DES PERSONNES DÉCOUVRENT LEUR POTENTIEL · pour Dubaï sont des jeunes hommes. ... L’indigence...

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Moldavie Marina et Victor | Népal Des personnes découvrent leur potentiel | Action paquets de Noël 97 100 paquets de Noël pour l’Europe de l’Est DES PERSONNES DÉCOUVRENT LEUR POTENTIEL 536 | JAN 17 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

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Moldavie Marina et Victor | Népal Des personnes découvrent leur potentiel | Action paquets de Noël 97 100 paquets de Noël pour l’Europe de l’Est

DES PERSONNES DÉCOUVRENT

LEUR POTENTIEL

536 | JAN 17 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne

pour les pays de l’Est

ostvision

editorial

Chers Amis de la mission,

L’année nouvelle a déjà commencé. Nous sommes curieux de savoir tout ce qui va se passer. Toutefois, à considérer le monde avec toutes ses horreurs, ses guerres, l’es-clavage moderne et toutes ses difficultés, nous ne pouvons que proclamer : rien de nouveau sous le soleil ! En d’autres termes : la vieille rengaine.

J’ai déjà fait plusieurs fois le vol retour en Suisse depuis Katmandou, la capitale né-palaise. 99% des passagers de l’appareil pour Dubaï sont des jeunes hommes. Ils tra-vaillent à l’étranger et gagnent leur argent très loin de leur famille. L’avion comble me fait toujours penser à une galère moderne. J’ai appris de la part de notre responsable de projet au Népal, Ashis Khada, que les pères de familles restent souvent à l’étran-ger entre trois et cinq ans sans jamais re-tourner à la maison. Ou bien je pense à la maison protectrice de Kaboul, en Afgha-nistan, où les femmes obtiennent une pro-tection contre l’exploitation et la violence – et je dois me le redire : ce monde ne nous donne aucun espoir.

Il faut du nouveau, oui. Mais comment ?En tant que chrétiens, nous pouvons adop-ter deux attitudes dans toutes ces confron-tations : ou bien nous cherchons à résoudre les problèmes avec les moyens mêmes qui ont participé à les générer. Ou bien nous nous engageons dans la voie que nous enseigne la Bible : nous comptons sur l’intervention de Dieu, Sa puissance et le renouvellement du cœur qu’Il promet. Au-tant pour nous que pour les gens qui bé-néficient de notre soutien dans les pays où nous nous engageons.

C’est exactement en ce sens que nous nous engageons au sein de nos projets dans tous ces pays : en nous appuyant sur les valeurs bibliques, un fonctionnement professionnel et enracinés dans la foi, nous comptons avec l’esprit nouveau et le cœur renouvelé que Dieu offre. Ce n’est pas seulement matériellement mais aussi spirituellement que nous voulons apporter un soutien dans le cadre de l’ensemble de nos projets.

Et ceci permet des changements : des êtres humains maltraités ne sont plus seulement victimes mais osent le renouveau ; des en-fants et des adultes à l’Est reçoivent des paquets de Noël en guise d’encourage-ment et de source de joie, des chômeurs népalais lancent une entreprise familiale, établissent un pilier pour eux et pour leur famille et peuvent à nouveau considérer l’avenir avec espoir.

A vous, chers Amis, qui soutenez notre en-gagement, nous adressons nos remercie-ments de tout notre cœur pour toute l’aide apportée jusqu’à présent. Cette année aussi, rien ne peut se passer sans votre aide. Nous nous réjouissons de votre sou-tien. Un grand merci !

Avec nos meilleurs messages de Worb

Dieu dit : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau. » Ézéchiel 36 : 26 (verset pour l’année 2017)

Gallus Tannheimer responsable des projets membre du comité de direction

La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d’honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

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Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)

N° 536 : Janvier 2017Abonnement annuel : CHF 15.–

Rédaction : Georges Dubi, Beatrice Käufeler, Thomas Martin

Adresse : MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BETéléphone : 021 626 47 91Fax : 031 839 63 44E-mail : [email protected] : www.ostmission.ch

Compte Mission chrétienne pourpostal : les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen 16 0.264.720.06

Contrôle comptabilité :UNICO, Berthoud

Tous les cantons admettent la défal cation des dons. Renseignements au se crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si mi lai res.

Source d’images : MCESans mention, les personnes photo-gra phiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités.

Graphisme : Thomas Martin

Impression : Stämpfli AG, Berne

Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore.

Direction de l’entreprise :Georges Dubi, directeur de la mission

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Gallus Tannheimer

Conseil de fondation :Mario Brühlmann, Orpund, présidentThomas Hurni, pasteur, Madiswil, vice-président Lilo Hadorn, SelzachMatthias Schüürmann, pasteur, ReitnauDr Christian Bock, Seedorf Thomas Haller, Langenthal

Mandataire du Conseil de fondation :Günther Baumann

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« Ici, à la communauté, nous pouvons manger à satiété et nous pouvons faire nos devoirs en paix. A la maison il y a du bruit et du va-et-vient. Lorsque nos parents ont bu, ils crient, de sorte que l’on ne peut pas se concentrer. Ici, les moniteurs nous entourent avec calme et amabilité, ce que nous apprécions beaucoup. Ils nous aiment, nous ne leur sommes pas indifférents. A la maison, par contre, nous ne sommes que des boulets. » Danilov*, 7 ans

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« Je suis tellement content de pouvoir aller au centre de jour. Ici, j’ai mangé pour la première fois de ma vie des macaronis. Ce qu’ils étaient bons ! Ma mère n’a encore jamais cuisiné. J’attends avec impatience que ma petite sœur grandisse et que nous soyons bientôt indépendants. » Victor*, 8 ans

MARINA ET VICTOR*

MOLDAVIE

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Chanter ensemble avec enthousiasme

L’indigence et la misère des enfants moldaves sont indescriptibles. De nombreuses assistances sociales ne font rien – elles sont dépassées ou indifférentes. Par notre projet « Nous, enfants de Moldavie », nous voulons agir contre ces anomalies.

Lors de sa première visite au centre de jour, Victor, huit ans, ne savait pas comment tenir une cuillère. Ce n’est pas étonnant, il n’avait encore jamais eu de couverts dans ses mains ! Dans la cabane où il habite, ce sont des coups, des beuveries, des parents ivres et agressifs et ici et là quelque chose à manger. La mère ne cuisine jamais, ni pour les enfants, ni pour le père. Des objets comme des couverts n’ont alors pas d’importance.

Un jour, un habitant inquiet a appelé le pas-teur de l’église locale et lui a demandé de s’oc-cuper de Victor et sa sœur de deux ans, Ma-rina. La souffrance des deux était indescrip-tible : parents en état d’ébriété, insensibles et violents envers les enfants qui doivent se débrouiller eux-mêmes pour trouver de quoi manger. Et ils doivent voir comment leur mère s’offre à d’autres hommes en présence de son mari, pour financer leur consomma-tion d’alcool.

Le pasteur a examiné la situation et a alors tout de suite contacté l’assistance sociale. Elle a refusé : pas d’intérêt à écrire des rapports, le cas laisse les responsables de marbre.

Tuer sa propre fillePeu après, la mère a tenté de pousser la pe-tite Marina sous une voiture. Après cette tentative échouée, observée par plusieurs té-moins, elle a saisi la petite par le cou et l’a sortie de la poussette en l’étouffant. Des gens ont appelé la police. Mais aussi rapidement qu’ils sont arrivés, aussi rapidement ils sont déjà repartis. Examiner le cas aurait signifié du travail. Les policiers ne veulent pas s’en charger.

Aujourd’hui, Victor passe ses loisirs au centre de jour, où il reçoit chaque jour un repas chaud et sain. Il s’épanouit véritablement au centre : il jouit de ce temps sans souci, appré-cie de jouer avec les autres enfants et surtout de l’affection des collaborateurs. Sa maîtresse d’école a été frappée de voir comment il a évo-lué positivement en très peu de temps. Avant, il manquait souvent et ne se faisait en général remarquer que négativement. Aujourd’hui, il est calme et apprend bien. Ce que l’affection et les soins peuvent donc faire !

Serviabilité grandissanteEntre-temps, la souffrance des deux enfants touche de nombreux villageois. Victor et Ma-rina peuvent souvent dormir chez d’autres fa-milles. Le projet « Nous, enfants de Moldavie » avec ses centres de jour aide donc dans les deux sens : d’une part, les orphelins sociaux bénéficient d’une aide concrète et, d’autre part, de plus en plus de personnes deviennent attentives à leur misère et sont bienveillantes envers le projet. De plus en plus d’habitants veulent s’engager et aider à atténuer la mi-sère des enfants. C’est justement la vision de notre projet : soutenir les orphelins sociaux et en même temps rendre la société consciente, afin qu’elle prenne ses responsabilités et tra-vaille pour un avenir plein d’espoir.

La mère ne cuisine jamais, ni pour les enfants, ni pour le père.

*Nom fictif pour des raisons de sécurité

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visionestCROISSANCEsoutenons la formation et

l’économie de proximité

DES PERSONNES DÉCOUVRENT LEUR

POTENTIEL NÉPAL

La pauvreté et le désespoir sont très répandus au Népal. Par son projet « Entreprises familiales », la MCE en-courage des habitants à voir et à uti-liser leurs capacités. Ashis Khadka, collaborateur du projet, raconte.

C’est un grand privilège pour moi de pouvoir travailler pour la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Je me réjouis particulièrement d’aider des habitants pauvres à fonder leur propre existence. Avant mon engagement à la mission, j’étais pasteur et enseignant à l’uni-versité de Katmandou.

L’économie du Népal va très mal. De nom-breux habitants ne voient pas d’autre solu-tion que de chercher un emploi à l’étranger. On admet que 2,5 millions de Népalaises et Népalais travaillent à l’étranger, la plupart dans les pays du Golfe. Beaucoup dans des conditions très difficiles : le travail est dur et les salaires sont minables ; ils ne sont parfois pas du tout payés. La situation est très grave pour de nombreuses femmes : Dans les pays arabes, elles sont maltraitées et cruellement exploitées sexuellement.

Ashis KhadkaKatmandou

Il y a aussi des chrétiens parmi les migrants. Une bonne partie était engagée dans l’orga-nisation de leur église. Cela devient de plus en plus difficile de les remplacer. Mais pour nourrir leurs familles, ils ont besoin d’un em-ploi rémunéré et ne le trouvent pas au Népal. L’Eglise chrétienne est encore très jeune au Népal. Il y a une cinquantaine d’années seu-lement que des missionnaires sont venus au pays. Mais l’Eglise grandit : 7000 communau-tés se sont formées au cours de ces vingt der-nières années.

La migration est source de souffranceS’ils le peuvent, les migrants rentrent à la maison un seul mois par année. Des enfants ne voient presque jamais leur père, des pères ne connaissent pas leurs propres enfants. Ainsi les familles se séparent lentement.

Dernièrement, j’ai été témoin lorsqu’une jeune femme est allée chercher le cercueil de son mari. Il avait eu un accident mortel dans un Etat du Golfe. La femme et ses en-fants criaient et pleuraient désespérément. Chaque jour, des avions amènent des cer-

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POTENTIEL

cueils d’ouvriers décédés. En général, ces ac-cidents sont dus au manque de mesures de sécurité et aux conditions de vie et de travail catastrophiques.

Les Népalais se contentent de peu et ne se dé-fendent pas. C’est donc facile de les exploiter. Pour cette raison, ils sont appréciés comme travailleurs étrangers et des proies faciles pour les marchands d’êtres humains.

La traite d’êtres humains est un autre grave problème au Népal. Des milliers de jeunes filles et de femmes sont déportées, vendues, abusées et exploitées dans des pays arabes et en Inde. Elles sont dans une horrible situa-tion et c’est difficile de les aider. Les mauvais traitements et l’exploitation sexuelle sont par-ticulièrement atroces dans les pays arabes. Cela a même poussé le gouvernement népa-lais à interdire aux femmes de voyager dans de tels pays, ce qui a été sévèrement critiqué par l’ONU : cette décision serait une attaque contre l’égalité des sexes !

Que peut-on faire contre les anomalies dé-crites, contre la corruption, l’injustice et la pauvreté ? Cette question me préoccupe de-puis des années. Je suis né et j’ai grandi dans une région éloignée du Népal. Je visite sou-vent cet endroit et suis chaque fois touché par les circonstances de vie des habitants. Pau-vreté, injustice, manque d’initiative et créa-tivité – on peut ainsi décrire leur vie. C’est exactement la même chose dans d’autres par-ties du pays.

Apprendre à changer de mentalitéNous devons apprendre à changer notre mentalité : ne pas composer avec le destin, mais essayer de toutes nos forces à changer quelque chose. Ceci est exactement un des points clé du projet « Promotion d’entreprises familiales » de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Des entreprises familiales fonc-tionnant bien sont une base pour un meilleur avenir au Népal. Un élément important du projet est une formation claire sur des sujets comme l’économie, la société et le travail. Les

emplois ne tombent pas du ciel, nous devons être créatifs et faire quelque chose pour cela. Car il existe de nombreuses possibilités, tout particulièrement dans l’agriculture.

Je peux maintenant le faire professionnelle-ment, comme responsable de la MCE pour la création d’entreprises familiales au Népal ! La MCE encourage des habitants à recon-naître leurs capacités et à fonder leur propre existence. Je vois comment de nombreuses personnes ouvrent les yeux, deviennent ca-pables, en étant suivies, de commencer une nouvelle vie. Je suis très fasciné par le fait que les chrétiens peuvent ainsi montrer qu’ils sont le sel et la lumière. Cela a un effet positif. C’est exactement ce dont a besoin le Népal.

Travail de groupe à un séminaire de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

« Les emplois ne tombent pas du ciel. »

Ashis Khadka est collaborateur de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est au Népal dans le domaine des entreprises familiales. Il a deux diplômes masters. Il est marié avec Sumi et ils ont deux enfants. Avant, Ashis Khadka était pasteur à Katmandou et ensei-gnait la gestion d’entreprises et les sciences politiques.

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UN CORDIAL MERCI !97 100 PAQUETS DE NOËL

L’engagement a été grandiose à l’Est et en Occident ! Des centaines d’enfants, de jeunes, de femmes et d’hommes ont collaboré bénévolement, des nombreuses paroisses et or-ganisations ont participé. 97 100 paquets de Noël ont été amenés et distribués sur place en Albanie, Bulgarie, Moldavie, Biélorussie, Roumanie, Serbie et Ukraine.

La joie et la gratitude des plus de 97 100 bénéficiaires ont été immenses. Grâce aux pa-quets de Suisse, Noël est devenu une fête toute particulière pour eux.

Un très cordial merci à tous ceux qui se sont engagés, ont travaillé et contribué à la grande réussite de « l’Action paquets de Noël » de cette année !

Action paquets de Noël

Déchargement à Chisinau, Moldavie