DOSSIER PÉDAGOGIQUE ... Dans les rues de Paris : ... Pierre. Les cinq Prévert logent dans une...

| ACTIONS ÉDUCATIVES | 2015

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Exposition temporaire

« Dans ma maison vous viendrez…

De la Provence à la Normandie,

Jacques Prévert nomade de toujours »

CONTACT :

Maison Jacques Prévert

50440 Omonville-la-Petite

T. 02 33 52 72 38 – F. 02 33 95 20 43 [email protected]

Facebook : Patrimoine et musées de la Manche

mailto:[email protected]

Maison Jacques Prévert – 50440 Omonville-la-Petite - dossier pédagogique 2015 2

SOMMAIRE Informations pratiques p.2

I. Présentation de l’exposition p.3

1) Dans les rues de Paris : l’école de la vie p.3

2) Rue du Château : rencontre avec le surréalisme p.4

3) La Provence : du cinéma au collage p.5

4) À l’ombre du Moulin Rouge : le Collège de pataphysique p.7

5) Avec l’ami Picasso sur les remparts d’Antibes p.8

6) La « retraite » normande p.9

II. Pistes pédagogiques p.11

1) Quelques éléments pour la visite p.11

2) Ateliers pédagogiques en classe p.16

INFORMATIONS PRATIQUES

L’exposition est ouverte jusqu’en mars 2016 sauf du 15 décembre 2015 au 15 janvier 2016.

Public : visite de la maison et de l’exposition de la maternelle au lycée.

Effectifs : la Maison Jacques Prévert peut accueillir au maximum 30 élèves, répartis par groupe de 10

à 15. En alternance un groupe peut visiter le village pendant que l’autre se trouve dans la Maison

Jacques Prévert.

Durée : de 45 min à 1h (vidéo de 30 min ou 10 min selon le niveau scolaire + visite de la maison).

Encadrement : la visite de la maison est libre, c’est l’enseignant qui encadre le groupe durant la sortie

scolaire, en s’appuyant sur le présent dossier.

Un jeu-parcours ludique pour les 7-12 ans, conçu pour les visites en famille, est disponible pour les

classes sur demande.

Pour les enseignants, la visite préalable gratuite de l’exposition est possible aux horaires d’ouverture

pour le grand public ou sur réservation au 02 33 52 72 38. Notre bibliothèque d’ouvrages de Jacques

Prévert est disponible pour la consultation.

Pour la visite de l’ensemble de la maison, le livret enseignant est disponible sur notre site internet :

www.patrimoine.manche.fr


I. Présentation de l’exposition

L’exposition « Dans ma maison vous viendrez… De la Provence à la Normandie, Jacques Prévert

nomade de toujours » permet de découvrir les différents lieux dans lesquels a vécu Jacques Prévert.

Ils ont été les gardiens de son intimité, mais également les témoins et parfois les inspirateurs de sa

création artistique.

1) Dans les rues de Paris : l’école de la vie

Jacques de Neuilly-sur-Seine

Jacques Prévert voit le jour au 19 rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine, le 4 février 1900. Il est le

second fils d’André et Suzanne Prévert. La famille connaît deux autres adresses à Neuilly : rue Louis-

Philippe et rue Jacques Dulud.

Suite à la perte de son travail dans les assurances, André décide de partir pour Toulon en 1906 avec

sa famille, tout juste agrandie par la naissance d’un troisième fils, Pierre. Les cinq Prévert logent dans

une chambre d’hôtel, place Armand Vallée. Finalement, André ne décroche pas l’emploi espéré. La

tentative d’évasion vers la mer et le soleil ayant échoué, André et Suzanne décident de rentrer à

Paris.

Grâce à son père Auguste Prévert, surnommé « Auguste le Sévère » par Jacques Prévert, André est

affecté à l’Office central des Œuvres charitables de Paris, où il est chargé de la répartition des

aumônes aux pauvres. La famille s’installe 7 rue de Vaugirard dans un petit deux pièces « à deux pas

du jardin du Luxembourg et du théâtre de l’Odéon » (Enfances, Jacques Prévert).

En 1908, les Prévert déménagent de nouveau suite à des ennuis financiers. Ils partent quelques rues

plus loin au 4 rue Férou, puis au 5 rue de Tournon en 1910. Dans le même immeuble habite la famille

Dienne. Leur fille Simone deviendra la première épouse de Jacques Prévert en 1925. Enfin, en 1912,

après un court passage rue Saint-Sulpice les Prévert trouvent un logement plus stable, toujours dans

le même quartier au 7 rue du Vieux-Colombier.

Une enfance parisienne, source d’inspiration

Jacques Prévert connaît de nombreuses adresses au cours de son

enfance. Bien que son père soit issu d’un milieu bourgeois, les

soucis financiers sont à l’origine de tous ces déménagements.

Jacques Prévert conserve un souvenir heureux de son enfance,

malgré les crédits ou les repas frugaux.

En effet, il fait d’abord ses classes en famille. C’est sa mère

Suzanne, qui lui apprend à lire avec un alphabet et des contes


comme La Belle et la Bête ou Le Petit Tailleur. C’est elle qui lui donne le goût à la lecture : « Et puis,

j’aime lire. J’en ai pris vite l’habitude et le livre refermé, je n’oublie pas de sitôt ce qu’il y a dedans »

(Enfances).

Son père André l’initie à la vie parisienne en l’emmenant à la fête à Neu-Neu, au théâtre de l’Odéon,

au musée du Luxembourg, dans les cafés ou simplement à travers les rues de la ville. Le jardin du

Luxembourg occupe une place centrale dans ses balades, notamment après la sortie de l’école. Enfin,

c’est en accompagnant son père lors de ses visites aux familles pauvres que Jacques est réellement

confronté à la misère et développe un sentiment d’injustice sociale : « Mais quand parfois

j’accompagnais mon père ce n’était pas très agréable non plus, et à côté, nos deux pièces à Paris me

semblaient un palais » (Choses et autres).

Toute la famille Prévert aime se rendre chaque semaine au cinéma des Mille Colonnes ou du

Panthéon, André Prévert rusant pour que ses fils puissent se faufiler dans la salle sans avoir à payer.

Ses années d’enfance seront par la suite une source d’inspiration importante pour Jacques Prévert : le

conte d’Andersen Le Petit soldat adapté en dessin animé avec Paul Grimault, les coulisses du théâtre

filmées dans Les Enfants du Paradis ou le jardin du Luxembourg évoqué dans le poème Vainement.

2) Rue du Château : rencontre avec le surréalisme

Une vie de bohême

Jacques Prévert se lie d’amitié avec Yves Tanguy (futur peintre)

et Marcel Duhamel (futur traducteur et éditeur) pendant son

service militaire, au début des années 1920. Revenu à Paris, il

loge dans des chambres de bonne avec Simone Dienne, avant

d’emménager au 54 rue du Château avec ses nouveaux

compères en 1924.

Devenu gérant d’un grand hôtel, Marcel Duhamel décide de louer

une maison dans le quartier de Montparnasse pour lui et ses amis. Il s’agit d’une ancienne boutique

d’un marchand de peaux de lapins, surmontée d’un petit logement. Après quelques travaux, une pièce

commune et une chambre-atelier pour Yves Tanguy et sa compagne Jeannette sont aménagées au

rez-de-chaussée, ainsi qu’une « cuisine d’1 m2 ». L’étage est divisé en deux chambres : l’une pour

Jacques et Simone, l’autre pour Marcel Duhamel.

Les trois amis et leurs compagnes arrangent la maison : une grande table et deux bancs sont

fabriqués par Tanguy, du papier peint cubiste orne les murs, des coussins de cuir jonchent le sol et un

meuble-placard-gramophone-aquarium abrite quelques couleuvres. La décoration est assurée par

des affiches de cinéma, des enseignes et des pancartes rapportées d’expéditions nocturnes.

Prévert et Tanguy travaillent quelques mois au Courrier de la Presse mais vivent principalement de la

générosité de Duhamel. Ensemble, ils écoutent du jazz, vont au cinéma grâce à Pierre Prévert devenu

projectionniste ou fréquentent les cafés comme La Rotonde ou Le Dôme. La vie est insouciante,


joyeuse et totalement libre pour ce trio inséparable. Cependant, cette cohabitation prend fin en 1928,

lorsque Duhamel ne peut plus assurer la subsistance de ses camarades.

Un lieu surréaliste

À partir de 1923, Tanguy et Prévert fréquentent la librairie d’Adrienne Monnier La Maison des amis

des livres, rue de l’Odéon. Avec les conseils d’Adrienne, Jacques Prévert consolide sa culture littéraire

et s’ouvre aux écrits modernes. Il est emballé par les publications surréalistes comme Les chants de

Maldoror de Lautréamont et la revue La Révolution surréaliste.

Le surréalisme est à la fois un mouvement artistique, un moyen d ‘expression et un mode de vie. Il a

été fondé par Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault, chacun mu par une forte révolte et

une volonté de liberté au lendemain de la première guerre mondiale.

En 1925, Jacques Prévert et Marcel Duhamel rencontrent le poète Robert Desnos et le peintre

Georges Malkine, figures du mouvement surréaliste. Ces derniers sont rapidement invités rue du

Château, où l’état d’esprit libertaire et iconoclaste des occupants est proche de celui des surréalistes.

Après les rencontres de Louis Aragon, Benjamin Péret et André Breton, très vite ce sont tous les

membres du mouvement qui fréquentent la maison.

La masure de la rue du Château devient ainsi un lieu incontournable des réunions surréalistes, tout

comme le café Cyrano ou l’atelier d’André Breton, rue Fontaine. C’est dans ses murs que naît le jeu

du « Cadavre exquis », jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par

plusieurs intervenants, sans prendre en compte les élaborations précédentes.

De cette époque, Jacques Prévert se souviendra : « Dans ce milieu, j’étais plutôt homme de main

qu’homme de plume. Je n’écrivais pas, je ne faisais rien, je participais à leurs débats, c’est tout ».

Mais c’est bien pendant cette période, en fréquentant les surréalistes, en partageant ses idées et en

lisant assidûment que l’homme apprend l’importance des mots et comment s’en servir.

3) La Provence : du cinéma au collage

Le sud de la France, un refuge pendant la guerre

Après la rue du Château, Jacques Prévert habite dans différents hôtels et meublés de la capitale.

Mais en juin 1940, alors que les troupes allemandes sont aux portes de la ville, il décide de quitter

Paris. Il fuit vers le sud de la France avec sa nouvelle compagne Claudy Carter, ainsi qu’avec

plusieurs amis : Alexandre et Sâri Trauner, Brassaï, Joseph et Lilly Kosma, Simone…

Il loge pendant quelques temps à l’hôtel de Castille à Cannes, où il travaille avec le cinéaste Pierre

Billon sur le scénario et les dialogues du film Le soleil a toujours raison, dont le rôle principal revient à

Tino Rossi.

Cependant, Jacques Prévert juge plus prudent de s’éloigner de la côte et de réunir ses amis les plus

menacées à l’intérieur des terres. Avec Claudy, il vit quelques temps à l’hôtel La Résidence dans le


petit village médiéval de Saint-Paul-de-Vence, tout près de l’auberge de la Colombe d’Or. Il conseille à

Trauner et Kosma, tous deux juifs, de se cacher à Tourettes-sur-Loup, village plus écarté et situé à

seulement dix kilomètres de Saint-Paul-de-Vence. Les deux hommes continuent de travailler mais

dans la clandestinité, en utilisant des noms d’emprunt.

En 1942, Marcel Carné les rejoint dans le Midi afin de réaliser un nouveau film Les Visiteurs du soir.

Plusieurs scènes sont tournées dans les paysages d’Antibes, de Saint-Paul-de-Vence et de Tourettes-

sur-Loup.

En 1943, toute l’équipe se réunit à l’auberge du Prieuré des Valettes, non loin de Tourettes-sur-Loup.

Ils préparent ensemble Les Enfants du Paradis : Prévert écrit le scénario avec l’aide de Carné, Mayo

dessine les costumes, Trauner conçoit les décors et Kosma compose la musique. Le tournage a lieu

entre Nice et Paris en 1943 et 1944.

Conquis par cette région, Jacques Prévert retourne à Saint-Paul-de-Vence en 1945, accompagné de

Janine Tricotet, futur madame Prévert. Il s’installe à la Colombe d’Or pour écrire le scénario et les

dialogues des Portes de la Nuit.

C’est à Saint-Paul-de-Vence…

À la Libération, Jacques Prévert retourne vivre à Paris. En 1948, il tombe

de la fenêtre d’un studio de la Radiodiffusion sur les Champs-Élysées.

Suite à cet accident, il part en convalescence à Saint-Paul-de-Vence à la

recherche du calme et de la tranquillité. Il y reste plusieurs années avec

sa femme Janine et leur fille Michèle, dite Minette, remontant de temps à

autre sur Paris.

La famille Prévert vit d’abord au cœur du village, dans une petite maison

nommée « La Miette » avant de partir plus à l’extérieur dans la propriété

« L’Ormeau », jusque dans le milieu des années 1950.


En repos forcé, Jacques Prévert s’adonne à sa passion du collage, se promène dans les rues de ce

village qu’il considère comme le sien et se rend chaque jour à l’auberge de la Colombe d’Or. Il y

retrouve ses amis de Saint-Paul : les propriétaires Paul et Baptistine Roux, le poète provençal André

Verdet, le tisserand Ernest Jacques ou l’illustratrice Jacqueline Duhême. D’autres viennent lui rendre

visite comme les peintres Pablo Picasso, Georges Braque ou Marc Chagall. Paul Roux est habitué

depuis bien longtemps à héberger les artistes de passage comme l’attestent les œuvres aux murs et

l’enseigne de l’auberge : « Ici on loge à cheval, à pied ou en peinture ».

En 1951, c’est à la Colombe d’Or que Simone Signoret et Yves Montand

fêtent leur mariage, dans le lieu de leur première rencontre. Jacques

Prévert et Paul Roux en sont les témoins.

De ces années à Saint-Paul-de-Vence naissent des collaborations

artistiques. Jacques Prévert et André Verdet publient ensemble leurs

poèmes dans C’est à Saint-Paul-de-Vence et dans le recueil Histoires. Le

conte pour enfants L’opéra de la lune est publié en 1953 avec des textes

de Jacques Prévert et des dessins de Jacqueline Duhême. Après la rue

du Château, Jacques Prévert habite dans différents hôtels et meublés.

4) À l’ombre du Moulin Rouge : le Collège de pataphysique

En 1955, Jacques Prévert et sa famille quittent Saint-Paul-de-Vence et reviennent s’installer à Paris.

Longtemps réfractaire à l’idée de devenir sédentaire, Jacques Prévert emménage de façon plus

constante au 6 bis cité Véron, une petite impasse pavée au pied de la butte Montmartre, signalée par

une enseigne emaillée.

La cité Véron abritait auparavant des dépendances du célèbre Moulin Rouge. Tout au fond, le petit

immeuble du 6 bis a été libéré et des appartements ont remplacé les loges des danseuses. Jacques

Prévert fait entièrement rénover l’intérieur du sien lors de son installation et lui insuffle une ambiance

provençale avec ses murs blancs irréguliers et son sol de tomettes rouges.

L’appartement ouvre sur une vaste terrasse qui surplombe les ailes du Moulin Rouge. Six grosses

baignoires y sont installées pour pouvoir fleurir cet espace. Jacques, Janine et Michèle partagent cette

terrasse avec leurs voisins Boris Vain et sa femme Ursula.

Les Vian emménagent à la cité Véron deux ans avant

les Prévert. Boris et Jacques s’entendent à merveille et

se livrent ensemble à la Pataphysique, qui est la science

des solutions imaginaires. Le collège de Pataphysique

est une « société de recherches savantes et inutiles »

créée en 1948. Jacques Prévert y entre en 1951 et

devient Satrape en qualité de « fabricant des Petits Plats

dans les Grands ». Boris Vian lui y est « Équarisseur de

première classe » depuis 1950. Leur terrasse devient ainsi celle des « trois Satrapes », le troisième


dignitaire étant Ergé, le chien de la famille Prévert. Elle sert alors de lieu d’accueil à plusieurs

manifestations du collège de Pataphysique.

5) Avec l’ami Picasso sur les remparts d’Antibes

Si les Prévert apprécient l’appartement de la cité Véron, ils retournent volontiers dans le Midi. Ainsi, de

1960 à1969, ils se rendent tous les étés à Antibes. Ils prennent l’habitude de louer un petit quatre

pièces au 6 rue de l’Orme, au premier étage d’une maison.

L’appartement n’est pas luxueux mais il possède une agréable terrasse de laquelle on aperçoit la mer.

Jacques Prévert aime se promener à travers les rues de la ville ou près du port avec son chien Ergé. Il

fréquente la galerie d’art de Renée Laporte à qui il dédie le poème La visite au château. Il retrouve

également son ami de longue date Marcel Duhamel qui possède une maison sur les remparts de la

ville.

À Antibes, il retrouve un autre de ses amis : Pablo Picasso. Ils se promènent ensemble un peu partout

sur la Côte d’Azur. Les deux hommes se sont rencontrés à l’époque de la rue du Château. Picasso

réalise plusieurs portraits de Jacques Prévert, dont l’un d’entre eux est accroché dans l’appartement

de la cité Véron. Le peintre inspire également le poète, Promenade de Picasso et Lanterne magique

de Picasso clôturant Paroles. Pour les 80 ans de Picasso, Jacques Prévert lui souhaite son

anniversaire avec le poème À tes vingt ans…, publié en octobre 1961 dans Le Patriote de Nice.

Picasso présente à Prévert le jeune photographe André Villers, qui publie l’album Portraits de Picasso

en 1959, dans lequel des textes de Prévert accompagnent ses photographies de Picasso. En 1962, ils

composent tous les trois le livre Diurnes : photographies de Villers, découpages de Picasso et textes

de Prévert.

L’année suivante, le château Grimaldi organise une exposition des collages de Jacques Prévert. Le

musée d’Antibes accueille plus de cent collages du poète, l’étage du dessous abritant des peintures

de Pablo Picasso.


6) La « retraite » normande

La maison du Val

En 1970, Jacques et Janine Prévert font l’acquisition d’une maison en Normandie, au cap de la

Hague. Ils l’achètent suite à l’héritage que Janine reçoit à la mort de sa mère. Pour la première fois, ils

deviennent propriétaires. Cependant, ils conservent l’appartement de la cité Véron partageant leur

temps entre Paris et Omonville-la-Petite.

Jacques Prévert découvre la Hague dans les années 1930, lors de vacances en compagnie de sa

première épouse Simone et de ses amis Lou Bonin, Denise et Pierre Batcheff. Il y revient séjourner

plusieurs fois au cours des années 1960, d’autant plus que son ami Alexandre Trauner achète une

maison à Omonville-la-Petite.

C’est en 1932 qu’Alexandre Trauner, surnommé « Trau »,

croise pour la première fois les frères Prévert, lors d’une

projection de film : « Moi, j’étais à côté de Jacques, que je ne

connaissais pas. En plus, je ne parlais pas très bien le

français alors que lui parlait beaucoup et vite. Mais on est

tout de même devenu de grands amis ». Trauner travaille

sur les décors de nombreux films écrits par Jacques Prévert.

C’est donc tout naturellement que le poète confie les travaux

de rénovation de la maison du Val à son ami.

Lors de son achat, la maison est sombre et cloisonnée.

Trauner la transforme en une demeure blanche, claire et

aérée. Il sollicite les artisans locaux, tout en choisissant

finement les matériaux et le mobilier. Dans le salon, il

s’inspire du décor du film Les Visiteurs du soir pour créer la

cheminée et les passe-plats. Pour la salle à manger, il construit une table en bois avec un plateau

tournant au centre. La cuisine est bâtie en extension sur l’arrière, tandis que le grenier est transformé

en un atelier aux très beaux volumes.

Le jardin, parsemé de quelques pommiers, est confié au soin de la famille Pellerin du château de

Vauville qui y plante des camélias, des rosiers, des tournesols et des Gunnera Manicata. Les Prévert

ne jardinent pas mais aiment être entourés de verdure et veulent se protéger des regards indiscrets.

La dernière demeure de l’artiste

À Omonville, Jacques Prévert aime le calme de « bout du monde » et la proximité de la mer, si chère

à son cœur depuis qu’il l’a découverte enfant en Bretagne. Ici, la vie quotidienne est simple entre les

promenades dans la Hague ou à Cherbourg, les visites de la famille et des amis.

Le cercle des connaissances est étroit : les Trauner, la famille Pellerin, Roger et Germaine Le Huel

propriétaire de l’hôtel L’Erguillère au Port Racine ou encore Gérard Fusberti, rencontré quelques


années plus tôt. Le couple Prévert est également apprécié des voisins pour leur discrétion. Leur fille

Michèle leur rend régulièrement visite et notamment à partir de 1974, après avoir donné naissance à

leur petite-fille Eugénie.

En 1970, Jacques Prévert déclare : « Les gens n’ont plus le temps de vivre. Ils travaillent, travaillent.

Moi, c’est seulement maintenant que je sais comment m’y prendre pour prendre plaisir à ne rien

faire ». Sans doute mais le travail ne le lâche pas pour autant ! Dans son atelier d’Omonville, Jacques

Prévert continue à réaliser des collages et à écrire. En 1971, il publie l’ouvrage Fêtes qui regroupe des

eaux-fortes de Calder. Son dernier recueil de poèmes Choses et autres sort en 1972. Le livre

Hebdromadaires, né d’entretiens avec André Pozner, paraît en 1974. En 1975, Jour des Temps, avec

des images de Max Pappart, est le dernier texte publié de Jacques Prévert de son vivant.

1975 est aussi l’année où les Prévert s’installent définitivement à Omonville, le poète ayant abusé de

« la très douce Nicotine ». En effet, sa santé décline et il ne peut plus descendre à Paris. Le 11 avril

1977, Jacques Prévert s’éteint dans son atelier. Il est enterré dans le petit cimetière d’Omonville-la-

Petite, à la suite de funérailles civiles qui laissent un souvenir fidèle à l’esprit de Prévert : celui d’un

grand désordre !


II. Pistes pédagogiques

Ces pistes pédagogiques permettent aux enseignants de s’approprier les propos de l’exposition et de

proposer des axes de réflexion à étudier avec les élèves. Ces pistes peuvent prendre la forme de

questions-réponses qui pourront servir de point de départ à une recherche personnelle des élèves ou

donner lieu à des activités en classe.

1) Quelques éléments pour la visite

Dans les rues de Paris : l’école de la vie

Jacques Prévert est né en 1900. Son enfance est bercée par l’amour de ses parents et ponctuée par

les aléas financiers familiaux qui l’exposent aux dures réalités de la vie et à de nombreux

déménagements. Durant cette période, Jacques Prévert va ressentir différentes émotions esthétiques

qui vont nourrir plus tard son imaginaire artistique. Ces années d’apprentissage sont pour lui une

source d’inspiration importante.

Quelles sont ses sources d’inspiration ?

Littérature

C’est sa mère, Suzanne, qui lui apprend à lire à partir d’un alphabet et de livres de contes. Les contes

sont pour Jacques Prévert synonyme de rêve, d’évasion ou d’épouvante. Ses goûts et dégoûts

littéraires se dessinent très vite. Il aime La Petite Chose d’Alphonse Daudet, La case de l’oncle Tom

d’Harriet Beecher-Stowe, Les aventures de Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle, Les trois

mousquetaires d’Alexandre Dumas ou Les Milles et Une Nuits. En revanche, l’enfant n’aime pas les

livres de la collection la Bibliothèque rose. Il aime également lire les récits mythologiques, les

préférant à la Bible.

>> En 1947, il écrit le scénario du dessin animé Le Petit Soldat, adapté du conte d’Andersen et réalisé

par Paul Grimault.

Théâtre

La famille Prévert habite non loin du théâtre de l’Odéon à Paris.

Son père André écrit des critiques théâtrales pour les journaux.

Il emmène son fils Jacques assister à plusieurs représentations.

Certaines pièces le bouleversent et le marquent comme Les

Danicheff de Newsky ou La Puissance des Ténèbres de

Tolstoï. Jacques Prévert découvre également l’envers du décor,

les coulisses du théâtre grâce à l’un de ses oncles qui est

comédien.

>> Dans les années 1930, Jacques Prévert écrit des pièces et

saynètes pour une troupe de théâtre engagé nommé le Groupe

Octobre.


>> En 1945, scénariste et dialoguiste, il situe plusieurs scènes du film Les Enfants du Paradis dans

les coulisses du théâtre.

Cinéma

Les membres de la famille Prévert sont des spectateurs

assidus à l’époque du muet. Malgré les soucis financiers,

toute la famille se rend au cinéma chaque semaine. André

ruse pour que ses fils puissent entrer dans la salle sans avoir

à payer. Jacques Prévert apprécie particulièrement les films

de Buster Keaton, Fantômas de Louis Feuillade et ses suites,

ainsi que l’humour et les gags de Charlie Chaplin, qu’il

rencontrera plus tard.

>> Le premier métier de Jacques Prévert est celui de

scénariste et dialoguiste pour le cinéma. Il travailla sur une

cinquantaine de films dont Le Quai des Brumes (1938), Les

Visiteurs du soir (1942), Les Enfants du Paradis (1945), Le

Roi et l’Oiseau (1980).

Le jardin et le musée du Luxembourg

Une fois installée à Paris, la famille Prévert habitera toujours dans un périmètre proche du jardin du

Luxembourg. Jacques s’y rend à la sortie de l’école : « J’attendais 4 heures, j’attendais le jardin : le

Luxembourg » (Enfances). Il aime y jouer, explorant ce grand jardin où ses parents le laissent se

promener seul. Son père l’emmène souvent au musée du Luxembourg. Le père et le fils ne se lassent

pas d’admirer Le Pauvre Pêcheur, un tableau de Pierre Puvis de Chavannes. Jacques est touché par

l’émotion qui se dégage de cette œuvre, tandis qu’André semble se reconnaître dans le personnage

principal.

André entraîne également souvent son fils dans ses balades, que ce soit dans les musées, les cafés

ou simplement les rues de Paris.

>> En 1946, Jacques Prévert publie le poème Vainement dans le recueil Paroles, qui a pour sujet le

jardin du Luxembourg.

Rue du château : rencontre avec le surréalisme

De 1924 à 1928, Jacques Prévert vit au 54 rue du Château avec ses amis Yves Tanguy (futur peintre

surréaliste) et Marcel Duhamel (futur traducteur et éditeur). Pendant cette période, il fait la

connaissance des membres du groupe surréaliste : Robert Desnos, Louis Aragon, Benjamin Péret,

André Breton… Tous vont fréquenter la rue du Château, l’adresse devenant un lieu de réunion

incontournable pour tout le groupe. Certains y seront même hébergés comme Georges Malkine ou

Pierre Prévert.

Cette vie communautaire de la rue du Château peut être comparée à celle d’autres artistes qui se sont

retrouvés dans des lieux emblématiques :


Le Bateau-lavoir est un immeuble situé à Montmartre qui, de 1890 à 1914, est un lieu de

résidence pour de nombreux artistes. Paul Gauguin, Pablo Picasso, Juan Gris, Amedeo Modigliani,

Pierre Mac Orlan ou Max Jacob ont vécu entre ses murs.

La Ruche est une cité parisienne d’artistes composée de plusieurs ateliers de peintre. Ce lieu

devient célèbre après la première guerre mondiale et accueille de célèbres peintres comme Soutine,

Fernand Léger, Marie Laurencin, Zadkine ou Marc Chagall.

Qu’est-ce que le surréalisme ?

Le surréalisme est un mouvement artistique, un moyen d’expression et un mode de vie. Il a été fondé

par Louis Aragon, André Berton et Philippe Soupault, chacun mu par une forte révolte et une volonté

de liberté au lendemain de la première guerre mondiale.

Dominé par la personnalité d’André Breton, le surréalisme

prend d’abord une forme littéraire. Son terrain d’essai est une

expérimentation du langage exercé sans contrôle. Puis, cet

état d’esprit s’étend rapidement aux arts plastiques, à la

photographie et au cinéma avec l’adhésion d’artistes venus de

toute l’Europe et des États-Unis. Ces artistes mettent en

œuvre la théorie de libération du désir en inventant des

techniques visant à reproduire le mécanisme du rêve. Ils

s’efforcent de réduire le rôle de la conscience et l’intervention

de la volonté. Le jeu du « Cadavre exquis » est une parfaite

illustration des concepts surréalistes.

Qu’est-ce que le jeu du « Cadavre exquis » ?

Ce jeu collectif a été inventé par Jacques Prévert et ses amis surréalistes au 54 rue du Château. Il

s’agit d’un jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs

intervenants, sans prendre en compte les élaborations précédentes. Le but est d’obtenir une phrase

ou une image amusante et surprenante, en faisant appel au hasard ou à l’imagination. Ce jeu a été

nommé d’après la première phrase obtenue : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau ».

La Provence : du cinéma au collage

En 1940, l’arrivée des troupes allemandes à Paris décide Jacques Prévert à fuir dans le sud de la

France avec ses amis Alexandre Trauner, Joseph Kosma et Brassaï. Pendant cette période, il écrit les

scénarios de célèbres films réalisés par Marcel Carné : Les Visiteurs du soir et Les Enfants du

Paradis. C’est aussi à cette occasion qu’il tombe sous le charme du petit village de Saint-Paul-de-

Vence. Il y résidera avec sa famille de 1948 à 1955. C’est à Saint-Paul qu’il commence à s’adonner à

l’art du collage, pour lequel il se prend vite de passion.

Qu’est-ce que le collage ?

Un collage est un assemblage d’images découpées et collées sur un support. Les thèmes abordés

dans les collages de Jacques Prévert sont bien souvent les mêmes que dans ses poèmes : la nature,


les animaux, les enfants, la religion. Il joue avec les images comme avec les mots, ses collages

servant à raconter des histoires, à exprimer des idées. Il offre bien souvent ses réalisations à ses amis

en guise de dédicace, à travers des cartes postales…

Quelques pistes pour l’analyse des collages

Identification du support (carte postale, photographie…)

Repérage des éléments constitutifs

Repérage du répertoire

Composition du collage

Formulation d’hypothèse d’interprétation

Série noire

Jacques Prévert offre ce collage à Marcel Duhamel à

l’occasion de la parution du 1 000e titre de la Série Noire en

1966. La Série Noire est une collection de romans policiers

fondées en 1945 par Duhamel et dont le titre fut trouvé par

Jacques Prévert. Avec sa légendaire couverture noire et jaune,

la Série Noire est vite devenue la référence du « polar ». La

millième fut célébrée un soir à Saint-Germain des Prés. Les

amis de Duhamel, parmi lesquels César, Matta, Topor et

Prévert, lui offrirent peintures et sculptures.

À Roger et Germaine Le Huel

Ce collage est dédicacé aux anciens propriétaires de l’hôtel

de l’Erguillère, qui surplombe Port Racine, à quelques

kilomètres d’Omonville-la-Petite. Jacques Prévert y séjourne

souvent avant d’habiter le Val. Il garde des relations

amicales avec le couple Le Huel, qui se souvient l’avoir vu

réaliser des collages à l’hôtel. Le fond est une carte postale

du monument du Vendémiaire à Goury, au cap de la Hague.

C’est l’un des rares collages comportant une image de la

région. Y figurent Napoléon, souvent évoqué par Jacques

Prévert et une chauve-souris, animal qui le fascine.

À l’ombre du Moulin Rouge : le collège de Pataphysique.

En 1955, Jacques Prévert et sa famille s’installe au 6 bis cité Véron. Ils partagent une terrasse avec

leurs voisins… Boris Vian et son épouse Ursula. Les deux familles s’entendent à merveille. Les deux

artistes se livrent ensemble à la science de la pataphysique. Leur terrasse commune devient d’ailleurs

un haut lieu de manifestation du collège de Pataphysique, prenant le nom de « terrasse des trois

Satrapes », les trois dignitaires étant Boris Vian, Jacques Prévert et son chien, Ergé !


Qu’est-ce que la pataphysique ?

La pataphysique apparaît dans le livre Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, écrit

par Alfred Jarry en 1897-1898. Elle se définit comme la science des solutions imaginaires. L’auteur

explique que c’est une science que tout homme pratique sans le savoir. La pataphysique incite à

concevoir des solutions imaginaires en mettant sur le même plan le réel et l’imaginaire. Sans nier les

différences, elle se place délibérément à l’extérieur pour observer

autrement, ce qui conduit à une désintégration et une reconstruction de

la vision du monde qui peut s’avérer très fructueuse pour l’esprit.

Le collège de Pataphysique est créé en 1948. De nombreuses

personnalités, parmi lesquelles plusieurs surréalistes, y ont appartenu :

Raymond Queneau, Max Ernst, Juan Miro, Man Ray, Michel Leiris, Henri

Jeanson, Eugène Ionesco, René Clair, Paul-Émile Victor… Jacques

Prévert en devient membre en 1951 comme « Satrape en qualité de

fabricant de Petits plats dans les Grands ». Boris Vian est quant à lui

« Équarisseur de 1ère

classe » depuis 1950.

Sur les remparts d’Antibes

Dans les années 1960, Jacques Prévert se rend tous les étés à Antibes. Il y retrouve deux de ses

amis : Marcel Duhamel et Pablo Picasso. Le célèbre peintre lui présente le jeune photographe André

Villers qui fera quelques-unes des plus belles photographies de Picasso, puis de son ami poète qui

l’adopte sans délai. Les trois artistes réalisent ensemble un album baptisé Diurnes, collages

superposés à des paysages et des visages dus au photographe.

L’exposition « Dans ma maison… » présente un nombre important de photographies mettant Jacques

Prévert ou ses proches en scène, dont plusieurs prises par André Villers. Une analyse de certaines de

ces images peut être réalisée à l’aide d’un vocabulaire adapté.

Comment lire une image ?

Cadrage

champ : espace visible dans le cadre de l'image. hors-champ : espace imaginaire suggéré à l'extérieur de l'image angle de vue.

Angle de vue

frontal : le sujet est au même niveau que l'observateur (souci d'objectivité). plongée : le sujet est vu d'en haut. contre-plongée : le sujet est vu d'en bas.

Sujet

la personne est photographiée de face, de profil, de ¾, de dos…

Échelle de plans

grandeur des êtres par rapport à la taille de l’image. Il existe le plan d'ensemble, le plan moyen, le plan rapproché et le gros plan.

Effet de profondeur

premier plan, deuxième plan ou arrière-plan.

Contraste des couleurs

image contrastée, distinction couleur / noir et blanc.

Lumière

direction de la lumière, lumière artificielle ou naturelle.


Jacques Prévert et la chatte Agathe, André Villers

La photographie est en contre-plongée, mettant en valeur Jacques Prévert,

qui est ici de profil, en plan moyen. La photographie est en noir et blanc, en

lumière naturelle, prise en extérieur (sur la terrasse de la cité Véron).

Jacques Prévert occupe l’angle inférieur droit, tandis que le second plan, une

fenêtre, occupe avec un effet de perspective l’angle supérieur gauche. La

fenêtre correspond presque exactement au cadre du cliché.

La « retraite » normande

Jacques Prévert et son épouse Janine achètent la maison du Val à Omonville-la-Petite en 1970. Ils

connaissent la région de la Hague depuis plusieurs années et sont tombés sous son charme. Ils

confient les travaux de rénovation et d’aménagement de la maison à leur ami décorateur de cinéma,

Alexandre Trauner qui s’est installé dans ce village au milieu des années 1960. Jacques Prévert

s’éteint dans cette maison le 11 avril 1977. Il est enterré dans le cimetière d’Omonville-la-Petite, non

loin de la maison.

Janine Prévert continue d’habiter la maison du Val jusqu’à son décès en 1993. Elle émet le souhait

que la maison devienne un lieu public consacré à l’œuvre de Jacques Prévert. En 1995, la dernière

demeure de l’artiste ouvre aux visiteurs en tant que musée.

Pour découvrir le hameau du Val d’Omonville-la-Petite, la Maison Jacques Prévert met à votre

disposition un parcours-découverte qui permet de visiter le village au travers de jeux poétiques (en

téléchargement sur patrimoine.manche.fr).

2) Ateliers pédagogiques en classe

Voici quelques pistes d’ateliers à réaliser en classe après la visite de l’exposition, d’après les thèmes

évoqués dans l’exposition.

Monstre exquis

Jacques Prévert a inventé le jeu du « Cadavre exquis » avec ses amis surréalistes dans les années

1920. Plus connu sous la forme de phrase, ce jeu se pratique également sous la forme de dessin,

pouvant donner vie à des créatures fantastiques et surréalistes.

Réaliser un « Cadavre exquis » en dessin : un premier élève dessine la tête et le cou de la

créature, un deuxième le corps et les membres inférieurs, et un troisième le bas du corps et les

membres supérieurs. Les différentes parties doivent être dessinées sans que l’on puisse voir

les esquisses précédentes. En dépliant la feuille, découvrez un « Monstre exquis ».

Cycle I

Dessine-moi un scénario

Jacques Prévert a été scénariste et dialoguiste pour le cinéma. Il a une façon bien particulière de

créer ses scénarios qui passe d’abord par l’illustration et le dessin, avant l’écriture des dialogues. Il


prend une grande feuille A3, qu’il accroche bien souvent au mur. Il y inscrit les noms de tous ses

personnages. A côté, il mentionne leurs caractéristiques, des détails vestimentaires et parfois des

bribes de dialogues. Puis, il s’attaque aux scènes principales, faisant des liens entre les personnages.

Ses esquisses sont truffées de dessins représentant les personnages principaux avec leurs attributs

physiques ou vestimentaires. Des scènes ou des objets du décor peuvent également être dessinés,

Jacques Prévert ayant une manière très visuel de concevoir un scénario.

À la manière de Jacques Prévert, réaliser un scénario illustré en vous inspirant de l’un des

textes du poète comme Contes pour enfants pas sages.

Cycle II

Portrait vieilli

Pablo Picasso a réalisé plusieurs portraits au fusain de son ami Jacques Prévert.

Dans l’un d’entre eux, Jacques Prévert se trouvait très vieilli et Picasso lui aurait

répondu que lorsqu’il serait plus âgé, ce portrait lui ressemblerait. Et ce fut le cas !

Réaliser un portrait au fusain d’un camarade de classe en l’imaginant

quand il sera plus âgé.

Cycle II

Collage d’images

À partir de 1948, Jacques Prévert commence à s’adonner à l’art du collage. Il conserve cette passion

jusqu’à la fin de sa vie, réalisant encore des collages dans les dernières années de sa vie à

Omonville-la-Petite.

Pour réaliser un collage, Jacques Prévert choisit d’abord un fond, une image unique qui lui sert de

décor. Sur celui-ci, il dispose des éléments découpés. Il les fait bouger sous ses doigts jusqu’à ce

qu’ils trouvent leur place. Il les colle alors sur l’image de fond. Il prend soin de donner un cadre à sa

réalisation en la collant sur un papier Canson de couleur qui permet également une meilleure

manipulation du collage par la suite. La couleur de ce support est choisie en fonction des tons

dominants et du sujet, Jacques Prévert donnant une grande importance aux couleurs.

Réaliser un collage « à la manière de Prévert » en vous inspirant des collages exposés et de

l’esprit du poète.

Cycle II

La maison Jacques Prévert est un équipement culturel

du réseau des sites et musées du conseil départemental de la Manche.

Conseil départemental de la Manche Pôle Cohésion sociale et territoriale

Délégation à la culture Direction du patrimoine et des musées

50050 SAINT-LÔ cedex

[email protected]

Photos : coll. du département de la Manche ; coll. privée Jacques Prévert – cg50, X. février 2014

mailto:[email protected]

DOSSIER PÉDAGOGIQUE ... Dans les rues de Paris : ... Pierre. Les cinq Prévert logent dans une...

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