Deux cas de spondylarthrite ankylosante et de maladie de Wilson chez le même patient. Seulement une...

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374 Lettres à la rédaction / Revue du rhumatisme 79 (2012) 367–375 Fig. 1. Scanner de l’articulation acromioclaviculaire droite (A. Coupe axiale. B. Frontale) Aspect érodé de l’extrémité proximale de la clavicule droite avec hyper- trophie synoviale et œdème des parties molles sous-cutanées en regard. La culture à 48 heures montrait un cocci gram négatif fragile. La mise en culture sur gélose chocolat a mis en évidence huit jours après la biopsie un Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) résistant à l’amoxicilline. Un traitement par ceftriaxone 2 g/j et doxycycline 100 mg × 2/j (pour U. urealyticum) a permis une amélioration cli- nique et biologique dès la première semaine. 2. Discussion Nous rapportons le cas d’une biarthrite gonococcique suppu- rante associée à des ténosynovites. L’arthrite gonococcique peut donner un tableau associant ténosynovites, polyarthralgies ou polyarthrite migratrices et atteinte cutanée (60 % des cas) ou par des arthrites localisées (40 % des cas), parfois suppurantes [1,2]. L’originalité de ce cas clinique tient à la localisation sternoclavi- culaire de cette arthrite septique gonococcique, qui pouvait en imposer pour une spondylarthropathie. Cette localisation rare avait déjà été rapportée [3–5]. Les ténosynovites (50 à 66 % des arthrites gonococciques) et polyarthralgies migratrices pourraient être des manifestations auto-immunes associées au gonocoque [6]. On pouvait également discuter une arthropathie destructrice à U. urealyticum, qui avait été retrouvé dans le prélèvement uré- tral [7]. Nous avons associé un traitement par doxycycline à la ceftriaxone pour cibler ce germe. Ce cas clinique souligne l’importance de suspecter l’étiologie gonococcique devant un tableau de ténosynovites migratrices et d’oligoarthrite fébrile, malgré l’absence d’urétrite clinique (elle peut être asymptomatique), de lésions cutanées évocatrices (pré- sentes chez 40 à 70 % des patients), la négativité du prélèvement urétral (positif seulement dans 60 % des cas) et de la sérologie pour le gonocoque. Les cultures de prélèvements synoviaux ne sont posi- tives que dans environ 50 % des cas. Le traitement de première intention reste la ceftriaxone, la réponse rapide pouvant consti- tuer un test diagnostique. L’évolution sous traitement est le plus souvent favorable. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela- tion avec cet article. Références [1] Bardin T. Gonococcal arthritis. Best Pract Res Clin Rheumatol 2003;17:201–8. [2] Dalla Vestra M, Rettore C, Sartore P, et al. Acute septic arthritis: remember gonorrhea. Rheumatol Int 2008;29:81–5. [3] Kale SA, Raymond MK, Luskin RL, et al. An unusual presentation of gonococcal arthritis in an HIV positive patient. Ann Rheum Dis 1991;50:572–3. [4] O’Leary AJ, Tejura H, Latibeaudiere M, et al. Gonorrhoeae infection presenting in pregnancy with septic arthritis of the sternoclavicular joint. J Obstet Gynaecol 2006;26:373–4. [5] Mesa JJ, Lin SS, Catalano J, et al. Sternoclavicular gonococcal arthritis in an ado- lescent girl. Orthopedics 1998;21:87–9. [6] Goldenberg DL, Reed JI, Rice PA. Arthritis in rabbits induced by killed Neisseria gonorrhoeae and gonococcal lipopolysaccharide. J Rheumatol 1984;11:3–8. [7] Goulenok TM, Bialek S, Gaudart S, et al. Ureaplasma urealyticum destructive septic arthritis in a patient with systemic lupus erythematosus after rituximab therapy. Joint Bone Spine 2011;78:323–4. Xavier Guillot Emilie Delattre Clément Prati Daniel Wendling Service de rhumatologie, CHU Jean-Minjoz, boulevard Fleming, 25030 Besanc ¸ on, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected], [email protected] (X. Guillot) Accepté le 30 janvier 2012 Disponible sur Internet le 9 mars 2012 doi:10.1016/j.rhum.2012.01.017 Deux cas de spondylarthrite ankylosante et de maladie de Wil- son chez le même patient. Seulement une association fortuite ? i n f o a r t i c l e Mots clés : Spondylarthrite ankylosante Maladie de Wilson Cuivre Céruloplasmine La spondylarthrite ankylosante a été décrite en association avec des maladies variées, certaines sont intégrées dans le concept de spondyloarthropathies (ex. psoriasis, maladie de Crohn, ou maladie de Behcet), d’autres associations sont plus discutables (maladie de Takayasu, sarcoïdose, fibrose rétropéritonéale, sclé- rose en plaques. . .) et certaines peuvent être fortuites. La maladie de Wilson n’est pas classiquement associée avec la spondylarthrite ankylosante (SPA), et la présence de ces deux pathologies chez le même patient peut être due au hasard, seulement en première analyse. Nous rapportons deux cas de maladie de Wilson et de SPA coexistant chez le même patient, résumés dans le Tableau 1, et analysons les possibles relations entre les deux maladies. Chez ces deux patients, qui avaient des antécédents de maladie de Wilson traitée par transplantation hépatique, le développement de symptômes rhumatologiques était conforme avec le diagnostic de spondyloarthropathie axiale, selon les critères de classification Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2012.01.002).

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Lettres à la rédaction / Revue du rhumatisme 79 (2012) 367–375

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-

tion avec cet article.

Références

[1] Bardin T. Gonococcal arthritis. Best Pract Res Clin Rheumatol 2003;17:201–8.[2] Dalla Vestra M, Rettore C, Sartore P, et al. Acute septic arthritis: remember

gonorrhea. Rheumatol Int 2008;29:81–5.

1. Scanner de l’articulation acromioclaviculaire droite (A. Coupe axiale.ontale) Aspect érodé de l’extrémité proximale de la clavicule droite avec hyper-hie synoviale et œdème des parties molles sous-cutanées en regard.

culture à 48 heures montrait un cocci gram négatif fragile. Lae en culture sur gélose chocolat a mis en évidence huit joursès la biopsie un Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) résistant àoxicilline. Un traitement par ceftriaxone 2 g/j et doxycycline

mg × 2/j (pour U. urealyticum) a permis une amélioration cli-ue et biologique dès la première semaine.

Discussion

Nous rapportons le cas d’une biarthrite gonococcique suppu-te associée à des ténosynovites. L’arthrite gonococcique peutner un tableau associant ténosynovites, polyarthralgies ou

yarthrite migratrices et atteinte cutanée (60 % des cas) ou par arthrites localisées (40 % des cas), parfois suppurantes [1,2].iginalité de ce cas clinique tient à la localisation sternoclavi-

aire de cette arthrite septique gonococcique, qui pouvait enoser pour une spondylarthropathie. Cette localisation rare avait

à été rapportée [3–5].Les ténosynovites (50 à 66 % des arthrites gonococciques) etyarthralgies migratrices pourraient être des manifestationso-immunes associées au gonocoque [6].On pouvait également discuter une arthropathie destructrice. urealyticum, qui avait été retrouvé dans le prélèvement uré-

[7]. Nous avons associé un traitement par doxycycline à lariaxone pour cibler ce germe.Ce cas clinique souligne l’importance de suspecter l’étiologie

[3] Kale SA, Raymond MK, Luskin RL, et al. An unusual presentation of gonococcalarthritis in an HIV positive patient. Ann Rheum Dis 1991;50:572–3.

[4] O’Leary AJ, Tejura H, Latibeaudiere M, et al. Gonorrhoeae infection presenting inpregnancy with septic arthritis of the sternoclavicular joint. J Obstet Gynaecol2006;26:373–4.

[5] Mesa JJ, Lin SS, Catalano J, et al. Sternoclavicular gonococcal arthritis in an ado-lescent girl. Orthopedics 1998;21:87–9.

[6] Goldenberg DL, Reed JI, Rice PA. Arthritis in rabbits induced by killed Neisseriagonorrhoeae and gonococcal lipopolysaccharide. J Rheumatol 1984;11:3–8.

[7] Goulenok TM, Bialek S, Gaudart S, et al. Ureaplasma urealyticum destructiveseptic arthritis in a patient with systemic lupus erythematosus after rituximabtherapy. Joint Bone Spine 2011;78:323–4.

Xavier Guillot ∗

Emilie DelattreClément Prati

Daniel WendlingService de rhumatologie, CHU Jean-Minjoz,

boulevard Fleming, 25030 Besanc on, France

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected],

[email protected] (X. Guillot)

Accepté le 30 janvier 2012Disponible sur Internet le 9 mars 2012

doi:10.1016/j.rhum.2012.01.017

Deux cas de spondylarthrite ankylosante et de maladie de Wil-son chez le même patient. Seulement une association fortuite ?�

i n f o a r t i c l e

Mots clés :Spondylarthrite ankylosanteMaladie de WilsonCuivreCéruloplasmine

La spondylarthrite ankylosante a été décrite en association avecdes maladies variées, certaines sont intégrées dans le conceptde spondyloarthropathies (ex. psoriasis, maladie de Crohn, oumaladie de Behcet), d’autres associations sont plus discutables(maladie de Takayasu, sarcoïdose, fibrose rétropéritonéale, sclé-rose en plaques. . .) et certaines peuvent être fortuites. La maladiede Wilson n’est pas classiquement associée avec la spondylarthriteankylosante (SPA), et la présence de ces deux pathologies chez lemême patient peut être due au hasard, seulement en premièreanalyse.

Nous rapportons deux cas de maladie de Wilson et de SPA

ococcique devant un tableau de ténosynovites migratrices et

ligoarthrite fébrile, malgré l’absence d’urétrite clinique (ellet être asymptomatique), de lésions cutanées évocatrices (pré-tes chez 40 à 70 % des patients), la négativité du prélèvementtral (positif seulement dans 60 % des cas) et de la sérologie pouronocoque. Les cultures de prélèvements synoviaux ne sont posi-s que dans environ 50 % des cas. Le traitement de premièrention reste la ceftriaxone, la réponse rapide pouvant consti-

r un test diagnostique. L’évolution sous traitement est le plusvent favorable.

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xistant chez le même patient, résumés dans le Tableau 1, etlysons les possibles relations entre les deux maladies.Chez ces deux patients, qui avaient des antécédents de maladie

Wilson traitée par transplantation hépatique, le développementsymptômes rhumatologiques était conforme avec le diagnosticspondyloarthropathie axiale, selon les critères de classification

Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-e anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2012.01.002).

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Lettres à la rédaction / Revue du 75

Tableau 1Résumé des deux cas.

Cas SexeAnnée denaissance

Maladie de Wilson(particularités)

Histoire familialede SpA

Histoire pede SpA, uvpsoriasis

1 H1968

Transplantationhépatique à l’âge de19 ans

Non Non

e de l’

AStés

alee-onesn-

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neecesnsitees,’ilg-lets

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nt.Adresse e-mail : [email protected]

(D. Wendling)

2 H1981

Hépatite fulminanteTransplantationhépatique à l’âge de30 ans

Non Non

H : homme ; SpA : spondylarthropathie ; MICI : maladie inflammatoire chroniqu

actuels proposés par le groupe d’experts internationaux de l’AS[1]. À notre connaissance, ce sont les deux premiers cas rappord’association entre SPA et maladie de Wilson.

La maladie de Wilson est une maladie héréditaire autosomrécessive rare, résultant d’une accumulation de cuivre, avec dévloppement ultérieur de maladie hépatique (cirrhose), d’implicatioculaire, neurologique et rénale. Des problèmes ostéoarticulairont également été rapportés. Le tableau clinique ressemble essetiellement à celui d’une arthrose périphérique [2–4], avec parfdes caractéristiques de chondrocalcinose [5]. Le dépôt de cuivdans le tissu synovial et dans le cartilage [5] peut être un facteétiologique de ces lésions. Dans une série de 32 patients consécutatteints de maladie de Wilson, Golding [6] a trouvé une augmetation de la radio-transparence des os due à une ostéoporose da21 cas, une arthrose précoce des articulations périphériques dahuit cas ; une ostéochondrose du rachis a été découverte dans cicas, un amincissement du disque intervertébral dans quatre cune arthrose rachidienne dans trois cas, et une tendance à la mau carré des vertèbres dans quatre cas. D’autres résultats radiogiques ont été décrits comme des réactions périostées dans la zod’insertion des tendons, et des épines calcanéennes aux pieds. Ctaines de ces caractéristiques pourraient rappeler ou mimer dspondylarthropathies. Des cas dans la littérature témoignent

possibles mauvais diagnostics de maladie de Wilson en spondloarthropathies [7].

Dans la SPA, les niveaux sériques de cuivre et de céruloplasmiont été trouvés comme étant élevés dans des études anciennes, avles augmentations les plus importantes dans les cas les plus sévèr[8,9], et étaient corrélés avec l’inflammation biologique [9]. Daune autre étude, le niveau de cuivre était en dessous de la limde détection dans les différents types cellulaires (érythrocytgranulocytes, plaquettes) des patients atteints de SPA, tandis quétait mesurable dans les cellules des sujets témoins [10], et aumenté dans le sérum des patients. Des perturbations dans

métabolisme du cuivre semblent exister chez les patients atteinde SPA, et dans certaines circonstances, une maladie de Wilssous-jacente pourrait favoriser le développement d’une spondylthropathie ou l’amplification de son expression chez des patienprédisposés. Cependant, la SPA était symptomatique chez nos desujets malgré le traitement immunosuppresseur nécessité partransplantation hépatique.

Inversement, la maladie de Wilson est caractérisée par de bassconcentrations sériques de cuivre et de céruloplasmine, une aumentation de l’excrétion urinaire du cuivre, et une augmentatide la concentration dans les tissus. Les niveaux de cuivre sériqu

dans la maladie de Wilson sont en opposition avec ceux trouvésdans la SPA, et cela pourrait expliquer l’absence de rapports de casassociant la maladie de Wilson et la SPA chez le même patient.

rhumatisme 79 (2012) 367–375 3

rsonnelleéite, MICI,

Symptômes Biologie Imagerie

LI pendant 4 ansEnthèsite au talonEfficacité des AINS

HLA-B27 +CRP : 25 mg/L

Cervical :syndesmophytesEnthèsite au talon (IRM)

LIDouleur fessièreEnthèsite au talon

HLA-B27 +CRP : 40 mg/L

Fusion des artciulationssacro iliaquesSyndesmophytes(radiographies)Lésions inflammatoiresmultiples du rachisthoracique et lombaire(IRM)

intestin ; LI : lombalgie inflammatoire ; CRP : taux sérique de la protéine C-réactive.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en retion avec cet article.

Références

[1] Rudwaleit M, van der Heijde D, Landewé R, et al. The development of Assement of SpondyloArthritis international Society classification criteria for axspondyloarthritis (part II): validation and final selection. Ann Rheum

2009;68:777–83.[2] Kaklamanis P, Spengos M. Osteoarticular changes and synovial biopsy findi

in Wilson’s disease. Ann Rheum Dis 1973;32:422–7.[3] Quemeneur A-S, Trocello J-M, Ea H-K, et al. Musculoskeletal conditio

associated with Wilson’s disease. Best Pract Res Clin Rheumatol 2011;627–36.

[4] Narváez J, Alegre-Sancho JJ, Juanola X, et al. Arthropathy of Wilsodisease presenting as noninflammatory polyarthritis. J Rheumatol 1997;2494.

[5] Menerey KA, Eider W, Brewer GJ, et al. The arthropathy of Wilson’s diseaclinical and pathologic features. J Rheumatol 1988;15:331–7.

[6] Golding DN, Walshe JM. Arthropathy of Wilson’s disease. Study of clinical aradiological features in 32 patients. Ann Rheum Dis 1977;36:99–111.

[7] Deng XL, Liu XY, Xu N. Comparative study on low back pain misdiagnosedspondyloarthropathy. Clin Rheumatol 2009;28:893–8.

[8] Jayson MI, Davis P, Whicher JT, et al. Serum copper and caeruloplasmin ankylosing spondylitis, systemic sclerosis, and morphea. Ann Rheum

1975;35:443–5.[9] Aiginger P, Kolarz G, Willvonseder R. Copper in ankylosing spondylitis a

rheumatoid arthritis. Scand J Rheumatol 1978;7:75–8.[10] Hällgren R, Feltelius N, Lindh U. Redistribution of minerals and trace eleme

in chronic inflammation: a study on isolated blood cells from patients wankylosing spondylitis. J Rheumatol 1987;14:548–53.

Daniel WendlingClaire Vanlemmen

Clément PraMarie Godfrin-Valne

Frank VerhoeveXavier Guillo

Vincent Di Martina Service de rhumatologie, université

Franche-Comté, CHU de Besanc on, boulevaFleming, 25030 Besanc on, Fran

b Service d’hépatologie, université de Franche-ComCHU de Besanc on, 25030 Besanc on, Fran

∗ Auteur corresponda

Accepté le 4 janvier 2012Disponible sur Internet le 4 mars 2012

doi:10.1016/j.rhum.2012.02.001