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DOSSIER DE PRESSE 11 novembre, Journée d’hommage à tous les morts pour la France Mission pour le Centenaire de la Première Guerre Mondiale Pour toute information: Service départemental de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de la Charente-Maritime - cité administrative Duperré - 5 place des Cordeliers - 17024 La Rochelle Cedex 1 - tél. : 05.46.41.74.44 - [email protected] Contact presse Préfecture de la Charente-Maritime / Service départemental de la communication interministérielle Nathalie DEBIEN – 05.46.27.43.05 – [email protected] Cyril PRALONG – 05.46.27.43.25 – [email protected] 38, rue Réaumur 17017 La Rochelle cedex 01 – Téléphone : 05.46.27.43.00 – Fax : 05.46.41.10.30 www.charente-maritime.gouv.fr Sur la commune de Saint-Sauvant (arrondissement de Saintes, canton de Burie, 17610 )

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DOSSIER DE PRESSE

11 novembre, Journée d’hommage à tous les morts pour la FranceMission pour le Centenaire de la Première Guerre Mondiale

Pour toute information: Service départemental de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de la Charente-Maritime - cité administrative Duperré - 5 place des Cordeliers - 17024 La Rochelle Cedex 1 - tél. : 05.46.41.74.44 - [email protected]

Contact presse Préfecture de la Charente-Maritime / Service départemental de la communication interministérielleNathalie DEBIEN – 05.46.27.43.05 – [email protected] PRALONG – 05.46.27.43.25 – [email protected], rue Réaumur 17017 La Rochelle cedex 01 – Téléphone : 05.46.27.43.00 – Fax : 05.46.41.10.30www.charente-maritime.gouv.fr

Sur la commune de Saint-Sauvant (arrondissement de Saintes, canton de Burie, 17610 )

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2014-2018 : Cinq années de commémoration de la Première Guerre mondiale.

Archives départementales 17 78Fi008

La Mission (interministérielle) du centenaire de la Première Guerre mondiale, groupement d’intérêt public créé par arrêté ministériel du 05 avril 2012, a pour vocation de préparer et de mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Grande Guerre, notamment en organisant les grands temps forts événementiels pris en charge par l’État et en apportant un soutien aux initiatives locales au travers de la mise en place d’un label “ Centenaire ”.

Ce label permet au projet de figurer au programme commémoratif officiel national, lui conférant ainsi une visibilité nationale et internationale. En revanche, l’obtention du Label ne signifie pas une participation financière systématique.

Les conditions de participationLes projets commémoratifs proposés doivent s’appuyer sur des valeurs universelles telles que “ valoriser la richesse au patrimoine local à l’échelle des territoires ; œuvrer à la compréhension d’une histoire de France partagée ; s’inscrire dans la dynamique européenne fondée sur un héritage commun ; participer au rayonnement culturel de la France sur la scène internationale ”.

Le Comité National de labellisation de la Mission du Centenaire a commencé à attribuer le label “ Centenaire ” à des initiatives programmées à travers toute la France. En Charente-Maritime, deux projets ont obtenu ce label.

La Genèse pour le départementLe 03 octobre 2012, était mis en place le Comité départemental du centenaire de la Première Guerre mondiale pour la Charente-Maritime. Composé d’une trentaine de membres, il est chargé, durant la période commémorative, de recenser, coordonner, voire d’initier des actions puis de choisir parmi elles, celles qui seront soumises à la Mission Nationale du centenaire pour une labellisation.De février à mai 2013, le comité départemental a reçu et examiné neuf projets proposés par des associations, des municipalités ou des institutions du département pour la période commémorative 2014. Parmi ces neuf projets, trois ont été adressés fin mai au comité

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scientifique de la Mission de Centenaire. Le label “ Centenaire ” a été accordé à deux d’entre – eux pour l’année 2014.

Les projets labellisés “ Centenaire ” Le projet de la ville de Rochefort, regroupant des institutions culturelles et associatives de Rochefort (Archives, Médiathèque, Musées, Centre des Etudes Rochefortaises Maritimes, Service Historique de la Marine, Société de Géographie, Centre international de la Mer), est un ensemble complet proposant exposition, colloque, publication, parcours de mémoire dans la ville, mise en place d’une bourse universitaire destinée à des étudiants de Master ou de Thèse travaillant sur le thème “ Rochefort et la Grande Guerre), valorisation de personnages emblématiques tels Victor Ménard et Pierre Loti.Le second projet est celui présenté par l’Asinerie du Baudet du Poitou de Dampierre sur Boutonne. Il s’agit d’un spectacle équestre, inscrit dans la programmation de “ Sites en scène ” dont le but est de rendre hommage aux hommes et équidés de cette guerre, la dernière guerre à cheval, durant laquelle au moins 900 000 chevaux de l’armée française ont péri.

L’avenirUne seconde vague de labellisation aura lieu en début d’année prochaine et ce, régulièrement jusqu’en 2018. Les personnes privées, institutions, associations intéressées par une telle démarche peuvent contacter le service départemental de l’Office National des Anciens combattants et victimes de Guerre de la Charente-Maritime1 afin d’obtenir un dossier de demande de candidature à labellisation.

1 SD ONAC 17 Cité administrative Duperré ; 5 place des Cordeliers 17024 LA ROCHELLE Cedex 1. 05-46-41-74-44 ou [email protected]

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“ La Grande Collecte ”, pour sauver de l’oubli les témoignages

de la Première Guerre mondiale

Archives départementales 17 - 6Fi66

Du mardi 12 novembre au vendredi 15 novembre 2

Venez avec vos documents aux Archives départementales

et rencontrez des responsables des archives de l’image et des archives privéesSite de La Rochelle : de 9h à 12h

35 rue François de Vaux de FoletierSite de Jonzac : de 9h à 12h

81-83 rue Sadi Carnot

Par son ampleur et sa durée, la Première Guerre mondiale a touché l’ensemble de la population française et tous les départements, même éloignés du front. Elle a laissé des traces dans les papiers de famille : correspondances, photographies, croquis, carnets et journaux intimes… autant de témoignages précieux qui complètent les fonds publics d’archives.

En préfiguration des commémorations qui débuteront en 2014, pour enrichir la connaissance de l’histoire des hommes qui ont combattu et de leurs familles qui ont souffert et aidé à supporter l’effort de guerre, les Archives départementales participent à la “ Grande collecte ” organisée en France en novembre 2013 par les services d’archives et les bibliothèques.

Vous êtes invités à apporter aux Archives départementales les documents personnels que vous possédez sur cette période. Si vous ne souhaitez pas les confier définitivement, ces documents pourront être numérisés avant de vous être restitués. Avec votre accord, les images de certains documents pourront être mises en ligne sur le site Europeana contribuant ainsi à une base européenne virtuelle de souvenirs de la Grande Guerre.

2 Pour les personnes qui ne pourraient être disponibles à ces dates, prière de prendre un rendez-vous téléphonique (05 46 45 17 77 pour La Rochelle ou 05 46 48 31 13 pour Jonzac)

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Les prémices de l’armistice de 1918

La défaite inéluctable de l’AllemagneDès l’échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands ont compris qu’ils n’avaient plus aucun espoir d’arracher la victoire.Les troupes états-uniennes, potentiellement fortes de quatre millions d’hommes, arrivent en renfort des Anglais et des Français. La 1ère armée états-unienne du général John Pershing lance sa première offensive à Saint-Mihiel, près de Verdun, le 12 septembre 1918. Cet engagement, certes tardif, suffit à convaincre les Allemands de leur infériorité.Les Alliés mettent en ligne un nombre croissant de chars blindés “ tanks ” qui ont raison des barbelés protégeant les tranchées allemandes.Le 28 septembre 1918, le quartier-maître général Erich Ludendorff, chef des armées allemandes et véritable maître du pays, apprend que ses alliés bulgares s’apprêtent à signer un armistice.Au quartier général allemand de Spa, en Belgique, Ludendorff, abattu, a un entretien dramatique avec l’empereur Guillaume II. Il lui révèle que la situation militaire est désespérée et que l’armistice est devenu inévitable. Le 3 octobre, enfin convaincu de l’inéluctabilité de la défaite, l’empereur Guillaume II nomme chancelier le prince Max de Bade, un modéré dont il espère qu’il saura obtenir des conditions de paix modérées de la part des Alliés.Le nouveau chef du gouvernement en appelle aussitôt au président états-unien Wilson. Mais celui-ci refuse toute négociation avec l’empereur comme avec les militaires. Maladroit, il en appelle à l’avènement d’un régime démocratique à Berlin. Le 26 octobre, Guillaume II, ne sachant que faire, demande et obtient la démission de Ludendorff.

Les Puissances centrales se délitent.L’Allemagne bascule dans l’anarchie et la guerre civile.Le 3 novembre, dans le port de Kiel, les marins de la flotte de guerre refusent d’aller à nouveau au combat. Ils se mutinent et entraînent les ouvriers de la ville. La contagion révolutionnaire se répand à Hanovre, Cologne et Brunswick.A Munich, le 7 novembre, un socialiste, Kurt Eisner, dépose le roi de Bavière et installe un Conseil ouvrier. La Bavière menace de faire sécession.Entre-temps, l’un après l’autre, les alliés de l’Allemagne cessent les combats et signent des armistices (arrêts des combats dans l’attente d’un traité de paix en bonne et due forme).Les Bulgares, bousculés par l’armée du général Louis Franchet d’Esperey, signent un armistice dès le 29 septembre. Le 30 octobre, c’est le tour des Turcs. Ils signent à Moudros, sur l’île de Lemnos, en mer Egée, un armistice avec les Britanniques. Le 24 octobre, les Italiens donnent - sur le Piave - le coup de grâce à une Double Monarchie Austro-hongroise qui se disloque en diverses nationalités qui fo nt sauter le cadre de l’empire : Tchèques, Slaves du Sud, Hongrois, Roumains proclament leur indépendance. Le 28 octobre, l’armée autrichienne est en déroute. La défaite tourne au chaos. Les troupes refluent en désordre. Le 3 novembre 1918, l’armistice est signé à Villa Giusti (Padoue). Ludendorff a démissionné le 26 octobre. Début novembre, en Allemagne, les illusions s’écroulent dans la révolution qui éclate dans les grandes villes et gagne Berlin le 9 novembre. On réclame le départ de l’empereur. Le Prince Max de Bade téléphone à l’empereur, à Spa et lui confie que son abdication est devenue nécessaire pour sauver l’Allemagne de la guerre civile. Comme ses propres généraux plaident aussi en faveur de l’abdication, Guillaume II s’y résout. Il s’exile aux Pays-Bas et ses six fils jurent de ne lui succéder en aucun cas.

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Un armistice mal acceptéDu 26 octobre au 4 novembre, les gouvernements de l’Entente définissent les conditions d’un armistice. Elles sont pour l’essentiel celles qu’a proposées Foch, qui impliquent l’évacuation de tous les territoires occupés, de l’Alsace-Lorraine, la livraison quasi totale de l’armement lourd et de la flotte, de 5.000 locomotives, des avions, l’occupation de la rive gauche du Rhin avec des têtes de pont rive droite. Avec quelques difficultés, la délégation de plénipotentiaires allemands passe les lignes, le 7 novembre au soir. Le 8, elle est en forêt de Compiègne, à Rethondes. A 9 heures, reçue par le maréchal Foch dans son wagon-bureau, la délégation, après avoir clairement exprimé sa demande d’armistice, se voit notifier les conditions et un délai de 72 heures pour accepter ou refuser. Durant cette période, les combats ne cessent pas, la guerre continue. Les Belges reprennent Gand, les Anglais Maubeuge et Mons, les Américains Sedan, les Français Rocroi et Mézières.Le 11 novembre, à 5 heures du matin, les plénipotentiaires allemands signent la convention d’armistice dans le wagon. La délégation allemande est conduite par Matthias Erzberger, le général von Winterfeldt et le capitaine de vaisseau Vanselow. Lui font face dans le wagon l’amiral Sir Rosslyn Wemyss, Premier Lord de l’Amirauté britannique et le maréchal Ferdinand Foch. Le général Maxime Weygand assiste les deux plénipotentiaires alliés.Au lieu des “ propositions ” qu’ils attendent, les Allemands, “ à la merci des vainqueurs ” selon Foch, se voient soumettre des “ conditions ”. Aucune marge de négociation ne leur est laissée. L’armistice est conclue pour 36 jours mais sera régulièrement renouvelé jusqu’au traité de paix du 28 juin 1919

Bibliographie : 1918-1998, l’année de l’armistice, Ministère de la Défense, Secrétariat d’État aux Anciens Combattants, DMIH, Paris : 1998. ISBN : 2-9512851-2-4.14-18 : Mourir pour la patrie, collectif L’HISTOIRE, Éditions du Seuil, Société d’édition scientifique, 1992. ISBN : 2-02-014656-8.LIVESEY, Anthony. Atlas de la Première Guerre mondiale, 1914-1918.Collection Atlas / Mémoires, Éditions Autrement, Paris, 1996. ISBN : 2-86260-452-6.

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Le 11 novembre, Un jour-mémoire

Le 11 novembre est une grande date de la vie commémorative française. Jour de mémoire, c’est aussi la mémoire d’un jour, celui de l’Armistice de 1918.

I. Le 11 novembre : au service du souvenir (1918-1939)

Le 11 novembre 1918, à cinq heures, l’Armistice est signé à Rethondes, en forêt de Compiègne. Il met fin aux hostilités de la Première Guerre mondiale sur le front occidental. Entrant en vigueur à onze heures, il est valable pour 36 jours et peut être prorogé.Au front alternent des scènes d’émotion, de joie, et de fraternisation à l’annonce du cessez-le-feu. La liesse déferle sur la France, tandis que retentissent les coups de canon que Clemenceau a ordonné de tirer.Au Palais Bourbon, à 16 heures, Clemenceau lit les conditions d’armistice, salue l’Alsace et la Lorraine et rend hommage à la Nation.Ce “ jour de bonheur ” ne peut faire oublier à l’ancien combattant, revenu à la vie civile, l’expérience tragique et le message dont il est porteur. Il importe en effet que le courage et les sacrifices des soldats durant ces quatre années de guerre restent dans chaque mémoire. Aussi peut-on dire que ceux sont les anciens combattants qui vont imposer peu à peu le 11 novembre comme une fête nationale.

Le 11 novembre 1919 est une journée d’hommage discret. Une seule cérémonie est organisée dans la chapelle des Invalides en présence du Maréchal Foch. Cette même année deux journées commémoratives avaient déjà marqué les esprits :

- Le 14 juillet 1919, on fête la Victoire et la Paix dans le faste et dans la liesse. Cet hommage est rendu aux combattants, aux vivants comme aux morts ; Clemenceau a voulu que ce soit “ leur ”jour. À Paris, mille mutilés précèdent le défilé victorieux des armées alliées, qui passent pour la dernière fois sous l’Arc de Triomphe, devant une foule innombrable. Un cénotaphe édifié sous l’Arc reçoit, dans la nuit du 13 au 14, l’hommage du peuple aux morts pour la patrie.

- Le 2 novembre 1919, premier Jour des morts depuis le retour de la paix, de nombreuses cérémonies symboliques sont organisées. Le Parlement a voulu que les morts fussent glorifiés dans toutes les communes de France, le même jour à la même heure. Moins qu’une journée de cérémonies officielles, ce 2 novembre est plutôt consacré aux hommages individuels des mères, veuves et orphelins, dans les cimetières et les nécropoles du front.

Le 11 novembre 1920 est une date importante pour la République, qui fête son cinquantenaire et y associe, pour la première fois, l’hommage à un soldat inconnu mort pendant la Grande Guerre, représentant anonyme de la foule héroïque des “ Poilus ”. Évoquée en 1916, l’idée d’honorer un soldat inconnu, symbole de ses frères de combat, est adoptée en 1918. Le 12 novembre 1919, on décide du Panthéon comme lieu de sépulture. En 1920, une campagne menée par des écrivains est à l’origine du choix définitif de l’Arc de Triomphe.Le Parlement vote à l’unanimité la loi suivante : “ Article 1er : les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d’un des soldats non identifiés morts au champ d’honneur au cours de la guerre 1914-1918. La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920.Article 2 : le même jour, les restes du Soldat inconnu seront inhumés sous l’Arc de Triomphe ”.

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Les députés adoptent le texte le 8 novembre, le Sénat le 9. Le 10, le soldat Auguste Thin désigne à Verdun le Soldat inconnu. Le cercueil arrive à Paris et rejoint pour la cérémonie du 11 novembre la châsse renfermant le cœur de Gambetta qui doit être transférée dans la crypte du Panthéon. Une foule immense accompagne le cortège au Panthéon puis à l’Arc de Triomphe. Provisoirement, le cercueil est déposé dans une chapelle ardente au premier étage du monument et accessible à tous.Le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous la voûte de l’Arc. Sur la dalle de granit sont gravés ces mots : “ Ici repose un soldat français mort pour la Patrie (1914-1918) ”.Tout au long de l’année 1922 , les anciens combattants insistent pour que le Parlement déclare le 11 novembre fête nationale, ce qu’établit la loi du 24 octobre 1922.Le 11 novembre 1923, en présence de nombreuses associations d’anciens combattants, André Maginot, ministre de la guerre et des pensions, allume une flamme du souvenir dont le foyer est réalisé par le ferronnier Brandt.Le Comité de la Flamme a désormais la tâche de la faire raviver chaque jour au crépuscule. Au fil des années, il devient une institution nationale : la Flamme est ravivée par les associations d’anciens combattants. Le Livre d’or du Souvenir est signé par de nombreux hôtes de la France.En quatre années seulement, un cérémonial annuel naît, qui deviendra vite une tradition.Parallèlement, on assiste à l’érection d’un monument aux morts dans chaque commune de France, autour duquel chaque municipalité organise la cérémonie du 11 novembre : cortège des autorités, des associations patriotiques, des enfants de écoles, de la population.

II. Le 11 novembre : au service de la Résistance (1940-1945)

À l’approche du 11 novembre 1940, les autorités allemandes ainsi que la préfecture de police prennent la décision d’interdire toutes les manifestations commémoratives. Le recteur de l’académie de Paris juge nécessaire d’envoyer une circulaire aux proviseurs des lycées pour qu’ils empêchent leurs élèves d’aller manifester.En effet, depuis la rentrée scolaire, les facultés et les lycées parisiens sont parcourus par une sourde opposition. Tracts appelant à la lutte et inscriptions sur les murs de slogans anti-allemands apparaissent. L’arrestation, le 30 octobre, de Paul Langevin, professeur au Collège de France et physicien de renommée internationale, entraîne une réaction immédiate. Une première manifestation est organisée le 8 novembre. Si celle-ci ne revêt pas la dimension escomptée, l’idée d’une manifestation de plus grande ampleur s’y fait jour. Tracts et mots d’ordre d’origines diverses appellent à une grande manifestation à l’Arc de Triomphe le 11 novembre. Ce jour-là, plusieurs cortèges d’étudiants et de lycéens, rassemblant 3000 à 5000 personnes, convergent vers les Champs-Élysées. L’hostilité à l’occupant est générale, les références au général de Gaulle présentes.La répression est brutale : il y a de nombreux blessés, une centaine d’étudiants sont arrêtés et emprisonnés.Pour la première fois depuis juin 1940, des Français se sont heurtés aux forces d’occupation. Ce 11 novembre 1940 est devenu un véritable symbole pour la résistance parisienne, pour l’ensemble des Français, en zone occupée comme en zone libre, mais aussi pour les Français libres qui, de Londres à Brazzaville, ont eu connaissance de cet acte de résistance dont la radio de Londres ne manque pas de souligner l’importance.

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Le 11 novembre 1944, à Paris, la cérémonie est commémorée dans une France ont la majorité du territoire est libéré. Elle est marquée par la présence d’une délégation britannique menée par la premier ministre Winston Churchill.Le Gouvernement Provisoire français présente cette invitation comme une sacralisation de la grande alliance de la guerre. C’est l’occasion pour les deux gouvernements de se consulter pour poursuivre l’effort commun contre les forces de l’Axe.C’est ce que rappelle le général de Gaulle : “ Nous nous plaisons à voir dans la présence de nos hôtes, non point seulement l’occasion longtemps attendue de les saluer dans notre capitale, mais encore la manifestation pratique d’une alliance, que de cruelles vicissitudes font apparaître plus nécessaire que jamais ”.Le général de Gaulle et Winston Churchill assisteront ensemble au déroulement des cérémonies.L’année suivante, les cérémonies du 11 novembre 1945 reflètent la volonté du général de Gaulle de faire du Mont Valérien, lieu de martyre de nombreux résistants, un haut lieu de mémoire pour les combattants et les victimes du nazisme.

Quinze cercueils de français morts pour la patrie y seront déposés : combattants des trois armes, prisonniers, déportés, hommes et femmes, ils symbolisent à la fois l’unité nationale et les différents théâtres d’opération et lieux de souffrance.Le 10 novembre, les corps sont amenés en trois cortèges, des portes de Paris aux Invalides.Le 11 novembre, un cortège unique les accompagne sous l’Arc de Triomphe où le général de Gaulle les accueille.Dans la journée, la foule leur rend hommage et, la nuit tombée, les corps sont transportés et déposés au Mont Valérien.

III. Le 11 novembre : au service de la Mémoire (1945 à nos jours)

Le 11 novembre, jour de commémoration de l’armistice de 1918, est progressivement devenu le catalyseur de la Mémoire Combattante.

Depuis une vingtaine d’années, il donne lieu régulièrement à l’évocation d’un épisode particulier de la Grande Guerre, éventuellement associée, en fonction des anniversaires à une thématique plus large : en 1984, le début de la guerre et la victoire de la Marne ; en 1986, Verdun ; en 1989, la Grande Guerre et la mémoire de la Révolution française ; en 1992, les troupes coloniales dans la première guerre mondiale ; en 1998, la contribution des Alliés à la Première Guerre mondiale.Cette cérémonie garde aujourd’hui tout son sens car elle est l’occasion de rendre hommage aux combattants pour que ne sombrent pas dans l’oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération. Il importe à cette occasion de faire de notre jeunesse l’héritière des valeurs qu’ils ont défendues. Tel est le sens donné à la cérémonie de l’an 2000.

Retranscription de la plaquette réalisée par le Ministère de la défense, Secrétariat général pour l’administration, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives dans la collection “ Mémoire et Citoyenneté ” intitulée : “ Le 11 novembre, un Jour-Mémoire ”. Paris, réédition, Septembre 2002.

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LOI n° 2012-273 du 28 février 2012 fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France (1)

JORF n°0051 du 29 février 2012 page 3561 texte n° 2LOINOR: DEFD1132365L

L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :Article 1 En savoir plus sur cet article... Le 11 novembre, jour anniversaire de l'armistice de 1918 et de commémoration annuelle de la victoire et de la Paix, il est rendu hommage à tous les morts pour la France.Cet hommage ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationales.Article 2 En savoir plus sur cet article... Lorsque la mention “ Mort pour la France ” a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l'article L. 488 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre, l'inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l'environnement immédiat de ce monument est obligatoire.La demande d'inscription est adressée au maire de la commune choisie par la famille ou, à défaut, par les autorités militaires, les élus nationaux, les élus locaux, l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre par l'intermédiaire de ses services départementaux ou les associations d'anciens combattants et patriotiques ayant intérêt à agir.Article 3 En savoir plus sur cet article... La présente loi est applicable sur l'ensemble du territoire de la République.La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.Fait à Paris, le 28 février 2012.

Nicolas Sarkozy, Par le Président de la République :Le Premier ministre, François FillonLe ministre de la défense et des anciens combattants, Gérard LonguetLe secrétaire d'Etat auprès du ministre de la défense et des anciens combattants,Marc Laffineur(1) Travaux préparatoires : loi n° 2012-273. Assemblée nationale : Projet de loi n° 4079 ; Rapport de M. Patrick Beaudouin, au nom de la commission de la défense, n° 4110 ; Discussion le 10 janvier 2012 et adoption, après engagement de la procédure accélérée, le 11 janvier 2012 (TA n° 817). Sénat : Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, n° 251 (2011-2012) ; Rapport de M. Marcel-Pierre Cléach, au nom de la commission des affaires étrangères, n° 262 (2011-2012) ; Texte de la commission n° 263 (2011-2012) ; Discussion et adoption le 24 janvier 2012 (TA n° 54, 2011-2012). Sénat : Rapport de M. Marcel-Pierre Cléach, au nom de la commission mixte paritaire, n° 316 (2011-2012) ; Texte de la commission n° 317 (2011-2012) ; Discussion et adoption le 13 février 2012 (TA n° 71, 2011-2012). Assemblée nationale : Projet de loi, modifié par le Sénat, n° 4215 ; Rapport de M. Patrick Beaudouin, au nom de la commission mixte paritaire, n° 4233 ; Discussion et adoption le 20 février 2012 (TA n° 857).

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La Guerre 1914-1918 en Charente-inférieureD’après l’article de Madame Paulette GRENIÉ, La Charente-Inférieure pendant la Première Guerre mondiale, Revue de la Saintonge et de l’Aunis, 1984, tome IX, p.123 à 147.

Relativement éloigné des théâtres principaux des opérations militaires, le département de la Charente-Maritime alors Charente-Inférieure n’en joua pas moins un rôle non négligeable. En effet, à la fois Front maritime et base territoriale, il participa à toutes les formes de la mobilisation militaire, agricole industrielle bien avant que les Américains n’aient fait de la Pallice une de leurs bases. En effet, la Pallice va devenir une base de débarquement des Américains.Le déclenchement des hostilités cause un déplacement inhabituel d’hommes et de matériel : avant l’été, ce département est devenu une terre d’accueil pour tous ceux que les combats obligent à quitter leur logis. La prolongation de la guerre, l’occupation par l’ennemi de régions vitales pour la production énergétique et sidérurgique rendent essentielles les importations des ports atlantiques ; disposant de lignes régulières intercontinentales et d’eaux profondes, la Pallice contribue de façon croissante à l’approvisionnement des armées et des populations civiles. Les menaces ennemies s’intensifient donc sur les côtes charentaises, d’autant plus redoutables qu’industries d’armement et d’explosifs se sont vite installées sur les zones portuaires de Tonnay-Charente, Rochefort, La Rochelle-Pallice. A cet effort de guerre, s’associent les populations de l’intérieur, urbaines ou rurales, qui s’efforcent de maintenir la production indispensable, industrielle et surtout agricole, en utilisant la bonne volonté de tous et la main-d’œuvre étrangère, libre ou prisonnière, malgré bien des réticences et des difficultés d’attribution.

I LA MOBILISATION MILITAIRE

Dès les premières heures d’une mobilisation vite réalisée, se regroupent le Charentais en âge de porter les armes ou volontaires engagés malgré leurs années. Après un adieu solennel à leurs concitoyens, partent les soldats du 57ème régiment d’infanterie de la Rochelle, du 33ème

colonial de Rochefort, du 137ème territorial de Saintes ; la plupart, par leur bravoure, illustrent notre région comme le 123ème d’infanterie de la Rochelle, cité à l’ordre de l’armée pour ses hauts faits d’armes à Vauclerc, en 1917, au mont Renaud, à Serre, en 1918. Par chemin de fer, par mer, commence un impressionnant déplacement d’hommes pour quelques jours rassemblés près des quais maritimes ou ferroviaires ; le 7 septembre 1914, ils sont déjà 10 000 dans les cantonnements de la Pallice, 3700 autres sont attendus. Très tôt, au lieu des bulletins de victoire attendus, ce sont les premiers convois de blessés qui arrivent par train ou par bateau : en quelques jours, les hôpitaux ne suffisant plus, écoles normales, lycées, collèges, écoles publiques ou privées se transforment en hôpitaux que la solidarité réussit à équiper. Et l’arrivée dès le 1er septembre 1914 de zouaves et de tirailleurs algériens en gare de Marennes rappellent à tous l’engagement des forces de l’empire français dans le conflit.Dès septembre 1914, affluent sur les côtes de Charente-Inférieure, des réfugiés, français ou belges : de Charleville, dans les Ardennes, de Lille, tombée aux mains des Allemands, de Bouillon, en Belgique ayant fui les horreurs des combats : 1500 personnes, parties de l’Est de la France, gagnent La Rochelle le 15 septembre. Le gouvernement choisit la Pallice comme port de débarquement “ des convois dirigés d’un des ports du nord vers le sud-ouest de la France ” ; les avantages de la rade et plus encore sa

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capacité d’accueil évaluée à 1500 personnes justifient ce choix. Les municipalités logent ces déplacés dans des locaux publics ou dans quelques maisons inoccupées, mises à disposition par des propriétaires. Sur un total de 25 000 Belges arrivés en Charente-Inférieure, plus de 4000 s’y sont fixés en 1916.Tandis qu’arrivent les témoins de combats plus lointains, le département se prépare à assurer sa frontière maritime. Août 1914 surprend la défense charentaise en pleine désorganisation : la place de Rochefort n’a été avisée qu’en novembre 1913 de l’ajournement de son désarmement, aussi les services maritimes s’acharnent-ils à réinstaller le dispositif, en partie démantelé, à remonter au plus vite les projecteurs des Saumonards ou de la Fumée, à réquisitionner des vapeurs pour compléter la défense du port de Rochefort. Certes, l’Etat-Major ne redoute pas de vives attaques contre les places de la Charente, mais il pressent l’importance que va prendre le port de la Pallice dans l’approvisionnement général de la France ; il sait qu’il ne suffit plus comme par le système de défense antérieur, de protéger par des batteries l’intérieur de cette rade, il faut protéger le pertuis d’Antioche, seule route praticable aux grands navires se dirigeant vers l’embouchure de la Charente ou vers la Pallice. Il faut équiper de façon plus efficace les trois fronts de mer, Ré, la Pallice, Rochefort, Aix, Oléron, sans négliger celui de Royan qui commande l’entrée de la Gironde et donc l’accès au port de Bordeaux et à se région industrielle. Patrouilleurs, dragueurs, contre-torpilleurs ont beau multiplier leurs interventions, l’ennemi, en l’automne 1916, décime la flotte marchande déjà insuffisante. En janvier 1917, l’inquiétude est grande, mines, cadavres, épaves sont rejetés de plus en plus souvent sur les côtes de Ré ou d’Oléron. Les équipages et les bâtiments s’arment. Les attaques ennemies se rapprochent tellement qu’il faut protéger les bâtiments au mouillage à la Pallice, par un dispositif de filets, longs de 5 kilomètres. Le centre d’aviation maritime de la Pallice, créé par décision ministérielle, le 20 juin 1916 et installé au sud du sas d’entrée, multiplie ses attaques et oblige les sous-marins ennemis à se tenir plus loin du rivage. Ses interventions permettent de sauver plusieurs bâtiments en grande difficultés. A Rochefort, un centre-école d’aérostation entre en service en novembre 1917, il instruit les officiers pilotes de dirigeables et tout le personnel, mécaniciens, radiotélégraphistes… A partir d’avril 1918, un centre de ballons captifs, à Sablanceaux, permet de mieux protéger la rade de la Pallice.Dans l’équipement pour la lutte navale, l’activité de l’arsenal de Rochefort est considérable : il arme 107 bâtiments de commerce, des navires de guerre, un croiseur, 3 torpilleurs d’escadre, 3 avisos, 5 canonnières contre sous-marin, 3 torpilleurs, 73 patrouilleurs chasseurs. Il construit des contre-torpilleurs, des sous-marins. L’arsenal le plus petit de France, nuit et jour, produit des projectiles variés et des canons ; c’est surtout la fabrication d’obus de fonte et d’acier qui le mobilise. Une partie de l’industrie de la Charente-Inférieure va se tourner vers la fabrication d’obus. 821908 obus d’acier seront confectionnés du 20 avril 1915 à la fin octobre 1917. Les femmes vont jouer un rôle important et vont se révéler capable de grandes performances malgré l’absence de formation initiale. Les obus d’acier fournit ne forment que 3,75 % de la production nationale, mais l’effort fournit par cet arsenal qui devait fermer en 1914 est remarquable. L’arsenal de la Rochelle a, quant à lui, une activité plus modeste.

II. LA MOBILISATION INDUSTRIELLE ET LA DÉFENSE DES CÔTES

Si, par ses exigences immédiates, la guerre a stimulé les productions des arsenaux, elle a profondément modifié le tissu industriel charentais, jusque là marqué par la prépondérance de petites industries agro-alimentaires éparses : vinaigreries, distilleries, minoteries en milieu rural, et quelques transformations chimiques, dans quelques villes : Marennes, Surgères, Tonnay-Charente ou la Rochelle-Pallice. Le conflit, en limitant la main d’œuvre, oblige une concentration des minoteries et des distilleries, qu’affecte aussi la pénurie de combustible, la

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production d’alcool étant bien vite accaparée par les seuls besoins des services des poudres qui en font une consommation croissante. Industries d’armement diverses se créent, contrôlées par l’arsenal de Rochefort ou de la Rochelle. Les industries mécaniques et navales connaissent un essor sans précédent, ainsi que les industries chimiques, stimulées par la demande d’explosifs. Le plus grand essor est, sans aucun doute, celui de l’industrie chimique qui trouve sur le littoral charentais facilités d’importation et espaces disponibles, capables d’attirer des capitaux locaux ou, le plus souvent, étrangers à la région, notamment parisiens.L’industrie chimique apparaît dans la région, bien avant la guerre, sous des formes variées, le plus souvent liées aux besoins agricoles. Mais les vicissitudes de la guerre, qui obligent à suppléer aux importations allemandes, à remplacer la production des régions du Nord et de l’Est, stimulent toutes productions, mais les détournent en partie des objectifs traditionnels, pour les orienter vers les besoins urgents et massifs de l’industrie des explosifs. Le besoin urgent d’explosifs fait naître de nouvelles installations sur le port de la Pallice telles les installations Vandier et Despret proche des terminaux où arrivent les nitrates du Chili mais sans respecter les règles habituelles pour l’installation de ces industries dangereuses, ces installations devant assurer le septième de la production française, 17 tonnes de mélinite par jour.Le port est alors une véritable poudrière, l’usine Vandier a certes battu tous les records de rapidité mais le 1er mai 1916, elle révèle brutalement les dangers d’une telle activité : vers 9 heures du matin, un incendie, suivi d’une formidable explosion, entendue à 30 kilomètres à la ronde, pulvérise toute l’usine, les cinq usines les plus proches sont en partie détruites par la violence de la déflagration qui casse les vitres des bâtiments dans un rayon de 5 kilomètres. Malgré l’efficacité des secours, l’aide efficace des soldats belges, le bilan est très lourd : 176 morts dont 151 travaillant à l’usine Vandier (130 militaires appartenant pour partie au 138ème

R.I., 14 civils, 7 femmes) et 25 autres victimes (7 militaires, 16 civils, 2 femmes) relevant d’autres établissements. Si la guerre a intensifié les activités pouvant servir la défense nationale, elle a mis en valeur les principaux atouts d’un port mobilisé pour servir les besoins des armées françaises et belges ou ceux, non moins importants, de l’industrie nationale. La loi du 21 avril 1914 avait prévu l’agrandissement du port de la Pallice, relié régulièrement aux terres africaines, américaines ou scandinaves et très fréquemment aux autres ports d’Europe, surtout britanniques. Essentiel désormais pour l’approvisionnement général de la France, le trafic de La Pallice dont les travaux sont repoussés, révèle les priorités de l’intendance militaire, qui pourvoit au débarquement et à la réexpédition par voie ferrée. Port de débarquement pour le personnel, le matériel et la cavalerie des corps de troupes, il reçoit un nombre impressionnant de chevaux, en provenance d’Argentine, près de 20 000, ou des Etats-Unis par chargement de 500 et plus souvent 1000 bêtes qu’il faudrait expédier, par voie ferrée, à raison de 8 chevaux par wagon. La pénurie de wagons, qui sévit immédiatement crée un encombrement inhabituel, faisant craindre pour la situation sanitaire.Le port de la Pallice reçoit du charbon, des céréales, des nitrates, plus nouvelle est l’importation de machines variées pour le transport dont la guerre souligne l’importance accrue : rails, wagons, voitures, automobiles. L’aménagement du réseau ferroviaire permet une évacuation plus rapide : la voie la Rochelle-Pallice est doublée par la voie des usines, une gare de triage est établie à l’est de la Rochelle-Pallice, le manque de matériel roulant reste l’obstacle majeur : la voie ferrée décharge 1200 à 2000 tonnes quotidiennement alors que 3000 à 4000 tonnes sont déchargées.

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III. LA MOBILISATION AGRICOLE

L’agriculture en Charente-Inférieure connaît bien des difficultés inhérentes à l’état de guerre : départ des hommes, réduction du nombre de chevaux et des attelages à la suite des réquisitions, manque d’engrais, auxquelles s’ajoutent les aléas climatiques, notamment le rigueur de l’hiver 1916-1917 ou la sécheresse de l’année 1918.Les travaux de l’été et de l’automne 1914 sont partout assurés grâce aux efforts énergiques des plus âgés, des femmes ou des adolescents, unis dans un vaste élan de solidarité. Conscient que la guerre se gagnera aussi aux champs, le gouvernement offre au monde agricole des moyens d’alléger des tâches : permissionnaires, travailleurs militaires, main d’œuvre libre étrangère et coloniale, main d’œuvre prisonnière sont proposés aux exploitants mais les démarches sont lentes et difficiles. Le monde agricole montre une énergie remarquable pour maintenir les surfaces cultivées ; femmes et adolescents suscitent l’admiration. A Marlonges, sur la commune de Chambon, Armand Garnier, né en 1900, dirige une exploitation de 150 hectares et les femmes de mobilisés s’acharnent à remplacer celui qui a dû partir. Dans chaque commune, un comité d’action agricole, constitué par décret ministériel du 2 février 1916, s’efforce d’aider à la mise en culture la plus étendue, en veillant à l’approvisionnement des semences, des animaux, des machines et des engrais.En 1918, le problème majeur de l’agriculture n’est plus l’insuffisance de main d’œuvre mais celle des engrais. La Charente-Inférieure a mobilisé tous ses efforts pour assurer au mieux l’alimentation de sa population et partiellement celle de la capitale dont les abattoirs reçurent 2000 porcs et plus de 500 000 kilos de beurre d’origine charentaise, en 1916. La participation intensive à l’effort de guerre a entraîné des modifications dans les façons culturales, a accéléré la mécanisation et la motorisation, a provoqué une solidarité plus grande, un mouvement coopératif peut-être plus efficace.

IV. L’ARRIVÉE DES AMÉRICAINS

L’entrée en guerre des États-Unis est accueillie avec joie tant à l’intérieur des terres que dans les villes côtières. En effet, le département entretient des liens privilégiés avec la côte atlantique américaine. Celles-ci s’apprêtent à recevoir chaleureusement les nouveaux alliés et s’offrent comme ports de débarquement. Le Conseil municipal rochelais formule le vœu de voir la Rochelle choisi comme lieu de débarquement du corps expéditionnaire américain. Le projet de Joffre reprend cette idée, mais c’est à Saint-Nazaire et Nantes que vont débarquer les premiers soldats américains. En Europe, l’armée américaine va établir huit bases : une en Italie, une en Angleterre, et six en France, localisées à l’exception de Marseille sur la côte atlantique : Saint-Nazaire - Nantes, Bordeaux - Bassens, Brest, La Rochelle - Pallice, le Havre. La Rochelle – Pallice est un point de débarquement du matériel nécessaire à une armée qui comptera finalement 1 222 400 combattants et 500 000 hommes occupés dans les services de l’armée. L’armée la plus mécanisée du monde y reçoit, à partir de janvier 1918, le matériel de transport indispensable, les essences nécessaires notamment aux torpilleurs et aux chasseurs sous-marins, les viandes congelées qui permettent l’alimentation des soldats, sans compter d’autres denrées alimentaires. Si les industries françaises peuvent fournir l’artillerie, elles ne sont pas en mesure de procurer rails et matériel roulant, , wagons, locomotives, camions automobiles que réclament le déplacement et l’activité combattante du corps expéditionnaire américain. Des wagons en pièces détachées vont être expédiés par bateau des États-Unis et montés dans le département. Devant l’inadaptation de certains équipements, les américains vont les améliorer, installation de grues plus puissantes pour décharger les navires,

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agrandissement du centre de ravitaillement en essence, apport de locomotives plus puissantes, amélioration des systèmes d’adduction d’eau de la ville. Partout où ils séjournent en Charente-Inférieure, il est à noter une très étroite collaboration entre eux et les responsables français.L’intervention américaine a ainsi profondément perfectionné l’équipement portuaire de la Pallice, de Rochefort.

“ Si la guerre a apporté aux Charentais blessures et deuils, peines et privations, elle a aussi contribué à modifier fortement l’économie : milieux agricoles, milieux industriels et ouvriers ont fourni un rapide effort d’adaptation et de productivité. Le versement d’une indemnité aux femmes de mobilisés qui continuaient à diriger l’exploitation, la montée des prix de denrées agricoles semblent avoir enrichi la région ; dans les villes, la diffusion du travail féminin a amélioré les conditions matérielles de vie des familles ouvrières où les enfants de familles nombreuses trouvaient facilement à s’embaucher et à des conditions meilleures. Quant aux responsables , qui avaient dû exercer des tâches lourdes et variées, ils semblent avoir acquis expérience et savoir accrus ; l’efficacité américaine achève de les convaincre que l’infrastructure portuaire et ferroviaire est essentielle, qu’il faut prolonger l’exemple suivi par nos alliés et qu’il faut, avant même que ne s’achève cette guerre, préparer les bases du grand port que doit devenir la Pallice. Le Manque de main d’œuvre a introduit de notables progrès techniques qu’il suffira de généraliser. Si les femmes, enfants et personnes âgées ont révélé une énergie insoupçonnée, la région charentaise a puisé dans le contact d’autres, marins de passage, soldats alliés, russes, belges ou américains, travailleurs étrangers ou coloniaux, prisonniers autrichiens ou allemands, une plus grande ouverture sur le monde. Si la tolérance est plus vive et la solidarité importante, les mentalités ont cependant évolué diversement suivant les situations vécues. ”