Diagnostic du seuil du Moulin de Traou - ATBVB

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Cellule Rivières Diagnostic du seuil du Moulin de Traou Septembre 2010

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Cellule Rivières

Diagnostic du seuil du Moulin de

Traou

Septembre 2010

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SMEGA / Cellule rivières - 25/04/2012 2

Rédacteur : M. Jonathan PILLIER (stagiaire) M. Emmanuel THERIN (chargé de mission)

SMEGA – Agence Pordic SMEGA – Agence Guingamp Rue Jean Epivent Guingamp Agropôle – ZI de Bellevue - Impasse des Ajoncs 22590 PORDIC 22200 SAINT AGATHON Tél : 02 96 58 29 70 – Fax : 02 96 58 29 79 Tél : 02 96 43 89 45 – Fax : 02 96 43 95 75 e-mail : [email protected] e-mail : [email protected]

www.smega.fr

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SOMMAIRE...............................................................................................................................................

1. LE CONTEXTE DE L’ETUDE ................................................................................................................... 4 1.1. Des obligations réglementaires............................................................................................................... 4 1.2. Un projet s’intégrant au sein d’un contrat territorial.............................................................................. 5 1.3. Compatibilité avec les autres plans et programmes................................................................................. 5

2. DESCRIPTION DE L’OUVRAGE............................................................................................................... 6

2.1. Gestion actuelle de l’ouvrage .................................................................................................................. 7 3. L’ETUDE HYDRAULIQUE ....................................................................................................................... 8

3.1. Estimation des débits caractéristiques..................................................................................................... 8 3.2. Valeurs aux conditions limites utilisées pour la modélisation ................................................................. 8 3.3. Résultats de la modélisation..................................................................................................................... 9

4. CARACTERISTIQUES DE L’HYDROMORPHOLOGIE DE LA ZONE ETUDIEE .................................................. 10

4.1. Profil en long ......................................................................................................................................... 10 4.2. Faciès d’écoulement............................................................................................................................... 10 4.3. Phénomènes d’érosions et état des berges............................................................................................. 11

5. CARACTERISTIQUES DE LA FAUNE ET DE LA FLORE .............................................................................. 12

5.1. État de la végétation rivulaire................................................................................................................ 12 5.2. État des populations et des habitats piscicoles ...................................................................................... 12

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1. Le contexte de l’étude

1.1. Des obligations réglementaires

Au niveau européen comme au niveau national un certain nombre de réglementations sont ou seront en vigueur prochainement concernant l’aménagement des ouvrages pour améliorer la libre circulation des espèces et des sédiments. Tout projet doit donc prendre en considération ces documents.

1.1.1. La Directive cadre sur l’eau

La DCE (Directive cadre sur l’eau), datant du 23 octobre 2000, a pour objectif l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau à l’horizon 2015.

Cette directive instaure notamment la notion de continuité écologique entre les habitats, élément indispensable au bon déroulement des cycles biologiques des espèces. La restauration de la continuité écologique concerne :

- le rétablissement des possibilités de circulation des organismes aquatiques (montaison et dévalaison) à des échelles spatiales compatibles avec leurs cycles de développement dans l’écosystème

- le rétablissement des flux de sédiments nécessaires au maintien ou au recouvrement des conditions d’habitat des communautés correspondantes au bon état .

1.1.2. Le classement des cours d’eau au titre de la continuité écologique

Afin d’être compatible avec la DCE, le classement des cours d’eau au titre de la continuité écologique (articles L. 432-6 et L. 432-7 du Code de l’Environnement) est en cours de modification dans le cadre de l’article L. 214-17 du Code de l’Environnement. Jusqu’alors, le Kerguidouë n’était concerné par aucune classification particulière. Aujourd’hui, il a été proposé au classement en liste 1 et en liste 2 « du pont de la RD 94 à sa confluence avec le Leff ». Une fois la liste des cours d’eau arrêtée (Arrêté prévu pour fin 2011), le classement impliquera les mesures suivantes :

- Pour les cours d’eau inscrits en liste 1 : L’interdiction de construire de nouveaux obstacles à la continuité écologique et la mise en place de mesures assurant la continuité écologique lors de renouvellements de concessions hydrauliques.

- Pour les cours d’eau inscrits en liste 2 : Une gestion et un équipement permettant un transport sédimentaire suffisant et une libre circulation des poissons migrateurs identifiés dans un délai de 5 ans.

Les espèces migratrices identifiées pour le Kerguidouë sont : l’Anguille européenne (Anguilla anguilla), le Saumon atlantique (Salmo salar) et la Truite de mer (Salmo trutta trutta).

1.1.3. Le règlement européen et le plan national de gestion « Anguille »

L’Anguille européenne (Anguilla anguilla) est inscrite à l’annexe de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ainsi qu’en danger critique d’extinction au sein de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Afin de pallier à l’extinction de cette espèce, le règlement européen « Anguille » a été adopté par l’Union européenne, le 18 septembre 2007, pour mettre en place des mesures de gestion et de préservation pour cette espèce. La France a choisi de créer un plan de gestion national qui insiste sur les mesures à mettre en place pour améliorer la libre circulation de l’anguille à la montaison et à la dévalaison.

1.1.4. Le Grenelle de l’environnement

Le Grenelle de l’Environnement préconise la constitution d’une trame bleue permettant de restaurer la libre circulation des espèces et des sédiments dans les cours d’eau. Afin de garantir cette restauration, une liste provisoire des ouvrages « Grenelle » qui devront être supprimés, arasés ou aménagés d’ici 2012 a été élaborée. Le déversoir du moulin du Traou figure au sein de cette liste.

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1.2. Un projet s’intégrant au sein d’un contrat territorial

Dans le cadre de son contrat territorial « bassins versants du Leff et des ruisseaux côtiers associés », le SMEGA a réalisé, entre 2007 et 2008, une étude préalable sur l’ensemble des ruisseaux et des cours d’eau de ce territoire. Elle visait à proposer un programme quinquennal d’actions en vue d’atteindre l’objectif du bon état écologique sur ces bassins versants d’ici 2015.

Le diagnostic réalisé, a confirmé la dégradation du compartiment morphologique du bassin versant du Leff. Celle-ci est notamment due à la présence de nombreux ouvrages dans le lit mineur du cours d’eau qui entravent la libre circulation piscicole et sédimentaire. Le programme d’actions liste les mesures à réaliser au niveau des obstacles majeurs pour atteindre les résultats escomptés.

Le déversoir du moulin du Traou fait partie des ouvrages qui entravent la libre circulation piscicole et sédimentaire.

1.3. Compatibilité avec les autres plans et programmes

1.3.1. Compatibilité avec le SDAGE Loire-Bretagne et le SAGE Argoat-Trégor-Goëlo

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire-Bretagne a été approuvé le 18 novembre 2009 et son programme s’étend de 2010 à 2015. Parmi les orientations fondamentales définies, deux sont en lien avec le projet d’étude du déversoir du moulin du Traou (cf. Tableau 1).

Tableau 1 : Orientations du SDAGE Loire-Bretagne en relation avec la continuité écologique

Orientations

SDAGE Loire-Bretagne Descriptifs des orientations

Orientation 1 :

Repenser les aménagements de cours d’eau

1B : Restaurer la qualité physique et fonctionnelle des cours d’eau

La restauration de la qualité physique et fonctionnelle des cours d’eau suppose d’intervenir dans tous les domaines qui conditionnent l’habitat des espèces vivant dans les rivières. De manière simplifiée, il s’agit de permettre la dynamique fluviale, moteur du bon fonctionnement de l’hydrosystème, de s’exprimer.

Orientation 9 :

Rouvrir les rivières aux poissons migrateurs

9À : Restaurer le fonctionnement des circuits de mi gration

Les mesures de restauration de la libre circulation des poissons migrateurs vivant alternativement en eau douce et en eau salée doivent toujours être définies en fonction des

exigences de toutes les espèces, y compris celles qui n’ont pas ce caractère migratoire, en matière de conservation des habitats, de reproduction et de développement.

9B : Assurer la continuité écologique des cours d’e au

Les ouvrages transversaux aménagés dans le lit mineur des cours d’eau ont des effets cumulés très importants sur l’état et le fonctionnement des milieux aquatiques du bassin versant Loire-Bretagne. Ces ouvrages font obstacle au libre écoulement des eaux et des sédiments, à la dynamique fluviale, à la libre circulation des espèces aquatiques, etc.

Pour le franchissement des obstacles, les mesures doivent privilégier les solutions d’effacement physique garantissant la transparence migratoire pour toutes les espèces, la pérennité des résultats, ainsi que la récupération d’habitats fonctionnels et d’écoulements libres.

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2. Description de l’ouvrage

Il s’agit d’un seuil fixe implanté de manière transversale au ruisseau (cf Figure 1 et 2). C’est le premier obstacle se situant sur le cours du Kerguidouë depuis son embouchure avec le Leff. Sa longueur est de 11,1 m. La hauteur de chute, maximale, au droit du déversoir équivaut à 1,29 m. Cet ouvrage est un obstacle dont le niveau ne varie pas quelque soit les conditions hydrauliques.

Figure 1 : Photographies du déversoir et de l’entré e du bief

Figure 2 : Plan général de l’ouvrage (Source : Bure au d’études FishPass)

Il existe un système de hausses au niveau de l’entrée du bief qui servait autrefois à gérer le niveau de l’eau amenée à la pisciculture. Aujourd’hui, bien que les hausses soient en place, le bief continue à être alimenté (hors période d’étiage) car les éléments maçonnés à son entrée comportent des brèches.

La passe à poissons (cf. Figure 3), quant à elle, se compose d’un bassin et d’un prébarrage. Cet ouvrage ne permet pas de répondre aux attentes de la Directive cadre sur l’eau concernant la libre circulation des sédiments et des espèces. C’est un ouvrage qui est difficilement franchissable pour les salmonidés, en induisant au minimum un retard migratoire, et qui est également fortement préjudiciable pour la migration de colonisation de l’anguille. De plus cet ouvrage provoque un déficit sédimentaire amplifiant le phénomène d’érosion des berges à l’aval.

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Figure 3 : Photographie de la passe à poissons

2.1. Gestion actuelle de l’ouvrage

Depuis la cessation d’activité de l’ancienne pisciculture, en novembre 2003, l’ouvrage n’a plus d’utilité économique. Il continue à se dégrader par l’absence d’entretien.

D’autre part, il s’avère que cet ouvrage ne présente aucun intérêt en terme patrimonial ou paysager.

Concernant le droit d’eau, le dernier document en vigueur date de janvier 1994 (Arrêté préfectoral relatif à l’exploitation d’une pisciculture à Pléhédel). Il s’agit donc d’un droit fondé sur titre* qui a cessé depuis la fermeture de la pisciculture. D’autre part, aucun droit fondé en titre ne peut être réclamé du fait de la disparition de l’ancien moulin au lieu-dit du Traou.

* Un droit fondé sur titre obtient son statut par l’existence d’un titre légal (règlement d’eau). A contrario, les droits d’eau fondés en titre sont ceux issus d’une existence de fait d’un ouvrage hydraulique exploitant la force motrice du cours d’eau avant l’abolition des droits féodaux.

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3. L’étude hydraulique

3.1. Estimation des débits caractéristiques

Le calcul des débits caractéristiques du Kerguidouë, d’après la méthode de répartition en fonction de la surface du bassin versant, nous donne les indications suivantes (cf. Tableau 2).

Tableau 2 : Débits caractéristiques du Leff à la station de jau geage de Quemper-Guézennec et au niveau du déversoir du moulin du Traou (Source : www.hydro.eaufrance.fr )

Débits caractéristiques à Quemper Guezennec (m 3/s) Au moulin du Traou (m 3/s)

Superficie du bassin versant 339 km² 65.5 km²

Module interannuel 2.76 0.53

10e du module interannuel 0.276 0.05

QMNA5 0.27 0.05

VCN3 0.2 0.04

VCN10 0.22 0.04

Crue biennale 22 4.25

Crue quinquennale 34 6.57

Crue décennale 42 8.12

Crue vicennale 50 9.66

Crue cinquantennale 61 11.79

Le Kerguidouë est marqué par d’assez forts étiages estivaux (d’août à septembre). Le débit caractéristique de basses eaux du Kerguidouë au niveau du déversoir (QMNA5) est de 0,05 m3/s. Son débit de crue biennale (débit de plein bord) est de 4,25 m3/s. Le Kerguidouë est également marqué par de forts débits hivernaux (de décembre à avril). Le module (moyenne interannuelle des débits moyens journaliers) du Kerguidouë au moulin du Traou est de 0,53 m3/s. Ce cours d’eau appartient au régime fluvial de type méandriforme et à une dynamique active.

Afin de disposer des informations hydrologiques de la station de Quemper-Guézennec correspondants au moment des prises de données sur le terrain, un contact a été pris avec le responsable « Coordonateur hydrométrie » de la DIREN (Direction Régionale de l’Environnement) de Bretagne.

3.2. Valeurs aux conditions limites utilisées pour la modélisation

Les valeurs utilisées aux conditions limites (débits estimés et hauteurs d’eau mesurées) sont indiquées dans le tableau suivant (cf. Tableau 3). Concernant les débits, les mesures de terrain s’échelonnant sur plusieurs jours (les 3, 4 et 5 mai 2010), la valeur retenue correspond à la moyenne des 3 jours de terrain.

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Tableau 3 : Valeurs aux conditions limites utilisée s pour la modélisation

Site Débit estimé (m 3/s) Cote de la ligne d’eau (m)

Amont de la station 0.29

Aval de la station 0.219 50.50

Aval du bief 0.071 51.659

3.3. Résultats de la modélisation

La comparaison des hauteurs d’eau calculées par le logiciel avec les hauteurs d’eau mesurées sur le terrain nous donne des résultats inférieurs ou égaux à 5 cm (cf. Annexe 1). En ce sens, le modèle hydraulique peut être considéré comme exact.

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4. Caractéristiques de l’hydromorphologie de la zone étudiée

4.1. Profil en long

Le profil en long (cf. Figure 4 et 5) a été réalisé à partir des altitudes minimales de chaque profil en travers.

Le profil longitudinal est très variable et fortement modifié par la présence du déversoir. La pente moyenne du cours d’eau est de 2,11 ‰ mais on constate une différence entre l’amont et l’aval. Sur la partie amont du seuil, la pente est de l’ordre de 1,69 ‰ tandis que sur la partie aval, la pente se situe autour de 6 ‰. Cela tend à démontrer l’érosion progressive induite par la présence du déversoir.

0 100 200 300 400 50050.050.2

50.450.650.851.051.251.4

51.6

Distance par rapport au profil aval (m)

Elé

vatio

n (m

)

Legend

Côte de la ligne d'eau

Côte du fond

Figure 4 : Profil en long du Kerguidouë au niveau d e la zone d’étude au 04/05/2010

Au niveau du déversoir, la chute maximale induite par la structure équivaut à 1,29 m.

0 50 100 150 200

50.5

51.0

51.5

Distance par rapport au profil aval (m)

Elé

vatio

n (m

)

Legend

Côte de la ligne d'eau

Côte du fond

Figure 5 : Profil en long du Kerguidouë au niveau du déverso ir au 04/05/2010

4.2. Faciès d’écoulement

Le déversoir implanté dans le lit du Kerguidouë perturbe la structure de la rivière ce qui induit des modifications substantielles des faciès d’écoulement d’une part et de l’équilibre sédimentaire d’autre part. La zone d’influence liée au déversoir est de plus relativement importante car elle s’étend jusqu’à 460 m en amont du déversoir et représente une superficie de 2441 m².

La ligne d’eau se retrouve calée à une cote qui n’évolue guère dans le temps. Cela impacte la diversité des faciès d’écoulement présents (cf. Figure 6 et Annexe 2) en réduisant notamment de façon importante la proportion de faciès lotiques par rapport aux faciès lentiques. La Figure 6 qui suit exprime clairement la surreprésentation des faciès du type « chenal lentique » sur le linéaire du cours d’eau pour une zone étudiée d’environ 900 m (de l’aval de l’ouvrage à l’amont de sa zone d’influence.)

Hauteur de chute

= 1,29 m

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Chenal lentique56.7%

Mouille0.4%

Plat courant25.6%

Plat lentique6.6%

Radier10.7%

Figure 6 : Pourcentage de linéaire par faciès d’écoulement d ans la zone d’étude

Cette modification de la typologie des faciès d’écoulement est une perte directe d’habitats « potentiels » pour la reproduction des salmonidés et pour le grossissement des juvéniles.

4.3. Phénomènes d’érosions et état des berges

La modification de l’équilibre sédimentaire, c'est-à-dire, la rétention de sédiments en amont de l’ouvrage entraîne un déficit à l’aval qui se traduit par une érosion amplifiée.

À l’amont, la pente du cours d’eau est faible. Les berges sont peu élevées et peu érodées.

À l’aval, la pente du cours d’eau est plus prononcée. Les berges sont verticales et atteignent plus d’un mètre de hauteur à certains endroits (cf. Figure 7).

Figure 7 : Berges du Kerguidouë à l’amont (photo de droite) et à l’aval (photo de gauche)

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5. Caractéristiques de la faune et de la flore

5.1. État de la végétation rivulaire

La ripisylve est moyennement dense. Son état sanitaire est relativement bon. La diversité du peuplement est bonne et l’ensemble des tailles et des âges est représenté. La présence importante du Noisetier (Corylus avellana) et du Frêne commun (Fraxinus excelsior) (cf. Figure 8), essences de demi-ombre ou d’ombre, caractérise bien un peuplement de sous-bois. La présence d’essences plus hygrophiles et plus héliophiles comme l’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) et les Saules (Salix sp.) est limitée.

Il faut noter que malgré le bon état sanitaire de la ripisylve, quelques troncs sont présents dans le lit de la rivière et peuvent être source d’embâcles futurs.

Le recensement de la ripisylve n’a pas mis en évidence la présence d’espèces envahissantes.

Relevé des essences de la ripisylve

Aubépine monogyne (1)

Aulne glutineux (2)

Chêne pédonculé (11)

Erable champêtre (1)

Frêne commun (81)

Hêtre commun (8)

Houx (8)

Noisetier (87)

Peuplier sp (2)

Peuplier tremble (1)

Saule sp (18)

Sureau noir (7)

Figure 8 : Relevé des essences de la ripisylve (en nombre de pieds)

5.2. État des populations et des habitats piscicoles

Les résultats de l’IAM (Indice d’Attractivité Morphodynamique) sont présentés en annexes (cf. Annexe 3).

De manière générale, cet indice a révélé une dérive typologique du cours d’eau avec des habitats qui ont tendance à être moins propices aux espèces rhéophiles au bénéfice d’espèces moins exigeantes.

Aucune donnée n’existe quant à l’état des populations de salmonidés au niveau de la zone d’étude. Cependant, d’après les observations du garde de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) responsable du secteur, des frayères à saumons sont observées chaque année entre l’aval de l’ouvrage et la confluence du Kerguidouë avec le Leff.

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Annexe 1 : Comparaison des lignes d’eau calculées p ar le modèle avec les lignes d’eau mesurées sur le terrain

N° du profilDistance par rapport à

l'avalCote de la ligne d'eau observée

sur le terrain (m)Cote de la ligne d'eau calculée

par le modèle (m)Erreur de calage

(cm)

1 0 50.50 50.50 0

2 10 50.50 50.51 1

3 18 50.51 50.51 0

4 24 50.52 50.51 -1

5 (en aval du déversoir) 30 50.50 50.53 3

6 (en amont du déversoir) 37 51.70 51.74 4

7 48 51.70 51.74 4

8 61 51.74 51.74 0

9 86 51.71 51.74 3

10 111 51.73 51.74 1

11 135 51.69 51.74 5

12 161 51.73 51.74 1

13 182 51.73 51.74 1

14 201 51.74 51.74 0

15 217 51.75 51.74 -1

16 245 51.74 51.74 1

17 265 51.73 51.74 1

18 288 51.77 51.74 -3

19 317 51.78 51.75 -3

20 323 51.77 51.75 -2

21 329 51.77 51.75 -2

22 338 51.76 51.75 -1

23 349 51.78 51.75 -3

24 387 51.76 51.75 -1

25 417 51.78 51.75 -3

26 434 51.76 51.76 0

27 444 51.77 51.76 -1

28 466 51.73 51.76 3

Bief 1 51.70 51.73 3

Bief 2 51.66 51.70 4

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Annexe 2 : Cartographie des faciès d’écoulement au niveau de la zone d’étude

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Annexe 3 : Présentation des résultats de l’Indice d ’Attractivité Morphodynamique

L’IAM : Indice d’Attractivité Morphodynamique

a) Généralités

L’IAM est une méthode d’analyse cartographique non normalisée et standard de la qualité des mosaïques d’habitats aquatiques (couples substrat/vitesse/hauteur d’eau) qui a été mise au point par la DR5 du CSP et finalisée par le bureau d’étude TELEOS (Degiorgi et al., 2002). Le but de cette méthodologie est de décrire l’hétérogénéité des habitats présents sur une station et d’évaluer l’attractivité biologique d’un cours d’eau en calculant l’indice IAM. Cette méthode a été mise en place essentiellement afin d’étudier les ressources potentielles des habitats pour la faune piscicole.

b) Protocole

Le choix de la station doit se faire de façon à ce que celle-ci soit représentative du cours d’eau étudié, de la même manière que pour l’application de la méthodologie IBGN. Les trois premières composantes fondamentales de l'habitat aquatique sont analysées simultanément. On découpe l'espace en zones homogènes au point de vue à la fois de la hauteur d'eau, de la vitesse de courant et du couple substrat/support. Les hauteurs d’eau ainsi que les vitesses de courant sont mesurée sur site de manière à obtenir des cartes des zones de profondeurs et de vitesses dont les classes sont prédéfinies (Degiorgi et al., 2002). Simultanément l’espace fluvial est découpé en placettes homogènes au point de vue des substrats dans un même but de cartographie. L’intersection des 3 niveaux d’information : Substrat/Vitesse/Profondeur sert à délimiter la notion de pôles d’attraction. Le tableau ci-après nous indique les différentes classes utilisées lors de l’étude.

Classes de hauteurs d'eau Limites Substrat CodeClasse 1 0 à 5 cm Branchages, grosses racines BRAClasse 2 6 à 20 cm Sous berges BERClasse 3 21 à 70 cm Hydrophytes immergés HYIClasse 4 71 à 150 cm Blocs avec caches BLOClasse 5 > à 150 cm Galets GAL

Classes de vitesse d'écoulement Limites Hélophytes HELClasse 1 0 à 10 cm/s Chevelus racinaires, végétations rases CHVClasse 2 11 à 40 cm/s Blocs sans anfractuosités BLSClasse 3 41 à 80 cm/s Galets et graviers mélangés GGRClasse 4 81 à 150 cm/s Graviers GRAClasse 5 > à 150 cm/s Galets pavés GLS

Litières organiques LITSables SAB

Eléments fins, limons FINFonds nus organiques, Vases FNO

Dalles, Surfaces indurées (Sans caches) DAL

Tableau 1 : Classes utilisées pour la méthodologie IAM (d’après Degiorgi et al., 2002)

c) Indices de description des habitats

Différents indices ont été calculés afin de pouvoir interpréter et évaluer les résultats obtenus.

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La variété

C’est le nombre de catégories ou de classes de chacune des composantes étudiées. On distingue :

• Le nombre de catégories de substrats

• Le nombre de classes de vitesses

• Le nombre de classes de profondeurs

La diversité

Elle mesure la complexité et l'hétérogénéité quantitative de la répartition des surfaces entre les catégories de chaque composante de la qualité de l'habitat.

( )[ ]SixSiDivn

10

1

log∑−=

Où n : nombre de catégories (n=var) Si : la surface cumulée des placettes appartenant à la ième catégorie

L’équitabilité

C’est le rapport entre la diversité observée et la diversité maximum pour une même variété.

L’Indice d’Attractivité Morphodynamique

Il sanctionne la variété des classes de hauteurs d’eau, de vitesses et de substrats/supports ainsi que l’attractivité des substrats/supports pour l’ichtyofaune.

.)().()().(1

vVarxehVarxsubsVarxSubsAttractxSiIAMn

= ∑

Où v : vitesse h.e : hauteur d’eau subs : substrat/support Attract : attractivité des substrats/supports Si : proportion en surface de chaque substrat présent L’attractivité des substrats/support est définie comme suit :

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Substrat Code Attractivité

Branchages, grosses racines BRA 100

Sous-berges BER 90

Hydrophytes immergés HYI 80

Blocs avec caches BLO 60

Galets GAL 50

Hélophytes HEL 40

Chevelus racinaires, végétations rases CHV 40

Blocs sans anfractuosités BLS 30

Galets et graviers mélangés GGR 25

Graviers GRA 20

Galets pavés GLS 10

Litières organiques LIT 10

Sables SAB 8

Eléments fins, limons FIN 4

Fonds nus organiques, Vases FNO 3

Dalles, surfaces indurées (sans caches) DAL 1

Affluents, sources, résurgences BONUS +25%

Tableau 2 : Attractivité globale des substrats/supports (d’après Degiorgi et al., 2002)

a) Mise en place sur le terrain

La cartographie des données relatives aux couples substrat/support, aux vitesses et aux profondeurs a été faite en réalisant sur le terrain des transects (tous les 4 mètres) à partir de la berge du cours d’eau. De manière pratique, une première personne se déplace dans le cours d’eau afin d’observer les différentes zones, tandis qu’une deuxième personne reste sur la berge afin de dessiner (sur papier millimétré) la cartographie correspondante. Dans le cas présent, une troisième personne était également là, afin de mettre en place et de déplacer, au fur et à mesure, les décamètres « repères » des différents transects. Successivement trois types de points sont référencés. Tout d’abord la profondeur, qui est mesurée à l’aide d’une perche graduée. Puis la vitesse, qui est mesurée à l’aide d’un courantomètre électromagnétique (Flo Mate 2000 Marsh-Mc Birney). Et enfin les substrats, qui sont observés à l’œil nu depuis la rivière.

Les différents points pris en compte pour chaque transect et qui nous intéressent (substrats/hauteurs/vitesses) sont les points stratégiques qui marquent les différentes courbes d’iso-vitesses, les différentes courbes d’iso-profondeurs ainsi que le contour des patatoïdes des substrats. Localisation et choix de la station La station se situe environ 360 mètres en amont du déversoir du moulin du Traou. Ce choix a été fait car à cet endroit le cours d’eau ne dépasse pas 1,50 m de profondeur et cela s’avère plus facile pour prospecter la station. De plus, la station est assez facile d’accès et bien représentative de la partie amont du déversoir. L’objectif ici, est de faire un état des lieux de l’état de la rivière d’un point de vue du potentiel d’habitabilité pour la faune piscicole et d’avoir un point de référence avant travaux.

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Diagnostic du seuil du Moulin de Traou

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Figure 1 : Localisation de la station

Description de la station Le ruisseau est ici situé en zone de sous-bois et donc très ombragé. La lame d’eau est relativement constante ainsi que la vitesse. Le fond est colmaté sur la majeure partie de la station.

Figure 2 : Vues amont et aval de la station

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Diagnostic du seuil du Moulin de Traou

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Résultats et Interprétation

Station "Moulin du Traou" - Indices de description des habitats Pôles d'attractions Surface (m²) % Surface Si log10*Si Si*(log10*Si)

BER13 8.4467092 2.47% 0.02468337 -1.607595551 -0.039680875 BER14 2.711275287 0.79% 0.007923016 -2.101109478 -0.016647124 BRA12 0.38369208 0.11% 0.001121243 -2.950300259 -0.003308003 BRA13 5.645270196 1.65% 0.016496873 -1.782598361 -0.029407299 BRA14 3.794422417 1.11% 0.011088239 -1.955137416 -0.021679031 DAL12 3.437734053 1.00% 0.010045908 -1.998010818 -0.020071832 DAL13 0.913245627 0.27% 0.002668729 -2.573695492 -0.006868496 FIN12 8.847065051 2.59% 0.025853308 -1.587483873 -0.04104171 FIN13 73.81395162 21.57% 0.215702591 -0.666144638 -0.143689124 FIN14 55.50726715 16.22% 0.162205939 -0.789933248 -0.128131864 GGR13 21.47709208 6.28% 0.062761366 -1.202307615 -0.075458468 GGR14 101.0609993 29.53% 0.295325192 -0.529699506 -0.156433608 GRA14 11.89019196 3.47% 0.034746077 -1.459094228 -0.0506978 LIT12 1.42092536 0.42% 0.004152295 -2.381711828 -0.009889569 LIT13 6.079655222 1.78% 0.017766254 -1.750404143 -0.031098124 LIT14 3.261123846 0.95% 0.009529809 -2.020915802 -0.019258942 SAB13 9.450470259 2.76% 0.027616607 -1.558829674 -0.043049587 SAB14 24.06134293 7.03% 0.070313185 -1.152963231 -0.081068517 Total 342.2024336 100.00% 1 Variété 18 Indice de diversité 0.917479975 Diversité maximum 1.255272505 Equitabilité 0.730901036

Station "Moulin du Traou" - Calcul de l'IAM

Substrat Surface (m²) % Surface Si Attractivité Si*Atractivité

BER 11.15798449 3.26% 0.03260639 90 2.9345747 BRA 9.823384693 2.87% 0.02870636 100 2.870635544 DAL 4.35097968 1.27% 0.01271464 1 0.012714637 FIN 138.1682838 40.38% 0.40376184 4 1.615047355 GGR 122.5380913 35.81% 0.35808656 25 8.952163932 GRA 11.89019196 3.47% 0.03474608 20 0.694921531 LIT 10.76170443 3.14% 0.03144836 10 0.314483574 SAB 33.51181319 9.79% 0.09792979 8 0.783438337 Total 342.2024336 100.00% 1 27.45681251

Nb de substrats : 8

Nb de classes de hauteur : 3

Nb de classes de vitesse : 1

Indice d'attractivité morphodynamique 659

Largeur moyenne de la station : 5.66 m IAM optimal pour une largeur de 4 m : 6200 IAM optimal pour une largeur de 6 m : 7720

Tableau 3 et 4 : Résultats

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Diagnostic du seuil du Moulin de Traou

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Figure 3 : Cartographie des couples substrat/vitesse

Figure 4 : Cartographie des profondeurs

L’indice IAM est très faible par rapport à sa note optimale. En effet, on obtient une note de 659 (pour une rivière de 5.66 m de largeur moyenne) contre une note optimale comprise entre 6200 et 7200 (pour des rivières de, respectivement, 4 et 6 m de largeur). Il faut noter cependant que les valeurs optimales sont des valeurs expérimentales et qu’elles ne sont pas nécessairement représentatives de l’ensemble des situations des cours d’eau français. Cependant, en regardant les autres indicateurs, on note très clairement le pourquoi d’une telle note. La variété des substrats est de 8 pour un maximum théorique de 16. Pour une rivière sur laquelle on devrait trouver de nombreux habitats de types « Graviers » et « Galets, graviers mélangés », ceux si ne représentent que 39.28 % de la superficie total. Ces habitats sont de plus systématiquement notés comme étant « colmatés ». Sur la station, on ne trouve aucun habitat de types « Blocs », « Galets », « Hydrophytes » et « Hélophytes ». L’absence de végétaux aquatiques peu s’expliquer par le

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Diagnostic du seuil du Moulin de Traou

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fort ombrage de la station qui limite les possibilités de croissance de ceux-ci. L’absence des habitats « Blocs » et « Galet » peu s’expliquer, quant à elle, par la limitation des capacités de charriage du cours d’eau induite par la présence du déversoir, en aval. Les variétés des profondeurs et des vitesses sont également faible, respectivement 3(sur 5 théoriques) et 1 (sur 5 théoriques), ce qui tend à baisser la note de l’IAM.