Diamantis T, ,Sens et connaissance en psychanalyse (1997) L'Harmattan,Paris 316.

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450 Notes de lecture sous-titre. Pour la premiere fois sont recenses des termes specifiques du vocabu- laire freudien (en tout 853), pris dans leur contexte. Ainsi, par exemple, si l’on veut s’arreter sur << Creutophobie B ou u pudeur )>,on retrouvera toutes les occur- rences de leur utilisation faite par le p&e de la psychanalyse dans ses ouvrages, ses divers articles et ses differentes interventions, en particulier a la SociCtC psy- chanalytique de Vienne. Les citations sont souvent accompagnees de commen- taires trbs Cclairants. Les termes suivent, bien entendu, un classement alphabetique. Chacun est donne en fransais avec sa traduction allemande, et repertorie selon l’ordre chronologique. Alain Dehieu a ajoute une bibliographie complete des aeuvres de Freud tra- duites en francais, qui actualise celle que nous avait donnee R. Dufresne en 1973 (chez Payot). 11 nous donne ainsi un instrument de travail dune grande qualite, d’autant plus precieux qu’il n’existe pas encore en France d’edition standard des Ccrits de Freud. Le second index, plus modeste, n’est pas saris intCrCt pour tous ceux qui tra- vaillent sur les seminaires de Lacan. On y retrouve tous les noms propres, ranges comme il se doit, par ordre alphabetique, avec leur localisation dans les divers seminaires (publies, ou en tours de publication). La version de base, pour ce recensement, a CtC celle dite X< J.L. >), autrement dit, leur stenotypie. Du m&me coup, il n’y a pas de localisation paginee. La reference est seulement chronolo- gique (la date oh le seminaire s’est tenu). Cet index a le gros avantage de nous aider a (( parcourir l’ensemble des seminaires, saris plus attendre l’integralite de leur publication >) (p. lo), dont beaucoup d’entre nous ne verront malheureu- sement pas la fin. J.P. r- Diamantis T. Sens et connaissance en psychanalyse. Paris : L’Harmattan ; 1997. 316 p. La psychanalyse est-elle une science ? Non, si on suit l’argument de K. Popper sur la << non-refutabilite >> de ses theses, oui, si l’on considere l’argument du precepte freudien de l’<( autodetermination X> psychanalytique. L’auteur cherche a faire res- sortir l’unite de l’entreprise freudienne en suivant le chemin qui m&e de la cure a l’etablissement d’une theotie, dans le but d’inciter au dialogue entre la psycha- nalyse et les autres formes de savoir humain. La theorie psychanalytique se construit sur le ressenti Cprouve lors de la cure. Si la theorie psychanalytique unit les individus dans les lois qu’elle postule, ces dernieres, dans la cure, sont des moyens pour degager un sens individuel et non ce sens lui-mCme. ThCmelis Diamantis construit une argumentation fort convaincante, en evitant tout

Transcript of Diamantis T, ,Sens et connaissance en psychanalyse (1997) L'Harmattan,Paris 316.

450 Notes de lecture

sous-titre. Pour la premiere fois sont recenses des termes specifiques du vocabu- laire freudien (en tout 853), pris dans leur contexte. Ainsi, par exemple, si l’on veut s’arreter sur << Creutophobie B ou u pudeur )>, on retrouvera toutes les occur- rences de leur utilisation faite par le p&e de la psychanalyse dans ses ouvrages, ses divers articles et ses differentes interventions, en particulier a la SociCtC psy- chanalytique de Vienne. Les citations sont souvent accompagnees de commen- taires trbs Cclairants. Les termes suivent, bien entendu, un classement alphabetique. Chacun est donne en fransais avec sa traduction allemande, et repertorie selon l’ordre chronologique.

Alain Dehieu a ajoute une bibliographie complete des aeuvres de Freud tra- duites en francais, qui actualise celle que nous avait donnee R. Dufresne en 1973 (chez Payot). 11 nous donne ainsi un instrument de travail dune grande qualite, d’autant plus precieux qu’il n’existe pas encore en France d’edition standard des Ccrits de Freud.

Le second index, plus modeste, n’est pas saris intCrCt pour tous ceux qui tra- vaillent sur les seminaires de Lacan. On y retrouve tous les noms propres, ranges comme il se doit, par ordre alphabetique, avec leur localisation dans les divers seminaires (publies, ou en tours de publication). La version de base, pour ce recensement, a CtC celle dite X< J.L. >), autrement dit, leur stenotypie. Du m&me coup, il n’y a pas de localisation paginee. La reference est seulement chronolo- gique (la date oh le seminaire s’est tenu). Cet index a le gros avantage de nous aider a (( parcourir l’ensemble des seminaires, saris plus attendre l’integralite de leur publication >) (p. lo), dont beaucoup d’entre nous ne verront malheureu- sement pas la fin.

J.P.

r- Diamantis T. Sens et connaissance en psychanalyse. Paris : L’Harmattan ; 1997. 316 p.

La psychanalyse est-elle une science ? Non, si on suit l’argument de K. Popper sur la << non-refutabilite >> de ses theses, oui, si l’on considere l’argument du precepte freudien de l’<( autodetermination X> psychanalytique. L’auteur cherche a faire res- sortir l’unite de l’entreprise freudienne en suivant le chemin qui m&e de la cure a l’etablissement d’une theotie, dans le but d’inciter au dialogue entre la psycha- nalyse et les autres formes de savoir humain. La theorie psychanalytique se construit sur le ressenti Cprouve lors de la cure. Si la theorie psychanalytique unit les individus dans les lois qu’elle postule, ces dernieres, dans la cure, sont des moyens pour degager un sens individuel et non ce sens lui-mCme. ThCmelis Diamantis construit une argumentation fort convaincante, en evitant tout

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dogmatisme, et s’appuie pour cela sur les Ccrits de Freud qui chercha peutdtre u a maquiller sa dtcouverte en une science naturelle comme les autres B, ce qui peutdtre l’a desservie.

M.S.

I Faure-Pragier S. Les b&s de l’incouscient. Le psychaualyste face aux st&ilit& f&uinines d’aujourd’hui [Preface de J. Chasseguet-Smirgel]. Paris : PUF ; 1997. 256 p.

Membre titulaire de la SociCtC psychanalytique de Paris, conseiller a la SociCte de gynecologie et d’obstetrique, Sylvie Faure-Pragier nous fait part de son expe- rience de consultante en gynecologie a l’hopital Necker, ainsi que de son travail clinique d’analyste, tant dans les psychotherapies psychanalytiques que dans les cures menees auprbs de femmes steriles.

Tout l’ouvrage est construit sur l’invitation a depasser la distinction habituelle entre sterilite organique et sterilite psychogene, car, comme l’enonce l’auteur, << definir les troubles psychiques par l’absence de lesion organique est trop res- trictif B. 11 s’agit au contraire de defendre l’idee de << l’inconception psychique B, concept venant specifier g un fonctionnement psychique commun aux femmes auxquelles on annonce une sterilite, et ceci, quelles que soient les lesions orga- niques >>. De meme, il existerait une << recursivite de la sterilite, c’est-a-dire une causalite allant du psychisme au corps et du corps au psychisme B. C’est dire que, pour l’auteur, un enfant se conceit autant par l’appareil psychique que par le corps Et le paradoxe actuel tiendrait justement dans le fait que (< la psychanalyse est d’autant plus sollicitee que la procreatique fait des progrbs )>. De nombreuses illustrations cliniques jalonnent cet ouvrage au travers de multiples figures de la sterilite, venant a leur tour reinterroger la theorie.

La sterilite (medicalement definie comme l’absence de conception d’enfant, en l’absence de contraception et aprbs deux annees de relations sexuelles) est un phenomene assurement complexe, resultant autant de <( l’aboutissement de la transmission de conflits refoules sur plusieurs generations de femmes, que dune carence de la fonction paternelle B.

11 existerait u une prevalence de l’image maternelle archdique occupant tout l’espace psychique de la femme sterile j>, ce qui contraint celui-ci a une relation duelle avec la mere, sans espace possible pour le p&e. C’est la le role joue par l’homosexualite primaire. C’est ainsi, par exemple, que dans certains cas le noyau morbide de la sterilite residerait dans une identification a une mere devenue ste- rile au deuxieme enfant. Tout un enjeu se pose autour de << la rivalite a devenir mere pour rester femme >>. Si << la recursivite de la sterilite B explique sa genese,