Diffraction des rayons X · 2012. 2. 13. · 1 Diffraction des rayons X La diffraction des rayons X...

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1 Diffraction des rayons X La diffraction des rayons X permet d’étudier le réseau réciproque . C’est une technique avec une sonde large et fixe. La taille typique d’un faisceau RX est de 1 cm ×50 μ m avec une pénétration de quelques dizaines de microns. C’est une méthode non destructive qui ne nécessite pas de préparation de l’échantillon. La condition de diffraction d’un plan d’un plan (hkil) est donnée par la loi de Bragg: 2d (hkil) sin q = n l λ longueur d’onde, d (hkil) distance interéticulaire des plans (hkil) Q = k f –k i Q vecteur du réseau réciproque, k i vecteur d’onde incident, k f vecteur d’onde final |Q | = 1/d, |k | = 1/ λ Q z Q y q 2 2q 2 détecteur q 1 2q 1 RX incidents k f k i Mode de balayage q/2q: l’angle d’incidence et l’angle de sortie restent identiques: on parcourt la direction de l’espace réciproque normale à la surface de l’échantillon

Transcript of Diffraction des rayons X · 2012. 2. 13. · 1 Diffraction des rayons X La diffraction des rayons X...

  • 1

    Diffraction des rayons X

    La diffraction des rayons X permet d’étudier le réseau réciproque . C’est une technique avec une sonde large et fixe. La taille typique d’un faisceau RX est de 1 cm×50 µm avec une pénétration de quelques dizaines de microns.

    C’est une méthode non destructive qui ne nécessite pas de préparation de l’échantillon.

    La condition de diffraction d’un plan d’un plan (hkil) est donnée par la loi de Bragg:

    2d(hkil) sin θ = nλ λ longueur d’onde, d(hkil) distance interéticulaire des plans (hkil)

    Q = kf – ki Q vecteur du réseau réciproque, ki vecteur d’onde incident, kf vecteur d’onde final |Q | = 1/d, |k | = 1/ λ

    Qz

    Qy

    θ22θ2

    détecteur

    θ1 2θ1

    RX incidents

    kfki

    Mode de balayage θ/2θ: l’angle d’incidence et l’angle de sortie restent identiques: on

    parcourt la direction de l’espace réciproque normale à la surface de l’échantillon

  • 2

    Qz

    Qy

    Détecteur (fixe)

    2θ1

    RX incidents

    kdki

    Mode de balayage en ω: avec le détecteur fixe en position 2θ, on fait varier l’angle d’incidence de +/- ∆ω/2 autour de θ : on parcourt un arc

    centré sur la normale à l’échantillon.

    ∆ω

    Détecteur

    Qz

    Qy

    α

    ω =θ + α

    Balayage en ω/2θ d’une réflexion asymétrique : on décrit la droite qui joint l’origine du réseau réciproque et le nœud à étudier

    On peut étudier une réflexion asymétrique en réalisant un balayage en ω autour de la position θ + α avec un détecteur fixe en position 2θ

  • 3

    -0.380 -0.370 -0.360 -0.350

    Q1 0 0

    Å-1

    0.950

    0.955

    0.960

    0.965

    0.970

    0.975

    0.980

    0.985

    Q0

    0 1

    -1

    0.50.78131.5633.1256.2512.52550100150200250300350400450500550600

    Carte du réseau réciproque autour de (10-15): série de balayages ω ou ω /2θ

    Triple axe

    Dispositif expérimental

    Possibilité d’utiliser un miroir pour augmenter l’intensité incidente

  • 4

    Source de RX: tube RX (Cu, Co …), anode tournante, rayonnement synchrotron

    Monochromateur: pour la diffraction haute résolution, on utilise un quadruple monochromateur ce qui conduit à une divergence de faisceau de 4 à 15’’

    Ensemble goniométrique qui permet d’orienter l’échantillon

    Possibilité d’utiliser un triple axe : résolution de détection = 5’’

    Ensemble goniométrique

  • 5

    (0002)

    (0004)

    (10-15)

    (20-23)

    (10-12)

    1/λ

    1/λ

    2/λ

    Angles limites pour des expériences en réflexion: incidence rasante, détection rasante : élimine 2 cercles centrés en +/- 1/λ et de rayon 1/λ

    Échantillon épais : diffraction en réflexion

    nλ = 2d sin θ ⇒ 1/d max = 2/ λ

    Plan (1-210)

    λ = 0.154056 nm (Cu Kα1)

    Réseau réciproque accessible

    (0002)

    (1-214)

    Plan (10-10)

  • 6

    Mesure des paramètres cristallins, détermination des états de contrainte et des concentrations d’ alliages

    Quelques applications courantes de la diffractions X aux couches minces de II-N

    Détermination de la qualité des couches, étude de la mosaïcité

    Détermination des épaisseurs de couches (super-réseaux, multi-puits)

    Détermination des déformations, des contraintes et des compositions pour les alliages

    Épitaxie d’une couche mince sur un substrat: déformation biaxiale

  • 7

    Déformation d’un film mince dans le plan de croissance et perpendiculairement au plan de croissance:

    o

    oyyxx a

    aa−==εεo

    ozz c

    cc −=ε

    =

    zx

    yz

    xy

    zz

    yy

    xx

    zx

    yz

    xy

    zz

    yy

    xx

    CC

    CCCCCCCCCC

    εεεεεε

    σσσσσσ

    66

    44

    44

    331313

    131112

    131211

    000000000000000000000000

    Dans la cas d’un système hexagonal, la loi de Hooke qui relie contrainte et déformation s’écrit:

    Pour une déformation biaxiale, la contrainte le long de l’axe z est nulle ( σzz = 0), on obtient donc:

    0

    0

    33

    13

    0

    0 2 aaa

    CC

    ccc −−=−

    ))(2(0

    0

    33

    132

    1211 aaa

    CCC zzyyxxC −−+==σσ

    La contrainte dans le plan est:

  • 8

    Pour un matériau pur (AlN, GaN, InN), la mesure du paramètre c permet de déterminer la contrainte dans le plan.

    La mesure du paramètre c est obtenue en déterminant d (0002) ( ou d0004 …) par un balayage θ/2θ.

    G1362.X02 6h_SiC 0 0 6 GaN / AlN / 6H-SiC

    expérience Position des pics Lissage

    TH\2TH D deg1817

    Inte

    nsité

    cps

    0.1

    1

    10

    100

    1 000

    10 000

    17.29

    17.591

    17.798

    17.98618.002

    18.099

    GaN

    AlN

    SiC

    SiC GaNAlN

    Pour un alliage, on peut en plus déterminer les concentrations, en appliquant la loi de Vegard. En prenant l’exemple de l’alliage InxGa1-xN:

    aaa GaNInNx xx )1(0 −+=ccc GaNInNx xx )1(0 −+=

    CCC GaNInNx xx 131313 )1( −+=

    CCC GaNInNx xx 333333 )1( −+=

    x

    xx

    x

    xx

    aaa

    CC

    ccc

    0

    0

    33

    13

    0

    0 2 −−=−

    Avec a0x et c0x paramètres de maille de l’alliage non contraint, et ax et cx paramètres de maille de l’alliage épitaxié

  • 9

    4822492115233Wright( theo)4620094124271Kim (theo.)91392100144396Kim (theo.)

    109381114135365Yamaguchi90390110145370Deger

    81.4209114160377Schwarz105398106145390Polian116373108137396Wright (theo.)96382127140398Kim (theo.)

    120390100140410Deger12538999149411Mc Neil118395120125345Tsubouchic44c33c13c12c11

    AlN

    GaN

    InN

    Robert Langer Thèse de l’Université Joseph Fourier Grenoble 1, 2000

    La détermination de la concentration de l’alliage nécessite la mesure de axet de cx. cx est obtenu à partir de d0002 par un balayage θ/2θ puis ax à partirde la détermination de la position d’un pic asymétrique (d10-15 ou autre) par un balayage ω/2θ, un balayage ω ou par une cartographie autour de ce pic.

    -0.365 -0.360 -0.355

    Q1 0 0

    Å-1

    0.940

    0.945

    0.950

    0.955

    0.960

    0.965

    0.970

    Q0

    0 1

    -1

    0.94

    1.88

    3.75

    7.50

    15.00

    30.00

    60.00

    120.00

    240.00

    480.00

    960.00

    X441

    Reciprocal space map of 1_

    0 5

    GaN

    InGaN

    X441.X04 GaN 0 0 2 InGaN 12% 0.3 micron / GaN 2.3 Micron / saphir

    expérience Position des pics

    TH\2TH sec3 0002 0001 0000-1 000-2 000-3 000

    Inte

    nsité

    cps

    0.1

    1

    10

    100

    1 000

    10 000

    -1 035.364

    0

    InGaNGaN GaN

    InGaN

  • 10

    Étude de la mosaïcité des couches

    Longueur de cohérence verticale

    L⊥

    Longueur de cohérence latérale

    L

    tilt

    twist

    Définition des paramètres décrivant la mosaïcité

    Influence des paramètres caractéristiques de la mosaïcité sur les largeurs de pics dans le plan QyQz. La direction Qx est perpendiculaire à ce plan.

    }Voir Cherchia et al phys. Stat. Sol. (b) 228 403 (2001) et références incluses.

  • 11

    ∆Qz = f(1/L⊥)

    ∆Qy = f(1/ L, tilt) sur les réflexions symétriques

    ∆Qx = f(1/ L, twist) sur les réflexions asymétriques

    L⊥ = épaisseur des couches d’après les résultats MET pour la majorité des couches de III-N.

    La contribution du tilt (twist) à la largeur des pics symétriques (asymétriques) augmente avec Qz alors que celle due à 1/ L reste constante: on utilise un plot de Williamson-Hall pour déterminer ces 2 paramètres.

    Plot de Williamson-Hall pour la détermination du tilt et de L sur des raies symétriques.

    T. Metzger, R. Höpler, E. Born, O. Ambacher, M. Stutzmann, R. Stömmer, M. Schuster, H. Göbel, S. Christiansen, M. Albrecht, H.P. Strunk, Phil. Mag. A 77, 1013 (1998) et références incluses.

  • 12

    Qy

    QzQx

    (0002)

    (0004)

    (0006)

    (10-12)

    (20-24)

    Plan (10-1-1) : détermination des twists et de L

    Plan (1-210) : détermination des tilts et de L

    (10-12)

    (20-24)

    (1-210)

    Qx

    Que représentent exactement les longueurs de cohérence?

    Quel(s) critères pour déterminer la qualité d’une couche?

  • 13

    tilt

    twist

    Influence des tilts et des twists sur la longueur de cohérence latérale des plans de croissance (0002)

    Cas de domaines tiltés : L

    est équivalente à la taille latérale des domaines

    Cas de domaines twistés: Lest beaucoup plus grande que la taille latérale des domaines

    Plan incliné

    « debout »

    Plan incliné twisté

    Pour des réflexions asymétriques, L devient équivalente à la taille latérale des grains, même pour des domaines twistés

  • 14

    Pour des couches mosaïques avec des domaines « twistés », la largeur à mi-hauteur ( f(1/ L, tilt)) en Qy (w) n’est pas un critère de qualité de la couche. Il faut étudier conjointement la largeur à mi-hauteur d’une réflexion asymétrique.

    2.5 1010a74040B

    7 108a, c et a+c413296A

    Densité de dislocations

    en cm-2

    Nature des des

    dislocations

    fwhm (10-12) arcsec

    fwhm(0002) arcsec

    B. Heying, X. H. Wu, S. Keller, Y. Li, D. Kapolnek, B.P. Keller, S.P. Den Baars, J.S. Speck, Appl. Phys. Lett. 68, 643 (1996).

    100-500nm

    +/-0.07deg

    500230250Z58 (croissance 3D)

    25-75nm+/-0.4deg290012030Z63 (croissance 2D)

    Taille des domaines

    twist(10-12)(10-15)(0002)

    fwhm en arcsec

    Densité de dislocation

    en cm-2

    1-4 1010

    3-5 109

    F. Vigué, P. Vennéguès , C. Deparis S. Vézian, M. Laügt and J.-P. Faurie, J. Appl. Phys, 90, 5115 (2001).

    Films EJM ZnO

  • 15

    Détermination des épaisseurs de couches (super-réseaux, multi-puits)

    D

    dA

    dB

    Si on considère un super-réseau de période D formée de nA plans de matériau A de distance inter-réticulaire dA et de nB plans de matériau B de distance inter-réticulaire dB, on obtient schématiquement un spectre de diffraction en θ/2θ :

    QD = 1/D

    Qm = 1/dm avec dm = (nAdA+nBdB)/(nA+nB) = D/ (nA+nB)

    On peut donc directement obtenir la période D du super-réseau à partir de la différence entre les position des pics N (pic moyen) et N-1 (satellite) ou à partir de la position du pic n= 1 (réflectométrie ).

    Si on connaît dA et dB, on peut remonter aux épaisseurs de chaque couche (nA et nB). Si on connaît les épaisseurs, on peut remonter aux distances inter-réticulaires et en déduire les compositions des couches.

    Qz/QD

    inte

    nsité

    1 2 3 N

    N = nA+nB

    N-1N-2 N+2N+1

  • 16

    Super-réseau SiGe/Si: période 6.95 nm

    Différents paramètres peuvent influer sur les intensités, largeurs, formes …. des pics de diffraction : fluctuations d’épaisseur, couches interfaciales (diffusion), contraintes…. Pour pouvoir remonter à ces paramètres, on peut réaliser des simulations des spectres de diffraction en utilisant lé théorie dynamique de la diffraction.

    Modèle (épaisseur et composition des couches, fluctuations…)

    Simulation

    Comparaison simulation-expérience

    Existe-t-il un modèle unique qui permet de simuler un spectre expérimental?

  • 17

    Al2O3(0002)

    1,4µm GaN

    G1517 épaisseur totale de la couche = 8.012 µm

    0,3µm GaN0,3µm GaN:Si

    0,3µm AlGaN:Si

    (…)

    pression atmosphériquebasse pression

    2 x (AlGaN / GaN):Si raté

    40 x (GaN / AlGaN):Sid GaN=632/ 4*2,35 = 67nmdAlGaN=632/ 4*2,29 = 69nm

    67nm69 nm

    16.8 17.2 17.6 18theta degrés

    0.01

    0.1

    1

    10

    100

    1000

    10000

    100000

    inte

    nsité

    cp

    s

    G1517 0 0 2fentesanalyseursimulation

    L’accord correct entre simulation et expérience permet de vérifier les paramètres de la croissance (épaisseurs et composition de l’AlGaN).

  • 18

    -0.380 -0.370 -0.360 -0.350

    Q1 0 0

    Å-1

    0.950

    0.955

    0.960

    0.965

    0.970

    0.975

    0.980

    0.985

    Q0

    0 1

    -1

    0.50.78131.5633.1256.2512.52550100150200250300350400450500550600

    GaN

    Pic moyen

    satellites

    Carte du réseau réciproque autour de (10-15)