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Palais Ducal Impasse Duc Rollon, 14000 Caen tél + 33 (0)2 31 85 69 73 [email protected] www.artotheque-caen.net DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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Palais DucalImpasse Duc Rollon, 14000 Caentél + 33 (0)2 31 85 69 [email protected]

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

SOMMAIRE

30 AnS ! hIStOIRES DE cOllEctIOnS• Sixexpositions,dansethorslesmurs p.3-5

hIStOIRE DE cOllEctIOnS p.6• Lespremièrescollections:lescabinetsdecuriosités p.7• Ducabinetdecuriositéàlagaleried'art p.8• Lecritique,lemarchandd'artetlegaleriste p.9• Collectionsprivées/collectionspubliques p.10-11• NaissancedesartothèquesenFrance p.12• Lesartothèquesetleurcollection p.13•

l'ARtOthEQUE EXPOSE lA cOllEctIOn DE DIDIER WEBRE• J'AIDESCERTITUDESSURMESDOUTES p.14 l'architecture p.15-16 lecorps p.17-18 l'environnement p.19-20 lIEnS AvEc lES PROGRAMMES ScOlAIRES p.21

PIStES PÉDAGOGIQUES p.22-24

REnSEIGnEMEntS PRAtIQUES p.25

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30 AnS ! hIStOIRES DE cOllEctIOnS

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L’Artothèque, Espaces d’art contemporain de Caen, fête ses 30 ans le 22 octobre 2016.

30 ans d'art contemporain,30 ans de soutien actif à la création et aux artistes,30 ans d’expositions,30 ans de découvertes,30 ans de rencontres,30 ans de partage,30 ans d’expérimentation,30 ans de collection30 ans de circulation des oeuvres depuis l’espace public vers l’espace privé…

Pour fêter cet anniversaire, une pléiade d’expositions… La règle habituelle du jeu est inversée ! La collection publique de l’artothèque - habituellement disséminée dans la sphère privée - s’expose dans l’espace public, tandis qu’une collection privée s’invite à L’Artothèque.

SIX EXPOSItIOnS, DAnS Et hORS lES MURS

Le mouvement des œuvres, depuis l’espace public vers l’espace privé, constitue le quotidien de L’Artothèque. Chaque année, 6 500 prêts sont enregistrés, les oeuvres quittent au quotidien les locaux de L’Artothèque pour faire escale - deux mois durant - dans des habitations privées, des lieux de travail ou de vie, divers et variés. Dès lors, elles ne sont visibles qu’aux yeux de ceux qui les ont choisies. À l’occasion de ce trentième anniversaire, la collection publique de L’Artothèque se donne à voir un peu plus largement, sous la forme de morceaux choisis, dans cinq lieux partenaires de l’agglomération caennaise, tandis que dans le même temps, une collection privée s’invite à L’Artothèque.

Ainsi, sont mis en lumière les principaux enjeux du projet culturel et artistique de l’artothèque : le soutien à la création, la diffusion, la transmission, mais aussi ce qui la singularise tout particulièrement, l’expérience intime de l’oeuvre et la valeur d’usage de sa collection.

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

À L’Artothèque, Espaces d’art contemporain

À L’Artothèque, c’est une collection privée qui se dévoile, celle d’un collectionneur caennais. Sous le titre « J’ai des certitudes sur mes doutes », l’exposition réunit un ensemble de quelque 50 oeuvres sélectionnées parmi celles passionnément collectées par leur propriétaire au cours des trente dernières années.Comment naît le désir de collection ? Comment se construit un parcours d’amateur et decollectionneur d’art ? Quels liens se tissent au quotidien entre le collectionneur et les oeuvres de sa collection ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre l’exposition.

AvEc EUX

Édition/Production de 24 œuvres à L’Artothèque, Espaces d’art contemporain

24 artistes sont invités à créer une estampe dans le cadre d’une commande spécifique.Les artistes sont au cœur du projet artistique et culturel de L’Artothèque. C’est avec eux que son histoire s’est écrite durant trente ans, c’est avec eux que cet anniversaire est célébré.

Pour l’occasion, L’Artothèque et la Galerie Sémiose (Paris) s’associent afin de produire 24 sérigraphies inédites, réalisées par 24 artistes emblématiques de l’histoire de L’Artothèque. Editées chacune à 100 exemplaires, un jeu de l’ensemble de l’édition est inséré à la collection, tandis que les autres exemplaires sont vendus au prix de 100 euros.

Philippe Boutibonnes, Stéphane Couturier, Christine Crozat, Christophe Cuzin, Alexis Debeuf, Guillaume Dégé, Léo Dorfner, Jean-Jacques Dumont, Gilgian Gelzer, Hippolyte Hengen, Anne Houel, Joël Hubaut, Yvan Le Bozec, Claude Lévêque, Jérémy Liron, Maude Maris, Jean-Claude Mattrat, Dan Perjovschi, Françoise Pétrovitch, Paul Pouvreau, Bernard Quesniaux, Christophe Robe, Ernest T, Yves Trémorin.

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cOMME À lA MAISOn...

Quatre expositions dans quatre lieux partenaires de L’Artothèque :Le Café des Images, Le Cinéma Lux, Le Pavillon et La Maison de l’Etudiant

Que se passe-t-il dans l’intimité d’un quotidien partagé avec une œuvre ? Quels sont les parcours que dessinent les emprunteurs dans un fonds qui compte aujourd’hui 2 600 œuvres ? C’est ce que vont donner à voir quatre emprunteurs en proposant dans quatre lieux partenaires de l’artothèque - le Café des Images, le Lux, la Maison de l’étudiant et le Pavillon -, un florilège de leurs emprunts, au travers d’une dizaine d’œuvres avec lesquelles ils ont vécu et qui les ont marqués. Ces « collections intimes » sont accompagnées du portrait de chacun de ces emprunteurs. Portraits réalisés en vidéo par trois étudiants de l’ESAM.

l'ARtOthÈQUE InvItÉE.

Une carte blanche est proposée au Musée des Beaux-Arts de Caen, qui réunit dans son cabinet d’arts graphiques une cinquantaine d’œuvres extraites du fonds de l’artothèque, offrant ainsi une mise en perspective de ses enjeux principaux.

POURQUOI

Réalisée par Antoine Giard, membre du collectif J'aime Beaucoup Ce Que Vous Faites, l'œuvre Pourquoi est une enseigne lumineuse qui sera installée sur la terrasse du Palais Ducal. Dépourvu de ponctuation, visible de jour comme de nuit, le mot apparaît à la fois ouvert et définitif.

30 AnAGRAMMES ARtIStIQUES.

Pour célébrer les 30 ans de l'Artothèque, Iconomoteur (Jean-Claude Mattrat) a réalisé une collection inédite de cartes anagrammatiques déclinées autour de la notion d'art : ART PREMIER / ART RÉPRIMÉ , ART PICTURAL / TRUC PARTIAL ...

Éditée à 250 exemplaires, cette nouvelle collection sera en vente à l'accueil de l'Artothèque.

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Le fait de collection est un geste essentiel dans l'histoire de l'art. Toute collection parle des relations entre l'œuvre d'art et la société, entre un artiste, un acheteur et le public, car ne collectionne-t-on que pour soi ? S'il y a dans le geste du collectionneur une quête souvent de l’extraordinaire, ce geste implique d'autres dimensions et entre autres celle de l'exposition et par là même du partage.

Le terme vient du latin « colligere » qui signifie « choisir, rassembler ». Or une collection n'est pas une simple accumulation d'objets ou d'œuvres autour d'un thème. Le collectionneur y introduit et y voit un ordre porteur de sens quand il choisit une nouvelle pièce qui paradoxalement s'inscrit dans une série et en même temps est unique, puis quand il met en scène sa collection.. Ainsi la collection est aussi récit de soi et du monde, à l'articulation entre la passion, l'intime et le politique et/ou le social.

Le Mur, œuvres de la collection Antoine de Galbert, la maison Rouge, septembre 2014

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LES PREMIèRES CoLLECTIonS : LES CABInETS DE CuRIoSITÉS

Avec le développement des explorations et la découverte de nouvelles terres au XVIe siècle, plusieurs princes, savants et amateurs de la Renaissance en Europe, se mettent à collectionner les curiosités en provenance des nouveaux mondes. On définit en général le cabinet de curiosités comme un microcosme ou résumé du monde où prennent place des objets de la terre, des mers et des airs (minéral, végétal et animal), à côté des productions de l'homme.

L'évolution des transports et des techniques, a permis la démocratisation de ces collectes, gagnant une noblesse et une bourgeoisie moins riche mais érudite et curieuse ; aussi ces pratiques de collectionneurs pourront se spécialiser dans les domaines des sciences, de la géologie. C'est le cabinet de curiosité de Hans Sloane (1660-1753) considéré comme un des plus grands de son époque en Europe qui sera à l'origine de la création du British Muséum.

Le principe du cabinet de curiosités a disparu durant le XIXe siècle, remplacé par des institutions officielles et les collections privées.

Cabinet de curiosités de Calzolari à Vérone, gravure anonyme, 1599

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Du CABInET DE CuRIoSITÉ À LA GALERIE D'ART

C'est dans l'Italie de la Renaissance, avec la grande famille des Médicis, que la peinture conquiert ses droits d'entrée dans les collections des princes, aux côtés des sculptures et objets précieux. Côme l'Ancien possédait déjà une collection de pièces antiques (camées, sculptures et pierres taillées) mais Laurent dit Le Magnifique ajoutera à la démarche du collecteur, le geste du mécène et du commanditaire d'œuvres d'art auprès d'artistes contemporains qu'il protège comme Botticelli ou Michel-Ange.

Ses successeurs poursuivront cette démarche et finiront par faire édifier des galeries pour exhiber l'ampleur de leur collection. Ainsi, « la galerie des offices », abrite une des plus grande collection du monde de peintures italiennes et de grands maîtres. Elle fut commandée à Vasari pour relier le Palazzio Vecchio au palais Pitti à Florence.

Ce modèle se diffuse dans toute l'Europe, et le lieu de la collection passe donc du cabinet à la galerie à partir du XVIIème, en même temps que la place des beaux arts gagne de l’importance et que se développent dans la peinture les genres décoratifs (nature-morte, paysage, tableaux au chevalet). Avec ces genres, la collection n'est plus seulement le fait du prince mais gagne aussi une élite noble d'abord, puis bourgeoise, dont certains se font mécènes de grands artistes.

Ainsi du vivant de Johannes Vermeer, plus de la moitié de ses œuvres appartiennent à P. Claesz Van Rujen, un homme issu de la bourgeoisie, mécène et collectionneur du célèbre maître flamand. Plusieurs ministres de Louis XIV se font collectionneurs par goût et aussi parce qu'ils en comprennent les enjeux politiques derrière le fait de collection, c'est le cas par exemple de Richelieu pour Rubens.

La galerie des offices, Collection Médicis, Florence

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LE CRITIQuE, LE MARCHAnD D'ART ET LE GALERISTE

Avec les modifications sociologiques du XVIIIe siècle et la multiplication des ventes aux enchères, de nouvelles figures apparaissent : le critique d'art, le galeriste et le marchand d'art.

C'est ainsi que vont se constituer certaines grandes collections du XIXème siècle, comme celles des Rothschild ou des banquiers Pereire. Certains vont édifier leurs collections en s'appuyant sur les Salons très conservateurs proposés par L'Académie des Beaux-Arts alors que d'autres collectionneurs en marge, achèteront des œuvres sur le fameux Salon des Refusés. On y trouvait réunis plusieurs des grands peintres impressionnistes. La figure du marchand d'art, souvent galeriste de surcroît, offre une place pour l'émergence de réseaux privés où les soutiens financiers et psychologiques s'emparent du commerce de ces toiles "interdites".

Paul Durand-Ruel fut un des grands collectionneurs et mécène des impressionnistes dont le parcours montre cette évolution. Cet homme hérite de son père, marchand d'art lui-même, une galerie en plein Paris. Il intensifiera l'activité paternelle en renforcant le soutien aux artistes de son temps et principalement aux artistes du salon des Refusés en leur achetant des toiles, en prêtant ses galeries ou en les incitant à organiser des expositions en dehors des « salons » en plein déclin. À sa première visite dans l'atelier de Manet, il lui aurait acheté plus de vingt pièces. Ainsi est-il à la fois marchand, mécène et collectionneur. En montrant les toiles de Pissaro, Monet, Renoir, Sisley, Boudin dans ses galeries de Londres, Paris et Bruxelles, il crée un réseau d'amateurs d'art « contemporain » et devient à la fin du XIXème siècle, une figure majeure de l'art en relation avec les artistes et les grands collectionneurs européens et américains.

Paul Durand-Ruel

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CoLLECTIonS PRIvÉES / CoLLECTIonS PuBLIQuES

Les musées, au sens où on l'entend aujourd'hui comme abritant des collections publiques, naissent au XVIIIème. Auparavant, le terme « musée » était employée mais il désignait des lieux qui abritaient des collections privées. En tant qu'Institution publique , le « musée » vise à rendre accessible à tous le patrimoine collectif de la Nation. C'est à partir de la Révolution que l'on crée en France des musées avec de réelles collections publiques issues entre autres de la nationalisation des biens du clergé et de la confiscation des biens des émigrés.

À Paris, le palais du Louvre est choisi pour devenir un musée en 1793, à la suite d'une première présentation des tableaux du roi au palais du Luxembourg. S'affirme avec ce siècle des Lumières de plus en plus nettement, l'idée qu'une collection doit être exposée et accessible au plus grand nombre quelque que soit sa nature, publique ou privée. Les nombreux legs ou donations de collectionneurs privés à des structures publiques tout au long des XIXème et XXème accentuent cette passerelle entre public et privé.

Dans la seconde partie du XXème siècle, l'art contemporain n'est plus le domaine exclusif de réseaux de collectionneurs privés. Se développe ainsi au niveau de l'état, une volonté politique pour qu'un équilibre existe entre collection d'art contemporain publique et privées. Dans les années soixante, sous l'impulsion d'André Malraux, l'État cherche à mettre en place un autre type de structures qui offrirait soutien et visibilité aux artistes contemporains, et permettrait la création de collections publiques d'art contemporain. Il s'agit à ce moment précis de se doter d'un outil de politique culturelle dans le cadre de l'aménagement culturel du territoire. On voit aussi que toute collection tend à s'exposer, à être partagée ; qu'elle soit publique ou privée, elle appelle un public.

Le salon carré du Louvre en 1861, par Castiglione

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EXEMPLES DE GRAnDS CoLLECTIonnEuRS Du XXe SIèCLE

• Solomon R. Guggenheim

Né à Philadelphie (Etats-Unis) en 1861 ; Mort en 1949

Industriel et collectionneur d'art américain, Solomon R. Guggenheim crée en 1937 sa propre fondation qui a pour but de promouvoir l'art abstrait auprès du grand public . Il y apporte sa collection personnelle, dans laquelle on retrouve entre autres des oeuvres de Paul Klee, Marc Chagall et plus de 150 tableaux et esquisses de Vasily Kandinsky. La fondation ouvre le premier musée Guggenheim à New York en 1959, les plans ayant été réalisés par l'architecte F.L. Wright. Ce musée sera suivi de ceux de Venise, Bilbao, Berlin et Las Vegas.

• Antoine de Galbert, sa fondation et la maison rouge

Né en 1955 à Grenoble, président de la maison rouge

Créée à l’initiative d’une personne privée, Antoine de Galbert, amateur d’art engagé sur la scène artistique française, la maison rouge est une fondation reconnue d’utilité publique. Sa vocation est de promouvoir les différentes formes de la création actuelle au travers de la présentation d’expositions temporaires. Offrant aux oeuvres et aux artistes plus de 1300 m² d’espaces d’exposition, la maison rouge invite des commissaires indépendants à explorer la diversité des champs de la recherche artistique actuelle, souvent par le biais de grandes collections privées internationales. La fondation veut, au long des expériences de l’art qu’elle provoque et propose, privilégier la multiplicité des démarches, des pratiques et des approches.

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hIStOIRES DE cOllEctIOnS

nAISSAnCE DES ARToTHèQuES En FRAnCE

Participant au même mouvement de décentralisation culturelle qui a vu naître au début des années 80 les FRAC (Fonds régionaux d’art contemporain) et les Centres d’art, les artothèques ont été créées pour favoriser la diffusion de l’art contemporain en région. Outil d’aménagement du territoire, les artothèques, de par le prêt d’œuvres qui fait leur spécificité, introduisent pour le plus grand nombre un nouvel espace d’appropriation de l’art contemporain : la sphère privée et intime du « chez soi ».(...)

C’est à Berlin en 1906, sous l’initiative de l’artiste Arthur Ségal, que le concept des artothèques voit le jour. La location aux particuliers des œuvres, habituellement stockées dans les ateliers des artistes, permettra d’affronter la crise du marché de l’art, tout en suscitant chez un public élargi le désir d’acquérir. Cette initiative privée deviendra un outil de politique culturelle pour Berlin entre les deux guerres. Elle sera reprise en Europe du nord (Allemagne, Pays Bas, Danemark) à partir des années soixante.

Les Maisons de la Culture, instaurées en France par André Malraux dans ces mêmes années, seront le réceptacle de ces premières expériences au Havre et à Grenoble. Mais ce n’est qu’à partir de 1982, que le ministère de la Culture, donnera l’impulsion d’un véritable développement sur le territoire français, par l’intermédiaire de la Délégation aux Arts Plastiques. Contrairement aux FRAC, imposés pour chaque région, les artothèques ont une implantation aléatoire sur le territoire et s’organisent suivant des modes de gestion très divers. Seules la constitution d’une collection d’art contemporain et la mise à disposition de cette collection à un large public par le biais du prêt sont inscrites comme une obligation au cahier des charges des artothèques, aujourd’hui contrôlé par l’ADRA (Association de Développement et de Recherche sur les Artothèques, www.artotheques-adra.com/)

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lES ARtOthÈQUES Et lEUR cOllEctIOn

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Singulières artothèques

Fonds publics destinés à investir l’espace privé, la singularité des collections d’artothèques rend vaine, les concernant, toute tentative de classification habituelle. Singulières collections en effet que celles-ci qui, bien que constituées de façon cohérente, ne sont jamais lisibles en tant qu’entités. Singulières encore, ces collections dont la vocation principale est la transmission aux individus, au point que finalement ce sont eux qui les activent, chaque fonds comportant autant de possibles que de parcours d’emprunteurs. Singuliers enfin ces fonds qui constituent un patrimoine actif, circulant et évolutif, participant ainsi à un renouvellement du modèle muséal.

Des commissions d’acquisition

Dans le fonctionnement de certaines artothèques, des commissions d’acquisition se réunissent annuellement pour valider un choix d’œuvres : les propositions d’achat émanent soit du comité technique invité, soit du responsable de l’artothèque. Si ce n'est le cas, le choix reste sous l’entière responsabilité du directeur de l'artothèque qui, souvent faute aussi de moyens, décide seul. Cette procédure permet d’être plus réactif face à des opportunités du marché et, éventuellement, plus cohérent. L’enrichissement des collections, comme tout le projet d’une artothèque, reste avant tout une péréquation entre le contexte politico-culturel, la personnalité du responsable et le statut.Le profil des collections reflète aussi les relations privilégiées développées avec les artistes d’un côté, et les emprunteurs de l’autre. Ces collections recèlent des trésors de la production artistique, mieux connus des collectionneurs privés que des autres institutions. Elles sont incontestablement à découvrir !

source : http://www.artotheques-adra.com

La constitution d'une collection d'artothèque

La politique d’enrichissement d’une collection d’artothèque varie suivant le statut juridique, le mode de fonctionnement et le personnel de direction.Généralement, une collection d’œuvres art s’enrichit par des acquisitions, mais aussi par d’autres moyens tels que les dons, les co-productions et d’autres initiatives collaboratives.

Les budgets alloués aux collections

Au début des années 80, la constitution de la collection de chaque artothèque est largement conduite par le Ministère de la Culture qui contribue à la création de galerie de prêt sous forme de subvention pour la constitution d’un fonds initial d’œuvres d’art contemporain.(...). En octroyant une aide qui s’élève à 200 000 franc (30 000 euros) – aide versée afin de permettre la constitution d’un fonds initial d’œuvres –, le ministère de la culture tente d'inciter, dès 1981, la création d’artothèques par le biais d’une convention qui engage, à parité, l’état et une structure décentralisée. En contre partie de cette somme allouée, l’organisme co-signataire doit prendre en charge le fonctionnement de la structure ainsi que l’enrichissement de la collection en y consacrant un budget annuel de 60 000 francs au moins.

Aujourd’hui les budgets alloués aux collections d’artothèque sont réduits comparativement aux collections publiques d’art contemporain, aux autres collections publiques en général et aux prix pratiqués sur le marché de l’art. Sur le mode du mécénat, quelques artothèques associatives arrivent à construire des partenariats avec des entreprises privées. De la part du public et des emprunteurs, la demande de « renouvellement » du fonds des œuvres est pourtant forte. Ils sont curieux et apprécient cette actualité promise par les artothèques.

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l'ARtOthEQUE EXPOSE UnE cOllEctIOn PRIvÉE

À l'occasion des trente ans de L'Artothèque, c’est une collection privée que celle-ci décide d'exposer pour cette fin d'année 2016.Sous le titre « J’ai des certitudes sur mes doutes », l’exposition réunit un ensemble de quelque 50 œuvres sélectionnées parmi celles passionnément collectées par leur propriétaire au cours des trente dernières années.

Comment naît le désir de collection ? Comment se construit un parcours d’amateur et de collectionneur d’art ? Quels liens se tissent au quotidien entre le collectionneur et les œuvres de sa collection ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre l’exposition.

"J'ai des certitudes sur mes doutes" propose de découvrir une sélection très variée et représentative d'œuvres qui ont marqué la vie de leur propriétaire. Ainsi se dessine, à la découverte de cette exposition inédite, le portrait en creux d'un homme passionné par l'art de son époque.

L'accrochage propose un retour à l'essence même du fait de collection et se détache du concept contemporain du "white cube" pour revenir à des normes anciennes d'expositions.

Une sélection non-exhaustive d'œuvres de l'exposition est présentée dans ce dossier pédagogique. L'architecture, le corps, et l'environnement sont trois thèmes chers au collectionneur, trois axes de réflexions majeurs aux acquisitions de cet amateur d'art. Sont à découvrir des grands noms de l'art contemporain, comme Gilles Barbier, Nikki de Saint Phalles, ou encore Jacques Villéglé, mais également de jeunes artistes comme Samuel Rousseau, Séverine Hubard ou Florent Lamouroux.

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

L'ARCHITECTuRE :

Jacques villéglé, né en 1926 à Quimper

Rue Saint Sabin, affiches lacérées, 1987

Revendiquant la position du flâneur, Jacques Villeglé n’est pas un auteur de « ready-made », même s’il n’intervient pas (sauf par de rares « coups de pouce ») sur les affiches qu’il prélève dans les rues pour les maroufler sur toile. Son travail consiste plutôt à laisser émerger du chaos urbain les beautés cachées dans les épaisseurs de papier déchiré par des mains anonymes, qui ont parfois aussi écrit sur les affiches ou les ont maculées. Son œuvre est un sismographe de nos « réalités urbaines », telles qu’elles sont distillées par l’espace urbain.

A partir des lacérations d’affiches, des déchirures aux multiples couleurs, images du délabrement, de la ruine pour certains, Villeglé commence à voir la ville toute noire se transformer en Musée.

source : http://mediation.centrepompidou.fr

Samuel Rousseauné en 1971 à Marseille

Plastikcity Installation vidéo, rétro-pro-jection sur bidons plastiques, 2005

Son travail, réticent à toute catégorisation, allie les nouvelles technologies et l’objet, en particulier le rebut, sans se priver de références à la culture populaire et d’une bonne dose d’humour.

Manipulant des changements d’échelle de grande ampleur – de l’objet miniature à l’architecture monumentale – l’artiste, en sculpteur, récupère, détourne ou invente des dispositifs dans lesquels les images animées de micro-mouvements en boucle apparaissent d’abord sous une forme énigmatique puis dégagent petit à petit des univers imaginaires « impressionnants ».

"Une double échelle est ainsi évoquée dans le premier coup d'œil, celle de la ville et celle de l'objet. Celle du paysage et celle du corps. Celle du nombre et celle de l'individu. (...) Comme on peut l'observer dans la coupe "in vitro" d'une fourmilière en laboratoire, le désordre apparent cède petit à petit la place à une organisation, à la fois de l'espace global avec des effets visuels de symétrie et de boucle, et des motifs en particulier qui, chacun, raconte une bribe d'histoire, à la manière des coupes d'immeubles dans les gravures du 19ème siècle."

source : www.documentsdartistes.org

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

Alain Bublexné en 1961 à Lyon

Plug-in city (2000) - un week end à la mer, Photographie, 2012

Alain Bublex développe depuis les années 90 un travail artistique hybride au carrefour de l’urbanisme, de la photographie et de l’installation.Infatigable baroudeur, Bublex est à la fois qualifié d’urbaniste, d’utopiste, de chercheur et d’inventeur. Il utilise la voiture, l’appareil photo, la ville et le paysage comme les instruments d’un processus de création toujours en tension entre le passé, le présent et l’avenir. de ce fait, sa pratique plastique s’apparente à un laboratoire d’expérimentations, et l’exposition devient alors un espace de gestation à travers lequel ses “projets” sont sans cesse réactivés et mis à l’épreuve.

Dans Plug-in City (2000) – Un Week-End à la Mer, Alain Bublex simule l’implantation de containers dans le corps d’une villa de bord de mer. L’artiste applique à la bâtisse les principes d’un projet conçu en 1964 par l’architecte anglais Peter Cook, membre du groupe Archigram proposant la création de villes uniformes et continues, destinées à s'étendre à l'infini. Ici, des cellules interchangeables s’emboitent dans la structure d’origine.

Séverine Hubardnée en 1977 à Lille

On n’a jamais été si proche, Sérigraphie, 2009

"Par les sculptures monumentales qu'elle crée, séverine Hubard investit et façonne l'espace. Elle modifie les lieux, se les approprie, en souligne souvent les particularités architecturales."

la sérigraphie "On n'a jamais été ausssi proche", est un dessin préparatoire d'une maquette monumentale de l'entrelacement des ponts de Shangaï. "Tant par ses formes que par leur symbolique, les ponts relient les espaces, les architectures, le public et les idées"

source : http://www.frac-bn.org

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

Javier Perezné en 1968 à Bilbao, Espagne

En el filo, photographie, 2012

Son travail est principalement lié au corps, et à son propre corps.

un corps nu féminin seulement chaussé d'escarpins noirs à talon aiguille, en équilibre précaire sur de larges lâmes de couteaux fixés au mur. Un corps en suspension, sur le fil de la vie, où la perte d'équilibre dangereux d'une paire de talon peut entrainer la mort.

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

LE CoRPS :

niki de Saint Phallenée en 1930 à neuilly-sur-seine et décédée en 2002 à San Diego (États-unis)

Half woman, half angel, lithographie

Plasticienne, peintre, sculpteur et réalisatrice de films, Niki de Saint Phalle, a débuté sa carrière comme mannequin et comédienne.N’ayant pas suivi d'enseignement artistique, elle a commencé à peindre en 1952. Niki de Saint Phalle s’est révélée au grand public en 1961 avec «Les tirs», installations durant lesquelles les spectateurs tirent sur des poches de couleurs qui en éclatant éclaboussent des formes de plâtre.En 1960, elle devient membre du groupe des Nouveaux Réalistes et par la même occasion incarne le lien entre les mouvements d'avant-garde français et américains.Niki de Saint Phalle explore la représentation artistique du rôle de la femme et réalise des poupées grandeur nature, femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester. Ces femmes prennent progressivement consistance et deviennent «les Nanas».

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Gilles Barbierné en 1965

La jolie fille, installation, 2001

Les clones sont des personnages que Gilles Barbier a créés à son image en 1995 (avec l’œuvre: Comment mieux guider votre vie au quotidien) et qui l’accompagnent depuis dans son parcours artistique. Le clone permet de renvoyer l’artiste à une virtualité, c’est, explique-t-il, « une opération qui consiste à son tour à le convertir en fiction ».

Ici le clone est un moulage de cire, habillé de vêtements ordinaires. Assis sur des coussins multicolores, adossé au mur, il paraît abattu. Il ne semble pas être ce qu'il est dans la « réalité de Barbier ». Car ce sont des petits bouts de papier accrochés au clone, appelés « correcteurs de réalité » qui permettent au spectateur de se représenter autre chose que ce qu’il voit et donc d’entrer dans une « représentation de la représentation ». D’après le titre, le clone ainsi « corrigé » serait donc La Jolie Fille.

Florent Lamourouxné en 1980

Posturb 6, sculpture, 2012

Quarante ans après le pop art et l’hyperréalisme américain, les sculptures anthropomorphes de Florent Lamouroux renouvellent le genre avec un versant social et politique (...) Les personnages de Florent Lamouroux ont pour référent le propre corps de l’artiste. L’artiste colle au réel de son sujet. Postures, attitudes — notamment celles des castings — dictent son œuvre, mais laissent place à l’interprétation, dès lors que le sujet est dissocié de ses prothèses ou de son environnement. Ainsi le motard de sa moto. Selon sa position au sol, la sculpture le sens de la vie: le motard peut suggérer un motard accidenté, une allégorie du musulman en prière ou, appuyée au mur, un compétiteur déçu et fatigué!le Posturb, l’homme de l’urbanité, offre une apparente présence physique objective mais théorique, dans l’espace de la ville.

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

L'EnvIRonnEMEnT :

HÉHÉIls vivent et travaillent à Paris.

Nuage vert, photographie, 2010

«  Le 27 mars, un nuage vert apparaît dans le ciel de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Le panache de fumée qui s’échappe de la cheminée de l’incinérateur luit d’une couleur intense. Le phénomène est observé une première fois à 19 h durant vingt minutes, puis une nouvelle fois vers 20 h 15, avant de disparaître à 21 h 20. Des habitants s’inquiètent. Les pompiers dépêchés sur place constatent, impuissants, qu’il s’agit d’un éclairage, pas d’un incendie ou d’une pollution suspecte. En réalité, un puissant laser vert épouse les contours fluctuants des émissions de vapeur d’eau, formant un impressionnant nuage coloré. » Dans un article daté du 2 juin 2009 intitulé « Le rayon vert divise Saint Ouen », le quotidien Libération relate la chronologie mouvementée du projet NuageVert. Habitant à proximité de l’incinérateur de déchets de Saint-Ouen, les HeHe sont séduits par la beauté inquiétante de la fumée qui s’en échappe en permanence. Ils imaginent alors un dispositif permettant de coloriser ces émissions de vapeur.

Cécile Beaunée en 1978

Sông, photographie, 2006

"Le paysage est également récurrent dans le travail de Cécile Beau qui ne cherche pas à imiter la nature mais plus à l'élucider, à en exprimer une réalité cachée, à multiplier les points de vue, les points d'écoute. Démarche comparable à celle des romantiques allemands mais avec une iconographie, atmosphère évoquant l'univers de la science-fiction dans une esthétique proche du minimal. Paysage ou plus exactement bout de paysage. Ce que l'on voit, ce que l'on entend est un extrait de quelque chose de beaucoup plus vaste que l'on peut achever mentalement, concevoir par extrapolation. Biale est un panorama à reconstituer où les motifs et le fond fusionnent à l'instar de la série Nebbiu.Le trouble se ressent également à travers cette pratique du paysage où l'on suppose une présence humaine. Absence qui se fait à la fois cruellement et délicieusement ressentir."

extrait, Leïla Simon, Art press, numero 396, janvier 2013, pp.55-57

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J'AI DES cERtItUDES SUR MES DOUtES

Jean-Paul Lefret, né en 1957

Incinération, photographie, 2009

Formé à l’Ecole Louis Lumière, Jean-Paul Lefret parcourt le monde à la recherche de lieux urbains hostiles et construit des images singulières et puissantes, qui questionnent la perte d’humanité et la violence de nos villes contemporaines.S’emparant des codes de l’imagerie populaire religieuse en les réinventant, il fait apparaître dans la mouvance effrénée de la ville des présences juvéniles, apparitions virginales et gardiennes de cœurs qui représentent l’espoir de ces lieux.Les métropoles dans leur dimension chaotique et mouvante servent de cadre à un personnage iconique portant le symbole d’une humanité qui s’étiole mais résiste : un cœur, qu’il arbore et protège.

Florence Reymondnée en 1971

L’arbre mort et la montagne, peinture

"L’artiste propose une vision holistique du paysage, dans un geste haché en feuillage de sapin. La vie se découpe dans une lumière stratifiée, et se recoupe dans des masses ligneuses, des fleurs, des surfaces terreuses. Elle perpétue sa joie première dans de simples motifs de création binaires, et même dans le bras sec et tendu d’un arbre mort. L’œil, dans l’écho rebondissant des formes, s’amuse de ces persistances rétiniennes ; et l’aplat, fragmenté/ parcellisé tel un drap de couleur rapiécé, traite son fond d’un geste décidé qui ne se veut surtout pas innocent. Florence Reymond, dans le mystère de sa jubilation, démontre que l’art de peindre répond à une tradition, est un rituel humain dont le geste tient toujours dans la paume d’une main.

Frédéric Bouglé > Commissaire de l’exposition Sept. 2012

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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Programmes du CYCLE 1 (Maternelle)

Agir, s'exprimer, comprendre à travers les activités artistiques

Programmes du CYCLE 2 (CP- CE2)

Arts plastiques- La représentation du monde- L’expression des émotions- La narration et le témoignage par les images

Programmes du CYCLE 3 (CE2-6e)

Arts plastiques- La représentation plastique et les dispositifs de présentation- Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace- La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre

Programmes du CYCLE 4 (5e-3e)

Arts plastiques- La représentation / Le dispositif de représentation - La matérialité de l’œuvre- L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur

Programmes du lycée

Programme arts plastiques :- Spécialité en Terminale L :L’espace du sensible, la relation de l’œuvre au spectateur- Facultatif en 1er :Les procédés de représentation de l’œuvre- Facultatif en Terminale :L’aspect matériel de la présentation de l’œuvre

lIEnS AvEc lES PROGRAMMES ScOlAIRES

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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POUR lES PlUS PEtItS

1) Réflexion autour de la notion de la collection :

- qu'est-ce qu'une collection ?

- quels sont les objets qui sont souvent collectionnés ?

- pourquoi collectionne-t-on ?

- quelles sont les raisons pour lesquels on désire tant certaines "pièces" pour sa collection ?

2) Découvrir le travail de 4 grands artistes du XXe siècle présents dans la collection de Didier We-bre Jacques Villeglé Robert Rauschenberg Nikki de Saint phalle Gilles Barbier

3) Atelier villéglé

À la manière de Jacques Villéglé, on propose aux élèves de réaliser un travail de collage à partir d'affiches et de papiers de magazine déchirés.

4) Atelier Gâteaux

À la manière de Aurélie Mathigot : réaliser une collection de gâteaux immangeables, à partir de matériaux de recyclage.

QUElQUES PIStES PÉDAGOGIQUES

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QUElQUES PIStES PÉDAGOGIQUES

POUR lES PlUS GRAnDS

1) Faire réfléchir à la notion de collection

2) S'interroger sur la spécificité de l'accrochage de l'exposition : white cube ou cabinet de curiosité ?

3) Approndir ses connaissances sur l'histoire des grands collectionneurs d'art, l'histoire du mécénat...

4) Les différences et les points communs entre collections publics et privées.

5) Découvrir le travail de 4 grands artistes du XXe siècle : Jacques Villeglé Robert Rauschenberg Niki de Saint phalle Gilles Barbier

6) Trois thèmes structurent la collection de Didier Webre. Chacun peut être repris en cours à partir d'œuvres précises :

L'Architecture :

Alain BublexPlug-in city (2000) - Un week end à la mer, Photographie, 2012

-QuenousapprendcetteœuvredeBublexsurl'architecturecontemporaineetnotrerapportàl'espaceetauxmatériauxaujourd'hui?

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QUElQUES PIStES PÉDAGOGIQUES

L'Environnement :

-Compareces2œuvres,etexpliquequelsliensellesontaveclesproblèmesécologiquesdenotremonde.

Le corps :

-Fairedesrecherchessurchacunsdesartistesetlecontextepolitiqueetsocialdanslequellesœuvresontétéproduite-comparerles2œuvres.-Quenousracontentces2œuvressurl'évolutiondustatutdesfemmesdansnotresociété.

HÉHÉ, Nuage vert, photographie, 2010

Cécile BeauSông, photographie

niki de Saint PhalleHalf woman, half angel, lithographie

Javier PerezEn el filo, photographie, 2012

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Palais DucalImpasse Duc Rollon, 14000 Caentél + 33 (0)2 31 85 69 [email protected]

L’Artothèque de Caen est financée par la Ville da Caen, avec la participation du Ministère de la Culture et de la Communication, Drac de Basse-Normandie, du Conseil général du Calvados et du Conseil Régional de Basse-Normandie.

DAtES Et hORAIRES

30 ans ! Histoires de collections

À L'ARToTHèQuE :

• J'ai des certitudes sur mes doutes22 octobre - 31 décembre 2016Vernissage le samedi 22 octobre à 17h30.Exposition ouverte du mardi au samedide 14h à 18h30.Entrée libre

• Avec eux !22 octobre - 31 décembre 2016Vernissage le samedi 22 octobre à 17h30

• PourquoiVernissage le samedi 22 octobre à 17h30

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REnSEIGnEMEntS PRAtIQUES

HoRS LES MuRS :

• L'Artothèque au musée27 octobre - 29 janvier 2017Vernissage le jeudi 27 octobre à 18h au musée des Beaux-arts de Caen

• Comme à la maison...-Maisondel'étudiant[17 octobre - 10 novembre 2016]

-LeLux[18 octobre - 27 novembre 2016]

-LeCafédesImages[2 novembre - 2 décembre 2016]

-LePavillon[9 novembre - 11 décembre 2016]

MÉDIAtIOnS-Accueildesgroupesscolairesdumardiauvendredisurrendez-vous,matinsetaprès-midis-Visitescommentéesdel'exposition:25€/groupe(établissementsnonabonnésàL'Artothèque)

cOntActSMarie Leloup vanessa Rattez Enseignante-relais [email protected] [email protected] 31 85 69 73

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