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1 Dossier établi par Union Oise 95 Membre de l’Association UNALCI-France-Inondations Avec le concours de Monsieur MAURICE 78840 – MOISSON FEVRIER 2010 Inondations à Auvers en 1995 UNION OISE 95 UNALCI-France-Inondations

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Dossier établi par

Union Oise 95 Membre de l’Association UNALCI-France-Inondations

Avec le concours de Monsieur MAURICE

78840 – MOISSON

FEVRIER 2010

Inondations à Auvers en 1995

UNION OISE 95 UNALCI-France -Inondat ions

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SOMMAIRE

���� 1ère PARTIE : Analyse Page 1-1 Le constat 4 1-2 Etat des lieux 5 1-3 Gestion actuelle des crues 10 1-4 Prévision de VNF pour l’avenir 12 1-5 Les mesures législatives et réglementaires actuelles 16 1-6 Quelques exemples d’actions 21 1-7 Quelles conséquences pour la navigation 24 1-8 Le coût des sinistres 27 1-9 Ce que nous demandons 27

2ème PARTIE : Les réponses des responsables 2-1 Que font les responsables 30 2-2 Extraits de l’enquête sénatoriale 2001 34 2-3 Résumé des actions vers les autorités et les élus 43 2-4 Conclusions 45

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1ère PARTIE ����

ANALYSE

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1-1 LE CONSTAT

Le graphique ci-dessus représente les niveaux amont et aval au barrage d’Amfreville, qui est le dernier sur la Seine avant l’estuaire. On constate que les niveaux de l’eau à l’amont et à l’aval ne se sont jamais rejoints. Ceci démontre que le barrage n’a pas été manœuvré, même au plus fort de la crue. Il n’a même pas été abaissé de quelques centimètres comme nous pouvons le lire sur le niveau amont qui reste constamment à 8 mètres et pourtant la crue à durée plus de deux mois.

Nous pouvons déduire qu’il n’y a aucune gestion des crues

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AVERTISSEMENT : Ce dossier s’adresse à des non spécialistes. Il est destiné à pouvoir être compris par le maximum de personnes. Les équations utilisées sont basiques car les calculs présentés n’ont pas vocation à être précis car il a été volontairement négligé des critères importants tels que les frottements qui engendrent des pertes de charge ainsi que les embâcles et ouvrages (piles barrages ou autres) qui peuvent entraver les débits. Les résultats sont toutefois probants pour montrer que des actions de prévention auraient des résultats significatifs pour limiter les hauteurs de crues. Toutes les valeurs employées sont issues des documents publiés par VNF, SNS et l’entente Oise-Aisne.

L’étude porte sur le bassin versant de l’Oise. Mais la situation est la même sur la totalité du bassin de la Seine. Les conclusions que nous apportons sont donc valables pour la totalité du bassin versant de la Seine 1-2 ETAT DES LIEUX DEFINITIONS Retenue Normale (RN) La RN (Retenue Normale) est le niveau réglementaire que l’ouvrage doit retenir en exploitation normale Retenue exceptionnelle (RE) La RE (Retenue exceptionnelle) est définie comme étant la RN à laquelle s’ajoute 50cm. Elle est utilisée pour maintenir la navigation en période d’étiage ou en cas d’envasement du bief Plus hautes eaux navigables (PHEN) Au-delà de la cote des PHEN, la navigation se fait au risque et péril du navigateur. Plus hautes eaux connues (PHEC) Les PHEC correspondent au niveau maximal observé lors des crues passées Plus basses eaux navigables (PBEN) Les PBEN correspondent au niveau minimal nécessaire pour que les bateaux puissent transiter par les passes navigables du barrage. En pratique, pour qu’un grand convoi puisse emprunter une passe d’un barrage, il est nécessaire que la hauteur d’eau au-dessus du radier soit au minimum de 4 mètres. Débit d’effacement ou d’abattage Il s’agit du débit à partir duquel le barrage est totalement effacé. On le nomme aussi débit d’abattage Etiage ou cote d’étiage Niveau moyen le plus bas du cours d’eau

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LA SITUATION Au 19ème siècle pour rendre navigable la Seine et ses principaux affluents, il a été construit des barrages au fil de l’eau dont l’objectif principal était de rendre ces cours d’eau navigables en tout temps par des bateaux dont les plus gros actuels qui sont au gabarit européen, ont un tirant d’eau de 3 m. Pour ce faire, la profondeur minimum exigée dans les portions navigables est de 4m. Ces barrages ont été progressivement mécanisés et couplés à des automates. Les derniers sont achevés sur l’Oise et sont opérationnels. 1ère conséquence ( effets sur le niveau naturel ) Le tableau ci-après résume les effets des différents barrages du bassin sur le niveau de l’eau.

NOM

P.km

Niveau amont

(mètres)

Niveau Aval

(mètres)

Différence Hauteur (mètres)

Largeur barrage (mètres)

SEINE

Amfreville Poses 202 8,35 2,93 5,42 235

Amfreville Port Mort

161 12,35 8,35 4,00 201

Méricourt 120 17,48 12,35 5,13 153

Denouval 75 20,33 17,49 2,84 75

Andrésy 72 20,34 17,5 2,84 92

Bougival 48,7 23,55 20,31, 3,24 60

Chatou 44,6 23,55 20,30 3,25 90

Suresnes 16,8 26,73 23,56 3,17 71

OISE

Pontoise 13,5 21,93 20,43 1,50 65

Isle Adam 28 23,52 22,02 1,50 65

Boran 41 25,12 23,52 1,60 77

Creil 56 26,71 25,26 1,45 73

Saron 71,65 28,19 26,71 1,48 73

Verberie 82,4 29,58 28,19 1,39 73

(source : www.sn-seine.equipement.gouv.fr )

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Pour évaluer l’influence des barrages sur le niveau actuel par rapport à ce qu’il était avant la mise en place des barrages, il faut observer le barrage d’Amfreville Poses qui est le dernier avant la mer. Il n’y a eu aucun aménagement en aval de ce dernier barrage. La différence entre l’amont et l’aval y est de 5,42m. Le barrage augmente donc considérablement le niveau naturel du fleuve et agit donc dans la même mesure sur le niveau des crues. Il en est de même à chaque barrage. Ceci est une valeur minimum car le niveau moyen des rivières peut très bien avoir été relevé lors de ces constructions mais nous n’avons pas de valeurs. Il faudrait se reporter aux archives. Pour notre exposé nous ignorerons ce dernier paramètre qui contribue au relèvement du niveau général que nous ne pouvons quantifier. Le barrage écluse entre Méricourt et Port mort qui a été démantelé il y a une cinquantaine d’années afin de faciliter le passage des péniches semble à lui seul avoir nécessité le relevage du bief d'environ 1m. Exemple : Barrage de Pontoise lors de la crue du 1er avril 2001 Pointe crue maximum relevée 23,95m le dénivelé amont-aval est de 1,5m. Sans barrages le niveau aurait été voisin de 22,50m. Ces valeurs démontrent que sans barrage la crue de 2001 n’aurait eu que de très minimes débordements puisque la cote d’alerte est de 22,80m. Dans le Val d’Oise 1000 pavillons ont été inondés et 100 évacués. (Communication du préfet à la presse.) L’eau retenue par les barrages dans les biefs entre Amfreville et Verberie représente plus de 100 millions de m3. C’est une capacité dans le lit mineur qui est occupée et qui n’est donc pas disponible pour les eaux excédentaires en cas de crue. 2ème conséquence (effets sur la pente) Il y a une réduction considérable de la pente naturelle de la rivière dans les biefs. Cet état de fait indéniable se traduit par une diminution sensible de la vitesse d’écoulement de l’eau. Exemple : Entre les barrages d’Amfreville Port mort et Amfreville Poses, la distance est de 41km. Avant la construction des barrages, la différence de niveau était de 5,42 m alors que depuis la construction elle est de zéro. Le niveau aval d’Amfreville Poses et le niveau amont d’Anfreville Port mort sont identiques à 8,35 m. Ceci engendre une vitesse nulle. Seule la poussée de l’eau plus en amont par effet dynamique lors de la chute au barrage permet l’écoulement de l’eau. Cette absence de pente explique qu’en période d’étiage il n’y a pas de courant

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BIEF

NIVEAU AMONT DU BIEF (mètres)

NIVEAU AVAL DU BIEF (mètres)

DIFFERENCE NIVEAU DANS BIEF (mètres)

LONGUEUR BIEF (Km)

SEINE

Amfreville Poses-Anfreville Port mort

8,35 8,35 0 41

Amfreville Port mort-Méricourt 12,35 12,35 0 41

Méricourt-Andrésy 17,50 17,48 0,02 48

Andrésy-Chatou 20,30 20,30 0 27,92

Chatou-Suresnes 23,56 23,55 0,01 27,80

OISE

Andrésy-Pontoise 20,43 20,34 0,09 14,50

Pontoise- Isle Adam 22,02 21,93 0,09 14,90

Isle-Adam-Boran 23,52 23,52 0 13,18

Boran-Creil 25,26 25,12 0,14 14,30

Creil-Saron 26 ,71 26,71 0 15,25

Saron-Verberie 28,19 28,19 0 10,75

(source : www.sn-seine.equipement.gouv.fr )

Sur la Seine Niveau NGF à Suresnes 23,56 m Amfreville 8,35m Cela représente une différence de hauteur naturelle de 15,21 m alors que la différence cumulée de tous les biefs est de 0,03 m Sur le cours Seine plus Oise Niveau NGF à Verberie 28,19m

Amfreville 8,35 m Différence de hauteur naturelle 19,84 m Différence cumulée de tous les biefs 0,32m

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Niveaux entre Amfreville et Verberie

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Autres conséquences sur le délestage des nappes En 2004, Monsieur le Préfet du Val d’Oise a commandé au BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières) une étude sur les conséquences de la présence des barrages sur le niveau de l’eau dans les nappes phréatiques et souterraines. Cette étude démontre très clairement que les barrages nuisent au bon délestage de ces nappes. Or ces nappes sont des réservoirs naturels de la pluviométrie. Si ceux-ci ne sont pas délestés, l’eau de pluie rejoint le cours d’eau sans délai augmentant immédiatement le niveau de la crue. Il faudrait lorsque la pluviométrie dépasse la normale que le débit des rivières soit augmenté sans attendre la crue. L’étude de BRL ingénierie a propos de la reconstruction des barrages confirme l’influence des barrages sur le niveau des nappes. Cette influence est variable en fonction de la nature des sols. 1-3 GESTION ACTUELLE DES CRUES. C’est VNF (Voies navigables de France) et sa subdivision SNS (Service navigation de la Seine) qui sont chargés de la gestion de la ligne d’eau. L’autorité de tutelle de VNF est le Secrétariat aux transports. En 1999 Monsieur Bernard Maurice, de son métier analyste et habitant Moisson 78840, a constaté lors de la montée progressive de la crue qui a fini par l'inonder, des montées et descentes de niveaux anormalement brutales et importantes. Il s'est rendu sur différents barrages pour relever les cotes amont/aval et noter les mouvements de barrages. Sur celui de Méricourt, le plus proche de son domicile, il a noté que celui-ci avait sa cote amont plus basse qu'en été. Cela indiquait donc un abaissement préventif. Il s’est entretenu avec le responsable du barrage qui lui a fourni les relevés d’eau journaliers. Il s’est ensuite rendu sur tous les barrages d’Andrésy jusqu’à Amfreville pour obtenir les relevés. A partir de ceux-ci, il a établi des graphiques qui permettent de visualiser l’ensemble et de mettre en évidence des anomalies. Il a renouvelé l’opération lors des crues suivantes de mars à mai 2001 et de novembre 2001 à janvier 2002. Au cours de ces trois crues, les barrages ont été abaissés de façon anarchique (plus encore à Andrésy par

accident en décembre 1999), toujours très tardivement, jamais entièrement et seulement lorsqu’il y avait déjà débordement général et sans coordination entre chaque barrage ce qui a pour effet d’accentuer la crue à l’aval. Les barrages n’ont jamais été effacés en totalité comme le prouvent les graphiques, car il subsiste en permanence une différence de hauteur entre l’amont et l’aval à chaque barrage, sauf pour

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celui de Méricourt. Pour ce dernier l’ouverture est due au responsable du barrage qui a parfaitement compris l’importance qu’il y avait à le faire pour éviter les débordements. Les photos prises par Monsieur Maurice montrent sans ambiguïté qu’un abaissement de 0,5 m ne perturbe pas la navigation.

Zoom sur la sortie fermée de la passe et sur les marques laissées par le niveau normal (17m10). Si VNF faisait manœuvrer tous les barrages ainsi, nous serions moins inondés. Malheureusement pour nous, c’est le seul, et ce n’est pas l’automatisme dont il est doté qui en est la raison.

Péniche à grand gabarit complètement chargée qui circule sur la Seine alors que le niveau a été abaissé de 50 cm.

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Ecluses de Méricourt D’après les entretiens que Monsieur Maurice a eus avec les responsables des barrages, il semblerait que ceux-ci soient autonomes dans leurs actions, et que leur seul critère pour délester, ou leur seul devoir, soit le maintien de la navigation, quelque puissent en être les autres conséquences. Il semblerait que par facilité de gestion ou pour éviter tout reproche, ils préfèrent laisser les barrages fermés. Cet argument n’a jamais été clairement énoncé, mais des propos sont tenus tels que: "si l’on déleste, les péniches vont talonner à la sortie de l’écluse". Argument totalement fallacieux puisqu'au moins un barrage pratique cette méthode (Méricourt ), voire jusqu'à 80cm, sans aucune gène à la navigation. De plus le barrage d’Amfreville lors de la crue de 2001 n’a jamais été abaissé de manière à rapprocher le niveau amont de l'aval ne serait-ce même que de quelques centimètres, ni même au plus fort de la crue. Or ce dernier barrage est celui qui verrouille tout le flot. Ne pas le manœuvrer annule toute action qui pourrait être entreprise sur les barrages de l’amont. A ce propos nous avons entendu de la part de certains employés de VNF que l’on ne pouvait pas ouvrir ce barrage à cause des effets de marée. Or au pied de ce barrage l’influence de la marée par mortes eaux est de 1 mètre et par vive eaux de 2 mètres. La différence de niveau étant de 5,42 m., il est donc possible d’abaisser le barrage de 3,42 m (A noter que les deux marées hautes journalières ne durent qu’environ quatre heures au total et qu’il serait donc aussi possible de baisser davantage les barrages lorsque la marée se retire. 1-4 PREVISIONS DE VNF POUR L’AVENIR Lors de la reconstruction des barrages sur l’Oise VNF à fait réaliser uns étude pour la reconstruction et l’exploitation. Ce document résume toute la procédure de gestion des barrages. Nous rappelons tout d’abord que cette étude nous avait été promise par le directeur de VNF en 2005 et qu’il a fallu que nous saisissions la CADA fin 2008 pour en avoir communication.

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A notre connaissance il n’existe aucune autre étude actualisée puisque c’est le seul document qui nous a été fourni suite à l’avis de la CADA Observations sur l’étude hydraulique de BSL Ingénierie

1ère Observation Dans le préambule (page 1 mission 1) il est précisé que l’objectif est de développer le transport fluvial, en offrant une qualité de service la meilleure possible dont en particulier un service non interrompu . Pour ce faire il est indiqué (page 6 mission 2) Le principe même de gestion du barrage à savoir un maintien constant de la cote amont du barrage le plus longtemps possible .

Cette hauteur est fixée à 4 mètres au dessus du zéro de l’échelle (page 12 mission 1) Pièce n° 2

Pièce n° 1 Relation cote – débit –

nombre de vannettes

Pièce n° 2 Analyse des crues

historiques

A savoir un maintien constant de la cote amont du barrage le plus longtemps possible.

responsables des barrages, la retenue normale est calée à 4 m (+/- 15 cm au dessus du zéro de l’échelle à l’exception du barrage de l’Isle Adam où la RN est à 4.20 m

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Maintenir le plus longtemps possible la hauteur d’eau est totalement contradictoire avec une prévention efficace pour limiter la montée des eaux. Et pourtant VNF a signé en 2000 soit deux ans avant cette étude la charte Aisne-Oise qui précise « Chapitre 3 » paragraphe ACTIONS Alinéa A : VNF s’attache à exploiter le patrimoine d’étude, notamment pour ce qui concerne l’impact d’un abaissement anticipé des barrages de navigation en temps de crue, pour une gestion optimale de la ligne d’eau en prévision des inondations Et alinéa 3.1.1 : L’automatisation permettra une synchronisation de la manœuvre des barrages, optimisant ainsi la gestion de la ligne d’eau et retardant la montée de la crue.

(Pièce n° 3)

Cette étude analyse de façon très approfondie les différentes crues remarquables mais uniquement pour gérer une ligne d’eau qui permette la navigation et non de prévenir ou atténuer les crues. Le seul paramètre qui est pris en compte pour la manœuvre des barrages est la hauteur d’eau (ou le débit) sur le barrage considéré (concrétisé par les arrêtés préfectoraux). Il n’y a donc ni anticipation ni même de synchronisation puisque chaque barrage ignore l’état des autres barrages. Contrairement à ses engagements dans la Charte,VNF n’applique aucune prévention.

Les parties concernées dressent un bilan du patrimoine des études réalisées depuis la remise du rapport Dunglas et en font une évaluation centrée sur cette problématique. De plus, VNF s’attache à exploiter le patrimoine d’études, notamment pour ce qui concerne l’impact d’un abaissement anticipé des barrages de navigation en temps de crue, pour une gestion optimale de la ligne d’eau en prévision d’inondations.

Pièce n° 3 Charte Oise Aisne

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2ème Observation La mission 3

Elle consiste à déterminer les caractéristiques de chacun des barrages de Venette à Pontoise. On constate que pour chacun des barrages par soucis d’économie la profondeur a été volontairement limitée à 3,30 m sous la RN amont (page 49 mission 3 pour Venette et page 43 pour Pontoise) il en est de même pour les 5 autres barrages) (Pièces N°4 et 5 )

On y précise que le passage des bateaux par le barrage est assez rare (moins de 2 semaines par an) Il est très significatif de voir que VNF admet qu’il passe très peu de bateaux par les barrages. On peut même penser que ces deux semaines par an ne concernent que les années où il y a crue. La dernière crue date de 2003 depuis 7 ans les bateaux ne passent pas par les barrages.

Dans ces conditions puisque les bateaux ne pourront pas passer par les barrages pourquoi vouloir continuer à maintenir la profondeur à 4m. C’est justement avant et pendant cette période qu’il faut agir pour augmenter les débits.

Pièces n° 4 et n° 5 (page suivante)

Compte tenu que le passage des bateaux par le barrage est assez rare (moins de 2 semaines par an), et que l’incience du projet 2 sur la ligne n’est que de quelques centimètres par rapport au projet 1 initial, le choix de VNF s’est porté sur le projet 1 initial comme projet de construction du nouveau barrage

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Dans sa réponse, VNF

indique que les nouvelles installations ont fait l’objet

d’études hydrauliques poussées, afin de répondre

à des exigences d’écoulement des eaux en

période de crues et précise que le barrage de l’Isle

Adam est effacé pour un débit de 319m3/s….

Dans ses conditions, le niveau d’eau est identique sur le bief amont et sur le

bief aval

(Pièce n° 5)

1-5 LES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

ACTUELLES DANS LE VAL D’OISE Le 5 juillet 2007 Monsieur le Préfet du Val d’Oise a approuvé le nouveau PPRI qui prévoit une régulation des barrages dès que la cote de vigilance est atteinte en amont ainsi que l’établissement d’un règlement d’eau pour définir concrètement cette disposition. Dans cette perspective nous avons interrogé VNF et SNS afin qu’ils nous précisent quelles modalités ils comptaient prendre pour satisfaire aux exigences du PPRI

Sachant que le passage des bateaux par le barrage est assez rare (moins de 2 semaines par an), et que l’incidence du projet 2 sur la ligne d’eau n’est que de quelques centimètres par rapport au projet 1, le choix de VNF s’est porté sur le projet 1 comme projet de construction du nouveau barrage.

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Contenu de l’étude hydraulique : C’est un des documents que VNF refusait de nous communiquer. Cette étude fait l’historique et l’analyse des dernières grandes crues. Elle sert à justifier le dimensionnement des nouveaux barrages en fonction de l’écoulement de l’eau à son passage devant le barrage considéré. Par contre il n’y a aucune étude d’anticipation qui permettrait d’agir avant l’arrivée de la pointe de crue. Pour résumer les barrages ne sont abaissés que lorsque le débit est environ 10 fois supérieur au débit d’étiage. Il n’y a pas plus d'étude qui viserait à coordonner l’ouverture de tous les barrages sur toute la longueur du bassin versant. SNS nous précise que les barrages de navigation n’ont pas vocation à faire de la gestion dynamique des crues afin de les ralentir ou de les accompagner. En ce sens, le règlement d’eau fixé par l’état ne contient aucune disposition de gestion dynamique Pièces 6.1 et 6.2 (page suivante)

Pièce n° 6-1

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Ces deux réponses mettent en évidence: (pièces n° 6-1 et 6-2) � que les barrages lorsqu’ils sont manœuvrés sont totalement effacés ou pas du tout. Il n’y a pas d’abaissement intermédiaire qui permettrait d’augmenter le débit.

� cet effacement total s’effectue lorsque le niveau amont et aval sont pratiquement identiques. C’est à dire beaucoup trop tardivement pour prévenir les débordements car c’est dans la phase initiale qu’il faut agir. La raison invoquée pour justifier cet état de fait est l’existence d’un règlement.

Pièce 6-2

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Face à ces réponses, nous demandons le 22 janvier 2009 à Monsieur le Préfet du Val d’Oise qu’il applique les dispositions du PPRI qu'il a lui-même approuvé le 5 juillet 2007 à savoir la rédaction et la mise en application de nouveaux règlements d’eau pour gérer les barrages. Le 9 avril 2009 le Préfet refuse d’élaborer ces règlements. (Pièce n° 7)

On notera : 1°- Que cette réponse est en tous points semblable aux courriers émanant de VNF et SNS. Ces courriers nous ont été adressés un an avant cette réponse. Nous sommes en droit de nous poser la question: Est-ce VNF qui impose au Préfet son mode de fonctionnement ? 2°- Que lors de l’établissement du PPRI, le Préfet avait imposé à VNF ces nouvelles dispositions qui étaient la raison même de ce nouveau PPRI (Les représentants de VNF aux groupes de concertation avaient beaucoup protesté pour refuser cette mesure).

Pièce n° 7 : copie conforme de la lettre du préfet

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3°- Le Préfet du même département qui a approuvé le PPRI refuse d’établir les nouveaux règlements. Pourquoi ce reniement ? Nous pouvons donc nous poser cette autre question : Cette disposition n’avait elle été inscrite que pour nous influencer lors de l’enquête publique en nous faisant croire à la volonté d’impliquer VNF dans la lutte contre les crues ? Quoiqu’il en soit, cette disposition prévoyant gestion et anticipation figure dans le règlement du PPRI, elle doit donc être appliquée. Le maintien d’un règlement inadapté qui a été une des causes des inondations de milliers de riverains conduira encore à d’autres sinistres. On croit rêver devant l’absurdité de cette situation. Les réponses faites démontrent que les responsables ne changeront pas leur attitude. On peut déjà s’étonner que dans la lettre de VNF (Pièce n° 6-1) on y précise que la reconstruction des barrages permet de mieux adapter les manœuvres dès que le débit augmente alors qu’il n’est prévu aucun changement dans la méthode qui consiste à n’effacer les barrages que quand le niveau d’eau est identique à l’aval et à l’amont. C’est un raisonnement incohérent. Cet effacement ne peut donc avoir aucun effet préventif sur l’écoulement des eaux (qui débordent le barrage). Il est beaucoup trop tardif pour évacuer préventivement un certain volume qui serait alors rendu disponible pour accueillir des eaux excédentaires lors d’une crue. Le seul argument invoqué pour justifier ce processus est l’impossibilité réglementaire de faire une gestion dynamique : le règlement fixé par l’Etat ne contient aucune disposition de gestion dynamique. Une contradiction apparaît alors avec les dispositions de la loi Barnier dont la vocation est de pallier les absences ou imprécisions constatées dans tous les textes antérieurs. Cette loi précise dans son article 40-1 que l’Etat élabore et met en application des PPR Or, le PPRI approuvé dans le Val d’Oise fixe ses objectifs et décide d’une gestion dynamique dès que la cote de vigilance est atteinte en amont. Pour ce faire, le PPRI VO impose la mise en place d’un règlement d’eau. Par cette disposition, il concrétise l’implication nécessaire des collectivités publiques dans la lutte contre les crues. De ce fait la gestion dynamique est bien imposée par l’Etat par l’intermédiaire du PPRI qui remplace ou complète tout règlement antérieur qui ne contient pas cette disposition. Dans la charte sur le programme interrégional de l’Oise VNF s’est engagé « à pratiquer un abaissement anticipé des barrages de navigation en temps de crue pour une gestion optimale de la ligne d’eau en prévision des crues. » LA GESTION DYNAMIQUE EST DONC OBLIGATOIRE CAR DECIDEE PAR L’ETAT dans le PPRI ainsi que par l’engagement de VNF dans la charte. Par l’approbation du PPRI, l’état reconnaît que l’absence de régulation est une des causes essentielles des débordements. En cas de non application de cette disposition, nous serions fondés à demander réparation pour la partie des sinistres consécutifs à l’absence de régulation auprès des instances juridiques compétentes. Nous ne manquerons pas de le faire si cette situation se représente.

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1-6 QUELQUES EXEMPLES D’ACTION Les exemples ci-après ont des valeurs approchées mais réalistes à 90%. Ils sont destinés à amorcer la réflexion pour aboutir à des solutions durables. Il n’est d’ailleurs pas utile d’avoir dans ce domaine une précision plus importante, l’essentiel étant d’agir. Ils peuvent s’appliquer sans restreindre les possibilités de navigation

Le schéma ci- dessus permet d’expliquer le fonctionnement d’un barrage à clapet du type de ceux qui sont maintenant en fonctionnement sur l’Oise. En régime normal le clapet est relevé au maximum (point a) et l’écoulement se fait par un léger débordement au dessus du clapet (point b Dans ces conditions le niveau amont est maintenu à 4 m et permet le passage des convois au gabarit européen dont le tirant d’eau est de 3m.. La gestion actuelle maintient «le plus longtemps possible» le clapet en position a On procède à l’abaissement de celui-ci que lorsque du fait de la crue le débit est 10 fois celui de l’étiage Dans ce cas, le niveau aval est le même que le niveau amont. Le barrage n’a plus aucune utilité. Le clapet est alors totalement abattu sur le fond et son effacement total permet alors le passage des bateaux qui ne peuvent plus emprunter les écluses. Cet abaissement très tardif des barrages ne permet pas une action préventive sur les crues .

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Une autre gestion peut être proposée : Au début de la crue (niveau c) on procède à un abaissement partiel du clapet (position d). Il y a alors une augmentation du débit. On peut relever le clapet en b lorsque le niveau de l’eau a diminué et a atteint le point d Si le niveau augmente à nouveau, on peut renouveler l’opération et ceci, autant de fois que nécessaire. Ces actions peuvent être exécutées sans restreindre les possibilités de navigation Cette gestion dynamique, rendue possible par l’automatisation des barrages, peut être mise en œuvre • dès que le débit augmente sensiblement (2 fois) au barrage • dès qu’une crue menace du fait d’une forte pluviométrie • dès que la cote de vigilance est atteinte en n’importe quel point du bassin • éventuellement pour un délestage des nappes en été Elle ne peut se faire que de façon coordonnée avec l’ensemble des barrages du bassin versant et en commençant évidemment par l’aval. Les exemples suivants permettent une estimation des bénéfices qui pourraient résulter de ce type de gestion. On admet que le débit peut être calculé de façon approchée en multipliant la section par la vitesse du courant

Exemple à Andrésy

On peut calculer l’augmentation du débit en considérant que l’abaissement de 0,50m augmente la section d’écoulement de 0,50x 92 ( largeur du barrage) = 46m2 La quantité d’eau supplémentaire qui peut alors s’écouler est de 46x 1.5 = 70m3/s En une heure on évacue donc 252000m3 soit par jour 6 millions de m 3 auxquels il faut ajouter les gains obtenus au barrage de Denouval, soit au total un gain de 10 millions de m3. Pour absorber ce débit supplémentaire il faudrait coordonner cette manœuvre par un abaissement des barrages en aval. Au niveau d’Amfreville dont le barrage a 235m de large un abaissement de 20cm suffirait pour évacuer le volume résultant de l’abaissement à Andrésy Cependant il faut tenir compte des affluents de la Seine en aval d’Andrésy , en particulier l’Epte et l’Eure En abaissant de 0,50m le barrage d’Amfreville l’augmentation de débit pourrait avoisiner 15 millions de m3 par jour QUAND EFFECTUER CE DELESTAGE ? 1° En présence de forte pluviométrie Lorsque la pluviométrie est excessive et que les nappes phréatiques et souterraines dépassent le niveau normal, il serait souhaitable d’effectuer ces manœuvres. 2° Lorsque la cote de vigilance est atteinte à n’importe quel point du bassin versant 3° Lorsque le débit a doublé sur un barrage Dans tous les cas, c’est l’ensemble des barrages qu’il faut manœuvrer. La méthode la plus efficace serait la conjugaison des deux premiers points, le troisième n’est qu’un palliatif Toutes ces actions peuvent être exécutées sans restreindre les possibilités de navigation.

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ABATTAGE TOTAL La règle qui est appliquée actuellement est d’abattre les barrages lorsque le débit est environ 10 fois plus que celui de l’étiage ce qui correspond à ce que le niveau aval soit pratiquement le même qu’à l’amont. Nous savons très bien que l’abattage ne peut être fait trop tôt à cause de la navigation mais il pourrait être fait dès que le PBEN est atteint. (Niveau ou les bateaux ne passent plus par les écluses mais par les barrages.) Cela permettrait de gagner plusieurs jours. (Voir paragraphe sur les conséquences ) L’abattage du barrage modifie de manière quasi-instantanée la valeur du débit de la rivière de façon très importante mais temporaire (quelques jours). Passé cette phase transitoire, la valeur du débit est tributaire des caractéristiques de la rivière. Ce débit est de toute façon plus grand qu’avant l’abattage puisque la rivière a retrouvé sa pente naturelle alors qu’avant l’abattage la pente est nulle (voir tableaux page 8 et graphique page 9) MESURES PREVISIONNELLES Lorsque les conditions climatiques sont fortement dégradées, il faut adapter les moyens de transports aux conditions qui se présentent. Sur les routes la réglementation impose un certain nombre de contraintes telles que réduction de la vitesse, emploi de pneus spéciaux ou d’accessoires adaptés telles que des chaînes, mise en place de barrières de dégel etc… Il y a aussi des contraintes dans les transports aériens et maritimes. Or curieusement rien n’est prévu en ce qui concerne les transports fluviaux. Pourquoi, de façon prévisionnelle à certaines périodes de l’année ne pas limiter le tonnage des chalands. (on impose bien les pneus spéciaux tout l’hiver sur les routes de montagne, ou l'interdiction de circuler aux poids lourds le dimanche ou sur routes enneigées). Par exemple, imposer un tirant d’eau ne dépassant pas 3m. Ceci permettrait d’abaisser pendant toute cette période les barrages de 100cm en permanence.

Exemple Abaissement de 0,5m pendant 4 mois (novembre à février ) au barrage de Pontoise (largeur 65m + pertuis 17,8 m = 82,80 m) Vitesse : 1,5 m par seconde (étude BRL Ingénierie) Débits supplémentaires Débit/seconde = 82 ,80 x 0,5 X 1,5 = environ 60 m3/s Débit/heure = 60 x 3600 = 216 000 m3/h Débit /jour = 216 000 x 24 = 5,184 millions de m3/jour Débit pour 4 mois = 622 millions de m3 Rappelons que la zone de sur stockage de Longueil Sainte-Marie, c’est 10 millions de m3 pour un coût de 10 millions d’euros. Cette même zone ferait gagner 18cm sur la hauteur de la crue sur son site et 16cm à Pontoise 518 millions c’est 50 fois plus. Cela ne ferait certainement pas un gain 50 fois supérieur car il s’agit d’écoulement lent, il serait intéressant de le calculer.

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Le barrage d’Amfreville à une largeur de 235 m soit un rapport de 3,62. L’abaissement ne serait que de 0,14m. De ce fait la navigation sur la Seine ne serait pas perturbée. En ce qui concerne l’Oise il n’y a même pas un convoi à grand gabarit par jour qui empreinte cette rivière. La crue sur le bassin de l’Oise en 1993 a été au barrage de SARON de 1535 millions de m3. Avec cette mesure préventive c’est 1/3 du volume d’eau qui est évacué. Rappelons que cette crue a été pratiquement équivalente au niveau des plus hautes eaux connues. La même mesure peut être aussi effectuée simultanément sur la Seine amont et tous ses affluents en abaissant tous les barrages de 0,5m. Le délestage général sur 4 mois serait de 2000 millions de m3. Autant dire qu’avec la pluviométrie enregistrée depuis que les statistiques existent, il n’y aurait pratiquement plus eu d’inondations sur tout le bassin versant de la Seine

1-7 QUELLES CONSEQUENCES D’UNE GESTION PREVENTIVE SUR LA NAVIGATION ? Cette politique serait favorable à la navigation. En effet, si l’on admet les estimations de l’Entente Aisne-Oise, maître d’ouvrage de la zone de stockage de Longueil Sainte Marie qui avance un abaissement du niveau de la crue de 10 à 15 cm à Pontoise pour un stockage de 10 à 15 millions de m3 , on peut estimer que l’évacuation préventive par la gestion dynamique des barrages permet de limiter la crue d’environ 40 à 50cm. Ce gain va donc réduire le nombre de jours ou les PHEN sont atteints et augmenter d’autant le nombre de jours navigables Au barrage de Pontoise on peut estimer ce gain à 4 jours en janvier 95 et en décembre 1993 Et pour la crue de 1999 il n’y aurait pas eu du tout d’arrêt de la navigation. La gestion des barrages en très hautes eaux est particulièrement intéressante à analyser . Actuellement VNF ne pratique un effacement total des barrages que lorsque les écluses sont submergées et ne peuvent plus fonctionner. Les bateaux passent alors par le barrage. Bien que celui-ci soit moins profond que le chenal il présente alors du fait de la crue un tirant d’eau suffisant pour la navigation, ce sont les Plus Basses Eaux Navigables (P.B.E.N) La navigation se poursuit alors assez dangereusement jusqu’à ce que la montée des eaux et la vitesse du courant la rendent trop périlleuse. On atteint alors les Plus Hautes Eaux Navigables (P.H.E.N.) C’est en réalité pour préserver cette possibilité transitoire de navigation par le barrage que V.N.F. maintient le « plus longtemps possible » le niveau de 4m et se refuse à toute manœuvre préventive.

Cette coupe représente l’aval du barrage de Pontoise en régime normal. Pour que les bateaux passent côté barrage, il faut que la profondeur soit de 4 m. Il faut donc retenir l’eau, ce qui est contradictoire avec une gestion préventive pour diminuer les crues.

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Crue de Décembre 1993/janvier 1994 1°) Situation actuelle : arrêt navigation du 27/12 au 14/1 sauf le 5/1 : total 18 jours 2°) Avec gestion préventive, gain o,40 m. La hauteur maxi serait 23,75 m : arrêt navigation du 29/12 au 2/1 : total 5 jours 3°) La circulation des bâteaux se fait entre PBEN et PHEN Sans gestion préventive, circulation du 24/12 au 26/12 et du 14/1 au 16/1.

Crue de janvier février 1995 1°) Situation actuelle arrêt navigation du 29/1 au 1 0/2 : total 13 jours 2°) avec gestion préventive gain o,40 m ; La hauteu r maxi serait 24,15 m. Arrêt navigation du 31/1 au 7/1 : total 9 jours 3°) La circulation des bateaux se fait entre PBEN et PH EN

Sans gestion préventive, circulation du 28/1 au 30/1 et du 10/2 au 11/2.

Le pointillé vert correspond au niveau atteint avec une gestion préventive de l’eau

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Crue de décembre 1999/janvier 2000 1°) Situation actuelle arrêt navigation du 31/12 au 4/1 2°) Avec gestion préventive, gain o,40 m. La hauteur maximum est de 23,40m. PHEN n’est pas atteint, pas d’arrêt de la navigation 3°) La circulation des bateaux se fait entre PBEN et PHEN

Sans gestion préventive, circulation du 27/12 au 31/12 et du 4/1 au 6/1.

Le laps de temps qui s’écoule entre les PBEN et les PHEN est variable aussi bien lors de la montée des eaux que lors de la descente Nous pouvons affirmer : • Que la gestion dynamique précoce permet de gagner 4 à 7 jours de navigation avant les PHEN • Qu’il est donc possible sans augmenter le coût du fret de procéder beaucoup plus tôt à l’effacement total du barrage en renonçant purement et simplement à faire passer les bateaux par le barrage Le coût des sinistres d’une inondation doit par ailleurs être comparé au coût d’une limitation temporaire de la navigation.

Le pointillé vert correspond au niveau atteint avec une gestion préventive de l’eau

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1-8 LE COÛT DES SINISTRES L’Entente Oise Aisne a fait réaliser une étude sur le coût des sinistres inondations. Il ressort que la crue de 1993 a induit des dommages estimés à un milliard d’euros et a touché 21.000 habitants le long des seules rivières Oise et Aisne.( prix 1993 ) Si les mesures préventives permettent de réduire le coût des sinistres de 10% soit 100 millions d’euros que coute l’immobilisation des bateaux pendant 4 à 8 jours ? D’après VNF pendant l’année 2008 le trafic sur le bassin de l’Oise à été de 4,05 millions de tonnes. Soit environ 11000 tonnes par jour. Le coût de transport de la tonne sur 350 km est compris entre 12 et 17 euros selon la taille du bateau (prix 2008) donc une moyenne de 14,5 euros. Le coût du transport du fret par jour est donc environ 160000 euros soit pour une interruption de trafic de 4 à 8 jours de 640000 à 1280000 euros. Si l’immobilisation entraine un surcoût de 10% Les frais consécutifs à l’arrêt de la circulation sera de 64 mille euros à 128 mille euros. CONCLUSION Une gestion préventive est financièrement bénéfique aux riverains comme aux bateliers. Elle réduit fortement aussi bien le coût des sinistres que les frais engendrés par l’arrêt de la navigation. EN RESUME Une bonne gestion qui tiendrait compte des contraintes de la navigation et réduirait l’ampleur des crues serait : 1° Abaissement de 0,50 m des barrages dès que la cote de vigilance est atteinte en amont et aussi longtemps que le débit n’est pas revenu à 2 ou 3 fois le débit d’étiage. 2° Effacement total des l’atteinte du niveau PBEN 1-9 CE QUE NOUS DEMANDONS 1°- Qu’une étude complète soit diligentée pour recenser, définir la procédure et quantifier toutes les mesures permettant de réduire les inondations et en particulier l’interdiction de la navigation par les barrages. 2° - Que soit inséré dans le statut de VNF la mission prioritaire de gérer la ligne d’eau pour limiter les crues et non pas uniquement pour assurer la navigation. 3° - Que soit rédigé un règlement d’eau qui précise sans ambiguïté les actions à mettre en œuvre pour gérer la ligne d’eau dès que le débit a doublé par rapport à la normale.

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4° - Que soit mise en place une haute autorité indépendante mais ayant pouvoir d’imposer les actions à exécuter. 5° - Que la gestion de l’eau qui actuellement est sous la responsabilité de plusieurs ministères soit regroupée dans une seule entité qui gère tous les problèmes liés à l’eau. 6° - Que la manœuvre des barrages soit coordonnée et sous la responsabilité d’une seule personne qui devra en répondre à la haute autorité. 7° - D’établir un programme d’action des automates de telle sorte que lorsque la cote de vigilance est atteinte à n’importe quel point du bassin versant, par télétransmission, l’information soit transmise à chaque barrage pour que chacun d’entre eux soit abaissé automatiquement pour augmenter le débit 8°- D’interdire toute action individuelle par le personnel des barrages.

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2ème PARTIE ����

LES REPONSES DES RESPONSABLES

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2-1 QUE FONT LES RESPONSABLES Constatant l’inefficacité de ses interventions sur place, Monsieur MAURICE s’est ensuite adressé aux responsables de SNS. Il a pu constater leur ignorance, leur passivité et leur manque d’intérêt pour ces problèmes, attitude qui frise le mépris pour les sinistrés. Monsieur MAURICE a adressé la synthèse à toutes les personnes élus, ministres, techniciens, ingénieurs qui sont intervenus y compris ceux de l’enquête sénatoriale menée à ce sujet pour la Somme. Tous préconisent le délestage par l’aval aussitôt que possible. La réponse de Monsieur BORDRY, Président de VNF, est que ce n’est pas dans sa mission et qu’il n’en a pas les moyens financiers. Ce dernier point est une contre-vérité flagrante. Les régions Ile de France et Picardie ont financé la reconstruction et la modernisation des barrages. De plus quelques semaines avant son intervention, il avait lui-même signé la charte Oise-Aisne où il s’engageait à réguler la ligne d’eau dès le début des crues. Le 27 mai 2003, Madame Roselyne Bachelot avouait qu'il y avait absence de centralisation des données propres à faire une gestion, que VNF menait une réflexion pour aboutir à cette centralisation (existe-t-elle d'ailleurs maintenant ?), et qu'en cas de crue, tous les barrages étant abaissés au maximum, les informations concernant les lignes d'eau devenaient inutiles aux agents de VNF. C'est tout de même un peu fort. (pièce n° 8)

Pièce n° 8

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Le 4 avril 2006, Madame Nelly Olin, Ministre de l'Ecologie et du Développement, sollicitée par Monsieur Maurice, lui indiquait avoir "…transmis votre correspondance à Monsieur le Directeur de l'Eau qui procédera à une lecture attentive et vous répondra directement". (Pièce n° 9)

Pièce n° 9

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Le 20 février 2007, Madame Nelly Olin, lui indiquait avoir "…transmis votre correspondance à Monsieur le Directeur de la Prévention des ¨Pollutions et des Risques qui procédera à une lecture attentive et vous répondra directement". (Pièce n° 10) A ce jour, Messieurs "Directeur de l'Eau" et "Directeur de la Prévention" n'ont toujours pas donné signe de vie. Qui sont-ils, existent-ils, ont-ils un pouvoir décisionnaire ? On reste confondu devant tant d’obstination, tant d'irrespect de nos concitoyens, tant de nonchalance proche de l’absurdité. La question se pose alors ? Puisque tous les responsables sont d’accord pour considérer qu’il faut évacuer dès que possible l’excédent d’eau, pourquoi l’autorité de tutelle n’exige-t-elle pas sa mise en œuvre ? Pourquoi Monsieur BORDRY, fonctionnaire, se croit il investi de tous les pouvoirs et au dessus des lois ?

Pièce n° 10

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Ces propos datent de 2001, 2003. Les mentalités ont elles évoluées aujourd’hui ? Les réponses de VNF et SNS qui datent de 2007, 2008 et 2009 démontrent qu’il n’en est rien. On avance même un nouvel argument qui serait qu’un règlement d’eau ne le précise pas !!! (voir Pièces n°6.1 et 6.2 page 17 et 18) D’ailleurs VNF et SNS ont longtemps refusé de communiquer ces documents. Nous avons dû faire appel à la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) pour les obtenir. C’est seulement début décembre 2008 que VNF et SNS ont accepté de nous communiquer ces documents. En mars 2008 notre député Philippe HOUILLON est intervenu pour que nous ayons un entretien au ministère de l’environnement (Autorité de tutelle de VNF) avec des responsables qualifiés. Une réunion est organisée pour le 14 octobre 2008. Nos interlocuteurs ne semblaient pas informés de la situation. Ils nous ont affirmé que nous aurions une nouvelle entrevue dans les deux mois avec le ministère et VNF. En mars 2009 sans réponse du Ministère, nous saisissons Monsieur le Président de la République, qui transmet au Ministre, qui transmet à un directeur qui devait nous répondre et dont nous attendons toujours cette réponse. Pendant 10 ans nous avons subi la même procédure qui nous permet de conclure aujourd’hui que lorsque l’on renvoie un problème vers un "Directeur", cela veut dire qu’il s’agit d’un refus d’en débattre (Pièce n° 11)

Pièce n° 11

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Le 30 novembre 2009 nous saisissons à nouveau le Président de la République. Il transmet au ministre concerné qui transmet à un directeur comme d’habitude. 2-2 QUELQUES EXTRAITS DES AUDITIONS LORS DE L’ENQUETE SENATORIALE EFFECTUEE EN 2001 pour les questions communes avec la gestion du Bassin de la Seine Le rapport complet de cette enquête figure sur le site du sénat : www.senat.fr La plupart des remarques soulevées à l’occasion des crues de la Somme sont valables pour le bassin versant de la Seine Synthèse effectuée par Mr Maurice en 2006 : Je suis surpris par ce que j'ai découvert sur le site du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, et par les propos des responsables publics lors de leurs auditions devant la commission d'enquête sénatoriale de mai 2001 au sujet de la Somme (vous trouvez en annexe les propos de certains participants, ainsi que quelques remarques). En premier lieu, l'immense complexité du maillage des services et leur compartimentage, ce qui explique l'immobilisme, la durée des études lancées et des prises de décisions. En second lieu l'immobilisme de VNF. En première ligne puisque sa mission serait de gérer/exploiter le réseau de navigation et dont le personnel est sur les ouvrages, VNF n'a pas la charge de la gestion ni de la prévention des inondations. Par GESTION, j'entends action, intervention, modification. Le 29 mai 2001, M. François Bordry, président de Voies navigables de France disait : "L'établissement public a reçu mission d'entretenir et de développer le réseau et le transport de marchandises, mais non d'intervenir sur la gestion ou sur la prévention des crues. D'ailleurs, l'établissement n'en a pas les moyens financiers." Mme Dominique Voynet, ancien ministre disait…). (Voir annexe 1) On peut prévoir, expliquer, mais qui peut donc gérer, je dis bien préventivement mais aussi de manière curative, si VNF ne le peut pas ou ne le doit pas. Le personnel est qualifié, il a les moyens techniques, il est sur place, mais il n'en a ni la compétence, ni le devoir. C'est paradoxal. M. Hilaire Flandre , ancien sénateur des Ardennes disait, en s'adressant à M. Gilles Leblanc, directeur régional VNF pour l'Ile-de-France: "Je ne suis ni ingénieur, ni spécialement compétent : je suis seulement paysan. Est-ce que vous n'êtes pas plus préoccupés de votre obligation de maintenir un certain tirant d'eau et un certain niveau d'étiage des cours d'eau, au détriment des travaux d'entretien et de dragage, et au risque d'un retard dans les décisions prises de baisser les barrages ? Je suis des Ardennes : cela expliquera un certain nombre de choses !"

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Je connais en particulier deux barrages dont l'un est dirigé par un ancien de la Meuse et de la Moselle où curieusement, il y a une "gestion préventive". Pour l'autre, sa simple mission est de "Maintenir la cote amont du barrage pour la navigation." J'ai suivi de très près les trois dernières inondations: sur la Seine en décembre 1999/2000 et mars 2001, et sur la Somme à la même date. Je comprend mieux les difficultés que j'ai eu pour obtenir les informations qui m'ont permis de déceler les manques de gestion et parfois même les anomalies techniques comme à Andrésy le 12 décembre 1999. J'ai pu constater lors de ces trois inondations qu'effectivement, la préoccupation de VNF se bornait et se borne encore cinq ans après, au maintient des cotes amonts des ouvrages pour la navigation. A cette époque, aucun outil informatique simple d'analyse et d'aide à la décision n'avait été élaboré, donc encore moins utilisé. Les graphiques que j'ai tirés avec les données de VNF mettent en évidence l'absence de gestion des crues, tant pour la Seine que pour la Somme. Pour la Seine, les facteurs aggravants de la Somme n'existent pas, nous avons des ouvrages à commandes électriques, nous avons un bief maritime important qui permettrait un écoulement aisé. Or nous avons souffert des mêmes maux, des mêmes manques d'action préventive et curative. Le 31 mai 2001, M. Jean-Claude Gayssot disait :) Nous avons 22 services d'annonces de crues. A quoi bon. Il semble que leurs informations ne servent qu'en amont pour le stockage ou sur-stockage, pas pour un service de GESTION des crues. Le 6 juin 2001, Mme Dominique Voynet disait :) A propos du stockage, lorsque l'on veut apprécier si une méthode est bonne ou mauvaise, il faut raisonner par l'absurde et la pousser à son paroxysme. Le plus élémentaire et le plus sage est bien d'évacuer en aval dès le début. Concernant ce stockage, je vous suggèrerai par la suite de lire les avis de Messieurs: Marcel Deneux, Président de la commission Pierre-Yves Givone, directeur scientifique adjoint au CEMAGREF Thierry Pointet , technicien du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) Bernard Lenglet, maire adjoint de Frise, président du syndicat de la Vallée des Anguillères Sur la Seine, les grands lacs réservoirs ont un deuxième intérêt utilisé pendant l'étiage. Avec le projet de "La Bassée" étudié sur quatre 4 ans, on veut accroître cette capacité ce qui permettrait de retarder l'échéance fatale. C'est bel et bon, mais cela montre à quel point VNF est incapable

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d'apporter son aide par des méthodes simples et peu coûteuses. On ressent pour tous les projets que la volonté des techniciens à stocker en amont repose bien normalement sur l'écrêtement des crues, mais aussi sur leur incapacité à régler le problème en aval. Si d'ailleurs avec ce sur-stockage et dans le cadre d'une crue de type 1910, La Bassée faisait qu'à Paris, la crue serait inférieure de 60cm (soit dans les Yvelines de 1 à 2 mètres), le PPRI des Yvelines n'aurait plus de fondement. La question de M. Marcel Deneux, Président, à M. Daniel Berthery, directeur de l'Entente Oise-Aisne : "Ne demandez-vous donc jamais à VNF d'intervenir et d'effectuer d'éventuels transferts ?" a obtenu un aveu concernant "les abaissements anticipés". Pour la première fois à la 347è page du rapport, on parle "d'abaissements anticipés". Et que diable, pourquoi seulement pour les faibles crues. Si un site peut "abaisser préventivement" sans gêner la navigation, pourquoi les autres ne le peuvent-il pas ? (voir photo: "Abaissement préventif" prise le 1er avril 2006). La 40è audition, celle de M. Jérôme Bignon ancien député et conseiller général, président du syndicat mixte pour l'aménagement de la Côte picarde, va dans le même sens que M. Hilaire Flandre. Enfin, la question de structure unique capable de gérer à la fois les crues et les moyens de les limiter est posée par M. le Président – "Nous aboutirons certainement à des préconisations de gestion globale à l'échelle du bassin par une entité publique ou semi-publique. Quel est votre avis sur la question ?". Voir réponse de M. Jérôme Bignon et le commentaire de M. Claude Allègre, ancien ministre ancien président du BRGM. Tout est dit ou presque. Il est tout de même surprenant que ce soit des parlementaires, non techniciens par définition, qui pensent aux bonnes solutions. Que les bassins de rétention, de stockage ou de sur-stockage soient des moyens palliatifs, j'en conviens, mais que tous les efforts passent nécessairement par là, certainement pas. Si les PPRI ont l'ambition de limiter l'emprise des ouvrages sur les cours d'eau, leurs rives et leurs zones d'expansion des crues, de rendre irréparables les constructions en zone marron, que ces mêmes PPRI prescrivent l'obligation pour VNF de compenser l'emprise de leurs ouvrages comme la loi le prescrit, par une compensation de même importance. Il faudrait également interdire à la DDE d'accorder certaines constructions illicites sur le lit mineur des fleuves à forts aléas. Je ne pense pas que nos techniciens manque d'imagination ou de qualité, mais plutôt qu'elle est mal canalisée, c'est le cas de le dire. Les PPR ne datent pas d'hier, et l'intention était bonne. La notion d'ACTION était prioritaire ou tout du moins associée. Elle transpirait tout au long de cette commission sénatoriale. J'aurai préféré que les plans s'appellent PAPRI, c'est-à-dire "Plan d'Action et de Prévention des Risques d'Inondations". Dans le PPRI en cours d’élaboration sur la Seine aval, en particulier pour les Yvelines, cette notion n’apparaît pas.

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La conclusion du rapport de la commission d'enquête de ce PPRI stipule : A la lecture des interventions "de fond", force est de constater que ce PPRI se déclare "non concerné" par cette question du fleuve lui-même, qui serait du ressort d’une autre entité supérieure, essentiellement virtuelle, de fait, VNF (ou SNS). En conséquence, ce PPRI est plus un plan d’exposition aux risques, ou plan des conséquences d’inondations, qu’un réel plan de prévention des risques, lequel nécessiterait de s’attaquer à la prévention des causes. (Voir aussi thème 5) Il convient également de rappeler les obligations découlant des conférences de RIO à Johannesburg, signées par la France : un projet de développement ne peut être durable que s’il intègre une réelle participation des habitants, à tous les stades du projet, et pas seulement une concertation "avec les élus". Il est urgent de prendre des décisions. Je demande donc à nos décideurs publics d'organiser sous leur contrôle et avec leur participation, une ou plusieurs réunions de travail sur différents points : o Faire un constat des anomalies de fonctionnement des ouvrages de VNF o Nommer un observateur indépendant, au choix des associations travaillant avec le Ministère. La Seine aval dans les Yvelines, pourrait être un premier terrain d'observation. o Définir un moyen informatique simple de transmission des données telles que cotes amont, aval et débits des six ouvrages entre Paris et Rouen, à destination de l'observateur. Une périodicité mensuelle serait suffisante en période normale, hebdomadaire en annonce de crue, journalière ensuite (fichiers du type ASCII ou Excel transmis par Internet). o Décider enfin quel type d'action/gestion appliquer en cas de crue. o Décider des responsabilités de chacun, et en premier lieu l’organisme qui doit "gérer les crues" et non pas "gérer les crises".

Annexes du rapport d’enquête du Sénat 1 - Mme Dominique Voynet, …" 2 - Différences entre Seine et Somme, similitude aussi. 3 - M. Jean-Claude Gayssot …" 4 - Mme Dominique Voynet …" 5.1 - Question: M. Marcel Deneux, Président, Réponse: M. Pierre-Yves Givone

CEMAGREF. 5.2 - M. Pierre-Yves Givone 5.3 - M. Thierry Pointet , du BRGM …" 5.4 - M. Bernard Lenglet, mairie de Frise …" 6 - M. Daniel Berthery, Entente Oise-Aisne 7 - Abaissements anticipés: photo illustrant cette possibilité… 8 - M. Jérôme Bignon, ancien député … 9 - M. Jérôme Bignon et commentaire de M. Claude Allègre … 10 - Construction autorisée par la DDE en contradiction totale avec les principes

préconisés.

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Annexe 1 Le 6 juin 2001, Mme Dominique Voynet, ancien ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, disait : "L'Etat a donc pleinement joué son rôle dans la gestion de la crise, mais le ministère de l'Environnement n'a ni les moyens, ni les compétences pour intervenir activement dans la gestion d'une situation de crise qui incombe pour l'essentiel au ministère de l'Intérieur et à celui de la Défense. En revanche, le ministère de l'Environnement intervient dès qu'il s'agit d'expliquer pourquoi ces crues se sont produites, d'en tirer toutes les conséquences pour éviter la répétition de la catastrophe, de clarifier les compétences des uns et des autres dans le domaine de l'entretien et l'aménagement des cours d'eau. Il intervient également afin de définir les mesures nécessaires pour améliorer dans l'avenir la prévention des inondations. " Annexe 2 Différences entre Seine et Somme: Seine: 330kms du Pont Neuf (PK0) à la mer, 33 mètres de dénivelé, 6 ouvrages, pente moyenne de 1/10000, derniers biefs de 40kms, important et utile bief tampon maritime. Somme: 156kms de Saint Simon (PK0) à St Valéry (PK156), 50m de dénivelé, 20 ouvrages, moyenne des biefs 9kms, bief maritime très court et trop petite contenance, améliorations en cours. Pente pratiquement nulle du fait du nombre d'ouvrages et de chutes, très faible vitesse d'écoulement même pendant la crue de mars 2001. Beaucoup de facteurs aggravants.

Similitudes: Lors de la crue de 1999 pour la Seine, et mars 2001 pour les deux fleuves, les barrages n'ont pas été abaissés du tout sur la Somme, ou si peu. Pour la Seine, on a retenu l'eau pendant toute la durée de la crue à Poses/Amfreville (niveaux amont/aval non rejoints), dernier barrage avant la mer, et excessivement tardé à abaisser sur tous les autres ouvrages. On traite donc le problème à l'envers.

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Annexe 3 Le 31 mai 2001, M. Jean-Claude Gayssot disait :

"Chaque fois qu'une commission d'enquête est constituée, elle relève un problème de coordination des services. Je suis sûr que Madame Dominique Voynet, de qui relève la politique de l'eau, vous a confirmé que des améliorations étaient dans ce domaine nécessaires." Annexe 4 Mme Dominique Voynet disait le 6 juin 2001 :

"Il est en effet illusoire de croire que des ouvrages de stockage ou de protection rapprochée protègent de manière absolue." S'il pleut sans discontinuer, les retenues amont finiront par être saturées, et à un moment donné, il faudra bien lâcher ou tout du moins, on ne pourra plus agir. Le plus élémentaire et le plus sage est donc bien d'éliminer en aval dès le début.

Annexe 5-1 Je suis perplexe lorsque après la question de M. Marcel Deneux, Président de la commission : "Avez-vous examiné le système de gestion des étangs de Haute-Somme dans vos calculs ? Ils jouent un rôle qui n'est pas très bien connu.", je lis la réponse de M. Pierre-Yves Givone, directeur scientifique adjoint au CEMAGREF: "…. En revanche, si vous voulez dire qu'il existe des possibilités de stocker l'eau en amont, de manière bien distribuée dans le paysage, afin de soulager le réseau, je suis d'accord avec vous. Cela correspond même tout à fait au type de méthode que nous préconisons, qui consiste à distribuer dans le paysage de petits ouvrages pour stocker l'eau le plus en amont possible. La lutte contre les crues ne se gagne plus en aval mais en amont des bassins, dès le début du ruissellement. C'est à cet endroit que nous pouvons réellement agir. Dès que nous nous trouvons à l'arrière, nous devons faire face à une masse d'eau trop importante. Tout ce qui peut contribuer au stockage amont de l'eau, de manière compatible avec le réseau actuel, va dans le bon sens."

Annexe 5-2 M. Pierre-Yves Givone reconnaît toutefois que : "L'existence d'un réseau artificiel, maillé, complexe et comportant de nombreux ouvrages rend difficile l'arrivée d'un grand volume d'eau à fort débit. Il est alors extrêmement compliqué de réagir de manière pertinente puisque les capacités d'évacuation sont complètement déterminées par le réseau. Les marges de manoeuvre actuelles des ouvrages reliés à la mer et du réseau sont relativement limitées."

Annexe 5-3

M. Thierry Pointet , technicien du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), toujours sur la notion de stockage, exposait le 28 juin 2001: "Un petit débit de 1,5 m3 pendant des jours peut engendrer un volume colossal." Puis: "J'aimerais vous exposer une autre idée, peut-être utopique pour l'heure. La montée de la nappe depuis l'automne représente une composante latente, insidieuse. Si nous parvenions, par

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des moyens modestes que sont les réseaux superficiels de drainage, à dériver vers la rivière, tant qu'elle n'est pas en cru,) une partie de cette eau de pluie arrivant au sol et ayant tendance à s'infiltrer en grande proportion vers la nappe, nous pourrions prévenir des situations de très hautes eaux de nappes." Cette idée, pas du tout utopique dans le principe, montre qu'enfin de rares techniciens, à l'instar de M. Hilaire Flandre, pensent qu'à l'approche de crue, il est bon d'évacuer l'eau dès qu'elle arrive. Annexe 5-4 M. Bernard Lenglet, maire adjoint de Frise, président du syndicat de la Vallée des Anguillères annonçait le 10 juillet 2001: "……Nous nous sommes contentés de faire observer que pour que l'eau s'écoule, il fallait lui en donner les moyens." Puis: "J'en reviens aux vannages. Nous avions un projet important qui consistait à réaliser, partiellement ou totalement, leur automatisation. Il faut savoir que les propriétaires de vannages, qui sont en contact téléphonique les uns avec les autres, donnent jour et nuit des coups de manivelle pour tenir les niveaux." Louables remarque et intention, mais à l'inverse, peu après il disait: "Depuis la mi-janvier, les niveaux ont atteint des seuils critiques du fait d'une pluviosité anormale - niveau des eaux exceptionnel, non connu de mémoire d'homme. La gestion permanente des vannages permet et a permis de retenir jusqu'à présent des volumes considérables en eau. C'est en effet plus de huit millions de m3 qui sont actuellement retenus au-delà du niveau habituel. D'ores et déjà, les habitations sont inondées. Des désordres importants au niveau de la circulation routière et des infrastructures ont été constatés. Une extrême vigilance est demandée du fait de la crainte, dans cette situation exceptionnelle, de voir se rompre les ouvrages de régulation du niveau des eaux." Ainsi, on a donc retenu 8 millions de m3 en amont depuis mi-janvier au lieu de la laisser s'écouler. Tous disaient que les nappes étaient saturées et se demandaient comment agir. Les barrages n'ont pas été abaissés (sauf quelques bouchons enlevés par les militaires), on déversait volontairement dans les champs, les étangs, et après on s'étonne que les nappes soient saturées. C'est terrifiant. Annexe 6 M. Daniel Berthery, directeur de l'Entente Oise-Aisne – "Non. Nous avons souhaité que VNF soit signataire d'une charte de gestion du risque d'inondation, parce qu'il existe sur l'Oise aval des ouvrages de navigation très anciens, dont la modernisation et l'automatisation permettraient d'améliorer la situation des riverains lors de faibles crues, au moyen d'abaissements anticipés."

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Annexe 7 En phase ascensionnelle de crue, le barrage de Méricourt sur Seine abaisse préventivement sans gène à la navigation. Le niveau est plus bas d'environ 0,80 à 1,10m (le 24/12/1999). On a pu voir la vase en 1999, en 2001 et en avril 2006. Malheureusement à Amfreville, le plus stratégique ouvrage en taille et débit, retient l'eau massivement (voir garphique ci-dessus) Annexe 8 M. Jérôme Bignon ancien député et conseiller général, 40è audition : "Le SMACOPI peut également jouer un rôle face aux problèmes d'écoulement. Cette question ne peut pas être exclusivement traitée au niveau de Saint-Valéry, mais une action à ce niveau est susceptible de faire baisser le niveau de l'eau dans le canal maritime et s'avérera donc probablement utile. Mais il serait judicieux également de modifier les dimensions du canal." Puis : Plusieurs études avaient été initiées : elles nous incitaient à modifier différents ouvrages, notamment à la sortie de Saint-Valery. Les crues de mars 1991 nous ont amenés à reconsidérer les travaux envisagés pour les barrages et les écluses à la sortie de Saint-Valéry pour tenir compte du problème de l'écoulement. D'une certaine manière, ces crues se sont avérées utiles : elles nous ont permis de ne pas engager 150 millions de francs sans intégrer le paramètre de l'écoulement. Qui plus est, l'Etat s'est engagé à nous soutenir dans ce projet, dans le cadre du CIADT. Ce projet devrait donc permettre d'abaisser le niveau de l'eau dans le canal maritime entre Saint-Valery et Abbeville. Par ailleurs, certains se sont légitimement étonnés du fait qu'il n'y ait pas eu d'inondation entre Saint Valéry et Abbeville et qu'il n'ait pas été possible de provoquer des bassins de rétention. Le SMACOPI et le Conservatoire du littoral ont commencé à réfléchir sur la possibilité pour le Conservatoire d'affecter une partie de ses terrains au stockage de l'eau en cas d'inondations.

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Certes, ces terrains sont loués soit pour la chasse, soit pour l'agriculture, soit pour les deux dans le cadre de conventions précaires. Mais cette solution permettrait de stocker des millions de m3 en amont de Saint-Valéry et en aval d'Abbeville, en période de fortes crues. Tout le problème tient pour l'instant dans la détermination d'un moyen d'évacuation de cette eau. Il serait éventuellement possible de l'évacuer vers le fond de la baie, en intensifiant le cours d'une petite rivière côtière, le Dien, qui pourrait d'ailleurs être ré-estuarisé à cette occasion. Ceci permettrait tout à la fois de lutter contre les crues et de préserver le caractère maritime de la baie. Il convient toutefois de rester prudent pour l'heure, car cette opération se révèle tout à fait complexe sur un plan technique. En effet, certains ouvrages font barrage, en particulier la route départementale 940." Annexe 9 M. Jérôme Bignon :

"Il n'existe pas de multiples structures susceptibles d'assumer une telle fonction. Tout le problème tient à la définition du périmètre géographique de l'outil. Il est possible de se référer à une structure de type Entente interdépartementale. Elle aurait pour avantage de ne composer que de deux membres : le Conseil général de la Somme et celui de l'Aisne." M. Claude Allègre, ancien ministre, ancien président du BRGM affirmait le 10 juillet 2001:

"Je suis fatigué de dire tout cela et que cela ne serve strictement à rien parce que, en France, on se gargarise avec le principe de précaution, mais la prévention n'existe pas. Il existe bien un plan d'organisation des secours, le plan ORSEC, mais il n'y a pas de plan de prévention : on passe son temps à gérer les crises. On le fait d'ailleurs très bien, mais cela continuera si rien n'est fait."

Puis:

" Je voudrais insister sur ce dernier point : l'unicité du service géologique national. Aux États-Unis, par exemple, le cycle de l'eau est entièrement entre les mains de l'US Geological Survey, l'USGS. En France, il concerne cinq ministères: l'eau qui tombe relève de la météorologie nationale, c'est-à-dire du ministère de l'Equipement ; l'eau qui ruisselle sur le sol, du ministère de l'Agriculture ; l'eau qui est collectée en rivières, du ministère de l'Environnement ; l'eau souterraine, du ministère de l'Industrie. Enfin, le ministère de la Recherche est également plus ou moins concerné à divers titres. Or, tant que nous ne disposerons pas d'un organisme unique, nous n'avancerons pas."

Puis plus loin:

"Mais, j'y reviens, le premier problème est de disposer d'un service unique. Mme Dominique Voynet a posé comme postulat que le coordinateur de l'eau serait le ministère de l'Environnement. Or celui-ci ne dispose pas des experts nécessaires. Les autres services ont donc refusé : il ne suffit pas de décréter ! Que l'on confie cette mission au service géologique national, comme dans les autres pays ! Il n'est pas nécessaire de fabriquer une administration supplémentaire."

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Annexe 10 Construction autorisée par la DDE en contradiction totale avec les principes préconisés. On veut imposer sur la Seine qui est un fleuve tranquille des mesures très strictes, avec en particulier une zone marron. Sur le fleuve Hérault, énormément moins sage, incomparable à la Seine et son bassin, ses lacs réservoirs présents et futurs, la DDE a accepté, il y a une dizaine d'années, la construction d'une terrasse de café à La Roque (derrière l'affiche jaune sur le platane) avec un volume d'emprise important sur le lit mineur, de plus dans un site très encaissé et très dangereux. Les plus hautes crues ont atteint environ 4m de hauteur par rapport à la chaussée, soit environ à 1m du plafond d'un deuxième étage, le tout avec très fort courant. Voir photo ci-après l'historique des crues gravé sur le mur de l'église. Le sujet présent mesure 1 m 80, cela donne une idée des risques. La mémoire des crues prônée par le Ministère n'a pas eu l'effet escompté sur ses propres services. Encore plus à cet endroit, la rétention en amont étant impossible, la nécessité de laisser l'eau s'évacuer le plus tôt possible est une priorité, et cette priorité est valable pour tous les barrages / écluses.

2-3 RESUME DES ACTIONS ENTREPRISES PAR Monsieur MAURICE de 1999 à 2007 Une lettre (page 44) a été adressée à tous les élus concernés, les décideurs à tous les niveaux du département aux ministères. Elle faisait suite à de nombreux courriers. à Messieurs, Dominique de Villepin, Premier Ministre Nicolas Sarkozy, Ministre de l'Intérieur à Mesdames, Nelly Olin, Ministre de l'Ecologie et du Développement durable Roseline Bachelot, Députée européenne Bernadette Dupont, Sénateur Adeline Gousseau, Sénateur Catherine Tasca, Sénateur

à Messieurs, Nicolas About, Sénateur Pierre Amouroux, Député Pierre Bédier, Député Dominique Braye, Sénateur Pierre Cardo, Député André Cassagne, Conseiller Général Henri Cuq, Député Joël Desjardins, Conseiller Général Philippe Esnol, Conseiller Général Pierre Fond, Conseiller Général Guislain Fournier, Conseiller Général Alain Gournac, Sénateur Joël Hart, Député Jean-Paul Huchon, Président du Conseil Régional Alexandre Joly, Conseiller Général Didier Jouy, Député Bertrand Landrieu , Préfet Région Ile de France Christian de Lavernée, Préfet de Versailles Daniel Level, Conseiller Général Jacques Masdeu-Arus, Député Jacques Myard, Député Hugues Ribault, Conseiller Général Jacques Saint-Amaud, Conseiller Général

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Dans cette lettre, on peut constater le nombre de personnes qui ont été informées. Depuis les premiers ministres successifs jusqu’au personnel de VNF. Aucune décision n’a encore été prise. Il est clair qu’il n’est pas dans les intentions des décideurs de faire quoi que ce soit car les sinistrés n’intéressent personne.

Madame, Monsieur,

. En décembre 1999/janvier 2000 et face à ma première inondation, après avoir enquêté et relevé un certain nombre d'anomalies, j'ai constaté la passivité de VNF.

. En janvier 2000, j'ai rencontré à Bougival Madame Pascale Ribon, ingénieur des ponts et chaussées en charge de la basse Seine. Des mesures devaient être prises concernant la concertation des barrages et la prévention.

. En mars/avril 2001 et au cours de ma deuxième inondation, j'ai de nouveau enquêté ainsi que pour la Somme. J'ai relevé d'autres anomalies basées également sur les propres données de VNF. Dans cette même période, la Somme avec son petit débit comparativement à la Seine, inondait pour six longs mois toute la région. Avant même le dépôt du rapport d'enquête qui confirmait mes conclusions, j'avais adressé au maire d'Abbeville, Monsieur Joël Hart, mes remarques concernant les causes de cette inondation ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour limiter, voire supprimer, tous risques.

. Lors des premiers colloques de "La Seine en partage", j'ai interpellé les représentants de VNF concernant leur inaction, le manque de gestion et de concertation des barrages

. A la même époque, Monsieur Gilles Leblanc, Directeur Général Adjoint du port autonome de Paris me disait rester dénué de moyens d'action.

. Le 27 janvier 2003, j'informais le premier ministre Monsieur Raffarin de tous ces manquements

. En février 2003, j'informais également le Ministre de l'écologie et du développement durable Madame Roselyne Bachelot par l'intermédiaire de Monsieur Henri Cuq, député des Yvelines. Sa réponse du 27 mai 2003, légèrement décalée du fait même de VNF, avouait l'absence de gestion mais laissait supposer un aboutissement prochain quant à la centralisation des informations nécessaires, mais rien concernant l'utilisation à fins de gestion et de prévention. . Le 10 mars 2006 j'informais des mêmes faits et méfaits le nouveau ministre de L'écologie et du développement, Madame Nelly Olin. Par une réponse de son chef de cabinet, Madame Olin m'informait du transfert de ma demande auprès du "Directeur de l'eau" qui devait procéder à une "lecture attentive" et me répondre directement. J'ose espérer qu'elle sera attentive, car à ce jour, je n'ai toujours aucune réponse. Je passe sous silence d'autres contacts comme la mairie de Paris et quelques médias. On ne peut donc pas accuser l'ignorance. On ne peut donc pas accuser l'incompétence technique, car il y a au sein de la DDE et de VNF de vrais et bons techniciens. On ne peut donc pas accuser le manquer d'équipements, ou accuser l'état de ne pas en donner les moyens. On ne peut donc pas accuser le manque de temps, six ans se sont écoulés. Il n'en reste pas moins que l'inaction de VNF, l'absence totale de coordination et de plan d'action par la concertation, la désinformation des élus, le choix de la "voie de la navigation forcée" coûte que coûte, tout ceci est inacceptable. De toute évidence, à trop retarder ou tout simplement empêcher le lâchage de l'eau ne serait-ce qu'à Poses/Amfreville sous les Monts, la navigation sera totalement impossible et interrompue sur tout le bassin parisien, au détriment des riverains inondés et par une mise en application de PPRI qui n'ont pas le sens de Plan Préventif/Actif et encore moins Curatif, sauf à l'être au niveau financier par la non indemnisation des sinistrés. Les remarques et suggestions que j'ai pu proposer dès 1999 sont fondées sur les données techniques de VNF, donc irréfutables, tant pour la Seine que pour la Somme. Les conclusions que j'évoque sont tellement élémentaires que l'on ne peut comprendre les motivations qui empêchent ne serait-ce que leur examen ou le début d'une mise en application. Si nous en sommes là en 2006, j'ose imaginer ce que pouvait être la "gestion" de la Seine quatre vingt seize ans plus tôt. Qu'attend-on ? A croire que nous la voulons, que nous la cherchons cette fameuse crue centennale dont on nous a rebattu les oreilles en 2006. Bien sûr que des conditions climatiques particulières pourraient tendre à la provoquer, mais alors, qu'attend-on, qui va enfin prendre la décision de mettre en œuvre les moyens simples dont nous disposons d'ores et déjà, et qui plus est ne demandent pas d'investissement ? Cela me semble la plus élémentaire démarche.

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2-4 CONCLUSIONS Nous avons démontré Que la construction des barrages au 19è siècle a remodelé tout le lit mineur des rivières et entraine une augmentation permanente du niveau naturel ce qui contribue à l’accroissement des inondations. Que cet état de fait est aggravé par l’absence de gestion de la ligne d’eau de façon préventive ainsi que par l’ouverture totale beaucoup trop tardive de ces barrages en cas de crue. Qu’il est possible, par une programmation intelligente des barrages de diminuer de façon importante l’ampleur des crues sans incidence financière et sans perturber la navigation Que tous les responsables de VN F comme du ministère sont parfaitement informés mais refusent d’agir au mépris des risques encourus par les riverains et du coût exorbitant des sinistres Nous demandons que ce blocage incompréhensible soit levé et qu’enfin tout soit mis en œuvre pour limiter les inondations.. La caractéristique d’une crue est l’augmentation du débit à l’amont par rapport à l’aval. Tout action qui supprime ou réduit cette différence de débit doit être entreprise le plus tôt possible. C’est d’ailleurs une des solutions préconisée par monsieur l’Ingénieur DUNGLAS dans son rapport sur les inondations en 1995. Les Ministres tout comme VNF refusent de faire évoluer cette situation. Ils refusent même d’en débattre. Pour tout élément chiffré nous n’avons retenu que des valeurs minimum ce qui nous permet d’avoir la vision la plus objective possible. Nous sommes persuadés que s’il était mis en place un plan de gestion préventif qui prenne en compte tous les paramètres et toutes les actions nécessaires, il serait possible d’atténuer les hauteurs de crue de près de un mètre.

Union-Oise 95

Avec le concours de Bernard MAURICE

FEVRIER 2010