dossier Nos animaux chezle

7
dossier Nos animaux chezle

Transcript of dossier Nos animaux chezle

Page 1: dossier Nos animaux chezle

dossier

Nos animauxchez le

Page 2: dossier Nos animaux chezle

dossier 1Nos ANIMAUX CHEZ LE PSY

Paddy n'avait jamais mordu, nimême montré les dents, maisentre 2 et 3 ans, son caractères'est affirmé de façon inquiétante.Il grognait quand on s'approchait

de sa niche, notre fille avait peur de lui,bref, nous ne savions plus quoi faire. Nousavons donc fait appel à un comportemen-taliste, qui est venu à notre domicile. »

Jean-François Chaleyssin, propriétaire d'unberger allemand croisé husky, se réjouitd'avoir fait cette démarche: « En nousdémontrant que le comportement de Paddyn'était pas de l'agressivité, mais de lapeur,le comportementaliste nous a rassurés. Ilnous a expliqué que Paddy n'arrivait pasà trouver sa place dans notre famille. Ilnous a donné des conseils sur la façonde réorganiser l'espace de vie et la placehiérarchique de chacun. Les choses se sontrésolues très vite, Paddy a cessé de faire lechef de meute, et l'harmonie est revenueà la maison. Le comportementaliste nousa réellement aidés à retrouver une bonnerelation avec notre chien. »

Une seule fonnation reconnueComme Jean-François, les proprié-

taires de chiens et de chats sont de plusen plus nombreux à faire appel à uncomportementaliste. La profession estrécente (une dizaine d'années), mais enplein essor. Il faut savoir que la seule for-mation reconnue est réservée aux vété-rinaires. Créée en 1998, elle dure deuxans et débouche sur un diplôme de l'écolenationale vétérinaire, spécialisé en com-portement animal. A ce jour, 98 prati-ciens européens sont diplômés, et tous sedéfinissent avant tout comme des zoopsy-chiatres (psychiatres pour animaux).Mais ils ne sont pas les seuls sur le mar-

ché à proposer de trouver une solutionau comportement gênant de votre animalou à son mal-être. Comportementalistes,éducateurs, éducateurs comportementa-listes ... face à l'élargissement tous azimutsd'une profession non réglementée, lescomportementalistes diplômés reven-diquent leur spécialité : « Notre inquié-tude, c'est que le public ne puisse pas s'yretrouver,explique Claude Béata, présidentd'honneur de Zoopsy (Association desvétérinaires comportementalistes diplô-més) .Notre formation est une garantie pourles propriétaires, car seuls les vétérinairescomportementalistes peuvent élucider

22 130 MILLIONS D'AMIS 1 mars 2011

-- --

certaines relations entre troubles du com-portement et médecine. Ils sont aussi lesseuls à pouvoir utiliser les médicaments,qui viennent en complément de la thérapiecomportementale et sont indispensables àla guérison de l'animal. »

Les autres formations, toutes privées,sont axées sur l'éthologie et la psycho-logie (humaine et animale). Le compor-tementaliste est un conseiller, voire unmédiateur. Son rôle est de rétablir entrel'animal et son propriétaire une relationqui a été détériorée. Il se rend au domiciledu propriétaire, afin de décoder dans lemilieu de vie de l'animal ce qui a pu causerl'apparition des troubles. «Notre rôle n'est

pas d'éduquer l'animal, mais plutôt d'édu-quer le maître, explique Sylvie Ducret,membre du Groupement européen descomportementalistes canins, qui compteaussi des vétérinaires comportemeftalisteset des éducateurs canins. Malgy l'appa-rente difficulté de l'entreprise, celle deréconcilier maître et chien, Sylvie est plu-tôt optimiste: « Dans 95 % des cas, deuxséances suffisent pour corriger les erreursdu maître. Aider les gens à être bien avecleur chien, et les chiens à être bien chez leurmaître, voilà mon seul objectif! »

Il ne faut donc pas confondre le travaildu comportementaliste avec celui del'éducateur canin. Pour autant, les deux

Page 3: dossier Nos animaux chezle

L'agressivité envers l'humain est un com-portement courant chez le chat, parfoissymptomatique d'une anxiété.

le « comportement d'élimination inappro-prié» est souvent considéré comme de la« malpropreté» par anthropomorphisme.Plusieurs raisons, plus complexes, peuventêtre invoquées pour ce cas fréquent.

professions ne sont pas antagonistes. Bienau contraire! Elles peuvent, et mêmeelles evraient, être complémentaires.« Aujo d'hui, il y a moins de rivalitéqu'auparava ntre ces professions, et unemeilleure collaboration entre les différentsprofessionnels du monde animal ». constateavec plaisir Claude Béata.

Pour Thierry Bedossa, vétérinaire etcomportementaliste en région parisienne,« il est indispensable de travailler avec un"pet-trainet", comme on dit en anglais, quiva se rendre chez le propriétaire et voir cequi peut être modifié dans les conditionsde vie de l'animal. Or, ceux qui maîtrisentle mieux les techniques de modification du

comportement, ce sont justement les éduca-teurs! » Irrité par la connotation péjorativeen France du terme « dresseur », ThierryBedossa rappelle que dans les pays angle-saxons, «les dresseurs d'animaux utilisentles méthodes positives et amicales, quiréduisent la souffrance comportementale,avec beaucoup de résultats positifs. » •

Lesaviez-vous?Le terme « comportementaliste »a été créé et déposé à l'Institutnational de la propriété industrielleen 1992 par Michel Chanton,docteur en éthologie et formateurde comportementalistes.

Les principaux motifsde consultationpour « troublesdu comportement»Certains propriétaires font appelà un comportementaliste parceque la situation est devenueinvivable - pour eux-mêmes, pourleur conjoint, pour leurs voisins ...C'est parfois un ultime appel ausecours, lorsque le maître està bout de nerfs. Claude Béatarappelle que « les troubles ducomportement sont la premièrecause d'euthanasie ou d'abandondes chiens de moins de 2 ans. »

D'autres agissent pour le bien-êtrede leur compagnon, et non passeulement pour la gêne occasion-née. « Bien sûr, je n'en pouvaisplus de l'entendre miauler etgeindre en permanence, et desdestructions qu'il faisait, raconteVéronique Reynaud à propos deson chat Charlie, qui ne supportaitpas de vivre en appartement etdemandait constamment à sortir.Mais surtout, je n'arrêtais pas deme dire qu'à cause du mode devie que je lui avais imposé, Charlieétait malheureux. J'ai donc toutfait pour résoudre un problèmeque je trouvais plus grave encorepour lui que pourmoi. »

• Pour les chiens:- Lagression envers les congé-

nères ou d'autres animaux- Lagression envers l'homme- La fugue- La destruction- Lélimination inappropriée

ou malpropreté- La nervosité, l'excitabilité- Le défaut d'obéissance- Les comportements

obsessionnels et compulsifs- La peur et l'anxiété

• Pour les ïats :- Lagressio envers l'homme- Lagressi n envers les congé-

nères (distinguer chats vivant engroupe et chats vivant seuls)

- Lélimination inappropriéeou malpropreté

- La peur et l'anxiété

mars 2011 130 MILLIONS D'AMIS 1 23

Page 4: dossier Nos animaux chezle

dossier 1Nos ANIMAUX CHEZ LE PSY

Desmotspour des MAUXQu'ils soient adeptes des médicaments ou de l'ana-lyse, les comportementalistes doivent traiter le plusdifficile: l'explication avec le maître.

Tous les comportementalistes, qu'ilssoient vétérinaires ou pas, n'appr -hendent pas les troubles du comp r-

tements chez les chiens et les chats d lamême manière. La première posture, diteneurobiologique, consiste à assimiler lecomportement gênant à une pathologiecomportementale. C'est la démarche deszoopsychiatres, qui ont une lecture trèsmédicale du trouble. Celui-ci est identifié etclassé dans une grille de syndromes, avecdifférents stades auxquels correspondentdes médications spécifiques - par exemple,

des psychotropes pour un chien ou un chatqui manifeste de l'hyperexcitabilité ou del'anxiété. Selon Claude Béata, « l'utilisa-tion des médicaments vient aider cettepriseen charge du trouble du comportement,en redonnant au cerveau la possibilitéde s'adapter. Sans médicament, on n'estmalheureusement pas toujours capable deguérir l'animal. Hélas, aujourd'hui lesgensont peur des médicaments, mais c'est parcequ'ils les connaissent mal! Pour soigner cesanimaux, il faut associer les médicamentset les thérapies comportementales. »

La seconde démarche est plus étholo-gique : elle s'attache tout d'abord à mieuxconnaître l'espèce animale (ses origines,son histoire, la manière dont s'est opéré leprocessus de domestication, etc.). Dans undeuxième temps, elle considère l'individuen particulier (ses états émotionnels, seshumeurs, ses conditions de vie ... ). Le com-portementaliste se pose alors la questionfondamentale: les conditions de vie de cetanimal respectent-elles les besoins de sonespèce et ceux, particuliers, de sa person-nalité? A l'issue de cette étude exhaustive,il est en mesure de fournir des conseils surmesure, individualisés, car chaque animalest unique et a des besoins différents.Pour Thierry Bedossa, qui privilégie cette

deuxième approche, si un animal produitun comportement gênant, c'est sa manièred'exprimer sa souffrance et de la diminuer.« Il faut éviter tout ce qui réduit l'animal àune machine, toute classification où l'onassimile sYst~~matiqUementun comporte-ment à telle a telle pathologie, pouvantêtre résoluepar te le ou telle molécule, mar-tèle le vétérinaire. Pour moi, 99,5 % des

Combien ça coûte?Les honoraires sont libres, mais en moyenne, comptez environ 80 € pour une première séance avec un comportementaliste, 50 € pourles suivantes. Chez un vétérinaire comportementaliste, entre 100 et 130 €. Dans les écoles nationales vétérinaires, les consultationspour troubles du comportement sont facturées 52 € (Lyon), 70 € (Toulouse), 75 € (Alfort) et 79 € (Nantes).

24 1 30 MILLIONS O·AMIS 1 mars 2011

Page 5: dossier Nos animaux chezle

-

Donnez votre avis sur cet article~ sur www.tele-animaux.com

comportements gênants qui ont conduit lepropriétaire à consulter ne relèvent pas dela pathologie. Ils sont dus à des conditionsde développement, des conditions de vie etdes relations entre l'animal et les tuutiains(ou les congénères) défaillantes. Un boncomportementaliste doit identifier et objec-tiver la souffrance, le mal-être, l'anxiété,voire la dépression de l'animal. Ensuite, ildoit l'expliquer au propriétaire, lui dire queson animal est en souffrance parce que sesconditions de vie ne correspondent pas àses besoins en tant qu'individu, et essayerde les modifier au mieux. »

Admettre ses erreursNous voilà au cœur du problème! Car,

bien souvent, le plus difficile pour lecomportementaliste est de faire admettrela situation au propriétaire ... Parfois, desimples conseils d'aménagement du lieu devie suffisent: installer un « arbre à chats»pour un chat qui s'ennuie et détruit enl'absence de son maître, ou encore modifierl'endroit où dort l'animal. « Nous avionsmis la couchette de Paddy au fond dujardin, sous un appentis, raconte Jean-François Chaleyssin. Le comportemetua-liste nous a expliqué que notre chien s'ysentait en fait acculé. Il nous a conseilléde la mettre près de l'entrée de la maison.De là, Paddy peut voir les allées et venuesde chacun, et son comportement a tout desuite changé. Il se sent bien mieux. »

Pour les chiens prétendus hyperactifs ouagressifs, notamment en milieu urbain, desimples sorties en forêt peuvent constituerune thérapie suffisante: « Effectuées deuxou trois fois dans la semaine, par un éduca-teur formé aux techniques de modificationdu comportement, elles permettent à l'ani-mal de se défouler physiquement et men-talement, explique Thierry Bedossa. Dans95% des cas, il y a une disparition totaledes troubles, sans aucune médication! Lespromenades en groupe supervisées par unprofessionnel permettent aussi au chien dedévelopper ses aptitudes sociales...» NicolasCornier, éducateur canin qui intervient entant que relais du comportementaliste, leconfirme: « J'ai travaillé avec des centainesde chiens, dont les maîtres sont dépasséset n'ont que ce mot à la bouche: « liype-ractif ». Or, il me suffit de quelques leçonsd'éducation avec mes chiens régulateurs,et en présence du maître, pour résoudre leproblème. Celan'a rien à voir avec la mala-die de l'hyperactivité, qui est très rare.».

ZOOMSUR... l'évaluation comportementaledes chiens dits « dangereux» .

3 questions à Anne Lengelé,docteur vétérinaire agréée à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) :Depuis le 1er janvier 2010, en principe, tout propriétaired'un chien de catégories 1 et 2, d'un chien qui a morduou qui représente un danger, doit être détenteur dufameux permis chien. Pour l'obtenir, il doit non seulement

suivre une formation, mais aussi soumettre son animal à une évaluationcomportementale réalisée par un vétérinaire comportementaliste agréé.Cet examen doit permettre d'évaluer le risque de laisser l'animal à sonmaître en détectant notamment certains troubles du comportement.

30 Millions d'amis: A qui s'adresse cette évaluation, ob/~gatoire enFrance depuis la loi du 20 juin 2008?

Anne Lengelé : A tous les chiens de t= et:zé catégories (pittbulls, stafford-shire terriers, rottweilers, tosas ... ) et à tous les chiens qui ont déjà mordu,quelle que soit leur race.

TMA : Comment se déroule l'évaluation?A.L : C'est une consultation qui dure environ une heure et demie. Je reçoisle chien et son mettre, parfois avec d'autres membres de la famille, aucabinet. Je manipule le chien dans toutes les positions. Je le couche, jele retourne, je lui impose une contention ferme, etc. Je l'emmène dans lasalle d'attente pour voir comment il se comporte avec les personnes et lesanimaux présents, et à l'intérieur de la clinique. Parfois, mais c'est rare, jesuis amenée à le sortir en laisse, en dehors du cabinet.

TMA : Quelles sont, selon vous, les limites de cette évaluation?A.L : Cette loi a stigmatisé certaines races. Quand j'étais enfant, nousavions des bergers allemands à la maison et, à l'époque, ils étaient réputésdangereux. Aujourd'hui, c'est le rottweiler qui a cette mauvaise réputation!Or, l'Observatoire national du comportement canin a démontré, chiffresà l'appui, que la première race de chiens mordeurs était... le jack russell.Selon moi, c'est l'éducation qui prime sur la race. J'incite les propriétairesde chiens à les faire éduquer, dès le plus jeune âge, par des professionnels.

L'obtention du permis chien peut concerner tous les chiens qui ont mordu, quelle quesoit leur race ... Seule l'éducation permet de faire la différence et d'éviter le pire.

mars 2011 130MILLIONS D'AMIS 125

Page 6: dossier Nos animaux chezle

dossier 1Nos ANIMAUX CHEZ LE PSY

Et si le bonheur ESTAILLEURS?Alors qu'on a tout essayé, il faut parfois se rendre à l'évidence: notre animalserait plus heureux dans un autre foyer. Loin d'être un lâche abandon, confierson animal est au contraire une solution décente et respectueuse de ses besoins.

Le comportementaliste n'est pas unsorcier : il ne fait pas de miracles!Dans la mesure où le « traitement»

consiste le plus souvent en une modifica-tion des conditions de vie de l'animal, lesclés de la réussite sont entre les mains dupropriétaire. Si ce dernier, pour une raisonfamiliale, professionnelle ou financière, nepeut pas suivre les conseils du comporte-mentaliste, il arrive que le problème nepuisse jamais être résolu.

Plutôt que d'échec, il vaut donc mieuxparler d'incompatibilité entre les besoinsindividuels de l'animal et les possibilitésqu'a son propriétaire d'y répondre ... Pouraider son animal à aller mieux, il faut s'endonner les moyens. Certains propriétairesfont de gros efforts pour réorganiser leurvie, alla!!tparfois jusqu'à déménager, opterpour un rez-de-jardin plutôt qu'un appar-tement en étage, modifier leurs horairesde travail, etc. Mais ce n'est pas toujourspossible! Dans ce cas, le propriétaire doitse poser la question - dérangeante, maisnécessaire: « Suis-je prêt à me séparer de

mon animal? » C'est la démarche qu'asuivie Véronique Reynaud, après avoir«tout essayé» pour Charlie: «J'ai fait desaménagements dans mon appartement, jesuis revenue exprès du bureau à l'heure dudéjeuner, j'ai même demandé (en vain) àla copropriété l'autorisation de lui installerune corde ou une échelle entre mon balconet le jardin de la résidence! Le vétérinairem'a conseillé des jouets, puis prescrit destraitements apaisants aux phéromones,et enfin un antidépresseur. Rien n'a fonc-tionné. Finalement, j'ai décidé de confierCharlie à une amie de la famille habitantà la campagne. Du jour au lendemain,

Charlien'a plus manifesté aucun trouble ducomportement. Bien sûr, il me manque ...mais je ne regrette pas mon choix. »

Thierry Bedossa salue ce genre dedémarche : « Beaucoup de personnes quidétiennent un animal en souffrance ne sontpas capables de lui donner du bien-être. Siles conditions de vie et les relations entrel'animal et son propriétaire ne sont pasmodifiables, la meilleure solution, c'est leplacement! Confierson animal à quelqu'unqui est en mesure de lui offrir les conditionsde vie dont il a besoin, ce n'est pas unlâche abandon. C'est une solution digneet décente, dans le respect de l'animal. ».

Page 7: dossier Nos animaux chezle

« Edgar était devenu.un tyran à la maison»

L'histoire d'amour entre Edgar, un bas-set hound adopté à l'âge de trois mois,et Sonia Planson, une maîtresse inex-

périmentée, aurait pu virer au cauchemarsans l'intervention de Karine Molinié. Cettecomportementaliste, présidente duGECC* a vu tout de suite qu'Edgarposait des problèmes de destruc-tion, d'obéissance, et d'intrusiontotale dans la vie du couple. Ellea littéralement sauvé la relationtriangulaire entre Edgar, Sonia etMarc, son compagnon. «D'emblée,quand je l'ai adopté, ma vétéri-naire m'a dit qu'il faudrait serrerla vis avec Edgar,parce qu'il avaitun caractère très affirmé, raconteSonia. Et c'est vrai qu'Edgarn'écoutait rien. C'est lui qui fai-sait la loi, il était tyrannique. Parexemple, il aboyait constammentpour qu'on lui ouvre une porte, etdeux secondes après, il aboyait àl'autre porte pour rentrer! »

Ne supportant pas l'absencede ses maîtres durant la journée,Edgar détruisait tout à la mai-son: « Cela allait des chaussuresau dictionnaire, qu'il s'amusait àdéchiqueter en mille morceaux! Audébut, je me disais "tous les chiotsfont ça", mais il a continué àdétruire en devenant adulte. » Côtépropreté, ce n'était pas mieux:« A douze mois, il se retenait defaire ses besoins dehors, pour lesfaire exprès à l'intérieur dès qu'on le ren-trait. » L'ambiance à la maison est devenuetendue: «Je n'en pouvais plus de lui don-ner des coups de journal en permanence. .Je l'aimais quand même et je n'envisageaispas de m'en séparer, mais c'était devenuimpossible. Marc et moi ne pouvions plussortir, et il dormait dans notre lit! »

La situation est grave! C'est la mère deSonia qui a finalement convaincu sa fillede faire appel à un comportementaliste :«Nous habitons près de la route, et j'ai faitcette démarchepar peur d'un accident, pour

éviter qu'il ne meure. Un chien qui n'écoutepas, et qui ne répond pas au rappel, peutfacilement se faire tuer par une voiture.Et impossible d'envisager de le tenir enlaisse tout le temps. Qu'il neige ou qu'il

intervenait à l'époque dans l'émission Ausecours,mon chien fait la loi! sur M6. C'estainsi qu'Edgar est passé à la télé, et qu'ila bénéficié des conseils avisés de la com-portementaliste : « Karine a passé plusieurs

jours de suite à la maison, et çaa tout changé, se réjouit Sonia.Elle tunis a expliqué qu'Edgarne comprenait pas notre lan-gage, elle nous a donné desastuces sur la façon de lui don-ner des ordres, à quel momentemployer son vrai nom ou aucontraire un surnom affec-tueux, etc. Elle nous a apprisà ne pas céder,à ne rien lâcher.Elle nous a montré commentnous positionner, afin qu'ilcomprenne que les maîtres,c'étaient nous, pas lui! »

Dès les premières séances,Sonia et Marc ont vu les pro-grès d'Edgar, qui se compor-tait mieux. « Même s'il a fallupar la suite consolider ce queKarine avait mis en place.En gros, il a fallu un an pourqu'Edgar se stabilise entière-ment, mais ça a vraiment ététrèspositif On peut désormaisle laisser une journée entièreà la maison, il ne détruit plusrien! Et il nous écoute tous lesdeux, d'une façon différente,mais autant l'un que l'autre.Bien sût; il a encore du carac-

tère, il reste têtu. Mais c'est un amour dechien, adorable avec les enfants, superjoueur et très pot de colle. » •

vente, Edgar se couchait par terre et on nepouvait plus avancer d'un centimètre. »

Sonia a donc contacté Karine Molinié, qui

mars 2011 130 MILLIONS D'AMIS 127