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1 Sommaire Jean-Pierre Dick, un homme de Défis Un Graal, le Vendée Globe une quête absolue pour tout coureur au large Un bateau adapté à la quête du graal Un défi Une synergie Edito Jean-Pierre Dick se relance avec enthousiasme dans la quête du Graal des coureurs au large: le Vendée Globe, tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, dont le départ est prévu le 10 novembre prochain. Très motivé, il se prépare activement à cette course dont il a fait son objectif prioritaire. C’est pour elle qu’il a changé de vie, c’est elle qui le motive, c’est elle qu’il veut gagner cette fois. Tout est mis en oeuvre pour que Jean-Pierre aborde cette course mythique avec confiance et chances de succès sur les dix-neuf concurrents en lice. Rendez-vous le 10 novembre aux Sables d’Olonne, pour le départ de la grande aventure du Vendée Globe. Un homme de défis, Jean-Pierre Dick Portrait Le gentleman skipper, comme le surnomme Loïck Peyron, est originaire de Nice. Vétérinaire de formation et diplômé du 3ème cycle d'HEC, JP a un parcours qui ne le prédestinait pas à un avenir sur les mers du monde. Et pourtant à 36 ans ce navigateur confirmé a décidé de changer de vie pour se consacrer à sa passion : la course au large. Jean-Pierre Dick est un homme de défi, en 2002 il se lance un challenge de taille : participer au Vendée Globe. Combatif, tenace, ambitieux, ce personnage atypique se consacre alors pleinement à sa nouvelle vie de marin pur sel. Parcours Après sa première victoire lors de la Transat Jacques Vabre (avec Nicolas Abiven), JP est au départ du Vendée Globe 2004-2005. Son rêve devient réalité. Devenu « Monsieur Bricolage » malgré lui (bôme cassée et réparée, problème d’énergie qui l’oblige à réaliser les trois quarts du tour du monde à l’énergie solaire), il boucle son premier tour du monde en sixième position. Le skipper de Virbac-Paprec 3 enchaîne ensuite les victoires : deux nouvelles Transat Jacques Vabre (2005 et 2011), double vainqueur de la Barcelona World Race (2008 et 2011). En 2011, il obtient la reconnaissance de ses pairs en étant élu Marin de l’année. Lors du dernier Vendée Globe, alors qu’il est en tête de la course, un choc avec un OFNI brise ses safrans. Malgré des tentatives de réparation, JP se résigne à abandonner. Cette année, le skipper niçois est plus déterminé que jamais pour s’illustrer sur le Vendée Globe 2012. Ce sera sans doute

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Sommaire

Jean-Pierre Dick, un homme de Défis

Un Graal, le Vendée Globe une quête absolue pour tout coureur au large

Un bateau adapté à la quête du graal

Un défi

Une synergie

Edito

Jean-Pierre Dick se relance avec enthousiasme dans la quête du Graal des coureurs au

large: le Vendée Globe, tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, dont le départ

est prévu le 10 novembre prochain.

Très motivé, il se prépare activement à cette course dont il a fait son objectif prioritaire.

C’est pour elle qu’il a changé de vie, c’est elle qui le motive, c’est elle qu’il veut gagner cette fois.

Tout est mis en oeuvre pour que Jean-Pierre aborde cette course mythique avec confiance et

chances de succès sur les dix-neuf concurrents en lice.

Rendez-vous le 10 novembre aux Sables d’Olonne, pour le départ de la grande aventure du

Vendée Globe.

Un homme de défis, Jean-Pierre Dick

Portrait

Le gentleman skipper, comme le surnomme Loïck Peyron, est originaire de Nice. Vétérinaire de formation et diplômé du 3ème cycle d'HEC, JP a un parcours qui ne le prédestinait pas à un avenir sur les mers du monde. Et pourtant à 36 ans ce navigateur confirmé a décidé de changer de vie pour se consacrer à sa passion : la course au large. Jean-Pierre Dick est un homme de défi, en 2002 il se lance un challenge de taille : participer au Vendée Globe. Combatif, tenace, ambitieux, ce personnage atypique se consacre alors pleinement à sa nouvelle vie de marin pur sel.

Parcours

Après sa première victoire lors de la Transat Jacques Vabre (avec Nicolas Abiven), JP est au départ du Vendée Globe 2004-2005. Son rêve devient réalité. Devenu « Monsieur Bricolage » malgré lui (bôme cassée et réparée, problème d’énergie qui l’oblige à réaliser les trois quarts du tour du monde à l’énergie solaire), il boucle son premier tour du monde en sixième position. Le skipper de Virbac-Paprec 3 enchaîne ensuite les victoires : deux nouvelles Transat Jacques Vabre (2005 et 2011), double vainqueur de la Barcelona World Race (2008 et 2011). En 2011, il obtient la reconnaissance de ses pairs en étant élu Marin de l’année.

Lors du dernier Vendée Globe, alors qu’il est en tête de la course, un choc avec un OFNI brise ses safrans. Malgré des tentatives de réparation, JP se résigne à abandonner. Cette année, le skipper niçois est plus déterminé que jamais pour s’illustrer sur le Vendée Globe 2012. Ce sera sans doute

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sa dernière participation car ensuite cet homme de défi parcourra les océans qu’il aime tant sur trois coques.

Né le 08 octobre 1965

vit à Larmor Plage (56) avec son amie Rozenn

un enfant, Ewenn

Palmarès en bref :

- 2011 - JP élu Marin de l'année

- 2011 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre (avec Jérémie Beyou)

- 2010- 2011 Vainqueur de la Barcelona World Race (avec Loïck Peyron)

- 2010 4ème de la Route du Rhum

- 2007-2008 Vainqueur de la Barcelona World Race (avec Damian Foxall)

- 2006 Route du Rhum, 3ème

- 2005 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre (avec Loïck Peyron)

- 2004-2005 Vendée Globe, 6ème

- 2003 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre (avec Nicolas Abiven)

- 2001 Vainqueur du Tour de France à la Voile

Portrait chinois de JP : Si j'étais : Un animal : la baleine pour sa puissance Un héro : Reinhold Messner, un des meilleurs alpiniste du XXe siècle. Il est réputé pour avoir réalisé la première ascension en solitaire de l'Everest Un roman : Le Parfum Une chanson : L’envie de Johnny Hallyday Un plat : un vol au vent en entrée, un tournedos rossini en plat et un vacherin fruits rouge en dessert Un objet : un tableau de maitre Un endroit : les bouches de Bonifacio Un élément : l’eau Un bruit : drisse contre un mât Un climat : subtropicale Une devise : « Ne jamais remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui » Un film : « L’Aventure, c’est l’aventure » Un bateau : Virbac-Paprec 3

● JP vu par ses co skippers : Damian Foxall, Loick Peyron, Jérémie Beyou, Nicolas Abiven,

Roland Jourdain (récup phrases énoncées ds média ou autre)

Interview : « un voyage intérieur »

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Pourquoi une troisième participation au VG ?

JP : « Retrouver cette course du Vendée Globe est important pour moi, c'est une sorte de

revanche. Lors de la dernière édition, j'ai été contraint d'abandonner pour un problème de casse

matérielle, alors que j'avais fait un bon début de course et que je naviguais en tête. La déception

était immense, et la frustration était telle au moment de l'abandon que j'avais déjà décidé dans

un coin de ma tête de ne pas en rester là. Je savais déjà que je repartirais quatre ans plus tard et

que je me donnerais tous les moyens pour achever le travail interrompu de façon accidentelle. Et

me revoilà en effet avec un nouveau bateau, construit pour cette course. Nous avons retenu les

leçons de l'édition précédente, et toute l'équipe a beaucoup travaillé à l'amélioration de la fiabilité

autant que des performances. Il semble bien que nous y sommes parvenus : Virbac Paprec 3 est

champion du monde et détient le record de vitesse sur 24h. Il a donc fait ses preuves et démontré

son potentiel. »

L’âge de la maturité ?

Depuis ma dernière participation à cette course mythique, j'ai gagné en expérience, et ajouté deux

belles victoires à mon palmarès. Je travaille aussi beaucoup sur moi même, et je me prépare

physiquement et mentalement. Je nage pratiquement tous les matins, à la fois pour m'entretenir

et pour me détendre. J’aborde ce Vendée Globe d’une façon différente de mes précédents.

Quels sont tes objectifs pour ton ultime Vendée Globe ?

« Lors de mon premier Vendée Globe, mon objectif était de participer et de bien figurer. Le but

premier était de terminer la course, sans véritable ambition pour le classement. Plus de dix années

se sont écoulées, je repars pour mon troisième Vendée Globe, et mes objectifs ont bien sûr

beaucoup évolué. Cette fois, je compte rivaliser avec les meilleurs : je pars au mieux pour gagner,

au moins pour être sur le podium ! »

Souffres-tu de la solitude en mer?

J'aime me retrouver seul face à moi même, responsable et concentré sur un objectif clair. C'est un

voyage intérieur intéressant, que j'apprécie. Je me découvre, j'apprends à gérer les éventuels

conflits entre mes pulsions, qui peuvent m'inciter à prendre des risques, et la sagesse, qui m'aide à

tempérer mes élans excessifs. Il faut trouver l'équilibre entre les deux faces de sa personnalité, le

téméraire et le rationnel, et parvenir à une complète maîtrise de soi-même pour une meilleure

efficacité en mer.

C'est aussi l'expérience de l'homme dans la nature qui m'attire. Face aux éléments pendant près

de trois mois, on accède à une forme d'osmose avec la nature. On parvient à vivre en fonction du

soleil, on adapte sa vie aux températures froides et chaudes, on réinvente les rythmes du jour et

de la nuit, on redécouvre des relations naturelles avec les animaux... C'est pour moi une fausse

solitude, car les animaux et la nature nous accompagnent. Ce ne sont plus les contacts humains

qui régissent notre vie, mais d'autres formes de compagnie. Nous ne sommes jamais vraiment

seuls.

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Un Graal, le Vendée Globe une quête absolue pour tout coureur au large

Le Vendée Globe en Bref

D'édition en édition, le Vendée Globe est devenu une course mythique, un immense jeu

stratégique à l’échelle du monde. Surnommée « L’Everest des mers », cette course en solitaire

sans escale et sans assistance requiert une longue et rigoureuse préparation physique, technique

et mentale. Les skippers partiront le 10 novembre prochain du port des Sables d’Olonne pour un

tour du monde à la voile, d’Ouest en Est, par les trois grands caps de Bonne Espérance, Leeuwin et

Horn. Ils longeront les côtes africaines, contourneront ensuite l’Antarctique, traverseront les mers

du Sud, l’Océan Indien, l’Océan Pacifique et remonteront le long de l’Amérique du Sud avant de

revenir à leur point de départ.

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Le Vendée Globe en quelques chiffres :

- 1989 : Année de la toute première édition du Vendée Globe

- 4 ans : C’est le nombre d’années qui séparent chaque édition du Vendée Globe

- 10 novembre 2012 : Jour du départ du 7ème Vendée Globe aux Sables d’Olonne

- 19 : Le nombre de participants inscrits à l’édition 2012 (au 20 juillet)

- 24 840 milles : C’est la distance théorique parcourue par les voiliers pour effectuer ce tour

du monde soit environ 46 000 km.

- 3 : C’est la troisième fois que JP franchira la ligne de départ du Vendée Globe

- 84 j 3 h 9 min 8 s : C’est le record à battre établi le 1er février 2009 par Michel Desjoyeaux.

Quels souvenirs marquants gardes-tu des éditions précédentes?

« Lors de la première édition, je me souviens des premières semaines, car elles ont été très dures.

Il a fallu s'habituer à la vie en mer, trouver mon rythme... De plus, la casse, les pannes, les

problèmes techniques à bord se sont multipliés tout au long de la course. Moi qui n'étais pas du

tout réputé pour mes talents de bricoleur, j'ai dû me résigner à vivre avec ma caisse à outils. Je

réparais comme je pouvais, puisque l'issue de la course en dépendait. Bôme, safrans, vit de mulet,

lattes... Et puis ces pannes de moteur... Je pense être le skipper à avoir parcouru le plus de milles

avec comme seule source d'énergie mes panneaux solaires. Ce premier Vendée Globe m'a

beaucoup apporté, car j'ai gagné en confiance.

Dans mon second Vendée Globe, le meilleur moment était bien sûr quand j'étais en tête et que je

creusais l'écart avec mes concurrents, juste avant de casser. C'est une sensation exceptionnelle.

Etre en tête devant de tels concurrents, dans une course aussi fabuleuse, c'est une consécration. »

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Cette course est-elle chargée pour toi d'émotions particulières?

Le départ est un moment très fort. Tout le monde peut comprendre que laisser ses proches sur le

ponton pour une si longue durée constitue un moment très délicat à gérer. Cette année,

j'imagine que cela va être particulier pour moi, puisque je vais me laisser mon fils âgé de deux ans

derrière moi. Je m'y prépare, mais cela va être un moment fort en émotions de toutes sortes.

Et en même temps, une fois confronté à l'événement, j'ai hâte de retrouver toutes les sensations

de la navigation en solitaire autour du monde : l'Atlantique-Sud, les couchers de soleil dans les

mers calmes, mais aussi l'arrivée dans l'océan austral et le passage du Horn, qui sont toujours des

moments magiques dont on ne se lasse pas.

Je suis aussi impatient de retrouver mes animaux. Quand je parle de mes animaux, j'évoque les

baleines, les dauphins et bien sûr les albatros. D'abord les géants des mers, les baleines

majestueuses, impressionnantes, et puis les dauphins qui virevoltent autour du bateau pour nous

faire la fête, enfin les albatros qui par leur nonchalance évoquent à mes yeux la puissance.

Pendant trois mois, je cohabite avec ces animaux, je m'immisce dans leur environnement, et ce

sont toujours des moments très forts.

Le plateau : quels sont les favoris du Vendée Globe selon toi ?

« Aujourd'hui, je ne pense pas trop à mes concurrents. Mon objectif est de me préparer à faire

une bonne course, à être bien sur mon bateau, à faire le moins d'erreurs possibles... A l'heure

actuelle, je prépare cette course plus comme un défi personnel que comme une compétition

contre des adversaires bien identifiés.

Un bateau adapté à la quête du graal : Virbac-Paprec 3

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En collaboration avec le Design Team Guillaume Verdier et VPLP, il a conçu spécialement pour cette

épreuve un nouveau monocoque de 60 pieds, VIRBAC PAPREC 3, construit en Nouvelle Zélande et mis à

l’eau à Auckland en mai 2010. Près de 70 carènes ont été dessinées, quatre ont été testées en bassin de

carène et ont effectué un tour du monde virtuel, et nous avons choisi la meilleure.

Perfectionniste et expérimenté, Jean-Pierre Dick a conçu un bateau innovant et léger, en faisant

évoluer de façon radicale les deux premiers IMOCA Virbac Paprec 1 et 2. L’aérodynamismeet

l’hydrodynamisme ont fait l’objet de nombreuses recherches. Innovation et légèreté, cela signifie que tout

est conçu pour gagner du poids, gage de performance. Près de 15% ont été gagnés par rapport au

monocoque précédent, grâce à un suivi rigoureux de la construction et à de nombreuses astuces. Par

exemple, la table à cartes, c'est uniquement un écran d'ordinateur sur un support tournant avec un siège

que l'on déplace d'un bord sur l'autre. Les seuls éléments de confort sont les sièges baquets pour barrer et

pré parer la navigation, les deux postes de barre sous des bulles en plexiglas qui sont de vrais cocons (le bi-

roof) et une couchette étudiée par des spécialistes. Cela peut paraître spartiate, mais c’est parfaitement

ergonomique, et adapté aux conditions ultimes. La sécurité a fait l’objet d’un soin particulier, puisque des

cloisons étanches ont été renforcées et qu’une trappe de sécurité a été conçue au milieu du bateau en cas

de grave avarie.

Innovation, performance grâce à la légèreté, fiabilité… Il restait à tester tout cela avant l’échéance

du départ. A ce jour, le nombre de milles parcourus est impressionnant, 70000 en tout. Un demi-tour du

monde, la route du Rhum, la Barcelona World Race, la Transat Jacques Vabre, l’Europa Warm-Up… Chaque

entraînement, chaque course apportent leurs enseignements, et permettent de faire évoluer, fiabiliser,

optimiser le bateau. Rien n’est laissé au hasard. Virbac-Paprec 3 Jean-Pierre sera fin prêt pour le grand

rendez-vous du Vendée Globe.

Un défi … ambitieux qui requiert une préparation minutieuse, rationnelle, physique, technique et

mentale. L’engagement d’une vie.

La forme... et le fond.

L'expérience compte beaucoup pour une course aussi longue et difficile que le Vendée Globe. S'il y

a une leçon que je peux retenir de mes deux premières participations, c'est l'importance absolue

d'être en pleine forme physique. Pas à court terme, comme pour un sprint, mais foncièrement,

pour cette épreuve de fond qui dure trois mois. Dans des conditions parfois extrêmes, le moral, la

confiance en soi, la résistance à l'adversité dépendent de la capacité physique à résister à des

agressions répétées. Quand on est au top de sa forme, on parvient à gérer plus calmement

l'imprévu, à traiter plus rationnellement les difficultés. Lors de mon dernier Vendée Globe, après

trois jours de course dans des conditions extrêmes, j'étais en tête malgré mon mal de mer, car

j'étais affuté physiquement.

J'ai retenu la leçon et depuis, j'ai effectué régulièrement une double préparation physique : un

travail fondamental bien sûr, mais aussi des entraînements adaptés à l'effort spécifique de la

course au large. Du point de vue foncier, j'entretiens quotidiennement ma condition physique en

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nageant tous les jours avec des triathlètes, et je réalise régulièrement des stages personnalisés au

Creps Boulouris, à Saint Raphaël, avec mon préparateur Jean Sengès.

J'ai également pris en compte l'effort spécifique à la course au large, et notamment le fait de

devoir vivre et soulever des charges en constant déséquilibre. En effet, à bord de Virbac-Paprec 3,

je dois sans cesse adapter ma posture pour compenser la gite du bateau et les mouvements des

vagues, et j'ai à réaliser des manœuvres dans cet environnement instable. Lorsque je porte les

voiles ou que je déplace le matériel embarqué, ce qui est fréquent, je soulève des poids

importants dans des postures peu ergonomiques et en déséquilibre permanent. Pour éviter les

blessures et ne pas souffrir d'éventuels "faux mouvements", je travaille donc particulièrement le

gainage des lombaires et des abdominaux, ainsi que la gestion de l'équilibre. Mon entraînement

comporte des exercices sur les déplacements et les efforts de manipulation de charges sur des

appuis instables.

Le mental pas râpé.

Les sportifs de haut niveau ont tous recours à la préparation mentale, à la sophrologie, à la

relaxation, pour mieux gérer l’événement, donner le meilleur de leurs qualités en compétition,

affronter les épreuves sans que le stress ou la peur de l’échec les inhibe. J’ai vécu sur ce plan des

moments difficiles. Au début de mon premier Vendée Globe, par exemple, j’ai mal géré les

sollicitations de toutes sortes de la dernière semaine, et mon départ a été très laborieux. J’étais

déjà dans le rouge d’emblée, à un moment où au contraire c’est la sérénité qui fait la qualité de la

performance. En général, les périodes de départ de course sont délicates à gérer sur tous les

plans, technique, émotionnel, relationnel… On peut donc y travailler pour les aborder avec plus

de calme, donc d’efficacité.

Personnellement, j’ai toujours eu conscience de l’importance du mental pour une gestion sereine

et lucide de tout projet, qu’il soit artistique, professionnel ou sportif. J’ai donc décidé de travailler

ce domaine avec un spécialiste, et depuis huit ans, sur les conseils de mon ami niçois Philippe

Michel, je bénéficie du suivi de Jean-Marc Lhabouz. Jean-Marc n’est pas un spécialiste de la voile, il

est psychanalyste et coach mental, il situe donc les problèmes dans un contexte général

d’optimisation de la performance, avec une approche très pragmatique.

Concrètement, je suis en relation suivie avec Jean-Marc, mais différemment selon les

périodes.

En période hors course, nous travaillons chaque semaine sur l’autonomie psychologique à bord en

situation difficile. J’apprends quelques techniques, je les répète pour pouvoir les mettre en œuvre

systématiquement à bord. La respiration par exemple est très importante. On peut dépasser le

simple réflexe respiratoire et travailler sur la symbolique : en expirant, on chasse ses problèmes,

en inspirant, on fait le plein d’énergie. J'aime nager, et je travaille aussi sur l’apnée, qui m’aide à la

concentration…

En période de course, la dernière semaine avant le départ, nous cadrons très précisément

mon emploi du temps, pour garder une maîtrise de tous les événements : je sais par exemple que

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la natation m’est indispensable, je nage donc une fois le matin, une fois le soir dans ces périodes

où pourtant il est difficile de refuser les sollicitations imprévues. Cette planification stricte de mon

emploi du temps me permet d’échapper à l’excitation malsaine qui brûle beaucoup d’énergie et à

la dispersion des objectifs. Il est important que je puisse me détendre, me concentrer sur

l’essentiel et garder du jus pour les premières heures de la compétition.

En course, je ne fais pas appel à ses conseils tant que je le peux. Puisque nous visons

l’autonomie, je préfère gérer seul ma course. Mais lorsque le règlement le permet, il m’est arrivé

de l’appeler pour qu’il m’aide à recadrer certains points.

Notre confiance mutuelle m’est d’un grand apport. J’ai besoin de cet échange régulier sur ma

relation psychologique à la compétition, à la course au large, à l’aventure en solitaire. Cela m’aide

à acquérir plus d’efficacité et de lucidité dans ma gestion de l’événement.

● Embarquement immédiat : qu’embarques t’on pour faire un tour du monde en solitaire

pendant 3 mois , « dans le sac de JP Dick » ? (photos des sacs et du contenu)

J'ai mis dans mon sac...

- de quoi m'habiller : Défilé de mode à bord de Virbac-Paprec 3 : Pour trois mois en mer, j’embarque des vêtements Aigle très éclectiques, adaptés à la diversité des climats que je vais affronter, des mers du Nord à celles du Sud., de l’Antarctique à l’Océan Indien : 4 cirés, 3 shorts, 2 paires de bottes, 2 paires de crocs, 36 Tee-Shirts, 5 polaires fines, épaisses 30 paires de chaussettes toutes identiques, 2 bonnets, 4paires de gants d’épaisseur différents, 3 paires de lunettes de soleil Oakley, et un nombre de caleçons que je garderai secret …Il faut que je sois paré pour toutes les conditions sans alourdir le bateau. ( Prévoir photo légendée avec JP dans chaque tenue : une couche, deux couches, 3 couches, + combinaison TPS)

- de quoi me laver : Malgré l'absence de douche, il faut garder un minimum d’hygiène ! Ma trousse de toilette contient donc des lingettes nettoyantes pour bébés, du dentifrice, une brosse à dents, 24 rouleaux d’essuie tout, 5 tubes de crème hydratante, 1 stick pour les lèvres, un tube de crème solaire, de la mousse à raser et 4 rasoirs.

- de quoi me détendre : Eh oui, parfois on a envie de se changer les idées à bord. Pour cela, je prépare en amont une playliste de chansons, de Michel Berger en passant par Dido, Adele et j’en ai pour tous les goûts ! J’aime aussi lire. C’est pourquoi j’emporte quelques bouquins. J’ai mis dans ma cambuse… L’alimentation à bord est un vrai problème à régler pour tout coureur au large, particulièrement dans la préparation des longues courses océaniques comme le Vendée Globe. Que manger pour

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rester en pleine forme ? Comment stocker la nourriture embarquée pour qu’elle ne surcharge pas le bateau, qu’elle se conserve et qu’elle puisse être facilement consommée, même dans des conditions difficiles ? Jean-Pierre nous livre quelques recettes dans ce domaine particulier de la préparation matérielle de la course. A terre, comme tout sportif de haut niveau, je suis attentif à mon alimentation, et en préparation de grandes courses océaniques, je comble mes déficits éventuels par des compléments alimentaires. En mer, tout change. Alors que les besoins nutritifs quotidiens d’un sédentaire sont de 2200 à 2700 calories par jour, j’ai besoin de 5000 calories par jour pour faire face à l’effort et aux conditions de course. Je travaille donc avec une nutritionniste qui élabore des menus correspondant à mes besoins énergétiques, à mes goûts et à la zone géographique dans laquelle je navigue. Par exemple dans le grand Sud, dans un climat froid, on rajoute une collation le matin et le soir composée de fruits secs, oléagineux et viandes des grisons. Dans le domaine de l’alimentation à bord, la contrainte matérielle est double : gagner le maximum de poids et trouver des solutions pour la conservation optimale des aliments. Je privilégie à 95% les lyophilisés, principalement pour des problèmes de poids et de facilité d’emploi. C’est très pratique et rapidement préparé ; il suffit de faire chauffer de l’eau dans le jetboil et d’y intégrer les produits lyophilisés. Pratiquement, voici comment je gère la programmation de la nourriture à bord. La nutritionniste Eve Tiollier, qui connaît mes préférences, me propose un nombre de menus correspondant au nombre de jours que j’ai défini pour la course. Une fois les menus déterminés, Florence, chargée de l’avitaillement au sein du Virbac-Paprec Sailing Team, commande l’ensemble des produits et prépare des sachets journaliers (Jour 1 : matin, midi, soir etc). Autant que je le peux, je teste avant le départ et je valide les plats embarqués. Pour le début de course, je complète le plus possible avec des produits frais, pain, salades préparées, pâtes lardons, noix, tomates cerises, fromage, saucisson à grignoter, fruits frais. Au cœur de la course, voici à quoi peut ressembler une journée-type en terme d’alimentation à bord : Petit déjeuner : lyophilisé muesli au lait, deux morceaux de pain avec de la confiture et du miel. Déjeuner : plat lyophilisé type agneau, pâtes bolognaise ou autre, 50g de jambon, dessert lyophilisé gâteau de semoule Gouter : boisson énergétique, barre chocolatée, fruits secs, oléagineux Diner : lyophilisé pâtes milanaises, fromage, yaourt fruits rouges En ce qui concerne la boisson, de l’eau, et quelques boissons énergétiques que je consomme en fonction des manœuvres à effectuer. Pas d’alcool à bord, sauf pour célébrer une occasion particulière (Noël ou jour de l’an) et le mythique passage du Cap Horn. Pour le Vendée Globe, je vais emporter une petite bouteille de champagne Mumm.

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Mais il ne faut pas croire que le régime à bord est complètement ascétique. Pour le moral, il est important aussi de se faire plaisir, et je trouve toujours une place à bord pour mes péchés mignons : des biscuits St Michel et Bonne Maman, mais aussi du chocolat (de Ploemeur) et du bon thé. Que le veilleur gagne ! "En mer, les hommes sont soumis à des contraintes de durée que l'on ne rencontre nulle part ailleurs ... ... Ainsi l'activité à bord est soumise aux exigences du bateau et malgré le bruit incessant, les mouvements violents, l'humidité permanente, il faut vivre, dormir et se nourrir ..." (Dr Jean-Yves Chauve 1997.) Dans la course au large, le navigateur subit un rythme de vie et de stress qui n'appartient qu'à ce sport, et sur les longues courses, il doit réinventer sur le long terme un nouveau mode et un nouveau rythme de nourriture et de sommeil. Les périodes de veille et de repos deviennent par exemple aléatoires, voire anarchiques. Malgré les multiples sollicitations du bateau, dont on doit jour et nuit optimiser la marche, il faut absolument dormir durant une course, sous peine d'accidents graves ou d'hallucinations. Certains navigateurs mal préparés rapportent en effet de véritables épisodes de semi-veille où ils ont vu un TGV qui passe au loin, une femme poisson..., d'autres avouent avoir eu de graves avaries par erreur d'estimation quant à une décision à prendre...

Les marins, alpinistes, aventuriers qui dépassent leur seuil habituel de fatigue décrivent tous ces nouvelles relations sensitives avec leur environnement. Un nouveau biorythme se met donc en place, où l'on arrive par exemple à vivre des états de sommeil tout en restant connecté à certaines sensations. Le Vendée Globe est la course au large la plus éprouvante pour les organismes. Près de 90 jours en mer, seul sans assistance, avec pour uniques moyens de contact la radio, le téléphone satellite ou une petite webcam. Seul sans assistance en mer, c'est-à-dire sans personne pour veiller sur les performances ou la sécurité à bord lorsque vous vous accordez un peu de repos. Il faut donc tenir physiquement et mentalement, surtout quand on veut jouer les premiers rôles, ce qui est le cas de Jen-Pierre Dick. Elu marin de l'année 2011, vainqueur de la Barcelona World Race et de la Transat Jacques Vabre en 2011, il est un des favoris pour ce Vendée Globe, et il travaille depuis presque dix ans aux côtés d'experts du sommeil dans les hopitaux parisiens. Il a compris en effet depuis longtemps que la capacité à optimiser la gestion du sommeil est essentielle dans la course au large. Brutalement, tout skipper va devoir passer d'une vie bien rythmée de terrien sédentaire, avec ses sept heures de sommeil par nuit, à une vie de marin nomade, où il ne dormira plus que quelques heures en fractionné, et cette révolution biologique n'est évidemment pas anodine.

Pas le temps de compter les moutons, ou si peu ! Comme chacun le sait et peut l'éprouver, un déficit de sommeil entraîne une perte de concentration et de clairvoyance. Une privation de 20h de sommeil correspond à 0.5 g d alcool dans le sang. On connaît assez bien l'adaptation de l'homme au sommeil fractionné en mer durant des périodes courtes(6 à 8 séquences de 10 à 30 minutes) et au napping (sommeil de quelques minutes). Des études ont été effectuées sur la Solitaire du Figaro, dont les étapes durent de trois à quatre jours (Foissaud, 1986 ; Guillemot, 1990 ; Magon De la Giclais, 1991 ; Poirier, 1992). Il est plus difficile de donner des informations fiables sur l'adaptation des organismes à des rythmes variés sur une longue période, ce qui est le cas sur la Solitaire autour du monde.

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Le Vendée Globe est une course d'endurance où l'on dort peu pendant longtemps et pourtant, la lucidité, la clairvoyance, la concentration y sont vitales sur le long terme La principale difficulté, c'est que l'on ne peut remplacer un rythme régulier par un autre. "Si le vent change sans arrêt en direction ou en force, cela nécessite d'être à fond sur le réglage du bateau. Donc, je dors par petites tranches de 10 à 20 minutes. Cela me permet de repousser les tranches de 1h15 à une autre période. J'essaie d'en garder au minimum une dans la journée. Il m'arrive aussi de dormir par sommeil flash de 1 à 2 minutes. Dès que la situation le permet, je repars dans le rythme de 3 tranches de 1h15 par jour plus 2 à 3 siestes de 15 minutes. Quand le vent est faible, je dors peu, car je suis sur le pont pour attraper chaque risée de vent pour sortir de la zone de calme et ne pas me faire distancer par les autres concurrents. ". On ne peut pas s'entraîner à réguler les phases de sommeil et de veille et qu'on ne peut se régler définitivement sur un nouveau rythme régulier. Par contre, on peut apprendre à mieux gérer les périodes de sommeil et de récupération, définir son chronotype, que l'on ne peut modifier et dont il faut tenir compte. Le sommeil : pour comprendre les écarts, quelques explications sur la norme... Il est difficile de définir une norme, car les besoins en sommeil sont très dfférents selon les individus. Ce que l'on peut affirmer, c'est qu'une nuit de sommeil normale (7 à 8 heures) est constituée de 4 à 6 cycles de sommeil de 70 à 100 min chacun. Chaque cycle est lui-même constitué de cinq stades de sommeil (stades I à IV et stade paradoxal) qui se succèdent plus ou moins régulièrement dans le temps : - Les stades I et II débutent chaque cycle de sommeil (le stade I étant la phase d'endormissement, et le stade II un endormissement un peu plus profond). Ils sont définis comme du "sommeil lent léger". Le stade I est caractérisé par des mouvements oculaires lents. - Les stades III et IV succèdent progressivement aux précédents et sont des stades de sommeil profond. Ils sont définis comme "du sommeil lent profond". Durant ces deux phases, le dormeur est dans une immobilité presque totale durant le sommeil, le sommeil lent participe à la récupération de la fatigue physique. - Le stade paradoxal, très profond, est caractérisé par une très grande activité cérébrale (stade des rêves), une atonie musculaire (aucune contraction musculaire) et par de très nombreux mouvements oculaires (mouvement lents et rapides de grande amplitude). Le stade paradoxal termine un cycle de sommeil et dure entre 10 et 15 minutes. Ce type de sommeil a plusieurs rôles : résolution des tensions accumulées la journée et récupération de la fatigue nerveuse, grâce aux rêves, organisation des informations enregistrées pendant la journée, fixation en mémoire de ce qui a été appris pendant la journée et suppression de ce qui n'est pas utile à retenir. Survient alors une période très courte de pré-réveil (moins de 3 minutes). Le dormeur sera, à ce moment, très sensible aux stimulations extérieures, mais si aucune perturbation particulière ne le réveille, il enchaînera sur un nouveau cycle et ne se souviendra pas au lever de ce «micro réveil». La chronobiologie : prendre rendez-vous avec Morphée. D'après les témoignages des différents coureurs, et Jean-Pierre le confirme, les concurrents d'une course comme le Vendée Globe multiplient les petites périodes de sommeil, 4 à 5 épisodes par 24 heures. Ils passent donc en mer d'un sommeil monophasique à un sommeil polyphasique. Le

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sommeil constitué de ces courtes "siestes" réparties tout au long du nycthémère (un jour et une nuit définissent la durée d'un nycthémère) est en effet appelé sommeil polyphasique. Le principal avantage de cette répartition du sommeil est évident : il y a plus de temps de veille disponible dans la journée comme dans la nuit. Le problème, c'est que le temps de sommeil habituel se trouve fortement diminué, puisque les tranches d'endormissement sont de courte durée. Pour tenter de remplacer la quantité de sommeil par la qualité, les skippers ont donc un secret : ils parviennent à tomber directement dans un sommeil profond plus récupérateur, en bénéficiant de l'indispensable sommeil paradoxal, ce qui leur permet d'émerger après une courte sieste en pleine forme. En effet, l'exercice physique intense et la privation de sommeil (conditions du navigateur en solitaire) provoquent une modification du cycle normal : endormissement plus rapide, diminution, voire disparition du sommeil lent léger (stades I et II) et augmentation du sommeil lent profond (stades III et IV) ainsi que du sommeil paradoxal. Grâce au travail entrepris depuis des années avec les experts, Jean-Pierre connaît à présent ses portes du sommeil, c'est à dire qu'il est capable d'évaluer le moment le plus propice pour dormir, celui ou il récupérera le mieux, ainsi que la durée de repos optimale en tenant compte des aléas de la course. Cette conscience de ses limites et de l'importance d'une gestion la plus rationnelle possible du sommeil peut être un avantage pour tout coureur au large, et surtout sur les longs parcours en solitaire. Cela constitue un pôle important de la préparation de Jean-Pierre pour les grandes courses océaniques.

Une synergie… entre un marin d’exception, une équipe performante pour la logistique et

l’optimisation technique avant et pendant la course, et des entreprises qui croient au projet et le

soutiennent durablement.

● Une aventure humaine commune débutée il y a 8 ans

● Virbac (10 ans de partenariat), début du projet etc

● Paprec (8 ans de partenariat), le Vendée Globe 2004-2005 véritable début de l’histoire

● Un modèle économique durable et unique / co sponsor