Des étudiants côté cours et côté jardin -...

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Des étudiants côté cours et côté jardin Page 21 Archives L’Alsace/Dom Poirier Supplément spécial du journal L'Alsace, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Mercredi 7 octobre 2015 J J 1 JOURNALISTE D’UN JOUR

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Archives L’Alsace/Dom Poirier

Supplément spécial du journal L'Alsace, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Mercredi 7 octobre 2015

J J1JOURNALISTE D’UN JOUR

Depuis cet été, la situation en Syrie et en Irak devient de plus en plus criti-que :  la guerre y  fait  rage. Près de 4 millions de personnes l’ont quittée pour trouver, en partie, refuge en Eu-rope. En Alsace, des dispositifs d’ac-cueil se mettent en place. L’Universitéde Strasbourg, fidèle à ses habitudes humanistes, est prête à accompagnerdes réfugiés dans leurs études supé-rieures.

Pour Mathieu Schneider, l’établisse-ment dont il est le vice-président, a toujours eu pour tradition de promou-voir  la solidarité dans un esprit d’ouverture sur le reste du monde. Il s’est déjà illustré, par exemple, en ap-portant une aide matérielle et scienti-fique aux victimes des séismes d’Haïtien 2010 et d’Aquila en 2009.

Solidarité et cours de français

Les étudiants syriens et irakiens qui arriveront à Strasbourg disposeront ainsi d’un accueil préparé à l’universi-té.

Après avoir reçu le titre de réfugiés, ils pourront s’inscrire gratuitement dans la faculté de leur choix. « Leur inscription sera aiguillée par des vo-

lontaires arabophones qui serviront de traducteurs. Un guichet d’accueil aégalement été mis en place sur  le campus de  l’Esplanade, au rez-de-chaussée du bâtiment  le Platane », explique Mathieu Schneider. Il va per-mettre aux nouveaux arrivants de bé-néficier d’un espace multi-services regroupant des  informations sur  la vie universitaire et  les services so-ciaux.

Les étudiants qui n’ont aucune con-naissance de la langue française de-vront suivre une année entière de « français langue étrangère » (FLE), à raison de dix-huit heures de cours par semaine.  Ils pourront poursuivre  le cursus universitaire débuté dans leur pays ou en commencer un autre l’an-née suivante. Ceux qui auront au moins un niveau B1 en français, qui leur permet d’être autonomes, conti-

nueront directement leurs études en-treprises auparavant dans leur pays. Ils auront néanmoins la possibilité de perfectionner leur français en suivant des cours de FLE.

Marion Reinbolt,  la  responsable de l’Espace Accueil des relations interna-tionales à l’université, précise égale-ment que ces étudiants disposeront d’une aide du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Strasbourg (CROUS). Ce dernier leur apportera une aide  financière  leur permettant de subvenir à  leurs be-soins quotidiens. Des logements se-ront éventuellement mis à  leur disposition en cas d’extrême urgence.

Cet élan de solidarité, doit permettre aux réfugiés à continuer facilement leurs études. « Certains peuvent con-sidérer que ces réfugiés sont néfastes mais nous, nous considérons que c’est une chance, car l’histoire l’a sou-vent démontré », pointe Mathieu Schneider. Demain peut-être, grâce à cette mobilisation, des hommes et des  femmes désespérés ayant tout perdu pourront retrouver leur dignité dans la capitale des droits de l’Hom-me.

Mélina Valverdé et Cemile Özkan

L’Université de Strasbourg fera appel à des étudiants arabophones pour servirde traducteurs aux réfugiés.  Photo Cemile Özkan

L’université prête à former les réfugiés

La classe de 1ère ES du lycée Louis-Pasteur de Strasbourg a planché surle thème « Société » à la Maison dela Région.

Les élèves de 1re ES :

Helin  Akinci,  Laura  Antonucci,Evrim Atak, Jawed Baidouni, AchtaBintou  Boukar  Limane,  Marianne

Bussod, Abdoulaye Cisse, Imane Da-rifi, Alice Dwamena, Léa El Bouana-ni, Mehdi Fakiri, Louise Gandrieau,Anaïs Haehnel, Tom Huber, ManonIssifou, Asma Jallabi, Mariam Kara-petyan,  Magomed  Karsamaouli,Selin  Kiziltepe,  Ines  Knoll,  JordanMeier, Olivia Nagy, Lydia Ouanzar,Cemile  Ozkan,  Célia  Renard,  Isa-beau  Roquart,  Nicolas  Samir  Bec-

ker,  Luca  Silva,  Géraldine  Steiner,Mikaïl Turan, Mélina Valverde, Pa-loma  Vitaliano,  Auriane  Wespiser,Théo Winter, Mucahit Yilmaz.

Professeurs  accompagnateurs :Laura  Quenderff  (enseignante  en lettres),  Benoît  Leclercq  (ensei-gnant en sciences économiques etsociales).

Journalistes : Sonia de Araujo, Philippe Wendling,Olivier Arnal.

Techniciens du lycée Charles-Poin-tet de Thann : Mehdi Chalghoumi, Rron Beqiraj.

Responsable de site : Jovan Veljkovic.

L’équipe J1J de Strasbourg

Les élèves de 1re ES du lycée Louis Pasteur de Strasbourg.  Photo L’Alsace/Philippe Wendling.

SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR2

Samedi 10 octobre aura lieu unegrande marche en l’honneur desdroits des filles (les moins de 18ans),  place  Kléber  à  Strasbourg.Elle  s’inscrit dans  le  cadre de  lajournée de la femme qui a lieu lelendemain.

Barbara Dias Pais, déléguée  res-ponsable  de  l’association  PlanInternational,  travaille  sur  ceprojet  depuis  un  an  et  mèneaussi une campagne depuis 2012afin de sensibiliser le public auxnombreuses  discriminations  quitouchent  les  filles. « 62 millionsde filles dans le monde n’ont pasaccès  à  l’éducation,  cela  entraî-ne  des  difficultés  parce  qu’ellesne  peuvent  pas  décider  de  leurvie », explique la responsable.

Le  but  de  cet  événement  est  demobiliser  le plus de monde pos-sible  autour  de  cette  cause  etdénoncer  les  discriminationsdont  les  filles  sont  régulière-ment victimes.

L’ONG  travaille  dans  plus  de  50pays  en  Afrique  et  en  AmériqueLatine.  Sur  place,  les  associa-tions font en sorte de permettreaux  enfants  d’aller  à  l’école,  de

former  des  professeurs,  d’amé-liorer  les  services  de  santé  etsurtout de sensibiliser aux droitsdes  enfants.  « On  veut  permet-tre  aux  enfants  de  devenir  desadultes  libres »,  lance  la  délé-

guée de l’association Plan Inter-national.

Barbara Dias Pais précise qu’il yavait  déjà  eu,  depuis  2012,  plu-sieurs marches en l’honneur des

femmes  à  Strasbourg.  « L’annéedernière,  nous  avons  mené  unecampagne  ciblée  sur  les  maria-ges  précoces  et  forcés »,  expli-que-t-elle.

« Les filles devraientavoir  le même droitque les garçons »

Une  fois  de  plus,  les  filles  sontdonc sorties du cadre scolaire, lesymbole de l’émancipation. « El-les devraient avoir le même droitque les garçons, une vie normaleen quelque sorte. »

Cette  année,  le  thème  principalde  la  marche  sera  en  rapportavec  le  travail  domestique  (leménage,  la  cuisine)  qui  est  unfrein,  encore,  à  l’éducation  desjeunes  filles  dans  le  monde.« 11,3  millions  de  filles  sontobligées de travailler comme do-mestiques,  souvent  à  partir  deleur  plus  jeune  âge »,  regretteBarbara Dias Pais. Rendez-vous  ce  samedi  à  13 h,place  Kléber.  Tout  le  monde  estbien  évidemment  le  bienvenupour soutenir  les « filles ».

Manon Issifou et Asma Jallabi

Une grande marche pour le droit des filles

Barbara Dias Pais de l’association Plan international donne rendez-vous samedià 13 h, place Kléber.  Photo Manon Issifou

Société JOURNALISTE D'UN JOUR 3

« Le  cannabis,  c’est  souventsimplement  pour  essayer  oudans  le  cadre  d’une  fête »,  con-fie Sébastien Jarach, policier for-m a t e u r   a n t i d r o g u e   àStrasbourg.Vu  comme  ça,  le  cannabis  nesemble  pas  représenter  un  réeldanger.  Mais  ce  n’est  que  lapartie visible de l’iceberg, car lapartie  immergée,  elle,  est  bienplus  sombre.  C’est  surtout  unedrogue  qui  rend  rapidement  leconsommateur  régulier  dépen-dant.  Et  les  conséquences  sontbien plus graves.

La  dépendance  se  forme,  selonSébastien  Jarach,  « sur  des  ter-rains  favorables, »  c’est-à-diredes  personnes  influençables,  etdonc  tout  particulièrement  lesadolescents. « Ils voient souventle cannabis comme une porte desortie à leurs problèmes », souli-gne  le policier.

Un cercle vicieux

Et  c’est  le  cercle  vicieux :  ilsentrent  dans  une  véritableeuphorie après en avoir consom-

mé.  Ce  sentiment  éprouvé  lorsde  la  prise  entraîne  chez  leconsommateur  un  fort  détache-ment de la réalité. Vient ensuiteun grand sentiment de mal-êtrequi  le  pousse  à  en  reprendre.Ainsi  sa  consommation  devient

régulière, voir excessive.« Certaines  personnes  en  vien-nent  à  consommer  neuf  jointspar  jour !  Ils ne se  rendent plusvraiment compte de la dangero-sité  de  leurs  actes »,  affirmeSébastien  Jarach.  Le  cannabis

engendre  aussi  d’intenses  mi-graines,  dilate  les  vaisseaux  cequi  entraîne  l’effet  des  yeuxrouges.

Les  traces  de  cannabis  peuvent« se  retrouver  dans  l’urine  oudans les cellules capillaires (che-veux,  poils…),  jusqu’à  deuxmois  après  une  simple  consom-mation. »

Ces  traces  de  cannabis  sontrelevées lors d’une prise de sangsuite  à  une  arrestation,  ou  uncontrôle de police durant lequeldes  preuves  de  possessions  decannabis  ont  été  trouvées  surl’individu.

Anais Haehnel, Tom Huber,Helin Akinci et Laura Antonucci

S’INFORMER  Plusieurs  associa-tions  sont  disponibles  pour  vousinformer  ou  même  vous  aidertout  en  conservant  votre  anony-mat :  La  maison  des  adolescentsà  Strasbourg :  03 88 11 65 65  etdrogues  info  services :  0 800  2313 13, ces services sont gratuits.

En pétard contre le cannabis

Le policier formateur antidrogue Sébastien Jarach intervient dans les établisse-ments scolaires à Strasbourg. DR

À  Strasbourg,  « les  jeunes  sontde plus en plus à s’intéresser auvin », précise Matthieu Benyou-nes,  caviste  de  Vino  Strada.Dans le quartier de la cathédra-le, où se situe son commerce, levisage des visiteurs s’est rajeunidepuis quelques années.

S’il vend plus cher qu’en grandesurface,  il  compte  aussi  sur  laqualité  pour  faire  la  différence.« En  général,  les  jeunes  achè-tent  une  bouteille  entre  7  et15  euros  pour  faire  un  cadeaulors  de  fêtes  ou  lors  de  repasentre  amis »,   souligne-t- i l .Outre  les  fêtards,  la  clientèle« jeune »  est  notamment  com-posée d’étudiants en hôtellerie.

Plus  généralement,  il  constate« une  augmentation  de  la  con-sommation  de  vin  chez  les  jeu-nes »  depuis  trois  ans.  Mêmes’ils  n’ont  pas  vraiment  d’idéeprécise  sur  ce  qu’ils  veulent  enpoussant  les  portes  de  la  cave.Matthieu Benyounes est donc làpour  les aider à  faire un choix.

« Quand  je  vais  chez  des  amis,on  m’offre  toujours  un  verre  devin  et  j’aime  ça »,  explique  Jor-dan  Meier,  17  ans,  fils  de  cour-tier en vin. C’est souvent sous labienveillance  des  grands-pa-rents  et  des  parents  que  l’ap-

prentissage  du  vin  se  fait.D’ailleurs,  Matthieu  Benyounesne  « fait  pas  de  publicité »  di-rectement  auprès  des  jeunes,car  même  s’ils  sont  de  plus  enplus  nombreux  à  consommer  -avec modération  - du vin, ce nesont  pas  les  principaux  ache-teurs.

Olivia Nagy et  Jordan Meier

Les jeunes aiment le vin

Les  18-25  ans  ont  un  budget  serrépour l’achat du vin. 

Dessin Tatiana Nagy

Si leur existence n’est pas enco-re  très  connue,  leurs  bienfaitseux sont reconnus. Destinées àoffrir  un  accueil  personnaliséet  de  qualité  aux  enfants  pré-maturés et à  leur maman, desunités  « Kangourou »  existentdans  les  hôpitaux  en  Francedepuis 1987.

Le CHU de Hautepierre proposequatre  chambres  de  ce  typedepuis 2004.

Éviter la séparation précoceentre l’enfant et sa mère

On  trouve  dans  chacune  d’en-tre elles « un lit, une couveuseet un meuble pour enfant, inté-grant  baignoire  et  matelas  àlanger,  précise  Catherine  Ich-ter, cadre des sages-femmes duservice. Ces chambres sont des-tinées  aux  enfants  prématurésn’ayant  pas  de  problème  neu-rologique, cardiaque et respira-toire  mais  prend  en  compted’autres  pathologies.  La  mèreprend  une  part  active  à  l’ali-

mentation  et  la  toilette  dubébé  et  peut,  lorsqu’elle  ledésire,  utiliser  la  méthode  depeau  à  peau  et  le  portage  dubébé. »

L’unité  Kangourou  permetd’éviter  la  séparation  précoceentre l’enfant et sa mère. « Ellefavorise  aussi  les  liens  entrel’enfant  et  le  père,  ce  dernierpouvant prendre place dans  lachambre. Il devra, dans ce cas,payer les tarifs de prestation.

Ainsi les liens entre les parentset leur enfant sont renforcés »,poursuit  Catherine  Ichter.  Lesvisites des frères et sœurs sontégalement les bienvenues pourcréer de bons liens familiaux.

La  bonne  gestion  d’une  unitéKangourou  nécessite  une  im-portante  équipe  soignante.  AuCHU  de  Hautepierre,  celle-ciest constituée d’une sage-fem-me,  de  pédiatres,  de  puéricul-t r i c e s ,   d ’a u x i l i a i r e s   d epuériculture,  d’une  assistantesociale et d’une psychologue.

Lydia Ouanzaret Selin Kiziltepe

Les enfants prématurés s’éveillent à l’unité Kangourou

SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR4

L’association strasbourgeoise Bret-z’Selle a pour but de mettre à dispo-sition  un  lieu,  des  outils  et  destechniques aux cyclistes voulant ré-parer eux-mêmes leur vélo dans uncadre de solidarité et de partage.

La structure, qui va fêter en févrierprochain son cinquième anniversai-re, dispose d’un local pour ses acti-vités au 10 rue des Bouchers. Elleorganise  également  des  ateliersmobiles  dans  les  différents  quar-tiers de Strasbourg et aide d’autresassociations à proposer leur proprelieu.

« L’essaimage est l’objectif de notreassociation, car si nous voulons in-téresser  les gens,  il  faut  limiter  ladistance entre eux et nos ateliers.Nous devons aussi impliquer les ha-bitants  au  cœur  de  leur  quartierpour que nos activités perdurent etque  nous  puissions  créer  des  em-plois »,  explique  Sacha  Pelletier,l’un  des  trois  mécaniciens  em-ployés par Bretz’Selle.

Cette dernière a déjà accompagnél’ouverture  de  l’atelier  de  répara-tion autonome « les A’Cro du vélo »à Cronenbourg. Elle planche actuel-

lement  sur  plusieurs  projets.  L’unporte sur une ouverture sur le cam-pus à l’Esplanade : le projet « Air &Huile », et un autre pour une créa-tion à Koenigshoffen. Une implan-tation dans le quartier de la gare,très couru par les adeptes du vélo,est également souhaitée.

Salariés, bénévoles et adhérents

« La camaraderie est le mot clé deBretz’Selle », poursuit Sacha Pelle-tier. Ainsi en plus de ses employés,l’association existe grâce à l’impli-cation d’une cinquantaine de béné-

voles.  « Chacun  d’entre  eux  nousfait profiter de ses connaissances,de ses qualités, de ses compétenceset  de  son  savoir-faire,  explique  lemécano.  Parmi  eux,  nous  avonsaussi  bien  des  designers  que  despeintres, des webmasters et des me-nuisiers. Tous sont importants. » Bretz’Selle  compte  par  ailleurs1 400 adhérents. Ils sont considérésnon pas comme des figurants, maisbien comme des acteurs à part en-tière de  l’association. Ainsi, beau-coup d’entre eux n’hésitent pas à« mettre  les  mains  dans  le  cam-bouis »  pour  aider  d’autres  adhé-rents à bricoler leur vélo. 

Ces adhérents sont aussi bien desactifs  que  des  chômeurs.  Près  de60 % d’entre eux néanmoins sontdes étudiants, du  fait notammentque  Strasbourg  est  une  ville  étu-diante et que le siège de Bretz’Sellesoit situé non loin du campus. Pouradhérer,  plusieurs  tarifs  annuelsspécifiques sont proposés. Ils vontde 15 € pour  les étudiants à 25 €pour les actifs. Une cotisation existeaussi pour ceux qui veulent s’inves-tir davantage.

Jawad Baidouni et Evrim Atak

Tout roule pour les mécanos du vélo de Bretz’Selle

Le mécanicien Sacha Pelletier devant les locaux de Bretz’Selle au 10, rue desBouchers, à Strasbourg.  Photo Evrim Atak

« On  aime  le  café,  on  aime  lesgens. »  Telle  est  la  devise  de« Oh my Goodness », un nouveaucafé  associatif  ouvert,  depuis  lafin du mois de juin, aux 13 rue dela Première-Armée à Strasbourg.

Son  nom  anglophone,  que  l’onpeut  traduire  par  « Oh  monDieu »,  n’a  pas  été  choisi  auhasard.  Il  vise  à  amplifier  l’idéeque tout ce que l’on y trouve estbon, de l’ambiance aux produits.

« L’idée  est  de  créer  un  lieuconvivial,  chaleureux,  qui  seraitplutôt  un  lieu  de  rencontre  etd’échange »,  explique  ColetteSchrodi,  la pâtissière en chef.

Échanges et solidarité

Les papilles ne sont pas oubliées.On trouve, par exemple, des car-rot  cake,  des  cheesecake,  desmuffins,  du  cappuccino,  du  thé,bière,  vin  ou  encore  des  lunchsbox  à  des  prix  abordables.  Maisle  plus  original  reste  le  statutassociatif  du  lieu.  Pour  créer  cecafé, une vingtaine de personnes

se  sont  regroupées  dans  uneassociation  appelée  « Un  cœurpour  Strasbourg ».  Elles  ont  pudébuter  leurs  activités  grâce  àdes dons, des prêts et une  levée

de  fonds  via  le  site  internet« www.  Kisskissbankbank.com ». Outre  un  barista  salarié,  l’éta-blissement  est  principalementanimé de façon bénévole par  les

membres  de  l’association.  Cer-tains  s’occupent  du  service,d’autres  de  la  caisse  ou  se  met-tent  derrière  les  fourneaux.  Cet-te   par t i cu la r i té   cont r ibueégalement  à  l’ambiance,  toutcomme  de  nombreuses  anima-tions.

Dans  un  cadre  cosy,  entre  vinta-ge  et  moderne,  des  soirées  etdes ateliers en tout genre y sontproposés :  discussions  linguisti-ques,  soirées  débats,  ateliersbroderies,  concerts,  gospel,  im-provisations théâtrales, etc.

Le  café  « Oh  my  Goodness »  estaussi  solidaire.  Grâce  à  un  nou-veau concept, « les cafés suspen-dus »,  un  client  peut  payerd’avance un café ou autre chosepour  une  personne  qui  ne  pour-rait pas se l’offrir.

Un  café  associatif  avec  des  va-leurs  universelles  à  partager,  dela solidarité, du bon, de l’échan-ge et tout ça à Strasbourg.

Alice Dwamenaet El Bouanani Léa

L’un  des  bénévoles  du  café  associatif  « Oh  my  Goodness »,  situé  rue  de  laPremière-Armée à Strasbourg.  Photo Alice Dwamena

Oh Jesses Gott ! Un café associatif

Société JOURNALISTE D'UN JOUR 5

À  57  ans,  Martine  Maréchal  estinfirmière  anesthésiste  depuis  26ans  aux  Hôpitaux  Universitairesde  Strasbourg.  Un  métier  exi-geant.

Avant  d’intégrer  ce  service,  laMosellane de naissance a travaillépendant neuf ans comme infirmiè-re  en  réanimation  médicale.  Tou-tes  ces  années  de  service,  enbinôme avec un médecin anesthé-siste, lui ont apporté la reconnais-sance  des  patients  et  de  sescollègues. « Nous faisons une pro-fession  valorisée,  explique-t-elle.Et  ce  métier  est  moins  contrai-gnant qu’un infirmier : les gardesde nuit sont moins fréquentes. »

Une  infirmière  anesthésiste  estdiplômée d’État après une forma-tion de deux ans qui comporte descours  à  l’école,  des  stages  prati-ques  et  des  recherches  au  seind’une unité de recherches.

Pour  accéder  au  concours  d’en-trée,  il  faut  avoir  travaillé  auminimum deux ans dans un servi-ce  de  soins  intensifs  ou  de  réani-mation. Un infirmier anesthésisten’est  pas  un  médecin,  mais  iltravaille en collaboration avec lui.

Durant  une  intervention  chirurgi-cale,  il  gère  le  sommeil  du  pa-tient,  vérifie  ses  paramètresvitaux telle que la tension artériel-le  ou  la  fréquence  cardiaque  etdoit savoir réagir en cas de problè-me  au  bloc  opératoire.  « Noussommes  comme  des  pilotes  deligne  devant  leurs  ordinateurs »,précise Martine Maréchal.

Dans trois ans, l’heure de la retrai-te  va  sonner.  Un  moment  qu’ellen’attend pas avec impatience.

Louise Gandrieau et Mehdi Fakiri

Les pilotes de ligne du bloc

Martine Maréchal est infirmière anes-thésiste depuis plus de vingt ans.  DR

Plus besoin d’avoir 16 ans pourcommencer  la  conduite  accom-pagnée !  Un  décret  qui  a  étépublié  le  31  octobre  2014  auto-rise  les  jeunes  de  15  ans  àprendre  le  volant.  Ils  peuventainsi  passer  le  permis  à  17  anset demi. L’objectif est de renfor-cer  la  sécurité  et  de  diminuerles accidents. Selon Bernard Ca-zeneuve, ministre de l’Intérieur,les  jeunes  « auront  plus  detemps  pour  intégrer  les  bonnespratiques ».

À  Strasbourg,  comme  partouten  France,  cette  décision  faitdébat. Monitrice de l’auto-école« Next »  à  Ostwald,  NathalieBoyer pense qu’une « Plus gran-de  expérience  diminue  le  nom-bre  d’accidents.  Ce  dispositifpermet aussi de réduire  les prixde l’examen et le coût des assu-rances ». Même si elle souligneégalement  que  « Les  adoles-cents  ne  sont  pas  tout  à  faitconscients  des  risques  de  laroute,  ils  sont  les  plus  touchéspar  les  accidents  mortels  de  laroute ».

En  permettant  aux  jeunes  dedébuter  la  conduite  plus  tôt,  legouvernement espère bien fairebaisser les chiffres de la mortali-té. Pour  passer  la  conduite  accom-pagnée, toujours selon NathalieBoyer,  « Il  est  obligatoire  derouler  20 h  avec  un  moniteur.Après  un  bilan  avec  l’un  ou  lesdeux  responsables  légaux  du

mineur,  il  décidera  si  le  jeuneest  apte  à  prendre  le  volantavec  ses  parents.  Il  faudra  éga-lement  que  celui-ci  passe  lecode et qu’il fasse 3 000 kilomè-tres en une année pour s’inscri-re  au  permis  de  conduire  ou,dans  le cas contraire, continuerla conduite. »

Imane Darifi et Abdoulaye Cisse

Conduire à 15 ans, c’est possible !

On peut conduire dès 15 ans. Archives L’Alsace/Jean-François Frey

Depuis  le  printemps  2014  déjà, nous voyons circuler dans les ruesde  Strasbourg  d’étranges  machi-nes,  des  gyropodes.  Plus  connussous le nom de Segway, ces enginsélectriques  à  deux  roues  peuventrouler jusqu’à 20 km/h et ont uneautonomie de 35 à 40 km. À Stras-bourg, nous retrouvons deux bouti-ques de Segway qui proposent deuxmodèles  de  machines  différentsavec lesquels les clients peuvent fai-re des visites touristiques de la ville,sous la houlette d’un sympathiqueaccompagnateur expérimenté.

Le coût d’un Segway :9000 euros

« Le Segway connaît aussi d’autresusages.  Il  est  utilisé  par  la  policemunicipale de Nice ou par les res-ponsables de  la  sécurité dans desmagasins tels que Auchan, ou enco-re  comme  moyens  de  transport dans  certains  entrepôts »,  préciseVéronique Lienhardt, gérante de laboutique One City tours située 1 ruedu Vieux-Marché-aux-Vins, qui pos-sède 22 gyropodes.

Le Segway est agréable à diriger caril demande peu d’efforts physiquesmais il est nécessaire de peser plusde 35 kg pour pouvoir l’utiliser. Cet

engin  est  bon  pour  l’environne-ment tout comme pour la ville, car ilest écologique et silencieux. En re-vanche, « en raison de son prix éle-vé  -9 000  euros-  le  Segway  ne

remplacera pas le vélo », estime Vé-ronique Lienhardt.

Mariam Karapetyanet Magomed Karsamaouli

Un segway dans la ville

Le Segway possède une autonomie de 35 à 40 km.  Dessin d’Arsen Karapetyan

SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR6

Les élèves de terminale L du lycéeFreppel d’Obernai étaient hier à lamédiathèque  de  Sélestat  pourl’opération  Journaliste  d’un  jour.En  plus  de  la  rédaction  d’articlessur  le  thème  « culture »,  ils  ontdistribué le journal dans les rues dela ville.

Terminale  L :  Ceyda  Albayrak,  Ar-pad Arnould, Alison Aubry, Zoé Bal-land,  Yasmine  Benkada,  LouiseBentz,  Barbara  Boisier,  PerrineBouchard, Pauline Burckel, JustineBurst, Mélissa Clar, Lou Decailloz,Élise Dugué, Héloïse Dumas,  JulieFrering, Oriana Haegeli, Laura Koe-

nig, Clémence Leclerc, Zoé Neboit,Enya  Nibel,  Mélinda  Ozbel,  ZoéPierre, Émeline Steib, Laurine Tel-liez, Guilhem Téqui et Nesibe Yildiz.

Professeurs  accompagnateurs :Thierry  Ley,  professeur  d’histoire-géographie.

Responsable de site : Garance Riff.

Techniciens du lycée Charles Poin-tet :  Christopher  Goudou,  SofianeHamchir et Sylvain Vigneron.

Journalistes : Armelle Bohn, Auré-lie Feix et Thierry Martel.

L’équipe de Sélestat

Les journalistes d’un jour du lycée Freppel d’Obernai.  Photo L’Alsace/Armelle Bohn

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 7

Moi,  Enya  Nibel,  17  ans,  habi-tant Rosheim et élève de termi-nale  littéraire  au  lycée  Freppeld’Obernai,  voici  en  exclusivitéma  recette  maison  d’une« zombifiante »  métamorpho-se.

Une motivation dévorante

Il  vous  faut  tout  d’abord  unemotivation dévorante, des amisprêts  à  tout  pour  vous  suivredans une folle après-midi. Quel-ques bases de maquillage com-me le fond de teint, la poudre etle  crayon  vous  seront  bien  uti-les. Puis un petit peu plus loufo-que,  du  latex  liquide  avec  dupapier toilette pour créer de lafausse peau.

Ne  connaissant  personne  quitravaille  dans  un  centre  detransfusion sanguine, commentaurais-je  pu  obtenir  ce  liquidevermeil tant nécessaire à notremutation ? Il suffit pourtant depas de grand-chose : du miel etdu  colorant  alimentaire  ferontbien  l’affaire, mais nous attire-

ront  quelques  ennuis  avec  desguêpes.

Mordu de maquillage et ne  re-culant devant rien, c’est à borddu  train  pour  Strasbourg  quenous  achevons  notre  transfor-mation.

En  compagnie  de  ma  zombiejumelle,  Lou  Décailloz,  égale-ment « revenante » pour la pre-m i è r e   f o i s ,   n o u s   n o u simmisçons dans ce monde terri-fiant des morts-vivants. C’est envoyant  les 5 000 autres partici-pants que nous avons été rassu-rés,  comme  si  nous  n’étionsplus qu’une grande famille. Ellecomme  moi  ne  nous  sentionsplus  faire  partie  des  specta-teurs, vivants, qui nous dévisa-geaient.

À  la  fin  de  cette  folle  journée,Lou  m’a  glissé  à  l’oreille  unephrase qui  restera gravée dansmon  cerveau :  « Je  me  suis  ja-mais sentie aussi vivante qu’enétant morte ».

Enya Nibel

Dans la peau (bleuâtre)d’un zombie

 Photo Lou Décailloz

La Zombie Walk 2015 à Strasbourg a rassemblé plusieurs milliers de personnes.Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos

Chaque année, au mois de septem-bre, une horde de morts-vivants en-vahit  les  rues  de  Strasbourg.  LaZombie  Walk  marque  l’ouverturedu Festival européen du film fantas-tique de Strasbourg (FEFFS) et a ras-s e m b l é   c e t t e   a n n é e ,   l e19  septembre,  plus  de  5 000  per-sonnes dans les rues de la capitaleeuropéenne. Malgré la multiplica-tion  des  Zombie  Walk  en  Europe,celle de Strasbourg reste la plus an-cienne  et  la  plus  importante  de France grâce aux plusieurs mois depréparation  de  l’équipe  de  DanielCohen, le directeur artistique.

Lors  de  cette  septième  édition, l’école de maquillage professionnelCandice  Mack  proposait  ses  servi-ces gratuitement sur la place Bro-glie à partir de 14 h afin que tout lemonde  soit  prêt  pour  répondre  àl’appel  du  Zombie  0,  incarné  parBruno Dreyfürst, lancé à 15 h.

Plus  que  les  moments  forts  de  lamarche,  Bruno,  comédien,  mem-bre  de  l’organisation,  préfère  les deux heures de maquillage car celalui permet de créer son personnageet de rentrer dans l’ambiance festi-ve et ensanglantée. Devenu chef demeute, il prend la tête du cortège

hurlant. C’est surplombant la fouleavec sa tronçonneuse vrombissan-te et son porte-voix qu’il haranguela foule depuis maintenant 6 ans.Une fois ressuscités, les revenantsse  meuvent  au  rythme  endiabléd’un orchestre.

Arrivés place de la Bourse c’est avecun tout autre breuvage que les par-ticipants ont pu se revigorer lors de

l’apéro géant animé par  les grou-pes The Wolfgangs et Los DisidentesDel  Sucio  Motel,  sollicités  par  unappel lancé sur les réseaux sociaux.

Après toutes ces années au servicede la dédramatisation de la mort,Bruno reste impressionné devant lenombre de participants et leur en-thousiasme.  « De  voir  toute  cettefoule  minutieusement  costumée,

cela me procure énergie et frissons,et pour cela, je les en félicite », dit lechef de meute.

Zombies  et  survivants,  à  vous  devous  exprimer  librement !  Vousêtes  attendus,  aussi  mort  que  vi-vant, pour  la huitième édition aumois de septembre prochain !

Enya Nibel et Lou Décailloz

Mortellement vivant

Dessin Lou Décailloz

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR8

Les événements du 7 janvier, l’atten-tat contre Charlie Hebdo, ont laissé un souvenir marquant dans l’esprit des Français et plus particulièrementdans celui de Pascal Lo Vecchio, origi-naire  de  Sainte-Marie-aux-Mines, dessinateur de presse et professeur d’arts plastiques au  lycée Koeberlé de Sélestat et au collège de Benfeld.

Sa première réaction a été de contac-ter ses amis, en particulier Coco, des-sinatrice  à  Charlie  Hebdo,  pourprendre de leurs nouvelles. Il a été abasourdi  d’apprendre  qu’on  pou-vait « tuer pour une simple image ».

L’humour est un état d’esprit

« Le plus extravagant et le plus terri-ble dans cet acte de violence, c’est qu’une image n’est pas la réalité, ellela reflète seulement », pense Pascal Lo Vecchio.

Le dessinateur ne s’impose pas de li-mites dans ses dessins, dans ses cari-catures.  Ceux-ci  n’ont  jamais  étécensurés  car,  en  fonction  des  jour-naux pour qui il travaille et de l’ac-

tualité, il pratique une autocensure en avouant que les sujets politiques ou sociaux ne posent pas de problè-me contrairement à la religion, car les croyants les plus extrémistes sontmoins tolérants. Pour  lui,  faire  ou  créer  un  dessin, c’est « une responsabilité à prendre et à assumer ».

Le visuel d’une image peut gêner ou choquer les gens, car il est interprétédifféremment. « L’impact n’est pas lemême  selon  que  l’information  estdessinée ou mise en texte. Le journa-liste se retrouve moins en danger quele dessinateur », explique Pascal Lo Vecchio.

Dans  ses dessins,  il  considère  l’hu-mour comme un état d’esprit, cha-cun à son point de vue, chacun peut en rire, ou s’énerver, mais il fera en sorte que ses dessins  fassent  réflé-chir.

En effet depuis son enfance, il est ber-cé dans la lecture de bandes dessi-nées et avoue avoir été influencé par des albums comme Tintin, ou plus récemment avec L’Arabe du futur par 

Riad Sattouf. Il n’a pas un domaine de prédilection et met tous ses des-sins sur un pied d’égalité en s’inspi-rant de l’actualité.

Pascal Lo Vecchio est le fondateur de Sélest’ival, qui au départ était un sa-lon qui rassemblait les dessinateurs humoristiques de la région Alsace. Lamunicipalité de Sélestat a été sédui-te et les a donc aidés financièrement et à se faire connaître. Petit à petit ils

ont invité des dessinateurs de toute la France, puis des pays frontaliers etdu monde comme l’Italie, la Suisse ou le Maroc. 

Ils ont aussi cherché à faire émerger les jeunes talents. L’année prochai-ne,  le  festival  aura  lieu  le  premierweek-end de juillet.

Alison Aubry, Héloïse Dumaset Émeline Steib

Pascal Lo Vecchioet ses crayons de la liberté

À 60 ans, Pascal Lo Vecchio continue à dessiner l’actualité.  Photo Alison Aubry

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 9

Intermittent  du  spectacle  depuissix  ans,  Gaël  Sieffert,  35  ans,  aune  vision  bien  personnelle  dumétier  d’artiste  et  du  quotidienqu’il  implique.  Originaire  deRosheim,  le  trentenaire  a  tou-jours baigné dans  l’univers musi-c a l   d e p u i s   s o n   e n f a n c e ,notamment grâce à sa mère, pas-sionnée  de  musique.  Très  vite,  ils’est  mis  au  chant  et  de  fil  enaiguille  son  talent  s’est  révélé.Son  assiduité  lui  a  permis  d’ac-quérir  une  technique  musicaleque ce soit pour la guitare acous-tique, son instrument de prédilec-t i o n ,   o u   p o u r   l e   c h a n t .Aujourd’hui,  il  vit  de  sa  passion,accompagné  de  son  groupe :To’Theme.

Sérénitéet ondes positives

Le nom du groupe a été choisi parses  membres,  Muriel  Schreiber,chanteuse,  joueuse  de  clavier  etauteur  des  textes,  Gaël  Sieffert,guitares et chœurs,  Jean-FrançoisUntrau  à  la  basse  et  SébastienKanmacher,  batteur.  Ce  nom,To’Theme,  fait  référence  à  la  na-ture,  au  retour  aux  débuts  del’être  humain,  à  l’évacuation  de

toutes  les  sources de stress asso-ciées  au  monde  actuel.  En  effet,l’objectif  de  leur  musique  estd’apporter la sérénité, de diffuserdes  ondes  positives  à  travers  unstyle  principalement  pop/rockavec  des  touches  d’électro.  Leurtitre  Chaman  illustre  parfaite-ment cet état d’esprit. Les avanta-ges de ce statut sont nombreux :il permet aux artistes de se consa-crer à leur passion, offre du tempslibre  pour  la  création  et  pour  seplonger  dans  des  projets.  Maiscomme pour tout métier, il existeaussi des inconvénients. « La diffi-culté  est  de  parvenir  à  effectuer507  heures  de  concert  par  an.Actuellement,  nous  n’arrivonsmalheureusement pas totalementà  vivre  de  notre  groupe  et  nousdevons  participer  à  d’autres  ani-mations  musicales,  afin  de  ga-gner notre vie », confie Gaël. Bienévidemment,  être  musicien  nes’improvise  pas  et  demande  unlong  travail  de  composition.  L’in-termittent est plein d’ambition, ila  pour  projet  avant  tout  de  sefaire  plaisir,  et  naturellement  depouvoir  vivre  pleinement  de  samusique,  se  démarquer.  « Nousespérons acquérir un minimum denotoriété,  ne  serait-ce  que  loca-

le »,  explique-t-il.  To’Theme  s’estdéjà produit plusieurs fois à Séles-tat  lors  de  concerts  estivaux,  no-tamment l’an dernier en premièrepartie des Fatals Picards. Actuelle-ment,  ils  écrivent  un  album  et

seront présents le 21 novembre àMutzig, lors de la seconde éditiondu Rock O Dôme.

Zoé Balland,Mélissa Clar et Zoé Pierre

Être artiste, et pas que par intermittence

Gaël Sieffert (en t-shirt noir) avec les musiciens du groupe To’Theme. Photo Raphaël Dovelos

Le  chanteur  et  musicien  JohnnyMiscevic, 26 ans, vit à Haguenau.Cette  année,  il  a  lancé  le  groupe« SJM » en s’entourant de trois mu-siciens. 

Cette formation joue différents sty-les  de  musique,  qui  vont  du  roc-k’n’roll au gospel, en passant par lavariété  française.  Rencontre  aveccet artiste autodidacte.

Johnny, comment vous est venue l’idée de monter un groupe ?

En  voyant  une  amie  se  préparerseule  à  un  concours  de  musique.Comme  nous  étions  plusieurs  co-pains à apprendre à jouer de diffé-rents  instruments,  l’idée  était  del’accompagner et de s’inscrire avecelle. Lors du concours, nous som-mes passés en premier. Nous  étions  tellement  mauvaisque  le  public  a  cru  qu’on  étaitl’exemple à ne pas reproduire du-rant la soirée… Comique sur le mo-ment,  démotivant  pour  certains,mais pour moi, cela a été le déclic.Après deux ans de travail, je repas-sais le même concours et je le rem-portais  en  tant  que  chanteur  etguitariste, avec une première com-position.

Avez-vous déjà monté des grou-pes par le passé. Comment choi-sissez-vous vos musiciens ?

Mes premiers groupes ont toujoursété formés d’amis ou de membresde ma famille. Ce sont des person-nes  qui  ne  faisaient  pas  de  musi-que, et le lien amical qu’on pouvaitavoir s’est transformé en lien musi-cal.

Vous jouez de la guitare électri-que et acoustique, de la basse, de la batterie et du piano. D’où vous 

vient cette passion pour la musi-que ?

Du ventre de ma mère. J’ai grandidans un univers musical, avec unpère  qui  chantait  et  jouait  diffé-rents  instruments.  Je  trouve  qu’ilest plus facile de transmettre desémotions grâce à la musique et àtravers elle.

Écrivez-vous vos propres chansons ?

Oui,  mais  je  crois  aussi  qu’il  estimportant de faire des reprises. Les

auditeurs se projettent plus facile-ment et arrivent mieux à apprécierun morceau connu pour,  ensuite,donner leur avis.

Le groupe SJM va-t-il se produire prochainement ?

Pour diffuser nos créations, les ré-seaux sociaux sont utiles et intéres-sants. Mais les vivre avec le publicreste ce qu’il  y a de mieux. Doncoui, c’est prévu pour début 2016.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui veulent monter un groupe ?

Il faut être rigoureux, toujours gar-der l’idée de se faire plaisir, et sefixer un objectif. Comme par exem-ple  se  voir  une  fois  par  semainepour répéter. Il ne faut pas non pluss’éparpiller, et avoir un leader qui aen tête son projet musical bien défi-ni et qui doit être en parfaite har-monie avec ses musiciens.

Propos recueillis par Justine Burstet Guilhem Téqui

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Johnny Miscevic baigne dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Photo Morgane Ritterbeck

« J’aime transmettre des émotions avec la musique »

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR10

Depuis 2009, le livre se trouve faceà  un  nouvel  adversaire :  aprèsavoir  survécu  à  la  télévision,  auxjeux  vidéo  et  à  internet,  il  doitaffronter  la  liseuse. Mais risque-t-elle réellement de faire disparaîtrele  livre ?  Daniel  Krieg,  libraire  àObernai, a son avis sur la question.

Que pensez-vous des livres nu-mériques ?

Je ne me sens pas du tout concernépar les livres numériques, puisqueje  n’ai  reçu  aucune  demande  demes clients.

Les avez-vous déjà testés ?

J’ai été formé, mais ça s’arrête là.L’investissement  n’en  vaut  pas  lecoup :  pour  l’instant,  le  numéri-que représente 2 % des ventes, etcela  ne  progresse  pas  beaucoupcar  les  gens  aimaient  venir  dansles librairies.

Pensez-vous que les livres numé-riques pourraient inciter les gens à venir acheter en librairie ?

Non, pas trop, parce que les livresnumériques  sont  surtout  utilisésactuellement  par  des  chercheurs

et des universitaires. Depuis quel-ques  années,  les  librairies  mar-chent  plutôt  bien  car  les  lecteursrestent fidèles au papier.

Constituent-ils une menace pour l’avenir des libraires ?

Le  numérique  va  encore  prendreun peu de temps. D’après le Syndi-cat National de l’édition, 18 % desFrançais sont équipés d’une tablet-te numérique, ce qui reste margi-nal.  Mais  je  pense  que  cela

évoluera dans l’avenir. Le numéri-que  pose  un  problème  en  ce  quiconcerne  la  rémunération  desauteurs,  à  cause  du  télécharge-ment illégal. C’est très compliqué,la société change.

Avec ce virage numérique, quel est votre plus gros concurrent ?

Les  grandes  structures  commeAmazon ont mis  le grappin sur  lenumérique  il  y  a  20  ans,  et  c’esteux  qui  en  ont  profité  avec  la

Kindle par exemple. À ce niveau-là,il  n’y  a  pas  de  concurrence.  Enrevanche,  sur  les  délais  de  livrai-son, ils ont habitué les clients à unservice  rapide.  D’où  une  grosseconcurrence  déloyale.  Déloyale parce que  les  librairies possèdentdu personnel conseillant le client,alors que sur Amazon, il n’y a pasde relation humaine.

Heureusement,  depuis  1981  et  laloi  Lang  sur  le  prix  unique,  quevous alliez sur Amazon, la Fnac ouchez le Libr’Air, le livre est au mê-me prix. Cela protège les libraireset  les  petites  librairies  indépen-dantes.

Comment faites-vous pour attirer de nouveaux clients ?

Depuis 2 ans, on arrive à avoir leslivres 48 heures après la comman-de,  on  commence  à  être  assezperformant au niveau de la rapidi-té de la livraison ce qui nous per-met  de  réduire  la  concurrence.Chaque livre qu’on a en magasin,on  l’a  choisi  et  cela  influe  beau-coup sur nos ventes.

Ceyda Albayrak, Louise Bentz,Laura Koenig et Laurine Telliez

On tourne une page avec le numérique

 Dessin Laurine Telliez

Aujourd’hui,  on  peut  trouverbeaucoup  d’informations  sur  In-ternet. Pour autant, la médiathè-que de Sélestat ne ressent qu’une« légère  baisse  de  fréquentation,car beaucoup d’usagers préfèrentse  déplacer  pour  recevoir  desconseils  de  lecture,  d’informati-que »,  observe  Jacques  Divry,  as-sistant  de  conservation  ausecteur adultes depuis 2006.

Animations sur placepour les enfants

Certains  s’y  rendent  aussi  pourréviser  au  calme,  d’autres  y  re-cherchent  un  simple  contact  hu-main.  La  médiathèque  proposeégalement  des  animations  surplace pour  les enfants, et elle  sedéplace dans des résidences pourpersonnes  âgées,  afin  que  cesdernières puissent consulter  touttype de documentation.

Tout  au  long  de  l’année,  desexpositions proposées par la com-mission de direction sont organi-sées  au  sein  de  la  médiathèque.Elles  sont  renouvelées  tous  lesdeux  mois.  Le  public  a  accès  àune braderie permanente. La mé-diathèque vend, à prix réduit, ses

livres  abîmés  « ou  qui  ne  corres-pondent plus aux collections pro-posées »,  indique  Jacques  Divry.Les livres trop abîmés sont jetés.

À  Sélestat,  les  usagers  peuventconsulter  la  presse  ou  accéder  àdes applications  thématiques viades  tablettes  numériques.  Desliseuses  peuvent  être  emprun-tées.

Depuis  les  attentats  de  janvier,on  pourrait  se  demander  si  lamédiathèque  a  décidé  de  faireune  croix  sur  certaines  thémati-ques. Ce n’est pas le cas, d’autantque la structure se doit de propo-ser un large panel de sujets.

Plus de 7500 abonnés

Construite  en  1997  par  ChristianSchouvey et Jacques Orth, la mé-diathèque intercommunale de Sé-lestat  fait  partie  d’un  réseau,avec  les  bibliothèques  de  Châte-nois,  Ebersheim,  Scherwiller  etBaldenheim.  Ce  qui  représenteplus de 7 500 abonnés.

La  médiathèque  compte  uneéquipe  de  vingt  personnes.  Lestâches  sont  variées :  rangement,

étiquetage,  acquisition  de  docu-ments,  sélection  de  différentsmédias. Les choix s’effectuent lors de réu-nions,  durant  lesquelles  l’équipefait  le bilan de  l’année passée etmet  en  place  la  commande  del’année suivante.

« Les emprunts les plus fréquentssont  les  DVD,  qui  sont  en  prêtillimité  durant  la  période  desfêtes,  précise  Jacques  Divry.  Sui-vent  les  BD  et  les  romans  poli-ciers ».

La relation médiathèque-abonnésest  très  importante,  car  les  usa-gers  n’hésitent  pas  à  demanderconseil  ou  à  proposer  de  nou-veaux  livres,  documentaires  oumédias audio-vidéo. Dans chaque secteur, des cahiersde  suggestions  sont  mis  à  ladisposition du public. Ce qui permet éventuellement decompléter  les  rayonnages  de  lastructure.

Perrine Bouchard, Julie Freringet Oriana Haegeli

Les DVD sont les biens culturels les plus empruntés à la médiathèque, avant les

BD et les romans policiers. Archives L’Alsace

La médiathèque, lieu de culture et de conseil

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 11

Grâce  à  la  plateforme  de  partagevidéo You Tube, depuis 2013, unenouvelle vague de vidéastes appa-raît en France avec des émissionsculturelles. Se cultiver grâce à desvidéos facilement accessibles sur leweb est devenu monnaie courante.You Tube est dorénavant un com-plément efficace en plus des profes-seurs, des livres, de la radio et de latélévision. La vidéo est-elle réelle-ment  une  alternative  à  l’acquisi-tion du savoir des Anciens ?

Madame Bovarysur le web

Depuis  deux  ans,  des  nouvelles chaînes font leur apparition venantse greffer au paysage du web fran-çais. Elles peuvent traiter de la litté-rature, l’histoire, la philosophie, laphysique,  les mathématiques. Ouencore  des  sujets  plus  atypiquescomme  la  culture  populaire,  parexemple le jeu de rôle papier (maissi,  vous  savez,  « Donjon  et  dra-gons »),  les  jeux vidéos,  la bandedessinée, etc. Elles rencontrent ungrand  succès  et  charment  toutes

les tranches d’âges. Nota Bene, unvidéaste  parlant  d’histoire  avan-ce : « Il y a même des professeursd’universités qui regardent mes vi-déos ». Et de rajouter : « Je suis an-xieux à chaque sortie de vidéo car àla  moindre  erreur,  lesdits  profes-seurs m’attendent au tournant ».

Ces  « youtubeurs »  adaptent  lesthèmes de leurs vidéos en fonctionde  leur  public,  de  l’actualité.  Parexemple on peut trouver un certainnombre  de  vidéos  qui  traitent  de« Madame Bovary », œuvre au pro-gramme du baccalauréat de littéra-ture  des  terminales  littéraire  de2014  à  2016.  Ainsi,  le  roman  deFlaubert est sujet à des résumés etdes analyses burlesques pour aiderlors des  révisions. Des  thèmes re-liés  aux  programmes  de  philoso-phie des bacheliers font égalementl’objet  de  vidéos.  Nota  Bene  pro-duit même du contenu pour les en-fants  intitulé  « les  questionskids ».

Même en dehors du cadre scolaire,vous pouvez en apprendre plus sur

la  culture,  et  la  culture  pop.  Parexemple des chaînes sur le jeu derôle papier ou  les  jeux vidéos quideviennent  un  pan  de  la  culturepopulaire. Il existe également des« youtubeurs » alsaciens à la noto-

riété  grandissante,  comme  e-pen-ser,  chaîne  visant  à  vulgariser  laPhysique et Arkey production trai-tant de jeu de rôle.

Arnould Arpad et Zoé Neboit

Et pour vous, la connaissance, c’est plutôt numérique ou livresque ? 

Photo Arnould Arpad

You Tube, l’ouverture culturelle, personnaliséeet interactive

Les  Tanzmatten  de  Sélestat  ac-cueillent  actuellement  Ava,  uneclown anticonformiste et moderne,en résidence depuis  le 27 septem-bre et jusqu’au 13 octobre. Ava estune artiste aux multiples facettes :elle fait du cirque, du fakirisme, dela  musique,  du  trapèze,  du  théâ-tre… Le tout agrémenté d’un dixiè-me degré à la pointe du burlesque.La femme, derrière ce personnage,c’est Orianne Bernard. Cette Stras-bourgeoise a commencé les arts ducirque à 33 ans, alors qu’elle ne fai-sait plus de sport depuis plusieursannées.

Enchaîner les performances

Et malgré les avis de son entourage,qui lui rétorquait qu’elle « n’y arri-verait pas », et comme pour prou-ver  à  la  face  du  monde  qu’avecconviction, rien n’est impossible, lajeune femme « a bossé comme unemalade ».  Elle  peut  à  présent  en-chaîner  performance  sur  perfor-mance,  mêlant  hauts  niveaux  degymnastique,  musculation,  équili-bre, souplesse. Orianne Bernard aconçu Ava avec son metteur en scè-

ne, Alexandre Pavlata. Le nom d’Avaest venu spontanément, après destravaux d’improvisation. Mais au fi-nal,  il  se  réfère  à  « Ève,  premièrefemme du monde ». De plus, il ren-voie à Ava Gardner. Le duo décrit sonpersonnage  comme  « glamour,classe, dans un univers très DavidLynch ». Et surtout, elle s’habille en

vert.  Le  vert,  traditionnellement,au théâtre, ça porte malheur. MaisAva rétorque : « Je sais, mais je n’aipas le temps d’être superstitieuse ».Le personnage d’Ava existe depuis2011 et s’est fait, petit à petit, uneplace dans le monde du spectacle.Elle  a  participé  à  l’émission  « laFrance a un incroyable talent » sur

M6 en décembre 2014. Elle y est al-lée  de  façon  un  peu  « inconscien-te ». Et  malgré  son  profil  relativementopposé aux rouages des émissionsde  télécrochet,  elle  déclenche  unvéritable buzz et parvient à  conti-nuer assez loin dans l’émission. « Jem’en suis pris plein la tronche, ra-conte-t-elle. J’ai mené un véritablebras de fer avec la production ». Avaa quand même réussi à « imposerdes trucs ». Ce fut un tremplin poursa carrière.L’artiste a  lancé un projet sur KissKiss Bank Bank, un site de créationde campagne « crowdfunding » (fi-nancement participatif). Elle com-plète  son  projet  à  115  %,  succèsauquel Ava et son équipe ne s’atten-daient  pas.  Ainsi,  son  spectacle« Ava, sa vie, son œuvre » a pu êtrelargement financé.

Arnould Arpad et Zoé Neboit

Y ALLER Mardi 13 octobre aux Tanz-matten  de  Sélestat,  à  14 h  et  à20 h 30. La prestation dure une heu-re et s’adresse à un public de plus de15  ans.  Alors  venez  découvrir  Ava,« clown, belle et sexy ».

La « Dame en vert » qui n’était pas superstitieuse

Orianne, son équipe et Ava.  Photo Arnould Arpad

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR12

Les terminales littéraires 1 et 2 dulycée  Kirschleger  de  Munster  ontparticipé, hier, à l’opération Journa-liste d’un jour sur le site de Colmar.

Élèves : Kellian Alonzo, Lory Bonne-tier, Anne Bravo, Lisa Calicchio, TomDa  Fonseca,  Clémence  Delaitre,Claire  Freidenberger,  Angélique

Freydrich,  Morgane  Gschaedler,Déborah  Guillet,  Charles  Herby-Funschilling, Éloïse Herque, TifennJacob, Pauline Kiefer, Arthur Koch,

Victor  Meyer-Vacherand,  Juliette Omeyer, Victor Oudot, Alban Papi-rer-Baudry, Tiphaine Pfitzenmeyer,Alison Romanelli, Éléonore Thoux,Emma  Walther,  Nina  Berthaud,Marie Bonnand, Lea Bourblanc, Jo-hanna  Buhl,  Marie  Butterlin,  LisaCanevet, Jade Durand, Gaelle Fran-kenberger,  Tristan  Geyer,  Messali-ne  Graff,  Dylan  Grawey,  MaëlGuichard,  Bryan  Hahn,  MarineHennebelle, Chloé Herchin, ÉloïseJaeglin, Camille Kempf, Alain Kirs-tetter,  Benoit  Kormann,  Lilian  La-peyre,  Océane  Menettrier,  MarieMeyer-Vacherand,  Kenza  Muller,Laura Oberzusser, Antoine Olry, Clé-ment Pauly, Léa Ribeiro, DelphineSaumon,  Emmy  Vieira,  MathildeWagner.

Élèves  techniciens  du  lycée  Poin-tet :  Teddy Samson et  Tristan Fro-mion.

Professeurs : Frédérique Boniface,Nathalie Chardon, Anne Liz Drouot,Simon Hector, Jérémy Schmitt.

Journalistes :  Marie-Lise  Perrin, Pierre Gusz et Jean-Paul Frey.

Responsable  du  site :  Mylène  Lei-ninger.

L’équipe J1J de Colmar

Les terminales littéraires 1 et 2 du lycée Kirschleger prêts à partir sur le terrain.  Photo L’Alsace/Pierre Gusz

À  l’ère  de  la  télévision  et  desjeux  vidéo,  le  sport  est  de  plusen plus délaissé au profit de cesloisirs dits « faciles ». Pour parerà cette situation, différents orga-nismes  rivalisent  d’ingéniositépour  nous  inciter  à  nous  dépen-ser,  en  visant  plus  particulière-ment  les  jeunes.  Ils  ont  pourobjectif  de  transformer  l’imageparfois  contraignante  du  sporten  une  activité  ludique.  Focussur  ces  événements  qui  plaisenttant.

« Colorer » les participants

Si  vous  étiez  à  Strasbourg  le19 septembre dernier, vous avezpeut-être  aperçu  des  coureursrecouverts de poudres multicolo-res. Ils participaient à « Color meRad »,  une  course  de  5  km  quiconsiste, comme son nom l’indi-que,  à  « colorer »  les  partici-pants. Cette idée plutôt originales’inspire  d’une  fête  nationaleindienne, et le concept, lancé en2012  aux  États-Unis,  s’est  vitepropagée à travers le monde. Cetévénement  haut  en  couleur  adéjà conquis 53 000 participantsà  travers  la  France,  et  continue

d’attirer  les  grandes  villes  quil’accueillent, à  l’image de Stras-bourg.  Selon  Ayla  et  Gaëtan,deux lycéens « c’était plutôt unegrosse  promenade  où  tout  lemonde  s’est  éclaté.  Le  rassem-blement  à  la  fin  avec  de  lamusique,  c’était  un  peu  un  mixde  sport  et  de  convivialité,  uneoccasion  de  concilier  festival  et

rencontre sportive pour se sentirbien  dans  son  corps  et  avecsoi-même ».  Dans  le  même  es-prit,  l’« Electro  Dash »,  qui  s’estégalement  tenu  à  Strasbourg  lemois dernier, a habillé la ville deson  univers  lumineux.  Un  festi-val  clôture  là  aussi  la  course,rassemblant  différents  DJ’s,  unmélange  équilibré  entre  rencon-

tre sportive et musique rythmée.Autre  exemple  de  manifestationsportive  et  attractive,  cette  foisdans le Haut-Rhin. La course des« Mulhousiennes »  a  réuni  finseptembre 4 000 femmes qui ontcouru  pour  la  bonne  cause  (larecherche  contre  le  cancer  dusein).  Manon,  qui  y  a  pris  part,n’aime  pas  spécialement  courirmais elle affirme que « l’ambian-ce  était  chaleureuse »  et  que  lajournée  a  été  placée  sous  lesigne  de  la  solidarité.  « Dès  quej’avais  l’intention  d’arrêter,  descoureuses  m’encourageaient  etme  donnaient  la  force  de  conti-nuer ».

Ces  trois  manifestations  enten-dent  rassembler  tout  en  faisantdu sport d’une manière décalée.Mais  cela  a  un  coût.  C’estd’ailleurs  la  seule  ombre  au  ta-bleau :  comptez  une  trentained’euros pour « Color me Rad » etl’«Electro  Dash »,  un  peu  moinspour  les  « Mulhousiennes ».  Lesport  dans  la  bonne  humeur,oui, mais ce n’est pas gratuit.

Marie Meyer-Vacherand,Camille Kempf, Laura Oberzusser

et Mathilde Wagner

Le sport n’a pas d’âge au « Color me Rad ».  Dessin Mathilde Wagner

Sors et bouge ton corps !

Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 13

Les  « Mempapeurs »  ne  reculentdevant rien pour promouvoir  leurdiscipline,  la  lutte : dans  la neigeau  Canada,  ou  sur  un  tatami  auJapon face à une armée de sumos,les  Sausheimois  luttent  sur  tousles terrains dans le cadre d’un tourdu  monde.  Rencontre  avec  leurentraîneur, David Muller.

Pouvez-vous nous décrire la lutte en deux minutes :

La lutte est un sport de combat oudeux  adversaires  s’opposent  surun tapis de  lutte. Pour gagner,  leprincipe est de mettre  son adver-saire  sur  ses  deux  omoplates  si-multanément  pendant  deuxsecondes, sinon le vainqueur seracelui  qui  aura  marqué  le  plus  depoints durant le combat. Un matchdure deux fois trois minutes.

Vous avez débuté un tour du monde sur des terrains atypi-ques : de la neige au Canada, face à des sumos au Japon. Vous cultivez l’originalité ?

Les « Mempapeurs », c’est un clubatypique.  Effectivement  chez  les« Mempapeurs »,  l’objectif  princi-pal est la pratique de la lutte dans

la joie et la bonne humeur, tout eninculquant  la  notion  de  respect.Un club au nom très original trou-vé  par  les  enfants  eux-mêmes.Nous avons également notre pro-pre mascotte géante et égalementnos propres pompom girls.

Qu’apporte votre sport dans votre vie ?

Pour  moi,  la  lutte  n’est  pas  unesimple passion, c’est toute ma vie.La première fois que  j’ai été dans

une salle de  lutte c’était dans uncouffin,  quinze  jours  après  manaissance  et  depuis,  grâce  à  mesparents,  je  baigne  dans  ce  sportqui  m’apporte  des  valeurs  fonda-mentales  telles  que  le  respect,l’humilité, le fair-play.

Quels sont votre palmarès et votre plus beau moment ?

J’ai  été  vingt  fois  champion  deFrance, deuxième et troisième desJeux mondiaux, je suis également

lutteur  en  Bundesliga  allemande.Mes plus beaux souvenirs sont lesJeux  Olympique  de  Londres  et  letour du monde que j’effectue en cemoment,  ainsi  que  le  voyage  auJapon.

Ce que vous avez le moins aimé ?

Faire  des  régimes  pour  avoir  lepoids en compétition. En lutte onpeut  perdre  jusqu’à  8  kilos  pourêtre  dans  sa  catégorie,  donc  lesderniers  jours,  on  ne  mange  etboit  presque  plus.  C’est  très  dur,mais c’est le jeu.

Un conseil à donner à de jeunes lutteurs ?

La lutte est un sport très exigeant,un des sports le plus durs au mon-de, donc dans un premier temps ilfaut  être  passionné.  Mais  à  celas’ajoute le plaisir. Il faut vraimentapprécier, sinon ça ne fonctionne-ra pas. Prendre du plaisir et s’amu-ser sont essentiels pour pratiquerson sport. 

Juliette Omeyer, Victor Oudotet Alban Papirer

Les lutteurs face aux sumos 

Lutte dans les neiges canadiennes (David Muller et Anaelle Hoff).  Archives L’Alsace

Actuellement  se  déroule  la  Coupedu monde de rugby en Angleterre oùbon  nombre  de  supporters  la  sui-vent. 

Et la Coupe du monde de rugby fémi-nin, on en parle ? Elle s’est dérouléel’année dernière et est passée pres-que inaperçue. Un fait qui n’étonne pas, car seuls 7 % des matchs fémi-nins sont retransmis à la télévision. Rencontre avec Coralie, 15 ans, rug-bywoman depuis maintenant 6 ans.

Pourquoi à ton avis le rugby fémi-nin passe-t-il inaperçu dans les médias français ?

Les  gens  ne  savent  pas  forcément que  des  équipes  se  forment,  pen-sent que c’est un sport de brutes quine convient pas aux filles et donc ne s’y intéressent pas.

Pourquoi les Français ont le cliché de la rugbywoman imposante et masculine ?

Le  rugby  est  un  sport  violent,  quidemande à ne pas avoir peur du con-tact physique. Une fille qui fait at-tention à son image n’a pas sa place sur un terrain, c’est pour cela qu’ilspensent à une fille plutôt masculine.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de pratiquer ce sport ?

Le contact, le jeu un peu violent, la« bagarre ».  Je suis un peu garçon manqué donc je me sens bien danscet univers, ça me défoule et me vi-de l’esprit, mais j’ai aussi été attirée par les valeurs, le respect. J’ai com-mencé à 9 ans. Dans ma ville, il n’y avait pas d’équipe féminine alors j’aijoué pendant quatre ans avec des garçons. À mes 13 ans j’ai arrêté car je  n’avais  pas  le  même  gabaritqu’eux. J’ai attendu deux ans et j’ai pu intégrer une équipe de cadettes féminine. J’en suis maintenant à ma6e année. 

Que dirais-tu aux filles qui hésitent à commencer ce sport ?

Lancez-vous ! Les premiers entraîne-ments  seront  difficiles,  mais  vous verrez qu’il n’y a que du plaisir. Unvéritable esprit d’équipe se dévelop-pera.  Ce  sport  vous  apporteraautant physiquement que mentale-ment. 

Alison Romanelli, Éléonore Thoux,Pauline Kiefer et Emma Walther

Rugby : quand les filles s’en mêlent

Cette  année,  la  Coupe  du  mondede rugby a débuté le 18 septembredernier au stade de Twickenham, àLondres et se terminera le 31 octo-bre. La France, déjà qualifiée pourles  quarts  de  finale,  a  remportétrois  victoires  en  autant  de  mat-ches. Le prochain l’opposera ce di-manche à l’Irlande.

Il  s’agit  de  la  8e  édition  de  cettecompétition disputée tous les qua-tre  ans  depuis  1987.  Pour  rappel,une  équipe  se  compose  de  15joueurs. Pour marquer des points,chaque  équipe  doit  aller  poser  leballon ovale à l’autre extrémité duterrain. Il est aussi possible de mar-quer entre les deux grands poteauxsitués  de  part  et  d’autre.  Aprèsl’élimination de l’Angleterre, l’Aus-

tralie, l’Afrique du Sud, la Nouvel-le-Zélande  et  la  France  sont  lesprincipaux  favoris.  Selon  ThierryBonnand, ancien joueur qui a prati-qué le rugby en Lorraine, les Bleuspeuvent aller loin. « Dans l’équipe,il y a une vraie cohésion entre lesjoueurs  et  peu  d’individualités,alors oui, la France peut gagner. »Thierry Bonnand imagine déjà unefinale  alléchante.  « Si  la  France  yparvient, elle pourrait tomber surles All Blacks, l’équipe de Nouvelle-Zélande.  Ce  serait  leur  troisièmeconfrontation. »  Les  deux  derniè-res se sont soldées par une défaitede  la  France.  Comme  l’affirme  ledicton, jamais deux sans trois ? Ré-ponse dès dimanche.

Marie Bonnand et Léa Ribeiro

Coupe du monde : la France a-t-elle ses chances ?

Match opposant l’Angleterre à l’Écosse, en 1880.  DR

SportJOURNALISTE D'UN JOUR14

Même lorsqu’ils lisent, les Japo-nais arrivent à être sportifs. Leshéros  de  mangas  évoluent  par-fois  dans  un  environnementsportif,  une  équipe  de  footballou de basket.

Ce  genre,  qui  met  en  scèneprincipalement des hommes, at-tire  pourtant  surtout  des  lectri-ces. Un paradoxe ?

Parmi  les  sports  qui  se  sontdéveloppés et qui sont toujours-pratiqués  par  un  très  grandnombre  de  personnes  dans  lespays  asiatiques,  on  remarqueessentiellement  les  arts  mar-tiaux :  aïkido,  judo,  karaté  ouencore sumo.

Un élément clé dans  l’intégration

Dans  le  cas  de  ce  dernier,  ladiscipline  s’est  longtemps  can-tonnée  au  Japon,  avant  de  sediffuser  dans  les  pays  occiden-taux  par  l’intermédiaire  desmangas.

Un  exemple  récent,  paru  enFrance  au  cours  de  l’année2014,  du  nom  de  Hinomaru

Zumou,  écrit  par  Kawada.  Ra-contant  l’histoire  d’un  nouvelétudiant, qui cherchera à s’inté-grer  en  essayant  d’entrer  dansune  équipe  de  sumo  et  n’ayantpas  du  tout  le  gabarit  requispour cette discipline.

Pour  les  Japonais,  le  sport  estun élément clé dans le domainede  l’intégration,  valeur  reprisedans  les  mangas.  En  effet,  l’es-prit  d’équipe  développé  aucours  des  entraînements,  per-met  de  tisser  de  solides  liensentre  les membres du club.

Renouveau et motivation

Généralement,  les mangas met-tent  en  scène  une  équipe  danslaquelle  la  symbiose  de  jeu  nese  fait  pas  et  où  les  joueurs  nesont pas soudés.

Vient  alors  le  protagoniste  quin’a  pas  forcément  de  grandescapacités, mais qui  incarne unefigure du renouveau de la moti-vation.

Comme dans Olive et Tom, sérietélévisée  de  1983,  adapté  du

manga  Captain  Tsubasa  de  Yôi-chi  Takahashi  ou  encore  dansKuroko  no  Basket,  paru  en  des-sin animé en 2012 et réalisé parSchunsuke  Tada,  pour  ne  citerque deux exemples.

On  peut  regretter  une  disparitéhomme-femme  flagrante.  Puis-que  les  hommes  sont  les  ac-teurs du récit, ce ne sont qu’euxqui pratiquent le sport alors queles  femmes  sont  limitées  à  unrôle  de  soutien,  d’encourage-ment et d’admiration.

Une société toujourstrès misogyne

C’est  là  le  reflet  d’une  sociétéjaponaise  toujours  très  misogy-ne  encore  aujourd’hui   auXXIe  siècle.

Contrairement  à  ce  que  l’onpourrait  penser,  ce  genre  viseessentiellement  un  public  fémi-nin,  mais  les  valeurs  moralessont dirigées de manière univer-selle,  elles  visent  tout  le  mon-de.

Anne Bravo, Angélique Freydrichet Morgane Gschaedler

Au Japon, des lecteurs « sportifs »

Dessin Anne Bravo

Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 15

« Le  sport  est  bon  pour  la  san-té ».  Tout  le  monde  le  dit,  onl’entend  partout.  Impossibled’échapper à ce message devenupresque… publicitaire.

Que  ce  soit  dans  des  supportsmédiatiques,  sur  internet,  à  laradio  et  à  la  télévision…  c’esttoujours  la même affirmation.

Cependant  le  sport  est  moinsconnu pour ses aspects néfastes.Une pratique déséquilibrée peutentraîner  blessures,  accidents,voire  même  addiction.  Bigre.Tous  les  corps  ne  seraient  pasfaits  pour  le  sport,  ou  plutôtpour certains sports. Vous n’êtespas  faits  pour  la  course ?  Dom-mage, c’est obligatoire à l’école.

Cela  ne  s’arrange  pas  quand  onest adulte. Le sport devient unecompétition contre soi et contreles autres, pas seulement sur unterrain.  Mais  aussi  dans  la(vraie)  vie.  « Perdez  3  kg  en  unmois ! »,  « dépassez  vos  limitespour  être  plus  heureux » :  tousles  slogans  sont  bons  pour  van-ter  le  sport,  devenu  un  produitde  (sur)  consommation  commeun  autre.  À  la  télévision,  TonyParker  vend  des  brioches,  Tson-ga des barres chocolatées. Coca-Cola®  sponsor ise   les   Jeuxolympiques.  Le  mélange  desgenres est complet.

Enjeux économiques

Pris dans un engrenage, le sportest  devenu  un  enjeu  économi-que.  Il  suffit  de  voir  à  combiens’échangent  les  droits  télévisésdes grands événements de  foot-ball  pour  comprendre  qu’on  alargement  dépassé  les  limitesdu  terrain.  Des  milliers  d’em-plois  dépendent  du  sport,  deve-nu  un  tel  enjeu  que  le  critiquerest  devenu  politiquement  incor-rect.

Alors  quand  certains  médecinsen  arrivent  à  demander  à  leurspatients,  mordus  de  performan-ces,  de  ralentir  la  cadence,  ilssemblent  se  retrouver  seuls,  fa-ce à l’empire économique qu’estdevenu  le sport, surtout de per-formance, actuel.

Il  est  temps  de  réagir…  Tous  ànos canapés. Faisons la grève dusport  pendant  au  moins  unesemaine,  juste  pour  voir,  si  no-tre  santé s’en  ressent vraiment.Chiche ?

Lory Bonnetieret Claire Freidenberger

Sport et santé : mythe et réalité

Le  sport  a  toujours  su  réunir  les hommes  entre  eux  autour  d’unemême dynamique, autour d’un mê-me objectif. C’est notamment le casdu  tennis.  Ses  principes  fédéra-teurs, ses valeurs communautairesont  souvent contribué à un espritd’échange et d’entente dans la so-ciété et entre les peuples. Des pre-miers Jeux olympiques à nos jours,le sport a néanmoins bien évolué,posant ainsi de nouvelles probléma-tiques. Parmi elles, à l’heure d’unecrise  écologique  que  l’on  ne  peutplus ignorer, la dimension économi-que du sport doit-elle prendre le passur l’environnement ?

C’est dans ce contexte, en pleine ré-gion parisienne, qu’un jardin bota-nique  parmi  les  plus  grands  deFrance – recelant des espèces ayantdisparu  de  leur  milieu  naturel  et partiellement  classé  Monumenthistorique –, est menacé de destruc-tion  par  le  projet  d’extension  desinfrastructures de Roland Garros.

Un projet alternatif

En effet, depuis novembre 2010, laFédération  française  de  tennis(FFT), épaulée par la mairie de Parisde  Bertrand  Delanoë  à  l’époque,ambitionne  d’agrandir  ses  courts sur son flanc ouest, répondant ainsiau besoin d’affirmation grandissan-te de ce tournoi. Le projet, depuisson élaboration, a rencontré une vi-

ve contestation de la part de Francenature  environnement  (FNE),  re-jointe par des associations de rive-rains  soucieux  d’avoir  leur  mot  àdire, et plus tard d’Europe Écologie-Les-Verts (EELV), formant une oppo-sition  certes  hétéroclite  maisdéterminée.

Ces  derniers,  loin  de  méconnaîtreles enjeux qu’implique la place deRoland Garros sur la scène interna-tionale, ont proposé un projet alter-natif  épargnant  le  jardin  tout  en présentant de nets avantages éco-nomiques. Malgré la bonne volontédes  organismes  de  protection  de l’environnement  et  des  militants,leur projet a été rejeté. Depuis,  laFFT a multiplié les tentatives de pro-motion de son projet, dépensant aupassage plus de 500 000 euros dans

le  cadre  de  campagnes  publicitai-res.

Aujourd’hui,  avec  le  soutien  del’État et de la nouvelle maire de Pa-ris Anne Hidalgo, un permis de cons-truire  a  été  accordé  à  la  FFT.  Lechantier a démarré en début d’an-née. Des concessions ont été accor-dées  aux  opposants,  comme  le déplacement de certaines espècesdans de nouvelles serres et le res-pect du cadre du jardin botaniqueen  adaptant  l’architecture  descourts et des nouvelles serres. Cesconcessions ont permis d’éviter queles événements ne prennent la mê-me tournure dramatique qu’à No-tre-Dame-des-Landes.

Tristan Geyer, Benoît Kormann,Maël Guichard et Clément Pauly

Tennis : un revers pour les Verts

Extension de Roland Garros : partisans et opposants se renvoient la balle. 

Le  handball  est  un  sport  collectifoù  deux  équipes  de  sept  joueurss’affrontent avec un ballon sur unterrain,  séparé  en  deux  camps.L’équipe  du  Handball-club  de  lavallée de Munster (HCVM), créé le27  février  1977  par  Albert  Arlen,s’est  reconstituée  après  les  gran-des vacances. Le groupe a partici-pé au championnat du Haut-Rhin,dans  lequel  il  avait  fini  troisièmedu classement.

La  saison  2015-2016  vient  de  re-prendre.  Nous  avons  alors  inter-v iewé  quelques  joueurs   del’équipe 1 en catégorie « excellen-ce  départementale »,  constituéede 12 ou 13 garçons licenciés, tousâgés de 16 à 18 ans. Leur motiva-tion  première  afin  de  gagner  unmatch  est  l’esprit  d’équipe  et  lacoordination  entre  les  joueurs.Théo Muller, le capitaine de l’équi-pe, explique que ce n’est pas tou-jours  chose  simple  car,  commedans  toutes  les  équipes,  il  y  aquelques  conflits  et  tensions  au

sein du groupe, mais qu’au fil desannées,  les  joueurs  ont  évolué,permettant  à  l’équipe  de  restersoudée.

Un  autre  joueur,  Florian  Holder,explique  que  c’est  un  sport  « vi-ril ». « À certains postes, il y a plusde  contact  entre  les  joueurs,  no-tamment  aux  6  mètres ».  Durantla semaine, les joueurs de l’équipefanion s’entraînent quatre heuresen  deux  séances.  La  récompense

de  ces  efforts  est  le  match  duweek-end.  Grâce  à  ce  sport,  lesjoueurs ont pu créer des  liens. Lasaison 2015-2016 a repris le same-di 3 octobre. Les joueurs sont con-fiants.  Ils ont gagné  leur premiermatch  33  contre  15.  Ils  espèrentdevenir  champions  du  Haut-Rhincette saison, un bel objectif.

Lisa Canevet,Gaëlle Frankenberger,

Chloé Herchin et Antoine Olry

Munster : la saison de handball reprend en force

Le Handball-club Munster espère un titre de champion.   Archives L’Alsace

SportJOURNALISTE D'UN JOUR16

À  l’occasion  de  la  sortie  du  film« The  Program »,  Lance  Arms-trong,  le  champion  cycliste  aucoeur  d’affaires  de  dopage,  re-vient sur le devant de la scène !

Mais  ce  n’est  pourtant  pas  lapremière  fois  que  son  véhiculeemblématique, le vélo, fait sa stardans le cinéma. L’outil sportif a su,d’années en années et contre tou-te attente, faire rire, pleurer, s’in-terroger.

Dans les comédies familiales, com-me  « La  grande  boucle »  de  Lau-rent Tuel, où un homme participeau Tour de France quelques heuresavant  sa  clôture ;  ou  plus  expéri-mentales,  dans  la  dernière  sé-quence de « Rubber » de QuentinDupieux.

Burlesque, réalisteou austère

Plus  burlesque  encore,  « LesCracks »  met  en  scène  Bourvil,échappant  à  des  créanciers  grâceà  une  bicyclette  révolutionnairede  son  invention.  Plus  proche  duréel,  le  documentaire  « Pour  unmaillot  jaune » du célèbre ClaudeLelouch, retranscrit avec fidélité le

Tour  de  France  1965  et  fait  unhommage  unique  au  maillot  jau-ne.

Dans  le  monde  de  l’animation,« Les  Triplettes  de  Belleville »  deSylvain  Chomet  –  sélectionné  auFestival  de  Cannes  en  2003  –utilise  le  Tour  de  France  commetrame  de  fond,  dans  un  genre

particulièrement  critique  et  lugu-bre.

Enfin,  à  la  fois  plus  austère  etexotique à nos regards européens,« Cyclo »  de  Anh  Hung  Tran,  ra-conte  l’histoire  d’un  cycliste  dé-pouillé de son bien, et amené à seconfronter  aux  aléas  de  l’illégali-té.

Le  réalisateur  britannique  Ste-phen Frears est donc le dernier endate  à  avoir  porté  le  cyclisme  augrand  écran,  en  adaptant  le  livre« Seven  Deadly  Sins :  My  pursuitof  Lance  Armstrong »,  renomméau cinéma « The Program ».

Entreséductionet division

Déjà  connu  pour  ses  adaptationset biopics (The Queen, Les liaisonsdangereuses), le metteur en scènes’intéresse  ici,  d’une  part,  auxvictoires du célèbre coureur cyclis-te Lance Armstrong, de l’autre à lachasse aux preuves concernant saconsommation  de  substances  in-terdites.

Avec  Ben  Foster  dans  le  rôle  dusportif  et  Lee  Pace  dans  celui  del’enquêteur.

Le  film,  qui  se  situe  à  la  limiteentre  fidèle  reconstitution  et  bio-graphie fantasmée, semble sédui-re  autant  qu’il  divise.  En  sallesdepuis le 16 septembre.

Charles Herby-Funfschilling,Tifenn Jacob, Arthur Koch,et Victor Meyer-Vacherand

Armstrong se Lance dans le cinéma

Dessin Arthur Koch

À dix mois du Tour de France 2016,les cyclistes s’entraînent déjà d’ar-rache-pied  afin  de  réaliser  lesmeilleures  performances  dans  cequi est une l’une des compétitionsles  plus  reconnues  au  monde.C’est lors de cet événement que denombreux  scandales  liés  au  do-page ont éclaté. Une série d’aveuxet  de  contrôles  ont  donné  uneforte visibilité au phénomène. 

Un  coureur  alsacien,  figurant  dufilm  « The  Program »  (réalisé  parStephen Frears - lire ci-dessus), quiest sorti dans les salles mi-septem-bre, affirme que le dopage, « c’estincroyable  comme  ça  peut  trans-former  un  homme ».  Il  parle  dequelque chose d’« indéniable », ledopage augmentant  les capacitésphysiques. 

L’arbre qui cachela forêt

En  effet,  se  doper  permettrait  derendre  une  personne  plus  fortephysiquement et mentalement, dela pousser au-delà de  ses  limites.Selon le site cyclisme-dopage.com,en  48  ans  d’histoire  de  dopagedans le Tour de France, 37.4 % des

participants auraient été contrôléspositifs  au  dopage.  Surnommé« Le Boss », Lance Armstrong, con-vaincu de dopage, a su faire parlerde  lui.  Selon  notre  figurant  quipréfère  garder  l’anonymat,  ce  se-rait « l’arbre qui cache la forêt ». 

C’est en 1999, lorsque Lance Arms-trong  est  contrôlé  positif  auxdopants,  que  le  scandale  éclate.C’est ainsi qu’il sera radié à vie descompétitions et se fera retirer plu-sieurs  médailles  qu’il  avait  ga-gnées au long de sa carrière. 

Mais  notre  coureur  alsacien  esti-me  qu’au  fond,  « cela  ne  changerien,  l’affaire est bouclée au boutde  deux  mois ».  Les  contrôles  nesont pas toujours bien réalisés, onobserve  souvent  que  ceux-ci  sontétouffés, voire peu sanctionnés. Lecomble  est  de  voir  certains  cou-reurs  rejoindre  la  course,  peu  detemps  après  avoir  été  reconnuspositifs.

Si le dopage fait encore beaucoupparler de lui, il reste et restera unvéritable  fléau,  un  cercle  vicieuxpour  nombre  de  pratiques  sporti-ves. Toujours d’après cyclisme-do-

page.com,  il  est  « un  cancer  quis’est  généralisé  dans  un  cyclismeaujourd’hui en assistance respira-toire ». Il n’en reste pas moins quele cyclisme demeure un sport aussidur  physiquement  que  mentale-

ment.  Il  demande  concentration,force  et  endurance.  Et  reste  trèsbeau à voir.

Kenza Mulleret Delphine Saumon

Dessin Kenza Muller

Le cyclisme, vaste affaire de dopage ?

Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 17

Les parents n’ont pas toujours lesmoyens  de  payer  les  activités  ex-trascolaires  de  leurs  enfants.  Lavallée  de  Munster,  en  collabora-tion avec l’association périscolairede  Munster  « la  Pépinière »  etl’école  primaire  de  la  ville,  a  misen place tous les mardis de 13 h 30à  15 h 40  des  activités  pour  lesenfants  volontaires.  Ces  activitéssont  à  moindre  coût  pour  les  pa-rents :  à  seulement  18  euros  letrimestre.

Des activités variées

La  directrice  des  activités  et  desrépartitions  des  tâches  pour  lesanimateurs nous ont éclairé sur lefonctionnement et le déroulementdes  activités.  Chaque  animateurest en charge d’une activité spéci-fique  et  s’occupe  d’un  groupe d’enfants.  Les  activités  sportivessont  notamment  le  ping-pong,  leroller, le gymnastique-trampoline,la natation, le mini-basket, l’athlé-tisme, le football, le VTT, le cirqueet la marche nordique.

Si  les  enfants  n’ont  pas  envie  defaire de sport, l’association propo-se d’autres activités ludiques com-me  des  cours  culinaires,  du

secourisme,  de  la  vannerie,  duthéâtre  ou  des  échecs.  Elles  leurpermettent  de  se  dépenser  aprèsl’école.

Au gré de leur choix, les enfants sedécouvrent ainsi des centres d’in-térêt cachés et apprennent à diver-sifier  leurs  horizons ;  en  outre,cela  leur  apprend  à  vivre  ensem-ble,  ce  qui  n’est  pas  facile  pourcertains. Les enfants sont, en ma-jorité,  par  les  activités  comme  la

cuisine,  la  gymnastique-trampoli-ne, la natation et le cirque. Cepen-dant, 13 parents sur 50 n’ont pasinscrit  leurs  enfants  aux  activitésmalgré  le  tarif  proposé :  il  resteinaccessible  à  certains  ou  bienl’enfant ne veut pas y participer ouil fait déjà des activités ailleurs.

Au  contraire,  les  parents  qui  ontinscrit leurs enfants dans ces acti-vités,  pensent  que  cela  les  épa-nouit,  tout  en  les  amusant,  leur

permet  de  prendre  confiance  ensoi,  d’être  plus  responsables,  derencontrer  les  autres  classes,  dedécouvrir  de  nouvelles  activités,d’avoir des moments de conviviali-té, de se changer les idées et de sedépenser  entre  copains.  Les  en-fants, eux,  sont contents de  fairedes  activités  à  l’école  avec  leursamis.

Buhl Johanna, Butterlin Marieet Hennebelle Marine

Munster : une pépinière d’activités

 Dessin Buhl Johanna

Le  mur  d’escalade  de  la  salle  desport  de  Muhlbach  a  été  entière-ment rénové il y a deux ans

Un an après, une salle de bloc (es-calade de mur de petite hauteur nenécessitant  pas  le  port  d’un  bau-drier, a été construite, pour le bon-heur  des  grimpeurs.  La  salle  estentretenue par l’association Sportet Loisir de Muhlbach. Un profes-seur de sport qui fréquente la salleet  Nina  Klinger,  une  sportive  duclub,  monitrice  d’escalade  témoi-gnent : « Le nouveau mur connaîtun réel succès ». 

Grimper en autonomie

Le matériel est d’excellente quali-té, accessible à tous, il rend la prati-que du sport encore plus agréable :« Le  mur  est  accessible  à  tous  ni-veaux et permet aux plus confirmésde  grimper  en  autonomie ».  Descours d’escalade sont proposés ain-si que des formations de monitorataccessibles même aux jeunes.

Plusieurs  compétitions  sont  orga-nisées, ainsi que des portes ouver-tes qui permettent de découvrir lasalle de façon plus ludique et moinscompétitive. L’édition 2016 est déjàen  préparation.  Elle  comportera

des épreuves de blocs, de vitesse etde difficulté,  tous  les participantsse  verront  récompensés.  L’espacepropose  une  approche  du  sportplus  conviviale,  en  organisant  ré-gulièrement  des  événements  ba-sés  sur  les  différentes  fêtes  del’année  telles  que  Noël,  carna-val etc. Prochain rendez-vous pourHalloween.

Messaline Graff, Éloïse Jaeglinet Océane Menettrier

Grimper sans prise de tête

Le  mur  d’escalade  de  Mulhbach-sur-Munster a été entièrement refait. 

Photo Nina Klinger

Motards amateurs et confirmés ontpu se confronter lors de la deuxièmemanche  de  la  10e  édition  du  Tro-phée  de  la  vitesse  à  l’anneau  du Rhin,  le  20  septembre  dernier  àBiltzheim. L’occasion de croiser Ber-trand Stey, quadruple champion del’épreuve,  sur  un  parcours  de3,600 km qui autorise des pointes à300 km/h.

Bertrand Stey a assisté à la course leweek-end  dernier :  « Le  dépasse-ment de soi est la première motiva-tion », il souligne aussi le fait que ledanger est supérieur selon la vites-se et  le réflexe de chacun. « L’am-biance  est  bonne  et  bien  sûr

compétitive. Le challenge pour unpilote n’est pas exceptionnel. Noussommes là pour montrer la difficul-té du travail à accomplir ainsi que ledanger ». Comme tout sportif, Ber-trand  Stey  cherche  à  tirer  lemeilleur de lui-même et fait part dela  satisfaction  d’arriver  à  la  find’une course à 300 km/h. La coursepermet de se défouler dans un cadresécurisé où les limitations de vites-se peuvent être pulvérisées. Un belendroit  donc  pour  des  rencontresentre esprits sportifs et passionnésde moto… ainsi que de vitesse !

Herqué Eloïseet Pfitzenmeyer Tiphaine

Le dépassement de soià grande vitesse

Au centre, dossard 387, l’Alsacien Cyprien Schmidt, vainqueur du trophée de lavitesse le 20 septembre dernier à Biltzheim.  Photo Tiphaine Pfitzenmeyer

SportJOURNALISTE D'UN JOUR18

La réalisation des pages Environ-nement de cette édition de J1J etl’animation  marketing  dans  lesrues  de  Mulhouse  ont  été  assu-rées  hier  par  les  classes  determinale TES1 et TES2 du  lycéeépiscopal de Zillisheim. 

Les  élèves :  Lucie  Aubel,  ClaireBoulou-Rietsch,  Mathis  Bruni-quet, Eliza Calici, Alexandra Des-bat,  Pauline  Dietschy,  PaulineFarss i ,   Thomas   Lombardo,Alexandre  Lorazo,  Mario  Mele,Camille Muller,  Emma Pfalzgraf,Delphine Thomas, Manon Adam,Sullivan  Beyer,  Juliette  Boll,Alexia  Copi-Muller,  Lucile  Cou-ret, Gautier Crepinleblond, Char-lotte  Cronenberger,  CynthiaEhret, Laureen Gressé-Denois, Li-sa  Jaeckert,  Louis  Jung,  JulietteKauffmann,  Camille  Kien,  ElisaKlem,  Thibaut  Longhi,  Lina  Lou-hala, Camille Mies, Paul Oswald,Valent ine   Pezzol i ,   Paul ineSchlienger,  Orlane  Simon,  Ro-main  Tran,  Alexandre  Tritter,Mélissa  Vithiyananthan,  Mathil-de Zanotta.

Professeurs  accompagnateurs :Hanri  Beltzung,  Nicole  Poinçot,Anthony Borey.

Responsable de site : Jessica Re-noir.

Encadrement  rédactionnel :Christelle Himmelberger, SylvainFreyburger et François Fuchs

Assistance technique : Alex Pas-toors,  Mallory  Nussbaum  et  Ni-colas Hauss, élèves de terminale

Sen  (systèmes électroniques nu-mériques) au lycée Charles-Poin-tet de Thann.

L’équipe J1J de Mulhouse

L’équipe du lycée de Zillisheim, hier, sur le site J1J de Mulhouse.  Photo L’Alsace/Sylvain Freyburger

Mulhouse est l’une de ces villes où l’art tient une place importante. C’estce que veut montrer Pierre Fraenkel, plasticien exerçant sur  le site DMC, dans le bâtiment de l’association Mo-toco, qui réunit un florilège d’artistes en tout genre. Ayant étudié à l’école des Beaux-arts de Paris, Pierre Fraen-kel exerce maintenant à Mulhouse, où l’on peut voir ses œuvres réparties aux quatre coins de  la ville. Nous avons eu la chance de le rencontrer hier pour lui poser des questions et avons eu  l’opportunité de  le voir à l’œuvre.

Comment vous définiriez-vous ?

Je me définis tout simplement com-me un artiste, un plasticien.

Que recherchez-vous à travers vos œuvres ?

L’art est trop fermé, il devrait s’expo-ser à tout le monde. On retrouve trop souvent les œuvres enfermées dans 

les musées. Moi ce qui m’intéresse, c’est d’entrer en  relation avec  les gens.  Je  retranscris à  travers mes œuvres les difficultés quotidiennes et donc permet à  tout  le monde de s’identifier dans ce que je fais.

Et qu’est-ce qui vous a influencé ?

Tout a commencé avec les marqua-ges que je faisais au Tipp-Ex sur les tables du bahut. Les messages laisséspar  les élèves étaient souvent des conneries mais voulaient toujours fai-re passer un message. C’est cet allia-ge entre le message et l’humour qui m’inspire.

Vous considérez-vous comme un street-artiste ?

Non, ce qui m’intéresse dans mon tra-vail, c’est le geste, et d’ailleurs, je ne signe jamais mes œuvres. Pour moi, signer a un rapport avec l’argent et je ne cherche pas à vendre, juste à m’ex-primer. Pêle-mêle, encore deux ex-

traits de nos échanges avec Pierre Fraenkel : « Mon but, c’est d’essayer de trouver de nouveaux trucs, sinon jeme fais chier », nous a-t-il confiés. « Je

ne viens pas de la rue, mais c’est elle qui m’intéresse », explique-t-il aussi.

Louis Jung et Alexandre Tritter

Pierre Fraenkel à côté d’une œuvre qu’il a réalisée devant nous hier. Photo Louis Jung

« L’art est trop fermé, il devrait s’exposerà tout le monde »

Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 19

La  commune  d’Ammertzwillers’intéresse de près à la protectionde  son  environnement.  Soutenuepar  ses  habitants,  elle  met  enœuvre différents projets pour leuraccorder  un  meilleur  milieu  devie, dont l’utilisation d’une planteassainissante.

Il  y  a  quinze  ans,  des  plantes  dunom  de  miscanthus,  encore  trèspeu connues aujourd’hui, ont faitleur  apparition  en  Alsace,  à  Am-mertzwiller.  Elles  y  ont  été  inté-grées  dans  le  cadre  d’un  pland’action  qui  vise  à  améliorer  laqualité  de  l’eau  sur  le  territoire,polluée  par  des  nitrates  et  destraces de désherbant.

Sur 27 hectares

Vingt-sept hectares de miscanthuss’élèvent maintenant dans le pay-sage,  agencés  autour  du  captaged’eau. Le miscanthus est une gra-minée  pérenne  originaire  d’Asiequi  connaît  un  développementimportant en France ces dernièresannées, notamment pour des pro-jets de chauffage industriel.

Les  nitrates  sont  des  composésd’azote et d’oxygène et sont indis-pensables  au  développement  desvégétaux.  La  plupart  des  eauxnaturelles  contiennent  normale-ment  des  nitrates  à  des  doses

faibles de quelques milligrammespar litre. Cependant, de nombreu-ses eaux souterraines et de surfa-ce  ont  une  concentration  élevéeen nitrates du fait de l’enrichisse-ment  des  sols  par  les  engrais  ou

par  les  eaux  usées  domestiquesou industrielles.

Le  miscanthus  ne  semble  présen-ter aucun danger pour  l’écosystè-me local, puisqu’il ne se propagepas  et  ne  nécessite  aucun  traite-ment. Ses avantages ne s’arrêtentpas  là :  une  fois  broyé,  il  estvendu  comme  litière  pour  che-vaux ou comme paillage en  jardi-nerie.  Il  sert  également  decombustible  pour  chauffer  l’en-semble  des  bâtiments  commu-naux  dépendant  d’une  chaufferiecollective.

Les  systèmes  de  traitement  deseaux par les plantes de phyto-épu-ration sont une excellente alterna-tive  au  système  traditionnel,souvent  très  cher  et  peu  fiabledans  le temps. On a pu constaterles bienfaits de la phyto-épurationà  travers  la  découverte  du  ruis-seau  du  Krebsbach  et  des  planta-t i o n s   d e   m i s c a n t h u s   q u il’entourent à Ammertzwiller.

Charlotte Cronenbergeret Camille Kien

Le miscanthus,un concept nature à Ammertzwiller

Présent en Alsace à Ammertzwiller, le miscanthus se distingue par sa hauteurimposante.  Photo Charlotte Cronenberger

En  octobre  2010,  suite  à  desdégradations  liées  à  son  ancien-neté,  l’église  catholique  Saint-Lé-ger  de  Manspach  a  connu  desrénovations intérieures, mais aus-si au niveau des combles et de latoiture,  sur  laquelle  ont  été  ins-tallés près de 500 panneaux pho-tovoltaïques  qui  recouvrent  unegrande partie de celle-ci. En effet,l’ancienne  toiture  amiante-ci-ment en bout de course dégradaitfortement  l’ensemble  de  l’église,sous  le  regard  impuissant  de  lacommunauté  catholique  du  villa-ge.

Rentable après 11 ans

Ce projet a émergé d’une discus-sion  entre  le  maire,  Daniel  Diet-mann, ancien professionnel dansle domaine de la bio-hydraulique,et  le  curé  Raymond  Ruhlmann,concernant  le  problème  d’isola-tion  de  l’église.  Cependant,  unepartie  du  conseil  municipal  étaitréticente à l’idée de ce projet, enraison  d’un  risque  de  rentabilitétrop  faible.  Ce  système  photovol-taïque,  produisant  36kWc  (kilo-w a t t s - c r ê t e s )   p e r m e t ,   e nrevendant  l’énergie  électrique

produite  à  EDF,  de  bénéficier  enmoyenne  de  22 500  €  par  an.  En2014, il a permis de récolter prèsde 23 500 €.

Néanmoins,  ce  projet  ne  serarentable  qu’au  bout  de  la  onziè-me année. Pour l’instant, l’argentrécolté  permet  de  rembourserl’emprunt  bancaire  (250 000  €).La mairie a aussi reçu des subven-t ions  de  la  Région  Alsace(20 000 €), du conseil général duHaut-Rhin (50 000 €) et du conseilde fabrique de l’église (25 000 €).Soit pas moins de 350 000 €. Cesfonds  participeront  au  rembour-sement  du  prêt  utilisé  pour  lar é n o v a t i o n   d e   l a   m a i r i e(600 000 €).

« Ce  projet  s’inscrit  dans  l’air  dutemps, souligne Daniel Dietmann.C’est  une  nouvelle  manière  deproduire  de  l’énergie  durable-ment et dans le respect de l’envi-ronnement  et  des  générationsfutures. »

Pour renforcer cette  idée,  le mai-re précise que  les panneaux pho-tovoltaïques  proviennent  à  47  %de verre recyclé et que le restantde  la  toiture,  c’est-à-dire  les  tui-

les,  sont  aussi  issues  de  maté-riaux  recyclés :  briques  de  lait,packs  de  lessive,  etc.  Commequoi,  il  existe  de  nombreuxmoyens respectueux de l’environ-nement  pour  produire  de  l’éner-gie.  « Nous  devons  préservernotre  planète,  car  nous  en  som-mes  loca-terre »,  confie  DanielDietmann.

Ce  projet  de  toit  photovoltaïquese  développe  dans  le  monde  en-tier.  Il  a  notamment  été  unesource d’inspiration pour la cons-truction  du  stade  de  football  deSao Paulo au Brésil pour la Coupedu monde l’an dernier.

Alexandre Lorazoet Mathis Bruniquet

L’église de Manspach, entre tradition et modernité.  Photo Alexandre Lorazo

L’église de Manspach, source d’énergie

EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR20

Le  2  septembre  dernier,  la  mai-son  Wolfberger  d’Eguisheims’est lancée dans les vendanges.Celle  qui  fut  fondée  en  1902produit  des  vins,  crémants,eaux-de-vie et  spiritueux d’Alsa-ce.  Le  vignoble  de  Wolfbergers’étend  sur  plus  de  100  kilomè-tres, de Marlenheim au Nord, àThann  au  Sud.  La  coopérativeprend  soin  de  ses  terres  et  yconsacre du  temps et de  l’éner-gie.  En  2013,  Wolfberger  s’estainsi vu décerner la certificationAgri-Confiance  norme  V01-007(qualité et environnement de laproduction  agricole)  pour  80  %de  ses  surfaces  (soit  300  hecta-res). Un gage de confiance et deconcertation  avec  ses  viticul-teurs.  Aujourd’hui,  99  %  dessurfaces sont certifiées.

Selon  Hervé  Schwendenmann,président  vigneron,  « cette  cer-tification représente un investis-

sement  significatif,  financier,bien  sûr,  mais  aussi  humain  entemps et en énergie car il s’agitd’un  important  travail  de  for-malisation  et  d’administratifpour  nos  vignerons.  Mais  celanous a permis de vraiment nousdifférencier  pour  satisfaire  auxexigences  du  consommateur.  Etl’équipe d’Agri Confiance® a étéun vrai soutien dans l’accompa-gnement de la mise en place deces normes. »

Réduire  l’impact sur  l’environnement

De  plus,  cet  engagement  enfaveur  de  l’environnement  sepoursuit dans toute la chaîne enaval.  Toutes  les  énergies  em-ployées dans la production sontsuivies  de  près  dans  le  proces-sus d’amélioration de la gestionde  ces  énergies  consommées.Cet  intérêt  porté  au  développe-

ment  durable  a  valu  à  la  mai-son,  en  2011,  la  certificationISO 50 001 qu’elle est  l’une desrares  à  avoir  décroché  dans  ledomaine viticole. Cela traduit lavolonté  de  l’entreprise  de  vou-loir  réduire son  impact sur  l’en-vironnement.

Wolfberger  a  encore  une  foisété  récompensée  tout  récem-ment  par  le  label  Alsace  Excel-lence. Celui-ci a pour objectif dedistinguer  les  entreprises  quiconnaissent  le  succès  dansl’exercice  de  leur  activité  surtrois  piliers :  l’économie,  le  so-cial et bien sûr l’environnemen-tal. C’est donc avec fierté que lacoopérative  Wolfberger  invitechacun  à  savourer  les  richessesde  la vigne avec tout  le  respectqu’elle  lui porte.

Alexia Copi-Mulleret Lucile Couret

Wolfberger : la récolte des raisins et des labels

Planter des  carottes entre deux cours, récolter une salade avant un TP, c’est possible ! L’IUT de Mulhouse voit quotidiennement son personnel et ses étudiants entretenir les bacs deson potager participatif, mis en place depuis octobre 2014. L’établissement, qui s’aventure sur lechemin du développement durable et de la prise de conscience des nou-veaux enjeux de notre société, a ins-tauré plusieurs actions en matière d’environnement. Le but pour les jardiniers en herbe ? Sensibiliser et encourager  l’équipe pédagogique et scolaire de l’établis-sement à agir avec  la main verte ! Comment l’idée a-t-elle germé dans l’esprit des étudiants ? En adhérant au projet Eco-campus depuis 2013, l’IUT a décidé de promouvoir la res-ponsabilité, le partage, le lien social 

et l’écologie urbaine. L’objectif de cet-te installation est aussi de défendre des valeurs solidaires en faveur de la nature,  l’interpellation des acteurs en tant que citoyens et l’instauration du développement durable comme pilier majeur de ses projets.

Responsabilité, solidaritéet alimentation locale

En outre, le jardin solidaire n’est pas le seul potager d’idées novatrices cul-tivé par l’IUT. Les économies d’éner-gie et le tri des déchets sont d’autres alternatives qu’a désormais adop-tées l’université mulhousienne. Ce projet, pour le moins original, sus-cite beaucoup d’engouement depuis un an et porte aujourd’hui les fruits de ses efforts. Avec le potager, « tout 

le monde peut profiter d’un espace dedétente mais aussi d’un lieu d’expé-rience, d’échanges et de solidarité », s’enthousiasme Renaud Defiebre, jardinier en chef et référent du déve-loppement durable à l’IUT. En plus dedélicieuses  cueillettes,  les planta-tions ont permis de créer du lien en-tre les participants, qui se retrouvent autour de notions  traditionnelles comme l’entraide et le don de soi. Grâce à cela, tous les acteurs du pro-jet ont été  invités à  consommer autrement, en produisant  locale-ment. Responsabilité,  solidarité et alimentation locale, cette réussite a tout pour charmer et faire rêver tous les ambitieux qui croient en un mon-de meilleur et plus bio !

Laureen Gressé-Denoiset Élisa Klem

Au jardin entre deux cours

L’IUT de Mulhouse voit quotidiennement son personnel et ses étudiants entretenir les bacs de son potager participatif. Photo Camille Kien

Des composts collectifs ont été mis en place ce printemps à Mulhouse, à côtéde l’église Sainte-Geneviève. Explica-tions avec Gilles Annenkoff, président de l’association des Tisserands Euro-pe-Bassin-Nordfeld.

Comment vous est venue l’idée de mettre en place des composts ?

Depuis mon enfance, je suis intéressé par la nature et donc par l’écologie. Avec mon association et  le Sivom (Syndicat intercommunal à vocation multiple), nous avons eu  l’idée de mettre en place ces composts pour permettre aux habitants de recycler leurs déchets organiques.

Comment avez-vous concrétisé cette idée ?

Il a  fallu deux ans pour obtenir  les autorisations nécessaires et mettre cesystème en place, avec  l’aide du Si-vom, qui nous a accordé des subven-tions et du matériel.

Que pensent les habitants du quar-tier de ce projet ?

C’était  important d’avoir  leur avis, donc nous avons organisé une réu-nion. Nous avons été agréablement surpris par leur enthousiasme.

Qui peut utiliser ces composts ?

Seuls  les membres de  l’association, car les composts sont verrouillés par un cadenas, afin d’éviter que des per-sonnes déposent des produits d’origi-ne non-végétale. Actuellement, 65 familles participent à ce projet.

Pensez-vous que cette initiative va pouvoir s’étendre ?

Tout à fait : ces composts font partie d’un projet plus large. Nous avons ob-servé que cela pouvait fonctionner et nous souhaitons maintenant déve-lopper ce projet pour placer près de 50composts dans l’agglomération mul-housienne.

Propos recueillispar Thibaut Longhi et Thomas Tran

Compostage entre voisins

Les composts collectifs ont été instal-lés  à  côté  de  l’église  Sainte-Geneviè-ve, à Mulhouse.  Photo Thibaut Longhi

Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 21

L’augmentation  de  la  populationmondiale  s’accompagne  d’uneaugmentation des besoins alimen-taires :  la  demande  mondiale  deviande  a  quintuplé  depuis  les  an-nées 1950. Cette demande excessi-ve en produits animaux a entraînédifférentes dégradations de l’envi-ronnement.

L’un de ces problèmes est la défo-restation. Faute d’espace,  l’indus-trie  de  la  viande  grignote  deshectares de forêts tropicales humi-des  et  de  forêts  primaires.  Il  estimpossible  de  nourrir  sept  mil-liards  de  personnes  ayant  unealimentation riche en viande sanscréer un déficit de terres. 

Un kilo de viande de veau équivautà un trajet automobilede 220 km

L’élevage  industriel  réclame  desquantités  astronomiques  d’ali-ments  qui  monopolisent  29  %  dela surface terrestre sous forme depâturages.  C’est  pour  ces  raisonsque  les  industriels  détruisent  desforêts entières.

La  déforestation  n’est  pas  le  seulproblème  majeur.  L’agriculture utilise 70 % des ressources en eaudouce. L’eau utilisée comme bois-son ne représente que le millièmede  l’eau  utilisée  pour  produire

l’alimentation.  En  moyenne,  unealimentation  carnée  nécessiteplus de 15 000 litres d’eau par jouret une alimentation végétarienne5000 litres. Un kilo de bœuf équi-vaut à une année de douche !

De plus, une alimentation carnéeest très gourmande en énergie. Levoyage  que  parcourt  un  morceaude  viande  pour  arriver  dans  l’as-siette  consomme  des  quantitésénormes d’énergie  fossile. Les cé-réales  consommées  par  les  ani-maux  nécessitent  beaucoup  de

produits  à  base  de  pétrole.  À  lasuite  de  cela  il  faut  acheminer  lebétail  à  l’abattoir,  ce  qui  peutreprésenter  parfois  plusieurs  mil-liers  de  kilomètres.  En  bref,  l’éle-vage d’un kilo de viande de veauéquivaut  à  un  trajet  automobilede 220 kilomètres.

Pour  contrer  ce  phénomène,  ilexiste une solution : manger végé-tarien.  Nous  sommes  allés  à  larencontre  de  Mireille  Jaeck,  laresponsable  de  La  Tambouille  deNainbus,  un  restaurant  mulhou-

sien spécialisé dans l’alimentationvégétarienne.  Pour  elle,  une  ali-mentation  végétarienne  est  à l’origine  de  moins  de  contrainteset ce type d’alimentation se déve-loppe  de  plus  en  plus.  « Une  ali-mentation  végétarienne  favorisele respect des animaux et la nour-riture  est  plus  saine ».  Le  restau-rant  a  fait  le  choix  de  remplacerles  protéines  animales  par  desproduits végétaux : « Ce genre deproduits  nous  permet  d’innover.Mais  la  France  est  loin  derrièrel’Allemagne,  où  on  peut  trouverplein  de  produits  qui  remplacentla  viande,  comme  de  la  "viandevégétale" et de la saucisse végéta-le ».

Ne  pas  consommer  de  viande  etde poisson est bénéfique à  l’envi-ronnement.  Et  en  plus,  La  Tam-bouille  de  Nainbus  utilise  desproduits  locaux  et  de  saison.« Nous nous fournissons principa-lement  chez  Scot  la  cigogne,  uneépicerie bio du Bas-Rhin ».

La  patronne  nous  a  aussi  préciséque  la  clientèle  avait  tendance  àêtre de plus en plus jeune, preuveque la population prend conscien-ce de plus en plus tôt de l’impactde  la  malbouffe  sur  l’environne-ment.

Juliette Kauffmannet Thomas Lombardo

Manger végétarien pour sauver la planète

Installée Cour des Maréchaux à Mulhouse, la Tambouille de Nainbus proposedes plats 100 % végétariens.  Photo Juliette Kauffmann

Au cœur de Moernach, petit villa-ge  sundgauvien,  nous  avons  re-trouvé  un  jeune  entrepreneur  de25  ans,  Jules  Ispa,  qui  promèneson  foodtruck  sur  les  routes  duSundgau. 

Quel est le concept de votre foodtruck ?

Mon  véhicule  s’appelle  Au  BigTruck : c’est un concept de restau-ration qui lie mobilité et alimenta-tion.  Il  nous  permet,  à  moi  et  àmon  associé  Cédric  André,  denous  déplacer  à  notre  guise.  Ceconcept  est  importé  des  États-Unis.  C’est  un  camion-restaurantqui  s’adapte  à  un  nouveau  modede  consommation  et  de  commer-cialisation :  le  choix  de  nos  pro-duits ne se fait pas en fonction duprix mais plutôt en fonction de laqualité.  Nous  vendons  principale-ment  des  burgers  et  des  frites,mais  nous  pouvons  égalementnous  adapter  à  toutes  sortes  dedemandes.

Est-ce compliqué pour vous de vous fournir localement ?

Non,  tous  nos  aliments  provien-nent  essentiellement  de  produc-teurs  locaux.  Les  légumes  sontissus  d’un  maraîcher  local,  laviande  d’un  éleveur  de  vachesalsacien, le pain d’un artisan bou-langer du secteur, tout comme lefromage  qui  vient  d’un  fromagerdu coin.

Quels sont les avantages et les inconvénients des producteurs locaux ?

Nos fournisseurs sont particulière-ment  réactifs  et  les  tarifs  sontassez intéressants, car il n’y a pasd’intermédiaires  entre  eux  etnous.  La  qualité  des  produits  estincomparable  et  en  plus  ils  sonttoujours frais. 

En  revanche,  ils  ne  livrent  pas  àdomicile,  mais  comme  ils  sont  àproximité,  ce  n’est  pas  un  incon-vénient très important.

Est-ce important pour vous de faire travailler les producteurs du coin ?

Oui, en utilisant ce principe d’ap-provisionnement,  le  client  etnous-mêmes  faisons  un  gestepour  la  nature :  nous  limitons  la

pollution  liée  aux  transports  etfavorisons  la  création  d’emploi.C’est  important  pour  nous  de  va-loriser ces petits commerçants quifont la richesse de nos villages.

Propos recueillispar Emma Pfalzgraf

Le Big Truck à Altkirch. L’Alsace/Françoise Itamard

Au Big Truck, les produits frais et locaux du Sundgau

EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR22

Sans  énergie,  pas  de  produc-tion !  Rencontre  avec  la  piloteénergie du site de PSA Peugeot-Citroën  de  Mulhouse,  SandraAdrian, pour mieux comprendrela  gestion  des  énergies  au  seinde  l’entreprise.

Le  site  PSA  Peugeot-Citroën  deMulhouse  comprend  une  gran-de  diversité  de  métiers,  dontcelui de pilote énergie. Ce posteregroupe  plusieurs  fonctions :trouver  et  mettre  en  place  desactions  d’économie  d’énergie,dans  le  but  de  réduire  le  prixdes  véhicules  fabriqués  afin  derester  compétitif ; gérer  le bud-get  énergie  du  site ;  managerun  réseau  de  correspondants« énergie »  présents  au  sein  dechaque  bâtiment  et  chargés  decontribuer  à  la  réduction  desconsommations énergétiques…

La  pilote  énergie  doit  égale-ment  avoir  un  bon  sens  de  lacommunication  afin  de  tra-vailler  au  mieux  avec  l’exploi-

tant  qui  utilise  les  installationsainsi  qu’avec  les  fournisseursd’énergie.

Dans un souci environnemental,l’entreprise  mène  des  actionsqui  réduisent  les  émissions  de

CO². Par exemple, son nouveauschéma  thermique  permetd’éviter l’émission de 7 900 ton-nes par an de CO² et de gagner25  gigawatts/heure  (GWh)  paran de gaz naturel. « Le site PSAPeugeot-Citroën  de  Mulhouse

est  certifié  à  la  norme  ISO50 001  (norme  du  système  demanagement  de  l’énergie),  cequi  contribue  à  la  réduction  del’émission  de  gaz  à  effet  deserre », ajoute Sandra Adrian.

Pour  produire  ses  véhicules,l’entreprise utilise de l’électrici-té, de l’air comprimé et du gaz.En  2014,  le  site  de  Mulhouse  aconsommé  280  GWh  d’électrici-té  et  200  GWh  de  gaz  naturel.« Si  nous  voulons  consommerau  juste  nécessaire,  nous  de-vons  à  tout  prix  respecter  lesgammes d’arrêt de nos installa-tions,  explique  la  pilote  éner-g i e .   S i   c h a c u n   é t e i n tcorrectement  sa  machine,  alorslà,  nous  gagnerons.  C’est  parl’implication  de  chacun  quenous pouvons réussir à faire desé c o n o m i e s   d ’ é n e r g i e .N’oublions  pas  que  l’énergie  lamoins  chère  est  celle  qu’on  neconsomme pas ! ».

Lisa  Jaeckert et Cynthia Ehret

Profession : pilote énergie sur le site PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse

Sandra  Adrian,  la  pilote  énergie  de  PSA  Peugeot-Citroën  Mulhouse,  nous  aparlé de son rôle au sein de l’entreprise.  Photo Cynthia Ehret

L’Alsace est depuis plus de dix ans à la pointe dans la préservation de l’envi-ronnement. Les 23 et 24 septembre derniers, le Parc-expo de Mulhouse a accueilli pour la troisième année con-sécutive le salon Aquaterritorial.

Ce salon professionnel, qui s’étend sur 2 000 m², est organisé en partena-riat avec la Ville de Mulhouse, le Si-vom de  la région mulhousienne, Mulhouse Alsace agglomération ainsiqu’Idéal Connaissance. L’objectif de cet événement est de présenter les so-lutions trouvées par  les collectivités en matière de gestion de  l’eau, no-tamment grâce à diverses expérien-

ces et conférences présentées aux stands de différentes éco-entreprises de l’Est de la France. « Dans ce salon ont été présentés  les services classi-ques d’assistance technique aux col-lectivités partenaires en matière d’eau potable, d’assainissement col-lectif, mais également les démarches plus originales comme la mise à dispo-sition du grand public et des partenai-res d’un Système d’information géographique », a  indiqué Christian Baldeck, directeur adjoint eau de la direction de l’environnement et du ca-dre de vie du conseil départemental du Haut-Rhin. « Ce système stocke et analyse  les  informations géographi-

ques liées à l’aménagement des terri-toires », explique-t-il.

Cette année, 700 personnes ont parti-cipé à ce salon. Parmi elles, de nom-breuses éco-entreprises locales. C’est à  l’occasion de cette manifestation qu’acteurs et gestionnaires viennent mettre en exergue la problématique de la gestion quotidienne de l’eau. Ils viennent aussi découvrir de nouvelles tendances et technologies dans le do-maine de l’eau. « Ce salon a pour but premier de rencontrer de futurs nou-veaux clients et de présenter une gam-me de produits, déclare Claude Klein, responsable marketing de ProMinent 

France. Il permet aussi de revoir des sociétés déjà clientes et d’échanger sur des affaires en cours ou à venir. »

Les éco-entreprises participent à Aquaterritorial afin d’œuvrer pour la préservation de  l’environnement dans le domaine de l’eau, mais aussi pour  faciliter  leur mise en relation avec les clients. Aquaterritorial a pour but de se développer jusqu’à devenir le grand carrefour annuel des acteurs de la filière de l’eau pour le grand Est de la France.

Mathilde Zanottaet Pauline Schlienger

Aquaterritorial, à quoi ça sert ?

Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 23

Der Verein Domaine Nature fährtmit seinen Freizeitplänen, die mitder  Umwelt  zusammenhängen,fort ! Der Fokus seiner Abenteuerist  sowohl  solidarisch  als  auchökologisch !

Die  Domaine  Nature,  gelegen  inMulhouse  und  im  Jahr  2006  vonJacky Lechleiter für seinen behin-derten  Sohn  Jim  gegründet,  isteine wirkliche Gemeinschaft, vollvon Freude und Dynamik. Patrick,der Schüchterne der Bande, defi-niert  den  Verein  mit  drei  Wor-ten :  « Bravo »,  « Familie »  und« Freiheit ». « Dank Domaine Na-ture  habe  ich  wieder  Spaß  amLeben, neue Freunde und gewin-ne  meine  Begeisterung  zu-rück ! », erklärt er mit funkeldenAugen.  Simone,  die  herzensguteBetreuerin,  fügt  hinzu :  « Do-maine Nature ? Es  ist eine großeFamilie,  wo  Selbstaufopferungdas Stichwort ist und das harmo-nische  Zusammenleben,  die  Au-tonomie  und  die  Natur  unserePfeiler sind ! »

Offen  für  alle  ab  18  Jahren,  er-laubt der Verein bei vielen Aktivi-täten  mitzumachen.  Karim,  der

wohlwollende  und  freiwilligeSportlehrer,  betreut  alle  behin-dertengerechten  Sportangebotewie den Tanz, der besonders derschönen  verunglückten  Miss  Au-drey  gefällt.  Simone  bereitet  diePartys,  die  Küchen-  und  diekünstlerischen  Arbeiten  vor.Schließlich  bietet  Jacky  den  Mit-gliedern  Outdoor-Aktivitäten  wie

Gartenarbeit  und  Wanderungen,um  in  der  Natur  Spaß  zu  habenund  für  die  Umwelt  zu  sensibili-sieren.

Allerdings  ist  das  dem  Vereinnicht  genug !  Jetzt  möchte  erseine neuen Pläne umsetzen, diesich  mit  dem  Respekt  der  Naturvertragen. Mit dem Terril Alex  in

Feldkirch  möchte  Domaine  Na-ture  einen  behindertengerech-t e n ,   ö k o l o g i s c h e n   u n dpädagogischen  Reiterhof  errich-ten.  Zusätzlich  zum  Unterneh-men  in  Wattwiller,  das  Arbeit-nehmern  mit  einer  BehinderungStellen bietet, wollen die Mitglie-der  in  der  Domaine  du  HirtzWohnungen  bauen.  Das  Ziel  istes, Familien mit einem behinder-ten  Angehörigen  einen  sozialenund  solidarischen  Tourismus  an-zubieten.  Dieser  Weiler  würdeBehinderten  echte  und  umwelt-freundliche  Ferien  ermög-lichen.So  wird  es  zum  Beispiel  energie-effiziente  Gebäude  und  eine  gro-ße Grünfläche geben, die für allezugänglich ist !

Um  all  diese  schönen  Pläne,  diedas  Soziale  und  die  Umwelt  ver-binden,  zu  realisieren,  brauchtdie  Domaine  Nature  eine  breiteUnterstützung.  Daher  brauchtder  Verein  Ihre  Spenden,  umimmer ein Lächeln  in diese wun-derschönen Gesichter des VereinsDomaine Nature zu bringen.

Laureen Gressé-Denoisund Elisa Klem

Die Familie Domaine Nature mit einem großen Lächeln in  ihren freundlichenGesichtern !  DR

Mit der Natur : Einer für alle, alle für einen !

Notre  mode  de  vie  et  la  manièredonc  nous  construisons  nos  loge-ments  ont  un  impact  majeur  surnotre environnement, notre santéet les ressources naturelles.

C’est pourquoi de nombreux cabi-nets  d’architectes  s’attachent  àconcevoir des projets écologiquespour  répondre  à  une  demandegrandissante,  comme  Factory  Ar-chitecture, à Mulhouse, Duo Archi-tecture,  à  Didenheim,  et  biend’autres.

Raisonneren coût d’usage

L’architecture  écologique  est  unmode  de  conception  et  de  cons-truction  qui  se  distingue  par  plu-sieurs  aspects :  le  choix  desmatériaux  (naturels  et  respec-tueux de la santé de l’homme) ; lechoix de  la disposition des pièces(pour  favoriser  les  économiesd’énergie en réduisant les besoinsénergétiques) ; le choix des métho-des  d’apport  énergétique  et  lechoix du cadre de vie offert ensuiteà l’homme…

La Ville de Mulhouse, très soucieu-se de l’environnement, investit deplus en plus et développe des éco-

quartiers comme celui de Wolf-Wa-g n e r .   C e s   o p é r a t i o n smulhousiennes  ne  sont  pas  pas-sées inaperçues. En effet, en 2011,le quartier Wagner a été primé aupalmarès Écoquartier et en 2013, ila  été  labellisé  Écoquartier  par  laministre du Logement.

« C’est  bien,  mais  c’est  tropcher ! » Cette phrase est récurren-te quand on parle d’habitat écolo-gique. Il est vrai que le coût d’achatest d’environ 10 à 20 % plus élevé.Mais pour ce type de logement, ilfaut réfléchir non pas en termes decoût  d’achat,  mais  en  termes  de

coût  d’usage.  En  effet,  avec  uneconsommation énergétique moin-dre, les charges du logement dimi-nuent   cons idérablement   etgomment rapidement ce « surcoûtécologique » de départ.

Lucie Aubel

Elle est écologique, ta maison ?

Une facette de l’écoquartier Wolf-Wagner, à Mulhouse.  Archives L’Alsace/Dom Poirier

EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR24

Les  apprentis  du  CFA  Roosevelt :Anthony Bader, Manon Beyer, Sa-brina  Bientz,  Abdoulaye  Diallo,Amélie  Mary,  Florian  Naploszek,Mélanie  Schneider,  Xavier  Seil-nacht,  Anais  Truong,  Émeline  Wi-pf, Émeline Zagala.Les  élèves  du  lycée  Lavoisier :Mohammed-Amine  Athmani-Ben-

hamed, Sofien Ayachi,  Ihsân Ben-hamed,  Ben  Hamer  Saphira,Medhy  Bouabid,  Hamza  Bouqan-tar,  Fares  Bourezg,  Amina  Chiet,Elodie  Ciosek,  Volkan  Darimla,Emir  Drif,  Bilal  Fathi,  Bilel  Had-dou, Hamza Hadir, Jorys Hiroquoy,Jenovin  Kannathasan,  Ayoub  Ma-zouari,  Dylan  Meyer,  Chahid  Mo-

hamed Benkada, Gizem Soysuren,Edson Tavares, Loïc Thuet.Accompagnateurs  CFA  Roose-velt :  Delphine  Auger  (économie,droit), Corinne Khatibi  (documen-taliste).Accompagnateurs  lycée  Lavoi-sier :  Zohra  Bondat  (techniciennerecherche  et  formation),  Jean

Christophe  Dagbert  (lettres,  his-toire).L’équipe  du  site  J1J  de  Saint-Louis :  Anissa  Kalliz  (responsablemarketing),  Francis  Micodi,  Mou-rad  Khoualed  et  Jean-ChristopheMeyer (journalistes), Oscar Seiler,Dylan  Burriez  (lycée  Charles-Poin-tet).

L’équipe J1J de Saint-Louis

Les apprentis du CFA Roosevelt et du lycée Lavoisier à Saint-Louis. Photo L’Alsace/Francis Micodi

Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 25

Hervé Lamorlette, vous êtes directeur général d’EBM Thermi-que SAS. Votre entreprise alimen-te le réseau de chaleur de Saint-Louis, grâce à une centrale de cogénération biomasse. Qu’est-ce que cette centrale ?

La centrale de Saint-Louis présentela particularité de produire à la foisde  la chaleur et de  l’électricité.  Ils’agit donc d’une centrale à cogé-nération,  composée  d’une  chau-dière vapeur de 17,3 MW qui brûlede la biomasse et qui est coupléeavec  une  turbine  à  vapeur  de5,2  MW.  L’ensemble  est  raccordésur le réseau de chaleur urbain de laville  de  Saint-Louis  et  assure  lechauffage de l’équivalent d’environ4500 logements grâce à un réseauenterré de 8 km de longueur.

Depuis combien de temps existe-t-elle ?

La construction de la centrale a du-ré deux ans et sa mise en service esteffective depuis juillet 2013.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Schématiquement,  la  combustionde la biomasse dans la chaudière va

permettre la vaporisation de l’eau.Cette vapeur à 480°C et 62 bars estdétendue dans une turbine qui en-traîne  un  turboalternateur  (pro-duction d’électricité). Sortie de  laturbine,  la  vapeur  résiduelle  à100 °C et 1 bar de pression réchauf-fe le réseau de chaleur urbain de laville.

Quel est l’intérêt d’EBM pour l’environnement ?

EBM est une coopérative dont lesclients  sont  à  la  fois  les  coopéra-teurs et les décideurs de la stratégieenvironnementale  de  la  société.EBM  s’est  engagée  dans  une  dé-marche  visant  à  atteindre  80  %d’énergies renouvelables dans sonapprovisionnement  énergétiqued’ici 2050. Avec 93 % d’énergies re-nouvelables dans  le mix énergéti-que de  la  centrale de Saint-Louis,celle-ci contribue pleinement à l’at-

teinte  de  cet  objectif  ambitieux.Sur  cette  centrale,  une  efficacitéénergétique maximale est visée etune qualité de filtration des fuméesà  la  pointe  a  été  mise  en  œuvre.Alors que la réglementation exigedes rejets de poussières inférieurs à50 mg/Nm3, la centrale a fait l’ob-jet d’un contrôle fin 2014 montrantdes rejets inférieurs à 1 mg/Nm3.

Avez-vous des concurrents dans ce type d’énergie ?

EBM est une société franco-suisse.Son siège est situé à Münchenstein(Bâle-Campagne).  Les  principauxconcurrents sont les filiales thermi-ques de GDF et EDF, respectivementCofely et Dalkia.

Avez-vous des projets sur d’autres villes ou communes ?

EBM exploite cinq réseaux de cha-leur sur l’Euro-métropole de Stras-bourg et participe à la constructiondu futur réseau de chaleur du quar-tier du Wacken également à Stras-bourg.

Propos recueillispar Saphira Ben-Hamer

et Amina Chiet

La biomasse pour chauffer Saint-Louis

La centrale à biomasse de Saint-Louis a été mise en service en 2013 par EBM. Photo Amina Chiet

Hubert Vaxelaire, vous êtes res-ponsable des transports à la com-munauté de communes des Trois Frontières (CC3F). Pourquoi un tram à Saint-Louis ?

Le  développement  du  tramway  àSaint-Louis  s’inscrit  dans  une  ré-flexion  menée  à  l’échelle  de  l’en-semble de l’agglomération de Bâle,avec la partie française ainsi que lapartie allemande avec Weil et Lör-rach.

L’extension de la ligne 3 de tramwayva  dynamiser  le  corridor  entre  le centre de Bâle, les quartiers ouest etla gare de Saint-Louis et l’aéroport.

Que va apporter le tram à Saint-Louis ?

Il va desservir de nombreux équipe-ments (piscine, centre de loisirs, ly-cée, hôpital, etc.). Son arrivée à lagare va renforcer le rôle de celle-cien tant que plateforme multimoda-le. Elle va devenir un lieu où se ren-cont rent   tous   les   modes   detransport (train, bus, tramway, voi-ture, vélo) et offrir de nombreuses possibilités de correspondances. Un parking relais de 740 places y sera construit.

Quels sont les objectifs de ce tram-way ?

Il doit dynamiser le développementéconomique et urbain des zones si-tuées entre la gare et l’aéroport, of-frir un service de transport rapide et sans rupture de charge vers Bâle, of-frir  une  alternative  de  transport  àl’usage  de  la  voiture,  notammentpour les frontaliers, et répondre auxenjeux  environnementaux  de  ré-duction des gaz à effet de serre.

Comptez-vous prolonger la ligne en direction de l’aéroport ?

L’arrivée du tramway à la gare est une  première  étape.  À  terme,  letram poursuivra son itinéraire versle nord pour desservir les zones de développement situées entre la ga-re et l’aéroport. Et arriver in fine àl’aérogare. Quand ? Difficile de le di-re.

Combien de lignes Saint-Louis aura-t-elle ?

À ce stade, seule la ligne 3 du tram-way sera prolongée. À plus long ter-me,  dans  le  cadre  de  réflexionstransfrontalières, une ligne de tram-way est/ouest pourrait relier la rive 

est du Rhin (Weil/Petit Huningue) à la rive Ouest (Huningue) et se pro-longer jusqu’à l’aéroport. Mais pas avant 20 ou 30 ans.

Combien coûtera le projet actuel ?

Le budget prévisionnel du tramway se  monte  à  48,6  millions  d’euros (M€), frais d’études compris. La partdes collectivités locales (CC3F et Vil-le de Saint-Louis) atteint 12,7 M€. LaSuisse participe financièrement à la construction du tronçon français de 

tramway.  Les  différentes  contribu-tions  suisses  représentent  environ 40 % du total.

Combien en moyenne va coûter un ticket de tram ?

Le prix du ticket fait l’objet de discus-sions.  Les  différents  scénarios  à l’étude ne sont pas validés.

Propos recueillispar Chahid Mohamed Benkada

et Mehdi Bouabid

Le projet de tram va permettre de renforcer le rôle de plate-forme multimodalede la gare de Saint-Louis. Document Transamo

Le tram, un plus pour la région frontalière

ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR26

Quantité ou qualité ? Pour  les  fê-tes de fin d’année, les consomma-te u r s   a i m e n t   le s   p ro d u i t straditionnels  et  locaux.  Notre  re-gard se tourne donc vers les entre-p r i s e s   q u i   p r i v i l é g i e n t   l aproduction  artisanale,  comme  laferme  Meyer  Wioland,  à  Spe-chbach-le-Bas,  la  boulangerie-pâ-tisserie Wirth, située à Sierentz etTony  Volailles  à  Zaessingue.  Pourrencontrer  leurs  clients,  ces  com-merçants  font  plusieurs  marchésde  la  région  toutes  les  semaines.Ces  entreprises  sortent  le  grandjeu lors des fêtes en proposant unegamme de produits festifs.

Une période cruciale

La  ferme  avicole  Meyer  Wiolandpropose  dindes,  oies,  canards  etautres  volailles  élevés  en  plus grande  quantité  pour  les  fêtes,pour  répondre  à  la  demande  deleurs  clientèles.  L’élevage  des  ca-nards  et  des  oies  demandent  6mois et les dindes 3 à 4 mois.

« La  boulangerie-pâtisserie  Wirthétend sa gamme de produits avecdes  bûches  de  Noël,  pains-surpri-se, mini-sandwiches, carré traiteuret  tant  d’autres  bonnes  choses

pendant  les  fêtes.  Nous  innovonségalement  en  proposant  de  nou-velles  saveurs,  notamment  pourles  bûches  de  Noël.  L’enjeu  étant

de revisiter  les traditions. Chaqueannée  notre  clientèle  augmented’environ 30 % la semaine avant etaprès  la  période  de  Noël »,  expli-

que  Christophe  Wirth,  le  patron.« Le  magasin  Tony  Volaille  viseplus  particulièrement  la  dinde  etl’oie  pendant  la  période  de  Noël,car  ce  sont  les  produits  les  plusvendus.  C’est  en  période  de  Noëlqu’ils augmentent donc la produc-tion. L’élevage des animaux se faitdirectement  sur  place.  Le  touris-me,  en  période  de  fête,  n’a  pasbeaucoup d’influence sur le chiffred’affaires, car ils sont présents tou-te l’année. Le produit local le plusvendu  est  le  poulet,  entier  ou  enmorceaux, la pintade, la dinde. Laclientèle est  variée, personnes duvillage, ceux qui viennent de Bâle,de  Mulhouse,  Saint-Louis »,  dé-taille Joëlle Schluraff, de chez TonyVolaille.

Ces trois entreprises, tout commed’autres  se  mettent  en  quatrepour  répondre  à  la  demande  deses  clients.  C’est  pour  cela  qu’ilsredoublent d’effort vu l’importan-ce  de  la  clientèle  et  des  prépara-tions  culinaires  spécifiques  pourcet  événement.  Cette  période  estsouvent  importante  financière-ment pour des petits artisans com-me eux.

Sabrina Bientz et Xavier Seilnacht

Consommer local pendant les fêtes

L’oie sur les tables des fêtes.  Dessin Sabrina Bientz

Début septembre, c’est déjà l’ef-fervescence  dans  le  magasinJouéclub à  Illzach. C’est mainte-nant  que  se  prépare  Noël.  « Enfait,  Noël  se  prépare  déjà  enjanvier »,  explique  Céline  Kern,responsable des quatre Jouéclubdu Haut-Rhin.

Tous  les professionnels du  jouetse  retrouvent  sur  deux  salonsnationaux  incontournables pourdécouvrir  les  nouveautés  del’année,  repérer  les  jouets  quileur  plaisent,  et  tisser  les  pre-miers  contacts  avec  les  repré-sentent  des  fabricants.  C’estaprès  cette  première  étape  queJouéclub sélectionne ses référen-ces, négocie les prix, anticipe lesruptures  de  stock.  Exercice  diffi-cile, sous le rythme quotidien dutraitement  des  commandes  etdes ventes très soutenu pendantla période de Noël.

« JouéClub  réalise  65  %  de  sonchiffre  d’affaires  annuel  à  cettepériode »,  rappelle  la  dirigean-te,  qui  sélectionne  les  produitsphares  de  chaque  période  deNoël.  Cette  année,  la  tendancese porte sur la reine des neiges,les princesses et les fées pour les

filles, et Stars Wars, les superhé-ros  et  les  dinosaures  pour  lesgarçons.

L’objectif  de  Jouéclub  est  d’être« l’anti hyper » et de se différen-cier  des  grandes  surfaces,  assu-re  Céline  Kern.  Ici,  tout  estrangé  dans  une  logique  d’uni-vers  (peluches,  premier  âge,jeux  de  société…).  Les  consom-mateurs  favorisent  aujourd’huiles  magasins  « à  visage  hu-main »  avec  des  vendeurs  pourrépondre à  leurs questions.

Dans  la  mesure  où  le  prix  estdésormais  compétitif,  c’est  surles  services  que  se  fait  la  diffé-rence.  Jouéclub  a  ainsi  mis  enplace  la  « Carte  bleue  des  en-fants »,  qui  permet  de  cumulerdes  points  afin  d’obtenir  desbons  d’achat.  Le  cap  de  90 000porteurs  vient  d’être  atteint.Une  belle  réussite  pour  unechaîne  qui  se  positionne  entreles  petits  commerces  indépen-dants  (il  en  existe  encore,  com-me  le  magasin  Sibold  à  Saint-L o u i s )   e t   l e s   s u p e r   e thypermarchés.

Anaïs Truong et Amélie Mary Le Père Noël déjà prêt pour l’édition 2015.  Dessin Anaïs Truong

C’est déjà Noël dans les coulisses

Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 27

Installée  à  Saint-Louis  sur1 300 m², sur le site d’anciennemétallerie,  la  brasserie  deSaint-Louis renoue avec la tradi-tion  des  bières  alsaciennes  etnotamment  de  l’ancienne  bras-serie qui produisait des bières àSaint-Louis  de  1816  à  1960.  Àl’époque  cette  brasserie  avaitété  construite  avec  les  vestigesde l’ancienne forteresse Vaubande Huningue.

La  bière  de  Saint-Louis  est  néeen 1816, au sein de la brasserieFreund. En 1906, cette dernièreproduit  30 000  hl  par  an.  Elleest  rebaptisée  Brasserie  deSaint-Louis  en  1925.  Elle  dispa-raît  en  1960.  C’est  en  2010qu’Eric  Wissler  décide  de  relan-cer  la  production  de  la  bière  àSaint-Louis  en  créant  la  Brasse-rie  de  Saint-Louis  SAS.  Elle  pro-duit  de  nombreuses  bièresartisanales.  La  capacité  de  pro-duction  est  d’environ  2 000  hlpar an.

Une dizainede sortes de bières

Actuellement,  une  dizaine  desortes  de  bières  sont  brassées.Elles  sont  vendues  dans  la  plu-part  des  commerces  de  la  ré-gion  ou  directement  dans  laboutique  ludovicienne.  La  Bras-serie  de  Saint-Louis  brasse  éga-lement  la  bière  appelée  LaMulhousienne,  bière  brasséeavec  de  l’eau  de  Mulhouse.  LaBrasserie de Saint-Louis proposeégalement tous les premiers sa-medis du mois des visites de soninstallation  avec  une  dégusta-tion des bières.

Mohammed Amineet Athmani Benhamed

Une longue histoire

Le bar La Diligence propose la bière deSaint-Louis. 

Photo L’Alsace / Francis Micodi

Les  Trésors  de  Saint-Louis  est  lepremier label gastronomique créépar la Ville de Saint-Louis en asso-ciation  avec  ses  commerçants  etdes artisans locaux. Le jury, prési-dé par Marc Haeberlin, chef étoiléde L’Auberge de l’Ill à Illhaeusern,se réunit pour attribuer les labels.À  ce  jour,  29  produits  ont  étéretenus.  Les  artisans  de  métiersde  bouche  veulent  mettre  enavant  leurs  savoir-faire,  tout  enproposant  des  produits  haut  degamme.

Pour attirerles touristes

Goût,  innovation  et  originalité  seretrouvent dans ces produits. À laBrasserie de Saint-Louis,  la mous-se des moines est mise en valeur.À  la boucherie-charcuterie Eckert,c’est  la  saucisse  de  foie  et  lasaucisse ludovicienne qui sont pri-vilégiées alors que le Ludo, biscuitamande — kirsch, ravit les clientsde  la  pâtisserie  Bauer.  Au  restau-rant  La  Diligence,  on  peut  dégus-ter  le  jambonneau  braisé  à  labière de Saint-Louis.

Ces  produits  sont  commercialiséspour attirer un maximum de clien-tèle touristique et pourraient êtredistribués  sur  le  secteur  des  troisfrontières. La ville de Saint-Louis aobtenu le prix d’Or dans la catégo-rie « valorisation du patrimoine »,attribué par le Sénat fin 2014.

Nous avons rencontré le responsa-ble  de  la  boucherie  Hertzog,  Ber-trand  Ott.  Il  nous  a  expliqué  quec’est  le  maire  de  Saint-Louis  quiest  à  l’initiative  du  label.  « C’estgrâce à l’office du tourisme que les

noms  des  commerçants  labelliséssont  diffusés »,  rappelle  l’artisancharcutier.  La  boucherie  Hertzogvend  un  panier  garni  « spéciallabel », pouvant être emporté parles  touristes  sans  avoir  besoind’être  mis  au  réfrigérateur.  Laspécialité  labélisée  de  la  bouche-rie  Hertzog  est  la  saucisse  Hiri,d’origine  Sundgauvienne.  Ce  pro-duit  a  été  goûté  comme  tous  les

produits  sélectionnés  par  une commission  composée  du  maire,de  journalistes  et  de  restaura-teurs.

Abdoulaye Diallo, William Fissetet Florian Naploszek

À  DÉGUSTER  Ces  produits  peuventêtre achetés en ligne sur www.vitri-nedesaintlouis.net.

Chasse aux trésors gourmande

Des  charcuteries  font  partie  des  produits  retenus  pour  les  Trésors  de  Saint-Louis.  Photo Delphine Auger

Nous  avons  interrogé  six  com-merçants  de  la  ville  de  la  Saint-Louis au sujet de la Loi Macron.

Qu’il  soit  opticien,  restaurateur,pharmacien,  gérant  d’une  con-cession automobile, assureur, gé-rant  d’une  grande  surface,chacun défend ses  idées, et ana-lyse les aspects de la loi selon sesbesoins et ses convictions.

La  loi,  en  tout  cas  dans  sesgrands principes, est bien connuedes  commerçants  puisqu’ils  enont  tous  entendu  parler.  De  là  àse  sentir  concernés,  c’est  uneautre  histoire,  puisque  seul  lepharmacien se sent touché par laperte  du  monopole  de  la  ventede  médicaments  sans  ordonnan-ce.

Les  commerçants  n’ont  pas  l’im-pression que cette loi leur simpli-fie  les  choses,  et  aucun  deprofessionnels  ne  créera  d’em-ploi.

« Cette loi ne nous permettra pasde  développer  notre  activité »prévient  l’opticien,  qui  craintplus de concurrence, comme tousles autres.

Du pour et du contre

Ils ne sont pas spécialement favo-rables  aux  douze  dimanches  detravail  par  an  imposé  par  la  LoiMacron.  Ils  sont  par  contre  plusréceptifs sur la partie de la loi quipermet  le  prêt  d’argent  entreentreprises. Nous finissons notreinterview  en  leur  demandant  ce

qu’ils  pensent  de  la  réforme  dupermis de conduire. Pour mémoi-re, l’épreuve du Code de la routepourrait être confiée à des socié-tés  privées,  des  contractuels  ouagents  publics,  comme  ceux  dela Poste.

La  qualification  des  personnelsest mise en doute par le pharma-cien,  alors  que  le  restaurateurest totalement pour.

L’opticienne, elle « ne voit pas ceque  la  Poste  vient  faire  là-de-dans ! »

Une  loi,  qui  visiblement,  diviseles  commerçants  et  est  loin  defaire l’unanimité.

Bilel Fathi

Regards croisés sur la Loi Macron

ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR28

Piotr Dzumala est originaire de Po-logne. Il vient tout juste de s’instal-ler  à  Saint-Louis,  à  la  Cité  desmétiers  d’arts  et  rares.  Il  est  res-taurateur d’œuvres d’art depuis 25ans.  Actuellement,  il  travaille  surle  nettoyage  et  la  réfection  d’untableau du XVe siècle. Cette œuvrea  été  achetée  en  l’état  par  unegalerie parisienne qui lui a deman-dé de  la rénover. Piotr a déjà res-tauré  plusieurs  centaines  detableaux  dont  l’un  réalisé  par  lecélèbre  artiste  colombien  Boteroqui a été abîmé lors d’un transportà Moscou.

Plusieurs cordesà son arc

La peinture est une véritable pas-sion  pour  lui,  depuis  tout  jeune :« J’ai commencé à faire ma premiè-re exposition de création à l’âge de14 ans ». Après cinq années au ly-cée des Arts de Cracovie, il entre àl’Académie  des  Beaux-Arts  au  dé-partement  de  restauration  de  ta-bleaux et de fresques murales.

Mais Piotr a d’autres cordes à sonarc :  « Dans  les  années  1990,  j’aiouvert  un  studio  de  photogra-phie. » Aujourd’hui encore, il a un

studio mobile pour fixer les œuvresde  ses  clients :  des  musées,  desmaisons de vente, ainsi que pourdes  expositions.  Pour  développercette  autre  activité,  Piotr  s’estéquipé en imprimantes high-tech.Il  imprime  les  photographies  surdes textures nobles : « Mes clients,

des  collectionneurs,  recherchentde jolis tirages sur des papiers spé-ciaux. »  Pourquoi  Saint-Louis ?« J’ai travaillé 14 ans à Paris dansun atelier. Je garde une petite suc-cursale  dans  la  capitale  mais  jevoulais me rapprocher de mes deuxenfants. Je cherchais à m’installer

à Mulhouse, mais tous les ateliersétaient occupés. C’est un voisin Bâ-lois qui m’a parlé de Danzas. »

La  région  frontalière a un certainavantage : « A Bâle, le musée Tin-guely figure parmi mes clients. J’airéalisé,  à  leur  demande,  un  filmdocumentaire  sur  Vera  Isler. »  ÀSaint-Louis,  l’un  de  ses  premiersprospects  a  pris  contact  avec  luilors  des  Journées  du  patrimoine.« Deux  jours  après,  il  venait  avecun tableau à restaurer ». Outre descompétences artistiques, cette ac-tivité  nécessite  un  véritable  senscommercial : « J’ai appris sur le tasmais cela prend du temps de recru-ter  de  nouveaux  clients  et  de  sefaire connaître »

Et Piotr a d’autres projets dans sescartons : « En partenariat avec  lamairie, j’ai prévu de dispenser desstages  peinture,  des  cours  de  co-pies, et plus tard, j’envisage d’en-seigner  la  restauration. »   I lprépare la célébration de l’anniver-saire de Danzas, autour du 13 dé-cembre :  « Nous  accueillerons  lepublic en costume de l’époque deLouis Danzas. »

Gizem Soysuren

Piotr Dzumala ou l’art de la restauration

Piotr Dzumala a déjà restauré des centaines de tableaux.  Photo Gizem Soysuren

À Saint-Louis, on parle de « renais-sance du livre ». En effet, les habi-tants  de  Saint-Louis  s’étaientpréparés à la fermeture de la der-nière librairie de la ville. Menacéede disparition, l’ancienne librairieRuc  a  changé  plusieurs  fois  d’en-seignes.  Intégrée  dans  le  girond’un grand réseau, le groupe Cha-pitre, elle a trouvé in extremis unrepreneur  en  2014.  Un  repreneurindépendant s’il vous plaît ! « Si ça avait fermé, ça aurait été lamort du livre à Saint-Louis. », indi-que-t-on  à  Encrage  (nom  de  lanouvelle enseigne). On espère unancrage durable dans une commu-ne qui accueille chaque année unsalon  du  livre  très  couru  avec  laprésence  remarquée d’auteurs derenoms tel Eric-Emmanuel Schmittlors de la dernière édition. « Il y aun  marché  pour  le  livre  à  Saint-Louis, indique Claire Robido, librai-re  à  Encrage.  Ruc  a  toujoursfonctionné », rappelle-t-elle.

Le marché existe

« Oui,  il  y  un  marché »  confirme,Évelyne  Wessang  qui  a  ouvert  lalibrairie  franco-allemande  Touteune  histoire.  Elle  se  réjouit  de  lanaissance  d’Encrage  après  le  ra-

chat de la librairie Chapitre par unactionnaire  indépendant :  « C’esttrès important ! » et analyse cetteconcurrence  comme  « cohéren-te ». Son  magasin  se  positionne  dansun marché de niche « intéressantdu  point  de  vue  frontalier,  maisaussi  parce  qu’il  y  a  beaucoupd’écoles  bilingues. »  Pour  elle,  laplus grosse concurrence viendraitde  la  grande  distribution.  « Lesgrandes  surfaces  n’abordent  pas

le  livre  de  la  même  façon  quenous, tempère Claire Robido. Nousdispensons  du  conseil.  Eux,  met-tent en place, et les clients doiventse  servir.  De  plus,  nous  nous  si-tuons en plein centre-ville à proxi-mité  du  lycée,  des  commerces  etdes collectivités ». « Il y a un dialo-gue qui se noue avec les clients »,résume-t-elle. Et si la menace pourles librairies indépendantes venaitdu  numérique ?  « Oui  dans  200ans,  peut-être ! »,  lance  Évelyne

Wessang avec une pointe d’ironiesur l’engouement très vite retom-bé  à  l’endroit  des  livres  numéri-q u e s   e t   a u t r e s   l i s e u s e sélectroniques. « A terme, ça risquede chambouler le métier de librai-re, mais pour l’instant ce n’est pasune  menace ».  « Les  Françaisaiment  vraiment  le  livre  en  tantqu’objet »,  conclut  de  son  côtéClaire Robido.

Dylan Meyer et Loïc Thuet

Saint-Louis a la chance d’avoir encore deux librairies indépendantes, Encrage et Toute une histoire.  Photo Loïc Thuet

Un avenir dans la librairie

Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 29

Rafting, canoë-kayak, hydrospeed,seulement en été ? « Non, pas dutout,  répond  Nicolas  Derouet,  di-recteur  adjoint  du  Parc  des  EauxVives, il est aussi possible de prati-quer  ces  activités  sportives  toutel’année ! » Le Parc, rappelle-t-il, aété créé en 1993. La rivière mesure350  mètres  de  long  avec  un  cou-rant  constant  mis  au  maximumainsi  que  des  obstacles  modula-bles suivant les saisons et le genrede clients.

Un large public

« C’est  une  ancienne  zone  indus-trielle qui a été  réhabilitée par  laCompagnie nationale du Rhône. »L’idée de rivière artificielle ? C’estparce qu’il y a un club de kayak àHuningue.  Hormis  les  activitésnautiques  proposées,  le  parc  estpublic et attire une population trèslarge.  Cela  va  des  familles  auxentreprises  en  passant  par  lesgroupes d’amis et  les  sorties  sco-laires. « Nous avons un âge mini-mum pour  les activités encadréesqui est de 9 ans, ainsi que pour leslocations  qui  est  de  12  ans.  Pourles  personnes  qui  ont  leur  proprematériel,  il  n’y  a  pas  de  restric-tion. »

Le  Parc  calcule  les  embarque-ments  sur  une  tranche  de  deuxheures.

Il  y  a  une  moyenne  de  40 000embarquements  par  an.  Pour  lesactivités  encadrées,  la  fréquenta-tion est stable puisqu’il faut réser-ver et qu’il y a une forte demande.Pour  les  activités  en  location,  lafréquentation  dépend  de  la  mé-téo, puisque ce sont des activitésextérieures.

Des nombreux Suisseset Allemands

Huningue  accueille  aussi  uneclientèle allemande ou suisse : se-lon Nicolas Derouet, 88 % des voi-tures présentes sur le parking sontd’origine allemande et suisse, sou-vent des clients qui ont leur proprematériel. Les Français pratiquantssont plus souvent inscrits dans desclubs de kayak. Le public local, lui,possède  plus  généralement  unabonnement à l’année.

« En période estivale, nous retrou-vons des clients venant des régionslimitrophes  ainsi  que  des  centresde loisir et des vacanciers », com-plète-t-il.

« Il  n’a  pas  de  concurrence  auxalentours :  les  structures  équiva-lentes  les  plus  proches  sont  enrégion  lyonnaise.  Le  parc  est  unatout pour la ville.

Il donne une image dynamique dela  ville  avec  son  équipement  ur-bain.  C’est  un  beau  cadre  de  viequi attire  les potentiels acheteurs

immobiliers.  Il  y  aura  prochaine-ment le camping de Huningue quisera refait et agrandit afin d’attirerplus de vacanciers. Nous propose-rons donc à nos clients l’héberge-ment   e t   la   restaurat ion   àHuningue  afin  de  faire  vivre  lecommerce local. »

Émeline Zagala

Huningue : à l’eau toute l’année 

Tous à l’eau à Huningue.  Dessin Manon Klesmann

En  2015,  la  restauration  commu-nément  appelée  snacking  subitune très forte évolution.

En effet, selon une étude réaliséeau  mois  de  mars  de  cette  annéepar  IPSOS,  nous  constatons  quequatre Français sur dix déjeunentsur le pouce au moins une fois parsemaine.

D’après  cette  étude  nous  voyonsprécisément  que  peu  importe  lelieu,  cette  tendance  trouve  pre-neur  avec  52  %  des  individus  quimangent sur le pouce à leur domi-cile, 41 % sur leur lieu de travail et15 % dans la rue.

Manque de tempset rapport qualité-prix

Plusieurs facteurs sont retenus parles Français pour donner plus d’im-portance  au  prêt  à  consommerplutôt  qu’à  la  restauration  tradi-tionnelle.

Parmi ces raisons figurent le man-que de temps (représenté par 42 %des Français), le besoin de proximi-té  ou  la  curiosité  qui  incite  àl’achat  nouveau  et  aux  découver-tes de saveurs.

Le  rapport  qualité  prix,  souventavantageux,  est  également  cité.L’évolution  des  nouvelles  techno-logies permet au snacking de s’ac-croître,  notamment  par  lescommandes par internet ou enco-re par téléphone.

56 % des personnes préfèrent man-ger sur le pouce uniquement lors-que leur déjeuner est déjà prêt oucuisiné.

C’est pour cela que  les supermar-chés et les boulangeries tradition-

nel les   sont   les   deux   l ieuxprivilégiés  des  Français  pour  s’of-frir leur prêt à consommer.

Manger  sur  le  pouce  permet  leplus souvent de connaître la prove-nance des produits qui sont frais etlocaux.

Le vent en poupe

Les  entreprises  qui  ont  investidans  le  snacking  ont  le  vent  enpoupe.

C’est le cas de Poulaillon, qui fêtecette année ces 42 ans. Implantéedans  tout  l’Est  de  la  France,  elleconnaît une très forte croissance.

Employant  540  salariés  et  déte-nant 35 points de vente dont qua-tre  franchisés,  l’enseigne  qui  adonné vie à la Moricette se diversi-fie dans le snacking et même dansl’exportation  de  produits  dans  lemonde  entier,  Canada,  Espagne,Suisse.  Le  chiffre  d’affaires  de  lasociété a représenté 45,5 millionsd’euros  en  2014  et  celui  de  2015subit déjà une évolution de 19,4 %par rapport à l’année précédente.

Anthony Bader et Justine Seltz

J’aime manger sur le pouce.  Dessin d’Anthony Bader

Le snacking, le repas de demain ?

ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR30

Brigitte  Klinkert,  chargée  de  mis-sion au conseil régional d’Alsace etde  la politique mémorielle, piloteun groupe de travail consacré à Al-bert Schweitzer depuis trois ans. El-le  a  bien  voulu  nous  parler  dusentier Albert Schweitzer, situé en-tre les communes de Gunsbach etde Kaysersberg, qui a été inaugurécet été.

Quels sont les acteurs qui ont permis la création de ce sentier ?

Le Club vosgien de Colmar, de Kay-sersberg, de Labaroche ainsi que ce-lui de la vallée de Munster ont crééet  balisé  le  sentier.  D’autre  part,l’Assoc iat ion  internat ionale Schweitzer-Lambaréné a fourni leséléments nécessaires, notammentles  photos  permettant  la  réalisa-tion du panneau du sentier. La Ré-gion  Alsace  a  aussi  contribuéfinancièrement au projet.

Pourriez-vous nous renseigner sur le coût de ce projet ?

Le montant global s’élève à 2 250 €.La Région a participé à hauteur de

1 550 €, le solde a été financé parles différents Clubs vosgiens.

Combien de temps a duré la réali-sation du projet, de son idée à son inauguration ?

C’est difficile de donner un tempsexact,  je  dirais  environ  six  mois.L’inauguration  s’est  tenue  le25 juillet dernier à Gunsbach, sousla  forme  d’une  marche.  Après  unpetit moment de discours dans  lesquare Albert Schweitzer par le mai-re de Gunsbach (André Tingey) ainsique Jenny Litzelmann (la directricede la maison Schweitzer), il y a euensuite une petite marche jusqu’àla statue d’Albert Schweitzer.

Pourquoi avoir créé ce sentier ?

L’année 2015 marque les 50 ans dudécès d’Albert Schweitzer et les 100ans de son concept du « respect dela vie ». Né à Kaysersberg, il a vécuune partie de sa vie à Gunsbach. Ilnous semblait intéressant qu’il y aitun trait d’union entre les deux com-munes pour rapprocher encore plusces villages et les promeneurs, qui

emprunteront ce sentier, le ferontaussi en ayant une pensée pour Al-bert Schweitzer.

Pouvez-vous nous parler du sen-tier en lui-même ?

Le  sentier  fait 24,5 km, peut êtreparcouru en 8 h environ par les ran-donneurs  au  départ  de  Gunsbachou de Kaysersberg, sachant que ces

deux destinations sont accessiblesrespectivement en train ou en bus.Le sentier passe près de la ruine duchâteau du petit Hohnack et aussipar  Labaroche  (où  il  est  possibled’être hébergé par l’habitant ou àl’hôtel), à proximité de l’Espace desmétiers du bois et du patrimoine.

Clémence Delaitre, Déborah Guilletet Lisa Calicchio

Sentier Albert Schweitzer : un trait d’union entre deux communes

Le tracé du sentier Albert Schweitzer.  DR

« Intégrer  le  Parlement  alsaciendes  jeunes  (Paj)  c’était  pouvoirreprésenter  la  jeunesse  alsacien-ne, celle qu’on n’entend pas, cellequi  est  fatiguée  ou  méconnaît  lemonde  politique  qui  nous  entou-re »,  indique  Nicolas  Ory-Génin.Cet  étudiant  colmarien  a  été  sé-lectionné  pour  être  membre  duPaj  pour  deux  ans,  de  2015  à2017.  Pour  cela,  il  a  déposé  sacandidature en ligne ; les dossiersreprésentatifs ont été retenus et,parmi  ceux-là,  ceux des 40 mem-bres du Parlement ont été tirés ausort.

« Des propositions concrètespour l’écologie »

Le Paj est basé à Strasbourg. Sesmembres  sont  âgés  de  15  à  28ans. Ils viennent de toute l’Alsaceet  sont  lycéens,  apprentis,  étu-diants,  jeunes  en  activité,  ou  enrecherche d’emploi.  Leur mandatn’est  valable  que  deux  ans  etn’est pas renouvelable.

Les  jeunes  s’investissent  danstoute  la  région  Alsace.  Ils  seréunissent  plusieurs  fois  parmois,  en  séance  plénière  à  la

Maison  de  la  région  (conseil  ré-gional  d’Alsace)  à  Strasbourgmais  aussi  prochainement  dansson antenne mulhousienne.

« On  ne  peut  pas  se  représenterune seconde  fois  si on a déjà étémembre du Paj. S’il était possiblede  se  représenter,  je  dirais  ungrand  oui.  C’est  une  expérienceunique à vivre, qui est loin d’êtrefinie au jour d’aujourd’hui », esti-me Nicolas Ory-Génin. Le Paj par-ticipe à de nombreuses actions enfaveur de  la  jeunesse alsacienne.Actuellement  se  déroule  un  con-cours à  l’initiative du Paj dans  lecadre  de  réflexions  sur  la  Cop21(Conférence sur le climat qui auralieu  du  30  novembre  au  11  dé-cembre).  « Nous  nous  mettronsau  vert,  avec  des  propositionsconcrètes  pour  l’écologie »,  assu-re Nicolas Ory-Génin. Le concourss’intitule Refroidissons le réchauf-fement  et  se  déroule  jusqu’au17 octobre. Il est gratuit et ouvertà  tous  les  lycéens.  Les  partici-pants doivent réaliser une œuvreartistique  pour  lutter  contre  lechangement  climatique.  Le  butest de les inciter à s’investir pourla réduction d’émissions de gaz àeffet de serre.

Le  Paj  attribue  aussi  les  boursesdu dispositif « Expériences de Jeu-nesse ».  Bientôt,  il  participera  àla COY11 (Conférence des jeunes)mais aussi à l’opération du « Moisde l’autre » ou encore à la troisiè-me  édition  d’« Alsace,  Terre  deJeunes  Talents »  qui  récompensele  parcours  ou  la  réalisation  re-marquable d’un jeune alsacien.

La  réforme  des  régions  qui  intè-gre  la  région  Alsace  dans  unegrande région de l’Est de la Fran-ce est un sujet brûlant d’actualitéqui  sera  également  au  cœur  desdiscussions du Parlement des jeu-nes.

Mélanie Schneider, Émeline Wipfet Manon Beyer

Le Parlement alsacien des jeunes regroupe quarante Alsaciens âgés de 15 à 28ans, ici en session plénière à Strasbourg.  DR

Le Parlement alsacien des jeunes, quèsaco ?

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