DOSSIER DECINE GRANDEUR ARBRE - École d'Herboristerie · HERBORISTERIE : Toux grasse, circulation...

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36 Les arbres nous fascinent par leur taille, souvent aussi par le bois qu’ils fournissent : ils nous réchauffent, nous permettent de construire maison, bateau et tutti quanti ! Mais que savons-nous de leur materia medica ? De leur pouvoir de guérison ? Par Alain Cuerrier et Caroline Gagnon B ien peu, hélas, si on s’en tient aux publications scientifiques. Il existe toutefois le savoir traditionnel des Premières Nations et celui tout aussi impor- tant des herboristes. On s’en voudrait de ne pas embrasser tous ces savoirs. Épousons donc la diversité culturelle ! Aussi, appelons à la barre quelques arbres du Québec avec lesquels nous aurons le bonheur de dis- courir sur leurs petits secrets médicinaux. Le choix des arbres n’est pas innocent. Nous avons voulu tirer des exemples de pro- duits naturels provenant à la fois de conifères et d’angiospermes qui donnent à voir les différents organes utilisés en her- boristerie : feuilles ou aiguilles, bourgeons, écorces externes et internes. Tous ces pro- duits possèdent une longue histoire en médecine traditionnelle. De nombreux peu- ples ont eu recours aux sapin, cerisier, peu- plier, orme et chêne. C’est souvent un gage de l’efficacité de ces produits. Nous avons voulu, enfin, donner des exemples de plantes pour lesquelles les preuves scien- tifiques ne sont plus à faire et d’autres pour lesquelles le travail est à venir. Les petits encadrés permettent de com- parer les utilisations faites des plantes médicinales par les herboristes du Québec et les Premières Nations de l’est de l’Amérique du Nord. La concordance est frappante. La pharmacologie vient quant à elle appuyer les usages traditionnels. Évidemment, les études demeurent incomplètes. Là où le silence règne, la vérité peut tout de même persister. Soyons humble, tout comme notre orme rouge, et voyons dans le savoir traditionnel des her- boristes autant que des Premières Nations un savoir ayant ses propres valeurs et qui gagne à être écouté, étudié et respecté. Le bonheur est peut- être enfoui dans cette recette : l’écoute et le respect de chacun. Bonne santé ! DOSSIER MÉDECINE GRANDEUR ARBRE SAPIN BAUMIER (Abies balsamea) Le sapin baumier cultive des vertus beaucoup plus nobles que de siéger à Noël au centre de nos salons. C’est sans doute l’une des plantes médici- nales les plus utilisées, surtout par les Premières Nations, partout où elle pousse. La pharmacolo- gie redécouvre cette plante et des travaux sont en cours dans certaines universités canadiennes afin de mieux connaître son mode d’action. Les études scientifiques disponibles corroborent en tous points les avancées en her- boristerie. Les propriétés connues et validées font dans l’antiseptique (antibac- térien, antifongique, antiviral) et dans l’anticancéreux grâce aux lignanes contenus dans les tissus ligneux de la plante ainsi que les composés monoterpénoïdes et sesquiterpénoïdes (composés aromatiques à la base de plusieurs huiles essentielles vendues dans le commerce). Les nouvelles pousses vert tendre sont récoltées au printemps et cou- vertes de miel. Ce miel peut servir à aromatiser les viandes (rôti de porc) ou à traiter la toux. Dans ce dernier cas, il sert de base à un sirop antitussif (voir Prunus serotina). On peut le prendre comme grog avec citron et eau chaude. On a connu pire pénitence ! Les pousses peuvent non seulement être utilisées pour la toux ou la cui- sine, mais aussi comme teinture ou huile à massage. On troque alors le miel pour une huile végétale. C’est un antiseptique respiratoire qui favorise l’évacuation du mucus. Les fumeurs avisés y recourent pour calmer leur toux. La résine est bien connue des Premières Nations et se montre un excel- lent antiseptique lorsqu’appliquée en externe, seule ou combinée avec un onguent. On favorise l’emploi de capsules lorsqu’utilisée comme laxatif ou pour stimuler la digestion, la résine étant plus amère que les jeunes pousses. © Alain Cuerrier Sapin baumier Abies balsamea Pinaceae HERBORISTERIE : Toux, antiseptique respiratoire et topique, laxatif (gomme), cicatrisant (gomme) PREMIÈRES NATIONS : Grippe, toux, cancer, diarrhée, coupure, infection, brûlure, abcès, laxatif PHARMACOLOGIE : Antitumoral, antibactérien, antiseptique, antifongique, antiviral PHYTOCHIMIE : Composés monoterpénoïdes et ses quiterpénoïdes (α-humulène) ainsi que des lignanes QUATRE-TEMPS ÉTÉ 2007

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Les arbres nous fascinent par leurtaille, souvent aussi par le boisqu’ils fournissent : ils nousréchauffent, nous permettent deconstruire maison, bateau et tuttiquanti ! Mais que savons-nous deleur materia medica ? De leurpouvoir de guérison ?

Pa r A l a i n C u e r r i e r e t C a r o l i n e G a g n o n

Bien peu, hélas, si on s’en tient auxpublications scientifiques. Il existetoutefois le savoir traditionnel des

Premières Nations et celui tout aussi impor-tant des herboristes. On s’en voudrait de nepas embrasser tous ces savoirs. Épousonsdonc la diversité culturelle ! Aussi, appelonsà la barre quelques arbres du Québec aveclesquels nous aurons le bonheur de dis-courir sur leurs petits secrets médicinaux.

Le choix des arbres n’est pas innocent.Nous avons voulu tirer des exemples de pro-duits naturels provenant à la fois deconifères et d’angiospermes qui donnent àvoir les différents organes utilisés en her-boristerie : feuilles ou aiguilles, bourgeons,écorces externes et internes. Tous ces pro-duits possèdent une longue histoire enmédecine traditionnelle. De nombreux peu-ples ont eu recours aux sapin, cerisier, peu-plier, orme et chêne. C’est souvent un gagede l’efficacité de ces produits. Nous avonsvoulu, enfin, donner des exemples deplantes pour lesquelles les preuves scien-tifiques ne sont plus à faire et d’autres pourlesquelles le travail est à venir.

Les petits encadrés permettent de com-parer les utilisations faites des plantesmédicinales par les herboristes du Québec etles Premières Nations de l’est de l’Amériquedu Nord. La concordance est frappante. Lapharmacologie vient quant à elle appuyer lesusages traditionnels. Évidemment, lesétudes demeurent incomplètes. Là où lesilence règne, la vérité peut tout de mêmepersister. Soyons humble, tout comme notreorme rouge, et voyons dans lesavoir traditionnel des her-boristes autant que desPremières Nations un savoirayant ses propres valeurs etqui gagne à être écouté, étudiéet respecté. Le bonheur est peut-être enfoui dans cette recette :l’écoute et le respect de chacun.Bonne santé !

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S A P I N B A U M I E R (Abies balsamea)Le sapin baumier cultive des vertus beaucoupplus nobles que de siéger à Noël au centre de nossalons. C’est sans doute l’une des plantes médici-nales les plus utilisées, surtout par les PremièresNations, partout où elle pousse. La pharmacolo-gie redécouvre cette plante et des travaux sont encours dans certaines universités canadiennes afinde mieux connaître son mode d’action. Lesétudes scientifiques disponibles corroborent en tous points les avancées en her-boristerie. Les propriétés connues et validées font dans l’antiseptique (antibac-térien, antifongique, antiviral) et dans l’anticancéreux grâce aux lignanes contenusdans les tissus ligneux de la plante ainsi que les composés monoterpénoïdes etsesquiterpénoïdes (composés aromatiques à la base de plusieurs huiles essentiellesvendues dans le commerce).

Les nouvelles pousses vert tendre sont récoltées au printemps et cou-vertes de miel. Ce miel peut servir à aromatiser les viandes (rôti deporc) ou à traiter la toux. Dans ce dernier cas, il sert de base à un sirop

antitussif (voir Prunus serotina). On peut le prendre comme grog aveccitron et eau chaude. On a connu pire pénitence !

Les pousses peuvent non seulement être utilisées pour la toux ou la cui-sine, mais aussi comme teinture ou huile à massage. On troque alors lemiel pour une huile végétale. C’est un antiseptique respiratoire qui favorise

l’évacuation du mucus. Les fumeurs avisés y recourent pour calmer leurtoux. La résine est bien connue des Premières Nations et se montre un excel-

lent antiseptique lorsqu’appliquée en externe, seule ou combinée avec unonguent. On favorise l’emploi de capsules lorsqu’utilisée comme laxatif oupour stimuler la digestion, la résine étant plus amère que les jeunes pousses.

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Sapin baumierAbies balsameaPinaceae

HERBORISTERIE : Toux, antiseptique respiratoire et topique, laxatif (gomme), cicatrisant (gomme)

PREMIÈRES NATIONS : Grippe,toux, cancer, diarrhée, coupure,infection, brûlure, abcès, laxatif

PHARMACOLOGIE : Antitumoral,antibactérien, antiseptique, antifongique, antiviral

PHYTOCHIMIE : Composésmonoterpénoïdes et sesquiterpénoïdes (α-humulène)ainsi que des lignanes

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P E U P L I E R B A U M I E R (Populus balsamifera)Les bourgeons de plusieurs peupliers sont couramment utilisés en Amérique du Nord. Les travauxpharmacologiques, quoique très peu nombreux, n’ont pas empêché les auteurs de la Commission E1

d’approuver l’utilisation de cette partie des peupliers pour les traitements topiques : problèmescutanés, hémorroïdes, engelures, coups de soleil. On a aussi souligné leurs activités analgésiques (lepeuplier fait partie de la même famille que les saules, source de l’aspirine) et antibactériennes grâce àl’acide caféique, composé également connu pour ses propriétés antivirale, antifongique, antioxy-dante, anti-inflammatoire, anti-ulcérogénique et inhibiteur de la formation des plaquesd’athéromes. D’où le traitement des infections respiratoires telles que laryngite et pharyn-gite. L’huile volatile agit comme expectorant.

Les bourgeons doivent être récoltés avant qu’ils ne s’ouvrent, en février ou audébut mars, car ils font rancir l’huile. Mis dans un pot en verre, les bourgeons sontcouverts d’huile végétale (huile d’olive, par exemple). Il est également possible defaire chauffer les bourgeons dans un gras animal à feu doux afin d’en extirper lespropriétés médicinales. Étant donné que les toxines s’accumulent dans le grasdes animaux, il est recommandé d’utiliser du gras provenant d’un animalélevé de façon biologique. En interne, l’huile de bourgeons de peupliercalme les toux grasses et celles des fumeurs. En externe, il stimule la cir-culation sanguine et aide ainsi à réchauffer les muscles, à combattre lesdouleurs arthritiques et les engelures. On peut aussi l’utiliser sur uneentorse ou sur des éraflures, car il est antiseptique et cicatrisant.L’odeur ressemble à celle de la propolis qui n’est autre que la sub-stance utilisée par les abeilles dans la confection de leur ruche.Rien d’étonnant puisque les abeilles la fabriquent à partir desrésines tirées notamment des peupliers ! Les propriétés deces deux substances sont de ce fait fort similaires. Il fautd’ailleurs savoir que les gens allergiques à la propolis nedevraient pas utiliser les bourgeons de peupliers.

Peuplier baumierPopulus balsamiferaSalicaceae

HERBORISTERIE : Toux grasse, circulation sanguine (surtouttopique rubéfiant), engelure,douleur arthritique, antiseptique,cicatrisant

PREMIÈRES NATIONS : Coupure,blessure, grippe, circulation,inflammation, chancre, aphte,bronchite

PHARMACOLOGIE : Antioxydant

PHYTOCHIMIE : Acide caféique(un ester phénolique),flavonoles (kaempférol), glycosides, flavonoïdes

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D O S S I E R

O R M E R O U G E (Ulmus rubra)Il existe des arbres humbles qui chuchotentleur histoire tranquillement, sans éclats,dans l’ombre muscinale des érablières àcaryer et à tilleul. Essence peu répandue,l’orme rouge demande respect et protec-tion. Aussi devrait-on s’assurer que leurécorce, qu’on réduit en poudre, provientd’arbres abattus pour d’autres raisons queles médicinales. Il s’agit d’une espèce poten-tiellement en danger si la récolte devenaittrop importante. Des chercheurs affirmentqu’on devrait se tourner vers d’autressources telles l’orme de Sibérie (Ulmuspumila) et la guimauve officinale (Althaea officinalis).

On vise à réduire en poudre l’écorce interne. Par voie interne, il faut d’abord lamélanger à de l’eau, à du yogourt ou à de la compote de pommes pour activer lemucilage (le mélange devient alors gélatineux). Les propriétés sont nombreusesmais se rattachent toutes à l’inflammation des divers tissus à traiter : adoucir lesmuqueuses digestives enflammées (ulcère, reflux gastrique, maladie inflammatoirede l’intestin, après une diarrhée). C’est d’ailleurs pourquoi on préconise son inges-tion après tout traitement en chimiothérapie, car il s’agit de l’un des derniers aliments pouvant être consommé par voie interne. Facile d’ingestion, il est biensupporté par le corps humain tout en aidant les muqueuses gastro-intestinalesdans leur guérison. Cette poudre magique excelle contre les maux de gorge où leseul fait d’avaler sa salive devient un exercice laborieux, difficile et douloureux : onpeut alors ajouter la poudre d’orme rouge au miel de sapin. Pour les diarrhées,l’ajout d’orme rouge à de la compote de pommes avec un soupçon de muscade (cequi diminuera les crampes) est bénéfique et appétissant. Autre propriété connue :elle est absorbante et empêche les bactéries de se déposer contre les parois intestinales et permet l’évacuation des toxines. Elle régénère également les paroisintestinales.

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C E R I S I E R TA R D I F (Prunus serotina)Les qualités médicinales de cet arbre n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques. On a tout à apprendre ou réapprendredes savoirs traditionnels. Comme cette plante est utiliséepartout où elle croît, il existe donc de nombreuses mentionschez les peuples des Premières Nations du Québec etd’ailleurs. On met parfois en garde contre l’utilisation decette plante de la même façon que l’on cite la possibilité des’intoxiquer en avalant les noyaux d’abricot… ou en cro-quant les pépins de pomme. Le cerisier et l’abricotier sonttous deux des plantes du même genre, Prunus. Ils contien-nent de l’amygdaline et de la prunasine qui peuvent, au con-tact d’enzymes hydrolytiques contenues dans des cellules deréserve des tissus de Prunus, se transformer en acide cyanhy-drique (ce joli composé asphyxie vos cellules et crée de ce faitdes problèmes respiratoires…). Cependant, le simple fait deporter l’écorce à ébullition (ou de la sécher avant de l’utiliser) diminue énormément ou élimine toute trace detoxines. On ne relève pas de cas d’intoxication chez ceux quiutilisent l’écorce pour se traiter… ni chez ceux pour qui lestrognons de pomme forment un délice ! Les PremièresNations utilisent cette plante depuis des millénaires sans s’in-toxiquer. D’où l’importance de bien préparer les plantesavant de les consommer. Évitons simplement de mordre àbelles dents dans les feuilles ou écorces fraîches et n’avalonspas les noyaux des petites cerises provenant des Prunus seroti-na ou P. virginiana (cerisier à grappes ou cerisier de Virginie).

L’écorce entière (la partie interne comme l’externe) estcoupée pour en tirer une décoction. Ses propriétés antitus-sives sont uniquement utilisées lorsque la toux devientépuisante, empêche le sommeil ou encore, fait vomir le jeuneenfant, par exemple dans les cas de coqueluche. Il ne faut pastoutefois arrêter une toux qui permet de se débarrasser dessécrétions.

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Orme rougeUlmus rubraUlmaceae

HERBORISTERIE : Maux de gorge,diarrhée, problèmes intestinaux,constipation chez l’enfant, ulcèred’estomac

PREMIÈRES NATIONS : Maux degorge, blessure suppurante

PHARMACOLOGIE : Antioxydant,maux de gorge, cancer ou ulcèred’estomac, émollient, antitumoral

PHYTOCHIMIE : Mucilage composéde polysaccharides (glucidepolymère)

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C H Ê N E S (Quercus spp.)Tout récemment, des chercheurs ont montré que le chêne blanc (Quercus alba) et le chêne rouge (Quercusrubra) avaient des propriétés antioxydantes et antibactériennes. Cependant, certaines espèces européennes,notamment le chêne pédonculé (Quercus robur), sont bien connues pour leurs propriétés anti-inflamma-toires et entrent dans le traitement de dermatites, diarrhées, etc. Les extraits d’écorce seraient égalementvirustatiques (elles inhibent la prolifération des virus). L’écorce des chênes contient des tannins, substancesrépandues dans le monde végétal, particulièrement dans les vins rouges que l’on dit astringents et que l’onboit pour le bonheur de nos papilles et de notre santé ! Aussi, prépare-t-on une décoction à partir de l’écorce.

Les chênes possèdent avant tout des propriétés astringentes appréciées contre les diarrhées occasionnelles(car ils ne tuent pas les bactéries en cause). Les tannins condensés font précipiter les protéines et empêchentla perte de liquide en tapissant les muqueuses ; ils sont également connus pour inhiber la prolifération des bactéries. En gargarisme, la décoction d’écorce de chêne est utile pour diminuer l’inflammation liée auxpharyngites et aux laryngites. Par voie externe, pour des problèmes d’inflammation de la peau (dermatites)ou d’hémorroïde, on applique une compresse ou l’on prend un bain de siège. L’astringence causée par lestannins resserre les tissus et arrête les saignements.

Alain Cuerrier est botaniste au Jardin botanique de Montréal.Caroline Gagnon est herboriste et co-fondatrice ainsi que co-directrice de l’école d’herboristerie Flora Medicina (www.floramedicina.com).

Pour en savoir plus :

1. La fameuse Commission E est née en Allemagne en 1978 et découle de la deuxième loi (qui prenait effet en 1976) touchant les drogues autant que les plantes médicinales. LaCommission E, formée d’un groupe d’experts (24 en tout), voit à l’efficacité et à l’innocuitédes phytomédecines commercialisées en Allemagne. Les monographies produites par ces experts ont été publiées sous forme de livre que l’on met constamment à jour (voirBlumenthal, 1998). Au Canada, depuis 2006, la direction des Produits de santé naturels(DPSN) joue un rôle équivalent quant à la commercialisation des produits à base de plantes médicinales.

• Moerman, D. 1998. Native American Ethnobotany. Timber Press, Portland, OR.

• Duke, J.A. 1985. Handbook of Medicinal Herbs. CRC Press, Boca Raton, FL.

• Blumenthal, M. (Ed.). 1998. The Complete German Commission E Monographs : Therapeutic Guide to Herbal Medicines. American Botanical Council, Boston, MA.

• Yarnell, E. & K. Abascal. 2002. Dilemmas of traditional botanical research.HerbalGram 55 : 46-54.

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Cerisier tardifPrunus serotinaRosaceae

HERBORISTERIE : Contre la toux

PREMIÈRES NATIONS : Toux,grippe, tonique

PHARMACOLOGIE : Toxique siingéré avec des enzymeshydrolytiques (formation d’acidecyanhydrique)

PHYTOCHIMIE : Prunasine etamygdaline (soit un glycosidecyanogénique)

ChênesQuercus spp.Fagaceae

HERBORISTERIE : Propriété astringente, hémorroïde (topique),dermatite (topique), laryngite,pharyngite, diarrhée

PREMIÈRES NATIONS : Problème buccal, dysenterie, astringence,hernie, diarrhée, tonique, inductionde la soif, bronchite, amie du cœur, anti-émétique, hémorroïde

PHARMACOLOGIE : Astringence(tannins), hémorroïde, antioxydant,antibactérien

PHYTOCHIMIE : Tannins(hydrolysables et condensés)

Brillerez-vous par votre présence ?Cocktail bénéfice pour la Fondation Ste-Justine :: 5 septembre 2007

Info. 514.345.4710 :: www.lueurdespoir.ca