Dictionnaire de La Civilisation Grecque

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Claude Moss

DICTIONNAIRE DE LA CIVILISATION GRECQUE

Note liminaire Civilisation vient du latin civis, citoyen. En grec, citoyen se dit polits, celui qui appartient la polis, la cit, do vient le terme politique . Cest assez dire que la civilisation grecque est dabord civilisation de la cit, civilisation politique. Do le choix dlibr des entres de ce dictionnaire, axes dabord sur ce qui faisait la spcificit de la civilisation grecque, cette dimension politique qui se retrouve non seulement au niveau vnementiel, mais tout autant sur le plan religieux, artistique, et dans les diffrents domaines de la vie de la pense. Quand Aristote dfinissait lhomme grec comme un zon politikon, un animal politique , cest bien cette ralit quil exprimait. Civilisation de la cit donc en premier lieu. Mais aussi, du fait de nos sources et de cette primaut du politique, civilisation dune cit qui pendant deux sicles a tenu la premire place bien quelle ne soit quune parmi les centaines de cits qui composaient le monde grec, savoir Athnes. Certes, la domination exerce par Athnes sur ce monde grec est relativement tardive, puisquelle dbute laube du Ve sicle.

NOTE LIMINAIRE

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Lpope, la pense philosophique et scientifique sont nes en Ionie, dans cette Grce dAsie o stait dabord produit le rveil de la civilisation aprs les sicles obscurs . Lpoque dite archaque connut un brillant essor de lart et de la posie aussi bien dans la Grce dOccident ne de lexpansion des VIIIeVIIe sicles que dans les les de lEge. Mais cest Athnes que fut tablie la dmocratie, ce rgime politique original dont nous nous rclamons encore, mme si notre dmocratie est diffrente de celle des Athniens. Et cest Athnes qui devint le centre incontest de la vie littraire et artistique et du mouvement des ides dans les deux sicles dapoge de la civilisation grecque. Do la place privilgie quelle occupe dans cet ouvrage, choix dlibr qui rcuse par avance laccusation dathnocentrisme . Cest aussi pourquoi la priode qui suit les conqutes dAlexandre a t volontairement limite un bref dveloppement. Certes, les cits grecques continuent exister, thoriquement indpendantes, et leurs institutions sont souvent mieux connues que pour la priode prcdente. Et si Athnes nest plus une cit hgmonique, elle demeure le foyer dune importante activit philosophique. Pourtant cest dsormais ailleurs que slabore une nouvelle civilisation, dans les capitales de ces royaumes ns de la conqute dAlexandre, Alexandrie, Antioche, Pergame. Une civilisation o se conjuguent lapport hellnique

NOTE LIMINAIRE

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et celui des civilisations orientales, et que depuis lhistorien allemand Gustav Droysen on appelle hellnistique .

Une partie des articles de cet ouvrage a dj t publie sous le titre La dmocratie grecque (Le monde de...), M.A. d., Paris, 1986.

IntroductionLa civilisation grecque sest panouie entre le VIIIe et le IVe sicle avant J.-C. sur une vaste aire gographique allant des colonnes dHercule (dtroit de Gibraltar) aux rives du Pont-Euxin (mer Noire). Le cadre de cette civilisation a t cette forme politique spcifique quon appelle la Cit (Polis). Elle subsiste certes aprs le IVe sicle, mais comme une survivance dans un monde domin par les grands tats monarchiques ns de la conqute dAlexandre, o se dveloppe une civilisation dans laquelle lhritage hellnique se mle aux apports des civilisations orientales et quon appelle la civilisation hellnistique. On situe gnralement larrive des Grecs cest-dire de gens parlant une langue qui deviendra le grec au dbut du second millnaire avant J.-C. On sait peu de choses en dpit des progrs constants de la recherche archologique, sur les tablissements humains qui prcdrent cette arrive des Grecs et sur les consquences queut sur la civilisation matrielle la pntration de nouveaux arrivants. Mais, partir du XVe sicle, se dveloppe une civilisation quon appelle mycnienne, du nom du principal centre o elle allait

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atteindre son apoge : le site de Mycnes dans le Ploponnse. On sait que cest en cherchant les traces des hros dHomre que lAllemand Schliemann fit entreprendre des fouilles qui allaient rvler lexistence dun palais de vastes dimensions, cependant que les tombes livraient un riche matriel o abondaient en particulier des objets dor. Ils tmoignaient de limportance des souverains qui rgnaient sur lAcropole de Mycnes, cependant que la prsence dans les tombes dobjets dimportation laissait deviner des relations entre ce monde mycnien et lOrient mditerranen. Les progrs de larchologie et le dchiffrement des tablettes dargile trouves dans les ruines des palais mycniens permettent aujourdhui dentrevoir, malgr les nombreux problmes qui subsistent, ce qutaient ces tats mycniens qui connurent leur apoge entre le XVe et le XIIe sicle avant J.-C. : des tats centraliss autour dun palais o se concentraient non seulement lautorit politique, militaire, religieuse, mais aussi les activits conomiques, cependant que saccumulaient dans les magasins du palais les redevances acquittes par les populations des campagnes qui en dpendaient. On a souvent compar la structure des tats mycniens celle de certains tats de lOrient ancien, en dpit des diffrences dchelle considrables. De fait on y retrouve lexistence dune bureaucratie de scribes charge de tenir jour les archives et la

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comptabilit du palais, dune classe de guerriers professionnels, dune paysannerie dpendante, mme si cette paysannerie se distinguait, au sein des communauts villageoises, des esclaves du palais et des dieux. Ce monde mycnien, dont nous sommes incapables de reconstituer lhistoire de faon prcise, puisque les documents crits que nous possdons sont essentiellement des comptes rdigs la veille de la disparition des palais, seffondre brusquement laube du XIIe sicle avant J.-C. Les modernes ont avanc diverses hypothses pour rendre compte de cet effondrement : arrive de nouveaux envahisseurs qui seraient ces Doriens qui dans la tradition grecque se rendirent matres du Ploponnse au lendemain de la guerre de Troie ; troubles intrieurs dont les traces lointaines se retrouveraient dans certains pisodes mythiques ; voire catastrophe naturelle qui aurait affect principalement le Ploponnse. Sans exclure en effet que de nouveaux arrivants aient pu provoquer ici ou l des incendies et des destructions, il faut se garder dune explication trop schmatique. Et ce dautant plus que certains palais ne furent pas dtruits en mme temps que les autres, celui dAthnes en particulier, et que lon tend aujourdhui nuancer limportance de la catastrophe et de la disparition de tous les sites mycniens. La priode de quatre sicles, qui spare la fin des palais mycniens de la renaissance de la civilisation

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grecque laube du VIIIe sicle, et que les archologues appellent les ges obscurs , se rvle en effet beaucoup plus complexe que cette appellation le laisserait supposer. Certes, il y a bien disparition de lusage de lcriture, abandon de nombreux sites, appauvrissement de la civilisation matrielle. Mais, au fur et mesure que se multiplient les fouilles, on dcouvre que les ruptures sont moins catgoriques quon lavait cru dabord, que la civilisation mycnienne ne disparat pas brutalement du jour au lendemain, quon retrouve la trace de continuits qui incitent une apprciation plus nuance des sicles obscurs. On savait dj que cest alors que des populations grecques migrrent vers les les et les ctes dAsie Mineure. On pense de plus en plus aujourdhui que la tradition qui faisait partir une partie dentre eux dAthnes ntait pas infonde et que lAttique tait demeure pendant ces quatre sicles un centre relativement actif. Enfin, on tend faire remonter au IXe sicle la renaissance do devait sortir le monde grec de la priode historique. Cest alors en effet que commencent rapparatre de nombreux sites abandonns ou dont la population stait considrablement rduite. Souvent ces regroupements se font autour dune tombe monumentale ou dun sanctuaire. Mais trs vite saffirme une structure urbaine diffrente de la structure palatiale mycnienne et qui va caractriser pendant les sicles suivants

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cette forme nouvelle dtat, la cit, quon peut dfinir comme un centre urbain, gnralement voisin de la mer, contrlant un territoire plus ou moins vaste partag entre les membres de la communaut civique. Cest cette forme dtat que les Grecs allaient bientt diffuser dans tout le bassin mditerranen avec le vaste mouvement dexpansion qui commence vers le milieu du VIIIe sicle et quon appelle la colonisation grecque. Suscite en premier lieu par le besoin de terre, consquence de lexplosion dmographique, mais aussi par le souci de se procurer des biens dont la Grce tait dpourvue, essentiellement des mtaux comme le fer ou ltain, cette expansion des Grecs se traduisit en effet par la fondation dtablissements qui taient des cits autonomes, indpendantes de leur cit mre (mtropole) do taient partis les premiers colons. Les fouilles qui ont t menes sur le site de certains de ces tablissements permettent de mieux comprendre la nature de la cit grecque. On a pu mettre en vidence limportance du centre urbain comme lieu o sur lemplacement laiss libre de toute construction (la future agora) se tenaient les assembles qui prenaient les dcisions communes. On a pu galement reconstituer le dcoupage du territoire, de la chora, partag entre les colons, peut-tre de manire galitaire en certains endroits. Le mouvement dexpansion allait se poursuivre jusque vers le milieu du VI sicle. En moins de deux

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sicles, un chapelet de cits grecques jalonnait les ctes de la Mditerrane depuis lEspagne jusquaux rives de la mer Noire : elles taient particulirement nombreuses en Italie du Sud, en Sicile et dans le nord de lEge. Mais on en trouvait aussi en Gaule (Marseille), en Corse (Alalia), et mme sur la cte africaine o des Grecs venus de Thera (Santorin) avaient fond Cyrne en Libye, cependant que dautres Grecs, originaires essentiellement des les et des cits dAsie Mineure, staient tablis sur un bras du delta du Nil, Naucratis. Ces deux sicles taient aussi le thtre de profonds bouleversements. Certains affectaient la vie conomique : le dveloppement des changes et du commerce maritime, les progrs de lartisanat urbain et linvention de la monnaie, mme si lorigine elle rpondait des proccupations autres. Dautres taient lis aux transformations des pratiques de la guerre avec ladoption de la phalange hoplitique, et par voie de consquence laccs la fonction guerrire, au dpart rserve une aristocratie militaire, de couches de plus en plus tendues de la population civique. Dautres enfin dcoulaient dune crise agraire laquelle la colonisation avait apport une solution partielle. Cette crise agraire allait dclencher dans certaines cits des troubles qui donneraient naissance un pouvoir personnel, la tyrannie, le tyran se rendant matre de la cit en promettant une nouvelle

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rpartition des terres aux dpens de ceux, la minorit, qui en dtenaient la plus grande part. Cependant quailleurs, la tyrannie tait vite ou diffre comme Athnes par un effort de mise en place dune lgislation destine pallier les ingalits en crant des lois communes pour tous et des institutions propres les faire respecter. Les tyrannies durrent plus ou moins longtemps, mais finirent par disparatre la fin du VIe sicle, tandis que se mettaient en place des institutions qui diffraient dune cit lautre, mais nen prsentaient pas moins des traits communs : des magistratures lectives et souvent annuelles, un ou plusieurs conseils, chargs de soumettre les dcisions communes une assemble des membres de la communaut civique, qui tantt se contentait de les approuver, tantt, comme Athnes aprs les rformes de Clisthne, pouvait les discuter et les amender. Cest ce monde de cits libres et autonomes qui allait au dbut du Ve sicle affronter la menace perse. Les guerres mdiques constituent un moment essentiel dans lhistoire du monde grec. Car cest de cet affrontement quallait natre lhgmonie athnienne et cette civilisation classique qui lui est troitement associe. Depuis le milieu du VIe sicle, les Perses avaient entrepris de soumettre leur domination les pays stendant du plateau de lIran aux rives de la Mditerrane. La Msopotamie, lAsie Mineure, puis

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lgypte tombrent entre leurs mains, et aussi les cits grecques dAsie qui avaient brill dun vif clat pendant deux sicles et vu natre la pense scientifique et philosophique. laube du Ve sicle, certaines de ces cits, dont Milet, se rvoltrent et firent appel aux Grecs dEurope. Seuls les Athniens rpondirent lappel et participrent de ce fait la prise et lincendie dune des capitales royales, Sardes. Victoire sans lendemain, mais dont Darius aurait pris prtexte pour lancer en 490 une expdition contre Athnes. Expdition qui sacheva par un dsastre pour le corps expditionnaire perse face aux hoplites athniens dans la plaine de Marathon. Darius mort, son fils Xerxs reprit le projet, mais sur une bien plus vaste chelle, doublant lexpdition maritime dune gigantesque arme de fantassins recrute dans toutes les provinces de lempire. Cest cette arme qui franchit le dfil des Thermopyles et sempara de lAcropole dAthnes que ses habitants avaient abandonne sur les conseils de Thmistocle. Celui-ci avait quelques annes auparavant dot la cit dune flotte de guerre et cest cette flotte qui crasa la flotte perse dans la rade de Salamine en 480, contraignant lennemi battre en retraite sous les yeux de Xerxs. Lanne suivante, les Grecs, sous le commandement du roi Spartiate Pausanias, taient vainqueurs Plates des contingents perses demeurs en Grce. Pour la plupart dentre eux, et singulirement pour les Spartiates hostiles aux

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expditions maritimes, la guerre tait termine. Mais les Athniens ne lentendaient pas ainsi, et, ayant constitu avec les Grecs des les et du nord de lEge une alliance, la ligue de Dlos, ils entreprirent de librer du joug perse les cits grecques dAsie et de les faire entrer dans leur alliance. Cest de cette alliance quallait natre lempire athnien. Prenant en charge la dfense commune, les Athniens exigrent des allis le paiement dun tribut annuel qui alimentait le trsor de la ligue, dabord dpos Dlos, puis Athnes partir de 454. Ce tribut allait certes servir maintenir une flotte importante, mais il permit aussi Pricls, devenu lhomme politique le plus influent dAthnes, de faire de la cit, et surtout de son Acropole, une merveille darchitecture, cependant quAthnes devenait un centre de vie intellectuelle et artistique vers lequel convergeaient savants, philosophes, artistes de tout le monde grec. Mais cette grandeur avait son revers. Athnes exigeait de plus en plus de ses allis, et pour ceux qui se montraient rcalcitrants, nhsitait pas recourir la force pour les maintenir dans lalliance. Des garnisons athniennes taient tablies sur le territoire des cits allies, et on distribuait aux soldats de ces garnisons des lots de terre pris sur ce territoire. Des magistrats athniens exeraient une surveillance troite sur la vie politique des cits de lempire, et partout Athnes favorisait ltablissement de rgimes dmocratiques limage du sien. Dans le

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clbre discours que lui prte Thucydide, Pricls justifiait cette hgmonie par la supriorit du systme athnien : En rsum, jose le dire, notre cit, dans son ensemble, est pour la Grce une vivante leon . Ce discours, Pricls le prononait alors que, depuis un an, Athnes et ses allies affrontaient la ligue des tats ploponnsiens runis autour de Sparte. La guerre du Ploponnse qui dbute en 431 allait dtruire cette hgmonie en apparence invulnrable. Pricls avait souhait la guerre, la prvoyant courte et victorieuse, elle allait tre longue et difficile. Si, longtemps, les Athniens demeurrent matres de la mer, ils ne purent empcher les Lacdmoniens et leurs allis denvahir chaque anne le territoire de lAfrique, accumulant les destructions. Une paix conclue en 421 mit provisoirement un terme aux oprations, mais la guerre reprit aprs que les Athniens eurent entrepris la dsastreuse expdition de Sicile. Cette fois, grce aux subsides perses, les Ploponnsiens avaient pu rassembler une flotte capable de sopposer la flotte athnienne, et cest sur mer que les Athniens subirent la dfaite qui entrana la chute de leur empire. Dj une premire fois, au lendemain du dsastre de Sicile, les adversaires de la dmocratie staient empars du pouvoir pendant quelques mois en 411. Mais les dmocrates, et singulirement les soldats et les marins de la flotte, avaient fait chouer la tentative. Une seconde fois en 404, alors que la

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flotte lacdmonienne campait devant le Pire, les oligarques semparrent de la cit et y firent rgner la terreur pendant plusieurs mois. Mais l encore les dmocrates russirent les chasser de la cit et rtablir le rgime dmocratique. Mais cen tait fini de lquilibre qui au Ve sicle avait permis lpanouissement de la culture et de la civilisation grecques. Lhgmonie Spartiate, ne de la victoire remporte en 405, ne dura que quelques annes, et grce surtout lappui du roi des Perses devenu larbitre des querelles entre cits grecques. Athnes russit en 378 reconstituer une nouvelle alliance maritime, en sengageant ne pas recourir aux pratiques qui avaient transform son hgmonie en une autorit mal supporte. Mais les difficults financires auxquelles la cit devait faire face la contraignirent vite retomber dans les mmes excs et lalliance seffondra en 355. Ailleurs, les cits taient en proie des luttes intestines opposant partout dmocrates et oligarques, pauvres et riches. Et cest cette Grce affaiblie o aucune cit ne parvenait tablir son hgmonie, qui allait devoir affronter la puissance macdonienne, partir du moment o Philippe II devenu roi en 359 entreprit de placer une partie de la Grce sous son contrle et de jouer le rle darbitre des affaires grecques. Athnes, Dmosthne eut conscience du danger, mais, en dpit de ses mises en garde, ne parvint que trop tard unir les

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Grecs dans une coalition antimacdonienne. La dfaite de Chrone en 338, lalliance conclue Corinthe entre Philippe et les Grecs avec pour objectif la conqute de lAsie Mineure, puis la ralisation de cette conqute, et au-del, par Alexandre, le successeur de Philippe, allaient bouleverser lquilibre du monde grec. Quand Alexandre meurt en 323, Athnes tente une dernire fois de soulever les Grecs contre la Macdoine. Mais cette ultime tentative laquelle Dmosthne participa se solda par un nouvel chec et linstallation dune garnison macdonienne au Pire tandis que la dmocratie tait abolie pour faire place un rgime censitaire. Dsormais le vieux monde grec avait cess dtre le centre de la politique genne, et les tats grecs ne seraient plus que des comparses dans les luttes politiques opposant entre eux les royaumes ns de lempire dAlexandre. Quant la vie culturelle et artistique, cest dabord dans les capitales de ces nouveaux tats quelle spanouirait, une vie culturelle soucieuse de se rattacher la tradition grecque, mais laquelle manquerait ce qui avait caractris le monde grec lpoque classique, cette dimension politique insparable de la vie de la cit.

Liste des entres et de leurs corrlatsAGSILAS AGORA ALCE ALCIBIADE ALCMONIDES ALEXANDRE Lysandre - Sparte. Architecture, Urbanisme. Grce dAsie - Lesbos - Littrature Musique - Posie - Sapho. Andocide - Ploponnse (Guerre du) Thrasybule. Clisthne - Pisistrate. Hellnistique (Civilisation) Lamiaque (Guerre) - Monarchie - Philippe II. Alcibiade - Ploponnse (Guerre du). Dieux - Mythologie. Delphes - Dieux - Musique - Oracles Sanctuaires.

ANDOCIDE APHRODITE APOLLON

APPROCHES ACTUELLES DE LHISTOIRE GRECQUE ARCHITECTURE,URBANISME

Agora - Grce dAsie - Phidias. Dokimasie - Thesmothtes.

ARCHONTES

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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AROPACE

Atrides - Boul - Ephiake - Eschyle Eupatrides - Harpale (Affaire d) Justice.

ARGINUSES (PROCS DES) Eisangelie - Thramne. ARGONAUTES ARISTIDE ARISTOPHANE ARISTOTE ARME ASPASIE ATHNA ATHNES Hros et cycles hroques Mythologie. Thmistocle. Cleon - Comdie - Littrature Sophistes - Thtre - Thesmophories. Littrature - Mtques - Philosophie Stasis. phbie - Guerre - Hoplites Stratges. Fminine (Condition) - Pricls. Atrides - Dieux - Mythologie Religion civique. Clisthne - Dmosthne - Diplomatie cclesia - Eubule - Isocrate Lycurgue - Misthophorie Ploponnse (Guerre du) - Pntes Pentacosiomdimnes -Pricls - Pire Pisistrate - Plousioi -Protagoras Religion civique - Socrate - Solon Sparte - Sykophantes - Thucydide Zeugires. Cit - Justice - Politeia.

ATIMIE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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ATRIDES

Aropage - Athna - Hros et cycles hroques - Schliemann Troie (Guerre de). Demiourgoi. Commerce - conomie - Monnaie. Mdiques (Guerres) - Hrodote. Littrature - Philosophie. Aropage - Dokimasie - cclesia Justice - Pryranes. Confdration maritime (Seconde) Eisphora - Symmories. Stratges. Iphicrate - Stratges - Timothe.

BANAUSOI BANQUES/BANQUIERS BARBARES BIBLIOTHQUE BOUL CALLISTRATOS DALPHIDNA CHABRIAS CHARS

CHRONE (BATAILLE DE) Dmosthne - Philippe II. CHIOS CHORGIE CIMON CIT Confdration maritime (Seconde) Dlos (Ligue de) - Dmocratie. Comdie - Liturgies. Imprialisme - Pricls - Thse. Atimie - Dmocratie - cclesia Evergrisme - Graphe para nomn Hippeis -Libert (Eleutheria) Mtques - Misthophorie Monarchie - Nomos - Ostracisme -

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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Pntes - Pricls - Polis - Politeia Polits - Prytanes - Zeugites. CLEON CLROUQUIES CLISTHNE Aristophane - Dmagogues Hyperboles - Ploponnse (Guerre du). Confdration maritime (Seconde) Dlos (Ligue de) - Prids. Alcmonides - Athnes - Dme Orthagorides - Patrios polireia Tribu.

COLONISATION GRECQUE Cyrne - Grce dOccidenr Marseille -Sicile - Syracuse. COMDIE COMMERCE Aristophane - Chorgie - Littrature Mnandre - Thtre. Banque/Banquiers - Economie Emporoi - Monnaie - Naukleroi.

CONFDRATION MARITIME (SECONDE) Callistratos dAlphidna - Chios Clrouquies - Imprialisme. CORINTHE CRTE CRITIAS CYPSLIDES CYRNE Cypslides. Evans. Oligarchie - Thramne Trente. Corinthe - Hrodore Orthagorides -Tyrannie Colonisation grecque.

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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DLOS (LIGUE DE) DELPHES DMAGOGUES DMES DMTER DEMIOURGOI DMOCRATIE

Chios - Clrouquies - Imprialisme. Apollon - Dieux - Oracles - Religion civique - Sanctuaires. Cleon - Hyperboles - Orateurs. Clisthne Religion civique - Thesmophories. Banausoi - Economie. Alcibiade - Chios - Cit - Dmos Ecclesia - galit - Esclavage vergrisme -Graphe para nomn Imprialisme - Libert - Marine Mtques - Misthophorie - Oligarchie Oligarque (Le Vieil) Ostracisme Ploponnse (Guerre du) -Pnres Prids - Platon - Polis - Polits Protagoras - Socrate - Solon Sykophantes - Theorikon - Thse Trente -Tyrannie. Dmocratie - cclesia - Ostracisme Pntes - Polits - Solon - Teocorikon Tyrannie. Athnes - Chrone (Bataille de) Eschine - Harpale (Affaire d) Hypride - Littrature - Orateurs Philippe II -Theorikon. Grce dOccident - Syracuse.

DMOS

DMOSTNE

DNIS LANCIEN

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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DIEUX

Aphrodite - Apollon - Athna Delphes - Dmter - Dionysos Epidaure - Ftes - Hra - Hracls Hros et cycles hroques - Homre Mythologie - Religion civique Religion domestique - Zeus. Philosophie. Dieux - Mythologie - Religion civique -Thtre - Thorikon. Athnes. Archonte - Boul - Thesmothtes. Premiers temps de la Grce - Sparte. Famille - Fminine (Condition) Mariage. Athnes - Boul - Cit - Dmos Orateurs - Prytanes. Banque/Banquiers - Commerce Demiourgoi - Eisphora - Emporoi Esclavage - Fiscalit - Georgoi Kapeloi -Mtques - Monnaie Naukieroi -Oikos - Pire - Prts maritimes - Symmories - Thorikon. Famille - Musique - Pdrastie Sapho. Dmocratie - Esclavage.

DIOGNE DIONYSOS DIPLOMATIE DOKIMASIE DORIENS DOT ECCLESIA CONOMIE

DUCATION GALIT

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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EISANGELIE EISPHORA EMPOROI EPHBIE EPHIALTE EPICLRE PIDAURE ESCHIINE ECHYLE

Arginuses (Procs des). Callistratos dAlphidna - Economie -Fiscalit - Plousioi - Symmories. Commerce - Economie - Naukieroi Pire - Prts maritimes. Arme - Hoplites. Aropage Pricls. Famille - Fminine (Condition). Dieux - Mdecine hippocratique - Sanctuaires Dmosthne - Littrature Orateurs -Philippe II. Aropage - Euripide - Littrature - Mythologie - Sophocle Thtre - Tragdie. Dmocratie - Economie - galit - Famille - Hectmores Htares - Pntes. Athnes - Laurion - Thorikon Xnophon. Aropage. Eschyle - Littrature Mythologie -Sophocle - Thtre Tragdie.

ESCLAVAGE

EUBULE EUPATRIDES EURIPIDE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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EVANS EVERGTISME FAMILLE

Crte - Premiers temps de la Grce. Cit - Dmocratie. Dot - ducation - Esclavage - Famille -Fminine (Condition) - Gnos Mariage - Mort - Phratries.

FMININE (CONDITION) Aspasie - Dor - piclre - Famille Htares - Mariage - Oikos. FTES FISCALIT FUSTEL DE COULANGES GENOS GEORGOI GRAPH PARA NOMN GRCE DASIE Dieux - Sanctuaires - Thtre Thorikon - Thesmophories. Economie - Eisphora - Liturgies Symmories. Famille - Phratries - Tribu. conomie - Hectmores - Solon. Cit- Dmocratie - Justice - Nomos Ostracisme - Thesmothtes. Alce - Architecture, Urbanisme Homre - Philosophie - Posie Sapho - Thaes - Tyrannie. Colonisation grecque - Denys lAncien -Marseille - Sicile Syracuse - Tyrannie. Hoplites - Lamiaque (Guerre) Marine - Mdiques (Guerres). Ploponnse (Guerre du) - Stratges -

GRCE DOCCIDENT

GUERRE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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Thucydide -Troie (Guerre de) Xnophon. HARMODIOS ET ARISTOGITON HARPLE (AFFAIRE D) HCATE HECTMORES HLIE HELLNISTIQUE (CIVILISATION) HRA HRACLS HRODOTE Tyrannie. Aropage - Dmosthne - Hypride Grce dAsie - Hrodote Philosophie. Esclavage - Georgoi - Solon. Justice. Alexandre. Dieux - Hracls - Mythologie Zeus. Dieux - Hra - Hros Mythologie -Zeus. Barbares - Cypslides - Hcate Histoire - Littrature - Modiques (Guerres). Atrides - Hracls - Hsiode Littrature - Mythologie - dipe Thse - Troie (Guerre de). Mythologie - Posie. Esclaves - Fminine (Condition).

HROS ETCYCLES HROQUES

HSIODE HTARES

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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HTAIRIES HIPPEIS HISTOIRE HOMRE

Oligarchie - Quatre Cents. Cit. Hrodote - Littrature - Thucydide Xnophon. Grce dAsie - Littrature Premiers temps de la Grce Troie (Guerre de). Arme - Ephbie - Guerre Solon -Sparte - Thramne Zeugites. Cleon - Dmagogues - Ostracisme. Dmosthne - Harpale (Affaire d) - Littrature - Orateurs. Cimon - Confdration maritime (Seconde) - Dlos (Ligue de) Dmocratie - Isocrate - Thucydide Thrasybule. Chars - Stratges - Timothe. Littrature - Orateurs. Athnes - Imprialisme - Littrature Panhellnisme - Patries polireia Philippe II - Stasis. Aropage - Boul - Graphe para nomn- Hlie - Nomos - Ostracisme Selon - Sykophantes -Thesmothtes.

HOPLITES

HYPERBOLOS HYPRIDE IMPRIALISME

IPHICRATE ISE ISOCRATE

JUSTICE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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KAPELOI LAMIAQUE (GUERRE) LAURION LIBERT (LEUTHERIA) LITTRATURE

conomie. Alexandre - Dmosthne - Hypride Phocion. Eubule - Xnophon. Cit - Dmocratie - Polis - Politeia. Alce - Aristophane - Aristote Bibliothque - Comdie - Dmosthne - Eschine - Eschyle - Euripide Hrodote -Hsiode - Histoire Homre - Hypride - Ise - Isocratc Lycurgue - Lysias -Mnandre Philosophie - Pindare - Platon - Posie - Sapho - Sophocle - Thtre Thophraste - Thucydide - Tragdie Xnophon. Chorgie - Fiscalit - Plousioi Trierarchie. Athnes - Littrature. Sparte. Agsilas - Ploponnse (Guerre du) Sparte - Thrasybule. Littrature - Mtques - Orateurs Thrasybule - Trente. Alexandre - Philippe II. Modiques (Guerres) - Milciade.

LITURGIES LYCURGUE LYCURCUE DE SPARTE LYSANDRE LYSLAS MACDOINE MARATHON

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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MARIAGE MARINE

Dot - Famille - Fminins (Condition) - Oikos - Religion domestique. Arginuses (Procs des) - Dmocratie Guerre - Naucraries - Naukieroi Pire -Prts maritimes - Salamine Thmistocle. Colonisation grecque - Grce dOccident. Epidaure - Philosophie Science. Barbares - Guerre - Marathon Miltiade - Salarnine - Thmistocle. Comdie - Littrature - Thtre. Aristote - Cit - Dmocratie Economie - Lysias. Marathon - Mdiques (Guerres) Stratges. Athnes - Cit - Dmocratie Pntes -Pricls - Thorikon. Alexandre - Cit - Sparte Tyrannie. Banque/Banquiers - Commerce conomie. Famille - Mythologie Religion domestique.

MARSEILLE MDECINEHIPPOCRATIQUE

MDIQUES (GUERRES) MNANDRE MTQUES MILTIADE MISTHOPHORIE MONARCHIE MONNAIE MORT

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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MUSIQUE

Alce - Apollon - ducation Pindare -Platon - Posie Pythagore - Sapho -Tragdie. Aphrodite - Apollon - Argonautes Atrides - Delphes - Dmter - Dieux Dionysos - Eschyle - Euripide - Hra Hracls - Hros et cycles hroques Hsiode - Homre - dipe - Pindare Religion civique - Religion domestique - Sophocle - Thse - Thtre - Troie (Guerre de) - Zeus Marine. Commerce - Economie - Emporoi Marine - Pire - Prts maritimes. Laurion - Ploponnse (Guerre du). Cit - Graphe para nomn - Justice Politeia - Polits - Thesmothtes. Hros et cycles hroques Mythologie - Sophocle - Tragdie. conomie - Famille - Fminine (Condition) -Mariage. Cririas - Dmocratie - Htairies Oligarque (Le Vieil) - Patrios politeia Plousioi - Polis - Politeia - Poltes Quatre Cents - Sparre - Trente. Dmocratie - Oligarchie. Religion civique - Sanctuaires.

MYTHOLOGIE

NAUCRARIES NAUKLEROI NICIAS NOMOS DIPE OIKOS OLIGARCHIE

OLIGARQUE (LE VIEIL) OLYMPE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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ORACLES ORATEURS

Apollon - Delphes - Hypride Religion civique - Sanctuaires - Zeus. Athnes - Boul - Cit - Dmagogues Dmocratie - Dmosthne - cclesia Eschine - Ise - Lysias - Prytanes Sophistes. Clistne - Cypslides - Tyrannie. Cit - Dmocratie - Dmos Graphe para nomn -Hyperboles - Justice -Politeia -Poltes Tyrannie. Isocrate. Clisthne - Isocrate - Oligarchie Politeia - Solon. Alcibiade - ducation - Platon Sapho - Sparte. Alcibiade - Andocide - Athnes Cleon - Dmocratie - Lysandre Nicias - Pricls - Sparte - Thramne - Thucydide. Athnes - Cit - Dmocratie - Dmos Esclavage - Misthophorie - PIousioi Thorikon. Athnes - Solon. Aspasie - Athnes - Cimon -

ORTHAGORIDES OSTRATISME

PANHELLNISME PATRIOS POLITEIA PDRASTIE PEINTURE PLOPONSE (GUERRE DU)

PNTES

PENTACOSIOMDIMNES PRICLS

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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Clrouquies - Dmocratie - Dmos Ephialte -Misthophorie Ploponnse (Guerre du) - Phidias Pire - Religion civique -Thucydide. PHIDIAS PHILIPPE II Architecture, Urbanisme - Pricles. Alexandre - Chrone (Bataille de) Dmosthne - Eschine - Isocrate Macdoine. Aristote - Bibliothque - Diogne GrcedAsie - Hcate - Histoire Littrature - Mdecinehippocratique Platon -Pythagore - Science - Socrate Sophistes - Thaes - Thophraste. Lamiaque (Guerre) - Stratges. Famille - Gnos. Littrature - Musique - Mythologie Posie. Athnes - Economie - Emporoi Marine- Naukieroi - Pricls - Prts maritimes. Alcmonides - Athnes - Miltiade Solon - Tyrannie. Dmocratie - Littrature - Musique Philosophie - Protagoras - Socrate Sophistes - Stasis. Athnes - Eisphora - Liturgies -

PHILOSOPHIE

PHOCION PHRATRIES PINDARE PIRE

PISTISRATE PLATON

PLOUSIOI

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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Oligarchie - Pntes - Prts maritimes - Trirarchie. POSIE Alce - Grce dAsie - Hsiode Homre - Littrature - Musique Pindare - Sapho - Tragdie. Cit - Dmocratie - Libert (Eleutheria) - Oligarchie - Politeia Polits - Prytanes - Zeugites. Atimie - Cit - Libert (Eleutheria) Nomos - Oligarchie - Ostracisme Patries politeia - Polis - Polits Tyrannie. Cit - Dmocratie - Dmos - Nomos Oligarchie - Polis - Politeia. Phidias. Evans - Homre - Schliemann - Troie (Guerre de). conomie - Emporoi - Marine Naukleroi - Pire - Plousioi. Athnes - Dmocratie - Platon Sophistes. Boule - Cit - cclesia - Polis. Musique - Philosophie - Science. Dmos - Htairies - Oligarchie Thramne - Thrasybule - Trente.

POLIS

POLITEIA

POLITS PRAXITLE PREMIERS TEMPS DE LA GRCE PRTS MARITMES PROTAGORAS PRYTANES PYTAGORE QUATRE CENTS

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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RELIGION CIVIQUE

Athna - Delphes - Dmter - Dieux Dionysos - Mythologie - Olympie Oracles - Pricls - Religion domestique -Sanctuaires - Zeus. Dieux - Mariage - Mort - Mythologie Religion civique. Marine - Mdiques {Guerres) Thmistocle. Apollon - Delphes - Epidaure - Ftes - Olympie - Religion civique. Alce - ducation - Grce dAsie Littrature - Musique - Pdrastie Posie. Atrides - Hros et cycles hroques Premiers temps de la Grce - Troie (Guerre de). Mdecine hippocratiquc Philosophie -Pythagore - Thals. Colonisation grecque - Denys lAncien -Grce dOccident Syracuse - Tyrannie. Athnes - Dmocratie Philosophie -Platon - Xnophon. Athnes - Dmocratie - Dmos Georgoi - Hectmores - Hoplites - Justice -Patries politeia Pentacosiomdinmes -Pisistrate Stasis.

RELIGION DOMESTIQUE SALAMINE SANCTUAIRE SAPHO

SCHLIEMANN

SCIENCE SICILE

SOCRATE SOLON

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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SOPHISTES

Aristophane - Orateurs Philosophie -Platon - Protagoras - Socrate. Eschyle - Euripide - Littrature Mythologie - dipe - Thtre Tragdie. Agsilas - Athnes - Doriens Hoplites - Lycurgue de Sparte Lysandre - Oligarchie Ploponnse (Guerre du). Aristote - Isocrate - Platon - Solon. Arme - Chabrias - Chars - Cleon Guerre - Iphicrate - Miltiade Ploponnse (Guerre du) - Phocion Timothe. Athnes - Dmocratie - Eisangelie Justice. Callistratos dAlphidna - Eisphora Fiscalit - Trirarchie. Colonisation grecque - Denys lAncien - Grce dOccident - Sicile. Dlos (Ligue de) - Mistophorie. Grce dAsie - Philosophie - Science. Aristophane - Comdie - Dionysos Eschyle - Euripide - Ftes - Hros et cycles hroques - Mnandre Mythologie - Sophocle - Tragdie.

SOPHOCLE

SPARTE

STASISSTRATGES

SYKOPHANTES SYMMORIES SYRACUSE TAMIAI THALS THTRE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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THBES THMISTOCLE THOPHRASTE THEORIKON

Aristide - Dmocratie - Marine Mdiques (Guerres) - Salamine. Littrature - Philosophie. Dmocratie - Dmos - Dmosthne Dionysos - Eubule - Ftes Misthophorie - Pntes - Thtre. Arginuses (Procs des) - Critias Hoplites - Ploponnse (Guerre du) Quatre Cents - Trente. Cimon - Dmocratie - Hros et cycles hroques - Mythologie. Aristophane - Dmter - Ftes. Archontes - Dokimasie - Graphe para nomn - Justice - Nomos. Alcibiade - Dmocratie Imprialisme -Lysandre - Lysias Quatre Cents - Trente. Athnes - Guerre - Histoire Imprialisme - Littrature Ploponnse (Guerre du) - Pricls Tyrannie. Chars - Iphicrate - Stratges. Dionysos - Eschyle - Euripide Hros et cycles hroques - Littrature

THRAMNE

THSE THESMOPHORIES THESMOTHTES THRASYBULE

THUCYDIDE

TIMOTHE TRAGDIE

LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS

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- Musique - Posie - Sophocle Thtre. TRAVAIL TRENTE Dmocratie - Dmos - Economie Esclavage. Cririas - Dmocratie - Lysandre Oligarchie - Quatre Cents Thramne - Thrasybule. Clisthne - Gnos. conomie - Liturgies - Marine Stratges - Symmories. Atrides - Hros et cycles hroques Homre - Mythologie - Premiers temps de la Grce - Schliemann. Cypslides - Dmocratie - Dmos Grce dAsie - Grce dOccident Harmodios et Aristogiron Monarchie - Orthagorides - Pisistrare Politeia - Sicile - Thucydide. Eubule - Guerre - Histoire - Laurion Littrature - Socrate. Athnes - Cire - Hoplites - Polis. Dieux - Ftes - Hra - Hracls Mythologie - Oracles - Religion civique - Sanctuaires.

TRIBU TRIRARCHIE TROIE (GUERRE DE)

TYRANNJIE

VTEMENT XNOPHON ZEUGITES ZEUS

CHRONOLOGIE

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Faits politiques

Faits de civilisation

Le reste du monde mditerranenv. 2150-1680 v. 2000 Fin XIXe s. Moyen Empire thbain en gypte Installation des Hittites en Anatolie Rgne dHammurabi en Msopotamie. Les Assyriens matres de Mari XVIIIe dynastie : Amnophis IV (Akhenaton). Exode des Hbreux vers la Palestine Rgne de Ramss II Attaque des peuples de la mer David et Salomon. Hiram de Tyr Fondation de Carthage Fondation de Rome

v. 1600-1400 Apoge de la Crte minoenne v. 1400-1200 Apoge de la Grce mycnienne e Db. XII s.- Sicles obscurs fin IXe s. Naissance de la cit grecque Milieu VIIIe s. Dbut de la colonisation grecque v. 757 Fondation de Cmes en Campagnie v. 740-720 Premire guerre de Messnie v. 733 Fondation de Syracuse v. 708 Fondation de Tarente v. 660 Fondation de Bysance e v. milieu VII s. Dbut de la tyrannie des Cypslides Db. VIIIe s.

v. 1600-1400

Apoge de la civilisation minoenne Apoge de la civilisation mycnienne Dclin de la civilisation matrielle laboration de lalphabet grec Fondation des jeux olympiques Rdaction des pomes homriques

v. 1580-1320

v. 1400-1200 v. 1200-800

v. 1298-1232 v. 1230 Fin du 1er millnaire Fin IXe s. 754-753

Fin IXe s. 776 Sec. moiti du VIIIe s.

Fin VIIIe s. 1re moiti du VIIe s.

La Thogonie, Les Travaux et les Jours dHsiode Dbut du monnayage en Grce

v. 715 v. 668-626 663-625

Dbut du royaume mde Rgne dAssurbanipal XXVIe dynastie sate

CHRONOLOGIE

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Fondation de Cyrne. Tentative de Cylon Athnes v. 621 Lois de Dracon v. 640-620 2e guerre de Messnie v. 600-590 1e guerre sacre v. 600 Fondation de Marseille 594-593 561-560 Archontat de Solon Athnes Dbut de la tyrannie de Pisistrate Athnes

v. 630

626-539

Royaume no-babylonien

v. 600

Consrtuction de lHraon dOlympie

605-562 597 560-546

Rgne de Nabuchodonosor Prise de Jrusalem par Nabuchodonosor Rgne de Crsus en Lydie Rformes de Servius Tullius Rome Rgne de Cyrus Prise de Babylone par Cyrus Conqute de lgypte par Cambyse Rgne de Darius Dbut de la Rpublique romaine

v. 550 533 Dbut de la tyrannie de Polycrate Samos v. 525 514 510 508 499 494 Assassinat dHipparque Chute dHippias, tyran dAthnes Rforme de Clisthne Dbut de la rvolte de lIonie Prise de Milet par les Perses v. 524-446 v. 518-438

Construction de lArtmision dEphse

Milieu VIe s. v. 559-530 539 525 522-486 509

Dbut de la cramique attique figures rouges Eschyle Pindare

v. 496-406 v. 495 493

491-490 483

Premire guerre mdique. Marathon Construction dune flotte de guerre Athnes

v. 490-430 v. 485 v. 484-430

Sophocle Dbut de la construction du temple dAlphaia Egine Phrynichos fait reprsenter la Prise de Milet Phidias Premiers concours de comdie Hrodote 486-465 Rgne de Xerxs

CHRONOLOGIE

40v. 480-406 Euripide

481-479 480 479 478-477 474 472 467 464 462-461 461 454 449-447 489/448 446/445 444/443

2e guerre mdique Salamine. Gelon bat les Carthaginois Himre Victoire des Grecs Plates Fondation de la ligue de Dlos Hiron bat les trusques Cmes Ostracisme de Thmistocle Victoire de Cimon lEurymdon Soulvement des hilotes de Messnie Rforme dphialte Ostracisme de Cimon ; dbut de la carrire de Pricls Transfert du trsor de la ligue de Dlos Athnes 2e guerre sacre Paix de Callias entre Athnes et les Perses Paix de trente ans entre Athnes et Sparte Fondation de Thourioi en Italie du Sud Dcret de Mgare Dbut de la guerre du Ploponnse

477-476

Statues de Tyrannoctones par Critios Les Perses dschyle Socrate

472 v. 469-399

v. 460db. IVe s. v. 459-380 458 v. 450-385 447-438 441 438 437-432 436-338 431

Thucydide Lysias lOrestie dschyle Aristophane Construction du Parthnon Antigone de Sophocle Athna Parthenos de Phidias Constrction des Propyles Isocrate Mde dEuripide 450 Loi des Douze Tables

432 431

CHRONOLOGIE

41

430 429 424 421 415-413 411 407 406 405 405-367 404-403 403/402 401-400 394 386

pidmie de peste Athnes Mort de Pricls Dfaite des athniens Delion Paix de Nicias Expdition de Sicile Rvolution oligarchique des Quatre Cents Athnes Retour dAlcibiade Athnes Bataille des Arginuses Dfaite de la flotte athnienne Aigos-Potamos Tyrannie de Denys Syracuse Tyrannie des Trente Athnes Archontat dEuclide Retraite des Dix Mille Victoire de Conon Cnide Paix du Roi

428 v. 428-354 v. 427-347 425

Hippolyte dEuripide Xnophon Platon Les Acharniens dAristophane

408 405

Oreste dEuripide Les Grenouilles dAritophane

399 387 384-322 384-322 380

Procs et mort de Socrate 390 Sac de Rome par les Gaulois Fondation de lAcadmie par Platon Aristote Dmosthne Pangyrique dIsocrate Aphrodite de Cnide de Praxitle Dbut de la construction du temple dAthna Alea Tge 367 Plbiscite licinio-sextien ouvrant le consulat aux plbiens

378/377 371 362/361

Seconde Confdration maritime dAthnes Epaminondas vaiqueur des Spartiates Leuctres Bataille de Mantine ; mort dEpaminondas

364 360

CHRONOLOGIE

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359 357 357-355 356 354

Avnement de Philippe en Macdoine Loi de Priandre sur la trirarchie Guerre des allis Dbut de la troisime guerre sacre Intervention de Philippe en 353 Thessalie 351 Sige et prise dOlynthe par Philippe Paix de Philocrats Dbut de la quatrime guerre sacre Prise dElate par Philippe Dfaite des Grecs Chrone Formation de la ligue de Corinthe Assassinat de Philippe ; avnement dAlexandre Destruction de Thbes Affaire dHarpale Mort dAlexandre ; dbut de la guerre lamiaque Mort de Dmosthne. Antipatros impose Athnes une garnison macdonnienne et une constitution censitaire 349-348 347 346-345

349-348 346 340 339 338 337 336 335 324 323 322

Dbut de la constriction du Mausole dHalicarnasse Premire Philippique de Dmosthne Les Olyntiennes de Dmosthne Mort de Platon Artmis Brauronia de Praxitle 341 Premire guerre samnite

330

Sur la couronne de Dmosthne

AGSILAS

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AGSILASLun des plus clbres rois de Sparte. Il succda en 400 AgisII de la dynastie des Eurypontides. Sparte tait alors au sommet de sa puissance, au lendemain de la guerre du Ploponnse dont elle tait sortie victorieuse. Cest lartisan de la victoire, le navarque Lysandre, qui contribua imposer Agsilas contre lhritier normal dAgis, Leotychidas, accusant ce dernier dtre en ralit le fils illgitime de lAthnien Alcibiade. Agsilas sillustra dabord en Asie o il mena en 396 et 395 une srie de campagnes victorieuses. Rappel en 394 en Europe, o Sparte se heurtait une coalition conduite par son ancienne allie Corinthe, il remporta contre les coaliss la victoire de Corone et contribua renforcer lhgmonie de Sparte que sanctionna en 386 la paix du Roi. Malgr des campagnes actives contre les Botiens, il ne put empcher le Thbain paminondas dcraser en 371 larme Spartiate Leuctres. Aprs cette dfaite, on le trouve, la tte de mercenaires, au service du satrape Ariobarzane en 364 et du pharaon Nectanebo en 361. Cest son retour dgypte quil mourut en 360. Lhistorien athnien Xnophon, qui fut son ami, a

AGSILAS

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laiss de lui un loge qui le prsente comme le souverain idal, respectueux des lois de la cit. Pourtant, son long rgne qui dbute alors que la puissance de Sparte est son apoge, et sachve quand la cit, ruine et vaincue, dpouille de la Messnie, entre dans la voie du dclin, traduit bien les ralits nouvelles qui annoncent la fin de la civilisation grecque classique. Car, si Agsilas nest que lun des deux rois de Sparte, il nen mne pas moins une politique personnelle, comparable en cela ces chefs de mercenaires qui, un peu partout, dans un monde grec troubl par des luttes intestines, cherchent semparer du pouvoir dans leurs cits, et nhsitent pas, pour trouver de quoi payer leurs mercenaires, se mettre au service de souverains trangers. En cela, le rgne dAgsilas est rvlateur de la crise que traverse le monde des cits grecques au IVe sicle.G.L. Cawkwell, Agesilaos and Sparta , C.Q. n.s.26, 1976, pp. 62-84. P. Cartledge, Agesilaos and th Crisis of Sparta. Londres, 1987. C.D. Hamilton, Agilaus and the Failure of Spartan Hegemony, Cornell Univ. Press, 1991.

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Lysandre, Sparte.

AGORA

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AGORALagora tait la place o lorigine se tenaient les assembles du dmos. Elle est dj mentionne dans les pomes homriques, mais les assembles y sont informelles et sans pouvoir rel. Ds la fondation des premires cits coloniales, partir du milieu du VIIIe sicle, un emplacement est rserv pour la future agora. Cest l que se croisent les artres principales dlimitant le plan de la ville. Cest l aussi quest souvent situe la tombe du fondateur, objet dun culte hroque. Le cas dAthnes est un peu particulier. Lagora y joue ce rle de lieu des assembles informelles du dmos jusquau dbut du Ve sicle. Mais avec le triomphe de la dmocratie, lagora change de caractre, les assembles dsormais priodiques se tenant sur la colline de la Pnyx. Lagora demeurait nanmoins le centre civique par excellence, et cest proximit que slevait le bouleuterion, lieu des runions du Conseil, la tholos o sigeaient les prytanes et diffrents temples et autels ddis aux divinits protectrices de la cit. Mais lagora tait aussi devenue le lieu o sopraient les changes, et sous les portiques qui la bordaient (Stoa Poikil, Stoa Basileios) souvraient des boutiques o les Athniens

ALCE

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aimaient sattarder pour discuter les dcisions rcentes. De ce fait, lagora demeurait le centre de la vie civique et du dbat politique. lpoque hellnistique, et singulirement dans les cits grecques dAsie Mineure, mais aussi Athnes grce la gnrosit des souverains attalides, les agorai sont dotes de portiques et dun dcor monumental qui illustrent la politique de prestige des souverains.R. Martin, Recherches sur lAgora grecque, Paris, 1951.

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Architecture, Urbanisme.

ALCEAlce tait originaire de lle de Lesbos, une des grandes les de lEge. Il serait n vers 640 dans une famille noble. ce moment, Lesbos tait le thtre dune agitation la fois sociale et politique comme dans le reste du monde grec, agitation qui aboutit ltablissement de la tyrannie dun certain Melanchros vers 612. ce Melanchros succda la suite dun coup de main Myrsilos. Puis, aprs une nouvelle priode de troubles, Pittacos sempara du pouvoir et avec le titre daesymnte gouverna Mytilne, la principale cit de lle, pendant dix ans. Alce semble avoir t ml ces troubles, avoir en

ALCE

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particulier pris part au complot visant renverser Myrsilos. Lchec du complot le conduisit sexiler une premire fois. Il dut de nouveau sexiler aprs larrive au pouvoir de Pittacos. Il rentra nanmoins Lesbos, et cest l quil mourut, assez g. Cest grce aux fragments de ses pomes qui nous sont parvenus que lon peut trs approximativement reconstituer cette vie. En effet, ce qui distingue la posie dAlce de celle de ses contemporains, et le rapproche au contraire de sa compatriote Sapho, cest le choix de lexpression de ses sentiments personnels travers un langage simple, en dialecte olien, posie lyrique, compose de strophes courtes de quatre vers syllabiques et chante avec accompagnement dun instrument appel barbitos, sorte de lyre allonge. Luvre dAlce tait considrable et varie. Elle connut de son vivant et aprs sa mort une grande renomme, singulirement Athnes, puis Alexandrie et Rome. Les fragments qui sont parvenus jusqu nous comportent des hymnes en lhonneur des dieux, des pomes sditieux , des pomes damour et des pomes quon chantait dans les banquets.A.R. Burn, The Lyric Age of Greece. Londres, 2ed., 1967. J. Svenbro, La parole et le marbre : aux origines de la potique grecque, Lund, 1976. dition des pomes dAlce, tablis et traduits par Th. Reinach, Paris, Belles Lettres, 3 d., 1966.

ALCIBIADE

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Grce dAsie. Lesbos. Littrature. Musique. Posie. Sapho.

ALCIBIADEAlcibiade est lun des hommes politiques les plus importants de lhistoire de la dmocratie athnienne. N vers le milieu du Ve sicle, il eut pour tuteur Pricls, et se trouva de ce fait trs jeune, vou la carrire politique. Ce nest pourtant quaprs la conclusion de la paix de Nicias, en 421, quil commena faire parler de lui. Persuad que la paix ntait quune trve, il se heurta trs vite Nicias, son an, et singulirement lorsquen 415 il incita les Athniens rpondre favorablement lappel des gens de Sgeste en Sicile et envoyer une expdition dans la grande le. Thucydide a reconstitu le dbat qui lopposa alors Nicias. Jeune, fougueux, sachant utiliser les arguments susceptibles de sduire le dmos, il sut convaincre lassemble, qui vota le principe de lexpdition dont il reut le commandement avec Nicias et Lamachos. Il nallait pas pouvoir cependant la mener bien, car, compromis dans laffaire des Herms et accus davoir particip des parodies des mystres dEleusis, il fut rappel et prfra senfuir. Il sjourna quelques annes Sparte, alors de nouveau

ALCIBIADE

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en guerre contre Athnes, et cest lui qui aurait suggr aux Spartiates le coup de main sur la forteresse de Dclie qui allait avoir pour Athnes des consquences dsastreuses. Mais, accus dentretenir des relations coupables avec la femme du roi Spartiate Agis, il senfuit nouveau et trouva asile auprs du satrape perse Tissapherne. Cest en promettant une aide financire de celui-ci quil tenta de rentrer Athnes. Mais les oligarques stant empars du pouvoir dans la cit, il se tourna vers les chefs dmocrates qui commandaient la flotte rvolte Samos. Ceux-ci le firent lire stratge par les marins et les soldats, et, tandis qu Athnes la dmocratie tait restaure, Alcibiade, la tte de la flotte athnienne remporta une srie de succs militaires, ce qui lui valut de pouvoir rentrer triomphalement Athnes. Dot dun commandement exceptionnel, il repartit pour lAsie, mais, son arme ayant subi en son absence une dfaite Notion, il prfra senfuir de nouveau pour viter une mise en accusation son retour. Il mourut en 404, en Phrygie, assassin, peut-tre linstigation des oligarques, de nouveau matres dAthnes. Alcibiade est un personnage particulirement intressant dans le contexte de la dmocratie athnienne. Filleul de Pricls, il tait tout naturellement appel jouer le rle dun chef dmocratique. Fidle disciple de Socrate, qui admirait sa beaut et son intelligence, il avait t mis en garde par celui-ci contre les excs

ALCIBIADE

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auxquels pouvait se livrer une foule ignorante. Appartenant la jeunesse dore dAthnes, il avait suivi les leons des sophistes et adhr au scepticisme de certains dentre eux, concernant en particulier les pratiques religieuses. Il nest pas tonnant ds lors quil se soit trouv impliqu dans laffaire de la mutilation des Herms, quil ait complot avec Tissapherne le renversement de la dmocratie et avec les chefs dmocrates contribu sa restauration. Sa sduction physique sexerait sur les hommes autant que sur les femmes. On laimait ou on le dtestait, passionnment. Et, encore vingt ans aprs sa mort, on ne pouvait voquer sa mmoire de faon indiffrente. Plutarque, dans sa Vie dAlcibiade, a recueilli toutes les anecdotes que la postrit devait accumuler sur ce personnage hors du commun.J. Hatzfeld, Alcibiade. tude sur lhistoire dAthnes la fin du Ve sicle, Paris, 1940. M.-F. Mac Gregor, The Genius of Alcibiades, Phnix, 19, 1965, pp. 27 sqq.

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Andocide. Ploponnse (Guerre du). Thrasybule.

ALCMONIDES

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ALCMONIDESLes Alcmonides sont une grande famille athnienne dont les membres jourent un rle particulirement important dans lhistoire dAthnes la fin du VIIe et au VIe sicle. Le premier Alcmonide dont lhistoire a conserv le nom fut Mgacls, qui, tant archonte au moment o un jeune aristocrate, Cylon, avait tent de semparer de lAcropole avec laide de son parent le tyran de Mgare, appela le peuple aux armes et fit chouer la tentative. Mgacls fit mettre mort Cylon et ses partisans qui avaient cherch asile auprs des temples, ce qui entrana la condamnation pour sacrilge de tous les membres de la famille qui durent sexiler. Nanmoins, ils purent peu aprs rentrer Athnes, puisquon trouve Alcmon, le fils de Mgacls, la tte du contingent athnien pendant la premire guerre sacre. Cest cet Alcmon galement qui reconstitua la fortune familiale en gagnant les bonnes grces du roi de Lydie. Le fils dAlcmon, qui sappelait Mgacls comme son grand-pre, fut ladversaire de Pisistrate. Il avait pous la fille du tyran de Sicyone, Clisthne, au terme dun concours qui dura une anne. Il en eut plusieurs enfants, dont une fille qui fut lpouse de Pisistrare pendant la brve priode de son premier retour au pouvoir, et un fils qui fut le clbre rformateur Clisthne, le fondateur de la dmocratie

ALCMONIDES

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athnienne. Une nice de Clisthne qui portait le nom de sa grand-mre Agarist, la fille du tyran de Sicyone, fut la mre de Pricls. Bien quappartenant la plus vieille aristocratie athnienne, les Alcmonides se voulaient traditionnellement patrons du dmos . Leurs adversaires ne manqurent pas de ressortir contre eux la vieille maldiction , lie au sacrilge commis par Mgacls lAncien, lorsquil avait fait excuter Cylon et ses partisans. Cest ainsi que les Alcmonides durent sexiler sous ce prtexte aprs le renversement de la tyrannie dHippias, dont ils avaient t les artisans, et au lendemain des rformes de Clisthne. Et ce fut laction du dmos qui leur permit de rentrer Athnes. la veille de la guerre du Ploponnse encore, les Spartiates nhsitrent pas rappeler la vieille maldiction propos de Pricls, dont la mre tait une Alcmonide. Au IVe sicle, ils ne semblent plus jouer un rle important en tant que tels.P. Lvque et P. Vidal-Naquet, Clisthne lAthnien. Paris, 1964, pp. 32-62.

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Clisthne. Pisistrate.

ALEXANDRE

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ALEXANDRE Alexandre est incontestablement lune des figures les plus importantes de lhistoire de la civilisation grecque. Se prsentant comme lhritier de lhellnisme classique, il fit entrer par ses conqutes lOrient mditerranen dans laire culturelle grecque. Mais en mme temps, son rgne symbolise la rupture entre la civilisation grecque classique et celle du monde qui allait natre de ces conqutes, le monde hellnistique. Alexandre succde en 336 son pre Philippe, assassin dans des conditions mystrieuses. Philippe avait lanne prcdente, la suite de la victoire remporte en 338 Chrone sur les Grecs unis autour dAthnes, rassembl des dlgus venus de toutes les parties du monde grec, pour leur imposer son alliance au sein de la ligue de Corinthe, et la reconnaissance de son hgmonie dans la lutte quil entendait mener contre lempire perse. Alexandre, acclam par larme selon la tradition macdonienne, entreprit donc de raliser le projet labor par Philippe. Auparavant toutefois, il prit soin dassurer ses arrires, dune part en menant campagne contre les populations voisines des frontires nord de la Macdoine, afin de les soumettre, dautre part en crasant le soulvement des Thbains contre la garnison macdonienne qui, depuis Chrone, occupait la forteresse de la Cadme.

ALEXANDRE

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La campagne dAsie fut mene avec une extrme rapidit. Vainqueur la bataille du Granique en juin 334, Alexandre sempara de Sardes et obtint sans peine le ralliement des cits grecques de la cte occidentale de lAsie Mineure. Vainqueur lanne suivante Issos de larme de Darius, Alexandre poursuivit sa marche vers le sud, semparant en particulier des ports de la cte syro-phnicienne et privant ainsi le roi de ses points dappui maritimes. Dsormais, le but initial de la campagne tait largement dpass. La conqute de lEgypte se fit presque sans coup frir, mais surtout fournit Alexandre loccasion de fonder une ville portant son nom, et qui allait devenir la cit la plus puissante du monde hellnistique. Cest alors galement quil se rendit dans loasis de Siwa o il fut salu par loracle comme fils de Zeus Ammon. On peut videmment sinterroger sur les mobiles dAlexandre, se demander sil tait rellement convaincu de son origine divine ou sil avait calcul les avantages quil pourrait tirer de la prdiction de loracle. Quoi quil en soit, cest dsormais la conqute de tout lempire perse quil se propose comme but. Revenu en Asie, il crase Arbles larme du roi lautomne 331 puis sempare des capitales royales, Babylone, Suse, Perspolis. Peu aprs, Darius en fuite tait assassin par lun de ses satrapes. Matre des trsors achmnides, Alexandre dsormais se veut lhritier du roi des Perses, non sans se

ALEXANDRE

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heurter lhostilit de certains de ses compagnons (conspiration de Philotas). Il prend alors la route des satrapies suprieures de lempire, franchit lHindou Kouch au printemps 329 et commence cette aventure fabuleuse qui allait le conduire jusquaux abords du Gange. Aventure entrecoupe de moments difficiles dus la fois la rsistance des populations locales, aux obstacles prsents par le pays lui-mme, au mcontentement de ses compagnons. Cest dailleurs le refus de ceux-ci de le suivre qui lempcha de parvenir jusquau Gange et le contraignit prendre le chemin du retour. Un retour qui fut galement difficile et sacheva Babylone au dbut de lanne 323. Quelques mois plus tard, Alexandre mourait subitement, laissant son uvre inacheve. Ce bref rsum a laiss de ct tous les problmes que pose lhomme Alexandre, ses buts, ses ambitions. Trs vite, il devint un personnage quasi lgendaire, et les sources qui nous font connatre son extraordinaire pope se ressentent de cette lgende. Sa valeur militaire, ses capacits de stratge, comme sa cruaut et ses ambitions ne font aucun doute. Mais plus dlicate est lapprciation de sa politique. Car le systme quil mit en place seffondra aussitt aprs sa mort, et se rvle par l mme extrmement fragile. Il semble quil ait au dbut, par principe ou par ncessit, tent dassocier les nobles iraniens son entreprise, les plaant ou les maintenant la tte des satrapies con-

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quises. Mais lorsque certaines de ces satrapies se rebellrent, alors quAlexandre revenait vers la Babylome et que le bruit de sa mort avait couru, il remplaa les Iraniens par des Macdoniens fidles. Mais cest aussi ce moment-l queurent lieu les fameuses noces de Suse , o furent clbrs les mariages entre soldats macdoniens et femmes iraniennes, et qui aux yeux de certains modernes traduisent chez Alexandre la volont de surmonter le vieil antagonisme entre Grecs et barbares. La fondation de nombreuses colonies militaires, dabord destines assurer les arrires de larme dAlexandre, allait tre un des principaux facteurs de diffusion de lhellnisme dans le monde oriental. En dfinitive, et quels que soient les sentiments qui lanimaient et que nous ne connatrons jamais, laventure dAlexandre allait entraner de profonds bouleversements dans le monde mditerranen oriental, largissant dmesurment le vieux monde grec, mais surtout crant un pouvoir de type nouveau, cette monarchie qui deviendra dans les tats qui se constiturent aprs un demi-sicle de luttes entre les successeurs dAlexandre, la forme politique caractristique de lpoque hellnistique.P. Briant, Alexandre le Grand, 3e d., Paris, 1986. J.G. Droysen, Alexandre le Grand, Bruxelles, 1991. P. Goukowsky, Alexandre et la conqute de lOrient (336-323) , dans Le monde grec et lOrient, t. II, 3e d.,

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Paris, 1990, pp. 245-333. , Recherches rcentes sur Alexandre le Grand , R.E.G., 96, 1983, pp. 225-241.

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Hellnistique (Civilisation). Lamiaque (Guerre). Monarchie. Philippe II.

ANDOCIDELun des plus anciens parmi les orateurs attiques dont nous possdons les discours. Il naquit vers 440 dans une famille qui stait dj distingue par plusieurs de ses membres, lesquels avaient rempli des charges officielles dans la cit. Lui-mme fit son entre dans lhistoire en figurant au nombre des jeunes gens accuss davoir particip la mutilation des Herms et des parodies des Mystres dEleusis, la veille du dpart de la flotte pour la Sicile en 415. Pour sauver son pre Leogoras qui figurait aussi au nombre des accuss, Andocide non seulement avoua, mais livra un certain nombre de noms, ce qui lui valut davoir la vie sauve. Il prfra toutefois quitter Athnes, et semble avoir men pendant quelques annes la vie dun commerant se livrant au commerce maritime. Dans lespoir de rentrer Athnes, il aurait ainsi fourni bas prix du bois la flotte athnienne cantonne Samos. Mais ce ne fut quaprs 403, lorsque la dmocratie restaure eut proclam une amnistie,

ANDOCIDE

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quil put rentrer Athnes. II lui fallut alors se dfendre dans un procs o fut de nouveau voque laffaire des Mystres, mais quil semble avoir gagn, puisquon le retrouve en 392 parmi les ambassadeurs chargs de ngocier la paix avec Sparte. En dpit du discours quil pronona cette occasion et qui nous a t conserv, il ne russit pas convaincre les Athniens et, un procs lui ayant t intent par Callistratos, il prfra sexiler nouveau. Les discours dAndocide sont pour lhistorien qui veut comprendre le fonctionnement de la vie politique Athnes dans les dernires annes du Ve sicle et au dbut du IV sicle une source trs prcieuse. Non seulement parce quils nous font connatre un certain nombre de dispositions lgislatives que nous ignorerions sans cela, mais aussi parce quils nous permettent de nous faire une ide de ce qutait alors lopinion publique Athnes. cet gard, le discours Sur les Mystres quil pronona loccasion du procs dimpit qui lui fut intent en 399, et le discours Sur la paix de 392/1 sont dun trs grand intrt.G. Dalmeyda, Notice ldition des Discours dAndocide, Collection des Universits de France, Paris 1e d., 1930.

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Alcibiade. Ploponnse (Guerre du).

APHRODITE

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APHRODITEDans le panthon olympien, elle est la desse de lamour. Sur son origine, deux traditions coexistent. Tantt, elle nat des bourses dOuranos, jetes dans la mer aprs que Cronos avait mascul son pre : cest Aphrodite sortant de lcume de lOcan, telle que souvent les artistes lont reprsente. Tantt au contraire, elle est la fille de Zeus et de Dion, comme dans LIliade, o elle adopte le parti des Troyens et combat auprs de son protg ne. Elle y est galement lpouse dHphastos quelle trompe avec Ars, le brutal dieu de la guerre. Selon certaines traditions ne serait le fruit de ces amours adultres. Desse de lamour charnel et donc de la fcondit, Aphrodite est prsente dans le rituel du mariage. Mais elle est galement vnre par les courtisanes. Sous lpithte de Nikphoros, elle prside la victoire, et de sa naissance marine, elle garde un lien troit avec le monde de la mer. Son culte tait particulirement rpandu en Asie Mineure, Chypre o avait lieu chaque anne une grande procession en son honneur, et dans la plupart des les de lge. Athnes, sous lpithte de Pandemos, elle avait un sanctuaire sur la pente mridionale de lAcropole, et un autre sanctuaire en Afrique, au cap Kolias. Mais cest surtout Corinthe que son culte tait dvelopp. Cest l que

APOLLON

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les servantes de la desse se livraient la prostitution sacre. Souvent reprsente, surtout partir du IVesicle, elle sera assimile la Vnus romaine.L. Schan, P. Lvque, Les grandes divinits de la Grce, Paris, 1966, pp. 367-390.

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Dieux. Mythologie.

APOLLONApollon est fils de Zeus et de Leda. Il naquit dans lle de Dlos, mais cest Delphes qui allait devenir le centre principal de son culte. Pour se rendre matre du sanctuaire, Apollon dut tuer le monstre qui en tait le gardien, puis, aprs stre purifi il consacra un trpied. Cest sur ce trpied qutait juche la Pythie, la prtresse charge de transmettre les oracles du dieu. Apollon est souvent reprsent dans la mythologie comme un dieu cruel qui se vengeait de ceux qui portaient atteinte sa dignit, tel le satyre Marsyas qui avait prtendu tre meilleur musicien que lui. La lyre est en effet un de ses attributs, et il est dabord le dieu de linspiration potique. Il a pour compagnes les Muses qui vivent au pied du mont Parnasse. Il est galement larcher qui protge les troupeaux. Pre dAsclpios, il est comme son fils un dieu gurisseur. Il est aussi le purificateur, celui qui absout le meurtrier de son crime, comme le rappelle LOrestie dEschyle,

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puisque cest de lui que le parricide Oreste obtient son pardon. Enfin, en tant que Phoibos il se confond parfois avec Helios, le Soleil, dont il a lclat. Delphes et Dlos taient des sanctuaires panhellniques o se rassemblaient des fidles venus de tout le monde grec. Des jeux en lhonneur dApollon, les jeux pythiques, se droulaient Delphes tous les quatre ans. Les oracles du dieu jourent un rle considrable en Asie Mineure, Didymes, prs de Milet et Claros o il tait associ sa sur Artmis.L. Schan, P. Lvque, Les grandes divinits de la Grce, Paris, 1966, pp. 201-226.

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Delphes. Dieux. Musique. Oracles. Sanctuaires.

APPROCHES ACTUELLES DE LHISTOIRE GRECQUELHistoire grecque connat depuis quelques annes un renouvellement qui sinscrit dans lensemble des orientations actuelles de la recherche en Histoire. Lhistoire conomique un peu relgue au second plan depuis le dbut du sicle, tait revenue en force durant les deux premires dcennies qui suivirent la deuxime guerre mondiale. Cet intrt sexpliquait par une double raison. Dune part linfluence alors trs grande du marxisme sur nombre dhistoriens en Occident : ce

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qui se traduisait dans le domaine de lhistoire grecque par la publication douvrages, soit consacrs lconomie elle-mme et son influence sur la socit grecque, soit et plus encore la place que tenait le travail des esclaves dans cette conomie. Dautre part, le rveil de la polmique sur les caractres de lconomie antique en gnral, et grecque en particulier, polmique opposant modernistes et primitivistes . Ce rveil tait d en grande partie aux travaux du grand historien anglais Moses Finley, qui publiait en 1973 sous le titre The Ancient Economy un ouvrage qui allait susciter de nombreux dbats et des prises de position souvent catgoriques. Le ralentissement de la guerre froide allait cependant bientt se traduire par un moindre intrt pour lhistoire conomique. Les historiens de la Grce antique amoraient avec un certain retard le tournant pris par lcole des Annales , qui privilgiait dsormais lhistoire des mentalits. Dans le domaine de lhistoire grecque, cest en France surtout quallaient se dvelopper, autour du Centre de recherches compares sur les socits anciennes, anim par J.-P. Vernant, des recherches portant en particulier sur les mythes, en tant quexpression de la manire dont la socit grecque se pensait elle-mme, mais aussi sur les diffrents aspects de limaginaire de cette socit. Une relecture des textes (pomes homriques, Tragiques, historiens, etc.), le recours nuanc la mthode

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structuraliste, permettaient de dgager les systmes de reprsentation qui fonctionnaient au sein du monde grec. Bientt des recherches analogues, se rclamant de lcole franaise , taient entreprises en Angleterre, en Italie, aux tats-Unis. Et de nouvelles grilles de lecture taient galement labores pour lanalyse des images, en particulier des peintures de vases. Ces recherches fondes sur la smantique des textes et des documents iconographiques taient galement menes dans une perspective anthropologique. La lecture des mythes devait beaucoup aux travaux des anthropologues, en particulier de Cl. Lvi-Strauss. La dimension anthropologique saffirmait surtout dans les recherches axes sur les pratiques sociales, les ftes, les banquets, les pratiques funraires, etc. et apparaissant presque simultanment en France, aux tats-Unis, en Italie, des recherches sur la condition fminine, le mariage, la vie sexuelle. Cest surtout au dbut des annes quatre-vingt que cette voie allait tre explore avec la publication dun grand nombre dtudes, gnrales ou de dtail, abordant tous les aspects de cette face souvent cache de lhistoire grecque, en particulier sur lhomosexualit et la pdrastie, dont on parlait encore mots couverts quelques dcennies plus tt. Aujourdhui, il semble que commence soprer un retour vers lhistoire politique. Mais il ne sagit pas

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dun retour lhistoire vnementielle . Il sagit plutt de sinterroger sur le fonctionnement des diffrents systmes politiques qua connus le monde grec, et singulirement sur le fonctionnement de la dmocratie athnienne, en particulier le degr rel de la participation de la masse du dmos aux prises de dcisions politiques. Sur ce plan aussi Moses Finley avait ouvert la voie en publiant en 1983, trois ans avant sa mort, un livre intitul Politics in the Ancient World, dans lequel il examinait les conditions dans lesquelles stablissaient les rapports entre dirigeants et dirigs, les conditions de lacceptation par les seconds de lautorit des premiers, les intrts qui taient en jeu dans les conflits politiques et ce quil fallait bien appeler lidologie qui permettait au systme de fonctionner. Depuis, se sont multiplies les publications sur des sujets comme Masse et Elite dans lAthnes dmocratique , De la souverainet populaire la souverainet de la loi , Dmocratie et participation Athnes , etc. Nombre de ces travaux ont t publis en Angleterre et aux tatsUnis. Des recherches analogues se poursuivent en France. Il est clair que ce sont les problmes que posent aux hommes daujourdhui le fonctionnement de la dmocratie contemporaine qui expliquent cet intrt des historiens spcialistes de la Grce antique pour le politique et ses diffrents aspects. Ce qui prouve que lhistorien nest pas enferm dans sa tour

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divoire et quil pose toujours au pass les questions que lui suggre le monde dans lequel il vit.(Les ouvrages de Moses Finley ont tous t traduits en franais : cest sous leur titre franais quils sont cits) M.I. Finley, Lconomie antique, Paris, 1975. , Linvention de la politique, Paris, 1985. J.P. Vernant, Mythe et pense chez les Grecs, Paris, 2e d., 1985. P. Vidal-Naquet, Le chasseur noir, Paris, 2e d., 1983. , La dmocratie grecque vue dailleurs, Paris, 1990, J.P. Vernant, P. VidaI-Naquet, La Grce ancienne. 1. Du mythe la raison, Paris, 1990. 2. Lespace et le temps, Paris, 1991. M. Ostwald, From popular Sovereignty to the Sovereignty of Law, Berkeley-Los Angeles, 1986. R.K. Sinclair, Democracy and Participation in Athens, Cambridge, 1988. J. Ober, Mass and Elite in Dmocratie Athens, Princeton, 1989.

ARCHITECTURE, URBANISMELe monde grec avait connu lpoque mycnienne un dveloppement architectural, dont les ruines des palais et les grandes tombes coupoles rvlent limportance. Avec les Ages sombres , il y eut une quasi-disparition de larchitecture en pierre, et cest seulement partir du VIIe sicle quelle fait sa rap-

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parition. Alors en effet, la pierre taille se substitue au bois, la brique, la terre cuite, et permet de donner aux monuments une ampleur et une majest nouvelle. Le temple, dabord constitu par une simple salle rectangulaire, le naos, qui abritait la statue de la divinit, prcde dun porche ou pronaos deux colonnes, sentoure bientt dune colonnade extrieure : ainsi le clbre temple de Samos, lev vers 560 par larchitecte Rhoikos comportait-il un double pristyle de 8 colonnes sur 18, tandis que le naos tait prcd par un porche reposant sur 4 colonnes. Trs vite, un troisime lment du plan fit son apparition, larrire du naos. Cest vers la fin du VIIe sicle que se prcisrent les deux ordres architecturaux, le dorique et lionique. Les premiers temples doriques furent levs en Grce continentale : ainsi, le temple dHra Olympie, o les lments de bois se combinent encore avec la pierre, aussi bien sur la colonnade que sur la frise o alternent des mtopes en terre cuite ou en pierre et des triglyphes en bois ; ainsi, le premier temple dAthna Delphes, o lon trouve la premire colonne dorique complte en pierre, relativement lance et couronne par un chapiteau lchin trs aplatie. Lordre ionique, lui, slabore dabord dans les les et sur les ctes dAsie Mineure, et rvle, ds ses premires manifestations, une plus grande habilet technique. La colonne est lance, cannele, surmonte dun chapi-

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teau volutes. Trs vite, les caractres des deux ordres vont se prciser. Le dorique spanouit principalement en Grce dOccident. Le temple dArtmis Corcyre (Corfou) prsente tous les traits de la grande architecture dorique : colonnes trapues surmontes dun chapiteau large chine, frise constitue par une alternance de mtopes presque carres et de triglyphes placs dans le prolongement des colonnes. Le pristyle comporte gnralement 6 colonnes en faade et 15 colonnes sur les cts, la hauteur de la colonne par rapport au diamtre de base est de 4,5/1. Cependant, au fur et mesure que les sculpteurs acquirent une plus grande matrise du matriau, la frise senrichit dun dcor plus raffin, les triglyphes sont en forte saillie par rapport aux mtopes, le rapport entre la hauteur de la colonne et le diamtre de base augmente, donnant ldifice une plus grande lgret. Dans lordre ionique, cest galement le dcor sculpt qui prend de plus en plus dimportance. Cela se manifeste en particulier sur les bases des colonnes, cependant que le chapiteau volutes est parfois remplac par un chapiteau palmes, comme au trsor des Marseillais Delphes. La frise sculpte continue se gnralise, le pristyle se ddouble, comme lHeraion de Samos. Ds la fin du VIe sicle, les caractres des deux ordres sont donc bien dfinis. Et dj se font jour des tentatives de recherche pour associer les deux styles dans

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un mme difice, le dorique lextrieur, lionique lintrieur, comme au temple dAthna Paestum, comme au Parthnon, o larchitecte Ictinos employa lordre ionique pour lamnagement intrieur dun temple dorique dont le pristyle comprenait 8 colonnes en faade et 17 sur les cts. Ces deux ordres allaient se maintenir pendant toute la priode classique, lvolution amorce la fin de lpoque archaque vers un enrichissement du dcor, et un affinement de la colonnade se poursuivant. Au IVe sicle apparut le chapiteau corinthien, dcor de feuilles dacanthe et dont les quatre faces taient identiques, ce qui permettait de rsoudre le problme des colonnes dangle dans lordre ionique. Mais surtout les architectes surent introduire des modifications comme par exemple celle qui consista courber lgrement les degrs du soubassement afin de corriger lhorizontalit excessive. Il ne faut pas oublier enfin que nombre de ces temples ntaient pas seulement orns dun dcor sculpt, mais que ce dcor tait peint. Les temples sont les monuments les mieux connus et les plus typiques de larchitecture grecque. On ne saurait nanmoins oublier les difices civiques comme les salles de conseil (bouleuterion), les prytanes, les enceintes monumentales. Limportance de ces monuments civils crot partir de la fin du VIe sicle, en liaison avec lvolution interne des cits et

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laffirmation de la communaut civique. LAgora dAthnes par exemple sentoura de portiques (stoai), dont la fameuse Stoa Poikil, orne de peintures dues au peintre Polygnote. Cest surtout partir du Ve sicle que se manifeste le souci dorganiser lespace architectural. LAcropole dAthnes est un exemple de cette volont de ne plus traiter le monument isolment ici le temple de la divinit poliade mais de linscrire dans un ensemble ordonn. Cest aussi ce moment que nat lurbanisme dont le premier thoricien fut le Milsien Hippodamos appel Athnes pour tracer le plan du Pire. Donnant une justification thorique au dcoupage expriment ds le VIIe sicle dans les fondations coloniales, il prconisait un plan en damier, dcoupant des ilts rguliers regroups en grandes zones fonctionnelles : ainsi au Pire distinguait-on le port de commerce avec des portiques sous lesquels souvraient des entrepts et des boutiques, et le port de guerre avec les loges des navires et o allait tre construit au IVe sicle lArsenal d larchitecte Philon. Milet, lagora centrale jouait le rle de charnire entre les diffrents quartiers de la cit, le Gymnase, le Delphinion, le bouleuterion, les entrepts du port et le sanctuaire dAthna. Mais cest Prine surtout que lon a pu reconstituer un plan urbain la fois trs rgulier et anim par ltagement en terrasse des diffrents niveaux. Cest au IVe sicle galement que se dveloppe larchitecture mili-

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taire caractrise par ces fortifications jalonnes de tours souvent carres, et perces de portes et de passages en chicane. Et cest aussi alors que les thtres en pierre remplacent les gradins de bois qui en tenaient lieu au sicle prcdent. Prine, Epidaure, Athnes, on difie des thtres qui sinscrivent dans le paysage cependant que leur structure se diversifie afin damliorer lacoustique. Ainsi larchitecture grecque volue-t-elle dans le sens dune plus grande intgration des monuments une structure densemble du paysage urbain, o espaces et volumes se combinent dans un rapport harmonieux et qui annonce les grandes ralisations durbanisme de lpoque hellnistique.R. Martin, Manuel darchitecture grecque, I, Paris, 1965. , LUrbanisme dans la Grce antique, Paris, 2e d., 1974. J.P. Adam, Larchitecture militaire grecque, Paris, 1982.

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Agora. Grce dAsie. Phidias.

ARCHONTESLes archontes sont dans toutes les cits grecques les magistrats investis dune charge, dune arch, dont la dure peut tre plus ou moins longue. Athnes, larchontat, aux dires dAristote dans la Constitution

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dAthnes, serait n de la fragmentation du pouvoir royal primitif entre trois magistrats, larchonte, le roi et le polmarque. larchonte revenait le soin de rendre la justice, le roi prsidait aux sacrifices, le polmarque dirigeait les oprations militaires. Dabord lus vie, les trois magistrats qui portaient collectivement le nom darchontes, auraient t ensuite lus pour dix ans, puis annuellement. Et, une certaine date que lauteur de la Constitution dAthnes ne prcise pas, on leur aurait adjoint six thesmothtes, ce qui portait neuf le collge des archontes, auxquels, aprs la rforme de Clisthne, aurait t ajout un secrtaire, pour aligner larchontat sur les autres collges de magistrats. En 487/6, on aurait, toujours selon lauteur de la Constitution dAthnes, substitu le tirage au sort llection. Toutefois, on ne rirait pas au sort les archontes parmi tous les citoyens, mais seulement parmi ceux qui appartenaient aux trois premires classes du cens et dont la liste, tablie pour chaque tribu, slevait cinq cents noms environ. Cette substitution du tirage au son llection, en mme temps que llargissement du recrutement aux citoyens de la troisime classe, contriburent la dmocratisation de cette fonction qui avait un caractre plus honorifique que vritablement politique. Entre les archontes, il y avait une spcialisation des fonctions. Larchonte ponyme donnait son nom lanne, prsidait certaines crmonies religieuses, et

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instruisait les actions judiciaires qui taient ensuite portes devant le tribunal de lHlie. Larchonte-roi prsidait aux sacrifices et toute la vie religieuse de la cit ; il instruisait en outre les procs de caractre sacr. Le polmarque avait depuis les guerres mdiques perdu ses anciennes fonctions militaires. Lessentiel de son activit concernait les trangers rsidant dans la cit et il prsidait ce titre le tribunal du Palladion. Quant aux thesmothtes, ils taient chargs chaque anne de procder un examen des lois, mais le pouvoir de les supprimer ou de les modifier revenait la commission des nomothtes depuis la fin du Ve sicle. Les archontes avaient donc une autorit surtout morale. De fait, si au dbut de lhistoire dAthnes, cest en occupant la fonction darchonte que des hommes comme Solon purent jouer un rle important, avec laffermissement de la dmocratie, ce sont surtout les stratges puis les orateurs qui occupent le devant de la scne politique. Les listes darchontes qui nous sont parvenues contiennent bien des noms obscurs. On peut supposer aussi que loctroi, partir de la fin du Ve sicle, dun salaire de quatre oboles par jour aux archontes a permis des Athniens de condition modeste daccder cette charge, qui nen conservait pas moins un certain prestige. leur sortie de charge, les archontes devenaient de droit membres de lAropage. On trouve des archontes ailleurs qu Athnes. Mais on sait peu de choses les concernant.

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C. Hignett, A History of the Athenian Constitution to the End of the Fifth Century B.C., Oxford, 1952, pp. 33-46.

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Dokimasie. Thesmothtes.

AROPAGELAropage tirait son nom de la colline ddie au dieu Ars sur laquelle sigeait le conseil qui assistait le roi dans lAthnes de lpoque archaque. Quand larchontat devint une magistrature annuelle, le conseil de lAropage accueillit tous les archontes sortis de charge. Une tradition dont Plutarque se fait lcho en attribuait la cration Solon. En fait, il semble que le conseil existait bien avant lpoque du lgislateur qui se contenta sans doute den prciser les attributions. La cration par Clisthne dun second conseil, la boul des Cinq Cents, puis, en 461, les mesures prises par phialte, privrent le conseil de lAropage dune grande partie de ses attributions. Dans lAthnes dmocratique du Ve et du IVe sicle, lAropage nintervenait plus gure dans la vie politique de la cit. Ses fonctions, essentiellement judiciaires, taient limites la connaissance des meurtres prmdits, des blessures faites avec lintention de donner la mort, des tentatives dincendie et dempoisonnement. Mais si son rle tait devenu relativement

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secondaire par rapport celui que remplissaient la boul, lecclesia ou lHlie, nombreux taient les Athniens qui conservaient une rvrence certaine lencontre de lancien conseil. Il semble bien que, plusieurs reprises, dans des situations difficiles, lAropage ait t investi de pouvoirs plus tendus et quil ait t tenu pour gardien de la constitution et des lois. Ainsi, si lon en croit Aristote, il aurait t dot de pouvoirs exceptionnels au temps des guerres mdiques. De mme, aprs la restauration dmocratique de 403, il fut quelque temps charg dassurer le respect des lois. On le voit de nouveau intervenir lorsquon 343 il cassa llection, faite par lassemble, dEschine comme reprsentant de la cit auprs du conseil amphictyonique de Delphes qui administrait le sanctuaire. En lui prfrant Hypride en un moment o la tension entre Athnes et Philippe tait grande, le conseil de lAropage, tout en restant dans les limites de ses attributions il sagissait dune question qui relevait du domaine religieux nen prenait pas moins parti. Il semble dailleurs quaprs la dfaite de Chrone, lAropage ait t de nouveau investi de la mission dassurer la sauvegarde des institutions. Un dcret pris en 337/6 prvoyait en effet des sanctions contre les Aropagites qui accepteraient de siger au cas o la dmocratie serait renverse. Une telle disposition rvle en mme temps que, comme en tmoigne le discours dIsocrate intitul Aropa-

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gitique, les adversaires de la dmocratie tenaient lAropage pour le seul conseil valable et taient prts en faire lorgane essentiel du gouvernement de la cit. LAropage allait encore jouer un rle important dans une affaire qui se place dans les dernires annes de lindpendance athnienne. Cest en effet lui que fut confie linstruction de ce quon a appel laffaire dHarpale et qui eut juger les Athniens qui y taient impliqus. Cet Harpale tait le trsorier dAlexandre. Il stait enfui, emportant avec lui une partie de largent dont il avait la garde, et stait rfugi Athnes. Quand il dut senfuir nouveau, une partie de son trsor avait disparu et lon souponna certains politiciens, dont Dmosthne, de ntre pas trangers cette disparition. Or cest Dmosthne lui-mme qui demanda tre jug par lAropage. Aprs la chute de la dmocratie, en 322, les pouvoirs de lAropage se trouvrent renforcs dans une cit qui ne devait plus retrouver sa grandeur passe.C. Hignett, A History of the Athenian Constitution..., pp. 74-85. R. Wallace, Th Areopagos Council, Baltimore, 1988.

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Atrides. Boul. Ephialte. Eschyle. Eupatrides. Harpale (Affaire d). Justice.

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ARGINUSES (Procs des)Les les Arginuses sont des petites les au large de Mytilne, dans lle de Lesbos. Elles furent en 406 avant J.-C. au centre dune bataille navale trs dure qui opposa la flotte athnienne la flotte ploponnsienne. Lle de Lesbos faisait partie de lempire athnien, et depuis la rpression de la tentative des Mytilniens de sortir de lalliance en 427, elle tait un des points dancrage de la flotte athnienne. Au printemps 406, la flotte Spartiate, sous le commandement de Callicratidas, vint assiger Lesbos. Les Athniens envoyrent aussitt une flotte de secours pour tenter de dbloquer lle. Pour ce faire, on avait mobilis tous les hommes en ge de servir, y compris des esclaves auxquels on avait promis la libert. Aprs de durs combats, au cours desquels ils perdirent vingtcinq navires sur les cent cinquante rassembls devant Lesbos, les Athniens demeurrent matres du terrain. Mais les quipages des vingt-cinq navires couls ne purent tre sauvs, une tempte stant brusquement leve. Aussi lorsquils rentrrent Athnes, les stratges qui commandaient aux Arginuses se trouvrent-ils mis en accusation. Ctait l une pratique qui ntait pas nouvelle, puisque, dans la dmocratie

ARGINUSES

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athnienne, tout dtenteur dune charge tait tenu de rendre compte de la mission qui lui avait t confie. Mais le procs des Arginuses allait se drouler dans des conditions particulirement dramatiques, en un moment o Athnes, dont le territoire tait rgulirement ravag par les incursions des Lacdmoniens et lactivit minire interrompue depuis que, la suite de loccupation de la forteresse de Dclie par les Spartiates, vingt mille esclaves staient enfuis, voyait en outre la menace lacdmonienne se prciser sur ses positions gennes. Xnophon nous a laiss dans les Hellniques un rcit tonnamment vivant du droulement de laffaire. Les stratges avaient t invits sexpliquer devant lassemble, sans quaucune dcision ne soit prise. Une seconde assemble, runie peu aprs, eut se prononcer sur la motion dun certain Callixenos, ainsi rdige : Attendu que les accusateurs des stratges aussi bien que la dfense de ceux-ci ont t entendus la prcdente assemble, on dcide quun scrutin par oui ou par non aura lieu pour tous les Athniens rpartis par tribus ; dans chaque tribu on placera deux urnes, et chaque tribu le hrault annoncera que ceux qui jugent que les stratges sont coupables de navoir pas recueilli les vainqueurs du combat naval doivent dposer leur jeton dans la premire ; ceux qui sont davis contraire dans la seconde. Sils sont dclars coupables, la peine sera la mort, ils seront livrs aux Onze, leurs

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biens confisqus, la desse percevra la dme (Hellniques, 1, 7, 9 sqq.). Ctait l une procdure exceptionnelle, et la limite illgale, car les stratges auraient d tre jugs sparment et non en bloc. Cest ce que firent valoir certains, mais ils se heurtrent la foule dchane, qui menaa de les mettre aussi en accusation. La motion de Callixenos fut donc mise aux voix par les prytanes, le seul Socrate stant abstenu. Et les stratges furent condamns mort et excuts. Parmi eux se trouvait Pricls le jeune, le fils que le grand stratge avait eu dAspasie. Le procs des Arginuses devait servir dargument ceux qui voyaient dans lvolution de la dmocratie la fin du Ve sicle une menace pour la cit. Il est vrai que la toute-puissance du dmos stait manifeste avec une vigueur particulire. Mais plus encore peuttre, ce quon se plaisait souligner, ctait la versalit de ce dmos, et comment il pouvait tre le jouet des dmagogues. Xnophon prtend que les Athniens ne tardrent pas regretter leur faiblesse et condamnrent mort Callixenos et ses complices. Pralablement, il avait insist sur les manuvres auxquelles staient livrs certains adversaires des stratges, profitant de ce que lon tait au moment de la fte des Apatouries qui comportait un jour de deuil, pour remplir lassemble de gens vtus de noir et le crne ras quils faisaient passer pour des parents des

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morts. La conclusion tout naturellement tait quon ne pouvait abandonner un peuple aussi influenable le pouvoir de dcider des affaires de la cit. Moins de deux annes aprs ce procs, les Athniens vaincus taient contraints daccepter le renversement de la dmocratie.Xnophon, Les Hellniques, texte tabli et traduit par J. Hatzfeld, Paris, 1954. Cl. Moss, Les procs politiques et la crise de la dmocratie athnienne, Dialogues dHistoire ancienne, I, 1974, pp. 207-237.

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Eisangelie. Thramne.

ARGONAUTES La geste des Argonautes est un des rcits les plus clbres de la mythologie grecque. Ce rcit nous a t transmis par un auteur alexandrin du IIIe sicle avant J.-C., auteur dun long pome intitul les Argonautiques. Jason, le hros du pome et de laventure, tait fils du roi de Iolcos, en Thessalie, Aeson. Celui-ci avait t chass du pouvoir par son demi-frre Plias. Devenu adulte, aprs avoir reu les leons du centaure Chiron, Jason vint rclamer son oncle le pouvoir dont son pre avait t dpossd. Mais Plias exigea

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dabord du jeune homme quil lui rapporte la toison dor dun blier qui tait gard dans la lointaine Colchide par un dragon monstrueux. Pour ce faire, Jason fit donc construire un navire rapide, lArgo, et fit appel