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Discours de vœux 2015 du Maire de Montrevel-en-Bresse, M. Jean-Pierre ROCHE,
Président de la Communauté de Communes Et vice-président du Conseil général de l’Ain
Montrevel-en-Bresse, jeudi 8 janvier 2015,
salle des fêtes
Mesdames et Messieurs les représentants de la vie associative, du monde de
l’éducation, de l’entreprise, du sport, de la culture, de la solidarité et des cultes.
Mesdames et Messieurs les élus, maires, adjoints des communes voisines, du
conseil de communauté, du conseil régional et du conseil municipal de
Montrevel-en-Bresse.
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles, militaires et
religieuses.
Chère Madame Jannel, cher Bernard Fonteneau,
Chers amis de la presse,
Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens et pour beaucoup d’entre
vous, mes chers amis.
On aurait aimé que la nouvelle année commençât de façon plus heureuse. La
lâcheté criminelle qui vient hier de déferler sur nous, nous a fait ressentir un
peu plus la violence du monde et la fragilité de toutes nos constructions, nous
faisant prendre conscience un peu plus des risques mortels encourus par
l’humanité. Cependant, nous voulons dire à tous ceux qui pensent détruire le
progrès humain et social en le recouvrant du voile noir de l’obscurantisme,
nous voulons leur dire que nous aurons toujours les ressources pour nous y
opposer. Oui, nous sommes dans la douleur. Oui, nous sommes sous le choc
mais nous ne céderons jamais et les forces de vie et de liberté l’emporteront
comme elles l’ont toujours fait. Telle sera notre première résolution. A la
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mémoire des victimes et contre la barbarie, je vous invite à une minute de
recueillement.
Comme chaque année, l’Union musicale s’inscrit dans le paysage des échanges
de vœux qui nous font entrer dans l’émotion du Nouvel an. Merci aux
musiciens, à leur Président, Jean-Luc Jacquet, leur chef d’orchestre, Roger
Gazelle, pour cette introduction dans un langage universel qui unit tous les
hommes.
Je suis heureux de vous accueillir ici pour la première fois de la nouvelle année.
Votre présence, nombreuse, témoigne de l’importance de ce moment qui, en
plus de nous réunir dans une ambiance conviviale, me permet de vous faire
part de nos résolutions et de nos ambitions pour l’année qui vient. C’est un
moment traditionnel mais bien particulier que revêt cette cérémonie des vœux
des élus. C’est d’abord le plaisir sincère de vous souhaiter une belle année, une
année d’épanouissement dans votre vie personnelle, professionnelle ou
associative, mais aussi l’occasion de vous remercier pour votre engagement, à
quelque niveau qu’il soit, en faveur de ce territoire, les uns au service des
autres. Des vœux à l’ensemble de la population de notre territoire, avec une
pensée particulière pour ceux qui sont les plus démunis, qui souffrent de
maladie, de solitude et pour ceux qui nous ont quittés en 2014.
Cette cérémonie est aussi, par tradition et par utilité, l’occasion d’un discours,
parfois un peu long, qui entend mettre en exergue le bilan de l’année écoulée
et dessiner les contours des projets locaux pour celle à venir.
Eh bien, la première bonne nouvelle pour cette année que j’ai à vous offrir,
c’est que, contexte électoral oblige, je n’en ferai rien mais vous promets de me
rattraper, si vous le voulez bien, l’année prochaine ! Cela dit, je ne peux pas ne
pas évoquer le rendez-vous que nous a fixés la démocratie pour cette année.
Rassurez-vous, je ne me livrerai pas ici à un discours électoral. En tant que vice-
président du Conseil général de l’Ain, le seul travail de conviction que je
souhaite mener, est celui visant à agréger les forces vives que vous représentez
au service du développement de l’Ain. Mais passer sous silence cette échéance
qui va capter l’attention de nos concitoyens durant les mois à venir et dont je
ne serai pas absent, vous aurait sans doute paru d’une pudeur excessive. Vous
auriez eu raison.
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Les passions politiques, dont notre pays a parfois le secret, vont s’exprimer, les
projets se confronter, des hommes et des femmes s’engager. C’est heureux et
cela prouve la vitalité de notre démocratie. Je le dis avec la volonté de ne
donner de leçons à quiconque mais une campagne n’est pas comme la font
certains (pensant ainsi être mieux entendus ou mieux compris), un concours de
déclinologues, de sinistrose, encore moins de dénigrement. Est-ce que
Montrevel et sa communauté de communes sont à l’abri des vicissitudes
actuelles qui agitent la France, l’Europe et même une grande partie du
monde ? A l’évidence, la réponse est non. Est-ce que toutes les réponses
apportées par nos soins sont les bonnes ? Probablement, là encore, que la
réponse est non. Dans une campagne électorale, il est normal que nous
débattions et qu’à certains problèmes, différentes réponses puissent être
apportées. Mais il ne sert à rien, en tout cas je le crois, de peindre en noir ce
qui ne l’est pas ou pire encore, de s’en prendre aux personnes. Que ce débat
puisse donc se dérouler dans le respect des opinions et des personnes en
prouverait la maturité ! J’y aspire et c’est la ligne de conduite à laquelle je me
tiendrai personnellement. Je veux pouvoir compter sur l’ensemble de mes
concurrents pour faire de même. Je tiens ici à les en remercier par avance.
Enfin, je me suis longuement interrogé s’il fallait que je vous parle de la crise
que le monde traverse. A quoi bon me suis-je dit ! Chacun sait ce qu’il en
est. Nous vivons une mutation qui nous appelle à changer nos modes de
production et de consommation. Nous sommes les témoins et les acteurs d’un
monde qui meurt et le suivant a de la peine à naître. Non, je veux vous parler
de ma confiance en l’avenir de ce territoire, cette confiance dont nous avons
tant besoin. La confiance est le moteur de l’action, elle déclenche la prise
d’initiative et l’investissement chez l’entrepreneur, l’achat chez le
consommateur, la mise en œuvre de projets chez le politique. Oui, en 2014, la
confiance a guidé notre action. Nous avons continué d’investir et il en sera de
même en 2015. Oui, en 2015, nous allons continuer à nous projeter vers
l’avenir en engageant des dossiers à même de conforter la place du territoire.
Oui, j’ai confiance en l’avenir de notre territoire dont on connaît la force de ses
atouts, qu’ils soient démographiques et économiques. C’est pourquoi, il nous
faut continuer à travailler ensemble au quotidien et préparer l’avenir de notre
territoire.
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Certes, les collectivités que nous administrons sont souvent montrées du
doigt. Elles dépenseraient trop, embaucheraient trop, augmenteraient trop les
impôts. Pourtant, elles ne contribuent pas au déficit public, leurs budgets sont
votés en équilibre. Elles contractent de la dette, c’est vrai. Mais celle-ci finance
l’investissement productif, pas le fonctionnement quotidien. Elles ont vu leurs
effectifs s’accroître, c’est vrai. Mais c’est en grande partie sous l’effet de prises
de nouvelles responsabilités.
Faute de trouver des solutions, on invente des responsables, des boucs
émissaires comme aujourd’hui les élus. La crise pèse déjà suffisamment sur les
pouvoirs locaux pour que ceux-ci n’aient pas à supporter une leçon de morale
quant à la manière de tenir leurs finances.
J’en veux pour preuve notre situation locale. La montée en puissance de la
crise, nous l’avions anticipée. Le rapport étroit et quotidien que nous
entretenons avec nos concitoyens nous a permis d’en sentir les prémices avec
peut-être plus d’acuité que d’autres. Pour ne pas être contraints à l’austérité
forcément brutale, nous avons emprunté la voie de la sobriété choisie et
justement partagée.
Celle-ci ne consiste pas à intervenir chichement mais à poser une stratégie de
long terme établissant des priorités et à les financer en partant de ce que l’on a
et pas de ce que l’on pourrait emprunter. Cela demande des arbitrages
constants entre les projets et dans les moyens employés.
Ce travail, souvent âpre, est conduit ici. Elus et personnel sont en permanence
sur le pont pour sauvegarder les marges de manœuvre, traquer les dépenses
qui pourraient être mieux employées, réorienter les actions pour les rendre
plus efficaces, rechercher les gisements de mutualisation possible. Bref, pour
développer une stratégie qui s’adapte aux contraintes et saisit les opportunités.
Et cela paie. Sans pour autant baisser notre niveau d’investissement, nous
continuons depuis de nombreuses années, à diminuer notre endettement et
d’une façon tout sauf symbolique. Les comptes 2014 sont en cours de clôture
mais nous savons d’ores et déjà que le stock de notre dette aura encore été
allégé. L’avenir de notre territoire et de l’offre de services à la population,
commande aujourd’hui cette évolution et plus encore le changement d’échelle
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de gouvernance à hauteur d’un grand ensemble pour maintenir notre standing
de vie à un coût supportable pour l’usager et pour le contribuable.
Cet effort est d’autant plus difficile à réaliser, qu’en période de crise, les
collectivités assument une responsabilité plus grande qu’à l’ordinaire.
Il nous faut soutenir les habitants et les entreprises confrontés aux maux de la
vie ou à ceux de l’époque. Nous ne nous limitons pas, comme on l’entend trop
souvent, à la distribution d’allocations ou de subventions. Les moyens mis en
œuvre ne sont pas seulement des dépenses. Ce sont avant tout des
investissements, des investissements humains. Ainsi, il nous faut soutenir le
territoire en le dotant d’infrastructures et d’équipements performants. Hier, la
maison de retraite, la résidence pour personnes âgées, la déchetterie, le rond-
point en sortie d’autoroute, aujourd’hui, l’hôtel de ville, siège partagé de la
commune et de la communauté de communes, la reconstruction de l’école
primaire, demain, la voie verte et un réseau de voies pour la circulation non
motorisée, la reconstruction de la caserne de gendarmerie. Ce sont ainsi, des
millions d’euros investis pour la qualité et le cadre de vie des habitants.
Ce sont aussi des millions d’euros investis pour la compétitivité des entreprises.
Il ne peut y avoir de création de richesses sans développement économique. Là
encore, nous avons fait des choix qui sont clairs : accompagner les TPE et PME,
les aider dans leur implantation. Accompagner les entreprises car leur
réactivité permet à notre territoire de mieux absorber les soubresauts de
l’économie et de voir le marché de l’emploi moins dégradé ici qu’ailleurs. Nos
dispositifs sont clairement orientés en faveur de leurs projets de
développement que cela soit en matière d’immobilier dans le cadre de zones
d’activités pour les entreprises ou de soutien aux filières comme celle du
tourisme, de l’agriculture avec la volaille, les crèmes et beurres de Bresse.
Conforter l’existant est indispensable mais ne suffit pas. La nécessaire
transformation de notre société passera par la refondation de notre pacte
social. Là encore, nous ne sommes pas absents puisqu’engagés de longue date
en faveur de l’éducation, de la santé et de logement, trépied sans lequel
aucune société ne peut espérer tenir debout.
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Aujourd’hui, le système éducatif est en crise. Il ne corrige plus les inégalités
sociales. Il les reproduit. Les systèmes de solidarité ? On ne les croit plus
assurés. Le logement ? Le poste le plus lourd à porter pour les ménages.
Dans le domaine de l’éducation, nous ne pouvons plus rester cantonnés à un
rôle d’administrateur de locaux. Nous nous sommes saisis pleinement de la
compétence activités périscolaires pour non seulement contribuer à la qualité
de vie de nos enfants mais plus encore à leur réussite.
En matière de santé, dans une région en proie à la désertification médicale,
nous avons la chance de disposer d’un nombre de praticiens conforme aux
standards nationaux et nous allons mettre en place une complémentaire santé
de territoire, ouverte à tous.
Enfin, s’agissant du logement, troisième pilier de cette société en devenir, nous
nous sommes dotés de tous les instruments pour réguler le marché immobilier
en développant une importante offre publique. Aujourd’hui, grâce à l’action de
nos grands bailleurs départementaux, le parc est sans cesse étendu, sans cesse
réhabilité avec, et c’est nouveau, une attention soutenue en direction des
économies d’énergie. Celle-ci a permis à nombre de logements de voir
diminuer leurs charges, autant de pouvoir d’achat retrouvé pour les locataires.
Nous entendons encore peser davantage sur cette question essentielle avec
une nouvelle OPAH réservée aux propriétaires privés.
Nous ne cultivons donc plus les habitudes. Nous n’hésitons pas à sortir de notre
champ d’action habituel pour répondre aux besoins de l’époque et à ce titre,
nous devons aussi entendre les attentes de celle-ci. Le débat et la concertation
en font partie et permettent d’enrichir la décision publique.
C’est donc sans réserve que nous engageons la discussion avec l’ensemble des
acteurs concernés par nos projets et nos ambitions, prochainement réunis dans
une instance très particulière que sera le Conseil Local de Développement
Durable. Je voudrais m’arrêter quelques instants sur cette assemblée de
citoyens qui va bientôt voir le jour. On peut ne pas y croire. Encore une
commission, un simple coup de com’, une instance lourde et inutile, voire un
cercle d’amis, juste bons à entériner des décisions prises ailleurs diront les
sceptiques. Ces objections devraient tomber : bon nombre de citoyens vont se
réunir, faire des propositions, suivre la réalisation des projets.
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Nous animons des millions d’euros de budget, ce sont des millions d’euros de
service public, des millions d’euros d’intérêt général. Imaginons-nous quelques
secondes confrontés à la crise sans ce contrepoids ! Nous serions déjà
exsangues, vaincus. Cette simple évocation suffit à convaincre chacun de
l’importance du secteur public en France et de l’engagement de ses agents qui
méritent mieux que les débats spécieux sur leurs soi-disant avantages. Je tiens
à leur témoigner publiquement ce soir, ma reconnaissance pour le travail
accompli. Que feraient les collectivités territoriales, s’il n’y avait pas leurs
agents pour assurer au quotidien des tâches aussi variées que sont nos
responsabilités. Tâches professionnelles de plus en plus normées, de plus en
plus complexes, tâches nobles puisqu’au service de la population, mais tâches
parfois ingrates devant l’accroissement des incivilités. Il y a près de deux
siècles, Alfred de Vigny écrivait « Servitude et grandeur militaires » et nous
pourrions le paraphraser en parlant de la servitude et des grandeurs de la
Fonction Publique. Cette fonction publique si vilipendée, jugée globalement
trop nombreuse et pourtant toujours demandée localement en plus grand
nombre : enseignants, gendarmes, pompiers, infirmiers.
Au niveau local, les mêmes contradictions sont observées : les dépenses de
fonctionnement sont jugées sévèrement tandis qu’est réclamée régulièrement
la présence de davantage de personnel dans les écoles, dans l’entretien des
rues, pour s’occuper des jeunes ou pour veiller à la sécurité du territoire.
Bien entendu, tout est possible dans les discours de campagne électorale, tout
est envisageable dans la posture. Mais tout est affaire d’équilibre quand on
passe à la gouvernance des choses. Cette recherche d’équilibre, c’est je crois,
ce qui nous anime et nous caractérise.
« Dans les crises, le cœur se brise ou se bronze », écrivait Balzac. En Bresse,
nous avons le cœur solide, nous le prouvons chaque fois. En début d’année,
vous le savez, on se dit que c’est le temps des résolutions.
A sa manière, Martin-Luther King nous y invitait : « Chaque homme doit décider
s’il va marcher dans la lumière de l’altruisme créatif ou dans les ténèbres de
l’égoïsme ».
Je souhaite à chacun d’entre nous de prendre cette résolution et de continuer à
porter attention à chacun, dans les relations humaines, dans la vie associative
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et la vie au travail. Ne pas se replier, partager, comprendre, apprendre de
l’autre, s’en montrer solidaire à l’échelon du monde comme de son quartier, tel
est assurément le message de cette tragédie. Voilà aussi mon vœu que je
forme à l’aube de cette nouvelle année. Il nous faut le mettre en œuvre
partout avec toute notre énergie. Il nous faut défendre les libertés d’opinion et
d’expression, la tolérance, des biens précieux qui nous rassemblent et que nous
ne devons pas laisser tomber. La démocratie a besoin de nous tous pour nous
permettre de vivre ensemble.
Très bonne année 2015 à toutes et à tous ! Qu’elle vous soit favorable ainsi
qu’à vos proches.
A toutes et à tous, je vous invite à partager le verre républicain de l’amitié et
vous souhaite, malgré le contexte, une nouvelle fois, de l’optimisme pour une
belle et heureuse année.
Je vous remercie.
Jean-Pierre ROCHE-Vœux du 8 janvier 2015.
Seul le prononcé fait foi