DISQUETUASENVIEDEMOIpar

AmeliaJames

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DISQUETUASENVIEDEMOI(DEUXIÈMEÉDITION)Dépôtlégal©2011AmeliaJames

Dépôtlégal2èmeédition©2012AmeliaJamesDroitd’auteurcouverture©2012MalloryRock

~~~~~ISBN(EPUBVersion):1622538188

ISBN-13(EPUBVersion):978-1-62253-818-8~~~~~

ÉditéparStevieMikayneetLaneDiamondTitreoriginal:TellMeYouWantMe

Traductionfrançaise:2013SylvieBarthélémy

Notesconcernantlalicencedecelivreélectronique:Nullepartiedecelivrenepeutêtreutilisée,reproduiteoutransmisedequelquefaçonquecesoit

sansautorisationécriteexpresse,àl’exceptiondebrèvescitationsdansdesarticlesourevuescritiques,ouconformémentauxloisfédéralesrégissantl’usageraisonnable.Tousdroitsréservés.

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Avertissement:Celivreestuneœuvrefictive.Lesnoms,lespersonnages,leslieuxetlesévénementsqu’il

contientsontleproduitdel’imaginationdel’auteur,ouontétéutilisésdemanièrefictiveparl’auteur.Miseengarde:Langageexplicite.J’écrisdesœuvresdefictionetj’accordelebénéficedudouteàmeslecteurs,

carjeprésumequ’ilssaventquelesrelationssexuellesdécritesdanslalittératuresentimentalenesontqu’imaginaires,etquel’imaginationpermetd’enfreindrelesrègles.Jepensequ’ilfautavoirdesrapportssexuelsprotégés,bienquemespersonnagesn’utilisentpasdepréservatif,carnoussommesdanslafiction,quiestunefaçond’échapperauxduresréalitésdelaviequotidienne.Meslecteurssontassezintelligentspourcomprendreladifférence.AmeliaJames

Remerciements:

Àmabelle-mèrequim’atoujoursapportésonsoutienetsesencouragements.

Sommaire

PrologueChapitre1Chapitre2Chapitre3Chapitre4Chapitre5Chapitre6Chapitre7Chapitre8Chapitre9Chapitre10Chapitre11Chapitre12Chapitre13Chapitre14Chapitre15Chapitre16Chapitre17Chapitre18Chapitre19ÉpilogueAproposdel’auteurProchainementUnautrelivred’AmeliaJamesUnautretitreéditéchezEvolvedPublishing

Prologue«Ilssontencoreentraindesedisputer.»CharlesAustinSinclairquittadesyeuxsonmatchde

footballaméricainsursaNintendopourregarderverslaportedesachambre.Ilpouvaitentendrelesvoixpleinesdecolèredesesparentsmêmesil’épaisseporteenchêneétaitfermée.

«Elleadécouvertqu’ilavaituneautrepetiteamie?»JackWheelerpositionnasesjoueurssurleterrain.Ilallaitmenerlematchs’ilparvenaitàmarquerunautreessai.

AustinvitJackleverlesyeuxaucielavantdelancerleballon.S’ilsdevaienttoutarrêteràchaquefoisquelesparentsd’Austinsedisputaient,ilsn’arriveraientjamaisàfairequoiquecesoit.Jackétaitlemeilleuramid’Austindepuistoujours.Enfin,depuisleCE2,maiscelareprésentaituneéternitépourdesenfantsdedixans.

«Oui,ditAustin,c’esttoujourspourçaqu’ilssedisputent.Lesfilles,çan’apportequedesennuis.—Etpourtant,ellest’aimentbien.—Beurk.»Lesfillesdesaclasseriaientbêtementetmurmuraient«simignon»et«rêveur»lorsqu’Austin

étaitprèsd’elles.Ilsemettaitalorsàfairedesgrimacesetàleurtirerlalangue.Sesparentssequerellaientàprésentdanslecouloir,àseulementquelquesmètresdesachambre.

Ilattrapalatélécommandeetaugmentalevolume,maiscelaneservitàrien.Salignededéfenses’abattitsurlereceveurdeJack.Quatrièmetouche.«Ilvafalloirquetutecontentesd’unbut.—C’estcequetucrois.»Jackfitsemblantdedonneruncoupdepieddansleballonetfitune

passedanssazonedebut.«Essaigagnant!»Austinpoussaungrognementetfittombersatélécommandesursesgenoux.Lebruitdesvoix

provenantducouloirluifitdenouveaudresserlatêteverslaporte,puisilpoussaunénormesoupir.«Aumoins,tonpèrenetapepassurtamère,»ditJack,prêtpourlepointsuivant.«Ouais,ilsontbientôtfini.»«J’enaiassezCharles,hurlasamère.Jenetepardonneraipascettefois.»Austinlevalesyeuxetmimalaréponsedesonpère.«Jeneleferaiplus,Emma,jetelepromets.»Jackplaqualamainsursabouche,maisneputréprimersonhilaritétandisqu’Austinfaisaitune

imitationexagéréedesonpère,sesgrandsyeuxbleusclamantàlafoissoninnocenceetimplorantlepardon.

«C’estcequetum’asdit…»Elles’arrêta.Austinlevatrois,non,quatredoigts.«…lesquatrefoisoùjet’aiprissurlefait.—Ellesn’étaientrienpourmoi.C’étaitjuste…pourm’amuser.Tusaisbienquejevaisvoir

ailleursquandjemelassed’unefemme.—Ettucroisqueçamerassure?—Jevaistoutarranger.Donne-moiuneautrechance.—Iln’yauraplusdedeuxièmechance»,ditlamèred’Austind’unevoixétrangementcalme.Austinserelevaetpritlaminerenfrognéedesamèreetattenditlasuite.«Charles,jeveuxdivorcer.»Quoi?Cen’estpascequ’elleauraitdûdire.Elleluifaisaittoujourspromettredenepas

recommencer.Leslèvresd’Austinsemirentàtrembleretleslarmesluivinrentauxyeux.MêmeJacks’étaitcalmé.

«Non,Emma,jet’aime.»Austinessayaitderetenirseslarmesalorsquesamèresemettaitàsangloter.Ilsedirigeaversla

porteetyposasonoreillepourécouter.«Commentpeux-tudireça,aprèstoutlemalquetum’asfait?Tupensesvraimentquejevaiste

croire?»Austinl’entenditcourirdanslecouloiretclaquerlaporte.Puisilentenditsonpèresediriger

bruyammentverslegarageavantdepartirenvoiture.Sesgenouxsedérobèrentsousluietils’écroulaparterre.

«Cen’estpascommeçaqueçasetermined’habitude.»Jacks’assitàcôtédelui,levisagetoutàcouptrèssérieux.«D’habitude,ellevientmevoirpourmedirequetoutvabien.Illuipromettoujoursqu’ilnelui

feraplusjamaisdemal.Ilnes’envajamaiscommeça.»«Peut-êtrequ’ilvarevenir.Monpère,ilrevienttoujours,ditJackenfrissonnant.—Ets’ilnerevientpas?»

***Samèrevintlevoirplustardquandilétaitcensédormir.Elles’assitsurleborddulitetlui

caressalescheveux.«Austin,tuestoutemavie.»Ilgardalesyeuxfermes.Jackétaitallongé,silencieuxetimmobile,enhautdulitsuperposé.«Turessemblestellementàtonpèrequeçamefaitpeur.»Ellesebaissaetluiembrassalefront.

«S’ilteplaît,nesoispascommelui.Nefaispasdemalàlafemmequetuaimes.»Ellesanglotaitsansbruit.«Nelafaispaspleurer.»Puiselleselevaets’enalla,sansvoirlalarmequicoulalelongdelajoued’Austin.

Ilauraitvouluêtrevraimententraindedormir,pourpouvoirêtreréveilléparlalumièredusoleiletréaliserqu’ilavaitfaitunmauvaisrêve.Etpourtant,quandilouvritlesyeux,ilnevitquel’obscurité.Sisombre.

«Tuasentenduça?»IlsavaitqueJackl’écoutait.Lesmeilleursamisétaienttoujoursprêtsàécouter.

«Oui,j’aitoutentendu.»LatêtedeJackapparutauborddulitsupérieur.«Qu’est-cequetuvasfaire?—Jenesaispas.»Ilaimaitsamèreetnevoulaitpasluifairedemal.Ilnevoulaitpasqu’elle

pleure.«Jen’aijamaisvutamèrepleurercommeça.»Austinessuyaseslarmes,sanspenserqueJacknepouvaitpaslevoirdanslenoir.«Moisi.Àchaquefoisqu’il…»Lesmotsrestèrentdanssagorgeetilneputcontinuer.LavoixdeJacksefaisaitl’échodeladouleurquiétreignaitlecœurd’Austin.«Çavaudraitmieuxs’ilsdivorçaient.Peut-êtrequ’ilsarrêterontdesedisputer.—Tucroisvraiment?—Jenesaispas.Jel’espère.»Austinreniflaetremontalescouverturesjusqu’àsonmenton.«Ilsétaientcenséss’aimer,dit-ilenseroulantenbouledanslescouverturespouressayerdese

réchauffer.—Papaluiaditqu’ill’aimait,maisellenel’apascru.Elleveutquandmêmedivorcer.—Monpèreditaussiàmamèrequ’ill’aimeetpourtantilluifaittoujoursdumal.—Tuvois?L’amour,çafaitmal.C’estàcausedeluiqu’onfaitmalauxgensetçatefaitdumal,

àtoiaussi.»Soncœurdevintfroidetsinistrecommelevidequil’enveloppait.«Jenetomberai

jamaisamoureux.»

Chapitre1«Hé,Jane!Attention!»JaneElliotneselaissaitpasfacilementdistraire,alorsquandRyanl’appelaparsonnom,ellen’y

fitpasattention.Concentrée,elledirigeaitleballondefootballversleboutduterrain.Brendasepositionnapourdéfendrelegoal,maisellenereprésentaitqu’unobstaclemineur.JanepoussasongrognementleplusimpressionnantetsemitàrirelorsqueBrendareculad’unpas.

«Jane,baisse-toi!»Mebaisser?Pourquoi?L’arrièredesatêteexplosaetellesemitàvoirtrente-sixchandelles.Elletombaàgenouxetsaisit

soncrânedouloureux.ElledistinguaàtraverssavisiontourbillonnanteRyanetBrendaaccouriràsonaide.

«Désolé,ditRyanenlaprenantparlebraspourl’aideràserelever.Celui-làm’aéchappé.»LorsquelavisiondeJaneretournaàlanormale,elleremarquaunballonquirebondissaitàses

pieds.ElleleramassaetlerenvoyaàRyan.«Gardetonballonsurtonterrain,grommela-t-elle,soulagéedepouvoirarticulerunephrase

cohérente.—Commentvatatête?ditRyanenl’accompagnantjusqu’auxgradinspourlafaireasseoir.—Toujoursàsaplace,heureusementpourtoi.—J’aiessayédeteprévenir.—Jesais,maisquandj’aiquelquechoseentête,riennem’arrête.—J’avaisremarqué.»Ellebutquelquesgorgéesdelabouteilled’eauqu’illuitendit,enrespirantprofondémententre

chaquegorgée,etattenditqueleterraindefootcessedetourner.L’entraineurvérifial’étatdesavuepourdécelerunecommotion,maisilnevitaucuntraumatisme,alorsildéclaral’entraînementterminépouraujourd’hui.

Janedemeurasurleterrain,àmarquerdesbutspourrefaireceluiqu’ellen’avaitpumarquer.C’étaitdelafautedeRyansiellel’avaitraté.Marquerluiremontaittoujourslemoral,mêmesicen’étaitqu’àl’entraînement.

Desnuagesorangefoncézébraientlecielcrépusculairetandisquelesoleilsecouchaitau-dessusduterraindesportdel’universitédeBayfield.L’automne,dansleMidwest,annonçaitdesjourspluscourtsetdesnuitsplusfraîchesainsiqueledébutdeladernièreannéed’universitédeJane.Celle-ciavaithâtedeterminersesétudespourpouvoirpasseràlaprochaineétapedesavie,quiallaitlamenerplusprèsdesonobjectifprofessionnel.

Elleramassasonsacdesportsetrentraaugymnaseàpetitesfoulées.Àl’intérieur,ilfaisaitchaudetlecalmerégnait,maiscen’étaitpasaussisilencieuxqu’ellelepensait.

«Oh,oh,oui…»Unevoixétrangesefitentendredèsqu’elleentradanslevestiairedesfilles,quiauraitdéjàdûêtre

vide.Lavoixféminine,haletanteetsuppliante,provenaitdesdouches.Quelqu’unétait-ilblessé?«Oh,monDieu…»Janetournalecoinpourallerendirectiondesdouchesets’arrêtanet.Unefilleétaitappuyéeaumurcarrelé–maisellen’avaitpasvraimentbesoind’aide.Elleétait

penchéeenavant,sajupecourtemaintenueau-dessusdesatailleparunjeunehommeplacéderrièreelle.

«Humm…c’estbon,chéri,gémissait-elle.Tusaiscequej’aime.»Non,lafillenedemandaitpasdel’aide,elledemandaitplusdecaresses.Janenereconnutpasla

fille.Lespom-pomgirlsseressemblaienttoutesàsesyeux,maisellenepouvaitpassetrompersurlepropriétairedupostérieurderrièreelle:AustinSinclair,quarterbackdébutant,bourreaudescœursducampus.

Sescheveuxépaisbrunfoncéétaientdressésdanstouslessenscommesilafilleyavaitpassésesmains,mais,enfait,ilsétaienttoujourscommeça.Grandetfort,avecunsourired’angeetdesyeuxbleusremplisdelapromessedupéché,Austinauraitpuavoirtouteslesfillesqu’ilvoulait.Et,eneffet,c’étaitlecas.Sabeautéensorcelanteattiraitl’œildesfillesetsoncharmeenfantin,sonrirecontagieuxet,s’ilfallaitencroirelesragots,sonsavoir-faireaulitfaisaientqu’ellesenredemandaient.

Envérité,lesrumeursaffirmaientquesesescapadessexuellesneselimitaientpasqu’àsachambre,doncJanen’étaitpassurprisedeletrouverici.

Ellelevalesyeuxauciel.Pourquoifallait-ilqu’ellel’interrompependantsadernièreprouesse?Ellefitexprèsdebalancersonsacdesportsdanslecasieràproximité.«Oh,pardon.»Lafillepoussaunpetitcrietsecouvrit,maisAustinattiralapom-pomgirlénervéecontreluiet

cequ’illuimurmuraal’oreilleluifitjeterunregardfurieuxendirectiondeJane.Ill’embrassasurlajoueetl’envoyaserhabiller.Puisiljetauncoupd’œilàJaneetarborasonfameuxsourire.

«Çat’aplu,chérie?Tuveuxêtrelasuivante?—Lasuivante?Tupeuxtoujoursrêver.»Ellelevadenouveaulesyeuxaucieletsedirigeavers

soncasier,sansfaireattentionàlafillequi,furieuse,seprécipitahorsdelapièce.Lemauvaisgarçonsortitdeladoucheetrefermasonpantalon.Ils’appuyaàunerangéede

casiers,croisalesbrassursapoitrineetlaregardarangersesaffairesdefoot.Janefrissonnasoussonregardquiexploraitsoncorpsteldesmainsquilatouchaientet

s’attardaientsurdesendroitsqu’aucunhommen’avaitremarquésauparavant.«Hum,tuestoutàfaitlegenredefillequifaitrêverleshommes.»Oh,monDieu,ilvient

vraimentdedireça?Enparlantdemoi?Elleneparvintpasàleregarder.Ilflirtaitavectouteslesfillesducampus,doncellesavaitqu’ilnefallaitpastropyprêterd’importance.Etpourtant,ilflirtaitavecelle.Lesgarçonsneflirtaientpassouventavecelle,voiremême,jamais.Cen’étaitpastrèsgrave.Sacarrièreprofessionnelleétaitplusimportantequeflirteraveclesgarçons.

Ellemitsesaffairesdanssonsacetfarfouilladanssoncasiercommes’iln’étaitpaslà.Austinpassalesdoigtsdanssescheveuxébouriffesets’appuyasursonautrejambe.Ilserrala

mâchoireunbrefinstant,puissonsourirecoquinluirevintauxlèvres.«Jetepardonnedenousavoirinterrompussituprometsdenepasdireàladirectricequej’étais

ici.»Janesemitàrire.«Jenedirairien.Toutlemondesaitquetutetrouvessouventdanslevestiairedesfilles.»Même

Sara,sameilleureamieetlapersonnelamoinsathlétiquesurterre,avaitdeshistoiresàracontersurleterraindechassepréféréd’Austin.

«Aïe,çafaitmal,machérie.—Nem’appellepastachérie.—Désolé,majolie.»Illuifitungrandsourire.«J’aiunnom!»Elleclaqualaportedesoncasieretleregardaaveccolère.«Jelesaisbien.»Sonsourires’effaçaetilsedéplaçaencore.«C’estunepetiteuniversité.Jesaisquetut’appellesCharlesAustinSinclair.»Ellesourittandisquesonvisageàluipassaitdusourirecharmeuràuneminerenfrognée.«Nem’appellepascommeça.Jamais.»Ilprononçacesmotsàtraverssamâchoireserrée.

«Tudoisbienconnaîtremonnom.—Biensûrqueoui.»Ils’arrêtapourfouillerdanssamémoire,lesyeuxregardantdanslevague

sursadroite.«Jenedisçaquepourrigoler,avectoi.»Lesourireréapparut.«Ouj’aimeraisbien.»Ellevoyaitclairdanssonjeu.Ehbien,elleaussiallaits’amuser.Ilétaitévidentqu’ilnela

connaissaitpas,alorselleallaitlefairemarcherunpeu.«Tun’espasleseul…»Enfait,si,ill’était.LamèredeJaneneluiavaitpasdonnélapermissiondesortiravecdes

garçonsaulycéeetcettehabitudeétaitrestée,mêmemaintenantàl’université.Concentre-toisurtesétudes,Jane,luiavaitditsamère.Netelaissepasdistraireparlesgarçons.

«Ahoui?»Lesyeuxd’Austins’éclairèrentetJanesedemandacequiavaitpupiquersonintérêt.Ils’approchaplusprèsd’elle.«Oùsetrouvelaqueue?»

Elleavaitenviedeluidiredesemettrederrièreelle,maisellevenaitd’êtretémoindecequ’ilpouvaitfaireàunefillepar-derrière.Çaneseraitpeut-êtrepassidésagréable.Lapom-pomgirlavaiteul’aird’apprécier.Janesedemandacequ’elleressentiraitsiellelelaissaitlatoucher.Ellelançauncoupd’œilàsesmains.Desilongsdoigts…Unpetitfrissonluiparcourutledosetellesemorditlalèvrepourneriendired’idiot.

«Viens,madouce.—Commentjem’appelle?—Hum…Juliette?—Mauvaiseréponse.—Jeanne?—Essaieencore.»S’ilsecantonnaitauxnomscommençantparJ,ilarriveraitbienàtombersur

lesien.«D’accord.»Ils’appuyadenouveausurlecasieràcôtéd’ellecommes’ilétaitvraimentàsa

place.«Viensboireunverreavecmoietjefiniraibienpartrouver.»Jedevraisluirépondrenon.«Tun’aspasunepom-pomgirlfrustréeàréconforter?—Oui,probablement.Ellepeutattendre»,gloussa-t-il.Janeétaitbiencertainequec’étaitcequ’ellefaisait.«Jedoisétudier.»Lesétudesétaientbienplus

importantesqu’AustinSinclair–oun’importequelhomme.«Moiaussi,maisjen’enaipasenvie.»Ilserapprochad’elleetramenasescheveuxpar-dessus

sonépaule,caressantainsisapeau.«J’aienvied’êtreavectoi.»Cettecaresselégèreetprovocantelapressaitd’enréclamerd’autres.Sisesdoigtsdansses

cheveuxluifaisaientautantdebien,queleffetauraientsesmainssursoncorps?Ellereculad’unpas,peudisposéeàacceptercespensées.

«Tuobtienstoujourscequetuveux?—Ouais.»Seslèvresesquissèrentunsourire,maissesyeux—ooooh,sesyeux—luioffraientlapromesse

qu’elleobtiendraittoutcequ’ellevoulait.Pouvait-illuidonnercequ’elledésirait?Unpeudeliberté,unpeud’amusementetbeaucoupdeproblèmes.Penséesdangereusesconcernantunhommedangereux.Janeluirenditpresquesonsourire.Est-cevraimentcequ’ellevoulait?Ellesecoualatête.

«Pourquoimoi?—Pourquoipas?Tuesjolieetjesuiscertainquetuasbesoindet’amuserunpeu.»S’amuser.Celaluisuffisaitàlui,maispasàelle.Ellerefusaitden’êtrequ’uneadditionàson

tableaudechasse.«J’aidéjàquelquechosedeprévu.»Ellebalançasonlourdsacàdossursonépauleetlepoids

deslivresluifitperdrel’équilibreetpresquetomberenarrière.Elleavaitdesbutsàatteindre,des

rêvesàaccomplir.Iln’yavaitpasdeplacepourl’amusement.«Plusmaintenant.—Ehbien,tuestrèssûrdetoi.—Allez,chérie.Çatedit?»Ellenerelevapasledéfi,maisluienlançaun:«Dismonnom.—Qu’est-cequit’arrive…Gina?—Encoreraté.—Jenesuispastrèsbonencequiconcernelesnoms.»Ilnesedonnaitcertainementpaslapeinedes’ensouvenir,vuqu’ilsecontentaitdemachérieou

majolie.«J’airemarqué,maisj’aientendudirequetuétaisbondanstoutlereste.»Ai-jevraimentditçaàhautevoix?

Austinsemitàrire.«C’estvrai,jenemerappellepeut-êtrepastonnom,maisjemerappelleraicequetuaimesaulit,

outuveuxquejetecaresse,lafaçondonttuaimesêtreembrassée…etàquelendroit.»Savoixs’étaitfaitedouceetrauquealorsqu’illapoussaitcontrelescasiers,soncorpspresqueencontactaveclesien,seslèvresprochesetpourtantsilointaines.«Viensavecmoietjetedonneraidebeauxsouvenirs.»

Unpetitfrissonluiparcourutlecorpset,uncourtinstant,Janeeutenviedejeterseslivresparterreetdeprofiterdecepetitmomentd’amusementqu’illuiavaitpromis.Austinsejetaitdanslaquêteduplaisirsansréserve,sanshésitationet,apparemment,sansrègles.Sinoncommentpourrait-ilsauterunepom-pomgirlénergiqueetensuiteséduireunratdebibliothèqueennuyeusetelqueJaneenl’espacedequelquesminutes?

«Non.»Voilà.Ellel’avaitenfindit.«Pardon,qu’est-cequetuasdit?»Ilsepenchapourlaregarder.Ilsetenaitdroit,lesmainssurleshanches,lesyeuxfixessurelle.«Oh,jecroiscomprendre.Tu

pensespouvoirmerésister?»«Biensûrquejelepeux.Maisest-cebiencequejeveux?—Tupensesquetupeuxresterinsensibleàmoncharme.—Oui.»Entoutcas,pourlemoment.Seslèvresdessinèrentlentementunsourireexercéetunelueurdangereuseapparutdansson

regard.«Onvavoircombiendetempstupeuxtenir.»Elleavaitlesentimentqu’ellenetiendraitpaslongtemps.«Bon,çayest,tuasfinimaintenant?»

Elleserrasonsaccontreelleetsedirigeaverslaporte.Illasuivit.«Non,loindelà,machérie.»Elles’arrêtaetlefixadesyeux.«Julie.»«Encoreraté.»Illuiouvritlaportedesvestiairesquandellel’atteignit.Bienjoué,maiselle

pouvaitpratiquementvoirsesyeuxpleinsd’arrière-penséeslanarguer.«Jeneseraipasaussigentillaprochainefoisqu’onserencontrera.»Austinluifitunclind’œilet

disparutauboutducouloir.Janes’adossaaumuretrepritsonsouffle.Zut.Elleavaitditnon.Pasàlaprochaine.Alors,

pourquoiest-cequejepensedéjààlaprochainefois?***

AustinsautadanssaJeepetrentrachezlui,enpensantàlafillequ’ilavaitrencontréedansles

vestiaires–paslapompomgirlmaislajoueusedefootcanon.Ilavaitdumalàcroirequ’elleavaitrefuséuneinvitationinnocenteàprendreunverre.Bon,d’accord,passiinnocentequeça.Despenséesobscènesavaienttraversésonespritcalculateur.Boireunverreauraitpuladécoincerunpeuetalors…Onneluidisaitpassouventnon,voirejamais.Cependant,ilnelaissaitpasfacilementtomber.Iln’accepteraitsonrefusquesielleledisaitetlepensaitvraiment.

Ilouvritlaportedesonappartementetunballondefootrebonditsursatête.«Etmerde!—C’estpourçaquetuesquarterbacketpasreceveur,ditJackWheelerenriant.—Çamerappellequejedevraisteremplacerparunecolocataireplusjolie,grommelaAustin,

desélancementspleinlatête.Unequinelancepascommeunefille.—Carrietecherchait.Monvieux,elleétaitdemauvaisehumeur.»Jacklançaleballondanssa

chambreetils’assitsurlecanapé.«Qu’est-cequetuluiasfait?»Austinfittombersonsacàdossurlatablebasseets’assitdanslefauteuilacoteducanapé.Ilse

souvenaitavoirfaitdeschosestrèsintéressantesàCarrie,maisrienquine…«Ahoui,ilricana.Onaétéinterrompus.—Tut’esencorefaitsurprendre?Tuvastefairevirerdel’universitésitunefaispasattention.—Non,ladirectricenememettrajamaisdehors.»Austinsavaitcequ’ilfallaitdirepoursesortir

dupétrin.«Oui,tuasdelachancequecesoitunedirectricecompréhensive.—Lachancen’arienàvoirlà-dedans.—Alors,quit’assurpriscettefois?—Uneautrefille.—Ehbien,pasétonnantqueCarrieétaitaussifurieuse.C‘étaitunedetesex?—Non,jen’avaisjamaisrencontrécettefille.Jel’aidéjàvue,maisj’aibeauessayer,jeneme

rappellepassonnom.—Çanem’étonnepas.Àquoielleressemble?»Elleressemblaitunpeuàquelqu’und’autre.Elleaussiportaitdeslunettes.Zut,pourquoijedoisme

souvenirdeça?«Unejoliebrune,lesyeuxverts.Elleportedeslunettessexydebibliothécaire.»Ilsemblaitconnaîtrelafootballeusecanon,maisilnel’auraitjamaisrepéréedanslafoule.Ellese

fondaitdanslamasseetdisparaissait,maismaintenantqu’Austinl’avaitbienregardée,ilremarquaunebeautéqu’iln’avaitpasvueauparavant.Elleneportaitpasseslunettespourl’entraînement,alorsilavaitadmirésessuperbesyeuxverts.Sescheveuxchâtainsdorésqu’ellegardaithabituellementattachésflottaientsursesépaulesenformantdesboucleslàoùlasueurlesavaitrendushumides.

Jackapprouva.«Pasmal.»Elleavaituncorpsmuscléetathlétique,faitpourlessportsquiexigentuncontactphysique

intense.«Pastrèsplantureuse,maiselleal’aird’êtredugenreàavoirdel’endurance.Jepariequ’ellepourraitsoutenirmacadenceaulit.»Illuiaccordatoutesonattentionàcettepensée.Natalieétaitminceetdélicate.Lafootballeusepouvaitfacilementlabattreàplatecouture.

«Jesuissûrquetuaimeraisbienallervoirdeplusprès.—Ohoui.Jepouvaisvoirsesseinsgroscommedespommesavecdegrosmamelonsàtravers

sont-shirt.»Natalieavaitdesseinscommedespamplemousses…Arrêtedecomparer!Jackrit.«OK,soncorpst’atapédansl’œil.Etelle,elleestcomment?—Unetêtedemule.Ellearefusédesortiravecmoietellen’apasvoulumediresonnom.—Tuluiasdemandé?

—Euh…,ditAustinenrejouantleurconversationdanssatête.Non,jen’yaipaspensé.—Crétin.Detoutefaçon,tul’auraisdéjàoubliéàl’heurequ’ilest.—Oui,probablement.Tropdefemmesdansmavie.Jelesconfondstoutes.»Ilnes’enplaignait

pas.Ilconnaissaittouteslesfillestrèsdemandées,lesfillesfacilesetcellesquisefontdésirer.Maisilnelaconnaissaitpas,elle.«Attends,tuluiasproposédesortiravectoietelleaditnon?—Oui,çam’asurprisaussi,maisellerépondraautrementlaprochainefois.—Çapourraitjouerentafaveurdeconnaîtresonnom.Ilyadesfillesàquiçaplaît.—Çapourraitjouerentafaveurdenepasfairelemalin.Ellejoueaufoot.Tuvoisquic’est?»Jacksouritetsesyeuxbrillaient.«Non.»«Merdealors.»Austindescenditducanapéetouvritlaportedufrigoviolemment.Ilattrapaune

bièreetladécapsula,espérantqu’elleledébarrasseraitdudéferlementsoudaindemauvaissouvenirsquitourbillonnaientautourdelui.«EllemerappelleNat.»

Jacklevalessourcilsetlerejoignitdanslacuisine.«Commentça?—Ellessontpareilles:toujoursdansleurslivres,àrécoltertouteslesrécompenses,présidentedu

clubdemathsouuneautreconneriedumêmegenre.—Commentsais-tuquetafootballeuseestprésidenteduclubdemaths?—Jen’ensaisrien.»Ilpoussaungrognement,vidasabièreetposaviolemmentlabouteillesur

latable.«Elleacetair…commesiunidiotd’athlèten’étaitpasassezbienpourelle.—C’estunesportive,elleaussi.—J’aijurédeneplusretomberamoureux.C‘estimpossible,dit-il.—DoncelleressembleàNat?»Austinsecoualatête.«Pasexactement,seulementleslunettes.»Ilfouilladanslefrigopour

trouveruneautrebière,maislepackétaitvide.«Çaneveutpasdirequ’elleva…»Jackposalamainsurl’épauledesonami.«Ellenevapaste

fairecequeNatt’afait.»Laseulefoisoùiln’avaitpasécoutélesconseilsdesonpère,laseulefoisoùilavaitdécidéde

prendreunrisqueetdedonnersonamouràunefille,ellel’avaitrepoussé.«Tul’asdit.Jenevaispastomberamoureuxdecettefille.Pasd’attache.Justepourm’amuser.Pasdeserment.

—Biendit,souritJack.Qu’est-cequetuvasfaireavecCarrie?—Quoi?Ahoui,Carrie.»Ilavaitdéjàdécidéderompreavecelle.«Jevaismefaire

pardonner.»D’accord,nepasromprecomplètement.«Ensuite,jevaisdécouvrirquiestcettefootballeuseetluifairedireoui.»Sanscesse.Jackhochalatête.«JeteconnaisdepuisleCE2etjenemerappellepasuneseulefillequit’aitditnonetquile

pensaitsérieusement.—Ceneserapasellelapremière,souritAustin.—Onparie?—Leperdantm’achèteunpackdebières.—Leperdantm’achèteunpackdeCoca.—Non,non,souritAustin,jenevaispasperdre.»

Chapitre2Zut,pourquoijen’arrivepasàmelesortirdelatête?Janefermalaportedufrigoenlaclaquant

etlançaleschampignonssurleplandetravailàcôtédespoivrons.Unepenséetordueluitraversal’espritaumomentoùelleattrapalecouteau.Non,ellenevoulaitpasfairedemalàAustin.Elleexaminalecouteauetaperçutsonrefletdanslalamebrillante.Frustration,excitation,nervosité–maispasdecolère–semanifestaientsursonvisage.Autrechoseaussi.Émoustillée?Àquoiçaressemble?

Janehachaleschampignonsavecl’habiletéd’unchef.Fairelacuisineétaitunmoyend’évasion.Lorsqu’elleinventaitunerecette,toutlerestedisparaissait:lapressiondesétudes,lerèglementstrictdesamère,etunjeunehommeappétissantquin’avait,d’abord,aucundroitdes’immiscerdanssavie.

Pourquoiletrouvait-ilsiattirant?Iln’étaitpasvraimentlegenred’hommequ’ellerecherchait.C’estvrai,ellen’avaitpasvraimentcherché,maislorsqu’elleprendraitcettedécision,ellenechoisiraitfranchementpasuntypequiaimaitlesexe,aimaitleplaisir,aimaitlaliberté…

Envérité,çafaisaitplutôtenvie.Cuisinerluioffraitpeut-êtrelaportedesortiedontelleavaitbesoin,maislavraielibertélui

échappait.Elleavaitquittélamaisondesamère,maiselleluttaittoujourscontrelaculpabilitédontsamèrel’avaitsubmergéetoutesavie.Sesentait-ellecoupabled’êtreattiréeparAustin?Janesourit.Samèreneseraitdéfinitivementpasd’accord.

Non,ellenepouvaitpassortiravecAustinseulementpourcontrariersamère.Enfait,elleneluidiraitmêmepas.Etpourtant,l’idéedesortiravecluipersistaitetlatourmentait.Illuiferaitpasserunmomentagréable,c’estcertain.Toutlemondesurlecampuslesavait.C’étaitlegarçonparfaitavecquiavoirdubontempsparcequ’ilnes’accrocheraitpas–unamusementpassager,pasunedistractionsurlelongterme.

PourtantceneseraitpasbiendetraiterAustindecettefaçon.Ellenepouvaitpasagircommeluilefaisait.

D’unautrecôté…ceseraittellementamusantdes’éclateraveclui,et,commeill’avaitindiqué,elleavaitbienbesoindes’amuser.Unpetitfrissonluiparcourutl’échineenpensantaugenred’amusementqu’ellepourraitavoiraveccethomme.

Arrête,arrête,arrêtedonc!Nepenseplusàlui!Oùsetrouvelepoivronvert?Janeletransperçaaveclecouteaudeboucheretlefittombersurlaplancheàdécouper.

Laported’entrées’ouvritetsereferma,etellesutsansleverlesyeuxquesacolocataire,SaraJensen,étaitderetour.

«Miam,qu’est-cequ’onmange?»Janeétaittellementconcentréesurlepoivronqu’elleétaitentraindehacherqu’ellen’enregistra

pascomplètementlaquestionposéeparSara,commesielleseréveillaitd’unrêve.«Eh,Jane…»Janelaissaéchapperlecouteauquiatterritdansl’évier.«Ah,c’esttoi.—Qu’est-cequetuprépares?»Sarareculad’unpaspours’éloignerdescouteaux.«Hein?Oh,seulementquelquechosequej’aifaitàtoutevitesse.»Saramitsatêteau-dessusdelacuisinièrepoursentiralorsqueJanemélangeaitlepoulet,les

champignonsetlesolivesàlasauceépaisseetbouillonnante.«J’aimeraisbiensavoirprépareràmangerrapidementcommetoi.»

Janeajoutalespoivronsdanslasauceetlagoûta.Fallait-ilajouterdel’ailoudeséchalotes?Elleavaitpréparécettesauceunecentainedefois,alorspourquoinesavait-ellepluscommentlafaire?

«Goûteça.Ilmanquequelquechose.»Elleluitenditunecuiller.«Miam…,ditSaraenseléchantleslèvres.Tunemetspasdubasilicd’habitude?—Dubasilic.C’estça,répondit-elleenajoutantunepincéedecetteplantearomatiqueaugoûte

intense.Non,ilmanqueencorequelquechose.—Qu’est-cequit’arrive?»Ellenevoulaitpasseremettreàpenseràlui.«Rien.»Ellenevoulaitpaspenseràcesourire

malicieux,àcesyeuxdangereux…«C’est“rien”quitefaitrougir?souritJane.—C’estlachaleurdelacuisinière.—Oui,biensûr.»Saras’appuyaauplandetravail.«Tuasrencontréuntype.»Lacuillerqu’elletenaitdanssamainheurtalacuisinière.«Commenttulesais?—J’aideviné.»Saraluifitungrandsourireets’assitàlatable.«Raconte-moitout.Ilest

mignon?Ilestgentil?Ilt’aimebien?Ilt’ademandédesortiraveclui?»Janesemitàrire.«Uneseulequestionàlafois.Oui,ilesttrèsmignon.»Plutôtdélicieusement

immoral–oui,c’estça.Oh,monDieu,Jane.Lanourritureetlesexe?J’aivraimentbesoindem’éclater.

«Tul’asrencontrécomment?»Elledécidadenepasracontertoutel’histoireàSara.«Hum…jel’aivuaugymnase.C’estunjoueurdefootballaméricain.—Ah!jen’aimepaslefootballaméricain,maisj’aimebienceuxquienjouent,dit-ellelesyeux

pétillant.Tul’intéressesouc’estseulementuncoupdecœuràsensunique?—Oh,ilestintéressé»Austinn’avaitpastentédedissimulerledésirqu’ilavaitpourelle.Jane,parcontre,avaitfaillise

couperlesdoigtsalorsqu’elleessayaitdedéterminercequ’ellevoulaitvraiment.«Ilfaitquoi,commeétudes?Ilestendernièreannée,luiaussi?—Jenesaispas.Onn’apasparlédeça.—Dequoiavez-vousparlé?ditSara,l’airparticulièrementexcitéenentendantcela.—Riend’important.»Justedesonnomàelle.«Ilabeaucoupflirtéavecmoi.—Flirter,c’estbien,surtoutsic’estavectoi.Ilt’aproposéunesortie?—Oui.—Etalors?Dis-moitout!Sarabonditpratiquementdesachaise.—Etj’aiditnon.»Est-ceduregretquejeressens?—Pourquoi?Ilfautquetusortesetquetut’amusesunpeu.Tondernierrendez-vousdatede

quand?—Çafaitlongtemps.—Jecroisquetun’espassortieavecungarçondepuisl’annéedernière.Tunedevraispas

refusercommeça.Cen’estpascommesiont’enproposaitsouvent.—Mercidemelerappeler.—Désolée.Cequejeveuxdire,c’estquetudevraisprofiterdetouteslesoccasions.—Çanem’intéressepastellementdesortiravecquelqu’unencemoment.Jesuisendernière

annéeetçavaêtredur.Ilfautquejeresteconcentréesurmesétudes.»Celaressemblaitàuneexcuseappriseparcœur.

«Jelesaisbien,crois-moi,maistuasbesoindefaireunepausedetempsentempsetdesortirpourt’amuserunpeu.»

Austinsavaitsansaucundoutecommentdonnerdubontempsàunefille.Faireunepauseluiferaitdubien,etilnereprésenteraitqu’unedistractionpassagère—etagréable.

Plusieursargumentsjouaientensafaveuretuneseuleensadéfaveur.«Cen’estpaslebon.—Iln’apasbesoind’êtrele“bon”.Amuse-toiettuverrasaprès,ditSaraenluifaisantungrand

sourire.—Peut-être.Prendscerisque.Profitedumoment.—Pasdepeut-être.Jedétestelespeut-être.Sic’estuntypesympa,donne-luiunechance.»Janefrissonnalorsqu’ellesesouvintdesparolesd’Austinaumomentdesesépareretrépondit:

«Cen’estpasuntypesympa.»Elleréalisasoudainquec’étaitlaraisonpourlaquelleellel’aimaitbien.Austinétaitunmauvais

garçon,etcemauvaisgarçonattiraitlamauvaisefillequiétaitenelle,bienenfouieàl’intérieur.«Qu’est-cequetuveuxdire?—C’estAustinSinclair.»LesourireenthousiastedeSaradisparut.«Tuplaisantes?—Non.—Beurk.Oublietoutcequejeviensdetedire.Austinn’estpaslegenredetypeavecquiilfaut

prendredesrisques.»Oh,maisc’estcequeJanevoulait.S’ilsserencontraientdenouveau,ouquand,siAustinarrivait

àsesfins,elleneseraitpascapabledeluidirenonsansmentir.«Çapourraitêtreamusant?—Non,iln’envautpaslecoup.Fais-moiconfiance.»Sararegardalacuisinièreetsonventre

émitungargouillement.«Jen’aipasfaim.»Elleentradanssachambreetfermalaporte.LamerveilleusesaucedeJanedébordasurlacuisinière,maisJaneleremarquaàpeine.Dès

qu’elleavaitprononcélenomd’AustinSinclair,Sara,desupportriceenthousiaste,s’étaittransforméeenprophétessedujugementdernier.

Quesait-elledeplusquemoi?***

Pourlapremièrefoisentroisans,Austinremarqualeterraindefootsituéàcôtéduterraindefootaméricain.Desgradinsdemétalargenté,placéscôteàcôtedestribunesenbois,séparaientlesdeuxterrains.

Ilcherchasurleterraindefootlafillequ’ilavaitrencontréehierdanslesvestiairesetquandillavit,ilsemitimmédiatementàlaregarderfixement.Laregarderesquiverlesdéfenseursl’unaprèsl’autreetlavoircourirverslesbutslefascinait.Cettefilleavaitl’aircoriaceetrapide,etc’étaitquelquechosequ’iladmiraitetrespectait.Pourquoinel’avait-ilpasremarquéeplustôt?Ilconnaissaitsonnom.Ildevaitforcémentconnaîtresonnom.Quelest-il?

Tandisqu’ilregardaitfixementleterrainvide,fouillantsamémoirepourretrouverlenomquiluiéchappait,unautresouvenirsurgit.IlavaitrencontréNatsurunterraindefootaméricainaulycée.Elleétaitrestéesurlatouche,criantetencourageantavectouslesautresaprèsqu’ileutgagnélepremierdestroischampionnats.Peut-êtrequeceretournementdesituationinespérélesavaitrapprochés.Maisiln’avaitpassuffiàlesfaireresterensemble.

Marchepourl’oublier.Austinfaisaitlescentpasàcôtédesgradins,testantsaforceetéloignantla

douleurjusqu’àcequesadéterminationrevienne.Cecanondefootballeusetomberaitamoureusedeluietnonlecontraire.

Ill’attenditdansl’espacesituéentrelestribunesetlesgradinsetlasifflaquandellepassaàcôtédelui.«Hé,chérie!»

Ellelevalatêteetluisourit,maislorsqu’ilsiffladenouveau,ellefronçalessourcilsetpassasonchemin.«Necroispasquejevaisaccourircommeunchiotenmald’amour.»

Iln’avaitpaseul’intentiondelasifflercommeunchien.Ilcourutpourlarejoindre.«J’essayaisseulementd’attirertonattention.—Tutesouviensdemonnommaintenant?»Merde.Ilavaitespérépouvoirévitercesujetunpeupluslongtemps.«Jeanne.—Tuasdéjàproposécelui-là.—Zutalors.»Elleréprimaunéclatderire.«Situnetedonnespaslapeined’essayer,alors,moi,jenevaispas

perdremontempsavectoi.»Aïe.Elleavaitmarquéunpoint.Austinsortitsonatoutcharme,carilsavaitqu’ilpouvaitsesortir

decemauvaispasgrâceàsonbagout.«Tumemetsdanstousmesétats,c’estpourquoij’aidumalàpenser.»

Cettefois,ellesemitvraimentàrire.«C’estcommeçaquetudragueslesfilles?»Merde!Sestalentsdedragueurneluiavaientjamaisfaitdéfautauparavant.«Oui,biensûr.Tu

seraissurprisedevoircequ’unepetitepartdevéritéetbeaucoupdecharmepeuventaccomplir.»Elles’arrêtademarcheretleregarda.«Alors,quelleestlapartdevérité?»Sonregards’étaitun

peuadoucietellen’avaitplussontonsarcastique.Austins’approchad’elleetluiglissalesmainsdanslescheveuxenlaregardantdroitdansses

yeuxvertsremplisdedoutes.Ilabandonnasesmotsenjôleursetsestraitsd’espritpoursemontrerhonnête.

«Tumeplaisbeaucoup.Elleluisourit,sarésistancecommençaitàfaiblir.—Jecroyaisquec’étaitplutôt“j’aidumalàpenser”.—Macopineaimebientaquiner,dit-ilavecungrandsourire.—Tacopine?»Ellerestabouchebée.Ilsemitàrireenvoyantleseffortsqu’ellefaisaitpourparaîtrechoquéeetfâchée.Lesfilles

affirmaientqu’ellesn’aimaientpasleshommespossessifs,maisd’aprèssonexpérience,c’étaittoutlecontraire,surtoutquandc’étaitlui,l’homme.Soncorpscommençaitàsedétendre.Peut-êtrequecemurentreeuxavaitcommencéàsefissurer.

Ilsemitàledétruireunpeuplus.«Tum’aimesbien.Allez,avoue-le.—Non.—Maissi.Çasevoit.—Commentça?dit-elleentremblant.—Tun’aspascessédesouriredepuisquejet’aiditquetumeplaisais.»LesouriredeJanesedurcit.«Ettumelaissestetoucher.»Ellepoussaunpetitcrietreculad’unpas.Ilsemitàrireetdit:

«Laisse-toifaire,machérie.Disquetuasenviedemoi.—Certainementpas.»Illisaitdanslecœurdesfemmescommedansunlivreouvertetpouvaitàchaquefoisrepérerun

refusmensonger.Seslèvresdisaientnon,maissesjouesrosesempourpréesetsesyeuxvertémeraudebrillantsdisaientoui.Illuiplaisait.Cen’étaitqu’unequestiondetempsavantqu’ellenelereconnaisse.

Ilhaussalesépaulesavantdeluidire:«D’accord,jeseraipatient.—Cen’estpascequ’ondit.—Tuensaisplussurmoiquemoisurtoi.Cen’estpastrèsjuste.»Ellelevalementonetletoisa.«Tusaiscommentremédieràça.—Oui,jelesais.»Ill’attiraàlui,lesyeuxfixéssurseslèvresrougesetcharnues.Elleessayadelarepousser.«Pascommeça.—Viensboireuncoupavecmoipourqu’onapprenneàmieuxseconnaître.»Lesfillestombaient

danssesbrasquandilleursouriaitdecettefaçon.«Non.»Putain,elleesttêtue!«Bon,onlaissetomberlaboisson,onvadirectementaulit.—Non.Sijesorsavectoi,çaserapourunvrairendez-vous:undîner,unfilm…Toutletralala.

Tuvasmetraitercommeunereine.»Austinneputsetaireàtemps.«Etensuite,jetemettraidansmonlitetjetetraiteraicommela

prostituéeduchâteau.»Zut,ellevam’encollerune.Sesyeuxsortirentpresquedesatête.«Çat’arrivederéfléchiravantd’ouvrirlabouche?—Non,pastoujours.»Ellesouritetsemorditlalèvreinférieure.«J’auraipeut-êtreréponduautrementsituconnaissaismonnom.»Têtue?Non,plutôtinsupportable.«Onenrevienttoujoursàtonnom,hein?—Ehoui.—Alors,sijedécouvrecommenttut’appelles,tusortirasavecmoi?dit-ilensoupirant.—Jesortiraiavectoi…—Ouais!—Si…situterappellesmonnom.—Marchéconclu.»Unefoisqu’ilconnaîtraitsonnom,ilnel’oublieraitplus.Unepensée

terrifiantelefittremblerdespiedsàlatête.Etsielles’appelaitNatalie?Non,c’étaitimpossible.Toutbonnementimpossible.

«Ettul’utiliseras.Plusdemachérieoumajolie.—C’estpromis.»Austinprononçacesmotsàtraverssesdentsserrées.Ildétestaitfairedes

promesses.Commentpouvait-illagardersiellen’étaitpasacceptée?Elleleregardad’unairsceptique,maisacquiesça.«D’accord.Maintenant,va-t’enavantque

quelqu’untevoieici.Jeneveuxpasqu’ilyaitdesrumeursànotresujet.»Avantqu’ellenepuissefairequoiquecesoit,ill’attrapaparlesépaules,l’attiraàluietluidonna

unbaiserbrûlantsurleslèvres.«Onvabiens’amuser,machérie.»Ilbonditetpartitencourantavantqu’ellenelefrappe.

***«Qu’est-cequinevapas?»Sarachangeasonsacàdosd’épauleetfronçalessourcils.Janegloussaitcommeuneécolièreécerveléesongeantàsonpremieramour,imaginantAustin

fairesonentréedanslesvestiaires.«Rien,toutvabien.»Ellesemorditlalèvre,maissonsourirenedisparutpas.

«Tuétaisaveclui.»LeslèvresdeSaraformaientuncercleécœuréetledégoutdanssavoixnelaissaitaucundoutesurl’identitéduluienquestion.

«Non…»Ellenepouvaitpasmentiràsameilleureamie.«Oui.Justeunpeu.»Saras’énerva.«Çaneveutriendire,unpeud’AustinSinclair.Onabesoindetoutenotreénergiepourrester

avecluietdetoutenotreforcepournepassombrerlorsqu’ilnousquitte.—Commentlesais-tu?—Touteslesfillesducampuslesavent.»Sarahaussalesépaulesetsonsacglissajusqu’àson

coude.Ellepoussaungrognementetlebalançapar-dessusl’autreépaule.MêmeJanesavaitdequoiAustinétaitcapableavecunefille.Elleenavaitdéjàvules

conséquences.Quandill’avaitsifflée,elleavaitvoulusesoumettreàtoussesordres.Quandill’avaitappeléesa

copine,elleavaitvoululuitomberdanslesbrasetavouerqu’elleavaitenviedelui.Quandilavaitreconnuqu’ilavaitparlésansréfléchir,ilavaitvéritablementrougietcelal’avaitcomplètementdéstabilisée.Ilavaitressembléàunvilainpetitgarçonquel’onavaitprislamaindanslesac.

Janeavaitsourietprisladécisiondenepasluidonnerunetapesurlatête.Etc’estpourçaqu’ils’ensortaittoujours.Ilétaittropmignonpourqu’onrestefâchéaveclui.

«Cen’estqu’uneamourette.Jevaismelasserdeluiavantqueluineselassedemoi.»Ellementaitàsameilleureamie,mais,aumoins,levisagedeSaran’affichaitpluscetairrenfrogné.Janedécidadenepasluifaireparttoutdesuitedumarchéqu’elleavaitpasséavecAustin.

«Ceseraittropbeau.»Sararegardasamontre.«Jedoisallerencours.Jeteretrouveàlabibliothèqueplustard.

—Àtoutàl’heure.»Janesecoualatête,toutenessayantdecesserdesourire.AustinSinclairn’étaitabsolumentpas

sonpremieramour.Ellen’aimaitmêmepascetyped’hommes.Elleaimaitleshommesintelligentsetsérieuxquiseprojetaientdansl’avenir.Cegarçonétaitarrogant,irresponsableetnevivaitquedansl’instantprésent.

Etpourtant,auplusprofondd’elle-même,lamauvaisefille,solitaireetimprudenterevenaitàlavieetespéraitqu’Austinsesouviendraitdesonprénom.

Chapitre3Commentdiablepouvait-ilsesouvenirdesonnom?Austinlaissasatêteretombersurl’oreiller.

Quesavait-ild’elle?Delongscheveuxbrunsdouxcommedelasoie,desyeuxprofondsvertémeraudequilefaisaientcraquer,deslèvresdoucesetcharnuesaugoûtdefraise,unepeaudouceetchaudesoussesdoigts,despetitsseinsparfaitsquinedemandaientqu’àêtrecaressés…Bon,çanel’aidaitpas,maisçaluiplaisaitd’ypenser.Delonguesjambes,decellescrééespours’enroulerautourdesataillefine…

Carrie,ladynamiquepom-pomgirlblonde,sepelotonnacontreluietglissalamainsurlescouvertures.«Jenesuispasfatiguée.»

C’étaitsoncerveauhyperactifl’empêchaitdes’endormiretpassabite.«Tantmieux.»Ilsouritetroulasurelleenembrassantsesjolieslèvresrouges.Ellegémitlorsquesamaintrouvasonseinetquesesdoigtssemirentàcaressersonmamelon.

«Hummm,net’arrêtepas.»Pasquestion.Ilfallaitplusqu’unepetitejoueusedefootbruneetentêtéepourledistraire.Ilse

blottitcontresonautresein,maisilavaitbeauessayer,ilnepouvaits’empêcherdesedemandercequ’unecertainepairedeseinsrondsetpointusdonneraitdanssabouche.

«Eh,chérie,tuconnaisdesgensdansl’équipedefoot?—Pourquoipenses-tuàl’équipedefoot?—Justecommeça.Pasàtoutel’équipe,seulementàunejoueuseenparticulier.—Jeconnaispasmaldetypes:John,Dan,Glenn,Chris,Dave,Éric…—Pascelledesgarçons.L’équipeféminine.—L’équipeféminine?Ohlàlà...—Cen’estpasgrave.»Austinmitlemamelondanssaboucheavantdedireuneautreidiotie.«Tupeuxtrouverunephotodel’équipesurlesiteinternetdel’école.»Ehoui.Leproblèmeestréglé.Austinsouritàlabelleblondedanssonlit,maisimaginaitlabelle

brunenuesousluiàsaplace.Ilsoupira:ilfaudrarompreaveclapom-pomgirlavantd’entreprendrequoiquecesoitaveclafootballeuse.Commentelles’appelaitdéjà?Carrie?Elleseblottitdanssesbras,tellementàl’aisedanssonlitqu’ilseraidit,maispasdelabonnemanière.Ilnepartageaitpassonlitavecquiquecesoit,paspluslongtempsqu’iln’étaitnécessaire.

Ilbondithorsdulitetenfilasonjean.«Machérie,jecroisqu’onvaenresterlà.—Hummm…,dit-elleetluitenditlesbrasensouriant.Tuenessûr?—Oui,toutàfait.»Savoixétaittellementsérieusequ’elleluiaccordatoutesonattention.«Qu’est-cequetuveuxdire?—Qu’ons’estbienamusés,maisquemaintenant,c’estfini.—Jevois.»Carrieselevaetlaissachoirlescouvertures.Austinregardasoncorpsnuparfait–ilnepouvaits’enempêcher–,maiscommeilnedisaitrien,

ellelegifla.Ils’enétaitdoutéetilleméritait,doncilneréagitpas.Ilavaitdéjàétégiflépardesfillesdansle

passé,donccelanepressentaitaucunenouveauté.«Jesuisdésolé,mais…—Tun’espasdésolé.Tuasdéjàtrouvéunefillequiattendsontouravecimpatience,n’est-cepas

?»Ilneniapas.Carrieramassasesvêtements,enfilantsachemiseavecdesgestesbrusques.«Tousmesamis

m’ontmisengardecontretoi.»Elleenfilasonjeanetremontalafermetured’uncoupsec.«Onm’avaitditquetunet’attarderaispaslongtemps,quetuétaisexcellentaulit,maisnulenrelationshumaines.»

Ilneniapascelanonplus.Lafilleencolèreattrapasonmanteau.«Unjour,Austin,tuvasrencontrerunefillequit’intéresserapluslongtempsque…,elleregarda

samontre,pluslongtempsqueça.—Çam’étonnerait.—J’espèreseulementquetut’enrendrascompteavantdeluibriserlecœur»,ditCarrieen

hochantlatête.Aprèsquoilablondepom-pomgirldynamiquedisparutdesavie.Bon,ças’étaitpassécommeils’yattendait,maisilfallaitenpasserparlà.Austinrefusait–en

aucuncas–detromperunefille.Samèreluiavaitditquelquechoseunefois,ilyafortlongtemps,qu’iln’avaitjamaisoublié:nelafaispaspleurer.Illesfaisaitrarementpleurer.Laplupartdutemps,illesmettaitenrogne,maisça,ilpouvaitlegérer.

Ils’assitàsonbureauetallumasonordinateur.Ouais,ilavaitbienuneautrefilleenvue…sionvoulait.Ellenevoulaitpasencoredelui,maisilsauraitfacilementbalayersesobjections.Parcontre,iln’arriveraitàrienavecelle–impatienteoupas–avantdeconnaîtresonnom.Ilallasurlesitedel’équipedefootetlatrouva,avecseslunettesdebibliothécairesexy,lescheveuxrelevésendésordreetunsourirequidurcissait,entreautreschoses,sadétermination.

Austinluirenditsonsourire.«Maintenant,tum’appartiens,JaneElliot.»***

«Tuluiasditquoi?—Jeluiaiditquejesortiraisavecluis’ilconnaissaitmonnom,ditJane.—Oh,c’estgénial.»Sarafermasonlivred’unmouvementbrusqueetlaregardapar-dessusses

lunettes.«Illuisuffitdetetrouverdansl’annuairedel’école.—Çam’étonneraitqu’ilenaitunetjesuissûrequ’iln’apaslamoindreidéedel’endroitoùse

trouvelabibliothèque.»JaneetSarapassaientlaplupartdeleurtempslibreàlabibliothèque,mêmequandelles

n’étudiaientpasetellesyavaientrarementvudesjoueursdefootballaméricain.«C’estvrai,acquiesçaSara,unsourirenarquoisauxlèvres,maisilpourraittetrouversurlesite

internetdel’équipedefoot.—Oh,monDieu,jedétestecettephoto.Jel’avaisoubliée.»Janeportalelivreàsonvisage

commes’ilpouvaitlacacher.«Alorsmaintenanttuvasdevoircoucheraveclui,ditSaraavecunmouvementderecul.—Moi,jen’aijamaisparlédecoucheraveclui.»Ellefouillasamémoirepourenêtresûre.«C’estluiquienaparlé.»Sonvisages’empourpralorsqu’elleserappelasonallusionàla

«prostituéeduchâteau»etmêmesi,d’habitudeJanedisaittoutàSara,ycomprissesplansdecarrière,elledécidad’êtreprudentesurcesujet.

«Jeluiaiditqu’ildevaitpréparerunvrairendez-vous.—Tuluiasditquetun’enavaisjamaiseujusqu’àprésent?—J’aidéjàeudesrendez-vous»,protestaJane.Ellesepréoccupaitplusdesesétudesquedesa

viesociale,maisçanevoulaitpasdirequ’ellen’étaitjamaissortieavecungarçon.«Tuluiasditquetun’avaisjamaiscouchéavecungarçon?—Maissi,j’aidéjàcouchéavecungarçon.»Sarafronçalessourcils,ôtaseslunettesetsefrottalesyeux.«M.LourdaudMachintrucnecomptepas.—Maisbiensûrquesi.»Biensûrquenon.Lesouvenirqu’elleavaitdesapremièreetunique

relationsexuelleavaitdurépluslongtempsquelarelationelle-même:rapide,maladroiteetpastrèsamusante.«Tucroisquec’estimportant»,

Janenesavaitpaspourquoielles’inquiétaitpourça.Ellen’avaitpasl’intentiondefairel’amouravecAustin,mais,enfait,ellen’avaitjamaiseunonplusl’intentiondesortiraveclui.

«Non,ilajusteenviedes’envoyerenl’air.—Ilpeutfaireçaquandilveut.Iln’apasbesoindesedonnertoutcemalpoursortiravecmoi

seulementpouruncoup.»Attends,ilyaquelquechosequicloche.Sarafronçalessourcilsetfeuilletaunautrelivre.«Lestypescommeluiaimentvarierlesplaisirs.Tureprésentesunenouveauté,et,pourl’instant,

tuesundéfiàrelever.Maisdèsqu’unjoliminoisferasonapparition,tuserasdel’histoireancienne.—Oui,jesais.»Ellesavaitàquois’attendreavecAustin.«Etpourtant,çapourraitêtre

chouette.»Pourquoinepass’amuserunpeupourunefois?Ceserapeut-êtremieuxladeuxièmefois.Illui

avaitbienditqu’ilsallaientbiens’éclaterensemble.«Ilnevapastomberamoureuxdetoi.C’estunbourreaudescœurs,dit-elleensoupirant.—Jen’ycomptepas.Jenesuispassinaïve.J’aijusteenviedem’éclateraveclui.C’esttoiqui

m’asditqu’ilfallaitquejem’amuseunpeuplus.—Oh,tuvasbient’amuser…jusqu’aujouroùilvatebriserlecœur,ditSaraenlaregardantde

travers.Etalors,qu’est-cequetuferas?—Jevaisenprofiterpendantqueçadureetl’apprécieràsajustevaleur.»Elleredressales

épaulesetpritsonlivretoutencachantlesourirehésitantsursonvisage.S’amuserplus…bonneidée.S’amuseravecAustinSinclair…?

***Àprésentqu’ilconnaissaitsonnom,commentdiableallait-illaretrouver?Austinlachercha

danslesendroitsoùilrencontraitgénéralementdesfilles,maisilnel’avaitjamaisvuedansunbaroudansunesalledeclasse.Alorspourquois’ytrouverait-ellemaintenant?Iloubliaitquelquechose.RéfléchisAustin.Oùunejoueusedefootboursièrehabituéeautableaud’honneurdel’universitépouvait-ellebiensetrouver?

Àlabibliothèque,crétin.ExactementcommeNatalieaulycée.Super.Et,elleestoù,labibliothèquedéjà?Iln’arrivaitpasàsesouvenirdeladernièrefoisoùilyétaitallé,carilévitaitlesbibliothèquesdepuissaruptureavecNat.

Ilseretrouvaàtournerenrondaprèsavoirprisquelquesmauvaisvirages,maisilparvintenfinàtrouverlebâtiment.Ilsemblaitbienplusgrandquedanssonsouvenir:troisétagesetdesrangéesdelivresàpertedevue.J’espèrequ’elleenvautlecoup.Justepours’amuser,pasdepromesse.IIsourit,déterminéànepasperdresontemps–quoiqu’ilarrive.

Celaluipritpresqueunedemi-heure,maisilréussitenfinàlatrouverausous-solentraindefouillerdansunepile,àlarecherched’unlivrequiluiavaitéchappé.Sesdoigtssedéplaçaientsurleurtrancheusée,commesitoucherleslivresluipermettraitderetrouverceluiqu’ellecherchait.Ellenelevapaslesyeux,alorsils’appuyacontreuneétagèreetlaregarda.Seslunettesétaientperchées

surlehautdesatête,etquelquesmèchesdecheveuxs’étaientéchappéesdesonchignon.Commentsefait-ilquejenel’aiejamaisremarquée?Ilfautquejetraîneunpeuplusàla

bibliothèque.Lesratsdebibliothèqueonteuxaussibesoind’amour.Zutalors,non,dedivertissement,pasd’amour.Plusjamais.Quandellelevaenfinlesyeuxsurlui,illuifitunsourirequifitpétillersessuperbesyeux.Elle

attendit,maisilneditrien.«J’attendsquetudisesmonnom»,dit-elle.Ilsecontentadesedirigerversellepourremettreunemèchedecheveuxderrièresonoreilletout

enladévorantdesyeux,sibienqu’elledétournaleregard.Ill’enlaçaetl’attiraàlui.Seslèvrestrouvèrentlessiennesdoucesetsucrées.Ellemitlesmainssursesépaulesets’adossaaurayondelabibliothèque.

«Jane.»Baiser.«Marie.»Baiser.«Elliot.»Baiser.«Hum,tuasfaitunerechercheapprofondie.—Etjenefaisquecommencer.»Illapoussacontrelerayonetglissasalangueentreseslèvresenmêmetempsquesesmains

exploraientsoncorps.Sesmainsàellefirentdemême,glissèrentlelongdesondos,caressantsesmusclesàtraverssachemise–parpetitestouches,légèresethésitantes,commesiellevoulaitallerplusloin,maisnel’osaitpas.

Austinnesesouvenaitplusdespremiersbaisersqu’ilavaitdonnés,maisceux-làdevaientêtrebienmeilleurs.Sessensétaientenalerte,captantchaquecaresse,chaquesensation–lachaleuretladouceurdesoncorps,legoûtsucrédesesbaisers,leparfumdefleurssauvagesetceluipluslégerdusavonsursapeau.

Ildevraitprobablements’arrêteravantd’allertroploin.N’importequipouvaitlesépieretellel’avaitdéjàprévenuqu’ellenevoulaitpasderumeuràleursujet,maisilnevoulaitpass’arrêter.Pasmaintenant.Jamais.Merde,çanevapas,ça.

Elleplaçasesmainssurlapoitrined’Austinetrecula,brisantlentementleurétreinte.N’aiel’airderien.Ileutunsourirejusqu’auxoreilles.«Ehbien,çaaétéplutôtfacile.—Eh,grommela-t-elle.C’estdéjàlafinavantledébut.»Elleplissalesyeuxetlerepoussa.Austintrébuchaenarrièreetseheurtaaurayond’enface.«Janie,attends!Jenevoulaispasdirequetuétaisunefillefacile»Ellel’ignoraetpartitd’unpaslourd.«Çaaétéfacilededécouvrirtonnom.»Ilcourutaprèselle.«C’estça,cequejevoulaisdire.»

Merde,elleestdifficileàsuivre,cettefille.«Ouais,c’estça.—Tun’espasdutoutunefillefacile.»Qu’est-cequ’ilvafalloirfairepourlacontenter?

Pourquoiest-cequeçametienttantàcœur?«Alorstucroisqu’ilsuffitd’unbonbaiserpouréviterd’avoirunrendez-vousavecmoi?—Bon?Ehbien,mavieille,ilétaitexcellent.»Mêmeselonsescritères.«Jen’essayaispas

d’éviternotrerendez-vous.T’embrasser,c’étaitjuste…Jenesaispas…çam’asembléunebonneidéeàcemoment-là.»

Elles’arrêtanetetseretournasibrutalementqu’ilfaillittombersurelle.«T’enasd’autres,desbonnesidées?—Ouais,j’aipleindebonnesidées…etpleindemauvaisesaussi.»Sonsouriresefigeasurses

lèvreslorsquelesyeuxvertseffrayantsletranspercèrent.

«Laisse-moit’emmenerquelquepartpournouséclaterdemainsoir,parceque,crois-moi,s’ilyabienquelqu’unquiabesoindes’éclater,c’estbientoi,Janie.

—Demainsoir?—Ouais.Demain,c’estvendredi,alorsonpourrafairelagrassematinéesamedimatin.»Il

tressaillitlorsquecesmotssortirentdesabouche.Elleplissasesyeuxvertspendantuneseconde,puisceux-ciseradoucirentunpeuetelleluisourit.«Tuasdumalàtemaîtriser,n’est-cepas?—C’estparcequejeneleveuxpas.»Austinsouritjusqu’auxoreillesetsepréparamentalementà

êtrefrappé,mais,aulieudeça,ellel’embrassasurlajoue.«Demainsoir.—Jeviendraitechercherà19heuresetjet’emmènerai…quelquepart.»Ilavaitutilisétoute

l’énergiequ’ilavaitenluipourlafaireaccepterdesortiraveclui.Àprésent,ildevaitdéterminercequ’ilallaitfaireavecelle…misàpartl’évidence.

«Çaal’airbien.»Savoixtrahitunsoupçond’inquiétude.«Ah,Janie,jeteprometsquetunevaspasêtredéçue.»Zut!Maisqu’est-cequejedis?«Tumelepromets?—Absolument.»Iltentadeseretenir,maisn’yparvintpas.Illaplaquacontrel’étagèrepour

s’approprierseslèvresàl’aided’unbaiserquileslaissatouslesdeuxhaletants.Ildisparutparmilesrayons…etperditunedemi-heureàretrouverlechemindelasortiedecette

sacréebibliothèque.***

Janesetenaitdevantsongrandmiroir,analysantcequidevaitêtrelaquinzièmetenuequ’elleessayait.

Sarasortituneautrerobeduplacard.«Etcelle-là?»Janesecoualatête.«Non,ellen’estpasassezchaude.»Sonamierangealarobe.«Jecroisquetuastoutessayé.»Ellesvenaientdepassercesdernièresheuresàessayertoutcequisetrouvaitdanssonplacardet

sacommode.Elleentenditungrossoupirvenantduplacard.Janesemorditlalèvre,résolueànepasselaissergagnerparlemanqued’enthousiasmedesacolocataire.ElleavaitespéréquesapropreexcitationdéteindraitsurSara,maisc’étaitpeineperdue.

Sararegardalapiledevêtementsaccumuléssurlelitdesacopine.«Veux-turegarderdansmonplacard?»

Janeregardal’heure.«Jen’aipasletemps.»Elleseregardadenouveaudanslemiroir,inclinantlatêtecommesielleallaitpréférersonreflet

vud’unautreangle.Elleétaitvêtued’unsoutien-gorgeàdentellefuchsiaetd’uneculotteassortie.C’étaitàlafoisoséetimpudent.Peut-êtrequ’Austinlesverrait,oupeut-êtrepas.Unfrissonlaparcourutàcettepensée.Elleavaitessayéquelquechosedesexy,dejolietdesimple.Àprésent,elleportaitquelquechose…ehbien,aumoinsquelquechoseenplusdesessous-vêtements,bienqu’Austinpréférâtcertainementlavoirarrivertoutenue.Sesjouess’empourprèrentàcettepensée.

«Çanousaideraitdesavoiroùtuvas.»Sarafourrageaitdanslapiledevêtementsentasséssurlelit.

«Çanousaideraitsij’avaisdesseinsdignesdecenom.»Janeattrapasesseinsdesesdeuxmainsetlesserraensemblepouressayerd’augmentersapoitrine.

«Lesgarçonsaimentlesseins,quellequesoitleurtaille.»Sararamassaauhasardunchemisierqu’ellelançaàsonamie.

Janeregardalemiroird’unairrenfrogné,tiralalangueàlafilleetàsarobefleurie.Non,pascelle-là.Elleretiralarobeetlabalançasurlelit.Audésespoirdetrouverunvêtementconvenable,elletirabrutalementsurletiroirdesacommodeetenretirasonjeanpréféré.Pasmal.Ellejetauncoupd’œilauchemisierqueSaraluiavaitlancé:ajusté,maispastropserré,simple,maispasquelconque,d’unrougeéclatant,maispastropvoyant.Çapourraitfairel’affaire.Ellesesentaitbienavec.Ellesesentaitcomme…JaneElliot,etpascommelafillequiessaied’épaterletombeurducampus.

Enfin,peut-êtrequesi,maisiln’avaitpasbesoindelesavoir.«Jepensequeçaira.—Trèsbien.»Sarasaisitsonsacàdosetsesclés.«J’yvais.Amuse-toibienetnefaispasde

bêtise.»Elleluifitunfaiblesourireetsortit.Janeignoral’avertissement.Peut-êtrequeçaluiferaitdubiendefairequelquesbêtises.Elleavaitsentilaprésenced’Austindanslabibliothèqueavantdelevoir.Sapeauavaittressaillià

l’endroitoùsesyeuxlatouchaient.Aucunautrehommenel’avaitjamaisregardéeainsi.Etlorsqu’ill’avaitappeléeJanie…oh!waouh.Janeavaittremblé.Personnenel’avaitappeléeJaniedepuissessixans.Elleavaitdétestéçaàl’époque,maisc’étaitsexydanslabouched’Austin.C’estcommeçaqu’ellesesentaitaveclui:sexy.

Encoreunregarddanslemiroiret…deschaussures!Ellefouilladanssonplacardettrouvaunepairedebottesàtalonshautsqu’elleavaitachetéeilyaplusieursmois,maisn’avaitjamaiseulecouragedeporter.Cédantàunélanspontanéinhabituel,ellelesenfilaetsemitdebout,enchancelantunpeu,maispastrop.Lestalonsdedixcentimètresluiallongeaientlesjambesetdonnaientunjoligalbeàsesfesses.Ellesesentaitàl’aiseavec,sexyetunpetitpeucoquine.Ellesesentaitcomme…Janie.

Janie,lacoquine,hochalatêteensigned’approbation.Uncoupd’œilrapideàlapenduleluisignalaqu’ilneluirestaitquedixminutes.Argh!mes

cheveux!Ellelesentortillaenchignon,maiselleavaitl’airtropsévère,alorselleleslaissatomberlibrementderrièresesépaules,lelongdesondos.Beaucoupmieux.Janedevaitporterseslunettes,carellenevoyaitriensans.Hum…labibliothécairesexyselaissaitaller?Ellel’espérait.Unautrecoupd’œilàlapendule:septminutes.Elleseprécipitadanslesalonetsurfasurleschaînesdetélépendantqu’ellel’attendait,frissonnantenrepensantàleurbaiser.

Lesmainsd’Austins’étaientaventuréessursoncorpscommes’illuiappartenait.Elleauraitdûl’enempêcher,mais,aulieudeça,sesdoigtss’étaientglissésentrelesboutonsdesachemise,etelleavaittouchélapeaudesapoitrine.Siellel’avaitlaissécontinuer,ill’auraitdéshabilléeavantleurpremierrendez-vousetilsenseraientrestéslà.Ellevoulaitqueça,quoique«ça»représente,durelepluslongtempspossible.

Unbrefsoupçonlasaisit.Austinn’estpaslegenredetypeaveclequelonpeutprendredesrisques.LamiseengardedeSararetentitàsesoreilles.Ilallaitbienvenir,n’est-cepas?Peut-êtrequ’ils’étaitjouéd’elleetqu’ilallaitlalaisserattendrependantqu’ilrigoleraitdesablaguecruelle.Non,ilnel’auraitpasembrasséecommeill’avaitfaitavecl’idéedenepasterminercequ’ilavaitcommencé.OnnepouvaitpasreprocheràAustindenepasrépondreauxattentesd’unefille.

***Austinouvritl’eauetpoussaunjuronquandlejetd’eaufroideluijaillitauvisage.Maisilenavait

bienbesoin.Unedouchefroideluiferaitdubien,aprèsavoirpassélajournéeentièreàréfléchiroùilpourraitemmenerJanieetàcequ’ilallaitfaireavecelle.L’eauseréchauffalentementalorsqu’ilsetenaitsouslejet.Illalaissacoulersursescheveux,coulerlelongdesondosetsursontorse.Il

fermalesyeuxetimaginaquec’étaitlesdoigtsdeJanie,etnonl’eau,quiglissaientsursapeaunue,luicaressaientlesépaules,lesbrasetlescuisses.

Pourquoinefaisait-ilquepenseràsaJanie?SaJanie.Austinsourit.Ilimaginaittoutàfaitleregardqu’elleluiauraitlancépouravoirditça:lesyeuxpleinsdedésapprobation,maisavectoutefoisunpetitsourire.C’étaitunedeschosesqu’ilaimaitchezelle.Elleneselaissaitpasavoirparsesrusesdetombeur.Ilneconnaîtraitpassonnomsiellenel’avaitpasforcéàledécouvrir.Ill’auraitséduitedanslesvestiairesouàlabibliothèquesiellenel’avaitpasobligéàluiaccorderd’abordunvrairendez-vous.

Çaaussi,çaluiplaisait.Ilaimaitgâterlesfemmesetillefaisaitavecplaisir.Certainessejetaientdanssonlitsanssefaire

prier.Ilnes’enplaignaitpas,maisilappréciaitaussis’engagerdansunepoursuiteassiduedetempsentemps.Devait-illaconquérircesoiroulalaisserl’allumerencoreunpeu?Ilvoulaitprofiterd’êtreaveccettefilleaussilongtempsqu’illepouvait,etpourlemoment,ils’amusaittroppourconcluresirapidement.Ilsouritàcettepensée.

Unegoutted’eaucoulaàl’intérieurdesonoreilleetilsecoualatête.Arrêtetoutmaintenantavantqu’onnetefassesouffrir,encoreunefois.

Comment?Ilsortitlatêtedeladouche.Lasalledebainsvideétaitsilencieuse,etlaporteferméeàclé.D’oùvenaitcettevoix?Ilsetapalecôtédelatêteaveclapaumedelamainpours’assurerqu’aucunebulledesavonn’yétaitcoincée.

«Cen’estpasNatalie»,sedit-il,etquiquecesoitd’autrequipouvaitl’entendre.Letempsdesortirdeladoucheetdes’habiller,lepetitdéjeunerpréparéparJackn’étaitqu’unemasseinformecalcinée,demêmequelacuisinière.

JackjetaunœilàlafaçondontAustinétaithabilléetpoussaungrognement.«Tonrendez-vouscesoir,c’estaveclamêmefillequetuasrencontréel’autrefois?»Austinleregardasanscomprendre.«Lafilledonttunetesouvenaispasdunom?—C’estdéjàplusprécis.—C’estvrai,Jacksemitàrire.Cellequiappartientàl’équipedefoot.—Ouais.Tumedoisunpackdebière.—Ilestdanslefrigo.»Austinritetramassaunballonqu’ilfitpasserd’unemainàl’autre.Iln’auraitéprouvéaucune

difficultéunjournormal,maisaujourd’huileballonluiglissadesmainsetheurtalebrasdeJack.«Merde.Désolé.—Nerveux?—Pourquoidiableserais-jenerveux?Leballonavaitrebondiloind’Austinetavaitroulé

jusqu’auboutdelapièce.Ill’attrapa,leposaviolemmentsurlatableetdit:—Nebougepas.—Cen’estpasNatalie.—Hein?Leballontombadelatablesurlepiedd’Austin.Tum’asentendu…?—Quoi?—Non,rien,ditAustinenhochantlatêteetilrécupéraleballonsouslatable.—Tun’espluslemême.Tuasunbutettusaisoùtuvasmaintenant.—Oui,maisest-cequeçasuffira?—Àelleouàtoi?ditJackenleregardantdanslesyeux.—Qu’est-cequetuveuxdire?

—Nataliet’alarguéparcequ’ellepensaitquetun’avaisaucuneambition.—Mercidemelerappeler.—Ellepensaitquetun’auraisaucunautreplandecarrièresituteblessaisaufoot.—Elleavaitraison,jemesuisblessé.Austinsemassalegenou.—Elleavaittort.Tuasunnouvelobjectifmaintenant.—Ouais,c’estdrôle,lavie.—Maisest-cesuffisantpourtefaireoubliercesmauvaissouvenirs?ditJackensouriant.Oùas-

tubesoindel’aidedequelqu’und’autre?—Dequoituparles?—J’aiperdulecomptedetouteslesfillesavecquituessorti,ditJackenriant.J’ail’impression

quecettefilleestdifférente.—Cen’estpasmongenre.—C’estvrai,maisjecroisquecen’estpasqueça.—Jecroisqueturéfléchistrop.»LesmotsprononcésparJackseprécipitèrentsurluiteluntrainincontrôlabledontlefrein

d’urgenceétaithorsdelaportéed’Austin.LabeautésimpleetsansartificedeJanielamettaitdansunecatégoriedifférentedecelledesfillesqu’ilconnaissait.Plusilpensaitàelle,plusilréalisaitqueJackpouvaitavoirraison.Elleétaitdifférente.Elleluiavaitrésistéetçaluiavaitplu.Sonvisaged’unebeautétrompeuseavaitattirésonattention,maisc’étaitsaforceetsadéterminationquil’intéressaient.C’estellequil’avaitallumé.

Natalieavaiteulemêmeeffetsurlui…jusqu’aujouroùellel’avaittraitédesportifidiotetdécrétéqu’iln’étaitpasassezbienpourelle.

Ouah,Austin,arrêteçatoutdesuite.Soncerveaustoppanet,etilsetournaversJack,lamâchoireserrée.

«J’airamépourqu’elleacceptedesortiravecmoi.C’esttout.»Jackapprouvadelatête.«C’estunbondébut.»Austinlevalesyeuxaucieletluifitunsourire.«Nem’attendspas.»Iln’avaitpasencoredécidés’ilallaitramenerJanieàlamaisonounon,maisilseraitprêtàparer

àtouteéventualité.

Chapitre4LorsqueJanieouvritlaported’entrée,Austinlareconnutàpeine,maisquandelleluisourit,son

cœurfitunbondetilsutalorsqu’ilavaittrouvélafillequ’illuifallait.Grâceàsonjeanquiluiallaitcommeungantetunchemisierd’unrougeintensequimettaitenvaleursescheveuxbruns,onn’auraitvuqu’elledanslafoule.Ellesortitdanslecouloir,lesyeuxpresqueàlamêmehauteurquelessiens.C’estnouveau.Sesyeuxdescendirentlelongdeseslonguesjambesfines.Ah,ilaimaitvraimentquandunefilleportaitdestalonshauts.

Janieétaittrèsgrandeavecsestalonsdedixcentimètresetellecarrasonregarddanslesien.«Jesuisprête.—Tuenessûre,Janie?Ilvoulaitluiarrachersesvêtements,là,toutdesuite,mais,non,ilallait

attendre…unpeuplus.—Oui.»Ilssedirigèrentversleparkingbondé.Est-cequ’elleserendaitcomptequetouslesgarçonsla

regardaient?Celan’avaitaucuneimportanceparcequec’étaitavecluiqu’elleétaitcesoir.Etavecpersonned’autre.

«Jem’ensouviendrais.»Ilvoulaitl’embrasserencore,maispasici,ilyavaittropdegensautourd’euxpourqu’ilpuisselefairedelafaçondontillevoulait.Ilsemoquaitdecequ’onpensaitdelui,maisilsesouvintqu’ellenepartageaitpassonopinion.

«Allons-y.»IlluipritlamainetlaconduisitverssavieilleJeepWranglercabossée.Avantdepartirlachercher,ilavaitenlevéletoitenplastiquedécoloréparcequ’ilvoulaitlavoir,leventdanslescheveux.Ilnefutpasdéçu.

Elleessayad’attrapersescheveuxquitourbillonnaientpourlesattacher,maisleventl’enempêcha.Alorsellelesrejetaenarrièrepar-dessussesépaulesetlesbalayadesamain.

«Alors,onvaoù?—Tuesvraimentsuperbe.»Ilfallaitqu’illuidiseavantdefairequoiquecesoitd’autre.«Oh.»Ellerougit.«Merci.»Ilnepouvaitdétachersonregarddesoncorpsetilfaillitgrillerunfeurouge.«Tuferaismieuxdeteconcentrersurlaroute.—Oui,bonneidée.»LaJeeppritunvirageàdroitedansuncrissementdepneus.«NousallonsauStrikeZone.Tuyesdéjàallée?—J’aitoujourseuenvie,maisnon,jen’ysuisjamaisallée,dit-elleenhaussantlesépaules.—Alors,onvabiens’amuser.»C’estlapromessequ’illuiavaitfaite.TheStrikeZone,avecses

cagesdefrappeursetdelanceurs,sanourritureetsabière,étaitl’endroitparfaitpourunpremierrendez-vousdynamique.

Elleéclataderire.«J’auraisdûm’endouter.J’aidumalàt’imaginercapablederesterassisàtable,puisd’endurer

unfilm.—Ouais.Tuasdelachancequej’arriveàmeretenirdetepeloter.»Ilvitdelacolèretraversersonregard,maisletondesavoixétaittelqu’ilsedemandasielleavait

enviedeluiautantqueluiavaitenvied’elle.Illuidit:«Ouais,tuenas,delachance.—Pourquoiça?»IlgaralaJeep,éteintlemoteuretregardalafemmeassiseàcôtédelui.Sonregardvertetsérieux

ledéfiaitderrièreseslunettessexy.Elleattendaitquelquechosedelui,maisilnesavaitpasquoi.Il

voulait…ehbien,ilavaitdumalàycroirelui-même.Ilvoulaitlamettredanssonlit,aucundoutelà-dessus,maisilneparvenaitpasàsedéfairedesonenviequecesoitplusqueça.Maisplusdequoi?Etpourquoivoulait-ildenouveauprendreuntelrisque?JackavaitditqueJanieneleferaitpassouffrircommeNataliel’avaitfait,maiscommentenêtresûr?

Ellen’avaitpascessédelefixerdesyeux.Elleétaitsacrémenttenace,toutcommelui.Austinaimaitça.

«Non,c’estmoiquiaidelachance.»llsouritetl’embrassa.Illasentitsoupireretsoncœursemitàbattrefortcommes’ilvenaitjustedecourircinquantemètrespourfaireuntouchdown.

Ilss’assirentàunetableetcommandèrentdesailesdepouletetdelabière.AustinfitunsignedetêteendirectiondescagesdefrappeurquandJaneeutléchéladernièregouttedesaucebarbecuesursesdoigts.Ellehaussalesépaulesetlesuivit.

Lastardufootballaméricainsaisitunebatteetlafittournoyer.«Prépare-toiàêtreimpressionnée.»Illuifitunclind’œil.Ellesouritquandilenvoyalapremièreballepar-dessuslemur.Letableaud’affichagetintaetles

motsHomeRunclignotèrent.«Coupdechance.—Ah!»Austinsouritetluitenditlabatte.«Àtoi.»Janelaissapasserlapremièreballe.Ellefrappafortladeuxièmeetl’envoyadansunbruitsourd

impressionnantdanslatoile.StandingDoubles’affichasurletableau.«Joli,sifflaAustinentresesdents.Encoreunefois.—Avecplaisir.»Ellefrappaunefausseballe,maislasuivanteétaitdenouveaudouble.Lelance-

ballesenvoyauneballerapide.Ellelafrappafortetcelle-ciheurtalatoileetHomeRun.«Oh,Janie,tusaisvraimentcommentexciterungarçon.»Elleritetlançalabattedanssadirection.Austinnepouvaitpasêtresurpasséparunefille.Ilattenditlaballe,frappafortetlamanqua.Jane,lesyeuxbrillants,faillits’écroulerderire.«Qu’est-cequit’arrive?Tunesaisplusutiliserunebattequandtuesexcité?—Mavieille,ilnefautpasmechercher.—Oh,maisjet’aidéjàtrouvé.—Tuasraison.Tumedragues?»Ellegrimaça.«Situn’enespassûr,c’estquejem’yprendsmal.»Ilposasamainsurlebasdesondospourlaguiderverslacagedeslanceurs.«Voyonsvoirde

quoitonbrasestcapable.»UnsouriremystérieuxapparutsurleslèvresdeJane.Dèsqu’elleramassalaballeetsemiten

position,Austinsutqu’ilétaitendanger.Elleenvoyauneballerapidedanslecentredelazonedefrappeet,àladernièreseconde,celle-ciretombaentouchantlecoin.Strikeone.

«Jemesouviensdetoi.Ilyavaitunsoupçonderespectetd’admirationdanssavoix.Tueslafillequiafaitéliminerlamoitiédel’équipedebaseballmasculineàl’entraînementleprintempsdernier.

—Oui,ditJaneenrougissant.Tuenfaisaispartie,n’est-cepas?—Oui.»Sonsentimentdegênedisparutpourlaisserplaceàl’admirationqu’ilavaitpoursesaptitudes

sportivesetilétaitfierd’êtreensacompagnie.Natalien’avaitjamaisappréciélesport.Elleavaittoujourscruqu’iljouait,commeunenfant.Janiecomprenaitlaraisonpourlaquelleilfaisaitdusportparcequ’elleenfaisaitaussi.Ilsouritetlaregardafrapperballeaprèsballe.Mêmesielleportaitdestalons,satechniqueétaitparfaite,songesteétaitdelapoésiepure.

«Tueslastardeslanceursetmoi,lastardesquarterbacks.»Ilvoulaittomberàgenouxetvénérertoussesgestestandisqu’ellesebalançaitpourpréparerunautrecoupparfait.«Onestvraimentfaitl’unpourl’autre.»

Légèrementàl’extérieur.Janeclignadesyeuxetleregarda,lesyeuxécarquillés.«Qu’est-cequ’ungarçonpourraitdemanderdeplus?—Unpeud’humilitépeut-être?—Nan,dit-ilenhaussantlesépaules.C’estunequalitésurestimée,l’humilité.Quandonestbon,

onestbon.»Lessuperbesyeuxvertsclignèrentenleregardantpar-dessusleslunettes.«Etquandonestmauvais…»Ilbalayasoncorpsduregard.«C’estencoremeilleur.»Illuipritlaballequ’elleavaitdanslamain,lajetaplusloinetglissasesmainsdanslescheveux

deJane,l’attirantàluipourl’embrasser.Ellerésistauntoutpetitpeu,carquelquespersonnesregardaientdansleurdirection,maissoncorpsfonditdanslesienquandmême.

Pourquoinepouvait-ils’empêcherd’embrassercettefille?Ilsavaitqu’ilfallaitqu’ilarrête.Lesgenscommençaientàlesregarder,maisilenvoulaitencoreplus.LeslèvreschaudesdeJanes’attardèrentsursabouchecommesiellesyétaientàleurplace,etsoncorpsdouxsemblaitavoirétéfaitpourlui.

Quandquelqu’uncria:«Vas-y,Austin»,ils’écartad’elleetgrommela.Sijetrouvequiaditça…ilregardaJaneetfitunepetitegrimace.

«Jesuisdésolé.—Pasmoi.»Elleluisouritetluicaressalebrasdroitpourlegarderprèsd’elle.«Montre-moice

quetusaisfaire,quarterback.—Oh,Janie.»Football.Elleparledefootballaméricain,idiot.«Jetemontreraitoutcequetu

veux.—Jeveuxvoirsituessibonqueça.»Elleluisourit,etAustinaperçutdelamalicedansson

regard.Merde,c’estdelatorture!«Tuparlesdefootball,n’est-cepas?»D’habitude,c’estluiqui

taquinaitlesfilles,maiscelaluiplaisaitdeselaisserfaire,pourunefois.«Pourlemoment.»Ilss’arrêtèrentenfacedescagesdefootball.Cettepetitecoquinesournoisesavaitvraimentce

qu’ellevoulait,mêmesiluin’enavaitaucuneidée.«Commetuveux.»Ilramassaunballonetleserrafortentresesmains,sesentantcommeunpoissondansl’eau.Son

premierlancerfutcourt.Rapideetdanslemille.Douzemètres.Premieressai.«Pasmal,dit-elle.—Attends,jen’ensuisqu’àl’échauffement.»Lelancersuivantétaitpluspuissant.Quatorze

mètres.Lesgenscommençaientàs’attrouperpourleregarder.«Tuasunpublic.»Desfilles,pourlaplupart,remarqua-t-il,maisçan’avaitpasd’importance.Ilvoulaitquecesoit

Janiequileregarde.«J’ail’habitude.»Seslancersdevenaientpluslongsetpluspuissants.Vingt-et-un,vingt-sept,trente-deuxmètres.Ilenvoyaunefuséeenpleindanslemilledelacible.Unepasseacinquante-deuxmètres!Lafoulel’acclama.

«Tuesvraimentbon.»Elleluisouritetregardasesamisetsessupportersleféliciter.Ilsavaientbienraisond’adorerleurquarterback.

«MerciJanie.Çametouchebeaucoup.»Elleétaitfièredelui.Fièredelui!Çaluifaisaitplus

plaisirquelesélogesvenantdepersonnesqu’ilconnaissaitàpeine.Peut-êtrequ’ilétaitvraimentbon.Ilserraquelquesmainsetleslaissaluidonnerdespetitestapessurl’épaule,puisiléloignala

fouleetluitenditlamain.«Viensici.Jevaistemontrercommentonfait.»Illapritdanssesbrasetpositionnasondoscontresapoitrine,pourpouvoirluimontrercomment

tenirleballon.Ildirigeasonbrasenluimurmurantsesconsignesdansl’oreille,approchantseslèvresplusprèsquenécessaire.

Ellesuivitlesordresqu’illuiavaitdonnésetfitunlanceràquinzemètrespoursonpremieressai.«Bienjoué.»Illuidonnaunetapesurlesfessesetsetintprêtpourlaréprimande.«Tuesbonprofesseur.»Ellesouritetl’embrassa.«Tuasuntalentinné.»Iln’enrevenaitpasdes’enêtretiréàsiboncompte.«Quandonestbon,onestbon.»«C’esttoutnouveaupourmoi,dit-ilenriant.—Quoidonc?—Jenesuisjamaissortiavecuneathlète,seulementavecdesfillesquilançaientcommedes

fillettes.»Janesouritetlançaleballonrapidementdirectementdanslecentredelacible.«Tuveuxdirequelespom-pomgirlsnesontpasdevraiesathlètes?—Pascellesavecquijesors.Ellesnesontqu’un…divertissement.»Ellefitlagrimace.«Jen’aipaschoisilebonmot,jesais.—Oui,mais,aumoins,tueshonnête.—C’estvrai.»Ilposasesmainssurseshanchesetluimontracommentdonnerdelapuissance

sonlancer.«Jenesuispasunmenteuretjenetrompejamaisunefille.»Soncorpsàluisuivaitlesmouvementsdesoncorpsàelle,sonbas-ventresefrottantàsesfesses.Waouh,c’estagréable.

«Jerompstoujoursavecunefilleavantdesortiravecuneautre.—Oh,c’estrassurant.»Ellelevalesyeuxaucieletramassaunautreballon.«Tun’esjamaissortiavecdeuxfillesenmêmetemps?—Bon,c’estarrivéunefois…»Ilrefermalabouchesivitequ’ilfaillitsecouperlalangue.«Merde.J’aiditçaàhautevoix?»Janeseretournaetleregardapar-dessusseslunettes.Ellesemitàrire.«Tonhonnêtetéteperdra.—C’estmonseuldéfaut.»Étrangement,luiparlerétaittrèsfacile.Ilsavaitqu’ellevoulaitlui

lancerunregardintimidant,maisilétaitaussiterriblementsexyaussi.«Necroispasquejevaistedirelesmiens.—Jen’envoisaucun,etfais-moiconfiance…,illuifitsonsourirelepluscoquin,jet’aivuede

près»Lorsqu’elleseretournaetleréprimandadesyeuxencoreunefois,sesbrasresserrèrentleur

étreinteautourdesataille,etill’attiraàlui.«Leseulproblèmeavectoi,c’estquetuteraidisquandjet’embrasseenpublic.»SeslèvrestouchèrentcellesdeJane,etsoncorpsdevintrigide,commeill’avaitdit.Ilallaitdevoirremédieràça.

Ils’écartad’elleetluimassaledospourqu’ellesedétende.Ilmurmura:«Détends-toi.»Elleentrouvritleslèvres,maisneditrien.Ilpritcelacommeuneinvitationetl’embrassaencore,

enluicaressanttoujoursledos.Soncorpsselaissaalleretillaretintcontrelui.«C’estbien,maJanie»,murmura-t-ilcontreseslèvres.Ilregardalesdouxyeuxverts,maisalors

qu’ils’approchaitpourl’embrasserencoreunefois,quelquechoseleretint.«Quesepasse-t-il?—Hum?dit-ellesansleregarder.—Tuveuxdirequelquechose.—Hum,dit-elleensemordantlalèvreinférieure.—Parle-moi.N’aiepaspeur.»Soncorpss’étaitdenouveauraidi,etlorsqu’ellefinitparparler,ilentenditàpeinesavoix.«Allonsdansunendroitplusintime.»Ilacquiesça.«D’accord.»Ilsavaitcequeçavoulaitdiredanslabouchedesautresfilles,mais

Janieétaitdéconcertante.«Jen’aimepasavoirunpublic.»Ilsouritetluidonnaunautrebaiserbrûlant,justepourleplaisir,etilss’enallèrent.

***Parle-moi,avait-ildit.N’aiepaspeur.MaisJaneavaitpeur.Peurdecequipouvaitarriversielleluiavouait,etsel’avouaitàelle-même

aussi,cequ’ellevoulait.Ellelevoulaitlui,entièrement,maisellenepourraitjamaisl’avoir.Pasvraiment.Alors,elleprendracequ’ellepourra.Ellevoulaittentersachancemêmesiellenesavaitpasexactementcequisepasserait.

Ilsallèrentàunparctranquilleprèsducampus.Iln’yavaitpasd’autresvoituresetseulementquelquespersonnes,descouples,quisebécotaientdansl’obscurité.Austinéteignitlemoteuretlaregarda,lesyeuxbrillantdanslenoir.LesilencedonnaitlachairdepouleàJane.Elleseraiditsursonsiègeettortillaunemèchedecheveuxavecsesdoigts.

Maintenantilfautquetucouchesaveclui.LesbattementsdesoncœurmartelaientlesmotsdelaprédictiondeSara.Falloir?Non.Levouloir?Ilyavaitdeforteschances.

Elleregardaautourd’ellepourdéterminers’ilyavaitassezdeplacepourleursébatsdanslaJeep,maiscelaavaitl’airimpossiblevulalongueurdesbrasetdesjambesd’Austin.

«Tuestrèsmignonnequandtuesnerveuse.»Ilsepenchaverselleettouchasonbrasraide.«Toiaussi.»Bienjoué,idiote.Ilsemitàrire.«Hum…tufaistamaline.J’aimeça,chezunefille.»Sonsourireluilaissaitentrevoirleparadis,maissesyeuxbleusluipromettaienttoutessortesde

pêche.Dansquelpétrins’était-ellefourrée?ElleouvritlaportièreetsautahorsdelaJeepquil’oppressait.«Marchonsunpeu.»Unpetitventfraissouffladanssescheveuxetelleinspiraprofondément.Laluneselevaà

l’horizon,éclairantcettenuitparfaitederefletsargentés.Iln’yavaitaucuneinquiétudeàavoir.Etdemain,murmuraunepetitevoixagaçantedanssatête.Demainn’aaucuneimportance.Profite

del’instantprésent.Austinluitenditlamainetellelasaisit.Ellepritavecluiuncheminrocailleuxquidescendaitvers

larivière.Ellevacillalégèrementetillaretint.«Fichustalons.—Viensici.»Iltrouvaungrosrocherets’yassit,laplaçantentresesjambesavecsondoscontre

sapoitrine.Ilenlaçasatailleavecsesbrasetposasonmentonsursonépaule.«Tuesbiencommeça?—Oui.»Ilenfouitsonnezdanssescheveuxetinspiraprofondément.Ellesentitqu’ilsedétendait.Elleneserappelaitpasl’avoirvuaussisilencieux,maisellen’était

pasinquiète.Attends…ilchantonne?AustinSinclairserait-ilcontent?Est-cevraimentpossible?

«Pourquoiest-cequetudétestestonnom?»Ellelesentitseraidir.S’enétaitfinidesoncontentement.Elleauraitpeut-êtredûcommencerpar

unequestionmoinspersonnelle.«C’estlenomdemonpère.»Sesparolestenduesfurentemportéesparlabrisedusoir.Ellese

penchaversluipourl’écouter.«Oh.»Çaneprésageaitriendebon.«Monpèren’estpas…untypesympa.»Non,riendebondutout.«Jecomprends.—Ilatrompémamère,jenesaispascombiendefois.Ilafiniparlaquitterpourunejoliefille

quiétaitdeuxfoisplusjeunequ’elle.»Savoixsefitplusforteetgagnaenintensité.«Ill’atrompée,elleaussi.Jecroisqu’ilenestàsaquatrièmefemme.—Jevois.»Illuienavaitditplusqu’ellenel’auraitvoulu,maisellel’écouteraits’ilavaitbesoin

deparler.«Jesaisquetupensesquejesuiscommelui,soupira-t-il.J’imaginequec’estvrai.»Ellefutsurpriseparsonaveu.Ellenes’attendaitpasàcequ’ilparleautant.«Maisjeneferaipasl’erreurdem’engagerauprèsd’uneseulefille.Jenepourraipassupporter

deluibriserlecœur,defairedumalàquelqu’un.»Ilprononçacesmotsavecconvictionetunepointedequelquechosed’autre.Deladouleur,peut-être?

Devait-elleluimettrelespointssurlesi?«Etpourtant,tuaslaréputationd’êtrelebourreaudescœursducampus.—C’estcequis’appelledel’ironie,gloussa-t-il.Jenefaispasdepromessessijenepeuxpasles

tenir.Jenetomberaipasamoureux,commeça,personnenesouffre.»Ilneveutpastomberamoureux.C’estexactementcequeSaraavaitdit.Pourquoileconnaissait-

ellesibien?«L’amournefaitpasobligatoirementsouffrir.»Illaquestionnaduregard.«L’amourpeutguérirlesblessures.—Ah!grogna-t-il.—Prendsmafamille,parexemple.Mamèreesttrèscroyanteetguindée,ellemecouveetveut

toutcontrôler.Elleapeurquejerencontreuntypeetquejenefinissepasmesétudes,commecequiluiestarrivéàelle.Donc,elledésapprouvetoutcequejefaisetelleesttoujoursentraindemejuger.

—Ettumedisqueçaneteblessepas?—Bienaucontraire.Maisaulieudevouloirmeprotégerdu“mondeimmoral”,monpèrem’ya

envoyée.Mamèrevoulaitquejeresteàlamaisonetétudietoutletemps,etjedisbientoutletemps,maismonpèrem’afaitconnaîtrelemondedusport.Ilm’aapprisàjoueraubaseball,m’aemmenévoirdesmatchesetmêmedeboireunpeudesabière.

—BravoPapa.—Mamèren’étaitpasd’accord.Ilssequerellaienttoutletempsàcausedeça.—Alorstesparentssedétestaient.—Non,pasdutout,dit-elleenhochantlatête.Ilss’adoraient.»Austinfronçalessourcils.«Commentcelaest-ilpossible?—Jenesaispas,ditJaneenréfléchissant.Çamarchaitentreeuxparcequ’ilsétaientfaitsl’un

pourl’autre.—Çan’arrivequedanslesfilms,ça,dit-ilenriant.—Ilsétaientcomplémentaires.Elles’inquiétaitdetout,etmonpèrederien.Elleétaitrongéepar

laculpabilité,alorsquelui,ilriaitetprofitaitdelavie.Ilsallaientbienensemble.»Lesilences’installaetellesursautaquandAustinrepritlaparole.«Tuenparlesaupassé.Iladûleurarriverquelquechosedegrave.—Monpèreestmortdansunaccidentdevoitureilyadeuxans»,dit-elled’unevoixenrouée.

Leslarmessemirentàcoulersoudainementlelongdesesjoues.«Oh,Janie,jesuisdésolé.»Illaberçadoucementdanssesbras.«Aprèssamort,Mamanacruqu’elleétaitpuniepourtoutlebonheurqu’elleavaitconnuaveclui.

Alorsjeluiaiditunechosequ’ilm’avaitconfiée.—Quoidonc?Qu’onpeutvivred’amouretd’eaufraiche?»ricana-t-il.Ellenetintpascomptedesesparoles.«llavaitditquelameilleurechosequiluiétaitarrivéeétait

detomberamoureuxd’elleetqu’ilvoulaitqu’ellelecroie.—Etellel’acru?—Oui,maisc’étaittroptard.»Ellepritunairrenfrognéetcueillitdesbrinsd’herbe,les

arrachantavecleursracinesetlesjetantàcôtéd’elle.«Elleportedesjugementscatégoriquesetmecouvetoujoursautant.—Etc’estpourçaquejen’ycroispas.Sil’amouravaitguérisesblessures,pourquoicontinue-t-

elleàtefairedumal?»Janesemorditlalèvreetplaignitlafillequitomberaitamoureused’Austin.Ceseraitlapiredes

souffrances.Uneautrelarmes’échappadesesyeux.Illuicaressalajoueavecsonpouceetmurmura:«Pourquoipleures-tuànotrepremierrendez-

vous?Jen’aimêmepasregardéuneautrefille.»CelaarrachaàJaneunpetitsourire.«Çamefaitmalquetupuissespenserquel’amourn’a

aucunevaleur.Çanet’arrivepasdetesentirseul?»Ellevitladouleuretlemanquepasserdanssesyeux,maisildétournaleregard.«Ilyabeaucoup

depom-pomgirlsdanslecoinpourmetenircompagnie.—Jenetecroispas.—Qu’iln’yapasassezdepom-pomgirls?Alors,jevaismemettreàsortiraveclesjoueusesde

l’équipedefoot.»Janeluitapasurlebrasetilrit.«Jepeuxtefairechangerd’avis.—Tucroisça,hein?—Jepeuxteprouverquel’amournefaitpastoujourssouffrir.—Jetesouhaitebonnechance.—Tunem’encroispascapable?—Personnen’enestcapable.»Etpourtantill’attiraàluitoutenparlant.«J’aidécidéilya

longtempsquel’amourn’étaitpasmapriorité.—Jedevraisfaireplusattentionauxquestionsquejetepose.J’avaisoubliéàquelpointtuétais

honnête,soupira-t-elle.»Çalarassurait,quelquepart.Saraavaitditbeaucoupdemald’Austin,maisellen’avaitjamaisdit

quec’étaitunmenteur.«Neposepasdequestionsauxquellestuneveuxpasderéponses.»Savoixétaitunavertissement,

maissesyeuxétaienttaquins.Pourtant,ilcachaitautrechose…quelquechosequ’ilnevoulaitpasqu’ellevoie.«Ondevraitpeut-êtremarcherencoreunpeu.»Elleselevaenvacillantetmanquadégringolerla

berge.Austinlarattrapaparlesbrasetlatintfermement.

«Tuessûrequetupeuxmarchersurcecheminavecceschaussures?—Jepeuxlesretirer.—Oujepeuxteporter.»Ellepoussauncriaiguquandillasoulevaetlajetapar-dessussonépaule.«Austin,repose-moi

parterre!»Elleriaitetluimartelaitledosdesespoings.«Nan.»Illuidonnaunefesséesursonpostérieurquigigotait.«Nebougepass’ilteplaît.»Janeluidonnaunetapesurlesfessesetgloussaquandiltressaillit.«Mavieille,tul’aurascherché.»Ellevoulutsereleverenprenantappuisurlesépaulesd’Austinetcebrusquechangementdepoids

lefittrébucherettomberdansl’herbe.Austintentaderetrouverl’équilibre,maisiltombaenlatenanttoujoursdanssesbras.

Ilatterritsurelleetellepoussauncridedouleur:«Aie.—Çava?»Ilserelevaetlaregarda.

Chapitre5«Oui,dit-elledansunsouffle.Ettoi?—Oui,tuasamortimachute.»Austinsouritetseserrafortcontreelle.Janesentitquelquechoseentreeuxdeux—non,pascommeça—ellesentitvraimentson—oui,

ça—etlesourirecoquinsursonvisageluiprouvaqu’illesentaitaussi.Oserait-elleluidire?Ellesavaitqu’ilaimeraitça,maisalorsilsauraitqu’ellel’avaitremarquéetellen’étaitpasencoreprêtepourça.Heureusement,saboucherefusadecoopérer.Ellerésistaàlatentationdedécouvrircequisepasseraitsielledisaitquelquechosedeprovocant.

«Jesuiscontented’avoirpuêtreutile.»Ellesedéplaçaunpeupouressayerdesemettredansunepositionmoins…intime.

Austinsouritetgémitlorsqu’ellebougeaseshanches.«Çateplaît?—Ohoui.»Illaregardaensouriantet,pendantunefractiondeseconde,elleeutenviedelegiflerpour

effacercesourireindécentdesonvisage.Alorscesyeuxbleuscoquinsrencontrèrentlessiensetsacolèresetransformaenuneautresortedepassion.Samains’abattitsursanuqueetellel’attiraàellepourl’embrasser.

Ilserrasoncorpsdanssesbras,lasoulevaversluitoutens’appuyantsurelle,lamaintenantainsiausol.Ilsebalançaitcontreelle,lentement,doucement,etellesedemandas’ils’enrendaitcompte.

Devait-elleluidired’arrêter?Non,cen’estpascequ’ellevoulait.Devait-ellesuivresesmouvements?Mmmmm...Çaluisemblaitunebonneidée.Illuifaisaittellementdebien,lui,sidur,sichaud,sifort.Oui,elleenvoulaittoujoursplus,plusdebaisers,plusdecaresses,plusdesoncorpsàluisurlesien.

Ellegémitdanssabouche,secambracontreluitandisquesoncorpsàluisetenditetcebalancementquilarendaitfollecessa.«Quic’estleplusraidemaintenant?»Elles’engageaitsurunterrainglissant,maiselles’enmoquait.

Austinlaregardadroitdanslesyeuxetelleluirenditsonregard.Ilsedétachad’ellerévélantainsiàquelpointilavaitenvied’elle.«C’estvraimentcequetuveux,Janie?»Ilplaçasonsexedurentresescuisses.«Jepeuxt’offrirexactementcequetuveuxetjepeuxlefairetouteunenuitentière.»

Ellesemorditlalèvreinférieureetilsoupira.«C’estbiencequejecraignais.»Ill’embrassaetroulasurlecôtéenl’entraînantaveclui.Il

glissasamaindanssescheveuxettirasatêteenarrièreavecdouceurexposantainsisagorgeàsesbaisers.

Janesoupiraetseblottittoutcontrelui.Ellejouaitaveclesboutonsdesachemiseetsedemandaitsielledevaitendéboutonnerun.Lachaleurquiirradiaitdesoncorpsàtraverssesvêtementslabrûlait,maisellevoulaitsentirlecontactdesapeau.

Ildécrivaitdescerclesavecsalanguesursoncoujusteendessousdesonoreille,puislafitdescendrelentementlelongdesoncorpsjusqu’aupremierboutondesoncorsage.Elleretintsarespiration,espérantqu’ill’arracheraitavecsesdents,mais,aulieudeça,ill’embrassadanslecou,cequiluifitperdrelatête.Lorsqu’ilembrassadenouveauseslèvressansexaucersessouhaitssilencieux,elledécidadedéboutonnercesacréboutonelle-même.

Illuiattrapalamainavantqu’ellen’yparvienne,entrelaçantsesdoigtsaveclessiensetlaposasursescôtes.C’étaitungesteadorableetromantique,maiscequ’elleavaitentêten’étaitniadorableniromantique.Ellelepoussapourqu’ilsemettesurledos,l’enfourchaetsepenchasurluipour

l’embrasserfougueusement.Ellesouritquandilsemitàgémir.«Ah,Janie.»Ilseredressatoutenl’entourantdesesbraspourlagardersursesgenouxettoucha

seslèvresdessiennes.Ilsaisitsesdeuxmainsalorsqu’elletripotaitlesboutonsdesachemiseetluiembrassaleboutdesdoigtsunparun.

Elleretintsonsouffle.Mêmeunsimplebaiserdesapartlafaisaitfondredelatêteauxpieds«Janie,machérie,jecroisqu’ilestl’heuredesequitter.—Comment?»LemauvaisgarçondeBayfieldvoulaitrentrerchezluisitôt?Toutseul?Peut-

êtrequ’ilnecouchaitpasavectouteslesfillesavecquiilsortaitalors?«Pourquoi?—Ilcommenceàêtretard.»Janecompritàcemoment-làqu’ellevoulaitcoucheraveclui.Ellesavaitqu’elleneleverraitplus

aprèscettesoirée,maiselleavaitespéréquelasoiréeseprolongeraitjusqu’aumatin.«Demain,c’estsamedi.»Ellel’embrassa.«Tuasditquenouspourrionsfairelagrasse

matinée.»Ilsemitàrire.«C’estvraiquej’avaisditça.»Ilsemblaitnepasavoirenvied’elle.Ellesesentittoutàcouptrèsmal,lesétoilessemirentà

danserdevantsesyeux.Ill’avaitfaitmarcherdepuisledébut.«J’aicompris.»Ellesereleva,lesjambestremblantes.Illatenaitparlesbraspourqu’elle

retrouvesonéquilibre,maisellesedégageabrusquement.«TusorsaveclapetiteJane,tul’émoustillesetpuistut’endébarrasses.Ahah,quellebonneblague.»Elles’éloignadeluiencourant,sanstenircomptedufaitquelaJeepétaitgaréedansladirectionopposée.

«Janie,non!»Austinlasuivitencourant.«Cen’estpascequetucrois.»«Ahbon?»Elleseretournaversluitoutencontinuantàmarcheràreculons.«AustinSinclair

est-ilvraimentcapablededirenonaprèstout?»Elleseremitàcourir.«Janie,attends.—Nem’appellepascommeça.Jamais.—Reviensici.Laisse-moit’expliquer.»Elles’arrêtanetetseretournapourluifaireface,lesbrascroisés.«Vas-y,jet’écoute.»Ilarrivaàsahauteurettenditlebras,maisellerecula.Illevalesmainscommepourserendre.

«Jevoudraisterevoir.»Ellericana.«Tut’esbienamuséecesoir?—Oui,jusqu’àmaintenant.—Moiaussi.Onapasséunebonnesoirée,admets-le.»Elleserralesdentsethochalatête.«Sacréetêtedemule,jura-t-ildanssabarbe,çam’afaitplaisirdetemontrercommentjouerau

football.J’aimêmeprisduplaisiràdiscuteravectoi.Celanem’étaitjamaisarrivéavecquiquecesoit.»

Janeserraleslèvrespouressayerderéprimerunsourire.«Jepourraistemettredansmonlitcesoiret,crois-moi,cen’estpasl’enviequim’enmanque.»

Austins’approchad’elleetposalesmainssursesépaules.«Ettulesaisbien.»Savoixgraveetrauquelafittrembleralorsqu’ill’attiraitverslui.Elleneluiopposaaucune

résistance.«Jepensequeçagâcheraittoutsinouscouchionsensemblecesoir.—Tuveuxattendre?Pourquoi?

—Jenesaispascequim’arrive.»Ilsecoualatêtecommes’ilavaitdumalàycroirelui-même.«Jevoudraisquetoietmoi,çadurelepluslongtempspossible.»

Pouvait-elleluifaireconfiance?Ilflirtaitdefaçonéhontéeettenaitdesproposscandaleux,maisilneluiavaitjamaismenti,entoutcas,pasàsaconnaissance.

«Moiaussi.—Bien,donconpourraitserevoirlasemaineprochaine.C’esttoiquidécidesdujouretde

l’endroit.—Tuprendsungrosrisque,tusais,dit-elleavecungrandsourire.—Jen’aipaspeurdetoi.—Tudevrais.»Elleaimaitbienletaquiner.«Jen’aipaspeurdetoi…Janie.»Ilsebaissavivementetpartitencourant.Elleessayadecouriraprèslui,maisseschaussureslafaisaienttrébucher.«Ilfautquejeteportejusqu’àlaJeep?—Oui,maisnemelaissepastombercettefois.—C’estpourtanttentant.»Sesyeuxbleusàsedamnersemirentàpétiller.«J’aibienaiméoùj’aiatterri.—Jen’endoutepas.»Illasoulevadanssesbras.«Maistoiaussi,Janie,tunemelaissaispasreprendremonsouffle.Tu

n’esqu’unevilainefille.»Elleouvritlabouchepourdirequelquechose,maisn’yparvintpas.«Jenieraitout.Tun’asaucunepreuve.—Net’inquiètepas,dit-iletill’embrassaavecseslèvresdoucesetchaudes.Jenedirairien.—Tusaistenirtalangue?—Oui.Cen’estpasmoiquifaiscourirtoutescesrumeursàmonpropos.—Tunefrimespasunpeudevanttescopains?Iltressaillit.—Peut-êtreunpeuetseulementdevantceuxenquij’aiconfiance.Maisjenedonnejamaisde

noms.—Parcequetunet’ensouvienspas»,dit-elleenriant.

***Ilsrentrèrentchezelleenvoiture,riant,setaquinantets’embrassantàchaquefeurouge.Austinfredonnaitenlaraccompagnantjusqu’àlaporte.Ilnevoulaitpasluidiredéjàaurevoir,et

ilétaitquasimentcertainqu’ellenonplus.Ill’avaitsentiesiparfaite,souslui,commesielleétaitfaitepourlui.Ceseraittellementfaciledelaramenerdanssachambreetdeluiarrachersesvêtements.

Celaauraitdûêtreunesortieamusanteetsansengagement.Merde,qu’est-cequej’attends?Ilneserappelaitplustropquoi.Ceseraitsifaciledeselaisserfaire.Tropfacile.Etçaposeproblèmesic’estfacile?Ilnevoulaitpasqu’ellesoittropfacileàconquérirniqu’ellesoitcommelesautresfilles.Illa

voulait,elle,sansaucundoute,etilserappelalesmotsdesamère:celavautlecoupd’attendrecequivautlecoupd’entreacquis.

Janievalaitlecoupd’attendre.Ouais,penseàtamère,Austin.Çat’aideraàprendretontemps.«Tuastenutapromesse.»Janel’attiraversl’obscuritédelaported’entrée.Savoixletiradesarêverieetildit:

«Quellepromesse?—Celledenepasmedécevoir.»Cettesimpleaffirmationrépondaitàsaquestion.Illuiavaitpromisqu’ilprendraitsontemps,etil

l’avaitfait.Pointfinal.Illatintserrée.«C’étaitunepromessefacileàtenir.»Iliraitdoucement.Iln’avaitpeut-êtrepasl’habituded’êtrepatient,maiscelaneledérangeaitpas

d’attendrequ’ellesoitprête.D’unecertainefaçon,celaluisemblaitlameilleurechoseàfaire.Cependant,celanevoulaitpasdirequ’ildevaitcesserdel’embrasser.Clairementbesoindel’embrasserdavantage.

UnsourirecoquinsedessinasurleslèvresdeJane.«J’espéraism’amuserunpeuplus,mais,bon,quelqu’unadécidéderespectermavertu.»

L’allumerdecettemanièrepouvaitentraînertoutessortesdeproblèmes.Ilespéraitquec’étaitcequ’elledésirait.

«Ah!Celanevapasdurerlongtemps.»S’ilnepartaitpasimmédiatement,ilallaitlamettretoutenuesurlepasdesaporte.«Jetelepromets.»

Ellepressasoncorpscontrelesien,seslèvrestouchantlessiennes.«Disquetuasenviedemoi.—J’aienviedetoi,Janie.—Bien.Jevoulaisseulementtel’entendredire.Ilpoussaungrognementetl’embrassatoutenlaplaquantcontrelaporteavecsoncorpspuissant.—Allumeuse.—Oh,c’estmoil’allumeuse?C’esttoiquim’asramenéechezmoitôt.»Elleletiraversellesi

fortqu’ils’écroulacontrelaporteetfaillitl’écraser.«Jedoispartirmaintenant…»Ilsedétachad’elleenhaletant.«Sinonjen’yarriveraisjamais.»

C’étaituneexcusebidon,maisilnesavaitcommentluiexpliquer.Ilavaitlui-mêmedumalàcomprendre.Engénéral,c’étaitlesfillesquilesuppliaientdesortiravecellesunedeuxièmefoisetnonlecontraire.

«Etceneseraitpasbien?»Sonpiedheurtaleborddutrottoir,maisilseretournaetsautad’unbondpar-dessuslesquatre

marchesquileramenaientverselleetillaplaquadenouveaucontrelaporte.«Janie,tun’aspasidéedesvilaineschosesquejeveuxfaireavectoi.—Dis-les-moi,dit-elledansunsouffleàsonoreille.—Non.»Ill’embrassabrutalement,plongeantsalanguedanssabouche,unemainagrippantses

cheveuxetl’autresesfesses.«Jetemontrerai.»Maisillarepoussaencoreunefois.«Plustard.»Ildescenditlesmarchesencourantsansseretourner.

Chapitre6«Turentrestôt.»AustinattrapaleballonqueJackluilançaàlatête.Illuirenvoyaetleballonrebonditsurla

poitrinedesoncolocataire.«C’estpourçaquetuescentre-arrièreetpasreceveur.—Alorsilexistevraimentunefillequipeutrésisteràtoncharme,grommelaJack.—Ouais,jel’aienfintrouvée.»Etpourtantilnel’avaitpascherchée.«Tut’esmaldébrouillé?»Jacks’adossaaucanapéetmitsespiedssurlatablebasse.«Non.»Iln’offritpasd’autreexplication.Saréputationenprendraituncoupsionapprenaitqu’il

avaitdécidéderentrersecoucherseul.Ilavaitdûbataillerfermepoursefaireunetelleréputation,ilnel’avaitpasvolée.

«Alors,qu’est-cequis’estpassé?—Rien.»C’étaitlavérité,plusoumoins.IlnevoulaitpasdétruirelaréputationdeJane.Moinsil

endirait,meilleurceserait.Ilsedirigead’unpastraînantverssachambreetsedéshabilla.Leschiffresvertsclignotantsdesonréveilindiquaient21h55.C’étaitbientroptôtpourallersecoucher.GrâceàJanieetsesmainsbaladeuses...ilavaitunetonned’énergieàrevendre.Ilfallaitqu’ill’évacue.Hum…unplancul?

AppelleJanieIlsecoualatête.Pourquoinefaisait-ilquepenseràelle?Ildevaitconnaîtreunecentainedefilles.

Pourquoinepouvait-ilpenserqu’àuneseule?Ilenfilauntee-shirtetunshort,puisfitlenœuddeseschaussuresaumomentoùJackentraetfitrebondirleballonsurlajambed’Austin.

«Tuvascouriràcetteheure-ci?—Fautquejefassequelquechose.—Pourquoitun’appelleraispasBrenda?»Brenda…lablonde…non,larousse…zut,pourquoiest-cequejen’arrivepasàmerappeler

d’elle?«TupourraisteréconcilieravecCarrie.—Çademanderaittropd’efforts.»Enplus,iln’avaitplusenviedeCarrie.Iln’yavaitqu’une

seulefillequienvalaitlecoup.«Non,ilfautquejefassedusport.—Ilfautquetut’envoiesenl’air.»Sansblague,Sherlock.«Jevaislefaire.—Lameilleurefaçond’oublierunefille,c’estdeluitrouveruneremplaçante.»Jackramassaleballonetjonglaavec.«N’est-cepascequetum’astoujoursdit?»Austinsourit.Iln’avaitpasenviedetrouvertoutdesuiteuneremplaçanteàJanie.«Jen’abandonnepasaussifacilement.—Elletedonnedufilàretordre,celle-là?—Tul’asdit.Têtue,drôle,intelligente,spirituelle,belle,sexy…J’aimebienladifficulté.—Tuvaslarevoir?—Ouais.—Pourquoit’intéresse-t-elleautantàcepoint?»Cettequestionluitrottaitdanslatête.Ilneserappelaitpasladernièrefoisqu’unefillel’avait

repoussé,etiln’avaitjamaiséconduitunefillequivoulaitcoucheraveclui,alorspourquoila

revoir?Ilavaitenvied’elle.Non,ilyavaitquelquechosed’autrequil’attirait.Austinn’avaitpasderéponseàcettequestion,doncilditlesmotsqueJackattendait:«Parcequejen’aipasencorecouchéavecelle.—Ouais,çameparaîtêtreunebonneraison.»Bien.Aumoinsunepersonnequinemecroitpasvertueux.Austinfrissonna.IlfittomberleballondesmainsdeJackd’uncoupsecetlejetadansleplacard.«J’espèrebien

quepersonnen’ensaurarien.»SicelarevenaitauxoreillesdeJanie,ellepenseraitqu’iln’avaitqu’uneidéeentête,etmêmesi

c’étaitvrai,làmaintenant,ilnepouvaitsupporterl’idéedelasavoirblesséeparlesrumeursetlesmalentendus.

«Eh,jenedivulguepastessecrets,nitoi,lesmiens.»Austinacquiesça.Ilseprécipitahorsdelamaisonetdévalalarueendirectionduterraindefoot

silencieuxetcalme.Ilserenditcomptequecechoixétaituneerreurdèsqu’ilyparvint.Cen’étaitpasdesilenceetdecalmedontilavaitbesoin,maisdequelquechosequipourraitledistraireafindenepluspenseràlaquestiondeJackquirésonnaitàprésentdanssatête.

PourquoiJanem’intéresse-t-elleautant?Ilavaittoujoursdumalàcroirequ’ilavaitrefusédecoucheravecelle.Elleenavaiteuenvie,

maislui,toutcequ’ilavaitvoulu,c’étaitlatenirdanssesbras.Ladernièrefoisqu’ilavaitressentiça,il…ladernièrefois,toutavaitbiencommencé,maisnes’étaitpasterminédecettefaçon.

Natalie,c’étaitlepassé.Janie,c’étaitlefutur.Quoi?Maintenant.Janie,c’estmaintenant.Concentre-toisurl’instantprésent.Lafaçondontilluiavaitparlé–waouh–c’étaittoutnouveaupourlui.Natalieetluiavaient

discuté,maispascommeça.Janieluiavaitposédesquestions,ellen’étaitpastimide.Mêmes’illuiavaitditdenejamaisutilisersonnomcomplet,elleluienavaitpourtantdemandélaraison.Personnenel’avaitjamaisquestionnéàcesujet.Ilavaitditàquelqu’undenejamaisl’appelerainsiuneseulefoisetpluspersonnenel’avaitfaitaprèsça.Cettetêtedemuleavaitquandmêmedemandepourquoi,maiselleavaitfaitmieux,ellel’avaitécouté.Sansréfléchir,ilavaitconfiésonsecretleplusintime,sadouleurlaplusintime,àunefillequ’ilnepouvaits’empêcherd’enlacer.

IlavaitfailliluiparlerdeNatalie.Janienedevaitpasconnaîtresonchagrind’amournisonhumiliation.

Etpuis,elleluiavaitconfiésonsecretetsapeine.Engénéral,unefilleenpleurslefaisaitfuir,maisseslarmesnel’avaientpaseffrayé.Saprofondeémotionl’avaittouché,et,uncourtmoment,ilavaitenviélarelationqu’elleavaiteueavecsonpère.

Sonpèreàlui,d’unautrecôté…Samèrel’avaitmisengarde,etAustinavaitfaitdesonmieuxpournepasdevenircommeson

père,maiscelan’étaitpassuffisant.L’amourn’étaitpasunepriorité.L’amournefaitpasobligatoirementsouffrir.Zut,c’étaitlavoixdeJaniequirestaitcoincéedanssa

tête.Depuisquandétait-cesidifficiled’éteindresoncerveau?Ilsourit.Depuislemomentoùellel’avaitregardédesesbeauxyeuxvertspourlapremièrefois.Ilfermalesyeuxetsouhaita,espéra,queJanieavaitraison.

Ilrespiraprofondémentetsemitàcourirautourduterraindefootball.***

«Tuveuxveniraumatchavecmoi?»Janefouillaitdanssonsacàmainenessayantdeprendreuntondétaché,espérantqueSaran’allaitpasl’envoyerpromener.

Sacolocataireétaitassiseàlatablebasse,lesjambescroiséesentraindegribouillerdansson

carnet.Elleposasoncrayonets’étira.«C’estsurlecampus?—Non,c’estàOakGrove,maiscen’estpasloin.J’yvaisavecl’équipedefootball.—Moi,coincéedansunevoiturependantuneheureavecdesmordusdefoot?Nonmerci,dit

SarafaisantunegrimaceàJane.Neleprendspasmal.—Non,net’inquiètepas.Ellefermasonsacets’approchaducanapéd’unpashésitant.—Tuvasmemanquer.—C’estquandladernièrefoisoùnoussommesalléesvoirunmatchensemble?—Çafaitunbail.Ons’amusaittellementtouteslesdeux.»Janeluifitungrandsourireettomba

lourdementsurlecanapé.«Tuadoraisbaversurlesailiers.—Non,Sararit,j’aimaisbienlecoureur.Commentonl’appelle?—Lecentre-arrière.—Oui,c’estça,lecentre-arrière.»Saramitleboutdesoncrayondanslaboucheetpritunair

rêveur.«Tupourrasterincerl’œilpendantquejedévoreraidesyeuxlequarterback.»Oh,zut!Elle

n’avaitpaseul’intentiondeprendreunevoixd’écervelée.«Lequarterback?Oh,Austin.»Lecrayonsebrisa.«Jenecroispas.—Oui,c’estcequejepensais.»Janesoupiraetsedirigeaverslaported’entrée.«J’aimeraisbeaucoupmeréjouirpourtoi,machérie,maisjesuisvraimentinquièteàtonsujet.—Netefaispasdesoucis,jepeuxmedébrouillertouteseule.—Jesaisbien,maisj’ai...»Sarasaisituncrayonneufetouvritsonlivre.«Tuasquoi?—Rien.Amuse-toibien.—Merci.»Janesortitdanslecouloiretfermalaportederrièreelle.Elledétestaitcettegênequ’ilexistait

entreelles.Était-celeprixàpayerpoursortiravecAustin?SarelationavecluinedureraitcertainementpasassezlongtempspourqueceladétruisesonamitiéavecSara.

Cettepenséen’étaitpastrèsrassurante.***

«Interception!»Austinsautaducanapéetacclamalatélé.Jacklevalespoings.«Allez,allez!—Touchdown!»Ilslevèrenttousdeuxlesbrasauciel,riantetapplaudissantsifortqu’Austineut

delapeineàentendrelasonneriedesontéléphone.Illesaisitsansregarderlenumérodel’appelant.«Allo?Oh,salutPapa.»Illevalesyeuxauciel.Jacks’affaladanslefauteuilenriantsouscape.«Tuasvuceretourd’interception?»CharlesAustinSinclairSeniorinterrogeaitsonfils.«Bah,oui.—Tuasvul’erreurqu’afaitelequarterback?»Austinsefrappalefrontdesamain.Çayest,onyest.«Ilnel’apaslancéaubonjoueur.»IlfitunsourireàJack.Jackricanaetouvritunebouteilled’eau.«Nefaispaslemalin.»Illevalesyeuxdutéléphone.

«Jet’aivufairelamêmeidiotie.Regardeetprends-endelagraine.—Tum’appellespouruneraisonpréciseouseulementpourm’emmerder?—Ilveutjustet’emmerder.»Jackenfournaunepoignéedechipsdanssaboucheetfaillit

s’étoufferderirelorsqu’Austinluimontralesdents.«Jeveuxvenirvoirundetesmatches.—Ilyenauntouslesweek-ends,Papa.Onagagnéhier.Tuauraisdûveniràcelui-là.—Est-cequetujouescheznoussamediprochain?—Oui.—Bien.Jeserailà.»J’ensuiscertain.IlsecoualatêteendirectiondeJack.«D’accord,Papa.—Tut’estrouvéunefille,ceweek-end?Tuenasuneautrequit’attend,leweek-endprochain?»Ilpouvaitpratiquemententendresonpèresaliverautéléphone.«Je...»Ilétaithorsdequestion

qu’ildiseàsonpèrequ’ilavaitrefuséunefillequis’offraitàlui.«J’avaisunrendez-vousvendredisoir,etjevaisprobablementbientôtlarevoir.—Lamêmefille?—Oui.—Waouh,elledoitavoirunsacrécul.—Neparlepascommeçad’elle,Papa.»Janien’étaitpasqu’unepairedefesses.Etpourquoipas,

merde?«Ilfautresterouvertàtout,surethorsduterrain.—Ouais,biensûr.»Cetteidéeneluiplaisaitplusautantqu’avant.«J’attendsdetoiunbonmatchsamedi.Desdécouvreursdetalentpourraientterepérer.—Jejouetoujourslemieuxpossible,peuimportequiregarde.—Trèsbien.Àlasemaineprochaine.»Austinraccrochaetjetasontéléphonesurlecanapé.«Toujourslamêmeconversation,hein?Jackluitenditunebière.—Ilditqu’ilvaveniraumatchleweek-endprochain.—Quellejoie!—Tusaisqu’ilnevapaslefaire.—J’enfaislepari.»Austinricanaetreportasonattentionsurlematch,maisl’intérêtqu’ilportaitaujeuavaitdisparu

aprèsladiscussionavecsonpère«Pourquoineluias-tupasparlédetabrèvesoiréeavecJane?—Tuesfou?Tuconnaismonpère.Sijeluiavaisditquejen’étaispasalléjusqu’aubout,il

aurait…ilauraitflippé.—Çaseraitrigoloàvoir.—Ouais.Non»,rigolaAustin.Ilsecoualatête.«Jepréfèrenepaslesavoir.C’estdéjàbienassez

lebazardansmatête.Jen’aipasbesoinqu’ilm’entraînepourlesportenchambre.—C’estcequ’ilfaitdéjà,n’est-cepas?»Ilnepouvaitpasdirelecontraire.«PasavecJanie.Jenevaispaslelaisserjoueràcejeu.—Leballonestdanstoncamp.Tuvaslerendreoulegarderpourtesterladéfense?»Austinvidasabièred’untraitetluilançaunregardfurieux.«Putain,qu’est-cequetuveuxdire?

—Tusaistrèsbiencequejeveuxdire.—Ouais,c’estça.»IlsavaittrèsbienqueJackavaitraison.Soitlarefileràquelqu’und’autre,soits’accrocheret

espérerqu’ilneseprendraunautrerâteau.***

«Qu’est-cequetuluiasdit?»Sarafaillitrenversersonboldecéréalessurlesoldelacuisine.«Onvaressortirensemble.»Janesourit,sansserendrecomptequelejusdébordaitdesonverre.

C’estdrôleàquelpointsonrendez-vousdevendredirendaitsonlundimatinsiagréable.«Merde.»Lejusgouttaitmaintenantlelongdelatablesursonpantalon.«Bienjoué.»«Cen’estpasunebonneidée,ditSaraensecouantlatête.Etpourquoi?—Pourquoipas?»ElleépongealejusetjetaunregardmécontentàSara.Ellen’avaitpasde

compteàluirendre.«Ons’estbienamusé,alorsonadécidéderecommencer.—Ah,jevois,ditSaraens’asseyantàtable.Tut’esbienéclatéeaulit,alorsmaintenanttues

accro,commetouteslesfillesqu’ilasautées.—Onn’apascouchéensemble.»Elleenétaittoujoursaussidéconcertée.Ellemitenmarchele

grille-pain.«Tuessérieuse?Jepensaisqu’Austincouchaitavectouteslesfillesavecquiilsortait—Moiaussi,maisilaplusàoffrirquelesexe.»Ellenepouvaitpasnierquesasexualitéàfleur

depeaul’attirait,maisJanegardacettepenséepourelle.«Tuplaisantes.—Non,ilestdrôle,c’estunathlèteincroyableetilsaitécouterquandonluiparle.»Etilsait

aussiembrasserdivinement.Ellefermalesyeuxensesouvenantdelacaressedeseslèvressurlessiennes,sesmainsdanssescheveux,salanguedanssabouche,soncorpsl’écrasant...chaud,bouillant,brûlant…delafumée?Aïe!Letoastavaitprisfeu.

«C’estbiend’AustinSinclairquetuparles?—Oui.»Elleéteignitlegrille-painetéloignalafuméedelamain.«Ilsaitécouter?—Oui,çam’avraimentsurprise.—Jecroyaisqu’Austinn’entendaitquecequil’arrangeait.—Pourquoies-tusidureaveclui?»Janen’avaitnibesoinnienviedel’approbationdeSara,

maisceseraitchouettesiellecessaitdedonnersonavistoutletemps.«Tuneleconnaispasdutout.—J’ensaisassez.—Quedesragots.—Ilyatoujoursunepartdevéritédanslesragots.»Saracroquaunpetitmorceaudutoastbrûlé

etlançaleresteàtraverslapiècedansl’évier.«Peut-être.»Janesesouvintsoudaindecequ’ilétaitentraindefaire(etavecquiillefaisait)

lorsqu’ellel’avaitrencontré.«Oui,probablement.»Etpourtantilavaitprisladécisiond’attendre.Pourquoiferait-ilçasiellenel’intéressaitpas…en

toutcasunpetitpeu?«Peut-êtrequ’ilpeutchanger?»Zut!Ellen’avaitpasprévudedireçatouthaut.Pourrait-elle

changercemauvaisgarçon?Levoulait-ellevraiment?«Ilnechangerajamais.»Saraluicrachaquasimentcesmotsauvisage.«Tunecomprendspasce

qu’ilestentraindefaire?»

Ellefitnondelatête.«Ilsemoquedetoi.Ilveutquetuletrouvessympaparcequ’ilsaitquetunesortiraspasavecun

mauvaisgarçon.»Pascomplètementvrai.Ellecachasonsourireavecsonverredejusd’orange.Ellefrissonnait

d’excitationrienquedepenserauxcoquineriesdontilétaitcapable.«Ilvas’ennuyerunefoisqu’ilseserabienamusé,etilpasseraàlajoliefillesuivante.»Sarane

cessaitdedonnerdescoupsdecuilleràsescéréales.Janeavaitdelapeinepourelles.«Fais-moiconfiance,j’ensaisquelquechose.»LesouriredeJanedisparut.«Jesaiscequ’ilfait.Jesaisqu’ilneresterapasqu’avecuneseulefille.»Illuiavaitbienditqu’il

n’enavaitpasl’intention.«Etjesaisquejenevaisplusl’intéresser,tôtoutard.—Probablementtôt.—Alorspourquoiest-cequejenepourraispasm’amuserunpeu?C’estcequefontlesautres

filles.—Beaucoupd’autresfilles.—Pourquoipasmoi?—Pourquoienas-tuenvie?—Parcequejeveuxprofiterdelaviepourchangerunpeu.Jeveuxprendreunrisque.J’ai

toujoursétéprudente,jefaiscequelesautrespensentquejedevraisfaire.“Nefaispasça,Jane,tupourraisteblesser.”“Faistesdevoirs,Jane,tut’amuserasplustard.”Ehbien,c’estmaintenant,plustard.C’estenfinàmontourdem’amuser.»

Ellejetasesplatsdansl’évier.«Alorssitunepeuxpascomprendreça…tantpis.»Elleattrapasonsacàdosetclaqualaported’entréederrièreelle.

Chapitre7Desnuagesnoirss’amoncelaientdanslecielversl’ouest.Unebourrasquedeventfroidagitales

pagesdumanuelscolairedeJaneetlesdéplaçaaumauvaischapitre.Ellesoupiraetellefermasonlivreetregardasamontre.Unedemi-heureavantl’entraînementdefoot.ElleavaitruminésadisputeavecSaratoutelajournée.Elless’étaientévitéesaumomentdudéjeuner,carSaras’étaitassiseavecsesamisdudépartementdepsychologieetJaneavecl’équipedefoot.LanourrituredelacafétériadeBayfieldluiétaitrestéesurl’estomac,alorselleétaitsortiepourlire,enespérantqu’unpeud’airfraisluiferaitdubien.

PeineperdueLenumérodesamères’affichasurletéléphoneportabledeJane.Génial.Ilnemanquaitplusque

ça.UnsoupçondeculpabilitépouralleravecSaraquilabattaitenfroid.Elleauraitpulaisserl’appelallersursamessagerievocale,maiselleauraitdûrappelersamèreplustard.Valaitmieuxenfinirtoutdesuite.

«BonjourMaman.—Bonjourmachérie.Jetedérange?—Non,pasvraiment.—Tuétaisentraind’étudier?—J’essayais.Ellemeposetoujoursdesquestionssurmesétudes.Ya-t-ilautrechosequi

l’intéresse?—Trèsbien.Çava,l’université?—Oui,bien.—Seulementbien?»Sameilleureamieneluiadressaitpluslaparoleparcequ’elledétestaitletypeavecquiellesortait.

Janeavaitvoulucoucheraveclui,maisilluiavaitditnon.Maintenantilvoulaitsortirdenouveauavecelleetcettefois,ilsallaientcertainementpasseràl’acte.Samèrevoulait-ellevraimentparlerdetoutça?

«Oui,bien.—D’accord.Commentsesontpassésdesexamensdedemi-trimestre?—J’aieuunAaupremier.»Dis-luiçatoutdesuitepourt’éviteruninterrogatoire.«Etj’enaiun

autredemain.—Tuvasavoirletempsd’étudiercesoir?—Oui,aprèsl’entraînementdefoot.—Hum.»Elleconnaissaittropbience«hum».C’étaitsafaçondedire«jenesuispasd’accord,etjedis

humpourfaireunepausequienditlong.»«Peut-êtrenedevrais-tupasalleraufootetétudieràlaplace.—Jesaisgérermontemps.—Jelesaisbien,machérie,maisn’oubliepaslaraisonpourlaquelletuvasàcetteuniversité…

siloindelamaison…»Pourm’évader!—Ouais.—Ilfautquetuobtiennesdebonsrésultats.—J’aidebonsrésultats,mère.—Jesais,maistunedevraispastelaisserdistrairepardeschosesfrivoles.

Berk.Samèreétaitunvrairabat-joie.«Jenemelaissepasdistraire.Jepeuxjoueraufoot,sortiravecdesgarçonsetréussirmes

examensaussi.—Tusorsavecdesgarçons?Ah!merde.—Euh…ouais.Jefréquenteungarçonencemoment.—Tulefréquentes?—Onestsortiensembleceweek-end.»Samèreneditrien.«Ons’estbienamusé.»Toujourspasunmot.«C’estuntypeavecquions’amuse.»Arrêtedeparleràtortetàtravers,Jane.Ellen’avaitpas

besoindesavoircommentons’amusaitavecAustin.«Cen’estpasimportantdes’amuser.Ilfautquetuteconcentressurtesétudes.—Maisjesuisconcentréesurmesétudes.—Tuvasressortiraveclui?Absolument.—Oui,jepense.—Alors,tun’espasconcentréesurtesétudes.—Maissi,jelesuis.Çadégénèretrèsrapidement.—Jane,machérie,tunepourraspasavoiruncopainetavoirdebonnesnotes.—Pourquoiça?—Lesgarçonsn’ontqu’uneidéeentête.Ilnevapastelaisserétudierparcequetoutcequ’ilveut

c’estdecoucheravectoi.»Enfait,c’estluiquiavaitditnon,alorsquec’étaitJanequin’avaitqu’uneidéeentête.Elle

réprimaunéclatderireenimaginantcequesamèreenauraitpensé.«Cen’estpasunebonneidéederessortiraveclui.»JanerevécutsadisputeavecSaraenunéclair.Était-cevraimentunemauvaiseidéedesortiravec

Austin?«Jane?»Elleregardaletéléphonedanssamaincommesiellelevoyaitpourlapremièrefois.«Oui,Maman,jesuislà.—C’estbiencequejedisais.Tupensesàautrechoseàcausedecegarçon.J’espèrequetune

comptespaslerevoiravanttonprochainexamen.—Jen’yaipasencoreréfléchi.»Ellen’avaitpasréfléchiàquoiquecesoitd’autre,etsurtoutpas

àcesexamens.Oh,monDieu.Mamana-t-elleraison?Est-cequejemelaissetropdistraireparAustin?Ellen’avaitpasletempsdes’amuser,surtoutpaspendantlesexamensdedemi-trimestre.

«Ilfautquetuyréfléchisses.—Oui,jevaislefaire.»Janesoupira.EllevoulaitsortirencoreavecAustin,mêmesiellene

devraitpas,carlaremisedesdiplômesétaitdanssixmois.Elleétaitsortieavecluiunefoisets’étaitbienamusée.Missionaccomplie.Ellenepouvaitpassepermettredeperdreletempsqu’elledevraitconsacreràsesétudes.

«Tudevraisattendred’avoirterminétesétudesetavoirunebonnesituationavantdesortiravecquelqu’un.»

Tunedevraispassortiravecquelqu’un…cen’estpasunebonneidéedesortiravecquelqu’un.

VoilàladifférenceentreSaraetlamèredeJane:Saranevoulaitpasqu’ellesorteavecAustin.Samèrenevoulaitpasqu’ellesorteavecquiquecesoit.

«Ilfautquetupuissesteprendreencharge.Nefaispaslamêmeerreurquemoi.—Maman,jepeuxmeprendreencharge,j’aivingt-deuxans.Jesuisadulte.—Jem’enrendsbiencompte.—Non,jenelecroispas.Celafaittroisansquejesuisconcentréesurmesétudes…—Celam’étonnequetupuissesteconcentreralorsquetuastantderendez-vous.—Maman,laisse-moifinir.Jevaisobtenirmondiplômedefind’étudesavecd’excellentesnotes.—Jel’espère.—Écoute-moiMaman.Jepeuxobtenirdebonnesnotes,joueraufootetsortiraussiavec

quelqu’un.Etbienm’amuser!—Jane,tunepeuxpastoutavoir.—Etpourquoipas?J’aitravaillétrèsdurcestroisdernièresannées.Jeméritedem’amuserun

peu.Jenel’aipasvolé.—Ledurlabeurestsaproprerécompense.—MonDieu,Maman,pensepartoi-même.—Faisattentionàcequetudis,jeunefille.»Janen’avaitpasdetempsàperdreendispute,doncellelaissatomber.«Maman,jevaisàl’entraînement.Jevaisétudierpourmonexamenaprès,etjevaissortiravec

Austinencoreunefois,etonvabiens’amuser.»Ellemitseslivresdanssonsacetsedirigeaversleterraindefoot.

«Hum.Qu’est-cequetuvasfaireaveclui?»Heureusement,samèrenepouvaitpasvoirlesourirecoquinsurseslèvres.«Jen’aipasencoredécidé,maisçan’apasd’importance.Toutestamusantaveclui.—Oh,Jane.Faisattention.»Samèreavaitl’airtellementinquietqueJaneneputs’empêcherderire.«Maman,ilneferarienquiiracontremavolonté.Argh,pourquoiest-cequej’aiditça?Austin

estquelqu’undebien,mentit-elle.—Hum.»Ça,c’étaitsafaçondedire:«Çam’étonneraitfort.»«Maismêmes’ilnel’estpas,jecomptebienm’amuseravecluiseulementparcequej’enaienvie.—Çan’enfaitpasunebonneraisonpour…—Jen’aipasbesoind’avoiruneraison.Bonneounon.—Jane,tudoisêtresérieuse…—Jesuissérieuse!Janeetsamèreseturentetrespirèrentprofondémentenmêmetemps.—Tuterappellescequenousaditlepsychologue?demandasamère.Janesoupira:«Nevousenprenezpasl’uneàl’autre.»—Excuse-moid’avoirétésidureavectoi,machérie.Jem’inquiètebeaucouptrop.Ilfautqueje

gardeenmémoirequetuesadulteetquetuprendstespropresdécisions.—Excuse-moidet’avoircriédessus.Jesaisquetut’inquiètesparcequetutiensàmoi.Ellesrépétaientlesmotsquelepsychologueleuravaitappris,maisilsétaientefficaces.—Jet’aime,Jane.—Jet’aimeaussi.—Comments’appelle-t-il,déjà?

—Hein?Elleavaitoubliéqu’elless’étaientdisputéesausujetd’Austin.Oh,AustinSinclair.Jel’airencontré…—Neluiracontepasça!—…àl’entraînementdefootballaméricain,Maman.

—Tujouesaufootballaméricain?—Non,pasmoi,lui.»Ellesemitàrire.«Oh,ouibiensûr.»Samèresemitàrireaussi.«C’estbiend’avoirlesportencommun.—Oui.»Ellesétaientenfind’accordsurquelquechose.«Ilfautquej’ailleàl’entraînement,Maman.—D’accord.Amuse-toibien.»Janesavaitquesamères’étaitforcéepourdireça.«Maisrappelle-toiquelesétudespassentavanttout.»Leshabitudessontduresàperdre.«Jem’ensouviendrai.—Appelle-moisituasbesoindequoiquecesoit.D’accord,machérie?Jesaisqueçatemanque

denepluspouvoirparleràPapa,etjeveuxquetusachesquetupeuxcomptersurmoi.—D’accord.»LavoixdeJanes’étranglaetsesyeuxs’embuèrentdelarmes.Ellesoupiraetraccrochaletéléphone,contentequel’entraînementdefootcommençâtdans

quelquesminutes.Aprèsêtrepasséepartouteslesémotionspossiblesetimaginables,elleavaitbesoindetaperdansquelquechose,durement,rapidementetsansinterruption.

***«Buuuuuut!»L’échodelavoixd’Austinresonnaàtraversleterraindefootball,etJanes’arrêta

aumomentdeshooter.Ellesourittandisqu’ilvenaitdanssadirection,puiselleseplaçaderrièreunerangéedeballonset

lesenvoyasansétatd’âme,l’unaprèsl’autre,danslacagedebut.«Ehbien!mabelle,j’espèrequecen’estpasmoiquit’aimisencolère.—Pascettefois-ci,dit-elleenreprenantsaplace.—Bien.»IlfitunepetitegrimacequandlepieddeJanefrappaleballonavecunbruitsourd.«Tuasdebonnesjambes,Janie.»Ileutungrandsourireenenveloppantsoncorpsduregard.«Auproprecommeaufiguré.—Pourquoilesgarçonsaiment-ilslesjambes.»Ellebaissalesyeuxpourregarderlessiennes.Ilsouritetfixasescuissespuissantesduregard.«Parcequelesjambesconduisentàunendroitplusintéressant.—Onenrevienttoujoursausexe?—Oui,laplupartdutemps.»Ellerit,puisseplaçaderrièreledernierballonetl’envoyapar-dessuslesbuts.«Zut.—Tutesensmieuxmaintenant?—Ouais,unpeu.—Journéedifficile?Illasuivitjusqu’auxgradins.—JemesuisdisputéeavecSaracematin.J’aifaitcommesileballon,c’étaitsatête.»Ellesaisit

unebouteilled’eauets’écroulasurlebancdesjoueurs.«Aïe,pauvreSara.QuiestSara?dit-ilens’asseyantprèsd’elle.—Macolocataire.—Oui,lescolocatairespeuventvraimentêtrechiants.»Austinauraitbienaiméremplacerson

colocataireparuntopmodel.«Pourquoiest-cequevousvousêtesdisputées?—Àcausedetoi.»LesyeuxdeJanes’éclairèrentd’unsourire.

«Cen’estpaslapremièrefoisquedesfillessedisputentàcausedemoi…»Illavitleverlesyeuxauciel.Bingo–exactementlaréactionqu’ilespérait.

«Elleestjalouse?—Non.Ellenet’aimepas.—Ouais,lesfemmesm’aimentoumedétestent.LesouriredeJanedisparut.—Puismamèrem’atéléphoné.—Ças’estmalpassé?—Plutôt,oui.—Tuluiastoutracontéàmonsujet?—Jen’avaispasl’intentiondeluidirequoiquecesoit…—Maistun’aspasput’empêcherdetevanter.—Oh,parpitié!Waouh,ellealevédeuxfoislesyeuxaucieldanslamêmeconversation.J’aidroitàunbonus.—Oui,j’ysuisalléunpeufort.—Justeuntoutpetitpeu.—Alorsqu’estcequetuluiasdit?—Jeluiaiditquejesavaisgérermontemps.Çan’étaitpastrèsintéressant.—Ouais,etquoid’autre?—Ensuiteelleapresqueréussiàmepersuaderdenepasressortiravectoi.Putaindemerde.—Presque?—J’étaisàdeuxdoigtsdetomberdanssonpiège.—Qu’est-cequit’enaempêché?—Elle.Sijelalaisseparlerassezlongtempsellefinitpardevenirincohérente.—Elleal’airderessembleràmonpère.Ondevraitlesfaireserencontrer,ditAustinenriant.Janeeutunmouvementderecul.—Oh,jepensequeçaseraituneidéeextraordinairementmauvaise.—Espéronsquetacolocataireettamèrenefassentjamaisconnaissance.—Saran’ajamaisrencontrémamère.—Etpourtant,ellesmedétestenttouteslesdeux.—Non,Mamandétestelanotiondetonexistence.—Ah!Différenceénorme.Ilnecomprenaitpastoutàfait,maisiln’enavaitpaslanécessitédumomentqueJanievoulait

toujoursbiensortiraveclui.—Elleestassezénormepournepasmelaisserenvahirparlaculpabilité.—Hum…jepensequeçaveutdirequetum’aimesbien.—Ouais,jet’aimebien»,dit-ellesouriant.Elleserapprochaeteffleurasesépaulesavecles

siennes.«Net’inquiètepaspourelles.SaraestjusteunpeurevêcheetMamanest…vraimentrevêche.—Ilfaudraitqu’ellepasseàlacasserole,hein?Elleluijetaunregarddésapprobateur.—Lesexen’estpaslasolutionàtouslesproblèmes.—Lesexefaitpartiedelavie.Cen’estpasquelquechosedeséparé.C’estnormal,naturel,

chouette.C’esttrèschouette.Cen’estpasdifférentdureste.»—J’aimebiencetteidée,dit-elleensouriant.—Tudevraispeut-êtreessayer.»Ildonnaunpetitcoupàsacuisseaveclasienne.«Hé!c’esttoiquiasdécidéderentrertôt.—Jesais,jesais,pasbesoindemelerappeler.»Janesemitàrire.«Tuasuneidéedecequ’onpourraitfaireànotreprochainrendez-vous?—Oui,j’aiuneidée.»Ellesemorditlalèvreinférieureetdonnauncoupdepiedàl’herbeàses

pieds.«Tuvasm’enparler.—Pasencore.Ilfautquejerèglequelquesdétails.—Hummm,j’aimelesdétails.»Ellelevaunsourcil,latraced’unsouriresurseslèvres.«Tuastoujoursl’espritmaltourné.—C’estundon.—Unparmitantd’autres,j’ensuissûre.—Çatediraitd’enavoirlecœurnet?—Jepensequetuconnaislaréponseàcettequestion.»Était-elleentraindeledéshabillerduregardcommeill’avaitlui-mêmefait?«Viensici.»Ilattrapasamainetlaconduitjusqu’àl’embrasured’uneporteàmoitiécachéeà

l’autreboutdugymnase.Onauraitpulesvoirsionregardaitbien,maisAustins’enfichaitpasmalàcemoment-là.Ilressentitlebesoinsoudaindel’embrasseretilnevoulaitpasattendrejusqu’àcequ’elledécidedeladatedeleurprochainrendez-vous.

Ils’adossaaumur,l’attiraàluietpritsonvisagedanssesmains.Iltouchaseslèvresdessiennesetglissasesmainslelongdesondos.Ellesetenaitsiprèsdeluiqueseulsleursfoutusvêtementslestenaientséparés.S’ilnepouvaitfaireautrechosed’autrequ’embrasserJaniejusqu’àlafindesesjours,ilmourraitunhommeheureux.Ilauraituneérectiontoutesavie,maisilseraitheureuxcommeça.

Heureuxsanssexe?Quelledrôled’idée.Janesetortillaitdanssesbras.Ilnevoulaitpasqu’ellesedégage,maiselleparvintàsereculer

assezpourpouvoirparler.«Tusaiscequej’aimeentoi?Çadoitvaloirsonpesantd’or.—Voyonsvoir…mabeautééblouissante,moncharmedévastateur,monsensdel’humeurcoquin,

mon…»Ellelefittaired’unbaiser.«Lesétreintesdetesbaisers.»Ellel’embrassadenouveau,l’écrasant

contrelemur.«S’ilteplaît,donne-moitoujoursdesbaiserscommeça.—Hummm…montypedefille»,dit-il,sesmainsparcourantsoncorps.Tun’esplusaussiraide

maintenant.—Maistoi,oui.—C’estdetafaute,tusais.—Ahbon?—Ohoui!»Elleleregardaauboutd’unmomentetsourit.«Çameplaît.»

Toutàfaitmontypedefille.«Ilfautquetut’yhabitues.»Ilvoulaitl’attirerplusprèsdelui,grimpersurelleetconnaîtresesendroitssecrets.Ilenavaittrès

envie,maisilnepouvaitpasfaireçaici.Desvoixapprochaientdeleurcachette«passuffisammentcachée»,alorsillarepoussadoucementetilfitunsignedetêtedansladirectiond’oùellesvenaient.Ilsfirentsemblantdediscuterd’autrechosejusqu’àcequetoutlemondes’enaille.

Elles’approchadelui.«Jevoudrais…hum…»Elles’arrêtaetpritunegranderespiration.«Jevoudraistepréparerundîner.—Waouh,jesuisimpressionné.—Attendslafindudînerpourdireça.»Elledétournalesyeux,lesjouestoutesroses.«IlfautjustequejesachequandSaraneserapasàlamaison.—D’accord,dis-moiquandtumeveuxcheztoi.»Elleleregardaattentivementpar-dessusseslunettes.«Ouais,ouais.Bientôt.»D’autrespersonnessedirigeaientverslegymnase.«C’estpromis.»

Ellel’embrassaetpartitencourant.Ilsepassalesmainsdanslescheveuxets’adossadenouveauaumur.Oui,ilallaitcourirautour

duterraindefootcesoir.

Chapitre8Janevérifialeminuteursurlefouretseprécipitadanssachambrepourterminerdes’habiller.

Qu’est-cequiluiavaitprisdevouloirluifaireàmanger?Ellefouilladanssonplacardlesmainstremblantes,retournaàtoutevitessedanslacuisineensous-vêtementslorsquequelquechosedéborda.LesseulespersonnespourquiellecuisinaitétaientSaraetsesparents.Ilsl’adoraient,doncilsadoraientsacuisine.Sescapacitésallaientêtrevéritablementmisesàl’épreuveparAustin.

Elleenfilasonjeanetuntee-shirtavecuncolenVplongeantqu’elleavaitempruntéàSara.Elledévoilaitsapeauunpeuplusqu’àsonhabitudeparcequ’ellesesentaitd’humeurtéméraire.Elledécidadenepasmettreseslunettes.Ellepassauncoupdebrosserapidedanssescheveuxquandilfrappaàlaporte.

Argh!Pasletempsdetrouverdeschaussuresàmemettre.Pourquoiest-cequejel’aiinvitésitôt?Unpetitsourireéclairasesyeux.Questionidiote.

Ellecourutàlaporteetregardaparletroudelaserrure,amuséedel’entendrechantonner.Ungrosbouquetdefleursdissimulaitlevisaged’Austin.Janeritetouvritlaporte.

Austinouvritgrandlaboucheet,pendantuninstant,cherchasarespiration.Sesyeuxbleuscoquinsladétaillèrententièrement,desescheveuxmalcoiffésàsespiedsnus.

«Tum’asl’aircuiteàpoint.»Sonsourireluidonnadesfrissons.«Merci.—Je,hum,desfleurs,dit-illesoufflecourt.Jet’aiamenédesfleurs.—Ellessontbelles.Merci.—Derien.»Ill’attiraàluietl’embrassa,positionnantsoncorpscontrelesiencommeelle

aimait.«Pasdelunettescesoir.»Ilembrassasesyeuxfermés.«Jesuismyope,doncjepeuxvoirleschosesdeprès.—Alorsjevaism’assurerdetegardertoutcontremoi.»Ilfrottasonnezcontrelesien.Janesavaitbienqu’elleavaitquelquechosed’importantàfaire,maislorsqueseslèvrestouchèrent

sapeau,elleoubliatoutetfonditdanssesbras.Fondre…çaluirappelaitquelquechose.Ungrésillementenprovenancedelacuisinelarappelaàlaréalité.

«Lebeurreestentraindebrûler!»Elles’arrachadesesbrasetcourutàlacuisine.Ellesauvalebeurre,jetauncoupd’œilauxpommesdeterre,retournalepouletetmitlesfleursdansunvase.

Illasaisitaumomentoùellepassaencourantprèsdeluietluimordillalecoupendantqu’ellecherchaitquelquechosedanslefrigo.

«Hum…miam.—Arrêtedemedérangersinontun’aurasrienpourledîner.—Tuestellementappétissante.»Ill’embrassajusqu’àcequelegrésillementsefasseentendre.Janeattrapalacasserolebrûlante,etellecognasesdoigtssurlebord.«Aïe!»Elleouvritl’eauetplaçasamainsousl’eaufroide.«Laisse-moim’enoccuper.»Austinexaminasondoigt.Ill’embrassadoucement,lemitdanssa

boucheetlesuça.«Çavamieux?»Sesyeuxbrillaientenmêmetempsquesalanguel’apaisait.Ellefitouidelatêteenrespirantfort.«Biencontentd’avoirpuêtreutile.»C’étaitsafaçondedirecesmotssimplesquilarendaitfolle.Letondesavoixlaissaitsuggérer

beaucoupdechosesetsesyeuxmalicieuxexprimaientcequeseslèvresdoucestaisaient.«Toi,mauvaisgarçon.»Elleretournaàlacuisinièreavantqu’ilpuisselavoirsourire.IlmitsesmainssurleshanchesdeJaneetlaretournaverslui,lacoinçantcontrelesplacards.

«Jecroisquetum’aimesbienparcequejesuisunmauvaisgarçon.»Ellesecoualatêteetsemorditlalèvreinférieure.Celasemblaitimpossibleetpourtantilavait

réussiàserapprocherd’elle.«Jenecroispasquetuaiesconnuassezdemauvaisgarçons.—Unseulsuffitlargement.»Elles’arc-boutacontreleplandetravaillorsqu’ill’embrassaetle

laissaexplorersoncorpsdesesmains.«Tupensesquetusaurast’yprendreavecmoi?—J’aimeraisbienessayer.»Oh,lesmotsquisortaientdesabouchelorsqu’elleparlaitàcet

homme.Ellevoulaits’occuperdeluideplusieursfaçons.Ellevoulaitlelaisserfaireleschosesqu’ilsavaitsibienfaire,etellevoulaitfairedemême.

Ilritetlasoulevapourl’asseoirsurleplandetravailenseplaçantentresesjambesécartées.Ilglissaunemainsoussontee-shirtpourcaressersapeaubrûlantetouteneffleurantdesonautremainl’intérieurdesacuissepourl’allumer.

«Finiel’attente.Siçacontinuepluslongtemps,jevaisexploser.Cesignalsonoreestunavertissement.»Samaincessadebougeretilregardaautourdelui.

Merde!Janedonnauncoupsurleminuteurdufour,àlafoissoulagéeetdéçueparcetteinterruption.«Ledînerestprêt.»

Austinsoupira.Unetablecarréeenchêneetquatrechaisesétaientdisposéesdanslepetitespaceentrelacuisineet

lesalon,créantainsiunesalleàmangerintime.Janeposalebouquetd’Austinaumilieudelatable,allumadesbougies,puisdressadeuxcouvertsl’unenfacedel’autre.Lorsqu’elleretournaàlacuisine,AustindéplaçasonassietteprèsdecelledeJane.

«Jenemordspas…»Elleneselaissapastromperparsesyeuxbleusdiaboliques.«Àmoinsquetun’enaiesenvie?»Ilritquandellesemorditlalèvreetdit:«Toutàfait.—Tais-toietserslevin.—Avecplaisir.»Elleluiavaitpréparésesrecettespréférées,cellessurlesquellesellepouvaitcompter:lepoulet

aubeurredecitronvert,desharicotsvertsàlamoutardeetdespommesdeterregrillées.Elleétaitcertained’assureravecça.

«Waouh,Janie,c’estdélicieux.—Merci.—Quit’aapprisàcuisiner?—Mamère.Cuisinerestlaseuleactivitéamusantequej’avaisledroitdefaire.—Qu’est-cequ’ellenetelaissaitpasfaire?—Paroùcommencer?Ellenemelaissaitpasalleràdesfilmsinterditsaumoinsde17ans.Elle

nemelaissaitpasécouterdurock.“C’estlamusiquedudiable“,disait-elle.Ellenemelaissaitpasallerenboîtedenuit.Ellenem’apaslaisséesortiravecungarçonavantl’âgededix-huitans.

—Ehben.—Maisj’aifaitlemurquelquefoisavecmescopines.Onaretrouvédesgarçonsetonestallé

danseretvoirunfilm.Ellem’ainterditdesortirpendantdeuxmoisquandelleaappriscequej’avaisfait.

—Aïe.

—Ellenemelaissaitpasmettredemaquillage,maisj’enavaisempruntéàmescopinesàl’école,etpuisunjourjesuisrentréeàlamaisonsansl’avoirretiré.

—Ettuasétépuniepourcombiendetempscettefois?—J’avaismisdel’ombreàpaupièrepleinmontee-shirt,doncj’aidûfairelalessivependantun

mois.»Celaluirappelauneautrerègledesamère.«Ellenemepermettaitdeporterquedessous-vêtementsencotonblanc,alors,jemesuisachetédesculottesendentelleetlessoutiens-gorgesassortisdèsquej’aicommencél’université.

—C’estvrai?Sesyeuxseposèrentsursapoitrine,etsonsouriremalicieuxladéshabilla.—Oh…oui,ditJaneencroisantlesbrassursesseins.—Commentsefait-ilquetunesoispasuneprudecoincéecommeelle?Tumesemblesêtreune

filleautempéramentardent.Qu’est-cequit’afaitchanger?Ellebutunegorgéedevinetréfléchitàcequ’ilvenaitdedire.—Jenediraispasquej’aichangé.J’aitoujourséténormaleetardente,commetuledis.Mamère

abiententéd’étoufferça,maisellen’apasréussi.Lesmembresdelafamilledemonpèreétaientnormaux,décontractésetfacilesàvivre,commelui.Ilsétaientheureux,quoiqu’ilsfassent,maismamèreétaittoutletempsentraindemejuger.J’aifaitdemonmieuxpourobtenirsonapprobation,maisjen’aijamaisréussi.Aprèslamortdemonpère,j’aiapprisàpenserparmoi-mêmeetdepuiscemoment-là,çam’aétébienégalcequelesautrespensentdemoi.

—Etpourtant,tut’inquiètespourtaréputationicisurlecampus.»Sonregardrencontralesienetelleluifitunsourire.—Oui,j’aiencorequelquespetiteschosesàrégler.Jesuisrongéeparlaculpabilitéquandje

m’amuseunpeutrop.Jefaisencoredeschosesquemamèren’approuveraitpas,justepourl’embêter.J’espèrequ’unjour,celanemedérangeraplus.

Austinavalasonvind’untraitetremplitdenouveauleursverres.—Est-cequetamèrem’aimeraitbien?—Pasdutout,dit-elleenriant.—Tantmieux.—Mêmesijesuspectequetonnumérodecharmepourraitmarcheravantqu’elleneserende

compteàquelpointtuesdiabolique.—Oui,j’ensorcèlelesfemmesdepuislejourdemanaissance.Mamèren’ajamaispurester

fâchéecontremoi.Ilsuffisaitquejeluisourieetquejeluifasselesyeuxdoux,etellecraquaitautomatiquement.

—Celanemesurprendpaslemoinsdumonde.—Jepeuxtoutmepermettre.Messœursdétestaientça,maisellestombaientellesaussidansle

panneau.—Tuesleplusjeunedelafamille?—Non,jesuisceluidumilieu,maisjesuisleseulgarçon.—Pourrigâté.—Oui,complètement.—Ettonpèreestuncharmeurluiaussi?Sonsourires’effaça.—Oh,jesuisdésolée,jen’auraispasdûposerdequestionàsonsujet.—Cen’estpasgrave.»Ilbutsonverred’untrait.«Oui,c’enestun.J’aibeaucoupapprisgrâceàlui,maisçamevientasseznaturellement.»Illui

fitunclind’œil.

«Etquet’a-t-ilapprisd’autre?»Ilgrogna:«Voilàtoutàfaitlegenredequestionsànepasposer.—Oh.»Ellesemorditlalèvreetbaissaleregardverssonassiette.Seslèvresétaientserréesquandilpoussasachaiseenarrière.Puisilcroisalesbrassursa

poitrine.«Monpèrem’aapprisquel’amour,c’estbonpourlesromansàl’eauderose,pourlescartes

cucul,etêtresûrdes’envoyerenl’airlejourdelaSaintValentin.Leshistoiresd’amournedurentpas,doncilfauts’éclater,sansperdresaliberté,etainsipersonnenesouffrira.»

Ellemorditdanssonpouletetréfléchisàsesmots.«Iln’yariendemalàs’éclater.»N’était-cepaslaraisonpourlaquelleelleavaitprisladécision

desortiraveclui?«Maistun’aspasenvied’autrechose?»Illaregardasanscomprendre.«Commequoi?—Commet’engager,êtredansunerelation,quelqu’unavecquipasserlerestantdetesjours?»Ilrestaimmobile.«Non.—Oh,pardon,c’esttropennuyeuxpourtoi?»Ellelefusilladuregardpar-dessussonverrede

vin.«Non,pasennuyeux.Jepenseseulementquecen’estpaspossible.Jesaisqueçanel’estpas.»Elleluilançaunregardfurieux,àlarecherchedecetteétincellepleinedemalicedanssesyeux,

maisillaregardafixement,totalementsérieux.«Moi,jepensequec’estpossible,dit-elle.—Ehbien,tutetrompes.—C’esttoutàfaitpossiblesiturencontreslabonnepersonne.»Letondesesprotestationsétait

plusdésespéréqu’ellenel’auraitvoulu.Ileutunmouvementderecul.«Etquicelapeut-ilêtre?Jenepeuxvraisemblablementpasêtrelebongarçonpourtoi,ouqui

quecesoitd’autre.Cen’estpassifacile.—Commentpeux-tuêtresûrqu’unefillen’estpaslabonnesituenchangesrapidement?—Mesparents…—Oh,parpitié.»Janeposabrutalementsafourchettesurlatable.«Quandvas-tucesserdemettresurledosdetesparentslaresponsabilitédetavieamoureuse

lamentable?»Austinrepoussasachaisebrusquementetseleva.«Maquoi?—Tuasbienentenducequej’aidit.»Elleaussiselevaets’avançaverslui.«Tonpèren’apasétécapablederesteraveclamêmefemme,alorstuutilisesçacommeune

excusepourfairedemême.»Ilreculad’unpas.«Cen’estpasuneexcuse.J’aimeladiversité.—Est-cevraimentcequetuveux?»Ellesetenaitlespoingssurleshanchesencoreunefoisàla

recherchedelavéritédanslesyeuxd’Austin.«C’estladiversitéquiterendheureux?—Lebonheurn’arienàvoiravecça.»Ilbaissalesyeuxetsedétourna,puisilsepassalesmains

danslescheveux.

Ellenelâchapasprise.«Ahbon?Toutcequetuveux,c’estseulementt’amuser?—Unediversitéd’amusements.»Illaregardadenouveauetluifitungrandsourire,mais

redevintvitesérieux.«Jesuiscommeça,Janie.C’estcequelarelationlamentabledemesparentsafaitdemoi.»Il

poussaunsoupiretposasesmainssurledossierdesachaise,s’enservantd’appui.«Siçaneteconvientpas…»

Janesecoualatêteetluicoupalaparole.«Jen’encroispasunmot.J’auraispuêtreuneprudecoincéecommemamère,maisj’aiapprisà

penserparmoi-même,àprendremespropresdécisions.—Quellesdécisionsas-tuprises?»Janeserassitàtable,butunegorgéedevinetréfléchit.«J’aidécidédejoueraufoot.J’aidécidédequitterlamaisonpouralleràl’université.J’aidécidé

d’êtreavectoicesoir.»Ellelevalesyeuxsurlui,leslèvresserrées,sedemandantsielleavaitfaitlebonchoix.

Latensionvisibledanssesmâchoiresdisparut.«C’esttoiquiaspriscettedécision?Jecroyaisquetunepouvaispasmerésister.—Oui,ilyadeçaaussi,mais,souviens-toi…»Elleessayadeluilancerunregard

désapprobateur,maiselleneputsedébarrasserdesonsourire.«J’aid’abordrefusé.—Jem’ensouviens.Jemesouviensaussiquetunepouvaispast’empêcherdemepeloteràla

bibliothèque.»Sonregardglissalelongdesoncorps.«Ainsiqu’auparc.»Elledétournaencoreunefoisleregard.«C’esttoiquiascommencé.—Tunem’enaspasempêché.»Ils’assitetluitenditlamainpar-dessuslatable,laforçantàle

regarder.«Disquetuasenviedemoi,Janie.—Non.»Elletentadeledéfier.«Toi,tumeledis.»—Jel’aidéjàfait.Celan’ajamaisétéunsecret.»Austinretirasamainetmitsonregarddansle

sien.«Jenesuispasunmenteur.Jesuisunpeutrophonnête.—J’avaiscruremarquer.—Jediscequejepenseetjen’airienàfoutredecequelesautrespensentdemoi.—Çaaussij’avaisremarqué.—Parexemple,jepensequetespiedsnussontcequetuasdeplussexy,d’aprèscequej’aivu

jusqu’àprésent,etj’aihâtedevoirlereste.»Ilseglissaprèsd’ellesanslatoucher.«Etdelecaresser.Encore.»

Sapeaudevintbrûlanteetsoncœursemitàbattreàtoutrompre.Oh,monDieu.Unephrasecommeçaetelleétaitprêteàoublierleurdisputeetàgrimpersursesgenoux.«Tunesaispasquandt’arrêter.—C’estcequetuveux?»Ellefitnondelatête.«C’estbiencequimesemblait.»Ilattrapal’arrièredesongenouetlatiraversluiavecsachaise,

etglissasamainsurlehautdesacuisse.Ilvoulaitcoucheravecelledèscesoir,ellelevoyaitdanssessuperbesyeuxbleus.OhmonDieu.

Oh…«Merde.»«Qu’est-cequej’aifait?—J’aioubliédepréparerledessert.»Janeespéraitqu’ilneserendaitpascomptequ’elleessayait

degagnerdutemps.Elleluiauraitgrimpédessusquandellesavaitqu’iln’allaitrienluifaire,maismaintenant,ellesavaitqu’ilétaitprêtetelleavaitpeur.

«C’esttoi,mondessert.»Ilselevaetluitenditlamain.«Vienst’asseoirsurlecanapéavecmoi.—Etlavaisselle?»Est-cequ’illamettaitàl’épreuve?Voulait-ilvoirjusqu’oùellelelaisserait

aller?«Elleestbienoùelleest.Viens.»Illuipritlamainetlatraînapresquedanslesalon.Elles’assitsurlecanapécommesamèreluiavaitapprisàs’asseoiràl’église:droite,lesjambes

serrées,lesmainssurlesgenoux.Austins’assitàcôtéd’elle,luimitlamaindanslescheveuxetluimassalanuque.Elleessayadesedécontractersouscettecaresse,maisc’étaitpeineperdue.

Pourquoisuis-jetellementnerveuse?SaranerentreraitpasavantlelendemainmatinetlachambredeJaneétaitauboutducouloir.Janeavaittoutorganisédecettefaçon,mais,pouruneraisonidiote,ellenecessaitdepenseràsapremièrefoispitoyable,auxtâtonnementsmaladroits,auxbaisersbaveuxetàladouleur.ÇanevapasêtrepareilavecAustin,n’est-cepas?

Lamaind’Austineffectuaitdescercleslentsdanssescheveux,lelongdesoncou,sursesépaules.Iltenditlamainettouchasonvisagedesesdoigts,luicaressantlajouejusqu’àcequ’ellesetourneversluipourleregarder.

Ilneditpasunmot,maissesyeuxexprimaienttoutcequ’ellevoulaitsavoir.EllenesesentiraitpasmaladroiteavecAustin.Ellesedétenditetpritunepositionplusconfortable.

Ilsaisitseschevillesetdéposasespiedssursesgenoux,lesmassantl’unaprèsl’autre.«Hum…tuestrèsadroitdetesmains.»Ellepoussaunsoupirlorsquelatensiondanssoncorps

disparut.«C’estcequel’onm’adit.»Ilserralesdents.«Lerougetevatrèsbien.»Ilcaressasesdoigtsde

piedauxonglesvernis.«Merci.—Tamèret’interdisaitaussidemettreduvernisàongles?—Non.C’estçaquiestétrange.Ellemettaittoujoursduvernisavecdescouleursvoyantes.C’était

presqueuneobsession.—C’estçaquiestétrange.»Unsourirediaboliqueluidéformaleslèvres.«Tusaiscequi

m’obsède,moi?—J’aipeurdelesavoir.»Ilsemitàrireetsesdoigtsdescendirentlelongdesonpied.«Chatouillerlesjoliesfilles.—Hé!Nefaispasça!»Elleretirasajambed’ungestebrusque.Ilsaisitdenouveausonpiedetlemassatandisqu’ellefermaitlesyeuxetsoupirait.«Enfait,jesuisobsédépartoucherlesfillesengénéralettoienparticulier.»Puisillachatouilla.«Arrête.»Janegloussaetretiraencoresonpied,etelles’assitdessus.«Tusaisquej‘aimelesdéfis.—Vas-y,essaie.—Çaressembleàundéfi,ça.»Ilattrapasachevilleetchatouillalaplantedesonpied,leserrant

forttandisqu’ellecriaitetgigotait.«Austin,non.»Ellerepritsarespirationets’agitadanstouslessens,dégageasonpiedetlui

donnauncoupdepieddanslatête.

«Aïe»,grogna-t-il.«Ah,zut.»Ellesemitàgenoux.«Çava?Jen’aipasfaitexprès.»Elletouchadélicatementsa

tempepourvoirsiellel’avaitblessé.«Ouais.»Ilfermalesyeuxetsepenchaenarrière.«Rappelle-moideneplusjamaischatouillerunejoliejoueusedefoot.—Jesuisvraimentdésolée.C’étaitunréflexe.»Elleseprécipitadanslacuisineetrevintavecde

laglace.«Çaira.»Ilposalaglacesuruncôtédesatête.«Uncouppiedenpleinetêterisquedeme

remettrelesidéesenplace.—Jesuisterriblementdésolée.»Austingrommela,maissesyeuxsemirentàpétillerlégèrementlorsqu’ellefronçalessourcilset

saisitlapochedeglace.«Jenevoispasdebleunidebosse.»Elleembrassasapeaufroide.«J’ailatêtequitourne.»Ils’affaissasurlecôtéetsonvisageatterritdoucemententresesseins.C’étaitplutôtungémissementdejoie.Ilenlaçasatailledesesbrasetseblottittoutcontreelle.Il

sentitlapeauàl’endroitducolenVtrembleralorsqu’ilsemitàchantonner.«Tutesensmieux?—Hummmm.»Ilglissasalanguesoussontee-shirt.Lecontactdesabouchesursapeauétaitbrûlantetdouxetdessecoussesélectriquesparcoururent

soncorps.Ellevoulaitallerplusloin.Commentleluidire?Qu’est-cequimeretient?Elles’étaitlibéréedujougdesamèreetdesaculpabilité,maisellesouffraittoujoursd’unmanquedeconfianceenelle.

Janerespiraprofondémentetpritunedécision.Oui.Elleavaitenvied’Austinetrefusadelaisserquoiquecesoitlafreinercesoir.Elles’affalasurlecanapéets’allongeaàcôtédelui.

«Tusais,situveuxfairedesgalipettes,tun’asqu’àdemander.»Elleallongeasesjambessurlesgenouxd’Austin,s’assurantbienquesespiedsétaientàbonnedistancedesatête.

«Non.»Ilappuyaleslèvressursoncœurbattantàtoutrompre.«Pourquoiperdresontempsàdemanderquandtueslà,exactementoùtudoisêtre.

—Ah,c’estcommeça?—Ohoui.Jevaistemontrer.»Illacaressa,glissantlamainsoussonjean,remontantdesachevillenueàsongenou.Quandsa

mainneputmonterplushaut,illaretiraetlaplaçasursacuisse,lacaressantlentement,puispritsesfessesentresesmainsetlesserralégèrementavantdelaisserdescendresamainverssahanche.Sesdoigtspénétrèrentjustesoussonjeanetcaressèrentsonventredénué.Ildéposaensuitesamainsoussontee-shirt,caressasescôtes,s’affairajustesoussonsoutien-gorge.

Elleretintsonsouffle,s’attendantàcequesamaincontinuesamontée.C’estcequ’ellefit,maispar-dessussontee-shirt,etnonendessuscommeellel’avaitespéré,caressantsesépaulesetsoncou.Lesyeuxd’Austinsuivirentlesmouvementsdesesdoigtstandisqu’ilsdisparaissaientàl’intérieurdesondécolleté,descendantd’uncôtépourremonterdel’autre,àladécouvertedesesseinsquisetendaientetsedérobaientsoussescaresses.Soncorpsfrémissaitàl’endroitoùillatouchait.Lorsquesesyeuxrencontrèrentceuxd’Austin,ilsaisitsonmentonàl’aidedesamainaventureuseetl’embrassa.

Salanguejouaitaveclasienneetellepoursuivitsoncheminjusqu’àsanuque,goûtantàsachairenlamordillant.Sabouchedescendit,embrassantchaquecentimètredepeaunuequ’elletrouvaitsursonchemin.Sontee-shirtendévoilaitunebonnepartie,maisilnes’arrêtapaslà.Ilsoulevaletee-shirtlégèrementetembrassasonventre,chatouillantsescôtesavecsalangue.

Toutcelan’avaitriendegênantnidemaladroit.C’étaitplutôtexcitanteteffrayant,ellebrûlaitettremblait.Elleespéraitqu’ilallaitluiretirersontee-shirt,àlafoissoulagéeetdéçuelorsqu’iln’enfitrien.

Lentement…hum…doucement…hum…oui,c’estcommecelaqu’ilfallaitfaire…pourlemoment.Ellemitsesmainssoussachemiseetsuivitlescourbesdesesmusclesduboutdesdoigtsetsouritquandilgémit.

«C’esttoiquimechatouillesàprésent?—Justeuntoutpetitpeu.—Enquiquineuse.»Ilsemitàrirequandsesdoigtseffleurèrentsescôtes.«Tuvasêtrepunie

pouravoirfaitça.—Oh,dit-elledansunsouffleetsoncœurs’arrêtadebattrequandellevitlalueurdepuremalice

présentedanslesyeuxd’Austin.Est-ceunebonnechose?Ill’embrassaprofondément.-Non,c’estunemauvaisechose.»Ilmurmurasurseslèvres:«Une.Très.Mauvaise.Chose.»Ilfitglisserletee-shirtpar-dessussonsoutien-gorgeetcaressa

avecsespoucessesmamelonscachéssousladentelle.Ellesetortillaitsouslui.Ladentellenepouvaitpaslaprotégerdecettecaresse.Cefrottement

s’ajoutaàlachaleurémiseparsesmainsetsoncorpsréagitdansunélanfiévreux.Sesmainscajolaientsesseins,maisàlagrandejoiedeJane,etàsagrandesurpriseaussi,unepalpitationlancinante,chaudeethumidesemanifestaentresescuisses.S’ilteplaît,s’ilteplaît,s’ilteplaît,touche-moilàaussi.Ellenepouvaitarticulerunmot,alorselles’arc-boutaentresesmains,soncorpsréclamantcequeseslèvresnepouvaientarticuler.

«Dis-moicequetuveux,Janie.»Illaregardadroitdanslesyeux,commes’ildemandaitlapermissiondecontinuer.

Commentluidirecequ’ellevoulait?Ellevoulaitêtrenueentresesmains.Ellevoulaitlecontactdesabouchesursapeaunue,maiselleenétaitincapable.Pastoutdesuite.

«Encore,murmura-t-elle.—Encorequoi?—Encore.»Ellenesavaitpascomments’exprimer.«Desmauvaiseschoses.»Austinrit,dégrafasonsoutien-gorged’unemainetluienleva.Saboucheagaçaitunmamelon

tandisqu’ilcaressaitl’autreavecsesdoigts.«Sijolie,sidouce,tellementmieuxquecequej’imaginais.Tellement.Bon.»Elleavaitoubliésanervosité.Oubliéesapeurd’êtremaladroite.Toutoubliésauflecontactdeses

caresses,desesbaisersetdesalanguebaladeuse.Soncorpsluifaisaitmaltellementilenvoulaitplus,avaitbesoindeplus,surtoutàl’endroithumideetbrûlantentresescuisses.Pouvait-elleleluidire?Ellen’eneutpasbesoin.Samainquittasonseinpourcaressersescuisses,sefrayantuncheminentreellesjusqu’àcequ’ilatteignel’endroitoùellel’attendait.

Sonmamelonavaitluiaussibesoind’Austin.«J’aimeraisbienquetuaiesplusdemains»,gémit-elle.Ilpoussaungrognementcommesisoncerveausurchauffénepouvaitfourniruneréponse

intelligente.Ill’embrassa,lalécha,lacaressa,etl’embrassadenouveau.«Oh,Janie,tum’excitestellement.»Ill’embrassasurlabouche,salanguejouantaveclasienne.Ellefermalesyeuxpourqu’ilnevoiepasqu’ellesedemandaitàcombiendefillesilavaitditles

mêmesmotsauparavant.Celaluiétaitégal.Illuidisaitcesmotsàelle,etill’appelaitparsonnom.C’estd’elledontilavaitenvie.

Illevalatêtepourlaregarderetrepritsonsouffle.«Tueslafillelaplusérotiquequej’aijamaisvue.Terriblementsexy.»Illuidéboutonnasonjeansanslaquitterdesyeux.

Elleretintsarespirationlorsqu’ilbaissalafermetureéclair,etelleouvritlesyeux.«Oncontinue?Sesdoigtsjouaientavecsapeauvulnérable.—Oui.»Ilsepenchaverselle,l’embrassaetilglissasamaindanssonjeanouvertpourcaressersapeauen

feu.Ilsereculapourjeteruncoupd’œilàladentellevioletfoncéassortieàsonsoutien-gorge.«J’approuve.»

Elleritetretintsonsoufflelorsqu’ilsemitàcaresserlapeaumiseànuentresonsoutien-gorgeetlafermetureéclairouverte.C’étaitunecaresselenteetdélicieusementexperte,enhaut,enbas,autourdesesmamelonsjusquesoussaculotte.Ilsepenchapoursucerlemamelonavecsabouchependantquesesdoigtscherchaientsonentrejambesousladentelle.

«Oooh.»Ellepoussaunlonggémissementlorsqu’ildécouvritcequ’ilcherchait.«Tuaimes?—Ohoui.—Non,dis“Oh,monDieuoui.”»Ellepouffaderire.Ilretirasesdoigts.Dis-le.—OhmonDieuoui!—Oui,c’estbien.»Ill’embrassaetcaressasapeauhumideetdouce.«J’aienviedetoi,»

murmura-t-ildanssabouche,puisembrassaseslèvresdouces,sesmamelonsdurs,sonventretremblant.

«J’aimelegoûtquetuas.Jepourraispasserlanuitentièreàpicotertonpetitcorpsappétissant.»Sabouchesursapeauembrasaitsoncerveau,etelleentenditàpeinecequ’ildisait.Cequ’ilétait

entraindeluifaireétaitsi…ellenesavaitpastrouverlesmotsjustes,maisc’étaitplusquebon,plusquemerveilleux.Ellepourraitfairelamêmechosepourlui.Ilfallaitqu’elleessaie.Ellesaisitlaboucledesaceintureetsebattitavec.Iltentadel’aider,maisn’yparvintpas.

«Qu’est-cequinousarrive?»Janes’assitpourquecesoitplusfacile.Leursdoigtsserencontrèrentsurlaceinture.«Çayest.»Austinl’embrassa.C’estàcemomentqu’ilsentendirentlapoignéedelaporte.

Chapitre9Rapidecommel’éclair,Austinbaissaletee-shirtdeJaneetlarecouvritd’unecouverturealors

queSaraétaitentraind’ouvrirlaported’entrée.ElleplissalesyeuxquandelleaperçutAustin.«Qu’est-cequetufaislà,toi?—Pourquoiest-cequeturentrescesoir?»rétorquaJaneenremettantsonjean.«Masœuretsonmarisesontdisputés,alorsilssontrevenusplustôt.Jen’avaispasenviede

resterlà-baspendantleurdispute,doncj’aiditaurevoirauxenfantsetjesuispartie.»ElleregardaAustinetditd’untonhargneux:«Sij’avaissuquetoi,tuseraislà,jeneseraispasrentrée.»

Austinreculad’unpas,attirantJaneprèsdeluicommepourseprotéger.Oulaprotégerelle?«Austin,voicimacolocataireSara.»Janefaisaituneffortpourrestercourtoise,maisl’autrefille

refusaitdecoopérer.«Sara,voici…detouteévidence,tusaisquiestAustin.—Malheureusementoui.—Qu’est-cequej’aifaitpourmériterça?»Austinfronçalessourcils.«Onseconnaît?—Tuessérieux?»Sararetintsarespiration,puisditàJane:«Jet’avaisditquecen’étaitpasunebonneidéedesortiraveclui.—J’aimebienlesmauvaisesidées.SarapoussaunsoupiretAustinsemitàrire.—Jesuisbiencontentequetutrouvesçadrôle,ditSaraenlefusillantduregard.C’estmoiqui

vaisrecollerlesmorceauxquandtuvaslaquitter.—Quiaditquej’allaislaquitter?—ArrêteSara,ditJaneens’interposantentrelesdeux.Jesuisdésoléedenepast’avoirdit

qu’Austinvenaitcesoir,maisilestlà,alorsessayonsderesterpolis.—Ilneleméritepas.—Waouh.»Austinfitunpasendirectiondelaporte.«Jesaisreconnaîtrequandjenesuispasle

bienvenu.»IlpritJaneparlesmainsetluidit:«Jeferaismieuxdetedireaurevoir.—Non.»Soncorpsétaitencoretoutpalpitant.Ildevaitenêtredemêmepourlui.«Onseverrademain.Onferaautrechose.»Ilpritsonvisageentresesmainsetluidonnaun

baiser.«Mercipourledîner,c’étaitdélicieux.»Ill’attiraversluietmitseslèvresàsonoreille.«Etledessertl’étaitaussi.»Elleluifitunsourireenguisederéponse.«Sara,j’aimeraisdirequej’aiétéenchantédeterencontrer,mais…»Austinfitunegrimace.Janeleraccompagnaàlaporteetluimurmura:«Faisdebeauxrêves»etfermalaportederrière

lui.«Bonnenuitetbondébarras,grommelaSara.J’espèrequetun’aspasl’intentionde…—Jet’interdisdetraiterundemesamisdecettefaçon!Janes’avançaversSara,lavoixbasse.Tu

asbiencompris?—Alors,c’estundetesamismaintenant?—Bienplusquetoicesoir.—J’essaiedeteprotéger.—Dequoi?Dem’amuser?Derire,d’embrasseretdeprobablementm’éclatercommejamaisau

lit?

—D’avoirlecœurbrisé.—OK.J’aicompris.Sijefaisuneerreur,sij’ensouffre,ehbien,c’estcommeça.Jepeux

prendresoindemoi.—Maistuneraisonnespasbien,tunepensespasàl’avenir.Tun’asaucunaveniraveclui.—Jem’enfichedel’avenir.Toutcequim’importec’estlemomentprésent,etmaintenant,je

m’éclatebienavecAustin.Jesortiraiavecluiquandj’enaienvie.Jen’aipasbesoinquetumeprotèges.

—D’accord,maisnevienspaspleurerquandiltelarguerapoursaprochaineconquête.»Sarapartitd’unpaslourdverssachambreetclaqualaporte.Janesemitlevisagedanssesmains.Allait-ellerevoirAustin?Elleneluivoudraitpass’ilavait

étééchaudéparSara.EllenesavaitpasqueSarapouvaitêtreaussiméchante.Ellesoupiraets’affalasurlecanapé.Celui-ciétaitencorechauddeleursébatsetcelaluirappela

nonseulementlescaresses,maisaussitouteslessensationsquileurétaientassociées.Soncorpsseremitàvibrer.

Peut-êtrequefairelavaissellelaferapenseràautrechose.Ellealladanslacuisine,sourianttoutenplaçantlesplatssurleplandetravailoùill’avaitembrasséeetavaittouchésescuisses.Ahoui,elleavaitmaintenantautrechoseentête,maiscen’étaitpascequ’elleauraitvoulu.Sansréfléchir,elleglissasamainsoussontee-shirtetsesdoigtseffleurèrentsonmamelon.Ooooh.C’étaitmieuxquandluilefaisait,mais…

Oh,jem’enfichedelavaisselle!Elleavaitbesoind’autrechose.Ellealladanssachambre,fermalaporteàclé,sedéshabillaetterminacequ’Austinavait

commencé.Lesommeillasurprendraitlesourireauxlèvres.***

«Ondiraitquetuasbesoind’unebière.—J’auraisbesoindequelquechosedeplusfort»,dit-il.Commeunecertainedéesseardente.Jackouvritunebouteilleetluitendit.Austins’assitsurlecanapéetavalalamoitiéenunegorgée.«Ques’est-ilpassé?—Sacolocataire.C’estcequis’estpassé.—Çacraint.Lescolocspeuventêtrevraimentchiants.—Tucroisça?ditAustinenvidantsabière.Désolé,monvieux,jeneparlaispasdetoi.—Jesais.»Jackallaluichercheruneautrebière,maissepritunebouteilled’eau.«Cettefillemedéteste.—Jane?—Non,Sara.—Pourquoi?—Jen’ensaisfoutrementrien.»Ilfrissonna.«Onauraitditqu’ellevoulaitmecasserlagueule.—Tuvasressortiravecelle?—Sara?—Non,Jane.—Oh,oui.Toutàfait.»Austinbutunegorgéeetreprit:«Désolé,moncerveauestgrillé.—Çasevoit.»Pourquoiest-cequejepenseàSara?IlfermalesyeuxetseremémoraJaneàlaporte.Sesyeux

pétillaientetsesjouesétaienttoutesroses.Sescheveuxébouriffésserépandaientsursesépaulesdans

touteslesdirections,sontee-shirtetsonjeanluiallaientàravir.Etsespiedsnus.Trèssexy.Très…Merde!Quelquechoseletracassait.Saraavaitditqu’elledevraitrecollerlesmorceauxquandil

largueraitJane,maisilnepouvaitpass’imaginerfaireçapourlemoment.Ilsortaitaveclaplupartdesescopinespendantquelquesjours,etpourtantilnesevoyaitpasrompreaveccelle-là.Hum.Est-cequecetteidéemeplaît?

«Bon,àpartlacolocpsychopathe,comments’estpasséetasoirée?—Géniale.C’estunetrèsbonnecuisinière,elleestmêmemeilleurequemamère.—Ehbien.—Nelerépètepasàmamère.—Hé!sijeluimens,ellenemedonneraplusjamaisàmanger.—Çanemedérangeraitpas.Commeçaj’auraisplusàmanger!—Alors,tuesalléjusqu’oùavecelle?—TuparlesdeJanie,n’est-cepas?—Oui,idiot.Austinlevatroisdoigts.—Ehpuis,lacolocadébarqué.—Oh,merde,çaadûêtredur.—Ouais.—Maisl’attentepeutêtrepleinedecharme.—L’attente,çarendfou.—Jecomprendstoutalors.—Ouais.»Iln’avaitjamaisconnucetteattente.Ilavaithâtedelarevoir,etpasseulementparcequ’ilvoulait

terminercequ’ilavaitcommencé.Non,ilavaithâtedediscuteretderigoleravecelle.Ilvoulaitsedisputeravecelle.Ils’étaitdéjàdisputéavecdesfillesavant,maisJaneneselaissaitpasfaire,ellecontestaitcequ’ildisaitetlepoussaitàréfléchir.Sedisputeravecellel’excitait…presqueautantquelespréliminaires.

Austinfronçalessourcilsetsedemandasic’étaitnormald’aimerautantça.«Çava,monvieux?Ilsursauta.CommentJacksavait-il?Cetypeavaitundonpourliredanslespenséesdesgens.—Oui,çava.Ilfautjustequejedéterminecommentjevaisfairepourtrouverlesommeilce

soir.»Ilselevaetsedirigeaverssachambre.«Tunevaspascourirautourduterraindefoot?—Non.Çanevapassuffire.—Tuveuxqu’onenparle?»Austinregardasonamietsemitàrire.«Jack,tuestropsensible.Tuessûrquetuesbienunmec?—Angieditquenon.Tun’aspasréponduàmaquestion.—Jenesaismêmepasdequoionpourraitparler.»Austinfermalaportedesachambre,puisla

rouvrit.«Laréponseestnon.—J’avaiscompris.»Maisavantdeverrouillerlaporte,ill’ouvritdenouveauetseprécipitadanslesalon.Ilfaisaitles

centpasetditd’untonhargneuxàJack:«Pourquoiest-cequejesuissi…?Pourquoiest-cequejenetrouvepasmesmots?

—Déconcerté?—Ouais,c’enestun.»Ils’affaissadanslecanapéetsepassalamaindanslescheveux.«J’avaispromisàJaniequ’onallaitbiens’amuser,riendeplus.—Maistuveuxplusqueça?—Ouais.—Etçatefoutlesboules?»IlfitunegrimacedansladirectiondeJack,maissonaminelâchapasprise.«J’aipromisàNatalied’attendrequ’ellefinissesesétudes.—Jem’ensouviens.—Unan.J’attendsqu’ellemerejoigneicietjeluiaijuréquejeneverraispersonned’autre.—Çam’avaitlaissébouchebée,maisjesavaisquetuferaisdetonmieux.—Maiselles’enfoutait.Cen’étaitpasmondépartàl’universitéquiaposéproblème.Elleadit

quemonavenirétaittropincertain.Quejen’avaispasunplandecarrière.“Etsijamaistuétaisblesséetqu’onneteprenaitpasenNFL(NationalFootballLeague)?Qu’est-cequetuferaisalors?”Jen’avaisaucuneréponseàsesquestions.

—Maistuenasàprésent.—Oui,c’estvrai.—Alors,pourquoiçat’empêchedesortiravecJane?—Cen’estpasça,c’estautrechose.—Tuneveuxpassouffrir.—Arrêtedeliredansmespensées,Jack.—Jepeuxtelirecommeunlivreouvert.Tuveuxquejetedisecequej’enpense?—Tuvasmeledire,quejeleveuilleounon.—C’estvrai.Jepensequ’ilestpossiblequ’ontefasseencoredumal.—Çan’estpasrassurant.—Maisjepensequetudoisprendrecerisque.Janeenvautlapeine.—Ça,j’ensuiscertain.»Austinregardasonamidroitdanslesyeuxetyvitlerefletdesonvisage

indécis.«Etmoi,est-cequej’envauxlapeine?—Biensûr,etçaatoujoursétéainsi.Tum’asaidéàsortirdelamerdedanslaquellej’étaisau

lycée.Jepensequetuesuntypebien,maissitunelecroispastoi-même,jamaisJanenelepourra.»Jackluidonnauncoupdepoingsurl’épauleetbâilla.«Bonnenuit.»

Austinrestaassissurlecanapéjusqu’àcequesesyeuxseferment.Était-ilvraimentuntypebienpourJanie?Peut-être.Pouvait-ilprendrelerisqued’êtreencorerejeté?

Iln’allaitprobablementpastrouverlaréponsecesoir,pasavecsoncorpssurvoltéetsoncerveautournantàcentàl’heure.Ilsetraînajusqu’àsachambre,sedéshabillaetgrimpadanssonlitépuisé,complètementvidé,maispaspourlaraisonqu’ilavaitprévue.Àchaquefoisqu’ilfermaitlesyeux,ilvoyaitdeladentelleviolette,dejolisdoigtsdepiedetdesmamelonsdressés.Faisdebeauxrêves.

Ellet’asouhaitéunebonnenuit?Non,plutôtjetéunemalédiction.Debeauxrêves,oui.Dormir,non.

***Ehbien,ellepouvaitsoitattendreetespérerqu’Austinlaretrouve,soitellepouvaitsemettreàsa

rechercheelle-même.C’estcequ’ellefit.Ellelecherchatoutelajournée,maisneletrouvanullepart.Ilsn’avaientaucuncoursencommun

etilnemettaitjamaismespiedsàlabibliothèque.Oùpouvait-ilêtre?Leterraindefootball

américain,idiote.Enyréfléchissantbien,ellenel’avaitjamaisvuqu’augymnaseetsurlesterrainsdesports.

Ellequittal’entraînementdèsqu’elleleputetsedépêchad’allersurleterraindefootballaméricain.

Austinlarepératoutdesuite.«Hé!Janie,attrape!»Illuilançaleballon.Janegardaleballonàl’œil,fitdeuxpassurlecôté,unenarrièreetl’attrapafacilement.«Joli!dit-ilenlarejoignantencourant.—Jesorsdemonentraînement.Ilafalluquejemeforceànepastelerenvoyerenshootant

dedans,dit-elleenriant.—J’aimeraisbienvoirça.»Ilpritsonvisagedanssesmainsettouchaseslèvresaveclessiennes,

doucesetdélicates,pleinesdepromesses.Cebaiserluidonnalaconfirmationqu’Austinvoulaitlarevoir.Çaneladérangeaitmêmepas

qu’ill’embrassedevantl’équipeentièredefoot,elleavaitbienditqu’ellesefichaitdecequelesautrespensaientd’elle.Ehbien,prouve-lemaintenant,Jane.

«Je,hum,suisvenuepourunebonneraison,maisjenemerappellepluslaquelle…»Ellelevaseslèvrespourrecevoirunautrebaiseretilagitsanshésitation.«Tunepeuxplustepasserdemoi.—Etquoid’autre?»Austinéclataderire.«JevoulaisteprésenterdesexcusesàcausedelafaçondontSarat’atraité.»Ilfitouidelatête,maisneditpasunmot.«Ellen’estpasméchantecommeçad’habitude.Jenesaispaspourquoielleneveutpasqueje

sorteavectoi.—Elles’inquiètepourtoi,dit-ilenhaussantlesépaulesetenévitantsonregard.—Cen’estdoncpaslapremièrefoisquetuemmerdesunecopinetropinquiète?»Ilditavecunpetitsourireteintéderemords:«C’estleprixàpayersionveutjoueràcejeu.»Elledécidadenepasrelever.«Jeluiaiditquejepouvaisprendresoindemoi.—Tun’enaspasbesoin.—Si,parcequesitumefaisdumal,jetebotteraileculett’enverraientrelespoteauxdebut.Lesyeuxd’Austinretrouvèrentleurlueurmalicieuse.—Tupeuxtoujoursessayer,luidit-il.—Jerisquedemelaissertenter.Queljolipetitcul,aussi.—Ah,Janie,jeconnaistellementdemanièresdetetenter.—Jeveuxbientecroire.»Levoirdeboutàcôtéd’ellelaregarderdesesyeuxbleusdangereux

luisuffisaitamplement.«Jen’aipaspudormircettenuitàforcedepenseràdifférentesfaçonsdeteséduire.»Ilse

rapprochad’ellepourluipasserlesdoigtsdanslescheveux.«Etàimaginercommenttefairecéder.—Vraiment?dit-elle,soncœursemettantàbattrelachamade.—Jen’aipasfermél’œil.Ettoi?—J’aitrèsbiendormi.Sapeauluidonnal’impressiond’êtreentréedansunfour.—Ah!s’exclamaAustin.

—Aprèsqueje…hum…Qu’est-cequejeraconte?Neluidispascequetuasfait!Laissetomber.

—Aprèsquetuquoi?dit-ilenlevantunsourcil.—Jen’airiendit,dit-elleenplaquantsamainsursabouchepourcacherlepetitsourirecoquin

quiluivenaitauxlèvres.—Aprèsquetuterminestoi-même.Janesecoualatête,maissonsoufflecourtetsonvisagebrûlanttrahirentsonvilainsecret.—Toi,alors…tuterendscomptequetum’allumes?luidemanda-t-il.Est-ceseulementsabouteilleou…?—Etc’étaitbon?dit-ilenluidécochantunsourirecoquin.Dommagequ’onnesoitpasseuls,

sinonje…—Hé,Austin!—…tueraisquelqu’un.AustinjuraetlançaunregardpleindecolèreàJackquis’arrêtanet.—Oh,pardon,jenevoulaispasvousinterrompre.AaronetGregveulentsavoirsionparticipeà

l’achatdelapizzapourcesoir.—Oui,biensûr.Parfait.Àtouteàl’heure.Jacknebougeapas.—Jen’aipasd’argentsurmoi,alorsva-t’en.—Tunefaispaslesprésentations?Ilfitunclind’œilàJane.—Non.—Tun’asaucuneclasse,ditJackquipritlamaindeJaneetlaportaàseslèvres.Austinlevalesyeuxauciel.—Jem’appelleJack,lecolocataireetamid’enfancedecetidiot.Ettues…—Àmoi,réponditAustinenretirantlamaindeJanedecelledeJack.—Jem’appelleJane,dit-elleenriant.Jesuisenchantéedefairetaconnaissance.»Ilavaitquelquescentimètresdemoinsqu’Austin,desépauleslargesetdesjambesmusclées.Il

avaitdesyeuxbleusespièglesetsescheveuxchâtainfoncéétaientunpeulongs,maisçaneluidéplutpas.Austincraignaitpeut-êtrequ’illuifasseconcurrence.Etcepourraitêtreunconcurrentdetaille.

«Toutleplaisirestpourmoi.»Ilsetournaverssonami.«Elleestencoreplusjoliequecequetum’avaisdit.Soissympaavecelle,sinonjetelapiquerai.

—Jetesouhaitebonnechance»,ditAustinenriant.Jacksepenchaverselle,maispastropprêtpourqu’Austinpuissel’entendre:«Viensmevoirquandtuenaurasassezd’êtreaveccetype.»Ilfitunclind’œilàAustin.«Jesaiscommentm’occuperd’unedame.»Austinlaserracontrelui.«Heureusementquetun’asriend’unedamesinon…Aïe!»Ilreçutuncoupdecoudedansles

côtes.«Jack,va-t’en.Janie…»Sesyeuxparlaientd’eux-mêmes.«…tudoisrecevoirunepunition.»Elleretintsonsouffle.Sonsourirelatourmentait.«Jevoisquetun’aspasoublié.—Bon,j’yvais,ditJackendonnantunetapesurlesépaulesd’Austin.—Ilétaittemps,marmonnaAustin.—Jane,ravid’avoirfaittaconnaissance.Jesuiscertainquel’onvaserevoir.»Jackluifitun

sourirepleindesous-entendus.Austins’interposaentreeux.«Cen’estpasdansmesintentions.

—Occupe-toidesongenou,elleestentrainderépandresonsangpartout.—Merde,Janie.Qu’est-cequit’estarrivé?Ilsregardèrenttouslestroissongenoudroit,gonflé,meurtrietlesangquicoulaitsurses

chaussettes.—Oh,j’aireçuuncoupdepiedàl’entraînement.Lesrisquesdufoot!—C’estseulementmaintenantquetut’enrendscompte?Jackdonnauncoupderrièrelatête

d’Austin.Tuneferaispasunbonmédecindusport.—Cenesontpassesgenouxquejeregardais,ditAustinentresesdents.Janie,assois-toi.Jack,va

chercheruneserviette,unebandedetissuetunepocheàglace.»IlaidaJaneàs’asseoirsurlesgradins,puisluifitplierlegenoupours’assurerquerienn’était

casséetqu’ellepouvaiteffectuertoutessortesdemouvements.IlépongealesangaveclaservietteetenvoyaJackchercherdel’eauetdusavon.

«Çavapiquerunpeu.»Ilnettoyalaplaieetluibandalegenou.Unelarmes’échappadesesyeuxfermés,maiselleneseplaignitpas.«Laisselaglaceaussilongtempsquetulepeux.Tupeuxmarcher,maisnemetspastoutpoidssur

cegenouetilnefautpasqu’ilseraidisse.—D’accord,docteur,dit-ellepourletaquiner.—Jesuissérieux.Ilfautquetubougestongenoupourqu’ilnegardepasdeséquelles.Elleéclataderire.—Qu’est-cequiestdrôle?Ont’adonnéuncoupdepieddanslatêteaussi?—Excuse-moi,maisilyaunehistoiresalacequitraînesurlecampusàproposdejouerau

docteuravectoi,dit-elleenessuyantleslarmesquicoulaientdesesyeux.Cen’estpascommeçaquejel’imaginais.

—Tuvasmoinsrigolerquandlespalpitationsàcetendroitvontteréveilleraumilieudelanuit.»Ça,çalesfitriretouslesdeux.«Fais-moiconfiance,jesaisdequoijeparle,dit-ilenluifaisantunclind’œil.Allez,deboutma

vieilleetessayedemarcher.AustinetJacklatinrentparlesbraspourl’aideràallerjusqu’augymnase.—Çanemefaitpassimalqueça.»C’étaitJackquiluiavaitfaitprendreconsciencequ’elleétait

blessée.«Maistuaurasmalplustard,direntlesdeuxgarçonsenchœur.—Fautquejeprenneunedouche,ditJackens’éloignant.Àplustard.—Aurevoir,luicriaJane.Jel’aimebien.Ilestbeaucoupplussympaquemacoloc.—Jenetecontrediraipassurça.—Donc,lamédecinedusportt’intéresse?—Ouais.Jemesuispétélegenoulorsd’unmatchpendantmapremièreannéed’université.

L’entraîneurm’aemmenédansunecliniquespécialiséedanslesblessuresliéesausport.Lesmédecinsontétéformidables,ilsm’ontaidéàmeremettresurpiedpourquejepuissefinirlasaisonetcontinuerl’annéesuivante,mais…,illaregardaetluiserralégèrementlebras,jenepourraijamaisjouerenNFL.

—Jesuisdésolée.»Ellel’enlaça.Janesesouvenaitdecematch.Toutlemondeàl’universitéavaitcruqu’ilsavaientperduleur

quarterbackleplusprometteur,etilss’étaienttousréjouislorsqu’Austinavaitquittélalistedesblessés.

«Jenesuisplustrèsbonàlamêlée.C’estpourçaquejemisetoutsurlaforcedemonbrasetsur

unboncentre-arrièrecommeJack.Quandilafalluquejedécidecequej’allaisfaireplustard,j’aichoisid’aiderd’autresathlètescommemoi.»

Ellenes’étaitpasattendueàtrouverunAustinavecunplandecarrièreetdesbutsàatteindre.«Etmoiquicroyaisquetuétaisàl’universitéquepourlespom-pomgirls!—Ouais,ça,c’estlebonus.»Ils’appuyacontrelemurdugymnaseetlapritdanssesbras.«Jepréparemédecinemaintenant,jenepassepastoutmontempssurlesterrainsdesport.Jevais

mêmeencoursdetempsentemps.—C’estpourçaqu’onnesevoitjamais.Jefaisdesétudesdecommerce.—Quelgenredecommerce?—Jenesaispasencore.»Elleavaitbienuneidée,maisellepréféraitnepasledire,alorselle

changeadesujet.«Alors,est-cequetuaschangéd’avis?»

Chapitre10«Àproposdecoucheravectoi?ditAustinenluichatouillantlanuqueavecsonnez.Tuparles,

dèsqu’onenal’occasion…—Non!ditJaneenriantetenlerepoussant.Est-cequetuaschangéd’avissur…»MonDieu,qu’est-cequejesuisentraindeluidemander?Sonsouriredisparutetellebaissales

yeuxverssongenou.Biensûr,ilnepensaitqu’ausexe.Qu’est-cequ’ellecroyait?«Oubliecequejeviensdetedire.—Non,jenevaisrienoublierdutout,dit-ilenfronçantlessourcils,sesyeuxbleusla

transperçant.Tucroisquetuasréussiàmefairechangerd’avis?»Ellehaussalesépaules,sansleregarder.«Jel’espérais.—L’espoirestaussiuneémotioninutile.»Ellereculad’unpasetscrutasonvisage.«Pourquoies-tusicynique?—C’estàcausedelavie,lavraievie,Janie,dit-ilenplissantlesyeux.Ilyaeuunefilleau

lycée…»Ilsecoualatêteetreprit:«Lanuitoùmesparentssesontséparés,monpèreaditàmamèrequ’ill’aimait,etpourtant,çan’afaitlebonheurdepersonne.Çanelesapasempêchésdedivorceretilssedétestentmaintenant.

—Çaneseterminepastoujourscommeça.—Tucroisqu’onalechoix?Tucroisquej’enaiun?—Jecroisqu’onpeutfairelechoixd’êtreheureux.»Elleregardafixementsesyeuxremplisde

doutes,avecl’espoirqu’ilverraitlaconfiancedanslessiensetqueçaleconvaincrait.«Jesuiscontentquetupensescommeça,maiscen’estpasmoncas.—Tucroisenquoialors?Unsourirediaboliqueéclairasonvisagealorsquesonregarddétaillaitsoncorps,ladépouillant

detoutelaforcequ’ellepossédait.—Ausexe,àlabièrefroideetàl’absolutiondedernièreminutedu“jevoussalueMarie.”»Etpourtant,sonsouriredisparutbientroprapidement.«Jecrois,non,jesais,quelesrêvespeuventsebriserenunéclair.»Ilfitunpasd’unair

déterminéverselle.«Jecroisqu’ilfautsaisircequel’ondésiredesdeuxmainsetnepaslâcherprise.»IlattrapaunepoignéedecheveuxdeJane,luitiralatêteenarrièreetembrassaseslèvres,son

cou,toutcequesabouchepouvaitatteindre,puisglissasonautremainlelongdesondos,attrapasesfessesetlatiraverslui.

Saferveuretsaconvictionlaremplirentdesensations.«Ehbien,c’estincroyableàquelpointçam’aexcité.»Etleurdisputeseterminaaussivitequ’elle

avaitcommencé.Entoutcas,pourlemoment.Austinémitunson,mi-rire,mi-grognementetadossaJaneaumur.Ilplaçasesmainssousses

cuisses,lasouleva,enroulasesjambesautourdesatailleetlaplaquaaumuravecsoncorps.Ellesentitdesélancementsdanssongenou,maisellen’yprêtapasattention,seconcentrantplutôt

surlessensationsentresesjambes.Ellenesavaitpassilavibrationdouloureusevenaitdesoncorpsoudeceluid’Austin.Aucuneimportance.Çaluifaisaitdubiendetoutefaçon.

«Disquetuasenviedemoi,murmura-t-ilsursapeau.—J’aienviedetoi,Austin.

—Dis-moicequetudésiresquejefasse.»Ilallaitetvenaitcontreelle,imitantcequ’ilvoulaitl’entendredire.

«Oh…»Ellesemorditlalèvreetsecoualatête.«Jesaisquetuenasenvie.»Elleacquiesçadelatête.«Maistuneveuxpasledire.—Pasencore.»Ill’embrassa,explorantsaboucheavecsalangue,l’excitantàl’aidedeseslèvres.«Jeveuxtel’entendredire.»Ellevituneétincelledanssesyeuxetsedétourna.Cedémonutilisaitlesmotsqu’elleavait

prononcéscontreelle.Soncœurbattaitàtoutrompreetellesentitunélancementdanssongenou.«Aïe!—Cen’estpascequejevoulaisentendre.»Illaremitdoucementsursespiedsetplaçalapocheà

glacesursongenou.«DésoléJanie,jen’avaispasl’intentiondet’exciteràcepoint.—Maisbiensûrquesi,dit-elleenfaisantlamoue.Celalefitrire.—Oui,tuasraison.»Ill’embrassasurlalèvreinférieureetsoncœurseremitàbattreàtoutevitesse.«Cesjoliespetiteslèvresboudeusesmeprovoquent…—Aïe!—Oh,excuse-moi,jenevoulaispastefairedemal.—Tupeuxteracheter.—Hummmmd’accord.»Seslèvresdessinèrentunsourireetsonriresonnacommeunappelau

péché,ausexe.«Maispascesoir,j’aiunexamenaprès-demainpourlequeljedoisétudier.»Ellelevaunsourciletritenluidisant:«Jem’attendaisàtoutsaufàcetteexcuse-là!—Hé,jesuisunétudiantsérieux…parfois.—Jelecroiraiquandjeleverraidemesyeuxvu.—Ouais,c’estça.Jedoismeconcentrersurcetexamenpendantlesjoursquiviennent,maisaprès

ça,lachasseestouverte.»Illabalayaduregard,etcelalafitfrissonner.Elleretrouvasesespritsassezvitepourêtreen

mesuredecontinuerleurconversation,maiseutdumalàprononcerunephrasecohérente.«C’estpourquelcours?»Ilmitdutempsàrépondre,etunpetitsourireembarrasséapparutsursonvisagelorsqu’il

répondit:«Anatomie.»Ellesemitàriresifortquesescôtesluifaisaientmal.«Anatomie?Maistudevraisdéjàtoutconnaître?—Àtoidevoir.»Oh.Janecessaderireetattrapasonpolopourletirerverselle.«Peut-êtrequejepourraist’aideràreviser?dit-elleenfaisantglissersesmainslelongdeson

torse.—Crois-moi,j’enmeursd’envie.»Ilsaisitsesmainsaventureusespourleséloignerdeson

short.

«Maistuneferaisquemedistraire.Arrête.—Non.—Tuveuxfairelacochonne,c’estça?»Ilcessadelarepousser,lalaissas’approcheret

emprisonnasesmainscontresescuisses.Ilattenditpourvoircequ’elleallaitfaire.Illaregardait.Ellenepouvaitrienfairetantqu’illaregardaitainsi.Ellel’embrassaetglissasa

mainavechésitationentrelescuissesd’Austinetremonta,touchant,massant...Oh,jelesensbien,dur,chaudet…zut,j’aiencoredesélancementsdanslegenou.«Aïe,ditJaneenfaisantlamoue.Detouteévidence,ellenepouvaitpasjoueràcejeu.—Jepensequejedevraisteramenercheztoipourquetutereposes.—Cen’estpascequemoijepense.—Oh,jesaistrèsbiencequetupenses.Provocatrice!»Ill’embrassadoucement,lentement,et

dit:«Allez,viens.»Ill’éloignadumuretluidonnaunetapesurlesfesses.«Vatechangeretretrouve-moidehors.Ilfautquejemedébarrassedetoipourenfinavoirla

paix.—C’estcequ’onvavoir.»Elleluitiralalangueetdisparutdanslesvestiaires.

***«Ont’aencoredonnéuncoupdepiedàl’entraînement?ditSaraenlaissantsonsacsurlatable

basse.Saraluiadressaitdonclaparoleaujourd’hui.—Ouais.Çanem’apasfaitmalsurlecoup,puisças’estmisàsaigneretc’estlàquej’airessenti

ladouleur.—Onabienbandétablessure.Tuesalléeàl’hôpital?»Elles’assitsurlecanapéetexaminala

jambeallongéedeJane.«Non,c’estAustinquiafaitça.—Hein?—Ilpréparemédecine,médecinedusport.Aprèssablessureiladécidéd’aiderlesathlètes.—Ilsaitjoueraudocteur,alors.—Ouais,enplus,ilesttrèsfort.»Quoi?Cen’estpascequejevoulaisdire.Sararicana.«Ilm’araccompagnéeàlamaisonetm’aditderesterlajambesurélevéependantunmoment.—Iln’estpasrestépourtesoignerplusenprofondeur?»Elleserenversadanslefauteuilrembourrérecouvertdecousins,sajambetoujoursétenduesurla

tablebasse.«Ilm’ainstalléeicietaréchaufféàmanger,maisiladûrentrerchezluipourétudier.—Ilétudiequoi?Nousyvoilà.—L’anatomie,pourunexamen.»EllevitlessourcilsdeSarafaireunbond.«Oui,jesais,ildevraitdéjàtoutsavoirparcœur.—J’imaginequ’ilenaassezd’entendrecetteblague.—Ouais,certainement.»Saraselevaetramassasonsacàdos.«Tuasbesoindequelquechose?»Janeregardaautourd’elle.Austinavaitmistoutcedontelleavaitbesoinàportéedemain.Elle

avaitdéclaréqu’illagâtaittrop,maisilavaitassuré,avecunsourirecharmeur,qu’illevoulaitainsi.Ellepourraitbienprendregoûtàcegenredechoses.

«Non,jecroisqueçava.—D’accord.Jevaisétudierdansmachambre.Criesituasbesoindequelquechose.—Comments’estpasséetajournée?CelamanquaitàJanedeneplusdiscuteravecSara.—Bien,ditSaraens’asseyant.Trèsbien,envérité.J’aieuunAàmondevoirdepsycho.—Super.Sararestaassisependantquelquesminutes.—TuvasressortiravecAustin?Ah,pitié.—Oui,aprèssonexamen,maisonn’apasencoredécidécequ’onallaitfaire.—Jevois.»Ellesrestèrentsansriendirependantunpetitmoment,alorsJanepritlatélécommandeetsemità

changerleschaînessansvraimentfaireattentionàcequ’ellevoyait.Puis,ellelareposaetregardaSara.

«Jesaisquetut’inquiètespourmoi,etjet’ensuisreconnaissante.—Jesuiscontentequetut’amusesbien,ditSaraenhochantlatête.—Moiaussi.Jeneleferaiplusveniriciàlamaisonsiçatedérange.—Non,çava.Dis-moiseulementquandilvientpourêtresûrequejenesoispaslà.—D’accord.»Silence.Janecontinuaàzapperaveclatélécommande.Sarapoussaunsoupir,ramassasonsacetdit:«Bonnenuit.—Bonnenuit.»Janegigotadanssonfauteuilconfortablepourremettrelescoussins.Faisait-ellepreuve

d’égoïsmeenétantheureusealorsqueSaranel’étaitmanifestementpas?Ellenedevraitpass’amuseralorsquesonamieétaitmalheureuse.Ellerepritlatélécommande.

Etpourquoidonc?Ellebalançalatélécommandesurlecanapé,horsdesaportée.Cen’estpasdemafautesiSaran’aimepasAustin.

Saraavaitprisunedécision.Janeavaitpriscelled’êtreheureuseetellerefusaitdes’ensentircoupabledelaculpabilité.

***Janel’aperçutentraindequitterlelaboratoirealorsqu’ellesedirigeaitverslabibliothèque,mais

décidaqu’Austinétaitplusimportantqueleslivres.Illuifitsigneetellemarchaàcôtédelui.«Comments’estpassétonexamen?—C’estfini.C’esttoutcequejepeuxendire.—Ças’estsimalpasséqueça?»Austinluientouralesépaulesdesonbrasetposaleslèvressursescheveux.«C’étaitdifficile,maisjepensequejem’ensuisbiensorti.—Tantmieux.—Commentvatongenou?—Mieux.Jen’aipasmalquandjemarche.—Bien,dit-ileneffleurantsonoreilledeseslèvres.Est-cequelesélancementst’ontréveillée?—Non,c’estautrechosequim’aréveillée,dit-elleavecunsouriremalicieux.

—Janie,tunepeuxpasmeparlercommeçaenpublic,marmonna-t-il.—Désolée,dit-elleengloussant.—Non,tumens.—Oui,tuasraison.»Ellevoulaitl’embrasser,maisilyavaittropdemondesurlestrottoirs,ils

n’avaientpasbesoindespectateurs.Elleluidemanda:«Qu’est-cequetufaiscesoir?—Jacketmoiallonsmangerunhamburger.Tuveuxvenir?—Jeneveuxpasm’imposer.—Turigoles?Ilm’asuppliédet’inviter.—Oh.Waouh,untyperêved’êtreenmacompagnie?Chouette.—D’accordsituessûrqueçanevapasledéranger.—Paslemoinsdumonde,crois-moi.Maisinterditdeflirter.Cen’estpasjuste.—Pasjustepourtoioupourlui?—Oui,»marmonna-t-ilavantdesourireetdel’embrasser.Ellelesuivitjusqu’àsaJeep.LeMcGinley’sPubproposaitdesplatsirlandaisetdelabière,maisonyservaitaussidelabière

dumondeentier.Janeavaitessayéunefoisdecomptertouteslesétiquettesdebièressurlesmurs,maiselleavaitviteabandonné.IlyenavaitencoreplusaudeuxièmeétageoùseretrouvaientlesétudiantsdeBayfield,attirésparlestablesdebillard.

Jackétaitdéjàarrivé.Ilétaitassisàunedestablesdeboisfoncéetdiscutaitavecunejolieserveuse.Austinluiavaitditqu’ilshabitaientpratiquementlàetquelesserveuseslesconnaissaientbien.EllessavaientqueJacknebuvaitpasd’alcool,maisqu’Austin,lui,enbuvait.

Ellessavaientaussiqu’ilsaimaientbiendraguertouslesdeuxetellesaimaienttoutesflirteraveceux.

«SalutJane,contentdetevoir,ditJackenselevant.Iltiraunechaiseverselle.—Salut,Jack,commentçava?—Çapeutaller.»AustininstallasachaiseprèsdecelledeJaneetcommandaquelquesbièresetunCocapourJack.«Prêtspourlematchdeceweek-end?—Oui,tuparles,j’aivraimenthâte.—Moiaussi,lesmatchesderevanchesonttoujoursdifficiles.—C’estlematchcontreState?ditJaneenprenantunmenu.—Oui,onlesabattusauxprolongationsl’annéedernière,réponditAustinenlisantlemenupar-

dessusl’épauledeJane.—Ilsétaientfurieux,ditJack.—C’esttoiquiasmarquélebutquinousafaitgagnerlematch.»JanesetournaversJack.Ellese

souvenaitdecematch.Saral’yavaitaccompagnéeet,mêmesiellen’aimaitpaslefootaméricain,ellen’avaiteud’yeuxquepourJack.

«C’estvrai.—J’aifaitsemblantdefaireunepasseetj’aidonnéleballonàJack,ditAustin.Ladéfensen’apas

compriscequivenaitdesepasser.—Personnenesavaitquej’avaisleballon.J’aieulecheminlibrepourarriverdanslazonedefin

deligne.—Onnevapaspouvoirfaireçacecoup-ci.»LaserveuseposalesboissonssurlatableetsouritàAustinquisemblanepaslaremarquer.

«Onvatrouverautrechose,ditJackenfaisantunclind’œilàlaserveuse,maiscelle-ciattendaituneréponsed’Austin.

—Peut-êtrequ’ondevraitfairejouerJanie»,ditAustin.Ilrapprochasachaisepoursefrottercontresacuissesouslatable.

Laserveusegrommelaets’enalla.«Turigoles,ditJaneens’étouffantàmoitiéavecsabière.—Pasdutout,réponditJackensecouantlatête.Lesjoueursdefootfontdesupertirsderemise

enjeu.—Ryanesttoujoursdansl’équipedefoot,n’est-cepas?demandaAustin.—Oui,c’estluiquim’adonnélecoupdepied,réponditJane,desélancementspleinlegenou.—Tut’entraînesavecl’équipemasculine?Austintouchasongenoublesséetelleretirasajambe.—L’entraîneurditqueçanousrendraplusfortes.—Aïe,fitJackavecunegrimace.—Ettutrouvesnotreentraîneurduravecnous?ditAustin.—Ill’est,grommelaJack.Tucroisquetonpèreseralà?—Tusaisbiencequejecrois,ditAustin,levisagesoudainsérieux.—Tonpèrevienttevoirjouer?»Janerapprochasajambed’Austinenespérantqu’ilallaitla

toucherdenouveau.Ilmorditàl’hameçonetcaressasacuissecommes’ilavaitbesoinderéconfort.«Ildittoujoursqu’ilviendramevoir.—Tuveuxparierqu’ilvient?ditJack.IlbutunegorgéedeCoca.—Jeparietoujoursqu’ilneviendrapas.JegagneplussouventqueJack,ditAustinquimassait

toujourssacuisse.—Jesuisdésolée»,ditJane.Ellefrottasongenoumeurtrisurlajambed’Austin,carellesavait

qu’ilsouffraitplusqu’elle.Etpourtantilnetrahissaitaucuneémotion.«Ilatoujoursunebonneexcuse,quelquechosededramatique.Çafaitlongtempsquejene

compteplussurlui.Commandonsquelquechoseàmanger,jemeursdefaim.»Austinfitunsigneàlaserveuseetelleseprécipitaversleurtableàtoutevitesse.Janelevalesyeuxaucieletlançauncoupd’œilàJackquiriaitdelascène.Est-cequetoutesles

fillesseprécipitaientsurAustin?Ehbien,elleespéraitqu’ellen’étaitpascommeelle.«Quedésirez-vous?»Leregarddelaserveuseseconcentraitsurlastardufootaméricain,

dévoilantclairementcequ’elledésiraitluifaire.Ilscommandèrentdeshamburgersetdesfrites.Laserveuses’enalla,sansenthousiasme,caril

étaitévidentqueseulsJaneetmangerétaientlaprioritéd’Austin.JackfinitsonCocaetdit:«AlorsJane,commentenes-tuvenueàjoueraufoot?—Monpèrepensaitqueçameferaitdubiendefairedessportscollectifs,alorsilm’a

encouragéeàjoueraufootetausoftball(lesoftballestunevariantedubaseball).J’étaisplussouventàl’entraînementqu’àlamaison,cequiétaitprobablementmieuxpourmoi,maisçaénervaitterriblementmamère.

—Tamèredétestelesport?—Samèredétestetoutcequiestsourced’amusement.»Austinpassasamainautourdesataille,laglissasoussonpullpourcaressersapeaunueetse

penchaversellepourluimordillerlelobedel’oreille.«Maintenantj’ensuissûrequ’ellenet’aimeraitpas,ditJanedansunsouffleetelleluiattrapala

main.

—Dumomentquetoi,tum’aimes,jemefichedecequetamèrepense»,luidit-ilenl’attirantsursesgenouxpourl’embrasser.

Ellegloussaetserassitsursachaise,maisellelaissasamaincontinuersapromenade.ElleregardaJacketsesouvintsoudaindeleurconversation.

«Mamèredisaitqu’ilfallaitquejepassemontempsàétudier.—Jenevoisriendemalàça,ditJackenhaussantlesépaules.—Toutmontempslibre.—Jevois.Non,cen’estpascool.—Donc,jeluiaitenutêteetmonpèreaprismonparti.Jeluiaiditqu’ellenepouvaitpasdiriger

mavieetellem’aréponduquej’étaistêtuecommeunemule,maisjemesuistoutdemêmeinscriteaufoot.

—Waouh.Austin,tupourraisentireruneleçon»,ditJackenregardantAustin.Ilretirad’unmouvementbrusquesongenouetAustindonnauncoupdepieddanslatable.«Aïe!Merde!»ditAustinensefrottantlemollet.Janenecompritpasdequoiils’agissaitetdit:«Audébut,jenejouaisquepourl’embêter,etpuis,commej’étaisplutôtbonnej’aicontinuéà

joueraulycéeetàl’université.—Ettamèren’ajamaisétéd’accord?—Non,maisjemesuishabituée.Ellem’interdittoujoursdefairedestrucsamusantsetparfois,je

mesenscoupablequandilm’arrivedem’amuser.—Ilnefautplusquetupensesàça,jecroyaisquetuluiavaisditqu’ellenepouvaitpascontrôler

tavie.—Oui,c’estcequej’aifait.—Alors,pourquoiest-cequ’ellecontinue?—Non,c’estfinitoutça.—Elleteditpourtantencored’étudiertoutletemps.—Oui,jesais,maisladernièrefoisqu’ellem’aappelée,jeluiaiditquejepouvaisavoirde

bonnesnotesetm’amuseraussienmêmetemps.Etensuite,jesuissortieavectoiencoreunefois.—Bravo,mafille.»Janerigolaetseblottitcontrelui.«Non,tuveuxdirequejesuisunevilainefille.—Jevaistetransformerenvilainefille»,dit-ilenl’embrassantetillatirasursesgenouxencore

unefois.Jacklesinterrompit:«Quandest-cequevousallezvousrendrecomptequevousêtesfaitsl’unpourl’autre?»

Chapitre11Deuxpairesd’yeuxétonnéssetournèrentversJack.«J’aiditçatouthaut?»AustinetJaneéclatèrentderireets’embrassèrentaumomentoùlaserveuseleurapportaitleurs

plats.Ellelesignora.Enfait,elleignoraJane.«Dites-moisivousavezbesoind’autrechose,ronronna-t-elledansladirectiond’Austin.—Ehbien,ellenelaissepastomber.»Janeretournaàsonsiège,saisitlabouteilledeketchupet

laposaplusbrutalementqu’ellen’auraitdû.«Laissertomberquoi?ditAustinenluivolantunefrite.—Tedraguer.Tun’aspasremarqué.—Non.—C’estcommeçaàchaquefoisqu’ilsort?demandaJaneàJack.—Oui,laplupartdutemps.»Jackvintàlarescoussedelapauvrebouteilledeketchup.«Tuvast’yhabituer.—Non,ditAustinenfronçantlessourcils.Ellen’apasàs’yhabituer.C’estterriblementmal

élevé.JesuisavecJanie.Personned’autrenem’intéresse.—Incroyable.Tudisçasérieusement?»s’exclamaJackenlevantlessourcils.IlditexactementcequeJanepensait.Elledécidadeneriendirepourlemoment.«Jenesorspasavecdeuxfillesenmêmetemps.—Çanet’estarrivéqu’unefois.»Ilfuttroplentcettefois-cietlecoupdepiedd’Austinlefrappa

enpleinmollet.«Non,jeneplaisantepas,jesuisavecJaniemaintenant.Jeneveuxqu’elle.»Ilsepenchavers

elle,l’embrassaetluivolauneautrefrite.Ellevoulaitvraimentlecroire,elleespéraitqu’ilvoulaitd’ellenonseulementmaintenant,mais

aussipour…lemottoujoursneconvenaitpasvraiment,maiselleresteraitavecluiaussilongtempsqu’illedésirerait.

Elleluisaisitlamain.«Nevapast’imaginerquejenevoispastonpetitmanège.—Hein?»Oh,çadoitêtreeux,lesfameuxyeuxbleusinnocentsquifaisaientducharmeàsamèreetses

sœursetàtouteslesautresfemmesqu’ilavaitrencontrées.Çanemarcherapasavecmoi.«Tumevolesmesfrites.»Ehbiensi,çaavaitmarchéavecelleaussi.Elleretiralamaind’Austin

desonassietteetlaposasursajambeàelle.«Gardetesmainsprèsdetoi.—Jenepourraispas,mêmesij’enavaisenvie,dit-ilenriant.Samainremontaverssacuisse

tandisqu’illuimordillaitl’oreille.—Miam,ellessontbonnes,cesfrites,ditJack,soudainementintéresséparsanourriture.—Désolé,Janie,murmuraAustin.Cesoir,jenelaisseraipasmesmainstropéloignéesdetoi.—Tun’aspasbesoindet’excuser.»Ceseraittellementfaciledetomberraidedinguedelui.Il

fallaitqu’ellefassetrèsattention,maissoncerveaunel’écoutaitpas.«Tuvasmangerça?demandaJackentirantl’assietted’Austinverslui.—Merde,oui,biensûr,rétorquacelui-cienagrippantsonassiette.—OndevraitbienseconduiredevantJack,murmuraJaneàAustin.

—Ondevraitpeut-êtredemanderàJackdes’enaller.—J’aientendu.—Tantmieux.»Austinmitseslèvresprèsdel’oreilledeJaneetluidit:«Jen’aipasenviedebienmeconduire.Ettoi?»Ilglissaunemainentresescuisses.Ellehochalatête.Ilessayadel’embrasser,maisellesedérobaetlançauncoupd’œilàJack.«Faiscommesijen’étaispaslà.—Bond’accord,Janie,jevaisrestersage…pourlemoment.»Austinsepenchaverselleencore

unefois.«Maisdèsquetuesseuleavecmoi…»Iln’eutpasbesoindefinirsaphrase,car,souslatable,sesmainslefirentpourlui.«Hum…,ditJaneenselevant.Excusez-moiuninstant.»Etelledisparutdanslestoilettes.

***«Çayest,tuluiasfaitpeur?ritJack.—Ellevarevenir.Fautquetutecasses.—Ouais,jesais.Dèsquej’aifinimesfrites.—Etnerentrepasavant…—Avantquelleheure?—Jenesaispas.Nerentrepas,c’esttout.—Qu’est-cequejevaisfairetoutelanuit?—Jesuiscertainqu’Angietrouveraquelquechose.—T’asraison,ditJackentendantlamainversl’assietted’Austin.Sérieusement,tuvasmangertes

frites?—Prends-les.»Austinpoussal’assietteversJackcommesicelaallaitlefairepartirplus

rapidement.IlregardaitdansladirectionoùJaneavaitdisparu.«Tut’esremisàchantonner.—Non,jenechantonnepas.—Commetuveux,ditJackenriant.Ilfinitlesfritesd’Austin.—Passeunebonnenuit.—Soistranquille.»Lesourired’Austinnelaissaitplaneraucundoutesursesintentions.Jacksedirigeaverslaporte,puisrevintsursespas.Ilavaitl’airpréoccupé.«Austin.—Ilfautquejetejettedehors?—Janen’estpascommetesautrescopines.Etellen’estclairementpascommeNatalie,dit-ilavec

hésitation.—Oui,jesais.Qu’est-cequetuinsinues?—Jepourraisteledire,maistudoistrouverlaréponseàcettequestiontoutseul.Neluifaispas

demal.—Oui,d’accord.»Jackluifitunpetitsignedetêteets’enalla.

***Janeselavalesmainsetaspergeasonvisaged’eaufroide,maissapeaudemeuraitchaude.Elle

avaitmalpartoutetelleavaitdesvertiges.Était-elleentraindetombermalade?Oui,idiote,maiscen’estpasunvirus.

Ellenepouvaitpasluiéchapper.Ellepoussaungrossoupirets’appuyasurlelavabo.Bon,reprends-toi.Ellesavaitquetoutirait

bienaveclui.Unfrissonbrûlantluiparcourutledosensesouvenantdelafaçondontelles’enétaitrenducompte.Ellerespiraprofondémentetessayadeseconvaincrequ’elleprenaitlabonnedécision.C’estcequ’ellevoulait.C’estluiqu’ellevoulait.

Oh,zut,qu’est-cequejeportecommesous-vêtements?Ellejetauncoupd’œilàsonsoutien-gorge.Ceuxensatinrouge.Ellesesentaitbienavec.

Sonrefletdanslemiroirluirenvoyasonimage:desyeuxbrillants,desjouestoutesrouges…Prête.

Unsourireplutôtconfiant,trahissantpourtantunelégèrepeur,sedessinasurseslèvres.«Ettoi,es-tuprêt…pourmoi?»

***Jackétaitdéjàpartiquandellerevintàlatable.«Ilnousalaisséstomber.»Austintiraunechaiseprèsdeluietluifitsignedevenir.«Jesuissûrequ’ilavaitmieuxàfaire.—Etnousaussi,dit-ilenglissantsonbrassurledossierdesachaisepourluicaresserl’épaule.—Oui,j’imagine.»Ellesecollaàluietposasamainsursacuisse.«C’estvrai?Moiaussi.»LecorpsdeJaneexprimaitunechose,maispeut-êtrequesoncerveauendisaituneautre.Ilne

voulaitpasprendrelerisquedelabrusquer,d’allertropvite.«Oui,répondit-elle.»Ilexploreraitsonimaginationplustard.Pourlemoment,ilvoulaitluifairepartdesesintentions

coquinespourlerestedelasoirée.«Tuveuxvenirchezmoicesoir,Janie?Elleacquiesça.—Tucomprendscequeçasignifie?Elleleregardadroitdanslesyeuxetacquiesçadenouveau.—Alors,dis-le.—Oui.»Celaluisuffisait.Ilfaillitavoiruneamendepourexcèsdevitessesurlecheminduretour,maisunefoisqu’ils

pénétrèrentdansl’appartement,ilsutqu’iln’avaitpasenvied’allertropvite.Ilsavaientlanuitentièredevanteuxetilvoulaitensavourerchaqueseconde.

***Janesetenaitsurlepasdelaporteetexaminalapièce.Celaressemblaitàn’importequel

appartementhabitépardesgarçons.Ilétaitmeublédefaçonbasique,toutsimplement.Unvieuxcanapéétaitplacéàcôtéd’unfauteuiluséquisetrouvaitlui-mêmedevantunetablebassequiavaitconnudesjoursmeilleursetquisemblaitêtreaussiutiliséecommerepose-pieds.Lacuisine,incroyablementpropreetbienrangée,séparaitlesdeuxchambresregorgeantd’accessoiresdefootballaméricain.Janenepouvaitpasdevinerlaquelleétaitlachambred’Austin,maisellesedoutaitqu’elleallaitbientôtlesavoir.

«L’appartementestpasmal.Elleposaunemaintremblantesurl’encadrementdelaporteettentadepersuadersespiedsd’avancer.

—Merci.»Illuipritlamainetl’entraînadanslapièce.Ill’enveloppadesesbraspuissantsetl’embrassa

jusqu’àcequ’ellecessedetrembler.Elleaimaitsafaçondel’embrasser.Sic’esttoutcequ’ilavaitl’intentiondefairetoutelanuit…

Euh,non.Ellen’allaitpassecontenterdeça.«Noussommesseuls?—Vaudraitmieux.»IlramassaunballonetlelançasurlaporteferméedelachambredeJack.

«Oui,noussommesseuls.»Elleluifitunsignedetêteetcontinuaàinspecterl’appartement,ensefrottantlesbras.Jesuis

dansl’appartementd’AustinSinclair.Seule.Aveclui,lepiremauvaisgarçonducampus.Etmaintenant?

Ilréponditàsaquestionmuettecommes’ilpouvaitliredanssespensées:«Finiel’attente.Finieslesinterruptions,dit-ilenluitendantlamain.Tuesprête,Janie?—Oui»,dit-elleensaisissantsamaintendue.Illapritdenouveaudanssesbrasetl’embrassa,l’enveloppantdesoncorpscommeelleaimait.Il

glissasamaindanssescheveuxetluiinclinalatêtepourexplorersaboucheavecsalangue.Ellenesavaitpasqu’embrasserquelqu’unpouvaitêtreuntelactesexuel,maisAustinétaitun

expert.Elleavaithâtequ’ilfasseavecsoncorpscequ’ilfaisaitdanssaboucheavecsalangue.Pourquoiattendre?

«Jeveuxvoirtachambre.—Iln’yapasgrand-choseàvoir,maisjepeuxtefairevisiter.»Ill’emmenadanssachambreet

fermalaportederrièreeux.«Çac’estlaporte,maistun’aspasbesoindesavoiroùelleest.»Ilfermalesrideauxd’ungeste

brusque.«Lesfenêtres.Pastrèsimportant.»Janeregardalelit,maisilnesemblapasleremarqueretpassaàcôtéd’ellepouralleràson

bureau.«Monbureau…onnevapasl’utilisercesoir…mais,attendsvoir…,dit-ilens’appuyantdessus

pourtestersasolidité…peut-êtrequesi.»Illuifitunclind’œilcomplice,sesyeuxbleusàsedamnerinsinuantdeschosesquilafirent

vibrerdespiedsàlatête.Ilsedirigeaverselleetlafitreculerjusqu’aupieddesonlit.«Etça,dit-ilenluimettantlamainsurlapoitrineetenlapoussantdoucement,c’estlelit.Elleinspiraettombaàlarenversesurlematelas.—J’aimebientonlit,dit-elleens’étirant.—Jel’aimeencoreplusquandtuesdedans.»Ilsejetaenavant,maisseretintavecsesmains

pournepastombersurelle.Ellevoulaitqu’ill’écrase.Janeentourasoncoudesesbrasetletiraverselle,surelle,etsouleva

seshanchespoursefrottercontrelui.«Hé,Janie,passivite.»Austinserelevapourreprendresarespiration.«Pourquoi?dit-elleenfaisantlamoue,certainequ’ilnepourraitluirésister.Ilpoussaungrognementetl’écrasadanslematelas.Illuicoupalesouffleavecsesbaisers.—Pasbesoindesedépêcher.»Lesouffledesonmurmureluichatouillaleslèvres.«Jeveuxprofiterdetoncorpstoutelanuit,Janie.»Ellenetrouvarienàredire.«Lapremièrechosequejeveux,c’estdetemettretoutenue,dit-ilavecunsourirepleinde

promesses.Maisjenesuispaspressé.—Quelallumeur,grommela-t-elle.

—Tuasbienraison.»Illuimordillalecou,glissasesmainssouslepulldouxdontlacouleurverteallaitsibienavecsesyeux.

«Fautretirerça.»Illeluienleva,lejetaparterreetdécouvritlesatinrougebrillantquisecachaitendessous.

Ill’embrassaalorsqu’elletiraitsursachemise.Ill’aidaàlaretireretlalançaparterre.Ellecaressasontorsenuetsesyeuxsuivirentlesmouvementsdesesdoigtsquiexploraientson

corpsparfaitementsculpté,chaquecourbe,chaqueanglecrééspoursonplaisiràelle,pourqu’ellelesvoieetlescaresse.Lesembrasseaussi?Ellelevalatêteetposaseslèvressursapoitrine.Ellesortitlalanguepoursavoirquelgoûtilavait:chaudetsalé.Ilhaletaquandsesdoigtstrouvèrentsonmamelonetqueseslèvressel’approprièrent.Elleserralesdentsjusteassezpoursentirsonpoulsbattresoussalangue.

Puissesdoigtseffleurèrentsescôtesetilsemitàrire.«Tuterappellescequis’estpasséladernièrefoisquejet’aichatouillée?Ellelevalesyeuxettremblaausouvenirdesesmainslacaressantsoussaculotte.—Ohoui,répondit-elle.»

***Illuidécochaunsourirepervers,déboutonnasonjeanqu’ilfitdescendred’ungestebrusque

jusqu’àseschevilles.Elleretiraseschaussuresd’uncoupdepiedetsonjeanallafrapperlemuravecunbruitquila

remplitdejoie.Austins’assitsursestalonsetlaregardafixement.Laregarder,c’étaitcommedécouvrirlecorps

d’unefemmepourlapremièrefois.Cen’étaitpaslapremière,loindelà,maisiln’avaitjamaisvuunetellebeautéavantJanie.Sesseins,toujourscouvertsdesatin,selevaientetdescendaientenharmonieavecsarespirationrapide.Sescuisses,serréessouslessiennes,étaientuneinvitationauxcaresses.Ellel’appelaitdetoutsoncorps.Commentaurait-ilpurefuser?

Ah,monDieu,ilavaittellementenvied’elle.L’attenteluifaisaitperdrelatêteetilaimaitbiencettesensation.

Ilseglissasurelleetl’embrassa,geignantdanssabouchequandsesmainsluicaressèrentledos.Ellesseretrouvèrentsurlaboucledesaceinture,maiselleeutencoreunefoisdumalàladéfaire,alorsellebaissalafermetureéclair.

«Tusaiscequeturisques,n’est-cepas?—Oui,oui»,dit-elleenglissantlamaindanssonjean.Lesoufflecourt,Austinl’enlaçaetroulasurledos,detellefaçonqu’elleseretrouvaassisesur

lui.Siellelecaressaittropmaintenant,ilallaitselaisseraller.Illuiécartalescuissespourquesonérectionytrouvesaplace.Ellegémitets’assitsurlui.

«Oui,jecroisquetuastrouvécequetucherchais,Janie.»Ilfermalesyeuxetlalaissajoueraveclui.Ellel’emmenaitauboutduplaisir.

Lorsqu’ilouvritlesyeux,ilfaillitperdrelecontrôledelui-même.Lavoirlechevaucherainsiseulementvêtuedesessous-vêtementsrougeslemitausupplice,maisilnevoulaitpasallertropvite.Ill’attirasursapoitrineetluidonnaunbaiserprofondtoutendégrafantsonsoutien-gorgeetfaisantglissersesbretelleslelongdesesépaules.Ils’assitàsahauteuretsaboucheattrapasesmamelons,lesmordantetlessuçantaprèsluiavoirôtésonsoutien-gorge,s’interdisantdelaregarder.

Ilnedevaitpaslaregarder,maiscommentpouvait-ilnepaslaregarder?Illaregarda.OhmonDieu…

***

Elleavaitdécouvertquelquechose,ça,c’estvrai.Unmondedeproblèmes,peut-être.Lepéché,probablement.Leplaisirsexuelpur,ouisansaucundoute.Ellebougeaitlescuissesdefaçonàbienlesentirsouselle.Illuiavaitbienditdeprendresontemps,etelleessayaitvraimentd’êtrepatiente,mais,detouteévidence,lapersonnequiavaitdéclaréquelapatienceétaitunevertuneconnaissaitpasAustinSinclair.

LabouchedeJanes’entrouvrit,maisaucunsonn’ensortit.Austinl’embrassa,attirantlalanguedeJanedanssaproprebouche,lalaissantlepénétrercommeilallaitlefaireplustard.Ilsretombèrentsurlelit,Janeréussitenfinàdéfairesaceinturependantqu’illuiarrachaitsaculotte.

Ilrouladenouveausurelleetembrassasapeaunue.Ellenefutconscientedesanuditéquelorsquesesyeuxrencontrèrentlessiensetdescendirentlelongdesoncorps.MonDieu,ilpeuttoutvoir.Ilpouvaitvoirlacicatricedesonappendiciteetcettetachederousseurétrangesoussonseingauche.Ilpouvaitvoirtoussesdéfauts,sesimperfections.

Ellecroisalesbrassursesseins.«Non,nefaispasça.»Illesrepoussa.«Tuessibelle.»Ellesemorditlalèvre.«Qu’est-cequinevapas?»Commentsait-il?«Qu’est-cequitefaitpenserqueçanevapas?—Tut’esmordulalèvreinférieure.Tufaistoutletempsçaquandtuestristeounerveuse.»Ilavaitremarquéça?Ellenes’étaitmêmepasrenducomptequ’ellelefaisait.«C’estparcequejesuisnerveuse.Moncorpsn’estpasparfait.»Ellepensaenelle-même:pas

commelecorpsdetoutestesautrescopines.«Maisbiensûrquesi.—Tuesaveugle?—Fais-moiconfiance,Janie,dit-ilenriant,nous,lesmecs,onnevoitpascequevousappelez

vosdéfauts.Toutcequ’onvoit,c’estquevousêtesnues.»Sesyeuxbleusmalicieuxlaregardèrent.«C’estbond’êtrenu.»

Ellesourit.«Onpeutvoirdesendroitssympaàembrasser.»Seslèvresseposèrentsuruncôtédesacicatrice

etcheminèrentjusqu’àl’autrecôté.«Hum,c’estmignon.»Saboucheatterritsurcettetachederousseurétrangeetlasuçajusqu’àcequ’ellesemetteàrire.

«Arrête.»Illaissasalangueàcetendroitethochalatête.«Çachatouille.Arrête,dit-elleetfitlamouequandillevalatête.—Tuvasencorerépétercemot?—Non.—J’espèrenepasentendrecelui-lànonplus.—Oui.—C’estbien.»Ilrefermasabouchesursescôtesetsemitàlesmordiller.Elleéclataderireettentadereprendresonsouffle.«Non,non,non…»Austinpoussaungrognement.«Non,vraiment,s’ilteplaît.»Ilcontinua.Ilmordillaitsescôtes,sahanche,mêmesongenousain.Ellepoussadescrisaiguset

roulaàtraverslelit.Illapoursuivitetellepassapar-dessuslelit.Ilessayadelarattraper,maiselletomba.

«Janie,çava?»Ellegrommela.Leursvêtementsavaientamortisachute,doncellenes’étaitpasfaitmal,maiselle

voulutdisparaîtrelorsqu’ellelelevalatête.Elleavaitatterrisurledos,sesjambesétaientrestéessurlelitetillaregardaitd’enhaut,entresescuisses,lesourireleplusperversqu’elleluiaitjamaisvuauxlèvres.

«Lavueteplaît?—Ah,Janie,situsavais…Ill’aidaàremontersurlelit,roulantavecelle,embrassant,tripotant,s’emmêlantetsetortillantde

différentesfaçons,toutesintéressantes.—Pourquoias-tutoujourstonpantalon?luidemanda-t-elle.—Jen’ensaisrien.»Ilagrippaunejambedesonpantalonetellesaisitl’autre.Ilsle

déshabillèrentensemble.Illaplaquasurlelitetl’embrassa.Ellefermalesyeuxetnefitpasattentionauxdoutesquilataraudaientniauxvoixennuyeusesdans

satête.Laseulechosequ’ellepouvaitfaire,qu’ellevoulaitfaire,c’étaitseconcentrersurlessensations.Sentirlelongcorpsdurd’Austinsurlesiensidoux.Sentirsesdoigtscaressersesseins,sonventreetentresescuisses.Sentirsalangueléchersesseins,sonventre,entreses…

Oh!«Austin!—Tuaimes?—Hum…Ilfronçalessourcilsetelleremarquaquesesdentss’étaientreferméessursalèvreinférieure.—Onnet’ajamaisfaitça?—Euh…ehbien…personnen’ajamaisessayé…—Merde,avecquelgenredemecsest-cequetusors?Legenrequines’intéressepasàsonplaisiràelle.—Ilétaitgentil,maisilnesavaitpasvraiments’yprendre.—Heureusementpourtoi,jen’aipasceproblème.—Jenesavaispascommentm’yprendrenonplus,ditJaneensoupirant.Toujourspas,d’ailleurs.Unelueurdecompréhensiontraversasonregard.—Tun’ascouchéqu’avecunseultype?Ilbaissalatêteetembrassasonventrefrémissant.Ettun’aspaspristonpied?—Çaaétérapideetmaladroit.Jen’aipaseul’occasionderecommencer.—Peuimporte,j’aiassezd’expériencepourdeux.»Ilsedonnaunetapesurlatête.Ellen’avaitpaspenséàça.Ellerefusaitdelaissersonpassésulfureuxgâcherl’instantprésent.«Tusais,sitaboucheétait…occupée...tunerisqueraispasdediredeschosespareilles.—Jevoisoùtuveuxenvenir.»Ilbaissalatêtepourembrassersescuisses,d’abordl’extérieur,puislehautetenfinl’intérieur.Il

fitdemêmeavecl’autrecuisse.Ellenepouvaitpasdirequ’ilsallaienttropvite.«Écartelesjambes.»Sesmotslaissèrentuneempreintebrûlantesursacuisse.OhmonDieu.Jen’aijamaisétéaussiexcitée.Elleétaitallongéelà,sedélectantdecettesensation

étourdissantetandisqu’Austinessayaitdeséparersescuissesavecsabouche.Ohlàlà,elleenavaitoubliéd’obéir.Ellegloussaetplialesgenouxpourlelaisserpasser.

Ilgémitenlaléchant,effectuantdescercleslentsavecsalangue,seglissantàl’intérieurtrèslégèrement,assezpourl’exciter.Ils’arrêtaetrelevalatête,alorselleondulaseshanchesetseslèvresarticulèrentlesmotss’ilteplaît.

Sondoigtpénétraenelle,d’abordunseul,puisdeux,setortillantetserecroquevillant.Ilposa

l’autremainsursonsexeetexposalemorceaudechairquis’ycachait.Ill’embrassaetelleretintsonsouffle.Illeléchaetellepoussauncri.Ilcontinuaàlelécheretellesemitàrépétersonprénom.

«Austin,Austin,Austin,Austin,Austin»,dit-elleàvoixbassecommeunesupplique.Ellecomprenaitbienlefonctionnementdusexeoral,etl’idéeneluidéplaisaitpas,maisc’étaitlapremièrefoisqu’elleenfaisaitl’expérienceet…monDieu,quelleexpérience!Lecontactdesalanguehumidesursachairhumideluifaisaitperdrelaraison.Ellenesavaitplussiellevoulaitseroulerenbouleous’étirer,luitendrelesbrasoulerepousser.Ellesetransformaenunemassedechairtourmentéeetsansdéfense,nageantenpleinbonheur.

Cen’étaitpassonpremierorgasme,maisc’étaitdeloinlemeilleur.Laboucheinfatigableettenaced’Austinl’emmenaitversdeshorizonsqu’ellen’auraitjamais

atteintsseule.Lorsqu’elletentaderefermersescuisses,illesécartaencoreplus.Lorsqu’ellelesuppliad’arrêter,ilfitsemblantdenepasl’entendre.

Lorsqu’elleavouaqu’ellen’enpouvaitplus,ilsemitàrire.«Jesaisexactementjusqu’oùtupeuxaller.»Lorsqu’elleenfonçasesonglesdanssesépaulesetsecambra,ill’emmenaàlalimitedu

supportable,suçasonmorceaudechairpalpitantetattendit.Janesemitàcrieretfaillitlefairetomberdulit.«OhmonDieu!Encore,encore,encore!Parpitié,jen’enpeuxplus.»Austinnes’arrêtapasquandelleluidemanda.Ilfitunepausedequelquessecondes,puisilfitun

essaienlatouchantdoucementduboutdelalangue.Commeelleneréagitpas,ilembrassalachairroseethumidejusqu’àcequ’ellegémisseetsetorde.

«Jouispourmoi»,murmura-t-ilàsapeauenfeu,etelleobéit.Soncorpstoutentiersemitàvibreretserefermasursesdoigts.Ellerestacomplètementmuette.

Elleavaitoubliétouslesmots.Austinseglissasurellepourplacersabiteenérectionentresescuisses,latouchantsansla

pénétrer.Elleécartalesjambessansqu’ilaitàluidire.«Disquetuasenviedemoi,grogna-t-ild’unevoixdure.—J’aienviedetoi,Austin.»Ellebougeasescuissescommeuneprière.Maisilnelapénétrapas.«Dis-le-moi,gronda-t-il.Elleleregardasanscomprendre.—Jenesaispascomment.»Illuimurmuraunmotd’ordresimple,primaletvulgaireàl’oreille.LecœurdeJanesemitàbattreàtoutromprelorsqu’ellemitsesyeuxdanslessiensetrépétases

motsdansunmurmure:«Baise-moi,Austin.»

***Illapénétraavecforce,luicoupantlesouffle.Oh,monDieu,elleestlebonheurréincarné.Iln’avaitjamaisutilisécemotauparavant,cariln’enconnaissaitpaslasignification,jusqu’à

aujourd’hui.Chaud,étroit,humide,douloureux,toucher,tenir,embrasser…toutçaenmêmetemps.Ilpritappuisursesgenouxets’introduisitenelleenlatenantaussiserréeetprèsdeluiquepossible.Ilnevoulaitpluslalâcher.Ohnon,jevaisjouir.Non,nonetnon.

Ilnevoulaitquelanuits’achèvedéjà.Pastoutdesuite.Non,cen’étaitpaslafin.Ilallaitlalaisserreprendresonsouffle,sereposerquelquesminutes,et

puisilsallaientrecommencer.Oh,nomdeDieu,oui.Laseulepenséedelaposséderdenouveaufaillit

lerendrefou…Ilsentitsonpoulsbattredanssagorge,alorsill’embrassaàcetendroit.Ilsentitsoncœurcogner

soussonsein,alorsill’embrassalàaussi.Ellelesaisitparlesépaulesavecsesdeuxmains,s’accrochaàlui,etsesmainsdescendirentle

longdesesreinsalorsquesoncorpssefondaitdansceluid’Austin.Ellesetenditetilsutqu’elleallaitjouirbientôtetbrutalement.Soncorpsrépondaitausien,etilgémitquandilessayadeseretenir.

«Net’arrêtepass’ilteplaît.—Jamais.»Illuiavaitpromisdeprendresontempsetdel’envoyerauseptièmeciel.Detoutes

lesfillesqu’ilavaitfréquentées,Janieétaitlaseulequiluidonnaitenviederester.***

Janes’étaitattendueàavoirmal,maisellenesouffritpasdutout.Soncorpss’étaitremplid’Austin,ill’avaitétiréedanstouslessensetavaitconquissoncorps.Elleavaitvouluquesapremièrefoisseterminetrèsvite.Ellevoulaitquesadeuxièmefoisnes’arrêtejamais.

Elleentouraleshanchesd’Austinavecsesjambesetletiraverselle,secambraetsuivitsesmouvements.Ellen’étaitpassûredebienlefaire,maisçaluiprocuraitduplaisir,duretdoux,douloureuxetapaisant,unbesoinirrésistibleetunsentimentdesatisfaction.

Austinluimurmuradesinstructionsetdesencouragementsàl’oreille.«Suismesmouvements.C’estça.Mmmmm…oui,commeça.N’arrêtepas.Tulefaissibien,

Janie.—Oh,Austin,s’ilteplaît.»Ellegémissait.Quelquechoseluiéchappait,quelquechosedontelle

avaitbesoin,maisellenesavaitpasquoi,nicommentledemander,alorsellelesuppliaenespérantqu’ilcomprendrait.

«Janie.»Austinsebaissapourl’embrasser.Ilouvritsescuissespourluiécarterlesjambes.Ilglissaunbrassouselle,soulevaseshanchespourlapénétrer,àgrandscoups,deplusenplusfort.Illatenaitcontrelui,lacaressantavecsoncorps.

Ilacompris.«Oh,oui.Encore!Oui!»Cedontelleavaitbesoin…étaitseulementàportéedesamain.Près,siprèsd’ellequ’ellepouvait

presqueletoucher.Quelquechoses’emparad’elleetlafitvibrerauplusprofondd’elle-même.Soncorpsbrûlaitsousl’effetdelachaleuretdesfrissonsluitranspercèrentlesreins.

Ellel’enveloppadesoncorps,letintserréetdit:«MonDieu,monDieu,monDieu,monDieu,monDieu.»

***Austinlasentitpartir,alorsilneseretintplus,sedéchaînantenelletoutenespérantqu’ilnelui

faisaitpasmal.«Oh,Janie,jenepeuxpasvivresanstoi.»Ilnesavaitplustrèsbiencequ’ildisait,nipourquoi,seulementqu’ilsesentaitbienavecelle.Il

aimaitbiença,non,iladoraitça.Qu’est-cequeçasignifie?Heureusement,oupeut-êtremalheureusement,soncerveaucessadefonctionneravantqu’ilyréfléchissedavantage.Soncorpspritlecontrôle,levidantdetoutessesforcesetlelaissantépuiséetapaisédanssesbras.

Chapitre12Unsoupirléger,lentetrégulier,chatouillaleseindeJane.ElleouvritlesyeuxetdécouvritAustin

reposantsursapoitrine,respirantsursapeaunue.Ellesouritetpassasesdoigtsdanslescheveuxébouriffésd’Austin.

Illuisouritetdit:«J’avaisraison.—Àproposdequoi?—Çavalaitlecoupdet’attendre.»Ellenecherchapasàsavoiràcombiendefillesilavaitditça.Sionencroyaitlarumeur,Austin

n’avaitjamaisattenduquiquecesoit.«Merci.Çametouchebeaucoup.»Ellevoulaitrester,maisellenesavaitpascommentluidire.Peut-êtrequesielleessayaitdes’en

aller…***

Ilroulasursoncôtédulitetlesrecouvritd’unecouverture.Ilseblottitcontreelleetl’embrassa.Soncerveaun’avaitpasencoreretrouvétoutessescapacités.Ilauraitvoululuidireàquelpointiltenaitàelle,maisiln’arrivaitpasàtrouverlesmotsjustes.

«Moiaussi.»Cesmotssuffisaientpourlemoment.Ilsrestèrentallongéscommeçalongtemps,às’embrasser,setoucher,danslesbrasl’undel’autre.

Ilnesavaitpascommentluidemanderderester.Iln’avaitjamaisdemandéàunefillederester,mêmepasNatalie.Demande-lui,imbécile.

«Oùsontmesvêt…—Tuveuxbienresteravecmoicesoir?—Quoi?—Laisse-lesparterre.Ilssontmieuxlàdetoutefaçon,ditAustin,retrouvantsonespritpervers.

Jen’aipasterminéavectoi.—Ahbon?—Cen’étaitquelapartievisibledel’iceberg,seulementuneinitiation.Tuasbeaucoupà

apprendre,machèreJanie.—Tucrois?Bon,allez,cerveau,coopère.—Cen’estpascequejevoulaisdire.J’aiencorebeaucoupàt’apprendre…hum…»Janeéclataderireetgrimpasurlui.«Ehbien,jesuistonélèveassoifféedeconnaissances.Apprends-moitoutcequetusais,dit-elle

enléchantsonmamelon.—Ilsembleraitquetuconnaissesdéjàpasmaldechoses»,répondit-il.Ilattrapaunemèchede

cheveuxsursanuqueettirapourqu’elleviennesursapoitrine.«Maisj’aiencorequelquestoursdansmonsac.»

Illuitiraencorelescheveuxpourexposer,cettefois,sagorgeàsesbaisers.Cettemanœuvresimplelasoumittotalement…etelleseretrouvaàsamerci.

«Apprends-moi.—Leçonnuméroun,dit-ilenluimordillantlecou.Unpeudesoumissionprovoquebeaucoupde

plaisir.»Ilmorditsoncouetnebougeaplus,lepoulsdeJanebattantsoussalangue.«Leçonnumérodeux.»Illâchasescheveuxetlapositionnadefaçonàcequ’ellesoitassisebien

droitepourainsiavoirunevuedégagéesursoncorpsnu.«Ilsuffitd’êtrenueetd’amenerdelabièrepourattirerl’attentiond’unmec.»Sesjolisseinsrondstressautèrentlorsqu’ellesemitàrire.«Labièreestfacultative.»Surtoutsilafillenueestaussibellequetoi.

«Donctuinsinuesqueleshommessontdesêtresfaciles?—Ouais.—Leçonsuivante?dit-elleentortillantseshanches,cequieutuneffetimmédiatsurAustin.Leçon?Quelleleçon?Ahoui.Illaretournasurledosetselaissatomberentresesjambes

écartées.—Leçonnuméro…peuimporte:unhommeenérectionestbonàprendre,ditilenfrottantson

sexedressésursachairhumide.—Hum…tum’asdéjàmontréça.—Jepeuxquandmêmelerefaire.»Illuiécartalescuissesetserapprocha,lacaressadesaverge

raidie.Ellegémitetsecambra.Ellelesuppliadecontinuer,maisils’arrêta.Ilneglissaenellequesongland,yrestaunmomentpoursavourersachairchaudeethumide,puisseretira.

«Encores’ilteplaît.»Ilseglissaenellejusteassezpourqu’ellemouille.Cettefois-ci,illavitleverlesyeuxauciel.«Leçonnuméro…oh,ons’enfoutdesnuméros.Attendreestunebonnechose.»Ilseretira

d’elle.Elleluitenditlesbras.«Situledis.—C’esttoiquimel’asappris.Ils’introduisitdenouveauengémissanttandisqu’ellel’implorait

decontinuer.—C’estvrai,ça?—Oui,petiteallumeuse,dit-ilenseretirant.Ils’introduisitdenouveau,àpeine.Ilattenditet

savouralemoment,puisilseretira.—Tuestellementcruel.—Maisçateplaît.»Ils’enfonçalégèrementenondulantleshanchestandisqu’ellesemitàgémir.Ellenelecontreditpas.Elleemprisonnasatailledesesjambesetessayadel’attirerpourqu’illa

pénètrecomplètement,maisilrésista.«J’espèrequetuesausuppliceautantquemoi.»Ilritlorsqu’ellegrogna.Ilallaitluifairetoutce

qu’ellevoulait,etmêmeplus,maisilvoulaitlarendrefolledeluid’abord.Elleondulasousluietcelaletransportahorsdelui.Neteracontepasdebobards.C’estluiquiétaitfoud’elle.

***«Pourquoisouris-tucommeça?»ditJaneenétudiantsonvisage.Sonhabituelsourireprédateur

avaitl’airdifférent.Sesyeuxeux-mêmesétaientétranges,éclatants,brillants…heureux.«Parcequejet’aimebien.J’aimeteslèvressucrées.»Ilsepenchaetl’embrassa.«J’aimetoncou

sexy.»Illemordilla.«Mmmm…j’aimetesmamelonsgénéreux.»Illessuçatouslesdeux.«J’aimecettepetitetachederousseurici.»Ill’embrassa.«J’aimetapeausidouce.»Ilsemadesbaisersentresesseinsetdescenditverssonventrejusqu’à…«J’aimecetendroitdélicieuxjustelà.»Ilembrassalemorceaudechairquipalpitaitd’anticipationentresescuisses.

«J’aimebiencetendroit,moiaussi,gémit-elle.—Etj’adoremetrouverlà.»Ils’introduisitprofondémentetdoucement,ettouchaseslèvresdes

siennes.Ellesesentitfondrecontreluietillatintserrée,l’embrassantencoreplusprofondément.Iladore?Ellesedoutaitbienqu’elleentendraitcemotdanssabouchependantleursébats,mais

elleprenaitcequ’ilvoulaitbienluidonner.Janepoussaunsoupiretl’enveloppadesesjambes,leserrantfort,prêteàlegardercommeçatoutelanuitsiellelepouvait.

«Maisd’abord…»Ilseretirabrusquementets’assitsursestalons.Janeseredressaavecluienprotestant.«Maisd’abord…,dit-ilenriant,j’aiprévuquelquechosepourtoi.—Oh.»Sesprotestationscessèrentd’uncoup.«Jesuisàtoi.»Lorsqu’ellevitlesouriredejoieréapparaîtresurlevisaged’Austin,ellesut

qu’ellelevoulaitdetoutsoncorpsetdetoutsoncœur.«Jevoudraisquel’oncontinue.»Ilglissasamainentresesjambes,sesdoigtslatitillantpour

qu’elleredeviennehumideetchaude.«Continuetantquetuveux.»Janefermalesyeuxets’allongea,luioffrantainsisoncorps.Sesdoigtsenellefaisaientdesmerveilles,latouchantetlacaressant.Ilavaitcepouvoir

incroyabledeluidonnerexactementcequ’elledésiraitetdeluienfairedesirerencoreplus.Serait-ellecapabledefairelamêmechosepourlui?

Elleouvritlesyeuxetsepenchaversluipourl’embrassertoutengardantsamainfermementenfouieentresescuisses.

«Montre-moicequetuaimes.—Commetuveux.»Ils’assit,lesjambesdechaquecôtéd’elleetallongealesjambesdeJanesurlessiennes.Toutenla

caressant,ilsaisitsamainetladéposasursavergepourluimontrercommentelledevaitletoucher.Puisillalâchaetlalaisserexplorer.

Sesdoigtsl’entourèrentd’unecaresseaussilégèrequ’uneplume.«Tun’aspasbesoind’êtreaussidouce.»Elleresserrasonétreinteetilgémit:«Ohoui,c’estcommeçaqu’ilfautfaire.»Elletenaitàprésentsavergefermementetl’entenditretenirsarespirationlorsqu’elletouchason

glanddouxetchaud.Ilsemitàgonflerdanslapaumedesamain,duretbrûlant.Ellebaissalesyeuxetvitsesdoigtsquiallaientetvenaientenelleetsespropresdoigtsallantetvenantlelongdesonmembre.Lesvoirsecaressermutuellementlafitvibrerauplusprofondd’elle-même.Quelgoûtpouvait-ilavoir?

Elleposal’autremainsursontorseetlepoussasurlelit,embrassaseslèvres,soncou,sapoitrine.Ilgémitlorsqu’elleembrassasonventre.Ellelevalesyeuxverslui.

Ilrecouvritsesyeuxdesonbrasalorsqu’unsourirepleind’espoir.Ils’allongeasouselle,incapabledecaresserJanepluslongtemps,maiscelaneladérangeapas.Lamaind’Austinseposasursescheveuxetguidadoucementsesbaiserslelongdesoncorps.

Ilretintsonsouffletandisquesesbaisersdescendaientdeplusenplusbas.«Waouh,Janie,c’estbon.»Ellesouritsursapeau.Elledevaitbiens’yprendre,carsesmusclestressaillirentsousseslèvres

quandellesemitàleslécher.«J’adore,grogna-t-il.»Ouavait-ilditencore?Quoiqu’ilensoit,Janesavaitcequ’elledevaitfaireensuite.Ellepritunepositionconfortableau-dessusdelui,baissalatêteetlepritdanssabouche.La

dernièrefoisn’avaitpasétéunegranderéussite.l’autregarçonluiavaitdemandédelefaire,etellen’avaitpasvraimentapprécié.Àprésent,elleavaitenviedelefaireàAustinquilalaissaitledécouvrirenlesuçant,leléchant,unpeuhésitanteetmaladroitepourcommencer,maisilluimontraqueçaluiplaisait.

Çaluiplaisait,àelleaussi,delefairesetordreetgémir.Elleaimaitlecontactchaudetveloutésoussalangue.

Sesmainspoussèrentsatête,pourlaguider,nonpourlabrusquer.Elleouvritlaboucheetleprittoutentierenleregardantdroitdanslesyeux.Ilavaitl’airde

souffrir,avecsesgémissementsetsesmouvementsdésordonnés.Alorsellesesouvintavoirréagidelamêmefaçonlorsqu’illuiavaitfaitlamêmechose,etellecontinua.Elleespéraitquec’étaitaussibonpourluiqueçal’avaitétépourelle.

***Austinnecessadegémirpendantqu’ellefaisaitdeluicequ’ellevoulait.Ilenveloppasescheveux

desesmainspourluitenirlatête,espérantqu’ellen’allaitpaschangerd’avis.Iln’auraitrienditsiçaavaitétélecasparcequ’ilnesouhaitaitpaslaforceràfairequelquechosequil’incommoderait.

Sescheveuxsoyeuxeffleurèrentsescuisses,lachatouillantpresque,maiscequ’elleétaitentraindefaireavecsaboucheétaitsibonqueriennepouvaitledistraire.Ildevintbrûlantetsedurcitencoreplus,commentétait-cepossible,etlecorpsdeJanedevintluiaussibrûlantethumideàl’endroitoùelleétaitassise.Saboucheenfeuletenaitétroitement.Oh,ilespéraitvraimentqu’ellen’allaitpass’arrêter.Encourage-launpeu.

«Net’arrêtepas»,grommela-t-ilengémissant.Ilallaitexplosersiellecontinuait;ilmourraitsielles’arrêtait.Choixdifficile.Ilétaitvaincu,

quoiqu’ellefasse.Ilnepouvaitpasenfinirtoutdesuite.«Viensici,dit-ilenluiattrapantlescheveuxpourluileverlatête.—J’aifaitquelquechosedemal?»Ilétaittellementperdudanslacontemplationdesabeauténuequ’iloubliaderépondreàsa

question.«Austin?—Oh,Janie,tunem’asfaitquedubien.»Ilbougeasouselle,alorselledutsemettreàcalifourchonsurseshanches.«C’étaittrèstrèsbon,maisjepréfèreencorepluscommeça.Illasoulevaetlafitdescendrelelongdesavergeenérection.—Hum…jesuisd’accordavectoi.»Elleétaittellementjolieavecsescheveuxserépandantsursesépaules,effleurantsesseins,les

jambesécartéessurlui,savergebienauchaudenelle.Ilvoulaitconservercetteimaged’elledanssamémoire,pourtoujours.

***Ill’attiraversluietl’embrassaenl’enlaçant,sesmainsdanssescheveux.Salanguejouaitavecla

sienne,l’agaçantetlapourchassant,sedérobantetlapoursuivant.Janeétaitassisesurlui,immobile,etilnefitpasungestenonplus.C’étaitvraimentbonde

l’embrassercommeça,maisçan’étaitpassuffisant.Ellemitfinàleurbaiserets’assittoutedroite.«Trèsbien,etmaintenant?—Hein?—Onfaitquoimaintenant?Ellel’avaitensapossession,maisellenesavaitpastropquoifairedeluiàprésent.—Tufaiscequetuveux,Janie.C’esttoiquicommandes.»Surcesmots,ilposasatêtesurses

mainsetsemitàl’aise.Oh,seigneur.Ellenes’étaitjamaisretrouvéedanscettepositionavant,danstouslessensduterme,

etsemorditleslèvres.Non,iln’yapasderaisond’êtrenerveuse.

«Janie.»Ilglissasesmainssoussesfessesetlasouleva.«Chevauche-moi.»Ils’introduisitenelle,puisl’entraînaaveclui.«Fort.»

Cethommeluifaisaitfairelespireschoses,justeavecquelquesmots.Ellesuivitsesmouvements.«Oui,c’estça.Maintenant,àtoi.»Siellevoulaitallerplusvite,ilfaudraitqu’ellelechevaucheplusvite.Siellevoulaitquecesoit

plusfort,ilfaudraitqu’elleletienneplusfermement.Elleévoluaitlentementmaissûrement,ondulantjusqu’àcequ’ilgémisse.Elleaccéléra,levithaleter,alorselleralentit,cequilefitsetordresouselle.Ellesentitunepetitebrûlureentresesjambesquisepropageaaurestedesoncorps.

Ellecomprittoutàcoupqu’elleavaitlepouvoirlesfairejouirtouslesdeux,etlesavoirdécuplaitsonplaisir.

«Tut’amusesbien?grognaAustin.—Oui.—Hein?—Oh,monDieu,oui!»Ellesereleva,leserrafortementenelle,puiselleselaissaglisserle

longdesaverge.Celaluicoupalesouffle.Oh,c’estchouette.Elletombasurlui,s’empalantsursavergeencoreplusprofondément.Waouh,çafaitdubien.Recommençons.Encore,encoreetencore.

Austingrimaçaetluisaisitlescheveuxpourlamenerjusqu’àlui.Illuidonnaunbaiserbrutal,maisluilaissantainsilecontrôledeseshanches.Ilenveloppasatailleavecsesbraspourlasouteniretelleseredressa.Sesyeuxétaientvidesdetouteexpressionetilsemblaitêtresurlepointdequitterlaréalité.

Ellenepouvaitpaslelaisserattendrecommeça.Elleavaitlepouvoirdelesenvoyerauseptièmeciel.Celalarendittéméraire.

«Tuaimeslamanièredontjetechevauche?»Ilfitouidelatête,incapabled’articuleruneparole.Ilsuffisaitd’unautrealler-retour.«Tuaimeslafaçondontjetebaise?»Ilpoussaunrâleetlapénétra,larenversantsursontorse.Ill’embrassapassionnément,latenant

prisonnièrependantqu’ilallaitetvenaitenelle,lapunissantainsideluiavoirfaitperdrelatête.LecorpsdeJanefutprisdansunespiraledeplaisiretsonesprits’yperditaussi.Leplaisirla

submergeaetsetransformaenforceirrésistible.Toutlerestedisparutpourlaisserlaplaceàunnéantmerveilleux.

Illafitroulersursondosdélicatementenlagardanttoujoursdanssesbras.«Jet’aifaitmal?—Non,maisjecroisquejevaisavoirmalpartoutdemainmatin.—Oui,moiaussi.—Vraiment?dit-elleenseblottissantcontrelui.Notremeilleurquarterbackauraitétébattupar

unefille?—Hé!Tuesinfatigable,dit-ilenl’embrassant.—Çat’aplu.—Biensûrqueoui!rétorqua-t-ilenlesrecouvrantaveclescouvertures.Jenecroispasqueje

peuxbouger.Ilsembleraitquetuescoincéeicicettenuit.—Jenevaispasm’enplaindre,luirépondit-elleenlevantlatêtepourleregarderdanslesyeux.

Promets-moiseulementdemeramenerchezmoiavantmonpremiercourspourquejechangedevêtements.Quelquesragotsnemedérangentpas,maisjenesuispasprêteàaffronterlarumeur.

—Jetelepromets.»

Ellel’embrassasurlajoueetposasatêtesursonépaule.Pourtantunavertissementrésonnadanssatêteavantqu’ellenes’endorme:netombepasamoureusedelui.Ilvatequitterdemain.

***Janeprenaitunedouche,laissantl’eauchaudemassersesmusclesendoloris.Elleauraitvoulu

qu’elleapporteaussiunpeuderéconfortàsoncœurgros.Austinl’avaitraccompagnéesuffisammenttôtpourqu’ellesedoucheetsechange.Ill’avait

embrasséeàplusieursreprisespourluidirebonnenuit,ouplutôtbonjour,lagardantserréedanssesbrascommeilenavaitl’habitude.Maisilneluiavaitpasditbonnenuit,oubonjour.Illuiavaitditaurevoir.Ilnel’avaitpasappeléeJanie,maischérie.Uneautrefilleauraitétéravie,maisJanesavaitqu’iln’utilisaitcesmotsquelorsqu’ilavaitoubliélesprénoms.Ilneluiavaitpasditqu’illaverraitdemainoumêmeaujourd’hui.Ill’avaitjustelaisséeàlaporteetilétaitrepartienvoiture,l’empreintedesonbaiserd’aurevoirencorefraissurseslèvres.

Elleappuyasonfrontsurlecarrelagefroid.Celadevaitforcémentseterminerainsi,elles’yétaitattendue,alorspourquoiluisemblait-ilquesoncœursaignaitetquesonsangdisparaissaitemportéparl’eau?

Allez,çasuffit.Ellefermalerobinetetattrapauneserviette.Elleavaitbienditqu’ellesavoureraitchaquesecondequ’illuidonnerait.Unfrissonbrûlantluiparcourutl’échine.Elles’assitdanslabaignoire.Oui,elleavaitvraimentadoréça.Maisàprésent…

Austinavaitditaurevoir.Ilfallaitqu’ellel’oublieetreprenneunevienormale.Ellenelechercheraitpasaujourd’hui,etellenelereverraitjamais.Ne.Pleure.Pas.

Levisagedanslemiroiressuyaquelqueslarmes.Bon,d’accord,jepeuxpleureruntoutpetitpeu.

***Merdealors,elleauraitpumetuerhier,maisceseraitunebonnemort!Çam’iraittrèsbien,mon

Dieu…peut-être.Austinfrémitquandl’imagedeJanienuelechevauchantluirevintàl’esprit.Cettefemmele

poussaitàfairedeschosesinhabituelles,etpasquedesgalipettesaulit.ilvoulaitlaserrerdanssesbrasetl’embrassergentiment.Bizarre.

Ill’avaittenueserréecontreluitoutelanuit,tropfatiguépourfaireattentionàcequeluidisaitsatête,alorsilavaitécoutésoncœuràlaplace.Ilavaitbeaucoupaimécequecelui-ciluiavaitdit,etils’étaitréveilléaveclesourireauxlèvres.

IlseversaitunedeuxièmetassedecaféaumomentoùJackentraentitubantdanslacuisine.«Qu’est-cequit’arrive?—Tropdecafé,pasassezdormi,ditJackenbâillantetensefrottantlesyeux.—Fautquetutiresuncoup,monvieux.»Austinétaittoujoursdebonnehumeuraprèsunenuitd’amour.Ilavaitenviedesemettreàchanter.«Tucrois,grommelaJack.—Unebonnebaise,non,unebaiseextraordinaireestlemeilleurremèdeàtouslesmaux.»Jackgrognaets’écrouladansunfauteuiltandisqu’Austins’affairaitautourdelui.«Tufredonnesencore.—Encore?Qu’est-cequ’ilraconte?—Tufredonnestoujoursquandtuescontent.—Non.—Dieumerci,tunechantespaspourlemoment,ditJackentremblantd’effroi.—Jenechantepas.

—Tuesamoureuxd’elle,ditJack,unsouriresatisfaitaucoindeslèvres.—Quoi?ditAustinenclaquantlaportedufrigoetsetournaverslui.—Àlarenverse,sensdessusdessous…tuesuncasdésespéré,tuesfoutu,monvieux.—N’importequoi,jenepeuxpastomberamoureuxd’elle.—Etpourquoiça?—Tumeconnaisbien.Tusaiscequej’aivécuavecmesparents,commentNataliem’afait

souffrir.Tunedevraispasmedemanderpourquoi.—Jenedemandepaspourquoi.Jeveuxquetutedemandespourquoi.—Mais,merde,qu’est-cequetuveuxdire?—Pourquoi…nepeux-tupas…tomber…amoureux…d’elle?ditJackeninsistantsurchaque

motcommes’iltentaitd’expliquerlathéoriedelarelativitéàungamindematernelle.—Parcequeje…,commençaAustin,imitantletoncondescendantdeJack,maislesmotslui

manquèrentquandilserenditcomptequesesargumentshabituelssonnaientcreux.—C’estbiencequejedisais.—Çanedevaitpasarriver,ditAustinenhochantlatête.Jen’avaispasprévu…—Tunepeuxpasprévoirl’amour.—Cen’estpasdel’amour,rétorquaAustind’unevoixtendue.JenesuispasamoureuxdeJanie,

compris?Jel’aimebien,j’aimebienêtreavecelle,maisc’esttout.—C’esttout?—Tum’asbiencompris,dit-ilsansencroirelui-mêmeunmot.—Tudisn’importequoi.—Etmerde!Qu’est-cequejevaisfaire?—Totalement.Désespérant,ditJackenrianttandisqu’Austins’écroulaitdansunfauteuilenface

delui.Pourcommencer,calme-toiunpeu.Oumêmebeaucoup.Tufaispeineàvoir.»Austinluifitundoigtd’honneur.«Ensuite,profites-en.Çanet’arrivepassouvent.—Ouais,tuasbienraison.Çanem’arriveplus…dutout.»CelafitéclaterderireJack.«Sérieusement,qu’est-cequejefais?dit-ilenselevantetenpassantsesmainsdanssescheveux.

C’estchouettemaintenant,maisjeneveuxpasluifairedumal,commemonpèreafaitavecmamèreoucommeNatm’a…

—Çapourraitêtredifférent.—C’estcequem’aditJanie.J’aimeraisbienlacroire,maisjen’yarrivepas.—Jecroisquetudevraisfaireuneffort.—J’aigrandiavecunpèrequiafaitdumalàtouteslesfemmesqu’ildéclaraitaimer.C’estleseul

modèlequej’aieu.—Prends-moicommeexemple.J’aieuquelquesliaisonssaines.J’airéussiànefairedemalà

personne…defaçonpermanente.—Ah,ouais,toi.Letypequin’apasdormidelanuitparcequ’ilatropbudecafé.—Hé!j’étaisavecunefillehiersoir.—Laserveusenecomptepas.—paselle.—Qui?—Allez,raconte-moitanuit,ditJackenhochantlatête.—Jel’airamenéeicietelleavouluvisiter.»Ilsn’avaientpasutilisélebureau.Laprochainefois.

«Jel’aiemmenéedansmachambre…—Etensuite?—jel’airamenéechezelleilyauneheure.—Eh,disdonc,tun’aspasracontéleplusintéressant.—JeneveuxpasfaireçaàJanie.»Iléprouvaitlebesoindelaprotéger,etilnevoulaitpas

partageravecquiquecesoitcequ’ilsvivaientensemble.«C’estmalélevé,tusais.»Etpourtant,ilnepouvaits’empêcherdepartagerlajoiepurequ’ilavaitdanslecœur.Delajoie

danslecœur?«Jecroyaisqu’aprèsavoircouchéavecelle,j’allaism’ennuyeretvouloiruneautrefille,ehbien,

non.Toutcequejeveux,c’estJanie.Jen’avaispasenviedelaramenerchezellecematin,maisjel’aifait,carjeleluiavaispromis.Tuvois,jen’aimêmepasenviedebriserlespromessesquejeluiaifaites.

—Tuaspassélanuitavecelle?—Ouais,c’étaitgénial.Jel’aieudansmesbrastoutelanuit.J’avaisl’impressionqu’elleyétaità

saplace.—Tuesvraimentdanslepétrin.—Jesais.—Jesuiscontentpourtoi.—Moiaussi.—Uncasdésespéré.»Jackseprécipitahorsdelacuisineavantqu’Austinpuissetrouverquelquechoseàlancersurlui.Merde.Est-cequeJanieestentraindemechanger?Est-cequejepeuxchanger?Pourladeuxièmefoisdesavie,l’idéed’êtreamoureuxleséduisaitpresque.«Pasdésespéré,dit-ilenversantdescéréalesdansunbol.Maispleind’espoir.»

Chapitre13Austinnepouvaitpasattendrelafindel’entraînementdefootpourrevoirJanie,alorsilallaàsa

recherchedanslesous-soldelabibliothèque.Commeellen’yétaitpas,ilsemitàparcourirtouslesétages.Illatrouvafinalementaudernierétage,dissimuléedansuncoinremplidebureaux,lenezdansunlivre.Ils’assitaubureauàcôtédusien.

Elleportaitunpullbleuetunejupecourte.Sesbotteslaissaientparaîtreunpeudepeau,maislaissaientleresteàsonimagination,qui,d’ailleurs,s’emballa.Elleavaitlissésescheveuxenunequeuedecheval.Seslunettesétaientposéessurlebureauetellesefrottaitl’ailedunezcommesielleluifaisaitmal.Soitcequ’elleétaitentraindelireneluiplaisaitpas,soitquelquechoselatracassait.

«Ilparaîtqu’unorgasme,ousix,estlemeilleurremèdecontrelemaldetête.»Janefaillitbondirdesonsiègeets’exclama:«Austin!—Etilsetrouvequejesuisletypequipeutt’aideràguérir.—Chut!»Quelquesétudiantsregardèrentdansleurdirection.«Oh,pardon,dit-ilenbaissantlavoix.—Qu’est-cequetufaisici?—Jetecherche.Tun’espasunefemmefacileàretrouver.—Pourquoi?—Tun’esjamaisoùjepensequetuseras.J’ail’impressionquelabibliothèques’estagrandie

depuisladernièrefois.Tusavaisqu’ilyaunloft?—Pourquoiest-cequetumecherches?—Etpourquoipas?dit-ilenserapprochantd’elleettouchasonoreilledeseslèvres.«Tum’asmanqué.—Tum’asmanquéaussi,luirépondit-elle,lesyeuxpleinsd’incompréhension.—Jesavaisquejeteverraisaprèstonentraînement,maisjenepouvaispasattendreplus

longtemps.Ilvafalloirquetumefassesunplandecetendroitparceque,zut,jesuiscomplètementperdu.

—Mais,jecroyais…,dit-elleensefrottantdenouveaulatête,…cematintum’asdit…—Merde,Janie,situn’arrêtespasdetemordrelalèvre,c’estmoiquivaistelamordre.»Ce

n’étaitpasunemauvaiseidée,maisildevaitd’abordsavoircequil’avaitblessée.«Qu’est-cequej’aidit?—Tum’asappeléetachérie.Ahzut.—Jesuisdésolé.J’avaisoubliéquetun’aimaispasça.—Ettum’asditaurevoir.—Oui,j’aiditaurevoirparcequejerentraischezmoi.—Tuasjusteditça…commeça?demanda-t-elleenclignantdesyeux.C’estunpiège?—Comment,commeça?—Aurevoir,chérie,c’étaitchouette,maisj’aidéjàoubliétonprénom.Suivante!lâcha-t-elle,

ravalantàpeineseslarmes.—Jen’aipasditça,dit-ilentressaillant.—C’estcequej’aicompris.»Pourunefois,iln’eutpasderéponsetouteprêteàsadisposition.

«C’estlaréputationquej’ai?»Ellefitouidelatête.Ilsefichaitdecequelesautrespensaientdelui.«Etc’estl’opinionquetoi,tuasdemoi?»Ilavaittoujoursétéfierdesaréputationdemauvais

garçon,maisleregarddeJaniel’anéantissait.«Tum’yasforcée.J’espéraisêtrel’exception.Ehbien,quelleidiotej’étais!Tum’asditquetune

t’engageraisjamaisavecunefille.Jenevoulaispastecroire,maistunem’enaspaslaissélechoix.Tum’asmiseengarde,maisjenet’aipasécouté.»

Commeilnebronchaitpas,ellerefermasonlivreetluidit:«Çava,ons’estbienamusés.C’esttoutcequetum’avaispromis.»Elleselevaetsemitàranger

sesaffairesdanssonsac.Ilétaitincapabledefaireungeste.Soncœurbattaitd’unedrôledefaçon.Lapièceluisemblait

exiguëetl’airirrespirable.«Non,çanevapas.Janie,jet’avaisfaitlapromessedenepastedécevoir,et,apparemment,je

n’aipastenumapromesse.—Tunem’aspasdéçue,Austin.C’estexactementcequej’attendaisdetoi.»Non.JenevaispasfairedemalàmaJanie.Ilselevaetposalesmainssursesépaulespourla

forceràluifaireface.Ellerefusadeleregarder,alorsillafitleversonmentonversluietmitsesyeuxdanssesbeauxyeuxvertsbrillants.«Tuesl’exception.»

Elleclignadesyeux,sescilshumidesetpointus.«Quelidiotjefais.»Ilsepassalamainsurlevisage,puisdanslescheveux,lesattrapantparleur

racine.«Pardonne-moidenepasavoireulesmotsjustescematin.Quandjet’airamenéecheztoi,je…»Nevoulaispastelaisserpartir…jamais.Pourquoiest-cequejenepeuxpasdireça?

«Ilétaitseptheuresdumatinetmoncerveaunefonctionnaitpastrèsbien.—Ilétaitsixheures,dit-elle,unsourireaucoindeslèvres.—Tuvois?Tucomprendsbienquej’aiedumalàêtrecohérentdesibonmatin.»Ill’attiratout

contreluilorsqu’illavitsourireetilditàvoixbasse:«Surtoutaprèslafaçondonttum’astraitélanuitdernière.»SesmainsdescendirentlelongdudosdeJanepoursefaufilersoussajupe.«Arrête!»dit-elled’unevoixentrecoupée.Cependant,ellel’enlaçaetleserracontreelle.«Tuveuxvraiment?»Illasoulevapourl’asseoirsurlebureauetremontasajupeau-dessusde

sesgenoux.Elleregardalestablesvidesautourd’euxetluidit:«Net’arrêtejamais.—C’estpromis.»Ill’embrassaetlarenversaenarrière.Soncorpsluidiraitcequeseslèvres

étaientincapablesd’exprimer.Ilparviendraitbientôtoutardàtrouverunmoyendeluidire,maisilpouvaitprendresontempsmaintenantqu’ellesavaitqu’ilnevoulaitqu’elle.

«Tulesais,n’est-cepas?—Saisquoi?»Ilfautquejeluidiseaumoinsça.Ilreculad’unpas,luipritlesmainsetdit:«Tueslaseulefilleavecquijeveuxsortirpourlemoment.C’étaitpresqueça.—Maintenant,pourtoutletempsqueçadurera.»Merde,Austin,tuvasyarriver?—Tueslaseulefilleavecquij’aienvied’êtremaintenant.Pourtoujours.Tucomprendscequeje

veuxdire?»Ilyavaitautrechosequiletracassait,iln’arrivaitpasàsavoirquoi.Ilfaudrasecontenterdeses

motsdésordonnéspourlemoment.Janecherchasesyeuxetluidit:«Seulementtoietmoi,aussilongtempsquepossible.»Oui,c’estexactementça.Illapritdanssesbras.C’étaitsibonqu’ellesoitlà.Commentavait-elle

pucroirequ’ilnevoulaitplusd’elle?Ilavaiteuenvied’elledèsqu’ill’avaitvuelapremièrefoisdanslesvestiaires,lorsqu’ellel’avaitregardédecetairdésapprobateurquiluiavaitfaitoubliertouteslesautresfilles.

«MaJanie.»Ill’embrassaetglissasesmainssoussajupepourcaressersapeaudouce.«Allonsdansunendroitoùjepourrairemontertajupe,baissertaculotteettefairejouirsifort…—Jenepeuxpas,gémit-elle.Moncourscommencedansdixminutes.»Sesmainssefrayèrentun

cheminsoussachemise.«Sèche-le,dit-ilenembrassantsoncouetenlemordillant.—J’aimeraisbien,maisj’aiundevoiràrendre.—Aprèslecours.—J’aiunentraînement.”Elleperdaitpieddanssesbras.“Ettoiaussi.—Merde!D’accord,jevaist’accompagnerjusqu’àtoncours,dit-ilenramassantlesacàdosde

Jane.—Tuesvraimentungentleman.—Non,pasdutout.J’aijustebesoind’unguidequipourramesortirdecettefichuebibliothèque.”Elleéclataderireetpritlamainqu’illuitendait.«Etilfautqu’onensorteavantquejefassequelquechosepourlaquellenousserionsrenvoyés

touslesdeux.—Çam’al’airtrèsamusant.—Janie,tun’enaspasidée…»,maislui,ilenavaitdestonnes.«Vas-y,montre-moi.—Quelleallumeuse!C’esttoi-mêmequim’asditqu’onn’avaitpasletemps.—Ah,oui,désolée.—Àmoinsqu’ontireuncouprapide.»Illaissatombersonsacparterreetlarenversasurle

bureau.Ellesemitàglousser,puisàgémirlorsqu’illuiembrassalecou.Ilremontasajupesihautqu’on

faillitvoirsaculotteendentelle,là,danslabibliothèque.Soncorpsseraidit,toutcommesaqueue.«Enfait,cen’estpasunebonneidée.»Illafitdescendreetremitsajupecommeilfallaitpourla

rendreprésentable.«Jepréfèreprendremontempsquandjesuisavectoi.—Tusaiscommentt’yprendrepourfairedéfaillirlesfilles.»IlramassalesacdeJaneetlasuivithorsdelabibliothèque.«Tuasdelachanced’êtrecapabledemarcheraprèscequejet’aifaitcettenuit,luidit-il—Non,c’esttoiquiasdelachance.—Oui,tuasbienraison,dit-ilenriant.—Jesuisétonnéedetenirencoredebout.Jen’aipratiquementpasdormicettenuit.—Ahbon?J’aitrèsbiendormi.»Blotticontresoncorpsnu,respirantsonodeur,réchauffépar

sachaleur,ilavaitdormicommeunbébé.Ilaimeraitbiendormiravecelletouslessoirs.«Cesonttesmainsbaladeusesquim’ontempêchéededormir.

—Pourtantjen’aipasreçuderéclamations.—Ettun’enrecevrasjamais,dit-elleenlepoussantdansuncouloirsombre.Ilsembleraitque

j’aiedumalàcontrôlermesmains.—Etpourquoidevrais-tulescontrôler?dit-ilenlaissantsesmainsexplorersoncorps.—Jen’ensaisabsolumentrien.»Ellenecessaitdeletoucher,del’allumer,elleglissasesdoigtslelongdesontorse,sebattant

aveclesboutonsdesachemiseettirantsurlaboucledesaceinture.Siellecontinuaitcommeça,Austinallaitlaplaqueraumuretluimettresesjambesautourdesa

taille.«Tuesvraimentcertainededevoirallerencours?Imagine…toietmoi,contrelemur,mon

pantalonauxchevilles,tajuperemontéejusqu’auxoreilles.—Hum…peut-êtrequejepeuxsécheraujourd’hui,dit-elleenl’embrassant.—Maisçanouslaisseseulementuneheure.»Austinexploraitsaboucheavecsalangue,

souhaitantpouvoirallerplusloin.«Çanenousdonnepasbeaucoupdetemps.—Cen’estpasassezlong,uneheure?—Touteunenuitn’apassuffi.—Aumoins,tunet’ennuiespasencoreavecmoi.—Commentpourrais-jem’ennuyeravectoi?»Ilretiralamainqu’elleavaitsursafermetureéclairtandisqu’ilchassaitl’autremainquitiraitsa

ceinture.«J’aidéjàdumalàsuivretacadence.»Ilattrapadanslessiennessesmainsbaladeusesquis’étaientmisesàdéboutonnersachemise,et

lesimmobilisa.«Allez,ilfautquetuaillesàtoncours.Gardecettemouesexypourplustard.»Ill’embrassaenmordillantsalèvreinférieure.

«Tuserastouteàmoiaprèsl’entraînement.—J’aihâte.»Samainglissasoussonchemisierencoreunefois.«Commentvatonmaldetêteàprésent?—Mmmmçavamieux.»Ellesepenchaversluieteffleurasonoreilleavecseslèvres.«Pour

différentesraisons.»L’avertissementdeJackretentitdanssatêtetandisqu’illaregardaitpartirencourantverssasalle

declasse,sajupesegonflantdanssacourse.Ilétaitdansdebeauxdraps.Ilpensaitpouvoirs’entirer,maislefaitestqu’iln’avaitjamaiseuenfacedeluiunefillecommeJaneElliot.

***«Austin!»Unevoixchaudeetprofonderetentitàtraversleterraindefootballaméricain.AustinetJackse

retournèrenttouslesdeuxverslesgradinsetfirentunsignedelamain.«Putaindemerde,Austinjuraàvoixbasse.—J’aigagné,ditJackavecungrandsourire.—Non,pasencore.Lematchn’alieuquesamedi.Ilvabientrouveruneexcusepournepas

rester.»IlssedirigèrentverslesgradinsoùCharlesSinclairpèrelesattendait.«Tonbrasal’airpuissant,monfils,maissitufaisunemauvaisepasseilfautquetudégages

rapidement.Tun’asjamaisétécapabledecourirsurtadroite.

—MerciPapa.—ContentdetevoirJack,ditCharlesenluiserrantlamain.Heureusementqu’Austinpeut

comptersurtoipourmenerl’offensive.»IlenfallaitbeaucouppourénerverJack,maislepèred’Austinréussissaitàchaquefois.«Austinn’apasbesoindemoipourêtreuntrèsbonquarterback.Vouslesauriezsivousassistiez

plussouventauxmatches.—Pourquoies-tuiciPapa?Lematchn’alieuquesamedi.Charlesignoral’interventiondeJacketrépondit:«J’aideschosesàfaireenvilledemain,alorsjemesuisditquejepourraisvenirplustôt,vous

regardervousentraîner,etresterpourlematch.—Super,marmonnaAustinquiaperçutducoindel’œilJackarticulerlesmots“J’aigagné”.—Vaprendreunedoucheetoniradînerensemble.TuveuxvenirJack?—Nonmerci.J’aiunedissertationàécrire.»Austinsavaitqu’ilmentait,maisilnepouvaitpasluienvouloirderefuser.Austinauraitfaitde

mêmes’ill’avaitpu.Iljetauncoupd’œilendirectionduterraindefootetvitunangeveniràsonsecours.

«J’aidéjàquelquechosedeprévupourcesoirPapa.—Annule.»

***Mêmedeloin,JaneavaitdevinéavecquiAustindiscutait.Ilavaitlamêmestature,lesmêmes

mouvementsassurés,lesmêmescheveuxenbatailleetlesmêmesyeuxexpressifs.Maisl’hommeplusâgénesouriaitpasetsesyeuxn’étaientpasjoueurscommeceuxd’Austin.

«Janie,appellaAustin.Laisse-moiteprésentermonpère,CharlesSinclair.Papa,voicimapetiteamie,JaneElliot.»

Sapetiteamie?Janeserralamaindesonpèreavecfermetéetassurance,ignorantpourlemomentlesmots“petiteamie”.

«Enchantéedefairevotreconnaissance,Monsieur»EllepritAustinparlamain,entrelaçantsesdoigtsaveclessiens,deboutàcôtédelui,droiteet

fière.Sonpèrepouvaitessayerdel’intimider,maisiln’yarriveraitpas.EllefitàCharlessonplusjolisourire,peut-êtreunpeutropjoli.

«Petiteamie…»CharlessouritpolimentetregardaAustind’unairinterrogateur.«Oui,c’estça,ditAustinenserrantlamaindeJane.—Intéressant.»Janefrémitquandill’enveloppadesonregarddur,carelleimaginaitcommentillavoyait;en

sueur,sale,lesjambespleinesdebleusetabîmées,sescheveuxcomplètementemmêlés.Elleeutenvied’excusersonapparence,maisquelquechoselaretint.

«Jecompteemmenermonfilsdînerdehorscesoir.»Charlesnecachapasqu’ellen’étaitpasinvitée.«Jesuissûrquevouscomprenez.»

Janereconnuttoutdesuitecetairdésapprobateur.Ellenesedépartitpasdesonjolisourireetdit:«Maisbiensûr,vousdevezaussipasserdutempsavecvotrefils.»Ellen’avaitpaseul’intentionderépondreaussisèchement,maiscommeça,ilcomprendrait.

«Sivousvoulezbienm’excuser.»Charlesluifitaurevoird’unsignedetêteetluitournaledos.«Austin.—J’arrivetoutdesuite.»Ilregardasonpères’éloigner,puissetournaverselleetlaserracontre

lui.«Tuestrèsbelle.»

Ilessayaitd’adoucirlesmotsdursprononcésparsonpère,etelleluienfutreconnaissante.«Beauparleur,luidit-elle.—Jesuisvraimentdésolé.J’ignoraisqu’ilviendraitcesoir.—Cen’estpasgrave,ilfautquetupassesunpeudetempsaveclui.—Situledis,grommela-t-il,mercid’êtresicompréhensive.—Parcontre,ilvafalloirquetutefassespardonner,dit-elleenl’embrassant.—Comptesurmoi,répondit-il,sesyeuxbleusluipromettanttoutessortesdepolissonneriesà

venir.—Viensassisteràmonmatchdemainaprès-midietonferaquelquechosedesympaaprès.—D’accord,jeviendrai.—Austin!hurlasonpère.—Fautquej’yaille.»Ill’embrassaetpartitencourantrejoindresonpère.Jacks’approchaetposasamainsurl’épaulecrispéedeJane.«Détends-toi,mafille,sinontuvaspéterunplomb.»Janeexpiralentementetregardalepèred’Austinlesermonner.«Ehbien,jenesavaispasqu’Austinpouvaitêtreaussi…obéissant.—Oui,sonpèreaungrandpouvoirsurlesgens.—Tuaspeurdelui,toiaussi?—Non,pasmoi,dit-il,lamâchoireserrée,cetypemefaitchier.”EllevitsajouesecontracternerveusementetelledécouvritlecôtésombredeJackqu’elle

ignoraitjusqu’àprésent.Ellesedemandas’ilavaitpeurdequiquecesoit.«Tun’aspasétéinvitéàdîneraveceux?—Si,j’aiétéinvité,sionpeutappelerçacommeça,maisj’aiinventéuneexcuse.—Inventéuneexcuse?Letypedeplussympadelaplanètea…menti?»Peut-êtren’était-ilpasaussiinoffensifqu’ilenavaitl’air.«Chut…ceseranotrepetitsecret.»Jack,l’affable,luifitunclind’œil,toutetracedesacolère

envolée.Ellesemitàrireetluidit:«Pourquoinelesas-tupasaccompagnés?TuauraispusoutenirAustin.—J’aiessayéunefois.Çanes’estpasbienpassé.Aprèsça,Austinm’aditquecen’étaitpasgrave

sij’avaissoudainementautrechoseàfaire.—Tuasdelachance,dit-elleenramassantsonsacdesport.Puisellesedirigeaverslegymnase.—Tul’asdit,réponditJackenlasuivant.—Çafaitcombiendetempsquevousvousconnaissez,Austinettoi?—Depuistoujours,depuisl’écoleprimaire.—Etsonpèreatoujoursété…?—Unconnard?Ohoui!—EtAustinatoujoursobéiàsonpère?—Oui,laplupartdutemps.Çafaitdesannéesquejeluidisqu’ilfautqu’ilarrêtedeselaisser

faire,maisilnem’écoutepas.Peut-êtrequeçaluiferaitdubiend’entendrequelqu’und’autreluidirelamêmechose.

—Peut-être.—Jen’airienàfairecesoir,etjen’aipasenvied’étudier.TuveuxalleràMcGinley’spour

mangerquelquechose?J’aimeraisfaireunpeumieuxtaconnaissance.”Janesemitàglousser.

«Ondiraitquejetefaisdesavances,n’est-cepas?—Non,tuavaisvraimentl’airsincère,maissiAustinaditque…—Ouais,Austinestunbeauparleur,dit-ilenriant.—Entreautres…»Unlégersouriresedessinasurseslèvresetsesjouess’empourprèrent.

«Laisse-moiletempsdemechanger.Onseretrouveici,dit-elleensedirigeantverslesvestiaires.—Trèsbien,ditJackenhochantlatête.Unefoisqu’ilssefurentdouchésethabillés,Jacklesconduisitaubar.Laserveusedynamique

souritlorsqu’elleaperçutJack.«Hé,chéri,oùestAustin?—Ilestoccupéailleurscesoir.—Queldommage»,dit-elleenfaisantlamoue.Ellepritleurcommande.«Tuluidirasbonjour

demapart.—Jen’ymanqueraipas,mabelle.»Jackbalayaduregardsasilhouette.Janesecoualatête.AustinetJackavaientdûêtreséparésàlanaissance.Ilsparlèrentdumatchjusqu’àcequ’onleurapporteleursplats.«Alors,dis-moi,ditJaneenretirantl’oignondesonhamburgeretexaminantlatomateavantde

mordrededans,pourquoilesfemmessont-ellesaussiattiréesparAustin?—Tudevraislesavoirmieuxquemoi.—Ouais,maisjenecomprendspastoutàfait.—Austinaimelesfemmesetiln’enapashonte.Ellessaventbienqueseullesexel’intéresse,

maislesfemmesaimentleshommesquicomprennentqu’ellesaussi,ellesaimentlesexe.»Janerougitlorsqu’elleserenditcomptequeJackavaitraison.Austinavaitréveillésoninstinct

sexueletellen’avaitpaspurésisteràcetappel.«Oui,c’estvraiquej’aimeça.—MaisAustinneveutpass’engagerdansunerelation,pourtanttouteslesfillespensentqu’elle

vaêtrecellequivalefairechangerd’avis.—Jeneveuxpasqu’ilchange»,rétorqua-t-elle.Était-cevraimentlavérité?Elleavaitpourtant

ditàAustinqu’ellevoulaitqu’ilchanged’opinionconcernantl’amour,maisest-cequecelasuffiraitàlefairechangercomplètement?

«Jel’aimetelqu’ilest.—C’estprobablementlaraisonpourlaquelleilnet’apasquittée.—Ahbon?Explique-toi.»Jackmitsesmainsderrièresatêteetserenversasursachaiseavantderépondre:«Tuasquelquechosequ’ilveut.—C’est-à-dire?—QuandAustins’enrendracompte,tuseraslapremièreàlesavoir,dit-ilalorsqu’unsourire

éclairaitlentementseslèvres.—Tunesaispasnonplus,dit-elleenlevantlesyeuxauciel.—J’aimapetiteidéelà-dessus.Ilabeaucoupsouffertdudivorcedesesparents,etAustinaune

visiondéforméedesrelationsamoureusesdufaitdesnombreuxmariagesetliaisonsdesonpère.—Oui,j’avaisbiencompristoutça.Ilm’aparléd’unefilleaulycée.—Oui,etalors?—Jenesaispas.Ilnem’enapasditplus.Jecroyaisquetupourraism’enparler.—Oui,maisiln’estclairementpasprêtàteracontercettehistoire.—Elleluiafaitdumal»,ditJaneencherchantuneréponsedanslesyeuxdeJack,maisilne

trahitaucuneémotion,alorselleessayaencoreunefoisdelefairemordreàl’hameçon.«Ellelefaittoujourssouffrir.Ilveutqu’ellerevienne?—Non.Ilneluioffritaucuneexplication,alorselleabandonna.«Ilyabienquelquechosequetupeuxme

raconter.»Ilsepenchaenavantetposasescoudessurlatablepourluirépondre:«Austinnesaitpascommentgérerladouleur.Ilpeutencaisserladouleurphysique.Jel’aivuse

fairetabasserparlesdéfenseursetpourtant,reveniràlacharge.Maisilestincapabled’encaisserladouleurémotionnellenidegérersesémotions.Ils’enfuitàchaquefois.

—S’enallern’estpasunesolutionpourréglersesproblèmes.—Toietmoi,onsaitcela,maisAustinagrandiaveccommeexempleunpèrequiagissaitcomme

ça.—PourquoiAustinn’enparle-t-ilpasàsonpère?Ilspourraients’aidermutuellement.—Austinneparlepasàsonpère,niàquid’autre,dequoiquecesoit.J’arriveparfoisàle

décoincer,maisseulements’illeveutbien.—Maistudoisbiensavoirquelquechose.—Jesaisbeaucoupdechoses,etjesaisaussiqu’Austinneveutpasquejerévèlesessecrets.»Elleleregardaméchammentetilsemitàrire.«JecomprendspourquoiAustintetraitedetêtedemule,maisjecroisquec’esttaforceintérieure

quileséduit.»Ellenesavaitpasqu’ellepossédaituneforceintérieure.Elleavaitparfoisdumalàaffronterla

journée,àsedisputeravecsamère,àpleurersonpère,àétudierpourlesexamens,àécriredesdissertationsetmaintenantàsefâcheravecSaraetàsortiravecAustinpar-dessuslemarché.Elleavaitbesoind’énormémentdevolontépourseleverlematin,maiselleneconnaissaitpasuneautrefaçondefonctionner.

«Commeunemule,hein?—Çalerenddingue,maisiladoreça,ditJackenrigolant.J’aimebeaucoupleregarderse

défendredessentimentsqu’ilapourtoi,c’esttrèsdivertissant.»Austinavaitdessentiments…Austinavaitdessentiments...pourelle?Etçavenaitdutypequi

venaitdeluidirequ’Austinnesavaitpascommentgérersessentiments.Celaexpliquaitbeaucoupdechosesetelleenavaitlatêtequitournait.Elledécidaalorsdemettrecetteinformationdecôté.

Jackterminasonassiettedefritesetjetaunœilsurl’assietteàmoitiépleinedeJane:«Tuvaslesmangerounon?»

Ellepoussasonassietteverslui.«Onnepeutpasgâcherdesfritesaussibonnes,dit-il.—JecomprendspourquoiAustinettoivousentendezsibien.Vousvousadonneztouslesdeuxà

desplaisirscoupablessanslemoindreétatd’âme.—Leshommesn’ontpasdeplaisirscoupables.Sionaimequelquechose,ouquelqu’un,onen

profitepleinement.Laculpabilitén’estqu’uneperted’énergie.—Tuasapprisçaoù?—C’estcommeça,dit-ilenhaussantlesépaules.—J’aimeraisquecesoitaussisimple.»Jacks’assuraqu’aucunefriteneluiavaitéchappé.«Pourquoitrouves-tuAustinsiséduisant?—Ilesttellementsexy,dit-elleensemordantlalèvreinférieure.

—C’estcequej’aientendudire.—Ilestdrôle,charmant,unpetitpeucoquin…»Plusqu’unpetitpeu.Sesjouesdevinrenttoutes

rougeslorsqu’elleseforçaàregarderJackdanslesyeux.«Jenet’apprendscertainementrien.»Sesyeuxs’éclairèrentdenouveau.«J’aidéjàentenducequetuviensdemedire.»Illaregardaintensément,commes’ilessayaitde

voirenellecequ’elleluicachait.«J’aipourtantl’impressionquetoutçanetesuffitpas.—Tuastoutàfaitraison.Cen’estpassuffisant,dit-ellesanssavoircomments’expliquer.—Tuveuxsavoircequejepense?—Dis-moi.—Austinaquelquechosequitefaitenvie.—Quoidonc?—Laliberté.Ilfaitcequebonluichante,quandilveut,etilsefichedecequelesautrespensent

delui.—Saufquandsonpèreestlà.—Saufquandsonpèreestlà,dit-ilenpouffantderire.Àpartça,Austinprofitedelaviesansse

sentircoupable.Jecroisquetul’enviespourça.»Ilhaussalesépaules.«Maisjepeuxmetrompersurtoutelaligne,danscecas,oubliecequej’aidit.

—Non,tunesaispasàquelpointtuasraison.»Vivresansculpabilité,c’estexactementcequeJanevoulait.Austinnesesentaitjamaiscoupable,

enparticulierlorsqu’ill’auraitdû,sionencroyaitlesprincipesdesamère.Ehoui,Janeavaitenviedeconnaîtrecetteliberté.Austinpourrait-illuimontrercommentfairepouratteindrecebut?

«Alors,commentjefaispourqu’Austinmedonnecequejerecherche?Jackéclataderireetsesyeuxbleuprofondétincelèrenttoutcommeceuxd’Austinquandilpensait

àquelquechosedepolisson.«Tusaistrèsbiencequejeveuxdire,grommela-t-elle.—Jesuisdésolé,jenepouvaispasmeretenir.C’estàtoideledécouvrir.Jenepeuxrienpourtoi.—Nepeuxouneveuxpas?—Tuestrèsperspicace.Sijetedisaiscommentlireenlui,tut’ennuieraisterriblementavec

Austin.—Çam’étonneraitqueçaarrive.—Ouais,c’estbienunechosedontlesfillesneseplaignentjamais,onnes’ennuiepasavec

Austin.»EllevoulaitglanerquelquesinformationssurAustin,maisJacknevoulantpascoopérer,elle

changeadesujet.«Parle-moiunpeudetoi.»Ilcroisalesbrassursapoitrineetserenversasursachaise.«Qu’est-cequetuveuxsavoir?—Commentas-turencontréAustin?»Elleeutunmouvementderecul,carmêmesielleavait

poséunequestionsurJack,ellen’arrivaitpasàpenseràautrechosequ’Austin.Ilsedétenditets’appuyasurlatable.«ÀlarécréationenCE2;Austinetunautregaminchoisissaientlesjoueurspourleuréquipe.

J’étaislepetitnouveau,unpeutimide…—Toi,tuétaistimide?—Ouais,tuasdumalàycroire?Chétifaussi,onauraitditqu’uncoupdeventmebalaierait,

alorsilm’achoisiendernier.Onétaitmenéd’unpoint,etj’aiditàAustindemepasserleballon.Ilm’aregardécommesij’avaisperdulatête,etpourtant,j’airéussiàenfoncerleurlignededéfenseetj’aimarquélepoint.Onestinséparablesdepuiscejour-là.

—Jemedoutaisqueceseraitunehistoiredefootball.—Lefootballaméricain,c’esttoutenotrevie.Çal’atoujoursété.—Etvousvousintéressezàautrechose?—Lesfilles»,dit-ilenluifaisantunclind’œil.Ellelevalesyeuxaucieletiléclataderire.«Onaaussid’autrescentresd’intérêt.»Elleluiposauneautrequestion,carilneselivraitpasfacilement.«Lesquels?—Aprèssablessure,Austindécidatoutàcoupd’aiderlesautres.Jen’avaispasvucetraitde

caractèreavantça.—Ettoi?Tupréparesundiplômeenquoi?—Psychologie.—Ettuvasfairequoiavecça?—Conseillerd’orientationouentraîneur,jen’aipasencoredécidécequejevaisfairequandje

seraigrand.Étrange,pensa-t-elle.—MaisAustinlesait,lui.Jepensaisquec’étaitlecontraire.—Austinn’estpasaussisuperficielqu’onlecroit.—Oui,jem’ensuisrenducompte.»Etçaaussi,çalerendaitencoreplusséduisant.Jackregardaautourdelui,puissepenchaversellepourluiparleràvoixbasse.«Ilfautqu’ilcomprennequ’ilvautmieuxqueça.—Mieuxqueça?Ilpensequesaréputationmefaitpeur?—Non.Laissetomber,j’enaidéjàtropdit.»Ilserassitenarrière,telunlivrequ’onaurait

refermé.Elleleregardad’unairinterrogateur,secreusantlatêteàproposdessecretsqu’ilspartageaient

touslesdeux.Elleétaittoujourstentéeparlesmystères.Oh,enparlantdeséduisant...«Tuasremarquéqu’ilfredonnequandilestcontent?—Remarqué?Çam’énerveénormément.Iln’arrêtepasdepuisqu’ilteconnaît.—C’esttellementmignon,ilchantonnemêmequelquesmots.—Oui,maismal.—Ilsneveulentriendire,maisc’estjustementçaquiestmignon.—Turigoles?»ditJackensecachantlesyeuxaveclesmains.Janeserendaitbiencomptequ’ellebabillaitcommeunegamineamoureusepourlapremièrefois,

maisc’étaitplusfortqu’elle.Elleétaittellementcontented’avoirquelqu’unavecquiparlerd’Austinsansêtrejugéequ’elleenprofiteraittantqueJackvoudraitbienl’écouter.

Chapitre14Austinmangeaitduboutdeslèvres.D’habitude,unbonsteaketunebonnebièrelecontentaient,

maiscettefois-ci,illuiétaitdifficiled’êtreheureuxencompagniedesonpère.IlauraitpréféréêtreavecJanie.Merde,ilauraitpréféréêtreavecn’importequid’autrequesonpère.

Charlesattrapasoncouteauetsafourchetteets’attaquaàsonsteak.«Oùas-turencontrécette…Janette?—Jane,Papa,elles’appelleJane.»Lapommedeterred’Austinémitunsifflementlorsqu’ily

enfonçasoncouteau.«Jel’airencontréeàl’université…aprèsunentraînement.—Qu’est-cequ’elleestdevenue,lajoliepetitepom-pomgirlavecquitusortais?Laquelle?—Ellenem’intéresseplus.»Çalesconcernaittoutes.Charlesfronçalessourcilsetdit:«Jecroisquemonsteakesttropcuit,dit-ilenfaisantunclin

d’œilàAustintoutenmangeantcommes’ilmouraitdefaim.Etquid’autret’intéresse?—SeulementJanie.»Austinavalaunegrossegorgéedebière.Laconversationprenaitun

tournantquiluidéplaisait.«D’accord.Maisquiestlasuivante?—Tugardespeut-êtreuneremplaçantesurlebancdetouche,mais,moipas.»Enfin…plus.

Austinpréféranepastropypenser.IlvoulaitjusteprofiterdesinstantsavecJanie.«Jeconnaisunefillequiseraitparfaitepourtoi.Elleestbelle,mince,ellesaitsetenir…—Çanem’intéressepas,merci.—…pastrèsintelligente,maiselleenjetteraàtonbras.»Austinpritsonverreetfronçalessourcilsquandilvitqu’ilétaitvide.«Janeestbelle.Elleestforteetintelligente,unvraidéfiàrelever.Ellearefusédesortiravecmoi

tantquejeneconnaissaispassonprénom.Jepeuxluiparleret…ellem’écoute.—Non,non.Seslunettessontaffreuses.—J’adoreseslunettes.Ellesluidonnentunairintelligentetsexy.—Nerestepasavecelle,ditCharlesenfaisantsigneàlaserveuse.Laisse-moiteprésenterl’autre

fille.—Non.—Puis-jevousêtreutile,Monsieur?ditlaserveuseenleursouriant.—J’espèrebien,réponditCharlesd’unairmécontent.Monsteakesttropcuit,lapommedeterre,

pasassezetlepainestrassis.Jeveuxquevousm’apportiezuneautreassiette,etjenepaierainil’unenil’autre.

—Bien,Monsieur,ditlaserveusedontlesourireavaitpresquedisparu.Commenttrouvez-vousvotreplat,Monsieur?»demanda-t-elleàAustin.

Austinlaregarda:belle,tiréeàquatreépingles,professionnelleetprochedeslarmes.«Parfait,répondit-il,ignorantleregardfurieuxqueluilançasonpère.Puis-jeavoiruneautre

bière,s’ilvousplaît?»Elleluifitunsouriresoulagéetluidit:«Biensûr,Monsieur.Àvotreservice.—Apportez-enuneautrequandcelle-ciserafinie,luiditAustin.—Compris,dit-elleenprenantsonverrevideainsiquel’assiettepresquevidedeCharlesetles

emmenaàlacuisine.—Merci.

—Çatedérangeraitd’êtredemoncôtépourunefois?demandaCharles.—Çatedérangeraitd’êtregentilavecelle?Tonrepasétaitconvenable.—Ellen’avaitpasbesoindelesavoir.»Austinhochalatête.«Bon,cetteJanette…—Jane.—…n’estpaspourtoi.Ilfautquetusortesavecquelqu’unquiamélioreratonimage.—Quelestleproblèmeavecmonimage?»Non,mais,vraiment,sonpèreavaitréussiàles

insultertouslesdeux.«Qu’est-cequinevapasavecJanie?»Sonpèrelevalessourcils.«Oubliemaquestion.—Jeveuxdirequetudoissortiravecunefemmequiconvientmieuxàton…statutsocialfutur.—TuinsinuesqueJanien’estpasassezbiensocialementpourmoi?—Jen’aipasditça,c’esttoiquil’asdit.—Tuesunconnard,ditAustinenbaissantlavoix,carlaserveusearrivaitavecsabière.Janea

plusdeclassequenousdeuxréunis.—J’endoute.Tuasvulebleusursongenou?Quelgenredefillessefaitbattrecommeça?—Unedureàcuire.»Ilaimaitbienl’apparencequ’elleavaitàlafind’unentraînementdifficile,

ébourifféeetfatiguée.Elleavaitlamêmetêteaprèsunenuitaveclui.Simplementbelle.«EllejoueaufootPapa.Ellereçoitparfoisdescoupsdepied.»Ilsedemandacequesonpèrepenseraitdu«statutsocial»d’Austins’ilapprenaitquec’estluiqui

avaitsoignésongenou.Iln’étaitpasd‘humeuràledécouvrir.«Ellen’estpasassezbienpourtoi.—Pourquoies-tuaussisnob?Tunelaconnaispas.—Ettoi?—Jelaconnaissuffisammentbien.Jesaisque…»Quoi?Quetul’aimes?Ilnepouvaitpas

l’aimer,ilnepouvaitpasprendrecerisque.Pasunefoisdeplus.«Jesaisquejetiensàelle,etjenetelaisseraipaslatraitercommeunemoinsquerien.—Trèsbien.Tuasgagnécombiendematchescettesaison?»Austinsavaitquesonpèren’allaitpasenresterlà,maisilprofitadecetteinterruption

momentanée.«Situvenaisàmesmatches,tun’auraispasàmeledemander.—Combien?—Tous.»LaserveuseapportauneautreassietteàCharles.Elleattendaituneoccasionpourlaposer,maisil

ignorasaprésence.«Bien.As-tuparléàdesagentssportifs?—Àquelques-uns.—Etalors?«Seulesquelquespersonnesconnaissaienttoutel’histoire:samère,Jack,sesentraîneurset

maintenantJane.Lepèred’Austinn’étaitpasaucourantetilnesesentaitpasprêtàluidire.IlavaitutilisétoutessesforcespourdéfendreJaneetilconservaitlepeuquiluirestaitpourcontinuercettebataille.

Laserveuseplaçal’assiettedeCharlessurlatableetattenditsonapprobation.

«Tunevaspaslaremercier?»Charlesluifitsignedes’enaller.«Qu’ontditlesagents?—Pasgrand-chose.—Çam’étonnequ’ilsnemontrentpasplusd’intérêtàtonégard,dit-ilencommençantàmanger.

J’adorelessteaksici.Toujoursparfaits.»Ilfitunclind’œilàsonfils,amisAustinsecontentadeleverlesyeuxauciel.«Tuessûrquetujouesassezbien?Tesvictoiressontsolidesouseulementuncoupdechance?—Ellessontsolides,Papa.Onaunebonneéquipecetteannée.—Jel’espère.Ilfautqu’ilstemettentenvaleur.—J’aibeaucoupdevaleur.»Charlespoussaunsoupiretreposasafourchette.«Jesais,jesuisdésolé.Jesuisseulementinquietpourtonavenir.Jeneveuxquelemeilleurpour

toi,etjeferaitoutcequiseraenmonpouvoirpourm’enassurer.»Àforced’entendresonpèreraconterdesmensonges,Austinsavaitreconnaîtrequandildisaitla

vérité.«Jelesaisbien,Papa.—Commetetrouverunefillebien.CetteJeanette…—Jaaaaane,grommelaAustin.—…n’estpaspourtoi.Tuvast’ennuyeravecelle.—Çaresteàvoir.—Çaviendra.Tuespareilquemoi,tuneserasjamaisheureuxavecuneseulefemme.Jeconnais

cesfilles,mignonnescommeuncœur…»Austinfitunsigneavecsonverreàlaserveusecompatissante,prenantsurluitandisquesonpère

continuaitàluiparlerdelafillequ’illuifallait.***

JanevoulaitpasserlasoiréeavecAustin,maisilétaithorsdequestionqu’ellelapasseaussiavecsonpère,alorsellefitsesdevoirsàlaplace,puisrangeal’appartement.Malheureusement,illuirestaitbeaucoupd’énergieetdetemps.

Quefairependantlerestedelasoirée?Faireungâteau.Ellefeuilletalelivrederecettesqu’elleavaitdanslatêtetoutenfouillantdanslesplacards;du

chocolat,lesbarresaucarameldeSara–Janeluienachèteraitd’autres.Desamandes…desamandes…pourvuqu’ilyaitdesamandes.Oui!Parfait.

«Waouh,çasentbonici,ditSaraenreniflantlorsqu’elleentradansl’appartement.—C’estl’odeurdesamandesgrillées.»Janevérifialeminuteurdufouretsemitàécraserles

barrescaramélisées.«J’adorequandtufaisungâteau.»Sararangeaseslivresetrevintàtoutevitessedanslacuisine.«C’estpouruneoccasionspéciale?—Non,jem’ennuie.»ElledonnaàSaraquelquesamandes,soulagéedelavoirdebonnehumeur.Sonamieaperçutlamontagnedechocolatetdecaramelsurleplandetravail.«Ils’estpasséquelquechose?—Non,pourquoi?—Jevoisunequantitéthérapeutiquedechocolat.—Iln’yajamaisassezdechocolat,ritJane,desmorceauxdecaramelvolantsurleplandetravail

quandellecoupaunebarreendeux.Jet’enrachèteraiquandj’iraiausupermarché.—Jenesavaismêmepasquej’enavais,ditSaraenprenantunebarre.Quandj’aivutoutce

chocolat,j’aicruqu’Austinavaittrouvéuneremplaçante.»Bon…cequ’ellevientdedirenedevraitpasm’embêter.Janeauraitpeut-êtrepensélamême

chosesilasituationétaitinversée.Elleremualasaucecaramélisée.Mais,envérité,çal’embêtait.PourquoiSara,ouquiquecesoitd’autred’ailleurs,nepouvait-elle

pasaccorderàAustinlebénéficedudoute?«Qu’est-cequitefaitcroireça?—Parcequec’estcequ’ilfait,réponditSara,leslèvresserrées.—Non,Austinnetrompejamaislafilleavecquiilest.»LabarredecarameldanslamaindeSarasecassaendeux.«C’estcequ’ilt’adit?Oùest-ilce

soir?Pourquoies-tuàlamaisonentraindefouillerdansmesbonbons...—Jet’enramèneraidemain.—…pendantqu’ilestdehorsàfairejenesaisquoi…—Ildîneavecsonpère,doncje…—…avecjenesaisqui…—Sara,calme-toi.—…pendantquetuattendsdevoirs’ilvarevenir?—Sara,je…»Janeoubliacequ’elleallaitdirequandellevitlevisageenflammédesameilleureamieetlaveine

palpitantesursatempe.LabarredecaramelétaitenmiettesparterreauxpiedsdeSara.Celaallaitbienplusloinquedétesterlaréputationd’Austin.

Soudain,ellecomprit.«Qu’est-cequ’ilt’afait?—Il...m’afait…dumal»,ditSaraàtraverssamâchoireserrée.Elleattrapabrusquementsesclés

surlatablebasseetpartitencourantenclaquantlaported’entréesifortqu’uncadresedétachadumur.

Leminuteursedéclencha,maisJanenel’entenditpas.Tropdequestionsl’assaillaientenmêmetemps:commentAustinavait-ilfaitdumalàSara?Nesesouvenait-ilréellementpasd’elle?Est-cequ’ilmentaitquandildisaitqu’ilnevoulaitpastrompersescopines?Est-cequ’ilmentaittoutletemps?

***Austinhélauntaxipourrentrerchezluiaprèss’êtreéchappédudîneravecsonpère.Ilchangea

d’avisàmi-cheminetdemandaauchauffeurdel’emmenerauMcGinley’s.Ilfallaitqu’ilévacuesonstresss’ilvoulaitbiendormircesoir.Boireunebonnebièreauraitdûsuffire,maisellerestaitposéesurlebarsansqu’ilyaittouché.

«Tuveuxquejetetienneunpeucompagnie?»Unebruneséduisantes’assitàcôtédelui,rejetantsescheveuxpar-dessussesépaulestoutenleregardanttimidement.

«Biensûr.»Çanel’engageaitàriendelalaissers’asseoirprèsdelui,n’est-cepas?Ellecommandadeuxbières.Austinlaremerciaetbutunegorgée.Çaallaitbeaucoupmieux.Peut-êtrequ’ilavaitvraiment

besoindecompagnie.Ilsedétenditunpeu.«Jem’appelleAustinSinclair.—Jesais.—Ettut’appelles?

—Disponible.»Ilseforçaàsourire.D’habitudeuneavancepareilleluiauraitdonnéunesacréeérection,maisce

soir,ilétaitmalàl’aisepouruneraisondifférente.Encoredelabière.Leregarddelafilleledétailladespiedsàlatête.«Jem’appelleAva.—Enchantédefairetaconnaissance,Ava.—Qu’est-cequetufaisicitoutseul,Austin?—J’avaisbesoindeboireuncoup.»Àchaquefoisqu’ilallaitdansunbarseul,ilrentrait

toujoursaccompagné,mais,unefoisencore,cesoir,c’étaitdifférent.«J’aiunenuitdifficile.—Ahbon?—Ouais,dit-ilenrigolant.Jet’épargnelesdétails.—Hum…jecroispouvoirremédieràça.»Unefemmesexycommeellepouvaitfaireoublieràunhommetoussesproblèmes,probablement

luifaireoubliersonproprenomaussi.Lamaind’Avaluicaressalebrasetilimaginaseslongsdoigtsautourdesaqueue.Celaluidonnauneérection.

Elleserapprochadelui,laissantainsientrevoircequ’elleportaitsoussonchemisier.Desseinssuperbes,delonguesjambes,deslèvrespleines,toutcequ’ilaimaitchezunefemme,là,àportéedemain.Alors,pourquoinepassaisircetteoccasion?

«Fautquejem’enaille.»Ilessayadeselever,maisellel’attrapaparlebrasetletiraverselle.«Déjà?J’espéraispasserunpeuplusdetempsavectoi,Austin.»Oh,etpuismerde.Iln’avaitpaslecœurdegâcherunebonnebière.Elleserapprochadeluilorsqu’ilserassitetposasamainsurlacuissed’Austin.Ilauraitdû

s’éloignerd’elle,maisiln’enfitrien.Lachaleurdesoncorpsl’attirait.Ellesentaittellementbon,l’odeurdusavond’unebonnedouchechaudeaprèsl’amour.

«Alors,dis-moi…,ditAvatandisquesamainremontaitsacuisse.Commentveux-tupasserlerestedelanuit?»

AvecJanie.Cetteréponseluitraversal’espritavantqu’ilnepuissepenseràautrechose.Celalerenditincapabled’articulerunmot.«Euh…»

Elleécartalesgenoux,faisantainsiremontersajupelelongdesescuissesnues.AustinbaissalesyeuxetvitsapropremaintouchersapeauettoutàcoupiloubliaJanie.

«J’aimeraispasserlanuitavectoi,ronronna-t-elleàsonoreille.—J’enétaisarrivéàlamêmeconclusion.—Çatedirait?—Putain,biensûr!»Merde!Ilavaitditçaàhautevoix?«Enfin…»Oui,ilétaittenté.Tout

hommenormalleserait.Aval’attirait,sansaucundoute,maissaJanie…jesuisdevenufou?Elleattendit,maispaslongtemps.«Vienschezmoi.»Elles’appuyasurluietl’embrassa

longuement.Salangueseglissaentreseslèvresetlesécarta.Austinlarepoussaavantdeluirépondre.«Jenepeuxpas.—Maispourquoi?»IlnevoulaitpastromperJanie.Ilyavaitaussiuneautreraison,beaucoupderaisons.«Ilfautquejem’occupedequelquechosemaintenant.—D’accord,dit-elleenentrantsonnometsonnumérodanssontéléphoneportable.Appelle-moi

quandtuveux.»Elleluienvoyaunbaiserdeloinets’enalla.

Oh,ilavaitenvied’elle.Pendantuneseconde,iljouaavecl’idéedel’emmenerdanslecoinsombreleplusprocheetdeluimontrerexactementàquelpoint,maisc’estlevisagedeJaniequ’ilvitlorsqu’ilfermalesyeux,c’étaitlecorpsdeJaniequ’ilcaressait.

Austinfourrasontéléphonedanssapocheetquittalebar.Putain,qu’est-cequim’arrive?Janieétaitlafillelaplusfascinantequ’ilavaitjamaisrencontrée.Ilnepouvaits’empêcherde

penseràelle,d’avoirenvied’elle,maisdèsquecettejoliefillel’avaitembrassédanscebar,ilavaitfaillienvoyerpromenercequ’ilvivaitavecJaniepourunesimplenuitdebaise.Peut-êtresonpèreavait-ilraison,peut-êtrequ’Austinneseraitjamaisheureuxavecuneseulefemme.Ilfiniraittoujourspars’ennuyer,çaluiarrivaittoutletemps.

EtilrisquaitdefairedumalàJanie.Cequivenaitdesepasserdanslebarenétaitbienlapreuve.IltenaitàJanie,ouivraiment,maisiltenaitbientropàellepourlavoirsouffrir.

Nefaispassouffrirlafemmequetuaimes…Lesmotsprononcésparsamère,lesoiroùsonpèreavaitquittélamaison,luirevinrentenmémoire.Iln’avaitquedixans,maisilavaitdéjàprisladécisiondenejamaisêtreamoureux.Çaluiétaitarrivéuneseulefoisetilavaitfaillinejamaiss’enremettre.L’amourfaisaittropmal.

Ilsetenaitaucoindelarue,attendantquelefeudeviennerougequandilréalisaquel’immeubleoùvivaitJanien’étaitqu’àtroisruesdelà.Ilpritàdroited’unpasdéterminé.

Iln’yaqu’unechoseàfaire.Celaallaitletuer,maisilallaitquandmêmelefaire.Ilfrappaàlaporte,espérantqueSaraétaitsortie.LorsqueJanieouvritlaporteetbâilla,ilse

renditcomptequ’ill’avaitréveillée.«Jesuisdésolé,jenesavaispasqu’ilétaitsitard.»—Austin,ditJaneensefrottantlesyeux.Rentre.»Ilentra,maisnes’assitpas.Ilnecomptaitpasresterlongtemps.«Comments’estpasséledîner?—Pastropmal.»Iln’avaitpasenviedepenseràça.«Janie,je…»Ellen’étaitvêtuequed’unlongtee-shirtinforme.Merde,elleincarnaitpurementetsimplementle

sexe.Ilpouvaitdevinersesmamelonspointussousletissufin,etquandelles’assit,ellecroisales

jambes,laissantpeudeplaceàl’imagination.Serendait-ellecomptedel’effetqu’elleavaitsurlui?Quoi,déjà?Ah,oui.

«Janie,jesuisvenupourtedire…»Commentpouvait-illuifaireça?Vas-y,dépêche-toiAustin.«Ilfautqu’onarrêtedesevoir.—Quoi?dit-elle,lesyeuxébahis,complètementréveilléeàprésent.Pourquoi?—Jenesuispas…»Sonjolivisagesecontracta.Sesyeuxseremplirentdelarmesetsonsouriredisparut.MonDieu,commentest-cequejepeuxluifaireça?Illedevaitpourtant.Ilallaitencoreluifaire

plusdemals’ilnelefaisaitpasmaintenant.«Jenesuispasassezbienpourtoi,Janie.—Nedispasça.—Aprèsdîner,jesuisalléàMcGinley’setj’yairencontréunefille.»Janeinspirarapidement.«Ilnes’estrienpassé..Pasgrand-chose.Ellem’ainvitéchezelleetquandj’airefusé,ellem’a

donnésonnumérodetéléphone.—Tuasrefusé?»Ilentenditlanuanced’espoirdanssavoixetmêmesiçadevaitletuer,ilfallaitqu’ilenfinisse

rapidement.«Jenesuisjamaisinfidèle,Janie.Jerompstoujoursavecunefilleavantdesortiravecuneautre.»Lalueurd’espoirdanssesyeuxs’éteignitetilseforçaàcontinuer.«Jevaistebriserlecœur,tôtoutard.Ilvautmieuxenresterlàavantquetunet’attachestrop.»

LesyeuxdeJanerétrécirent.«C’estcequetupenses?—Ouais.—Tupensesquetupeuxmelaissertomberetpoursuivretonchemingaiement?»Elleselevaet

croisalesbrassursapoitrine.Zut,ellecachesesjolismamelons.«Cen’estpascequetucrois,je…—C’estquoi,alors?»Ahmerde,ill’avaitbienmiseencolère.«Peux-tumelaisserfinir?»Pourquoiétait-ellefâchée

contrelui?«Jetienstropàtoipourtefairedumal.—Ah!Tuasunedrôledefaçondemelemontrer!Etmerde…—J’essaiedefairecequiestjuste...—Non.Tuessaiesdefairecequiestleplussimple.—Simple?Tucroisquec’estsimple?—Oh,oui!Unejoliefillemontreleboutdesonnezettuarrivesàluidirenon,mais,aulieude

faireensortequeçamarcheentrenous,avecmoi,celleàquitu“tienstant”,tut’enfuis.—Jenepeuxpasm’engageravecunefille,jetel’aidéjàdit.Jesuiscommemonpère.—Cen’estqu’unprétexte.—C’estlaréalité.—Quelleconnerie!»Austinreculad’unpasetlaregardafixement.Ils’attendaitàaffronterdeslarmesetdes

supplications,maispasàça.«J’aitouchéuneautrefillecesoir,jel’aiembrassée.Tunecroispasqueçaprouvequejesuisuncoureur?»

Janeserralesdentssifortqu’Austineutpeurquesamâchoirenesebrise.«Ouais,tuesuncoureur,maisjepréfèrealleraudiableplutôtquetelaisserm’ajouteràtontableaudechasse.

—Jamaisjene…—Dégage!»Elletraversalapièceàgrandspas,lepoussantverslaporte.Austinreculatellementvitequ’ilfaillits’emmêlerlespieds.«Janie,attends…»«Va-t’en!»Ellelepoussadehorsetclaqualaporte.Çanes’étaitpaspassécommeill’avaitprévu.Austintraînalespiedsjusqu’àlarueethélauntaxi.

Ilavaitaffrontédesfillesencolèredanslepassé,maiszut…Sesmainstremblaient.PourquoiJanieétait-ellesiencolère?Iln’auraitpasdûluidirequ’ilavaitembrasséAva.Voilàl’erreurquej’aifaite.Ilpoussaunsoupiretappuyasondosàlabanquette.IlnevoulaitpasqueJaniesoitencolèrecontrelui,maisilnepouvaitrienyfaireàprésent.C’étaitterminé.

Letaxitournadanssarueetildescendit.Iltrouvasontéléphoneportablequandilmitlamaindanssapochepourytrouverdel’argentpourletaxi.Ilcherchalenumérod’Avaetneressentitrien,mêmepaslemoindreintérêtpourelle.Ill’effaçaetilsutimmédiatementqu’ilavaitfaitquelquechosedebiencesoir.

Unautrenometunautrenuméroapparurent:Brenda.Ileffaçaaussicelui-là.Carrie,effacée.Gina,effacée.Hayley,effacée.Ilavaiteutellementdecopines.Pourquoidésire-t-ilcellequ’ilne

pouvaitpasavoir?Janie…ilconservasonnuméro.Jenna,effacée.Ilsemitaulitcesoir-là,toutseul.Est-cequesonpèreavaitraison?Neserait-iljamaisheureux?

Ouétait-ceJaniequiavaitraison?Était-ceseulementunprétexte?Iln’avaittoujourspastrouvéderéponsesàsesquestionslorsquesonréveilsedéclenchale

lendemainmatin.

Chapitre15AprèsavoirmauditAustinetbalancétoutessortesd’objetsàlaported’entrée,Janeretournase

coucher.Pourquoisuis-jesiencolère?Ilavaitflirtéavecuneautrefille,l’avaitembrassée,posélesmainssursoncorps.Toutçalablessait,maisc’estquandilluiavaitannoncéquec’étaitterminéentreeuxqu’elleétaitdevenuefurieuse.

Iln’avaitmêmepasfaitl’effortderéfléchiràleurrelation,ils’attendaitàcequ’ellelelaissepartir.

Çanepouvaitpasseterminerainsi.Elledevaitprendreleschosesenmainssiellevoulaitconserverunpeudedignité.

Uneheureplustard,elleentenditlaported’entrées’ouvrirpuissefermer.Elleretintsarespirationuninstant,soncœurdemidinettes’emballaàlapenséequ’Austinétaitrevenu,maiselleentenditlebruitdescléssurlatablebasseetellesutquecen’étaitqueSara.Janevoulaitseleverpourallerluiparler,carcelaluimanquait,maisellepréféraitqueSaranesachepascequ’Austinluiavaitfait.Pastoutdesuite.

Ellenevoyaitpasàquid’autreellepourraitenparler,quelqu’und’autreenquielleauraitconfiance.Touteseuledanslenoir,elleserecroquevillaenbouleetremontalacouverturejusqu’àsonmenton.Sonpèreluimanquait.Ellerestaimmobileàregardersonréveiltandisquelesheuresdéfilaientminuteparminute.

Sansmêmeréfléchir,ellepritsontéléphoneportableetcomposaunnuméro.«Bonjour,Maman.—Jane?Quelleheureest-il?Toutvabien?Elleessayaderépondre,maissemitàsangloter.—Qu’est-cequinevapas,machérie?Ellerespiraprofondément,unefois,deuxfois,cherchantsesmots.—Austinm’aquittée.»Cesmotsluipercèrentlecœur,commesiuncouteaupointula

poignardait.«Jesuisdésolée.Pourquoia-t-ilfaitça?—Iladitqu’ilnevoulaitpasmefairedemal.»Illuisemblaquelecouteaus’enfonçaitencore

plusprofondément.«C’estpeut-êtrepourlemieux.L’amourpeutfairemal.—C’estcequ’iln’arrêtepasdemedire,maisjenepeuxpaslecroire.J’aiessayédeluiexpliquer

quec’estfacile,d’aimerquelqu’un,maisilneveutpasmecroire.»SamèreeutunpetitrireetJanesedemandacequ’ilyavaitdesidrôle.«Oh,Jane,tuescommetonpère.—Etalors,cen’estpasbien?—Non.C’étaitunidéalistepresquejusqu’àlanaïveté.Ilpensaitquelavieétaitmerveilleuseet

quejamaisriendegravenepourraitnousarriver.—Jenesuispascommeça.—D’oùcrois-tuquetevientl’idéequel’amouretlaviesontcensésêtrefaciles?»Janehaussalesépaulesetserappelaquesamèrenepouvaitpaslavoir.«Papa?—Nousavonstraversétouteslesdeuxdesépreuvesdifficiles.Tuasperdutonpèretropjeune,et

moi,monmari.Etpourtant,mêmeavantça,notrevien’étaitpasfacile.Tonpères’efforçaitdeteprotéger.Vousavezchoisitouslesdeuxd’ignorerjoyeusementlesdifficultésdelavieetdefaire

commesitoutétaitsimple.Comment?Sileurvieétaitsidure,est-cequeçavoulaitdireque…?—MaisjecroyaisquetoietPapaétiezheureuxensemble?—Nousl’étions,maisilnousafallufairedesconcessions.Lavieétaitplutôtdurelorsquenous

étionsjeunesmariés,maisnousavonsaffrontélesproblèmesensemble.Aprèsuncertaintemps,lavieestdevenueunpeuplusfacile.Maisonadûfairebeaucoupd’effortspourenarriverlà.

—Hum.»Janen’avaitpasréaliséquesesparentsavaientdûfairedescompromispourqueleurmariagefonctionne.Toutavaitparusimple.Pourquoicelanepouvait-ilpasl’êtrepourelle?«Maisjeveuxquecesoitfacilemaintenant.»

Ellesanglotait,semoquantderessembleràunpetitenfantpleurnichard.Cesderniersjoursn’avaientétéqu’unelonguebatailleetellevoulaitseulementquetoutças’arrête.

«Jesais,machérie,maistuesplusfortequetunelecrois.»Samèreeutencoreunpetitrire.«Quandjepenseaunombredefoisoùtut’esopposéeàmoi,jesuissurprisedevoirtadétermination.»

Luienrestait-il?Janeessuyasonvisageavecsacouverture.Elleeutdumalàrassemblersesdernièresforcespourparler.

«Jesuisfatiguée,Maman.—Dorsunpeu.Tuauraslesidéesplusclairesaprèsunpeudesommeil.—D’accord.—Jesuiscontentequetum’aiesappelée,Jane.—Moiaussi.—Jet’aime.—Jet’aimeaussiMaman.»Elleéteignitsontéléphone,incapabledeparleravecquiquecesoitd’autrecesoir.Peut-être

Austinavait-ilraison:toutarrêtermaintenantpourraitêtreplusfacilequedesebattrepourresteraveclui.Pourquoisecompliquerlavie?Elles’étaitbienamuséegrâceàlui,maisétait-cesuffisant?L’avait-illaisséetomberparcequ’ilsnes’éclataientplusensemble?

Qu’est-cequeJackluiavaitdit,encore?C’esttaforceintérieurequil’attire.SiAustinn’avaitpasassezdeforcepourlesfaireresterensemble,ilfaudraitdoncqu’ellesoit

fortepourdeux.Ilnepouvaitpasdisparaîtreainsidesavie.Enfait,c’estellequil’enavaitfaitsortir,maiscelan’avaitaucuneimportance.Ilfallaitqu’ilsachepourquoielles’étaitmiseencolèreetplustôtelleluidirait,meilleurceserait.S’ilvoulaitvraimentlaquitter,elleluidiraitadieu,maiss’ilvoulaitqu’ellerevienne…

***«Tuasunesalegueule.Austinréponditparungrognementeteutdumalàouvrirlefrigo.—Oùestlecafé?—Paslà-dedans,ditJackenluienversantdansunetasse.Tuasmaldormi?—Ouais.»Austins’affaissasurunechaiseetbutquelquesgorgéesdecaféchaud.Jackfaisait

toujoursdutrèsboncafé,maiscematinillaissaungoûtamerdanslabouched’Austin.«Ouais,cen’étaitpasbeauàvoir.—Tonpère?—Ouais,ettropbière,unefillecanonàMcGinley’s…bon,bref,j’airompuavecJanie.»LatassedeJackdébordaetleliquideluibrûlalamain.«Merde!Pourquoias-tufaitça?

—Jenevoulaispasluifairedemal.—Tucroisquerompreavecellenevapasluifairedemal?»Ilsaisituneserviettepouréponger

lecaférenversé.Austinfronçalessourcils.«Çal’aplutôtmiseencolère.—Donctul’aslarguéepourunefillequetuasrencontréeauMcGinley’s?—Non,jenesuispassortiavecelle.J’airompuavecJanieparcequejevaisluibriserlecœursi

onrestepluslongtempsensemble.—Tuesvraimentunimbécile.—Merci.Latassed’Austins’arrêtaavantd’atteindreseslèvres.Quoi?—Janeestlameilleurechosequit’estarrivéedanslavie.Tuasessayéderésoudreleproblème

d’abord?—Non,dit-il,cariln’yavaitmêmepaspensé.—Quelcon!—Hé!C’estméchant,ça.—Etjenefaisquecommencer,ditJackenattrapantlacafetièrepourlaviderdansl’évier.Elle

étaitfaitepourtoi.Pourquoia-t-ilfalluquetufichestoutenl’air?—J’aifaitcequejedevaisfaire.Peut-êtrequ’ilycroiraitlui-mêmes’illedisaittouthaut.—Maisnon,ditJackenattrapantlatassed’Austin.—Jen’aipasfinimoncafé.—Tuétaisheureuxavecelle.—Jesuisheureuxavecpleindefilles.»Cependant,iln’avaitpasconnulevraibonheuravantde

rencontrerJanie.«Tunesavaispascequ’étaitlebonheuravantdelarencontrer.Maiscommentfait-il?—Jesais.Ellememanquedéjà.—Bienfait.Ellevatemanquerlongtemps.»Ladouleurqu’ilavaitessayéd’éloignerluibroyalecœur.Quefairepourqueçacessedeluifaire

mal?IlavaitcruquequitterJanieseraitlasolution,maisilsedemandaitàprésents’iln’avaitpascommisuneerreur.Êtresanselleletourmentaitplusqued’êtreavecelle.

«Jeveuxlarevoir.—Çanem’étonnepas.—Commentfaire?—Jenesaispas.Tupourraisbaratinern’importequellefille,maisJanenetomberapasdansle

panneau.—Jesais.Jesuisbienemmerdé.—Jen’aimeraispasêtreàtaplace.»Austinmitsatêtedanssesmainsetsemitàgeindre.

***JaneregardaitAustinduboutduterrain.Ellesetenaitprèsdesgradins,àpeuprèscertainequ’il

nepourraitpaslavoir.Ilfitunelonguepassequipassabienau-dessusdelatêtedeGreg…encoreunefois.JackcourutversAustinetluidonnaunetapesurlecôtédesoncasque.Janeneputentendrecequ’ildit,maisellecompritàcausedutondesavoix.Austinsetenaitdeboutlesmainssurleshanches,regardantparterreetapprouvantdelatête.

«HéJane!Attention!»Janesecouvritlatêtedesesbrasetsejetaàterre.Ryanéclataderireetvintlarejoindreàpetitspas.«Désolé,jen’aipaspurésister.»Elleregardaautourd’elleetellelançaàRyanunregardfurieuxlorsqu’ellecompritqu’ellen’était

pasviséeparunballonperdu.«Jesuiscontentequeçat’amuse.—Ducalme,Jane.Ondiraitquetuasbienbesoinderigoler.»Ellenepouvaitpasdirelecontraire.«Commentvatongenou?—Beaucoupmieux.C’estAustinquis’enestoccupé.—C’estchouetted’avoirquelqu’unquis’occupedesoi.—Oui,mais…c’estfini,dit-elleensoupirant.—Jesuisdésolépourtoi.Qu’est-cequ’ilafait?—Àtonavis?Elleleregardapar-dessusseslunettes.—Crétin»,dit-ilensecouantlatête.ElleregardaducôtéduterrainetvitAustinraterunepasseàJack.«Je,ah…,bafouillaiRyan.Peut-êtrequec’esttroptôt,maisje…»Ilsemitàrougiretbaissales

yeuxverslesol.Ilessaiedemedemanderdesortiraveclui?«Jemedemandaissiçateplairaitdesortiravecmoiunsoir?»Elleécarquillalesyeux.Ellen’avaitjamaiseul’impressionqueRyanl’aimaitbien.Ilyavaitpeut-

êtred’autresgarçonsàquielleplaisait.Ilfallaitqu’ellefasseplusattention.Desencouragementsenthousiastesretentirentsurleterrainlorsqu’Austinréussitunepasse.Janeleregardaseréjouiravecsonéquipeetsoncœurseserra.

Peuluiimportaitqu’unautrel’aimebien.Elle,ellevoulaittoujoursAustin.«C’esttroptôt,Ryan.»

Ilhochalatête.«Jem’endoutais.Mais,situasbesoindebienrigoler…»Ilfitsemblantdeluidonneruncoupdepied.

Elleluidonnaunepetitetapeamicale.***

«Qu’est-cequ’elleficheaveclui?—Quifichequoi?»Jackenlevasoncasqueetregardadanslamêmedirectionqu’Austin,vers

lesgradins.«Ah.»«Putain!Regarde-la.Ellerigoleavecluietelleletouche…—C’esttoiquil’aslarguée.—C’étaithiersoir!Mêmemoi,jen’enchaînepasaussirapidement.»Jackrejetalatêteenarrièreetpartitd’unéclatderire.«Tais-toi.»Austinbalançasoncasquesurlebancetseprécipitaverslesgradinsoùsetrouvait

Jane,toujoursentrainderire.Heureusement,Ryanatteignitlesvestiairesavantqu’AustinnerejoigneJane.

«J’aidumalàcroirequetumefassesça.Etdevanttoutel’équipeenplus.Janeentrouvritlaboucheetleregardafixement.—Maisqu’est-cequetucroisquejesuisentraindefaireaujuste?AustintenditlebrasdansladirectiondeRyan.—Tuutilisestoutcequejet’aiapprissurlui,tuflirtesaveclui,tul’allumes…

—Tuplaisantes?Ryanestvenuprendredesnouvellesdemongenou.—Ouais,biensûr.C’estpourçaquetuletripotaispartout?—Jeluiaidonnéunetapequandilm’ademandédesortiraveclui,dit-elleenleregardantde

travers.—J’enétaissûr!Tuvasvoirunautredèsquej’aidébarrasséleplancher.—Non,jen’aipas…—Çafaitcombiendetempsqueçadure?—Çaquoi?—Jepariequetul’avaisenréserve…—Austin,jene…—...prêtàprendremaplacedèsque…—Austin,est-cequetuentendscequetudis?»Ilrefermalaboucheetclignadesyeux.Ilavaitdéjàentenducetteconversationdanslepassé.Janeplissalesyeuxetluidit:«C’estexactementlafaçondonttutraiteslesfillesavecquitusors.—Non,cen’estpasça.»Ilhochalatête.Sesparentss’étaientdisputésdelamêmefaçonàchaque

foisquesamèreavaitapprisquesonpèrelatrompait.«Si,c’estça.Jenevaistelaisserm’accuserde…»Sonvisages’empourpraetsesyeuxle

transpercèrent.«Tucroyaisquoi?»Ilnecroyaitplusrien.Ilenétaitincapable.Dèsqu’ill’avaitvueencompagniedequelqu’un

d’autre,s’étaitsentiobligéderéagir.«Janie,jeveuxquetureviennes.»Janieécarquillalesyeux.«Ouais,c’estmieuxcommeça.—Jenesaispascommentfaire.C’estlapremièrefoisquejefaisça.»Ilfitunpasverselle,mais

ellerecula.«S’ilteplaîtJanie.»LeslèvresdeJanieneformaientplusqu’uneligneetelleenlevaseslunettespoursepincerl’arête

dunezcommesielleavaitmalàlatête.«Ilfautqu’onparle.Toutdesuite.»***

«Ouais,d’accord.»Ill’emmenaversuneembrasuredeportequ’elleconnaissaitbien,puisluiattrapalesbrasetlatirasurlui.«Tumemanques.»

Illuimanquaitaussi,maisellenepouvaitpasleluidire.«Austin,s’ilteplaît,laisse-moidirequelquechose.»Janereculad’unpasetsoncœurtremblapourluilorsqu’elleaperçutlaterreurdanssesyeux.«Jesuisdésoléedem’êtreemportéehiersoir.Jeneveuxpasqu’onseséparedecettefaçon,alorsj’aimeraist’expliquercequej’airessenti.»

Ilfitouidelatêteetsemblasedétendrelégèrement.«Tuasrencontréunefillehier.Çam’ablessée,maispasautantquelorsquetut’esdéfiléparce

queleschosesdevenaientcompliquées.—Jenemesuispasdéfilé.—Écoute-moi,nemecontredispas.—Jenetecontredispas.—Austin.»Sonregardleclouasurplace.Ilreculaverslemur.«Situveuxrompre,je

comprendrais.»Elleravalaseslarmes.Elledécidadejouerletoutpourletout,carellen’avaitplusrienàperdre.

«Maisfais-lepourlesbonnesraisons.—Jeneveuxpastefairesouffrir.C’estlaseuleraison.

—Jenetecroispas.—Tucroisquejeteferaisdumal?»dit-ilens’avançantverselle.Illuitenditlamain,maiselle

l’évita.Ellenevoulaitpasqu’illatouche,carcelaluiôteraitlesdernièresforcesqu’illuirestait.«Non,jenecroispasquecesoitpourcetteraison.Tuavaisenviedequelqu’und’autre…»Ilfitnondelatête.«Non,jen’avaispasenvied’elle.—…ettuaspeur.»Ilfronçalessourcilsetilgrommela:«Non,jen’aipaspeur.»Elleluienvoyaunregarddur,maisilnecédapas.«Tuaspeurqueçamarcheentrenous,alorstu

choisislafacilité.»Direçaàhautevoixfitrenaîtresacolère,etrenditsontonacerbe.«Cen’estpassifacile.Jetel’aidéjàdithiersoir.—Alors,soishonnêteavecmoi.—J’aitoujoursétéhonnêteavectoi.—Alors,soishonnêteavectoi-même.»Elleavançaversluietilrestaclouésurplace.«Qu’est-cequetuveuxdireparlà?—Dis-moiquetuneveuxplusmevoir,etsitupensesvraimentcequetudis,alorsmoiaussi,je

lecroiraietjetelaisseraitranquille.»Ellesavaitqu’ellemettaittoutessescartessurlatableetelleattendaitdevoirs’ilallaitlesprendreouremarquerqu’ellebluffait.Maisellenebluffaitpasetilnevoulaitpasdesescartes.

«Jetiensbeaucoupàtoi,Janie.Tumecrois?—Oui.C’estpourçaquejenetelaisseraipast’enfuir.—Jenem’enfuispas…—Austin,tun’écoutespascequejedis.—C’esttoiquinem’écoutespas.—Tum’asditquetunevoulaispasmefairedemal.J’aicompris.Tum’asditquelafillequetu

asrencontréehiersoirnet’intéressepas.C’estsuper.»Elles’attendaitàcequ’illacontrediseencore,maisilgardalesilence.«Écoute-moimaintenant.Tuasfaillisuccomberàlatentationhiersoiretçat’afaitpeur.Tunesavaispasquoifaire,alorstuasagicommetulefaistoujours:tuesparti.

—Maistum’enasempêché.—Jeneveuxpasquetuaiesderegrets.Sic’estfinientrenous,c’estfini.Pasdedeuxièmechance.—Non,jeneveux…jenesaispas…»Ilpassalesmainsdanssescheveuxetilsecognalatête

contrelemurdebriqueslorsqu’ilsedétournad’elle.Quandillaregardadenouveau,sesyeuxbleusdésespérésétaientremplisd’unepeurnonfeinte.«Janie,ilyaurad’autrestentations.Jevaistefairedumaletc’estçaquimefaitlepluspeur.»

Ah!nousyvoilà.C’estça,lavraieraison.Ilétaitpluseffrayéparl’idéedeluifairemalqueparcelledelaperdre.JanerassemblatoutelaforceintérieurequeJacketsamèredéclaraientqu’ellepossédait.

«Moi,jen’aipaspeur,Austin.—Tuenessûre?Ilfallaitbienqu’ellelesoit.—Oui.Onaviseraquandonrencontreraceproblème.—Jenesaispassijepeux…résister.Ellecomprenait:AustinSinclairnesavaitpasrésisterauxtentations.Ilnel’avaitjamaispu.—Onesttoussujetsàdestentations.Tunet’espaslaisséfaire,c’estça,l’important.

—Jel’aiembrassée.—Jesais,tumel’asdit.—Enfait,c’estellequim’aembrassé.Moi,jel’airepoussée.—Tupeuxparlerd’autrechosemaintenant.—Pardon.»Janeserapprochad’Austin.Ellesesentaitàprésentcapabledeletoucher,alorsellesaisitses

mainstremblantes.«Cen’estpassigraved’êtretenté.C’estlafaçondontturéagisquil’est.»Austinlaregardadanslesyeuxetserrasesmainscommes’ilvoulaitunpeudesaforce.«Hiersoir,jenesavaispasquelleattitudeavoir.—Maissi,tulesavais.Tuluiasditnonetpuistuesvenumevoiretsitun’avaispasétéaussi

déterminéetpressédet’enfuir…—Hé!—…onauraitpubiens’éclaterhiersoir.—Dequoituparles?—J’aientendudirequec’étaitchouettedeseréconciliersurl’oreiller.—Jen’auraisjamaiscru…»Ilpritunairtellementdéconcertéqu’ellesesentitobligéedeluioffrirunelueurd’espoir,une

raisondecroirequ’ilsavaientunavenirensemble.«Jesuisplusfortequ’onnelecroit.»Enfin,j’espère.«Çanemedérangepasquetuparlesouquetusouriesàuneautrefille.»

Leregardd’Austinsemitàétincelerdemalice.«Tuviensjustedemedonnerlapermissiondeflirteravecd’autresfilles?

Ah,commesesyeuxbleuscoquinsm’ontmanqué.—Jenevoyaispasvraimentçacommeça.Jesaisàquelpointtut’essenticoupablehier.Nete

traitepasdelasorte,cartufinirasparnousfairedumalàtouslesdeux.—Etjen’aimepast’enfaire.—Çanem’apasamuséenonplus.—Jesuisvraimentdésolé.—Jesais.»Elleglissasesbrasautourdeluietleserrafort.Elleposasatêtesursapoitrine,si

douceetsichaudecontreelle.IlmitsesmainsdanslescheveuxdeJane.«Suis-jepardonné?—Dequoi?—D’avoirchoisilafacilité?dit-ilenlaregardantdanslesyeux.—Oui,mais,nerecommencepas.—J’enseraisincapablemêmesijelevoulais.Grâceàtoi.—Çat’apprendraàessayerdetedéfiler.Illuitouchalajoue.—Tusaisquejeveuxêtreavectoi.Maintenantl’uniquequestion:est-cequetoi,tuveuxêtreavec

moi?»Elleneputrésisteràlatentationdel’embêterunpeu.«Hum…laisse-moiréfléchir.»Austinpoussaungrognementetl’embrassafougueusement.Ilenfonçasalanguedanssabouche,

prenanttoutcequ’ilvoulaitetluioffranttoutcequ’elledésirait.«Dis-moiquetuasenviedemoioujem’arrête.—J’aienviedetoiAustin,murmura-t-ellesurseslèvres.—C’estcequej’aimeentendre.Viensdansmonlitpourqu’onseréconcilie.

—Oh…J’enaitrèsenvie.»Elleagrippasonpoignetetretournasamontre.«Maisilfautquejemepréparepourmonmatch.

—Ahzut.Bon,d’accord,mais,cesoir,tunem’échapperaspas,dit-il,etillaserracontreluipourluimordillerl’oreille.

—Jenecomptemêmepasessayer,dit-elleensedégageant.Tuviens?—Jen’ensuispasloin.Elleleregardaenfronçantlessourcils.—Oh,tuparlesdumatch?»luidit-ilenfaisantunclind’œil.Janeluidonnaundernierbaiseretpartitencourantverslevestiaire.Ellen’osapasregarderen

arrière,depeurdevoirquelquechosequineluiplairaitpas.Avait-ellefaitlebonchoix?Austinvalait-ilréellementtousleseffortsqu’ellefaisait?

Etilneluiavaitpasencoreparlédecettecopinedelycée.Était-ilencoreamoureuxd’elle?Peut-êtrequ’ilavaitréussiàsurmonterça,pourtant,ilcraignaittoujoursdes’engagerdansunerelationstable.

MonDieu.Janeétait-ellevraimentaussifortequ’ellelepensait?

Chapitre16AustinétaitassisdanslesgradinspendantqueJanedriblaitleballonverslesbuts.Legardien

essayadeladéconcentrer,maisJanesecontentadesourire.Ellefitsemblantdeshooteràdroiteet,boum,envoyaleballonsurlagauche,directementdanslesbuts,tandisquelegardiensejetaitdanslamauvaisedirectionpourl’intercepter.

«Buuuuut!»,crièrentlafoule,AustinetJack.LesBayfieldBearsvenaientdemarqueretmenaient.

«Janet’aredonnéunechancesirapidement?demandaJack.Commentt’yes-tupris?—Jen’airienfait.C’estellequin’apasvoulumelaisserpartir.Sacréetêtedemule.Comment

fait-ellepoursibienmeconnaître?—Enfinunefemmequinetelaissepast’enfuircommeça,ditJackenriant.—Jen’avaispasl’intentiondefuir.»Jackleregardad’unairentendu,maisAustinpréféral’ignorer,déterminéànepasquitterJane

desyeux.«Bon,d’accord,peut-êtrequetuasraison.Jesuisétonnéqu’ellenem’aitpaslaissétomber.»Il

avaitdûseremettreenquestionpourreconquérirsaJanie,maislejeuenvalaitlachandelle.Celaluidemanderait-ilautantd’effortspourlagarderprèsdelui?Celaneledérangeaitpas,ilétaitprêtàfairetoutcequiétaitensonpouvoirpourqueçamarche.C’étaitcertainementledéfileplusimportantauquelilauraitàfaireface,maisilavaitchoisideneplusêtreeffrayéparquoiquecesoit.

«Peut-êtrequ’ellepensequetuenvauxlapeine.—Oui,c’estcequejemedis.»Ellesavaitpertinemmentqu’ilrencontreraitd’autrestentationsetqu’ilyavaitunrisquequ’il

choisisselasolutiondefacilité.Etpourtant,ellel’avaitcomprislorsqu’illuiavaitexpliquéqu’ilcraignaitdeluifairedumal.Ellevoulaitresteraveclui.Elleavaitmêmeoffertdel’aider.Avait-ilautantdevaleurqueça?

«Ellem’aditdestrucsquim’ontfaitréfléchir.—Réfléchiràquoi?»Iln’avaitpaseul’intentiondepensertouthaut.Commentpourrait-ilexpliquerçaàJackalorsque

lui-mêmepeinaitàcomprendre?«Beaucoupdechoses.»Pourrait-ildireàJanequ’ilavait,luiaussi,peurdesouffrir?«J’aimelesfemmesquimefontréfléchir.—Ouais,çanem’étonnepas,ditAustinenriant.—Janeaimebienquandtuchantonnes.—Jenechant…quoi?Janieaimebiença?»Jackéclataderire,maisAustinnefitpasattentionàlui,carJanevenaitdeprendreleballonàun

adversaire.«Waouh,elleestvraimentbonne,ditAustinenapplaudissant.—Unpeuflippanteaussi,ditRyanens’asseyantàcôtéd’eux.—Qu’est-cequetuveuxdire?C’esttoiquiluiasdonnéuncoupdepied,ditAustind’unton

hargneux.—Ellet’aracontécommentc’estarrivé?»ditRyanenriant.Austinfitnondelatête.JackcessaderegarderlejeusurleterrainpourécouterRyan.«J’étaisentraindedriblerleballonversleboutduterrain.Jemepréparaisàshooterendirection

desbuts.Etlà,venantdeDieusaitoù,Janem’afoncédessus.Jen’aipasréussiàarrêtermongesteet

j’aishootédanssajambe.Trèsfort.Ellem’aprisleballonetestpartieavec,commesiderienn’était.—Ouais,flippante,çaluivabien,approuvaJack.—C’estduJanietoutcraché,s’esclaffaAustin.—C’estunevraieterreurpendantlesmatches.»RyanremarqualafaçondontAustinregardait

touslesfaitsetgestesdeJane,sesapplaudissementsetsesencouragements.«Tul’aimesvraimentbeaucoup.—Ouais,c’estvrai.Çasevoyaittantqueça?—Tantmieux.C’estimportantdetrouverlabonne,ditRyanenregardantAustin.Prendssoin

d’elle.—Oui,comptesurmoi.»Trouverlabonne…quelqu’unquipourraitsupportersesconneries.Quelqu’unquineselaissait

pasavoirparsoncharmeetquileluifaisaitsavoir.Samèreavaitlaissésonpèrelaséduireparsesbellesparolespendanttroplongtemps.Elleneluiavaitdemandédescomptesquelorsqu’ilétaittroptard.PasJanie.Est-cequeJanieestlabonne?

Sesparentscroyaientavoirtrouvélabonnepersonnepoureux.Sonpèreavaitenfaittrouvé“labonne”plusieursfoisdanssavie.Non,çanepeutpasêtrepossible.

Jackluiavaitditqu’ilcroyaitluiaussiqu’unepersonneluiétaitdestinéeetqu’unefoisqu’Austinl’auraittrouvéeilneressentiraitpluslebesoinnil’envie,d’allervoirailleurs.

C’estvraiqu’iln’étaitplusàlarecherched’uneautrefilledepuisqu’ilavaitrencontréJanie.MêmelafillecanonàMcGinley’sn’avaitpasréussiàl’intéresser.Iln’arrivaitmêmepasàsesouvenirdesonprénom.Etils’enfichait.Janiedevaitcertainementêtrelafillequiluiétaitdestinée.Ilnepouvaitimaginerquiquecesoitd’autre.D’ailleurs,iln’enavaitpasenvie.

IlavaitcruqueNatalieétaitlabonne.Maintenant,ilavaitmûri,mais,àl’époque,iln’enavaitpasdoutéuneseconde.Nataliel’avaitquittéparcequ’ellecroyaitqu’ilnepensaitpasàl’avenir.Ilavaitchangédepuis.Combiendetempsencoreallait-ilselaisserminerparça?Allait-ilenfinêtrecapabled’oublierlepassépourpouvoirenvisagerunaveniravecJanie?

L’arbitresifflalafindumatch.Janieettoutesonéquipesemirentàcrierdejoie.Bayfieldavaitgagné3butsà2.Janetraversaleterrainencourantpoursejeterdanslesbrasd’Austin.

Illasoulevaetlafittourner.Ilsriaientensemble.«Tuasétéformidable.»Illuidonnaunbaisersurleslèvres.

«Jen’arrivepasàcroirequej’airéussicetiraubut,dit-elleensedégageantdesbrasd’AustinpourserrerJackdanslessiens.

—Legardiendebutnonplus,réponditJackenluidonnantunepetitetapesurl’épaule.—J’aitrèsenviedefêtercettevictoire.—Oùveux-tuallerJanie?Austinétaitprêtàallern’importeoùensacompagnie.—Allonsdansunendroitcalme.Jesuiscrevée.»Lecerveaud’Austins’emballa.Elleneresteraitpascalmetrèslongtemps.«Oh,jesais.Venezchezmoi,j’aifaitungâteauhiersoiretilm’enresteplein.—Hum…quelgenredegâteau?direntAustinetJackenmêmetemps.—Chocolat,caramel,crèmeChantilly…—Ah!Janie,çam’al’airtrèstentant,Austinlaserracontrelui.—Jevaisprendreunedoucheetjevousretrouveici.—Jesuisaussiinvité?demandaJack.—Biensûr,pourquoipas?Jerevienstoutdesuite,ditJaneetellesedirigeaverslegymnase.—Çanetedérangepas,monvieux?»

Envérité,celanedérangeaitpasdutoutAustinqueJacklesaccompagne.Ilaimaitbienêtreencompagniedesesdeuxmeilleursamis.Waouh,quellepenséebizarre.«Biensûrquenon.Siçaluifaitplaisir.»

Àcetinstant,Austinsutqu’ilnedésiraitriend’autrequerendreJaneheureuse.Peuimportecequesamèreluiavaitdit,cequesonpèreavaitfaitoucequeNataliepensait.Austinvoulaitaimer.Non,ilenavaitbesoin,illedésirait.Allait-ilprendrecerisque?

Ilfallaitqu’ilenparleàJack,parcequesonamisavaitcequec’étaitd’aimer.IlsdevraientinviterlapetiteamiedeJackaussi,commeçaAustinpourraitvoircommentuncoupleamoureuxsecomportait.

«OùestAngie?—Onnesortplusensemble,ditJackenhaussantlesépaules.—Ah,excuse-moi.Bon,c’estraté.—Cen’estpasgrave.J’aidéjàquelqu’und’autreentête.—J’ail’impressiondem’entendre,ditAustinenriantavantderectifier,c’estcequej’auraisdit

avant.—Etçatefaitquoi?—Çameplaît.C’estqui?—Tunelaconnaispas.—Çanelaissepasgrandmonde.»Jackéclataderireàcesmots.AustinregardaJaniedisparaîtredanslegymnase.Ilessayaitdenepluspenserqu’ilavaitfaillila

perdrelaveille.IlavaitditnonàAva,c’étaitlameilleuredécisionqu’ilavaitprise,maisilserappelaaussilesbêtisescommises,etc’estçaquiavaitblesséJanieenfindecompte.Ilsepromitdeneplusjamaisrefairecetteerreur.

Unpetitventfraissemitàsoufflersurleterrainetilfrissonna.Celaluirappelalefroidquil’avaitenvahiavecl’absencedeJanie.Ilnevoulaitplusjamaisavoirfroid.

***Saran’étaitpasàlamaisonlorsqu’ilsarrivèrent.Austinpoussaunsoupirdesoulagement

silencieux.«Faitescommechezvous,lesgars.»Janeallaàlacuisineetrapportauneassiettepourchacun

d’entreeuxrempliedechocolat,decaramel,d’encoreplusdechocolat,avecdelacrèmeChantillydessus.

Austinsaisitunefourchetteetattaquasapartquandelles’assitàcôtédelui.«Waouh.»Jackfinitsonassietterapidement:«C’estdélicieux.Qu’est-cequec’est?»demanda-t-il.Ilmanifestasoncontentementetengloutituneautrebouchée.Ellesouritetrougitenluidisant:

«Euh…ças’appelle“mieuxquelesexe”.—Non,cen’estpasvrai,protestaAustin,ilesttrèsbon,maispasautantquelesexe.»Ellegloussa,maisnelecontreditpas.«Si,c’estvrai,ditJack.—Ilfautquetupassesàlacasseroleplussouvent,alors.—Tucrois?»Jackavalauneautrebouchéeetgémitdeplaisir.«Austinm’avaitbienditquetu

cuisinaisbien,maisj’étaisloind’imaginerquetupourraisfaireunteltruc.—Merci,luiréponditJaneavecunsourire.—Jet’avaisditqu’ellecuisinaitmieuxquemamère,maistun’aspasvoulumecroire.—Jenemettraiplusjamaistaparoleendoute.

—Janie…,ditAustinenposantsonassiettevidesurlatablebasse,s’assitplusprèsd’elleetsemitàluimordillerlanuque.Tuesunedéessesurleterraindefoot,danslacuisine…,seslèvresétaientàprésentprèsdesonoreille…etaulitaussi.Est-cequejepeuxenavoirencorepeu?

—Tuparlesdereprendredugâteau,n’est-cepas?Austinglissasamainsoussontee-shirtetchatouillasapeaunue.—Oui,pourlemoment.—Puisquetuasdemandésipoliment…,dit-elleenl’embrassantetseleva.—Moiaussi,s’ilteplaît.»Jackluitenditsonassiette.Janeleurenredonnaautantqu’ilslevoulaient,maiselleneputavalerquoiquecesoit.Ellese

mordaitlalèvreoujouaitavecunemèchedecheveux.Austinsutalorsquequelquechoselatracassait.

Était-ceàcaused’hiersoir?Ilcroyaitqu’ilsavaientsurmontéceproblème.Etsielledoutaitencoredelui?Ilressentitlebesoinurgentdeluiparler.C’étaitquelquechosequ’iln’avaitpasl’habitudedefaire,etcommeilnesavaitpastropcomments’yprendreildécidadelacomplimenterencoresursongâteau:

«Janie,c’estpresquemieuxquelesexe.Tuferaisunbonchef.—C’estindéniable,surenchéritJack.—Merci.Jesuiscontentequevousmedisiezça.»Cettefois-ci,ellesouritquandellesemorditla

lèvreenregardantd’abordAustin,puisJack.Essayait-elledeleurdirequelquechose?Austinposasonassietteetluiserralamain.

«Parle,Janie.»Janeavaitleregardremplidedoutes,maiselleserralamaind’Austinencoreplusfort.«Tutesouviensquejet’aiditquejenesavaispastropquoifaireavecmondiplôme?—Ouais,jem’ensouviens.»Ellepritunerespirationprofonde:«J’aidécidédefaireuneécoledecuisine.Jeveuxtravailler

dansunrestaurantpendantquelquetemps,puisj’espèreouvrirmonproprerestaurantplustard.—C’estsuper,ditJack.—Oui,faisça.Tuserasuntrèsbonchef,renchéritAustin.—Merci.Çamerendunpeunerveuse.»C’estçaquilatracassait?Austinsecollaàelleetl’embrassa.Illuimordillalalèvreinférieure.«C’estenn’essayantrienqu’onn’arriveàrien.—Oui,jesais.Elleseblottitcontreluipourqu’illaréconforte.J’avaisbesoinqu’onmediseça.—Tuserasformidable,ditJack.Jeserailepremieràfairelaqueuelejourdel’ouverture.—Non,ceseramoi,rétorquaAustin.—Çam’étonnerait,répliquaJack.—J’auraimonproprechefàmoi,ditAustin,unsourirejusqu’auxoreillesàlapenséedeson

aveniravecunefemme.—C’estcommeçaquetuvoisleschoses?Janeessayadeprendreuntondésapprobateur,mais

elleéchoua.—Oui,tupourrasmeservirlepetit-déjeuneraulit,ledéjeuneraulit,ledîner…dit-ilenlui

donnantdesbaiserstendersetdoux,pleinsdepromesses.—Etqu’est-cequetuasfaitpourmériterunteltraitementdefaveur?—Je…»suistombéamoureuxdetoi.Austinneméritaitpastoutça.Ilneméritaitpasunefemmecommeelle,maisill’aimait.Toutela

douleuretl’humiliationressentiesdanslepassé—lemariageratédesesparents,lerejetdeNatalie–

avaientdisparuquandilavaitcomprisqu’ilétaitamoureuxdeJanie.Ilavaitunepeurbleue,maisJanieétaitintelligenteetbelleetpossédaituneforceintérieurequ’ilenviaitetquiluifaisaitdéfaut.Ilallaitprobablementfinirparluifairedumal,maisill’aimeraitautantqu’illepouvaitavantquecelan’arrive.

Ilfallaitqu’illeluidise,maisc’étaitimpossiblepourlemoment,carJackétaitlà.C’estàcemomentqu’ilsentendirentlapoignéedelaporte.«Merde,toujoursaumauvaismoment»,grommelaAustin.SarafitdeuxpaspourentreretregardaAustinaveccolère.Jacksursautaetluifitunsigne.«Hé,Sara,tuhabitesici?—Oui,dit-elle.Sonregards’adoucitlorsqu’ellevitJack.Tunelesavaispas?—JesavaisqueJaneavaitunecolocquis’appelaitSara»,Jackl’avaitappeléelapsychopathe,

«maisjen’avaispasfaitlerapprochement...—Jet’avaisditdemepréveniravantqu’ilvienne,ditSaraenregardantfixementJane.—Ças’estfaitsuruncoupdetête,réponditJane.Jen’aipaseuletempsdet’avertir.—Sympa,ditSara,lesyeuxétincelantsdecolère.J’auraisdûm’endouter,ilaunemauvaise

influencesurtoi.—Pourquoies-tusiméchante?»ditJanealorsquesesyeuxseremplissaientdelarmes.AustinserapprochadeJane.Ilavaitaffrontédesdéfenseurstroisfoisplusgrandsqueluisans

aucunecrainte.IlpouvaitencaisserlesinsultesdeSara,maisilsedevaitdedéfendreJane.«NemêlepasJaneàça.C’estàmoiquetuenveux,pasàelle.—C’estlemoinsquel’onpuissedire.»AustinselevaetsedirigeaàgrandspasversSara.Celle-ciluifitimmédiatementface.«J’aimeraisseulementsavoirpourquoitum’enveuxtellement.»Jackselevad’unbondets’interposa.«Tunetesouvienspasdemoi»,dit-elled’untonhargneux.Ilauraitbienvoulu,maisildevaitavouerqu’ilnesesouvenaitpasd’elle:«Jesuisdésolé.Ilva

falloirquetum’aides.»Saraarrachasonmanteauetlelançadansleplacard.«Deuxièmesemestre,mapremièreannée.Onestsortiensemble.»Ilnevoyaittoujourspas.«Çaadurépluslongtempsquejenel’avaisprévu…àpeuprèsunmois.Jecroyaisavoirréussià

tefairechanger.»Sara…jolie,blonde,unsourirequiéclairaitlapièceoùellesetrouvait.Était-celamêmeSaraqui

étaitenfacedeluimaintenant?«Ehbiennon.Uneidiotedepom-pomgirlestpasséeparlà.Tun’asmêmepasdaignémedire

quetumelaissaistomber.»Janedemeuraitassisesurlecanapé,mâchonnantsalèvreinférieure.«Sara…jemerappellemaintenant;descheveuxblondchâtain,desyeuxbleusséduisantsetde

beauxetgénéreux…»Sesyeuxglissèrentlelongdesoncorpsjusqu’àsesseins…«Hum.»…etremontèrentverssonvisage.Cesyeuxbleusfamiliersavaientbrûlédedésir,mais

maintenantilsletransperçaientdepartenpart.«Tuneportaispasdelunettesàcetteépoque-là.—Bienvu,Einstein.—Maisjet’aiditquejenevoulaisplussortiravectoi,dit-il,mêmes’ilnesesouvenaitplustrop

lafaçondontças’étaitpassé.C’estcequejefaistoujours.—C’estcequeturacontesàtoutlemonde,maisjesaisbienquec’estfaux.—Tul’astrompéeettuluiasmenti,ditJane,pâlecommelamort.—Tum’astrompéeavec…commentelles’appelledéjà…Hayley.J’aimeraispouvoiraffirmer

queçam’asurprise…—Hayley!Oui,jemerappellemaintenant.—Super.Tutesouviensd’elle,ditSara,lespoingsserrés.Jackluiattrapalebras.—Hayleyétaitcanon.Jen’aipaspuluirésister.—Euh,Austin,tais-toi,ditJackengrimaçant.—J’étaisjeuneetidiot.—Tul’estoujours,rétorquaSara.—Nousl’étionstouslesdeux.Tupensaispouvoirmechangeretjepensais...jepensaisavecma

queue.—Tun’aspaschangé»,ditJackenrigolant.Saraluifitécho,sansaucunetraced’humour.Austinnefitpasattentionàeux.«Jet’aiditqu’ondevraitpeut-êtresortiravecd’autres

personnes,etpourmoi,çavoulaitdirequec’étaitterminé.—Jedétestelemot“peut-être”.Tusaiscequeçaveutdire“peut-être”pourunefille?Çaveut

direqu’ilyaencoredel’espoir.Çaveutdirequepeut-êtreilvarevenir,peut-êtrequecen’estpasfini.

—Sara,jenesavaispas…—Etpuistum’ascomplètementoubliée!C’estçaquim’aemmerdéleplus.Tuessortiavec

tellementdefillesquetunetelesrappellesmêmepastoutes.»Ilnepouvaitpaslacontredire.«Siçapeuttefaireplaisir,jenemesouvienspasquetuessortieavecAustin,ditJack,sesyeux

luifaisantdesexcusesmuettes.Jen’arrivepasnonplusàtouteslesconserverenmémoire.—Non,çanemefaitaucunementplaisir.»Saraavaitl’airdevouloirgiflerJack,maiss’adressa

avechargneàAustin.«J’aifiniparm’enremettre,maistoutm’estrevenuenmémoirequandjet’aivuavecJane.Jenepenseplusàtoi,doncnevapast’imaginerquejeveuxressortiravectoi.JeneveuxpasquetufassesdemalàJanecommetum’asfaitdumal,àmoi.

—JeneferaijamaisdemalàJanie.—Jepensequetudevraist’adresserdirectementàelle,ettupeuxtoujoursespérerqu’elletecroit.

Moi,jenetecroiraispas.»SesmotsénervèrentAustin:«Jemefichedesavoirsitumecroiraisounon.J’airompuavectoi

avantdesortiravec…l’autre.Tut’esraccrochéeaumot“peut-être”.C’esttonproblème,paslemien.—Moiaussi,jemefichedetesproblèmes.J’aiarrêtéd’essayerdetecomprendreilyabelle

lurette.Mais,àprésent,jenesuisqu’untoutpetitproblème.Tuenasdeplusgros.»AustinseretournaversJanequiétaittoujoursassisesurlecanapé.Salèvrerougeetgonflée

contrastaitsursapeaupâle.«Janie»,dit-ildansunsouffle.Elleneleregardapas.Elleselevaetemportalesassiettesdanslacuisine.«Jelesavaisbien,quetuluiferaisdumal.»Sarafitdemi-touretsortit,laissantsonmanteau,ses

clésettoutlereste.«Tut’occupesdeJane,ditJack.JemechargedeSara.»Austinseprécipitaverslacuisine,maisils’arrêtapourregarderJack:«Qu’est-cequejevais

faire,qu’est-cequejevaisluidire?—Nedisrienpourlemoment.Écouted’abordcequ’elleaàtedire.Tusaurasalorsquoifaire.»

Jackpritsonmanteauetpartitencourant.Austinpassalaportedelacuisine,sesmainsfarfouillantdanssescheveux.IlregardaJanieranger

legâteau,mettrelesassiettesdanslelave-vaisselle,nettoyerleplandetravail…fairetoutcequ’elleavaitàfaire,saufluiadresserlemoindreregard.

Écoute,çanepeutpasêtresidifficile?Ceseraitbienplusfacilesielleluiparlait.Ilneputsupportercesilencepluslongtemps:«Janie?»

Chapitre17Ah!monDieu,c’étaitunmenteur.Janesentitlesnœudsdanssonestomacseresserrer.AustinavaittrompéSara.Ilavaitmêmeoubliéqu’illaconnaissait.Lamêmechoseallait-elleseproduireavecJane?Ellesesentitmal.Lestromperies,les

mensonges,lesfilleslesunesaprèslesautres…toutescesrumeursétaientfondées.Pourquoin’avait-ellepasécoutéSara?

«Janie,s’ilteplaît,dis-moiquelquechose,lasuppliaAustin.—J’aiunequestionàteposer.»Austinsetutpourl’écouter.«Tuvasm’oublierencombiendetemps?—Janie,jamaisjenepourrait’oublier.—Commentveux-tuquejetecroie?»Ilnetrouvapasderéponseàluioffrir.Ellefinitparseretournerverslui.«TuesrestéunmoisavecSaraettunetesouvienspasd’elle.Onestensembledepuis…,elle

comptasursesdoigts…unesemaineetdemie.—Saraetmoi,nousnesommessortisensemblequequelquesfois.—Tuascouchéavecelle?—Tudoisvraimentmeposercettequestion?»ditAustinenlaregardantcommesielleavait

perdulatête.Elleluilançaunregardremplidedégoût:«Çanemegênemêmepasquetuaiescouchéavecma

colocataire.Cequimerendfolle,c’estquetuneterappellespascequetuluiasfait.Es-tuinsensibleàcepoint?»

***AustinnesavaitpasquesoncœurétaitcapabledesentimentsavantderencontrerJane.Ilnesavait

pasqu’ilétaitpossibled’aimersanssouffriravantqu’ellenelecontrediseetluifassechangerd’opinion.Devait-illuidire?Devait-illuidirequ’elleavaitguérisoncœurmalade?Pastoutdesuite.Ellen’avaitpasl’intentiondel’écouter.IlallaitdoncsuivreleconseildeJacketlalaisserparler.

«VoilàpourquoiSaranevoulaitpasquejesorteavectoi.Ellesavaitdequoituétaiscapable.Ellesavaitquetumelaisseraistomberpourlapremièrejoliefillequipointeraitleboutdesonnezparcequec’estcequiluiestarrivé.Çam’estpresquearrivéaussi.Commentai-jepuêtreassezbêtepourimaginerquejepourraifairechangerlebourreaudescœurs?Moi,l’inoffensiveJaneElliot,j’avaiscruréussiràrendrefidèleAustinSinclair.Ouais,commesiçapouvaitréellementarriver.MonDieu,quelleidiotejesuis!Aprèsavoirpassétroisansàcoucheravectouteslesfillesducampus,tum’asenfinrencontrée.Ouais,tut’escontentédemoi,nonpasparcequetulevoulais,maisparcequetuavaisépuisétoutestesoptions.

—Jen’airienépuisédutout!—Ah,c’estbonàsavoir.—Cen’estpascequejevoulaisdire.Merdeàlafin.Jenemecontenteraijamaisderien.»Janesetutuninstantpourréfléchiràcequ’ilvenaitdedire.Lorsqu’elleluirépondit,savoixétait

redevenuedouceetposée:«Jetecrois.»Ilnes’étaitjamaisrenducompteàquelpointécouterquelqu’unpouvaitêtredifficile.Ilavait

entenduàsonsujetbeaucoupdechosesdésagréables:c’étaitunbourreaudescœurs,ilnepouvaitpas

secontenterd’uneseulefille,ilneresteraitpasavecJanie…non,ellecroyaitqu’ilpourraitresteravecuneseulefille,maisellenepensaitpasqueceseraitavecelle.Ellenelecroyaitpascapablederesteravecelle;voilàcequ’ilavaitcompris.Était-cevraimentcequ’elleinsinuait?

«Janie,est-cequetumecroisquandjedisquejeveuxresteravectoi?Quejemetrouveici,faceàunefilletrèsencolère,trèseffrayante,parcequec’estlechoixquej’aifait?Jepourraisêtreencompagniedequelqu’und’autre.Courage.J’auraispupartiravecJack,maisjesuislà,carjeneveuxpasteperdre.J’aipleind’autresoptions,merdealors!,etcequejetedissembleidiotparcequec’estlapremièrefoisqueçam’arrive.Tuasparfaitementraison,jefuistoujoursaumoindreproblème.Jenemesuisjamaisbattupourcequejeveux.»

Elleneréponditrien,carc’étaitàsontourdel’écouter.«Jeveuxêtreavectoi,aucasoùtunet’enespasrenducompte,etjeresteetmebatsavectoi,

pourtoi.»Ellecontinuaitàrestersilencieuse.Ilvoyaittoujoursunelueurdedoutedanssonregard.Pouvait-

illuidirequ’ill’aimait?lecroirait-elle?«Jesais,dit-elledoucement.Jesaisquec’estdurpourtoideresteravecmoi.—Janie,luidit-ilenessayantdelaprendredanssesbras,maisellel’esquiva.Je…»Ilessayait,

maisn’yarrivaitpas.«Pardonne-moid’avoirfaitça.Jeneveuxpastefairedemal.—Jesais,dit-elleens’approchantdelui.Serre-moiunpeudanstesbras.»Ill’étreignitetlaserrafort.LecorpschauddeJaneréchauffasonâmevideetsoncœurcraintif.

***JanepoussaunsoupiretseblottitcontreAustin.Ellel’aimait,ellenepouvaitpluslenier.

Pourquoiétait-elletombéeamoureusedelui?Illuiavaitditqu’ilvoulaitêtreavecelle,maisqu’entendait-ilparlà?Ellesesentaitsibiendanssesbras,etc’étaitlaseulechosequicomptait.Elleseposeraitdesquestionssurtoutleresteplustard.

«Oùesttonpère?—Tuesentraindepenseràmonpère?—Jeveuxjustem’assurerqu’ilnevapast’enlevercesoir.—Riennepourram’empêcherderesterprèsdetoi.Jesuistoutàtoicesoir.»Toutàelle…quelleidéemerveilleuse!Ellelecroiraitcesoir,etpuiselleverraitaprès.Elle

refusaitdes’inquiéterdecequipourraitadvenir.Ellepréféraitplutôtselaisserporterparlavaguedebonheurquilasubmergeait:

«Embrasse-moi.—J’aimeraisbien,maisondiraitquetalèvretefaitmal,ditAustinencaressantduboutdudoigt

salèvreinférieuregonflée.—Çanefaitrien.—Tuessûre?—Oui.S’ilteplaît?»dit-elleenfaisantunemouedesplusdifficilesàrésister.Austinpritsonvisageentresesmainsetsemitàl’embrasser,toutd’aborddoucement,enfaisant

attentionàsalèvre.Lorsqu’ilvitqu’ellen’avaitpasmal,illuicaressalescheveuxplusfermementetluitiralatêteenarrièrepourprofiterdeseslèvrescommeunhommeenmanqued’affection.

Elleétaitaussienmanquedelui.Ilsvoulaienttousdeuxallerplusloin.Ilstombèrentenarrièresurleplandetravail,unentremêlementpassionnédemainsetdelanguessetouchant,segoûtantetsecaressant.Lesboutonsdesonchemisiern’offrirentaucunerésistance,maiselleeutdumalavecceuxdelachemised’Austin.

«Non,ditAustinenplaçantlesmainsdeJanesursesépaules.C’estmoiquim’occupedetoutcettefois-ci.»

Elletrembla.«Çat’aplu?»Ellesemorditrapidementlalèvreavantqu’ilnel’embrasse.Ilouvritsonchemisier,exposantainsisonsoutien-gorgevert-émeraude.Ilpinçaetembrassases

mamelonsdurcisàtraverslafinedentelle.«Ah,Janie.»Ilpoussaunsoupirsursapeau.«Tuesmeilleurequelesexe.»Iltirasonsoutien-gorgeverslebaspourpouvoirgoûteràsesseinsnus.

Ellesecambraau-dessusdesmeublesdecuisine,luidonnanttoutcequ’ildésirait,lesuppliantsilencieusementdecontinuer.Salanguefaisaitletourdesesmamelonsetlesattiraitdanssabouche.LecorpsdeJanes’embrasaenuninstant,surtoutàl’endroitdouloureuxentresesjambes.

Austinglissasamainlelongdesonventredénudépouratteindreleboutondesonjean.Ill’ouvrit,descenditlafermetureéclairetencadrasonvisagedesesmains.Ilrestaitunpeudufeudeleurdisputeenelle.S’ilarrivaitàl’attisercommeilenavaitl’intention,etellesavaitqu’illeferait,cetélanpassionnésetransformeraitenunbrasierqu’ilsneseraient,nil’unnil’autre,prêtsd’oublier.

LessoupirsdeJanesechangèrentengémissements.Ellesavaitqu’ilétaithabiledesesmains,maissentirsoncorpsdurlacaresserétaitencoremeilleur.

«Hum…jesaiscequemaJanieaimebeaucoup.»GrandDieu,iln’arrêtejamais!Etilcontinuadedécouvrirdenouvelleschosesàluifaireaimer.«Tuaimesquandc’estbrutal.»Ill’écrasacontreleplacard.Ellehaletasouslepoidsdesoncorpsdur.Elleenvoulaitencore.«Tuaimesquandc’estbestial.»Sesmotsfurentbrûlantssursesmamelons.Elleenoubliaderespirer.«Etjepariequetuaimesquandc’estsale.»Illaretourna,dosàlui,lapenchaenavantetappliqua

sonérectionsursesfesses.Oh!ça,c’estnouveau.Ilrefermalabouchesursanuqueetelleeneutlachairdepoulesurtoutle

corps.Toutçaluiplaisaitdéjàénormément.Sesgenouxtremblaient,alorsilplaçasonbrasautourdesataillepourlatenirserréecontrelui.Ilglissasamaindanssonjean,cherchantetcaressant,etelleécartalesjambespourluifairedelaplace.Ilenfonçasesdoigtsprofondément.

«Net’arrêtepas,gémit-elle.—Jamais.»Ilbaissasonjeand’uncoupsecetsaculottepartitavec.Unedesesmainscaressait

sesmamelonspendantquel’autresefaufilaitentresesjambespourlamasturber.«Jouispourmoi,Janie,jouisfort.»

Lapremièrevagues’écrasasurelle.Ellerepritsonéquilibreàl’aideduplandetravail,restantdeboutavecdifficulté.LadeuxièmelarenvoyasurAustin.Latroisièmel’auraitfaitdéfaillirsiAustinnelatenaitpasempaléesursesdoigts.

«C’estça,Janie,laisse-toiporter.»Ellefrissonnadanssesbrasetrepritsonsoufflealorsqu’ilfitclaquerlaboucledesaceinture.

Entendrelebruitdelafermetureéclairl’excitaplusquedelevoirfaire.Elles’allongeaenavant,etjetaunregardpar-dessussonépaule.Ilsetenaitdebout,savergedanslamain,préparantsonérectionavantdelapénétrer.Elletentad’écarterlesjambes,maissonjeanautourdeseschevillesl’enempêcha.Savergeseglissaentresescuissescomplètementserrées,frottantsachairbrûlanteethumidetandisqu’ilsepenchaitdenouveauverselle.

***Elleétaitsichaudeetétroitequ’ilavaitdumalàpenser.AustintournalevisagedeJaneversluiet

l’embrassaenfaisantsemblantdecherchersonentréeintimeavecsaqueue.«Ilyaunmomentpourladouceuretlalenteur,murmura-t-ildanssonoreille.Maiscen’estpas

pourtoutdesuite.»Ilsaisitseshanchesets’enfonçaenellebrutalement.Janepoussauncri.Elles’accrochaauxmeublesdecuisineetsetenditcontrelui.Ellesemità

tremblerdetoutsoncorps.Elleémitunpetitcriaigu,sescuissess’agitèrentetsapeaudevintbrûlante.Ellesecambraetlaissaéchapperunhurlementquiauraitpueffrayerlesvoisins.Austinlamaintintfermementaumomentdel’assauttoutenluidonnantdelégersbaiserssursondosetsursesépaules.

Oh!monDieu,jevaisjouir.Ilnepouvaitplusseretenir.Enfait,ilnevoulaitpasseretenir.Iln’avaitjamaisrencontréunefillequil’excitaitàcepointouquiluidonnaitl’enviederecommenceraussitôt.Ouais,c’estbon.

Ilfermalesyeuxetsuccombaàl’explosionquienvahitsoncorps.Ellelelaissatremblantetensueur.Ils’appuyasurledosdeJane.Ilétaitenveloppéparlespulsationsdesoncorpsàelle.Unpetitsouriresoulevalecoindeseslèvreslorsqu’ilsentitunfourmillementfamilier.Ilétaitloind’avoirfini.

Illuisuffisaitd’attendrequelquesminutesavantdelaposséderunefoisencore.Ilfallaitseulementqu’ildécidecequ’ilallaitfaired’elleenattendant.

«Voyonsvoircombiendefoisj’arriveàtefairejouir.»Illasoulevasurleplandetravailetluiécartalesjambes.Ilsemitàgenouxdevantelle.Illuiôtasonjeanetlejetaparterre.

***«Oh!»Janesemitàhaleter.Ellepritappuisursesmains.Ellesesentaitvulnérabledanscetteposition.Enplus,elleétaitnuetandisqu’Austinétaittoujours

habillé.Nue,vulnérableet…indécente.Ouais,elleaimaitça.Ellesesentaittellement…cochonne,labouched’Austinentresesjambes.Ellefaillitglousserenl’entendantgémiretsedélecterenlatitillantdesalangue.Ilaimaitçaautantqu’elle.

Oh,çafait…elleenvoulaittoujoursplus.Oh,oui,encore,encore,encore!Ellechangeadepositionetlevaunemainpourtouchersonmamelon.Oui,c’estbon,ça.Austin

enfonçasesdoigtsenelle.Oui,çaaussi,c’étaitbon.«S’ilteplaît,vas-y»,luidit-elle.Ellesavaittrèsbienàquois’attendrecettefois-ci,etellesavaitaussiqu’illacomblerait.Elle

devaitseulementêtrepatienteetattendrequ’ilatteignelebonendr…Ohoui,là!Seshanchessesoulevèrenttoutesseulesdumeuble.«Voicinuméroun,ditAustinenembrassantl’intérieurdesescuissesenattendantqu’elleretrouve

sesesprits.Ça,jecroisquec’estnumérotrois.»Ilsemitàrireetlatouchaduboutdesalangue.Elletressautaetretintsonsouffle,pleine

d’anticipation.Ellecaressasonmamelondesondoigt.«Donne-moiuncoupdemain»,dit-ilenluiprenantlamainetlaplaçantentresesjambes.Il

continuaàlatitilleravecsalanguependantquesesdoigtsàelletraçaientdescercles.Janeneressentaitaucunegêneàsemasturber,maisellen’avaitjamaisimaginéqu’elleleferait

devantquelqu’un.Celaluisemblaitobscènemaintenantqu’Austinlaregardait.Ellefermalesyeuxpournepaslevoir.Lorsqu’ellesetouchait,celapouvaitluiprendredutempsavantdejouir,maisçadevraitallerplusvitecettefois-ci.

Austinlalaissaprendresaplace.Ilenlaçasesdoigtsaveclessiensetlesluienfonçaprofondémentpendantqu’illéchaitsonclitoris.«Jeveuxquetusentescequemoijesensquandtujouis.»

S’ilcontinuaitàdiredeschosespareilles,elleallaitjouiràenmourir,cequinel’auraitpasdérangédutout.Ellesentitsoncorpssefermersursesdoigts,serreretserelâcher.Ellesentitlamoiteuretlachaleur…énormémentdechaleur.C’estçaqu’ilressentquandilestenmoi?Lachaleur,lamoiteur,lefrottement—monDieu–toujourspluschaudetplusfort.

LecorpsdeJaneserecroquevillaetelleperditl’équilibre.Heureusement,Austinlaretint.Ilsrespiraienttouslesdeuxbruyamment.

«Oh,Austin,commenttufais?—Turigoles?dit-ilenregardantlacuisine.Iltrouvacequ’ilcherchait,unechaiseavecungrand

dossier.Jenesuispasencorerassasié.»Ilcalalachaisecontrelesmeublesdecuisine,s’assitetlafitasseoirsursesgenoux.

Ellel’embrassapassionnément.Illapénétrabrusquementetellepoussaunpetitcri.«Lentementetdoucement,demanda-t-elle,sesyeuxbrillantsd’unelueurcoquine.—Oh,biensûrquenon!»Ilentourasatailledesesbrasets’enfonçaprofondément.Janeétaitsurluiàcalifourchon.Elledut

serattraperauplandetravaillorsquelachaisefaillitbasculerenarrière.Ellesautaitsurlesolàchaquecoupdereins.Ilssemirentàrireets’embrassèrent.

«Onvafinirparseretrouverparterre,ditJaneenrigolant.—Pasdeproblème,grognaAustin.Jepeuxaussitesauterparterre.—Tueslediableàl’étatpur,ditJane,lecorpssecouédefrissonsàcetteidée.—Ah!Jen’aipasungrammedepuretéenmoi.»IlricanaetmorditlecoudeJane,justeau-dessusdel’épaule.Ellefuttraverséedefrissonsetde

picotementsquifitrecroquevillersesdoigtsetsesdoigtsdepied.Illaserratrèsfort,l’entraînantavecluiquandleursébatsleurfirentperdrel’équilibre.

LemondedeJanepartitàlarenverse.LachaiseglissaetJanetomba,volaetretombasansheurtdanslesbrasd’Austin.Elleposasajouesursesépaulessolides.

Ellelevalatête,surprisedevoirqu’ilsétaienttoujourssurlachaiseetdit:«Alors,tuenasassez?—Non»,dit-ilenriant.Ill’embrassa.«Maisilfautcontinuerdanstonlit.Cettechaisen’estpas

assezconfortable.—C’estétonnantqu’onnesoitpastombésenarrière.—Çam’estdéjàarrivé.J’aifaillim’ouvrirlecrâne.Unefoisje…—Aumoins,tuenastiréuneleçon»,dit-elleenluicoupantlaparole.Ill’embrassaetglissalamainentresesjambescommepourlafairetaire.«Hum,Austin,quelmauvaisgarçontues!—Maistum’aimesbien.Tumel’asdit.—Tais-toietviensdansmachambre.—Montre-moilechemin.—Etretiretesvêtements.Pourquoisuis-jelaseuleàêtretoutenue?—Parcequec’estcommeçaqueçameplaît.»Illuidonnaunetapesurlesfessesetpartiten

courantdanslecouloir.

Chapitre18Ilneluifallutquepeudetempspourledéshabiller,mais,detoutefaçon,Austinnevoyaitpas

pourquoiildevraitresterhabillé.Iln’yavaitriendemeilleuraumondequelecontactdesapeaunuesurcelledeJane.Ouais,ilpourraityprendregoûtet,pourunefois,l’idéederesteraveclamêmefilleneluisemblapasennuyeuxàmourir.Envérité,iltrouvaitcelaplutôtexcitant.

C’étaitlapremièrefoisdesaviequ’iln’avaitpasenviedesedébarrasserd’unefillequandilenavaitfiniavecelle.Ilvoulaitqu’ellerestepourapprendreàlaconnaître.Savoircequ’elleaimait,quelsétaientsesrêvesetsespréoccupations.Illaconnaissaitdéjàunpeu,maisilvoulaitensavoirplus.Ilvoulaitmieuxlaconnaître.SaJanie.

«J’aimebeaucoupmonlitquandtuesdedans»,dit-elleenpoussantunsoupir.Elleseblottitcontrelui.

Austinentourasesépaulesavecsonbrasetl’embrassasurlatête.«Peuimportelelitoùonsetrouve.Jesuisheureuxdumomentquejesuisavectoi.»Putain,

mais,c’estvrai,jechantonne.Elleluicaressal’épauleavecleboutdesesdoigtsetdit:«Tunem’asjamaisparlédudîneravectonpère.Commentças’estpassé?—Tuveuxvraimentlesavoir?grommela-t-iletilcessadechantonner.Elleroulasursapoitrineetleregardadroitdanslesyeux.—Oui,biensûr.Illapritdanssesbrasetluimassaledos.Ilnesesouvenaitpasdeladernièrefoisoùonl’avait

écoutéainsi.MêmeJackn’avaitplusenvied’enentendreparler.—J’aiunemauvaisenouvelle:ilnet’aimepas.—Ça,jelesavaisdéjà.Etlabonnenouvelle?—Iln’apasréussiàfairepleurerlaserveuse.—Peut-êtrequetuestropduraveclui?dit-elle.—Ohnon,crois-moi.Tun’aspasséquequelquesminutesaveclui.Moi,jedoissupporterses

conneriesdepuistoutpetit.—Etpourquoiilnem’aimepas?dit-elleendessinantdescerclessursapeau.—Ilnem’apasdonnédebonnesraisons.Iladitquetun’étaispasassezbienpourmoi,qu’il

n’aimaitpasteslunettes…—Iln’aimepasmeslunettes?—Moi,jelesadore.Labibliothécairesexy,hum…»Elleavaitretiréseslunettespendantleurs

exploitsdanslacuisine,maisilnesesouvenaitpasàquelmoment.«Ilatrouvétonbleusurlegenouaffreux.—Ehbien,onestd’accordsurquelquechose.Qu’est-cequ’iladitquandtuluiasraconté

commenttut’enétaisoccupé?—Jeneluiaipasdit,répondit-ilavechésitation.—Pourquoidonc?Merde,elleinsiste.—Jeneluiaipasfaitpartdemesprojets.—Alors,ilcroittoujoursquetuvasjouerpourlaNFL?—Trèscertainement,vuquejeneluiaipasditlecontraire.—Austin…—Jenesaispascommentleluidire.

—Papa,jevaisêtremédecinetpasjoueurdefootaméricain.—Ouais,çasembletrèsfacile,mais…—Mais?»Avait-iluneréponsequinesonneraitpascommeuneexcuse?Touteslesraisonsqu’ilavait

n’étaientquedesexcuses.Ilavaitpenséjusqu’àprésentquec’étaitdebonnesexcuses.«Ilnem’écoutejamais.Pendanttoutledîner,j’aiessayédeluidirequetuétaissuperetqueje

tenaisbeaucoupàtoi.Etpourtant,ilpenseencorequetut’appellesJanette.Janiedessinaitavecsondoigtdescerclessursoncœuretelles’arrêtanetetlevalesyeux.—Commentfairepourqu’ilcomprenne?IlfutsurprisparlesouriremalicieuxquiéclairalevisagedeJane.—Janie?—Hein?Oh,pardon.C’estjustequejedétestequ’onm’appelleJanette.—Qu’est-cequejevaisfaire?»Iln’avaitjamaisdemandédel’aideàquiquecesoitjusqu’àprésent,maisill’avaitfaitdeuxfois

cesoir.Allait-ellepenserqu’ilétaitfaible?C’étaitpourçaqu’elleneluirépondaitpas?Elletouchadélicatementsonvisageinquiet.«Tudoisleforceràt’écouter.—Comment?»Ilsavaitcomments’yprendrepourquelesfillesfassenttoutcequ’ilvoulait,

mêmeunetêtedemulecommeJane.Parcontre,ilignoraittotalementcommentforcersonpèreàfaireattentionàlui.

«Lapremièrefoisquej’aiditàmamèrequejevoulaisalleràl’université,elleafaitcellequin’avaitpasentendu.Quandj’aiétépriseici,jel’aiforcéeàs’asseoir,j’airetirédelapiècetoutcequirisquaitdeladistraireetjeneluiaipaslaissélapossibilitédeparleravantd’avoirmoi-mêmedittoutcequej’avaisàluidire.

—Etelleaessayédetefairechangerd’avis?—Oui,pendantplusieurssemaines,maisaumoinsjesavaisqu’ellem’avaitentendue,mêmesiça

neluiapasplu.—Commenttuasfaitpourêtrelaplusforte?—J’aiarrêtéd’endiscuteravecelle.Ellenepouvaitpassedisputeravecmoisijenerépondais

pas.Jel’aijustelaisséerâleret,auboutd’unmoment,elleestarrivéeàcourtd’arguments.Etc’estàpartirdelàqu’elles’estmiseàm’écouter.

—Ellenerâleplus?—Dèsqu’ellelepeut,maisc’esttoujourslamêmechose.C’estplusfaciledenepasfaire

attentionàellequandellesetrouveàunmillierdekilomètres.—J’aimeraisbienquemonpèresoitàunmillierdekilomètres.J’auraisdûalleràuneautre

université.—Jesuisbiencontentequetusoisici,dit-elleenposantsatêtesursapoitrine.—Moiaussi.»Ilapprenaittellementàsoncontact.S’ilréussissaitànepasluifairedemal,s’ilétaitcapabledela

garderetdelarendreheureuse…ilessayaitd’imaginercombienilseraitheureux.«Çaneserapascommeladernièrefois.—Hein?—Jesuistombéamoureuxfoud’unefilleaulycée.Jel’aimaisbeaucoup,maisellem’alaissé

tomberparcequejen’avaisaucunprojetd’avenir.—Quifaitdesprojetsd’aveniraulycée?Laplupartdesgensnesaventpascequ’ilsveulentfaire

avantd’avoirfinil’université.Ilyenamêmequinelesaitjamais.—Oui,c’estvrai.»IlavaitchangédecursusplusieursfoisetJacks’étaitenfindécidél’annéedernièreàchoisirle

sien,maisiln’avaittoujourspaschoisiunecarrièreprofessionnelle.Alors,merde,siJacknesavaitpascequ’ilvoulaitfaireenétantendernièreannée,pourquoienvouloiràAustindenepaslesavoirenTerminale?

«C’étaitseulementuneexcuse,n’est-cepas?—Certainement.Elleavaitpeut-êtrehonted’avouerlavraieraison.—Çan’aplusd’importance,dit-ilenhaussantlesépaules.Tetenirdansmesbrasestcequi

m’importeleplusàprésent.»Ilpassalesdoigtsdanssescheveuxsoyeuxetlatiraversluipourluidonnerunbaiser.Ilaimait

sentirsapeauglissersurlasienne.Ilroulasurelle,luiécartantlesjambesavecsesgenouxpours’enfoncerenellesiprofondémentqu’ilcrutqu’ilallaits’yperdre.Etc’estcelaqu’ildésiraitplusquetout:Janie,toutletemps.

Ilnepouvaitrienyavoirdemieux.

***QuelquechoseréveillaJane.C’étaitlemilieudelanuit,pourtantlalampedechevetétaitallumée.

Ellevoulutl’éteindre,maisneréussitpas.Austinseservaitd’ellecommed’unoreiller.Satêteétaitnichéeaumilieudesesseinsetilavaitunsouriredecontentementsurleslèvres.

Ilétaithorsdequestionqu’elleledérange.Ellelegarderaitlàpourl’éternitésic’étaitpossible.Ellepoussaunsoupiretessayadeserendormir.Dessoupçonsénervantsnecessaientdese

manifester.Bon,ilaétéamoureuxd’unefilleunefois.Etelleluiabrisélecœur.C’estuneraisonvalablepourévitertoutengagement.

Mêmesiellemouraitd’envied’ensavoirplussurcettefille,celaluiavaitfaittoutdemêmequelquechosequandAustinavaitavouéqu’ilavaitétéamoureuxd’elle.Pourrait-ilaimerJaneautantqu’ilavaitaimécettefille?

Ladernièrefoisqu’ilsavaientfaitl’amour,celaavaitréellementétédel’amour:lentementetdoucement,passionnémentetintensément,leurscorpssiprochesqu’ellen’avaitsudireoùseterminaitceluid’Austinetoùsecommençaitlesien.Leursdoigtsétaientrestésenlacés.Ilss’étaientembrassésdoucementetdélicatement.Ilss’étaientaussiembrassésbrutalementetprofondément.

Illuiavaitsusurréetgémilesmotslesplusmerveilleux…maispaslesmotsqu’elleavaitbesoind’entendre.

Austinsoupiradanssonsommeiletseslèvreseffleurèrentsapeau.Ellepassalesdoigtsdanssescheveuxenprenantsoindenepasleréveiller.Avantdes’endormir,

illuiavaitditqu’ellel’avaitépuisé.Ill’avaitappelésaJanie,avaitbailléetfermélesyeux.Ellen’avaitplusbesoindeluidemanderderester.Ellesavaitqu’iln’allaitpass’enaller.

Çasuffisaitpeut-être?Cestroismotsétaientpeut-êtredémodés.Unjour,peut-être,Austinsaurait-illesprononcer.Peut-être...Argh!

EllecomprenaittoutàfaitpourquoiSaradétestaitlemotpeut-être.***

Lapremièrechosequ’AustinvitenseréveillantfutleseinnudeJane.Ilsepenchaetl’embrassa.Ilaimaitbienlafaçondontellesemitàgigoter.Puisilvitl’heure.Merde,jevaisêtreenretard.IldéposadespetitsbaiserssurlapeaudeJanieetlamordillajusqu’àcequ’elleseréveille.

«Bonjourmabelle.

—Déjà?—Ouais.»Ellegrognaetsedétourna.Ill’avaitépuiséehiersoir,maiselleavaitréussiàtenirlerythmeetil

réalisaitmaintenantqu’elleétaitcommelui.Ilavaitsibiendormi,blotticontreellequiluiavaitservid’oreiller.Ildevraitfaireçaplussouvent,voiremêmetoutletemps.

Ilpoussaunpetitgrognement.Ilfallaitqu’iltrouveunmoyendeluidireça.Pourquoiétait-cesidifficile?Jet’aimeJanie.Lesmotsrésonnaientdanssatête,maisilsnesortaientpasdesabouche.

Pourtant,ilpouvaitlesprononcer.Cen’étaientquedesmots,desmotsquinesignifiaientrienpourlui.«Jet’aime,Janie»,murmura-t-il.

Maiselles’étaitrendormie.Ilallaitfinirparêtreenretards’ilneselevaitpastoutdesuite.Illachatouillajusqu’àcequ’elle

ouvreenfinlesyeux.«Qu’est-cequetufais?demanda-t-elle.—Jeprofitedetoi.—Hum…continues’ilteplaît.—J’aimeraisbien,maisjedoispartir.L’entraîneurveutquel’oncommenceleséchauffements

trèstôtaujourd’hui.—Ahoui.C’estaujourd’hui,lematchcontreState,dit-elleens’asseyantdanslelit,lesdraps

autourd’ellepourlacouvrir.—Ouaip,dit-ilenfaisantdescendrelesdrapsjusqu’àsescuisses.—Hé!Elleessayadelesremonter.—Tuestimidemaintenant?»Ilritetl’embrassa.«Qu’est-cequetuasfaitdemesvêtements?»

Ilselevaetsemitàleschercher.«Jenetelediraipas.»Ellelâchalesdrapsets’adossaauxoreillers.Ellerestacommeça,nue,

continuantàfaireglisserlesdrapsdeplusenplusbas.Qu’est-cequejedoisfaire?«Etc’esttoiquimetraitesdemauvaisgarçon?—Maisc’estvrai.»Elleluitiralalangue.Austinjetasonpantalonparterreetgrimpasurelle.«Attendsunpeucesoir.Jetemontreraicequ’onfaitauxallumeuses.—C’estunepromesse?dit-elleenfaisantglissersesmainslelongduventred’Austin.—Ohqueoui!»Ill’embrassaetintroduitsesdoigtsenelle,lacaressantdesonpoucejusqu’àce

qu’ellesemetteàgémir.«Oui,continue…»Iléclatad’unrirequinelaissaaucundoutesurlefaitqu’ilétaitvraimentdiabolique.PuisAustin

sortitdulitetlançalescouverturessurelle.«Arrêtedemedistraire,mafille.»Elles’assitenbredouillantetrejetalacouverture.«Ça,c’étaitméchant.—Ouais,maistuasbienaimé.»Ilenfilasonjeantandisqu’elletentaitdeleséduireencaressant

lesendroitsdesoncorpsqueluiauraitdûcaresser.Austinsejetasurlelit,attrapalacouvertureetlaluiremontajusqu’aumenton.

«Tuviensaumatch?—Oui.Jetechercherai.Tuaurasquellepositiondéjà?Surlebancgauche?—Ahahah.Jeserailetypequiferalespasses,avecunénormeseptsurledos.—Lenumérosept.Compris,dit-elleenfaisantlamouepourqu’illuidonneunbaiser.

—Tuestropmignonne,dit-ilenl’embrassantdoucement.Fautquej’yaille.Ciao.»Ils’arrêtanetavantdesortirdelachambre.«Enfin…jeveuxdire…—Jesais.Allez,file.»IlluienvoyaunbaiseretfaillitsecogneràSaradanslacuisine.«BonjourAustin,ditSaraenréussissantàluifaireunpetitsourirefatigué.—Bonjour.—Tuveuxducafé?Tul’asempoisonné?—Euh…non,merci.Ilfautquej’ailleàl’entraînement.—Jackm’aditquevousjouiezcontreStateaujourd’hui.Bonnechance,alors.—Merci.»Ilsedirigeaverslaporte,maiselleétaitsiaimableavecluiqu’ildécidadefaireluiaussiun

effort.«Commentvas-tu—Mieux,luidit-elleavecunfaiblesourire.—Tantmieux,luirépondit-il.Jedoisyaller,maisjeteverraicertainementplustard…avec

Jane…etJack.—Ouicertainement.»Ilposalamainsurlapoignéedelaported’entrée,maisilarrêtasongesteetseretournavers

Sara.«JesaisquetuveuxprotégerJanie.Tuneveuxpasqu’onluifassedumal.Moinonplus.Onaça

encommun.—Oui,c’estvrai,acquiesçaSara.Ilsétaientd’accordaumoinssurunechose.—Bien.Viensaumatchsitun’asd’autredeprévuetamènemachérie.»Ilmanquarentrerdansle

murdanssaprécipitation.Merdealors,jechantonne.

***«BonjourSara.»Janeentradanslacuisine,attiréeparl’odeurducafé.«Commentçava?—Çava.»Janeemportasatassedecafédanslesalonets’assitdanslegrosfauteuilenbâillant.«Tuasunesaletête,ditSara,alorsqu’Austinavaitl’aircontent.Vousvousêtesréconciliés?Ohoui…—Oui.—C’estbien.—Ahbon?—Bienpourtoi.Jemefiched’Austin,marmonnaSara.Bon,elleneledétesteplus,ilyaduprogrès.—Tuesalléeoùhiersoir?Est-cequeJackt’aretrouvée?—Ilm’arattrapéedansleparc.Onadiscutétrèslongtemps.—Tantmieux.»Janes’étaitremiseavecAustin.Sacolocetsonpetitaminesemblaientplus

vouloirs’entretuer,maisellesavaitbienquecen’étaitpluscommeavantavecSara.

«Jesuisdésoléed’avoiramenéAustinicisanst’avoirprévenue.—Merci,jet’ensuisreconnaissante.—Maisilfautquetucomprennesqu’Austinfaitpartiedemaviemaintenantet…»Sarafixaitsoncafédesyeux.«…Jeneveuxpasqu’ilnoussépare,ditJaneentouchantdesamaintremblantelegenoudeSara.

Tumemanques.—Tumemanquesaussi,réponditSara,lavoixcassée.—Tucroisquetupeuxluipardonner?Sarapoussaunénormesoupiretavalaunegorgéedecafé.—Peut-être…quandjeseraisûrequ’ilnetraiterapasdelamêmefaçon.—Tupensesvraimentquec’estpossible?»Aprèstoutcequ’ilsavaienttraverséhiersoir…lecœurdeJanes’emballaàlapenséequ’Austin

pourraitluifairedumal,àelleaussi.Sarasoupiraetrépondit:«Jackm’aracontépasmaldechosesàproposd’Austinhiersoir.—C’estvrai?Moi,iln’apasvoulumedirequoiquecesoitsurAustin.Enfin,riend’important.—Ilm’aditqu’Austinavaitbeaucoupmûridepuisvotrerencontre.Ilaenfincomprisqu’iln’ya

pasquelabaisedanslavie.—Ilm’aditqu’ilavaitétéamoureuxd’unefilleaulycée.Jecroisquec’estlaseulevraierelation

qu’ilaiteue.—Ilnem’enajamaisparlé,ditSaraenfinissantsoncafé.Apparemment,Austinaencore

beaucoupàapprendre.—Àquiledis-tu,ditJaneensoupirant.—Ilpenseaussiqu’Austint’estdévouécorpsetâme.—Jackaditça?L’espoirfitbattrelecœurdeJaneunpeuplusvite.—Commenta-t-ilditdéjà…Ilt’aimetellementqu’ilenapétélesplombs.Ellessemirentàriretouteslesdeuxenmêmetemps.—Jecroisqu’ilaraison.—Oui,jelecroisaussi.EtjepensepouvoirtolérerAustin,maintenantquejesuisplusoumoins

sûrequ’iln’estplusunmachoégoïste.C’étaitunprogrèsimmense,maisserait-ceassezpourcomblerlegouffrequis’étaitcreuséentre

elles?—Tucroisquetupourrasmepardonner?—Oh,machérie,ditSara,tandisquesesyeuxseremplissaientdelarmes.ElleserraJane

brusquementdanssesbras.Maistun’asrienfaitdemal!—Jen’aipasfaitattentionàcequetum’asdit,semitàsangloterJane.Tum’avaisprévenueque

c’étaituntombeur.Etjesuistoutdemêmetombéeamoureusedelui.—Ehoui,c’enestun,maisjesaisqu’ilatrouvéunadversairedetaille.—C’estcequ’ilm’adit,Janeessuyaleslarmesdesesyeux.—J’aipresquepitiépourlui!—Oui,lepauvrevieux,gloussaJane.Iln’apascompriscequiluiestarrivé.»Ellessemirentàrire,àpleurer,etpuisàrireencore.Auboutd’unmoment,Janeselevaetsécha

seslarmes.Elleavaitdécidéd’enfiniraveclespleurs.«Jemeursdefaim.Tuveuxquejefasselepetitdéjeuner?—Bonneidée.Moiaussi,j’aifaim.

Elleseprécipitadanslacuisine.Desœufs,dubacon,dujambon,dufromage…—Hé,Sara!Tuveuxalleraumatchavecmoi?—Oui,pourquoipas,—Chouette!J’aihâte.»Ellerepartitensautillantdanslacuisine,maiss’arrêtaaumilieud’un

saut,horrifiée.«Oh,misère…jesuisentraindesautiller?—Ehoui!—Zut.Jen’aivraimentpasfaitexprès.»Pourtant,ellel’avaitfait.Etellenepouvaitrienychanger.

***AustinretrouvaJacksurleterrain.«Réconciliationsurl’oreiller…super.Lameilleurenuitde

mavie.»Maisc’étaitsurtout,carill’avaitpasséeavecJanie.«Çan’étaitjamaisarrivéauparavant?ditJackenriant.—Jenemesuisjamaisréconciliéavecquelqu’un.—Laissetomber.—J’aivuSaracematin.Elleaété…aimable.Qu’est-cequetuluiasdit?UnlégersourireapparutsurleslèvresdeJack.—C’estunsecret.—Salopard.Jackchangeadesujet.—Donne-moil’argent;j’aivutonpèredanslesgradins.—Merde.JackcherchaSaraetJanedesyeux.—Aïe.—Quoi?—Tonpèreestaccompagnéd’unejeuneetjolieblonde.AustinregardadanslamêmedirectionqueJack.—Unenouvellepoule?Jenesuispasaucourant.CharlesSinclairlesvitetdonnauncoupdecoudeàlajolieblonde.IldésignaAustindudoigt.

Ellesourit,luifitunsigneetluienvoyaunbaiser.—Jepensequeçaveutdirequec’esttapoule.—Ilsefoutdemagueule.J’espèrequeJanienel’apasvue.AustinremarquaqueJaneetSaraétaientbientropprèsdesonpèreetdelablonde.—Net’inquiètepas,Saraestlàpourprendretadéfense.AustindétachasesyeuxdelascèneeffrayanteprenantplacedanslesgradinsetregardaJack.—Vraiment?Commentt’asfait?—Jesuistrèsconvaincant.Austinéclataderire.—Jesuisbiencontentquetusuivesenfinmesconseils.»IlfitunsignedelamainàJanie,puisseforçaàconcentrersonattentionsurlematch.LespremièresminutesdumatchcommencèrentdefaçontypiqueavecAustinfaisantunepassede

quarantemètresàGreg.«Crâneur,ditJack.—Tuferaslaprochaine»,réponditAustinenriant.L’équipedesStatemarquaensuite,maisAustinpritlatêtedel’offensivedesBearsetJackenfonça

lasuperbedéfensedeState.Lesdeuxéquipesmenèrentchacuneleurtouretlescoreétaitserréàlami-temps.

***«Qu’est-cequec’eststressant!ditJane.Saranequittaitpasleterraindesyeux.Elles’efforçaitdenepasserongerlesongles.—Jen’avaisjamaiscomprispourquoitoutlemondeétaitenadmirationdevantAustin,maisc’est

vraiqu’ilestunassezbonquarterback.—Assezbon?—Ah,d’accord,ilestgénial,avoua-t-elle.Maisneluirépètepascequej’aidit.Sinonçavalui

monteràlatête.—Troptard.Ilcroitdéjàqu’ilaétéenvoyésurterreparDieului-même.—Net’éparpillepasAustin,criaCharles.IlselevaetapplauditquandlesBearsretournèrentsur

leterrain.—C’estlepèred’Austin,Janeledésignad’unmouvementdetête.Ilsetrouvaittroisrangsplus

basetcinqsiègessurleurdroite.—Ahd’accord…JevoisdequiAustintient.—Iln’apasungrammeducharmed’Austin.C’estunconnard,ditJaneenfrissonnant.Austin

n’estpasunange,maiscetype…—Jackm’enaparlé.—Etilt’aditquoi?»LesparolesdeSarafurentrecouvertesparlescrisdelafoule;l’équipedesBearsvenaitjustede

marqueraudébutdeladeuxièmemi-temps.***

Statereçutleballonenpremieretmena.Austinfitunesuperbepasse,maisunpenaltyfutsifflé.Austinpritbeaucoupdecoupsaucoursdelatroisièmemi-temps,maisilserelevaàchaquefois,

insensibleàladouleur.«Commentvatongenou?luidemandaJack.—Çafaitunmaldechien,ditAustinenserrantlesdents.Neledispasàl’entraîneur.—Passe-moileballon,c’estmoiquivaisprendrelescoups.AustinsavaitqueJackpourraittenirlecoup.—OK,onfaitcommeça.»Jackfitlaplupartdespassesdelaquatrièmemi-temps.Sonéquipemenaitdepeu,maisState

marquaunbutaucoursdesdernièressecondes.LesBearsrenvoyèrentleballonaumilieuduterrain,maisilnerestaitplusquequatresecondes.

Austinlevalesyeuxversletableaudesscores:cinqpointsderetardetonzemètresàcouvrir.IlnerestaitassezdetempsquepourunepasseetAustinsavaitcequ’illuirestaitàfaire.Ilfitunsigneendirectiondel’entraîneurquiacquiesça.

Austinrejoignitsonéquipedanslamêlée.«Çanesertàriendedéfendre,ilfautmarquerunbut.Quetouslesreceveursseplacentauboutduterrain.Jeferaiunepasseàceluiquiseraseul.»

Austinsaisitleballonetscrutaleterrainàlarecherched’unreceveur.Jack…non.Aaron…non.Donald…non.Greg…oui!Austinluilançaleballonavecuneparfaiteprécision,maisilymittropdeforce.IlrebonditdesmainsdeGregetretombaausolaumomentoùlecoupdesiffletmarquaitlafindujeu.

Austintombaàgenouxetretirasoncasque.Ilbaissalatête.LafoulepoussauncridedéceptionetAustinvitducoindel’œilsonpèresecouerlatête.

Jacks’approchaàpetitspas.Ilposalesmainssurlesépaulesd’Austin.«Tuasfaitcequetuaspu.Iln’yavaitpasd’autresolution,dit-ilenlerelevanttandisquelereste

del’équipelesentourait.—J’auraisdûl’attraper,ditGreg.Jesuisdésolé.—Non,réponditAustin.J’airéalisétoutdesuitequejel’avaislancétropfort.Tuasdelachance

qu’ilnet’arrachepaslatête.»Ilssedirigèrentverslesbancsoùleurssupporterssetrouvaient,lesapplaudissantetles

réconfortant.Tousleurssupporterssaufsonpère.Janecourutdansladirectiond’Austinetl’enlaça.«Tuassuperbienjoué.C’estdommagequeça

sesoitfinidecettemanière.»Ill’attiraverslui.Latenirdanssesbrasneluiavaitjamaisparuaussiagréable,etd’unecertaine

façon,ladéfaiteétaitplusfacileàencaisserparcequ’elleétaitlà.«Jesuiscontentquetusoislà.—Jeseraitoujourslà.—Janie,je…—Putain,maisqu’est-cequit’apris?»

Chapitre19Lesourired’Austinsefigealorsqu’ilvitl’expressionsurlevisagedesonpère.«Tucroyaisquetupouvaisréussircelancer?—Ehbien,oui,réponditAustinenredressantlesépaules.Ilfitunpasverssonpère.Jackrestaàcôtédelui,solidecommeunroc.—N’importequiseseraitfaitintercepter.—Jel’aivufairedeslancersdansdessituationspluspérilleuses,ditSaraens’approchantdeJack.—Nousl’avonstousvuenfaire,ditJaneenregardantCharlesdroitdanslesyeux.Etvousaussi.—Tuasaumoinsdessupportersquicroiententoi,ricanaCharles,maisçanesuffirapasà

impressionnerlesrecruteurs.Tudoistefaireremarquerpartonjeu.—Jen’aipasenvied’avoirencoreunefoiscetteconversation,ditAustinenlevantlesyeuxau

ciel.—Ehbien,moi,si.Ondiraitquetunecomprendsrien.—C’estmoiquinecomprendsrien?—C’esttadernièreannée,c’esttadernièrechanced’entrerdanslaligue.»Austinserralamâchoire,maisneditpasunmot.Janeserapprochadeluietluientouralatailledesonbras.Jackcroisalesbrassurlapoitrineet

regardaCharlesaveccolère.L’expressionsurlevisagedeSaran’étaitpasloindelapitié.Celafaisaitdéjàlongtempsqu’Austinauraitdûparleràsonpère.Ilsavaitaussiquecen’étaitpas

lebonmomentpourlefaire,maisildevaitluidiremaintenant.Encouragéparlesoutiendesesamis,Austindécidaqu’ilétaittempsdeselibérerdujougdeCharlesSinclair.

«Papa,j’aiquelquechoseàtedire.—Merde,Austin,c’estdetacarrièredontilfautqu’onparle,ditCharlesenfaisantlescentpas

devantlesquatreamis.—Maisnon.—Tudoisfaireunprochainmatchsansaucunefaute.—Non.Depuisqu’Austinn’avaitplusdepressionsurlesépaules,ils’étaitmisàjoueraufootball

américainjustepours’amuser,etçaluiplaisaiténormémentàprésent.—Jeconnaisdesgens.Jepeuxpasserquelquescoupsdefilpourquequelqu’und’important

viennevoirtonprochainmatch,dit-ilensortantsontéléphoneportable.—Non,nefaispasça.—Çaneposeaucunproblème.Jen’aiqu’à…—Papa,ilfautquetutetaisesetquetum’écoutespourlapremièrefoisdetavie!—Quoi?Charless’arrêtanet,fermasontéléphoneetregardaAustin.—Écoute-moi,dit-ilenregardantsonpèredroitdanslesyeux,commesicelaluiferaitmieux

écouter.JenevaispasjouerpourlaNFL.—Cen’estpasdrôle,ditCharlesenl’écartantdelamain.Ilseremitàcomposerunnuméro.—Jenerigolepas.Jenevaispasjouer.Austinnecédapas,ilattendaitquesonpèreseretourneverslui.—Tuasencoreletemps,ditCharlesenmettantletéléphoneàsonoreille.Hé!Edward,comment

çava?Écoute,ilfautquetuviennesvoirjouermonfils.—Papa!Écoute-moidonc,ettais-toitantquejen’aipasfini,ditAustinensaisissantletéléphone

qu’illançaàJack.Tuascompris?

—Qu’est-cequiteprend?Charlescroisalesbrassursapoitrineetessayadeluifairebaisserlesyeux.Austinavalasasalive.

—Jenemesuisjamaisremisdemablessureaugenouquandj’étaisenpremièreannée.J’aidiscutéavecquelquesentraîneursetavecdesrecruteurs.Ilsm’ontditquejeseraipeut-êtresélectionné,maisquejenejoueraijamaisenpositiond’attaque,etcertainementpasplusquequatreoucinqans.J’enaiparléàMaman,et…

—Tamèreestaucourant?—Laisse-moifinir.Mamanm’aencouragéàchoisiruneautrecarrière.Ellem’aaidéà

déterminerquelsétaientmesgoûtsetmestalents.—Ellenem’enajamaisparlé.—Ellem’alaisséladécisiondelefairequandjelevoudrai.J’aichoisilavoiedelamédecinedu

sport.Jeveuxaiderlesathlètesdansmoncas.—Lamédecinedusport?—Oui,réponditAustin.Ilrésistaàlatentationdejustifiersonchoix,carilavaitdécidéqu’iln’avaitplusbesoindetout

expliquer.—Alors,tuvasêtrequoi?Soigneur?ditCharlescommesic’étaitungrosmot.—Tantquejeferaimédecine.Etensuite,jeseraimédecinpouruneéquipe.—Pourquoipasentraîneur?Ilsreçoiventtousleshonneursaumomentdeschampionnats.—C’estcequej’aienviedefaire,réponditAustinensecouantlatête.C’estlechoixquej’aifait.CelaavaitenfinclouélebecdeCharles,maispaspourtrèslongtemps.—Ettufaisdesibonschoix.RegardeJanetteetregardeBrittany.»Ilmontralablondesouriante

assisetouteseuledanslesgradins.Austinsecoualatête.Detouteévidence,lemotpetiteamien’avaitaucunesignificationpourson

père.IlregardaBrittany.Lafilleétaitbelle,avecunsourireéclatantetdescheveuxdelacouleurdu

soleil.Ellen’hésitaitpasàexhiberlesmontagnesquisortaientdesondécolletéàchaquefoisqu’ilregardaitdanssadirection.Elleétaittoutàfaitsonstyledefilles.

IlremarquaqueJanesemorditlalèvrequandilluiretirasonbrasetqu’ilmitsesmainssurseshanchesàlui.Ilregardafixementlajolieblondequis’offraitpratiquementàlui.Austins’humectaleslèvresetJaneeutl’aird’avoirenviedevomir.

Charlescontinuaitàparler:«Elleestjolie,elleestamusante,etelleserafacileàremplacerquandtuenaurasassezd’elle.»

JaneetSarapoussèrentuncrid’horreuretmêmeJackhaussalessourcils.AustinregardaBrittanyunedernièrefois,puishochalatête.Ilpritlamaindesapetiteamieetse

mitfaceàsonpère.«TusaisPapa,j’aitoujourscruquej’étaiscommetoi;onlesaimeetonlesquitte.Aucunefille

nepouvaitmefairerester,j’avaisunecopinedifférentetouslesweek-ends.J’auraispuavoirunefilledifférentetouslesjoursdelasemainesijel’avaisvoulu.J’étaisletombeurducampus,lebourreaudescœurs.J’aimaisça,j’enétaismêmefier.Maisjenemerendaispascomptequejefaisaisdumalàtoutlemondetellementj’étaishabituéàutiliserlesrelationslamentablesdetonpassécommejustificationpourexcusermonproprecomportementlamentable.»

Etilcomprittout,d’unseulcoup.Ilavaitfaitsouffrirlesfemmes.Illesavaitfaitpleurer.Ilavaitfaittoutcequesamèreluiavaitdemandédenepasfaire.

IlsetournaversSaraetpritunegranderespiration.

«Sara,jetedemandepardondet’avoirfaitdumal.Tuneméritaispasça.—Merci,Austin,répondit-elleenretenantseslarmes.—Oh,parpitié,ditCharlesenlevantlesyeuxauciel.—CequiestdrôlePapa,c’estquejeviensseulementderéaliserquejenesuispasobligéd’agir

commetoi.Jeneveuxpasagircommetoi.Jepeuxêtreheureuxavecuneseulefemmesij’enfaislechoix.

—Tuesjeune,monfils.Tuneterendspascompteàquoiressemblelaréalité.—Tun’étaispaslàquandj’étaisaulycée,donctunesaispascequej’aidûaffronter.Mavie

n’étaitpasroseàcetteépoque,maisj’airéussiàm’ensortirsanstonaide.—C’estcequetuveux?Tuveuxquejetelaissetedébrouiller?—Non,Papa,jevoudraisseulementquetutefassesunpeuplusdiscret…bon,d’accord,

beaucoupplusdiscret.Etsijedoisfaireuneerreur,laisse-moilafaire.CharlesregardaJaned’unairentendu.—Janen’estpasuneerreur.Jel’aimeetjeneveuxpaslaperdre.»Charleslaserracontrelui.Elleenfouitsonvisagedanssapoitrine,refoulantseslarmesetdissimulantainsilesouriresurses

lèvres.JacketSaranetentèrentmêmepasdecacherleleur.Charlesfronçalessourcilsavantdedire:«Donc,tuveuxtoutça:lamédecinedusport,Janet…—Jane!crièrent-ilstouslesquatreenmêmetemps.Charlesseraclalagorge.—Jane,dit-ilenladétaillantdespiedsàlatêteavantdepousserunsoupir.Bon,d’accord.Jane,

prendssoindemonfils.—Biensûr.—Austin,faisattentionàtoi.Jeseraiprésentàtonprochainmatch…situveuxquejevienne.—Jeveuxtoujoursquetuviennesàmesmatches;—Tantmieux.Désoléd’enavoirmanquéquelques-uns,ditCharlesenluitendantlamain.—Jesais,ditAustinenluiserrantlamain.Onsevoitleweek-endprochain.—Bien.NelaissepasJacktoutfaire.Jenecroispasqu’ilensoitcapable.CharlesleurfitunsignedetêteetrécupérasontéléphoneetBrittany.—Jenesaispascequevousenpensez,ditJack,maislaprésencedecetypemepousseàboire.—Àquiledis-tu,grommelaAustin.—Tucroisqu’ilchangeraunjour?demandaSara.Jacksecoualatêteetseslèvresarticulèrentlemotnon.—Probablementpas,admitAustintandisquesonpères’éloignait.Maismoi,oui,alorspeut-être

queluiaussi.—Jenecroispasquetuaieschangé,ditJack.Jepensequetuastoujoursétéuntypebien.—Arrête,nedispasça,ditAustinenfaisantsemblantdebâiller.—Ilfallaitjustequetutrouveslabonnepersonnepourquetucomprennesenfin.—Hum…jemedemandebienquiçapeutêtre.AustinserraJaneplusfort.Ellel’embrassa.—Aucuneidée.Turestesencoreunmystèrepourmoi.—Trèsbien,carjen’aipasenviequetut’ennuiesavecmoi.—Jamais.—Jet’aime.Tuasbienentenduça,n’est-cepas?Janeleregardalesyeuxbrillantscommedesémeraudeséblouissantes.

—Oui,j’aientendu.Jet’aimeaussi.C’étaitincroyablequecestroispetitsmotspuissenteffacertoutessescraintesetsespeurs.—C’estgrâceàtoiJanie.C’esttoiquim’aschangé.Tuasguérimoncœur.Tuavaisraison.Illatenaitcontrelui,alorselleseblottitcontrelui.—Non,c’esttoiquim’aschangé.Aimern’estpassisimple,ilfautfaireattention.Onavaitraison

touslesdeux.Austinlasoulevaetlafittournerjusqu’àenperdrel’équilibretouslesdeux.Ilsétaientencoreen

trainderirequandill’embrassa,s’appropriantseslèvresetsoncœur.—Ça,c’estmieuxquelesexe.—Jen’ensuispassisûre,luiréponditJane,quémandantunautrebaiser.—Ahoui?Jet’aimeJane.»Unbaiser.«Marie.»Unbaiser.«Elliot».Austinsentitleseffetsde

cebaisersepropagerjusqu’àsoncœur.«Bon,çasuffit,Saradonnaunetapesurlatêted’Austin.Allonsmangerquelquechose,jemeurs

defaim.—Ontesuit.»Austinglissasesbrasautourdesépaulesdesfillestandisqu’ellessedonnaientlamainderrière

sondos.JackpassasonbrasautourdelatailledeSaraetlesquatreamisétaientainsiliésensemble.Lesparentsenvahissants,lepassédouloureux,etlesdoutestenacesétaienttousoubliés,etseulrestaitcequicomptaitvraiment,l’amitiéetl’amour.

«Tuasperdulepari,doncc’esttoiquirégales,ditJackàAustin.—D’accord.Tuveuxalleroù?—AuMcGinley’s!—Tuasentendulesfilles?demandaJackavecungrandsourire.—Çameva,ditAustinenattirantJaneàlui.Dumomentquejepeuxmangertesfrites.LesyeuxvertscoquinsdeJaneluirévélèrenttoutessortesdepromessessalaces.—Oh,etj’aiaussid’autreschosesbienmeilleuresàmanger,luirépondit-elleJackéclataderire.Saralevalesyeuxauciel.—Jesavaisqu’ilavaitunemauvaiseinfluencesurelle.Austinnefitpasattentionàeux.—Oh,chérie,tusaiscequimeplaît.Puisilréalisacequ’ilvenaitdedireetluiparlaaucreuxdel’oreille.—Désolé,jenevoulaispast’appelermachérie.—Çanemedérangeplus.—Ahbon?Austinlamitàl’épreuve.Monchou?—Oui,tupeuxm’appelercommeçaaussi.—Etsijet’appelaislareineducoupdepiedaufoot?—J’aimeça,dit-elleenriant.—Rappelle-toiqu’ellepeutaussit’endonnerun,luiditSaraenluifaisantunclind’œil.—Jem’ensouviendrai.AustinfitunpasenarrièrepourdonneràJaneunbaiseravectoutson

corps.Dis-moiquetuasenviedemoi.—J’aienviedetoi,ditJane.Ellesesentaitdéfaillirdanssesbras.Ilpritsonvisageentresesmainsetlaregardadroitdanslesyeux.Illuifitcesourirejoyeux

qu’elleaimaittant.—Dis-moiquetum’aimes.—Jet’aimeAustinSinclair.Ellel’embrassa.Jet’aimeraitoujours.

—J’aimeentendrecesmots-là.Austinsetournaverslesautres.—Sara,tacolocestbientrèsjolie.Tuveuxéchanger?»

Épilogue«Charlotte!Tucroisvraimentquejenetevoispas?grondaJane.Cesbiscuitsnesontpaspour

toi.Degrosyeuxbleusinnocentslaregardèrentpar-dessuslatable.—S’ilteplaît,Maman.—Non,ilssontpourmesclients.Lajoliepetitefilledetroisanstapadupied,courutverssonpèreetgrimpadanssesbras.—Situmedonnesunbiscuit,jeteferaiunbisou,dit-elleenfaisantlamoue.—Ellesaityfaire,grommelaAustin.—Ellesaittrèsbiencommenttefairecraquer,ditJackenriant.—Écoute-moi,machérie:situm’enamènesunaussi,jediraiàtamèrequec’estmoiquiaieu

cetteidée.—D’accord.—Etjeteferaiunbisouquoiqu’ilarrive.Austinlaserradanssesbrasetfitclaquerunbaisersurlajouedesafille.—Jet’aime.Ellesautadesesbrasets’enfuitverslasalleàmanger.—J’aimebienêtrepapa,dit-il.Austinsouritàlapetitefillequiavaitlescheveuxbrunssoyeuxdesamèreetlesyeuxbleus

coquinsdesonpère.—Tonpèreavaitraison,ditJack.—Àproposdequoi?—Tuasbesoindelaprésencedeplusieursfemmespourêtreheureux.»Austinsemitàrire.Ilessayadenepastropregarderdansladirectiondesafillepournepasla

trahir.Charlottesecachaderrièrelatable,attenditquesamèreettanteSaraneregardentpasetattrapadeuxbiscuits.

«CharlotteJane!MamanlavitcourirversPapaavecsonbutin.—Austin,tuescensélasurveiller.—Jelasurveille.Jelasurveilleentraindevolertesbiscuits.Ilcroquadansunbiscuitetfitunclind’œilàsafemme.—Tuasunmini-Austinsurlesbras,ditSaraenriant.Janeplaquasamainsursabouchepourquelesdeuxcoupablesnelavoientpasrire.—Jesais.C’enestmêmeeffrayant.»

***Janejetaunœilàlasalleàmangerpours’assurerquetoutétaitprêt.Finalement,aprèsdesmois

depréparation,ellepouvaitaffirmerquec’étaitréussi.SaralasuivitdanslacuisineoùJaneallaitdonnerdesinstructionsdedernièreminuteàsonpersonnel.

Elleneputs’empêcherdepousserunpetitsoupirtremblantquandellefutcertainequetoutétaitenordre.

«Jeboiraisbienunverredevin.Tuenveuxun,Sara?—Oui,s’ilteplaît.LesmainsdeJanesemirentàtremblerquandelleremplitlesverres.—Nerveuse?

—Etsipersonnenevenait?Etsij’avaisfaittoutçapourrien?—Pasd’inquiétudesàavoiràcesujet,ditAustinenentrantdanslacuisine,sonpetitvoleurde

biscuitsdanslesbras.Tespremiersclientsviennentd’entrer.—C’estvrai?Janeregardaparlaportedelacuisineetvitquelespremiersclientss’installaientàunetable.Ily

avaitd’autrespersonnesquiattendaientd’avoirunetable.—FélicitationsJanie,ditAustinquil’attiraàluipourl’embrasser.Tueschefdanstonpropre

restaurant.Jesavaisquetuyarriverais.—BravoMaman!—ÀlachefJane!ditSaraenlevantsonverre.—Qu’est-cequetufaisavecça?Jackpritleverrepleindelamaindesafemme.Tunepeuxpas

boiredevin.—Oh!Pardon,j’avaisoublié,ditSara.Janequittalesbrasd’Austin.—Pourquoitunepeuxpas…?MaisquandellevitlesyeuxdeSarasemettreàbriller,ellen’eutpasbesoindefinirsaquestion.—Tuesenceinte!Sarafitouidelatêteetenlaçasonamie.—Ilétaittempsquetulamettesenceinte,ditAustinentapantdanslebrasdesonami.—Etcen’étaitpasfauted’essayer.—Ouais,tuavaisjusteenviedecontinueràessayer.—Onnepeutpasm’envouloir!Laportedelacuisines’ouvritetcognauneserveuseavecunplateau.Celui-citanguaetlesverres

s’entrechoquèrent,maisellenelelâchapas.—Jesuisvraimentdésolé,ditCharlesSinclairquiavaitouvertlaporte.Ilsaisitlelourdplateauet

leremitd’aplomb.Çava,vousavezbesoind’aide?—Toutvabien,Monsieur,merci,ditlaserveuseenluifaisantunsourire.Charlesluifitunsignedetêteetluiouvritlaporte.Ilregardadanslacuisineetytrouvacequ’il

cherchait.—Oùestlafillequej’aimeleplusaumonde?—Papy!Charlottesedégageadesbrasdesonpère.Papyestarrivé!—Ehbien,tut’esfaitlarguer,ditJackenrianttandisqueCharlesprenaitlapetitefilledansses

bras.—Ohoui!Elleoublietoutletempsquej’existequandilestlà.Austinmitlamainsursoncœuretfitlamoue,maisilneputdissimulerlesourirequiilluminait

sesyeux.—JenefaispaslepoidscontrePapy.—C’estparcequetuneluiapportespasdecadeau.Charlessortitunepetitepoupéedesapoche.Lapetitefillepoussaunpetitcridejoieetluidonnaungrosbisoubaveux.Charlesexaminalacuisined’unœilcritique.—Toutm’al’airparfait,Jane.Çat’aprisdutemps.J’aidumalàcroirequetuasréussiàlefaire.—Merci,Charles,réponditJaneensouriant.Elledécidadeprendreçacommeuncompliment.—Jane…,dituneserveusequisetenaitàl’embrasuredelaporte.Ilyaunedamequidemandeà

rencontrerlachef.

—Waouh.Déjà?Sonsouriredisparutquandelleregardadanslasalleàmanger.Austinregardapar-dessusson

épaule.—Tuveuxquejem’enoccupe?Ellem’aimebien.—Jenesaistoujourspascommenttut’yespris,dit-elleenlevantlesyeuxauciel.—C’estundonquej’ai.Ellen’apasencoreréaliséàquelpointjesuismauvais.—Viensavecmoi,dit-elle,luiprenantlamainpourallerdanslasalle.BonjourMaman.Jene

pensaispasquetuferaisunsilongvoyagepourveniraujourd’hui.—Jevoulaisêtrelàpourl’ouverturedetonrestaurant.Jesuistrèsfièredetoi,Jane,ditGwen

Elliotenfaisantungrandsourireàsafille.SamèrelaserramaladroitementdanssesbrasetJaneretintseslarmes.—BonjourMaman,ditAustin.Ill’enlaça.Elleseraidituninstant,carellen’étaittoujourspashabituéeàsesdébordements

d’affection.Puisellesedétenditetleserradanssesbrasàsontour.—BonjourAustin.Oùesttoncharmantpetitange?—Vousaussi,vousêtestombéedanssonpiège?Elleestdanslacuisineavecsoncharmant

grand-père.—Biensûr.—ViensMaman.Jevaistefairevisiter»JaneemmenasamèreetCharlesvisiterlerestaurant.Toutàcoup,ilyeuttellementdemondequeJanelaissaàsafillelesoindedivertirsesinvitéset

allaaiderencuisine.Jack,SaraetAustinluioffrirentleuraide,maisJaneetsonpersonnelétaientcapablesdetoutgérer.

AustinrejoignitJanedanslacuisineetlatrouvaentrainderemuerlasoupe.«Mamèrevientd’appeler.Ellem’aditdeteféliciteretdel’excuserdenepasavoirpuvenirce

soir.Ellecomptenousrendrevisitebientôt.Janehochalatête.—Àvraidire,jesuisplutôtcontentequ’ellenesoitpaslà.—Parcequ’ilyamonpère?—Oui.Jen’aivraimentpasenviederevivrecertaineschoses.—Ouais.Lejourdenotremariageaétéassezmouvementécommeça.Janegoûtalasoupe.Elleétaittrèsbonneetpourtantilmanquaitquelquechose.—J’aimeraisbienquemonpèresoitparminouscesoir.—Ilseraitterriblementfierdetoi.Austinl’enveloppadesesbrasetlatintserréecontrelui.—Moi,jelesuis.—Merci,monchéri.Austinrestaderrièreellependantqu’ellerajoutaitunpeud’origanàlasoupe.Ilposasesmains

surseshanchesetluimordillalecou.—Hum…c’esttoileplatleplusgoûteuxdumenu.Elles’appuyaàluietpoussaunsoupir.—Continueàgoûter.—Hé!Ilyauntypeiciquiaimeraitbienvoirlachef…nue,murmura-t-ilàsonoreille.—Ehbien!docteur,dites-luiques’ilveutbienattendreilauradroitàunevisitepersonnalisée,

répondit-elleenriant.

—Exactementcequejevoulaisentendre,dit-ilenregardantautourdelui.A-t-ondéjàbaptisélegarde-manger.

—C’étaitleprochainsurlaliste.»Lorsquelasoiréefutterminée,lacuisinenettoyéeetlepersonnelparti,JaneetAustins’assirentà

tableavecleursamisetlesmembresdeleurfamillepourdégusterunrepasqu’elleavaitpréparéspécialementpoureux.

«Jevoudraisfaireuntoast,ditJaneenlevantsonverredevin.Sesinvitésfirentdemême.Gwen,SaraetJackprirentleurverred’eau.Charlotteregardales

adultesetlevaelleaussisonverred’eau.—Àvoustousprésentscesoir:Sara,Jack,Charles,Maman,etsurtoutàtoi,Austin.Çam’apris

dutemps,ilyaeubeaucoupdetravail,denombreusesnuitsblanches,maistum’asdonnébeaucoupd’amouretd’encouragementspendanttoutcetemps.Jen’yseraispasparvenuetouteseule.Jevousremercietous.

—Moiaussi?gloussaCharlotte.—Toiaussi,monamour,ditJaneavecungrandsourire.Santé!—Santé!»

Aproposdel’auteur

Jesuisdevenuefanaderomansd’amouraulycée.Mamèremelesavaitconfisqués,maisellen’a

paspum’empêcherderêvasser.Aprèsmonmariage,jemesuismiseàmettresurlepapiermesrêverieslesplussalacesetjelesaienvoyéesaumagazinePlaygirl.Deuxd’entreellesontétépubliées,alorsj’aicontinuéàrêvasseretàécriredeshistoiresjusqu’aujouroùj’aiécritdesromanstrashàpartirdeceshistoirescochonnes.

JevisauColorado,maisjenerenieraijamaismonWisconsinnatal.Lorsquejenefantasmepassurlemauvaisgarçonquiseralehérosdemonprochainroman,jecherchel’inspirationdanslesfilmsd’actionetdescience-fiction,parmilesjoueursdefootballaméricain,lesavocatsavides,lesgrossesvoituresetlesfillesquineselaissentpasfaire.

Onmedonnelenomd’auteurederomanstrashdansdifférentsréseauxsociaux.Jemedéfinismoi-mêmecommetelparcequejeveuxquemeslecteurssachentquej’aimem’évaderdelaréalitéenfaisantdesrêvesunpeuidiotstoutcommeeux.Jen’aipascommeambitionderecevoirunprixPulitzer,maisj’aiététoutdemêmefinalisteduUSABookNews2012danslacatégorielittératureérotique.Monbutestd’aiderlesgensàsedétendreetàs’échapperdelaréalitéquelquesinstants.J’écrisdesromansd’amour,desromansérotiquesetdesromanstrashpourmedivertiretpourleplaisir.

J’espèrequevousaurezautantdeplaisiràliremeslivresquej’aieuàlesécrire.Pourensavoirplusàmonsujet,allezsurmonsite,etsuivez-moisurFacebook,

Goodreads,Google+,etTwitter.

Prochainement

Unautrelivred’AmeliaJames

SECRETSTORM

(Titrefrançaisattente)Ceromand’amourcontemporain,lasuitedeDisquetuveuxdemoi,seradisponibleenfrançaisau

coursdel’été2014.Pourdeplusamplesrenseignementsconcernantcelivre,veuillezconsulterlesiteInternetd’EvolvedPublishing.

~~~~~«Jeveuxtelaisserentrerdansmavie,Jack,maisje…oh,monDieu,j’aienviedetoi.Jesaistrès

bienquetun’espasl’hommequ’ilmefaut,maisjem’enfiche.Mets-moidanstonlitmaintenantetonverraaprès.»

SaraJensenn’avraimentpasbesoind’uneautreaventureamoureusedésastreuse.ElleaimebeaucoupJack,maisonluiafaitdumaltantdefoisqu’ellen’arrivepasàluifaireconfiance,mêmes’ilestplusqu’unamipourelle.JackneveutpasfaireconfianceàSaraetcelalablesseplusquelatrahisondesonex.

JackWheeleraimebeaucoupSara.Ilalongtempsrefoulésonenvied’elle,maisilnepeutpluslacontenir.Cependant,unsecretrevientlehanter,unsecretsihorriblequ’ilnepeutseconfieràpersonne,mêmepasàlafemmequ’ildésireplusquetoutaumonde.

Pourlapremièrefoisdepuisleurrencontre,ilssonttouslesdeuxlibres,maisletimingestloind’êtreparfait.Saran’apasenviededonnerdenouveausaconfianceàunhommeetJackrefusedeluirévélersonsecret.Selancerdansunerelationamoureuseàcemoment-làestplutôtrisqué,maisSaraetJackontdéjàattenduassezlongtemps.Nil’unnil’autrenepeuventmaîtriserleurdésir.Pourtant,unetempêteseprépareetSaranepeutéchapperaupassédeJack.JackrefusesonaideetSaranesaitpascombiendetempsellepourraattendrequ’ilcomprennequ’ilabesoind’elle.

UnautretitrepubliéchezEvolvedPublishing

Parl’éditeurdeDISQUETUASENVIEDEMOI:

PARDONNE-MOI,ALEX

ParLaneDiamondCethrillerpsychologiqueseradisponibleenfrançaisàl’été2014auxéditionsEvolvedPublishing.

~~~~~TonyHooperestdeboutdansl’ombre,enfacedelarue.Ilestvenu,toutcommelerestedecette

meutedecurieux,assisteràlalibérationd’unmonstre.Dix-septansaprèslavagued’enlèvements,detorturesetdemeurtresperpétrésparMitchellNorton,lemal,quiaterrorisélapetitevilled’Algonquin,Illinois,lesautoritésontlaissésortirleboucherdel’asilepsychiatrique.

Tonymeurtd’enviedefonceràtraverslarueetd’allerpulvériserNorton–sansaucunremords–commeonécraseuncafard.Seulesavolontédeferleretientdesejetersurlui.

Lemalestlibredeparcourirlemondeànouveau.QuedevraitfaireTony?C’estunebonnequestion,eneffet.

Aprèstout,c’estcequeTonyfait.C’estcequ’ilest.Lemallui-mêmeafaitdeTonyuntraqueurdemonstres.Quelleironiedusort,qu’auboutducompte,ilfinisseparrendrejustice.

L’agentspécialduFBILindaMonroeva-t-ellel’arrêter?Elleluidoitlavie,alorscommentpourrait-ellemettrefinàlasienne?

UneluttepourlasuprématieentreTonyHooperetMitchellNorton,aveclesforcesdel’ordreenarrière-plan,quimêlejusticeetvengeance,malabsoluetrédemption,peuretcourage,amouretdéception.

~~~~~CritiquesélogieusesenversForgiveMe,Alex:«Lanevousfaitentrerdanslatêtedespersonnagesetvoussentezcelienquisenoueaveceuxet

quivouspousseàlireencorepourdécouvrirlasuite.Voussavezquec’estunbonlivrelorsquevousnepouvezplusvousarrêterdelireetquevousvousditesàchaquefoisquevousallezlireunchapitredeplus,puisunautre,pourfinalementvousretrouveràlamoitiédulivre.J’étaissitristepourTonyettoussesennuis.J’avaisenviedetuerMitchellNortonmoi-même.J’auraisvouluconnaîtrecevieuxFrankpersonnellement.Lafinm’apriseaudépourvuetj’aihâtedelirelasuite!Beautravail!»-Jennifer@Can’tPutItDownReviews

«…L’histoiredeLanefaitquevousvousinquiétezvraimentpourcespersonnagesetvousdonneenviedeconnaîtrelasuite.Laneexcelledansl’artdecréerdespersonnagessympathiques.»-TimC.Ward,Bloggerlittéraireetpodcaster

«Enréalité,j’ailulelivredeuxfois,oui,deuxfois!Ondécouvredenouveauxélémentschaquefoisqu’onlelit,etj’encouragetoutlemondeàlelireunedeuxièmefois…vousverrezcequevouspourrezdécouvrirdenouveausurTonyHooper…etsurvous-mêmes,parlamêmeoccasion.Grâceà«Forgiveme,Alex»,j’aiunpeumieuxcomprispourquoilestueursensérie,lesangetlaviolencemefascinaienttant.Celivreestleseuldanssongenreàreprésenteretàleverlevoilesurcetypedepersonnageterrifiant.»–MarieBorthwick

«Avecuneattentiontouteparticulièreportéeàlanaturedel’humanitéetdelapsychose,LaneDiamondplongedanslesrecoinslesplussombresdel’esprithumainetsublimelethèmedel’horreuretdupardonquivousdonneenvied’envouloirplus.J’aihâtedelired’autreslivresdecetexcellentauteur.Celivrevarivaliseraveclesplusgrandsthrillersquevousavezlus.Assurémentunincontournable!»–KimberlyKinrade,AuthorofTheForbiddenTrilogy

«Jepensequecequim’aleplusfrappé,etcequej’aileplusaimédansl’histoire,c’estlafaçondontLaneDiamondaexplorélespersonnagesprincipauxenprofondeur,TonyHooperetMitchellNorton.Ilestfaciledanscegenredescénariod’êtreprisdanslefeudel’action.MaisjepensequeLanereconnaît,àjustetitre,quelaforcedulivrerésidedanslespersonnages,etilafaitdel’excellenttravailenaidantlelecteuràcomprendrelescheminementsdeleuresprit.…Jenedispasquelesscènes«d’action»sontmauvaises.Enfait,j’airéellementétécaptivéparlesscèneslespluschoquantes,etjepensequec’estunvéritablecomplimentenverslafaçondontellesontétéprésentées.»–RichV.surAmazon

SURLAPISTEDUSINATRA

d’AxelHowerton

Ceromannoir,primé,seradisponibleenfrançaisauprintemps2014.Pourdeplusamplesinformations,veuillezconsulterlesiteInternetd’EvolvedPublishing.

~~~~~MossColeestdétectiveprivé,telquevousl’imaginezseulementdanslesvieuxfilmsetles

rediffusionsdetéléfilmsl’après-midi.Ilestintelligent,talentueux,parfoismêmecharmant.Onauraitpucroirequ’ilauraittrouvémieuxplutôtquedereprendrel’affairedesongrand-pèreetdevenirdétectiveprivé.

Coleestàcourtd’argent,àcourtd’idéesetesthorsdesonélément.C’estlaraisonpourlaquelleilseretrouveàlarecherched’undisquedeSinatravolé…undisquequipourraitbienn’existerquedansl’imaginationd’unvieilhomme.

Biensûr,sic’étaitvraimentlecas,iln’yauraitpasautantdemondeàsaporte.Unerouquineexubérante,unestardurockirlandaiseaulangageordurieretunepetitefilleàl’espritincisifneluirendentpaslatâchefacilealorsqueColenedésireriendeplusqu’unebonnetassedecaféetdubonSinatra.

Enespérantqu’ilresteenvie—etenentier—assezlongtempspourleretrouver.DesélogespourHotSinatra:«AxelHowertonestundesmeilleursécrivainsdunouveauromanpolicier.Undesmeilleurs

écrivains,toutcourt.Faites-vousplaisiretimmergez-vousdanslemonded’Axel.»–ScottS.Phillips,l’auteurdeSquirrelEyesetdeTalesofMisery&Imagination,ainsiqu’auteuretréalisateurdeStinkofFleshetdeGimmeSkelter

«MossColedécapemieuxqu’undétergent.»–RedTash,auteurdeTroll,OrDerbyetdeThisBrilliantDarkness.