Dossier de presse - 19 novembre 2018

Cendréesde la Réserve Naturelle Nationale du Val d’Allier

Les

oiseAux embLémAtiques

Grues

une réserve naturel le pour une rivière sauvage

Située à quelques kilomètres au sud de Moulins dans l’Allier, la réserve naturelle nationale du Val d’Allier (RNNVA) couvre 1 450 hectares. Elle comprend les deux rives de l’Allier et s’étend sur une vingtaine de kilomètres de long, sa largeur variant de 0,4 à 2 kilomètres. La LPO Auvergne et l’ONF gèrent ensemble la réserve depuis sa création par décret ministériel, en 1994. La réserve est placée sous l’autorité de l’Etat, représenté par le Préfet. Par le biais d’un comité consultatif, présidé par le Préfet, l’ensemble des partenaires (une soixantaine de personnes dont collectivités territoriales, administrations, usagers, agriculteurs, scientifiques...) est étroitement associé à la gestion mise en place par les deux gestionnaires de la réserve. Afin de protéger espaces et espèces, une réglementation spécifique s’impose. Sont donc interdits par décret ministériel : L’accès des chiens même tenus en laisse ; Le camping, le bivouac et les feux ; La circulation des véhicules motorisés ; Les dépôts d’ordures ; La cueillette des fleurs ; La chasse ; L’introduction, la capture ou la destruction de végétaux et d’animaux.

Cet espace est constitué d’une mosaïque paysagère caractéristique de la dynamique fluviale de la rivière Allier : grandes plages de graviers, bancs de sable, bras mort, talus d’érosion, forêt alluviale… L’Allier érode et remodèle les berges, s’ouvre de nouvelles voies, en abandonne d’autres. Les cartes de différentes époques témoignent de ces divagations et fait de la rivière Allier un modèle quasi-unique en Europe. Grâce à cet assemblage complexe de milieux dont la taille, la nature et le fonctionnement sont très divers, la réserve s’apparente à un puzzle aux nombreuses pièces. Cet agencement, extrêmement mouvant dans le temps et l’espace, est essentiellement dû à l’activité de la rivière. Forte diversité de milieux rime avec abondance d’oiseaux. Plus de 100 espèces d’oiseaux nichent dans la réserve.

Au printemps on y observera aisément des espèces nichant à même les plages et les grèves comme l’Œdicnème criard, les Sternes naines et pierregarins ou le Petit gravelot. D’autres sont inféodées aux milieux boisés comme la Cigogne blanche, le Milan noir ou les différents pics. L’Hirondelle de rivage ou le Guêpier d’Europe recherchent quant à elles les talus d’érosion dans lesquels elles construiront leur nid. Au printemps 2018, la Réserve a accueilli la première nichée de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes d’un couple de Balbuzard pêcheur. Les autres saisons voient passer leurs flots de migrateurs dont de petits échassiers et abritent de nombreux hivernants dont beaucoup de canards et les fameuses grues cendrées.

Au total plus de 270 espèces d’oiseaux ont été observées, soit 80 % de l’avifaune recensée dans toute la région Auvergne. Parmi les autres espèces remarquables observées, citons de nombreuses libellules (50), des papillons, des chauves-souris, le Castor, la Loutre, le Chat forestier ou encore la Cistude ! N’oublions pas aussi certains grands poissons migrateurs tels que le Saumon atlantique ou la Grande alose, espèces menacées de disparition en France. Côté flore, la Réserve n’est pas en reste, avec plus de 600 espèces de plantes et 200 de champignons, sans oublier les mousses et lichens.

Nids de guêpiers d’europe

balbuzard pêcheur

Æschne mixte

Connaître le Grue cendrée Cet échassier fait partie de la famille des Gruidés constituée par une dizaine d’espèces de grues à travers le monde (Grue du japon, Grue royale...). On reconnait la Grue cendrée à son plumage gris ardoisé, à ses plumes d’ailes noires et à sa tache rouge, bout de peau nue, au sommet de la tête. A l’oreille, elle n’est pas non plus difficile à reconnaitre avec ses « krou krou krou » perçant qui portent jusqu’à 2km. Espèce grégaire (en période de migration et en hiver), le concert du rassemblement des grues ne passe pas inaperçu.

La Grue cendrée est active à l’aube, avec des mouvements de groupes spectaculaires au lever du soleil, moment choisi pour partir vers les sites de nourrissage. Elles glanent alors des végétaux dans les champs et les zones cultivées jusqu’au crépuscule. Avant de retourner ensemble au dortoir dans une ambiance sonore impressionnante et spectaculaire.

La grue cendrée est monogame et le couple est uni pour la vie. Les parades nuptiales ont lieu en février et mars, et commencent sur les zones d’hivernage. Puis en avril/mai, les oiseaux retournent sur leur site de nidification, exclusivement des zones humides (tourbières, marais, lacs…). La femelle dépose un ou deux œufs. L’incubation dure environ 4 semaines, assurée par les deux parents.

Les jeunes effectuent leurs premiers vols à l’âge de 2 mois, mais ils restent avec les parents jusqu’à la fin de l’hiver. L’apprentissage de la migration se fait alors avec les parents. Le vol des grues est caractéristique : groupé, cou et pattes tendus, dans une formation typique « en V ». Le groupe est alors guidé par un individu qui, une fois fatigué, prend place à l’arrière et est relayé par un autre individu, et ainsi de suite... Cette stratégie permet une économie d’énergie substantielle et indispensable au vu de la distance à parcourir. La très grande majorité de la population migrant par la France se reproduit au nord de l’Europe (Norvège, Finlande, Suède), dans les pays baltes, en Allemagne et en Pologne.

Jusqu’au début du 19ème siècle, l’espèce était probablement beaucoup plus répandue en France. Seulement, sa persécution avant sa protection légale dans les années 60, combinée à la destruction massive des zones humides ont entraîné sa disparition totale dans notre pays jusqu’à son retour dans les années 90.

La Grue figure parmi les espèces menacées sur la Liste Rouge Nationale

des oiseaux nicheurs. en quelques chiffres...taille : 115cm, envergure de 2mVitesse : 40 à 80 km/h Peut traverser la France en une journée

Vol : entre 200 et 1 500m d’altitudeLongévité : Jusquà 17 ans

oiseau emblématiquede la Réserve

Il fut une époque où les grues n’étaient que de passage dans le Val d’Allier. C’était il y a une vingtaine d’années. Depuis le tout début des années 2000, elles hivernent en Bourbonnais. La Réserve en a d’abord hébergé quelques dizaines, puis quelques centaines et maintenant plusieurs milliers (jusqu’à 2 000).

Si la Grue cendrée choisit la Réserve Naturelle Nationale du Val d’Allier pour hiverner, c’est parce qu’elle y trouve le calme nécessaire pour y dormir en toute tranquillité, les pieds dans l’eau à l’abri des prédateurs et de dérangements trop importants. De plus, la plaine alluviale lui permet de s’alimenter dans les chaumes de maïs où elle glane les grains laissés après la récolte ainsi que dans les prairies, alors appelées «sites de glanage».

Avec la forte démographie notée depuis une décennie dans ses zones de reproduction, le nombre de sites d’hivernage et les effectifs n’ont donc cessé de progresser en France, d’où son « arrivée » dans le Val d’Allier. L’hivernage de grues sur des rivières de plaine reste très peu commun en France (Allier, Cher, Nièvre), l‘essentiel étant de vastes zones humides (naturelles ou non).

Chaque année les meilleurs sites d’observations s’échelonnent à l’ouest de la route D 300 entre La Ferté et Bessay, vers les lieux-dits La Jarrie, Les Grands Débris, La Caillouse et, plus près de Bessay, au lieu-dit Les Isles. Bien entendu, leurs vols s’observent partout sur les deux rives bordant la Réserve. Espèce farouche, toute observation doit évidemment se faire dans la plus grande discrétion et sans aucun dérangement des oiseaux. La voiture reste ainsi le meilleur observatoire possible ! Les premiers individus hivernants sont observés généralement dès le mois d’octobre et le départ sonne à la mi-février. Ce calendrier est néanmoins fortement dépendant des conditions météorologiques.

La Réserve Naturel lese dévoile au public . . .

Deux sorties Grues cendréesDeux sorties sont prévues les vendredi 14 décembre 2018 et 11 janvier 2019 à la découverte des grues à la tombée de la nuit. Les habitants et curieux sont alors invités à venir découvrir le magnifique spectacle des grues lorsqu’elles se retrouvent au dortoir pour y passer la nuit.

un séjour naturalisteUn séjour touristique « grues et hivernants » de 3 jours/2 nuits sera aussi proposé au départ le 15 novembre 2019 pour permettre aux touristes naturalistes nationaux de s’immerger dans la Réserve. Ce séjour est encadré par la LPO Auvergne et commercialisé par le Tour opérateur national « Escursia » ; spécialiste du voyage nature dans le monde.

Ces sorties et ce séjour font partie d’un programme de découverte de la Réserve alliant aménagements d’accueil sur sites, documents de promotion et animations réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du schéma de valorisation de la Réserve.

L’enjeu de ce schéma est de répondre aux attentes des locaux mais aussi, des prescripteurs touristiques (hébergeurs, offices de tourisme, commerçants....). La stratégie développée consiste à améliorer et à rendre visible une offre souvent déjà existante mais peu ou mal connue. Concrètement, ce sont 10 points d’accès qui seront aménagés dès le printemps 2019, pour permettre à tous de découvrir la Réserve. Leur promotion sera assurée par une nouvelle carte touristique et une signalétique renouvelée.

CONTACT PRESSELaëtitia DUROUX- Chargée de communication

Tél. 07 76 01 26 57laetitia.duroux@lpo.fr

Retrouvez tous les communiqués et dossiers sur : www.lpo-auvergne.org > Rubrique Presse

CONSERVATEUR dE lA RéSERVEGuillaume LE ROUX Tél. 07 77 82 88 22

guillaume.leroux@lpo.fr

Ligue pour la Protection des Oiseaux-AuvergneAssociation indépendante

Siège social : 2 bis rue du Clos-Perret – 63 100 Clermont-FerrandTél. 04.73.36.39.79 Mail : auvergne@lpo.fr

Sources photos : Guillaume Le Roux, Romain Riols, François Guelin, Eliane Maniere, Nicole Deschaume