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La revue des Ingénieurs de Purpan Nº 33 - JANVIER 2009 REFLETS & TRAJECTOIRES Dossier :  Quelle agriculture pour  demain et pour nourrir  l’humanité ? Assemblée Générale 2009 :  Produits régionaux Purpanais   et l’évolution de la consommation Dossier :  Quelle agriculture pour  demain et pour nourrir  l’humanité ? Assemblée Générale 2009 :  Produits régionaux Purpanais   et l’évolution de la consommation

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La revue des Ingénieurs de Purpan

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Quelle agriculture pour demain et pour nourrir l’humanité ?

Assemblée Générale 2009 : Produits régionaux Purpanais  et l’évolution de la consommation

Dossier : 

Quelle agriculture pour demain et pour nourrir l’humanité ?

Assemblée Générale 2009 : Produits régionaux Purpanais  et l’évolution de la consommation

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SOMMAIREN º 3 3

Reflets & Trajectoires

Nº 33 - JANVIER 2009

Revue des Ingénieurs

de PURPAN75 voie du TOEC 

31076 Toulouse Cedex ISSN : 1298-3268

Directeur de la publication François MOLIN

Comité de rédaction Marie-Gabrielle CALVET 

Mylène DUFOUR Caroline GARROS 

Marguerite LARRALDE Christine SOUAZÉ

Communication Ecole Dominique RAZUNGLES

Maquette Jean-Louis Thiry  

c o m m u n i c a t i o n

Editorial François MOLIN ...................... 3

TEMPS FORTAssociation

Assemblée générale : réservez la date ! ��������� 4Retrouvailles de promotions ou de régions ������� 6

Association - ÉcoleRéouverture du café des métiers depuis novembre � 12Le Forum des Métiers : succès de l’édition 2008 12Le Forum des Entreprises : l’édition 2009 se prépare ������������������������ 13

CARRIERESParcours croisés

Rencontre avec Pierre BUFFO (50e promotion) ��� 14

ENJEUXDossier

Quelle agriculture pour demain et pour nourrir l’humanité ? ������������������������������������� 17

BLOC-NOTESCourrier

Le carrefour intercontinental de Labenne des Landes �������������������������� 27Quand nos professeurs à la retraite prennent la plume �������������������������������������������� 28

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LE CAHIER DE L’ECOLEÉditorial

Le mot du Directeur ........................................... 30Histoire

Histoire d’une trajectoire : Le Père Gérard Deltort ....................................... 30

ActualitéDossier « Dans l’air du temp s» : La Recherche et l’Enseignement Supérieur ......... 31

Recherche Rencontre avec Vassilia Théodorou .................... 34Zoom sur une équipe de recherche de Purpan ..... 36Technologies au Domaine de Lamothe ................ 37

Entreprisesl’heure de la Taxe d’Apprentissage ..................... 39

Carnet de Notes Recrutements 2008 ........................................... 39Départs ............................................................. 40Les nouveaux, les anciens ................................. 40

Emploi du temps Affaires à suivre ................................................ 41

Agenda Association �������������������������������� 43

Carnet ������������������������������������������������� 43

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DossierQuelle agriculture pour demain et pour nourrir l’humanité ? ............. 17

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L’Association en ligne

www.aipurpan.org

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JANVIER 2009 - N° 33 3

Dans la continuité de l’Assem-

blée Générale 2008 qui fut une

réussite, nous vous proposons

de nous retrouver en 2009

autour des produits régionaux Purpanais le

6 juin prochain. Face aux valeurs sûres et tra-

ditionnelles de nos produits, Pierre BUFFO,

50e, nous guidera vers les nouvelles tendances de consommation.

Le consommateur en veut toujours plus. Dans les pays industriali-

sés, il souhaite manger, manger bon, manger sain, manger des pro-

duits respectant le bien-être animal, respectant l’environnement,

avec un rapport qualité/prix optimal… Les exigences ne cessent de

s’accroître et les contradictions avec.

Dans le contexte mondial actuel, l’Agriculture revient au cœur de

l’actualité. Vous découvrirez dans ce numéro de R&T, une synthèse

de la situation et des enjeux liés à l’alimentation de l’humanité par

Bruno PARMENTIER, directeur général du Groupe ESA Angers et

auteur du livre « Nourrir l’humanité ». Nous le remercions de sa col-

laboration.

Je souhaite qu’en 2009, nos liens entre ingénieurs se développent

avec des actions concrètes comme vous pouvez en trouver dans cet-

te revue. Dans celle-ci, vous trouverez dorénavant et de façon bien

présente des informations de l’école des ingénieurs de Purpan.

Au nom du conseil d’administration de l’association des ingénieurs

de Purpan, je vous exprime tous nos vœux les plus chers pour l’an-

née qui débute et espère vous retrouver bientôt.

François MOLIN

Produire, Partager, Nourrir et Manger…

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Reflets & Trajectoires�

TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

Assemblée générale : réservez la date !« Mon assiette aujourd’hui, mon assiette demain !! »

Rendez-vous le samedi 6 juin 2009 pour une rencontre conviviale autour d’un marché gourmand dans l’enceinte de Purpan !!Juste après l’assemblée générale statutaire, nous nous projetterons sur l’alimentation de demain. Pierre BUFFO 50e (ancien directeur d’Avigers, aujourd’hui consultant – voir aussi son interview dans ce R&T) nous fera part de l’évolu-tion du consommateur et de ses préoccupations liées à la santé, la praticité, la sécurité... Au menu, beaucoup d’exemples et d’échan-ges pour découvrir les grandes tendances. Nous connaissons le talent de Pierre pour animer et enflammer les débats !

Ensuite, nous vous proposons du concret : des producteurs pur-panais seront là pour vous faire découvrir leurs produits et rem-plir vos paniers pour partager un pique-nique en famille.Afin de composer le menu ensem-ble : nous faisons un appel aux purpanais ayant envie de proposer du vin, du fromage, de la charcute-rie, du foie gras… Et si possible des fruits et des légumes pour alléger le tout. Merci de contacter au plus tôt l’Association pour réserver votre emplacement (gratuit).L’organisation de commandes en amont sera possible grâce à la dif-fusion de la liste des producteurs et produits présents. Ainsi, les personnes participant à l’AG pour-ront être livrées ! Pouvoir déguster les produits de vos amis : vous en rêviez ? L’Association l’a fait !Nous vous invitons donc avec vos familles à un moment de partage et de retrouvailles. Les enfants peu-vent profiter du foyer ou du grand parc.L’École ayant beaucoup évolué, une visite peut être prévue pour ceux désirant découvrir les nouvelles installations.Le bulletin réponse ci-après vous permet de vous inscrire, tout comme en ligne sur Internet et si toutefois vous ne pouviez pas être des nôtres, pensez bien à nous retourner votre pouvoir ci-des-sous.Au plaisir de vous revoir à cette occasion,

Le Président, François MOLIN

Programme de cette journée

9h Accueil des Purpanais et mise en place du marché gourmand

9h30 Assemblée Générale : Rapport financier / Approbation des

comptes/ Quitus de gestion / Bilan des actions - Rapport d’activités et projets / Election du conseil d’administration / Questions diverses

11h15 Débat – Échanges animés par Pierre BUFFO (50e) sur l’alimentation de demain et les tendances de consommation. Ouvert aux conjoint(e)s.

12h30 Apéritif offert par l’Association avec les produits purpanais régionaux

13h Pique-nique en famille et entre amis.

Après-midi autour du marché gourmand

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TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

Assemblée générale : réservez la date !« Mon assiette aujourd’hui, mon assiette demain !! »

BULLETIN REPONSE A adresser avant le 10 mai à :

Association des Ingénieurs de Purpan, 75 voie du TOEC, 31076 Toulouse cedex 3.Par fax : 05 61 15 30 60 ou Par mail : [email protected]

Madame, Mademoiselle, Monsieur : ................................................................................

Prénom : ........................................................................................... Promotion : ................

® S’acquitte de son adhésion 2009 ..................................................................... Euros (Merci de ne pas en tenir compte, si vous avez déjà réglé - cotisation 2009 : 70 €)

® Participera à l’Assemblée Générale du samedi 6 juin 2009,

® Ne participera pas à l’Assemblée Générale du samedi 6 juin 2009, mais

joint son pouvoir : Ci-joint mon pouvoir:

Je soussigné(e) ...................................................................................................................................

demeurant à .......................................................................................................................................

donne pouvoir au Bureau de l’Association ou à ...................................................................................

Pour me représenter à l’Assemblée Générale qui doit se tenir le samedi 31 mai 2008 à Toulouse, à cet effet, assister à l’Assemblée Générale, prendre part aux délibérations, émettre tous votes, signer la feuille de présence et procès-verbaux, substituer et généralement faire le nécessaire.

Fait à ......................................................................................................le ..............................................

Signature (faire précéder la signature de la mention «bon pour pouvoir»)

Comme en 2008, les anciens professeurs de

l’école sont cordiale-ment invités à se joindre

à nous. On attend déjà leurs anecdotes et les

souvenirs partagés.

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Reflets & Trajectoires6

TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

Retrouvailles de promotions ou de régions

Les  retrouvailles de la 77e

10 ans… 10 ans déjà que nous étions en habits, attendant fébri-lement nos diplômes.Il fallait bien organiser un moment de retrouvailles.Et ce fut fait.Le 14 juin 2008, nous voilà en par-tance pour St Ferréol, relais des 4 vents, juste au bord du lac. Nous arrivons les uns après les autres et investissons les lieux. Premiè-res retrouvailles aux détours des couloirs : qu’est-ce que tu deviens ? Ce sont tes enfants ?Viens enfin l’heure de l’apéro, dehors sous les pins : moment privilégié d’échanges sur les années écoulées. Nous sommes finalement une grosse cinquan-taine, enfants compris… ils seront bientôt plus nombreux que nous ! Et d’autres sont en cours…Repas convivial et discussions interminables font que la soirée

passe à vitesse grand V.Après un petit-déjeuner éche-lonné, nous partons nous balader en famille autour du lac et pous-sons jusqu’au geyser pour la grande joie des enfants.Le départ est déjà là pour ceux qui repartent vers des contrées lointaines, les autres partagent encore un sacré pique-nique. Bulles de savon pour les enfants et discussion, discussion et dis-cussion pour les grands. Tout le monde, ravi de ces retrou-vailles, est prêt à renouveler cet évènement... pourquoi pas dans 2 ans ?

Virginie BRITTEN (77e)

PS : tout le week-end, nous avons bien pensé aux futurs parents, aux travailleurs acharnés et à tous ceux qui n‘ont pu être là. Ce n‘est que partie remise.

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TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

Retrouvailles de promotions ou de régions

Les retrouvailles  de la 67e

Les  retrouvailles  de la 57e

Le 13 septembre dernier, la 67e promotion s’est retrouvée dans la ferme auberge du Bout du Monde (Castelnaudary) pour fêter ses « 20 ans », la promo s’étant dis-persée en 1988. Nous étions près de 70 personnes (une vingtaine de purpanais avec conjoints et enfants), dans une ambiance fes-tive très spontanée… comme si nous nous étions quittés juste la veille. Certains sont restés dor-

mir au camping à la ferme (sous des yourtes ou des bungalows) et nous avons partagé un pique-nique le dimanche midi, le beau temps n’était pas au rendez-vous. Pour beaucoup, il semble qu’il y ait du changement professionnel dans l’air, un virage lié peut être à la quarantaine !Nous nous sommes promis de recommencer très vite, dans 2 ans nous allons essayer de retrouver tous ceux que nous avons perdus de vue.

Marie-Angèle NDEBY

30 ans après, les 20 et 21 Sep-tembre 2008, nous nous sommes retrouvés près de la moitié d’entre nous dans le Tarn chez Philippe et Michèle Nouvellon. Ces derniers nous ont chaleureu-sement accueillis pour le couvert dans La grange de Napagèse. Nous étions avec les conjoint(e)s plus de 50 !Pour le gîte, la plupart se sont éparpillés dans les chambres d’hôtes avoisinantes. Le Tarn n’en manque pas. La majorité d’entre nous est venue d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées. D’autres sont arrivés de la région parisienne,

du Puy, d’Angers, de Lyon, de Cambrai, de Dijon, et même du Bénin.En bons purpanais, visites d’ex-ploitation, de caves et balades étaient au programme. Comme en témoignent Philippe, Michèle et Catherine, ces 2 jours ont d’abord été de superbes retrou-vailles chargées d’émotion et pleines de gaieté. « La grange de Napagèse résonne encore de ces mémorables retrouvailles ! Quelques uns ayant séché les éditions précédentes, il fallut attendre les premiers éclats de rire pour assurer leur

Juin 1978, nous étions 83 purpanais de la 57e à quitter l’école.

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Reflets & Trajectoires8

TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

identification définitive. Puis les échanges professionnels prirent rapidement le dessus, du cours de l’huile bio au dumping du Maroc sur les raisins secs, en passant par le renouveau du cognac et la

recette de la confiture de figues ! Le parrainage officiel de la mani-festation fut brillamment assuré par Michel Roux, Jean-Marie Savalle, et Pascal Neel, à la hau-teur du mémorable accueil qu’ils nous avaient réservé à notre arri-vée à Purpan !Les rendez-vous sont pris pour les prochaines éditions, pour retrouver ceux qui n’ont pas pu venir autour de repas de quar-tier à Toulouse, Bordeaux, Lyon ou St Brieuc, avec une escale privilégiée à ND du Pesquié, en attendant le prochain congrès de 2013 chez Ségolène en Poitou… »

Michèle et Philippe

« A toute la grande tribu 57 élargie aux conjoints et aux ex «parrains»! Merci ! On n’a pas

fini d’en parler de ce week-end à la ferme de Napagèse! Que cel-les et ceux qui n’étaient pas là sachent que nous avons pensé à eux. Toute l’équipe qui a organisé cette grande croisée des che-mins est formidable ! Trois jours ne suffisent pas à décanter... la densité des retrouvailles, le remue-méninges des souvenirs, la gymnastique dans les profon-deurs de la mémoire, l’émotion au milieu de toutes nos vies, tantôt chaotiques, harmonieuses, dou-loureuses, courageuses... c’était bien de vivre ça. Michèle, Phi-lippe, un moment que l’on n’est pas prêt d’oublier s’est imprimé dans nos cerveaux rajeunis (plus le goût unique du veau bio de vos prairies tarnaises...). A bientôt ! Quand vous voulez, où vous vou-lez... Moi qui était très rétive par le passé, me voila conquise! »

Catherine Leberger

« Pour que vous puissiez gar-der un souvenir de ce week-end mémorable et que ceux d’entre vous qui n’ont pu venir sachent qu’ils nous ont manqués, voici un blog où vous êtes tous invités.

http://purpagaille57.blogs-de-voyage.fr/

Pour pouvoir y mettre votre touche perso, voici l’identifiant : purpa-gaille57. Le mot de passe : purpan. A vous de jouer.

A très vite, 10 ans c’est long !Amitiés, à toutes et à tous. »Marie-Pierre et Thierry Gros

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TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

Rencontre SPACE 2008Pour la deuxième année consé-cutive, le SPACE a été l’occasion pour les Purpanais de l’ouest et pour ceux de passage à l’occa-sion du salon, de se retrouver. Cette année, une vingtaine de Purpanais ont partagé une soirée conviviale et chaleureuse, au res-taurant L’Horloge à Bédée (à 20 km de Rennes).

Plusieurs générations étaient présentes : de la 48e à la 87e promotion. Une bonne occasion pour prendre des nouvelles de l’école et aux jeunes diplômés de constater la diversité des métiers occupés par les Purpanais.

La soirée fut riche en échanges. Vu le succès de l’évènement, ren-dez-vous est donné au prochain SPACE, le MERCREDI 16 Sep-tembre 2009, même lieu, même heure.

Gwénolé MELL (85e)

Le concours national de blonde d’Aquitaine27 septembre à Auch pendant Gascogne Expo

Les Purpanais au milieu des Blondes !

Un groupe de purpanais du Gers s’est réuni fin septembre à Auch pendant la foire agricole Gas-cogne Expo qui accueillait cette année le Concours National de Blonde d’Aquitaine.

Ils ont partagé un apéritif et un repas avec de la bonne viande bovine en soutien à la filière.

Rendez-vous l’année prochaine sur le thème de l’aviculture et du foie gras ?

SPACE 2008

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Reflets & Trajectoires10

TEMPS FORTS

rencontreA S S O C I A T I O N

Le 18 octobre 2008 à Saint-MAMET la SALVETAT (15)

Après les carrières de Gannat en 2006 et une année blanche en 2007, les ingénieurs des Écoles Supérieures d’Agriculture des régions Auvergne et Limousin se sont retrouvés le samedi 18 octo-bre 2008 à St Mamet la Salvetat dans le Cantal pour la visite de la Laiterie Fromagerie Occitane.

Nous nous sommes ainsi retrou-vés une vingtaine* d’ingénieurs, conjoints et représentants des différentes écoles pour visiter l’usine de St Mamet et découvrir les activités du Groupe 3A.

La Fromagerie occitane repré-sente à elle seule 60 % du chiffre d’affaires de 3A. Avec 40 000 t de fromages produites par an, elle se positionne principalement sur des productions avec Appella-tion d’Origine Contrôlée (sur les Pyrénées, la région de Roquefort et l’Auvergne).

Le site de Saint-Mamet, construit en 1985, traite à lui seul 160 millions de litres de lait pour pro-duire 18 000 tonnes de fromages par an. C’est aussi un centre de conditionnement pour des fro-mages produits sur d’autres sites

(Saint-Flour, Salers et Lanobre). Ce sont ainsi 26 000 à 28 000 t de fromages par an qui sont conditionnées sur place. Les 4 grandes appellations de la région Auvergne y sont représentées avec le Cantal, le Bleu d’Auver-gne, la Fourme d’Ambert et le St-Nectaire.La présentation nous a surtout permis de toucher du doigt la complexité du marché laitier. Ainsi, alors que la production annuelle du Cantal se monte à 420 millions de litres de lait, plusieurs coopératives et entre-prises se partagent le marché. Sur le département, 3A ne dispo-sant que de 100 millions de litres de lait captifs, des accords ont dû être passés avec le «Groupe Alti-tude» (anciennement Centre Lait) pour racheter l’équivalent de 100 millions de litres de lait par an. Nous avons également évoqué les inquiétudes de la filière lait avec le contrecoup de la pénu-rie de lait de 2007. En effet, alors que le manque de lait courant 2007 a entraîné une forte hausse des prix et un début de dérégu-lation (avec, en particulier, des autorisations de dépassement de quotas), dès la fin de l’année 2007, l’augmentation de près de 25 % de la production (essentiel-lement par le grand Ouest) aura suffi pour passer en une seule année d’une situation de pénurie à une situation excédentaire avec des tensions importantes sur les prix du lait. Mais si aujourd’hui

Rencontre des ingénieurs des Écoles Supérieures d’Agriculture

Auvergne/ Limousin

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JANVIER 2009 - N° 33 11

TEMPS FORTSA S S O C I A T I O N

la situation est jugée «catastro-phique» par les laitiers et les transformateurs, que dire de celle des agriculteurs qui subis-sent aussi la valse des prix d’une année sur l’autre !... Finalement, dans le contexte actuel de la crise financière et économique, cette journée nous aura aussi permis de mesurer, au travers d’un exemple, toutes les limites du marché et d’une dérégulation mal maîtrisée.

Après ce long débat, nous avons fait une visite rapide de l’usine (malheureusement écourtée du fait de travaux qui nous ont empêchés de visiter les caves d’affinage…).

Un repas convivial à la ferme auberge «Lou Braisadou» à St Mamet s’en est suivi.

Remerciements à : Sébastien DAVID (Purpan 83) pour la préparation et l’organi-sation de cette journéeAlain HAVY (ISAB 79) pour ses photosEmmanuel DRION, président de l’association des ingénieurs de l’ESA Angers pour sa par-ticipation.

Pour l’année prochaine, Pierre GERARD (Purpan 70) nous a fait une proposition qui a reçu un accueil très favorable : la visite du site éolien d’Ally en Haute-Loire avec la visite de la plate-forme de

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développement durable. De plus, l’équipe régionale se propose de prendre des contacts auprès des ingénieurs issus de l’ENITA de Clermont-Ferrand pour les associer à nos futures rencontres régionales.

L’équipe de préparation des Éco-les Supérieures d’Ingénieurs en Agriculture de la région Auver-gne-Limousin

* Répartition des présents :

5 ingénieurs ESA, 1 ingénieur ISA, 6 ingénieur LASSALLE BEAUVAIS, 5 ingénieurs PURPAN (Sébastien DAVID 83, Maryline DIEUDONNE 86, Pierre et Marie-Josée GÉRARD 70, Benoît QUENTIN 35)

VISITE de l’usine de Saint-Mamet avec M. Viguier, responsable du site.

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Reflets & Trajectoires12

TEMPS FORTS

F O R U M

A S S O C I A T I O N

Réouverture du café des métiers depuis novembreC’est un café bien particulier qui est proposé aux étudiants de 4e année. Avec la collaboration du BDE, un petit groupe d’étudiants reçoit, entre 13 et 14 heures, un professionnel qui vient leur parler de son métier. Autour d’un café et de gâteaux, la discussion va bon train. Mieux connaître une fonction, découvrir un parcours, avoir des conseils par rapport à son projet professionnel, pouvoir poser des questions qu’on n’ose pas poser habituellement, tels sont les objectifs de cet échange. Un grand merci aux ingénieurs qui viennent ainsi partager leur expérience. Si vous souhaitez venir témoigner de votre parcours, contactez Christine SOUAZÉ à l’association. Le café et les gâteaux préparés par les étudiants sont délicieux !

Le Forum des Métiers : succès de

l’édition 2008Le 6 décembre dernier s’est tenu à l’école le Forum des Métiers. L’évènement a réuni les étudiants de 1ère Sup (90e promo) autour de jeunes diplô-més des promotions 84 à 87.Parcours étudiants, transitions école-monde professionnel et premières expériences ont été exposés aux élèves curieux d’apprendre davantage sur les nombreuses possibilités qu’of-frent les cursus proposés par Purpan. Tous se sont vite aper-çus que la formation de l’EIP, en constante évolution, per-

mettait à chacun de trouver son bonheur à la sortie. Il ressort après une rapide tournée des ateliers que l’épanouissement personnel reste la priorité des jeunes sortants en recherche d’emploi.Agrofourniture, Transformation, Marketing, Communication, Informatique, R&D, Conseil, Commerce, Banque et Assurance, Coopératives, Envi-ronnement… autant de thèmes abordés au cours des trois ate-liers d’une heure, permettant à chacun de répondre à ses inter-rogations.Cette matinée fut également l’occasion pour les « anciens » de se retrouver. Les souve-nirs ont alors pris le relai des

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JANVIER 2009 - N° 33 13

TEMPS FORTS

F O R U M

A S S O C I A T I O N

témoignages. Mais la journée ne s’est pas si vite terminée. Le triomphe du Stade Tou-lousain a motivé ces troupes pour continuer sur une soirée organisée autour d’un buffet basque. Ce repas inter-promo s’est terminé par une tradition-nelle « chouille » qui a permis à chacun de se plonger quel-ques années en arrière. Vu la date, les bénéfices de la soirée seront reversés au Téléthon.Une journée donc bien rem-plie qui ne donne qu’une envie : organiser la prochaine !

Le Forum des Entreprises : l’édition 2009 se préparePour la 9e année consécutive, l’École de Purpan et l’Asso-ciation des Ingénieurs vous proposent de participer au Forum des Entreprises qui se déroulera le 27 mars pro-chain.Véritable temps fort de l’em-ploi, ce forum est une occasion privilégiée permettant aux entreprises de rencontrer en une seule après-midi de nom-breux futurs ingénieurs.Il permet par ailleurs aux étu-diants d’entrer de plain pied

dans la recherche d’un poste au travers de divers ateliers d’information animés le matin par des professionnels. Ils peuvent également vivre une expérience concrète de recru-tement en répondant aux offres proposées par les entreprises et en participant aux entretiens d’embauche qui se dérouleront l’après-midi du 27 mars.

Vous prévoyez de recruter, vous connaissez un de vos services ou une autre entreprise qui souhaite recruter, vous souhai-tez mieux connaître PURPAN, n’hésitez pas à contacter Catherine MILLET : [email protected]

Il est important de souligner le caractère gratuit de cette manifestation ; les entreprises ne sont pas sollicitées financiè-rement pour leur participation.

En 2008, la mobilisation d’une trentaine d’intervenants et de 38 recruteurs professionnels a permis de préparer les étu-diants efficacement au monde du travail. 15 sociétés ont trouvé ainsi leurs nouveaux collabora-teurs.

Nous comptons vivement sur votre participation pour faire de cette journée, cette année encore, une expérience riche tant pour les entreprises que pour les étudiants.

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Reflets & Trajectoires1�

rencontreC A R R I È R E S

PARCOURS CROISÉS

R&T : Pierre BUFFO, vous avez participé à la mise en place et au développement de l’Aviculture Fermière du GERS. Quel est votre parcours ?

Je fais partie d’une promotion charnière de l’ESAP : la 50e. Celle qui est au centre… d’un siècle… celle de Mai 68… celle qui a initié beaucoup de nouveautés à Pur-pan ! D’origine agricole (fils de métayer), dès ma sortie, jeune et plein d’ambition, j’ai fait le choix de l’aviculture parce qu’à l’épo-que, le secteur de la « plume » n’intéressait personne car ce n’était pas une activité très noble et que c’était une activité de fem-mes !On m’a enfermé dans un pou-lailler et 37 ans après (janvier 2008), on m’a libéré ! J’ai fait exactement ce qu’il ne faut pas faire : réaliser toute sa carrière dans la même entreprise. A la différence que dans mon cas, ce sont les entreprises qui ont changé !Dès le départ, j’ai participé à l’organisation économique des producteurs de gras dans le cadre de la coopérative « Les Producteurs Gascons » qui a été une référence pendant plus de 25

ans. On s’adressait à l’époque à des éleveurs qui gavaient 50 oies dans l’année et on leur proposait d’en gaver 250 ! On était déjà taxé par les « traditionalistes » d’in-dustriels ! Quel chemin parcouru quand on sait qu’aujourd’hui, on trouve des exploitations où l’on gave plus de 20 000 canards/an.

R&T : Vous avez créé un abattoir «palmipèdes».

Effectivement en 1990, on a créé le deuxième abattoir de palmipè-des gras en France. Bien sûr, cela ne devait pas marcher !… Car on ne savait pas transporter des oies ou des canards gras. Avec l’appui d’une jeune Purpanaise dynami-que, Christine HUPPERT (67e), et de quelques collaborateurs convaincus, on a réalisé cette magnifique aventure, riche en découvertes et rebondissements. Aujourd’hui, l’abattage en abat-toir s’est généralisé, le transport s’effectue sans problème et avec un peu de recul, sans faire du nombrilisme, on peut dire que l’on a été un peu novateur.

R&T : Et l’aventure du Poulet du GERS ?

Dans le même temps, j’ai été chargé par la Chambre d’Agri-culture du GERS de réfléchir à une organisation avicole dépar-tementale. C’est de là qu’est partie l’idée de l’inter profession AVIGERS (Association Avicole

RENCONTRE AVEC P i e r r e B U F F O [ 5 0 e P r O m O t i O n ]

« Élevé en plein air, élevé en plein GERS »

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rencontreC A R R I È R E SPARCOURS CROISÉS

du GERS) qui regroupe tous les partenaires de la filière avicole (accouveurs, fabricants d’ali-ment, éleveurs, abattoirs). Vous savez que l’on ne construit jamais sa maison tout seul et si cela a marché, c’est grâce à l’appui d’un certain nombre d’éleveurs concernés et en particulier Jean ABADIE, un responsable profes-sionnel visionnaire qui a toujours été en avance d’une idée.

R&T : Comment avez-vous sorti le Poulet du GERS de l’anonymat ?

Lorsque je suis arrivé en 1970, l’aviculture fermière du GERS était regroupée sous l’intitulé «petits élevages» et ne repré-sentait que 3% du produit brut du département. Aujourd’hui cette aviculture est avec 16% du pro-duit brut la première production du département du GERS. Une performance dont on est fier !La méthode ? « Pas de dévelop-pement de la production sans développement de l’image du produit ». C’est la raison pour laquelle, dès le départ nous avons mobilisé tous les moyens pour développer la marque « GERS » à partir de la signature : «élevé en plein air, élevé en plein GERS. Tout le monde sait qu’aujourd’hui, produire c’est facile, par contre vendre c’est beaucoup plus com-pliqué et nécessite d’être appuyé

par de la communication. J’ai l’habitude de dire qu’il n’est pas suffisant de faire BEAU, BON et RESPECTUEUX, il faut aussi le FAIRE SAVOIR ! Et ça, c’est plus compliqué et exige beaucoup plus de moyens !

R&T : Vous avez aussi fait de l’enseignement ?

J’ai mené plusieurs activités en même temps et en particulier, j’ai fait de l’enseignement à l’Institut Agricole St Christophe à MAS-SEUBE dans des classes de 1e et terminales pendant 25 ans. L’ob-jectif était simple : cela ne sert à rien d’avoir des connaissances si on ne sait pas les faire partager. Mes élèves étaient les premiers à bénéficier de mon expérience de terrain et je crois qu’ils ont apprécié.J’ai aussi assumé pendant quel-ques années la partie avicole à Purpan dans le même esprit et avec la même conviction.

R&T : Vous êtes un personnage un peu atypique. Comment peut-on vous qualifier ?

Personnage atypique, c’est ce que disent les gens qui m’aiment

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Reflets & Trajectoires16

PARCOURS CROISÉSC A R R I È R E S

bien et avec lesquels j’ai beau-coup partagé. En fait, dans ma carrière, j’ai exercé 3 métiers :

Cuisinier : comme un cuisinier doit faire monter la mayon-naise, en ce qui me concerne, dans une interprofession, j’ai eu à animer autour d’une table des gens qui étaient concurrents, qui n’avaient pas la même stratégie. Il a fallu discuter, animer, convaincre pour « monter la structure ».Pompier : dans une inter-profession, il y a souvent des tensions, des intérêts diver-gents, des conflits ; il a fallu calmer, argumenter de façon à éteindre les incendies et ne surtout pas les activer !Curé : car pour être compris, il faut beaucoup prêcher ! J’ai souvent eu l’impression de «rapapiller» mais c’était la seule façon de faire passer le message. Quand on croit être dans le vrai, dans la bonne direction, il faut surtout s’y tenir, résister, ne rien lâcher !

R&T : Quels conseils donneriez-vous à des jeunes cadres de l’EIP ?

Je n’ai pas la prétention de vou-loir donner de conseil mais simplement rappeler quelques vérités. A ceux qui auront un rôle de diri-geant, j’aurai tendance à leur dire : « n’hésitez pas à vous entou-

rer de gens plus compétents que vous. C’est comme cela que vous ferez avancer votre entreprise. N’hésitez pas non plus à embau-cher des cadres féminins : elles ont la force, la résistance, la volonté, le courage, des qualités que souvent on attribue à tort aux hommes ! J’ai souvent eu l’occa-sion de le vérifier. »Aux cadres techniciens, je dirai : « ne venez pas vers la Direction avec des problèmes mais avec les solutions ».Tout le monde doit être convaincu que l’on est passé en 30 ans d’une économie de production à une éco-nomie de marché et qu’aujourd’hui, c’est le consommateur qui décide. Dans son management, il faut avoir un comportement plus d’AVAL que d’AMONT. Tout le monde sait qu’il est plus facile de produire que de vendre.

R&T : Vous allez vous ennuyer pendant votre retraite ?

Absolument pas. N’étant pas de nature à rester inactif et comme il me reste encore quelques «envies» et quelques «convic-tions», j’ai créé une structure de conseil (PB Consultant) qui a pour objectif d’apporter toute mon expérience dans des domaines tels que l’organisation économique, le marketing et la communication. Quels que soient les produits, les problématiques liées à l’organisation des filières et à la valorisation de ces pro-duits restent les mêmes.

RENCONTRE AVEC Pierre BUFFO

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ENJEUXD O S S I E R

D O S S I E RQUELLE AGRICULTURE Nourrir les Français ? La tâche est relativement facile depuis qu’a disparu la malédiction millénaire qui rendait chacun inquiet de sa subsistance quotidienne, désormais remplacée par les angoisses de la « malbouffe » - obésité, allergies, diabètes, cancers, etc.

Nourrir l’humanité ? Un défi bien plus complexe, face au scandale des 850 millions de personnes qui ne peuvent

manger à leur faim.

Et demain, nourrir toute l’hu-manité, avec trois milliards de bouches de plus que les six d’aujourd’hui ? La terre comptera 9 milliards d’individus à l’horizon 2050.Le défi ne sera pas simple ; n’empêche qu’il n’existera pas réellement de choix.L’affaire est prise au sérieux ! De nombreux livres ont été publiés sur le sujet et ce fut aussi l’objet d’une conférence qui s’est tenu le 3 juillet dernier au Parlement Européen et de « La Journée Mondale de l’Alimentation » que la FAO a organisé le 1er octobre dernier.

Et pendant ce temps-là, la planète se réchauffe et le nombre d’affamés augmente…À l’automne 2008, on ne parle plus que de la crise financière et des perspectives de crise écono-mique qu’elle engendre. La crise alimentaire du début de l’année a été oubliée alors que les cours des céréales baissaient à nouveau ; de même pour la crise énergétique puisque le pétrole est de nouveau à un prix abordable. Est-ce à dire que les événements de l’année 2007-2008 n’ont été qu’un bref cauchemar ? Assurément non ! Au risque de prêter des intentions à la planète, risquons cette phrase : elle se fiche complètement de la crise financière et des cours des matières premières, elle continue

POUR DEMAIN ET POUR NOURRIR L’HUMANI TÉ ?

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Reflets & Trajectoires18

TEMPS FORTSD O S S I E R Quelle agriculture pour demain

et pour nourrir l’humanité ?

d o s s i e r

à se réchauffer imperturbablement et à nous fournir ses dernières res-sources naturelles. C’est à nous, les hommes, de bien distinguer l’urgent (par exemple, réparer les dégâts des banquiers et financiers irresponsables) de l’important (nourrir l’humanité et sauvegarder la planète) ; à commencer par les ingénieurs « agri » qui sont peut-être un peu plus conscients de ces questions.Il faut maintenant se rendre compte que l’impression de sécurité de l’approvisionnement alimentaire qui caractérisait les pays riches à la fin du XXe siècle n’aura probable-ment été qu’une double parenthèse historique et géographique : histo-rique parce qu’elle n’aura duré que quelques dizaines d’années, et géographique parce qu’elle n’aura concerné qu’un tiers de l’humanité. Dorénavant, nous allons avoir le plus grand mal à satisfaire la bou-limie de produits agricoles de nos sociétés.

La demande alimentaire ne cesse de croître.

La croissance de la population continue.La population mondiale augmente de plus de 200 000 personnes par jour, soit près de 80 millions par an et autant de consommateurs en plus. Elle devrait se stabiliser autour de 9 milliards en 2050 avec 1,1 milliards d’asiatiques, 800 mil-lions d’africains et 400 millions de latino-américains de plus. Cette seule hausse oblige à augmenter

de 1,2 % par an la production agri-cole mondiale.

Beaucoup plus de gens mangent de la viande.Il faut également compter avec le changement de régime alimentaire. Sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures, on observe un phénomène absolument univer-sel : quand des populations qui ont manqué de nourriture pendant de nombreuses générations accèdent à un peu d’aisance matérielle, elles se précipitent pour consommer des sucres, des graisses et d’une manière générale, des produits animaux (viande, lait, œufs). Or, les végétariens qui passent carnivores augmentent très fortement leurs ponctions sur les ressources de la planète, en particulier tout ce qui va manquer : terre, eau et énergie. On parle là de centaines de mil-lions de personnes. Et encore, on n’a pas vu le pire : imaginons que les ouvriers chinois, qui peuvent maintenant mettre une aile de pou-let dans leur riz, se mettent en plus à consommer du fromage, et que les employés indiens, qui boivent davantage de lait, arrêtent de croire à la réincarnation et se mettent à manger aussi de la viande…

Un gâchis proprement scandaleuxEntre 10% et 15% des récoltes mon-diales sont perdue avec des pointes allant jusqu’à 50 % dans certaines zones. Dans le cas des céréales, les causes sont multiples : perte de grains avant ou pendant la récolte,

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ENJEUXD O S S I E R

d o s s i e r

chute des tiges, pourrissement lors du stockage, attaque des oiseaux, des insectes ou des moisissures, envol pendant le transport ou le battage, etc. Il y a là un énorme gisement à exploiter au XXIe siècle notamment, d’importants investis-sements dans le stockage dans de nombreux pays du Sud.

Mais les pays riches occidentaux et en transition ont également leurs propres problèmes de gâchis, qui se sont déplacés de la production vers la consommation. Les quantités de nourriture jetées sont phénomé-nales. Depuis les supermarchés dont les salariés disent souvent que « leur plus gros client, c’est la benne à ordure », jusqu’aux restau-rants et cantines dont les normes sanitaires empêchent de resservir les restes, en passant par les par-ticuliers. Suite aux récentes crises sanitaires, il devient même difficile de récupérer les restes des res-taurants et des boulangeries pour approvisionner les porcheries.

De plus, la tendance est à l’aug-mentation de la taille et de la teneur en éléments complexes des portions servies, particulièrement aux États-Unis (les portions nord-américaines dans des restaurants comparables sont 30 à 40 % plus abondantes que les portions euro-péennes), ce qui augmente à la fois l’obésité et la taille des poubelles. On démarre le XXIe siècle avec davantage de gens en surpoids que de gens alimentés (1,1 milliards dont près de 400 millions sont obè-ses). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’obésité constitue la première épidémie non infectieuse

de l’histoire de l’humanité.

1 milliard de nouveaux consommateursTant que l’on n’a pas trouvé de moyens efficaces pour stocker l’énergie ni d’énergie alternative au pétrole, la voracité du milliard de véhicules (+ 60 millions par an), représente une menace considéra-ble d’augmentation de la demande de produits agricoles. Si elle se concrétise, elle provoquera imman-quablement des conflits majeurs entre l’assiette des pauvres et le réservoir d’essence des riches.

La première génération des agro-carburants, à base de céréales et d’oléagineux, représente une vérita-ble erreur historique. On n’en pensait que du bien ; ils allaient soutenir les cours défaillants, lutter contre l’effet de serre, créer des emplois, contri-buer à l’indépendance énergétique nationale. Cruelle déception : ils pro-voquent des pénuries graves et ont un coût écologique prohibitif, à tel point qu’on commence à se deman-der si, au final, ils n’aggravent pas l’effet de serre.

La feuille de route est simple en la matière : il faut trouver, un peu sur le modèle de la canne à sucre brésilienne, des plantes fournis-sant beaucoup de biomasse avec peu d’énergie consommant moins d’eau et poussant ailleurs que dans les champs déjà utilisés pour pro-duire de la nourriture. C’est le défi des agro-carburants de deuxième génération, pour lesquels nous devons nous investir rapidement et efficacement.

Bruno Parmentier, direc-teur du groupe ESA (École Supérieure d’Agriculture d’Angers) a accepté de livrer aux lecteurs de Reflets & Trajectoires quelques possibilités et pistes de réflexion. Il est l’auteur de l’ouvrage «Nourrir l’humanité», et protagoniste du thema «Vers un crash alimentaire mondial» qu’ARTE a diffusé le 2 décembre dernier.

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Reflets & Trajectoires20

TEMPS FORTSD O S S I E R Quelle agriculture pour demain

et pour nourrir l’humanité ?

Au total, le défi auquel doit faire face l’agriculture mondiale est simple : augmenter la production agricole de 2 % par an pour pouvoir en défi-nitive la doubler d’ici à 2050. Mais avec des disparités. Géographi-ques, il faudrait multiplier par cinq la production agricole en Afrique et même « seulement par trois » si les africains restent végétariens (la population va doubler, passant de 800 millions à plus de 1,5 mil-liard, et déjà 30 à 50 % des gens ne mangent pas à leur faim). En Asie, il faudrait multiplier la production par 2,3, un autre défi considérable compte tenu de la grande producti-vité actuelle et du manque de terres. En revanche, en Amérique latine, il ne faudra multiplier « que » par 1,9 ce qui est probablement possible car on pourra y augmenter à la fois la productivité et les surfaces culti-vées. La population européenne, elle, devrait diminuer (il ne reste plus que deux pays au-dessus du seuil de renouvellement de la population, l’Irlande et la France), et sera donc probablement appro-visionnée. Notons néanmoins qu’il est probable qu’on assistera, mal-gré toutes les proclamations sur la fermeture des frontières, à une immigration massive, ne serait-ce que pour maintenir à peu près la population active.

De réelles difficultés pour augmenter l’offre alimentaireEn matière de production agricole mondiale, on peut être optimiste et observer qu’on a beaucoup fait au XXe siècle, lequel a démarré

avec 1,8 milliards d’habitants et terminé avec 6,3. On a bel et bien réussi ce tour de force de nourrir 4,5 milliards de bouches supplé-mentaires. De ce point de vue, aller jusqu’à nourrir un peu moins de 3 milliards de bouches supplémen-taires au XXIe siècle devrait être relativement simple.Mais on peut également être pes-simiste, en observant que c’est le plus facile qui a été fait : produire plus de nourriture avec beaucoup plus d’intrants, plus de terres, plus d’eau, plus d’énergie et plus de chimie. Le défi du XXIe siècle va être beaucoup plus compliqué à relever : cette fois-ci, il faudra encore produire plus (et mieux), mais avec moins de terres, moins d’eau, moins d’énergie et moins de chimie. On touche concrètement aux limites de la planète, et il fau-dra beaucoup d’intelligence et de mobilisation collective pour arriver à franchir ce nouveau cap.Concrètement, depuis un an, le sinistre registre tenu par un FAO du nombre de gens qui souffrent de la faim dans le monde a recommencé à augmenter. Nous en sommes à 925 millions, et très probable-ment nous allons franchir en 2009 le chiffre symbolique d’un milliard d’affamés sur la planète.

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ENJEUXD O S S I E R

D O S S I E RLe réchauffement pose d’énormes problèmes à l’agriculture.2007 a été l’année de la générali-sation de la prise de conscience planétaire de la réalité du réchauf-fement climatique et des immenses menaces que cela représente doré-navant pour l’humanité avec, comme point d’orgue, l’attribution du prix Nobel de la paix conjointe-ment à Al Gore et au GIEC.Malheureusement, ce réchauffe-ment ne promet presque rien de bon pour l’agriculture. On ne verra guère se généraliser les petites pluies bienfaitrices, mais bien plu-tôt s’accentuer les phénomènes extrêmes : avancée des déserts, assèchement des rivières et nappes phréatiques d’un coté ; inondations, tempêtes et ouragans de forte puis-sance de l’autre. La quantité totale d’eau qui tombera du ciel sera légè-rement supérieure, compte tenu de la plus forte évaporation, mais encore moins bien répartie. Sans oublier l’avancée de la mer sur les terres très fertiles des grands del-tas et la remontée de l’eau salée dans les nappes phréatiques.Il ne faut pas croire que ces évolu-tions climatiques ne vont toucher que les pays pauvres et tropicaux. Les experts prévoient qu’en 2050, il fera le temps de Nice à Angers et le temps d’Alger à Nice. S’ils ont raison, cela veut dire qu’il faudra transformer les systèmes de pro-duction dans la moitié nord de la France en privilégiant davantage les cultures d’hiver et en créant de l’irrigation, et qu’il ne restera que peu d’agriculture efficiente sans irrigation permanente dans le

sud-est. De gros investissements agro-environnementaux seront donc indispensables très rapide-ment, même en France.

La superficie de terres cultivées ne cesse de diminuer.Les bonnes terres cultivables sont une denrée très rare sur la planète. En fait, on ne cultive qu’environ 1,5 milliards d’hectares, soit 12 % des 13,1 milliards d’hectares émergésSur le plan mondial, il existe encore des réserves disponibles, mais elles sont pour l’essentiel situées dans les forêts tropicales des bas-sins de l’Amazonie, du Congo et du sud-est asiatique, particulière-ment en Indonésie et en Malaisie. Les mettre en culture présente un vrai risque d’aggravation du réchauffement de la planète et de désertification relativement rapide de ces régions écologiquement sensibles. C’est pourtant ce que nous faisons, à raison de 140 000 km² chaque année et sachant que l’on ne replante que la moitié en forêt. Malheureusement cela ne suffit pas à augmenter la super-ficie totale de la « ferme-monde » car, année après année, nous per-dons plus de terres que nous n’en gagnons. En effet, l’érosion et l’ur-banisation gagnent du terrain à une vitesse encore plus rapide.C’est ainsi qu’en 1960, chaque habitant de la planète disposait potentiellement de 0,43 ha de ter-res cultivables. Aujourd’hui, il n’en a plus que 0,25 ha. A ce rythme, les terriens de 2050 ne disposeront plus que 0,15 ha.

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Reflets & Trajectoires22

TEMPS FORTSD O S S I E R Quelle agriculture pour demain

et pour nourrir l’humanité ?

L’eau pour l’irrigation va manquer.L’eau est tout simplement indispen-sable pour faire pousser les plantes. Il faut en moyenne, 1 tonne d’eau pour produire un kilo de céréales. En mangeant, un Européen moyen consomme indirectement plus de 4 tonnes d’eau « virtuelle » par jour.

De tout temps, les hommes ont donc tenté de s’affranchir des aléas plu-viométriques de la nature. Au XXe siècle, on a ainsi largement investi dans l’irrigation pour compenser les irrégularités de la pluie. La planète compte actuellement 200 millions d’hectares irrigués, soit environ un champ sur sept. On sait d’ores et déjà que l’on ne peut pas doubler cette surface ; les 44 000 barrages qui ont déjà été construits ont tous besoin d’entretien et les nouveaux ouvrages vont coûter beaucoup plus cher puisqu’ils seront situés dans des endroits plus difficiles d’accès ou moins favorables au stockage de l’eau. Autre frein à l’irrigation : la baisse des nappes phréatiques. C’est un problème considérable sur l’ensemble de la planète car on pompe souvent l’eau beaucoup plus vite qu’elle ne se régénère. De même, une part importante de l’irrigation mondiale provient de prélèvements dans les rivières gonflées l’été par la fonte accélérée des glaciers ; quand les glaciers auront fini de fondre, tout cela s’arrêtera.

Au total, irriguer ses cultures ris-que de devenir une entreprise plus compliquée. Les experts estiment que le niveau maximum de sur-

faces irriguées dans le monde pourrait tourner autour de 240 millions d’hectares, soit seule-ment 20 % de plus qu’aujourd’hui.

Inévitablement, on sera donc conduit à faire de gros efforts pour économiser l’eau et pour trouver le moyen de se nourrir avec des plan-tes qui en consomment moins.

L’énergie rare et chère oblige à revoir toutes les techniques agricoles. Nous arrivons au bout d’une lon-gue période facile où l’énergie était abondante et bon marché. Les techniques agricoles, comme toutes les techniques inventées dans cette période, sont particu-lièrement énergétique. Dans les agricultures hautement méca-nisées et à multiples intrants (fertilisants, pesticides, etc.), il faut actuellement plus de 100 litres d’équivalent pétrole pour produire 1 tonne de blé.

Les 28 millions d’agriculteurs de la planète qui possèdent un tracteur ont actuellement un avantage com-paratif important par rapport aux 250 millions d’agriculteurs qui en sont restés à la traction animale, et un avantage considérable par rapport au milliard d’agriculteurs qui ne disposent que de leur pro-pre force physique. Mais avec un pétrole durablement cher, nous devrons réinventer entièrement les techniques modernes d’agricul-ture.

Pour commencer, il faudra beau-coup moins labourer, diminuer l’utilisation des engrais de syn-

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JANVIER 2009 - N° 33 23

ENJEUXD O S S I E R

D O S S I E Rthèse, arrêter de chauffer les serres l’hiver et relocaliser une partie importante de la production agricole au plus près des zones de consommation

La chimie agricole est en bout de course. Une part importante de l’augmen-tation massive des rendements agricoles dans la deuxième moitié du XXe siècle est à mettre au crédit de la chimie, base de la « révolution verte ». En France, on sort actuel-lement de façon régulière trois à quatre fois plus de grains d’un champ de blé qu’au sortir de la guerre mondiale. Ceci a été permis par l’externalisation simultanée de quatre fonctions : nourrir les plantes (les engrais), soigner les plantes (les fongicides), éloigner les animaux prédateurs (les insec-ticides) et éloigner les « mauvaises herbes » (les herbicides). Les suc-cès ont été remarquables et durant les cinquante dernières années, la production agricole mondiale a été multipliée par 2,6.On doit maintenant affronter simultanément trois problèmes : le renchérissement du prix de l’énergie, l’épuisement des mines qui vont rendre ces substances de plus en plus rares et onéreuses et les inconvénients en termes de pollution des sols, des nap-pes phréatiques, des littoraux. On assiste depuis les années 90 à un plafonnement des rendements qui laisse penser qu’on touche aux limites de cette technologie.Mais il y a un problème encore plus grave : il n’y a pas de nouvelles

fonctions à inventer, qui pourrait relancer la progression de la pro-ductivité.

Au total, la chimie ne pourra proba-blement pas « sauver » l’humanité une seconde fois, comme elle l’a fait au siècle précédent.

De moins en moins de biodiversité, de plus en plus de maladiesNous prenons collectivement d’énormes risques en matière de biodiversité. D’une part, nous éteignons à vitesse accélérée des espèces de plantes et d’animaux que nous ne connaissons même pas, en particulier en détruisant leurs principaux gisements : forêts tropicales sur terre, coraux et man-groves sur mer. D’autre part, nous mettons « tous nos œufs dans le même panier » en matière d’utili-sation des ressources comestibles, en ne gardant que les variétés et races les plus productives. A titre d’exemples, les 4 millions de vaches laitières françaises ne pro-viennent plus que d’une centaine de taureaux reproducteurs four-nisseurs de spermes, tandis que 4 variétés de blé produisent les deux tiers de la récolte du pays.

Dans le même temps, les épi-démies vont se multiplier sur la planète. Certaines seront dues au réchauffement qui diminue le nombre de jours de gel dans les pays tempérés et donc, la destruc-tion des larves. L’Europe a déjà connu la fièvre catarrhale ovine, elle connaîtra prochainement la Peste équine, la Fièvre de la vallée

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TEMPS FORTSD O S S I E R Quelle agriculture pour demain

et pour nourrir l’humanité ?

du Rift, la Fièvre du Nil occidental, la Leihmaniose, la Leptospirose, etc. D’autre part, la concentra-tion croissante de populations et d’animaux d’élevage dans certains pays tropicaux chauds et humides dépourvus de systèmes sanitaires efficaces ainsi que le rapproche-ment des hommes et des animaux autrefois isolés dans la forêt vierge sont objectivement favorables aux mutations des virus et microbes et à leurs transmissions entre les oiseaux et les hommes. A titre d’exemple, la France n’élève que 215 millions de poulets, prati-quement tous confinés dans des poulaillers, alors que le Brésil en compte 1 100 millions, l’Indonésie 1 249 millions et la Chine 4 360 mil-lions ! En matière de porcs, il y en a 15 millions en France contre 489 millions en Chine…La conjonction des deux phéno-mènes risque d’être carrément explosive au cours du XXIe siècle, aussi bien en matière d’élevage et d’alimentation carnée que de santé humaine.

Des nouvelles techniques pour satisfaire cette demandeUne bonne part des techniques agricoles productives qui sont appliquées aujourd’hui, et qui ont permis de nourrir 4,5 milliards d’habitants de plus sur la planète, ont été inventées dans la deuxième moitié du XXe siècle, au cours de ce qu’on a appelé la Révolution verte. Malheureusement la productivité a recommencé à stagner depuis une quinzaine d’années.

Une nouvelle agriculture écologiquement intensiveOn a donc un besoin urgent d’une nouvelle révolution agronomi-que « doublement verte » et d’une agriculture « écologiquement intensive ». L’idée de base est qu’il faut remplacer rapidement la plu-part des apports artificiels par des apports naturels. Faire faire par les plantes et animaux auxiliaires de culture (champignons, vers de terre, abeilles, coccinelles, bacté-ries, etc.) ce qu’autrefois on confiait à la machine et à la chimie.Les progrès attendus sont immenses, et il convient pour cela de dépasser les clivages actuels entre ceux qui veu-lent produire mieux et ceux qui veulent produire plus, les deux restant mal-heureusement largement anti-nomiques jusqu’à aujourd’hui.Deux grandes cultures intellec-tuelles doivent trouver maintenant les moyens de travailler ensemble : celle des agronomes (culture de l’action) et celle des écologues (culture de l’observation). Il faut à la fois comprendre et agir pour trouver les clés de l’agro écolo-gie, qui permettra de produire à la fois plus et mieux avec moins. Il faut également dépasser le clivage entre les chercheurs et les agricul-teurs pour refonder une nouvelle

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JANVIER 2009 - N° 33 25

ENJEUXD O S S I E R

D O S S I E Rrecherche dans le dialogue local entre les théoriciens et les prati-ciens, puisque ce n’est plus une agriculture qu’il faut inventer, mais des dizaines de milliers, chacune parfaitement adaptée aux condi-tions micro locales. Au total, une triple alliance entre les sciences agronomiques, sociales et écolo-giques.

Des progrès possibles grâce à l’amélioration de la génétiqueLe défi qui est posé pour nourrir

l’humanité au XXIe siècle est tellement grave et impor-

tant qu’il paraît fou de se priver de l’un des

progrès déter-minants du XXIe siècle, la maîtrise plus complète de la génétique. Cette science est vieille comme l’humanité ; elle se base sur la

sagesse popu-laire : « bon sang ne

saurait mentir ». Elle a conduit par sélections

successives à améliorer considérablement les varié-

tés et les races, tant en matière végétale qu’animale.

Le tournant du XXIe siècle, c’est la compréhension de ces phéno-mènes à partir du décryptage du génome. On ne se contente plus de constater que telle variété végé-tale ou telle évolution d’une race animale est plus productive, on

commence à comprendre pour-quoi. Il devient alors tentant de sélectionner les seuls individus qui possèdent le gène recherché pour ses qualités intrinsèques, ou de transférer ce gène dans un ensem-ble d’individus de façon à obtenir un ensemble homogène possédant la caractéristique recherchée. On en est au tout début de cette science, et les premiers organismes généti-quement modifiés du début du XXIe siècle feront sourire dans 50 ans, lorsqu’il y en aura des milliers uti-lisés couramment.

Croire que quelques gènes sauve-ront l’humanité semble simpliste à l’heure où tout va devenir plus com-plexe, plus diversifié, plus adapté aux conditions écologiques locales. Mais croire qu’on peut se passer d’un pan entier de la science pour alimenter 9 milliards d’habitants en 2050 semble tout autant angé-lique. Si l’on trouve des plantes qui poussent en consommant moins d’eau parce que, comme celles qui arrivent à pousser dans le désert, elles ferment leurs stomates et arrêtent de transpirer lorsqu’il fait trop chaud, cela peut représenter un progrès décisif pour l’humanité, surtout en cette période de réchauf-fement climatique. De même, si l’on augmente la résistance de cer-taines plantes au froid, au chaud, à l’altitude, au sel, à l’eau stagnante, au pourrissement. Ou si l’on trouve des plantes plus riches en protéi-nes, en vitamines, en antioxydants, en oméga 3, en acides aminés, ou qui contiennent moins d’éléments allergènes ou difficiles à digérer. Ou des plantes qui fournissent de

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Reflets & Trajectoires26

TEMPS FORTSD O S S I E R Quelle agriculture pour demain

et pour nourrir l’humanité ?

D O S S I E R

l’énergie à bon compte pour nos voitures, etc. Les champs de recherche sont immenses. Se décourager sur la base des premiers OGM, bien imparfaits, et de l’envi-ronnement s o c i a l , jur id ique et éco-nomique i m p o s é par la p r e -m i è r e

entreprise qui s’est lancée dans

cette activité semble velléitaire. L’Europe a donc son mot à dire sur ce dossier, différent de ceux des USA et de la Chine, avec ses valeurs, ses priorités, sa manière de faire, et son environnement juridico-socio-économique ; il est temps qu’elle le fasse, au lieu de se contenter de réagir à l’action des autres. En particulier, en lan-çant des grands programmes de recherche publics ou financés par le public, sur des priorités débat-tues démocratiquement, avec son propre équilibre entre innovation et précaution, et avec une autre politi-que que celle de la privatisation du vivant… Rappelons, s’il en était besoin, que l’agriculture est bien au cœur des grandes problématiques du XXIe

siècle : elle a la lourde charge de nourrir toute la population mon-diale dans les meilleures conditions possibles (en veillant à ses besoins immédiats et à sa santé à plus long terme) et de fournir un emploi et des moyens de subsistance à des milliards de paysans. Mais elle a aussi pour mission de fixer le carbone en excès dans l’atmos-phère et de régénérer l’oxygène, de préserver la qualité de l’eau, la biodiversité ainsi que des pay-sages accueillants, protégés des constructions urbaines à tout-va. Pour ce faire, une réorientation des politiques de recherche s’impose, pour inventer au plus vite une nou-velle agriculture à haute intensité environnementale, et mettre au point des gènes qui simplifieront la tâche. Simultanément, une nou-velle organisation de l’agriculture s’impose, à base de soutien résolu aux agriculteurs dans des grandes régions géo écologiques et écono-miques relativement protégées des concurrences extérieures.Si, faute de soutien résolu et effi-cace du reste de la société, elle échoue, les crises et pénuries seront terribles pour une part sans cesse croissante des 7 milliards d’êtres humains qui peupleront la terre en 2011 (9 milliards en 2050). De crise en crise, le dernier mot pourrait revenir aux régimes auto-ritaires, de nombreux problèmes finissant par être résolus par les armes.

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JANVIER 2009 - N° 33 27

BLOC-NOTESC O U R R I E R

Après le diplôme, les promos s’égrainent à travers la France et ses régions et, peut-être encore plus aujourd’hui qu’hier, à tra-vers le monde entier. On a alors tous en tête de se revoir. Mais les aléas de la vie et la curiosité du Purpanais l’entraînent souvent plus loin et les occasions de se retrouver sont rares. Rare, riche et cosmopolite comme le mariage l’été dernier à Labenne dans les Landes de Dominique COULOM-BEL, sorti de Purpan en 2003. Belle confrontation de destinées locales et de trajectoires exoti-ques à travers les retrouvailles de ces visages issus majoritaire-ment des 81, 82e et 83e promos. Il y avait le club asiatique : le marié Domi chez Carrefour Inde, Julien MASSÉ responsable export chez Néolait et basé au Vietnam, Charlotte NIVOLLET formatrice

au Cambodge et Mayeul NICOLAS aujourd’hui basé en France mais habitué des séjours en Chine… Ou encore l’alliance des Amériques représentée par Mathieu DOR-NIER qui a lancé une société de distribution de fruits et légumes bio au Mexique et Antoine BILLET qui trace sa route chez Pernod-Ricard atterrissant aujourd’hui à New-York après ses missions à Trinidad puis Saint-Domingue… N’oublions pas les Africains : Vincent BLOT et sa famille ren-trés du Centrafrique ou Antoine GIRONA de Madagascar. Et pour boucler la boucle de ce tour du globe, Domi épousait Lucia, une Slovaque rencontrée en Tchéquie lors d’un stage.Le club France était tout de même majoritaire avec Caro-line EVRAT GEORGEL, Mathilde RIOM, Céline TEYSSEDOU, Pierre

Le carrefour intercontinental

de Labenne des Landes

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BLOC-NOTESC O U R R I E R

ZAMBON, Xavier BEPMALE, Nicolas BERGASSE, Maïlla et Pierre-Denis TOURETTE, Benoît AUPECLE, Alex de MARGUERYE, Yves THIBAULT, Jérôme JACOB, Thomas LEïCHLÉ, Hervé LEBI-GRE, Guillaume FAVOREU, Olivier VERDIER, Toma DAGORNNous étions 25 Purpanais du meilleur cru, ajoutez les conjoint(e)s et les enfants (10)

mélangez le tout avec une trentaine de Tchèques et de Slo-vaques en pleine forme. Bonjour l’ambiance… Des images inou-bliables.Vivement notre prochain sommet mondial.Toma «Swan» [email protected] http://picasaweb.google.fr/photoswan

Ce livre est publié par les « Éditions France Agricole » depuis mai 2008. Il résulte d’une collaboration entre Laurent VIGNAU-LOUSTAU (pro-fesseur de Zootechnie à l’E.I. Purpan à la retraite) et Christian

HUYGHE (directeur de recherche à l’INRA et Président du centre INRA de Lusignan). Il est consacré aux Systèmes Fourragers. Il présente les composantes françaises des ressources fourragères et des besoins animaux, les concepts et les principes de gestion des sys-tèmes fourragers et l’ensemble des techniques d’exploitation et d’utilisation des fourrages et les replace dans le cadre de la ges-tion alimentaire des systèmes de productions bovines. Le texte est fidèle à l’esprit de la formation des ingénieurs à Purpan : les techniques sont décrites, accompagnées des fondements scientifiques et si possible des contraintes impo-sées par les pratiques.

Quand nos professeurs à la retraite prennent la

plume

Reflets & Trajectoires28

«Stratégies Fourragères : Pâturage-ensilage-foin»

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Le Cahier de l’Ecole

JANVIER 2009 - N° 33 29

SommaireÉDITORIAL Le mot du Directeur ������������������������������������������������� 30

HISTOIRE Histoire d’une trajectoire : Le Père Gérard Deltort ��������������������������������������������� 30

ACTUALITÉ Dossier « Dans l’air du temp s» : La Recherche et l’Enseignement Supérieur ������������� 31

RECHERCHE Rencontre avec Vassilia Théodorou ������������������������ 34 Zoom sur une équipe de recherche de Purpan ������� 36 Technologies au Domaine de Lamothe ������������������� 37

ENTREPRISES A l’heure de la Taxe d’Apprentissage ����������������������� 39

CARNET DE NOTES Recrutements 2008 �������������������������������������������������� 39 Départs �������������������������������������������������������������������� 40 Les nouveaux, les anciens ���������������������������������������� 40

EMPLOI DU TEMPS Affaires à suivre ������������������������������������������������������� 41

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Reflets & Trajectoires30

Le Cahier de l’Ecole

ÉDITORIALLe mot du Directeur

L’École sera désormais plus présente dans votre R&T avec ce cahier d’infor-mation sur ses activités, ses projets et ses enjeux pour l’avenir. En travaillant à ce nouveau format R&T avec l’Association des Ingé-nieurs, nous avons constaté que les anciens étaient très demandeurs de pouvoir suivre l’évolution de Purpan et de comprendre les orientations prises pour faire face à la très rapide transformation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (ce sera d’ailleurs un des thèmes présentés dans ce nouveau cahier).Nous souhaitons ouvrir un dialogue avec vous autour de toutes ces infor-mations qui désormais intègrent R&T et qui, nous l’espérons, vous permettront de mieux répondre aux questions que des amis ou des profes-sionnels vous posent régulièrement.

Je présente, à tous les ingénieurs de PURPAN et à leurs

familles, les meilleurs vœux de tous les collaborateurs de l’École.

Que cette année 2009 soit l’occasion pour nous tous de donner du sens

à l’action professionnelle et à l’engagement personnel.

Michel Roux Directeur de PURPAN

HISTOIREHistoire d’une trajectoire

Le Père Gérard DELTORT, (1924-2008)On disait de lui, pour résumer sa vie, « Gérard le cœur sur la main, la tête, les mains, les pieds au travail ».

Diplômé de Purpan, 31e promotion, profes-seur au lycée agricole de La Roque, il rejoint, après 21 ans dans l’enseignement agricole, l’équipe des missionnaires diocésains pour 4 ans. En 1980, il devient secrétaire général et responsable du temporel à l’Évêché.

Un travailleur infatigable, un homme de racines qui a consacré sa vie à cinq grands chantiers : les jeunes et l’enthousiasme mis à reconstruire un monde rural dans la perspective de la J.A.C., les missionnaires diocésains et le travail de nouvelle évangé-lisation, le service du temporel pour aider ses frères prêtres, son ministère d’exorciste pour accueillir des personnes troublées par la puissance du mal, le monde rural et agricole et sa contribution à former et à préparer aux défis mondiaux de l’après-guerre.

Une motivation très forte l’animait « pour responsabiliser les futurs acteurs du monde rural en leur donnant des compétences sérieuses et en invitant chacun à aller au bout de ses possibilités intellectuelles, pro-fessionnelles et spirituelles ».

60 ans de sacerdoce, une vie vécue pour les autres.

« Libre à l’égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous ».

Extrait du texte transmis par le Père Gaëtan de la Fage

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JANVIER 2009 - N° 33 31

« DANS L’AIR DU TEMPS »L’évolution rapide et profonde de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur

Il est désormais clair en France qu’un puissant effort de restructuration de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur doit s’effectuer rapidement pour s’assurer d’une meilleure visibi-lité internationale et d’une efficacité renouvelée pour former aux défis de la planète.

L’idée fondatrice de cette évidence réside dans le constat que tout pays, qui entend jouer un rôle majeur à l’avenir, doit avant tout posséder un système de Recherche / Formation, base d’un rayonnement scientifique, professionnel et humain.

Depuis 3 ans, la France réagit rapide-ment à l’affaiblissement progressif de son système tellement spécifique qu’il en était devenu éclaté, sans cohérence, compliqué et au final, illisible.

La deuxième idée fondatrice de cette grande réforme est l’évidence selon laquelle la qualité de l’Enseignement Supérieur doit s’appuyer sur l’excel-lence de la Recherche et la synergie mise en œuvre ( le niveau de formation des enseignants/chercheurs, accès à la

Recherche pour les étudiants, transfert des résultats de la Recherche vers les entreprises).

Nous sommes donc aujourd’hui clai-rement inscrits dans une compétition accrue qui s’installe au niveau mon-dial entre les différentes organisations d’Enseignement Supérieur, non seule-ment de pays développés mais aussi de pays émergents.

Rappelons qu’en 2007 nous avions 100 millions d’étudiants dans le monde, et qu’en 2015 nous en aurons 200 mil-lions (dont 30 millions de plus en Inde et 20 millions de plus en Chine).

Ce contexte large se traduit depuis 3 ans par une volonté politique forte de restructuration du paysage de l’Ensei-gnement Supérieur.

Ainsi, pour la première fois dans l’his-toire, il n’est pas possible de « laisser passer le train » d’une telle réforme sans prendre le risque de devenir invi-sible à terme, voire de disparaître.

Des traductions incontournables se sont ainsi mises en place :

La taille critique et l’excellence de la Formation et de la Recherche devien-nent les clés de l’avenir pour une entité d’Enseignement Supérieur.

Des PRES (Pôles de Recherche et d’En-seignement Supérieur) ont été mis en place en 2007.

ACTUALITÉ

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Reflets & Trajectoires32

Le Cahier de l’Ecole

Le PRES « Université de Toulouse » est ainsi né, réunissant les 3 Univer-sités et Grandes Écoles de Toulouse.

Dix opérations immobilières « Opé-rations Campus » de très grande envergure ont été validées (Tou-louse en fait partie) pour faciliter la rénovation et les projets d’avenir mutualisés sur des sites régionaux.

La mise en place d’une puissante Agence d’Évaluation de la Recher-che (AERES).

La mise en place de plans quadrien-naux de sites rendant obligatoires les concertations et les synergies pour l’ouverture de nouvelles for-mations.

Des incitations fortes de notre minis-tère de tutelle, l’Agriculture, pour mettre en place des pôles de compé-tences Agri/Agro dans les Régions.

Qu’a fait Purpan dans ce contexte depuis 5 ans ?

Nous avons tout d’abord pris le parti de l’ambition et de la lisibilité de l’Ins-titution dans ce contexte nouveau de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette stratégie forte se tra-duit très concrètement.

Clarification et renforcement du réseau FESIA.

Important effort de qualité et de structuration de la Recherche à Pur-pan (désormais 10 équipes solides et visibles).

Excellence de l’action internationale et de l’exposition de nos étudiants (100 % des Purpanais ont 3 mois de séjour en pays anglophones et 70 % ont 9 mois d’expérience inter-nationale). Cette situation donne à Purpan une position enviée.

Augmentation significative et volon-tariste de la taille de l’Établissement, ouvrant ainsi de réelles possibilités d’investissements humains et maté-riels.

Présence dans tous les niveaux et types de Formation du Bac + 3 au Bac + 8.

Entrée à l’Université de Toulouse comme membre associé.

Présence aux bureaux de 2 pôles de compétitivité de Midi-Pyrénées (Cancer Bio Santé et Agrimip Inno-vation).

Responsabilité de l’animation du pôle scientifique « Aliment Santé Sécurité Sanitaire » (PA3S).

Purpan, un des 5 membres fon-dateurs du pôle de compétence Agri/Agro/Véto de Toulouse (Tou-louse Agri Campus).

ACTUALITÉ

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JANVIER 2009 - N° 33 33

Le nouveau projet de Purpan pour les 2 ans à venir

Alors que toutes ces réformes et ces structures nouvelles avancent très vite, l’enjeu est devenu clair pour toutes les Écoles d’Ingénieurs.

Il s’agit de pouvoir à la fois :

Exister au sein des nouvelles struc-tures universitaires .

Garder leur identité, leur indépen-dance et leurs points forts.

Il est ainsi clair qu’aucune École ne peut seule atteindre de tels objectifs

Chacune doit tenir compte du contexte régional dans lequel elle évolue.

Partant de ces constats, Purpan a décidé, avec les deux autres Écoles de Toulouse sous tutelle du Ministère de l’Agriculture (Purpan, ENVT, ENFA), d’étudier une entrée collective au sein de l’Institut National Polytechnique de Toulouse (l’INP est membre fondateur du PRES « Université de Toulouse »).

Les objectifs poursuivis collectivement sont :

Assurer la visibilité de l’ensemble Agro/Véto aux différents niveaux, régional, national et international.

Mutualiser une partie des grandes missions (Recherche, transfert, …).

Mutualiser une partie des moyens à l’appui de ces missions.

Le Conseil d’Administration de l’École a mis plusieurs conditions à cette étude d’entrée à l’INP :

• Garder notre statut juridique.

• Conserver notre autonomie de gestion.

• Poursuivre le développement de nos spécificités et points forts.

En conclusion, nous pensons qu’à travers ce projet, qui pourrait se concrétiser en 2009, Purpan serait réellement inscrit dans tous les nouveaux dispositifs de restructuration de la Recherche et de l’Enseigne-ment Supérieur, tout en étant en ligne avec la volonté d’exercice de la tutelle par le Ministère de l’Agricul-ture.

ACTUALITÉ

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Reflets & Trajectoires3�

Le Cahier de l’Ecole

RENCONTRE AvEC vASSILIA THéODOROU

Une histoire qui commence en Grèce, pays où elle est née.

Comment êtes-vous arrivée en France ?Je voulais suivre des études supérieures dans le domaine des Sciences du Vivant. En Grèce, la Recher-che et la Biologie étaient

pratiquement absentes.

Pourquoi Toulouse ?Nous sommes en 1979. J’ai déposé mon dossier dans diverses universités fran-çaises dont Toulouse. L’Université Paul Sabatier avait déjà une bonne réputa-tion. Je m’inscris donc dans un cycle universitaire classique, avec l’envie de me spécialiser en physiologie.

La recherche, est-ce une vocation ?Non. Je partageais l’amour des scien-ces avec l’amour des lettres.

Entre ces deux amours, comment avez-vous choisi ? Est-ce le fruit de rencontres ?Mes professeurs de physiologie de l’Université Paul Sabatier ont joué un rôle déterminant. En 1992, j’intègre, pour ma thèse, le laboratoire de Phar-

macologie de l’INRA à Toulouse. Deux chercheurs deviendront mes mentors : Lionel BUENO et Jean FIORAMONTI.

Dans quel type de recherche souhaitiez-vous intervenir ?Je voulais faire de la recherche finali-sée, agir pour le bien de l’homme, pour sa santé.

Nous sommes bien loin de l’École d’Ingé-nieurs de Purpan !En 1994, je remplace un professeur vacataire. Et là, c’est la deuxième rencontre importante de ma vie pro-fessionnelle : les étudiants. J’enseigne la physiologie digestive, je découvre mon deuxième métier. Tout d’un coup, ma vie devient quelque chose de « rond, de complet, de fonctionnel ». Cette rencontre avec la philosophie de l’enseignement, telle qu’elle est prati-quée à Purpan, est en accord total avec mes valeurs. En 1995, j’intègre Purpan comme enseignant chercheur.

Quelle est la place de Purpan dans la recherche ?Depuis mon entrée à Purpan, je vis cette montée en puissance de la recher-che. Dans un premier temps, la mise en place d’une collaboration structurante entre l’équipe de recherche du labora-toire de l’INRA, où j’ai fait ma thèse, et l’École d’Ingénieurs de Purpan. Puis la création d’une unité mixte de recherche entre une partie des collègues de Purpan du laboratoire

RECHERCHE

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JANVIER 2009 - N° 33 35

d’Agrophysiologie et l’équipe de l’INRA autour d’une thématique com-mune : l’incidence des composantes positives ou négatives de l’aliment sur les fonctions digestives� Mon expé-rience peut servir à d’autres collègues, même si je ne peux assurer la direction scientifique pour certains sujets. Le chercheur vieillit, grandit pour trouver l’aspect organisation de la recherche. Aujourd’hui, à Purpan, j’ai en charge la Direction adjointe de l’UMR et la Direction du Laboratoire d’Agrophy-siologie et ses différentes équipes à savoir, L’UMR 1054 INRA/E.I.PURPAN, la Filière Viticulture Œnologie, l’UPSP DGER 105.PURPAN affiche une volonté, très appuyée par les différentes directions, d’inciter à la croissance, d’organiser la recherche, de s’ouvrir aux réseaux et de s’y insérer. Les efforts conjugués ont permis l’obtention de labels nationaux pour les équipes.

Que vous apportent la recherche et l’ensei-gnement ?La recherche est une leçon de vie, une remise en question permanente. Elle exige de la créativité, m’expose à la critique mais m’oblige à suivre les évolutions. L’enseignement, c’est le potentiel d’émerveillement de la jeu-nesse, cette envie de faire passer des

messages chargés de sens, nécessaires à la construction de chaque être dans son métier et dans sa vie.

Chercheur et liberté ?Un chercheur a besoin d’un espace de liberté pour faire ce qu’il a envie de faire. Il doit garder sa liberté d’expert externe dans toute collaboration avec un industriel. «Tu as une bonne idée, vas-y, expérimente-la » c’est ce que m’a offert Purpan, la liberté de faire des choix de mixité : l’espace équipe, l’es-pace collaboration dans une structure dénuée des lourdeurs administratives.

Vos passions hormis la recherche et l’ensei-gnement ? La lecture mais surtout un amour du théâtre.

Deux auteurs ?Molière, Tchékov

Vos nourritures terrestres ?La France, ma deuxième patrie, a fait naître une passion grandissante pour la cuisine et les vins français.

La vie ? « La vie est sublimée par tous les aspects tragiques dans le sens de la tra-gédie théâtrale ».

Un éclairage bien normal sur la vie quand on grandit au pays de Sophocle.

RECHERCHE

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Reflets & Trajectoires36

Le Cahier de l’Ecole

RECHERCHE

ZOOM SUR UNE éqUIPE DE RECHERCHE DE

PURPAN :Biodiversité des

systèmes AGricoles et NAtUrel

Domaines d’études de l’équipe

La recherche académique, le conseil, l’expertise.

L’entomologie appliquée

Les cadres thé-matiques des recherches

• La biologie de la conservation

• La biologie des communautés

• L’écologie des paysages

Des investigations menées en milieux agricoles et forestiers

Thématiques de recherche

Mise au point et évaluation d’indica-teurs de biodiversité et de la valeur biologique des forêts.

Ces bio-indicateurs sont basés sur la structure des peuplements, la diversité des formes du bois mort, les commu-nautés d’insectes coléoptères

Application à la gestion courante des milieux

Les travaux réalisés sont de type :

Études d’impact et d’incidence d’amé-nagement foncier et d’infrastructures (routes, carrières…).

Recherches d’espèces d’intérêt patri-monial et/ ou protégées et diagnostic d’état de conservation de leurs popu-lations.

Inventaires entomologiques, diagnos-tics écologiques de la valeur biologique des sites.

Détermination d’insectes pour d’autres équipes universitaires, des profes-

Mots-clés

Biodiversité●

Écologie●

Forêt●

Agrosystèmes●

Conservation●

Coléoptères●

Bio-indicateurs●

Entomologie●

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JANVIER 2009 - N° 33 37

sionnels et des particuliers : expertise de déprédations d’insectes sur bois ouvrés et denrées stockées, détermi-nation d’insectes divers.

Une équipe qui a tissé des partenariats avec des organismes de recherche, des organismes publics, des gestionnaires de milieux naturels.

15 ans d’expérience reconnue, des compétences rares pour une thématique originale, des colla-borations internationales, Hervé Brustel et son équipe sont en mesure de répondre aux deman-des des professionnels pour du conseil et/ou de l’expertise.

Contact :  Hervé BRUSTEL +33 (0) 561 15 30 31 [email protected]

TECHNOLOgIES AU DOMAINE DE LAMOTHE

l’école d’ingénieurs de Purpan possède et gère une exploitation agricole conduite exclusivement

par des salariés.

Le Domaine de Lamothe, spécialisé en polyculture élevage, compte 245 ha en culture, un atelier de 6000 poules pondeuses en plein air et 130 vaches Prim’holstein pour un quota de 1 mil-lion de litres de lait.

Une salle de traite en épi 2X8 vieillis-sant, des problèmes récurrents pour recruter de la main d’œuvre qualifiée pour gérer le troupeau de vaches laitiè-res, ont conduit Purpan à investir dans 2 robots de traite.

La mise en route s’est faite en février 2008 et, depuis ce jour, la traite est entièrement assurée par les 2 VMS (Système de Traite Volontaire).

Grâce aux robots, les animaux ne sont plus contraints de passer aux 2 traites traditionnelles (matin et soir) comme en salle de traite. Les vaches se présentent aux robots de manière tota-lement libre et volontaire tout au long de la journée car la traite est assurée 24h/24.

RECHERCHE

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Reflets & Trajectoires38

Le Cahier de l’Ecole

RECHERCHE

Le nombre de traites moyen est d’envi-ron 2,5 traites/animal/jour et varie de 1 à 4 suivant le niveau de production et la durée de lactation de l’animal.

De plus, au moment de la traite, la vache reçoit automatiquement une quantité d’aliment calculée en fonction de son potentiel ce qui permet d’ajus-ter précisément la ration pour chaque individu. Ce système garantit un excel-lent suivi des animaux tant au niveau de la production que de l’alimentation. Il permet aussi d’améliorer la surveillance du troupeau pour la détection des cha-leurs (activitémètre) et de mieux contrôler l’état sani-taire des animaux grâce à une analyse instantanée du taux cellulaire pour chaque animal après la traite.

Grâce à une augmentation du nombre de traites quo-tidiennes et à un meilleur

suivi des vaches, nous esti-mons pouvoir augmenter le niveau de production de 500 à 1000 litres/vache/lac-tation.

L’utilisation des robots amé-liore également l’hygiène de traite et la qualité du lait, dans la mesure où la traite se déroule de manière tota-lement indépendante entre les différents quartiers. Un rinçage à l’eau et une désin-

fection des manchons après chaque vache permet également de limiter les risques de contamination entre ani-maux.

La traite robotisée présente aussi un avantage important par rapport à l’im-plication des salariés car elle permet une plus grande flexibilité dans l’orga-nisation du temps de travail comparée à un système traditionnel en salle de traite.

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JANVIER 2009 - N° 33 39

À L’HEURE DE LA TAXE D’APPRENTISSAgE

La Taxe d’ap-p r e n t i s s a g e , obligation fiscale dont l’affectation reste libre, va être réglée début 2009.

Notre école, institution datant de 1919, investit chaque année dans la mise en place de nouveaux outils pédagogi-ques et d’installations innovantes pour donner aux étudiants d’aujourd’hui, ingénieurs de demain, les clefs de la réussite pour les uns, les moyens de recherche pour les autres, une incita-tion à l’innovation et à la prospective

pour chacun.

Par votre contribution, vous nous accompagnerez comme acteur du développement de notre École, ren-dant ainsi possible le projet que nous nourrissons :

PURPAN, la référence parmi les meilleures écoles françaises d’ingé-nieurs dans les domaines allant des Sciences du Vivant au Management.

Ce soutien est indispensable à ces avancées et à la réalisation du projet pro-fessionnel et humain qui est le nôtre.

Chaque Purpanais peut contribuer à cette collecte de taxes d’apprentissage, totalement déterminante dans notre budget, pour financer des projets afin de maintenir notre compétitivité, notre place, notre image.

Par avance, merci au nom de l’École.

La vie, c’est le changement, Purpan n’échappe pas à la règle. Purpan vit avec son temps. 2008 a été une année riche en mouvements, le départ de certains collaborateurs, l’arrivée de nouveaux, la création de nouveaux postes.

Recrutements 2008

Une année marquée par une forte aug-mentation des ressources humaines avec l’arrivée de 17 personnes.

Certains reprennent les fonctions assurées par leurs prédécesseurs. Une tâche difficile ! Rien ne sera pareil et pourtant, flotte toujours la référence de l’ancien « avec lui… ». Il faut alors savoir accepter un nouveau style, une nouvelle méthode de travail et surtout, une nouvelle personnalité.

D’autres arrivent à Purpan pour occu-per de nouvelles fonctions. Il n’est pas simple d’arriver dans un nou-

ENTREPRISES

CARNET DE NOTES

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Reflets & Trajectoires�0

Le Cahier de l’Ecole

CARNET DE NOTES

vel établissement. C’est une nouvelle aventure qui commence. Quand le nouveau arrive, le cercle s’ouvre, les rangs se resserrent autour de lui pour faciliter son intégration.

Personnel technique du site, 5 per-sonnes sont arrivées.

Technicien de laboratoire et ensei-gnants chercheurs :

Une technicienne au laboratoire d’agrophysiologie,

Neuf enseignants chercheurs :

• Constitution d’un groupe « Produc-tions agricoles » composé de quatre enseignants chercheurs dont trois nouveaux,

• Deux enseignants chercheurs « Marketing des filières agricoles et agro-alimentaires »,

• Un enseignant chercheur en anglais,

• Un enseignant chercheur en français première langue et français langue étrangère,

• Un enseignant chercheur responsa-ble des relations terrain et des stages en exploitation,

• Un enseignant chercheur en « Produc-tions végétales et phytopathologie ».

Un cadre relations internationales.Un cadre service communication.

Les départs

Pour certains d’entre eux, Purpan a été le seul univers professionnel, un engagement au service de l’institution, à l’écoute des étudiants. Ce contact permanent avec la jeunesse est sûre-ment un moteur de dynamisme, de progrès. Il permet d’insuffler aux géné-rations futures la passion du métier, les convictions profondes, le fruit de l’ex-périence. Mais laisse- t’on vraiment Purpan ?

Personnel technique du site Anne-Marie ARNILLAS Josette TAILLARDAT

Enseignants chercheursRaymond BELLOC René CASPARFrancis DUPRE Michel SANS

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JANVIER 2009 - N° 33 �1

Affaires à suivre 2009

Promotion des candidatures

Salons

Bordeaux : du vendredi 9 au diman-che 11 janvier

Limoges : samedi 17 janvier

Marseille : du jeudi 12 au samedi 14 février

Montpellier : du jeudi 29 au samedi 31 janvier

Nice : vendredi 30 et samedi 31 jan-vier

Toulouse : du mercredi 21 au samedi 24 janvier

Journées et Soirées Portes Ouvertes

Samedi 31 janvier : de 9h30 à 17hMercredi 25 février : de 18h à 21hSamedi 14 mars : de 9h30 à 17hMercredi 25 mars : de 18h à 21h

Candidatures

• Inscription en 1ère année

Du 15 janvier au 15 avril 2009 : www.fesic.org

Dossier à renvoyer avant le 20 avril 2009 Epreuves écrite obligatoires le 16 mai 2009

Événements

29 Janvier au 11 Mars : Exposition

« L’Océan Austral, moteur du climat «

Venez découvrir l’Océan Austral : un océan méconnu, foisonnant de vie, un océan en mouvement, un lieu de recherches pluridisciplinaires, un labo-ratoire international flottant.

En partenariat avec l’Institut Paul Polaire Français Emile Victor (IPEV).

11 mars 10h -12h : Conférence « Les déserts polaires et leurs secrets »

Conférence de Monsieur Gérard JUGIE, Directeur de

l’Institut Polaire Français Paul Emile Victor (IPEV).

L’Antarctique, continent des extrêmes ...

EMPLOI DU TEMPS

Pour l’année 2009, PURPAN a retenu quelques dates importantes. Ces opérations sont des temps forts de la vie de PURPAN, des rendez-vous à ne pas manquer, qui rythment l’année universitaire.

©Bonus Goodhope

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Dans les régions polaires se trouve une partie des réponses aux questions que l’ensemble de la planète se pose sur l’évolution de son environnement.

La réussite, dans un contexte très hos-tile, de programmes scientifiques pluridisciplinaires et internationaux repose sur des moyens logistiques importants et sur des compétences technologiques spécifiques.

…en route pour la station Concordia

Du 13 au 15 mars : Carrefour des Vignerons Lauréats

Un rendez-vous incontournable pour découvrir et déguster les crus primés au Concours Agricole.

Vendredi 27 mars : Forum des entreprises

40 entreprises recrutent en direct à Purpan avant la sortie de la 5e année. Évènement en partenariat avec l’Asso-ciation des Ingénieurs.

BDE

19 février – 1er mars : 12e édition du Raid 4L Trophy

8 étudiants de l’EI PURPAN participent à cette course. Deux équipages de l’EI PURPAN sont inscrits au Deloitte 4L Eco Challenge.

21 Mars : INTER INGERassemblement de 1200 étudiants ingénieurs venant de 13 écoles d’ingé-nieurs.

Reflets & Trajectoires�2

Le Cahier de l’Ecole

EMPLOI DU TEMPS

©Bonus Goodhope

www.purpan.fr

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CARNETA S S O C I A T I O N

JANVIER 2009 - N° 33 �3

Naissances

Chloé chez Jean-Philippe BRIAND (78e) & Julie BRIAND (VIE) (77e), le 13 Juillet 2008

Albachez Cyril MIRIEU de LA-BARRE (84e) & Isabelle, le 28 août 2008 (Henri)

Samuel chez Eloi CANON (74e) & Odile CANON (LEMARCHAND) (74e), le 9 Septembre 2008 (Rose-line, Lucie, Laetitia, Victor)

Arthur chez Etienne GAVANIER (79e) & Emilie GAVANIER (LAU-RIAC) (81e), le 16 Septembre 2008 (Paul, Louis)

Bertille chez Franck CHARTIER (76e) & Anne, le 16 Septembre 2008 (Louis, Mathilde, Edouard)

Thomas chez Lionel ALEXANDRE (77e) & Céline, le 19 Septembre 2008 (Juliette, Maxime)

Elie chez Franck LAPEYRERE (73e) & Paule LAPEYRERE (ARTERO) (80e), le 25 Octobre 2008 (Aude, Jules)

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Alix chez Jean-Baptiste CASSAGNES (79e) & Juliette CASSAGNES (PRIOUX) (79e), le 7 Novembre 2008 (Fantine, Flore)

« Emeline est bien arrivée ce jeudi 18 décembre avec ses 4,540 kg pour la plus grande joie de Solenne et Damien VALENTIN et de ses trois grands frères ». L’Association félicite toute la famille de notre

animatrice.

Mariages

Dominique COULOMBEL (82e) et Lucia KOVALOVA, le 23 Août 2008

Christilla GAILLARD (86e) et Da-

mieTAMAGNAN, le 25 Octobre 2008

Décès

Luc BILLARD (55e) est décédé accidentellement le 13 Octobre.

François SOURY-LAVERGNE (82e) est décédé le 25 Octobre.

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AGENDA A s s o c i a t i o n

N’oubliez pas la date du samedi 6 juin

Assemblée générale à l’école avec nos produits régionaux.

Retrouvailles en cours de préparation :

Promo 68e 21 au 24 Mai 2009

Retrouvailles à St Etienne de Baigorry (64)

Promo 81e du 22 au 24 Mai 2009

Retrouvailles à Caylus (82)

Bienvenue à tous ces « futurs purpanais ou purpanaises » !!! dont les photos égayent le bureau de l’Association.

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Reflets & Trajectoires��

Le Cahier de l’Ecole

ISAGRI recrute des IngénieursAgri-Agro (Bac+5) en Franceet à l’International

Quand un leader européen recrute 50 jeunes diplômés par an pendant les 4 prochaines années, il lefait savoir ! Spécialisé dans l’informatique dédiée aux métiers de l’agriculture, ISAGRI entreprend dèsaujourd’hui une vaste campagne de recrutement, en direction des ingénieurs jeunes diplômés.

>Le terrain de toutes vos ambitionsAccompagner les agriculteurs dans l’utilisation de l’infor-matique, accroître leurs performances, pour devenir devéritables chefs d’entreprise ! Telle est la missiond’ISAGRI, nouveau leader européen du secteur, qui,depuis 25 ans, couvre l’ensemble des métiers agricoles :céréalier, éleveur, viticulteur, arboriculteur, maraîcher…grâce à une gamme complète de logiciels et de services.

>50 nouveaux collaborateurs par an, jusqu’en 2010 !Les objectifs de croissance en 2007 conduisent ISAGRI àpoursuivre son recrutement et à lancer une vaste campa-gne d’embauche de 50 collaborateurs par an jusqu’en2010, dans ses 3 principaux métiers : le développement

informatique, le conseil technique au client et l’ingénieriecommerciale, en France et en Europe (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Portugal).

>Une histoire d’hommes, des valeurs universelles…Créée en 1983 par Jean-Marie Savalle, actuel PDG, ISAGRI a avant tout fondé et orienté sa politique derecrutement sur des valeurs universelles, partagées parl’ensemble de ses équipes : volonté de progresser, convi-vialité, satisfaction client. ISAGRI est ainsi une entreprisetrès attractive et dynamique dans un secteur, les NTIC,générateur de projets professionnels. En 2006, 35 ingé-nieurs ont évolué vers de nouvelles responsabilités, dansles domaines du marketing, de la gestion et du manage-ment.

Clément Menetrier, Purpan 2007Ingénieur Régional Pyrénées Atlantiques

“Après avoir été formé pendant 2 mois sur les techniques de vente et lesproduits, j’ai commencé comme Ingénieur Commercial dans le 64. Cetteannée, j’ai évolué vers le poste d’Ingénieur Régional à travers lequel jemanage une équipe d’agriculteurs relais et j’anime le réseau de prescrip-teurs présents sur mon département. C’est un travail de terrain, avec del'autonomie et des responsabilités. Mon projet ? Continuer mon parcoursdans la filiale espagnole.J'ai trouvé une entreprise réellement à la hauteur de mes ambitions!”

Les chiffres qui comptent :

N°1 européen de l’informatique de gestionen agriculture, 750collaborateurs, unecroissance de 18% en 2007, 250 recrutementsprévus d’ici 2010 !

Tous les métiers d’ISAGRI sont sur www.emploi.isagri.frISAGRI - Avenue des Censives - Tillé - 60026 BEAUVAIS Cedex

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