Dossier pedagogique machinima_v2

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ATELIERS DESSIN ANIME EN 3D–MACHINIMA Image tirée du logiciel Muvizu Dossier Pédagogique V2 un atelier proposé par

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ATELIERS DESSIN ANIME EN 3D–MACHINIMA

Image tirée du logiciel Muvizu

Dossier PédagogiqueV2

un atelier proposé par

Page 3 / IntroductionQu'est-ce que le machinima ?Qui sommes-nous ?

Page 4 / Le projetRéaliser un dessin animé en 3D machinimaUn travail collectif et original

Pages 5 et 6 / L'écriture du scénarioDémarrage du processus créatif - Initiation aux méthodes d'écritureCréation et caractérisation des personnages - Introduction au langage cinématographique

Page 7 / S'approprier l'environnement 3DPremiers pas dans MuvizuConception des décorsModélisation des personnages

Pages 8 et 9 / L'animationEffectuer les déplacementsAnimer les personnagesPréparation, RéalisationGestion et mouvements des objetsAcquérir la gestion du temps

Page 10 / Le doublagePréparation au doublageEnregistrement des répliquesIntégration des répliques dans le film

Page 11 / Les prises de vuesIntroduction à la valeur des plansLa caméra dans un univers virtuel

Page 12 / Le montageIntroduction au montageLes coupes de caméraIntégration de la bande sonoreParvenir à la maîtrise du rythme

Page 13 / La projectionValidation du film Projection de l’œuvre

Page 14 / AnnexesLe Petit Lexique - Bibliographie sélective - Configuration minimum requise

Qu'est-ce que le machinima ?

Machinima est un mot-valise formé à partir des termes machine, cinéma et animation. Il désigne un nouveau genre cinématographique utilisant des techniques de production spécifiques destinées à filmer dans les univers virtuels. Les films réalisés à partir de ces techniques sont communément appelés des machinimas. Les machinimas ont connu un fort développement avec l'essor des jeux vidéo, qui offrent des mondes virtuels de plus en plus vastes et réalistes. Largement distribués sur internet à travers les sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion, les machinimas ont connu un succès immédiat auprès des joueurs et des non-joueurs, certains films pouvant atteindre plusieurs millions de spectateurs.

En 2010, le réalisateur français Mathieu Weschler tourne à partir du jeu vidéo GTA IV le machinima "The Trashmaster", film noir d'une heure et demi dont le héros est un éboueur new-yorkais qui rêve de devenir policier. Son succès public et critique lui rapporte de nombreuses récompenses dans plusieurs festivals de cinéma internationaux.

Depuis quelques années, des logiciels spécialement dédiés à la création machinima ont fait leur apparition, on compte parmi eux iClone, Muvizu ou encore MovieStorm. Le logiciel Muvizu est pour sa part spécialisé dans l'esthétique cartoon, permettant un rendu vidéo semblable aux dessins animés. Tous permettent de générer des environnements en 3D comportant des possibilités d'animation bien plus larges que dans le machinima traditionnel, tout en contournant les contraintes d'accessibilité et d'argent que l'on rencontre avec les moteurs 3D complexes.

Phénomène internet par excellence, le machinima est désormais utilisé dans les cursus de game design et de gestion de production, c'est le cas en France dans le cadre de l'école de jeux vidéo Supinfogame.

Permettant de créer rapidement et à moindre coût des courts et longs métrages d'animation, le machinima et ses techniques à la portée de tous sont un moyen idéal de démocratiser la création cinématographique, notamment au sein des jeunes générations.

Qui sommes-nous ?

Richard Genevois – 30 ans

Richard Genevois est administrateur du site www.themovies.fr, spécialisé dans le soutien et la conception de films machinima depuis 2005. Aujourd'hui, le site recueille les créations françaises des logiciels The Movies, MovieStorm et Muvizu.

David Vannier – 25 ans

David Vannier est conférencier spécialisé dans le machinima. Anciennement rédacteur au sein du site www.machinima.fr ayant réuni plus d'un million de visiteurs, il fonde en 2012 la plateforme www.machinigamers.com dédiée aux nouvelles utilisations des jeux vidéo et à l'animation 3D.Il anime des stages informatique dans plusieurs Centres d'Animation de Paris depuis 2011.

Réaliser un dessin animé en 3D machinima

Cet atelier de réalisation d'un film d'animation machinima peut être proposé à des élèves de niveau collège, voire en fin de cycle 3.

Le dessin animé en 3D est un projet pédagogique intéressant car interdisciplinaire, permettant un travail de groupe et mettant en jeu de nombreuses compétences transversales comme l'échange, l'argumentation, l'entraide et le respect. Il s'agit de piloter et d'accompagner les élèves tout au long des différentes étapes du processus créatif, de l'écriture du scénario jusqu'au montage, en passant par l'animation des personnages et les prises de vues. Le logiciel d'animation que nous allons utiliser pour mener à bien ce projet est Muvizu, car son contenu est tout à fait adapté à son jeune public tout en permettant de grandes possibilités de création : décors, personnages, objets, animation, mise en scène, effets spéciaux, bande son, caméras multiples et montage. Muvizu présente également l'avantage d'être facile à prendre en main et propose une interface en langue française.

Après avoir mené à bien un tel projet, les élèves : - Maîtrisent les premières bases de la technologie informatique.- Savent produire, créer, modifier et exploiter un document à l'aide de traitement de texte.- Savent consulter un site internet pour trouver une information recherchée.- Se forment et s'auto-forment à l'utilisation de logiciels.- Ont été confrontés concrètement aux principales problématiques de cinéma.

À la suite des séances, le dessin animé peut être projeté en présence des élèves et de leurs parents. Les films réalisés sous Muvizu dans un contexte éducatif étant gratuits et libres de droits, ils deviennent la propriété de leurs jeunes créateurs et du centre organisateur du projet tant que ceux-ci n'utilisent pas leurs films à des fins commerciales.

De la durée de l'atelier dépend l'ampleur du projet : - 10 à 15 heures => Court métrage de 2 à 3 minutes- 40 à 50 heures => Court métrage de 15 à 20 minutes- Atelier à l'année => Moyen métrage de 30 minutes

Un travail collectif et original

Centre d'Animation de Montgallet – 2012

Avec une capacité de huit à dix élèves par séance selon les centres d'accueil et à raison de deux élèves par poste, l'atelier machinima privilégie un cadre d'échange et de coopération.

Les intérêts du travail d'équipe pour ce projet sont nombreux. En plus de l'entraide et du partage, l'important est d'instaurer au fur et à mesure une autonomie au sein de chaque groupe pour qu'il réalise à son rythme et selon ses propres choix.Devant un défi aussi vaste que celui de la réalisation d'un dessin animé en 3D, la notion de découverte occupe une place primordiale tout au long du processus de création. Par sa richesse de contenu et ses possibilités considérables, Muvizu offre un espace de découverte à la fois plaisant et original que les élèves pourront rapidement s’approprier.

Démarrage du processus créatif

Le processus d'écriture constitue la première étape de l'atelier, il tient une place fondamentale pour des raisons évidentes. Le scénario qui sera écrit et choisi par les élèves constituera une base sur laquelle ils vont s'appuyer pour toutes les étapes suivantes. Le thème peut être libre ou imposé. Les groupes d'élèves sont constitués dés cette étape afin qu'ils puissent échanger leurs idées et leurs envies, ils sont ainsi fortement impliqués tout au long du projet.Pour amorcer le processus créatif, il est enseigné aux élèves un bref résumé des principales méthodes d'écriture que sont la structure en trois actes héritée d'Aristote et la structure organique défendue par John Truby. Il appartient ensuite aux différents groupes de privilégier la méthode qui leur paraît la plus stimulante, ou à défaut de se nourrir des deux structures. Selon l'ampleur du projet, l'écriture du scénario peut s'étendre sur 2 à 8 heures.

Initiation aux méthodes d'écriture

Pour stimuler l'imagination des élèves afin que le processus d'écriture soit prolifique, deux méthodes leur sont enseignées de manière participative. Ces méthodes qui vont être développées ci-dessous leur donneront des pistes pour amorcer l'écriture, mais également des contraintes nécessaires et bénéfiques. Ces contraintes ne doivent pas être subies par les élèves, mais au contraire comprises comme des conditions sine qua non de la réussite de leur projet (par exemple, l'obligation d'établir un cheminement clair de l'histoire).

I. La structure en trois actesCette structure classique développée par Aristote dans son ouvrage Poétique a pour avantage de réunir les composants les plus simples d'une bonne intrigue. Comme son nom l'indique, elle est basée sur une composition tripartite de l'histoire.Le premier acte, qui correspond au début de l'histoire, présente les protagonistes et leurs aspirations respectives ainsi que leur environnement de départ (un environnement susceptible d'évoluer au fil de l'histoire), c'est la situation initiale.Le deuxième acte, qui correspond au milieu de l'histoire, est traditionnellement l'acte le plus long. C'est ici que le contexte instauré dans le premier acte connaît ses premiers chamboulements, avec bien souvent l'arrivée d'un ou de plusieurs éléments perturbateurs. À mesure que l'histoire progresse, il y a une montée et une chute de tension à chaque chamboulement (ce sont les « moments de crise »), sachant que le niveau de tension du spectateur doit globalement croître au fur et à mesure que le temps passe, et ce jusqu'au dernier moment de crise où tout va se jouer pour les protagonistes (c'est ce que l'on appelle le climax). Enfin, le troisième et dernier acte, qui correspond à la fin de l'histoire, dévoile la résolution du climax ainsi que dénouement de l'histoire. La tension se dissipe alors rapidement car dans une bonne histoire, le dénouement représente une satisfaction pour le spectateur, qui connaît alors toutes les réponses aux questions qu'il a pu se poser tout au long du film. La structure en trois actes peut être schématisée de la manière suivante :

II. La structure organiqueLa structure organique défendue par le scénariste américain John Truby dans l'ouvrage L'anatomie du scénario (2007) est conçue en opposition à la structure en trois actes, jugée trop directive et laissant peu de place à l'innovation dans la narration.Moins académique, la structure organique propose une progression pas à pas dans l'écriture. Concrètement, les élèves doivent commencer par inventer un personnage, le développer, puis en inventer un autre, et ensuite imaginer le type de relation qui pourrait exister entre les deux personnages (ami, ennemi, neutre etc.). L'exercice se répète jusqu'à ce qu'une multitude de personnages aient été mis en relation les uns avec les autres. Dans un second temps, les élèves doivent rédiger une prémisse, c'est à dire l'ensemble de leur histoire mais condensée en une seule phrase. Cet exercice intéressant permet de mettre en lumière l'essence du récit qu'il va falloir ensuite développer grâce aux sept étapes clefs de la structure narrative :Faiblesse et besoin, Désir, Adversaire, Plan du héros, Confrontation finale, Révélation Personnelle, Nouvel équilibre.

Demander aux élèves de définir les trois actes d'une histoire connue (leurs films préférés par exemple).À partir du même exemple, leur demander de raconter brièvement le parcours initiatique et émotionnel des principaux personnages. De quel personnage se sont-ils sentis le plus proche ?Essayez ensuite d'évoquer et d'expliquer les raisons de ces affinités.

Création et caractérisation des personnages

Toute histoire a besoin de trois éléments indispensables : une intrigue pour tenir en haleine le spectateur, un univers où se déroule cette intrigue, et enfin des personnages aux fonctions bien définies pour faire vivre l'histoire. De ces trois éléments, les personnages sont indéniablement les plus importants. C'est en fonction de leur condition et par leurs choix qu'il vont faire progresser l'intrigue. Sans personnages, il n'y aurait ni action, ni conflit, ni rebondissement.Chaque personnage possède son propre point de vue face au monde qui l'entoure et va vivre et interpréter les péripéties à partir de son propre regard. Ainsi en se mettant à la place des différents personnages, il est possible de ressentir ce qu'ils ressentent. Une telle démarche permet un processus d'identification tout à fait pertinent à encourager l'inspiration. Pour faire vivre un personnage, qu'il s'agisse du personnage principal ou des personnages secondaires, il faut essayer de le rendre à la fois unique et familier. Unique par ses qualités originales, familier par les repères et les points communs qu'il peut partager avec les spectateurs. C'est le travail de caractérisation, qui va se répertorier à la fois sur l'apparence du personnage, sa personnalité, ses manques et donc ses aspirations.

Demander aux élèves d'imaginer des histoires sans personnages. En cela, essayer de leur faire prendre conscience des difficultés que cela représente. Demander aux élèves d'inventer un protagoniste, un antagoniste et des personnages secondaires. Quel serait l'apparence et la personnalité de chacun ?Leur demander ensuite de définir l'univers et les principaux lieux de l'intrigue.

Introduction au langage cinématographique

La création d'un storyboard n'est pas indispensable pour cet atelier dessin animé en 3D, sachant que les séquences sont générées et tournées en temps réel et que les placements de caméra sont modifiables à tout moment. Cependant il nous paraît pertinent d'expliquer dés maintenant quelques bases du langage cinématographique comme la composition de l'image (cadrage, déplacements, angles de prise de vues), l'intérêt et la valeur des principaux plans (plan d'ensemble, plan moyen, plan rapproché, gros plan etc.), et enfin le montage sans oublier les raccords et les types de transition. Cette introduction a pour but d'inciter les élèves à noter dans leur scénario des premières indications sur le déroulement des séquences, ainsi que quelques pistes sur les plans et leur enchaînement, le découpage et le montage.

Demander aux élèves de définir un gros plan. Dans quelle situation peut-on utiliser un gros plan au cinéma ? Qu'en est-il du plan dit « américain » ? Qu'est-ce qu'un travelling ? Si possible, citer un exemple.En montage, que signifie un champ-contrechamp ? Qu'est-ce qu'un faux raccord ?

Premiers pas dans MuvizuÀ l'image du cinéma traditionnel, le cinéma d'animation et du dessin animé a toujours évolué au gré des opportunités et des innovations technologiques. À partir du début des années 90, l'animation connaît un tournant majeur grâce aux progrès des ordinateurs et des logiciels qui permettent de produire des images de synthèse en trois dimensions.En animation 3D, les personnages et les décors sont modélisés pour ensuite être habillés par des textures, sur lesquels il faut ensuite appliquer des effets de lumière. Pour réaliser toutes ces étapes dans le cadre de cet atelier, nous utiliserons le logiciel Muvizu. Grâce à son interface claire et à une prise en main intuitive, Muvizu se veut tout à fait accessible aux élèves après un léger temps d'adaptation.Une séance complète est dédiée à la découverte et à la navigation sous Muvizu. Elle permet notamment s'apprendre à se déplacer librement dans un environnement 3D, les manipulations se faisant à l'aide de la souris. Les premières bases comme générer un nouvel environnement vide, le modifier et le sauvegarder sont également traitées à cette occasion.

Demander aux élèves de citer des films et des personnages réalisés en images de synthèse.Dans Muvizu, demander aux élèves de créer un nouveau décor, de le sauvegarder et de le charger à nouveau. Réalisez des déplacements vers l'avant, vers l'arrière, sur les côtés, vers le haut et le bas, et effectuez des rotations.

Conception des décorsUne fois que les élèves ont appris à se déplacer librement dans un environnement vide, il est temps de s'approprier cet espace en bâtissant les décors qui deviendront les futurs lieux de tournage ! Qu'il s'agisse de décors intérieurs ou extérieurs, chaque groupe devra réaliser l'intégralité des décors nécessaires à leur scénario. Grâce à plusieurs options spécifiquement dédiées à création des décors, il est possible de générer rapidement un sol, un ciel, des murs, des portes et des fenêtres, avec de larges possibilités de modification et de texturage. De la même manière, une palette impressionnante de plusieurs centaines d'objets modifiables est mise à la disposition des élèves pour les besoins de leur histoire. Muvizu est également un logiciel performant dans le domaine des effets de lumières et de la gestion des ombres grâce à son option « Éditer l'Environnement ». Gérer l'intensité de la luminosité principale et créer toutes sortes de lumières synthétiques sont alors des actions facilement réalisables. Il est ainsi possible d'effectuer un travail intéressant sur la photographie.Enfin, Muvizu a pour particularité de proposer un rendu de type « Toon Shading », qui permet de modifier et d'accentuer les contours de chacun des éléments qui compose l'image du cadre. Le résultat est alors semblable à celui d'un dessin animé !

Demander aux élèves de créer le premier décor. S'agit-il d'un décor spacieux ou étroit ?S'agit-il d'un décor intérieur ou extérieur ? L'action se déroule-t-elle de jour ou de nuit ?Modifiez la lumière et les ombres en conséquence. Demander aux élèves de générer un objet, de le modifier, de le retexturer, de le redimensionner, et de changer son emplacement dans l'environnement 3D.

Modélisation des personnagesUne fois les décors modélisés, l'étape suivante est de concevoir l'intégralité des acteurs principaux et secondaires, sans oublier les figurants. Après les avoir clairement identifiés et listés, les élèves doivent créer leurs personnages (qu'il s'agisse d'humains ou d'une créature fantaisiste) et modifier leur apparence en fonction de leur caractérisation. Il leur appartient de choisir le sexe, l'âge, la taille, la corpulence, le visage, le maquillage, la pilosité et l'apparence vestimentaire des acteurs à travers une interface fournie. La conception des éléments 3D peut s'étendre sur 3 à 8 heures selon le projet.

Demander aux élèves de créer le personnage principal. De qui s'agit-il ? Est-il humain ? Si oui, à quoi ressemblent ses vêtements ? Sa coupe de cheveux ? Procédez de la même manière avec les personnages secondaires. Demander aux élèves de générer un nouvel acteur, de le modifier, de retexturer ses vêtements et sa couleur de peau, de lui rajouter des accessoires (un chapeau par exemple).

Effectuer les déplacements Animer les personnages

Après avoir conçu les décors et les personnages grâce au menu « Créer », la première étape de l'animation consiste à placer les personnages dans le décor à un endroit précis, puis de les faire se déplacer dans ce décor au bon moment selon les besoins de l'intrigue. Les déplacements peuvent se configurer en fonction de la démarche et de la vitesse recherchée. Il est également possible de faire qu'un personnage effectue un mouvement de rotation sur lui-même. Toutes ses actions sont réalisables et modifiables dans le menu « Réaliser » puis « Mouvements des personnages ».

Agissant de paire avec les déplacements, l'animation des personnages joue un rôle important pour la crédibilité du film. Muvizu propose une véritable bibliothèque d'actions possibles réparties entre plusieurs états émotifs : Heureux, en colère, triste, ennuie, malveillant, etc. À cela s'ajoute des mouvements corporels incluant les bras, les jambes, le torse, la tête, et même l'orientation des yeux. Cette palette de plusieurs centaines de mouvements qui peuvent s'additionner et se combiner ensemble doit être utilisée par les élèves au service de leur scénario. Ces actions sont exécutables en utilisant les menus « Préparer » et « Réaliser » du logiciel.

À gauche, la réalisation des déplacements d'un personnage. À droite, un élève réalise un décor de forêt (Ateliers 2013).

Préparation, Réalisation

Si Muvizu propose une interface simple et adaptée aux élèves, un léger temps d'adaptation sera nécessaire pour que ceux-ci parviennent à la maîtriser parfaitement. L'une des principales notions dans Muvizu est que l'animation s'effectue en deux temps : Préparation, Réalisation. Ainsi, pour qu'un personnage accomplisse l'une des nombreuses animations de la bibliothèque, il faut d'abord la sélectionner dans le menu « Préparer », puis ensuite se rendre dans le menu « Réaliser » pour l'exécuter. L'exécution des animations se fait en temps réel par les élèves, grâce à un bouton « Record » qui fait s'enclencher le temps dans le film, ce qui par la même occasion permet de déterminer à quel moment précis l'animation doit s'enclencher.

Déplacez un acteur d'un point A à un point B en marchant, puis le faire se déplacer à un point C en courant.Sur une séquence particulière de l'intrigue, dans quel état d'esprit se trouve chacun des personnages par rapport aux enjeux de l'histoire ? Quelle est l'humeur de chacun au début de la séquence ?À la fin de la séquence ? Créez et modifiez les animations faciales et corporelles comme il convient.

Gestion et mouvements des objets Acquérir la maîtrise du temps

De la même manière qu'un personnage peut interagir avec un autre personnage (en cumulant simplement les animations de ceux-ci), il peut bien sûr interagir également avec l'univers qui l'entoure, notamment les objets précédemment intégrés aux décors (s'asseoir sur une chaise, s'allonger par terre ou dans un lit, pianoter sur un ordinateur etc.). Mais plus intéressant encore, Muvizu donne la possibilité à ses utilisateurs de faire bouger les objets du décor, et ce indépendamment des personnages.Grâce à son moteur graphique dynamique Unreal Engine, le logiciel permet de contrôler de nombreux critères relatifs aux mouvements de ces objets : La vitesse, la rotation, la gestion des collisions ou encore le niveau de gravité.

Tous ces critères ainsi que les mouvements eux-mêmes se configurent à l'aide de la souris. La complexité de ces différents éléments réunis fait qu'un peu d'entraînement est nécessaire pour en comprendre toutes les subtilités.

Toutes les étapes de l'animation qui ont été évoquées précédemment forment la mise en scène de chaque séquence. Entre le point de départ et le point d'arrivée de chaque mouvement, du temps virtuel s'écoule. Ce temps virtuel est représenté dans une « timeline » (littéralement : ligne de temps) en bas de l'écran. Elle prend la forme d'un tableau où chacune des animations, dialogues, mouvements et autres actions effectuées par l'utilisateur est symbolisée par une ligne de couleur à son emplacement précis.Au-delà de la facilité de lecture des actions réalisées que la timeline apporte, elle permet de modifier l'emplacement des mouvements et des animations dans le temps. Ainsi, il est possible de gérer le temps, et donc le rythme de chaque scène, au profit de leur puissance dramaturgique.

La maîtrise de tous ces différents domaines de l'animation demande entre 3 et 20 heures selon l'ampleur du projet.

À gauche, un objet en mouvement. À droite, un élève en pleine création d'un personnage (Ateliers 2013).

Les personnages sont-ils amenés à utiliser des objets au cours de la scène ? Si oui, exécutez les requêtes nécessaires dans le menu correspondant.Après avoir effectué un déplacement, ou un mouvement, repérez sa représentation sur la timeline.Sur une séquence particulière de l'intrigue, le rythme doit-il être lent ou rapide ? Pourquoi ?Si besoin déplacez les mouvements et les animations de quelques secondes dans la timeline.

Préparation au doublage

Dans le cadre de l'atelier dessin animé en 3D, les élèves doivent non seulement inventer puis modéliser, mais aussi incarner leurs propres personnages à travers la technique du doublage. Le doublage demande une préparation préalable à l'enregistrement, qui consiste à établir la répartition des rôles selon les besoins du scénario. Afin que tout le monde participe, il est souhaitable que le nombre de personnages corresponde au nombre d'élèves participants à l'atelier. Pour que les prestations soient les plus convaincantes possibles, il est important de relancer à ce stade le processus d'identification des personnages vu lors de l'écriture du scénario.

Enregistrement des répliquesDés que les rôles de chacun ont été définis, il convient de procéder à l'enregistrement des répliques. À tour de rôle, les élèves prêtent leur voix à un personnage. Les répliques sont enregistrées via le micro fourni par les animateurs de l'atelier (voir l'illustration ci-contre) et le logiciel d'enregistrement Audacity disponible en libre téléchargement sur internet. Les répliques sont soigneusement numérotées par ordre d'apparition lors de leur sauvegarde. Pour réaliser une prise de son dans les meilleures conditions, il est souhaitable de consacrer au minimum une séance entière au doublage, dans un environnement adapté et silencieux.

Micro, Modèle AT-2020, par Audio-Technica.

Pour chaque élève, demander de relire consciencieusement le scénario et en particulier les passages où apparaît le personnage qu'il va devoir incarner.Pour chaque réplique, dans quel état d'esprit se trouve le personnage ? Pourquoi ?Selon vous, comment peut-on retranscrire fidèlement cet état d'esprit à travers la voix ? Faire des essais.

Intégration des répliques dans le filmUne fois que les répliques ont toutes été enregistrées, il faut les intégrer au film. Muvizu comprend un système d'intégration de dialogues avec une synchronisation labiale performante, qui permet de faire bouger les lèvres des personnages automatiquement en fonction des courbes de volume de chaque piste son. Il suffit d'ajouter une piste son à l'aide du menu « Préparer » section Audio, puis de parcourir l'ordinateur pour rechercher la réplique correspondant à la situation. Il ne reste plus qu'à préparer le dialogue (notamment pour désigner quel est le personnage qui doit parler) et à le réaliser. Chacune de ces actions peut être modifiée si nécessaire.

Grâce à leurs numéros, repérez les répliques et placez-les au bon moment dans l'action. Si nécessaire, modifiez le volume et l'intensité du mouvement des lèvres du personnage. Enfin, améliorez si besoin les animations faciales et corporelles du personnage en fonction de la réplique. À répéter pour chaque réplique.

Introduction à la valeur des plans

À ce stade du projet, il est temps de renforcer l'initiation au langage cinématographique. Désormais, chaque groupe dispose d'une base pour s'exercer à la comparaison des plans. Les élèves peuvent ainsi, à partir de leur propre travail de mise en scène, évaluer concrètement et en quelques clics la valeur des plans.Il convient de rappeler l'importance de la composition de l'image, du cadrage et de l'angle choisi. De la même manière, le choix d'un plan fixe ou d'un déplacement de la caméra en travelling, en panoramique ou en trajectoire doit être en cohérence avec le scénario.

Muvizu a pour particularité de permettre la gestion de quatre caméras sur un même décor (voire photo à droite). Comme n'importe quel objet, chaque caméra peut être déplacée librement dans l'espace virtuel en 3D. Les caméras ont également des propriétés modifiables comme la focalisation et le champ de vision, autrement dit le logiciel simule le déplacement des lentilles à l'intérieur de l'objectif comme pour une vraie caméra. Il est donc possible de réaliser des mouvements complexes comme par exemple un travelling optique. Tout comme lors de la mise en scène (cf L'Animation), les déplacements des caméras sont répertoriés sur la timeline de façon à pouvoir repérer, modifier ou rajouter au besoin un plan à n'importe quel moment précis de l'histoire.

Le travail sur les prises de vues peut prendre2 à 10 heures selon l'ampleur du projet.

Avec Muvizu, il est possible de gérer jusqu'à 4 caméras simultanément.

La caméra dans un univers virtuel

Le fait d'évoluer dans un environnement virtuel a pour conséquence que la caméra est virtuelle, elle aussi. Si cela peut paraître bizarre au premier abord, contrôler une caméra virtuelle comporte de nombreux avantages, à la fois matériels et techniques. Dans le cinéma traditionnel, plusieurs types de caméras et de lourds équipements sont nécessaires selon la nature de la scène (Steadicam, chariot pour les travellings, grue Louma pour les plans d'ensemble etc.). Avec le logiciel Muvizu et son univers 3D, les caméras virtuelles peuvent filmer n'importe quel type de plan. Se déplaçant chacune librement dans l'espace 3D, elles offrent de nombreuses possibilités d'innovation pour la réalisation d'un dessin animé.

Déplacez la caméra autour d'un personnage. Puis autour d'un objet. Utilisez le zoom, puis recadrez l'image.Sur une séquence particulière de l'intrigue, comparez les différents plans possibles. Lequel est-il le plus adapté à la situation ? Pourquoi ? Réalisez des prises de vues pertinentes pour toute la séquence.

Introduction au montage Les coupes de caméras

Le travail de montage est essentiel dans le déroulement d'une production cinématographique, puisqu'il permet de renforcer considérablement la dramaturgie. Une explication sur les figures de base comme le montage alterné ou le montage parallèle est opportun à ce stade, de même qu'un rappel de ses fonctions (syntaxique, sémantique et rythmique). Muvizu dispose d'un système permettant d'alterner les différentes caméras placées dans le décor, ce qui permet de réaliser les principales figures du montage sans difficultés. Le logiciel propose par ailleurs des effets visuels comme des filtres de couleurs, des tremblements de caméra, le Toon Shading (cf S'approprier l'environnement 3D), la modification du contraste, etc.

Avec son système novateur permettant de gérer jusqu'à quatre caméras simultanément sur une même séquence, Muvizu donne la possibilité aux élèves d'observer une scène sous tous ses aspects. Mais le montage, c'est le moment où il faut faire un choix. En se rendant dans le menu « Réaliser » section Caméra Coupes, les élèves peuvent switcher en temps réel d'une caméra à une autre avec un simple clic de souris, au fur et à mesure que les animations préalablement configurées s'enchaînent à l'écran. Une fois que les coupes de caméra ont été réalisées, libre à eux alors de revoir certains plans, pourvu que la démarche soit justifiée par le scénario. Les différents types de transitions constituent également un élément important de la narration qu'il ne faudra pas négliger.

L'option « Caméra coupes » qui permet le découpage du film (ici avec un rendu en Toon Shading).

Intégration de la bande sonore Parvenir à la maîtrise du rythme

Sachant que les dialogues ont déjà été enregistrés et intégrés au film, il ne reste plus qu'à composer la bande sonore, ou à défaut d'en choisir une en libre téléchargement sur internet, il existe de nombreux sites prévus à cet effet, comme Jamendo par exemple. En plus de la musique, n'oublions pas les effets sonores et notamment les bruitages. Là encore, des sites comme Universal-Soundbank ou Sound-Fishing proposent des milliers de bruitages libres de droits où les élèves pourront trouver et rassembler tout ce qui leur est nécessaire.

Le montage est un exercice difficile car il impose aux élèves de faire des choix dans la manière de raconter leur histoire. Tous les éléments dont nous avons traité ici, réunis, ont pour objectif d'insuffler le rythme du dessin animé. L'objectif pour chacun des groupes sera d'éviter que le rythme soit linéaire. Si tel est le cas, il est facile de s'en apercevoir au stade du montage, il faut alors revoir le découpage, la bande sonore, et au besoin retravailler une séquence en particulier.Le travail de montage peut prendre 2 à 10 heures selon l'ampleur du projet.

Quels procédés de montage peut-on utiliser pour améliorer chaque scène ? Justifiez chacun de vos choix.Pour chaque séquence, déterminez et listez les bruitages à intégrer dans le film.Quel type de musique serait cohérent avec l'ambiance du film ? Pourquoi ?

Validation du film

Le fait de travailler à partir d'un logiciel comme Muvizu a l'avantage de permettre un retour en arrière sans perte de contenu, ainsi il est possible de revenir sur l'apparence d'un acteur après l'avoir animé, le changement s'effectuera de manière automatique. Pareillement, il est possible de modifier les décors alors même que le tournage vient d'être terminé. Cette possibilité d'aller et venir d'une étape à une autre du processus doit être utilisé idéalement pour corriger les derniers détails du film. Néanmoins il ne faut pas en abuser, il est préférable d'avoir réalisé dés le processus d'écriture le travail suffisant de préparation qui permette aux élèves d'avoir une vision claire du film qu'ils souhaitent obtenir.Une fois que toutes les étapes de la réalisation sont terminées et que le résultat est jugé satisfaisant aux yeux des élèves et des animateurs, le film est validé puis publié afin de pouvoir être consulté à partir de n'importe quel lecteur vidéo.

Regardez attentivement le dessin animé que vous venez de réaliser, y a-t-il des éléments manquants ou susceptibles d'être améliorés ? Si oui, effectuez les modifications qui conviennent.Si le film vous convient tel qu'il est, bravo ! Vous venez de réaliser votre propre dessin animé en 3D !

À gauche, l'onglet de publication d'une vidéo Muvizu. À droite, un solo de guitare réalisé par un élève (Ateliers 2013).

Projection de l’œuvre

L'atelier touche à sa fin, l'heure est enfin venue de recevoir la récompense de toutes ces longues heures de travail !L'organisation d'une projection permet aux élèves de se retrouver pour échanger leurs impressions dans un cadre plus détendu et convivial. Le dessin animé peut faire l'objet d'une copie sur un CD/DVD et peut être diffusé librement sur internet. Le centre d'accueil organisateur peut ainsi exposer le film de ses élèves sur la toile, dans la mesure où aucun usage commercial n'est fait de celui-ci. Sur demande, les élèves peuvent bien entendu récupérer un exemplaire numérique de leur dessin animé.

Le Petit Lexique

Image 3D

Rendu infographique bidimensionnel d'une scène ou d'un objet représenté en trois dimensions dans la mémoire d'un ordinateur. Un modèle mathématique de l'objet est mémorisé à partir des coordonnées verticale, horizontale et de profondeur de tous les points qui le composent. La position des coordonnées établit l'emplacement de l'objet dans une scène donnée. L'ordinateur peut créer la scène depuis n'importe quel point de vue, puisqu'il peut calculer la position de chacun des éléments qui la composent. L'image 3D peutêtre créée directement par programmation ou grâce à l'utilisation d'une application de modélisation tridimensionnelle.

3D Temps réel

La 3D temps réel est particulièrement utilisée dans les jeux vidéo, mais a également de nombreuses autres applications comme la visualisation architecturale, médicale, les simulations diverses, économiseurs d'écrans... Le challenge technique inhérent à cette sorte de 3D est d'obtenir la meilleure qualité d'image possible tout en conservant une animation fluide, ce qui demande d'optimiser au mieux les calculs d'affichage.

Image de synthèse

Représentation infographique entièrement obtenue par la simulation mathématique des facteurs composant la perception visuelle d'un environnement en trois dimensions.

Animation 3D

Technique d'animation numérique équivalent à l'animation en volume dans un monde virtuel. Les animations 3D sont des œuvres artistiques complexes dont dépendent la maîtrise de multiples procédés.

Machinima

Le mot machinima désigne à la fois un ensemble de techniques de production audiovisuelle utilisées conjointement, et un genre cinématographique regroupant les œuvres réalisées au moyen desdites techniques. En tant que technique de production, le terme se réfère au rendu d'images de synthèse à partir de moteurs 3D ordinaires (par opposition aux moteurs 3D complexes et supérieurs nécessitant de gigantesques grappes de serveurs).

Bibliographie sélective

Machinima for Dummies, Hugh Hancock & Johnnie IngramL'anatomie du scénario, John TrubyThe hero with a thousand faces, Joseph CampbellStory, Robert McKeeLeçons de scénario, Marie France BriselanceSavoir optimiser un scénario, Richard SidiLes plans au cinéma, Jeremy VineyardLes techniques narratives du cinéma, Jennifer Van SijllTechniques d'animation, Richard Williams

Configuration minimum requise (PC)

– Microsoft Windows XP / Vista / 7 / 8 (32 ou 64 bits)– Processeur 2,4GHz ou mieux– 1 Go de RAM ou mieux– 2,5 Go d'espace disque disponible ou + (jusqu'à 8 Go)– Affichage 32 bits avec résolution 1024x768 pixels ou +– Connexion internet indispensable lors de l'installation– Carte graphique Nvidia GeForceFX6200 ou équivalent

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