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Édition n° 2 - novembre/décembre 2018

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Conception et réalisation: Format-Z + Eben-Hézer Lausanne, Les Ateliers Photographies: Régine Gapany, Bulle, autres illustrations de nos institutions, ateliers et autresImpression: Sprint votre imprimeur SA, 1401 Yverdon-les-Bains Conditionnement et envoi: Eben-Hézer Lausanne, Les Ateliers Date de publication: novembre/ décembre 2018

SOMMAIRE

EBEN-HÉZER LAUSANNE

Chemin de Rovéréaz 25 CP 163 1000 Lausanne 12 tél. 021 558 20 00 fax 021 558 20 05 [email protected] www.eben-hezer-lausanne.ch

Chaque don est précieux ! Au nom de tous les résidents, nous vous remercions chaleureusement pour votre soutien. Dons : versement CCP 10-2082-9

HOME SALEM

Route des Deux-villages 96 CP 70 1806 Saint-Légier tél. 021 943 90 90 fax 021 943 90 91 [email protected] www.home-salem.ch

CITÉ DU GENÉVRIER

Chemin du Genévrier 2 1806 Saint-Légier tél. 021 925 23 23 fax 021 925 23 13 [email protected] www.cite-du-genevrier.ch

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Éditorial

Le risque… ou l’envie d’essayer ? Valorisation des apprentissages

L’esprit d’équipe

Prix médias 2018, 12ème édition Les loisirs, quel plaisir !

Les vertus de la radio

Le Football Club Eben-Hézer

Le soin au corps en EMS

La politique de recherche appliquée et de l’innovation à Eben-Hézer

La désinstitutionalisation des personnes en situation de handicap ? Oui, mais…

Animation en EMS, une mission en pleine évolution

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ÉDITORIAL

En septembre 2017, nous annoncions dans les Nouvelles EH  ! le lancement du projet d’extension de notre EMS Home Salem avec la construction de deux bâtiments pouvant accueillir 45 lits en 3 unités de vie, ainsi qu’une extension du Home Salem pour la mise à disposition d’espaces spécifi ques et plus appropriés pour accueillir les bénéfi ciaires de l’accueil temporaire (16 places en CAT), et des salles destinées aux activités d’animation.

Le Conseil d’Etat a décidé le 22 août dernier d’accorder la garantie de l’Etat de Vaud et la prise en charge du service de la dette pour un emprunt de CHF 14’695’000.- le coût total des travaux étant estimé à CHF 21.3 millions. En parallèle, les travaux ont débuté au réaménagement du chemin du Ressat qui permet l’accès à l’EMS et à la construction par la Caisse de pensions du personnel d’Eben-Hézer d’un immeuble locatif sur une parcelle attenante.

Les besoins en lits de psychiatrie de l’âge avancé sont avérés dans la région de la Riviera, et c’est pourquoi cette offre de nouvelles unités spécifi ques répond à de réels besoins de cette population et aux impératifs spécifi ques de leur accompagnement et de leur qualité de vie.

Cette année la Fondation Eben-Hézer fête un anniversaire particulier  : le 13 décembre 1988,

Didier Amy, était nommé en tant que membre du Conseil de Fondation, dont il a repris la présidence le 29 septembre 1992. Il serait nécessaire de consacrer un numéro complet du magazine RAPPROCHER pour décrire toutes les réalisations conduites durant ces 30 années, et nous citerons simplement la rénovation complète du parc immobilier, la révision continuelle de la gouvernance de la Fondation et des institutions, et une orientation des fi nances qui a permis la concrétisation de tous ces projets. Le Conseil a prévu de lui faire savoir toute sa reconnaissance au cours d’une soirée d’amitié.

Au niveau des organes, Marc Genoud a quitté le Conseil tout en restant président de la Caisse de pensions, Jean-Claude Huggler a repris la 2ème vice-présidence du Conseil, qui a accueilli trois nouveaux membres, Jennifer Fournier, Richard Serafi ni et William Metzger. Aux comités, Yvette Caffaro quitte le comité d’Eben-Hézer Lausanne, dont Charles Weinmann a repris la présidence, alors que Gilles Lugrin assume celle du comité de la Cité du Genévrier. Selon la formule consacrée, nos plus vifs remerciements  aux sortant et nos vœux de réussite et de plaisir aux entrants !

Philippe IschiSecrétaire général

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VALORISATION DES APPRENTISSAGES

Cette année, quatorze apprentis – cinq fi lles et neuf garçons – ont obtenu leur CFC dans les trois institutions d’Eben-Hézer, dont une a été désignée meilleure apprentie du Canton !

Onze apprentis sont devenus assistants socio-éducatifs  ; deux cuisiniers, dont un en diététique,  et un agent d’exploitation complètent l’équipe.

Pour marquer cette importante étape dans leur cursus professionnel, ils ont été réunis avec leurs

formateurs pour une visite guidée d’Aquatis, le plus grand aquarium d’eau douce d’Europe qui a ouvert ses portes en automne 2017, ainsi qu’à partager un repas à l’issue de la visite. Un petit cadeau leur a été remis à cette occasion.

La Fondation Eben-Hézer par ses institutions se veut un employeur formateur et nous sommes très fi ers de ce magnifi que résultat. Nous leur souhaitons le meilleur pour leur avenir !

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L’ESPRIT D’ÉQUIPE !

Employeur d’un millier de collaborateurs, la Fondation compte une quarantaine de cadres de direction. Actifs sur plusieurs sites entre Lausanne et Saint-Légier, ils n’ont pas tous l’occasion de se rencontrer très souvent.

Une «  sortie des cadres  » organisée chaque année leur permet d’échanger leurs dernières expériences, et pour certains c’est simplement l’occasion de faire connaissance.

Cette rencontre informelle les a conduits cette année à la visite du Musée de la Confrérie des Vignerons « Fête des Vignerons 2019 », avec à la clé une passionnante intervention de l’Abbé-Président François Margot, avant de poursuivre la soirée au café-restaurant du Port à Vevey.

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PRIX MÉDIAS 2018, 12ÈME ÉDITION :« GRAND ÂGE : POUR UN EMS PARTICIPATIF »

Jeudi 20 septembre, en marge de la désormais traditionnelle Journée de la citoyenneté à Eben-Hézer Lausanne, dont c’était la 4ème édition, a eu lieu la remise du Prix Médias 2018 de la Fondation Eben-Hézer.

Placé cette année sous le thème « Grand âge : pour un EMS participatif », ce Prix Médias valorise, en alternance, un travail journalistique permettant au grand public de connaître mieux et de manière approfondie la réalité quotidienne des personnes âgées en perte d’autonomie ou en situation de handicap.

Le jury a décidé d’attribuer le Prix Médias 2018 de la Fondation Eben-Hézer à Céline Fontannaz, journaliste à RTS radio, pour le reportage «  La méthode Montessori a la cote en EMS », diffusé le 9 mai 2018 en matinale, à l’enseigne du magazine « Ici la Suisse ».

Mené au sein de l’institution de Béthanie à Lausanne, le reportage de Céline Fontannaz séduit par son ancrage dans le quotidien d’un EMS innovant, en ce sens qu’il propose à ses résidents de s’impliquer dans la vie

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Didier Amy, Président du Conseil et membre du Jury, Alexandre Salina, Directeur de l’EMS Home Salem, Céline Fontannaz, journaliste lauréate, Marc-Henri Jobin, Directeur du CFJM et membre du Jury, Dominique Praplan, Directeur d’Eben-Hézer Lausanne

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de l’institution. Entre petites tâches et nouvelles responsabilités, les aînés disent se sentir à nouveau utiles et reconnus. Par les témoignages rapportés, la journaliste montre comment un home peut aujourd’hui, non sans quelques limites, améliorer de façon créative et constructive les perspectives et la qualité de vie de ses résidents. Elle évoque également les initiatives comparables actuellement suivies en Suisse romande.

Informatif et centré sur l’humain, le sujet récompensé témoigne d’un développement encore méconnu de la prise en charge des aînés et apporte une vision différente de la vie en EMS. Le jury, en plus d’un travail de qualité, mené avec rigueur et professionnalisme, a voulu récompenser ce traitement novateur qui, à l’enseigne du « journalisme constructif », révèle les carences d’un système tout en décelant et proposant des solutions.

Le reportage peut être entendu sur le site de la RTS et sur celui de la Fondation Eben-Hézer http://www.eben-hezer.ch/fr/fondation

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LA POLITIQUE DE RECHERCHE APPLIQUÉE ET DE L’INNOVATION À EBEN-HÉZER

Lors de la parution de notre 1er numéro du magazine RAPPROCHER, paru en juin dernier, nous avons donné les grandes lignes expliquant la mise sur pied, en 2013, d’un programme visant à encourager la recherche et l’innovation au sein des institutions de la Fondation Eben-Hézer.

Un des projets conduit sur près de 2 ans, entre 2015 et 2016, par l’institution Eben-Hézer Lausanne  a porté sur le thème des effets des moyens thérapeutiques mis en place au sein du service psychopédagogique d’EBHL sur la violence des résidents.

LA VIOLENCE AU CENTRELa recherche menée au sein du service psychopédagogique (SP) de la Fondation Eben-Hézer Lausanne visait à évaluer les effets des moyens thérapeutiques mis en place dans des situations de violence. L’objectif était un éventuel réajustement des techniques utilisées, et donc une plus grande pertinence des thérapies et des accompagnements spécifiques proposés. En parallèle, elle cherchait à affiner les indications thérapeutiques et à améliorer la précision des demandes adressées au service. Enfin, le travail d’analyse basé sur les différents

documents constituant le dossier du résident avait pour but de repérer les déclencheurs d’un événement, et d’améliorer la prédictibilité des actes agressifs.

L’originalité de la démarche reposait en partie sur l’analyse qualitative des résultats au moyen d’un logiciel (Iramuteq), permettant de relever la corrélation entre des pratiques par des regroupements de mots signifiants.

Nous avons ainsi pu mettre en évidence l’importance de la cohérence, voire de la redondance des interventions. Les effets des moyens thérapeutiques apparaissent de manière plus nette quand un même objectif est travaillé selon plusieurs approches. Les visions croisées sur le résident/travailleur modifient et complètent l’axe de travail.

Notre regard sur la violence a changé. Il s’est affûté. Certains faits n’avaient pas été jusque-là catalogués comme de la violence, en particulier ce qui concernait la violence psychologique. Aujourd’hui, elle est plus facilement décelée, identifiée et nommée. Sans être tabou, le sujet n’était pas souvent abordé ouvertement et les demandes au SP étaient l’illustration de ce phénomène.

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Plusieurs prises de conscience ont été réalisées tout au long de ce travail, nous aidant à mieux comprendre les actes agressifs au sein de l’institution, mais aussi le rôle du SP dans le processus y faisant face. Même si la méthode que nous avons utilisée n’a pas fait ressortir des interventions directes sur la violence, ce travail a montré la part que nous occupions dans ce système, notamment en mode préventif.

Depuis, certains types d’interventions se sont ajoutés à la palette de ce que nous proposions, afin que que notre apport se situe non seulement en amont, mais devienne aussi un mode d’action réparatoire et de soutien après la crise. Nous nous sommes employés à améliorer la circulation de l’information en lui donnant des temps et des lieux plus formels. Une systématicité des échanges s’est mise en place, permettant une analyse des demandes adressées au SP et par là, une réponse, plus adéquate.

Christine Reymond, cheffe de projet Responsable musicothérapie à Eben-Hézer Lausanne

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Pour la deuxième année consécutive, la Journée de la citoyenneté d’Eben-Hézer Lausanne a accueilli la webradio socioculturelle lausannoise Radio Django. Cinq heures d’émissions en direct et en public autour du thème de la journée - la protection de la nature et des animaux - ont été assurées avec succès par une équipe composée de bénéficiaires, de membres du personnel et de techniciens de Radio Django.

Une émission radio est une situation publique très structurée d’échanges denses qui nécessite en permanence des ajustements. «  Quand tu sais que tu es écouté et enregistré, tu te concentres pour choisir tes mots. Tu dois lire un texte comme si tu parles, être concentré en même temps sur tes questions, mais aussi sur l’interviewé, essayer de le relancer, ne pas avoir peur d’improviser, ne pas forcément suivre ta grille de questions, clarifier si des propos ne sont pas clairs pour le public. L’interaction entre l’interviewé et l’intervieweur est magique  » souligne Jules Brischoux. La réussite d’une émission radio repose sur les épaules de tous les participants car chacun et chacune joue un rôle précis. Et pour affronter cette situation particulière, les membres du projet se sont préparés depuis le mois de mai. Une séance de rédaction et de formation hebdomadaire

au Centre de Loisirs d’Eben-Hézer Lausanne et trois demi-journées de «  faux directs » pour se mettre en condition dans les studios de Radio Django au Centre socioculturel Pôle Sud à Lausanne.

Au-delà du spectacle de la performance radiophonique, il est important de souligner que la radio présente de nombreuses vertus au niveau du développement des compétences  comportementales qui ont été travaillées durant ces mois de préparation. La confiance et l’estime de soi, l’autonomie, la gestion du stress, l’organisation, la concentration, le travail d’équipe, l’ouverture aux autres et l’articulation de la parole. C’est ainsi qu’une des participantes était tétanisée à l’idée de prendre la parole à la radio. Pourquoi ? Parce qu’elle ne supportait pas l’idée d’entendre sa voix. En creusant cette situation, il s’est avéré que cette participante ne s’acceptait pas comme elle était. Or, le jour de l’émission radio, elle était très à l’aise et a mené parfaitement ses interviews. L’expérience radiophonique a peut-être contribué à renforcer l’estime d’elle-même.

Enfin, ce projet radio contribue aussi à mieux faire reconnaître les personnes en situation de handicap comme des personnes à part

LES VERTUS DE LA RADIO

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entière: « les personnes qui ne connaissent pas le milieu institutionnel ont peut-être pu mieux le connaître, ce qui peut mettre à mal certains aprioris comme quoi les personnes vivant en institution sont là parce qu’elles ne peuvent pas faire autre chose. Mais dans le milieu institutionnel, ont peut aussi acquérir des connaissances ce qui est valorisant  » affirme François Desgalier.

Un grand merci à Radio Django et en particulier à Mathias Nagy, Boris Gétaz et Nicolas Favrod-Coune.

Les émissions sont disponibles sur le site internet de Radio Django (django.fm). Un film a aussi été réalisé par Thomas Brasey et Omar Odermatt sur l’expérience de l’année précédente.

L’équipe de la radio Jules Brichoux, François Desgalier, Caroline Goretta, Bernadette Oberson, Anne Tercier, Patrick Theulaz, Başak Ferger, Véronique Nemeth, Omar Odermatt et Virginie Porret

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LE FOOTBALL CLUB EBEN-HÉZER

Mardi 18 septembre, 18 heures 30, stade de la Croix-Blanche à Epalinges : deux équipes de foot entrent sur le terrain pour disputer un match. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Toutefois, si l’on regarde de plus près, l’affi che est originale. Le Football Club Eben-Hézer affronte l’équipe du Grand-Conseil vaudois coachée par M. Philippe Martinet, ancien président du Grand Conseil et ancien député. C’est la troisième confrontation depuis 2009. Une défaite, un nul, les pronostics sont ouverts. Ces matches sont organisés par Eben-Hézer Lausanne avec la précieuse collaboration de Mme Catherine Roulet, membre du Comité d’Institution d’Eben-Hézer Lausanne, co-présidente d’Insieme Vaud et ancienne députée au Grand Conseil vaudois. Aujourd’hui l’équipe est exceptionnellement renforcée par trois collaborateurs. La partie est plaisante, équilibrée, mais le FC Grand Conseil fi ni par l’emporter sur le score de 3 à 1. Ça c’est pour le résultat sportif. Le meilleur résultat reste le bon moment de la troisième mi-temps. Ce moment où l’on refait le match, où l’on apprend à mieux connaître les joueurs de l’autre équipe. Les politiques sont immergés dans le monde du handicap mental et nos joueurs essaient de comprendre la fonction de député.

Le FC Eben-Hézer a 25 ans. Au départ géré par des personnes extérieures à l’Institution, il a été repris à l’interne, il y a 24 ans, par Antonio Valenzuela assisté par Aristide Trancoso depuis 20 ans. Une belle

fi délité pour partager la passion du foot et entraîner les joueurs aux subtilités de ce sport populaire.

Le FC Eben-Hézer participe régulièrement à des compétitions tout au long de la belle saison : le championnat romand, les rencontres nationales et régionales de Special Olympics, les tournois de Plus Sport… Le souvenir inoubliable : la participation au World Games de Special Olympics à Shanghai en 2007. Notre équipe a maintenant participé à deux reprises à un tournoi avec des personnes valides à Estavayer-le-Lac ; une journée d’intégration qui va se renouveler. Le FC Eben-Hézer est aussi international lorsqu’il se rend au tournoi de Pentecôte à St-Etienne. L’occasion de se retrouver avec des équipes de toute l’Europe pour un grand moment de partage.

Les joueurs proviennent essentiellement d’Eben-Hézer Lausanne et accueillent régulièrement des footballeurs de la Cité du Genévrier, de Vernand ou de l’Espérance. Tous des gars qui ont une passion pour ce sport rassembleur, pour ce sport facilitateur à l’intégration. Apprendre à être en équipe, apprendre à avoir un comportement adapté, apprendre à vivre avec les autres en marge du monde institutionnel, c’est aussi tout ça le rôle, la mission du FC Eben-Hézer, un club certes un peu différent mais qui vibre à l’unisson des grands passionnés.

Pascal Cudré-MaurouxDirecteur adjoint Eben-Hézer Lausanne

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LE RISQUE… OU L’ENVIE D’ESSAYER ?

« Créer le navire, ce n’est point tisser les toiles, forger les clous, lire les astres, mais bien donner le goût de la mer (…) i ».

De quoi rêve celle ou celui qui entreprend de construire un bateau ? Du goût de la mer  : de liberté, de cocotiers, d’aventures sous le ciel bleu  ? De rencontres, de découvertes  ? Sans doute d’un peu de tout cela. Mais assurément pas de canot de sauvetage, de gilet de secours ou d’autre bouée destinée à éviter la noyade.

Et pourtant !

Dans un établissement socio-éducatif tel que la Cité du Genévrier, le développement des capacités d’une personne en situation de handicap, pour lui permettre d’agir directement sur sa vie en effectuant ses propres choix (l’autodétermination), est une des priorités majeures pour les professionnels de l’accompagnement. Or l’un des premiers obstacles à la mise en œuvre concrète de ce concept ne relève pas du registre socio-éducatif, mais du registre légal : qui est responsable ? est une des premières questions qui émergent. Qui

marche peut trébucher, qui voyage peut s’égarer, qui choisit peut se tromper… Qui assume donc le risque inhérent… à l’autodétermination, à la vie ?

Cette question a trouvé une ébauche de réponse au travers d’une prise de position commune, document qui, dans le cadre d’une démarche d’autodétermination, formalise l’identifi cation d’un risque, de mesures préventives, et surtout la disposition de chaque personne concernée du réseau à partager, au moins sur le pan symbolique, la volonté et la responsabilité d’une telle prise de risque.

La Cité du Genévrier est au bénéfi ce d’une certifi cation ISO, qui atteste l’existence d’un système de pilotage et d’organisation en ligne avec la mission et les besoins de l’institution. La dernière version de la norme à laquelle notre établissement a décidé de répondre ii vient d’adopter une nouvelle clef à partir de laquelle se déploie l’ensemble du système de management : la notion de risque !

Une matrice d’analyse des risques, qui comporte une défi nition de leurs probabilités d’occurrence, de leur gravité, et des mesures

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i Antoine de Saint-Exupéry, Citadelleii Il s’agit de la norme ISO 9001 : 2015

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préventives prises, ouvre donc désormais les systèmes d’organisation de nombre d’institutions.

Nul doute qu’il soit absolument pertinent de se préoccuper des risques, de notre capacité à les prévenir et à les gérer !

L’évolution de notre environnement vers une plus grande judiciarisation des différends et, plus encore, la complexification toujours plus grande de nombreuses situations de personnes que nous accompagnons au quotidien en font un incontournable.

Néanmoins, en référence à la citation de Saint-Exupéry, ne reléguons pas trop loin

dans les priorités le goût de la mer  ! Ce n’est qu’orientées par cette énergie d’entreprendre, d’oser, d’essayer, d’innover, que les équipes institutionnelles pourront mener à bien les nombreux projets à venir, qu’il s’agisse d’accompagner résidents et travailleurs dans leurs aspirations du quotidien, ou de participer à l’avancée de l’institution vers la concrétisation de notions telles que l’autodétermination ou la désinstitutionalisation.

Eric Haberkorn Directeur

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La Cité du Genévrier n’a pas attendu l’entrée en vigueur de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées pour entamer une réflexion sur la façon de repenser l’institution telle qu’elle pourrait se dessiner demain. «  Oser ensemble  », c’est un projet initié récemment et ayant réuni des résidents, des collaborateurs et des familles. Si certaines propositions ayant émergé semblent cartésiennes et plutôt prévisibles, d’autres ne manqueront assurément pas de provoquer un cataclysme. Comment, en effet, accueillir une demande de renversement d’organigramme, d’intégration de résidents dans les directions ou d’abandon pur et simple du modèle institutionnel actuel ?

Considérer le processus de désinstitutio- nalisation comme omniprésent apparaît comme un euphémisme tant il occupe aujourd’hui le quotidien des institutions socio-éducatives. Comme si une palme d’or était promise à celle qui désinstitutionalise le plus. Comme si ce terme était indissociable du vocabulaire politiquement correct de ce début de 21ème siècle. Comme si l’on négligeait soudain les risques de l’effacement de toute différenciation entre les personnes. A tel point

que ceux qui se risqueraient à y apporter une opposition ne serait-ce qu’infime passeraient sans doute pour des éternels empêcheurs de tourner en rond. Et pourtant.

Nul ne contestera que la désinstitutionalisation constitue l’un des leviers indispensables à toute société qui se veut inclusive. Nul ne niera le droit de tous à vivre avec les autres, dignement. Le droit à rêver sa vie en-dehors des murs de l’institution et à prendre son destin en main, librement.

Attention, toutefois, à ne pas glisser vers l’autre extrême. A ne pas affubler les institutions de griefs à tout-va, sous prétexte d’une volonté de désinstitutionaliser encore et encore. Non, les institutions ne sont pas seulement des freins à l’inclusion et à la réalisation de projets extra-muros. En plus d’être le fondement du « vivre ensemble », elles possèdent la capacité de garantir ce que de nombreux résidents ne sauraient trouver à l’extérieur : un projet collectif. L’importance d’y être relié demeure un socle qu’il serait audacieux de remettre en question. Et le risque d’exclure sous prétexte de mieux inclure constituerait un indiscutable autogoal.

LA DÉSINSTITUTIONALISATION DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP ? OUI, MAIS…

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Les différents processus de désinsti- tutionalisation initiés se trouvent alors partagés entre des conceptions divergentes. Disparition pure et simple des institutions  ? Accompagnement visant à prioriser l’intérêt des personnes en répondant à leurs capacités et à leurs aspirations  ? C’est sur cette voie-là que la Cité du Genévrier souhaite se lancer, convaincue qu’il n’existe ni bonne ni mauvaise façon de désinstitutionaliser. Il n’existe que ce qu’elle en fera. Modestement, en étant avant tout à l’écoute de la personne accueillie, avec bienveillance et en collaboration avec tous les acteurs du processus.

Anne Briguet, adjointe de directionResponsable communication

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Qui dit été, canicule et chaleur dit aussi souvent loisirs. Douceur parfaite pour se rafraîchir et se divertir, l’été dernier a laissé une large place à tous ces petits plaisirs qui apportent de la lumière dans nos yeux et dans ceux de celui qui nous regarde.

Les loisirs contribuent directement et pleinement à la qualité de vie ; selon certaines études ils seraient même essentiels à la survie de l’être humain. Sans aller jusque-là, disons que la dimension des loisirs prend une importance toute particulière dans une institution socio-éducative telle que la Cité du Genévrier. Elle donne sens au quotidien, incite à regarder la vie du bon côté, permet d’entrer en relation et d’aller vers les autres.

C’est ainsi que, dernièrement, certains résidents ont pu s’adonner aux joies des vendanges à Lavaux, dans un décor de rêve. Avec, en fi n de journée, la satisfaction d’avoir, ne serait-ce qu’un chouia, participé à l’élaboration de la cuvée 2018 d’un nectar de ce coin de pays.

Que dire du vol en avion au départ d’Epagny, en septembre dernier, et ce grâce au Lions Club de la Gruyère qui a généreusement offert à 40 personnes l’occasion d’une petite montée d’adrénaline  ? Fierté, joie et bonheur à la fi n de cette journée que beaucoup ne sont pas prêts d’oublier.

LES LOISIRS… QUEL PLAISIR !

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Et pour finir, une invitation à tous les résidents (ainsi qu’à leurs familles et curateurs) de participer à la troisième édition, sur le site de l’institution, du «  Comptoir des Vacances & Loisirs adaptés  ». Une succession de stands présentant des activités de loisirs, de vacances et d’évasion, qui a une nouvelle fois remporté un vif succès.

Toutes ces activités de loisirs ont rimé avec plaisir, et les étincelles perçues dans les yeux des participants nous confortent dans notre désir de poursuivre dans cette direction. Je crois qu’il n’y a aucun doute à ce sujet.

Anne Briguet, adjointe de direction Responsable communication

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Le changement graduel de la population qui vient habiter en EMS nous amène à nous réinterroger constamment non seulement sur l’offre en animation, mais également sur le rôle de l’animateur lui-même.

Depuis le temps où l’animateur était dans son rôle de « moteur d’activités », en proposant des activités de groupe des plus traditionnelles aux plus innovantes, la posture a dû être remodelée et réadaptée en fonction des possibilités de la population actuellement en EMS. Surtout que, avec les politiques de maintien à domicile, il faut croire que dans le futur les personnes qui viendront vivre en EMS seront de plus en plus atteintes dans leur santé et leurs possibilités de participer à des ateliers de groupe sera de plus en plus restreinte.

Le changement de population est en cours depuis plusieurs années déjà. Il a été graduel et a touché les EMS à un rythme différent. Nous sommes par conséquent confrontés, d’un côté, à une diminution constante du nombre des participants aux activités ; de l’autre, à un nombre croissant de résidents qui se renferment de plus en plus dans une sorte d’isolement social et qu’il est diffi cile de toucher par les interventions

socio-culturelles habituelles.

En analysant la situation, il est devenu de plus en plus clair qu’un changement devait être opéré quant au rôle de l’animateur en EMS, cette réfl exion est d’autant plus délicate qu’elle touche le cœur même d’une identité professionnelle. Bien-sûr, les jeunes professionnels de l’animation, ayant souvent une formation d’Assistant Socio-Educatif (ASE), ont été tout de suite mis au goût du jour et vivent assez bien ce changement. Néanmoins, les animateurs qui étaient arrivés dans le métier portés par la passion pour les grandes dynamiques de groupe, ou encore par des qualités organisationnelles qui leur permettaient de structurer des programmes et de mener des projets, ressentent bien souvent une profonde démotivation quand ils sont appelés à un rôle qui touche d’autres activités, plus modestes et quotidiennes.

Attentif à ne pas prendre un positionnement unilatéral, le Home Salem a opté pour une politique mixte : sans demander aux animateurs de renoncer à ce rôle de « meneurs d’activités », il y a une claire volonté de panacher l’ancien et le nouveau rôle, celui de moteur d’activités

ANIMATION EN EMS, UNE MISSION EN PLEINE ÉVOLUTION

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et celui de facilitateur de la vie quotidienne. Concrètement, si les activités de groupe ont encore lieu quotidiennement, le plus souvent l’après-midi, l’autre demi-journée est réservée à l’accompagnement du résident à l’étage ou en chambre, pour honorer les petites choses du quotidien qui font malgré tout son bonheur, ou l’accompagner, de manière individuelle, dans des activités socio-culturelle qui ont du sens pour lui.

Cette manière de faire offre l’avantage de ne pas renoncer à ces grandes activités qui apportent de la convivialité et du lien social dans une institution, en la rendant un vrai lieu de vie: des goûters, des apéritifs, de la danse, de la gymnastique, et cætera. On ne renonce pas non plus à la qualité apportée par des activités plus spécifiques, dont un petit nombre de résidents restent très friands, comme des ateliers mémoire, des discussions philosophiques, ou d’autres activités à vocation culturelle.

Cependant une partie de la journée, est dédiée à ce rôle de facilitateur, qui se révèle définitivement nécessaire pour garder la qualité de vie des résidents les plus dépendants. Ce rôle a tout son sens, parce qu’on se rend

compte que les résidents n’ont pas toujours de « gros projets » à réaliser ; leur qualité de vie passe au contraire par des petites habitudes du quotidien, qui font leur journée, bien plus que des activités d’animation traditionnelles. Prenons le cas du petit-déjeuner. C’est un moment important pour beaucoup d’entre nous. Traditionnellement, on avait les fameux plateaux, un par personne servis un peu comme à l’hôpital. Quelle différence, quand, au contraire, on se rend au salon, alors qu’un animateur (ou une dame de l’intendance d’ailleurs) ont un temps à disposition pour mettre une musique, discuter avec le résident, lui proposer divers choix pour le petit-déjeuner et surtout… l’ « aider à faire seul », selon l’adage Montessori qui retrouve aujourd’hui tout son sens en EMS.

La centration sur le résident, ses désirs et ses besoins ne permet pas de rester figé sur un modèle d’accompagnement, ainsi le rôle des accompagnants sera constamment questionné et adapté en fonction de la population accueillie.

Lorenza Persico Resposable de l’animationn

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Nous avons tous des habitudes bien précises sur la façon dont nous aimons prendre soin de nous, de notre corps, de notre visage, de nos cheveux. Certains aiment prendre des douches, d’autres un bon bain. Parfois on aime se laver le matin, le soir, ou encore plusieurs fois par jour selon l’activité que l’on fait. Si l’on n’aime pas trop l’eau, on choisit de faire une «  toilette de chat » au lavabo. Les hommes aiment se raser tous les jours ou moins, rasage électrique ou manuel, et les femmes ont parfois toutes sortes de cosmétiques avec des effets bien attendus. Chacun choisi son savon avec une odeur qui fait rêver, voyager, une senteur d’Ushuaia…

Dans le service des soins, les rituels de la toilette prennent une grande place chaque matin. Après un réveil selon le rythme de chacun, le passage par la salle de bain est un classique.

Nous avons à cœur de respecter les habitudes et les souhaits de chacun et de faire de ce moment un instant privilégié. C’est un instant également propice à l’échange, un « entre 4 yeux » qui non seulement existe pour prendre soin du corps, mais également pour prendre soin du lien, du moral et du cœur.

Les soignants aiment prendre soin des autres, leur apporter confort, réconfort et bien-être par le soin physique. Mais nous savons que pour le résident, ce n’est pas simple de laisser un tiers s’occuper de lui, rentrer dans sa sphère privée, de laisser l’autre préparer ses affaires, de laisser l’autre approcher son intimité, et de supporter son regard sur sa nudité. Nous devons donc être particulièrement vigilants et questionner les envies et les habitudes du résident afin de trouver ensemble des réponses au plus près de ses besoins.

Pour les ainés atteints de troubles psychiques le soin prend encore une autre dimension. Ces résidents sont particulièrement sensibles au contact, au toucher, au rythme du soin. La lumière, le froid, le bruit, un lieu qu’ils ne reconnaissent pas peuvent les inquiéter, les déstabiliser. Régulièrement les soignants qui soutiennent les résidents souffrant de troubles psychogériatriques sont confrontés à des manifestations de refus catégoriques verbales et physiques. Cette résistance au soin d’hygiène s’explique comme un moyen de nous faire comprendre qu’ils ont besoin de se protéger face à une activité qu’ils ne comprennent plus

LE SOIN AU CORPS EN EMS

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et qu’ils perçoivent comme menaçante. Le fait de toucher le corps provoque un réfl exe de rigidité qui rend le soin plus diffi cile et surtout moins confortable. Retirer ses vêtements pour les soins d’hygiène peut être vécu comme une agression, une offense à la pudeur.

Ces soins sont souvent alors également vécus comme source d’insatisfaction et de stress chez les soignants. Afi n de ne pas perturber le résident et d’aider le soignant à bien faire et vivre les actes d’accompagnement qu’il propose, nous sommes attentifs à mettre en place ces quelques principes :

• Connaître les habitudes du résident pour ses soins, et favoriser au maximum ses habiletés afi n d’obtenir sa collaboration.

• Adapter son rythme de travail au rythme du résident.

• Travailler à deux soignants, une personne discutant et rassurant le résident pendant que l’autre effectue les soins.

• Garder en mémoire que les soins d’hygiène sont donnés autant pour leur effet relaxant que pour leur effet de propreté.

• Faire preuve de souplesse et de créativité. Savoir s’adapter au rythme et au changement de la personne, revenir plus tard en cas de refus ferme.

• Toujours faire preuve d’une grande tendresse dans nos gestes et dans notre regard, et avoir une expression de visage souriante qui rassure.

Toutes ces attentions ont pour but de respecter la personne dans ce moment de soin particulier. Si on est bien dans son corps, on est bien dans sa tête et la journée peut continuer dans une bonne énergie.

«  Notre corps est la barque qui nous portera jusqu’à l’autre rive de l’océan de la vie. Il faut en prendre soin. »

Citation de Swami Vivekananda, Philosophe et Maître spirituel indien

Mélanie ZermattenInfi rmière clinicienne

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Fondation Eben-HézerChemin de Rovéréaz 25CP 1631000 Lausanne 12

tél.  021 558 20 20e-mail : [email protected]