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1 ecole2demain.org L’accès aux savoirs et aux apprentissages au bénéfice de tous les élèves. DIAGNOSTIC DES USAGES DE LORDINATEUR A LECOLE PAR LES ELEVES EN SITUATION DE HANDICAP Mesure 28 du Plan France Numérique 2012 Jean-Marc Roosz Synthèse 3 février 2011 [email protected] - 06 59 55 01 10 ASSOCIATION DYSPRAXIQUE MAIS FANTASTIQUE Parents et amis de personnes dyspraxiques Déclaration du 11 mars 2003 Préfecture du Gard

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ecole2demain.org L’accès aux savoirs et aux apprentissages au bénéfice de tous les élèves.

DIAGNOSTIC DES USAGES DE L’ORDINATEUR A

L’ECOLE PAR LES ELEVES EN SITUATION DE

HANDICAP

Mesure 28 du Plan France Numérique 2012

Jean-Marc Roosz

Synthèse

3 février 2011

[email protected] - 06 59 55 01 10

ASSOCIATION DYSPRAXIQUE MAIS FANTASTIQUE

Parents et amis de personnes dyspraxiques

Déclaration du 11 mars 2003 Préfecture du Gard

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NTRODUCTION 4

I- UN ORDINATEUR POUR QUOI FAIRE ?

A. Un outil de compensation et d’accessibilité plutôt qu’un outil de remédiation 7 B. Une condition d’accès { la citoyenneté et { l’autonomie 8

II- QUELLES ADAPTATIONS TECHNIQUES ET PEDAGOGIQUES ?

A. Diagnostiquer les adaptations techniques et pédagogiques nécessaires à l’introduction de l’outil informatique 8

B. Une utilisation actuellement limitée par un jeu de contraintes important 10 C. Des manuels scolaires électroniques insuffisamment proposés aux élèves

en situation de handicap 10 D. Adaptations des matériels et logiciels 11 E. La démarche pédagogique nécessaire { l’utilisation du SI est difficile 12 F. La culture de l’usage d’un SI se développe difficilement 12 G. Utiliser l’informatique dans l’enseignement est toujours vécu comme une prise de

risque excessive pour l’enseignant 13 H. L’utilisation du SI, une formation progressive de l’élève 15

III- QUELLES COMPETENCES PEDAGOGIQUES ET

INFORMATIQUES DES ACCOMPAGNANTS ?

A. L’importance de l’enseignant ressource 15 B. Mises en place de pôles d’excellence 16

IV- QUELLE COORDINATION ENTRE INTERVENANTS ?

A. Le PPS 16 B. Le PPS : l’engagement d’adaptations par l’EN 17

V- QUELLES SENSIBILISATIONS POUR LEVER LES FREINS DES ACTEURS ? 17

VI- REFLEXIONS GENERALES 19

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CONCLUSION

Axe 1 : 20

Mise en place d’un service technico-pédagogique autour de l’élève« informatisé »

Axe 2 : 21

Augmentation de la valeur scolaire du système Elève / enseignant / école /

référentiel pédagogique, travaillant essentiellement avec des outils numériques

Axe 3 : 22

Construction d’une chaîne internet, support d’amélioration continue des conditions

d’accès aux savoirs des élèves en situation de handicap

Ouverture d’une Plateforme Web2.0, contributive et interactive dédiée { la

thématique Enfant/Handicap/Ecole (cf. Mesure 28 du Plan France Numérique

2012) : www.ecole2demain.org

Mise en ligne du présent rapport sur la plateforme Web2.0 et appel à contributions

à partir de la rentrée de septembre 2010

Du patient { l’élève, de la situation de « handicap scolaire » { l’accessibilité au savoir

et aux apprentissages et à une effective égalité des chances

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INTRODUCTION

Le Rapport Fourgous Réussir l’école numérique http://www.missionfourgous-tice.fr/. a

été consacré au développement des usages du numérique { l’école, au sens général. Il a

été remis { Monsieur Luc Chatel, Ministre de l’Education nationale, le 15 février 2010, et

apporte des éléments nombreux et éminents. « La révolution du numérique a déjà

commencé », y est-il constaté.

S’il s’agit bien, au sens général, de ne pas être en retard d’une « révolution », l’acuité de

cette nécessité prend une importance impérieuse s’agissant des élèves en situation de

handicap à l’école.

La compréhension des usages de l’ordinateur par les élèves en situation de handicap

s’impose clairement dans le cas de handicaps sensoriels et moteurs, en tant qu’aide

technique indispensable – souvent de l’ordre de la prothèse.

Cette compréhension est plus complexe à établir dans le cas de handicaps liés à des

troubles des apprentissages, puisqu’alors les usages de l’ordinateur ne recouvrent pas

seulement l’aspect prothétique de l’outil informatique, mais aussi et surtout une

fonction d’« assistant cognitif », de « passeur de savoirs ». L’ordinateur ne pense pas,

naturellement, pour l’élève. Il lui permet, ainsi que les logiciels ad hoc, en transformant

le contenant et le process des tâches à accomplir (« basses tâches », telles que l’écriture ou

la pose manuelle des opérations, par exemple) d’avoir plus directement accès au contenu

et de construire ses savoirs (« tâches hautes »).

L’ « accompagnement », { l’école, des élèves en situation de handicap, est

particulièrement contrasté sur le territoire.

D’une part, des « îlots de compétence » émergent où les usages de l’ordinateur

commencent à être admis, compris, rationnalisés, concertés, évolutifs, optimisés en

termes pédagogiques et thérapeutiques, ainsi qu’en termes de projet et de parcours de

scolarisation, pour le plus grand bénéfice de l’élève et de son développement.

D’autre part, il existe des zones de résistance, de blocage, de sous-acculturation, des

carences, des déficits, des défaillances, des dysfonctionnements et des dérives, au grave

préjudice de l’élève en situation de handicap.

Dans l’objectif d’analyser le réel, de mieux connaître les compétences éparses, les

conditions requises aux usages pertinents et utiles de l’ordinateur par les élèves en

situation de handicap – ainsi que les freins au développement de ces usages et les

remédiations à apporter - un état de l’art était nécessaire.

De par sa spécificité liée aux troubles des praxies, l’association nationale DMF

(Dyspraxique Mais Fantastique) est à la croisée des problématiques du handicap à

l’école, et en particulier des usages de l’ordinateur par les élèves en situation de

handicap. Elle a constaté que les compétences et les connaissances dans ce domaine,

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bien que souvent très pertinentes, sont encore trop éparses. DMF a donc engagé la

construction d’une plateforme interactive dédiée à cette problématique.

DMF est dotée d’un réseau de 114 Délégués sur le territoire et a accès à des informations

directement issues du terrain. Elle a procédé à un premier sondage sur ce sujet, auprès

d’adhérents.

Parmi ses actions nationales, DMF s’associe { la mise en réforme de la politique du

handicap. Elle a entamé en juin 2010 une action auprès des Députés de la Nation afin de

porter à leur connaissance les problématiques liées à la dyspraxie, dans les domaines de

la scolarité et de la santé. Dans l’objectif de favoriser une prise de conscience politique et

une nécessaire action des Pouvoirs Publics, les Députés sollicités par DMF envoient des

questions écrites au Gouvernement (plus de 150 à la rentrée 2010).

Dans ce contexte, la DUI (Délégation aux Usages de l’Internet) -

http://delegation.internet.gouv.fr/- a souhaité associer DMF –

http://ecole2demain.org/groupe/dyspraxique-mais-fantastique - au développement de

la mesure 28 du Plan France Numérique 2012, s’agissant du présent rapport ainsi que

du déploiement d’une Plateforme Web2.0 dédiée à la thématique « Enfant / Handicap /

Ecole ». Cette Plateforme - www.ecole2demain.org - a pour vocation d’offrir un espace

numérique très large { tous les acteurs autour de l’élève en situation de handicap à

l’école – enseignants, parents, médecins, paramédicaux, associations, institutions, etc. Elle

vise à « polliniser », en favorisant la circulation et l’échange d’informations et de

compétences souvent éparses sur le territoire et sur le net, afin de contribuer à la

résolution de la problématique. Le Diagnostic des usages de l’ordinateur à l’école par les

élèves en situation de handicap y fera l’objet d’un blog dès la rentrée 2010.

A cet effet, un Comité constitué de différents représentants associatifs et institutionnels

ayant compétences et connaissances dans ce domaine et étant dans une démarche

contributive, a été créé au printemps 2009.

Piloté par Pierre PEREZ, Secrétaire Général de la DUI (Délégation aux Usages de

l’Internet) et Jean-Marc ROOSZ, Président de l’association DMF (Dyspraxique Mais

Fantastique), ce Comité est composé de :

Isabelle AIGUILLON, MDPH 75 (Maison Départementale des Personnes Handicapées), APAJH 93 (Association pour les adultes et les jeunes handicapés)

Zohra BANI, MDPH 75

Thierry BERTRAND, Ministère de l’Education nationale, SDTICE (Sous-direction des technologies de l'information et de la communication pour l'éducation)

Nicolas BORDET, ICOM (Institut de la Communication), HANDICAP INTERNATIONAL

Dominique BURGER, BRAILLENET

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Bernadette CELESTE, INS HEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés)

Eric CHENUT, Président de DROIT AU SAVOIR

Magali CHIROL, LADAPT (Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées)

Bernard DESCARGUES, CNSA – (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) Pierre-François GACHET, Ministère de l’Education nationale, Chef du bureau de

l'adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés, DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement Scolaire)

Caroline HURON, INSERM – (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale)

Bénédicte KAIL, APF (Association des paralysés de France) Jean-Michel LAMIAUX, CNSA

Claire LELOSTEC, LADAPT

Sandrine LIRONDIERE, LADAPT

Jean-Louis LOIRAT, CNSA

Sandrine LOPES, MDPH 75

Stéphanie LUCIEN-BRUN, ICOM, HANDICAP INTERNATIONAL

Pascal MADJALIAN, Académie de Paris

Ghislaine MAUCLERT, LADAPT

Pierre MILLERAT, DMF

Jean-Michel PERRON, CNDP (Centre national de documentation pédagogique)

Martine RONAT, Ergothérapeute

Odile SAINT-PIERRE, CNSA

Jacques SANDRE, Ministère de l’Education nationale, DGESCO Bureau des études

François TANNIOU, DIPH (Délégation Interministérielle aux Personnes Handicapées), CIH (Comité interministériel du handicap)Marie-Pierre TOUBHANS, DROIT AU SAVOIR

Philippe VAN DEN HERREWEGHE, Délégué ministériel au handicap aux ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur

Sylvain VAN WASSENHOVE, AFM (Association française contre les myopathies)

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I- UN ORDINATEUR POUR QUOI FAIRE ?

A. Un outil de compensation et d’accessibilité plutôt qu’un outil de remédiation.

La remédiation scolaire consiste { diminuer les carences scolaires d’un élève dans telle

ou telle matière pour des raisons diverses, mais en aucun cas pour des raisons

d’empêchement durable dû { une situation de handicap. Dans le champ du handicap, des

troubles cognitifs spécifiques ou des troubles des apprentissages, l’ordinateur constitue

un outil d’accessibilité au même titre que l’outil braille pour le non voyant. Sans aucune

anomalie sensorielle, l’élève ayant des troubles des apprentissages présente des

anomalies du traitement de l’information par le cerveau. Par exemple, les enfants

présentant une dyspraxie visuo-spatiale ont des difficultés à calibrer leurs saccades

oculaires et à poursuivre les lignes d’un texte. Le coût cognitif est si important que ces

élèves ne peuvent lire plus d’un nombre très restreint de lignes. De plus, dans la plupart

des cas, plus l’élève en situation de handicap écrit { la main, plus il perd d’informations.

Des moyens de compensation et d’accessibilité doivent être mis en œuvre pour

permettre { ces élèves d’accéder { la totalité des informations présentes dans un texte.

L’outil informatique et les logiciels adéquats qui l’accompagnent, constituent bel et bien

l’outil ad hoc de compensation et d’accessibilité. L’arrivée de manuels scolaires

numérisés et bientôt, de manuels adaptés aux difficultés des élèves dyspraxiques dès le

CP, transforme les usages de l’ordinateur. D’outil scripteur, l’ordinateur devient alors

outil de compensation et d’accessibilité aux supports pédagogiques, aux didactiques

développées, au savoir et aux apprentissages.

Il est impératif de favoriser et de banaliser l’usage de l’ordinateur pour les élèves en situation de handicap, et cela le plus précocement possible. En effet, le clavier revêt un aspect fonctionnel, efficace et rapide pour la scolarité où l’on n’écrit pas dans le but d’écrire mais dans celui de développer d’autres acquisitions.

Les usages plus spécifiques (utilisation de logiciels) sont à examiner et à décider par les acteurs autour de l’élève en situation de handicap, au plus près de ses besoins, lors de la rédaction du PPS (Projet Personnel de Scolarisation).

B. Une condition d’accès à la citoyenneté et à l’autonomie. Au delà de l’accès aux supports pédagogiques (situation d’enseignement) et { la

possibilité pour l’élève de réaliser des rendus académiques (situation d’évaluation)

l’usage de l’informatique est une condition essentielle, à prendre en compte

précocement, pour son accès futur { la citoyenneté, { l’autonomie et à la participation.

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II- QUELLES ADAPTATIONS TECHNIQUES ET PEDAGOGIQUES ?

A. Diagnostiquer les adaptations techniques et pédagogiques nécessaires à l’introduction de l’outil informatique.

Le matériel fourni doit être en adéquation avec les besoins de l’élève en situation de

handicap et lui permettre une utilisation efficace de l’ordinateur : la dotation de matériel

doit être effectuée en concertation avec les personnels médicaux et paramédicaux qui

suivent l’élève.

L’utilisation effective et appropriée de ce matériel en classe doit faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’enseignant référent handicap (ERH) et de l’Inspecteur Education nationale – Adaptation Scolaire Handicap (IEN ASH). Les différents usages de l’outil informatique dans le cadre de la scolarisation des

élèves en situation de handicap doivent faire l’objet d’une connaissance partagée entre les acteurs autour de l’élève (enseignants, paramédicaux, etc.).

Des réunions de synthèse et de concertation à visée orthopédagogique, propices à

des transmissions de connaissances et de compétences, notamment en provenance du secteur médical et paramédical, doivent être instaurées à un rythme pluriannuel.

Le suivi des recommandations doit faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’ERH, de l’IEN ASH et du Chef d’établissement.

Afin de favoriser la fluidité et l’efficience du dispositif, de la réunion de PPS

(Projet Personnalisé de Scolarisation) jusqu’{ la réalité en classe, le Chef

d’établissement doit être spécifiquement missionné (circulaire EN) afin d’être le

garant, au sein de son établissement, du suivi effectif des recommandations.

La création d’une instance de veille sur les projets ayant trait { l’informatique

adaptée aux handicaps (tels que, par exemple l’Espace Numérique de Travail,

ENT) doit être mise en place (Plateforme www.ecole2demain.org en lien,

éventuellement, avec l’ONFRIH, Observatoire National sur la Formation, la

Recherche et l’Innovation sur le Handicap).

La production de supports-ressources doit être adaptée aux besoins et doit être

amplifiée. De même, les sujets des examens et concours doivent être élaborés et

rendus disponibles en version adaptée au trouble de l’élève (par exemple, mise

en page aérée, police de caractères et interlignes particuliers, utilisation de

couleurs, tableaux à double entrée « cassés » au profit d’une présentation des

données exprimées en langage littéral, etc.) et surtout en format numérique, lors

des épreuves pour les candidats en situation de handicap. Un rapprochement

entre l’IEN ASH et les services concernés doit être opéré.

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Les candidats aux examens et concours doivent impérativement composer dans

les mêmes conditions que pendant les cours : aide humaine, secrétaire lors des

épreuves (en cas d’AVS, Auxiliaire de Vie Scolaire)) ; aides techniques, matériels

et logiciels strictement identiques à ceux utilisés en cours.

Le Chef d’établissement centre d’examen doit être le garant de la mise en œuvre

des adaptations. Une circulaire EN, dans ce sens, devrait être diffusée.

Il est à noter que la récente organisation des épreuves en un temps condensé –

plusieurs épreuves le même jour - pénalise fortement les élèves en situation de

handicap qui utilisent nécessairement et légitimement l’octroi du tiers temps

supplémentaire. Lors du Bac 2010, par exemple, l’une de ces journées atteint 9 h

20 de (tiers temps supplémentaire compris) de temps de passation d’épreuves. 1

L’organisation calendaire des examens et concours doit être reconsidérée de

manière à tenir compte, en amont, des besoins du public en situation de

handicap.

Des lieux relais et des moments de démonstration par la pratique, { l’occasion

desquels les acteurs de la scolarisation des élèves en situation de handicap

peuvent être sensibilisés aux différentes pédagogies développées doivent être

largement multipliés.

1

Exemple : pour le lundi 22 juin 2010 : (Extrait du document Education nationale pour l’année 2010, pour Baccalauréats général, technologique et professionnel)

Français 8 h - 12 h

L.V.1 14 h - 17 h

Soit :

- épreuve de Français de 8 h à 12 + 1/3 temps, soit de 8 à 13 h 20 = 5 h 20

- pause de 40 mn,

- épreuves de LV1 de 14 à 17 h + 1/3 temps, soit de 14 h à 18 h = 4 h

Au total 9 h 20 de temps d’épreuves, avec une pause de 40 mn (contre deux heures pour les candidats valides).

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B. Une utilisation actuellement limitée par un jeu de contraintes important : Des contraintes matérielles et organisationnelles : prises de courant (en nombre

insuffisant et mal réparties dans les salles de classes) ; localisation des imprimantes (au

collège, souvent installée uniquement dans le bureau du CPE …) ; manque

d’imprimantes et de cartouches couleur pour les documents adaptés ; difficulté d’accès à

internet dans les établissements, etc.

Des contraintes liées aux déplacements de l’élève.

Des contraintes d’adaptation de la pédagogie { cet outil. Des contraintes culturelles : déficit de culture informatique des acteurs autour de

l’élève en situation de handicap.

Des contraintes de volume : accroissement du nombre d’élèves en situation de

handicap dans le secondaire.

Des contraintes techniques : pas d’expertise technique accessible rapidement

(« hotline ») pour compenser le déficit de culture informatique des acteurs scolaires.

C. Des manuels scolaires électroniques insuffisamment proposés aux élèves en situation de handicap :

Il existe actuellement une offre de manuels scolaires en format PDF en direction des

établissements scolaires ; cette offre devrait être proposée à tous les élèves bénéficiant

d’un PPS ou d’un PAI (Projet d’Accueil Individualisé).

Les catalogues de manuels scolaires sont mis à disposition par les Collectivités

territoriales. Elles devront fortement valoriser, au sein des catalogues, les manuels

électroniques et « exiger » que des versions numérisées (adaptées ou pas) des manuels

soient bien disponibles pour les élèves en situation de handicap.

L’Association des Maires de France, les Présidents de Conseils Généraux et les

Présidents de Conseils Régionaux devront être sensibilisés et informés dans ce sens.

L’adaptation des manuels scolaires traditionnels vers les supports numériques doit être

réfléchie. Les éditeurs de manuels doivent être mis face à leurs responsabilités,

notamment quant à la discrimination des élèves en situation de handicap qui résulte de

la très faible disponibilité de manuels numériques spécialisés. Les manuels qui ne sont

pas proposés à la vente en version numérique et aux mêmes conditions que les

« manuels papiers » devraient être écartés des catalogues.

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D. Adaptations des matériels et logiciels : L’ordinateur est indispensable pour les élèves présentant des troubles spécifiques des

apprentissages, des troubles moteurs des membres supérieurs, des troubles sensoriels,

mentaux ou psychiques, mais aussi pour les élèves ayant des troubles des fonctions

exécutives (mémoire, troubles du langage, etc.).

L’ordinateur doit être pensé en termes de SI (Système d’Information) comprenant les

logiciels et interfaces nécessaires. S’agissant de la maintenance du matériel, il ne devrait

pas y avoir de problèmes autres que ceux liés aux contraintes espace/temps : rapidité

d’intervention et proximité doivent être recherchées (hotline ou expert informatique

dans chaque établissement ?). Ceci se vérifie seulement pour le matériel confié { l’élève

par l’Education nationale. De nombreux ordinateurs (de plus en plus) sont achetés par

les familles (avec un financement de la MDPH, ou pas) ; dans ce cas la maintenance par la

mission Académique n’est pas assurée.

Au nom du principe républicain d’égalité, il est capital que l’Education nationale

pilote le dispositif informatique dédié aux élèves en situation de handicap, et

assume les formations initiales et continues des enseignants, consacrées aux

usages techniques et pédagogiques du numérique.

Egalité des chances : quelle que soit la nature du handicap, une logique de

fonctionnement et de formation doit être privilégiée et répondre à la nécessité d’un cadre et d’une véritable politique de maintenance.

Le matériel informatique disponible est parfois inadapté au plan technologique. Chaque

commande de matériel doit être étudiée pour répondre au mieux à chaque type de

handicap. Le handicap moteur n’est pas le plus difficile à traiter, des outils permettant

d’y pallier en partie. L’utilisation de logiciels spécifiques est particulièrement

indispensable dans les cas de troubles sensoriels et de troubles des praxies, ou TAC

(troubles de l’acquisition de la coordination). D’une manière générale, la dyspraxie

appelle des outils de compensation et d’accessibilité proches de ceux des personnes mal

ou non-voyantes. Les troubles sévères du langage sont plus difficiles à appréhender et

les logiciels méritent d’être finement adaptés pour chaque typologie de handicap.

Les adaptations (manuels adaptés et numérisés par exemple) ne changent pas le fond

des apprentissages, elles en simplifient l’accès en évitant l’usage de certaines

compétences ou en recrutant d’autres, sans altérer, in fine, ni la tâche, ni la didactique.

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E. La démarche pédagogique nécessaire à l’utilisation de l’informatique est difficile :

Il est constaté des difficultés d’appréhension, par les accompagnants, de la démarche

pédagogique nécessaire { l’intégration et { l’utilisation de ces équipements. La mise en

place des outils informatiques doit être réalisée en concertation avec les différents

intervenants, afin de l’adapter aux besoins de l’enfant/patient/élève. Les possibilités

d’accueil et d’utilisation des adultes autour de l’élève doivent être optimisées dans ce

sens.

Les différents intervenants vont de l’équipe médicale jusqu’aux enseignants, en passant

par l’équipe de rééducation.

Les préconisations concernant le SI doivent être précises (quels logiciels ? quand ?

pourquoi ? comment ? etc.) pour être le plus possible optimisées dans le parcours

scolaire de l’élève en situation de handicap, et favoriser une mise en place efficiente.

Sans ces préconisations, et sans l’implication de tous les acteurs, dont les enseignants

(une tentative de développement de l’utilisation de l’ordinateur pour les élèves en situation

de handicap a échoué dans une grande ville de France, du fait qu’il n’y avait pas eu de

concertation avec les enseignants), l’outil informatique ne résout rien et se résume à un

« ordi-alibi ». Eviter cet écueil suppose nécessairement de la part des enseignants une

réflexion didactique autour des savoirs à enseigner et de leur rapport avec le medium

informatique. Oublier cette étape du processus produit trop souvent l’effet « ordi-alibi »

ci-dessus mentionné.

Dans le prolongement des réunions de concertation et de PPS, les enseignants

devraient être incités à développer davantage leur réflexion didactique autour

des savoirs à enseigner et de leur rapport avec le médium informatique.

F- La culture de l’usage d’un SI se développe difficilement : Aux difficultés d’adaptations techniques et pédagogiques nécessaires { l’utilisation du

matériel informatique, il faut ajouter des difficultés culturelles : l’utilisation de

l’informatique n’est pas { ce jour pleinement intégrée par tous, au sein du personnel

enseignant, comme étant une pratique-racine, génératrice d’un nouveau rapport au

savoir et aux apprentissages, et { l’enseignement.

Des outils conceptuels spécifiques doivent être développés pour clarifier la pertinence de l’informatique au sein de l’école et éradiquer la confusion entre contenant et contenu, entre livre-objet (physique) et livre-texte (numérisé), par exemple.

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Provenant du Ministère de l’Education nationale, ces outils (documentation,

guides, circulaire, autres) permettraient de clarifier pleinement la pertinence de

l’utilisation de l’informatique et des documents numériques.

G- Utiliser l’informatique dans l’enseignement est encore vécu comme une prise de risque excessive pour l’enseignant :

Théoriquement, tous les élèves (en situation de handicap ou non) de la maternelle à

l’université sont confrontés { l’apprentissage des TICE. Ces apprentissages sont validés

dans le cadre du Brevet Informatique et Internet (B2i)

Les nouveaux enseignants sont obligatoirement titulaires du Certificat Informatique et

Internet (indispensable pour passer les concours d’enseignants).

En pratique :

- La plupart des enseignants (même jeunes) sont peu formés aux usages (même basiques) de l’informatique.

- Ils méconnaissent pratiquement totalement les logiciels et matériels permettant de

scolariser les jeunes handicapés en milieu ordinaire. La mission de diffusion de l’Observatoire des ressources numériques adaptées (l’une des missions de l’INS HEA) pourrait être accompagnée de formations à destination des jeunes enseignants.

- La technique sans la formation n’a pas de pertinence. Le service technico-pédagogique (cf. Axe 3, page 22) doit veiller à la formation et doit être aussi efficace en milieu rural que dans les grandes agglomérations.

- Il faut considérer la machine, le logiciel, l’enseignant, l’ordinateur et le reste de la

classe.

- S’agissant du choix de l’ordinateur il faut anticiper les usages futurs.

- Les enseignants jouissent d’une large liberté pédagogique. Malgré les injonctions ministérielles fortes d’utiliser les TICE en classe, la « prise de risque » apparaît encore grande. Le rapport bénéfice / coût joue en défaveur de cette utilisation : matériel obsolète, en trop petit nombre, pannes fréquentes (maintenance non prévue ou peu réactive : c’est l’enseignant qui s’en charge, ou ses relations…). La maintenance reste donc un vrai frein, surtout, s’agissant de logiciels et matériels très spécifiques dans le champ du handicap.

- L’utilisation des TICE en classe impose { l’enseignant de modifier profondément ses pratiques… et ses supports. Il y a donc un travail important de préparation supplémentaire que l’obsolescence rapide des matériels, mais aussi des logiciels, ne permet pas toujours de « rentabiliser ». La création de supports pour des élèves en situation de handicap est encore plus complexe et plus longue (troubles dys par

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exemple). En outre l’enseignant doit garder { l’esprit que l’utilisation de l’outil informatique (matériels, logiciels) pour des élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire peut/doit être profitable à tous les autres élèves de la classe.

- L’enseignant qui utilise les TICE doit accepter de voir sa position modifiée (ce n’est plus seulement lui qui détient le savoir).

- Les TICE apparaissent comme des outils motivants et socialement valorisés.

- Pour le handicap mental, l’enseignant va souvent utiliser des logiciels classiques : c’est dans l’utilisation détournée de ces logiciels que va résider l’adaptation. Pour d’autres handicaps existent des matériels et logiciels spécifiques (compensation, informatique prothétique). Tout ceci nécessite de vraies formations.

- Les éditeurs français de manuels scolaires considèrent souvent le marché français de

manuels numériques comme non rentable, à la différence des éditeurs anglais (cf. « Rapport de la Mission d’étude Technologies pour l’éducation. BETT 2008. L’exemple britannique » (partie « La prise en compte du handicap » - Mars 2008).

- La part de l’informatique dans les formations CAPA-SH est bien moindre que dans les

formations qu’elles ont remplacées (CAPSAIS) du fait de la réduction horaire des « maquettes » de formation. Pourtant la diffusion de « bonnes pratiques » nécessite de permettre aux stagiaires de tester les produits et d’apprendre en formation à créer des supports pédagogiques.

Les logiciels libres sont intéressants car l’ouverture de leur code-source permet de les adapter mais également, tant pour l’élève que pour l’enseignant de les utiliser à l’école ainsi qu’au domicile.

Accompagner le développement des TICE par un dispositif de maintenance

adapté de la même nature qu’en entreprise (équipe experte dédiée, accessible par téléphone etc.).

Pour chaque logiciel reconnu, s’appuyer sur le développement de communautés de pratique favorisant les échanges et la capitalisation (cf. Plateforme www.ecole2demain).

Former les Corps d’Inspection pédagogiques aux TICE.

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H- L’utilisation de l’outil informatique et du numérique, une formation progressive de l’élève :

Certains professionnels de santé et certains enseignants ont une réticence envers

l’utilisation de l’ordinateur par de jeunes enfants pour lesquels l’utilisation du

numérique n’est pas toujours – ou pas encore - un besoin absolu. Pourtant, elle doit être

envisagée de manière globale et à long terme. Une montée en compétences et en

puissance doit être étalée depuis un âge précoce.

Tous les logiciels, même s’ils ont une haute valeur pédagogique, ne sont pas utilisables

par tous les élèves en situation de handicap : il y a nécessité d’affiner le choix, en

fonction du handicap.

Etablir le plus précocement possible, et en concertation avec tous les acteurs

autour de l’élève en situation de handicap (lors des réunions de PPS, notamment)

un plan de formation de l’élève, par famille de handicap, et par niveau scolaire

afin de construire la progression de l’apprentissage de l’outil informatique de

l’élève en vue, in fine, d’une autonomie la plus large possible.

III- QUELLES COMPETENCES PEDAGOGIQUES ET INFORMATIQUES

DES ACCOMPAGNANTS ?

A- L’importance de l’enseignant ressource

Il est capital d’évaluer les compétences pédagogiques et informatiques que possèdent ou

acquièrent les accompagnants :

- L’usage de l’ordinateur par les élèves en situation de handicap doit être encouragé et

soutenu par les enseignants.

- Les responsabilités doivent être identifiées pour la maintenance des ordinateurs.

- La formation des AVS devrait permettre aux élèves en situation de handicap d’avoir

un appui technique et une expertise informatique suffisants.

- L’accompagnement des parents devrait être formalisé et des mesures prises pour

faciliter l’accès des parents { des ressources pertinentes.

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Chaque école devrait avoir un informaticien au sein de l’équipe (gestion/pannes) ou tout

du moins pouvoir disposer en temps réel d’une personne pouvant trouver les réponses

concrètes à un problème informatique.

De plus, les élèves en situation de handicap le sont également au moment d’installer

leur matériel : l’utilisation de l’outil informatique doit être accompagnée d’une logistique

cohérente.

B- Mises en place de pôles d’excellence. Des pôles d’excellence en matière de développement de l’utilisation du numérique par

les élèves en situation de handicap existent sur le territoire ; ils pourraient être étudiés.

Ils ont comme invariant une concertation efficace entre les rééducateurs, les enseignants

et la famille, et ont pour axe le PPS et un travail en amont du PPS, ainsi que des annexes

au PPS : projet pédagogique très détaillé, explicitant l’utilisation de l’informatique (quels

logiciels pour quelles matières et avec quelles utilisations) ; la précision même de ces

documents sert de référence, s’impose { tous les enseignants et permet une mise en

application effective.

De même qu’il existe des médecins et des psychologues scolaires, des ergothérapeutes

scolaires pourraient faire le lien avec les acteurs médicaux et para médicaux externes à

l’école. A noter : l’Université de Grenoble est dotée d’une ergothérapeute en interne.

Structurer le territoire en pôles d’excellence reconnus : école avec équipe

pédagogique et administrative très investie sur le champ du handicap, avec

équipe de rééducateurs pérenne et travaillant collégialement avec l’équipe

pédagogique et administrative. Doter ces pôles, véritables sites de capitalisation

d’expertise, de moyens complémentaires pour faciliter leur rayonnement.

IV- QUELLE COORDINATION ENTRE INTERVENANTS ?

A. Le PPS

Au delà des réunions formelles en vue de préparer les PPS, parents, enseignants,

soignants et tous les professionnels du handicap doivent travailler ensemble, au fil du

temps, pour trouver des solutions et « inventer » des adaptations pour les élèves en

situation de handicap :

Renforcer le lien entre l’usage de l’informatique { l’école et à la maison.

Effectuer la communication entre les différents acteurs sur l’intérêt de

l’utilisation de l’ordinateur pour les élèves en situation de handicap afin,

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notamment, de renforcer la compréhension de la place de chacun.

Restituer, organiser, partager puis discuter l’information de façon pratique, claire

et compréhensible par tous.

B. Le PPS : l’engagement d’adaptations par l’EN

- D’aucuns considèrent le PPS (Projet Personnel de Scolarisation) comme un simple

lien administratif avec la MDPH ; il s’agit d’une dérive d’usage non conforme {

l’esprit des textes législatifs. D’autres le considèrent comme une synthèse détaillée

du projet de scolarisation de l’élève. La rédaction du PPS réunit d’ailleurs de

nombreux intervenants.

- Les documents PPS ne sont pas univoques sur le territoire.

- Actuellement, le PPS est (ou doit être…) revu chaque année.

- Des exemples de parcours de scolarisation particulièrement réussis ont comme

invariant des réunions trimestrielles de tous les acteurs.

Le PPS doit décrire les préconisations auxquelles l’EN doit s’adapter. Il est le

reflet d’objectifs et de stratégies évolutifs et constitue une garantie pour l’élève. Il

doit être revu chaque année ou, de préférence, pluri-annuellement.

V- QUELLES SENSIBILISATIONS POUR LEVER LES FREINS DES

ACTEURS ?

Quelles actions de sensibilisation et de formation seront à même de lever les freins liés à

l’utilisation de l’outil informatique ? :

L’intégration de l’ordinateur pour les élèves en situation de handicap doit faire

l’objet d’un module de formation accessible { tous.

Actuellement, seule une partie des élèves en situation de handicap bénéficie d’une

formation { l’informatique : élèves suivis par un SESSAD et élèves dont les familles ont la

capacité financière d’assurer la formation en libéral (ergothérapeutes libéraux).

Tous les élèves en situation de handicap doivent être formés { l’usage de

l’informatique. Les modalités de formation les plus appropriées à la prise en

compte des spécificités individuelles du handicap devront être définies.

Dotation d’un ordinateur { l’élève en situation de handicap : qui décide ?

Pour éliminer l’aléa et les combats entre parents et médecins, par exemple, une

décision nationale pourrait disposer que tout élève en situation de « handicap

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scolaire », dont l’écriture et/ou la lecture et/ou une ou plusieurs fonctions

cognitives – troubles Dys - sont affectées par des troubles – moteurs, sensoriels,

cognitifs, ou psychiques -, fera automatiquement l’objet d’un examen attentif en

vue de ne pas négliger la pertinence de la dotation d’un ordinateur, au plus près

de ses besoins, dans le cadre du PPS.

La dotation d’un ordinateur ne doit pas donner l’illusion que l’ordinateur seul

règle tout : école et familles doivent faire coïncider une logique des usages de

l’ordinateur, en situation scolaire en classe ou au domicile (devoirs scolaires), et

dans les activités personnelles (lectures personnelles et de loisir, accès aux

productions écrites). De plus, pour éviter qu’elle soit celle d’un ordi-alibi (« tu as

ton ordinateur, maintenant débrouille-toi »), la dotation d’un ordinateur doit être

accompagnée de préconisations envers les enseignants, qui ne se trouveront pas

exonérés d’un travail d’adaptations pédagogiques et de contournements

didactiques.

Par ailleurs, les programmes officiels laissant une plus grande place { l’évaluation de

l’écriture manuelle, l’utilisation de l’outil informatique doit être davantage préconisée.

La banalisation des usages de l’ordinateur par tous les élèves doit être

recherchée. L’écriture { l’ordinateur devrait être développée pour tous les élèves,

en situation de handicap ou non.

Un SI qui stigmatise l’élève dans son handicap est un vecteur d’échec

scolaire et d’échec social

L’adolescent cherche { se fondre dans la masse de ses pairs ; faut-il essayer de rendre

invisible le handicap ? Non, ce n’est ni possible, ni souhaitable ; cela serait d’une grande

violence. On ne peut effacer le handicap. Certains jeunes, ayant par exemple un trouble

du langage écrit, essaient d’avancer « masqués » au sein du système scolaire, en cachant

leur handicap, pour finalement demander, souvent trop tard ({ l’approche des examens),

des adaptations, des aménagements et un tiers temps supplémentaire. De plus, quand il

y a trouble des apprentissages, il y a empêchement d’accéder aux savoirs par la voie

normative : il est indispensable de mettre en œuvre certaines compétences ; cela ne peut

être réalisé dans l’invisibilité. En revanche, il est souhaitable de développer la

connaissance et l’information des pairs, ainsi que la communication, de manière à

rendre la différence mieux acceptée et mieux vécue, par les uns et les autres. Quand c’est

possible, les outils de compensation peuvent être eux plus discrets, mais il est capital de

développer l’acceptation du handicap, par l’élève, par sa famille et par l’environnement.

Développer les usages de l’informatique par tous les élèves.

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VI- REFLEXIONS GENERALES

L’élaboration du diagnostic comprend une observation de l’existant, souvent antérieure

à la loi de 2005. Chaque académie ayant son fonctionnement propre, la situation est

nécessairement « mosaïque » et pourra être renseignée par une étude de la SDTICE

et/ou de la MIVIP (Mission à la Valorisation des Innovations Pédagogiques).

De plus, ce travail en cours ainsi que l’identification des remédiations sera prolongé par

un volet de projections dans l’avenir, d’innovations, en rapport avec les nouvelles

possibilités ouvertes par la loi du 11 février 2005, récente et à intégrer davantage via la

Plateforme Web2.0, www.ecole2demain.org.

La question de l’élargissement de l’étude { tous les publics « à besoins éducatifs particuliers » a été posée : l’étude reste ciblée sur les élèves en situation de handicap, étant bien entendu que le développement des usages de l’ordinateur sera utile pour tous les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers : élèves scolarisés à distance, à domicile, { l’hôpital, en prison, ainsi que pour les élèves en grande difficulté scolaire, en marge du handicap ou en condition de handicap social.

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CONCLUSION

Des préconisations ci-dessus, il ressort trois axes, sous la forme de propositions

technico-économiques consensuelles.

Axe 1 :

Mise en place d’un Service technico-pédagogique autour de l’élève

« informatisé ».

Technique :

Dimensionner des équipes de maintenance et un fonctionnement

garantissant pour les enseignants et les élèves une qualité d’utilisation de niveau

équivalent { celui d’une entreprise : hotline pour résoudre les problèmes courants,

fonctionnant aux heures de classe.

Prévoir des engagements de réparation (4h, 1j, 1 semaine, etc.) ; dimensionner des

équipes en fonction de ce niveau d’exigence (quelle maille : ville, Inspection

Académique, Académie), nombre d’intervenants par équipe, etc.

Résoudre la question du faire/faire faire.

Pédagogique :

Dimensionner des équipes d’expertise pédagogique adaptée à

l’ordinateur.

Prendre en compte les problématiques du milieu rural et de l’organisation des

départements.

Tenir compte des déficits spécifiques liés aux troubles des apprentissages.

Une ossature minimum des équipes, suffisamment solide pour résister aux différences

de fonctionnement des Académies, devra être recherchée.

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Ces équipes veilleront :

A mettre en valeur l’intérêt de la technologie, mais aussi et surtout, à promouvoir

des comportements et des utilisations pédagogiques les plus fines et précises

possible.

A aider à un recours le plus compétent possible aux technologies du numérique,

en évitant des usages qui ne seraient qu’une transposition des pratiques

classiques vers de nouveaux outils, tel que, pour exemple, l’utilisation basique

d’un TBI (Tableau Blanc Interactif) de manière uniquement frontale.

A rechercher et faciliter prioritairement l’utilisation de ressources numériques.

De surcroît, une veille sur les nouvelles technologies devra être effectuée et une base de

connaissance des outils informatiques pédagogiques (cf. Axe 3) sera créée au sein de la

plateforme Web2.0 www.ecole2demain.org, contributive et interactive (cf. Axe 3) dédiée

à la thématique Enfant/Handicap/Ecole (cf. Mesure 28 du Plan France Numérique

2012).

Axe 2 :

Augmentation de la valeur scolaire du système élève / enseignant /

école / référentiel pédagogique, travaillant essentiellement avec des

outils numériques.

L’introduction de l’ordinateur { l’école pour les élèves en situation de handicap crée des

opportunités d’interrogation des contenus pédagogiques et de la pédagogie elle-même :

Sachant que…

- des contenus nouveaux sont utilisables en classe, - l’ordinateur modifie les accès aux savoirs, - des pédagogies innovantes émergent, - Il existe des diplômes B2I pour les élèves, - l’ordinateur augmente les sources de connaissance, - les usages de l’ordinateur clarifient la différence entre contenant et contenu, entre

support et savoir, - la formation des enseignants initiale et continue en informatique est essentielle, - les nouveaux enseignants devraient être certifiés C2I2E, - les éditeurs de manuels scolaires souhaitent généralement préserver leurs droits

sur les manuels « informatisés »,

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…il apparaît indispensable de développer ou de réaliser :

- la mise en place des Espaces Numériques de Travail, - l’organisation de contenus numériques adaptée { la pédagogie, - une étude sociologique du système enseignants/parents/enfants, - une Circulaire valorisant l’ordinateur { l’école (cf. Rapport Fourgous), - l’adaptation de la formation des enseignants valorisant l’usage de l’ordinateur {

l’école (cf. idem), - un « savoir-faire terrain » des enseignants et le capitaliser, - la mise en place d’un accompagnement des enseignants (cf. Axe 1), - des nouveaux contenus, - des expérimentations autour de manuels scolaires électroniques adaptés. - La mise en place d’un groupe spécifique en lien avec les éditeurs scolaires. - la conduite d’expérimentations sur des manuels « numériques » via un ENT

(Espace Numérique de Travail). - la modification du dispositif Platon, accessible uniquement à des associations

agréées, et au seul bénéfice des personnes présentant un taux de handicap égal ou supérieur à 80%,

- une réelle mise en application du principe de l’égalité des chances : tous les ouvrages scolaires doivent être accompagnés d’une version numérique. Les établissements scolaires ne devraient pas utiliser un ouvrage qui n’existerait pas en version informatique,

- l’élaboration d’un vadémécum, cahier de préconisations handicap par handicap.

Axe 3 :

Construction d’une chaîne internet, support d’amélioration continue des conditions d’accès aux savoirs des élèves en situation de handicap :

Ouverture d’une Plateforme Web2.0, contributive et interactive dédiée à la thématique Enfant/Handicap/Ecole (cf. Mesure 28 du Plan France Numérique 2012) : www.ecole2demain.org

Mise en ligne du présent rapport sur la plateforme Web2.0 et appel à contributions à partir de la rentrée 2010

Du patient à l’élève, de la situation de « handicap scolaire » à

l’accessibilité au savoir et aux apprentissages et à une effective

égalité des chances

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Cette plateforme permet :

- de réunir des compétences de très haut niveau, mais éparses sur le territoire ou

sur la toile,

- de favoriser les échanges et les retours d’expériences, par

thématiques/communautés d’acteurs autour de l’enfant/élève { l’école en

situation de handicap : parents, associations, institutions, enseignants, médecins,

intervenants paramédicaux, personnels de l’Education nationale, de services de

soins, Centres Ressources, etc.

La construction de cette plateforme, par DMF avec le soutien de la DUI, est

opérationnelle depuis septembre 2010 : www.ecole2demain.org

Le rapport Diagnostic des usages de l’ordinateur à l’école par les élèves en

situation de handicap y figurera et fera l’objet d’un blog pour favoriser des

prolongements contributifs.

Du patient { l’élève, de la situation de « handicap scolaire » { l’accessibilité au savoir

et aux apprentissages et à une effective égalité des chances.

Ces trois axes relèvent d’une impulsion lucide, ambitieuse et résolue qui entre

dans le champ de la responsabilité sociétale et « civilisationnelle » de l’action politique :

leur réalisation apportera une incontestable valeur ajoutée au système éducatif français,

en direction des enfants/élèves/jeunes/citoyens en situation de handicap.

D’une manière générale, les avancées et les adaptations mises { la disposition des

personnes en situation de handicap bénéficient { l’ensemble de la société.

De même , s’agissant du champ particulier de l’éducation, les préconisations ci-dessus à

destination des élèves en situation de handicap devraient bénéficier également à tous

les élèves à besoins éducatifs particuliers – scolarisés en hôpital, à domicile, en milieu

carcéral, élèves en marge du handicap, élèves en situation d’exclusion ou de handicap

social - et, in fine, puisque le métier d’enseignant s’en trouvera amélioré, en direction de

tous les élèves.