Molière - Dossier Pédagogique

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molière Deux spectacles à découvrir

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molièreDeux spectacles à découvrir

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L’auteur

« La véritabLe hiStoire De moLière »

- L’argument- La production- La distribution

« LeS fourberieS De Scapin »

- L’argument- La production- La distribution

à Lire avant LeS SpectacLeS

- Le comique moliéresque- Molière, créateur de nouveaux genres- La condition des comédiens à l’époque de Molière

en Savoir pLuS Sur Le théâtre

- Les métiers du théâtre- Une histoire du théâtre- Coupe longitudinale du Théâtre de Longjumeau

L’action cuLtureLLe

contactS

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théâtre

La véritable histoire de Molière,17 janvier 2013 à 14h

Durée 1h15

pièce De FréDéric DuFF BArBépar le Théâtre Darius Milhaud

Les fourberies de scapin, 1er février 2013 à 14hDurée 1h

coMéDie en 3 AcTes De MoLièrecréation au palais royal le 24 mai 1671

Mise en scène henri Lazarini

tarifs

écoles : 7€écoles de Longjumeau : 5€

adultes : 20€Adultes longjumellois : 15€

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moLiere (Jean-baptiSte poQueLin)

Ses dates : 15 janvier 1622, Paris, France - 17 février 1673, Paris, France

Sa vie de dramaturge : Jean Baptiste Poquelin décide de devenir co-médien et fonde la compagnie « l’Illustre-Théâtre » après avoir refuséune promotion de tapissier du roi en 1643. Il prend la tête de la com-pagnie en 1644 sous le pseudonyme « Molière ». L’Illustre-Théâtre faitses débuts dans le Marais à Paris, à proximité de deux concurrents : latroupe des comédiens de l’Hôtel de Bourgogne et la troupe du roi auMarais. La troupe de Molière ne connait guère de succès et le drama-turge est emprisonné pour dettes en 1645.

A la libération de Molière en 1646, la troupe entame une tournée enprovince. Associée aux troupes de Dufresne et de Béjart, la troupe deMolière se représente en Languedoc pour le comte du duc d’Epernon

puis du comte d’Aubijoux. Pézenas, Montpellier, Carcassonne, Béziers, … la troupe élargie affirme progres-sivement son goût pour la farce et la comédie. C’est à Lyon en 1655 que Molière créé sa première comédieL’Étourdi ou les Contretemps. Privée de soutien, la troupe rentre à Paris en 1657.

Le frère du roi Louis XIV, « Monsieur », souhaite faire venir la troupe de Molière. Après deux représentations,Nicomède (une tragédie) puis Le Docteur amoureux (une farce aujourd’hui perdue), le Roi installe Molière auThéâtre du Petit Bourbon où se trouve la troupe italienne de Fiorelli. En 1659 Molière triomphe avec Les Pré-cieuses ridicules, à la fois farce et comédie satirique de mœurs. Il joue Sganarelle en 1660 dans sa 4ème pièceSganarelle ou le cocu imaginaire, avant de reprendre, suite au décès de son frère cadet, la charge de tapissierdu roi. En octobre 1660, la troupe est contrainte de quitter le théâtre du Petit Bourbon qui va être démolie envue de la construction de la colonnade du Louvre. Le cardinal Mazarin attribue alors un nouveau théâtre à latroupe : le Palais Royal.

à ses débuts au Palais Royal en 1661, la troupe de Molière alterne entre tragédies et comédies. Ses comédies,telle que L’école des maris, connaissent davantage de succès. La même année, Molière créé sa première co-médie-ballet, Les Fâcheux. Il rencontre un fort succès en 1662 avec L’école des femmes dans laquelle il abordedes sujets importants tels que l’institution du mariage et l’éducation des filles. Les adversaires de Molièresont nombreux à créer la controverse autour de cette pièce en accusant notamment le dramaturge d’incesteavec sa femme Armande Béjart. Molière connaît par la suite deux échecs avec Tartuffe et Dom Juan, la premièreinterdite, la seconde abandonnée, les deux bousculant les mœurs.

Les années 1960 sont exceptionnellement fertiles pour Molière. Il met au point différent genre de comédies- la grande comédie bourgeoise, la comédie de coulisses, la comédie à machines, la comédie-ballet - et écritdes pièces majeures : Le médecin malgré lui, Le Misanthrope, L’Avare, Amphitryon, …

Durant les trois dernières années de sa vie, malgré sa maladie (une tuberculose) et la perte de la faveur royale(passée à Lulli), Molière triomphe avec Le bourgeois gentilhomme (1670), Les fourberies de Scapin (1671), Lesfemmes savantes (1672) et Le malade imaginaire (1673). Ces pièces révèlent les influences de l’auteur, son style,ainsi que son talent de comédien.

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SeS principaLeS œuvreS

vers 1646 : La Jalousie du Barbouillé vers 1647 : Le Médecin volant 1656 : L’Étourdi1656 : Dépit amoureux1659 : Les Précieuses ridicules1660 : Sganarelle ou le Cocu imaginaire 1661 : Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux1661 : L’École des maris 1661 : Les Fâcheux1662 : L’École des femmes1663 : L’impromptu de Versailles1664 : La Princesse d’Élide1664 : Tartuffe ou l’Imposteur1665 : Dom Juan ou le Festin de pierre 1665 : L’Amour médecin ou les Médecins1666 : Le Misanthrope1666 : Le médecin malgré lui

1666 : Mélicerte1667 : La Pastorale comique1667 : Le Sicilien ou l’Amour-peintre1668 : Amphitryon1668 : L’Avare 1668 : George Dandin ou le mari confondu1669 : Monsieur de Pourceaugnac1670 : Les Amants magnifiques1670 : Le Bourgeois gentilhomme1671 : Les fourberies de Scapin1671 : Psyché1671 : La Comtesse d’Escarbagnas1672 : Les femmes savantes1673 : Le malade imaginaire

L’Avare L’École de femmes

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L’argument

17 février 1673, en plein épanouissement du règne du Roi Soleil, deux clients d’une auberge de Paris apprennentavec stupeur la mort, à 51 ans, du grand Molière. Très vite, au fil de leurs libations discursives nous découvronsque nos deux larrons sont des privilégiés. Ils ont chacun à leur manière, côtoyé et partagé des moments devie avec le dramaturge.Tous deux comédiens plus ou moins proches de l’Illustre Théâtre, ils vont nous raconter« leur » Molière, tant à travers des scènes vécues qu’à travers certains extraits des pièces mêmes de l’auteurqu’ils prétendent avoir jouées. Ainsi l’auberge, lieu central de cette « reconstitution », gérée par une tenan-cière qui nous réservera bien des surprises, devient le théâtre d’une formidable et truculente évocation dugrand homme, offrant aux spectateurs les frémissements chaleureux et foisonnants de l’ « Aventure » Molièreoù de l’enfance à la gloire, de la disgrâce à la postérité, s’entrecroisent les forces éternelles de l’Amour, de laReligion, de l’Amitié et même de la Mort.

La proDuction

Le théâtre DariuS miLhauD

En hommage aux écrivains de notre histoire universelle qui ont contribué à stimuler nos esprits et nourrirnotre pensée, l'équipe du Théâtre Darius Milhaud construit depuis sept ans un répertoire de créations théâ-trales permettant de les découvrir en portant à la scène notamment des adaptations de leurs textes référents.Outre ses créations, le Théâtre accueille de nombreuses productions dans ses trois salles. Environ 1000 re-présentatios ont lieu chaque année.

La miSe en Scène : vincent auvet

Issu d’une famille d’artistes, il suit les cours de Jean-Laurent Cochet et les classes duConservatoire National. Il entame une carrière de comédien qui lui permet entre autresde travailler avec des metteurs en scène tels que Françoise Rose, Jacques Labarrière,Louis Verger, Georges Lavelli, etc. Quelques incursions au cinéma lui font partager l’af-fiche avec l’actrice Grazina Szapolowska dans un film primé au festival de Bilbao La finde mon rêve de Sacha Weibel, ou encore avec Geneviève Lagardère dans Tango de palier,réalisé par Anne Jacquier. Dix-sept ans consacrés au métier de comédien l’amènepresque naturellement à la mise en scène, une autre grande passion. Ainsi en 15 ans ilsigne une trentaine de mises en scène et ce en évoluant dans des registres très diffé-

rents. Parmi les dernières : Introspections de Peter Handke, Jacques Le Fataliste d’après Denis Diderot, Les sur-prises de l’enfer mise en musique par Isabelle Aboulker, Les Pensées de Pascal dans une adaptation d’EricHerbette, Geroges Chelon chante Charles Baudelaire, ainsi que deux comédies musicales à grand spectacle pourl’Olympia et le Bataclan.

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La DiStribution

michel miramont - michel, qui a fait parti de la troupe de molièreComédien, metteur en scène, chanteur, dramaturge, auteur-compositeur, guitariste, c’est un parcours toutà fait original que celui de cet ancien professeur de lettres et d’anglais. En 1978, il se lance dans le monde duspectacle vivant en créant sa propre compagnie théâtrale avec laquelle il met en scène et joue entre autres :Camus, Sarte, Genet, Sade, Brecht, Obaldia, Sophocle, Tennessee Williams... ainsi que deux spectacles qu’ilécrit : Divague à l’âme et 1+1=1 ou pour en finir avec la dualité. En 1996, il choisit de se consacrer plus spécifique-ment à l’activité de comédien et joue depuis sous la direction de différents metteurs en scène : Gilles Géraud(Les Gens de l’Ost et Dies Irae), Pascal Montel (Le Double d’après Dostoïevski, Vous n’aurez pas Bouvard et Péruchetd’après Flaubert, Le Neveu de Rameau, La Palissade de éric Herbette), Vincent Auvet (Jacques Le Fataliste, LesPensées de Pascal, La Véritable histoire de Jean Baptiste Poquelin). Parallèlement, il réalise et joue avec la violo-niste Nathalie Arnoux trois spectacles musicaux : Dis-moi que tu m’aimes, Tsiganement vôtre et Follies Russes.

Jean Lespert - Jean, ami d’enfance de molièreActeur de formation classique (Conservatoire d’Alger, école François Florent, Cours Jacquemont), Jean Lesperta interprété plus d’une cinquantaine de pièces du répertoire classique et moderne. De Molière à Pinter il adonc rencontré toutes les écritures jusqu’aux plus contemporaines telles celles de Pérec, de Herbette ou deFrédéric Duff Barbé. Mais son auteur de prédilection semble être Albert Camus dont il traque avec délice lathéâtralité dans la plupart de ses écris. C’est ainsi que figure à son répertoire La Chute mais aussi la confé-rence-spectacle intitulée Florilège Camus. Jean Lespert est ausi présent au cinéma, aux côtés de son fils, JalilLespert et de Nathalie Baye dans Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois ou dans Jeux de Plage de Laurent Cantetou encore avec Fabrice Luchini et Isabelle Hupert dans Pas de Scandale de Benoît Jacquot. Actuellement Co-directeur du Théâtre Darius Milhaud à Paris il joue dans de nombreuses pièces telles : La Chute, Le Neveu deRameau, Vous n’aurez pas Bouvard et Pécuchet, etc.

paule onteniente - tenancière de l’aubergeAprès une formation classique au Conservatoire et à l’Université de Montpellier, elle suit pendant un an letravail du Théâtre du Soleil sur lequel elle écrit un mémoire. Elle entre ensuite à l’école Jacques Lecoq où elleapprofondit l’écriture, le mime, les grands genres théâtraux. Elle participe à la création de la Compagnie duPain d’Orge, Théâtre de Champigny avec laquelle elle continue de collaborer ; La Palissade, La Légende de SaintJulien l’Hospitalier, Pierrot et Colombine... En parallèle elle étudie le chant et interprète plusieurs spectaclesdans des cabarets et l’opéra La Fleur (musique François Bou, liret éric Herbette) avec l’ensemble 2E2M. EnAlsace, elle crée avec le Théâtre des Vilains la Savetière prodigieuse de Lorca, La cruche cassée de Kleist, Gou-verneurs de la rosée de Jacques Roumain, dans des mises en scène de Marly Barnabé. Depuis 5 ans elle joue auThéâtre Darius Milhaud les adaptations d’éric Herbette : Jacques Le Fataliste, Textes en Souffrance, Les Penséesde Pascal,etc.

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L’argument

acte i

Naples. Octave a épousé en secret Hyacinthe, une jeune orpheline qu’il a rencontrée par hasard et dont il esttombé immédiatement amoureux. Il se désespère en raison du retour prématuré de son père Argante. Eneffet, ce dernier, qui ignore ce mariage, souhaite le marier à la fille de son ami Géronte, une jeune inconnuequi a momentanément disparu.Le fils de Géronte, Léandre, est lui secrètement amoureux de Zerbinette une jeune esclave égyptienne. Cettedernière risque d’être enlevée si Léandre ne rachète pas rapidement sa liberté.Octave se confie à Scapin, le valet de son ami Léandre. Scapin est un valet rusé, jamais à court d’idées : « Avous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m'en veux mêler. J'ai sans doutereçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d'esprit, de ces galanteries in-génieuses, à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies ; et je puis dire sans vanité qu'on n'a guèrevu d'homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d'intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans cenoble métier. Mais ma foi, le mérite est trop maltraité aujourd'hui, et j'ai renoncé à toutes choses depuis cer-tain chagrin d'une affaire qui m'arriva ».Touché par l’amour des deux jeunes gens et impatient d'essayer de nouvelles ruses, Scapin accepte de lesaider. Il va s’attacher pour cela la collaboration de Silvestre, valet d’Octave.Le vieil Argante est fou de colère, car il vient d’apprendre le mariage secret de son fils et menace de le déshé-riter. C’est alors qu’intervient Scapin qui fait croire au vieil homme que son fils, ayant été surpris chez sa belle,n'a eu d'autre issue que de l’épouser. Tout n’est pas perdu, suggère le fourbe Scapin, car le frère de Hyacintheserait prêt à un arrangement en échange d’une forte somme d’argent. La force de conviction de Scapin, puisles menaces physiques de ce prétendu frère (en fait, Sylvestre, le valet complice, déguisé) parviennent àconvaincre Argante. Il se résigne à donner les deux cents pistoles à Scapin.

acte ii

Scapin décide alors de s’attaquer à Géronte. Celui-ci vient de rentrer de voyage et attend l’arrivée de sa fillequ’il a fait élever à Tarente et qu’il a promise à Octave le fils de son ami Argante. Il reproche d’ailleurs à cedernier d’avoir mal élevé son fils, ce à quoi Géronte lui réplique, grâce aux arguments fallacieux de Scapin,que lui a fait bien pire avec son fils Léandre.C’est alors qu’arrive Léandre que Géronte repousse après avoir mentionné l’aveu de Scapin. Léandre, toutd’abord furieux, souhaite se venger de Scapin, mais il finit par supplier l’habile serviteur de lui trouver lasomme d’argent nécessaire qui lui permettra de racheter celle qu’il aime. Scapin décide donc de s’attaquercette fois à Géronte : il lui fait croire que son fils a été enlevé et qu’il est retenu dans une galère turque. Il nepourra être libéré que contre le paiement d’une rançon de quinze-cent écus. Le vieil homme se lamente : «Que diable allait-il faire dans cette galère ? » et essaye par tous les moyens d’échapper au paiement de larançon . Il finit toutefois par laisser sa bourse à Scapin qui se dépêche de donner l’argent à Léandre et Octave.Mais Scapin ne souhaite pas en rester là : il veut se venger de Géronte qui, à la suite d’un malentendu, a faitdouter Léandre de sa loyauté.

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acte iii

Scapin et Sylvestre, les deux serviteurs parviennent à rassurer Hyacinthe et Zerbinette et leur indiquer qu’ilsont bon espoir de vaincre l’hostilité des deux vieillards et de sauver leurs amours.

Vient ensuite le temps de la vengeance. Scapin prévient Géronte quedes hommes sont à sa recherche parce qu’il a tenté de rompre le ma-riage d’Argante. Ils souhaitent lui faire un mauvais sort. Afin de veniren aide au vieil homme, Scapin propose à Géronte de se dissimulerdans un sac que Scapin se dépêche de fermer. Contrefaisant sa voixet jouant plusieurs rôles, il le roue de coups de bâton. Mais Gérontefinit par découvrir la supercherie. Scapin doit s’enfuir. C’est alors queZerbinette révèle impudemment à Géronte, qu’elle ne connaît pasl’histoire de la galère qui a permis à Scapin de lui soutirer quinze centécus. Géronte et Argante se retrouvent et se promettent de se vengerde Scapin. Géronte souhaite même faire pendre le valet rusé. Unecoïncidence miraculeuse permettra à Scapin de se tirer d’affaire : Gé-ronte apprend que l’on a retrouvé sa fille et que celle-ci n’est autreque Hyacinthe. C’est alors que Léandre montre le bijou que portaitZerbinette enfant lorsque les égyptiens l’ont enlevée. Grâce à cejoyau, Argante reconnaît sa fille. Léandre peut ainsi l’épouser. Touts’arrange donc idéalement pour les 4 amoureux. C’est alors qu’onannonce que Scapin a reçu sur la tête un marteau tombé d’un écha-faudage. Il est à l’agonie, ce qui lui vaut d’obtenir le pardon des deuxvieillards. Cette indulgence lui redonne goût à la vie et il demandequ’on le porte à la table du festin.

LeS perSonnageS

Scapin, valet de LéandreSylvestre, valet d’Octaveoctave, fils d’Argante et amant de HyacinteLéandre, fils de Géronte et amant de Zerbinettehyacinte, fille de Géronte et amante d’OctaveZerbinette, une égyptienne reconnue fille d’Argante et amante de Léandreargante, père d’Octave et de Zerbinettegéronte, père de Léandre et de Hyacintenérine, nourice et amie de Hyacintecarle, un fourbe

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La proDuction

La compagnie « La Scène à pariS »

Créé en février 2003, la Compagnie La Scène à Paris se consacre essentiellement au théâtre classique français,mais aussi aux auteurs contemporains.

Depuis 2003, elle a produit ou coproduit : - Les Précieuses Ridicules de Molière au Théâtre La Mare au Diable et au Théâtre de Longjumeau.- Les Demoiselles de Monté-Carlo création collective au Théâtre La Mare au Diable- Le Premier d’Israël Horovitz au Théâtre Essaïon.- Thé et Confidences de Bruno Druard en tournée.- La Célestine de Fernando de Rojas, adaptation d’Henri Lazarini avec Biyouna, Luis Rego et Rona Hartner(Vingtième Théâtre à Paris, Théâtre des Trois Vallées à Palaiseau).- Singuliers/Pluriels sur les textes de Jean-Marie Bessai avec Jean Michel Ribes, Rémy De Vos (Théâtre de Long-jumeau, Théâtre de Ménilmontant).- Le Voyage de Monsieur Perrichon d’Eugène Labiche avec Roger Pierre et Corinne Le Poulain (Théâtre de Mon-treux Riviera, Théâtre de Longjumeau, Théâtre La Mare au Diable)- La Poison d’après Sacha Guitry avec Christian Marin ou Henri Guybet et Bernard Lavalette. (Tournée et Théâ-tre 14 Jean-Marie Serreau)- Pygmalion de Georges Bernard Shaw (Espace Maurice Béjart de Verneuil)- Le Cid de Corneille (Théâtre de Longjumeau)- Le Bourgeois Gentilhomme de Molière (Théâtre de Longjumeau) - Le Barbier de Séville de Beaumarchais avec Georges Wilson et Popeck (Théâtre La Mare au Diable, Théâtrede Montreux Riviera, Théâtre de Longjumeau)- Le Médecin malgré lui de Molière avec Henri Guybet (Théâtre de Montreux Riviera, Théâtre de Longjumeau,Théâtre La Mare au Diable).

La miSe en Scène : henri LaZarini

Henri Lazarini est un metteur en scène français né en 1935. Licencié en Lettres, il enseigne l'Art Dramatique au Lycée Français de New-York où il monteplusieurs pièces, parmi lesquelles une adaptation des Enfants du Paradis de Jacques Prévert.

Il crée le Festival d'Art Dramatique de la Haute Auvergne en 1962 au Château de Pesteil, làmême où Jean Cocteau avait tourné les extérieurs de l'Eternel Retour.

En 1968, il crée une nouvelle Compagnie, Théâtre 91, avec au programme : Molière, Hugo, Sha-kespeare, Courteline, Guitry, Anouilh ... et même Woody Allen.

Il crée Le Théâtre de La Mare au Diable à Palaiseau en 1986, lieu et association qu’il dirige jusqu'en 2003. Iltente une expérience originale sur une péniche, La Mare au Diable Rive-Gauche.

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En février 2003 il crée la compagnie La Scène à Paris, qui, cinq ans après, s’installe en résidence au Théâtrede Longjumeau. La compagnie travailla en ces lieux sur plusieurs grands classiques : Le Médecin malgré lui deMolière, Le Barbier de Séville de Beaumarchais entre autres.

Après avoir monté plus d'une cinquantaine de pièces de théâtre et de comédies musicales, Henri Lazarini selance dans la mise en scène d'opéras en 1998 avec Faust de Gounod, Carmen de Bizet, Le Turc en Italie et La PieVoleuse de Rossini à l'Opéra de Massy.

Parmi les comédiens les plus prestigieux de la scène parisienne, il dirigea de nombreux artistes : MadeleineSologne, Fanny Ardant, Claude Jade et Katia Tchenko, ainsi que Jean Marchat (Sociétaire de la Comédie Fran-çaise), Jacques Dacquemine, Henri Guybet, Pierre Doris, Jean-Paul Farré, Jean Tissier, Michel Le Royer, BernardLavalette, Christian Marin et Patrick Préjean.

Il fut nominé aux Molières 98 pour son Cyrano au Théâtre du Ranelagh à Paris.

La DiStribution

Scapin : cédric colasCédric Colas a été formé au théâtre par Michel Galabru auprès de qui il a joué plus de vingt pièces, ainsi quepar Terry Hands, Brigitte Jaques, Daniel Mesguich, Alain Ollivier, Christian Rist, Françoise Seigner, AnatoliVassiliev … Il a joué dans Colombe de Anouilh, Lysistrata d’Aristophane, Le Faiseur de Balzac, Mère courage deBrecht, L’Invention de Hugo... et sous la direction de metteurs en scène tels que Jean-Luc Moreau, Roger Plan-chon et Anne-Marie Lazarini.

argante : pierre-marie verchèreComédien principalement au Théâtre la Mare au Diable, Pierre-Marie Verchère travaille depuis le début desannées 2000 sous les directions de Henri Lazarini, Frédérique Lazarini, Didier Lesour,… En 2003, il est le gé-néral pervers dans Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac (mise en scène Didier Lesour) puis en 2004,part en tournée avec Quartier Courteline (Lionel Feix) où il joue Racuit le postier. Il enchaîne en 2005 avec lerôle du bosco dans La Tempête de William Shakespeare (Frédérique Lazarini) suivi de Entre Pigalle et Blanche(Henri Lazarini). En 2006 il est Tardiveau dans Un chapeau de paille d’Italie (Frédérique Lazarini), en 2007 unpêcheur dans Barouf à Chioggia de Goldoni (Frédérique Lazarini), suivi du Bal des corsaires (Henri Lazarini),puis en 2008 de A pleurer de rire – Courteline (Didier Lesour). En 2009, il est Félicien un pépiniériste poètedans Dancing Planet de Ariane Gardel (Frédérique Lazarini), qui sera suivi de 1972-Les enfants d’Aphrodite (Fré-dérique Lazarini) en 2010 avec les mêmes personnages autour du chanteur Ricky Norton. En 2010 il joue aussidans Les demoiselles de Monte-Carlo (Henri Lazarini), il interprète ‘’ Gorgibus, bon bourgeois’’, dans Les Pré-cieuses Ridicules au théâtre de Longjumeau (Henri Lazarini), puis le rôle de Bartolo dans Le Mariage de Figarode Beaumarchais. Il collabore à la composition artistique des affiches et est administrateur de la CompagnieMinuit Zéro Une en résidence à Palaiseau.

géronte : marc Le renduIl participe à un atelier au théâtre La Mare au Diable depuis cinq ans, avec lequel il a joué dans différentespièces : Réclamations de Jean-Michel Ribbes, Les vacances de Grumberg, Mouss et Rebecca de Rémy de Vos, LeSonge d’une Nuit d’Eté de Shakespeare (rôle de Puck). Il a également joué avec une troupe amateur deux

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rôles dans une pièce Les rendez-vous de la Calanque en 2011.

Silvestre : clément héroguerTout en continuant ses études en classe préparatoire littéraire, puis en troisième année de licence de lettresmodernes à l'université Paris-Sorbonne, Clément Héroguer a suivi un parcours théâtral :- 2002-2006 : atelier enfants de la MJC de Palaiseau.- 2008-aujourd'hui : atelier jeunes de La Mare au diable à Palaiseau, Didier Lesour ; interprétations dans In-cendies de Wajdi Mouawad, Homme et galant homme de Eduardo de Filippo, Musée Haut, musée bas de Jean-Michel Ribes et dans Nous, les héros de Jean-Luc Lagarce.- Septembre 2009 : participation en tant que « Guest Star » à la pièce Macadam Cyrano de la compagnie suisseLes Batteurs de pavé. - Octobre 2011-décembre 2011 : participation à la comédie marseillaise Les Rendez-vous de la calanque mise enscène par Henri Lazarini à partir de textes de Marcel Pagnol, rôles de l'instituteur et du brigardier de gendar-merie.

Léandre : Louis gonnelLouis Gonnel es t comédien à La Mare au Diable depuis 2002. Il a joué dans L’Ours d’Anton Tchekhov, Le Songed’une nuit d’été de Sakespeare, Le Fantôme de Canterville d’Oscar Wilde...

octave : hugo givortComédien depuis l’âge de 10 ans, Hugo Givort a joué au théâtre dans Les Beaux Messieurs de Bois Doré de GeorgeSand en 2004 (mise en scène de Frédérique Lazarini), La Vie de Galilée de Bertolt Brecht en 2008 (mise enscène de Frédérique Lazarini), Le Songe d’une Nuit d’Eté de Shakespeare en 2011 (mise en scène de Henri La-zarini).

Zerbinette : françoise munchArtiste chorégraphique, Françoise Munch a suivi sa formation à l’Institut pédagogique d’art chorégraphiqueet au Studio Harmonic à Paris. Diplômée de la fédération française de danse puis diplômée d’Etat, elle seconsacre à l’enseignement de son art depuis 1990. Depuis une dizaine d’années, elle est parfois chorégraphe,parfois comédienne et souvent les deux dans un même spectacle. Sa double casquette la conduit à travaillerauprès de Frédérique Lazarini, Henri Lazarini et Didier Lesour aussi bien pour interpréter des personnagesque pour chorégraphier, dans divers genres, classiques, comédies et comédies musicales : La Tempête de Sha-kespeare, Le Chapeau de Paille d’Italie de Labiche, Barouf à Chioggia de Goldoni, Le Voyage de Monsieur Perrichonde Labiche, Les Précieuses Ridicules de Molière, Le Songe d’une nuit d été de Shakespeare... Plus récemment, ellea joué dans une comédie au théatre Montmartre Galabru sous la direction d Oscar Sisto et cette année, ellesigne la chorégraphie de la nouvelle revue « Icones » au casino Barriere de Lille auprès de Mr Sisto.

hyacinthe : Sandra emondAprès avoir suivi les cours de théâtre au Grenier Maurice Sarrazin (paris 7°), Sandra Emond a joué principa-lement sous la direction d’Henri Lazarini, Didier Lesour, Frédérique Lazarini, Yves Coeslier entre autres dansLe Bourgeois Gentilhomme de Molière, Les Misérables de Victor Hugo, Le Bourgeois Gentilhomme de Molièreau Théâtre Péniche La Mare au Diable Rive Gauche (75), Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand avec PatrickPréjean, Médecin malgré lui de Molière, Le Voyage de Monsieur Perrichon de Labiche, L’amour peintre deMolière, La Culotte d’Anouilh, Lysistrata d’Aristophane, Ruy Blas de Victor Hugo, Colomba de Mérimée, LaDemande en Mariage de Tchekhov, Ni Fleurs, ni Couronnes de Didier Lesour, La Ronde d’Arthur Schnitzler,Les Beaux Messieurs de Bois Doré de George Sand, La Tempête de William Shakespeare, Le Cid de Guilhende Castro/Corneille, Un Chapeau de Paille d’Italie de Labiche, Les Boulingrin et Gros Chagrins de Courteline,Barouf à Chioggia de Goldoni, La Vie de Galilée d’après Bertolt Brecht, Dancing Planet d’Ariane Gardel...

nérine : Jacqueline gérardComédienne à la « Mare Au Diable » de Palaiseau depuis les années 90, Elle a principalement jouée dans des rôles de concierge, nourrice, bonne, prostituée... dans Le Médecin malgrèlui de Molière, Le Voyage de Mr Perrichon d’Eugène Labiche, La Rose tatouée de Tenessee Williams, La Ronde deMax Ophuls...

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Le comiQue moLiereSQue

un héritageLa célébrité de Molière repose sur ses pièces comiques. Le dramaturge a développé son propre style et misau point différent genre de comédies en puisant dans plusieurs répertoires : la farce gauloise, la comédie ita-lienne et la comédie psychologique.

La farce représente, de façon triviale, des situations inspirées de la vie quotidienne : scènes de ménage, adul-tères, vols, tromperies… Elle se fonde traditionnellement sur un comique d’action et de situation, mettanten scène des personnages immuables, des types humains au caractère figé (épouse infidèle, marchand mal-honnête, moine débauché, etc.). Dans Le Médecin volant ou Le Médecin malgré lui Molière institue la farce enun genre à part entière. Alors jugée vulgaire et démodée, la farce retrouve ses lettres de noblesses avec LesPrécieuses ridicules en 1659. Le genre est renouvelé. Le dramaturge utilise des procédés de la farce dans d’autrespièces telles que Monsieur de Pourceaugnac (plaisanteries scatologiques), Tartuffe (Orgon sous la table) et LesFourberies de Scapin (les coups de bâton).

Molière est le digne héritier de la comédie italienne, elle-même inspirée de la comédie latine. De cette dernière les au-teurs italiens développèrent la commedia dell’arte aux jeux descènes outrés et comiques. Ainsi Molière incarne ses person-nages à la manière des italiens : grimages, mimiques, roule-ment d’yeux … « Sganarelle », nom aux consonancesitaliennes, illustre parfaitement l’influence de la commediadell’arte : personnage comique voire ridicule, de condition in-férieure et doté de peu d’esprit.

Molière doit également à la comédie italienne les personnages-types de ses comédies d’intrigue (le vieillard amoureux, le jeunepremier maladroit, le valet débrouillard, etc.) et les trois sché-mas dramatiques qui structurent la plupart de ses pièces :

1) L’amour du jeune homme empêché par le vieillard. Chez Mo-lière, l’esclave antique est remplacé par un valet, le vieillardconnaît des métamorphoses modernes et la courtisane devientune jeune fille très amoureuse mais respectable (dont le rôleprend en outre une importance qu’il n’avait pas chez les auteurslatins). C’est sur ce schéma que sont écrites des pièces telles que L’Amour médecin, L’Avare ou Les Fourberies deScapin (où le schéma se dédouble avec non pas un, mais deux couples de jeunes premiers).

2) Le contretemps. On peut l’observer dans Le Dépit amoureux et Le Misanthrope.

3) La revue, c’est-à-dire un défilé de personnages variés comme dans Le Bourgeois gentilhomme et L’Avare.

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Enfin, Molière réutilise à sa manière un procédé traditionnel, celui de la « reconnaissance », dont parlait déjàAristote. Il s’agit d’une scène où l’intrigue se dénoue brusquement sur la révélation de l’identité ou de l’his-toire familiale des protagonistes.

On associe couramment la comédie psychologique aux œuvres deMarivaux (1688-1763) et de Musset (1810-1857), mais Molière créé déjàle genre en s’inspirant des classiques. Il met en scène de véritables «caractères », au sens que les traducteurs de Théophraste donnèrentà ce mot. Ainsi, Harpagon est le type de l’« avare » et l’avarice estégalement attachée, selon la tradition, au caractère de son âge, lavieillesse. Comme l’indiquent le titre et le sous-titre de la pièce le Mi-santhrope ou l’Atrabilaire amoureux, Alceste incarne le « misanthrope», état d’esprit lié à l’humeur mélancolique de la bile noire qui domineles « atrabilaires ». Or, quand un vieillard est amoureux d’une jeunefille, quand un atrabilaire est amoureux d’une femme mondaine, ilsera forcément ridicule, autant qu’une femme qui veut faire la savante(Les Femmes savantes) ou qu’un bourgeois qui se prend pour un gentil-homme ou un apôtre (Le Bourgeois gentilhomme). Molière utilise cescaractères avec une visée moraliste : ses pièces mettent en scène lesmultiples visages de la déraison face à l’unique caractère de la raison,celui de l’« honnête homme », qui est représenté tantôt par le per-sonnage du « raisonneur », tantôt par tel bourgeois ou telle servanteau bon sens populaire.

Autre élément constitutif du style de Molière et de la comédie psy-chologique, il s’appui sur la réalité de son époque. Dès les années1630, Pierre Corneille inventa une formule comique propre à peindrela réalité contemporaine. Il reprend en effet au genre pastoral des personnages et des schémas d’action (Aaime B qui aime C, par exemple, schéma que Jean Racine utilisera encore dans ses tragédies) pour évoquernon plus les bergers et bergères d’un monde de fantaisie, mais la jeunesse dorée de son époque évoluantdans des lieux parisiens à la mode. Molière va utiliser ces schémas d’une manière bien différente, mettantl’accent sur le réalisme pour proposer tantôt une satire sociale traditionnelle (le pédant, la fausse prude, lepère avare et le fils prodigue, etc.), tantôt la peinture de types sociaux nouveaux (le petit marquis, le poètemondain et le « docte », l’homme de lois, la précieuse, le dévot insensible, etc.). Avec ses comédies de mœurs,il porte ainsi sur la scène les problèmes qui interrogent la morale de son siècle. C’est ce qui lui valut le surnomde « peintre » de la part de quelques-uns de ses contemporains, fascinés par le miroir qu’il leur tendait. Les« querelles » alors suscitées n’étaient pas seulement littéraires mais significatives des contradictions del’idéologie de la France classique.

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moLière, créateur De nouveaux genreS

La grande comédie bourgeoiseLes comédies de Molière sont libérées des contraintes de l’esthétique classique (définies par les dramaturgesitaliens ou bien par Corneille) et traitent de sujets graves sous le couvert du rire : contraintes sociales brimantl’individu, angoisse de la jalousie, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, désir de liberté absolue, etc.L’École des femmes illustre parfaitement ce genre. Avec la grande comédie bourgeoise, le public est introduitcomme par effraction chez les riches bourgeois. Il les voit aux prises avec leurs enfants, leurs problèmes. Enl’absence de cinéma, de télévision, de magazines, c’est à un véritable « documentaire » qu’il assiste cepen-dant. Ce documentaire n’est pas neutre, Molière s’efforce de corriger les mœurs de sa classe (la bourgeoisiemontante) et non celles de l’homme en général comme on l’a trop prétendu. Tartuffe (1664), Le Misanthrope(1666), L’Avare (1668) et Les femmes savantes (1672) sont de grandes comédies bourgeoises.

La comédie de coulissesCe genre est abordé brièvement par A. Degaine dans son Histoire du théâtre dessinée. Il évoque deux piècesréalisées par Molière en 1663, La Critique de « l’École des femmes » et L’impromptu de Versailles. Ces deux piècesont valeur de manifestes. En effet, Molière se met en scène avec ses comédiens pour tourner en dérision sesdétracteurs (petits marquis, fausses prudes et comédiens de l’Hôtel de Bourgogne). Lors de la représentationde La critique de « l’École des femmes » un des personnages, un pédant, commente la pièce : « protase », «épitase », « péripétie »… La comédie de coulisses met donc en scènece qui a lieu dans les coulisses, ce qui n’est habituellement pas révéléau public.

La comédie à machinesAvant Molière les machines n’étaient utilisées que pour la tragédie ly-rique comme dans l’Andromède de Corneille et dans l’opéra italien. Audébut du XVIIe siècle, les techniques de décoration se perfectionnentet la scène s’enrichit progressivement de dessous, de cintres, de pan-neaux coulissants, de rideaux, de changements à vue. La scénographieprend de l’importance et s’enrichie. Les pièces Dom Juan (1665), Am-phitryon (1668) et Psyché (1671) sont des pièces à machines.

La comédie-balletMolière a écrit pour les réjouissances royales (des comédies à diver-tissements) des pièces qui devaient mêler au jeu d’acteurs un accom-pagnement musical et des intermèdes offrant les plaisirs du chant etde la danse (ces intermèdes étant liés ou non à la pièce). Dans la co-médie-ballet (inventée avec les Fâcheux) les intermèdes sont le prolon-gement de l’action. Sont considérées comme des comédies-ballet LeBourgeois gentilhomme (1670) et Le Malade imaginaire (1674). Amphitryon

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La conDition DeS coméDienS a L’époQue De moLière

Si les acteurs et actrices ne manquaient pas de faire rire le public sur les planches, nous ne pouvions pas direque leurs conditions de vie soient très drôles !Au milieu du XVIIe siècle, la monté des femmes sur scène et la « professionnalisation » des acteurs ont pourconséquence leur excommunication, ils sont « exclu de la communion à l’église » par les évêques… au mêmetitre, par exemple, que les sorciers, les blasphémateurs et les concubins. Il arrive cependant que les curésdes paroisses deviennent seuls juges de la faisabilité des communions des comédiens. Par ce fait, bien souventles acteurs et leurs enfants peuvent recevoir le baptême, le mariage et la communion. Seule leur sépultureen lieu saint pose problème. Pour qui veut se repentir on demandera alors de prononcer la phrase rituelle : « Je promets à Dieu, de toutmon cœur, avec une pleine liberté d’esprit, de ne plus jouer la comédie le reste de ma vie, et quand même ilplairait à son infinie bonté de me rendre la santé ».

Du côté des femmes, rien à envier non plus : elles étaient souvent harceler après les représentations par lesspectateurs privilégiés. Les mœurs des troupes étaient pourtant bien moins préjudiciables que celle desgrands seigneurs…A côté de cela, la vie dans une troupe semble joyeuse et dépourvue de manière à en croire le témoignage d’uncertain poète burlesque d’Assoucy qui écrit, après avoir été bien reçu et entretenu par la troupe de Molière àPézénas : « La vie de « Cocagne » (monde imaginaire où tout est en abondance)… Jamais je ne vis tant debonté, tant de franchise ni tant d’honnêteté que parmi ces gens-là, bien dignes de représenter les princes surle théâtre… ».

Molière connu, quant à lui, quelques difficultés avec sa première paroisse de Paris à l’église Saint-Eustache.Il dû en changer au bout de 9 mois à cause du manque d’empressement des prêtres à son égard. Pourtant, sil’auteur ne manquait pas de critiquer la religion à travers ses pièces (Tartuffe, Don Juan…), cela ne l’empêchaitpas d’être pieux : généreux dans ses aumônes, il communiait aux Pâques et logeait même deux religieuseschez lui. Lors de sa mort on dit qu’Armande, son épouse, dû en appeler au roi pour faire enterrer Molière en TerreSainte. Louis XIV aurait « tiré les oreilles » à l’Archevêque : « Jusqu’à quelle profondeur la terre est-elle sainte? – Jusqu’à 4 pieds, sire. – Enterrez-le à 6 pieds, et qu’il n’en soit plus question. » (André Degaine – Histoiredu Théâtre Dessinée). Si Molière était comédien… c’était aussi le tapissier du roi !

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LeS métierS Du théâtre

producteur Il est le responsable financier du spectacle et en as-sure la réalisation. Le producteur signe les contratsavec les auteurs, engage les personnels artistiques ettechniques, supervise la promotion du spectacle etassure la gestion de tous les aspects de la production.Souvent, il planifie également, en collaboration avecl’administrateur, les tournées, les reprises et la ventedes droits pour le cinéma et la télévision.

metteur en scèneIl est responsable de l’harmonie du spectacle etprend toutes les décisions artistiques. C’est lui qui dé-finit la conception associée à l’interprétation de lapièce écrite, choisit la distribution et dirige les répé-titions. Le choix des décors, des costumes, des éclai-rages et de l’accompagnement musical ou sonore sefait également sous son autorité. Il règle les gesteset les déplacements, oriente et dirige l’interprétationdes acteurs. Il propose ainsi au public sa propre visionde la pièce. Il faut attendre les années 50 pour que lafonction de metteur en scène affirme son autonomie.

DramaturgeLe rôle du dramaturge est d’assister le metteur enscène dans l’analyse littéraire du texte et dans satransposition à la scène.

comédienLes comédiens sont généralement choisis par le met-teur en scène à l’issue d’une audition pour interpré-ter un rôle précis. Lors des répétitions, le texte estappris et travaillé, les déplacements sont fixés, lespersonnages sont définis et les interprétations peau-finées.

DécorateurLe décorateur est chargé de l’aménagement de l’es-pace scénique et de l’environnement visuel. Il choisitles éléments du décor, les accessoires et le mobilier

encadrant l’évolution des acteurs sur le plateau. Ilconçoit l’espace du spectacle en étroite collaborationavec le metteur en scène et suit la réalisation des élé-ments constitutifs du décor par les constructeurs oules accessoiristes.

costumierIl dessine et conçoit les costumes, puis supervise leurréalisation à l’atelier de costumes.

eclairagisteIl planifie et crée les couleurs, l’intensité et la fré-quence des lumières sur scène, en accord avec le met-teur en scène, le décorateur et le costumier.

régisseurLe régisseur assure la liaison entre les techniciens etles artistes. Il suit les répétitions, coordonne tous lesaspects techniques de la production et orchestre ledéroulement de la représentation. Il supervise les ré-pétitions techniques, qui servent à régler la lumièreet le son, à arranger le décor, à répéter les change-ments de décor et d’éclairage (tout d’abord avec larégie seule, puis avec les acteurs).

ingénieur du sonIl est responsable de toute la sonorisation lors d’unereprésentation. Il effectue par exemple les enregis-trements sonores, les bruitages, etc.

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une petite hiStoire Du théâtre iLLuStrée par anDré Degaine

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coupe LongitudinaLe du théâtre de LongjuMeau

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Dimensions

OUVERTURE DU CADRE DE SCENE : 16 m maximumHAUTEUR DU CADRE DE SCENE : 8 m maximumPROFONDEUR bord scène / fond noir : 10,20 mLARGEUR PLATEAU MUR A MUR : 24 mNATURE DU PLATEAU : bois peint noir matHAUTEUR SOUS GRILL: 17 m

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serVice action cuLtureLLe20, avenue du Général de Gaulle

91160 Longjumeauwww.theatre-longjumeau.com

Marjorie piQuette [responsable] – 01 69 53 62 16 – [email protected] cunci – 01 69 09 05 06 – [email protected]

reTrouVeZ TouTe L’AcTuALiTe De L’AcTion cuLTureLLe sur noTre BLoG :http://actionculturelle-theatrelongju.blogspot.com/

Le Théâtre de Longjumeau est subventionné par :

Le service d’Action culturelle remercie ses mécènes pour leurs soutiens :

et remercie son partenaire Télessonne.