en charge de l’eau et de l’assainissement dont la

SNDE), la communauté urbaine de Nouakchott,

les mairies des communes, les gérants de

bornes-fontaines, les fontainiers, les gérants de

citernes, les revendeurs d’eau, les charretiers, les

abonnés au réseau de la SNDE, les organisations

de la société civile, les opérateurs privés et les

partenaires au développement intervenant dans

le secteur de l’eau et de l’assainissement.

Les rôles et responsabilités de la SNDE, de la

communauté urbaine, des communes et des

gérants des bornes (à travers les contrats qui les

lient à la mairie) sont bien connus ; il n’en est pas

de même pour les autres acteurs du circuit de dis-

tribution de l’eau (fontainiers, gérants de citernes,

revendeurs d’eau, charretiers). Des associations qui

s’occupent entres autres de l’eau potable et de

l’assainissement existent ; la communauté urbaine

a même publié un annuaire dans ce sens. Au cours

de la période d’évaluation, on n’a pas enregistré

d’associations d’utilisateurs d’eau – ou du moins

celles qui sont vraiment actives – à Nouakchott.

3.4.4 Viabilité financière

La tarification actuelle de l’eau prévoit trois

tranches de consommation, et les prix pratiqués

par la SNDE sont relativement conformes à ceux

pratiqués dans certains pays de la sous-région

(voir tableau 7.2 de l’annexe 7).

En reprenant le calcul de rentabilité à la post-éva-

luation en intégrant les charges initialement

non prises en compte, on obtient un taux de

rentabilité financière bien plus faible (0,33%). De

plus amples détails sur ce calcul sont fournis à

l’annexe 8 du rapport. La faiblesse du taux de

rentabilité interne financier est imputable soit

au faible niveau des recettes tirées de la vente

de l’eau (tarification de l’eau), soit à de lourdes

charges (en particulier celles d’énergie, de réactifs

de traitement et de salaires). Les produits de vente

d’eau devraient pouvoir financer l’exploitation et

l’entretien des ouvrages et équipements, mais

les recettes ne sont pas entièrement recouvrées

à temps et requièrent des mesures d’accompa-

gnement de la part de la SNDE. Le système de

tarification actuel tient compte de deux facteurs :

la capacité à payer des populations, et le souci

du bon fonctionnement et de la durabilité des

équipements.

Au cours de l’année 2011, l’acquisition des réactifs

a été prise en charge par les partenaires financiers ;

dans son rapport d’activités du 2ème trimestre

2012, la direction relève cependant de lenteurs

dans l’acquisition des réactifs et des pièces de

rechange. Ces éléments montrent bien qu’il y a des

risques dans la sécurisation du fonctionnement

des ouvrages de production face auxquels il

convient de réagir rapidement. Ainsi, à l’analyse,

il apparaît que la tarification actuelle ne permet

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20 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

pas de financer d’autres investissements ainsi que

les dépenses d’exploitation et d’entretien.

3.4.5 Viabilité économique

L’analyse de la sensibilité des principaux paramètres

(prix moyen de l’eau et coûts d’investissement) sur

la rentabilité financière et économique indique,

compte tenu de la variation de ces paramètres

par rapport à la réalité, une influence relativement

faible sur les taux de rentabilité. Pour tous les

scénarios étudiés, le taux de rentabilité écono-

mique reste acceptable, puisque du fait de la

valeur économique de l’eau demeure relativement

élevée.

Par contre, pour pouvoir avoir un taux de ren-

tabilité financier de l’ordre de 3% (valeur plus ou

moins acceptable), il faudra cumuler au moins

les options suivantes : une augmentation du prix

de l’eau de 20%, un rendement maximum du

réseau à 80%, et l’éventualité de subventionner

des investissements à plus de 10%. Bien entendu,

toute autre initiative de la SNDE tendant à réduire

les charges d’exploitation contribuerait à rehausser

le taux de rentabilité financier.

3.4.6 Viabilité socio-environnementale

Pour ce qui est de l’implication des communautés

et des consommateurs, il y a lieu de distinguer les

cas de figure suivants : les deux villages de Keur

Macène et Béni Nadji, dont la gestion du système

d’alimentation en eau est confiée par la collectivité

à un délégataire  ; les zones périphériques de

Nouakchott où plusieurs acteurs sont présents

(SNDE, communauté urbaine, mairies, gérants

de bornes-fontaines ou de citernes, revendeurs

d’eau, populations) ; et le reste de la ville, qui est

alimentée par des branchements particuliers. Les

types d’installation et la façon dont les popula-

tions bénéficiaires les utilisent diffère d’un lieu

à l’autre, tout comme ces populations n’ont pas

le même degré de satisfaction. Globalement,

70,6% de la population est satisfaite des solutions

d’adduction d’eau qui sont appliquées dans la ville

de Nouakchott, ainsi que des premiers résultats

obtenus. Par contre, certains estiment que les

populations ne sont pas assez sensibilisées tant

sur leur participation à la gestion de l’eau que sur les

mesures de lutte contre les fraudes et les mesures

à prendre au sein des ménages pour atténuer

toute éventuelle incidence liée au nouveau réseau

(ruptures des conduites sous la pression de l’eau).

Du fait de l’absence d’un système d’assainisse-

ment adéquat, le projet aura des conséquences

environnementales importantes sur la ville de

Nouakchott. La ville de Nouakchott est une ville

côtière avec des altitudes relativement basses : en

général, quelques mètres au-dessus du niveau de

la mer. En tant que ville côtière, elle possède une

nappe phréatique peu profonde et manque de

système d’assainissement collectif d’envergure ;

celui qui existe ne couvre qu’une faible partie du

centre-ville et son état de fonctionnement laisse à

« Une campagne générale de sensibilisation doit être menée pour expliquer aux populations bénéfi-ciaires l’importance du projet. Cette sensibilisation peut utiliser le contact direct, les SMS, les affiches, la TV et la radio en vue de tirer le maximum possible des résultats du projet. »

- Mokhtar (membre d’un groupe de discussion de Nouakchott)

Page 43: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 21

désirer18. Le reste de la ville évacue ses eaux usées

au moyen de fosses septiques, de puits perdus et

de citernes qui extraient cette eau et la déverse

un peu partout dans la ville. Toutes ces eaux usées

finissent dans la nappe souterraine qui affleure à

plusieurs endroits de la ville.

Compte tenu de l’augmentation de la production

d’eau potable à la faveur du dispositif d’Aftout Essahli,

couplée à la forte pression observée dans le réseau de

distribution et la mauvaise qualité de l’ancien réseau

de distribution, les fuites d’eau ont augmenté. Par

conséquent, même en saison sèche, certaines zones

basses de la ville sont en proie à des inondations. En

outre, plusieurs quartiers de la ville de Nouakchott

sont inondés depuis l’arrivée des eaux d’Aftout

Essahli19. On s’attend à ce que la réhabilitation

du réseau de distribution d’eau potable en cours

endigue ce phénomène de fuite d’eau, même si les

déversements d’eaux usées devraient s’accroître.

En effet, il est admis que près de 80 % des eaux

potables consommées se transforment en eaux

usées, soit près de 11 millions de m3 en 2011. Pour

le cas de la ville de Nouakchott, une bonne partie

de ces eaux usées sera rejetée dans le sous-sol à

travers des systèmes d’assainissement autonomes.

L’enquête a d’ailleurs révélé qu’à Nouakchott, les

eaux usées sont évacuées en grande partie dans

la rue (59,7%) ou à travers une fosse septique dans

36,6% des cas. En somme, les fuites d’eau à travers

le du réseau et les eaux usées ont dû atteindre près

de 23 millions de m3 d’eau à rejeter dans le sous-sol

en 2011. Quant au réseau d’assainissement, il est

18 Avec une station d’épuration dont le laboratoire n’est pas fonctionnel, ainsi qu’un système de traitement qui se limite à un lagunage gravitaire des eaux usées sans utilisation de réactifs.19 Le cas de la cité « SOCOGIM » dont certaines habitations ont été abandonnées par leurs propriétaires en est une bonne illustration.

quasiment inexistant. Ainsi, le risque de réalimenta-

tion de la nappe phréatique déjà peu profonde sera

toujours présent, de même que le risque de la voir se

relever pour provoquer une éventuelle d’inondation,

notamment dans les zones de faible altitude.

Les changements climatiques en cours devraient

également contribuer à limiter les possibilités

d’écoulement de la nappe phréatique vers la mer,

accentuant ainsi le relèvement du niveau de cette

nappe et augmentant les risques d’inondation. En

somme, les inondations (en particulier par des

eaux en partie usées) favorisent la dégradation

des conditions de vie des populations et sont

à l’origine des maladies d’origine hydrique qu’il

faudra éviter au mieux.

Le projet a eu des impacts mineurs sur l’en-

vironnement récepteur. Le projet a fait l’objet

d’une notice d’impact environnemental avant son

démarrage, en 2001, alors que les travaux de mise

en œuvre n’ont débuté qu’en 2007. Il a également

fait l’objet d’une étude d’impact environnemental

et social en 2010, juste après l’achèvement des

ouvrages et des équipements. Cette dernière a

traité de la phase des essais de performance et

d’exploitation. Néanmoins, la réglementation en

vigueur sur l’environnement en Mauritanie n’a pas

été respectée parce qu’il fallait obtenir au préalable

une autorisation du ministère de l’environnement

ainsi qu’un avis de faisabilité environnementale.

Toutefois, les mesures d’atténuation/compen-

sation ont largement contribué à maintenir les

impacts sur l’environnement récepteur à un seuil

tolérable, voire mineur (voir annexe 5).

Cependant, il subsiste certains risques qui

doivent être pris en compte dans le futur. Il s’agit

Page 44: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

22 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

premièrement de la non-implication de certains

acteurs dans le suivi environnemental, même si des

rôles leur ont été attribués dans le Plan de gestion

environnementale et sociale (PGES). C’était le

cas de la Direction du contrôle environnemental

et de la protection civile. Par ailleurs, la société

civile et les ONG actives dans la protection de

l’environnement n’avaient pas aussi été impliquées.

Deuxièmement, il y a un risque d’ensablement des

ouvrages et équipements ainsi que des infrastruc-

tures socioéconomiques (RN2 entre Nouakchott

et Rosso et agglomérations). En effet, les regards et

réservoirs anti-béliers se rencontrent pour certains

dans des zones où les dunes sont mobiles.

Troisièmement, il faut craindre que la nappe

souterraine ne soit polluée par l’infiltration de

contaminants que peut contenir la boue séchée.

En effet, cette boue est enterrée à 5 km du site

de Béni Nadji, alors qu’elle aurait dû être valorisée

et distribuée aux maraîchers et agriculteurs que

le site du PK17 devait abriter conformément aux

recommandations de la NIE et l’EIES.

Enfin, il y a les conséquences potentielles de

l’exposition du personnel des sites de prise d’eau

(Aftout, Béni Nadji et PK17) aux grands bruits

des chambres de pompes, le site de prise d’eau

d’Aftout étant particulièrement concerné. Les

détails sur les autres effets environnementaux

sont présentés en annexe 5.

Dans l’ensemble, la durabilité du projet est jugée

très peu satisfaisante.

3.5 Performance globale du projetCompte tenu de ce qui précède, la performance

globale du projet est jugée peu satisfaisante.

En parfaite adéquation avec les politiques et

stratégies de la Banque et des partenaires au

développement, le projet a répondu de façon

appropriée à un besoin réel des populations de la

ville de Nouakchott, qui faisaient face à une crise

hydrique aiguë. La réalisation des infrastructures

de production et celle en cours sur la distribution

permettra d’améliorer significativement les effets

actuellement limités sur les conditions de vie des

populations. Cette amélioration est toutefois

tributaire de mesures idoines pour atténuer les

risques d’inefficacité opérationnelle de la SNDE

et ceux liés au mauvais système d’assainissement

liquide et solide de la ville de Nouakchott.

Page 45: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 23

IV. AUTRES ÉVALUATIONS

4.1 Impact sur le dévelop-pement institutionnelLe projet a contribué au renforcement du secteur

privé en créant des possibilités d’intervention

directe ou en partenariat avec des entreprises

étrangères. Il a de ce fait créé un environne-

ment très favorable pour la création de petites

entreprises dans le secteur de l’eau et de l’as-

sainissement (travaux d’installation de réseaux,

plomberie, diverses prestations de service…). Il a

été l’occasion pour la SNDE et certains opérateurs

privés locaux de travailler avec des entreprises et

fournisseurs de grande renommée qui leur ont

transféré des compétences tout en renforçant

leurs capacités. Pourtant, ces externalités sont

toutefois secondaires au regard de la question

centrale de la SNDE.

Il faut en effet reconnaître que le projet n’a pas

suffisamment contribué à renforcer les capacités

de la SNDE, acteur clé du dispositif institutionnel

du secteur de l’eau. Les effets des actions d’appui

institutionnel restent encore très limités. Si, sur le

plan physique, les efforts produisent des résultats

de plus en plus visibles, il en est autrement au

plan organisationnel et institutionnel au niveau la

SNDE. Il est de ce fait jugé peu satisfaisant.

4.2 Performance de l’Emprunteur4.2.1 Performance au stade de conception

et de préparation

L’Emprunteur a pu mobiliser plusieurs partenaires

pour le montage financier d’un projet de grande

envergure appelé affectueusement le «Projet du

siècle» par les Mauritaniens. À la conception,

le projet avait pris en compte à la fois la phase

de production et celle de distribution. Face

aux contraintes financières, l’Emprunteur a dû

hiérarchiser les objectifs en se focalisant d’abord

sur l’aspect production, compte tenu de la crise

hydrique qui menaçait la capitale du pays.

Le volet assainissement reste cependant le parent

pauvre du projet. Le Gouvernement attribue le

retard constaté dans la prise en compte effective

de ce volet à des contraintes techniques liées à

une connaissance préalable des caractéristiques

pédologiques du sol avant d’engager d’éventuels

travaux. Cependant, en raison des impacts

néfastes de cette situation, la résolution de ce

problème s’avère urgente, au risque d’inhiber les

effets positifs du projet.

4.2.2 Performance d’exécution

Les coûts initiaux du projet ont été sous-estimés,

ce qui a nécessité une révision acceptée par toutes

les parties prenantes. Après la révision des prix

suite aux variations des cours du pétrole et du

dollar, les activités envisagées ont été réalisées

presque comme prévu (voir figure 2 et tableau

5 des données de base du projet). Le processus

de passation des marchés et la gestion financière

du projet sont jugés satisfaisants. Cette recherche

volontaire de transparence a même occasionné

des lenteurs dans la passation de certains marchés,

mais ces lenteurs n’ont pas été préjudiciables au

calendrier de réalisation.

L’efficacité du processus de passation des marchés

a permis de retenir des entreprises qui ont été

à même de faire convenablement les travaux

Page 46: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

24 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

dans des délais acceptables et avec des coûts

moindres par rapport au budget révisé. Des retards

de quelques mois (trois pour certains et au plus

six pour d’autres) ont été observés, mais dans

l’ensemble, ils n’ont pas trop retardé la fin de la

réalisation des ouvrages du projet à temps – le

projet s’est achevé en juillet 2010 (date de mise en

eau). La création d’une unité de gestion pour la

maîtrise des ouvrage du projet a permis de réaliser

normalement les extrants du projet. L’engagement

de l’Emprunteur a permis de décaisser en temps

opportun la contrepartie gouvernementale.

Le gouvernement n’a pas mis en place des

mécanismes pour coordonner les actions des

partenaires impliqués dans la mise en œuvre du

projet, mais à chaque fois que le besoin s’est fait

sentir, les partenaires se sont montrés disponibles

pour à réagir à temps, voire anticiper en cas de

problème. Le FADES a, dans ce sens, souvent joué

un rôle moteur.

Dans l’ensemble, la performance de l’Emprunteur

est jugée satisfaisante.

4.3 Performance de la BAD et de la BID4.3.1 Au stade de la préparation

et de la conception

La phase de préparation et de conception du projet

a été marquée par l’harmonisation et la coordination,

même dans le cadre de la présente évaluation – qui

est préparée et conduite de manière concertée par

les deux partenaires. La coordination vise à assurer

une complémentarité de leurs efforts pour l’appui

au développement de la Mauritanie. D’autre part,

ces deux partenaires ont approuvé les principales

priorités de développement du pays.

Quelques insuffisances sont quand même à

signaler dans le montage du projet. Non seule-

ment les moyens financiers nécessaires à la mise

en œuvre du projet ont été sous-estimés, mais

également l’articulation entre les différentes com-

posantes du projet (production d’eau potable et

distribution) retarde la manifestation des résultats

réels même après la fin du projet de production.

Par ailleurs, on n’a pas suffisamment intégré les

volets relatifs à l’alimentation en eau des villages

situés le long de la conduite Aftout – PK17 et à

l’assainissement de la ville de Nouakchott. Et il

en est de même pour le volet renforcement des

capacités de la SNDE.

4.3.2 Au stade de mise en œuvre

En dehors des premières années du projet où les

décaissements ont été faibles, aucun problème

majeur n’a été signalé dans ce sens, notamment

en ce qui concerne le niveau de décaissements

des fonds pour les activités financées par la BAD

et la BID. La performance financière du projet avait

été jugée moyennement satisfaisante au cours de

la revue de portefeuille de 2009. Les missions de

supervision ne cessaient d’attirer l’attention du

Gouvernement sur le fait que la manifestation des

principaux risques identifiés avait une probabilité

élevée.

Il faut toutefois noter que la BAD n’a pas participé

à la deuxième phase du projet (extension et

réhabilitation du réseau), ce qui n’a pas permis

à cette institution en matière de restructuration

de la société d’exploitation qu’est la SNDE ; les

autres institutions impliquées (en dehors de la BID)

n’avaient pas de telles exigences. Dans l’ensemble,

la performance de la BAD et de la BID est jugée

satisfaisante.

Page 47: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 25

4.4 Facteurs ayant affecté l’exécution du projet et les résultats4.4.1 Facteurs ayant affecté positivement

l’exécution du projet et les résultats

Parmi les principaux facteurs de succès, figurent :

(i) le nombre important des partenaires de la

Mauritanie qui ont accepté de se mettre ensemble

pour résoudre un problème de grande envergure ;

(ii) le fort engagement des autorités politiques du

pays  ; (iii) le contexte politique et économique

actuel de la Mauritanie ; et (iv) la mise en place

d’une unité disposant d’une certaine autonomie

pour la gestion de maîtrise d’ouvrage du projet.

4.4.2 Facteurs ayant négativement affecté

l’exécution et les résultats

Les principaux facteurs ayant négativement

affecté le projet concernent les variations du

coût du baril de pétrole et du cours du dollar.

Ces variations ont eu pour conséquence une

augmentation du coût d’investissement, qui a

presque doublé entre la première évaluation et

le début d’exécution. Ensuite, la gestion plus ou

moins indépendante du projet par rapport à

la SNDE, quoiqu’efficace en termes de mise en

œuvre et réalisations physiques, a été un handicap

au transfert judicieux des équipements fournis à

l’exploitant dans le cadre du projet. Par ailleurs, le

déphasage entre la production, la distribution et

l’assainissement limite les éventuels effets positifs

du projet.

Page 48: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

26 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

V. CONCLUSIONS, LEÇONS ET RECOMMANDATIONS5.1 ConclusionLe projet a permis d’augmenter la capacité de

production d’eau potable par la SNDE, en vue de

couvrir essentiellement les besoins de la population

de Nouakchott. Toutefois, le projet n’a pas encore

permis d’améliorer de façon significative l’accès

pérenne des populations de Nouakchott et des

zones rurales le long de la conduite à l’eau potable,

en raison des retards accusés dans la réalisation du

réseau de distribution. Par ailleurs, la non-réalisation

du réseau d’assainissement liquide pourrait avoir

d’énormes impacts environnementaux au regard

de la quantité d’eau usée déversée dans la nature.

Enfin, de sérieuses inquiétudes demeurent à court,

moyen et long termes quant à la capacité de la

SNDE à assurer la gestion optimale des ouvrages

mis à sa disposition par le projet. Il y a encore des

risques importants sur l’opérationnalisation des

équipements et la durabilité des effets du projet.

De ce fait, des actions de grande envergure sont

nécessaires pour tirer meilleur profit de ce projet

qualifié de « Projet du siècle », et ce, pour le bien

des populations bénéficiaires. Elles concernent

à la fois les aspects sur  : (i) la sécurisation de la

production ; (ii) l’amélioration de la distribution

et de la commercialisation ; et (iii) les conditions

d’assainissement de la ville de Nouakchott.

5.2 Principales leçonsLes principales leçons découlant de cette éva-

luation sont :

• Leçon 1  : Pour plus d’efficacité, une

approche globale d’intégration des

différents volets (production et distri-

bution d’eau, restructuration de la gestion

du service de l’eau, assainissement et

changements de comportements des

utilisateurs par la sensibilisation) est

nécessaire pendant la conception ; mais

elle n’est pas suffisante si les conditions

de mise en œuvre ne sont pas réunies.

Le Gouvernement mauritanien a décidé de

mettre en œuvre le projet en deux phases. La

phase de production est terminée alors que

la phase de distribution est en cours. L’ab-

sence d’un système de distribution suffisant

et efficient pour faire face à l’augmentation

des consommateurs d’eau, et donc de la

consommation, a retardé les effets du projet

de production. En outre, le niveau d’investis-

sements nécessaires à la mise en œuvre d’un

projet de production est relativement élevé

du fait des choix technologiques opérés,

même si la mobilisation des ressources

nécessaires pour l’exploitation et l’entretien

des ouvrages et équipements demeure un

défi à relever en vue de la durabilité du projet.

• Leçon 2 : Lors de la formulation du projet

des dispositions claires pour le finance-

ment et la gestion de l’exploitation et de

l’entretien des ouvrages et équipements,

de même qu’une plus grande implication

des opérateurs privés dans le secteur

de l’eau est absolument nécessaire. Les

objectifs du projet peuvent encore être

réalisés une fois que la phase de distribution

sera terminée. En même temps, l’exploitation

Page 49: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 27

du projet court un grave risque à cause du

non-respect des normes d’entretien, qui sont

alignées sur celles des constructeurs ; toutes

choses qui sont susceptibles d’endommager

le réseau et de priver la ville de Nouakchott

d’eau potable pendant des périodes plus ou

moins longues. La SNDE ne dispose pas suf-

fisamment de personnel technique capable

d’entretenir les équipements du projet. En

outre, l’acquisition des réactifs utilisés pour

le traitement de l’eau demeure financée par

les bailleurs de fonds, en particulier le FADES.

Certaines pièces de rechange stratégiques ne

sont pas disponibles au niveau des stocks des

stations de traitement. La situation actuelle

de la SNDE ne lui permet pas d’autofinancer

le service de l’eau. Ainsi, il est impératif que

la SNDE optimise sa structure et améliore

sa gestion financière, commerciale et tech-

nique pour faire face à ses charges tout en

améliorant ses services.

• Leçon 3 : Le leadership et l’engagement

du Gouvernement dans la mobilisation

des partenaires au développement est

nécessaire dans un projet de grande

envergure. L’absence d’une réforme du

secteur de l’eau et d’un renforcement des

capacités de la SNDE menace sérieusement

la durabilité du projet. Le projet incluait une

composante Renforcement des capacités

financée par la BAD et le FADES. Cependant,

la mise en œuvre de cette composante a

été principalement axée sur l’approvision-

nement de la SNDE en équipements

et ordinateurs. Bien qu’il y ait eu un plan

d’action pour développer les capacités de la

SNDE (facilité par l’Office national de l’eau,

et de l’électricité – ONEE – du Maroc),

celui-ci n’a jamais été mis en œuvre et paraît

actuellement inadéquat pour aider à relever

les défis actuels de la SNDE. Le secteur de

l’eau en Mauritanie fait face à d’énormes

défis concernant sa structuration et sa

modernisation  ; or une meilleure qualité

de service et une meilleure durabilité des

projets du secteur en dépendent.

• Leçon 4: Maintenir un consultant unique

pour superviser l’ensemble du projet

renforce la cohérence dans la mise

en œuvre des travaux et contribue à

améliorer la qualité des extrants. Durant

la mise en œuvre, tous les co-financiers

s’étaient mis d’accord pour sélectionner un

seul consultant chargé de la supervision de

toutes les composantes du projet. Cette

décision a efficacement contribué à assurer

une bonne communication/coordination

parmi les parties prenantes du projet. Elle a

aussi permis d’introduire davantage de cohé-

rence dans les travaux et dans l’agencement

des processus.

• Leçon 5  : Utiliser une unité de gestion

du projet autonome par rapport à la

structure en charge de l’exploitation

du système peut, certes, permettre

d’assurer une bonne mise en œuvre,

mais il ne garantit pas le renforcement

des capacités opérationnelles de ladite

structure. Vu l’importance stratégique du

projet, le Gouvernement mauritanien a mis

en place une unité de gestion autonome du

projet au sein de la SNDE, qui jouit d’une

délégation des pouvoirs du directeur général

Page 50: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

28 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

de la SNDE. Cette unité a acquis une grande

expertise lors de l’exécution de ce mégapro-

jet. Cependant, l’autonomie de l’unité a été

aussi synonyme d’évolution en silo puisqu’elle

n’a pas suffisamment impliqué les agents

techniques de la SNDE lors des travaux. En

effet, ces derniers n’ont intervenu qu’à la

fin, lors de la réception des infrastructures.

La SNDE n’a pas pu bénéficier de l’expertise

acquise par les membres de la cellule ; et pis,

la plupart d’entre eux ont dû aller chercher

meilleurs traitements ailleurs.

5.3 Principales recommandations5.3.1 Au Gouvernement mauritanien

• Dans le cadre de la réforme, procéder

à la transformation de la SNDE et de ses

structures d’appui, notamment en prenant

toutes les mesures nécessaires à travers une

révision du contrat-programme SNDE-État.

• Accélérer la mise en œuvre du système d’as-

sainissement de Nouakchott, afin de fournir

un environnement sain aux populations de

la ville de Nouakchott et atténuer les effets

négatifs sur l’environnement qui sont causés

par la quantité d’eau usée déversée dans

la nature. Les actions à envisager peuvent

inclure :

i) la finalisation des études en cours et la

recherche de financement auprès des

partenaires ayant soutenu la phase de

production et de distribution, afin de

mettre en œuvre le projet d’assainis-

sement de Nouakchott (eaux usées et

pluviales);

ii) la redynamisation du fonctionnement

des structures en charge de l’assainis-

sement (direction de l’assainissement

et ONAS) ; et

iii) la mise en place de dispositifs appro-

priés et durables pour la prise en charge

des moyens financiers nécessaires

au fonctionnement du secteur de

l’assainissement.

• Mener une nouvelle réflexion sur la poli-

tique de tarification de l’eau, qui puisse à

la fois assurer le bon fonctionnement et la

durabilité des équipements sans pénaliser les

populations. Les équipements modernes mis

à disposition par le projet engendrent des

charges d’exploitation plus importantes.

• Aider au renforcement des compétences

des petites et moyennes entreprises pour

leur permettre de tirer meilleur parti des

nouveaux créneaux du marché qui se pré-

sentent dans le domaine de l’eau potable et

de l’assainissement (réalisation et entretien

de réseaux, entretien, production de réactifs

et de pièces de rechange, etc.).

5.3.2 À la SNDE

• Développer un nouveau plan stratégique

et entreprendre une réforme globale de

l’entreprise en vue d’assurer son efficacité

opérationnelle et la disponibilité des res-

sources pour financer le fonctionnement

et l’entretien des ouvrages et équipements.

L’appui qu’elle bénéficie actuellement de la

part de l’Etat et des partenaires au dévelop-

pement est un atout important.

Page 51: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 29

• Entreprendre un audit technique des prin-

cipales fonctions de la société et élaborer

un plan d’action de gestion des risques,

qui devrait être mis en œuvre et suivi afin

de réduire progressivement les goulots

d’étranglement affectant la SNDE.

• Négocier un contrat-programme avec la

tutelle qui définisse clairement des objectifs,

identifie des cibles chiffrées et affecte les

ressources correspondantes. D’ailleurs, le plus

récent contrat-programme entre la SNDE et

l’État date de la fin des années 90.

5.3.3 Aux partenaires au développement

(notamment la BAD et la BID)

• Envisager des actions concrètes pour

atténuer tout risque inhérent à la capacité

réelle de la SNDE à assurer la maintenance

des infrastructures vitales pour le pays ; une

pénurie prolongée d’eau à Nouakchott peut

en effet avoir des répercussions sur la paix

sociale.

• Appuyer les efforts du Gouvernement

de Mauritanie pour améliorer, dans les

meilleurs délais, l’assainissement liquide et

solide de la ville de Nouakchott par le biais

d’une l’assistance technique et financière

permanente, ce qui devrait permettre

au projet d’atteindre son but ultime qui

consiste à améliorer les conditions de vie

des populations bénéficiaires.

Page 52: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

30 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

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Page 53: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 31

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Page 54: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

32 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Annexe 2 – Critères d’évaluation

Le but de cet exercice était de réaliser une éva-

luation indépendante du projet sur la base des

critères ci-dessous, de tirer des leçons de l’expérience

et de formuler des recommandations pour des

futures interventions similaires. L’exercice a été

basé sur les critères d’évaluation suivants adoptés

par le Comité de l’assistance au développement

de l›Organisation pour la coopération et le déve-

loppement économiques (OCDE – CAD), critères

qui sont généralement utilisés par les bailleurs de

fonds dans de tels exercices.

a) Pertinence: Mesure selon laquelle les

objectifs de l’action de développement

correspondent aux attentes des bénéficiaires,

aux besoins du pays, aux priorités globales,

aux politiques des partenaires et des bailleurs

de fonds. Rétrospectivement, la question de

la pertinence consiste souvent à s’interroger

sur le fait de savoir si les objectifs de l’action

ou sa conception sont encore appropriés,

compte tenu de l’évolution du contexte.

b) Efficacité: Mesure selon laquelle les objectifs

de l’action de développement ont été

atteints, ou sont en train de l’être, compte

tenu de leur importance relative.

c) Efficience: Mesure selon laquelle les ressources

(fonds, expertise, temps, etc.) sont converties

en résultats de façon économe.

d) Durabilité: Continuation des bénéfices résul-

tant d’une action de développement après

la fin de l’intervention. Probabilité d’obtenir

des bénéfices sur le long terme. Situation par

laquelle les avantages nets sont susceptibles

de résister aux risques.

Page 55: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 33

Annexe 3 – Schéma du projet : Organisation institutionnelle du secteur de l’eau et de l’assainissement

Source : SNDE-UGPA, Rapport d’avancement, août 2007.

Page 56: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

34 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Organisation institutionnelle du secteur de l’eau et de l’assainissement

• Les entités du secteur de l’eau comportent au niveau central :

» la Direction de l’hydraulique, la Direction de l’assainissement et la Direction de l’hydrologie

et des barrages ;

» le Conseil national de l’eau comprenant les représentants de 12 membres du Gouvernement,

du Commissaire aux droits de l’homme, de l’autorité de régulation multisectorielle, des

élus nationaux, des organismes de la société civile, ainsi que des personnes-ressources dans

les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement ;

» le Centre national de ressources en eau (CNRE), créé en 2001, a été chargé de l’exploitation,

de l’évaluation du suivi et de la protection des ressources en eau ;

» La Société nationale de l’eau (SNDE), créée également en 2001 suite à la scission de l’ex-SO-

NELEC en 2 sociétés ;

» la Société nationale des forages et des puits (SNFP) créée en 2004 pour renforcer la capacité

nationale d’exécution des forages et des puits et pour réguler les coûts de réalisation ;

» l’Office national d’assainissement, crée en 2009 ;

» l’Agence nationale d’eau potable et d’assainissement (ANEPA), créée en 2001, transformée

en un Office national des services d’eau en milieu rural (ONSER) : établissement public doté

de la personnalité morale et juridique et de l’autonomie financière pour mieux faire face aux

besoins d’urgence et aux charges récurrentes d’entretien et de renouvellement du parc des

réseaux d’approvisionnement en eau dans ces 2 milieux.

• Les autres acteurs intervenant dans le secteur de l’eau sont : le ministère du Développement

rural (MDR) ; le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) ; le Commissariat aux droits

de l’homme et à la Lutte contre la pauvreté et à la société civile (CDHLCPSC) ; l’APAUS ;

l’AMEXTIPE ; les Communes ; le secteur privé (entreprises, bureaux d’études) ; et les ONG

(nationales et internationales).

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 35

Annexe 4 – Couverture du réseau SNDE à Nouakchott

Seule la zone en bleu foncé dispose d’un réseau

avec une bonne pression ; les autres zones sont ali-

mentées par un réseau fonctionnant par alternance

(rouge), ou sont mal ou peu desservies (jaune), ou

alors ne sont desservies que dans la nuit (violet),

ou ne sont pas alimentées (sans réseau – gris).

Page 58: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

36 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Annexe 5 – Résumé de l’étude ex-post sur les impacts environnementauxL’évaluation environnementale du projet Aftout

est réalisée sur la base de la Notice d’impact

environnemental et de l’étude d’impact envi-

ronnemental qui ont été faites. Elle appréciera

l’efficacité des mesures d’atténuation/compen-

sation mises en œuvre dans le cadre du Plan

de gestion environnementale (PGE). Le but est

de voir dans quelle mesure le PGE a atteint les

objectifs de l’EIE, à savoir maintenir les impacts

environnementaux du projet à un seuil tolérable

par le milieu récepteur.

Le cadre législatif qui réglemente l’environnement

en Mauritanie est régi par la loi n°2000-045 portant

code de l’environnement du 26 juillet 2000. Elle

fait l’objet de deux décrets relatifs aux EIE (décret

n°2004-094 et décret n°2007-015). Les projets

d’adduction d’eau potable sont assujettis au régime

des EIE et doivent donc suivre la procédure de l’EIE

en vigueur en Mauritanie. Ils requièrent donc un

avis de faisabilité environnementale de la part du

ministère en charge de l’environnement avant le

démarrage des activités de mise en œuvre du projet.

La zone du projet appartient au littoral mauri-

tanien qui s’étend entre l’embouchure du fleuve

Sénégal au sud et le Cap Blanc au nord, sur plus

de 720 km. En y rajoutant les nombreux îles et

îlots, ce linéaire côtier peut atteindre 900 km.

Le projet est situé dans la partie sud du littoral,

entre Nouakchott et le delta du fleuve Sénégal.

Sa zone d’influence comporte du nord au sud :

la ville de Nouakchott, et toute la portion du

littoral comprise entre Nouakchott et le delta

du fleuve Sénégal.

Le projet Aftout a doublé la consommation

en eau de Nouakchott, mais n’a rien apporté

à l’assainissement de la ville. En effet, le réseau

d’assainissement ne couvre qu’une infime partie

de la ville avec une station d’épuration – dont le

laboratoire n’est pas fonctionnel – et un système

de traitement qui se limite à un lagunage gravitaire

des eaux usées sans utilisation de réactifs.

Le reste de la ville évacue ses eaux usées par le

biais de fosses septiques et puits perdus ainsi qu’au

moyen de citernes qui permettent d’extraire ces

eaux pour les déverser en peu partout dans la

ville. Toutes ces eaux usées finissent dans la nappe

souterraine qui affleure à plusieurs endroits de la

ville. Plusieurs quartiers de la ville de Nouakchott

sont sous les eaux depuis l’arrivée des eaux d’Af-

tout Essahli.

Les impacts résiduels du projet Aftout, jugés

moyens ou majeurs après l’application des

mesures d’atténuation préconisées, sont :

• Le défrichement et terrassement (désta-

bilisation des dunes) : La longueur des sites

ensablés représente une distance cumulée

d›environ 20 km. La mesure préconisée est

la fixation des dunes à ces endroits. Elle n’a

pas été exécutée.

• La contamination de la nappe souter-

raine par le rejet de la boue de décan-

tation : La boue est d’abord versée dans les

lagunes d’évaporation. Une fois sèche, elle est

enterrée à 5 km du site de Béni Nadji, ce qui

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 37

peut représenter un risque de contamination

de la nappe souterraine par infiltration si

cette boue contient de substances toxiques

(résidus de produits de traitement).

• Les nuisances sonores  : L’absence de

casques dans les chambres à motopompes

des sites (surtout dans la chambre des

motopompes du site de prise d’eau) présente

des un risque pour le personnel qui assure

le suivi.

• L’assainissement de la ville de Nouakchott :

Même si le système de distribution d’eau de

la ville est en train d’être entièrement rénové,

afin de réduire les fuites et les déperditions

d’eau, le problème d’assainissement reste

entier, puisque les eaux générées (usées ou

potables) finiront dans la nappe qui affleure

d’un peu partout dans la ville.

Les impacts ayant été jugés moyens ou majeurs

et dont l’importance a été réduite à un niveau

acceptable par le milieu récepteur grâce à des

mesures d’adaptation appropriées sont :

• La modification des écoulements  : Le

bras du fleuve Sénégal, Diallo, a fait l’objet

de ponceaux qui ont rétabli l’écoulement

normal des eaux.

• La destruction des habitations, sta-

tions-service et terrains agricoles  : Un

système de compensation a été mis en place

et a résolu à l’amiable ce problème. En effet,

des comités locaux de coordination et un

comité national de coordination ont évalué

et indemnisé les victimes des expropriations.

Certains impacts ont été jugés mineurs et n’ont

pas fait l’objet de mesures, alors que d’autres en

ont bénéficié. Il s’agit :

• Du pompage de l’eau du fleuve  : Cet

impact a été jugé mineur parce que les pré-

lèvements d’eau de l’Aftout sont négligeables

au regard du débit du fleuve Sénégal  ; par

conséquent, aucune mesure d’atténuation

n’a été prise.

• De l’érosion éolienne et hydrique : Il s’agit

de l’ensablement des sites de Béni Nadji

et du PK 17. Pour ces sites, on a construit

une double haie et des brise-vent, même si

l’importance de l’impact a été jugée mineure.

Cette mesure a contribué à l’embellissement

de ces sites. Pour ce qui est de l’érosion

hydrique, les conduites d’Aftout passent

par des zones de dépression qui peuvent

occasionnée leur corrosion, ces zones

souffrant déjà de la stagnation des eaux

de pluies pendant la saison d’hivernage.

Aucune mesure n’a été prise relativement

à cet impact jugé d’importance mineur.

• Du typha (colonisation)  : Cet impact

a été jugé mineur, même si cette espèce

envahissante abonde sur les bordures et les

bras du fleuve Sénégal, posant d’énormes

problèmes écologiques et socioéconomiques

dans la région. Aucune mesure d’atténuation

n’a été appliquée pour cet impact qui, pour

une fois de plus, constitue un risque pour le

projet Aftout et non le contraire.

• De la pollution visuelle (présence de

mâts de relais radio et bâtiments)  :

Page 60: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

38 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Cet impact a été jugé mineur et la

mesure d’atténuation préconisée a pris la

forme d’un traitement architectural des

bâtiments.

• Du prélèvement de matériaux

(emprunts)  : Cet impact a été jugé

mineur et n’a pas fait l’objet d’une mesure

d’atténuation.

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 39

Annexe 6 – Schéma du réseau prévu après AftoutSchéma du réseau prévu après Aftout

Page 62: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

40 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Annexe 7 – Principaux tableaux

Tableau 7.1 : Fiche comparative d’indicateurs de sociétés d’eau de la sous-région

Société d’eau

Production m3/an

Chiffre d’affaires

en milliards CFA

Long réseau en km

Effectif personnel

Nombre d’abonnés

Taux de recouvre-

mentRendement

du réseauONEA Burkina Faso 60 000 000 26 6 175 714 182 400 96% 0,81

SNDE Mauritanie 43 517 000 10 3232 1493 100 000 ? 0,48

SDE Sénégal147 000 000 73   1140 519 756 97% 0,79

(*) Dont 850 permanents et 643 contractuels d’entreprise.

Tableau 7.2 : Prix de l›eau en UM dans quelques pays de la sous-région

Tranche 1 Tranche 2 Tranche 3 Tranche 4Mauritanie 99 283 367

Sénégal (2003) 110 362 453

Burkina Faso (2008) 108 247 293 598

Bénin 121 276

Côte d’Ivoire (2007) 135 211 337 393

Mali 65 173

Source : Sénégal (http://www.sde.sn/h2otarif.htm) ; Burkina (http://www.oneabf.com/tarifs-de-leau--la-politique-tarifaire-de-lonea.html)

Tableau 7.3 : Estimation de la consommation moyenne par litre et par jour

Année Population

Production en millions de m3/an

Rendement réseau

Consommation spécifique en

litre/jourTotale Iddini AftoutEstimation étude APD

2007 676 374 19,74 19,74     0,56 45

2008 696 260 20,75 20,75     0,56 46

2009 716 730 22,30 22,30     0,52 44

2010 737371 23,72 23,72   31,03 0,49 43

2011 757 907 26,14 3,99 22,15 32,84 0,42 40

2012 779 014 33,78 6,45 27,34 34,85 0,50 59

Page 63: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 41

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2007

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362 

928

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8 26

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180

834

1 78

3 83

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790

462

5691

2008

20 7

46 8

163 

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827

1 43

8 33

53 

343

723

1 87

5 18

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882

151

5679

2009

20 3

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122 

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551 

3072

133 

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41 

710

570

5278

2010

23 7

17 2

823 

079

689

1 43

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73

344

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5 70

51 

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678

4911

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2011

22 1

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063 

990

438

2909

487

1 35

9 22

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159

813

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778

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2012

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Page 64: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

42 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Annexe 8 – Analyse coût-bénéfices

1. IntroductionL’analyse coût – bénéfice a pour objet de comparer

les coûts nécessaires pour la mise en œuvre et l’ex-

ploitation d’un projet et les recettes et bénéfices

générés pendant la période d’exploitation retenue

en vue d’apprécier sa rentabilité (capacité à générer

des recettes et bénéfices supérieurs aux coûts et

charges).

Pour le projet d’alimentation en eau potable de la

ville de Nouakchott (Aftout Es Saheli), les coûts

et charges d’exploitation sont :

• l’investissement initial assuré d’une part par

des partenaires, et d’autre part par l’État

mauritanien,

• les coûts de renouvellement de certains équi-

pements dont la durée de vie est inférieure

à la durée du projet,

• les charges d’exploitation (salaires, énergie,

réactifs et frais pour les analyses chimiques,

maintenance, redevance OMVS, location de

locaux et divers consommables).

Les recettes sont essentiellement les produits de

la vente de l’eau mais aussi celles tirées des autres

activités de la SNDE (réalisation de branchements,

par exemple). Le projet génère aussi des impacts

positifs avec des incidences économiques (réduc-

tion du temps de collecte d’eau et possibilité

de dégager plus de temps pour des activités

génératrices de revenus, réduction du coût de

l’eau, en particulier pour les populations des

zones précédemment mal desservies, réduction

des maladies d’origine hydrique et des dépenses

de santé, amélioration des conditions d’étude

des jeunes, réduction de la facture d’électricité

grâce à la bonne pression de l’eau et l’abandon

des suppresseurs).

L’évaluation de ces coûts et bénéfices nécessite

des données réelles provenant d’une part des

études de base et de la maîtrise d’ouvrage du

projet, et d’autre part des résultats d’exploitation

de la SNDE.

2. Hypothèses et résultats de l’estimation des produc-tions d’eau potable L’évaluation de la production d’eau potable à

travers le dispositif d’Aftout est réalisée à partir

des données et hypothèses suivantes :

• Les données disponibles des populations

et les taux d’accroissement qui en résultent

ont ainsi permis d’évaluer la population pour

les années à venir. Ces données sont celles

fournies par l’expert socio-économiste, qui

a pour source l’ONS.

• Le rendement du réseau de la SNDE pour

lequel des données sont fournies pour la

période 2007-2011 ; et des hypothèses sont

Page 65: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 43

formulées pour la période allant d’ici la fin

des travaux de réhabilitation du réseau en

cours et à venir (pour lequel nous avons

retenu un rendement de 75%). La figure qui

suit présente les données et hypothèses sur

le rendement du réseau.

• Les données relatives à la consommation

spécifique en eau potable qui a été évaluée,

pour la période allant de 2007 à 2011 à partir

des données fournies par la SNDE et pour

la période qui suit à partir des objectifs de

développement retenus ; il s’agit de ramener

à terme cette consommation spécifique à 80

litres par habitant et par jour. La figure qui

suit donne l’évolution de la consommation

spécifique.

Le niveau de production retenu pour les anciens

équipements du dispositif de captage d’Iddini

que nous avons maintenu sur toute la durée du

projet à celui de l’année 2012.

Le tableau qui suit présente les résultats de

l’évaluation de la production d’eau potable,

lesquels nous avons comparés à ceux de l’étude

d’avant-projet détaillé (figure ci-dessous) qui nous

paraissent surévaluées parce que ne prenant pas

en compte certains détails comme la diminution

sensible du rendement du réseau après les travaux

de réhabilitation.

Année Population Production en millions de m3/an Rendement réseau

Consommation spécifique en

litre/jourTotale Iddini Aftout Estimation

étude APD2007 676 374 19,74 19,74     0,56 45

2008 696 260 20,75 20,75     0,56 46

2009 716 730 22,30 22,30     0,52 44

2010 737371 23,72 23,72   31,03 0,49 43

2011 757 907 26,14 3,99 22,15 32,84 0,42 40

2012 779 014 33,78 6,45 27,34 34,85 0,50 59

2013 800 710 33,09 6,45 26,64 36,79 0,53 60

2014 823 010 33,67 6,45 27,22 38,94 0,58 65

2015 845961 31,86 6,45 25,41 41,21 0,63 65

2016 869 775 32,68 6,45 26,23 43,74 0,68 70

2017 894 259 31,30 6,45 24,85 46,17 0,73 70

Page 66: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

44 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Année Population Production en millions de m3/an Rendement réseau

Consommation spécifique en

litre/jourTotale Iddini Aftout Estimation

étude APD2018 919 432 33,56 6,45 27,11 48,87 0,75 75

2019 945 314 34,50 6,45 28,06 51,73 0,75 75

2020 971 925 37,84 6,45 31,39 54,90 0,75 80

2021 999 625 38,92 6,45 32,47 56,15 0,75 80

2022 1 028 114 40,03 6,45 33,58 57,58 0,75 80

2023 1 057 415 41,17 6,45 34,72 59,05 0,75 80

2024 1 087 552 42,34 6,45 35,89 60,72 0,75 80

2025 1 118 547 43,55 6,45 37,10 62,10 0,75 80

2026 1 150 817 44,81 6,45 38,36 63,66 0,75 80

2027 1 184 018 46,10 6,45 39,65 65,31 0,75 80

2028 1 218 177 47,43 6,45 40,98 67,17 0,75 80

2029 1 253 321 48,80 6,45 42,35 68,69 0,75 80

2030 1 289 480 50,20 6,45 43,76 70,45 0,75 80

2031 1 327 133 51,67 6,45 45,22 70,45 0,75 80

2032 1 365 885 53,18 6,45 46,73 70,64 0,75 80

2033 1 405 769 54,73 6,45 48,28 70,45 0,75 80

2034 1 446 817 56,33 6,45 49,88 70,45 0,75 80

3. Hypothèses et résultats de l’évaluation des charges3.1 Investissement et renouvellement des équipements

Nous n’avons pris en compte que les investissements du projet de production d’eau potable ; ceux de

réhabilitation et d’extension du réseau de distribution en cours n’ont pas été considérés.

Année Nature de l’investissement Montant en UM 2008 Investissement initial 15 353 200 000

2009 Investissement initial 55 387 800 000

2010 Investissement initial 50 723 000 000

2020 Renouvellement d’équipements 9 984 017 228

2031 Renouvellement d’équipements 9 984 017 228

Page 67: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 45

3.2 Charges d’exploitation

Nous n’avons pris en compte, dans l’analyse des

coûts et bénéfices et dans le calcul des taux de

rentabilité, que la part des charges d’exploitation

relative à Afout Es Saheli. Pour ce faire, nous avons

distingué :

• des charges spécifiques au système Aftout

qui sont totalement imputées ; ces charges

sont proportionnelles aux volumes d’eau

produite par le dispositif d’Aftout, et leur

évolution dans le temps suit celle de la

production :

» les dépenses d’énergie liées à la produc-

tion d’Aftout,

» les dépenses pour l’achat des réactifs

et les analyses d’eau par le laboratoire

de contrôle du ministère de la Santé,

» les charges de maintenance spécifique

du dispositif d’Aftout,

» les redevances d’eau payées à l’OMVS.

• des charges communes à l’ensemble du dis-

positif d’alimentation en eau de Nouakchott

pour lesquelles un pourcentage correspon-

dant à la production d’Aftout est imputé.

Ces charges sont parfois proportionnelles au

volume d’eau produit (les dépenses d’énergie

et de maintenance pour la distribution d’eau,

les dépenses de consommables diverses). Les

autres charges de cette rubrique (salaires

du personnel permanent et temporaire,

dépenses de location de locaux de la SNDE)

sont fonction de la politique menée en la

matière par la SNDE. Nous avons retenu

comme hypothèses une autonomie en

locaux de la SNDE en fin d’année 2014,

une progression de la masse salariale du

personnel permanent de 2% à partir de 2013

et une stabilisation des charges relatives au

personnel temporaire à partir de 2013. Ces

hypothèses peuvent faire l’objet d’ajuste-

ment de la part de la SNDE.

Le tableau qui suit donne l’évaluation des

charges d’exploitation sur la base des données et

hypothèses susmentionnées. La figure ci-dessous

schématise l’évolution dans le temps des prin-

cipales charges ; elle montre par ailleurs que les

principales charges sont par ordre d’importance

les dépenses pour l’énergie, les réactifs et les ana-

lyses et les salaires. Une stratégie de maîtrise ou de

réduction de ces charges peut avoir une incidence

significative sur la rentabilité du projet Aftout

ainsi que sur l’équilibre financier du système

d’alimentation en eau de la ville de Nouakchott.

Page 68: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

46 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Anné

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odui

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Tota

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Perm

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Tota

l

2011

612

052

440

4 73

9 40

961

6 79

1 84

 6

202

310

6 20

2 31

228

206

621

45 6

43 1

3227

3 84

9 75

321

221

158

10 5

76 6

4592

8 64

1 71

5

2012

707

068

512

3 88

7 12

171

0 95

5 63

344

4 80

0 04

25

151

600

6 17

3 57

311

325

173

23 3

94 8

7931

8 00

7 49

647

281

633

365

289

128

20 2

63 6

679

954

991

1 58

5 98

3 51

3

2013

689

008

946

3 78

7 83

869

2 79

6 78

543

3 43

9 19

75

020

021

6 01

5 89

111

035

912

28 8

69 8

5832

4 36

7 64

645

000

000

369

367

646

21 0

00 0

009

700

725

1 56

6 21

0 12

3

2014

703

996

277

3 87

0 23

170

7 86

6 50

844

2 86

7 37

25

129

216

6 14

6 74

911

275

965

28 1

32 4

8033

0 85

4 99

945

000

000

375

854

999

21 0

00 0

009

911

736

1 59

6 90

9 05

9

2015

657

241

862

3 61

3 19

866

0 85

5 06

041

3 45

5 27

74

788

570

5 73

8 52

610

527

096

28 7

44 4

1833

7 47

2 09

945

000

000

382

472

099

09

253

469

1 50

5 30

7 41

8

2016

678

521

866

3 73

0 18

568

2 25

2 05

142

6 84

2 02

44

943

613

5 92

4 32

610

867

939

26 8

35 4

1834

4 22

1 54

145

000

000

389

221

541

09

553

075

1 54

5 57

2 04

9

2017

642

788

978

3 53

3 74

364

6 32

2 72

140

4 36

3 31

14

683

269

5 61

2 33

410

295

603

27 7

04 2

8935

1 10

5 97

145

000

000

396

105

971

09

049

983

1 49

3 84

1 87

8

2018

701

252

444

3 85

5 14

770

5 10

7 59

144

1 14

1 29

25

109

225

6 12

2 79

211

232

017

26 2

45 3

0235

8 12

8 09

145

000

000

403

128

091

09

873

105

1 59

6 72

7 39

7

2019

725

688

181

3 98

9 48

372

9 67

7 66

445

6 51

3 23

45

287

260

6 33

6 14

611

623

406

28 6

32 3

8636

5 29

0 65

345

000

000

410

290

653

010

217

141

1 64

6 95

4 48

4

2020

811

986

045

4 46

3 90

781

6 44

9 95

251

0 80

1 17

55

916

014

7 08

9 63

213

005

646

29 6

30 1

0637

2 59

6 46

645

000

000

417

596

466

011

432

150

1 79

8 91

5 49

5

2021

839

881

508

4 61

7 26

384

4 49

8 77

152

8 34

9 55

06

119

256

7 33

3 19

313

452

450

33 1

53 6

7838

0 04

8 39

545

000

000

425

048

395

011

824

897

1 85

6 32

7 74

2

2022

868

571

993

4 77

4 98

987

3 34

6 98

254

6 39

8 05

46

328

291

7 58

3 69

613

911

987

34 2

92 6

6038

7 64

9 36

345

000

000

432

649

363

012

228

838

1 91

2 82

7 88

3

2023

898

080

155

4 93

7 21

190

3 01

7 36

656

4 96

0 94

06

543

284

7 84

1 33

914

384

622

35 4

64 1

0339

5 40

2 35

045

000

000

440

402

350

012

644

290

1 97

0 87

3 67

1

2024

928

429

301

5 10

4 05

693

3 53

3 35

758

4 05

2 86

86

764

403

8 10

6 32

414

870

727

36 6

68 9

3240

3 31

0 39

745

000

000

448

310

397

013

071

583

2 03

0 50

7 86

3

2025

959

643

397

5 27

5 65

696

4 91

9 05

360

3 68

8 91

66

991

824

8 37

8 86

115

370

685

37 9

08 0

9841

1 37

6 60

545

000

000

456

376

605

013

511

054

2 09

1 77

4 41

1

2026

992

141

351

5 45

4 31

499

7 59

5 66

562

4 13

2 60

87

228

600

8 66

2 60

815

891

208

39 1

82 5

8141

9 60

4 13

745

000

000

464

604

137

013

968

601

2 15

5 37

4 79

9

2027

1 02

5 57

6 87

15

638

126

1 03

1 21

4 99

764

5 16

6 10

17

472

206

8 95

4 54

116

426

747

40 5

09 4

8442

7 99

6 22

045

000

000

472

996

220

014

439

348

2 22

0 75

2 89

6

2028

1 05

9 97

7 00

55

827

241

1 06

5 80

4 24

766

6 80

6 41

07

722

841

9 25

4 89

616

977

737

41 8

74 6

6843

6 55

6 14

445

000

000

481

556

144

014

923

675

2 28

7 94

2 88

2

2029

1 09

5 36

9 58

46

021

813

1 10

1 39

1 39

668

9 07

1 04

37

980

706

9 56

3 91

717

544

623

43 2

79 2

3744

5 28

7 26

745

000

000

490

287

267

015

421

976

2 35

6 99

5 54

3

2030

1 13

1 78

3 23

86

221

997

1 13

8 00

5 23

571

1 97

8 01

08

246

011

9 88

1 85

218

127

863

44 7

24 3

2945

4 19

3 01

345

000

000

499

193

013

015

934

653

2 42

7 96

3 10

3

2031

1 16

9 70

1 93

16

430

456

1 17

6 13

2 38

773

5 83

1 76

18

522

281

10 2

12 9

2918

735

210

46 2

11 1

1146

3 27

6 87

345

000

000

508

276

873

016

468

520

2 50

1 65

5 86

1

2032

1 20

8 72

7 85

06

645

002

1 21

5 37

2 85

276

0 38

2 04

18

806

618

10 5

53 6

7319

360

291

47 7

59 3

4547

2 54

2 41

045

000

000

517

542

410

017

017

975

2 57

7 43

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2033

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258

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000

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259

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5 34

1 47

3

2034

1 29

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1 63

37

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070

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443

11 2

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536

633

124

018

165

487

2 73

5 43

5 95

5

Page 69: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 47

4. Hypothèses et résultats de l’évaluation des recettes (AFTOUT)D’après les données fournies par la SNDE pour

les années 2011 et 2012 qui correspondent à

l’exploitation du dispositif d’Aftout, ses principales

sources de recettes sont la vente d’eau, mais aussi

d’autres sources comme les branchements d’eau.

À partir des différents paramètres déterminants

sur les recettes ci-dessous présentés et fournis

par la SNDE :

Année Volume annuel d’eau facturé par type en m3

Tranche 1 Tranche 2 Tranche 3 Borne-fontaines et citernes Autres2 007 2 928 843 1 368 267 3 180 834 1 783 830 1 790 462

2 008 3 078 827 1 438 335 3 343 723 1 875 180 1 882 151

2 009 2 798 155 1 307 213 3 038 902 1 704 234 1 710 570

2 010 3 079 689 1 438 737 3 344 658 1 875 705 182 678

2 011 2 909 487 1 359 224 3 159 813 1 772 042 1 778 630

2 012 (3 1ers trimestres)

2 752 984 1 286 111 2 989 845 1 676 723 1 682 956

Production eau (en m3/an)

Rende-ment global

Volume facturé

en m3/an

Taux de recouvre-

ment

Recettes en UM

Année Station Aftout

Res-sources

Iddini

Vente eau Autres Total

2 007    19 736 136 0,56 11 052 236 0,91

2 008    20 746 816 0,56 11 618216 0,79

2 009    20 305 912 0,52 10 559 074 0,78

2 010   23 717 282 0,49 9 921 467 1,13

2 011 22 151 506 3 990 438 0,42 10 979 196 0,77 3 828 726 588 535 316 081 4 354 042 669

2012 (3 1ertrimestres)

20 501 629 4 836 4700,41 13 851 492 0,89 3 119 919 532 93 251 400 3 213 170 932

Il s’est avéré difficile de reconstituer les recettes

à partir de la vente d’eau pour les différentes

tranches. Nous avons ainsi déterminé un prix

moyen de l’eau à partir des recettes de la SNDE

et des volumes d’eau facturés. Ce prix se présente

comme suit :

Page 70: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

48 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Année Recette en UM Volume facturé en

m3

Prix moyen de l’eau en UM partir de

Vente eau Autres Total Taux de recouvre-

mentRecette

eau

Recette totale

2011 3 828 726 588 535 316 081 4 364 042 669 10 979 196 0,77 392 516

2012 (3 1ertrimestres)

3 119 919 532 93 251 400 3 213 170 932 13 851 492 0,89 293 261

            388

Au vu de ces différents éléments, nous avons

fait un calcul du taux de rentabilité financière à

partir d’un prix moyen de l’eau de 350 UM/m3. Le

tableau qui suit donne sur cette base l’évolution

des recettes de la SNDE.

Pour le calcul du taux de rentabilité interne

économique, nous avons retenu la valeur éco-

nomique de l’eau de 1500 UM/m3 à partir des

considérations suivantes :

• le prix de l’eau pratiqué au niveau des

bornes-fontaines est de 10 UM pour un fût

de 20 litres, soit 500 UM/m3 ;

• le prix pratiqué par les revendeurs est de 30

à 40 UM pour le bidon de 20 litres, soit 1500

à 2000 UM/m3.

Page 71: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 49

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2016

32,6

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26,2

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2022

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43,55

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31,12

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2028

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784

335

881

Page 72: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

50 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

5.

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 51

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Page 74: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

52 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Analyse de la sensibilité

L’étude tendancielle a pour objet d’une part de

voir la sensibilité de certains paramètres sur les

indicateurs que sont le taux de rentabilité financier

et le taux de rentabilité économique, et d’autre

de voir quelles dispositions prendre pour ramener

ces indicateurs à des niveau acceptables.

Dans ce sens, en plus du scénario de base carac-

térisé par un prix moyen de l’eau de 350 UM,

une valeur économique de l’eau de 1500 UM, un

rendement maximum de réseau de 75% et des

niveaux de charge correspondant à ceux indiqués

par la SNDE à l’heure actuelle, et qui a abouti à

un taux de rentabilité financier de 0,33% (jugé

faible) et un taux de rentabilité économique de

15,9% (jugé acceptable), nous avons testé quelques

scénarios.

• Quelques scénarios optimistes :

» Scénario OP 1 : Augmentation du prix

de l’eau de 10% à partir de 2015, amélio-

ration du rendement du réseau jusqu’à

80% à partir de 2019, les charges étant

maintenues comme pour le scénario

de base ;

» Scénario OP 2 : Augmentation du prix

de l’eau de 20% à partir de 2015, les

charges étant maintenues comme pour

le scénario de base ;

» Scénario OP 3  : Augmentation du

prix de l’eau de 20% et réduction des

charges de consommation électrique

de 10% à partir de 2015, les autres

charges étant maintenues comme

pour le scénario de base. Ce scénario

nous a paru réaliste, compte tenu de

la nouvelle situation énergétique de la

Mauritanie ;

» Un scénario correspondant à un

abattement de 10% des coûts d’in-

vestissement dans le calcul des taux

de rentabilité, motivé par le fait que

la part de l’État mauritanien dans les

investissements est déjà de 14%.

» Un scénario pessimiste PE : qui corres-

pond à une augmentation à partir de

2015 de l’ensemble des charges de 10%,

les recettes étant considérées comme

étant celles du scénario de base.

La synthèse des résultats des calculs de taux de

rentabilité de ces différents scénarios se présente

comme suit :

Page 75: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 53

Scénario Caractéristiques du scénario TRIF en % TRIE en %Scénario de base Prix moyen de l’eau 350UM

Rendement réseau maximum de 75%Valeur économique de l’eau 1500UM

0,33 15,9

Scénario OP1 Prix moyen de l’eau 385UM à partir de 2015Rendement réseau maximum de 80%Valeur économique de l’eau 1500UM

1,07 15,9

Scénario OP2 Prix moyen de l’eau 420UM à partir de 2015Rendement réseau maximum de 80%Valeur économique de l’eau 1500UM

1,8 15,9

Scénario OP3 Prix moyen de l’eau 420UM et réduction de 10% des charges d’électricité de à partir de 2015Rendement réseau maximum de 80%Valeur économique de l’eau 1500UM

1,95 15,9

Scénario OP4 Prix moyen de l’eau 350UMRendement réseau maximum de 75%Abattement de 10% (subvention) des investissementsValeur économique de l’eau 1500UM

1 17,35

Scénario PE Prix moyen de l’eau 350UMRendement réseau maximum de 75%Augmentation de l’ensemble des charges de 10% à partir de 2015Valeur économique de l’eau 1500UM

0,11 15,9

Les conclusions à tirer de cette analyse sont

principalement les suivantes :

• Les variations des paramètres étudiés que

nous avons voulu garder dans des propor-

tions acceptables par rapport à la réalité ont

une influence relativement faible sur les taux

de rentabilité.

• Pour tous les scénarios étudiés, le taux de

rentabilité économique reste acceptable

du fait de la valeur économique de l’eau

relativement élevée.

• Par contre, pour pouvoir avoir un taux de

rentabilité financier de l’ordre de 3% (qui

est une valeur plus ou moins acceptable),

il faudra cumuler au moins les options

suivantes  : une augmentation du prix de

l’eau de 20%, un rendement maximum du

réseau de l’ordre de 80%, et une éventuelle

subvention des investissements de plus de

10%.

• Bien entendu, toute autre initiative de la

SNDE tendant à réduire les charges d’ex-

ploitation contribuerait à rehausser le taux

de rentabilité financier.

Page 76: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

54 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Annexe 9 – Diagnostic des principales fonctions de la SNDE20

1. Production et exploitation1.1 État de la situation actuelle :

• des ouvrages et équipements en bon

état de marche (une grande capacité de

production) ;

• des réactifs et stocks de pièces de rechange

encore à la charge des partenaires ;

• du personnel récupéré principalement dans

les entreprises en charge des travaux.

1.2 Évolution à court terme 

et problèmes éventuels :

• épuisement des stocks de réactifs et de

pièces de rechange ;

• besoin plus fréquent et constant d’entretien

(préventif et curatif) ;

• sécurisation et renforcement des capacités

du personnel de production et d’exploita-

tion  ; lourdeur et lenteur des procédures

de commande par rapport aux délais de

réaction ;

• manque de compétences sur le marché local

(prestataires et fournisseurs).

20 Extrait rapport étude organisationnel ONEP

2. Distribution2.1 État de la situation actuelle (prob-

lèmes rencontrés) :

• Chevauchement des fonctions de distribu-

tion et de commercialisation ;

• Réseau vétuste insuffisamment connu (pas

de plans de réseaux et de cahier de nœuds)

en cours de réhabilitation et d’extension ;

• Beaucoup de pertes, de fraudes (rendement

faible 42%) ;

• Manque de guide ou de référentiel pour la

réalisation et la gestion des branchements ;

• Des délais de réaction pour la réparation de

fuites, réalisation des branchements longs ;

• Manque de structure pour la métrologie et

de procédures de choix des compteurs ;

• Absence de suivi des indicateurs (rendement

réseau, nombre de fuites par km …) ;

• Effectif de personnels (permanent et

contractuel) important des détails, taux

encadrements,

2.2 Évolution à court terme (des

opportunités)

• Grande capacité de production à valoriser ;

• Réseau en bon état et de grande envergure

(réduction conséquente des fuites) ;

Page 77: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 55

• Forte demande en branchements nouveaux

(des opportunités de redéploiement du

personnel et d’emploi).

3. Fonction commerciale 3.1 Branchement :

• Lenteur des procédures d’instruction et de

traitement des dossiers ;

• Piètre qualité de travaux et faible l’implication

des demandeurs ;

• Décalage de pose compteur et absence de

sécurisation des branchements (source de

fraude) ;

• Non-actualisation périodique du catalogue

des prix.

3.2 Comptage et relevé :

• Pas de rotation et d’affectation systématiques

de releveurs ;

• Compteurs enterrés ou mal placés (estima-

tions, litiges, difficultés de recouvrement).

3.3 Facturation, recouvrement :

• Facturation au prorata (compteurs bloqués

ou cassés) ;

• Retard dans le règlement de factures par les

privés par manque de mesures coercitives ;

• Cumul d’arriérés dus par l’administration,

non-responsabilisation de services dans les

paiements au niveau central, et gaspillage

d’eau ;

• Appui insuffisant de l’informatique ;

• Communication et sensibilisation des

usagers.

4. Complément de diagnostic : quels éléments de comparaison entre la SNDE et d’autres sociétés de distribution ?Rubriques ONEA Burkina Faso SDE Sénégal SNDE MauritanieProduction annuelle m3/an 60.000.000 147.000.000 44.000.000

Nombre d’abonnés 182.000 519.800 75000 à 100000

Longueur réseau (km) 6.175  ? 3.200 ?

Effectif personnel 714 1140 850+643=1493

Chiffre d’affaires en millions §US 52 146 20

Rendement réseau (volume facturé/volume produit)

81% 79% 48%

Taux de recouvrement 96% 97 ?

Source : Sites Web de l’ONEA et de la SDE, et rapport d’activité 2011.

Page 78: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

56 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Le changement est possible : des sociétés d’eau

de la sous-région ont pu le faire ou s’en sont

approchés sensiblement ; et pourtant :

La SNDE dispose, par rapport à ces sociétés, des

atouts de taille :

• Le dispositif de production de Nouakchott

est bien plus performant que celui de ces

sociétés ;

• Le réseau de distribution de Nouakchott

sera bientôt (après la fin des travaux en

cours) tout aussi performant que celui de

ces sociétés, sinon même plus performant ;

• Un accompagnement réel des bailleurs, des

autorités politiques et de certains partenaires

techniques (ONEP, SONED…).

Conclusion : Il importe de relever les défis

du changement

5. Comment enclencher le changement ?• L’impulser par le haut : Cela présente l’avan-

tage de résoudre d’un coup les problèmes

communs et de prendre des dispositions

pour procéder à des changements sectoriels :

• Promouvoir la productivité, l’excellence,

le mérite… ;

• Mettre en place des procédures et des

règles et veiller à leur respect ;

• Mettre en place des dispositifs

d’évaluation.

• L’enclencher dans des secteurs priori-

taires : lesquels ?

6. Sécuriser la produc-tion (futur point sensible du système):• Conclure des contrats de maintenance/

entretien avec les entreprises de travaux ;

• Préparer et former sur le terrain le personnel

de production à ses futures tâches ;

• Maîtriser la demande en aval (réduire les

fuites et les fraudes) pour optimiser les

charges de production ;

• Fidéliser les cadres, en particulier les tech-

niciens de production (quels avantages leur

proposer, par exemple ?) ;

• Promouvoir l’émergence de prestataires

locaux de certains services de la production

(entretien, pièces de rechange, réactifs…).

La non-sécurisation de la production (vitale pour

la bonne marche du système) peut pousser à la

prise de mesures lourdes de conséquence (créa-

tion d’une structure autonome de production,

par exemple).

Améliorer la distribution

et la commercialisation :

• Abandonner totalement l’ancien réseau au

profit du nouveau dès qu’il sera terminé afin

de réduire sensiblement les fuites et lutter

contre les fraudes ;

• Maîtriser le nouveau réseau (sectorisation) ;

Page 79: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 57

• Relever le défi de l’augmentation du nombre

d’abonnés, à la faveur de l’amélioration du

réseau et de la production (redéploiement

de personnel, appui à la création de petites

entreprises dans ce créneau) ;

• Établir des critères de performance (délai

de réaction pour les interventions sur le

réseau, réponses aux clients, rendement du

réseau, taux de recouvrement), et prendre

des dispositions en vue du suivi de leur

application ;

• En matière de communication, s’en servir

pour préparer la clientèle à une meilleure

utilisation du réseau (donner des détails)  ;

contribuer à l’organisation des utilisateurs

(association)  ; mettre un numéro vert en

service.

Relation eau potable–assainissement :

En raison de l’augmentation de la production et de

la consommation d’eau potable de Nouakchott,

améliorer les conditions d’assainissement de la

ville devient prioritaire.

Veiller particulièrement à:

• L’image que le grand public se fait de la SNDE

(rôle de la communication) ;

• Le respect de la tarification de l’eau ;

• Le respect de l’environnement (lien entre

eau et assainissement) et à la protection des

ressources en eau ;

• La planification stratégique.

Page 80: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

58 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Annexe 10 – Bibliographie

Références bibliogra-phiques BAD/BIDRépublique Islamique de Mauritanie : Évaluation

conjointe BAD/BID de la performance du

projet d’alimentation en eau potable de

la ville de Nouakchott (Aftout Essahli) –

Département de l’évaluation des opérations

(OPEV BAD) et Département de l’évaluation

des opérations du groupe de la BID (GOE

BID) – Document d’orientation, août 2012.

Mission exploratoire sur l’évaluation conjointe

BAD/BID de la performance du projet

d’alimentation en eau potable de la ville de

Nouakchott (Aftout Essahli), Mauritanie.

Principales constations préliminaires par

MM. Anasse Aissami (chef de Division des

évaluations spéciales et projets BID/GOE),

Ahmed Aboubacrine (spécialiste en évalua-

tion BID/GOE), Joseph Mouanda (chargé

d’évaluation BAD/OPEV) et Clément Bansé

(assistant de recherche BAD-OPEV).

République Islamique de Mauritanie  : Rapport

d’achèvement du projet d’approvisionnement

en eau potable de la ville de Nouakchott

« Aftout Essahli », Département de l’eau et

de l’assainissement – OWAS, Régions Nord,

Est et Sud, BAD, mars 2011.

Mauritanie  : Mission préparatoire du rapport

d’achèvement du projet d’approvisionnement

en eau potable de la ville de Nouakchott

Aftout Essahli, Aide-mémoire BAD, 04–13

décembre 2010.

République Islamique de Mauritanie : Rapport de

revue de portefeuille, Département régional

Nord 2 – ORNB, BAD, décembre 2009.

Mauritanie : Projet d’approvisionnement en eau

potable et d’assainissement en milieu rural dans

la zone méridionale et Projet d’approvisionne-

ment en eau potable de la ville de Nouakchott

« Aftout Essahli », Mission de supervision des

projets BAD (Nouakchott, 5-14 avril 2009).

Rapport préliminaire d’audit interne N°PR/2007/40

sur la vérification de la gestion des projets

financés par la Banque africaine de développe-

ment en République islamique de Mauritanie,

Bureau de l’auditeur général, juin 2008.

Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire,

Département de l’eau et de l’assainissement

(OWAS, Régions Nord, Est et Sud), mai 2008.

République islamique de Mauritanie  : Rapport

d’achèvement de la stratégie par pays 2006-

2007, Département régional Nord 2, ORNB,

BAD, février 2008.

Mauritanie : Projet d’approvisionnement en eau

potable de la ville de Nouakchott à partir du

fleuve Sénégal « Aftout Essahli », Mission de

réévaluation du projet BAD (28 août – 04

septembre 2007).

République islamique de Mauritanie : Document

de stratégie par pays (DSP 2006-2007),

Département régional Nord 2, ORNB, BAD,

août 2006.

Page 81: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 59

Islamic Development Bank Group: Project

Completion Report and Evaluation Note

(PCR-EN), Nouakchott Water Supply Aftout

Essahli Project – Project and Special Evalua-

tion Division, Group Operations Evaluation

Department, septembre 2012.

Islamic Development Bank: Project Completion

Report, Nouakchott Water Supply Aftout

Essahli Project, décembre 2011.

Islamic Development Bank Group: Member Coun-

try Partnership Strategy of the IDB Group for

Mauritania 2011-2015 G/ 1432 – 1436 H Rabi

Thani 1432 H (March 2011).

Islamic Development Bank: N° IDB/BED/274/1432/

()/8.2 Report and recommendations of

the President of the IDB on the proposed

combination of a loan and Istisna’a a financing

for Nouakchott water distribution network

upgrading project, IRM.

Islamic Development Bank: N° IDB/BED/1428/

(8-12) Report and recommendations of the

President to the considerations of a proposed

additional financing under ordinary loan

operation for the “Nouakchott water supply

project, IRM.

Islamic Development Bank: N° IDB/

BED/1424H/167( ) 10 Report and recommen-

dations of the President to the considerations

of a proposed technical assistance for the

feasibility study and preliminary design of

“Nouakchott water supply project, IRM.

Diverses références biblio-graphiques en provenance de la MauritanieJournal officiel de la République islamique de

Mauritanie, Ordonnance N° 85-144 du 4 juillet

1986 portant Code de l’eau.

Analyse du cadre institutionnel communication,

présentée par Youssouf Diakité (IG/MHA),

Me Barahim Fall Boubacar CAJ/MHA et

Saleh Ould Sidi Mohamed DAAF/MHA au

Séminaire sur l’état des lieux et perspectives

du secteur de l’eau et de l’assainissement,

février 2012.

République islamique de Mauritanie, Ministère des

Affaires économiques et du développement,

Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté,

Volume 1, Bilan de la mise en œuvre du CSLP,

2006-2010.

République islamique de Mauritanie, Ministère des

Affaires économiques et du développement,

Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté,

Volume 2, Plan d’actions 2011-2015.

République islamique de Mauritanie, Ministère

de l’Hydraulique, de l’Énergie et des TIC,

Déclaration de politique sectorielle relative

au secteur de l’eau en 2006.

République islamique de Mauritanie, Ministère

de l’Hydraulique, de l’Énergie et des TIC,

Direction de l’assainissement, Réactualisation

de l’étude du Plan directeur de l’assainisse-

ment de la ville de Nouakchott – Phase 2 :

Avant-projet détaillé de la première phase

des travaux, Rapport provisoire CID è SCET.

Page 82: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

60 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

République islamique de Mauritanie, Ministère de

l’Hydraulique, de l’Énergie et des TIC, Direction

de l’assainissement, Réactualisation de l’étude

du Plan directeur de l’assainissement de la ville

de Nouakchott – Redéfinition du projet en

tenant compte des nouvelles données et des

objectifs de l’État, qui souhaite réaliser une

première tranche plus consistante des travaux,

Rapport en version définitive CID è SCET.

République islamique de Mauritanie, Ministère des

Affaires économiques et du développement,

Office national de la statistique, Annuaire

statistique 2011.

République Islamique de Mauritanie, Ministère des

Affaires économiques et du développement,

Office national de la statistique, Données de

population de la ville de Nouakchott 2000.

Profil de pauvreté, Rapport de l’Office national

de la statistique, 2008.

République islamique de Mauritanie, Office

national de la statistique – Fonds arabe pour

le développement économique et social,

Enquête annuelle auprès des entreprises

modernes du secteur des bâtiments et

travaux publics (BTP) en Mauritanie, 2011.

République islamique de Mauritanie, Ministère de

l’Economie et des Finances, Office national

de la statistique, Recensement national des

entreprises du secteur moderne en Mauri-

tanie (avril 2007).

La distribution d’eau potable dans la ville de

Nouakchott, Mauritanie, Analyse des points

de vente d’eau par CHATEAU Bénédicte,

PERRIN Nicolas et Demba Oud SAMBA

Tidiane DIARRA GRET. Pôles Développement

institutionnel, Acteurs, territoires/Accès aux

services essentiels, octobre 2007.

Divers rapports de la SNDE et de l’UGPASociété nationale de l’eau (SNDE), Rapport

d’activité 2011.

Tableaux de bord d’activité commerciale de la

SNDE pour les années 2010 à 2012.

Société nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion

du Projet Aftout (UGPA), Projet d’alimenta-

tion en eau potable de la ville de Nouakchott

à partir de l’Aftout Essahli – Rapport d’état

d’avancement, août 2007.

République islamique de Mauritanie, Ministère de

l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société

nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion

du Projet Aftout (UGPA)

Manuel d’introduction à l’étude d’impact envi-

ronnemental et social, Bécaye Sidy DIOP,

avril 2009.

République islamique de Mauritanie, Ministère de

l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société

nationale de l’eau (SNDE) Unité de Gestion

du Projet Aftout (UGPA)

Etude d’impact environnemental et social, Rap-

port final, Bécaye Sidy DIOP, octobre 2010.

Page 83: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable

DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 61

République islamique de Mauritanie, Ministère de

l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société

nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion

du Projet Aftout (UGPA)

Évaluation de la mise en œuvre du plan de gestion

environnemental, Rapport final, Bécaye Sidy

DIOP, novembre 2010.

République islamique de Mauritanie, Ministère de

l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société

nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion

du Projet Aftout (UGPA)

Compte rendu de la session de formation orga-

nisée à l’attention des cadres de la SNDE et

de l’UGPA, Rapport final, Bécaye Sidy DIOP,

novembre 2010.

Société nationale de l’eau (SNDE) et Office

national de l’eau (ONEP Maroc), Projet de

modernisation de la Société nationale de l’eau

de la Mauritanie, Diagnostic des fonctions

de la SNDE et Plan d’action, décembre 2010.

Présentation de la SNDE au séminaire sur l’état

des lieux et perspectives du secteur de l’eau

et de l’assainissement, février 2012.

République islamique de Mauritanie, Ministère

de l’Hydraulique et de l’Assainissement,

Société nationale de l’eau (SNDE), Direction

de l’exploitation des ouvrages d’Aftout

Essahli, Rapport d’activité, deuxième

trimestre 2012.

Étude AEP Nouakchott (Aftout Es Saheli) –

Tâche 5 Rapport APD comprenant les

sous-rapports suivants : Note de synthèse ;

Prise d’eau à Aftout ; Ouvrages de la liaison

Aftout – Béni Nadji  ; Traitement primaire

à Béni Nadji ; Station de pompage de Béni

Nadji, Conduite d’adduction Béni Nadji –

Nouakchott  ; Station de pompage d’eau

traitée du PK17 ; Conduites d’interconnexion

d’eau potable ; Réservoirs et châteaux d’eau ;

Système de télégestion ; Piste d’accès de la

prise à la route nationale ; Ligne électrique

moyenne tension ; Modélisation du champ

de captage d’Iddini  ; Notice d’impact

environnemental ; Devis (coût d’investisse-

ment et organisation des travaux)  ; Etude

financière ; Le personnel pour l’exploitation

et la maintenance.

Étude AEP Nouakchott (Aftout Es Saheli) – Rap-

port APS.

Etude de l’alimentation en eau des villages situés

le long de la conduite d’amenée d’eau vers

Nouakchott.

Page 84: Départements de l’évaluation des opérations 2013 d...Départments de l’évaluation des opérations 2013 RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Projet d’alimentation en eau potable
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La production de ce rapport a été coordonnée par Felicia Avwontom,Spécialiste principale en communication et gestion du savoir, Départementde l’évaluation des opérations de la Banque africaine de développement.

Design and Production by Phoenix Design Aid, DenmarkCertified Co2 Neutral, ISO 9001/14001, DS 49001 and OHSAS 18001

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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 4

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RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIEProjet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. A cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.

La mission du Département de l’évaluation des opérations est d’aider la Banque africaine de développement à promouvoir une croissance durable et la réduction de la pauvreté en Afrique au moyen d’évaluations indépendantes et influentes. OPEV évalue de manière indépendante les opérations, les politiques et les procédures de la Banque en vue de garantir l’apprentissage et l’obligation de rendre compte dans le cadre des opérations de la Banque et de promouvoir l’impact des opérations sur le développement.

Directeur : Rakesh Nangia, [email protected] de division, Évaluation des projets et programmes : Mohamed Manai, [email protected]

Département de l’évaluation des operations, Banque africaine de developpementBP 323, 1002 Tunis-Belvedere, TunisieTel : (216) 71 102 841 Fax : (216) 71 194 460

Helpdesk : [email protected] operationsevaluation.afdb.org